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PARTENARIAT PARTNERSHIP DÉCEMBRE 2010 • NUMÉRO SPÉCIAL J OURNAL DE LA B ANQUE MONDIALE • T HE W OLD B ANK M AGAZINE • M ALI À la Une… À la Une… « Contracter le temps : voilà ce que nous attendons de la Banque mondiale. » interview du Premier Ministre Modibo Sidibé PARTENARIAT PARTNERSHIP « L’agriculture malienne doit être diversifiée et créer de la valeur ajoutée... » "Diversifying agriculture for a transformative growth is key..." « L’agriculture malienne doit être diversifiée et créer de la valeur ajoutée... » "Diversifying agriculture for a transformative growth is key..." Robert B. Zoellick au Mali : Robert B. Zoellick au Mali : POUR UNE PROSPÉRITÉ FORTE ET PARTAGÉE FOR STRONG AND EQUITABLY SHARED GROWTH

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PARTENARIATPARTNERSHIP

DÉCEMBRE 2010 • NUMÉRO SPÉCIAL

J O U R N A L D E L A B A N Q U E M O N D I A L E • T H E W O L D B A N K M A G A Z I N E • M A L I

À la Une…À la Une…«Contracter le temps: voilà ce quenous attendons de la Banque mondiale. »interview du Premier Ministre

Modibo Sidibé

PARTENARIATPARTNERSHIP

« L’agriculture malienne

doit être diversifiée et créer

de la valeur ajoutée... »

"Diversifying agriculture

for a transformative growth

is key..."

« L’agriculture malienne

doit être diversifiée et créer

de la valeur ajoutée... »

"Diversifying agriculture

for a transformative growth

is key..."

Robert B. Zoellick au Mali :Robert B. Zoellick au Mali :POUR UNE PROSPÉRITÉ FORTE ET PARTAGÉE • FOR STRONG AND EQUITABLY SHARED GROWTH

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Éditorial3 Symboles et au-delà ...

par Ousmane Diagana, Représentant résident

L’événement5 Zoellick au Mali : « L’agriculture malienne doit être di-

versifiée et créer de la valeur ajoutée »,par Moussa Diarra, spécialiste Communication

À la Une…7 Interview du Premier Ministre Modibo Sidibé :

« Contracter le temps : voilà ce que nous attendonsde la Banque mondiale »,Propos recueillis par Moussa Diarra,spécialiste Communication

Économie et coopération internationale15 Le Mali et la mise en œuvre de la Déclaration de Paris

sur l’efficacité de l’aide,par Christian Vang Eghoff, chargé des Opérations

20 La Revue budgétaire conjointe : une innovationpour un partenariat efficace au Mali,par Cheikh Ahmed Diop, Économiste

24 Le Mali continue d’améliorer son climat des affairesavec l’appui du Groupe de la Banque mondiale,par Mahamoud Magassouba, chargé des Opérations

25 IDA at work in Mali,by Fily Bouaré Sissoko, Senior Operations Officer

Agriculture et développement durable28 Les ambitions de l’agriculture malienne et le soutien

de la Banque mondiale aux exploitations agricolesfamiliales, par Olivier Durand, Senior Agricultural Specialist

31 Unité de séchage de mangue - itinéraire réusside l’entreprise Diallo de Sikasso,par Nènè Satourou Sy, spécialiste Communication,Programme compétitivité et diversification agricoles,et Yéyandé Kassé Sangho, Senior Operations Officer

34 Environment and natural resources issues in Mali,by Taoufiq Bennouna, Senior Natural ResourcesManagement Specialist

38 Le Mali peut-il atteindre les Objectifs du Millénairepour le Développement en matière d’accèsà l’eau potable et à l’assainissement?par Dr. Adama Tiémoko Diarra, Président Directeurgénéral de la SOMAPEP

Population et développement humain42 Démographie au Mali : défis et enjeux,

par John F. May, Lead Population Specialist,Boubou Cissé, Economist, et Jean-Pierre Guengant, IRD

46 Éducation et développement économique,par Pierre Joseph Kamano, Senior Education Specialist

sommaire

économiecoopération

agriculturedéveloppement

éducationpopulation

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Ce nouveau numéro du Partenariat que vous avezentre les mains parait au lendemain de la premièrevisite de M. Robert B. Zoellick au Mali en tant que

Président du Groupe de la Banque mondiale. Cette visitecoïncide aussi avec la fin du processus de reconstitution desressources de l’Association internationale de développe-ment (IDA), 16e cycle (IDA-16). De ce point de vue, c’estune visite symbolique, au moins à deux titres. La visite duPrésident Zoellick est symbolique d’abord, car il vous sou-viendra que c’est ici, à Bamako, à quelques encablures dufleuve Djoliba, que les jalons essentiels de ce long processusde reconstitution de l’IDA-16 ont été posés. En effet, le16 juin 2010, M. Amadou Toumani Touré, Président de laRépublique du Mali soutenu par ses pairs Mme Eileen John-

This new issue of Partnership, our office contactbulletin you have in hands, comes out right afterMr. Robert B. Zoellick’s first visit to Mali as President

of the World Bank Group. His visit also coincides with thecompletion of IDA-16 replenishment process. From thispoint of view, the presidential visit in Mali takes on doublesymbolic characteristics. First, as we all know, it is here inBamako, a few miles of the Niger River, that some of thekey milestones of the long process of IDA-16 were achie-ved. Indeed, on June 16, 2010, Mr. Amadou ToumaniTouré, President of the Republic of Mali, together with hispeers Ms. Eileen Sirleaf of Liberia and Mr. AbdoulayeWade of Senegal, opened the second meeting of the re-plenishment process. The eloquent testimony the threePresidents made on this occasion have considerably andremarkably impacted the positive outcomes of the Ba-mako meeting which lasted four days. Hence, the nameof Mali and in particular the Capital Bamako, will be fore-ver associated with IDA-16.

President Zoellick's visit to Mali in this period is also sym-bolic in that it comes just after the celebration of the fiftiethanniversary of Mali. This historic event was celebrated herein Mali with an impressive surge of mobilization. As an ob-server, I must say I admired the vision of Malians by seizingthe opportunity of the fiftieth anniversary to undertakethree major tasks: investment in infrastructure and socialprojects as a way to modernize the country while consoli-dating further its social cohesion; collective reflection andintrospection to learn lessons from past experiences so asto better inform future initiatives; and information andeducation of youth and children on the history of theircountry. It should also be noted that, like Mali, the year2010 marks the fiftieth anniversary of IDA. The coincidenceis not entirely fortuitous! Indeed, IDA was established in

Symboles et au-delà…Symbols and beyond…

● Par/By Ousmane Diagana

Représentant résident

Country Manager

son Sirleaf, Présidente du Liberia, et Me Abdoulaye Wade,Président du Sénégal, lançait les travaux de la deuxièmephase de reconstitution de l’IDA 16. Les témoignages élo-quents et les recommandations pertinentes que les Prési-dents du Mali, du Liberia et du Sénégal ont fait àl’occasion, allaient considérablement et positivement mar-quer le déroulement, la qualité et les résultats des assisesde Bamako qui ont duré quatre jours. C’est dire donc quele nom du Mali et, singulièrement, celui de Bamako vontêtre pour toujours associés à celui de l’IDA-16.La visite du Président Zoellick au Mali, en ces moments-ci,est également symbolique en ce sens qu’elle intervient aulendemain de la célébration du Cinquantenaire du Mali.Cet événement historique a été célébré avec un élan demobilisation impressionnante. En tant qu’observateur, j’aiété particulièrement marqué par la vision du Mali de fairedu Cinquantenaire un projet de développement avec desréalisations socio-infrastructurelles notables, une occasionde réflexion et d’introspection et un temps d’information,d’éducation des enfants et des jeunes maliens sur l’histoirede leur pays. Ces trois tâches sont, à mon avis, essentiellespour créer une dynamique de renforcement de la cohésionsociale et de développement économique d’un pays. Ilconvient de noter aussi que, comme pour le Mali, l’année2010 marque le Cinquantenaire de l’IDA. La coïncidencene résulte pas d’un fait du hasard! En effet, ce guichet duGroupe de la Banque mondiale créé en 1960 est conçupour accompagner des pays jeunes pour la plupart parceque venant d’accéder à la souveraineté internationale etconfrontés à des défis divers à s’affranchir de la pauvreté.Par-delà les symboles, la visite du Président Zoellick offreune occasion de voir et de toucher du doigt la réalité, lecontenu et les résultats du partenariat du Groupe de laBanque mondiale avec le Mali, depuis près de 50 ans qu’ilscheminent ensemble. Oui, c’est en 1963 que le Mali a re-

éditorial

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é d i t o r i a l

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joint la Banque mondiale. Depuis cette date, la Banque y ainvesti près de 2,5 milliards de dollars couvrant tous les sec-teurs de développement du pays : agriculture, routes, élec-trification, accès à l’eau potable, éducation, santé, déve-loppement du secteur privé… La liste n’est pas exhaustive.La Banque soutient également le Mali dans la poursuite etla consolidation des réformes nécessaires au maintien d’uncadre macroéconomique stable et sain, au renforcementde la gouvernance, et au financement de programmesstructurants et régionaux de nature intégratrice et de por-tée significative sur les objectifs de croissance et de déve-loppement du pays.C’est en raison de la diversité, de la pertinence et de la qua-lité de ce partenariat que Son Excellence Modibo Sidibé,Premier Ministre, dans l’interview qu’il a bien voulu nousaccorder dans ce numéro, a indiqué : « On peut noter quela Banque mondiale est avec nous dans les domaines cri-tiques de notre stratégie de croissance accélérée. »Nous sommes persuadés que la visite du Président Zoellickaccompagné de la Vice-présidente pour la Région Afrique,Mme Obiageli Katryn Ezekwesili, renforcera davantage cepartenariat dans l’intérêt des populations maliennes. ■

1960 to help countries like Mali, which had recently attai-ned international sovereignty, to have access to adequatefinancial and technical assistance so as to improve the livingconditions of their people. Beyond the symbols, the visit of President Zoellick is an op-portunity to revisit content, reality and results on theground of Mali and the World Bank Group partnership, fornearly 50 years of journey together. Yes, it was in 1963 thatMali joined the World Bank. Since then, the Bank has in-vested about USD 2.5 billion in Mali, covering all the keysectors: agriculture, roads, electrification, access to cleanwater, education, health, development of the private sec-tor… The list is not exhaustive. The Bank also supportsMali, through financial and advisory services in order toconsolidate and deepen reforms essential for a healthy andstable macroeconomic framework, good governance, andinclusive programs to promote or accelerate the pace ofregional integration. In recognition of the diversity andquality of the Bank’s intervention in Mali, Prime MinisterModibo Sidibé indicates in the interview he has given us inthis issue: "It may be noted that the World Bank is with usin critical areas of our accelerated growth strategy". Thereis no doubt this visit of President Zoellick and Ms ObiageliKatryn Ezekwesili, the Vice President of the Africa Region,will further boost the Mali - World Bank Group parterner-ship towards better living conditions for Malians. ■

M. Robert B. Zoellick, Président du Groupe de la Banque mon-diale, Mme Obiageli Katryn Ezekwesili, Vice-présidente pour laRégion Afrique, et Son Excellence Amadou Toumani Touré, Pré-sident de la République du Mali à la sortie d’audience à Koulouba.

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Zoellick au Mali :« L’agriculture malienne doit être diversifiée et créer de la valeur ajoutée »

● BAMAKO, 19 décembre 2010Le Président du Groupe de la Banque mondiale, Ro-bert B. Zoellick, en visite à Bamako du 18 au 19 décembre2010, s’est engagé à aider le Mali à mettre en place les in-frastructures dont il a besoin dans le domaine de l’énergie,des transports et de l’irrigation pour améliorer sa produc-tivité agricole, accroître ses échanges commerciaux, pro-mouvoir l’intégration régionale et stimuler le développe-ment économique.À l’occasion des entretiens qu’il a eus avec le Président ma-lien, des membres du gouvernement et des représentantsde la société civile, M. Zoellick a salué les efforts déployéspar le Mali pour passer d’une économie axée sur l’agricul-ture de subsistance et les industries extractives à une éco-nomie privilégiant davantage l’accroissement de la pro-duction agricole, l’industrie manufacturière et les services.« L’amélioration de la productivité agricole, la réductiondes coûts énergétiques et des coûts de transport, et la di-versification de l’activité au-delà de l’extraction de l’or per-mettront de poser des bases plus solides pour créer desemplois et promouvoir une croissance économique parta-gée », a déclaré M. Zoellick au terme de sa visite de deuxjours au Mali.Arrivé à Bamako le 18 décembre dans le cadre d’une visiteconsacrée à deux pays qui avait débuté le 16 décembre enZambie, M. Zoellick a mentionné la vulnérabilité du Maliface aux intempéries et à d’autres catastrophes naturelles.Il a noté aussi que la production d’or du pays diminueraprobablement dans les années à venir. Il a encouragé leMali à poursuivre la mise en œuvre de politiques écono-miques prudentes et à améliorer la gestion des financespubliques ainsi que la surveillance fiduciaire et la gestionde la dette.M. Zoellick a visité le Groupe industriel Madiou SimparaS.A. (société de boissons et de conditionnement) à titred’exemple d’entreprise prospère appartenant à des intérêtslocaux et bénéficiant de l’appui du Groupe de la Banquemondiale. Il a visité aussi le Centre de recherche agrono-mique de Sotuba, où il a discuté de la question de l’accrois-sement de la productivité agricole avec les agriculteurs etles chercheurs.Au cours de ses échanges, M. Zoellick a encouragé le Malià faire preuve de transparence dans la gestion des recettes

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tirées des ressources en or à une époque où les cours sontélevés. Les recettes provenant de l’or représentent plus de95 % de la production minière totale. Le coton représentait8 % du PIB du Mali entre 1980 et 2005 (30 % des expor-tations) et procurait des ressources au tiers de la populationmalienne. Parmi les produits maliens les plus échangés fi-gurent les mangues et le bétail.

À l’occasion de ses entretiens avec les représentants de lasociété civile, M. Zoellick a soutenu les efforts déployés parles associations de citoyens pour promouvoir l’esprit de res-ponsabilité, la bonne gouvernance et la lutte contre la cor-ruption.Cette visite du président de la Banque mondiale est inter-venue trois jours après la conclusion heureuse du processusde la 16e reconstitution des ressources de l’Association in-ternationale de développement (IDA) dont l’enveloppe fi-nancière a atteint le montant record de 49,3 milliards dedollars américains. « Nous venons de parvenir à un accordsur la 16e reconstitution des ressources de l’Association in-ternationale de développement (IDA-16), le principal gui-chet de la Banque mondiale destiné aux pays à faiblerevenu », a déclaré le président de la Banque qu’accom-pagnait au cours de cette tournée Mme Obiageli Ezekwe-sili, vice-présidente de la Banque mondiale pour la RégionAfrique.Durant l’année écoulée, l’IDA a engagé 140 millions dedollars en faveur du Mali à l’appui de divers programmesvisant les objectifs suivants : i) élargir l’accès à l’électricité,ii) accroître la productivité agricole tout en promouvantl’approche de la chaîne de valeur, et iii) fournir un appuibudgétaire au pays pour l’aider à faire face aux consé-quences de la crise économique mondiale. Le montantd’IDA-16 étant supérieur de 20 % à celui d’IDA-15, on s’at-tend à ce que les sommes allouées au Mali augmententpour atteindre environ 160 millions de dollars par an. Lesdomaines de dépenses prioritaires seront probablement lessuivants : le développement de l’infrastructure par le biaisd’initiatives de Partenariat public privé (PPP), l’agriculturecommerciale, la gestion de l’environnement et des res-sources naturelles, le développement des compétences etla création d’emplois. ■

l ’ É v é n em e n t

● Par Moussa Diarra,spécialiste Communication

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● World Bank Group President Robert B. Zoellick pled-ged support to Mali as it develops the energy, transport andirrigation infrastructure needed to boost agricultural pro-ductivity, expand trade, promote regional integration, andbolster economic development. During meetings with the president of Mali, cabinet mem-bers and representatives of civil society, Zoellick praisedMali’s drive to transform the economy from a reliance onsubsistence farming and mining to a future based more onincreased agricultural production, manufacturing, and ser-vices. “Increasing agricultural productivity, lowering energy andtransportation costs, and diversifying beyond gold miningwill lay a stronger foundation for job creation and sharedgrowth,” Zoellick said at the end of his two-day visit to Mali. Zoellick, who arrived in Bamako on December 18 on a two-nation trip which started December 16 in Zambia, notedMali’s vulnerability to poor weather conditions and othernatural disasters, including the fact that the country is alsoexpected to produce less gold in the years ahead. He en-couraged Mali to maintain prudent economic policies, im-prove public financial management and strengthenfiduciary oversight and debt management. Zoellick visited the Groupe Industriel Madiou Simpara SA,a beverage and packaging company, to see a successful, lo-cally owned business that has received World Bank Groupsupport. He also visited the Sotuba Agricultural ResearchStation to discuss increasing agricultural productivity withfarmers and researchers.Zoellick encouraged transparency in revenue managementfor Mali’s gold resources, at a time when gold prices have

reached high levels. Revenue from gold represents over 95percent of total mine output. Cotton accounted for 8 per-cent of Mali’s GDP between 1980 and 2005, around for 30percent of exports, and benefited one third of the Malians.Mali’s most traded goods include mangoes and cattle.During discussions with civil society, Zoellick supported citi-zens’ groups in their efforts to achieve more accountability,good governance and anti-corruption efforts.

The visit of the President of the World Bank came three daysafter the successful conclusion of the process of the six-teenth replenishment of the International Development As-sociation (IDA), reaching a record amount of USD 49.3billion. “We have just concluded a successful replenishmentof IDA-16, the World Bank’s main source funding to low-income countries”, the World Bank chief told reporters inthe company of the Vice President for the Africa Region,Obiageli Ezekwesili.This past year, IDA committed USD 140 million to Mali tosupport various programs in the areas of: (i) expanding ac-cess to electricity, (ii) fostering agriculture productivity whilepromoting the value chain approach, and (iii) providing bud-get support to help the country cope with the effects of theglobal economic crisis. Inasmuch as IDA-16 represents a 20percent increase over IDA-15, we would expect Mali's allo-cation to increase roughly to about USD 160 million an-nually. The priority areas for spending are likely to includeinfrastructure development through Public - Private Partner-ship (PPP) initiatives, commercial agriculture, environmentand natural resources management, skills development andjob creation. ■

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é c o n o m i e e t c o o p é r a t i o n i n t e r n a t i o n a l e

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World Bank President pledges support for Mali M. Robert B. Zoellick et Mme Obiageli K. Ezekwesili sur le terrain.

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● Monsieur le Premier Ministre, M. Robert B. Zoellick,Président du Groupe de la Banque mondiale, entrepren-dra une visite de travail au Mali du 18 au 20 décembre2010. Quel est, selon vous, le sens de cette visite? Qu’enattendez-vous?

■ Modibo Sidibé : C’est une visite importante à la foispour le Mali et la Banque mondiale dans la mesure où noussommes des partenaires et que la Banque soutient un cer-tain nombre de politiques et de programmes stratégiquesdu Gouvernement du Mali. Par conséquent, il est impor-tant que, périodiquement, nous puissions échanger au-delà des revues qui se font entre les deux parties au niveauapproprié, qu’on puisse échanger au niveau politique leplus élevé, afin de partager nos points de vue, nos valeurs,ce que nous attendons de la Banque.Cette visite est importante aussi parce qu’elle vient suite àla tenue ici au Mali, en juin dernier, de la réunion de re-constitution des fonds de l’IDA. Donc, il est important quele Mali et d’autres pays se mobilisent pour montrer à quelpoint les fonds IDA sont extrêmement importants pournous, en raison de leur apport et soutien en termes de sub-ventions à nos programmes et projets.En tant que pays, nous attendons qu’on puisse partager àun niveau très élevé, le Président de la République, le Gou-vernement, le Président Robert Zoellick, notre point de vuesur les projets et programmes sur lesquels la Banque, defaçon critique, nous soutient. Nous verrons, à cette occa-sion, comment nous pouvons aller plus loin avec la Banquedans les différents projets que nous avons avec elle.C’est une visite qui intervient à un moment et à unniveau politique appropriés. Nous pensons que pourdes pays comme le Mali, comme notre Président l’afait, c’est aussi l’occasion de parler de toutes les réa-lisations de la Banque mondiale, de faire le point, desavoir s’il est possible d’accroître plus fortement lesoutien de la Banque, de façon plus ciblée, plus cri-tique à certains de nos projets.

● Le Mali dispose d’un potentiel impressionnant dansle domaine de l’agriculture au regard de ses atouts agro-écologiques, sa richesse en eau et de l’importance de sesréserves foncières. Il est cependant confronté à des défisen termes d’exploitation de ce potentiel, mais également

de diversification des filières agricoles et de transforma-tion/commercialisation de la production agricole. Com-ment la Banque mondiale peut-elle accompagner le Malià surmonter ses défis ?

