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L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués par les invasions, les désordres et la violence en Orient et en Occident. L’Afrique du nord est secouée par deux invasions successives (vandale et byzantine). Le reste de l’Afrique est mal connu. I) L’Europe A) L’Europe Occidentale Avec la chute de l’empire romain d’Occident, des royaumes nouveaux se forment. Au début, vainqueurs et vaincus ont peu de contact, mais progressivement un nouvel occident naît de la fusion entre Barbares et Romains : c’est l’occident chrétien. B) L’Europe du sud-est Héritier de l’empire romain en Orient, l’empire Byzantin connaît une ère de prospérit é et de grandeur sous le règne de Justinien (527-565). Le principal objectif de Justinien était de reconquérir l’occident, mais la multiplication des troubles à l’intérieur de l’empire byzantin va précipiter son déclin. II) L’Afrique L’Afrique du nord est marquée par deux invasions successives : d’abord celle des Vandales, puis l’invasion byzantine qui chasse les Vandales de l’Afrique du nord. L’Afrique orientale, plus précisément la Nubie et l’Ethiopie, a subi l’influence du christianisme. Le reste de l’Afrique est très peu connu. On pouvait cependant noter de fréquentes migrations particulièrement celle des Bantous qui fuyaient le Sahara arrivé au terme de son assèchement. III) Le Moyen-Orient Il était sous l’hégémonie de l’empire romain d’Occident et de l’empire Perse. Il fut également un très grand centre de commerce et d’échanges de produits d’Europe, d’Afrique et d’Asie. L’océan Indien était la principale voie de communication parallèlement à la mer Méditerranée. IV) L’Asie et l’Amérique En Asie, l’éclat des grandes civilisations a baissé. Sur le plan religieux, l’ hindouisme et le brahmanisme sont pratiqués, alors que le bouddhisme se répand en Asie. En Amérique centrale et en Amérique du sud, vivent des peuples venus d’Asie orientale. Ils vont créer les grandes civilisations précolombiennes des Aztèques, des Mayas et des Incas. CONCLUSION Le monde au VIé siècle fut marqué par l’insécurité et une fragile domination byzantine. Mais avec la naissance de l’islam, on assistera à la puissance des conquérants arabes. Vandales : Peuple germanique établi au sud de la Baltique au 1é s. apr. JC. Au début du Vé s. ils envahirent avec d’autres peuples barbares une partie de l’Europe et l’Afrique romaine. Ils disparurent en 533 lors de la conquête byzantine de l’Afrique.

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L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU

VIé SIECLE

INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués par les invasions, les désordres et la

violence en Orient et en Occident. L’Afrique du nord est secouée par deux invasions successives

(vandale et byzantine). Le reste de l’Afrique est mal connu.

I) L’Europe A) L’Europe Occidentale

Avec la chute de l’empire romain d’Occident, des royaumes nouveaux se forment. Au début, vainqueurs

et vaincus ont peu de contact, mais progressivement un nouvel occident naît de la fusion entre Barbares

et Romains : c’est l’occident chrétien.

B) L’Europe du sud-est

Héritier de l’empire romain en Orient, l’empire Byzantin connaît une ère de prospérité et de grandeur

sous le règne de Justinien (527-565). Le principal objectif de Justinien était de reconquérir l’occident,

mais la multiplication des troubles à l’intérieur de l’empire byzantin va précipiter son déclin.

II) L’Afrique L’Afrique du nord est marquée par deux invasions successives : d’abord celle des Vandales, puis

l’invasion byzantine qui chasse les Vandales de l’Afrique du nord.

L’Afrique orientale, plus précisément la Nubie et l’Ethiopie, a subi l’influence du christianisme.

Le reste de l’Afrique est très peu connu. On pouvait cependant noter de fréquentes migrations

particulièrement celle des Bantous qui fuyaient le Sahara arrivé au terme de son assèchement.

III) Le Moyen-Orient Il était sous l’hégémonie de l’empire romain d’Occident et de l’empire Perse. Il fut également un très

grand centre de commerce et d’échanges de produits d’Europe, d’Afrique et d’Asie. L’océan Indien était

la principale voie de communication parallèlement à la mer Méditerranée.

IV) L’Asie et l’Amérique En Asie, l’éclat des grandes civilisations a baissé. Sur le plan religieux, l’hindouisme et le

brahmanisme sont pratiqués, alors que le bouddhisme se répand en Asie.

En Amérique centrale et en Amérique du sud, vivent des peuples venus d’Asie orientale. Ils vont créer

les grandes civilisations précolombiennes des Aztèques, des Mayas et des Incas.

CONCLUSION Le monde au VIé siècle fut marqué par l’insécurité et une fragile domination byzantine. Mais avec la

naissance de l’islam, on assistera à la puissance des conquérants arabes.

Vandales : Peuple germanique établi au sud de la Baltique au 1é s. apr. JC. Au début du Vé s. ils

envahirent avec d’autres peuples barbares une partie de l’Europe et l’Afrique romaine. Ils disparurent en

533 lors de la conquête byzantine de l’Afrique.

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1ére partie : LA CIVILISATION MUSULMANE L2 : LA NAISSANCE DE L’ISLAM INTRODUCTION En Arabie à la fin du VIé siècle et au début du VIIé siècle, va naître une nouvelle religion, l’islam,

fondée par Mohamed (PSL). Troisième religion révélée après le Judaïsme et le Christianisme, l’islam

tire son enseignement du Coran.

I) L’Arabie préislamique L’Arabie est une péninsule plane limitée par la mer Rouge, le golfe arabo-persique et l’océan Indien. Au

VIé siècle, elle est bordée au nord et à l’est par les empires perse et byzantin.

Son climat est sec (steppe et désert) : seul le sud-est appelé « Arabie heureuse » reçoit quelques pluies.

Il y a deux villes principales : Yathrib et La Mecque.

L’Arabie est surtout peuplée de bédouins nomades divisés en tribus qui vivaient d’élevage et surtout de

commerce. Cependant, on trouvait aussi des sédentaires qui vivaient d’agriculture dans les oasis.

La plupart des arabes étaient des païens qui vénéraient certaines pierres sacrées comme la pierre noire de

la Kaaba. Certains arabes sont cependant attirés par le monothéisme, sans doute influencés par les Juifs

et les Chrétiens présents en Arabie.

II) Mohamed fondateur de l’islam Mohamed est né vers 570 apr. JC à La Mecque et appartenait à la famille des Bani Hachim de la tribu

des Qoraïch. Très tôt orphelin, il a été élevé par son grand-père Abdel Manaf, puis par son oncle Abu

Thalib. Il s’engage dans les caravanes au service d’une riche veuve, Khadidja, et l’épouse à l’âge de

25 ans. Au cours de ses voyages, il rencontre des Juifs et des Chrétiens avec qui il aimait discuter.

Au cours d’une de ses retraites sur le Mont Hira vers 610, il eut une vision divine faisant de lui le

messager de Dieu, Allah, pour prêcher une nouvelle religion, l’Islam (soumission).

Il se fait prédicateur et annonce la parole de Dieu à La Mecque. Mais il se heurte à l’opposition des

familles riches qui l’expulsent de La Mecque. Il part en exil à Yathrib qui devient Médine avec

quelques-uns de ses compagnons en 622 : c’est l’Hégire.

En 630, il revient conquérir La Mecque après plusieurs années de guerre sainte (Djihad).

A sa mort en 632, l’Arabie est presque entièrement convertie à l’islam.

III) Le Coran L’islam est la foi en un Dieu Unique, Universel et Tout-puissant, Allah. L’enseignement de l’islam est

contenu dans le Coran, livre sacré qui contient les paroles de Dieu rapportées par Mohamed.

Le Coran comporte 114 chapitres ou sourates, divisés en versets. Il énumère les cinq piliers de

l’islam : la profession de foi ou Chahada, les cinq prières quotidiennes, le jeûne du mois béni de

Ramadan, la Zakat ou l’aumône aux pauvres et le pèlerinage à La Mecque. Il énumère aussi de

nombreuses autres règles concernant la vie quotidienne. Il définit donc les bases de la croyance

musulmane.

Les croyants peuvent appliquer également la Sunna, qui est un ensemble de gestes, de textes, de dires

du prophète Mohamed et ses compagnons rapportés par des témoins.

CONCLUSION Après la mort de Mohamed, l’islam va se propager à travers le monde par le biais de la guerre sainte

………………………………………………………………………………………………………….

Christianisme Islam Judaïsme

Prophète Jésus Christ Mohamed Moïse

Livre saint Bible Coran Torah

Lieu de prière Eglise Mosquée Synagogue

Jour de prière Dimanche Vendredi Samedi

Capitale

religieuse

Rome La Mecque Jérusalem

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L3 : L’EXPANSION MUSULMANE INTRODUCTION Après la mort du prophète Mohamed (PSL) en 632, les arabes vont se lancer à la conquête d’immenses

territoires. Cette conquête va s’étendre en Europe, en Asie et en Afrique.

I) Les causes Elles sont d’abord religieuses et reposent sur la volonté de répandre l’islam, mais aussi sur le fait que le

Coran promet le paradis au musulman mort pour propager l’islam.

