exposition universelle 2025 : les mobilités
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Pour ce troisième et dernier tome dédié au projet d'Exposition universelle 2025, les étudiants du Centre Michel Serres ont pensé la question de la mobilité sur le territoire pour cette période de grand rassemblement mondial.TRANSCRIPT
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Centre Michel Serres
EXPOSITION UNIVERSELLE 2025LES MOBILITÉS
En partenariat avec :
Commanditaire :
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Présentation | du projet
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L’Equipe du projet Exposition universelle 2025 - Les mobilités
Septembre 2014 - Février 2015
La France souhaite poser sa candidature pour accueillir l’Exposition universelle
de 2025 et nous avons voulu apporter notre pierre à l’édifice. De septembre 2014 à février
2015, nous avons travaillé, en équipe pluridisciplinaire, à imaginer ce que pourrait être
une Exposition universelle en 2025. Au cours de trois semestres, le Centre Michel Serres
s’est attelé à apporter un regard neuf et une certaine fraîcheur au modèle traditionnel de
ces grands événements mondiaux.
Dans un premier temps, les étudiants du Centre ont abordé le projet de manière
globale et en proposant un thème : Le Génie du Corps. Un corps universel est aujourd’hui
largement sollicité par les nouvelles technologies et les évolutions qu’elles génèrent dans
le domaine de la médecine, du sport mais aussi dans les croyances ou encore la culture.
La seconde étude a quant à elle porté sur l’organisation du territoire de
l’Exposition, les étudiants se sont affranchis du concept historique des Expositions
universelles en proposant une exposition multisite, qui se greffe à l’existant.
Ce dernier semestre fut plus spécifiquement consacré à un aspect du dossier de
candidature de la France : la mobilité. Si la demande relevait d’une étude sur la mobilité
en 2025, entendue ici au sens restreint du transport des visiteurs au sein de l’Exposition,
nous avons vite constaté que la mobilité était une notion bien plus large.
C’est pourquoi dans la lignée du Génie du Corps et en partenariat avec l’École
des arts et métiers, des beaux-arts et d’architecture de Bordeaux, nous avons choisi
de proposer un concept, la flânerie, comme une grille de lecture pour les acteurs de la
mobilité afin de les inviter à repenser la relation entre notre corps et l’environnement,
corps ici en mouvement.
Cette mobilité flâneuse propose une approche systémique et participative de
nos déplacements, au cœur d’un environnement apaisé, propice aux mobilités douces,
aux échanges et aux rencontres. Nous envisageons alors l’Exposition universelle comme
un terrain d’expérimentation, surprenant et inattendu, permettant de promouvoir des
modèles pérennes.
Sommaire |
Préface | Bernard Moise 61. Les mobilités | Changer l’angle d’approche 8 1. Un paradigme en mutation 13 2. Une évolution dans les usages 14 3.Unediversificationdesoutilsetdesacteurs 15 4.Laflânerie…unidéaldemobilité 182. Un environnement remodelé | pouraccueillirlaflânerie 20 1.“Uneflânerieapaisée”| dans un environnement sain 23 Uneville«réoxygénée»oùcohabitentdifférentsmoyensdetransport. 23 Focus | Etsinousn’étionsplussédentaires…maismobiles ?! 24 Unetransitionadoucieentrelavilleetsabanlieue 29 2.Uneflâneriecréative| dans des interconnexions réinventées 31 Focus | Lehub 32 Focus | Le Grand Roissy, porte d’entrée internationale de l’Exposition universelle 34 Réinvestir les interconnexions 36 3.Uneflâneriefluide| grâceàlabillettiqueetàlasignalétique 39 Unebillettiqueunifiée 39 Unesignalétiquesensorielle 40 Unesignalétiqueindividualisée 42 4.Uneflâneriehasardeuse| dans un espace virtuel original 44 Desoutilsd’orientationdiversifiésetpersonnalisables 44 Uneflânerievirtuellefantasmée 47 Focus | L’Expositionuniverselle:épinedorsaled’unemobilité3.0 48
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3.Laflânerieauservicedel’inattendu| de la surprise et de la rêverie 50 1.Uneflâneriealéatoire| laissantunelargepartàlasurprise 53 Unsystèmedemobilitéspontané 53 Unsystèmed’informationaléatoireetstimulant 54 2.Uneflânerieludique| grâceàunecartographieinattendue 57 Descartesoriginales 57 Descartessensibles 58 Descartesdynamiques 60 3.Uneflânerienocturne| favorisantleréenchantement 62 4.Uneflânerieexcentrique| grâceàdesparcoursoriginaux 66 Desmobilitésdédiéesaudépartdesterritoiresd’outre-mer 66 Desmobilitésquotidiennesrevisitées 694.Laflânerie| catalyseur de modèles pérennes 70 1.Uneflânerie«fertile»| dansunesociétécollaborative 73 Focus | Le Grand Paris 74 2.Uneflâneriesolidaire| pourunemobilitédurable 79 Focus |Lalogistiquedesgrandsévénements 82Conclusion| 845.L’équipe| transdisciplinaire 86Remerciements | 104Établissement | Partenaires 108Iconographie| 110Bibliographie| 110
Préface |
Les Expositions universelles entretiennent des liens
privilégiés avec l’utopie dans la mesure où elles renvoient à l’espoir
et au rêve, espoir dans les progrès techniques et scientifiques,
espoir dans l’humanité, espoir dans une fraternité entre les
nations. À chaque époque, les Expositions universelles ont relayé
les utopies de leur temps, afin de les présenter au plus grand
nombre. Aujourd’hui, face à la question de la mobilité, réalité et
défi du XXIe siècle, les étudiants du Centre Michel Serres ont saisi
les enjeux de cette rencontre internationale pour dire leur façon
d’imaginer les déplacements et mouvements dans un monde à
reconstruire.
Penser la sauvegarde de la planète, aujourd’hui un enjeu sociétal
majeur, demande un changement profond des comportements
difficile à mettre en œuvre.
Face à cette situation, les étudiants proposent de repenser les
modes de vie actuels au regard de la mobilité, des déplacements,
de nos nouvelles façons de partager nos espaces personnels et
collectifs. À l’heure des délocalisations, de la réalité augmentée, de
la mobilité physique et mentale, ils ont su interroger les rapports
aux lieux, à la rencontre, aux paysages, au non-lieu, aux espaces
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Bernard MOÏSEDesigner - Chef de projet au Centre Michel Serres - Directeur de projet
à l’École nationale supérieure de création industrielle.
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traversés. L’Exposition universelle devient une occasion à saisir,
un terrain d’expérimentation à échelle réelle, un accélérateur de ce
changement de regard. Pour envisager de nouvelles perspectives
sociales, ils nous invitent à nous interroger sur de nouveaux moyens
de communiquer, d’échanger, de partager, de nous déplacer. Ils
nous proposent de repenser nos comportements pour mieux vivre
ensemble, dans un monde où tout est désormais interrelié.
Cette réflexion est la troisième et dernière étude du Centre
Michel Serres concernant la préparation de la candidature à
l’organisation de l’Exposition universelle de la France en 2025,
portée par EXPOFRANCE 2025. Elle a été menée par un groupe de
12 étudiants de formations différentes, dans une approche créative
et transversale.
Dans la continuité des deux études précédentes autour du thème « Le
Génie du Corps » (suggéré par la première équipe), les étudiants ont
proposé un concept de mobilité innovant pour l’Exposition universelle
2025. Cette proposition et les travaux réalisés offrent une réponse
ambitieuse aux rêves portés par l’Exposition universelle, réponse
qui, je l’espère, sera à la hauteur des grands défis du monde, au service
de l’humanité
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Présentation | Concepts
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1. 1
Pendant plusieurs mois, au sein du
Centre Michel Serres pour l’innovation, nous
avons travaillé en collaboration avec des étudiants
bordelais des Arts et Métiers, des Beaux-Arts
et de l’École d’architecture et de paysagisme,
mais également avec des étudiants de l’Institut
de l’image à Chalon-sur-Saône. Le sujet proposé
par EXPOFRANCE 2025 : « Quelles mobilités en
2025 ? » invite à se questionner sur cette notion
riche et complexe, largement employée dans notre
société. Les problématiques environnementales,
les enjeux liés au numérique et au virtuel ainsi
que les questions d’accessibilité financière et
cognitive nous ont amenés à réfléchir au-delà du
cadre traditionnel du déplacement physique et
du transport. Une Exposition universelle en 2025
nous invite à étendre notre analyse à l’expérience
même de l’individu. Nous n’essayons donc pas de
présenter une étude sur l’avenir du transport en
2025 mais bien de proposer une grille de lecture
différente aux acteurs de la mobilité.
Les mobilités | Changer l’angle d’approche
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1. 1
13
mouvement devient lieu, nous habitons la mobilité ».
On assiste alors véritablement à un glissement de
paradigme : le domaine de la mobilité traverse une
période d’innovations non pas techniques mais
plutôt conceptuelles. Les formes de mobilité se
transforment, se croisent, les attentes diffèrent. De
cette dynamique découlent de grandes mutations
liées à nos déplacements.
Aujourd’hui, la mobilité ne constitue plus
seulement un élément de la vie, la vie elle-même
est mobile. L’immobilité semble presque impossible.
Nombre d’entre nous passent une grande part de
leurs journées en mouvement, en transit, entre deux
lieux.
Si les hommes se sont d’abord déplacés afin de pallier
les besoins primaires avant d’entrer dans une ère de
mobilité de plaisir, aujourd’hui la mobilité ne peut
plus être considérée seulement comme un élément
isolé de la vie des hommes, c’est un composant
fondamental de la vie elle-même.
En ce sens, la mobilité n’est plus le transport, qui
n’est ni plus ni moins que son médium, mais elle est
une expérience individuelle ou collective à part
entière. Selon le prospectiviste Georges Amar, « le
Un paradigme en mutation
Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 1
1. 2
Ces mutations se retrouvent dans les
usages : nos comportements, nos valeurs ou même
nos compétences changent face au déplacement.
Quand se rendre à Lyon, Nantes ou même
Bordeaux n’est guère plus chronophage qu’un
trajet Paris-banlieue ou banlieue-banlieue, faire
ces déplacements devient simplement anodin.
Mais la multiplication des déplacements nous rend
aussi exigeants. La vie mobile introduit l’idée que
la mobilité devient une expérience en elle-même et
que l’on se déplace pour faire cette expérience. La
notion de plaisir est alors primordiale et doit être
replacée au cœur de la mobilité pour qu’elle ne soit
pas redoutée ou subie. Quand les villes s’étendent,
les trajets du domicile jusqu’au travail se rallongent,
les transports deviennent alors un enjeu quotidien
pour nous tous. D’un développement des transports
centrés sur les métropoles, nous passons ainsi à la
mise en place de lignes banlieue-banlieue et à un
système tourné vers les régions.
Effectivement, la question de l’accessibilité
devient centrale. Il faut se déplacer pour travailler,
rencontrer d’autres personnes et vivre des
expériences. Si le droit à la mobilité s’affirme
comme un droit fondamental, nous ne sommes pas
encore tous égaux face à la mobilité, en matière
d’accessibilité physique et financière. Si l’Exposition
est véritablement universelle, l’un des enjeux de la
mobilité est donc que tous puissent y avoir accès et
qu’elle s’inscrive dans une logique inclusive.
Enfin, puisque la mobilité des individus et des
biens est devenue essentielle, il faut désormais la
considérer comme étant en lien direct avec son
environnement. Les questions environnementales
seront inéluctables en 2025 et les mobilités douces,
à replacer au centre de la mobilité urbaine. Les
crises pétrolières des années 1970 et du début des
années 2000 ont contribué à la volonté de sortir de
la dépendance au pétrole pour inventer des moyens
de transport plus économes. Alors, si le transport
est aujourd’hui encore le plus gros poste de dépense
énergétique des villes, on voit peu à peu de nouvelles
initiatives émerger : de l’autopartage au covoiturage
en passant par les vélos en libre-service, les moyens
de transport se mutualisent et passent d’une
utilisation individuelle à collective.
Une évolution dans les usages
Les mobilités Changer l’angle d’approche
15
Le changement de paradigme sur les
questions de mobilité se traduit aussi par la mutation
des outils de déplacement. Les nouvelles technologies,
notamment, nous ont ouvert un champ de mobilité
infini. Elles multiplient les services proposés pour
faciliter les communications et le quotidien des
individus en nous emmenant toujours plus vite,
plus efficacement. La multiplicité des espaces et
l’hyperconnexion du monde favorisent l’interaction
de tous les lieux. L’information voyageur est par
exemple un élément central de l’orientation des
visiteurs dans l’Exposition universelle.
On constate alors une évolution des acteurs : le
décloisonnement des différents modes de transport
s’accompagne de l’interaction du transport avec
d’autres activités. La logistique urbaine permet
d’ailleurs à des opérateurs en marge de devenir des
acteurs clés de la mobilité. Aux acteurs de transports
traditionnels viennent s’ajouter des acteurs tournés
vers le partage de données, l’information voyageur et
l’élaboration de nouveaux concepts de déplacement
comme les vélos ou les voitures partagées.
Une diversification des outils et des acteurs
15
Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 3
De l’ère du transport, on passe donc à l’ère de
la mobilité. Elle devient un droit fondamental,
facteur d’intégration sociale, elle permet aussi
l’accès aux ressources du territoire. Si l’on ne veut
plus nécessairement aller plus vite ou plus loin,
c’est l’expérience même d’une mobilité enrichie
que l’on recherche. Devenus omniprésents,
ces nouveaux moments sont une part trop
importante de nos vies contemporaines pour rester
des instants oubliés ; il est alors nécessaire de les
repenser.
1. 4 Les mobilités Changer l’angle d’approche
C’est une rupture dans notre conception de la mobilité. Cette rupture, c’est la flânerie.
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Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 4
La flânerie est le reflet d’une tradition française
réanimant le fantasme du bien-être et de la déambulation
baudelairienne. C’est à la fois un mouvement et un
rythme nouveau, qui invitent à repenser notre rapport
au temps, à s’autoriser des instants vides et à quitter
l’objectif ultime de l’hypervitesse. Dans un contexte de
vie où tout s’enchaîne, nous voulons prendre le pari de
régénérer l’art de se perdre et de s’ennuyer, car c’est là que
l’imagination se développe.
Il s’agit alors d’oublier le but et de sortir de la logique de
parcours. La destination n’est plus qu’un prétexte pour
vivre une succession d’expériences et de rencontres.
La curiosité est essentielle et l’absence de trajet défini
et cloisonné permet une multitude de découvertes
inattendues. L’aléa fait place à l’improvisation, au ludique,
à l’évasion.
Surprenante et enrichissante, la flânerie rend aussi
l’individu acteur de sa mobilité. Acteur, mais aussi auteur
créatif, il fabrique son déplacement au gré de ses envies, de
ses instincts, de ses humeurs : il ne perd pas son temps, il le
prend. Il devient ainsi plus attentif à son environnement,
aux informations et émotions qu’il perçoit. Plus alerte, il
fait aussi davantage appel à l’ensemble de ses sens.
