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FORMATION EN AYURVÉDA

MODULE 11

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ROUTINE DU SOIR ET ROUTINES

SAISONNIÈRES

RALENTIR LE RYTHME UNE FOIS RENTRE A

LA MAISON

Lors du module précédent, nous avons abordé ensemble des exemples de rituels à mettre en place pour élaborer une routine matinale. Un mode de vie ayurvédique implique également d’avoir une routine du soir.

Lorsque le soleil commence à se coucher, c’est le moment où on peut commencer à préparer son corps pour un sommeil profond et réparateur. Dans les temps anciens, les gens rentraient à la maison lorsque le soleil commençait à se coucher, après une longue journée de travail dans les champs. Une fois rentrés, ils se lavaient pour enlever la saleté liée au travail de la journée, puis huilaient leur corps et faisaient bouillir des élixirs réparateurs.

Aujourd’hui, les nuits sont l’occasion de faire de longs trajets, de regarder des reportages déchirants, ou encore de visionner frénétiquement des séries vidéo sur demande. Ces nouvelles occupations nous éloignent de deux choses essentielles et liées : prendre soin de notre corps, et nous préparer à bien dormir.

Il est cependant toujours possible de réorienter vos patients vers un style de vie qui met en avant leur bien-être, même le soir, en réintégrant les thérapies de guérison et d’apaisement dans leur vie. Et cela passe par la routine ayurvédique du soir. Cette routine est assez simple à mettre en place, et demande juste un peu de rigueur. Elle passera par des gestes qui donneront l’impression à vos patients d’être dans un Spa ayurvédique, alors qu’ils seront chez eux.

Dès que votre patient passe le pas de sa porte, il est supposé commencer à préparer son corps pour le repos. Le sommeil n’arrive pas au moment où on éteint les lumières, mais au contraire, prend plusieurs heures à se mettre en place. On pourrait appeler cette étape « les préliminaires du sommeil ». Le sommeil réparateur ne vient pas tout seul, il faut se mettre dans l’ambiance. Voici quelques astuces à livrer à vos patients pour se mettre en condition, et créer l’atmosphère pour une nuit reposante.


LA DÉTOX TECHNOLOGIQUE

Si une personne reste collée à son écran, les couches subtiles de son esprit ne peuvent pas deviner qu’il est temps de se reposer. Les lumières de l’écran vont lui dire qu’il est temps de bouger, de produire et d’être performant. La dernière chose que son cerveau voudra faire, c’est dormir. L’Ayurvéda moderne recommande d’instaurer une détox technologique au moins une heure avant d’aller dormir.

Lorsqu’on s’expose à la lumière bleue qui émane d’un écran, les taux de mélatonine s’abaissent, empêchant la personne de s’endormir. Au lieu de regarder son téléphone, le patient devrait plutôt choisir de lire un bon livre, qui n’enverra pas de lumière artificielle comme le fait un écran.

Dans le but de préparer son corps au sommeil, mais également pour le bien-être de toute la famille, il faut donc mettre en place une détox technologique. On peut suggérer au patient d’éteindre son téléphone portable 15 ou 30 minutes après son retour à la maison. Cela est nécessaire pour se prémunir des lumières bleues, mais permet également, d’un point de vue mental, d’apprendre à se déconnecter des obligations du monde du travail.

On a obligation de travailler jusqu’au moment où on quitte le bureau, l’entreprise, l’école, bref, le lieu de travail. La plupart des patients doivent réapprendre qu’ils ont besoin de temps pour eux. Bien sûr, cela dépend de la profession du patient. Un médecin, une infirmière, un militaire peut être de garde, même à domicile, et être appelé à n’importe quel moment.

Mais dans le cas de professions moins soumises à l’urgence et à l’imprévu, les patients devraient apprendre à mettre un terme à leur journée de travail une fois rentrés chez eux. Il en va de même pour les personnes travaillant à domicile, qui devraient organiser leur journée professionnelle et les encadrer par des horaires, puis terminer leur journée professionnelle à l’heure fixée.


Cela permet de se relaxer, de se préparer pour une bonne nuit de sommeil, mais évite également des situations telles que le burnout ou l’épuisement. Enfin, cette résolution permet de privilégier les moments en couple ou en famille, et pour les célibataires, cela leur laisse des plages horaires pour s’adonner à des loisirs. Pour ces raisons, conseillez à vos patients de couper leur téléphone et de ne plus consulter leurs messages professionnels 15 à 30 minutes après l’arrivée à la maison. Dans la même idée, l’ordinateur et la télévision devraient être éteints au plus tard une heure avant d’aller dormir.

Quelles activités proposer à mon patient ?

Si votre patient a fondé une famille, de nombreuses choses sont possibles. En couple ou avec les enfants, on peut par exemple jouer à des jeux de société, se raconter nos journées, planifier le prochain week-end ou les prochaines vacances… C’est l’occasion de s’intéresser aux autres, à leur journée, à ce qu’ils aiment faire.

Si votre patient est célibataire, il peut profiter de ces moments déconnectés des technologies pour lire, dessiner, peindre, faire ou écouter de la musique, toute activité qu’il apprécie et qui le détend. Ce conseil est d’ailleurs également valable pour les patients qui ont une vie de famille, mais qui entretiennent des passions ou des loisirs relaxants.


