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Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) Les Divertissements de Versailles DES COMÉDIES-BALLETS AUX TRAGÉDIES-LYRIQUES, UNITINÉRAIRE À TRAVERS L'ŒUVRE FOISONNANTE DU COMPOSITEUR DU ROI-SOLEIL. Л UNIQUE JOURNEY THROUGH JEAN-BAPTISTE LULLY'S WORKS LOR MUSIC THEATRE SPANNING HIS CREATIVE LIFE AT THE COURT OF THE SUN K ING. 1 PSYCHГ- Prelude pour les trompettes 0:54 2 Chantons les plaisirs charmants 1:47 3 L'AMOUR MÉDECIN Quittons notre vaine querelle 3:37 4 Gk 'ORCiis DANDIN Chantons tous de l'Amour 6:52 5 Акмюг: Enfin il est en ma puissance 5:16 6 LES PLAISIRS DE I.'ILE ENCHANTÉE Chère Climène, dis-moi 1:58 7 ISIS Je vous aime, Nymphe charmante, & Plainte du Dieu Pan 12:15 8 Duo des Nymphes 1:25 9 GEORGES DANDIN Laisse-nous en repos, Philène i 1:21 10 ISIS SCÈNE DU FROID L'hiver qui nous tourmente 4:07 11 LSIS SCÈNE DES FORGES Que le feu des forces s'allume 3:01 12 BALLET DES MUSES Trop indiscret Amour 5:06 13 ROLAND Ah ! j'attendrai longtemps 10:14 14 AK MID E ARMÏDC, vous m'allez quitter Passacaille 17:02 Sophie Daneman, Rinat Shaham, Emmanuelle Halirrif, Isabelle Ohadia, dessus Paul Agnew, Cyril Auvity, bante-contre Laurent Slaars, taille Boris Grappe, Olivier Lallouette, François Bazola, basse Les Avis Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Cultun EratoDisques la Ville de Gien, le (Conseil Regional de tinsse-Normandie. WWW.ARTS-FLORISSANTE.COM WWW.WARNERCIASSICS.COM/LESARTSFLOI •rissante •- ?L4i;'4V;iii!TT (-l;i:.sn:s ln!t'Ni;itin;i.i! lï.imui MIIMI: (inuiji an AOL Timi: W.imrr Сшпрлпу UFMA. HlfcM MAI)! INfitMANV liï О WAHNfft MUSIC MANUFACrimiNlî tURO PF ЛИ fitihls ni tho producer ami the owne (it the workreproducedrc-snvnl lin.itlirumscd соцуию. lining. Icitdiitq. public pei Ini umici' :iml bicidc:isluui Щtin:; мнит H'i:nidimi nini oîlici wmks pioloclnd i>y 111иV'i'• !14 embedded m :ins CI.) .in: strictly prohibited

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Jean-Bapt i s te L U L L Y ( 1 6 3 2 - 1 6 8 7 ) Les Divertissements de Versailles

D E S COMÉDIES-BALLETS AUX TRAGÉDIES-LYRIQUES, UN ITINÉRAIRE À TRAVERS L'ŒUVRE FOISONNANTE DU COMPOSITEUR DU ROI-SOLEIL .

Л UNIQUE JOURNEY THROUGH JEAN-BAPTISTE LULLY'S WORKS LOR MUSIC THEATRE SPANNING HIS CREATIVE LIFE AT THE COURT OF THE SUN KING.

1 PSYCHГ - Prelude pour les t rompet t e s 0:54 2 Chan ton s les plaisirs cha rman t s 1:47

3 L ' A M O U R MÉDEC IN Qui t tons notre vaine querelle 3:37

4 Gk ' O RC i i s DAND IN Chan ton s tous de l 'Amour 6:52

5 Акмюг : Enfin il est en ma puissance 5:16

6 L E S P LA I S I R S DE I . 'ILE ENCHANT É E Chère Cl imène , dis-moi 1:58

7 ISIS Je vous aime, Nymphe cha rmante , & Plainte du Dieu Pan 12:15 8 Duo des Nymphes 1:25

9 G E O R G E S DAND I N Laisse-nous en repos, Philène i 1:21

1 0 IS IS S C È N E DU FROID L'hiver qui nous tourmente 4:07

11 LSIS S C È N E DES FORGES Que le feu des forces s'allume 3:01

1 2 B A L L E T DES MU S E S Trop indiscret Amour 5:06

1 3 R O L A N D Ah ! j ' a t t endra i longtemps 10:14

1 4 AKM I D E ARMÏDC , vous m'allez quitter • Passacaille 17:02

Sophie Daneman , Rinat Shaham, Emmanuel le Halirrif, Isabelle Ohadia , dessus

Paul Agnew, Cyril Auvity, bante-contre Laurent Slaars, taille Boris Grappe , Olivier Lallouet te , François Bazola, basse

Les Avis Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Cultun

E r a t o D i s q u e s

la Ville de Gien, le (Conseil Regional de tinsse-Normandie. WWW.ARTS-FLORISSANTE.COM WWW.WARNERCIASSICS.COM/LESARTSFLOI •rissante

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JEAN-BAPTISTE LULLY (1632-1687)

Les Divertissements de Versailles

Des comédies-ballets aux tragédies-lyriques, un itinéraire à travers l'œuvre foisonnante

du compositeur du Roi-Soleil.

A unique journey through Jean-Baptiste Lully's works for music theatre

spanning his creative life at the court of the Sun King.

La Comédie Sophie Daneman � La Musique Rinat Shaham � Le Ballet Olivier Lallouette

G e o r g e s D a n d i n

Bacchus François Bazola � Cloris Isabelle Obadia � Berger Cyril Auvity

avec Sophie Daneman, Rinat Shaham, Emmanuelle Halimi, Laurent Slaars � Chœur

P s y c h é

1 Prélude pour les trompettes

2 Chœur Chantons les plaisirs charmants

0:54

1:47

L ' A m o u r m é d e c i n

3 Trio Quittons notre vaine querelle

4 Chantons tous de l'Amour 6:52

A r m i d e

5 Récit Enfin il est en ma puissance

Prélude et Air Venez, secondez mes désirs

Armide Rinat Shaham

5:16

Les P l a i s i r s de l ' I l e e n c h a n t é e

6 Chère Climène, dis-moi

Cloris Isabelle Obadia � Climène Emmanuelle Halimi

1:58

Isis

7 Récit le vous aime, Nymphe charmante

Chœur Aimons sans cesse

Récit Faut-il qu'en vains discours

Chœur Courons à la chasse

Récit avec Chœur Je ne puis vous quitter

Plainte du Dieu Pan

Pan Boris Grappe � Syrinx Sophie Daneman � Mercure Cyril Auvity � Chœur

Isis

8 Duo Aimez, profitez du temps 1:25

i r e et 2e Nymphes Isabelle Obadia, Emmanuelle Halimi

GEORGES D A N O I N

9 Quatuor Laisse-nous en repos, Philène ! 4:21

Climène Emmanuelle Halimi � Cloris Isabelle Obadia

Tircis Cyril Auvity � Philène Laurent Slaars

Isis '

Scène du froid

1 0 Prélude Entrée des peuples des climats glacés 4 ° 7

Chœur L'hiver qui nous tourmente

Récit Laissez-moi, cruelle Furie !

Chœur Ah ! quelle peine de trembler

lo Sophie Daneman � La Furie Paul Agnew � Chœur

Scène des forges

11 Prélude 3:° !

Chœur Que le feu des forges s'allume

Récit et Chœur Quel déluge de feu

lo Sophie Daneman � La Furie Paul Agnew � Chœur

BALLET DES M U S E S

12 Air Trop indiscret Amour 5:06

Euridice Sophie Daneman

R O L A N D

13 Air Ah ! j'attendrai longtemps 10:14

Air Je suis trahi !

Prélude et Air Ah ! je suis descendu dans la nuit du tombeau

Roland Olivier Lallouette

A R M I D E

14 Ritournelle 17:02

Récit et Duo Armide, vous m'allez quitter

Passacaille

Choeur Les plaisirs ont choisi

Renaud Paul Agnew � Armide Rinat Shaham � Un amant fortuné Cyril Auvity � Chœur

S O L I S T E S

Sophie Daneman,dessus

Rinat Shaham, dessus

Emmanuelle Haliml,dessus

Isabelle Obadia, dessus

Paul Agnew, haute-contre

Cyril Auvity, haute-contre

Laurent Slaars, taille

Boris Grappe, basse

Olivier Lallouette, basse

François Bazola, basse

Les Arts Florissants

William Christie

CHŒUR

Solange Ahorga, Nicole Dubrovitch, Emmanuelle Halimi, Léa Hanrot,

Isabelle Obadia, Anne Pichard, Valérie Rio, dessus

Cyril Auvity, Jean-Xavier Combarieu.Thibaud Lenaerts, Bruno Renhold,

Marcio Soares-Holanda, Renaud Tripathl, haute-contre

Nicolas Bauchau, Michael Loughlin-Smith, Jean-Yves Ravoux,

Maurizio Rossano, Laurent Slaars, taille

François Bazola, Fabrice Chomienne, Laurent Collobert, Marc Fouquet,

David le Monnier, Christophe Olive, basse

ORCHESTRE

Myriam Gevers, premier violon et violon solo

Jean-Paul Burgos, Simon Heyerick (soliste), Bernadette Charbonnier, Roberto Crlsafulli,

Sophie Cevers-Demoures, Catherine Girard, Guya Martinini,

Valérie Mascia, Alba Roca, dessus de violon

Galina Zinchenko, Samantha Montgomery, Martha Moore, haute-contre de violon

Anne Weber, Michèle Sauvé, Jorien vanTuinen, taille de violon

Jean-Luc Thonnérieux, Peter van Boxelaere, quinte de violon

Emmanuel Baissa, Ulrike Brùtt, basse de violon

Paul Carlloz, Alix Verzier, violoncelle

Anne-Marie Lasla, viole de gambe

Serge Saïtta (soliste), Charles Zebley,//ûte traversière

Sébastien Marq (soliste), Charles Zebley,//ûte à bec

Pler Lulgi Fabrettl, Michel Henry, hautbois

Claude Wassmer, Philippe Miqueu, basson

Marie-Ange Petit, timbales et percussions

Brian Feehan, Jonathan Rub'm, luth et théorbe

Béatrice Martin, clavecin et orgue

Clavecin flamand, deux claviers, école Ruckers (1640),

copie par Marc Ducornet et Emmanuel Danset, Paris 2001 ;

orgue positif Johan Deblieck, Bruxelles, 2 0 0 0

C O N T I N U O

Emmanuel Baissa, basse de violon

Anne-Marie Lasla, viole de gambe

Claude Wassmer, basson

Brian Feehan, Jonathan Rubin, luth et théorbe

Béatrice Martin, clavecin et orgue

Béatrice Martin et Benoît Hartoin, assistants/nws/raux

François Bazola, assistant musical chargé du chœur

Anne Pichard, conseiller linguistique

Les Arts Florissants remercient le Fonds Instrumental Français

du prêt d'une basse de violon anonyme du xv i I I E siècle.

Le programme des Divertissements de Versailles a été créé,

dans une mise en espace de Mireille Larroche,

au Théâtre des Champs-Elysées à Paris en janvier 2002.

Enregistrement : Espace de projection de l'IRCAM les 18,19 et 20 janvier 2002

Enregistrement réalisé par Musica Numéris

Supervision de l'enregistrement : Jean Chatauret

Direction artistique : Nicolas Bartholomée

Prise de son et montage: Simon Fox � Mixage, master : Koichiro Hattori

Assistant : Jïri Heger

Couverture: Palais de Versailles, Yvelines, France � © 2001, Bernard Dupont/Authors Image

Conception graphique: Smith & Gilmour � Mise en page : Peter Vogelpoel

De Lulli à Lully

ARRIVÉ au bon moment, venu du bon endroit,

Giovanni Battista Lulli eut sur l'histoire du

« divertissement » à la française l'Influence de

Racine sur la tragédie ou de Métastase sur le

livret. Né italien,comme Mazarln, il eut l'habileté

de renier ses origines, pour mettre au service du

roi de France les talents qu'elles lui avaient valus.

Il réussit le paradoxe de fonder le seul genre qui

disputa à l'opéra italien les scènes européennes :

la tragédie lyrique française, conçue en partie

contre l'esthétique transalpine. Entamant sa

carrière française comme danseur et comédien

(Il fut, avec Molière, le disciple deTIberio Fiorelli,

dit Scaramouche), Lulli était aussi violoniste, à

une époque où le violon venait de conquérir une

place prédominante (avec la fondation des

célèbres Vingt-quatre violons du Roy). Sur tous

ces plans (théâtre, danse, musique), Lulli sut

Intervenir de manière décisive, ne commettant

pas l'erreur de placer le chant à l'avant-scène,

comme le faisaient les Italiens. Si l'on voulait

schématiser son Influence, l'on pourrait dire

qu'elle consista à donner aux Français, en dou­

ceur, le goût du texte chanté, dont la place ne

cessera de croître au fil des productions. Ce

qu'illustre notre programme, en représentant

les trois genres principaux qu'il aborda : la fête

de cour, la comédie mêlée de musique et la

tragédie lyrique.

Les oeuvres les plus anciennes que l'on enten­

dra témoignent de la collaboration Lully'-Mollère.

