evolution du secteur informel à madagascar
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UNIVERSITE D`ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d`Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
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Mémoire pour l’obtention
du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées es-Sciences économiques
Impétrant: RASOLOHARIMANANA Marie Rose
Encadreur : Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul
Professeur agrégée des Universités en Sciences Economiques
Année Universitaire 2012-2013Date de soutenance : 06 Février 2013
EVOLUTION DU SECTEUR INFORMEL à MADAGASCAR
(Cas d’Antananarivo avant la crise de 2009)
REMERCIEMENTS
Qu’il me soit permis de louer Dieu tout puissant et de remercier son amour pour nous avoir
donné la force physique et morale de mener à terme le présent travail.
Aussi, ce mémoire pour l’obtention de Diplôme de Maîtrise es-Sciences
économiques n’aurait pas été ce qu’il est aujourd’hui sans le concours de plusieurs
personnes à qui nous aimerons témoigner notre plus profonde gratitude à :
- Monsieur le Président de l’Université d’Antananarivo qui a assumé le bon
déroulement de notre Université ;
- Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de
Gestion et de Sociologie ;
- Monsieur FANJAVA Refeno, Chef de Département Economie ;
- Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Professeur agréé des Universités en Sciences
Economiques, de son encadrement et ses conseils pendant la réalisation de ce
mémoire;
- Tous les corps enseignants et responsables du Département Economie.
Nos remerciements s’adressent aussi également à toutes personnes enquêtées, les
personnalités publiques et privées dont la contribution a été primordiale.
Enfin notre famille et nos amis qui n’ont jamais cessé de nous encourager. Qu’ils trouvent
ici, l’expression de ma très profonde gratitude.
Merci infiniment !
LISTE DES ABREVIATIONS
CFP Centre de formation professionnelle
DHS Demographic and Health Surveys
EFTP Enseignement et formation technique et professionnel
EPT Éducation pour tous
ES Enseignement supérieur
FAO Food and Agriculture organization
IAEP International Assessment of Educational Progress
ICM Indice de Compétitivité Mondiale
IDE Investissements directs étrangers
IDH Indicateur de développement humain
IEA International Association for the Evaluation of Educational Achievement
INSTAT Institut national de statistique
LMD Licence-maîtrise-doctorat
LTP Lycées techniques et professionnelles
MAP Madagascar Action Plan
MEN Ministère de l’Éducation nationale
OCDE Organisation de coopération et de développement économique
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
PAM Plan d’Action de Madagascar ou MAP
PIB Produit Intérieur Brut
PIP Programme d’Investissement Public
PNAEA Politique Nationale en matière d’Alphabétisation et d’Education des Adultes
SADC Communauté pour le développement du Sud africain
TBS Taux Brut de Scolarisation
TIC Technologie de l’Information et de la Communication
UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
1
INTRODUCTION
Le développement économique des PED est encore en partie tributaire du rôle de
l'Etat. Celui-ci ne dispose plus du privilège de réglementer de façon étroite les
activités économiques, mais il continue cependant d'agir sur son essor à travers le secteur
informel.
Un secteur moderne dominant caractérise l’économie de l’emploi et de la main
d’œuvre de la plupart des pays développés. Par contre, dans les pays sous développés,
un secteur dit informel participe activement au dynamisme de l’économie urbaine de l’emploi
et de la main d’œuvre. Particulièrement, il semble être un remède palliatif à la
pauvreté qui frappe la majorité de la population. Elle est constituée par la grande partie des
femmes et des paysans habitants loin de village. Il n’est pas pour autant une solution pour
l’éradication de cette pauvreté et risque même de s’aggraver si aucune mesure n’est prise.
Madagascar, pays à forte potentialité économique et sociale, appartient encore au
groupe des pays à faible revenu et à faible développement humaine où les fortes tendances de
la pauvreté généralisée n’ont pas significativement changé depuis quelque décennie une
pauvreté monétaire, une malnutrition chronique, un taux d’achèvement du cycle primaire très
bas, etc …, sont autant d’illustration de cette pauvreté. Notre pays a essayé de vivre sous l’ère
de la libéralisation par le biais du PAS. Mais malheureusement, cette situation ainsi
que l’augmentation flagrante des pauvres a conduit à l’explosion du secteur informel, si
toutefois quelques petites entreprises ont vus le jour.
Les différentes approches et recherches empirique continuent à affiner notre
compréhension du rôle joué par le secteur informel dans l’économie de notre pays.
Entre temps, les gouvernements et les bailleurs de fonds ont luttés contre la croissance
inexorable du chômage dans les villes et de la pauvreté accrue dans les campagnes.
Considérant que l’emploi dans le secteur public a baissé et qu’il existe des franges de la
population exclus dans tous les domaines, le secteur informel est devenu des sources
d’emploi pour cette partie croissante de la population qui vivent dans la pauvreté absolue.
Par contre, ce secteur échappe largement au contrôle légal, fiscal et statistique de l’Etat.
Devant cette situation se pose alors la problématique suivante : est ce que le secteur
informel est un frein ou appui au développement de notre pays ?
2
Pour répondre à cette question, notre présent thème sera subdivisé en trois grandes
parties.
- La première partie portera sur les généralités du secteur informel. Nous essayerons de
voir dans cette partie le secteur informel en général et la théorisation de l’informel.
- La deuxième partie sera consacrée sur le secteur informel dans l’agglomération
d’Antananarivo. Nous suivrons ici son évolution durant quelques années et la
situation actuelle pour mieux analyser ces causes et ces impacts sur la vie économique
et sociale.
- La troisième partie analysera les contraintes et perspectives de ce secteur et aussi nous
proposerons quelques suggestions.
Toutefois, il est primordial de souligner que la majeur partie de cette étude est basée sur
l’enquête de projet MADIO qui a établi des informations fiables dues à la régularité de
suivi, de comparabilité dans le temps des données . Et pourtant, il faut admettre que le
champ d’étude est limité au sien des micro-commerces et micro-entreprises dans
l’agglomération d’Antananarivo, alors que dans la suggestion, on généralise la situation dans
la dimension nationale.
Par cette participation, nous ne cherchons pas à remettre en cause les recherches déjà
effectuées sur le secteur informel dans la grande île et dans la ville d’Antananarivo. Pourtant,
nous désirerons leur apporter un complément d’informations et d’analyse pour le bien
de notre pays.
Partie I :
Généralités sur le secteur informel
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Chapitre 1 : SECTEUR INFORMEL EN GENERAL
1) Origine du secteur informel
K Hart est le premier à prononcer le terme secteur informel en 1971 avant que celui-ci ne
soit vulgarisé par le rapport du BIT sur le Kenya en 1972. Après, l’organisation
internationale du travail a utilisé le terme « secteur informel » pour la première fois au début
des années 1972 pour désignés des activités économiques informelles. En langage courant, ce
terme est utilisé de deux manières. La première, pour désigner des activités illicites ou
illégales d’un individu qui agissent dans un but d’évasion fiscale ou de contournement de la
législation. La seconde réfère tout simplement aux petites entreprises qui ont recours à
des modes de production et de gestion peu sophistiqués et fonctionne sans statut légal.
Ensuite, la notion du secteur informel a été citée par K. Hart en 1971 à la conférence sur
le chômage urbaine en Afrique. Après, le BIT reprend le terme secteur informel en 1972 dans
son rapport. La notion servait de décrire les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un
travail très pénible mais les activités n’étaient ni reconnus ni enregistrés, ni protégés
ni réglementés par le pouvoir public.
Parfois, on utilise le terme secteur non structuré pour désigner le secteur informel. Entre 1991
et 1992, le BIT a utilisé l’expression « secteur non structuré »pour traduire « informel
sector » qui a figuré dans des titres de programmes et réunions ainsi que dans les
citations (rapport de la 90ème
session du BIT, Genève 19991.
Certains livres ou débats, certains auteurs utilisent les termes également économie non
officielle (E. Archambault et produit Greffe), économie souterraine (prix Nobel Lewis
1979/Becker 1992/Sen 1998) ou encore économie parallèle ou secteur de subsistance quoique
leur terminologie ne soit nécessairement équivalente.
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2) Définitions
a) Secteur informel ou économie informelle
K.Hart en 1973 définit l’économie informelle comme les actes ou ensemble des actes
économiques marchands qui échappent à la norme légale en matière fiscale, sociale, juridique
ou d’enregistrement statistique.
L'économie informelle se définit par rapport à l'économie officielle et moderne qui
assure aujourd'hui, dans les pays économiquement développés, l'essentiel de la production des
biens et des services. L'expression « secteur informel » (ou « secteur non structuré ») vient du
Bureau international du travail. Pour BIT, le secteur informel désigne l’ensemble des
petites entreprises individuelles non capitalistes où se développent les activités créatrices de
revenu et cette définition repose sur les critères suivants :
- Facilité d’accès ;
- Utilisations par les entreprises des ressources locales ;
- Technologies à forte intensité de main d’œuvre ;
- Propriété familiale des entreprises ;
- Petites échelle des opérations ;
- Marchés de concurrence non réglementés ;
- Qualification acquise hors du système scolaire officiel.
Selon Larousse «secteur informel » c’est ce qui n’obéit pas à des règles déterminées qui n’ont
pas un caractère officiel.
La définition du secteur informel adopté à Madagascar est l’ensemble des unités de
production non constitués en société, qui ne possède pas de numéro statistique et ou ne
tiennent pas de comptabilité écrite formelle, c'est-à-dire comptabilité ayant une valeur
administrative au sens de la contribution directe.
En général, On appelle “secteur informel” toute la partie de l’économie qui n’est pas (ou
peu) réglementée par des normes légales ou contractuelles. Les travailleurs du secteur
informel ne sont souvent pas des salariés dans le sens habituel du terme: ce sont formellement
des indépendants, en réalité souvent dans des relations de dépendance vis-à-vis de ceux qui
les paient encore bien plus violentes que les travailleurs salariés.
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Précisément, il s’agit de travailleurs à domicile (habillement, alimentation et tabacs,
artisanat, saisie et traitement de données informatiques, etc.), vendeurs ambulants ou dans des
marchés non réglementés et micro prestataires de services (nettoyage, transports, etc.),
employés de maison, paysans sans terre ou obligés de travailler ailleurs que sur leur terre pour
survivre.
On oppose au “secteur informel” le “secteur formel”, donc réglementé, couvert par la
législation du travail et les conventions collectives. En réalité, la séparation entre les
deux secteurs n’est pas nette: il y a beaucoup d’interpénétration et de va-et-vient entre les
secteurs “formel” et “informel”, au gré de la conjoncture économique.
Les limites conceptuelles sont elles-mêmes floues: les jeunes femmes qui travaillent
dans les usines d’assemblage des zones franches d’exportation, ou les enfants qui polissent
des diamants dans les ateliers de Surat, en Inde, sont ils dans le secteur informel? C’est du
travail en usine, mais complètement déréglementé. Faut-il alors parler simplement du
secteur déréglementé?
De toute façon, la notion de “classe ouvrière” doit englober en fait les deux secteurs, et pas
seulement celui où le travail est salarié.
b) Economie souterraine
Ensemble des activités économiques qui échappent plus ou moins totalement aux
contrôles légal, fiscal et statistique de l’Etat. Dans cette définition, il y a deux termes
clefs: activités économiques et contrôle de l’Etat.
c) Petits métiers urbains
D’après les informations recueillies dans des ouvrages économiques et lors de l’enquête dans
zone urbaine, les trois critères ci-dessous caractérisent l’apparition des petits métiers
urbains.
Ce sont :
- la taille
- le mode
- le non enregistrement
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Pour la taille, c’est l’ensemble composite des activités individuelles et familiales des petites
tailles en milieu urbain.
En ce qui concerne le mode, c’est à partir de sa structure fine, complexe et son
équilibre fragile que reflète son mode d’organisation. Ce mode est hétérogène, dynamique et
de création personnelle.
Pour ce qui est du non enregistrement, ce sont des activités de subsistance, de survie familiale
qui sont incapables de faire face aux contraintes fiscales et sociales édictés ou établies.
A travers ces critères, nous pouvons tirer une définition. « Les petits métiers urbains » sont
des activités informelles qui se présentent sous plusieurs formes d’unité productive, lequel
n’est pas en mesure de dégager « ex-post »un surplus net. Leur résultat d’exploitation stagne
à un niveau de subsistance.
3) Les acteurs du secteur informel
Selon le BIT « la plupart des personnes ont rejoint l’économie informel parce qu’elles ne
peuvent trouver d’emploi ou lancer une entreprise dans l’économie informelles ». Des
nombreux opérateurs dans le secteur informel sont pauvres.
Le secteur informel regroupe essentiellement des activités de type artisanal (production ou
service) ou commercial (petit commerce de détail) dont l’éventail s’étend des petit métiers
occasionnels jusqu’aux petites entreprises.
On classe généralement dans le secteur informel :
- Travailleur à domicile. Habituellement, ils sont dans l’alimentation, le tabac,
l’artisanat, la saisie et traitement des donnés informatique etc.… ;
- Des vendeurs dans les marchés non réglementés et micro prestataires de
service, notamment dans le nettoyage, le transport, intermédiaires ;
- Employés de maisons ;
- Paysans sans terres ou obligés de travailler ailleurs que sur leur terre pour survivre (le
métayage) ;
- Artisanat de consommation courante comme le textile, le travail de bois, de
cuivre, métiers, des bâtiments…
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- Les artisanats d’arts, et artisanats traditionnels exercés en boutique ou à domicile
(tapis, bijoux,…).
Ce sont en quelques sortes les secteurs d’activité inondée par le secteur informel. Les
travailleurs ne sont pas classifiés parmi les salariés dans le sens habituel du terme. Ils
sont indépendants formellement.
Après avoir cerné la notion de l'économie informelle, voyons à présent ce qu'il en est de ces
caractéristiques.
4) Caractéristiques du secteur informel
Dans cette section, nous traiterons les caractéristiques générales et spécifiques de
l'économie informelle.
a) Caractéristiques générales
Malgré le manque de consensus sur la définition de l'économie informelle, les
scientifiques s'accordent sur les spécificités de cette économie généralement constituée
de micros entreprises dans lesquelles présentent un maximum de 10 travailleurs d'une part
dans de nombreux cas, il s'agit d'entreprises familiales dans lesquelles les femmes offrent
leur main-d’œuvre sans percevoir de salaire et où les bénéfices sont contrôlés par le mari ou
l'homme de la maison .