■ Modibo Sidibé : J’ai parlé de l’importance de la visitedu Président de la Banque et du momentum que celaconstituait. Un autre élément de ce momentum, c’est notrerelation de coopération avec la Banque mondiale, notam-ment dans le domaine agro-sylvo pastorale. Parce que,vous le savez, nous venons de boucler, avec la Banque, lesdiscussions autour d’un très important projet en matièrede production agricole et dans lequel d’autres partenairesseront présents. Vous l’avez dit, le potentiel est énorme.Nous avons plus d’un million deux cent quarante mille ki-lomètres carrés de superficie mais la superficie cultivableest de l’ordre de 43,7 millions d’hectares (je crois) qui sontpropices à l’agriculture. À l’intérieur de cela, nous n’avonsque 2,6 millions d’hectares qui sont cultivés, soit 6 pour-cent des terres cultivables et nous avons 2,2 millions d’hec-tares de terre irrigables sur lesquels nous n’avons, en fait,que 350000 aménagés soit, 16 pourcent. Vous vous ima-ginez le potentiel de progression que cela représente pournous en matière agricole !Le Projet pour le développement économique et social duPrésident de la République, qui est sa vision politique surlequel il a été élu par les Maliens, retient que nous de-vons devenir une puissance agricole. Mais pas unepuissance agricole pour une puissance agricole. Unepuissance agricole parce que c’est un tremplin pourêtre un pays émergent parce que l’agriculture doitêtre le socle de notre politique, de notre stratégie decroissance accélérée et forte parce que nous voulonsfaire 7 pourcent de croissance.Il faut que nous nous fondions nécessairement sur l’agricul-ture, à la fois pour assurer l’autosuffisance alimentaire, dansle cadre de la souveraineté alimentaire et aussi pour être ca-pable d’exporter. Si aujourd’hui la Banque intervient, quece soit dans le cadre de la diversification de l’agriculture,que ce soit dans le soutien à la production agricole, dans lesoutien aux conseils agricoles, le soutien à la maîtrise del’eau, vous le savez dans l’Office du Niger, des travaux vontêtre entamés sur des milliers d’hectares dans lesquels laBanque a souhaité intervenir et soutenir. Nous pensons que

À la Une…

Interviewdu Premier Ministre

Modibo Sidibé« Contracter le temps :voilà ce que nous attendons de la Banque mondiale »

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à l a u n e : i n t e r v i e w

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ce niveau est critique et que la Banquenous accompagne sur ces deux volants :production, productivité et commerciali-sation. C’est cela que je voulais signalerdans la qualité de la coopération avec laBanque mondiale : la Banque n’est pasvenue avec un package agriculture pourdire : « J’ai décidé de mettre l’agricultureparmi mes priorités et voila ce que j’apporte pour le Mali. »Non! Nous avons discuté avec la Banque. La Banque savaitquel est le projet du Président pour l’agriculture, la vision etla stratégie du Mali.Nous avons tenu à dire que notre vision de l’agriculture estglobale. On ne peut pas segmenter le soutien à l’agricul-ture. Il doit être total, à la fois sur les volets agricoles et lesvolets non agricoles : embrasser les infrastructures agri-coles, les aménagements, la problématique des transports,la conservation, le stockage, la problématique des marchés,celle de la productivité. Tout cela doit être embrassé dansun programme, de manière à ce que l’on soutienne de ma-nière critique et cohérente le développement de l’agricul-ture. Nous sommes heureux de voir que la Banque a lamême approche que nous : qu’il faut avoir une approchesystémique qui vise à la fois les chaînes agricoles et leschaînes non agricoles.

Je rappelle que pour répondre à la préoc-cupation de pouvoir produire 10 millionsde tonnes de céréales à l’horizon 2012,nous avons la maîtrise de l’eau mais aussile programme de soutien à la producti-vité, notamment de soutenir les intrants.C’est ce qui nous a amené dans l’Initia-tive Riz, face à la crise que connaissait le

monde sur les questions alimentaires, de manière à accélé-rer la production et à intensifier la productivité. Il fallait doncsoutenir les producteurs en matière d’intrants. Noussommes aujourd’hui à près de 7 millions de tonnes de cé-réales sur la campagne en cours. Nous ne sommes plus loindes 10 millions de tonnes que nous voudrons atteindre.Mais il n’y a pas de production pour la production. Il y a uneproduction pour soutenir une croissance qui doit être équi-table, répartie, qui doit permettre d’amorcer une véritableprospérité en faisant en sorte que, par exemple, la pauvreté,plus répandue en milieu rural, le soit moins. C’est en milieurural que s’appuient fortement les différents programmesen matière d’agriculture. En améliorant la productivité, enaugmentant la production et, par conséquent, en soutenantdes revenus nettement meilleurs aux producteurs, nouscréons les conditions d’une véritable amorce économique,d’une prospérité à partager. Et subventionner les intrants à

« C’est une visite qui in-tervient à un moment età un niveau politiqueappropriés. »

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à l a u n e : i n t e r v i e w

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ce niveau et directement par le budget ou par le biais denos partenaires pour aménager des superficies et installerdes producteurs/agriculteurs, c’est une manière aussi de re-partir les richesses, les facteurs, donc de soutenir la produc-tion.L’agriculture est un secteur critique pour nous parce quec’est le socle de notre stratégie de croissance accélérée etforte. C’est également là que nous voulons développer lespetites et moyennes entreprises dans le cadre de la trans-formation. Par conséquent, nous considérons que laBanque, aujourd’hui, apporte un soutien critique à celadans le cadre de la diversification, dans le cadre du soutienà la production et en ne faisant pas d’exclusion sur les dif-férents segments du développement de l’agriculture.

● Le dialogue politique et les échanges de vues que leGouvernement du Mali a avec le groupe de la Banquemondiale accordent une grande part aux réformes àpoursuivre et à consolider, entre autres, dans les secteursde l'agriculture, l'énergie, les transports, l'éducation, lasanté, les politiques macroéconomiques ou encore la dé-centralisation, quelle est la vision globale de votre gou-vernement afin de mener à bien ces réformes ?

■ Modibo Sidibé : Vous allez peut-être me dire que j’aime bien revenir àun certain nombre de choses. Je pensequ’il n’y a pas non plus de réformespour des réformes. Le sens des réformes que nous condui-sons depuis des années, c’est que d’abord, pour que nouspuissions avoir une économie diversifiée, compétitive, ilfaut que le cadre macroéconomique soit stable. Nousavons travaillé à cela depuis des années et nous allonspoursuivre avec la Banque et les autres partenaires pourque la stabilité du cadre macroéconomique soit préservée.À l’intérieur de cela, nous avons aussi des réformes d’ordrestructurel, qui doivent permettre de soutenir les élémentsde croissance que nous avons. C’est l’agriculture, les infra-structures, qu’elles soient énergétiques, routières, écono-miques de base, etc. C’est aussi le développement dusecteur privé, également l’investissement dans les res-sources humaines. Bien entendu, tout ceci doit reposer surun élément transversal et fondamental qui est la bonnegouvernance.Donc, toutes les réformes que nous conduisons tendent àfaire en sorte que ces différentes pièces essentielles, quisont interactives et sont liées dans notre stratégie de crois-sance accélérée, puissent jouer le mieux possible au profitde cette croissance. Nous avons le cadre macroéconomiquestable, mais il y a aussi des réformes en matière agricolepour accroître la productivité, la diversification de la pro-duction, créer les conditions. Tout cela s’enchaîne avec ledéveloppement du secteur privé où nous devons améliorerle cadre des affaires, favoriser la création des PME/PMI, leurfinancement et les orienter aussi vers nos productions agri-coles. C’est pour cela que nous avons retenu un certain

nombre de filières qui sont importantes en matière d’in-dustrialisation.Nous avons aussi les infrastructures. Parce que la réformedes infrastructures vient faire en sorte que le Mali, pays en-clavé, soit un pays ouvert, que l’enclavement devienne unatout, que toutes les parties du pays soient ouvertes sur lesports les plus proches pour l’approvisionnement mais aussipour l’exportation de nos produits. Nous sommes au cœurde l’Afrique de l’Ouest. L’intégration se joue à ce niveauaussi.Dans le secteur de l’énergie, on a fait des réformes institu-tionnelles pour soutenir l’expansion de ce secteur, sa com-pétitivité parce que l’énergie est un facteur qui estextrêmement important dans le développement des entre-prises. Nous sommes heureux que la Banque inter-vienne dans le secteur de l’énergie. Nous constatonsqu’une bonne partie, 29 pourcent, du portefeuille dela Banque mondiale au Mali est consacrée à cela.Si nous arrivons à faire en sorte que notre politique éner-gétique soit poursuivie, consolidée, que nous créons les ca-pacités, en ce moment nous pouvons effectivement direqu’aujourd’hui dans la sous-région, nous sommes parmiles rares pays à ne pas connaître difficultés énergétiques

pour l’instant avec des délestages. Ilfaut que nous consolidions, nous dé-veloppions tout cela avec le soutien dela Banque. Voilà l’apport des réformesénergétiques. C’est pourquoi, je dis

qu’il n’y a pas de réformes pour des réformes.Il en est de même des réformes institutionnelles pour quel’État devienne véritablement stratège, que l’État lui-mêmedevienne compétitif. La capacité de l’État à avoir de bonnespolitiques publiques, sa capacité, par le biais de l’adminis-tration, à faciliter la création des entreprises, la circulationdes produits, des biens et des marchandises, est de natureà être un élément de compétitivité pour notre économie etdonc pour notre développement. L’État doit se réformerlui-même, il doit être présent pour assurer ses fonctions ré-galiennes et ses autres fonctions, notamment la délivrancedes services sociaux, faire en sorte que la sécurité, l’auto-rité, la gouvernance soient des choses partagées. La stabi-lité politique dans un cadre démocratique est extrêmementimportante. C’est l’un de nos atouts, durant toutes ces an-nées, d’avoir approfondi notre démocratie et égalementd’avoir la stabilité politique nécessaire pour conduire lespolitiques publiques de moyen et long termes.Nous allons continuer toutes ces réformes, y compris dansle cadre de la décentralisation parce qu’une partie de notrestratégie de croissance accélérée, c’est de faire émerger despôles régionaux de développement et de croissance autourjustement de potentialités de l’agriculture ou des mines,par exemple.Notre vision est très claire : il faut que toutes ces réformessoient poursuivies parce que c’est leurs effets induits, in-teractifs qui nous amènent à cette croissance accélérée quenous souhaitons, parce que nous avons la volonté d’être

« …nous devons devenirune puissance agricole. »

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un pays émergent. Pour cela, il faut avoir une croissanceforte, soutenable donc durable, une croissance dont le pro-fil est le plus redistributif possible.Toutes ces réformes que j’ai évoquées plus haut reposentsur une vision, une démarche politique pour permettre defaire en sorte que leur concours nous amène à ce que nousvoulons : être un pays émergent.

● La qualité et la pertinence de l’éducation et de la for-mation au Mali posent problème et expliquent pour unelarge part la difficulté pour les jeunes à trouver de l’em-ploi, dans une économie qui connaît pourtant une crois-sance régulière. Comment comptez-vous résoudre cesproblèmes dans un contexte de croissance démogra-phique aussi forte (3,6 % par an)?

■ Modibo Sidibé: Si on se met d’accord sur le fait que lecroît démographique, en soit, n’est pas un facteur négatif.Cela est un premier élément. Le second élément, c’est vraique nous avons une économie qui a résisté aux différentschocs que nous avons connus ces dernières années, même,si on peut faire mieux encore par rapport aux chocs externes.Là aussi, la Banque et d’autres partenaires nous ont aidés àamortir ces chocs.En même temps, nous sommes restés en croissance etsommes l’économie qui a le plus fort taux de croissance de

la sous-région depuis près de trois ans. Ce taux est restéau-dessus du taux de croissance démographique, dontvous venez de parler, mais pas suffisamment pour pouvoirrésorber et maintenir la délivrance des services sociaux desanté, d’éducation.Il nous faut faire en sorte que, sans détruire le facteur dé-mographique, qu’il soit suffisamment maîtrisé, parce quesa maîtrise nous fait gagner des points de croissance.Dans la délivrance des services sociaux, je suis égalementtémoin de quelque chose. J’étais là, lorsqu’on avait les pre-mières politiques sectorielles en 1992, avec un projet quiétait largement soutenu par la Banque mondiale, consacréà la santé, aux populations et à l’hydraulique rurale.La Banque mondiale avait présenté ce projet comme l’undes meilleurs projets intégrés avec la participation des po-pulations impliquées dans les domaines sanitaire, de l’hy-draulique rurale pour la soutenabilité de la maintenancedes puits. Quand nous regardons le progrès entre les mé-thodes et les procédures de l’époque et celles que nousconnaissons aujourd’hui, nous disons Bravo à la Banquemondiale, parce qu’on a évolué de façon nettement plusefficiente dans les procédures, dans les formulations etdans l’exécution des projets.Maintenant, la croissance démographique dont vousavez parlée, c’est aussi le fruit d’une bonne déli-vrance des services de santé. Parce que, c’est vrai que

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nous avons d’énormes difficultés en matière de santé, maisla santé des Maliens s’est nettement améliorée ces der-nières années. La mortalité maternelle, par exemple, abaissé de 26 pourcent. Ce n’est pas beaucoup, on peutaller plus loin encore. Dans tous ces secteurs, nous pouvonsaller plus loin. Nous allons continuer dans ce cadre, avec laBanque mondiale et avec d’autres partenaires dans le sec-teur de la santé, à améliorer la qualité des services délivrés.Vous savez comment, avec la Banque mondiale, dans uneapproche multisectorielle de lutte contre le SIDA, nousavons pu maîtriser le taux de prévalence, à le faire baisser.Cela veut dire que nous avons un système de santé qui estsolide, efficient. Il suffit d’avoir de bons programmes, decontinuer à les soutenir et de faire des progrès dans diffé-rents domaines, je suis assuré que nous allons vers uneprise en charge plus prononcée de lasanté des Maliens.La santé c’est pour permettre à chacund’entre nous de s’exprimer le plus large-ment possible, de s’épanouir à son profit,au profit de la communauté et au profitdu pays. Le pilier qui permet cela, c’estl’éducation, la formation. Là aussi, jepasse sur tous les projets que nous avonseus avec la Banque mondiale et tous les autres partenaires,nous avons pu améliorer fortement le taux de scolarisationde base, surtout la scolarisation des petites filles, qui est unfacteur structurel important dans la question de la crois-sance démographique.Il faut que notre éducation réponde à cela avec des res-sources humaines de qualité dont les profils coïncident avecles secteurs de croissance émergents d’aujourd’hui et dedemain. Non seulement pour le Mali mais pour la sous-ré-gion, parce que nous sommes dans une compétitivité. Parconséquent, ce qu’il nous faut, c’est avoir dans le niveausecondaire, technique et professionnel, de plus en plus desécoles de formation technique et professionnelle très fortes,très poussées. Il y a un travail qui est fait dans ce sens, dansle cadre du PISE III avec la Banque et d’autres partenaires.C’est une très bonne chose. Nous allons soutenir cela parcequ’il nous faut des techniciens, des techniciens supérieurs,etc. qui sont adaptés à nos besoins de développement etaux besoins des entreprises.Malgré tout le travail qui a été fait pour l’éducation de baseet l’éducation secondaire, où la formation technique etprofessionnelle doit être encore poussée, ce qui me sem-ble le plus important après tout, c’est l’enseignementsupérieur, c’est la recherche scientifique. C’est cela lepari. Il faut investir de façon radicale dans l’enseigne-ment supérieur pour en faire, comme le Président dela République le disait, un véritable moteur de crois-sance. Pour avoir des écoles secondaires ou de formationsprofessionnelles ou encore des technologies adaptées à nospotentiels de croissance, il faut un enseignement supérieurqui fait de la recherche nécessaire, qui donne les forma-tions nécessaires, qui délivre les ingénieurs-conseils néces-

saires qui soient capables de soutenir cela. Et qui soient ca-pables d’être prospectifs avec une politique de recherchescientifique, pour constamment tirer vers l’avant notre éco-nomie. Vous savez bien que la productivité, la compétiti-vité, c’est l’innovation. Or il n’y a pas d’innovation sans larecherche, pas de recherche sans système d‘enseignementsupérieur performant.Je suis content de savoir que la Banque mondiale s’est en-gagée, depuis quelques mois, avec nous dans des discus-sions et des échanges sur un programme important demodernisation de notre enseignement supérieur. Ces dis-cussions continuent. Nous voulons, par exemple, que l’Uni-versité de Ségou, qui est un établissement naissant, lapremière université régionale du Mali, soit le modèle de ceque nous voulons faire, c’est-à-dire des pôles universitaires

de croissance et de développement. LaBanque est d’accord avec nous sur cela.Nous avons créé des fonds compétitifs.Nous sommes en discussions pour mettreen place un Programme décennal de déve-loppement de l’enseignement supérieuravec une première étape de programmequinquennal d’investissement.Je peux vous dire que la qualité de l’en-

seignement est un problème, mais auquel nous noussommes attaqué. Des progrès sont là. Il faut continuer lascolarisation générale de base, il faut continuer le maintienà l’école des filles et des garçons, il faut développer l’en-seignement secondaire, technique et professionnel adapté.Il faut un enseignement supérieur performant. Voilà, sur laquestion des ressources humaines, ce qui nous semble im-portant aujourd’hui si nous voulons, selon la formule quej’emprunte à quelqu’un, « continuer la course vers lehaut », parce que ce qui va faire la différence, ce sont lesressources humaines.

● L’environnement des investissements étrangerscomme nationaux s’améliore au Mali mais demeure en-core ardu à cause des lourdeurs des procédures et le ni-veau élevé des coûts des facteurs de production commel'électricité, le transport et la facilitation du transit.Comment le gouvernement compte-t-il accélérer et ap-profondir les actions en cours pour un meilleur climatdes affaires, une plus grande productivité, une résistanceplus ferme aux chocs pour une croissance accélérée?

■ Modibo Sidibé : Sur le climat des affaires, à mon avis,il y a énormément de choses. Je le disais tout à l’heure, ledéveloppement du secteur privé est un pilier de notre stra-tégie de croissance accélérée. Il faut donc favoriser l’éclo-sion des entreprises, savoir où les orienter, où peuvent-ellesapporter le maximum possible au pays, à sa croissance, àmettre en valeur les potentiels du pays, à créer de la valeurajoutée, comment les soutenir en terme de financement,en terme de ressources humaines, d’où l’intérêt de l’édu-cation et de l’enseignement supérieur.

