la brochure de la 16e édition du festival de chaillol

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Entre Alpes et Provence, la 16e édition du festival de Chaillol déploiera une programmation itinérante. Une invitation à découvrir les chemins de traverse de la création musicale.

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Cité dans Crise de la représentation, de Jean-Marc Adolphe, éditions de l’Entretemps.

La musique nous crée un passé que nous ignorions et éveille en nous des chagrins qui avaient été

dissimulés à nos larmes. Bernard Lubat

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ÉDITOpar Michaël Dian

À l’heure d’apporter la dernière touche à la brochure générale de cette seizième édi-tion, amoureusement préparée pendant près d’un an et dont nous avons servi tout au long de la saison des Week-ends musi-caux du festival de Chaillol de réjouissants avant-gouts, nous aimerions n’être que joie et allégresse devant la perspective d’une si belle fête du sens et des sens, dans l’attente de si précieux moments à partager avec le public. Mais les préparatifs les plus intenses ne peuvent dissiper totalement le désarroi et l’amertume ressentis devant tant de ma-nifestations culturelles qui, en France et en Europe, n’auront pas lieu, faute de moyens. Nous voulons dire notre solidarité avec ces structures fragilisées, empêchées ou sacri-fiées et avec tous les artistes qui ne pour-ront partager le fruit de leur travail.Cette année, pendant que nous nous em-ployions à réunir les moyens nécessaires à la réalisation d’une édition supplémentaire du festival de Chaillol, combien de pétitions

n’avons-nous pas signées, combien d’ap-pels à manifester n’avons-nous pas relayés pour en appeler à une autre politique de l’Art et de la culture. Nous avons réguliè-rement apporté notre soutien à des initiati-ves généreuses et exemplaires, menacées d’asphyxie ou de pure disparition par des coupes budgétaires brutales, quelques fois arbitraires au regard de la qualité de démar-ches unanimement saluées.Comment ne pas s’émouvoir aussi de la mise en cause systématique de ce qui, au fond, constitue le fondement de nos socié-tés modernes et démocratiques : le sens de l’intérêt général, le bien commun, le partage du sensible. Avec l’éducation, ils concourent à l’émancipation de l’individu et lui donnent, les moyens d’exercer pleinement son rôle et ses responsabilités de citoyen. De cette grande oeuvre d’émancipation individuelle et collective, toujours à parfaire puisque jamais achevée, nous n’aurions plus les moyens ? Depuis des mois, à la faveur d’une crise qui ne cesse de s’approfondir à mesure qu’on met en place des mécanismes pour la jugu-ler, il n’est plus question que d’austérité, de réduction des dépenses publiques, d’ajus-tements structuraux, de retour à la compé-titivité là où il faudrait imaginer celui de la prospérité et du bien-être. L’art, la culture, l’éducation, la santé, la pro-

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tection sociale... modèlent nos territoires, servent les populations qui y vivent, façon-nent un rapport au monde, mais pèsent dans le budget des états, certes trop endet-tés. On montre du doigt la Grèce, ce pays à la culture millénaire qui jadis féconda l’Eu-rope, on compare le standard de nos socié-tés développées à celui de pays émergents, dont les salaires sont inférieurs de trente fois, et les protections sociales, les normes environnementales quasi inexistantes. On se laisse peu à peu gagner par une vision exclusivement comptable qui s’emploie à dénoncer méthodiquement le poids, la charge - les mots sont choisis - de tous les services publics qui accompagnent la vie quotidienne de millions de gens. De ces ins-truments du bien-être collectif hérités d’un autre temps, il faudrait impérativement s’al-léger pour laisser le marché, libéré de tous ses freins, dispenser ces biens essentiels, entre-temps redéfinis en produits et parts de marché. On doute que l’intérêt général sur-vive longtemps à une telle révolution. Dans ce monde globalisé qui est désormais notre village, le Chinois menacerait, le Grec pa-resserait pendant que le Français s’angois-serait en se racornissant... Nul territoire, quelle que soit l’échelle envi-sagée, celle du pays gapençais dans lequel se déploie le festival de Chaillol, ou celle du continent européen sur lequel s’épanouit notre civilisation, ne pourra s’inventer un

avenir en abandonnant sa dimension créa-tive, en renonçant aux exigences de la pen-sée et à la fréquentation des oeuvres. Au projet d’une guerre économique de tous contre tous, opposons l’utopie sérieuse d’un espace culturel qui fait le pari de l’ouvertu-re, de la créativité, de la valeur ajoutée de l’intelligence et de la sensibilité sur la seule rationalité économique et l’obsession du chiffrable et du quantifiable. Sans doute qu’un petit festival de monta-gne pèse peu face à la volonté aveugle des marchés financiers qui statuent aujourd’hui sur l’avenir de nos territoires, mais sachons tirer la fragile leçon d’une aventure humaine faite d’écoute, de temps et de patience. Fai-sons réserve de bonheur, de convivialité, retrouvons le goût du partage, goûtons plei-nement la saveur d’un moment de musique, alors peut-être...

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Je dis souvent que je suis devenu chanteur d’opéra par dépit. C’est, certes, quelque peu exagéré. Mais si j’ai toujours aimé chanter,

l’opéra n’est entré que très tardivement, avec les premières leçons de chant, dans mon

répertoire. La musique vocale pour moi, à l’adolescence, c’était le jazz...

«

© Esther Berelowitsch

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ROunD abOuT bIll

Passionné de jazz depuis toujours, le baryton français Lau-rent Naouri accomplit un rêve d’adolescent et prête son tim-bre chaud, son sens du texte et de la scène aux splendides mélodies de Bill Evans. Une rencontre passionnante entre le baryton français le plus applaudi de sa génération et l’un des plus grands pianistes de jazz, familier du festival de Chaillol.

Il était à New-York, au Metropoli-tan Opera en février dernier, il est ici au village. Renouant avec ses premières amours, Laurent Naouri s’est associé, sur les conseils de Martial Solal au pianiste Manuel Rocheman pour former un étrange duo.

Un baryton rompu à la scène lyri-que déploie ses timbres à la Chet Baker. Par coquetterie quelques notes passent de justesse, au bord du souffle, il scatte, comme les chanteurs de jazz (improvisa-tion vocale sur onomatopées).

Le jazz est sa « première mai-son », sa patrie et cela s’entend…

Le pianiste, fils spirituel et héritier de Martial Solal, raffiné, virtuose, grand improvisateur, tient la scè-ne depuis les années 80. Tombé amoureux du jazz à l’âge de dix ans, de son élan, de son rythme, de sa liberté de ton, il n’en finit pas de se perdre lui aussi dans les vo-lutes de l’âme douloureuse et lé-gère de Bill Evans.

Leur duo se voue à cet artiste exceptionnel qui s’en est allé, si jeune, il y a déjà 32 ans. De son nom complet William John Evans (1929-1980), Bill a été le compa-gnon des grands de ce monde, de Lenie Tristano à John Coltrane, en passant par Cannonball Adderley, Jim Hall et Miles Davis. Pianiste et compositeur mythique, en créant en 1959, son trio avec le contre-bassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian, il a révolutionné la for-mation et réinventé le piano jazz. Harmonie modale, swing, finesse, subtilité, richesse des influences et de leur transcendance…

Ce sont ces couleurs qu’effleurent avec une excessive délicatesse Laurent Naouri et Manuel Roche-man, dans un moment de nostal-gie et d’infinie tendresse.

Catherine Peillon

Laurent Naouribaryton

Manuel Rochemanpiano

JAZZ

JE 19 Chaillol, Église de Saint Michel, 21hVE 20 Montmaur, Château, 21hDi 22 Tallard, Château, 21h

JUILLET

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Pour moi, quels que soient les répertoires présentés, c’est la relation qui compte par des-sus tout. Celle qui s’instaure entre le public, un interprète, un compositeur. C’est à cette condition que la musique peut avoir un sens,

et qu’elle peut donner lieu à un partage.

«© Julien Mignot

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CaRTe blanChe à Ivan sOlanO

Le clarinettiste espagnol ivan Solano - également compo-siteur - et le pianiste Emmanuel Olivier proposent un pro-gramme original conçu autour de l’oeuvre tardive de Johan-nes Brahms, héritier nostalgique du siècle classique. Ses derniers opus dialogueront avec des pièces plus récentes, dont celle de François Meïmoun, compositeur invité de l’édi-tion 2012.

Dire qu’Ivan Solano vient de Ma-drid serait passer sous silence son âme vagabonde : six années hongroises, puis de longs séjours d’études à Paris, Strasbourg, Rome (à l’Accademia Nazionale de Santa Cecilia)… Il est d’ici, il est d’ailleurs, parlant avec flegme une demi-douzaine de langues au moins.

Mais ce n’est pas tout. Ivan So-lano est clarinettiste ET composi-teur. Entendons les deux « totale-ment, tendrement, tragiquement » - comme la déclaration de Paul Ja-val dans Le Mépris. Sans conces-sion, il veut pousser à fond le sou-ci de la forme et du détail. Or ces activités demandent des qualités et une structuration mentale très différentes.

Mais ce passionné de musique, de science, de littérature, aime passer d’un côté à l’autre de son cerveau. Il a ainsi acquis une sou-plesse, une agilité réellement sur-prenante.

Brahms et sa mythique sonate opus 120 n°1 pour clarinette et piano devient le noyau d’un réci-tal qui part en éclats somptueux vers le XXe et le XXIe siècles (Stra-vinski, Berio, Posadas, Meïmoun). Des œuvres glorieuses comme de hauts faits d’armes que le jeu sensible du pianiste vient sertir de gemmes. Emmanuel Olivier, grand spécialiste du Lied est aussi chef de chant. Cette tendance, cette attention à la matière vocale, per-met à la clarinette de chanter dans tous ses registres, de s’élancer, puissante et gracile, fragile ou dra-matique. Le piano, lui, est tour à tour un trempolino, un nid douillet, un adversaire, un amoureux.

