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Chapitre 1 Introduction Toute entreprise possède aujourd'hui un ou plusieurs systèmes de télécommunication qui véhiculent les différentes informations nécessaires à sa vie et à son développement. Ces systèmes sont organisés en réseaux, qu'on peut définir comme des ensembles d'équipements et de supports de transmission dont une des fonctions est de permettre le transfert d'informations. Nous sommes entrés dans l'ère de la communication où le volume et la diversité de ces informations se font de plus en plus grands. Dans les années 1980, cette diversité conduisait à l'adoption de solutions de communication différentes suivant la nature des informations à transmettre : réseau téléphonique pour la transmission de la voix, réseau spécialisé dans la transmission de données sur longue distance comme Transpac ou sur courte distance comme les réseaux locaux d'entreprise. Aujourd'hui les progrès de l'informatique rendent possible le traitement d'informations de nature différente sur le même ordinateur : séquences vidéos et sonores, présentation de documents. C'est le domaine du multimédia. De plus, les progrès des techniques de transmission permettent de transférer sur un même support (une fibre optique par exemple) ces informations variées. Les frontières entre les différents réseaux tendent à s'estomper. Par exemple, il est envisagé de transmettre des communications téléphoniques sur le réseau mondial Internet, initialement destiné exclusivement à la transmission de données. Les solutions possibles à un besoin de communication sont multiples et les progrès techniques rendent foisonnant le domaine des réseaux. Nous allons tout d'abord préciser la nature des informations transmises et les contraintes de transfert qui y sont attachées. Ensuite nous rappellerons les grandes

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Chapitre 1

Introduction

T o u t e e n t r e p r i s e p o s s è d e a u j o u r d ' h u i un ou p l u s i e u r s s y s t è m e s d e

t é lécommunica t ion qui véhiculent les différentes informations nécessaires à sa vie et

à son déve loppemen t . Ces sys t èmes sont o rganisés en réseaux, q u ' o n peut définir

c o m m e des ensembles d ' é q u i p e m e n t s et de suppor ts de t ransmiss ion dont une des

fonc t ions est de permet t re le transfert d ' i n fo rma t ions . N o u s s o m m e s en t ré s d a n s

l 'ère de la communica t ion où le vo lume et la diversi té de ces informations se font de

plus en plus grands.

D a n s les années 1980, cet te d ivers i té conduisa i t à l ' adopt ion de so lu t ions de

c o m m u n i c a t i o n différentes suivant la nature des informations à t ransmett re : réseau

t é léphonique p o u r la t ransmission d e la voix, réseau spécia l isé dans la t r ansmiss ion

de données sur longue dis tance c o m m e Transpac ou sur courte dis tance c o m m e les

réseaux locaux d 'ent repr ise .

A u j o u r d ' h u i les p r o g r è s de l ' i n f o r m a t i q u e r enden t pos s ib l e le t r a i t e m e n t

d ' i n f o r m a t i o n s de nature différente sur le m ê m e ord ina teur : s équences v idéos et

sonores , présentat ion de documents . C ' e s t le domaine du mult imédia .

De plus, les progrès des techniques de t ransmiss ion permet tent de transférer sur

un m ê m e suppor t (une fibre op t ique par e x e m p l e ) ces in format ions var iées . Les

f ront ières ent re les différents r é seaux tenden t à s ' e s tomper . Par e x e m p l e , il est

e nv i s a gé de t ransmet t re des c o m m u n i c a t i o n s t é léphoniques sur le réseau m o n d i a l

In terne t , in i t ia lement des t iné e x c l u s i v e m e n t à la t r ansmiss ion de d o n n é e s . Les

so lu t ions poss ib les à un beso in d e c o m m u n i c a t i o n sont mul t ip les et les p r o g r è s

techniques rendent foisonnant le d o ma i n e des réseaux.

N o u s al lons tout d ' a b o r d préciser la nature des informat ions t r ansmises et les

cont ra in tes de transfert qui y sont a t tachées . Ensui te nous rappel lerons les g randes

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18 Introduction aux réseaux

é tapes d e la na issance de la téléinformatique. Cet h is tor ique nous aidera à in t roduire

c o u c h e s et la présenta t ion de cet ouvrage.

1.1. N a t u r e des in format ions transmises

1.1.1. Classif icat ion généra le

Da ns ce t ouvrage , nous parlerons d ' app l ica t ions té léphoniques , in format iques et

t é l é i n fo rma t iques q u e l c o n q u e s dans la m e s u r e où la na ture des in format ions peut

ê t re très var iée :

- pa ro le hum a ine et son haute fidélité,

- d o n n é e s a lphanumér iques , textes et autres données s t ructurées en un e n s e m b l e d e carac tères ,

- i m a g e s fixes en noir et blanc ou en couleur ,

- i m a g e s an imées , images de télévision par exemple ,

- in fo rmat ions mul t imédias qui in tègrent p lus ieurs m o y e n s de représenta t ion de

l ' i n fo rmat ion , tels q u e textes , sons, i m a g e s fixes ou an imées .

