internet : vers une nouvelle démocratisation de l'art ?
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Université de Nantes
Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon
Département Information et communication
L'art et Internet
Atelier d'environnement professionnel
Présenté par Sachiko ABDELKADER
Métiers du livre et du patrimoine
Année 2014
Image n° 1 : La Naissance de Vénus vue par des écrans d'ordinateur
Source : http://www.laboiteverte.fr/ lart-des-reproductions/
Université de Nantes
Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon
Département Information et communication
L'art et Internet
Internet : vers une nouvelle
démocratisation de l'art ?
Atelier d'environnement professionnel présenté par Sachiko ABDELKADER, étudiante en
Information et communication, option métiers du livre et du patrimoine
Sous la direction de Claudine PAQUE, enseignante en expression, département Information
et communication de l'IUT de La Roche-sur-Yon
Année 2014
Remerciements
Je souhaite tout d'abord remercier ma référente au sein de l'agence Communic'art, Pascale
GUERRE, responsable de l'édition, pour ses conseils avisés et le temps précieux consacré. Je tiens
également à remercier Julien POIDEVIN, artiste numérique nantais, pour son aide dans mes
recherches documentaires.
Mes remerciements vont également aux professeurs de l'IUT, et plus particulièrement à
Claudine PAQUE, enseignante en sensibilisation en art contemporain, et Olivier ERTZSCHEID,
enseignant chercheur en sciences de l'information pour leurs cours qui ont suscité en moi l'intérêt
pour l'art et les nouvelles technologies.
Résumé documentaire
Internet est, à raison, généralement considéré comme un formidable vecteur d'informations, quel
qu'en soit sa nature. L'origine de cette tendance à la propagation de la communication et la
multiplication des connexions mondiales n'est certainement pas aussi récente qu'Internet,
toutefois, le développement du « web 2.0 », ou participatif, rend cette particularité encore plus
vivante dans la mesure où il rend capable chaque internaute de produire et de partager un contenu
qu'il aurait lui-même produit. Cependant, qu'en est-il de notre accès à l'art? A-t-il également
changé ? S'est-il banalisé ? Internet a-t-il réussi ce grand pari de démocratisation de la culture ?
Nous verrons dans un premier temps quels sont les avantages pour les institutions culturelles,
privées, artistes et pour les publics, puis en quoi l'art en lui-même entame également une
démocratisation. Ensuite, nous parlerons de l'autonomie de plus en plus grande allouée au public
et aux artistes, et des initiatives des entreprises privées. Nous montrerons par la suite que malgré
l'efficacité redoutable d'Internet en ce qui concerne la diffusion des informations, il reste
malheureusement insuffisant pour mettre à jour une véritable démocratisation culturelle. À ce
sujet, nous aborderons l'importance de la matérialisation du message culturel et de
l'accompagnement physique des publics par le biais des politiques culturelles en faveur de
l'éducation artistique et culturelle dans les milieux scolaires généraux, et de la médiation
culturelle.
Mots-clefs : internet – web 2.0 – art – culture – démocratisation
Sommaire
Introduction...................................................................................................12
1. L'art et Internet, dans la voie de la démocratisation................................14
1. 1. Pourquoi Internet est-il un outil de démocratisation ?............................161. 1. 1. Les avantages pour les institutions privées ou publiques, et pour les artistes.....................................................................................................................161. 1. 2. Les avantages pour les publics...................................................................19
1. 2. L'art en démocratisation............................................................................22
1. 3. Le développement de l'autonomie des publics et des artistes................25
1. 4. Les initiatives des entreprises culturelles privées...................................28
2. La nécessité de la matérialisation du message culturel et de l'accompagnement physique des publics......................................................32
2.1. Les politiques culturelles en faveur de cette démocratisation..................332. 1. 1. L'éducation artistique et culturelle.............................................................34
2. 2. L'importance de la médiation culturelle dans les institutions publiques.......................................................................................................................... 36
Conclusion.....................................................................................................39
Bibliographie..................................................................................................41
Annexes.........................................................................................................45Annexe 1 : Pratiques culturelles et usages d'Internet...................................................46Annexe 2 : Sommaire du livret de présentation de l'agence Communic'art..................47
11
Introduction
On prend pour acquis qu'Internet et plus particulièrement le web 2.01 ont
considérablement modifié nos comportements et notre rapport à toutes les choses qui nous
entourent, ainsi que nos habitudes. En effet, parler avec un ami, chercher un renseignement,
regarder un film ou écouter de la musique ne se fait plus de la même façon aujourd'hui 2. À ce sujet,
René BERGER annonce en 1972 cette tendance à travers le développement des voyages, et des
mass media, qui conduirait, comme on le constate aujourd'hui, à l'ouverture de nouvelles voies,
différentes de celle empruntée par la tradition, et où la valeur et les détenteurs du savoir
changeraient. Le savoir ne sera plus le savoir uniquement officiel, il en existe d'autres formes3.
Ainsi, qu'en est-il de notre position vis-à-vis de la culture ? A-t-elle également été
bouleversée par l'arrivée et l’ascension de cette nouvelle technologie ? L'art et la communication
étant par essence des concepts éloignés, le développement du web participatif aura-t-il réussi à les
rapprocher ? En effet, la création artistique étant définie comme une pratique intellectuelle et une
production plutôt solitaire, qui n'aurait pas besoin d'être expliquée pour exister en tant que telle,
et le principe de la communication résidant dans le fait de faire adhérer le plus grand nombre à un
message donné, celui-ci devant être le plus accessible possible, nous sommes en droit de nous
demander de quelle manière ces deux domaines pourraient être associés. Cependant, pour qu'un
artiste, une galerie, un musée ou toute autre institution, culturelle ou non, gagne en visibilité et en
autorité, il leur est aujourd'hui obligatoire d'asseoir leur présence sur Internet. C'est d'ailleurs
pourquoi autant d'agences de communication de créateurs et de galeries voient le jour,
notamment sur Internet. Leur rôle est d'assurer visibilité et légitimité à leurs clients, et
l'ancienneté joue un rôle majeur dans ce cas de figure. Communic'art, fondée en 2004, qui a
accepté d'être référente pour ce rapport, a fait partie des premiers à proposer la mise en place de
stratégies web, relations presse, événementielles et éditoriales.
En effet, selon Xavier de LA PORTE4, le monde d'Internet n'est plus aujourd'hui dissocié du
monde dit « réel », car tout ce que l'on apprend, découvre, partage par le biais du web sont des
1 Terme dont on doit l'origine à Tim O'REILLY désignant un changement des rapports sur Internet, passant d'une hiérarchie des savoirs à une interaction, un savoir collectif. (http://www.internetactu.net)Frédéric CAVAZZA, 2005, Journal du Net, http://www.journaldunet.com
2 Michel SERRES, 20123 René BERGER, 1972, p. 404 Xavier de LA PORTE, 2013, p. 34
12
connaissances réelles, et les relations que l'on entretient ne s'effacent pas dès lors que l'on éteint
son ordinateur. Internet fait partie intégrante du réel, c'est pourquoi il est au moins aussi
important de développer des activités en ligne que des pratiques physiques d'accompagnement des
publics. Nous sommes par ailleurs en droit de nous demander si une démocratisation culturelle
pérenne pourra s'effectuer sans l'appui des politiques culturelles, d'une éducation à l'art ainsi que
d'une médiation claire et directe. Dans ce cadre, nous verrons d'abord dans quelle mesure l'art et
Internet sont engagés dans cette voie d'une ouverture toujours plus grande à de nouveaux publics,
puis nous mettrons en lumière l'importance des pratiques que j'appellerai « physiques »de lien
entre l'art et ses publics, réels ou potentiels.
