etude de l'influence du travail en groupe homogène,...

TFFI 19.05.2002

Etude de l'influence du travail en groupehomogène, ou pas sur l'apprentissage dusystème circulatoire humain au sein de deuxclasses de 8ème année.

Candidat: Formateur:Yanko Michel Rémy Kopp17 Frédéric Amiel 14 Ch. J.-Attenville1203 Genève 1218 Grand SaconnexTél. 022 340 03 84 Tel. 022 788 59 [email protected] [email protected]

Table des matières

1 Introduction1.1 La problématique ………………………………………………………………… p 31.2 Bases théoriques sur le travail en groupe……………………………………... p 41.3 Hypothèses ………………………………………………………………………… p 6

2 La Recherche2.1 Le contexte de la recherche ………………………………………………………p 72.2 Le déroulement de la recherche en classe…………………………………….. p 7

2.2.1 Pré test individuel ……………………………………………………… p 72.2.2 Travail en groupe ……………………………………………………… p 92.2.3 Post test individuel ………………………………………………………p 9

2.3 Résultats …………………………………………………………………………… p 92.3.1 Résultats du Pré test individuel ……………………………………… p 102.3.2 Résultats du Travail en groupe ……………………………………… p 112.3.3 Résultats du Post test individuel ……………………………………… p 13

3 Analyse3.1 Analyse du Pré test individuel …………………………………………………… p 153.2 Analyse du Travail en groupe …………………………………………………… p 153.3 Analyse du Post test individuel ………………………………………………… p 17

4 Conclusion ………………………………………………………………………………… p 20

5 Annexes

1 Introduction

1.1 La problématique

Le métier d'enseignant ne se choisit pas au hasard. C'est le désir de prendre part àl'éducation des élèves qui est souvent le moteur de ce choix.Lorsque l'on s'engage dans le métier d'enseignant, on y entre forcément avec une somme dereprésentations liées à notre propre parcours d'élève. Aussi, à l'instar d'autres métiers, on necommence pas à zéro et il faut composer avec toutes sortes de présupposés, voire destéréotypes sur ce que l'on pense être ou ne pas être un enseignant.Pour ma part, j'ai eu la chance, dans mon cursus d'élève, de rencontrer des personnes,professeurs, qui m'ont donné le goût de la matière, qui m'ont applaudi dans mes efforts etm'ont permis de persévérer dans les moments de découragement. En d'autres termes, ilsont été des éléments clés de la construction de mon savoir. Aussi, selon moi,l'investissement que l'enseignant a pour chacun de ses élèves est un élément moteur deleurs apprentissages par un jeu de contre investissement de leur part. Dès mes premierscours j'ai mis cette relation au centre de mes préoccupations. Mes formateurs de l'IFMESm'ont permis d'avoir un autre regard sur l'enseignement. Ils ont élargi ma vision sur desperspectives prenant en compte la dynamique des élèves.Le travail en groupe m'a alors été proposé comme une alternative à l'enseignement frontal.Premièrement, il m'a été présenté comme une manière de pouvoir placer les élèves dansune autre situation d'apprentissage en les rendant plus actifs et deuxièmement comme unefaçon de modifier le rôle du maître, passant d'un rôle directif à celui de référent, voired'observateur dans le processus d'apprentissage des élèves.Cette approche a suscité en moi un vif intérêt et j'ai décidé de l'approfondir lors de mon TFFI.Je voulais vérifier, par moi même, le bénéfice que l'on pouvait tirer de cette démarche afin depouvoir l'utiliser dans mes classes.

Etant donné qu'il n'est pas possible d'aborder l'ensemble des questions qui touchent autravail en groupe, j'ai choisi un travail pouvant être mené dans mes deux classes. Je me suisconcentré sur l'étude d'un critère particulier, c'est-à-dire l'étude comparative de groupeshomogènes et hétérogènes. Par homogène j'entends un groupe où tous les membres ont lemême niveau. Etant donné le nombre restreint d'élèves par classe, je choisis de me limiter àl'étude de groupes composés uniquement de 2 élèves.

Une fois le champ d'étude choisi, je me pose des questions générales sur le travail engroupes.

► Y a-t-il un intérêt didactique à faire travailler les élèves en groupe ?

► Comment faut-il former les groupes ?Avec des élèves de même niveau (homogène) ou pas ?

► Qui bénéficie du travail en groupe ?Autrement dit, le bénéfice est-il le même pour tous les membres du groupe ?

► Quelle est la place de l'individu dans le travail en groupe ?

► Comment évolue le rôle du maître vis-à-vis des élèves lors des travaux en groupes?

► Y a-t-il des limites au travail en groupe ?Peut-on envisager de traiter tous les sujets par des travaux en groupes ?

C'est dans la très vaste littérature sur le travail en groupe que je commence à chercher desréponses.

1.2 Bases théoriques sur le travail en groupe

La première question, que je me suis posée, est de savoir s'il y a un intérêt didactique à fairetravailler les élèves en groupes.Le développement de l'intelligence de l'enfant résulte de ses interactions avec ce quil'entoure. L'enfant se construit ses connaissances par des confrontations de points de vueavec son environnement, avec les adultes, mais aussi au travers des relations qu'il a avecles autres enfants qu'il côtoie, ce qui selon Perret-Clermont (1979 - 1988) l'amène "àrestructurer sa pensée".Le travail en groupe est une forme de confrontation. Deux enfants confrontés à un mêmeproblème n'emprunteront probablement pas le même chemin pour parvenir à une solution.Dans un travail en groupe, leurs divergences les obligeront à s'écouter mutuellement. Ilsdevront essayer de comprendre le point de vue de l'autre et d'expliquer le leur. Cet exerciceleur permettra de clarifier leurs pensées mais aussi de prendre conscience qu'il est possibled'entrevoir le problème sous un autre angle. Selon Perret-Clermont ("La construction del'intelligence dans l'interaction sociale", 1979) ce "conflit sociocognitif renvoie à une formed'apprentissage".Cela est confirmé par P. Meirieu ("Itinéraire des pédagogies de groupe", 1996) qui affirme que letravail en groupe est "un processus de différenciation qui permet à chacun de trouver saméthode en s'enrichissant de celle des autres."Le groupe est un accélérateur des procédures d'apprentissage, mais il est aussi évident qu'"on est plus intelligent à plusieurs que tout seul", c'est la première conclusion d'un élèvevenant de passer le test de la N.A.S.A. (décrit dans Le travail en groupe des élèves, M.Barlow, 1993).Par ailleurs, B. Kaye et I. Rogers nous confirment que le travail en groupe est une alternativeà l'enseignement traditionnel, car il "permet de passer d'un enseignement magistral à unenseignement expérimental". Il permet aussi de "laisser travailler les élèves à leur proprerythme". Ils seront donc davantage impliqués dans le cours qui prendra par conséquenceplus de sens pour eux.Le travail en groupe peut aussi contribuer à donner aux élèves en difficultés "une meilleureimage d'eux-mêmes ce qui contribue à améliorer leurs performances scolaires" (Sharan,1990).On peut remarquer la richesse des travaux de recherche sur le travail en groupe. D'aprèsces théories, le travail en groupe semble répondre à mes attentes didactiques. Cetteapproche modifie l'attitude des élèves, en augmentant leur motivation et leur implication dansla construction de leurs connaissances.