Celle-ci fut dense bien qu'éphémère puisque, en­

tre 1664 et 1671, elle donna le jour à dix ouvrages,

aux formes très différentes : Le Mariage forcé,

La Princesse d'Élide, EAmour médecin, la Pastorale

comique, Le Sicilien, Georges Dandin, Monsieur

de Pourceaugnac, Les Amants magnifiques,

Le Bourgeois gentilhomme et Psyché. Au cours

de l'année 1664, le roi voulut célébrer les pre­

miers aménagements de Versailles, lors de fêtes

connues sous le nom de Plaisirs de l'île enchanté

(l'île en question étant celle de la magicienne

Alclne, empruntée à l'Arloste). Ces Plaisirs durèrent

une semaine, faisant se succéder marches, car­

rousels, bals et représentations théâtrales. Molière

représenta trois de ses pièces et dut en écrire une

nouvelle : la « comédie galante mêlée de musique

et d'entrées de ballet » La Princesse d'Élide. Il s'agit

d'une œuvre déroutante : commencée en vers,

terminée en prose, elle regarde du côté de la tradi­

tion galante d'Honoré d'Urfé, entretenue par les

Scudéry frère et sœur (dont Molière se moquera

tant par la suite) ; son prétexte, lui, est emprunté

à un ouvrage espagnol, tandis que les intermèdes

musicaux semblent se souvenir de l'opéra véni­

tien. C'est notamment le cas du Cinquième, ce

débat ancillalre qui reprend textuellement la

question que se posait, deux ans plus tôt, le Page

d'Ercole amante de Cavalll : « quel est donc cet

amour/dont chacun parle à la cour ? » (N,3).

L'année suivante volt une nouvelle commande

hâtive du roi destinée à Versailles : le résultat en

est EAmour médecin, « proposé,fait, appris et

représenté en cinq jours », affirme Molière. Le

principal ressort comique de la pièce (peut-être

soufflé par Louis lui-même) tient à la caricature

de quatre insupportables médecins. Les inter­

mèdes en musique, quant à eux,font intervenir

des personnages de la commedia dell'arte, à

l'exception du dernier et du Prologue, qui mettent

en scène la Comédie, la Musique et le Ballet

(deux dessus et basse). Là encore, on peut

soupçonner un emprunt à l'opéra vénitien et,

notamment, à // Ciro de Cavalli (1653), dont le

Prologue introduisait l'Architecture, la Musique,

la Peinture, la Poésie et la Curiosité. Néanmoins,

la louange au roi à laquelle conduit le texte de

Molière reste bien française,tout autant que

la forme en rondeau choisie par Lully.

Les deux dernières pièces de Molière aux­

quelles participa Lully - Georges Dandin et

Monsieur de Pourceaugnac - sont mieux connues

et non dépourvues de ressemblances. La première

s'insère dans le Grand Divertissement royal de

Versailles,commandé durant l'été 1668 par

Louis XIV pour célébrer la paix d'Aix-la-Chapelle.

En dépit de ce cadre pompeux, l'œuvre relève de

la farce (elle est sous-titrée Le mari confondu),

mais d'une farce dans laquelle le sadisme l'em­

porte sur la drôlerie. Renversant l'habitude, les

trois brefs actes de Georges Dandin constituent

les intermèdes en prose d'une comédie pastorale

en vers, représentée dans un théâtre de verdure :

d'où le caractère bucolique du divertissement

offert ici, qui traite d'un « conflit » rémanent dans

le cadre du théâtre lyrique - celui opposant les

dieux du vin et de l'amour (Rameau le traitera

dans Anacréon, 1757)-,conflit représenté par

l'opposition des deux groupes vocaux, qui ne

parviennent à l'unanimité que dans l'imitation

finale de l'écho. Thème typique de l'esprit fran­

çais : passion et ivresse obscurcissent le bon sens

et ne sont bonnes qu'à être traitées en musique-

Mais Lully était trop courtisan pour se conten­

ter déjouer les bouffons : quittant les terres de

la comédie, il va tenter de concilier la valeur

« divertissante «jusque-là accordée,en France,

à la musique, avec le respect réservé au genre

tragique. La fusion se fera en plusieurs étapes.

L'une d'entre elles se nomme la « pièce à

machines » : Psyché en est un exemple. L'œuvre

naquit de la volonté du roi de réutiliser la dis­

pendieuse Salle des machines qu'il avait fait

construire aux Tuileries et qui avait été inaugurée

avec i'Ercole amante de Cavalli et Buti (1662),

dont on reprendrait, pour l'occasion, les pharao­

niques décors. Le sujet fut proposé par Molière

(Racine, lui, avait envisagé un Orphée), auquel

la commande échut ; mais, ne pouvant faire face

seul à cette « tragédie-ballet » en cinq actes,

il requit l'aide de Philippe Ouinault (qui écrivit

les divertissements) et de Pierre Corneille (auquel

on doit l'essentiel des quatre derniers actes).

L'ouvrage-qui durait cinq heures, nécessitait

neuf décors, convoquait tous les dieux de

l'Olympe,des monstres,démons, polichinelles

et zéphyrs - fut joué avec succès tout au long

du carnaval de 1671. Lully y fit ses débuts de

véritable auteur d'opéra, donnant toute la

mesure de sa science orchestrale lors du dernier

chœur (aux parties intermédiaires soignées

et chromatiques), chanté par les « troupes diffé­

rentes de la suite d'Apollon, de Bacchus, de

Morne et de Mars ».

L'ambition de Lully ne lui permettant plus de

seconder quelque poète que ce soit, la brouille

avec Molière ne tarda pas. En 1672, Lully profita

de la faillite de Perrin et Cambert pour racheter

le privilège qu'ils avaient obtenu du roi en fon­

dant l'Académie royale ; le Florentin devint

« directeur de tout le théâtre de musique »,

recevant de fait le monopole des représentations

musicales sur le territoire français (au grand dam

de Molière). L'année suivante commença sa

collaboration avec le dramaturge Ouinault, qui

aboutit à la conception d'une dizaine de tragé­

dies lyriques (quasiment une par an de 1673

à 1686). Le présent disque présente des extraits

de trois des plus abouties : Isis (1677), Roland (1685)

et Armide (1686).

La première n'est ni la plus typique ni la mieux

connue. Créé à Saint-Cermain-en-Laye, Isis décon­

certa les auditeurs par son caractère « savant »,

qui lui valut le titre d'« opéra des musiciens ».

L'intrigue troussée par Ouinault est décousue,

épique : elle conte les aventures subies par la

nymphe lo, aimée de Jupiter mais forcée de fuir

devant le courroux de Junon, jusqu'en Egypte, où

elle est divinisée sous le nom d'Isis. S'emparant

des scènes spectaculaires dont est semé le livret,

Lully trousse une série de brillants tableaux

musicaux.À l'Acte III prend place la traditionnelle

« scène de sommeil » (celui d'Argus,endormi par

Mercure), qui s'insère dans un divertissement

champêtre, véritable « théâtre dans le théâtre »

développant une intrigue indépendante (les

amours de Pan et Syrinx). Il s'achève sur la plainte

déchirante de Pan, auquel ne répond que lèvent,

représenté par les traits de flûtes. À l'Acte IV,

lo, poursuivie par une Furie, traverse des mondes

divers :la Scythie, dans la « scène du froid », avec

son fameux « chœur des trembleurs 2 », puis les

forges des Chalybes, et son brutal chœur de for­

gerons, enfin, l'enfer lui-même, où l'accueillent

les trois Parques (dont le trio se retrouvera dans

Hippolyte et Aride de Rameau, en 1733).

L'autonomisation de l'orchestre telle qu'elle

apparaît dans Isis s'affirme dans Roland, créé à

Versailles, et dont le roi lui-même aurait soumis

le sujet. Outre qu'il a la particularité d'avoir pour

héros une basse, cet opéra se distingue par

l'importance qu'y prennent les récitatifs accom­

pagnés par l'orchestre. Notamment à l'Acte IV,

qui peut être considéré comme un immense

« monologue » du héros, prenant peu à peu

conscience de la trahison d'Angélique,confirmée

par les pasteurs qui forment le divertissement,

et s'achevant par une « scène de la folie » d'une

grande variété. La mobilité du récit (exigeant un

ample ambitus vocal) et de sa moirure orches­

trale annonce les scènes construites plus tard,

pour le même genre de voix, par Campra dans

Tancrède (1702) et par Rameau dans Hippolyte.

Cette tentative de Lully ne semble pas avoir été

bien comprise à l'époque, puisqu'il n'ira pas plus

loin dans ce sens, du moins jusqu'à Acis et

Calatée {1686), qui fut un échec.

Dans Armide, sa dernière tragédie lyrique, créée

à l'Académie royale, il délimite plus nettement

les domaines de la musique et de la récitation :

le célèbre « Monologue d'Armide », à l'Acte II,

au cours duquel la magicienne hésite à frapper

Renaud endormi, respecte ainsi la ductilité du

poème, dont la moindre nuance est rendue,

avant le <� petit air » final, au rôle cathartlque.

Ici, Armlde, sous sa forme humaine, déclame

(imitant, paraît-il, la prosodie de la grande tra­

gédienne Champmeslé) ; elle ne chante à nou­

veau que pour appeler les démons, redevenant

magicienne. Et si le dernier duo des amants, tout

comme la Passacallle langoureuse qui lui fait

suite, versent dans un lyrisme proche de l'art Ita­

lien, c'est que l'enchanteresse y déploie tous ses

charmes - toutes les dangereuses séductions de

cette musique avec laquelle le théâtre français,

pendant longtemps, se garda de fusionner...

Olivier Rouvière

1. Lulli fut naturalisé français en 1661 et modifia ainsi

son nom.

2. À nouveau, l'opéra de Lully trouva un écho anglais

dans la scène du Génie du froid du King Arthur (1691)

de Henry Purcell (à son tour parodiée par Klaus

Nomi...).

From Lulli to Lully

GIOVANNI Battista Lulli came from the right

place at the right time, and his Influence on

the French divertissement was comparable to

that of Racine on tragedy or Metastaslo on the

opera libretto. Like Cardinal Mazarln he was born

in Italy, but was shrewd enough to disown his

origins and place his native talents at the service

of the King of France. His paradoxical achieve­

ment was to establish the only genre which could

rival Italian opera on the stages of Europe: French

tragédie lyrique, a form partially conceived against

Italian taste. Lulli began his career In France as a

dancer and actor (like Moliere he was a disciple

of Tiberio Florelli, known as Scaramouche), and

was also a violinist at a time when that instru­

ment had just assumed a leading role with the

foundation of the famous ensemble Les Vingt-

quatre violons du Roy. In each of these areas-

theatre, dance and music - he made a decisive

contribution by avoiding the Italians'error of

giving too much prominence to singing. If one

wanted to sum up his achievement, one could

say that it consisted in gently giving French

audiences a taste for sung texts, whose relative

importance would gradually increase over the

years of his activity. This can be heard on the

present recording, which illustrates the three

main genres he worked in: tnefétede cour, plays

mixed with music, and tragédie lyrique.

The earliest pieces on the disc are examples of

the collaboration between the composer (who

changed the spelling of his name to Lully when

he became a naturalized Frenchman In 1661) and

Molière. It was a fruitful but short-lived partner­

ship which resulted In ten works, each very dif­

ferent in style, written between 1664 and 1671:

Le manage forcé, La Princesse d'Elide, L'amour

médecin, the Pastorale comique, Le Sicilien,

Georges Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, Les

Amants magnifiques, Le Bourgeois gentilhomme

and Psyché. In 1664 Louis XIV wanted to celebrate

the earliest establishment at Versailles with a

series of festivities known as Les Plaisirs de l'Ile

enchantée (the magic island in question being

that of Ariosto's sorceress Alclna).The Plaisirs

lasted for a week, with a succession of marches,

carousels, balls and theatrical performances.

Molière staged three of his existing plays and

also wrote a new one: La Princesse d'Elide, a

comedie galante mixed with music and dancing.

It is a somewhat disconcerting work: beginning

In verse and ending In prose, it follows the galant

tradition established by the writer Honoré d'Urfé

and developed by Georges and Madeleine

Scudéry, the brother and sister whom Molière

would later make such fun of; Its main Idea

comes from a Spanish source, while the musical

Interludes seem to recall Venetian opera.This Is

certainly true of the fifth, the debate between

the servants which borrows word for word the

question posed two years earlier by the Page In

Cavalli's Ercole amante:'What then Is this Love/

of which everyone speaks at court?' (Act Two,

scene 3).

The following year saw another hasty royal

commission for Versailles.The result was EAmour

médecin,'proposed, made, learned and performed

In five days', as Molière claimed.The play's main

comic action, which may have been suggested

by the King himself, consists in lampooning four

unbearable doctors. As for the musical Inter­

ludes, they bring onto the stage characters from

the commedia dell'arte, apart from the last Inter­

lude and the Prologue, which present personi­

fications of Comedy, Music and Dance (two

tenors and a bass). Here again, there Is a hint of

borrowing from Venetian opera, particularly

Cavalli's // Ciro (1653), whose Prologue had intro­

duced Architecture, Music, Painting, Poetry and

Curiosity. Nevertheless, Mollère's text, designed

to praise the King, is essentially French, and so Is

the rondeau form adopted by Lu My.

Mollère's last two plays with contributions

by Lully - Georges Dandin and Monsieur de

Pourceaugnac-are better known and bear

certain resemblances to one another.The first of

them formed part of the Grand Divertissement

royal de Versailles, commissioned by Louis XIV In

the summer of 1668 to celebrate the peace of

Alx-la-Chapelle. In spite of this pompous context,

Georges Dandin comes close to pure farce (It Is

subtitled The Confounded Husband), albeit a

farce where cruelty prevails over simple fun. In

a reversal of traditional practice, its three short

acts comprise the prose interludes of a pastoral

comedy In verse performed In a rustic setting:

hence the bucolic nature of the divertissement

performed here. It deals with a particularly

operatic conflict which opposes the gods of wine

and of love (the dispute would be treated again

in Rameau's Anacreon in 1757). It is characterised

by the opposition of two vocal ensembles, who

reach agreement only in the final echo imitation.

The theme is typical of French taste: passion and

intoxication cloud men's good sense, and are

worthy only of treatment in music.