PRÉPARER L’ENVIRONNEMENT

Vous pourrez conseiller à vos patients d’éteindre les lumières, et d’allumer plusieurs bougies pour s’éclairer. Investir dans un diffuseur d’huiles essentielles peut également être intéressant. En diffusant des huiles essentielles de lavande, de camomille, de rose, de néroli, et en allumant de l’encens en parallèle, on apaise le système nerveux, et on prépare le corps et l’esprit pour l’endormissement.

Nous sommes tellement profondément affectés par nos sens, que cela peut parfois nous empêcher de nous endormir correctement. Mais l’Ayurvéda a compris depuis des millénaires que l’aromathérapie permet de calmer l’esprit, de réduire l’anxiété, d’éliminer le stress, et d’équilibrer les hormones, en bref, de nous sortir de l’effet de lutte que le corps met en marche pendant la journée.

Attention toutefois à l’usage des bougies parfumées artificiellement à base de paraffine. Nous souhaitons vous mettre en garde contre leur utilisation. L’Ayurvéda recommande l’usage de différentes senteurs pour nous calmer, mais celles-ci doivent émaner des huiles essentielles, de l’encens, et de produits naturels uniquement.

En effet, selon une étude de l’Université de Caroline du Sud aux États-Unis, les bougies parfumées qu’on trouve dans les supermarchés et différentes boutiques contiennent de la paraffine, et l’utilisation régulière de ces bougies pourrait avoir des impacts nocifs sur la santé. Faire brûler de la paraffine, des alcanes, des alcènes et du toluène peut causer des allergies respiratoires, de l’asthme, et même des cancers. De plus, les bougies parfumées produisent plus de particules de cendres dans l’air que les bougies sans odeur, ce qui crée une pollution interne de l’air.


Vous ou votre patient préférez les bougies aux diffuseurs d’huiles essentielles ?

Il existe toutefois une solution pour les adeptes des bougies parfumées. Au lieu de prendre des bougies parfumées faites de paraffine, optez plutôt pour des bougies parfumées en cire de soja 100 % naturelles. Elles sont parfumées avec des huiles essentielles, et les bougies à base de soja ne sont en général pas nocives pour la santé. Vous en trouverez dans des boutiques axées sur la nature, et sur certaines boutiques en ligne. Voici un exemple de site à visiter, où vous trouverez des bougies en cire de soja : http://www.latitudenature.com/category/bougies-soja-senteur/586/

Pour les patients intéressés par les diffuseurs d’huiles essentielles, voici les huiles à utiliser selon le dosha dominant de votre patient :

Vata : les patients Vata diffuseront des huiles essentielles de basilic, d’orange, de géranium, de clou de girofle, ou encore de rose. Ces huiles essentielles permettent de calmer l’anxiété et l’agitation, tout en favorisant l’endormissement.

Pitta : les patients Pitta diffuseront des huiles essentielles de bois de santal, de menthe poivrée, de rose, ou de jasmin. Ces huiles réduisent l’irritabilité, la colère et la jalousie. Elles apaisent le patient, et améliorent également la digestion.

Kapha : les patients Kapha diffuseront des huiles essentielles de genévrier, de gingembre, d’eucalyptus, de camphre ou de clou de girofle. Ces huiles réduisent les blocages physiques et psychiques, aident à contrôler le gras et la rétention d’eau, tout en améliorant la digestion.

Après ces premières étapes, vient le moment de prendre soin de son corps. Voici les conseils à prodiguer à votre patient.

http://www.latitudenature.com/category/bougies-soja-senteur/586/


EXFOLIEZ VOTRE CORPS AVEC LE BROSSAGE À SEC

Lorsque le patient s’est coupé des technologies et qu’il s’est plongé dans une ambiance favorisant la relaxation, il est temps pour lui d’exfolier sa peau avec le brossage à sec. Cette pratique ayurvédique ancienne consiste à enlever les cellules mortes de la couche supérieure de la peau en la brossant avec une brosse sèche, avant la douche. Le brossage à sec de la peau permet de détoxifier le corps, et stimule le système lymphatique.

La peau est l’organe le plus grand du corps, elle permet d’excréter un tiers des toxines du corps. Si la peau est recouverte de cellules mortes, elle ne peut pas respirer, ni évacuer les mauvaises substances. Cela entraîne de l’inflammation, car les toxines qui devraient normalement sortir par la peau s’accumulent dans l’organisme. En brossant sa peau à sec quotidiennement, le patient va augmenter la circulation de l’oxygène dans son corps, booster la circulation du sang, réduire l’apparence de la cellulite, enlever les cellules mortes, et aider les cellules vivantes à évacuer les toxines.

Le brossage à sec est extrêmement purifiant pour le système lymphatique, le système de détoxification naturel du corps. Son rôle est de collecter, de transporter et d’éliminer les déchets non utilisés, produits par les cellules. Lorsque le système lymphatique est congestionné, les toxines s’accumulent. Les constitutions Kapha sont les plus à risques de se trouver dans une telle situation, même si cela peut concerner tout le monde, surtout lors des mois froids Kapha.