Sur le plan politique, les arabes vont profiter de l’affaiblissement et de la division des grands empires

voisins (byzantin et perse) pour occuper les territoires autrefois soumis par ces empires.

Enfin les arabes, grands commerçants, cherchent à posséder un grand empire, symbole d’une grande

prospérité.

II) Les conquêtes La guerre sainte commence avec le premier successeur de Mohamed, Abu Bakr.

De 632 à 661, les arabes prennent l’empire perse et la moitié de l’empire byzantin. Les villes de Damas,

Ispahan, Samarkand tombent également dans les mains des arabes.

En 713, les arabes pénètrent en territoire chinois. Ils envahissent l’Inde et atteignent les fleuves Indus et

Gange.

A l’ouest, les arabes envahissent l’Egypte et toute l’Afrique du nord. L’Espagne est aussi envahie. A

partir de l’Espagne, ils se lancent à l’assaut de la Gaule.

Les conquêtes arabes seront cependant arrêtées par trois défaites :

• A Constantinople en 718, ce qui arrête la progression vers le nord.

• A Poitiers en 732, ce qui arrête la progression vers l’ouest.

• A Talas en Chine en 751, mettant fin à la conquête de l’Asie centrale.

III) L’organisation de l’empire A) La succession du prophète

Les territoires conquis sont organisés en un immense empire. Celui-ci est dirigé par un Calife qui est à

la fois chef religieux et politique. Les premiers califes sont les compagnons du prophète. Il s’agit de

Abu Bakr (632-634), Omar (634-644), Ousmane (644-656) et Ali (656-661).

Sous le règne de Ali, l’unité politique est difficile. En effet, après l’assassinat de Ali, Mo’awiyya

(gouverneur de Syrie) s’empare du pouvoir pour devenir calife. Il fonde la dynastie des Omeyyades et

transfère la capitale à Damas. Les Omeyyades vont régner de 661 à 750.

Cette dynastie sera balayée par les Abbassides, dynastie fondée par Ibn Abbas, oncle du prophète dont

la capitale est Bagdad. Ils vont régner de 750 à 1258, période durant laquelle l’empire va atteindre son

apogée.

B) L’organisation

L’empire est sous l’autorité absolue du Calife. Une administration placée sous l’autorité du Vizir

(premier ministre) est chargée de faire appliquer les décisions du calife dans tout l’empire. Dans les

provinces, le calife est représenté par un Emir. L’empire s’appuyait sur une armée puissante et

organisée.

L’unité de l’empire repose sur une religion dominante (l’islam), une langue commune (l’arabe), et sur la

monnaie d’or (dinar) et d’argent (dirham).

Les Juifs et les Chrétiens avaient le droit de garder leur religion ; en contrepartie, ils étaient astreints à

payer des impôts.

Le coran est la base de la législation islamique et les Cadis sont chargés de la justice

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IV) La chute de l’empire L’empire, très étendu, ne peut plus obéir au pouvoir central qui était à Bagdad. Ainsi d’énormes

difficultés apparaissent et marquent la fin de l’empire musulman.

• Les querelles internes et dynastiques (Idrissides, Kharidjites, Fatimides, Chiites, Sunnites).

• La révolte des émirs.

• La croisade chrétienne menée par les byzantins.

• L’éclatement de l’empire en califats rivaux.

• L’invasion des Mongols venus d’Asie en 1258.

CONCLUSION L’islam a connu une très fulgurante expansion. Les difficultés vont mettre fin à sa suprématie.

Cependant les arabes laisseront une très brillante civilisation.

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

Fatimides : dynastie chiite ismaélienne qui régna en Afrique du nord-est aux Xé et XIé siècle. Elle

conquit l’Egypte et fonda Le Caire. Son dernier calife fut renversé par Saladin en 1171.

Idrissides : dynastie alide du Maroc (789-985) fondée par Idris 1er

Chiites ; courant de l’islam né du schisme des partisans de Ali à propos de la succession du prophète. Ils

sont opposés à ce que la qualité de calife ou d’imam soit conférée à tout autre qu’à un descendant de Ali.

Sunnites : représentent l’orthodoxie musulmane ; s’appuyant sur la sunna et le consensus.

4 rites : malékite, hanbalite, hanéfite et chaféite.

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L4 : LA CIVILISATION MUSULMANE

INTRODUCTION Bénéficiant d’un vaste empire, les arabes mettent en place une brillante civilisation fondée sur une

économie prospère et une solide organisation sociale. Le monde arabo-musulman a aussi connu une

vie intellectuelle intense et développé un art somptueux, inspiré par l’islam.

I) Une économie florissante A) L’agriculture irriguée

Le monde arabo-musulman appartient pour l’essentiel à la zone chaude et sèche. L’agriculture sous

pluies y est souvent impossible. On y pratique l’élevage nomade et l’agriculture irriguée.

Les surfaces cultivées se sont étendues grâce aux techniques d’irrigation et de drainage, la construction

de barrages, de canaux.

B) Un commerce florissant

Le monde arabo-musulman est situé au carrefour de trois continents, ce qui favorise le commerce. Il

disposait aussi d’autres atouts :

• L’usage d’une langue unique et de monnaies reconnues de tous. On utilisait aussi le chèque

(sakk).

• Les produits artisanaux étaient d’excellente qualité : tapis persans, tissus de soie, parfums, armes,

céramique….

• Les progrès techniques (étambot, astrolabe, gouvernail….) ont permis l’amélioration de la

navigation.

• L’existence de routes en bon état a permis aux caravanes d’atteindre les régions éloignées.

Pendant plusieurs siècles, les musulmans ont dominé le commerce entre l’Europe et l’Asie, et contrôlé la

Méditerranée ainsi que la route de la soie, des épices et de l’or.

II) La société musulmane Dans l’islam, il n’y a pas de hiérarchie sociale. Il y a une parfaite égalité entre les croyants. Seuls se

distinguent les descendants du prophète. Ils constituent une sorte de « noblesse » et portent en général le

nom de « chérif ».

Mais l’égalité n’exclut pas l’esclavage, commun à toutes les sociétés de l’époque.

La polygamie, la réclusion des femmes au foyer sont aussi en vigueur.

III) Une civilisation urbaine La civilisation musulmane est d’abord une civilisation urbaine avec le développement de nombreuses

villes : Damas, Le Caire, Kairouan, Cordoue, Bagdad.

Les villes arabo-musulmanes avaient plusieurs fonctions :

• Politique : elles abritaient l’administration, le palais du calife ou de l’émir, les résidences pour

les chefs militaires ou civils.

• Economique : elles étaient de grands centres commerciaux et abritaient des marchés, des souks,

des entrepôts, des bazars.

• Culturelle : le monument principal était la grande mosquée. Les mosquées sont des centres

d’enseignement de la loi islamique et de la littérature arabe. A partir du XIé siècle, des madrasas

(universités) sont construites dans les grandes villes. Il y a également des hammams (bains de

vapeur), des fontaines et des jardins publics.

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IV) L’art, les sciences, la littérature A) Un art essentiellement religieux

L’art a puisé dans les formes étrangères (égyptienne, grecque, romaine) pour se développer. Il portait sur

la décoration (la calligraphie), l’architecture avec la construction de jolies mosquées, des palais, des

monuments. Les dessins géométriques ou en arabesques (lignes sinueuses).

B) La vie intellectuelle

« Cherchez la connaissance partout même en Chine » dit un verset du coran.

Les califes encourageaient la recherche scientifique et protégeaient les savants. Les arabes ont contribué

aux progrès de la science en astronomie (observation des étoiles), en mathématiques (utilisation des

chiffres et du zéro indien, création de l’algèbre et de la géométrie), en médecine avec des médecins

comme Ibn Sina (Avicenne) ou Ibn Rushd (Averroès), en géographie avec les récits de grands

voyageurs arabes comme Ibn Batouta, Ibn Khaldoum, Al Moqadasi, Yakubi, Al Jeblan qui

permettent de dresser de nombreuses cartes.

CONCLUSION La civilisation musulmane est très brillante et influencé de façon durable l’humanité toute entière.

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2eme partie : LES CIVILISATIONS DE L’AFRIQUE

OCCIDENTALE DU VIIé AU XVIé SIECLE

L5 : L’EMPIRE DU GHANA

INTRODUCTION L’empire du Ghana est le plus ancien des empires du Soudan Occidental. Il atteint son apogée au Xé

siècle. Son histoire nous est connue grâce aux fouilles archéologiques, à la tradition orale, mais aussi

grâce aux sources arabes (Al Bakri, Al Idrissi, Ibn Batouta), au Tarikh Es Soudan d’Es Saâdi et au

Tarikh El Fettach de Mohamed Kati (Mahmoud Kâti). Sa puissance reposait sur une solide

organisation économique et sur sa civilisation.

I) Formation et expansion Selon la tradition, la constitution du royaume se situe au VIIé siècle de notre ère. D’après Cheikh Anta

Diop, le Ghana serait créé par les Sarakolés dans le Ouagadougou.

En effet la tradition prétend qu’au VIIé siècle, Kaya Maghan s’empare du pouvoir et fonde la dynastie

des Cissé. Il annexe la cité berbère de Aoudaghost. Ses successeurs étendent l’Empire en annexant les

royaumes de Sosso, du Tekrour, du Sonraï, ainsi que les villes aurifères du Bambouck, du Bouré et du

Galam.