Par na tu re m ê m e , ce r ta ines informations sont a n a l o g i q u e s , c ' es t -à -d i re q u ' e l l e s

c o r r e s p o n d e n t à des s ignaux qui varient c o n t i n û m e n t dans le t emps et qui peuven t

p rendre une infinité de valeurs distinctes. La parole , la mus ique , les images a n i m é e s

d e la té lévis ion sont des informations de nature ana logique .

D ' a u t r e s informat ions sont par na ture numér iques . D ' u n e façon générale , on peut

cons idé re r q u ' e l l e s correspondent à des s ignaux qui varient de maniè re discrète dans

le t emps et qui peuven t p rendre un e n s e m b l e fini d e valeurs dis t inctes . Par e x e m p l e ,

un texte es t une suite de caractères appar tenan t à un a lphabet d ' u n n o m b r e fini de

s y m b o l e s : c ' es t une information de nature numér ique .

Les i n f o r m a t i o n s numér iques son t f ac i l emen t t r ans fo rmées en u n e su i te d e

d o n n é e s b ina i res g râce à une opération de c o d a g e qui fait co r re spondre à c h a q u e

s y m b o l e d e l ' a l p h a b e t u n e conf igura t ion b ina i r e pa r t i cu l i è re . P l u s i e u r s c o d e s

ex i s ten t p o u r l ' e n s e m b l e des caractères couran ts (les vingt-six lettres de l ' a lphabe t ,

les chiffres, les symbo les de ponctuation, les symboles mathémat iques , etc .) , on peut

é g a l e m e n t en imag ine r pour des symboles g raph iques afin de créer des images fixes.

1.1.2. Nature des transmiss ions

La t r a n s m i s s i o n des in fo rmat ions sur un s u p p o r t peut ê t re a n a l o g i q u e ou

n u m é r i q u e selon que le s ignal transporté varie de man iè re cont inue ou discrète dans

le t emps , et que son espace de valeurs est infini ou non.

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Introduction 19

Un s ignal de paro le peut m o d u l e r de man iè re ana log ique l ' a m p l i t u d e ou la

fréquence d ' u n e onde porteuse avec des variat ions dans le t emps qui sont con t inues .

On parle de t ransmiss ion a n a l o g i q u e .

Une suite de d o n n é e s b ina i res pe rmet de cons t ru i re un s ignal qui p rend , par

exemple , deux valeurs 0 et 1 et qui varie dans le t emps à des interval les de t emps

réguliers k T o ù k est un entier. On parle de t ransmission numér ique .

Mais la cor respondance entre nature de l ' information et nature de la t ransmiss ion

ne se réduit pas à une telle bijection. Il est possible de t ransformer une informat ion

ana log ique pour la met t re sous forme numér ique et ensui te la t r ansme t t r e . Ce t t e

opérat ion s 'appl ique aussi bien à un signal de parole q u ' à une image fixe, une bande

son hau te fidélité ou des images de télévision an imées e t en couleur .

Au jou rd 'hu i la quasi- total i té des t ransmiss ions sont numér iques . Seul l ' a ccès au

réseau té léphonique , c ' es t -à -d i re la l iaison entre le pos te t é léphonique et le réseau ,

es t e n c o r e m a j o r i t a i r e m e n t a n a l o g i q u e . N o u s c o n s i d é r o n s d a n s ce t o u v r a g e

seulement les t ransmiss ions numér iques .

1.1.3. Exemples d' informations à transmettre

A l ' a ide de q u e l q u e s e x e m p l e s , nous i l lustrons la var ié té des i n fo rma t ions à

t ransmett re et d e leurs caractér is t iques .

Données a l p h a n u m é r i q u e s

La t ransmiss ion de d o n n é e s a lphanumér iques répond à de mu l t i p l e s b e s o i n s .

Dans le cadre du courr ier é lec t ronique , on cherche à t ransmet t re le plus souvent de

cour t s textes cons t i tués de ca rac tè res . La mé t h o d e la plus s imp le pour le c o d a g e

consis te à associer à chaque carac tère un mot de 7 ou 8 bits c o m m e avec le c o d e

A S C I I (vo i r a n n e x e 1). Si un c a r a c t è r e est c o d é par un oc te t , un c o u r r i e r

é lectronique de 4 0 l ignes de 4 0 caractères tient en 1 600 octets , soit 12,8 k b i t 1 . U n e

page de textes d ' u n livre impr imé fait typiquement 2 4 0 0 octets . U n chapi t re de l ivre

d ' u n e t rentaine de pages est codé en environ 600 kbit sans cons idé re r la mise en

forme. Le roman Le comte de Mon te -Cr i s to comprend de l 'o rdre de 3 mi l l ions de

caractères , soit 24 Mbit .

On voit donc que la taille de l ' informat ion peut cons idé rab lemen t varier . D a n s

cer ta ins cas , il peut être in téressant d 'u t i l i ser des t echniques de c o m p r e s s i o n pour

réduire la taille des données à t ransmett re . Dans d ' au t re cas , on dés i re pr ivi légier la

1. Le terme kbit est l'abréviation de kilobit de la même façon que km est l'abréviation de kilomètre. Il est donc invariable.

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20 Introduction aux réseaux

s i m p l i c i t é en a d o p t a n t un c o d a g e t rès s i m p l e c o m m e le c o d e A S C I I sans

compres s ion .

