il: ortenoireor, l'institutionnalisation n'étant plus uneoption de nos jours, wilk (1988)...
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Il: 1ortenoireÉdjtorial
P.r Gilles UUlO".coorda Br, derAORP
• LB f88dllptStlon psychosocIale es t undomsme QUI est al,mfmte PlI' la recherche ma 5 auss;' fondamentalement undom.,~ qUi flSt guidé par une v/sion (ceque nous croyons qu'" es t de l'ordre dupossffJJeJ (William A. An thony, 20021'.
vol 10.no 1. printemps 2002
Jeunes adultes et premierépisode de psychose
' Claudil l et lerc. In! Ph.O" est protesslluf au département des sciences dela santé de l'Université du Québet'Trois·Rlviéres et Chercheur 15soc+é au Cantre de ratherche Fernand-Sagum, Lvne Bouchard. MEd.. astpsychoéducatflce et coordonnatrice de recherche pour hpanSlon·Femmas de Québec
Par Claude Leclerc et lyne Rouch.rd ·Adaptation de iuc ie Oumals
NOiR : 81en que le présent artlcie couvresunaut les recherches portant sur lesJeunes atteints deschIZophrénie, bonnombrede résultatss'appliquent aussi aux jeunes ayant des problémessssociés s ts maladiebipolaire lit à la dépreSSIon maJeure.
Revue des recherches portantsur les jeunes adultes aux prises avec
des troubles mentaux graves
tro ub le mental g rave Il. De plus, plu sieurs écrits ont m is en évidence l' importance de l'intervention precoce.Notre synthèse concerne donc surtoutces deux sujets: le Il premier èptsode »
et l'intervention précoce auprès desjeunes ayant des troubles graves desanté mentale. Mais, au préalable, nousfaisons un bref retour dans le tempsafin de montrer que l'intérêt pour la réalité particulière de ces jeunes est relati vement récent.
ea situation des jeun es adultes at teints de malad ies mentale s renferme un défi consi dérable. No nseu lement vivent-ils les d ifficu ltés Qu'ép rouvent les jeunes de la
génération actuelle, mais i ls doiventaussi app rendre à vivre avec des maladies difficiles à contrôler qui affaiblissent leurs habiletés psychosociales,pourtant si importantes à leur âge.
Dans la documentation que nous avonsconsultée, plusieu rs articles on t orienténotre revu e sur le Il premie r épiso de de
Gn développant ce dossier âp ropos des jeunes adultes etd'un p remier ép isode de psychose. les membres du comite de réd act io n so n t au
dèpert animés par le desir de m ieuxfaire connaure un domaine d'int ervention important. en pleine ex panSion". Oans cet esprit. le comitésouhaite permettre le dévelo ppement d'Idees Qui tiennent non seulement compte des ava ncées de larecherche et des réussit es des modèles d'intervent ion, ma is aussi desenjeux importa nts associés à cechamp.
Ce dési r se tradui t, en premier lieu ,par la prese ntat ion de deux arti cle sinédits. Pou r leur part , Leclerc etBouchard présentent une im po rtanterevue de littératu re qui mo nt re qu eoeouts le debut des années 1980, lesecrits ont foisonne sur la question del'amalgame ~ jeunes adultes _,« premier épisode de psychose _ et « intervention precoce Il. D'aut re part, cecourant d'etudes a conduit au d éveloppement de mo deles spéc ial isésde traitement précoce ou d'interventions adap tees. Dans ce numéro, le
SU"11 ." pllge2
TrOISexpériences québécoisesde cliniques pour jeunes 11
Voyage au cœur dela souff rance schizophrénique 18
Cons dére plll plUSieurs comme le pére de larildlptl!lon paychosocl11e e" Slnli menlale.'lions eur Anthony a prononcé t allocutiond ouvert fi de Il cOflhirencl Innuille de rtnIIrnll 01'11 Anoc Il on lor PsyChOSOCll1"e 1 1 Serv ces te e éTala '0 "' JUIn
""AClltI fence Jotl TfilTIOt" du Cln·tre! • Ac CllOn Ind Mental Hllith é TorGnlo.
r Ontana ni seri 1PIS lOin d·'dOp·tif l'II strlt't1e "..nonale POUf le développemenl. d.ns chacune de ses riglons. de cenlresd' nterven! ons el ëe treitements pricoces
Deux générations de traitements :un écart de souffrances . 8
1. Agression au couteau il Londres en juin 1992
2 Esperance amoureuse à l'hiver 1993.
3. Déception amoureuse et psychoseaigueSChllolde au printemps1993, suiviesd'unesessIon sabbatiquea l'automne 1993.
4 RetouraUl étudesè l'Ecolepolytechmque de Montréal il l'hMr'994
5 Rechute et retour a Nlcolet au pnntemps1994
6 Premrêre hospitalisationen psych,ame à la fin de 1994
1 Sevrage graduelde tous mesmédicamentsdu printemps1995 àl'hiver 1991, améhoratlon de monétat
8 Coursdu soir en Informatiqueà j'hiver 1991 et hn de monsevrage
9 Oébut d'un an d'enfer à l'été 1997.
10. Deuxièmehospitalisationen psychiatrie.
11.Souffrancesatroces au printemps1998
12. Inversiondemessouffrancesà l'ete 1998
13. Mélancolie entre l'automne 1998 et l'hiver 1999
14. NouveNe médlcallondonnantun bonresubt et Vieen appartemenl à Trois-RIVIeres è parti' de lulllet 1999
15. Etatstable.
16 Schizophrénie en rémission
bien dans ma peau . Pourmoi , l'exercice physique aun effet anxio lytique .J 'aime bien lire aussi . J 'ailu plus de 600 livres dltt èrents depuis 1994 . Ces li v res portaient, entre autres,sur la spiritualité, la santé,les produits naturels, la psychi at ri e, J'ast ro nomie, lasci ence- fict io n, l'Info rrnatique. Je suis autodidacte . Deplus, en mars 2002 , j' ai faitl'a cqui sit ion d'un nouvel ordinateur performant et jeme suis abonné à Internet.
1615"
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te SUIS trh heuretl.le vels bienle5Ullni heureux,ni malheureu.le SUIS malheureu.Je souNle terriblement
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remplacement du Risperdal.Mon état s'est alo rs grandement amélioré.
J'habi te maintenant seul enappartement, à Trois-Rivières , depuis juillet 1999 . Jeme débrouille bien , tant auniveau de mon alimentationque de mon budget et del'entretien ménager. Je su isautonome. Je me déplace àpied ou en autobus. Je continue également à faire dela musculation, du vélo etdu ski de fond afin d 'être
Résumé visuel de ma vie, de 1991 à 2002
Bien-être10
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· ' 0Souffrance
ses en moi el que moi, j'étaisanéanti. ..
A ta fin d'avril 1998, je scutfrais tellement que j'ai alorsfait une tentative de suicideimpulsive en avalant, au total , 80 comprimés de 7 différents médicaments... Je mesuis réveillé à l'hôpital, aprèsun coma de 24 heures. J 'aiété hospitalisé trois jours autotal à l'urgence, car je nevoulais pas être hospitaliséen psychiatrie .
Puis, après un an d'enfer, il ya eu une inversion au milieude juin 1998. J'ai eu une pe-riode de répit. C'est moi qui aialors repris le contrôle de moncorps. Mes voix sont presqueabsentes depuis ce temps. Al'été 1998, j'ai fait aussi la lecture de livres religieux racontant, en particulier, la vie desaints et de saintes.
Par la suite , il pa rtir del'automne 1998, j'ai comme ncé à pleurer très souventet cela s'est amplifié jusqu 'enfévrie r 1999. Je souffrais demélancolie. Par cont re, jecontinuais d'être actif et jedormais bien . J 'ai continuéaussi la rédaction de textesautobiographiques.
Rendu à l'hiver 1999, j'aicommencé à être rassasiéde souffrir. Après avoir olscut è avec mon médecin ,celui-ci a accepté de meprescrire du Zvprex a en
üée. jusqu'à devenir un étatpsychotique à l'automne1997. C'était mon quatrièmegros épisode psychot iquedepuis le printemps 1993.J'ai alors beaucoup souffert,car c'é tait très pénible à vi vre . Mes souff rances étaienttellement grandes que j'aidéveloppe un comportementd'automut ilation.
Puis. j'ai eu de plus en plusd'idées suicidaires ... Encorepire : ren du en novembre1997, j'a i passé quatre jourssans dormir en état d'hyperactivité psychotique... C'étaitterrifiant à vivre. J'avais deshallucinations auditives pleinla tête ... Après ces quat rejours au cœur de ta souffrance schizophrénique, j'aiété hospitalisé en psychiatri e, en cure fermée contrema volonté ... Au début decene deux i ème hospitalisation , j'ai mê me èt è attachéquelques di zaines d 'heuressur un l it d 'une chambred 'i sol em ent, c' ét a i t trèsatr oce à viv re... Cette cureferm ée aura duré environtrois sem aines. J'ai alors dûrecom mencer à prendre desmédicaments psychotropes.
Puis , rendu en 1998, je conti nuais de souffrir, à cause demon manque affectif et aussiparce qu e je devais vivreavec un état de fatigue généra le causé par mes médi came nts .._ J 'ai alors denou ve au eu un com po rtement d 'automutilation.
De plu s, à partir du début dejanvier 1998, j'a i été envahipar mes voix . J 'entendaisles mêmes voix positives,soit celle s qui se disent êtreJésus et la femme que j'aiconnu e à l'École polytechniqu e, ma is aussi une voix négative se d isant être Satanet qu i m e dénigrait.. . Dejanvi er à jui n 1998, j'ai perdule co nt rô le de mon corps. Jefon ct ionnais par automatismes m entaux. C'était mesvoix posit ives qui activaientet cont rô laient mon corpstellement elles étaient inren-
Suifed.l. p.g. t: Revu, des f8cherches..
Schéma l. Les Irois moments associ és au développement de la psychose
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2. Description et causesdu Il premier épisode Il
2.1 Définition th éorique
On définit comme étant le Il premierépisode )l la période pendant laquelleune personne reço it un premier diagnost ic de trouble mental grave. Le prem ier épisode est une situation aiguë oules symptômes de la maladie sont présents suffisamment longtemps et de façon assez prononcée pour qu'undiagnostic soit établi. (par exemple, leOSM -IV parle d'au moins deux des cinqsymptômes caractéristiques pendantune période d'un mois.) La définitiondu le premie r épisode» tient compte desdimensions du fo nctionnement comportemental et cognitif de la personne,lesquelles peuvent se détériorer avecl' apparit ion de chaque nouveau symptôme psychotique.
Fra nces, 1985; Skepple, 1985). Plusieurs auteurs ont, à cette époque, insisté sur l'importance d'adapter lesservices aux besoins particu liers de laclientèle. Pour Pepper et coll. (1984),pa r exemple, il s'avérait importantd 'aid er les jeunes à developper desst ratégies pour affronter la vie dans laco m m unauté.
Au début des années 1990, des auteursont proposé que l' on s'attarde à l' intervention et au dépistage précoces destroubles mentaux graves. À ce titre,maintes étu des se sont interessees àdécr ire le " premier episode Il de schizop hrénie et à chercher des explications.
Symptômes affec tifs et Second diagnosticpsychotiquesmal définis
Situation aiguë et symp-tômes spécifiques stabi-lisés (II '''' diagnostic nIRêmission ou rechute
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Prodrome(. Oébul. du premierèpisodel
Signes précurseursdu comportement(enfance, école]
mois: 0
Temps
Momen"ts'--_ ...,,...,.. ~_.,,....,...,..., -I
Signes
d' une part, la popu lation n'est pas réellement di spos ée à accue i ll ir ces jeu nesadul tes dan s leur co mm unauté et que,d'aut re part , les age nces en santé mentale ne parviennent pas à offrir des serv ices adaptés à le urs besoi ns (Voi rBeebe, 1990 ). Un aut re a co nc lu que ladésin stitutionnali sati on fut dictée pardes co nsidé rat ions morales, po li tiq ueset écono mi ques plu tôt qu e pa r des études établissant scienti f iqueme nt lesbeso ins des jeunes et les .meilleu rsmoy ens po ur y rép ondre {Hooper etGoo dwi n, 1989).
Associe r au terme «malad!e chro niquee celui de Il jeu ne Il n'all ait pas de so i,ni pour les jeu nes eux- mê mes, ni pou rles cli ni ciens, a écri t Bach rac h (1984),Les premier s ne se per ço ivent pasco m me des malades me nta ux chroniques et s' identif ient pl utôt au x jeunesde leu r âge, parta gea nt leurs attenteset leu rs id éaux, asp irant à qu itter leu rfam ill e et à dévelo pper leur autono mie,attribua nt leurs difficul tés bi en plu s àdes causes soc iales comme les cha nge ments de va leu rs ou le chô magequ'à leu r maladie (Bac hrach, 1984 ;lntaquata et Baker, 1984; Pepper etRygl ew icz, 1984; Skep p le, 1985;Th om pson , 1988; Pepper, Kirshn er etRyglew icz, 1984). Du côté des pro fessio nne ls, des co nst atatio ns - commele nombre importa nt de jeunes et lapressio n ant ic ipee sur l'e nse mble desressources en santé menta le pour lesannées â veni r - les on t obli gé à modi·fier leur p ratique à l' égard d'une cl ien tè le jeune, ex igeante et revendicatrice(lnta gliata et Baker, 1984; Ghiselli et
Au début des années 1980, plusieu rsarticles se sont intéressés il la situation sociale des jeunes et à leurs besoins. Bon nombre d'a rticles o ntabordé ces questions dans un e vis io nassez negative. Par exemple, ces articles ont présenté les prob lèm es desjeunes plutôt que leurs habi letés il serétablir. Ces écrits ont constaté que lesjeunes sont exigeants envers leur s thérapeutes, qu'ils n'acceptent pas d'emblée le traitement pro posé etcontestent les prescriptions des th érapeutes, chose à laque lle ces de rnie rsne sont pas hab itués. D'a ut res écri ts,plus récents et moins négatifs enversles jeunes, ont aussi fait état du manque de fidél ité au traitement, du tauxde réhospita lisation élevé et du recoursaux services en situation de crise, maisen les associant au " sy nd ro me de laporte tournante" (Blixen et Lion, 1991;Fisher, Geller, Costel lo et Philtips, 1989;Dorv!t. 1987; Goldman et Tau be, 1988;Hillard, Siomowitz et Oeddens, 1988;Taube, Goldman, Burns et Kessl er,1988). Un article a rèvété en out re que,
l. Historique: un intérêt derecherche récent pour faireface à des défis nouveaux
Un des premiers articles qu i ait attirél'attention des cliniciens et des che rcheurs travaillant auprès de jeunes personnes aux prises avec di fférentstroubles mentaux a été publ ie il la findes annees 1970 par Bobbins, Ste rn,Rabbins et Margolin (1978). Les auteu rsy ont decrit la realite il laquelle etaientconfrontes les Young Cnronic MentalPatienrs(appellation que nous pouvonstraduire par" jeunes atteints de t roubles mentaux sévères et pers ista nts »).y étaient aussi discutés les principauxdiagnostics psychiatriques associes auxjeunes: schizophrénie et psyc hose, demême que leu rs diverses' formescomme les maladies affec tives et bipotetres.tes troubles schizo-affectifs ainsique certains troubles de personna litédont le trouble borderfine (Voir aussiPepoer. Kirshner et Ryglewicz, 1984;Schwartz et Goldfinger, 1981). Cet article eut un impact considérable puisqu'ila été publié au plus fort du mouvementde désinstitutionnalisation en santémentale et que les jeunes adultes constituaient la première générat ion depersonnes qui n'a lla ient pas être insti tutionnalisées mais plutôt traitées dansla communauté.