Lilly was far too much of a courtier to be

content with playing the clown. Abandoning the

domain of comedy, he then set out to reconcile

the entertainment status until then accorded to

music in France with the respect given to the

tragic genre.This fusion was carried out in

various stages. Among them was the 'play with

machines', one example of which is Psyche. This

work resulted from the King's desire to re-use

the costly Salle des machines which he had had

built in theTuileries,and which had been inaug­

urated with Ercole amante by Cava Hi and Buti

(1662). Its grandiose sets were now to be revived

for the occasion.The subject was proposed by

Moliere, who ended up with the commission

(Racine,typically, would have preferred an

Orpheus): but since he was unable to cope

single-handed with this five-act tragedie-ballet,

he sought the help of Philippe Quinault, who

wrote the divertissements, and Pierre Corneille,

who was reponsible for most of the four last

acts. Psyche lasted for five hours, required nine

changes of scene and called on all the gods of

Olympus in addition to various monsters, demons,

clowns and zephyrs; it was performed with great

success throughout the 1671 carnival season.

It was also the work in which Lully made his

debut as a true opera composer, devoting all

his orchestral skills to the final chorus, sung by

'various groups of the followers of Apollo,

Bacchus, Momus and Mars', with its carefully

written chromatic inner parts.

Since Lilly's ambitious nature would not

allow him to play second fiddle to any poet, a

quarrel with Molière could not be long delayed.

In 1672 he took advantage of the bankruptcy

of Perrin and Cambert to buy for himself the

privilege which they had earlier received from

the King to found the Académie royale (the Paris

Opera).The Florentine thus became, to Molière's

intense displeasure,'Director of all musical

theatres', and obtained a virtual monopoly of

all musical performances on French territory.

The next year saw the beginning of his collab­

oration with the dramatist Quinault, which

resulted in the composition of nearly a dozen

tragédies lyriques, almost one a year between

1673 and 1686.This recording contains excerpts

from three of the most successful: Isis (1677),

Roland (1685) and Armide (1686).

The first of them is neither the most typical

nor the best-known. Produced at Saint-Cermain-

en-Laye, Isis puzzled audiences by its'learned'

style and gained the reputation of being a 'musi­

cian's opera'.The plot concocted by Quinault is

both rambling and epic: it recounts the mis­

adventures of the nymph lo, who is loved by

Jupiter but isforced to flee the wrath of Juno.

She ends up in Egypt, where she is deified under

the name Isis. Seizing on the many spectacular

scenes found throughout the libretto, Lully

created a series of brilliant musical tableaux.

Act Three contains a traditional 'slumber scene'

(Argus is sent to sleep by Mercury) inserted into

a pastoral divertissement-a real 'play within a

play', which develops an independent sub-plot

concerning the love of Pan and Syrinx. This ends

with Pan's heart-rending lament, answered only

by the wind (represented by the music of flutes).

In Act Four, lo is pursued by a Fury and passes

through various worlds: first Scythia, with its

scène de froid and celebrated 'shivering chorus'

(in 1691 Lilly's opera found an English echo in

the 'Frost scene'from Purcell's King Arthur, which

in its turn was parodied by Klaus Nomi); then

the smithies of the Chalybes, with its brutal

chorus of blacksmiths; and finally Hades itself,

where she is greeted by the three Fates (a trio

who would turn up again in Rameau's Hippolyte

etAricie in 1733).

The independent role played by the orchestra

in Isis is further developed in Roland, produced at

Versailles and based on a subject suggested by

the King himself. In addition to the unusual

feature of casting its hero as a bass, this opera

stands out for the importance of its orchestrally

accompanied recitatives, notably in Act Four,

which is virtually an extended monologue for

the hero. He gradually becomes aware that he

has been betrayed by Angélique, a fact confirmed

by the shepherds who form the divertissement,

and the act ends with a mad scene full of variety.

The wide scope of the recitative (which requires

a huge vocal compass) and its orchestral garb

anticipate scenes composed later for the same

type of voice by Campra in Tancrède (1702) and

Rameau in Hippolyte. Lilly's experiment seems

not to have been understood at the time, for he

went no further in this direction, at least not

until Acis et Calatée (1686), which was a failure.

In Armide, his final tragédie lyrique, produced

at the Académie royale, Lilly made a clearer

distinction between the domains of music and

recitative. In Armide's famous monologue in Act

Two, the sorceress hesitates to stab the sleeping

Renaud; the word-setting follows the flexibility

of the poem, reflecting its every nuance before

the final cathartic petit air. Armide, in her human

form, declaims in a recitative style which is said

to have been imitated from the prosody of the

great tragic actress Champmeslé. She returns

to pure song only when she becomes a sorceress

again and summons the demons. And if the

lovers'final duet, like the languorous Passacaille

which follows, exhibits a lyricism close to the art

of the Italians, it is because the enchantress is

here employing all her spells, all the perilous

seduction of a musical style which for many

years French opera would attempt to avoid.

Olivier Rouvière

Translation: Andrew Huth

Wie aus Lulli Lully wurde

GIOVANNI Battista Lulli,der Mann zur rechten

Zeit am rechten Ort, war für die Geschichte

des „Divertissements" französischen Stils ähn­

lich bedeutungsvoll wie Racine für die Ausprä­

gung der klassischen französischen Tragödie oder

Metastasio für die Kunst der Librettodichtung.

Wie Mazarin als Italiener geboren, war er klug

genug, sich von seiner Herkunft loszusagen, stellte

aber die Ihm daraus erwachsenen Talente In den

Dienst des Königs von Frankreich. So gelang Ihm

die Paradoxle, zum Schöpfer der Gattung zu wer­

den, die auf den Bühnen Europas als einzige mit

der italienischen Oper konkurrieren konnte: der

französischen Tragedie lyrlque,die In mancher

Hinsicht eine gegen die Ästhetik von jenseits der

Alpen gerichtete Kunstform war. Lulli, der seine

Laufbahn in Frankreich alsTänzer und Schau­

spieler begann (er war mit Mollere Schüler von

Tlberio Florelll, genannt Scaramouche), war auch

Gelger, und das zu einer Zelt, als die Violine sich

gerade alsein Instrument mit Vorrangstellung

durchgesetzt hatte (mit der Einrichtung der

berühmten Vingt-quatre violons du Roy). In allen

drei Bereichen (Theater, Ballett, Musik) Ist Lulli

richtungweisend tätig geworden und hat dabei

nicht den Fehler gemacht, den Gesang In den

Vordergrund zu stellen, wie die Italiener es taten.

Wollte man seinen Elnfluss auf eine einfache

Formel bringen, könnte man sagen, er hat den

Franzosen ganz allmählich den gesungenen

Textvortrag schmackhaft gemacht, der Im Laufe

der Zelt in seinen Produktionen immer breiteren

Raum einnahm. Dies ist auch aus unserem Pro­

Chor Besingen wir die lieblichen Freuden der glücklich Liebenden! Antwortet, Trompeten, Pauken und Trommeln! Stimmt immer überein mit dem süßen Klang der Sackpfeifen, mit den süßen Liedern der Liebe!

Komödie Lassen wir unser müßig Geplänkel, streiten wir nicht um unserTalent; in einen schöneren Ruhm setzen wir heut unsern Stolz: Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, um den größten Gott auf Erden zu erfreuen.

Komödie, Musik, Ballett Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, um den größten Gott auf Erden zu erfreuen.

Musik Von seinen Arbeiten, größer, als man es glauben kann, kommt erzu uns manchmal ruhn. Gibt es einen größeren Ruhm, gibt es ein süßeres Glück? Vereinen wir drei uns mit besonderem Elfer, etc.

Komödie, Musik, Ballett Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, diesen großen Gott, der die Welt regiert, zu feiern.

Alle Besingen wir alle Amors holde Macht! Besingen wir alle seine prächtigen Reize; er ist der liebenswerteste und größte aller Götter.

Ein Anhänger des Bacchus Haltet ein, das Ist zu viel des Guten. Ein andrer Gott, dessen Gesetzen wir folgen, ficht an diese Ehre, die dem Amor eure Sackpfeifen und Stimmen entbieten. So schöne Titel kann nur Bacchus beanspruchen, und wir sind hier, seine Rechte zu verteidigen.

PSYCHÉ

Chœur 2 Chantons les plaisirs charmants

Des heureux amants ! Répondez-nous, trompettes, Timbales et tambours ! Accordez-vous toujours Avec ie doux son des musettes, Avec le doux chant des amours !

L'AMOUR M É D E C I N

La Comédie 3 Quittons notre vaine querelle,

Ne nous disputons point nos talents tour à tour Et d'une gloire plus belle Piquons-nous en ce jour : Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde Pourdonnerdu plaisir au plus grand Dieu du monde.

La Comédie, la Musique, le Ballet Unissons-nous d'une ardeur sans seconde Pour donner du plaisir au plus grand Dieu du monde.

La Musique De ces travaux, plus grands qu'on ne peut croire, Il se vient délasser quelquefois parmi nous. Est-il de plus grande gloire, Est-il bonheur plus doux ? Unissons-nous tous trois d'une ardeur, etc.

La Comédie, la Musique, le Ballet Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde Pour fêter ce grand Dieu qui gouverne le monde.

G E O R G E S D A N D I N

Tous 4 Chantons tous de l'Amour le pouvoir adorable !

Chantons tous dans ces lieux ses attraits glorieux ; Il est le plus aimable et le plus grand des Dieux.

Un suivant de Bacchus Arrêtez, c'est trop entreprendre. Un autre Dieu dont nous suivons les lois S'oppose à cet honneur qu'à l'Amour osent rendre Vos musettes et vos voix. À des titres si beaux Bacchus seul peut prétendre, Et nous sommes ici pour défendre ses droits.

Chorus Come, let's sing of the sweet delights of happy lovers! Join in with us,you trumpets, drums and tambourines! Be in constant harmony with the sweet sound of the pipes, with the sweet songs of love!

Comedy Let's cease our useless quarrelling, let's not dispute our talents one by one, but let glory of a fairer sort be our spur today. Let us three unite with zeal unrivalled to give pleasure to the greatest God of all.

Comedy, Music, Ballet Let us three unite with zeal unrivalled to give pleasure to the greatest God of all.

Music From these labours, greater than you can imagine, we should rest ourselves from time to time. Is there a greater glory, is there a sweeter joy? Let us three unite with zeal unrivalled, etc.

Comedy, Music, Ballet Let us three unite with zeal unrivalled to honour this great God who rules the world.

All Let's all celebrate Love's delectable power! Let's celebrate here his glorious attributes; he isthe most delightful and the greatest of the Gods.

A follower of Bacchus Stop,you are assuming too much. Another God whose laws we obey objects to the honour you dare pay to Love with your pipes and voices. Bacchus alone lays claim to such respect, and we are here to defend his rights.

gramm ersichtlich,das die drei großen Gattungen,

denen er sich hauptsächlich gewidmet hat, der

Reihe nach vorstellt: die Fête de cour, die Comédie

mêlée de musique und die Tragédie lyrique.

Die ältesten der hier eingespielten Werke sind

Beispiele der Zusammenarbeit LuIly^Mollère. Es

war eine intensive, wenn auch nur kurze Zeit

währende Zusammenarbeit, aus der zwischen

1664 und 1671 zehn Werke unterschiedlichster

Form hervorgegangen sind: Le Mariage forcé,

La Princesse d'Elide, CAmour médecin, La Pastorale

comique, Le Sicilien, Georges Dandin, Monsieur

de Pourceaugnac, Les Amants magnifiques,

Le Bourgeois gentilhomme und Psyché. Im Laufe

des Jahres 1664 sollte auf Wunsch des Königs

aus Anlass der ersten Baufortschritte der

Schlossanlage von Versailles ein großes Fest

gefeiert werden unter dem Motto Plaisirs de l'ile

enchantée (in Anspielung auf die Insel der Zau­

berin Alclna In einer Dichtung von Ariost). Diese

Plaisirs dauerten eine Woche und boten in bunter

Folge Aufzüge, Reiterspiele, Bälle und Theater­

darbietungen. Mollere brachte drei seiner Stücke

zur Aufführung und erhielt den Auftrag, außer­

dem elne„Comédie galante mêlée de musique et

d'entrées de ballet" zu schreiben, ein Lustspiel mit

Musik und Ballettelnlagen, La Princesse d'Elide. Ein

verwirrendes Stück: es beginnt In Versform und

endet In Prosa, und es knüpft an die Tradition der

galanten Schäferdichtung von Honoré d'Urfé an,

die von den Geschwistern Scudéry weitergepflegt

wurde (über die sich Mollere später so gerne

lustig machte); die Rahmenhandlung Ist einem

spanischen Werk entnommen, während die

musikalischen Intermedien gewisse Einflüsse

Chor des Bacchus Wir folgen der holden Macht des Bacchus. Wir folgen allerorten seinen prächtigen Reizen; er ist der liebenswerteste und größte aller Götter.

Cloris Der Frühling ist's, der zum Leben unsere Blumenwiesen wieder erweckt. Aber Amor ist's und seine Flamme, die unsere Herzen wieder aufleben lassen.

Ein Anhänger des Bacchus Die Sonne vertreibt die Schatten, die den Himmel verdunkeln, und von den düstersten Seelen vertreibt Bacchus die Sorgen.

Chor des Bacchus

Bacchus wird gehuldigt auf Erden und auf den Wogen,

Chor des Amor

Und Amor Ist ein Gott, den man allerorten verehrt.

Chor des Bacchus

Bacchus hat seiner Macht alle Welt unterworfen,

Chor des Amor

Und Amor hat Menschen und Götter gezähmt.

Chor des Bacchus [gleich? Kommt irgendetwas seiner unvergleichlichen Süße

Chor des Amor

Kommt Irgendetwas seinen köstlichen Reizen gleich?

Chor des Bacchus

Verachtung über Amor und sein Feuer!

Partei des Amor

Ach, welche Freude zu lieben!

Partei des Bacchus

Ach, welche Freude zu trinken!

Cloris

Ach, welche Freude zu lieben!

Chœur de Bacchus Nous suivons de Bacchus le pouvoir adorable. Nous suivons en tous lieux Ses attraits glorieux ; Il est le plus aimable Et le plus grand des Dieux.