13
1. L'art et Internet, dans la voie de la démocratisation
Image n° 2 : Systaime, artiste numérique, 20135
5 Source :http://www.systaime.com/blog/wp-content/uploads/2012/03/5iyppssssr1t.jpg
14
15
1. 1. Pourquoi Internet est-il un outil de démocratisation ?
1. 1. 1. Les avantages pour les institutions privées ou publiques, et pour les artistes
Tout d'abord, la présence de l'art sur internet se constate par le nombre de sites et de
comptes sur les réseaux sociaux créés au nom des différentes institutions culturelles, qu'il s'agisse
de musées, théâtres, bibliothèques ou autres, des galeries, d'artistes, parfois de leurs agences de
communication, et bien sûr de tous les vecteurs d'une culture dite plus « populaire », soit les sites
de streaming6 de musiques ou de films, et de téléchargement légal ou non.
En ce qui concerne les réseaux sociaux en tant que compléments du site web, leur intérêt
réside dans l'initiative institutionnelle d'inverser le schéma classique d'offre du musée (par
exemple) et de demande des publics potentiels. Ce sont les structures, ou les artistes, qui vont à la
recherche d'une audience au lieu d'attendre passivement qu'elle soit l'objet d'un déclic et
s'intéresse à l'offre culturelle proposée7. Concrètement, il n'est pas rare, sur Twitter, de recevoir
une notification indiquant qu'une galerie ou un artiste a commencé à nous suivre, apparemment
sans raison, et logiquement afin d'accroître leur visibilité.
Cette stratégie est globalement proposée par les musées, galeries, artistes ou agences de
communication8 de galeries et d'artistes, à l'image de l'agence Communic'art. Elle propose, en
complément d'organisation d'événements, de la prise en charge des relations presse et d'activités
de conseil, et de la publication de catalogues, une stratégie web complète, qui comprend la
promotion de la galerie ou de l'artiste en question sur leur page Facebook, Twitter et site Internet.
Il va sans dire qu'aujourd'hui Internet est devenu bien plus qu'un simple auxiliaire de
distribution, mais bien un moyen de diffusion majeur9. Par exemple, sur le site français du musée
du quai d'Orsay, les visites ne correspondent pas à ce que l'on pourrait appeler une « pratique de
visite ». En effet, ce que l'internaute cherche le plus ne sont pas les horaires d'ouverture du musée,
6 « Technique permettant de diffuser des flux de vidéos notamment, en temps réel et de manière continue », L'internaute, http://www.linternaute.com
7 Olivier DONNAT, 2011, Owni, http://owni.fr8 Leur avantage étant de proposer sur leurs pages de découvrir plusieurs artistes ou galeries.9 Xavier GREFFE, Nathalie SONNAC, 2008, p. 5
16
son adresse ou son numéro de téléphone, mais les collections à 37, 26 %10.
Les avantages économiques ne sauraient être garantis pour les structures qui feraient le
pari du numérique. Toutefois, en terme d'image, une structure exploitant au maximum les
potentialités des nouvelles technologies touchera le public que notamment tous les musées
cherchent à atteindre : les 18 – 25 ans11.
On en compte 3,9 millions en France.
Selon l'Insee, ils témoigneraient « d'une
vie culturelle plus intense et extravertie », et
selon Médiamétrie, « 85, 3 % des foyers où
réside au moins une personne de 18 – 24 ans
possèdent un micro ordinateur », ce qui
explique l'intérêt que leur portent les
musées ainsi que la quasi-totalité des
structures culturelles publiques. Une
étude sur les pratiques culturelles et
usages d'Internet conduite par Olivier
DONNAT12 révèle également que la
« probabilité d'être internaute croît
régulièrement avec le niveau général de
participation aux pratiques culturelles
traditionnelles », faisant le lien entre les
spectateurs et visiteurs physiques des
lieux culturels et la nécessité d'une
présence numérique avantageuse de ces
institutions13.
Diane DRUBAY présente également le principe de la visite en trois temps développé par
Sébastien MAGRO14. Ce concept défend l'impératif du numérique dans les musées, quoique cette
expérience puisse s'appliquer indépendamment des établissements, grâce à l'idée selon laquelle, à
10 Delphine CAPDEPUY, 200811 Ibid., p. 20712 Pratiques culturelles et usages d'internet, 2007, ministère de la Culture et de la Communication, d'où est extrait le
graphique ci-contre. Voir un extrait plus long en annexe 1.13 Diane DRUBAY, 2008, p. 20814 Blog des travaux de recherche de Sébastien MAGRO : Dasm, http://dasm.wordpress.com
17
l'aide d'un site efficacement construit et entretenu, la visite présentielle commencerait par une
consultation en ligne des informations pratiques, des collections du musée ou du programme du
théâtre, se continuerait au sein même de l'institution, à l'aide d'un live-tweet15, ou encore d'une
application développée pour le musée, et enfin se prolongerait une fois le visiteur retourné dans le
cadre privé par la publication d'un commentaire, d'un billet, d'une photo, ou même d'une courte
vidéo explicatifs, descriptifs, ou créatifs sur un blog, un site, un réseau social, ou un forum,
suivant l'utilisateur. L'expérience culturelle ainsi partagée joue comme un système de
recommandations, et promeut ou affaiblit l'image de la structure. C'est pourquoi elle doit
s'engager sur la plate-forme numérique, en y étant réactive et à l'écoute.
L'enjeu numérique majeur des institutions culturelles publiques et de veiller à ce
qu'aujourd'hui Google ne soit pas l'unique vecteur de produits culturels. Il est nécessaire qu'elles
confirment leur présence sur le web afin de légitimer, et d'accompagner l'exploration et
l'appropriation, d'une information qui, comme les autres, fait l'objet d'une dé-hiérarchisation16.
En ce qui concerne les artistes, Michaël BORRAS, alias Systaime, insiste sur l'importance
qu'a eu Internet sur le lancement de sa carrière. Tout d'abord, il a pu expérimenter l'art numérique
grâce à l'informatique, puis lorsqu'il explique qu'à ses débuts, l'essentiel de la vie culturelle était
concentrée dans les galeries parisiennes, il précise qu'aujourd'hui Internet a complètement
détaché les artistes de ce schéma, et que parfois on connaît le travail d'un créateur avant de savoir
à quoi il ressemble, comme c'est notamment le cas avec Banksy. Le rapport de l'artiste à son public
et au marché a énormément changé, qu'il s'agisse de musique, de littérature, d'art contemporain
ou de toute autre forme d'expression artistique ; Twitter et Facebook représentent la possibilité
d'un vernissage permanent où il est possible de rencontrer tout le monde en même temps. Il
termine son intervention en comparant le développement de l'autonomie artistique grâce à
Internet à la révolution mondiale instaurée par l'imprimerie17.
Malgré les nombreux avantages pour les structures à asseoir leur présence sur Internet, on
peut comprendre les difficultés qu'elles pourraient rencontrer. En effet, comment faire preuve
d'une communication web efficace sans se contenter de suivre une tendance, mais en apportant
concrètement de l'information aux internautes ? En ce qui concerne les sites Internet, il suffit de
15 Live-tweet : publications sur le réseau social Twitter de courtes notes descriptives de quelque chose en train de se faire (événement, exposition, vernissage, film, conférence ou autres).