"La cClmorbidité est un syndrome csvctuetncue qui s'ajouteau diagnosticpsychiatrique Ilrincipal III Qui s'est manifesté avantou auméme moment que le lrouble marna!princlpallvolf Strakowski el coll.• 1995)
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2.2 L'identification concrètedu premier épisode : difficultéset défis
Mais ces symp tô me s ne sont pastoujours identifiés, et la psychose n'estsouvent pas bien com prise, ce qui entr atne une période sans traitement quipeu t causer des cri ses menaçant la vie ,comme des compo rte me nts agressifsou suicidaires (Yung et M cGorry, 19961.On a no te qu'une pér iode de 12 à 24m o is peut s'écouler entre l'apparitiondes premiers sym ptô mes chez une personne et son admi ssio n dans une unitéde soins (She it m an, Lee. Strauss etLieber man , 1997). Or. on sait que ledéb ut de la psychose (qu' il soit diagnostiqué comme premier ép isode ou non )arrive habituellement durant l'adolescence ou au début de la vie adulte. aumoment ou la perso nnal ité d'un indi vid u se dévelo ppe et où les questionsd' identité sont en pleine résolution, cequ i rend la pé riode sans traitementd'autant p lus d ra ma ti que. Il estd 'ai lleu rs bien co nnu qu e les personnes atteintes de schizophrénie ont vécule désespoir et eu des idées suicidairesdurant le prem ie r épisode (Agu i lar,Hees. Manzanera, Hemendez. Gracia,Aodado et xeshevan. 1997).
Le schéma 1 illustre les dis tinctions quela littérature nous inci te a faire entretrois moments qui se succè dent de façon pl us ou mo ins tranchée dans le développement de la psychose. 11 y ad'abord le prodrome et le {{ début " duprem ier episode, durant lesquels lessignes observés ne so nt pas nécessai rement caractéri stiques ou prédicteursde la malad ie. Il y a ensu ite le premierépisode comme tel, lors duquel un pre mier diagnostic est établi en vertu desymptômes dé finis et stabilisés; ce pre mier épisode étant suivi. ap rès quel ques mois, d'une rém issi on . Il y afinalement ce qu'on pe ut appeler lapsychose franche, dans le cas où l'onassiste a une rechu te conf irmée, à sontour, par un secon d di agnostic.
Certes, il est di ffici le de cerne r aquel mo ment li débute" le premier épisode enraison de la prése nce simu ltanée desymptômes affect ifs et psy chotiques.Néanmoins, dans bon nombre d'articles,on a situé le « début" du prem ier épisode comme arr ivant avant que lessymptômes caractérist iques de la schi zoph rénie ou des ma ladies affectives nesoient très présents ou tres perturbateurs.A ce tit re, Eaton, 'rhe ra. Federman et Tien
(1998) ont suivi 90 personnes durant unedizaine d'années et ils ont montré que larémission (c'est-à-dire la disparition dessymptômes suivie de la repr ise de sesactivités normales par l'individu) survienten moyenne six mois après le premierépisode, mais trois mois seulement apr èsles épisodes subséquents. Leur étudenous renseigne également au sujet de lacomorbidtté l associée au diagnostic deschizophrénie. Elle met en évidence quela présence de symptômes affectifs comme l'hypomanie ou la dép ressionsimple - lors d'un premier épisode prédit une rémission rapide, alors qu'un atfect plat (c'est-a-di re une absence deréaction aux émotions) et des déli res degrandeur lors d'un prem ier épisode orè disent des épisodes subséquents de durée plus longue et des rémi ssions dedurée plus courte.
Plusieurs chercheurs ont tenté de t rouver des signes pouvant prédire ou aidera prévenir un premier épisode. C'estainsi que :
• des comportements de retr ait durantl'enfance, sans être des prédicteursper se, sont associés a des limites psychomotrices et a des désorganisationscognitives importantes lo rs du premier épisode; de même, des troublesde relat ions soc iales et un ma nque decompétences sociales pourraient indiquer une vu lnérabi l ité a la schizophrénie (Baum et Walke r, 1995);
• des comportements ano rmaux d'affection, un déficit atte ntionnel et uneincapacité sociale surviennent souvent plusieu rs années avant le débutdes symptômes posi ti fs et négatifs dela maladie (Amminger, Resch, M utchlechner, Friendrich et Ernst, 1997);
• des problèmes précoces d'attentionsont associés a des symptômes négatifs plus importants du rant l'âge adulte(Baumet Walker, 1995);
• les jeunes qui présen tent un me illeurfonctionnement social avant le premierépisode, de même que ceux qui sontplus scolarisés, présentent moins desymptômes négatifs et un meilleur pronostic que les jeunes au fonctionnementsocial limité lo rs du début du premierépisode (Bailer, Brauer et Rey, 1996l.
Certains signes précurseurs de la ma-ladie mentale peuvent être identifiéschez les enfants par leurs pro fesseurs,comme l' instabil ité èrnotionneue. l'anxièt è sociale, le retrait, de pauvres reta -
tiens avec les pairs et des comportements agressifs et pertu rbateurs. PourVaglum (1996),.un pauvre fo nctionnement social , ou un déclin de celui-cidurant l'enfance jusqu 'à la fin de l' adolescence, constitue li le début " du trouble mental.
En revanche, Falloon (1992) a montréque les signes précurseurs d'un épi sode de schizophrenie ne sont pas spécifiques à la maladie. En effet, le retraitémotionnel, le manque d'intérêt, les difficultés de concentration, les troublesdu sommeil , l'irritabi lité et la nervositésont des symptômes que J'on retrouvedans plusieurs types de troubles mentaux. En outre, si la personne consomme des drogues ou de l'alcool.l'identification des premiers svmpr ômes des psychoses reste difficile, carces dern iers peuvent alo rs être masques ou encore amplifies par ces substances (Strakowski et et.. 1995).
Pourtant, l'intervention précoce pourraitprévenir l'aggravation de différents pro blèmes comme la diminution de la pro ductivité, la détérioration du réseausocia l, la fréquence des épisodes aiguset des hospitalisations, de même quel'itinèrance et les incarcérations. Car plusl'absence de traitement est prolongée,plus il est difficile de trouver un traitement efficace. Des études comme cellede McGlashan et Johannessen 11996)montrent que l'absence de traitementlors d'un premier épisode est fréquenteavec comme conséquence que des personnes demeurent longtemps maladesavant d'obteni r de l'aide. Cesauteurs ontévalué que lorsqu 'une personne atteintede psychose n'est pas traitée durant lapremière année, ses symptômes peu vent persiste r au-delà de trois ans (ibid.l .D'autres chercheurs rapportent que lepronostic est sombre quand la durée dutraitement est longue, le nombre desymptômes eleve, et la compétencesociale de l'individu limitée a sa sortiede l'hôpital (Schm idt. Blanz, Dippe.Koppe et Lay, 1995).
On a noté des différences importantesentre les sexes lors du premier épisode,et même avant. Avant le premier épi sode, les garçons ont davantage decomportements antisociaux , tandis queles filles sont davantage passives et perturbatrices latin et Mednick, 1996). Ensuite, les hommes fonctionnent moinsbien au travai l et à l'école et pr ésententdes changements fréquents dansces milieux [Larsen. McGlashan et
Vibe-Hansen, 1996). Enfin, on a rapporté que 37 % des garçons ont des détériorations plus marquées lors de larémission (Amm inger et at.. 1997). Onsait de façon certaine que le début dela schizophrénie survient plus tard chezles femmes, que leur réponse au traitement est meilleure, qu'elles rechutentmoins sou v en t et présentent unmeilleur fonctionnement a long terme,qu 'elles sont plus souvent mariées queles homm es (Larsen et al., 1996).Vaglum (1996) a constaté que les femmes reço ive nt un traitement plus rapidement , soit 39 semaines en moyenneaprè s le premier épisode, comparativement a154 semaines pour les hommes.
On estime qu'il existe une vulnérabilitébiologique a développer une psychose,mai s cette vulnérabilité n'occasionnepas à elle seule la maladie. Les stressenvironnementaux sont associés au déclen chement de la psychose. Ce sontprincipalement: la pression du milieuéducatif ou de travail, les événementsstressants de la vie quotidienne, ou unniveau élevé d'émotions exprimées dansla famille. Dans ce dernier cas, le conceptd' émo tio ns exprimées représente troistyp es d'attitudes des proches envers lapersonne souff rant de troubles mentauxet qui , ades niveaux élevés, ont un effetdirect sur la rechute. Ce sont; II des attitudes méprisantes ou infantifisantes etcontrôran tes ; 2} une présence exagéréedans la vie personnelle et 3) une hostilitéouverte . Ces facteurs étant associés aufonctionne ment des familles, il est doncd'une importance capitale d'aider cesdernières a les reconnaitre et à leur donnerle soutien necessaire pour les contenir,lecas échéant. Ces facteurs de stress peuvent aussi précipiter la rechute psychotique et diminuer le fonctionnement despersonnes.
En gén éral , la première rechute et laprem ière réadmission surviennent du rant les ci nq annees suivant le premierépi sode de schizophrénie (Mason,Harrison, Gtezebrook. Medley et Craudace, 1996 l. les symptômes devien nent plus importants du rant l'annéesui vant le premier épisode mais sestabilisent par la suite. Qua nt a l' ajustement soc ial, il s'eméüore au coursdes deux premières années mais décl ine durant les dix années suivantes,même en présence d'un traitement tradit ionn el (Mason et al., 1996). Paraille u rs, cinq ans après le début de lamaladie, les femmes présentent un
meilleu r p ronostic que les hommes{Shepherd. Watt, Falloon et Smeeton,1989).
3, Situation sociale des jeunesayant des troubles graves
3;1 liens avec les services gouvernementaux et de soins
la conception négative de la maladiea de graves conséquences chez les jeunes atte ints de schizophrénie, principalement sur le pronostic de la ma ladie(Bean et al., 1996; Beiser et al., 1994). À.ce titre, Kearns et Taylor (1989) de mêmeque Toews et Barnes (1986) ont mo ntréque les incapacités et les symptômes desjeunes peuvent être ent retenus par autru iou par leur environnement, comme nerecevoir aucune com pensation de quelque natu re que ce soit (aménagementsocial, aide financiè re] afin d'atténuer lesdésavantages causés par la maladie; oun'avoi r aucune possibilité de mettre envaleur leurs aptitudes sociales, de développer leur réseau de soutien et d'améliorer leur socialisation; ou de ne pas pouvoir obteni r de formation professionnelle.En conséquence, les jeunes vo nt em ployer des stratégies com me le retrait sursoi afin d'éviter le rejet. Or, ces stratégiesde protection diminuent l'est ime de soi,bloquent l'accès a des rôles sociaux valorisés et entravent le processus de rétablissement têean et al., 1996),en plus derendre la plupart des jeunes incapablesde faire valo ir leurs droits, individuellement ou collectivement [Pepper et et..1984), ou de surmonter les obstacles bureaucratiques afin de recevo ir l'ai de à laquelle ils ont dro it (HolcombetAhr,1988).Finalement, la crainte des préjugés diminue la motivation des jeunes à alle r consulte r (Beebe. 1990; Keams et Tayl o r,1989; Lamb, 1984; Skepple, 1985; Stelf etProsperi,1985).
3.2 liens avec les proches
Des études menées au Québecmontrent que les jeunes adultes vivent en proportion égale chez leu rsparents (2 1 %1. seuls en appart ement(21 %l. en famille d'accueil (18 %) ouen foye r (18 %L ma is que seulement6 % d'entre eux vive nt en coup le
' (Leclerc, 19961. Ces jeunes sont plussco larisés et souhaitent généralementoccuper un emploi - la moitié d'entreeux ayant déjà appris un m ètter.üs vivent cependant davantage de stress
que la popu lation en général et comptent sur leurs amis et leur famille lorsq ue les difficultés dépassent leurscapacités à les rég ler (Leclerc, 1992 ).Or, l' institutionnalisation n'étant plusune option de nos jo urs, Wilk (1988) aconstaté que ces jeunes se réfugientchez leurs parents, chez leurs amis, ouenco re da ns les services d'urgencelor squ ' i ls sont en état de crise. Cetaute ur a en effet rapporté que les jeunes conservent de nombreux liensavec leurs parents et y accordentbeaucoup d'importance, Toutefois ,leu rs amis restent les premières per sonnes vers lesquel les ils dirigentleu rs confidences; viennent ensuiteleurs parents et, en dernier lieu, leursthé rapeutes. À. cet égar.d, nous avonsnoté que la majorité de leurs amis vivent aussi des problèmes de santémentale (Leclerc, 1996). Ces résultatsviennent donc souligner l'importancede facil iter le maintien des l iens entreles jeunes, leurs amis et leurs familles.Une étude ontarienne menée parKearns et Taylor (19891 décrit de façon similaire la situation sociale desjeunes, mais en ajoutant que, a l'intérieur des grandes villes, ces derniersne disposent pas de lieux ou se réfugier et ret rouver une certaine sécurité.
