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Revue trimestrielle n° 70 Hiver 2015 - 2016 JALMALV Eure et Loir J J Jusqu’ A A A L L La M M Mort A A Accompagner L L La V V Vie

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2 Archipel N° 70

444 Affiche Qui contacter ?

555 Sommaire

666 Le courrier des lecteurs

777 Éditorial G. Barnagaud

LE DOSSIER

999 Vaut-il mieux oublier… ? S. Thomas

101010 Souvenirs engloutis Marie-Claude

111111 Interview… JPV N. Maltère

171717 Les souvenirs de Line N. Saber

202020 Mémoire et souvenirs J. Auffray

222222 Souvenirs … CN

242424 Interview d’une adhérente… M. Rodway-Philippe

303030 Histoire et mémoire D. Desmichelle

343434 Quand un souvenir en rappelle un autre… M.A

353535 Histoire d’un ours… M-F Houguenague

383838 De si bons souvenirs M. Letard

JALMALV AU QUOTIDIEN

393939 Formation autour de la loi de la fin de vie

414141 Temps de mémoire N. Saber

434343 Extraits des discours … E. Peyroux

444444 Les nouveautés de la bibliothèque

LE RENDEZ-VOUS DES BENEVOLES EN FORMATION

454545 Les CRUQPC, efficaces pour dénouer les crises

464646 Info…

TEMOIGNAGES ET FLORILEGES

474747 Le temps, ami ou ennemi ? B. Boucherie

484848 Arch’citations Souvenirs et mémoire

494949 Archi’perles La mémoire est-elle utile ?

505050 Archi’poétique Drouot de Barbara

OUVERTURE SUR LE MONDE

515151 Devoir de mémoire J. Schwerdroffer

545454 Chartres et sa mémoire… Extraits d’archéo n° 21

575757 Remerciements

585858 Bulletin d’adhésion

595959 CSA : les rendez-vous de Jalmalv Eure et Loir

606060 Le clin d’oeil du photographe…

SOMMAIRE N° 70

LE DOSSIER

JALMALV AU QUOTIDIEN

TEMOIGNAGES ET FLORILEGES

LE RENDEZ-VOUS DES BENEVOLES

45

47

39

9

OUVERTURE SUR LE MONDE

51

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3 Archipel N° 70

L’ED

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L

L’éditorial

S i l’on considère que la mémoire, les souvenirs constituent une culture à la fois collective et

individuelle, une sorte de patrimoine immatériel, quelle place tient ce patrimoine dans nos

sociétés où l’on vit dans l’immédiateté ? Quelle est la valeur de la mémoire collective dans un

monde où l’individualisme d’un côté, le collectif dépersonnalisé de l’autre s’érigent et

s’affrontent en valeurs plus fortes que « l’être ensemble »?

Dans la succession et le tourbillon des événements quotidiens, en ne s’accordant pas de

temps pour la réflexion et pour le silence, ne sommes-nous pas en situation d’être soumis aux

influences dictatoriales de notre passé parce qu’il est resté dans l’ombre et la confusion ?

Lors des événements tragiques récents, des discours, des images ont défilé sur les différents

médias par réaction. Tout en considérant la gravité des faits, il me semble qu’une démesure sur

le registre émotionnel a dominé. Quel temps a-t-on accordé face à de tels événements, au

silence et à la réflexion d’où pouvait émerger une parole juste, une parole apaisante, une parole

capable de s’inscrire dans notre mémoire en toute lucidité et en toute sérénité ?

Est-ce une manière de valoriser les actions immédiates, les réactions spontanées, une pensée

instinctive que de vouloir vivre dans « l’ici et maintenant » ? Le moment présent est-il

totalement coupé du passé ? Ce passé peut-il encore agir en nous ? J’ai envie de dire que notre

passé, en se révélant par notre mémoire et nos souvenirs, joue comme une basse continue.

