Érectile #1

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Un Novembre M A G A Z I N E ·13· ·20· É R E C T I L E

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UnNovembre

M A G A Z I N E

·13··20·

É R EC T I L E

M A G A Z I N E

·13··20·

É R EC T I L E

Rédacteur en chefMatthias Meunier

Directeur de publicationYannis Mouhoun

Rédaction magazineCharlotte GelasAudrey Guilloux

Perrine Hériot Inès Lockert

Fanny Meunier

Chargé de supervisionHugues Hippler

Conception graphiqueMatthias Meunier

[email protected]

Site webwww.érectile.fr

Un projet de www.medias-culture.fr

Érectile est un magazine bi-mensuel gratuit extensif proposant des portraits, des interviews

et des rencontres croisées de jeunes créateurs français. Ici, l’objectif est de parvenir à porter

un regard plus objectif sur l’œuvre par le biais d’une démarche compréhensive du parcours

de son géniteur. Nous souhaitons raconter des histoires plutôt que d’en inventer,

avec simplicité – parfois – et sincérité – toujours.

Numéro un.

M A G A Z I N E

·13··20·

É R EC T I L E

Érectileadjectif.

Dérivé d’érection ou du latin erectum, supin de erigere, ériger. Qui peut se gonfler et durcir par afflux de sang dans les vaisseaux. Se dit également de poils susceptibles de se dresser.

D’un point de vue symbolique, l’ours est un animal possédant bon nombre de facettes. Dans la cosmogonie chinoise, Yu le Grand, créateur du monde, prenait la forme d’un ours afin de l’organiser. Les Inuits, eux, voient l’ours comme un symbole de grande force et de courage symbolisant également le pouvoir de l’inconscience et de la connaissance de soi. Cette dernière vision de l’image de l’ours peut également se rapprocher de celle que possédaient les alchimistes puisqu’ils voyaient en lui une forme d’initiateur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ours possède également quelques point commun avec l’art. L’ours est considéré comme un animal violent et brutal, pour-tant, c’est un animal capable d’être ap-privoisé de manière très simple. Il n’en demeure pas moins capable de régresser violemment vers un état primaire, de la même façon que l’art peut lui aussi être considéré comme un moyen d’expression très brut, très primitif aujourd’hui appri-voisé et même intellectualisé. Enfin, quel animal, tout comme l’art, s’est re-trouvé apprivoisé pour être donné en spec-tacle et exposé aux yeux de tous dans les cirques et les foires ? Et bien oui, il s’agit de l’ours. De la à trouver cohérente l’idée d’as-socier Érectile à un ours, il n’y qu’un poil...

Il n’y a pas si longtemps,dans une galaxie pas si lointaine,

ChristianFauveau, astronaute plasticien,souhaite s’envoyer en l’airpour aller toucher l’infini...

http://chfauv.wix.com/christianfauveau

R E N C

O N T R E

Salut Christian, pour commencer, ces quelques lignes sont pour toi, profites-en pour te présenter !

Salut Matthias, et bien pour commencer je suis né à Vichy en 1991, mais en réalité je n’ai jamais réellement vécu là bas, j’ai grandi en région parisienne, à Maurepas, dans les Yvelines. Sinon que dire d’autre ? Je mesure 1m90, je suis un mec plutôt discret, j’aime beaucoup la musique, et les pâtes.

Mise à nu-Décollage !

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 06/94

Mise à nu-

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Tout a commencé quand j’étais en troisième, c’est là que j’ai eu le « déclic artistique ». Le père d’un ami qui savait que j’aimais beaucoup dessiner, m’a arrangé un plan pour le stage en entreprise obligatoire, je me suis alors retrouvé une semaine dans une petite boite d’infographie, graphisme, illustration, et j’ai adoré. J’aurai pu m’orienter vers un bac STI Arts Appliqués mais rien n’était sûr alors j’ai suivi un parcours général et passé un bac S. Finalement, j’ai décidé que ce que je voulais vraiment faire, c’est de l’art. alors je suis entré en MANAA à Condé Paris pour pouvoir entrer en BTS Communication Visuelle. Là, ça a été une claque, j’ai réalisé que je m’étais trompé de parcours et que les arts appliqués n’étaient pas faits pour moi. Alors j’ai tout de même obtenu mon BTS, mais je n’ai pas poursuivi dans ce milieu, j’ai préféré m’orienter dans les arts plastiques, puis entrer aux beaux arts.