D'autre part, dans ces activités, on fait généralement recours aux ressources les plus
disponibles, c'est-à-dire celles locales. On y privilégie de même l'usage intensif de la
main-d’œuvre plutôt que de recourir à des technologies plus coûteuses. Ces activités
sont relativement "invisibles". D'une part, elles ne sont soumises à aucun type de
réglementation.
D'autre part, elles ne sont pas comptabilisées dans l'économie nationale. Il y a de même
consensus pour ne pas considérer les activités domestiques ou reproductives comme
propres à l'économie informelle.
La plupart des entreprises du secteur informel repose sur le noyau familial et des
opérations quelque peu sporadiques. Les entreprises agricoles sont fréquemment situées
aux domiciles du propriétaire et implique des activités de transformation ou de petits négoces.
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En revanche, les entreprises urbaines ont tendance à s’engager dans le commerce ou la
prestation de service. La plupart des propriétaires ne peuvent subvenir à leurs propres besoins
qu’à partir des recettes de l’entreprise et ont rarement recours à des salariés. Outre les
membres de la famille, les apprentis c'est-à-dire qui travaillent pour un salaire réduit
ou sans salaire, constituent l’essentiel des travailleurs dans les entreprises du secteur
informel.
La férocité de la concurrence dans la plupart des marchés informels s’explique en partie par
la facilité d’entrée qui permet à un grand nombre de participant de se présenter sur le
marché mais aussi par la petite taille des marchés à être desservis par les entreprises du
secteur informel. L’absence de qualifications spécialisées amène les entrepreneurs à se
rassembler dans une activité similaire, ce qui accélère la saturation des marchés. Si les
consommateurs bénéficient d’un surplus de produits alimentaires et de produit de base
de bon marché, les bénéfices des producteurs et les vendeurs sont souvent faibles.
Les secteurs informels ont peu des relations verticales avec des sociétés nationales plus
importantes et n’entretiennent que des faibles relations horizontales avec d’autre micro
entreprise, du fait de manque de spécialisation. De même, les micros entreprises ont
des contacts insignifiants avec les marchés étrangers.
Après avoir présenté les caractéristiques générales de l'économie informelle, examinons à
présent ses caractères spécifiques.
b) Caractéristiques particulières
Sa taille : Les secteurs informels ont absorbé de nombreuses personnes sans
emploi ou sous employés. Toute fois, la perception de ces secteurs informels comme des
étapes intermédiaires pour les individus sans emplois et ceux qui ont besoin deuxième
travail sous-estime leur importance.
On a estimé que la vaste majorité de tous les employés est représenté dans les secteurs
informels. En plus de remplir un rôle temporaire d’absorption, le secteur informel est
clairement devenu un foyer pour la majorité des pauvres.
La forte présence des femmes dans le secteur informel : Les femmes sont des
participants très actifs dans la plupart des secteurs informels urbains et ruraux. On peut
percevoir ici la division des rôles : les femmes réalisent les activités intensives en main-
d’œuvre, moins rémunérées ou qui sont assimilées aux activités reproductives.
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Dans le secteur des services, les femmes exercent généralement les métiers de vendeuses,
de petites commerçantes, de femmes de chambre, de coiffeuses, de blanchisseuses, de
personnel de service domestique…. Les hommes travaillent essentiellement dans le
transport qui peut être mieux rémunéré.
Par contre, dans le secteur de production manufacturière, les femmes sont minoritaires
tandis qu'elles sont nombreuses à travailler à domicile, fabriquant des vêtements, des produits
alimentaires, etc. ou à travailler en sous-traitance dans de petites entreprises ou des
ateliers de fortune.
Enfin, dans le secteur agricole, la participation des femmes est très importante. Elles
peuvent même y devenir majoritaires comme dans certains pays, où elles combinent
les activités d'autres secteurs comme la vente et la transformation artisanale avec les
travaux agricoles. Dans beaucoup de pays africains en général, les femmes réalisent surtout
les travaux saisonniers extrêmement instables dont la caractéristique principale est la
conclusion des contrats à durée limitée à un moi ou même un jour.
Le secteur informel est moins égalitaire qu’on pourrait le croire. Des divisions au sein de la
main d’œuvre orientent la majorité des femmes vers des activités moins rentables et, dan
certains pays ; elles travaillent uniquement à domicile. Les hommes ont souvent le monopole
des emplois les plus rentables, peut être du fait qu’ils peuvent accéder plus facilement
à l’éducation, au capital, aux contrats commerciaux et aux moyens de transports.
Les études menées dans nombreux pays d’Afrique mettent en évidence des contraintes
pratiques, culturels voire juridique qui empêchent l’entré des femmes dans le marché officiel
de l’emploi et qui les cantonnent dans le secteur informel. A un niveau plus général,
les opportunités pour les femmes sont limitées par leur manque d’éducation, le nombre
important de grossesse, et d’enfants et les responsabilités considérables liés à la production
agricole ainsi qu’aux tâches domestiques. Dans la plupart des pays, un accès médiocre à
l’information, aux marchés et aux services financiers auxquels s’ajoute les coutumes limitant
la participation des femmes.
Les micros entreprises : Les micros entreprises sont en règles générales des entreprises
individuelles mais elles peuvent employer jusqu’à peu près cinq personnes. Certaines sont
organisées en coopératives, employant jusqu’à dix travailleurs. Les micros entreprises
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sont caractérisées par des investissements de capitaux initiaux faibles, une relative
facilité à démarré, des activités saisonnières ou à mi temps, l’utilisation d’outils
rudimentaires, une faible qualité de produits et une commercialisation limités des produits et
des services.
Formation et compétence des entrepreneurs : La plupart des micros entrepreneurs
n’avaient pas terminés leurs études primaires et que beaucoup étaient analphabète.
Néanmoins, la majorité avait plus de dix années d’expérience pratique.
Par ces caractéristiques, les petits métiers urbains échappent aux trois secteurs de
classifications de Colin CLARK et Irwin Fisher et entre par conséquence dans l’informel.
Selon la classification de Colin CLARK et Irwin Fisher
Le secteur primaire : il regroupe toutes les formes d’élevage, exploitation forestière, la
pêche et l’industrie minière. Il se caractérise par l’utilisation directe des ressources
naturelles à l’endroit même de la localisation.
Le secteur secondaire : il transforme les produits des matières premières en éléments
plus élaborés. Ce travail apporte un certain affranchissement vis-à-vis de la
nature. Il est principalement caractérisé par la production à grande échelle et de
façon continue des biens transportables.
Le secteur tertiaire : il crée des sources de satisfaction, des richesses sous formes de
service. Ce sont les producteurs consommateurs ou actif non productif.
La diversité : La diversité est une caractéristique essentielle de ce secteur, dans la
mesure où il inclut des individus qui, pour poursuivre, travaillent à mi temps dans diverses
activités économiques, et des travailleurs indépendants qui produisent des biens destiné à la
vente, achètent des biens pour le revendre ou offres des services et des très petites entreprises
qui opèrent normalement d’un endroit fixe avec plus ou moins d’heures régulières
Après avoir défini l'économie informelle et présenté ses caractéristiques, passons à ses
catégories d'activités ainsi que ces théorisations.
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5) Localisation secteur informel : On retrouve parmi les participants à ce secteur des
personnes très pauvres et marginales que des membres de la classe ouvrière. Comme
exposé ci –dessous, ce secteur accueille une très grande partie de la population active.
Le schéma ci-dessous situe le secteur informel en termes d’emploi et de nombre
d’entreprises. Les petites et moyennes et grandes entreprises attirent
particulièrement l’attention des gouvernements et des bailleurs de fonds, mais la majorité de
la population dans le secteur informel.
6) Les sources de financement pour le Secteur informel
Les entrepreneurs du secteur informel dépendent de multiples sources d’aides
financière, allant du moins formelles, comme la famille, aux plus formelles et aussi
moins accessibles, la banque.
La quasi-totalité des transactions financières du secteur informel s’effectuent avec la
famille, les amis et les usuriers ainsi qu’avec les esusus et les tontines. La famille et les amis
sont la source des crédits la plus répondue en Afrique, ils mettent fréquemment leurs revenus
en commun afin de créer un système de sécurité sociale efficace pour chacun d’entre eux. Les
usuriers constituent une source principale de crédit pour les particuliers et pour les
micros entreprises.
Ces dernières années, les sources traditionnelles de crédit ont été augmentées dans
certains pays par des coopératives d’épargne et de crédit ainsi que par des ONG national ou
international offrant des micros prêts et parfois des services d’épargne. Certaines ONG
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et quelques coopératives se sont développées rapidement et certains ont fait preuve d’un
niveau assez élevé d’efficacité. Cependant, dans la plupart des pays, elles ne répondent qu’à
une partie de la demande des services financiers des personnes à faibles revenus. En général,
les banques ne servent pas les entreprises du secteur informel .Les raisons principales sont :
- Petit montant des transactions
- Absence de garantie
- Inexpérience, analphabétisme et manque de notion de calcul de l’emprunteur
- Caractère non permanent
- Absence de comptabilité
- Absence générale d’information sur l’emprunteur
7) Comparaisons des entreprises des secteurs structurés et informels
Source : Milton Santos 179, page 39.
On constate aussi que l’économie informelle n’est pas réservée aux seuls analphabètes car de
plus en plus on y trouve de la main d’œuvre hautement qualifié. Il n’est pas rare de voir des
diplômés des hautes écoles des techniciens supérieurs, des fonctionnaires qui entrent dans les
secteurs informels.
Ce secteur fait donc partie intégrante de l’économie d’un pays et il n’est pas à exclure des
autres secteurs économique, en particulier le secteur formel dans le cadre de ses activités car il
existe des coopérations entre ces deux secteurs.
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Chapitre 2 : THEORISATION DE L’INFORMEL
Dans ce chapitre, nous voyons les différentes thèses de quelques auteurs sur ce concept
comme les modèles de Lewis (1954), Todaro (1969/1988), Mazumdar (1975/1976) qui
considèrent que la genèse de ce secteur est le dualisme rural urbain, et autres auteurs voient le
phénomène du secteur informel sous un autre angle
1) Modèle de Lewis (1954)
Certains chercheurs considèrent que la genèse du secteur informel est le dualisme rural
urbain. Dans cette optique, le modèle de Lewis (1954) est fréquemment pris comme
indication afin d’expliquer le dynamisme de la migration et du rapport rural urbain.
Lewis (1954) est parti de ces faits pour construire son modèle. En effet, ce dernier
suppose l’existence des deux secteurs dont l’un moderne et l’autre traditionnel. Le
secteur moderne est capitalistique et à haute productivité, on y assiste à une forte
accumulation de capital, il est supposé investir toute la totalité de son profit. Par contre, le
secteur traditionnel est constitué essentiellement par l’agriculture de subsistance et à faible
productivité. En partant de l’hypothèse telle que l’offre de travail est illimitée dans
l’agriculture, le secteur moderne en offrant une opportunité de salaire même peu attrayant
attire la main-d’œuvre rurale et favorise l’exode rural pour la raison suivante. L’abondance de
la main-d’œuvre dans l’agriculture est paradoxalement un handicap pour celle-ci à cause de
l’absence de la productivité marginale du travail. Ce qui, à la suite d’une baisse de la
production moyenne induite, ramène le salaire rural au niveau du minimum de subsistance.
Par conséquent, le départ des forces de travail jusqu’à ce que la productivité marginale
devienne positive est nécessaire pour que le salaire rural croisse. Le secteur moderne
urbain est supposé embaucher le surplus de la main-d’œuvre rurale et est par
conséquent source d’exode rural. Le salaire dans le secteur moderne est considéré
comme constant et l’offre de travail parfaitement élastique. Ainsi, le surplus de forces
de travail dans le secteur traditionnel vient renforcer le secteur moderne, ce qui réduit par la
suite le déséquilibre rural urbain. Cette complémentarité rurale urbaine est selon Lewis source
de croissance.
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En dépit du fait que Lewis a permis de comprendre néanmoins en partie l’exode rural et
l’urbanisation accélérée, sa contribution reste controversée pour les deux grandes raisons
suivantes. D’une part, à la suite du départ des forces de travail rurales, la productivité
marginale de travail dans l’agriculture redevient positive à partir d’un certain seuil. Par
conséquent, les productivités des deux secteurs tendent à s’égaliser et on assiste à une
rehausse du salaire rural au détriment du salaire urbain. Cette hausse du salaire rural
est favorisée aussi par la montée du prix des produits agricoles suite à une augmentation de
la demande urbaine. Le secteur urbain avec une main-d’œuvre de plus en plus abondante voit
sa productivité marginale diminuer et une baisse de salaire urbain s’ensuit. Le transfert de
main d’œuvre devient de plus en plus difficile et un retour vers la campagne serait
probable.
En effet, on ne peut pas avoir une situation d’équilibre stable. D’autre part, l’exode rural dans
la mesure où le secteur moderne n’arrive pas à embaucher la totalité du surplus de la
main d’œuvre rurale qui a migré, une montée du chômage urbain et des bidonvilles est
inévitable due à cette urbanisation accélérée. Donc, la migration est favorable à la croissance
si le taux de création d’emploi urbain est supérieur à celui de l’urbanisation. En bref,
le modèle de Lewis n’est acceptable qu’à la seule condition où le rythme de migration ne
dépasse pas le taux de création d’emploi dans le secteur moderne.
2) Modèle de Todaro (1969 à 1988)
Cette deuxième explication est évoquée par Todaro (1988). Toujours en partant du
modèle dualiste rural-urbain, Todaro a avancé des explications de l’urbanisation
croissante enregistrée dans le monde et notamment dans les pays du tiers monde. Les
hypothèses restent les mêmes, c’est-à-dire une offre de travail illimitée, deux secteurs
absolument opposés, traditionnel et urbain respectivement de faible et de forte
rentabilité. La faiblesse du revenu paysan pousse les forces de travaux ruraux à abandonner
la campagne à la recherche d’autres sources de revenu leur permettant de subvenir aux
besoins fondamentaux. Cette réaction a entraîné une urbanisation croissante et accélérée
dans le tiers monde.
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Selon les Nations Unies, 66% de la population urbaine mondiale auraient résidé dans les
pays les moins développés en l’an 2000 (Nations Unies, 1980). Ce processus d’urbanisation
rapide est selon l’auteur encouragé par le déséquilibre géographique en ce sens que la
politique économique des Etats du tiers monde a eu tendance à favoriser les villes par
la politique d’industrialisation urbaine.
