influence des protozoaires trypanosomatides …
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT D’ENTOMOLOGIE
Domaine : Sciences et Technologie
Mention : E-CES (Entomologie-Cultures, Elevage, Santé)
Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master II GDINS
(Gestion Durable des Insectes Utiles et Nuisibles)
Présenté par :
RAHARIMALALA Hanitriniala Tiana Hortense
Soutenu le 30 décembre 2019
Devant les membres du Jury :
Président : Pr RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Professeur d’ESR
Examinateur : Dr RAKOTONIRINA Jean Claude, Maître de Conférences
Rapporteur : Dr RAZAFINDRANAIVO Victor, Maître de Conférences
INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES ENDOSYMBIONTES
SUR LA DIVERSITE ET LE COMPORTEMENT TROPHIQUE DES INSECTES DIPTERES
A ANTSIRABE I
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT D’ENTOMOLOGIE
Domaine : Sciences et Technologie
Mention : E-CES (Entomologie-Cultures, Elevage, Santé)
Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master II GDINS
(Gestion Durable des Insectes Utiles et Nuisibles)
Présenté par :
RAHARIMALALA Hanitriniala Tiana Hortense
Soutenu le 30 décembre 2019
Devant les membres du Jury :
Président : Pr RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Professeur d’ESR
Examinateur : Dr RAKOTONIRINA Jean Claude, Maître de Conférences
Rapporteur : Dr RAZAFINDRANAIVO Victor, Maître de Conférences
INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES ENDOSYMBIONTES
SUR LA DIVERSITE ET LE COMPORTEMENT TROPHIQUE DES INSECTES DIPTERES
A ANTSIRABE I
« Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te
conseillerai, j'aurai le regard sur toi. »
Psaumes 32 : 8
i
REMERCIEMENT
Je tiens d’abord à remercier Dieu tout puissant et miséricordieux, qui m’a donné la force et la patience
d’accomplir ce modeste travail.
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je voudrais
témoigner toute ma gratitude. Ainsi, sincères remerciements au :
- Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences, Docteur RAMAHAZOSOA Irrish Parker,
d’avoir autorisé mon inscription et ma soutenance de Master 2 dans son établissement.
- Docteur RAZAFINDRANAIVO Victor, Responsable de la Mention E-CES (Entomologie
Culture, Elevage et Sante) d’avoir autorisé mon inscription et ma soutenance de Master 2 dans
son département.
- Professeur RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Enseignant Chercheur au sein du
Département d’Entomologie Université d’Antananarivo ; d’avoir gracieusement accepté
d’être le Président de Jury de ce mémoire.
- Docteur RAKOTONIRINA Jean Claude, Enseignant Chercheur au sein du Département
d’Entomologie Université d’Antananarivo ; pour sa volonté de participer gentiment au
membre de jury de ce mémoire.
- Docteur RAZAFINDRANAIVO Victor, Enseignant Chercheur au sein du Département
d’Entomologie Université d’Antananarivo ; mon Encadreur pédagogique, pour son
irréprochable encadrement. Les nombreux et réguliers échanges que j’ai eus avec lui, ses
relectures attentives, ses nombreuses suggestions, ses commentaires ont directement
contribué à l’élaboration de cet ouvrage.
- Docteur RAZAKAMAHEFA Luc, Chef de Service de District de la Santé Publique Antsirabe
II, de m’avoir accueilli au sein de son service, de pouvoir utiliser son laboratoire pour effectuer
la majorité de mes travaux et d’avoir pris quelques photos de diptère.
- Docteur RANDRIANIRINA David, Responsable des maladies transmissibles et de la
surveillance des maladies intégrées et riposte au sein du Service de District de la Santé
Publique (SDSP) Antsirabe II, de m’avoir encadré sans hésitation au laboratoire.
ii
- Professeur Erney Plessman CAMARGO, Professeur de Parasitologie à l’Université de Sao
Paulo, même de loin, qui m’a aidé à identifier correctement les trypanosomes.
- Tous les enseignants et les personnels du Département d’Entomologie de la faculté des
Sciences pour leurs compétences et leurs partages de connaissance durant mes formations
universitaires.
Je voudrais aussi exprimer ma reconnaissance :
- A mes parents, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien inconditionnel, à la fois
moral et économique, qui m’a permis de réaliser les études que je voulais et par conséquent
ce mémoire.
- A mes chers amis qui m’ont supporté et même aidé de très près durant mes jours de stage.
- A mes amis et collègues qui m’ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de
ma démarche.
- A tous ceux dont les noms ne sont pas mentionnés et qui m’ont apporté leur aide de près ou
de loin à la réalisation de ce mémoire.
iii
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .............................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE .......................................................................... 3
I.1. CARACTERES GENERAUX DES DIPTERES .............................................................. 3
I.1.1. Classification et caractéristiques des Diptères : ............................................................. 4
I.1.2. Biologie générale des diptères :...................................................................................... 5
I.1.3. Diversité fonctionnelle des diptères : ............................................................................. 7
I.1.3.1 Diversité d’habitats : ................................................................................................... 7
I.1.3.2 Diversité comportementale : ....................................................................................... 7
I.1.3.3 Diversité écologique : ................................................................................................. 7
I.1.3.4 Diversité trophique : ................................................................................................... 8
I.2. MICROORGANISMES ENDOSYMBIOTIQUES DES DIPTERES ............................ 9
I.3. CARACTERES GENERAUX DE TRYPANOSOMATIDAE ........................................ 9
I.3.1. Classification de trypanosomatidae : .............................................................................. 9
I.3.2. Morphologie de trypanosomatidae : .............................................................................10
I.3.3. Structure, mode de vie et physiologie de trypanosomatidae : ......................................10
CHAPITRE II : PERIODE ET ZONE D’ETUDE .......................................................................12
II.1. Marché d’Asabotsy : .........................................................................................................14
II.2. Marché d’Antsenakely : ....................................................................................................15
II.3. Jardin Parc de l’Est : .........................................................................................................16
II.4. Pépinière d’Ambatolahy : .................................................................................................16
II.5. Dépôt d’ordure Ivohitra : .................................................................................................17
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES .......................................................................19
III.1. MATERIELS ..................................................................................................................19
III.1.1. Matériels de collecte et de conservation : ....................................................................19
III.1.2. Matériels d’identification des diptères : .......................................................................20
III.1.3. Matériels de dissection des diptères et d’identification des trypanosomes :...................20
III.2. METHODOLOGIE .......................................................................................................21
III.2.1. Capture des diptères : ...................................................................................................21
III.2.2. Identification des diptères : ..........................................................................................21
III.2.3. Dissection des diptères et extraction de trypanosome : ................................................21
iv
III.2.4. Observation directe des trypanosomes vivants : ..........................................................22
III.2.5. Observation après fixation et coloration : ....................................................................22
III.2.6. Observation et validation : ...........................................................................................22
III.2.7. Identification des stades de trypanosomatidae : ...........................................................22
III.3. ANALYSE DES RESULTATS .....................................................................................24
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATION ..........................................................25
IV.1. Abondance et diversité des diptères : ...........................................................................25
IV.1.1. Distribution des familles de diptères collectées : .........................................................25
IV.1.2. Distribution des diptères par site : ................................................................................26
IV.1.3 Distribution des diptères par substrat : .........................................................................28
IV.2. Correspondance entre familles de diptères et présence de trypanosomatidae : ......29
IV.2.1. Stades de trypanosomatidae rencontrés :......................................................................30
IV.2.2. Correspondance entre famille de diptères et présence de trypanosomes .....................31
IV.2.2.1. Suivant les familles capturées : .............................................................................31
IV.2.2.2. Suivant les sites d’étude: .......................................................................................32
IV.2.2.3. Suivant les substrats de capture : ..........................................................................33
CHAPITRE V : DISCUSSION .......................................................................................................35
V.1. Répartition par famille de diptères collectés : ................................................................35
V.2. Distribution des diptères par site : ...................................................................................36
V.3. Distribution des diptères par substrat : ...........................................................................37
V.4. Correspondance entre familles de diptères et trypanosomatidae : ...............................38
V.5. Stades de trypanosomatidae rencontrés : ........................................................................39
V.6. Correspondance entre famille de diptères et stades de trypanosomatidae : ................39
CONCLUSION .................................................................................................................................41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................43
ANNEXES ............................................................................................................................................ I
v
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Diagramme anatomique d’une mouche domestique : Musca domestica ........................... 3
Figure 2 : Cycle de développement d’un diptère : Cas des Calliphoridae .......................................... 5
Figure 3 : Structure principale et les organites dans la forme Epimastigote de Trypanosoma cruzi
........................................................................................................................................... 11
Figure 4 : Représentation cartographique des sites de capture dans le District Antsirabe I ............. 14
Figure 5 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du grand marché d’Asabotsy ..... 14
Figure 6 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du marché d’Antsenakely .......... 15
Figure 7 : Jardin de la pépinière d’Ambatolahy : fleur, arbre fruitier, étang ................................... 17
Figure 8 : Extrait d’ordure du dépôt d’Ordure d’Ivohitra, Ouest du centre ville ............................. 18
Figure 9 : Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines ................................................................ 19
Figure 10: Sachet plastique transparent contenant les diptères ........................................................ 19
Figure 11 : Morphotypes communs des Trypanosomatidae. ........................................................... 23
Figure 12: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées
suivant les cinq sites d’études ............................................................................................ 27
Figure 13: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées
suivant les six substrats d’études ....................................................................................... 29
Figure 14 : Stade promastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Muscidae .......................... 30
Figure 15 : Stade Opisthomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ............ 30
Figure 16 : Stade Epimastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ................... 31
Figure 17 : Stade Trypomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ............... 31
Figure 18: Histogramme montrant l’abondance des formes de Trypanosomatidae suivant les
familles positives en trypanosomatidae ............................................................................. 32
Figure 19: Histogramme montrant l’abondance en % des formes de trypanosomatidae suivant les 5
sites d’étude ....................................................................................................................... 33
Figure 20: Histogramme montrant l’abondance en pourcentage (%) des formes de
trypanosomatidae suivant les six substrats d’étude ......................................................... 34
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Familles de diptères collectées ........................................................................................ 25
Tableau 2 :Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les sites
d’études : ......................................................................................................................... 27
Tableau 3 :Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les
substrats d’études : .......................................................................................................... 28
Tableau 4 : Abondance des diptères positifs en trypanosomatidae ................................................... 30
vii
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Les substrats d’étude dans les sites marché d’Asabotsy et Antsenakely .......................... I
Annexe 2 : Tableau de diversité des diptères suivant les sites d’études ............................................. II
Annexe 3: Tableau de diversité des diptères suivant les substrats d’études ....................................... II
Annexe 4: Effectifs des familles positives en trypanosomatidae....................................................... III
Annexe 5: Les familles de diptères positives en trypanosomatidae .................................................. III
Annexe 6: Effectifs des stades de trypanosomatidae rencontrées sur les familles de diptères
positives ............................................................................................................................ V
Annexe 7: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les cinq sites d’études ......................... V
Annexe 8: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les six substrats ................................. VI
Annexe 9: Tableau de contingence montrant la relation entre la présence de trypanosomatidae et les
familles de diptères, les sites d’études et les substrats d’études ..................................... VI
viii
GLOSSAIRE
Anthropique : des phénomènes qui peuvent être conséquents de la présence ou de l’action de
l’être humain.
Auxiliaire : un organisme vivant qui fournit des services écosystémiques permettant de
faciliter la production agricole. Il remplace tout ou partie du travail et des intrants
apportés par l’agriculteur. Ce sont des microorganismes et des invertébrés
antagonistes de bio-agresseurs ainsi que des vertébrés tels que certains oiseaux,
mammifères et amphibiens se nourrissant de ravageurs ou de graines de
mauvaises herbes. On y retrouve aussi les insectes pollinisateurs qui permettent
la fécondation de plantes cultivées.
Bactérie : un microorganisme unicellulaire qui se reproduit par scissiparité et qui n'est ni
animal ni végétal.
Bio-indicateur : un organisme végétal, fongique ou animal dont la présence, l'absence ou l'état
renseigne sur les caractéristiques d'un écosystème ou permet d'en évaluer les
altérations. Les bio-indicateurs sont utilisés pour la surveillance de
l'environnement.
Coprophage : un organisme qui se nourrit d'excréments, de fèces, de bouse, de matière fécale.
De nombreuses espèces d'animaux mangent les excréments, c'est un
comportement normal; d'autres espèces ne consomment pas les matières fécales,
mais peuvent recourir à cette pratique dans des conditions inhabituelles.
Dixène : un parasite, dont le cycle nécessite deux hôtes.
Endocytose : un mécanisme de transport de molécules voire de particules (virales,
bactériennes, etc.) vers l'intérieur de la cellule.