La flânerie est synonyme de liberté de choix.
Elle se décline en une multitude de flâneries : un panel
d’opportunités s’offre à chacun. Le visiteur peut prendre
La flânerie… un idéal de mobilité
Un objectif, pas d’objectif.
1. 5 Les mobilités Changer l’angle d’approche
plaisir à se perdre ou plutôt à connaître quelques
informations et à se raccrocher à des repères, à du concret,
selon sa volonté. La flânerie se pense donc comme un
entre-deux, entre flou et net, entre inconnu et attendu.
Comme avec un appareil photo, chacun peut choisir la
focale qu’il souhaite selon la situation qui se présente
à lui et choisir le degré de netteté de l’information qu’il
souhaite recevoir.
L’Exposition universelle est avant tout
une formidable opportunité de diffuser rapidement
et efficacement de nouveaux modèles de
comportements. Accueillir des millions de personnes
est bien l’occasion de repenser les usages, les tester à
grande échelle et inviter les résidents et les visiteurs
à une initiation à la mobilité de demain. 2025 peut
alors être un véritable tremplin pour vivre une
mobilité apaisée, inclusive et inventive, mais aussi
pour réanimer la tradition des « fairies » et retrouver
l’esprit festif des grandes Expositions universelles.
La flânerie, à la fois légère et curieuse, ludique et
engagée, s’y intègre parfaitement. Intuitive chez
certains, nous pouvons néanmoins mettre en place
un système pour encourager tous les visiteurs à
s’immerger dans cette nouvelle forme de mobilité.
Afin de pouvoir s’évader, il faut permettre à
chacun d’être à l’aise et sûr de lui dans sa flânerie.
L’introduction de l’aléa dans la mobilité n’est possible
que si le voyageur, confiant, se laisse aller. Le flou ne se
voue pas à être inquiétant mais plutôt intrigant. Cela
implique alors la mise en place d’un environnement
rassurant pour le visiteur, un environnement apaisé
où les obstacles sont supprimés pour plus de fluidité
dans le déplacement : une mobilité intuitive, sereine
et sans interruption forcée.
Une fois cet environnement mis en place, il permettra
de réenchanter le quotidien, de provoquer le rêve et
l’ouverture à l’inattendu. En n’étant plus dans une
logique de visite effrénée des pavillons, on laisse de
la place à une multitude de sérendipités. Lors de la
déambulation, la mobilité devient enrichissante et c’est
alors l’occasion de proposer des mobilités curieuses,
au visiteur comme au voyageur pendulaire, qui les
encourageront à découvrir de nouveaux espaces ou
à prendre conscience de leur environnement lors du
déplacement.
C’est à travers cette prise de conscience que la flânerie
tend à mettre en place des comportements pérennes
au-delà de l’Exposition même, en promouvant
pendant six mois des comportements et des modes
de déplacement conciliant durabilité et action
participative.
19
Les mobilités Changer l’angle d’approche 1. 5
2
21
Un environnement remodelé | pour accueillir la flânerie
21
Georges Amar
« Le pieton est la cellule souche de la mobilite urbaine »
23
Afin de permettre au visiteur de flâner, il
faut lui offrir le cadre d’un environnement idéal, qui
le mette en confiance et lui donne alors la liberté de se
perdre et de se laisser guider.
En proposant de prendre le temps, de prendre son
temps, la flânerie permet une mobilité apaisée. Dans
un environnement plus sain, le visiteur peut flâner
en toute confiance. La ville est remodelée, les espaces
2. 1
“Une flânerie apaisée” | dans un environnement sain
La ville flâneuse est un espace partagé entre tous, un
espace plus fluide où la nature et les espaces verts
rééquilibrent l’architecture urbaine très minérale. Les
préoccupations environnementales sont croissantes et
intégrées en 2025. Les grandes métropoles françaises sont
végétalisées. L’agriculture urbaine prend de l’ampleur
puisque de nombreux projets ont été développés en 10
ans. On peut ainsi imaginer des potagers partagés sur la
Grand’Place de Lille ou encore une ferme urbaine sur le
toit d’un centre commercial à Lyon.
23
Une ville « réoxygénée » | où cohabitent différents moyens de transport.
Une ville « réoxygénée » est une première étape
dans l’accompagnement du flâneur. Sain car moins
pollué, l’environnement est ainsi apaisé et le flâneur
libéré des nuisances olfactives et auditives causées
auparavant par un aménagement de l’espace
favorisant les voitures (1-REF). Cela laisse alors place à
une signalétique intuitive, tournée vers d’autres sens :
le toucher, l’ouïe, l’odorat.
sont réinventés pour plus de fluidité et de bien-être.
En supprimant les obstacles à la flânerie, on permet
alors au visiteur de pouvoir s’évader et d’être sûr de lui.
Les déplacements deviennent un moment de plaisir
à part entière. L’Exposition universelle est l’occasion
de transformer les espaces de manière intelligente,
en accompagnant de nouvelles déambulations, de
nouveaux usages.
Focus | Et si nous n’étions plus sédentaires…
Les villes sont à l’origine constituées d’un
centre entouré de remparts successifs délimitant de
la sorte une périphérie. Déjà dans l’Antiquité, la ville
était le lieu du commerce et les réseaux routiers le
moyen de la conquête commerciale. Au Moyen Âge,
les bourgs se développent grâce à l’implantation des
marchés autour des châteaux, c’est cette fonction
économique d’échange qui est alors le ciment de la
ville : ce sont des carrefours de mobilité entre des
pôles commerciaux. Dès la Renaissance, on cherche à
optimiser ces circulations au moyen de lignes droites et
places publiques.
C’est avec la révolution industrielle qu’un premier
glissement s’opère dans la conception des villes ;
avec l’accélération de leur croissance et l’évolution
des moyens de déplacement, leurs limites tendent
à s’effacer. L’amplification de ce phénomène aboutit
notamment à une urbanisation massive. L’automobile
est une révolution qui induit l’essor d’infrastructures
routières dont l’échelle ne fait que croître, formant
ainsi une ville étalée à hautes mobilités.
Nous en sommes aujourd’hui à une nouvelle étape,
l’étalement subit des critiques véhémentes, on blâme
son coût en infrastructures et réseaux, les problèmes
d’engorgement qu’il crée par l’augmentation des
migrations pendulaires, on lui reproche également
d’être source de pollution et trop consommateur
d’espace. On sait par ailleurs qu’aujourd’hui, environ
50 % de la population parisienne n’est pas véhiculée, ce
qui n’empêche pas la congestion.
La ville, et plus particulièrement la métropole, sont
les lieux de la connexion à la fois fonctionnelle et
informationnelle, mais il faut affronter des densités
de flux qui continuent à s’accroître malgré le
développement dès 1900 d’un réseau de transports
souterrain. La réduction des distances (fonctionnelles
ou informationnelles) est également à l’origine d’un
« phénomène de connexion globale et de déconnexion
locale, physique et sociale » comme le souligne Francis
Godard. Dans les métropoles, on remarque que la ville
et ses liaisons avec d’autres pôles sont privilégiées
au détriment de leurs périphéries. Face à cela, on
observe que le développement de transports collectifs
efficaces et qualitatifs permettrait en grande partie
de contrecarrer les problèmes d’accessibilité et de
congestion, la difficulté étant que cette offre n’est pas
toujours adaptée à la diversité des rythmes de vie de
la métropole, qui tend de plus en plus à vivre 24 h/24
avec des flux davantage répartis.
On peut considérer que la question des mobilités est
actuellement l’enjeu central des métropoles. En effet,
on note un enracinement multiple des individus dans
leur territoire : ils habitent des lieux différents tout
au long de leur vie, ils peuvent même être amenés
à vivre sur deux territoires différents à une même
époque, ils travaillent ailleurs, font leurs courses
ou leurs loisirs dans d’autres lieux, toujours plus
éloignés grâce au perfectionnement des moyens de
déplacement, de communication et d’information. On
parle de ville fragmentée, de « ville-archipel » où les «
îles » concentrent les fonctions et l’« eau » symbolise
les réseaux. Nous vivons dans la mobilité. Tout l’enjeu
est de ne pas constituer des espaces isolés. De fait, la
métropole est le lieu même de la cristallisation des
fragmentations, qu’elles soient sociales, spatiales ou
temporelles. Les infrastructures sont des espaces à fort
potentiel qu’il ne faut surtout pas rejeter mais intégrer
et valoriser au mieux.
Marc Augé affirme que l’idée de « lieu comme non-
mouvement » et de « mouvement comme non-lieu »
s’estompe fortement. L’information et le numérique
25
prennent donc autant d’importance que le moyen de
déplacement. Il en va de même pour les points fixes, les
gares, ces interconnexions qui deviennent les phares
de la mobilité urbaine. Faut-il alors penser la ville
à partir de ses hubs, penser la mobilité au travers de
l’intermodalité ?
Il faut réconcilier les différents modes de transport
et valoriser multimodalité et intermodalité. On
abandonne le principe d’optimum, ici l’idéal ne provient
pas de l’efficience mais de la variété. On assiste à un
paradoxe assez frappant, « ce qui est censé relier sépare
» ! Le piéton est aujourd’hui un oublié de la métropole,
son parcours à travers la ville est marqué de ruptures,
il a perdu le contact avec le sol au profit d’autres
moyens de déplacement. Le chaos urbain est mis sur
le compte d’une trop grande séparation en espaces
dédiés aux différents moyens de locomotion. On se
dirige maintenant davantage vers une cohabitation
maîtrisée que vers des espaces conciliés. La mobilité
n’est plus le transport, qui n’est aujourd’hui ni plus ni
moins que son médium, mais elle est une expérience
individuelle ou collective à part entière. Comme le
souligne Georges Amar, la multimodalité incarne la
« biodiversité de l’écologie urbaine ».
Les enjeux infrastructurels ne dépendent pas
seulement de la prise de conscience écologique générale
et des nombreuses répercussions de la pollution sur
l’environnement, la planète et la santé mondiale. Si les
progrès techniques sont en voie de fournir des voitures
non polluantes car électriques ou avec des systèmes
de production d’énergie intégrés, c’est la répercussion
de l’empreinte physique des infrastructures et leurs
trafics plus ou moins conséquents sur la ville et donc
leurs effets de coupure sur les comportements sociaux
qui restent largement problématiques. Aujourd’hui, les
infrastructures routières et parfois ferroviaires sont de
réelles barrières physiques dans la ville qui entravent
les interactions sociales. La ville d’aujourd’hui a perdu
son sens, son échelle de plus en plus démesurée éloigne
les hommes plutôt que de les unir pour mutualiser
leurs forces.
Nous sommes à un tournant dans la manière dont
nous envisageons la mobilité. Celle-ci n’est plus une
nécessité au sens vital, mais le moyen de réaliser
d’autres activités choisies et désirées. Elle a pris
quasiment une valeur de droit social, car elle est bien
la condition sine qua non de l’accès à l’ensemble des
droits sociaux. On peut la considérer comme un « droit
générique » permettant l’accès à l’ensemble des autres
droits.
Le domaine de la mobilité traverse une période
d’innovations non pas techniques mais plutôt
conceptuelles : les formes de mobilité se transforment,
se croisent, les attentes diffèrent. Paris est ainsi l’une
des villes où l’on marche le plus. Avec environ 54 %
des déplacements réalisés à pied, la marche y est un
symbole de « l’intermode par excellence ».
mais mobiles ?!
La ville marchable est une ville qui s’articule maintenant
autour de la priorité du piéton et des mobilités douces.
La flânerie favorise la marche choisie (Jean Grebert),
mais le marcheur est à la fois un cycliste, un conducteur
et un métronaute (Georges Amar). Dans les espaces
marchables et les espaces partagés, tous les modes de
transport cohabitent pour une véritable convivialité
urbaine. La multimodalité est alors une problématique
centrale pour développer des alternatives à la voiture.
En dehors des zones urbaines, des voitures électriques
et autonomes assurent les liaisons moins desservies,
au service des personnes âgées par exemple. Plusieurs
entreprises travaillent déjà sur ces véhicules. Testées
par Google dans un flux normal de circulation, elles
ont le grand avantage de permettre à l’utilisateur de
retrouver du temps pour faire autre chose pendant les
embouteillages et de profiter du temps de transport pour
diverses activités. D’autre part, la voiture automatique
présente un atout majeur : permettre une gestion
globale de la vitesse, ce qui est une vraie solution pour
réguler le trafic et éviter les embouteillages.
2. 1 “Une flânerie apaisée” dans un environnement sain
“Une flânerie apaisée” dans un environnement sain 2. 1
Rimbaud
« Je suis un pieton, rien de plus »
27
29
2. 1
Une transition adoucie | entre la ville et sa banlieue
Une transition douce est mise en place entre
la grande banlieue et le centre historique de la ville. Le
boulevard périphérique par exemple est couvert et
devient marchable. Il s’étend sous forme de tentacules
vers le Grand Paris. Le développement des voitures
électriques et autonomes citées plus haut permet de
faire de ce souterrain une zone d’hypervitesse pour les
particuliers et le fret. Facilitant l’accès et dépassant la
barrière qui sépare la capitale de sa banlieue, il dévoile
des points de vue inaccessibles. Depuis la Porte de la
Chapelle par exemple, ce nouvel espace offre une vue
imprenable sur le Sacré-Cœur. Dès lors, réinvestis, ces
axes deviennent les supports d’événements éphémères
durant l’Exposition.
Le bus peut aussi permettre de développer l’accès à la
grande banlieue grâce à un réseau complémentaire
au tracé du Grand Paris Express. D’ailleurs, l’essor
du numérique remet au goût du jour la souplesse et
l’adaptabilité du bus, notamment en matière d’horaires :
les usagers peuvent être prévenus en temps réel de son
arrivée et planifier les échanges avec un autre mode de
transport. Adapté aux personnes à mobilité réduite, il
reste l’un des modes de transport les plus attractifs pour
les usagers.
“Une flânerie apaisée” dans un environnement sain
Un boulevard périphérique marchable et végétal
2. 2
Assurer l'interconnexion : les principaux hubs du Grand Paris
31
Une flânerie créative |dans des interconnexions réinventées
Une Exposition universelle est une opportunité
pour réinventer les espaces. En invitant le monde à venir
se rencontrer en France, il faut notamment repenser les
grands espaces d’interconnexion. La ville est façonnée
par les flux et les infrastructures qui la sous-tendent. Au
cœur de l’environnement du flâneur, les interconnexions
sont le lien de l’entre-deux, entre deux déplacements,
entre deux moyens de transport, ce sont les lieux de
l’attente.
Pour permettre au visiteur de profiter pleinement des
occasions offertes par l’Exposition, ces espaces sont à
réinventer. La flânerie rééquilibre les flux, enchante les
interconnexions et les apaise.
Les coupures dans le trajet sont communément appelées
« coutures ». Elles peuvent devenir des moments riches en
opportunités dans nos vies mobiles. Cela permet de vivre
des instants éphémères mais aussi créatifs et ludiques.