Par conséquent, les milieux urbains considérés comme centres d’affaires sont engendrés
comme pourvoyeurs d’emplois. Il s’ensuit que l’urbanisation s’est accompagnée d’une
émergence des bidonvilles et des petites activités de subsistance des migrants qui ne sont pas
arrivés à s’intégrer dans le secteur formel. Dans la mesure où les efforts
d’industrialisation dans la majorité des pays en développement ont échoué, le secteur
moderne n’était pas en mesure d’embaucher la totalité des migrants en quête d’emploi. On
voit apparaître alors une poche de main-d’œuvre qui se trouve marginalisée. L’auteur
part du constat tel qu’en attendant un emploi formel, le surplus de main-d’œuvre non
intégré dans le secteur moderne cherche d’autres moyens de vivre, ce qui les conduit
essentiellement à l’auto emploi. Ce non intégration dans le secteur moderne peut s’expliquer
par sa rigidité et sa capacité d’embauche limitée.
Ce phénomène a été modélisé par Todaro (1969/1988) qui a élargi le modèle de Lewis (1954)
en adoptant un supplément d’analyse tel que la migration est un phénomène
économique qui peut relever d’un comportement rationnel des migrants lequel est
considéré comme source du chômage urbain.
En résumé, le modèle de migration de Todaro (1969) a quatre caractéristiques
fondamentales.
- Premièrement, la migration est motivée par des considérations économiques
rationnelles aussi bien financières que psychologiques du rapport coûts-bénéfices. Le
coût de migration est déterminé par le coût d’opportunité, le coût de départ, le coût de
transport, et le coût psychique (risque encouru de la décision de migration). A partir de
l’évaluation de leur coût de migration et le comparant au rendement espéré du
déplacement, les migrants décident ou non de quitter la campagne. En d’autres termes, les
migrants ne se déplacent pas au hasard mais dans un but bien précis.
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- Deuxièmement, la décision de migrer dépend des différentiels de salaires
anticipés plutôt qu’actuels. Anticipation où interviennent les différentiels ville-campagne
et la probabilité de trouver un emploi dans le secteur urbain. La décision de migration
apparaît donc comme un comportement calculateur des migrants qui veulent maximiser leur
gain en fonction de leurs contraintes.
- Troisièmement, la probabilité de trouver un emploi urbain est inversement liée au taux
de chômage urbain. Plus est donc élevé le taux de chômage urbain, plus est petite la
probabilité de trouver un emploi dans le secteur moderne.
- Et quatrièmement, l’excès de migration par rapport aux possibilités d’embauche
urbaines est possible et rationnel. Les hauts taux de chômage urbain sont en
conséquence le résultat inévitable du sérieux déséquilibre des opportunités
économiques entre les milieux rural et urbain dans les pays en développement.
En bref, ce mécanisme induit un paradoxe dit de Todaro selon lequel la création
d’emplois urbains (par la promotion des villes, industrialisation urbaine) entraîne une hausse
du chômage urbain par l’augmentation des migrations induites. L’implication politique face
aux effets néfastes de l’exode rural, qui est à l’origine des bidonvilles et des petites unités de
production émergentes, est alors la limitation des déséquilibres ruraux urbains.
3) Secteur informel pour Mazumdar (1975/1976)
Ce dernier a choisi une vision plus approfondie et plus explicite du secteur informel. La
lacune du modèle de Todaro réside dans le fait qu’il a introduit l’idée de probabilité de
trouver un emploi dans la ville comme base déterminante de la motivation des migrants.
Il n’est pas toujours vrai d’associer l’apparition et le développement du secteur
informel à l’urbanisation rapide. Dans la réalité, on assiste aussi à une importante
contribution du secteur informel dans les milieux ruraux en matière de création
d’emploi. D’après l’enquête mené dans des pays africains, plus on s’éloigne de la ville plus
le secteur informel est important.
17
En 1975, il a avancé une thèse selon laquelle, compte tenu du développement du secteur
informel et son rôle de régulateur, la probabilité de trouver un emploi n’influence qu’en partie
l’exode rural. . Les individus décident de migrer ou de rester en aménageant leur emploi du
temps de façon à rétablir l’équilibre. Ainsi, l’individu tente d’accroître le nombre de
ses activités pour compléter le revenu d’autosubsistance et pour renforcer son bien-être.
Selon lui, on peut classer les migrants en deux catégories :
- Premièrement ceux qui sont temporaires et viennent s’employer dans l’informel, faute
de capacité du secteur moderne à embaucher, ils sont motivés par la recherche de revenu et se
lancent dans l’auto emploi.
- Et deuxièmement, ceux qui sont définitifs acceptant temporairement un chômage
ouvert et recherchant un emploi stable dans le secteur moderne. Dans cette optique, on peut en
déduire que le secteur informel apparaît comme un refuge social d’un stock important de
forces de travail qui luttent pour leur survie. Toutefois, cette vision à elle seule n’est pas
suffisante pour comprendre l’étendue d’un phénomène si complexe.
4) Pour Claude de Miras
Claude de Miras affirme que si l'ouverture au commerce mondial peut offrir par la suite et
sous conditions des opportunités de croissance et donc d'emplois, elle peut être aussi source
de précarisation et d'instabilité des formes de mises au travail à cause d’instabilité des
entreprises multinationales et de la recherche permanente de gain de productivité. Dans
ce contexte conclut-il, le secteur informel constitue une variable d'ajustement déterminante
tout en restant synonyme de pauvreté: la productivité et les rémunérations y sont plus basses
que dans les emplois formels. Donc, toute stratégie de développement, pour être viable,
doit intégrer cette partie de l’économie.
5) Pour les économistes libéraux
Les économistes libéraux avancent l’idée que le secteur informel marche dans un
modèle plus proche de celui de concurrence pure et parfaite, ce qui le rend plus efficace et
plus compétitif que le secteur formel. Ce dernier supporte les réglementations de l’Etat
qui se traduisent souvent par un accroissement des coûts de production et
18
d’exploitation pour les entreprises si on ne prend que l’application impérative du salaire
minimum et les impôts. Dans ce cadre, les libéraux soutiennent l’idée que le marché informel
est presque parfait où le prix joue son rôle de régulateur et d’équilibrage de l’offre et la
demande. Cette situation est due à la faible influence de l’Etat vis-à-vis du marché informel et
des unités de production informelles.
La flexibilité de ce marché se reflète sur la forte élasticité de l’offre et de la demande de
travail par rapport au salaire d’une part; et de l’offre et la demande de biens et services par
rapport au prix du marché d’autre part. Cette explication libérale n’est pas valable dans la
mesure où on a affaire à des agents qui dans la majorité des cas ne sont pas des purs
producteurs. Leurs comportements différents sont donc des comportements rationnels dans le
sens où ils cherchent à tout prix à maximiser leur gain. Les opérateurs informels jouent à la
fois le rôle des ménages en tant que consommateurs et le rôle des producteurs. Ce rôle mixte
fait que la recherche de la combinaison optimale des facteurs permettant de maximiser le
profit n’est pas toujours au cœur des comportements des producteurs informels.
6) Du côté des marxistes
Ils voient le phénomène du secteur informel sous un autre angle. Pour eux, le secteur informel
est comme un secteur résiduel absorbant un stock de main-d’œuvre important. En effet,
ils considèrent ce secteur comme une arme des capitalistes qui leur permet de maîtriser les
coûts de production notamment ceux liés au salaire. Les capitalistes sont sûrs de trouver
une main-d’œuvre bon marché dans ce stock, ce qui leur permettra de renforcer la pression
sur la classe ouvrière. Cette situation induit un renforcement de la classe bourgeoise au
détriment de la classe prolétaire. En conséquence, le secteur informel est considéré comme un
moyen de pression des capitalistes en ce sens que si les ouvriers revendiquent une
augmentation de salaire pour n’importe quel motif, ils peuvent les renvoyer aisément en
étant sûrs de trouver une main-d’œuvre de remplacement dans le stock. En bref, le
phénomène du secteur informel est une nouvelle forme d’appauvrissement de la classe
prolétaire. Toutefois, une telle explication n’est pas valable dans la mesure où le pouvoir
syndical du pays concerné est assez important pour combattre la puissance des capitalistes.
Partie II :
Le secteur informel
dans l’agglomération
d’Antananarivo
19
Chapitre 1 : L’EVOLUTION DU SECTEUR INFORMEL A
MADAGASCAR ET DANS L’AGGLOMERATION D’ANTANANARIVO
1) Secteur informel: secteur économique d’une vitalité certaine dans l’économie
urbaine en crise au début des années 80
A la suite du marasme économique du début des années 1980, un bon nombre
d’entreprises et unités industrielles sont tombés dans une situation de crise financière. De ce
fait, on a assisté à l’incapacité du secteur moderne de promouvoir l’emploi et de résorber un
volume de plus en plus important de main-d’œuvre. La faible capacité du marché du travail
dans l’absorption du chômage en particulier urbain, se trouve confrontée à diverses sources de
main-d’œuvre abondante notamment:
le milieu rural avec ses nouveaux pauvres produits par la dégradation du
niveau de vie, a entraîné le déverrouillage de l’exode rural.
le système éducatif, suite à la démocratisation et à la décentralisation, déverse des
jeunes diplômés sur le marché du travail : le nombre de diplômes du système
scolaire malgache atteint 155000 en 1984 contre 62000 en 1975.
La poussée scolaire a favorisé la féminisation accrue des demandeurs d’emploi créant de la
sorte des concurrents additionnels pour un marché de travail assez restreint.
L’intérêt porté sur le secteur informel par les responsables politiques, les planificateurs et
les chercheurs à Madagascar s’est consolidé dans le temps au lendemain des
“investissements à outrance” et, à la suite de la crise des paiements extérieurs aggravés par
une pression des besoins grandissants, tant sur le plan de la consommation en denrées
de première nécessité, que sur le plan de la production en équipement moderne et, en
consommation intermédiaire.
En milieu urbain, le taux total du chômage de 15 ans et plus (chômeurs ayant déjà
travaillé et en quête du premier emploi) a été de 6,9% en 1975; il est monté à 7,5% en 1984.
Cette situation a favorisé le dynamisme du secteur informel qui d’une part, recrute une main-
d’œuvre excessif en quête de subsistance, et d’autre part, répond à l’élargissement
20
d’une clientèle à faible pouvoir d’achat. Ce secteur est en plaine expansion en milieu urbain
car il occupe le vide laissé par le rétrécissement de l’aire de distribution des biens et services
du secteur moderne affecté par les retombées de la crise des paiements extérieurs. Il constitue
d’ailleurs une nouvelle organisation économique répondant aux besoins de base d’une
population à un niveau de vie dégradant, et où la productivité de main-d’œuvre est
relativement faible. Il occupe un espace urbain d’économie de subsistance, en
harmonie au déploiement des stratégies de survie des ménages vulnérables.
Concrètement en 1985, le secteur informel a couvert 6% de la population active de 12 ans et
plus soit quelques 338000 actifs de 12ans et plus dont 217000 en milieu urbain.
Parmi 100 actifs du secteur informel, 72 travaillent dans le secteur “services” (y compris le
commerce) et 28 dans la production. Soixante quatre pour cent de la main-d’œuvre
des activités informelles sont toutefois concentrées en milieu urbain où elles assurent
d’ailleurs les 2/5 des activités économiques existantes. Les activités informelles de
services prédominent largement dans le secteur informel urbain où elles prennent en compte 8
actifs sur 10 dudit secteur.
2) Le secteur informel entre 1993 et 2001
En 1993, sur l'ensemble du territoire malgache, on comptait 678 300 unités de
production informelles (UPI), employant 1 116 500 personnes dans les branches marchandes
non agricoles. Ce chiffre montre l’importance économique des activités informelles pour
la population malgache, puisqu’en moyenne près d'un quart des ménages tirent
l’ensemble ou une partie de leurs revenus d’une unité de production informelle. Les
activités informelles sont plus fréquentes en milieu urbain. L'environnement y est plus
favorable à la création de ces types d'activités, notamment les activités commerciales. Sept
ménages sur dix y dirigent une unité de production. Plus de 18% à Antananarivo dont
plus de 42% des UPI se sont concentrés dans les commerces de détail. Mais il faut
noter aussi le poids relativement important des "ouvrages en bois". Ils représentent plus de
26% des UPI. Le secteur informel se caractérise par une précarité généralisée des conditions
d'activité. Plus de 95% des UPI ne possèdent ni de véritable local ni de terrains aménagés
pour l'exercice de leurs activités. Cette précarité touche au même degré toutes les
branches d'activités aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural.
21
Méconnues des services de l'Etat, les UPI apparaissent plus comme un secteur de
développement spontané des activités économiques des ménages que comme une stratégie de
Contournement de la législation en vigueur. Mais l'absence de numéro d'enregistrement
statistique (n°Stat) ne signifie pas que le secteur informel ne soit pas fiscalisé, puisque 28%
des UPI payent des impôts. En milieu urbain, cette proportion a atteint 37% et en milieu rural
17%. Ce sont surtout les transporteurs et les commerçants qui sont les plus concernés.
Néanmoins, la part des impôts et taxes payés à l’Etat reste faible, n’atteignant que 2,4% de la
valeur ajoutée totale du secteur.
La multiplication des créations d'UPI au cours des années 90 traduit la montée en
puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié de la main d'œuvre
en période de crise. Mais elle s'accompagne aussi d'une orientation de plus en plus marquée
vers les secteurs de circulation (notamment les commerces de détail) au détriment des secteurs
de transformation. Les activités manufacturières informelles sont affectées par une certaine
forme de saturation de la demande.
Le secteur informel occupe un actif sur cinq. Il est essentiellement constitué de micro-unités,
dont la taille moyenne est de 1,6 emploi par unité et où l'auto-emploi est la règle dans plus de
six établissements sur dix. La relation salariale y est très minoritaire. Le taux de
salarisation atteint à peine 7% et les entreprises salariales ne représentent que moins de 4%
des UPI. L'intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur informel du
secteur
formel, où la norme salariale est la règle. La qualification de la main d’œuvre est assez faible
car plus d’un quart des chefs d’UPI n’ont jamais été à l’école et plus de 82% n’ont reçu
aucune formation professionnelle. 52% des chefs d'UPI sont des femmes. Leur rôle est plus
important en ville qu’en milieu rural. On les trouve concentrées dans la "confection" et les
"ouvrages en bois". Le secteur informel reste un mode d’insertion des jeunes sur le
marché du travail notamment en milieu rural. Près du quart des activités informelles sont
dirigées par des chefs de moins de 26 ans. Ils choisissent plutôt les activités commerciales
(commerces de détail).
