hors série respect mag : jeunes et handicap

24
HORS SERIE TéMOIGNAGES ET INFOS POUR UNE MEILLEURE INSERTION SOCIALE HANDICAP JEUNES ET HORS SERIE Éducation Études sup’ : aller plus haut Emploi Conseils pour augmenter ses chances Vie quotidienne Mobilité : état des lieux Argent Accéder aux prêts Ne pas jeter sur la voie publique NOVEMBRE 2011 / WWW.RESPECTMAG.COM GRATUIT

Upload: departement-medias-du-groupe-sos

Post on 10-Mar-2016

222 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Edition 2011 du Hors série consacré aux jeunes et au handicap du magazine urbain social et métissé

TRANSCRIPT

Page 1: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

HO

RS

SE

RIE

Témoignages eT infos pour une meilleure inserTion sociale

HANDICAPJEUNES ET

HORS SERIE

ÉducationÉtudes sup’ :

aller plus haut

EmploiConseils pour

augmenter ses chances

Vie quotidienneMobilité :

état des lieux

ArgentAccéder

aux prêts

Ne pas jeter sur la voie publique

NOVEMBRE 2011 / WWW.RESPECTMAG.COM

gRatuIt

Page 2: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap
Page 3: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

Impr

essi

on r

éalis

ée s

ur p

apie

r PE

FCJeunes et handicap… Des parcours,des constats et des infos pour surmonter l’adversité

ÉDITO

ffronter un handicap dans sa jeunesse, à l’âge où l’on se construit, à l’époque où l’on est censé penser que tout est possible : c’est la réalité de milliers de jeunes Français qui s’efforcent tant bien que mal de structurer leur vie… avec plus de facilité depuis la loi de février 2005 sur l’égalité des chances.

Mais les obstacles demeurent : inadéquation avec le marché de l’emploi, socialisation dif-ficile, universités peu accessibles… Autant de sujets abordés ici et dont la société doit se saisir de façon plus concrète. En dépit de cela, un choix : mettre à l’honneur ceux qui ont su dépasser leurs propres limites, à l’image de Junior Bosila, en couv' du magazine, qui in-carne à merveille l’esprit de ce numéro. Le vainqueur 2007 de l’émission Incroyable talent est parti à la conquête de ses rêves. Il est devenu breaker, malgré sa jambe endommagée par une poliomyélite contractée lorsqu’il avait deux ans. Le danseur, désormais reconnu, tourne à travers le monde avec son spectacle solo. Sa détermination, nous l’espérons, ins-pirera bien des lecteurs de ce hors-série. Même si le chemin qui mène à l’épanouissement est semé d’embûches spécifiques lorsqu’on est en situation de handicap. À l’approche des élections présidentielles, découvrez ici comment exercer son droit de vote, prétendre aux prêts bancaires, où en est l’accessibilité de l’espace public en France et ce qui se fait à l’étranger. Et parce que le magazine doit faire écho, parcourez ces portraits de jeunes de tous profils, enrichissez votre vision générale de la problématique du handicap et glanez des infos pratiques qui vous permettront de pousser au maximum vos objectifs, pour que handicap ne soit plus synonyme d’entrave. Bonne lecture !

Bilguissa Diallo Rédactrice Respect mag

A

DA

RN

EL L

IND

OR

Respect, le mag urbain, social et métisséChaque trimestre, depuis sept ans. Journalistes, étudiants, artistes, entrepreneurs, historiens, enseignants… Une équipe issue de tous les milieux, de toutes les origines, fédérée par un projet et des valeurs communes : échapper aux clichés, décloisonner, donner corps au vivre-ensemble. Regard ouvert, ton percutant. Cultures, emploi, citoyenneté, politique, religions… Respect mag aborde l’actu sous le prisme de la diversité.Et porte la voix d’une jeunesse actrice de sa propre vie, d’une histoire collective, d’un monde en mouvement. Résolument urbain, social et métissé !En kiosque et sur abonnement www.respectmag.com

Offre valable uniquement en retournant ce coupon accompagné du règlement par chèque : Service abonnement Respect mag

PRESSCODE > 27, rue Vacon - 13001 Marseille HR

ESP

HA

ND

ICA

P

Offre spéciale -15% Recevez Respect mag pendant 1 an pour 13,60 € seulement (4 numéros)

Vos coordonnées :Nom/PrénomAdresseCP Ville Mail

Abonnez-vous !

Respect magazine 80/84 rue de Paris - 93100 MontreuilCourriel : [email protected] Internet : www.respectmag.com

Respect mag est une publication trimestrielle éditée par Presscode pour l’association SOS Insertion et Alternatives.

Directeur de publication : Jean-Marc Borello, [email protected]

Éditeur : Gilles Dumoulin, [email protected]

Fondateur : Marc Cheb Sun, [email protected]

Rédactrice en chef du hors série : Bilguissa Diallo, [email protected]

Rédactrices : Coraline Bertrand, Aurélia Blanc, Chloé Goudenhooft, Lisa Serero.

Secrétariat de rédaction : Bernadette d'Ovidio, [email protected]

Maquette : Mickaël Massard (Presscode), Sébastien Chevalier, Martin Laloy

Photographe permanent : Darnel [email protected]

Photographes : Homardpayette, Thierry Hugon

Illustrateur : ElDiablo

Pôle média Groupe SOS : Guillaume Guitton [email protected] - 01 56 63 94 50

Régie publicitaire : Mediathic Fayçal Boulkout, [email protected] 06 37 15 34 07 ou 01 56 63 94 58 Lionel Bonneval, [email protected] 01 56 63 94 59 Sara Caramel, [email protected] 01 56 63 94 56

Partenariats et diffusion : Sandra Grain [email protected] - 01 56 63 94 54

Relations presse : [email protected]

Abonnements : Philippe Morlhon, France Hennique [email protected] - 04 96 11 05 89

Membre de l'OJD, contrôle en cours

Tous droits de reproduction réservés. Commission paritaire : 0711 G 844 88. ISSN : 1763-5829. Dépôt légal à parution. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs. Imprimé en France par Centre Impression, 11, rue Marthe-Dutheil, 87220 Feytiat.

Délégation générale Groupe SOS 102, rue Amelot, 75011 Paris Tél. : 01 58 30 55 55Fax : 01 58 30 55 79 www.groupe-sos.org

Le Groupe SOS est un groupe d’entrepreneuriat social qui développe des solutions conjuguant utilité sociale et efficacité économique. Créé il y a 27 ans, il compte aujourd’hui près de 4 000 salariés au sein de 220 établissements et services présents en France métropolitaine, en Guyane et à Mayotte. Ses 37 entreprises sociales (associations, sociétés commerciales, coopératives) sont investies dans les secteurs de la santé, du social, de l’éducation, de l’insertion, de la presse, de la solidarité internationale, du développement durable et de la finance solidaire.

Remerciements particuliers à Esther Benbassa, sénatrice.

Hors série ReSPect MAG, novembre 2011En partenariat avec

Page 4: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

Sommaire # HANDICAP

06 CulTuRE 06 Defistival : les festivités conscientes.

08 Mason Ewing : de l'obscurité à la lumière des projecteurs.

09 VIE quOTIDIENNE 09 Mobilité : des évolutions et du pain sur la planche.

10 CITOyENNETÉ 10 Aux urnes, citoyens !

11 VIE PRIVÉE 11 Amour, amitié, sexe... Relations sociales et handicap.

12 ÉDuCATION 12 Des études supérieures encore peu accessibles.

13 Loubena Harbaoui à l'assaut de tous ses rêves.

14 VIE PROfESSIONNEllE 14 Emploi : tracer sa route entre offre et demande.

15 Métier d'avenir : chargé de mission handicap.

16 Nicolas Bissardon : « Croire en soi et ne jamais rien lâcher ».

18 Les tremplins qui facilitent la vie.

19 ARgENT 19 Prêt bancaire et handicap : est-ce compatible ?

20 SPORT 20 Regards croisés de deux champions paralympiques.

21 RENCONTRE 21 Junior Bosila, star de break dance.

22 CONTACTS uTIlES

Defistival p.6 Nicolas Bissardon p.16

Vie privée p.11

EDF Handisport p.20

Loubena Harbaoui p.13

Mason Ewing p.8

Page 5: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap
Page 6: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

gregory, 24 ans, étudiant, en fauteuil Tout le long dema scolarité avant Bac, les professeurs avaient tendance à trop me couver .Ils ne me traitaient

pas comme un élève lambda. À mon entrée à l’école de commerce, j'ai été considéré pendant mes deux années de Master comme un simple étudiant. J'ai eu beaucoup de mal à trouver un établissement accessible aux fauteuils roulants, et le ministère de l'Enseignement supérieur ne m'a pas aidé : on m'a juste conseillé de changer d'études.

Julie, 20 ans, étudiante en alternance, déficiente visuelle

Il est vraiment très difficile de faire comprendre mon handicap. S’il

se voyait, ce serait plus « pratique ». Il faut expliquer de façon simple une pathologie qui ne l’est pas. Je me retrouve souvent face à des membres du corps médical qui m’agacent. La dernière en date : lorsque j’ai dit à une personne de la médecine du travail que je n’y voyais pas de l’œil gauche, celle-ci m’a répondu : « Ce n’est pas grave, essayez ! »

Marc, 28 ans, étudiant, déficient auditif

La seule fois que j'ai dû cacher mon handicap, c'était en BTS d'hôtellerie-restauration.