Endosymbionte : un organisme participant à une endosymbiose (coopération mutuellement
bénéfique entre deux organismes vivants, donc une forme de symbiose, où l'un
est contenu par l'autre). Le symbionte est interne, il vit dans l'hôte.
L'endosymbionte vit dans les tissus de l'autre, que ce soit dans les cellules ou en
extracellulaire.
ix
Flagellés : des organismes eucaryotes unicellulaires, qui sont dotés de flagelles dont ils se
servent pour leur propulsion. Les flagellés n'appartiennent ni aux animaux, ni
aux plantes ; ce sont des protistes.
Hématophages : des organismes qui se nourrissent de sang. Ce sont souvent des ectoparasites
(parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent
provisoirement sur sa peau).
Hôtes : un organisme qui héberge un parasite, un partenaire mutuel ou un partenaire
commensal, nécessaire à son cycle de vie.
Intervalle
post-mortem : le temps écoulé entre la découverte d’un corps et la mort réelle de l’individu
Microorganismes : un micro-organisme est un organisme microscopique. Ce terme de biologie
désigne un type d'organisme vivant, non visible à l'œil nu à cause de sa petite
taille. Il s'agit de bactéries, virus, protistes et champignons unicellulaires. Les
micro-organismes jouent un rôle essentiel dans l'équilibre des écosystèmes.
Monoxènes : des parasites qui n’ont besoin que d’un hôte durant toute leur vie. On parle
d’hôte définitif.
Parasitisme : une relation biologique entre deux êtres vivants ou un des protagonistes, le
parasite tire profit d’un organisme hôte pour se nourrir, s’abriter ou se
reproduire.
Parasitoïde : un organisme qui se développe sur ou à l'intérieur d'un autre organisme dit «
hôte », mais qui tue inévitablement ce dernier au cours de ce développement ou
à la fin de ce développement, alors que de nombreux parasites ne tuent pas leur
hôte.
Protozoaire : un protozoaire est un organisme unicellulaire eucaryote. Il existe plusieurs
groupes de protozoaires : les rhizopodes : les amibes, qui utilisent des
pseudopodes pour se déplacer ; les actinopodes, de forme sphérique, comme les
radiolaires qui ont un squelette de silice ; les foraminifères ayant une coque
calcaire ; les apicomplexes ou sporozoaires, qui sont des parasites animaux ; les
zoomastigophores ou zooflagellés qui utilisent des flagelles pour leur
x
déplacement ; les ciliophores ou ciliés qui utilisent des cils pour se déplacer et
se nourrir. C'est le cas de la paramécie.
Saprophage : un organisme saprophage ou saprovore est une espèce qui se nourrit de matière
organique morte, qu'elle soit d'origine animale ou végétale, mais obligatoirement
en décomposition (cela va donc au-delà du régime nécrophage)
Scissiparité : un mode de reproduction asexuée des procaryotes par division, par fission ou
scission, en deux parties d'un organisme: c'est une fragmentation clonale
conduisant à la naissance d'un scissipare.
Stercoraria : une transmission des agents pathogènes par la contamination des fécès de
l’insecte.
Symbionte : un organisme ayant besoin d’un autre pour vivre et se développer, ce dernier
appartenant généralement à une espèce différente.
Synanthrope : un phénomène écologique décrivant un type particulier d’interaction durable
liant certains animaux non domestiques ou de plantes- spécifiquement avec des
humains à proximité desquels ils vivent.
Trypanosomatidae : une famille de protozoaires flagellés, parasites des invertébrés de forme
(allongée et flagellée) présentée par certains trypanosomidés au cours de leur
cycle évolutif. C'est notamment la forme prise par le genre Leishmania chez son
hôte invertébré, ainsi que la forme propre au genre Leptomonas.
Xylophage : un organisme qui se nourrit principalement de bois, notamment les insectes.
xi
Titre : « Influence des protozoaires Trypanosomatidés endosymbiontes sur la diversité et le
comportement trophique des insectes Diptères à Antsirabe I »
RESUME
L’observation des protozoaires Trypanosomatidés endosymbiontes chez les diptères a été effectuée
pour savoir s’ils exercent une influence sur la diversité des familles et le comportement trophique de
ces diptères. L’étude a été faite du mois de Février 2018 jusqu’à la fin du mois d’Avril 2018 dans la
région du Vakinankaratra. Les Diptères sont capturés sur six (6) substrats : viandes, légumes, fruits,
poissons, plantes et ordure. Ces substrats se répartissent dans 5 sites d’études. Deux (2) sont des
marchés : marché d’Antsenakely et d’Asabotsy ; deux autres sont des jardins : le jardin Parc de l’Est
et la Pépinière d’Ambatolahy ; et le dernier est le dépôt d’ordure d’Ivohitra. Cent (100) diptères par
substrat ont été capturés à l’aide d’un filet fauchoir à mailles fines. Ces diptères sont ensuite identifiés
et disséqués afin d’observer les différents stages de trypanosomatidae. 10 familles de diptères
brachycères ont été identifiés. Les Muscidae et les Calliphoridae sont les plus abondants,
respectivement 262 et 233 individus. Le substrat Plante est le plus riche en famille en terme de
diversité (Is=2,197). Parmi les 10 familles, 5 sont positives en Trypanosomatidae. Les Muscidae et
les Calliphoridae présentent le plus de Trypanosomatidae avec respectivement 44,66% et 72,53%.
Sur les substrats les plus pollués se trouvent la proportion la plus élevée de positivité en
trypanosomatidae. Le test de Khi deux montre des associations entre les trypanosomatidae et familles
de diptères, entre les trypanosomatidae et les sites d’études, et entre les trypanosomatidae et les
substrats d’études. Les stades de trypanosomatidae observés se répartissent différemment suivant la
biologie et la physiologie de leur hôte. Ces trypanosomatidae peuvent être des endosymbiontes ou
des parasites. Ils sont donc capables d’influencer la diversité des familles de diptères.
Mots clés : Trypanosomatidae, Diptères, Brachycères, Vakinankaratra, Substrat, Influence, Diversité.
xii
Title: « Influence of the endosymbiotic Trypanosomatid protozoa on the diversity and trophic
behavior of Diptera insects in Antsirabe I »
ABSTRACT
The observation of Trypanosomatid protozoa in Diptera was carried out to study whether they have
influence on family diversity and the trophic behavior of these Diptera. The study was carried out
from February 2018 until the end of April 2018 in the Vakinankaratra region. Dipterans were captured
from six (6) substrates: meats, vegetables, fruits, fish, plants and garbage. These substrates are
distributed over 5 study sites. Two (2) are markets: Antsenakely and Asabotsy market; two others are
gardens: The “Parc de l'Est” garden and the Ambatolahy nursery; and the last one is Ivohitra's garbage
dump. One hundred (100) Diptera per substrate were captured by a fine mesh mowing net. These
dipterans are then identified and dissected in order to observe the stages of the Trypanosomatid. 10
families of brachycera were identified. Muscid and Calliphorid are the most abundant, respectively:
262 and 233 individuals. The Plant substrate is the richest in terms of family diversity (Is = 2.197).
05 families of 10 are positive for Trypanosomatid. Muscids and Calliphorids present the most
Trypanosomatid with 44.66% and 72.53% respectively. On the most polluted substrates are found the
highest proportion of positivity in Trypanosomatid. The Chi-square test showed associations between
the Trypanosomatid and families of Diptera, the Trypanosomatid and study sites, and the
Trypanosomatid and study substrates. The stages of Trypanosomatid observed are distributed
accordingly to the biology and physiology of their host. These Trypanosomatids may be
endosymbionts or parasites. They are therefore capable of influencing the diversity of Diptera.
Keywords: Trypanosomatid, Diptera, Brachycera, Vakinankaratra, Substrate, Influence, Diversity.
1
INTRODUCTION
L’une des caractéristiques des insectes qui se manifeste pour tout observateur, même non
spécialiste, est leur diversité. Avec près d’un million d’espèces répertoriées, cette classe est la plus
vaste du règne animal. Le nombre réel d’espèces d’insectes se situerait entre 5 et 80 millions (Jean-
Yves et René, 2019). Depuis des millions d’années, les insectes ont colonisé presque tous les milieux.
: étangs, rivières, forêts, prairies… Seuls les fonds océaniques n’ont pas eu la faveur de ces petits
animaux. Les différentes espèces d’insectes ont des besoins très variés, qui se reflètent dans l’étendue
et les caractéristiques de leur habitat. Les insectes, qu’ils vivent dans l’eau ou qu’ils soient terrestres,
ont des comportements spécifiques selon les espèces (Lessard, 2017).
Moins de 1% des insectes sont nuisibles. La plupart sont bénéfiques en jouant bon nombre
de rôles écologiques tels que les bio-indicateurs qui donnent des informations sur les caractéristiques
écologiques du milieu dans lesquels ils sont présents ou sur l’évolution de ce milieu sous l’influence
de certaines pratiques. Leur présence ou absence permet donc de se faire une idée de la qualité de
l’environnement. Les insectes sont indispensables au maintien de l’équilibre de la nature. Ce sont des
travailleurs au service des écosystèmes. Ils jouent un rôle fondamental dans la formation des sols et
le maintien de leur fertilité. Ils améliorent donc la vie souterraine et la croissance des plantes. En
produisant du miel, de la cire, et de la soie, les insectes participent à l’économie mondiale. Environ
80% des plantes cultivées pour la production de fruits, de légumes, de fibre textiles, de produits
pharmaceutiques et autres sont fécondés par les insectes pollinisateurs (Hérard, 2019). Dans un
contexte de lutte biologique, ils s’avèrent ainsi être des auxiliaires précieux pour la protection des
cultures, des forêts et des élevages.
Les insectes ont des régimes alimentaires très variés. Les phytophages se nourrissent de
divers organes d’une plante, les prédateurs chassent d’autres insectes, les parasitoïdes se développent
à l’intérieur d’insecte hôte, les hématophages se nourrissent de sang. D’autres insectes mangent un
peu de tout. Ils sont omnivores. Les insectes saprophages, coprophages et omnivores sont utiles en
tant que nettoyeur de nos jardins en transformant les déchets en matières nutritives assimilables par
d’autres organismes. Ils accélèrent le processus de décomposition de la matière organique. Ils jouent
un rôle important pour l’enrichissement du sol (Boucher, 2008).
Beaucoup d’insectes possèdent dans leur système digestif des endosymbiontes.
Favorisant la digestion, ces endosymbiontes se transmettent de génération en génération (Peltier,
2010). Ces endosymbiontes peuvent être des bactéries, des champignons ou des protozoaires.
Différents ordres d’insectes comme les termites inférieurs, les blattes xylophages, et les diptères sont
2
impliqués dans cette relation endosymbiotique. Chez les termites inférieurs et les blattes xylophages,
il existe une population des protozoaires dans leur intestin postérieur. Ces protozoaires digèrent les
celluloses. Chez les Diptères, les mouches tsé-tsé sont en association avec une bactérie symbionte
obligatoire Wigglesworthia glossinida (Erwiniaceae). Cette dernière contribue à la fécondité des
adultes en leur approvisionnant des vitamines β-Complex. D’autres familles de diptères sont pourvues
d’endosymbiontes trypanosomatidae dans leur intestin. L’objectif principal de cette étude est de voir
si la présence d’endosymbionte trypanosomatidae influe sur la diversité de famille et le comportement
trophique des diptères.
Les objectifs spécifiques du travail sont de déterminer les habitats des diptères en relation
avec leurs comportements trophiques, de détecter la présence ou non d’endosymbionte
trypanosomatidae dans l’intestin des diptères capturés, d’identifier les différents stades de
trypanosomatidae endosymbiotique et enfin d’établir la correspondance présence-absence et diversité
de diptère. Pour ce faire, la méthodologie suivante a été établie : capturer les espèces de diptères
présentes sur divers supports, identifier les diptères collectés, disséquer sous une loupe binoculaire
les spécimens capturés pour en extraire le tube digestif, observer à l’aide d’un microscope optique à
contraste de phase la présence ou l’absence des flagellés, extraire les flagellés, fixer puis les colorer
et les identifier.
Une première partie rappellera quelques généralités sur les diptères et les
trypanosomatidae. Une seconde partie s’attachera les différents matériels utilisés avec la
méthodologie correspondante afin d’obtenir les résultats attendus. Enfin, une troisième partie
s’intéressera sur la discussion des résultats obtenus.
3
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. CARACTERES GENERAUX DES DIPTERES
Les diptères ne possèdent qu’une paire d’ailes qui est mésothoracique. Les ailes
métathoraciques sont transformées en une paire d’organes en forme d’haltère, nommés balanciers.