Immersion dans ce monde vibrant du bois d’ébène…

Catherine Peillon

ivan Solanoclarinette

Emmanuel Olivierpiano

MUSIQUE DE CHAMBRE

LU 23* Chaillol, Église de Saint Michel, 21hJUILLET

Luciano Berio Lied, pour clarinette

François Meïmoun Sonate n°2 pour piano [création]avec le soutien de la Sacem

Les pas mêlés pour clarinette et piano

Alberto Posadas Sinolon, pour clarinette

Johannes Brahms Sonate pour clarinette et pianon°1 en fa mineur op. 120Intermezzi op.117 pour piano

igor Stravinsky Molto tranquilloextrait des Trois pièces pour clarinette seule

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* Lundi 23 juillet, conférence de Catherine Peillon, L’Empreinte digitale, une épopée disco-graphique.Informations p.35

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© Alexandre Chevillard

« J’ai grandi dans une famille majoritairement espagnole, bercé dès mon plus jeune âge par

les pasodobles et les tangos qu’écoutaient mes grands-parents. Cette période de ma vie conti-

nue d’influencer mes goûts musicaux, et ex-plique mon attachement à l’héritage populaire dans les musiques, plus contemporaines, que je

défends aujourd’hui.

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sIGnes & sOnGs

Pour cette première collaboration avec l’ensemble C Barré, Sébastien Boin a choisi deux oeuvres fortes, façonnées par les influences de la musique et des arts traditionnels : Songs, Drones and Refrains of Death de l’américain George Crumb, et Signes du franco-espagnol Maurice Ohana, programme que viendra faire résonner Tara, commande du festival à François Meïmoun.

Ce projet est le rêve obstiné, avec sa mesure de démesure, la pro-messe de lendemains qui chan-tent de la part d’un jeune chef talentueux, aventureux, Sébastien Boin. Les ingrédients, comme des ferments prêts à lever, sont là : deux fortes personnalités musica-les du XXe siècle – Maurice Oha-na et George Crumb – les deux influencés par la poésie et l’âme espagnoles. Les « poèmes noirs » de Lorca pour l’un, l’imaginaire de l’arbre - portraits d’arbres, battus par le vent, sous la pluie, pétrifiés, ou dans la nuit... - pour l’autre.

Folie expressive, théâtralité pour l’un ; « rebonds sonores où at-taques et résonnances fusent et se suspendent dans de brusques changements d’éclairage et de densité, comme ces brumes d’été soudain déchirées par l’éclat du soleil… » dit l’autre.

Pièces mystiques, rituelles. Oui mais païennes, animistes, issues

d’un monde vivant et foisonnant, d’un temps où la nature s’appe-lait physis, dont l’âme ondulante se déployait dans la croissance, l’exubérance, la surabondance.

Forêt, forêt, des yeux fourmillent /sur les pignons multipliés…

Même idée chez Tara de François Meimoun, pièce qui s’inscrit dans un autre espace temporel et poé-tique. Appuyée sur Artaud et son voyage chez les Tarahumaras du Mexique, l’œuvre énonce : Je suis venu au Mexique pour prendre contact avec la terre rouge / Une face peinte / Sois pure et chaste / Sois vierge aussi / Le bruit du ga-lop s’exaspère / La terre, l’eau, le ciel, le feu

Tara tata kardu dali

Le soleil ne reviendra pas / Le so-leil a pris rang / Ce temps creux / Un temps creux / Le néant s’enlise / La nuit marche sur la nuit.

Catherine Peillon

Ensemble C BARRÉ

Sébastien Boindirection musicale

Julie Brunet-Jaillyflûte

Thomas Keckguitare et cithares

Lucie AntunesRaphaël SimonClaudio BettinelliJérémie Abtpercussions

Antoine Alerinipiano

Charlotte Testucontrebasse

Jean-Manuel Candenotbaryton basse

MUSIQUE CONTEMPORAINE

MA 24 Chaillol, Église de Saint Michel, 21hME 25 Gap, Musée Museum, 14h et 16h, entrée libreJUILLET

Maurice Ohana Signes

Georges Crumb Songs, Drones and Refrains of Death

François MeïmounTara [création]avec le soutien de la Sacem

En partenariat avec la compagnie

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«© Alexandre Chevillard

La musique traditionnelle sud-américaine, qui est une source première dans mes créations, est l’expression d’une culture déjà fondamentale-ment métisse. Il y a dans ses propres motiva-

tions originales une volonté de synthèse, l’expression d’une quête identitaire.

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les bOuTIèRes aRGenTInesimaginées par le violoniste et compositeur argentin Alfonso Pacin d’après des chants populaires collectés par l’ethnolo-gue Sylvette Béraud-Williams, Les Boutières argentines sont un dialogue tendre et chatoyant entre les musiques tradition-nelles ardéchoises et argentines, l’expression inédite d’une réalité quotidienne sublimée par l’inspiration d’un musicien talentueux.

L’espace rural de notre globe, est relié en profondeur à la terre par son centre, au ciel par la voûte de la nuit, il ondule comme une échine sous les vents et le bruissement des feuilles, célébrant l’infime et infinie vie du monde. Ici toute musique ré-sonne, surgit de la solitude comme un éclat de fête, un chant de travail, de douleur ou d’allégresse.

À des dizaines de milliers de kilomè-tres, l’Ardèche - rude pays secret - encastrée dans d’étroites vallées de silence et rébellion - fait écho à la pampa argentine, vaste plaine, terre de mythes et de gauchos. Entre les deux hémisphères, un passage se-cret et insolite, un chemin de mystè-res qu’a cherché Alfonso Pacin. Né au cœur de la pampa, au Nord de la Patagonie, à 600 km au sud de Buenos Aires, où les fermes sont immenses, le pays désertique, son village de 4000 âmes est distant de 150 km du village voisin.

Dans ce milieu très rural, le garçon reçut une double éducation. Ses parents, et notamment sa mère,

pianiste lui apprit la musique « aca-démique » alors que dans les rues il fut initié à la musique traditionnelle argentine.

Quand après bien des années d’errances et d’expériences, ce musicien polyinstrumentiste, ap-précié des plus grands noms de la musique du monde, au demeurant docteur en philosophie, rencontra l’ethnomusicologue Sylvette Bé-raud-Williams et qu’avec ses com-plices il imagina ce projet de rappro-chement, il opta pour une démarche artistique et intuitive radicale et s’appropria les partitions où étaient notés les airs ardéchois. Cherchant les effets miroirs, la chatoyance, les secrètes correspondances, l’art jardinier de la greffe : juxtapositions harmoniques, fusions, associations de rythmes: zamba, bailecito, lando, huayno, polka argentine, vidala… Il parle de « resignification », Boutiè-res, venant de Botaria, n’est-elle pas une ancienne voie romaine…

Catherine Peillon

Alfonso Pacinviolon, charango, voix, composition

Anne Le Correviolon, alto, voix

Éric Houdartsaxophones

Sebastian Quezadapercussions

Sylvette Béraud-Williamsethnologue

NOUVELLE MUSIQUE TRADITIONNELLE

ME 25 Chorges, Église, 21hJE 26 Saint-Maurice-en-Valgaudemar, Église, 21hVE 27* Tallard, Château, 21hSA 28** Saint-Léger-les-Mélèzes, Église, 21h

JUILLET

* Vendredi 27 juillet, conférence de Sylvette Béraud-Williams, la collecte de la mémoire. Informations p.35.

** Samedi 28 juillet, concert suivi d’un bal traditionnel. Participez à l’atelier d’initiation aux danses traditionnelles, animé par Anne Baillon.Informations p.36

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Le patrimoine oriental qui nourrit mes composi-tions est varié : samaï classique, folklore syrien, rythme marocain, influence andalouse ou égyp-tienne, éléments provenant de Turquie, du Golfe

ou d’Irak. A tout ceci, s’ajoutent des éléments contemporains occidentaux et finalement, des in-fluences de toutes les musiques auxquelles j’ai été

exposé et qui m’ont marqué.

«© Alexandre Chevillard

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JaDaYel (TRESSES)

Le duo Sabil - le oudiste et compositeur palestinien Ahmad Al Khatib et le percussioniste Youssef Hbeisch - est de re-tour au festival. Aux côtés de l’excellent quatuor Bela, for-mation de haut vol dédiée à la création musicale et habituée aux collaborations les plus inventives, ils interpréteront une oeuvre nouvelle, commande du festival de Chaillol au com-positeur.

D’un côté l’orient, ni vaporeux, ni nostalgique. Un rivage aujourd’hui, vif, hérissé, nourri d’une tradition ancestrale, constamment réinven-tée. L’élégant et surdoué Ahmad Al Khatib, instrumentiste, com-positeur, dessine une musique brodée de oud, ponctuée par les percussions complices de Youssef Hbeish - zarb, udu, bendir, dar-bouka… Tout un monde subtil, mil-lénaire et contemporain, fiévreux, nerveux, poétique où cette obsti-nation du rythme, ces ornementa-tions, ces boucles, ces rotations nous conduisent à la transe.

De l’autre un quatuor à cordes re-muant, iconoclaste, qui pratique aussi bien en les tutoyant les œu-vres du grand répertoire (Crumb, Ligeti, Scelsi…) que les rencontres insolites au-delà des frontières du genre (Albert Marcœur, Anne Bi-tran, Fantazio, Moriba Koïta…). Quatre Lyonnais qui interrogent leur temps, dans sa diversité et sous toutes ses coutures.

Le festival de Chaillol fait le pont entre ces deux rives.

L’enjeu : une mise en commun de timbres, de pratiques, la recher-che de points de contact entre les deux aires culturelles. Ou com-ment soumettre l’hétérophonie arabe à un traitement harmoni-que occidental ? Comment faire retrouver au quatuor classique sa mémoire modale ?