Cloris C'est le Printemps qui rend l'âme À nos champs semés de fleurs, Mais c'est l'Amour et sa flamme Oui font revivre nos cœurs.

Un suivant de Bacchus Le soleil chasse les ombres Dont le ciel est obscurci, Et des âmes les plus sombres Bacchus chasse le souci.

Chœur de Bacchus

Bacchus est révéré sur la terre et sur l'onde,

Chœur de l'Amour

Et l'amour est un Dieu qu'on adore en tous lieux.

Chœur de Bacchus

Bacchus à son pouvoir a soumis tout le monde,

Chœur de l'Amour

Et l'Amour a dompté les hommes et les Dieux.

Chœur de Bacchus

Rien peut-il égaler sa douceur sans seconde ?

Chœur de l'Amour

Rien peut-il égaler ses charmes précieux ?

Chœur de Bacchus

Fi de l'amour et de ses feux !

Le parti de l'Amour

Ah ! quel plaislrd'aimer !

Le parti de Bacchus

Ah ! quel plaisir de boire !

Cloris

Ah ! quel plaisir d'aimer ! Le parti de Bacchus Ah ! quel plaisir de boire !

Bacchus'Chorus We are under the delectable sway of Bacchus. Wherever he goes we are under his glorious influence; he is the most charming and the greatest of the Cods.

Cloris 'TIs Springtime that revives our meadows strewn with flowers, but 'tis Love and his fires of passion that revive our hearts.

A follower of Bacchus The sun drives away the shadows that darken the sky, and from the gloomiest spirits Bacchus drives care away.

Bacchus'Chorus

Bacchus is revered by land and sea,

Love's Chorus

and Love is a God adored in every place.

Bacchus' Chorus

Bacchus has subjected all to his power,

Love's Chorus

and Love has tamed both men and Gods.

Bacchus'Chorus

Is his sweetness not beyond compare?

Love's Chorus

Are his precious charms not beyond compare?

Bacchus' Chorus

I snap my fingers at Love and his fires of passion!

Love's Faction

Ah! What a pleasure it Is to love!

Bacchus' faction

Ah! What a pleasure it is to drink!

Cloris Ah! What a pleasure it Is to love! Bacchus' Faction Ah! What a pleasure It is to drinkl

der venezianischen Oper erkennen lassen. Das ist

vor allem beim fünften der Fall, jenem Gespräch

über Liebeshändel mit Dienstboten, In dem

wörtlich die Frage zitiert wird, die sich zwei Jahre

vorher der Page In Ercole amante von Cavalli

gestellt hatte:„Was hat es nur mit dieser Liebe

auf sich / von der bei Hofe jeder spricht?" (II, 3).

Im darauffolgenden Jahr gab der König über­

stürzt erneut ein Werk für Versailles In Auftrag:

das Ergebnis war EAmour médecin,„innerhalb

von fünf Tagen geplant, geschrieben, einstudiert

und aufgeführt", wie Mollere versichert. Das

Stück bezieht seine Komik (möglicherweise von

Ludwig selbst angeregt) In erster Linie aus der

karikierenden Darstellung von vier unaussteh­

lichen Ärzten. Anders die musikalischen Inter­

medien: dort treten Figuren der Commedia

dell'arte auf, ausgenommen das letzte und der

Prolog, die der allegorischen Darstellung der

Komödie, der Musik und des Balletts dienen

(zwei Soprane und Bass). Auch hier sind Anleihen

bei der venezianischen Oper zu vermuten, ins­

besondere bei // Ciro von Cavalli (1653), in dessen

Prolog die Architektur, die Musik, die Malerei, die

Dichtkunst und die Wissbegier personifiziert wur­

den. Das Herrscherlob, mit dem derText Molleres

endet, Ist Indessen sehr französisch, ebenso die

von Lully gewählte Rondeau-Form.

Die letzten beiden Stücke der Zusammenarbeit

von Molière und Lully - Georges Dandin und

Monsieur de Pourceaugnac- sind bekannter

geworden, und sie sind sich nicht unähnlich.

Das erste ist Teil des Grand Divertissement royal

de Versailles, das Ludwig XIV. Im Sommer 1668

für die Festlichkeiten aus Anlass des Friedens von

Partei des Amor

Wer ohne Liebe lebt, hat eine Leben ohne Reize,

Partei des Bacchus

Leben, ohne zu trinken, bedeutet sterben.

Partei des Amor

Liebreizende Fesseln!

Partei des Bacchus

Süßer Sieg! Beide Chöre

Nein, nein.es geht zu weit, der größte Gott von allen Chor des Amor

Ist Amor!

Chor des Bacchus

Ist Bacchus! Ein Hirte

Das Ist zu viel, Hirten, und wozu dieser Streit; lassen wir zu, dass die Vernunft zu einer Partei uns Amor hat Zauber, Bacchus hat Reize, [vereint, es sind zwei Gottheiten, die vortrefflich zusammen-passen:Wlrwollen sie nicht trennen. Beide Chöre mit allen Solisten

Mischen wir also ihre süßen Reize, mischen wir unsere Stimmen an diesem schönen Ort, und lassen wir es die Echos ringsum wiederholen: Nichts Ist süßer als Bacchus und Amor!

Armide

Endlich ist er in meiner Gewalt, der fatale Feind, der stolze Sieger. Des Schlafes Zauber liefert ihn meiner Rache aus; sein unbezwingbares Herz werd' ich durchbohren. Durch ihn sind all meine Gefangenen der Sklaverei entkommen; er soll meine ganze Wut verspüren. Welch Unruhe fasst mich? Was lässt mich zaudern? Was will zu seinen Gunsten mir mein Mitleid sagen? Stoß zu... Himmel! Wer hält mich auf? Vernicht' Ihn... Ich zittre! Räche dich... Ich seufze! Soll ich so mich rächen heut? Mein Zorn erlischt,wenn ich ihm nähertrete.

Le parti de l'Amour

À qui vit sans amour, la vie est sans appas,

Le parti de Bacchus

C'est mourir que de vivre et de ne boire pas.

Le parti de l'Amour

Aimables fers !

Le parti de Bacchus

Douce victoire ! Les deux chœurs Non, non,c'est un abus, Le plus grand Dieu de tous, Le chœur de l'Amour

C'est l'Amour !

Le chœur de Bacchus

C'est Bacchus ! Un berger C'est trop, bergers, et pourquoi ces débats ? Souffrons qu'en un parti la raison nous assemble. LAmour a des douceurs, Bacchus a des appas, Ce sont deux déités qui vont fort bien ensemble : Ne les séparons pas. Les deux chœurs avec tous les solistes Mêlons donc leurs douceurs aimables, Mêlons nos voix dans ces lieux agréables. Et faisons répéter aux Échos d'alentour Qu'il n'est rien de plus doux que Bacchus et l'Amour !

A R M I D E

Armide Enfin il est en ma puissance. Ce fatal ennemi, ce superbe vainqueur. Le charme du sommeil le livre à ma vengeance ; Je vais percer son invincible cœur. Par lui tous mes captifs sont sortis d'esclavage ; Qu'il éprouve toute ma rage. Quel trouble me saisit ? Oui me fait hésiter ? Qu'est-ce qu'en sa faveur la pitié me veut dire ? Frappons... Ciel ! Oui peut m'arrêter ? Achevons... Je frémis ! Vengeons-nous... Je soupire ! Est-ce ainsi que je dois me venger aujourd'hui ? Ma colère s'éteint quand j'approche de lui.

Love's faction

Life without love has no charms.

Bacchus' faction

To live without drink is to die.

Love's faction

Delectable surrender!

Bacchus'faction

Sweet victory! Both Choruses No, no, you are mistaken! The greatest God of all... Love's Chorus

Is Love!

Bacchus'Chorus

Is Bacchus! A Shepherd Enough, O shepherds, and why these arguments? Let reason unite us in a single faction. Love has its sweetness, Bacchus has his charms, they are two deities that go together well. Let us not divide them. Both choruses with all soloists So let us combine their sweetnesses, let us blend ourvoices in this pleasant place, and make the echoes all around repeat that there is nothing sweeter than Bacchus and Love!

Armide At last he is in my power, this dread enemy, this proud conqueror. Sleep has delivered him up to my vengeance. Now I shall pierce his invincible heart. Because of him my captive slaves have escaped; he shall taste my uttermost fury. What agitation grips me? What makes me hesitate? Is pity pleading with me on his behalf? Strike!... Ye Gods! Who can stop me? Let's do the deed... I tremble! I'll be avenged!... I sigh! Is this the way that I must take revenge? My anger cools when I draw near to him.

Aachen in Auftrag gegeben hatte. Ungeachtet

dieses prunkhaft-feierlichen Rahmens hat das

Werk den Charakter einer Posse (der Untertitel

ist Le man confondu), aber einer Posse, In der der

Spaß in Sadismus ausartet. In Umkehrung der

sonstigen Gepflogenhelten sind die drei kurzen

Akte von Georges Dandin Intermedien in Prosa

einer Pastoralkomödie in Versform, die zur Auf­

führung in einem Gartentheater bestimmt war.

Daher rührt auch der bukolische Charakter des

hier eingespielten Divertissements, das von einem

„Streit" handelt, der im Bereich der Oper Immer

wieder begegnet: der Gott des Weins streitet mit

dem Gott der Liebe (Rameau griff das Thema 1757

in seinem Anacreon auf); dargestellt wird dieser

Streit als das Gegeneinander von zwei Vokal­

gruppen, die erst In der Schlussimitation des

Echos Einigkeit erzielen. Ein klassisches Thema

französischen Denkens: Leidenschaft und Trun­

kenheit trüben den gesunden Menschenverstand

und taugen allenfalls als Gegenstand der musi­

kalischen Darstellung...

Aber Lully war zu sehr Höfling, um sich mit

der Rolle des Spaßmachers zufrieden zu geben:

erverlleßdle Niederungen des Lustspiels und

unternahm den Versuch, der Musik über die

„unterhaltende" Funktion hlnaus.auf die man

sie bisher in Frankreich beschränkt hatte, zu der

Wertschätzung zu verhelfen, die der Gattung der

Tragödie vorbehalten war. Die Verschmelzung

sollte sich schrittweise vollziehen. Ein Zwischen­

schritt war das so genannte „Maschineriestück":

Psyche ist ein Beispiel dafür. Das Werk entstand

auf Veranlassung des Königs, der den Wunsch

hatte, den mit der neuesten Bühnenmaschinerie

Je länger ich ihn sehe, umso müßiger wird meine Rache; mein zitternder Arm verweigert meinen Hass. Ach!, wie grausam, ihm das Leben zu rauben! Diesem jungen Helden ergibt sich alles auf Erden. Wer kann glauben, dass er nur für den Krieg Für die Liebe scheint er wie geschaffen. [geboren? Kann ich mich nicht rächen, ohne dass er fällt? Ach! Genügt es nicht, dass ihn die Liebe straft? Da ihm meine Augen nicht bezaubernd genug erschienen, soll er mich wenigstens durch meinen Zauber lieben, soll ich, wenn's geht, ihn hassen.

Kommt, steht meinen Wünschen bei, Dämonen, verwandelt euch In liebliche Zephyre. Ich ergebe mich diesem Sieger, von Mitleid überwäl­tigt; verbergt meine Schwäche, meine Scham in den entlegensten Wüstentälern, eilt, entführt uns ans Ende der Welt.

Cloris

Teure Climene, sag mir, was hältst du von der Liebe?

Climene

Du selbst, was hältst du davon, treue Gefährtin?

Cloris

Man sagte mir, ihre Flamme sei schlimmer als ein Geier und man leide In der Liebe eine grausame Pein. Climene

Man sagte mir.es gebe keine schönere Leidenschaft und nicht zu lieben sei ein Verzicht aufs Leben.

Cloris

Wem von beiden sollen wir Recht geben?

Climene

Was sollen wir glauben, das Schlechte oder das Gute?

Zusammen

Lieben wir, es Ist der wahre Weg

zu wissen, was wir davon halten sollen.

Plus je le vois, plus ma vengeance est vaine ; Mon bras tremblant se refuse à ma haine. Ah ! quelle cruauté de lui ravir le jour ! À ce jeune héros tout cède sur la terre. Oui croirait qu'il fût né seulement pour la guerre ? Il semble être fait pour l'amour. Ne puis-je me venger à moins qu'il ne périsse ? Hé ! Ne suffit-il pas que l'amour le punisse ? Puisqu'il n'a pu trouver mes yeux assez charmants. Qu'il m'aime au moins par mes enchantements, Que, s'il se peut, je le haïsse.

Venez, secondez mes désirs, Démons, transformez-vous en d'aimables zéphyrs. Je cède à ce vainqueur, la pitié me surmonte, Cachez ma faiblesse et ma honte Dans les plus reculés déserts. Volez, conduisez-nous au bout de l'univers.

The more I see him, the more vain my vengeance seems; my trembling arm will not minister to my hate. Ah! How cruel to rob him of his life! The world lies at the feet of this young hero. How could one think he was born for nothing but war? He seems made for love. Can I not wreak vengeance without killing him? Ha! Would it not suffice if love were his punishment? Since my eyes could not charm him enough, let him be made to love me by enchantment, and let me, if possible, hate him.

Come, help me achieve my desires. Demons, transform yourselves into gentle zephyrs. I am yielding to this victor, pity overcomes me, drive my weakness and my shame into the remotest deserts, fly, waft us to the ends of the universe!

LES PLAISIRS DE L'ÎLE E N C H A N T É E

Cloris

Chère Climène, dis-moi, que crois-tu de l'amour ?

Climène

Toi-même, qu'en crois-tu, ma compagne fidèle ?

Cloris

On m'a dit que sa flamme est pire qu'un vautour Et qu'on souffre en aimant une peine cruelle. Climène On m'a dit qu'il n'est point de passion plus belle, Et que ne pas aimer, c'est renoncer au jour. Cloris

À qui des deux donnerons-nous victoire ?

Climène

Qu'en croirons-nous, ou le mal ou le bien ?

