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FICHES DE LECTURE Proposées à Mr Alain TURQ EXEMPLAIRE DESTINE AU MUSEE NATIONAL DE PREHISTOIRE Conservateur au Musée National de Préhistoire 1, rue du Musée 24620 Les Eyzies de Tayac Sireuil ( stage de Mr Eric Bertrand duVPe 2009 ) Université de Picardie Jules Verne Premier Livre : “ Leçons sur le Paléolithique “ de Monsieur François Bordes ; « Le Paléolithique en Europe « CNRS Editons Paris 2002 .

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FICHES DE LECTURE Proposées à Mr Alain TURQ EXEMPLAIRE DESTINE AU MUSEE NATIONAL DE PREHISTOIRE Conservateur au Musée National de Préhistoire 1, rue du Musée 24620 Les Eyzies de Tayac Sireuil ( stage de Mr Eric Bertrand duVPe 2009 ) Université de Picardie Jules Verne Premier Livre : “ Leçons sur le Paléolithique “ de Monsieur François Bordes ; Tome 2 . « Le Paléolithique en Europe « CNRS Editons Paris 2002 .

PREMIERE PARTIE : LE PALEOLITHIQUE INFERIEUR :

I INTRODUCTION :

II LES INDUSTRIES DU PALEOLITHIQUE INFERIEUR EN France :

1. L’ ABBEVILLIEN :

a) Carrière Carpentier à Abbeville :

Industrie trouvée à Abbeville ( Somme ) dans la terrasse ( « de 45 m » ) de la Somme . On parle de préférence d’Abbevillien à Chelléen ( malgré la priorité de ce terme ) (Chelles ) Seine-et-Marne ) Tableau de correspondance des anciens et nouveaux termes : V. COMMONT : H. BREUIL : PRE-CHELLEEN ABBEVILLIEN ABBEVILLIEN EVOLUE CHELLEEN ACHEULEEN ANCIEN ACHEULEEN ACHEULEEN MOYEN ACHEULEEN SUPERIEUR ACHEULEEN SUPERIEUR L’ Abbevillien se rencontre donc à Abbeville + ou – in situ dans la terrasse dite de 45 m . Cette terrasse plonge parfois jusqu’à 35 m au dessus du lit actuel . La principale carrière de graviers = nom de l’industrie abbevillienne = carrière Carpentier Coupe simplifiée : Sur la craie :

L1 : Graviers fluviatiles roux + faune : hippopotame ; Equus stenonis . Présence de « coups de poing très roulés « M1 : Sables marneux verdâtre + cailloutis de silex roulés M : Marne blanche à faune archaique : Elephas meridionalis ; El trongontherii archaique ; El antiquus archaique ; Rh etrucus ; Rh leptorhinus ; R h Mercki ; Hippopotamus major ; Equus stenonis ; Machairodus latidens ; Cervus solhilacus : Dama sommonensis : et c…. et le Trogontherium D’Ault de Mesnil avait trouvé de l’industrie abondante à la partie inférieure de cette marne : ( conservée partiellement à l’IPH et à Saint-Germain- en –Laye )

1 bifaces grossiers à talon réservé et à arêtes latérales sinueuses , taillés en percuteur dur , épais et aux formes mal définies ( pointus , à bout large ; parfois carré = ancêtres des hachereaux-bifaces acheuléens ) servant à trancher .

2 éclats grossiers ; aux formes mal définies ; il s’ agit plutôt d’éclats utilisés que de vrais

outils sur éclats .

3 nombreux choppers et chopping-tools

b) Gisement du Champ de Mars et de la Porte du Bois à Abbeville .

C’est le seul gisement in situ connu en France . ( épuisé et couvert de constructions ) . Jamais eu de fouilles à proprement parler . De maigre documents . Cette industrie est très mal connue en Europe ( évolution de l’industrie vers la retouche bifaciale qui envahit toute la surface ; les plages de cortex étant de + en + réduites et les arêtes latérales tendant à se redresser .

c) Chelles : ( Seine-et-Marne ) : Outillage abbevillien soliflué d’une + haute terrasse ? Industries de faciès abbevillien dans les graviers des hautes terrasses de la Garonne en quartzite à l’état dérivé ; de même pour la vallée de la Charente . + sporadiquement d’autres trouvailles ; Bifaces de type abbevillien = grossièrement taillés au percuteur =

outils de fortune dégrossis pour un usage temporaire et abandonnés

des ébauches partielles appartenant à des industries postérieures ( Acheuléen ; MTA ; voire Néolithique .

Au point de vue évolutif ; l’ Abbevillien représente sans doute le passage entre les outils sur galets de l’ Olduvaien et l’Acheuléen . Le biface abbevillien peut dériver du chopping-tool pointu par développement de la retouche couvrante . Il garde souvent une large plaque de cortex . OOOOOO

2) LE PROBLEME DU CHALOSSIEN ET DE SA SOLUTION :

En 1923 ; Dubalen ; conservateur du Musée de Mont-de-Marsan ( Landes ) annonce la découverte d’une nouvelle industrie : le Chalossien ; antérieure au « Chelléen » ( a fait l’objet d’une thèse) : l’instrument caractéristique = un « coup de poing » dont la pointe avait une section triangulaire = son nom de trièdre chalossien ; façonné le + souvent sur un rognon de silex ! Mais en 1950 ; L Méroc démontre que les outils chalossiens sont en réalité acheuléens (moyen ) ; donc post-abbevilliens . C’est n’est donc simplement qu’une technique particulière utilisée pendant longtemps .

3 ) LE « HIATUS »ABBEVILLIEN-ACHEULEEN ET LES INDUSTRIES DE L INTERGLACIAIRE MINDEL/RISS :

On est frappé par l’absence de types transitionnels entre les séries de l’Abbevillien et de l’Acheuléen . -Les bifaces de l’Abbevillien évolué sont moins grossiers que la moyenne de cette industrie et tendent vers le type lancéolé ; leurs arêtes sont + rectilignes mais aucun n’atteint le type « ficron » de l’Acheuléen ancien . -Rien ne laisse dans l’Abbevillien prévoir le développement que vont prendre dans l’Acheuléen ancien et moyen les formes aplaties : limandes cordiformes allongés . Explication de H Breuil et autres :

L’ Abbevillien appartiendrait à l’interglaciaire Gunz/Mindel L’ Acheuléen à l’interglaciaire Mindel/Riss . Le froid de l’époque Mindélienne aurait chassé les hommes de nos régions .

Mais aujourd’hui =faux .

L’Abbevillien est très probablement mindélien .

Explication : Pendant les interglaciaires ; il ne se produit que peu de dépôts ( sauf tourbes et turfs ) . Les rivières creusent les lits et rongent leurs rives . La terre est couverte d’une végétation qui ralentit l’érosion ; mais empêche aussi la formation de dépôts épais . Les industries humaines s’accumulent donc sur une surface presque inchangée entre le début et la fin de l’interglaciaire . Au début du glaciaire suivant ; la solifluxion balaye les pentes entrainant pêle-mêle ces industries vers la rivière et les mélangeant avec les industries contemporaines de la solifluxion . Il est donc probable qu’une partie des pièces attribuées à l’Acheuléen inférieur dans les graviers appartiennent en réalité au stade transitionnel entre l’Abbevillien et l’Acheuléen . Au contraire ; pendant les périodes froides le débit moyen des rivières diminue ; les campements humains établis sur leurs bords sont souvent immédiatement recouverts par les solifluxions qui les protègent en les remaniant ; souvent légèrement . Sur le pentes et les plateaux , les loess s’accumulent ,scellant les gisements . Dans les entrées de grottes et les abris , l’interglaciaire en général ; ne produit que peu de dépôts ; et là aussi des phénomènes de vidange peuvent se produire au début du stade froid suivant . Peut-être aussi sous le climat clément de l’interglaciaire ; l’homme fréquentait-il moins les grottes . Il faut donc s’attendre dans nos régions à mieux connaître les périodes glaciaires que celles des périodes interglaciaires . ; et c’est en effet le cas ( avec des exceptions ) .

4 ) L’ ACHEULEEN

La stratigraphie de Breuil est aujourd’hui abandonnée ! Mais il est important cependant de la connaître . Une si longue période demandait bien sûr à être divisée . Breuil ne distinguait pas moins de 7 stades fondées sur sa stratigraphie mais non sur la typologie . Acheuléen I = en place dans le second stade fluviatile de la terrasse de 45 m ( = ensemble supérieur séparé de l’ensemble inférieur par de la tourbe ; à l’état soliflué ; à la base des graviers de la terrasse de 30 m ; voire même plus bas ) . Acheuléen II = dans les gravats de solifluxion de la base de la terrasse de 30 m

Acheuléen III = sur les sables fluviatiles de la terrasse de 30 m et également les dépôts fluviatiles de la terrasse de 10 m . Tous ces dépôts seraient du Mindel/Riss et l’industrie de l’Acheuléen inférieur Acheuléen IV = à la base et dans le sable roux antérieur au loesse rissien . Il comprend l’Atelier Commont . Acheuléen V = A la base et au sommet du loess ancien rissien . Breuil ajouta que la faune comprend le mammouth : le renne et le rhinocéros laineux . Une telle faune semble inconnue dans le loess ancien de la Somme . Ces deux niveaux constituent l’Acheuléen moyen ; Acheuléen VI = Il se placerait à la » base de limons rouge fendillée » c'est-à-dire du lehm du dernier loess ancien . Acheuléen VII = Il se trouverait dans et au sommet du fendillé ; dans les sables de la basse terrasse , souvent remplacé par la solifluxion ; à la base du loess récent . Ces deux niveaux constitueraient le Micoquien = Acheuléen supérieur ( d’après Breuil = dernier interglaciaire ) . En France : Il existe au moins deux grands faciès de l’Acheuléen :

-L’Acheuléen classique : : vallée de la Somme ; de la Seine ; le Nord de la France ; le centre ; la vallée de la Charente

-L’Acheuléen méridional ; Sud –ouest de la France et qui aurait sans doute plus d’af finités avec l’Espagne voire l’Afrique . -Un troisième type existerait dans le sud-est ? Pour le moment il semble que l’on puisse distinguer trois grandes subdivisions peut-être quatre :

a)L’ Acheuléen ancien :

Développé pendant l’interglaciaire Mindel/Riss il est mal connu

A) Rue de Cagny ; faubourg Saint-Acheul à Amiens :

La seule série acceptable est celle que Commont trouva en 1906 ( publié en 1908 ) provenant de la rue de Cagny dans le faubourg de Saint-Acheul à Amiens . Il recueillit 1000 objets en position stratégique certaine . Coupe :

1) Terre végétale 0,30 m 2) Sable roux argileux 0,30 m 3) Limon blanc jaunâtre avec coquilles 0,30m 4) Sable blanc jaunâtre calcaire 0,30m 5) Sable blanc plus pur 0,40 m 6) Mélange de sable , craie et silex parfois brisé 1 m 7) Craie

Les outils ont été récoltés en trois niveaux

La base des graviers inférieurs « Le sommet de la couche inférieure » Les sables roux .

Il y avait une 30 aine d’outils fortement patinés ( séjour en surface ) ( cf l’ouvrage de Commont : « Les industries de l’Ancien Saint-Acheul dans l’Anthropologie , 1908 ) Il y avait surtout des bifaces . Certains , à talon réservé à arêtes sinueuses sont encore proches d’un abbevillien évolué ;d’autres s’allongent vers la forme lancéolée d’un « ficron » mais le bout est encore arrondi .

Les éclats semblent avoir été détachés au percuteur de pierre . Certains ; à surface supérieure décortiquée sont des éclats de fabrication des bifaces . Les outils sur éclats sont plutôt des éclats utilisés mais certains présentent une retouche en racloirs , voire en grattoirs et il y a des encoches de bonne qualité . Malgré sa pauvreté , cette série donne une assez bonne impression de l’Acheuléen ancien .

A) Autres gisements :

Il existe dans la vallée de la Somme d’autres gisements mais pas avec une bonne stratigraphie : on en trouve + ou – roulés dans les graviers partiellement interglaciaires de la moyenne terrasse de la Somme . Cagny-la-Garenne :

Les pièces y sont souvent patinées en roux .

Montières-lès -Amiens : Présence de limandes , absentes rue de Cagny dans le niveau inférieur . Vallées de la Marne ( Chelles ) ; de l’Oise ; de la Charente , de la Garonne . ( dans cette dernière , le quartzite ( matière première ) donne parfois un aspect particulier à cet Acheuléen . Dans l’ensemble ; la technique de taille reste primitive ( percuteur dur ) ; les formes sont mal définies ; mais les limandes apparaissent encore assez épaisses ; et ne nécessitant pas toujours un percuteur doux ( bois ; os ) . On signale quelques éclats Levallois ou proto-Levallois ( apparition d’une forme primitive de cette technique pendant le Mindel/Riss . )

b ) L’Acheuléen moyen :

Couches inférieures dans les solifluxions rissiennes non délavées qui forment une partie de la terrasse des 30 m ; vallée de la Somme ; Seine ,Aisne , Oise, le Centre, vallée de la Charente absent de la vallée du Rhône Nord de la France . A)Acheuléen moyen primitif : Rue de Cagny ; 2e niveau : 2e niveau ; dépôts fluviatiles de la vallée de la Somme ; 0 gros instruments ; bifaces : talons épais , décortiqué souvent lancéolé à flanc concaves ; d’autres sont arrondis Les outils sur

éclats sont + nombreux ; quelques un présentent un débitage Levallois ( cf Cagny la Garenne ) , de bons racloirs + des couteaux à dos +quelques grattoirs grossiers . Cagny la Garenne ; très nombreux bifaces + des milliers d’éclats Présent ds une presle Bifaces et éclats sans patine ; Riss nombreux rognons de silex ; bifaces surtt lancéolés parfois presque micoquiens mais surtout dans ficrons ou lagéniformes ; qq bifaces . Outillage sur éclats : grande quantité d’éclats de taille apparition de la technique Levallois et des talons facettés + racloirs quelques grattoirs , des couteaux à dos atypiques nombreuses encoches et denticulés , les bifaces sont encore prédominants . B)Acheuléen moyen évolué -Sables roux du niveau sup de la rue de Cagny :

Bifaces : 300 bifaces ; peu patinés de silex jaune ; ficrons lancéolés Type caractéristique : la limande ( 271 des 300 bifaces )

Outils sur éclats : Racloirs , des grattoirs assez grossiers ; des couteaux à dos atypique ou à dos naturel ; des encoches ; des denticulés . Le débitage Levallois absent ou rare . -Atelier Commont à Saint-Acheul = célèbre gisement de la carrière Bultel-Terrier ) : La couche archéologique est découverte à 8,20 m de profondeur ; à la base de la couche des sables roux qui ont dû s’accumuler très vite . Une seconde couche au somment des sables roux où on distingue des pièces bleuâtres au lieu de blanc-mat . : les outils y sont mieux taillés plus finement retouchés . Les débris archéologiques sont dispersés sur 25 m2 L’ atelier semble avoir été établi dans un ravinement exposé au sud-est . Commont avait recueilli au 31/12/1905 ; 968 éclats ; 92 nucléus ; 20 percuteurs ; 70 outils dont 15 bifaces . En 1907 il disposait de 5000 éclats .

Bifaces : Ils comportent plusieurs types ;

Les bifaces lancéolés sont de qualité variable mais leur Montières-lès -Amiens : Présence de limandes , absentes rue de Cagny dans le niveau inférieur . Vallées de la Marne ( Chelles ) ; de l’Oise ; de la Charente , de la Garonne . ( dans cette dernière , le quartzite ( matière première ) donne parfois un aspect particulier à cet Acheuléen . Dans l’ensemble ; la technique de taille reste primitive ( percuteur dur ) ; les formes sont mal définies ; mais les limandes apparaissent encore assez épaisses ; et ne nécessitant pas toujours un percuteur doux ( bois ; os ) . On signale quelques éclats Levallois ou proto-Levallois ( apparition d’une forme primitive de cette technique pendant le Mindel/Riss . )

b ) L’Acheuléen moyen :

Couches inférieures dans les solifluxions rissiennes non délavées qui forment une partie de la terrasse des 30 m ; vallée de la Somme ; Seine ,Aisne , Oise, le Centre, vallée de la Charente absent de la vallée du Rhône Nord de la France . A)Acheuléen moyen primitif : Rue de Cagny ; 2e niveau : 2e niveau ; dépôts fluviatiles de la vallée de la Somme ; 0 gros instruments ; bifaces : talons épais , décortiqué souvent lancéolé à flanc concaves ; d’autres sont arrondis Les outils sur éclats sont + nombreux ; quelques un présentent un débitage Levallois ( cf Cagny la Garenne ) , de bons racloirs + des couteaux à dos +quelques grattoirs grossiers . Cagny la Garenne ; très nombreux bifaces + des milliers d’éclats Présent dans une presle Bifaces et éclats sans patine ; Riss nombreux rognons de silex ; bifaces surtt lancéolés parfois presque micoquiens mais surtout dans ficrons ou lagéniformes ; qq bifaces . Outillage sur éclats : grande quantité d’éclats de taille apparition de la technique Levallois et des talons facettés + racloirs quelques grattoirs , des couteaux à dos atypiques nombreuses encoches et denticulés , les bifaces sont encore prédominants .

B)Acheuléen moyen évolué -Sables roux du niveau sup de la rue de Cagny :

Bifaces : 300 bifaces ; peu patinés de silex jaune ; ficrons lancéolés Type caractéristique : la limande ( 271 des 300 bifaces )

Outils sur éclats : Racloirs , des grattoirs assez grossiers ; des couteaux à dos atypique ou à dos naturel ; des encoches ; des denticulés . Le débitage Levallois absent ou rare . -Atelier Commont à Saint-Acheul = célèbre gisement de la carrière Bultel-Terrier ) : La couche archéologique est découverte à 8,20 m de profondeur ; à la base de la couche des sables roux qui ont dû s’accumuler très vite . Une seconde couche au somment des sables roux où on distingue des pièces bleuâtres au lieu de blanc-mat . : les outils y sont mieux taillés plus finement retouchés . Les débris archéologiques sont dispersés sur 25 m2 L’ atelier semble avoir été établi dans un ravinement exposé au sud-est . Commont avait recueilli au 31/12/1905 ; 968 éclats ; 92 nucléus ; 20 percuteurs ; 70 outils dont 15 bifaces . En 1907 il disposait de 5000 éclats .

Bifaces :

Les retouches sont souvent excellentes . : certains atteignent le type micoquien . Les limandes sont présentes et typiques . Quelques unes ont l’arête torse . Les bifaces cordiformes et sub-cordiformes semblent nombreux et certains pourraient bien passer pour du MTA . Là aussi certains ont l’arête torse . Il existe aussi des bifaces discoides ; quelques hachereaux ; des bifaces-gouges et deux bifaces échancrés . On a démontré que les acheuléens dégrossissaient presque complètement une face avant de commencer à travailler la seconde contrairement aux autres gisements . Outils sur éclats :

Les racloirs sont de types variés ; parfois difficiles à distinguer des racloirs moustériens . Il existe de vrais grattoirs sur bout d’éclat ou même de lame . Les couteaux à dos sont excellents , souvent typiques , excellents . Les burins sont parfois typiques ; de même les perçoirs mais la majorité ont des becs ; les pièces à encoches existent ; par contre les outils denticulés sont abondants souvent bien nets . Nucléus : Ils sont en général informes et la technique Levallois semble absente ou très mal représentée . Ainsi les éclats de débitage sont ils courts ; épais : irréguliers de forme . Il existe quelques nucléus discoides . Eclats : Ils sont généralement à talon lisse ; large ; souvent oblique . Quelques éclats présentent un talon facetté ; il ya quelques rares éclats proto-Levallois . ( bien moins nets qu’à Cagny-la –Garenne ) . Les éclats de taille des bifaces dénotent l’emploi d’un percuteur doux ; bois ou os . C° Les faciès de l’Acheuléen moyen : Un double faciès technique : Il semble que dès l’Acheuléen moyen il existe plusieurs faciès de l’industrie acheuléenne . Une première division est d’ordre technique : Certaines peuplades ont inventé le débitage Levallois d’autres continuaient à utiliser la vieille technique de l’éclat non préparé . Qu’il s’agisse de faciès contemporains est montré parle fait que certains gisements sans débitage Levallois ( Atelier Commont ) sont postérieurs à d’autres qui possèdent la technique ( Cagny-la-Garenne ) .Il est de toute première importance de constater l’apparition de cette technique Levallois dans l’Acheuléen .Nous retrouverons dans l’Acheuléen supérieur puis le Moustérien cette dualité de technique : Levallois/ non-Levallois qui se compliquera d’ailleurs à l’intérieur du débitage non-Levallois , d’une autre dualité : talons facettés ou talons non-facettés . Une complication d’ordre typologique : Dans les sables roux de la rue de Cagny ; les limandes dominent de façon écrasante alors qu’à l’Atelier Commont ; les bifaces lancéolés et cordiformes dominent . La proportion des bifaces par rapport aux outils sur éclats semble également très variable . Conclusion :

Dès l’Acheuléen moyen apparaissent ces faciès techniques et typologiques qui rendront compliquée l’ histoire du Moustérien . D) : Acheuléen moyen méridional : définition par F Bordes grotte du Pech de l’Azé II bifaces grossiers et rares hachereaux sur éclats choppers et chopping-tools . c) L Acheuléen supérieur : A) Acheuléen supérieur du Tillet : Perdure pendant la dernière période interglaciaire . A la base du lehm du loess ancien III ( dernier stade glaciaire du Riss . nombreux gisements dont celui de : La Meulière du Tillet : Stratigraphie : au sommet loess récent avec quelques outils périgordiens puis faible cailloutis de tradition acheuléenne ( limons rouge fendillé ) puis loess ancien ( acheuléen sup ) ; puis stade interstade rissien . Etude de 175 pièces ; importance du débitage Levallois ( 65,7 % ) ; éclats , lames et pointes Levallois non retouchés = 61 % de l’outillage sur éclats . ( comme partout dans le Nord de la France ) , racloirs variés ; 1 seul couteaux à dos typique ; burin ; encoches et denticulés assez nombreux . bifaces = 17 % de la série . 7 nucléus typiquement Levallois dont 5 à éclats donc développement important de l’outillage Levallois % Cagny-la-Garenne

c ) Acheuléen supérieur :

-A)Acheuléen supérieur du Tillet : Perdure pendant la dernière période interglaciaire . A la base du lehm du loess ancien III ( dernier stade glaciaire du Riss . nombreux gisements dont celui de : La Meulière du Tillet : Stratigraphie : au sommet loess récent avec quelques outils périgordiens puis faible cailloutis de tradition acheuléenne ( limons rouge fendillé ) puis loess ancien ( acheuléen sup ) ; puis stade interstade rissien . Etude de 175 pièces ; importance du débitage Levallois ( 65,7 % ) ; éclats , lames et pointes Levallois non retouchés = 61 % de l’outillage sur éclats . ( comme partout dans le Nord de la France ) , racloirs variés ; 1 seul couteaux à dos typique ; burin ; encoches et denticulés assez nombreux . bifaces = 17 % de la série . 7 nucléus typiquement Levallois dont 5 à éclats donc développement important de l’outillage Levallois % Cagny-la-Garenne -B)Acheuléen supérieur méridional : Bien représenté dans la couche sup du Riss III de la grotte Combe Grenal ; très riche en faune froide ( renne ) ( cf ex couche 38 =17432 objets lithiques ) débitage non Levallois facettage des talons médiocre ; peu de lames bifaces = 9,8 % de outils ; gisement d’ Orniac ( Ardèche ) ;site de plein air de Bouheben C)Le problème du « Chelléen évolué » de Commont et l’Acheuléen Riss/Wurm ( Somme ) C’est un acheuléen supérieur à débitage Levallois assez laminaire ( dernier interglaciaire )

d ) Acheuléen final

: = Micoquien du début du Wurm .( dernier interglaciaire ) = Moustérien de tradition acheuléenne ( pour certains auteurs ) 5 ) LE MICOQUIEN :

a)Les différents faciès : A)Le Micoquien du Tillet ; débitage Levallois très développé ( 69 % ) éclats Levallois non retouchés = 60 % de l’outillage . quelques pointes Levallois + des pointes moustériennes B)Le Micoquien de Houpeville : Nord de Rouen ; débitage Levallois ( 43 % ) ; 23 % de lames et éclats de talons facettés . Présence de pointes Levallois et moustériennes . nombreux couteaux à dos et encoches et denticulés ; bifaces peu nombreux ; les nucléus Levallois dominent ; C)Le Micoquien à la Micoque : phase II du Wurm I . Série complète ( 600 pièces ) au MNP aux Eyzies , débitage non Levallois ( 2% des éclats ) assez nombreuses pointes moustériennes très nombreux racloirs importance des pointes de Tayac . Bifaces . Pour le moment il semble que l’on puisse distinguer trois grandes subdivisions peut-être quatre : souvent lancéolés D)Le Micoquien de Grainfollet : ‘ abri/ roche dans Estuaire de la Rance + de 6000 objets trouvés débitage moyennement Levallois ( 13 % ) talons facettés dans 58 % des cas et lames pour 10 % . Pointes Levallois rares . racloirs plus ou moins Quina nombreux . Les bifaces sont micoquiens ou amygdaloides peu nombreux ( les deux séries sont extrêmement proches typologiquement . La seule chose qui sépare le micoquien du MTA est l’existence de bifaces lancéolés et surtout micoquiens et l’extrême rareté de bifaces triangulaires plats .

Extension : L’acheuléen supérieur et le Micoquien sont très abondants ( trouvailles sporadiques ) ; deux grandes provinces : -Une classique allant jusqu’à la Charente et Périgueux et -Une méridionale avec des particularités .

Evolution : L’Acheuléen est le développement de l’Abbevillien mais les formes de transition sont inconnues en France Au début le biface semble l’outil principal , au début des formes mal

définies et ne semble se typer qu’avec l’Acheuléen ancien . La technologie fait des progrès . Rôle exclusif du percuteur dur aux débuts mais à l’Acheuléen ancien le percuteur doux est découvert ( bois , os ou ramure de cervidé ) d’où des bifaces plus plats et réguliers . La technique Levallois ( éclats de forme prédéterminée ) a fait de grands progrès . Elle apparaît pendant l’interglaciaire précédent le Riss et se développe . à l’Acheuléen moyen . D’abord appliquée à l’obtention d’éclats , puis à celle de pointes Levallois et de lames ( Acheuléen sup ) . L’Acheuléen se termine au début du Wurm par le Micoquien et le MTA . ( vers un buissonnement de l’Acheuléen final ? ) .

6) ( INDUSTRIES DU PALEOLITHIQUE ANCIE A RARES BIFACES OU SANS BIFACES )

( LE CLACTONIEN ; LE TAYACIEN ; LE LEVALLOISIEN ) Pendant longtemps ; le schéma du développement du Paléolithique ancien et moyen fut un schéma simple : » Chélléen « ( ou Abbevillien ) ; Acheuléen ancien ; moyen ; puis supérieur ; enfin le Moustérien . On s’aperçut assez vite que ce schéma ne correspondait pas à la réalité . Breuil attira l’attention sur le fait qu’il existait des industries contemporaines de l’Acheuléen sans vrais bifaces . donc création du Clactonien ( mis en doute ) ; du Tayacien ( notion vague ) et du Levalloisien ( disparaitra ) Récemment le problème s’est encore compliqué . Non seulement , à côté des industries acheuléennes à bifaces relativement nombreux on trouve des industries où aucun biface vrai n’a été trouvé ;mais il existe des sites où les bifaces sont présents ; mais très rares . Peut-on encore parler d’Acheuléen dans ce cas ? Et quels sont les rapports avec les industries sans bifaces du tout ? Telle est la nouvelle problématique . a) Gisements anciens :

A) Soleihac : ( Haute-Loire ) E . Bonifay mis à jour une faune post-villafranchienne dans une couche de + de 700 000 ans . présence d’un hippopotame .

B) Sinzelles ( Haute-; Loire ) : aucune industrie lithique mais des os brisés .

C) Grotte de l’Escale à St Estève de Janson ( Bouches du Rhône ) : très riche faune

mindélienne ; traces de feu et des os brisés .

D) La Romieu ( Gers ) : faune du Mindel ancien .

E) Mas des Caves à Lunel-Viel ( Hérault ) couches de la 2e partie du Mindel-Riss

industrie assez rare mais apparition de la technique Levallois maladroitement ; outils denticulés + nombreux . Il existe deux vrais bifaces grossiers .

b) La Micoque et le Tayacien : Les couches supérieures de ce gisement (Micoquien) avaient été ravagées ; avant la guerre 1914-1918 par Hauser . Quand Peyrony reprit les fouilles après la guerre ; il approfondit et régularisa les anciennes tranchées et découvrit des couches beaucoup plus profondes . L’ Abbé Breuil ; en visite aux Eyzies rencontra Peyrony ! Il fut décidé ( boutade de Breuil répondant à Peyrony ) d’appeler Tayacien tout ce qui était antérieur au Moustérien et que l’on ne savait pas classer . Définition de l’Abbé Breuil : Tayacien = industries pré-micoquiennes à éclats où la technique du plan de frappe préparé s’introduit et s’associe à la taille clactonienne .

A) La Micoque ( stratigraphie ) : Couche 1

Débris d’une couche anguleuse ancienne, à industrie très pauvre . Mindel ? 15 éclats clactoniens Couche 2 et 3

Deux couches archéologiques à industrie concassée, incluse dans des éboulis arrondis . Nombreuse industrie lithique

Couche 4

Couche tayacienne Riss I dans sédiment sableux verdâtre altéré en rouge pendant l’interstade Riss I/II . Abondante industrie parfois belle . Débitage très peu Levallois ( 1,1 % ) très peu facetté ( 16, 3 % ) ; et très peu laminaire ( 1,6% ) . Nombreux racloirs ( 43 % ) et variés . Apparition du type Quina . Bifaces d’un type très particulier .quelques chopping-tools . 10318 objets dont 664 outils . Impression d’un Moustérien primitif Couche 5

Couche tayacienne dite par Pérony « pré-moustérienne » ; terre rougeâtre interstade des couches Riss II/III du sommet des couches Riss II . Industrie nettement + plate et apparition de quelques bons éclats Levallois . 5680 objets dont 765 outils Racloirs variés . Aspect très moustérien .

Couche 6

Couche tayacienne Riss III . . ; moins Levallois . 30 % de racloirs et 16 % de denticulés . Il pourrait y avoir un niveau acheuléen à la Micoque dans la couche 5 .

B) La Caune de l’Arago à Tautavel ( Pyrénées Orientales ) :

Site repris par H de Lumley ; assez nombreux restes humains et plusieurs couches archéologiques . du Paléo ancien . Couches inférieures riches en faune mindéliennes Industrie tayacienne de débitage non – Levallois à racloirs ( 41 % ) ; nombreux outils surélevés et abondantes pointes de Tayac et de Quinson … les outils sur galets st très nombreux ; quelques rarissimes bifaces . Au dessus , un Acheuléen moyen à débitage Levallois ; bifaces assez nombreux datation : 220 000 à 320 000 ans .

C) Sainte-Anne d’Evenos à Quison : ( Lumley ) domination du tayacien à racloirs nombreux et bifaces extrèmement rares ( Acheuléen . Levallois ) Rissien .

D) La grotte de Rigabe dans le Var : ( Bonifay )

couches du Riss III industrie à débitage Levallois avec forte % de racloirs . Dans le Nord de la France ; les recherches en cours d’Alain Tuffreau ont permis la découvertes d’industries particulières . Plusieurs séries de faciès Levallois possèdent de rares bifaces comme à Bapaume ( gisement des Osiers ) Bifaces rares mais typiques ; est-ce un camp acheuléen ? Dans le gisement de Biache-Saint-Vaast ( Pas-de-Calais )( plusieurs centaines de m2 fouillés ) . Il n’y a ni bifaces ni éclats de taille de bifaces . Débitage Levallois très souvent sans retouche ( faciès Levalloisien ) Les outils de type Paléo sup y sont rares Riche faune de mammifères . Le problème se pose de la signification de ces trouvailles :

Pour Bapaume ; ( bifaces rares mais typiques ; on pense à un camp acheuléen . ( théorie des activités spécialisées ) . Pour Rigabe ; l’échantillon retrouvé peut n’être pas représentatif ; mais il est possible aussi qu’il y ait eu des industries différentes de l’Acheuléen ; où les bifaces étaient totalement absents ou atypiques . Pour Pech de l’Azé II ( Nord ) aucun biface dans les couches 8 et 7 . Pour Biache : plusieurs centaines de m2 ont été fouillés sans trouver un seul biface( ni un de leurs éclats ) dans la couche principale ; on peut penser à un site vraiment sans bifaces . Mais la question reste posée de savoir si cette différence est vraiment culturelle ou si elle était liée aux activités effectuées sur ce site . L’avenir tranchera ?

1) Le Paléolithique inférieur en Angleterre :

Il est relativement très riche au contraire du Paléo moyen et sup . L’ Angleterre n’a été insulaire que pendant les interglaciaires . Reliée au continent pendant les époques glaciaires ( abaissement du niveau des mers) ; les glaciers recouvraient une grande partie de sa surface . Forest Bed de Cromer : dépôt d’estuaire daté du Gunz/Mindel reposant sur des crags (Dépôts côtiers marins ) . a L’Acheuléen Ancien es mal connu ; aggravée par la proximité des glaciers . b) L’Acheuléen moyen est bien représenté .

A) Hoxne : ( Suffolk ) ;interglaciaire Mindel/Riss mais il pourrait y avoir plusieurs hoxniens différents . Tous les objets trouvés l’ont été dans la couche d’Acheuléen ancien . mais il semble qu’il y ait deux niveaux : 1 Acheuléen Ancien de la période tempérée , l’autre datant de la glaciation rissienne ( comparable à Cagny-la-Garenne et ou l’Atelier Commont ) .

B ) Swanscombe : ( banlieue de Londres ) . Au-dessus de « graviers anciens » à Clactonien , et du limon inférieur ; contenant la même industrie se placent les « graviers moyens » qui ont donné l’Acheuléen et le fameux crâne de Swanscombe . (interstade Rissien ) . Industrie

relativement évoluée ; bifaces lancéolés , ficrons , bifaces micoquiens Acheuléen moyen évolué ds un interstade rissien . c) L’ Acheuléen supérieur : est + rare . A) Baker’s Hole dans le Kent ? ( assez nombreux éclats Levallois + assez rares bifaces B) Grotte de Kent’s dans le Devon C) Grotte de Cotte Sainte- Brelade . (Ile de Jersey )

d) La question clactonienne : Le gisement de Clacton-on-sea ( côte de l’Essex ) a donné son nom au Clactonien . Travail admirable de Hazzeline Warren . « The Clacton flint Industry, a new interpretation « (1956 ) . Caractéristiques du Clactonien ( H. Breuil ) ( définition technique ) : “ Eclats taillés sur enclume avec un plan de frappe large et avec plan d’éclatement ( angle très ouvert ) . Le bulbe est généralement grand et gros ; le + souvent cônique , dégagé et en têton . . « souvent multiple avec de nombreux accidents satellites : épis en faisceaux en relief … zones concentriques en relief léger . Cette industrie ne possède pas de bifaces . Le Clactonien commençant « avant le Mindel » et se poursuivant pendant les glaciations suivantes . Publication d’Hazzeline Warren en 1951 ; « Procciding of the geological’s association » .

A) Clacton-on-sea : En fait le Clactonien serait une industrie d’éclatement du groupe , reconnu en Asie où les outils du type biface de l’Abbevillien-Acheuléen sont remplacés par des choppers et des chopping-tools . Ces outils sont faits à Clacton sur des rognons de silex . L’outillage sur éclats est assez nombreux et varié : les gros rognons caractéristiques ayant sûrement servi de matière première pour la confection d’outils ou d’éclats plus petits . On date ce site aujourd’hui du Mindel . Une partie des outils en silex est roulée ou patinée . Les outils sur rognons de silex présentent deux tailles bifaciales et la majorité sont des chopping-tools à talon réservé . Il existe aussi quelques disques taillés sur toute leur superficie . Les outils sur éclats sont variés : racloirs, grattoirs , éclats tronqués , denticulés ; encoches . H Warren signale un outil spécial : le Bill Hook ; ( = la serpe ) . Quelques pointes grossières et des pointes de Tayac . Les éclats non retouchés sont également variés, presque Levallois . Certains sont laminaires ( leur longueur dépasse le double de leur largeur ) . Les éclats clactoniens ont un large talon, un fort bulbe cônique ou un talon très incliné ( mais 50 % ne comportent pas ces 3 caractères en même temps ) . Les nucléus sont généralement irréguliers, sans plan de frappe permanent ; Industrie analogue dans « les graviers inférieurs de Swanscombe » mindéliens . Le Clactonien ancien existerait à Warren Hill ( près de Mindenhall ) . ( est de Cambridge ) . B ) High Lodge : Clactonien supérieur = industrie trouvée à High lodge ( nord de Maldenhall) .

Coupe de bas en haut :

Boulder Clay : argile à blocaux morainiques Sables jaunes inférieurs Argile rouge ( industrie clactonienne ) Graviers Sables supérieurs

Dans 4 et 5 ; les bifaces sont nombreux en deux séries :

1e série : Acheuléen moyen 2e série : Acheuléen supérieur

Total de la collection clactonienne au British Museum : 900 objets environ . Les objets sont faits sur grand éclats rappelant la technique Levallois . La série est riche en racloirs qui sont très beaux ; pauvre en encoches et en denticulés . Il y a des couteaux à dos et de nombreux grattoirs . Il existe deux sortes de bifaces à dos : « il s’agit de probablement d’un campement acheuléen ; bien que les biface soient pratiquement absents .

4 ) Le Paléolithique inférieur dans le Nord de l’Europe : a ) La Belgique : Il est assez abondant et est la continuation du Paléo inf de France . On le trouve dans la région de Mons ; la vallée de la Haine , de la Meuse ; de la Seine ; de la Lys ; ( Spiennes ; et Mesvin = Acheuléen moyen évolué )

Carrière Hélin à Spiennes : = Chelléen évolué = Acheuléen supérieur avec éclats de lames Levallois . Les loess récentes sont bien développés en Belgique .

b ) La Hollande : Trouvailles de JP Veerman ; à Cazdan ( frontière belgo-néerlandaise ) .= Acheuléen Supérieur . c) Le Danemark : Trouvailles de surface mais de type d’industrie inconnu .

4) Le Paléolithique inférieur en Allemagne : Il est assez mal connu et peu abondant sauf dans ses phases finales . On y a retrouvé la célèbre mandibule de Mauer ( Mindel ou Mindel/Riss ) .