Le hub, lieu d’interconnexion dans sa forme la plus
aboutie marque une centralité dans les villes. En 2025,
il est le lieu des échanges intermodaux mais également
des lieux d’activités commerciales, de coworking ou de
télétravail, des pépinières d’entreprises, des hébergements
alternatifs, des locaux associatifs... et dès lors des lieux de
rencontre des individus. On l’envisage même comme le
lieu des pavillons dans le cadre de l’Exposition universelle.
2. 2
31
Focus | Le hub
Le hub, dans un sens plus traditionnel peut
prendre la forme d’un aéroport. C’est le cas des plus
importants aéroports européens : Londres-Heathrow,
Paris-Charles-de-Gaulle ou encore Amsterdam-
Schiphol. Cependant, en raison de la montée en
puissance des compagnies et des aéroports moyen-
orientaux, les hubs aéroportuaires européens font face
depuis une dizaine d’années à un nouveau type de
concurrence. En effet, durant cette période, la région
du Golfe a vu une très forte augmentation de son
trafic aérien. En raison des plans de développement de
ces compagnies et avec la perspective de l’Exposition
universelle de 2020 à Dubaï, cette dynamique
devrait encore s’accentuer. La future organisation
de l’Exposition universelle de 2025 est également un
enjeu relativement majeur pour ces hubs européens.
Ainsi se pose une véritable question
concernant la manière dont les hubs européens
survivront dans cet environnement. Il est
alors possible de s’interroger sur la question
suivante : « Quel avenir s’annonce pour les hubs
aéroportuaires européens ? ».
Afin de répondre à cette question, une analyse
typologique du principe même de hub aéroportuaire
est nécessaire, caractérisant ces hubs aussi bien au
niveau économique qu’au niveau des infrastructures.
De plus, les infrastructures et les services proposés par
ces aéroports du Golfe et plus particulièrement celui de
Dubaï sont présentés. À la lumière de cette analyse, le
point de compétitivité sur lequel les hubs européens
semblent pouvoir agir est la zone d’influence. Ce
point désigne notamment le nombre de destinations
proposées, entre autres les vols long-courriers,
l’accessibilité de l’aéroport par rapport à la ville et la
position de l’aéroport.
L’utilité d’une véritable plateforme multimodale au
sein des aéroports européens est ainsi présentée.
Il s’agit notamment de favoriser une meilleure
interopérabilité entre les transports ferroviaires
et aériens. L’application de ce principe implique un
développement de l’offre de transports ferroviaires
pour accéder à l’aéroport, permettant de libérer un
certain nombre de slots (créneaux horaires dédiés et
alloués à un avion pour qu’il puisse atterrir ou décoller)
sur des vols court-courriers. Ces slots sont alors
utilisés pour des vols long-courriers où le potentiel
de croissance est important. Ce principe permet
également l’accroissement de la zone de chalandise
du hub et s’inscrit dans une démarche écologique car
il favorise le train pour accéder à l’aéroport : moins
polluant que la voiture ou l’avion.
Une fois le bien-fondé de ce principe démontré, la
manière dont cette idée pourrait s’inscrire au sein
des projets déployés à l’aéroport Paris-Charles-de-
Gaulle est étudiée. De plus, Londres et Rotterdam
devant être candidates à l’organisation de l’Exposition
universelle de 2025, les forces et faiblesses des hubs
associés à ces villes sont analysées. Il s’agit pour les
aéroports Londres-Heathrow et Amsterdam-Schiphol
d’analyser leurs capacités en matière d’infrastructures
et d’accessibilité par les différents moyens de transport
et notamment par voie ferrée.
À la lumière de cette comparaison, l’aéroport
Paris-Charles-de-Gaulle apparaît comme un atout
pour le futur dossier de candidature de la France à
l’organisation de l’Exposition universelle de 2025,
même si l’amélioration d’un certain nombre de
services, notamment en matière d’accessibilité, est
nécessaire ainsi que le développement d’une véritable
plateforme multimodale en son sein.
33
2. 22. 2
Focus | Le Grand Roissy, porte d’entrée internationale
L’Exposition universelle est l’occasion
d’impliquer de multiples territoires dans la dynamique
de projets qui en émerge. La volonté d’impliquer le
Grand Paris, au-delà du cœur historique et de mobiliser
les métropoles régionales, s’inscrit dans cette logique.
À ce titre, le territoire situé autour de l’aéroport
Paris-Charles-de-Gaulle, dit du Grand Roissy, est
particulièrement pertinent.
Desservi par les autoroutes A1 et A3 et par les lignes de
RER B et D, bénéficiant théoriquement à l’horizon 2025
du Grand Paris Express et du CDG Express, ce territoire
situé au nord-est de Paris se prête aisément à l’accueil
d’une manifestation comme celle-ci. Autour de Roissy
CDG, premier aéroport d’Europe continentale, surgit
une dynamique de projets sur l’économie du transport
de personnes, du fret, de l’hôtellerie-restauration, mais
aussi des congrès et expositions.
Des dynamiques émergent sur ce territoire, portées
à la fois par les décideurs politiques et les acteurs
économiques, avec une volonté d’y développer
une forme d’urbanisme appropriée dite de la «
ville aéroportuaire ». De plus, la place de leader de
l’aéroport CDG favorisant l’arrivée des visiteurs à
Paris, en fait une porte d’entrée par excellence à
l’Exposition universelle.
De nombreux projets existant sur ce territoire lui
permettent de répondre aux enjeux d’organisation
de l’Exposition universelle. En matière de mobilité,
le développement de liaisons transversales devrait
permettre de connecter le RER D et le RER B (métro
du Grand Paris Express, du barreau de Gonesse, projet
de téléphérique urbain). Ils contribuent, en particulier
dans le cas du téléphérique, à proposer de nouvelles
formes de mobilité et de découverte du territoire.
Ainsi, les différents terminaux fonctionnent comme
les portes d’entrée de l’Exposition universelle, lieux
d’information et de première immersion.
de l’Exposition universelle
35
2. 2
Il n’y a plus d’attente boudeuse : les temps
de transition deviennent des moments enrichissants,
propices à la créativité et à l’échange. La réinvention
des lieux d’interconnexion est un élément central
permettant d’assurer une mobilité adoucie et
enchantée.
Les gares du Grand Paris sont réinvesties. Par exemple,
les Halles du Châtelet accueillent pendant l’Exposition
une grande œuvre commune de visualisation de
données. Grâce à son biopass (cf. 4/ Une flânerie
hasardeuse dans un espace virtuel original), un
objet connecté qu’il porte sur lui, le visiteur voit ses
données émotionnelles collectées et traduites en
représentation artistique. En fonction des émotions
perçues, l’œuvre évolue, s’agrandit, change de couleur
Réinvestir | les interconnexions
et de forme. Cette œuvre originale donne lieu à un
espace urbain en constante mouvance, enrichi grâce
aux émotions des visiteurs et des citadins.
Certaines stations se transforment en espace créatif : des
murs et des sols interactifs deviennent des surfaces
d’expression réactives en matière de couleurs, de
lumières et de sons. Les temps d’attente sont comblés
par la réalisation d’œuvres artistiques éphémères
renouvelables à l’infini…
À l’image des pianos dispersés dans des lieux insolites de
Paris, ces espaces de créativité deviennent des lieux de
rencontre. Les voyageurs de passage, curieux, peuvent
s’y arrêter et participer un instant avant de reprendre
leur route tandis que d’autres y créent des habitudes et
s’y retrouvent pour dessiner, écrire ou composer.
2. 22. 2 Une flânerie créative dans des interconnexions réinventées
Ouvertes sur la ville, les gares du Grand
Paris accompagneront le développement urbain
des quartiers et y joueront un rôle fédérateur. En
mettant son patrimoine foncier au service de projets
urbains, la Société du Grand Paris participera à cette
dynamique urbaine visant à densifier les abords des
gares. Sur les parcelles acquises pour la construction
de l’infrastructure, elle propose le développement
de programmes immobiliers connexes en relation
avec les orientations urbaines définies dans les plans
locaux d’urbanisme.
2. 22. 2Une flânerie créative dans des interconnexions réinventées
37
39
Une flânerie fluide | grâce à la billettique et à la signalétique
Aujourd’hui, les correspondances sont
souvent plus longues que prévu, car les zones de trajet
sont valorisées à des tarifs différents. Les touristes
découvrant Paris pour la première fois doivent
généralement prendre différents titres de transport
pour accéder à des espaces plus éloignés du cœur
historique de la ville.
En offrant un billet unique au voyageur, les organisateurs
de l’Exposition pourront répondre à la problématique
majeure de la fluidité. Un voyageur serein n’a pas à se
soucier des zones qu’il traverse, des moyens de transport
qu’il veut emprunter ou de la validité de son titre de
transport selon les heures de la journée.
Mais cette problématique se heurte à des
questions de financement et de gouvernance.
La solution aujourd’hui est de proposer un titre de
transport sur un support de type carte bancaire.
Il faudrait en effet un opérateur bancaire qui puisse,
sur le modèle des chèques-vacances, proposer une
clé de répartition aux différents prestataires afin de
simplifier les dépenses du voyageur.
L’usager pourrait ainsi alimenter une « cagnotte
virtuelle » sur une application, chargée de
façon hebdomadaire selon ses trajets et payer
ainsi l’ensemble des transports qu’il utilise.
Le paiement se ferait sans contact via un objet
connecté qui lui servirait de support. Ce modèle d’unité
de transport n’est possible que dans un circuit fermé.
La flânerie transforme donc les espaces
d’interconnexion pour une mobilité apaisée. Mais que
dire de tous ces autres moments de correspondance,
certes plus petits mais tout aussi importants dans notre
parcours ? Le renouveau de la ville est particulièrement
en lien avec la question de la multimodalité. La
gouvernance est un enjeu de taille.
Une billettique | unifiée
2. 3
Afin d’apaiser le temps de transition entre deux
moyens de transport, il faut permettre au flâneur
de se concentrer uniquement sur l’expérience qu’il
s’apprête à vivre. Cela passe par une billettique
adaptée et par la mise en place d’une signalétique
intuitive et sensible.
Dans l’environnement mis en place, le visiteur
peut se déplacer sans subir de pollutions sonores
ni olfactives. Une signalétique « sensorielle », sur
la base d’un véritable langage universel, est alors
possible. Une signalétique intuitive, sensible
et adaptée réapprend au visiteur à découvrir
l’environnement qui l’entoure. Quittant la logique
des flèches à suivre et du GPS, il peut lever les yeux
et contempler les espaces. Il faut alors exploiter
le toucher, l’ouïe ou même l’odorat pour faciliter
l’orientation dans la ville.
Cette signalétique peut prendre la forme d’un
couloir sonore permettant au visiteur de s’orienter
grâce à une sonorité localisée qui lui indique la route
à suivre. Le festival des jardins du Mans « Entre
cours et jardins » l’a déjà expérimenté. Puisque le
son se comporte d’une manière analogue aux rayons
lumineux incidents sur un miroir en se répercutant
sur les parois du mobilier urbain, on a l’impression
que le son émane directement de ces éléments. Cela
permet d’identifier un espace particulier en pointant
le son dans sa direction et de créer un couloir sonore
très directif pour guider les visiteurs d’un point A
vers un point B (Antoine Charon, designer, Sound to
sight).
Une autre idée est de laisser les gens avancer sur la
trace d’un parfum. Sur le modèle des odeurs fumantes
qui attirent les personnages de bandes dessinées vers
la cuisine ou la boulangerie, les visiteurs peuvent
être orientés vers des pavillons proposant de faire
découvrir leurs spécialités culinaires, leurs fleurs ou
encore leurs épices.
Les sols sont des surfaces sensibles aux textures
variées, qui aident instinctivement le voyageur à se
diriger. Ainsi, un visiteur malvoyant profite d’une
expérience de mobilité riche et sensible.
Dans ces lieux de flânerie dynamique, la
signalétique joue un rôle important. Elle doit permettre
à chacun de saisir les opportunités qui s’offrent à lui.
La signalétique est réinventée afin que tous se sentent
bienvenus en France. Le flâneur est un voyageur
particulièrement intéressant pour tester la réussite
d’une signalétique : ce dernier est a priori décidé à
se laisser guider par sa simple curiosité, pourtant il
souhaitera parfois se raccrocher à de l’existant, se
réorienter. La signalétique doit donc être originale,
ni trop présente, ni trop peu visible. Elle contribue
à l’expérience du visiteur, à son envie de découvrir
l’environnement qui l’entoure.
Une signalétique| sensorielle
2. 3 Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique
41
La signalétique requiert un langage universel. Pour
supprimer tous les obstacles à la compréhension, les
pictogrammes sont une solution ludique et simple.
Ils doivent être cohérents et homogénéisés afin de
permettre l’autonomie de l’ensemble des usagers quels
que soient leurs parcours de vie et leurs éventuelles
déficiences (habitués, visiteurs exceptionnels, agiles,
non agiles). C’est à ce travail que se sont attelés
Saint-Étienne métropole, la ville de Saint-Étienne
et l’Établissement public d’aménagement de Saint-
Étienne pour garantir une signalétique cohérente
aux différentes échelles du territoire.
L’uniformisation de la signalétique rend la
déambulation plus instinctive. Le voyageur qui
descend du RER reste dans un esprit harmonieux,
une même trame visuelle l’accompagne tout au long
de son parcours dans la gare TGV ou dans l’aéroport.
2. 3Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique
Couloir sonore d'orientation à la Villette
La signalétique sensorielle est aussi
individualisée, grâce aux objets connectés. Les
nouvelles technologies sont un levier pour l’émergence
de solutions de mobilité efficaces. De nombreuses
innovations favorisent la mise en relation de la demande
de mobilité (donc des voyageurs) avec une capacité de
transport sous-utilisée, en temps réel. Le covoiturage et
l’autopartage en sont l’illustration parfaite.
Lien dynamique entre virtuel et réel, le « biopass »
est propre à chacun. Grâce à cet objet, le visiteur
reçoit des stimuli, des vibrations, de la chaleur et
de la lumière qui le guident instinctivement vers sa
destination, sans qu’il ait besoin de se concentrer sur
un plan. Revenons tout simplement au jeu du « chaud-
Une signalétique |individualisée
2. 3 Une flânerie fluide grâce à la billettique et à la signalétique
43
froid » qui indique la route à suivre sans indication
factuelle : Il n’y a plus de flèche pour se guider mais
une touche lumineuse ou un système d’aimantation
indiquant la direction à suivre.
Selon son choix de tourner à gauche ou à droite, le
visiteur sera orienté différemment vers un événement
surprise se trouvant à proximité. Le visiteur fait ainsi
le choix d’une expérience à vivre et non d’aller vers un
point fixe.
Ce système s’adapte en temps réel aux conditions de flux
et de congestion du réseau, en orientant les visiteurs
vers des cheminements parallèles. Il pourra ainsi utiliser
des voies atypiques, des espaces moins prisés.
À l’heure du numérique, les données ont donc un
double intérêt : pour le voyageur lui-même qui peut
recevoir des informations en temps réel sur son
parcours et pour le prestataire qui peut gérer les flux
de voyageurs pour éviter les congestions.