22
En 1993, le secteur informel marchand non agricole a produit pour 876 milliards de
Fmg de biens et services dans tout Madagascar et a créé 694 milliards de valeur ajoutée. Pour
donner un ordre de grandeur de l'importance économique de ce secteur au niveau national, on
estime que sa valeur ajoutée représente 11,5% du PIB officiel, et 17,4% du PIB marchand non
agricole. Une forte hétérogénéité est observée entre les UPI concernant leurs
performances économiques. L'échelle d'activité des unités urbaines est trois fois supérieure à
celle des unités rurales. De même, les UPI enregistrées sont 15 fois plus performantes
que les UPI non enregistrées.
Exclusivement tourné vers le marché intérieur, le secteur informel a pour principal
débouché la satisfaction des besoins des ménages. Près de 65% de la demande qui lui
est adressée provient de la consommation finale des ménages et en milieu urbain, ceci atteint
plus de 73%. Dans ce contexte, le secteur informel entretient peu de liens directs avec le
secteur formel. Moins de 1% des UPI déclarent avoir comme principaux clients des
entreprises publiques ou privées.
Entre 1995 et 1998, l’ensemble des principaux agrégats du secteur informel dans
l’agglomération d’Antananarivo a enregistré une croissance exceptionnelle. En premier lieu,
le nombre d’UPI est passé de 123 000 à 164 000, soit une augmentation de + 34%.
Parallèlement, le secteur informel générait 49 000 emplois supplémentaires, de 192 000 en
1995 à 241 000 en 1998. Ces évolutions correspondent à des taux de croissance annuels
moyens de plus de + 10% et de + 8%, respectivement. Comme dans le même temps, la
population de la capitale s’élevait de + 19% et la population active occupée de + 14,7%, on
mesure mieux le dynamisme de ce secteur. En deuxième lieu, la production et la valeur
ajoutée se sont accrues respectivement de 37% et de 61% en volume. Ces chiffres
marquent l’intérêt économique de plus en plus important des activités informelles pour la
population de la capitale.
Entre 1998 et 2001, l’ensemble des principaux agrégats du secteur informel dans
l’agglomération d’Antananarivo a enregistré une croissance relativement faible
comparée à celle observée au cours des trois années précédentes.
En 2001, on a dénombré 205800 Unités de Production Informelle dans l’agglomération
d’Antananarivo. Ainsi, par rapport au chiffre de 1998, le nombre d’UPI n’a augmenté que de
+25% contre +34% au cours de la période 1995-1998. Plusieurs phénomènes
pourraient expliquer cette situation dans une économie en phase de décollage : une meilleure
23
capacité du secteur formel à absorber l’offre de travail se présentant sur le marché, une
administration plus efficace pour l’enregistrement les activités économiques. L’amélioration
de la situation a permis aux activités de la frange supérieure du secteur informel de régulariser
leur situation pour « se formaliser ».
Le poids du secteur informel dans l’économie a fortement baissé. Il s’est réduit de
moitié entre 1998 et 2001 et ne représente plus qu’environ 17% du PIB en 2001. Le niveau
d’activités des unités de production informelles est nettement en recul, comparativement à ce
qui s’était passé au cours de la période 1995-1998. Le secteur informel a généré 4
703 milliards de Fmg de chiffre d’affaires, 2 591 milliards de production et 1 551
milliards de Fmg de valeur ajoutée. Ces agrégats ont crû respectivement de 67%, de 58% et
de 54% en termes nominaux. Ainsi, si l’on tient compte de l’évolution des prix, la croissance
en volume reste faible : +19% pour le chiffre d’affaires, + 14% pour la production et +7%
pour la valeur ajoutée alors que le PIB malgache a crû de 29% sur la même période. Au
niveau des secteurs d’activité, le secteur tertiaire semble le plus performant avec une hausse
réelle de + 18% de la production alors que le secteur secondaire paraît la moins performant
avec une baisse de la production de -4%.
Le montant total du capital a diminué en volume entre 1998 et 2001. En terme réel, le montant
du capital dans le secteur informel a perdu -15% au cours de cette période, alors qu’il a plus
que doublé entre 1995 et 1998. Il faut mentionner cependant que les UPI ont déployé des
efforts particuliers pour améliorer leurs locaux de travail. La capitalisation du secteur
informel entre 1998 et 2001 est en nette régression : la proportion d’UPI dépourvue de capital
a presque doublé, tandis que le taux d’investissement a perdu un point (de 7,5% à 6,5%) et le
coefficient de capital plus de 6 points (de 33,7% à 27,2%).
Cependant, le secteur informel reste le premier pourvoyeur d’emplois dans l’économie. Il a
généré 71900 emplois supplémentaires (nets) au cours de la période 1998-2001, de 241 200
emplois en 1998 à 313100 en 2001. Le rythme de création d’emplois (+29,5%) est
légèrement supérieur à celui observé entre 1995-1998 (25,7%). La relation salariale se
développe lentement. En 2001, le secteur informel est constitué de plus de 12% d’UPI
salariales (contre 9% en 1998), c’est-à-dire composées exclusivement d’un patron et d’un ou
plusieurs salariés. La montée en puissance du salariat se traduit par une légère hausse du taux
de salarisation (de 14% à 16%) et des charges salariales dans la valeur ajoutée (de 8% à 9%).
Corrélativement, la part de la main-d’œuvre familiale, apparenté au chef d’UPI, recule.
24
D’un point de vue général, les prix dans le secteur informel ont augmenté plus
rapidement que les prix à la consommation en général. Ce dernier n’a crû que de 33,8%, alors
que, dans le même temps, les prix du secteur informel augmentaient de plus de 40%.
En termes de branches, les « industriels» ont beaucoup augmenté leur plus-value. Entre 1998
et 2001, les UPI de la branche « industrie» a augmenté le prix de leur production de
près de 44%, alors que le prix de leurs matières premières a pratiquement stagné. De l’autre
côté, les commerçants n’ont pas pu faire mieux que de garder constantes leurs marges
commerciales en fonction de la hausse du prix de leur consommation intermédiaire. Du côté
des « services », les opérateurs informels semblent avoir bénéficié de la hausse des prix : prix
de production en hausse de +43% supérieure à la hausse des prix des consommations
intermédiaires +38%.
La valeur ajoutée et la productivité du travail dans le secteur informel ont sensiblement baissé
entre 1998 et 2001. En volume, la valeur ajoutée mensuelle moyenne par UPI est
passée de 848 000 Fmg à 649 000 Fmg, soit un taux de croissance négatif de 23,5%.
De même, I’EBE a perdu -23,5% et la perte de productivité apparente du travail a atteint
26,2%.
3) Situation actuelle de la capitale
Réalité sur le secteur informel : Le petit commerce est en grande partie informel actuel
surtout parmi les marchands ambulants. Ils offrent un éventail complet de produits en
concurrence direct avec les établissements formels de vente au détail. Il existe aussi une
industrie informelle. Des usines textiles et des ateliers de réparation abondant dans les zones
urbaines, assurant plus du tiers de la production national, elle occupe la moitié de la
population active à temps pleine ou à temps partielle.
Dans cette ville d’Antananarivo, chaque unité informelle se localise différemment. Pour
mieux appréhender, 3 questions peuvent se poser :
- Où devrait-elle se placer ?
- Sur quelle installation ?
- Et que peut-on en tirer ?
Ainsi, une ou plusieurs activités économiques recensées dans la zone d’enquête se
disposent suivant une hiérarchie préférentielle :
25
Le long des trottoirs
A peu près 70% des unités économiques informelles s’installent au bord des axes de
servitude.
- soit le long des routes nationales
- soit en bordure des voies secondaires ainsi que les ruelles piétonnières
ou « pénétrantes » dans les quartiers sous intégrés et sous administrés
- soit aussi aux carrefours routiers
- Au pas des portes
Cette entité groupe au total 10% d’unité de production recensé. Dont la majorité est
constituée par des micro-commerces souvent tenus par les mères de familles ou les femmes
des veilleurs de nuit (gardiens) qui cherchent et s’occupent des activités de passe-temps.
A proximité de nombreux établissements d’intérêt public
Les vendeurs s’installent bien entendu là ou se trouvent leurs clients, que ce soit à
proximité des écoles, des hôpitaux, des lycées et collèges confusionnels, ou que ce soit près
des arrêts de bus, etc. La plupart des micros entreprises prennent place devant le grand portail,
ou pénètrent parfois à l’intérieur des bureaux administratifs et financiers des établissements
d’intérêt publics qui renferment une masse de clientèles plus ou moins stratifiée. Ces
clientèles peuvent prendre en un rien de temps les aliments proposés par les vendeurs
ambulants.
Partout ailleurs
Comme nous l’avons annoncé, ce 4è point d’action est bien entendu « vague », c’est-à-
dire que toutes les opérations relatives à l’exercice d’un métier, d’une activité se passent, se
déroulent exactement dans le temps, mais leur lieu d’emplacement respectif ne peut pas être
généralisé, car chaque agent producteur de service fabriqué offre le fruit de son travail partout
ailleurs. Or, les populations pauvres, pressées par les besoins croissants, les difficultés
quotidiennes pour entretenir leur existence en milieu urbain font recours à des solutions de
fortune et à des pratiques irrégulières des micro-commerces de détail :
- soit de vendre à même le sol
- soit sur les étalages fixes de qualité mauvaise
- soit sur les étalages ambulants de colporteurs
26
- soit dans un abri temporaire
L’installation à même le sol
L’installation à même le sol traduit d’une part le précarité des activités entamées, et d’autre
part justifie la pauvreté et l’insuffisance de fonds roulant c’est-à-dire capital du
commerçant
L’existence d’une toile plastique de récupération suffit pour présenter les pièces détachées ou
les métaux ferreux, des légumes et des fruits, etc.
Sur des étals fixes de mauvaise qualité
Les étals fixes englobent les installations de vente, les ateliers mécaniques, les échoppes
d’artisan, les gargotes café. Ainsi, on trouve un nombre élevé d’étalages fixes de différentes
natures. Ce sont :
- soit des présentoirs en bois, fixés en bordure de la route, des voies de desserte
piétonnière
- soit des tablettes supportant un plateau de cigarettes, d’allumettes, de bonbon……….
- soit des tables rabattables des cafés, gargotes
L’existence de nombreuses boutiques formelles, des épiceries, des magasins
d’alimentation générale, qui ne cessent de croître actuellement dans la ville d’Antananarivo,
n’empêche pas pour autant le développement du secteur informel comme des échoppes, des
gargotes aux principaux carrefours routiers et à proximité de nombreux établissements
d’intérêt public (les hôpitaux, les collèges, les EPP).
Sur les étalages ambulants Si le facteur emplacement joue un rôle primordial dans
l’économie de marché et que la recherche d’un support fixe aux abords des axes de
servitude au public est très difficile à trouver l’ouverture d’une activité marchande pose
des problèmes. Pour surpasser cette difficulté, les marchands ambulants, les colporteurs
vont de quartiers en quartier, voire de marché en marché, emmenant avec eux une
soubique des marchandises diverses.
27
En effet, les étalages ambulants sont parmi les possibilités d’entretenir la survie. La
grande majorité des commerçants se déplacent à pieds, et les marchandises qu’ils proposent
sont généralement petite taille, de poids réduit et de faible valeur marchande. Ainsi les prix
varient selon les places et les saisons.
En général, la ville d’Antananarivo est complétement bouleversée pour devenir
anarchique avec l’accroissement des activités informelles. La forte concentration se trouve le
long des trottoirs et au bord des axes de servitudes. Les trottoirs eux-mêmes sont réduits à la
portion similaire quand ils sont plus larges, ce qui oblige les piétons à déborder souvent sur la
chaussée.
Avec la pratique illicite des activités informelles, on constate actuellement vers un
éclatement plus ou moins désordonné spatialement dans la zone basse d’Antananarivo ville
laquelle est soumise à des surcharges inactives.
4) Source de financement
Concernant leur source de financement, il est exclu du système bancaire et les autres agences
financières (ONG, SIPEM, etc.) et c'est l'épargne familiale (ménage de l'entreprise et les
parents) qui couvre les besoins en liquidité des UPI pour plus des trois quarts des cas. Le
phénomène des tontines, qui caractérise une grande partie de l’Afrique subsaharienne,
est quasiment absent à Madagascar, il en est de même pour les prêts auprès des usuriers et
auprès des fournisseurs.
Le capital est un véritable facteur de production dans le secteur informel, puisqu’il
atteint près de 240 milliards de Fmg. Le montant total des investissements est évalué
à 56 milliards en 1993 et s’élève à 101 milliards de Fmg en 2001. Les investissements de
création constituent la plus grande part (54%) des investissements durant l'exercice 1993. Ce
résultat montre l’importance dans la dynamique d’accumulation du secteur informel.
28
Chapitre 2 : LES CAUSES DU SECTEUR INFORMEL
Un des objectifs de cette recherche étant d’expliquer les phénomènes socio-
économiques de la croissance du secteur informelle dans l’agglomération d’Antananarivo. Ce
présent chapitre cherchera à faire un inventaire plus globale et à la fois plus précis
des différentes causes économiques et sociales de ce secteur. Il ne s’agit pas d’un
étalage des connaissances, mais plutôt des éléments de référence relative à l’émergence
progressive et continu secteur informel dans la capitale.
1) Au niveau économique
a) Politique macroéconomique de l’Etat
Les raisons de la croissance du secteur informel sont en premier lieu les crises
économiques mondiales créées par des décisions politiques, en particulier la crise de la dette
des pays en développement, les programmes d’ajustement structurels du FMI et de la
BM (démantèlement du secteur public, déréglementation du marché du travail).
En général, le PAS sont des ensembles de mesure imposées aux PED par le FMI et banque
mondiale et destinés à corriger les déséquilibres macroéconomique d’un pays PED
comme Madagascar, à cet effet, ils recherchent, tout d’abords la réduction de la
demande interne d’un pays à travers la réduction des dépenses publiques surtout dans le
domaines de santé, éducation, etc., et ensuite la privatisation des entreprises publiques., la
réduction du rôle de l’Etat dans le secteur productif et la loi du marché comme seul
régulateur des manifestations économiques. Ainsi, ils ont contribué à la dévalorisation du
secteur public et cela entraîne à une réduction massive de l’emploi dans ce secteur et à
une contraction très marquée du secteur informel.
Cette situation pousse la population à entreprendre des activités alternatives
génératrices des revenus qui lui permettent de survivre. Autrement dit, les personnes
qui travaillent dans l’économie informelle car leur emploi antérieur ayant disparu. En
effet, les chômeurs comme nous l’avons déjà affirmé n’ont aucune autre alternative que
d’opérer dans l’informel.