3,3 liens avec l'abus de drogues
L'étude de Sater (19B7) a décrit lesliens entre les abus de drogues et leshospitalisations chez les jeunes aprèsavoir éva lué que 70 % d'entre eux ontété hospitalises alors qu'ils étaient drogués, Selon une autre étude (McCarrick,Mandersch ied et Bertolucci, 1985), il Yaurait parmi les jeunes hospitalisés 44% d'uti lisateurs réguliers de drogues et29 % ayant un passé d'utilisation. Endépit de ces chiffres élevés, il existe peud'organ isations venant aider les jeunesqui présentent à la fois des troublesmentaux et des problèmes de toxicomanie.
4. Traitements act uels
4.1 Assiduité à la m édi cation
Dès-les années 1980, il fut suggéréd'offrir le plus rapidement possible untraitement neuroleptique aux jeunesprésentant un premier épisode, afin dediminuer les symptômes et la durée dela phase aiguë (Favre, Huguelet, Vogelet Gonzalez, 1997). On a ainsi découvert que :
o
• les benefices d'un tra itement appa raissent generalement un an après lepremier episode;
• les gains peuvent êt re ma intenus lorsque les programmes sont continus etintensifs, et qu'ils con ti ennent des interventions de nat u re psychosociale,incluant une attention particulière ausujet de l'utilisation des drogues.
Selon certains auteurs, c'e st dès que laschizophrenie est soupçonnée qu 'ondevrait debuter le trai tement et favori ser ainsi de meilleurs résu ltats sociauxet cnmques. mais aveccomme élémentclé une et roi te collabo rati on entre lesprofessionnels de la santé mentale etles médecins de fam ille (Fëüoon, Kydd,Coverda!e et Laidlaw, 1996).
les jeunes son t tou tefois peu assidusaux traitements médicamenteux ou lesabandonnent souvent. Plus de la moitiédes jeunes délaissent leur médicationdurant la pre miere année du traitement.l'assidu ite aux neur oleptiques sembleêtre difficile à maintenir en raison deseffets seconda ires (Favre et al., 1997). Desurcroît. les effe ts secondaires sont plusmarques lors du premier épisodeque lo rs les ep isodes subséquents(Sheitrnan et al.1997). Par ailleurs, le dosage de neuroleptiques ne fait pas l'unanim ité. Falloon (1992) propose un faibledosage lo rs du premier épisode, contrairem ent à certa ins qui consfoèrent lesdoses généraleme nt données commeétant insuffisa nt es pour réduire lessymptômes (Favre et al., 1997).
l e manque d'assiduité au traitement neco ndui t pas nécessairement aux rechutes et aux readmiss ions en psychiatrie(Favre et at., 1997). l a rechute survienten moyenne quatorze mois apr ès lepremi er èoisode pour l'ensemble desjeunes t raités (qu'ils aient été fidèlesaux medicaments ou pas) comparativement a sept mois après ra cessationdu traitement po ur ceux qui ont abandonne la medication.
McGlashan (1996) a montré que , sur leplan pratique, trois types d 'interventions sont efficaces po ur la schizophrénie , SOItla médicatio n antipsychotique,l'education acco m pagnée de sout ien àla famille et un prog ramme de rèinsertien dans la comm unaut e. Quant àFaUoon (1992), il pro pose d'offrir, enplus des neurol ept iq u es, un programme de gestion du stress pour diminuer l'importance des symptômespositifs lors du premier épisode.
4.2 l'intervention précoce au stadedu .. prodrome N
Il est impossible de separer l'intervention précoce du dépistage précoced'une maladie mentale. Â cel égard,lesétudes définissent le • prodrome If
comme la phase précédant un premierépisode de schizophrénie. Certes, lescaractéristiques du prodrome varientd'une personne à l'autre, et res symptômes qui y apparaissent ne sont passpécifiques, rendant impossible le diagnostic. Néanmoins, il est important deles connaître afin de procéder à un dépistage précoce et de planifier des interventions des ce stade. C'est ainsi queFalloon (1992 ) a identifié huit caractéristiques :
1. Presence d'un comportement bizarreprononcé;
2. Diminution de l'affect ou un affectinapproprié (affect: impression d'attraction ou de repulsion à la base del'affectivité);
3. Discours decousu, vague;
4 . Diminution des capacités de langageet de pensée;
5. Préoccupations l iées à des idéesétranges;
6. Idées de référence (moins prononcées qu'un déli re, elles pousse nt laperso nne à se senti r conce rnée personnelleme nt par des eve nementsanodins ou étra ngers);
7. Dèperscrmausetton ou dé réalisetion(sensation o' étranqet èaccompagneede sensation de changement chez soiou dans l'environnement habit uel);
8. Perturbation des perceptions (un ouplusieurs des cinq sens peuvent êtreaffectés).
Falloon (1992) suggère l'utilisation dejeux de rôles afin de faciliter l'identification des caractéristiques du prodrome.
« l 'étude de Bonn _, qui fut menée parGross (1997) auprès de 502 personnes,a montré que 37 % des personnes presentant un prodrome ont vécu un épisode de schizophrenie dans les troisannées suivant la détection du prodrome. Or, selon cette étude. il existedeux types de prodromes : celui quimène à un épisode reel de schizophrénie et celui qui m ène à une rémission(ou absence) des symptômes. Dans cedernier cas , la remission est survenue
en moyenne cinq ans plus tard, et lepremier épisode de psychose , enmoyenne dix ans après la rém ission.l 'étude a en outre identifié deux ni veaux de symptômes : les symptômesde .. niveau 1 • ne sont pas spécifiquesà la schizophrénie (on peut les retrou ver chez des personnes souffrant de dépression ou de maladies du cerveau),alors que les symptômes de • niveau 2If sont spécifiques mais trop récents oupas assez prononces pour fonder un veritable diagnostic. Par exemple, on peutobserver que durant le prodrome, tantle stress quotidien que la pression del'entourage produisent des émot ionsimportantes, en même temps que lesexigences du travail peuvent diminuerles capacités de com munication et mener à un épisode de schizophrénie .l 'étude de Bonn a pu ainsi décrire la tra jectoire la plus frequente de l'apparitiondes symptômes chez les personnes at teintes de schizophrén ie. les symptô mes non spécifiques du prodromeapparaissent en premier lieu, soit uneabsence d 'énergie de même que destroubles perceptuers et dépressifs. viennent en second lieu les symptômes spé cifiques. soit des difficultés à identifierles émotions, un blocage de la penséeet des difficu ltés de compréhension ,des problèmes à distinguer la réalité del'imag inaire, l 'h yp ersen si b i l i t é, demême que la pert e (ou la diminution)des réfl exes et des capacités motrices.Appa raissent fina lement quelques années plus ta rd les symptômes positifs,comme les hallucinations, les delires,les incohérences de la pensee et du lan gage; suivis des symptômes négatifscomme l'apathie, le manque d 'intérêtet de motivation, l'affect plat.
Ici, deux précisions peuvent être apportées. Premièrement , les symptômesprécurseurs affectent les capacités relationnelles et cognitives. la personneconstate alors les changements et essaie d'en diminuer les effets ou de s'yadapter. C'est pourquoi ces sym ptômessemblent disparaître aux yeux desautres, bien qu ' ils soient encore pr èsents (Gross, Huber et Kicsterkctter.1998). Deuxièmement, en ce qui co ncerne plus particulièrement les désordres (ou troubles) de la pensée, s'i ls sedéclarent à l'adolescence - ce qu i est lecas de quatre garçons pour une fill e -,ils ne sont pas toujours l'indice d'unépisode futur de schi zo ph re ni eI M ako w ski, Watrnaux, La jon ctr ere .Dicker et Smcke. 1997 ). Ma is, en revan -
che, si la schizophrénie s'est déclaréedurant J'adolescence même, les désordres de la pensee sont alors similairesà ceux de l'âge adulte, soit une incohérence du langage, des raisonnementsillogiques, des perceptions confuses,un manque de concordance réalisteentre les tâches à accomplir et leur r èalisati cn . et des idées plus ou moinsinappropriees aux situations (Makowski,Watrnaux ,lajonchere, Dicker et Smoke,1997).
4.3 Risques et conséquences concernant l'intervention precoce
Thèortque m e n t. l'identificationrapide de la schizophrénie ou de la vul nerabilite à la schizophrénie permet deréduire les consequences défavorablesde l'absence de traitement en favorisantl'intervention précoce l M cGlashan ,1996; Shei tman et el.. 1997). Toutefois,ce oeptsraçe précoce exige une senstbih sation de la communauté de mêmeque sa co lla boration. Après le dépistag e, il est recommandé de débuter destraitements psychosociaux qui portentune atte nti on particulière à la réductiondu stres s et à l'augmentation des capacités d'ad aptation , au moyen d'un suivi
individuel. Un soutien aux familles doitégalement être offert (Yung, McGorry,McFarlane, Jackson, Patton et Hakkar,1996). Enfin, la survei llance de la symptomatologie et du fonctionnementpsychosocial est une activité essentiellelorsqu'il s'agit d'offrir un traitement individualisé.
lorsque la détection précoce suggèrel'imminence d'un épisode de schizophrénie, Falloon (1992) propose une intervention précoce constituée de troiscomposantes:
1. des activités éducatives au sujet dela maladie offerte à ta personne et àses proches, incluant des informations sur le stress et son rôle, lasymptomatologie, l'origine de la maladie, le pronostic et le traitement;
2. des activites de gestion du stress offertes à domicile à la personne et àses proches par une infirmière clini·cienne spécialiste en soins psychiatriques afin de permett re â lapersonne et è ses proches une adaptation plus facile aux situations courantes de même qu'à celles qui sontliées plus spécifiquement à la maladie;
3. un traitement aux neuroleptiques afinde diminuer les symptômes positifs(hallucinations et délires, principalement] et d'eviter les détériorations associées à ces symptômes,
l'approche psvchoèducetive de Falloona été utilisée en Angleterre et a permisde réduire le nombre d'épisodes sch izophréniques de même que la sévéritédes détériorations habituellement associées à cette maladie.
D'autres auteurs proposent aussi uneintervention intensive constituée d'approches osvcho èducattves (combinantdes aspects èducanonnets visant le développement d'habiletés et des aspectscounselling ou psychothérapiques)auprès de la personne et de sa famille.combinées à un traitement neuroleptique (linszen et et.. 1997, 19981. l es suggestions de ces auteurs sont basées surune étude fa ite auprès de 76 jeunesayant montré que l'épisode psychotique est plus fréquent dans les famillesoù l'on observe d'importantes émotions exprimées, d'où l'importanced'aider tant les fami lles que les personnes atteintes. les auteurs ont aussi observe qu'un second facteur, soit la
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rteusement. de même que les groupesde soutien par les pairs. Dans ces derniers cas, la formule du c1ubhouse semble très prometteuse. Le clubhouse estun endroit va lo risant où il est possiblede développer des rela tions amica lesauthentiques et d'obtenir du trava i ladapté aux capacités de la personne et àses intérêts. Le personnel du clubhouseencourage la participation des membressans leur imposer d'activités. La formuleres te embryonnaire au Québec, et iln'existe aucun club francophone certifiépar le Centre international pour le développement des c1ubhouse.
Ma lgré l'avancée des connaissances,les défis demeurent considé rables. Or,si ces défis conce rnent plus particul iè rem ent les personnes, leurs familles et les clin iciens ou interv enants,il s v isent éga lement toute la population. Certes, si l'on veut soutenir lespersonnes, il est p rimordial de lesaider, elles et leurs fa m illes, à comprendre la situation. Mais pour limiter le s dommages causés par lest roubles mentaux g raves, la sens lbltisanon des communautés est une voied'avenir incontournable. Et si l'on veutco nt rer la stigmatisation pour ne pascréer de handicaps supplémentaires,la sensibilisation dans les écoles et ledépistage précoce sera ient de grandsp rem iers pas. b
psvcho èducetlf du jeu ne adulte et de safam ille (Sbeitman et al., 1997).
Toutefois, et bien qu'elles soient prometteuses, les nom breuses ét udesbiologiques, neuropsvcholoqtques etpsychologiques menées à la sui te d'unépisode franc de psychose n'ont pas v èrftebternent abouti au dépistage « t rès"précoce de la schizoph rénie, soit à l'apparition du pro drom e. En revanche, unemeilleure compréhension du passagedu prodrome à la psychose franche permettrait d'identifier les facteurs associésà l'évolution de la maladie et plusieurschercheu rs y consacrent actue llementleurs énergies (Yung et al., 1996).
Dans les domaines d'interventionpsychosociale, des approches, t raitements et activi tés permettent déjà de diminuer les in con fo rt s associés auxpsychoses, ma is de nouvelles approchesdoivent être explorées davantage. Parexemple, des avancées importantes ontété réalisées par les approches cognitives comportementa les et psychoéducatives. On sait que des intervent ionsdestinées aux familles on t réussi à dim inuer significativement les rechutes despersonnes atteintes. La réadaptation auxactivités de travail ou la réada ptat ionvocetiormelte (vocational rehabilitation)qui vise travail, études, bénévolat et toutautre activité significative, sont d'autresapproches deva nt être considé rées se-
5. Voies d'avenir
La meill eure recommandation pour letraitement des jeunes présentant destroub les graves de santé mentalesemble d onc être un traitement auxneurol eptiques devant être ajusté régulièrement - et idéalement à la baisse avec un traitement psychosocia l et
consommation de cannabis pa r lefeu ne, ajouté à un niveau élevé d'émotions exprimées, faisait d'autant plusaugmenter le risque d'épisodes psychotiques.