L a voix

La voix est une onde sonore dont les f réquences sont inférieures à 4 0 0 0 Hz. Un

m i c r o p h o n e t r ans fo rme cet te onde en un signal é lec t r ique de m ê m e fréquence. Ce

s igna l va r i e c o n t i n û m e n t d a n s le t emps - il est a n a l o g i q u e - m a i s il peut ê t re

n u m é r i s é en un flux régu l i e r de 6 4 kbit/s (un octet tou tes les 125pls) g râce à la

M o d u l a t i o n par Impu l s ion et Codage ou M I C (cf. annexe 1 ). Les c o m m u n i c a t i o n s

s o n t t r a n s m i s e s d e ce t t e façon à l ' i n t é r i eu r du r é seau t é l é p h o n i q u e . El le a é té

d é v e l o p p é e p o u r un s igna l vocal ma i s s ' app l ique à tout s ignal sonore , b ien que la

rest i tut ion ne soit pas haute fidélité.

Une é tude app ro fond ie d e s caractér is t iques de la voix mon t r e qu ' i l est poss ible

d e la numér i se r à b e a u c o u p plus faible débit . D an s les réseaux de té léphonie mobi le

G S M ( G l o b a l S y s t e m f o r Mobi le c o m m u n i c a t i o n s ) , la voix est ainsi codée à

13 kbi t /s . D e s c o d e u r s p lus récents permet ten t d ' a t t e indre 8 kbit/s avec une bonne

qua l i t é de res t i tu t ion , vo i re 2 400 bit/s p o u r des app l i ca t i ons mi l i t a i res où les

cont ra in tes de qual i té sont moindres .

De p lus , au cours d ' u n e conversat ion, un in ter locuteur parle la moit ié du t emps .

L e s pauses au sein des phrases , le dé t achemen t des sy l labes mont ren t que le signal

voca l es t f r é q u e m m e n t rédu i t à un s i lence . La vo ix n ' e s t d o n c p lus n u m é r i s é e

c o m m e un flux c o n t i n u d ' i n fo rma t ions m a i s c o m m e un flux s p o r a d i q u e : des

p é r i o d e s d ' a c t i v i t é s d u r a n t en m o y e n n e 1,4 s e c o n d e su iv i s de s i lence de 1,75

s e c o n d e en m o y e n n e . A v e c un codage à 8 kbi t /s , le flux ob tenu a ainsi un débi t

m o y e n d ' e n v i r o n 4 kbit /s .

I m a g e s fixes

U n e i m a g e es t u n e in fo rma t ion d e t ype a n a l o g i q u e qui est f a c i l e m e n t

n u m é r i s a b l e par d é c o u p a g e en pixels, puis associat ion d 'un n iveau de gris ou d ' u n e

c o u l e u r à c h a q u e p ixe l . La taille d ' u n p ixe l est d e 21 x 21 ( i m 2 pour rendre la

numér i sa t ion non dé tec tab le (résolution util isée par les j o u r n a u x ) . Une photographie

d e 15 x 10 c m 2 cont ient donc 7 000 x 4 700 pixels envi ron.

Le c o d a g e le plus s imple , appelé b i t -map, consis te à assoc ie r à chaque pixel un

n i v e a u de g r i s ou une cou leu r . En supposan t la cou l eu r c o d é e sur 8 bits, notre

pho tog raph ie t ient sur 2 6 0 Mbi t environ ! Si une qual i té m o y e n n e est acceptée (taille

d u pixel p lus impor tan te ) , le codage est réduit à 1 Mbi t .

Un éc ran d ' o r d i n a t e u r 8 0 0 x 6 0 0 cont ient 4 8 0 0 0 0 p ixe ls ; si c h a q u e pixel est

c o d é sur 2 4 bi ts (8 bits p o u r chaque couleur rouge , vert et b leu) , une image sur tout

l ' é c r a n est n u m é r i s é e en 11,5 Mbi t et son aff ichage en m o i n s d ' u n e s e c o n d e

nécess i te une car te v idéo d ' u n e capacité de t ra i tement supér ieure à 11,5 Mbi t / s .

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Introduction 21

N o u s voyons que la taille des données peut être cons idérable , mais , de m ê m e que

pour la voix , des techniques de compress ion sont poss ib les . En généra l , la cou leur

d ' u n pixel est corré lée avec la couleur du pixel voisin. De façon très simplif iée, il est

plus é c o n o m i q u e de coder la différence de couleur entre un pixel et son voisin plutôt

que la cou l eu r de ce lui -c i . La norme J P E G ( Jo in t P h o t o g r a p h i e Exper t s G r o u p )

permet de coder des images fixes de quali té pho tograph ique en réduisant la taille de

l ' image d ' un facteur 20 par rapport à un codage s imple.

Images an imées

Les s é q u e n c e s an imées sont ob tenues par une success ion d ' i m a g e s fixes à un

ry thme typ ique de 25 images par seconde . Celu i -c i est suf f i samment rapide p o u r

d o n n e r à l 'œi l une impress ion de variat ion con t inue . En prenant une image non

compres sée à 11,5 Mbi t , la séquence an imée produi t alors 25 x 11,5 = 288 Mbi t / s .

Le débi t nécessaire est considérable .

