la douleur des soins, quelle prise en charge

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La douleur des soins, quelle prise en charge ? Elisabeth Fournier-Charrière Bicêtre, AP-HP, 2015

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Page 1: La douleur des soins, quelle prise en charge

La douleur des soins, quelle prise en charge ?

Elisabeth Fournier-Charrière Bicêtre, AP-HP, 2015

Page 2: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le point de vue de l’enfant

Pas de compréhension du rationnel Pas de savoir sur le soulagement possible Pas de contrôle possible Isolement, solitude, Pas de notion du temps Impression d’être agressé, puni Peur, angoisse Culpabilité à émotion, panique

à hostilité, repli

Page 3: La douleur des soins, quelle prise en charge

La douleur des soins chez le nourrisson et le petit enfant

¡  Un vécu traumatique ¡  Une agression incompréhensible ¡  Peur, anxiété, parfois phobie ¡  Pas de lien avec des expériences ¡  Pas de rationnel

¡  La douleur liée aux soins est plus mal vécue

que la maladie elle même

¡  La douleur et l’anxiété augmentent avec la répétition

des gestes douloureux

¡  Traiter insuffisamment la douleur lors d’un premier soin, c’est s’exposer à aggraver la perception des suivants

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On a dit longtemps : « il oubliera » l’enfant mémorise-t-il la douleur ?

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La mémoire de la douleur chez le nouveau-né et le nourrisson

Lors du 2e prélèvement, la mémorisation de la douleur se traduit au niveau du comportement et des hormones de stress

¡  La réaction au vaccin à 3 mois est plus forte chez des enfants qui ont eu l’expérience d’une circoncision douloureuse

¡  Après paracentèse :

des mois après, les nourrissons hurlent en arrivant chez le médecin

Taddio (2002) La douleur de la ponction veineuse à J2 est supérieure chez les bébés ayant subi de nombreux micro-prélèvements dans les 24 premières heures de vie (n=21 nouveau-nés de mère diabétique comparés à 21 indemnes) avec détresse dès la désinfection

Taddio (1997) 87 garçons vaccinés à 3 mois, en étude prospective. Mesure de la grimace, de la durée des pleurs, et EVA observateur : douleur augmente : non circoncis < circoncis avec analgésie (EMLA®) < circoncis sans analgésie (placebo)

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¡  L’enfant de 5 ans peut-il se rappeler la douleur de la prise de sang deux mois après ?

Oui

Non

Page 7: La douleur des soins, quelle prise en charge

Mémorisation de la douleur de la PV

¡  La remémoration de la douleur liée à la prise de sang est exacte 2 mois après [Lander 1992 : étude chez 138 enfants de 5-17 ans, EVA avant, juste après, et 2 mois après)]

¡  L’efficacité de la crème EMLA® est diminuée chez les enfants les plus anxieux [Lander 1996 : étude d’EMLA® contre placebo chez 258 enfants de 5-18 ans]

¡  L’instauration d’un protocole antalgique (EMLA® + mime sur poupée + trousse de médecin) entraîne un effet visible dès le 2e ou 3e prélèvement [Fahrenheim 1993 : 230 PV chez 20 enfants malades chroniques]

¡  Les enfants qui n’ont jamais eu de PV et ceux qui en ont eu plus de 10 sont les moins anxieux [Lander 1991 : étude chez 180 enfants de 5-12 ans]

Page 8: La douleur des soins, quelle prise en charge

Quelles sont les conséquences d’une non prise en charge de la douleur ?