Corrélativement, le dernier segment thoracique est réduit. Les trois paires de pattes sont dans la
majorité des cas bien développées et possèdent des tarses de cinq articles (Figure 1). Les pièces
buccales des imagos sont primitivement de type suceur. Chez les diptères hématophages, certaines
d’entre elles sont transformées en stylets ou en lames vulnérantes aptes à percer la peau de l’hôte
(Durand et Lévêque, 1980). Les diptères portent deux types d’antennes : les antennes longues d’au
moins 6 articles (jusqu’à 40) rencontrées chez les nématocères et les antennes courtes d’au plus 3
articles chez les brachycères. Le dernier article de l’antenne des brachycères peut être élargi et porter
une soie sensorielle nommée arista.
Le développement est de type holométabole, c’est-à-dire à métamorphose complète. Il passe par
plusieurs stades de développement : œuf, larve ou asticot, nymphe et imago. Les larves sont de forme
variée, possèdent ou non une tête différenciée mais sont toujours dépourvues de pattes thoraciques
articulées.
Le mode de vie adulte est terrestre, tandis que les larves vivent dans des milieux très variés selon les
familles et les espèces considérées.
Figure 1 : Diagramme anatomique d’une mouche domestique : Musca domestica (Giancarlodessi et Georg-
Johann., 2010)
4
I.1.1. Classification et caractéristiques des Diptères :
Selon Linnaeus, 1758
Règne : ANIMAL
Super-embranchement : METAZOAIRES
Embranchement : ARTHROPODES
Sous-embranchement : EUARTHROPODES
Super-classe : MANDIBULATES/ANTENNATES
Classe : INSECTES
Sous-classe : PTERYGOTES
Infra-classe : ENDOPTERYGOTES
Section : OLIGONEOPTERES
Super-ordre : MECOPTEROÏDES
Ordre : DIPTERES
L’ordre des Diptères est conventionnellement divisé en deux sous ordres, celui des Nématocères et
celui des Brachycères (Mc Alpine et al., 1981). Les nématocères représentent un sous-ordre de
diptères dont les antennes en forme de fil sont composées de nombreux articles tels les Chironomidae,
Culicidae, Simuliidae, Tipulidae. Les brachycères comprennent les mouches aux antennes courtes
formées de trois articles. Le dernier article porte une longue soie ou arista. Ce sont les Muscidae,
Calliphoridae, Syrphidae, Anthomyiidae…Le sous ordre des brachycères se divise en deux : les
orthorrhaphes et les cyclorrhaphes.
Division des Orthorrhaphes :
Chez les Orthorrhaphes, la tête est bien développée, les antennes sont insérées sur une plaque
post frontale. L’appareil buccal est généralement de type nématocérien c’est-à-dire que les
mandibules sont toujours présentes et mobiles, les palpes maxillaires sont souvent formés de 2 articles
et leurs antennes sont plantées sur une plaque post frontale et généralement sans arista et qui se
termine souvent par de segment annelé à l’extrémité. La pupe ressemble à la nymphe des
Lépidoptères.
Les larves sont caractérisées par une capsule céphalique plus ou moins chitinisée. Celle-ci est le plus
souvent hemicéphalique. Les nymphes sont libres, l’éclosion se fait par une fente longitudinale sur
les téguments thoraciques. L’adulte sort de l’enveloppe nymphale en l’ouvrant suivant une ligne de
déhiscence en forme de « T ».
5
La division des Orthorrhaphes est composée de deux infra-ordres : Tabanomorphes et Asilomorphes.
Division des Cyclorrhaphes :
Chez les Cyclorrhaphes, la tête des imagos porte deux antennes de trois articles, le troisième
article porte un arista apical ou latéral. Les yeux des mâles sont holoptiques ou sub-holoptiques. La
trompe peut se rétracter et leurs palpes maxillaires sont multiarticulés. L’aile possède une cellule
cubitale fermée par la réunion de la nervure cubitale antérieure et de la nervure anale. Les tarses
portent à leur extrémité deux pelotes et une soie médiane ou un empodium.
Les larves sont vermiformes et acéphales et de type asticot avec la tête non visible car elle est
enchâssée dans le corps. Les mandibules sont réduites à des crochets buccaux mobiles verticalement
et s’articulant sur un squelette céphalique interne. Les larves subissent trois mues, la dernière exuvie
servant de pupe pour la nymphe. La pupe a souvent la forme d’un tonnelet. L’éclosion se fait par une
fente circulaire du côté de la tête. L’adulte découpe à sa sortie du puparium un opercule circulaire
d’où leur nom cyclorrhaphes. Quatre familles possèdent des représentants aquatiques ce sont : les
Syrphidae, les Chloropidae, les Ephydridae et les Empididae.
I.1.2. Biologie générale des diptères :
Les diptères sont des insectes à métamorphose complète ou holométaboles. Leur cycle de
développement passe par quatre stades bien définis : œuf, larve, nymphe (ou pupe) et adulte (Figure
2).
Figure 2 : Cycle de développement d’un diptère : Cas des Calliphoridae (Lemonnier et Schneider, 2012)
6
- Les œufs :
Les œufs sont pondus à l’extérieur de la femelle dans divers endroits selon les espèces à
l’exception de certaines familles qui sont vivipares telles que les Tachinidae et Sarcophagidae. Ces
deux familles sont dans le groupe des Pupipares, chez lesquelles, le développement embryonnaire et
larvaire se déroulent entièrement dans l’utérus maternel et c’est une larve du dernier stade prêt à se
nymphose qui est pondue.
- Les larves :
Les larves des diptères sont toujours différentes des adultes, tant du point de vue morphologique
que leur mode de vie. Elles peuvent être aquatiques ou terrestres et n’ont aucun appendice locomoteur
différencié. Des contractions du corps ou des ondulations assurent leur déplacement. La tête est
dépourvue d’organe visuel et porte de minuscules antennes et des pièces buccales sous forme de deux
crochets chitineux. Le corps est formé de 11 segments très semblables. Les trachées s’ouvrent par
deux stigmates postérieurs, auxquels s’ajoutent parfois deux stigmates prothoraciques. Certaines
larves comme Eristalis (Syrphidae) sont aquatiques et ont une respiration cutanée. Le nombre de
mues est généralement compris entre deux et cinq ; la souplesse du tégument permet une certaine
croissance entre deux mues.
- Les nymphes :
Chez les diptères, les nymphes sont appelées communément pupes. La pupe est une nymphe
entourée d’un puparium, celui-ci représente la dernière peau larvaire, décollée et durcie. On la
rencontre chez les diptères supérieurs (Cyclorrhaphes). Les nymphes offrent une grande variété
morphologique. Il y a des cas où elles sont actives et mobiles : comme les nymphes terrestres des
Bombyliidae. Quand la nymphe est immobile, elle peut être libre ou bien enfermée dans un cocon
soyeux, ou encore inclut dans un puparium. Certaines espèces de Taons, de Simulies fabriquent un
cocon de soie lâche produite par des sécrétions salivaires.
- Les adultes :
Les adultes émergent en déchirant le puparium. Si la ligne de rupture est longitudinale et dorsale
donc ce sont des Orthorrhaphes, alors que si elle est circulaire et localisée au pôle céphalique, ce sont
donc des Cyclorrhaphes. Dans ce dernier cas, la rupture résulte de la pression d’une ampoule
membraneuse qui fait saillie sur le front de l’insecte et qui se résorbera après l’éclosion. Quant aux
7
nymphes aquatiques, elles remontent à la surface de l’eau pour permettre à l’imago d’émerger à l’air
libre.
Généralement les adultes des Diptères sont tous terrestres, à l’exception de Pontomia pacifica
(Chironomidae), dont la vie entière se passe en pleine mer.
I.1.3. Diversité fonctionnelle des diptères :
Comme tous les autres ordres d’insectes, les diptères sont aussi plus diversifiés en habitat,
comportement, rôle écologique et trophique.
I.1.3.1 Diversité d’habitats :
Suivant leur biologie, les diptères occupent différents habitats. Différentes familles ont des larves
aquatiques. D’autres préfèrent des milieux humides, des sols secs, des nids d’insectes sociaux et
d’oiseaux, des charognes ou des produits alimentaires frais, et humides. Des familles comme les
Sepsidae sont également rencontrées autour des fumiers ou des matières organiques animales ou
végétales en décomposition.
Des familles comme les Muscidae, Calliphoridae sont synanthropes et vivent avec les humains. Ces
deux familles sont surtout abondantes en zone tropicale, propice à leur développement.
I.1.3.2 Diversité comportementale :
Les diptères ont divers comportements. Certains fréquentent seulement les fleurs et les plantes et sont
des pollinisateurs comme les Bombyliidae, ou des nectarifères comme les Syrphidae, les mâles des
moustiques et des taons. D’autres sont carnassiers et chassent de petits insectes comme les
Dolichopodidae, Asilidae, Quelques espèces recherchent la compagnie de l’homme ou des animaux
domestiques. Les individus hématophages comme les femelles de Culicidae ou Glossinidae piquent
l’homme ou les animaux domestiques pour se nourrir de leur sang, alors que les Calliphoridae et
Muscidae contaminent leur nourriture ou vivant dans leurs déchets (Gaumont, 2019).
I.1.3.3 Diversité écologique :
Les diptères comme pollinisateurs: autres que les hyménoptères et les lépidoptères, les diptères sont
des ordres importants pour assurer la reproduction des fleurs à nectaires facilement accessibles. Ce
sont des pollinisateurs dans les milieux où les abeilles sont naturellement moins abondantes. Les
Anthomyiidae, Muscidae, Empididae et Syrphidae peuvent être cités comme exemple (Sandrine et
Claire, 2019).
8
Les diptères comme bio-indicateurs: les diptères comme les syrphes aux allures d’hyménoptères
constituent l’une des plus importantes familles de cet ordre par le nombre d’espèces et sont des bio-
indicateurs performants de la composition d’un site en micro habitats (Sarthou et al., 2007)
Les diptères comme parasites et parasitoïdes : la famille de Tachinidae est un parasite très efficace
des lépidoptères Noctuidae, Geometridae, Tortricidae et Pyralidae ainsi que les Carambidae.
Les diptères comme prédateurs : les diptères comme les Mydidae, Therevidae, Dolichopodidae,
Empididae et Sciomyzidae comprennent des espèces entomophages. Les larves des Scathophagidae
sont des prédateurs aquatiques dont les proies sont des autres larves d’insectes. Les adultes sont aussi
des prédateurs des petits insectes. Ils sont connus en lutte biologique comme étant les meilleurs
prédateurs des Calliphoridae.
Les diptères comme décomposeurs : 70 % des diptères sont saprophages et détritiphages. Tels sont le
cas des Muscidae, des Calliphoridae, et des larves de Syrphidae. Les Calliphoridae sont
habituellement les premiers insectes venant au contact d’un cadavre où va se dérouler le
développement de leurs stades larvaires, devançant ainsi les larves de Sarcophagidae et des Muscidae.
Plusieurs espèces de la famille de Sepsidae jouent un rôle biologique important comme décomposeurs
des excréments des animaux.
I.1.3.4 Diversité trophique :
Les diptères sont souvent polyphages en suivant leur stade au cours du cycle biologique. Au cours de
leur vie, certaines familles sont des généralistes tandis que d’autres sont spécialistes.
Les diptères phytophages : la majorité des diptères phytophages consomme une nourriture plutôt
liquide telle que des matières organiques en décomposition, du nectar et divers exsudats des plantes.
Les diptères nécrophages : beaucoup de diptères sont impliqués dans la consommation des cadavres
d’animaux. Ces diptères sont surtout utiles à l’entomologie médico-légale qui est l’utilisation des
insectes afin de calculer l’intervalle post-mortem. Les familles de Calliphoridae sont les plus connus
des nécrophages.
Les diptères coprophages : plusieurs espèces de la famille de Sepsidae sont coprophages. Elles se
nourrissent surtout des excréments des mammifères. Ces derniers servent également de site de ponte
des femelles et de site de développement larvaire.
9
Les diptères nectarivores : les diptères Bombyliidae sont des nectarivores stricts. Ces mouches ont
un vol rapide et butinent en volant au point fixe devant les fleurs, leur proboscis très long leur
permettant d’exploiter les corolles les plus profondes (Pesson et Louveaux, 1984).
Les diptères hématophages : les diptères hématophages sont capables de transmettre des maladies
infectieuses ou parasitaires. Ils incluent à la fois les diptères brachycères et nématocères.
I.2. MICROORGANISMES ENDOSYMBIOTIQUES DES DIPTERES
Les endosymbiontes qui sont présents à l’intérieur des diptères peuvent être des symbiontes
obligatoires comme Wigglesworthia glossinida qui est un symbionte obligatoire des mouches tsé-tsé.