L’empire atteint son apogée au Xé siècle et se serait étendu de l’Adrar mauritanien au Fouta Djalon, et

de l’Atlantique à la boucle du Niger.

II) La civilisation A) Les institutions politico-administratives

Le Ghana était une monarchie dirigée par le Tounka avec un pouvoir absolu. Sa capitale était Koumbi

Saleh. Le roi était assisté d’un conseil impérial constitué de grands dignitaires, qui formait

l’administration centrale. L’empire était divisé en provinces, chacune administrée par un gouverneur qui

prélevait les impôts. La justice était rendue par le Tounka.

B) L’organisation économique

Les principales activités étaient l’agriculture, l’artisanat, mais surtout le commerce. En effet, le Ghana

était un important relais caravanier, un centre où s’échangeaient les produits venus d’Afrique du nord et

du Maghreb : tissus, cuivre, argent, dattes, cuir, barres de sel…. contre l’ivoire, les esclaves, et surtout

l’or des provinces méridionales (vallée de la Falémé et du Haut Sénégal). Le Tounka percevait des taxes

sur tous les produits d’exportation et d’importation.

C) L’organisation religieuse et sociale

L’animisme dominait dans l’empire, mais l’islam était également pratiqué. Le roi était parfois entouré de

conseillers musulmans et avait fait construire des mosquées dans l’empire.

Sur le plan social, les familles formaient des clans avec un ancêtre commun. Les plus grands étaient les

Cissé, les Tounkara, les Doucouré, les Soumaré, les Sylla, les Sakho, les Diarisso, etc.

La succession était matrilinéaire. Les Soninkés croyaient en un totem protecteur : le Ouagadou Bida.

III) Le déclin du Ghana L’or du Ghana attirait la convoitise des pays voisins. Au milieu du XIé siècle, les Almoravides, voulant

étendre leurs activités commerciales et propager l’islam, contrôlèrent Aoudaghost (1054) et Koumbi

Saleh (1076). Le pays fut ravagé et son économie durement éprouvée. Plusieurs régions reprirent alors

leur autonomie. L’empire, affaibli, sera définitivement détruit par le Mali en 1240.

CONCLUSION Le Ghana, plus ancien empire noir du Soudan Occidental, a connu une rapide expansion. Malgré sa

richesse et son rayonnement, il va tomber en déclin, ce qui va donner naissance à un nouvel empire, le

Mali.

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L6 : LE MOUVEMENT ALMORAVIDE

INTRODUCTION Almoravide vient du mot « Dar-Al -Mourabitoun » qui signifie demeure consacrée à l’étude et à la

prière. C’est un mouvement né chez les Berbères du Sahara Occidental. Sa rapide expansion va

provoquer des bouleversements politiques et religieux dans les pays conquis.

I) Origines du mouvement almoravide Au Sahara Occidental vivaient des tribus berbères (Sanhadja, Zenata, Gdala, Lemtouna….) dans des

querelles.

Un chef Goddala (Gdala), Yahya Ibn Ibrahim, converti à l’islam, effectue le pèlerinage à La Mecque

d’où il revient avec un érudit prédicateur de Fès, Abdallah Ibn Yacin.

Les berbères, peu sensibles à l’islam, réagissent froidement à la prédication de Ibn Yacin. Déçus, les

deux hommes se rendent au Tekrour dans une île au nord du fleuve Sénégal où ils créent un « ribat »

(couvent fortifié). Des milliers de fidèles, impressionnés par cette retraite, affluent de partout.

Ainsi, se constitue un groupe fanatisé qui se lance dans la guerre sainte contre tous les peuples animistes

ou peu islamisés.

II) L’expansion almoravide Elle commence en 1042 et se déploie d’abord dans le pays Sanhadja où l’islam est imposé aux Gdala et

aux Lemtouna. En 1055, les Almoravides s’emparent de Sidjilmasa (capitale des berbères Zenata). La

conquête s’arrête après la mort de Ibn Yacin en 1059.

Elle reprend sous la conduite de Yusuf Ibn Tachfin qui fonde Marrakech en 1062, s’empare de Fès et

d’Alger en 1082. Puis les almoravides passent en Espagne qu’ils conquièrent en grande partie.

En Afrique noire, les Almoravides, soutenus par les toucouleurs islamisés attaquèrent et pillèrent

Aoudaghost. De 1061 à 1076, le chef almoravide Abu Bakr Ben Omar soumet entièrement le Ghana

et lui impose l’islam par la force. Les noirs qui refusent l’islam se retirent vers le sud.

A la fin du XIé siècle les Almoravides avaient créé un vaste empire qui s’étendait des rives du Sénégal

au centre de l’Espagne.

Au milieu du XIIé siècle le mouvement commença à décliner avant de disparaître pour plusieurs

raisons : problèmes internes, résistance des Soninkés organisés en état sous la conduite de Soumaoro

Kanté, enfin la naissance du mouvement Almohade fondé par Ibn Tummart qui balaya le mouvement

almoravide en 1147.

III) Les conséquences du mouvement A) Les conséquences politiques

Le mouvement almoravide a permis la constitution d’un vaste empire théocratique qui a unifié les tribus

berbères sous la bannière de l’islam. Il a également été à l’origine de la chute de l’empire du Ghana

entraînant l’émergence de nouveaux états mandingues : le Do, le Kri, le Diara, le Sosso.

B) Les conséquences religieuses

Les Almoravides ont propagé l’islam chez les berbères et ont fait progresser l’islam en Afrique sub-

saharienne, notamment les couches aristocratiques des sociétés négroafricaines. Toutefois, les Sereres,

les Bambaras, les Mossis sont restés réfractaires à l’islam.

C) Les conséquences économiques

Les axes et les grands centres de commerce sont contrôlés par les almoravides. Cependant avec les

guerres incessantes, le commerce fut pendant un certain temps ruiné.

CONCLUSION Le mouvement almoravide a connu une rapide expansion et un règne de courte durée. Il a cependant

permis l’accélération de la conversion des peuples noirs d’Afrique Occidentale.

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Chronologie de l'empire Almoravide (XIe siècle-XIIe siècle)

• 1035: À l'issue de son pèlerinage à La Mecque, Yahya Ibn Omar, chef berbère de la tribu

Lamtuna décide de convertir son peuple aux préceptes de l'islam malékite.

• 1037: Abdullah Ibn Yassin, chef spirituel et idéologue, commence à asseoir les bases doctrinales

du mouvement Almoravide.

• 1054: Les Almoravides menés par leurs chef Yahya Ibn Omar, s'emparent de Sijilmassa.

• 1055: Mort de Abdullah Ibn Yassin, la communauté religieuse est en passe de se convertir en

royaume.

• 1062: Début de la fondation de Marrakech par Abu Bakr Ibn Omar capitale de mouvement

Almoravide.

• 1071: Abu Bekr Ibn Omar confie le pouvoir au nord à son cousin Youssef Ibn Tachfin qui prend

Marrakech pour capital.

• 1077: Le mouvement almoravide consolidé entreprend son avancée vers le nord-est du Maghreb

(Fès, Tlemcen, Oran, Alger…).

• 1080: Les Andalous, dont les royaumes de taifas sont menacés par l'avancée des armées

chrétiennes d'Alphonse VI de Castille, sollicitent l'intervention de l'émir almoravide Youssef Ibn

Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide.

• 1084: Les Almoravides s'emparent de Ceuta.

• 1085: Alphonse VI de Castille conquiert Tolède.

• 1086: L'émir almoravide Youssef Ibn Tachfin décide d'intervenir dans la péninsule où il

remporte la bataille de Sagrajas à Badajoz.

• 1090: Youssef Ibn Tachfin occupe la Taïfa de Grenade et entreprend la conquête d'al-Andalus.

• 1091: Les Almoravides s'emparent de Cordoue, Almería, Badajoz et Séville et ordonnent l'exil

du roi sévillan Al Mutamid Ibn Abbad. L'expansion vers le Levant est arrêtée par la présence du

Cid à Valence.

• 1092: Une poignée d'éclaireurs almoravides arriva sous les murs de Valence. Ibn Djehaf (Cadi),

membre d'un haut lignage yéménite, porté par la foule partisane, prit le pouvoir dans la ville

après avoir fait assassiner al-Qadir.

• 1094: L'armée almoravide arrive jusqu'à Lisbonne. Ibn Djehaf, traduit en justice pour l'assassinat

d'al-Qadir, fut brûlé vif à Valence par ordre du Cid.

• 1098: Youssef Ibn Tachfin est proclamé prince des musulmans, défenseur de la foi et envoyé du

commandeur des croyants.

• 1102: Les Almoravides conquièrent Valence et la partie septentrionale d'al-Andalus, arrivant

jusqu'à La Vallée de l'Ebre. Youssef Ibn Tachfin nomme pour héritier son fils Ali Ben Youssef.

• 1106: Mort de Youssef Ibn Tachfin. Ali Ben Youssef, son fils est proclamé émir. les

Almoravides occupent les îles Baléares.

• 1108: Ali Ben Youssef bat les chrétiens à la bataille d'Uclès

• 1110: Les Almoravides occupent la Taifa de Saragosse.

• 1118: Alphonse Ier d'Aragon prend Saragosse aux Almoravides.

