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© aln.editions Hegel Vol. 10 N° 1 - 2020 3 L’efficacité de la guérison à distance par l’intermédiaire de la prière d’intercession sur la santé physique et psychique ? Une revue de questions Efciency of distance healing through intercessory prayer on physical and mental health Claude Berghmans PHD Psychologie 43 rue des graminées, 57100 Thionville [email protected] Résumé La guérison à distance par l’intermédiaire de la prière d’intercession s’inscrivant comme un des premiers axes thérapeutiques en santé mentale suscite un intérêt grandissant dans le champ de la communauté scientifique. La question de son efficacité se pose. S’agit-il de l’impact de nos croyances et attentes de guérison, soit d’un effet placebo sur notre santé, ou y a-t-il un processus de transmission thérapeutique inconnu de la science actuelle se basant sur des transferts d’énergie ou faisant appel à des interventions d’ordre spirituel. L’objet de cet article est de tenter de faire le point sur cette question par l’intermédiaire d’une revue de littérature précise sur ce sujet regroupant 26 études contrôlées et randomisées depuis 1997 à aujourd’hui. Les résultats font état de 16 études ne montrant pas d’efficacité de la prière, et de 9 études soulignant des résultats intéressants dans lesquelles pour 7 études, les patients étaient au courant de la démarche d’aide soulignant ainsi les effets de l’attente de guérison. En conclusion, ce type de travaux fait état de limites méthodologiques très importantes de différentes natures montrant qu’il faut revoir intégralement ce type d’étude de cette approche de soin si l’on veut avoir une vue scientifique rigoureuse de son efficacité thérapeutique. De ce fait, des travaux supplémentaires sont impérativement nécessaires mettant en avant des protocoles d’approches nouveaux et plus précis. Mots clés Prière ; Guérison à distance ; Santé mentale ; Thérapies alternatives Abstract Distance healing through intercessory prayer, which is one of the first mental health therapeutic axes, is attracting increasing interest in the field of the scientific community. The question of its effectiveness arises. Is it the impact of our beliefs and expectations of healing, a placebo effect on our health, or is there a process of therapeutic transmission unknown to current science based on energy or using spiritual interventions. The purpose of this article is to attempt to take stock of this issue through a review of specific literature on this subject gathering 26 randomized controlled studies from 1997 to today. The results report 16 studies showing no efficacy of prayer, and 9 studies highlighting interesting results in which for 7 studies patients were aware of the aid process, thus highlighting the effects of waiting for healing. In conclusion, this type of work reports very important methodological limitations of different kinds showing that we need to completely review this type of study of this care approach if we want to have a rigorous scientific view of its therapeutic efficacy. As a result, additional work is imperatively needed, highlighting new and more precise approaches protocols. Keywords Prayer; Distance healing; Mental health; Alternative therapies DOI : 10.4267/2042/70734 Article original

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Hegel Vol. 10 N° 1 - 20203

L’efficacité de la guérison à distancepar l’intermédiaire de la prière d’intercessionsur la santé physique et psychique ?Une revue de questions

Efficiency of distance healing through intercessory prayeron physical and mental health

Claude BerghmansPHD Psychologie43 rue des graminées, 57100 [email protected]

Résumé

La guérison à distance par l’intermédiaire de la prière d’intercession s’inscrivant comme un despremiers axes thérapeutiques en santé mentale suscite un intérêt grandissant dans le champ dela communauté scientifique. La question de son efficacité se pose. S’agit-il de l’impact de noscroyances et attentes de guérison, soit d’un effet placebo sur notre santé, ou y a-t-il un processusde transmission thérapeutique inconnu de la science actuelle se basant sur des transferts d’énergieou faisant appel à des interventions d’ordre spirituel. L’objet de cet article est de tenter de faire lepoint sur cette question par l’intermédiaire d’une revue de littérature précise sur ce sujet regroupant26 études contrôlées et randomisées depuis 1997 à aujourd’hui. Les résultats font état de 16 étudesne montrant pas d’efficacité de la prière, et de 9 études soulignant des résultats intéressantsdans lesquelles pour 7 études, les patients étaient au courant de la démarche d’aide soulignantainsi les effets de l’attente de guérison. En conclusion, ce type de travaux fait état de limitesméthodologiques très importantes de différentes natures montrant qu’il faut revoir intégralementce type d’étude de cette approche de soin si l’on veut avoir une vue scientifique rigoureuse de sonefficacité thérapeutique. De ce fait, des travaux supplémentaires sont impérativement nécessairesmettant en avant des protocoles d’approches nouveaux et plus précis.

Mots clésPrière ; Guérison à distance ; Santé mentale ; Thérapies alternatives

AbstractDistance healing through intercessory prayer, which is one of the first mental health therapeuticaxes, is attracting increasing interest in the field of the scientific community. The question ofits effectiveness arises. Is it the impact of our beliefs and expectations of healing, a placeboeffect on our health, or is there a process of therapeutic transmission unknown to current sciencebased on energy or using spiritual interventions. The purpose of this article is to attempt to takestock of this issue through a review of specific literature on this subject gathering 26 randomizedcontrolled studies from 1997 to today. The results report 16 studies showing no efficacy of prayer,and 9 studies highlighting interesting results in which for 7 studies patients were aware of the aidprocess, thus highlighting the effects of waiting for healing. In conclusion, this type of work reportsvery important methodological limitations of different kinds showing that we need to completelyreview this type of study of this care approach if we want to have a rigorous scientific view of itstherapeutic efficacy. As a result, additional work is imperatively needed, highlighting new andmore precise approaches protocols.

KeywordsPrayer; Distance healing; Mental health; Alternative therapies

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IntroductionPour toute personne, la santé est sans doute un des éléments les plus précieux de la vie humaine etbeaucoup des avancées en sciences médicales et psychologiques tendent à son développement et à sapérennisation. Pour l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), celle-ci comprend des facteurs physiques,psychologiques, sociaux et spirituels, qui reposent sur l’interaction et l’harmonie entre plusieurs de cesfacteurs (World Health Organization, 1998).

Dans l’optique de l’étude de l’influence de certains facteurs spirituels sur la santé physique et mentale(faisant intervenir des éléments de croyances, de transmissions d’intentions à distance ou d’interventions« divines » – une tierce partie non humaine soulignée par les religions et les mouvements spirituelsdepuis les débuts de l’humanité –), on constate un usage de plus en plus répandu des médecinesalternatives et complémentaires (CAM – Complementary and Alternative Medicine – ou MAC en français)[1], communément définies comme « des thérapies n’étant ni enseignées à grande échelle dans lesécoles de médecine, ni généralement disponibles dans les hôpitaux » et qui pour certaines, s’inscriventdans le champ des facteurs spirituels. Autrement dit, les approches de soins alternatifs mettent souventen exergue des éléments de croyances et de représentations qui prennent source dans la spiritualitéet la religion [2]. Du reste, le pluralisme thérapeutique est en forte augmentation [3] et le recours auxguérisseurs également pour des problèmes de santé mentale notamment [4].

Faisant partie de ces approches de CAM, la guérison à distance (DHI – Distant Healing Intervention) peutêtre définie comme « un acte mental de compassion dirigé vers la santé et le bien-être d’une personneéloignée » [5]. Ces approches sont multiples. On peut citer la prière, qui rappelons-le est dans le monde,le premier soin en santé mentale [2], la guérison spirituelle, la guérison chamanique, la guérison nonlocale, le toucher thérapeutique, la transmission d’intention de guérison par concentration [6]. Sespratiques sont très répandues depuis les cinquante dernières années [7]. Les résultats de plusieursenquêtes nationales menées aux États-Unis et ailleurs suggèrent que jusqu’à 40 % de la population adulteavait utilisé l’année précédente une forme de CAM pour traiter des problèmes liés à la santé [8, 9, 5]. Dece fait, la communauté scientifique s’est montrée plus pressante et plus encline à étudier l’efficacité deces nombreuses thérapies [1, 10, 11] qui souvent font intervenir des facteurs de croyance, d’espéranceen la guérison ou de foi du patient. Le rôle de la croyance comme facteur déterminant dans la santé estun élément prédictif important de l’utilisation des CAM [8]. Dans une étude sur les CAM aux États-Unis[12], 7 % des personnes interrogées ont déclaré avoir essayé une forme de « guérison spirituelle ».Dans la même étude, 35 % des personnes interrogées ont dit avoir utilisé la prière pour résoudre leursproblèmes de santé. Une enquête nationale menée aux États-Unis en 1996 a révélé que 82 % desAméricains croyaient au pouvoir de guérison de la prière et 64 % estimaient que les médecins devraientprier avec les patients qui le demandent [13]. De plus en plus de preuves basées sur des études sérieusessuggèrent une association entre l’engagement religieux et la spiritualité et des résultats positifs pour lasanté [14, 15, 2, 11]. Toutefois, les formes de guérison à distance sont encore très controversées [16]dans la communauté scientifique et en dépit de plusieurs critiques positives concernant les recherches surces approches [17, 6, 2], il existe encore des affirmations contradictoires dans la littérature concernantleur efficacité clinique [18, 19]. Cette dernière n’a pas été soulignée de manière catégorique et beaucoupde recherches et de méta-analyses font état de lourdes difficultés méthodologiques sur cette question[5]. En l’absence de mécanismes plausibles et rationnels envisageables, les sceptiques sont convaincusque les bénéfices rapportés sont dus au mieux aux effets du placebo (croyance du patient en la guérison)ou au pire à la fraude. Malgré cette controverse persistante, les approches ou techniques de guérison àdistance gagnent en popularité. Par exemple, au Royaume-Uni aujourd’hui, il y a plus de guérisseurs àdistance (environ 14 000) que de thérapeutes de n’importe quelle autre branche des CAM [8]. Ce niveaude popularité et d’utilisation par les patients étant en augmentation, il est nécessaire d’examiner lespreuves disponibles sur l’efficacité des CAM.