Les nouvelles technologies posent néanmoins
la question du libre arbitre. Nous pouvons être
conseillés et dirigés tout en gardant notre capacité
de choix individuel. Le biopass est conçu comme un
assistant, capable de souplesse.
Une flânerie hasardeuse | dans un espace virtuel original
En amont, l’espace est un lieu de rencontre, il
met en relation des parrains avec de futurs visiteurs.
Cet espace virtuel est personnalisable : un système
de filtrage selon des centres d’intérêt permet au
visiteur de trouver un bénévole apte à répondre à ses
questions et à l’accompagner dans ses déplacements,
pour lui faire découvrir la ville à sa façon.
Grâce à l’espace virtuel, le visiteur peut projeter son
voyage dans l’Exposition, découvrir des moyens
originaux de se rendre en France et se déplacer sur
l’ensemble du territoire.
Le biopass, objet connecté personnel, permet
au visiteur d’enrichir sa visite en partageant ses
expériences et ses ressentis avec d’autres voyageurs.
Ce biopass est un ticket d’entrée pour l’Exposition
universelle de 2025. C’est un outil d’accompagnement,
Des outils d’orientation | diversifiés et personnalisablesLorsque le visiteur arrive à l’Exposition, cet espace
virtuel évolue, les outils se transforment et deviennent
physiques. Ils prennent une forme mobile, celle d’un
objet connecté (le biopass) et une forme fixe sur le
territoire, grâce à un maillage de balises.
2. 4
quelques années avant le début de l’Exposition et
pendant tout le séjour du voyageur. Il permet au
visiteur d’accéder à un espace virtuel. Levier pour
promouvoir l’Exposition, cet espace fournit au visiteur
les outils nécessaires pour apprécier pleinement un
événement de grande ampleur.
45
Réparties dans l’ensemble des métropoles françaises,
ces balises jouent le rôle de repères, réorientent vers
de nouveaux espaces et invitent à vivre sereinement
sa flânerie.
Ces balises déclinables peuvent prendre différentes
formes. Elles peuvent être intégrées à un mobilier
urbain ou encore à une œuvre d’art. On peut imaginer
qu’elles représentent le fruit d’une collaboration
entre des artistes de pays exposants. Clairement
identifiables par le visiteur, qui sait qu’il peut à tout
moment retrouver son chemin, elles alimentent
néanmoins un esprit de « jeu de piste » dans la ville.
Ces flâneries sont hasardeuses, à la fois connectées
et déconnectées.
Ce rôle de balise peut aussi être incarné par les parrains
eux-mêmes. Tout individu du quartier peut prendre ce
rôle : un retraité, un SDF ou un commerçant. Il s’agit
d’un rôle permettant une intégration sociale forte
puisque l’on devient véritablement ambassadeur
d’une nation.
2. 3
En 2025, l’évolution des technologies laisse
place à des mobilités virtuelles et à une nouvelle
forme d’Exposition universelle. Outre sa fonction de
boîte à outils, l’espace virtuel permet aussi de vivre
une expérience originale. Les individus peuvent se
rendre virtuellement dans l’Exposition universelle,
connectés partout dans le monde.
Réponse au désir d’ubiquité pour celui qui ne
peut se rendre physiquement en France, l’espace
virtuel permet de vivre certaines expériences.
Sur le modèle des expérimentations en cours des
étudiants de l’Institut de l’image à Chalon-sur-Saône,
une immersion visuelle et sensible permettra aux
visiteurs de découvrir en amont un avant-goût de ce
qui les attend en France.
Une flânerie virtuelle | fantasmée
Une Argentine peut par exemple retrouver
virtuellement une amie en France pour se promener
dans le pavillon thaïlandais. L’immersion virtuelle
n’est pas seulement visuelle, elle peut observer les
monuments d’un navire, ressentir la brise et les
gouttes d’eau. Elle peut aussi choisir de rejoindre
Marseille en une seconde ou d’aller flâner sur les
falaises d’Étretat. Ce monde est bien virtuel et il
autorise toutes les formes de flânerie fantasmée.
Véritable teaser, cette partie de l’espace virtuel attise
la volonté des visiteurs de se rendre à l’Exposition.
Comme le roman Sur la route de Jack Kerouac donne
envie d’aller découvrir les routes américaines, se plonger
dans l’espace virtuel de l’Exposition universelle donne
envie d’aller pleinement vivre la flânerie en France.
2. 4Une flânerie hasardeuse dans un espace virtuel original
47
Focus | L’Exposition universelle : épine dorsale d’une mobilité 3.0
Force est de constater la place prégnante de la
mobilité, moyen d’accéder aux ressources du territoire
dans notre société contemporaine. Et il ne s’agit plus
nécessairement de se déplacer pour avoir accès à
ces ressources, les outils numériques permettent de
répondre à nos moindres désirs. Ils révolutionnent le
monde des organisations en proposant des services
démultipliés pour simplifier, apaiser et diversifier les
mobilités quotidiennes.
Cependant, l’exclusion numérique, qu’elle soit matérielle
ou cognitive, est encore une réalité et dans notre société
hyperconnectée, elle a des conséquences fortes sur
l’inclusion sociale. La preuve, les problèmes de mobilité
étaient en 2014 classés en première position des freins
d’accès à l’emploi ou à la formation (laboratoire de la
mobilité inclusive). L’accompagnement financier et
pédagogique dans l’accès aux outils numériques est ainsi
un véritable enjeu pour l’inclusion socioprofessionnelle
et la cohésion sociale.
Le 2.0 fut l’ère de l’économie de partage d’informations
et de compétences entre tous, l’opportunité de savoir
sans être spécialiste. L’arrivée du 3.0 annonce l’accès
généralisé aux ressources fournies par Internet, la
confusion quasi complète du monde virtuel et du monde
réel : les objets connectés tiennent lieu d’appareils
médicaux, les jeux vidéo propulsent les joueurs dans le
monde réel (Ingress de Google). Par ailleurs, l’ouverture
des données est en œuvre afin de permettre à chacun
de maîtriser les informations pour régir ses dépenses, sa
mobilité, en bref, sa vie.
Alors que les Expositions universelles sont reconnues
comme catalyseurs d’innovations techniques et
usagères, le rassemblement de milliers de visiteurs doit
s’accompagner d’un rebond pour offrir le plus grand
nombre de services utiles aux visiteurs. Les données,
49
au cœur de ce succès, doivent être partagées. Elles
sont stratégiques et invitent à l’irruption du citoyen
utilisateur, réduisant l’asymétrie des informations
du consommateur vers l’opérateur. L’accessibilité à
toutes ces informations doit tout d’abord être garantie :
occasion de bonne pratique, de se montrer en exemple
sur la mise à disposition d’informations utiles pour
le consommateur-visiteur-acteur. En outre, cette
accessibilité doit être à la fois physique, financière
et cognitive, ce qui n’est finalement pas encore une
évidence.
En plus de l’ouverture des données, le système de
balises maillées sur le territoire et accessibles à tous
est une alternative envisageable à l’« objet connecté ».
Sur le même modèle que les autoroutes rendues
gratuites si aucune autre route gratuite n’existe en
parallèle, ce système de balises rend équitable l’accès
aux informations fournies pour profiter pleinement
de l’Exposition sans nécessairement posséder un objet
connecté. Une réponse concrète est formulée face
aux problèmes cognitifs avec les balises humaines qui
contrecarrent l’isolement face à l’incompréhension ou
l’inhumanité d’une machine. L’Exposition universelle
est l’occasion de réunir l’ingéniosité collective autour de
cette problématique et d’y trouver des solutions.
3
5151
La flânerie au service de l’inattendu | de la surprise et de la rêverie
Le visiteur apaisé, dans un environnement remodelé et adapté à ses déambulations
créatives, peut donc se laisser porter au gré de son imaginaire. Le flâneur peut
bénéficier de l’ensemble des opportunités offertes par une Exposition universelle s’il
aborde cette expérience avec originalité. Il s’agit de proposer aux visiteurs un voyage
riche et dépaysant.
3.1
Une flânerie aléatoire | laissant une large part à la surprise
La mobilité flâneuse laisse place à l’aléa. Ce dernier
permet de « désoptimiser », de prendre son temps
mais aussi de sortir des sentiers battus. La flânerie
se fait alors levier d’une dispersion des voyageurs et
rééquilibre les flux.
Par le biais du « biopass », on imagine un système
de notification surprise. Grâce à celui-ci, le visiteur ou
le citadin de passage dans un quartier, peut recevoir
aléatoirement les informations sur les événements
se trouvant à proximité. En proposant aux différents
voyageurs et résidents de se rendre à l’événement, ce
système de notifications surprises permet la formation
progressive d’un véritable convoi exceptionnel. Guidés
par la curiosité, les visiteurs partagent cet instant de
trajet, devenu commun et transformé en un moment
festif et de rencontre.
Par exemple, lors d’une promenade dans le quartier
chinois du treizième arrondissement, un touriste
bordelais reçoit soudainement une notification, par le
biais de l’espace virtuel de l’Exposition universelle.
Informé d’un événement inédit devant la mairie d’Ivry,
il pourra, en s’y rendant, croiser un résident du quartier
qui a été informé de la même manière. Ensemble, ils
se rendront à la présentation inédite d’une innovation
néo-zélandaise, initiation à grande échelle à la peinture
corporelle.
Un système de mobilité | spontané
53
3. 1
L’information reçue est aléatoire et chacun en
devient d’autant plus attentif à son environnement.
L’excitation de l’inattendu donne aussi un aspect ludique
à la mobilité. Le jeu invite à la découverte et à quitter les
parcours traditionnels. Il permet donc de mettre en place
un système différent afin de déconcentrer les activités
touristiques. La « ludicisation » permet effectivement de
transformer le quotidien du résident, de faire de la France
un jeu de piste géant.
Il peut s’agir de collecter des informations incomplètes,
de les compléter ailleurs, de collecter des images ou d’en
créer. C’est une façon de laisser sa trace physique ou
numérique, dans des lieux différents de l’Exposition,
par le biais des balises par exemple et pourquoi pas tout
simplement par le bouche-à-oreille.
Ces découvertes surprenantes passent aussi par le biopass,
sous la forme de projections aléatoires : des « Snapshots ».
Lors de la consultation de son biopass, le visiteur est
surpris par une visualisation holographique d’un
autre lieu de l’Exposition : un pavillon ou encore une
manifestation éphémère. Ce « shot » immersif permet une
brève expérience qui invite à se rendre virtuellement
dans un espace que le visiteur n’aurait pas prévu de
découvrir.
La surprise ravive aussi l’intérêt des potentiels visiteurs
pour l’espace virtuel de l’Exposition.
Un système d’information | aléatoire et stimulant
3.1 Une flânerie aléatoire laissant une large part à la surprise
55
3. 1
57
La flânerie s’adosse à un système aléatoire
mais est avant tout le reflet du choix de l’individu : ne
pas savoir où l’on va, choisir comment aller quelque
part, autrement. La flânerie, c’est donc repenser sa
façon de s’orienter et de concevoir les territoires que
l’on traverse : le visiteur a le choix entre une palette
d’outils ludiques qui accompagnent sa déambulation.
Une flânerie ludique | grâce à une cartographie inattendue
Le visiteur peut utiliser des cartes nouvelles
et originales permettant de changer de focale et
de naviguer entre une perception floue et nette.
Des cartographies ludiques et mystérieuses grâce
auxquelles on prête véritablement attention aux
événements de proximité et grâce auxquelles on est en
phase avec son environnement plutôt que dans une
logique d’inventaire des pavillons. L’enjeu d’une « autre
cartographie » est celui d’un autre territoire : une carte
« différente » donne à voir et à penser un territoire
différemment.
Des cartes | originalesCes cartes sont accessibles via différents supports
comme des écrans flexibles, pliables mais aussi des
projections, des hologrammes ou encore de la réalité
augmentée à partir des balises dans la ville.
L’open source est un levier majeur pour décloisonner
les modes de transport et mutualiser les informations.
On peut lier le transport à d’autres activités et dans
cette perspective d’ouverture des données, mettre en
place un système de recherche basé sur les attentes
des visiteurs. Les initiatives actuelles se multiplient
et favorisent l’interaction entre les utilisateurs pour
partager leurs expériences et leur vécu.
3. 2
3.2 Une flânerie ludique grâce à une cartographie inattendue
S’orienter de manière nouvelle, par exemple à partir
d’une carte sensible collaborative.
Grâce à un fond de carte de base, les utilisateurs de
l’espace virtuel de l’Exposition peuvent participer à
son élaboration. Ce sont des cartes « ouvertes », sur
lesquelles les utilisateurs annotent les émotions
et les expériences vécues pendant leur parcours.
Ces cartes interactives à plusieurs niveaux
permettent de mêler le ressenti et la subjectivité
de plusieurs individus, de découvrir des sites sous
un nouveau jour, une nouvelle vision, qui n’est pas
nécessairement la nôtre.
C’est ce qu’utilisera par exemple une touriste
allemande venue à Paris en 2025 pour l’Exposition et
curieuse de découvrir cette nouvelle ville végétalisée
au cours des dix années précédentes ! Grâce à
l’espace virtuel et à son biopass, très spontanément,
elle peut faire une recherche sous forme de mots-
clés. Elle choisit le mot « oxygéné » et une carte se
constitue alors grâce à la participation de tous les
visiteurs précédents. Elle se laisse ensuite guider en
suivant les émotions ressenties et partagées par les
autres visiteurs.
Des cartes | sensibles
3. 2Une flânerie ludique grâce à une cartographie inattendue
59
Visualisation d'une carte sensible sur l'espace virtuel de l'Exposition Universelle
S’orienter de manière nouvelle, par exemple
à partir d’une carte sensible collaborative. Grâce à un
fond de carte de base, les utilisateurs de l’espace virtuel
de l’Exposition peuvent participer à son élaboration.
Ce sont des cartes « ouvertes », sur lesquelles les
utilisateurs annotent les émotions et les expériences
vécues pendant leur parcours. Ces cartes interactives
à plusieurs niveaux permettent de mêler le ressenti et
la subjectivité de plusieurs individus, de découvrir des
sites sous un nouveau jour, une nouvelle vision, qui
n’est pas nécessairement la nôtre.
C’est ce qu’utilisera par exemple une touriste
allemande venue à Paris en 2025 pour l’Exposition et
curieuse de découvrir cette nouvelle ville végétalisée
au cours des dix années précédentes ! Grâce à l’espace
virtuel et à son biopass, très spontanément, elle peut
faire une recherche sous forme de mots-clés. Elle
choisit le mot « oxygéné » et une carte se constitue
alors grâce à la participation de tous les visiteurs
précédents. Elle se laisse ensuite guider en suivant
les émotions ressenties et partagées par les autres
visiteurs.
Des cartes | dynamiques
Un second exemple pour repenser sa façon de s’orienter
est celui d’une carte dite « jeu vidéo ». Il s’agit d’une carte
vierge qui se dévoile au fil du parcours du visiteur.