A) Gisement de Mauer : ( banlieue de Heidelberg ) : Ce gisement pose problème . Le célèbre préhistorien allemand A. Rust y découvrit des outils sur galets très primitifs . Est-ce la présence d’une industrie humaine ? ( la pression des glaciers peut fabriquer des pseudo-outils par centaines ) .

B) Région de Hambourg : ( moraines de la Warthe ) : C’est du Riss récent . Rust pense y avoir trouvé l’industrie de « Stade d’Altona »mais aussi des pseudo-outils .

C) Gisement d’Oberwerschen : ( Allemagne centrale ) :

D) Gisement de Markleeberg ( Leipzig ) : C’est du Riss (Saale ) . Très nombreux éclats Levallois, souvent laminaires . La collection fut détruite pendant la dernière guerre . 0, 7 % de bifaces .

E) Stedebergen ( Brême , canton de Verden ) / H . Oldenburg a publié en 1976 un magnifique biface cordiforme allongé de l’Acheuléen supérieur . Il y a aussi quelques éclats Levallois . C’est du Wurm très ancien .

F) Salzitter-Lebenstedt ( Lesse ) : Site de plein air . Toudra riche en herbes et climat subarctique . Faune = renne + mammouth + rhinocéros C’est du Wurm très ancien . Typologie acheuléenne des bifaces . Présence d’outils en os .

G) Ehringsdorf ( Weimar ; Allemagne occidentale ) : Ce sont des carrières de travertins . Stratigraphie du haut en bas :

Dépôts à caractères froids Travertins supérieurs à faune et flore tempérée voire froide ; présence du

mammouth . Zone loessique à climat froid ou frais Travertins inférieurs à flore et faune chaude ( dernier interglaciaire ; -200 000

ans ) . Graviers glaciaires

H) Weimar et Taubach : ( Ehringsdorf ) : Les travertins sont plus anciens et l’industrie plus grossière . Taubach : station la plus anciennes datée du Tayacien Weimar : pas de grands changements ; les racloirs sont grossiers . Ehringsdorf : Elle est bien plus évoluée . Il y a 10 niveaux . Dans le niveau 4 , le plus riche ; on a trouvé de nombreuses traces de feu . De nombreux racloirs simples à retouches souvent caillouteuses . Il y a des bifaces et quelques pièces préfigurant le Blattspitzen du Moustérien Allemand . Des tendances à la retouche biface . On a l’impression d’une industrie plus tournée vers l’Est .

I) Le Micoquien Allemand : Il appartient au Paléolithique inférieur comme le Micoquien Français . (commodité typologique ) .

Grottes et abris de la Klause ( Neu-Essing ; Bavière ) : daté du début du Wurm ; faune : éléphants ; rhinocéros ; chevaux

Industrie : bifaces de style micoquien plats …. Vogelherd : ( Lonetal , Wurtemberg ) : industrie analogue . Bocksteinschmiede ( Lonetal ) :

C’est le site le plus important . Fouillé par R Wetzel . Il y a des affinités entre le Boskstein et la Micoque . Le gisement est très riche en bifaces mais pauvre en outils sur éclats, contrairement à la couche 6 de la Micoque . Stratigraphie de Bosinski :

Bifaces micoquiens surtout lancéolés Bifaces à section triangulaire ; Halbkeile Petits bifaces Bifaces plats ; larges ou étroits Petits bifaces subtriangulaires Couteaux du Bockstein Quelques couteaux de la Klausenische Pièces foliacées Racloirs, bifaces à fines retouches

Industrie :

Dominance des racloirs simples parmi les racloirs . Absence totale d’encoches et de denticulés constituant une énorme différence avec le Micoquien de la Micoque . Les nucléus sont rares et pour la plupart globuleux .Cette industrie du niveau III du Boskstein correspondrait d’après Boksinski au 1e stade du Micoquien d’Europe centrale . Les phases suivantes montrent une augmentation des petits bifaces sub-triangulaires ; des bifaces plats et des racloirs-bifaces . Il y aurait au dessus du Micoquien ; du Moustérien ( apparition de la technique Levallois ) ; mais pauvre ; puis un peu de Paléolithique supérieur .

Faune :

La faune du niveau Micoquien montre des espèces froides : perdrix des neiges , du renne , le lemming , du mammouth , et du rhinocéros laineux .Le Micoquien daterait début du Wurm . On suppose un climat relativement tempéré ( 1e oscillation climatique du Wurm I ) . 5 ) Le Paléolithique inférieur en Europe centrale et orientale :

A) L’Autriche : Paléolithique inférieur pauvre et mal connu .

La caverne de Drachenhohle ( Mixnitz ) : On a trouvé quelques grands éclats de quartzite dans des dépôts phosphatés datés de la seconde partie du dernier Interglaciaire . + une industrie du dernier Interglaciaire dans la grotte alpine de Repolust . B) La Hongrie : Un très important site découvert en 1962 .

Vertesszollos : ( Budapest ) :

Une étrange industrie datée du premier Interstade mindelien comprenant castor géant ( Trogonthérium ) , le Canis mosbachensis ; un ours , un rhinocéros , un cheval , un bœuf primitif ; un cerf ; des rongeurs + des mollusques ainsi que des restes humains fragmentaires ( pithécantropien ? ) . 3000 outils et éclats dérivant de galets . Outillage en quartz et silex … de très petite taille . Présence de nombreux choppers et chopping-tools ( proto-bifaces de Clacton ) + de tous petits racloirs de très grande qualité . Des os brûlés ( usage du feu ) . C) Tchécolovaquie : Le Paléolithique ancien est mal connu et rare .

Biharien supérieur :

Dans ces couches on a trouvé de la faune ancienne .

Stranska skala ( Brno ) : On a trouvé quelques éclats de Hornstein . Des terrasses de la rivière Moldau ont été datées Donau et du Gunz . Présence de galets taillés en surface et de nombreux choppeurs et chopping-tools + éclats sur la terrasse mindélienne .

D) Moravie du Sud :

Pribice I ( Brno ) : Outils sur galets et éclats datés du Mindel .

Srbsko ( Sreubsko ) : Abbevillien . Bifaces grossiers en quartizte .

E) Bohème :

Kresice : Un beau biface cordiforme de l’Acheuléen ancien + d’autres trouvailles isolées .

E) Moravie :

Grotte de Kulna :

L’industrie des couches 6 et 7 ont des affinités micoquiennes . Fouillée par Valoch , Datée du premier tiers du Wurm . G) La Roumanie : On sait peu de choses . Dans la rivière Dirjov ont été retrouvés des éclats primitifs + Qq chopping-tools et deux « coups de poing » très fortement roulés . ( Paléo inf- -érieur fortement remanié ? ) + quelques outils dans les couches à faune villafranchienne . H) Pologne : Le vrai Paléolithique inférieur est rare .

Petersdorf ( Goldberg ; ancienne Silésie allemande ) :

Un beau biface de style acheuléen moyen trouvé en surface . De même du Clactonien Dans le Riss récent le loess ancien a donné un nucléus …

Abri sous roche de Wylotne ( Nord de Cracovie) : Il y a plusieurs couches du Wurm I et à l’Interstade suivant une industrie à affinités Micoquienne . Nombreux bifaces lancéolés trouvés en surface + des pradniks ( so- -rtes de bifaces-couteaux portant sur un arête un « coup de tranchet » ( cette techni- -que existant déjà dans l’Acheuléen français ) + un outillage sur éclats varié .

Grottes d’Okiennik et Ciemna : Industrie analogue et contemporaine . ( couche 6 des pradniks ) sans vrais bifaces .

I) URSS : ( partie européenne ) : Le Paléolithique inférieur n’a été découvert que pendant ces dernières années ; on le trouve surtout en Caucasie . J ) Arménie :

Gisement de surface de Satani-dar : ( massif de l’Aragatz ) : Abbevillien + Acheuléen . Collection de 300 pièces abbevilliennes . Outillage en ob- Sidienne tertiaire . K ) Ossétie du Sud ( centre du Caucase ) :

Gisement de plein air de Laché-Balta : Acheuléen supérieur + qq éclats Levallois . Région très riche de gisements . Grotte de Koundaro : de l’Acheuléen attribué au Riss y a été trouvé . Présence

de macaque . Grotte de Azykhskaia : Acheuléen . Ces gisements sont en altitude : résultat

d’un soulèvement du Caucase postérieur au Risss ,

L) Ukraine : P Boriskovskii a fouillé la station de Louka-Vroublevetskaia : ( Dniestr ) 50 outils ont été trouvés ; grossiers et roulés .

M) Crimée :

Grotte de Kuk-Koba : Bonne stratigraphie . 6 couches ( du haut en bas ) :

Récente ; allant du Bronze au Moderne Couche brune peu caillouteuse et stérile Jaune caillouteuse ; industrie supérieure Foyer supérieur brun foncé + Acheuléen supérieur Couche jaune , moins caillouteuse que III qq outils remaniés de la

couche IV Foyer inférieur presque noir , reposant sur le rocher . Industrie dite «

Amorphe » . Couche inférieure : Industrie dite « Amorphe » rapprochée de celle des niveaux inférieurs de la Micoque . Quelques indices de foyers creusés dans le sol + un dépôt d’osse- ments, des centres de débitage du silex . Quelques restes humains . Couche supérieure : Faune : Faune de steppe herbeuse ; climat continental assez rude . La couche supé- -rieure daterait du Wurm . Affinités avec le Micoquien Allemand de type Bockstein . La section des bifaces est souvent triangulaire . Les denticulés Sont rares contrairement à la Micoque . On a trouvé également un bon burin . 6 ) Le Paléolithique Inférieur en Espagne : L’ Espagne est riche en Paléolithique Ancien . L’ouvrage de base reste le « El hombre Fosil D’Hugo .Obermaier ( 1925 dernière édition ) . Les premières recherches préhistoriques en Espagne remontent à 1862 .

Complication : Les faunes y diffèrent de celles de la France . La faune froide à rennes n’y pénêtra que très timidement dans le Nord près des Pyrénées . Il n’y a pas de variations de faunes entre le glaciaire et l’interglaciaire et elles sont mal connues . Mais l’évolution de la faune ancienne semble avoir suivi le même rythme que plus au Nord .

A) Gisement de l’El Aculadero : occupation olduvaienne . L’Abbevillien existe en Espagne mais il est difficile à distinguer . L’Acheuléen est abondant .

B) L’Acheuléen de Torralba-Ambrona : (province de Soria ) :

Toralba : En 1888 on y découvrit des ossements d’éléphants . Le site est fouillé en 1907 puis abandonné jusqu’en 1961 alors le prof . F ; Clark Howell ( Université de Chicago ) constate que la stratigraphie est identique à celle d’ Ambrona . Le gisement est à 1100 m d’altitude . Sur des marnes triastiques rougies au sommet se placent des solifluxions formées pendant la période froide . ( niveau de la faune et de l’industrie ) . Puis des marnes grises . Au-dessus vient un nouveau cailloutis avec faune

Et industrie plus pauvres puis un sol rouge brun . Ce gisement est daté du Riss/Wurm d’après l’auteur . Faune : cheval, rhinocéros ( Merki ) , cerf élaphe, Bos Primigénius, éléph- Ants antiques . Pas d’éléphant méridional . Le cheval est au niveau D’évolution du Riss ancien . L’Industrie : Elle appartient à l’Acheuléen méridional . On date le site du Riss ancien . Elle est abondante . Des bifaces amygdaloides, des hache- -reaux sur éclats , de rares burins atypiques , des denticulés , quelques choppers et des chopping-tools . Pas de traces de débitage Levallois . Ou- tillage souvent en quartzite à l’allure primitive mais aussi en silex . La per- cussion est souvent en pierre . Les hachereaux sur éclats sont souvent assez primitifs mais pas tellement su on les compare aux formes de l’Acheuléen moyen d’Afrique . Ces sont des objets f aits sur grands éclats avec un tra- chant transversal . On a l’impression d’un Acheuléen moyen assez primitif âge Rissien . L’intéressant est la présence de hachereaux sur éclats typiquement africains Et très rares en Europe , sauf dans le Sud-Ouest français . Le détroit de Gibraltar est extrêmement profond et n’était pas asséché au Riss pas plus Qu’au Wurm . Paléthnologie : Est-ce un Killing-site ? On trouve des restes d’éléphants en Grande quantité dont certains devaient être énormes . Ils devaient être débités sur place en quartiers . Ce site a du servir longtemps . Des traces de Charbon peuvent indiquer un certain rôle dans cette chasse . Les Acheu Léens semblent avoir fracturés systématiquement les défenses pour les uti liser comme leviers pour remuer les énormes carcasses .

C) Vallée du Manzanares :

De très importants gisements du Paléolithique ancien se trouvent tout près de Madrid dans la vallée de Mananares . Il y a certainement de l’Acheuléen supérieur ; à bifaces lancéolés et des hachereaux mais aussi des formes foliacées assez grossières .

D) Gisement du Sotillo : Des pointes ténuifoliées sont dites « mauritaniennes » . Le « Pré-Capsien » se place très en bas dans la série ;il contient des lame à dos .

E) Grotte du Castillo : ( nord Espagne ) :

Des niveaux acheuléens pauvres

7 ) Le Paléolithique supérieur en Italie :

a) Au Monte Peglia : ( Orvieto ; Ombrie ) : A.C Blanc signale deux éclats et un chopper au pied d’un affleurement Villafranchien . Gisement du Gunz-Mindel .

Région de Frosinone et Cassino : Découverte ‘industries du Mindel .

b) Sicile :

Cap Rossello : ( sud de l’île ; ; Agrigente ) : Des choppers et des chopping-tools ,quelques proto-bifaces avec des éclat-clactoniens ont été trouvés (stade évolué de la pebble-culture du Maroc ; contemporain du sicilien ) . L’Acheuléen est bien représenté .

Venosa , dans le Basilicate ( Italie du Sud ; lieu dit « Terranera » ) :

Présence d’un volcan . Faune ( du niveau acheuléen ) : éléphant antique . Hippopotame ; cerf élaphe ; ours des cavernes ; hyène ; lion des cavernes ; Bos Primignius ; éléphant antique . Industrie : Outils sur éclats et éclats utilisés . Acheuléen moyen évolué voire supérieur ; peut-être du dernier interglaciaire . Découverte d’industrie « tayacienne » ou « clactonienne » .

Ïle de Capri :

Faune : à éléphant antique . Hippopotame ; rhinocéros de Merk . Cerf ; panthère ; etc …. Industrie : bifaces assez grossiers et éclats assez abondants avec des racloirs . Industrie sans doute Moustérienne .

Gisement de Pontecorvo ( Fressinone ) :

Fouilles de Bidittu . 1968 . Sables et graviers du Riss/Wurm . Faune : éléphant antique ; rhinocéros de Merk ; cheval ; cerf … Industrie : Nombreuses formes lancéolées ; parmi elles des bifaces en calcaire mais il existe aussi des ficrons , quelques racloirs des outils et des galets acheuléens ( supérieur ) .

Région des Abruzzes ( le Svolte di Popolo ) :

Gisement de Valle Giumentina :

Multiples couches dans des dépôts lacustres . du « clactonien » ! Base des couches 20 et 24 : et 30 à 33 : Couche 37 : Acheuléen supérieur Couche 40 à 42 : clactonien Couche 46 : clactonien Mélange d’industrie à technique Levallois archaique + du clactonien + Levallois-Moustérien + Acheuéen sup évolué .

Terra in Pietra :

1978 ; site très important . Fouillé par AC Blanc 5 niveaux néanmoins lagunaires intercalés dans des niveaux fluviatiles et lacustres . 2niveaux archéologiques ; l’Acheuléen et le Proto-pontinien . Faune :

Niveau acheuléen : loup ; lion éléphant ; cheval , rhinocéros ;cerf éla- Phe ; Bos Primigenius . Industrie : Grattoirs solifleurés . Bifaces surtout lancéolés . ; parfois assez épais à talon réservé mais as- Sez évolué . Outils sur éclats assez nombreux Riss . Niveau Proto-pontinien : Riss/Wurm ; abondant 734 Objets dont 300 outils Indice Levallois Bas ; talons peu facettés impression d’un Moustérien . Pas de bifaces Nombreux nucléus parfois Levallois . Industrie de petite taille .

Sedia del Diavolo : ( 1 ) + Monte delle Gioie : ( 2 ) :

Publié en 1967 par Mariella Toschini ; ( 1 ) Faune ; éléphant antique ; hippopotame rhinocéros de Merk ; Bos Primigenius Daim ;cerf élaphe ; cheval ; sanglier ; Riss . (2 ) ;Une série d’oiseaux arctiques . Riss avancé outillage : ( sur petits galets ) très nombreux racloirs bien retouchés de type divers = Pontinien ; Wurmien de la région romaine d’où le nom de Pontinien .

Gisement de Quinzano ; nord-est de Vérone . ( Vénétie ) :

Biface de type archaique ; Riss ; + des traces d’industries acheuléennes + présence de clactonien Gros éclats , certains retouchés + réserves

Rosaneto ( Cosenza ) ; Italie du Sud :

Hachereaux dans de l’ industrie acheuléenne Hachereaux et bifaces . Cf la thèse de Doctorat de Piperno devenue un ouvrage classique : « Les éléphants nains des îles méditerrannéennes et la question des isth- -mes pléistocènes (Paris Masson 1929 ) . «

: SECONDE PARTIE : LE PALEOLITHIQUE MOYEN

LE MOUSTERIEN : I Introduction et cartes du Moustérien en Europe « Le Moustérien est une section délimitée par l’esprit humain des raisons de commodité à travers l’évolution continue des cultures matérielles paléolithiques . Cette section s’incline obliquement dans le temps si bien qu’il est impossible de définir les limites temporelles et spatiales du Moustérien . Ce qu’il est possible de définir c’est un stade moustérien de l’évolution . Terme crée en 1872 ( Moustiérien puis Moustérien ) par G de Mortillet pour désigner les restes matériels d’une culture trouvée dans l’abri du Moustier en Dordogne . Il fur étendu ensuite à tout assemblage montrant les mêmes caractères généraux . Mais des difficultés apparaissent avec des outillages similaires du Middle Stone Age africain ou bien des sites comme Shoei Tong Keou ou Teshik Tash en Ousbekistan . De plus bien avant les Moustériens de la denière glaciation , des Pré-Néandertaliens ont fabriqué des outillages parfois très similaires au Moustérien wurmien . Des populations subacutelles ont également été considérées comme « moustéroides » ; les Tasmaniens par exemple . Aussi est on embarrassé pour définir le Moustérien ; même en Europe pour de multiples raisons . Est-ce une culture de l’éclat ? Un phénomène uniquement culturel ? Peut-on faire appel à la vieille définition : Moustérien = éclats + racloirs + pointes + bifaces ( quelquefois ) ? F . BORDES : « Tout ceci montre que le Moustérien n’existe pas ; même en Europe occidentale ; Ce qui existe c’est une très large marge de variation dans une série d’assemblages qui sont appelés Moustérien par commodité ; mais peuvent représenter des cultures différentes ou/et ( jusqu’ à un certain point) des activités différentes . … ) . Mais si quelqu’un tente de donner une définition d’une « culture moustérienne » , cette définition doit être si large qu’elle n’a plus de sens . Ce qu’on peut tenter de définir c’est un stade moustérien de l’évolution . Ainsi en Europe ; en Afrique du Nord et Moyen- Orient ; on pourrait parler d’un complexe moustérien ( culture de la première partie de la dernière glaciation ) ou ses équivalents temporels , mais pas d’une culture moustérienne . Les cultures sans bifaces entre le Riss I et le Wurm pourraient être considérées comme un complexe prémoustérien probablement polygénétique . Durant le même temps , il a existé aussi un Acheuléen à niveau moustérien d’évolution pour autant que les outils sur éclats sont concernés En dehors de cette zone il vaudrait mieux parler de cultures ou de complexes moustéroides ou à éléments

moustéroides . Certains peuvent être très proches de l’un ou de l’autre type du complexe moustérien , d’autres en ont seulement les traits essentiels . Comme toujours ; la réalité est bien plus compliquée que l’a pensé au début ! » Time and Space limits of the Moustérian ( 1977 , 163 : trad D.S.B. ) . II La méthode d’étude quantitative de François Bordes : Présentation 1 ) F. BORDES expose sa méthode : « Pendant longtemps on a cru à l’existence de types d’outils caractéristiques d’une industrie ou d’un stade de cette industrie : biface micoquien ; couteau de Châtelperron ; pointe de la Gravette ; grattoir caréné .. etc . De plus on a affaire ; ne serait-ce que dans le sud-ouest français à des milliers de pièces à classer donc la tâche devient impossible et on retombe sur des impressions sans valeur . L’expérience nous a appris que dans un industrie ; les beaux objets bien taillés frappent la vue et la mémoire et apparaissent jouer un rôle bien plus important qu’ils ne jouent en réalité . Il m’apparut donc vers 1946 qu’il était indispensable de faire entrer en ligne de compte le nombre et le pourcentage des objets . Il convenait de systématiser l’usage des statistiques et de faire une critique serrée de la notion de type . Le fondement même de la méthode statistique que j’ai développé est une définition aussi précise que possible des divers types d’outils . Pour le Paléolithique inférieur et moyen je suis arrivé peu à peu à une liste de 63 types principaux, certains subdivisés ; pour l’outillage sur éclats , ou non-biface . Pour les bifaces ; il existe environ 25 types principaux . ( ceci bien entendu pour l’Europe ) . Mais outre la typologie ; il peut être intéressant et important de faire entrer les techniques et ligne de compte . Nous avons vu que les acheuléens utilisaient le débitage Levallois ; d’autres peu ou pas du tout . Ce même fait va se rencontrer dans le Moustérien . Une étude complète devra donc porter à la fois sur les techniques et sur la typologie . « ( 1953, 37, 39 ; 1954 ; 44 ; 1961, 82, 83 ; 1967, 103 ; 1969, 123 ) . [ Voire le détail des explications de la technique de F. Bordes par lui-même dans son ouvrage : » Leçons sur le Paléolithique » Tome 2 , Paléolithique en Europe ; CNRS Editions pages 130 et 131 ) ………………………………………………………………………………..

On fait alors les pourcentages typologiques qui serviront à la comparaison avec d’autres couches et à l’établissement de graphiques ; qui peuvent être divers : simples histogrammes ; mais le plus utilisé est le graphique cumulatif ; où on cumule chaque fois les pourcentages pour arriver à 100% avec le dernier type d’outils représenté . On utilise deux types de compte .Le premier dit « Compte réel » où figurent les 63 numéros de la liste typologique . Le second est dit « Compte essentiel « et il ne figure pas sur la liste des n° 1 à 3 inclus ni les n° 45 à 50 inclus . Les numéros 1 à 3 représentent en effet l’outillage Levallois non retouché , qui n’est pas présent pourtant et les n° 45 à 50 les éclats utilisés ou à peine retouchés qui peuvent se confondre avec des éclats ayant subi des actions naturelles . ( voire à la fin de cet opsucule ; la liste typologique des outils sur éclats et sur lame du Paléolithique inférieur et moyen ) . ( d’après François Bordes) .

INDICES TYPOLOGIQUES :

ILty Indice Levallois typique .

En compte réel : n° 1 à 4 x 100 ____________ n° 1 à 63

IR indice des Racloirs En compte réel : n ° 9 à 20 x 100 _______________ n° 1 à 63

En compte essentiel : n° 9 à 20 x 100 _________________ n° 4 à 44 + 51 à 63

IAu Indice acheuléen unifacial = indice des couteaux à dos En compte réel : 36 + 37 x 100 _____________ 1 à 63 En compte essentiel : 36 + 37 x 100 ___________ 4 à 44 + 51 à 63

Indice des Bifaces : En compte réel : nombre de bifaces x 100 ____________________ 1 à 63 + bifaces En compte essentiel nombre de bifaces x 100 ___________________ 4 à 44 + 51 à 63 + bifaces

IQ = Indice Quina Nombre d’objets entre les n° 6 à 29 présentant la retouche Quina ( pas de ½ Quina ) x 100 divisé par le nombre total d’objets entre les n° 6 à 69 . GROUPES CARACTERISTIQUES :

INDICES TECHNIQUES :

IL = Indice Levallois technique

Total du tableau du Haut , page C x 100 IL = ________________________________ Total des deux tableaux

IF = Indice de facettage large

IF = Indice des talons facettés, convexes et des deux tableaux, pages C x 100 _________________________________________________________ Total des talons reconnaissables ( Les deux dernières colonnes des deux tableaux de la page C n’y figurent donc pas ; talons enlevés , talons cassés ou non reconnaissables .

Ifs Indice de facettage strict . Ifs = Total des talons facettés et convexes des deux tableaux, pages Cx 100 ________________________________________________________ Total des talons reconnaissables

Iiam : Indice laminaire Iiam = Total des lames des deux tableaux, page x 100 _____________________________________ Total des deux tableaux Il peut être instructif de calculer ces 3 derniers indices également à l’intérieur des tableaux Levallois et non Levallois . Ces indices techniques peuvent être représentés dans un coin du graphique par des rectangles proportionnels . 2 ) F Bordes expose la critique de sa méthode :

Elle permet de comparer diverses industries quelque soient le nombre d’objets que les couches aient donné , et de rassembler sur une feuille de papier l’essentiel de ces industries ; mais :

Elle ne donne qu’un aspect quantitatif . C’est d’ailleurs le plus souvent un avantage

qu’un défaut . La différence de qualité, due le plus souvent à la matière première , peut masquer les ressemblances profondes .

Elle n’est applicable que si on dispose d’un nombre suffisant d’objets . Pas de

statistiques de ce type avec 20 objets . A 50 ou 60 objets elle peut donner une idée ; sans plus ! A 75 ou 80 objets le diagramme commence à se dessiner .A 100 objets ; il est généralement faible mais il ne faut pas y chercher trop de détails . Au-delà de 200 objets , habituellement ; seules des variations mineures , dues aux outils rares ; feront leur apparition ; si l’échantillon est homogène .

Elle ne peut s’ appliquer qu’à des récoltes totales d’objets non triés , ce qui empêche

de l’utiliser pour bien de collections anciennes de musées . Cependant , si la série ancienne est très abondante ; ( plusieurs centaines ) l’expérience montre qu’on peut l’utiliser , avec prudence et sous réserves .

On peut l’utiliser avec fruit pour des ensembles homogènes. Il est certain que des

couches mélangées par de mauvaises fouilles donneront des résultats incohérents . On peut parfois juger ainsi si la fouille a été bonne ou mauvaise .

Il faut toujours avoir à l’esprit la possibilité de localisation d’objets . Une série riche (

600 objets ) venant d’une fouille étroite pourra être moins sûre qu’une série plus pauvre ( 200 objets ) venant d’une grande surface . Ceci est toujours le cas pour le Paléolithique supérieur où les localisations sont plus fréquentes . Mais en faisant les comptes locus pour locus , on pourra mettre ces localisations en évidence

III Les différentes industries Moustériennes en France : Le Moustérien est un monde à lui tout seul . Il couvre une grande étendue et une grande durée allant des loess de la Chine à l’Angleterre , de l’Allemagne du Nord au Sahara ; et durant depuis le dernier interglaciaire jusqu’à la fin du Wurm II au moins . Soit une durée de 90 000 ans . C’est un monde aussi par sa complexité . Le Moustérien est multiforme et complexe, comprenant diverses branches qui évoluent chacune pour son compte pendant des millénaires , qui n’auraient de commun que d’être parvenues à un stade particulier de l’évolution , le stade moustérien . En réalité ; la vérité semble être intermédiaire ; et qu’il y ait d’une art diverses branches du Moustérien , d’ autre part des industries « moustéroides » plus ou moins reliées au grand tronc moustérien .

1) L e Moustérien de tradition acheuléenne ( = MTA) * a) Le Moustérien de tradition acheuléenne de type A : IL Fort , IL ty faible .couche E du Moustier Wurm I Débitage franchement Levallois IL = 36,7 Débitage modérment laminaire Iiam= 11,7 IF = 57 IF s = 42,6 Indice Levallois typologique bas IL = 5,6 faible ( = La plus majorité des éclats Levallois débités ont été retouchés . Indice des couloirs assez faible IR = 22,3 Indice des couteaux à dos fort IC = 15,7 Indice des bifaces très fort IB = 7,5 ( 461 bifaces contre 1027 outils sur éclats soit 1448 en compte réels ) . Le groupes essentiels II , III , IV sont à peu près à égalité Diagramme cumulatif = diagramme avec forte montée sur les outils de type paléolithique supérieur , et surtout les encoches et les denticulés . La couche inférieure de Fontmaure = même type général ( fouille L. Pradel ) (outils en jaspe multicolore ) . IL= 23,1 IF = 63 IPs = 50 Iiam = 14,8 ILty réel = 11,7 sup au Moustier = 6 IR = 33 ( = indice des couteaux à dos très faible IB = 41,1 et indice des bifaces très fort = 41,1 ) . Il y a 1146 bifaces Donc IL fort et ILty très fort Comme dans pratiquement tous les gisements du Nord de la France ILty très fort ILty = 52 . En résumé : Le Moustérien de tradition acheuléenne de type A se caractérise par :

L’ existence de bifaces : environ 5 à 40 % Un indice des racloirs moyen , variant entre 20 et 45 ( en compte essentiel ) .

( cependant certains gisements de plein air du sud-ouest donnent des chiffres + élevés Un bon développement relatif des outils de type paléolithique supérieur Un pourcentage variable des couteaux à dos ; généralement faible . Les couches G du

Moustier sont une exception due peut-être à une erreur sur la position de la limite

avec la couche H ; Mais dans l’ensemble , on peut dire le couteaux à dos typique est une bonne caractéristique du MTA

Une grande variété de l’outillage Un diagramme essentiel ayant tendance à traverser la feuille en diagonal . Les racloirs de type Quina sont habituellement présents ( ils existent dans

l’Acheuléen et le Micoquien ; mais en % généralement faible . ) B) Le Moustérien de Tradition acheuléenne de type B : On retrouve les mêmes techniques Débitage Levallois : IL fort ILty faible ( couche H du Moustier Wurm II ) . Le débitage est nettement Levallois IL = 27, 6 IL moyen 12,2 IF = 65 Ifs = 48 Indice Levallois typologique bas = 3,5 Indice Racloirs ( compte essentiel ) = 8,9 Indice à couteaux très fort = 21,2 Indices bifaces faible = 1,4 Racloirs peu nombreux de qualité moyenne voire mauvaise Bifaces rares petits mais soignés couche G sous-jacente Des groupes caractéristiques le groupe III ( pal&o sup ) = groupe IV ( denticulés ) supé au groupe II ( Moustérien ) Il fort ILty fort Niveau = à la base du loess récent III = Interstade Wurm II/III Indice Levallois très fort spé à 5 IL = 29,5 fort IF = 52,7 Ifs = 44,2 Indice Levallois typologique élevé = 42,6 En compte essentiel Indice racloirs faible = 13 Indice des couteaux à dos très élevé = 29,1 Indice biface faible = 2,4 Racloirs souvent peu typiques Outils du Paléo Sup peu typiques ( surtout des grattoirs ; burins ; couteaux à dos ) . Puis souvent laminaires à dos rabattu et bien souvent abrupt Tendance au Châtelperronien Peu de denticulés Groupes caractéristiques : le groupe III domine largement les autres Diagramme essentiel = celui de la couche H du Moustier mais - ( avec un nombre plus fort des couteaux à dos et faible sur les encoches et les denticulés ) . Débitage non-Levallois : ( Couches supérieures du Pech de l’Azé I ) :

Les racloirs sont peu soignés . Il existe de bon grattoirs et burins et même des perçoirs . En résumé : le Moustérien de tradition acheuléenne de type B se caractérise par :

La persistance des bifaces souvent + ou – dégénérés et peu nombreux Un grand développement des couteaux à dos annonçant le Châtelperronien Souvent un débitage laminaire Le développement d’outils de type Paléo sup ( grattoirs ; burins , perçoirs ; couteaux

à dos ; éclats et lames tronquées .) . Un fort pourcentage de racloirs et autres outils » Moustériens » sauf les denticulés Un diagramme cumulatif particulier traduisant ce qui est énoncé ci-dessus .

Rapports des types A et B : Il semble que le rapport évolue le type b étant au –dessus toujours du type a quand on le rencontre dans le même gisement . ( Le Moustier ; Pech de l’Azé I et IV ) . Dans le type A , le pourcentage de bifaces et de racloirs peut varier assez largement ceci peut être du en partie à l’évolution du type B où à des activités différentes .

1) Le Moustérien typique : C’est un terme employé à tord et à travers même par d’excellents auteurs . Couches B et J du Moustier . Le Moustérien typique se caractérise par : Une absence ou un pourcentage très petit des bifaces , souvent atypiques . Un faible pourcentage ou une absence des couteaux à dos , souvent atypiques Un rôle moins important des denticulés Un pourcentage des racloirs variant largement de 30 à 65 % environ Un petit nombre ou une absence des racloirs de type Quina Pointes moustériennes souvent importantes . .

2) Le Moustérien à denticulées Il a été mis en évidence en 1950 par F . Bordes Il existe plusieurs faciès . Le Moustérien à denticulés se différencie dans autres Moustériens par des caractères souvent négatifs .

Un très faible à faible pourcentage de racloirs , jamais de type Quina Peu ou pas de pointes, couteaux à dos , bifaces souvent atypiques quand ils existent Un pourcentage très fort à extrèmement fort de denticulés . Bien qu’il restât longtemps méconnu ; le Moustérien à denticulés semble abondant dans le sud-ouest Il existe aussi dans le sud-est et à l’état rare dans les régions loessiques ( Evreux ) . Mais on lui attribue souvent par erreur des industries concassées . On le trouve à la base du loess récent I à Evreux ( Eure ) , dans le Wurm I au Pech de l’Azé II et à Combe-Grenal, dans le Wurm II à Combe-Grenal , etc ... 3 ) Le Moustérien type Quina Il se caractérise sous sa forme pure par un débitage particulier « clactonien « , le fait que les racloirs , de belle facture dominent le plus souvent de façon écrasante et qu’il existe des types spéciaux de racloirs qui ne se rencontrent que rarement dans les autres types de Moustérien , quand ils existent . Il semble que ce Moustérien ait subi une certaine évolution ; encore mal connue et présente des faciès internes . Il était magnifiquement représenté à la Quina ( Charente ) . Malheureusement les collections de la Quina sont partout et nulle part ! Le Moustérien de type Quina est généralement beau, bien taillé ;avec des types d’outils spectaculaires mais il est extrêmement monotone . Il se caractérise par : Un débitage faiblement à très faiblement Levallois ; les talons lisses sont nombreux souvent de type clactonien . ; généralement le débitage est court , en éclats épais d’où un faible indice laminaire . Une très forte proportion de racloirs , certains spéciaux tels les racloirs latéraux et transversaux convexes de type Quina et les racloirs à retouche biface de type Quina ( parfois appelés tranchoirs ) . Les racloirs forment toujours plus de 50 % de l’outillage . Les racloirs transversaux sont bien développés . Ils existe la plupart du temps des limaces . Les denticulés jouent un rôle effacé , mais sont de plus en plus nombreux au début et à la fin . Les encoches plus nombreuses, sont souvent « clactoniennes » Les outils de type paléolithique supérieur sont rares ; mais quelques grattoirs tendent vers des formes carénées ou à museau « aurignacoides » . Le diagramme cumulatif monte très rapidement dans la zone des racloirs , en particulier simples et transversaux . 4 ) Le Moustérien type Ferassie ( faciès Asinipodien ) C’est au fond le faciès Levallois du Moustérien type Quina . On prend comme type la couche C de la Ferrassie ( fouilles Capitan et Peyrony ) .

Le Moustérien de type Ferrassie se caractérise par : Un débitage Levallois Une très forte proportion de racloirs , parmi lesquels un pourcentage moyen de racloirs de type Quina ( entre 6 et 12 % de racloirs ) . Une très faible proportion des denticulés qui tendent ici aussi à se développer dans les niveaux tardifs . Un diagramme cumulatif de type Quina mais plus régulier , plus arrondi . Les différences avec le type Quina peuvent s’expliquer par la différence de technique de débitage . Il est difficile de faire des racloirs Quina épais à retouche écailleuse , sur des éclats Levallois plats . De même les racloirs transversaux sont faits de préférence sur des gisements qui ont donné des industries à indice Levallois d’environ 14 à 16 et on sait que l’indice Quina de la couche 35 à Combe-Grenal est à peu près le même que celui de la couche 17 . Pourtant , par l’ensemble de l’industrie , le premier est de type Ferrassie , le second de type Quina . Il existe donc des industries intermédiaires , c’est pourquoi il vaut mieux parler de type Quina – Ferrassie . 5) Le Moustérien type Olha ou Vasconien : Un Moustérien particulier ; que l’on pourrait appeler Vasconien car il semble très répandu en pays Basque , de part et d’autre de la frontière ; a parfois de fortes affinités avec le Moustérien Type Quina mais il présente en plus des hachereaux sur éclats abondants ; et parfois de vrais bifaces . Il est possible qu’il soit plus complexe . On le trouve en particulier à l’ Abri Olha , près de Cambo ( Pyrénées-Atlantiques ) . 7 ) La Question du « Levalloisien » : la différence n’est pas tech- -nique . Terme crée en 1931 ( Breuil ) Levalloisien = base des 2 premiers loess récents en France du Nord . = des éclats peu retouchés et très rarement transforlés en pointe et racloirs . Pour Breuil , il existe un Levalloisien ancien pré-rissien repris par la solifluxion dans la basse-terrasse de 5m de la Somme . ( = Levalloisien I et II ) .

Levalloisien III et IV = industrie à éclats Levallois , sans bifaces datant du dernier interglaciaire . Mais cde L III et IV semble simplement être la partie supérieure sur éclat de Acheuléen supérieur . Pour Breuil ; les Levalloisiens V avec bifaces , à la base du Loess I Levalloisien VI avec rares bifaces : niveau indéterminé Levaloisien VII sans bifaces à la base du loess II et du loess III Il y a de grandes diffrences avec le Moustérien de type Quina 1) La différence n’est pas technique : S’il y a des Moustériens de débitage non-Levallois , il y en a encore pluq qui ont un débitage Levallois . L’indice laminaire est plus fort cependant en moyenne pour les formes nordiques . 2) La différence n’est pas qualitativement typologique : Il n’ya pas un seul type dans le « levalloisien » qui ne se rencontre dans le Moustérien . 3) La seule différence que l’on pourrait mettre en évidence est la valeur de l’indice Levallois typologique . Encore il ya t-il des Moustériens des grottes qui on tun ILty supérieur à 50 . MTA des abris ( Levalloisien V et VI ) MTA typique (Levalloisien VII) Moustérien à denticulés ( Levalloisien non reconnu par Breuil) . La Raison de cette différence dans les IL ty ? - le genre de vie et la + ou – grande abondance du silex De nombreux éclats Levallois non retouchés on peut-être représenté une sorte de réserve de matière première à demi-finie . ( On peut concevoir les tribus levalloisiennes menant dans des pays riches en silex un existence nomade abandonant facilement sur place leurs outils et éclats usés quand ils changeanient de place .) . Dans les abris ; la vie était semi-sédentaire ; le silex rarement à portée de main Comme on rentrait chaque soir ; il était inutile de transporter ses silex et le silex en claclaire dur n’étaitr pas facile à extraire : autant de raisons pour utiliser le + d’éclats possibles . On peut donc s’attendre à trouver dans les régions riches en silex de dans le cas de campements en plein air des faciès levalloisiens avec un fort ILty tandis que les abris auraient plutôt un faciès moustérien . La tradition dicterait le caractère technque de l’outillage ( débitage levallois on non ) tandis que le genre de vie et la facilité +ou – grande de se procurer de la matière première dicterait le faciès typologique .