De manière additionnelle, la spiritualité que nous mettons en exergue dans cet article, qu’elle soittranscendante ou laïque est une dimension fondamentale de notre humanité liée d’une part, à la recherched’un sens associé à la vie sur notre planète (pourquoi sommes-nous là et vers quoi nous dirigeons-nous ?) et d’autre part, à la recherche de réponses liées à des aspects fondamentaux de la vie au traversd’expériences multiples, sacrées et transcendantes [20], capables de fournir des avantages adaptatifspour la santé. La spiritualité et la religion sont positivement associées à la santé physique [21]. Lesrecherches en psychologie de la santé sur ses aspects spirituels et religieux suggèrent que les croyanceset les pratiques religieuses sont associées à de meilleurs résultats en matière de santé physique etmentale, d’effets bénéfiques sur la fonction immunitaire, de la saillance de l’aide sociale, d’une hausse dela qualité de vie, d’une augmentation de l’optimisme et d’une baisse du taux d’anxiété et de dépression[22]. Chaque personne utilise des stratégies cognitives et comportementales différentes, en accordavec ses croyances religieuses et spirituelles ainsi que sa perception du sens de sa vie, pour surmonter

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les situations difficiles, en particulier celles impliquant la santé. Dans cette optique, la transmissiond’intention de guérison à distance, comme la prière ou d’autres approches de soins à distance nonbasées sur la prière (transmission d’intentions non religieuses, certaines formes de méditations) sontdes modalités pratiques d’application sur la santé de la spiritualité, de la religion ou de la croyance enles capacités de guérison d’un individu sur l’autre par l’intermédiaire de ses pensées (ou intentions).A ce niveau, la prière d’intercession (ou prière pour autrui) étudiée depuis Galton en 1878 [23] estconsidérée comme une intervention particulièrement importante et très fortement utilisée [24] dans lessoins spirituels pour ceux qui souffrent [25, 26]. Des dix thérapies « alternatives » les plus utilisées auxÉtats-Unis, la prière pour soi et la prière d’intercession arrivent en tête de liste [27]. L’étude d’O’Connor,Pronk, et al. (2005) [28] sur les thérapies alternatives montre que 47,2 % des sujets prient pour leurpropre santé et que 90,3 % d’entre eux croient que la prière contribue à leur guérison.

La prière d’intercession est généralement définie comme une prière offerte au profit d’une autre personne[29]. En règle générale, une requête silencieuse ou verbale est adressée à Dieu (une divinité), ou à unautre type d’entité transcendante, ou au patient directement et la personne priante estime capable dechanger la vie ou la santé d’une autre personne [30, 31, 32]. De manière plus précise, il existe plusieursformes de prière qui sont présentées dans la littérature. Les formes les plus couramment utiliséessont la prière d’intercession (dans laquelle il n’y a pas de contacts physiques entre les priants et lespatients) et la prière de pétition (ou prière pour soi-même) notamment étudiée par Koenig et al. [2], etKoenig, McCullough et Larson, [24]. Pour Ruth et al. [33], la prière est une activité spirituelle souventutilisée par les patients, et qui semble faciliter le processus de transition entre la maladie et la santé etle bien-être de l’être humain. Dans la prière, il est question d’établir un lien, une connexion avec unedimension transcendante et spirituelle, voire religieuse [34,35]. En dépit du fait que cette pratique desoin est courante dans différentes doctrines religieuses et spirituelle, elle n’a commencé à être étudiéescientifiquement en tant qu’instrument important de la santé qu’en 1980, et en tant que source deréconfort et d’espoir. La communauté scientifique reconnaît la prière comme thérapie complémentaire etintervention thérapeutique dans le cadre d’une assistance holistique. Que ce soit une prière d’intercessionou de pétition, celles-ci peuvent être incluses dans les soins de santé dans plusieurs contextes. Parexemple, un pourcentage élevé de travailleurs sociaux aux USA et au Canada semble utiliser la prièred’intercession dans leur travail avec leurs patients [36, 37]. Une enquête nationale réalisée auprès depraticiens directs affiliés à l’Association nationale des travailleurs sociaux (NASW : N = 2 069) a révéléque 28 % des personnes interrogées s’étaient engagées dans la prière verbale avec leurs patients,et 57 % avaient prié en privé pour eux [38]. De même, parmi un échantillon national de travailleursgérontologiques affiliés à la NASW (N = 299), 43 % ont déclaré prier verbalement avec leurs patients.Enfin, en ce qui concerne les interventions de prière en privé, les deux tiers des répondants ont indiquéqu’ils priaient parfois (43 %) ou souvent (24 %) pour leurs patients [39]. En bref, bien que l’utilisation dela prière en tant qu’intervention thérapeutique reste pour l’instant encore controversée [40], les donnéesexistantes suggèrent que la plupart des travailleurs sociaux utilisent la prière d’intercession commeune intervention professionnelle pertinente. De plus, diverses études contrôlées et non contrôlées ontsuggéré que certaines formes de guérisons psychiques pouvaient augmenter les effets thérapeutiquesdes traitements médicaux traditionnels [41, 42]. Les méta-analyses de Schiltz et al. (1997) [43] et deSchmidt (2012) [11] font état des effets positifs de l’intention de guérisons à distance chez des patientsatteints de nombreuses pathologies [44] et soulignent la pertinence de ce champ de recherche, invitantà des études additionnelles pour isoler les principaux mécanismes d’action (croyances en la guérison,effets de la transmission d’intention…).

Bien qu’il soit théoriquement possible qu’un être transcendant (ou une manifestation intelligente) existeet réponde à la prière, il est également possible que la prière exploite les mécanismes naturels nonencore découverts qui produisent actuellement un changement [45, 46]. En d’autres termes, la prièred’intercession peut effectuer un changement surnaturel, naturel ou pas du tout. La discussion de cesdivers mécanismes dépasse le cadre de cet article. Notons toutefois que la guérison à distance passebien souvent par la prière d’intercession, mais il existe aussi d’autres approches de méditation ou detransmission d’intention basées sur une concentration sur un désir de guérison.

Le but de cet article, dans la continuité des méta-analyses précédentes [42, 43] sur le sujet est d’examinerla littérature empirique capable d’informer et de guider les décisions de pratique concernant l’utilisationde la prière d’intercession comme technique de guérison à distance. Bien sûr, il est important de constaterque différentes recherches, dont de nombreuses revues anglo-saxonnes de littérature, ont été effectuéessur ce sujet [42, 45, 43, 5], et les résultats sont assez équivoques. Il n’y a pas de constats significatifs del’efficacité de la guérison à distance via la prière ou une intention de guérison, ni de son inefficacité [46].Chaque recherche invite à des études supplémentaires et toujours d’importants biais méthodologiquessont mentionnés qui, dans la plupart de ces recherches, sont un frein majeur à la réponse à la questionprincipale qui nous préoccupe : « la guérison à distance par la prière est-elle efficace ou non ? ». Danscette optique, nous avons choisi d’effectuer une revue de la littérature sur cette question afin de mettre

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en lumière la synthèse des recherches les plus pertinente (en fonction de critères de choix précis), lesbiais méthodologiques, les pistes futures de recherche, et une ébauche de discussion théorique sur lespotentiels mécanismes d’action pouvant expliquer l’impact de la guérison à distance, ceci pour aboutir àune revue de questions précises sur cette problématique, afin de l’appréhender de différentes manièreset d’en tirer des débuts de modèles explicatifs. Il existe très peu de recherches francophones sur ce sujet[47], et ce domaine mérite de s’y consacrer.