16 Jean-Yves de LE PINAY, 2013, http://www.dailymotion.com/video/x17ltyy_conference-transmettre-la-culture-a-l-age-du-numerique-xavier-de-la-porte_tech
17 Michaël BORRAS, 2013, Dailymotion, http://www.dailymotion.com/video/x17fflp_conference-transmettre-la-culture-a-l-age-du-numerique-michael-borras-alias-systaime_tech
18
prendre exemple sur les nombreux modèles existants, et bien sûr de l'adapter. Par rapport aux
blogs, en revanche, peu d'organismes s'y sont déjà essayés. Pourtant, il s'agirait d'un outil d'une
grande utilité afin de casser l'image inaccessible portée, à leur insu ou non, par beaucoup de
musées. Diane DRUBAY nous explique plus en détails : « Un blog traitant des coulisses du musée ou
d'une exposition est une très bonne alternative pour avoir une bonne raison d'ouvrir son blog sans
apparaître comme un musée suiveur de tendance. Il permet de faire descendre le musée de son piédestal,
de pallier au problème de « peur des musées », de construire une relation de proximité avec le visiteur-
internaute en lui montrant la part humaine de l'institution muséale.18 ». En effet, le but pour la plupart
des établissements culturels est de se rapprocher de son public, afin d'en cerner au mieux les
attentes, de manière à le fidéliser et à faire en sorte qu'il se diversifie, ce qui semble être l'objectif
du blog. Après les sites web, il pourrait s'agir de la nouvelle voie à emprunter pour les musées,
théâtres, bibliothèques, galeries et salles de concerts.
1. 1. 2. Les avantages pour les publics
Internet, par son concept, participe activement à une démocratisation des savoirs. En
effet, il s'agit d'un réseau international conçu pour être consulté par tous. Il représente aujourd'hui
une plate-forme de distribution exceptionnelle en ce qui concerne les contenus multimédia,
souvent dans le non-respect du droit d'auteur, toutefois il s'agit de produits culturels auxquels
tout un chacun peut avoir facilement accès.
Depuis l'avènement de l'industrialisation et de la société de consommation, les œuvres
d'art voyagent, malgré elles ou non. Leurs reproductions s'exportent sur les boîtes d'allumettes, de
mouchoirs, les foulards, apportant l'art dans le quotidien le plus banal des personnes, soit les
bureaux de tabac et supermarchés, les transformant à leur insu en public. La progression des
moyens de transport a également permis d'envoyer les copies ou les originales de musées en
musées, déplaçant même parfois des travaux qui n'avaient pas vocation à être déplacés, par
exemple les fresques reproduites sur de la toile grâce à l'amélioration de la technique19.
De plus, malgré les efforts des institutions, il semblerait que la démocratisation de la
culture ne doive pas s'opérer par leur biais direct, mais des artistes et du public eux-mêmes. En
effet, Andy WARHOL, par sa création de la culture de masse, a permis à de nombreux publics
18 Diane DRUBAY, 2008, p. 21419 René BERGER, 1972, p. 14 – 15
19
habituellement exclus de fréquenter à nouveau les musées. Qu'est-ce qui exclut ces publics ?
Généralement la peur de ne pas être assez cultivé pour savoir apprécier l'art, contemporain ou
non. Or, à l'aide de ses références communes et populaires, le style et les inspirations de WARHOL
sont compris par tous, nous permettant d'apprécier ou non, mais de juger individuellement de ses
œuvres et débattre sur notre vision de ce que devrait être l'art. Le développement massif
d'Internet et plus particulièrement des logiques participatives et collaboratives semblent sonner
une nouvelle ère de la démocratisation de l'art en invitant les artistes au sein de notre sphère
privée numérique.
En effet, Françoise ROUSSEL et Martine KAHANE expliquent à ce propos l'importance du
lien avec l'artiste à l'aide d'images ou d'extraits sonores d'une création, en l'occurrence d'un ballet,
afin de susciter la curiosité de l'internaute : « ils forment un pont naturel entre le virtuel et le spectacle
vivant et s'inscrivent dans une logique de service public d'accès au domaine artistique20 ». Ces pratiques
sont possibles et d'autant plus efficaces depuis l'avènement du web participatif, où les visiteurs
des sites web sont également diffuseurs et producteurs de contenu. L'information se propage plus
largement, et sur les nombreuses personnes qui verront le message, il n'est pas exclu de penser
qu'au moins une et sûrement bien plus iront à la découverte physique de l’œuvre proposée.
Toutefois, même si l'internaute qui « suit » un artiste sur les réseaux sociaux ou son site ne pousse
pas la porte des musées ou des galeries, peu importe. La présence de l'art sur internet est un fait et
le démocratise automatiquement.
L'avantage d'Internet au regard de toute les autres formes de diffusion d'une information,
est qu'elle est gratuite. En effet, il est toujours possible de se renseigner gratuitement sur le web,
et c'est d'autant plus vrai pour les images, photos, vidéos, et pistes sonores, en théorie toujours à
disposition. Cependant, le visionnage d'une œuvre, notamment architecturale, sur internet, et la
confrontation physique avec les bâtiments en question sont deux pratiques auxquelles il est
difficile de trouver des points communs. On ne sera jamais aussi stupéfait face à une photo du
château de Versailles que devant ce palais, le cadre privilégiant également la prise de conscience
historique. De la même manière, le vécu du film que l'on regarde chez soi est rarement le même
que celui projeté dans une salle cinéma, tout comme écouter un album et se rendre dans une salle
de concert. La différence entre regarder une œuvre d'art depuis son ordinateur et avoir ce même
travail sous les yeux dans le cadre adapté (musée, théâtre, ou tout autre lieu ayant vocation à
accueillir physiquement la culture) est exactement du même ordre.
20 Françoise ROUSSEL, Martine KAHANE, 2002, p. 167
20
Nous pourrons conclure en avançant que, bien que tous les internautes consultant des
produits culturels en ligne ne se déplacent pas jusqu'à la structure concernée, la présence des
œuvres sur Internet motive le désir de visite physique et d'expérience vécue avec une création. La
vie artistique se faisant également de plus en plus protéiforme, il convient de signaler que notre
quotidien est de plus en plus imprégné par ces nouvelles formes d'innovation.
21
1. 2. L'art en démocratisation
En 1972, lors de la parution de son livre Art et communication, René BERGER annonçait
déjà une transformation de ce qu'on appelle « art », qui est défini par son esthétique, son
expérience et l'information qu'il apporte. Il envisage même d'en changer la terminologie, car on ne
sait plus vraiment à quoi le mot « art » correspond ; « juger ne revient plus à appliquer des critères,
tels ceux du beau et du laid, qui permettraient de conclure entre l'art et le non-art 21 ». Il se fait
« multidimensionnel22 ». Petit à petit, cette modification s'effectue par les nouveaux artistes, qui
souhaitent dorénavant être cités en tant que « créateurs », ou « créatifs », s'éloignant du terme
« art », jugé trop solennel et connoté.
Il devient de plus en plus difficile de définir ce que l'on considère comme étant une
production artistique, notamment par rapport aux travaux d'Andy WARHOL et Keith HARING,
donc les créations sont très abordables intellectuellement et qui sont également reproduites sur
des t-shirts, des mugs, des badges. Ces pratiques floutent la séparation entre l'art que l'on voudrait
au-dessus de la société, et la société de consommation. Le développement et l'arrivée du street art
dans les institutions pose également la questions des limites de l'art officiel : est-ce qu'aujourd'hui
tout devient de l'art ? Pouvons-nous tous devenir artistes ? Au regard de la popularisation des
techniques de création, notamment numériques, la possibilité de créer devient de plus en plus
ordinaire.