Page 9: La douleur des soins, quelle prise en charge

¡  Les conséquences d’une geste de soin douloureux pour un enfant peuvent être :

Une phobie

Des troubles du sommeil

Une fierté

Aucune

Page 10: La douleur des soins, quelle prise en charge

l  Détresse, angoisse, sentiment d’abandon, d’isolement l  Perte de confiance dans les soignants l  Peur l  Phobie des soins l  Douleur suivante majorée par l’anxiété l  pour la ponction veineuse (étude chez 138 enfants de 5 à 17 ans,

Lander 92) l  pour la vaccination : l’attente de la douleur suivante est > à la

douleur éprouvée (Cohen 2001)

¡  Douleur suivante plus difficile à traiter :

Weisman (1998) 48 enfants (3-18 ans) cancéreux ont participé à une étude randomisée de morphinique contre placebo avant PL ou myélogramme. Ceux de moins de 8 ans qui avaient reçu du placebo auparavant gardent des scores de douleur plus élevés que les autres même quand ils reçoivent le morphinique

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Page 12: La douleur des soins, quelle prise en charge

Existe-t-il une obligation à soulager la douleur ?

Page 13: La douleur des soins, quelle prise en charge

¡  Le code de déontologie médicale : «en toutes circonstances, le médecin doit s’efforcer de soulager les souffrances de son malade… »

¡  Loi du 4 mars 2002 : information du malade, « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager la douleur. Celle ci doit être en toutes circonstances prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. Les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens... »

¡  Le code de santé publique ¡  Le décret infirmier

Page 14: La douleur des soins, quelle prise en charge

Du côté des soignants

¡  Fonction soignante, vocation de venir en aide à compassion, empathie

à action « technique » de soin à et encouragements

Mais paradoxes :

¡  Gêne devant la douleur ¡  Culpabilité de faire mal ¡  Impuissance

à des a priori négatifs, irréfléchis « On n’y peut rien, c’est normal » « Ca ne fait pas si mal, ce n’est rien » « Ce n’est pas de la douleur, en fait c’est de la peur… » « N’y pense pas tu auras moins mal »

Page 15: La douleur des soins, quelle prise en charge

Comment appréhender la douleur des soins

anticiper

Page 16: La douleur des soins, quelle prise en charge

La démarche

¡  Prévoir la douleur

¡  Prévenir la douleur

¡  Anticiper, organiser le soin : projet de service, réflexion d’équipe, habileté technique, matériel optimal

¡  Accompagner l’enfant

¡  Éviter des réactions psychologiques négatives au présent et au futur

¡  Assurer un comportement calme, de bonnes conditions techniques

¡  Garantir l’efficacité et la sécurité des méthodes employées

¡  Mesurer la douleur « résiduelle »

Page 17: La douleur des soins, quelle prise en charge

EVALUATION DE LA DOULEUR DES SOINS

Page 18: La douleur des soins, quelle prise en charge

La douleur aiguë

¡  Cris, pleurs, agitation ¡  FC, PA, teint ¡  La grimace ¡  Les réactions corporelles ¡  L’arrêt des activités

¡  douleur reconnue facilement par les parents et les soignants

¡  mais qui peut être confondue avec le stress ou la protestation

¡  Mais si l’enfant est « atone » du fait d’une douleur prolongée, il peut ne pas réagir...

Page 19: La douleur des soins, quelle prise en charge

On ne se rend pas toujours compte

de la portée de certaines de nos phrases

Il est essentiel

de ne pas banaliser,

ne pas encourager l’héroïsme

ne pas menacer ni culpabiliser

ne pas dramatiser

ne pas mentir

Dans le « cadre » d’une relation vraie

Page 20: La douleur des soins, quelle prise en charge

Quelle échelle

¡  FLACC ¡  CHEOPS ¡  DAN chez le tout petit

¡  Puis échelle de visages, EVA pédiatrique, EN

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Page 22: La douleur des soins, quelle prise en charge

Sara , 3 ans doit avoir une PV

¡  D’après vous, quelle est l’intensité moyenne de douleur qu’un enfant ressent lors d’une ponction veineuse pratiquée sans antalgie ?

Ø  Avant 7 ans : douleur modérée (3 à 4/10)

Ø  Avant 7 ans : douleur intense (5 à 6/10)

Ø  Entre 7 et 11 ans : douleur légère

Ø  Après 11 ans : pas de douleur

Page 23: La douleur des soins, quelle prise en charge

La douleur de la PV selon l’âge

¡  < 7 ans : douleur intense (EVA 5-6/10) et détresse importante (pour environ 80 % des enfants de moins de 6 ans)

¡  > 7 ans : douleur modérée (EVA = 3-4/10)

¡  > 11 ans : douleur légère (EVA < 3/10)

Page 24: La douleur des soins, quelle prise en charge

Comment prévenir ou traiter ?