Comme sur un jeu de plateforme, le visiteur passe
du flou au net car la visibilité est locale à 200, 500,
800 mètres. La carte enregistre l’expérience de mobilité
du visiteur et la rend visible. Le visiteur est alors attentif
puisqu’il s’approprie l’espace, apprend à le comprendre, à
jouer avec lui et à se laisser surprendre.
Une flânerie nocturne | favorisant le réenchantement
La flânerie est une rupture, elle offre des
expériences nouvelles de mobilité et devient un
levier sur mesure pour réenchanter les déplacements.
C’est bien la nuit, moment onirique par excellence,
qui offre un cadre propice à la flânerie rêveuse, où
l’on ne cherche plus à être productif mais à profiter
pleinement de l’instant présent.
Penser une Exposition de nuit, c’est provoquer un
décalage horaire entre les Franciliens et les visiteurs
en évitant la superposition des flux touristiques aux
heures de pointe.
L’expérience de l’Exposition de nuit doit présenter
une différence marquée, une spécificité par rapport
au jour. Ainsi, chacune des 180 nuits de l’Exposition
peut être proposée à un pays ou à un groupe de
3.3
pays exposants. Ils réinvestissent et transforment
les villes françaises, en font un rêve éveillé pour les
noctambules. Il faut alors jouer sur la réversibilité
de la nuit, son aspect magique en adoptant un
schéma « Cendrillon » où au crépuscule la ville se
métamorphose. On connaît par exemple la capacité
des Allemands à transformer le soir des friches
industrielles en hauts lieux de la culture.
La nuit présente moins de contraintes que la journée
et peut être utilisée comme un grand terrain de jeu. Il
est donc à nouveau possible de jouer sur la réversibilité
des lieux. C’est une occasion rêvée d’investir des espaces
engorgés de jour ou encore trop méconnus du Grand
Paris. C’est aussi un moyen de partager les lieux, de les
affecter à des usages multiples en fonction des périodes.
3. 3
63
3.3 3. 3
Saint-Denis Pleyel, pôle majeur en 2025 notamment
avec l’arrivée du Grand Paris Express, est par exemple
investi le temps d’un soir par le Chili.
Dans ces grands pôles parisiens, la récupération des
vibrations émises par les voyageurs grâce à des sols
piézoélectriques peut permettre de fournir l’énergie
nécessaire à la construction de grandes œuvres
lumineuses.
C’est bien la nuit que la signalétique lumineuse prend
tout son sens. C’est une signalétique évolutive, adaptée
et sensible.
Des convois lumineux ou des routes phosphorescentes
permettent de limiter à la fois les pollutions lumineuses
et les coûts énergétiques.
La dimension festive de l’éclairage nocturne s’ajoute au
charme et à la magie propre à la vie nocturne.
La nuit a néanmoins des exigences, comme celle d’un
transport adapté. Un transport à la demande favorise la
sérénité du voyageur pour des parcours sécurisés, festifs
et flexibles. Si les temps nocturnes sont des moments
de logistique nécessaires dans le domaine ferroviaire,
l’utilisation du bus, à la fois souple et personnalisable,
semble être une alternative bienvenue.
C’est alors l’occasion de vivre une mobilité décalée en
proposant aux pays exposants de présenter la richesse
de leur culture en invitant les visiteurs à découvrir leurs
moyens de transport locaux.
Marseille peut, par exemple, être investie le temps d’une
nuit, par un réseau nocturne de bus rouges à deux
étages et devenir ainsi le cœur du Royaume-Uni.
Le voyage est au cœur de l’expérience, notamment lors
des trajets sur de longues distances. L’Exposition peut
ainsi permettre de dynamiser le train de nuit en reliant
les villes de l’Exposition par des trains de nuit.
Des trains à couchettes à ciel ouvert font du trajet un
moment de l’Exposition à part entière. Ces convois
nocturnes à l’ambiance étoilée laissent un souvenir
impérissable.
Une flânerie nocturne favorisant le réenchantement
65
Une flânerie excentrique | grâce à des parcours originaux
Des mobilités dédiées | au départ des territoires d’outre-mer
L’Exposition de 2025 est bien l’occasion de
vivre une mobilité originale. Avoir l’opportunité de vivre
une expérience qui sort de l’ordinaire.
Cela peut être utilisé comme un moyen de revaloriser
certains territoires, notamment les territoires d’outre-
mer. Dotés de patrimoines spécifiques, ces territoires
pourraient être les zones avancées de l’Exposition
universelle. Des transports dédiés entre l’outre-mer et
la métropole peuvent être conçus. Ils encouragent alors
les visiteurs des pays voisins à passer justement par les
territoires d’outre-mer pour rejoindre l’Hexagone.
Il faut alors proposer des voyages spectaculaires et
modernes comme des vols suborbitaux au départ
de Kourou vers Toulouse. Ces technologies, en plein
développement en 2025, permettent de mettre en
avant la technologie et l’aéronautique françaises et
étrangères.
Il est aussi possible de conjuguer le moderne et
l’ancien, en utilisant le passé pour promouvoir
l’avenir. Cela consiste par exemple en un voyage
entre l’Amérique du Nord, au départ de Saint-
Pierre-et-Miquelon et la métropole ; un voyage à
bord de l’Hermione ou du moins de la reconstitution
de cette frégate qui a conduit le général La Fayette
aux États-Unis lors de la guerre d’Indépendance.
Ces six mois sont bien l’occasion d’imaginer une
multitude de voyages curieux sur de longues
distances entre la métropole et ses territoires
d’outre-mer, ce qui permet de les intégrer à
l’Exposition.
3.4
En 2025, Paris est connectée aux métropoles
régionales en deux heures par TGV. L’Exposition
universelle est l’occasion de multiplier les moyens de
relier les métropoles entre elles.
Grâce aux billets à escales, ceux qui le souhaitent
trouvent l’occasion de parcourir les territoires
français et de s’y arrêter tout au long de leur parcours.
Inspirées de celle qui relie Paris à Londres, de grandes
voies vertes et partagées sont dégagées.
Les marcheurs, les cyclistes, les roulettes ou encore les
cavaliers s’y côtoient.
Dans les airs, de nouveaux Zeppelins à grande
capacité permettent de vivre la flânerie entre les
villes de l’Exposition.
67
3. 4
Des mobilités quotidiennes | revisitées
Sur les distances courtes, ce sont aussi les
expériences du quotidien que l’on veut revaloriser, en
utilisant les infrastructures déjà existantes. Ainsi, il
est intéressant de proposer au citadin un trajet plus
qualitatif afin de lui donner envie de s’établir un peu
plus dans sa mobilité. Comment se repère-t-on dans
nos trajets pendulaires, en minutes, en kilomètres,
en nombre de stations, en passages à l’extérieur ? Un
trajet fragmenté semble plus rapide et plus ludique.
Proposons donc aux résidents de nouveaux repères.
Certaines routes, certains tunnels, certaines stations
sont thématisés lors de l’Exposition.
En quittant son travail à Paris, place d’Italie, un
habitant de Goussainville préférera par exemple aller
à la gare d’Austerlitz à pied. Madagascar et l’Afrique
du Sud y ont établi leur pavillon et ont investi les
grands axes se trouvant à proximité. En acceptant de
flâner, le stress des 10 minutes perdues par rapport
au trajet en métro sera ressenti comme des minutes
de plaisir supplémentaires. Une fois dans le RER D, la
grande fresque canadienne dans le tunnel de sortie de
la gare du Nord lui sert de repère puisqu’il découvre
qu’il lui reste à peu près 20 minutes. Il a certes perdu
10 minutes, mais il n’a pas perdu son temps.
69
3. 4Une flânerie excentrique grâce à des parcours originaux
4
71
La flânerie | un catalyseur de modèles pérennes
71
La flânerie invite donc à une rupture dans notre rapport au temps. Testés
à grande échelle, les nouveaux comportements surgissant pendant l’Exposition
universelle deviennent le fondement d’un modèle pérenne. Le rapport à autrui né d’une
déambulation curieuse est réenchanté, les individus responsabilisés prennent conscience
de leur impact environnemental. Ce modèle a pour vocation de s’établir au-delà du temps
de l’Exposition et ouvre la porte à une mobilité durable : équitable, viable et vivable.
Une flânerie « fertile » | dans une société collaborative
La mobilité en 2025 doit être une expérience
sensible. Éloigné de la logique du parcours imposé
et systématique, le flâneur s’autorise toutes les
découvertes inattendues d’espaces, d’activités et toute
rencontre fortuite. Sa mobilité devient une expérience
enrichissante, inenvisageable par des algorithmes et
finalement pérenne.
La flânerie favorise l’humanisation du déplacement et la
prise de conscience que derrière chaque mobilité se trouve
un groupe d’individus. Dans une société hyperconnectée,
il est important de réaffirmer l’importance de la
rencontre inattendue. Se déplacer répond d’ailleurs aussi
à un besoin de rencontre et de découverte d’autrui. Ainsi,
rencontrer un parfait inconnu au détour d’un convoi
exceptionnel n’est plus perçu comme une intrusion ou un
obstacle à un trajet bien défini mais comme un aléa, une
richesse. La découverte et la curiosité se partagent pour
inventer ensemble des parcours inexistants.
Cette logique de rencontre s’inscrit dans une société
de partage où les modèles collaboratifs et participatifs
transforment les relations économiques. Une flânerie «
fertile » invite le visiteur à s’impliquer de manière globale,
à devenir acteur dans sa mobilité, dans sa visite, afin de
construire sa propre expérience.
73
Focus | Le Grand Paris
À Paris, la densification progressive du
tissu urbain depuis les années 1990 a étendu la
ville au-delà d’une nouvelle ceinture, la petite
couronne. Avec 8,5 millions de voyageurs chaque
jour, le réseau de transports en commun d’Île-de-
France accueille sur 10 % du réseau près de 40 %
du trafic national. Ses infrastructures ferroviaires
ont besoin d’être modernisées et développées pour
faire face à l’augmentation importante du trafic (+ 21
% en 10 ans). Les années 2010 seront consacrées au
développement du Grand Paris.
L’ampleur du projet est sans précédent avec 200 km
de métro et 72 nouvelles gares, avec un enjeu triple :
- la qualité de vie : 90 % des Franciliens habiteront à
moins de 2 km d’une gare ;
- la solidarité : par le désenclavement des territoires
les plus défavorisés ;
- l’emploi : de 15 000 à 20 000 emplois directs créés
chaque année par les travaux, puis plus encore, une
fois les projets mis en service.
Avant tout, le Grand Paris offre l’opportunité
de développer le logement sur le territoire.
L’augmentation des loyers et des prix de l’immobilier
empêche un nombre croissant de ménages de se
loger. Il faut construire plus, au bon endroit et
à des prix adaptés au budget des Franciliens. Le
rythme annoncé de 70 000 logements chaque
année pendant 25 ans, contre 42 000 actuellement,
prévoit 1,5 million de logements supplémentaires à
terme. Une offre foncière de 200 km² a été définie,
aux abords des futures gares du Grand Paris. La
construction de logements, bureaux, commerces et
équipements en surplomb et à proximité immédiate
des gares permettra d’intégrer le transport dans la
ville. « Toutes les études internationales le montrent :
lorsqu’un réseau de transports efficace est mis en place
et dessert un territoire, les prix du foncier augmentent »,
avance Benoît Labat, directeur de la valorisation et du
patrimoine de la Société du Grand Paris.
Les contrats de développement territorial (CDT),
définis dans la loi du 3 juin 2010 relative au Grand
Paris doivent mettre en œuvre le développement
économique, urbain et social de territoires stratégiques
et en particulier ceux desservis par le réseau de
transports publics du Grand Paris. Leur mise en place
répond à l’engagement d’associer la société civile au
projet : le Grand Paris doit être utile avant tout aux
habitants. Ce sont les habitants qui donnent vie et
forme à un territoire, ils en sont la matrice. La ville
durable est une ville pensée par et pour ses habitants.
La valorisation de la part de patrimoine non utilisée
de la SNCF est réalisée en relation étroite avec les
collectivités, les professionnels de l’aménagement et de
l’immobilier. Les fonciers mutables vers l’urbain sont
traités par la filiale aménageur Espaces Ferroviaires
(SNEF), puis revendus par lots constructibles. Exemple
récent, la fermeture d’un centre informatique SNCF
situé sur une emprise de 1,6 hectare au cœur des
Batignolles a donné naissance au futur quartier
Saussure (28 000 m2 de logements).
75
En 2025, dans une démarche de mutualisation des
moyens, l’Exposition est un tremplin.
De grands constructeurs automobiles saisissent par
exemple l’occasion pour promouvoir de nouveaux
véhicules propres. Un certain nombre d’entre eux
sont mis à disposition du grand public, librement
partagés entre tous. Ils passent aléatoirement d’un
utilisateur à un autre en fonction de leurs besoins et
de la disponibilité d’un véhicule à proximité. Grâce
au système de géolocalisation, on constate, au bout
de six mois, le chemin parcouru par chaque voiture
et la diversité des profils des utilisateurs. Ce type
d’initiatives peut bousculer le quotidien et créer des
opportunités.
4.1 Une flânerie « fertile » dans une société collaborative
4. 1Une flânerie « fertile » dans une société collaborative
77
4.2
79
Une flânerie solidaire | pour une mobilité durable
En 2025, la mobilité est participative et
collaborative, notamment afin de répondre aux
préoccupations environnementales. Dès lors, une
mobilité durable et solidaire est une évidence lors de
l’Exposition.
La production et la consommation d’énergie
appellent la collaboration. Nous sommes créateurs
d’énergie de multiples manières. Sur le principe du
manège de vélocipèdes du musée des Arts forains de
Paris, où les passagers, en pédalant à l’unisson, font
avancer le carrousel, nous sommes une potentielle
source d’énergie. Le cadre de l’Exposition universelle
apporte le contexte de la fantaisie pour promouvoir
des pratiques durables, en relevant par exemple le défi
de pédaler pour produire la lumière d’un train entre
Lyon et Marseille.
La durabilité et la solidarité se conjuguent au sein des
nouvelles mobilités de 2025. Des moyens proactifs de
transport permettent de stocker l’énergie produite par
les plus performants pour qu’elle soit réutilisable par
les personnes ayant plus de difficultés à se déplacer.
C’est alors un moyen de favoriser la collaboration
intergénérationnelle.
D’ailleurs, les problématiques d’accessibilité invitent à
développer un design et une ergonomie universels : si
un senior peut se déplacer, tout le monde le peut.
En utilisant un Velo’v à Lyon, VCub à Bordeaux ou
Vélib’ électrique à Paris, un lycéen peut lors de son
trajet le matin stocker l’énergie dans le vélo qui servira
ensuite à une personne âgée venue déambuler sur les
sites de l’Exposition.
Pour être encouragée et convaincre de son utilité, la
récupération de cette énergie nécessite par ailleurs
une perception immédiate des effets. L’expérience
est alors quantifiable. Le visiteur ou le résident voit
grâce à son biopass les conséquences de l’effort fourni,
à la fois pour son propre corps mais aussi en matière
d’énergie réutilisable.