Le développement de l'art numérique questionne également sur les frontières que l'on
établit habituellement entre l'art et le « non-art ». En effet, il est difficile de définir ce qui
appartient à l'art numérique et ce qui n'en est pas. S'agit-il de toutes les productions réalisés à
partir d'un ordinateur ? D'Internet ? D'un logiciel en particulier ? De plus, les sites internet des
artistes numériques doivent-ils être également considérés comme des œuvres d'art23 ? Ces artistes
s'approprient les codes du numérique et les détournent, qui sont, sinon maîtrisés, au moins
expérimentés par beaucoup, et leur moyen privilégié de diffusion étant Internet, l'art numérique
représente à lui seul une part de la démocratisation culturelle.
21 René BERGER, 1972, p. 4222 Ibid., p. 3823 À ce sujet, voir le site de Systaime, artiste numérique créateur de la French Trash Touch, http://www.systaime.com/
22
Image n° 4 : Exemple d'art conceptuel, On KAWARA, Date paintings, depuis 196624
Lors de sa conférence traitant de la critique d'art25, René BERGER revient sur cette
diversification du champ de l'art, qu'il décrit comme une « émergence de l'art dit psychopathologique,
intérêt suscité par l'art brut, mise en question, aujourd'hui permanente, de l'art expérimental (recherche
technologique, art conceptuel, anti-art26 ». De la sorte, il décrit l'art conceptuel, alors à ses débuts, qui
est aujourd'hui représenté par un nombre important d'artistes, dont On KAWARA, Barbara
KRUGER et Yves KLEIN.
L'art se fait de plus en plus varié, en s'invitant également au cœur des villes, comme l'a fait
Daniel BUREN à Nantes et Paris. En effet, on retrouve ses anneaux sur les quais nantais, et ses
colonnes au Palais royal. C'est un modèle d'exploitation artistique allègrement reproduit, car il
profite à tous : l'artiste qui gagne en visibilité et la ville qui gagne en popularité interne et externe.
De plus, même si cette forme d'art n'est pas systématiquement acceptée comme telle, et souvent
critiquée, le fait qu'un passant s'arrête face à cette création et la remette en question est une prise
en compte de l’œuvre, et peut s'avérer devenir le début d'une réflexion sur l'art, et pourquoi sa
place, justifiée ou non, dans un tel contexte quotidien, voire banal. Jean-Claude PASSERON et
Emmanuel PEDLER ont étudié le public du musée Granet à Marseille. Ce qu'il en ressort est que le
temps le plus long accordé aux tableaux n'est pas réalisé par les personnes les plus diplômées mais
par celles moyennement diplômées. Elles passent également plus de temps dans les musées. Par
ailleurs, les œuvres sur lesquels le public s'attarde ne sont pas nécessairement celles légitimées par
l'histoire de l'art ou l'esthétique27. Nous pouvons dès lors raisonnablement penser que le temps
24 Source : http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/conceptuels.html25 René BERGER, 1972, p. 4426 Ibid., p. 6627 Étude citée par Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 53
23
supplémentaire accordé aux œuvres est celui de la réflexion. Même si elle doit s'avérer critique, ne
pouvons-nous pas considérer qu'un des rôles actuels de l'art, qui est d'interroger sur une société
donnée, rempli ?
Image n° 5 : Daniel BUREN à Nantes28 et à Paris29
Par conséquent, l'art se démocratise également, il se fait plus proche de ses publics car plus
protéiforme, notamment par le biais de l'art contemporain et de la diversité de son expression,
notamment les happenings dans des lieux publics, le land art, les performances ainsi que l'art
numérique.
28 Sources anneaux : http://www.nantes-tourisme.com/sites/defau;.lt/files/imagecache/article_image_thumb_420_300/flux/anneaux-daniel-buren-et-patrick-bouchain-320385_2.jpg
29 Source colonnes : http://www.bookinnfrance.com/blog/fr/wp-content/uploads/2010/01/colonnes-de-buren-paris-palais-royal.jpg
24
1. 3. Le développement de l'autonomie des publics et des artistes
Internet a modifié notre rapport à l'accès à l'information et à la culture, mais ce nouveau
média correspond également à un trait que l'on considère comme majeur aujourd'hui, qu'il s'agisse
de publics ou d'artistes : l'individualisme. Les créateurs ne veulent plus avoir à rendre de comptes à
personne, et les internautes sont de plus en plus libres de consulter les contenus qu'ils veulent
depuis leur ordinateur. Personne d'autre qui contrôle la souris, ni détermine ce qu'il faut penser
d'une œuvre, ni juge quelle page est ouverte.
Sans remettre en cause les inégalités d'accès physique à la culture, Bruno PEQUIGNOT
critique dans ce sens les grands ensembles sociologiques de Pierre BOURDIEU, qui répondraient
tous aux mêmes catégories et consommeraient tous la culture de la même manière. Or, en
s'appuyant des travaux de Bernard LAHIRE, il explique qu'au sein de ces catégories, il existe des
phénomènes propres aux individus, des « dissonances » qui ne correspondent pas forcément aux
pratiques du groupe social d'appartenance. Les « différences culturelles passées » sont prises en
compte, et de la sorte, il ressort que les profils « dissonants » sont plus nombreux que les
« conformes », répondant chacun à une logique « d'éclectisme individuel et [de] conformité sociale »30.
L'individualisation des pratiques culturelles est d'autant plus réelle depuis Internet : personne ne
peut contredire que chacun fait ce qu'il veut devant son écran, et n'a de comptes à rendre à
personne.
Depuis les avancées technologiques du siècle dernier et les initiatives en terme de politique
culturelle, on constate que le public est de plus en plus difficile à définir. Avant l'invention de
l'imprimerie, le concept de public comme on l'entend aujourd'hui n'existait pas vraiment. Les
personnes qui avaient accès à la culture était trop peu nombreuses pour être considérées comme
un ensemble hétérogène comme c'est le cas aujourd'hui. La diversité du public au singulier s'est
d'autant plus accrue depuis l'arrivée d'Internet dans la majeure partie des familles françaises,
réduisant les inégalités d'accès à la culture dans la mesure où tous les grands musées nationaux et
internationaux comme le TATE, le Louvre, ou le MOMA, ainsi que les institutions françaises avec
la base de données nationales en ligne, http:// data.gouv.fr , et la bibliothèque nationale possèdent
30 Toutes les citations et idées de ce paragraphes proviennent de la p. 50 de Sociologie des arts, de Bruno PEQUIGNOT.
25
des contenus numérisés accessibles en ligne. L'inégalité majeure aujourd'hui n'est plus tellement
d'accéder à la culture ou non, mais réside plutôt dans l'accès ou non à Internet. Toutefois,
aujourd'hui, plus d'un Français sur deux a déjà utilisé Internet au moins une fois dans sa vie, et
une personne sur quatre se connectait quotidiennement en 200531. Aujourd'hui, avec le
développement des outils d'accès à Internet, tels que les smartphones, tablettes et différents types
d'ordinateurs portables, ces chiffres ont probablement augmenté.