Par la suite, j'ai réfléchi à la composition des groupes que je voulais étudier.La composition des groupes peut se faire selon de nombreux critères, en fonction de latâche à accomplir. Chaque composition comporte des avantages et des inconvénients. Ontrouve dans "Le travail en équipe" de J. Proulx (1999) des informations sur les avantages etles limites de différents groupes (annexe 5.3).On peut choisir de faire des groupes restreints ou de plus grande taille. Une personne seulene peut pas être considérée comme un groupe, alors qu'à partir de deux on parlera degroupe restreint. Dans "Le travail en équipe" de J. Proulx (1999), on considère que lesgroupes restreints peuvent être composés de deux à cinq membres. A partir de six, onparlera de grands groupes car la dynamique de groupe s'en trouve changée.Pour des raisons d'effectif de classe, j'ai choisi de constituer des groupes de deux membres.Voyons les avantages et limites de ce type de groupe.

Dans les groupes restreints, la participation de chacun des membres est encouragée car ilest plus difficile de se fondre dans la masse d'un petit groupe que dans celle d'un grand. Lacoordination au sein d'un petit groupe est plus facile, ce qui permet une adaptation plusrapide. Le groupe restreint est particulièrement bien adapté pour des travaux de discussionou de négociation, ce qui correspond précisément à la tâche que mes groupes auront àeffectuer dans le cadre de ma recherche. En revanche, il y a un risque qu'un consensusapparaisse trop rapidement en raison du peu de points de vue en son sein. Il est possibleaussi de voir apparaître un leader dominant qui impose son point de vue et par là de perdreune solution meilleure qui, n'étant pas défendue, sera éliminée au profit de la solution dudominant.On verra dans l'analyse (pp 15-20) qu'il est important de faire attention en composant cetype de groupe car "un regroupement inadéquat pourra rendre l'équipe tout à faitdysfonctionnelle" (J. Proulx "Le travail en équipe", 1999).En opposition aux groupes constitués au hasard ou alors formés spontanément par lesélèves, le plus souvent en fonction de leurs affinités, j'ai choisi de composer des groupes quel'on appelle "critérisés", c'est-à-dire en fonction de critères préalablement définis (énumérésdans la partie 2.2.1). J'espère limiter les problèmes relationnels entre les élèves ayant tropou pas assez d'affinités, ce qui risquerait de perturber le bon déroulement de la recherche.Ce mode de regroupement me paraît donc être plus adéquat pour répondre aux questionsque je me pose.

Le choix des critères est très vaste et dépend de l'objectif d'apprentissage visé par le maître.Les critères peuvent être par exemple le sexe, l'âge, la répartition géographique dans laclasse, voire même l'ordre d'entrée dans la classe. (voir annexe 3 p. 4)Pour ma part, j'ai choisi comme critère leurs représentations du système circulatoire. Lesystème circulatoire constitue un des différents chapitres au programme de 8ème année. Apartir de ces résultats (voir pré test p. 2.3.1), j'ai formé deux types de groupes, des groupeshomogènes et des groupes hétérogènes.Selon J. Proulx ("Le travail en équipe", 1999), l'avantage des groupes homogènes est qu'ayantla même représentation, ils perdront moins de temps à confronter leurs deux modèles.Cependant, le danger est qu'ayant le même point de vue, ils ne remettent pas en doute leursmodèles et gardent des erreurs dans leurs représentations.Dans le groupe hétérogène, la pluralité des points de vues est une richesse car elle vaamener ses membres à les comparer et donc à se remettre en question. Cependant il fautque tous ses membres puissent s'exprimer et que "les décisions se fassent à l'unanimité etpas à la majorité" (P. Meirieu "Outils pour apprendre en groupe", 1996), sinon comme expliquéci-dessus, un leader pourrait imposer son point de vue.Il existe encore bien d'autres manières de constituer des groupes. Vous trouverez dansl'annexe 5.2 un tableau résumant les réflexions à avoir avant de se lancer dans un travail engroupe, ainsi qu'un tableau récapitulatif des différents groupes que l'on peut mettre en place(annexe 5.3).

Il me reste à définir le rôle du maître.Lors de travaux en groupes, le fait que ce soit les élèves qui travaillent ne signifie pas que lemaître travaille moins, mais différemment. D'après R. Cousinet, " Si le maître veut quel’élève apprenne, il doit lui même s’abstenir d’enseigner. " Par là il signifie que le rôle dumaître ne se limite plus à la transmission de connaissances. Selon P. Meirieu ("Outils pourapprendre en groupe", 1996), les rôles sont inversés. "L’écolier n’est plus astreint par sasoumission, son "application", à collaborer avec le maître qui enseigne; le maître est invité,par sa compréhension, à collaborer avec l'élève qui apprend."Le maître trouve dans le travail en groupe de nouvelles fonctions. Il doit veiller à laplanification du travail, ainsi qu'à l'animation des groupes, en se manifestant et au besoin, ildoit remotiver, soutenir, stimuler la réflexion des élèves sur de nouvelles pistes, mais sans

diriger le travail. Il est normal que les élèves ne parcourent pas le même cheminementintellectuel que celui du maître et qu'ils prennent par conséquent plus de temps pour aboutirà une solution. La gestion du temps fait aussi partie de la planification et le maître doitprévoir plus de temps pour ce genre d'activité que pour un enseignement transmissif.