Je ne l’avais pas mentionné dans mon dossier d'inscription de peur d'être refusé. J'ai donc joui d'une réputation d'étourdi pendant deux ans. Lorsque j'ai eu mon diplôme, j'ai confessé mon handicap à mes professeurs. J'ai remarqué que les gens sont toujours compréhensifs s’ils sont informés. Alors j'ai évité les non-dits.

Anecdotes et expériencesTH

IER

Ry

HU

GO

N

D.R

.

D.R

.

Un matin pas comme les autres sur le Champ de Mars. Une scène, des tentes blanches et des bénévoles qui s’ac-

tivent pour préparer les deux jours de festivités qui se profilent. Deux jours pour célébrer les diversités, confronter

les différences et partager ce qui nous unit tous. Une des thématiques à l’honneur cette année : l’Outre-mer, qui

imprègne déjà la place Joffre de ses madras colorés. Çà et là, des démonstrations de sport adapté, des associations

qui œuvrent sur le champ du handicap, des stands tenus par des plasticiens. Les écoles sont également de la fête,

on repère des groupes d’enfants, venus assister à l’événement. Sur scène, les officiels débattent, en attendant que

les musiciens investissent les lieux. L’humeur est détendue, les participants hétéroclites… Bilguissa Diallo

www.defistival.org

ON y éTAIT

PHOTOS : DARNEL LINDOR

LES fESTIvITESCONSCIENTESle Defistival, fondé par Ryadh Sallem, a tenu sa 9e édition en

septembre dernier. Ce carrefour des arts, sports et initiatives

citoyennes a rassemblé des personnes de tous profils, permettant

de sensibiliser le public au handicap.

Recueilli par Bilguissa Diallo

MICRO-TROTTOIR

6 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

HANDICAP CulTuRE

Page 7: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap
Page 8: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

que certains voyants : « Ça m’a apporté quoi ? la niaque. J’aurais plus galéré si je n’avais pas vécu toutes ces choses ». Cet acharné refuse l’échec : « Tout ce que j’entreprends, je le réussis ». L’homme aux racines camerou-naises et américaines joue à prendre des airs de diva dès qu’il évoque, tête haute et sourire aux lèvres, le nombre de médias in-téressés par son histoire : « J’ai quand même refusé plein de trucs... les gens ont du mal à m’oublier, j’éblouis ! » Mason raconte le succès de son premier défilé pour lequel il a tout fait lui-même. égocentrique ? Plutôt « capri-cieux ». « après tout ce que j’ai vécu, je peux me le permettre. »

Une revanche sur la vie Fan de Liz Taylor et de Marilyn Monroe, l’en-trepreneur aux multiples casquettes voue un culte sans faille au rêve américain. « J’ai grandi trop vite. J’ai gardé mon âme d’en-fant. » Rendu célèbre par ses créations de mode avec motifs en braille, il se consacre aujourd’hui à l’audiovisuel en produisant un court-métrage et une série télé. Son choix de travailler dans le monde du divertissement lui permet de prendre une revanche sur la vie. Traumatisé par l’indifférence des po-liciers, juges et psychologues sourds à ses plaintes pendant son adolescence, Mason est aujourd’hui écouté et pris au sérieux. En rendez-vous, impossible de le croiser sans son escorte : des amis fidèles pour l’aider au quotidien et fuir l’isolement. « Je suis resté enfermé de 6 ans à 14 ans. la solitude, je connais ». La solidarité aussi. L’an prochain, il organisera un match de foot afin de sen-sibiliser au handicap. Sa plus grande peur ? « mourir maintenant », évidemment. Son plus grand souhait ? Avoir des enfants, beau-coup d’enfants pour perpétuer l’innocence retrouvée un peu trop tard. D’ici là, Mason lancera sa première série télévisée actuelle-ment en tournage, mickey Boom. Et promet de prendre « la première cuite » de sa vie le jour où elle sera diffusée.

Lisa Serero

ébit de parole incessant et ultra-rapide. Pas de temps à perdre. Mason, fondateur des entrepri-ses Ewing, tente de rattraper

chaque minute perdue. Maltraité par son on-cle et sa tante durant des années, il perd la vue à 14 ans. Son corps a tenu le choc mais

ses yeux n’ont pas survécu au piment étalé. Quinze ans plus tard, il compte bien prendre sa revanche et concrétiser ses rêves d’enfant. Né d’une mère morte trop jeune et d’un père inconnu, Mason a grandi sous les coups et la torture. De la Ddass aux foyers pour SDF, il ne cache pas sa fierté de s’en être mieux sorti

DA

RN

EL L

IND

OR

DE L’ObSCURITEA LA LUMIEREDES PROJECTEURSStyliste et producteur malvoyant, Mason Ewing a créé le conte de fées dont il rêvait pendant son enfance maltraitée !

MASON EwING

DStarting-Block, provocateurs de solidarité Starting-Block est une association de jeunes adultes engagés, têtes de réseau d’associations étudiantes implantées dans toute la france. Pour construire une société plus juste et solidaire, elle met en place des actions d’éducation à la citoyenneté et la solidarité, par les jeunes vers les jeunes. Ainsi le programme Handivalides, qui a pour objectif l'égalité des chances. Pour encourager la mixité, des actions de sensibilisation sont organisées du collège à l'entreprise. Afin de favoriser l'accès aux études supérieures et à l'emploi, Starting-Block s'appuie sur un réseau d'étudiants qui accompagnent des collégiens en situation de handicap lors de séances de tutorat et co-organisent la campagne Handivalides : 45 journées de sensibilisation sur les campus des universités et grandes écoles. B.D.

Pour plus d’informations : www.starting-block.org23, rue des Balkans, 75020 Paris (M° Porte de Bagnolet). Tél. : 01 53 26 79 25 / Fax : 01 53 26 42 74.

8 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

PORTRAIT

Page 9: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

a loi du 11 février 2005 donnait dix ans aux établissements recevant du public pour aménager leur acces-sibilité. L’échéance approche, et de

nombreuses associations s’alarment des tentati-ves de dérogations des entreprises du secteur du bâtiment. Certaines menacent même d’arrêter des programmes de construction, se déclarant dans l’incapacité de répondre à cette obligation.À l’inverse, des efforts ont été fournis, notam-ment dans les secteurs du transport collectif. Hormis pour le métro parisien à qui l’échéance de 2015 ne s’applique pas, l’accessibilité est dé-sormais prise en compte dans l’acquisition de tout véhicule neuf, dans les travaux réalisés au sein des gares ou sur la voirie.

Une signalétique efficace ?La disparité des handicaps implique de ne pas se limiter à l’accessibilité physique des lieux : la signalétique visuelle et sonore doit s'intégrer au processus. D’après une enquête menée par le ministère des Transports, le nombre d’autobus à plancher bas est passé de 64 % en 2006 à 82 % en 2010. Aujourd’hui, 57 % disposent d’un espace dédié aux fauteuils roulants, 54 % d’un système d’annonce sonore des arrêts et 59 % d’annonces visuelles. Tous les bus et tramways parisiens se-raient accessibles aux fauteuils, selon la RATP, ainsi que 80 sur 274 lignes de banlieue. 80 % des lignes RATP sont dotées de systèmes d’annonces visuelles et sonores. On expérimente également

sur certaines stations le procédé Blue Eyes, qui permet de guider les aveugles sur le réseau par une application mobile.

L’influence des associations Brigitte Rigaud, responsable de l’accessibilité à la SNCF, explique travailler en concertation avec huit associations liées au handicap : « En plus du dispositif Accès Plus et de la mise aux normes progressive des gares et des trains, nous avons installé des boucles magnétiques sur bon nombre de nos guichets, des bandes de guidage et des ba-lises sonores. Jade, un personnage virtuel, s’expri-me en langue des signes dans quelques grandes gares ». 57 sur 65 stations RER sont accessibles aux fauteuils roulants. Cette dynamique n’ef-face pourtant pas l’enclavement des personnes à mobilité réduite. Aïda, étudiante de 20 ans en fauteuil, planifie systématiquement ses dépla-cements : « L’accessibilité en France est inexis-tante pour le moment. À Paris, les transports en commun, certaines boutiques et des restaurants sont infranchissables. » Geoffroy, aveugle, fustige l’immobilisme des pouvoirs publics : « Comment est-ce possible qu’à Paris, tous les métros n’aient pas des annonces sonores ? Les feux sonores de-vraient être la règle, pas l’exception. »Certaines institutions culturelles font preuve d’un réel esprit d’ouverture. Dans le Nord Pas-de-Calais, Signes de Sens anime un service de guides sourds qui interviennent dans plusieurs musées de la région. Soutenue par le musée du

MOBILITé

DES EvOLUTIONS ET DU PAIN SUR LA PLANCHEMalgré les initiatives pour rendre l’espace public accessible, l’aménagement des structures reste un problème majeur. État des lieux.

DA

RN

EL L

IND

OR

L

quai Branly, l'association a également impulsé le projet Museo, pour intéresser le public sourd de 8 à 12 ans au moyen d’outils multimédia. À la Cité de la Musique, on accepte les chiens guides et des audioguides sont mis à disposition. Ces initiatives dénotent le peu d’entrain que manifestent les commerces et autres établisse-ments à cheminer vers l’application de la loi. Le site handimobility.org dévoilait récemment que seuls 160 commerces de Lyon sur 10 000 étaient en mesure d’assurer l’accès des personnes à mo-bilité réduite. C’est dire l’ampleur du chantier.