Toujours là, elle est tantôt dominante, tantôt imperceptible, tantôt assourdissante. Elle résonne

en musique de fond par la couleur, par le timbre, par l’harmonie ou la dissonance dans notre

présent.

Présent à cette musique, nous sommes en lien avec nos souvenirs, notre mémoire. Nous

portons attention à ce qui émerge spontanément un petit signe-souvenir : une odeur, un mot, une

image, une rencontre. Nous le considérons comme passé immuable dans lequel nous pouvons

nous enfermer ou dont nous pouvons aussi nous libérer, que nous pouvons transcender grâce à

la conscience et au discernement. « Être dans l’ici et maintenant » c’est être attentif : attentif à

notre espace intérieur, conscient de notre présent antérieur. C’est être centré sur ce que nous

sommes et faisons afin d’être ouvert au monde.

Cette présence, cette attention authentique à ce qui est peuvent-elles exister si nous sommes

coupés de notre passé, sans lien intime à ce qui nous a

construit, à notre mémoire individuelle et collective ?

Chaque article de ce nouveau numéro d’Archipel

nous permettra de découvrir des points de vue, des

regards différents, peut-être des réponses et plus

sûrement de nouveaux questionnements. Je remercie

chacun pour ce partage.

Geneviève Barnagaud

Présidente de Jalmalv Eure-et-Loir

« Quelle est la valeur de la

mémoire collective dans un

monde où l’individualisme d’un

côté, le collectif dépersonnalisé de

l’autre, s’érigent et s’affrontent en

valeurs plus fortes que « l’être

ensemble »? »

Le souvenir se remet à vivre quand on lui rend sa liberté.

Didier Van Cauwerlaert

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4 Archipel N° 70

LE DOSSIER

Correspondante en Eure-et-loir pour Jonathan

Pierres Vivantes (JPV), Nicole Maltère nous présente

cette association de parents et de frères et sœurs

endeuillés. Elle témoigne avec une grande sincérité de la

richesse de son engagement.

Archipel : Vous êtes engagée dans

l’association Jonathan Pierres vivantes. Pouvez-

vous présenter, pour nos lecteurs, cette

association ?

Nicole Maltère : - JPV est une association

d’accueil, d’écoute et de partage pour les parents

endeuillés, quel que soit le deuil vécu. Nous

accueillons des parents qui ont perdu un enfant

par accident, par suicide, par maladie ou par

assassinat. Nous accueillons les parents et aussi

les frères et sœurs. Cet accueil se fait en général

en deux temps. Au premier rendez-vous, on reçoit

les parents et s’il y a une demande de leur part, on

rencontre ensuite les frères ou les sœurs majeurs

de l’enfant décédé. Depuis peu, une personne

ayant perdu une soeur s’est formée à l’écoute. Elle

est vraiment très motivée pour aider d’autres

sœurs, d’autres frères endeuillés. Ses coordonnées

sont sur le dépliant.

Et quand vous dites qu’elle s’est formée,

comment se déroule cette formation ?

- La jeune femme a déjà suivi la formation

de premier niveau et elle peut répondre

directement aux frères et sœurs par téléphone ou

par mèl. Elle est en lien avec la personne

responsable du groupe frères et sœurs Jonathan

Pierres Vivantes national.

Vous pouvez nous en dire plus sur ces

formations ?

- Les formations à l’écoute se font sur

plusieurs années. Il y a des formations de niveau

1, 2 et 3 qui se déroulent le week-end un week-

end par an pendant trois ans. Une formation

continue permet d’approfondir le travail

d’écoute. L’Institut Français de Psychosynthèse

dont le siège est à Paris organise ces formations.

Il envoie des psychologues dans les antennes

JPV. La Chronique Sociale qui a publié

d’ailleurs ce livre-là - Vivre sans toi…¹ - est le

deuxième organisme de formation avec qui nous

travaillons. La Chronique Sociale nous propose

des formations à l’écoute et d’autres formations

plus techniques, par exemple « comment créer

une association ? »...