« Ce qui me semble leplus important… c’est l’enseignement supérieur, c’est la re-cherche scientifique. »

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Ainsi, le Président de la République a proposé de prépareret de prendre une loi d’orientation pour qu’on puisse, dela même manière que nous avons travaillé sur la Loid’orientation agricole, regrouper dans un texte l’ensembledes éléments de politique et de stratégie, valeurs d’éthiqueet de principes de financement et d’obligations que le sec-teur privé devrait avoir dans notre système. Parce qu’il fautune complicité étroite entre une administration effi-cace, efficiente et les acteurs d’un secteur privé quiont conscience que le devenir de leur entreprise, lesstratégies qu’ils doivent conduire doivent être en har-monie avec les politiques publiques, les infrastruc-tures économiques de base que l’État met en place.Le développement énergétique sur ces dernières années aété important. Dans quelques jours on va inaugurer la cen-trale électrique de Balingué, on a eu laSopam, Félou est en construction, avecl’apport de la Banque mondiale que jesalue ici encore, deux autres centralesthermiques sont en construction, l’inter-connexion avec la Côte d’Ivoire, desroutes pour le désenclavement que laBanque soutient fortement. De l’autrecoté, toutes les réformes que nousavons conduites en matière de télécommunication quinous donne aujourd’hui une vitalité énorme de ce secteuret qui apporte à la croissance économique mais aussi à l’at-tractivité de l’économie, tout ceci concourt à un dévelop-pement des affaires.Il faut, bien attendu, en face, une administration. Je disaisque la réforme de l’État c’est aussi la réforme de l’Adminis-tration. Il faut une administration réformatrice, performantequi doit avoir conscience qu’elle a un rôle extrêmement im-portant à jouer. La question de l’efficacité, celle de la pro-ductivité doivent prendre de plus en plus de place dans lesrelations entre l’Administration et les entreprises.L’environnement des affaires s’est fortement amélioré. Jepense que dans un projet financé par la Banque mondiale,le Projet d’appui à la croissance (PAC), nous avons pu dansle cadre du Doing Business, gagner des points. Parce qu’il ya eu d’énormes efforts en amont par les administrations, leGouvernement, le secteur privé, les professions libérales.L’autre jour, les notaires se félicitaient de leur implicationdans ce processus. Et cela a permis de réduire les lourdeursadministratives, dont vous parlez. À commencer d’abord parla mise en place de l’Agence pour la promotion des investis-sements (API) Mali, le Guichet unique qui a permis de réduirede 29 jours à pratiquement 48 heures le temps pour la créa-tion d’une entreprise. Nous avons réduit les procédures etles charges qui conduisent à cela, les charges sur des facteurstels que le transfert de propriété immobilière, les frais desnotaires, etc. Tout cela pour faciliter la création d’entreprises.Ce n’est pas encore assez. Il faut aller plus loin. Nous enavons la capacité parce que l’assise se trouve là déjà.Les réformes pour attirer des investisseurs privés pour faireen sorte que les privés maliens eux-mêmes se lancent de

plus en plus dans les investissements sont une bonnechose. Nous allons continuer à améliorer le climat des af-faires, à faire en sorte que le secteur privé prenne son envolparce qu’il n’y a de production, de création de richesses vé-ritablement qu’avec le secteur privé. Mais il faut peut-êtreque nous changions notre regard sur le secteur privé.Je me suis rendu à l’Office du Niger. Mes interlocuteurs, lesproducteurs, me disent : « Les privés vont venir s’installer. »Je leur ai répondu: « Mais vous êtes aussi des privés. » Ànotre entendement ce sont des privés. Ce sont des produc-teurs, de très petites entreprises individuelles mais il fautqu’ils se pensent comme cela. C’est un état d’esprit quivient parce qu’ils ont changé leur regard de producteurspour l’autosuffisance, ils veulent maintenant une produc-tion qui leur fait gagner de l’argent. Il ne faut pas oublier

ce secteur privé. Tout le Mali profond,artisan, agriculteur, éleveur, c’est un sec-teur privé. Il faut les aider à être vérita-blement des unités, des entreprises.Quand on parle des investisseurs, onn’oublie souvent les investisseursnationaux. Je vois des investisseursqui font des choses dans le domainede l’agriculture. Il y en a quelques-uns

qui sont en train de s’installer, de produire du riz de grandequalité, de l’ensacher ici, de le vendre.Lorsqu’on augmente la productivité, la qualité, la valeurajoutée, voilà ce qu’il y a au bout. Il y a une unité, une mi-noterie en l’occurrence, qui vient de s’installer et veut fairede la production de farine de blé mais aussi de maïs et demil.Nous avons soutenu la production de maïs en subvention-nant les engrais. Nous avons subventionné cette année lescéréales compétitives comme le sorgho dont nous sommesen train d’accroître fortement la production.Nous avons pris la décision de créer un fonds de garantiequi sera approvisionné déjà à concurrence de 10 milliards.Nous sommes en discussion sur le texte avec le ministère del’Économie et des Finances, le ministère de l’Industrie, desInvestissements et du Commerce.Il y a un Code des investissements qu’on a beaucoup dis-cuté avec la Banque et d’autres partenaires, qui bientôt vaêtre sur le tapis, un Code minier aussi parce que les minessont importantes. Nous sommes ravis de voir que laBanque est en train de développer un programme avecnous pour une meilleure maîtrise des ressources minières,de leur connaissance, de leur exploitation mais égalementva nous permettre de diversifier. Nous avons aujourd’huiune production minière essentiellement axée sur l’or, maisde plus en plus des investisseurs nationaux comme étran-gers s’orientent vers d’autres produits, notamment le man-ganèse, les phosphates, la bauxite, etc. Nous avons créé leministère des Mines pour justement prendre cela encharge. Véritablement, la coopération qui va s’établir avecla Banque dans ce domaine est extrêmement importantepour nous.

« Il faut une complicitéétroite entre une admi-nistration efficace, effi-ciente et les acteurs d’unsecteur privé. »

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En fait, le tout se tient. Par exemple, lescimenteries de Diamou, s’il n’y avait pasd’électricité, ne pourraient pas marcher.La Banque l’a bien compris en consa-crant 29 pourcent de son portefeuille àl’Énergie.

● De tout ce qui précède et à partir devotre expérience en tant que chef duGouvernement du Mali qui interagit avec la Banquemondiale dans différents secteurs et en différentes occa-sions, comment qualifieriez-vous ce partenariat ? Est-ilà la hauteur des attentes du Gouvernement du Mali?

■ Modibo Sidibé : Nous avons un portefeuille qui, d’an-née en année, s’élargit fortement. Nous avons un dialoguetrès rapproché avec la Banque. Je crois que l’avantage quej’ai, ce n’est pas comme Chef du Gouvernement que j’ap-précie. J’ai été ministre sectoriel : la Santé et la Solidarité.Je sais ce qu’on faisait. Déjà, je participais aux réunions surle Cadre d’appui stratégique qui, on sait, a évolué aussi.En tant que Chef du Gouvernement, sous l’autorité du Pré-

sident de la République, nous avons dé-veloppé un certain nombre de pro-grammes et d’objectifs. La Banque est ànos côtés pour atteindre ces objectifs. Sinous ne prenons que le volet énergé-tique dont je viens de parler, le volet dusecteur rural, où la Banque intervienttrès fortement à concurrence de 23pourcent, les transports (16 pourcent),

je pourrais en citer d’autres, on peut noter que la Banqueest avec nous dans les domaines critiques de notre stratégiede croissance accélérée.Dans le développement rural, cela va s’accroître avec le Pro-gramme pour l’accroissement de la productivité agricole auMali (PAPAM). Il y a aussi le secteur des ressources hu-maines, cela va également s’accroître avec le programmeque nous sommes en train de construire autour de l’ensei-gnement supérieur et la recherche scientifique.Nous avons trouvé une institution qui est ouverte,qui discute, qui essaie de voir ce qu’elle peut appor-ter, en accompagnement, à notre vision et à nos pro-jets que nous mettons en œuvre. Je considère que

« Nous avons trouvéune institution qui estouverte, qui discute, quiessaie de voir ce qu’ellepeut apporter à notrevision. »

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c’est un très bon partenariat qui est d’une grande vi-talité, mais qui est surtout empreint de franchise, deresponsabilité dans le dialogue, un partenariat dans le-quel on peut se dire ce qui ne va pas et qu’on rectifie en-semble, se dire aussi ce qui n’est pas possible, et qu’ontravaille pour les objectifs. C’est un excellent partenariat.Nous sommes arrivés à un moment de discussions avec laBanque sur notre Stratégie de croissance accélérée forte,durable pour que la Banque s’engage avec nous, aide, ap-puie avec d’autres, de façon critique le financement.Vous savez, nous sommes aujourd’hui à un moment cri-tique. Ce que nous attendons de la Banque aujourd’hui,dans cette Stratégie de croissance accélérée, c’est d’allerencore plus loin avec nous en termes de soutien à nos pro-jets et programmes.Écoutez! Et si nous allons plus loin que les 29 pourcent ac-cordés à l’Énergie aujourd’hui et sur un temps plus court,pour avoir une capacité et une accessibilité énergétiqueplus prononcée. Comme nous avons pu le faire dans la pre-mière étape du Projet énergie domestique et accès aux ser-vices de base (PEDASB) géré par l’Agence malienne pourle développement de l’électrification rurale (AMADER) danslequel intervient la Banque mondiale, nous devrions attein-dre 12 pourcent, en partant de 1 à 2 pourcent. Mais à l’ar-rivée, même avant terme, nous sommes à 13 pourcent.Cela veut dire que nous avons la possibilité de contrac-

ter le temps et de faire en sorte que nous allions plusvite. Voilà ce que nous attendons de la Banque mon-diale : contracter le temps. Cela veut dire beaucoup dechoses, avoir des ressources beaucoup plus importantes.Je crois que nous allons discuter avec la Banque à des ni-veaux élevés pour dire que nous, nous avons des chosesde notre côté que nous sommes en train d’améliorer avectous nos partenaires. L’administration est en train des’améliorer, les finances publiques aussi. Notre gouver-nance est en train de s’améliorer. Donc, la confiance dansnos capacités doit être regardée autrement par nos parte-naires. Ceux-ci doivent voir comment ils peuvent nous ser-vir le mieux possible, en termes de temps, en termes deniveaux critiques de ressources, en termes de confiance.Nous avons déjà échangé sur tout cela avec la Banque quia amélioré certains de ces aspects et s’est engagé à le fairesur d’autres. Nous aussi, à faire davantage et mieux entermes de gouvernance, de coordination, de cohérence, degestion de nos programmes et projets et de plus de rigueurdans la conduite de nos finances publiques pour dégagerle maximum de ressources pour faire plus et mieux. Nouspouvons faire, et la Banque et nous, plus et mieux. ■

Propos recueillis par Moussa Diarra,spécialiste Communication

Bureau Banque mondiale, Mali

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● L’importance de l’efficacité de l’aide

Réduire la pauvreté et assurer la croissance économiquen’est pas seulement une question de volume de ressourcesmobilisables, mais également de l’efficacité de l’utilisationdes ressources disponibles.Presque la moitié des ressources du gouvernement provien-nent des financements extérieurs, ce qui met en exerguel’importance d’utiliser ces fonds plus efficacement, en s’ap-puyant sur les principes de la Déclaration de Paris (voir en-cadré).

● Assurer le leadershipdans les questions de développement

Il y a une multitude d’intervenants dans le développementdu Mali. Ce qui a pour conséquence un niveau élevé decomplexité, par exemple en termes de nombre de projetset de procédures différentes à suivre pour leur mise enœuvre. Un défi majeur dans ce contexte est d’assurer leleadership effectif du gouvernement dans la mise en œuvredes stratégies nationales et dans la coordination de l’aide.C’est ce que l’on appelle l’« appropriation » dans la termi-nologie de la Déclaration de Paris.La Banque mondiale est un partenaire actif du gouverne-ment dans cet aspect et, pour accompagner le processusde coordination, la Banque mondiale assume le rôle deChef de file du groupe thématique des Partenaires tech-niques et financiers (PTF) sur les questions de gestion ma-croéconomique. En cette qualité, la Banque mondialecontribue à animer les débats des PTF avec les autres par-ties prenantes (gouvernement, organisations de la sociétécivile et secteur privé). Les moments forts de l’année sontla revue annuelle du CSCRP et la revue budgétaire con-jointe, qui passe en revue les avancées du gouvernementet des PTF dans l’atteinte des déclencheurs de l’appui bud-gétaire (voir également article sur la revue budgétaireconjointe).

Économie et coopération internationale

Le Mali et la mise en œuvrede la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide

La Banque mondiale est activement impliquée dans le processus de mise enœuvre, au Mali, des principes de la Déclaration de Paris sur l’efficacité del’aide. Cet engagement se manifeste à plusieurs niveaux: dans le dialogue avecle gouvernement sur les priorités du programme de coopération Mali - Banquemondiale; dans l’appui à la préparation et la mise en œuvre des projets finan-cés par la Banque mondiale en lien avec les programmes du gouvernement;dans l’appui-conseil sur les questions macroéconomiques et sectorielles.

LES PRINCIPES DE LA DÉCLARATION DE PARIS

La Déclaration de Paris, adoptée en 2005, a pour ob-jectif de réduire la complexité de mise en œuvre des pro-grammes de développement et le coût y relatif (ce qu’onappelle également les « coûts de transaction »). Elle af-firme l’engagement des signataires à avancer sur 5 axesprincipaux :

1. Appropriation – les pays partenaires exercent uneréelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de dé-veloppement et assurent la coordination de l’action àl’appui du développement.

2. Alignement – les donateurs font reposer l’ensemblede leur soutien sur les stratégies nationales de déve-loppement, les institutions et les procédures des payspartenaires.

3. Harmonisation – les actions des donateurs sontmieux harmonisées et plus transparentes, et permet-tent une plus grande efficacité collective.

4. Gestion axée sur les résultats – gérer les ressourceset améliorer le processus de décision en vue d’obtenirdes résultats.

5. Responsabilité mutuelle – les donateurs et les payspartenaires sont responsables des résultats obtenus enmatière de développement.

Ces engagements ont été reconfirmés au niveau mondialpar l’adoption, en 2008, du Programme d’action d’Ac-cra, qui met un accent plus fort sur l’alignement et sou-ligne que les organisations de la société civile ontégalement un rôle important à jouer dans l’efficacité del’aide.

● Par Christian Vang Eghoff,Chargé des Opérations

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é c o n o m i e e t c o o p é r a t i o n i n t e r n a t i o n a l e

En tant que chef de file du groupe thématique gestion ma-croéconomique, la Banque mondiale joue également unrôle important dans la préparation des Commissions mixtesMali-PTF, les rencontres à haut niveau tenues deux à troisfois par an. La Banque mondiale soutient également undialogue ouvert autour des appuis budgétaires et les dé-clencheurs de l’appui.

● Un appui au Mali plus aligné et harmonisé

La Stratégie d’assistance pays de la Banque mondiale pourle Mali (SAP, 2008-2011) est alignée sur le Cadre straté-gique pour la croissance et la réduction de la pauvreté(CSCRP, 2007-2011). Ce qui veut dire qu’on retrouve lespriorités du CSCRP dans la SAP et que c’est le gouverne-ment qui a déterminé les priorités sur lesquels est bâtie laSAP. En outre, une Stratégie commune d’assistance pays(SCAP, 2008-2011) a été adoptée par le gouvernement et14 partenaires techniques et financiers (PTF) en décembre2009, y compris la Banque mondiale. La SCAP est égale-ment alignée sur le CSCRP et contient un plan d’actionpour la mise en œuvre des principes de la Déclaration deParis au Mali (voir encadré). Coté gouvernement, il existe

un Plan national d’efficacité de l’aide (PNEA), étroitementcoordonné avec le plan d’action de la SCAP. Les structuresdu gouvernement et des PTF chargés, au niveau technique,du suivi de la mise en œuvre des stratégies sont au nombrede trois. Au sein du ministère de l’Économie et des Fi-nances, c’est la cellule technique du Cadre stratégique delutte contre la pauvreté (CT-CSLP) qui est responsable parrapport au CSCRP et le Secrétariat à l’harmonisation del’aide en ce qui concerne le PNEA. Le Pool technique est lesecrétariat des PTF, effectuant le suivi de résultats prévudans la SCAP. Pour renforcer son rôle dans la coordination,la Banque mondiale met à la disposition du Pool techniqueune assistance technique permanente.Afin de réduire la complexité des appuis, un choix straté-gique a été fait dans la Stratégie d’assistance pays de laBanque mondiale pour le Mali, selon lequel la Banque ne fi-nance qu’un seul projet d’investissement et une opérationd’appui budgétaire par an. Cette approche a le double avan-tage de permettre de réduire le nombre d’opérations quedoit gérer l’administration malienne et de permettre à laBanque mondiale de focaliser les appuis apportés au Malisur les secteurs où la Banque a un avantage comparatif entermes de montants apportés et de capacités techniques.

Photo de famille après la signature de la Stratégie commune d’assistance pays (la SCAP).

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é c o n o m i e e t c o o p é r a t i o n i n t e r n a t i o n a l e

C’est une concrétisation des principes de la Déclaration deParis concernant l’alignement et l’harmonisation. En ache-minant presque la moitié des appuis à travers l’appui bud-gétaire, une flexibilité maximale est assurée dans laprogrammation et les allocations budgétaires du gouver-nement, et les procédures du Mali en matière d’utilisationdes fonds sont parfaitement respectées. En outre, l’ap-proche est conforme avec les principes de la Stratégie com-mune d’assistance pays, facilitant un focus plus accru desactivités et du dialogue avec le gouvernement.

● Concrétisation des principesà travers les projets et programmes

Le choix des projets est conforme avec les priorités duCSCRP. En 2009, le gouvernement et la Banque mondialese sont focalisés sur un Projet d’appui au secteur de l’éner-gie (PASE, USD 120 millions), qui doit améliorer de manièresubstantielle l’accès aux services d’électricité. En 2010, àtravers le Projet d’accroissement de la productivité agricoleau Mali (PAPAM, USD 70 millions), la Banque mondiale ajoué le rôle d’unificateur de différents intervenants dans lesecteur de l’agriculture. La Banque mondiale a cherché àaccompagner le gouvernement dans ses efforts pour uneharmonisation plus poussée dans le secteur agricole, undes secteurs clés pour la réduction de la pauvreté au Malimais qui reste marqué par une multitude d’intervenants etde projets peu coordonnés, avec plus de 200 projets en

cours de mise en œuvre en 2009. Le dialogue avec le gou-vernement pendant la phase préparatoire du Projet de dé-veloppement des infrastructures urbaines (USD 70 millions,dont l’approbation est prévue en 2011) s’est focalisé surl’utilisation des capacités existantes dans les ministères detutelle et le renforcement du système national de finance-ment des collectivités territoriales.

Un autre aspect important est le lien entre les projets spé-cifiques et l’opérationnalisation des stratégies dans le sec-teur (Loi d’orientation agricole et Stratégie de développe-ment des villes du Mali). Encore une fois, cette approcheest conforme avec les objectifs de la SCAP, qui demandeaux PTF d’appuyer le gouvernement dans l’élaboration desapproches sectorielles et de laisser plus d’espace au gou-vernement pour jouer le rôle de moteur dans le processus.

● Vers la gestion axéesur les résultats et la responsabilité mutuelle

La mise en œuvre de la Déclaration de Paris doit se faire auregard de l’impact sur l’amélioration des services fournisaux populations et la réduction de la pauvreté. Axer la ges-tion sur les résultats signifie gérer et mettre en œuvre l’aideen se concentrant sur les résultats souhaités et en utilisantles données disponibles en vue d’améliorer le processus dedécision. La Banque mondiale s’est déjà engagée à pour-suivre l’approfondissement de ce processus de dialogueavec les autres partenaires - gouvernement, organisationsde la société civile, secteur privé et autres PTF - sur la coor-dination et l’augmentation de l’efficacité de l’aide. Sur labase du programme d’action concrète pour la mise enœuvre des principes de la Déclaration de Paris au Malicontenu dans la SCAP, la Banque mondiale sera un parte-naire actif du Mali pour la mise en œuvre du CSCRP. Cetengagement a été renouvelé dans le cadre de la prépara-tion de la deuxième génération du CSCRP, commencé endécembre 2010.Au Mali, les espaces de dialogue politique actuels sont plu-tôt centrés sur la responsabilité du gouvernement dans lamise en œuvre des réformes, avec regard particulier auCSCRP comme cadre unificateur des politiques et pro-grammes. Le plan d’actions efficacité de l’aide, contenudans la SCAP et qui met en avant les responsabilités parta-gées du Gouvernement et des PTF dans l’efficacité globalede l’aide, constitue un processus à même de favoriser unetelle responsabilisation mutuelle. La SCAP intègre cette di-mension dans son dispositif de suivi pour bâtir un véritablecadre de responsabilité mutuelle permettant également augouvernement et aux autres partenaires d’interpeller lesPTF sur la mise en œuvre de leurs engagements. Dans l’ave-nir, le processus participatif pour l’élaboration de la SCAPsera répliqué pour l’élaboration de la nouvelle Stratégied’assistance pays de la Banque mondiale pour le Mali. Lanouvelle SAP continuera de mettre l’accent sur les ques-tions d’efficacité de l’aide comme outil pour l’atteinte derésultats en matière de développement. ■

LA STRATÉGIE COMMUNE D’ASSISTANCE PAYS

(la SCAP)

La SCAP est l’opérationnalisation, au Mali, de la mise

en œuvre de la Déclaration de Paris. L’objectif principal

de la SCAP est d’appuyer le Mali dans la mise en œuvre

du CSCRP 2007-2011. La SCAP s’appuie sur une vi-

sion partagée des PTF sur la situation nationale au Mali,

les contraintes et défis majeurs et les priorités politiques

du gouvernement, pour définir une stratégie de réponse

collective d’accompagnement. La SCAP contient un

plan d’action assorti des indicateurs permettant au gou-

vernement, aux organisations de la société civile et aux

PTF de suivre le processus et les résultats.

Avec l’objectif d’augmenter l’efficacité de l’aide, la

Banque mondiale a été parmi les partenaires actifs dans

l’élaboration de la SCAP. La préparation de la SCAP a

débuté en 2007, quand la Banque mondiale assumait le

rôle rotatif de chef de file des PTF.

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● The importance of aid effectiveness

Reducing poverty and ensuring economic growth dependnot only on the amount of available resources, but also onthe efficient use of resources. Almost half of Government re-sources come from external funding, a situation which un-derscores the importance of using the funds more efficientlyand in light of the principles of the Paris Declaration (see box).The World Bank supports the leadership of the Governmentof Mali in this process.

● Providing leadership in development issues

There are many stakeholders in the development of Mali.This situation leads to a high level of complexity; for exam-ple, in terms of number of projects and different proce-dures to follow in their implementation. A major challengein such a context is to ensure the effective leadership ofthe Government in the implementation of national strate-gies and coordination of assistance. This is what is referredto as "ownership" in the Paris Declaration.The World Bank is an active partner of the Government inthis aspect, and in order to support the coordination pro-cess, the World Bank assumes the role of leader in Techni-cal and Financial Partners (or Donors) Thematic Group onMacroeconomic Management issues. In this capacity, theWorld Bank helps to lead discussions between the Donorsand other stakeholders (Government, civil society and pri-vate sector). The highlights of the year are the annualGPRSF review and the Joint Budget Review, which reviewsthe progress made by the Government and donors inachieving budget support triggers (also see Article on theJoint Budget Review).As leader of the Macroeconomic Management ThematicGroup, the World Bank also plays a key role in the prepa-ration of Mali - Donors Joint Commissions, which are high-level meetings held two or three times a year. Furthermore,the World Bank promotes open dialogue on budget sup-port and support triggers.