Bilguissa Diallo

Accès Plus SNCF : 0890 640 650 ouwww.voyages-sncf.com/guide/voyageurs_handicapes/accueilÉvaluer le trajet le plus adapté selon son handicap : www.handimap.orget www.handimobility.orgSignes de Sens : www.cstd.fret www.museo-lsf.com

Partir à l’étranger avec Air FranceDepuis 2001, le service Saphir s’adresse à toute personne à mobilité réduite du fait d’un handicap physique, sensoriel ou psychique. une équipe de 20 personnes répond à ces demandes spécifiques sans surcoût. les clients sont autorisés à transporter en soute deux appareils de mobilité supplémentaires et le double de la franchise bagages. le tout est pris en charge dès l’enregistrement, avec étiquette spécifique. Il est possible d’embarquer en premier dans l’avion. À l’arrivée, les bagages sont livrés en priorité et de façon personnalisée. En cas de transfert entre Orly et Roissy, le voyage en taxi est offert à ceux qui ne peuvent emprunter les cars Air france. les aéroports de Paris ont adapté leurs équipements aux voyageurs à mobilité réduite. Sur les avions récents, numéros de sièges et dépliants de sécurité sont indiqués en braille. Mais ce dispositif n'empêche pas des incidents comme un retard de vol dû à la présence de sportifs handicapés mentaux en 2009. le pilote, qui n'avait pas été prévenu, tenait à s'assurer de leur bonne compréhension des consignes avant de décoller... B.D.

Tél. : 08 20 01 24 24

NoVEMBRE 2011 / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / RESPECT MAG 9

HANDICAP VIE quOTIDIENNE

Page 10: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

’ai voté quatre ou cinq fois dans ma vie… Compliqué ! » résume Nicolas, 24 ans, en fauteuil roulant. Depuis la loi du 11 février 2005, les maires doivent pourtant rendre les bureaux de vote,

les urnes, et au moins un isoloir accessibles à tous. « Le mieux, c’est d’installer une machine à voter, parce qu’elle permet à tout le monde d’être autonome, quel que soit son handicap », poursuit l’étudiant. Bémol : seules les commu-nes de plus de 5 000 habitants peuvent obte-nir un agrément pour installer une urne élec-tronique. Et parmi les villes plus importantes, moins d’une sur quatre en serait équipée*.

Deux dans l’isoloirAlors, certains développent leurs propres tech-niques. « Je demande aux assesseurs de me lire les noms sur les bulletins, et je les classe en mettant celui de mon candidat favori sur le dessus », explique Jean-Pierre, 51 ans, aveugle. Pour 2012, Nicolas prévoit déjà d’être « ac-compagné ». S’ils en ont besoin, les électeurs

handicapés peuvent se faire assister dans l’isoloir par une personne de leur choix, même si celle-ci n’habite pas dans la même commu-ne. Impossible de se déplacer jusqu’au bureau de vote ? Reste la procuration, qui peut être accordée pour une année entière. Les policiers

viennent à domicile pour établir le document, à condition d’en faire la demande écrite et de fournir un certificat médical.

Citoyenneté handicapéeAvant le scrutin, en revanche, aucun dispo-sitif particulier pour s’informer sur les pro-grammes électoraux. « Pas d’interprètes en langue des signes durant la campagne ou lors des meetings », regrette Julien, 20 ans, sourd. Sur les tracts, le braille aussi se fait très rare. Des aménagements qui permettraient pour-tant à tout le monde d’exercer pleinement sa citoyenneté. Tout le monde ? Pas tout à fait… Lorsqu’elles sont placées sous tutelle, les per-sonnes mentalement handicapées ne peuvent pas toutes voter. C’est un juge qui les y auto-rise (ou pas), lors de l’ouverture ou du renou-vellement de la mesure de tutelle. Un droit de vote sous condition, en somme.

Aurélia Blanc

* Évaluation de l’accessibilité des bureaux de vote, Fédération des Apajh, 2010.

DROIT DE VOTE

EspagneEn avance sur ses voisins, l’Espagne adopte en 1982 la Loi d'intégration sociale des personnes handicapées. Un texte qui astreint l'État à pré-venir le handicap, à garantir les soins, l'éduca-tion ou l’insertion professionnelle, et mise sur l’accessibilité. Les autorités publiques doivent depuis en tenir compte dans leurs plans d'ur-banisme et de construction. En 2003, le pays vote la Loi sur l’égalité des chances, la non-discrimination et l’accessibilité universelle, qui renforce certaines dispositions et donne lieu à un nouveau plan d’accessibilité.

CanadaEn 1985, la Loi canadienne des droits de la personne est votée pour prévenir les discri-minations et améliorer l’accès à l’emploi, aux

services et aux installations dans les secteurs fédéraux (transports aériens, communica-tions, etc.). Depuis, employeurs et prestataires doivent réaliser les aménagements « raison-nables » nécessaires. En parallèle, les dix pro-vinces canadiennes ont adopté leurs propres lois sur les droits de la personne, qui couvrent des organismes non visés par la législation fé-dérale, comme les écoles ou les commerces.

États-UnisDans la lignée des Droits civiques, les États-Unis ratifient en 1990 le Americans with Disabilities Act. En plus d’interdire les discri-minations, le texte oblige les services publics à être accessibles à tous. Idem pour les lieux ouverts au public et les nouvelles construc-tions. Les établissements existants, eux, sont

tenus d’éliminer les obstacles physiques lors-que « cela est facilement réalisable ». Quant aux sociétés de téléphone, elles doivent adap-ter leurs prestations aux malentendants.

Grande-bretagneAprès avoir adopté en 1995 le Disability Dis-crimination Act, amélioré en 2005, le pays signe en 2010 le Equity Act. Emploi, école, accessibilité aux lieux, aux services et à l’in-formation, commerce… La loi prohibe la dis-crimination, le harcèlement et impose à l’in-terlocuteur de s’adapter, dans la mesure du raisonnable, aux besoins de la personne han-dicapée. En installant par exemple une rampe ou une signalétique spécifique, comme c’est le cas dans le métro londonien.

A. B.

JAUx URNES CITOyENS !Voter quand on est handicapé ? un droit (presque) inaliénable. une démarche laborieuse aussi, même si des dispositifs adaptés sont mis en place.

DISPOSITIFS HANDICAP

COUP D’œIL A L’ETRANGERComment les pays occidentaux protègent-ils les droits des personnes handicapées ? Ont-ils les mêmes politiques ? Petit tour d’horizon.

10 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

HANDICAP CITOyENNETE

Page 11: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

l est fréquent d’entendre mentionner l’école comme premier vecteur de so-cialisation. Les réflexes relationnels s’y amorcent à un âge où les préju-

gés sont moins ancrés. Une scolarisation en contexte classique représente visiblement un facteur clé. Geoffroy, 20 ans et aveugle depuis l’âge de 6 ans, évoque l’attitude de ses camarades de lycée public : « Au départ, il fal-lait leur prouver que j’étais quelqu’un comme les autres. Ensuite, on se battait pour m’aider. J’ai vraiment construit de solides amitiés. » Mais lorsque les sentiments et les désirs in-times émergent, les enjeux se compliquent, tout particulièrement en cas de mobilité

réduite. Grégory, étudiant de 24 ans en fau-teuil, mentionne quelques entraves à sa vie amoureuse : « Les gens perçoivent les difficul-tés, ils pensent que ma vie est entièrement médicalisée, ce qui est faux. Mais peu de lieux publics sont accessibles. » L’identification du handicap influe beau-coup sur les perspectives relationnelles. Une personne déficiente auditive et appareillée confiera généralement rencontrer moins de

problèmes qu’une autre, perçue d’emblée comme « différente ». Le poids du regard et la peur de l'autre, qu’un contact amical désa-morce facilement, sont plus tenaces lorsqu’il s’agit d’amour ou de sexe. Là encore, hommes et femmes ne seraient pas égaux. Ryadh Sallem, responsable asso-ciatif, observait récemment : « Je rencontre bien plus de femmes célibataires en situation de handicap que d’hommes. Je pense que les femmes dépassent plus facilement les diffé-rences. » Des propos confirmés par Geoffroy : « Je connais beaucoup de handicapés et par-mi eux, un seul couple "mixte", elle valide, lui handicapé. Lorsque j’ai des sentiments pour une valide, je n’arrive pas à me déclarer ».

Relations numériséesCette forme d’autocensure a conduit à la création de réseaux sociaux spécialisés, comme idylive.fr, qui facilitent la rencontre entre valides et handicapés. Bien sûr, rien n’oblige les personnes en situation de handi-cap à se rendre sur une plateforme qui leur est dédiée, mais surfer sur un site généralis-te implique de s’exposer à un rejet éventuel, des plus déstabilisant. Benjamin Cadranel, fondateur et responsable commercial d’Idy-live, explicite sa démarche : « Lorsque j’étais bénévole à l’Association des paralysés de France, on organisait des sorties mensuelles. J’ai constaté que c’était pour beaucoup leur seule sortie. Idylive est une conception certes communautaire, mais nécessaire à la vie so-ciale des personnes en situation de handicap. Elle tient compte des réalités du marché de l’amour ». Internet a effectivement ouvert un nouveau champ de possibilités.