Retrouvez l’intégralité de cette

interview dans le numéro d’Archipel

disponible au 06 73 74 29 70

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5 Archipel N° 70

Archipel : Longtemps responsable de la

médiathèque Jalmalv, tu es en quelque sorte

dépositaire d’une mémoire collective. Quel souvenir

gardes-tu de cet engagement ?

Maureen Rodway-Philippe : J’aimais le

cadre de la bibliothèque JALMALV, qui, à mon

époque, était à l’intérieur du bâtiment principal de

l’Hôtel-Dieu à Chartres. Chaque mercredi, je

passais par un jardin bien fleuri en été, tout

cristallisé en hiver et j’entrais, par la porte voûtée,

dans un bâtiment de briques roses. Le bureau et la

bibliothèque étaient mêlés à la vie de l’hôpital, à

côté du cabinet d’un médecin et des bureaux du

personnel. En passant par le couloir qui va vers la

bibliothèque, je rencontrais les patients, les

visiteurs et le personnel. Les aides-soignantes, les

étudiants infirmiers, les personnes de l’extérieure

et même un couple de SDF venaient

me parler, ou chercher un livre ou une

copie d’Archipel dans lequel il y avait

les dossiers qui les intéressaient.

J’avais l’impression de faire partie

d’une communauté consacrée à la

santé et d’y participer par les livres.

Tu étais aussi membre du Comité

de Rédaction d’Archipel. Si nous

faisions un petit test autour de la

mémoire, saurais-tu nous dire où et

quand s’est tenu ton premier « CRA » ?

- Ah, là, pour les dates, j’ai la mémoire qui

flanche. Mais, je me rappelle bien où j’étais,

quand j’ai été invitée à rejoindre l’équipe du

CRA. C’était en été, lors d’une soirée pique-

nique dans le jardin de Maïté. A sa mort, Maïté

m’a bien manquée et me manque toujours pour

son amitié et son dévouement à Jalmalv. C’est

elle, entre autres, qui m’a montré la voie du

bénévolat. J’étais heureuse d’être sollicitée pour

faire partie du CRA, mais j’avais peur que mon

mauvais français soit un handicap. Ma réticence

a été vite dissipée par la gentillesse de l’équipe.

Ma première réunion s’est passée dans l’ancien

bureau de JALMALV mais après quelques

temps, j’étais heureuse d’accueillir l’équipe chez

moi.

LE DOSSIER

Longtemps bénévole et membre du

Comité de Rédaction d’Archipel, Maureen se

souvient non seulement de son engagement

associatif, mais encore de son Angleterre

natale et d’une petite enfance bouleversée

par la guerre.

Retrouvez l’intégralité de

cette interview dans le

numéro d’Archipel

disponible au :

06 73 74 29 70

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6 Archipel N° 70

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Formation de l’ARESPEL

C ’est à un public de médecins, d’infirmières,

de psys, d’éducateurs et d’aides soignants

que s’adressaient ces journées de formation.

Après divers échanges, les membres présents

proposent les axes suivants à développer lors de

ces trois heures.

3 groupes se forment, animés par un médecin,

une infirmière ou une bénévole, afin de

recueillir les connaissances autour de la loi des

droits des malades de 2002.

Ce qui ressort de chaque groupe

les directives anticipées,

La personne de confiance,

L’interdiction de l’acharnement

thérapeutique,

Droit de refuser le traitement,

Le refus de l’euthanasie

Double effet de l’antalgie,

L’intention de faire mourir est illégale.

On parle des procédures collégiales des

établissements et du patient au centre des soins.

Les nouvelles perspectives de la loi :

En 2005, elle répondait à deux peurs.

- Peur de mal mourir, du côté des malades.

- Peur de la judiciarisation, du côté des

médecins.