Page 10: INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE · L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués

Début de la construction de la Koutoubia à Marrakech en 1120, fortement transformée par les

Almohades en 1162

• 1120: Début de construction de la mosquée Koutoubia à Marrakech qui sera fortement remaniée

par les almohades en 1162.

• 1134: Les troupes almoravides sous le commandement de Tachfin Ben Ali, remportent la bataille

de Fraga contre Alphonse Ier d'Aragon et de Navarre.

• 1138: Ali Ben Youssef nomme son fils Tachfin Ben Ali pour Héritier.

• 1142: Al-Andalus se morcelle. Naissance des secondes taifas.

• 1143: Tachfin Ben Ali gouverne l'empire almoravide, de plus en plus fragmenté. Défaite des

Almoravides contre les Almohades à Oran (Algérie).

• 1145: Mort de Tachfin Ben Ali, troisième émir almoravide près d'Oran.

• 1146: Une partie d'al-Andalus reconnaît le calife Almohade Abd al-Mumin comme souverain.

Début avec les Almohades, d'une nouvelle période historique.

• 1147:Ibrahim Ben Tachfin périt à Oran en luttant contre les troupes almohades déjà victorieuses

devant Tlemcen, il fut le quatrième émir almoravide.

• 1147: Les Almohades pénètrent dans Marrakech, la capitale almoravide. Les dernièrs

Almoravides se sont réfugiés aux îles Baléares

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L7 : L’EMPIRE DU MALI INTRODUCTION L’empire du mali, connu grâce aux sources arabes et surtout à la tradition orale, est né sur les cendres du

Ghana au XIIIé siècle. Il a connu une rapide expansion sous la direction de deux grands empereurs. Sa

puissance reposait sur une solide organisation.

I) Formation La région du Mandé, berceau de l’empire du Mali, est comprise entre les sources des fleuves Sénégal et

Niger. C’est un pays de savane marqué par un climat soudano-sahélien.

La population de cette région, essentiellement Malinké, se compose de différents clans (Traoré, Konaté,

Koné, Keïta, Camara….) qui seront unifiés par Baramendama Keïta (Au XIIe siècle, le roi du Mali

nommé Naré-Famaghan (appelé aussi Maghan Konaté) qui rejetait la domination du Ghana (nomades du

Sahara au lieu des ghanéens). Mais le jeune état malinké sera attaqué par le roi du Sosso, Soumaoro

Kanté.

II) Expansion et déclin A) Soundjata Keïta

En 1235, Soundjata Keïta réussit à vaincre Soumaoro Kanté à la bataille de Kirina près de koulikoro. Il

fondait ainsi un nouvel empire ayant comme capitale Niani.

Soundjata annexa le Ghana et ses villes commerçantes, le Fouta Djalon, le Bambouck, et étendit ses

conquêtes jusqu’à Djenné.

A sa mort en 1255, il va laisser un état puissant et prospère qui s’étendait du Ghana à la Gambie, et du

Tekrour au moyen Niger. Son œuvre fut poursuivie par Sakoura, ancien esclave devenu roi à la faveur

des querelles de succession opposant les héritiers de Soundjata.

B) Kankan Moussa

Il succède à son père Abu Bakr II disparu en mer lors d’une tentative d’exploration de l’océan

Atlantique. Sous le règne de Kankan Moussa, l’empire atteint son apogée et s’étendait de l’Atlantique au

pays Sonraï à l’est, et de Téghaza au nord à la zone forestière au sud.777777755

Le règne de Kankan Moussa sera marqué par son somptueux pèlerinage à La Mecque d’où il revient

avec des lettrés arabes. Des villes comme Tombouctou, Oualata et Niani deviennent de grands foyers

intellectuels et religieux.

A partir du XIVé siècle, l’empire entra dans une phase de déclin à cause des révoltes de population, des

querelles de succession, des attaques des pays voisins (au sud les Mossis du Yatenga, au nord les

Touaregs, à l’est les rois Sonraï).

III) La civilisation A) Les institutions politiques et administratives

Le Mali est gouverné par le Mansa secondé par un premier ministre et par un conseil impérial

comprenant les anciens, le cadi, le prédicateur, le chef des griots et les grands dignitaires. Il y avait en

outre un gouvernement impérial composé de plusieurs ministres.

L’empire était divisé en provinces dirigées chacune par un Farim ou Farba. Les rois vassaux envoient

leurs enfants à la cour impériale.

B) La vie économique

La majorité de la population vivait de l’agriculture. Cependant le commerce était l’activité la plus

importante. En outre le Mansa percevait des impôts, des tributs des royaumes vassaux et des droits de

péage sur les importations et les exportations.

C) La société et la religion

Sur le plan social il y avait une division clanique, mais la classe aristocratique se dégage davantage. Les

marabouts forment une classe privilégiée associée au pouvoir et jouissant d’un grand respect. Les

commerçants forment la branche active de la société. Le bas de la société est constitué par les artisans,

les paysans et les esclaves.

Deux grandes religions se partagent l’empire :

• l’animisme très vivant dans le peuple avec un culte rendu aux esprits, à la matière et aux aïeux.

• L’islam qui recrute ses adeptes dans les couches supérieures de la société.

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CONCLUSION : Le Mali, grand empire du Soudan Occidental fut marqué par deux grands

empereurs, Soundjata et Kankan Moussa. Il a connu une civilisation grandiose et constitue l’un des

empires noirs africains ayant marqué le Moyen-âge.

L8 : L’EMPIRE SONRAÏ

INTRODUCTION L’empire Sonraï, situé sur la boucle du Niger, nous est connu d’après les récits des voyageurs arabes tels

que Ibn Batouta (1352), et Léon l’Africain, et grâce aux Tarikhs. Erigé sur les ruines du Mali, son

histoire fut marquée par deux dynasties : celle des Sonni et celle des Askia. Les sonraï ont permis

l’épanouissement d’une brillante civilisation avant de décliner à la fin du XVIé siècle.

I) Formation Le Sonraï fut fondé au VIIé siècle par des pêcheurs Sorko, dont le berceau est Koukya. Au Xé siècle,

les sonraï se seraient étendus vers le nord-ouest et auraient fondé des villes comme Gao qui devint la

capitale, Tindima, Tombouctou.

La première dynastie fut celle des Dia dont le représentant le plus connu fut Dia Kosoy. Cependant le

royaume sonraï était sous la domination de l’empire du Mali aux XIIIé et XIVé siècles.

Mais en 1337, les princes otages Ali Kolen et Souleymane Nar parvinrent à s’échapper de la cour du

Mansa et rejoignirent leur pays d’origine. Ali Kolen prit le pouvoir, proclama l’indépendance et fonda

une nouvelle dynastie, celle des Sonni. Cette dynastie entreprit d’élargir son territoire et va donner au

Sonra¨un grand souverain, Sonni Ali Ber.

II) Expansion et déclin A) Sonni Ali Ber

Sonni Ali Ber (Ali « le Grand ») était un chef de guerre remarquable. Il mena des campagnes

victorieuses et enleva Tombouctou aux Touaregs, s’empara de Djenné et attaqua les Mossis du Yatenga,

les Dogons et les Peuls du Macina.

Bien que musulman, il se montra particulièrement cruel envers les lettrés musulmans qu’il tue ou exile.

A sa mort en 1492, l’empire sonraï s’étendait sur toute la boucle du Niger.

B) Askia Mohamed

Lorsque Sonni Ali mourut, son fils Sonni Bakary lui succéda, mais fut renversé par le chef militaire

Mohamed Hombori Koï, qui fonda la dynastie des Askia et prit le nom de Askia Mohamed.

Sous son règne, l’empire s’agrandit de l’Atlantique au pays Haoussa à l’est et du Sahara à la forêt au

sud. Il organisa de 1496 à 1497 un pèlerinage à La Mecque où il fut investi des fonctions de Calife du

Soudan par le grand Chérif de La Mecque Moulay El Abbas.

A sa mort en 1528, ses successeurs furent incapables de poursuivre son œuvre. En 1591, l’armée

marocaine équipée de mousquets et dirigées par le Pacha Djouder écrasa les Sonraï à Tondibi

L’empire sonraï, détruit, disparaît au XVIIé siècle.

III) La civilisation Les Askia avaient donné au Sonraï une organisation politique et administrative originale. L’empereur

était assisté d’une cour de conseillers et d’un gouvernement formé de plusieurs ministres. L’empire était

divisé en provinces chacune dirigée par un Farin. La justice était rendue par les cadis.

L’agriculture était la principale activité avec la mise en valeur de la vallée du Niger et l’aménagement

d’un système de canaux et de digues qui permettaient l’irrigation. Le sel, l’or et les esclaves étaient les

principaux produits exportés notamment vers l’Afrique du nord.

Sur le plan culturel, la civilisation sonraï fut fortement marquée par l’islam. Sa prospérité attira de

nombreux savants, ce qui favorisa l’épanouissement culturel et intellectuel des villes comme Gao,

Tombouctou, Djenné (universités, écoles coraniques, mosquées).

Toutefois les populations rurales restèrent enracinées dans les croyances ancestrales.

CONCLUSION Le Sonraï était un empire bien organisé. Il a dépassé en richesses et en étendue tous ses précédents. Sa

décadence marque la fin des grands empires du Soudan Occidental.