Nous savons aussi que le fonctionnement.psvchosocte! des jeunes adultesdécline à partir du moment où la maladie est ident if iée, d'où l'urgence detrou v er de nouvelles approches quileur perm ett ront de conserver leur réseau social et leurs habiletés sociales.Nous savons qu 'ils possèdent des res source s pe rso n n el les qui au raientavantag e à êt re sollicitées, pu isqu'ilssont plus scolarisés, plus motivés à dé velopper leur autonomie et qu'ils ontdéveloppé plus d'habiletés que les générati on s pr écédentes des personnesau x prises avec des troubles mentauxgraves (Lec le rc, Lesage et Ricard,1996). Or, les écrits que nous avonsco nsulté s indiquent que les facteurspsyc ho socia ux influencent l'évolutionde la m aladie.
Deux générations de traitementun écart de souffrances...
••
Activedepuisprèsde vingtans dans/e réseaude /asanté mentale.l'auleure. DianeHafV8,!. ft cumuléunevaste 8xperience dans'" milieu de l'intervention en entrBide-personnes. en intégration socioprofessionnelle ainsiqu'engestionde groupes communautaires.
Tour d'abord. l'Buteure rient. préciserqu'il s'sgit d'unsrlicl" ioarnalistiquebass surla perception des jeunes qu'elle /1rencontrés en'mIrevue et auquel e!Je associeplusieurs réflexions et interrogationspersonnelles. 1/ne s'agitpas d'unexercice scientifique. mllisplutôtdupartaged'uneréafitéparticulière.celle deonlejeunesquiont toujoursespoir de réaliser leurs rêvBS. Une nouvelfe réalité etdes besoins auxquels il fautrépondre immédiatement la jeunessen'étantqu'untemps quipasse...
L'auteuretient égalemantBremercier les onzejeunes quiontparticipé aux entrevues de groupe, Sans feur aide et sans raide de laClinique Norre-Dame-des-Victoires etdel'organisme communautaireLePatlois, qui ont aidé B fes recruter, nousn'lIurions pu connaÎtreleurs perceptionset leulS preoccupations actuelles. MerciB touspourcette précieusecollaboration.
Gfin de mieux comprendre la réalité desjeunes quant à leurintégration dans leréseau de la santé
mentale et de mieux saisirleurs réelles préoccupationsquant à leur avenir, je suispartie , questionnaire enmain, à la recherche dejeunes ayant des problèmesgraves de santé mentale.J'espérais mieux saisir leurvécu face à la maladie men tale et leurs perceptionsquant aux diverses réalitésqu 'ils peuvent vivre dans lesdifférentes dimensions deleur vie: le traitement ou
l'aide qu'ils reçoivent, le t ravail , les amis, la famill e et lajeunesse en elle -mêm e.
Afin de couvrir le plu s largeéve ntail possible de réalités,j'ai recrute des jeune s pourdes entrevues de groupesuivant tr ois typ es d'expérience s de la maladie et enfon ction de leur int égrationdans le réseau de la santémentale. J 'aJ donc ciblé desjeunes qui ont déjà vécu plusieurs épisodes de mal adieet qui ont un lon g parcoursdans le réseau de la santémental e, Pour le secon d
Suite en pege ID
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Le vendredi 13 septembre 2002
Base de plein air Ville-Joie2441,rue Notre-Dame.Pointe-ou-L ac (près de r rors-Bivlères)(819) 377·3987
Inspirés par une vue imprenable surle magnifique lac Saint-Pierre, profitezd'une occasion privilégiée pour participer activement au développement dela réadaptation psychosociale 1
Pour information :l'AQRPtéléphone (418)842-4004téecooreur (418) 842-4334coume! [email protected]
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Les rêvesdesjeunes sontdemeurés lesmêmes:avoir un travail,desamis et un chez-soi
confortable. lis désirent trouver leur place...
groupe, (al rencontré desjeunes qui en étaient a leurpremier episode psychotique, ne présentant pas unlong passé de ma ladie etqui , finalement. recevaientdes services du réseau de-·puis peu. En terminant, j'airencontré une jeune demoiselle qui , après une première dépression, a intégréune ressource d'intégrationsociale et professionnellepar l'entremise du réseau dela jeunesse.
Après analyse des échangeset des témoignages, il m'estapparu que plusieurs écartsde perception ressortaientselon la diversité des expérien ces . les jeunes quiavaient déjà un long parcours dans le réseau mesemblaient plus amers; lesnou veaux , plutôt optimistes... Sans prétendre expliquer ces écarts scientifiquement, ce billet voudraittoutefois soulever plusieurspistes de réf!exi on et aussil 'urgence d'une réflexionQuant à la place que le réseau de la santé mentale offre aux jeunes personnes vivant des problèmes desanté mentale. Certes, cespistes de réflexion so nt parfois ardues et confrontantes.Mais si le défi s'annonce detaille, il demeure incontournable : les jeunes que j'airencon trés ont tous conservé leur s rêves et leursespoirs, et c'est par conséquent à nous tous de réfléchir aux solut ions les pluspertinentes.
Un premier typed'expériencePour co nst ituer le premiergroupe, j'ai contacté un organisme communautairereconnu qui offre des serv ices soci oprofessionnelsaux personnes ayant desproblèmes graves de santémentale. Connaissant lemilieu, je savais pertinemm ent que les jeunes de cet
o rganisme avaient unebonne connaissance duréseau pour l'avoir bienfréquenté avant de s'intégrer à la ressource et departiciper à ses activités.J'espérais donc retrouver,chez les cinq jeunes présents à l'e ntrevue degroupe, un certain sens critique en regard des services et des interventions.l orsque j'ai rencontré lesjeunes du premier groupe,ils ont effectivement dé-
montré qu'ils connaissaient bien le réseau, sesnombreux rouages et sescontraintes. Ils étaient éçe
Iement sensibilisés à laréalité sociale et politiquede ce dernier. Âgés entre28 et 30 ans, ces jeunesavaient tous un passé di fficile où chaque progrès futle fruit d'un effort ma rqué.Ils disaient avoir atteint uncertain niveau de conforten ce qui concerne l'acceptation de leur maladie etleur situation actuelle. Jene les ai pas sentis trèsheureux, mais ni malheureux, comme instal lésdans une zone de confortlongtemps recherchée auprix de nombreux efforts.Ils n'avaient plus la fouguede la jeunesse où l'on sesent capable de défoncerles portes et de réclamer ledroit de réaliser tous sesrêves, même res plus in sensés. Il s etaient plutôtcontents d'être parvenus àse sortir des affres de lamaladie, des périodes decrises intenses et des rechutes en série. Ils avaientatteint une certaine forme
de stabilité durant laquel leils pouvaient enfin prendreun certa in répit de la souffrance.lIs se voyaient tousen cheminement ve rs unaveni r meilleur qu'ils construisaient mai ntenant àleur rythme et selon leurscapacités. Ils disaient avoi renfi n l'impression, plusieurs an nées ap rès ledébut de leu r maladie,d'être les porteurs de leurdestinée. Ils éta ientcontents des services
qu'i ls reçoivent de l'organisme commu nautaire,mais t rouvaient généra lement que leur participationétait tardive, s'inscrivanten bout de processus,ap rès de t rop nombreusesannées d'errance da ns leréseau. Par co nséquent, ilsen avaient long à dire surleur passé, et plus particulièrement sur leu rs premières expériences dans leréseau de la santé mentale.
Les jeunes du premiergroupe ont tous relevél'impact majeur du m èdecln traitant dans leur cheminement. Pour eux, lepsychiatre est le premier etle pri ncipa l responsable dutraitement; c'est sur lui querepose ta capacité ou nonde s'e n sortir et d'être enm esu re d'utiliser les services psychosociaux. Pierr e,30 ans, en tém o ign e : If Lepremier contact que j'ai euavec fe reseau, c'est avecmon psychiatre et avec lamédication. J'étais enpleine crise, bouleverséparce qui m'arrivait. Je necomprenais pas et j'aurais
voulu être rassuré. J 'ai scquiescé à leur demande eton m'a gelé le cerveaupendant trois ans avant detrouver un médicamentqui me convenait. Monseul réseau d'aide se résumait à ma familfe désemparée, mon psychiatre etmes médicaments. Aprestrois ans de souffrance, j'aienfin eu la chance de con naître autre chose. Maisc'est un préposé aux bénéficiaires de l'hôpital quim 'a pa rlé d'une ressourced'hébergement communautaire, pas mon osv.Pourtant ç'a été mon envot. J'ai eu l'impression derevivre. JI
De façon gé nérale, les cinqjeunes du premier groupeassocient la période d'apparition de la maladie etleur arrivée dans le réseauà beaucoup de souffranceset d'isolement. L'intervention tourne principalementautour de la médication etde so n ajustement. L'aidepsychosociale se fait attendre et s'inscrit généralement suivant l'ajustementde la médication . PourAndré, 29 ans, « le psy estcomme en haut de fa pyramide des soins, c 'estcomme si tout mon avenirdépendait de fui et de sespilules. Mais cote a pris dutemps avant de passer àune autre éfape ... J'en suisvenu à me poser des questions. Une chance que jen'ai pas la paranoïa dansmon diagnostic >1.
À cette période difficile, lesjeunes du premier groupeont également parlé deleur famille et de leursamis. Pour eux, la familleest toujours présente maisde manière variable selonson niveau d'acceptationde la maladie. Seules lesfamilles qui acceptent etqui comprennent demeurent. les autres se retirenttranquillement ou brus-
quement. Néanmoins,pour Julie, 28 ans, c'estmieux ainsi. ft Le jugementde la famille est souventpire Que celui des autres.J'ai coupe les ponts pourmon mieux-être. C'étaitune source de souffrance,de rejet et de culpabilite.Vaut mieux laisser tomberet continuer seule que depoursuivre des relationsQui ne m'amènent Que desdifficultes supplémentaires JJ.
Quant aux amis, la réalitéest simple. Pour eux,comme pour nous,l'amitiéet le partage, c'est avanttout une question d'affinites. ff On n'a pas les mêmesrushs, les mêmes intérêtsni les mêmes préoccupations. Quand mon beaufrère vient dîner, je parle deREERpour lui faire plaisir,mais ça ne m'intéresse pas.Moi, j'essaie à 30 ans definir mon secondaire, lesREER. j'en n'ai rien à faire.J'aime mieux rencontrer dumonde qui partage lesmêmes choses que moi.Mes amis sont maintenantdes personnes Qui ontaussi des orobtèmes desanté mentale et ça meconvient tres bien /J. (José,30 ans) Même son de cloche chez les autres jeunesdu groupe. Le petit copaind'Amélie vient aussi aux activités du groupe communautaire et, de temps entemps, ils sortent en ville.Quant à José et Pierre, s'ilsavaient plus d'argent, ilssortiraient plus souvent,mais entre eux autres ouavec d'autres jeunes dugroupe. Pourquoi 1,leurai*je demandé. Pour que cesoit le fun ... Pour le plaisir,parce qu'entre eux, ils disent qu'ils se comprennentmieux.
Les rêves des jeunes dupremier groupe sont toutefois demeurés les mêmes:avoir un travail, des amis et
un chez-soi confortable. Ilsdésirent trouver leur placeet savent qu'ils devront 'encore surmonter plusieursdifficultés. JJs ont acceptéde poursuivre leur chemin,même si c'est ardu, au lieude renoncer. Ils comptentsur nous. les intervenants,pour leur ouvrir les portes- les défoncer au besoin -,mais surtout, les reconnaitre comme des personnesentières et respecter leursbesoins. Ils savent égaiement qu'ils n'auront pas lapartie facile et que les préjugés sont tenaces, " quelques fois, même ceux desintervenants D, me précisera le jeune José, sourireen coin, en mentionnantqu'il y aura toujours, selonlui, Il une ligne intrsnctïisssble entre les clients et les intervenants /J. Ils acceptentd'avancer à petits pas, ilsl'ont appris, mais tous lesjeunes du groupe espèrentque la route se terminerapar un vrai travail, rémunéré par un salaire. Ils neveulent pas être d'éternelsstagiaires. Mais commeplusieurs, ils ne veulent pasmettre en pèrllla sécurité financière que leur offrel'aide sociale. En effet, laplupart des personnes quifréquentent la ressource neveulent pas obtenir un emploi et un salaire à tout prixet, surtout, au prix de leursanté ... Ils recherchentl'équilibre entre le marchédu travail compétitif et l'intégration il un travail valorisant et respectueux deleurs capacités et de leurpotentiel.
Les jeunes du premiergroupe se considèrent èqaIement trop vieux pour retourner il l'école il tempsplein et espèrent fortementque les plus jeunes pourrontrecevoir de l'aide dès lespremiers symptômes decrise afin qu'ils se maintiennent il leur place, disent-ils,sur les bancs d'école.
Un second typed'expérienceAfin de cerner la réalité desjeunes vivant un premierépisode de maladie, j'ai ensuite rencontré six jeunesqui participent au programme d'une nouvelle clinique spécialisée dans ledépistage et le traitementdes psychoses en débutd'évolution chez les jeunes.Ouverte depuis quelquesannées seulement, elle viseil prévenir les déficits biopsycho-sociaux aux censéquences graves pour lesjeunes, leurs familles etleurs milieux. La moyenned'âge des jeunes qui fréquentent la clinique se situeà 22 ans. Ceux que j'ai rencontrés avaient entre 24 et27 ans. Ils étaient tous endébut de rnalèdie et, effectivement, n'avaient pas leméme parcours et la mémecritique que les jeunes fréquentant le réseau de lasanté mentale depuis quelques années.
Quant aux amis, la réalitéest simple. Paur eux, camme
paur naus, l'amitié etle partage, c'est avant tautune questian d'affinités.
De prime abord, les jeunesdu second groupe n'étaientpas irrités par le réseau . 11n'y avait pas de rancœur oude colère dans leur discours.Ils étaient calmes et confiants face il leur situation.Ils se disaient tous en processus d'acceptation de lamaladie et confiants pourleur avenir.