Page 25: La douleur des soins, quelle prise en charge

Objectifs du traitement

¡  Expérience non traumatisante, ¡  Douleur engendrée faible à modérée : amener

l’intensité de la douleur en-dessous de EVA ≤ 3 /10

Pouvoir envisager le même soin sans appréhension massive

Page 26: La douleur des soins, quelle prise en charge

Déroulement d’un soin

¡  Organiser ¡  Établir une relation ¡  Informer avant le soin ¡  Prévoir les analgésiques (EMLA, MEOPA, sucre, sédation analgésie…) ¡  Distraire pendant le soin (distraction, hypnose…) ¡  Les paroles de réassurance sont peu utiles

voire inquiétantes ¡  Pas de contention violente ¡  Féliciter et encourager après

Page 27: La douleur des soins, quelle prise en charge

Installation augmenter le confort et la sécurité ¡  Paroles, bercement ¡  Libérer, pas d’entrave ¡  Restaurer le « cocon » ¡  Pouce, sucette ¡  Favoriser présence, doudou, odeur… ¡  Bras des parents ¡  Assis plutôt que couché ¡  Laisser un choix ¡  Prévoir la distraction

¡  Installation de chacun: soignant et parent compris (fiches sparadrap)

Si l’état basal est bon, tout signe de détresse est attribuable à la douleur

Page 28: La douleur des soins, quelle prise en charge

L’information

Que dites-vous à l’enfant ?

Ø  ce n’est rien

Ø  ça ne fait pas mal

Ø  tu es grand, tu ne pleureras pas

Ø  tu as le droit de pleurer

Page 29: La douleur des soins, quelle prise en charge

Information

¡  Droit de l’enfant

¡  Obligation du personnel de santé

¡  Explications adaptées l  avant le geste l  concernant les buts du geste l  et son déroulement l  sur le plan nociceptif l  et non nociceptif l  les moyens antalgiques

pharmaco et non pharmaco

¡  Diminuent la détresse ¡  livrets Sparadrap

Page 30: La douleur des soins, quelle prise en charge

On ne se rend pas toujours compte de la portée de nos phrases…

Ne pas dire ¡  Ça ne fait pas mal

¡  Ce n’est rien

¡  Chut, tais toi

¡  Sois sage

¡  Ne pleure pas

¡  Si tu pleures, on fait sortir Maman

Dire ¡  Ça ne m’étonnerait

pas si tu ressens un petit quelque chose

¡  Cela fera un peu mal ou pas du tout

¡  Tu as le droit de pleurer même si tu es grand et courageux

Page 31: La douleur des soins, quelle prise en charge

Pistes d’entretien : pour mieux gérer, demander l’avis des intéressés

Pour l’enfant

¡  As-tu déjà eu une piqûre ?

¡  Est-ce que tu as eu mal ?

¡  Qu’est-ce que tu fais quand tu as mal ?

¡  Qu’est-ce que tu voudrais qu’on fasse pour toi ?

¡  Qu’est-ce qui t’aide le plus à faire partir la douleur ?

¡  Pour les parents

¡  As-t-il déjà eu cette expérience ?

¡  Comment réagit-il ?

¡  Qu’est-ce qui l’aidera le plus ?

Page 32: La douleur des soins, quelle prise en charge

Du côté des parents

¡  Besoin de comprendre ¡  Désir d’aider, de soulager

à consolation, à encouragements

¡  Paradoxes l  Demande d’analgésie mais acceptation de soins sans ! l  culpabilité

impuissance contagion du stress et de l’anxiété

à parfois réprimandes !!

Page 33: La douleur des soins, quelle prise en charge

Rôle des parents

¡  Que conseiller aux parents ?