Ensemble

Aimons, c'est le vrai moyen

De savoir ce qu'on en doit croire.

Cloris

Dearest Clymene,tell me, what do you think of love?

Clymene

And you, what do you think of it, my faithful friend?

Cloris

I've heard that its flame rends worse than a vulture and that one suffers cruelly in loving. Clymene I've heard there is no passion more superb, and that to love not is to renounce life itself. Cloris

To which of the two should we award the victory?

Clymene

What should we believe,the evil orthe good?

Together

Let's love, that is the only means of knowing what we should believe.

ausgestatteten Saal zu nutzen, den er mit großem

Aufwand In den Tullerlen hatte einrichten lassen;

dieser war mit Ercole amante von Cavalll und

Buti (1662) eingeweiht worden, und dessen

grandlose Bühnenausstattung konnte man bei

dieser Gelegenheit ebenfalls wiederverwenden.

Das Sujet hatte Mollere vorgeschlagen (Racine

hatte an einen Orpheus gedacht), und er erhielt

auch den Auftrag; da er diese tragédie-ballet in

fünf Akten aber nicht allein bewältigen konnte,

nahm er die Hilfe von Philippe Quinault (der die

Divertissements schrieb) und Pierre Corneille in

Anspruch (dem wir die wesentlichen Teile der

letzten vier Akte verdanken). Das Werk - das fünf

Stunden dauerte, für das neun verschiedene

Bühnenbilder erforderlich waren, und In dem alle

Götter des Olymp auftraten, Ungeheuer, Dämo­

nen, Hanswurste und Zephyre-wurde mit Erfolg

den ganzen Karneval 1671 hindurch gespielt. Es

war Lullys Erstlingswerk als wirklicher Opern­

komponist, dessen Kunst der Orchesterbehand­

lung aufs Schönste Im letzten Chor zutage tritt

(mit sorgfältig gearbeiteten, chromatischen

Zwischenspielen), der von den „verschiedenen

Gruppen des Gefolges von Apollon, Bacchus,

Momos und Mars" gesungen wird.

Der Ehrgeiz Lullys ließ es nicht zu, seine Kunst

länger In den Dienst irgendeines Dichters zu

stellen, und so ließ das Zerwürfnis mit Mollere

nicht lange auf sich warten. Als 1672 Perrln und

Cambert In Konkurs gingen, nutzte Lully die

günstige Gelegenheit und kaufte Ihnen das Pri­

vileg ab, das sie vom König zur Gründung einer

Académie royale erhalten hatten; der Florentiner

war nun „oberster Musikchef" und hatte prak-

Pan Ich liebe Euch, reizende Nymphe. [gefallen. Ein unsterblicher Geliebter sucht Euren Augen zu

Syrinx Pan ist ein mächtiger Gott, ich huldige den Göttern, doch vor dem Wort "Geliebter" graut mir.

Pan Damit Ihr das Wort "Geliebter" süßer findet, füg ich den Titel "Gemahl" hinzu. Es wird mir nicht schwer fallen, mich in einer liebreizenden Kette zu binden; es wird mir nicht schwerfallen, mich zu binden und nie wieder zu schwanken. Liebt einen Gott, der Euch verehrt, vereinen wir uns in einem lieblichen Band!

Syrinx Ein Gemahl muss noch mehr zu fürchten sein als ein Geliebter.

Pan Zerstreut Eure sinnlosen Bedenken! Billigt die Liebe und ihren Zauber, lernt Ihre süßesten Reize kennen. Nein.es kann nur wegen Eurer Unwissenheit sein, dass sie Euch nicht gefällt.

Syrinx Die Leiden anderer belehren mich. Ach, welch ein Unglück, sein Herz zu binden! Warum muss sein schönstes Alter man In tödlicher Sehnsucht verbringen? Ach, welch ein Unglück, nicht den Mut zu haben, sich von der Last trüber Sklaverei zu befreien! Ach, welch ein Unglück, sein Herz zu binden!

Pan Ach, wie schade, dass Ihr nicht zu lieben wlsst! Was nützt es Euch, so viele Reize zu besitzen, wenn Ihr deren größten Vorzug gering schätzt? Was nützt es Euch, alles betören zu können? Ach, wie schade, dass Ihr nicht zu lieben wisst!

Isis

Pan 7 Je vous aime, Nymphe charmante.

Un amant immortel cherche à plaire à vos yeux.

Syrinx Pan est un Dieu puissant, je révère les Dieux, Mais le nom d'amant m'épouvante.

Pan Pour vous faire trouver le nom d'amant Plus doux, j'y joindrai le titre d'époux. Je n'aurai pas de peine À m'engager dans une aimable chaîne ; Je n'aurai pas de peine À m'engager pour ne jamais changer. Aimez un Dieu qui vous adore, Unissons-nous d'un nœud charmant !

Syrinx Un époux doit être encore Plus à craindre qu'un amant.

Pan Dissipez de vaines alarmes ! Éprouvez l'amour et ses charmes, Connaissez ses plus doux appas. Non, ce ne peut être Que faute de le connaître Qu'il ne vous plaît pas.

Syrinx Les maux d'autrui me rendront sage. Ah, quel malheur de laisser engager son cœur ! Pourquoi faut-il passer le plus beau de son âge Dans une mortelle langueur ? Ah, quel malheur ! Pourquoi n'avoir pas le courage De s'affranchir de la rigueur d'un funeste esclavage ! Ah, quel malheur de laisser engager son cœur !

Pan Ah, quel dommage que vous ne sachiez pas aimer ! Que vous sert-il d'avoir tant d'attraits en partage Si vous en négligez le plus grand avantage ? Que vous sert-il de savoir tout charmer ? Ah, quel dommage que vous ne sachiez pas aimer !

Pan I love you, charming Nymph. An immortal lover seeks to please your eyes.

Syrinx Pan is a powerful God, and I revere the Gods, but the name of lover frightens me.

Pan To make the name of lover sound more sweet, I shall link it to that of husband. It will not grieve me at all to pledge myself to so sweet a bond; it will not grieve me at all to commit myself to constancy. Give your heart to a God who adores you, let the delightful bond unite us!

Syrinx A husband is even more to be feared than a lover.

Pan Throw your vain fears to the winds! Put love and its charms to the test, come to know its sweetest qualities. No, it can only be because you have never known it that you like it not.

Syrinx I have learned wisdom from others' misfortunes. Ah, what unhappiness to lose one's heart! Why should one spend the best years of one's life languishing like to die? Ah, how dreadful to lack the courage to free oneself from miserable slavery! Ah, what a shame to give away one's heart!

Pan Ah, what a shame you know not how to love! What does it profit you to have such charms if you neglect their greatest benefit? What good to you is the power to enchant everyone? Ah, what a shame you know not how to love!

tisch das Monopol auf sämtliche Musikveranstal­

tungen in ganz Frankreich (sehr zum Schaden

Molieres). Ein Jahr später begann seine Zusam­

menarbeit mit dem Dramatiker Quinault, aus

der an die zehn Tragedies lyriques hervorge­

gangen sind (von 1673 bis 1686 beinahe jedes

Jahr eine). Die vorliegende Einspielung bringt

Auszüge aus drei der gelungensten dieser Opern:

/s/s (1677), Roland (1685) und Armide (1686).

Die erste ist kein für Lilly typisches Werk und

sie ist auch nicht sehr bekannt. Isis, in Salnt-

Germain-en-Laye uraufgeführt, verwirrte die

Zuschauer durch ihren „gelehrten" Charakter,

der ihr die Bezeichnung „Musikeroper" einbrachte.

Die von Quinault zusammengeschusterte Hand­

lung ist unzusammenhängend und ausufernd:

sie erzählt das abenteuerliche Leben der Nymphe

lo, die-das Objekt der Begierde Jupiters-vor

dem Zorn der Juno fliehen muss und bis nach

Ägypten gelangt, wo sie als Göttin Isis verehrt

wird. Lully hat sich die wirkungsvollen Szenen,

die über das ganze Libretto verteilt sind, zunutze

gemacht und eine Reihe brillanter musikalischer

Stimmungsbilder geschrieben. Im 3. Akt kommt

es zu der obligatorischen „Schlummerszene"

(Argus, von Merkur in tiefen Schlaf versetzt), die

in ein ländlich-idyllisches Divertissement einge­

fügt ist, ein regelrechtes „Stück im Stück" mit

eigener Handlung (der Liebschaft von Pan und

Syrinx). Es endet mit der herzzerreißenden Klage

des Pan, die nur beim Wind Gehör findet, der in

Gestalt von Flötenläufen Antwort gibt. Im 4 . Akt

flieht lo, von einer Furie gehetzt, durch verschie­

dene Welten: sie gelangt in der „Frostszene" mit

dem berühmten „Chor der Zitternden" 2 nach

Chor der Waldgötter, Satyren und Hirten

Lieben wir ohne Unterlass!

Chor der Nymphen

Lieben wir niemals! Chor der Waldgötter, Satyren und Hirten Ergeben wir uns der Liebe, die uns bedrängt! Um glücklich zu leben, lieben wir ohne Unterlass!

Chor der Nymphen

Um friedlich zu leben, lieben wir niemals!

Syrinx

Soll in leeren Reden ein so schönerTag vergehen?

Meine Gefährtinnen, laufen wir in den tiefen Wald, lasst sehen, welche von uns ihre Pfeile am besten Gehen wir auf die Jagd, auf die Jagd! [benützt. Chor der Nymphen

Gehen wir auf die Jagd! Pan Ich kann Euch nicht verlassen, mein Herz hängt an Euch in zu starken und zu süßen Ketten.

Syrinx

Meine Gefährtinnen, kommt! Vergeblich rufe ich.

Pan

Hört, Undankbare, hört auf einen Gott, den Eure Schönheit betört und der Euch treue Liebe schwört. Syrinx

Ich erkläre der Liebe ewigen Krieg.

Chor

Grausame, haltet ein! Haltet ein. Grausame!

Syrinx

Man hält mich von allen Seiten fest!

Chor

Grausame, haltet ein, haltet ein, haltet ein!

Syrinx

Schutzgötter der Unschuld, Najaden, Nymphen dieser Wässer, ich flehe hier um eure Hilfe.

Chœur de Sylvains, de Satyres et de Bergers

Aimons sans cesse !

Chœur de Nymphes

N'aimons jamais ! Chœur de Sylvains, de Satyres et de Bergers Cédons à l'amour qui nous presse ! Pour vivre heureux, aimons sans cesse !

Chœur de Nymphes

Pour vivre en paix, n'aimons jamais ! Syrînx Faut-il qu'en vains discours un si beau jour se

passe ? Mes compagnes, courons dans le fond des forêts, Voyons qui d'entre nous se sert mieux de ses traits. Courons, à la chasse, à la chasse !

Chœur de Nymphes

Courons à la chasse ! Pan Je ne puis vous quitter, mon cœur s'attache à vous Par des nœuds trop forts et trop doux.

Syrinx

Mes compagnes, venez ! C'est en vain que j'appelle.

Pan Écoutez, ingrate, écoutez Un Dieu charmé de vos beautés Oui vous jure un amourfidèle. Syrinx

Je déclare à l'amour une guerre immortelle.

Chœur

Cruelle, arrêtez ! Arrêtez, cruelle !

Syrînx

On me retient de tous côtés !

Chœur

Cruelle, arrêtez, arrêtez, arrêtez !

Syrinx

Dieux protecteurs de l'innocence, Naïades, nymphes de ces eaux, J'implore ici votre assistance.

Chorus of Dryads, Satyrs and Shepherds

Let us never cease loving!

Chorus of Nymphs

Let us never love! Chorus of Dryads, Satyrs and Shepherds Let us yield to love's urgent desires! To be happy, let's never cease loving!

Chorus of Nymphs

To live in peace, let us never love! Syrinx Must we waste so fair a day in vain

discourse? My friends, let's hasten to the depths of the woods, see which of us makes the best use of our arrows. Make haste, to the hunt, to the hunt!

Chorus of Nymphs

Make haste to the hunt! Pan I cannot leave you, my heart is attached to you by bonds that are too strong, too sweet.

Syrinx

Come, my friends! Must I summonyou in vain?

Pan

Listen,you ungrateful girl, listen to a God charmed by your beauty who vows eternal love. Syrinx

I declare eternal war on Love.

Chorus

Cruel girl, stop! Stop, cruel girl!

Syrinx

I am being held fast!

Chorus

Cruel girl, stop, stop, stop!

Syrinx

Divine protectors of innocence, Naiads, Nymphs of these waters, I imploreyouraid.

Skythlen, dann mit dem grausamen Chor der

Schmiede in die Eisenschmieden der Chalybier,

schließlich sogar in die Hölle, wo sie von den drei

Parzen empfangen wird (ein Terzett der Parzen

findet sich auch In Hippolyte et Aride (1733) von

Rameau).

Die zunehmende Eigenständigkeit des Orches­

ters, wie sie In Isis zu beobachten ist, zeigt sich

noch ausgeprägter in Roland,der In Versailles

uraufgeführt wurde und dessen Sujet der König

selbst vorgegeben haben soll. Es gehört zu den

Besonderhelten dieser Oper, dass die Hauptrolle

eine Basspartie ist, aber auch der breite Raum,

den die orchesterbegleiteten Rezltative einneh­

men, ist hervorzuheben. Dies is vor allem im 4. Akt

der Fall, der als ein gewaltiger „Monolog" des

Helden aufzufassen Ist. Diesem wird nach und

nach klar, dass Angelika ihn zum Narren hält, was

auch die Schäfer bestätigen, die das Divertisse­

ment bestreiten. Der Monolog endet mit einer

„Wahnsinnsszene" von großer Mannigfaltigkeit

des Ausdrucks. Die Wandelbarkelt des Vortrags

(die einen großen Ambitus der Stimme voraus­

setzt) wie auch der Untermalung durch das

Orchester weist auf Szenen voraus, wie sie für

die gleiche Stimmgattung später Campra in

Tancrède (1702) und Rameau in Hippolyte

geschaffen haben. Diese Bestrebungen Lullys

sind zu seiner Zelt offenbar auf wenig Verständ­

nis gestoßen, denn er hat sich in dieser Richtung

nicht weiter bemüht, zumindest in Acis et

Calatée (1686) nicht, das ein Misserfolg war.