● A more aligned and harmonized supportin Mali

The World Bank Country Assistance Strategy for Mali (CAS,2008-2011) is aligned with the Growth and Poverty Reduc-tion Strategy Framework (GPRSF, 2007-2011). This meansthat GPRSF priorities are found in the CAS, and that theGovernment has identified the priorities on which the CASis based. In addition, a Joint Country Assistance Strategy(JCAS, 2008-2011) was adopted by the Government and14 technical and financial partners (Donors), including theWorld Bank, in December 2009. The JCAS is also alignedwith the GPRSF, and contains an action plan for implemen-ting the principles of the Paris Declaration in Mali (see box). As regards the Government, there is a National Aid Effec-

Mali and Implementationof the Paris Declaration on Aid Effectiveness● By Christian Vang Eghoff,

Operations OfficerThe World Bank is actively involved in the implementation of the prin-ciples of the Paris Declaration on Aid Effectiveness in Mali. This com-mitment is evident at several levels: dialogue with the Government onthe priorities of Mali - World Bank cooperation programme, support forpreparation and implementation of projects financed by the World Bankin relation to Government programmes, and support and advisory ser-vices on macroeconomic and sector issues.

THE PRINCIPLES OF THE PARIS DECLARATION

The Paris Declaration, adopted in 2005, aims to re-duce the complexity of delivery of development pro-grammes and costs relating thereto (also known as the"transaction costs"). It affirms the commitment of thesignatories to work towards progress in five (5) mainareas:

1. Ownership - Partner countries exercise effective lea-dership over their development policies and strate-gies, and coordinate development actions.

2. Alignment - Donors base their overall support onpartner countries’ national development strategies,institutions and procedures.

3. Harmonization - Donors' actions are more harmo-nized, transparent and collectively effective.

4. Managing for Results - Managing resources andimproving decision-making for results.

5. Mutual Accountability - Donors and partnercountries are accountable for development results.

These commitments were reconfirmed at the global levelby the adoption in 2008 of the Accra Agenda for Action,which places greater emphasis on alignment and stressesthat civil society organizations also have a key role toplay in aid effectiveness.

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tiveness Plan (NAEP) that is closely coordinated with theJCAS action plan. At the technical level, there are three Go-vernment and Donor structures responsible for monitoringthe implementation of strategies. Within the Ministry ofthe Economy and Finance, the Poverty Reduction StrategyFramework (PRSF) Technical Unit is responsible for theGPRSF, and the Aid Harmonization Secretariat for the NAEP.The Technical Pool is the Donor Secretariat, which monitorsthe results of the JCAS. To strengthen its role in coordina-tion, the World Bank provides continuous technical assis-tance to the Technical Pool.In order to reduce the complexity of support, a strategicchoice was made in the World Bank Country AssistanceStrategy in Mali. The choice was that the World Bankwould fund only a single investment project and a budgetsupport operation each year. This approach has the doublemerit of reducing the number of operations to be managedby the Malian Government, as well as allowing the Bankto focus its support to Mali on sectors where it has a com-parative advantage in terms of amounts provided and tech-nical capacities.This implements the principles of the Paris Declaration onalignment and harmonization. By providing nearly half ofthe support through budget support, the Bank gives theGovernment of Mali maximum flexibility in budget plan-ning, allocations and the procedures on the use of fundsare fully respected. In addition, the approach is consistentwith the principles of the Joint Country Assistance Strategy,and allows for stronger focus on activities and dialoguewith the Government.

● Implementing the principles through projects and programmes

The choice of projects is consistent with the GPRSF priori-ties. In 2009, the Government and the World Bank focusedon an Energy Sector Support Project (PASE, USD 120 mil-

lion), which is expected to substantially improve access toelectricity services. In 2010, through the Mali FosteringAgricultural Productivity Project (PAPAM, USD 70 million),the World Bank has made efforts to bring together the va-rious stakeholders in the agriculture sector. The World Bankhas sought to support the Government in its efforts to-wards more harmonization in the agricultural sector, whichis one of the key sectors for reducing poverty in Mali butwhich still has many stakeholders and uncoordinated pro-jects, with over 200 ongoing projects in 2009. Dialoguewith the Government during the preparatory phase of theUrban Infrastructure Development Project (USD 70 million,to be approved in 2011) focused on the use of existing ca-pacities in line Ministries, and on strengthening the natio-nal local authorities funding system.

Another important aspect is the relationship between spe-cific projects and operationalization of strategies in the sec-tor (Agricultural Orientation Law and Urban DevelopmentStrategy of Mali). Again, this approach is consistent withthe objectives of the JCAS, which requests Donors to sup-port the Government in developing sector approaches andgive the Government more room to act as a driving forcein the process.

● Towards managing for resultsand mutual accountability

The Paris Declaration should be implemented with due re-gard for the impact on improving services to the peopleand reduction of poverty. Managing for results means ma-naging and implementing aid while focusing on the desiredresults and using available information to improve the de-cision-making process. The World Bank is already commit-ted to further deepening dialogue with the other partners- Government, civil society organizations, private sector,and other Donors - on coordinating and enhancing aid ef-fectiveness. Based on the concrete programme of actionfor implementing the principles of the Paris Declaration inMali as contained in the JCAS, the World Bank will be anactive partner of Mali in the GPRSF implementation. This commitment was renewed during the preparation ofthe second generation GPRSF, started in December 2010.In Mali, the current policy dialogue focuses on Governmentaccountability in the implementation of reforms, with par-ticular reference to the GPRSF as a unifying framework forpolicies and programmes. The aid effectiveness action plan,contained in the JCAS and which highlights the mutual ac-countability of the Government and Donors in the overalleffectiveness of aid, is a process that would foster such mu-tual accountability. The JCAS has this dimension in its mo-nitoring mechanism to develop a genuine mutualaccountability framework that would also enable the Go-vernment and other partners to call on the Donors to meettheir commitments. In the future, the participatory processfor formulating the JCAS will be replicated in the formula-tion of the new World Bank Country Assistance Strategyfor Mali. The new CAS will build on the to focus on aid ef-fectiveness issues as a tool for achieving development re-sults. ■

THE JOINT COUNTRY ASSISTANCE STRATEGY

(JCAS)

The JCAS constitutes the operationalization of the ParisDeclaration in Mali. The main objective of the JCAS isto support Mali in the implementation of the GPRSF2007-2011. The JCAS relies on a TFP shared vision ofthe national context in Mali, the major constraints andchallenges, and the Government policy priorities to de-fine a collective response support strategy. The JCAScontains an action plan with indicators allowing the Go-vernment, civil society organizations and Donors to mo-nitor the process and results.In order to enhance aid effectiveness, the World Bankwas one of the active partners in the JCAS formulation.JCAS preparation started in 2007 when the World Bankassumed the rotating role of Donor leadership.

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Depuis la fin des années 1990, de nombreuses initiativesont été conduites en vue d’une meilleure efficacité de l’aideinternationale accordée au Mali. Ainsi, sous l’impulsion duComité d’aide au développement (CAD), le Gouvernementdu Mali (GdM) a adhéré dès 1996 au processus de l’exer-cice de revue de l’aide, conduite avec l’appui de l’OCDE.Cette revue a révélé un certain nombre de faiblessesconcernant notamment la coordination de l’aide et son in-tégration dans le processus de gestion nationale.En conséquence, le GdM a mis en place à partir de 1998,en collaboration avec les principaux partenaires techniqueset financiers (PTF) du pays, une commission mixte ayantpour mission de diriger le processus de mise en œuvre dela réforme de l’aide. Dans cette dynamique, le GdM aadopté en mars 2002 le Cadre stratégique pour la luttecontre la pauvreté (CSLP) couvrant la période 2002-2006,qui est devenu le cadre unique de référence pour l’ensem-ble des politiques publiques au Mali.L’évaluation du CSLP (2002-2006) a conduit à la concep-tion d’un nouveau cadre institutionnel pour la mise enœuvre du Cadre stratégique pour la croissance et la réduc-tion de la pauvreté (CSCRP) 2007-2011. Le dialogue autourdu CSLP s’est enrichi d’un dialogue autour des secteurs.En matière d’accords relatifs à l’appui budgétaire, le Gou-vernement du Mali a mis en place une architecture à troisétages :

● Un accord-cadre (c’est-à-dire général) concernant lesappuis budgétaires dans leur ensemble et couvranttous les types d’appui budgétaire (général et sectoriel),fixant les principes généraux qui régissent l’appui bud-gétaire, notamment en matière d’engagements réci-proques et de modalités de mise en œuvre.

● Des accords spécifiques : un accord pour l’appui bud-gétaire général (en faveur du CSLP/CSCRP) et autantd’accords qu’il y a d’appuis budgétaires sectoriels(santé et développement social, éducation et forma-tion professionnelle, réforme de l’État, décentralisa-tion, etc.).

● Des accords bilatéraux avec chaque PTF intervenantdans l’appui budgétaire (général ou sectoriel).

Faisant suite à celui de 2006, prévu pour une durée de troisans et qui a été prorogé jusqu’au 30 juin 2010, un nouvelArrangement Cadre relatif aux Appuis budgétaires (AC/AB),a été signé en juillet 2010.L’Accord spécifique relatif à l’Appui budgétaire général(AS-ABG) en faveur du CSCRP date quant à lui de juin2007. C’est dans le contexte de sa mise en œuvre ques’inscrit la Revue budgétaire conjointe (RBC). Il s’agit, pour

les PTF signataires de l’AS-ABG, de procéder conjointementavec le Gouvernement à l’évaluation des programmes sou-tenus par les appuis budgétaires généraux qu’ils apportentau Mali, en soutien à la mise en œuvre du CSCRP.La première Revue budgétaire conjointe entre le Gouver-nement du Mali et les partenaires techniques et financierss’est tenue en septembre 2007 autour des questions rela-tives à l’exécution du Budget 2007 et au projet de Loi definances 2008. Depuis cette session, les RBC se tiennentannuellement et constituent un moment fort de l’agendaofficiel au Mali.Récemment, la quatrième RBC, qui s’est déroulée en octo-bre 2010 à Bamako, a marqué un tournant dans le renfor-cement du dialogue entre le GdM et les PTF pour unmeilleur suivi de l’utilisation des fonds destinés au dévelop-pement économique et social du Mali. À cette occasion, leGdM était fortement représenté à travers la présence deplusieurs membres du Gouvernement et de hauts fonction-naires issus de divers départements. De même, les PTF en-gagés dans l’Appui budgétaire général (ABG) mais égale-ment ceux qui ne sont pas encore engagés dans ce proces-sus (en qualité d’observateurs) étaient largement mobili-sés.L’objectif global de cette RBC était d’apprécier con -jointement la mise en œuvre de la politique budgétaireainsi que des appuis budgétaires généraux apportés auMali. La RBC était également l'occasion pour les PTF decommuniquer au GdM leurs prévisions de décaissementd'appui budgétaire en 2011 sur la base de l'évaluation desréalisations de la matrice des déclencheurs 2010.Il est à noter qu’une part importante des travaux a étéconsacrée aux questions relatives à l’effectivité des sys-tèmes de contrôle des finances publiques au Mali et auxmesures visant à améliorer leurs performances notamment : ● le suivi des recommandations des Rapports 2009 des

structures de contrôle particulièrement le Bureau duVérificateur général,

● l’état de mise en œuvre du Plan d’actions des Étatsgénéraux de la lutte contre la corruption et la délin-quance financière.

À cet égard, les deux parties ont convenu de la nécessitéde renforcer le contrôle interne et le contrôle externe auMali et de procéder à une meilleure communication desactions entreprises par le Gouvernement, pour faire suite

La Revue budgétaire conjointe :une innovation pour un partenariat efficace au Mali

● Par Cheikh Ahmed Diop,Economiste

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Le Groupe des partenaires techniques et financiers du Mali : organisation et fonctionnement

Par PTF, on entend l’ensemble des organismes de coopération bilatérale et multilatérale ayant un statut diplo-matique reconnu officiellement par le Mali et/ou qui sont signataires d’accords de partenariat avec le ministèredes Affaires étrangères et de la Coopération internationale et le ministère de l’Économie et des Finances. La par-ticipation se fait sur une base volontaire.Les membres participant au Groupe des PTF s’engagent notamment à collaborer pleinement dans l’atteinte desobjectifs communs définis dans la Stratégie commune d’assistance pays (SCAP). L’objectif global que se fixe leGPTF est la recherche d’une meilleure efficacité de l’aide pour permettre au Mali d’atteindre les objectifs de ré-duction de la pauvreté et les OMD. Le Groupe des PTF est composé du collectif des PTF, de la Troïka et desgroupes thématiques.

Le Collectif des PTF est l’instance délibérante du groupe des PTF. Il se réunit en principe une fois par an en re-traite annuelle de bilan/programmation et tous les mois en réunion mensuelle de coordination. La Présidencedu collectif des PTF est assurée par le chef de file des PTF ou en cas d’empêchement par un autre membre de laTroïka.La Troïka des PTF est constituée sur une base rotative de trois PTF désignés selon les critères suivants : unmembre entrant prochain chef de file, un chef de file, un membre sortant ex-chef de file. La désignation des mem-bres de la Troïka et du chef de file se fait sur la base du volontariat et de l’acceptation par le collectif des PTF.

Les Groupes thématiques (GT) ou sectoriels représentent les cadres de concertation des PTF au niveau sectoriel.Dans certains secteurs, il existe plutôt des groupes conjoints avec le gouvernement. Tous les groupes disposentde chefs de file qui sont les interlocuteurs vis-à-vis du collectif des PTF et de la Troïka et aussi de la partie na-tionale. La réorganisation des groupes PTF depuis l’élaboration de la SCAP en 2008 a permis d’aboutir à 13groupes thématiques, dont 10 sectoriels et 3 transversaux.Les groupes sectoriels couvrent :

• Économie agricole et rurale,• Développement du secteur privé et microfinances,• Décentralisation/Développement institutionnel,• Justice et Lutte contre la corruption,• Éducation,• Santé/Développement social,• Eau et Assainissement,• Gestion macroéconomique,• Processus démocratique et société civile,• Développement des infrastructures.

Au niveau transversal, on a : • Environnement/Gestion des ressources naturelles,• Genre,• VIH/SIDA.

À ces groupes, il faut adjoindre ceux dits ad hoc.

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aux nombreux rapports de vérification internes et externesafin d’informer le mieux possible et dans le respect du droitl’opinion publique dans son ensemble.Les PTF ont renouvelé auprès du GdM leur engagement àpoursuivre et consolider leurs appuis dans la mise en œuvrede la stratégie de réduction de la pauvreté. Cet engage-ment s’est traduit par un accroissement des annonces definancement de l’ordre de 3,9 % par rapport à celles de2009. Le GdM a également exprimé sa satisfaction, en re-levant les progrès qualitatifs enregistrés dans l’organisationde la RBC. Celle-ci apparaît plus que jamais comme une in-novation majeure dans le cadre du dialogue entre le Maliet ses partenaires au développement en vue d’améliorerl’efficacité des appuis budgétaires.

Au demeurant, il a été formulé un certain nombre de re-commandations visant à renforcer la portée de la RBC, no-tamment l’idée qu’elle se tienne en amont du processusbudgétaire, c’est-à-dire avant le dépôt de la loi à l’assem-blée nationale, mais aussi la tenue de rencontres régulièresentre le gouvernement du Mali et les PTF sur le suivi desrecommandations et l’avancement des déclencheurs.

La Banque mondiale joue un rôle de premier plan en matièred’appui budgétaire général au Mali à travers son crédit d’ap-pui à la stratégie de réduction de la pauvreté (CASRP). LaBanque est chef de file du groupe thématique des PTF sur lagestion macroéconomique (voir encadré ci-après sur l’orga-nisation des PTF au Mali). ■

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Since the late 1990s, several initiatives have been underta-ken to improve the effectiveness of development aid toMali. Accordingly, with the encouragement of the Deve-lopment Assistance Committee (DAC), the Government ofMali (GoM) adhered in 1996 to the aid review processconducted with support from the OECD. The review revea-led a number of weaknesses concerning, in particular, coor-dination of aid and its integration into the overall economicmanagement process.Consequently, in collaboration with the key technical andfinancial partners (Donors) in the country, the GoM esta-blished a joint commission in 1998 to advice on the imple-mentation of aid reform. In this connection, in March 2002the GoM adopted the Poverty Reduction Strategy Frame-work (PRSF) covering the 2002-2006 period, which becamethe sole reference framework for all government policiesin Mali.Following an evaluation of the PRSF (2002-2006), a newinstitutional framework was designed for the implementa-tion of the Growth and Poverty Reduction Strategy Frame-work (GPRSF) 2007-2011. Dialogue on the PRSF has beenaccompanied by sector dialogue.As regards budget support agreements, the Governmentof Mali adopted a three-stage process:

● A general framework agreement concerning budgetsupport as a whole and covering both types of budgetsupport (general and sector). It defines the generalprinciples governing budget support, in particular mu-tual commitments and implementation arrangements.

● Specific agreements: an agreement for general bud-get support (for the PRSF/GPRSF) and a correspondingnumber of agreements for sector budget support(health and social development, education and voca-tional training, State reform, decentralization, etc.).

● Bilateral agreements with each Donor involved in bud-get support (general or sector).

Following the 2006 arrangement for a period of three yearsand extended to 30 June 2010, a new Framework Arran-gement for Budget Support was signed in July 2010.The specific agreement on general budget support (SA-GBS) for the GPRSF dates back to June 2007, the Joint Bud-get Review (JBR) being an integral part of it. The Donorsthat have signed up to the SA-GBS will jointly with the Go-

vernment, evaluate the programs backed by the generalbudget support they provide to Mali to support the GPRSFimplementation.The first Joint Budget Review between the Government ofMali and the Technical and Financial Partners was conduc-ted in September 2007 on issues relating to the implemen-tation of the 2007 Budget and 2008 Finance Bill. Sincethen, the JBRs are conducted on an annual basis, andconstitute a highlight of the official agenda in Mali.The fourth JBR, which took place in October 2010 in Ba-mako, was considered as a turning point in the strengthe-ning of dialogue between the GoM and the Donors inorder to better monitor the use of funds for the economicand social development of Mali. On that occasion, theGoM was well represented by several members of Govern-ment and senior officials from various Ministries. Similarly,the Donors involved in General Budget Support (GBS), aswell as those not yet involved in the process (as observers)were also well represented.The overall objective of the JBR was to jointly assess theimplementation of fiscal policy, as well as general budgetsupport provided to Mali. The JBR was also an opportunityfor the Donors to communicate their projected budget sup-port disbursements for 2011 to the GoM based on an eva-luation of the outputs of the 2010 matrix of budgetsupport triggers.It should be noted that most of the discussions were devo-ted to issues relating to the effectiveness of public financecontrol systems in Mali and measures to improve their per-formance, in particular: ● the implementation status of the recommendation of

2009 Reports on oversight institutions, especially theOffice of the Auditor General,

● the implementation status of the action plan of thesymposium on the fight against corruption and finan-cial crimes.

In this regard, both parties agreed on the need to streng-then internal and external control, and to better commu-nicate the actions undertaken by the Government inresponse to the numerous internal and external audit re-ports so as to provide as much information as possible toensure compliance with the right to inform the public as awhole.The Donors have renewed their commitment to the GoMto pursue and consolidate their support in the implemen-tation of the poverty reduction strategy. This commitmenthas led to announcements of increased funding by about

Joint Budget Review: an innovation for Effective Partnership in Mali● By Cheikh Ahmed Diop,Economist

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Technical and Financial Partners (Donors) Cluster in Mali: Organization and Operation

Donors refer to all bilateral and multilateral agencies with diplomatic status officially recognized by Mali, and/orwhich are parties to partnership agreements with the Ministry of Foreign Affairs and International Cooperationand the Ministry of the Economy and Finance. Participation is voluntary.

The participating members of the Donors Cluster undertake to fully cooperate in achieving common objectivesdefined in the Joint Country Assistance Strategy (JCAS). The overall objective of the Donors Cluster is to enhanceaid effectiveness so as to enable Mali to achieve poverty reduction goals and the MDGs. The Donors Clustercomprises the Donors Group, the Troika and the Thematic Groups.

The Donors Group is the deliberative body of the Donors Cluster. In principle, it meets once a year during anassessment/programming retreat and in monthly coordination meetings. The Donors Group is chaired by theDonors Lead or in its absence by another member of the Troika.

The Donors Troika is established on a rotating basis with three Donors designated in accordance with the follo-wing criteria: an incoming member which will be the next leader, a leader, and an outgoing member which isthe former leader. The Troika members and the leader are designated on a voluntary basis and accepted by theDonors Group.

Thematic or Sector Groups are Donors consultation frameworks at the sector level. In some sectors, there arejoint groups with the Government. All the groups have leaders which are contact points for the Donors Group,the Troika and the Government. The reorganization of Donors Groups since the formulation of the JCAS in2008 has resulted in 13 Thematic Groups, comprising 10 sector groups and 3 cross-cutting groups.

The sector groups cover:

• Agricultural and Rural Economy,

• Private Sector Development and Micro-Finance,

• Decentralization and Institutional Development,

• Justice and Fight against Corruption,

• Education,

• Health and Social Development,

• Water and Sanitation

• Macroeconomic Management,

• Civil Society and Democratic Process, and

• Infrastructure Development.