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L9 : LES ROYAUMES MOSSI

INTRODUCTION

Entre le sud de la boucle du Niger et la forêt, les royaumes Mossi vont se constituer au Xé siècle. Ces

états animistes auront une solide organisation politique, économique et religieuse, et constitueront un

empire original et démocratique.

I) Origine et formation des royaumes Mossi

Selon la légende, les royaumes Mossi seraient fondés par Ouédraogo fils de la princesse Yennenga.

Au XIIIé siècle, un petit-fils de Ouédraogo nommé Oubri établit la puissance Mossi et fonde le

royaume de Ouagadougou.

Au XIVé siècle, une révolte contre les descendants d’Oubri partage le pays. Le Naba (chef des Mossi)

perd alors son pouvoir.

Les principaux royaumes Mossi furent Ouagadougou (cœur du pays Mossi), le Yatenga, le Gourma….

Des tentatives d’unification du pays Mossi ont été entreprises, mais les souverains jaloux de leurs

pouvoirs les faisaient échouer.

II) La civilisation

Les Mossi, peuple policé et discipliné, vivent dans une société hiérarchisée, monarchique et très

conservatrice.

Au sommet se trouve une aristocratie guerrière dont le chef est le Moro Naba, chef suprême vénéré

dont le pouvoir était absolu. Il était choisi parmi les descendants d’Oubri par un conseil de quatre

électeurs héréditaires.

Il était assisté d’un gouvernement de seize (16) membres dirigé par le Widi-Naba (premier ministre). A

part la capitale, les autres grandes villes sont confiées aux rois vassaux ou Naba, alors que les villages

étaient administrés par un chef politique surveillé par un chef religieux.

Malgré ces divisions, le pays Mossi présentait une grande unité. Les Mossi parlaient la même langue et

possédaient une culture et un mode d’organisation commun.

L’armée, composée de fantassins et de cavaliers, recrutait uniquement chez les Mossi. Grâce à elle, les

royaumes étaient assurés de garder leur indépendance face à leurs voisins musulmans du Mali et du

Sonraï. L’hostilité des Naba à l’islam empêchait le commerce Mossi de rayonner. Les Mossi

participèrent peu au commerce transsaharien et restèrent à l’abri des influences étrangères. Ils

demeurèrent attachés à leurs croyances animistes et l’islam ne parvint pas à s’implanter chez eux.

Ils réussirent ainsi à conserver leur indépendance jusqu’à la conquête coloniale.

CONCLUSION

Les Mossi ont formé un bloc réfractaire à l’islam et constitué des royaumes bien organisés dans l’unité

et la stabilité. Ils vont disparaître à la fin du XIXé siècle à la faveur de la colonisation française.

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GEOGRAPHIE

LE SENEGAL

L1 : ETUDE DE SITUATION

INTRODUCTION

Le Sénégal est situé en Afrique Occidentale à l’extrémité ouest du continent africain. Il couvre une

superficie de 196714km². Ses côtes s’étendent sur 700km de Saint-Louis au Cap Roxo.

I) Localisation A) Notion d’orientation

On peut s’orienter à l’aide des quatre points cardinaux, l’est, l’ouest, le nord et le sud. Il existe aussi les

points intermédiaires. Le Sénégal est donc limité au nord par la Mauritanie, à l’est par la république du

Mali, au sud par les deux Guinée, à l’ouest par l’océan Atlantique. La Gambie constitue à l’intérieur du

Sénégal une enclave de 11295km².

B) Repérer le Sénégal sur le globe

Pour repérer un point sur le globe, on détermine ses coordonnées géographiques, c’est-à-dire sa latitude

et sa longitude.

• La latitude d’un point est la distance (en degrés, minutes, secondes) qui sépare ce point de

l’équateur. On précise au nord ou au sud. Le Sénégal se situe en latitude entre 12°30 nord et

16°30 nord.

• La longitude d’un point est la distance (en degrés, minutes, secondes) qui sépare ce point du

méridien d’origine (méridien de Greenwich). On précise si le point se trouve à l’est ou à l’ouest

de ce méridien. Le Sénégal se situe en longitude entre 11°30 ouest et 17°30 ouest.

II) Notion de représentation 1) La carte : elle est la représentation simplifiée d’une partie (région, pays, continent…) sur

l’ensemble de la terre sur une surface plate. Il existe plusieurs types de cartes (relief, climat,

population, planisphère….). une carte doit toujours être orientée et accompagnée d’une légende

et d’une échelle.

2) La légende : ce sont des signes conventionnels et des couleurs qui permettent de lire et

d’interpréter une carte.

3) L’échelle : elle permet de réduire les dimensions réelles sur le terrain en dimensions plus petites

sur la feuille. Il existe deux types d’échelles : l’échelle graphique et l’échelle numérique.

L’échelle graphique est représentée par un segment gradué :

L’échelle numérique est représentée par une fraction. Exemple : 1/10000000. Cela veut dire que

1 cm sur la carte représente 10000000 cm ou 100 km sur le terrain.

CONCLUSION

N

S

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NE NO

SE SO

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Le Sénégal, de par sa situation en latitude, est entièrement situé dans la zone intertropicale nord.

Chap.1 : LE SENEGAL : ASPECTS PHYSIQUES

L2 : STRUCTURE GEOLOGIQUE (Processus de formation

du relief et disposition des couches)

INTRODUCTION La structure géologique du Sénégal est formée au fil des différentes ères géologiques : le précambrien,

l’ère primaire, l’ère secondaire, l’ère tertiaire et l’ère quaternaire.

On note au Sénégal une nette opposition entre le sud-est du pays (socle précambrien) et la majeure partie

du territoire sénégalo-mauritanien où se sont entassés les dépôts du secondaire et du tertiaire.

I) Le socle précambrien et son recouvrement On le retrouve uniquement dans le sud-est du Sénégal. Il est constitué de roches légèrement

métamorphisées (exemple : les schistes).

A l’ère primaire, ces formations ont été recouvertes partiellement par des dépôts de sédiments (argile,

calcaire, grès, etc.). De violents plissements ont provoqué les cassures traversées par les roches

volcaniques.

II) Le bassin sédimentaire du secondaire et du tertiaire Ce bassin très étendu couvre plus des 4/5 du territoire sénégalais. Les couches qui se sont

0succédé pendant très longtemps sont épaisses de 5000m autour de Saint-Louis et en Basse Casamance,

et de 6000m à hauteur de Dakar. Elles se composent de calcaire, de marne et d’argile, et sont

recouvertes de dépôts gréseux.

La fin de l’ère tertiaire est marquée au Sénégal par des phénomènes volcaniques dans la presqu’île du

Cap-Vert.

III) Le quaternaire Les dépôts quaternaires sont variés et hétérogènes. Cela est dû aux changements climatiques, à la

variation du niveau de l’océan et au volcanisme qui ont marqué la dernière ère géologique.

On note des dépôts marins aux embouchures des fleuves Sénégal, Gambie, Casamance, et des dépôts

fluviaux.

A la fin du tertiaire et au début du quaternaire, un volcanisme actif s’est produit à l’extrémité de la

presqu’île du Cap-Vert : Mamelles, Cap Manuel, île de Gorée.

CONCLUSION La répartition de ces différentes couches géologiques explique la monotonie du relief du Sénégal, un

pays relativement plat.

………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………..

Lexique

Géologie : science des matériaux qui constituent le globe terrestre et étude des transformations actuelles

et passées subies par la terre.

Précambrien : 4 milliards d’années. Primaire : 295 millions. Secondaire : 180 millions.

Tertiaire : 65 millions. Quaternaire : 1 million.

Page 17: INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE · L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués

Socle : terrains anciens aplanis par l’érosion, recouverts ou non par des roches sédimentaires plus

récentes.

Roche sédimentaire : roche formée par le dépôt plus ou moins continu de matériaux prélevés sur le

continent après l’altération des roches préexistantes.

L3 : LE RELIEF DU SENEGAL

INTRODUCTION Le Sénégal est un pays relativement plat. Le modelé est surtout constitué de plaines et de plateaux. On

note quatre grands ensembles : les plateaux du centre, les collines du sud-est, la vallée et la région

littorale.

I) Les plateaux du centre Occupant les 4/5 du territoire, ils correspondent au bassin sédimentaire. Exemple : le Massif de Ndiass,

la falaise de Matam, le plateau de Thiès (130m), les Mamelles (105m).

Ces plateaux sont incisés par des vallées fossiles (Sine Saloum, Ferlo). Au nord-ouest, des dunes de

sable s’y sont fixées.

II) Les collines du sud-est Il s’agit de collines et de plateau cuirassés avec une altitude dépassant rarement 250m : les monts

Bassari (417m), les collines de Kédougou qui bordent le massif du Fouta Djalon. Près de la frontière

sénégalo-guinéenne se trouve le point culminant (581m) à Sambangalou.

III) Les régions littorales Elles sont constituées par une longue façade maritime qui s’étend sur 700km de Saint-Louis au Cap

Roxo.

• De Saint-Louis à la presqu’île du Cap-Vert, le littoral est sablonneux et rectiligne. On y

retrouve quelques dunes et lacs : lac Retba. Cette partie est appelée les Niayes.

