faire produire des plaquettes

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10 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET-AOÛT 2009 - N°414 La Société française d’allergologie et d’immunologie clinique (SFAIC) change de nom et retrouve son appellation initiale : Société française d’allergologie (SFA, 1947), devenue SFAIC en 1973. À cette époque, on était proche de la découverte des IgE et il semblait intéressant d’ajouter immunologie clinique à allergologie, pour faire apparaître le lien entre allergologie et immunologie, a expliqué le Pr Frédéric de Blay, président de la SFA, au 4 e Congrès français d’allergie à Paris, réunion professionnelle de niveau international. En effet, l’immunologie clinique ne cor- respond pas à l’activité des allergologues, qui est essentiellement… l’allergologie. SFA correspond plus à la réalité du ter- rain. Et l’Union européenne des médecins spécialistes (UEMS), structure officielle des spécialistes européens, a reconnu la spécialité sous la dénomination aller- gologie seule. La SFA est engagée dans une réflexion sur la reconnaissance du mode d’exercice de l’allergologie avec les autres représen- tations professionnelles, le Collège des enseignants d’allergologie et les asso- ciations de patients, en les regroupant et en créant la Fédération française d’aller- Allergologie : la SFAIC (re)devient la SFA gologie. L’allergologie est ainsi devenue plus visible et crédible et peut espérer la reconnaissance de son utilité, souligne le Pr de Blay. La SFA s’est fixé un ambitieux programme. Concernant la formation, il n’est pas enco- re possible d’espérer disposer d’allergo- logues praticiens compétents sur tout le territoire si on ne réfléchit pas à leur formation initiale. Il faut se demander qui sont les enseignants d’allergologie, qui sont les services validants pour former à l’allergologie, et accueillir des internes en allergologie. Le DESC d’allergologie et d’immuno- logie clinique existe pour les spécialis- tes d’organes et doit demeurer. Mais le nombre des allergologues ainsi formés est insuffisant. Il faut inciter les internes en pneumologie, en pédiatrie, en oph- talmologie, en dermatologie à s’inscrire plus nombreux au DESC. On doit aussi favoriser la formation en allergologie des internes en médecine générale. Attirer les vocations dépendra aussi d’une meilleure validation des actes. Pour le Pr de Blay, ce changement de nom s’inscrit dans une stratégie de maintien de notre allergologie au meilleur niveau, dans la formation initiale, la formation continue et le nombre d’allergologues, la France étant l’un des pays d’Europe qui compte le plus de diplômés. J.-M. M. BRÈVES Faire produire des plaquettes De nouveaux stimulants de la production de plaquettes dans le purpura thrombopénique idiopathique (PTI), activant les mégaca- ryocytes, en se liant au récepteur c-MPL de la thrombopoïétine (TPO, facteur de croissance des plaquettes) offrent un choix thérapeutique. Alors que les premiers analogues de la TPO n’étaient pas dépourvus d’effets indésirables (immunitaires), les agonistes du récepteur de la TPO de 2 e génération sont prometteurs, tels eltrompag et romiplostine, qui augmentent en toute sécurité et maintiennent la production de plaquettes dans le PTI réfractaire. Leurs effets secondaires éventuels à long terme devront être évalués et leur place définie dans le PTI. Le compte plaquettaire bas, dû principalement à des auto-anticorps, justifie un traitement lorsque leur taux est à un niveau qui met en danger la vie du patient par hémorragie. Source : Nurden A, Viallard JF, Nurden P (CHU de Bordeaux-Pessac), Lancet 2009;9674:1562-9. Surfactant et SDRA Le traitement des enfants prématurés et des enfants à terme avec syndrome de détresse respiratoire aigu (défaillance respiratoire sé- vère) est courant dans les unités de soins intensifs néonatals. Le SDRA peut résulter d’un déficit en surfactant ou de son inac- tivation, ou d’une fuite de protéines plas- matiques dans les voies respiratoires pour diverses raisons. Facteurs de risque pré- et post-natals : chorioamniotite, pneumonie, sepsis, hypoxie, responsables d’une réponse inflammatoire pulmonaire chez les préma- turés pouvant affecter synthèse et fonction du surfactant alvéolaire. La dysfonction du surfactant peut être aussi un marqueur du syndrome d’aspiration du méconium (SAM) du nouveau-né en SDRA. L’apport de sur- factant exogène (animal, synthétique) cor- rige l’inactivation du surfactant endogène et améliore l’oxygénation et la fonction pul- monaire sans effets secondaires apparents. Source : Wirbelauer J, Speer CP, J Perinat 2009;29:S18-S22. © BSIP/PHOTOTAKE/CNRI © BSIP/PEYROUX

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10 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET-AOÛT 2009 - N°414

La Société française d’allergologie et d’immunologie clinique (SFAIC) change de nom et retrouve son appellation initiale : Société française d’allergologie (SFA, 1947), devenue SFAIC en 1973. À cette époque, on était proche de la découverte des IgE et il semblait intéressant d’ajouter immunologie clinique à allergologie, pour faire apparaître le lien entre allergologie et immunologie, a expliqué le Pr Frédéric de Blay, président de la SFA, au 4e Congrès français d’allergie à Paris, réunion professionnelle de niveau international.