Les changements de saison, les pesticides dans la nourriture, le sucre, les OGM, sont des exemples de facteurs qui augmentent les toxines dans le corps. Le brossage à sec permet de stimuler le système lymphatique, et le rend capable de drainer la toxicité bâtie au sein de l’organisme du patient et qui s’accumule au fil du temps, surtout si le patient mange de mauvais aliments par rapport à son dosha.

Le brossage à sec devrait être pratiqué quotidiennement, à la fois en prévention, pour garder le système lymphatique au maximum de ses capacités de fonctionnement, et éviter ainsi qu’il ne se congestionne, mais aussi en tant que traitement, lorsque les toxines se sont déjà accumulées. Cette pratique ne prend que 5 minutes par jour environ, mais ses bénéfices sont non négligeables. Car en plus de nettoyer le corps de l’intérieur et de l’extérieur, c’est également une pratique très relaxante, que le patient le fasse lui-même, ou qu’il demande à quelqu’un d’autre de le faire pour lui.


COMMENT PRATIQUER LE BROSSAGE À SEC ?

La première chose à faire est de se procurer une brosse adaptée. Le patient peut choisir n’importe quelle brosse naturelle, avec des poils en fibres naturelles, qu’elles soient destinées aux cheveux comme au corps. Si le patient préfère opter pour une brosse destinée au corps, on en trouve facilement sur internet ou dans les boutiques bien-être et nature. Ces brosses coûtent entre 15 et 30 €.

Lorsque le patient s’est procuré une brosse, voici comment procéder :

L’objectif, lorsqu’on pratique le brossage à sec, est de renforcer le système lymphatique, notamment en redirigeant la lymphe en direction des ganglions lymphatiques, qui se trouvent dans les régions des aisselles et du haut du torse pour la partie supérieure du corps, et au niveau de l’aine pour le bas du corps. Le brossage à sec se pratique donc du bas du corps vers le haut, des extrémités vers l’intérieur du corps.

Commencez par le bas du corps, en partant des pieds. Effectuez de petits cercles, et remontez le long des jambes, toujours en effectuant de petits cercles. Pour le bas du corps, le trajet de la brosse est donc : les pieds, les mollets, les cuisses, et les fesses pour l’arrière, en direction de l’aine. Répétez le processus de sorte à bien faire le tour de toute la jambe, toujours du bas vers le haut. Insistez bien sur la plante des pieds, où la lymphe tend à s’accumuler et à stagner facilement.


Puis, procédez de la même façon pour les bras. En partant des mains, brossez en effectuant de petits cercles, et remontez la brosse en ligne droite. Le trajet de la brosse sera alors : les mains, les poignets, les avant-bras, les bras, de sorte à rejoindre les aisselles. Répétez le processus de sorte à bien faire le tour de tout le bras, toujours du bas vers le haut. Insistez bien sur la paume des mains, où la lymphe tend à s’accumuler et à stagner facilement.

Poursuivez le brossage en partant de la nuque, pour brosser ensuite les épaules, et ramener la brosse vers les aisselles.

Enfin, terminez le brossage à sec avec le dos et le ventre. Brossez chaque partie en effectuant des cercles qui s’élargissent, dans le sens des aiguilles d’une montre, ou en divisant le ventre (ou le dos) en quatre zones. Vous ramènerez la lymphe vers les ganglions lymphatiques les plus proches : pour la partie en haut à gauche du torse, vous ramènerez la lymphe vers l’aisselle gauche, pour la partie en bas à droite du torse, vous ramènerez la lymphe vers l’aine droite.


Souvent, les patients trouveront les premières séances de brossage à sec assez désagréables, car légèrement irritantes pour la peau. C’est tout à fait normal de constater des rougeurs, signe d’un bon brossage. Après quelques jours de pratique, la peau va se désensibiliser, et au fil du temps, les patients trouveront la pratique nettement plus agréable, même relaxante. Attention toutefois à ne pas brosser trop fort, pour ne pas abîmer l’épiderme.

L’Ayurvéda déconseille aussi le brossage à sec du visage. Si toutefois votre patient tient à l’effectuer quand même, il peut le faire, mais en choisissant une brosse plus petite, et moins rugueuse. Il est essentiel de ne pas utiliser la même brosse que celle qui est utilisée pour le corps, car cela évite de ramener les toxines du corps sur le visage.

Une fois par semaine, le patient devra nettoyer la brosse dans un récipient contenant de l’eau chaude et de l’huile essentielle d’arbre à thé (3 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé pour une tasse d’eau chaude). Puis, il mettra la brosse à sécher sur une serviette. Une dernière recommandation est à donner à vos patients. Le brossage à sec est une pratique qui connait quelques contre-indications. Déconseillez le brossage à sec sur les zones irritées ou blessées de la peau (acné, inflammations, varices, brûlures, coups de soleil ou blessures), mais également en cas d’insuffisance rénale ou de tumeur. En cas de doute, renvoyez votre patient vers son médecin traitant pour un avis médical.


PRATIQUER L’ABHYANGA

Après avoir enlevé toutes les cellules mortes de la peau, le patient peut procéder à ce qu’on appelle l’Abhyanga, l’auto-massage à l’huile. Tout comme le brossage à sec, l’Abhyanga améliore la circulation du sang, en particulier sur les terminaisons nerveuses. Après une exfoliation, la peau est sèche, c’est pourquoi il est recommandé de l’hydrater pour la soigner, et l’huile est ce qu’il y a de mieux pour hydrater en profondeur.