L’étymologie d’Al-Khatib caresse l’écrit et l’oral (katib l’écrivain, kha-tib l’orateur). Elle tombe pile sur ce pari audacieux et risqué. Car peut-on être sûr que la rencontre sera féconde ? Les deux partis sont friands d’aventures, rompus à l’écoute de l’Autre. Ce goût, ce désir sont d’emblée le gage d’un moment de bonheur.

Catherine Peillon

Ahmad Al Khatibcomposition et oud

Youssef Hbeischpercussions

Quatuor Béla :Frédéric AurierJulien Dieudegardviolon

Julian Boutinalto

Luc Dedreuilvioloncelle

MUSIQUE ORIENTALE D’AUJOURD’HUI

Di 29 La Bâtie-Neuve, La Tour, 21hLU 30 Montmaur, Château, 21hMA 31 Chaillol, Église de Saint Michel, 21h

JUILLET

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avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Paca

Page 16: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

« Je joue pour ronger ce qui me ronge, comme mon père travaille son potager, inlassablement,

seul, mais avec cette maxime : joie de l’exigence, exigence de joie. Le saxophone me rappelle que

mes mains et mon diaphragme doivent agir, Bach me rappelle pourquoi j’ai choisi la musique, et

les rencontres avec les compositeurs et les publics me fabriquent un présent et un futur tou-

jours renouvelés.

© Alexandre Chevillard

Page 17: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

un sOuffle COnTInu

Le saxophoniste Joël Versavaud, concertiste et pédago-gue reconnu, propose une interprétation époustouflante de quelques grands soli de Jean-Sébastien Bach sur les quatre principaux saxophones. il imagine de subtiles correspon-dances avec un répertoire aux couleurs méditerranéennes qu’il a lui-même suscité auprès des compositeurs qui lui sont proches.

« Quelle musique jouer avec un saxophone quand on n’est ni jazzman ni improvisateur ? » se demande l’ancien enfant de la Creuse. L’eau a coulé sous les ponts et la fanfare d’Aubusson est un lointain souvenir. Aujourd’hui enseignant avec ferveur au conservatoire de Marseille, le so-liste, devenu l’interprète fétiche de nombreux compositeurs, jouit d’une reconnaissance internatio-nale (comme les tapisseries au point d’aiguille). A cause de son goût, son appétence pour la créa-tion, son travail, sa recherche obs-tinée, son audace…

Il offre un programme à l’élastique où chaque pièce contemporaine l’entraîne vers des horizons dif-férents, indéchiffrables, inouïs, pour revenir se ressourcer à une partita ou une sonate de Jean-Sé-bastien Bach, musique d’essence spirituelle en perpétuel désir d’in-carnation. Pour lui c’est la vertu de l’enracinement, celui qui donne

les ailes pour aller vers l’inconnu. La technique du souffle continu (qui lui permet de respirer sans interrompre le son) lui sert à lier cet étoilement esthétique, à créer une cosmologie à son échelle. On pense à Michel Tournier, cité dans son dernier disque : « Dieu ayant créé le monde ne s’en est pas re-tiré mais continue à le maintenir à l’être par son souffle créateur, faute de quoi, à l’instant même, toutes choses retourneraient au néant ».

Les saxophones sont une famille nombreuse : le baryton, le ténor, l’alto, le soprano et, moins fré-quent, le sopranino (peu d’instru-mentistes en France le jouent), belle gamme qui permet toutes les variétés de timbres, de registres pour accomplir ce geste masculin-féminin, quelque chose d’arraché à la torpeur des mondes informes et primordiaux. La métaphore d’un dieu créateur.

Catherine Peillon

Joël Versavaudsaxophones

RÉCITAL DE SAXOPHONES

JE 02 Buissard, Église, 21hVE 03 La Bâtie-Vieille, Église, 21hAOÛT

Zad MoultakaZourna pour saxophone soprano

Christian Lauba Quatre études pour saxophone alto

Georges BoeufSix monodies de l’absencepour saxophone ténor

Lionel Ginoux Grimacepour saxophone baryton et pédale d’effets

Jean-Sébastien

BachTranscriptions (extraits du répertoire pour violon, violoncelle ou flûte solo)

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Page 18: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

« Dans certains moments de ma vie, au violon ou en pleine montagne, le temps se fait plénitude. Alors, il n’y a plus rien à faire, ni penser. Seu-

lement continuer à jouer, sur son chemin, l’âme et le coeur nourris. Les balades musicales sont pour moi ces gestes pleins et entiers, composés avec la nature et le désir de cultiver cette saveur.

© Alexandre Chevillard

Alexandre Sauvaire

Page 19: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

balaDes MusICales

Cheminer dans un paysage de montagne, en percevoir la pulsation intime rythmée de quelques notes de musique, des figures virtuoses d’une acrobate ou du récit des temps d’autrefois... La balade musicale imaginée et coordonnée par le violoniste Alexandre Sauvaire est une invitation, pour petits et grands, à entendre et savourer la montagne autre-ment.

Un canal pour s’écouler vers le rêve, presque sans à-coup, en-tre la montagne à droite et l’hori-zon du sud à gauche. Un balcon linéaire, entre le proche et le lointain, entre verticalité et pers-pective... Et puis lors d’une rêve-rie presque pareille aux autres, quelques pas pour agrémenter la rectitude qui fuit vers le cou-chant. Pour découvrir une petite conque, cachée là, entre bois et buissons. Un amphithéâtre natu-rel à l’usage des merles et autres oiseaux, coupé de la vallée et des rêves trop sages. Plus haut, dans l’ombre de la confrérie des mélè-zes, fratrie de rangs serrés, pour défendre un antique pilier qui jadis soutenait le ciel... Plus loin un ar-bre blessé pleure à la frontière du territoire mécanique des hommes. Sylvestre mais solitaire, aux plaies béantes, agenouillé déjà pour im-plorer. En descendant un replat appelle l’herbe courte du mélézin. La sérénité s’installe, incite au re-pos, dans un jardin d’arbres. Plus

à l’ouest, l’ouverture enfin. La lu-mière, les perspectives, un ruisse-let : la vie même si le vieux saule a finalement renoncé cet hiver. Une renaissance avec pour témoin le bocage, le Dévoluy et tout là-bas la Haute Provence. Le bois a pris le rêve, et dans ses diversités a modelé les impressions, décuplé l’imagination, restreint le regard. Les mélèzes savent aussi nous toiser et nous rappeler à la condi-tion humaine. Jusqu’au moment où il faudra remonter le canal, re-trousser le rêve initial avant d’aller basculer sur notre modernité et notre modestie. Hervé Cortot

Anne Lopezconte

Fanny Soriano artiste de cirque

Fiore De Mattia shakuhachi

Camille Giuglaris violoncelle

Claudio Bettinelli percussions

Victor Villenabandonéon

Joël Versavaudsaxophones

CULTURE & NATURE

SA 04 Chaillol, Canal de Malcros, départ 9h00Di 05 Chaillol, Canal de Malcros, départ 9h00AOÛT

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Page 20: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

© Christophe Averty

« Dans le programme de ce concert, il y a beau-coup de mon expérience personnelle, faite d’un dialogue permanent entre le tango argentin et les

musiques que j’ai rencontrées partout ailleurs. Bandoneon ecléctico est un voyage dans les

sonorités du bandonéon, tantôt mélancoliques, improvisées, tantôt puissantes et symphoniques.

Page 21: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

banDOneOn eClÉCTICO

Promoteur infatigable du tango dont il est un des représen-tants les mieux inspirés, Victor Villena, fidèle au festival, pré-sente un répertoire inédit, commandé aux compositeurs ar-gentins les plus importants de la scène actuelle. Entre tango nuevo et folklore contemporain, le bandonéoniste argentin révèle l’extraordinaire potentiel expressif de cet instrument emblématique.

Que cherche l’artiste lorsqu’il voyage ? Que fuit-il, que poursuit-il ? Qu’est-ce qui le meut, l’émeut, avec son ombre qui ne le laisse en paix ? Avec un peu de sa terre na-tale incrustée dans ses semelles, même lorsqu’il s’envole ?

Victor Villena est virtuose du ban-donéon, cet instrument « national » argentin, inventé en Allemagne au XIXe siècle, arrivé en chaloupe à Buenos Aires. Symbole très vivant du tango, le bandonéon a déve-loppé en un siècle et des pous-sières des écoles, entendons des chapelles, avec leurs adeptes in-conditionnels, leurs puristes, leurs héros…

Victor Villena appartient à cette dernière catégorie d’aventuriers intrépides, qui ne laissent aucun répit à leurs songes, les emme-nant toujours plus loin. Il a franchi les frontières, géographiques, culturelles et mentales, son instru-ment en bandoulière. Avec jeux de mots puisque bandonéon vient de Heinrich Band, marchand de son état, concepteur de l’instrument à

vent et à clavier, et que les ban-doulières sont les lanières de cuir du bandit de grand chemin, pour transporter ses armes.

Victor, musicien contrebandier, se cognait aux limites de son emblé-matique compagnon. Peu à peu il s’est confectionné un nouveau répertoire, habits neufs façonnés par des compositeurs argentins d’aujourd’hui. Du tango revisité au dodécaphonisme, du folklore au contemporain, il se prête à toutes les séances d’essayage…

Ecléctico, est une allusion à cer-tains philosophes de la Grèce ancienne qui, en toute liberté, se permettaient des emprunts à dif-férentes doctrines pour élaborer une pensée nouvelle, sur mesure. Eclectique, Plotin, par exemple, qui dans sa cinquième ennéade (à propos de la Beauté) énonce : « tout principe créateur est toujours supérieur à la chose créée (…) c’est la musique même qui crée le musicien.»