• La presqu’île du Cap-Vert est rocheuse et découpée avec plusieurs caps. Dans cette partie on

retrouve les séquelles du volcanisme.

• La petite côte est sablonneuse prolongée par les estuaires du sine Saloum et de la casamance.

• La côte de Casamance est marécageuse.

La côte peut également présenter des rias qui sont de véritables bras de mer où on trouve des

palétuviers.

IV) La vallée du fleuve Sénégal Elle forme un immense arc de cercle de Saint-Louis à Bakel et peut atteindre 10 à 25km de largeur. Elle

comporte des cuvettes argileuses inondées lors des crues annuelles. Elle se termine par un large delta à

partir de Richard-Toll.

CONCLUSION Le relief du Sénégal est dans l’ensemble tabulaire. Les quelques élévations se localisent au sud-est et à

l’ouest.

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

Lexique

Ria : vallée fluviale envahie par la mer formant un estuaire profond et découpé.

Estuaire : embouchure d’un fleuve sur une mer ouverte et où se font sentir les marées.

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Delta : zone d’accumulation alluviale à l’embouchure d’un cours d’eau

L4 : LE CLIMAT DU SENEGAL

INTRODUCTION Le Sénégal est entièrement situ é dans la zone tropicale nord entre l’équateur et le tropique du Cancer

(12°30N et 16°30N). Les températures sont très élevées dans la zone intertropicale et le pays connaît

l’alternance d’une saison sèche et d’une saison des pluies ou hivernage.

I) Facteurs et éléments du climat A) Notion de climat

Le climat est la résultante de la combinaison de trois éléments : les vents, les températures et les

précipitations.

Sur la surface du globe, on distingue différentes zones thermiques : la zone intertropicale, les zones

tempérées et les zones polaires.

Dans la zone tempérée, il y a quatre saisons : automne, hiver, printemps, été.

Les facteurs du climat entraînent une modification du climat à l’intérieur d’une même région.

B) Les conditions générales du climat au Sénégal

• La situation du pays en latitude : le Sénégal est situé dans la zone intertropicale, il est par

conséquent marqué par la chaleur toute l’année.

• La position géographique du pays : elle favorise la fraîcheur dans les régions côtières.

• La platitude du relief : elle facilite les déplacements des masses d’air.

II) Les masses d’air Le Sénégal est soumis à trois masses d’air :

• L’alizé maritime, issu de l’anticyclone (zone de hautes pressions) des Açores qui apporte la

fraîcheur sur le littoral.

• L’alizé continental ou harmattan : c’est un vent chaud et sec venant de l’est. Il apporte la

chaleur et la poussière, et est marqué par de fortes amplitudes thermiques.

• La mousson, issu de l’anticyclone de Sainte-Hélène : elle est chargée d’humidité et apporte la

pluie. Elle s’installe au Sénégal en période estivale. Sa progression est responsable de la

migration du FIT (Front Intertropical).

III) Les précipitations Le Sénégal connaît deux saisons sur le plan pluviométrique.

Équateur

Tropique du Cancer

Tropique du Capricorne

Zones polaires

Zones tempérées

Zone

intertropicale

Pôle Nord

Pôle Sud

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A) La saison des pluies ou hivernage Elle débute au sud-est du Sénégal avec l’arrivée de la mousson. La quantité de pluies diminue du sud au

nord. Exemple : Ziguinchor 1300mm, Kaolack 700mm, Linguère 400mm, Podor 250mm.

La durée de l’hivernage varie également du sud au nord.

B) La saison sèche

Elle n’est sèche qu’à l’intérieur du pays. Sur le littoral, l’humidité élevée permet d’avoir du brouillard et

de la rosée.

Au cours de la saison sèche, des pluies de « heug » peuvent se produire. Exemple : du 09 au 11 Février

2002 : 100,9mm à Guedé, 34mm à Dakar.

IV) Les températures Elles sont généralement élevées à cause de la latitude tropicale du Sénégal, mais elles varient dans le

temps et selon les saisons, mais aussi selon la proximité ou l’éloignement de la mer.

V) Les régions climatiques La distribution des températures et des pluies explique la division du pays en plusieurs zones

climatiques :

• Le domaine côtier : sous l’influence de l’océan, les températures y sont assez basses et

l’humidité quasi-permanente. Les pluies y sont faibles (300 à 600 mm/an) et durent 3 ou 4 mois.

• Le domaine sahélien : c’est la zone la plus chaude et la plus aride du pays. Les pluies y sont

faibles (moins de 500mm/an), orageuses et irrégulières.

1. Le domaine soudanien : les pluies varient entre 800 et 1200 mm/an et durent 5 mois. Il couvre

les 3/5 du pays.

• Le domaine subguinéen : il est le plus arrosé du pays avec 1200 à 1600mm/an répartis sur 6 à 7

mois.

CONCLUSION Le climat du Sénégal est marqué par une pluviométrie relativement moyenne et irrégulière. Le climat va

déterminer les sols, la végétation et les types de cultures.

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

Lexique

Amplitude thermique journalière : écart entre les températures minimale et maximale d’une même

journée.

Amplitude thermique annuelle : écart entre la moyenne de température du mois le plus froid et celle

du mois le plus chaud.

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L5 : LE SENEGAL : SOLS ET VEGETATION

INTRODUCTION Du fait de sa structure géographique et des nuances climatiques, on distingue plusieurs types de sols et

de végétation au Sénégal.

I) Les différents types de sols Sol : couche superficielle de la terre

A) Les sols des régions sahéliennes

Ce sont des sols marqués par leur faible teneur en eau et par l’aridité. Ils sont isohumiques (ils ne

retiennent pas l’humidité), généralement bruns ou rouges.

B) Les sols du domaine soudanien

Ce sont des sols ferrugineux (contenant de l’oxyde de fer) lessivés ou non (sols Dior). Ces sols sont

très favorables à l’agriculture et occupent la majeure partie du bassin arachidier. Ces sols sont de couleur

grise ou beige, et sont souvent plus ou moins argileux.

C) Les sols du domaine soudano-guinéen

Ce sont des sols ferralitiques (très riches en oxyde de fer) lessivés et des sols argileux, et sont plus ou

moins rouges.

D) Les sols des vallées et du littoral

Dans la vallée du fleuve Sénégal et les Niayes, les sols sont hydro

morphes : ce sont des sols qui contiennent toujours ou temporairement de l’eau (sols humides).

Dans la vallée du Sine, du Saloum et de la Casamance, on trouve des sols halomorphes, c’est-à-dire très

salés.La mise en valeur des terres salées exige des techniques de dessalement pour l’agriculture.

II) La végétation Végétation : ensemble des végétaux (arbres, arbustes, herbes…) d’une région.

Formation végétale : manière dont les végétaux couvrent le sol

Au Sénégal, la végétation est la conséquence de la pluviométrie qui baisse du sud au nord. Ainsi se

succèdent dans la même direction la forêt dégradée, la savane, la steppe et la zone des fleuves.

A) La forêt dégradée

Elle se rencontre en Casamance et au sud du Sénégal oriental. Elle est dense près de la frontière avec la

Guinée Bissau. Cette zone renferme plusieurs espèces végétales dont le palmier à huile (Elaesis

guineensis), le benténier, le « detax ».

B) La savane

Elle couvre la majeure partie du pays. C’est une formation végétale qui se dégrade du sud au nord.

On distingue la savane arborée de 20 à 25m de hauteur, la savane arbustive de 5 à 10m de hauteur, et

la savane herbacée ou herbeuse composée d’herbes et de buissons.

On retrouve dans la savane de beaux arbres comme le caïlcédrat (khaya senegalensis), le baobab

(Adansonia digitata), le rônier, etc.

C) La steppe sahélienne

Elle est présente au nord du bassin arachidier. C’est un mélange de buissons, de touffes d’herbe et

d’arbustes adaptés à l’aridité. On y retrouve des espèces comme le « kadd » (acacia albida), le jujubier,

le gommier (« werek »), le « soump », etc.

D) La zone des fleuves

Dans la vallée du fleuve Sénégal et les Niayes, on a une végétation particulière caractérisée par les

gonakiers (acacia nilotica) et des palmiers. La forêt-galerie est la forêt qui suit le long des fleuves. La

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mangrove est une végétation de palétuviers dans les deltas et les estuaires des fleuves touchés par la

salinisation.

CONCLUSION Le Sénégal a des sols et une végétation variés dont la répartition aura une influence sur la mise en place

de la population et les activités économiques du pays.

L6 : LE SENEGAL : HYDROGRAPHIE

INTRODUCTION L’ensemble des cours d’eau (fleuves, rivières, lacs, etc.) qui arrosent un pays, une région, forment le

réseau hydrographique. Le réseau hydrographique du Sénégal comprend plusieurs fleuves et lacs.

I) Caractères généraux des cours d’eau du Sénégal Le réseau hydrographique du Sénégal est relativement dense. Les fleuves sont marqués par un régime

irrégulier. Leur débit varie en fonction des saisons. Pendant la saison des pluies, le niveau des fleuves

augmente et entraîne des crues. Par contre durant la saison sèche, le niveau baisse. Les cours d’eau au

Sénégal sont d’alimentation pluviale.

Débit : le débit d’un fleuve est le volume d’eau qui s’écoule en une seconde à un endroit bien déterminé.