En effet, la peau absorbe mieux l’huile que les lotions ou les crèmes hydrosolubles. De plus, les huiles ne contiennent pas de produits chimiques, contrairement à de nombreux produits pour le corps. L’Ayurvéda dit d’ailleurs à ce sujet qu’on ne devrait pas mettre sur notre peau quelque chose que nous ne voudrions pas manger.

L’huile, en particulier l’huile chauffée, pénètre les couches les plus profondes de la peau, lubrifie les articulations et hydrate de l’intérieur. La pratique de l’Abhyanga entraîne de nombreux bénéfices pour la santé : elle tonifie les muscles, améliore la détoxification du corps, apaise le système nerveux, aide à surmonter la fatigue (ce qui permet l’endormissement), et améliore l’élimination.

Un patient peut tout à fait pratiquer l’Abhyanga le matin, avant la douche. Mais souvent, le soir on est moins pressé, donc on peut vraiment prendre son temps pour faire durer le plaisir et se relaxer, ce qui aidera à trouver un sommeil de qualité.

L’Ayurvéda explique également que « le corps d’une personne qui pratique le massage à l’huile régulièrement ne sera pas beaucoup affecté par les blessures accidentelles, ou le travail pénible. En pratiquant le massage à l’huile quotidiennement, une personne est dotée d’un toucher agréable, de membres du corps bien taillés, elle devient forte, et est moins affectée par le vieillissement ».


COMMENT PRATIQUER L’ABHYANGA ?

Pratiquer l’Abhyanga est très simple, et finalement assez intuitif. Le mot sanskrit pour « huile » est Sneha, qui signifie aussi « amour ». Lorsqu’une personne pratique l’Abhyanga, elle se donne de l’amour. Le corps est ce qu’on possède de plus précieux, et on devrait toujours le traiter avec le même amour et le même soin qu’on prodiguerait à un nouveau-né.

La façon de se masser, de toucher sa peau, va dépendre du patient, de ses besoins, et de son dosha dominant. S’il se sent léthargique et lourd, comme les Kapha, il doit pratiquer un massage vigoureux, avec un toucher ferme pour stimuler le corps et relâcher les muscles. Si le patient se sent stressé et crispé, il doit pratiquer un massage plus lent, et plus doux, relaxant. Dans tous les cas, le patient devra toujours être à l’écoute de son corps, et adapter le massage à son état général.

En règle générale, au niveau des quantités, un patient utilise entre un quart et une demi-tasse d’huile pendant l’automassage, en fonction de l’état de sa peau (si elle est très sèche ou non). Bien sûr, l’Ayurvéda recommande l’usage d’huiles bio, de haute qualité. Dans le massage ayurvédique traditionnel, l’huile est chauffée, pour la rendre plus facile à absorber par la peau. Le patient peut chauffer l’huile de différentes façons à la maison, en veillant à ne pas la rendre brûlante. Il peut aussi la chauffer simplement en la frottant dans ses mains.

La première étape consiste à chauffer l’huile. Il y a trois façons de procéder. La première consiste à mettre la quantité d’huile que vous prévoyez d’utiliser dans un pot en verre, puis de mettre ce pot dans une casserole d’eau qui chauffe. La seconde façon de chauffer l’huile consiste à tenir le pot en verre sous de l’eau chaude qui coule, jusqu’à ce qu’il se réchauffe. La dernière est de verser l’équivalent d’une cuillère à soupe dans vos paumes et de frotter les mains en cercles pendant 20 à 30 secondes, ou jusqu’à ce que de la chaleur soit générée par le frottement.

Versez ensuite un fond d’huile dans vos mains, et commencez à l’étaler sur vos bras. Insistez bien sur les endroits très secs, par exemple les coudes, l’arrière des bras, les poignets, ou toute zone rugueuse.


Reversez de l’huile dans vos mains, et commencez à masser doucement votre abdomen, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, en mouvements circulaires. C’est la direction des mouvements du colon. Ce geste permet de faciliter la digestion et l’élimination des déchets du corps.

Ramenez l’huile ensuite vers le cœur en longs mouvements qui partent des extrémités de l’abdomen. Cela vous aidera à vous connecter au Chakra du cœur et à vos émotions.

Reversez de l’huile dans vos mains, et massez votre dos, un endroit qui concentre beaucoup de tensions. Il peut être difficile d’atteindre votre dos, mais faites de votre mieux. Le plus important est de masser la zone des épaules, le bas du dos, et toutes les zones à tension. Si besoin, faites-vous aider par une autre personne.

Versez de nouveau de l’huile dans vos mains, et massez vos fesses et vos jambes. Vous remarquerez peut-être que ces endroits absorbent beaucoup d’huile.

N’oubliez pas de masser vos pieds aussi, qui sont souvent secs et sujets aux callosités. Enfilez des chaussettes tout de suite après les avoir enduits d’huile, pour qu’ils l’absorbent bien.

Lorsque vous avez terminé de vous masser, enfilez un vieux pyjama, auquel vous ne tenez pas trop, et qui peut donc être taché par l’huile.