Il apparaît donc à la lumière de ces réflexions ; que le Levalloisien n’ a pas d’existence propre et n’est qu’un faciès du Moustérien . Combe-grenal et le gisement de la Plaine de Born , de Corbaic pourraient bien être rangés dans du Levalloisien . IV LE MOUSTERIEN EN EUROPE :

LE MOUSTERIEN EN ANGLETERRE :

Il existe mais il n’est pas toujours facile à dire de quel type ou de quel âge ! Pendant les périodes glaciaires ; les iles britanniques étaient recouvertes par les glaces ; et l’occupation moustérienne est peut-être réduite aux périodes froides ;

Olbury ( Kent ) : = MTA , 40 bifaces et 600 éclats et outils sur éclats .

Creffield Road ( Acton ) = site de plein air ; Moustérien très Levallois Coygan ( Pays de Galles ) = grand biface type « bout coupé « ; faune riche en r

enne datée de 39 000 BC Kent’s Cavern ( Devon ) = Moustérien à bifaces grossiers Cotte Saint-Brelade ( Jersey ) = Moustérien au dessus de l’Acheuléen .

LE MOUSTERIEN EN BELGIQUE :

Plusieurs découvertes importantes de fossiles humains : ( la mandibule du Trou de la Naulette ( Lesse) ; les crânes de’ Engis et de Spy ) . Une révision du Paléolitiqu moyen dans le bassin de la Meuse a été faite récemment parMme Ulrix-Gosset ( 1975 ) Le MT est bien représenté souvent Levallois .

Grotte de l’Ermitage ( Moha) Otrange ( gIsement de plein air ) Spy ( grotte ) MTA . Pas de squelettes . Engihoul : pas de bifaces . ( niveau inférieur ) MTAB ? Kinart ( Omal ) Moustérien typique de débitage Levallois . Trou Magrite ; Trou du Sureau ; Spy ; Goyet ! Moustérien de type Quina Grotte du Docteur ( Huccorgne ) = Moustérien Allemand 40 % de bifaces . ( majorité de racloirs dans l’outillage sur éclats ) .

Ailleurs le Moustérien typique semble exister dans les loess : Clypot ( Soignies )

Godarville ( MTA ) = absence de vrais bifaces triangulaires ;

LE MOUSTERIEN EN SUISSE : La Suisse fait sa première et breve apparition dans l’histoire du Paléolithique . Moustérien = plus ancienne industrie .

Cotencher ( gisement , Jura oriental ) Racloirs ; pointes ; limace grossière ; pas de bifaces . Stations de chasse à industrie appauvrie . les silesx , concassés par cryoturbation ont un aspect étrange .

Wildkirchli ( Saint-Gall ) industrie en os .

LE MOUSTERIEN EN ALLEMAGNE : Le Moustérien est bien représenté en Allemagne sous divers types , certains originaux . Selon Bosinski ( 1967 ) il y aurait trois grands types de Moustérien :

Le type de Rheindalen : nombreux racloirs ; ( doubles ) des pointes asymétriques à bord convexe et des limaces sans retouche ventrale

Le type de Karstein : pointes doubles à retouche bifaciale partielle, des racloirs simples et des pointes souvent peu typiques . Le type le plus récent , dit Balve IV, aurait un pourcentageélevé de lames et des pointes « à bords arqués » ( Bogenspitzen ) . , qui semblent des pointes déjetées .

Enfin le groupe sd’ Altmulh, le plus récent, comporte de nombreuses pièces foliacées ( Blattspitzen ) .

Le MTA semble attesté en divers endroits par divers bifaces triangulaires ou cordiformes .

Région de Ziegenheim ( Treysa)

Gisement de Wallertheim ( Mayence ) : mammouth + rhinocéros laineux + 50 racloirs , pointes . …

Gisement de Schulerloch ( Bavière , Essing ) Grotte supérieure de La Klause ( Bavière ) + grotte moyenne Le Vogelherd ( Lonetal ; Wurtemberg :Moustérien pauvre et peu typique Quina ? Brême ( Allemagne du nord ) : Outillage Moustérien nettement Levallois Le Balver Hohe : ( Balve , Westphalie ) : La couche moustérienne ( IV ) est prise

par Bosinski comme type d’un de ses Moustériens qui se caractérisait par un débitage Levallois à tendance laminaire, des racloirs ;des pointes asymétriques et pas de limaces .

Ziegenheim : racloirs et racloirs bifaces de morphologie Quina + quelques pièces foliacées bifaciales .

Gisement de Buhlen ( Hesse) : dans la Oberer Fundplatze ; du Moustérien superposé à du Micoquien . Eclats Levallois médiocres , racloirs divers Balve IV ? Moustérien typique ?

Monchengladbach-Rheindalen : 1 des sites-types de Bosinsky ( 1965-1966) Nbreux racloirs simples ,bcp de doubles et des limaces sans retouches ventrale .

Grotte de Sesselfels ( Allemagne du Sud ) Très belle stratigraphie , Paléolithique moyen à racloirs + ou – bifaciaux et transversaux .

Le Petershohe ( Est de Nuremberg ) Industrie peu abondante qualifiée de Moustérienne ( 36 pièces ) ; mais aussi un grand nombre d’os travaillés « boutons obtenus par double fracture en flexion de péronés d’ours . » = déchets de fabrication de poignards ? = questions non résolues

Grotte de Mauern ( Augsbourg ; près de Neuburg ) = une des meilleures publications .

Selon Gisela Freund ( 1952 ) ; ces industries dériveraient du Micoquien type Klause ou Bockstein ou apparaitraîent des prototypes de pointes foliacées bifaciales . Mais cette Dame appelle blattspitzen des bifaces un peu plats comme on ne rencontre partout . Mauern : Plusieurs grottes contigues . Stratigraphie :

Couche magdalénienne pauvre Un aurignacien supérieur Deux niveaux de « Présolutréen II « à pointes foliacées ; le niveau inférieur est

fortement lehmifié . Deux niveaux de Présolutréen I .

Le Présolutréen I =

Des caractères très nets de Paléolithique moyen . Eclats larges à talons lisses ou facettés + ou – Levallois , .. mais les pointes moustériennes typiques manquent .

+ de 50 % de blattspitzen . La technique de retouche par percussion n’est pas celle du Solutréen . Pas d’outils en os .

Le Présolutréen I vient de 2 couches distinctes = éclats parfois Levalloisosides .

Racloirs variés et se « vraies pointes moustériennes » . Rares petits coups de poing et pointes foliacées .

Kosten ( Lichtenfels ; Main) 30 balttspitzen sur 70 outils typiques . La Klause = blattpspitzen « La Niche » = le Micoquien peut passer pour un prototype . Lisenholhle ( Château de Ranis ; Ziegenruck ; Thuringe ) , belles pointes

foliacées .Pas de bifaces autres que des pointes . Caverne de Haldenstein ( Urspring ; Wurttmberg ) = industrie de type Mauern

. Grotte de Oberneder ( Altmuhl ) industrie de type Mauern ;

Stratigraphie =

Couches protohistoriques Du Paléolithique supérieur aurignacoide Du Moustérien Une industrie à bifaces à pointes foliacées Une industrie indéfinie .

La faune est froide et comporte du renne et du glouton . Moustérien = 50 objets de quartzite . L’industrie à pointes foliacées est pauvre aussi ; il existe des racloirs . . Bifaces + pointes = 12 % Toutes ces indutries sont certainement wurmiennes . A Mauern , à la base du « Présolutréen II » se trouve une altération interstadiaire . Zotz ; place cette industrie dans les Wurms I et II allemands = Wurms II et III Français . Dans ce cas ; une partie de ces industries serait tardive ; contemporaine des premières industries du Paléolithique français ( Pérogordien I, Aurignacien « 0 » ) et du Szélétien d’Europe centrale . On appelle quelques fois Altmuhlien cette industrie à pointes foliacées bifaces .

LE MOUSTERIEN EN TCHECOSLOVAQUIE :

Gisement de Spika :

En 1880 ; Maska découvrit dans le gisement de Spika ; en Moravie du Nord ; un maxil Laire d’enfant moustérien . La couche de base donna qq milliers d’artefacts . La faune Comprenait le renne ; le mammouth ;le cheval , le bisonl ; le bouquetin ; le Bos Primi

Genius etc … Le niveau moyen + pauvre une 50 aine d’outils avec une faune analo- -gue . Puis du Paléo sup . Sur 431 pièces ; Valoch pense que ce serait du Moustérien typique de faciès non- Le Vallois mais il n’y aurait pas de pointes moustériennes .

Grotte de Certova-Dira : Dans le niveau le + ancien ; une faune à renne ,mammouth + un foyer bien défini

Predmost II domination des racloirs avec retouche unifaciale et bifaciale ; peu de pointes .

Kulna ( Moravie ; Sloup ) : des couches wurmiennes micoquiennes . Moustérien ?

Grotte de Ochoz ( Brno ) Gisements de Slovaquie ; le + souvent en plein air ; Gisement de Ganovce =

tufs à faune et flore chaude puis fraîche recouvertes de loess . Un moulage interne naturel de crâne humain y fut découvert ainsi qu’une industrie assez grossière de type moustérienne .

Grotte Prepotska ( Bojnice I ) couche de travertins à faune froide à renne + industrie moustérienne .

LE MOUSTERIEN EN HONGRIE : Nous sommes mieux renseignés sur la Hongrie .

Grotte de Subalyuk ( dans les montagnes de Bukk .fouillée en 1932 par Kadic Epais dépôt comprenant deux couches archéologiques . Couche inférieure du Riss/Wurm ?= pointes moustériennes + racloirs de types variés , certains convergents . Moustérien typique ? Dans le niveau supérieur ; les pointes manquent ; les racloirs dominent ; l’industrie est + épaisse . QQ os .

Grotte de Budopest ( montagnes de Bukk) : d’après L Vertès il y aurait ; 7 % de pointes moustériennes ; 49% de racloirs typiquement moustériens ; des limaces = Moustérien évoluant vers du Szélétien ?

Grotte du Tata : un des + importants . dans un bassin de travertins . La grotte actuelle n’existait pas au Paléolithique . Gisement découvert en 1909 . Les Paléolithiques s’étaient installés dans un bassin à sec , preès d’une source chaude créant un micro-climat . 2500 outils Mammouth ; cheval ; hyène ; Equus hydruntinus ; rginocéros laineux , cerf ; bison etc … Matériel brut de petits galets ; peu de débitage Levallois .

Gisement d’Erd : ( SO de Budapest ) de plein air . 2 niveaux archéologiques datant du Riss/Wurm et du Wurm ancien . Faune dominée par l’Ours des cavernes + 30 espèces . L’industrie dans la couche supérieure es tbcp + riche . 808 outils dont 789 dans la couche supérieure . Eclats très nombreux . Des percuteurs , des retouchoirs ; des outils en os et bois de cerf . outillage lithique à base de galets ; Débitage en « tranche de citron » ;non Levallois . Diagramme cumulatif de type Quina . Moustérien type Quina ; taillé sur galets de quartz .

LE MOUSTERIEN EN AUTRICHE

« LaIzvor » ( Nord de la Moldavie ) ; 1928 ; gisement moustérien ; mammouth , , rhinocéros laineux ; renne etc .. . L’industrie comprend des pointes , des racloirs , etc .. quelques os utilisés et des bifaces .

Grotte de Chela ( Dobroudja ) ; Moustérien ; puis des industries récentes . Quelques pointes ; des racloirs ; des racloirs convergents ; encoches et denticulés . Moustérien typique ?

Grotte de Curata ( Nandru ) deux niveaux moustériens . Ours ; loup ; cheval .. Quelques objets à retouche bifaciale

Satu Mamaia ( Constanza ) Paléolithique moyen . 2 couches ; la1e appartiendrait à la fin du dernier interglaciaire ( Amersfoort ) ; la seconde à la seconde oscillation tempérée du Wurm ( Breorup )

LE MOUSTERIEN EN BULGARIE :

Peu de renseignements . Grotte de Bachokiro ; Rare Moustérien à outils assez grossier , en silex ; oeu

d’outils retouchés surtout des racloirs et de rares pointes , des choppers ;

LE MOUSTERIEN EN YOUGOSLAVIE :

Grotte de Nivice ; ( vallée de Sopota ) Moustérien avec une industrie lithique rudimentaire

Grotte de Veternica ( Croatie ) Moustérien mal défini . Crânes d’ours dans des niches naturelles ( culte de l’ours ? )

Gisement de Krapina ( Croatie ) Nombreux restes d’hommes de Néandertal Rhinocéros de Merk . Wurmien . Outils = Moustérien Quina ? mais aussi beaucoup de Levallois

Abri rouge ( Montenegro ; Dubrovnik) : sous des couches récentes puis du Paléolithique supérieur se place une série de cohces moustériennes ( de XI à XVIII ) = 3000 objets dont 10% = outils retouchés . L’industrie est très petite, les éclats souvent à talon lisses , les racloirs de types divers dominent .

De surprenantes petites pointes + des microbifaces . Moustérien de type Quina ? Micromoustérien ? Les couchs 20 à 22 renferment un « Levalloisio-moustérien » différent ? COUCHE 24 = faune chaude de l’interglaciaire Riss/Wurm avec un » Acheuléo-moustérien » couches 25 à 29 = risiennes avec un « Levallloisio-clactonien « 20 m de couches archéologiques .

LE MOUSTERIEN EN GRECE :

Pendant longtemps la Grèce = vide absolu pour le Paléolithique . Mais cela Change depuis peu . En 1962 , une équipe anglais( Higgs ) invente des sites du paléolithique moy Yen en Epire . ( limons ferrugineux-rouges ) 12 gisements sont connus .

Site de Kokkinopilos : nombreux racloirs , pointes moustériennes , foliacées bifaces , pointues aux deux bouts ; à retouche symétrique , différentes des Blattspitzen ; des racloirs convergents ,déjetés ; transversaux , pas d’encoches .

Abri sous roche de Asprochaliko : ( Epire ) industrie moustérienne assez

différente sous du Paléolithique supérieur . Moustérien de base = pointes + éclats . Industrie petite . micromoustérien ? Pas de pointes foliacées bifaces .

Dans le Péloponnèse A Leroi-Gourhan a deocuvert 15 sites de plein air .en Elide près de Kastron . 650 pièces avec trois horizons industriels .

-série 1 : la + ancienne = débitage Levallois -série 2 : + récente et + laminaire , = grattoirs ; pas de burins -bcp de grattoirs et d’éclats et de lames Levallois . ; de outils sur galets . -série 3 = mésolithique . LE MOUSTERIEN EN POLOGNE :

Surtout des industries à pradniks .Dans le Wurm des Industries

moustériennes à bifaces dans la grotte de Nietoperzowa .( Jermanovice ) .

LE MOUSTERIEN EN URSS :

EN CRIMEE : grotte de Chaitan Koba ( Simféropol ) ; vidée au Moyen-Age .650 objets dont 15à nucléus presque tous discoides + pièces foliacées bifaces ; .. existence du débitage Levallois

Abri de Starocélié ( Bakhtchisarai ) riche industrie . faune à climat froid . 10795 éclats ,89 nucléus et 1300 outils les racloirs dominent largement . de bonnes pointes . Pas de grattoirs typiques . ou de burin s typiques ; les couteaux à dos sont rares et atypiques . 6% de denticulés . Outils analogues aux pradniks polonais , des bifaces grossiers ; .. La faune comprend 97% d’asiniens , cheval ; le mammouth ; le rhinocéros laineux . Moustérien supérieur ; 1 quelette d enfant de 2 ans ( caractères évolués + néandertaliens ) .

Gisement sous abri de Tchokourtcha : 3 niveaux moustériens avec domination des racloirs mais aussi des pointes et quelques petits bifaces

Kabazi ( Crimée ) gisement de plein air racloirs et 5 pièces bifaciales . 4 foyers dont un entouré de pierres ;

Site de Soukhaia Metcheka : 600 m² ( Nord de Volgograd )fouillés ; 300 outils retouchés ; Début du Wurm ( plantes herbacées steppiques et quelques conifères ) Racloirs les + nombreux ; racloirs déjetés abondants . très nombreux bifaces ; Nucleus discoides ; débitage Levallois rare ou absent . Blocs d’ocre rouge . Industrie originale très différente des moustériens de l’Ouest.

D’autres gisements dans le bassin de la Dniepr et en Russie du Sud ( les derniers sont des gisements de plein air pauvres ou peu fouillés ; ou anciennement fouillés .

EN MOLDOVA :

Région de Prut et du Dniestr ; = sites importants ( Moldova I et V dans la vallée du Dniestr ( Kasperovsty à

Moldova I = 5 couches moustériennes et trois du Paléolithique supérieur dans

des colluvions loessiques .

Couche 4 datée de +de 44 000 BP = 20483 objets non retouchés , 4896 lames non retouchées , 688 nucléus et seulement 283 pièces retouchées . Quelques éclats Levallois surtout atypiques ;53 racloirs surtout simples convexes peu d’outils du Paléolithique supérieur encoches , denticulés Indice de facettage élevé mais Ievallois bas . Moustérien typique ? de style occidental . Pas de pièces bifaces nettes . Plusieurs foyers ont été trouvés dont un cercle d’os de mammouths ( restes d’une hutte ? .

Molodova V ; 11 couches de Paléolithique supérieur+ 8 de Moustérien . Des ossements de mammouths dessinent un cercle .

Koudaro 1 ( Caucase ;Osétie ) Aucheuléen avec en dessous du Moustérien à pointes allongées .

LE MOUSTERIEN EN ITALIE

Il est abondant en Italie sous divers faciès .

Grimaldi : La grotte du Prince est fouillée en 1895 et 1901 sur ordre du prince .Les trois foyers inférieurs sont moustériens L Le foyer E = 3 lignes noires . 700 pièces au Musée de Monaco dont 65 éclats L’Indice Levallois est très fort ( 54 ) Indice laminaire fort = 20 . Indice Levallois typologique assez fort ( 34,2 ) Indice IR ( compte essentiel ) = 68,3 . IAµ faible = 3,04 ; IB = 0 Denticulés peu nombreux ( 5 % ) Indice quina = 6,4 . Donc un Moustérien type Ferrassie mais avec trop de pointes Le foyer D = plusieurs lignes . 700 pièces dont 3 nucléus et 52 éclats . IL fort = 51,1 Indices de facettage + forts que dans le niveau précédent IR = 58 ,9 IAµ = 5,5 IB = 0 IQ = 9,4 . Ce Moustérien est aussi de type Ferrassie beaucoup d’objets sur lames . Entre ces deux niveaux ; peu d’évolution mais dans le niveau D ; les types paléolithiques sont + abondants . Les denticulés baissent ( 1,9% ) seulement La faune des trois foyers est une faune chaude : éléphant antique, rhinocéros de Merck ; hippotame . D’autres grottes à Grimaldi mais gisements gaspillés . A la Barma Grande ; IPH a fouillé en 1928 à l’intérier de l’abri ; ( Wurm I) tandis que l’extérieur couches du Wurm II . Couche 13 = industrie très pauvre ; avec racloir convergent Couche 11 = quelques éclats et un racloir double Couche 10 = une belle lame Levalloirs, des racloirs ,, des denticulés Couche 9 = quelques racloirs et denticulés Couche 8 et 7 = guère plus riche ; quelques pièces de bonne facture Couche 5 = 71 outils avec IR= 56,2 11% de denticulés pas d’outils de type du Paléolithique supérieur Couche 4 = beaucoup + riche ( 953 outils ) Couche 3 = 320 outils Couhe 2 = 80 outils seulement

L’auteur conclut que les couches 5 à 2 = Moustérien typique non- Levallois Pour les couches 5 et 4 , Levallois pour les couches 3et 2 . Donc un industrie Différente de celle de la grotte au Prince Dans le Piémont ;dits de Monteferena ( Alpes pennines )

Grotte de Ciota Ciara :outillage surtout en quartz sur éclats courts . racloirs nombreux ; concaves surtout , de bons denticulés , l’outillage varie peu selon les couches . Il est de petite taille . Quelques os utilisés . C’est peut-être faciès de chasse .

En Vénétie ; l’abri de Mezzena ;( vallée d’ Aveza) ,, industrie riche ; 3e niveau =

2157 outils avec IL élevé ILty = 38 et IR = 57 . indice Quina très faible ( variante riche en racloirs du Moustérien typique ,

Quizano = Moustérien de type Quina

Grottes de San Bernardino , la Grande Grotte a donné des couches

moustériennes . Alternance de Moustérien normal et de Micromoustérien à denticulés ou Bernardinien = résultat du concassage par actions naturelles ?

En Emilie ; le Paléolithique ancien et moyen est très abondant en plein air

entre l’ Appenin et la grande plaine .

Dans la Marche un gisement de plein air au Monte-Conero = un Moustérien à éclats Levallois et bonnes pointes + des denticulés et un biface amygdaloide ; rare dans le Moustérien italien .

Dans les Abruzzes ; à Valle del Vibrata ; Moustérien à débitage Levallois avec

deux petits bifaces .

LE PONTINIEN :

Dans la région romaine ; toute une série de gisements de plein air ou de Grottes ;

Grotte Guattari ; ( 1939 ) découverte du crâne du Mont Circé ; = couches moustériennes à faune chaude ; hippopotame ; éléphant antique et rhinocéros de Merck , apparition du bouquetin ; Les couches peuvent dater du Wurm I ou d les deux . L’industrie de Guattari = une industrie où les outils sont taillés sur galets débités souvent par taille bipolaire . Mais des éclats + grands soit des galets + gros ; soit des rognons e silex ; Faciès de Moustérien de type Quina taillé sur galets .

Le même Pontinien se trouve à la grotte du Fossellone sous du Paléolithique supérieur .Moustérien à denticulés ?

Grottede San Agostino ( Gaete , Campanie ) renferme une belle série de Pontinien typique .

Grotte Romanelli ( Terre d’Otrante ) datée avant 40 000 et après 69 000 . Niveau G3 = le seul riche( 997 outlis lithiques dont 138 outils ) . En résumé ; il existe en Itzlie un Moustérien de débitage Levallois faisant( souvent penser à du Moustérien typique .iI existe des traces de Moustérien à denticulés . Le Mousté rien de type Quina existe sous le faciès pontinien et peut-

être aussi sous un faciès + classique à Quizano en Vénétie et à Romanelli .Le MTA malgré quelques bifaces sporadiques semble absent ou rarissime . ( de même en Provence en France ) . LE MOUSTERIEN EN ESPAGNE : Très abondant en Espagne , il présente divers faciès . Le Castillo :

Dans la région de Cantabrique ; sur des niveaux plus anciens à industrie mal définie ; mais probablement acheuléenne ; se placent plusieurs niveau -La couche inférieure béta indice Levallois = 13 ;Indice de facettage très bas = 27 Ifs = 14,3 . Indice laminaire élevé = 20 Industrie sur petits galets de quartzite fin et de silex = aspect pontinien Moustérien de type Quina IQ supérieur ) 20 - La couche supérieure alpha au dessus est nettement différente . indice Levallois nettement plus fort . ; Indice Quina = 7 à 10 . Pour la partie sur éclats , l’outillage ressemble à celui de la couche Béta mais moins de racloirs ( surtout les racloirs transversaux ) L’outillage est + Levallois .Enorme quantité de bifaces en majorité , des hachereaux sur éclats en ophite . Les autres bifaces sont nucléiformes ou partiels . On appele ce type de Moustérien = Vasconien .

Cueva Morin ( Santander) couche 1 7 inférieure = du Moustérien à denticulés dans les couches moyennes du Moustérien type Alpha-Castillo et dans les couches supérieures du Moustérien à denticulés encore .

La Cueva de la Ermita ( Burgos ) Hortiguela ) plusieures couches de Moustérien dont certains assez riches : 1470 objets dont 182 outils dans la couche 5A ; 1203 objets couche 5B ; les 2/3 sont en silex les autres en quartizte . IL très bas IF bas et IR de 57,1 à 63,1 ; les racloirs sont bien typiques , il y a une limace bien nette denticulés = 14 à 25 % . = Moustérien de type Quina La faune ne comprend pas de renne mais précense de bouquetin et de chamoix ; Dominance du cheval .

Dans la province d’ Alicante ; plusieurs gisements moustériens . La cova del Teular = mince couche de Moustérien ( typique ? = La cova del Cochino = 2 niveaux moustériens . Moustérien typique ?

Région de Valence ; la Cova Negra donne la stratigraphie suivante : ( de haut

en bas ) :

Surface avec du « Moustérien de transition à l’Aurignacien » et des « éléments atériens » en réalité du Moustérien .

Industrie « levalloisio-moustérienne » du Ferrassie ou du typique ? Moustérien à « perduration d’éléments achueléens » Sous 1 m de stérile ; « industrie levalloisio-moustérienne » avec technique

clactonienne »

Moustérien « avec prédominance de taille clactonienne » du Quina ?

A Gibraltar ; Moustérien principalement en quartzite grossier .

Au Nord de Grenade ( Pinar ; grotte de Cariguela ) victime des fouilles d’un « Huauser « ; Spahni ( Archéologue suisse ) 10 niveaux d’un magnifique Moustérien typique à pointes souvent acuminées ; Lumley donne les caractéristiques couche par couche .

En Catalogne ; l’ abri Romani ; Moustérien à denticulés selon H Lumley .

Si les denticulés sont bien des denticulés et non du produit de concassage . En somme ; le Moustérien espagnol est assez mal connu . Mais la nouvelle école espagnole est au travail .. O, en saura + dans quelques années . LE MOUSTERIEN AU PORTUGAL Très peu de renseignements . La Gruta Nova ( Borromal ; Lisbonne ) = Moustérien à éclats Levallois . De nouvelles Fouilles sont en cours .

TROISIEME PARTIE : LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR :

I INTRODUCTION :

1) Généralités :

Dans l’ensemble en nos régions ; le Paléolithique supérieur coincide avec l’ Homo sapiens sapiens , l’homme de type moderne ; Mais on a souvent exagéré la rupture de continuité entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur . On a voulu voir , sous la pression d’anthropologues dans le Paléolithique supérieur une nouvelle vague « venue d’Asie « submergeant les Moustériens et les détruisant , soit par génocide, soit par la loi darwinienne de la survivance du plus apte . Il a donc fallu que la transition se fasse quelque part et on a de plus en plus l’impression qu’elle a dû se faire en divers endroits de l’Ancien Continent . La rupture culturelle entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur a été exagérée . En réalité ; la plupart des outils qui vont former l’outillage du Paléolithique supérieur est d’invention acheuléenne ou moustérienne . Il en est de même de l’usage de la couleur au Moustérien certainement , à l’Acheuléen probablement et peut-être plus tôt encore , de la gravure non figurative à l’Acheuléen , de certains rites comme les sépultures du Moustérien . On pourrait dire que pour l’outillage en silex ; toute la « recherche fondamentale » fut fait au Paléolithique inférieur et moyen , et que les Paléolithiques supérieurs ont seulement « industrialisés « des brevets qui avant eux n’avaient été exploités qu’au niveau artisanal . Et l’outillage du Paléolithique supérieur n’est pas sans se souvenir parfois de ses origines : les racloirs par exemple , sont plus nombreux qu’on ne le croit souvent , de même les encoches et les denticulés , surtout au début et dans certaines périodes « ataviques « telles que le Solutréen . On a voulu opposer le Paléolithique moyen, « industrie de l’éclat « au Paléolithique supérieur , « industrie de la lame « . En fait certaines industries du Paléolithique supérieur sont surtout des éclats, notamment l’Aurignacien ; le Solutréen ; le Magdalénien ancien et certains Moustériens , pas forcément tardifs , ont un haut pourcentage de lames ; parfois excellentes . Loin d’évoquer une brusque rupture, une invasion en forces de formes élaborées « ailleurs « ; l’archéologie paléolithique supporte l’idée d’une évolution de l’un à l’autre ; un point d’inflexion ; un remplacement accéléré certes ; d’un grand groupe de civilisation par l’autre ; quelque chose comme le passage du Moyen-Age à la Renaissance . Le « ailleurs » d’où seraient venus les Paléolithiques supérieurs de l’Occident s’amenuise de plus en plus à mesure que se font les découvertes . Certes, en Asie aussi nous assistons a

passage du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, mais ce Paléolithique supérieur n’est pas le nôtre et ne saurait en général lui servir d’ancêtre . Il n’en reste pas moins que le Paléolithique supérieur apport bien du nouveau . L’équilibre de l’outillage est profondément modifié . Ces outils précurseurs sont maintenant fabriqués en grande série, standardisés, diversifiés en types dérivés et sous-types alors qu’au contraire les types caractéristiques du Moustérien s’appauvrissent et tendent à disparaître. Il y a quelques bifaces dans le Solutréen mais il jouent un rôle insignifiant, et sont peut-être une néo-invention qu’une tradition . L’outillage en os , qui n’avait fait qu’une timide apparition, va devenir très important . L ‘art se développe à partir de ses racines infimes, et surtout le rythme d’évolution change ! Le Paléolithique supérieur apparaît en Europe occidentale vers la fin de l’interstade Wurm II/III , et il est probable que dans la plupart des points du globe où cette transformation se produisit , elle fut à peu près contemporaine, à quelques millénaires près . Les hommes de type moderne du Djebel Qafzeh , certainement antérieurs ; ont une industrie encore purement moustérienne . Cette apparition au cours d’un interstade va avoir , en Europe , des conséquences fâcheuses : nous connaissons mal ces premières industries , peu recouvertes de sédiments , placées dans des dépôts argileux, donc humides qui sont sujets à la solifluxion et à la cryoturbation, quand arrive le Wurm III . Souvent ; elles sont concassées et plus ou moins défigurées . C’est le cas en France pour la plus ancienne industrie du Paléolithique supérieur , le Périgordien ancien ( Périgordien I de Peyrony ) qui y apparaît sans doute vers le 35e ou 36e millénaire . ( D. Sonneville-Bordes, 1972 ) . La classification du Paléolithique supérieur a été établie en France par principalement H. Breuil dans son ouvrage classique « Les Sudivisions du Paléolithique supérieur et leur signification « ( 1912 ) Et par Peyrony dont les fouilles dans de nombreux sites du Périgord servent de base à la séquence stratigraphique complète des cultures pour la période qui s’étend de l’interstade Wurm II/III à la fin des temps glaciaires En appliquant la méthode statistique ( méthode Bordes ) adaptée aux outillages lithiques du Paléolithique supérieur ( D de Sonneville-Bordes et J Perrot, 1953 ) D . de Sonneville-Bordes a défini quantitativement leurs évolution et leur faciès ; notamment dans son ouvrage « Le Paléolithique supérieur en Dordogne » ( 1960) qui sert de référence Les classifications françaises ont été . historiquement utilisées comme cadre pour l’étude du Paléolithique supérieur hors de France, parfois abusivement . Plus récemment ; les caractères originaux des industries ont été distingués et définis à l’ échelon régional , mais la référence au modèle français et plus précisément au modèle aquitain , subsiste aussi bien dans la terminologie que dans les comparaisons typologiques et statistiques . Le tableaux suivant donne la séquence générale des cultures du Paléolithique supérieur en relation avec les milieux naturels dans la région classique du Sud-Ouest de la France . ( d’après S.Sonneville-Bordes, 1980a ) .

2) Tableau des cultures d’Homo sapiens sapiens dans le Sud-ouest de la France :

PERIODES : CLIMATS : CULTURES :

WURM IIII Dryas III Plus froid plus sec Epipaléolithique /Mésolitique Allerod Tempéré humide Azilien Dryas II Allerod Froid instable Magdalénien terminal Dryas II Grand froid sec Magdalénien supérieur V-VI Bolling Doux humide Magdalénien IV Dryas I Froide sec Magdalénien inf/moy(II-III) Lascaux Doux humide Magdalénien inf à raclettes (I) Début du Wurm IV Froid assez sec Magdalénien ancien ( 0 ) Interstade Wurm Tempéré très humide Solutrén supérieur final III-IV ( = Laugerie ) Instable Solutréen inférieur et moyen Grand froid sec Solutréen anc.(Protosolutréen Doux et très humide « Aurignacien V »

WURM IV 21 980 +ou – 150 BP Grand froid très sec Protomagdalénien(PérigordVII) Grand froid très sec Périgordien final ( VI) Tursac Doux humide Périgord à burins de Noailles(V) Instable Périgordien sup/ Aurignacien (III-IV)Evolué ( = Gravettien) Arcy Doux humide Aurignacien II Grand froid sec Aurigncien I Début du Wurm III Instable froid humide Périgordien inf/Aurignacien

(0) ( = Châtelperrien ) . Interstade Wurm II-III Très chaud et T.humide CULTURES Fin du Wurm II Très froid très sec MOUSTERIENNES

II LES INDUSTRIES DU PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN FRANCE :

LE PERIGORDIEN ET L AURIGNACIEN : Pendant longtemps on ne distingua pas ces deux industries pourtant fort différentes . Elles occupaient l’intervalle entre le Moustérien et le Solutréen sous le nom commun d’Aurignacien . L’Aurignacien avait été défini dans la petite grotte d’Aurignac (Haute-Garonne ) fouillée en 1860 par E Lartet . En 1869 , G de Mortillet ; s’appuyant sur des points de vue théoriques intercalait cette industrie entre le Solutréen et le Magdalénien . Plus clairvoyant ; Hamy ( 1870 ) dans son « Précis de Paléontologie humaine « , plaça le « niveau d’Aurignac » entre le Moustérien d’un côté, le Solutréen et le Magdalénien de l’autre , considérant ces deux dernières industries comme contemporaines . Puis le « niveau d’Aurignac » tomba dans l’oubli et G de Mortillet le supprima même de sa classification . La question fut résolue en 1907-1909 grâce à H Breuil mena la « bataille aurignacienne » contre « les falsificateurs » . Aidé par Peyrony alors jeune préhistorien , il démontra sans aucun doute possible que l’Aurignacien se situait toujours entre le Moustérien et le Solutréen . Ainsi se présente le schéma classique de Breuil ; qui servi de base à tous les travaux entre 1910 et 1935 et fut encore utilisé au-delà par des attardés . -Aurignacien inférieur ( niveau de Châtelperron ) -Aurignacien moyen ( niveau d’Aurignac ) -Aurignacien supérieur ( niveau de la Gravette ) . C’est en 1933 et en 1936 qu’apparut dans les publications de D. Peyrony le terme de Périgordien . Sous ce nom il rassemblait les deux bouts de la séquence , les anciens Aurignaciens inférieur et supérieur . L’ancien Aurignacien moyen conservait son nom , enrichi du qualificatif de « typique « ou « sensu stricto « . Peyrony s’appuyait sur des arguments technico-typologiques et stratigraphiques ( Peyrony, 1933, 1936 ) .

L’argument technico-typologique :

Une parenté frappante semblait unir l’Aurignacien inférieur et le supérieur , parenté que Peyrony ne fut d’ailleurs pas le premier à remarquer . ( cf le Dr J . Lalanne, le fouilleur de Laussel et en un sens la figure 1 de l’ouvrage de Breuil : « Les subdivisions du Paléolithique supérieur et leur signification » .( 1912 ) qui montre « l’évolution de la pointe aurignacienne à un tranchant rabattu à travers tout l’Aurignacien » et où sont figurés successivement le couteaux à dos type Audi , les pointes de Châtelperron et les pointes de la Gravette , préfigure le point de vue de Peyrony . Le lien qui unit ces industries, c’est l’abattage d’un tranchant par retouches abruptes pour obtenir des pointes de Châtelperron , à dos courbe , et les pointes de la Gravette, à dos rectiligne , un progrès technique , une évolution . Il existe d’ailleurs dans les niveaux à gravettes quelques châtelperrons , et cette coexistence donne du poids à l’argument de parenté .L’opposition avec l’Aurignacien moyen est frappante . A quelques exceptions près, celui-ci ne connaît pas de retouches abruptes ni les pointes de silex . Par contre , les techniques de la retouche aurignacienne et les enlèvements lamellaires dont rares où inconnus dans les niveaux de l’ » Aurignacien » inférieur et supérieur . De même pour les grattoirs carénés .

L’argument stratigraphique :

A Laugerie-Haute ( D et E Peyrony, 1938 ) ; D Peyrony découvrit deux nouveaux niveaux profonds , sous le Solutréen ancien . La couche la plus inférieure contenait une industrie avec pointes de la Gravette rares ; de grandes lames tronquées ou bi-tronquées , des sagaies à base en biseau simple ou des sagaies biconique courbes . Le niveau supérieur contenait une industrie de style aurignacien avec abondance de grattoirs carénés ou à museau tandis que les pièces à retouche « aurignacienne « manquaient . Ces deux industries , jamais rencontrées ailleurs à ce moment là pouvaient se ranger respectivement dans le Périgordien et l’Aurignacien . Parce que ce Périgordien ne contenait que peu de Gravettes ; et qu’il se trouvait dans des éboulis rappelant ceux que contiennent l’Aurignacien à pointes à base fendue ; Peyrony y vit le stade intermédiaire entre le Périgordien ancien et le Périgordien supérieur c’est à dire un Périgordien moyen qu’il qualifia de Périgordien III . Quant à l’Aurignacien superposé ; ses caractères « évolués » le plaçaient à la fin de la séquence aurignacienne et il en fit un Aurignacien V . Ainsi pour Peyrony le Périgordien ancien et le Périgordien supérieur formaient deux termes de l’évolution d’une même industrie , différente de l’Aurignacien , le terme de passage de l’un à l’autre existant à Laugerie-Haute sous la forme de Périgordien III. Cette civilisation ,indépendante de l’Aurignacien ,devait recevoir un nom , et il proposa celui de Périgordien . Cette division est parfaitement valable et doit être conservée . Par contre , la numérotation a dû , avec les progrès de la Préhistoire , subir des changements . Le « Périgordien II » , au sens de Peyrony s’est révélé être de l’Aurignacien, il est

ironique que le progrès de la science ait démontré que le Périgordien moyen III de Laugerie est en réalité du Périgordien final « VI » ( 1968, 112 ) .