On l’exprime en m3/s. Le débit peut être fort, faible ou moyen.

Régime : le régime d’un fleuve est l’ensemble des variations de son débit au cours de l’année. Le

régime peut être régulier ou irrégulier.

II) Le réseau hydrographique du Sénégal A) Le Sénégal

Le fleuve Sénégal prend sa source en Guinée et résulte de la confluence du Bafing et du Bakoy. Il

mesure 1700km dont 600km seulement au Sénégal. Ses principaux affluents sont la Falémé, le

Karakoro, le Kolombiné, le Gorgol. Son régime irrégulier est lié à la pluviométrie. Son débit moyen

est de 780m3/s et peut atteindre 5600m3/s pendant l’hivernage.

Sur son long parcours, il ne reçoit plus d’affluents mais se divise en deux bras créant l’île à Morphil.

A partir de Dagana, il se divise en plusieurs bras formant ainsi un delta, mais créant de nombreuses îles

dont Saint-Louis et isolant une petite bande de terre appelée Langue de Barbarie.

B) La Gambie

Long de 1150km dont 350km au Sénégal, ce fleuve prend sa source au Fouta Djalon vers Labé. Ses

principaux affluents sont essentiellement au Sénégal : Sandougou, Koulountou, Nieriko, Niokolo-

Koba, Niaoulé. Durant l’hivernage, ses crues sont très fortes.

C) La Casamance

Elle prend sa source en Haute Casamance entre Kolda et Vélingara en territoire sénégalais. Avec une

longueur de 300km, le fleuve reçoit l’apport du Soungroungrou et du Diouloulou. Petite rivière, elle

s’élargit dans son cours inférieur vers Ziguinchor en formant un estuaire baigné par la mer. De

nombreux petits barrages ont été aménagés pour lutter contre l’invasion des eaux marines et rendre les

terres favorables à l’agriculture (Guidel, Affinian). Ses crues ne sont jamais violentes.

D) Les autres cours d’eau : Sine, Saloum, lacs

Les autres cours d’eau sont modestes. Le Sine et le Saloum sont de véritables bras de mer, c’est-à-dire

des rias. Parmi les lacs, il y a le lac de Guiers relié au fleuve Sénégal par la Taouey. Il y a d’autres lacs

plus ou moins salés : lacs Retba, Tanma, Rose.

CONCLUSION Les fleuves et rivières du Sénégal ont un régime irrégulier tropical. Ils jouent un rôle prépondérant tant

sur le plan humain que sur le plan économique.

………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………

Lexique

Page 22: INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE · L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU VIé SIECLE INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués

Affluent : cours d’eau qui se jette dans un autre cours d’eau

Confluent : lieu de rencontre de deux cours d’eau.

Défluent : bras formé par la division des eaux d’une rivière.

L7 : LE SENEGAL : LES ECOSYSTEMES

INTRODUCTION Les conditions de vie ne se ressemblent pas partout dans le monde. Les conditions sont plus ou moins

favorables à la faune et à la flore. Au Sénégal, il y a des régions très favorables à la vie et d’autres où la

vie est très difficile ou constamment menacée.

I) Qu’est-ce qu’un écosystème ? Un écosystème est un ensemble constitué par l’association de la biocénose (espèces vivantes : hommes,

animaux, végétaux) et du biotope (environnement physique : terre, air, eau), ainsi que leurs inter-

reletions et leurs interactions. Il s’agit donc des relations entre le milieu ambiant et les organismes qui

sont dans ce milieu.

II) Les différents écosystèmes du Sénégal A) L’écosystème forestier au sud

Il correspond à la forêt dégradée. C’est le domaine des petits mammifères et des insectes. Dans cet

écosystème se trouve le parc national de la Basse Casamance.

B) L’écosystème de la savane au centre

Il est composé de tapis d’herbes qui couvre le sol et qui est affecté par le rythme saisonnier des pluies.

La savane est un riche milieu de vie. On y retrouve des éléphants, des buffles, des antilopes, des lions,

des chacals, des léopards, des singes, des phacochères…, et une multitude d’oiseaux.

C) l’écosystème de la steppe sahélienne au nord

Il est composé de touffes d’herbes et de buissons épineux laissant apparaître le sol nu. On y retrouve de

petits mammifères (gazelles, porcs-épics, lièvres…) et beaucoup d’oiseaux (oies, marabouts, canards),

ainsi que des reptiles. Ici nous avons le parc des oiseaux du Djoudj, la Réserve de faune de

Gueumbeul.

III) Complémentarité et évolution des écosystèmes Tous les éléments d’un écosystème sont interdépendants. Toute modification de l’un affectera l’autre.

Les feux de brousse, l’érosion, la déforestation, le surpâturage, la sécheresse, les inondations, la chasse

abusive, le braconnage peuvent désorganiser l’évolution d’un écosystème. Un écosystème est très

fragile. Il peut attendre des années pour se renouveler et pour s’adapter aux nouvelles conditions

naturelles.

CONCLUSION Tous les éléments d’un écosystème ont besoin les uns des autres. Donc une préservation de l’équilibre

des écosystèmes s’impose à tous les citoyens.

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Chap. 2 : LE SENEGAL : ASPECTS HUMAINS

L8 : MISE EN PLACE DU PEUPLEMENT

COMPOSITON, PEUPLES, LANGUES ET RELIGIONS

INTRODUCTION Le peuplement du Sénégal est très ancien. Il est marqué par une diversité ethnique, des particularités

linguistiques et culturelles.

I) La mise en place du peuplement Les vestiges préhistoriques montrent que le Sénégal a un peuplement très ancien. En effet, il y a des sites

qui datent du paléolithique inférieur, ainsi que plusieurs autres du néolithique. Le peuplement se serait

effectué au cours des siècles par vagues migratoires successives de peuples d’origines diverses.

Il semble que la population originelle vient de la vallée du Nil, mais aussi du Sahara, et se serait installée

dans la vallée du fleuve Sénégal.

Les anciennes migrations et les longs brassages de populations expliquent la composition du peuplement

sénégalais. Les Wolofs et les Sereres réfractaires à l’islam ont migré vers le sud. Un groupe de

Mandings venus de l’est a occupé le centre-est du Sénégal et a refoulé les Diolas et les Baïnouks vers les

régions forestières.

II) Composition ethnique

Wolofs

40%

Hal Pulaar

25%

Sereres

18%

Diolas

7%

Mandings

Soninkes

3,5%

Mankagnes

Balantes

Mandjaks

Baïnouks

3%

Les minorités

Maures Koniaguis

Diakhankes Bediks

Bassaris Bambaras

Bediarankes Dialonkes

En dehors de ces populations autochtones, le pays compte un certain nombre d’étrangers : Français,

Libano-Syriens, ressortissants des pays de la sous-région….

III) Langues et religions Chaque ethnie est marquée par sa propre langue ou dialecte. Au sein même d’un groupe, le parler peut

être différent (chez les Sereres et les Pulaars). Presque toutes les langues ont été codifiées. Mais le

Wolof reste celle la plus parlée (3/4 de la population). Le français est la langue de l’enseignement et de

l’administration.

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Il existe au Sénégal trois religions : l’islam (93% de la population), le christianisme (6%), l’animisme

(reste de la population).

CONCLUSION Le peuplement ancien du Sénégal est très coloré et marqué par des diversités ethniques et culturelles.

Cela n’empêche pas d’avoir une cohabitation dans la paix et une tolérance mutuelle.

L9 : ACCROISSEMENT ET STRUCTURE DE LA

POPULATION

INTRODUCTION Depuis l’indépendance, la population du Sénégal augmente sans cesse et était estimée en 2002 à

9774093 hbts (source : direction de l’aménagement du territoire). Sa structure par âge montre qu’elle

est essentiellement jeune et s’active surtout dans le secteur primaire.

I) Accroissement de la population A) Le taux de natalité

Le taux de natalité désigne le nombre de naissances par an pour une population de 1000 hbts.

TN= Nombre de naissances*1000/Population totale=…. ‰

Aujourd’hui on calcule en plus le taux de fécondité qui traduit mieux le rythme de la naissance

TF= Nombre de naissances annuel vivant*1000/Population Féminine en âge de procréer

Le taux de natalité était estimé en 1996 à 41‰. Il est aujourd’hui de 50‰. Ce fort taux est expliqué par

le besoin de main d’œuvre rurale, les mariages précoces, la polygamie, la religion musulmane,

l’insuffisance d’organismes travaillant pour la limitation ou l’espacement des naissances, l’amélioration

des conditions d’hygiène et de santé, etc.

B) Le taux de mortalité

C’est le nombre de décès par an pour une population de 1000 hbts.

TM=Nombre de décès annuel*1000/Population Totale=…‰

Ce taux de mortalité est estimé à 21‰. Il connaît une forte baisse, même s’il est encore élevé par rapport

aux pays développes. Cette baisse est due aux progrès médicaux, sanitaires et de l’hygiène, de

l’alimentation, aux contributions d’organismes internationaux tels que l’OMS, l’UNICEF, l’éducation

des filles.

C) Le taux d’accroissement naturel

C’est la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité.

TAN= TN-TM ; TAN= 50‰-21‰= 29‰

A ce rythme, avec ce taux d’accroissement naturel élevé, la population risque de doubler tous les 27 ans.