Georges Amar prospectiviste et auteur
« Le corps est en train de changer. C’est cela que j’entends par
le genie du corps… Le corps est en train de devenir l’instrument
fondamental, l’acteur de la mobilite ? » (1)
4. 2
79
L’intensification des flux touristiques est
aussi un enjeu écologique, la question des transports
de masse se pose. Le transport fluvial est une des
solutions à Paris, où les monuments historiques
sont principalement concentrés autour de l’axe de la
Seine. Le fleuve conduit les visiteurs dans le Grand
Paris, jusqu’à Saint-Denis Pleyel ou aux Ardoines, des
sites majeurs de l’Exposition. Moins directe mais plus
onirique que les transports souterrains, en voguant,
la flânerie paresseuse fait découvrir un nouvel aspect
de la ville, supprimant ainsi l’engorgement des lieux
touristiques par les autocars.
Avec la venue de plusieurs dizaines de millions de
touristes supplémentaires, la question de la mobilité
des biens se pose aussi. Si le fret doit s’intensifier,
on envisage plutôt de mettre en place des circuits
courts, rendus possibles par l’essor des nouvelles
technologies.
Le développement des imprimantes 3D, de
l’agriculture urbaine dans le nouveau Paris végétalisé
et les autres métropoles ou encore le mouvement des
makers sont de multiples alternatives possibles aux
méthodes actuelles.
Ces modèles s’appuient sur la location de terres et
de machines, promouvant ainsi le savoir plutôt que
la propriété. Ils s’appliquent à créer des économies
viables et pérennes mais aussi inclusives.
Partage et simplicité : voici les deux mots d’ordre de
la théorie de Navi Radjou sur l’innovation « Jugaad
», à traduire « frugale ». Il revalorise les « bricoleurs »
de Lévi-Strauss, agissant à l’intuition pour faire plus
avec moins.
La visibilité de ces initiatives semble primordiale
pour les encourager. On peut alors penser à mettre
en œuvre un label de production locale dans les
nouvelles échoppes touristiques.
4.2 Une flânerie solidaire pour une mobilité durable
81
Focus | La logistique des grands événements
Depuis le début des Expositions universelles,
il est apparu de plus en plus essentiel de bien
ordonner la logistique de ces événements. En effet,
nous observons que les Expositions sont de plus en
plus importantes. De quelques millions de visiteurs
à la fin du XIXe siècle, nous sommes passés à des
événements monstres qui comptent quasiment 100
millions de visiteurs. Des problèmes apparaissent
au niveau de la sécurité, de l’hébergement ou de la
signalétique, mais nous allons nous concentrer ici
sur la logistique.
Paris a l’habitude d’accueillir de grands salons, mais
pas de la taille d’une Exposition universelle actuelle
(70 millions de visiteurs attendus en six mois).
C’est donc toute une logistique à revoir pour être au
rendez-vous d’un tel événement.
Les exemples de saturation sont nombreux dans les
dernières Expositions universelles, notamment à
Séville. En effet, le 3 octobre 1992, il y a eu 630 000
visites, soit 2,5 fois le seuil de saturation.
Effets de foule, congestion, sont autant de paramètres
qui freinent à la fois la logistique et la bonne tenue
des manifestations.
La logistique des marchandises de la région parisienne
s’est toujours réalisée en bordure des voies navigables
ou sur les lignes de chemin de fer. Ainsi, tout cet
héritage se concrétise par des entrepôts et des pôles
logistiques actuels implantés sur ces deux moyens de
transport quasiment inutilisés aujourd’hui pour le
transport de marchandises. Pire, certains sites sont
totalement désaffectés du fait de leur non-utilisation.
Dans le cadre de l’Exposition universelle, il faut
redynamiser ces zones prêtes à recevoir des
marchandises. Il ne faut pas en faire des zones sans
charme et qui effraient les visiteurs, mais au contraire
des lieux de vie où les pavillons peuvent siéger. Ainsi,
les marchandises arrivent directement au lieu de vente
sans passer par l’intermédiaire de la route et donc sans
encombrer les rues. Du fait de la multiplicité de ces lieux
dans le Grand Paris, envisager ces zones comme les lieux
des pavillons n’est pas absurde et pourrait réconcilier le
citadin avec ces voies souvent fuies.
Comme la plupart de ces infrastructures sont
actuellement sous-exploitées, il n’y aura pas de problème
de surcharge de trafic. Concernant les voies ferrées, on
peut imaginer que les marchandises circuleraient de
nuit pour éviter l’éventuel trafic diurne de voyageurs.
De plus, ces voies fluviales et ferroviaires pourraient
aussi constituer des points d’entrée pour les visiteurs de
l’Exposition.
La mixité fonctionnelle est un défi à relever avec la
participation de la collectivité locale.
83
Aujourd’hui, un bâtiment n’est plus nécessairement
consacré à une fonction. Ainsi, nous pouvons
concevoir les activités logistiques en parallèle des
autres activités (tertiaire, locatif, etc.). Un système
logistique mis en place sous dalle ou souterrain
permet de conjuguer tous les impératifs. Mais cette
architecture doit être conçue dès la construction du
bâtiment pour une plus grande cohérence, quoique
certains projets actuels essayent de transformer des
lieux de logistique en lieux mixtes.
De nouveaux secteurs sont à investir, notamment
la voie d’eau. L’utilisation des voies d’eau pour le
transport de marchandises est un serpent de mer
pour les institutions et les entreprises. Contrairement à
Amsterdam qui a utilisé très tôt son système de canaux
couplé à des livreurs à vélo pour livrer des marchandises
(dès 1997, livraison des colis de DHL par canaux), les
villes françaises n’utilisent que très peu leurs fleuves
(le long de la Seine, Point P possède plusieurs zones de
déchargement de marchandises). Mais c’est un exemple
quasiment unique, quand on sait que la Seine peut
absorber 4 à 5 fois plus de trafic sans mettre en place
de nouvelles infrastructures. Un problème majeur de
cette solution est la mise en place d’infrastructures
spécifiques pour le déchargement des marchandises.
Des solutions locales doivent être mises en avant.
Au lieu d’enlever des points de rupture de charge, il
peut être utile d’en rajouter pour faciliter la livraison
des marchandises. Ainsi, dans la zone cruciale
du dernier kilomètre, voire du dernier mètre, des
systèmes peuvent être mis en place pour faciliter
la logistique. Contrairement à ce que l’on pourrait
croire, ces nouveaux points de rupture de charge
peuvent être rentables pour le transporteur et pour
le client. Ils concernent surtout les enlèvements
et les livraisons aux particuliers, la distribution,
le service après-vente et la logistique des retours
(palettes, marchandises en fin de vie...). Ces
nouveaux points de rupture de charge peuvent être
des plateformes urbaines logistiques dans leur forme
la plus basique, mais aussi des systèmes de consignes
dans les grandes agglomérations. Le réseau de Kiala
est connu pour rendre ce genre de services, en
permettant à l’acheteur de venir chercher son colis
quand il est disponible.
Quelques mesures préconisées ici ont déjà été mises
en place lors des Jeux olympiques de Londres. Ces
modifications dans la gestion de la logistique ont eu
beaucoup de succès à la fois auprès des habitants
et des commerçants. Londres aimerait bien que ces
mesures perdurent dans le temps pour limiter la place
des camions dans la ville et améliorer les relations
entre livreurs et riverains. Une amélioration de la
logistique lors de l’Exposition universelle ne pourra
que profiter à Paris et à la France entière.
Conclusion |
La flânerie est ainsi le support d’un nouveau
modèle comportemental, à intégrer à l’ensemble de
nos habitudes quotidiennes. Elle est à la fois l’outil de
création d’une ville plus apaisée et plus vivante, où
la possibilité de choix permet de retrouver le contact
avec nos multiples territoires de vie, et parallèlement,
elle donne la possibilité de reprendre le temps de vivre
et de rompre avec l’objectif omniprésent d’efficacité du
monde contemporain.
La flânerie est multiple et adaptable, à la fois onirique
et réaliste, c’est ce qui fait la force de ce projet.
C’est bien l’Exposition universelle de 2025 qui
permettra sa réalisation. L’esprit festif, propre à ce type
d’événements, est propice à l’errance rêveuse de notre
proposition. La flânerie permet au visiteur de prendre
part aux festivités et d’en devenir un acteur créatif. Il
collabore ainsi à la formation d’un événement fabriqué
par ses propres participants.
Le concept de flânerie est étroitement lié aux travaux
de nos collègues des ateliers partenaires. Un territoire
élargi à l’ensemble de la France multiplie les possibilités
flâneuses ; faire des gares les pavillons de l’Exposition
replace les questions de mobilité au centre des enjeux
à prendre en charge par les pays participants ; les
problématiques d’un accueil et d’un hébergement où
l’hospitalité est le mot d’ordre imposent une offre de
transport adaptée et adaptable, diversifiée, chaleureuse
et agréable ; multiplier les modes de déplacement en
favorisant les mobilités douces, c’est aussi limiter les
besoins en infrastructures lourdes et donc les coûts ;
enfin, la flânerie sait également stimuler les autres sens
ou générer des perceptions autrement, un tremplin
pour envisager la communication autour de cet
événement unique en son genre.
Les trois thèmes qui ont motivé notre réflexion
(participation, immersion et action), proviennent très
certainement de la manière dont nous avons abordé
ce semestre au Centre Michel Serres. Nous étions en
roue libre, entièrement responsables et maîtres des
idées que nous aurions à défendre devant le public. Ce
travail est le résultat de nos recherches et réflexions
actives, nous nous sommes nous-mêmes immergés
dans cette notion à la fois nouvelle et intemporelle,
mais constamment en évolution, qu’est la mobilité
dans toutes ses déclinaisons possibles. Enfin, cette
réflexion fut avant tout participative et collaborative.
Nos plus grands atouts ont été nos différences, ou plutôt
nos complémentarités : qu’elles soient disciplinaires,
méthodologiques ou humaines, elles nous ont permis
de nous interroger en profondeur sur les fractures
du modèle actuel, ses dérives et ses tendances, en
fonction de nos spécialités respectives, afin de définir
une réponse universelle à une attente commune
émergente.
Mais les mobilités évoluent sans cesse, les technologies
physiques et numériques les transforment et changent
notre rapport au déplacement. Qui peut dire de quoi
sera fait l’idéal de mobilité après 2025, quand nous ne
serons plus la jeune génération en devenir ?
Pour le moment, seule cette interrogation reste en
suspens : le monde est-il prêt à lâcher prise pour
venir s’immerger insouciamment dans cette nouvelle
expérience qu’est la flânerie ?
85
5
87
L’équipe | transdisciplinaire
« D’aucuns ont des aventures,
89
7. 1
je suis une aventure.”Hubert Bonisseur de la Bath
89
Centre Michel Serres
Felix BECQUARTIngénierie - ICAM Lille
Albane FILYDroit et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam
Khader BERREKLA Architecture- ENSAPLV Coline GUEDJ
Management International - ESCPEdouard BERTAGNA
Ingéniérie- ENSAM
Chloé ROTROUDesign et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam
Arwa BOUSSAÂArchitecture- ENSAPLV
Charly TERRANOVAÉconomie et Diplôme du Centre Michel Serres - Paris 1 Panthéon Sorbonne, HeSam
Ludivine BUS Droit et Urbanisme- Paris 1 Panthéon Sorbonne
Sandrine AUGERResponsable administrative et pédagogique du Centre Michel Serres
Marc LE COQDirecteur des projets du Centre Michel Serres
Alain CADIXDirecteur du Centre Michel Serres
Fabrice MANTELETChef de projet adjoint
Bernard MOISEChef de Projet
Khanshana AGODAGEArchitecture - ENSAPLV
Sebastien EYRIGNOUXIngénierie- ENSAM
91
Ecole nationale supérieure d’architecture de Bordeaux
Ecole des beaux-arts de Bordeaux
Institut de l’image de Chalon-sur-Saône
Arts et Métiers ParisTech (Centre de Bordeaux)
Gabrielle CHENGArchitecture
Ailin GALLOArchitecture
Jessica LOISONPaysagisme
Kent FITZSIMONSEnseignant
Matthieu ANTONIOL Hamza MESSLAHAHoang CUONG Ramy RZEM
Lucas BANCEL Tristan ROGNARDSimon GLAUDA Eleonore PONTHON
Azita AHMADIEnseignante
Philippe VIOTEnseignant et directeur
91
Lola DEKETELAERE Pierre MILLION Tao LIU Christian VANNIER
Jean-Philippe HALGAND Enseignant
Jean-Charles ZEBOEnseignant
92
93
En master 2 à l’École nationale supérieure
d’architecture de Paris-La Villette, les enseignements
variés que j’ai suivis m’ont amenée à interroger les
questions d’urbanisme.
Intriguée par la place qu’a su prendre l’automobile dans
le dessin de nos villes d’aujourd’hui, c’est la richesse
de cette thématique dans un contexte où la voiture
critiquée fait place à des modes de déplacement
diversifiés, plus doux et plus coopératifs et où le
numérique prend une importance démesurée, qui m’a
incitée à poursuivre ma réflexion. C’est la définition
Khanshana AgodageArchitecture
même de la mobilité qui est constamment remise
en cause par la multiplicité des facettes se cachant
derrière cette notion, qui nous est à tous, d’une manière
ou d’une autre, si familière.
Je pense que les mobilités façonnent le visage des
villes et qu’elles en sont depuis toujours un élément
fondateur et intrinsèque. C’est une thématique
passionnante puisqu’en évolution constante !
Le projet d’EXPOFRANCE 2025, dans le cadre du
Centre Michel Serres, m’a séduite par le regard
neuf et pluriel qu’il permet, grâce au croisement de
personnalités issues d’horizons très divers et à la liberté
qu’offre le programme, autant sur la forme que sur le
fond. Mon choix de l’architecture était déjà le résultat
de ma curiosité pour tous les domaines, une belle
synthèse d’approches à la fois techniques, artistiques
et culturelles.
Ici, un point d’honneur est mis à favoriser l’innovation
par une liberté créatrice basée sur l’autonomie, nous
permettant de travailler comme une start-up. Ce
sentiment de responsabilisation et de totale liberté
de mouvement et de pensée a été le moteur de ma
motivation. Cette expérience, trop courte, mais d’une
grande richesse humaine et forte en stimulations
intellectuelles, en contact étroit avec le monde
professionnel, fut un apport sans comparaison possible
avec celui du monde universitaire « classique » !
L’équipe transdisciplinaire
Au terme de mes cinq années d’études à
l’ICAM apprentissage, une école d’ingénieurs lilloise,
j’ai souhaité découvrir une autre manière de réfléchir.
Lorsque l’on est habitué à réfléchir avec d’autres
ingénieurs, on finit par avoir quelques réflexes comme
répondre à un cahier des charges de la manière la plus
efficace possible. Mais la créativité est souvent mise
de côté…
J’ai découvert que la méthodologie de réflexion des
designers me correspondait davantage, c’est-à-dire
réfléchir sur le concept en lui-même au lieu de se
Félix BecquartIngénierie
concentrer uniquement sur sa réalisation.
Rejoindre le Centre Michel Serres, c’était l’opportunité
de découvrir cette nouvelle méthodologie tout en
travaillant sur un sujet aussi extraordinaire que
l’Exposition universelle.