29
b) La mondialisation
Selon la définition donnée par le président du groupe industriel helvético-suédois ABB « je
définirais la globalisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le
temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant, et en vendant où il veut, et
en ayant à supporter les moins des contraintes possibles en matière de droit de travail et des
conventions sociales ». (F.chesnais, observatoire e de la mondialisation 1998, p 19).
La mondialisation modifie fondamentalement l’économie mondiale par
l’internationalisation des stratégies de production et de distribution des entreprises et par les
progrès technologiques. Supprimant les obstacles à la circulation des biens et services. Les
nouvelles technologies contribuent à la précarisation du travail, à l’utilisation des nouvelles
machines, donc celles qui sont incapables de s’y adapter sont incitées à évoluer dans
le secteur informel. Ce secteur qui n’utilise que des outils rudimentaires avec des
capitaux initiaux faibles.
Il assure aussi un emploi pour la plus grande partie de demandeur d’emploi
inexpérimenté et même analphabète.
c) La succession des enfants et moyen d’essai
L’apprentissage du métier se fait en l’exerçant directement les coûts à engager et les temps
consacré à la formation sont moindres.
L’emploi exercé se transmet d’une génération à une autre. Les parents assurent eux même la
formation de leurs successeurs qui continuent d’œuvrer dans l’informel. Les opérateurs
débutent aussi par le secteur informel, dans des conditions précaires puis se développent
en accumulant des fons local propre, échelle d’activité, création d’emploi.
De plus, les projets exécutés dans le secteur informel ne font que rarement l’objet d’analyse à
priori. Dans la recherche de la stabilité professionnelle, certains opérateurs informels
n’attendent que l’activité.
30
d) La baisse du revenu
Après le second choc pétrolier, les effets de la crise économique mondiale frappent
sévèrement l’économie des pays en voie de développement dont celles de la grande île. Elle
se répercute lourdement sur les conditions de vie des habitants. Ces derniers réagissent
de différentes manières, bien qu’ils déploient des efforts de développement dans
diverses activités allant de celles qui semblent les plus rémunératrices à celles de survie ou de
simple subsistance, leurs conditions de vie ne cessent de se dégrader du jour au lendemain et
d’une année à l’autre. Si l’évolution des revenus des ménages bien inférieurs à celles
des prix a entraîné une érosion très importante du pouvoir d’achat moyen des
ménages.
Economiquement, l’effet de la stagnation économique avec l’inflation et la croissance
démographique se combine pour comprimer le pouvoir d’achat réel des malagasy. Alors, il y
a eu des baisses du revenu par tête avec toutefois de fortes disparités selon les
catégories sociales.
A Antananarivo, les disparités internes (distribution des revenus) sont très fortes d’une
catégorie sociale à une autre, plus particulièrement entre les salariés du secteur public et les
pauvres ressortissants de l’informel. Par conséquent, ces derniers subissent profondément les
effets de la crise et réagissent par la création et le développement du secteur informel, et par la
généralisation des « petits métiers » plus ou moins réguliers et légaux.
e) Fuite aux procédures et paiement d’impôt
On se réfère ici au déplacement à effectuer, les papiers administratifs à réunir, temps requis et
les coûts y afférents.
Le type de registres administratifs mesure la nature des liens institutionnels que le
secteur informel entretient avec l’Etat. Nous avons identifié en dehors du numéro statistique,
au moins quatre registres sur lesquels les unités informelles étaient susceptibles d’être
inscrites : le registre du commerce, la patente, la carte rouge et en fin l’organisation
de sécurité sociale (le CNAPS).
Lors de sa création, toute unité de production non constituée en société est censée de suivre un
certains nombres de démarches officielles pour obtenir un statut légal. Tout d’abord,
31
l’entrepreneur doit se déclarer auprès du Fokontany dans le quel son établissement
est localisé. Puis, il est censé remplir une déclaration d’existence aux contributions et
payer la patente, puis demander une carte statistique à l’INSTAT. Ensuite, il
retourne aux contributions afin d’obtenir sa carte professionnelle plus connus sous le
nom de « carte 31 rouge », qui devrait être renouvelée chaque année et lui donnera la
possibilité de se fournir chez les grossistes. En fin, il peut s’inscrire au registre du commerce,
ce qui lui permettra de recourir au système judiciaire en cas de litige, et de se faire
connaître en apparaissant au journal officiel. Si ces démarches sont obligatoires pour
toutes activités marchandes, les autres registres ne sont nécessaires que dans certains
cas par exemple affiliation à la CNAPS,…
Toutes ces démarches un peu fastidieuses et coûteuses doivent effectuer pour entrer
dans la formalisation. Et ils connaissent que ce n’est pas obligatoire donc ils restent toujours
dans le secteur informel.
En revanche, les unités informelles ne sont pas enregistrés, cela ne signifie pas qu’elles ne
s’acquittent pas au moins partiellement de leur devoir fiscal (ticket, place de marché,…), ils
échappent totalement à l’impôt comme l’IRNS, le TVA, TST ….. .
Les raisons de fuite au paiement d’impôts sont, premièrement, le surcroît de coût
engendré par l’impôt est totalement absorbé par réduction des marges et les prix
restent constants. Si les prix restent stables, donc, le revenu moyen des ménages
baisse et par conséquent la pauvreté s’accroît car l’impôt venant accroître les inégalités.
Deuxièmement, le surcroît du coût engendré par l’impôt est totalement ou partiellement
répercuté dans les prix. La croissance des prix informels affecte le pouvoir d’achat des
ménages et bien évidemment que si le pouvoir d’achat des ménages baisse.
2) Au niveau social
En dehors des causes économiques, la prolifération du secteur informel dans la ville
d’Antananarivo est due à une explosion démographique.
a) Migration et question de survie
La migration est un phénomène de société, qui s’inscrit dans une histoire ancienne,
elle touche un phénomène très complexe. Histoire très ancienne car elle a pris des proportions
32
remarquables depuis plus de 40ans. Histoire complexe surtout car pendant cette période, les
donnés démographiques, économique, culturelles et psychologiques ont subi
des transformations profondes
A Madagascar, le développement de la scolarisation, l’accroissement de la mobilité
interne (attraction des grandes villes) de la population a favorisé le déclenchement
d’une migration partielle dans la haute terre. Ce phénomène apparaît déjà vers les années 60,
mais il s’est particulièrement amplifié pendant la période de crise et de chômage
prolongé. La population urbaine a toutefois évolué avec un rythme deux fois plus
intense que celle du milieu rural (le taux d’accroissement annuel moyen du premier est de
4,4% contre 2,2%). On assiste ainsi à une accélération continue de l’urbanisation de la
population malgache, laquelle est mesurée pour la proportion de la population vivant en
milieu urbain.
La pauvreté, le découragement des jeunes ruraux à cause d’un très faible progrès, ou taux de
scolarisation faible productivité de l’enclavement de certaines régions a provoqué une grave
pénurie de possibilité de travail rémunérateur et l’absence de services essentiels et
accéléré les mouvements migratoires vers les villes. Toutefois, l’amplification de ce
phénomène tient bien sûr, à la crise économique et sociale donc à la situation de l’emploi.
En ville où la concentration de la population est très intense, l’offre de travail s’oriente
beaucoup plus dans le secteur secondaire et tertiaire or, le dynamisme de la création d’emploi
et de nouvelle entreprise ne poursuivait pas le rythme de l’accroissement de la
population active en ville. Le nombre de travailleur en quête d’un emploi rémunérateur
s’attache à toutes sortes de petits métiers marchands englobés dans l’appellation
inappropriée de secteur informel ou secteur non structuré de l’économie. Leur prolifération
en fait d’aujourd’hui en composante majeure de l’économie urbaine. Divers sources
d’informations estiment qu’entre (1/4 à 3/4) de la population active dans l’agglomération
d’Antananarivo assurent leur subsistance grâce à la fabrication de milles objets et à la
prestation des services les plus insolites, les nouveaux venus participent à des relations
composites d’échange et de production. Certaines activités touchées par une très forte
concurrence du fait de l’afflux de nouveaux candidats ont déjà atteint leur point de saturation,
ou s’en approchent.
Obligés à subsister, ils sont amenés à inventer toutes sortes de moyens pour gagner
quelques sous par jour à fins de manger car ceux qui sont écrasés, marginalisés par les crises
33
économiques se révèlent souvent doués d’une intelligence créatrices pour les petites activités
de survie. A ce sujet, dans son message à la nation ivoirienne, Félix Houphone Boigny disait
que « l’homme qui a faim n’est pas un homme libre » celui qui est écrasé par les
préoccupations matérielles n’a ni le temps, ni le courage, ni la force de l’élever au dessus des
contingences immédiates et de se conduire en être pensant » (revues spécialisées : message à
la nation 17è anniversaire de l’indépendance Abidjan 7 décembre 1977). Se conduire en être
pensant, c’est se servir de sa cervelle pour gagner sa vie, et y contribuer, par l’exercice d’un
métier inventé ou imaginé.
Ces diverses activités sont aujourd’hui reconnu par l’entourage et par les familles
comme un travail valorisant et ce, quelque soit la modestie du gain car l’oisiveté est
condamnée. Cependant, les entrées d’argent au jour le jour constituent un des aspects parmi
bien d’autres de la précarité de la vie de la famille dans la ville d’Antananarivo.
b) Pauvreté
La caractéristique du secteur informel pour assurer la subsistance est l’insuffisance des
revenus familiaux, donc la faiblesse du pouvoir d’achat de la population influent le
choix d’intégrer dans le secteur informel. D’ après l’analyse, le taux de pauvreté dans
les zones urbaines en 2006 était encore supérieur à celui de 2001. Après avoir augmenté de
43,9% en 2001 à 61,6% en 2002, il n’a toujours pas réussi à descendre en dessous du seuil de
50%. Les performances en matière de croissance économique et d’inflation n’ont donc pas
permis de combattre efficacement la pauvreté. Ces deux agrégats sont les principaux
déterminants du pouvoir d’achat. Ce dont on est sûr, c’est qu’à l’allure où la pauvreté frappe
les ménages.
La capacité financière de la population à se procurer des biens et services disponible sur le
marché est souvent faible. Les ménages sont entrains à s’épanouir et à recourir au
service du secteur informel qui propose un prix abordable pour réduire leurs dépenses.
Le pouvoir d’achat d’une population frappée par la pauvreté est un facteur qui
favorise la pérennisation du secteur informel, le principal fournisseur des ménages
pauvres.
34
La baisse sans une croissance du pouvoir d’achat des salariés exerçant dans le secteur formel
incite les ménages à rechercher des avances complémentaires dans le secteur non
structuré pour joindre les deux bouts du mois.
On a vu aussi que les familles urbaines mêmes rurales ont des difficultés à former ses
membres vus la situation qu’elles vivaient, en tant que pauvres et les coûts de formation sont
insupportables pour eux. Ces situations poussent la population à recourir au secteur
non structuré qui se caractérise par le non respect des normes de travail (normes salariales,
normes horaires,…). Bien évidemment, les jeunes générations en quête de leur premier
emploi constituent entre autre, des couches sociales cibles d’une telle pratique.
c) Renforcement du lien familial (Les attaches avec le cercle familial)
On a vu, en ce qui concerne les pratiques de recrutement, que les producteurs
cherchent les mains d’œuvres dans le cercle domestique. Cette pratique s’inscrit dans
le prolongement des normes de solidarité qui caractérisent la société rurale et urbain
Malagasy, d’où la plupart sont originaires.
La solidarité aide à supporter le pire et conduit à partager le meilleur dans une
population migrée vers les villes et sans cesse à la recherche d’un travail rémunérateur, donc
certains choisissent de travailler en famille ou d’en aider un membre afin d’évoluer ensemble.
D’autres peuvent rechercher également un métier de proximité pour être plus près du foyer
surtout pour les femmes et pour réduire les dépenses quotidiennes, particulièrement les frais
de déplacement.
35
Chapitre 3 : CONSEQUENCES DU SECTEUR INFORMEL
1) Ses apports au niveau économique et social
a) L'apport au niveau de l’économie
Comme d’aucuns le connaissent, le ralentissement de la croissance économique a entraîné un
regain d’intérêt pour le rôle du secteur informel comme producteur des biens et de services,
capables d’absorber les individus qui, autrement, seraient chômeurs et de contribuer à
atténuer la pauvreté.
Il sera donc question dans ce point, d’appréhender cet apport aussi bien au niveau de
la production que du prix.
Au niveau de la production
Comme on le sait, l’économie informelle constitue un amortisseur et un régulateur de la crise.
En période de crise, l’économie informelle atténue les difficultés économiques car il sauve du
déficit d’emploi. En outre, elle assure d’une grande capacité de savoir-faire et
d’adaptation augmentant la production des biens et services de qualité généralement réservé
sur le marché national.
Malheureusement, le caractère artisanal de sa productivité laisse penser qu’il n’est pas
évident qu’elle puisse apparaître comme un modèle alternatif aux grandes
organisations et à la constitution d’un système industriel
L’exercice des activités informelles permet à la population généralement démunie
d’avoir accès à des biens et services à bon marché car il fournit des biens et services, pouvant
être de moindre qualité, mais à des prix et des conditions adaptées à une clientèle pauvre et/ou
moyen. En plus, ces produits sont beaucoup moins chers que ceux vendus sur le
marché formel.
Au niveau des prix
L’économie informelle dans l’agglomération d’Antananarivo est prédominé par le petit
commerce de détail qui devient de plus en plus un concurrent très sérieux pour le secteur
formel parce qu’il est plus adapté à la fonction de consommation de la plus grande majorité
36
des ménages, vu le niveau généralement bas des revenus. Alimenté généralement par le
trafic ou la contrebande, le petit commerce informel peut offrir les mêmes produits et
services à un prix qui met en difficulté le secteur formel protégé et non habitué à la
concurrence.
Nous pensons que jouant sur la minimisation de bénéfices, les acteurs des activités
informelles permettent aux moins aisés d’avoir accès à certains produits et services du secteur
moderne dont le coût est généralement à la hauteur de leurs avoirs. Peuvent ainsi avoir droit
de citer : l’achat de biens d’occasion, de friperies etc. qui assurent la survie de gagne
petits.
b) L'apport au niveau social
Dans ce point, nous démontrons la contribution offerte par l’économie informelle
dans la création des emplois d’une part, et d’autre part présentons son rôle du point de vue de
l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs.