Remarque : si vous remarquez que l’huile disparaît rapidement après l’avoir appliquée, à certains endroits comme d’une façon généralisée, cela signifie que votre peau est très déshydratée. Si tel est le cas, vous avez surement une peau de type Vata. Il faudra veiller à pratiquer l’Abhyanga de façon très régulière.


La fréquence de la pratique de l’Abhyanga varie et dépend du dosha dominant des patients :

Vata : il faut pratiquer l’Abhyanga au moins 5 fois par semaine. Lors des périodes de l’année Vata (les mois froids et secs), le patient pourrait avoir besoin de le faire tous les jours. On lui conseillera d’utiliser de l’huile de sésame, qui réchauffe. Le patient devra choisir une huile bio, et de sésame non grillé (l’huile sera alors jaune et non de couleur ambrée). L’huile d’amande douce est une autre option, car elle réchauffe également.

Pitta : il faut pratiquer l’Abhyanga au moins 3 fois par semaine, en utilisant une huile rafraîchissante, comme l’huile de coco. Lors des mois chauds et humides, le patient n’aura peut-être pas besoin de le faire autant, et pourra se contenter d’une à deux fois par semaine. L’huile de coco abaisse la température du corps, mais réduit également les rougeurs et l’acné. L’huile de tournesol est également recommandée pour les Pitta.

Kapha : il faut pratiquer l’Abhyanga au moins 2 fois par semaine. Le faire plus souvent n’est pas nécessaire, car les Kapha retiennent naturellement l’huile. En revanche, ces patients devront porter une attention toute particulière aux zones très sèches de leur corps, et ajouter des herbes stimulantes à leur huile. L’huile de sésame, l’huile d’amande douce, ou l’huile d’olive sont d’excellents choix pour les patients Kapha.

L’Ayurvéda recommande aussi de pratiquer un massage du crâne une fois par semaine. Cela stimule la pousse des cheveux, tout en calmant l’esprit. Pour les patients qui auraient les cheveux longs, ils peuvent les natter, et dormir toute la nuit en laissant reposer l’huile. Conseillez-leur de poser une serviette sur leur oreiller pour ne pas le salir.

Certaines personnes pratiquent l’Abhyanga après la douche, en remplacement de la lotion hydratante, quand d’autres pratiquent l’auto-massage avant la douche, pour que l’huile pénètre bien dans leur peau. Cela est à la discrétion du patient, il n’y a pas de règle absolue sur cette question.


NETTOYER LE NEZ

Une autre pratique ayurvédique peut être ajoutée à la routine ayurvédique du soir. Il s’agit du nettoyage du nez. Il se divise en deux parties : Neti et Nasya. Neti est le processus qui consiste à nettoyer les conduits nasaux avec de l’eau salée. Nasya est la pratique qui consiste à lubrifier les cavités nasales avec de l’huile. Les deux pratiques fonctionnent ensemble, car la première désinfecte, et la seconde hydrate et prévient la formation de mucus.

POURQUOI NETTOYER SON NEZ ?

Toute la journée nous respirons des toxines, de la pollution de l’air, en passant par les parfums, les sprays pour la maison, les bougies. Le nez est vite rempli par des particules toxiques, il convient donc de le nettoyer de temps en temps. Toutes les maladies « qui traînent dans l’air » commencent par le nez, donc en nettoyant ses narines régulièrement, on peut prévenir et guérir les allergies et les rhumes.

L’Ayurvéda explique également l’importance de nettoyer son nez, car celui-ci est la route directe vers le cerveau. En nettoyant votre nez, vous améliorez votre respiration, soulagez les migraines, relâchez les tensions, et pouvez vaincre les sinusites, les rhumes et les grippes.


NETI

Pour effectuer le Neti, votre patient aura besoin d’un pot Neti. C’est un pot avec une sorte de bec verseur allongé. Le mieux est de choisir un pot Neti en céramique ou en métal, mais il vaut mieux éviter les versions en plastique. On en trouve facilement sur internet, et dans de nombreuses boutiques bien-être.


COMMENT EFFECTUER LE NETI EN

PRATIQUE ?

Nettoyez complètement votre pot Neti pour être qu’il est bien propre.

Dans une casserole, portez à ébullition deux tasses d’eau. Laissez l’eau refroidir un peu, pour ne pas vous brûler les narines. Lorsque l’eau est suffisamment chaude, tout en restant à une température sans danger pour votre nez, versez l’eau dans le pot Neti.

Ajoutez 1 cuillère à café de sel pour deux tasses d’eau chaude, et mélangez.

Placez-vous au-dessus d’un évier ou d’un lavabo, puis mettez l’embout du pot Neti, la partie du bec verseur, dans votre narine.

Penchez la tête du côté de la narine libre, en prenant bien soin de ne pencher la tête ni en avant, ni en arrière. L’eau doit entrer par une narine, et ressortir par l’autre. Respirez par la bouche pendant ce temps. Utilisez la moitié de l’eau pour la première narine.

Répétez l’opération avec l’eau restante pour l’autre narine. Votre nez est nettoyé !