Bilguissa Diallo

LOVE AND SEx

PREMIERS CONTACTSComment nouer des amitiés sincères, voire plus si affinités ? quels outils pour augmenter ses chances de rencontre, sites généralistes ou spécialisés ? Témoignages et pistes à explorer…

I

Focus idylive.frEst-on obligé de signaler son handicap sur le profil ? NON. Fréquentation : environ 70 % en situation de handicap, 30 % non déclaré En chiffres : 100 000 visiteurs uniques par mois, 1 200 abonnés,environ 20 couples déclarés mensuellement.Prix : 12,90 €/mois, 20,70 € pour 3 mois, 29,40 € pour 6 mois, 46,80 € pour un an.Taux de reconduction : 65 % (plutôt satisfaits… ou volages).

Handicaps très lourds et assistants sexuels un professionnel déclaré qui « rend un service » sexuel à des personnes en situation de handicap lourd (physique ou mental) ? Ce statut, sans existence légale en france, fait pourtant couler beaucoup d’encre depuis qu’un projet de loi est à l’étude en vue de sa création, sous l’impulsion d’associations comme l’APf (Association des paralysés de france). Il est reconnu en Suisse, au Danemark, en Allemagne et aux Pays-Bas. la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, ainsi que bon nombre d’associations féministes, se sont prononcées contre, l’assimilant à de la prostitution. Il n’en reste pas moins que certains parents se voient contraints de « soulager » les besoins de leur enfant parce qu’ils n’ont personne vers qui se tourner… Reste à savoir où est l’urgence : protéger des victimes virtuelles de prostitution ou venir en aide à ceux qui sont déjà en détresse ? le débat reste ouvert ! B.D.

www.apf.asso.fr Pour les sorties APF : Malika Ouzagour, responsable Groupe Jeunes APF 92, [email protected] • Tél. : 01.41.91.74.00.

« Lorsque j'ai des sentiments pour une valide, je n'arrive pas à me déclarer. »geoffroY

NoVEMBRE 2011 / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / RESPECT MAG 11

HANDICAP VIE PRIVÉE

Page 12: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

euls deux bacheliers en situation de handicap sur dix poursuivent leurs études, pour une statistique moyenne de 8/10. Parmi les rares

persévérants, 81 % choisissent l’université (contre 57 %) et 77 % sont en cursus licence (contre 57 %). Ces chiffres révèlent une ouver-ture insuffisante des institutions supérieu-res et une forme d’autocensure des étudiants handicapés. Dans la dynamique de la loi du 11 février 2005, le ministère de l’Enseigne-ment supérieur a signé avec la Conférence des universités une charte sur le handicap, rappelant l’obligation pour les universités de mettre en conformité leurs locaux et les ex-hortant à une politique d’accueil appropriée. Ainsi, dans de nombreux établissements, on trouve des missions handicap dont la fonc-tion est de faciliter l’autonomie. Conséquence directe, le nombre d’étudiants handicapés a doublé en dix ans, atteignant aujourd’hui 10 544. En revanche, la mobilité à l’intérieur de bâtiments parfois vétustes reste un pro-blème épineux.

Inégalités de terrainEn master de publicité à l’Inseec, Grégory dé-nonce le manque d’efforts de la région aixoise : « Sur 15 écoles de commerce auxquelles j’ai postulé, une seule était accessible aux fauteuils roulants. » Julie, malvoyante, tempère : « Ça dé-pend de l’endroit où vous étudiez. Lorsque j’étais en BTS, je ne savais pas que je pouvais bénéficier d’un tiers-temps pour les épreuves écrites. Quand je suis arrivée à l’université Lyon 3, qui a une mission handicap, tout a été différent. » Alida, étudiante en master de

communication, a fait l’expérience d’un per-sonnel peu sensibilisé : « Certains professeurs ne jouent pas le jeu. J’ai dû devenir intransi-geante pour faire respecter mes droits. » Elle cite aussi des écoles privées qui ne lui ont pas permis de passer des examens d’entrée adap-tés à son handicap… ou lui ont demandé des défraiements. Pour Émilie Ouchet, chargée de communication de « l’association d’éducation active » Starting-Block, « chaque expérience d’étudiant est différente, parce qu’elle dépend des personnes qu’il rencontrera sur son che-min. Les applications et la connaissance de la loi varient d’un établissement à l’autre. »

Des solutions efficacesUne initiative intéressante : le dispositif Pas-serelle Handicap qui réunit 17 écoles de com-merce et permet aux jeunes d’y accéder via un concours de niveau Bac. Un tutorat est organisé pour l’étudiant pendant son cursus BTS ou IUT, avant d’intégrer l’école. Les dix entreprises partenaires offrent des stages et un don annuel de 7 500 € qui finance, no-tamment, l’obtention de bourses personna-lisées pour des aménagements spécifiques. « Du coup, nous avons d’autres étudiants qui déclarent leur handicap, parce qu’ils ont com-pris pouvoir bénéficier d’accompagnements », explique Nathalie Bertin-Boussu, responsable de Passerelle Handicap. Pourtant, seuls dix étudiants ont suivi ce processus créé pour la rentrée 2010. « Pour une évolution concrète, il faut faire connaître ces dispositifs dès le plus jeune âge », explique Émilie Ouchet, de Star-ting-Block. L’association s’y emploie.

Bilguissa Diallo

S

Si l’enseignement supérieur reste un tremplin pour faire carrière, les jeunes en situation de handicap en sont encore souvent exclus. Point sur les retards et quelques remèdes.

éTUDES SUPéRIEURES

ACCES LIMITEPourquoi la Fédéeh a-t-elle été créée ?Pour positionner les étudiants avec un handicap comme acteurs principaux de leur projet professionnel. De nombreux dispositifs pertinents et performants ont été mis en place, notamment depuis la loi de 2005. Mais ils ont été constitués sans ces jeunes, alors que cette loi entend mettre la personne handicapée au cœur des politiques la concernant. le mot clé de notre fédération, c’est l’empowerment.

Comment aidez-vous ces jeunes à se mobiliser pour leurs études et leur recherche d’emploi ?Tout passe par la création d’un réseau social, par l’entraide et le conseil. Il n’y a pas de meilleur prescripteur qu’un pair qui a le même handicap mais une expérience plus avancée. Par exemple, la fédération met en relation un jeune qui veut partir en mobilité internationale avec un autre qui l’a déjà réalisé. De manière informelle, pour l’instant. Mais nous venons de créer un site qui rassemblera des témoignages de personnes ayant un handicap. un moteur de recherche sera ensuite installé pour que chacun puisse les consulter et entrer directement en contact.

D’autres projets à venir ?Nous nationalisons un tutorat : le programme phare, créé par l’Essec en 2008. un binôme de deux étudiants accompagne cinq à six jeunes en situation de handicap, de la troisième à la terminale. Ce dispositif leur offre, de façon hebdomadaire, un temps de développement personnel. le but est qu’ils acquièrent confiance en eux et aisance pour les inciter à poursuivre des études supérieures.

Recueilli par chloé Goudenhooft

*Fédération étudiante pour une dynamique études et emploi avec un handicap

FABIEN GAULUédélégué général de la fédéeh*

Mot clé : empowerment

DA

RN

EL L

IND

OR

DA

RN

EL L

IND

OR

3 QUESTIONS À

12 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

HANDICAP EDuCATION

Page 13: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

vré pour que mon cursus se passe au mieux, en acceptant de me fournir une copie de ses cours, en aménageant mes horaires ». Des initiatives qui, associées à la présence de la mère ou de la sœur de Loubena, lui ont permis d’obtenir une maîtrise de Droit pé-nal, avec une spécialisation en criminolo-gie, et un DEA de Droit public avec mention « transformation de l’état ». À présent, elle prépare un doctorat sur le financement des lieux de culte en France avec, pour objectif, de faire émerger des solutions pratiques qui obéissent à la logique juridique nationale. « mes recherches avancent doucement, au vu de mon investissement et de l’intérêt que j’ai pour mon sujet. néanmoins, j’essaie de surmonter au mieux mes difficultés maté-rielles, j’utilise un clavier virtuel et Dragon* pour rédiger ». Elle espère soutenir sa thèse l’année prochaine.

Le plaisir de vivreSi studieuse soit-elle, la vie de Loubena ne se résume pas au droit. Elle prend le temps de s’octroyer des plaisirs simples, voyager, sortir. Tandis qu'elle évoque sa sphère pri-vée avec un regard lumineux, elle confie ce dont elle est le plus fière : son cheminement est un hommage au dévouement de sa ma-man : « elle a sacrifié la plus grande partie de sa vie à mon épanouissement personnel en m’accompagnant à chacun de mes dépla-cements, en s’occupant pour moi de toutes les formalités annexes. »Décidément infatigable, Loubena a créé en 2003 avec un ami l’association Secondes d’espoir, qu’elle préside. L’objectif : unir les efforts de valides et personnes en situa-tion de handicap dans le cadre de projets artistiques. L’association a ainsi créé quatre CD, réalisé un court-métrage et organisé trois concerts. « J'ai toujours été convain-cue que rien ne pouvait être impossible. Je suis consciente de la dure réalité des choses et même si, au départ, peu de personnes y croyaient, le résultat final a toujours été no-tre plus belle récompense... ». Loubena, c’est une leçon de vie personnifiée !