Au niveau de l’emploi
Nous notons que le secteur informel est à la fois un éponge propre à absorber (à des niveaux
de productivité et de gains décroissants) tous ceux qui ne peuvent trouver à s’employer
ailleurs, ou s’il est une source d’innovation, de créativité et de croissance peu
capitalistique, de nature à assurer une vie à peu près convenable aux nombreux
demandeurs d’emplois qui arrivent sur le marché du travail.
Il constitue le seul débouché pour la grande majorité des jeunes qui veulent travailler malgré
la faiblesse des revenus qu’il offre. Il emploi aussi des mains d’œuvres issus des
ménages pauvres et non qualifiés.
Il joue le rôle d’adoption des migrants et un rôle d’accueil des agents économiques exclus
du secteur officiel en leur fournissant de l’emploi et de revenus que ce dernier est
incapable d’offrir. Il permet aussi de donner un revenu supplémentaire pour les ménages à fin
d’améliorer la qualité de sa famille.
Donc, la création d’emploi implique la satisfaction des besoins fondamentaux, une
réduction du chômage et de la pauvreté. On peut espérer une réduction de la pauvreté car les
37
entreprises informelles, des travailleurs plus pauvres dispensés de taxes sont plus
concurrentes.
Au niveau du pouvoir d’achat
Le secteur informel fournit des biens et services, pouvant être de moindre qualité, mais à des
prix et des conditions adaptées à une clientèle pauvre et/ou moyen. La divisibilité des biens
permet à des familles modestes un accès parcimonieux à certaines denrées.
Les activités informelles répondent à une demande instable et très diversifiées des
pauvres. En plus, ces produits sont beaucoup moins chers que ceux vendus sur le
marché formel.
Il constitue l’unique option de travail pour des nombreuses personnes non seulement par sa
capacité de créer une source de revenu supplémentaire et/ou en totalité mais aussi à
satisfaire leurs besoins vitaux face à la pauvreté. Ses activités assurent la suivie d’une partie
de la population à Antananarivo et freinent les effets de la pauvreté engendrée par l’incapacité
du secteur formel à créer des emplois.
Présenté de la sorte, l’économie informelle nous donne l’impression de n’être que rose,
la morosité n’y trouverait donc pas de place. La section ci-dessous aura le mérite
d’épingler les maux engendrés par cette économie qui laisse couler tant d’encre et de salive.
2) Les problèmes engendrés par le secteur informel
Cette situation est supposée favorable aux individus qui y œuvrent, cependant elle
porte atteinte aux intérêts des pouvoirs publics que nous allons analyser au niveau fiscal et au
plan social.
a) Au plan fiscal
Il est évident que l’informel donne lieu à l’évasion fiscale généralisée, le mépris des
lois. Ceci sape la légitimité de l’Etat et la morale politique et contribue à la baisse
de l’efficacité de l’action administrative. Lorsque dans un pays, le secteur formel est
plus développé que le secteur informel, cela dénote sinon la faillite de l’Etat, du
moins son incapacité à assurer la promotion des activités économiques et donc le
développement du pays.
38
Si on tient compte des impôts effectivement versés (TVA, IRNS, TST, etc….), le
manque à gagner pour l’Etat est énorme dans la capitale, seul un montant dérisoire est entré
dans la caisse de l’Etat, d’où le déséquilibre de finances publiques et de la sécurité sociale est
un danger pour l’Etat. En effet, tout non paiement d’impôt ou de cotisation sociale
d’uns entraîne nécessairement une augmentation des prélèvements pour les autres. Ce
constat implique qu’une partie des membres de la société est soumisse à des taux de
prélèvement plus élèves qu’ils ne le seraient si chacun s’impose à ses obligations
fiscales et sociales. Or, un taux de prélèvement élevé sur l’épargne, la motivation
et l’esprit d’initiative crée inévitablement des effets négatifs tels que le découragement et
la putréfaction.
Selon Laffer « un économiste » « trop d’impôt tue l’impôt » il n’est pas possible
d’avoir tout à la fois le beurre et l’argent du beurre. Sa théorie montre qu’à partir d’un certain
moment le taux d’imposition incite le contribuable soit à réduire leurs activités soit à frauder.
b) Au plan social
Le secteur informel et l’hygiène
Dans la perspective de garder un prix bas et d’optimiser leur rentrée d’argent, les
unités informelles ne fait pas attention ni sur la qualité de produits proposées, ni sur la qualité
des services rendus.
Les produits pourraient ne pas respecter les conditions d’hygiène particulièrement pour
l’alimentation, ce qui met en danger la santé des consommateurs comme la vente des produits
presque périmés et l’insouciance de la propreté des marchandises. L’hygiène n’est
seulement réservée aux produits alimentaires mais au service si on ne prend que le cas de la
coiffure également les matériels sont utilisés jusqu’à leur compte amortissement parfois ils ne
sont pas lavés.
En bref, les produits et services disponibles dans le secteur informel mettent en danger la
santé de la population et font débourser beaucoup plus d’argent qu’il faut. Les acteurs
informels profitent de la pauvreté des gens car si ces derniers ont eu la possibilité, ils auraient
recours à d’autres produits ailleurs.
Danger pour les acteurs informels eux mêmes
39
Malgré les avantages que peut procurer l’économie informelle notamment pour la
survie disent certains auteurs par le fait de pallier les carences de l’économie officielle
en matière de distribution d’emplois et de salaires ! Mais quel emploi ? Emplois
précaires et salaires de misère, l’économie informelle comporte de nombreux
inconvénients au plan des droits humains.
Le manque de protection du droit de propriété et des droits contractuels des citoyens
employés dans ce secteur ne les engage guère à économiser ni à investir.
Absence de protection est aussi le lot commun de la main d’œuvre : pas de contrat, pas de
couverture sociale, elle ne bénéficie pratiquement d’aucune prestation (primes, congés
payés, avantage en nature, participation au bénéfice….). De plus, la rémunération moyenne
est faible car le taux de salaire est déterminé par la décision prise par les deux parties (
employé et employeur) sans intervention de l’Etat ni de syndicat, ces employés se
trouvent systématiquement défavorisés.
Une simple observation révèle que les conditions de travail dans de nombreux micro-
entreprises sont inconfortables voire dangereuses, le travail ennuyeux, la sécurité en matière
de salaires de plans de pension et d’emploi généralement inexistante.
En conclusion, notre analyse montre que le secteur informel se porte comme un
élément difficile à gérer dans la conduite du développement d’un pays. Ce secteur diminue la
performance de l’Etat car seul un montant dérisoire est entré dans la caisse de l’Etat à cause
du fait qu’une partie des membres de la société est soumisse à des taux de prélèvement plus
élèves qu’ils ne le seraient ; Cela crée inévitablement des effets négatifs tels que le
découragement et la putréfaction. Ce secteur aussi ne respecte pas les conditions d’hygiène
particulièrement pour l’alimentation et droit de travail, ce qui met en danger pour eux mêmes.
Pourtant, il a toute la possibilité de constituer un élément moteur d’une économie. Tant sur le
plan économique que social, il peut participer largement à sortir le pays en développement de
la pauvreté à condition que le secteur bénéficie de plus en plus de soutient de la part
des autorités publiques.
Partie III :
Contraintes et perspectives
40
Chapitre 1 : LES CONTRAINTES DANS LE SECTEUR INFORMEL
Les faibles obstacles à l’entrée dans le secteur facilitent l’établissement d’entreprises, mais
leur gestion et leur expansion requièrent des ressources et des compétences
supplémentaires qui font souvent défaut. Les études du secteur informel et les missions sur le
terrain soulignent les éléments financiers et non-financiers suivants comme représentatifs des
limites à l’exploitation et au développement de l’entreprise.
1) Contraintes non-financières
Lorsque dans le cadre d’une étude sur les micro-entreprises on demande aux
entrepreneurs d’identifier les contraintes non-financières les plus sérieuses, la réponse la plus
courante est l’absence de demande pour leurs produits et leurs services. Cette réponse
souligne les problèmes au niveau des marchés et du marketing. Le problème au niveau des
marchés en est généralement celui de la saturation. Les marchés du secteur informel
sont souvent de petite taille en raison de la faiblesse des revenus de base des clients. Un
nombre croissant de nouveaux concurrents maintiennent une offre de marchandises et
de services relativement élevée par rapport à la demande ce qui entraîne une diminution des
prix et des revenus.
En somme, les marchés du secteur informel ressemblent souvent à une tarte de taille réduite
(qui tend parfois à se rétrécir) dans laquelle on coupe des parts de plus en plus petites.
a) La faiblesse des débouchés
Malgré l’amélioration sensible du contexte économique et de leurs performances, plus de
82% des chefs d’unités de production informelles déclarent rencontrer des difficultés dans
l’exercice de leur activité. Ce résultat montre avant tout que les chefs d’UPI exercent
leur activité dans des conditions difficiles et sont obligés de continuer pour survivre.
41
Ces difficultés sont avant tout liées au problème d’écoulement de la production,
contraint plus du côté de la demande (“manque de clientèle “) que du côté de l’offre (“excès
de concurrence”). 75% des unités informelles ont des problèmes de débouchés, 56%
souffrent d’une concurrence excessive.
Il apparaît donc que les conditions macro-économiques en vigueur, plus que des
dysfonctionnements localisés sur certains marchés (pénuries, environnement
institutionnel, etc.), constituent la première d’obstacle pour le développement du secteur
informel. Le manque de clientèle et la concurrence pèsent beaucoup plus fortement sur
la branche « commerces de produits transformés », et dans une moindre mesure sur
les activités de « service ». Les activités commerciales, caractérisées par de faibles
barrières à l’entrée, constituent en effet le point d’accumulation des travailleurs dépourvus
de savoir technique.
Les difficultés rencontrées sont suffisamment graves pour qu’elles entravent le
développement des unités informelles, voire pour qu’elles posent un véritable problème
de survie. Ainsi, 87% des UPI considèrent encourir un risque de disparition, principalement
dû à l’insuffisance de la demande (34% des UPI). Si l’on y ajoute l’excès de concurrence, ces
deux difficultés d’écoulement de la production représentent la moitié des risques de
disparition.
b) Les problèmes liés au marketing
Les problèmes liés au marketing sont évidents si l’on visite un marché dans une zone urbaine
ou même rurale dans notre pays. Des petits rassemblements de marchands vendent des
produits identiques de manière quotidienne et au même emplacement, peu réalisent un
profit autre que marginal. Lorsqu’on leur demande la raison pour laquelle ils ne se trouvent
pas un autre créneau pour les marchés locaux ou ne s’étendent pas vers d’autres marchés au-
delà de leur région immédiate, les marchands répondent que leurs marchandises et
services sont toujours vendus à cet emplacement, que les populations des régions
environnantes savent où les trouver et qu’ils ne connaissent pas d’autres endroits où ils
pourraient vendre leur produits.
42
c) Les problèmes d’ordre technique ou organisationnel
Les problèmes d’ordre technique ou organisationnel jouent un rôle très secondaire, et ne sont
pas vécus par les producteurs informels comme une contrainte majeure à leur
développement. Ce résultat peut s’expliquer en partie par le niveau scolaire relativement élevé
de la main-d’œuvre (pour ce qui touche à la gestion et à l’organisation), et par les expériences
déjà acquises au fil des longues années d exercice.
d) L’absence d’une différenciation des produits
L’absence d’une différenciation des produits (un élément à l’origine de la plupart des
problèmes de marketing) est liée à la faible compétence de base de la majorité des
entrepreneurs du secteur informel. Les propriétaires développent initialement leurs entreprises
sur la base de compétences spécifiques (par exemple la confection de robes) ou de
connaissances particulières (par exemple les marchés qui existent pour un produit particulier).
Mais, de telles connaissances et compétences sont également facilement accessibles aux
autres. De ce fait, de nouvelles activités ont tendance à être créées dans des marchés
déjà saturés ou proches de la saturation et où les profits sont tous au plus marginaux.
L’absence de formation technique (et souvent l’analphabétisme) devient des limites
impératives lorsqu’il agit d’améliorer la qualité d’un produit et de diversifier la
production, deux éléments essentiels pour combattre la concurrence serrée qui sévit dans la
plupart de ces marchés.
e) Les problèmes de main-d’œuvre
Les problèmes qui existent dans la différentiation des produits reflètent aussi les
qualifications limitées de la main-d’œuvre dans laquelle peuvent se fournir les micro
entrepreneurs. Dans la plupart des cas, les bénéfices sont trop bas pour payer des travailleurs
salariés et les entrepreneurs dépendant fortement sur la main-d’œuvre familiale et les
apprentis non rémunérés. Ceux qui peuvent se permettre un ou deux salariés doivent, en règle
générale, choisir parmi ceux qui ont des compétences acquises au cours d’un apprentissage
classique. Dans la mesure où la majorité des formations d’apprentis se bornent à transmettre
des techniques connues, les qualifications de ceux qui réussissent cette formation se fondent
43
souvent sur l’émulation plutôt que l’innovation, recette certaine d’une production non-
compétitive.
Les problèmes de main-d’œuvre n’apparaissent que de façon résiduelle. Globalement, moins
de 4% des UPI ont déclaré avoir rencontré des difficultés à recruter du personnel
qualifié. Et 7 chefs d’établissements informels employant de la main-d’œuvre sur 10 n’ont
absolument aucun problème avec leurs employés. La gestion consensuelle du travail dans le
secteur informel s’explique par les liens sociaux très puissants (familiaux, ethniques, etc.) qui
lient employeurs et employés. Ainsi, s’ils devaient embaucher de la main d’œuvre, 72% des
chefs d’établissements recruteraient un membre de la famille ou un ami. Le seul grief formulé
par les patrons semble être un certain manque de sérieux ou de discipline au travail chez leurs
employés. Et encore, cela ne touche que 10% des UPI employant de la main-d’œuvre.
f) Les problèmes avec l’Etat
On remarque que les problèmes avec l’Etat (trop de réglementation, trop d’impôt), sont
très limités, puisque seuls 10% des chefs d’UPI s’en plaignent. Les micro-entrepreneurs ne se
plaignent pas des problèmes juridiques et réglementaires tels que l’octroi de licences,
l’inscription dans les registres, la réglementation sur les emplacements des entreprises
et autres réglementations gouvernementales. Il est fort possible que les entreprises du
secteur informel soient trop petites pour être affectées par la bureaucratie qui gêne les
entreprises de plus grande taille. Il est également concevable que les problèmes
réglementaires soient secondaires et ne prennent de l’importance qu’une fois surmontée
les obstacles plus immédiats.
g) Les problèmes sur l’infrastructure
Une autre contrainte non financière fréquente est l’état médiocre de l’infrastructure de la
région. Un grand nombre de routes sont inutilisables pendant une bonne période de l’année
(sauf à pied). Peu de micro-entreprises ont accès à l’eau courante ou à l’électricité.