En premier lieu, ils apprécient de recevoir t'aidepsychiatrique et l'aidepsychosociale au même en-
droit. Ils évitaient ainsi des'éparpiller, ce qui leur sem blait rassurant. Dès mon arrivée, je me suis sentie envisite, comrne st j'étais dansune clinique de sant é spécialisée pour les jeunes:comme celles que l'on veitpour les jeunes toxicomanes. Je les sentais il l'aise,chez eux, sans jugementsentre eux. Chacun avatr sonvécu et le partageait, dansle respect du vécu d'autruiet sans drame. Gilbert, 27ans, se disait même heureuxd'être né dans ces dernièresannées, de pouvoir bénéficier d'une meilleure médication et, ainsi, d'éviter deconnaitre les difficultés liéesil la méconnaissance, auxpréjugés et à l'institutionnalisation.
Si je compare le vécu descinq jeunes du premiergroupe il celui des six jeunes de la clinique, j'arriveau constat qu'ils n'ont paseu les mêmes expériencesde souffrance à l'égard dela médication. Pour lesjeunes du second groupe,je n'ai pas entendu derécits pénibles concernantles temps d'ajustement dela médication ou, encore.de longues périodes ilrechercher le bon médicament. Pour les sixjeunes présents, j'ai eul'impression que lanouvelle médication rendait l'acceptation de lamaladie plus facile. Ils di saient travailler il demeurermotivés, il faire les effortset il rester accrochés illeurs rêves. Ceux -ci leursemblent d'ailleurs encoreaccessibles. Avec leursconsœurs et leurs confrères, ils disaient ne pas sesentir seuls, ni exclus. Ilsavaient d éj à perdu leurancien réseau, mais la cli nique leur en offrait unnouveau, plus soutenant etplus près de leurs préoccu pations. Jean rêve toujoursde gagner sa vie par ses
Doit-on nécessairement exclure lesjeunes pour,ensuite, travailler àleur inclusion ?
talents art snques Paul,maIgre sa d p ome en In
format que pense aujourd hur se recvc er dans undomaine moms stressant.Ils veulent tous travailleraprès leur retablissement.aucun n'envisage demeurer inactif encore longtemps A la clinique. ilsreçoivent l'aide necessaire. et lorsqu'Ils serontprêts. Ils retourneront versle neveu ou vers 1ecole.Dans ce lieu. j'al eu l'impression qu'ils prenaientune halte, un répit, et qued'ici peu. chacun reprendra sa route. Ils ont lesoutien de leur famille etconsidèrent que les problemes de sante mentalepeuvent arriver a tout lemonde Us esperent toutefois que les préjuges diminueront et que lorsqu'ilsseront prêts. ces préjugesn'auront plus le même tmpact sur eux. Sont-Ils idéalistes? trop optimistes'Seront-Ils confrontes aune autre realite lorsqu'Ilsquitteront la clinique?Quand on est jeune, on vitdans le " 'ci et maintenant Il Aujourd'hui. aprèsla Crise Ils se disent bien.Demain c est un autrejour
L'intervention des les premiers symptômes. laoèorarneusanon des evenements, l'intervention auprès de la famille et dumilieu, l'acceptation de lamaladie. la medicationplus adequate une approche g obeie des besoinsde la personne et le soutienpar les pairs semblentdonner de bons resultats.L'espoir el la motivationdemeurent, agissent et lessupportent Les rêves persistent
Une troisièmeexpérience, ..A part la presence desnouvelles cliniques spécialisées pour les jeunes
en début de traitement etde celles qui se sont oéveloppées tout recemment, jen'al pas trouve de ressources communautaires quis'adressaient specifiquement aux Jeunes de 18 à25 ans. Croyant trouve r cesjeunes en bordure duréseau, je suis donc repartie il leur recherche.
Effectivement. j'en ai retrouvé quelques-uns auTAM-TAM Café. une jeuneentreprise d'insertion pourles jeunes de moins devingt-cinq ans. Laurie, 20ans, y a été référée par uncarrefour jeunesse emploi.Elle sortait alors d'une première depression. Pour l'intervenante du Carrefour,Laurie avait trop de potentiel et on voulait lui eviterde se retrouver avec despersonnes plus âgées etplus malades. Aujourd'hui,Laurie se dit très satisfaitede son stage et confiante enl'aventr. Elle côtoie des jeunes punks, des marginaux,des jeunes cécrocheurs. etmême des « ordmaires Il •••
Elle partage avec eux la jeunesse. le même besoin devivre intensément et de seréaliser. Elle partage egalement une certaine difference en regard de lanormalite, tout comme eux.C'est leur point de repere.A partir de la difference, elles'est intégree à ce nouveaugroupe d'appartenance. Ensemble. ils poursuivent leurchemin. Leune ne voit pasl'Intérêt de frequenter desressources specialisees ensante mentale. Elle ne sentpas a sa place. Elle a t'aidede son psychiatre et de sonnouveau reseau jeunesse.Après tout, ce réseau n'estil pas plus Interessant pourelle? Et si on sensibilisait etsion formait les intervenants du reseau de la jeunesse pour travailler aveceux en complémentarité?Doit-on nécessairement exclure les jeunes pour, en-
suite, travailler a leur inclusion?
Et quelques pistesde réflexlonA partir des échanges effectués auprès des onze jeunesque j'ai rencontrés, deuxréalités su rgissent: celte decinq jeunes intégrés au reseau depuis une dizained'annees, une realite et unparcours auxquels ils associent beaucoup de colère etde sentiments d'Injustice.Les cinq jeunes rencontréscomposent avec la situationet ont mis un certain bémolsur leurs rêves de jeunesse.Et l'autre réalité. celle de sixjeunes qui ont recemment
vécu un premier problèmede santé mentale. Une réalité qu'ils acceptent pourmieux se reconstruire etpour poursuivre leur route.Une halte de repos ou l'acceptation et la compréhension du vécu s'inscrivent encarburant et non en réaction à une série dedécept ions et de frustrations. Les six jeunes dugroupe acceptent, metsdans une perspective proecnve. parce qu'Ils considèrent qu'il faut accepter pourmieux dépasser la maladieet mieux s'actualiser. C'estun premier choix, une première act io n qui s'inscritdans un processus. dans unbesoin de vivre malgré lamaladie.
Les jeunes du secondgroupe ont aussi des craintes, mais ils ne veulent pas
s'y arrêter. Après tout. ilssont en cheminement et lapartie n'est pas encorejouee 1
À partir du vecu des onzejeunes rencontrés. plusieurs questions se posent,auxquelles je ne peux malheureusement trouver deréponse. Je ne peux pasgeneraliser l'experience deLaurie a l'ensemble desJeunes de 18 a 25 ans. Jene peux pas non plus évaluer qualitativement etquantitativement le niveaude parte nariat et decomplémentarité entre lereseau de la jeunesse et leréseau de la sante mentale.Je crois toutefois que
Laurie est bien la ou elleest.
Après cette série de rencontres, je suis surtout convaincue qu'il y a lieu des'interroger. Comme tousles jeunes du Ouébec, ils sedisent préoccupés de trouver leur place•. d'avoir untravail, des amis et un chezsoi confortab le. Rien decompliqué 1 Mais pourqu'ils trouvent leur place. ilfaudra peut-être leur enfaire une. Sans la presencede la clinique epèctetisée.ou les 18-25 ans peuvent-ilsalter? Il est donc urgent quel'on se p réoccupe de laplace qu'offre actuellementle réseau de la santémentale à ces jeunes. Sinous ne voulons pas tes exclure pour ensuite les incture. a nous de réfléchir etde réagir! b-
Trois expériences québécoises de cliniquespour jeunes leurs fondements , leurs
objectifs et les moyens qu'elles suggèrent.Synthese préparée par Lucie Dumals,
il part ir des tutes produi ts par les responsables cli niques 1
, ln m'ormallonssur ces trOIS cliniquesnousont été fourniespar• Chnsllane Morin lerllothérapeulef. Ginette ComtOlslpsycllologuef. ClllIsliane Jalbert (Ifavailleusesociale),
Stéphane Rivan!(ergolhérlpeulal et Preere lalonde huyclliatref, de la cliniqueJeunesAduilU de l'Hôpllallouls· H,Lefcntarne:
• Marc la portaIpsychll lre), de la ClmlQue d·mterventlonprécoceauprèsdespersonnes enemtesde psvchosesIEPtCpour f Br/yPsychosis InterventionClmlcldu Allan Memortallnstuete.
• Denise Gauvin(Infirmièrel,Martinela brecquelergotherapeule1. Lyne Lavlolenelpsycholl)gllll)el SylVie Sevigny(travailleusesoeietef. de la Clinique pourjaunesadultespsvcllotiquesduCentrehosp'lalult reglonaldeTroisRIVieres
1A MontThl, Il s·,g'l de centres IlosllltahersunlversnalfU (UmverSllé de Monuèal et unlverslléMcGIIil.tandiSIIU" TrOis-RIVières, cest unhôpllal deSOlOS decourteduréene bènènc entpasderessourcesèquwetentes surle plande la rechllche
\
N.D,LA.:Cette synthèse aété approuvée parles auteursenprovenance des trois cliniques.Néanmoins,lesconvergences etdifférencesQui y sont relevées pourraient, dans lapratiQue,perdre plus oumoins deleursqniûcanon, étant donné que nos constatsdemeurentbasés surtrOIS textesdistincts etnon pas sur desobservationssur leterrain
Gombre de ree.h•.renes confirmentl'importance d'Intervenir de manière particuliere auprès des jeunesmanifestant des conditions ou dessymptômes precurseurs de trou
bles psychotiques (voir l'article de Leclercdans ce numéro). Nous présentons ici desexperiences en cours dans trois centreshospitaliers. deux à Montréal el un à Tro isRivières 2 Il s'agit de .
• la Clinique Jeunes Adultes (CJAI del' Hôpital tours-H. Latcntetne.
e la Clin ique pou r jeune s adultes psychotiques du Centre hospitalie r régional deTrois-Rivières (CHRTRI,
e la Clinique d'intervention pr éco ceaup rès des personnes attei ntes de psychoses (EPIC pour Early Psychosis Intervention ClinÎc) du Allan M emorialtnstücte.
Pou rquoi faut-il agir rapidemen t et de manière adaptéeavec les jeunes?On s'accorde en général pour di re queles personnes qui viven t un p remierepisode de psychose sont dans la majorité des cas des gens jeunes, blessésa une periode de la vie où ils sont vulnérables, remplis d'espoirs et en questionnement concernant leu r identi téadulte et leur indépend ance. Il s' avèredo nc pertinent de co ncevoi r des pr ogram m es specifiq ues à eux et assezso uples. Il faut auss i in te rv eni r rapidemen t de man iè re à m axi miser les b én èft ces des interventions cli n iq ues,familiales et co mmuna utai res. Enou tre, il faut teni r compte des appréhensions qu'ils ont face au stigmate du
trait ement et aux diffi cu ltés q ui jal on nent leur cheminement.
Ala CJA de l'Hôpital Louis-H. Lafo ntain e,les pro fess io nnels parta ge nl une cc m.pr éhension commune de la person nesouffrant de schizo phrénie el des trai te.ments à lui o ff rir. Le jeune est perçu defaçon globale avec son histoi re, ses valeu rs, ses besoins, ses capacités, ses limi tations et sa souHrance. C'est unadulte. en devenir. qui vit les enjeuxde la transition au monde adulte et dontle processus de maturation est entravepar la pathologie. Les cliniciens ont ob-
Il s'arêrfpertinent de conceroiT
des programmesspécifiques aux jeunes
et asse; souples. Il faut aussi intervenir
rapidement de manière àmaximiser
lesbénéfices desintenemions cliniques,
familialeset communautaires.
se rvé q ue bon no m bre de ces jeunesadultes consi dè rent le urs problèmescomme étant tempora ires et qu 'ils refusent de s'engager dans un suivi médicame nteu x régulier et de réadaptation àlong terme. Ils agg ravent ainsi leu r eta tet deviennent des candidats potentielsau syndrome de la po rte tournante enraison d'une cbronicisetion de leur cond it ion . D'où l'importance de regroupercette clientèle po ur favoriser la mise enplace de mes ures spéci alis ées de n ette-
m ent el de réadaptat io n mie ux adaptéesà leur problématiqu e.
D'autres interv enants, co m me ceux dela clinique du CHRTR, ont co nstaté queplusieurs jeunes deviennent pessimistesdurant le processus d'acceptation de lamaladie. Ce processus les mène parfoisau déni complet de la maladie, ce qui lesentraîne à mettre de cote leu r potentielde r èaoe ptetion. leurs buts, leurs rêves.En ou tre, les conditions socioéccnomiques de la Mauricie étant peu favorablescomparativement à celles du reste duQuébec, la rémteqrenoo sociale de cesjeunes se complexifie et augmented'autant le besoin d'implanter des services therapeutiques pour les jeunes fragi lisés par la maladie. C'est donc sur lesplans tant biologique (symptomatologie)que psychologique {aspects émotifs etrelationnels] el social (réseau social ethabiletés soctoprotesslcnneües) q ue lesjeunes o nt besoin d'un traitement adaptéafin de retrouver les habil etés qu ' ils ontperd ues o u ce lles q u' il s n'on t pas pudé ve lopper.
Il en est de même il EPIC, au AllanMemorial tnstitu te. On est conscientqu'aux premiers moments de desorganisation, la personne vit de t'hesitation,de la peu r, des préoccupations, de l'angoisse. En même tem ps, elle veut recevoir de l'information et des conseils. Ellesouhaite que les autres fassent preuvede compréhension. Chaque etape du traitement nécessite donc un equilibre relationnel prudent entre ce qui est souhaitépar la personne atteinte et les connaissances des professionnels. Par ailleurs,
on commence a cerner de mieux enmieux les multiples facteurs qui influencent un pronostic et diminuent la qualité de vie des personnes atteintes, C'estce qUI a entraîne les cliniciens d'EPIC àsensibiliser leur entourage il l'intervention precoce et particulière auprès desJeunes. Pour ces cliniciens, le travail desensibilisation et de coopération doitd'a. lieurs depasser les murs de la clinique, car c'est un travail d'équipe avectout le mnteu - ecole, entreprise et communaute locale - qu'il faut susciter pouraider les Jeunes a surmonter tout un ensemble d'ecueils.