W. glossinidia est nécessaire pour permettre aux glossines d’héberger les trypanosomatidae
responsable de la maladie de sommeil. Les endosymbiontes peuvent être facultatifs. Dans ce cas, les
insectes et les microorganismes ne sont pas dépendants l’un de l’autre pour leur survie mais sont en
association et partagent des bénéfices cruciaux, comme le cas des drosophiles et la bactérie
Lactobacillus plantarum.
Les Calliphoridae peuvent aussi héberger des trypanosomes endosymbiontes comme Angomonas sp
(Camargo et al, 2018).
I.3. CARACTERES GENERAUX DE TRYPANOSOMATIDAE
I.3.1. Classification de trypanosomatidae :
Classification des principaux trypanosomes (OMS, 1991)
Règne : PROTISTA
Sous règne : PROTOZOA
Embranchement : SARCOMASTIGOPHORA
Sous embranchement : MASTIGOPHORA
Classe : ZOOMASTIGOPHORA
Ordre : KINETOPLASTIDA
Sous ordre : TRYPANOSOMATINA
Famille : TRYPANOSOMATIDAE
La famille de trypanosomatidae comprend des groupes assez larges des protozoaires flagellés. Les
protozoaires flagellés sont séparés en 12 genres comprenant les monogénétiques qui parasitent un
seul type d’hôte : Angomonas, Blastocrithidia, Crithidia, Herpetomonas, Leptomonas,
10
Rhyncoidomonas et Wallaceina ; et les digénétiques : Endotrypanum, Leishmania, Phytomonas,
Sauroleishmania et Trypanosoma capables de parasiter divers types d’hôtes incluant les animaux, les
plantes et autres protistes. Les espèces dans les genres Herpetomonas, Leptomonas, Crithidia et
Blastocrithidia sont seulement observées chez les insectes (Thaïs, 2002).
I.3.2. Morphologie de trypanosomatidae :
La forme la plus connue des Trypanosomatidae est celle des trypanosomes. Les trypanosomes
se présentent sous la forme d’une cellule plate, élancée et fusiforme avec une membrane ondulante
plus ou moins enroulés autour du corps, d’où le nom de Trypanosoma qui signifie « corps en vrille ».
La membrane ondulante comporte à sa marge externe un filament constituant le flagelle qui chez
certaines espèces se prolonge au-delà du corps en « flagelle libre ». La position du flagelle caractérise
la variation de forme au cours du cycle évolutif pendant lequel le protozoaire passe par différents
stades.
I.3.3. Structure, mode de vie et physiologie de trypanosomatidae :
Comme tous les protozoaires, les Trypanosomatidae sont des êtres vivants unicellulaires
autonomes. Le corps cellulaire comprend une masse de cytoplasme qui contient des organites et des
inclusions variés (Figure 3). La périphérie du cytoplasme est limitée par une paroi cellulaire. La
microscopie électronique a permis d’affiner les connaissances sur la structure des Trypanosomatidae.
Le noyau est entouré d’une double membrane perforée, il apparaît au microscope optique
comme une vésicule sphérique ou ellipsoïde. Il renferme le karyosome ou nucléole et les granules de
chromatine doublant la face interne de la membrane. La position du noyau est variable selon les
formes ou stade évolutif du parasite.
Dans la cellule des Trypanosomatidae, il y a aussi des structures particulières telles que :
- La membrane ou périplasme constituée de trois couches dont l’interne et l’externe sont plus
denses que la médiane ;
- Le kinétoplaste situé près du corps basal du flagelle et est à l’intérieure d’une grande
mitochondrie. Il s’étend sur toute la longueur du corps du parasite ;
- Le flagelle servant à la locomotion, est formée d’un axonème avec 9 paires de microtubules
périphériques entourant deux microtubules centraux et d’un bâtonnet para-axial formé d’un
réseau de filaments.
11
La famille de Trypanosomatidae représente divers et important groupe d’organismes. Elle utilise deux
stratégies générales de mode de vie :
- Les dixènes : qui se trouvent entre les invertébrés (principalement les insectes et les mouches)
et les vertébrés (les humains) ou plantes.
- Et les monoxènes : qui se trouvent strictement chez les invertébrés.
La nutrition des Trypanosomatidae s’effectue suivant un processus commun à de nombreuses
cellules : l’endocytose. La reproduction se fait presque exclusivement par division asexuée ou
scissiparité.
Les insectes acquièrent les trypanosomes endosymbiontes par l’intermédiaire des fèces. Ce mode
d’acquisition est appelé Stercoraria.
Figure 3 : Structure principale et les organites dans la forme Epimastigote de Trypanosoma cruzi (Diagram
adapted by De Souza, 2008)
12
CHAPITRE II : PERIODE ET ZONE D’ETUDE
L’étude a été faite du mois de Février 2018 jusqu’à la fin du mois d’Avril 2018.
La région Vakinankaratra, Commune Urbaine Antsirabe I constitue le site d’étude (Figure 4). Elle est
limitée par les coordonnées géographiques suivantes :
- Entre 18°59’ de latitude Sud ;
- Entre 46°17’ et 47°19’ de longitude Est
Elle fait partie des hautes terres, située dans la province d’Antananarivo, et se trouve à la frontière de
trois provinces à savoir : la province de Fianarantsoa, la province de Toamasina, et la province de
Toliara ; et en liaison directe avec cinq autres Régions : Région Analamanga, Région Amoron’i
Mania, Région Menabe, Région Alaotra Mangoro, et Région Bongolava.
Elle s’étend sur une superficie de 19205 Km².
Elle est constituée de six districts : Ambatolampy, Antanifotsy, Antsirabe I, Antsirabe II, Betafo et
Faratsiho.
Antsirabe est le Chef-lieu de la région (Rakotoarinosy, 2010).
Le relief :
Antsirabe est située à 1500m d’altitude, environné de montagnes dont certaines dépassent 2000m
d’altitude.
La région Vakinankaratra fait partie des hautes terres. Son relief se distingue par une altitude plus
élevée et elle est dominée par des sols volcaniques comprenant plusieurs bassins aménagés.
Son relief est marqué par l’existence de trois ensembles naturels :
- Le Centre est caractérisé par le massif volcanique de l’Ankaratra où se trouve la plus haute
altitude de la Province d’Antananarivo qui culmine à 2644 mètres, le Tsiafajavona ;
- Au Sud, la constitution de l’Ankaratra a provoqué dans la partie occidentale une série
d’effondrements favorisant la formation de dépressions à fond alluvial et présentant de
nombreux cratères et lacs ;
13
- La zone méridionale, dominée par la chaîne de l’Ibity est constituée d’une succession de
petites cuvettes au sol sableux, jonché de blocs de quartzite de toute taille.
Le climat :
Le climat de la région est caractérisé par l’existence de trois saisons bien individualisées :
Une saison pluvieuse et moyennement chaude, de novembre à mars : température moyenne à 21°C
en 2018;
Une saison fraîche et relativement sèche, de mai à septembre ;
Une saison fraîche et relativement froide d’avril en octobre.
La formation végétale :
La région de Vakinankaratra est caractérisée par une faible superficie couverte de forêt primaire, et
on note l’existence de deux types de forêts à savoir :
- Forêts claires sclérophylles de montagne ;
- Forêts denses humides de moyenne altitude.
Dans les bas-fonds de la région, on rencontre des marais à joncs et parfois à Viha, quelques vestiges
de forêts galeries qui sont en voie de disparition. La superficie de la forêt existante est de 54506 ha
qui représentent une proportion de couverture forestière d’un peu moins de 4% par rapport à la
superficie de la région (CREAM, 2009).
La ville d’Antsirabe I est un écosystème urbain des hautes terres de Madagascar, chef-lieu de la région
Vakinankaratra, dans le centre de l'île. C'est la troisième plus grande ville de Madagascar, avec une
aire urbaine estimée à 338 986 habitants (Aires urbaines, 2019).
Durant l’étude, cinq sites de collectes ont été choisis dont deux marchés, un parc, une pépinière, et
un dépôt d’ordure (Figure 4) :
- Marchés :
Marché d’Asabotsy
Marché d’Antsenakely
- Jardin floral parc de l’Est
- Pépinière d’Ambatolahy
- Dépôt d’ordure Ouest Ivohitra
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Figure 4 : Représentation cartographique des sites de capture dans le District Antsirabe I. (Les points en rouge
constituent les sites de l’étude)
II.1. Marché d’Asabotsy :
Le Marché d’Asabotsy est le plus grand marché de l’Océan Indien. Il comprend 3000
commerçants, et s’étend approximativement sur une surface de 4,5 Ha. Le hangar des fruits et
légumes s’étend à lui seul sur 1500m². Le plus souvent, les canaux d’évacuation des eaux usées et
des eaux de pluies sont bouchés par des déchets journaliers. Le hangar des fruits, des légumes, des
viandes et des poissons se répartissent de façon distincte (Figure 5). Ce marché est souvent pollué,
surtout en période de la saison de pluie.
Figure 5 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du grand marché d’Asabotsy
15
La boucherie du marché est composée de viande de bœufs, de viande des porcs, de viande de poulets,
de viande de canard, des langues des bœufs, des intestins et des viscères récupérés.
Les légumes du marché sont composés de carottes (Daucus carota), de pomme de terre (Solanum
tuberosum), des melons (Cucumis melo), des courges (Curcubita pepo), des betteraves (Beta vulgaris
subsp. Vulgaris), des choux (Brassica oleracea var. capitata), des brèdes, des concombres (Cucumis
sativus), et des tomates (Solanum lycopersicum).
Les fruits vendus dans ce marché sont constitués par des poires (Pyrus sp), des pommes (Malus sp),
des ananas (Ananas comosus), des bananes (Musa sp), des grappes de raisin (Vitis sp), des citrons
(Citrus sp), des cocos (Cocos nucifera), et des kakis (Diospyros kaki)
Et la poissonnerie de ce marché est composée de produits de pêche d’eau douce comme les tilapias
(Tilapia sp), les fibata (Ophiocephalus striatus), et les anguilles (Anguila sp).
II.2. Marché d’Antsenakely :
Le marché d’Antsenakely s’étend à une longueur de 0,23km. Il est clos et est couvert
entièrement dont le tiers Ouest est occupé par les confectionneurs des tissus et le tiers au centre est
occupé par les fruits, les légumes, les poissonneries et les boucheries, et le dernier tiers par des
vendeurs des repas cuits du marché (Figure 6). Ce marché comporte moins de commerçants que celui
d’Asabotsy. Les canaux d’évacuation sont débouchés deux fois par semaine.
Figure 6 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du marché d’Antsenakely
La boucherie est composée des viandes de porcs, des viandes de bœufs, des chairs de volailles, des
viscères de porcs et des bœufs.
16
Les légumes sont composés des melons Cucurbitacées, des brèdes, des carottes (Daucus carota), des
pommes de terre (Solanum tuberosum), des haricots (Phaseolus vulgaris), des haricots verts, des
choux (Brassica oleracea var. capitata), choux fleur (Brassica oleracea var. botrytis), des brocoli
(Brassica oleracea var. italica), des betteraves (Beta vulgaris subsp. Vulgaris), des oignons (Allium
cepa), et des tomates (Solanum lycopersicum).
Les fruits sont composés des poires (Pyrus sp), des pommes (Malus sp), des ananas (Ananas
comosus), des bananes (Musa sp), des raisins (Vitis sp), des kakis (Dyospyros kaki), et des pêches
(Prunus sp).
La poissonnerie est composée essentiellement des poissons d’eau douce tilapias, des carpes, et des
alevins.
II.3. Jardin Parc de l’Est :
Le parc d’attraction florale Parc de l’Est se situe à 500m du centre-ville, il est entouré de la
ligne du chemin de fer et le nord-Est de la ville. Il est sillonné en tous sens sur plus de 10km de routes
et de pistes. Le jardin est clos et bien entretenu par le responsable de la commune urbaine d’Antsirabe.
Ce jardin est composé essentiellement de diverses plantes à fleurs constituant le substrat. A la sortie
du jardin se trouve des ordures composées de matières végétales en décomposition.
II.4. Pépinière d’Ambatolahy :
La pépinière d’Ambatolahy se situe à 8,5km au Sud du centre-ville, sur la route nationale 7.
Elle s’étend sur 3Ha. Elle est close et sécurisée, arborée et paysagée.
Elle comprend actuellement une pépinière, un atelier de poterie, un atelier de distillation d’huiles
essentielles, ainsi qu’un grand espace de plein air destiné à des pique-niques, mariages champêtres,
chorales, clips vidéos et manifestations de groupes diverses.
La pépinière comprend de nombreuses variétés d’arbres fruitiers et ornementaux de toute taille, des
arbres et des plantes à fleurs, des arbustes et des plantes pour haies vives et bordures, ainsi que des
variétés de reboisement (Figure 7).