De plus, Internet permet le développement de nouvelles pratiques culturelles amateurs,
telles que le mash up, où l'internaute s'approprie une création originale qu'il transforme à loisir. Ce
nouvel usage pose une fois de plus le problème des droits d'auteur à l'heure du numérique. Le fait
est que, aujourd'hui, Internet représente une base de données planétaire où la relation aux objets
est complètement transformée : les contenus sont majoritairement dé-hiérarchisés, toutes les
autorités sont mêlées dans les références communes de la culture numérique. Dès lors, que
devient la relation à l’œuvre ? Son appropriation et sa transformation sont aujourd'hui beaucoup
plus aisés, et ces formes de création et de médiation se rassemblent dans un écosystème dont on
ne sait pas exactement à quoi il correspond, dans la mesure où chaque production a son propre
but, ces créations ne se revendiquant pas nécessairement comme de l'art. La vocation de ce genre
de créations peut être ludique, ou de porter ou dénoncer une idée en la détournant, ce qui
constitue une logique qui ne répond pas à un vol de droits d'auteurs32. Ces pratiques attestent
d'une démocratisation d'une culture dans la mesure où, lorsqu'une œuvre est appropriée par un
public, elle entre dans son « champ artistique33 ». Le numérique permet bien plus
d'expérimentation technique, toutefois il ne s'agit pas du seul angle par lequel la réflexion sur la
place de la culture sur Internet doit être envisagé. En effet, il convient de se questionner sur la
vision que nous avons de la culture, qui réside dans une pratique du monde, et non dans le fait de
juger en permanence ce qui est en train d'être pratiqué. Il n'existe aucun objet qui ne présenterait
aucun intérêt à être regardé, il convient simplement de se demander quel regard on porte sur les
choses et à quoi on les relie34.
Les artistes peuvent également développer leur indépendance vis à vis du marché, des
galeries et des attentes des publics par le biais des ventes d'art en ligne, notamment sur des sites
31 Yves FRYDEL, 2005, Insee, http://www.insee.fr32 Voir à ce sujet les vidéos Youtube où une chanson déjà existante est mise en ligne et où le contenu vidéo est réalisé
par internaute.33 René BERGER, 197234 Xavier de LA PORTE, Jean-Yves de LE PINAY, WAINER, 2013, Dailymotion,
http://www.dailymotion.com/video/x17ltyy_conference-transmettre-la-culture-a-l-age-du-numerique-xavier-de-la-porte_tech
26
marchands de grandes galeries, ou même eBay. Ils n'obéissent ainsi qu'à leur propre liberté de
création, érigeant en principe le fait que « dans l'absolu, oui, l'art se suffit à lui-même, il existe, et il
peut se passer de commentaires. Mais il est là, et par sa présence même questionne, interpelle. Et c'est sa
plus belle ambition, celle de provoquer chez celui qui le regarde une réaction, et donc un commentaire
d'ordre sensible ou intellectuel, peu importe. Il fait couler de l'encre, critique, emphatique, amoureux ou
odieux. L'art est par essence proposition, donc chacun peut s'emparer. ''J'aime, j'aime pas, je vois, je ne
vois pas'', n'en sont-ils pas les premiers commentaires, définitifs ou non ? C'est pourtant le début d'une
grande histoire, dont les musées peuvent être acteurs35 ».
35 Alexia FABRE, p. 44
27
1. 4. Les initiatives des entreprises culturelles privées
Tout d'abord, les institutions privées comptent les galeries ainsi que les industries
culturelles dites de « masse », qui ne tarissent pas d'initiatives afin d'amener un public toujours
plus vaste à la découverte de la culture.
La démocratisation de l'art et de la culture passe également par un nombre de plus en plus
conséquent d'initiatives privées, notamment celle du créateur de Dailymotion, Benjamin
BEJBAUM, qui vient de lancer ce qu'il définit comme « le Wikipédia de l'art36 », Art Database,
http://artdb. com . Cette plate-forme a pour vocation de réunir toutes les formes d'art possibles et
imaginables sur un site unique, de la même manière que l'on considère aujourd'hui que Wikipédia
regroupe un très grand nombre de savoirs sur un nombre astronomique de sujets.
Dans le dix-huitième chapitre de l'ouvrage Culture web37, Xavier DUPUIS explique que le
public de l'opéra ne s'est généralement pas démocratisé. À ce sujet, il pose la question de la
possibilité d'une conquête de nouveaux publics, en particulier de jeunes. À la question « Internet
sera-t-il le nouveau vecteur de la démocratisation de la musique classique ? », l'avis des dirigeants
d'Universal Music semble positif. Ainsi, Borgan ROSSIC, directeur du groupe Decca Music déclare :
« C'est un nouveau moyen de faire accéder le plus grand nombre à la vie musicale des villes les plus
importantes du monde ». Pour sa part, Jonathan GRUBER, vice-président du groupe Universal Music
classique et jazz, répond à la question « la génération iPod aura-t-elle vraiment envie d'acheter des
enregistrements de concerts classiques sur Internet ? » de la manière suivante : « la réponse est oui.
Grâce à notre expérience du téléchargement depuis 2004, nous pouvons dire que le classique marche
beaucoup mieux que prévu sur Internet ». Ainsi, les structures commerciales pour lesquelles l'accès à
la culture pour tous est plus qu'un enjeu institutionnel, sont fermement décidées à ne pas laisser
passer l'occasion du numérique.
De façon plus anecdotique mais tout aussi significative, bon nombre de magazines et de
festivals par exemple suivent le mouvement participatif induit par le web du même nom et
soignent leurs publics en leur permettant de plus en plus d'émettre leur avis sur les produits
culturels en jeu à l'aide de l'attribution d'un prix du public. Cette pratique est utilisée entre autres
par le magazine féminin Elle, qui collabore au sein de leur rubrique littéraire avec son lectorat afin
36 C-T, 2012, Eklecty-city, http://www.eklecty-city.fr/37 Xavier DUPUIS, 2002, p.
28
de décerner un prix des lectrices, ainsi que par le festival international du film de La Roche-sur-
Yon qui octroie un prix du public. Les spectateurs sont, de la sorte, érigés en experts dont
l'opinion aurait autant de valeur qu'un ou une spécialiste de la question38.
Par ailleurs, il n'est pas audacieux d'affirmer que l'initiative privée la plus importante en
terme de partage de la culture est celle de Google avec le Google Art project39. Le but de cette
entreprise est tout simplement d'entreposer le plus de contenus artistiques numérisés possibles,
qu'il s'agisse de peintures, sculptures, architecture, musique, vidéos, photographies, dessins,
mosaïques, installations, performances, ou de toute autre forme d'art existante ou à venir. Des
études ont été réalisées afin de mieux connaître le public de cette plate-forme, et un résultat
publié dans le magazine des Beaux Arts de juin 2013 révèle qu'une personne passerait en moyenne
soixante secondes devant une peinture en ligne, face à 20 secondes dans un musée40.
Ces résultats peuvent être interprétés de différentes manières. Tout d'abord, on peut penser que
l'internaute serait plus attentif à l’œuvre sur son écran que devant ses yeux, notamment grâce aux
outils permettant une interaction avec la création en question. En effet, sur le site du Google Art
project, il est possible de zoomer, partager, comparer, et d'avoir des détails, en plus d'un système de
recommandations présentant les contenus les plus populaires. Ensuite, il n'est pas interdit
d'imaginer qu'une personne consulte plusieurs sites en même temps et effectue différentes tâches,
sur son ordinateur ou non, ce qui fatalement lui empêche de se consacrer entièrement à chacune
des activités entreprises. Enfin, l'étude étant commandée par le Google Art project lui-même, il
nous est également permis de douter de l'entière exactitude des chiffres énoncés.
En plus du développement spontané de sites de galeries et d'artistes, de plus en plus
d'agences se spécialisent dans la gestion de la communication commerciale de l'art. Par exemple,
Communic'art est la première structure à s'être lancée dans la promotion d'artistes et de galeries,
en 2004, et elle propose aujourd'hui différentes actions adaptées aux besoins du client41. Selon la
demande, elle peut mettre en place un événement, créer un site, réaliser et imprimer un catalogue
d'exposition, mettre sur pied une stratégie de relations presse, et elle relaie systématiquement des
informations sur les interventions dont elle est partenaire grâce à son site et ses comptes sur les
réseaux sociaux en partageant à tous ses abonnés. Il est rare que les créateurs ou galeristes qui
font appel à l'entreprise souhaitent exécuter un plan de communication complet, toutefois il s'agit
38 Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 5839 http://www.google.com/culturalinstitute/project/art-project?hl=fr 40 Florelle GUILLAUME et Charlotte ULLMANN, 2013, p. 4241 Voir le sommaire de leur livret de présentation en annexe 2.