The cross-cutting groups cover:

• Environment and Natural Resources Management,

• Gender, and

• HIV/AIDS.

In addition to these groups, there are also ad hoc groups.

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3.9 percent in comparison to 2009. The GoM has also ex-pressed its satisfaction, and noted the progress (in termsof quality) made in the organization of the JBR. This is amajor innovation in dialogue between Mali and its deve-lopment partners to improve the effectiveness of budgetsupport.However, a number of recommendations have been madeto enhance the scope of the JBR, particularly the idea thatit should be conducted ahead of the budget process, that

is to say before the start of the budget process at the Na-tional Assembly, as well as the holding of regular meetingsbetween the Government of Mali and the Donors on thefollow-up of recommendations and progress of triggers.The World Bank plays a leading role in general budget sup-port in Mali through its poverty reduction strategy supportcredit (PRSC). The Bank is the lead of the Donors thematicgroup on macroeconomic management (see box below onDonors organization in Mali). ■

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Le classement du Mali s’est amélioré au cours de ces deuxdernières années selon le rapport Doing Business 2010 et2011. Le Mali est passé respectivement de la place 166 (DB2009) à 156 (DB 2010) et à 153 (DB 2011), sur 183 pays.Ces progrès ont été réalisés grâce à la mise en œuvre deréformes définies sur la base de diagnostic établi avec l’im-plication de l’ensemble des parties prenantes (gouverne-ment, secteur privé et Partenaires techniques et financiers).Le groupe de la Banque mondiale, à travers la Société fi-nancière internationale (IFC), a apporté une assistancetechnique au Mali et a bénéficié du soutien financier departenaires, notamment les Pays-Bas et l’USAID.Les témoignages faits par l’Ordre des notaires dans JeuneAfrique à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendanceconfirment que le climat des affaires s’améliore au Mali.Ainsi, le Mali a effectué huit réformes majeures dans lesdomaines suivants en vue de fluidifier l’environnement desaffaires :

● Création d’entreprises (1 réforme)La création d’entreprises a été simplifiée par la créationd'un nouveau Guichet unique permettant d'enregistrer une

société au Greffe du Tribunal de commerce et aux servicesdes impôts, avec la possibilité de faire une publication enligne et d’obtenir un numéro d'identification national(NINA). Il est possible de créer au Mali actuellement uneentreprise en 3 jours au lieu de 26 jours comme comptésdans le rapport Doing Business 2009.

● Facilitation de l’obtention du permisde construire (2 réformes)Le Mali a facilité l’obtention du permis de construire enmettant en place une étude d’impact environnementalesimplifiée pour les bâtiments commerciaux non complexes.Le pays a également raccourci de 30 jours le délai pour lebranchement au réseau d’eau de la compagnie nationaled’eau et d’électricité, Énergie du Mali (EDM).

● Exécution des contrats (1 réforme)Les amendements apportés au Code de procédure civile,commerciale et sociale ont amélioré l'exécution des

Accueil au Guichet unique de l’Agence pour la promotion des investissements (API) Mali.

● Par Mahamoud Magassouba,chargé des Opérations (IFC)

Le Mali continue d’améliorer son climatdes affaires avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale

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contrats par l'introduction de délais afin de permettre quel’assignation soit signifiée au moment du dépôt, sans in-tervention d'un juge.

● Protection des investisseurs (1 réforme)La protection des investisseurs a été renforcée par unamendement au Code de procédure civile commerciale etsociale pour faciliter l’accès des actionnaires aux informa-tions sur l'entreprise pendant le procès.

● Commerce transfrontalier (2 réformes)Le Mali a mis en place un système d’échange de données

informatisées (EDI). L’amélioration de l’utilisation des ter-minaux par les commerçants maliens et la simplificationdes documents requis ont réduit les délais du commercetransfrontalier.L'élimination des inspections redondantes des marchan-dises importées a réduit les délais pour le commerce trans-frontalier.

● Transfert de propriété (1 réforme)Le Gouvernement du Mali a aussi réduit le taux de trans-ferts de propriété pour les entreprises, de 15 % de la valeurde la propriété à 7 %. ■

The Bank current portfolio in Mali is fully consistent with

the strategic objective of the Country Assistance Strategy

(CAS, 2008 -2011) discussed and approved by the Board

of Directors in March 2008.

This CAS, conceived to be results based, derives from the

Country Growth and Poverty Reduction Strategy Frame-

work (GPRSF), and as such builds on the GPRSF results fra-

mework. The portfolio supports two main strategic areas

of the CAS: promoting rapid and broad-based growth, and

strengthening public sector performance to ensure more

effective service delivery.

IDA at work in Mali

Portfolio Map

● By Fily Bouare Sissoko,Senior Operations Officer

To date, the Bank’s portfolio in Mali amount to about USD

876 million including trust funds for about USD 16 million,

covering essentially sectors investments loans and Deve-

lopment Policy Operations (DPO). Overall quality of the

portfolio is satisfactory as evidenced by the results table

below summarizing key results achieved by IDA portfolio

in Mali under IDA-15. ■

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Education● Expanded access and coverage of basic education: Global Enrolment Rate (GER) up

from 72 percent in 2004 to 82 percent in 2009.● Built 1,800 classrooms and trained more than 2,000 teachers in rural areas. Also finan-

ced construction of teacher training centers and secondary schools.● 3,600 youth trained to develop small businesses and improve income revenue.

MAP/HIV-AIDS● 20 215 people now receiving antiretroviral treatment.● 162 sites of Prevention of Mother to Child Transmission (PTME) created.● 4095 HIV positive pregnant women (approximately 60 percent) received antiretroviral

(ARVs) to reduce the risk of PTME.● 22 Voluntary Screening Centers.

Agriculture● 9,630 hectares of new irrigated land developed leading to a rice production increase

of 26,000 tons.● Mangoes export increased by 72 percent in quantity and by 89 percent in value.● New varieties of cowpeas made available to producers to help yields triple from

250 kg/ha to 750 kg/ha.● Potatoes seeds produced locally to reduce import by 50 percent.

Cotton● A new price mechanism was adopted in 2004, linking administered domestic cotton

prices to world market prices, successfully implemented ever since (except in 2008 whena political price of 200 CFA/kg was fixed).

● Cotton farmer organizations were restructured and a new network of cooperatives set up.● A cotton sector inter-professional association responsible for sector regulation was crea-

ted in 2009.● Government adopted a strategy to split CMDT into four balanced private companies.

The shareholding sought for these private companies is: private investors (61 percent),farmers (20 percent), State (17 percent) and CMDT workers (2 percent).

Energy● The rural electrification access rate increased from 1 percent in 2003 to 13 percent in

2009 allowing energy services to cover about 650,000 persons and about 803 publicinstitutions including 172 schools and 139 health centers.

● The legal, regulatory and financing environment for public private participation in ruralelectrification was improved with the adoption of a Rural Electrification Framework andthe setup of a Rural Energy Agency with an operational Rural Electrification Fund finan-ced by IDA. 50 local private operators participated in rural electrification sub-projects.

● Steady reform in the electricity sector has brought Energie du Mali (EDM), the electricityand water utility, gradually on the path of a financially viable and operationally efficientutility. A technical and financial recovery plan has been adopted and an electricity tariffincreased by 5 percent in 2009.

Infrastructure/Urban Development● 179,000 people received access to water and water and electricity connections made to

the seven poorest neighborhoods of Bamako.● 4,595 fully developed housing lots were provided to be sold by auction.● Financed street addressing for 5,307 streets and 131,231 plots in six major cities (Ba-

mako, Kayes, Sikasso, Segou, Mopti and Gao).● Access to clean drinking water provided to 540,000 rural inhabitants 1,614 kilometers

of feeder road were rehabilitated.

In the last five years IDA has worked with Mali to achieve…

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Community Driven Development● More than 430 social investments have been delivered to 54 communes in education,

water access, and health.● More than 500 productive investment projects are under implementation by rural pro-

ducer organizations mainly in the field of crop and livestock production, and also inpost-harvest operations and other rural activities.

● The information-education-communication program has reached 350,000 people, re-presenting one third of the population of the targeted communes.

● 170 public and private service providers benefitted from training on rural entrepreneur-ship and support to rural producer organizations.

● 230 elected members and staff of local governments (communes) received training in localplanning, infrastructure investment procurement and supervision.

Transportation● 1,400 km of earth roads received spot improvement.● 350 km of earth roads were rehabilitated.● 400 km of rural roads are maintained using Performance Based Contracts (PMBC), in

Dioïla, Kolokani and Nara.● 4 river jetties were rehabilitated along the Niger River at Dioro Tenenkou, Diafarabe and

Konna.● 240 km of paved roads were rehabilitated (Bamako-Bougouni 154 km, Sevare-Douentza

85 km). 1,400 km of rural roads were rehabilitated in important agricultural areas.● Improving institutional capacity in the road sector. Eightfold increase of the fuel main-

tenance levy. The axle load control plan was adopted.● Safety and security at Bamako international airport has been improved The perimeter

road has been improved. Equipment for security control has been provided. 100 percentof security inspectors at the Civil Aviation Authority certified by ICAO.

Procurement● Contribution to capacity building of project staff and organs of control and regulation

of public procurement: 132 participants from 7 sessions.● Contribution to the reform of public procurement: Updating of the CPAR. A multi-year

action plan was approved in 2006 by the Malian Government. Its implementation isunderway.

Public FinancialManagement- Governance- Transparency- Accountablity

● Strengthen links between budget allocations and sector policies.● Promote dissemination of budget execution information to a wide audience.● Improve oversight functions through capacity building and institutional reform.

Macro Economy● Improvements in the policy environment for infrastructure and private investment: cot-

ton output decline was reversed, regulator for the telecom sector is operational andhas enhanced transparency in the sector, ease of trading across borders improved si-gnificantly.

● Improvements in debt management: the institutional framework for debt managementimproved.

● Sustainable and pro-poor budgets: Medium-Term Expenditure Framework (MTEF) coverall key sectors and spending is broadly in line with allocations in the MTEF, which inturn reflect priorities of the GPRSF.

IDA works with Malito strengthen Accountability and institutions

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L’agriculture reste un pilier essentiel du développementéconomique au Mali compte tenu de la proportion de lapopulation qui en dépend encore aujourd’hui mais comptetenu également du potentiel. Près de 70 % de la popula-tion malienne vit en milieu rural et dépend de l’agriculture(au sens large, y compris les activités d’élevage et de lapêche). Ce secteur représente entre 30 et 40 % du Produitintérieur brut (PIB). Le secteur coton en particulier repré-sentait en 2005 près de 10 % du PIB et 30 % des expor-tations. La production de coton concerne plus de 300000exploitations agricoles et un tiers de la population maliennebénéficie de l’ensemble de l’activité cotonnière de la pro-duction à la transformation.Le Mali est, certes, un pays sahélien, relativement aride,mais il bénéficie de conditions agro-écologiques favorablessur une bonne partie du territoire, de ressources en eau im-portantes avec les fleuves Niger et Sénégal.Le Gouvernement malien, au vu de cette situation, s’est fer-mement engagé dans une politique volontariste de soutienà l’agriculture pour faire du Mali une puissance agricole. Il apris différentes initiatives positives et encourageantes danscette direction: élaboration d’une loi d’orientation agricole,responsabi lisation de la profession agricole, effort de ratio-nalisation de plus d’une centaine de projets agricoles, élabo-ration en cours d’un programme national d’investissementsagricoles qui va permettre de mieux coordonner et alignerles investissements des différents bailleurs, et d’accroître l’ef-ficience de l’investissement public dans l’agriculture.Dans la mesure où les ressources naturelles sont bien gé-rées, le Mali peut effectivement devenir une véritable puis-sance agricole dans la sous-région, à même de fournir descéréales et des produits de l’élevage aux pays côtiers (moinstournés vers l’agriculture ou plus focalisés sur les exporta-tions de produits tropicaux agricoles). Il convient aujourd’hui d’exploiter l’ensemble du potentielen diversifiant les productions agricoles et en assurant unemeilleure valorisation des produits par la transformation lo-cale. Le secteur de la transformation agricole doit se déve-lopper pour offrir de nouvelles opportunités d’emploi.Néanmoins, il est clair que l’agriculture, à elle seule, nepourra soutenir la croissance économique nécessaire, auregard notamment de la croissance démographique qui vaconduire à un doublement de la population d’ici 20 ans.

L’agriculture ne pourra pas à elle seule absorber l’excédentde main-d’œuvre en milieu rural. Comme beaucoup d’au-tres pays à base agricole l’ont fait auparavant, d’autres sec-teurs économiques devront rapidement prendre le relaispour soutenir l’emploi des jeunes et assurer une transitionvers un modèle plus industriel et urbain.

● La solution de la diversification,de la valorisation et de l’investissement

Au cours des dernières décennies, le Mali a fait reposer sondéveloppement agricole essentiellement sur la rizicultureirriguée à l’Office du Niger et sur le coton. Le coton et leriz ont toujours un rôle essentiel à jouer, mais il faut mettreaussi l’accent sur d’autres produits pour lesquels le Maliprésente des atouts. Le Mali est déjà présent sur le marchéinternational de la mangue (filière soutenue par la Banquemondiale) et exporte également du karité. Il y a d’autresproduits d’export à valoriser comme la gomme arabique,par exemple, ou des niches autour de produits biologiquestels que le sésame ou le coton.Il s’agit également de diversifier la production céréalière etviser non seulement l’autosuffisance alimentaire mais l’ex-portation de céréales dans la sous-région. La crise des prixdes denrées alimentaires de 2008 a montré clairement queles pays voisins comptaient sur le Mali pour s’approvisionneren céréales. La demande sous-régionale en produits alimen-taires concerne également des produits comme le niébé oula viande. La production fourragère pour l’élevage local, no-tamment en zone périurbaine, constitue également unenouvelle opportunité que la nouvelle opération, le Projetd’accroissement de la productivité agricole au Mali (PAPAM)financée par la Banque mondiale se propose de dynamiser.En complément, l’urbanisation actuelle que l’on observeau Mali comme dans tout autre pays présente des oppor-tunités de marchés importantes pour les produits locaux, ycompris les légumes, la viande ou le lait. Il n’y a pas doncd’exclusive entre exportation ou marché intérieur ; le Malidoit jouer sur les différents tableaux et miser sur l’ensembledes créneaux porteurs.

● Comment soutenir les petites exploitationsfamiliales, modèle majoritaire au Mali?

L’exploitation agricole familiale est le modèle dominant auMali qui compte plus de 800000 exploitations agricoles fa-miliales. En grande majorité, ces exploitations sont sous-équipées et orientées vers une agriculture de subsistance etpeu connectées aux marchés. Il y a donc lieu de contribuerà sa modernisation en facilitant l’acquisition par ces exploi-

Agriculture et développement durable

Les ambitions de l’agriculture malienneet le soutien de la Banque mondialeaux exploitations agricoles familiales

● Par Olivier Durand,Senior Agricultural Specialist

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tations de technologies de production plus modernes etl’adoption de modes de productions plus intensifs, dans unsouci, bien entendu, de gestion rationnelle des ressourcesnaturelles. Mais les modes de production restent très exten-sifs et les gains de production se font souvent par l’exten-sion des superficies cultivées (avec réduction des jachèreset mise en culture de terres fragiles) plutôt que par une aug-mentation de la productivité.Dans la mesure où elles sont bien ciblées et efficaces, cou-plées à du crédit moyen et long terme, des subventions pu-bliques doivent aider à la modernisation des exploitations.La subvention intrant proposée par l’État malien dans lecadre de l’Initiative Riz va dans ce sens et la Banque mon-diale travaille avec le Gouvernement pour en améliorer l’ef-ficacité et l’impact pour les petits exploitants.L’organisation des producteurs autour de coopératives oud’associations professionnelles agricoles doit égalementaider les petits producteurs à mieux se connecter aux mar-chés et à s’insérer dans des dynamiques de filières. La for-mation et la professionnalisation des exploitants agricolespar le conseil te chnique sont également essentielles à la mo-dernisation des exploitations. La Banque mondiale travailledans cette direction avec le réseau des chambres régionalesd’agriculture qui va notamment mettre en œuvre une partimportante du Projet d’accroissement de la productivité agri-cole (PAPAM) que la Banque a approuvé en juin dernier.

● La Banque mondiale et le soutien à l’agriculture

Le dernier rapport sur le développement dans le monde dela Banque mondiale consacré à l'agriculture datait de 1982.

Depuis cette date, les investissements dans le secteur agri-cole, après avoir connu un pic, se sont progressivement éro-dés. Ils n’ont jamais complètement disparu au niveau de laBanque, mais, il est vrai, que les résultats relativement mitigésdes projets agricoles, type projets de développement rural in-tégré, ont orienté les financements vers d’autres secteurséconomiques. La mise en place des objectifs du Millénaire aégalement orienté les soutiens financiers vers les secteurs so-ciaux de l’éducation et de la santé en particulier.

Toutefois, dans le cas particulier du Mali, la Banque est res-tée présente dans le secteur agricole au cours des deux der-nières décennies, en appui, notamment, à la rechercheagronomique et à la vulgarisation agricole, au développe-ment de l’irrigation à l’Office du Niger, au développementdes filières d’exportation comme la mangue et dans le sou-tien à la réforme du secteur coton, ainsi que dans le ren-forcement des organisations paysannes.Ce positionnement de la Banque mondiale s’explique parl’importance qu’occupe le secteur agricole dans l’économiemalienne dans ce domaine.On compte sur cet appui pour aider les organisations pay-sannes (OP) à prendre plus de responsabilité dans le déve-loppement agricole, à prendre l’initiative en matière deconseil technique et d’organisation des filières, de commer-cialisation des produits, de défense des intérêts des pro-ducteurs et de représentation professionnelle dans laformulation et le suivi de la politique agricole. Les OP doi-vent prendre le relais des services publics qui ne peuventplus tout faire et doivent se recentrer sur leur mission pre-mière en matière de réglementation et de contrôle. ■

Comment soutenir les petites exploitations familiales, modèle majoritaire au Mali?

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which the new project, the Mali Fostering Agricultural Pro-ductivity Project (PAPAM), financed by the World Bank, in-tends to promote.In addition, the current fast urbanization rate of Mali andother countries offers significant market opportunities forlocal products, including vegetables, meat or milk. The ex-port and domestic markets are therefore not mutually ex-clusive; Mali needs to be involved in the various marketsegments and focus on all growth-oriented and high value-added niches.

● How to support small family farms which constitute the most common model in Mali

The family farm is the dominant model in Mali, with morethan 800,000 family farms. The vast majority of thesefarms are under-equipped, geared towards subsistenceagriculture, and not connected to markets. Efforts shouldtherefore be made to contribute to their modernization bymaking it easy for the farms to acquire modern productiontechnologies and adopt more intensive production me-thods, so as to ensure rational management of natural re-sources. However, production methods are still veryextensive, and increased production is often obtained byexpanding the area under cultivation (with a reduction offallow and cultivation of fragile lands) instead of increasingproductivity.So long as Government subsidies are well targeted and ef-fective, and are accompanied by medium and long-termcredit, they will help to modernize farms. The input subsidyoffered by the Government of Mali under the Rice Initiativeis a move in this direction, and the World Bank is workingwith the Government to improve its effectiveness and im-pact for smallholders.Organizing producers into cooperatives or farmer associa-tions should also help small farmers to better connect tomarkets and be involved in the sub-sector activities. Trai-ning and professionalization of farmers by providing tech-nical advice are also essential for the modernization offarms. The World Bank is working in this direction with thenetwork of regional chambers of agriculture that will im-plement a significant part of the Mali Fostering AgriculturalProductivity Project (PAPAM) which was approved by theBoard in June 2010.

● The World Bank and support for agriculture

The World Bank’s latest World Development Report devo-ted to agriculture dates back to 1982. Since then, invest-ments in the agricultural sector have peaked and graduallydeclined. The Bank’s investments have never completely di-sappeared, but in view of the relatively mixed outcomes of

Agriculture (broadly defined, including livestock and fisheryactivities) remains a key pillar of Mali’s economy, providinga livelihood for 70 percent of its population and accountingfor between 30 percent and 40 percent of GDP. Cotton isthe linchpin of the sector involving 30 percent of the po-pulation and accounting for about 10 percent of GDP.Some 300,000 farms are involved in cotton activities fromproduction to processing.

Although Mali is a Sahelian country and relatively dry, it en-joys favorable agro-ecological conditions over much of itsterritory, as well as significant water resources due to theNiger and Senegal rivers.The Government of Mali is intent on becoming the agri-cultural powerhouse of the region and has taken severalmeasures to this end, among which: preparation of an agri-cultural orientation law, empowerment of the farming po-pulation, streamlining more than one hundred agriculturalprojects, formulation of a national agricultural investmentprogram aimed at improving coordination and aligning in-vestment from donors and increasing efficiency of publicinvestment.If natural resources are well managed, Mali can actuallyachieve its ambition through the supply of cereals and li-vestock products to coastal countries which are either lessoriented towards agriculture or more focused on exportsof tropical products. However, greater efforts should bemade to diversify production and increase value addedthrough local processing which in turn would allow theemergence of an industrial sector and absorb the excesssupply of labor of the agriculture sector. Mali’s investmentclimate remains a deterrent to FDI (it ranks) when in fact itbadly needs such investors to create significant number ofjobs commensurate with the growth of its population.