In Armide, seiner letzten Tragédie lyrique, die In

der Académie royale uraufgeführt wurde, grenzt

er die Bereiche Musik und Rezitation deutlicher

Syrinx stürzt sich ins Wasser.

Pan

Wo seid Ihr? Welch neue Wunder!

Die Nymphe verwandelt sich In Schilfrohr! Klage des Gottes Pan Wehe, wehe! Welch Geräusch! Was höre ich? Ach, welch neue Stimme! Die Nymphe will noch ihr Bedauern sagen. Wie süß ist ihr Gemurmel! Wie reizvoll ihre Klage! Wir hör'n nicht auf, mit ihr zu klagen. Die charmanten Überreste einer Nymphe, die so schön war, will ich wiederbeleben. Sie antwortet noch meinen Seufzern. Wir hör'n nicht auf, mit ihr zu klagen.

Die Augen, die mich betörten, werden kein Licht mehr Musstest so du, grausame Liebe, dich [sehn. an einer widerspenstigen Schönheit rächen? Hätte es nicht gereicht, sie zu besiegen und in deinen Ketten Ihr gefühlloses Herz zu dem meinen in ewiger Glut entbrennen zu lassen? Alles soll meine Qual verspüren!

Zwei Hirten und Pan Die reizenden Überreste einer Nymphe, die so schön war, wollen wir wiederbeleben. Sie antwortet noch unsern Seufzern. Wir hör'n nicht auf, mit Ihr zu klagen.

Pan

Mögedles klagende Schilfrohr auf ewig geliebt werden!

Merkur Genug! Trauriger Amor, Ihr verdrießt uns. Auf! Wechseln wir das Thema! Verlassen wir diese bekümmerte Liebe.

l. Nymphe, 2. Nymphe Liebt, nützt die Zeit, lieblicheJugend, erfüllt euer Begehren! Alles lacht,alles bezaubert in den schönsten Jahren. Die Liebe erleuchtet euch. Folgt Ihr nach,

Syrinx se jette dans les eaux.

Pan Où vous exposez-vous ? Quels prodiges nouveaux ! La nymphe est changée en roseaux !

Plainte du Dieu Pan Hélas, hélas ! Quel bruit ! Qu'entends-je ? Ah, quelle voix nouvelle ! La nymphe tâche encor d'exprimer ses regrets. Que son murmure est doux ! Que sa plainte a d'attraits ! Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Ranimons les restes charmants D'une nymphe qui fut si belle. Elle répond encore à nos gémissements. Ne cessons point de nous plaindre avec elle.

Les yeux qui m'ont charmé ne verront plus le jour. Était-ce ainsi, cruel amour, Qu'il fallait te venger d'une beauté rebelle ? N'aurait-il pas suffi de t'en rendre vainqueur Et devoir dans tes fers son insensible cœur Brûler avec le mien d'une ardeur éternelle ? Que tout ressente mes tourments !

Deux Bergers et Pan Ranimons les restes charmants D'une nymphe qui fut si belle. Elle répond encore à nos gémissements. Ne cessons point de nous plaindre avec elle.

Pan

Que ces roseaux plaintifs soient ajamáis aimés.

Mercure Il suffit ! Triste Amour, vous nous contrariez. Allons ! changeons un peu d'objet ! Quittons cet amour inquiet.

ISIS

i r e Nymphe, 2 E Nymphe s Aimez, profitez du temps.

Jeunesse charmante, Rendez vos désirs contents ! Tout rit, tout enchante Dans les plus beaux ans. L'amour vous éclaire, Marchez sur ses pas.

Syrinx throws herself into the water.

Pan Where are you going? What strange phenomena! The nymph has been changed into reeds!

Lament of the God Pan Alas, alas! That sound! What is it? Ah, a new, strange voice! The nymph is still endeavouring to express her sorrow. How sweet her murmuring! How alluring her lament! Let us never cease to weep with her. New life shall be bestowed upon the remains of a nymph who was so fair. She will respond to our laments, and we will never cease to weep with her.

The eyes that charmed me will never see daylight again. Is it thus, cruel Love, that you felt bound to avenge yourself upon a rebellious beauty? Would it not have sufficed to vanquish her and see her unfeeling heart in your shackles, burning with mine in an eternal ardour? May my suffering be shared by all!

Two Shepherds and Pan New life shall be bestowed upon the remains of a nymph who was so fair. She will respond to our laments, and we will never cease to weep with her.

Pan

May these plaintive reeds be ever loved.

Mercury

Enough! Doleful Love,you're thwarting us. Come now! Let's look for something a little different! Leave this troublesome love alone.

i s t Nymph, 2 N D Nymph Love, make hay while the sun shines, charming youth, satisfy your desires! All is smiles, all is enchantment in the best years of your life. Love illuminates your path. Follow where it leads,

voneinander ab: so folgt der berühmte „Monolog

der Armida" im 2. Akt, wenn die Zauberin zögert,

den schlafenden Rinaldo zu töten, dem Duktus

der Dichtung, die in allen Nuancen ausgedeutet

wird, bis das petitair („kurze Air") am Ende des

Monologs erklingt, das ihre Läuterung verdeut­

licht. Hier deklamiert Armida als menschliches

Wesen (wie es heißt, in Nachahmung des Dekla­

mationsstils der berühmten Tragödin Champ-

mesle); sie singt erst wieder, wenn sie erneut die

Dämonen herbeiruft und sich wieder in die Zau­

berin verwandelt. Und wenn das letzte Duett der

Liebenden wie auch die anschließende sehn­

suchtsvolle Passacaglia Züge eines Lyrismus ita­

lienischer Prägung tragen, so liegt das daran,

dass die Zauberin in diesen Sätzen ihre ganze

Verführungskunst aufbietet-den ganzen

gefährlichen Zauber dieser Musik, der sich das

französische Theater wohlweislich so lange

verschloss­

en ivier Rouviere

Übersetzung: Heidi Fritz

1. Lulli wurde 1661 französischer Staatsbürger und

änderte seinen Namen entsprechend.

2. Auch diese Oper Lullys hat in England nachgewirkt,

in der Frost-Geist-Szene in King Arthur (1691) von

Henry Purcell (die wiederum von Klaus Nomi nach­

geahmt wurde...).

strebt nach schmeichelnden Ketten. Was nützt es zu gefallen, wenn ihr nicht liebt?

Climene

Lass' uns in Ruhe, Philene!

Cloris

Tircis, halte mich nicht auf!

Die zwei Hirten (Tircis und Philene) Ach, herzlose Schöne, geruhe, mir einen Augenblick zuzuhören!

Die zwei Hirtinnen (Climene und Cloris)

Aberwas willst du mirerzählen?

Tircis und Philene Dass eine unsterbliche Flamme mein Herz unter deiner Herrschaft verzehrt.

Climene und Cloris Das ist nicht neu: Du hast mir's tausend Mal gesagt.

Philene Was? Willst du, dass mein Leben lang ich liebe und nichts erreiche?

Climene Nein, das ist nicht mein Begehrn, hör auf zu lieben, das möcht ich gern.

Tircis

Der Himmel zwingt mich zu der Huldigung, von der all diese Wälder Zeugen sind.

Cloris So soll der Himmel, da er dich zwingt, dir deine Mühe lohnen.

Philene

Durch dein hervorragendes Verdienst fesselst du meine Augen.

Climene

Wenn ich verdien', dass man mich liebt, schulde ich deinem Feuer nichts.

Cherchez à vous faire Des noeuds pleins d'appas. Que vous sert de plaire Si vous n'aimez pas ?

G E O R G E S D A N D I N

Climène

Laisse-nous en repos, Philène !

Cloris

Tircis, ne viens point m'arrêter ! Les deux bergers (Tircis et Philène) Ah ! belle inhumaine, Daigne un moment m'écouter ! Les deux bergères (Climène et Cloris)

Mais que me veux-tu conter ? Tircis et Philène Que d'une flamme immortelle Mon cœur brûle sous tes lois.

Climène et Cloris Ce n'est pas chose nouvelle : Tu me l'as dit mille fois.

Philène Quoi ? veux-tu toute ma vie Que j'aime et n'obtienne rien ?

Climène Non,ce n'est point mon envie ; N'aime plus, je le veux bien.

Tircis Le Ciel me force à l'hommage Dont tous ces bois sont témoins.

Cloris C'est au Ciel, puisqu'il t'engage, À te payer de tes soins.

Philène C'est par ton mérite extrême Que tu captives mes yeux.

Climène Si je mérite qu'on m'aime, Je ne dois rien à tes feux.

try to find attractive partners. What is the good of pleasing if you do not love?

Clymene

Leave us alone, Phylene!

Cloris

Thyrsis, do not interfere! The two Shepherds (Thyrsis and Phylene) Ah,cruel-hearted girl, deign to listen to me for a moment! The two Shepherdesses (Clymene and Cloris)

But what do you want to tell me? Thyrsis and Phylene That with an eternal flame my heart burns for you.

Clymene and Cloris There's nothing new in that. You've said it a thousand times.

Phylene So? Do you want me to love you all my life without reward?

Clymene No, that's not what I want. Cease to love me, that's what I desire.

Thyrsis Heaven compels me to express my homage

> to which these woods bear witness.

Cloris Since heaven compels you, it is heaven's duty to repay your devotion.

Phylene It is your own perfection that has enslaved my eyes.

Clymene If I am loved for my perfection, I oweyourardour nothing.

Die zwei Hirten

Der Glanz deiner Augen tötet mich.

Die zwei Hirtinnen

Bleibe fort von mir!

Die zwei Hirten

Mir gefällt dieser Anblick.

Die zwei Hirtinnen

Hirte, dann klage nicht darüber.

Philène

Ach! Schöne Climène!

Tircis

Ach! Schöne Cloris!

Philène

Erweiche sie für mich!

Tircis

Zähm für mich ihre Verachtung!

Cloris

Sei mitfühlend für die Liebe des Philène!

Climène

Sei mitfühlend für die Glut des Tircis!

Cloris

Gehst du mit deinem Beispiel voran, Hirtin, werd ich dir vielleicht folgen. Climène

Willst du dich entscheiden voranzugehn, möglich, dass ich dir folge. Cloris zu Tircis

Adieu, Hirte! Climène zu Philène

Adieu, Hirte! Cloris

Wart'auf ein günstiges Schicksal. Climène [besessen. Wart'auf eine süße Heilung des Übels, von dem du Tircis

Ich erwarte keine Arznei.

Les deux bergers

L'éclat de tes yeux me tue.

Les deux bergères

Détourne de moi tes pas.

Les deux bergers

Je me plais dans cette vue.

Les deux bergères

Berger, ne t'en plains donc pas.

Phîlène

Ah ! belle Climene !

Tircis

Ah ! belle Cloris !

Philène

Rends-la pour moi plus humaine !

Tircis

Dompte pour moi ses mépris !

Cloris

Sois sensible à l'amour que te porte Philène !

Climène

Sois sensible à l'ardeur dont Tircis est épris !

Cloris

Si tu veux me donner ton exemple, bergère, Peut-être que je te suivrai. Climène Si tu veux te résoudre à marcher la première, Possible que je te suivrai. Cloris à Tircis Adieu, berger ! Climène à Philène Adieu, berger !

Cloris

Attends un favorable sort.

Climène

Attends un doux succès du mal qui te possède.

Tircis

Je n'attends aucun remède.

The Two Shepherds

The brightness of your eyes kills me.

The Two Shepherdesses

Stay away from me.

The Two Shepherds

I take pleasure in the sight.

The Two Shepherdesses

Then, Shepherd, do not complain about it.

Phylene

Ah! FairClymene!

Thyrsis

Ah! Fair Cloris!

Phylene

Persuade her to use me more humanely!

Thyrsis

Tame her sharp tongue for me!

Cloris

Be sympatheticto Phylene's love for you!

Clymene

Be sympathetic to Thyrsis' passion for you!

Cloris If you want to lead me by example, Shepherd, I might follow you.

Clymene

If you resolve to walk ahead, I might follow you. Cloris to Thyrsis Farewell, Shepherd! Clymene to Phylene Farewell, Shepherd!

Cloris

Wait for a stroke of luck.

Clymene

Wait for a happy cure for your malady.

Thyrsis

I wait for no remedy.

Philène

Und ich erwarte nur den Tod.

Tircis und Philène

Da wir in solcher Freudlosigkeit vergehen müssen, soll derTod unsere tristen Seufzer beenden.

Kälteszene

Die Bühne zeigt den eisigsten Ort Skythiens.

Vorspiel: Entree der Völker der eisigen Breiten

Chor der Völker der eisigen Breiten Der Winter, der uns plagt, lässt uns unerbittlich frieren. Wir können nur mit zitternder Stimme sprechen. Schnee und Eis lassen uns tödlich frösteln.

Der Reif überzieht unsere schauernden Körper. Durchdringende Kälte raubt uns die Sinne, die härtesten Felsen bersten, Schnee und Eis lassen uns tödlich frösteln.

lo Lasst mich, grausame Furie! Grausame, lasst mich einen Augenblick zu Atem Ah, Barbarin, je mehr ich dich bitte, [kommen. umso größer wird deine Freude, mich zu quälen!

Furie Seufze, stöhne, weine, schreie! Mir ist deine Pein ein reizendes Schauspiel.

lo Lass' mich, grausame Furie! [kommen! Grausame, lass'mich einen Augenblick zu Atem Welch schrecklicher Ort, welch unerträgliche Kälte! Sind die von deiner schonungslosen Wut gereizten Schlangen nicht schon genügend grausame Peiniger? Ein elendes Herz zu bestrafen, suchst du so weit neue Qualen?