Pourquoi cet abandon du design graphique au profit des beaux-arts ?

C’est le système scolaire qui m’en a dégouté (rires), moi qui ai toujours aimé m’exprimer librement à travers l’art, que ce soit le dessin ou la photo, je me suis retrouvé dans un milieu rempli de contraintes, avec une pression énorme (j’aime faire les choses à mon rythme). Aussi, certains membres de « l’équipe pédagogique » m’ont fait réaliser que si les relations dans le monde de la com’ étaient comme ça, ce n’était vraiment pas un milieu pour moi… J’étais vraiment à la ramasse, c’est finalement dans les cours d’art plastique que je me suis le plus épanoui, j’ai rencontré des enseignants super, qui n’étaient pas entrés dans cette politique « diplôme, rendement, réussite, école », et qui m’ont redonné le goût de vivre. A leur manière, ils m’ont forcé à m’éclater et m’ont appris que c’est ainsi que l’on arrive à toucher les gens, alors je me suis mis à faire des trucs sans au-cune contrainte, et c’est là que je me suis dit que, quitte à avoir une vie merdique, autant faire ça toute ma vie.

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 09/94

Bien, tu es ici pour nous parler de ton projet Nous étions terriens, peux-tu nous raconter la genèse de ce projet ?

Un matin en me réveillant, je ne sais plus trop pour-quoi, peut être à la suite d’un rêve que j’ai oublié, je me suis mis à méditer sur l’infini. Ce n’est pas la première fois que je le faisais, j’ai toujours aimé me torturer l’esprit avec des questions sans réponses. Mais ce matin là, j’ai fait un truc incroyable, je ne sais pas ce qui m’a pris : j’ai pris un carnet et j’ai pondu un texte à propos de ça, avec le fruit de mes réflexions à ce sujet (vraiment le truc qui ne m’arrive jamais en principe). Je me suis dit que si j’en arrivais là c’est qu’il y avait un truc à développer dans ce domaine. J’ai décidé que si jamais j’étais accepté aux beaux arts j’en ferai mon projet personnel, et ça m’a beaucoup mo-tivé. Finalement en creusant la question je me suis un peu écarté de cette large thématique et plutôt concentré sur l’aspect échappatoire. Pour moi, partir à la recherche de l’infini était avant tout une excuse pour m’échapper de ce monde rempli de limites, c’est donc surtout l’éva-sion que j’ai développé dans mon travail.

Nous étions-Terriens.

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 10/94

Pourquoi cette thématique du voyage spatial ? Pourquoi ce besoin, du moins cette envie de quitter la planète sur laquelle nous vivons?

Finalement c’est le moyen le plus radical que j’ai trouvé pour m’évader, et j’aime beaucoup exagérer les choses. Je dois dire aussi que l’univers spatial me fascinait beau-coup étant petit, enfin surtout l’aspect technique. Et en fait c’est toujours quelque chose que je trouve in-croyable, ça prouve bien que l’homme à toujours envie de ce qui est hors de sa portée, et c’est cette absurdité que je développe, même si je reste vraiment admiratif face aux exploits réalisés via de la conquête spatiale.

Disons que je n’ai pas adopté la manière forte, je ne gueule pas, je n’essaye pas de changer le monde non plus, non, très égoïstement, je m’en vais. Et comme je sais qu’en réalité je ne peux pas, je veux quand même en faire part de manière artistique et surtout très auto-dérisoire. Il ne s’agit pas de faire pleurer sur mon sort non plus (rires), je préfère le prendre avec humour, et ça m’aide aussi à m’échapper.

Nous étions-

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Tout ce projet réside sur une totale antinomie. L’espace, entité infiniment grande face à l’homme, minuscule enveloppe charnelle prisonnière de son propre monde. Qu’est ce qui t’inspire là-dedans ?