1.3 Hypothèses

● Le travail en groupe a un effet moteur (d'entraînement) sur l'apprentissage des membresdu groupe.

● Les résultats des groupes hétérogènes seront meilleurs que ceux des groupeshomogènes.

● Si la "différence" entre les individus formant le groupe est trop grande, le bénéfice seramoindre que si la "différence" est moins importante.

● L'élève ayant une moins bonne représentation va davantage profiter du travail en groupeque l'élève ayant déjà une bonne représentation.

2 La recherche

2.1 Le contexte de la recherche

Ma recherche porte sur l'importance, dans le travail en groupe, du "niveau" des membres leconstituant dans l'apprentissage du système circulatoire.Je veux comparer l'évolution de la représentation du système circulatoire des élèves dansdeux types de groupes. Le premier appelé homogène est composé de deux élèves ayantplus ou moins une représentation de même type et le second appelé hétérogène estcomposé de deux élèves ayant une représentation différente.

Je choisis comme cadre mes deux classes du cycle de Sécheron, plus précisément desélèves de 8ème année. La première classe, la 804 A, est constituée d'élèves en section prégymnasiale, alors que la deuxième, la 810 B, est constituée d'élèves ayant moins de facilitéscolaire et d'élèves non francophones issus de classes d'accueil.Cette recherche, d'une durée de trois semaines, s'inscrit dans le cadre du deuxième thèmeétudié en 8ème année, c'est-à-dire: "L'homme est vivant tant qu'il maintient son organisation"."A travers plusieurs situations, on met en évidence les interrelations entre les systèmescirculatoire, respiratoire, digestif et excréteur "(Plan d'étude de Biologie 8ème année). Dansles mois qui ont précédé cette recherche, nous avons abordé la problématique de l'apport etdes pertes d'eau du corps humain, qui rendent nécessaires les échanges entre le corps etl'environnement. Cela nous a amenés à étudier le système digestif ainsi que le systèmerespiratoire.

Il est évident que le fait de ne pouvoir faire l'expérience qu'une fois et sur un effectif si réduit,36 élèves moins les élèves ayant été malades durant cette période, ne me permet pas detirer des conclusions ayant une valeur statistique.Néanmoins les résultats obtenus me donneront des indications intéressantes sur le travail engroupe.

2.2 Déroulement de la recherche en classe

La recherche en classe commence par une introduction sur le système circulatoire de l'êtrehumain, mais sans apporter d'éléments théoriques.Elle se déroule en trois étapes, un Pré test individuel, un Travail en groupe de deux élèveset pour finir, un Post test.Afin de pouvoir établir des groupes homogènes et hétérogènes, j'ai déterminé le "niveau"des élèves. Ce sont les résultats du Pré test qui m'ont permis de le faire en évaluant leursreprésentations.Le Post test est nécessaire, car le but de ma recherche n'est pas de tester si les élèvestravaillent mieux en groupe que seul, mais de vérifier que le travail en groupe est au servicedu développement de l'individu et non pas seulement de celui du groupe. En comparant lesrésultats du Pré test à ceux du Post test, je pourrai vérifier si les élèves ont intégré ce qu'ilsont appris lors du travail en groupe.

2.2.1 Pré test individuel

Après une brève présentation du travail, les élèves doivent expliquer en 45 minutes lefonctionnement du système circulatoire, d'abord par un schéma, puis par un texte explicatifet cela sans aucune aide de ma part (annexe 5.4.1). Une fois le Pré test effectué, je l'ai

corrigé en utilisant les caractéristiques suivantes comme critères de réussite et de formationdes groupes.

Voici les caractéristiques sur lesquelles je me suis basé pour établir les groupes:

- Système fermé avec un réseau (veines et artères)- Présence d’une pompe (cœur)- Présence de deux circulations (la petite, allant du cœur aux poumons et la grande,

allant du cœur aux organes du corps)- Passage par les organes d’échanges (poumons, appareil digestif)- Passage par les reins

A la suite du Pré test, j'ai affiné les critères de correction afin de mieux distinguer lesrésultats des élèves. J'ai ajouté comme caractéristiques, le passage par le foie et j'ai aussidifférencié le passage par les poumons du passage par l'appareil digestif.Afin de pouvoir comparer le Pré test avec les autres tests, j'ai continué de compter ensemblele passage par le système digestif avec le passage par les poumons.

En fonction du nombre de ces caractéristiques présentes, j'ai ensuite défini trois catégoriesde réponses pour évaluer les élèves. Le passage d'une catégorie à une autre est significatifd'un changement réel de la qualité du modèle présenté. Le fait que deux schémas soient dela même catégorie ne signifie pas qu'ils sont identiques, mais de même niveau, comme c'estle cas pour deux notes identiques.

a La catégorie a correspond aux représentations les plus "justes". Par làj'entends celles qui sont le plus proche du modèle du modèle attendu (annexe5.5).Il doit contenir au moins un système fermé avec un réseau (veines etartères) ainsi que le cœur. Parmi les autres caractéristiques, j'ai toléré aumaximum deux oublis.

b La catégorie b correspond aux représentations moins complètes. Les modèlesdoivent comporter au moins un système fermé avec un réseau et / ou lecœur. Parmi les autres caractéristiques, j'ai toléré au maximum trois oublis.

c La catégorie c englobe les modèles les moins proches du modèle deréférence.On retrouve les modèles qui ne possèdent ni de système fermé avec unréseau, ni de cœur, ou alors les modèles qui comportent plus de 3 oublis.

A partir de ces différentes catégories, on peut former 6 types de groupes de deux élèves.

i) Soit des groupes homogènes: aa ou bb ou cc.Voici les groupe homogènes testés en classe:

Groupes homogènes 804 A 810 B Totalaa 0bb 3 3 6cc 1 1 2

ii) Soit des groupes hétérogènes: ab ou ac ou bc.