4 points marquants :

1. Le droit à l’information,

2. Le droit à l’arrêt des traitements,

3. Le refus d’une obstination

déraisonnable,

4. Le droit aux soins palliatifs.

Des avancées sont soulignées :

- La possibilité de rédiger des directives

anticipées dont le médecin doit tenir compte,

- La possibilité de nommer une personne de

confiance,

- La ventilation assistée…

Le rapport Sicard a démontré l’application

insuffisante de la loi.

Les propositions de la SFAP un constat

accablant

Le non respect de l’accès aux soins palliatifs

(-20% des malades)

Des fins de vie inacceptables (+ 70%)

Une frilosité des soignants à mettre en place

des sédations.

Un rapport de l’IGAS sur la mort aux

urgences.

Une demande partagée de deux droits :

Des directives anticipées contraignantes,

obligation pour les médecins de

respecter les directives anticipées,

Une sédation profonde et continue

jusqu’au décès.

Anne-Marie Bruneau, Valérie Kallenbach et Nadia Saber,

bénévoles de l’association Jalmalv, ont participé aux formations

proposées par l’ARESPEL aux soignants, autour de la nouvelle loi sur

la fin de vie.

« Les médecins n’assument pas

leur responsabilité. »

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7 Archipel N° 70

JALMALV AU QUOTIDIEN

Revue

Jusqu’à la mort accompagner la vie

Accompagnement en soins palliatifs

Revue internationale francophone depuis 1985

Éditée par les PUG

Presses Universitaires de Grenoble

Quatrième de couverture du N° 122

Quelle est la spécificité de

l’accompagnement en fin de vie ? Quels sont les

enjeux et les nouveaux contours du bénévolat

d’accompagnement ? Comment accueillir et

renouveler la motivation ? Dans notre société en

mutation, il s’agirait d’être fidèle à des principes

et en même temps sensibles, pertinents et

innovants.

Pour s’abonner à la Revue Jalmalv

Écrire aux Presses universitaires de Grenoble

5, place Robert-Schuman

BP 1549 - 38025 Grenoble cedex 1

Tel : 04 76 29 51 75

[email protected]

Ce journal spirituel intimiste a été écrit « à la mémoire de celle qui

n’avait plus de mémoire ». L’écrivain-poète Jean Biès dut affronter sept

ans durant la « maladie-sans-nom » qui frappa Rolande, son épouse,

psychothérapeute jungienne réputée. Au fil de ces « feuilles de déroute »,

teintées d’humour et de tendresse, Le Deuil blanc se révèle le formidable

chant d’amour d’un homme désespéré par le lent déclin de celle qu’il aime.

Le Deuil blanc Journal d’un accompagnant

AU-DELÀ D’ALZHEIMER, L’AMOUR

Jean BIES Éditions HOZHONI

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8 Archipel N° 70

LE R

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DEZ V

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S D

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FO

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AT

IO

N

Les CRUQPC,

efficaces pour dénouer

les crises

P ublic comme privé, tout établissement de

santé possède sa CRUQPC¹ rassemblant des

soignants, des administratifs et des usagers.

« Nous sommes une quinzaine de personnes,

précise Christelle Collec, présidente de la

CRUQPC et directrice adjointe du CHRU de

Brest. Nos deux grandes missions sont de traiter

les plaintes et de veiller au respect des droits des

usagers. »

Une réponse au cas par cas

En pratique, la Commission analyse et

apporte une réponse à chacune des réclamations

reçues par l’établissement, via des supports

variés(mails, appels téléphoniques, courriers).

« Tous les niveaux de gravité sont représentés,

du petit dysfonctionnement signalé par mail à la

plainte transmise par courrier officiel, indique

Christelle Collec. Nous avons constaté que plus

de 80 % des réclamations relèvent d’un

problème d’information ou de compréhension

de l’information médicale. Nous proposons

alors une médiation au patient ou à sa famille.