Cette pratique tue les bactéries et les autres débris et particules qui causent les allergies et les maladies. Il n’est pas nécessaire de pratiquer le Neti tous les jours, mais cette technique est vivement recommandée en période de rhume, de grippe ou lors d’allergies saisonnières. Lors d’une sinusite ou d’un pic allergique, le patient peut pratiquer le Neti jusqu’à trois fois par jour, pendant la période critique.


NASYA

Nasya consiste à lubrifier les conduits du nez avec de l’huile. On en tire plus de bénéfices après avoir effectué le Neti. En effet, l’eau salée de la pratique Neti peut assécher les parois nasales, ce qui va inciter le corps à produire plus de mucus pour protéger les membranes. Nasya permet donc de re-lubrifier les membranes du nez.

Pratiquer Nasya aide à renforcer la voix, à améliorer la vision, à promouvoir la clarté d’esprit, à relâcher les tensions, à soigner les sinus congestionnés, et à traiter le stress. Pour effectuer la partie Nasya du nettoyage du nez, l’Ayurvéda recommande d’utiliser un mélange à base d’huile de sésame et d’herbes médicinales. Ce mélange se trouve sur de nombreux sites internet de ventes de produits ayurvédiques. Si votre patient n’en trouve pas, il peut utiliser de l’huile de sésame.

COMMENT PRATIQUER NASYA ?

Il existe deux méthodes. La première consiste à se coucher sur le dos, et à verser quelques gouttes d’huile dans chaque narine. Cette méthode est la plus efficace. Les premières fois, beaucoup de patients trouvent la sensation de l’huile qui coule dans le nez un peu déroutante, mais en général, ils s’y habituent très vite. Voici comment faire :

Allongez-vous sur le dos, de préférence sur votre lit.

Placez votre tête dans le vide, en arrière. Si vous préférez, vous pouvez garder la tête sur le lit, mais placez alors un oreiller sous le haut de votre dos, de sorte que la tête soit en arrière, plus bas que votre dos.

Avec une pipette, versez 5 à 10 gouttes d’huile Nasya à température ambiante dans chaque narine.

Inspirez profondément, et restez allongé quelques minutes, pour que l’huile Nasya ait le temps de pénétrer profondément dans les parois nasales.

La seconde méthode consiste à verser une ou deux gouttes d’huile Nasya sur votre petit doigt, et à insérer celui-ci dans chacune de vos narines. Cette méthode ne permet pas de lubrifier aussi profondément le nez, mais aide à s’habituer petit à petit à la sensation de l’huile dans le nez.


LES ROUTINES

SAISONNIÈRES

Nous avons vu comment notre biorythme est connecté à la rotation de la Terre, par l’alternance du jour et de la nuit. Mais notre biorythme est également connecté à un autre rythme de la Terre : l’année, qui correspond à la course de la Terre autour du soleil. L’année nous influence par différents facteurs : le temps qu’il fait, la durée du jour, la flore… et ces changements s’observent à travers les saisons.

Les transitions saisonnières mettent à rude épreuve les organismes, elles causent des maladies mineures, et ont parfois une incidence sur les maladies plus graves. En ajustant la routine d’un patient à chaque saison, l’Ayurvéda vise à garder le corps équilibré, et tend ainsi à réduire les rhumes, les gorges irritées, tout en maximisant la force et la vitalité.

La science moderne, qui a beaucoup étudié le rythme biologique à l’échelle d’une journée ces dernières décennies, commence seulement à s’intéresser au rythme annuel. Les chercheurs ont trouvé que les niveaux de certaines hormones clés varient avec les saisons. La médecine reconnaît par exemple que certaines personnes souffrent de déprime pendant l’hiver, c’est-à-dire du Syndrome de trouble affectif saisonnier.


LES TROIS SAISONS

En Amérique du Nord et en Europe, on considère que l’année est composée de quatre saisons. Dans certaines parties d’Asie, les populations connaissent jusqu’à 6 saisons. En plus de nos quatre saisons, ils ont une saison des pluies à la fin de l’été, et connaissent deux hivers, un hiver sec et un hiver humide.

L’Ayurvéda simplifie les choses en divisant l’année en une séquence dominée par les doshas. Le premier dosha à entrer en déséquilibre est Kapha, avec la fraîcheur et l’humidité du printemps. Le second est Pitta, déséquilibré par la chaleur de l’été. Le troisième est Vata, déséquilibré par les vents froids de l’automne et de l’hiver.

D’ailleurs cette séquence est commune à différents aspects de l’univers : l’année avec les saisons, la journée avec les différentes plages horaires, mais toute notre vie d’une façon plus générale. L’enfance est dominée par Kapha : un enfant a besoin de plus dormir qu’un adulte, et tombe plus facilement malade. Kapha étant lié à l’accumulation de substances physiques et à la croissance physique, on voit bien que ce sont les principales thématiques de l’enfance.

De 20 ans à 45-50 ans, qui est une période centrée sur l’activité et la réalisation de soi, Pitta domine. La période de vie qui correspond au moment où l’on devient sénior, est plutôt dominée par Vata : beaucoup de personnes retraitées dorment moins que les jeunes, elles ont la peau plus sèche, et sont plus à risques de développer des pathologies Vata comme l’arthrite. Ces exemples nous montrent comment le macrocosme et le microcosme sont liés : la nature et le corps font partie d’un tout indissociable.