On peut également calculer le taux de croissance de la population en tenant compte dans l’évolution de

la population de nouvelles données comme leurs déplacements : émigration et immigration.

TC= TN-TM (+ immigration ou – émigration)

Travaux dirigés

Construction d’une courbe d’évolution de la population à partir des données suivantes.

ANNEES

1930

1950

1970

1976

1985

1995

1998

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NOMBRE

D’HABITANTS

1500000

2500000

3800000

5000000

6500000

8400000

9200000

Source : livre de géographie 3éme étape CM INEADE

II) Structure de la population A) Structure par âge et par sexe

On distingue dans la répartition démographique de la population les jeunes de moins de 20 ans, les

adultes de 20 à 60 ans, et les vieux de 60 ans et plus. Au Sénégal, les jeunes représentent environ 60%

de la population, les adultes 35%, et les vieux 5%.

En faisant la moyenne des âges, on trouve un âge moyen ou âge médian qui est de 18 ans, ce qui montre

la jeunesse de la population.

La répartition par sexe montre un sex-ratio (rapport numérique des sexes) favorable aux femmes. Ainsi

le nombre des femmes au Sénégal est plus élevé que celui des hommes. Cela s’explique par une

mortalité masculine plus importante.

B) Structure socioprofessionnelle

Au Sénégal, la partie de la population active qui a un emploi varie entre 40 et 45%. Elle est répartie

entre trois secteurs :

• Secteur primaire : ensemble des activités économiques productrices de matières premières,

notamment agriculture, pêche, élevage, forestage, industries extractrices : 70%

• Secteur secondaire : ensemble des activités économiques correspondant à la transformation des

matières premières en biens productifs ou en biens de consommation : artisanat, industries,

mines : 12%

• Secteur tertiaire : partie de la population active employée dans les services : commerce,

administration, banques, enseignement, tourisme, transport, armée, etc. 18%

CONCLUSION La population du Sénégal est très jeune et connaît aujourd’hui une forte évolution. Mais elle sera

inégalement répartie et sera marquée par une forte mobilité.

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Travaux dirigés Construction de la pyramide des âges de la population du Sénégal en 1996

HOMMES

FEMMES

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0 – 9 ans

10 – 19 ans

20 – 29 ans

30 – 39 ans

40 – 49 ans

50 – 59 ans

60 – 69 ans

60 ans et plus

1100000

700000

500000

250000

200000

150000

100000

70000

1200000

800000

600000

350000

300000

150000

100000

70000

L10 : REPARTITION ET MOBILITE DE LA

POPULATION

INTRODUCTION La population du Sénégal est inégalement répartie à cause de facteurs économiques, naturels,

historiques. Elle est aussi caractérisée par une forte mobilité.

I) Répartition de la population Densité= Population/Superficie= …hbts/km² ; 9774093/196714= 49 hbts/km²

La densité du Sénégal cache de grandes disparités régionales. Les fortes densités se retrouvent à l’ouest

alors qu’à l’est elles sont très faibles sauf dans la vallée du fleuve Sénégal.

Les fortes densités dans le bassin arachidier, en Basse Casamance, dans la moyenne vallée, et surtout à

Dakar (4384 hbts/km²) s’expliquent par leur occupation ancienne, leur développement économique et

les conditions naturelles favorables. Par contre, les faibles densités sont expliquées par l’aridité du

climat (est du pays, le Ferlo avec 10 hbts/km²) et par le manque d’infrastructures économiques

(Tambacounda 8 hbts/km²).

Exemple : Dakar : 0,25% de la superficie totale = 27% de la population du Sénégal

Tambacounda : 30% du territoire = 5% de la population

II) La mobilité de la population La population du Sénégal est très mobile car marquée par différents déplacements. Ces mouvements

migratoires peuvent être définitifs, temporaires ou saisonniers.

A) L’exode rural

C’est le déplacement définitif des ruraux vers les centres urbains. Il est causé par l’attirance de la ville,

la précarité des conditions de vie en milieu rural, la longue saison sèche avec des rendements et des

revenus insuffisants. L’exode rural touche particulièrement les jeunes de 20 à 35 ans.

B) Les migrations interrégionales

Ce sont les déplacements d’une région à une autre.

• La transhumance : c’est le déplacement du berger et de son troupeau entre deux zones

complémentaires à la recherche de pâturages et de points d’eau.

• Le mouvement pionnier : c’est le déplacement saisonnier et temporaire de l’ancien bassin

arachidier vers les terres neuves à l’est.

C) Les migrations pendulaires

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C’est le déplacement du domicile vers son lieu de travail.

D) Les migrations internationales

De nos jours, les migrations externes sont très développées. On peut retrouver les Sénégalais dans les

coins les plus reculés de la planète. Les zones d’accueil les plus fréquentes sont cependant les pays

africains, l’Amérique, l’Europe de l’ouest. En effet, les difficiles conditions socio-économiques incitent

les Sénégalais à émigrer (étudiants, sportifs, artistes, travailleurs….).

Les émigrés participent largement à la prospérité de leur famille et parfois même certains financent des

projets, aménagent des infrastructures sanitaires et économiques dans leur ville ou village d’origine.

CONCLUSION La population du Sénégal, très inégalement répartie, est secouée par de fortes migrations. Ces dernières

vont causer l’explosion démographique des villes.

L11 : LES VILLES

INTRODUCTION La population Du Sénégal est essentiellement rurale. Cependant on note de plus en plus un phénomène

d’urbanisation. Les villes connaissent une forte croissance qui va engendrer de nombreux problèmes.

I) Origine et croissance des villes Plusieurs critères permettent de définir une ville.

• Le critère numérique : ce critère varie d’un pays à l’autre. Toutefois, il s’agit d’un nombre de

2500 hbts et au-delà qui forment une agglomération humaine.

• Le critère des activités : dans une ville, il y a les services, les industries, le commerce, les

transports qui différencient la ville du village.

• Le critère du paysage : le paysage urbain se différencie du groupement rural par le style des

maisons et des rues.

Les villes du Sénégal sont d’origine coloniale. Beaucoup d’entre elles doivent leur création à la mise en

place de comptoirs de commerce par les Européens (villes côtières) et d’escales (villes de l’intérieur et

villes situées sur le fleuve Sénégal).

Le nombre des villes et le nombre des habitants dans les villes connaissent aujourd’hui une forte

croissance dont la principale raison est l’exode rural. Ainsi la population urbaine est passée de 6% en

1900 à 46% en 1999. Dakar concentre 80% des citadins. Les principales villes par ordre décroissant

sont : Dakar, Touba, Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis, Diourbel, Louga, Tambacounda, Mbacké.

II) Les fonctions des villes Les villes ont des fonctions peu diversifiées. Seule Dakar concentre à la fois toutes les fonctions :

économique, politique, administrative, artistique, culturelle, intellectuelle, financière. Les autres villes

sont des capitales régionales avec des fonctions plus ou moins multiples. D’autres ont des fonctions

particulières comme Richard-Toll (industrielle), Touba et Tivaouane (religieuse), Thiès (phosphates).

1955 1965 1976 1988 1998

Touba 15900 130000 350000

Thiès 42500 77000 113300 175000 247705

Kaolack 46600 81600 135400 152000 220556

Saint-Louis 39100 53000 88400 115300 144755

Diourbel 20600 31000 53820 77500 103035

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Louga 13200 17600 34800 46800 77492

Tambacounda 4600 12700 25700 42000 62216

Mbacké 7200 9100 25400 39000 58295

Tivaouane 7900 9200 18500 27100 39189

Dagana 4400 5400 10500 15700 26625

III) Les problèmes des villes De nombreux problèmes secouent les villes du Sénégal.

• Problème d’approvisionnement et d’équipement : eau, téléphone, électricité, alimentation

• Problème d’assainissement : évacuation des eaux usées et des ordures ménagères

• Problèmes sociaux : logement, chômage, mendicité, prostitution, insécurité, transport.

• Problèmes d’organisation et d’aménagement urbain.

• Problèmes environnementaux : pollution

• Problèmes de santé : liés à l’insuffisance des infrastructures médico-sanitaires

CONCLUSION La croissance des villes est un phénomène inquiétant. L’état doit prendre des mesures urgentes pour la

ralentir. Une délocalisation de certaines activités s’impose.

LE DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE

Données de la station de TAMBACOUNDA

Mois Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct. Nov. Dec

Températures

En °C

25 27 30 32 33 30 27 26 26 27 26 24

Précipitations

En mm

0 10 0 0 20 131 196 289 231 70 10 0

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LA PYRAMIDE DES AGES

La pyramide des âges représente de façon détaillée la structure par âge et par sexe de la population d’un

pays à un moment précis. Elle permet de lire le présent, mais aussi l’évolution historique.

CONSTRUCTION

HOMMES

FEMMES

0 – 9 ans

10 – 19 ans

20 – 29 ans

30 – 39 ans

40 – 49 ans

50 – 59 ans

60 – 69 ans

60 ans et plus

1100000

700000

500000

250000

200000

150000

100000

70000

1200000

800000

600000

350000

300000

150000

100000

70000

FEMMES HOMMES

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PYRAMIDE DES AGES DU SENEGAL EN 1992

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