J'émets l'hypothèse que les groupe ac devraient moins progresser, la différence entre sesdeux membres étant trop importante.

Groupes hétérogènes 804 A 810 B Totalab 1 1ac 2 2bc 4 1 5

Le nombre des différents groupes n'est pas identique, car l'enseignement se fait en demiclasse et il faut composer les groupes en tenant compte de ce paramètre.

2.2.2 Travail en groupeChaque groupe est confronté à un schéma de système circulatoire imaginé par Galien,médecin grec au deuxième siècle (annexe 5.4.2).Les élèves doivent dans un premier temps analyser le schéma, puis décrire ce qui leur paraîtjuste et faux. Ensuite, en s'aidant de documents que je leur ai mis à disposition (annexe5.4.3), ils doivent indiquer les principales erreurs du schéma. Finalement, ils doivent dessinerun schéma du système circulatoire, ainsi qu'expliquer le fonctionnement de leur modèle,avec comme consigne: "Il faut qu’il soit simple et clair"(annexe 5.4.2). Seule la dernièrepartie du Travail en groupe est utilisée pour l'évaluation. Les élèves ont 90 minutes poureffectuer ce travail.

2.2.3 Post test individuel

Le Post test est le même que le Pré test, à la différence que je n'ai plus donné le dessin ducontour de l'homme étant donné qu'il s'agit d'un exercice de physiologie et non d'anatomie(annexe 5.4.4).J'ai également ajouté une question portant sur le rôle des organes suivants:- le cœur- les poumons- les reins- les veines et les artères.

Les réponses des élèves vont me permettre d'évaluer s'ils ont compris le modèle circulatoire,en y intégrant les différentes fonctions des organes concernés. La durée du Post test est de30 minutes.

2.3 Résultats

Les résultats détaillés de tous les tests sont exposés dans les annexes 5.6

Les résultats sont constitués à partir des schémas évalués d'après les critères décrits dansle chapitre 2.2.1 lors des trois tests.Les résultats ci-dessous sont établis en fonction des résultats des élèves présents lors desdifférents tests.

2.3.1 Résultats du Pré test individuel

9.1

50.040.9

0

10

20

30

40

50

60

a b cCatégories

%

911

2

02468

101214

a b cCatégories

Fig. 2.3.1.1a Résultats des Pré testsde la 804 A en %

Fig. 2.3.1.1b Nombre d'élèvespar catégorie dans la 804 A

66.7

33.3

0.0010203040506070

a b cCatégories

%

0

4

8

0

2

4

6

8

10

a b cCatégories

Fig. 2.3.1.2a Résultats des Pré testsde la 810 B en %

Fig. 2.3.1.2b Nombre d'élèvespar catégorie dans la 810 B

Les résultats des deux classes sont similaires. Conformément à ce que l'on peut attendred'élèves de 8ème année, on ne trouve que peu d'élèves dans la catégorie a, qu'il s'agisse dela 804 A ou de la 810 B. La majorité des élèves se retrouve dans la catégorie b, les élèvess'étant forgé une représentation plus ou moins proche du modèle attendu au cours de leurvie. Dans la 804 A, on trouve pratiquement autant d'élèves dans la catégorie b que dans lac. Environ la moitié des élèves de la 804 A ainsi que le tiers de la 810 B ont unereprésentation fausse du système circulatoire et se retrouvent dans la catégorie c.

2.3.2 Résultats du Travail en groupe

i) 804 A

10.0

30.0

60.0

0

20

40

60

a b cCatégories

%

0

2

6

2

6

4

01234567

a b cCatégories

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.2.1a Résultats de la 804 A en % Fig. 2.3.2.1b Nombre d'élèvesayant travaillé dans des groupes

homogènes et hétérogènespar catégorie dans la 804 A

Les schémas du système circulatoire dans ce travail en groupe effectués par les élèves sesont nettement améliorés par rapport aux résultats obtenus lors du Pré test individuel.Je remarque que la majorité des d'élèves se trouve dans la catégorie a. Il y en a dix de plusque lors du Pré test où il n'y en avait que deux, soit plus de 50% de l'effectif de la classe. Lacatégorie b constitue environ le tiers des élèves alors qu'il n'y a plus que deux élèves dans lacatégorie c. J'observe également que dans la catégorie a, il y a autant d'élèves ayanttravaillé dans des groupes homogènes que dans des groupes hétérogènes. En revanche lamajorité des élèves de la catégorie b a travaillé dans des groupes hétérogènes.En étudiant les résultats détaillés (annexe 5.6.2), j'observe que les nouveaux élèves qui setrouvent dans la catégorie a sont tous issus de la catégorie b du Pré test, à l'exception d'unélève ayant travaillé seul. Ni les groupes homogènes, ni les hétérogènes n'ont régressé. Ilfaut noter que parmi les groupes homogènes, le seul groupe cc formé a effectué unexcellent travail de groupe et a été classé par conséquent dans la catégorie a.

16.7

75.0

25.0

0.0

33.350.0

0

20

40

60

80

a b cCatégories

%

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.2.1c % d'élèves ayant travaillédans des groupes

homogènes et hétérogènespar catégorie dans la 804 A

La lecture de la Fig. 2.3.2.1c semble indiquer que les élèves ayant travaillé dans desgroupes homogènes obtiennent de meilleurs résultats que ceux ayant travaillé dans desgroupes hétérogènes, mais cela est probablement dû au faible effectif testé et à la différencedu nombre de groupes homogènes et hétérogènes.