:

AURIGNACIEN ET PERIGORDIEN : Solutréen Périgordien supérieur Périgordien V Périgordien V Type de la Font- Type Noailles L V3 Robert La Ferrassie K V2 J V1 La Gravette IV Aurignacien supérieur Aurignacien Type de la Gravette Typique Evolué Laugerie Haute Ouest niveauD(V) Périgordien IV Périgordien V Aurignacien moyen Aurignacien Périgordien Moyen La Gravette de Font- Typique Laugerie Haute BB’III Niveau sup Yves Type Cro-Magon H’’ H’’ IV La Ferrasie H’ III Périgordien III Périgordien à Abri H II Type Laugerie fléchette, La F I Haute Gravette Niv. Moyen Aurignacien inférieur Périgordien Inférieur Périgordien I Périgordien II Type Châtelperron IE’ II Type Châtel- Type Dufour La Ferrassie IE I perron PERIGORDIEN I AURIGNACIEN AURIGNACIEN PERIGORDIEN PERIGORDIEN/PERIGORDIEN TYPIQUE 1E GROUPE 2E GROUPE

Moustérien

LE PERIGORDIEN : .

1) Le Périgordien Inférieur

Nom éponyme de la grotte des Fées à Châtelperron dans l’Allier . Les gisements du Périgordien ancien sont rares mais moins qu’on ne l’a cru . Depuis 20 ans ; un certain nombre de sites ont été fouillés correctement et ont donné des informations plus sûres .

a) Le Périgordien Inférieur Ancien

Le Périgordien inférieur ancien regroupe les séries à pointes de Châtelperron qui par leur position géographique et leur composition typologique sont attribuables au Périgordien inférieur classique ( Périgordien I de Peyrony )

A) Le Trou de la Chèvre : ( Fouilles Jude-Arambourou ) : Ce site est voisin du gisement solutréen du Fourneau du Diable (vallée de la Dronne , Dordogne ) Une partie des couches avaient été détruites anciennement .. On y trouve de haut en bas du Périgordien supérieur à gravettes , de l’Aurignacien , du Périgordien ancien ; et du Moustérien . Niveau I (le + ancien ) Mince couche noirâtre ; 139 outils . Grattoirs ( 23 % ) le + souvent sur éclats . Les pièces à dos ( 11,5 % ) de qualité médiocre . QQ couteaux à dos moustériens

Pièces tronquées ( 5 %) = MTA A + MTA Facture en général maladroite , débitage souvent Levallois . L’aspect est celui d’un Moustérien tardif et dégénérescent sauf pour les fragments de Châtelperron. Niveau IA : Limons jaune épais .Les grattoirs sont presque tous sur éclats . 1perçoir 5 burins . Niveau 2 : C’est le plus important . 342 pièces . Les grattoirs sont parfois sur lame mais la majorité sur éclats . Burins rares mais excellents . Les couteaux à dos de type moustérien sont de –en – nombreux. Les pièces tronquées , encoches et denticulés sont également nombreux et de tous types .Quelques racloirs et petites lames . L’outillage est de meilleure qualité que dans les niveaux précédents ; Niveau 2A : Sable limoneux jaune . 306 pièces Les grattoirs oscillent autour de 20 % ;les burins augmentent légérement . Les racloirs diminuent les troncatures augmentent , tandis qu’encoches et denticulés restent stables . Il s’agit d’un niveau de Châtelperron ancien ; encore très moustérien ; et pas très différent de certains MTA évolués . B ) Roc de Combe ( Lot ) ( Fouilles Labrot ) : La base est du Moustérien MTA . 2 couches de Périgordien ancien séparées par de l’Aurignacien . La couche 8 : Riche : sur 2 m 2 , environ 560 outils ; nombreux nucléus ; éclats et lames .Le diagramme cumulatif ressemble à celui des autres séries de Périgordien ancien mais avec une très forte montée des pièces à dos . Le mode de préparation et de débitage des nucléus les meilleurs ; les nucléus prismatiques à deux plans de frappe est déjà celui du Périgordien moyen et supérieur .

b) Le Périgordien Inférieur Evolué

Dans des sites de la Vienne , des outillages à pointe à dos courbes de morphologie plus élancée que les châtelperrons classiques , situés sous stratigraphiquement sous des niveaux aurignaciens posent l le problème de l’évolution du Périgordien dans son stade ancien : A ) La grotte des Cottés ( Vienne ) ( Fouilles L. Pradel ) : Niveau noirâtre épais . 546 pièces . Typologiquement ce niveau est nettement plus évolué que les niveaux précédents ; bien qu’il se trouve aussi sous de l’Aurignacien I . Pradel propose d’en faire le type d’un vrai Périgordien II ; remplaçant le Périgordien II type Peyrony . B) Abri du Fontenioux ( Vienne ) ( Fouilles L. Pradel ) : Situé sous un Aurignacien évolué cette couche est pauvre : 78 outils . Ce Périgordien marque encore un pas de plus dans l’évolution vers le type Gravette et pourrait faire un bon « Périgordien III » s’il y avait eu d’avantage d’outils .

1) Le Périgordien Moyen C’est le niveau dit de la Gravette ( Périgordien IV de Peyrony, Gravettien des auteurs anglo-saxons et d’(Europe centrale ) . Ce type devrait être pris au gisement éponyme de la Gravette près de Bayac dans la vallée de la Couze ( Dordogne ) mais ce gisement fouillé très anciennement ne donne pas s’informations suffisantes . Nous en saurons davantage sur ce « Périgordien IV » quand le beau niveau de l’ abri Pataud aux Eyzies ( fouilles Movius ) aura été publié . A la Gravette il existait à la base un niveau spécial « à fléchettes » d’après Lacorre ; mais ces fléchettes sont connues d’ailleurs dans des niveaux à gravettes . Ce bayacien de Lacorre n’est donc pas généralement accepté . Il semble cependant qu’à Pataud les fléchettes auraient tendance à être plus nombreuses vers le bas de la couche . A) La Roque Saint –Christophe : Gisement placé près du « Pas-du-Miroir « dans la vallée de la Vézère ; en face du Moustier . Sous des couches récentes ; se plaçaient deux niveaux qui furent attribués par Peyrony au Périgordien moyen . L’existence de burins de Noailles et de burins de Bassaler ; pose un problème . Si les burins de Noailles semblent apparaître sporadiquement dès le Périgordien ancien ( Roc de Combe

) les burins de Bassaler semblent pour le moment caractéristiques du Périgordien supérieur . Peut-être y avait-il aussi dans ce site du Périgordien supérieur ,

2) Le Périgordien Supérieur

a) Le Périgordien Supérieur et ses problèmes :

Le Périgordien supérieur à la suite des travaux de D .Peyrony est généralement divisé en 3 sous-stades . Ces sont les Périgordiens VA, VB, VC ;ou ( V-1, V-2, V-3) c'est-à-dire le niveau à pointes de la Font-Robert ; le niveau des éléments tronqués et le niveau des burins à Noailles . ( Etabli à partir des fouilles de la Ferrassie ) . Il semble que ces trois outils-types puissent coexister . La Ferrassie : La séquence du Périgordien supérieur à La Ferrassie reste néanmoins une référence et une base de compara( D Peyrony, 1934 ) .

b) Le Périgordien Supérieur de type Font-Robert ( VA ou V-1

Le gisement éponyme de la Font-Robert se trouve près de Brive en Corrèze . On prendra comme type la couche J de la Ferrassie qui a donné 886 outils . Il est possible que les pièces de style aurignacien proviennent par contamination des niveaux immédiatement sous-jacents d’Aurignacien IV ; mais les pièces style aurignacoides ne sont pas inconnues dans le Périgordien supérieur mais à l’état de raretés . L’outillage osseux , très rare ne s’est peut-être pas conservé . c) Le Périgordien Supérieur à éléments tronqués ( V B ou V-2 ) : Il existe aussi à la Ferrassie couche K mais il est peut-être représenté dans le gisement de Laraux (Vienne ; fouilles L Pradel ) où il constitue la couche inférieure avec 189 outils .

d) Le Périgordien Supérieur à burins de Noailles ( V C ou V-3 )

Le gisement éponyme de Noailles se trouve près de Brive mais les fouilles de Bardon et Bouyssonie sont anciennes . On prendra comme type le gisement du Roc de Gavaudun à Gavaudun ( Lot et Garonne ) . A) Le Roc de Gavaudun ( Lot-et-Garonne .fouilles E.Monméjean + F. Bordes ) Gisement très riche (+ de 6000 outils ) où les grattoirs dominent largement . L’indice des burins est extrêmement fort . Très nombreux ; les burins de Noailles sont de type variés ; le + souvent simples mais ils peuvent être doubles , triples ou quadruples . Parmi les autres burins ; un bon nombre sont « plans « ( l’enlèvement du coup de burin est presque parallèle à la face inférieure de l’outil ) . Certains sont de type spécial , dit burin de Bassaler ( DSB) ou burin de Raysse ( L Pradel ) . Dans la couche à Noailles de l’abri Pataud, aux Eyzies , il semble que les burins plans deviennent plus nombreux vers le sommet alors que les burins de Noailles diminuent . B) Le Flageolet II ( Dordogne ; Abri sous roche ; fouilles J Ph Rigaud ) : Sur de l’Aurignacien se place une série de couches périgordiennes . C) La Roc de Combe ( Lot ) : Il existe dans ce site ; au-dessus des couches aurignaciennes qui recouvrent le Périgordien ancien ; 4 couches de Périgordien supérieur . A La Roc de Combe ; il semble que la réalité soit un peu différente du schéma que Peyrony avait tracé en se fondant sur les éléments connus de son temps . Les pointes de la Font-Robert ; les éléments tronqués et les burins de Noailles , semblent des éléments normaux du Périgordien supérieur , avec peut-être des moments ou des zones de développement particulier de tel ou tel type ; liés à des traditions culturelles , des modes ou des activités spécialisées .

3) Le Périgordien Evolué :

Le Périgordien évolué regroupe des industries que leur position stratigraphique et/ou leur composition typologique autorisent à considérer comme postérieures à l’épisode du Périgordien à burin de Noailles , terme de la séquence classique de Peyrony .

a) Le Périgordien VI ( ancien Périgordien III de Péyrony )

Laugerie-Haute : Le Périgordien de Laugerie-Haute ; considéré par Peyrony comme un Périgordien moyen ( III ) est en réalité du Périgordien évolué . Dès 1958 ; DSB l’avait remarqué ; de même F Bordes . HL Movius à l’abri Pataud découvrit un niveau de ce Périgordien III au dessus du Périgordien V à Noailles et le prouva : Postérieur au Périgordien V ; ce ne pouvait être que du Périgordien VI . A Laugerie-Haute Est, E Peyrony avait subdivisé son Périgordien « III » en deux strates, l’inférieure III-I et la supérieure III-2 qui deviennent donc VI-1 et VI-2 avec quelques différences entre elles . L’outillage en os est relativement abondant : comprenant en particulier des pointes à base en biseau simple et des pointes biconiques ( n° 18, 19 et 20 ) . Corbiac : Corbiac est un énorme gisement stratifié de plein air qui se trouve sous la pelouse du château de Corbiac ( Dordogne )fouillé par Mme de Vallat puis F Bordes ( 1962-1971 ) . Il comprend une couche supérieure (couche 1) de Périgordien évolué formidablement riche (+ de 17 000 outils environ et 400 000 objets en silex ) ; une seconde couche identique ( 1A ) bien + pauvre ( 593 outils ) qui a fourni des emplacements de tentes puis deux autres couches de Périgordien supérieur riches en burins carénés .( 2et 2’ ) enfin du MTA très riche aussi . Parmi les burins dièdres, certain sont sur belles lames retouchées , d’un style que nous retrouverons dans le « Proto-magdalénien » . Le débitage des lames est superbe et constitue certainement un des sommets du débitage laminaire dans le Paléolithique supérieur . L’outillage en os n’est malheureusement pas conservé à Corbiac .

4) Evolution du Périgordien :

Le Périgordien commence comme une industrie encore très chargée de souvenirs moustériens : éclats Levallois ; pointes moustériennes : racloirs ; parfois bifaces ; couteaux à dos de type Audi . Dès le début apparaissent les châtelperrons ; dérivant nettement des couteaux à dos sur lames de la fin du MTA B . Au début ; les burins sont rares et mauvais mais ils se développent vite en quantité et en qualité et deviennent l’outil dominant . Les grattoirs sont surtout sur éclats au début, puis sur lames mais les grattoirs sur éclats jouent un rôle important jusqu’au Périgordien moyen au moins . Les châtelperrons se transforment en pointes des Cottés , plus élancés ; puis en gravettes à dos droit ; mais les formes primitives se rencontrent sporadiquement jusqu’à la fin ou presque . A côté des gravettes existent des microgravettes ( moins de 5 cm de long ) et de vraies lamelles à dos . L’outillage du Périgordien évolué est souvent élégant et laminaire,bien que les outils sur éclats soient parfois abondants . Au Périgordien évolué se place un des apogées du débitage de lame ; probablement par percussion indirecte ; à partir de nucléus prismatiques soigneusement préparés ; avec souvent deux plans de frappe opposés : lames de 30cm de long Rabier ; site du Bergeracois , peu différent de Corbiac ( fouilles Guichard ) . L’outillage en os du Périgordien est la plupart du temps assez pauvre : poinçons ; sagaies de types divers , souvent à base à biseau simple , lissoirs .. etc . Mais dans certains gisements ; il est assez développé : sagaies d’Isturitz dans les niveaux à Noailles ( DSB , 1971 ) . Il faut signaler que la majorité ; peut-être la totalité des statuettes féminines dites improprement « Vénus aurignaciennes » viennent en réalité du Périgordien supérieur ( H DELPORTE 1970 )

5) Protomagdalénien ou Périgordien VII ?

Laugerie-Haute Est : Il y existe une étrange industrie , qui était inconnue ailleurs . Située sur le Périgordien VI et sous l’Aurignacien V et le Solutréen ; elle fut baptisée Proto-magdalénien par D . Peyrony ; principalement parce qu’il y avait trouvé un bâton de bois de renne orné de deux mammouths affrontés qui lui parurent de style magdalénien . L’étude statistique faite par DSB confirma d’ailleurs les caractères « magdalénaloides » de cette industrie ; mais chose curieuse ; elle se rapprochait plus du Magdalénien supérieur que du Magdalénien ancien . Cette industrie fut retrouvée plus tard par HL Movius à l’abri Pataud , au-dessus du Périgordien VII , et par H Delporte au Blot , dans le Massif Central . Elle date d’environ 20 000 av J .-C . L’outillage osseux est relativement abondant, ce qui contribue à donner à cette industrie un air magdalénien . Il existe des sagaies de types variés ; souvent à base en long biseau simple ; parfois à base rétrécie par une double encoche ; parfois à

cannelure , comme bien plus tard dans le Magdalénien III, des poinçons à tête etc ( n°1 à 4 ) Coquille percée ; perle en lignite, os coché et dent percée .

La couche 38, sous-jacente a donné 75 outils sur la très faible surface que nous avons pu ( Dixit F Bordes ) fouiller . Le style de l’industrie est le même ; y compris de grands burins sur lame retouchée , mais on n’y a pas trouvé de gravettes . Si cette couche 38 est bien ; comme nous le pensons , une couche intermédiaire , typologiquement intermédiaire , il semble bien Que le « Protomagdalénien » ne soit pas autre chose pour le moment qu’un Périgordien VII .

L’ AURIGNACIEN DSB ( 1960 . 1980 ) : « Les données stratigraphiques et typologiques recueillies à La Ferrassie ( D Peyrony 1934 à Laugerie-Haute ( D et E Peyrony 1938 ) sont à la base du système de classification Elaboré par Denis Peyrony pour rendre compte de l’organisation des industries qui occupent Le Périgord , entre la fin des industries moustériennes et le début du Solutréen ; dans des Stratigraphies exceptionnellement détaillées et complètes , la première partie du Wurm III ( D . Peyrony 1933 ) . Ce schéma évolutif suppose l’indépendance réciproque de l’Aurignacien et du Périgordien dans leurs épisodes successifs , le parallélisme de leur dévelopement et, à tous les stades ; leur contemporanéité . L’analyse lithique a établi leurs caracéristiques constantes et les modalités de leurs évolutions sur des bases quantitatives , confirmant l’indépendance de chaque groupe culture . La séquence classique de l’Aurignacien en France se place dans le grand abri de La Ferrssie en Dordogne . C’est là en effet que D .Peyrony a défini les Aurignaciens I, II ; III, IV ; l’ . Quant à l’Aurignacien V il l’a découvert et défini à Laugerie-Haute Ouest .

1 ) L’ Aurignacien à la Ferrassie : Les fouilles de la Ferrassie furent malheureusement parmi les premières que fit D Peyrony et probablement la récolte n’a pas été tout à fait totale . Les fouilles récentes mais limitées de H Delporte en confirment cependant les grandes lignes ; La richesse des couches impose de toute façon d’en donner les caractéristiques pour l’Aurignacien I et l’Aurignacien II de ce gisement . Quant à l’Aurignacien III et l’Aurignacien IV ; on ne les connaît de façon sûre que là , bien que des Aurignaciens « évolués » existent ailleurs .

Aurignacien I ( couche F ) Dans l’ensemble , l’outillage est sur lames . Les lames étranglées quoique relativement rares sont un des outils caractéristiques de ce niveau . Présence de très nombreux grattoirs ( IG = 52,7 ) très souvent sur lames retouchées et lames aurignaciennes .( = à large retouche écailleuse ) . L’ outillage en os est abondant , avec comme forme caractéristique la pointe de base fendue ( n° 14 ) + ou – large et plate ; + ou – grande qu’accompagnent les « pièces à languette « , résidu de fabrication » . Quelques sagaies aplaties , coins ; poinçons ; lissoirs ; os cochés et bâtons percés Aurignacien II ( couche H) Couche également riche ( 4050 outils ) . Les grattoirs dominent ( IG = 63,8 ) mais sont moins variés . Les burins sont nettement plus nombreux ;surtout dièdres mais l’outil type de cette catégorie est le burin busqué ( n°7 et 8 ) . Les lames retouchées ( n° 10) aurignaciennes et étranglées sont en forte diminution . A noter un couteau type Audi ( n°9 ) et une grossière lamelle Dufour . L’outillage en os est formé essentiellement de sagaies losangiques aplaties à base arrondie non fendue ( n°13et 14 ) . Coins ; « poignard « ; lissoirs ; et poinçons .. etc . Aurignacien III ( couche H’) Elle a donné 371 outils . L’outillage est moins varié et de dimensions plus petites . Les grattoirs restent l’outils dominant simple ( n° 1) ou doubles ( n°2) ( IG = 63,3 ) , les carénés sont de + en + nombreux ;les grattoirs à museau un peu moins ( n° 5 et 6 ) . La différence est plus frappante que qualitative : ils sont généralement plus petits et moins bien faits . Beaucoup de grattoirs sur éclat . Les grattoirs sur lame aurignacienne disparaissent . Les burins sont presque aussi nombreux ; ( IB = 16,3) des dièdres en écrasante majorité . Dans l’ensemble l’industrie semble comporter davantage d’outils sur éclats que précédemment . Dans l’outillage en os , outre des lissoirs ; poinçons etc .. il existe encore des sagaies losangiques aplaties ( type Aurignacien II ) mais la pièce caractéristique de ce niveau est la sagaie losangique plus élancée à section ovale ( n° 12 à 16, 18 ) . Apparition à un exemplaire de la sagaie élancée à pointe symétrique et section ronde .

Aurignacien IV (couche H’’)

Elle a donné 482 outils . L’industrie est un peu plus grande ,et de meilleure facture ; Les grattoirs dominent toujours largement ( IG = 69, 2 ) , les grattoirs simples sur lame non retouchées se développant considérablement (plus de 40 %) . Les grattoirs sur lame aurignacienne réapparaissent en faible proportion . L’outillage en os comprend outre des lissoirs , des poinçons etc ..des sagaies biconiques à section aplatie . ( n° 19 à 22 ). 2) L’Aurignacien V à Laugerie-Haute : A l’Ouest ; c’est une couche très riche (1621 outils ) . Les grattoirs dominent mais moins que précédemment ( IG = 43,2 ) . Les grattoirs simples sont rares et les grattoirs sur lames retouchées sont exceptionnels . Les burins ( n°7 et 8 ) sont abondants ( IB = 32,5 ) principalement dièdres ) . Les lames retouchées sont très rares ; encoches ; denticulés relativement abondants . A rapprocher du fait que 68 % des grattoirs simples et que 36 ¨% des carénés sont aussi denticulés ; d’où la dénomination d’Aurignacien à denticulés ( DSB ) : c’est un des caractères qui singularisent cet outillage . A noter des couteaux à dos type Audi . L’outillage est en majorité sur éclats et les nucléus sont en majorité globuleux ou informes . L’outillage en os comprend des lissoirs ; des poinçons à tête ( n°12 ) , « des hameçons « droits et « épingles » (n°11) . Les sagaies sont de type variés. Cette disposition unique dans l’outillage osseux paléolithique est une originalité de cette industrie , confirmée dans la série moins riche recueillie à Laugerie-Haute Est par F. Bordes . A La Ferrassie ; l’évolution de l’outillage lithique est marquée par une diminution constante des lames aurignaciennes qui disparaissent pratiquement dès l’Aurignacien III ainsi que des grattoirs su r lames aurignaciennes . Les lames retouchées ont le même sort ,avec un léger relèvement dans le IV . Les grattoirs sur lames retouchées persistent , avec même un regain dans le IV . La variation des grattoirs carénés est de faible amplitude , mais se raréfient dans le IV . La variation des grattoirs à museau est plus forte ; et ils passent par un maximum net de l’Aurignacien II . Les burins , faibles au début , se développent avec un maximum dans le II ; dû aux burins busqués . Ceux-ci marquent un très net maximum dans le II , mais apparaissent dès le I ; et continuent souvent sous forme atypique . Les grattoirs simples sont assez constants ; mais poussent une pointe très nette dans le IV . Les graphiques enregistrent cette évolution . (fig 135 ) . Ceux des Aurignaciens I , II , III se ressemblent assez fortement ; tandis que celui du IV s’ éloigne des autres à cause du très fort pourcentage des grattoirs simples et du faible rôle des carénés et museaux . Les graphiques des Aurignaciens II et III sont remarquablement proches , avec une certaine importance des grattoirs-burins . L’ Aurignacien V de Laugerie-Haute-Ouest fait nettement bande à part . L’indice des grattoirs est en forte baisse ,contrairement à la tendance enregistrée jusque là . Ceci est surtout dû à la très forte baisse des grattoirs simples . L’ augmentation marquée des carénés et museaux

est elle aussi , à contre-tendance . Les burins sont plus nombreux que dans n’importe quel autre Aurignacien ., y compris le II . Quant aux lames aurignaciennes et retouchées ; elles disparaissent . Il semble difficile de faire dériver l’Aurignacien V de Laugerie-Haute du IV de la Ferrassie . Si « l’Aurignacien V » est un Aurignacien par son outillage et V par sa position stratigraphique, il marque une nette rupture dans la ligne d’évolution . Il se pourrait que cette évolution soit complexe , et qu’ il y ait plus qu’un phylum . Les fouilles de F. Bordes ont démontré que l’Aurignacien V est postérieur à Laugerie-Haute Est au Protomagdalénien . Il se place entre 20 000 et 19 000 av.J-C. c'est-à-dire certainement plusieurs millénaires après l’Aurignacien IV . 3) L’ Aurignacien à l’Abri Castanet : Situé dans le vallon de Castemerle à Sergeac ( Dordogne ) , le gisement a donné à M Castanet deux couches rapportées respectivement à l’Aurignacien I et II d’après la présence de pointes à base fendue dans la première couche , et d’une unique sagaie losangique dans la seconde, où l’outillage en os était très rare . (D . Peyrony , 1935 ) . Parc certains caractères ; cet Aurignacien de Castanet pourrait être un peu plus ancien que l’Aurignacien I de la Ferrassie .

4) L’Aurignacien à l’Abri Caminade L’ abri de Caminade à La Canéda près de Sarlat ( Dordogne ) découvert par B Mortureux ; ma partie Ouest du site a été fouillé par lui-même ;F .Bordes ainsi que DSB ; la partie Est, où la stratigraphie est plus complexe ,par DSB surtout . Dans cette partie, sur du Moustérien, se placent quatre couches d’Aurignacien : G et F, Aurignacien I ; D2i et D2s, Aurignacien II ( DSB, 1970 ) . Couche G : IG = 28,4 ; grattoirs simples = 7,4 % ; grattoirs/lame retouchée = 2, 3 % ; et /lame aurignacienne = 2 % en proportions notables, grattoirs carénés ( 5,5 % ) et grattoirs à museau ( 7,7 % ) mais près de la moitié sont des museaux plats . Les burins, abondants pour de l’Aurignacien ancien ( IB = 18, 3) sont surtout dièdres , il existe quelques busqués, + ou – typiques . A noter deux châtelperrons, trouvés tout à fait à la base de la couche , ou même peut-être un peu en dessous . Les lames à retouche continue sont nombreuses ( 11,5 % ), les lames aurignaciennes forment 2% ; les lames étranglées 0,6 % . A noter 6,6% de racloirs ; certains peut-être remaniés du Moustérien sous-jacent ; et une lamelle Dufour .

L’outillage en os , rare et mal conservé, ne comporte que deux objets peu typiques . Couche F : L’indice des grattoirs augmente ( IG = 32,5 % ) : grattoirs simples ( 7,8 % ) grattoirs sur lames retouchées ( 2,8 % ) et sur lames aurignaciennes ( 5,2 ù ) en augmentation , grattoirs carénés ( 3 % en diminution ), grattoirs à museaux ( 7,5 % stables ) et les museaux pats y dominent . Les burins ( IB = 11,1 %) sont en diminution, les dièdres dominés par ceux /troncature . Quelques burins busqués . Les lames à retouches continue ( 15% environ ) en augmentation ; ainsi que les lames aurignaciennes forment 6,1 % ; les lames étranglées 2,4 % : un chiffre très fort ) . A noter 2,3 % de racloirs et 1,6 % de lamelles Dufour . Il y a des choppers en basalte , qui étaient déjà présents dans la couche G . , L’outillage en os comporte une pointe de sagaie à base fendue typique, un fragment de pointe en os , et deux objets mal définis . Entre F et D2i se place le niveau E , dont l’outillage appartient en réalité au somment de F raboté par la solifluxion . Couche D2 inférieure ( D2i ) : C’est la première des couches d’Aurignacien II . L’indice des grattoirs = 27 ; grattoirs simples ( 6,8 % ) carénés et museaux abondants, grattoirs sur lame retouchée ( 2,2% ) et aurignacienne ( 1,9% ) en diminution . L’indice des burins ( = 29 ) en nette augmentation ; les dièdres dominant largement . Les burins busqués ( 7,6 % ) caractérisent bien ce niveau comme de l’Aurignacien II . Lames à retouche continue ( 10 , 3 % ) et aurignacienne ( 2,6 % ) sont sur le déclin , et les lames étranglées ont disparu . Les racloirs forment encore 3% et les lamelles Dufour montent à 2,7 % . Pas d’outillage en os conservé . Couche D2 supérieure ( D2s) : L’indice des grattoirs ( 26,5 % ) est en diminution légère : grattoirs simples = 9,5 % en augmentation ; grattoirs et museaux nombreux ; grattoirs sur lame retouchée en diminution ; les grattoirs sur lame aurignacienne effectuant un léger retour ( 2,5 %) ; L’indice des burins ( 30,1 % ) est supérieur à l’indice des grattoirs, come en D2i , mais plus nettement . Les burins busqués montent à 10 % . Les lames à retouche continue ( 6,2 % ) et les lames aurignaciennes ( 1,3 % ) continuent leur diminution . Pas de lames étranglées . Il y a des racloirs ( 2,6% ) . Les lamelles Dufour font 3,8% . Dans l’ensemble ; Caminade présente en plus détaillé la même évolution qu’à la Ferrassie . Dans le gisement de Roc de Combe ( Lot ) l’ Aurignacien I est très comparable à celui de

Caminade, l’Aurignacien II se caractérise dans la partie fouillée par une très grande abondance de lamelles Dufour ( 22,6 % ) . Au-dessus se place un Aurignacien évolué qui peut correspondre au III ou au IV de la Ferrassie .

5) L’Aurignacien de Corrèze

Il diffère par certains points de celui de la Dordogne . Il est en général assez riche en lamelles Dufour et présente des grattoirs « arénés » de type spécial ; sur petits blocs plutôt que sur éclats ,ces derniers existant cependant en proportions notables . On peut d’ailleurs se demander si ces carénés sur blocs ne sont pas simplement de petits nucléus à lamelles . Il semble comporter aussi moins de grattoirs sur lames retouchées et aurignaciennes .

6) Extension du Périgordien et de l’Aurignacien :

Le Périgordien a une extension variable selon les niveaux . Les gisements du Périgordien ancien ; moins rares qu’on ne l’a cru ; sont connus dans l’Yonne ( Arcy-sur-Cure ) , l’Allier ( Châtelperron ) ; la Vienne ( Les Cottés ; le Fontenioux ) ; le Poitou ; la Charente-Maritime et la Charente ; la Dordogne ; le Lot ; les Hautes-Pyrénées ; les Pyrénées-Atlantiques . Dans la Seine-Maritime ; on peu sans doute lui rattacher le site de Goderville ( série mate ) . Le Périgordien supérieur recouvre à peu près tout le territoire, plus ou moins abondant selon les régions . Dans les régions loessiques ; les gisements périgordiens sont généralement représentés par des « haltes de chasse « où on trouve une grande quantité de lames et d’éclats , mais peu d’outils . Près de Nemours ; ( Seine-et-Marne ) le Cirque de la Patrie a donné du Périgordien à pointes de Font- Robert et du Périgordien évolué analogue au Périgordien VI de Laugerie-Haute . L’Aurignacien est également très répandu en France ; mais dans les régions loessiques sa présence est douteuse . A signaler que dans le Sud-Ouest ; en Dordogne en particulier ; il existe une sorte de rapport inverse entre les deux industries . Le Périgordien ancien est assez rare ; l’Aurignacien ancien est abondant , tandis que le Périgordien supérieur est abondant et l’Aurignacien supérieur rare . 7 ) La Question du Périgordien «II »

Il faut bien comprendre le raisonnement de Peyrony . L’industrie de la couche E’ de la Ferrassie est du Périgordien parce que :

1° Il comprend des lamelles à retouches semi-abruptes, type Dufour . 2° Ces lamelles sont associées avec les châtelperrons au Bos-del-Ser . D’autre part , c’est du Périgordien II, puisque à la Ferrassie ce niveau E’ est situé au-dessus du Périgordien I . Mais la Ferrassie couche E ’étant trop pauvre ; il faut prendre comme type la grotte Dufour . Après avoir appliqué l’analyse statistique ; DSB en 1955 ; conclut que les industries qualifiées de Périgordien II ( La Ferrassie E’, Dufour, Chanlat niveau inférieur ) à cause de la présence de lamelles à retouche semi-abrupte type Dufour ont toutes les caractéristiques de l’Aurignacien , et celles-là seules , à l’exclusion de tout caractère périgordien . Il s’agit donc d’Aurignacien , et non de Périgordien , et le « Périgordien II » de la Ferrassie, sous-jacent à l’Aurignacien I ; peut être qualifié d’ Aurignacien 0 . A noter d’ailleurs que les lamelles Dufour sont souvent faites de petites lamelles que l’on obtient en fabriquant un caréné. Au point de vue des industries paléolithiques on voit donc passer le Bos-del-Ser par pertes et profits . Les lamelles Dufour ne sont pas même des fossiles d’horizon ; caractéristiques de certains niveaux aurignaciens . On en trouve + ou – dans tous les stades de cette industrie . Elles ne sont même pas absolument typiques de l’Aurignacien . Il en existe quelques unes, + ou – typiques dans le Solutréen, le Magdalénien , et même dans le Périgordien évolué de Corbiac, par exemple . Mais jusqu’à présent elles ne sont présentes en abondance que dans certaines séries aurignaciennes .

LE SOLUTREEN : Stratigraphiquement ; c’est l’industrie qui suit dans les gisements l’Aurignaco-Périgordien . Typologiquement , c’est un autre monde . C’est aussi une industrie qui a « eu des malheurs « , car la beauté de ses pièces a attiré, en plus des amateurs habituels, des marchands de silex taillés qui ont ravagé les gisements . Aussi, jusque vers 1960 ; c’était une industrie male connue . A cette époque ; la thèse de D. de Sonneville –Bordes ( 1960 ) en a repris l’étude dans la région classique du Périgord et la remarquable thèse de Philip Smith ( 1966 ) ( qui en utilise d’ailleurs tous les résultats statistiques ) en a élucidé bien des problèmes . Faute de sites et de bon matériel ; il en reste pas mal ç éclaircir . Outre le Proto-solutréen ; le Solutréen est habituellement divisé en trois parties : inférieur, ou à pointes à face plane ; moyen ou à feuilles de laurier : et supérieur ou à pointes à cran . Philip Smith y ajoute un Solutréen final . Il a aussi mis en évidence divers faciès locaux ; en plus de ceux qui avaient été reconnus avant lui .

1) Evolution du Solutréen à Laugerie-Haute

Ce gisement est jusqu’à présent le seul où se trouvent tous les niveaux du Solutréen ; et où les fouilles ont été suffisamment bonnes . ( D. et E .Peyrony 1938) . Le Solutréen existe des deux cotés du site sous ses subdivisions classiques , et est précédé du côté Ouest par un niveau plus primitif , le Proto-solutréen .

2) Le Protosolutrén : Rencontré seulement à Laugerie-Haute Ouest dans la partie postérieure de la coupe . En arrivant ; les nombreux venus semblent avoir arasé les dépôts précédents et creusé une sorte de fond de cabane, remaniant ainsi une partie de la couche d’Aurignacien V . Le mélange des industries fait que toute statistique n’a qu’une valeur relative ou douteuse . Cependant le diagramme est nettement de type solutréen, à l’exception d’une montée sur les grattoirs carénés, souvent denticulés, et à museau, qui proviennent de l’Aurignacien V. L’outillage comprend des grattoirs , des burins , quelques perçoirs, des éclats et lames tronquées, de rares lames à retouche continue . Il existe des outils de type moustérien tels que les racloirs et pointes . L’élément purement solutréen est représenté par des pointes à face plane, foliacées dont certaines de type primitif se différencient difficilement de simples pointes moustériennes mais dont la majorité est déjà de type nettement solutréen .

3) Le Solutéen inférieur à pointes à face plane

Il existe à Laugerie-Haute aussi bien à l’Est qu’ à l’Ouest . La pièce caractéristique est la pointe sur face plane ( 11,5 % ) ( d’après les résultats des fouilles de L-H Est de 1956-1958 ), foliacées ou subparallèles, plates, ce qu’on appelle la « retouche solutréenne » ( n°7 ) . Ces pointes à face plane sont de types divers,, les unes élancées, les autres au contraire plus trapues , larges de la base , rappelant les pointes moustériennes . D’assez nombreuses pointes à face plane portent une retouche ventrale à l’extrémité proximale, d’autres une ébauche de retouche bifaciale . La retouche est tantôt couvrante, tantôt limitée aux bords et à la pointe . la retouche par pression existe certainement déjà sur certaines pièces .

4) Le Solutréen moyen à feuilles de laurier

Dès sa base, il est pleinement caractérisé et le niveau de transition avec le Solutréen ancien, qui existe certainement , est encore à découvrir . Certains ont voulu en conclure qu’il n’y

avait pas de transition, que les Solutréen moyen et le Solutréen inférieur étaient deux industries différentes . Mais comme l’a montré DSB ; les caractéristiques statistiques des deux niveaux sont extrêmement voisines , la majorité des outils identiques ; et nous avons vu que la retouche bifaciale fait une timide apparition dès le Solutréen ancien . On peut donc conclure avec une quasi-certitude qu’un jour ou l’autre on trouvera ce niveau intermédiaire . A noter les « grattoirs grimaldiens » à l’Ouest signalés par D . et E. Peyrony . A )Laugerie-Haute Est : Le Solutréen moyen y est représenté par les couches 30 et 29 de nos fouilles . Qui seront bloquées ensemble obtenant 527 objets . Il y a un bon nombre de grattoirs atypiques ( 4, 7 % ) fréquents dans le Solutréen . Les outils ordinaires sont assez négligés . L’indice des burins ( 6,2 % ) est en forte diminution sur le niveau précédent, les burins dièdres (3,6 % ) dominant ceux sur troncature ( 1,3%) . Un seul outil composite, un grattoir-burin, mais un bon nombre de perçoirs et becs ( 9,7 % ) . Une lame à borde rabattu ; quelques lames tronquées ou bi-tronquées, environ 6 % de lames à retouches continues sur un ou les deux bords . Les outils solutréens représentent 22% du total de l’outillage . Ils comprennent des pointes à face plane ( 7,6 ¨% ) qui ne disparaissent pas dans le Solutréen moyen et continueront jusqu’à la fin ou presque, du Solutréen supérieur . ; bien que les deux sous-types montrent des variations en pourcentages . Mais il y a maintenant des feuilles de laurier ( 14,4% ) . Ce sont des pièces foliacées à retouche bifaciale le plus souvent totale , de dimensions variables, mais généralement assez grandes dans le Solutréen moyen . Présentant des sous-types ; elles sont finement retaillées par percussion, directe, soigneusement contrôlée .Elles sont souvent remarquablement plates et représentent un des sommets de la taille du silex . L’industrie en os est rare et peu caractéristique .

5 ) Le Solutréen supérieur à pointes à cran

A) Le gisement du Fourneau du Diable ( Boudeilles , Dordogne ; fouilles D.Peyrony ) : Sur deux terrasses ; se placent 4 couches de Solutréen supérieur permettant de suivre son évolution . Elle est surtout sensible dans les outils typiquement solutréen plutôt que dans l’outillage ordinaire ( D. Peyrony 1932 ) . Dans le niveau de la terrasse inférieure , les pointes à cran sont de type encore primitif : le cran est peu marqué, la retouche rarement couvrante . Au contraire ; au fur et à mesure que

l’on monte dans les trois niveaux de la terrasse supérieure, le cran devient plus marqué et la retouche couvre le plus souvent toute la face supérieure et parfois aussi la face inférieure . L’ autre outil caractéristique du Solutréen supérieur est la feuille de saule, outil le + souvent uni-facialement taillé, très allongé , à fine retouche couvrante, + ou – pointu . Pointes à cran et feuilles de saule ont été le plus souvent taillées par pression . L’outil commun est assez uniforme dans les autres niveaux , l’évolution se faisant surtout sentir dans les outils typiquement solutréens . L’évolution est principalement marquée par le développement des pointes à cran, très rares sous toutes ses formes dans le niveau de la terrasse inférieure, celui des feuilles de saule ,jamais très nombreuses, et la diminution constante et très nette des feuilles de laurier , qui disparaissent presque dans le Solutréen supérieur III .