Et bien que finalement nous ne savons rien sur cette enti-té qui nous héberge, et c’est bien dommage. Je trouve très frustrant d’être prisonnier de ce monde (même s’il est déjà grand et que je suis loin de l’avoir découvert) et, qui plus est en tant qu’humain, de ce corps aux capacités très limitées. Alors je n’arrête pas de me demander, si nous étions libérés de ces contraintes, que pourrions-nous voir ? Entendre ? Quels genres de sensations pourrions-nous ressentir ? Et quand je regarde un point dans le ciel, que j’y projette mon imagination et que je n’arrive à imagi-ner aucune limite plausible, ça me donne des frissons.

Si nous étions libérés de ces contraintes, que pourrions-nous voir ? Entendre ? Quelles genres de sensations pourrions-nous ressentir ?

“ “Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 13/94

Vers l’artistique-et au delà.

Étant donné qu’il est impossible pour notre esprit d’imaginer ce que peut comporter l’infini, que penses-tu trouver toi, au delà des frontières de notre univers ?

D’ailleurs, si l’évasion, l’envie de s’échapper, le besoin de liberté sont des sujets récurrents dans l’art, le traiter grâce à l’aérospatial est plutôt rare. Penses-tu avoir quelque chose à apporter à cet univers (artistique bien entendu) avec Nous étions Terriens ?

C’est là qu’intervient mon projet, je dirais que le seul moyen de savoir, c’est d’aller voir (rires). Mais je m’imagine plein de choses farfelues. Il existe peut être d’autres dimensions, d’autres formes de vie, d’autres rapports espace-temps, (je suis fasciné par les travaux d’Einstein), enfin des trucs incroyables quoi !

Je l’espère ! Ces sujets sont traités avec beaucoup de poésie et/ou de force en général, je veux y apporter mon humour tout en offrant une nouvelle « solution » au problème, très radicale, qui évidemment n’en n’est pas une, mais s’échapper par le rire et la relativité (fi-nalement beaucoup de gens, dont moi, ne sont pas à plaindre) est aussi une très bonne thérapie selon moi.

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 14/94

Quelles ont été tes sources d’inspiration tout au long de ton processus créatif ?

En ce qui concerne le fond du sujet je peux citer des artistes comme Tomas Saraceno, qui travaille sur des architectures capables de s’envoler, ou encore Charles et Ray Eames avec leur étude sur les échelles de tailles à travers Powers of Ten, mais c’est surtout la forme qui m’importe car c’est ce que voient les gens, en premier. Evidemment je ne peux pas ne pas citer Panamaren-ko et ses engins volants incroyables. Aussi je suis très admiratif de l’autodérision de Pierrick Sorrin, l’éloge de l’absurdité par Roman Signer, et les moyens qu’il met en œuvre, ou encore Jacques Carelman. Enfin en dehors des arts plastiques, ce sont des personnages comme Jacques Tati, ou même les Zinzins de l’espace et Vil Coyote, qui me font beaucoup rire et auxquels je ne peux m’empêcher de rendre hommage. Je suis très admiratif de l’entêtement et de la malchance de ce dernier.

Tu cites l’absurdité de Roman Signer et l’auto-dérision de Pierrick Sorrin. C’est vrai qu’au delà de la poésie inhérente à ton projet, il n’en reste pas moins doté de beaucoup d’humour et de dérision. Pourquoi cette approche transversale ?

Je pense que « poésie » est le mot clef de l’art contem-porain, et pour moi il passe encore mieux avec humour. Parmi les différents échos que j’ai eu de mon travail, un jour une fille a dit « c’est dramatique comme histoire ». C’est vrai que ce mec qui fait tout pour réaliser son rêve et qui n’y arrivera jamais parce qu’il échoue à chaque fois, ça a un coté tragique, mais ce n’est surtout pas le senti-ment que je veux transmettre. Comme je le disais avant, je ne veux pas que l’on pleure sur mon sort, au contraire, je veux que les gens en rigolent avec moi, sinon autant me tirer une balle ! C’est une manière d’apprendre à me contenter de ce que j’ai.

Je ne veux pas que l’on

pleure sur mon sort,

au contraire, je veux

que les gens en rigolent avec moi.

“ “http://chfauv.wix.com/christianfauveau#!la-survie/c1t44

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 15/94

Il est évident qu’un véritable programme de lancement coûte des sommes astronomiques, mais ce constant manque de moyens que tu mets en avant dans ton projet est-il volontaire ? Pourquoi ?