But et mandatdes éq uipes cliniquesL'Identification d'une clientèle de jeunesadultes psychotiques ne recevant pas lesSOlOS ell:lges par leur condition psychiatrique et leurs besoins particuliers adonne naissance il la clinique JeunesAdultes en 1988. La CJA se donne un triple mandat: clinique, recherche et enseignement. Sur le plan clinique, elles'occupe du traitement, de la réadaptation et de la reinsertion socioprofessionnelle. Deplus, des services de soutien etd'information sont offerts aux familles.Sur le plan de la recherche, la clin iquecollabore etroitement à des études touchant la pharmacologie, la qénèuq ue.l'evaluation des defici ts cog nitifs et desbesoins de soins ainsi que des différentsaspects de la readaptation. À ce titre, encollaboration avec te projet de recherchede C. Briand, la CJA implante actuellement le programme Integra red Psychologica/ TreatmanttlPTI de Brenner, cequi enrichit les interventions de groupe.Du côte de l'enseignement, la CJA s'estdonne comme objectifs de développerl'expertise des professionnels et de former les stagiaires des diverses disciplines professionnelles. Elle a cotlaborè àplusieurs publicalions et documentsaudiovisuels visant il demystifier la schizophreme
La clinique du CHRTR a recemment misen pratique la priorite de la régie régionale de s'occuper des jeunes. qui constituent autour de 20 % de la clientèle ensante mentale. La clinique s'est donnecomme but specifique l'intervention precoce. Son mandat est d'assurer lagamme complete de soins spécialisés:èvatuenon. traitement, reinsertion sociale et professionnelle, de même quedes services a la famille, car cette-ci par ticipe au plan d'intervention. De celte
manière, la clinique cherche à optimiserle fonctionnement global du participantau programme et à maintenir la plusgrande stabilité possible de l'état mental derindividu dans son milieu naturel.
À EPIC, on se dit preoccupe par le faitqu'à peine 20 % des gens sont traités rapidement (citant une étude de Sands etHarrow publiée en 1999), et J'on encourage les recherches sur la detection precoce. En corollaire, on presse la mise enœuvre de services adaptés aux manieres qu'ont les gens de chercher de l'aideà ce stade précoce, étant donné leurscraintes d'être stigmatisés et l'absencede signes et de symptômes spécifiquesau prodrome. On s'efforce de sensibiliser les écoles et la communauté tantpour faire du depistage que pour contrer les effets stigmatisants. On investitbeaucoup d'efforts pour augmenter etélargir les liens avec les ressources communautaires, car la chniqee n'est en faitqu'un seul des liens dans la chaine desinterventions visant à prevenir la morbidité.
Les équipes et leurs moyensChacune des trois cliniques a constituéune équipe multidisciplinaire où la présence des psychiatres varie et ou les effectifs sont modestes.
À la CJA, on peut compter sur une équipede huit professionnels: un psychia tre,une psychologue en réadapta tion, unerqothé rapeute, une travailleuse sociale,une infirmière, deux intervenants pourle suiv i intensif dans le milieu de vie etune secrétaire, reflétant ainsi le caractèreplu ridimensionnel de la schizophrénie etl'importance d'un travail d'équipe concerté. Récemment, deux autres psychiatres se sont joints à l'équipe, et l'ajoutd'autres professionnels serait nécessaireafin de développer el de maintenir desinterventions variées en réadaptation.Selon le modele de continuité des soins,la même équipe s'occupe du suivi hospitalier et du suivi en clinique externe.Pour l'équipe, la famille demeure un partenaire important dans le processus detraitement et de readaptation du jeuneadulte. On compte sur l'établissement deliens de collaboration étroits avec differentes ressources de la communauté afinde maximiser leur contribution auprèsdu jeune adulte et de favoriser sa rehabilitation dans la société.
Au CHRIR, l'equipe est plus petite: unepsychologue, une intervenante sociale,une infirmière, une erqcthéreoeute et un
psychiatre qui agit comme consultantConsciente qu'elle ne peut viser une réinsertion sociale en travaillant en vase clos,l'équipe cherche à s'allier des partenaires pour faciliter la transition vers les services de la communauté. À l'heureactuelle, elle peut compter sur des organismes qui agissent tant auprès des usagers (comme le Centre d'integrationcommunautaire, la commission scolaire,le Serviœd'integration au travail) que desfamilles (La Lanterne]. Dans le souci demaintenir la qualité des services.rèqu.peprevoit s'adjoindre une collaboration umversitetre pour fin d'évaluation du programme,
EPIC ne peut compter Que sur un petitnoyau de personnes, soit un psychiatre,une infirmière et une ergotherapeute. Ilssont cependant entourés d'autres professionnels de l'hôpital (des psychiatres residents, un travailleur SOCial et despsychologues). Le personnel ne trevaillant qu'à temps partiel, ou par consultation ponctuelle, la clinique n'estouverte qu'une journée par semaine,mais elle demeure accessible cinq jourspour répondre aux appels et tenir desrencontres en d'autres lieux tCLSC, clinique externe). Le soutien important descollaborateurs exterieurs est démontrépar les liensqu'EPIC a créés avec des omonipraticiens, des thérapeutes communautaires, des centres de crise et dessalles d'urgence, des écoles el diversesassociations telles que AM I-Québec, Revivre - Association québécoise de soutien BUll: personnes souffrant de troublesanxieux, dépressifs ou bipolaires -, lesAmis de la santé mentale et Projet Arc.EPICrecherche plus de souplesse que laplupart des autres milieux cliniques, nonseulement par necessite vu ses effectifsrestreints, mais aussi par choix. etantdonné J'inconstance et l'ambivalencesuscitées par les bouleversements quevivent les personnes et leurs familles lorsde la période préosvcncuque ou psychotique.
fondements th éoriqueset cliniquesÀ la CJA, on conçoit la scntecphrémecomme une pathologie requerant des traitements individualises, varies et adaptesa la personne. Puisqu'il n'est pas encoredemontre qu'on puisse prévenir l'apparition de la schizophrenie, il est d'autantplus important d'intervenir de façon precoce dès l'apparition des premiers signesde la maladie. L'équipe de la CJA fonde
,Acel égard,onpeu! consulterle sile hnp:Jf..........m,cochrane.org/cochranelrevabslrfg06Oindexhlm
son action sur le modèle Il vulnérabilitéstress » selon lequel il existe chez certaines personnes une prédispositiongénétique, des anomalies cérébrales ouencore un dysfonctionnement des neurotransmetteurs du cerveau qui. les rendent plus sensibles aux stresseurssoctoenvtronnementaux. On comprendque la seule présence de ces facteurs biologiques est insuffisante pour provoquerl'apparition de la schizophrénie; il faut ques'y ajoutent certains types de stress,comme les drogues (stress toxique] oudes pressions de performance (stresssocial). Ces stresseurs peuvent déclencher la schizophrénie et provoquer l'apparition de symptômes. L'utilisationrégulière des nouveaux antipsvchotiquesatypiques permet d'atténuer les symptômes positifs sans aggraver les troublescognitifs affectant particulièrement ramémoire, la concentration et les fonctionsexécutives. La réadaptation, qui doit êtreofferte de façon concomitante, est complémentaire au traitement pharmacologique et permet de limiter les situations dehandicap affectant la qualité de vie. Lapproche psvchoéduceüve est utilisée pourles patients, en entrevue individuelle ouen groupe, et avec les familles.
A EPIC, trois considérations principalesjustifient l'intervention précoce et particulière avec les jeunes: a) le risque dedévelopper un trouble mental gravemême si certains jeunes seulement en développent un éventuellement; bl les conséquences psychologiques néfastesqu'un premier épisode psychotique entraîne sur la jeune personne et qui requièrent une aide adaptée; cl l'hypothèse d'uneffet neurotoxique des psychoses selonlaquelle il y aurait une dètèrfcranon évolutive chez certaines personnes et qui inciterait il des interventions plusagressives. Certes, il est difficile de cerner les signes spécifiques de troubles graves. Toutefois, la littérature confronte lescliniciens il un problème plus importantencore s'ils n'interviennent pas: la persistance il long terme de la dépressionpour plusieurs, ou des résultats cliniquesmoins efficaces, principalement en cequiconcerne les symptômes positifs {voir lesétudes de Koreen et al.; Addington; Sandset Harrow). Sur cette base, EPICsuggère,avec prudence, de recourir il la médication antipsvcbottque {citant les recherchesde Nuecbterte!n. Habertellner, Woerner,Gerlach, Kane). On veut ainsi miser surles bénéfices des médicaments dans letraitement des symptômes négatifs et cognitifs, et la prévention des rechutes; on
veut aussi éviter les dangers d'unIl surtraitement n, d'un diagnostic incorrect, ou d'effets secondaires comme lasèdation. le ralentissement moteur et ladyskinésie tardive, même si les nouveauxantipsychotiques semblent minimiser ceseffets. La majorité des clients d'EPIC répondent bien aux médications antipsychotiques il dosage inférieur auxdoses thérapeutiques recommandées, ouà d'autres médicaments dont on cannaitles effets secondaires comme les antidépresseurs, les stabilisateurs de l'humeur(comme le lithium), les somnifères et lesanxiolytiques (benzodiazépines). Celaétant dit, pour EPIC, le plus importantdemeure la relation thérapeutique établieavec la personne. Lesthérapies plus structurées et plus actives fondées sur lesprincipes de l'approche cognitive comportementale ont obtenu certains succèset fondent la démarche privilégiée de laclinique. Les liens avec la famille sontabordés sélectivement en raison des résultats des recherches des dernières années, qui ont remis en question bonnombre d'idées reçues. C'est ainsi quel'importance des liens avec la famille etleurs bienfaits lors du premier épisode deschizophrénie sont liés il divers facteursqu'on ne discerne pas encore parfaitement. Par exemple, alors que tes étudesportant sur les Émottons Exprimées (faites au Camberwell Group) indiquent quel'intervention des membres de la famillen'est pas toujours favorable, d'autres (celles de Feüoon. Terrier. Eth ou McFarlane)ont montré que certains types d'interventions familiales ont diminué le taux de re·chute et entraîné des bénéfices pour lapersonne et sa famille.
Le CHATA privilégie aussi une intervention précoce et valorise une visionholistique qui permet d'adapter les soinsaux besoins spécifiques et globaux dujeune psychotique. L'intervention touchedonc plusieurs aspects: l'aspect biologique et l'ensemble des problèmes reliés à la symptomatologie; le côtépsychologique pour lequel l'équipe sepréoccupe notamment des troubles dela pensée, du stress aigu, des aspectsémotifs et relationnels; la sphère socialeoù le réseau social s'affaiblit et les habiletés sociales deviennent déficientes à lalongue, mais où le rôle de la famille etdes aidants naturels est primordial (ci'tant Falloon et al.). L'intervention précoceamene le jeune à acquérir une meilleureconnaissance des différents types de tral-
tements et à gérer plus efficacement lamaladie, ce qui tend à augmenter sonbien-être, mais aussi à diminuer les rechutes. On valorise d'emblée une humanisation des soins allant de pair avec unevision holistique de la personne, selonlaquelle, durant la phase de croissanceet de développement du jeune, ce dernier peut utiliser une infinité de moyenspersonnels pour satisfaire ses besoins(citant Hendersonj. Les traitements spécialisés sont ajustés il la sévérité de lapathologie, mais on souligne davantagel'importance de la continuité des services thérapeutiques et de la transitionprogressive vers la réintégration sociale.Les intervenantes du CHATA, qui en sontencore au début de leur expérience, disent espérer que la clinique pour jeunesadultes psychotiques soit un lieu leurdonnant un point d'ancrage, un espacepermettant de consolider leur identité,d'augmenter leur sentiment d'exister, dese sentir plus libres et moins marginalisés par la maladie.
les services offertsA la CJA, on offre la gamme de servicessuivants: évaluation multidisciplinaire,médication ajustée aux symptômes dechaque patient, réadaptation visant le développement des capacités fonctionnelles, intégration socioprofessionnelle etinterventions auprès de la famille. Lesservices sont dispensés sur une périoded'environ cinq ans et la même équipeassure le suivi durant l'hospitalisation eten clinique externe. La personne référéedoit répondre à certains critères pour êtreadmise à la CJA : demeurer sur le territoire géographique de Louis-H.Lafontatne: avoir, 'selon les critères duOSM-IV, un diagnostic de troubleschizophréniforme parfois en phaseprodromale, de schizophrénie ou detrouble schizo-affectif; ètre âgée entre 18et 25 ans; parler français pour participeraux activités de groupe; et, le caséchéant, avoir une famille qui demeureengagée.
Le psychiatre procède à l'évaluation,en présence de l'équipe qui assiste derrière le miroir, avec le jeune seul et ensuite avec sa famille afin de valider lediagnostic, d'évaluer les besoins et d'élaborer un programme de traitement psychiatrique et de réadaptation. Lethérapeute principal qui est désigné à lasuite de cette évaluation a comme rôlede créer une relation de confiance et de
o
développer chez le jeune une motivationà participer.