● The solution of diversification, processing and investment

Over the past few decades, Mali’s agricultural developmentwas based mainly on irrigated rice in the Niger Authorityarea and cotton. While those two products still have a keyrole to play, emphasis should now be laid on other pro-ducts in which Mali has a comparative advantage. It is al-ready present on the international markets for bothmango, assisted by the Bank, and lucrative shea products.Other potentials are Arabic gum and niches for bio-agri-cultural products such as sesame and cotton.The food crisis of 2008 highlighted Mali’s regional clout incereal production among neighboring countries. Sub-re-gional demand for food also concerns products such ascowpea or meat. Fodder production for local livestock, es-pecially in semi-urban areas, also offers a new opportunity

Mali Agriculture sector ambitionsand World Bank support to smallholders

● By Olivier Durand,Senior Agricultural Specialist

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Unité de séchage de mangue:itinéraire réussi de l’entreprise Diallo de Sikasso

La zone du Lothio (Sikasso), bien connue pour sa pommede terre, n’est sans doute pas une zone des plus riches.Loin de là. Mais au moins les manguiers y sont fiers, géné-reux et leurs fruits savoureux. Les surfaces en manguierssont grandes, dépassant les 58000 ha. Pourtant, pendantdes années, une bonne part des mangues sur une produc-tion totale estimée à près de 287000 tonnes pourrissait aupied des arbres. Qu’en faire? D’où l’idée de sécher cesfruits afin de mieux les conserver. « Au début, il s’agissaitsurtout d’assurer la sécurité alimentaire des habitants de larégion », explique Mme Amissatou Maiga Diallo, promo-trice et gestionnaire de l’unité de séchage des EntreprisesDiallo. « Et puis, peu à peu l’option d’en faire une activitééconomique à valeur ajoutée s’est imposée… »

● Transfert de technologies réussi

Très vite les communautés rurales de Sikasso, composéesessentiellement de femmes, se sont mises au travail. Ce futparfois rudimentaire, voire aléatoire.L’appui de l’ONG Helvetas et du Projet compétitivité et di-versification agricoles (PCDA) a été déterminant. « Le sou-tien du PCDA a été pour beaucoup dans le développementde cette activité avec non seulement le transfert de tech-nologies (four Attesta) mais aussi la recherche de marchésafin d’écouler la production », dit Mme Diallo. « En 2007,au démarrage du PCDA, nous comptions moins d’une di-

● Par Nènè Satourou Sy,spécialiste Communication,Programme compétitivité et diversification agricoles (PCDA)et Yéyandé Kassé Sangho, Senior Operations Officer

Le séchage de la mangue s’installe désormais dans le paysage économique de larégion de Sikasso, au Sud du Mali. Avec une soixante d’unités et des centainesd’emplois créés, cette filière se construit un avenir avec l’appui du Projet compé-titivité et diversification agricoles (PCDA).

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agricultural projects (integrated rural development projects),funding has been directed to other economic sectors. MDGachievement has also helped to direct financial support tothe social sectors of education and health, in particular.However, in the case of Mali, the Bank has remained activein the agricultural sector over the past two decades, parti-cularly with support to agricultural research and extension,development of irrigation in the Niger Authority area, de-velopment of export sectors such as mangoes, and supportfor cotton sector reform, as well as strengthening of farmerorganizations.

This positioning of the World Bank reflects the importanceattached to the agricultural sector in the Malian economy.The Bank’s support is also used to empower farmer orga-nizations in agricultural development and enabling themto take initiatives in technical advisory services and organi-zation of sectors, product marketing, as well as advocacyand representation of producers in the formulation andmonitoring of agricultural policy. Farmer organizationsneed to replace Government services that can no longerdo everything and need to refocus on their primary regu-latory and control mission. ■

zaine d’unités de séchage dans la région. Nous sommesaujourd’hui une soixantaine d’unités de séchage, avec en-viron 600 emplois créés (permanents et temporaires). Celadevient économiquement important avec notamment unevaleur ajoutée puisque la production part à l’exportation »,rapporte M. Mamadou Soufountera, spécialiste en trans-formation auprès du PCDA-Sikasso.

● L’Union Européenne, l’Amérique du Nordou la sous-région?

Évoquant les prochaines années de la filière, au-delà deschiffres sur le nombre d’emploi créés, de la quarantaine de

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tonnes de mangues séchées exportées chaque année, DrGagny Timbo, Coordinateur du PCDA indique : « La chaîned’approvisionnement de la mangue a un réel avenir. Car lamangue est un produit où le Mali dispose d’avantagescomparatifs par rapport à d’autres origines. Bien que notreproduction soit encore limitée par rapport au Burkina Faso,notre technologie de traitement a été paramétrée, est ap-propriée et a des qualités évolutives (introduction prochained’une technologie sud-africaine de séchage). »« De plus, nous maîtrisons progressivement les exigences dequalité et surtout nous avons devant nous un marché po-tentiel non encore exploité, particulièrement dans les paysdu Maghreb, du Moyen-Orient et même au Japon… »,ajoute-t-il.Le Président de la Fédération nationale des acteurs de latransformation (FENATRA), Yaya Mallé, partage la mêmeopinion. « Nous sommes convaincus de l’avenir de cettechaîne de valeur pour peu que les différents acteurs conti-nuent à travailler avec le souci constant d’une qualité amé-liorée », déclare-t-il.

Plusieurs membres de la FENATRA, l’un des acteurs histo-riques de la filière, « sont à l’origine de la valorisation de lamangue ayant constaté ce que cette activité représente au-tant en terme de revenus que de minimisation des pertes

et de création d’emplois en milieu rural et périurbain », ex-plique-t-il.M. Mallé conclut, rejoignant l’analyse du Coordonnateur duPCDA, Dr Gagny Timbo, en souhaitant « que les marchésnational et sous-régional ne soient plus négligés. Parce qu’ensaison sèche, les consommateurs urbains d’Afrique del’Ouest pourraient constituer un potentiel très important. »Et pourquoi se limiter à la mangue? « Actuellement, c’est leseul produit séché qui est sur le marché de manière signifi-cative », analyse Mme Yéyandé Sangho, chargé du PCDAau niveau de la Banque mondiale. « La tomate, la papaye,les haricots sont également conservés par cette méthode,ajoute Mme Sangho. Ils pourraient s’avérer d’une impor-tance croissante sur les marchés régionaux et internationaux.De plus, ce séchage pourrait offrir du travail toute l’annéeet non plus uniquement lors de la saison de la mangue. »

● De grandes retombées pour la filière

Formatrice rurale, Mme Diallo, ne s’est pas arrêtée seule-ment à son unité de séchage. Elle a mis sur pied, avec l’ap-pui du PCDA, le Centre de formation professionnelleagroalimentaire de Sikasso (agréé par le ministère de la For-mation professionnelle), où une première cohorte de 60personnes, déscolarisées et exclues du marché du travail,

Mme Amissatou Maiga Diallo

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LE FONDS D’INNOVATION PCDA

Témoignage de M. Ibrahima Diakité promoteur de sous-projet PCDA à Dougourakoro (commune rurale deBaguineda, aux environs de Bamako) :

J’ai pris connaissance de l’existence du Fonds d’innova-tion du PCDA à travers l’Assemblée Permanente desChambres d’Agriculture du Mali et par la suite j’ai prisattache avec la Coordination Régionale du PCDA deBamako/Koulikoro.

Afin de bénéficier d’une subvention du Fonds d’innova-tion, j’ai adressé une demande au PCDA. Ensuite, monsite a été visité par l’équipe de la Coordination régio-nale du PCDA afin de juger de la pertinence de ma de-mande. Après cela, j’ai élaboré et soumis mon dossierde sous projet au PCDA avec l’appui d’un prestataire dela Coordination régionale.

À travers cette demande de subvention, je souhaitais acquérir la technologie innovante d’irrigationgoutte à goutte. Grâce à l’appui du PCDA, j’ai pu installer ce système d’irrigation sur ma parcellede maraîchage et d’arboriculture fruitière. Le coût total du sous-projet est de 9990000 Fcfa (un peumoins de 20 000 dollars américains) avec un apport personnel de 4 995 000 Fcfa, soit 50 % du coûtglobal.

Depuis que j’utilise la technologie d’irrigation goutte à goutte, j’en retire de nombreux avantages etj’ai observé un changement notoire au niveau de ma parcelle : je fais une économie de temps d’arro-sage, une économie de main-d’œuvre et je note une augmentation du rendement. Il faut aussi préciserque l’arrosage par goutte à goutte est d’une utilisation très facile.

Je tiens à remercier les experts du PCDA pour leur implication. L’équipe de PCDA, à travers l’appuiconseil dans le cadre de mon sous-projet, m’a accompagné depuis la préparation de la parcelle jusqu’àl’installation des équipements. Elle assure de la même façon un suivi régulier de l’évolution du pro-jet.

Je suis pleinement satisfait de ma collaboration avec le PCDA, même s’il y a, à mon avis, quelquesaméliorations à apporter, notamment au niveau de la procédure qui est lourde et du taux de l’apportpersonnel qui me semble encore assez élevé. ■

a été formée en 2009-2010 (le cursus est de 6 mois). À tra-vers ce centre, elle transmet son savoir-faire dans le do-maine de la transformation. Après la formation, cesapprenants pourront créer une micro-entreprise, consti-tuant une constellation de petites entreprises bien imbri-quées dans le tissu socio-économique local.

Pour le PCDA, l’approvisionnement en mangue séchée desmarchés urbains, au niveau national/sous-régional et de

niches d’exportation, est l’une des chaînes importantes ausein du projet. Il s’agit d’une chaîne qui vise le créneau desréseaux de distribution modernes au niveau national etsous-régional mais aussi l’exportation, à la condition d’unelabellisation reconnue (tels que les produits biologiques etdu commerce équitable). Cette chaîne est distincte entermes de cahiers des charges et ne concerne pas lamangue séchée destinée à la transformation agroalimen-taire sur les marchés internationaux. ■

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● Context

Mali is a largely desert country with a land area of over1.24 million km2 and a population of about 14 million (in2010). More than 90 percent of Mali's population lives inthe more fertile southern region of the country, where rain-fall average is about 1000 mm/yr. The country is exposedto multiple natural hazards, but is particularly vulnerableto droughts, locust invasion and floods. 80 percent of thepopulation depends on agricultural, agro-pastoral, forestryand fisheries activities. Wood energy accounts for about80 percent of total energy consumption.Climate predictions indicate a 2°C temperature increaseover the coming decades, together with an increasing in-cidence of both droughts and floods. Mali’s agriculturaland natural resources based economy will need to adaptto increasing heat stress and to a more uncertain climate.Resilience is currently poor; extensive land-use manage-ment practices have led to destruction of woodlands anddegraded soils vulnerable to erosion. People have settledin flood plains along stream-beds, leaving their homes andassets vulnerable to flooding.

Mali has a rich variety of natural habitats; the inland Deltaof the Niger, with its annual flooding regime, is a uniqueecosystem with different species. National parks, animal re-serves and forest reserves comprise 4 million hectares andinclude the largest elephant and forest reserves in WestAfrica. Animals are vulnerable to poaching but above all tofragmentation of habitat due to expansion of pastoral andagro-pastoral activities. Mali’s landscapes and wildlife,combined with its rich cultural heritage and social tradi-tions, form the basis of a substantial tourism industry whichis underdeveloped but which holds great potential as aneconomic asset if managed carefully.

Aerial view of the River Niger near Timbuktu.

Environment and natural resources issues in Mali

● By Taoufiq Bennouna,Senior Natural Resources Management Specialist

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Mali’s rate of urban population growth is the highest inAfrica. Poor solid waste management, inadequate drainageand lack of sewerage treatment especially in the informalsettlements are the principle urban environmental issues.Mali has adequate environmental legislation and institutio-nal framework; however capacity and financial resourcesremain inadequate; its Country Policy and Institutional As-sesment (CPIA) index for environment remains low “3.1”.Gold, phosphate, kaolin, salt, limestone, and uranium areexploited; the country has extensive other unexploited mi-neral resources, including bauxite, iron ore, manganese,tin, and copper. Gold and cotton account for the bulk ofMali's export revenues; livestock and fish are also expor-ted.

● Climate change effectson Malian main development sectors

Climate predictions for the next few years remain highly un-certain. However, the rate of annual temperatures is expec-ted to increase between 1.2 percent to 3.6 percent by2060, and from 1.8 percent to 5.9 percent by 2090. Theannual average amount of precipitations is on the decrease.Worldwide climate change will most probably lead to in-creasingly variable precipitations during the rainy season,and an increase of extreme climate phenomena, which willpose problems for agricultural planning.

◗ AgricultureThe increase in temperatures with a decrease in precipita-tions will have an impact on the agriculture production andconsequently on food security. The reduction in flood areasin the central delta (from 36,000 km2 in 1969-1970 to8,500 km2 in 1972-1973) and the drying up of lowlands,

ponds and lakes, caused a reduction in fish production. Fishcaptures declined from 110,000 tons in an average year(as 1966) to 54,000 tons in a dry year (as in 1984) i.e., adecrease of nearly 50 percent.By the year 2050, it will be very difficult to contemplaterice farming through controlled water submission as cur-rently in the Rice Offices of Segou and Mopti as well as inSan, without hydraulic structures. Concerning the fullcontrol of parameters, the available volumes of water foroff-season farming will be limited given the weakness ofthe inputs of rivers, mainly during the period of low waterin rivers (Report on the Adaptation Strategy, 2007).

◗ Water resourcesWater constitutes the engine of the socio-economic deve-lopment of the country. Though theoretically abundant,surface and underground water resources are seriouslythreatened by wastage and non-rational management ofnetworks, sedimentation and sand silting of water-courses,lakes, and ponds, various pollutions, etc. This situation willbe exacerbated by the effects of climate change.Access to water, mainly safe drinking water, is an objectiveof the Ten-Year Health Programme referred to as ‘PDS’adopted by the Government of Mali. This means that safedrinking water availability and the level of health are inter-related.The frequency of floods, following an increase in rainfalls,will cause economic losses with current occupancy of itsmain water courses.Owing to the decrease in rainfall, the safe drinking watersupply for the population and livestock will be very difficultfollowing the drying up of some wells or increase in theirdepth.

Traditional way of sustainable land management.

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It is worth noting that due to the decrease in rainfall, thesupplying of deep aquifers through infiltration has becomevery weak. In some regions, as in the Bani-Niger sub-basin,aquifers have experienced the lowest level since 1987 (Na-tional Directorate for Energy, 2006).

◗ Forest resourcesThe forest sector plays a decisive role in the socio-economicand cultural life of Malian populations. It provides capitalgoods that no other sector can provide 93 percent ofenergy requirements, food products, and pharmaceuticals,ecotourism, biodiversity conservation, improving the livingenvironment, etc.Natural formations underwent great changes, due espe-cially to the aridity of the climate, successive droughts, andmainly anthropic activities.In case of shortages or disruption of rural production sys-tems, some activities that are traditionally considered se-condary, such as wood cutting will become very important.For some small basins such as Diola, Bougouni, and Se-lingue, wood-cutting will be favored by the relative activityof major urban centers such as Bamako. It will temporarilyplay the role of a source of income but only for a short pe-riod because the forest plateau of these zones will notwithstand for long. The degradation of land cover will in-crease soil erosion and will favour a blocking up of thewater courses of water retention lakes.Studies have shown that timber production decreased from2.7 million tons in 1994 to 1.7 million tons in 2005 and0.8 million tons in 2010 for the entire supply basin in Ba-mako.

◗ BiodiversityRich and varied, Mali’s biological resources heritage is un-fortunately endangered. This decline of biodiversity ismainly attributable to the loss and degradation of naturalhabitats and, for some species, direct over-exploitation. Theloss and degradation of natural habitats through activitiessuch as wood cutting, over-grazing, and cultivation of mar-ginal lands are further exacerbated by recurrent droughts.Frequent droughts, more than any other factor, contributedto fragilizing further the ecosystems, by making them morevulnerable to the least disruption and by accelerating thespeed of degradation of biological resources. As for subse-quent water deficits, they entailed a reduction of primaryproduction, a modification of the structure of the plantcover, and a massive reduction of the wild fauna. Projectedfuture climate change, including hotter and drier conditions,could very likely result in further biodiversity loss.

◗ Energy sectorClimate change affects mainly two very vulnerable sectors,namely: the hydro-electricity sub-sector and wood fuels.The growth rate of electricity amounts, on average by yearis 12 percent, of which 15 percent for localities suppliedby the interconnected network and 10 percent for isolatedcenters. This demand is essentially met for more than 80percent form hydro-electricity which are water retentionstructures depending mainly on rainfall. Decrease in rainfall

entails production shortages that will influence negativelythe continuity of electric energy supply service.

◗ HealthThe relationships between health and the environmentdealt with two diseases: malaria and meningitis. These di-seases seem to have close relationships with climate para-meters.For malaria, an increase in temperatures will reduce the timeof development of the parasite in its vector, which will in-crease the virtual capacity of the anopheles mosquito. The-refore, warning could increase the transmission level in agiven place and allow for the transmission in regions whereit was previously made impossible by low temperatures ran-ging from 16 to 18°C.As for meningitis, its expansion could be amplified in thefuture, following the modification of the extent of eco-cli-matic zones.It is also worth noting that the outdoor air pollution asso-ciated with greenhouse gas emissions from smokestacks,vehicles, and burning of waste can cause respiratory di-seases, especially in urban centers.

Infrastructures: TransportThe national road network comprises 89,024 km of roadsof which only 3,387 km are paved. This makes roads veryvulnerable to climate impacts such as wind and water ero-sion and siltation.The national river network will be seriously handicappedby the lack of rainfall and siltation of river courses.

Hydraulic structures (bridges, dams and dykes…)The low rainfall could lead to poor decision-making suchas construction of houses and infrastructure in the beds ofrivers and the weaknesses in the dimensioning of some hy-draulic structures such as bridges, dams and dykes. This si-tuation could result in floods with great human andmaterial losses. Climate change will exacerbate this situa-tion.

● Government Strategy

The Malian Government’s response to environmental de-gradation is articulated in several national strategies suchas the growth and poverty reduction strategy framework(GPRSF), ’National Report on the Environment 2005’, ‘MaliEnvironmental Profile’, ‘Action Plan for Integrated Mana-gement of Soil Fertility’, ‘Special Program for Food Secu-rity’, and the ‘Master Plan for Rural Development’.These strategies and action plans highlight internal solu-tions that would ensure that land management is prioriti-zed and better addressed in Mali and include:● Sustainable land and water management, including

investments to combat land degradation, desertifica-tion and siltation in the Niger River and its tributaries;and secure access to land by land users;

● Transfer of responsibility for natural resources manage-ment to decentralized communities/local authorities;

● Environmental education;● Enforcement environmental policies and regulation.

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Hard thinkings on current issues.

The Malian Government is committed to improving inter-ministerial coordination and is also moving forward withdecentralization. In this regard, the Ministry of Environmentrecently established (i) the Agency for Environment andSustainable Development, whose mission is to coordinatethe implementation of the National Policy of EnvironmentalProtection and to ensure the mainstreaming of environ-mental dimensions in all sectoral policies; (ii) the “NationalCouncil on Environment” as a consultative body thatshould approve any new environmental activity; and (iii)the National Committee for Climate Change.

● Bank Support

Current World Bank’s support: Lending and delivery Acti-vities● Fostering agricultural productivity by scaling up sus-

tainable water and natural resources managementpractices through the new agricultural operation ap-proved by the board in June 2010.

● Biodiversity protection through the GEF Gourma pro-ject: the project aims to support natural habitats inkey conservation areas in and around the Gourma Ele-phant Reserve, and is currently being restructured.

● Disaster Risk Management and Reduction: A countrynote for Bank support under the GDFRR has been ela-borated and approved. An envelope of USD 6.2 millionhas been allocated to Mali. A first phase focusing onstrengthening the institutional and legislative frame-work for DRM in the country is under implementation.

● Mali is also benefiting from regional projects such as:(i) the Niger River Basin Project which addresses land

and water degradation through investments and col-laborative decision-making in the Niger River Basin; (ii)the Africa Emergency Locust Project supporting pre-vention, early warning, reaction, and mitigation, atboth the national and regional levels; and the (iii) theAfrica Stockpiles Program which addresses the disposalof obsolete pesticide stocks and actions to help preventaccumulation of new stocks of obsolete pesticides.

● Technical assistance for Environment and SustainableLand and Water Management under the TerrAfricaplatform: Development partners led by the Bank sup-ported the Malian government to elaborate its Sustai-nable Land and Water Management Country StrategicInvestment Framework (SLWM CSIF) that was appro-ved in September 2010.

● Several analytical pieces have also been undertaken:the main ones are related to the Country Environmen-tal Analysis that focuses on urban environment assess-ment, and the Public Expenditure Review and CostBenefit Analysis on Sustainable Water and Natural Re-sources Management.