L’impact d’une infrastructure peu développée sur les entreprises informelles varie mais
il est généralement négatif. Dans les zones rurales, le mauvais état des routes et
l’absence totale de télécommunications empêchent la circulation de l’information sur
44
les marchés et les technologies, le mauvais état des routes augmente les coûts liés à l’achat
de matières premières et de produits finis. La faible disponibilité et le coût élevé de
l’électricité obligent souvent les entrepreneurs à continuer à recourir à des technologies
traditionnelles, peu élaborées et qui finalement rendent les produits souvent non
concurrentiels.
2) Contraintes Financières
Lorsque l’on demande aux entrepreneurs de citer la contrainte financière la plus
sérieuse, la majorité répond “le manque d’argent “. D’autres questions ramènent
généralement le problème au double dilemme que représentent l’insuffisance de fonds
de roulement et le manque de sources de financement.
Les économies personnelles et les prêts ou cadeaux provenant de la famille composent
souvent le capital initial, mais les micro-entrepreneurs rencontrent en général des pénuries de
fonds de roulement dès les premiers mois d’exploitation de l’entreprise. Si l’on y ajoute un
approvisionnement irrégulier en matières premières, leur capacité à suivre la demande
du marché est rapidement minée. Il est fréquent que des entreprises travaillant par à-
coups ne soient pas capables d’acheter des matières premières et d’embaucher du
personnel que lorsqu’elles reçoivent une commande d’un client et parfois un acompte.
Les stocks sont souvent inexistants ou rudimentaires. Les fonds de démarrage
comprennent, en général, l’achat d’une ou de plusieurs machines usagées, mais un
investissement supplémentaire est rare.
Dans la hiérarchie des difficultés qui affectent les producteurs informels, le problème
récurrent du crédit ne vient qu’en sixième position d’après le tableau ci-dessous. Mais plus
que son coût, c’est l’accès au crédit qui empêcher le développement des UPI. Ce résultat met
en lumière le peu d’intérêt qu’accorde le système financier malgache à l’égard des
micro-entreprises.
Si le manque de liquidité est une cause de disparition possible pour seulement 15% des UPI
(selon les déclarations de leur chef), il constitue surtout un frein à leur développement et
affecte fortement les conditions de production dans le secteur informel. Ainsi, près de 28%
des UPI a des problèmes d’approvisionnement en matières premières, 30% se plaignent
du
45
manque de machines ou d’équipement (jusqu’à 52% dans l’industrie) et 29% manquent
de place ou exercent dans un local inadapté. On peut cependant s’interroger sur l’efficacité
d’une politique plus active de crédit au secteur informel, dans la mesure où les UPI
viendraient heurter sur la contrainte de débouchés. On va voir ci-après les enquêtes sur
des principales difficultés rencontrées par le secteur informel en 2004.
Tableau1 : Les principales difficultés rencontrées par le secteur informel en 2004, selon le
secteur d’activité (par ordre d’importance décroissante, en pourcentage)
Source : Enquête 1-2-3 2004, phase 2, DIAL, INSTAT/Direction des statistiques des ménages. (Les totaux en
colonne peuvent être supérieurs à 100% car il s’agit de questions à choix multiples).
L’évolution observée entre 1995 et 2004 (voir annexe) va dans le bon sens concernant les
besoins de crédit des UPI, les difficultés d’accès au crédit venaient en deuxième position
(contre sixième position aujourd’hui) et étaient citées par 40% des micro-entrepreneurs
(contre 25% aujourd’hui). A l’inverse, le problème du coût du crédit semble gagner en
importance : 14% des micro-entrepreneurs l’évoquent en 2004 contre 10% en 1998 et
46
6% seulement en 2001. Ce qui est peut-être logique : avant ; il était plus difficile
d’accéder au micro-crédit, donc la question du coût se posait moins souvent.
47
Chapitre 2 : LES AIDES SOUHAITEES
L’environnement macro-économique qui pèse très lourdement sur les performances des
unités de production informelles, conduit les chefs d’UPI à émettre massivement le
souhait d’être appuyés. L’accès à de grosses commandes apparaît comme la modalité
première des aides sollicitées. Ce résultat est logique puisque la difficulté principale des UPI
est l’écoulement de leur production. Cependant, cette aide est surtout réclamée par les
industries (à 91%), plus à mêmes d’être sollicitées pour des grosses commandes.
Le second domaine pour lequel les UPI réclament un appui est l’assistance pour les
approvisionnements. Naturellement, ce sont les établissements commerciaux, qui pour
faire face à la concurrence cherchent des fournisseurs plus performants, qui demande
ce type d’aide. Dans ce souci de réorganisation des filières, l’accès à l’information sur les
marchés existants ou potentiels est également fortement souhaité par les UPI.
Conséquence directe de ces contraintes, un accès facilité au crédit dans la quatrième lieu est
sollicité par près de 36% des micro-entrepreneurs toutes activités confondues (contre 29% en
2001 voir annexe) et par 46% des micro-entrepreneurs ayant une activité
commerciale. Si ces chiffres montrent les chemins restant à parcourir en matière d’offre de
crédit au secteur informel, les résultats suggèrent toutefois que d’autres contraintes,
celles inhérentes aux débouchés en l’occurrence, sont encore plus sérieuses.
En revanche, les activités traditionnelles des programmes d’appui aux petites et micro-
entreprises (formation technique, à la gestion et à l’administration) sont assez
peu mentionnées par les opérateurs informels, sauf dans l’« industrie » où un véritable besoin
en matière de formation professionnelle semble se faire jour.
Globalement, les réclamations des entrepreneurs informels portent beaucoup plus sur des
facteurs liés au capital physique, que sur des problèmes de capital humain. Ce trait est une
caractéristique propre à l’économie malgache, le potentiel et ressources humaines
venant butter sur des contraintes physiques (pénuries, système de financement
rudimentaire et inadapté, sous-capitalisation).
Il est à noter que plus de 19% des chefs d’unités informelles ne souhaitent recevoir
aucune aide. Ce sont en général des UPI de petite taille qui ont pris l’habitude de travailler
48
sans rien à ne demander à personne et qui ne nourrissent pas de projets d’extension
de l’échelle de leurs activités.
On va voir ci-après les informations chiffrées sur les aides souhaitées par les chefs
d’unités de production informelles.
Tableau 2 : Les aides souhaitées par les chefs d’unités de production informelles en
2004 (classées par ordre d’importance décroissant, en pourcentage)
Source : Enquête 1-2-3 2004, phase 2, DIAL, INSTAT/Direction des statistiques des ménages. (Les
totaux en colonne peuvent être supérieurs à 100% car il s’agit de questions à choix multiples)
L’évolution observée depuis une dizaine d’années (voir annexe) montre que, dans
l’ensemble, les micro-entrepreneurs sont en proportion plus nombreux à solliciter des aides en
2004 que dans les années antérieures. Le classement des aides souhaitées ne varie toutefois
pas sensiblement depuis 1998.
49
Chapitre 3 : LES PERSPECTIVES
Pour apprécier le mode de comportement des producteurs informels, on a cherché à
savoir ce qu’ils feraient dans deux cas de figure : s’ils pouvaient bénéficier d’un crédit, ou en
cas de réduction de la demande.
1) Utilisation d’un prêt
En premier lieu, il existe bien une certaine forme de mentalité d’accumulation dans le secteur
informel, mais sa structure de production limite les possibilités d’intensification. Près de 90%
des chefs d’UPI s’emploieraient à accroître leur niveau d’activité, alors que moins de 8%
d’entre eux engageraient des dépenses, de consommation notamment, en dehors de leur
établissement. Mais la ligne de crédit ne serait pas nécessairement affectée à un
investissement supplémentaire dans l’établissement. En effet, si la moitié des UPI utiliserait le
crédit pour dans le sens d’une croissance intensive (accroissement du stock de capital), une
option d’ailleurs plus souvent envisagée par les industriels, un peu moins de 40%
amorceraient une stratégie de croissance extensive (ouverture d’un autre établissement dans la
même ou une autre branche), choix plus fréquemment retenu par les opérateurs des services.
En cas de croissance extensive deux cas de figure peuvent se présenter ou bien le
producteur informel cherche à créer une nouvelle unité de production dans sa propre branche,
c’est notamment le cas des “commerçants de produits primaires”, des “restaurateurs” et
surtout des “transporteurs”, ou bien il investirait dans une autre branche d’activité (surtout les
« services aux ménages »). Et dans ce cas, les commerces (notamment les épiceries)
apparaissent comme le principal pôle attractif, puisque plus de la moitié de ceux qui veulent
changer de branche s’y orienteraient. L’agriculture n’est pas négligée par ces entrepreneurs
urbains, près de 15% d’entre eux seraient prêts à y investir si une opportunité de financement
se présentait.
De plus, il faut noter que pratiquement aucun chef d’établissement ne se propose
d’embaucher. Ce choix s’explique par le faible taux d’utilisation des capacités de production
du secteur informel dans la conjoncture actuelle. Contrairement à ce qui en est
50
traditionnellement attendu, une politique de financement du secteur informel facilitant l’accès
au crédit d’unités de production déjà existantes aurait un impact direct nul ou négligeable sur
l’emploi.
2) Réaction en cas de réduction de la demande
Que se passerait-il en cas de réduction de la demande? Marque des difficultés
rencontrées, la recherche d’un autre emploi constituerait la solution potentielle privilégiée par
les chefs d’unités de production informelles. Il est évident que la plupart des UPI a une marge
de manœuvre très étroite et aurait du mal à supporter une baisse de la demande. Si
l’on y ajoute ceux qui chercheraient à diversifier leur activité, on peut considérer que près de
deux tiers des producteurs informels ont atteint un seuil de rentabili1é incompressible,
en deçà duquel ils ne peuvent qu’envisager l’abandon partiel ou total de leur unité de
production, soit en tentant de changer de branche, soit en cherchant à obtenir un nouvel
emploi.
L’autre variable d’ajustement sur laquelle les entrepreneurs informels pourraient agir est leur
bénéfice. Environ 15% d’entre eux contracteraient leurs marges pour faire face à une chute de
leurs débouchés. Ce poste est d’ailleurs l’une des seules marges de manœuvre interne à I’UPI
sur laquelle nombre de producteurs peuvent agir, notamment ceux qui se trouvent en situation
d’auto-emploi. L’autre consiste en l’amélioration de la qualité des produits, mais elle
concerne surtout les UPI situées dans la frange la plus haute du secteur informel. La
contraction de la masse salariale (soit en réduisant les salaires, soit en débauchant) ne
constitue pas une solution potentielle, même pour ceux qui emploient des salariés. Cela peut
être expliqué par la faiblesse du poids de ce poste dans les comptes des unités informelles.
3) Une tendance à l’optimisme malgré tout
Finalement et malgré la situation économique difficile, les producteurs informels restent
optimistes, puisque près de 70% d’entre eux considèrent qu’il existe un avenir pour leur
propre unité de production. Cette vision positive de l’avenir est une fonction croissante de la
taille de l’unité de production (qu’elle soit mesurée en termes d’emploi, de chiffre
51
d’affaires ou encore de type de local). Mais même sur les segments les plus “précaires” du
secteur informel (auto-emploi, activités non localisées ou peu rémunératrices), plus de
la moitié des chefs d’établissement croient en leur chance. En termes de branches, on peut
noter que ce sont deux branches de services, à savoir ceux aux “ménages et
entreprises” et le “transport” qui nourrissent les anticipations les plus sombres. Par contre,
les chefs d’UPI de la branche “restauration” et des “autres industries” sont les plus optimistes.
Le jugement positif sur l’avenir de l’établissement dépasse la simple intuition que le secteur
informel sera amené à jouer un rôle économique de premier plan au cours des
prochaines années, notamment dans le secteur de production. En effet, près de la moitié des
chefs d’unités de production informelles souhaitent voir leurs enfants reprendre leur activité
s’ils le désiraient. Le secteur informel est donc bien associé à un mode d’insertion sociale et
économique encore valorise aujourd’hui dans la capitale.
L’optimisme sur les perspectives d’avenir est fortement corrélé avec le statut et le sexe des
chefs d’unités informelles. Ainsi, les patrons d’établissements se montrent beaucoup plus,
d’une part optimistes quant à l’avenir de leur établissement, et, d’autre part désireux de voir
leurs propres enfants prendre leur relève et se maintenir dans le secteur informel, que
les travailleurs à leur propre compte. Le résultat est du même ordre lorsqu’on effectue
une comparaison entre les chefs d’établissement hommes et femmes.
4) Suggestion
a) L’Etat et les micro-entreprises
Notre pays connaît actuellement d’une part une baisse de pouvoir d’achat et d’autre part une
des plus faibles taux de pression fiscale, donc ce secteur est considéré comme un
gisement fiscal inexploité et peut résoudre une grande partie de la crise de la finance publique.
Il est donc nécessaire une intervention de l’Etat par la modification durable de leur
environnement économique et institutionnels comme la politique active de concertation et de
52
communication, la simplification des démarches administratives pour facilité l’enregistrement
et transparence des activités de l’Etat pour que ce secteur intègre dans le cadre légal.
Les gouvernements peuvent également choisir de soutenir le secteur informel par le
biais de politiques macro-économiques, de subventions à la micro-production, ou en
coopérant avec des ONG proposant des services et de la formation. A cet effet, Les politiques
doivent viser à aider les activités informelles à évoluer progressivement vers la petite
et moyenne entreprise et à s’articuler fonctionnellement au tissu économique moderne,
l’action est à mener au niveau de quatre domaines:
L’organisation: elle constitue la clé de l’évolution de l’économie informelle. En effet,
une fois regroupées dans des associations professionnelles, des coopératives, des petites
sociétés, enregistrées et intégrées dans leurs chambres professionnelles respectives, les
activités cessent d’être temporaires et deviennent accessibles à l’action.
Or, si nous avons le souci, dans le contexte de la globalisation, de changer les rapports de
force au niveau mondial, c’est à dire de les rendre plus favorables au mouvement ouvrier, de
récupérer le terrain perdu, l’organisation du secteur informel doit être une de nos priorités.