i) 810 B

60

0

40

0

10

20

30

40

50

60

%

a b cCatégories

4

0

2

0 0

4

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

5.0

a b cCatégories

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.2.2a Résultats de la 810 B en % Fig. 2.3.2.2b Nombre d'élèvesayant travaillé dans des groupes

homogènes et hétérogènespar catégorie dans la 810 B

Dans la 810 B, plus de la moitié des élèves se retrouvent également dans la catégorie a.Cela correspond à une augmentation de 6 élèves par rapport au Pré test où il n'y en avaitaucun. Il n'y a plus d'élèves dans la catégorie b et on trouve plus ou moins le même nombred'élève dans la catégorie a que dans la c. Il y a eu un transfert des élèves de la catégorie bvers la catégorie a. On trouve plus d'élèves ayant travaillé dans des groupes homogènesdans ces deux catégories. Cependant en regardant de plus près, je remarque qu'il y a lemême nombre d'élèves ayant travaillé dans des groupes homogènes dans les catégories a

et c, la proportion des élèves ayant travaillé dans des groupes hétérogènes est sensiblementla même. Les élèves classés dans la catégorie b lors du Pré test semblent avoir progressécontrairement à ceux qui étaient dans la c. Alors qu'en fait, sur trois groupes bb, deux ontété classés dans la catégorie c alors que le dernier groupe a été classé dans la catégorie a.Le seul groupe hétérogène, composé d'un élève issu de la catégorie b et d'un autre issu dela c, a progressé et se retrouve dans la catégorie a.

2.3.3 Résultats du Post test individuel

i) 804 A

22.2

66.7

11.1

0

20

40

60

80

a b cCatégories

%

1

3

1

8

3

0

2

4

6

8

10

a b cCatégories

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.3.1a Résultats de la 804 A en % Fig. 2.3.3.1b Nombre d'élèves issusdes groupes homogènes et hétérogènes

par catégorie dans la 804 A

Dans la 804 A, les deux tiers des élèves ont rendu de bons modèles de système circulatoireet sont donc classés dans la catégorie a. Il n'y a plus que deux élèves dans la catégorie c,alors qu'ils étaient neuf lors du Pré test. A première vue, la lecture de la Fig. 2.3.3.1b sembleindiquer que les élèves issus de groupes hétérogènes ont de meilleurs résultats que ceuxissus de groupes homogènes. En effet, onze élèves issus de groupes hétérogènes sontclassés dans la catégorie a ou b, alors que seulement quatre élèves issus des groupeshomogènes sont classés dans ces mêmes catégories. Toutefois si je compare lesproportions en %, Fig. 2.3.3.1.c, je remarque alors que les résultats sont à peu prèsidentiques. Je trouve quel que soit le type de groupe environ deux tiers de a, un quart de b etle reste dans la classe c.

20.0

60.0

20.0 25.0

66.7

8.30

20

40

60

80

100

a b cCatégories

%

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.3.1.c % d'élèves issusdes groupes homogènes et hétérogènes

par catégorie dans la 804 A

i) 810 B

14.3

0.0

85.7

0

20

40

60

80

a b cCatégories

%

0 0

4

1

2

0

1

2

3

4

a b cCatégories

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 2.3.3.2a Résultats de la 810 B en % Fig. 2.3.3.2b Nombre d'élèves issusdes groupes homogènes et hétérogènes

par catégorie dans la 810 B

Dans la 810 B, tous les élèves à l'exception d'un individu se retrouvent dans la catégorie c.J'observe que tous les élèves issus de groupes homogènes se retrouvent dans la catégoriec. Etant donné que l'effectif est très petit, je ne crois pas qu'il soit possible de tirer desconclusions de la Fig. 2.3.3.2b.En comparant ces résultats avec ceux du Pré test, je remarque que les élèves n'ont pasprogressé.

3 Analyse

3.1 Analyse du Pré test individuel

Les élèves des deux classes ont eu de la peine à commencer. Ils sont restés longtempsbloqués, peut-être parce qu'ils avaient peur de faire des erreurs ou alors parce qu'ils ont dûaller chercher dans leur inconscient une représentation qui n'était pas directementaccessible.Les résultats de la classe 804 A et de la 810 B sont similaires. Cela m'indique que quel quesoit le cursus scolaire, les élèves n'ayant pas abordé la question du système circulatoireprécédemment se sont tout de même forgé une représentation en s'appuyant sur leur vécuet en utilisant de manière inconsciente toutes les informations auxquelles ils ont eu accès. Ilsarrivent à un résultat partiellement juste, mais avec beaucoup de zones d'ombre.Je remarque (annexe 5.6.1) que le cœur est l'organe que l'on retrouve le plus souvent. Pourles élèves de cet âge, le cœur est l'organe central. Il est le révélateur de la vie et "s'il s'arrête,on meurt". Dans un travail effectué l'année dernière avec une classe de 8ème A, j'ai constatéque beaucoup d'entre eux attribuent au cœur de nombreuses fonctions. Par exemple, à unequestion sur son rôle dans le corps, certains m'ont répondu que: "… si on respire c'est pourdonner de l'air au cœur qui le donne ensuite au sang…" ou alors " son rôle est de nettoyer lesang" voire même "… de fabriquer de l'oxygène".Après le cœur, c'est le passage par un organe d'échange, généralement le système digestif,que l'on retrouve le plus fréquemment. Probablement parce que c'est le dernier chapitreétudié en classe avant cette séquence.Il est intéressant de souligner qu'aucun élève n'a présenté de modèle à double circulation.Ceci peut être expliqué par le fait que cette caractéristique du système circulatoire humainbien qu'importante, n'est pas fondamentale si l'on essaye de se représenter un modèlesimple. De plus, j'ai constaté que les élèves n'ont pas conscience d'avoir un cœur constituéde deux parties distinctes.En comparant les résultats obtenus par les deux classes, j'observe qu'il y a plus d'élèvesdans la catégorie c dans la 804 A que dans la 810 B. Je ne pense pas que l'on puisse enconclure que les élèves de la 804 A ont de moins bonnes représentations. Les effectifs étanttrès petits, ils ne peuvent être considérés comme représentatifs.