29
d'un complément généralement indispensable. L'intérêt de Communic'art et de ce type d'agences
est qu'elles servent à la démocratisation de l'art en le faisant connaître par Internet et
physiquement, notamment grâce aux relations presse et à l'organisation d'événements.
Image n° 6 : La galerie Artsper sur Télématin, information relayée par la page facebook de Comminic'art42
L'agence précise par ailleurs que « vu les milliers de personnes qui se pressent dans les grandes
expositions, la multiplication des formations, la hausse du marché de l’art, nous croyons que l’art est en
voie de popularisation43 ».
Il convient également de se pencher sur la toute récente création d'un réseau social dédié
aux amateurs d'art, nommé Who Art You44. Il promet de « démocratiser l'art par le jeu », c'est-à-
dire de permettre la découverte de musées et d'artistes de façon ludique, à travers le partage des
photos des visiteurs dans les lieux culturels ainsi qu'un système de géolocalisation, afin que
chacun réalise son « musée virtuel45 ». Une application iPhone a été créé dans ce but, dans la
42 Source : https://www.facebook.com/Agence.CommunicArt/posts/10152175177330132:0?stream_ref=1, la vidéo estdisponible sur le site de France 2, http://www.france2.fr/emissions/telematin/videos/rhozet_telematin_bonscouts_20140117_1908_17012014091722_F2?onglet=tous&page=1
43 Pascale GUERRE, 201344 Who Art You, http://whoartyou.fr/45 Expression empruntée à André MALRAUX
30
mesure où, une fois téléchargée, son utilisation sera certainement plus simple pour les
smartphones46, que de se rendre directement sur le site via une connexion Internet. Cette
application propose d'effectuer un accompagnement virtuel du visiteur lieu culturel47.
En matière de réseaux sociaux culturels, une plate-forme nommée Artiste du monde48 a été
mise au point afin de réunir et de mettre en relation les artistes souhaitant créer des liens entre
eux et avec leur public. Une fois inscrits, les créateurs peuvent « enregistrer et diffuser leurs œuvres,
les partager sur les réseaux sociaux existants, faire connaître leurs événements ». Bien entendu, ces
espaces d'échange restent ouverts à tous les professionnels des milieux culturels, afin de leur
permettre de découvrir de nouveaux artistes ou encore d'entrer en contact avec ceux qui seraient
déjà reconnus49.
Toutefois, toutes les avancées technologiques ne sauraient remplacer l'accompagnement
nécessaire avant et durant l'expérience de l'art.
46 Smartphones : « Téléphone mobile doté de fonctionnalités comme la navigation Web, la messagerie instantanée ou encore le GPS », L'internaute, http://linternaute.com
47 Aude MATHEY, Culturecom, http://culture-communication.fr48 Site internet : http://www.artistedumonde.com/49 Annaïck LEMOIGNE, Stratégies, http://www.strategies.fr
31
2. La nécessité de la matérialisation du message culturel et de l'accompagnement physique des publics
Image n ° 7 : Museomix, une médiation culturelle innovante50
50 Source : http://www.flickr.com/photos/museomix/10858373603/sizes/o/
32
2.1. Les politiques culturelles en faveur de cette démocratisation
Malgré la démocratisation quantitative de la culture via Internet, des initiatives réelles
doivent être mises en place par les pouvoirs publics, notamment par le biais des politiques
culturelles instaurées par André MALRAUX avec la création du Ministère des Affaires culturelles. Il
était associé à Jean VILAR dans le but de promouvoir le théâtre populaire.
Le meilleur moyen de mettre en place une politique culturelle efficace serait d'effectuer en
amont une étude sincère des publics, de leurs usages, de leurs attentes et de leurs difficultés. Selon
Olivier DONNAT, les institutions en auraient peur, mais il est cependant nécessaire d'effectuer
réellement une telle étude afin de définir les problèmes présents et les actions à mener. La
démocratisation culturelle est un domaine trop vaste qui recèle de trop nombreuses facettes
(horaires, tarifs, communication, réservation et accueil, prise en compte des différents types de
publics) qui ne peuvent et ne doivent être traitées toutes à la fois. Les moyens pour résoudre ces
difficultés doivent de plus s'adapter à chaque structure, et les effets remarqués ne seront peut-être
pas immédiatement ceux escomptés, toutefois il est indispensable d'essayer et d'amorcer le
changement afin d'évaluer si les comportements des publics changent et comment, quitte à
réorienter les directives prises.
Par exemple, récemment, l'un des grands projets des politiques de démocratisation
culturelle fut la mise en place d'une gratuité totale des musées. Cette décision fut fortement
critiquée, notamment par Françoise BENHAMOU, pour qui il s'agissait d'une contradiction totale
entre les difficultés de financement de la culture et la ferme réprimande de la gratuité de
distribution de la musique et des films51. Cependant, Jacqueline EIDELMAN a enquêté sur la
gratuité complète des musées pendant 6 mois, en 2008, et il semblerait que le fait d'accéder
librement à un musée soit un facteur de démocratisation. En effet, le public se diversifie, tout le
monde profiterait de cette occasion, mais plus particulièrement les étudiants et les couches les
moins favorisées de la population. De plus, les visiteurs dont le domicile est proche du musée
effectueraient des visites plus courtes mais plus fréquentes52.
51 Françoise BENHAMOU, citée par Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 5252 Jacqueline EIDELMAN, citée par Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 52
33
2. 1. 1. L'éducation artistique et culturelle
L'éducation à l'art fait partie de ces politiques d'accès à la culture pour tous. Elle est
instaurée et modifiée par les ministres de la Culture, et de l’Éducation.
Tout d'abord, il convient de préciser que, malgré l'importance du développement du
partage de la culture en ligne, cela ne suffit pas à ma démocratiser profondément, son
apprentissage faisant l'objet d'une acquisition et d'une transmission spécifiques, et loin d'être
simples, comme on semble le croire. Xavier DUPUIS explique qu'il faut en donner le goût, stimuler
l'envie de rechercher, d'expérimenter ce qui est différent, qui nous semble lointain, mettre en place
une « pédagogie de l'envie ». Il cite le président de l'orchestre de Philadelphie, Joseph H. KLUGER :
« Nous devons faire plus qu'offrir aux amateurs des soirées musicales le samedi soir. Nous sommes
également au service des écoles et des différentes communautés.Voilà notre mission. Voilà ce que nos
donateurs veulent soutenir. »53.
Ensuite, il faut préciser qu'il est difficile de mettre en place une éducation à l'art dans le
système scolaire, car il ne rentre pas dans les cases de l'école, dans la mesure où le savoir transmis
par l'art ne correspond pas au savoir scolaire, expérimentation vécue contre leçon apprise.
L'introduction pérenne de l'art à l'école devrait entraîner une modification du système et de la
structure, où le mode de communication privilégié est le langage, sous la forme des cours
dispensés par les enseignants54. À ce sujet, René BERGER choisit de comparer l'apprentissage de
l'art et l'enseignement à la littérature dans le milieu scolaire. En effet, si les cours de littérature
sont obligatoires pendant toute notre scolarité dans tous les établissements ou presque, il en va
malheureusement de façon bien différente avec l'éducation artistique. Il explique que l'état de
connaissances établi grâce l'instruction littéraire, notamment par l'intermédiaire de travaux
pratiques, permet de créer un socle de références communes, un développement du jugement
« dans lequel s'installent peu à peu les cadres de référence qui conditionnent les choix, les comportements,
les attitudes, et d'où résulte une certaine ''image'' à partir de laquelle on pense, on sent, on juge, on agit.