Cette façon de concevoir le monde est l’essence même de l’Ayurvéda, qui explique comment gérer les changements de saisons. Pour cela, il faut équilibrer les trois doshas, et cela passe par une routine adaptée en fonction des saisons. La première chose à faire, est donc de délimiter chaque saison en fonction de son dosha :

La saison Kapha s’étend du printemps au début de l’été : approximativement de mars à juin.

La saison Pitta s’étend du milieu de l’été au début de l’automne : approximativement de juillet à octobre.

La saison Vata s’étend de l’automne à l’hiver : approximativement d’octobre à février.


LA SAISON KAPHA : DE MARS À JUIN

L’influence du printemps sur les problèmes de santé est en partie due aux effets de l’hiver. Le dosha Kapha est par nature froid, donc pendant le froid de l’hiver, Kapha s’accumule. Lorsque le temps commence à se réchauffer au printemps, Pitta liquéfie l’accumulation de Kapha, qui est ensuite éliminée du corps.

S’il y a un excès Kapha dans l’organisme, cela produit du mucus, qui entraîne à son tour des rhumes, des allergies nasales, des toux, des sinusites, et d’autres syndromes de congestion respiratoire. Toutes ces manifestations sont une aggravation de Kapha. Pour ces raisons, l’Ayurvéda propose une routine pour le printemps qui vise à réduire Kapha.

Parmi les rituels de cette routine, il faudra commencer par une alimentation qui apaise Kapha (comme nous l’avons vu dans le module consacré à l’alimentation). Pour rappel, ce régime alimentaire met l’accent sur les saveurs amère, piquante et astringente, et réduit les saveurs sucrée, froide, grasse, lourde et salée. De plus, les patients ne devraient boire que des boissons chaudes.

Les patients devront également se couvrir la tête lorsqu’il pleut ou qu’il y a du vent. Le soleil, qui est chaud et qui assèche, aide à réduire Kapha (qui est froid et humide). Faire de l’exercice régulièrement, ce qui réduit également Kapha, est encore plus important au printemps qu’à n’importe quelle autre saison. En résumé, voici les points principaux à recommander à vos patients pour leur routine saisonnière :

Minimisez la nourriture froide, sucrée, salée, acide, ou grasse, et évitez les boissons froides. Favorisez la nourriture et les boissons chaudes, ainsi que les aliments piquants, astringents et amers.

Minimisez le sommeil en journée : les grasses matinées et les siestes augmentent Kapha.

Faites de l’exercice physique tous les jours.


LA SAISON PITTA : DE JUILLET À OCTOBRE

La chaleur de l’été aggrave Pitta, la routine saisonnière de cette période de l’année devra donc apaiser Pitta. Comme pour Kapha, l’un des éléments clés est d’adapter le régime alimentaire du patient. Il lui faudra suivre un régime alimentaire qui réduit Pitta, et cela passera par l’éviction de plats chauds, piquants, et de nourriture salée. À l’inverse, le patient privilégiera des plats sucrés, froids, liquides ou onctueux.

Toutefois, gardez bien à l’esprit que ces conseils diététiques doivent être adaptés au patient en fonction de son dosha dominant. Un patient à fort déséquilibre Kapha devra éviter la nourriture sucrée, et ceci, même en été. Les boissons froides sont acceptables en été pour les patients à dominante Pitta, les boissons fraîches (mais pas glacées) sont acceptées pour les autres constitutions doshiques.

De plus, selon l’Ayurvéda, Agni, le feu digestif, est moins fort en été. Pendant l’hiver, le corps doit produire sa propre chaleur, Agni fonctionne alors à plein régime. Mais lors des mois les plus chauds, la vitalité générale est réduite à cause des fortes chaleurs. Par conséquent, beaucoup de patients devraient manger moins en été, ce que de nombreuses personnes tendent à faire naturellement. Attention toutefois, ce conseil ne doit pas s’appliquer aux enfants en pleine croissance, à qui il ne faut refuser un régime sain sous aucun prétexte !

Pendant l’été, les patients devraient faire moins de sport, car l’exercice physique réchauffe le corps. L’Ayurvéda recommande de faire de l’exercice physique de façon quotidienne, toutefois, en été, les patients doivent réduire la quantité et l’intensité des exercices, et éviter de pratiquer leur activité physique en plein milieu de la journée. Nager est une excellente option, car l’eau rafraîchit et permet d’apaiser Pitta. En résumé, voici les points principaux à recommander à vos patients pour leur routine saisonnière :

Minimisez la nourriture chaude, piquante, et salée. Favorisez la nourriture froide, sucrée, astringente et grasse.

Si votre appétit est réduit, écoutez-le, et ne mangez pas en excès.

Réduisez l’intensité de l’exercice. Préférez des activités comme la nage, la marche dans les montagnes, les forêts ou les parcs arborés.

Réduisez le temps d’exposition au soleil, portez un chapeau et des lunettes de soleil, car le soleil aggrave Pitta.