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Figure 7 : Jardin de la pépinière d’Ambatolahy : fleur, arbre fruitier, étang (Photo : Pépinière d’Ambatolahy)
II.5. Dépôt d’ordure Ivohitra :
Le dépôt d’ordure urbaine Ivohitra est le lieu où les différentes ordures du centre-ville
d’Antsirabe sont déposées. C’est en ce lieu que toutes les ordures venant de tous les bacs à ordures
sont transportés et sont réunis (Figure 8).
Différents types d’ordures constituent ce dépôt :
- Des ordures ménagères et des ordures provenant des marchés d’Antsenakely et d’Asabotsy.
Les ordures du marché d’Asabotsy ne sont pas toutes déposées au dépôt d’ordure Ivohitra.
Les restes des matières végétales pourries sont pris par les paysans pour servir d’engrais
biologique.
Les ordures du site « Dépôt d’ordure Ivohitra » sont constituées des restes d’aliments (des
aliments cuits, des fruits et légumes, des viandes) et aussi des débris des différents matériels usés,
- Des ordures industrielles qui sont composés des plastiques, des textiles usés,
- Des ordures communales qui sont composés des arbres coupés lors de l’aménagement de la
ville.
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Figure 8 : Extrait d’ordure du dépôt d’Ordure d’Ivohitra, Ouest du centre-ville (Photo : Hortense)
19
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES
Pour capturer les diptères adultes, différents matériels sont utilisés afin d’obtenir le maximum de
précision de collecte sur les sites d’étude et les substrats sur lesquels se trouvent les diptères.
III.1. MATERIELS
En suivant le plan d’étude, les matériels utilisés sont les suivants :
III.1.1. Matériels de collecte et de conservation :
Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines : la poche est de petite taille rattachée à une
manche courte par l’intermédiaire d’un cerceau rigide. Elle est confectionnée avec un tissu de couleur
blanche d’environ 47 cm de profondeur et 16 cm de diamètre d’ouverture. La manche est en bois avec
une longueur de 42,5 cm (Figure 9). Le filet sert essentiellement à la chasse à vue pour ne pas
confondre les espèces qui se posent sur différents substrats. Il permet donc de capturer les petits
insectes qui sont en plein vol ou qui sont posés sur les substrats eux-mêmes.
Figure 9 : Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines
Sachets plastiques transparents : de 25 cm de hauteur et de 20 cm de largeur qui servent de
conservation de diptères pour les transporter vivant jusqu’au laboratoire (Figure 10).
Figure 10: Sachet plastique transparent contenant les diptères (Photo : Hortense)
20
III.1.2. Matériels d’identification des diptères :
Loupe binoculaire : permet d’observer en détail des objets épais. Elle donne une image agrandie et
en relief.
III.1.3. Matériels de dissection des diptères et d’identification des trypanosomes :
Boite de pétri : pour mettre l’insecte à disséquer
Pince molle : pour prendre le spécimen
Pince fine : pour tenir l’insecte fixe (au niveau du thorax)
Ciseaux fins : pour faire une ouverture de la face ventrale des diptères
Aiguille montée : sert à tirer l’intestin du diptère
Microcuve : pour mettre les débris de diptère qui ne sont pas utiles
Eau physiologique 0,9% : permet de maintenir les organes de la mouche dans un milieu hydraté
et isotonique et de rincer les préparations de trypanosomes
Microtube : pour conserver les spécimens après identification
Loupe binoculaire : pour réaliser une dissection précise des diptères
Lames porte-objet : où les intestins sont déposés pour rechercher et identifier les
trypanosomes
Pipette : 2 pipettes : 1 pour l’eau physiologique, 1 pour le colorant
Alcool 90° : sert de fixation de la préparation du trypanosome
Orcéine acétolactique : produit utilisée pour colorer et voir les différentes phases des
chromosomes dans la division cellulaire pour servir de coloration des
trypanosomes
Microscope optique
à contraste de phase : un microscope qui transforme en niveaux de contraste les différences
d’indices de réfraction entre deux structures, lesquelles se traduisent en
différences de phase pour les ondes lumineuses les traversant. Il sert à
observer les trypanosomes.
21
Huile d’immersion : pour augmenter le pouvoir résolvant des objectifs en plaçant entre la
lentille frontale de l’objectif à immersion et la lame porte-objet.
III.2. METHODOLOGIE
Pour atteindre l’objectif de l’étude, différentes méthodes sont établies.
III.2.1. Capture des diptères :
La capture a été effectuée vers 09h30 du matin dans les 5 sites et sur différents substrats :
viandes, légumes, fruits, poissons, plantes et ordures ; en fauchant les diptères qui se posent sur ces
substrats. A cette heure, l’effectif des diptères atteint le maximum et c’est aussi à cette heure qu’ils
sont plus faciles à capturer.
Cent (100) diptères par substrats ont été capturés : viandes, légumes, fruits, poissons, plantes, ordures.
Les diptères capturés sont ensuite transférés dans des sachets plastiques remplis d’air pour les tenir
vivants jusqu’à la dissection. Chaque sachet contient au maximum dix individus. Les sachets
plastiques sont pré-codés à l’aide d’un marqueur permanent et portent le nom du site, le type de
substrat des spécimens, et la date de collecte.
III.2.2. Identification des diptères :
Les diptères vivants dans les sachets plastiques sont secoués pour les asphyxier sans les tuer
et sont identifiés sous loupe binoculaire jusqu’au niveau famille en utilisant la clé d’identification de
Delvare et al., (1989) et Norman et Borror (2005).
III.2.3. Dissection des diptères et extraction de trypanosome :
Le spécimen à disséquer est déposé sur une lame porte-objet et le tout mis dans une boite de
pétri. Lors de la dissection, l’intestin du diptère où les trypanosomatidae se logent est extrait. Elle
consiste à faire une ouverture au niveau de la face ventrale du diptère, du premier segment thoracique
jusqu’au dernier segment abdominal, à l’aide d’un ciseau fin et des aiguilles montés. Le diptère est
maintenu fixe à l’aide d’une pince fine au niveau du thorax. La dissection se fait sous une loupe
binoculaire. Une fois l’intestin extrait, les corps gras qui les entourent sont enlevés et une goutte d’eau
physiologique 0,9% y est ajoutée.
Le reste du corps est conservé dans un microtube contenant de l’alcool 90° pour des vérifications
ultérieures. Chaque spécimen a son propre microtube qui est codé. Le code commence par le numéro
22
01 suivi de la date sur le sachet plastique qui lui a servi de conservation du terrain au laboratoire et
enfin du nom présumé de la famille.
La préparation est donc prête à être observée.
III.2.4. Observation directe des trypanosomes vivants :
La préparation est montée et observée directement à l’aide d’un microscope à contraste de
phase et à un grossissement ×10 pour détecter la présence et l’abondance des trypanosomes. Celles-
ci se manifestent par le mouvement flagellaire caractéristique des flagellés à l’intérieur de l’intestin.
La préparation est considérée comme positive si elle présente les 2 caractéristiques
suivantes : présence de flagelles, mouvement de déplacement flagellaire.
III.2.5. Observation après fixation et coloration :
La fixation et la coloration sont destinées aux préparations considérées positives. L’intestin
est pressé doucement pour faire sortir les protozoaires. Les restes de l’intestin sont enlevés vers le
bord de la lame porte-objet.
La fixation :
La préparation est fixée à l’aide de l’alcool 90°, prélevé par une pipette en une goutte, pendant une
minute de temps compté au minuteur. La fixation est effectuée quand 10 individus ont été disséqués
pour éviter une perte de temps.
La coloration :
Fait suite à la fixation. Le colorant utilisé est l’Orcéine acétolactique. Le temps de coloration est de
cinq minutes. La préparation est rincée avec de l’eau physiologique et pour une meilleure observation,
les préparations sont laissées sécher pendant 24 heures.
III.2.6. Observation et validation :
L’observation à l’aide d’un microscope optique à fort grossissement ×100 à huile d’immersion
permet de valider les microorganismes fixés s’il s’agit des trypanosomatidae ou non. Elle consiste
aussi à déterminer les différentes formes de trypanosomatidae qui correspond à leurs stades de
développement.
III.2.7. Identification des stades de trypanosomatidae :
La forme de trypanosomatidae correspond à leur stade de développement. Elle est déterminée
en suivant le diagramme de Hoare et Wallace (1966). Ce diagramme comprend sept formes ou sept
stades (Figure 11).
23
Promastigote : le kinétoplaste se place en arrière du noyau et le flagelle est long.
Opisthomastigote : le kinétoplaste se place au bout supérieur, le noyau se trouve à côté
moyen de l’axonème et ce dernier se prolonge tout au long du
trypanosomatidae.
Amastigote : le kinétoplaste reste en arrière du noyau et le flagelle est court ou
même absent.
Epimastigote : le kinétoplaste se place en arrière du noyau et est situé au tiers moyen,
le flagelle est ancré au bout inférieur du trypanosomatidae.
Trypomastigote : le kinétoplaste se place en avant du noyau et est situé au bout
supérieur du trypanosomatidae, le flagelle est ancré tout au long du
trypanosomatidae.
Choanomastigote : en forme de losange, le kinétoplaste se place à côté du noyau et le
flagelle est long.
Spheromastigote : de forme arrondie, le kinétoplaste se place à côté du noyau et le
flagelle est encore plus long.
Figure 11 : Morphotypes communs des Trypanosomatidae. (Diagramme basé sur Hoare et Wallace, 1966) A :
promastigote; B: opisthomastigote; C: amastigote; D: epimastigote; E: trypomastigote; F: choanomastigote; G:
spheromastigote
24
III.3. ANALYSE DES RESULTATS
Indice de Shannon :
Après l’identification et le comptage des diptères, les données collectées sont alors groupées
par famille, par site, et par substrat. Le nombre de familles rencontrées dans chaque site, ainsi que le
nombre total des individus a permis de calculer l’indice de Shannon.
Le calcul de l’Indice de Shannon Is est utilisé pour déterminer la richesse spécifique. L’objectif est
de connaitre la richesse taxonomique ou la diversité spécifique en matière de famille de chaque site
ou de chaque support, et de les comparer.
La diversité spécifique est le nombre de familles trouvées dans chaque site d’étude, c’est l’abondance
qualitative d’un site en famille. La diversité (facteur qualitatif) est évaluée à partir de l’indice de
Shannon qui prend en compte le nombre de familles rencontrées. Plus la valeur de l’indice de Shannon
est élevée, plus le site est riche en famille. L’indice varie de 0 à Log S (S : nombre total des familles)
: ainsi, plus la valeur de Is est élevée plus la population d’insectes est diverse ou riche.
Il est déterminé à l’aide du logiciel Past 3.2.
Test d’association du Khi deux :
Le test du Khi deux est utilisée pour déterminer s’il existe une association entre la présence
des Trypanosomatidae et les familles de diptères capturées, et entre les trypanosomatidae et les
substrats d’études. Les valeurs de Khi deux sont déterminées à l’aide du logiciel R studio 3.5.3.
25
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATION
IV.1. Abondance et diversité des diptères :
Durant l’étude, le nombre total d’individus récoltés est de 600. Ils appartiennent à des familles
différentes et en nombres différents.
IV.1.1. Distribution des familles de diptères collectées :
Après l’identification, les 600 individus collectés sont tous des diptères appartenant au sous ordre des
brachycères. Dix familles ont été identifiées (Tableau 1).
Sur l’ensemble des 6 substrats, les 10 familles identifiées sont inégalement exprimées. Parmi ces dix
(10) familles de diptères collectées, la famille de Muscidae contient le plus d’individus avec un
effectif de 262, suivie de la famille de Calliphoridae avec 233 individus, et puis la famille de
Drosophilidae et d’Empididae, respectivement 66 et 11 individus. Les autres familles sont
représentées par des individus inférieures à 10.
Tableau 1: Familles de diptères collectées
Sous-
ordre
Infra-
ordre FAMILLE Effectif
BR
AC
HY
CE
RE
S
Cyclo
rrh
ap
hes
Muscidae 262
Calliphoridae 233
Sepsidae 4
Scathophagidae 1
Drosophilidae 66
Anthomyiidae 2
Sarcophagidae 7
Syrphidae 8
Orth
or-
rh
ap
hes
Empididae 11
Dolichopodidae 6
TOTAL 600
26
Ces dix familles collectées se répartissent dans les sites et substrats d’études de façon inégale. Certains
sites ou substrats abritent plusieurs familles tandis que d’autres contiennent peu, ce qui nécessite
l’étude de diversité des diptères.
IV.1.2. Distribution des diptères par site :
Abondance :
Etant donné que le nombre de substrats par site n’est pas le même, le nombre de spécimens capturés
par site n’est donc pas identique.