Dans ce cadre, ils rencontrent un

médecin qui a étudié le dossier et leur

réexplique les choses dans un lieu

neutre, détaché de la temporalité de la

prise en charge. L’enjeu n’est pas

d’apporter une réponse technique,

mais d’humaniser et de personnaliser

la relation. Une médiation s’avère bien

plus efficace pour retisser le lien de

confiance, qu’une réponse administrative par

courrier ! »

Des actions de fond

Analyser l’ensemble des demandes

individuelles permet aussi à la Commission de

proposer des améliorations collectives,

préventives et très concrètes. « Nous avons

par exemple travaillé avec l’équipe des

urgences à la conception de leur nouveau

service, qui ouvre en octobre, rappelle

Christelle Collec. A partir des témoignages et

des plaintes des usagers, nous avons construit

une offre adaptée à leurs attentes :

informations sur le temps d’attente en temps

réel, collations, places de stationnement

réservées, accès wifi, borne de recueil de

satisfaction… »

Au cœur des établissements de santé,

les Commissions des relations avec les

usagers et de la qualité de la prise en charge

(CRUQPC) s’attachent à apaiser les tensions

et à éviter les ruptures entre les patients et

leurs soignants.

A noter

13%

seulement des

français ont

entendu parler

des CRUQPC².

« Plus de 80 % des réclamations relèvent

d’un problème d’information ou de

compréhension de l’information médicale. »

+ d’infos

Consultez la fiche pratique sur les

CRUQPC éditée par le Ciss :

www.leciss.org/sites/default/files/19-

CRUQPC-fiche-CISS.pdf

¹ Instaurée par la loi du 4 mars 2002 et le

décret n° 2005-213 du 2 mars 2005

² Le baromètre des droits des malades 2005,

LH2 pour le Collectif interassociatif sur la

santé (Ciss)

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9 Archipel N° 70

OUVERTURE SUR LE MONDE

P our la troisième fois, Cunda et Arcadius

voient mourir un de leurs enfants. Celui-ci

venait de naître. Il n’avait pas encore de dents.

Selon la loi romaine, il doit être enterré et non

brûlé. Dans le sud de la ville, à l’emplacement

d’une ancienne carrière de craie, un terrain est

réservé pour accueillir ces tout-petits morts.

Arcadius découpe soigneusement une amphore.

Cunda, accompagnée de son fils de trois ans, le

seul qui a survécu, y dépose le bébé. Arcadius

enterre l’amphore qu’il recouvre avec la partie

supérieure détachée. Ils se recueillent quelques

instants et retournent chez eux. La vie continue.

« Pour insérer le bébé dans le

vase, il a fallu le présenter soit

par la tête, soit par les pieds, en lui

repliant les jambes contre les cuisses

et les avant-bras contre les bras. La

position recroquevillée résulte donc

des manipulations nécessaires pour ce

mode de dépôt et non d’une volonté

de retrouver la position fœtale. »

Découpe d’une

amphore avant

l’inhumation d’un

nouveau né.

Illustration Thierry

Duchesne.

Amphore découpée par une lame sur la partie supérieure

pour y déposer le cadavre d’un bébé. Reverdy. 2008.

Sources : archéo n° 21 ; p. 5

10 ans d’archéologie urbaine

Une publication du service Archéologie de la Ville de Chartres

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Avec le soutien de

« Au moment où j’écris, les attentats de Paris ont eu lieu,

plongeant d’autres familles dans la douleur. »

Retrouvez page 17, « Les souvenirs de Line ».

Photos Guy HOUGUENAGUE

Paris, Place de la République. Après les attentats du 13 novembre 2015

Château de Fleury-la-Forêt. Normandie

Photos G. H. Château de Langeais

Histoire et mémoire tiennent une

grande place dans ce numéro.

Regard sur archéo n° 21 : La mort

des tout-petits à Chartres, p. 55.