Bilguissa Diallo

*Logiciel de reconnaissance vocale.

’adversité génère parfois des in-dividus hors du commun. Voilà précisément ce que représente Loubena, dont le dynamisme

force l’admiration de ceux qui la rencon-trent. Atteinte d’une maladie rare, la myo-site ossifiante progressive, dite maladie de l’homme de pierre, Loubena a vu son corps se solidifier, irrémédiablement, au point de perdre l’intégralité de sa mobilité à l’adoles-cence. Malgré les allers-retours à l’hôpital et les séances régulières chez le kiné, elle poursuit une scolarité classique et pratique le théâtre et la musique jusqu’au collège. Alors que sa pathologie gagne du terrain et la contraint à utiliser un fauteuil, elle entre au lycée Lautrec de Vaucresson, « un établis-

sement unique en son genre, il propose un système de mixité entre handicapés et vali-des respectueux de l’égalité de tous. même les activités sportives étaient élaborées sur ce modèle ».

Des études brillantesEncouragée par son entourage, Loubena poursuit son cursus et intègre la filière droit à l’université de Cergy-Pontoise, pionnière en matière d’accessibilité. « J’ai eu la chance de pouvoir suivre les études que je voulais. Tout au long de mon parcours, j’ai fait de très belles rencontres qui m’ont donné envie de continuer ». Et dans ces belles rencon-tres, il y a le doyen de l’université de Cergy, son directeur de thèse. « il a beaucoup œu-

A L’ASSAUT DE TOUS SES REvESDevenir chercheur lorsqu’on ne peut se déplacer sans fauteuil motorisé, c’est assez rare pour être souligné. loubena, 36 ans, déroule son itinéraire atypique.

LOUBENA HARBAOUI

L

Arpejeh : se former pour la vie activeun parcours d’études, ce n’est pas simple, encore moins lorsqu’un handicap vient y ajouter des obstacles. Pour multiplier ses chances, des associations œuvrent à la réussite des étudiants en situation de handicap. Parmi elles, l’Arpejeh* accompagne ces jeunes dans leur parcours de formation et dans leur projet professionnel. S’adressant aux élèves à partir de la 3e jusqu’à la fin de leurs études supérieures, elle permet d’entrer en contact avec le monde de l’entreprise par le biais d’interlocuteurs internes aux sociétés membres de l’association. Celle-ci dispense également de précieuses informations sur l’orientation professionnelle, les filières disponibles et leur valeur sur le marché de l’emploi. Parmi les partenaires de l’Arpejeh, on compte de nombreux grands groupes ainsi que des institutions publiques et académiques. 1 300 élèves et étudiants ont bénéficié à ce jour d’ateliers découverte, visites d’entreprises, stages ou préparation aux entretiens. B.D.

*Accompagner la réalisation des projets d’études de jeunes élèves et étudiants handicapés.

Pour plus d’informations : www.arpejeh.com

DA

RN

EL L

IND

OR

PORTRAIT

Page 14: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

es efforts pour booster le recrutement des tra-vailleurs en situation de handicap ne man-

quent pas. Associations et entrepri-ses se sont saisies de la problématique et œuvrent, avec plus ou moins de succès, via des sites, des salons ou de l’accompagnement. « Depuis 2005, les progrès sont indéniables et ce, malgré la crise, explique Christian Grapin, secrétaire général de l’association Tremplin. Cependant, les entreprises sont confrontées au manque de qualification de personnes en si-tuation de handicap. Les profils des postulants correspondent trop rarement à leurs besoins ».D’après les chiffres de l’Agefiph, 19 % seulement des chômeurs en situation de handicap ont un niveau supérieur ou égal au Bac. « Malgré notre politique han-dicap, notre pourcentage de travailleurs handicapés a chuté en quelques années de 5,72 à 3,43 %, explique Laurent Thévenet, responsable de la Mission Handicap de la SNCF. D’une part, les profils qualifiés sont dif-ficiles à trouver et, de l’autre, les offres spécifi-ques se développent dans de nombreux grands groupes. Les personnes qualifiées ont donc plus d’opportunités. »

Le dire ou se taire ?Pour les travailleurs qui n’ont pas révélé leur handicap, l’obtention de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) n’est pas une sinécure. « C’est un parcours du combattant, confie Julie, malvoyante. De mul-tiples étapes à franchir entre la prise en charge du dossier, l’expertise et le rendu d’une décision. Cela peut prendre jusqu’à cinq mois, avec de très nombreuses pièces à fournir. » Et lorsque le handicap survient en cours de route, il faut à chacun un temps de reconstruction person-nelle, de prise de connaissance des dispositifs existants, et parfois une reconversion profes-sionnelle, avant d’envisager la RQTH.Par ailleurs, bien que les formations à la ges-tion du handicap en entreprise soient répan-

dues, les appré-hensions sur le

sujet demeurent : « J’ai eu des entretiens avec des entreprises que j’avais contactées seule et j’ai essuyé des refus à chaque fois que je men-tionnais ma qualité de travailleur handicapé. J’ai obtenu mon emploi grâce à Handisup », té-moigne Gwenaëlle, 23 ans et déficiente audi-tive. Une preuve que la sensibilisation est une étape clé. Clara Jordao, chargée de mission à l’association Starting-Block, confirme ce constat : « J'ai pu observer un résultat très po-sitif, au travers des actions que je mène auprès des salariés. »

Derrière la façadeMarc Solinhac, doctorant en économie et ma-lentendant, souligne la différence entre les va-leurs affichées par les entreprises et la réalité : « Mon travail d’analyse m'a amené à lire les rapports annuels des entreprises sur ce sujet. Un écart existe entre le discours et la pratique. Les gens restent sur l'image d'un handicap in-

EMPLOI

TRACER SA ROUTE ENTRE OffRE ET DEMANDEMalgré les dispositifs existants, les entreprises peinent à remplir les quotas imposés de 6 %. focus sur la situation et ses contradictions.

L

Quelques révélations de l’étude de l’IMS

Seuls 17 % des managers interrogés savent que l’obligation d’embauche est de 6 %.

Chez les plus diplômés, les stéréotypes sur le handicap sont plus ancrés.

les dirigeants conscients de l’engagement de leur société sur la diversité ont des stéréotypes positifs.

Côtoyer dans son quotidien une personne handicapée influe positivement sur les stéréotypes.

une communication trop répétée sur le handicap a un effet contreproductif et engendre un rejet.

IMS Entreprendre pour la Cité :141, avenue de Clichy, 75017 Paris.Tél. : 01 43 87 52 52.www.imsentreprendre.com

validant. » IMS-Entreprendre pour la cité * a mené une étude sur les stéréotypes en milieu entrepreneurial qui révèle chez les managers une vision ambivalente des personnes handi-capées : courageuses mais improductives.

Malgré cela, certains trouvent aisément un stage ou un emploi, comme Alida, 26 ans, en master de communication : « Les

entreprises m’ont toujours fait bon accueil, elles m'ont donné les moyens de m'épanouir en tant qu'individu. » Signe que, même si du

chemin reste à parcourir, les évolutions sont manifestes.

Bilguissa Diallo

*L'IMS aide les entreprises dans leur démarche sociétale.

www.handisup.fr

14 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

HANDICAP VIE PROfESSIONNEllE

Page 15: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

n entreprise, « on attend de cette personne qu'elle pilote et manage une politique globale et qu’elle dé-ploie un plan d’action sur le long

terme. Elle est amenée à constituer et à former une équipe de travail avec des fonctions plu-rielles (recrutement, achats…). Un chargé de mission doit souvent mettre en place et animer un réseau de “relais” ou de “référents” pour l’ap-puyer dans les entités délocalisées ou les ser-vices. Enfin, il coordonne les différents acteurs internes, conseille les opérationnels, dialogue avec les partenaires sociaux », explique Agnès wohlhuter, consultante chez Ariane Conseil. Au sein d’une université, le chargé de mission handicap devra veiller au déroulement des études (aménagements, aides matérielles et humaines), à l'accessibilité des lieux, à l'orien-tation (recherche de stages, insertion profes-sionnelle des étudiants).

Pas de formation spécifique : la plupart des char-gés de mission handicap le deviennent après un parcours au sein de l’entreprise. Selon Marie Lozier, coordinatrice du club Être qui regroupe 200 chargés de mission handicap, ce responsa-ble peut aussi bien venir des RH, du juridique, du social, du marketing ou encore du commer-cial. Toutefois, une licence ou une maîtrise AES constituent une bonne base. Tout comme un master Sciences de la société, mention éduca-tion, travail et formation, spécialité conduite de projets et management des organisations. Le DESS de Paris 8, Nouvelles technologies et handicaps sensori-moteurs, convient aussi.Son salaire dépendra de la taille de l’entreprise et de son statut : travaille-t-il seul ou à la tête d’une équipe ? En moyenne, il peut espérer en-tre 2 000 et 4 000 euros mensuels. Pourquoi pas vous ?

coraline Bertrand

les premiers sont apparus avec la loi de 1987 instaurant l’obligation pour les entreprises de plus de 20 salariés d’embaucher des travailleurs handicapés à hauteur de 6 % de leur masse salariale. Profil type.