En u t i l i sant les t echn iques de c o m p r e s s i o n de type J P E G c o m b i n é e s avec

l ' exp lo i t a t i on d e s cor ré la t ions t empore l l e s , la n o r m e M P E G - 1 (Mot ion P i c t u r e

Exper t s Gr oup ) permet de réduire le débit produit à 1,2 Mbi t / s . Si les images varient

r ap idement , le flux d ' in format ion est p lus impor tant ; si les images sont quas iment

fixes, le flux est mo ins important .

1.2. Qual i té de service

L e transfert d ' u n e informat ion é lémenta i re entre deux é q u i p e m e n t s peut faire

in tervenir de mul t ip les autres équ ipements et p rovoquer la t ransmiss ion de s ignaux

d e n a t u r e va r i ée s u r des s u p p o r t s é g a l e m e n t va r i é s . La g r a n d e r éus s i t e d e s

t é l écommunica t ions est celle de la t ransparence : l 'u t i l isateur final ne connaî t pas la

nature des suppor ts de t ransmission utilisés, il n ' e s t conce rné que par la q u a l i t é du

s e n ' i c e qui lui est offert et peut expr imer des ex igences dans ce doma ine . La qual i té

de service est souvent appelée Q o S , Quali ty of Service.

Que lques é léments de quali té de service peuvent être d o n n é s :

- la d isponibi l i té des moyens de transfert de l ' informat ion, liée au taux de panne

des équ ipements et des liaisons,

- le taux d ' e r r eu r max ima l , expr imé c o m m e le rappor t entre le n o m b r e de bits dont la valeur est modifiée par rapport au n o m b r e total de bits d ' in format ion émis .

- le débit de transfert,

- le dé la i , c ' e s t -à -d i re la durée entre la déc is ion d ' é m e t t r e l ' i n fo rmat ion et la

récept ion par le dest inataire .

L a quali té de service n 'es t pas une notion absolue . Elle est généra lement liée à la

nature des informat ions t ransmises et du type de besoin. N o u s il lustrons cette variété

de la notion de quali té de service à l 'a ide de divers exemples .

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22 Introduction aux réseaux

D o n n é e s a l p h a n u m é r i q u e s , textes et images fixes

Un cour r i e r é l ec t ron ique est une informat ion en général cour te . Il n ' y a pas de

con t r a in t e s de débi t impor t an te s . De p lus on tolère que le courr ier met te p lus ieurs

m i n u t e s à être t r ansmis . En revanche , l ' usager ex ige que son m e s s a g e ne soit pas

p e r d u par sui te de la défai l lance d 'un équ ipement .

I m a g i n o n s q u ' A l e x a n d r e Dumas écr ive de nos j ou r s Le comte de M o n t e - C r i s t o

su r son o rd ina teu r pe r sonne l et le t r ansmet te sous forme d ' u n fichier texte à son

éd i teur . L e f ichier a une tai l le de 24 Mbi t , sans aucune c o m p r e s s i o n . S u p p o s o n s

q u ' i l u t i l ise un m o y e n d e t é l écommunica t ion dont le taux d ' e r r e u r b ina i re ( i .e . la

p robabi l i t é q u ' u n bit soit mal t ransmis) soit 1CH\ Si au cours de la t ransmiss ion , un

seu l é l ément binaire est mal reçu, le texte est modifié. La probabi l i té q u e l ' en semble

du l ivre soit bien t ransmis est de ( 1 - 1 0 - 6 ) 2 4 0 0 0 0 0 0 = 4 x l 0 - 1 ' . Il est p ra t iquement

cer ta in q u ' i l y a une e r reur dans le texte reçu par l ' édi teur , si a u c u n e vérif icat ion

n ' e s t faite. Si A l e x a n d r e D u m a s transfère le fichier pendant la nuit , un débi t mo d é ré

peu t conveni r : à 9 6 0 0 bit /s , le transfert dure une quaranta ine de minu tes . Le m o y e n

d e t é l é c o m m u n i c a t i o n peut rajouter un délai de p lus ieurs d iza ines de minu tes sans

i m p a c t impor t an t p o u r l ' éd i t eu r . C e t e x e m p l e i l lus t re que le t aux d ' e r r e u r est

g é n é r a l e m e n t le fac teur pr incipal d e qual i té de serv ice pour la t r a n s m i s s i o n de

f i ch ie r s et q u e le dé l a i n ' a pas d ' i m p o r t a n c e ( l ' i m p o r t a n c e du déb i t d é p e n d

é t ro i t ement de l 'u t i l i sa t ion) .