Ø  Rester derrière la porte

Ø  Le plaquer pour qu’il ne bouge pas

Ø  Tenir la main

Ø  Parler de choses et d’autres avec l’infirmière

Ø  Parler avec l’enfant de choses qu’il aime

Ø  Lui faire souffler des bulles de savon

Page 34: La douleur des soins, quelle prise en charge

Présence et rôle des parents

Droit de l’enfant d’avoir ses parents auprès de lui (Circulaire DH/EO 3 n°98-688 du 23/11/98)

¡  Les enfants souhaitent cette présence

¡  La grande majorité des parents désirent encourager leur enfant [Bauchner 1989 enquête 250 parents]

¡  La détresse des enfants et des parents est diminuée [études contrôlées plusieurs centaines d’enfants : Bauchner 1994 et1996, Carbajal 1999]

¡  L’anxiété du personnel n’est pas augmentée, le % d’échecs n’augmente pas [Carbajal 1999]

àValoriser ce rôle àDonner des conseils : garder le contact visuel,

le contact verbal (paroles ou chansons) et le contact physique [Naber 1995]

Au final, parents, enfants et soignants en tirent du bénéfice

Page 35: La douleur des soins, quelle prise en charge

MOYENS ANTALGIQUES

Page 36: La douleur des soins, quelle prise en charge

Pour les soins

¡  Anesthésie locale l  Xylocaïne® à 1% pour infiltration (+bicarbonate) l  Xylocaïne® à 5% pour pulvérisation ?

¡  Emla®

¡  Sucrose

¡  MEOPA

¡  Prémédications

Page 37: La douleur des soins, quelle prise en charge

EMLA l  dès la naissance l  pour toute effraction cutanée superficielle l  crème ou patch

l  Délai à gérer : 1 à 2 heures d’application ensuite 1 à 2 heures d’analgésie

l  Profondeur d’analgésie ¡  3mm après 1 heure ¡  5 mm après 2 heures

l  Éviter adhésif chez le NN (film alimentaire)

Page 38: La douleur des soins, quelle prise en charge

EMLA : recommandations :

¡  Emla® systématique pour tous les enfants de moins de 11 ans l  recommandation dite « de grade A » : EMLA® > placebo dans 6

essais thérapeutiques pour la PV

l  après 300 applications d’EMLA® chez 31 enfants en hémodialyse, aucune perte d’efficacité [Wehle 1989 : étude contre placebo]

¡  Après 11 ans, EMLA® pour tous ceux qui le demandent

¡  Phobie du geste ou difficultés particulières : crème EMLA® + MEOPA à l’hôpital

¡  Aux urgences : dès l’arrivée (IAO) si circonstances prévisibles de prélèvement

ANAES 2000, AFSSAPS 2009

Page 39: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les avantages d’EMLA

¡  Bénéfices pour l’enfant l  sérénité l  pas d’expérience traumatique l  diminution de la peur et de l’anxiété ultérieures l  auto estime renforcée

¡  Bénéfices pour les parents l  soulagement l  compétence protectrice restaurée

¡  Bénéfices pour les soignants l  geste plus facile, dans le calme l  ne plus faire mal l  relation chaleureuse, sans crainte ni mensonge

Page 40: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le sucrose

¡  Prévention de la douleur liée aux gestes chez le nouveau-né à terme et le prématuré, jusque vers 3 à 6 mois

¡  agit sans doute par libération d'endorphines déclenchée par le goût sucré

¡  dose : 0,5 à 2 ml de Saccharose à 25% ¡  Ou quelques gouttes sur la langue ¡  administré 2mn avant le soin, ¡  puis suivi de la succion non nutritive d’une tétine ¡  L’allaitement maternel a le même effet

¡  Le G30% a le même effet

¡  Efficacité, simplicité et innocuité

¡  Contre indications : w  ECUN, atrésie œsophage... w  intolérance au fructose

Page 41: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le MEOPA (1)

¡  mélange équimoléculaire : 50 % protoxyde d’azote (N2O) et 50 % O2,

¡  Kalinox® Médimix® ¡  Propriétés :

l  Analgésie l  Anxiolyse l  Amnésie légère l  Euphorie

l  très efficace et apprécié, l  hilarant parfois

Indications : analgésie de « surface »

