imagerie tep en endocrinologie
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Ann. Endocrinol., 2006 ; 67, 1 : 74-75 © Masson, Paris, 2006
SEPTIÈMES RENCONTRES NATIONALESDES INTERNES EN ENDOCRINOLOGIE
IMAGERIE TEP EN ENDOCRINOLOGIE
Olivier Bourron
Service de Diabétologie du Dr Grimaldi, La Pitié-Salpêtrière, Paris.
D’après les présentations de P.-Y. Brard, S. Bardet, F. Tenenbaumet S. Pauwels lors du Symposium « Imagerie TEP en endocrinologie »,animé par E. Baudin et O. Mündler — 21
e
Congrès de la Société Française d’Endocrinologie, Reims, 29 septembre-2 octobre 2004.
L’endocrinologie a, elle aussi, bénéficié des progrès destechniques d’imagerie médicale et de médecine nu-cléaire, par le biais de la Tomographie par Émission dePositons (TEP).
La TEP dispose de nombreux avantages. En effet, lesradiopharmaceutiques marqués par des émetteurs depositons ont l’intérêt d’être des traceurs parfaits (l’in-corporation d’atomes radioactifs
11
C,
13
N,
15
O,
18
F nemodifie pas la structure chimique de la molécule tracée).Un autre avantage est la technique de détection despositons par collimation électronique qui permet unemeilleure résolution et donc une meilleure analyse. Lecouplage d’une caméra TEP et du TDM (caméra hybride)permet une localisation anatomique, une résolutiond’image en trois dimensions (3D), de réaliser l’examende façon plus rapide (30 minutes) et rend plus facile l’in-terprétation des images. Les inconvénients (nécessité decaméras dédiées à la TEP ; courte période physique decertains traceurs comme le
11
C,
13
N,
15
O ne permettantpas de délocalisation par rapport au cyclotron, site deproduction) sont en voie de résolution. En effet, la dota-tion en caméras dédiées à la TEP s’est considérablementenrichie, et l’utilisation du fluor 18 [
18
F] présentant unepériode physique plus longue (112 minutes) a permisune distribution de ce radiopharmaceutique dans unrayon d’au moins 2 heures autour du site producteur(cyclotron). Le
18
F est utilisé dans les radiotraceurs telsque le FDG (2-déoxy-D-glucose), le F-DOPA, et les li-gands de la somatostatine.
La transformation néoplasique induit une augmenta-tion des transporteurs du glucose (GLUT1) et de l’activitéglycolytique (notamment de l’hexokinase). L’activitéglycolytique serait en relation avec la masse tumoraleviable. L’augmentation du transport de glucose serait unreflet de la prolifération cellulaire. La fixation du glucosen’est cependant pas spécifique des tumeurs malignes(tumeurs bénignes, pathologies inflammatoires, sourcesde faux positifs). Le FDG est un analogue du glucose quientre en compétition avec ce dernier au niveau destransporteurs membranaires, d’où la nécessité de réali-ser l’examen à jeun et avec un contrôle glycémiqueparfait chez le patient diabétique. La première étape dela glycolyse permet la phosphorylation du FDG en FDG-6P. Ceci empêche la sortie de la cellule, et le FDG-6Pn’étant pas substrat de la deuxième enzyme de la glyco-lyse, il n’est donc pas dégradé et s’accumule dans la
cellule. L’accumulation de FDG renseigne donc sur lamasse tumorale viable, la prolifération cellulaire, la sen-sibilité aux traitements par chimio- ou radiothérapie, etde l’activité inflammatoire du tissu de soutien pouvantinduire des faux positifs.
En endocrinologie, la TEP trouve un intérêt particulierdans les cancers différenciés de la thyroïde, les tumeurscorticosurrénaliennes et les tumeurs neuro-endocrines.