6) Faciès solutréens : Hors du Périgord , l’évolution du Solutréen récent présente parfois des caractères particuliers permettant de penser à la suite de Philip Smith, qu’il a existé au Solutréen des sous-zones culturelles distinctes . Le Proto-solutréen ne semble connu ; hors du Périgord ( Laugerie-Haute et Bagedoule ) qu’à Arcy-sur-Cure à la grotte du Trilobite ( Yonne ) . Le Solutréen inférieur , à pointes à face plane , est très abondant dans la basse vallée du Rhône ( Gard , Ardèche ) . Là, il perdure peut-être, car le Solutréen moyen est très rare , et à vrai dire ne semble attesté de façon sûre que dans l’abri de la Salpétrière ; près du Pont du Gard . Le Solutréen supérieur, à pointes à cran typiques , n’existe pas dans cette région . A sa place s’y développe une industrie à pointes à cran typiques, faites par retouches semi-abrupte . Ces pointes, petites , sont accompagnées de microlithes ; et il n’est pas certain que cette industrie soit un développement local du Solutréen ; il pourrait s’agir d’une industrie spéciale n’ayant d’autres rapports avec le Solutréen que de lui succéder ; parfois appelée Rhodanien ( Combier ) ou Salpétrien ( Escalon de Fonton ) . Au Nord de la France Périgord-Charente , le Solutréen à feuilles de laurier existe dans le centre de la France ( Monthaut, Indre ; Abilly, Indre et Loire ; grotte de la Mayenne ) . Mais les pointes à cran les plus septentrionales viennent du gisement de la Tannerie ( Vienne ) et il est fort possible que d’autres Solutréens, sans pointes à cran , et donc typologiquement moyens, soient chronologiquement des Solutréens supérieurs . Les grand gisement éponyme de Solutré dans le Maconnais ( Saône-et-Loire ) pose également des problèmes : il est très tôt isolé et comporte au moins deux niveaux de Solutréen, un de type Solutréen moyen ;

l’autre , au-dessus ; sans pointe à cran , celles-ci étant remplacées par des pièces foliacées étroits bifaces , parfois pédonculées . Il y existe aussi des pointes de Bagedoule . A part la pointe à face plane de Saint-Pierre-lès-Elbeuf ( Seine-Maritime ) qui peut être solutréenne ; mais aussi périgordienne ( cf Corbiac) on ne connaît pas de Solutréen sûr dans les régions loessiques . Dans les Landes ; dans le beau gisement de Brassempouy ; à la grotte du Pape ; malheureusement fouillé trop tôt , se trouvait une série intéressante . Dans la couche solutréenne ; on rencontrait de la base au sommet ,d’abord un niveau de pièces foliacées finement travaillées à base convexe ; puis à base concave, ensuite des pointes foliacées plus grossières, asymétriques les pointes de Montaut, enfin des pointes à cran typiques . A Montaut , ( Landes ) un gisement qui semble avoir été de plein air a livré en abondance ces curieuses pièces asymétriques à taille bifaciale ( n° 3,4,5 ,6 ) . Le long des Pyrénées les mêmes types d’industries se rencontrent sporadiquement, à Lespugue ; par exemple ( n°7 ), mais ce n’était point là une « région solutréenne » .

7 ) Origine et destinée du Solutréen

L’ origine du Solutréen est obscure . On a voulu le faire dériver des industries à Blattspitzen d’Europe centrale, mais ce point de vue est aujourd’hui abandonné . Il faudrait supposer en effet que ces industries aient abandonné la retouche bifaciale, puis l’aient reprise , puisque le Solutréen inférieur n’a que des pointes à face plane . Plus difficile encore à soutenir est l’hypothèse de l’origine africaine , à partir de l’Atérien du Nord ; qui contient quelques pointes bifaciales . Dans les deux cas , il n’existe pas de stations intermédiaires , ni chronologiquement ; ni géographiquement puisque le Solutréen ne s’étend pas à l’est du Rhône et que les stations solutréennes du Sud de l’Espagne sont certainement tardives . Les formes anciennes du Solutréen ne semblent pas se trouver qu’en France ,et il faut donc trouver une origine locale . En s’appuyant sur l’existence de quelques pièces de morphologie solutréenne inférieure dans le Périgordien supérieur, on a souvent pensé en faire le point d’origine du Solutréen . Mai ce type de retouche ne semble pas exister dans le Périgordien le plus final ; celui qui précède immédiatement le Solutréen ancien . On la trouve surtout dans le Périgordien V ou à Corbiac , qui , quoique évolué , doit précéder le Solutréen de quelques millénaires . De plus, comme l’ a fait beaucoup plus de burins et moins de grattoirs dans le Périgordien, peu ou pas de pièces à dos dans le Solutréen inférieur . Il est vrai que dans la vallée du Rhône ; J Combier signale des microgravettes dans le Solutréen ancien ; mais l’ensemble de l’industrie est différent.

Il semble encore plus difficile de faire dériver le Solutréen de l’ Aurignacien , hypothèse de Smith .Les belles lames retouchées et quelques fois pointues de l’Aurignacien qui, avec un changement complet de la technique de la retouche ; pourraient être considérées comme des prototypes de pointes à face plane ; ne se rencontrent que dans l’Aurignacien ancien soit dix mille ans trop tôt … ! De plus ; quand le Solutréen inférieur n’est pas contaminé d’Aurignacien, il ne comporte pas de grattoirs carénés . Une possible origine pourrait se rechercher dans certains Moustériens du Sud-Est qui semblent avoir tendu vers le Paléolithique supérieur par le développement des lames, burins et grattoirs . Mais il faudrait qu’ils aient perduré pendant le début du Wurm III , et les très rares cas que l’on connaisse de Moustérien débordant sur le Wurm III n’appartiennent pas justement à ce type . Peut-être l’industrie de l’abri du Maras ( Ardèche ) pourrait-elle fournir un hypothétique ancêtre du Solutréen, mais il semble que dans cette région il n’y ait pas de Proto-solutréen, seulement du Solutréen ancien . De toute façon , la transition n’est pas visible . L’origine du Solutréen est donc encore inconnue . Sa fin brutale pose un autre problème . Le Solutréen disparait en plein essor, semble-t-il . Devant cette disparition subite ; D .Peyrony s’était demandé si le grand nombre de pointes à cran trouvées au Fourneau du Diable et au Placard, qui semblent parmi les gisements les plus anciens ne représentaient pas le résultat d’une « course aux armements » pour arrêter les envahisseurs magdaléniens ; Hypothèse romanesque, mais qui n’est pas pire qu’une autre , dans l’état d’ignorance où nous nous trouvons . Il semble exclu de toute façon, que le Solutréen se soit transformé en Magdalénien ancien . L’industrie lithique est trop différente . Aucune tradition solutréenne ( technique de débitage et retouche , équilibre de l’outillage ) ne se trouve dans le Magdalénien , sauf peut-être dans le domaine artistique . On a souvent noté la similitude entre les bas-reliefs solutréens et magdaléniens . Ce sont les Solutréens qui ont les premiers pratiqués le traitement thermique du silex .( 1969, 121) .

LE MAGDALENIEN : C’est la dernière en date des industries paléolithiques et elle en marque l’apogée . Peut-être même pourrait-on considérer le Magdalénien comme la première en date des « grandes civilisations «, antérieure aux civilisations « classiques « du Moyen-Orient . On le divise habituellement en Magdalénien ancien ou inférieur et en Magdalénien supérieur ; la distinction provenant principalement de la présence ou de l’absence de harpons . Le Magdalénien inférieur est divisé en I ; II ; III le Magdalénien supérieur en IV , V , VI et VIb ( ou VI-I et VI-2 ) . Nous verrons qu’il est nécessaire d’ajouter à la base le Magdalénien « 0 « .

D’aucuns préfèrent une division tripartite , le Magdalénien moyen correspondant alors aux divisions III et IV . 1) Le Magdalénien inférieur : Il règne d’ailleurs une certaine équivoque sur le Magdalénien inférieur et les subdivisions I à III n’ont pas absolument le même sens que l’on se réfère au travail de H Breuil sur la grotte du Placard (Charente ) ou à celui de D et E Peyrony sur Laugerie-Haute ( Dordogne) .

a) Au Placard : Gisement exploité par M de Maret . Breuil a pu reconstituer plus ou moins la stratigraphie magdalénienne . ( 1912 ) :

A) Magdalénien I Pierraille sèche ; colorée d’ocre ; à éléments cimentés à leurs points de contact pae de fines trabécules stalagmitiques . Sagaies déprimées ; à base en biseau convexe , adouci et en languette ; sillonné de traits en épis. Très grosses sagaies à section ronde , à base conique ou en biseau simple , hachuré. Jamais de rainure . A) Magdalénien II Il se subdivise en deux : 1) le même niveau sans ocre 2) un niveau jaune limoneux Sagaies à base conique ou pyramidale à rainure dorsale incipiente . Continuation des sagaies du Magdalénien .

B) Magdalénien III :

Niveau gris cendreux ou l’os et mal conservé . Courtes sagaies à long biseau strié ou non ; à courte rainure et longues sagaies fines , pointues aux deux bouts ; souvent à profonde rainure simple ou double ; latérale ou opposée . Baguettes demi-rondes . La stratigraphie du Placard d’après la reconstitution de Breuil est donc ainsi . Mais un autre gisement a donné une excellente stratigraphie du Magdalénien ancien ; c’est Laugerie-Haute , et l’évolution y semble assez différente d’après Peyrony . Le Magdalénien I y est caractérisé par des raclettes en silex et les sagaies à base simple du type Placard . Le Magdalénien II comporte de nombreux triangles scalènes en silex ; et le Magdalénien III des lamelles à dos denticulées avec des sagaies du type décrit au Placard et des baguettes demi-rondes .

b) Laugerie –Haute Est : Les collections du Placard étant dispersées , nous allons examiner l’évolution du Magdalénien ancien à Laugerie-Haute, essentiellement d’après les fouilles de F Bordes . ( 1958, 1969 ) . La stratigraphie dans la partie fouillée est la suivante ( de haut en bas ) : A) Niveau de pierrailles jaunes ,Magdalénien III² B)Foyer gris ; Magdalénien III &1 C) Petit foyer de Magdalénien II, pauvre D) Second petit niveau de Magdalénien II, pauvre E) Troisième petit niveau de Magdalénien II , pauvre F) Niveau de Magdalénien Id ; moyennement riche G) Riche et épais « foyer » noirâtre de Magdalénien Ic H) Mince niveau de Magdalénien Ib I) Mince niveau de Magdalénien Ia J) Niveau assez riche de Magdalénien « 0² » K) Niveau assez riche de Magdalénien « 01 » L) Solutréen supérieur .

A) Le Magdalénien « 0 »

Il n’y a que des différences entre les deux niveaux , qui sont d’ailleurs distincts que sur une partie de la coupe . On étudiera donc ensemble les séries qui constituent ce que F Bordes appelé le Magdalénien 0 parce qu’antérieur au Magdalénien I classique .

L’outillage a un aspect général assez grossier et les outils sur éclats sont assez nombreux . IG = 23,9 ; IGs = 16,5 % domine largement . IB = 25,3 . Burins dièdres = 9,5 % où dominent les burins sur troncature = 4,4 % ; fort pourcentage des burins transversaux = 8 ,8 % ; sur retouche latérale = 2,6% ; et surtout sur encoche = 6,2 % . Les perçoirs et les becs surtout sont nombreux = 7% ( en tout ) . avec 1,1% de perçoirs multiples ( n°6) . Nombreuses encoches ( 9,2 % ) , des denticulés ( 4,8 %) des pièces esquillées ( 2 ,2 % ) d’abondants racloirs ( 5,5 % ; n° 5 ) ; peu de raclettes qui sont assez atypiques ( 0,7% ) ; aucune lamelle n’a été trouvée ; quelques feuilles de laurier , produit évident de contamination par le Solutréen sous-jacent ; ca aucun éclat de taille caractéristique n’y existe . (n°4 et 9 ) L’outillage en os est relativement abondant et comprend un fragment de très grosse sagaie ; de petites sagaies à base en biseau simple , des aiguilles à chas et un os coché .

B) Le Magdalénien I On prend comme type la couche principale ( Magdalénien 1c ) : IG = 15,5 . dominance des grattoirs simples mais nombreux grattoirs sur lame retouchée et surtout grattoirs sur éclats ( 3,9% ) dont certains portent une retouche très abrupte du type « raclette » . IB = 34,3 nettement supérieur que l’indice des grattoirs et les burins dièdres ( IBd = 23,6 ) dominent largement ceux sur troncature ( IBt = 6,4 ) . C’est la règle absolue dans le Magdalénien d’après D. de Sonneville-Bordes . Les burins transversaux baissent fortement 2,7% . Perçoirs et becs nombreux ( 10,9 % ) comme précédemment mais maintenant les vrais perçoirs dominent les becs . Il y a des lames tronquées ,de nombreuses lames à retouche continue sur un ou deux bords ; une lame étranglée ; les encoches ( 2,3%) , et les denticulés ( 1,4%) sont peu nombreux . Les pièces esquillées (n°13 ) sont abondantes ( 4 ,4 % ) les racloirs sont rares et les raclettes très nombreuses ( 15,6 %) typiques et de morphologie variée ( n° 5 , 7 à 11 ) ; seulement 3 lamelles à dos ( n°16 ) . L’outillage en os est abondant . Nombreux fragments de fortes sagaies en biseau simple, dont une porte trois sillons ondulés sur la face opposées en biseau ( n° 14 ) . Il y a aussi des sagaies plus élancées, une pointe courbe biconique et un fragment de sagaie à nombreuses cannelures . En outre, des poinçons, de nombreuses aiguilles à chas, et un fragment de « bâton de commandement » percé d’un trou, et orné de cannelures ( n° 15 ) . Un pousse-aiguille en calcaire ( n°12 ) .

C) Le Magdalénien II Dans la partie fouillée par F Bordes , le Magdalénien II était pauvre et peu épais , représenté par trois petits niveaux difficiles à suivre . Aussi recourt-on aux résultats des fouilles de

Peyrony, mais il est probable que dans les fouilles le niveau de Magdalénien Id a été mélangé au Magdalénien II . Série récoltée = environ 100 pièces pour le niveau le + supérieur, les autres n’ayant donné que très peu d’outils . L’indice des grattoirs = 13, 3 ; les grattoirs simples dominent largement ( n°1 et 2 ) dominant ceux sur troncature ( 5,2 %) . Les burins transversaux dont uniquement sur retouche latérale , pas sur encoche ( 2,1%) . Les perçoirs ( n°21, 22 ) forment 6,2 % de l’outillage : les perçoirs multiples ( 1,3 %) ne sont pas en étoile . Quelques lames tronquées, des encoches (9,3% ) et denticulés ( 6,2 % ) assez abondants . Pas de pièces esquillées ni de raclettes ; mais ces dernières existent dans la série de Peyrony : peut-être proviennent-elles d’une contamination par du Magdalénien I , mais en avant de l’abri ; dans un niveau pauvre qui semble bien correspondre au Magdalénien II, F Bordes en a trouvé une , ce qui indiquerait qu’après tout les raclettes ne sont pas inconnus dans le Magdalénien II . Comme ailleurs dans le Magdalénien inférieur , les outils composites sont variés ( n° 5 et 6 ) . Les perçoirs à dos ( n° 25 ) sont nombreux ( 24,7 %) avec des lamelles à dos tronquées et des lamelles à dos denticulées ( 2,1% : n °7 ) . Il y a 4% de triangles scalènes qui sont plutôt des » lamelles scalènes « ( n°9 à 18 ) , car la plupart du temps le bulbe de la lamelle est conservé ( 6,7 % série Peyrony ) , quelques triangles plus ou moins isocèles ( n° 23 ) et un rectangle (n°24 ) . La série Peyrony, beaucoup plus nombreuse , comprend aussi des lames à retouche continue ; et quelques lames à bord abattu . L’industrie lithique, dans son ensemble, paraît plus laminaire que dans le Magdalénien I . L’outillage en os comporte des poinçons , des lissoirs , des aiguilles à chas , des os cochés et des sagaies assez peu typiques ( n° 19 et 20 ) , à base en biseau simple parfois rétréci, à section quelques fois quadrangulaire, et des fragments de bâtons percés .

D) Le Magdalénien III On prendra comme type l’industrie du Magdalénien III1 fort abondante . IG = 17,5 les grattoirs simples dominent ; mais il existe des grattoirs sur lames retouchées et des grattoirs sur éclats ( n° 20 ) . IB = 24,1 ; burins dièdres ( 16,7 % ) dominent largement les burins sur troncature ( 4,1% ) . Les burins transversaux = 2% . 3,4 % de perçoirs ; les perçoirs multiples sont rares dans la série Peyrony, absents dans la série Bordes . Les lames tronquées et les lames à retouche continue existent en pourcentages médiocres . Il y a des encoches ( 4,8 % ) ; des denticulés ( 4,8 % ) des pièces esquillées ( 0,76 % ) et 2,5% de raclettes (n°8 et 9 ) . Il y a des lamelles à dos e, abondance ( 18 , 6 % ) parfois tronquées ( 0,25 % ) et denticulées ( 1,3% ) et 1% de triangles ( n°12 à 15 ) . Les outils composites sont variés : burins grattoirs ( n° 16 et 17 ), grattoirs-troncature ( n° 18 et 19 ) , burin-bec ( n°21 ) . L’outillage en os est nombreux et varié . Outre des bâtons percés, des aiguilles et des poinçons etc ..

Il y a de nombreuses sagaies courtes et trapues , à biseau simple large ; profonde incision sur une face ou sur les deux ; d’autres + allongées et +étroites avec incision sur le biseau ..Un autre type présente de profondes cannelures sur une ou les deux faces . A ces objets s’ajoutent des baguette à section demi-ronde, caractéristiques de ce niveau ; bien qu’il soit possible qu’elles apparaissent plus tôt : elles sont sans ornements ; ou décorées d’incisions géométriques ( n°7) .Un décor géométrique en quadrillage se rencontre sur les lissoirs .

L’évolution du Magdalénien inférieur à Laugerie –Haute

La comparaison des graphiques cumulatifs fait apparaître immédiatement une unité centrale de ce Magdalénien ancien avec des différences significatives . Les grattoirs sur lames retouchées ,les grattoirs sur éclats ; les lames retouchées et les perçoirs sont + abondants dans le Magdalénien 0 et le Magdalénien I que dans le II et le III . Les différences les plus importantes concernent les burins transversaux sur encoche ; nombreux dans le magdalénien 0 et le Magdalénien 0 et Ib, qui se raréfient considérablement ensuite . Les raclettes à peine présentes dans le Magdalénien 0 et atypiques, se développent considérablement dans le Magdalénien I où elles ont un pourcentage non négligeable dans le III ; et persisteront sporadiquement jusqu’à la fin du Magdalénien . Les pièces esquillées , présentes en proportions notables dans le Magdalénien 0 et le Magdalénien I sont également importantes dans le III . Elles se raréfieront considérablement ensuite au début ; mais-ont-elles été récoltées ? Les perçoirs multiples sont également plus nombreux au début ;et sous la forme du perçoirs en étoile ; assez caractéristiques du Magdalénien I ; bien que cette forme puisse se rencontrer sporadiquement plus tard . Le Magdalénien II, par certains caractères ; et par son aspect général , ne semble pas prendre la suite du Magdalénien I . Il présente en particulier un brutal développement des lamelles à dos, presque absentes auparavant, une brutale chute des raclettes ., et le caractère de l’industrie est bien plus accentué . L’apparition des microlithes géométriques ( triangles) est aussi un fait important . Mais la similitude générale des graphiques empêche de considérer que le Magdalénien II appartienne à une autre industrie . Peut-être y eut-il un buissonnement dans le Magdalénien aussi tôt que le Magdalénien inférieur .

c) Autres gisements du Magdalénien inférieur : Certains se rapprochent du Magdalénien I de Laugerie-Haute, par exemple celui du Bagedoule ( Dordogne ) où il y a cependant davantage de grattoirs sur lames retouchées et moins de raclettes .

La couche inférieure du Beauregard près de Nemours,( région parisienne) , a aussi de nombreux grattoirs sur lames retouchées et seulement quelques lamelles à dos , mais la récolte est ancienne . Dans d’autres gisements ; tels que les Jean-Blancs (ou Champs-Blancs ) dans la vallée de la Couze Dordogne) on trouve au-dessus du Solutréen un niveau de Magdalénien I pauvre en grattoirs sur lames retouchées ; mais fantastiquement riche en raclettes puisqu’elles forment la moitié du total de l’outillage . Ceci peut-être dû à une concentration locale rencontrée par la fouille (Peyrony ) . Une concentration analogue, mais de lamelles à dos ,a été rencontrée par JM L Tensorer dans le Magdalénien I de Cassegros, près de Trentels ( Lot-et-Garonne ) . le site de plein air du Solvieux , près de Mussidan ( Dordogne) a donné ) J Sackett un Magdalénien I un peu particulier . Les gisements attribuables au Magdalénien II sont malheureusement assez rares et souvent la couche est isolée ; sans contexte stratigraphique et la qualification de II leur a été donnée à cause d la présence de triangles . Or nous savons maintenant que les triangles peuvent être nombreux dans le Magdalénien supérieur . Crabillat est un de ces cas . C’est un petit gisement situé sur la rive droite de la rive droite de la Beune, à 4 km des Eyzies . Il s’agit d’un abri effondré où la couche magdalénienne reposait directement sur le rocher, et était recouverte par un effondrement de la voûte Les grattoirs simples forment 2,6 % .Il y a peu de grattoirs sur lames retouchées , les outils composites sont bien développés ( 10 % environ ) ,les burins très abondants . Il y a 0,2 % de raclettes ; et 28,3 % de triangles, un segment de cercle ; un trapèze. Les triangles sont de type variés : certains sont scalénes ; mais ils sont plus courts que ceux de Laugerie-Haute, d’autres sont presque isocèles, certains sont denticulés . Il y a seulement 3,3 % de lamelles à dos et quelques lamelles à dos tronquées . On pourrait se demander si toutes ont été recueillies , mais les microlithes géométriques , encore plus petits , sont nombreux ( D et E Peyrony ; 1941 ) . Ce Magdalénien « II » de Crabillat semble plus évolué que celui de Laugerie . Au Martinet à Sauveterre-la-Lémance ( Lot-et-Garonne ) se trouve un niveau à triangles qui semble typologiquement intermédiaire entre Laugerie et Crabillat ;et qui se place dans les éboulis thermoclastiques : il pourrait donc appartenir plus facilement à l’époque du Magdalénien supérieur qu’à celle du Magdalénien ancien . Chose à noter ; les Magdaléniens I et II semblent inconnus dans les Pyrénées . On a trouvé des traces de Magdalénien I au sud de la Garonne près d’Agen ; en surface découverte à rapprocher du Magdalénien ancien de Cassegros et de divers sites de la vallée de l’Aude .

1) Le Magdalénien supérieur : C’est en principe le Magdalénien à harpons . Il a été divisé par H Breuil de la façon suivante : ( 1912 ) : E) Magdalénien VI :

Harpons archaiques rares ,qu’accompagnent des sagaies à biseau simple ou double et des baguettes demi-rondes à face plane lisse ou striée en long, avec des décorations sur la face convexe . En Dordogne ces décorations n’atteignent jamais la splendeur des baguettes demi-rondes des Pyrénées / ornées de spirales . Propulseurs sculptés . C’est le niveau de la grande sculpture magdalénienne .

F ) Magdalénien V Harpons à seul rang de barbelures : a) petites, ,nombreuses , serrées b) longues , couchées ; incurvées . Avec cela , sagaies cylindriques à base en double biseau , et, dans les Pyrénées à base fourchue . Baguettes demi-rondes à verso strié obliquement

G ) Magdalénien IV :

Harpons à deux rangs de barbelures dans l’ordre suivant : a) de la même forme qu’à la fin du V b)barbelures plus larges et anguleuses c) a la fin , barbelures parfois d’un seul côté , mais anguleuse A ce stade apparaissent des formes spéciales dans l’outillage lithique : burins bec-de-perroquet , pointes de Teyjat ; fléchettes à retouche inverse ; dites pointes de Laugerie-basse ; pointes à cran . L’outillage commun est très semblable à celui des Magdaléniens IV et V, ce qui fait que chaque fois que pour une raison quelconque les harpons ne sont pas conservés ; il est difficile d’identifier avec précision l’étage auquel on a affaire, sauf pour la dernière partie du Magdalénien VI . a) La Magdeleine : C’est le gisement éponyme , gisement énorme qui a donné des milliers d’outils . La fouille Peyrony a été relativement limitée, de même que les fouilles récentes ( JM Bouvier ) .

H ) Magdalénien IV ( 3700 outils )

Outillage en majorité sur lames . Les grattoirs, ( 25% de L’outillage ) (IG = 27,6 ) sont surtout de bout de lame , avec 5 % de grattoirs sur lames retouchées . De petits grattoirs (n°3 ) très caractéristiques du Magdalénien supérieur ( n°3 ) . Quelques carénés . Les burins ( n° 10,11, 12) forment la moitié des outils ( IB = 50,2 ) , les burins dièdres ( 30 ,8 % ) dominant ceux sur troncature ( 15, 4 % ) . Les perçoirs ( n °4 , 5 ) e, pourcentage assez faible ( 2,3 % ) sont souvent fins . Des outils composites variés ( n°6,9 ,13 ) . Lames tronquées ;et lames retouchées dont rares . Deux pointes à dos plus ou moins de type gravette ( n°7, 8 ) . Peut-être déjà quelques pointes pédonculées, mais assez peu typiques . Les lamelles à dos en faible pourcentage représentent 2,6 % ce qui est certainement dû à la trop large maille des tamis utilisés car ce sont toutes , ou presque, de grandes lamelles à dos entières . Quelques raclettes ( 0,5 %) . L’outillage en os comprend des harpons primitifs à cran latéraux peu marqués ou à barbelures à peine indiquées ( n°17 ) , à base parfois fourchue ( n° 18) , des sagaies ( n°14,15) ) à base le plus souvent en biseau simple à incisions obliques striant le biseau et parfois le fût . De fortes et grandes sagaies ont une base à section carrée, à quatre biseaux incisés, avec des incisions en « coup d’ongle » sur le fût . Les baguettes demi-rondes sont diversement décorées ( n°16 ) .Propulseurs à crochets , nombreuses œuvres d’art . Le diagramme cumulatif montre une grande montée sur les burins ( et une composition de la composition typologique par rapport au Magdalénien inférieur . I ) Magdalénien V ( 3010 outils ) : Outillage identique à celui de la couche précédente, sauf en ce qui concerne les proportions des burins et quelques détails . L’indice des grattoirs est de 20,2 : les grattoirs sur lames retouchées dont moins nombreux, leur retouche est parfois très fine . Il y a des grattoirs en éventail ( n°2) . IB= 60,7 mais ici l’indice des burins dièdres ( 29,1 % ) sont presque rejoints par ceux sur troncature ( 28,4 %) quelques burins becs-de-perroquet ( n°7 ) . Des pointes à cran ( n°6 ) différentes de celles du Solutréen, apparaissent . Il y a 4,4 % de lamelles à dos seulement , pour les mêmes raisons que dans le IV . Le graphique cumulatif ressemble beaucoup à celui de la couche précédente . L’outillage en os est abondant . Les harpons son presque tous à un seul rang de barbelures mais du milieu de la couche vient un petit harpon à deux rangs ; prototype qui ne fut pas adopté sur le moment . Ces divers harpons ont parfois la base en biseau, parfois en cône avec un renflement sphéroidal . Du sommet du niveau viennent des « tridents » ou « fouennes » ( n°11) type aussi dans le Magdalénien V de Laugerie –Haute ( n°10 ) . Les sagaies ont en général une base à double biseau, plus rarement en biseau complet . Quelques-unes ont une base quadrangulaire ( n°12 ,15) . Baguettes demi-rondes à face convexe ornée et face plane striée en oblique ( n°14 ) .En outre ; « bâtons de

commandement » ornés, beaux propulseurs ornés , aiguilles en os comme dans tout le Magdalénien . Nombreuses œuvres d’art . J ) Magdalénien VI ( 4986 outils ) : L’outillage commun est sensiblement le même que précédemment . L’indice de grattoirs est de 30 ;. Les grattoirs sont de même type que dans le IV et le V ; IB = 45,3 est moins élevé que dans le Magdalénien V . Les burins dièdres ( 34,3 % ) dominent à nouveau fortement ceux sur troncature . ( 10 % ) . Ils sont surtout d’axe ( n°2) ; Le burin bec-de-perroquet, bien que relativement rare ( 2%) est l’outil type ( n° 4,5,9 ) . Des « pointes de la Gravette » sporadiques persistent ainsi que des raclettes . Les lamelles à dos sont plus nombreuses ( 9,5 % ) . Les pointes à cran se développent tout en restant en pourcentage faible ( 0,7 % ) : ce sont des pointes à cran très long ; toujours plus de la moitié de la pièce . La pointe est plus ou moins retouchée par une retouche courte , ou reste non retouchée . Dans certains cas une retouche inverse semi-abrupte existe sur le bord opposée , ou délimite le cran ( n°6,7,8 ,10 ) . Les pointes de Laugerie-Basse,ainsi dénommée ( DSB) parce qu’elles semblent avoir été particuliérement nombreuses dans ce gisement, se développent aussi . Ce sont des ventrales foliacées, à retouches semi-abruptes sur un bord ou les deux ,la plupart du temps alterne :ventrales sur un bord ; dorsales sur l’autre . Quelques pointes à soie ne semblent pas de vraies pointes de Teyjat . Apparition se pointes aziliennes, petits couteaux à dos courbe passant au croissant ,mais parfois aussi à dos plus ou moins droit, la partie distale seulement étant incurvée . L’outillage en os est abondant . Les harpons sont à deux rangs de barbelures , le plus souvent . A la base de la couche, les barbelures sont peu écartées du fût , au sommet les barbelures sont plus écartées, et anguleuses . Barbelures , et fûts sont fréquemment creusés de sillons . La base de ces harpons est le plus souvent conique , avec deux mamelons latéraux . Les sagaies sont exceptionnellement la base en biseau simple, mais le plus souvent double . Le type le plus fréquent est la grande sagaie à section quadrangulaire à base en biseau double coupé carré . Il y a aussi des sagaies longues et fines ; à base en biseau double creusé en canal . Les baguettes demi-rondes et les propulseurs ont disparu . K ) Magdalénien final : C’est Peyrony qui mit de côté l’industrie ( « Azilien de la Magdeleine ) appartenant à la partie tout à fait supérieure de la couche supérieure, détruite en grande partite avant ses

fouille . IB= 55,8 domine l’Indice IG=22,6 et lBd = 50,3 . de façon écrasante ; l’indice des burins sur troncature retouchée très réduit IBt=4,7. Les autres outils sont en pourcentage comparables à ceux trouvés dans les couches précédentes . Il existe la microgravette ; une pointe à cran , des lamelles à dos (2,4% ) et des pointes aziliennes plus nombreuses ( 3 ,5 %) , certaines avec une base tronquée . Mais l’outillage osseux semble le même , et le graphique cumulatif est de même type que pour les autres couches . Il est probable qu’il a réellement existé de l’Azilien à la Madeleine, mais la couche était probablement détruite avant les fouilles de Peyrony et n’est attesté que par un harpon plat trouvé autrefois et par des galets à dessins rubanés provenant des déblais . Il en reste cependant peut-être un lambeau concrétionné contre la paroi de l’abri ; d’après JM Bouvier . Dans la couche extra-supérieure , le cheval et le renne se raréfient ,mais le sanglier et le cerf augmentent . En résumé ; L’outillage lithique évolue fort peu dans son ensemble . Les traits fondamentaux du Magdalénien supérieur dans la région classique sont l’abondance des burins et avec l’exception du Magdalénien V où elles s’atténue , la forte dominance des burins dièdres , surtout d’axe, par rapport aux burins sur troncature retouchée, qui présentent significativement la troncature concave très allongée , dite en « burin de Lacan ., la dominance des grattoirs simples en bout de lame non retouchée ; à front peu marqué avec , en proportion restreinte, des formes caractéristiques, les grattoirs en éventail diminutifs et de beaux grattoirs massifs sur éclat ; une proportion notable de perçoirs, avec des microperçoirs souvent doubles, des lamelles de type variés en proportion très capricieuse . Des types spéciaux singularisent le Magdalénien final ,d’après DSB ( 1960 , 1977) . Outre les burins becs-de-perroquet , reconnus dès la fin du siècle dernier par M. Féaux , ce sont les pointes pédonculées, parfois tronquées , dite de la Font-Brunel et de Teyjat ( n°1 à 6 ) , les pointes de Laugerie-Basse (n°8 à 12) parfois denticulées (n°15 à 16 ) les pointes à cran très important par rapport au limbe qui est appointi , tronqué ou brut ( n°17 à 20 ) , les pointes aziliennes ( n°21 à24 ), d’apparition plus ou moins précoce et toujours ; en nombre très limité , des lames denticulées par denticules réguliers ( n°13, 14 ) . 2) Autres gisements du Magdalénien supérieur : Parmi les très nombreux gisements ,on citera quelques sites célèbres, anciennement fouillés, et parmi les sites fouillés de façon moderne l’abri Morin et la Gare de Couze qui apportent des informations nouvelles sur l’évolution du Magdalénien supérieur .

A Laugerie-Basse existait une série commençant au Magdalénien III et continuait au moins jusqu’à VI et probablement jusqu’à l’Azilien , mais des informations précises sur ce site font défaut . A Raymonden près de Chancelade ( Dordogne ), il y avait une double série sur deux terrasses ,l’inférieure avec le Magdalénien ancien ( fouillées par J Bouyssonie ),la supérieure avec le Magdalénien supérieur où fut trouvé le fossile humain ( Hardy1891 ) . Toute la séquence était probablement représentée . Le gisement de Limeuil , situé sous le village au confluent de la Vézère et de la Dordogne, a livré à Bouyssonie un très grand nombre de gravures sur plaques calcaires . A côté, un gisement situé dans des tufs , la Font-Brunel appartenait probablement au Magdalénien final , car il a donné des pointes de Laugerie-Basse ; et des pointes pédonculées, dites de Teyjat ou de la Font-Brunel . A Teyjat , la grotte de la Mairie et l’abri Méje ont donné des pointes de Laugerie-Basse , des pointes de Teyjat et quelques triangles .

a) L’abri Morin : Situé à Pessac-sur-Dordogne ( Gironde ) il a été fouillé soigneusement par R. Deffarge qui y a distingué six niveaux ,attribués au Magdalénien V pour le niveau B II inférieur et au Magdalénien VI pour les niveaux BI , A IV, III, II et I . Le niveau de B II, avec harpons à un rang de barbelures , contient des pointes à cran magdaléniennes . Les niveaux suivants ont des harpons à deux rangs de barbelures er avec des pointes de Laugerie-Basse , déjà des pointes aziliennes . Les graphiques cumulatifs montrent la grande homogéneité typlogique des séries lithiques . C’est un caractère constant du Magdalénien supérieur . Pae contre ; l’évolution des types de harpons jusqu’au type azilien, plat et à boutonnière, au sommet de la séquence , montre la relative rapidité des changements de l’outillage osseux . L’abri Morin est célèbre pour son abondance en œuvres d’art mobilier .

b) La gare de Couze :

Un des sites les plus importants actuellement est celui de la Gare de Couze où des fouilles de sauvetage, effectuées en 1960-1962 , d’abord par P. Fitte, ensuite par F. Bordes , ont relevé un nouveau faciès de Magdalénien supérieur avec microlithes géométriques . Des abris et grottes ; vidées autrefois, ont contenu du MTA et du Magdalénien. En avant de la falaise s’étend un immense gisement en plein air . D Peyrony y avait effectué une petite fouille et trouvé environ 2% de lamelles à dos . P Fitte y effectua des tamisages à sec ; et trouva selon les niveaux de 27 à 55 % de microlithes ( lamelles à dos comprises ) . Le niveau de Magdalénien VI , épais d’environ 1 m repose sur une terre jaune qui semble contenir du Magdalénien V pauvre . Ce Magdalénien VI fut divisé dans nos fouilles en dix

niveaux, en tenant compte de dallages en galets, et autres indications stratigraphiques , le premier niveau A , correspondant à la partie remaniée . L’outillage commun est typique du Magdalénien VI , pas spécialement final d’après les outils en os ( harpons à barbelures arrondies ) malgré l’existence d’assez nombreuses pointes aziliennes et de quelques pointes de Laugerie-Basse . Il y a aussi des pointes à cran . Le renne domine largement dans la faune . Tous les niveaux contiennent une proportion appréciable de microlithes géométriques ou autres , en plus des lamelles à dos, proportion qui augmente vers le haut . Ce sont des triangles de types variés . ( scalènes courts ou longs , rectangles ,parfois presque isocèles ) ; des rectangles ( n°24) , le plus souvent à dos ( n° 25) ,des rectangles de Couze ( n°26 ), forme spéciale inconnue ou très rare ailleurs , quelques rares segments de cercle ; d’assez nombreux trapèzes ( n° & 1 à 11) de types variés ( à base concave ; rectangles très allongés , à troncature alterne , à dos , etc … ) . et des trapèzes « de Couze » ( n°12 , 13 ) ; utilisant cette technique spéciale. Elle consiste à remplacer une des deux troncatures par une fracture par flexion , entraînant l’existence d’une corniche de surplomb ,enlevée ensuite par pression parallèle à l’allongement de la lamelle, et donnant des enlèvements intéressants la face supérieure de la lamelle . A ces géométriques s’ajoutent des paragéométriques qui sans être des géométriques au sens strict , y tendent , des armatures diverses : lamelles à troncature très oblique ; lamelle pointue à cran ou pédoncule, etc .Les dards (n° 27,28 ) sont de petites pointes à dos rectiligne dont la pointe est faite sur l’extrémité bulbaire de lamelle , et de forme générale plus ou moi rectangulaire . Il existe aussi de vrais microburins ( n°29 et30 ) résultant de la fabrication des géométriques par la technique du microburin . Enfin quelques lamelles à fine retouche inverse ; style Dufour .

c) L’ abri de Villepin et le passage à l’Azilien

L’ Azilien est la première industrie post-glaciaire, et parfois rangée , à tord peut-être dans le Mésothique . Typologiquement ,c’est encore une industrie pleinement paléolithique, et si on veut faire sentir son appartenance au Post-Glaciaire, il vaut mieux la qualifier d’Epipaléolithique . Certains auteurs, en proie au » mirage oriental « ont voulu voir dans les Aziliens des envahisseurs venus de l’Est ou du Sud-Est remplacer les Magdaléniens, partis vers le Nord à la suite du renne . En réalité les preuves existent que l’Azilien n’est que la réponse adaptative des Magdaléniens aux conditions climatiques changeant dramatiquement . Un des points où cette évolution peut être vue à est l’abri de Villepin , à 50 m en aval du bien plus grand abri de la Madeleine . A la base, la couche A représente le Magdalénien VI-1 . L’ indice de grattoirs = 29,7. Les grattoirs simples = 25 % de l’outillage . Les grattoirs sur éclats = 1,8% Il y a environ 4% de perçoirs et3,6% de grattoirs-burins . L’indice de burins = 46, 3 . les Burins dièdres = 29,1% ; l’emportant largement sur ceux à troncature = 14 ,4% . Il y a seulement = 2,9 % de lamelles à dos et déjà des pointes aziliennes = 1,8% .