–  ponctions veineuses difficiles –  ponctions lombaires –  premiers soins de brûlure –  sutures et explorations de plaies superficielles avant AL –  Paracentèses –  examen ou soin d'un enfant paniqué, douloureux –  tous soins et pansements superficiels douloureux – …

Page 42: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le MEOPA (2)

¡  Métabolisme : l  diffusion rapide l  non métabolisé l  élimination par voie pulmonaire en 3 à 5 minutes

¡  Effet antalgique modéré, insuffisant si douleur sévère l  Prescrire des antalgiques avant ou après l'administration, en fonction de la pathologie douloureuse l  agit vraisemblablement sur les récepteurs opiacés

¡  Mode d’administration : importance des explications données à

l’enfant +++ l  Administration continue sans fuites pendant 3 à 5 minutes minimum

avant le soin, poursuivre pendant toute la durée du soin. l  Maintenir un contact verbal avec l ’enfant ; accompagner+++, aider

à rêver (hypnose) l  Pas de contention violente l  Vérifier le contenu de la bouteille !

Page 43: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le MEOPA (3)

Contre-indications : l  épanchement gazeux non drainé, pneumothorax… l  hypertension intracranienne l  fracture des os de la face, l  état hémodynamique précaire, détresse respiratoire l  trouble de conscience évolutif, traumatisme crânien non évalué

¡  Effets indésirables : mineurs, disparaissent à l'arrêt de l'administration l  chaleur, lourdeur, rêves, l  nausées, vomissements si administration de >10 minutes (4%) l  vertiges, céphalée, agitation, excitation, sensation d'ébriété, dysesthésies

¡  Accidents : désaturation, apnée : 0,3% sur 7500 administrations

¡  Surveillance : clinique, saturomètre si risque particulier

¡  Matériel l  Gaz incolore, inodore, (stockage : pas < 5°C, ni > 36°) l  bouteille avec détendeur et manomètre,+ chariot l  tuyau et ballon et valve (kit), masque transparent adapté et filtre

Page 44: La douleur des soins, quelle prise en charge

Sédation médicamenteuse ¡  Sécurité à assurer +++ ¡  Bolus de morphinique ¡  et/ou benzodiazépine ¡  Kétamine

l  0.5 à 1.5 mg/kg IVL l  Conditions de sécurité :

¡  environnement, ¡  monitorage, ¡  médecins sachant gérer l’airway

l  AFSSAPS 2009

Page 45: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les pansements hydrocolloïdes

¡  La peau est moins abîmée ¡  Le duvet n’est pas arraché ¡  Plus facile pour recoller une moustache ¡  Se décolle facilement à l’eau avec une

compresse imbibée d’eau ¡  Douleur moins importante

l  lors d’un changement de sonde gastrique

¡  Autres indications l  des lunettes à O2 (sur les joues)

l  sonde nasale de CPAP (sur le nez)

l  poche de recueil urinaire

Page 46: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les moyens non médicamenteux

¡  Thérapies comportementales, psycho-corporelles, cognitives :

l  relaxation, l  distraction, attention l  imagerie visuelle, hypnose

Page 47: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les méthodes psychologiques cognitives

¡  Efficaces sur l’anxiété et la douleur

¡  La distraction et l’attention l  Méthode la plus utilisée par les parents l  À adapter à l’âge cognitif de l’enfant, à sa fatigabilité l  Mettre en jeu les différentes modalités sensorielles