Catherine Peillon

Victor Villenabandonéon

MUSIQUE D’ARGENTINE

SA 04 La Motte-en-Champsaur, Église, 21hAOÛT

Daniel BinelliTres piezas

Leonardo SanchezBandonéon Legüero

Victor VillenaLos pasitos de Camila

Sonia Possetti Ausencia en tus ojos

Marcelo MercadanteTal vez

Gustavo BeytelmannFantasiapara bandoneon solista

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Page 22: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Jeu 19

Ven 20

Sam 21

Dim 22

Lun 23

Mar 24

Mer 25

a

Jeu 26

Ven 27

Sam 28

Dim 29

Lun 30

Mar 31

Jeu 2

Ven 3

Sam 4

Dim 5

Lun 6

Mar 7

Mer 8

Jeu 9

Ven 10

Sam 11

Dim 12

JAZZRound about bill JAZZRound about bill TAble rondeles teRRitoiRes de la CRéationJAZZRound about bill MUSIQUe de CHAMbre CaRte blanChe à ivan solano MUSIQUe ConTeMporAInesignes and songs MUSIQUe ConTeMporAInesignes and songs noUvelle MUSIQUe TrAdITIonnelleles boutièRes aRgentinesnoUvelle MUSIQUe TrAdITIonnelleles boutièRes aRgentines noUvelle MUSIQUe TrAdITIonnelleles boutièRes aRgentines noUvelle MUSIQUe TrAdITIonnelleles boutièRes aRgentines MUSIQUe orIenTAle d’AUJoUrd’HUIJadayel MUSIQUe orIenTAle d’AUJoUrd’HUIJadayelMUSIQUe orIenTAle d’AUJoUrd’HUIJadayelréCITAl un souffle Continu réCITAl un souffle Continu TAnGo nUevo bandoneon eCleCtiCoTAnGo nUevo Como un tRenTAnGo nUevo Como un tRenTAnGo nUevoComo un tRenperForMAnCe MUSICAle fRançois Rossé invite CaRlo Rizzo perForMAnCe MUSICAle fRançois Rossé invite CaRlo Rizzo MUSIQUe de CHAMbreQuatuoR aRdeoMUSIQUe de CHAMbreQuatuoR aRdeoMUSIQUe de CHAMbreConCeRt de ClôtuRe

Chaillol Église de Saint-Michel, 21h montmaur Château, 21hgap, Musée Museum 14h, entrée libretallard Château, 21hChaillolÉglise de Saint-Michel, 21h Chaillol Église de Saint-Michel, 21h gap, Musée Museum 14h & 16h, entrée libreChorges Église, 21hsaint-maurice en valgaudemar Église, 21htallardChâteau, 21hsaint-léger-les-mélèzes Église, 21hla bâtie-neuve La Tour, 21hmontmaurChâteau, 21hChaillol Église de Saint-Michel, 21h buissard Église, 21hla bâtie-vieille Église, 21hla motte-en-ChampsaurÉglise, 21hveynes Église, 21hgap, Jardins de la Providence, 18h30, entrée libreChaillol Église de Saint-Michel, 21htallardChâteau, 21hChaillolÉglise de Saint-Michel, 21hmontmaur Château, 21hChorges Église, 21hChaillol Église de Saint-Michel, 21h

JUILL

ETAO

ÛT

Sam 4 & Dim 5balades musiCalesChaillolCanal de Malcros, 9h

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SAINT-MAURICE EN VALGAUDEMAR

LA MOTTE EN CHAMPSAUR

HAMEAU DE SAINT-MICHEL

BUISSARD

SAINT-LÉGER LES MÉLèZES

CHORGES

LA BâTIE NEUVE

GAP

TALLARD

VEYNES

MONTMAUR

Chabottes

Saint-Bonnet

Saint-Firmin

Chaillol

dir. EMBRUN

dir. MARSEILLE

dir. VALENCE

dir. GRENOBLE

VALLÉE DUCHAMPSAUR

VALGAUDEMAR

VALLÉE DU BUËCH

PARC NATIONAL DES ÉCRINS

VALLÉE DE L’AVANCE

Orcières-Merlette

LA BâTIE VIEILLE

achetez vos billets> SUR PLACELes soirs de concert, à partir de 20h30. Ouverture des portes 30 minutes avant le début du concert. Les places ne sont pas numérotées.

> OFFICE DE TOURISME DE CHAILLOL Tous les jours, à partir du 10 juillet, de 17h à 18h30

> HARMONIA MUNDIÀ partir de mi-juin, 43 rue Pérolière, Gap

> INTERNETAchetez vos billets en ligne depuis notre sitewww.festivaldechaillol.com

Renseignez-voustel : 04 92 50 13 90

TarifsPLEIN TARIF 12 € TARIF RÉDUIT 8 €Moins de 26 ans, étudiants, chômeurs, intermittents du spectacle, handicapés et accessible à tous pour 8 billets achetés simultané-ment ou plus (formule non nominative).

MOINS DE 12 ANS GRATUITDans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Espace culturel de Chaillol accepte les chè-ques Pass culture +.

Créez du lien !Voyagez convivial et éco-responsable, rencontrez d’autres spectateurs : communiquez le nombre de places disponi-bles dans votre véhicule, le festival de Chaillol s’occupe du reste ! Toutes les infos sur le site du festival, rubrique Pratique > Covoiturage

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© Jean Vandijck

Page 25: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

COMO un TRen

Fondé en 2004, le quinteto El Despues réunit cinq musiciens d’exception autour du bandonéoniste Victor Villena et du gui-tariste Alejandro Schwarz. il défend une vision neuve du tango, autour d’un répertoire inédit. Après une série de concerts sur tous les continents, les cinq musiciens reviennent au festival de Chaillol pour présenter leur nouvel album, Como un tren.

Fièvre et ferveur, Victor Villena en inspire. Como un tren crée dans l’instant même, dans son creux intemporel, un plaisir envahissant percé par cette nostalgie qui ap-pelle les larmes (mais que peut une larme quand les traces sont effacées, dit le poète)… Garçon des faubourgs, d’une de ces ban-lieues populaires de l’insolente Buenos Aires, parti étudier le ban-donéon à la capitale, pour revenir au quartier comme on rentre au pays après des années d’exil avec des nouveaux airs dans la tête « para pintar la propia aldea », écrit-il. En français « pour peindre mon propre village ». Mais aldea mot espagnol vient de l’arabe ād-ḍay’ah. Victor ne l’a pas utilisé pour rien alors qu’il aurait pu choisir le mot pueblo par exem-ple. L’aldea désigne en fait l’unité fondamentale des communautés humaines depuis le Néolithique jusqu’à l’ère moderne (la révolu-tion industrielle, l’urbanisation et la mondialisation en ayant eu finale-ment raison). Dans le fond, l’aldea n’existe plus. Bien sûr la nostalgie doit se nourrir

de la perte mais ici quelque chose d’encore plus essentiel se joue. Le sentiment d’une origine bien plus ancienne, un feu qui traverse le corps et y réveille ce qui y de-meure. La musique du Quinteto El Despues (et après ?) souffle sur ces braises qui palpitent sombre-ment dans nos cœurs. Au-delà de toute appartenance, de toute filia-tion, origine d’avant les origines.Cela n’aura pas échappé à Henri Demarquette, une des fleurons du violoncelle français, qui « frappé par la personnalité du jeu (de Vic-tor Villena), séduit par un son, une technique d’une grande pureté et une expression très profonde… » s’est associé au quintet. À côté du chaman Villena, Alejandro Schwarz est le discret et inspiré « esprit-guide » qui l’escorte. Il compose, orchestre, en magicien, il touche et transforme, sans les déformer, Kurt Weil, Bach, des airs anonymes, des figures du tango argentin…

Catherine Peillon

Victor Villenabandonéondirection artistique

Alejandro Schwarzguitare, compositions

Cyril Garacviolon

ivo De Greefpiano

Bernard Lanaspèzecontrebasse

TANGO NUEVO

Di 05 Veynes, Église, 21hLU 06 Gap, Jardins de la Providence, 18h30MA 07 Chaillol, Église de Saint Michel, 21h

AOÛT

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« Probablement que, Alsacien d’origine, je suis une sorte de créole du Nord, fondamentalement bilingue, musicien de frontière contraint donc d’accepter davantage les relativités des phéno-

mènes et fonctionnements. De ce fait, je suis peu enclin à apprécier positivement les conglomérats centralisés de la pensée politique ou artistique.

© Alexandre Chevillard

Page 27: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

fRançOIs ROssÉ InvITe CaRlO RIZZO

Les performances de François Rossé sont un moment at-tendu de la programmation. Avec un sens de l’instant incom-parable, le compositeur et pianiste déploie une virtuosité ju-bilatoire, à l’écoute des partenaires d’exception dont il sait s’entourer. Pour cette quatrième invitation, il convie le per-cussionniste Carlo Rizzo, maître du tambourin et complice de longue date.

François Rossé, grand habitué du Festival de Chaillol, revient hanter nos montagnes. Ermite au sein du monde, ascète affamé, avec cet énorme appétit de créer, de balayer, dans sa radicalité, toute concession, si infime soit-elle, à la médiocrité. Cette rudesse ca-che un cœur fragile, sentimental, prêt à se fendre, un esprit d’une agilité extraordinaire, une lumière intérieure de miel de sirène et de soleil grec. Tout l’intrigue, tout l’in-téresse, tout est prétexte à penser, à écrire, à expérimenter. Il arpente les genres, les collines, les âmes, inlassable, obscur, joyeux.

Après ses curieuses aventures japonaises, basques, africaines, il jette son dévolu sur un artiste aus-si atypique que lui, Carlo Rizzo. Élégant, mi-vénitien mi-napolitain, alliage incomparable et incarné de l’Italie garibaldienne, enraciné à Grenoble, inventeur d’un tam-bourin syncrétique qu’il a appelé « polytimbrique ».

Les deux, rompus à l’improvisa-tion, en ont un long passé, forgé dans l’atelier des rencontres les plus inattendues.

« L’improvisation est une démar-che quasiment préhistorique qui est en nous. C’est remonter à sa pré-histoire et interroger sa pré-histoire, et c’est peut-être à ce moment-là qu’on peut se rejoin-dre. Parce que je dirais qu’avant les cultures il y a les hommes, et ça m’a toujours intéressé en tant que compositeur, de réfléchir sur cette notion musicale. » (François Rossé, in Ethnotempos). Un point de vue en porte-à-faux avec celui le Roland Barthes de L’empire des signes pour qui l’improvisation fait surgir « les stéréotypes dont notre profondeur est constituée ».