Dans le cas des cancers différenciés de la thyroïde(non médullaires), il semble que la TEP au
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FDG ait unintérêt diagnostique [1] et pronostique [2, 3] dans lescancers différenciés de la thyroïde avec augmentationde la thyroglobuline et scintigraphie à l’
131
I négative(AMM récente). La sensibilité est de 83 % et la spécificitéde 80 % pour la TEP au
18
FDG dans cette indication, ensachant que 30 % des patients présentant un cancerdifférencié de la thyroïde ne fixent pas l’
131
I. Dans cetteindication, dans 43 % des cas, la TEP modifie la prise encharge thérapeutique par rapport à la scintigraphie àl’
131
I seule.Dans le cas des tumeurs corticosurrénaliennes, La TEP
au
18
FDG caractérise de façon fiable les lésions primitivesde la corticosurrénale. Il est à noter une fixation peu in-tense physiologique des surrénales par le
18
FDG [4]. LaTEP au
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F-FDG est utile dans le bilan pré-opératoired’extension des corticosurrénalomes hypersécrétants ounon, dans le diagnostic de bénignité (absence de fixation)ou de malignité (fixation) d’une masse surrénalienne (par-ticulièrement intéressant dans le diagnostic des massesintermédiaires), et dans le diagnostic des métastasessurrénaliennes de cancer (notamment des cancers pul-monaires) [5]. Il est à noter que la scintigraphie auiodo-cholestérol garde son intérêt dans les massesvolumineuses, et dans le diagnostic d’exclusion des tu-meurs extra-surrénaliennes (traceur spécifique de lacorticosurrénale).
Dans le cas des tumeurs neuro-endocrines, la TEP estutilisée comme moyen diagnostique, comme examen dubilan d’extension et comme outil de sélection des pa-tients pour la thérapeutique.
Dans certaines situations, le
18
FDG ne semble pas ap-porter de réels bénéfices : résultats semblables à ceuxde l’octréoscan
111
(
gold standard
) dans le cancer médul-laire de la thyroïde ; la sensibilité pour le diagnostic desphéochromocytomes bénins est moins bonne que celledu MIBG (50 % contre 80 %) et discrètement supérieure
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pour le diagnostic des phéochromocytomes malins parrapport au MIBG ; dans les tumeurs neuro-endocrinesdigestives (
GEP tumors
), le
18
FDG a une sensibilité trèsinférieure à l’octréoscan, sans arguments pour dire qu’ils’agit d’un marqueur d’évolutivité.
Les acides aminés radio-marqués (cible du métabo-lisme des tumeurs neuro-endocrines), tels que le
18
F-DOPA,permettent d’améliorer la détection des tumeurs primi-tives carcinoïdes par rapport au
18
FDG et à l’octréoscan,avec également des performances meilleures dans lesbilans d’extension de ces tumeurs. Le
18
F-DOPA pré-sente des performances excellentes dans le diagnosticdes phéochromocytomes (sensibilité voisine de 100 %),une meilleure sensibilité pour le diagnostic de cancermédullaire de la thyroïde (63 % contre respectivement44 et 52 % pour l’octréoscan et le
18
FDG), ce qui en faitle marqueur le plus performant pour cette tumeur quimanque cruellement d’examens complémentaires effi-caces. De plus, la L-DOPA marqué au
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C donne desrésultats prometteurs dans le diagnostic des insulinomes(sensibilité de 50 %) mais le marquage par le
11
C hypo-thèque l’avenir de ce radiotraceur (demi-vie trop courte).
Par ailleurs, il est à noter des espoirs concernant lathérapeutique par les peptides radiomarqués, au premierrang duquel se trouve l’OctreoTher
®
(
90
Y-DOTATOC,analogue de l’octréotide avec émetteur
90
Itrium, ou
86
Y-DOTATOC avec émetteur
86
Itrium permettant d’ob-tenir en plus une imagerie) [6].
Le
68
Ga-DOTATOC et le
88
Ga-Octréoscan sont desanalogues de la somatostatine radiomarqués qui pour-raient dans l’avenir avoir une place majeure dans la dé-
tection des tumeurs neuro-endocrines (affinité plus fortepour les récepteurs de la somatostatine par rapport àl’octréoscan
111
; meilleur rapport signal-bruit ; meilleuresensibilité que l’octréoscan
111
; très bonne sensibilitépour les tumeurs carcinoïdes, les paragangliomes, lesphéochromocytomes et les gastrinomes, avec des quali-tés biophysiques avantageuses) [6, 7].
RÉFÉRENCES
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18
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