3.2 Analyse du Travail en groupe

Ce travail en groupe de deux élèves n'a pas été réalisé avec facilité par les élèves des deuxclasses. La lecture du schéma datant du 2ème siècle (annexe 5.4.2), avec des légendesfaisant référence à différents souffles (animal, vital et naturel), a posé de nombreuxproblèmes aux élèves. Ensuite, la recherche d'informations dans le dossier a été fastidieuseet très longue. Je me suis rendu compte lors de ce travail en groupe que la définition d'unschéma ainsi que son déchiffrage, bien qu'ayant été exercés au préalable, ne sont toujourspas très clairs pour les élèves, ce qui ajoute une difficulté à l'exercice. Malgré cela la plupartdes élèves a progressé lors de ce travail en groupe (voir les résultats dans les chapitres2.3.1 et 2.3.2).

i) 804 A

Ma première observation est qu'il est difficile de comparer les résultats des groupeshomogènes avec ceux des groupes hétérogènes. En effet, les groupes homogènes sontconstitués d'élèves classés b ou c lors du Pré test, alors que les groupes hétérogènes l'ontété avec des élèves classés a, b et c. Malgré cela, j'observe dans les Fig. 3.2.1.a et b queplus ou moins le même nombre de groupes homogènes et hétérogènes progressent. Si je

compare la progression en %, les groupes homogènes semblent progresser sensiblementplus que les groupes hétérogènes. Il ne m'est pas possible, sans effectuer d'autresexpériences, de déterminer si ces résultats peuvent être différents en fonction du nombre etde la composition des groupes homogènes et hétérogènes.

33.3

0.0

25.0

75.0

8.3

58.3

0

20

40

60

80

Progression Constant Régression

Homogènes

Hétérogènes6

2

0

4

1

7

0

2

4

6

8

Progression Constant Régression

Homogènes

Hétérogènes

Fig. 3.2.1.a % de progression et de régressionDe la 804 A des groupes homogènes ethétérogènes lors du Travail en groupe

Fig. 3.2.1.b Progression et régressiondes groupes homogènes et hétérogènes

de la 804 lors du Travail en groupe

Ma deuxième observation est que les groupes d'élèves mieux classés lors du Pré testn'obtiennent pas forcément de meilleurs résultats que ceux constitués d'élèves ayant étémoins bien classés dans le Pré test. Je prends l'exemple d'un groupe hétérogène constituéd'un élève issu de la catégorie a lors du pré test et d'un autre issu de la catégorie c, que jenomme groupe ac. Ce groupe a été classé dans la catégorie a lors de ce Travail en groupe,alors qu'un groupe ab a été classé dans la catégorie b et qu'un groupe bc l'a été dans la c.Ma troisième observation est que les groupes de même composition n'obtiennent pas lesmêmes résultats. Parmi les 4 groupes hétérogènes bc deux sont classés dans la catégoriea, un dans la b et le dernier dans la c lors du Travail en groupe.

Ces trois observations, sans avoir de valeur statistique vont à l'encontre de mes hypothèses.En effet, en me basant sur la théorie du travail en groupe, j'avais émis l'hypothèse quepremièrement les groupes hétérogènes devaient obtenir de meilleurs résultats que lesgroupes homogènes et que deuxièmement, les groupes constitués d'élèves mieux classéslors du Pré test devaient obtenir de meilleurs résultats lors du travail en groupe que ceuxconstitués avec des élèves moins bien classés. Finalement je m'attendais à ce que lesgroupes formés avec des élèves ayant une plus grande "différence" devaient moinsprogresser que ceux ayant des niveaux plus proches, ce qui n'est visiblement pas le cas.En plus de l'effet des petits effectifs sur la valeur statistique des résultats, cela peuts'expliquer par le fait que les relations entre les membres d'un groupe sont un facteur quisemble être important dans la dynamique d'un groupe, mais qui n'a pas été pris en comptelors de l'élaboration de ces derniers. En effet, comme exposé dans la partie théorique, lesrelations de diverses natures (amitiés, incompatibilités, rapports de force) des élèvespeuvent altérer la qualité du travail.

ii) 810 B

Dans cette classe également, les résultats sont dans l'ensemble meilleurs dans ce Travail engroupe que dans le Pré test, comme décrit dans la partie des résultats, chapitre 2.3.2. (Fig.2.3.2.2a et 2b) Cependant, ils n'ont pas autant progressé que les élèves de la classe de 8ème

A.Cette différence de progression peut s'expliquer par la plus grande difficulté que les élèvesde cette classe ont eue à réaliser ce travail de groupe par rapport à la classe prégymnasiale. Cela est peut être dû au fait que la documentation que je leur ai mise à

disposition, est la même que pour la 8ème A. La plus grande difficulté de ces élèves est detrouver et de trier des informations dans un dossier peut expliquer qu'une partie de la classen'a pas réussi à améliorer son modèle de système circulatoire en s'appuyant sur cesdocuments. Je souhaite souligner que la plupart de ces élèves ont des problèmes decompréhension de la langue française, qu'aucun d'entre eux n'est d'origine suisse, ni delangue maternelle française et que certains ne sont en Suisse que depuis peu de temps. Ilfaut aussi prendre en considération que je ne voulais pas adapter mon rôle pour que lesconditions soient les mêmes dans les deux classes. Les élèves de 8ème B ont probablementmanqué de soutien et d'encouragements. Ces élèves ont besoin de plus d'aide, deconsignes plus précises et de plus d’encadrement pour les guider et les rassurer dans laréalisation d'une tâche complexe comme celle ci.

Il n'est en revanche pas possible dans cette classe de tirer des conclusions sur l'effet del'homogénéité ou de l'hétérogénéité des groupes sur les résultats de ce travail étant donnéque l'effectif est très petit. Je n'ai pu constituer que cinq groupes: quatre homogènes et unseul hétérogène. Les résultats des groupes homogènes ne sont pas identiques. Sur troisgroupes bb, un a été classé dans la catégorie a, alors que les autres l'ont été dans la c. Celapeut être expliqué de la même manière que pour les résultats de la classe de 8ème A.Il est également plus difficile de former des groupes à partir de ces types de critères danscette classe sans que les élèves ne protestent, car de plus nombreuses difficultésrelationnelles apparaissent entre les membres de la classe. Les grosses différencesculturelles et sociales peuvent en être la cause. Ces difficultés de coopérer peuvent influerde manière importante sur la qualité de la dynamique des groupes.