Les familles de Calliphoridae et de Muscidae sont les seules familles présentes dans les 5 sites
d’études mais avec des pourcentages différents. Les Muscidae sont abondamment rencontrés dans le
dépôt d’ordure avec 99 % des spécimens capturés. Suivent le parc de l’est et les deux marchés ;
Antsenakely et Asabotsy avec respectivement 38%, 45% et 24.5% des captures. L’abondance des
Muscidae semblent donc indiquer la présence d’ordures. Inversement, il n’y a presque pas de
Calliphoridae dans le dépôt d’ordures (1%). Cette Famille prédomine dans le Marché d’Asabotsy et
du Parc de l’Est avec respectivement 60% et 46%. Le marché d’Antsenakely est moyennement
présenté avec seulement 35.5 %.
La présence de la famille d’Empididae est constatée dans les sites : Parc de l’Est et Pépinière
d’Ambatolahy. Elle est significativement exprimée dans la Pépinière d’Ambatolahy (20%) alors
qu’elle est presque nulle dans le Parc de l’Est (2%).
En comparant le marché d’Asabotsy et le marché d’Antsenakely, le constat suivant s’impose : les
deux sites ont approximativement les mêmes compositions faunistiques mais d’abondance différente.
Les Muscidae du marché d’Antsenakely est deux fois supérieur à ceux du marché d’Asabotsy avec
respectivement 45% et 24,5% ; inversement, la proportion des Calliphoridae du marché
d’Antsenakely est deux fois inférieure à celle du marché d’Asabotsy avec respectivement 35,5% et
60,5%.
De même, le parc et la pépinière présentent les mêmes familles de diptères mais diffèrent par le
nombre de ces dernières. Les Muscidae et les Calliphoridae prédominent dans le site Parc de l’Est.
Les autres familles Anthomyiidae, Sarcophagidae, Empididae, Dolichopodidae, et Syrphidae
abondent le site pépinière.
Ces résultats sont résumés dans le tableau 2.
27
Tableau 2 : Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les
sites d’études :
FAMILLE Asabotsy Antsenakely Parc de
l'Est
Pépinière
d’Ambatolahy
Dépôt
d'Ordure
Muscidae 24,5 45 38 10 99
Calliphoridae 60,5 35,5 46 34 1
Sepsidae 0 1,5 0 2 0
Scathophagidae 0 0,5 0 0 0
Drosophilidae 15 17,5 2 0 0
Anthomyiidae 0 0 0 4 0
Sarcophagidae 0 0 4 10 0
Empididae 0 0 2 20 0
Dolichopodidae 0 0 2 10 0
Syrphidae 0 0 6 10 0
Diversité :
La diversité des familles de diptères par site représente la présence ou l’absence de ces diptères sur
chaque site afin d’évaluer les sites les plus riches en famille. Le site Pépinière d’Ambatolahy est le
plus riche en famille en terme de diversité (indice de Shannon Is : 2,079). Il est suivi du site Parc de
l’Est avec un Is : 1,792. Les autres sites contiennent les plus d’individus en terme d’abondance mais
sont très faibles en terme de diversité. Le dépôt d’ordure représente le site le plus pauvre en famille
avec un Is < 1. Les sites les plus riches semblent donc être les sites pourvus de plantes (Figure 12).
Figure 12: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées suivant les cinq
sites d’études
28
IV.1.3 Distribution des diptères par substrat :
Abondance :
Comme dans les sites d’études, les Muscidae et les Calliphoridae sont présentes dans les 6 substrats
d’études. Toutefois la famille de Muscidae domine dans le site Ordure alors que la famille de
Calliphoridae y est presque négligeable avec respectivement 99% et 1%. Le nombre d’individus de
Muscidae du substrat Ordure constituent au moins le double du nombre d’individus de Muscidae des
autres sites (respectivement 99%, 53%, 26%, 35%, 24%). Les Calliphoridae sur les substrats fruits et
poissons sont également expressifs (61%).
Les Drosophilidae sont présents sur trois substrats : légumes, fruits, plantes. Elles tiennent une
proportion importante d’individus sur les légumes (62%) et elles sont présents mais presque
négligeables sur le substrat Fruit et Plante (respectivement 3% et 2%). Cette famille semble avoir
donc une préférence pour les plantes mortes et vivantes. Les Empididae, les Sarcophagidae, les
Dolichopodidae, les Syrphidae et l’Anthomyiidae ne se trouvent que sur les Plantes avec
respectivement 11%, 7%, 6%, 8% et 1%. Ces familles semblent indiquer la présence de plantes
vivantes ou d’espace vert.
Ces résultats sont résumés dans le tableau 3.
Tableau 3 : Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les
substrats d’études :
FAMILLE Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure
Muscidae 53 26 35 25 24 99
Calliphoridae 44 12 61 75 40 1
Sepsidae 3 0 0 0 1 0
Scathophagidae 0 0 1 0 0 0
Drosophilidae 0 62 3 0 2 0
Anthomyiidae 0 0 0 0 1 0
Sarcophagidae 0 0 0 0 7 0
Empididae 0 0 0 0 11 0
Dolichopodidae 0 0 0 0 6 0
Syrphidae 0 0 0 0 8 0
TOTAL 100 100 100 100 100 100
29
Diversité :
La diversité des familles de diptères par substrat est la présence ou l’absence des familles de diptères
sur chaque substrat (6 substrats).
Le substrat Plante est le plus riche en famille de diptères avec un indice de diversité Is : 2,197. Les
poissons et les ordures sont les plus pauvres en famille de diptères avec un Is : 0,609. Les 3 substrats
viande, légumes et fruits ont les mêmes indices de diversité avec Is : 1,099. Les ordures et les poissons
constituent le substrat le plus pauvre en famille avec Is : 0,693. (Figure 13).
Figure 13: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées suivant les six
substrats d’études
IV.2. Correspondance entre familles de diptères et présence de trypanosomatidae :
Sur les 10 familles collectées, cinq sont positives en Trypanosomatidae après dissection, coloration,
et observation de la préparation. Ce sont les familles de Muscidae, de Calliphoridae, de
Sarcophagidae, d’Empididae et de Syrphidae (Tableau 4).
La famille de Calliphoridae a la proportion la plus élevée (64,26%) en terme de positivité en
trypanosomatidae sur les diptères observées. Elle est suivie par la famille de Muscidae à 44,66%. Les
3 familles Sarcophagidae, Empididae et Syrphidae capturées sont peu abondantes et les
trypanosomatidae observés sont aussi en nombre réduits.
30
Tableau 4 : Abondance des diptères positifs en trypanosomatidae
FAMILLE POSITIF (%)
Muscidae 117 / 262 (44,66%)
Calliphoridae 169 / 233 (64,26%)
Sarcophagidae 3 / 7 (42,86%)
Empididae 2 / 11 (18,18%)
Syrphidae 1 / 8 (12,5%)
IV.2.1. Stades de trypanosomatidae rencontrés :
Quatre stades de trypanosomatidae sont observés sur les diptères capturés : le stade promastigote,
opisthomastigote, epimastigote et trypomastigote.
Figure 14 : Stade promastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Muscidae
Figure 15 : Stade Opisthomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae
31
Figure 16 : Stade Epimastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae
Figure 17 : Stade Trypomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae
IV.2.2. Correspondance entre famille de diptères et présence de trypanosomes
L’affinité des trypanosomes avec les familles de diptères est exprimée différemment suivant ces
familles, les sites et les substrats de capture.
IV.2.2.1. Suivant les familles capturées :
Deux familles de diptères présentent le plus de trypanosomatidae : la famille de Muscidae et de
Calliphoridae avec respectivement 44,66% et 72,53% d’individus positifs. Les Sarcophagidae,
Empididae, Syrphidae étant positives mais moyennement signifiant. Le test de Khi deux montre que
la distribution des trypanosomes par famille est significativement différente (X²=51,618, df=4,
P=1.658e-10). Les trypanosomes sont fortement liés au Calliphoridae et Muscidae.
Les 4 stades de trypanosomatidae identifiés sont tous présents dans ces 2 familles : stade
promastigote, opisthomastigote, epimastigote, trypomastigote. Les deux stades qui sortent du lot sont
les stades promastigotes et épimastigotes mais dont la prédominance varie suivant la famille
considérée. En effet, le stade epimastigote est très élevé chez les Calliphoridae (48,93%), suivi du
stade promastigote (17,6%) ; tandis que chez les Muscidae, le stade promastigote prédomine à 30,15%
par rapport au stade epimastigote (13,36%).
32
Un seul stade de trypanosomatidae par famille est identifié chez les autres familles : le stade
epimastigote chez les Sarcophagidae, et le stade promastigote dans les Syrphidae et Empididae
(Figure 18).
Figure 18: Histogramme montrant l’abondance des formes de Trypanosomatidae suivant les familles positives en
trypanosomatidae
IV.2.2.2. Suivant les sites d’étude:
Les cinq sites d’études présentent tous des diptères positifs en trypanosomatidae. Le site d’Asabotsy
et le dépôt d’ordure renferment le plus de trypanosomatidae. Le pourcentage de positivité de ces deux
sites est presque identique (respectivement 61,5% et 62%) alors qu’ils sont composés des familles
différentes de diptères : la famille de Muscidae pour le site dépôt d’ordure et les deux familles de
Muscidae et Calliphoridae pour le marché d’Asabotsy. Le test de Khi deux montre que la distribution
des trypanosomes par site est significativement différente (X² = 41.178, df=4, P= 2.469e-08). Les
trypanosomes sont fortement liés au dépôt d’ordure et au marché d’Asabotsy.
Le site Antsenakely, Parc de l’Est et pépinière d’Ambatolahy présentent presque le même
pourcentage de positivité avec respectivement 33%, 42%, et 40%.
Les 3 stades : promastigote, opisthomastigote, et epimastigote sont tous présents dans les 5 sites. Le
stade trypomastigote n’est présent que dans le site d’Antsenakely et d’Asabotsy. Le stade
promastigote est très élevé dans le site Ordure, le stade epimastigote domine le site d’Asabotsy et les
stades promastigote et epimastigote dans le site d’Antsenakely sont équilibrés.
30,15
17,6
0
18,1812,513,36
48,9342,86
0 0
44,66
72,53
42,86
18,1812,5
-20
0
20
40
60
80
100
Muscidae Calliphoridae Sarcophagidae Empididae Syrphidae
% A
BO
ND
AN
CE
(M
OY
EN
NE
±
ER
RE
UR
TY
PE
)
FAMILLE DE DIPTÈRES
Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote Total positive
33
Les deux stades promastigote et epimastigote dans les sites Asabotsy, Parc de l’Est et dépôt d’ordure
sont très différents (Figure 19).
Figure 19: Histogramme montrant l’abondance en % des formes de trypanosomatidae suivant les 5 sites d’étude
IV.2.2.3. Suivant les substrats de capture :
Les six substrats d’études présentent tous des trypanosomatidae. Ces derniers se répartissent
différemment du point de vue positivité en trypanosomatidae et les stades correspondants. Le substrat
poisson a le plus de trypanosomatidae (70%). Les deux substrats Fruits et Ordures ont presque la
même proportion de positivité et de même pour le substrat Viande et Plantes. Les moins de
trypanosomatidae se trouvent sur le substrat Légumes. Le test de Khi deux montre que la distribution
des trypanosomes par substrat est différente (X²=19.726, df=5, P=0.001407). Les trypanosomes sont
donc liés aux substrats Poisson, Ordure et Fruits.
Le stade promastigote et epimastigote sont tous présents dans les 6 substrats. Le stade epimastigote
domine presque tous les substrats sauf pour le substrat ordure qui est dominé par le stade
promastigote. Le stade opisthomastigote est présent dans 4 substrats : légumes, fruits, plantes, ordure.
Le stade trypomastigote n’est présent que sur le substrat viande, fruits, poissons (Figure 20).