Méthode

L’objectif de notre revue est de résumer tous les essais cliniques randomisés disponibles testant l’efficacitéde toutes les formes de guérison à distance en tant que traitement de tout état pathologique, avecun focus particulier sur la prière d’intercession. Une vérification systématique de la littérature a étémenée en 2019. Un protocole a été défini pour planifier la revue systématique et incluait la question derecherche, les critères d’inclusion et d’exclusion, la stratégie de recherche et les bases de données, lesinstruments et méthodes de collecte de données et les critères d’analyse des résultats.

La question récapitulative était : « Quels sont les effets des intentions de guérison à distance et dela prière d’intercession en particulier sur la santé physique et psychique des patients ? » (La prièred’intercession étant l’approche la plus étudiée à l’heure actuelle, nous n’avons pas voulu omettre d’autresapproches de guérison à distance à caractère non religieux ou spirituel, comme simplement l’intentiond’envoyer des pensées de guérison à un patient).

En termes d’inclusion, nous avons pris en compte : les patients (population) de tout âge et des deuxsexes, les situations cliniques de tout ordre (interventions physiques et psychiques), les types d’intentionde guérison à distance (approches de guérison), les approches de soins ordinaires (autres thérapies), leschangements de santé observés, les études cliniques randomisées avec comparaison entre un groupeexpérimental (qui reçoit l’intention de guérison) et un groupe contrôle (RCT – randomised control trial).Les bases de données électroniques et internationales ont été consultées : index Medline, Psyarticle,Psyinfo, Google Scholar, Cochrane Library.

La stratégie de recherche était « guérison à distance », « prière », « essais cliniques » et « santé ». Unetelle combinaison a été choisie parce qu’elle est large, compte tenu du centre d’intérêt, et se limite autitre, compte tenu de la spécificité du thème et du type d’étude (RCT). Ni les délais, ni la limitation dela langue n’ont été pris en compte. Les données ont été organisées sous forme d’un tableau (Tableau 1)contenant : le titre de la recherche, les auteurs et l’année, la revue (en bibliographie), l’objectif del’étude, la méthode utilisée avec le nombre de sujets, le protocole et les principes expérimentaux et leséléments de mesure, les principaux résultats et commentaires (nous avons fait le choix d’aller dans ledétail, ceci au regard des autres revues de littérature parfois très larges). Précisons également, que nousavons vérifié dans la mesure des informations disponibles dans les articles telles que :

la randomisation a été correctement effectuée, ce que nous spécifions par le sigle RCT dans letableau récapitulatif (qui correspond à un critère d’inclusion); les patients et les évaluateurs sont dans très peu de cas en aveugle; les thérapeutes ne sont jamais en aveugle.

Concernant ces points, toutes les recherches ne les mentionnent pas. En effet, il n’y a pas toujoursde différences entre les patients, thérapeutes et les évaluateurs. Seul, certaines recherches font étatdu critère « aveugle ou double aveugle » sans entrer dans les détails de la population concernée. Onconstate que ce niveau de rigueur méthodologique est très rarement atteint, ce qui constitue un pointnon négligeable de développement méthodologique.

la constitution du groupe contrôle.

Ici aussi, il y a très peu d’information dans ces recherches sur sa constitution en dehors d’un tiragealéatoire.

Hélas, tous les articles ne spécifient pas tous ces éléments ; nous les mentionnons dans le tableaurécapitulatif quand les chercheurs le soulignent uniquement. De ce fait, c’est clairement un point quipeut être amélioré et que nous signalons dans les limites méthodologiques et les pistes futures derecherche.

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ldan

sleGE

.Le

grou

ped’interventio

na

mon

tréde

samélioratio

nssig

nificati

vemen

tplus

impo

rtantesa

ufildu

temps

pour

lecritè

reprincipa

ldu

bien

-êtrespirituelpa

rrap

port

augrou

petémoin(P

=0,03

,pa

rtielη2

=0,01

).L’é

tude

arévéléun

résulta

tsim

ilaire

pour

lebien

-êtreém

otion

nel

(P=0,04

,η2pa

rtiel=0,01

)et

lebien

-êtrefonctio

nnel(P

=0,06

,η2pa

rtiel=0,01

Effectsof

Intercessory

Prayer

onpatie

ntsw

ithrheu

matoidarthriti

s,Matt

hews,et

al.,20

00.

Etud

ierl’im

pactde

laprière

d’intercessio

nchez

des

patie

ntsa

tteintsd’arthrite

rhum

atoïde

40sujets(21en

GE,19en

GC)

Interventio

nde

prièresd

urant

6mois

RCT-Tou

sont

reçu

une

interventio

nde

3jours,compren

ant6

heures

d’éd

ucati

onet

6he

ures

deprière

d’intercessio

nen

contact

direct.

19patie

ntsd

el’échantillon

sélection

nésa

uha

sard

onte

u6moisd

eprière

d’intercessio

nsupp

lémen

taire

pard

espe

rson

ness

ituéesa

illeu

rs.

Grou

pede

prière

stan

dard

Mesurede

l’arthrite

sur1

0éche

lless

pécifiq

ues

Résulta

tssig

nificati

fspo

urle

GEdo

ntless

oins

avaien

tété

reçuse

npe

rson

neavec

leguériss

eur–

contacta

vecle

guériss

eure

tcon

naiss

ance

duprocessusd

eguériso

n–eff

etplaceb

oàqu

estio

nner

Effectsof

remote,

retroa

ctive

Intercessory

Prayer

onou

tcom

esinpatie

ntsw

ithbloo

dstream

infection

:rand

omise

d,controlled

trial,

Leibovici,et

al.,20

01.

Déterm

iner

l’effe

tdela

prière

d’intercessio

n(IP

),po

urde

spati

entsprésen

tant

uneinfection

dusystèm

esanguin.

3393

patie

ntsa

dulte

sho

spita

lisés

entre19

90et

1996

pour

uneinfection

dusystèm

esanguin.

RCT-

-Group

eCo

ntrôle:(n=

1702

)-G

roup

ePrière

:pou

rquiles

intercessantsformulen

tdes

prièresp

ourleu

rbien-être

etun

eguériso

ncomplète(n=

1691

)--- Grou

pede

prière

stan

dard

-Tau

xde

mortalitéàl’hôp

ital

-Durée

deséjour

àl’hôp

ital

(Durée

moyen

nede

séjour

etDu

réemaxim

alede

séjour)

-Durée

desé

pisode

sfiévreux.

-Pas

dediffé

renceen

treles

deux

grou

pesp

ourletaux

demortalité(p=0.4)

-Durée

desé

pisode

sfiévreux

plus

courte

pour

legrou

pePrière

(p=.04)

-Durée

deséjour

àl’hôp

ital

plus

courtesp

ourlegrou

pePrière

(p=.01)

etgran

desd

ifféren

ces

entrelesd

uréesm

axim

ales

deséjour

(165

joursp

ourle

grou

pePrière

vs.320

jours

pour

legrou

peCo

ntrôle)

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© aln.editions

Hegel Vol. 10 N° 1 - 20209

L’IPrétroa

ctive

form

ulée

pour

ungrou

pede

patie

ntsa

tteints

d’un

einfection

sanguine

est

associée

àun

edu

réede

séjour

etàde

sépisode

sfiévreux

plus

courts,m

êmequ

andelleest

instau

réede

4à10

ansa

près

l’infectio

n.Re

chercheen

courageante!

Does

prayer

influ

ence

thesuccesso

fvitro

fertilizati

on-embryo

tran

sfer?Re

portof

amasked,

rand

omise

dtrial.”

ChaKY.,WirthDP

etal.,

2001

.

Nou

smen

tionn

onsc

ette

étud

esans

lamainten

ir

Déterm

iner

l’effe

tpoten

tiel

delaPrière

d’Intercessio

nsurles

taux

degrossesse

chez

desfem

mes

participa

ntàun

prog

rammede

fécond

ation

in-vitro(FIV).

219femmes

âgéesd

e26

à46

ans,traitées

depu

is4moisp

ourlaFIVàlaclinique

Chade

Séou

l

RCT–do

ubleaveu

gle

-Group

econtrôle:fem

mes

qui

nefont

pasl’objet

deprière.

-Group

eexpé

rimen

tal

(Priè

re):

femmes

recevant

des

prières

Procéd

ureen

doub

le-aveugle:

patie

ntse

tméd

ecinsn

esont

pasinformés

del’étude

.----

Grou

pede

prière

stan

dard

Mesuredo

uble:

Taux

degrossesseet

taux

d’im

plantatio

nau

seinde

chaq

uegrou

pe.