¡  L’imagerie visuelle l  Grâce à son imaginaire, l’enfant se focalise sur une

expérience agréable

¡  L’hypnose l  Phénomène naturel l  Consiste à focaliser son attention sur quelque chose l  Les enfants adhérent plus facilement que les adultes l  Support démontré en neurophysiologie

l  Méta analyses disponibles

Page 48: La douleur des soins, quelle prise en charge

Distraction ¡  Jeux de doigt ¡  Bulles

¡  Jouets

¡  Distraction « gratuite » ¡  ou high tech…

Diminue la douleur et l'anxiété

Page 49: La douleur des soins, quelle prise en charge

L’hypnose en pratique

¡  Technique adaptée à l’âge et aux goûts de l’enfant

¡  Les préliminaires l  Expliquer la méthode à l’enfant l  Obtenir son adhésion l  Établir une relation thérapeutique de qualité l  Chercher à savoir ce que l’enfant veut « vivre »

pendant le geste l  L’aide des parents est précieuse

¡  Exemples de visualisation, d’imagerie mentale ¡  faire du foot, du roller, nager… ¡  manger une cerise ¡  faire un voyage ¡  visiter sa maison

ou sa chambre

raconter une histoire piloter un avion, faire de la moto… décorer l’arbre de Noël préparer le gâteau d’anniversaire

Page 50: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les avantages de l’hypnose

¡  Adhésion active

¡  Méthode ludique

¡  Apporte une détente

¡  Modifie le vécu de la douleur

¡  Donne l’impression d’avoir passé un moment agréable

¡  Permet à l’enfant de faire face

¡  Peu ou pas d’appréhension pour le geste futur

¡  Les enfants aiment…

Page 51: La douleur des soins, quelle prise en charge

Le déroulement du soin en pratique

¡  Minimiser la contention ¡  Renforcer le confort

l  bercement, portage enveloppant

l  sucette, doudou ¡  Favoriser la distraction,

ou l’hypnose l  bulles de savon l  histoire favorite, chanson l  cassettes, jeux vidéos ?

¡  Encourager la respiration, la relaxation ¡  Ou valoriser le courage, aider à se contrôler

l  faire semblant, répétition du soin l  respirer l  serrer la main

¡  Impliquer l’enfant ¡  Laisser une marge de négociation

Page 52: La douleur des soins, quelle prise en charge

Quelques situations ¡  Pose de voie veineuse

l  Sucre /EMLA /MEOPA/distraction

¡  Pose de sonde gastrique l  Respecter le temps de déglutition l  Au travers du trou de la tétine que le bébé tète

¡  Ablation d’adhésif ¡  Injection IM

l  Xylo IM sur le site

¡  Vaccination l  solutions hypersucrées l  distraction

Page 53: La douleur des soins, quelle prise en charge

Après le geste

¡  Evaluer la douleur l  même s’il n’a pas bronché !

¡  Toujours féliciter l’enfant l  même s’il a pleuré !

Page 54: La douleur des soins, quelle prise en charge

Les enfants « à risque » de subir une douleur infligée mal prise en charge

¡  Enfants avec communication verbale pauvre ou absente : l  nourrisson l  enfant handicapé l  enfant déficient mental l  enfant ne parlant pas français l  enfant d’une autre culture

¡  Parents réticents, énervés…

¡  Soignants fatigués, débordés…

Risque de contention

violence maltraitance

Page 55: La douleur des soins, quelle prise en charge

Pour conclure…

¡  Anticiper ¡  Observer ¡  Ecouter ¡  Reconnaître ¡  Faire participer ¡  Respecter ¡  Arrêter le soin si nécessaire

Se positionner ! La douleur infligée n’est jamais profitable Pouvoir répéter un soin douloureux sans appréhension massive de l’enfant :

àindicateur de qualité des soins

¡ 

Page 56: La douleur des soins, quelle prise en charge

Ethique et douleurs provoquées ¡  Question complexe ???

¡  Finalement assez SIMPLE

¡  Douleur provoquée = douleur attendue

¡  Absence de prévention de cette douleur alors qu’on dispose de moyens pour le faire à ce n’est pas éthique !

Page 57: La douleur des soins, quelle prise en charge

POUR EN SAVOIR PLUS Sites : pediadol.org

sparadrap.org cnrd

Les photos sont extraite du CD-Rom : « La douleur de l’enfant, la reconnaître, l’évaluer, la traiter » édité par PEDIADOL Les dessins proviennent du livre « l’hôpital dessiné par les enfants » et de la brochure J’aime pas les piqûres édités par Sparadrap