Philène

Et je n'attends que la mort.

Tircis et Philène

Puisqu'il nous faut languir en de tels déplaisirs, Mettons fin en mourant à nos tristes soupirs.

ISIS

Scène du froid

Le théâtre représente l'endroit le plus glacé de la Scythie.

Prélude : Entrée des peuples des climats glacés

Chœur des peuples des climats glacés L'hiver qui nous tourmente S'obstine à nous geler. Nous ne saurions parler Qu'avec une voix tremblante. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons.

Les frimas se répandent Sur nos corps languissants. Le froid transit nos sens Les plus durs rochers se fendent. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons.

lo Laissez-moi, cruelle Furie ! Cruelle, laissez-moi respirer un moment. Ah ! barbare, plus je te prie

Et plus tu prends plaisir d'augmenter mon tourment!

La Furie

Soupire,gémis, pleure,crie !

Je me fais de ta peine un spectacle charmant.

lo Laisse-moi, cruelle Furie ! Cruelle, laisse-moi respirer un moment. Quel horrible séjour, quel froid insupportable ! Les serpents furieux par ta rage implacable Ne sont-ils pas d'assez cruels bourreaux ? Pour punir un cœur misérable Viens-tu chercher si loin des supplices nouveaux ?

Phylene

And I wait only for death.

Thyrsis and Phylene Since we must languish in such misery, let's put an end to our sad sighs with death.

Frost Scene

The scene represents the iciest region ofScythia.

Prelude: Entry of the denizens of ice-bound lands

Chorus of the Denizens of the ice-bound lands The winter that torments us freezes us inexorably. We can only speak in trembling voices. The snow and ice cause deadly shivers.

The hoar-frosts creep over our suffering bodies. The cold benumbs our senses, the hardest rocks are split. The snow and ice cause deadly shivers.

lo Let me be, cruel Fury! Cruel one, let me catch my breath. Ah! Inhuman one, the more I plead, the greater your pleasure in tormenting me!

The Fury

Sigh, groan, weep, shriek!

Your pain provides me with a charming spectacle,

lo Let me be, cruel Fury! Cruel one, let me catch my breath. What a horrible place, what unbearable cold! The furious snakes made implacable by your raging are they not sufficiently cruel executioners? To punish a miserable heart have you come so far afield to seek new tortures?

Furie Unglückliche Bewohner einer elenden Behausung, erfahret Junos unheilvollen Grimm! Durch ihre harte Rache seht ihr eine Unglückliche, die hundert Mal mehr leidet als ihr.

lo und die Furie Ihr seht eine Unglückliche, die hundert Mal mehr leidet als ihr.

Chor Ach! Welche Pein zu zittern, zu leiden im Schrecken des Eises!

lo Ach! Welche Pein, so viel Leid zu erdulden, ohne denTod zu finden! Ach, welch unmenschliche Rache!

Furie Lass' uns die Tortur wechseln, gehn wir in andre

Breiten.

lo, Chor

Ach! Welche Pein etc.

Szene der Schmiede Die Bühne zeigt die Schmiede der Chaiybier, die gerade Stahl schmieden.

Zwei Anführer der Chaiybier Zündet das Feuer der Schmiede an, Arbeitet mit neuer Kraft! Lasst den Amboss klingen unter schweren Hammerschlägen!

Chor Zündet das Feuer der Schmiede an,etc.

Rasch, rasch, rasch!

lo

Welch Feuersflut ergießt sich über mich!

Chor

Rasch, rasch, rasch!

lo

Oh Himmel!

La Furie Malheureux habitants d'une demeure affreuse, Connaissez de Junon le funeste courroux ! Par sa vengeance rigoureuse Vous voyez une malheureuse Oui souffre cent fois plus que vous.

lo et la Furie Vous voyez une malheureuse Oui souffre cent fois plus que vous.

Chœur Ah ! quelle peine de trembler. De languir dans l'horreur des frimas !

lo Ah ! quelle peine d'éprouver Tant de maux sans trouver le trépas ! Ah ! quelle vengeance inhumaine !

La Furie Viens changer de tourments, passe en d'autres

climats.

lo, Chœur

Ah ! quelle peine,etc.

Scène des forges Le théâtre représente les forges des Chalybes qui tra­vaillent à forger l'acier.

Deux conducteurs des Chalybes n Que le feu des forges s'allume.

Travaillons d'un effort nouveau ! Qu'on fasse retentir l'enclume Sous les coups pesants du marteau !

Chœur Oue le feu des forges s'allume, etc. Tôt, tôt, tôt !

lo

Quel déluge de feu vient sur moi se répandre !

Chœur

Tôt, tôt, tôt !

lo

Ôciel !

The Fury Wretched inhabitants of a dreadful place, learn of Juno's baleful wrath! Victim of her ruthless vengefulness, you see before you an unhappy woman whose sufferings are a hundredfold more than yours.

lo and the Fury You see before you an unhappy woman whose sufferings are a hundredfold more than yours.

Chorus Ah! The pain of shivering, languishing in the horror of hoar-frost!

lo Ah! The pain of suffering such agony with no hope of death! Ah! What inhuman vindictiveness!

The Fury Come, for a change of torment, we'll go to other

climes.

lo, Chorus

Ah! The pain,etc.

Forge Scene The scene shows the forges of the Chalybes which are being worked to produce steel.

Two Leaders of the Chalybes To kindle the forge's fire, we must work harder yet! Makethe anvil ring to the heavy hammer-blows!

Chorus To kindle the forge's fire, etc. Hurry, hurry, hurry!

lo

A river of fire is about to engulf me!

Chorus

Hurry, hurry, hurry!

lo

O heavens!

Furie

Der Himmel kann dich nicht hören, du klagst nicht laut genug.

lo

Juno wäre weniger unmenschlich. Du lässt mich zu viel leiden,dienst ihrem Hass zu gut.

Furie

Für das Maß ihrer Eifersucht sind auch die grausamsten Schmerzen noch zu schwach.

lo

Wehe, wehe! Welch ungeheure Strenge! Umsonst liebt Jupiter mich: Der Hass der Juno weidet sich an meiner Qual. Wie stark ihr hasst, große Götter! Wie weit seid ihr davon entfernt, so zu lieben!

Chor

Bereitet alles Nötige! Rasch, rasch, rasch!

lo

Kann ich nicht mein Leben beenden? In den Wellen möcht' ich sterben!

Furie

Überallhin muss meine Wut dir folgen; erwarte nicht Hilfe noch Rast.

Chor

Bereitet alles Nötige! Rasch, rasch, rasch!

Euridice

Zu schwatzhafter Amor, zu strenge Bedingung! Ich weiß nicht, wer von euch beiden mir größere Qualen verursacht, aber es ist ein gefährliches Übel, zu lieben und es nicht sagen zu dürfen!

Roland

Ach! Ich werde lange warten, die Nacht ist noch fern. Was, will die Sonne immer scheinen? Sie neidet mir mein Glück, verlängert ihren Lauf,

La Furie Le ciel ne peut t'entend re, tu ne te plains pas assez

haut.

lo Junon serait moins inhumaine. Tu me fais trop souffrir, tu sers trop bien sa haine.

La furie Au gré de son dépit jaloux Les maux les plus cruels seront encore trop doux.

lo Hélas ! hélas,quellerigueurextrême ! C'est en vain que Jupiter m'aime : La haine de Junon jouit de mon tourment. Que vous haïssez fortement, grands Dieux ! Qu'il s'en faut bien que vous aimiez de même !

Chœur Ou'on prépare tout ce qu'il faut ! Tôt, tôt, tôt !

lo Ne pourrais-je cesser de vivre ? Cherchons le trépas dans les flots !

La Furie Partout ma rage te doit suivre ; N'attends ni secours ni repos.

Chœur Ou'on prépare tout ce qu'il faut ! Tôt, tôt, tôt !

BALLET DES M U S E S

Euridice Trop indiscret Amour, devoir trop rigoureux ! Je ne sais lequel de vous deux Me cause le plus de martyre. Mais que c'est un mal dangereux D'aimer et ne le pouvoir dire !

R O L A N D

Roland Ah ! j'attendrai longtemps, la nuit est loin encore. Quoi, le soleil veut-il luire toujours ? Jaloux de mon bonheur, il prolonge son cours

The Fury Heaven cannot hearyou,your plaints are not loud

enough.

lo Juno would be less inhuman. You make me suffer too much,you serve her hate too well.

The Fury To satisfy her jealous spite, the cruellest pains are too gentle.

lo Alas! Alas! What excessive harshness! Jupiter's love does not serve me: Juno's hate makes sport of my torment. How strongly you hate, great Gods! How weak is your love in comparison to your hate!

Chorus Everything needful must be ready! Hurry, hurry, hurry!

lo Could I not end my life? Let me seek death by drowning!

The Fury My rage must follow you everywhere. Expect no help nor rest.

Chorus Everything needful must be ready! Hurry, hurry, hurry!

Euridice Love too carefree, duty too demanding! I know not which of the two of you causes me more heartache. But what a perilous ill it is to love when you cannot confess it.

Roland Ah, I have long to wait, for night is still faraway, what, would the sun shine all the time? Jealous of my happiness, he prolongs his course

damit die Schönheit, die ich liebe, später kommt. Oh Nacht! Hilf meinem liebend Sehnen. Dränge den Stern des Tags, ins Wasser einzutauchen. Breit' in den Lüften deine dunklen Schleier aus. Mit meinen schmerzlichen Schreien werde ich nicht deine tiefe Ruhe stören. [mehr Der reizende Gegenstand meiner Wünsche erwartet nur dich, um den treuesten Liebenden der Welt zu beglücken. Oh Nacht! Hilf meinem liebend Sehnen.

Wie grün sind diese Wiesen! Wie schön diese Grotte!

Der Inschrift hier entnehm' ich, dass die Liebe in diesen stillen Hain zwei Liebende führte, die in gegenseitiger Glut entbrannt. Ich hoffe, dass die Liebe bald die Schönheit,die ich liebe, hierherführen wird. In höchsten Glücksgefühlen schwelgend, werden auch wir bald in dieser Grotte schreiben. Schöne Stätte, süße Zuflucht unserer glücklichen Liebe, mögest du immer reizend und ungestört bleiben.

Schauen wir uns um. Was sehe ich? Diese Worte scheinen von AngeÜkas Hand geschrieben. Himmel! Einem anderen als mir erklärt sie ihre Liebe. Angelika verschenkt ihr Herz, Medor ist der Sieger. Hat sie mich in leerer Hoffnung gewiegt? Undankbare! Ist's nicht ein Verdacht, der sie kränkt? Medor der Sieger? Nein! Ich habe noch nicht von Medor sprechen hören. Meine Liebe hätte Grund zur Unruhe, fände ich hier den Namen des furchtlosen Sohns des Aimon oder eines anderen für seine Kämpfe berühmten Kriegers. Angelika hat's nicht gewagt, ihres Herzens wahren Gebieter zu bekennen, und ich kann leicht erkennen, dass sie von mir unter einem falschen Namen spricht Nach mir allein schmachtet ihr Herz, sie hat's mir genug gesagt, und ich bin dessen sicher genug.

Pour retarder la beauté que j'adore. Ô Nuit ! favorisez mes désirs amoureux. Pressez l'astre du jour de descendre dans l'onde, Dépliez dans les airs vos voiles ténébreux. Je ne troublerai plus par mes cris douloureux Votre tranquillité profonde. Le charmant objet de mes vœux N'attend que vous pour rendre heureux Le plusfidèle amant du monde. Ô Nuit ! favorisez mes désirs amoureux.

Que ces gazons sont verts ! Que cette grotte est belle !

Ce que je lis m'apprend que l'amour a conduit Dans ce bocage, loin du bruit. Deux amants qui brûlaient d'une ardeur mutuelle. J'espère qu'avec moi l'amour bientôt Ici conduira la beauté que j'aime. Enchantés d'un bonheur extrême. Sur ces grottes bientôt nous écrirons aussi. Beaux lieux.doux asile De nos heureuses amours, Puissiez-vous être toujours Charmant et tranquille.

Voyons tout. Qu'est-ce que je vois ? Ces mots semblent tracés de la main d'Angélique. Ciel ! C'est pour un autre que moi Que son amour s'explique. Angélique engage son cœur, Médor en est vainqueur. Elle m'aurait flatté d'une vaine espérance ? L'ingrate ! N'est-ce point un soupçon qui l'offense ? Médor en est vainqueur ? Non ! Je n'ai point encore Entendu parler de Médor. Mon amour aurait lieu de prendre des alarmes Si je trouvais ici le nom De l'intrépide fils d'Aimon Ou d'un autre guerrier célèbre par les armes. Angélique n'a pas osé Avouer de son cœur le véritable maître ; Et je puis aisément connaître Qu'elle parle de moi sous un nom supposé. C'est pour moi seul qu'elle soupire, Elle me l'a trop dit et j'en suis trop certain.

to delay the beauty I adore. 0 Night! Favour my amorous desires. Compel the day's star to sink beneath the waves, unfold your shadowy veils upon the winds. 1 will disturbyourdeeptranquillity with my mournful cries no more. The charming object of my affections waits for you alone in order to bestow happiness upon the most faithful lover in the world. 0 Night! Favour my amorous desires.

How green are these lawns! How lovely is this grotto!

What I read here tells me that love once led into this grove, far from all disturbance, two lovers burning with a mutual passion. 1 hope that love will soon lead here the beauty that I love. Under the spell of blissful happiness, we too will soon be writing in these grottos. Lovely spot, sweet shelter of our happy love, may you for ever be charming and peaceful.

I'll look around. What is this I see? These words seem written in Angelica's hand. Heavens! It is for someone else that she declares her love. Angelica pledges her heart, Medor has conquered it. Would she have encouraged a vain hope? Heartless woman! Does such a suspicion do her an Has Medor won her? No! Never yet [injustice? have I heard Medor mentioned. My heart would have good reason for alarm had I found here the name of Aimon's intrepid son or that of some other famous warrior. Angelica would not venture to confess the true master of her heart, so I can be sure that she speaks of me under an assumed name. It is for me alone that she longs, she has said it so often and I am quite convinced.