-Legrou

peprière

présen

teun

taux

degrossesseplus

élevé

quelegrou

pecontrôle(50%

deréussitevs.26%

,p<.00

13)

etun

taux

d’im

plantatio

nau

ssiplusé

levé

(16.3%

vs.8%,

p<.000

5).

Effet

significati

fdelaprière

d’intercessio

nsurles

résulta

tsde

laFIV.

Résulta

tséton

nants–

peu

d’inform

ation

surletype

deprière

–Hy

pothèsede

fraud

echez

certains

desa

uteu

rs

Arand

omise

dcontrolled

trialofthe

effectsof

remote,Intercessory

Prayer

onou

tcom

esin

patie

ntsa

dmitted

tothe

corona

rycare

unit,

HarrisWS.,et.al.,19

99

Déterm

iner

silaprière

d’intercessio

nàdistan

cerédu

itlesé

vène

men

tsné

gatifsren

contrésp

arde

spatie

ntsc

ardiaq

uese

tleu

rdu

réede

séjour

àl’hôp

ital.

990patie

ntsa

dmisen

Unité

deCa

rdiologie,avec

une

moyen

ned’âgede

66an

s.75

prieurs(15

équipe

sde5)

RCTen

doub

leaveu

gle

Al’adm

ission,

rand

omisa

tion

desp

atien

tsen

deux

grou

pes:

-Group

e«IP»(in

tercessory

prayer):

patie

ntsp

ourq

uiun

intercéd

antq

uiconn

aît

unique

men

tleu

rpréno

m,leu

roff

reun

eprière

quoti

dien

nede

rétabliss

emen

trap

ide

etsans

complicati

on,etce,

pend

ant4

semaine

s(n=46

6)-G

roup

eCo

ntrôle:traite

men

tha

bituelun

ique

men

t(n

=52

4)-P

rocédu

reen

doub

le-

aveu

gle,méd

ecinse

tpati

ents

nesont

pasinformés

que

l’étude

estm

enée.

Grou

pede

prière

stan

dard

-Durée

Moyen

nede

Séjour

(DMS)

-Score

MAH

I-CCU

(Mid

AmericaHe

artInstitute-

cardiaccare

unit)

:(Dan

ssaversionpo

ndérée

pour

lesrésultatsclinique

sob

servés

pend

antleséjour

allant

de«excellent

àcatastroph

ique

»,et

dans

saversionno

n-po

ndérée

,avec

lecomptede

sévène

men

ts,

procéd

ures

etprescriptio

ns).

-Absen

cede

diffé

rence

significati

vede

DMSen

treles

deux

grou

pes.

-Effe

tdel’IPsurles

deux

scores

(pon

déré

etno

n-po

ndéré)

deMAH

I-CCU

,avec

unscorepo

ndéré

plus

faiblede

11%po

urle

grou

peIPqu

epo

urlegrou

pecontrôle(p<.04

),et

10%de

moins

d’évèn

emen

tnégati

fscomptab

ilisésp

ourleGrou

peIPqu

epo

urlegrou

pecontrôle

(p<.04

).Eff

etde

IPsurlescore

CCU.

Pasd

’évaluati

onde

spriè

res

form

uléesp

ard’au

tres

person

nes(familles,amis)

pour

lesd

euxgrou

pes.

Effetss

ignificati

fsde

laprière

commeélém

enta

ddition

nel

auxtraitemen

tsclassiq

ues.

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10Hegel Vol. 10 N° 1 - 2020

Titr

eet

aute

urs

Objectifs

Métho

des

résulta

tset

commen

taire

sSujets

Protocole

etprincipe

sexpé

rimen

taux

Mesures

Theeff

ecto

fdistant

healingpe

rform

edby

aspiritualhe

aler

onchronicpa

in:a

rand

omise

dcontroltria

l,Tsub

onoK.

etal,200

9.

Effet

delaguériso

distan

cesurlado

uleu

rchroniqu

e

17sujets

RCTen

doub

leaveu

gle

Less

ujetsren

contrent

une

foisleguériss

eur–

ensuite

celui-ciretou

rneau

japo

net

commen

celaguériso

distan

cesurleGE

(sur

2mois)

----------

Unguériss

eurjap

onais

spécialiste

delado

uleu

rchroniqu

e

McGill-é

valuati

onde

lado

uleu

rEV

A-E

chellevisuelle

analog

ique

Effet

légèremen

tsignificati

fde

laguériso

nàdistan

cesur

l’échellevisuellean

alog

ique

(p=0,05

6).L’échelled’intensité

delado

uleu

rprésentea

mon

tréun

eam

élioratio

nsig

nificati

veda

nslegrou

pede

traitemen

tpar

rapp

ort

augrou

pede

contrôle(p

=0,00

16).L’ind

iced’évaluatio

nde

lado

uleu

ramon

tréun

eam

élioratio

nda

nslegrou

pede

traitemen

t,maisladiffé

rence

entrelesd

euxgrou

pes

n’étaitp

asstati

stiqu

emen

tsig

nificati

ve

Chronically

patie

nts

treatedby

spiritual

healingim

provein

quality

oflife:resultsof

arand

omize

dwaitin

g-list

controlledstud

y,Wiesend

angerH

,WerthmullerL

etal,200

4

Etud

esurl’amélioratio

nde

laqu

alité

deviechez

des

patie

ntatt

eintsd

emalad

ies

chroniqu

es

60patie

nts

RCT

Traitemen

tsur

5mois

---------

Grou

pede

prière

SF63

–qu

alité

devie

Lesp

atien

tschroniqu

emen

tmalad

esqu

isou

haita

ient

être

soigné

sàdistan

ceet

qui

savaient

qu’ilss

onttraité

sam

éliorent

leur

qualité

devie

defaçonsig

nificati

ve.

Influ

ence

delacroyan

cesurla

guériso

net

del’effe

tplacebo

–résulta

tsen

courageantsm

ais

limite

smétho

dologiqu

es

Anexpe

rimen

talstudy

oftheeff

ectsof

distant,

intercessory

prayer

onself-esteem

,anxiety,and

depressio

n,O’Laloire

S,19

97

Etud

ede

l’effe

tdelaprière

d’intercessio

nsurl’estime

desoi,l’anxiété

etla

dépressio

n.-é

tude

del’effe

tdelaprière

pour

lesb

énéfi

cian

tset

pour

lesp

rieurs

496sujets(dép

ressifs

etanxieu

x)90

sujetspriant

203recevant

lesp

rières

203en

grou

pecontrôle

RCT-D

oubleaveu

gle

-group

e1:9

0sujets,p

riant

pour

leGE

-group

e2(GE)

:203

sujets

recevant

lesp

rièresd

ugrou

pe1(m

aisn

’étant

pasa

ucourant

deladé

marche)

-group

econtrôle(GC),203

sujetsne

recevant

aucune

prière

(maisn

esachantp

assi

onpriaitou

nonpo

ureu

x)15

minutes

deprière

parjou

rsur1

2semaine

sLess

ujetsp

riant

seba

sesur

uneph

otoet

unno

mde

sujet

Humeu

rEstim

ede

soi

Anxiété

Dépressio

n

Amélioratio

nsig

nificati

vede

srésultatsdu

grou

peGE

–résulta

tsen

courageants

Limite

smétho

dologiqu

esim

portantes(pa

sderéelle

doub

leaveu

gle)

Explicati

onen

term

esd’eff

ets

placeb

opo

ssible,d

ecroyan

ce,

derelatio

nd’aide

spirituelle.

Lefaitde

prierp

oura

utrui(et

desavoirqu

’une

person

nepriepo

ursoi)en

traîne

une

amélioratio

nde

lasanté

men

tale.

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Hegel Vol. 10 N° 1 - 202011

Chaq

uesujetreçoive

3prieursd

urantletemps

del’expérience

-----

Grou

pede

prières

Explicati

onpo

ssibleen

term

esde

foi(croyan

ceen

laguériso

nreligieuse)

etde

lienavec

ledivin(croyanceen

uneforce

divine

deguériso

ninvoqu

éevialaprière).

Arand

omize

ddo

uble

blindstud

yof

the

effecto

fdistanth

ealing

inapo

pulatio

nwith

advanced

AIDS

,Sicher

F,Targ

E,19

98.