Les résultats de ces deux classes démontrent malgré tout que le travail en groupe a eu uneffet moteur sur leurs représentations du système circulatoire, ce qui va dans le sens de meshypothèses. En se stimulant mutuellement, ils arrivent à élever leurs niveaux et ceciindépendamment de l'homogénéité ou de l'hétérogénéité des groupes.

3.3 Analyse du Post test individuel

Les élèves n'ont d'abord pas été très enchantés de "refaire encore une fois la même chose".Je leur ai expliqué l'intérêt que ce Post test avait pour moi, qu'il allait me permettre decomparer leurs résultats avec ceux du Pré test. Cela allait me permettre de vérifier s'ils ontintégré ce qu'ils ont appris lors du travail en groupe. Les élèves de la 804 A ont eu alors uneattitude plus positive, se disant contents de pouvoir m'aider dans l'élaboration de mon TFFI.Certains élèves de la 810 B moins enthousiastes ont eu l'impression de devoir faire unecorvée et l'ont fait savoir en adoptant une attitude moins propice à un bon travail. Peut-êtrefaut-il en conclure que cette activité répétitive en a lassé certains, ce qui a fini par lesdémotiver. Cela peut expliquer en partie la différence de résultats entre les deux classes.

i) 804 A

Pour établir l'impact du travail en groupe sur l'évolution des modèles de système circulatoirede mes élèves, j'ai comparé leurs résultats du Pré test et du Post test (annexe 5.6.4). Afind'avoir une vision globale, je les ai regroupés dans un graphique ne tenant compte que desprogrès, des régressions ou de la constance de leurs résultats (Fig. 3.3.1.a et b). Le progrèscorrespond au passage d'une catégorie inférieure à une catégorie plus élevée, peu importelaquelle. Par exemple le passage d'une catégorie b ou c à la catégorie a est mesuré commeun progrès. La régression est caractérisée par le cheminement inverse et la constance par lemaintien dans la même catégorie. Ce qui m'importe ce n'est pas de mesurer leurs progrèsde manière quantitative, mais de savoir s'ils ont progressé ou pas.

Je constate que les deux tiers des élèves ont progressé, alors que le tiers restant des élèvesest classé dans la même catégorie lors du Pré test et du Post test. Un seul élève a régressé.Ces observations me permettent de répondre de manière positive à une de mesinterrogations qui consiste à savoir si le travail en groupe doit permettre aux élèves deprogresser de manière durable, c'est-à-dire au delà du cours consacré aux travaux degroupes.

66.7

27.8

5.6

0

20

40

60

80

Progrès Constant Régression

%

1

12

5

0

2

4

6

8

10

12

14


Fig. 3.3.1.a Evolution en % des résultatsentre le Pré test et le Post test de la 804 A

Fig. 3.3.1.b Evolution des résultats entre lePré test et le Post test de la 804 A

66.7

0.0

20.0

60.0

20.0

33.3

0

20

40

60

80


%

Homogènes

Hétérogènes

3

1 1

8

4

00

2

4

6

8

10


Homogènes

Hétérogènes

Fig. 3.3.1.c Comparaison en % de l'évolutiondes résultats entre les élèves ayant travaillédans des groupes homogènes ou dans des

groupes hétérogènes

Fig. 3.3.1.d Comparaison de l'évolution desrésultats entre les élèves ayant travaillé dans

des groupes homogènes ou dans des groupeshétérogènes

La lecture des Fig. 3.3.1.c et d me permet de confirmer ce que j'avais relevé précédemment,c'est-à-dire qu'il n'est pas possible de dire si une composition homogène ou hétérogène destravaux en groupes a une influence sur l'évolution des résultats. 60 % des élèves issus desgroupes homogènes ont progressés, contre 67 % des élèves des groupes hétérogènes.

ii) 810 B

Dans cette classe, les progrès sont beaucoup moins flagrants. Seul un élève a progresséalors que quatre n'ont pas évolué et que deux ont régressé (Fig. 3.3.2 a et b).

57.1

28.6

14.3

0

10

20

30

40

50

60

70


%

1

4

2

0

1

2

3

4

5


Fig. 3.3.2.a Evolution en % des résultatsentre le Pré test et le Post test de la 810 B

Fig. 3.3.2.b Evolution des résultats entre lePré test et le Post test de la 810 B

Cela peut être expliqué par la difficulté du travail ou par la lassitude comme expliquéprécédemment. Une autre hypothèse est envisageable: il est possible que ces élèves aientbesoin de plus de temps pour corriger leurs représentations. Lors du Travail en groupe, ilsont dû les remettre en cause. Ayant des difficultés à trouver des réponses dans le dossier, ilsse seraient un peu perdus. Les deux heures de travaux en groupe n'auraient donc pas étésuffisantes pour les rectifier. Lors du Post test ils se sont retrouvés dans une situationdifficile, ayant conscience que leurs représentations étaient fausses, mais sans savoir cequ'il fallait corriger. Cette hypothèse est corroborée par le fait que lors de la remédiation qui asuivi ce travail, ils m'ont beaucoup questionné sur le schéma que je leur ai proposé (annexe5.5).Il n'est évidemment pas possible, comme exposé plus haut, de tirer des conclusions surl'effet de l'homogénéité ou de l'hétérogénéité en regard de l'effectif de cette classe.En revanche, il est intéressant d'observer l'évolution de deux élèves, Sofia qui s'était classéedans la catégorie b lors du Pré test et Fabrizio qui l'était dans la catégorie c. Ils ont effectuéun bon Travail en groupe ce qui leur a permis d'être classés dans la catégorie a. Lors duPost test Sofia a été classée c, alors que Fabrizio a. Cet exemple illustre ce qui peut sepasser dans un groupe qui fonctionne mal. Fabrizio est le seul membre a avoir tiré unbénéfice du Travail en groupe ce qui, à la lumière des analyses précédentes, ne me paraîtpas inattendu. En effet, Sofia est une fille très timide, ayant beaucoup de peine à s'exprimeralors que Fabrizio est tout le contraire. Il est envisageable qu'il ait monopolisé la parole ausein du groupe et qu'elle n'ait pas réussi à profiter du fait qu'elle travaillait avec un élèvemieux classé. Cet exemple illustre l'effet de l'émergence d'un leader dominant, une desdérives possibles de la dynamique dans les groupes mal équilibrés. Tous les groupeshétérogènes n'ont cependant pas eu ce genre de problèmes. La majorité des élèves ayanttravaillé dans des groupes hétérogènes de la 804 A a progressé de manière équilibrée et ilen va de même pour les groupes homogènes (annexe 5.6.4).