15,512,5
10
20
51
43
17,5
30
18
8
61,5
33
4240
62
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Asabotsy Antsenakely Parc de l'Est Ambatolahy Dépôt d'Ordure%
AB
ON
DA
NC
E (
MO
YE
NN
E ±
ER
EU
R
TY
PE
)
SITE DE CAPTURE
Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote % Total positif
34
Figure 20: Histogramme montrant l’abondance en pourcentage (%) des formes de trypanosomatidae suivant les
six substrats d’étude
9 8
1722
15
51
32
11
32
46
24
8
43
20
56
70
41
62
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure
% A
BO
ND
AN
CE
±E
RR
EU
R T
YP
E)
SUBSTRAT DE CAPTURE
Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote % Total
35
CHAPITRE V : DISCUSSION
V.1. Répartition par famille de diptères collectés :
Les familles des Muscidae et des Calliphoridae sont les plus abondantes. Cela peut être dû à leur
caractère synanthrope. Ils se nourrissent de tout ce que l’homme peut manger. Les Muscidae ont un
mode de vie très varié : les imagos vivent sur les plantes ou les substances organiques en
décomposition, les larves sont saprophages ou coprophages, rarement phytophages. Les
Calliphoridae du genre Lucilia sericata sont typiquement exophiles mais ils peuvent entrer dans les
habitations humaines et dans d’autres sites. Ce sont aussi des espèces synanthropes (Kalezić et al.,
2014). Ces deux familles sont très abondantes en été car pour leur développement, elles ont besoin
d’une température et d’humidité élevée surtout pendant le stade larvaire. Notre étude a été réalisé
pendant la période chaude de l’année. Toutes les conditions sont donc favorables à la prolifération de
ces deux familles.
Les conditions atmosphériques : la température a une influence importante sur chaque stade de
développement des insectes. Plus il fait chaud, plus le développement est rapide, et réciproquement
(Lemonnier et Sophie de Reguardati, 2012). Le cycle de développement des Calliphora et des Musca
dure huit à dix jours et comprend un stade larvaire d’une durée moyenne de cinq jours et un stade
pupe, long d’un jour en moins (Ekoue et Hadzi, 2000). La température moyenne dans les sites où ces
deux familles sont abondantes peut être alors un caractère influençant sur leur vitesse de
développement, d’où leur abondance.
La famille de Drosophilidae est aussi abondante par rapport aux autres familles. Parmi les substrats
d’études, il y a différents types de produits alimentaires frais dans les sites marchés, alors que cette
famille est fréquemment rencontrée dans les marchés d’alimentation et les usines alimentaires. Les
Drosophilidae sont attirés par les odeurs émises par les matières animales et végétales en
décomposition (Dajoz, 2010). Les femelles déposent leurs œufs à la surface des aliments fermentés
comme les fruits et les légumes trop mûrs, les sirops et les boissons riches en sucres. Les
Drosophilidae adultes volent autour des fruits et des légumes trop mûrs pour y pondre leurs œufs.
Les familles qui sont peu abondantes peuvent être dues à des compétitions interspécifiques à cause
de la disponibilité restreinte d’habitats ou de nourriture.
36
V.2. Distribution des diptères par site :
Suivant les résultats, le nombre d’individus collectés dans les marchés est constitué par l’ensemble
des individus capturés sur les différents substrats. Le marché d’Asabotsy et d’Antsenakely, comme
étant marchés des paysans, sont pourvus de différents produits alimentaires frais avec ses déchets
cumulés. Les ordures des marchés et des ménages sont fréquentées par deux grandes familles de
mouches : les Muscidae (mouches domestiques) et majoritairement les Calliphoridae (mouches à
viande). Ce constat confirme celui de Keiding, 1986.
Les résultats montrent que la famille de Muscidae capturée est très élevée dans le site d’Antsenakely
et d’Ordure, elle est peu abondante dans le site d’Asabotsy. L’interversion entre les deux familles
Calliphoridae et Muscidae dans les deux marchés peut être due à la différence des caractéristiques du
milieu. Des déchets du marché sont observés dans ces deux sites mais le site d’Antsenakely est moins
pollué par rapport à celui d’Asabotsy. Ce dernier a les canaux plus bouchés que celui d’Antsenakely.
La famille de Calliphoridae domine le site d’Asabotsy. Ce dernier est un marché composé des produits
alimentaires frais, et les Calliphoridae se posent sur la viande fraîche ou avariée, les fruits et les
substances organiques en décomposition d’origine animale. De plus les larves se développent dans la
viande pourrie. Les Calliphoridae ont une grande diversité trophique. Elles se nourrissent à l'état
adulte de sucres tels que le nectar, les fruits pourris ou toute autre matière sucrée ainsi que des
excréments. Leurs œufs sont pondus dans des excréments, de la matière végétale en décomposition,
des blessures purulentes (Fabre, 1907).
Les individus de la famille des Muscidae du marché d’Antsenakely et du dépôt d’Ordure sont presque
semblable. Une relation est observée entre ces deux sites : la majorité des ordures du dépôt d’ordure
d’Ivohitra provient du marché d’Antsenakely. Une liaison entre la famille de Muscidae et ces deux
sites peut être alors observée. Et les Muscidae ont un comportement de pullulation sur les dépôts
d’ordure ménagères comme le cas des Ophyra aenescens (Aguilar et Martinez, 1981).
La présence de la famille d’Empididae dans la pépinière d’Ambatolahy est due à sa préférence
d’habitat. L’Empididae est une famille utilisée comme indicateur des zones écologiques non polluées.
Elle se trouve dans des zones humides comme les cours d’eau et étangs (Vaillant, 1968). Ce dernier
est caractéristique du site pépinière d’Ambatolahy.
37
Les familles de diptères capturées sur le site Parc de l’Est et la pépinière d’Ambatolahy sont plus
réduites en nombre par rapport aux autres sites. Ces deux sites ont le plus de famille de diptères en
terme de diversité.
On constate ici que le site Pépinière d’Ambatolahy, suivi du site Parc de l’Est abritent plus de diversité
de familles par rapport aux autres sites. Cette diversité élevée dans le site d’Ambatolahy peut être
causé par la variation du biotope qui les caractérise et la diversité trophique des diptères: des jardins
floristiques que les diptères floricoles y vivent, des pépinières d’arbres fruitiers que les diptères
pollinisateurs y dominent. De plus, ce site est presque isolé et clos dont il est entouré de savane qui
est défavorable au développement biologique de plusieurs Diptères, donc ils sont obligés de migrer
vers les milieux qui sont favorables à leur condition de vie.
Le dernier site qui abrite le moins de diptères est le site témoin dépôt d’Ordure Ivohitra. Il ne présente
que 2 familles. Cela peut être dû à la préférence trophique stricte de certains diptères qui se nourrissent
des excréments et des ordures leur permettent ainsi d’accomplir leur cycle de développement.
V.3. Distribution des diptères par substrat :
Suivant les 6 substrats, la famille de Muscidae et Calliphoridae sont toutes présentes. Ceci confirme
la synanthropie de ces deux familles. Les Muscidae du substrat ordure constituent le double du
nombre d’individu que ceux des autres sites. Tous les résidus de ces 6 substrats sont déchargés vers
le dépôt d’ordure d’Ivohitra.
Les Calliphoridae sont abondants sur les substrats Fruits et Poissons. Selon Fabre en 1907, les
Calliphoridae adultes se nourrissent aussi des fruits pourris ou toute autre matière sucrée. Ils sont
aussi attirés par les viandes et les poissons pour y pondre leurs œufs (Chinery, 2012). Elles y pondent
des œufs pour donner lieu à des asticots qui en se nourrissant de ces substrats, les dégradent (Bouatou,
2006).
La majorité de Drosophilidae se trouve sur le substrat légumes. Ils volent autour des fruits et des
légumes trop mûrs pour y pondre leurs œufs. C’est la seconde famille de Diptère le plus destructeur
au monde qui s’attaque à un large éventail de fruit et de légumes charnus (Radonjić et al., 2019).
Le substrat Plante est plus faible en terme d’abondance mais il est plus riche en famille de Diptères
avec un indice de diversité Is : 2,197. Cette hausse est due à la diversité fonctionnelle de beaucoup de
famille de Diptères s’interagissant avec les plantes : les pollinisateurs, les prédateurs, les parasites,
les phytophages, les décomposeurs, les nécrophages et les coprophages.
38
V.4. Correspondance entre familles de diptères et trypanosomatidae :
Les diptères qui sont positifs en trypanosomatidae peuvent posséder des endosymbiontes obligatoires
ou des endosymbiontes facultatifs. Les cinq familles qui sont positives en trypanosomatidae sont :
Muscidae, Calliphoridae, Sarcophagidae, Empididae, et Syrphidae.
La présence des trypanosomatidae dans ces familles peut être due à différentes raisons. Les Muscidae
sont plus connues dans la transmission des microorganismes pathogènes ou non, par exemple Musca
domestica est impliqué dans la myiase facultative. Stomoxys sp. est aussi responsable de la
transmission mécanique des Trypanosoma congolense (Riordan, 1972).Grâce aux préférences
trophiques des Muscidae, les matières organiques en décomposition animales ou végétales, a besoin
des endosymbiontes pour pouvoir les digérer. Les trypanosomatidae présents peuvent être donc des
endosymbiontes facultatives car cette famille a des régimes alimentaires très variés suivant ses
fonctions. Les matières organiques en décomposition ont besoin des endosymbiontes pour améliorer
l’efficacité de la digestion, tandis que pour ceux des nectarivores, ils peuvent vivre sans ces
endosymbiontes.
Les familles de Calliphoridae qui sont positives en trypanosomatidae est de 64,26%. Cela peut être
dû à leur comportement trophique polyphagique qui nécessite des endosymbiontes afin de permettre
à l’hôte un accroissement suboptimal du régime alimentaire, notamment les matières organiques en
décomposition animales et végétales. Les Calliphoridae peuvent aussi héberger des trypanosomatidae
du genre Angomonas sp (Camargo, 2018).
Les Sarcophagidae, qui sont des diptères nécrophages, utilisés en entomologie médico-légale,
peuvent abriter des trypanosomatidae endosymbiontes. Elles sont généralement liées à la présence de
cadavre mais aussi des produits végétaux. Ces trypanosomatidae peuvent leur servir de
microorganisme endosymbiotique qui participe par exemple à l’hydrolyse de cellulose pour les
réduire en glucose (endo-β-1,4-glucanase, β-1,4-glucosidase après clivage, et enfin en glucose).
Les Empididae et Syrphidae, qui sont des familles de diptères pollinisateurs se nourrissent donc des
nectars et les résidus des plantes nécessitent aussi la présence des trypanosomatidae endosymbiontes
pour détoxifier différents composants toxiques des plantes ingérées comme alcaloïdes et les tannins.
Grâce à la diversité trophique de ces familles, les trypanosomatidae qui sont présents dans leur intestin
peuvent être alors des endosymbiontes facultatifs.
39
V.5. Stades de trypanosomatidae rencontrés :
Les stades de trypanosomatidae rencontrés chez les familles positives sont : promastigote,
opisthomastigote, epimastigote et trypomastigote. Le cycle de développement complet de
trypanosomatidae endosymbionte dans l’insecte hôte est souvent monoxène. Ce cycle se passe tout
au long du tube digestif, allant par les glandes salivaires jusqu’au proctodeum.
Le stade promastigote est une forme procyclique et mésocyclique de trypanosomatidae. Il est surtout
observé au niveau de l’intestin moyen ou mésenteron des diptères. Le stade opisthomastigote est un
stade intermédiaire durant le cycle de développement de trypanosomatidae. Cette forme correspond
au stade de développement rare du cycle (Cheng, 1986). Le stade épimastigote est une forme
mésocyclique. Ce stade succède le promastigote et précède le trypomastigote dont il est observé
presque tout au long du tube digestif de l’insecte hôte. C’est au niveau de ce stade que le
trypanosomatidae subit la multiplication par scissiparité. Et le stade trypomastigote est une forme
post-mésocyclique et surtout métacyclique. Il est surtout situé au niveau des glandes salivaires de
l’insecte hôte (Peacock et al., 2012).
V.6. Correspondance entre famille de diptères et stades de trypanosomatidae :
L’abondance des formes de trypanosomatidae dans les diptères peuvent être influencée par différentes
conditions. L’étude est basée suivant les familles de diptères qui sont positives en trypanosomatidae,
suivant les cinq sites d’études et les six substrats de capture.
Suivant les familles de diptères, les Muscidae et Calliphoridae sont très abondants. Ces deux familles
sont aussi les plus abondants parmi les diptères capturés et parmi celles qui sont positives. Cette
abondance peut être due à leurs alimentations qui sont des matières organiques en décomposition
animales et végétales dont ils ont besoin des trypanosomatidae endosymbiotiques producteurs
d’enzyme pour qu’ils soient capables de les digérer. Pour ces deux familles, les trypanosomatidae
endosymbiotiques peuvent leur servir des endosymbiontes obligatoires. Selon le test de Khi deux, la
valeur P observée est de 1.658e-10. Elle confirme alors une forte liaison entre les familles de diptères
positives et les trypanosomatidae présents.