● Donor Coordination and Activities

The Government and the major donors of the environmentand natural resources working group (WB, GTZ, ACDI, Da-nida, SIDA, EU, AfDB, UNDP, FAO, USAID) recently agreedto move towards a Natural Resources Management secto-ral approach, including climate change issues in order toalign and harmonize their support. The SLWM CSIF appro-ved in 2010 and referred to above will serve as the mainframework to implement this approach. ■

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Depuis 1990, année de référence pour la mise en œuvredes Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD),d’importants efforts ont été faits par le Gouvernement duMali, en vue d’améliorer le cadre réglementaire et législatifdes sous-secteurs de l’alimentation en eau potable et del’assainissement, à travers, notamment, la mise en œuvrede la décentralisation, la définition de politiques et de stra-tégies claires dans les deux sous-secteurs.En plus de ces efforts, d’importants investissements ont étéfaits pour la réhabilitation et la réalisation d’infrastructuresd’eau potable et d’assainissement, tant en milieu ruralqu’en milieu urbain. Il reste à présent de savoir, à cinq an-nées de l’évaluation du niveau d’atteinte des OMD, si lesperformances nationales en matière d’accès à l’eau potableet à l’assainissement permettent d’être au rendez-vous de2015.En 2009, le taux national d’accès à l’eau potable a été es-timé à 73,10 %. En milieu rural (population de 2000 à5000 habitants), le taux de couverture est de 71,40 % etde 77,40 % en milieu semi-urbain et urbain. L’hydrauliqueen milieu rural, renfermant 70 % des populations ma-liennes, a connu le plus de progrès pendant ces dernièresannées tant en matière d’organisation et de réforme qu’enmatière de réalisation d’infrastructures.Dans le sous-secteur de l’assainissement et selon les résul-tats de la dernière extrapolation réalisée en fin 2009, parle programme conjoint de suivi (OMS/UNICEF), il ressortque 32 % des ménages disposent d’un assainissementamélioré en milieu rural et 45 % en milieu urbain. Le tauxprogresse régulièrement depuis 1990, mais lentement (de23 à 32 % en milieu rural et de 36 à 45 % en milieu ur-bain).À l’analyse des données actuelles, on peut affirmer que leMali est en bonne voie pour l’atteinte des Objectifs du Mil-lénaires pour le développement dans le sous-secteur del’eau potable. En effet, avec la réalisation des investisse-ments programmés et l’amélioration de la gouvernance àtravers le renforcement des capacités techniques, finan-

cières et institutionnelles dans le sous-secteur de l’eau po-table, il sera possible d’atteindre, voire de dépasser le seuil- objectif de 75 % d’ici 2015.Cette tendance a été confirmée dans le récent rapport duprogramme de suivi conjoint (OMS/UNICEF) de l’approvi-sionnement en eau potable et de l’assainissement, dans le-quel, le Mali est cité parmi les 20 pays africains en voied’atteindre les OMD dans le sous-secteur de l’eau potable.

● Défis importants dans l’assainissement

Si dans le domaine de l’eau potable des progrès remarqua-bles ont été réalisés, dans celui de l’assainissement, les défisà relever sont beaucoup plus importants, à cause notam-ment, du taux d’accès très bas en milieu rural. Si des effortsconsentis pendant ces dernières années, ont permis de doterle sous-secteur de l’assainissement d’une politique et de stra-tégies propres, le pays manque fortement d’infrastructuresd’assainissement, rendant difficile, voire impossible l’atteintedu taux objectif de 65 % d’ici 2015.Pour atteindre les OMD dans le sous-secteur de l’eau po-table et améliorer les performances nationales dans celuide l’assainissement, il a été établi qu’il sera nécessaire defournir, dans les années à venir, un service d’eau potable à460000 personnes supplémentaires chaque année et unservice d’assainissement à 720000 personnes supplémen-taires par an. En considérant les résultats du recensementdémographique de 2009 ayant mis en évidence des tauxde croissance plus élevés que ceux utilisés comme base decalcul, les efforts de développement des services d’accès àl’eau potable et à l’assainissement ne pourraient qu’aug-menter.C’est donc dire que des défis plus importants que prévussont à relever dans le dernier quinquennat (2011-2015),au nombre desquels, il faut citer : le nécessaire accroisse-ment des efforts de financement, en vue de réaliser à unrythme soutenu, des infrastructures d’accès à l’eau potableet à un assainissement adéquat ; le renforcement de la gou-

Le Mali peut-il atteindreles Objectifs du Millénaire pour le développementen matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement?

● Dr. Adama Tiémoko Diarra,Président directeur général de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP)

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vernance locale liée au contexte de la décentralisation ;l’amélioration du suivi-évaluation des indicateurs sectorielscouplée au besoin d’actualiser l’inventaire des infrastruc-tures pour permettre une appréciation beaucoup plus ob-jective des performances nationales à l’horizon 2015.Il faut aussi signaler que l’atteinte des OMD nécessitera demettre davantage l’accent sur le renforcement de l’hydrau-lique urbaine par la mobilisation de nouveaux financementset l’amélioration de la gouvernance dans ce domaine. C’estlà un défi important pour les cinq prochaines années, sa-chant que les principales villes du Mali sont en pleine crois-sance démographique et font de plus en plus face à desdifficultés d’approvisionnement en eau potable.Pour circonscrire ces difficultés concernant la capitale, leGouvernement du Mali, avec l’appui de différents bailleursde fonds dont la Banque mondiale, s’est engagé à réaliserle vaste projet d’alimentation en eau potable de la ville deBamako à partir d’une nouvelle station de pompage et detraitement d’eau à proximité immédiate du village de Ka-bala, localité située sur la rive droite du fleuve Niger à prèsde 12 km en amont de la ville.

La nouvelle dynamique pour le développement en général,de l’hydraulique urbaine s’appuie, au-delà des besoins d’in-vestissements, sur la réforme des secteurs de l’électricité etde l’eau potable visant à améliorer la gouvernance et à fa-voriser le développement des deux secteurs. Cette réformea conduit à la récente séparation des deux secteurs avec lacréation de la Société malienne de patrimoine de l’eau po-table (SOMAPEP) et la Société malienne de gestion de l’eaupotable (SOMAGEP). La Société EDM-SA demeure l’en titéqui s’occupera du développement et de l’exploitation duservice de l’électricité dans le périmètre concédé.

Dans l’hypothèse que le Mali atteindra les OMD en 2015,cela laisserait tout de même, une proportion très impor-tante de citoyens sans accès correct à l’eau potable et à unassainissement adéquat. Il va donc sans dire que l’initiativemondiale concernant les OMD qui est à saluer, ne sauraitêtre la panacée ou une fin en soi. Il est donc tout aussi im-portant de se projeter au-delà de 2015 pour trouver dessolutions durables à la satisfaction des besoins en eau eten assainissement de tous les Maliens. ■

Une borne-fontaine d’une adduction d’eau sommaire, village de Try, près de Koutiala.

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Since 1990 (baseline year for the achievement of the Mil-lennium Development Goals (MDG)1, significant effortshave been made by the Government of Mali to improve theregulatory and legislative framework of the water and sa-nitation sector through decentralization and the definitionof clear strategies and policies. In addition to these mea-sures, major investments have been made to rehabilitateand expand water and sanitation infrastructure in rural andurban areas.In 2009, the national rate of access to drinking water wasestimated at 73.1 percent.2 In rural areas (defined as havinga population of between 2,000 and 5,000 people), the co-verage rate is 71.40 percent and 77.40 percent in semi-urban and urban areas. Rural water supply, which concerns70 percent of the Malian population, has made most signi-ficant progress in recent years in terms of reform, and in-frastructure development.In the sanitation sub-sector, according to the lastest projec-tions made in 2009 by the Joint Monitoring Program(WHO/UNICEF), 32 percent of households have access toimproved sanitation services in rural areas and 45 percentin urban areas. The rate has been increasing steadily, butslowly, since 1990 (from 23 to 32 percent in rural areas andfrom 36 to 45 percent in urban areas).

● Water Sector on track

An analysis of current data shows that Mali is on track toachieve the Millennium Development Goals in the watersupply sub-sector. Indeed, with the medium term plannedinvestment program and expected improvements in gover-nance through the building of technical, financial and ins-titutional capacities, it would be possible to meet or exceedthe 2015 target of 75 percent of the population served.This trend was confirmed in the recent JMP report3 on WaterSupply and Sanitation, which mentions Mali among the 20African countries that are on track to achieve water MDGs.

● Key Challenges in Sanitation

While remarkable progress has been made in water supply,there are major challenges to be met in the sanitation sub-sector, mainly because of the very low access rates in ruralareas. Although efforts made in recent years have helped

to define an appropriate policy and strategies for the sani-tation sub-sector, the country seriously lacks sanitation fa-cilities, making it difficult or quite impossible to achieve thetarget rate of 65 percent of the population served by 2015.

● Need to Accelerate Efforts

To achieve the MDGs in the water sub-sector and improveperformances in sanitation, it would be necessary to providewater services to 460,000 additional people each year andimproved sanitation services to 720,000 additional peopleeach year. Considering the results of the 2009 populationcensus, which revealed growth rates higher than those usedas basis for the estimation, more efforts are needed to de-velop water and sanitation services.This means greater than initially expected challenges wouldhave to be met in the next five years (2011-2015), inclu-ding: the need to increase investments so as to meet thegrowing demand of water and sanitation services4, streng-thening local governance under decentralization, and im-proving monitoring and evaluation systems and updatingthe inventory of the infrastructure for a more realistic as-sessment of efforts towards the achievement of MDGs.In that respect, the achievement of the MDGs will requiregreater emphasis on urban water supply through the mo-bilization of important funding and the improvement of go-vernance of the sector. This is a major challenge for the nextfive years, as most of the cities in Mali are facing serious dif-ficulties in water supply due to the rapid growth of theurban population. For the capital city, the Government of Mali, with supportfrom various donors including the World Bank, has laun-ched the preparation of a huge investment program (USD250 million) to increase access to sustainable water supplyfor Bamako from a new water treatment plant close to Ka-bala village on the right bank of the Niger River nearly 12kilometers upstream from Bamako.

● Ongoing reforms and prospects

Beyond the investment programs, the sustainable develop-ment of the urban water sector will depend on the success-ful implementation of the ongoing reform of the water andelectricity sectors including the restructuration of EDM. This

Can Mali achieve the Millennium Development Goals

for Water and Sanitation?● By Dr. Adama Tiémoko Diarra,

General Manager of The Malian Water Asset Holding Company(SOMAPEP)

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reform led to the recent separation of the two sectors, withthe establishment of the Malian Water Asset Holding Com-pany (SOMAPEP) and the Malian Water Management Com-pany (SOMAGEP), while EDM-SA remains for the develop-ment and operation of the electricity sector.Assuming that Mali achieves the MDGs in 2015, that wouldstill leave a large number of people without proper accessto clean drinking water and appropriate sanitation services.This means that the global MDG initiative which is highlycommendable cannot be a panacea or an end in itself. The-refore, it is important to project beyond 2015 and find out

appropriate technical solutions for the sustainable develop-ment of the sector. ■

Le château de la localité de Try (adduction sommaire d’eau alimentée par l’énergie solaire).

1 Goal 7, target C of the MDGs calls on countries to “halve, by 2015, theproportion of the population without access to safe drinking water andbasic sanitation”. 2 Source: Planning and Statistics Unit in charge of Water.3 Overview of the Situation of Drinking Water and Sanitation in Africa,prepared by the African Ministerial Council on Water (AMCOW), in col-laboration with the WHO/UNICEF Joint Monitoring Programme. 4 The use of domestic and external funding for the Water and SanitationSector Programme (PROSEA) could be a response to this major challenge.

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● La forte croissance démographique passée

La population du Mali a été multipliée par quatre depuisl’indépendance, en dépit d’une forte émigration. De 3,5millions d’habitants en 1960, elle est passée à 15,2 millionsd’habitants mi-2010. Cette croissance démographique ra-pide, toujours supérieure à 3 % par an, est le résultat d’unebaisse importante de la mortalité, du maintien sur unelongue période d’une très forte fécondité (6,6 enfants parfemme) et d’un ralentissement probable de l’émigrationdans les années récentes. La structure par âge de la popu-lation est très jeune : 48 % des Maliens ont moins de 15ans. Les résultats préliminaires du 4e Recensement généralde la population et de l’habitat (RGPH) de 2009 montrentque la croissance démographique s’est sans doute accélé-rée et est passée à 3,6 % par an.Cette forte croissance démographique au cours des 50 der-nières années s’est produite dans un pays immense de 1,22million de kilomètres carrés. La densité moyenne de la po-pulation malienne - 12 habitants au kilomètre carré en2010 - apparaît donc toujours faible. Cependant, en 2003-2005, un tiers seulement du territoire était propre aux cul-tures pluviales ou à l’élevage, les deux tiers restants étantconstitués de zones arides. Les pressions sur les ressourcesnaturelles et environnementales dans le tiers du territoirepropre aux activités agro-pastorales ont donc été considé-rables et elles continuent de s’accentuer.La croissance démographique très rapide a également exa-cerbé une série de problèmes de développement. Toutd’abord, on a assisté à une forte augmentation du secteurinformel qui contribue à plus de 60 % du PIB total du paysdu fait de l’incapacité de l’économie à créer des emploisdans le secteur moderne. On observe aussi la piètre per-formance des indicateurs d’éducation et de santé, malgréles efforts importants consentis. Un quart seulement de lapopulation adulte sait lire et écrire. Le taux net de scolari-sation primaire est de 72 % et le taux net de scolarisationsecondaire, de 29 %. Près des quatre cinquièmes des décèsau Mali sont évitables, car imputables à des maladies in-fectieuses et/ou à des grossesses trop précoces, trop rap-prochées, trop fréquentes ou trop tardives. La moitié dutotal des décès au Mali concerne des enfants de moins de5 ans. Parmi les enfants survivants, 40 % souffrent de mal-

nutrition chronique (petite taille par rapport à leur âge) cequi a des conséquences à long terme très graves, car lamalnutrition chronique affecte négativement les capacitéscognitives et l’état de santé des enfants concernés jusqu’àl’âge adulte. Ceci peut aussi avoir des effets considérableset durables sur la productivité de l’économie du pays.Au total, plus d’un Malien sur deux (59 %) vit actuellementdans la pauvreté. La croissance démographique rapide renddonc beaucoup plus difficile l’amélioration du capital hu-main, qui est une condition essentielle pour que le Malipuisse conforter et accélérer sa croissance économique etréduire rapidement la pauvreté de la population.

● Qu’en sera-t-il de l’avenir?

Selon les projections de population 2009 de la Directionnationale de la population (DNP), la population du Mali vade toute façon doubler d’ici 2030, et la population urbaineet celle de Bamako vont plus ou moins tripler. C’est juste-ment vers 2030 que la population urbaine devrait devenirplus nombreuse que la population rurale. À l’horizon 2050,on peut s’attendre à une multiplication de 3 à 4 de la po-pulation totale et à une multiplication de 5 à 7 de la popu-lation urbaine et de celle de Bamako. En 2030, lapopulation de Bamako devrait être de 5 millions environ eten 2050, elle pourrait se situer entre 9 et 14 millions.D’ici 2030, il faudra donc assurer une transformation ma-jeure de l’agriculture malienne et accroître sa productivitéde telle sorte qu’elle soit capable à la fois de nourrir la po-pulation urbaine devenue majoritaire et d’exporter davan-tage et dégager des recettes accrues. D’ici 2030, il faudraaussi gérer les retards actuels en termes de couvertures sa-nitaire et éducative (les taux actuels devant être multipliéspar 2, 3 ou 4 selon les indicateurs) et faire face en mêmetemps au doublement de la population totale et à l’aug-mentation du nombre des naissances. La multiplication par4, 6 ou 8 fois, selon les domaines, des moyens nécessairesva requérir une augmentation continue de 7 % à 10 % paran pendant vingt ans des budgets correspondant aux sec-teurs de l’éducation et de la santé.Certes, depuis les années 90, le Mali a renoué avec la crois-sance économique et affiche une performance d’environ5 % de croissance par an. Malheureusement, cette crois-

Population et développement humain

Démographie au Mali : défis et enjeux

● Par John F. May (photo à gauche), Lead Population Specialist,Boubou Cissé (photo à droite), Economist (Health),et Jean-Pierre Guengant, Institut de recherche pour le développement (IRD)

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Une classe surchargée : les infrastructures scolaires peinent à suivre le croît démographique.

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sance ne se traduit que par de faibles gains en revenu partête (un ou deux pourcent par an) à cause de la forte crois-sance démographique. À ce rythme, il faudra plusieurs dé-cennies pour doubler le revenu par tête, alors que cedernier n’est qu’une petite fraction du revenu par tête d’unpays émergent typique. Par ailleurs, la croissance écono-mique reste trop modeste pour réduire la pauvreté de ma-nière substantielle. Même en passant à 10 % de croissanceéconomique par an, on ne créerait pas assez d’emploisdans le secteur moderne pour faire face au doublement at-tendu dans les 20 ans qui viennent du nombre d’entrantssur le marché du travail au Mali.En outre, les taux de scolarisation restent très faibles. Onest loin de l’éducation pour tous au primaire, d’au moins60 % au secondaire et de 15 à 30 % au supérieur, perfor-mances que connaissent déjà la plupart des pays émer-gents. Il faut donc impérativement augmenter et améliorerle capital humain malien (éducation et santé), conditionsine qua non d’une croissance économique plus forte,moins sensible aux chocs extérieurs et, surtout, durable.

● Le double défi :capital humain et croissance économique

Le Mali doit relever le double défi de la constitution d’uncapital humain de qualité et d’une croissance économiqueaccrue. Ces deux objectifs sont intimement liés : il n’y aurapas de croissance économique accélérée sans améliorationdu capital humain, mais l’amélioration du capital humainsans réduction de la croissance démographique risque deretarder de plusieurs décennies l’atteinte d’une croissanceéconomique forte et durable.De toutes les variables démographiques, la fécondité est laplus décisive, car c’est elle qui contribue à l’élargissement

(ou au contraire à la stabilisation) de la base de la pyramidedes âges et donc à une croissance démographique fortecontinue (ou au contraire qui se ralentit). La fécondité estsouvent entourée de beaucoup de passions et parfois depolémiques, car elle touche aux traditions et valeurs socio-culturelles. Néanmoins, parmi toutes les options possibles,c’est bien l’action sur la fécondité qui amènera des effetsimmédiats sur la dynamique démographique et la structurepar âge et permettra le cas échéant de dégager les moyensnécessaires à l’amélioration du capital humain. En effet,seule une baisse de la fécondité est susceptible de stabiliserle nombre de naissances ainsi que le nombre d’enfants àscolariser (à la base de la pyramide des âges). À terme, labaisse de fécondité stabilisera aussi le nombre de jeunesentrant sur le marché du travail (250000 par an actuelle-ment, mais 520000 par an en 2025). Il faudra bien assu-mer ce doublement inéluctable des entrées sur le marchédu travail dans les 15 ans qui viennent, car tous ces en-trants sont déjà nés.

L’avenir démographique du Mali n’est pas figé. Il peut êtrefortement modifié à 10 ans et 20 ans d’échéance déjà pardes politiques résolues et des actions et investissements ap-propriés, influençant directement ou indirectement la fé-condité et les comportements procréateurs en général.L’analyse de la situation démontre que l’on peut enclencherle changement démographique sans action coercitive sur lafécondité. Les enquêtes démographiques et de santé indi-quent qu’environ 30 % des femmes (EDSM IV) souhaitentutiliser la planification familiale, mais n’ont pas aisémentaccès aux services (besoins non satisfaits).Parmi les éléments-clés susceptibles de ralentir la croissancedémographique, les activités les plus urgentes sont les sui-vantes :

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● l’intégration de la variable démographique dans leCadre Stratégique pour la Croissance et la Réductionde la Pauvreté, et tous les programmes de développe-ment sur la base de projections démographiques ac-ceptées pas tous ;

● le renforcement de la scolarisation et de l’alphabétisa-tion féminine et de l’autonomisation des femmes ;

● la diffusion en continu de messages culturellement adap-tés sur les questions démographiques et la planificationfamiliale afin d’induire des changements majeurs maisconsentis des comportements reproductifs ; et

● l’accélération de l’augmentation de l’utilisation de laplanification familiale pour répondre aux besoins nonsatisfaits exprimés par la population.

Le Gouvernement prépare actuellement un nouveau projetSanté de la reproduction qui couvrira ces deux derniers as-

pects et auquel la Banque mondiale apportera son soutientechnique et financier.