CONSEILSDE MyRIAM SIDIchargée de projet Handicapau cabinet Mozaïk RH

Recrutement

Réseau étudiant

Faut-il préciser son statut de travailleur handicapé dans un CV ?C’est un choix qui vous appartient. le fait d’envoyer votre candidature à la Mission Handicap d’une grande entreprise peut maximiser vos chances de décrocher un premier entretien. Si vous avez une RqTH et que vous le précisez, cela vous permettra d’évoquer votre situation et vos besoins en entretien.

Faut-il parler de son handicap en entretien ?le recruteur recherche avant tout quelqu’un ayant des compétences pour une mission déterminée, l’entretien doit donc être centré sur ce point. l’erreur serait de rester focalisé sur son handicap. En revanche, le recruteur a besoin d’être rassuré. Il est important de lui expliquer quels sont les aménagements nécessaires. Vous pouvez lui suggérer des solutions concrètes, comme la participation au financement des aménagements par l’Agefiph.

Créée en 1989, la fage (fédération des associations générales étudiantes) est un réseau constitué de 2 000 associations réparties sur tout le territoire. Elle a vocation à favoriser l’engagement des étudiants et à dynamiser la vie associative des campus, en véhiculant des valeurs de solidarité, d’équité et de citoyenneté. En charge de la représentation étudiante au niveau local et national, elle défend un enseignement supérieur démocratique et accessible à tous, notamment via l’action Associations étudiantes contre les discriminations, qui veut sensibiliser le public et changer le regard porté sur les étudiants en situation de handicap. Véritable instance représentative de la jeunesse, elle défend au quotidien les droits des étudiants et mobilise contre la précarité qui les touche trop souvent.

B.D.www.fage.org

MéTIER D’AVENIR

CHARGE DE MISSIONHANDICAP

E

HO

MA

RD

PAyE

TTE

NoVEMBRE 2011 / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / RESPECT MAG 15

Page 16: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

son mémoire sur la création d’un site web dédié aux travailleurs handicapés attire l’attention de Gilles Barbier, fondateur de Handicap.fr. Il lui propose alors d’intégrer la PME lancée depuis un an en tant que… stagiaire.

Un moteur à idées« lorsque j’ai décliné l’offre de nespresso, le recruteur pensait que j’aurais peu de chance de retrouver un tel poste au vu de mon han-dicap », confie Nicolas. Mais l’idée de parti-ciper au développement d’un média qui vit de la publicité le motive. « c’était plus en lien avec mon projet initial, il y avait tout à faire et ça avait du sens. » Pourtant, il se dé-fend d’avoir fait son choix par rapport à la thématique. « l’approche non misérabiliste et professionnelle du fondateur m’a convain-cu. J’aurais signé même si ça avait traité d’autre chose. À l’époque, je ne m’intéressais pas particulièrement aux problématiques du handicap, parce que j’avais toujours évolué en milieu non spécifique. »Depuis, le stagiaire devenu directeur com-mercial fait partie de ceux qui font concrè-tement avancer les réflexions sur l’in-tégration des personnes en situation de handicap. « au-delà de l’information, nous avons développé d’autres projets, comme des applications iphone pour repérer les places de parking réservées aux personnes à mobi-lité réduite, un salon de l’emploi virtuel. ce sont des initiatives qui donnent envie de se lever le matin. » L’avenir, il l’aborde sereinement, sans renier les épreuves traversées : « le handicap m’a donné un sens du dépassement personnel, mais ça apprend l’humilité aussi. il est clair que ça n’a pas été tous les jours facile, mais c’est à nous de prendre en main nos vies et autant que possible, il ne faut rien lâcher. » À bon entendeur…

Bilguissa Diallo

*Absence de radius associée à une diminution du nombre de plaquettes sanguines.

www.handicap.fr

yonnais depuis toujours, associé d’un portail internet en plein dé-veloppement à 28 ans, voici un CV qui ferait pâlir d’envie plus

d’un élève d‘école de commerce. Et lorsqu’on est comme Nicolas atteint du syndrome Tar*, la performance paraît d’autant plus louable à première vue. Mais après quelques minutes d’échange avec lui, on comprend qu’il s’est toujours positionné comme n’im-porte qui. « le fait que mes parents m’aient toujours poussé à me débrouiller seul, en mi-lieu scolaire normal, a été la clé de mon in-tégration », commente Nicolas. En effet, son

parcours, bien que brillant, ne surprendrait pas sans sa situation de handicap. Son Bac de commerce en poche, il choisit des étu-des qui lui permettront d’exercer sa passion pour le développement commercial dans l’environnement publicitaire. Après son BTS de gestion, il opte pour un master de marketing aux Arts et Métiers en cours du soir, et travaille en parallèle. Entre animations en grandes surfaces et service clients professionnels chez Orange, Nicolas fait ses armes et se voit proposer un poste de commercial clientèle professionnelle chez Nespresso en 2003. À cette époque,

NIC

OLA

SBIS

SAR

DO

N

« CROIRE EN SOIET NE JAMAIS RIEN LACHER »Jeune directeur commercial de Handicap.fr, Nicolas Bissardon imagine des solutions concrètes pour faciliter le quotidien des personnes handicapées. Il revient sur son parcours, brillant.

NICOLAS BISSARDON

L

La technologie au service du HandicapSalon Handi2Dayfruit d’un partenariat entre la société Job2Day et Handicap.fr, Handi2day est le premier salon d’emploi virtuel consacré aux travailleurs handicapés. Il permet de mettre en relation les employeurs et les travailleurs dont la mobilité est réduite ou qui vivent loin des grandes métropoles où ont lieu les salons en général. Suite à son inscription sur le stand virtuel d’un recruteur, le candidat est contacté par l’entreprise, via un ordinateur ou un téléphone mobile. Pour les malentendants, il est possible de chatter. le site possède son application iPhone, il est accessible de tous les lecteurs d’écran et compatible avec tous les téléphones.

Parking.handicap.frl’application développée par Handicap.fr permet de rechercher des places de stationnement réservées par ville et d’en obtenir le plan d’accès. 52 533 places sont référencées dans 504 villes de france. On peut même ajouter un emplacement réservé non référencé et laisser un commentaire. un moyen efficace pour optimiser son trajet ! (Plus d'infos page 18)

PORTRAIT

Page 17: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap
Page 18: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

HANDICAP VIE PROfESSIONNEllE

NET ET PRATIQUE

UNE « HANDIPLACE »EN UN COUP D’œILDepuis juin 2010, le site handicap. fr propose une application « parking.fr » pour trouver des places réservées aux conducteurs handicapés.

HANDIvISIO,LE COACH vIRTUEL S’entraîner aux entretiens d’embauche en valorisant son savoir-être ? Plus d'atouts pour décrocher un job.

Géolocaliser les places de parking pour personnes handicapés, c’est possible depuis déjà un an et demi. « Les personnes consultent no-tre application via leur Iphone, leur Smartphone, ou directement sur handicap.fr, explique Gilles Barbier, directeur du site. Elles rentrent l'adresse du lieu où elles se trouvent, et le serveur indique toutes les places pour handicapés à proximité. » 506 municipalités ont déjà four-ni la liste de leurs places disponibles. Avec plus de 150 000 visiteurs uniques chaque mois, et de nombreux retours positifs d'usagers, le site entend renouveler son application. Elle peut indiquer en temps réel si une place est occupée ou non. Mais un système informatique doit pour cela être intégré aux places de parking. « C’est plus du ressort des municipalités que du nôtre », souligne Nicolas Bissardon, respon-sable commercial. www.handicap.fr

Job in live, spécialiste de l’emploi et de la diversité, a mis au point le logiciel Handivisio. 80 bornes disponibles en sept langues permettent de s'entraîner aux entretiens d'embauche virtuellement. « Le but est d'aider la personne à miser sur son savoir-être, ses moyens d'expres-sion, plus que sur son CV, explique Thomas de williencourt, PDG de Job in live. L'accès est gratuit et des bornes sont désormais disponi-bles dans les écoles et universités pour tout public. » Au total, plus de 100 bornes sont disponibles. Considérant qu'il s'agit d'un « bon moyen d'accélérer et de démythifier la rencontre », Thomas de williencourt affirme qu'une personne utilisant le dispositif a sept fois plus de chan-ces de décrocher un entretien. Avec 2 100 candidatures déjà enregis-trées, l'entreprise songe désormais à développer ses bornes dans les territoires les plus isolés.www.handivisio.fr

Virginie Bachelier et chloé Goudenhooft

Prouver sa valeur, réussir et être reconnue pour ses capacités a toujours été son objectif. À 27 ans, Rachel prépare un Master 2 Achats et négociation industrielle, en contrat pro chez Technip France, une société d’ingé-nierie pétrolière. Son métier ? « Analyse du besoin, élaboration de la stratégie achat, préparation et lancement d’appels d’offres, dépouillement et rééquilibrage des offres avec négociation puis contractualisation avec le(s) fournisseur(s) retenu(s) et suivi du (des) contrat(s). » Originaire du Gers, elle est venue étudier à Paris. Passée par l’école supérieure des acheteurs professionnels, elle privilégie l’alternance pour mettre en pra-tique ses connaissances. Battante, Rachel a suivi une scolarité normale. Et ce, malgré les séquelles d’un grave accident de voiture qui, à 4 ans, la plonge dans un coma dont elle ressortira sans plus savoir parler, ni mar-cher. « Tout réapprendre et me confronter aux

autres enfants a été difficile, bien que ça m’ait donné une volonté de réussite, notamment professionnelle. Je comprenais parfaitement mais j’étais un peu plus lente que les autres, j’ai donc toujours beaucoup travaillé pour compenser. ce qui a payé. »Reconnue comme travailleur handicapé, Rachel connaît bien les forums d’emploi et n’hésite pas à se déplacer dans toute la Fran-ce pour défendre sa candidature. « J’ai décou-vert l’association Tremplin par le bouche-à-oreille. ils ont été de très bon conseil. Je n’ai pas toujours postulé par leur intermédiaire. Je voulais être recrutée à compétences éga-les, sur mon cV. » Son conseil ? « faire preuve d’opiniâtreté. Être en situation de handicap ne rend pas moins compétent ! Quel que soit le niveau d’études, il faut exceller dans son domaine. »

coraline Bertrand

www.tremplin-entreprises.org

RACHEL ORTHOLAN

« ExCELLER DANS SON DOMAINE »Suivie par l’association Tremplin, Rachel Ortholan va quand même au contact des recruteurs. Handicap ou pas, l’important est d’être embauché pour ses compétences !