Suivant les sites d’études, le stade promastigote et epimastigote domine tous les sites. Le stade
promastigote est très élevé dans le site Dépôt d’ordure. Les composants d’ordure peuvent être
impliqué à influencer la multiplication des formes procycliques du trypanosomatidae. Ces
trypanosomatidae peuvent être aussi attiré par les composants floraux des pépinières et du Parc, et
aussi par les composants du marché avec ses milieux environnants. Le stade epimastigote domine le
40
marché d’Asabotsy. Ce stade peut être avoir besoin des conditions du marché pour bien poursuivre
son cycle de développement. Le stade Opisthomastigote est très rare car ce stade est facultatif. Selon
le test de Khi deux, la valeur P observée est de 2.469e-08. Elle confirme alors une forte liaison entre
les différents sites d’études et les trypanosomatidae présents.
Suivant les substrats de capture, le stade epimastigote est présent sur tous les substrats d’étude. Le
substrat « Poissons », « Viande » et « Fruits » sont les plus élevés. Les diptères qui se nourrissent des
viandes fraîches, des poissons frais saignants et des fruits en train de se fermenter sont des hôtes
favorables pour la survie des trypanosomatidae endosymbiotiques. Le stade promastigote et
épimastigote peuvent être très abondants en présence des aliments souillés et fermentés ingérés par
les diptères en participant au facteur de multiplication des trypanosomatidae endosymbiotiques. Les
légumes du marché, qui sont toujours tenus propre en les arrosant afin de les protéger, de ne pas se
dépérir attirent moins les diptères qui présentent les trypanosomatidae endosymbiotiques. Ils peuvent
être donc des milieux défavorables pour assurer le développement de ces endosymbiontes. Les
diptères floricoles, nectarivores, et pollinisateurs sur les substrats « plantes » présentent moins des
trypanosomatidae endosymbiotiques, ils peuvent leur servir des microorganismes pour détoxifier les
composants qui peuvent leur être nocifs. D’après le test de Khi deux, la valeur P observée est de
0.001407. Elle confirme alors l’existence d’une association entre les substrats d’études et les
trypanosomatidae présents.
41
CONCLUSION
600 diptères ont été capturés et sont observés pendant l’étude. Ces diptères se répartissent
différemment suivant les familles, suivant les 5 sites d’études et suivant les 6 substrats d’études. 10
familles ont été identifiées : la famille de Muscidae, de Calliphoridae, de Sepsidae, de
Scathophagidae, de Drosophilidae, d’Anthomyiidae, de Sarcophagidae, d’Empididae, de
Dolichopodidae et de Syrphidae. Ces familles sont inégalement réparties sur les sites et sur les
substrats d’étude en parlant d’abondance ; mais aussi en richesse spécifique. Les sites Parc de l’Est
et Pépinière d’Ambatolahy sont composés essentiellement des plantes et ils abritent le plus de familles
(substrat Plantes), le site ordure est plus pauvre en famille. Parmi les familles de diptères identifiées,
cinq familles sont positives en trypanosomatidae : la famille de Muscidae, de Calliphoridae, de
Sarcophagidae, d’Empididae et de Syrphidae. Les deux familles Muscidae et Calliphoridae sont les
plus abondantes en positivité. Etant donné que ces deux familles sont présentes et abondantes surtout
dans les endroits plus pollués, pourrait-t-on les considérer comme indicatrices des activités
anthropiques sur les écosystèmes ? Tous les sites d’études et les substrats d’études présentent ces
deux familles. Les trypanosomatidae endosymbiontes peuvent donc jouer un rôle sur la diversité des
diptères et leur abondance. En absence des endosymbiontes, les autres diptères identifiés sont
quantitativement en nombre réduits. La présence des trypanosomatidae endosymbiontes peut être
aussi influencée par la qualité des nourritures ingérées, les habitats préférés nécessitent leur présence
ou même qui leur sont favorables à leur développement. L'endosymbiose est la coopération
mutuellement bénéfique entre deux organismes vivants. Les trypanosomatidae observés durant
l’étude peuvent être des vrais endosymbiontes mais aussi des organismes parasites pouvant causer
des maladies car ces trypanosomatidae ne sont pas identifiés jusqu’au niveau genre. Et les diptères
positifs sont capables de les transmettre à d’autres individus par Stercoraria. En tout cas, le respect
d’hygiène sur les substrats concernés est indispensable pour réduire la fréquentation des diptères
surtout le cas des substrats fruits et poissons.
Les stades de trypanosomatidae identifiées sur les diptères positifs sont dominés par le
stade promastigote et épimastigote. Ces deux stades sont observés strictement sur les invertébrés qui
sont les insectes, sur les monoxènes que sur les dixènes. C’est à ce stade que les trypanosomatidae
effectuent leur phase de multiplication par scissiparité.
D’après l’analyse statistique réalisée avec le test de khi deux, des associations sont
observées entre le trypanosomatidae et famille de Diptères, trypanosomatidae et sites d’études,
42
trypanosomatidae et substrats d’études. Ces variables sont alors interdépendantes d’où la présence
des trypanosomatidae influe sur la diversité des diptères.
Compte tenu des limites de cette étude, nous n'avons pas pu analyser l'ensemble de ce
sujet très vaste. Cependant, il nous semblerait intéressant, dans l'avenir, d'explorer plus largement
l’étendue de notre site d’études que l’effectif des diptères à étudier, de déterminer ces diptères positifs
en trypanosomatidae jusqu’au niveau genre et espèce. De même pour les trypanosomatidae, nous
envisageons de déterminer génétiquement les genres et espèces afin d’identifier s’il s’agit des
parasites ou des endosymbiontes.
43
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I
ANNEXES
Annexe 1 : Les substrats d’étude dans les sites marché d’Asabotsy et Antsenakely
Marché d’Asabotsy
Photo du Substrat Caractéristiques
Boucherie
- se situe au Sud des hangars des fruits et légumes.
- tables : carrelées.
- viandes : posées directement sur les tables et aussi
accrochées en haut du hangar.
Légumes
- se situent juste en faisant suite aux fruits.
- composés de différents légumes selon la saison
- étalés se disposent en escalier.
- légumes : souvent arrosés pour qu’ils soient toujours
attrayants et ne perdent pas leur fraîcheur.
Fruits
- dans la partie Sud-Est du marché qu’on trouve les fruits
- composés des différents fruits selon la saison.
- sur des estrades et des meubles artisanaux que s’entasse
des variétés de fruit venant de toute l’île qui sont rangés
suivant la catégorie.
Poissonnerie
- se situe à l’extrémité Est des hangars de la boucherie.
II
Annexe 2 : Tableau de diversité des diptères suivant les sites d’études
FAMILLE Asabotsy Antsenakely
Parc de
l'Est Ambatolahy
Dépôt
d'Ordure
Muscidae 1 1 1 1 1
Calliphoridae 1 1 1 1 1
Sepsidae 0 1 0 1 0
Scathophagidae 0 1 0 0 0
Drosophilidae 1 1 0 0 0
Anthomyiidae 0 0 0 1 0
Sarcophagidae 0 0 1 1 0
Empididae 0 0 1 1 0
Dolichopodidae 0 0 1 1 0
Syrphidae 0 0 1 1 0
Annexe 3: Tableau de diversité des diptères suivant les substrats d’études
FAMILLE Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure
Muscidae 1 1 1 1 1 1
Calliphoridae 1 1 1 1 1 1
Sepsidae 1 0 0 0 1 0
Scathophagidae 0 0 1 0 0 0
Drosophilidae 0 1 0 0 1 0
Anthomyiidae 0 0 0 0 1 0
Sarcophagidae 0 0 0 0 1 0
Empididae 0 0 0 0 1 0
Dolichopodidae 0 0 0 0 1 0
Syrphidae 0 0 0 0 1 0
III
Annexe 4: Effectifs des familles positives en trypanosomatidae
FAMILLE POSITIF NEGATIF TOTAL
Muscidae 117 145 262
Calliphoridae 169 64 233
Sarcophagidae 3 4 7
Empididae 2 9 11
Syrphidae 1 7 8
TOTAL 292 229 521
Annexe 5: Les familles de diptères positives en trypanosomatidae
Famille de diptères Description
Muscidae
- Taille : (longueur : 3 à 14 mm)
- Diptères cyclorrhaphes.
- Importance hygiénique et
épidémiologique.
- Imagos : sur les fleurs ou les substances
organiques en décomposition.
- Espèces : synanthropes, piquent l’homme
et les vertébrés supérieurs, hématophages
(glossines ou mouches tsé-tsé, stomoxys).
Larves : saprophages ou coprophages, rarement
phytophages.
Calliphoridae
- Mouches cyclorrhaphes, synanthropes
- Taille moyenne à grande (longueur : de 5
à près de 20 mm),
- Couleur : vert doré, vert ou bleu métallisé,
ternes et jaunâtres.
- Imagos : sur les fleurs (Ombéllifères), les
substances organiques en décomposition,
la viande, le fumier
Larves : blanchâtres, saprophages ; peuvent vivre
en parasites dans les blessures ouvertes des
vertébrés et quelques-unes sont hématophages.
IV
Sarcophagidae
- Dimensions : de 20 et moins de 5mm de long.
- Coloration bigarrée (en damier) sur
l’abdomen et possession de soies épaisses.
- Imagos : sur les lieux ensoleillés, les fleurs, la végétation du bord des routes, les
rochers chauffés par le soleil, les matières
organiques en décomposition, les
excréments et les cadavres.
- Larves : (asticots) blanches, cylindriques, cyclorrhaphes, vivent dans les substances
en putréfaction (fumier, charognes)
endoparasites de vers, mollusques et
d’autres insectes, voire de l’homme
(blessures)
- Grande importance du point de vue médical.
Empididae
- De 1 à 15 mm à l’état adulte
- Ressemblent aux mouches asilides, pas de grand yeux et de barbiche.
- Couleur : jaune au noir, parfois avec des bandes, des points et motifs sur le corps.
- Important dans la chaîne alimentaire en capturant une grande quantité d’insectes
nuisibles et permettant ainsi de mieux les
contrôler dans les différents habitats qu’ils
occupent.
Adulte : durée de vie qui n’excède pas une
trentaine de jours.
Syrphidae
- Taille : moyenne ou grande
imitent souvent les formes, les couleurs vives
et parfois le son de certaines espèces
d'hyménoptères .
V
Annexe 6: Effectifs des stades de trypanosomatidae rencontrées sur les familles de diptères
positives
FA
MIL
LE
Prom
ast
igote
Op
isth
om
ast
igote
Ep
imast
igote
Tryp
om
ast
igote
TO
TA
L
Tota
l O
bse
rvé
Muscidae 79 3 35 0 117 262
Calliphoridae 41 7 114 7 169 233
Sarcophagidae 0 0 3 0 3 10
Empididae 2 0 0 0 2 14
Syrphidae 0 0 1 0 1 2
TOTAL 122 10 153 7 292 521
Annexe 7: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les cinq sites d’études
SIT
E
Prom
ast
igote
Op
isth
om
ast
igote
Ep
imast
igote
Tryp
om
ast
igote
TO
TA
L
Tota
l O
bse
rvé
Asabotsy 31 2 86 4 123 174
Antsenakely 25 3 35 3 66 157
Parc de l'Est 5 1 15 0 21 54
Ambatolahy 10 1 9 0 20 36
Dépôt d'Ordure 51 3 8 0 62 100
Total 122 10 153 7 292 521
VI
Annexe 8: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les six substrats
SU
BS
TR
AT
Prom
ast
igote
Op
isth
om
ast
igote
Ep
imast
igote
Tryp
om
ast
igote
TO
TA
L
Tota
l O
bse
rvé
Viande 9 0 32 2 43 96
Légumes 8 1 11 0 20 38
Fruits 17 4 32 3 56 97
Poissons 22 0 46 2 70 100
Plantes 15 2 24 0 41 90
Ordure 51 3 8 0 62 100
TOTAL 122 10 153 7 292 521
Annexe 9: Tableau de contingence montrant la relation entre la présence de trypanosomatidae
et les familles de diptères, les sites d’études et les substrats d’études
Suivant les familles :
Familles
Nombre des
individus Positifs
Nombre des
individus Négatifs
Nombre total
Familles
Calliphoridae 169 64 233
Empididae 3 11 14
Muscidae 117 145 262
Sarcophagidae 2 8 10
Syrphidae 1 1 2
Total général 292 229 521
Suivant les sites d’études :
Sites
Nombre des
individus Positifs
Nombre des
individus Négatifs
Nombre total
de Familles
Ambatolahy 20 16 36
Antsenakely 62 95 157
Asabotsy 127 47 174
Dépôt d'ordure 62 38 100
Parc de l'Est 21 33 54
Total général 292 229 521
VII
Suivant les substrats d’études :
Substrats
Nombre des
individus Positifs
Nombre des
individus Négatifs
Nombre total
de Familles
Fruits 57 40 97
Légumes 20 18 38
Ordure 62 38 100
Plantes 41 49 90
Poissons 70 30 100
Viande 42 54 96
Total général 292 229 521