L e s j o u r n a u x s o n t m a i n t e n a n t c o m p o s é s d i r e c t e m e n t pa r o r d i n a t e u r s . I ls

c o m p o r t e n t du t ex te et d e s images fixes m a i s , dans ce r t a ines p a r u t i o n s , t ex t e s

c o m m e pho tograph ie s sont cons idérés c o m m e des images et t r ansmis tels que ls (en

b i t -map) . Le quot id ien L i b é r a t i o n 2 t ient ainsi sur 220 M o soit 1,8 Gbit . C o m m e dans

l ' e x e m p l e p r é c é d e n t , il y a une nécess i t é q u e l ' i n fo rma t ion soi t c o r r e c t e m e n t

t r a n s m i s e de l ' a t e l i e r d e c o m p o s i t i o n à l ' i m p r i m e u r . N o t o n s c e p e n d a n t q u e la

so lu t ion b i t - m a p p e r m e t d e suppor ter des er reurs d e t ransmiss ion isolées : un pixel

e r roné pa rmi des p ixe ls correc ts est non détectable à l 'œi l . Un taux d ' e r r eu r de 10~ ( '

e s t a lors a ccep t ab l e . L ' e x i g e n c e p r inc ipa le s ' e x p r i m e en t e rme de d i sponib i l i t é :

l ' i m p r e s s i o n ne do i t p a s ê t re re ta rdée à c a u s e de l ' i n d i s p o n i b i l i t é d u r é s e a u

in fo rmat ique . L a qual i té de service doit p rendre en compte ce facteur. Le transfert

doi t de plus être rap ide , il faut donc un débit assez élevé : avec un liaison à 2 Mbi t / s ,

le transfert du quot id ien d e m a n d e envi ron 15 minu tes .

L o r s q u ' o n c o n s u l t e un se rveur W e b ou Min i t e l , on est d a n s le cas d ' u n e

a p p l i c a t i o n i n t e r a c t i v e : on t r ansme t q u e l q u e s i n f o r m a t i o n s p o u r d e m a n d e r

d ' a f f i cher une p a g e d ' é c r a n que le serveur t ransfère ensui te . L a qual i té de serv ice

d é p e n d d e p lus ieurs pa ramè t r e s : d i sponib i l i t é , dé la i , rapidité d e t r ansmiss ion de la

page . N o t o n s que les flux générés sont l a rgement d i s symét r iques : une c o m m a n d e

2. Renseignements aimablement fournis par le service informatique de Libération.

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Introduction 23

t r a n s m i s e vers le se rveur peut être c o d é e sur q u e l q u e s d i za ine s d ' o c t e t s : en

r e v a n c h e , le c h a r g e m e n t de la page peut d e m a n d e r la t r ansmiss ion d e p lu s i eu r s

cen ta ines de ki lo-octe ts s'il y a des i m a g e s (à 64 kbi t /s , le c h a r g e m e n t est de 13

secondes pour 100 kilo-octets) . Les flux sont de plus très sporadiques : on d e m a n d e

le c h a r g e m e n t d ' u n e page , pu is on la regarde pendant que lques minu te s au bout

desque l l e s on consu l te une nouvel le page . Le débi t m o y e n exigé peut être faible

(environ 500 bit/s si l 'usager charge 1 page de 100 kilo-octets toutes les 2 minu te s )

m a i s le débi t i n s t an tané do i t ê t re r e l a t i v e m e n t i m p o r t a n t si on ne veu t p a s

impat ienter l 'usager !

La voix

C o m m e nous l ' avons vu, la voix est un flux produit par une source (le locuteur)

pu is numér i s é . L e débi t produi t peut être faible si les t echn iques de c o m p r e s s i o n

sont u t i l i sées . Il est essent ie l que le flux soit r égénéré à l ' a r r ivée avec le m ê m e

r y t h m e , sans quoi la conversa t ion est inaudible . Cependan t , on peut to lérer un taux

d ' e r r e u r assez impor tan t en c o n s e r v a n t une b o n n e c o m p r é h e n s i o n : l ' a u d i t e u r

en tend, par exemple , des c l aquement s subits ou un son méta l l ique qui peuvent être

désagréables mais n ' empêchen t pas la communica t ion .

D a n s le cas d ' u n e communica t ion t é léphonique , le délai doit être le p lus réduit

poss ib le ; dans le cas , par e x e m p l e , d ' u n e diffusion d ' émi s s ion r a d i o p h o n i q u e , il

peut avoir une valeur plus é levée mais doit être constant .

Un autre é lément de la quali té de service pour les communica t ions t é léphoniques

est la d isponibi l i té des m o y e n s de t ransmiss ion . Un usager peut être e m p ê c h é de

té léphoner à cause de la panne d 'un équ ipement mais aussi par manque de ressource

dans le réseau. Pour faire un appel depuis un té léphone portatif, il faut d i sposer d ' u n

canal radio (par exemple une fréquence radio) . Si, au m o m e n t où on tente de faire

l ' appe l , aucun cana l n ' e s t d i sponib le , l ' appe l é choue . L a probabi l i té d ' é c h e c d ' u n

appel intervient ici fortement dans la qual i té de service.

Les images an imées

D e la m ê m e façon que p o u r la voix, la t ransmission d ' i m a g e s an imées ex ige q u e

le flux d ' o r ig ine soit resti tué au ry thme où el les ont été produi tes . Il y a donc des

contra in tes de délais . De plus, le débit requis est beaucoup plus important .

En conlus ion , définir la qual i té de service nécessi te une analyse précise du type

d 'u t i l i sa t ion recherchée et de la nature des informat ions à t ransmett re . L a qual i té de

service dépend généra lement de la disponibi l i té , du débit , du délai , du taux d ' e r r eu r

ma i s l ' impor t ance respect ive de chaque aspect peut g r a n d e m e n t varier su ivant les

appl icat ions .