Etud

ierles

effetss

urla

santéph

ysique

etmen

tale

desessions

deguériso

nàdistan

ce(gué

rison

psychiqu

e)

40sujetsatt

eintsd

uSIDA

(avancé)

–37

hommes,3

femmes

Conn

aissan

cede

50%

dechan

cede

recevoirle

traitemen

t,pa

rles

sujets

Chaq

uesujeté

taittraité

par

10guériss

eursdiffé

rents

(rand

omisé

s)

RCT–(Ran

domise

dCo

ntrol

Trial)-R

ando

misa

tionen

doub

leaveu

gleet

compa

raiso

ngrou

peexpé

rimen

tale(GE)

etgrou

pecontrôle(GC)

10semaine

sdetraitemen

tde

guériso

nàdistan

ce(DH,

distanth

ealing)

Suivide6mois

--------------

40guériss

eursde

diffé

rentes

trad

ition

saux

USA

(chréti

enne

,juif,bo

uddh

iste,cham

anique

),(5

anné

esde

prati

queen

DH,

expé

rienceavec

desm

alad

esdu

SIDA

,traite

men

tdeplus

de10

0patie

ntsà

distan

ce)

Lesg

uérisseursn

’étaient

pas

rémun

érés

etn’avaien

tpas

delienph

ysique

avec

less

ujets

1hde

soinpa

rjou

rsur

6j

POMS

CD4+

(taux

decellulesd

ansle

sang)

Symptôm

esph

ysique

s(WPSI)

Qua

litéde

vie(M

OS)

Appa

rition

deno

uvelles

malad

ies

Gravité

delamalad

ieNom

bred’ho

spita

lisati

onDu

réed’ho

spita

lisati

on

Après6

mois,less

ujetsd

uGE

font

état

de:

-baissede

snou

veau

xtrou

bles

immun

itaire

s-baissede

l’aggravatio

nde

smalad

ies

-baissede

shospitalisati

onse

tde

sjou

rsd’ho

spita

lisati

on-baissedu

nombrede

visites

desm

édecins

-pas

dediffé

renceau

niveau

desC

D4+

-augmen

tatio

nde

l’hum

eur

(baissede

ladé

pressio

n,tension,

confusionfatig

ue)

Suggestio

nde

l’effe

tdela

guériso

nàdistan

cesurlasanté

physique

etmen

tale–Mais

desreche

rche

sadd

ition

nelles

s’avèrent

impé

rativ

emen

tné

cessairesc

arde

sbiais

existen

t:-Effe

tdel’espoire

nlienavec

lapa

rticipatio

nàce

type

derecherche(«

nous

savons

qu’onpriepo

urno

us,d

oncje

vaisallerm

ieux

»)-Effe

tplacebo

enlienavec

lape

rcep

tiond’am

élioratio

nde

lasantéau

débu

tdes

traitemen

ts.

-Nom

brelim

itéde

patie

nts,

duréede

l’étude

courte,m

é-thod

estati

stiqu

ecritiqu

able.

Cette

recherchene

constitue

pasu

nepreu

ve,m

aisreste

encourageante.

etud

esmon

tran

tles

effetsn

onpo

sitifso

une

utresd

elaguérison

àdistan

cepa

rinten

tions

(ouPrière

d’intercession

)surlasantéph

ysique

etmen

tale

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© aln.editions

12Hegel Vol. 10 N° 1 - 2020

Titr

eet

aute

urs

Objectifs

Métho

des

résulta

tset

commen

taire

sSujets

Protocole

etprincipe

sexpé

rimen

taux

Mesures

Theeffi

cacity

ofdistant

healingforh

umain

AIDS

virus,results

ofrand

omize

dtrial,

Astin

etal.,20

06.

Etud

ede

l’effe

tdela

guériso

nàdistan

cesurd

espatie

ntsa

tteintsde

l’HIV.

156sujets

RCT-

10semaine

sdeguériso

distan

cepa

rdes

professio

nnels

10sd

eguériso

nàdistan

cepa

rde

sinfi

rmières

----

Prieursp

rofessionn

els

Mesures

méd

icales

parrap

port

àl’H

IV:

HRC(Ham

ilton

ratin

gscale)

pour

ladé

pressio

nDa

ilyspiritualexpe

riencescale

pour

laspiritualité

Taux

decortisol

Résulta

tsno

nsig

nificati

fs,p

asd’am

élioratio

nsde

santéchez

cesp

atien

ts

Astud

yof

the

effectiv

enesso

fdistant

healinginalleviati

ngsymptom

sofstress,

anxietyan

dde

pressio

n,Ca

llaghan

MP.Et

al.,20

08

Etud

ede

seffe

tsde

laguériso

nàdistan

cesurd

essujetsayantd

essymptôm

esde

stress,d

’anxiété

etde

dépressio

n

20sujets

RCT

Sujetsd’un

eclinique

desanté

men

tale

Duréedu

traitemen

tde4

semaine

sMesuresur3

temps

(sem

aine

avant/ap

rès/5semaine

splus

tard,d

el’interventi

on--- Grou

pede

prière

DASS

(dep

ressionan

xiety

stress

scale)

BDIII

PSS

LOT(Life

orientati

ontest)

SWB(Spiritua

lwellbeing)

Pasd

erésulta

tssig

nificati

fs,

maisd

elégère

amélioratio

nda

nsles2

grou

pes

Limite

smétho

dologiqu

esda

nslechoixde

ssujetse

tlataille

del’échantillon

Anexpe

rimen

talstudy

oftheeff

ectsof

remote

intercessory

prayer

onde

pressio

n,Wrig

htJG,

2006

Effet

delaprière

d’intercessio

nchez

des

patie

ntsd

épressifs

20sujets(dediffé

rentes

clinique

sdeVirginie)

RCT

28joursd

eprière

----

Grou

pede

prière

BDIII

Pasd

ediffé

rences

significati

ves

entreles2

grou

pes

Limite

smétho

dologiqu

es,

faiblessede

l’échantillon,

peu

demesureet

decontrôlede

sprieurs.

Influ

ence

ofprayer

and

prayer

habitson

outcom

einpatie

ntsw

ithsevere

head

injury.

Vann

emredd

yP.,B

ryan

K.,N

anda

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Hegel Vol. 10 N° 1 - 202013

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14Hegel Vol. 10 N° 1 - 2020

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Hegel Vol. 10 N° 1 - 202015

Résultats

Sur la base des moteurs de recherche suivant, (et entre parenthèse le nombre d’articles trouvés),Cochrane library (26), Medline (9), Psyarticle (6), Psyinfo (6), Google scholar (26 500), 46 articlesont été recensés. A noter que la base de données « Google scholar » a permis de trouver des articlesinédits intéressants, mais sa structure de recherche est beaucoup trop large. A cela, certaines revues delittérature citées [6, 42, 43, 45] ont permis d’affiner la recherche pour arriver enfin, après les critèresd’inclusion, à seulement 26 articles qui ont pu être sélectionnés.

De manière plus précise, sur ces 26 études qui ont été sélectionnées, 9 montrent les effets significatifsde l’intention de guérison à distance, 16 ne montrent aucun résultat significatif (et une mentionnée, maisécartée). Nous avons rajouté une étude dite neutre, méritant d’être commentée.

Etudes significativesAu niveau de l’étude de l’influence de la prière sur la santé mentale, une première recherche deSandberg et al. [48] fait état d’effets positifs de la prière sur l’amélioration de symptômes auto-perçus.Toutefois, certaines limites méthodologiques sont à signaler, qui mettent en exergue l’effet de l’attentedes patients par rapport aux effets de la prière, qui ne sont pas dissociés de l’espérance ressentie etsouhaitée des patients quant aux effets positifs de la prière. De même, chez Dehghani et al. [49],les effets de la prière se traduisent par une diminution de l’anxiété chez des femmes dont l’enfantest atteint du cancer. Mais ici, ces femmes priaient pour elles-mêmes (nous ne sommes pas dans lecas de guérison à distance proprement dite), ce qui souligne aussi les effets positifs des attentes etcroyances de ces personnes sur les effets bénéfiques de la prière. On ne peut dissocier ici, l’effet dela prière proprement dit, du style adaptatif de la prière vue comme mécanisme d’adaptation (pouvantaider le patient) basée sur les attentes des patients comme souligné dans de nombreuses recherches[24]. Mais, nous considérons tout de même ces deux études comme valorisant les effets bénéfiques duprocessus de transmission d’intention sur autrui et soi-même, via la prière proprement dite. Bien sûr,certaines limites méthodologiques (absence de contexte en double aveugle) mériteraient des recherchesadditionnelles. Toujours au niveau des effets de la prière sur la santé mentale, l’étude de O’Laloire, [50]fait état d’une amélioration de l’anxiété et de la dépression de manière significative. Mais ici également,le rôle de la croyance (en la guérison) et indirectement de l’effet placebo peut être souligné car cetterecherche présentée en double aveugle manque de rigueur méthodologique (effet double aveugle peustricte). On peut supposer que les effets de l’attente positive de la prière pourraient se manifester.Ceci met davantage en exergue les capacités d’autoguérison des patients que l’effet d’une guérison àdistance proprement dite. Autrement dit, ces recherches soulignent un effet positif de la prière sur lasanté mentale, mais mettent aussi en évidence l’effet placebo ou plus précisément, les attentes positivesde la prière sur la guérison. Si des patients pensent que la prière pourrait les aider et s’ils savent quedes priants exercent une influence intentionnelle sur leur pathologie, un processus d’amélioration de laguérison se manifeste. Il faudrait des études supplémentaires pour isoler cet effet d’effets potentiels detransmission d’intention de guérison (sans attentes particulière), ceci en mettant en place un systèmecontrôlé strict en double aveugle.