L’outillage en os est typiquement magdalénien , avec harpons à double rangée de barbelures non anguleuses . Les diagrammes cumulatif est pratiquement superposable à celui du Magdalénien VI de la Madeleine . Au-dessus d’une couche de 0,60 m vient la couche de sables vient la couche B de Magdalénien VI-2 ; l’indice de grattoirs total = 22,5 . les grattoirs simples = 11% . Grattoirs sur éclats = 7,1% se développent . Apparition des grattoirs anguiformes encore rares = 0,1 % . Les grattoirs-burins = 2,7 % ; les perçoirs = 4,5% sont sans grands changements par rapport à la couche précédente . IB= 19,2 est plus bas que l’indice des grattoirs : les indices de burins dièdres et sur troncatures sont en proportions égales :respectivement 9,4 % et 9 % . Les lamelles à dos se développent considérablement = 24, 1% . Les pointes aziliennes cependant sont plutôt en régression = 0,6% .( accidentel ? ) . Le diagramme cumulatif est franchement différent de celui de la couche précédente , si différent qu’on penserait à une autre industrie, n’était-ce la présence d’un outillage en os typiquement magdalénien , avec de beaux harpons à deux rangs de barbelures bien dégagées et anguleuses . En fait si on considérait uniquement le Magdalénien VI-1 et l’Azilien , on aurait l’impression de deux industries sans grand rapport l’une avec l’autre . Mais la couche de Magdalénien VI- 2 donne une bonne série de transition . Encore nettement magdalénienne , par ses harpons et son outillage en os , elle préfigure par certains traits l’Azilien qui va suivre . L’indice des grattoirs , qui avait baissé du Magdalénien VI-1 et VI-2 se relève fortement, mais les grattoirs simples continuent leur décroissance , et sont relayés par les grattoirs sur éclats et les grattoirs anguiformes , qui poursuivent Une croissance constante . De même les burins décroissent régulièrement . Les lamelles à dos passent par un maximum dans le Magdalénien VI-2 et décroissent ensuite ; tout en restant assez nombreuses dans l’Azilien de Villepin .Mais les pourcentages capricieux des lamelles à dos souvent liés aux méthodes de récolte . Les pointes aziliennes , qui apparaissent dans le Magdalénien VI-1se développent rapidement et considérablement dans l’Azilien , dont elles sont un des fossiles directeurs .Dans l’Azilien de Villepin , quatre types d’outils arrivent à former les ¾ de l’outillage : -Grattoirs sur éclats -Grattoirs anguiformes -pointes aziliennes -lamelles à dos . Il s’agit bien d’une industrie nouvelle ; mais non point d’une industrie sans racines. Loin d’être des envahisseurs , les Aziliens représentent les descendants des Magdaléniens qui ont transformé leur outillage pour s’adapter aux conditions nouvelles du Post-glaciaire . Qu’en Périgord au moins la « révolution azilienne » selon le terme de H Breuil ait plongé ses racines dans le Magdalénien paraît démontré par l’apparition de pointes aziliennes et de grattoirs anguiformes dans le Magdalénien VI ; par exemple au Morin , et par l’aspect transitionnel du Magdalénien VI- 2 de Villepin , véritable industrie de passage ; où s’achève

une civilisation et où une nouvelle commence . Dans le gisement du Château aux Eyzies , le passage est également visible, sous forme un peu différente : il existe sans doute un niveau qui pourrait être intermédiaire entre le Magdalénien VI-2 de Villepin et l’Azilien du même gisement .

L AZILIEN Cette industrie tire son nom de la grande grotte du Mas d’Azil ( Ariège ) , vaste cavité souterraine de 400 m de long environ traversée par la rivière Arise , et maintenant par une route qui détruisit une grande partie des dépôts . Edouard Piette explora méthodiquement pour l’époque ( en 1887) ce site et y reconnut deux gisements , l’un situé au milieu de la caverne sur la rive droite , l’autre à l’entrée , sur la rive gauche . Le premier était surtout magdalénien l’autre contenait les assises aziliennes entre le Magdalénien et le Néolithique . Ensuite , les gisements ont été massacrés comme bien d’autres par des collectionneurs et des « amateurs éclairés « . Dans l’assise azilienne ,Piette recueillit plus d’un millier de harpons plats en bois de cerf , à base le plus souvent perforée d’un trou en boutonnière, rarement rond . Il y avait aussi une grande quantité de grattoirs unguiformes ou sur éclats , et des « lames de canif » c’est à dire des pointes aziliennes à dos courbe . En plus , les fameux galets peints . Ces galets ont été colorés sur une face à l’ocre rouge et la couleur dessine souvent une sorte de cadre ou de bordure sur le pourtour du galet , ou bien des bandes parallèles : des signes cruciformes , des dessins scalariformes , enfin assez souvent en lettres E majuscule sans que bien entendu ; il y ait un rapport avec notre alphabet moderne. L’industrie azilienne , avec ses harpons plats caractéristiques a été rencontrée en un assez grand nombre de points dans le Sud-Ouest de la France : en Ariège ( Massat , Montfort ; La Vache) dans les Hautes-Pyrénées ( Lorthet et Lourdes ) , dans la Haute-Garonne à la Tourasse qui fut un certain temps la station éponyme , le Tourassien tombant en synonymie avec l’Azilien , dans les Landes ( Sorde ) , en Dordogne (Laugerie-Basse ; Laugerie-Haute , à l’état de traces ; la Madeleine ; Villepin ; Pont-d’Ambon , actuellement fouillée etc ..) Il existe ailleurs également dans le centre de la France ; Dans un certain nombre de gisements , particulièrement en Dordogne ; l’industrie lithique caractéristique a été trouvée mais sans harpons plats ni galets peints . Peyrony y voulut y voir un Azilien périgourdin spécial , où ces deux types d’outils auraient manqué . En réalité ; l’absence de harpons plats est probablement due le plus souvent à de mauvaises conditions de conservation de l’os , et celle des galets peints remplacés par des galets gravés , n’a probablement pas une signification suffisante pour permettre de définir une civilisation différente , ou même un simple faciès . Dans le Lot , se trouve d’ailleurs un gisement où l’absence, sans doute accidentelle , de harpons est compensée par la présence simultanée de galets peints et de galets gravés, l’abri Pagès.

1) L’abri Pagès ( Lot ) :

C’est un abri orienté au Nord qui n’a probablement été occupé que l’été . Il a fourni à son fouilleur ; A . Niederlender, une industrie assez abondante ( 550 outils +de 2000 éclats, lames et nucléus ) . Les sédiments ont été tamisés sous l’eau . IG = 50,4 grattoirs simples ( 15%) grattoirs sur éclats : 11,3% grattoirs anguiformes = 21,1 % burins rares IB = 7,6 burins dièdres = 6,3. n°15,16 qui dominent ceux sur troncature ( 1,1% ; n°17 ) il existe encore un assez fort pourcentage d’outils composites surtout des burins-grattoirs ( 2% : n° 18 ) . Les pointes aziliennes sont bien développées ( 21,5% n°19 à 26 ) parfois à base tronquée dites pointes de Malaurie . Quelques lames retouchées ( n°28 ) . A part la présence de burins et l’absence presque totale d’outils sur lamelles , le diagramme cumulatif rappelle tout à fait celui de l’Azilien de Villepin . L’outillage osseux très rare ne comprend Qu’une sagaie à base brisée ( n° 29 ) des poinçons ( n° 30 ) un os coché ; Pas d’aiguilles : les aiguilles à chas semblent disparaître avec l’Azilien . Dans d'autres gisements du Lot existent des harpons plats aziliens avec une Industrie lihique tout à fait comparable à celle de l'abri Pagès. La grotte Rossignol, à Reilhac, contenait un important niveau azilien qui a donné outre les petits grattoirs unguiformes et les pointes aziliennes, une série de harpons plats tout à fait typiques (n° 32,33). Pas très loin de l'abri Pagés, l'abri Malaurle a donné une série pauvre contenant dos pointes aziliennes à base tronquée, dites pointes de Malaurie (n° 27). F Bordes avait trouvé ce type à l'abri des Hélix, dans la vallée de Gavaudun; en Lot-et-Garonne. Ceci nous amène aux industries que l'on pourrait appeler l'Epipaléolithique para-azilien.

L’ EPIPALEOLITHIQUE PARA-AZILIEN : Il existe des industries dans une position chronologique analogue, mais quelque peu différentes de l'Azilien par leur composition.

LE LABORIEN :

Ce terme a été crée par L. Coulonges, inventeur du gisement de la Borie dei Rey, dans la vallé de la Briolance, en Lot-et-Garonne, pour une des couches situées sous le Mésolithique vrai. La couche inférieure était appelée «Périgordo-Magdalénien » et la couche supérieur «

Périgord-Tardenoisien ». Récemment J.-M. Le Tensaref en a repris 1'étude, et y a distingué de bas en hautle Pré ou Proto-Laborien, le Laborien et l'Epilaborien. Toute cette séquence se placerait entre l'Allerod et le Préboréal. Deux dates, respectivement de 7920 ± 320 Be pour l'Epilaborien, et de8400 ± 340 BC pour le Laborien ont été obtenues par le radiocarbone. Aucune date pour le Pré-laborien. Ces industries seraient donc un peu plus tardives qu'une partie au moins de l'Azilien, quise place dans l' Allerod. La faune est nettement postglaciaire, avec cheval, boeuf, sanglier. cerf élaphe, castor (J .-Mo Le Tensarer, 1980). Le Protolaborien (couche 7, 158 pièces) a des indices de grattoirs (lG = 12) et de burins (lB = 14) à peu près équivalents Grattoirs et burins sont de bonne facture et de grande dimension. Avec ces grattoirs sur lame , il Y a des grattoirs sur éclat (3.8 % : n° 2), mais les grattoirs unguiformes sont absents. Les burins dièdres (n°3 ) dominent légèrement les burins sur troncature (n °4). Il existe de nombreuses lames tronquées (n° 6, 7, 8), de grands rectangles à dos ou éléments tronqués (n° 9 à 12), de rares lamelles à dos (3,2 %),des pointes aziliennes classiques (8.4 % : n° 13, 14) exceptionnellement très grandes (n° 21), et de très nombreuses pointes de Malaurie ( 26,6 % n° 15 à 20 ) . Le laborien ( couche 5, 305 pièces ) a un indice de grattoirs faible ( 5,2 % ) , un indice de burins un peu plus fort ( 8,9 ) . Les grattoirs sur éclats ou sur bout de lame cassée courts ( n°1) . Les burins ont parfois un aspect qui rappelle le Périgordien supérieur ( n°4 et 5 ) . Les lamelles à dos sont assez nombreuses ( 13% n°17 ) . Il existe de grands couteaux à dos (n°6) d'aspect archaique , à dos souvent angulé ( n°7) passant parfois à de grands trapèzes ( 1,3 % en tout) des lamelles tronquées et bitronquées nombreuses (10 % . n° 8 à Il), des rectangles à dos (5 % : n° 12 à 15), des pointes aziliennes à dos plutôt droit (nO 16) et de nombreuses pointes de Malaurie bien typiques (n° 18 à 22) Dans l'Epilaborien (couche 3-4, 537 outils), on assiste à une prolifération des lamelles à dos (31,3 %), et à l'apparition brutale de géométriques autres que les rectangles : triangles ( 1,86 %) trapèzes (6,3 %). Avec cela une microlithisation générale, la disparition des pointes de Malaurie remplacées par des lamelles à dos pointues, des dards, des micropointes aziliennes ; des lamelles à troncature oblique. Les lames tronquées sont toujours aussi abondantes (12 %) mais de plus petite taille. Les lamelles tronquées peu fréquentes dans les deux premières couches font ici 8,75 % de l'outillage. Cette industrie est très évidemment assez différente de l'Azilien, principalement par le rôle assez effacé des grattoirs, inférieurs en pourcentage aux burins: c'est tout à fait le contraire dans l'Azilien. A noter comme autre différence l'abondance des lames et la présence de rectangles à dos en proportions notables. Un point commun, la prolifération des pointes à dos mais ici ce sont surtout des pointes de Malaurie, et les pointes aziliennes y sont peu typiques . Certaines auraient tendance à rappeler les pointes du Périgordien, de même que les pointes de Malaurie ont un air de famille avec les éléments tronqués. Mais de là à y voir une résurgence du Périgordien, comme le voulait Coulonges, il y a une large marge! D'un faciès différent sont des industries trouvées dans le sillon rhodanien et dans les Alpes A Varennes, gisement découvert en 1967 au sud de Mâcon par des travaux d’autoroute et donc détruit, malgré une fouille de sauvetage de J. Combier, l'industrie n'est à proprement parler ni de l'Azilien vrai, ni surtout du Laborien. Une date de 9900 ± 190 BC la place dans l’Allerod J . Combier la décrit ainsi :

En Savoie ,G. Pion fouille, après le site de plein air de Gerbaix 1, où, avec un ensemble assez aziloide, se trouvent de nombreuses pointes à dos angulé, de type nordique, l'abri voisin de Gerbaix Il, avec les mêmes pointes. Il semble donc qu'à partir de Magdaléniens locaux se soient développées un certain nombre d'industries plus ou moins aziloides, avec parfois de fortes différences locales. Nous en verrons d'autres hors de France. [ Un bilan en a été dressé par. R. Thévenin (1982) J.

LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR « MEDITERRANEEN » :

La région méditerranéenne (Languedoe, Provence) présente des caractères assez particuliers pour mériter un chapitre spécial. Récemment. des travaux de synthèse ont été réalisés pour ces régions par F Basile ( 1979 ) en Languedoc oriental . M Escalon de Fonton et G Onoratini ( 1976 ) en Provence littorale et M. Livache (1976) en Haute-Provence .

1) En languedoc :

En Languedoc oriental les industries les plus anciennes appartiennent à l’ Aurignacien . Le Périgordien ancien et même le Périgordien moyen y sont inconnus. Les premières traces de Paléolithique supérieur apparaissent dans les gorges du Gardon, à la fin de l'interstade Wurm Il/Ill, à un moment où le climat se dégrade, Dans les grottes de la Laouza et de l'Esquicho-Grapaou, c’est un Aurignacien riche en lamelles Dufour ( n° 5, 6) jusqu'à 50 % ; l’outillage , normal comprend des grattoirs sur lames épaisses non retouchées (n° 2, 3, 4), quelques carénés parfois peu typiques (n° 7), des burins de types divers (nO 1,8), des troncatures et des pièces esquillées . On note l'absence quasi-totale de la retouche aurignacienne. A l'Esquicho-Grapaou, plusieurs datations au C 14 ont donné pour la couche la plus ancienne 32550 ± 2000, et pour la couche immédiatement supérieure une série de dates à 29900, avec un écart-type de 1280 pour la meilleure mesure . Un Aurignacien plus classique se trouve aussi dans les gorges du Gardon, où il occupe la Würm 1 A. La retouche aurignacienne existe sur de nombreux grattoirs et sur des lames,appointies ou non (n° 9 à Il). Il y a de véritables lames étranglées (n° 12) à la Salpétrière, grotte située près du Pont du Gard, et une languette de pointe à base fendue à la Balauzière. L'outillage lamellaire semble rare. . Le stade moyen est mal connu. On peut citer la station de Regismont-le-Haut, en Languedoc occidental, mais près de la limite. La retouche aurignacienne est toujours abondante sur de nombreux grattoirs sur lames et sur des lames retouchées. Il existe des grattoirs carénés et à museau, Les burins y sont rares, l'outillage lamellaire absent.

L'Aurignacien évolué de la Salpétrière est tardif, étant postérieur à un Périgordien évolué (V?) ; permanence de la retouche aurignacienne sur les grattoirs et les lames, burins en augmentation, surtout ceux sur troncature. A la Salpétrière également se place l'Aurignacien le plus tardif, dans une phase froide supposée synchrone de l'Aurignacien V de Dordogne. Les lames et les grattoirs très retouchés sont encore présents, il y a peu de denticulation. L'outillage lamellaire existe, et les grattoirs épais deviennent 'plus nucléiformes. Une sagaie à base en biseau simple. On a une date de 18550 ± 410, ce qui se compare assez bien pour la date entre 20000 et 19000 intrapolée pour «l'Aurignacien V» de Laugerie-Haute qui est situé, entre le Protomagdalénien (20000) et le début du Solutréen (18 900) . Le Périgordien est rare en Languedoc oriental. Ses premières traces apparaissent à la grotte de la Salpétrière, entre deux niveaux aurignaciens, mais il y est trop pauvre pour être bien défini. Le Périgordien supérieur réapparaît plus tard dans le même gisement, entre deux couches aurignaciennes : gravettes, microgravettes, nombreux burins souvent sur troncature et parfois multiples, grattoirs, lames tronquées, petites pointes à cran nettes ,mais pas de type solutréen,lamelles à dos à tranchant retouché. Il n’y a pas de pointes pédonculées, bien qu’il existe une pièce brisée qui pourrait être un pédoncule, mais cela n’est pas suffisant pour rattacher ce faciès au type Font-Robert. Le Périgordien à Noailles n’a jamais été trouvé en Languedoc oriental alors qu’il est abondant en Provence orientale. Le Solutréen est abondant sous sa forme à pointes à face plane, en divers sites . Dans la grotte d'Oullins (Ardèche) d'après J. Combier (1967), les niveaux 6 à 9 ont donné une succession allant du Solutréen inférieur à pointes à face plane (6) jusqu'à un Solutréen supérieur de faciès local (9). La couche 6 datée de 17410 ± 420 BC, a des pointes à face plane, assez longues , defragments de microgravettes et une pointe à soie « type Font-Rohert » qui ne semblent pas à Bordes probante. Dans le niveau 7 sus-jacent, l'industrie est assez semblable. La couche 8, attribuée au Solutréen moyen sur des bases sédimentologiques, n'a pas de vraies feuilles de laurier, mais quelques objets à retouche bifaciale large, avec encore des fragments de pièces à dos. La couche 9 contient un Solutréen supérieur local, avec quelques pointes à cran atypiques, des pointes à retouche bifaciale partielle, et des burins en augmentation. D'après la date de la couche 6 ce solutréen serait au départ en retard de 1000 ans environ sur celui de la Dordogne (sans compter le Protosolutréen) qui a donné pour la base des niveaux à pointes à face plane 1880 +ou – 150 à Laugerie-Haute Ouest, et 18940 ± 300 à Laugerie-Haute Est. Mais à la Salpétrière on a une date de 18550 ± 300 pour la base du Solutréen, date à peu près équivalente aux dates du PérogordienII ; à la Salpétrière, le Solutréen moyen possède avec la pointe à face plane quelques rares feuilles de laurier (fig. 166, n° 14, 15, 16). a) La Salpétrière :

Le Salpétrien est une industrie assez particulière, mise en évidence par M. Escalon de Fontou,dans la grotte éponyme de la Salpétrière. Elle y apparaît au-dessus du Solutréen avec une date de17580 ± 270, ou, sur un autre échantillon, 16850 ± 300. Elle pourrait donc être partiellementcontemporaine du Solutréen (M. Escalon de Fonton, 1964). Le Salpétrien inférieur a un indice de grattoirs de Il,7, un indice de burins de 24, dièdres et troncatures étant à peu près à égalité. Il y a des grattoirs sur lames (fig. 167, n° l, 2), des grattoirsplus courts, parfois en éventail (n° 3), des grattoirs-burins (n° 4), des burins variés et bien typiques.(n° 5, 6, 7), des microgravettes (na 12, 13, 14), des perçoirs (4,3 % : n° 8), des lamelles à dos (n ° 20 ; 21 ) nombreuses ( 11,3 %) parfois tronquées ( 6,7% ) des lamelles à encoches ( 7,7 % ; n° 16, 17), quelques Dufours (0,7 %), des rectangles (2 %), des trapézes (2,3 % : n° 18, 19) Et des rhombes (0,7 % . n° 9, 10), particuliers, enfin des pointes à soie (5 % : n° 22,23) qui ne rappellent ni les pointes de la Font-Robert, ni celles de Teyjat, et des pointes à cran (10,3 % ; n° 24 à 28) qui sont aussi d'un type particulier que nous retrouverons en Espagne du Sud-Est. Le Salpétrien supérieur semble bien dériver de cette industrie, malgré sa date bien plus récente (11150 ± 200 BC), mais tend au microlithisme. Les lamelles à dos, soit pointues, et alors ressemblant à des microgravettes (fIg. 168, n° \10 à 16) ou à des gravettes naines (35,6 %), soit ordinaires (15,9 % : na 17) sont maintenant dominantes. Il y a des triangles (4,6 % : n° 19,20,21) mais seulement deux pointes à cran (nO \8). Il existe des microburins vrais (n° 22). L'indice de grattoirs n'est que de 2,7 (n° 1,2), celui de burins de 21,8 (n° 4, S, 7, 9), outre les burins-grattoirs (n° 6). A noter les lames très retouchées (No 8). Selon M Escalon ; ce Salpétrien qui mérite un nom à part , ( Combier avait proposé le terme de Rhodnien pour une industrie voisine) dériverait du Solutréen « s'adaptant à un milieu méditerranéen ». Le problème est complexe, comme nous le verrons en Espagne. A la Salpétrière, au-dessus de ce Salpétrien vient du Magdalénien supérieur, probablement V. . Le Magdalénien ancien à raclettes est connu de divers sites, en particulier à Campamaud, près du Pont du Gard. C'est une station de plein air. L'industrie est classique, riche en burins (18 = 35,1; IG = 27,8). Les raclettes forment 9,9 %, mais il y a presque 5 % de lamelles à dos.

. Le Magdalénien supérieur était relativement abondant, mais a souvent souffert de fouilles anciennes désordonnées. Le Magdalénien VI semble analogue à celui du Sud-Ouest, avec forte proportion de lamelles à dos, existence de pointes aziliennes et de grattoirs sur éclats et parfois unguiformes. Les harpons sont souvent unilatéraux à barbelures anguleuses serrées mais à la Salpétrière, et à la grotte du Colombier, en Ardèche, il existe des harpons à deux rangs de barbelures. Puis vient l'Azilien analogue à celui du Sud-Ouest, ou le Valorguien, qui en est sans doute un faciès méditerranéen.

1) En Provence : En Provence littorale , le Périgordien ancien est inconnu ,l’ Aurignacien indiqué seulement par Des traces . Un gisement énigmatique est celui de Baume-Périgaud , où une industrie lithique Périgordienne à gravettes se mêlerait ; sans aucun outil lithique aurignacien , des pointes en os de Style aurignacien : pointe à base fendue dans le niveau inférieur, puis pointes losangiques, enfin pointes biconiques , rappelant respectivement les Aurignaciens I, II, III de la Ferrassie .

a) La Bouverie Le Périgordien supérieur, encore inconnu dans la partie occidentale , est bien développé dans la partie orientale où le site de la Bouverie dans le Var a donné une séquence importante. Ce site a pu être bien « calé » chronologiquement par les analyses sédimentologiques, palynologiques, etc. La séquence débute au Würm III avec un Périgordien « IV», suivi de Périgordien V, en Particulier à Noailles(fig. 169). Un peu plus tard des particularités se développent : on voit Apparaître sur des lames appointies une retouche plus couvrante, les faisant ressembler à des Points à face plane. C'est le faciès Arénien (fig. 170). Ces « pointes aréniennes » (fig. 171) qui Ressemblent parfois beaucoup aux pointes à face plane trouvées dans le Périgordien supérieur Evolué de Corbiac (Dordogne) deviennent ensuite plus fréquentes, mais il existe toujours des gravettes, des pointes à cran, etc. Ceci se passe pendant l'interstade Würm III/IV. Au début du Dryas I, l’ Arénien, qui conserve un outillage de tradition périgordienne, se charge en rectangles souvent courts , parfois presque carrés, qui sont des lamelles à dos bitronquées. Dans le courant du Dryas I, les pointes aréniennes diminuent en nombre, ainsi que les pièces tronquées, mais la Pointe à cran est toujours présente. Les gravettes cèdent la place aux microgravettes, tandis que Pendant le Bolling apparaissent des grattoirs courts, un8!1iformes. L'industrie se transforme en Bouverien, sorte d'Epipérigordien caractérisé par

de petites pointes à cran, des gravettes,des microgravettes, de grossières pointes à face plane, de rares grattoirs longs et de nombreux grattoirs courts ,sur lames ou éclats. Pas de pointes aziliennes. Le Périgordien supérieur « classique» est bien représenté dans la partie orientale du Var, Surtout sous le faciès de Noailles, dans des gisements de plein air. Mais ces burins de Noailles, en tout cas à Gratadis, ne semblent pas absolument typiques (fig. 172). Le Magdalénien ancien classique n'a jamais été trouvé en Provence, peut-être à la suite des Profondes érosions qui lui ont été contemporaines. Dans la zone orientale, le Magdalénien est remplacé par l'Arénien final et le Bouvérien. Dans la zone rhôdaniennes, le Magdalénien moyen et supérieur existe. La grotte de l' Adaouste a donné du Magdalénien IV et V, mais le Magdalénien supérieur est mieux représenté dans l'abri de Chinchon, en Vaucluse (fouille Paccard). Au-dessus de traces de Magdalénien V, existe un Magdalénien VI bien typique avec plusieurs niveaux, avec pointes à cran' spéciales, pointes de Laugerie-Basse ,puis un Magdalénien VI - B à harpons typique et baguettes demi-rondes, « scies» (lames denticulées) et pointes aziliennes en segment de cercle. Au-dessus vient de l'Azilien. L'abri Cornille à Istres (Bouches-du-Rhône) a donné un niveau de Magdalénien terminal «proto-Valorguien » de la fin du Dryas Il. En Haute-Provence et dans le Vaucluse, selon M. Livache, à un Epipérigordien à gravettes, pointes à face plane et lamelles à dos bitronquées par troncatures obliques succèdent le Magdalénien et L’Azilien . IV LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR HORS DE FRANCE C’est un sujet assez difficile . Les fouilles ont été de valeur très variable( comme chez nous ) ! Pour certains pays ce n’est que récemment que les publications ont pris l’aspect de compte-rendus objectifs de fouilles plutôt que d’exposés théoriques . La documentation est très varaiable en quantité . Il se pose immédiatement un problème linguistique : les publications sont faites en une douzaine de langues au moins et les résumés en français ou en anglais sont parfois trop brefs . Enfin ; il a fallu sélectionner certains giesements : on ne peut pas tous les étudier ici . Dans les pays voisins de la France ; les industries correspondaient plus ou moins aux nôtres parfois sous forme de faciès originaux . Mais plus on va vers l’Est ; plus les différences s’accentuent .

LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN BELGIQUE Il est assez bien représenté dans les grottes du Sud-Est du pays . La Belgique partage avec la France la gloire et les inconvénients d’avoir été un des pays pionniers de la Préhistoire . Souvent le stratigraphies n’ont pas été observées et on ne peut faire que des études typologiques . Très intéressant travail de Marcel Otte sur le Paléolithique ancien aisni que d’ articles de synthèse de DSB . L’Aurignacien est relativement abondant .

Montaigle ( vallée de la Molignée) Trou Magrite ( vallée de la Lesse ) Spy Marches-les-Dames Font-de-Forêt ( Liège ) ;…

Cet Aurignacien offre avec celui de France détroites ressemblances typologiques . Mais on note la rareté des lames aurignaciennes et des burins busqués par rapport à l’abondance dans toutes les séries des carénés et des museaux . Les burins semblent parfois plus nombreux que les grattoirs et qu’on doive attribuer des pointes foliacées à cet Aurignacien . ( à retouche ventrale alterne = « pointes de Spy » ( Marcel Otte ) ) Cet Aurignacien belge semble correspondre à l’Aurignacien ancien . Le Périgordien ancien est absent de même que le Périgordien moyen au sens français , sinon typologique . Selon Otte , seulement 8 sites ont fournis cette industrie : Trou Magrite Spy Goyet L’hermitage Le Trou de Chena Les grotte de Engis Font-de-Forêt Maisières-canal Le Périgordien belge appartient généralement au Périgordien Font-de-Robert .

Maisières : Découverte récente d’un habitat de plein air à Maisières : industrie de type périgordienne mais très spéciale : très peu de pièces à dos . Les burins sont souvent dièdres Les pointes pédonculées ressemblent ) des pointes de la Font-Robert . Il existe des burins , des grattoirs pédonculés . Les pointes à retouche plate sont beaucoup moins solutroides que celles de Corbiac . Quant aux similitudes technologiques avec le Jerzmanovicien et l’industrie

de Kotienski ; on pourrait trouver aussi bien en trouver avec l’altérien d’Afrique du Nord . En fait il y a là un faciès original . Quelques outils en os et objets de parure ont également été découverts ( petites sagaies en ivoire … ° Le Solutréen : Il a souvent été signalé sur la foi des « pointes de Spy » mais il est absent en réalité . Le Magdalénien : quelques sites . Montaigle ; Goyet ; Font-de-Foret ; Engis . Le gisement le + connu est celui du Trou de Chaleux ( rive droite de la Lesse ) ( fouilles Dupont 1860-1875) = Matériel lithique abondant et bien récolté = 2921 outils et194 pièces esquillées .. 173 nucléus . Les grattoirs ( IB = 10,1) sont en majorité simples Les burins sont en grosse majorité dièdres ( IB = 21,8 ) très souvent d’axe ;les burins sur troncature sont le + souvent sur troncature oblique ou très concaves ( burins de Lacan ) ( fréquent dans le Magdalénien supérieur ) Les burins multiples sont rares ; les perçoirs très nombreux ( IP = 22) et variés : certains sont de vrais zinken ( n°11 ) forte proportion de microperçoirs ; dans les outils composites les grattoirs-burins dominent comme toujours .L’outillage lamellaire ( 30,1 % ) = 1/3 de cette série . Les types sont très variés mais il y a surtout des lamelles à dos ; certaines bitronquées sont de véritables rectangles ( comme dans le Magdalénien Suisse ) Quelques rares lamelles à fine retouche alterne ou denticulées et une vraie pointe azilienne + divers outils . L’outillage en os comprend de nombreuses aiguilles à chas ;; On trouve des éléments composites analogues à ceux du Magdalénien du Périgord ( IV ) et des Pyrénées ( V ) ( d’après Breuil ) . Il est difficile d’attribuer un âge à ce Magdalénien ( mais ce n’est certainement pas du Magdalénien supérieur ) . Au trou du Frontal ( Furfooz ) = petite série tout à fait analogue . Goyet= seul gisement belge à avoir fourni un harpn à double rang de barbelures . Le Magdalénien belge appartient dans son ensemble au Magdalénien supérieur mais les harpons y sont exceptionnels . Les matériel lithique de petite taille se distingue (de celui de France ) par

Sa composition statistique ‘( qui par l’absence des becs-de-perroquet et l’abondance des perçoirs rappelle le Magdalénien final de la vallée du Rhin et de la Suisse , isolé sous le nomde Magdalénien germanique ( DSB ) .

L’Epipaléolithique est surtout représenté par le groupe dit de Tjonger . Dans le Limbourg ; J Verheylewegen ( 1956 ) fouilla le gisement de Lommel site de plein air . ( allerod ) c’est un Epipaléolithique du Nord . Nombreuses pointes à dos abattu ; certaines en fragments de cercle aziliens … d’assez nombreux microlithes rappelant des dards et « armatures de la Gare de Couze ;, des lamelles à troncature très oblique ( pointes de Zonhaven ) H Schwabedissen l’a classé dans cette industrie en Tjongérien( 1954 ) , L’occupation paléolithique a donc été discontinue en Belgique . Après le Moustérien , il y a une lacune correspondant au Périgordien ancien . L’Aurignacien semble représenté dans ses phases anciennes ( I et II ) . Le Périgordien est du Périgordien supérieur . Cependant le site

de Maisières a donné la date de 26015 + ou – 250 AC : il sarait contemporain du Pérogordien moyen français . Pas de Solutréen . La lacune se prolonge jusqu’au Magdalénien supérieur . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN SUISSE : A part quelques traces moustériennes dont on a déjà parlé , laSuisse n’entre pleinement dans l’histoire du Paléolithique qu’avec le Magdalénien . ( probablement les glaciers ont occupé une majeure partie du territoire pendant presque tout le Paléolithique supérieur e t l’homme ne pénètre vraiment que quand les glaciers se retirent . Au Sud-Ouest les sites paléolithiques se localisent aux extrémités du lac de Genève . Très sporadiques dans la partie élevée du Jura de Neufchâtel ; l’occupation humaine se développe largement dans les reliefs plus faibles du Nord-Est de la Suisse ( environs de Bâle et de Shaffhouse ) où les gisements allemands prennent le relais . Dans le centre Bernois , le site de plein air de Moosbuhl assure liaison . Dans la région de Genève, mais en France les sites de Veyrier et des Douattes ont donné un Magdalénien supérieur assez pauvre avec une assez forte proportion de perçoirs et un outillage lamellaire abondant et varié comprenant en plus des lamelles àdos bitronquées ( rectangles ) quelques pointes aziliennes , des sagaies à base droite biseau et à Veyrier ; un objet à deux rangs de barbelures . (Egloff ; 1979 ) .

A Moosbuhl ; le gisement de plein air a donné à Bandi ( 1952/1953 ) les traces d’une tente ou hutte . Pas d’outillage en os conservé . 1463 outils, plusieurs milliers d’éclats Les grattoirs sont en majorité simples ,( deux anguiformes seulement ) les burins dièdres dominent ceuw sur troncature perçoirs nombreux ; outillage lamellaire développé ( surtout des lamelles à dos ;; ) un triangle , des rectangles typiques et des lamelles à dos tronquées larges et plats . Pas de pointes aziliennes .

Région de Basel ; sites assez nombreux ; mais quelque uns seulement ont été fouillés récemment . A la Brugglihohle ; et la Kohlerhohle ; le Magdalénien supérieur est sans rectangles avec quelques pointes aziliennes ou à dos angulé . Le Kasterhohle : dans la couche supérieure les grattoirs ( IG = 13,1 )sont simples outre un unguiforme et trois grattoirs sur éclats . Dans les burins ; les dièdres dominent . Les outils composites sont nombreux ; les perçoirs bien développés ;( IP = 12,9 ) ; surtout des microperçoirs ( 7,8 % ) Abondantes lames tronquées ; nombreuses lamelles à dos ; 5 pointes aziliennes . Sagaies à base en biseau incisé . Le diagramme cumulatif ( 604 outils ) se rapprocherait de celui de Villepin . Sans doute du Magdalénien supérieur ou final . La couche moyenne ; pauvre =Magdalénien ancien ; la couche inférieure = Moustérien .

Abri de Heidenkuche ( canton de Solothun ) = un harpon à double rangée de barbelures

Grotte de Birseck ( Basellandschaft’s-Kanton ) = niveaumagdalénien ( 172 outils ) et un niveau azilien à galets coloriés ( 20 outils ) .

Stations de Winznau ( Olten’s Region ) = séries relativement abondantes Grotte Winznau- Kasloch

Gisement de plein air de Winznau-Kopfli = 300 outils ( perçoirs nombreux dont des zinken ) fragments de lamelles à troncature très oblique rappelant les « paragéométiques » de Couze , de gros triangles ; probablement la même industrie que dans la grotte au-dessous ( Winznau-Kasloch ) .

Schaffhausen-Region = des sites très importants anciennement fouillés . Abri du Schweizerbild =( fouillé en 1894 ) = sous du Néolithique ;divers niveaux

Magdaléniens = grattoirs ; perçoirs relativement abondants ainsi que des zinken , des burins dominants surtout dièdres + des pièces à cran et à troncaturedont une est une vraie pointe hambourgienne … L’industrie en os est rare ( dont un harpon barbelé d’après Marcellin Boule ) .

Kesslerloch :

Grotte de Kesslerloch ; ( fouillé en 1876 ) . Plusieurs couches magdaléniennes avec une faune très froide . Matériel abondant C’est le seul site suisses qui ait livré in nombre élevé d’œuvres d’art dont un cheval gravé et le fameux renne dit « de Thayngen » ; une des +belles gravures de tous les temps . +une très belle sculpture de tête de bœuf musqué + une tête de cheval =le tout s’apparentant detrès près aux œuvres d’art du Magdalénien français . Schaffhausen = 1800 outils ; un peu plus de grattoirs que de burins Genève = une sorte de pointe azilienne épaisse en segment de cercle ;; L’outillage en os était abondant ; sagaies se rencontrent àtous les niveaux Le Magdalénien de la Suisse résenterait une grande uniformité mais on y distingue des variétés . La rareté du matériel osseux rend le problème + difficile encore. Caractère très étonnant = la forte valeur de l’indice des perçoirs . Grattoirs anguiformes exceptionnels ( sauf aux Douattes ) Les pointes aziliennes vraies sont très rares . Les pièces à dos angulé existent seulement dans le Nord , ainsi que les pièces à cran . Les rectangles sont parfois abondants . Le groupe de Genève est évidemment lié aux sites français de Savoie , du Jura et du Dauphiné ; Le groupe nordique a des affinités avec l’Allemagne ; l’Azilien est rare ou absent . Par rapport au Magdalénien du Sud-Ouest ; le Magdalénien suisse se distingue par l’absence de bec-de-perroquet ; des pointes à cran type la Madeleine , des pointes de Teyjat et des pointes de Laugerie-Basse . Il est aussi plus riche en perçoirs . Il semble que ce Magdalénien ait évolué vers un Epipaléolithique de type nordique , plutôt que vers l’Azilien classique . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN ALLEMAGNE

Le début du Paléolithique supérieur reste mal connu en Allemagne . L’ Aurignacien y est mieux attesté que le Périgordien supérieur . Le Périgordien : Le Périgordien n’est pas attesté de façon sûre pour le moment en Allemagne . A Ofnet ; on a signalé des couteaux de Châtel perron avec des outils de type aurignacien mais on manque de documentation pour pouvoir trancher .