Lesen wir diese andern Worte, sie sind von einer andern Hand...

Was lese ich? Himmel! Ich les' noch einmal... Dass Medor glücklich ist! Angelika hat sein Begehrn erfüllt. Dieser Medor, wer er auch sei, rühmt sich hier, der glückliche Sieger eines so reizenden Geschöpfs zu sein. Angelika hat das Begehren eines andern Liebenden erfüllt? Hat mich verraten? Nein, ich kann's nicht glauben. Nein, nein, ein Neider wollte mit diesen Worten das geliebte Wesen verleumden

und meine Ruhe stören.

Ich bin verraten! Himmel! Wer hätt's geglaubt? Oh Himmel! Ich bin verraten von der untreuen Schönen, für die die Liebe mich den Ruhm verraten ließ. Oh süße Hoffnung, in der ich mich wiegte, in welch grässlichen Abgrund hast du mich gestürzt?

Zeugen einer widerwärtigen Leidenschaft, ihr habt meine Augen zu sehr verletzt. Möge alles an dieser Stätte das Grauen, das in meiner Seele herrscht, verspüren!

Er zerstört die Inschriften, reißt Bäume und Felsbrocken aus.

Ach! Ich steig hinab ins finstre Grab. Muss mich Amor verfolgen? Dieses Schwert ist nur mehr eine nutzlose Bürde für einen klagenden Schatten.

Er wirft seine Waffen weg, bringt sich in große Unord­nung.

Welch Schlund ist geöffnet? Was sehe ich? Welch schauerliche Stimme erklingt? Die Hölle rüstet gegen mich eine unerbittliche Furie.

Barbarin, ah! Du gibst mich dem Licht zurück? Was verlangst du? Sprich, oh grauenvolle Pein! Es gilt, ein schreckliches Beispiel der Qualen einer unheilvollen Liebe zu zeigen.

Lisons ces autres mots ; ils sont d'une autre main...

Qu'ai-je lu ? Ciel ! Il faut relire... Que Médor est heureux ! Angélique a comblé ses vœux. Ce Médor, quel qu'il soit, se donne ici la gloire D'être l'heureux vainqueur d'un objet si charmant. Angélique a comblé les vœux d'un autre amant ? Elle a pu me trahir ? Non, je ne le puis croire. Non, non, quelque envieux a voulu par ces mots Noircir l'objet que j'aime

et troubler mon repos.

Je suis trahi ! Ciel ! Oui l'aurait pu croire ? Ô Ciel ! Je suis trahi par l'ingrate beauté Pour qui l'Amour m'a fait trahir ma gloire. Ô doux espoir dont j'étais enchanté, Dans quel abîme affreux m'as-tu précipité ?

Témoins d'une odieuse flamme, Vous avez trop blessé mes yeux. Que tout ressente dans ces lieux L'horreur qui règne dans mon âme !

// arrache les inscriptions, et même les arbres et des morceaux de rocher.

Ah ! je suis descendu dans la nuit du tombeau. Faut-il que l'Amour me poursuive ? Ce fer n'est plus qu'un vain fardeau Pour une ombre plaintive.

// jette ses armes et se met dans un grand désordre.

Quel gouffre s'est ouvert ? Qu'est-ce que j'aperçois ? Quelle voix funèbre s'écrie ? Les enfers arment contre moi Une impitoyable Furie.

Barbare, ah ! Tu me rends au jour ? Que prétends-tu ? Parle, ô supplice horrible ! Il faut montrer un exemple terrible Des tourments d'un funeste amour.

Let me read further, these words are in another hand...

What's this? Heavens! I must read that again... Medor is happy! Angelica has crowned his joy. This Medor, whoever he may be, here claims the of being chosen by so charming a girl. [honour Angelica has accepted another lover? She has been false to me? No, I cannot believe it. No, no, some envious person has written this to blacken my loved one's name

and destroy my peace of mind.

I am betrayed! Heavens! Who could have believed it? O heavens! I have been jilted by the cruel woman for whose love I sacrificed my honour. 0 sweet hope by which I was bewitched, into what dreadful abyss have you cast me?

Witnesses to a hateful passion, you have wounded my sight too cruelly. May everything in this place feel the horror in my soul!

He obliterates the writing and even uproots trees and smashes pieces of rock.

Ah, I have descended into the darkness of the tomb. Will Love pursue me still? This sword is nothing but a useless burden for a doleful shade.

He throws his weapons to the ground and rends his hair and clothes.

What abyss yawns before me? What is it that I see? What doleful voice is shrieking? Hell pits a ruthless Fury against me.

How cruel, ah! You send me back to the light? What do you want? Speak, O horrid tormentor! 1 must provide a terrible example of the torments of doomed love.

Renaud

Armide, Ihr werdet mich verlassen!

Armide

Ich brauche die Unterwelt, ich suche sie auf; meine Kunst will Einsamkeit. Meine Liebe zu Euch bereitet mir Sorgen, die mein Herz unruhig machen.

Renaud

Armide, Ihr werdet mich verlassen!

Armide

Seht, an welchem Ort ich Euch lasse.

Renaud

Kann ich irgendetwas sehen außer Euren Reizen?

Armide

Freuden werden Euch stets verfolgen.

Renaud

Gibt es sie denn, wo Ihr nicht seid?

Armide

Ein schwarzes Vorgefühl verwirrt und quält mich; es kündet mir ein Unheil, das ich hindern will, und je mehr mich unser Glück berauscht, umso mehr furche ich sein Ende. Renaud

Könnt Ihrvon sinnloser Furcht befallen sein, Ihr, die Ihr die dunkle Stätte erzittern lasst? Armide

Ihr lehrt mich die Liebe kennen, die Liebe lehrt mich die Furcht. Ihr wart für den Ruhm entbrannt, bevor Ihr mich liebtet, Ihr suchtet ihn überall mit unvergleichlichem Eifer; Der Ruhm ist ein Rivale, der mir immer Sorgen bereiten wird. Renaud

Wie unverständig war ich zu glauben, ein müßiger Lorbeerkranz für einen Sieg sei das wertvollste aller Güter! Ist der ganze Glanz des Ruhmes einen Blick Eurer Augen wert?

A R M I D E

Renaud

Armide, vous m'a Nez quitter !

Armide

J'ai besoin des Enfers, je vais les consulter ; Mon art veut de la solitude. L'amour que j'ai pour vous cause l'inquiétude Dont mon cœur se sent agiter.

Renaud

Armide, vous m'a Nez quitter !

Armide

Voyez en quel lieu je vous laisse.

Renaud

Puis-je rien voir que vos appas ?

Armide

Les plaisirs vous suivront sans cesse.

Renaud

En est-il où vous n'êtes pas ?

Armide

Un noir pressentiment me trouble et me tourmente; Il m'annonce un malheurquejeveux prévenir, Et plus notre bonheur m'enchante Plus je crains de le voir finir. Renaud

D'une vaine terreur pouvez-vous être atteinte, Vous qui faites trembler le ténébreux séjour ? Armide

Vous m'apprenez à connaître l'amour, L'amour m'apprend à connaître la crainte. Vous brûliez pour la gloire avant que de m'aimer. Vous la cherchiez partout d'une ardeur sans égale ; La gloire est une rivale Oui doit toujours m'alarmer. Renaud

Que j'étais insensé de croire Qu'un vain laurier donné par la victoire De tous les biens fût le plus précieux ! Tout l'éclat dont brille la gloire Vaut-il un regard de vos yeux ?

Renaud

Armide,you intend to leave me!

Armide

I need the Underworld, I go to seek its advice. My arts require some solitude. My love for you creates an uneasiness that troubles my heart.

Renaud

Armide,you're leaving me!

Armide

See in what place I leave you.

Renaud

How can i see anything but your beauty?

Armide

Pleasures will follow you constantly.

Renaud

How can that be if you are not there?

Armide

A black foreboding troubles and torments me. It warns me of a danger I would avoid, and the more our happiness enchants me, the more I fear to see it end. Renaud

Can you be affected by vain terror, you who cause the realm of darkness to quake? Armide

You taught me how to love, love teaches me to fear. You longed for glory before you knew me, sought it everywhere with matchless zeal; glory is a rival that will always haunt me. Renaud

How stupid was I to believe that an empty laurel wreath, the prize of victory, was more precious than any other thing! Can all the lustre of a glittering victory be worth one glance from your eyes?

Gibt es ein Gut, so reizvoll und so selten

wie jenes, das die Liebe meiner Hoffnung verspricht?

Armide

Strenge Vernunft und barbarische Pflicht haben über Helden nur allzu viel Macht.

Renaud [erleuchtet: Ich werde immer verliebter, je mehr mich die Vernunft Euch zu lieben, schöne Armide, ist meine erste Pflicht. Mein Ruhm soll sein, Euch zu gefallen, mein Glück, Euch zu sehn.

Welch liebenswerten Gesetzen ist meine Seele

Renaud

Wie süß ist es, Euch meine Sehnsucht teilen zu sehn!

Armide

Wie süß ist's mir, einen so großen Sieger zu fesseln!

Renaud

Wie beneidenswert sind meine Bande!

Zusammen

Lieben wir uns,alles lädt uns dazu ein. Ach, wärt Ihr so streng, mir Euer Herz zu versagen, Ihr nähmt mir das Leben. Renaud

Nein, eher verlier ich mein Leben, als meine Flamme zu löschen.

Armide

Nein, nichts kann meine Seele ändern.

Renaud

Nein, eher verlier ich mein Leben,

als mich von einer so holden Liebe zu befreien.

Zusammen

Nein, eher verlier ich mein Leben etc.

Armide

Zeugen unserer unendlichen Liebe, [folgt, die ihr an dieser Stätte des Glücks meinen Gesetzen beschäftigt bis zu meiner Rückkehr durch angenehme

Armide [unterworfen!

den Helden,den ich liebe. [Spiele

Est-il un bien si charmant et si rare

Que celui dont l'amour veut combler mon espoir ?

Armide

La sévère raison et le devoir barbare Sur les héros n'ont que trop de pouvoir.

Renaud

J'en suis plus amoureux plus la raison m'éclaire : Vous aimer, belle Armide, est mon premier devoir. Je fais ma gloire de vous plaire Et tout mon bonheur de vous voir.

Armide

Que sous d'aimables lois mon âme est asservie !

Renaud

Qu'il est doux de vous voir partager ma langueur !

Armide

Qu'il m'est doux d'enchaîner un si fameux vainqueur !

Renaud

Que mes fers sont dignes d'envie !

Ensemble

Aimons-nous, tous nous y convie. Ah ! si vous aviez la rigueur De m'ôter votre cœur, Vous m'ôteriez la vie. Renaud

Non, je perdrai plutôt le jour Que d'éteindre ma flamme.

Armide

Non, rien ne peut changer mon âme.

Renaud

Non, je perdrai plutôt le jour

Que me dégager d'un si charmant Amour.

Ensemble

Non,je perdrai plutôt lejour,etc.

Armide

Témoins de notre amour extrême, Vous qui suivez mes lois dans ce séjour heureux Jusques à mon retour par d'agréables jeux Occupez le héros que j'aime.

Is it as delightful and as rare

as that with which love would crown my hopes?

Armide

Strict reason and cruel duty have all too much power over heroes.

Renaud

The clearer my mind, the more I am in love: to love you, fair Armide, is my first duty. I seek glory in pleasing you and all my happiness lies in seeingyou.

Armide

How charming the laws that hold my soul enthralled!

Renaud

How sweet it is to see you share my passion!

Armide

I find it sweet to have captivated so great a victor!

Renaud

How enviable is my captivity!

Both

Let us love, everything urges us to do so. Ah, had you been so harsh as to snatch your heart away from me, you would have snatched away my life. Renaud

No, I would rather lose my life than stop loving you.

Armide

No, nothing can change the way I feel.

Renaud

No, I would rather lose my life than loose the ties of so great a love.

Both

No, I would rather lose my life, etc.

Armide

Witnesses of our undying love, you who obey my laws in this happy place, until I return, keep the hero that I love busy with pleasant games.

Passacaglia

Ein glücklicher Liebender, dann der Chor Die Freuden haben als Zuflucht diese schöne, ruhige Stätte auserwählt. Wie reizend ist dieser Ort für die glücklichen Liebenden!

Die Liebe hält in ihren Ketten tausend Vögel, die man in unsern Wäldern Tag und Nacht hört. Brächte die Liebe nur Kummer, würden verliebte Vögel nicht soviel singen.

Junge Herzen, alles ist euch günstig. Nützet das Glück, das nicht von Dauer. Im Winter unsrer Jahre herrscht Amor nicht mehr. Die schönen Tage, die man verliert, sind für immer

verloren.

Übersetzung: Agnes Ploteny

Passacallle

Un amant fortuné, puis le Chœur Les plaisirs ont choisi pour asile Ce séjour agréable et tranquille. Que ces lieux sont charmants Pour les heureux amants !

C'est l'amour qui retient dans ses chaînes Mille oiseaux qu'en nos bois nuit et jour on entend. Si l'amour ne causait que des peines, Les oiseaux amoureux ne chanteraient pastant.

Jeunes cœurs, tout vous est favorable. Profitez d'un bonheur peu durable. Dans l'hiver de nos ans l'Amour ne règne plus. Les beaux jours que l'on perd sont pour jamais perdus.

Passacaille

A Happy Lover, then Chorus Pleasures have chosen for their dwelling this pleasing and peaceful spot. How charming are such places for happy lovers!

Love it is who here holds captive the thousand birds we hear night and day in our woods. If love caused nothing but misery, the amorous birds would sing less.

Young hearts, everything is on your side. Make the most of happiness while it lasts. In the winter of our lives Love no longer reigns. Youth once lost will never come again.

Translotion ©Avril Bordoni, 2002

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