En effet, l’immunologie clinique ne cor-respond pas à l’activité des allergologues, qui est essentiellement… l’allergologie. SFA correspond plus à la réalité du ter-rain. Et l’Union européenne des médecins spécialistes (UEMS), structure offi cielle des spécialistes européens, a reconnu la spécialité sous la dénomination aller-gologie seule.La SFA est engagée dans une réfl exion sur la reconnaissance du mode d’exercice de l’allergologie avec les autres représen-tations professionnelles, le Collège des enseignants d’allergologie et les asso-ciations de patients, en les regroupant et en créant la Fédération française d’aller-

Allergologie : la SFAIC (re)devient la SFA

gologie. L’allergologie est ainsi devenue plus visible et crédible et peut espérer la reconnaissance de son utilité, souligne le Pr de Blay. La SFA s’est fi xé un ambitieux programme.Concernant la formation, il n’est pas enco-re possible d’espérer disposer d’allergo-logues praticiens compétents sur tout le territoire si on ne réfl échit pas à leur formation initiale. Il faut se demander qui sont les enseignants d’allergologie, qui sont les services validants pour former à l’allergologie, et accueillir des internes en allergologie.Le DESC d’allergologie et d’immuno-logie clinique existe pour les spécialis-tes d’organes et doit demeurer. Mais le nombre des allergologues ainsi formés est insuffi sant. Il faut inciter les internes en pneumologie, en pédiatrie, en oph-talmologie, en dermatologie à s’inscrire plus nombreux au DESC. On doit aussi favoriser la formation en allergologie des internes en médecine générale. Attirer les vocations dépendra aussi d’une meilleure validation des actes.Pour le Pr de Blay, ce changement de nom s’inscrit dans une stratégie de maintien de notre allergologie au meilleur niveau, dans la formation initiale, la formation continue et le nombre d’allergologues, la France étant l’un des pays d’Europe qui compte le plus de diplômés.

J.-M. M.

BRÈVES

Faire produire des plaquettes

De nouveaux stimulants de la production de plaquettes dans le purpura thrombopénique idiopathique (PTI), activant les mégaca-ryocytes, en se liant au récepteur c-MPL de la thrombopoïétine (TPO, facteur de croissance des plaquettes) offrent un choix thérapeutique. Alors que les premiers analogues de la TPO n’étaient pas dépourvus d’effets indésirables (immunitaires), les agonistes du récepteur de la TPO de 2e génération sont prometteurs, tels eltrompag et romiplostine, qui augmentent en toute sécurité et maintiennent la production de plaquettes dans le PTI réfractaire. Leurs effets secondaires éventuels à long terme devront être évalués et leur place défi nie dans le PTI. Le compte plaquettaire bas, dû principalement à des auto-anticorps, justifi e un traitement lorsque leur taux est à un niveau qui met en danger la vie du patient par hémorragie.

Source : Nurden A, Viallard JF, Nurden P (CHU de Bordeaux-Pessac), Lancet 2009;9674:1562-9.

Surfactant et SDRALe traitement des enfants prématurés et des enfants à terme avec syndrome de détresse respiratoire aigu (défaillance respiratoire sé-vère) est courant dans les unités de soins intensifs néonatals. Le SDRA peut résulter d’un défi cit en surfactant ou de son inac-tivation, ou d’une fuite de protéines plas-matiques dans les voies respiratoires pour diverses raisons. Facteurs de risque pré- et post-natals : chorioamniotite, pneumonie, sepsis, hypoxie, responsables d’une réponse infl ammatoire pulmonaire chez les préma-turés pouvant affecter synthèse et fonction du surfactant alvéolaire. La dysfonction du surfactant peut être aussi un marqueur du syndrome d’aspiration du méconium (SAM) du nouveau-né en SDRA. L’apport de sur-factant exogène (animal, synthétique) cor-rige l’inactivation du surfactant endogène et améliore l’oxygénation et la fonction pul-monaire sans effets secondaires apparents.

Source : Wirbelauer J, Speer CP, J Perinat 2009;29:S18-S22.

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