Dans un registre pathologique différent, on peut noter avec l’étude de Conti et al. [51] les effets positifsde la prière sur des patients atteints d’insuffisance rénale au niveau (ici également) du groupe quis’attendait à recevoir des prières d’aide, ceci sur l’amélioration de la pression sanguine et l’augmentationdu taux de phosphate. De même, pour les autres groupes (en procédure de double aveugle), on constateun effet significatif sur le fonctionnement social (qualité de vie). Cependant, la prière a été associée àune dynamique de visualisation positive chez tous les patients, ce qui biaise fortement les résultats, maissouligne encore une fois, l’effet placebo possible (croyance en la guérison par visualisation positive etémission d’intentions personnelles de guérison – le patient s’efforçant de favoriser sa guérison par uneffet intentionnel). Le rôle de la croyance en la guérison via la prière doit ici être pris sérieusement enconsidération et des recherches supplémentaires isolant les effets de la croyance seraient à mettre enplace.

Concernant les recherches de l’influence de la prière sur la qualité de vie et le bien être spirituel depatients cancéreux, Olver et al. [52] font état d’améliorations significatives pour le bien-être émotionnelet spirituel de ces patients. Cependant, il est probable que ces derniers savaient qu’ils faisaient l’objetd’une recherche sur la prière (pas de contexte en double aveugle), ce qui souligne l’effet potentiel de lacroyance en l’efficacité de la prière sur autrui.

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16Hegel Vol. 10 N° 1 - 2020

Dans l’étude deMatthews et al. [53], la prière d’intercessionmontre des effets significatifs sur la diminutiondes symptômes d’arthrite rhumatoïde. Mais ici les soins ont été donnés en personne par le guérisseur,avec un contact avec le patient. Ce dernier pouvait donc s’attendre à des résultats positifs, d’où unquestionnement sur les effets de la croyance sur la guérison et l’amélioration de la santé (et de l’effetplacebo). Dans un contexte pathologique différent, l’étude de Leibovici et al. [54] fait état de résultatsintéressants chez des patients présentant une infection du système sanguin. On note effectivement unedurée plus courte des épisodes fiévreux pour le groupe expérimental, ainsi qu’une durée d’hospitalisationmoins longue.

Concernant les recherches effectuées sur la douleur chronique en lien avec les effets de l’intention deguérison (différents de la prière) selon une approche japonaise (en double aveugle), Tsubono et al.[55] rendent compte d’effets significatifs sur l’échelle visuelle analogique, et l’échelle d’intensité de ladouleur. Cette recherche est très encourageante (malgré un nombre limité de sujets : 17) et souligne lapertinence de la guérison à distance sur la gestion de la douleur employant une technique différente de laprière. Cette recherche très rigoureuse, ne permet pas de souligner un effet de croyance ; elle mériteraitdes recherches additionnelles sur un échantillon plus grand de patients.

Au niveau de l’augmentation de la qualité de vie chez des patients atteints de maladies chronique,Wiesendanger et al. [56] font état d’effets significatifs d’augmentation de la qualité de vie chez despatients qui souhaitaient bénéficier d’un traitement additionnel basé sur la prière. Encore une fois, cecipeut souligner l’effet de l’attente de guérison (effet de la croyance et effet placebo) sur l’amélioration dela santé perçue. Concernant des patients atteints de maladies cardiaques, Harris et al. [57] ont montrél’effet de la prière d’intercession (dans un contexte en double aveugle) sur la réduction d’élémentsnégatifs se manifestant dans ce type de pathologie.

Enfin, nous terminons par les résultats de l’étude controversée de Sicher et al. [17] qui se retrouvesouvent dans la littérature vulgarisée sur ce domaine et qui soulignerait les effets positifs de la prièresur des patients (40 sujets) atteints du SIDA. Ici, il convient de rester très prudent. En effet, les auteursont montré après 6 mois de traitement une baisse de nouveaux troubles immunitaires, une baissede l’aggravation des maladies associées, une diminution du nombre de jours d’hospitalisation et uneaugmentation de l’humeur positive, mais pas de modifications au niveau des cellules CD4+. Les auteursrestent prudents et parlent de suggestion de l’effet de la guérison à distance sur la santé physique etmentale, invitant à la mise en place de recherches additionnelles et en mettant en exergue certains biaiscomme l’effet de l’espoir en lien avec la participation à ce type de recherche (« nous savons qu’on prie pournous, donc je vais aller mieux »), et toujours de l’effet placebo en lien avec la perception d’améliorationde la santé au début des traitements, la contrainte du double aveugle n’étant pas totalement maîtrisée.

Cha et al. [58] présentent une étude sur les effets de la prière sur le taux de grossesse de femmesparticipant à un programme de fécondation in-vitro et font état d’effets significatifs pour le grouperecevant des prières en termes de taux de grossesse et d’implantation plus élevés. Ces résultats, dansun processus en double aveugle rigoureux semblent intéressants et questionnent l’effet de l’intention deguérison sur des aspects non pathologiques et dans un contexte méthodologique rigoureux. Toutefoisdes hypothèses de fraude chez certains de ces auteurs (Wirth) ont été mises en évidence [47]. De cefait, par souci de précaution, nous mentionnons cette étude mais, nous ne la conservons pas en termesde recherches représentatives.

Etudes non significativesNous avons mis en lumières 16 études non significatives sur les effets de la guérison à distance (via laprière majoritairement et d’autres approches de guérison à distance sur la santé physique et mentale).Ces recherches ont été effectuées sur des patients atteints du SIDA [59], sur le rétablissement depatients ayant eu des lésions cérébrales traumatiques [60] et sur des maladies cardio-vasculaires [61,62, 63]. Au niveau de la santé mentale, les études de Callaghan et al. 2008 [64] sur les symptômes destress, d’anxiété et de dépression, de Wright, 2006 [65], de Greysom, 1996 [66], et de Mathai et al.2004 [67] sur des troubles psychiatriques chez l’enfant ne montrent pas d’effets significatifs de la prièred’intercession. De manière additionnelle, des recherches ont également été menées sur des populationsétudiantes au niveau du bien-être et de la qualité de vie et certains aspects de la santé mentale [68, 69],sur des patients cancéreux [70] où des personnes via une méditation « Tong Len » mettaient en place unprocessus de guérison à distance. On notera une augmentation significative des scores à la POMS et EQ5D, qui invitent à des recherches supplémentaires, mais ne conclut pas à souligner l’efficacité de cetteapproche de soin à distance. Les champs de la douleur chronique [71], de la fatigue chronique [72] del’abus d’alcool et de drogue [73], et des effets négatifs de la grossesse [18] ont également été étudiés.

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Hegel Vol. 10 N° 1 - 202017

Toutes ces recherches ne mettent pas en évidence les effets thérapeutiques de la guérison à distance viala prière notamment. Cependant, on retrouve des biais méthodologiques importants qui invitent àmettreen place des protocoles de recherches plus rigoureux dont nous allons parler dans la partie – limitation– de cette étude.

Enfin, nous soulignerons l’étude de Witter et al. [74] qui se positionne sur l’effet de l’attente des patientssur l’efficacité de la prière d’intercession lors d’une expérience douloureuse chez des patients atteintsde douleur chronique. Cette étude souligne les effets de la croyance (et donc de l’effet placebo) sur laréduction de la douleur de patients ayant des douleurs chroniques, et mérite d’être soulignée, mêmesi elle n’étudie pas directement les effets de la guérison à distance au même titre que les recherchesprécédentes.