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24 Introduction aux réseaux

1.3. H i s t o r i q u e

1.3.1. Systèmes central isés

L e s c i r c u i t s l o g i q u e s e t la m é m o i r e qui s u p p o r t a i e n t l ' i n t e l l i g e n c e d e s

o rd ina teu r s cen t raux ont longtemps été des é léments coûteux par rapport aux l ignes

d e t r ansmiss ion et aux terminaux. O n cherchai t donc à les rentabi l iser au mieux en

les me t t an t en c o m m u n au service d ' u n n o m b r e m a x i m a l d 'u t i l i sa t eu r s d a n s des

s y s t è m e s cen t r a l i s é s . La dis t r ibut ion des fonc t ions au sein d ' u n tel sy s t ème étai t

s imple : le m a x i m u m dans le système cen t ra l .

D a n s les p remie r s sy s t èmes té lé informatiques, les te rminaux ne con tena ien t que

d e s fonc t ions d e ges t ion d e s t ransmiss ions et l ' in ter face avec les u t i l i sa teurs . L e

logiciel du sys t ème central assurait le cont rô le du par tage des ressources ( m é m o i r e ,

f i ch ie r s . . . ) entre les différentes applications. L ' a c c è s à distance impliquai t des outi ls

de cont rô le d ' a c c è s e t de par tage de m é m o i r e ou de données .

D ' a u t r e part , le sys t ème central devai t faire face à des défai l lances éventuel les et

d o n c con ten i r des m é c a n i s m e s de reconf igura t ion . Il assurai t éga lemen t la ges t ion

d e s t e rminaux qui lui é ta ien t connectés et offrait des fonct ions de pro tec t ion des

d o n n é e s . Les c o m m u n i c a t i o n s étaient gérées par des procédures de c o m m u n i c a t i o n .

N o u s en déta i l le rons quelques-unes dans la suite.

Le n o m b r e d e t e r m i n a u x augmen tan t , la c o n n e x i o n d i rec te d e t e r m i n a u x à

l ' o rd ina t eu r central devin t coûteuse :

- le matér ie l nécessa i re à la connexion d ' un te rmina l à l 'o rd ina teur représenta i t un coût non n é g l i g e a b l e et la gestion des t e r m i n a u x mobi l i sa i t la pu i s sance de l ' o rd ina t eu r pour des tâches auxquel les il n ' e s t pas toujours adapté ;

- les l ignes de t r ansmiss ion e l l e s -mêmes c o m m e n ç a i e n t à représen te r un coût i m p o r t a n t a l o r s q u ' e l l e s ava ien t un fa ib le t a u x d ' u t i l i s a t i o n (un t e r m i n a l d ' in t e r roga t ion de bases de données est inactif entre 30 et 70 % du t emps où il est en c o m m u n i c a t i o n ) .

On vit d o n c appa ra î t r e tout d ' abo rd d e s l i a i sons mul t ipo in t s qu i pe rmet t en t à

p lus ieurs t e rminaux de par tager un m ê m e support , mais qui gardent l ' en semble des

t r a i t e m e n t s au n i v e a u d u sys t ème c e n t r a l , pu i s d e s m u l t i p l e x e u r s e t d e s

c o n c e n t r a t e u r s et enfin des ordinateurs f ron taux .

Les mu l t i p l exeu r s o u les concent ra teurs assurent à un moindre coû t les fonct ions

d e c o m m u n i c a t i o n et de t ransport en « concentrant » le trafic de plusieurs te rminaux

(d i t s b a s s e v i tesse) sur un m ê m e suppor t de t ransmiss ion (dit h a u t e vi tesse) . Le

m u l t i p l e x e u r est s o u v e n t un équ ipemen t câb lé qui c o n s e r v e le trafic de c h a q u e

t e r m i n a l , tel que l ( a v e c les s i lences , pa r e x e m p l e ) . Le c o n c e n t r a t e u r est un

é q u i p e m e n t p lu s « in t e l l i gen t » qu i a s su re p lu s i eu r s fonc t ions de con t rô l e de

t r a n s m i s s i o n sur la l ia ison haute v i t e s se ( s tockage , t r a i t ement des in fo rmat ions ,

c o m p r e s s i o n , protec t ion cont re les erreurs , etc .) .

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Introduction 25

Les frontaux sont des min i -o rd ina teurs assurant les fonct ions de con t rô le d e s

communica t i ons pour le compte de l 'o rd ina teur central , déchargean t ainsi ce lu i -c i .

Le frontal est relié au sys tème central par une liaison part icul ière , t rès r ap ide . Il peut

a s s u r e r d e s f o n c t i o n s de s t o c k a g e m o m e n t a n é d e s m e s s a g e s , il g è r e

au tomat iquement les ordres d ' é c h a n g e d ' in format ions vers les différents t e rminaux

et les incidents liés aux t ransmiss ions .

1.3.2. Réseaux de transmission

L' in t roduct ion d ' un r é seau de données mai l lé permet de cons t i tuer d e s r é seaux

généraux dans lesquels :

- un terminal peut accéder à différents ordinateurs pour bénéficier d ' u n e variété

de services ;

- il exis te de mul t ip les c o m m u n i c a t i o n s s imul tanées , les r e s sources du réseau

étant par tagées entre elles ;

- les c o m m u n i c a t i o n s entre ord ina teurs pe rmet ten t de réal iser des app l i ca t ions

informatiques dis t r ibuées .