Le financement: au vu de leurs tailles et de leur spécificité fonctionnelle, les activités
informelles sont exclues des systèmes institutionnels de financement et se trouvent ainsi
privées de moyens d’évolution. Or, il existe actuellement plusieurs opportunités de
financement de telles activités, dont la plus accessible est l’accroissement du système du
micro-crédit, mis en place dans certaines régions ou même commune dans le cadre de la
lutte contre la pauvreté. Toutefois, un travail de sensibilisation est à faire pour amener
les acteurs à dépasser leur réticence à l’égard du crédit en tant que tel et à mieux
l’utiliser.
La formation : les besoins nouveaux se font ressentir particulièrement dans les
secteurs de l’artisanat et des services. Mais il s’agit moins d’une formation de base, que d’un
perfectionnement du savoir- faire technique et gestionnaire.
La formation de la qualité: à l’heure où l’économie nationale est appelée à se mettre à
niveau, pour faire face à la concurrence étrangère, tout doit être fait pour promouvoir la
qualité au moyen de l’enregistrement des labels, de la défense du consommateur et de la
53
sensibilisation des acteurs. Les agents de contrôles doivent donc minutieusement
veuillez au contrôle aussi bien de produits locaux que ceux de provenance de l’étranger.
Si l’on veut faire en sorte que les micro- entreprises conservent des fonctions motrices dans
l’économie : accroissement d’emploi, redistribution du revenu national et
approvisionnement du marché, il faudra opérer une modification durable de leur
environnement économique et institutionnels et de la législation relative à l’accès aux
ressources de production et à l’élargissement des débouchés.
Une autre stratégie aussi pour diminuer l’exode rurale c’est d’abord, le relèvement du niveau
de vie dans les zone rurales, cela permettra aux petits commerçants d’y trouver des
marchés supplémentaires soit dans la production (l’entretien et la réparation d’outil agricole),
soit dans les activités qui se situent en amont et en aval du cycle agricole (comme engrais,
stockage des produits, transformation, transport), soit enfin grâce à la demande insatisfaite de
bien de consommation durables des ménages ruraux. Les effets d’une telle politique sur les
niveaux de vie dans ces zones rurales seront de nature à inciter les paysans à y travailler à leur
compte entraînant ainsi un ralentissement de l’exode rural et allégeant la pression de
l’excédant de la population sur les petits métiers dans la ville. Enfin, il se pourrait aussi que
l’accroissement de l’offre de matière première en provenance du monde rural permette
au milieu urbain de s’approvisionner plus régulièrement.
b) Entre secteur informel
Pour stabiliser leur emploi, et compte tenu des obstacles majeurs auxquels se heurtent les
petites unités économiques pour obtenir des débouchés, il faut que les entrepreneurs
informels s’unissent en coopérative. Une coopération active dans ce sens suppose
l’instauration d’un climat favorable qui permet à ces institutions de continuer à fonctionner et
à étendre leurs activités, avec le soutien mais sans l’interférence des organismes publics. Cette
coopération peut prendre la forme d’une reconnaissance nationale du secteur de la
micro-entreprise, d’un soutien au débat sur ce thème, d’un financement de la
recherche et d’une extension des programmes pilotes.
54
CONCLUSION
Pourquoi parler du secteur informel? En premier lieu, à cause de ses dimensions: il
s’agit d’un secteur énorme, englobant des millions de travailleurs, et qui est en croissance. La
notion du secteur informel a été citée par K. Hart en 1971 à la conférence sur le
chômage urbaine en Afrique. Après, le BIT reprend le terme secteur informel en 1972 dans
son rapport.
La notion servait de décrire les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très
pénible mais les activités n’étaient ni reconnus ni enregistrés, ni protégés ni réglementés par le
pouvoir public. La définition du secteur informel adopté à Madagascar est l’ensemble
des unités de production non constitués en société, qui ne possède pas de numéro statistique et
ou ne tiennent pas de comptabilité écrite formelle, c'est-à-dire comptabilité ayant une
valeur administrative au sens de la contribution directe. Différentes thèses sur ce
concept informel sont avancées par quelques auteurs. Pour Lewis (1954), Todaro
(1969/1988), Mazumdar (1975/1976), ils considèrent que la genèse de ce secteur est le
dualisme rural urbain. Autres auteurs voient ce phénomène sous une autre position.
Malgré cela, on y assiste à une forte croissance du secteur informel quelques soient les
indicateurs utilisés. Dans la capitale de Madagascar, actuellement, les créations des UPI se
multiplient de plus en plus, les raisons de la croissance de ce secteur sont en premier
lieu la politique macroéconomique de l’Etat, la mondialisation, la succession des enfants et
moyen d’essai et la baisse du revenu. En dehors de ces causes économiques, la
prolifération du secteur informel dans la ville d’Antananarivo est due à une explosion
démographique, la pauvreté, le renforcement du lien familial (Les attaches avec le cercle
familial).
Par conséquent, Ce secteur engendre non seulement des avantages pour la population pauvre
mais aussi des inconvénients pour l’Etat et les autres acteurs économiques. Au niveau
économique, il facilite la procédure pour les acteurs qui veulent entrer dans le travail, il offre
aussi des produits adaptés aux possibilités et aux besoins de la population. Par contre,
il représente un danger pour l’Etat par leur non paiement de l’impôt, et aussi il
représente un danger pour eux-mêmes et pour les consommateurs par le non respect
55
des conditions d’hygiènes, manque de protection et par la concurrence déloyale. Au niveau
social, il aide la population pauvre à combler l’insuffisance des revenus. Face au phénomène
de la pauvreté et conjoncture actuelle, l’Etat est incapable de répondre aux besoins
fondamentaux de la population, et ce secteur permet pour cette population de
diversifier ces besoins face à leur pouvoir d’achat. En effet, le secteur informel offre
des produits à bas prix qui répond aux besoins de la population.
Malgré l’amélioration sensible du contexte économique et de leurs performances, plus de 82%
des chefs d’unités de production informelles déclarent rencontrer des difficultés dans
l’exercice de leur activité. Ce résultat montre avant tout que les chefs d’UPI exercent
leur activité dans des conditions difficiles et sont obligés de continuer pour survivre.
Ces difficultés sont avant tout liées au problème d’écoulement de la production, contraint plus
du côté de la demande (“manque de clientèle “) que du côté de l’offre (“excès de
concurrence”).
Leur source de financement est en général l'épargne familiale (ménage de l'entreprise et les
parents). Le phénomène des tontines, qui caractérise une grande partie de l’Afrique
subsaharienne, est quasiment absent à Madagascar, il en est de même pour les prêts auprès des
usuriers et auprès des fournisseurs.
En conclusion, à Madagascar, même si le secteur informel se porte comme un élément
difficile à gérer dans la conduite du développement d’un pays, il est un secteur clé de
l’économie malagasy après l’agriculture et le secteur moderne, elles révèlent une
étonnante capacité de production de biens et services, s’offrent à tous les
consommateurs, emploient nombre d’actifs, génèrent les revenus d’une grande partie de la
population urbaine. Tant sur le plan économique que social, la progression immense des
activités du secteur informel n’est pas sans conséquences regrettables sur notre économie,
donc c’est un appui au développement de notre pays car il peut participer largement à sortir le
pays en développement de la pauvreté à condition que ce secteur bénéficie de plus en plus de
soutient de la part des autorités publiques par la modification durable de leur
environnement économique et institutionnels pour qu’il entre dans le formel et aussi à
condition que ce secteur se coopère entre eux pour faire face au problème des débouchés.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
- Pierre Pesticau « L’économie souterraine » collection Pluriel
- Lautier B « L’économie informelle dans le tiers monde »,(1994), édition la
découverte
- Coquery – Vidrovitch et S. Medelec « Le développement spontané : les
activités informelles en Afrique »
- Carlos MALDONADO « Petits producteurs urbains d’Afrique Francophone », avec
la collaboration de Josiane Capt et d’Erik Demol BIT Genève
- Fourastte Jean « Dictionnaire des sciences économique », publié sous la direction
de Romey Jean, Tome III (Octobre 1988).
Revue
- Sa « Pouvoir d’achat : 5ans de perte », la gazette de la grande île, n° 1663, Jeudi 04
septembre 2008.
Documentations
- OIT « L’ajustement structurel, l’emploi et la pauvreté à Madagascar »,
programme mondial d’emploi
- Document technique de la Banque Mondiale « Les secteurs informels et les
institutions de micro-financement en Afrique de l’Ouest », n° 342F,Publié sous la
direction de Leila M. Webster et Peter Fidler
- Rapport sur le développement dans le monde 1995 « le monde de travail dans une
économie sans frontière».
- BIT « Travail des enfants »
- Enquête nationale démographique et sanitaire
- Enquête sur l’emploi 1999 « Emploi, chômage et la condition d’activité dans
l’agglomération d’Antananarivo »
- O Paillaud, F. RAKOTOMANANA, F. Roubaud « Economie de Madagascar :
INSTAT – DIAL – IRD « Dynamique du secteur informel dans l’agglomération
d’Antananarivo : 1995-2001 », enquête 1-2-3, Juillet 2004
- Flore Gubert et François Roubaud « Analyser l’impact d’un projet de
microfinance : l’exemple d’ADEFI à Madagascar », avec la collaboration de Faly
RAKOTOMANANA et Irène Ravelosoa RABEMANANJARA, Juin 2005
- Eric RAMILISON « les déterminants de l’offre féminine de travail », Economie de
Madagascar n° 1 décembre 1996
- Banque Mondial « Rapport sur le développement dans le monde »,
Washington 1987, pp 86-87
- INSTAT « La consommation et le rôle de secteur informel dans la satisfaction des
besoins des ménages dans l’agglomération d’Antananarivo », enquête 1-2-3 premier
résultat de la phase 3, second trimestre 1995 (octobre 95)
- INSTAT « Genre, développement humain et pauvreté », Rapport national sur le
développement humain Madagascar 2003, EPM 2001 à 2005,
Internet
ANNEXES EPM 05 - Résumé – Madagascar
- Résidant en milieu rural : 8 individus sur 10,
- Résidant dans les Grands Centres Urbains : 1 individu sur 10
- Population les urbains : 22%.
- La proportion des malgaches ayant migré : 7,8% seulement.
- Incidence de la pauvreté à Madagascar : 68,7%.
- Taux de pauvreté en milieu urbain : 52,0%
- Taux de pauvreté en milieu rural: 73,5%.
- Taux de la pauvreté pour la région d’Analamanga : 62,9%.
- L’incidence de la pauvreté dans l’ensemble : 72,1% (en 2004)
- L’incidence de la pauvreté dans l’ensemble 68,7% (en 2005).
- Le taux d’activité à Madagascar est de 64,6% en 2005
- Le taux d’activité des enfants de 6 à 14 ans atteint 20%.
- Taux de chômage de 2,8% en 2005 (2,6% pour les individus de 15 à 64 ans).
- Sous-emploi : plus de 42,5% des actifs occupés à Madagascar
- Taux de salarisation est de 13,4% en 2005.
- Le salaire annuel moyen : 991 000 Ar (soit 82 600 Ar par mois)
- Le salaire annuel moyen pour la région Analamanga : 1 319 000 Ar par an.
Tableau 1 : Principales difficultés rencontrés par le secteur informel
Evolution entre 1995 et 2004 (par ordre d’importance décroissante, en pourcentage)
Source : enquête 1-2-3 1995, phase 2, MADIO ; Enquête 1-2-3 1998, phase 2, MADIO ; enquête l-2-3
2001, phase 2, MADIO ; enquête 1-2-3 2004, phase 2, DIAL, INSTAT/Direction des Statistiques des Ménages.
*Note: les totaux en colonne peuvent être supérieurs à 100% car il s’agit de questions à choix multiples.
Tableau 2 : Rapport économique et financier 2005 - 2006
Source : Direction de l’observation Malagasy de l’emploi et de la formation continue.
Sommaire REMERCIEMENTS ............................................................................................................................... 3
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................... 4
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
Partie I : ................................................................................................................................................... 3
Généralités sur le secteur informel .......................................................................................................... 3
Chapitre 1 : SECTEUR INFORMEL EN GENERAL ....................................................................... 3
Chapitre 2 : THEORISATION DE L’INFORMEL ......................................................................... 13
Partie II : ................................................................................................................................................ 19
Le secteur informel ................................................................................................................................ 19
dans l’agglomération d’Antananarivo ................................................................................................... 19
Chapitre 1 : L’EVOLUTION DU SECTEUR INFORMEL A MADAGASCAR ET DANS
L’AGGLOMERATION D’ANTANANARIVO ............................................................................... 19
Chapitre 2 : LES CAUSES DU SECTEUR INFORMEL ................................................................. 28
Chapitre 3 : CONSEQUENCES DU SECTEUR INFORMEL ......................................................... 35
Partie III : .............................................................................................................................................. 40
Contraintes et perspectives .................................................................................................................... 40
Chapitre 1 : LES CONTRAINTES DANS LE SECTEUR INFORMEL ......................................... 40
Chapitre 2 : LES AIDES SOUHAITEES .......................................................................................... 47
Chapitre 3 : LES PERSPECTIVES ................................................................................................... 49
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 54
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 56
ANNEXES ............................................................................................................................................ 58
Nom : RASOLOHARIMANANA
Prénom : Marie Rose
Titre : Evolution du secteur informel à Madagascar ( Cas d’Antananarivo avant la crise de 2009)
Nombre de pages : 55
Nombre de tableaux : 05
Résumé
Le présent thème intitulé « Le secteur informel urbain, cas Antananarivo » a pour objectif d’
analyser la formation de ce secteur et d’ étudier économiquement et socialement les effets bénéfiques et
pervers de ce secteur surtout dans les zones urbaines de Madagascar .
Notre recherche sur le présent thème sera subdivisée en trois parties dont la première s’intéresse aux
généralités sur ce secteur. On trouve dans cette partie le secteur informel en général et la théorisation
de l’informel. Après dans la deuxième partie, on va analyser le secteur informel dans l’agglomération d’
Antananarivo. On voit dans cette partie l’évolution de ce secteur, les causes de cette évolution et enfin ses
conséquences sur le plan économique et social.
En général, le secteur informel engendre non seulement des avantages pour la population pauvre
mais aussi des inconvénients pour l’ Etat et les autres acteurs économiques.
Enfin, dans la troisième partie, on parle les contraintes et les perspectives de ce secteur ainsi que nous
essayons de proposer quelques suggestions.
Mots clés : crédit ; dépendance ; emploi ; fiscalité ; formation ; informel ; pauvreté ; qualification ; revenu ;
subsistance.
Encadreur : Monsieur RAVELOMANAN Mamy.
Adresse : Lot IAF 101 A Antanetibe Ambohidrapeto Antananarivo Atsimondrano