Catherine Peillon

François Rossépiano

Carlo Rizzotambourins

PERFORMANCE MUSICALE

ME 08 Tallard, Château, 21hJE 09 Chaillol, Église de Saint Michel, 21hAOÛT

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© Maïa Brami

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QuaTuOR aRDeO

Formation recherchée dans le domaine de la musique de cham-bre, invitée des grandes scènes europénnes, le quatuor Ardeo poursuit son compagnonnage avec le festival et propose de sa-vourer les Dissonances, précieux quatuor de Mozart, la poésie délicate du quatuor Ainsi la Nuit d’Henri Dutilleux, et l’inspiration nerveuse et lyrique du Quatuor à cordes de François Meïmoun.

Elles se sont connues au CNSM il y a une petite douzaine d’années. Le beau cursus couché sur leur biographie officielle, les multiples rencontres, les soutiens, les té-moignages de reconnaissance ne suffiront pas à expliquer ce qui fait de leur quatuor cet instrument à 4 têtes, 8 mains, 8 pieds, 4 archets, un drôle d’animal sonore. L’achar-nement sans doute et le feu dont elles ont fait de leur nom un hom-mage.

Ardeo, je brûle… Cet animal est femme. On pense à Hildegarde Von Bingen « Cette flamme qui brûle ardemment sous un léger souffle », à Thérèse d’Avila « Nous ne sommes pas des anges, nous avons un corps (…) je veille, je pense, je brûle », et au-delà des mystiques à Louise Labbé « Je vis, je meurs : je me brûle et me noie », convoquées pour évoquer l’imaginaire féminin, la félinité du jeu, la maîtrise mais aussi l’aban-don à l’absolu. Ici la musique. Entière, confondante où elles se donnent et se consument.

Je brûle donc, dit l’animal char-mant. Pour Bach, Mozart, la mu-sique d’aujourd’hui, de Dutilleux (1916) à Meïmoun (1975). Le premier Quatuor à cordes du com-positeur invité est une extension d’une pièce pour violoncelle seul En Noir et blanc, créée en 2010. Pour lui le quatuor à cordes est un lieu sacré, hanté par la mémoire et la culture de son histoire. « Le quatuor, bien plus que la sonate pour piano ou la mélodie, résiste à tous les langages, à toutes les expérimentations...

{mon premier quatuor} se com-pose de deux écritures : une pre-mière idée musicale, nerveuse et hâtive, d’abord énoncée au violon-celle se distribue progressivement à tous les instruments jusqu’à sa fragmentation en morceaux. Une seconde idée, lyrique et déchirée, s’altère tout au long du mouve-ment, du blanc vers le noir. Deux idées qui se conjuguent autant qu’elles s’évitent, qui se regardent et qui se mêlent… »

Catherine Peillon

Olivia HughesCarole Petitdemangeviolon

Léa Boeschalto

Joëlle Martinezvioloncelle

MUSIQUE DE CHAMBRE

VE 10 Montmaur, Château, 21hSA 11* Chorges, Église, 21hAOÛT

W.-A. MozartQuatuor en Ut MajK.465, «Les Dissonances»

Henri DutilleuxAinsi la Nuit pour quatuor à cordes

François MeïmounQuatuor à cordes

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* Samedi 11 août, nous invitons la musique en pleine nature pour une sieste musicale proposée par le Quatuor Ardeo. Plus d’informations p.34

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COnCeRT De ClôTuRe

Pour l’ultime concert de la saison, les musiciennes du quatuor Ardeo s’associent à la violoncelliste ingrid Schoenlaub et à l’al-tiste Manuel Hofer, qui croisent régulièrement leurs routes - et celle du festival - pour aborder le somptueux premier Sextuor à cordes op.18 en Si bémol majeur, de Johannes Brahms et la transcription, par François Meïmoun, de la Toccata pour clave-cin de J.S. Bach.

Clôture. Un rite imaginé pour cette soirée d’adieux précède le vide du lendemain de fêtes. Au fil des jours, des concerts, des rencon-tres, s’est créée entre artistes, équipe, bénévoles et publics une sorte de conscience collective, un inconscient lié, un entre-nous, tissé à notre insu qui rend la fin du parcours presque douloureu-se. De l’espèce de la séparation. C’est pourquoi la dernière nuit est souvent blanche, dansante et alcoolisée. Pour s’oublier. Pour dissoudre en folie la ponctuelle communauté.

À Chaillol, le parti pris est inverse, penche vers un moment de re-cueillement, d’intériorité partagée. Bach, Meïmoun, Brahms. Un fil de gravité. Du Sextuor du Printemps (créé en 1860), à la Toccata pour clavecin de Bach (1703), au Qua-tuor en noir et blanc de François Meïmoun (2010), trois siècles de musique occidentale sont tendus comme un arc, un pont (vers la saison prochaine ?). Le quatuor

Ardeo, rejoint par la violoncel-liste Ingrid Schoenlaub et l’altiste Manuel Hofer, forme cette armée de choc, chargée de nous trans-porter au bord de la fin du cycle. Archers sacrés, entre cavaliers de l’Apocalypse, qui annoncent la fin des temps, et disciples d’Apollon, dieu musicien qui abolit le temps. Archets en bois de pernambouc, courbés par la chaleur, volup-tueux, frottant les cordes sensi-bles de nos cœurs. Une fête des moissons au creux de l’été.

Catherine Peillon

Olivia HughesCarole Petitdemangeviolon

Léa BoeschManuel Hoferalto

Joëlle Martinezingrid Schoenlaubvioloncelle

MUSIQUE DE CHAMBRE

DiM 12 Chaillol, Église de Saint Michel, 21hAOÛT

Johannes BrahmsSextuor à cordes n° 1 en si bémol Majeur opus 18

Jean-Sébastien BachToccata pour clavecin en ré min. BWV 913 transcription pour quatuor à cordes de François Meïmoun[création]avec le soutien de la Sacem

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ahMaD al KhaTIb Palestine, compositeur invité

Né dans un camp de réfugiés palestiniens en Jordanie, Ahmad Al Kha-tib apprend l’oud dès son enfance, formé à l’école irakienne - laquelle combine les écoles égypto-syrienne et turque et a renouvelé l’identité de la musique arabe. Il étudie ensuite la musicologie et le violoncelle occi-dental classique. Pendant quelques années, autorisé à vivre en Pales-tine, il enseigne oud et violoncelle au Conservatoire National de Musique Edward Saïd (Jérusalem-Est) dont il dirigera plus tard le département de musique orientale. Forcé à partir, il vit depuis 2004 en Suède où il a ob-tenu un master en méthodologie de l’éducation musicale. Il enseigne ac-tuellement les théories de la musique modale et de la composition ainsi que la musique d’ensemble à l’Académie de musique et d’art dramatique à l’Université de Göteborg. Il a publié cinq ouvrages d’enseignement de l’oud, ainsi que cinq autres ouvrages de transcriptions musicales pour les compositeurs modernes arabes. Attiré par l’expérimentation de nouvelles formes d’expression musicale enracinées dans des traditions parfaitement maîtrisées, Ahmad est aujourd’hui considéré comme un continuateur des grands composi-teurs et virtuoses de l’oud.

Jadayel, pour oud, percussions et quatuor à cordescommande 2012 du festival de Chaillol

fRançOIs MeïMOun France, compositeur invité

Né à Angers en 1979, François Meïmoun obtient, au Conservatoire National de Région de cette même ville, les premiers prix de pia-no, analyse musicale et musique de chambre. Il intègre en 2002 le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient le Diplôme de Formation Supérieure d’Analyse musicale (classes de Michael Levinas et de Rémy Campos). Dès cette période, il fonde un ensemble instrumental avec lequel il se produit régulièrement jusqu’à son admission, en 2007, dans la classe de composition d’Allain Gaus-sin. En 2009, la Sacem et le Cabaret contemporain lui passe com-mande de deux compositions créées par les solistes de l’ensemble Intercontemporain. Depuis, ses oeuvres sont jouées par de nombreux solistes et program-mées dans des festivals en France et à l’étranger. Il poursuit son ac-tivité de chercheur à l’École des Hautes Études (La Construction du langage de Pierre Boulez, 1942-1948, thèse sous la direction d’Alain Poirier) et obtient la Bourse des Muses 2009 pour son ouvrage en préparation sur les premières œuvres de Pierre Boulez. Il publie un ouvrage d’entretiens avec Pierre Boulez : La Naissance d’un composi-teur (ed. Aedam musicae) récompensé par le coup de coeur de l’Aca-démie Charles Cros.

Tara, pour baryton et ensemble, Deuxième Sonate pour piano, J.S.Bach, transcription pour quatuor à cordes de la Toccata pour clavecin en ré mineur, commandes 2012 du festival.