INSTANTANE

Dar

nel l

indo

r

18 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

Page 19: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

S Bourses et aides pour étudier Depuis la rentrée 2008, l’étudiant handicapé bénéficie d’une aide personnalisée, d’un montant moyen de 1 300 euros par mois, qui ne dépend pas du revenu de ses parents. En ce qui concerne la bourse d’enseignement supérieur sur critères sociaux, la limite d’âge de 28 ans pour la première demande n’est pas imposée et elle est cumulable avec une bourse Erasmus. l’étudiant en situation de handicap peut participer aux programmes d’études à l’étranger et bénéficier des aides accordées pour ces projets. un semestre à l’étranger ne l’empêchera pas de continuer à percevoir son AAH. Dans les conditions de résidence sont intégrés les séjours de plus de trois mois effectués dans le cadre d’un perfectionnement de formation, de l’apprentissage d’une langue étrangère ou d’une formation professionnelle. Enfin, des fondations d’entreprise comme celles de la Banque Populaire ou de l’Occitane financent les projets d’études de jeunes handicapés.

coraline Bertrand

www.fondation.loccitane.comwww.fnbp.fr/-Notre-philosophie,40-.htmlwww.arpejeh.com

EMPRUNTS

PRET bANCAIREET HANDICAP,EST-CE COMPATIbLE ?Peut-on être handicapé et prétendre à un crédit à la consommation, un prêt immobilier ou professionnel ? Éclairage sur les obstacles et les solutions.

oyons clairs, l’intérêt des banques est de s’assurer que l’argent prêté leur soit rendu et que l’emprunteur soit en mesure de payer pendant

toute la durée du prêt. En cas de maladie ou de handicap, les banques vous perçoivent comme un sujet à risque, du fait de la probabilité ac-crue d’une incapacité de paiement. Pour pal-lier les risques, assurer son prêt s’avère obliga-toire. La compagnie d’assurance prend alors le relais si l’emprunteur se trouve en difficulté. « Le premier obstacle qui se présente pour les personnes en situation de handicap, est la na-ture de leurs revenus. S’ils proviennent de ren-tes allocatives, ils sont réputés insaisissables et les banques n’ont pas de recours en cas de non-paiement. Ce qui compromet les chances de prêt », explique Clair Caillon, responsable de la marque de courtage Handi-Assur. Si les compagnies d’assurance ne vous suivent pas ou excluent d’importantes clauses de garan-tie comme le chômage, le dossier ne passera pas auprès de la banque. Il est donc capital de trouver une compagnie qui couvre correc-tement. Ces dernières évaluent le montant de la prime d’assurance en fonction des déclara-tions de l’emprunteur sur son état de santé. Dans le cas d’un handicap, la compagnie de-mande souvent un examen complémentaire. Pour un crédit à la consommation jusqu’à 15 000 € sur moins de quatre ans, aucun ques-tionnaire de santé n’est nécessaire, mais une personne en situation de handicap ne peut souscrire ce type de crédit au-delà de 50 ans.Les chances d’obtenir un prêt ont progressé depuis la mise en place de la convention Aeras en 2007. Cet accord entre l’État, les assureurs,

les associations représentatives de malades et les institutions financières améliore les pos-sibilités de garantie des prêts des personnes à risque aggravé de santé. Selon un article du 14 septembre 2011 de L’Argus de l’assurance, « 93 % des demandes avec un risque aggravé de santé ont reçu une proposition d’assurance en 2010 ».

Quelques clés pour maximiser ses chances…

Renseignez honnêtement votre dossier médical en fournissant des documents com-plémentaires. En cas de fausse déclaration sur votre santé, votre assurance risque de ne pas vous couvrir si elle découvre la fraude.

La loi Lagarde permet depuis juin 2010 de s’adresser à une autre compagnie que celle recommandée par votre banque. Faites jouer la concurrence entre les socié-tés d’assurance, vous obtiendrez des prix variables et différents types de couverture de votre prêt, ce qui augmente vos chances d’acceptation.

Adressez-vous à un courtier dont le métier est de trouver la compagnie qui vous offrira la meilleure couverture, au meilleur prix.

Demandez une convention Aeras. Celle-ci vous fait bénéficier d’une assurance fournie par un collège d’assureurs et de réassureurs, qui mutualisent la prise de risque. Peuvent y prétendre les personnes malades ou en si-tuation de handicap qui empruntent jusqu’à 300 000 € et ont moins de 70 ans.

Bilguissa Diallo

Pour plus d’infos : www.handi-assur.com et www.aeras-infos.fr

HANDICAP ARgENT

NoVEMBRE 2011 / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / RESPECT MAG 19

Page 20: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

DPP

I / M

ILLE

REA

U

Vos rêves d’enfant ?Emeric Martin : J’ai toujours fait beaucoup de sport, notamment du tennis de table, et je voulais également devenir sportif de haut niveau. Ma discipline de prédilection, c’était la course à pied… mais en fauteuil, ça devient plus difficile ! J’ai continué le tennis de table et, en deux ans, j’ai rattrapé mon niveau de l’époque où j’étais sur mes deux jambes… Aujourd’hui, Emeric en fauteuil mettrait une sacrée raclée à Emeric debout !Cyril Moré : Petit, j’avais ce rêve de gagner les Jeux olympiques. Ça s’est perdu à l’adolescence parce que je n’étais pas inscrit dans un schéma de compétition. Et tout cela a repris du sens après mon accident, à 19 ans, suite auquel j’ai commencé l’escrime. Un jour, mon maître d’armes m’a dit : « Entraîne-toi bien, tu pourrais aller aux Jeux paralympiques ».

Ce qui vous agace dans le regard porté sur le handicap ?E.M. : Il y a 20 ans, le handicap générait un regard de pitié. Depuis, les choses ont évolué. À l’époque, j’étais « l’handicapé qui fait du sport » ; aujourd’hui, je suis un sportif, accessoirement en fauteuil.

Mais on lit encore cette pitié dans le regard parfois, et c’est blessant.C.M. : J’ai du mal avec les gens qui croient savoir ce que vous vivez et ce dont vous avez besoin. Ça atténue leur curiosité et, du coup, ils ne cherchent pas comment améliorer les conditions du vivre ensemble.

Si vous pouviez changer quelque chose à l’ordre du monde…C.M. : J’aimerais que tous les espaces nous soient accessibles et que les valides aient à s’adapter à nos contraintes, car c'est plus simple pour eux. Une société moderne ne peut pas se permettre de laisser de côté les handicapés, tout en prônant un discours progressiste.E.M. : C’est vrai que, lors d’un déplacement, on est toujours obligé de se renseigner pour savoir si l’endroit sera bien adapté. Je connais des personnes qui vivent cloîtrées chez elles parce qu’elles ne savent jamais ce qu’elles vont trouver dehors. L’espace public est censé nous être totalement accessible en 2015, mais on est plutôt pessimiste, vu l’échéance.

un conseil aux entreprises pour accueillir une personne en situation de

handicap ?C.M. : Mettez-vous en situation… et vous verrez rapidement ce qui ne convient pas sur le plan logistique.E.M. : Même dans les entreprises sensibilisées au handicap, on manque souvent du bon sens élémentaire dans l’accueil d’une personne handicapée. Alors qu’une bonne mise en situation permet de voir tout de suite ce qui cloche.

un conseil aux jeunes en situation de handicap ?C.M. : Souriez ! Si on veut se donner des chances, ça commence par ça. OK, on a le droit de faire la gueule, mais les gens ne sont pas responsables de notre handicap et ne savent pas toujours comment nous prendre. Pour désamorcer les incompréhensions, un sourire, c’est simple et ça ouvre des portes.E.M. : Je n’aurais pas dit mieux !

Recueilli par Bilguissa Diallo

Pour la 5e année consécutive, les rencontres EDF Handisport (organisées par EDF et la Fédération Handisport) ont donné l’occasion aux Parisiens de découvrir 30 disciplines sportives. Prochain rendez-vous en septembre !

EDF HANDISPORT

REGARDS CROISESDE DEUx SPORTIfS Emeric Martin et Cyril Moré, 38 ans tous deux et en fauteuil, sont aussi agents EDf et… champions paralympiques. quelques mots de ces athlètes « jumeaux » qui forcent le respect.