En conclusion, il est nécessaire de prendre en compte tousles facteurs susceptibles de créer un processus vertueux decroissance, y compris les facteurs démographiques, dans lecadre d’une approche stratégique du développement éco-nomique et social et de politiques sectorielles coordonnées.La réponse tient dans la combinaison d’une augmentationde la croissance économique et d’une amélioration majeureet rapide du capital humain. Il est possible d’atteindre cesobjectifs assez rapidement en combinant une politiqueéconomique et une politique de population visant une ré-duction du taux de fécondité, mais ces objectifs sont diffi-cilement envisageables à court ou moyen terme dans le cascontraire, c’est-à-dire sans baisse de la fécondité. ■

● High population growth

Mali's population has quadrupled since independence inspite of high levels of emigration; it increased from 3.5 mil-lion inhabitants in 1960 to 15.2 million by mid-2010. Thisrapid demographic growth – at over 3 percent per year – isthe result of a significant decline in mortality, of sustainedvery high fertility (6.6 children per woman), and of a pro-bable slowdown in emigration in recent years. The prelimi-nary results of the 4th General Census of Population andHousing (RGPH), that took place in 2009, point to an evenhigher rate of population growth.This rapid growth in population over the past 50 years is ta-king place in a large country covering 1.25 million squarekilometers. The average population density of Mali - 12inhabitants per square kilometer in 2010 - appears to below. However, the desert makes up a large part of Mali and,in 2003-2005, only one-third of the country consisted ofarable land. The pressure on natural and environmental re-sources in this serviceable area has been significant andcontinues to increase.The very rapid population growth has exacerbated a num-ber of development problems. First, the informal sector hasgrown significantly; it accounts for more than 60 percentof the country’s total GDP due to the inability of the eco-nomy to create jobs in the modern sector. The performanceof both the education and health sectors remains dismal,despite significant efforts to strengthen them; only one-quarter of the adult population can read and write and thenet primary and secondary education enrolment rate is 72and 29 percent, respectively. Nearly four-fifths of all deathsin Mali are preventable, because they are due to infectious

diseases and/or to pregnancies that are too early, too close,too frequent or too late. Half of all deaths in Mali areamong children under the age of five. Among surviving chil-dren, 40 percent suffer from chronic malnutrition (lowheight for their age), which negatively impacts the cognitiveability and health of affected children into adulthood. Thiscan also have profound and lasting effects on the produc-tivity of the country’s economy.More than one out of every two Malians (59 percent) cur-rently lives in poverty. Rapid population growth thereforemakes it difficult to improve human capital, which is a pre-requisite for Mali to strengthen and accelerate its economicgrowth and rapidly reduce poverty.

● What will happen in the future?

According to the 2009 population projections of the Natio-nal Population Directorate (NPD), the population of Mali willdouble by 2030, while the urban population and that ofBamako will nearly triple. By 2030 the urban population isprojected to be higher than the rural population. By 2050,the total population is projected to increase three-to four-fold, while the urban population and that of Bamako is pro-jected to increase five-to sevenfold. In 2030, the populationof Bamako is projected to be approximately 5 million, andby 2050 it could be between 9 million and 14 million inha-bitants.By 2030, it will therefore be necessary to have a majortransformation of the agriculture of Mali and increase itsproductivity so that it can feed the urban population (whichwill have become the majority), increase its exports, and ge-nerate higher revenues from agriculture. It will also be ne-

Demography in Mali: challenges and issues

● By John F. May, Lead Population Specialist,Boubou Cissé, Economist (Health),Jean-Pierre Guengant, Institut de recherche pour le développement (IRD)

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cessary to manage the current shortfalls in health and edu-cation coverage - current coverage rates need to be multi-plied by 2, 3 or 4 depending on the indicators - and copewith the doubling of the population and the increase in thenumber of births. Multiplying the needed resources by 4, 6or 8, depending on the areas, will require steady increasesin the education and health budget by 7 to 10 percent peryear over the next twenty years.Since the 1990s, Mali has experienced economic growth ofabout 5 percent per year. Unfortunately, this growth has re-sulted only in modest increases in per capita income (oneor two percent per year) due to high population growth. Atthis rate, it will take several decades to double per capitaincome, which is currently only a small fraction of the percapita income of a typical emerging country. Furthermore,economic growth remains too low to reduce poverty subs-tantially. Even if economic growth per year stood at 10 per-cent, it would not create enough jobs in the formal sectorto cope with the number of people entering the labor mar-ket as a result of the projected doubling of the populationover 20 years.In addition, school enrolment rates remains very low andfar from enrolment levels typical for emerging countries,i.e., universal primary education, a minimum 60 percent en-rolment rate at the secondary level, and between 15 to 30percent for higher education. It is therefore imperative toincrease and improve the human capital (education andhealth), a prerequisite for higher economic growth thatwould be less sensitive to external shocks and would, aboveall, be sustainable.

● The double challenge:human capital and economic growth

Mali needs to meet the dual challenge of building high qua-lity human capital and increasing economic growth. Thesetwo objectives are inextricably linked: there will be no ac-celerated economic growth without an improvement inhuman capital, but an improvement in human capital wi-thout a reduction in population growth could delay theachievement of strong and sustainable economic growthfor several decades.Of all the demographic variables, fertility has the most im-pact on future growth because it is the one that broadens(or, on the contrary, stabilizes) the base of the populationpyramid, and therefore leads to continued rapid populationgrowth (or, on the contrary, slowdown). Fertility is often sur-rounded by controversy because it touches on socio-culturalvalues and traditions. However, of all possible options, onlyaction on fertility will have an immediate impact on popu-lation dynamics and the age structure, and will help mobi-lize the resources needed for improving human capital.Indeed, only a decline in fertility is likely to stabilize the num-ber of births and the number of school-age children (at thebase of the population pyramid). In the long-term, a declinein fertility will also stabilize the number of young people en-tering the labor market (250,000 per year currently, but pro-jected to increase to 520,000 per year in 2025). Mali alsoneeds to find ways to cope with the inevitable doubling ofpeople entering the labor market over the next 15 years, asall these people have already been born.

The future population of Mali is not immutable. It could bereshaped in 10 or 20 years by strong policies and appro-priate actions and investments that directly or indirectly in-fluence fertility and reproductive behavior. Populationchanges can be initiated without coercive actions as theywould be satisfying an existing unmet need for family plan-ning. The demographic and health surveys (e.g., DHS IV) in-dicate that about 30 percent of women wish to use familyplanning but do not have easy access to services.Among the key factors likely to slow down populationgrowth, the most urgent activities are:

● including demographic variables in the Strategic Frame-work for the Fight against Poverty (CSLP) and all deve-lopment programs based on population projectionsaccepted by all,

● increasing school enrolment and female literacy, as wellas the empowerment of women,

● disseminating regularly culturally appropriate messageson demographic issues and family planning in order tobring about major and accepted changes in reproduc-tive behavior, and

● accelerating the increased use of family planning tomeet unmet need.

The government of Mali is currently preparing a new "Re-productive Health" project that will cover the last two as-pects and to which the World Bank will provide technicaland financial support.

In conclusion, it is necessary to take into account all factorsthat can create a virtuous cycle of growth, including demo-graphic factors, in a strategic approach to economic andsocial development and coordinated sector policies. Theanswer lies in combining increased economic growth withrapid and significant improvement of human capital. It ispossible to rapidly achieve these goals by combining eco-nomic policy with a population policy to reduce fertilityrates. These goals are difficult to envision in the short ormedium term without a decline in fertility. ■

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L’éducation s’est révélée être non seulement la clé de la crois-sance économique, mais aussi un puissant et indispensablelevier pour l’amélioration des conditions de vie des individus.Outre son impact sur la croissance et l’épanouissement desindividus, l’éducation est tout aussi importante pour les so-ciétés qui doivent gérer leur diversité culturelle et ethnique,un défi particulièrement important dans les pays africains, quidoivent réduire les inégalités et répondre aux besoins des per-sonnes en situation vulnérable. En plus des connaissances etdes compétences utiles pour la vie quotidienne qu’elleconfère, l’éducation peut avoir un effet bénéfique sur le dé-veloppement psychosocial d’un enfant et lui offrir un envi-ronnement sûr et structuré à travers l’école. L’école, et doncles systèmes éducatifs, constitue le creuset où se construisentles individus, les nations et leurs caractéristiques, où se for-gent les bases de la communauté d’une nation et où se mo-délisent les fondements de la démocratie.Du point de vue de son impact sur la croissance écono-mique et l’amélioration des conditions de vie des individus,l’éducation et le niveau de qualification qu’elle confère sesont avérés être des déterminants majeurs. Des études ré-centes montrent que les jeunes peu qualifiés, notammentceux qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, ontété touchés plus durement par la crise économique. C'estdans ce groupe que, dans les pays de l’OCDE, le taux dechômage a augmenté de près de cinq points de pourcen-tage entre 2008 et 2009, alors que le taux de chômage desdiplômés du supérieur a augmenté de moins de deuxpoints de pourcentage pendant la même période.De nombreuses autres études récentes soulignent le fait quel’éducation et les qualifications qu’elle procure constituentles déterminants de la compétitivité des individus et des na-tions. L’application des connaissances scientifiques aux sys-tèmes de production a changé le monde, en particulier dansles pays en développement. À titre d’exemple, la Malaisie estdevenue le leader mondial de la production de l’huile depalme à travers la recherche et le développement et le Viet-nam est devenu un acteur mondial de l’exportation du café,grâce à ses compétences dans les domaines liés aux techno-logies de traitement, de conditionnement et de contrôle dequalité. Une éducation et une recherche de qualité sont, parconséquent, des éléments essentiels pour la compétitivité àl'ère de l'économie du savoir.Dans un pays comme le Mali dont l'économie reste domi-née par l'agriculture et l’élevage (avec 7,8 millions de bo-vins et 22 millions de caprins) et qui emploient près de80 % de la population, comment l’éducation peut-elle ap-puyer la croissance économique et contribuer à améliorerla vie des citoyens?

Avant de suggérer des pistes pour un meilleur impact del'éducation sur la vie des citoyens et la croissance écono-mique, il est important de décrire brièvement les caractéris-tiques principales de l’éducation au Mali.En 2009, l’école malienne accueille 2387581 élèves au cyclefondamental (1 et 2) pour des taux bruts de scolarisation de82 % et 49,6 % respectivement, soit un taux brut moyen de67.4 % pour la population de 7-15 ans et un taux d’achève-ment du fondamental 1 de 55 %. Au secondaire général, lasituation est plus inquiétante; avec un taux d’admission enpremière année du secondaire (10e année d’étude) inférieurà 15 %, ce niveau a accueilli 120464 élèves en 2008 pourun taux brut de scolarisation de 15,1 %.Ces différents chiffres traduisent le fait que, dans le fonda-mental 1 (équivalent aux six premières années d’étude), 3enfants sur dix ne sont pas à l’école et ne pourront jamaisy accéder. Sur les 7 enfants qui viennent à l’école pour lapremière fois, seuls 4 arrivent en fin de la 6e année d’étude.En d'autres termes, sur 10 enfants d’une tranche d’âgedonnée, seuls 4 arrivent à entrer à l’école en 2009 au Maliet à y rester les 6 premières années ; les 6 autres ne pour-ront jamais aller à l’école ou même si ils y accèdent, aban-donneront avant la fin du primaire. Aussi, sur les 4 enfantsqui achèvent le fondamental 1, seuls 2 ont la possibilité decontinuer au fondamental 2 et un seul sur dix aura la pos-sibilité de continuer jusqu’à la fin du second cycle. Les neufenfants sur dix ne pourront donc pas accéder et terminerle cycle secondaire.On voit clairement que se posent deux problèmes fonda-mentaux à l’école malienne: le problème de l’accès pourtous les enfants qui y arrivent la première fois et celui de larétention jusqu’à la fin du fondamental. Il est important d’of-frir à chaque enfant l’opportunité d’accéder à une éducationafin de disposer des outils pour son épanouissement.

● Mais une fois que l’enfant a accès à l’école quel estle niveau des apprentissages dans le contexte malien?

Des études récentes ont montré le niveau extrêmement fai-ble des apprentissages des élèves au fondamental 1 encomparaison de ce qu’ils devraient apprendre, c'est-à-direpar rapport aux contenus des programmes d’enseigne-ment ; mais aussi en comparaison avec des élèves demêmes classes dans les pays voisins. Des tests conduits surdes élèves de 2e, 4e et 6e années en 2009 montrent que83 % des enfants de 2e année n’ont pu lire un seul motd’un texte qui leur a été présenté (y compris dans leslangues nationales) et environ 20 % des élèves de 6e annéene peuvent lire des mots d’un texte. Dans ce contexte, ilest difficile de prétendre que les enfants apprennentquelque chose s’ils ne sont pas capables de lire et compren-dre les messages qui leurs sont présentés par le maître ou

Éducationet développement économique

● Par Pierre Joseph Kamano,Senior Education Specialist

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L’éducation s’est révélée être non seulement la clé de la crois-sance économique, mais aussi un puissant et indispensablelevier pour l’amélioration des conditions de vie des individus.Outre son impact sur la croissance et l’épanouissement desindividus, l’éducation est tout aussi importante pour les so-ciétés qui doivent gérer leur diversité culturelle et ethnique,un défi particulièrement important dans les pays africains, quidoivent réduire les inégalités et répondre aux besoins des per-sonnes en situation vulnérable. En plus des connaissances etdes compétences utiles pour la vie quotidienne qu’elleconfère, l’éducation peut avoir un effet bénéfique sur le dé-veloppement psychosocial d’un enfant et lui offrir un envi-ronnement sûr et structuré à travers l’école. L’école, et doncles systèmes éducatifs, constitue le creuset où se construisentles individus, les nations et leurs caractéristiques, où se for-gent les bases de la communauté d’une nation et où se mo-délisent les fondements de la démocratie.Du point de vue de son impact sur la croissance écono-mique et l’amélioration des conditions de vie des individus,l’éducation et le niveau de qualification qu’elle confère sesont avérés être des déterminants majeurs. Des études ré-centes montrent que les jeunes peu qualifiés, notammentceux qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, ontété touchés plus durement par la crise économique. C'estdans ce groupe que, dans les pays de l’OCDE, le taux dechômage a augmenté de près de cinq points de pourcen-tage entre 2008 et 2009, alors que le taux de chômage desdiplômés du supérieur a augmenté de moins de deuxpoints de pourcentage pendant la même période.De nombreuses autres études récentes soulignent le fait quel’éducation et les qualifications qu’elle procure constituentles déterminants de la compétitivité des individus et des na-tions. L’application des connaissances scientifiques aux sys-tèmes de production a changé le monde, en particulier dansles pays en développement. À titre d’exemple, la Malaisie estdevenue le leader mondial de la production de l’huile depalme à travers la recherche et le développement et le Viet-nam est devenu un acteur mondial de l’exportation du café,grâce à ses compétences dans les domaines liés aux techno-logies de traitement, de conditionnement et de contrôle dequalité. Une éducation et une recherche de qualité sont, parconséquent, des éléments essentiels pour la compétitivité àl'ère de l'économie du savoir.Dans un pays comme le Mali dont l'économie reste domi-née par l'agriculture et l’élevage (avec 7,8 millions de bo-vins et 22 millions de caprins) et qui emploient près de80 % de la population, comment l’éducation peut-elle ap-puyer la croissance économique et contribuer à améliorerla vie des citoyens?

Avant de suggérer des pistes pour un meilleur impact del'éducation sur la vie des citoyens et la croissance écono-mique, il est important de décrire brièvement les caractéris-tiques principales de l’éducation au Mali.En 2009, l’école malienne accueille 2387581 élèves au cyclefondamental (1 et 2) pour des taux bruts de scolarisation de82 % et 49,6 % respectivement, soit un taux brut moyen de67.4 % pour la population de 7-15 ans et un taux d’achève-ment du fondamental 1 de 55 %. Au secondaire général, lasituation est plus inquiétante; avec un taux d’admission enpremière année du secondaire (10e année d’étude) inférieurà 15 %, ce niveau a accueilli 120464 élèves en 2008 pourun taux brut de scolarisation de 15,1 %.Ces différents chiffres traduisent le fait que, dans le fonda-mental 1 (équivalent aux six premières années d’étude), 3enfants sur dix ne sont pas à l’école et ne pourront jamaisy accéder. Sur les 7 enfants qui viennent à l’école pour lapremière fois, seuls 4 arrivent en fin de la 6e année d’étude.En d'autres termes, sur 10 enfants d’une tranche d’âgedonnée, seuls 4 arrivent à entrer à l’école en 2009 au Maliet à y rester les 6 premières années ; les 6 autres ne pour-ront jamais aller à l’école ou même si ils y accèdent, aban-donneront avant la fin du primaire. Aussi, sur les 4 enfantsqui achèvent le fondamental 1, seuls 2 ont la possibilité decontinuer au fondamental 2 et un seul sur dix aura la pos-sibilité de continuer jusqu’à la fin du second cycle. Les neufenfants sur dix ne pourront donc pas accéder et terminerle cycle secondaire.On voit clairement que se posent deux problèmes fonda-mentaux à l’école malienne: le problème de l’accès pourtous les enfants qui y arrivent la première fois et celui de larétention jusqu’à la fin du fondamental. Il est important d’of-frir à chaque enfant l’opportunité d’accéder à une éducationafin de disposer des outils pour son épanouissement.

● Mais une fois que l’enfant a accès à l’école quel estle niveau des apprentissages dans le contexte malien?

Des études récentes ont montré le niveau extrêmement fai-ble des apprentissages des élèves au fondamental 1 encomparaison de ce qu’ils devraient apprendre, c'est-à-direpar rapport aux contenus des programmes d’enseigne-ment ; mais aussi en comparaison avec des élèves demêmes classes dans les pays voisins. Des tests conduits surdes élèves de 2e, 4e et 6e années en 2009 montrent que83 % des enfants de 2e année n’ont pu lire un seul motd’un texte qui leur a été présenté (y compris dans leslangues nationales) et environ 20 % des élèves de 6e annéene peuvent lire des mots d’un texte. Dans ce contexte, ilest difficile de prétendre que les enfants apprennentquelque chose s’ils ne sont pas capables de lire et compren-dre les messages qui leurs sont présentés par le maître ou

Éducationet développement économique

● Par Pierre Joseph Kamano,Senior Education Specialist

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dans les manuels. Les comparaisons internationales mon-trent que les élèves de 6e année au Mali connaissent àpeine ce qu’ils auraient dû réellement apprendre en fin de3e année, entraînant ainsi une perte de près de trois annéesd’opportunité d’apprentissage.La situation est similaire dans l’enseignement technique, laformation professionnelle et dans l’enseignement supé-rieur. Avec à peine plus de 65000 élèves fréquentant l’en-seignement secondaire technique et professionnel (avecune nette prédominance de l’enseignement privé), l’offrereste faible au regard des besoins. De surcroît, les écolesde formation professionnelle et technique offrent en ma-jorité des filières dans le secteur tertiaire ayant une faiblerelation avec les besoins des entreprises nationales. Dansl’enseignement supérieur, on comptait plus de 70000 étu-diants en 2009 à l'université de Bamako. Le gros des effec-tifs est inscrit dans les filières non scientifiques (avec plusde 21000 dans la seule faculté de droit), alors que le paysoffre un large potentiel dans les domaines de l’agricultureet de l’élevage comme souligné plus haut.La question de l’actualisation des contenus de formation,de l’adéquation des moyens utilisés (manuels scolaires, la-boratoires, ateliers de formation, etc.), ainsi que la questiondu niveau de formation et de qualification des enseignantset encadreurs se pose donc à tous les niveaux d'enseigne-ment (primaire, secondaire, technique, professionnel et su-périeur). Les laboratoires et les ateliers sont, dans la plupartdes cas, inexistants ou vétustes offrant ainsi peu de possi-bilités de développer des compétences requises pour êtrecompétitif. La diversité des modes de recrutement, de for-mation, de traitement et de suivi/évaluation des enseignantset encadreurs engendre des difficultés majeures qui ne fa-vorisent pas la recherche de la qualité de l’enseignement.Au regard de ce constat, il devient alors impératif d’offrir àchaque individu la possibilité d’accéder à une éducation de

base de qualité lui permettant ainsi d’améliorer ses conditionsd’hygiène et de contribuer de manière responsable et infor-mée à l’économie nationale. L’offre d’opportunité d’éduca-tion de base de qualité ne devrait pas renvoyer au secondplan la nécessité d’investir dans les niveaux secondaire, tech-nique, professionnel et supérieur qui sont indispensables pourformer les techniciens et cadres supérieurs dont a besoinl’économie nationale pour produire les biens nécessaires à laconsommation locale et pour être compétitif.C’est pourquoi, les partenaires au développement se sontengagés aux côtés du gouvernement pour appuyer dansle cadre du PISE III qui couvrira la période 2010-2013, l’en-semble du secteur de l’éducation en donnant la priorité àl’amélioration de la qualité des apprentissages et le déve-loppement des compétences. Les appuis des partenairesdans un passé récent se sont traduits par la mise en œuvredu programme de développement de l’éducation (PRO-DEC) à travers les phases 1 (2002-2006) et 2 (2007-2009)avec certes des résultats significatifs dans le domaine del’accès, mais qui restent limités au regard des défis de laqualité et de l’efficacité.La Banque mondiale va consacrer pour la période 2011-2015 des ressources importantes au secteur de l’éducation,en particulier à l’appui à la réforme de l’enseignement su-périeur et au développement des compétences des jeunes.Tout en continuant son appui à l’éducation de base à tra-vers les appuis budgétaires, les appuis de la Banque mon-diale permettront de réformer l’enseignement supérieurafin de le rendre compétitif au plan international et finan-cer la construction de l’université régionale de Ségou pouren faire un centre d’excellence. Les appuis au développe-ment des compétences se traduiront par la diversificationdes offres de formation pour les jeunes et un accompagne-ment au développement de petites entreprises leur permet-tant de se prendre en charge. ■

Quel apprentissage pour les enfants?

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