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Page 33: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Le travail de Pascal Colrat interroge le statut et la place de l’œuvre d’art. Il choisit très tôt l’affiche comme moyen d’expression et de dif-fusion de ses images. Il trouve dans ce support démocratique et po-pulaire le moyen de toucher un public très large qui n’a pas l’habitude de fréquenter les galeries d’art et les musées.Dans un univers quotidien saturé d’images publicitaires vidées de tout sens, Pascal revendique ouvertement un travail de résistance. Il produit des images polysémiques, à dimension fortement esthétique et poétique, qui stimulent le promeneur et interrogent son regard : Qu’est-ce qu’une affiche ? Un outil de communication ? Le support d’une image intelligente ? Habitué à travailler pour de prestigieuses institutions culturelles du monde entier, appelé par des quotidiens nationaux qui lui confient régulièrement leurs Unes, Pascal Colrat, a accepté la proposition de Michaël Dian d’une résidence de création au coeur de la 16e édition, après une longue collaboration échelonnée sur plus de dix ans et le sentiment de partager des convictions politiques et esthétiques com-munes. Pour le festival de Chaillol, il quitte le confort et la sécurité de son atelier, pour réaliser sa prochaine œuvre in situ au coeur du territoire haut-alpin, sur un chemin de montagne à Chaillol.Son travail de photo-graphiste, qu’il soit pour des commandes d’affi-ches ou pour des galeries, met en oeuvre de véritables installations plastiques, composées de matériaux du quotidien, de récupération, qu’il met en scène avec un soin méticuleux. Son approche de l’objet dans l’espace est avant tout sculpturale et scénique, qui donne toute sa force aux images réalisées, véritables signes à lire.Ainsi voulue, pensée, réfléchie comme un acte artistique, la réalisation de cette image pour le festival, aux risques, périls et bonnes surprises d’une expérience en pleine nature, sera l’occa-sion pour le public de rencontrer l’artiste tout au long d’un processus, sur les lieux où il réalisera son oeuvre. Cet objet, essentiellement de bois sera également constitué de tous les éléments que Pascal Colrat collectera sur son chemin, dans la montagne de Chaillol, ou choisira parmi ceux que le public qui le visitera chaque jour lui ramènera de ses randonnées : fleurs, branches, plantes, cailloux....La création de cet objet-signe qui constituera le coeur de l’affiche de la saison 2013 de l’Espace culturel de Chaillol, est une invitation à suivre la réalisation d’une image par un des plasticiens les plus sensibles du moment, image construite de tout ce que porte un territoire, de son matériau premier, jusqu’au désir de ceux qui l’auront accompagnée.

La Flèche de Chaillol, création in-situ composée du 20 au 27 juillet 2012, Saint-Michel de Chaillol, Canal de Malcros.

PasCal COlRaTFrance, photo-graphiste en résidence, été 2012

© Laétitia Lamblin

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Page 34: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Pour vous inscrire aux ateliers, rendez-vous au bureau du festival, ou fai-tes nous parvenir votre inscription sur papier libre accompagnée de vos coordonnées et d’un chèque de règlement à l’ordre de l’Espace Culturel de Chaillol à : ECC - Office de Tourisme - 05260 ChaillolContact : Sylvain au 04 92 50 13 90 ou par mail : [email protected]

RenCOnTRes eT PaRTaGe

TABLE RONDE les TeRRITOIRes De la CRÉaTIOn Depuis 1997, le festival de Chaillol accompagne le public haut-alpin sur les chemins de traverse de la création musicale. Animé par Jean-Marc Adol-phe, rédacteur en chef de la revue Mouvement, cette table ronde se pro-pose de mettre en débat le sens et la portée d’un évènement qui a fait de la rencontre avec les oeuvres et le territoire le coeur vibrant de son projet.

Samedi 21 juillet, de 14h à 18h, Musée Museum de Gap. Entrée libre dans la limite des places disponibles

CULTURE ET NATURE sIesTe MusICale aveC le QuaTuOR aRDeODans le même esprit que les balades musicales, de rencontre entre la musique et le cadre naturel du Champsaur, mais de manière plus contem-

plative, la sieste musicale invite à un moment musical de détente en plein air, aux doux sons du qua-tuor Ardeo. Une occasion de profiter pleinement, hors du cadre habituel des salles de concerts, des beautés mêlées d’un répertoire et d’un paysage exceptionnels.

Samedi 11 août, 14h00, rendez-vous à l’Office de Tourisme de Chaillol avec votre chaise longue, natte ou couverture et votre chapeau. Durée : 1h environ, gratuit

On aIMe, On en PaRle

CHORALE DU CHAMPSAUR & VALGAUDEMAR

La chorale du Champsaur-Valgaudemar réunit les choristes des deux vallées. Elle se produi-ra cet été dans les églises de Saint-Jacques en Valgaudemar le 20 juillet, de Saint-Julien le 25 juillet, de Saint-Maurice en Valgaudemar le 7 août, de Saint-Bonnet le 10 août et de Saint-Michel de Chaillol le 21 août.

RENCONTRES ARTiSTiQUES EN CHAMPSAUR

Pour la 10e édition, les Rencontres Artistiques en Champsaur proposent une exposition d’art contemporain dans l’église du hameau de Saint-Michel du 1e juin au 15 juillet 2012, tous les jours de 14h à 19h. L’événement se pro-

longe tout l’été par des installations artistiques sur un sentier de 2 km au départ de l’église du hameau de Saint-Michel ainsi qu’une œuvre « Hors sentier » à découvrir au départ du sen-tier botanique au Noyer.La thématique 2012, «Territoire – Terre Histoi-re », vous invite à découvrir des installations dans les arbres, sur les bordures ou encore au sol. Chacune d’elles soulignent et solli-citent les interactions entre le territoire et les hommes.

Renseignements auprès de la Communauté de Communes du Champsaur. Tel : 04 92 50 78 87.

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Page 35: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Nouvelle périodicité :tous les deux mois en kiosque et librairies, retrouvez les pratiques artistiques contemporaines.

Nouvelle formule :un agenda enrichi + un supplément «clandestin» + de places à gagner + de création + souvent

La revue

Retrouvez Mouvement lors de la table ronde sur les territoires de la création, le samedi 21 juillet, 14h00, Musée Museum Gap.

Actuellement en kiosque, n°64, juillet-septembre.

tourne la page !

Mouvement

est partenaire du

festival

de Chaillol

CONFERENCE CaTheRIne PeIllOnL’Empreinte digitale, récit d’une épopée discographiquePhilosophe, auteur et photographe, Catherine Peillon a fondé et dirige le label phonographique L’empreinte digitale, qui a révélé au fil des ans de grands noms issus de divers courants musi-caux : musique ancienne, contemporaine, musique traditionnelle de création... Sa conférence illustrée portera sur la formidable aventure artistique de ce label qui accompagne la création musicale depuis plus de 20 ans.

Lundi 23 juillet, 17h30, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel. Entrée libre.

CONFERENCE sYlveTTe beRauD-WIllIaMsCollecter la mémoire de l’autre : la chanson traditionnelleOriginaire d’Ardèche, Sylvette Béraud-Williams en collecte la mémoire depuis 1975 et travaille sur son patrimoine : pendant dix ans elle a collecté plus de 200 chansons, notamment auprès d’anciennes ouvrières des moulinages de soie. Sa conférence portera sur sa démarche de col-lectrice, sa méthode et son éthique ainsi que sur les occasions de chanter (dans la vie tradi-tionnelle, le cycle annuel comme le cycle de la vie était rythmé de chansons spécifiques : tout autant qu’aux fêtes, les gens chantaient au travail, dans les champs...) et les différents types de chansons collectées, avec exemples à l’appui à écouter.

Vendredi 27 juillet, 17h30, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel. Entrée libre

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Page 36: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Un disque offert * pour tout achat de CD ou DVD (hors livres)

sur présentation d’un billet d’entrée au

Festival de Chaillol

Offre valable du 2 juillet au 22 septembre 2012 dans le réseau des boutiques et forums harmonia mundi

* (disque sélectionné par nos soins)

ATELIER DE PRATIQUE ChanT ChORal AVEC JEAN-LUC KECKAprès plusieurs années d’atelier d’initiation au chant choral, le festival de Chaillol 2012 propose aux chanteurs du département et d’ailleurs de poursuivre la découverte d’un répertoire vaste et riche de trésors. Cette année, direction l’Amérique latine avec une incursion en Europe du Nord pour plonger dans les sources de la polyphonie française de l’époque de la Réforme. Guastavino, Buarque, Sibelius, Kreek et Paschal de l’Estocart seront au menu de cette dégustation, menée de main de maître par Jean-Luc Keck, musicien attentif et chef de choeur de l’ensemble vocal Acanthe d’Aubagne depuis 2003.

Public : personnes ayant déjà une pratique chorale, pas nécessairement lecteurs, et personnes ayant une pratique vocale et désirant vivre l’expérience du travail de chœur. Minimum de participants : 4 par pupitre (soprano, alto, ténor et basse). Les parti-tions et fichiers midi seront envoyés par mail aux participants dès leur inscription.

Restitution : Les stagiaires présenteront le fruit de leur travail le dimanche 5 août, durant la balade musicale.

Du mercredi 1e au samedi 4 août, tous les jours de 10 à 12h et de 16 à 18h. Tarif : 40 € pour les 4 jours. École communale de Chaillol (Chef-Lieu).

ATELIER DE PRATIQUE InITIaTIOn à l’OCCITan AVEC MICHEL PRATCet atelier d’initiation à l’occitan, animé par Michel Prat, membre de l’Institut d’Études Occitanes de Gap, sera l’occasion de découvrir la langue occitane dans sa dimension sonore et musicale, avec son accent chantant aux couleurs du territoire. Le contenu de ces séances sera étroitement articulé avec les textes des chansons collectées par l’ethnologue Sylvette Béraud-Williams en Ardèche, qui ont inspiré Alfonso Pacin pour la composition des Boutières argentines.

Du mardi 24 au jeudi 26 juillet, de 17h30 à 19h30, École communale de Chaillol. Tarif : 20 € pour les trois jours.

ATELIER DE PRATIQUE InITIaTIOn aux Danses TRaDITIOnnelles AVEC ANNE BAILLONA l’issue du dernier concert des Boutières argentines, un bal sera proposé pour poursuivre la soirée de manière festive. Pour ceux qui ne maîtrisent pas encore les pas des danses de bal, un atelier d’initiation aux danses traditionnelles sera proposé en fin d’après-midi. Il sera animé par Anne Baillon, accordéoniste qui a ensei-gné durant plusieurs années les bases des musiques et danses « folk » au CMCL de Gap. Ainsi, tout le monde pourra participer activement au bal et tournoyer aux rythmes des musiques traditionnelles.

Samedi 28 juillet, de 17h à 19hSaint-Léger-les-Mélèzes, Salle polyvalente, entrée libre.