C e t t e é t ape c o ï n c i d e a v e c l ' a p p a r i t i o n d e t e r m i n a u x i n t e l l i g en t s c a p a b l e s

d ' a s su re r eux aussi des fonct ions de t ra i tement local des d o n n é e s et de met t re en

œ u v r e des p rocédure s d e c o m m u n i c a t i o n c o m p l e x e s . D a n s un réseau ma i l l é , on

dis t ingue donc :

- le sous-réseau de commun ica t i on permet tant de met t re en co r r e spondance tout

un ensemble d 'usagers (munis d ' équ ipemen t s informat iques très variés) et d ' a s s u r e r

ainsi un partage des ressources de communica t ion entre ces usagers ;

- les u s a g e r s e u x - m ê m e s , qui p e u v e n t ê t re « a b o n n é s » à un s e r v i c e de

communica t ion donné ou cl ients passagers et dûment identifiés.

Le sous - r é seau de c o m m u n i c a t i o n est formé d ' u n e n s e m b l e de l i gnes de

t r a n s m i s s i o n et de n œ u d s de c o m m u t a t i o n . C e u x - c i sont des m i n i - o r d i n a t e u r s

spéc ia l i sés : ils assuren t des fonct ions de surve i l l ance du réseau , de co l lec te de

s ta t i s t iques , de choix des c h e m i n s . . . Ils sont donc géné ra l emen t cons t i tués d ' u n

p r o c e s s e u r spéc i a l i s é d a n s les fonc t ions de c o m m u t a t i o n et de g e s t i o n d e s

t ransmiss ions et d ' un processeur général chargé des autres fonct ions ( taxat ion par

exemple ) .

Dans les années 1970 et 1980, on pouvait identifier trois types de réseaux au sein

d ' u n e en t r ep r i s e : le r é seau i n fo rma t ique , le réseau b u r e a u t i q u e et le r é s eau

té léphonique .

Le r é s e a u i n f o r m a t i q u e pe rme t t a i t d e re l ier p lu s i eu r s t e r m i n a u x ou m i n i ­

ordinateurs à une machine centrale sur laquelle s 'exécuta ient géné ra lemen t tous les

p r o g r a m m e s ( in fo rma t ique de ges t ion de l ' en t r ep r i se : pa ie , fac tures , b o n s d e

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26 Introduction aux réseaux

c o m m a n d e , ges t ion d e s tocks , etc.). Cet te s t ruc ture cen t ra l i sée était c a lquée sur

l ' o rgan i sa t ion de l ' en t rep r i se e l le -même et faisait appara î t re des matér ie ls souvent

h o m o g è n e s , p rovenan t d ' u n m ê m e constructeur .

Le r é s e a u b u r e a u t i q u e était constitué de micro-ord ina teurs semblab les reliés en

réseau local pour pa r tager des ressources c o m m e les impr iman tes . Les informat ions

c i r c u l a n t su r c e r é s e a u loca l é t a i e n t le p l u s s o u v e n t s a i s i e s e t t r a i t é e s

i n d é p e n d a m m e n t de cel les traitées par le réseau informat ique, les deux réseaux étant

séparés .

Le r é s e a u t é l é p h o n i q u e était une t ro is ième infras t ructure , souven t admin is t rée

pa r une autre d i rec t ion q u e cel le de l ' in format ique , uti l isant des m o y e n s techniques

au tonomes .

D e v a n t la t rès g r a n d e variété de produi t s offerts par les cons t ruc teurs , chacun

p roposan t des solu t ions de communica t ion adap tées à sa p ropre g a m m e d e mach ine s

e t g é n é r a l e m e n t i n c o m p a t i b l e s avec ce l l e s des au t res , un beso in t rès fort de

n o r m a l i s a t i o n s ' e s t fait sent i r . E n 1976 es t né un m o d è l e c o n c e p t u e l p o u r

l ' i n t e r c o n n e x i o n d e s sy s t èmes ouver ts s t ruc turé en sept c o u c h e s p e r m e t t a n t de

cons t ru i re une a rch i tec ture de réseaux entre des mach ines hé té rogènes . Ce modè le ,

normal i sé au plan in ternat ional par l ' I S O - ' , es t appe lé aussi modè le de référence ou

m o d è l e O S I ( O p e n Sys t ems I n t e r c o n n e c t i o n ) . Il s ' a p p l i q u e p r i n c i p a l e m e n t aux

réseaux informat iques et bureaut iques .

L ' i n f o r m a t i q u e a é v o l u é dans le m ê m e t e m p s vers une d ivers i f ica t ion des

m a c h i n e s ( c o n c e n t r a t e u r s , f rontaux, o r d i n a t e u r s , s u p e r - o r d i n a t e u r s ) avec , p o u r

c h a c u n e d ' e n t r e e l l e s , des logiciels pu issants et aux n o m b r e u s e s fonct ionnal i tés .