En termes de synthèse, ces recherches (9 significatives) font état « d’effets positifs » des intentions deguérison via la prière d’intercession en majeur partie, et 16 études ne montrent pas d’effets positifs.Toutefois, on a souligné de nombreux biais méthodologiques sérieux (dans l’ensemble de ces travaux)qui d’un part, n’ont pas toujours été mentionnés et qui d’autre part, ne permettent pas de valider demanière significative la prière d’intercession (et l’intention de guérison) comme approche de guérisonà distance. Cependant, cela ne veut pas dire que ces approches n’apportent pas des éléments positifschez les patients utilisant la prière, notamment dans la mise en œuvre de l’importance des croyancesdes patients dans leur guérison (s’ils savent que des personnes leur apportent de l’aide en termes deprière de guérison) et de l’effet positif de la prière en tant que processus d’adaptation face à la maladie[24]. Concernant l’importance de la croyance dans le processus d’aide à la guérison, 8 recherches sur 10soulignent cette influence. Quand un protocole en double aveugle n’est pas opérationnel, l’influence decette croyance dans l’aide apportée par la prière peut avoir des effets importants. Ceci est un élémentqu’il conviendrait de développer à l’aide d’études plus poussées sur le sujet (effets de la guérison àdistance dans un contexte randomisé et contrôlé en double aveugle, croisé à des études sans protocoleen double aveugle). De ce fait, on ne peut écarter les effets bénéfiques de la prière qui est considéréecomme une approche thérapeutique complémentaire [24] en termes de coping notamment, mais pasnécessairement avec un principe explicatif faisant intervenir une transmission d’intention de guérison ouun facteur de type religieux ou spirituel qui ferait intervenir une intelligence « autre » et bienveillante,nommée dieu dans certaines études. Des recherches additionnelles s’avèrent donc indispensables pourcontinuer à expliciter ce point. De plus, il existe de nombreuses limites méthodologiques sérieuses à cesrecherches appelant la mise en œuvre de travaux sur des pistes de recherches futures.

Limites méthodologiques (et pistes de recherches futures)Plusieurs réserves méthodologiques de différentes importances peuvent être soulignées. Nous allonsen identifier quelques-unes basées sur cette recherche et se retrouvant d’ailleurs bien souvent dans lesréflexions de chercheurs de travaux précédents :

PremièrementIl semble difficile d’obtenir un groupe contrôle pertinent [75]. En fait, il est difficile d’être sûr qu’il n’ya pas de prière (ou d’intention de guérison) pour les membres du groupe contrôle (par la famille oules amis) et ceci indépendamment de la recherche. Si tel était le cas, ces prières (ou intentions deguérison) pourraient contaminer les résultats de la recherche. Ceci est sans doute un biais minime, maisil convient de le souligner. De plus, la sélection du groupe de prière pourrait être optimisée. Il n’y a pasde critères scientifiques précis recherchés. Le fait de trouver des personnes qui prient et qui participentà ces recherches est déjà un succès, mais n’est pas satisfaisant pour autant. Il serait intéressant deréfléchir à des critères de groupes de prières pertinents, mais cette question soulèverait indubitablementdes interrogations d’ordre éthique : qu’est ce qu’un bon groupe de prière, que veux dire bien prier ?Cependant, une amélioration de la sélection du groupe de prière (ou d’intention de guérison) serait unepiste de développement pertinente.

DeuxièmementPlusieurs problématiques peuvent être soulignées au niveau de l’intervention de guérison proprementdite. Dans la plupart des recherches où intervient la prière comme intervention (80 % des cas environ deguérison à distance), il est juste question de prières données par, soit des religieux de différents groupes(chrétien, protestant, musulman, chamanique…), soit par des personnes non religieuses de profession

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mais croyantes, c’est-à-dire admettant qu’une « force » puisse recevoir leur demande via la prière etagisse sur les patients. En fait, c’est la question de l’opérationnalisation de la prière qui se pose [76, 47].Dans une optique d’amélioration, celle-ci pourrait se traduire en termes :

de traditions religieuses (y a-t-il des différences entre les traditions religieuses en termes deprières ? et si oui, on peut s’intéresser aux conséquences philosophiques de cette question [47].Il serait intéressant de comparer s’il existe une différence en termes de traditions religieuses ;autrement dit comparer plusieurs traditions et une approche de guérison à distance non religieuseet voir si des différences en termes d’amélioration de la santé apparaissent, ce qui serait dansun contexte rigoureux, très problématique en l’occurrence d’un point de vue théologique etphilosophique ; du processus de prière (celui-ci est-il le même chez tous les prieurs ?) – une différence d’approchedans le fait de prier peut-il avoir une incidence sur les résultats ? Il existe plusieurs façons ou stylesde prière ou d’intention de guérison – aucune mesure, ni aucun contrôle n’a été fait sur cettequestion [66]. Une comparaison entre plusieurs styles de transmission d’intention de guérisonserait pertinente afin de savoir si « l’effet de guérison » est lié à des variables personnelles chez leprieur ou non. Ce domaine très vaste n’a jamais été pris réellement en considération ; de la différence entre la prière et l’intention de guérison, c’est-à-dire le fait « d’envoyer »vers le patient des pensées de guérison (ex : « je souhaite que tu guérisses », « la maladie vadisparaître »), il n’y a pas de formulation claire de l’intention de guérison ou de forme standard deprière – chaque prieur utilise le support de prière qui lui convient, sans qu’il y ait un standard précis(différents types de prière pourraient-ils avoir des effets différents ?). Une comparaison entre ungroupe de prière type et une demande de guérison pour soi ou autrui (à caractère non religieux sansêtre athée ou matérialiste) apporterait une clarté à ces challenges ; de la fréquence de la prière (la même fréquence de prière devrait exister dans ces études –autrement dit, une prière de 30 minutes est-elle plus efficace ou non qu’une prière de 3 minutes ?– [47], cette donnée n’a jamais été prise en considération ; de l’intensité de la prière (la prière peut être réduite à une récitation de phrases religieuses ounon, mais la ferveur et l’intensité de croyance du priant peut jouer – une mère qui prié pour sonenfant malade aura-t-elle une intensité de prière plus grande que le priant inconnu du patient ?), etcela pourrait-il avoir des effets différents en termes d’aide à la guérison ? Le bon sens nous amènenaturellement à souligner le fait qu’un parent priant pour son enfant malade aurait plus de « force »qu’un inconnu priant sur la base d’une photographie.

De ce fait, l’absence de critères opérationnels de la prière constitue des variables modératrices importantes,sans lesquelles il est difficile de déterminer si la prière est efficace, et qui peuvent altérer les résultatsde ces recherches. Il conviendrait de développer des études dans ce domaine et comparer l’efficacité deces diverses dynamiques.

TroisièmementLes modalités de contrôle de l’intervention de guérison et du groupe de prière seraient à optimiser auniveau :

de la différence entre les types de prière (on ne contrôle pas si le prieur utilise la même prièreou intention de guérison ou s’il change au cours du temps – autrement dit, il n’y a pas de protocoleprécis de prière). Sans protocole standard définissant la prière, il y aura toujours des déviances. Ilserait bon de créer un standard d’intention de guérison via un certain nombre de mots clés ou untexte (ou une prière précise que le prieur pourrait répéter) et qui serait une référence ; des différences de représentations du divin qui sont mobilisées par les personnes. Ici, chacuna une représentation personnelle du rapport au divin qui est inconnue. On peut imaginer quedes perceptions différentes du rapport au divin pourraient apporter des différences en termes derésultats. De même, une comparaison entre une approche de guérison par intention non religieuseet religieuse serait intéressante ; de la connaissance du patient et de sa pathologie par le prieur. Il conviendrait d’étudier ladifférence entre un groupe de prieurs connaissant le patient et sa pathologie et un groupe n’ayantpas d’information ou juste une photo du patient ; de la motivation des prieurs, on peut supposer que cette variable est conséquente en termesd’efficacité, comme elle pourrait l’être dans toute activité motivationnelle. En fonction de l’intensitéde la motivation à guérir à distance, les effets sur la santé pourraient s’en trouver modifiés ; de la différence entre la prière individuelle et de groupe ; du contrôle non systématique du nombre de personnes participants au groupe de prière (peut-on voir une différence entre une ou plusieurs personnes qui prient pour un patient ?), autrementdit, y a-t-il un effet accumulateur ?

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du contrôle de l’effet placebo et de la croyance en une guérison potentielle ou une améliorationde la santé qui est très souvent peu isolée de la prière proprement dite. On constate dans beaucoupde recherches des résultats significatifs quand les patients savent que l’on prie pour eux. Il faudraitisoler ce fait par un contrôle strict en double aveugle, ce qui n’est le cas que dans très peu derecherches. A ce niveau, les études sont très pauvres dans le fait de préciser les circonstancesde la recherche ; un critère en double aveugle, tant pour les patients que les évaluateurs seraitun élément très pertinent. En ce qui concerne les thérapeutes ou prieurs, les mettre en aveugleconstituerait un sérieux problème dans la mesure où ils ont besoin d’informations sur les patientset leur pathologie. En fait, ces recherches nécessiteraient des critères méthodologiques beaucoupplus stricts pour aboutir à des conclusions plus précises, ce qui n’enlève rien aux démarches déjàeffectuées.

On observe donc que dans ce domaine d’étude nouveau et très controversé, il existe beaucoup de limitesqui pourraient être supprimées [48, 42, 5] apportant ainsi les éclaircissements souhaités. Les prochainesrecherches devraient impérativement inclurent cette optimisation méthodologique afin d’éclaircir aumieux cette question.