Le champ s'établit autour de valeurs, d'idées, de pratiques communes hors desquelles la communication
n'est pas possible.55 ». L'absence de l'éducation à l'art dans beaucoup d'établissements empêche ce
champ de connaissances de se former, et ainsi handicape le développement d'un goût et d'un avis
critique sur la culture.
53 Xavier DUPUIS, 2008, p. 339 – 34054 René BERGER, 197255 René BERGER, 1972
34
Cependant l'Unesco défend la place de l'art dans le système éducatif « comme mode
d'épanouissement personnel, comme expression et dépassement d'une certaine angoisse collective, comme
voie d'accès à des valeurs plus universelles56 ». De plus, comme tout enseignement, il fait partie d'un
« processus d'interprétation et d'appropriation [et] a donc pour fonction sociale de contribuer à la
constitution d'un groupe, ou d'une communauté, qui se trouve ainsi transformée par ce processus
même57 ».
Même si cette réalité de la pratique de la formation à la culture n'est pas encore arrivée, la
ministre actuelle de la Culture et de la Communication, Aurélie FILIPPETTI a mis sur pied un
« Grand projet pour l'éducation artistique et culturelle », nommé Automne numérique, qui a
débuté en novembre 2013 par une série de conférences, de tables rondes et de rencontres sur les
nouvelles pratiques culturelles liées au développement d'Internet. Le thème de ces débats était
« Transmettre la culture à l'ère du numérique », et ils étaient animés par des professionnels du
numérique ou de la culture, des chercheurs, des artistes, des représentants d'institutions
culturelles, par exemple des bibliothécaires, et des journalistes, spécialisés en art ou en web.
Internet peut également aider dans cette voie en mettant à disposition des ressources
culturelles pouvant être utilisées dans le domaine éducatif. Par exemple, à l'occasion de l'Automne
numérique, le site http://www.data.gouv.fr/ a été conçu dans le but de réunir ouvertement toutes
les données publiques nationales. De plus, le Louvre a créé, dans le même objectif, la plate-forme à
vocation éducative http://www.louvre.edu/, qui permet à l'internaute d'aménager un espace de
travail numérique personnalisé58. Le site du musée possède également une rubrique spécialement
dédiée aux enseignants, http://www.louvre.fr/enseignants. À ce sujet, Olivier DONNAT précise
dans son article « En finir (vraiment) avec la ''démocratisation de la culture''59 », publié le 24 avril
2011 sur Owni, qu'à « cet égard, le succès rencontré par le site « archives pour tous » récemment crée
par l’INA est riche d’enseignements car il montre qu’à l’évidence une forte demande sociale existe du côté
de ce qu’il est convenu d’appeler le « grand public », ce qui incite à ne pas concevoir les projets
actuellement en cours ou à venir pour les seuls milieux de professionnels et d’amateurs éclairés ». Il y
justifie la légitimité d'une telle politique de numérisation documentaire.
56 Cité par René BERGER, 1972, p. 9857 Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 10758 Josy TORLET, 2008, p. 60259 Olivier DONNAT, 2011, http://owni.fr/2011/04/24/democratisation-culture/
35
2. 2. L'importance de la médiation culturelle dans les institutions publiques
Si il y a bien une chose que Pierre BOURDIEU nous a fait comprendre à travers ses études
des pratiques culturelles des Français, c'est qu'ils semblent avoir peur de la culture. Il insiste
d'ailleurs, dans L'amour de l'art, sur le fait que l'éducation à l'art et la médiation face à ce-dernier
sont nécessaires60. C'est pourquoi il est si important d'y emmener le public et de l'accompagner
avant, pendant et après. On oublie souvent l'importance de la présence physique d'un/e
médiateur/trice culturel/le, et pourtant, devant l'inconnu, il est toujours rassurant d'avoir des
repères. Toutefois, il est important de veiller à ne pas exclure les spectateurs d'une œuvre par un
comportement élitiste et complètement centré sur le milieu culturel, ne prenant pas en compte les
différentes appartenances sociales de l'assistance. En effet, si les médiateurs semblent « aussi
distants et incompréhensibles que les œuvres en elles-mêmes61 », l'accompagnement physique aux
créations est faussé et inefficace, voire dangereux. En outre, dans Mondo Venezia, Antoine PRUM
insiste sur l'absurdité des discours théoriques sur l'art contemporain, se répondant en dialogues
de sourds62.
Une fois de plus, le musée du Louvre est un excellent exemple d'une médiation optimale.
En effet, l'entrée y est gratuite un dimanche par mois, ce qui permet une démocratisation des
contenus du musée et qui reste plus efficace, en terme de fréquentation et de budget, qu'une
entrée libre permanente. Aussi, lors des Nocturnes jeunes, la médiation entre les créations et le
public est effectuée par des étudiants en art63. Par ailleurs, ce rôle des médiateurs culturel s'est
développé depuis que les artistes, en plus de la revendiquer, prennent la liberté de créer sans
vouloir plaire à personne, ni les galeries, ni les institutions, ni même le public. Cela créé une
complexité où la volonté d'autonomie fait face à la nécessité du spectateur. De fait, les créateurs ne
remplissant plus, pour la plupart, leur rôle de médiation, l'accès aux œuvres devant être facilité, la
place des médiateurs et médiatrices culturels s'est naturellement accru64.
À ce sujet, il semble indispensable de préciser que, pour que la démocratisation
s'accompagne d'une diversification des publics, la médiation culturelle doit non seulement être à
60 Pierre BOURDIEU, cité par Pascal LE BRUN-CORDIER, 2002, p. 14961 Olivier DONNAT, 2011, http://owni.fr/2011/04/24/democratisation-culture/62 Antoine PRUM, 2006, p. 5163 Denis COGNEAU, Olivier DONNAT, 2002, p. 150 - 15164 Bruno PEQUIGNOT, 2013, p. 59
36
l'écoute du public et s'y adapter, mais aussi travailler sur une documentation et explication des
artistes et de leurs travaux. En effet, d'autant plus en ce qui concerne l'art contemporain, la mise
en relation avec l’œuvre doit être facilitée et emmenée de façon spécifique, selon qu'elle doive être
faite avec des scolaires, des familles, des seniors, des jeunes, ou des publics dits « empêchés »65. Les
publics empêchés sont les personnes qui ne peuvent avoir accès à la culture de façon physique à
cause d'un éloignement, réel ou symbolique. Par conséquent, la présence de plus en plus
d'institutions culturelles sur Internet représente une réelle forme de médiation culturelle à
distance.
Malgré cela, les institutions impressionnent encore. Toutefois, elles sont nécessaires à
l'accréditation de toute forme d'art, et plus largement à tout système de connaissances. En effet,
« locaux, personnel, matériel, budget, programmes, crédits » permettent de matérialiser
« l'organisation et la distribution du savoir »66. De plus, la médiation peut être effectuée
indirectement par le lieu dans lequel les créations sont disposées. Éric LAPIERRE insiste sur cette
nécessité de se rendre physiquement dans un musée afin de rendre compte, par exemple, de
l'agencement des œuvres exposées au quai Branly, qui, suivant l'architecture interne du lieu,
propose un chemin, et donc un commentaire de l'exposition67. La ville dans laquelle les ouvrages
sont dévoilés a également son importance. En effet, la visibilité d'une galerie croît ou décroît selon
qu'elle se situe à New York, où le retentissement sera grand, ou dans une ville de moindre
importance, dans la mesure où les moyens financiers, humains et médiatiques seront plus
facilement exploités dans une grande ville68.