Nous travaillons sur le sujet des mobilités. Pour être
franc, je ne m’étais jamais intéressé à la notion de
mobilité avant de participer à ce projet. Aujourd’hui,
je constate que grâce à nos recherches, je me suis
construit une opinion sur ce qu’est la mobilité. Je mets
un point d’honneur à ce que l’homme adopte une
mobilité qui ne nuise pas à l’environnement. Dans ce
domaine, les innovations technologiques attendues
sont celles qui concernent la diminution considérable
de nos dépenses énergétiques. Les mobilités animales
sont de beaux exemples à suivre en matière de faible
consommation énergétique.
Travailler en groupe pluridisciplinaire représente
un défi qui vaut la peine d’être surmonté. En effet, la
pluridisciplinarité permet de répondre de manière
plus complète à la problématique exposée. Chacun
a sa personnalité et ses connaissances à apporter
au groupe. Le résultat dépend beaucoup de la
complémentarité de chacun.
En parallèle, je travaille sur une idée de microdon
qui va rendre très abordable le don. Une nouvelle
manière de donner, à la fois simple, rapide, ludique et
avec une totale visibilité sur l’impact des dons.
L’équipe transdisciplinaire
95
Khader BerreklaArchitecte
Je m’intéresse à la thématique de la mobilité car elle
se situe à la croisée d’enjeux économiques, sociaux,
politiques et d’aménagement. Aussi, dans le cadre de
mes études mais aussi de réflexions personnelles, je
questionne beaucoup le rôle des infrastructures dans
la ville, en particulier dans le contexte de la métropole
du Grand Paris.
C’est également à cette occasion que j’ai découvert le
projet EXPOFRANCE 2025 en 2013, lors de mon cursus
en master 2 où nous avons construit une proposition
d’implantation territoriale et d’organisation d’une
Exposition universelle à Paris en 2025.
Ce semestre a ainsi été l’occasion de construire une
démarche de projet afin de mieux comprendre les
enjeux de la mobilité. Au travers de nombreuses
rencontres avec les partenaires, nous avons abordé
différentes approches de cette notion. Je me suis
plus particulièrement intéressé à l’impact d’un tel
événement sur l’aménagement urbain et aussi à la
façon dont la mobilité façonne les villes.
Le projet final a croisé de nombreuses compétences et
une forte dimension prospective. Cela m’a permis une
certaine ouverture d’esprit et a enrichi, du point de vue
de la méthode, une posture de projet que je m’attache à
expérimenter constamment en tant qu’architecte.
Je suis architecte diplômé d’État, issu de
l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-
La Villette. Les études d’architecture, en particulier
dans cette école, sont fortement marquées par cette
notion d’interdisciplinarité. Cela permet, assurément,
de bien mieux comprendre le monde qui nous entoure
et ses défis. C’est donc ainsi que je me suis intéressé à
la démarche pédagogique innovante du Centre Michel
Serres, à laquelle j’ai adhéré.
L’équipe transdisciplinaire
Edouard BertagnaIngénierie
de proposer des idées audacieuses pour remédier à
ce problème.
La notion d’allure est un aspect de la mobilité qui
m’intéresse tout particulièrement. J’apprécie l’idée
de lier l’ultravitesse et la lenteur. Il ne s’agit pas de les
opposer mais de trouver un lien entre les deux. La
vitesse a été le moteur de la mobilité considérée comme
un transport au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, il
faut dépasser ce modèle et trouver des principes et des
outils pour créer une harmonie entre la quête de la
vitesse et une lenteur liée à la mobilité douce.
Enfin, les rencontres avec l’ensemble des partenaires
m’ont permis d’appréhender de façon plus précise les
défis auxquels sont confrontées les entreprises dans
leurs démarches d’innovation. J’ai ainsi constaté que
chacune de ces entreprises s’inscrit dans la refonte de
la notion de mobilité.
Je suis étudiant en dernière année à l’École
des arts et métiers. Lors de mes séjours à l’étranger,
j’ai pu rencontrer et échanger avec de nombreux
étudiants venant d’horizons variés. À chaque fois,
le constat était le même : la France les faisait rêver,
en particulier Paris, mais de nombreuses critiques
fusaient sur les Français et notre façon d’accueillir
les étrangers. De plus, ces étudiants étrangers ne
voyaient pas nécessairement la France comme un
pays innovant. Ce projet d’EXPOFRANCE 2025
m’est donc apparu comme une belle opportunité
L’équipe transdisciplinaire
97
Arwa Boussaâ Architecture DPLG
Mon intérêt pour le projet EXPOFRANCE 2025 s’est
éveillé à l’occasion d’un travail pluridisciplinaire lors
de mon M2 et m’a poussé à rejoindre le Centre Michel
Serres pour un stage.
Mon expérience au Centre Michel Serres a commencé
le semestre dernier avec le projet très original « Ville
et Santé » et s’est prolongée dans le cadre de l’atelier «
Mobilité ».
Ce projet correspondait à mes attentes, du fait de
son caractère universel, mais aussi parce que les
Expositions universelles m’ont toujours fait rêver. Elles
sont en effet de vraies occasions de montrer le progrès
des nations sur le plan architectural, urbanistique,
socioculturel, économique et technologique.
Ainsi, cela m’a permis d’élargir mes champs de
recherches et de travailler sur des problématiques
actuelles de la « mobilité » pour imaginer un meilleur
futur.
La mobilité est un terme large, difficile à définir d’un
seul point de vue. On vit avec la mobilité, on évolue
avec la mobilité tout en étant mobile ou immobile. Et
comme concept fondamental sur lequel sera basée la
candidature d’EXPOFRANCE 2025, nous avons essayé
de nous projeter dans 10 ans et proposer une vision
innovante de ce thème.
Architecte diplômé de l’École nationale
d’architecture et d’urbanisme de Tunis, j’ai intégré
le monde professionnel pendant six mois, avant de
décider de reprendre les études et de poursuivre vers
un M2. En décembre 2014, j’ai obtenu mon diplôme
en Développement et aménagement touristique des
territoires de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et
actuellement je suis en post-master DPEA Recherches
en architecture à l’École d’architecture Paris-La
Villette.
L’équipe transdisciplinaire
Ludivine BusDroit - Urbanisme
Je suis titulaire d’un master 1 en Droit public et d’un
master 2 en Urbanisme et aménagement du territoire.
J’ai vu dans ce projet l’occasion de comprendre
les enjeux liés à la mobilité, ce qui me manquait
en tant qu’urbaniste. De plus, le cadre d’un projet
aussi ambitieux que la candidature de la France à
l’organisation de l’Exposition universelle de 2025 était
très enthousiasmant.
La collaboration donne lieu à une effusion d’idées et
de compétences. Pas toujours facile à gérer, elle est
néanmoins enrichissante autant professionnellement
qu’humainement et je suis heureuse et fière d’avoir fait
partie d’une telle équipe !
Le projet au Centre Michel Serres était pour
moi l’occasion de découvrir les enjeux de la mobilité,
domaine clé pour comprendre les évolutions du
territoire. Cette notion englobe bien plus que les
transports et c’est donc sur de nombreux sujets que
j’ai appris : les systèmes d’information, le partage
de données, les enjeux de gouvernance dans les
transports, l’anthropologie de la mobilité, l’essor des
nouvelles technologies... Aborder tous ces sujets, les
confronter et souligner une cohérence pour donner
naissance à un projet m’a beaucoup plu.
L’équipe transdisciplinaire
99
Sébastien Eyrignoux Ingénierie
préparatoires puis école, je n’ai fait que des projets avec
des étudiants du même profil. Je me rends compte que
l’apport d’étudiants d’autres formations enrichit notre
façon de penser et de traiter des problèmes.
Le fait de réfléchir sur le thème des mobilités était aussi
important pour moi. En effet, originaire de Limoges,
puis étudiant aux Arts et Métiers de Bordeaux, j’ai fini
ma dernière année à Paris : le voyage fait donc partie
intégrante de ma formation. Ainsi, l’utilisation de ce
temps de trajet et la façon même de voyager m’ont
toujours paru essentielles dans notre vie quotidienne.
Après ce projet, je regarde d’un œil différent les
comportements dans les transports en commun et
dans les lieux publics.
Enfin, les différents entretiens réalisés pour enrichir
notre réflexion m’ont permis d’avoir un spectre assez
large des problématiques actuelles liées au thème
de la mobilité. C’est avec un œil nouveau que je veux
aujourd’hui participer en tant qu’ingénieur à cette
formidable mutation de la façon de se déplacer.
J’ai toujours été intéressé par les grands
projets et leur mise en œuvre. C’est pourquoi j’ai
orienté mes études vers une école d’ingénieurs, les Arts
et Métiers, où je suis actuellement en dernière année.
En effet, l’ingénieur est au cœur de la conception et
de la réalisation de tels projets. Participer au projet
d’Exposition universelle ne pouvait que tomber sous le
sens. Ne connaissant pas le Centre Michel Serres avant
d’y entrer, j’ai été impressionné et épaté par le résultat
d’un travail multidisciplinaire. En effet, depuis que j’ai
choisi la voie classique vers le métier d’ingénieur, classes
L’équipe transdisciplinaire
Albane FilyDroit, Diplôme du Centre Michel Serres
d’un projet très fédérateur et l’enthousiasme que
provoquent ces grands événements est assez
grisant.
Il a été très intéressant d’associer cette notion sociale
de la mobilité aux festivités de l’Exposition, mais aussi
de conjuguer la modernité et l’innovation, au cœur de
l’événement, à ce style de vie bohème à la française
qu’inspire la flânerie.
Aujourd’hui, je maintiens le cap sur la transdisciplinarité
en complétant ma formation par un master en deux ans
au sein du Centre Michel Serres.
Si en septembre, lorsque le projet a débuté,
mon idéal de mobilité était l’introduction du tapis
volant en ville, je suis heureuse que nous soyons
arrivés quatre mois plus tard à un résultat tout
autre mais largement aussi envoûtant.
Après une licence de droit à l’université Paris 1
Panthéon-Sorbonne dont un an en Allemagne à
Heidelberg, j’ai été ravie de travailler dans le cadre
du dossier de candidature de la France concernant
l’organisation de l’Exposition universelle. Il s’agit
L’équipe transdisciplinaire
101
Coline Guedj Management International,
ESCP Europe - Diplômée en 2016
ajoutée en matière de management de projet de réseau
grâce au grand nombre d’entreprises partenaires
rencontrées.
Je suis fière d’avoir participé à cette aventure et j’espère
que nos idées ont sensibilisé les personnes qui ont prêté
attention à nos travaux en les invitant à penser comme
nous, hors du cadre et des modèles d’aménagement
urbain classiques.
Déjà sensibilisée aux problématiques du
transport et de la mobilité lors de mes précédentes
expériences professionnelles chez BlaBlaCar et Total,
j’ai pu découvrir le sujet avec un tout nouvel éclairage
lors de ce semestre au Centre Michel Serres.
L’émulation collective au sein de l’équipe née de la
confrontation de nos points de vue et de nos intérêts
personnels a permis de donner une profondeur et
une teinte spécifique aux entretiens réalisés. En ce qui
concerne mes études, ce stage a été une réelle valeur
L’équipe transdisciplinaire
Chloé RotrouDesigner, Diplôme du Centre Michel Serres
Le projet d’Exposition universelle, de par son
ampleur, nous a donné l’opportunité d’être audacieux
et prospectifs dans nos propositions. J’ai été ravie de
la réception de notre concept : embarquer dans notre
expérience de flânerie un panel de commanditaires
et de partenaires fut un véritable défi dans la
représentation de notre projet !
Je suis diplômée d’une maîtrise en Design et
environnements à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et j’ai
auparavant obtenu un BTS en Design de produit à La
Martinière-Diderot à Lyon. Je tente de me construire
dans un parcours ouvert, aujourd’hui dans la
première promo du Centre Michel Serres. Le design
est à la base un processus pluridisciplinaire, et je suis
convaincue qu’il est porteur de l’appliquer à l’échelle
d’une formation comme celle du CMS. Mener un
projet avec 11 manières de penser reste tout de même
un véritable défi, mais c’est extrêmement stimulant
de devoir constamment remettre en perspective nos
façons de faire !
Ayant une forte affinité avec les
problématiques de design urbain, travailler sur
les enjeux de la mobilité m’a tout de suite attiré.
L’expérience du projet nous a permis d’appréhender
le caractère global de la mobilité, mais aussi de
nous attacher à des tendances émergentes plus
participatives, plus durables et plus festives ! Mon
principal centre d’intérêt a été de comprendre ce que
deviennent nos usages, nos vies « mobiles », dans un
tout continuellement mouvant.
L’équipe transdisciplinaire
103
Charly Terranova Économie et Sciences Politiques, Diplôme du Centre Michel Serres
me concernant était de rester concentré, motivé et
impliqué pendant les six mois de projet.
En dehors de phases pas forcément funky, ma
motivation ne s’est pas érodée d’un iota et j’avoue avoir
du mal à me l’expliquer.
C’est là que selon moi, la magie du Centre Michel Serres
a opéré.
J’ai découvert ce que signifiait travailler en groupe.
Onze esprits réunis pendant six mois pour réfléchir
à la même question. Ce groupe finit par devenir une
partie de vous-même, si bien que vous quittez pour
ainsi dire le monde pour vous plonger dans un nouvel
écosystème, coupé de tout superflu et investi à 100 %
dans la tâche à accomplir sur cette nouvelle planète.
Je ne trouve pas vraiment de mots pour décrire cette
expérience, à part que c’était assez jouissif !
Ce que je retiens de ce projet, ce n’est pas tant le projet
en lui-même, mais plutôt l’expérience du projet.
Je n’en ai tiré que du positif et cela m’a permis de
rencontrer des personnes vraiment formidables. Je
recommande vivement à tous les étudiants de tenter
cette expérience.
Un mois après la fin du projet, je peux
analyser avec du recul ce que cela m’a apporté et
pourquoi participer à un semestre au Centre Michel
Serres vaut vraiment le détour.
Tout d’abord, pour donner un aperçu d’un côté plutôt
négatif de mon caractère, je suis une sorte de cynique
indifférent, si bien que j’ai du mal à me concentrer
et à m’investir dans un projet s’il ne me tient pas
énormément à cœur. Bien que le thème de la mobilité
me semble digne d’un grand intérêt, tout l’enjeu
L’équipe transdisciplinaire
Remerciements |
Nous remercions Bernard Billoud, responsable
marketing et communication chez Canal TP,
de nous avoir tant apporté en matière d’open
innovation, open source et open data. L’aspect « sans
couture » est resté essentiel dans notre projet.
Les réflexions sur les problèmes de mobilité
dans la France actuelle et sur l’optimisation des
déplacements apportées par Frédéric de Coninck,
directeur de l’École doctorale « Ville, Transports et
Territoires » à l’Université Paris-Est, nous ont été
très utiles.
Pascal Tebibel, directeur de la prospective et des
relations institutionnelles du groupe Colas, nous a
beaucoup appris sur l’origine de la mobilité, et en
particulier des générateurs de flux. La place de la
voiture dans la ville a aussi été un sujet de discussion
pertinent.