ConclusionDans l’optique d’une efficacité de la guérison à distance (transmission d’intention en vue d’améliorerla santé, par la prière ou d’autres modalités non religieuse), on doit se poser la question des pistesd’explication du phénomène.

Tout d’abord, notre cerveau ou notre esprit (dans une optique plus spiritualiste) est-il capable de générerune forme quelconque d’énergie transmissible pouvant affecter la santé d’autrui, un peu comme lesexpériences de transmission d’intentions développées par les recherches naissantes en parapsychologie[49], et de l’orienter sur nous-mêmes ou sur autrui ?

Pour de nombreux chercheurs, le simple concept de guérison à distance continue de susciter unerésistance importante pour deux raisons principales :

La première est basée sur l’hypothèse qu’une « action à distance » est impossible car elle enfreint uneou plusieurs lois physiques ou biologiques [77, 46]. Pour cette première critique, les connexions « nonlocales » de l’intrication quantique ont été démontrées de façon convaincante, [49, 79] établissantque des corrélations physiques instantanées sur des distances macroscopiques, ainsi que desconnexions transcendant le temps, ne sont plus des possibilités théoriques surprenantes, mais des faitsempiriques.

De plus, concernant ce point, en dépit du fait que la guérison à distance via la prière soit compréhensibleen tant qu’acte de compassion et de bienveillance ou en tant que mécanisme d’adaptation psychologique,l’idée qu’il puisse être efficace à distance est un défi important en raison de l’absence de mécanismesplausibles permettant des interactions entre guérisseurs et patients sur une distance [44]. Cependant,compte tenu des preuves bien acceptées du concept de non-localisation quantique [80], qui démontrel’existence d’une « action fantasmagorique à distance » (comme l’a souligné Einstein), et en particulierdes preuves croissantes d’effets de cohérence quantique [81], les mécanismes physiques possibles pourla guérison à distance sur des systèmes vivants ne sont plus inconcevables comme le soulignent lesrecherches de Schmidt et al. [82]. Bien sûr, cette question mériterait d’être approfondie.

La seconde raison est fondée sur l’hypothèse basée sur les neurosciences que l’esprit (nos états mentaux)est identique au cerveau, auquel cas cela n’a pas de sens de proposer que l’activité cérébrale que nousappelons « intention de guérison » puisse interagir avec tout ce qui se trouve en dehors du corps du cerveau[83]. Cette critique est fondée sur l’hypothèse selon laquelle l’activité mentale subjective (c’est-à-dire laprise de conscience) découle mécaniquement de l’activité cérébrale malgré le fait que personne ne saitvraiment comment cela peut se produire [5]. Mais si le cerveau et l’esprit ne sont en fait pas identiques,comme le suggèrent les expériences de guérison à distance, de nouvelles possibilités pourraient seprésenter, où l’esprit peut être en mesure d’interagir avec le monde d’une manière impossible pour lecerveau [84]. C’est toute la question de la non-localité de la conscience dans le cerveau qui est posé iciravivant ainsi les anciennes thèses monistes matérialistes versus dualistes.

En second lieu, est-ce un processus personnel d’adaptation psychologique qui peut renforcer notrepotentiel de santé activant nos croyances et nos représentations (effet placebo), par l’intermédiaire d’un

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angle psycho-neurologique lorsque l’on sait qu’une personne prie pour nous ? Et enfin, le fait de savoirqu’une personne prie pour nous peut-il être suffisant pour que l’individu active un processus d’autoguérison sous un angle psycho-neuro-immunologique. Cette hypothèse soulignée par cette recherchequi met en exergue les effets positifs de la prière quand les patients savent que l’on prie pour eux, vadans le sens de l’effet de la croyance sur la guérison des patients [85]. Le patient serait-il capable de seguérir lui-même en agissant directement sur ses processus biologiques ?

En troisième lieu, est-ce une dimension transcendante en lien avec une divinité immatérielle (ou uneintelligence bienveillante) qui étant à l’écoute de demande, intercède en faveur du priant et agit dans unprocessus de guérison du patient, comme beaucoup de personnes le pensent dans une optique religieuseou spirituelle ? Cette hypothèse d’ordre métaphysique, voire théologique ne peut être testée d’un pointde vue expérimental et mériterait d’être fortement commentée, ce qui n’est pas l’objet de ce travail.

Dans tous ces cas de figures qui ne sont sans doute pas exhaustifs, une réponse simple n’est pasfacile.

Le débat entre les tenants du principe de guérison par la prière [2, 86] et ceux qui contestent lavalidité de ces résultats sur la base principale de faiblesses méthodologiques [87] et disons le peut-être d’une certaine perspective mécaniste de l’homme, est à l’honneur aujourd’hui. Certaines méta-analyses seraient plus mitigées et se positionneraient sur une position médiane soulignant l’intérêtde ces recherches, sans pouvoir valider le fait que la guérison à distance apparaît comme un champthérapeutique probant [42, 43], tout en soulignant l’effet positif de la prière pour les patients, en termesd’accompagnement social.

Au niveau des effets de la prière sur la santé, le domaine de recherche est vaste et a fait l’objetde nombreuses études qui n’ont pas toutes toujours suivi la rigueur scientifique nécessaire à ce typed’exploration pour aboutir à des conclusions rapides mettant en évidence ou non, le rôle thérapeutiquede la prière. Dans un cas comme dans l’autre, il faut se doter d’une ouverture philosophique etanthropologique comparée et d’une solide rigueur scientifique, en tentant d’aborder l’être humain demanière holistique.

On constate donc que beaucoup d’aspects méthodologiques de ces recherches doivent être amélioréset qui participent d’une manière ou d’une autre à l’explication de ces résultats. Une dynamique derecherche dans le domaine de l’influence de la guérison à distance, via la prière sur la santé est née,il y a quelques années aux Etats-Unis, qui passionne de plus en plus un grand nombre de chercheurs.On peut espérer que cet engouement ne se limite pas géographiquement et qu’un nombre croissant dechercheurs européens et français se positionneront rapidement sur cette question. Comme tous secteursde la recherche, les premières études se heurtent à des résultats qui sont à prendre avec prudence, maisqui indubitablement ne peuvent que chatouiller la curiosité d’esprits scientifiques ouverts et innovants.Un certain nombre de recherches montrent très clairement que des intentions à caractère religieux etspirituel de guérisons affectent notre santé, alors que d’autres dans des conditions identiques, font étatdu contraire. Il est clair que des recherches additionnelles sont nécessaires afin de mettre en lumièrece qui se passe réellement au niveau de la prière d’intercession (et de la guérison à distance) et de sonimpact sur notre santé.

On a remarqué, pour différents sujets, que le fait de savoir que des personnes prient pour leur guérisonentraîne des effets sur la santé. L’effet placebo activant la force de nos croyances peut être invoqué ici,et beaucoup de recherches vont d’ailleurs dans ce sens. Toutefois, des résultats intéressants (bien quelimités en nombre) mettant en évidence les effets bénéfiques de la guérison à distance apparaissentaussi chez des patients n’étant pas au courant de la démarche. L’effet placebo ne peut être ici un principeexplicatif unique. Par conséquent, il existerait autre chose qui se passe entre un individu qui génère uneintention de guérison pour un autre. On sait que nos émotions positives ou négatives peuvent avoir unimpact sur notre santé via l’axe psycho-neuro-immunologique, le courant de la psychologie positiveayant mis clairement en lumière des résultats intéressants dans ce domaine au niveau du rapport del’individu avec ses propres émotions. Se pourrait-il également que des émotions positives ou négatives,bref, des intentions agissent sur d’autres individus via une transmission qu’il reste à découvrir ?

La science évolue également dans son approche et ses paradigmes et des chercheurs proposentaujourd’hui des modèles explicatifs différents qui pourraient expliquer comment une pensée, ou uneintention pourrait affecter positivement ou négativement un autre individu. Le domaine de la santé a étéle plus exploré et des recherches sur le pouvoir des guérisseurs à distance dans notre civilisation et dansdes civilisations traditionnelles, où la spiritualité et la religion sont souvent vues comme des facteurs destimulation d’une intention de guérison qui se transmettrait à autrui, sont en cours et promettent sans

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doute des ouvertures intéressantes. Il est donc un peu tôt pour conclure sans réserve sur le fait que laprière peut être associée à une pratique thérapeutique valide, même si des résultats sont encourageants,et il faut redoubler de prudence face à des personnes qui pourraient uniquement orienter une guérisonsur une base de prière et délaisser les pratiques médicales classiques. C’est une dynamique de recherchenouvelle, accompagnée par des regards innovants sur l’homme et son fonctionnement qui permettrontsans doute de nous éclairer sur cette question.

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