Grotte de Ilsenhohle : ( sous le château de Ranis ; Thuringe ) =pose problème ; d’après une récente publication ( W Hulle 1977) il y aurait :

A la base du Paléolithique moyen , dans la couche 1 , une grossière pièce foliacée biface , une autre partiellement biface + des éclats ;

La couche 2 = Szélétien ( pour Feustel ) du Paléolithique moyen ( pour Hulle ) . = 63 objets dont des pointes foliacées partiellement bifaces type Jermanovcie ou Spy … elle contiendrait aussi une belle épingle en os ( évoquant le magdalénien IV ) .

Couche J = 140 objets = Aurignacien à « réminiscences szélétiennes « ( allusion à des objets moustéroides ) ( d’après Feustel ) et comme du début du paléolithique supérieur d’après Hulle ) .

La couche 4 = 64 objets ; a donné des pièces à dos de Châteleperron . Feustel en fait du Périgordien ; Hulle du Magdalénien où les pièces à dos seraient à rattacher aux pointes azilennes

Couche 5 = Magdalénien tardif à rectangles mais très pauvre ( 48 objets lithiques ) .

On note aussi la présence de Szélétien en Allemagne orientale .

A Mauern ; au dessus du Paléolithique moyen à feuilles bifaciales ; il existe un peu de Périgordien supérieur ; outillage de qualité médiocre ; mais présence d’une série de pièces à dos de type gravette et microgravette et de nombreux burins . Le Périgordien supérieur est rare en Allemagne ; 9 points sur la carte en incluant Ilsenhohle . ( dont un est Mayence-Linsenberg = station du loess = 144 objets lithiques + 1 statuette féminine .. L’ Aurignacien : L’ Allemagne semble plus riche en Aurignacien .Magnifique gisement du Vogelherd dans le Lonetal ( Wurtemberg ) fouillé par G Riek .

Le Vogelherd : Le gisement comporte sur des couches de Paléolithique inférieur et moyen ; 5 couches attribuées au Paléolithique supérieur . La +ancienne attribuée au Paléolithique supérieur ; très pauvre ; ( présence de deux pointes en os ) . Au dessus vient l la couche d’Aurignacien « moyen » ( IV ) , la couche d’Aurignacien « supérieur « ( V ) , deux couches de Magdalénien pauvres et du Néolithique .

Aurignacien « moyen » ( couche V ) : IG = 27,2 = ¼ de la série ( 685 outils ) les lames retouchées et les lames aurignaciennes sont nombreuses avec un pourcentage élevé de grattoirs en éventail ; Les grattoirs carénés sont tès rares pour de l’ Aurignacien .Nonmbreux grattoirs-burins + quelques autres outils composites .Perçoirs rares L’indice des burins est élevé = IB = 20,4 pour de l’ Aurignacien . Les burins dièdres sont dominés par les burins sur troncature ( surtout troncature oblique ) . Les pièces tronquées existent . A première vue ; cette industrie ressemble beucoup à de l’Aurignacien français ( I ) mais il y a des différences quantitatives ( rareté des carénés et des museaux ) . Il y a aussi des différences de style ; la retouche aurignacienne s’étend largement aux burins et aux becs , les burins sont souvent sur troucature les lames aurignaciennes portent parfois un coup de burin transversal .. Aurignacien « supérieur » ( couche IV ) : Les grattoirs sont abondants ( IG =43 ) avec davantage de grattoirs simples ( 9,8 % ) que le niveau sous-jacent Pas de burins busqués .Un peu + de perçoirs et de troncatures Les lames retouchées continuent sur unbord ou deux bords sont abondantes , les lames aurignaciennes encore nombreuses mais les lames étranglées diminuent ; moins de pièces esquillées , de racloirs de denticulés . Une lamelle Dufour , présence d’outils composites . L’ outillage en os comprend comme dans la couche inférieure des bâtons à trous hélicoidaux mais il n’y a plus de pointes à base fendue . Quelques sagaies peu typiques ; des lissoirs et quelques sculptures ; L’ évolution d’un niveau à l’autre s’effectue par la diminution de l’indice de burins et l’augmentation de l’indice des grattoirs ( mouvement inverse par rapport à celui observé en France ) . Etant donné la grande ressemblance observée entre les deux niveaux ; et malgré l’augemtation des grattoirs à museau dans la couche supérieure ; on ne peut faire de cette dernière un Aurignacien II au sens français . De + il n’ya aucun burin busqué . C’est un Aurignacien allemand ( faciès distinct ) l’Aurignacien germanique ( DSB, 1971 ) . L’Aurignacien existe bien sûr dans d’autres gisements . Au Bockstein ; il y a aussi de l’Aurignacien Dans la vallée de l’Altmuhl ; il ya aussi de l’Aurignacien , de même au Schulerloch et à la Fischleitenhohle ( une pointe à base fendue ) . Ofnet . Dans l’Aurignacien de Stirgenstein ; il n’y a pas de pointes à base fendue mais des lissoirs ainsi que des carénés analogues à ceux du Vogelherd ; peu de burins . Près du Rhin ; la grotte de Wilhaus ; = de belles pointes losangiques d’Allemagne . Selon Hahn ; les couches VII-V ; du Boskstein-Torle ; appartiendraient à la phase finale de l’Aurignacien de Souabe : grattoirs rares , burins nombreux ; ( surtout dièdres et sur cassure ) Ce qui permet de classer cette industrie dans l’Aurignacien = laprésence de burins busqués et surtout carénés . Après l’Aurignacien on trouve une lacune ; à peine comblée par de rares gisements pouvant se rapporter au Périgordien supérieur . Il n’y a pas de Solutréen , et le Magdalénien ancien n’est pas attesté de façon sûre .

Le Magdalénien supérieur : Les gisments de Magdalénien supérieur sont + nombreux , certains en cours de publication ( Gonnersdorf ) ou de fouilles ( Andersnach ) .

Gisement de grotte et abri du Petersfels ( Engen ; Nord-Ouest du Lac de Constance ) . Faune = proportion importante d’espèces arctiques . La couche principale a donné

des œuvres d’art , en assez grand nombre = tout ceci rappelle le site de Schaffhausen , distant de 15 km ; la même population ? L’outillage comprend de aiguilles à chas , des sagaies cylindriques à base en biseau simple ou double ..12 harpons à deux rangs de barbelures . Matériel lithique considérable ;( 3207 outils ; 790 nucléus ) ; IG = 21,5 .IB = 23,2 presque égaux et les burins dièdres sont faiblement dominés par ceux sur troncature . IP = 22,0 .= du même ordre que ceux de grattoirs et burins et ces trois indices forment les 2/3 de l’outillage , composition différente de celle du Magdalénien supérieur français . Les grattoirs sont surtout simples ; il y a de rares grattoirs sur éclats , encore moins d’anguiformes ; les perçoirs comprennent des zinken ; et des perçoirs multiples .. Il existe des lames sur troncature oblique des lames à retouche continue des encoches etc .. l’outillage sur lamelles est relativement abondant ( 15,6% ) ; beaucoup de lamelles dont un vrai triangle ( quelques Dufours ) des rectangles = ce petit outillage rappelle celui du Magdalénien suisse . Il y a quelques pointes aziliennes ( 0,8 % ) des pointes à cran de morphologie rappelant celle de Suisse ; et passant parfois à la pointe hambourgienne . Il s’y ajoute des pièces à d os angulé , les triangles du Petersfels . Le graphique cummulatif ressemble à celui du Kesserloch . Comme en Suisse , absence totale de burin bec-de-perroquet et des formes atypiques du Magdalénien final français. Par laproportion des perçoirs le Magdalénien du Petersfels rappelle également le trou du Chaleux en Belgique

Les petits gisements du Munzingen et Oelberg ( Fribourg-en-Brisgau ) donnent un Magdalénien supérieur différent de celui de la France ( les IB et IG sont presque équivalents ) mais l’Indice des perçoirs est nettement + faible qu’au Petersfels . Il n’ya pas non plus de pièces à cran et de pédonculés du Petersfels d’après DSB ( 1968 ) .

Sur le Rhin ; à Andernach ( Koblenz ) site magdalénien dans le loess donné anciennement une industrie avec des pointes aziliennes typiques .. deux harpons à un rang de barbelures et unharpon à un rang de barbelures .C’est certainement du Magdanénien VI. Des fouille s récents sont en cours . ( Bosinski 1973 ) .

Le site de Gonnersdorf ; fameux pour ses nombreuses gravures féminins du style de la gare de Couze = certainement du Magdalénien supérieur e, cours de publication .

Le Teufelskuche = petite grotte de Fribourg-en-Brisgau = aussi du Magdalénien supérieur avec une aiguille , .. des grattoirs généralement courts et des lamelles à dos

Vogelherd = deux couches très pauvres de Magdalénien ; l’outillage n’es t pas caractéristique sauf un petit harpon court à un rang de barbelures .

En Thuringe = le Magdalénien existe à Lausnitz : abri Theure ; A Olknitz ; Magdalénien à rectangles parfois retouché sur quatre bords . Il y a aussi

des rectangles à al Ilsenhohle .

Le Hambourgien :

En Allemagne du nord ; se développe le Hambourgien , une industrie différente du Magdalénien ; mais + ou –contemporaine . Il fut d’abord trouvé sous forme de stations correspondant à d’ anciennes tentes ; sur les bords de l’Elster ; puis on trouve un site du même type au sud de la gare d’Ahrensburg ; en rive droite d’une ancienne vallée sous-glaciaire comblée par les tourbes . On y découvrit Meiendorf. Puis furent trouvés la station de Stellmoor ; où au dessus du Hambourgien ; se place une autre industrie ; le Ahrensbourgien .( A .Rust ; 1937 ; 1943 ) . Le Hambourgien date en certains sites de 14 000 BC selon Rust , à Meiendorf ; on a trouvé + de 125 bois de renne , dont 70 travaillés par longues esquilles enlevées par incisions convergentes , comme au Périgordien supérieur et au Magdalénien ( enlèvements pour lesquels les zinken auraient joué un rôle important d’après Rust . Les sites hambourgiens trop riches , n’ont pas encore été dénombrés mais on dispose des comptes de latente hambourgienne de Poggenwisch et de la tente du Hambourgien évolué de Borneck .

Pogenwisch =Dryas ancien I ( analyse pollinique ) . L’outillage ( 390 outils) comporte de nombreux grattoirs ( IG = 29 ) ; les grattoirs sur

lame retouchées sont très nombreux ( 20, 3% ) ; un seul peut être qualifié de grattoir sur lame aurignacienne ; pour les autres la retouche est très fine . Des outils composites associent grattoirs et burins ou grattoirs et troncatures . le groupe des perçoirs est très développé ( 20% ) y comprenant les zinken ( 36 zinken sur 52 perçoirs typiques par exemple ) . Les burins sont relativement rares ( IB = 7,6 ) ; les burins dièdres dominent légèrement ceux sur troncature ( surtout troncature oblique) , ; lames bitronquées généralement trapèzoidales les autres formant un parallèlogramme . Les lames à retouche continue sur un ou deux bords abondantes sont finement retouchées . En plus quelques géométriques assez grands . Pas de lamelles àdos dans ce gisement . C’est bien une industrie différente ; illustrée ici par l’outillage de Meiendorf ; le site classique d’après Rust .

LeHambourgien évolué de Borneck ; conserve des caractèristiques analogues ; malgré le renversement des indices , l’indice des burins dominant celui des grattoirs . Le diagramme cumulatif ne prend pas une allure magdalénienne : il ya 0,2 % de lamelles àdos et une pointe azilienne .

Autres gisements : Dans la région de Hambourg ;ont existé d’autres populations que Rust a rattachées

au Magdalénien en particulier pendant l’Allerod ; c'est-à-dire entre le Dryas ancien et le Dryas récent .

A Borneck , une tente a donné une industrie de 105 pièces ; IG = 43,8 ; les grattoirs en éventail sont fortement développés . Pas de perçoirs ni de zinken. IB = 23,8 correspond à des burins sur troncature dominant les dièdres mais souvent de mauvaise qualité . Les pointes àdos rappellent plutôt de mauvaises gravettes que des pointes aziliennes ; un mauvais triangle et une lamelle à dos tronquée .Pas de pointes aziliennes . Le diagramme cumulatif n’est ni magdalénien ni hambourgien . L’ exsitence de grattoirs anguiformes pourrait faire penser à une industrie aziloide mais il ny a pas de

pointes aziliennes . Les différences par rapport au hambourgien sont frappantes car toutes les pièces typiques manquent : zinken ; pointes hambourgiennes . Par contre les pointes àdos très rares dans le hambourgien jouent ici un rôle assez important puisqu’elles dépassent 7% . Les seules pièces communes sont les lames tronquées mais ici la troncature franche dans le Hambourgien , n’est plus que partielle ou timide . Cette industrie se rapproche des industries à Federmesser définies par H Schwabedissen .

Aux temps pré-boreaux ; vers 7500 avant J.-C. ; existait dans lamême région une industrie épipaléolithique , la culture de Borwisch ; sans doute isssue de ce « Magdalénien » .Les grattoirs comportent des grattoirs simples , des G en éventail ; des G sur éclats ; et des unguiformes . Ni perçoirs ni zinken ce qui sur 206 outils est significatif . Les burins ( IB= 39,5 ) sont à égalité ; les burins sur troncature dominant ceux les dièdres … Le diagramme cumulatif ressemble beaucoup à celui du « Magdalénien de Borneck « : pas de différences essentielles ;

En 1954 ; H Schwabedissen ; publia un important travail sur les industries du Paléolithique final et de l’Epipaléolithique des plaines du Nord de l’Europe ; industries qu’il attribua à un Epimagdalénien . Il y distingua plusieurs groupes se séparant du Hambourgien par l’abondance des Federmesser (lames de canif ) ; qu’accompagnent des pointes de la Gravette et des lames à dos sans zinken . La Plupart de ces stations sont rapportées à l’Allerod ; parfois au Dryas supérieur ou au Préboréal ; 3 groupes sont distingués :

Le groupe de Wehlen ( Nord-Ouest de la Basse-Saxe ; Sud du Schleswig- Holstein ) caractérisé par dees grattoirs à rétrécissement basilaire sur lames et éclats retouchés , des grattoirs doubles et une forte proportion de couteaux àdos rappelant parfois les gravettes.

Le groupe de Tjonger ; ( Belgique et Hollande ) voire le groupe de Lommel ( Belgique ) - Le groupe de Rissen ; ( Nord-Ouest de l’Allemagne ; Nord-Est des Pays-Bas )

caractérisé par des Federmesser ( pointes àdos courbes à base parfois tronquée ) et des gravettes abondantes … A Rissen ; près de Hambourg , ce type d’industrie est surmonté par de l’Ahrensbourgien .

Le Ahrensbourgien : Daté du Dryas inférieur ; il dérive peut-être du Hambourgien . Encore très paléolitihique ; il comporte des grattoirs en bout de lame et sur éclats ; des burins sur troncature ; des lames tronquées ; de petits grattoirs ; tendant vers l’unguiforme et des « microlithes » de grande taille + ou – géométriques avec des trapèzes et des rhombes .. Elles sont analogues aux pointes hambourgiennes mais maintenant la pointe est travaillés des deux côtés et c’est une poninte pédonculée et non + une pointe à cran . La troncature devient de + en + oblique et on passe ainsi à la pointe dite de Lyngby ; où la troncature devient une simple retouche d’appointage L’outillage en boid de renne comprend des « haches » des harpons simples ou à double rang de barbelures , nettement différents des harpons magdaléniens . On a trouvé des flèches en bois de pin . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN HOLLANDE = Essentiellement représenté par des industrie de type Tjonger .

LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN ANGLETERRE : Au sens strict ; il est rare . L’ Angleterre était probablement pendant le Wurm III , un pays trop froid pour être favorable à la vie humaine . Thèse récente de John B Campbell sur le sujet . Synthèse utile de P Mellars ( 1974 ) .

L’ Aurignacien était certainement représenté à Paviland dans le Pays de Galles . Il Devait y avoir plus de grattoirs que de burins . Sur 310 grattoirs ; 94 seraient des Grattoirs à museau ; et sur les 131 burins ; 30 sont des busqués . Au dessus vient un Niveau crewellien pauvre . Selon DSB , il y aurait quelques faibles traces d’Aurignacien à Mother Grundy’s Parlor Dans les Creswell Crags . On a trouvé du Solutréen en Angleterre ; soit pour des pièces en véritables feuilles de Laurier soit pour ce que M Otte appelle « les points de Spy « .Ce Solutréen est très Improbable . Il y aurait un Aurignacien à pointes de Spy à Kent’s Cavern ( ? ) mais Cela semble plutôt une pénéntration du Jermanovicien ( cf Pologne ) . Au-dessus il Existe un Paléolithique tardif . Kent’s Cavern est dans le Devonshire . Ces pointes uni- Faciales se rencontrent aussi à Robin Hood’s Cave dans le Creswell Crags et à d’autres Endroits . La majorité du Paléolithique supérieur anglais appartient à une forme tardive : le Creswellien . Il est bien représenté à Kent’s Cavern avec des harpons à un rang de barbelures à Base à renflement unilatéral … A Aveline’s Hole dans les Mendips ; il y a un harpon à double rang de barbelures D’aspect très magdalénien, des pointes aziliennes ; des pointes à dos angulé ; des Lames tronquées ; de mauvais burins ; des microperçoirs ; et un outillage lamellaire . Les Creswell Crags ont donné divers sites . Robin Hood’s Cave contient des pièces à Dos angulé , des lames tronquées ; de grattoirs ; des burins grattoirs ; une gravure d Tête de cheval ; Church Hole a donné des pointes aziliennes … Pin Hole a donné une gravure anthropomorphe masculine . Mother Grundy’s Parlor a donné une stratigraphie . A Goug’s Cave ; dans le Sommerset ; on a trouvé des pointes à dos angulé ; des pointes Aziliennes ; des grattoirs simples et doubles ; des burins-grattoirs ; de grands trapèzes A dos ; des trapèzes ; deux bâtons perçés . Selon Schwabedissen ; le Creswellien aurait des rapports avec le groupe de Tjonger et Pourrait en être l’ancêtre . Des dates au radiocarbone ; parfois assez incertaines , le Mettraient vers 10 000 AC . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN AUTRICHE L’Autriche contient quelques gisements célèbres comme Willendorf ; où a été trouvé

La fameuse statuette féminine et Krems ,dans les loess . Les gisements de grotte sont moins valables . Il y aurait selon la théorie courante de l’Aurignacien ancien caractérisé par les pointes De Mladec ( dites aussi Lautsch ) de grande taille sublosangiques ; à base non fendue ; Dans les grottes : à Repolust près de Peggau ; dans la grotte de Lieglloch ; à Tauplitz ; Où existe une flûte en os analogue à celle du niveau supérieur d’Istallosko ; en Hongrie . L’ Aurignacien dit récent ; se rencontre surtout dans les stations du loess .

A Aggsbach coexistent de belles lames aurignaciennes avec des lames et lamelles « à bord rabattu » .

A Krems-Hundsteig ; la station a fourni un lot important de lamelles retouchées Parmi lesquelles un bon nombre de Dufours typiques ; à retouche alterne . + des lamelles à fine retouche dorsale : parfois laretouche est très fine ; de type Dufour , d ‘autres passent à la vraie lamelle àdos . Il y a aussi des « pointes de Krems » qui ressemblent parfois à des pointes de Font-Yves en plus pointu . Il y a aurait aussi à Krems un vrai burin busqué ; le seul connu en Autriche .

Willendorf :

La station de Willendorf ; est complexe . A Willendorf II , la mieux fouillée ; il ya toute une série de couches . La couche 1 à base ; est pratiquement stérile La couche 2 à4 ; appartienennt l’Aurignacien La couche 2 présente quelques grattoirs aurignacien ?mais très pauvre . La couche 3 a des lames retouchées et des grattoirs ornés . La couche 4 est pleinement aurignacienne ; par ses carénés et museaux typiques . Il y aurait quelques pointes de Krems ? La couche 5 à 9 ; considérée comme gravettienne. La couche 5 comprend de belles lames retouchées ; .. et deslames appointies qui rappelent parfois celles du Vogelherd .

La couche 6 semble avoir de meilleures gravettes La couche 7 a à nouveau ces lames appointies aux deux bouts et retouchées sur Tout le pourtour , des lames retouchées , des grattoirs sur lames et de petites Pièces à dos pointues =des microgravettes ? La couche 8 a les mêmes types d’objets ; des burins ; des microgravettes ; et des Pièces àdos qui sont des gravettes un peu atypiques . La couche 9 est + nette = elle possède bien dees lames retouchées parfois avec Grattoirs ; des burins sur lame retouchée de style presque « protomagdalénien » Présence de pointes à cran de type « Kotiensi « Cette couche est qualifiée de « Gravettien oriental » . Les comptes de ces couches ne sont pas donnés ; bien que l’auteur en ait con- Struit le diagramme cumulatif qui par comparaison avec le Périgordien VI –I De Laugerie-Haute semble bien appartenir à la famille périgordienne .

La couche 4 a donné une date C-14 de 30 000 AC . Nous n’avons pas de renseignement précis sur les industries postérieures Pas de Solutréen ; bien entendu . Du Magdaénien existerait à Guedenous ; avec Un radius d’aigle gravé d’une tête de renne aux Frauenlucken . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN TCHECOSLOVAQUIE : Il existe plusieurs civilisations repésentées : Szélétien ; Aurignacien ; Périgordien Supérieur ou Gravettien ; Magdalénien .

Le Szeletien : Terme proposé en 1927 par JL Cervinka . Cette industrie semble tenir la place chronologique du Périgordien ancien de l’Ouest ; et dériver du Paléolithique moyen local . ( origine probable du Moustérien à blattspitzen ) .Son évolution Est mal connue . Cette industrie est caracérisée par la présence de pointes foliacées ‘ bifaciales ) en proportions variables ( de 4 à 50% ) . La majorité des Sites sont des sites de surface donc le + souvent il est mélangé à du Moustérien ou de l’Aurignacien ou les deux . Il en existait certainement à Predmost ; mais il est attesté pour Moravany-Deha ( fouilles Zotz et Freund ) dans le loess : pas de burins ; pas de perçoirs ; pas de pièces de type auringnacien ; contrairement aux gisements de surface . Dans le Szélétien ; les pièces foliacées sont de type variées : - Pointes trapue à base large + ou – cordiforme ou triangulaire - Pointe étroite et allongée ; dite « feuille de saule « mais très différentes des

feuilles solutréennes . - Feuilles de laurier ; parfois assez minces mais la retouche est différente de

celle du Solutréen . La richesse en grattoirs , la pauvreté en burins ; les pièces foliacées donnent au Graphique cumulatif un aspect solutréen qui ne doit pas faire illusion . Une trentaine de sites ont donné du Szélétien en Tchécoslovaquie répartis sur l’ensemble du pays aves un optimum en Moravie et Slovaquie occidentale ,et des gisements + rares pauvres en Bohème . Le Szélétien ; commencerait dans l’interstade Wurm I/II d’Europe centrale ce qui correspondrait au Wurm II/III français et se prolongerait dans les temps aurignaciens . Il s’agit presque toujours de gisements de plein air .Quelques sites en Bohème pauvres mais typiques se rapprocheraient d’après DSB , de l’Aurignacien occidental . Des sites de plein air en Moravie ( Vojkovice ; Krespice ; etc …) . Avec des grattoirs à museau ou carénés absolument typiques . A Kechec I Classé aurignacien moyen par Banesz = cela semble vrai ! A Barca I ce serait de l4 Aurignacien tardif . Cet Aurignacien de Slovaquie d’ après DSB ; rappelerait davantage celui du Moyen-Orient .

Deux grottes ont donné une indistrie en os : Dzerava-Skala ( ou Palify ) et Mladec (ou Lautsch ) qui contient les pointes sublosangiques .

Le Périgordien supérieur ( ou Gravettien) :

Il existe de très importants gisements qui ont donné des traces d’habitations et une industrie abondante ; à Dolni-Vestonice et Pavlov ( M Otte 1981 ) .

Dolni-Vestonice : C’est un des plus importants gisements d’Europe centrale . Il y a en réalité

plusieurs sites : Briqueterie , « Hutte à mammouths » ; Cabanes n °1 et 2 . Le loess est l’équivalent du loess récent III de France. L’ âge au radiocarbone se serait de 23 650 AC. On choisit comme locus le site le + riche soit celui de . La Cabane n°1 ( 1259 outils , 35 232 objets ) . Selon Klima ; l’indice IG = 10,5 . grattoirs simples = 50% assez nombreux grattoirs Sur éclats ; un caréné , et un caréné atypique . Les outils composites sont représ- Sentés par des grattoirs-burins et des burins-troncatures . IB = 25,4 ; burins- Dièdres = 14 ,1 % dominent ceux sur troncature ( 5,6 % ) parmi les burins-dièdres Les burins d’angle sur cassure sont les plus nombreux . Les burins sur troncature Sont sur troncature oblique ou concave . Ils sont rarement multiples . Les burins Busqués ne sont pas typiques ; ils ne présentent pas d’encoches = ce sont en réali Té des burins transversaux sur encoche . L’auteur signale quelques Noailles . Il y aurait des couteaux à dos de type Audi ( peu typiques ) et de rares châtel- Perrons (0,8 %) . Il y a des gravettes bien nettes dont certaines sont bien typi- Ques et des microgravettes …. Pas de pointes à cran de type Wilendorf-Kotienski I Dans l’ensemble , sauf pour les lamelles à dos denticulées ; c’est un Pérogordien Supérieur bien classique ; un peu pauvre en gravettes . On a proposé le nom de Pavlovien pour ce Périgordien de Tchécoslovaquie ; mais superflu dans le cas de Dolni-Vestonice . Le diagramme cumulatif ressemble à celui de Corbiac ; malgré Quelques différences . L’industrie osseuse comprend des poinçons ; des lissoirs ; des pointes à sagaies ; Il Existe des objets de parure : dents percées ; perles , coquillages percés . Pavlov :

Pas de renseignements de première main sur le gisemnent proche de Pavlov Fouillé en 1953 , et ayant fourni une grande quantité de silex taillés . Klima y a trouvé les restes de 11 habitations . L’industrie semble assez différente de celle de Dolni-Vestonice et a été datée de 22 850 A.C. .

D’après J Combier ; de nombreuses lamelles à dos à retouche semi- abrupte ; sur L’autre bord , ; inverse , des lamelles denticulées ; des lamelles tronquées ; des Pointes à cran atypiques… quelques microburins . Avec cela des grattoirs ; quel- Ques lames retouchées ; des burins variés dièdres ou sur troncature ; mais pas de Vrais Noailles . Les pointes de la Gravette et assimilées sont souvent de taille mé- Diocre . Il y aurait quelques petits carénés épais et étroits . L’industrie osseuse comprend des pointes courbes sur os de mammouth , des ba Guettes à décor géométrique ; des sagaies biconiques aplaties ; de petites pelles Des spatules ; et divers objets perforés . Beaucoup de ces éléments se retrouvent Dans le bassin du Don ; à Kotienski . L’art est essentiellement géométrique sauf

Pour les statuettes humaines et animales en calcaire , ivoire ,et argile . Pour cette industrie ; différente pourtant de celle de Dolni-vestonice ; on pourrait conserver le nom de Pavlovien . Le site de Pavlov II semble plus proche de Dolni- Vestonice ( B klima 1976 ) .

Il ‘y a pas de Solutréen en Tchécoslovaquie ; et le Szélétien semble avoir disparu Bien avant la date où le Solutréen pourrrait se trouver .

Le Magdalénien :

Les gisements sont presque tous localisés dans les grottesd du karst morave ; mais il y a deux habitats connus dans les environs de Stamberg à 150 km à l’Est De Brno : Spika et Certova dira . Selon les auteurs tchèques ; il y aurait trois stades dans ce Magdalénien mais leurs relations chronologiques restent confuses . Au groupe le plus ancien appar

Tiendrait le gisement d’Adlerova Adlerova : IG= 16, 9 ; IB = 24 ,5 . indice des perçoirs fort IP = 13,2 il existe des

lames tronquées des lames à retouche continue d’abondantes lamelles à dos ; ( 18,9 %) une Dufour .

Le gisement de krizova IG = 8,2 IP = 16,4 parmi les burins ; ceux sur troncature dominent . Beaucoup de lamelles à dos ( 31,2 % ) Une aiguille à chas ;

La grotte de Nova Dratenicka = Karel Valoch attribue la même période . Elle contient des lamelles à dos tronquées ; des rectangles ; des lamelles à dos ordinaires et une pointe ( = gravette ? ) . 3 belles sagaies en os spécial ( 28 cm ). Ornées vers la base de motifs en zig-zag . ( voire un objet similaire touvé dans du Magdalénien supérieur de Teyjat en Dordogne.

Byci skala ; IG = 18 ,6 supérieur à IB= 9,5 IP = 18,6 les lamelles à dos parfois tronquées ;sont abondantes 14 ,9 % il y a des aiguilles à chas des sagaies à base en biseau .

Grotte de Hadi ; ( Brno ) outillage = grattoirs sur lames ou lames retouchées IG = 12,2 des burins IB = 12,3 ; les perçoirs sont parfois à bec très long ; nombreuses picèes esquilléses ; sagaies à base en double biseau .

Balcarova skala ; les lamelles à dos sont parfois bitronquées en rectangles parfois denticulées ou retouchées des deux côtés . A signaler deux segments en cercle Sagaies à base double en biseau . ; ( 51,3%) ; IG = 17, IB= 6,8 les dièdres l’emportent ;

La grotte de Pekarna ; anciennement fouillée . On note la présence d’une belle spatule en os décorée de deux têtes de cheval et d’autres gravures ( « fameux combat de bisons »

La terrasse devant la grotte a été plus récemment fouillée ( B Klima 1974 ) IG = 19 ,5 ( grattoirs simples longs à bout parfois carré ) mais il existe des grattoirs sur lame retouchée IB= 12,1 < IG <IP= 13,5 qui sont variés . Les burins dièdres l’emportent sur ceux sur troncature . L’outillage lamellaire comporte 25,5% de lamelles à dos et 1,4 % de lamelles à dos tronquées rectangle ,1 segment de cercle . L’industrie en os est assez abondante : sagaies àbase double en biseau ; bâtons percés ; divers objets ..le diagramme cumulatif ressemble à celui de Hadi .

A Sipka et Certova dira ; le Magdalénien est du même type général avec rectangles et petites lames à dos pointues . Il daterait du Dryas II . le site de plein air de Hranice comporte des burins des grattoirs , des perçoirs parfois en étoile , une grand variété de microlithes ; certaines géométriques : triangles nombreux et variés … il y a aussi des microburins . Bien que Valoch en fasse un « Gravettien « ; très tardif ; il n’y a aucun doute que c’est du Magdalénien . Tout ce Magdalénien appartient sans doute , typologiquement au Magdalénien supérieur ; parfois même final . Dans son ensemble et par le rôle très important des perçoirs , il ressemble davantage à du Magdalénien de Suisse ou d’Allemagne du Sud qu’à du Magdaliénien du Sud-Ouest français . Comme en Suisse aussi les rapports burins/grattoirs et burins dièdres/burins sur troncature sont loin d’avoir la stabilité de ceux du Magdalénien classique .

L Epipaléolithique : Industrie de Tisnov ( Klima 1963 Kos 1971 ) ; pas riche ( 147 outils ) elle compte de Nombreux grattoirs surtout sur éclats ( 6,5 % ) et unguiformes ( environ 28 % ) . Quelques grattoirs-burins et autres outils composites . Des perçoirs assez rares ( 3¨% ) des burins dièdres ( 8% ), sur troncature ( 4%¨) , 3 pointes aziliennes ; et ‘autres qualifiées de châtelperrons ou lames à dos . Dans l’ensemble cette industrie a des rapports avec le Szélétien .( typologiquement ) . Le diagramme cumulatif ressemble beaucoup à celui del’Abri Pagès ( sauf pour les pointes aziliennes ) . Il se pourrait qu’en Tchécoslovaquie le Magdalénien final ait subi une « azilianisation « par baisse du pourcentage des perçoirs .( comme il en a subi en Europe occidentale par la baisse de l’IB . Quelques mots pour finir du grand gisement dePredmost ; en Moravie . Un site complexe ; ( signalé dès 1571 : ossements de mammouths ) . Il y a certainement de l’Aurignacien à belles lames retouchées ; du Szélétien ( belles pièces foliacées bifaces ) ; du « Gravettien » avec des pointes à soie rappelant les Font-Roberts ; pointes à cran du type Kostienski-Willendorf ;pointes de la Gravette ; pièces rappelant les châtelperrons etc … La présence des pointes Kostienski ( elles n’existent pas à Dolni-Vestonice) ni à Pavlov . L’industrie osseuse de Predmost , comporte des pièces rappelant celles de Pavlov . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN HONGRIE : Il n’existe aucune trace de Périgordin ancien ,remplacé chronologiquement par le Szélétien à quoi succède l’ Aurignacien 0 puis le « Gravettien » ( M Otte , 1981 ) .

Le Szélétien : La station éponyme est :

La grotte de Zéléta (dans les montagnes de Bukk ) :

Couche inférieure : quelques lames ; quelques bons burins ; mauvaises pièces foliaciées bifaces à bords concassés . Il y a beaucoup de silex concassés . Une pointe en os allongée , brisée en deux bouts ; mais pas à base fendue . Couche supérieure : assez grand nombre de lames et de grattoirs en bout de lame ; des racloirs ; des lames et des lamelles à dos ; les lames à dos tendent vers le type gravette . Pièces foliacées de meilleure facture ; plus fines ; en feuille de laurier ; à bords intacts . La position chronologique de cette industrie est imprécise . Le Szélétien inférieur se rencontre en divers gisements ; à la grotte Balla . Le Szélétien évolué ; existe en particulier à Miskolc ; ( grande pointe biface de 25 cm de long .

A noter ,que dans divers gisements ; le Szélétien ancien a un aspect concassé ; Analogue à celui du Périgordien I interstadiaire dans le Sud-Ouest français . (contemporains ? ) . Dans le gisement de Janovice ; le Szélétien dit « moyen « était accompagné d’une Grande pointe en os à base brisée .

L’Aurignacien :

Grotte d’Istallosko (montagnes de Bukk) ;fouilles anciennes d’Hillebrand ( 1955) . Couche inférieure : 50 objets en silex ; surtout sur éclats et fragments grossiers . Pas de burins ;. Au contraire ; l’outillage osseux est typiquement aurignacien : nombreuses pointes en os ;parmi lesquelles 20 pointes à base fendue . Elles sont parfaitement typiques ; et de dimensions variées , plusieurs pendeloques perforées ; Couche supérieure ; + riche , nombreuses lames aurignaciennes , ; parfois pointues ; ( l’une rappelle certaines pièces du Vogelherd . Pas de grattoirs carénés ni à museau ; Les grattoirs sont parfois sur lames retouchées courtes à front parfois ogival . Pas de burins ou très peu ou très mauvais . Les racloirs sont assez nombreux ,parfois de type rappelant le type Quina ; il existe un fragment de pointe szélétienne ; finie et bien travaillée. L’industrie en os = caractérisée par une pointe sublosangique de grande taille dite pointe de Mladec rappelant les pointes de l’Aurignacien II de France . Les deux niveaux ont été datés du C-14 : 28 950 AC pour le niveau supérieur et de 29 500 pour le niveau inférieur . Dans la grotte de Széléta ; quelques lames retouchées ( aurignaciennes ? ) Plus qu’une influence d’une indutrie sur l’autre ; elles représentent sans doute ; avec la pièce szélétienne du niveau supérieur d’ Istallosko ; lapreuve de lacontemporanéité des deux industries ; Il existe de l’Aurignacien du même type à Pesko ,les Aurignaciens semblent avoir fréquenté les grottes de montagnes pour la chasse à l’ours des cavernes .

Le Gravettien : Il y aurait des « influences gravettiennes » dans l’Aurignacien évolué et le Szélétien évolué qui correspondent à des mélanges de niveaux . Contrairement

aux « Aurignaciens » les « Gravettiens » seraient les habitants des plaines d’où le fait que la majorité des gisements se trouvent dans les loess . Ils auraient été Essentiellement des chasseurs de rennes et de mammouths point de vue sans doute trop exclusif . M Gabori ( 1957 ) distingue deux groupes gravettiens : - Un de Hongrie méridionale ;( Sagvar, Dunafoldvar ; Szeged-Othalom )

rattaché au « Gravettien oriental « et dont l’indutrie se rapprocherait de celle de Kostienski IV en Russie . Ona deux dates pour Sagvar : 15 810 +ou – pour la couche supérieure , 16 950 + ou – 100 pour l’inférieure .

- Le deuxième groupe ; celui des loess du Danube ( Pilimarot , Zebegeny ; Nagymaros ) se rapprocherait plutôt des stations tchécoslovaques ou autrichiennes

Sagvar était autrefois attribué au Magdaénien On peut le rattacher au « Gravettien . Ce serait sans doute typologiquement et chronologiquement de l’Epigravettien (ou Epipérigordien ) ( comme on en a trouvé en Italie et en Yougoslavie . L’outil- -lage , sans vraies gravettes ; comprend de nombreux grattoirs , des burins ; des la- Melles à dos ; des microgravettes ; d’après Gabori .. Les grattoirs sont courts ; Af- Finités avec certains sites russes ; spécialement Kostienski IV . Le site de Bodrogkeresztur ( venant du loess ) est qualifié lui aussi de Gravettien Oriental . La date en serait ancienne vers 26 000 AC. Laszlo Vertès attribuait au Magdalénien les très pauvres trouvailles de l’abri II de Pilisszanto . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN POLOGNE : Nos renseignements sont fragmentaires ; de bonne qualité parfois .

L’ Aurignacien : Gisement de Zwieryniec ( Jardin Zoologique ; Cracovie ) ;= pièces typiques ;

attribuables au Szélétien Grotte de Gora Pulawka ; très pauvre ; lamelles à retouche non alterne (

Dufours ?) Grotte de Mammoutova ( Cracovie) Aurignacien ; pauvre . Piekary II

Le Gravettien :

Mammoutova = preèsence du Pérogordien ; des gravettes et des microgravettes ;

des lamelles à dos ; des burins sur troncature .

Le Magdalénien :

Grotte de Maszycka = fouilles de S Koslowski = Magdalénien « à navettes » . De

grandes lames très retouchées ; matériel classique du Magdaliénien supérieur .