Paul Ortais, directeur de SEA, nous a apporté une
vision à long terme de la mobilité urbaine. En effet,
son projet de PRT permet de repenser les usages des
véhicules et des territoires urbains.
Nous remercions Christophe Hortus, économiste
et chef de projet, ainsi que Margot Clavel, chargée
d’études transports et mobilités, pour leur accueil
à la CCIP. Le mélange entre visions prospectives
sur la mobilité et problématiques actuelles sur le
transport de voyageurs et le fret en Île-de-France
nous ont permis de mettre en valeur des aspects
insoupçonnés, notamment sur l’utilisation de la
Seine.
Nous remercions Patricia Manent, directrice
adjointe des affaires publiques, Fabien Violet, chargé
de mission au cabinet du PDG, Aurélie Jaquot-
Farat, responsable Stratégie et Développement
aéroportuaire et Thibaut Botton, chargé de mission
des affaires publiques de nous avoir accueillis à deux
reprises dans leurs locaux d’Air France et Jean-Paul
Claret, responsable Animation interprofessionnelle,
pour sa présentation pleine de vie du Terminal 2E
de l’aéroport Paris-Charles De Gaulle.
Éric Tardivel, directeur de l’agence RATP 92 et
Laurent Gerardin, responsable de l’unité Études
et Modélisation, département Développement
Innovation Territoires de la RATP, sont remerciés
pour leurs réflexions sur le télétravail, le projet
Bus 2025 et la fluidité dans les transports. Nous
remercions également Sophie Espie, chargée des
relations institutionnelles et Benoît Philippe, chef de
105105
projet, de nous avoir permis d’appréhender le projet
Bus 2025 dans sa globalité.
Nous remercions Gilles Betis, spécialiste d’Innovation
Management chez EIT ICT Labs, de nous avoir
présenté les enjeux de la mobilité dans les années à
venir, notamment sur les aspects éducatifs et bien-
être.
Nous remercions Arnaud Poissonnier, fondateur de
Babyloan, de nous avoir aidés sur les questions de
société collaborative et de projets durables.
Nous remercions Jérôme Lefèvre, ainsi que toute
l’équipe d’Infotrafic, pour le temps qu’ils nous ont
consacré. Son expertise fut très appréciée lors des
différents ateliers et rendus.
Nous remercions Francis Contat, consultant chez
Synergences, pour son regard éclairé sur les sujets
de valorisation des données et de contrôle de la
consommation énergétique. Favoriser un citoyen
engagé dans la transition écologique et dans la
protection du bien commun est une idée clé, nous le
remercions de nous avoir accordé du temps.
Nous remercions Delphine Reyre, Director of Policy
chez Facebook, de nous avoir expliqué les enjeux
pour Facebook à l’horizon 2025, notamment sur
le rôle des réseaux sociaux et sur l’accès à Internet
pour tous.
Nous remercions Jean-Michel Hua, directeur
Qualité clients CDG chez Aéroports de Paris pour
sa disponibilité lors de notre visite à Roissy CDG.
Son expertise sur les infrastructures, la signalétique
et l’accueil à Roissy nous a été très utile dans
l’élaboration du projet.
Nous remercions Nicolas Le Douarec de Buzzcar,
pour son apport sur le rôle de l’individu dans la
mobilité et pour ses conseils avisés sur la fonction
de l’Exposition universelle.
Nous remercions Franck Michel, directeur du
marketing chez Transdev, de nous avoir décrit le
travail actuel de Transdev dans le domaine des
mobilités du quotidien.
Nous remercions Sandrine de Lahondes, adjointe
au directeur de programme à la Société du Grand
Paris, de nous avoir expliqué les différents enjeux
du Grand Paris Express et ses répercussions sur les
Franciliens.
Nous remercions Cyriel Pelletier, responsable
Stratégie et Partenariats chez Wimoov, d’avoir
partagé son expérience avec nous sur les nouveaux
acteurs de la mobilité.
Nous remercions Dominique Touraine, délégué à
l’action territoriale, départements de l’Île-de-France
chez SNCF, Philippe François, Jacques Tibourd, Pierre
Freudenreich, Éric Thomas, Guillaume Guéguen,
Pascale Ippolito, Isabelle Bastin (Grand Paris), Valérie
Mettavant (Stratégie TER), Philippe Perrinelle
(responsable du pôle Projets chez SNCF Voyages),
Dominique Prado pour leurs expertises sur la
gestion des flux de voyageurs, sur les points noirs
des transports et sur les mobilités dédiées.
Nous remercions Julien de Labacca, manager de
projets de transports chez Eurorégion Aquitaine
Euskadi, pour sa vision prospective de la mobilité.
Sa réflexion sur la responsabilité des individus
mobiles nous a beaucoup aidés.
Nous remercions Mathieu Bret, chef de projet Data
Monetization chez Orange, pour son apport sur la
collecte et l’enrichissement des données à partir des
cellules GSM.
Nous remercions Florence Pinot de Villechenon,
professeur coordinateur académique Amérique
latine - directeur scientifique du CERALE à l’ESCP
Europe, pour son soutien dans le choix de la flânerie
ainsi que pour sa réflexion sur les Expositions
universelles.
Nous remercions Dominique Levent, directrice
Créativité Vision chez Renault, pour le temps qu’elle
nous a consacré. Le rôle des voitures automatiques
et la servicisation de Renault nous ont permis de
repenser la nature des objets de la mobilité.
Nous remercions Dominique Hummel, directeur
du Futuroscope, Sébastien Retailleau, responsable
exploitation en charge de l’accueil et des attractions,
Michel Meyer, responsable restauration rapide,
Antoine Trouvé, responsable du service Logistique
& Recyclage à Dikeos et Sébastien Ganzer, chargé de
communication web, pour leur accueil chaleureux
et tout le temps qu’ils nous ont accordé dans leurs
différents services.
Nous remercions Nicolas Goudy, fondateur de la
plateforme Paris je t’aide, pour l’intérêt qu’il a porté
à notre projet et pour son partage d’expériences.
Nous remercions Claude Escala, chercheur, pour ses
précieuses indications sur les PRT.
Remerciements
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Nous remercions Nicolas Labbé, pour sa
participation à nos ateliers.
Nous remercions Léa Marzloff, consultante chez
Chronos, pour ses précisions sur la problématique
de mobilité inclusive.
Nous remercions Éric Cattelain, docteur en
linguistique et expert en langues et culture, pour sa
disponibilité et sa réflexion sur l’immobilité et sur
les sens.
Nous remercions Georges Amar pour son partage
d’expériences sur la mobilité et pour les discussions
passionnantes que nous avons eues avec lui autour
du changement de paradigme.
Nous remercions Claire Gervais, @Le_Bug_Urbain
pour sa participation aux revues de projet et ses
conseils pertinents.
Nous remercions Marie-Xavière Wauquiez,
coordinatrice EXPOFRANCE 2025 pour son
accompagnement tout au long du projet mais
aussi les enseignants des écoles partenaires de
Bordeaux : Kent Fitzsimons de l’Ecole Nationale
Supérieure d’Architecture, Jean-Philippe Halgand
et Jean-Charles Zebo de l’Ecole des Beaux-Arts,
Azita Ahmadi et Philippe Viot des Arts et Métiers
ParisTech.
Et nous remercions tout particulièrement l’équipe
encadrante du Centre Michel Serres : Sandrine
Auger, Bernard Moïse et Marc Le Coq pour cette
belle expérience et leur soutien constant.
Remerciements
Établissements | partenaires
EXPOFRANCE 2025 est une association qui depuis 2011 sou-tient le projet de candidature à l’organisation de l’Exposition universelle de 2025 en France, porté par le député-maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin. EXPOFRANCE 2025 œuvre à faire dialoguer les acteurs institutionnels, éco-nomiques et culturels ainsi que l’ensemble de la société civile autour de ce grand rendez-vous international qui accueillera, en 2025, plus de 190 pays avec plus de 50 millions de visiteurs. Au cours des années universitaires de 2013 à 2015, le Centre Michel Serres a fait partie des sept grandes écoles et universi-tés parisiennes qui ont accompagné ExpoFrance dans l’analyse et la réflexion sur ce dossier de candidature.
Commanditaire
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« Apporter des réponses innovantes aux problèmes contemporains » : voici le maître-mot du Centre Michel Serres.Misant sur l’interdisciplinarité et les relations entre les écoles et les entreprises, le Centre met en œuvre une pé-dagogie fondée sur la conduite de projets d’innovation en partenariat avec le monde professionnel.Sa destination première est d’être un espace de concep-tion, de fabrication et d’expérimentation de nouveaux concepts, c’est-à-dire un lieu de « conversations » trans-disciplinaires.
HeSam université est une ComUE (Communauté d’Universités et d’Etablissements) qui fédère 12 établissements d’enseigne-ment supérieur et de recherche. HeSam université a pour crédo de permettre à ses membres de réaliser collectivement ce qu’ils ne peuvent mener à bien seuls. Son ambition est d’être une uni-versité confédérale respectant les prérogatives de ses membres, et profitant de leurs fortes compétences pour créer de nouveaux savoirs, de nouvelles valeurs, à travers la mise en œuvre effec-tive de l’interdisciplinarité.En tant que lieu de recherche, de création, de savoir et de savoir-faire, tourné vers les enjeux contemporains que rencontrent nos sociétés, heSam offre de nouvelles opportunités aux acteurs de ses établissements : étudiants/auditeurs, enseignants, ensei-gnants-chercheurs, personnels… Le Centre Michel Serres est une initiative d’heSam université.Nos 12 établissements membres : Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Ecole du Louvre, Ecole nationale d’administration (ENA), Ecole nationale supérieure d’architecture Paris-La Villette (ENSAPLV), Ecole na-tionale supérieure des arts et métiers (ENSAM ParisTech), Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI-Les Ate-liers), ESCP Europe, Institut national d’études démographiques (Ined), Institut national d’histoire de l’art (INHA), Institut natio-nal du patrimoine (INP), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Encadrement
Les images non référencées dans le prochain index ont été réalisées par l’équipe en interne, les droits d’auteur leur reviennent.
Couverture : KUNTZ Solène, « Distension », 2012
I)p.8 KUNTZ Solène, « Distension », I, 2012P.11 KROLL John, Eiffel Tower, 2011p.13 UMEDA Hiroaki, Holistic Strata, TodaysArt 2011 P.17 FISCH Martin, Fly so high, 2011
II) p.21 KUNTZ Solène, « Distension », II, 2012p.23 VITASSE Bruno, Zone-AH!, 2014p.31 BORGHI Stefano, Volumes coworking, 2015p. 41 DALBERA Jean-Pierre, Elsa Tomkowiak au théâtre Graslin - Le Voyage à Nantes, 2014p.48-49 CHRETIEN Florent, Heigh-ho, 2014
III)p.51 KUNTZ Solène, « Distension »,III, 2012p.60 CHRETIEN Florent, 2014p.61 Mosaïque: crédit MaO de Paris, Super Tomate,2010 crédit GWEN, Nantes Bouffay, 2014 SANCHEZ Patri, Reentry - Surf at Calblanque, 2012 crédit JBLondonf, Parjour in the fountain, 2009 LAYN Julian, Michelle Lee, 2013 PLATEL, le beau pinagnes, 2006 Photo from Sensoree, Kristin Neidlinger, Neurotiq, 2014
IV)p.71 KUNTZ Solène, « Distension », IV, 2012p.74-75 crédits Centre Michel Serres, Semestre 1, le Génie du Corpsp.76 Defense images, RAF Falcons Parachute Display Team SOUTHERN CAL, The Happy Rower, 1934 P.77 Bee and B, Tiny House Swoon, , 2015 HAYASHI Natsumi, Levitationp.78 Official US Navy Page, Free fall jump, 2012p.80 BROWN Gregory, The Seine, 2009
p.81 iMal.org, FablabXL, 2012 HURON Samuel, Alpha One Lab, 2011p.84-85 LARIQUE, Shaolin Kung Fu, 2009
V) p.85 KUNTZ Solène, « Distension », V, 2012p.92 mosaïque ZiJing, The old dover estate near the dover playground, 2012 LEROYER Philippe, Pinhole Crazyness MOLLICONE Martin, Streetart2, 2015 Nathan Rupert_Bobby Gorgeous shows off his surfing skills_2010 VALORE Victor, Christina diving in, 2013 LISA RASTL, Bodies in urban spaces, 2013 Koyabashi, Moines Shaolin
Iconographie |
111
Bibliographie thématique |
Webographie |
111
Ville et métropoleLa ville en mouvement, Francis GODARD, Paris : Edition Gallimard, 2001, 127 p.Des villes pour une petite planète, Richard ROGERS & Philippe Gumuchdjian, Paris : Le Moniteur, 2000, 213 p.La rue est à nous… tous !, Mireille APPEL-MÜLLER & François ASCHER, Paris : Ed. Au Diable Vauvert, 2007, 308 p.Où va la ville aujourd’hui ? : Formes urbaines et mixités, Jacques LUCAN, Paris : Editions de La Villette, 2012, 205 p.Paris/Babel : une mégapole européenne, David MANGIN, Paris : Editions de la Villette, 2013, 413p.
Infrastructures et mobilitéLa transition urbaine : ou le passage de la ville pédestre à la ville motorisée, Marc WIEL, Belgique : Pierre Mardaga Editeur, 1999, 149 p.Ville et automobile, Marc WIEL, Paris : Ed. Descartes & Cie, 2002, 141 p.La ville des flux, Olivier MONGIN, Paris : Editions Fayard, 2013, 696 p.Homo mobilis : du transport urbain au nouvel âge de la mobilité, Georges AMAR, Paris: Ed. Fyp, 2010, 207p.Bouge l’architecture ! : villes et mobilités, ouvrage collectif, Paris : Institut pour la ville en mouvement, 2003, 199 p. Le Grand Paris Paris métropole. Formes et échelles du Grand Paris, Philippe PANERAI, Paris : Editions de La Villette, 2008, 246 p.Grand Paris : Sortir des illusions, approfondir les ambitions, Jean-Pierre ORFEUIL & Marc WIEL, Paris : Scrineo, 2012, 328 p. Innovation Jugaad innovation, Navi Radjou The Lean Start-Up, Eric Ries Business Model Generation, Alexander Osterwalder Petite poucette, Michel Serres, Paris : Editions Le Pommier, 2012, 84 p.
Ville et Mobilité_ Institut pour la Ville en Mouvement (IVM), http://www.ville-en-mouvement.com/ Grand Paris _ Société du Grand Paris (SGP): projets du Grand Paris (en particulier 2ème phase), http://www.societedugrandparis.fr _ Atelier International du Grand Paris (AIGP), http://www.ateliergrandparis.fr Innovation en cours_ CityFixer, Solutions for an Urbanizing World, http://www.citylab.com/cityfixer/ _ http://www.netvibes.com/transportsdufutur#Les_transports_du_futur_ADEME
_ Forum Vies Mobiles, http://fr.forumviesmobiles.org/