LA SAISON VATA : D’OCTOBRE À FÉVRIER

Selon l’Ayurvéda, la saison que nous appelons l’automne n’en est pas vraiment une. C’est plutôt la jonction entre deux saisons : la jonction entre la saison Pitta et la saison Vata. Pitta s’accumule tout au long de l’été, et reste actif jusqu’à mi-octobre, même si le temps commence à se rafraîchir. Puis, un changement se produit : des vents plus froids se lèvent, et Vata commence à dominer.

N’importe quel changement de saison peut aggraver Vata, mais particulièrement ce changement de saison en fin d’année. Il est donc doublement important de garder le dosha Vata équilibré. Notez toutefois que cette montée en puissance Vata peut se révéler positive : elle peut par exemple augmenter l’énergie et la vitalité, qui sont des qualités Vata.

En revanche, elle peut aussi provoquer une hypersensibilité au froid, des infections respiratoires, de l’insomnie, une peau très sèche, de l’indécision, de l’hyperactivité et de l’anxiété, surtout chez les patients à fort déséquilibre Vata.

Le dosha Vata est froid, sec, et très rapide. Pour le contrôler, l’Ayurvéda recommande de se réchauffer, en mangeant de la nourriture chaude par exemple. Il faut aussi éviter absolument les boissons froides. Le patient pourra manger des plats sucrés, acides, et salés, et devra minimiser les plats froids, secs, les aliments crus, piquants ou astringents. Pour se réchauffer et garder la chaleur, le patient devra également bien se couvrir pendant l’hiver.

Il lui faudra garder la gorge protégée pendant la saison Vata, en particulier pendant les jours pluvieux, venteux, ou très froids. Attention également aux courants d’air, qui aggravent toujours Vata. Les pièces de la maison devront être bien chauffées. Si le système de chauffage assèche l’air, les patients Vata devront alors investir dans un humidificateur d’air.


L’Ayurvéda recommande aussi de pratiquer quotidiennement l’Abhyanga (le massage à l’huile que nous avons présenté dans la première partie de ce module). Masser la peau avec une huile de sésame chaude apaise les trois doshas, mais l’influence de la chaleur et du toucher sur les terminaisons nerveuses de la peau calme particulièrement les patients Vata.

C’est d’autant plus important que Vata dirige les autres doshas : en cas de déséquilibre Vata, les deux autres doshas se verront eux aussi déséquilibrés. En plus de cela, l’Abhyanga présente le bénéfice de garder la peau hydratée, à l’abri des craquelures, problème fréquemment rencontré par les constitutions Vata pendant l’hiver. En résumé, voici les points principaux à recommander à vos patients pour leur routine saisonnière :

Minimisez la nourriture froide, sèche et crue. Favorisez la nourriture chaude, sucrée, salée et acide.

Restez éloigné des courants d’air et du froid. Couvrez votre tête et votre cou lorsque vous sortez.

Utilisez un humidificateur d’air.

Pratiquez l’Abhyanga tous les jours.


TRANSITION ENTRE LES SAISONS

Le moment où une saison fait place à une autre saison est le moment où la maladie risque le plus de faire son apparition. Ceci s’explique par le fait que les changements aggravent Vata, et que Vata dirige les deux autres doshas. Pour cette raison, la routine recommandée pour une nouvelle saison devrait être mise en place de façon progressive, sur une période d’une à deux semaines, juste avant que la nouvelle saison ne commence.

Vous remarquerez sans doute que les conseils donnés précédemment ressemblent étrangement à ce que vos parents vous disaient lorsque vous étiez enfant. L’Ayurvéda applique des règles simples, de bon sens, et les conseils ci-dessus ne sont finalement qu’un rappel de règles que vous connaissiez déjà. Ce sont des choses que l’on a tendance à faire naturellement lorsqu’on fait attention à notre corps et à ses besoins.

En été, on aime se baigner dans une eau fraîche et manger de la nourriture froide. En hiver, on recherche plutôt des plats chauds, et à se protéger du froid. Pourtant, parfois, on se néglige, et on « oublie » de mettre un bonnet ou de porter une écharpe avant de sortir dans le froid de l’hiver. Parfois aussi, on ne comprend pas pourquoi certains principes changent selon les saisons.

Par exemple, des patients ne comprennent pas toujours pourquoi, alors que faire du sport est bon pour la santé, on leur demande de ralentir l’activité physique pendant l’été. L’Ayurvéda permet de remettre toutes ces règles dans leur contexte, et de les expliquer avec sagesse.

Qu’il s’agisse de routines quotidiennes ou saisonnières, les recommandations ayurvédiques reçoivent souvent une réponse positive de la part des patients, et deviennent vite des habitudes qu’ils sont ravis d’intégrer. Les patients observent souvent ces nouvelles règles de vie avec sérieux, souvent au-delà des attentes du praticien ayurvédique. La raison est simple, les patients y trouvent une récompense immédiate : ils se sentent mieux.

Par exemple, les patients apprécient souvent les résultats liés au fait de se lever tôt. Ils découvrent que la lecture, le travail ou la relaxation qu’ils appréciaient faire jusqu’à minuit, sont plus appréciables et productifs lorsqu’ils sont pratiqués le matin. Encore une fois, nous vous invitons à travailler main dans la main avec vos patients, et à élaborer avec eux une routine qui leur correspond, qu’il s’agisse de la routine matinale, de la routine du soir, ou de la routine saisonnière.

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