Des sagaies .Les navettes sont des pièces fourchues aux deux bouts . C’est bien plus probablement du Magdalénien supérieur que du Magdalénien III

Le Jerzmanovicien :

Grotte de Nietoperzova ( Olkusz ) = gisement énigmatique = Jerzmanovicien +

Un peu de Magdalénien ( aiguilles à chas , sagaies ) Plusieurs couches de Paléolithique supérieur ( couche 4,5 , 6) et en dessous plusieurs couches de Paléolithque moyen non encore publié . La couche 6 est datée de 36 000 AC = 119 objets ( fouilles récentes) Les gisements du Paléolithique supérieur polonais sont rarement riches 56 éclats dont 31 pointes = tout l’outillage retouché car le reste est très atypique ; les pointes foliacées sont diverses . La couche 5 ; 29 pièces . les pointes et les fragments dominent ; deux nucléus mais pas d’éclats ; les pointes sont de même type que précédemment mais elles semblent concassées sur les bords ; La couche 4 = une gravette ? ( fouilles anciennes ) pas très typique, courte , ventrue mais c’est bien une pièce à dos . Les pointes dominent ; quelques burins ; des lames à fines retouches ; baisses en pourcentage des outils bifaciaux et tendance à la pédonculisation . Grotte de Mammoutova ; présence de Jerzmanovicien ?

Le Paléolithique final : Vers la fin du Pléistocène se développent des industries abondantes , en particulier le Masovien . = il a des « pointes en feuille de saule « qui n’ont rien de Solutréen . De petites pointes allongées avec une retouche souvent plate. Le Masovien se placerait entre le Dryas et l’Allerod . Puis vient le Tarnovien ; + ou – homologue de l’Azilien avec de courts grattoirs de types variés, des burins et parfois des pointes aziliennes . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN SCANDINAVIE :

DANEMARK = peu connu = culture de Bromme . Les Archéologues danois sont fascinés par less très beaux outils du Néolithique et de l’Age du Bronze .( voire le site de Segebro = ( Suède du Sud ; Scanie ) Outre les lames et nucléus ; il n’y a que 3 grands types d’outils représentés = des grattoirs sur lames ; des burins médiocres et des pointes pédonculées du type Lynby . Les ossements ne sont pas conservés ; le site serait daté de l’Allerod ou du Dryas supérieur . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN YOUGOSLAVIE :

On y trouve les cultures du monde méditerranéen ; l’Aurignacien ; le Gravettien prolongé en Epigravettien . L’ Aurignacien existe à la station de Mokriska jama ( Slovénie ) Couche 7 : faune = panthère ; loup ; bouquetin . Un grattoir assez typique avec trois pointes en os . Couche 6 : 1 pointe de Font-Yves Compaison avec l’Aurignacien français ? Grotte de Sandalia : Aurignacien typique surmonté de Gravettien et d’Epigravettien . Site de Potocka = industrie à silex mal définie et pauvre . Abri rouge de Crvena Stijena = Moustérien + au-dessus une série de couches du Paléolithique supérieur . Il y a probablement plusieurs industries . Il existe du Gravettien avec de vraies pointes de la Gravette accompagnées de microgravettes et de lamelles à dos dans la région du Karst : Zupanov ; Spomol , Jama V Lozi ; Ovca jama ; Zakajeni Spomol . Grotte de Vindija du Moustérien avec au-dessus de l’Aurignacien et du Magdalénien . Velika Pecina = Riss/Wurm à l’ Holocène avec du Moustérien et de l’Aurignacien ; du Gravettien et du Mésolithique . Gisement de Kadar ( Bosnie du Nord ) en plein air = Gravettien tardif . IG = 23,1 Les grattoirs sont soit sur lames simples soit sur lames retouchées (souvent en éventail ) 190 outils ; pas de gravettes mais peut-être 2 microgravettes ( ? ) ; daté de 11 000 AC mais probablement beaucoup plus . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN ROUMANIE : Peu de renseignements sur ce pays au carrefour des influences de l’Europe centrale ; orintale et méditerranéenne . Mitoc ( Prut ) = Szélétien ? + outils moustéroides Ceahlau ( Bicaz ) = site de plein air = du Moustérien à blattspitzen ( ou du Szélétien ? ) il y aurait 4 niveaux d’Aurignacien puis des niveaux de « gravettien » . J Hahn cite quelques sites contenant de l’Aurignacien concentrés au Banat = grattoirs sur lames retouchées fréquentes + des lames à large encoche . Fragments de Font-Yves ? Industries de type Gravettien ? Cremenea = des gravettes typiques + poteries ( ? = + que louche ) . Stana Ripiceni ( Prut ) = Aurignacien ( niveau inférieur ) , niveau moyen =quelques grattoirs +des gravettes. 3 e niveau = grattoirs + … + une feuille de laurier . + industrie à grattoirs attribuée au Magdalénien ( ? plutôt une industrie de type russe voire du Szélétien évolué ) . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN BULGARIE : Peu de renseignements précis en dehors des recherches de Koslowski ( 1975-1982 ) . Présence de Szélétien ? Aurignacien dans la grotte de Pest ( Vraca ) Grotte de Moravitza ; puis site de Temnata-Dupka ( vallée de l’Isker ) = Font-Yves ? Grotte de Bacho-Kiro = niveau E-F = Aurigacien ? Fouilles récentes de Janusz Koslowski : couches 12 à 14 = Moustérien ; couche 12 = Moustérien typique à débitage Levallois daté de 44 000 AC.

Couche 11 = Paléolithique supérieur daté de 40 000 + ou 300 . 4 niveaux d’habitats , couche très homogène ; 650 outils environ avec une micro-faune très abondante ( oiseaux et rongeurs ) … dents percées d’ours et de félins . Couche 9 = pauvre ; ( 30 outils ) Couche 8 = 30 420 + ou – 300 . 1 pointe de Mladec + beaucoup d’ours des cavernes . Couche 7 = 27 250 AC Couche 6 et 4 = très pauvres ; Couche 3 = mésolithique ? LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN GRECE : Terre longtemps vierge pour le Paléolithique . Site de plein air de Kokkinplios = industrie assez tardive ( 33 000 AC ) mais datation tèrs invraissemblable . Abri d’Asprochaliko = ( Louros ) industrie assez tardive ( vers – 10 000 ? ) ; ; en dessous une industrie + ou – microlithique , plus bas encore ; une industrie datée de – 24 000 avant J.- C . ; en dessous de même ; puis du « Micromoustérien « . Grotte de Kastrista ( loannina ) = pièces gravettoides mais pas de microlithes géométriques . Vers le sommet ; une date de – 11 400 . Epigravettien ? LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN ITALIE Très riche en sites mais très pauvre en variété . Après l’Uluzzien ; culture originale et l’Aurignacien on ne connait ni Solutréen ni Magdalénien ( remplacé par un Epigordien ou Epigravettien qui prend la suite d’un Gravettien local « méditerranéen » assez polymorphe . L’ Uluzzien : ( baie d’Uluzzo ; Pouilles ) Grotte del Cavallo C’est peut-être la + vieille industrie du Paléolithique supérieur en Italie ( phase moyenne datée de 29 000 AC ) . Phase ancienne : Outillage taillé sur plaquettes, de calcaire silicieux ;technique de débitage souvent bipolaire avec production de nombreuses pièces esquillées . Les burins sont exceptionnels ; racloirs très abondants Les pièces à dos ont un dos très arqué et sont en forme de segments de cercles courts . Pas de vrais châtelperrons . Phase moyenne : Utilisation de galets de jaspe rouge sur lesquelles ont été fabriquées d’excellents grattoirs ; . Un seul burin ( 0,4% ) des grattoirs ( 9% ) des troncatures et becs ( 6,5 % ) ; de nombreuses pièces à dos rabattu ( 31% ) mais dont quelques unes ressemblent à de vrais châtelperrons ; quelques-unes de ces pièces sont microlithiques ; des racloirs ( 22%) des denticulés ( 15 % ) quelques pointes groosières en os . Phase supérieure : Burins toujours rarissimes ( 1,3 % ) les grattoirs ( 6,6%) …

Malgré la présence dans le niveau moyen de quelques châtelperrons ; il ne semble pas que le gisement puisse se comparer directement au Périgordien ancien français par rapport auquel il est d’aileurs très isolé . La matière première employée dans le niveau ancien lui donne d’ailleurs quelques particularités . Demande confirmation ! L’Aurignacien : Il est connu avec certitude dans le Riparo Mocci ( frontière française ) De même dans la grotte de Fossellone ( Rome ) + des traces dans d’autres gisements . Riparo Mocci : Situé à Grimaldi ; stratigraphie importante . Couche inférieure F attribuée au Périgordien ancien ( Périgrodien II de Peyrony ) ( présence de nombreuses lamelles à retouche inverse mais il n’y a aucune pièce à dos abattu vrai à Au-dessus vient une couche d’Aurigacien inférieur : grattoirs carénés , grattoirs à museau ;grattoirs sur lame retouchée ou non ; burins ;lames aurignaciennes ; et quelques fragments d’os travaillés des objets de parure ;( coquilles percées ) . Grotte du Fossellone : ( Mont Circé) = Aurignacien typique ; le baron Blanc avait crée le terme de Circéen mais il s’ agit d’ Aurignacien ancien . Il se superpose au Moustérien dont il le sépare d’une couche rouge et contiet de nombreux grattoirs .. Au-dessus ; une industrie pauvre ; avec des lamelles àdos totalement absentes dans l’Aurignacien ; et une pointe à os à base fourchue . La lignée périgordienne : Elle est fréquemment rencontrée et se prolonge tard sous la forme d’Epigravettien . Riparo Mocci : Couche D : Périgordien supérieur = ( présence de microgravettes typiques ) Couche C = « Aurignacien supérieur » = mais pourquoi ? « Niveau supérieur » = présence de microgravettes , lamelles à dos + microlithes géométriques ( triangles et segments de cercle ) = Epigravettien . Grotte Paglici ( Apulie ) Actuellement en cours de fouilles ; importante stratigraphie ; A la base se trouvent les niveaux 21 à 19 bien stratifiés attribués au « Gravettien » avec des dates C-14 allant de 22 770 + ou- 420 .à 17 780 + ou – 290 AC . D’après DSB, l’industrie de la couche 21C , de grande dimension rappelle par ses grandes lames épaisses ou grands éclats d’excellente technique, le Protomagdalénien de France .Grattoirs de belle qualité . Les burins sont abondants, quelques grattoir-burins ; en relative abondance ,des lames appointies, largement retouchées . Les pointes de la Gravette existent , et les microgravettes abondent ainsi que les lamelles à dos ; quelques pointes à cran ; des lames tronquées . Dans la couche 20 ; les types sont les mêmes ; avec abondance de microgravettes . Une pointe de Font-Robert est signalée et des éléments tronqués .( ? ) Dans le « Gravettien final » de ce gisement ; existent des pointes à cran bien typiques . Au-dessus vient de l’Epigravettien ;une grande variété dans l’outillage .

Station de Laterina ( Val d’Arno ) = gisement intéresssant mais de surface ; publié par P Cocchi ; présence de burins dont certains sont des Noailles bien typiques . L’ âge de cette industrie est difficile à déterminer mais sa dérivation du Périgordien semble bien nette . L’Epigravettien Il est fréquent en Italie . Une belle série dans le gisement du Palidoro ( Rome ) Ou dans l’abri Tagliente ( Colli Bericci ) Le Romanelien : Il dériverait en position finale de cet Epigravettien ; il est bien représenté dans le site éponyme de la grotte de Romanelli ( Terre d’Otrante ) . Une série de niveaux de A à E … il ya aussi des objets en os , sagaies , ou poinçons etc .. En Sicile ; ( côté Nord ) ; exsistent d’assez nombreux gisements d’un Paléolithique supérieur avec pièces à dos ; qui semble assez tardif . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN ESPAGNE Le Paléolithique supérieur est abondant et varié en Espagne . D’assez nombreuses fouilles actuellement surtout dans le Magdalénien de la région cantabrique classique ( Groupe de travail cantabrique , 1979 ) et dans le Levant ( Cacho 1979, 1982 ) . En Catalogne : Grotte de Reclau-Viver a été longtemps la seule à avoir donné des traces de Périgordien inférieur à pointes de Châtelperron en Espagne jusqu’à la découverte de la Cueva Morin . Au- dessus d’un Aurignacien typique pauvre mais net ; un Périgordien supérieur français mais riche en gravettes et microgravettes typiques . Le Solutréen qui le surmonte est assez spécial : feuilles de laurier à pédoncule déjeté et pointes à cran particuliéres dont certaies ont le limbe retouché « à la Solutréenne « et d’autres une simple retouche marginale ( = pointes solutréennes du Levant espagnol . On trouve aussi dans ce Solutréen des gravettes . Un Solutréen à feuilles pédonculées et pointees à pédoncule et ailerons existe à San Julian de Ramis . Un Magdalénien à harpons à deux rangs de barbelures exste à la Bora Gran identique au Magdalénien français sauf pour la petitesse de l’outillage en silex et sans traces d’azilianisation . En Espagne du Nord-Ouest : La région cantabrique et le Pays Basque = des gisements importants ; Cueva Morin surtout La grotte du Castillo = au-dessus du Moustérien toute une série de niveaux du Paléolithique supérieur . Nouvelles fouilles . Aurignacien typique ; à grattoirs carénés , et pointes à base fendue Plusieurs niveaux de Périgordien supérieur à pointes de la Gravette ; Puis du Solutréen à feuilles de laurier Puis du Magdalénien qualifié d’ »ancien » mais probablement moyen Enfin du Magdalénien supérieur à harpons à un rang de barbelures et base perforée Enfin de l’Azilien à harpons plats ;

Cueva Morin : ( fouilles JG Etchegaray et L Freeman = 1978 ) = résultats intéressants : Sous de l’Azilien on trouve du Magdalénien puis du Solutréen , du Périgordien supérieur à gravettes , de l’Aurignacien II, de l’ Auringnacien I ; se l’Aurignacien « 0 » enfin du Périgordien ancien à châtelperrons qui surmonte divers couches de Moustérien . Le Solutréen cantabrique est assez spécial avec des pointes foliacées à base concave , des feuilles de laurier losangiques et des pointes àc cran bifaciales . D’après Jorda Cerda il présenterait 4 phases : La phase I = pointes à face plane ; elle possède des pointes foliacées à base convexe et ds feuilles de laurier losangiques . La phase II = des pointes à cran à retouche bifaciale , des pointes à base concave et correpond à l’apogée des feuilles losangiques ; La phase III = des pointes à base concave ; des poines à cran La phase IV = apogée des pointes à base concave et des pointes à cran ; Selon certains auteurs ; ce Solutréen se serait prolongé pendant les temps magdaléniens ; d’où l’absence de Magdalénien I et II (inconnus aussi dans les Pyrénées françaises occidentales ) . Il faut signaler dans ce Solutréen que certaines pointes à base concave asymétriques passent à la pointe à cran . Certains sites magdaléniens semblent correspondre au Magdalénien moyen vrai ( Magdalénien III ) ainsi classés à cause de l’absence de harpons contiennent déjà des pointes aziliennes . L’ Azilien vrai est bien représenté dans divers sites cantabriques ( Valle par exmple ) . Une partie de l’outillage du Paléoolithique supérieur d’ Espagne du Nord-Ouest est taillé dans du quartzite fin ; les Solutréens ont taillé d’excellentes pièces et ont même choisi ce matériau pour les pièces à retouche solutréennes ; La région du Levant espagnol possédait un gisement capital malheureusement fouillé vers 1930 par la méthode des tranches horizontales illustrée à l’époque par D Garrod au Mont Carmel en Palestine . Le Parpallo : Ce site ; le Parpallo Grandie présentait une séquence remarquable ( L Péricot Garcia , 1942 ) . A la base ; une niveau d’ « Aurignacien supérieur » (Périgordien ) à pointes de la Gravette puis du Solutréen inférieur à pointes à face plane mais aussi des pièces à dos rabattu , du Solutréen moyen à feuilles de laurier , un peu particuliéres, et pointes à face plane . Dans le Solutréen supérieur apparaissent les pointes bifaciales à pédoncule et ailerons tout à fait analogues aux pointes de flèches néolithiques, et des pointes à cran spéciales à limbe délimité par petites retouches semi-abruptes, non couvrantes . la soie est souvent déjeté en bout ; en forme de virgule . Avec cela ; les outils classiques ; burins , grattoirs souvent courts ; ou presque ronds ; et des micronburins . L’outillage en os est bien développé dans tous ces niveaux . Au- dessus venait le « Solutréo-Aurignacien «( Aurignacien pris dans le sens de Périgordien ) Avec des pointes à cran , pointes à pédoncules et ailerons ; microburins et où apparaissent les premières sagaies du type Magdalénien I français . ( On est pas sûr de cette séquence et la présence de Solutréen ancien différencié n’est pas admise par tous . ) .

Puis venait la série magdalénienne : Magdalénien I A nombreuses sagaies à base en biseau simple, incisé parfois d’épis rappelant bien celles du Magdalénien I français , grattoirs, burins .. etc Magalénien II. Sagaies biconiques creusées parfois d’un sillon et sagaies à base en biseau simple Magdalénien III A nombreuses sagaies de sections diverses à base en long biseau et portant parfois un décor géométrique rappelant ceux du Magdalénien III français avec des lamelles à dos , des microburins … etc Magdalénien IV à sagaies à base en biseau simple ou double et prototypes de harpons . Dans ce Magdalénien IV ; se développait les microlithes géométriques, en particulier les triangles . Au-dessus ; couches pauvres à microlithes géométriques . De nombreuses gravures sur plaquettes ont été trouvées à différents niveaux, ce qui a été une vraie catastrophe , car sans cela , le fouilleur ,n’eût probablement pas « raclé » toute la grotte comme il l’ a fait . Elles sont d’ailleurs d’un art médiocre . Des problèmes analogues se posent pour la Cueva de Ambrosio ( Velez Blanco ; Andalousie ) ( fouilles E Ripoll Perello ) : Sous des niveaux mésolithiques se placent de gros éboulis , puis une séquence « solutréenne « qui débute par un niveau à microlithes et pointes à cran puis un autre niveau à pointes à cran , puis des niveaux à pointes à pédoncule et à ailerons enfin un niveau à feuilles de laurier . Entre les pointes à cran à les pièces à pédoncule a été trouvé en 1964 ; dans un très mince niveau , une pointe à cran de style hybride, ayant certains caractères du Solutréen classique ( silhouette , retouche couvrante) et d’autres , des pointes à cran méditerranéennes (limbe, bordé par retouche semi-abrupte ) . Malheureusement les fouilles ont été interrompues ( E . Ripoli Ripello 1960- 1961) . Ces sites posent le problème de l’évolution du Solutréen supérieur dans les régions méditerranéennes, problème rencontré en France à la Slapétrière et à Oullins . Le Solutréen a-til évolué vers ces industries à pointes à cran spéciales, ou bien est-ce une industrie différente qui a supplanté le Sollutréen ? Données insuffisantes pour réponde à cette question . LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR AU PORTUGAL Le Paléolithique supérieur y est connu mais mal ( J Roche ; 1979 ) . On a signalé plusieurs fois de l’Aurignacien Station baléaire de Rossio do Cabo ( Estramadure) publiée par Roche et Trindade a des grattoirs carénés , de nombreux burins , des « lamellle à dos pointues » ( pointes de Krems ?) En tout cas , ce n’est point de l’Aurignacien « typique » . Le Solutréen à pointes à cran existe également , mais on en sait pas plus . Cependant dans la grotte de Selmas ( Ponte de Lousa ) a été trouvé un peu de Solutréen à pointes à cran typiques accomagné de pointes à pédoncule et ailerons . Dans la grotte de Casa de Moura ; il y avait sans doute aussi des traces de ce Solutréen à pointes à pédoncules , avec au-dessus du Magdalénien supérieur .

LE PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN URSS : Il est difficile de donner une vie d’ensemble du Paléolihique du supérieur de la partie européenne de l’URSS , et ceci -parce que la plupart des publications sont en russe , voire en Ukrainien : -la Préhistoire russe est en pleine transformation . Pendant longtemps ; les archéologues dece pays ont été plus intéressés par les données paléosociologiques de leurs importantes trouvailles que par la chronologie ou la typologie . Mais actuellement les vieilles idées de Gromov sur la chronologie du Quaternaire ( l’Aurignacien rissien par exemple ) sont peu à peu abandonnées . On commence aussi à trouver des indications numériques ; voire des statistiques d’outils . Les auteurs russes se rendent compte de l’originalité de leurs inustries , et ne parlent plu guère de « Solutréen » Quand ils trouvent des pièces plates . Le Paléolithique supérieur russe est extrèmement riche et diversifié et souvent original . Il semble certain que, là-bas aussi , différentes cultures ont été + ou – contemporaines . Assez récemment , Rogatchev a publié d’ensemble la stratigraphie du groupe de stations Kostienski-Borchevo, sur le Don ; ce qui permet d’avoir quelques idées sur l’évolution de ces industries (- R Klein ; 1973 ) . Selon Boriskovskii ( 1969, 1973 ) ; le gisement de Rodomychle, ( Ukraine ; Kiev) fouillé par Chovkoplias , serait un des + anciens ; avec, dans la même couche , des outils nombreux de type moustérien et d’aussi nombreux outils de type paléolithique supérieur . Mais cette interprétation n’est pas admise par tous ; ( Boriskovskii et Praslov ; 1964 ). Molodova V : Sur les bords du Dniestr ; la station de Moldova CV présente une stratigraphie importante avec 11 couches de Paléolithique supérieur au-dessus du Moustérien : Molodova V a été fouillé et publié par A.-P Tchernych ( 1961 ). Voire M Otte ( 1981 ) . La couche 10 = grattoirs sur lamees ; parfois retouchées , des burins surtout dièdres ; .. des lamelles à dos et des microgravettes ; La couche 9 = de grands grattoirs et de grands burins = 26 050 + ou – 1000 et 27 000 + ou – 1230 . La couche 8 = outillage reste assez grand ; a donné une pointe à cran peu typique . La couche 7 = grand outillage ; des grattoirs ; et grattoirs-burins , des gavettes et microgravettes ; des pointes coniques en os allongées de nombreux batons percés à tête souvent élargie ; un pic en bois de renne . Datée de 21 740 + ou – 320 AC . De même que la couche 10 avait été appelée « solutréenne » ; à cause de la pièce biface ; cette couche 7 l’a été à cause de ses pointes à cran , qui n’ont rien à voir avec le Solutréen . Ses affinités iraient plutôt vers Périgordien supérieur . Les couches 6,5,4 présentent d’autres industries , assimilées au Magdalénien , avec burins dièdres ou des outils en os , mais ne semblent pas spécialement magdaléniennes /

Couche 3 = de même ; les grattoirs sont courts ; il y a des grattoirs-burins ; des burins dièdres ou sur troncature , des lamelles à dos . Pointes en os, statue anthropomorphe . La faune comprend du mammouth et le C-14 donne une date de 11 740 + ou – 540 AC . Couche 2 l’industrie, assez petite ; comprend des grattoirs presque anguiformes , des burins ; des lamelles àdos , des pointes en os .. etc . Date : 9950 + ou – 230 avant notr ère . Elle a été assimilée à un Magdalénien supérieur . La couche IA ; dite azilienne ; a de nombreux burins ( différent de l’Azilien occodental ) et de petits grattoirs . Un harpon à double rang de barbelure présente une base perforée mais n’est ni magdalénien ni azilien de style . la date = 8640 + ou – 230 AC. L a couche I pposède enfin des grattoirs nettement anguiformes , des burins abondants : de petites lames pointues et des lamelles à dos . le renne persiste dans la faune mais le mammouth a disaparu de la couche 3 . Ilest curieux de voir le renne persister si tard dans le Sud : Dans l’ensemble ; malgré l’aspect vaguement magdalénien des couches 3 et 2 ; les outillages de Moldova V sont des industries tout à fait originales . Dans la même région , le gisement de Babin I ( ou Babine ) a aussi donné une stratigraphie . Couche 1 inférieure ; ( souvent assimilé à de l’ Aurignacien ) a des grattoirs sur lames retouchées ( non spécialement aurignaciennes) ; des burins ; .. de petites pièces rappelant les pointes de Font-Yves ou les pointes d’El Ouad . Couche 2 , au-dessus ; qualifiée de solutréenne ;a également des pièces bifaces ; + nettes ; des grattoirs ; des burins . La couche supérieure , riche en grattoirs plutôt courts et en burins a été qualifiée de magdalénienne . Comme dans le cas de Babin ; ces assimilations ne paraissent guère fondées . Dans le bassin de Diesna ; le site de Mezin ( Chovkoplias 1965 ) = riche industrie de burins variés ; perçoirs , grattoirs , outils composites ; lames tronquées ; lamelles à dos etc .. d’aspect + magdalénien . L’outilage en os comprend des poinçons ; une grosse aiguille.. de nombreux objets de parure ; et des objets décorés de motifs géométriques ( femmes stylisés ? ) . Des bracelets à décoration géométrique complexe et des os peints de ces même décors en rouge . Traces d’habitation . Un peu plus à l’ Est ; sur le Seim ; le site d’ Avdeevo ; très important . Une industrie de type de la couche supérieure de Kostienski I Kostienski-Boréchévo : Sur la rive droite du Don ; à 30 km au Sud de Voronej = groupe des stations de Kostienski- Borchévo , ensemble de sites d’importance très variable ; allant de quelques silex isolés à des habitations complexes dans le loess colluvionné .D’après les travaux de Rogatchev ( 1953-1957 ) on divise ces 3 couches en 3 grands stades . Publication récente de ND Praslov et AN Rogatchev ( 1982 ) = 1 siècle de travaux de recherches ( 1879- 1979) . Le Paléolithique supérieur ancien :

Kotienski I ( Effimenko, 1958 ) la couche 5 ; la + inférieure ) industrie pauvre . 11 grattoirs parfois en éventail… des pointes parfois seulement partiellement bifaciales . Deux grandes feuilles de laurier grossières ; une pointe moustérienne ; plusieurs racloirs ; des éclats utilisés et de nombreux éclats bruts .Presque pas de lames ( mauvaises ) . Couche inférieure ( de Kostienski XII ) =des pièces bifaces épaisses mais pas de pièces triangulaires . Celles-ci se trouvent dans la couche unique de Streleskaia Iii, pauvre ( 23 outils ) = 4 de ces pointes . Kostienski VIII ( = Telmanskaia ) couche 4 ; = une industrie différente Kostienski XVII couche 2 = 10 000 silex dont 22 grattoirs sur lames ou éclats , grattoirs burins ; 150 burins avec une majorité sur lames retouchées .. « deux mauvais couteaux de Kostienski », de rares pièces esquillées ; et environ 7000 petits éclats . L’outillage en os comprend 2 fragments de pointes en os , et 50 pendentifs . Le Paléolithique supérieur moyen : La couche 3 de Telmanskaia ( Effimenko ; Boriskovskii ; 1957) = 6 grattoirs dont un double .. des burins rares ; il existe des lames retouchées ; les burins sont rares ; plusieurs baguetts en ivoire de mammouth ; La couche 2 = 6000 silex ; dont 100 lames retouchées .. des microgravettes et de lamelles à dos pointues ; des outils « trapèzoides » dont un rappelle une petite pointe hambourgienne . Présence de triangles ? Kostienski XII a donné des résultats différents selon les endroits fouillés . Le point A présente une industrie avec grattoirs sur lames retouchées ; grattoirs courts ; .. et une petite pointe triangulaire biface . Le point B a donné une industrie se rapprochant de Kostienski XV . Kostienski XV ( = Gorodtsvovskaia ) = grattoirs courts ; parfois en éventail ; parfois doubles ; des lames retouchées parfois pointues … et une douzaine d’outils de style moustérien + des pièces esquillées . Quelques « pelles » en os . Kostienski XIV ( = Markina Gora ) couche 3 = daté de 12 350 +ou – 460 ; surtout des grattoirs et des burins couche 2 = 1 industrie curieusement archaique : pointes triangulaires unifaciales ; outils discoides ; divers racloirs ; quelques pièces esquillées ; des grattoirs ; pas de burins ; des poinçons en os . Le Paléolitique supérieur évolué : Il est largement représenté ; et par des industries très diversifiées. Kostienski I ; couche 3 = affinités aurignaciennes ; ( présence de carénés ; et de grattoirs sur belles lames aurignaciennes , lames aurignaciennes ; fines lamelles à petite retouche . Selon Rogatchev = deux fois + de burins que de grattoirs ce qui n’est pas très aurignacien en Europe de l’Ouest . Il y a des pièces esquillées . De même dans la couche 2. Couche 1= couche classique . Il y aurait eu là une longue habitation de 35 m X 15 m avec 9 foyers alignés . Industrie très abondante et riche en types . Elle comprend de belles lames ; parfois retouchées . « Les couteaux de Kostienski « = des lames sur toncature inverse simple ou double où des enlèvements longitudinaux sur la face dorsale partent des troncatures ;

Il y a les fameuses pointes dites de Kostienski-Willendorf et des pointes de Jermanovice ; des lames appointies ; des lamelles à dos ; des burins sur cassure … La couche I a donné les célèbres satuettes humaines féminines et statuettes animales . La couche supérieure de la station de Telmanskaia ( = Kostienski VIII ) = + ancienne ; chronologiquement elles se placerait entre les couches 2 et 3 de Kostienski I = une étrange industrie = éclats Levallois , bifaces ; disques ; racloirs de type moustérien ; convergents ou déjetés .. des pointes foliacées totalement bifaciales à l’extrémité distale ; pointes de type Jermanovice ; .. certaines pointes présentent une nette tendance à devenir pédonculées … bien qu’appartenant à la série supérieure ; cette série a un aspect archaique singulier . Kostienski II ( = Alexandrovskaia ) présente deux couches ( Rogatchev ; 1955 ) . La couche inférieure a donné de bonnes pointes de la Gravette ; souvent assez petites mais pouvant atteindre 9 cm de long ; de grosses lamelles à dos tronquées ; . ; parfois tronquées rappelant celles de Dolni Vestonice .. des poinçons en os .. cette industrie pourrait rentrer typologiquement dans un Périgordien supérieur . La couche supérieure est souvent dite , à tord ; solutréenne à cause des pointes foliacées bifaces . Elles comprend des lames bien retouchées ; des lamelles à dos pointues ; de beaux burins dièdres sur lames retouchées se terminant en ogive rappelant les beaux burins du Protomagdalénien français ..mais il n’y a rien de solutréen .. en outre des disques percés sur galets plats , des outils de pierre partiellement polis . L’outillage osseux est varié : avec des pointes en ivoire , des pointes à tête naturelle ou sans tête ; des lissoirs cochés sur le côté ; une curieuse grosse épingle à tête circulaire percée d » un trou ; un fragment d’ivoire décoré .. etc . Malgré quelques ressemblances avec le Protomagdalénien de Laugerie-Haute ; la distance et certains caractères font que l’hypothèse d’une convergence est la seule qu’on puisse actuellement soutenir . Mais on observe néanmoins des affinités occodentales . Le site de Borchévo ( Boriskovski 1953) = probablement nettement postérieur Couche inférieure =contient outillage de petite taille ; grattoirs courts ; lamelles à dos ; pointes aziliennes ;burins nombreux ; surtout sur troncature . mammouth présnet dans la faune ; Couche moyenne = lames à tranchant usé ; 40 grattoirs tendant vers le type anguiforme ; 70 burins sur troncature ; environ 20 lamelles à dos ; + une trentaine de retouche à très fine sur un ou deux bords . Couche supérieure = industrie aussi petite ; parmi les pièces à dos ; quelques pointes aziliennes parfaitement typiques . Le renne est présent mais le mammouth a disparu . Au Nord de la région de Kostienski ; le gisement de Gagarino = nombreuses statuettes humaines et des restes d’habitation . Dans la région de Rostov ; (Don inférieur ) existe selon Boriskovskii , une zone particulière où se trouvent les campements saisonniers de chasseurs de grands bovidés . Stations de Kamennaia I et II avec de petits grattoirs parfois anguiformes , des pointes aziliennes à base tronquée et une tendance à la géométrisation . En Crimée ; l’abri-sous-roche de Siouren I près de Bakhisaraj = plusieurs niveaux . La couche inférieure ) industrie parfois considérée comme aurignacienne = grattoirs sur grandes lames retouchées ; burins ; pointes rappelant les pointes de Font-Yves , des lamelles Dufour de grande taille parfois tronquées ; des outils de style moustérien qui disaparaissent ensuite . La couche moyenne = des carénés ; des Dufour , des micro-Font-Yves … etc

La couche supérieure = des burins , surtout dièdres ; des grattoirs ; quelques carénés ; une pîèce comparable à une pointe de la Gravette .. Le gisement de Siouren II = petis grattoirs ; burins ; triangles ; segments de cercle ; des pointes à retouche proximale et distale ( étonnant) rappelant celles du Masovien polonais . = convergence ? Industrie tardive . Au nord-est de Moskou ; la station de Sounghir ( Vladimir ) célèbre par ses sépultures a donné une industrie dont la similitude avec celle de Streletskaia II est frappante . = pointes triangulaires bifaces plates à base concave ; les outils sur éclatq dominent nettement . A noter une tête de cheval très stylisée . Des datations récents ont donné = 21 000 A signaler dans l’Oural ; la grotte ornée de peintures de mammouths et de chevaux de Kapova ( O. Bader ) . En résumé ; le Paléolithique supérieur de la Russie d’Europe est très riche et souvent original . Si quelques sites ou couches peuvent ou semblent avoir des rapports + ou – étroits avec des industries d’Europe centrale voire occidentale ; dans la majorité des cas, on se trouve ici dans un autree monde ;au moins une autre province . Les datations relatives de ces industries , leurs caractéristiques typologiques , leurs compositions statistiques , leur développement ; ne sont pas encore établis dans les détails .

QUATRIEME PARTIE : LISTE TYPOLOGIQUE DES OUTILS DU PALEOLITHIQUE :

I LISTE TYPOLOGIQUE DES OUTILS DU PALEOLITHIQUE INFERIEUR et MOYEN D APRES FRANCOIS BORDES : 1 Eclat levallois typique 2 Eclat levallois atypique 3 Pointe levallois 4 Pointe levallois retouchée 5 Point pseudo-levallois 6 Pointe moustérienne 7 Pointe moustérienne allongée 8 Limace 9 Racloir simple droit 10Racloir simple convexe 11Racloir simple concave 12 Racloir double droit 13 Racloir double droit- convexe 14 Racloir double droit- concave 15 Racloir double biconvexe 16 Racloir double convexe-concave 17 Racloir convergent droit 19 Racloir convergent convexe 20 Racloir convergent concave 21 Racloir déjeté 22 Racloir transversal droit 23 Racloir transversal convexe 24 Racloir transversal concave 25 Racloir sur face plane 26 Racloir sur retouche abrupte 27 Racloir à dos aminci 28 Racloir à retouche biface 29 Racloir à retouche alterne 30 Grattoir typique 31 Grattoir atypique 32 Burin typique 33 Burin atypique 34 Perçoir typique 35 Perçoir atypique 36 Couteau à dos typique 37 Couteau à dos atypique 38 Couteau à dos naturel 39 Raclette 40 Tranchet moustérien 41 Encoche 42 Denticulé 43 Bec burinant alterne 44 Retouche sur face plane

46-47 Retouche abrupte alterne épaisse 48-49 Retouche abrupte alterne mince 50 Retouche biface 51 Pointe de Tayac 52 Triangle à encoche 53 Pseudo-microburin 54 Encoche en bout 55 Hachoir 56 Rabot 57 Pointe pédonculée 58 Outil pédonculé 59 Chopper 60 Chopping inverse 61 Chopping-tool 62 Divers 63 Pointe foliacée biface II LISTE TYPOLOGIQUE DES OUTILS DU PALEOLITHIQUE SUPERIEUR D APRES D. de SONNEVILLE-BORDES et J . PERROT : 1 ; Grattoir simple sur bout de lame 2 ; Grattoire atypique 3. Grattoir double 4 ; Grattoir ogival 5. Grattoir sur lame retouchée 6. Grattoire sur lame aurignacienne 7 ; Grattoir sur éventail 8 ; Grattoir sur éclat 9 Grattoir circulaire 10 . Grattoir unguiforme 11 . Grattoir caréné 12 Grattoir caréné atypique 13 Grattoir à museau 14 . Grattoir à museau plat 15 Grattoir nucléiforme 16 Rabot 17 Grattoir- burin 18 Grattoir-lame tronquée 19 Burin-lame tronquée 20 Perçoir-lame tronqué 21 Perçoir-grattoir 22 Perçoir-burin

23 Perçoir 24 Bec 25 Perçoir multiple 26 Microperçoir 27 Burin drièdre droit 28 Burin drièdre déjeté 29 Burin drièdre d’angle 30 Burin d’angle sur cassure 31 Burin drièdre multiple 32 Burin busqué 33 Burin bec-de-perroquet 34 Burin sur troncature droite 35 Burin sur troncature oblique 36 Burin sur troncature concave 37 Burin sur troncature convexe 38 Burin transversal sur troncature latérale 39 Burin transversal sur encoche 40 Burin multiple sur troncature 41 Burin multiple mixte 42 Burin de Noailles 43 Burin nucléiforme 44 Burin plan 45 Couteau type Audi 46 Pointe de Châtelperron 47 Pointe de Châtelperron typique 48 Pointe de la Gravette 49 Pointe de la Gravette typique 50 Microgravette 51 Pointe des Vachons 52 Pointe de Font-Yves 53 Pièce gibbeuse à bord rabattu 54 Fléchette 55 Pointe à soie 56 Pointe à cran typique 57 Pièce à cran 58 Lame à bord rabattu total 59 Lame à bord rabattu partiel 60 Lame à troncature retouchée droite 61 Lame à troncature retouchée oblique 62 Lame à troncature retouchée concave 63 Lame à troncature retouchée convexe 64 Lame bitronquée 65 Lame à retouche continue sur le bord 66 Lame à retouche contine sur deux bords 67 Lame aurignacienne 68 Lame étranglée 69 Lame à face plane

70 Feuille de laurier 71 Feuille de saule 72 Pointe à cran typique ( solutréenne ) 73 Pic 74 Encoche 75 Denticulé 76 Pièce esquillée 77 Racloir 78 Raclette 79 Triangle 80 Rectangle 81 Trapèze 82 Rhombe 83 Segment de cercle 84 Lame tronquée 85 Lamelle à dos 86 Lamelle à dos tronquée 87 Lamelle à dos denticulée 88 Lamelle à encoche 90 Lamelle Dufour 91 Lamelle azilienne 92 Divers