Ainsi que les institutions mettant à disposition des publics des archives, interviews
d'artistes et vidéos explicatives de leur travail, Internet participe également à cette médiation,
dans la mesure où ces contenus permettent un rapprochement avec le créateur, qu'il soit filmé
pendant la production de son œuvre ou la commentant. « Ces informations, à saisir si on le
souhaite, restent modestes et mettent juste sur la voie. A chacun de se ménager l'espace libre
jusqu'à l’œuvre »69.
65 Sylvie PFLIEGER, 2006, p. 39666 Paragraphe inspiré par la lecture de la p. 67 d'Art et communication de René BERGER67 Éric LAPIERRE, 2006, p. 4668 René BERGER, 1972, p. 3669 Citation et idées de ce paragraphe provenant de L'art peut-il se passer de commentaire, Alexia FABRE, 2006, p. 44
37
38
Conclusion
Internet ouvre la voie vers une nouvelle démocratisation de la culture, comme de tous les
savoirs. Les avantages en terme d'accessibilité et de relationnel qu'il offre pour les institutions, les
artistes, et pour les publics ne sont plus à prouver. Un certain nombre d'entreprises culturelles,
pour lesquelles la diversification des consommateurs ne pourrait que peu importer, ont également
décidé de suivre la voie de l'interactivité par le biais d'Internet. La seconde raison qui expliquerait
la popularisation de l'art réside dans la diversification de l'art lui-même. En effet, l'art
contemporain étant bien plus protéiforme que ses prédécesseurs, il peut se retrouver dans notre
quotidien, aussi bien physique que virtuel, notamment via le land art, les installations,
l'architecture contemporaine et l'art numérique. On annonce souvent que la société de
consommation et les nouvelles technologies ont entraîné un individualisme de plus en plus fort.
Cette autonomie s'accorde parfaitement avec le développement d'Internet, qui permet aujourd'hui
à tout un chacun de devenir un public de la façon dont il le souhaite, et aux artistes de créer sans
avoir à rendre de comptes à aucune institution ni assistance.
Toutefois, une démocratisation efficace et pérenne ne pourra s'effectuer sans une
matérialisation du message et d'un accompagnement physique des publics. En effet, il est
également nécessaire de mettre en place et d'encourager la création de politiques culturelles qui
pourront entraîner l'installation durable d'une éducation à l'art dans les milieux scolaires
généraux, bien que l'apprentissage artistique ne corresponde pas à une formation classique ; l'art
s'expérimentant avant tout. De plus, la présence d'une médiation culturelle de qualité au cœur des
institutions publique est une initiative tout autant indispensable à la venue et à la fidélisation
d'un public plus diversifié.
Finalement, Internet représente en effet un acteur indéniable de la démocratisation
culturelle, mais il ne saurait être suffisant à l'avènement total de la culture pour tous, la médiation
directe, l'éducation artistique en milieu scolaire et l'accompagnement physique des publics restant
le moyen le plus efficace afin de permettre à tous de disposer de biens culturels communs.
39
40
Bibliographie
Ouvrages et monographies
• BECKER S. Howard, Les mondes de l'art, Paris, Flammarion, 1988, 379 p.
• BERGER René, Art et communication, Paris, Casterman, 1972, 129 p.
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MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val de Marne, 2006, 136 p.
• Culture web. Création, contenus, économie numérique, sous la dir. de GREFFE Xavier,
SONNAC Nathalie, Paris, Dalloz, 2008, 886 p.
• Les institutions culturelle au plus près du public, sous la dir. de FOURTEAU Claude, Paris, La
Documentation française, 2002, 279 p.
• PEQUIGNOT Bruno, sous la dir. de DE SINGLY François , Sociologie des arts, Paris,
Armand Colin, 2013, 120 p.
• SERRES Michel, Petite Poucette, Paris, Le Pommier, 2012, 82 p.
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juin 2013, p. 42
• LA PORTE Xavier de, « Une culture comme les autres », Culture numérique, Beaux Arts
magazine, n° 345, mars 2013, p. 34
• LA PORTE Xavier de, « Mort du virtuel et augmentation du réel », Culture numérique,
Beaux Arts magazine, n° 348, juin 2013, p. 34
41
Littérature grise et documents d'entreprise
• DONNAT Olivier, Pratiques culturelles et usages d'Internet, ministère de la Culture et de la
Communication, mars 2007, 12 p.
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Tous les sites web ont été consultés et vérifiés le 14 janvier 2014.
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• DONNAT Olivier, 2011, « Pour en finir (vraiment) avec la ''démocratisation de la culture'' »,
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• FRYDEL Yves, 2005, « Internet au quotidien : un Français sur quatre », in Insee,
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• MATHEY Aude, « Who Art You : le réseau social de l’art pour les visiteurs », in Culturecom,
http://culture-communication.fr/whoartyou-le-reseau-social-de-lart-pour-les-visiteurs/
• Tim O'REILLY, traduit par Jean-Baptiste BOISSEAU et Daniel KAPLAN, 2006, « Qu’est ce
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42
20-modeles-de-conception-et-daffaires-pour-la-prochaine-generation-de-logiciels/
• L'internaute, http://www.linternaute.com/
Conférences et entretiens
• Entretiens réalisés avec Pascale GUERRE, responsable de l'édition de l'agence
Communic'art, par téléphone ou par mail, de novembre 2013 à janvier 2014.
• Transmettre la culture à l'âge du numérique, du 7 novembre 2013, organisée par le Ministère
de la culture et de la communication au Campus Microsoft, Issy-les-Moulineaux.
« Table ronde. Appropriations, détournements, mashup : les nouvelles pratiques
artistiques à l’heure du numérique », avec Xavier DE LA PORTE (journaliste et producteur
à France Culture), Jean-Yves DE LEPINAY (directeur des programmes du Forum des
Images, Marina WAINER (artiste et enseignante en cultures numériques (ESA et InaSup),
membre du collectif Fracture Numérique), via
http://www.dailymotion.com/video/x17ltyy_conference-transmettre-la-culture-a-l-age-
du-numerique-xavier-de-la-porte_tech
« Les net-artistes en réseau et les nouvelles initiatives d’exposition en ligne », Michaël
BORRAS, alias Systaime, Net-artiste et fondateur du SuPer Art Modern Museum
(SPAMM), via http://www.dailymotion.com/video/x17fflp_conference-transmettre-la-
culture-a-l-age-du-numerique-michael-borras-alias-systaime_tech
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Annexes
Sommaire des annexes
Annexe 1 : Pratiques culturelles et usages d'Internet............46
Annexe 2 : Sommaire du livret de présentation de l'agence Communic'art............................................................................47
Captures d'écran réalisées par mes soins
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Annexe 1 : Pratiques culturelles et usages d'Internet
Graphiques présentant l'usage d'Internet en fonction des différentes activités réalisées « en
réel »70.
70 DONNAT Olivier, Pratiques culturelles et usages d'Internet, ministère de la Culture et de la Communication, mars 2007, 12 p.
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Annexe 2 : Sommaire du livret de présentation de l'agence Communic'art
Présentation des différentes actions réalisées par l'agence Communic'art. Livret téléchargeable sur
http://www.communicart.fr/71.
71 Communic'art, catalogue de présentation de l'agence, 218 p., téléchargeable sur http://www.communicart.fr/
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