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Page 37: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

« Lire pour soi, lire pour comprendre le monde, changer son regard et découvrir de nouvelles perspectives, d’autres nuances. Lire aussi pour se comprendre soi-même, ou tout simplement pour le plaisir. Lors des rencontres littéraires que j’anime pendant le festival, un auteur attend un lecteur, instaure avec lui un dialogue, espace de jeu, d’entre-deux, qui vivifie son écriture. Alors se transmet une mé-moire, une expérience singulière de la condition humaine, un témoi-gnage de sa complexité et de sa formidable ambiguité, ainsi qu’un désir plus fort de retourner au livre...»

Rencontre dédicace avec Laura AlcobaLaura Alcoba a vécu jusqu’à l’âge de 10 ans en Argentine, pays qu’elle quittera au moment du coup d’état. Elle vit désormais en France et elle enseigne la littérature espagnole à l’université de Nanterre. Son troisième roman Les Passagers de l’Anna C. publié aux éditions Gallimard relate l’incroyable périple de jeunes Argentins rêvant de rejoindre le Che.

Mercredi 25 juillet,18h, Chaillol, Auberge de l’Ocanière. Entrée librejeudi 26 juillet, 18h30, Gap, Librairie Au coin des mots passants

Rencontre dédicace avec André Bucher Écrivain-paysan installé dans la vallée du Jabron, à 30 km de Siste-ron, André Bucher est une voix singulière de la littérature française.

LITTÉRATURE RenCOnTRes lITTÉRaIRes ANIMÉES PAR DINA DIAN

Dans Fée d’Hiver, publié aux éditions Le Mot et le Reste, il situe l’intrigue de ses personnages dans de vastes espaces naturels. L’écriture lui permet ainsi de dire son amour de la nature et d’affirmer son ancrage dans les valeurs simples de la vie rurale.

Samedi 28 juillet, 18h, Saint-Michel de Chaillol, Auberge de l’Ocanière. Entrée libre

Rencontre dédicace avec Cécile OumhaniPoète et romancière franco-britano-tunisienne, Cécile Oumahni est maître de conférence à l’uni-versité de Paris XII. Les liens qu’elle a noués avec la Tunisie ont nourri plusieurs de ses romans. Une odeur de henné raconte le parcours douloureux d’une jeune musulmane pour affirmer sa liberté.

Jeudi 2 août, 18h, Saint-Michel de Chaillol, Auberge de l’Ocanière. Entrée libre.Vendredi 3 août, 18h30, Gap, Librairie Au coin des mots passants. Entrée libre.

Lecture musicale Christian Bobin, Mozart et la pluie.« Aujourd’hui le réel m’est entré dans la bouche, et le silence avec. Je n’ai pas touché à la parole, Mozart m’a donné la becquée et la pluie a essuyé mes lèvres. »

Avec Marion Fribourg, comédienne, Frédéric Laplane, flûte et Frédéric isoletta, pianoMardi 7 Août, 18h, Saint-Michel de Chaillol, Le Fayore. Entrée libre.

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En chaque promeneur, un mélomane,

en chaque mélomane, un promeneur.

un ReGaRD suR le TeRRITOIRePAR SARAH ANDRÉ

BUiSSARD, petite commune du Champsaur en terme de superficie, s’étend des rives du Drac jusqu’au plateau de Saint Michel de Chaillol. Elle recèle une partie du bocage si caractéristique de cette vallée, lié à l’agriculture et parcouru de ré-seaux de haies et de canaux, propice au maintien d’une grande biodiversité. De l’église paroissiale des Rissents, on peut découvrir un très beau pa-norama sur la vallée et ses paysages façonnés par une longue tradition agricole.

CHAiLLOL est étagé sur un versant ensoleillé dominant les bocages de mon-tagne du Champsaur. Bien que portant son nom et se dressant derrière le village, le Vieux Chaillol n’appartient pas à la commune de Chaillol, même si l’itinéraire le plus facile et le plus emprunté est celui qui passe par le col de la Pisse en partant de la station de Chaillol. Un segment de ce parcours correspond au tracé de l’ancien canal d’irrigation de Mal-Cros, et un sentier à flanc de colline entre Chaillol et le lac de Barbeyroux suit une autre partie de ce canal, propice aux balades musicales.

Au pied de la montagne du Piolit et du col de la Gardette, CHORGES est à proximité du barrage de Serre-Ponçon et de la baie de Chanteloube traversée par un pont à demi submergé ; un peu plus loin, une chapelle semble flotter au milieu de la baie Saint-Michel, rappelant l’histoire des villages disparus. La cité Caturige est un lieu de passages, ses rues sont souvent très animées et ses nombreux marchés et brocantes la rendent très dynamique autour de ses deux fontaines en marbre et de l’église Saint-Victor construite au douzième siècle dans le style roman.

Dans le bassin gapençais se trouve un sentier qui s’élève au-dessus de GAP vers le viaduc du Buzon, vestige d’un projet de voie ferrée aban-

donné, reconvertie en itinéraire de randonnée qui conduit jusqu’au canal de Gap offrant une vue pa-noramique sur la ville. En suivant le courant on traverse le domaine de Charance, lieu privilégié de promenades et de détente, au milieu d’une col-lection de rosiers et de jardins en terrasses devant le château. En contrebas la ville de Gap abrite la cathédrale Notre-Dame de Saint-Arnoux, la sta-tue de la « liseuse », la place Jean Marcellin ou encore les jardins du couvent de la Providence.

LA BâTiE-NEUVE est une commune de la vallée de l’Avance, assez proche de Gap mais avec une identité villageoise restée marquée malgré ses quelques 2220 habitants et son récent collège. Historiquement cette Bâtie est « neuve » depuis 1225, construite à ce moment-là à l’emplacement actuel alors que l’ancien village était situé aux lieus-dits Saint-Pancrace puis Tournefort. Pour protéger la ville, un donjon avait été construit dès le treizième siècle, mais l’usure a conduit à une démolition presque totale de ce qui restait

du château. Seule une tour fut conservée et elle sert aujourd’hui de salle des fê-tes.

LA BâTiE-ViEiLLE est si-tuée au pied du Piolit et en face de la forêt du Sapet. Sur la colline qui domine le village se dresse une tour de

guet du douzième siècle, composante d’un ancien ensemble fortifié. Les maisons du village ont été construites d’un seul côté de la butte pour béné-ficier de la protection du château. La paroisse de la Bâtie-Vieille a d’abord fréquenté trois chapelles avant que ne soit édifiée au dix-neuvième siècle l’église Saint-Martin-de-Tours, du nom d’un per-sonnage surtout connu pour avoir partagé son manteau avec un pauvre, symbole de la valeur du partage.

LA MOTTE-EN-CHAMPSAUR est une commu-ne de la vallée de la Séveraissette qui s’étend jusqu’à plus de 3000 mètres d’altitude avec le vieux Chaillol. Autrefois le village constituait une commune à lui seul, mais les nombreuses crues ont renforcé l’exode rural, Molines y a été ratta-chée, et plusieurs villages ont été abandonnés (le Sellon, le Roy, Londonnière…) : on peut encore voir leurs ruines au fond de la vallée, notamment les cheminées qui restent dressées longtemps après les murs…

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MONTMAUR est situé à l’entrée du Dévoluy, au pied de l’imposant plateau de Bure où se situe un observatoire scientifique réputé, accessible par un très beau sentier de randonnée qui part de Mont-maur pour traverser la fraîche forêt des Sauvas avant de serpenter dans un décor lunaire très miné-ral constitué de falaises et d’éboulis qui abritent un grand nombre d’espèces végétales endémiques. En contrebas de ce patrimoine naturel exception-nel, Montmaur possède aussi un riche patrimoine bâti avec la chapelle Sainte-Philomène, les vesti-ges de la tour sarrazine et bien sûr le château.

SAiNT-LÉGER-LES-MÉLèZES est situé sur un versant nord aux pieds de la Petite Autane et du Cuchon, dominant le Drac et la vallée du Champ-saur. La station-village abrite l’une des maisons composant l’«écomusée éclaté» du Champsaur, « le Refuge des animaux », élaboré autour d’une collection d’animaux naturalisés ; et un patrimoine bâti riche d’histoire avec le château de Saint-Lé-ger construit vers le quinzième siècle sur la base d’une maison forte plus ancienne, et l’église de Saint-Léger avec son clocher reconstruit en 1886, à la flèche très élancée assez singulière dans le Champsaur.

SAiNT-MAURiCE-EN-VALGAUDEMAR est une commune du Parc national des Ecrins, située dans la vallée très encaissée de la Séveraisse. Selon certains, cette vallée étroite aux versants très escar-pés et verticaux rappelle les paysages himalayens. Entourée de glaciers et de sommets mythiques à plus de 3000 mètres d’altitude comme l’Olan ou le Sirac, cette vallée restée très sauvage est deve-nue un haut-lieu de l’alpinisme. A Saint-Maurice se trouve une église construite entre le onzième et le douzième siècle par les moines de Cluny. Sur son parvis, un tilleul tricentenaire aurait été planté sous le règne d´Henri IV.

TALLARD est situé sur un territoire habité depuis la préhistoire comme en témoigne la découverte d’un dolmen près de l’actuel aérodrome. Au sep-tième siècle, le village se trouvait sur les hauteurs, à Ville Vieille, aujourd’hui réinvestie par quelques habitations et point de départ de plusieurs sentiers se dirigeant vers Châteauvieux. Dominant les toits du village et la vallée de la Durance du haut de son éperon rocheux, le château a été très marqué par l’histoire dont il conserve les témoignages et les styles propres à chaque époque.