Le traitement médicamenteux estbase sur une médication précoce. avecun dosage optimal afin de stabiliser lessymptômes positifs. de réduire les svmptômes déûcüetres et de minimiser les inconforts ou les effets secondaires. Afin deréduire les oublis et d'améliorer la fidèütè au traitement. une prescriptionunidose - souvent le soir avec dosette-.eS1 recommandee. Des injectables à longue action peuvent être proposés.
le suiviindividuel occupe une placeimportante dans les services qui sont offerts. le thérapeute principal a pour objectif premier de créer une alliancetherapeutique. de travailler avec le jeunesur sa difficulté à s'engager dans un processus de changement et à traverser lesdiHerentes etapes pour surmonter samaladie. Ce suivi redonne espoir et aidela personne à se fixer des objectifs réalistes. Les interventions sont individualisées en fonction du type de problèmeset des ressources de la personne. les climerens ne se limitent pas à l'applicationautomatique de certaines approches.mais favorisent des interventions psychologiques variées permettant le développement optimal du potentiel de lapersonne. les approches psychoéducatives. les thé rapies cognitives, lesinterventions coqntnvo-cornpo rtementales, les thérapies de so utien et lecounseling sont au nombre d e cesapproches
Le suivi de groupe est souple. ajus téen fonction des problèmes exprimés parle patient et perçus par les thérapeutesselon l'évolution du jeune. Il vise le développement des habiletés fonctionnelles afin d'aider le jeune à devenir plusautonome et compétent dans son quotldien les groupes portent sur le développement d'habiletés sociales etccmmontceuonnets. la gestion du quotidien, la résolution de problèmes et lagestion des emotions. Récemment, laCJA a ajoute un groupe IPT (lntegratedPsYCh%glcal treetmem de Brenner].Des groupes d'activites dans la communaute sont aussi offerts afin de pratiquerin vivo les habiletés sociales, facilitantpar le fait même une meilleure intèqra.non soctocommoneuteire.
Sur le plan du travail, l'utilisation degroupes de taches manuelles permet destimuler les capacités cognitives et visel'acquisition des habitudes nécessaires
pour le travail ou le retour à t'école, dansun premier temps. l'intêgration dans uneactivité vocenonnene nécessite de primeabord l'évaluation de la personnautè detravail: aptitudes, capecités-incepacues.interets, valeurs. Dans un second temps,on propose une demarche individualisée,des activités graduées, tout en évitant lespressions reliées à la performance. Le butà atteindre: trouver une activité productive et significative adaptée aux capacites et aux limites de la personne. l'emploirégulier et compétitif n'est donc pas laseule avenue possible. Il importe d'avoirun éventail de possibilités à proposer:stages de travail, programmes de formation ou d'insertion à l'emploi, centres detravail adapté, cours de formation protesstcnnene et bénévolat. Dernièrement, laCJA a mis sur pied un programme adaptépour les jeunes voulant terminer leur secondaire, avec des ressources scolaireset communautaires. Un groupe de soutien est offert de façon pcoctuene à ceuxqui ont intégré une activité de travail. l'integration socioprofessionnelle nécessiteun travail de collaboration avec les différents services et les differentes resso urces de la communaute.
LaCJA offre une variete de types d'hebergements permettant au jeune d'acquér i r une autonomie progressive et des'émanciper de sa fam ille. Pour ceux qu ivivent en appa rtement autonome et quiont besoin d'un accompagnement plussoutenu dans leur quotidien, un intervenant SIM (suivi intensi f dans le mil ieu) peutles visite r regulierement afin de superviser et mainteni r certains apprentissages.
l'intervention auprès de la familleest primordiale puisque celte dernière aété témoin de la détérioration du fonctionnement de la personne en memetemps que son point d'appui au fil desans. C'est pourquoi le suivi apporté à lafamille se fait tout au long de la démarche de traitement et de réadaptation dujeune adulte. l'approche psychoéducenve permet aux familles d'être écoutées, informées et soutenues dans leschangements inévitables qu'elles ont àvivre. On offre des rencontres individuelles pour les parents seuls, toute la tamille, ou certains membres seulement,de façon régulière ou ponctuelle. De plus,des sessions de groupe d'information etd'échange sont offertes annuellement.
A EPIC, on accepte des jeunes qui sontréférés par le ClSC (particulièrementceux de NDG. Parc-Extension et du Cen-
ne-vlt!ej. des omnipraticiens, destherapeutes en ressources communautaires, des centres de crise et des sallesd'urgence de Montréal-Cenlre. A ce ti·tre. on juge aussi essentiel de sensibiliser les écoles au dépistage et de tisserdes liens avec le milieu. sur la base derencontres périodiques avec les treveilleurs communautaires. les CLSC etdiverses associations.
l'évaluation se veut plus souple quedans les cliniques accueillant des maladeschroniques. cherchant à maximiser le rapport de collaboration avec la personne, etnécessitant une rèèvaluaticn du type derelation souhaitée par cette demiere à chaque étape du processus. En cas de crise,l'équipe de psychiatres et d'infirmièresessaie de se rendre disponible 5 jours parsemaine. En cas d'un deni de traitementpar un patient qui s'avérerait dangereux,on s'occupe de la personne selon les procédures cliniques habituelles.
le traitement suit un plan d'intervention individualisé où, selon les symptômes manifestés au début, on amorce unemédication minimale, suivie d'une intervention cognitive-behaviorale et d'actionsvisant la qualité de vie à long terme.
Sur le plan de la médication, on recommande une annee de traitement,qu'on réévalue ensuite en fonction du portrait clinique et en accord avec le patient.
la psychothérapie individuelle etl'intervention en groupe visent à donnerdes habiletés socia les tcornportementales, occupettonneües et gestion duquotidien), en liaison avec les ressourceséducatives et de recyclage. À cet égard,les services institutionnels disponibles àl'h ôpit al sont mis à contribution. le dépertement d'ergothérapie a mené un projet-pilote consistant à évaluer et àenseigner des habiletés (sociales, viequotidienne, occupationneûel et le departement de psychologie a développe unservice d'interventions cognitives specifiques ciblant les hallucinations et lesdélires. service inspiré des travaux deTerrier. Kingdon et Turkington, notamment. D'autres interventions de sounenont été développées par un éducateur afinde promouvoir l'apprentissage et larééducation. Une travailleuse sociale s'occupe quant à elle de mettre en lien la cnentète avec les ressources disponibles.
L'intervention avec la famille est parcimonieuse, jugée au cas par cas. EUe n'estpas d'emblée recommandee a un stadeprecoce: il se peut même qu'elle ne soit
pas recherchée a long terme si ce n'est pasapproprié pour la famille. Par ailleurs, certaines des interventions incluent les amiset les membres de la famille étendue.
Les soins en communauté visent amaintenir ou a reconstruire les liens sociaux, et ils se font avec des ressourcescommunautaires plutôt qu'infirmières pardes rencontres régulières (surtout avec leProjet ARC dans le contexte d'un projetspécial de collaboration, et aussi avecTRACOMou l'Arrimage). Plusieurs acteurscommunautaires sont en mesure d'offrir
Il s'agit d'aborrl de donner auxjeunes
présentant des troubtes psychotiques
un point d'ancrage pour augmenter leur
sentiment d'exister, puis de leur fournir un
espace où ils se sentent plus libres de renouer
aœc teur force et teur potentiel, et d'entœtenir
des aHentes correspondantàleur réalité
des interventions psychosociales appropriées. Le maintien de la personne dansson réseau est préférable à la rupture aveccelui-ci , sauf exception . EPIC compte surdes solqnants naturels et des travailleurscommunautaires pour intervenir.
Au CHRTR, les critères de sélection sontlarges, sans perdre trop leur homogénéiténécessaire au bon fonctionnement dutraitement. Les jeunes qui sont admis doivent être suivis par un médecin traitantet vivre leur premier épisode aigu de trouble psychotique. On réoriente les gran-dstoxicomanes vers des services mieuxadaptés. La programmation est divisée endeux volets principaux, soit l'interventionde groupe et l'intervention individuelle.
Le traitement est ajusté à la sévéritéde la pathologie. On tient aussi comptedu stress du jeune, surtout s'il sort a peinedu centre hospitalier a la suite d'une première décompensation psychotique.
L'évaluation est discutée avec la personne et aboutit à un plan d'interventionindividualisé.
Pour l'intervention individuelle, onpratique la psychothérapie ou l'ergothérapie, en fonction du plan d'intervention.Pour certains jeunes, elle est en fait préparatoire aux ateliers de groupe.
La continuité des services thérapeutiques est assurée avec un psychiatre.
La grille horaire comporte une séried'ateliers therapeutiques. Certains groupes sont ouverts et peuvent accueillir desparticipants en tout temps. D'autres sontfermés en raison de la progression ducontenu de l'activité. Les activités de réadaptation proposées à l'usager tiennentcompte de leurs capacités, de leurs intérêts et de leurs besoins,
La réintégration sociale évite toutecoupure brutale avec la clinique. On or ganise des activités in vivo, c'est-a-direà l'extérieur du milieu hospitalier, dansun local aménagé au centre-ville deTrois-Rivières et près des services communautaires, donnant ainsi une imagenon-institutionnelle moins menaçantepour l'usager et sa famille, Cela facilitele transfert des acquis et le retour dansle milieu de vie, parfois difficile à réaliser pour la clientèle du CHRTR. La disposition des lieux est similaire à celled'un appartement avec ses divisions,salon et cuisine, et le contexte familierainsi créé est plus sécurisant et faciliteles échanges entre l'usager et le thérapeute. De plus, il permet d'augmenter lesentiment d'appartenance et influence leniveau de participation. La situation géographique de la clinique peut égalementaméliorer l'utilisation des services de lacommunauté, qui sont à proximité.
Pour les familles. on offre de j'information en groupe, en collaboration avecun organisme communautaire. De plus,un soutien peut être offert aux membresde la famille (comme des rencontres individuelles ponctuelles afin d'informer lejeune ou de déterminer une ligne de conduite pour lui].
En conclusionLes jeunes adultes sont à un moment deleur vie où ils développent leur identité,leur réseau social et leurs habiletés professionnelles. Il s'agit d'abord de donneraux jeunes présentant des troubles psychotiques un point d'ancrage pour augmenter leur sentiment d'exister, puis deleur fournir un espaceou ils se sentent pluslibres et moins marginalisés par lamaladie, afin de renouer avec leur force etleur potentiel. et d'entretenir des attentescorrespondant à leur réalité. Il s'agit aussid'innover sur les plans de la relation thérapeutique et des liens avec la famille etles milieux (scolaire, professionnel et devie), tout comme en ce qui a trait il la mè-
dication et aux interventions cliniques :réduire les effets dèstabilisateurs des problèmes de santé et promouvoir les possi bilités de développer laqualité de vie. C'estce que cette synthèse a voulu montrer.
Les trois expériences qui viennent d'êtredécrites développent une approche multidisciplinaire, arrimée au milieu naturel (familial et communautaire] et appropriée àla situation des jeunes. On a cité notamment: les principes d'une relation thérapeutique basée sur l'écoute, la confiance,la souplesse, le soutien; le modèle vulnèrebtüté-stress qui regroupe les élémentsétiologiques et thérapeutiques; une variétéd'approches psvcnoéducatives. coqnttlvocomportementales et de counselingsur leplan du suivi individuel, de groupe, desfamilles; de nombreuses passerelles avecles organismes du milieu pour la réinsertian socioprofessionnelle,
Au-delà des convergences, nous avonsconstaté des différences notables entreles trois équipes. D'une part, il yale dépistage précoce et les critères d'admis-sion (basés ou non sur un diagnostic, descritères d'âge ou un territoire précis). ÀEPIC et au CHRTR, on se préoccupe davantage des personnes au stadeprodromique. EPIC justifie ses interven-tions sur la base de recherches et de lalittérature scientifique, alors que le CHRTRs'appuie surtout sur des observations cli niques. En comparaison, la CJA considère ,important d'intervenir rapidement maispréconise l'établissement d'un bon diagnostic. Elle s'oriente aussi vers un traite-ment psychiatrique et de réadaptationconforme aux conclusions des pratiquesbasees sur les données probantes(evidence based] 3. D'autre part, un cer-tain nombre d'èlèments se révèlent plusou moins centraux pour chacune des cli niques, notamment l'intervention avec lesfamilles, le suivi des soins hospitaliers etles perspectives de partenariat avec lesintervenants extérieurs a l'hôpital (lesgroupes communautaires, notamment)ou les chercheurs.
Nous n'avions pas de données sur l'impact con cret de ces trois experiencescliniques sur les usagers. Cette description ne faisait pas appel a des observations de leurs pratiques. Toutefois,sur la base des recherches citées parces équipes et de leurs propres observations cliniques, il nous est apparupertinent de faire état de leurs expériences et d'inciter à en suivre les developpements dans l'avenir. J:J.
Voyage au cœur dela souffrance schizophrénique
C'est moi qui ai reprisle contrôle de mon corps.Mes voix sont devenues presque
absentes depuis ce temps...J'ai commencéàêtre rassasiéde souffrir...
Dominic Ch.",p.gneLe4 IJvril2002
le m 'appelle DominicChampagne. Je suisné a Nicctet. au Québec, en 1971. J'ai faitmes cours primaire et
secondaire dans ma villenatale. Puis. j'ai fait mes deuxannees de cours collégialen sciences pures et appliquées au Cegep de TroisRivieres. Par la suite. j'ai étudié durant environ trois annees sur Quatre le géniernécemque dans l'orientationtechnologie spatiale il l'Écolepolytechnique de Montréa l.Tout au long de mes études.j'ai obtenu de bons résultatsscolaires. J'ai égalementvécu une enfance et une adolescence heureuses en étant.entre autres. membre desscouts, puis des cadets del'air, à Nicctet.
Par contre. je dois di re queje suis gêné. si lencieux etso litaire depuis mon enfance. De ce fait. je préfèreles sports individuels. camme l'entraînement à vélo etl'entrainement à ski de fond,que je pratique depuis monadolescence.
Mon voyage au cœur de lasouffrance schizophréniquea commence à l'ete 1992,durant un voyage en Angleterre. le troisième soir aprèsmon arrivee, j'ai vécu une expérience traumatisante àlondres je me suis faitagresser par deux individusqui m 'ont mis le couteau à lagorge. Ils m'ont volé, mais jen'ai pas ét é blessé. Par lasuite, sur les conseils de l'organisation avec laquellej'étais la-bas, j'ai decidé d'atter travailler le reste de t'eteil Oxford plutôt que de revenird'urgence au Canada. J'ai
refoulé cet événement trau matisant dans mo n cerveau.C'est pourq uoi, à parti r del'automne 1992, j' ai eu de ladi fficulté à me co ncent re rdans mes cours.