20 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

Page 21: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

tomber régulièrement. Au final, je n’ai jamais fait que ça, je n’ai pas d’autre expérience professionnelle et j’ai arrêté mes études après mon Bac STT, au bout d’un trimestre de Deug d’anglais.

Pourquoi ce choix de l’émission Incroyable talent ?J’avais déjà une carrière avant l’émission. J’avais travaillé pour Djamel Debbouze, Madonna ou Rohff. Là, il s'agissait d'un challenge personnel, et une reconnaissance de mon art, parce que le public vote et que tu t’exposes à la vue de tout le monde. Faire ça avec un handicap, ce n’est pas évident, le rapport au corps est intime. Gagner une finale en prime time, ça booste la confiance en soi, c’est comme si tu passais une étape en fait, une façon de faire ses preuves aux yeux de tous. Ça m’a également permis de prétendre à de plus gros cachets !

Et depuis tu fais quoi ?J’ai monté un spectacle solo, Buanattitude. Il tourne depuis fin 2008. Je l’ai présenté un peu partout, de Paris au Cap Vert, en passant par Madagascar. L’idée de cette production, c’est un retour initiatique sur ma vie, un partage d’expérience pour ceux qui sont dans la même situation que moi. Le message sous-jacent, c’est également : ne vous limitez pas aux apparences… notamment pour Buana, qui peut induire en erreur. Ce mot, on lui donne en général le sens de « Maître », comme si celui qui le prononçait était un lèche-bottes. En fait, c’est un mot swahili qui a un sens noble, c’est celui qui a accompli des choses, qui a su se dépasser. J’aime ce genre de valeur, ça veut dire qu’on fait de son mieux, en restant qui on est. Pour moi, le pire des conseils, c’est dire à quelqu’un de se conformer. On est tous unique, différent, et pourtant on a tous droit à une place dans la société, à de la considération. Au fond, je veux exprimer cette idée simple : il faut épouser ses différences pour le meilleur et pour le pire, et savoir regarder au-delà des apparences.

tes projets ?Je travaille actuellement au développement d’une marque de vêtements, Buana wear. Il s’agit encore de faire partager cette philosophie du dépassement, de croire en ses rêves. Je suis en train de monter une équipe pour ça et de développer le site internet.

Recueilli par Bilguissa Diallo

Retrouvez l’actualité de Junior sur : www.b-boyjunior.comet www.buana-wear.com

Comment démarre ton histoire ?Je suis né à Kinshasa il y a 30 ans. J’ai contracté une poliomyélite à 2 ans et cela a endommagé une de mes jambes. J’ai par la suite été adopté en France à l’âge de 5 ans. Mon enfance s’est déroulée à Saint-Malo, auprès de mes parents.

Pourquoi le break dance ?Depuis mon plus jeune âge, j’ai une passion pour la danse et l’acrobatie. À l’adolescence, j’ai fait la connaissance de Jeff et Rudy, des amis qui pratiquaient le hip-hop en Bretagne. Ils faisaient des voyages à Paris et enseignaient ensuite aux jeunes Bretons ce qu’ils y avaient appris. J’ai commencé la compétition de break à 15 ans et j’ai gagné mon premier Breizh battle en 1997. À l’époque, il y avait des équipes parisiennes qui y participaient et c’est là qu’on m’a remarqué. On m’a encouragé à pousser plus loin.

Comment a réagi ta famille ?Mes parents, comme tous les parents, ont trouvé cette activité atypique, et risquée. Je pense qu’ils ont eu peur pour moi, peur

que je ne puisse me relever d’un échec. Ils ont même essayé de freiner un peu mon ambition. Je crois que le handicap a beaucoup pesé dans leur attitude.

Comment as-tu transformé la passion en carrière ?J’avais une réelle détermination à me dépasser, parce que j’adore ce que je fais et que je ne pars pas avec un avantage. En travaillant avec mon groupe le wanted Posse, j’ai trouvé mon style d’expression ! Nous avons écumé les compétitions au début des années 2000 : le championnat du monde en équipe, le Battle of the year, le championnat de France. Les contrats et les cachets ont commencé à

DA

RN

EL L

IND

OR

« Le pire des conseils, c'est dire à quelqu'un de se conformer. »

Breaker de talent, Junior est découvert par le grand public lors de sa participation à l’émission Incroyable talent, dont il gagne la finale en 2007. le jeune homme revient sur son parcours pour Respect mag.

LA CuLtuRe Du SuRPASSeMeNt !

JUNIOR BOSILA

NoVEMBRE 2011 / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / RESPECT MAG 21

RENCONTRE

Page 22: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap

S’informerVivre FM 93.9

La radio du handicap : émissions, chroniques, reportages. Avec l’Association nationale pour la prévention des handicaps et pour l’information (Anphi).www.vivrefm.com

Être Handicap InformationLe magazine a pour objectif de favoriser l’insertion des personnes handicapées dans la vie sociale et professionnelle. Il recense les informations utiles dans les domaines médical, social, juridique, professionnel ou culturel.www.etrehandicap.com

Handicap.frPortail généraliste sur les informations et services liés au handicap et à l’autonomie.www.handicap.fr

FinancementCnous-Crous

Le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) a pour vocation de faciliter la vie des étudiants dans de nombreux domaines : restauration, logement, bourses, action sociale et culturelle, ouverture sur l’international…www.cnous.fr

Fondation L’OccitaneElle a pour but d'initier, d'accompagner et de financer des projets, notamment dans le soutien aux déficients visuels.www.fondation.loccitane.com

Fondation Banque PopulaireElle alloue une bourse à des personnes handicapées pour suivre une formation professionnelle ou des études supérieures, créer une entreprise, poursuivre un entraînement sportif de haut niveau…www.fnbp.fr/-Notre-philosophie,40-.html

CommuniquerWebsourd

Un site dédié aux personnes sourdes et malentendantes. Au menu : actualités, magazine, infos pratiques.www.websourd.org

HandicanalLe premier réseau communautaire internet francophone dédié au handicap et à l’autonomie, créé à l’initiative de la société Handicap.fr.www.handicanal.fr

Handi-upCe service s’emploie à mettre en relation étudiants ou jeunes diplômés en situation de handicap et entreprises ou administrations en recherche de profils qualifiés. Il fonctionne à l’aide de référents professionnels qui font le lien entre les étudiants et les entreprises et veillent à la bonne intégration du jeune dans son nouveau contexte professionnel.www.handi-up.org

Forum Paris de la diversité et du premier emploiCet événement francilien héberge 200 entreprises qui proposent plus de 3 000 emplois et s’engagent sur la diversité et l’égalité des chances. Il est particulièrement tourné vers l’emploi des jeunes. Prochain forum à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette Espace Condorcet.Entrée libre, sans pré-inscription, le 16 février 2012Renseignements au 01 53 95 15 15et www.parisdiversite.fr

emploiMission Handicap

Site d'informations sur l'emploi et la formation des personnes handicapées, il renseigne sur les entreprises qui recrutent des personnes en situation de handicap et les postes à pourvoir.www.missionhandicap.com

HanploiL’association Hanploi-CED propose aux entreprises des solutions RH pour les aider à recruter des personnes handicapées : e-recrutement sur Hanploi.com, outils interactifs et formations pour sensibiliser les collaborateurs… L’espace candidat permet de postuler aux offres des entreprises partenaires.www.hanploi.com

Job in livePortail d’emploi dédié à la diversité et notamment au handicap. Job in live organise avec les Missions Handicap les Mardis du handicap : journées de recrutement de personnes en situation de handicap dans toute la France.www.jobinlive.com/news/category/mission-handicap/Mardis du handicap : 0825 826 674, [email protected]

Handi QuestaSite d’annonces d’emploi, de stage et d’alternance dédié aux personnes en situation de handicap. L’outil est accessible aux personnes déficientes visuelles et auditives.www.handiquesta.com

agefiphL’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées gère les contributions financières versées par les entreprises de 20 salariés et plus, soumises à l'obligation d'emploi des personnes handicapées. L'Agefiph propose des aides financières et des services mis en œuvre par un réseau de partenaires.www.agefiph.fr

L’adaptL’association, créée en 1929, s’est fixé pour mission de favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Après avoir pendant des années fondé des établissements pour enfants, des centres de formation professionnelle, ainsi que des structures de travail protégé, l’Adapt innove depuis 15 ans avec la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, le parrainage via le réseau des réussites et le job dating.www.ladapt.net

FormationOnisep

L'Office national d'information sur les enseignements et les professions est un établissement public qui dépend du ministère de l'Éducation nationale. Il produit et diffuse toute l'information sur les formations et les métiers.www.onisep.fr/Scolarite-et-handicap

Droit au savoirCette association se veut force de propositions pour favoriser des actions innovantes dans le domaine de la scolarisation et de l'insertion professionnelle, pour les jeunes personnes en situation de handicap à partir de 16 ans.www.droitausavoir.asso.fr

Études et handicapUn espace de ressources sur la thématique des études : orientation, accompagnement, législation, structures engagées pour favoriser les parcours.www.netvibes.com/etudes_handicap#LA_FEDEEH

22 RESPECT MAG / HoRS SéRIE JEuNES ET HANDICAP / NoVEMBRE 2011

CONTACTS UTILES

Page 23: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap
Page 24: Hors série Respect Mag : Jeunes et handicap