VEYNES est située dans la vallée du Petit Buëch, entre la montagne de l’Oule et le col de Cuberselle, non loin de l’entrée du Dévoluy. Cette « cité du chemin de fer » est très marquée par sa situation historique et géographique de carrefour ferroviaire que retracent l’écomusée du cheminot veynois, les fresques murales du PLM - l’ancêtre de la SNCF - représentant l’arrivée du train, ainsi qu’un parcours à travers la ville avec des panneaux explicatifs. La ville conserve également des vestiges d’un passé plus ancien comme le « chemin romain » ou l’église Saint-Sauveur du onzième siècle, de type roman.

Retrouvez les notices détaillées sur le site du festival, Le territoire > Les lieux du festival

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Les grands principes du développement durable

que sont la solidarité entre les territoires et les

politiques partenaria-les font partie des choix

fondamentaux du festival.

le DÉvelOPPeMenT DuRable au COeuR Des enJeux Du fesTIval De ChaIllOl

PAR SARAH ANDRÉ

Dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se de-mandent pourquoi. Ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être et se disent : pourquoi pas ?

George-Bernard SHAW

Le concept de développement durable est de plus en plus répandu, il n’est plus un projet qui ne parle de développement durable, et pourtant le sens exact, les contours précis de cette notion sont relativement méconnus du grand public. La définition la plus couramment donnée est que « le développement durable est un développe-ment qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futu-res à répondre aux leurs » (Rapport Brundtland, 1987). Pour être considérée comme durable, la démarche doit te-nir compte de la gestion rai-sonnée de l’environnement et des ressources naturelles, mais aussi du développement économique et de l’équité so-ciale à travers la réduction des inégalités et le respect des cultures.

Bien loin de vouloir surfer sur cette nouvelle vague, le festival de Chaillol, de-puis son origine il y a seize ans déjà, a cherché à être dans une certaine sobriété de moyens et dans un rapport juste au territoire. Le projet du festival respecte et compose avec celui-ci, en fait un partenaire à part entière, un élément d’écritu-re de son projet, en valorisant son patrimoine, en mettant à contribution des activités économiques locales et en contribuant à un maillage du ter-ritoire permettant au plus grand nombre d’avoir accès à une offre culturelle de qualité.

Dans une véritable démarche de démocratisa-tion culturelle soucieuse de son environnement et développée en lien étroit avec les acteurs et ressources locales, le festival de Chaillol arpente

depuis plus de quinze ans les vallées rurales des Hautes-Alpes et dépose concerts et moments de rencontres au coeur des villages, dans les plis et replis des vallées du pays gapençais. Ce principe de l’itinérance permet aux villages les plus reculés d’accueillir un concert, d’autant qu’il est associé à une logique de mutualisation des moyens entre les fonds levés par le festival et

ceux, parfois modestes, des petites communes rurales des Hautes-Alpes qui, seu-les, n’ont ni l’expertise ni la capacité financière de pro-duire une offre culturelle de cette qualité.

Le festival souhaite valori-ser le patrimoine existant en proposant les concerts dans les églises, chapelles et châ-teaux du département, avec un choix assumé de ne ja-

mais sonoriser les concerts (et avec un éclairage très sobre), pour être dans un rapport direct et in-time au son, en profitant uniquement des acous-tiques, souvent exceptionnelles, de ces lieux.

Les liens tissés avec les acteurs locaux peuvent prendre plusieurs formes, avec notamment des projets de concerts montés chaque année avec les collectivités territoriales, les associations et les entreprises locales. Pour ces dernières, la mise en place d’un micro-mécénat semble adap-tée dans la mesure où la plupart des entreprises des Hautes-Alpes sont des PME, sans moyens financiers considérables mais avec une volonté de soutenir les initiatives locales participant à la dynamique de leur territoire. La restauration pour

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les artistes et l’équipe a été confiée à un res-taurateur champsaurin travaillant des produits locaux et, si possible, issus de l’agriculture biologique ; de même, les produits proposés à la buvette (jus de fruits, bière, vin, boissons maison…) sont uniquement locaux et de pré-férence issus de l’agriculture biologique. Pour valoriser et faire connaître cette gastronomie montagnarde, des « mini paniers garnis » de bienvenue sont offerts aux artistes avec des produits locaux à découvrir.

De manière très pragmatique pour la restau-ration, l’Espace culturel de Chaillol n’utilise que de la vaisselle réutilisable et des gobelets en plastique dur, cherche à réduire et trie ses déchets avec, par exemple, des poubelles aux doubles compartiments empruntés à la com-munauté de communes du Champsaur.

Le papier utilisé pour la communication des concerts provient de forêts gérées durable-ment et le nombre de documents imprimés est calculé au plus juste pour éviter le gaspillage. De plus, la communication par internet est pri-vilégiée ainsi que les encarts ou les articles dans les journaux.

Pour limiter aussi les déplacements, les spec-tateurs peuvent acheter leurs billets depuis leurs domiciles par internet, et les artistes sont fortement incités à venir en train ou à pratiquer le covoiturage. En effet, les transports en com-mun sont assez rares sur ce territoire de mon-tagne aux habitats dispersés et à la géogra-phie contraignante pour les déplacements : le festival de Chaillol a su s’adapter à ces particu-larités et il a recherché des solutions alternati-ves pour répondre aux spécificités du territoire. Une des premières réponses a été l’itinérance, qui amène les concerts au plus près des habi-tants, dans des villages reculés et parfois peu accessibles où l’offre culturelle est très maigre. Comme l’utilisation de la voiture reste assez in-contournable dans ces vallées peu desservies, l’Espace culturel de Chaillol a encouragé le co-voiturage sur son site internet, d’abord avec un lien vers le service de covoiturage du Conseil général, puis plus récemment avec un service proposé directement sur le site du festival, qui met en relation les spectateurs les uns avec les autres en fonction des dates des concerts pour qu’ils puissent se rencontrer et limiter le nombre de véhicules sur un même trajet.

Le fait de faciliter des rencontres est égale-ment un des piliers du projet, faisant se croiser des musiques et des personnes d’horizons dif-férents, provoquant un mélange entre urbains et ruraux, entre générations, entre musiques d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs. En proposant des concerts avec de petites jau-ges, le festival facilite la rencontre authentique entre musiciens et spectateurs, rencontre ren-due parfois difficile dans des lieux de grande taille. Les balades musicales permettent de mêler lecture de paysage et moments musi-caux, de créer une symbiose entre la musique et la nature, de renouer le dialogue entre ter-ritoire et répertoire. La dimension humaine du festival de Chaillol et sa volonté permanente de création de liens et de sens entre tous les éléments d’un environnement constituent les chemins de traverse les plus sûrs vers un dé-veloppement durable harmonieux.

Plus di’informations sur le site de l’ARCADE www.aer.arcade-paca.com

Page 42: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

Les communes de Saint-Maurice en Valgaudemar, Saint-Léger les Mélèzes

les PaRTenaIRes Du fesTIval De ChaIllOlLe festival de Chaillol est subventionné par

Il reçoit le soutien de

Le festival de Chailllol remercie les collectivités locales, partenaires de l’édition

Avec la complicité et le soutien de

Le festival est soutenu par les entreprises mécènes

Les partenaires média

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Plus Qu’en sIMPle sPeCTaCTeuR, vIveZ l’ÉvèneMenT De l’InTÉRIeuR !ReJOIGneZ l’ÉQuIPe Des bÉnÉvOles Du fesTIval De ChaIllOl.

Fédération joyeuse d’enthousiasme et de bonne volonté depuis 2009, l’association des Amis du festival de Chaillol regroupe les bénévoles qui contribuent, aux côtés de l’équipe d’organi-sation, à la réussite de l’événement.

Des hommes et de femmes de tous horizons qui donnent un peu (ou plus) de leur temps et de leur bonne humeur pour être des relais d’information, diffuser les outils de communication, héberger les artistes et les accompagner à leur lieu de concert, faciliter l’accueil du public, proposer des moments d’échange et de convivialité...

Pour un soir ou pour toujours, quelle que soit votre connaissance de l’événement ou votre fa-miliarité avec le monde de la culture, vous pouvez intégrer l’équipe des bénévoles, découvrir l’envers du décor et partager de chaleureux moments d’humanité.

Pour nous rejoindre ou en savoir plus, adressez-vous sur place à un membre de l’équipe ou passez un petit coup de fil au 04 92 50 13 90.

assOCIaTIOn Des aMIs Du fesTIval

PIanO Qu’On seRTpartenaire de l’édition 2012 du festival

Le festival de Chaillol remercie Urbain Klieman et Piano Qu’on Sert, pour la lo-cation des pianos du festival et le soin apporté à leurs réglages et prépara-tions.L’oreille d’un musicien à votre écoute, la compétence d’un technicien à votre ser-vice.

accord, réglage, harmonisationrestaurationvente conseillocation de pianos de concert

Urbain Kliemanaccordeur de pianoLes Levas - 38710 Mens06 17 55 80 [email protected]

Page 44: La brochure de la 16e édition du festival de Chaillol

eCC LEbOCaGeASSOCIATION ESPACE CULTUREL DE CHAILLOL

Michaël Dian, directeur

Flore Escande, administratrice

Brigitte Escallier, chargée de production

Alexandre Chevillard, régisseur général

Sarah André, chargée de communication et de médiation

Alexandre Sauvaire, coordinateur des balades musicales

Sylvain Faure, stagiaire en administration

Catherine Peillon, rédactrice

Anne Gueudré, relations presse

Frédéric Garnier, technicien

Pierrick Fortoul, technicien

Urbain Klieman, accords des pianos

Pascal Colrat, photo-graphiste

et

l’énergie précieuse de tous les bénévoles du festival de Chaillol

Siège social : Office de tourisme de Chaillol 05260 Saint-Michel de Chaillol

SIRET : 453 796 930 00015 - NAF : 9001ZLicence d’entrepreneur de spectacle : n° 2-142670

imprimé par Imprimerie des Alpes, 05000, Gap

« L’Art ne sert à rien mais il gagne toujours.La joie survit à l’équation. »

Emmanuelle Arsan, citée dans Le Ciel leur est tombé sur la tête, La première image et le territoire, Philippe Mano, Ed. Fol Ardèche