4 Conclusion

Au terme de ce travail, je suis à même de pouvoir donner des pistes de réponses en lienavec mes questions et hypothèses initiales.

De façon générale, je constate que le travail en groupe a eu un effet moteur sur lesapprentissages et que les élèves en ont donc globalement tous bénéficié. Ces résultats sonten accord avec le cadre théorique, qui met en avant le travail en groupe comme élémentmoteur de l'apprentissage.

Mes résultats ne m'ont cependant pas démontré qu'il y ait plus de bénéfice surl'apprentissage pour les élèves appartenant aux groupes hétérogènes par rapport à ceux desgroupes homogènes. La petite taille de mon effectif est sans doute une des raisonsprincipales.

En revanche, mes résultats ont montré une très grande différence de progression entre lesdeux classes. Je pense que ces résultats sont liés à d'autres critères entrant en ligne decompte pour évaluer les progrès différentiels des élèves de la 804 A et de la 810 B. Cetteaffirmation est confirmée par le fait que les résultats des deux classes lors du Pré test étantsensiblement identiques, les élèves de la classe 810 B ont eu beaucoup plus de mal àassimiler et à retenir la nouvelle matière.Cette activité demandait beaucoup d'indépendance de la part des élèves, ce qui n'estvisiblement pas le cas dans cette classe. Ils ont en outre de la peine à trier les informationsimportantes, à se focaliser sur les éléments principaux de réflexion et à ne pas se perdredans des détails qui ne sont pas décisifs pour acquérir la matière.Parallèlement, les formes d'interaction entre les élèves des groupes semblent plus difficilesdans la classe de 8ème B et contaminent leur apprentissage et progrès. En réalité, travailleren groupe semble plus naturel aux élèves des classes pré gymnasiales, qui savents'organiser pour coopérer par rapport aux autres qui ont eu du mal à entrer dans une bonnedynamique de groupe, cela même si tous ont éprouvé beaucoup de plaisir à travailler engroupe.

C'est dans ce contexte que le rôle du maître prend de l'importance, même si le plan d'étudeainsi que les objectifs sont les mêmes pour ces deux catégories de classes, il n'est paspossible d'aborder l'enseignement de la même manière. Les élèves de 8ème B ont besoin,comme préambule à l'apprentissage de la matière, d'apprendre à apprendre. L'enseignantdoit davantage les encadrer pour les aider à acquérir des méthodes, des stratégiesd'apprentissage, comme par exemple l'utilisation de fiches outils pouvant permettre de leurdonner une méthode de travail.Pendant la durée du Travail en groupe, j'ai dû adapter mon rôle en comparaison d'unenseignement frontal. Je n'étais plus le centre d'attention des élèves. Je me suis fait plusdiscret, passant dans les rangs pour encourager, plus que pour diriger. J'en tire uneconclusion importante sur le rôle du maître: il est nécessaire qu'il s'adapte au moded'enseignement qu'il a choisi, il est en outre indispensable qu'il tienne compte de laspécificité de chaque classe, mais aussi du niveau de chaque élève. C'est cette capacité àtrouver la bonne distance pour chaque élève qui peut aider à surpasser les difficultés et faitdu maître un élément déterminant de leur apprentissage.

Il n'est pas possible de mesurer la réussite de ce travail en groupe au seul critère de progrèsou de régression des élèves. En plus, il y a une symétrie entre ces résultats et ceux obtenuspar les deux élèves ayant travaillé seuls. L'élève de la 804 A a bien progressé alors que celuide la 810 B pas du tout.

Ces constatations me permettent de conclure que le travail en groupe n'apporte pas lesmêmes bienfaits à tous les élèves, ce qui n'est pas surprenant. En effet il n'existe pas derecette miracle pour enseigner et une méthode ne peut convenir à tous les élèves,l'enseignement magistral n'en est pas une et le travail en groupe non plus. Loin d'êtredécourageant ce constat me confirme l'importance de diversifier les stratégies mises enœuvre par le maître pour permettre à tous les élèves de progresser.C'est donc plutôt à ce niveau que je mesure la réussite de cette recherche. En effet même sice travail en groupe n'a pas permis à tous les élèves de progresser, il a donné du sens aucours de remédiation qui a suivi. Le but du travail en groupe n'est donc pas de remplacerune autre méthode, mais de pouvoir l'utiliser comme un outil complémentaire. Il est unecouleur de plus à la palette du maître, lui permettant de composer un enseignement plusdiversifié, susceptible de répondre aux spécificités des élèves.

Pour de futurs travaux en groupes, je m'interroge non plus sur l'intérêt didactique d'un telprojet, mais plutôt sur les modalités de le réaliser. Pour commencer je pense qu'il seraitintéressant d'essayer de travailler en groupes de plus grande taille. Des groupes de quatreélèves me semblent plus propices à un débat de confrontation de points de vues. Peut-êtreest-il possible de cette manière d'améliorer la dynamique des groupes et d'éviter qu'unleader ne dirige trop le groupe. Je m'interroge également sur le choix des critères desélection des groupes.Comme je n'ai pas été en mesure de déterminer si les élèves ayant travaillé dans desgroupes homogènes ont davantage progressé que ceux des groupes hétérogènes, il seraitintéressant d'essayer d'autres types de compositions de groupes. La durée du travail doitaussi être prise en compte: il ne doit pas être trop long ou alors moins répétitif, sinon lesélèves risquent de se lasser.

Que ce soit un travail individuel ou en groupe, que les groupes soient permanents outemporaires, formés au hasard ou spontanément par les élèves, critérisés comme ici ou pas,je pense que ce qui est essentiel, c'est de constamment s'adapter en fonction du sujet àenseigner, des objectifs visés dans nos classes et également en fonction descaractéristiques des élèves.

etude de l'influence du travail en groupe homogène,...

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