R e m a r q u o n s enf in q u e l ' en t repr ise s 'es t t r ouvée , souven t m a l g r é el le , face à une

i n f o r m a t i q u e h é t é r o g è n e du s imple fait des fus ions , r acha t s , r éo rgan i sa t ions de

soc ié tés . L e m o d è l e de référence e s t a lors une solut ion théor ique au p r o b l è m e de

l ' hé té rogéné i té des instal la t ions réseaux et informat iques .

1.3.3. R é s e a u x mult imédias

De n o m b r e u x p r o g r è s t e chn iques et t e c h n o l o g i q u e s on t fait é v o l u e r les

r é s e a u x d e p u i s le d é b u t d e s a n n é e s 1980 : a p p a r i t i o n d ' i n f r a s t r u c t u r e s de

t é l é c o m m u n i c a t i o n s numér iques avec de hau ts déb i t s et codage d ' u n e informat ion

sous des formes de p lus en plus rédui tes . La parole au début des années 1980 était

s y s t é m a t i q u e m e n t c o d é e sur 6 4 kbit/s et les débi t s poss ib les sur des l ia isons longues

d i s tances é ta ient de l ' o rd re de 2 Mbit /s . Depu i s 1995, la paro le peut être codée à 8

kbit/s sans perte d e qual i té et une fibre op t ique pe rmet de d i sposer d ' u n débi t de 155

3 . ISO : organisation internationale de normalisation (voir annexe 2).

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Introduction 27

Mbi t / s . Là où 30 communica t i ons té léphoniques étaient env i sageab les , on pourra i t

en faire passer main tenant plus de 15 000 !

Il est donc poss ib le d ' avo i r un m ê m e réseau pour t ransmet t re des in format ions

var iées ( c o m m u n i c a t i o n s t é léphoniques , f ichiers , images fixes ou a n i m é e s , e tc . ) .

Cel les-ci emprun ten t des ar tères de t ransmission à très haut débi t , appe lées souvent

a u t o r o u t e s d e l ' in format ion .

L e s s o l u t i o n s t e c h n i q u e s ont d o n c é v o l u é . C e p e n d a n t , du po in t de vue

archi tec tura l , e l les reprennent toujours la ph i losophie en couches , concep t de base

des r é seaux d é v e l o p p é d a n s le modè l e de ré férence q u ' i l es t impor t an t de bien

comprendre .

1.4. P lan d e l ' ouvrage

Da ns cet ouvrage , nous nous a t tachons à donner les bases indispensables p o u r la

compréhens ion des archi tec tures de réseaux. N o u s abou t i s sons à la descr ip t ion du

modè l e en couches en commençan t par la descript ion des couches dites « basses ».

L e c h a p i t r e 2 décr i t la cons t i tu t ion d ' u n e l i a i son s i m p l e : un s u p p o r t de

t r ansmiss ion pos sédan t cer ta ines carac té r i s t iques et des é q u i p e m e n t s spéc ia l i sés

dans la t ransmiss ion adaptée au support . Il p résente une interface s tandardisée entre

équ ipemen t s de t rai tement et équipements de t ransmission.

Da ns le chap i t r e 3 , on abo rde la desc r ip t ion d ' u n p ro toco l e d e l ia ison de

données , c ' es t -à -d i re l ' ensemble des règles à respecter pour échanger de façon fiable

des données entre deux équ ipements de trai tement.

Le chapi t re 4 est consac ré aux différentes s t ruc tures de réseaux ainsi q u ' a u x

p rob l èmes généraux d ' ad res sage , de routage, d ' a c h e m i n e m e n t et de gest ion dans un

réseau. Le chapi t re 5 décri t le protocole X 2 5 et donne des é l émen t s sur le re la is de

t rame.

Le chapi t re 6 reprend en détail les pr inc ipes d ' u n e archi tec ture en c o u c h e s et

décri t les g randes fonct ionnal i tés des couches dites « hautes ». Les réseaux locaux

in fo rma t iques et leur in te rconnexion avec les réseaux pub l i c s ou p r ivés g r a n d e

d is tance sont abordés au chapitre 7. Les grandes l ignes du pro tocole IP et du réseau

Internet sont présentées dans le chapitre 8.

Le chap i t r e 9 est c o n s a c r é aux dif férents r é s e a u x t é l é p h o n i q u e s , r é s e a u x

t é l é p h o n i q u e s c l a s s ique , R N I S (Réseau N u m é r i q u e à In tégra t ion de Se rv i ce s ) ,

r é s e a u x m o b i l e s et futurs r é s e a u x à hau t déb i t . L e c h a p i t r e 10 d o n n e une

introduct ion é lémenta i re à la modél isat ion et au d i m e n s i o n n e m e n t de réseaux. Enfin

le chapi t re 11 donne un panorama des réseaux et services de t é l écommunica t ions .

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28 Introduction aux réseaux

En a n n e x e , sont d o n n é s que lques c o m p l é m e n t s , c o m m e une p résen ta t ion du c o d a g e d e s i n f o r m a t i o n s et des t e c h n i q u e s de c o m p r e s s i o n ( a n n e x e 1), d e s p r i n c i p a u x o r g a n i s m e s de normal isa t ion (annexe 2) e t des m o d e m s c o u r a m m e n t u t i l i sés ( a n n e x e 3) . Un glossai re e t une b ib l i og raph ie v i e n n e n t c o m p l é t e r cet o u v r a g e .