Durant l' hiver 1993, j' ai souffert d'un syndrome de stresspost-traumatique attribuableà cette agression au couteau.De plus, j'ai vécu un amournon réci pr oqu e pour un efemme qu i étudia it el le aussià l' École po lytechnique; celam 'a troublé . Ces deux expé r iences o n t ca usé u népiso de psychotique au printemps 1993. J 'ai al ors d ûaba ndon ner m es ét udes,pr end re un congé sab batique durant l'été et l'autom neet retourner vivre chez mesparents, à N icol et. J'avais,ent re autres, un dél ire degrandeur très complexe, enplus d'hallucinations auditives (j'entendais des voix).
J'ai passé l'été 1993 couchésur mon lit, à cause des graves effets secondai res desmédicaments psychotropes(dont t'hatopéndoü Que j'aipris de juin à novembre 1993.J'ai tout de même réussi àrécupérer à l'automne 1993en cessant graduellement etcomplètement de prendredes médicaments. J'allaisbien.
À l'hiver 1994, j'ai réessayede continuer mon baccalau-
réat à l'École po lytechniquede Mont réal. Cependant, celan'a pas foncti onn é, car j'aifa it un e rechu te. J'ai aussirevu la femme que j'ai connu e en 1993, m ais c'é tai ttoujours un amo ur non réci proq ue; cela m 'a fait sou ffri r.J'a i don c ab andon né' unefois de plus mes cours et jesuis revenu à Nicotet . Par lasuite, j' ai été ina pte au trava ilet aux études en raison d'undi agnostic de schizophrénieschlzo-aftectlve.
À l'été 1994, à cause de l'effet séda tif de me s méd icaments, je suis de nou veauresté couché sur mon lit ousur un ham ac à l'extérieur dela maison de mes parents ...l ' automne suivant, j'a lla ismieux. J'ai alo rs décidé moimême d' int errompre ma méd icat io n pa rce que j'étaistann é des effets secondaires... Ce fut une erreu r, et j'airechuté jusqu'à devoi r êtrehospitalisé pendant trois semaines en psychiatrie, en décembre 1994 et janvier 1995.
Puis, cela a commencé àmieux aller dans ma vie àpartir du printemps 1995, ouj'ai commencé à être plusactif, g râce, entre aut res, àl'ajout d'un antidépresseur.Me sentant mieux, j'ai re commencé à faire un se vrage graduel et total, étalésur deux ans, de tous mes
médicaments, mais, cettefois-ci. avec l'accord de monpsychiatre.
En plus du vélo et du ski defond, je m'entraine égaiement en musculation deuxfois par semaine â longueurd'année depuis l'été 1995,dans un centre sportif deTrois-Rivières. Je marcheaussi au moins une heure parjour depuis ce temps. Ainsi,cela me permet d'avoir uneapparence svelte et musclée,malgré ma médication.
Puis, j'ai commencé à lire davantage à partir de l'hiver1996. Au paravant, les effetsseco ndai res de mes médicaments nuisaient à maconcent ration. Je suis egalem ent allé régulièrem en tdans des discothèques, del'au tomne 1996 à jui n 1998.En novem bre 1996, j'ai faitl'acqu isit ion d'u n no uvel ordinateur. J 'ai ainsi pu suivreun cou rs du so ir pour adultes de 45 heures en bur eauti q ue à Tro i s-R iv iè res, al'hiver 1997.
J'a i termine le sevrage totalde ma mé dication psychotrope le 30 avri l 1997. Toutallait bien. J'a i même fait leTour de l'Île à vélo. pou r lapremiè re et unique fois dema vie, en jui n 1997. De plus,j'ai été membre saisonnierd'un club de vélo de Nicolet,au n iveau intermédiaire, àt'été 1997 et à t'ètè 1998.
Puis, j'ai signé mon premiercon trat personnel avec Jesus,le 16 juin 1997, pour que SaVolonté se fasse en moi etdans ma vie. J'en ai signé plusieurs aut res depuis cetemps, car je continue de développer mon coté spirituel.
Cependant, à partir de juillet1997, j'ai fait une rechute quis'est de plus en plus ampli-
1. Agression au couteauà Londres en juin 1992.
2. Espérance amoureuse à l'hiver 1993.
3. Deception amoureuse et psychose aiguëschizoïde au printemps1993, suiviesd'unesessionsebbauque à l'automne1993.
4 Retour auxétudesà l'Écolepolytechnique de Mcntréetà l'hiver1994
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le suis très heureuxjevais bienjesuisniheureux. ni mailleufeuxJe suis maihaurauxte souffre terriblement
bi en dans ma peau . Pourmoi , l 'exercice physique aun effet anxi olytiqu e.J'aime bien l i re auss i. J 'ailu plus de 600 livres différents depuis 1994. Ces li vres portaient, entre autres,sur la sp iritualité , la sant é,les produits naturels, la psy chi at r ie, l 'a stronomie , lascience-fiction, l'informati que. Je suis autodidacte. Deplus, en mars 2002 , j' ai faitl'acquisition d 'un nouvel ordinateur performant et jeme suis abonné â Internet.
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Échelle '105o-s
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J'habite maintenant seul enappartement, à Tro is -Hivières, depuis juillet 1999. Jeme débrouille bien, tant auniveau de mon alimentationque de mon budget et del'entretien ménager. Je sui sautonome. Je me déplace àpied ou en autobus. Je continue éga lement il faire dela musculation, du vélo etdu ski de fond afin d 'être
5. Rechute et retourà Nicolet au printemps 1994
6 Première hospitalisation en psychiatrieà la fin de 1994
7 Sevrage gradueldetous mesmedicaments du printemps 1995 àl'hiver 1997, amélioration de monétat.
8. Cours du soir eninformatique à l'hiver 1997 et fin de monsevrage.
9. Debutd'un an d'enferà l'été 1997.
10. Deuxième hospitalisation en psychiatrie.
11.Souffrances atrocesau printemps 1998
12.. Inversion de messouffrancesà l'été 1998
13. Mélancolieentre l'automne1998 et l'hiver 1999.
14. Nouvelle médication donnantun bonresultatetvie en eocenementli Trois-Rivières à partir de juillet 1999.
15. Étatstabia.
16. Schizophrénie en rèrmssion.
rem placement du Risperdal.Mon état s'est alors grande·ment aniélioré.
Résumé visuel de ma vie, de 1991 à 2002
Bien-être10
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Souffrance
ses en moi et que moi, j'étais'anéanti .. .
À la fin d'avri l 1998, je souffrais tellement que j'ai alorsfait une tentative de suicideimpulsive en avalant, au total, 80 comprimés de 7 différents médicaments... Je mesuis réve illé à l'hôpital, aprèsun coma de 24 heu res. J'aiété hospitalisé trois jou rs autotal à l'urgence, car je nevoulais pas être hospitaliséen psychiatrie.
Puis, après un an d'enfer, il ya eu une inversion au mi lieude juin 1998. J'ai eu une pènode de répit. C'est moi qui aialors repris le contrôle de moncorps. Mes voix sont presqueabsentes depuis ce temps. Àl'été 1998, j'ai fait aussi la lecture de livres religieux racontant, en particulier, la vie desaints et de saintes.
Par la suite, à partir del 'automne 1998, ' j ' ai cornmencé il pleurer très souventet cela s'est amplifié jusqu'enfévrier 1999. Je souffrais demélancolie. Par contre, jecontinuais d'être act if et jedormais bien. J'ai continuéaussi la rédaction de textesautobiographiques.
Rendu il l'hiver 1999, j'aicommencé à être rassasiéde souffrir. Après avoir dis cuté avec mon médecin,celui -ci a accepté de meprescrire du Zyprexa en
fiée ju squ 'à devenir un étatpsychotique à l 'automne1997. C'était mon quatrièmegros épisode psychotiquedepuis le p rintemps 1993.J 'ai alor s beau coup souffert,car c' était très pénible à vi v re. Mes souff rances étaienttellement grandes que j'aidéveloppé un comportementd'automutilation.
Puis, j'ai eu de plus en plusd'idées su icidaires... Encorepire rendu en novembre1997, j'ai passé quatre jourssans dormir en état d'hyperactivité psychotique... C'étaitterrifiant à vivre. J 'avais deshallucinations auditives pleinla tête ... Après ces quatrejours au cœur de la souffran ce schizophrénique, j'aiété hospitalisé en psychiatrie, en cure fermée contrema vo lonté .. Au début decette deuxième hospitalisation, j'ai mêm e été attachéquelques d izaines d'heuressur un l i t d'une chambred 'isol em ent , c' ét a i t trèsatroce à v iv re ... Cette curefermée aura duré environtr ois sem aines . J'ai alors dûrecommencer à prendre desmédicaments psychotropes.
Puis, rendu en 1998, je con tinua is de souff ri r, ~ cause demon manque affectif et aussiparce que j e devais vivreavec un état de fatigue générale causé par mes rn édlcaments ... J 'ai alors denouveau eu un com portement d'automutilation.
De plus, â partir du début dejanvier 1998, j'ai été envahipar mes voi x . J 'entendaisles mêmes voix positives,soit celles qui se disent êtreJésus et la femme que j'aiconnue à l'École polytechnique , mais aussi une voix n ègative se disant être Satanet qu i me dénigrait... Dejanvier à juif! 1998, j'ai perdule controle de mon co rps . Jefonctionnais par automatisme s mentaux. C'était mesvoix po sitives qui activaientet contrôlaient mon co rpstellement elles étaient inten-
Sui" d.l. p.g. 18: Voy.go /lU cœur...
En ce qui concerne mon suivi médical actuel.j'aime bien la façon dont je suis trait é, car jepeux dire ce que je ressens des différents médicaments que je prends et décider de leu r do sage pour avoir le max imum d'effetsbénéfiques et le min imum d'effets secondaires, Mon médecin est compréhensif à ce niveau, car il sait que je me renseig ne beaucou psur les médicaments psychot ropes et leurs et tets . De plus, j'ai compris que je devra i prendre ma médication indéfin iment et de faço nrégulière si je veux éviter de t ro p souffri r. Mamédication psychiatrique act ue lle in clut leZyprexa (antl osvchotlque etv pique]. le Zo loft(antidépresseur ISRS) et le Kém ad rin (antiparkinsonien). Cette combi naison de médi ca-
Lorsqu'on se rétablitd'une maladie commecelle dont j'ai souffert, onensort grandi, et
les épreuves que nous avons surmontéesnouspermettent de mieux comprendre etd'aiderles personnes vivant de te/les souffrances.
ments. associée à ma prise de prod uits naturels , est efficace pour m'enlever mo n anxiété,ma mélancolie, mes crises de panique et messymptômes schizophréniques. .
De ce fait. je réussis aussi à accompli r les tâches de rédacteur en chef d'un petit journal communautaire et à travaille r à temps partiel commeassistant de recherche à l'Université du Québecà Trois -Rivières. Ce so ntdes occupationsvalorisantes,
l o rsqu'on se rétablit d'une mala die com me celledont j'ai souffert, on en sort grandi, et les épreuves que nous avons surmontées nous permettent de mieux comprend re et d'ai der lespersonnes vivant de telles souffrances.
En ce Qui me concerne, je peux dir e que je suiscontent d'avoir vécu tout ce que la vie m'a faitvivre, incluant mes souffrances atroces. Guidépar mon côté spirituel. je vo is mai ntenant la viedifféremment, en n'accordant une réell eimportance qu'aux vale urs essen tie lles de la vie,
Pour conclure, je peux officiellement dire que jesuis en rémission de mon trouble schizo- aff ectif, tout en étant enco re fragile au stress, De plus,j'ai appris à vivre au jour le jour, to ut en envisageant l'avenir avec plus d'optimisme, Je viseainsi la continui té de mes activités actue lles, carcettes-ct me procurent une bonne satisfaction.
Merci de m'avoir lu, b-
À DÉCOUVRIR•••
Santé mentale au Québec,volume XXVII, numéro I, printemps 2002
Éditorial : Rétablissemelll et travail.Gilles Lauzon- etYves Lecomte.
DossierRF:T.-tBlJSSEMEST
• L'expérience du retabllssemem: peopecevcs théoriques. Ht/ènf L Prort'nclla
• Screlahtir après une crise psychotique :ouvrir une voie '.'Retrouver \a 'ioi.\ '! flft" Corin
• Voie, nouvelles en psychiatrie. Situation decri-e el sounen entre pairs. Sht'ry Mt'ud,David HilllIn .
• Pour un système desante axé surlerërabhssemera. Douze points derepère pourl'organisation d'ensemble de"Sè'1"\ ires. \"';lIial11 il.. AIlI/lflnl'**
• Unsysème à rétablir. P~lll1. Carling "
• PACE: une approche qui vaplus loin dans 1't'nrp0ll'c'mJ(IlI. Duniel B, Fi.lh(f,Laurie Ahem**
Dossier TR.H:UL
• Letravail dr, malades mentaux enFrance. Histoire d'une utilite sociale dérobée.Jo/ln "arc!
• Développer l'intégration autravail en\JOIé mentale, Une longue marche à suivre àtravers des obstacle- sociopoluiques. Claude [lwrhcmnt'II11 *· ·
• Letravail comme déterminant socialdelasanté pour ks personnes unlisamccs lksservices desanté mentale mores derecherche ). A/lliu Beaulieu. Paul Mori/!,
Hi/hIeL Pmrt'lU'ht'f, Henri DI''''i!
• Obstacles à Fmsernon socioprofessionnelle de personnes avec th problèmes graves desanté mentale: données empiriques et repères théoriques. Marr Corbi ère.-\toniqut' 8rmitlt'au. Geneviève PmnlI!, Ci/int' Merria
• Impacts dutransfert deservices deréinsertion sociopmfcvdonnellc enmilieupsychiatrique surle, clientèles el les centres communautaires hôtes. Jimml' RUlt;,
Mane-Denise Boiiin
• Lesoutien detype <lPS> pour les personnes souffrant detroubles mentaux gravcvune approche d'avenir pour leQuébec? Eric ultlma, Tania tecome
• Entre insertion elautonomie : maladie mentale et stratégies institutionnelles.Hught'.1 d'Heilly. lerm·Phi/ippt S/irriUJU
• Perspective critique eninrégrauon autravail desindividu-, vivant dt:\ troubles mentauxgraves et persistants. Sagt' VhnlJ
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