Au final, cette histoire est assez touchante. Elle fait d’ailleurs un petit peu penser au programme spatial zambien très rapidement avorté en 1964.

Oui complètement, c’est une façon de faire ressortir la réalité des choses, car en réalité très peu de gens, pour ne pas dire personne mis à part les plus grosses agences spatiales, ont les moyens de partir dans l’espace. Alors moi, dans ma situation actuelle, comment puis-je faire pour y parvenir ? De même pour monsieur tout le monde : s’il veut y parvenir, il serait obligé de faire comme moi. C’est une façon de faire le rappro-chement entre l’ambition démesurée et la dure réalité de la vie. Si j’avais mis en scène un personnage aux moyens astronomiques, c’est le cas de dire, le problème aurait été trop vite résolu (rires). Tout mon travail est basé sur ce décalage fond/forme, à l’aspect très scientifique et réfléchi. Il y a des choses que j’ai réellement calcu-lé sur mes plans pour montrer qu’en théorie tout est possible, mais je me confronte vite à la pratique, où là, on se rend compte que tout est complètement absurde.

Oui cette histoire m’a beaucoup touché, malheureuse-ment elle n’est pas assez connue. Ce professeur Zambien, qui était complètement fou, à quand même réussi à faire prendre une ampleur énorme à son projet et à faire beaucoup parler de lui. Quand on pense qu’en plus il a réussi à embarquer des volontaires dans son délire, qu’ils avaient des séances d’entraînement où ils dévalaient des collines dans des barils et qu’ils contaient réellement devan-cer les Russes et les Américains dans la conquête de la lune (enfin, selon la légende), moi je ne peux m’empê-cher d’être admiratif. Je m’en suis évidemment inspiré, notamment à travers le travail de Cristina De Mid-del, qui retrace le rêve de ces hommes d’une manière incroyablement poétique.

http://www.lademiddel.com/eng/ldmeng.html

Quels sont les projets pour ton astronaute ? Va t-il être rejoint par d’autres personnes dans cette même quête d’infinie liberté ? Va t-il vraiment finir par arriver à décoller ?

Et toi, quels sont tes futurs projets ?

Une de mes ambitions, aussi farfelue soit-elle, serait effectivement de lancer une sorte de mouvement artistique à part, où d’autres gens qui ont le même rêve que moi adhèreraient. On créerait alors une sorte de communauté où l’on mettrait en commun inventions et connaissances techniques pour proposer des solutions toujours plus ridicules, ou pas… C’est une des raisons pour lesquelles j’ai intitulé mon projet Nous étions Ter-riens, comme si je rendais hommage à l’histoire de tous ces gens. Mais d’un autre coté j’ai toujours été un bosseur solitaire, pas toujours très ouvert aux gens qui ramènent leur fraise, alors je ne sais pas, on verra. En tout cas je n’en suis qu’au début, j’ai encore beaucoup de chemin à faire. Quant à la réussite, seul l’avenir nous le dira !

Et bien je vais développer au maximum ce projet, pourquoi pas en faire un travail d’édition quand j’aurai suffisamment de matière. En tout cas, j’aimerai percer dans le milieu artistique, et si je pouvais vivre de la pho-tographie, ce serait top !

Matthias Meunier

Rendez-vous en-planète inconnue.

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 17/94

Autre chose André ?le Nôtre, dans l’espace...

Érectile Magazine Christian FauveauRencontreNovembre Plasticien 20/94

Projet photographique parallèle à Nous étions Terriens rendant hommage au jardinier officiel de Louis XIV en exploitant les thé-matiques de la géométrie ainsi

des paysages imaginaires.

Le geste sûr. Rottring à la main.

Duchfait partie de ces artistes qui produisent un dessin de grande qualité en quelques coups de crayon noir.

http://duch.bigcartel.com

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 22/94

I M M E R

S I O N

Né dans les années 90, il baigne très ra-pidement dans l'univers des héros de dessins animés “sur-testostéronés” : Biker Mice From Mars, Street Sharks, Teenage Mutant Ninja Turtle, Extre-me Dinosaurs, Power Rangers et tous les super-vilains qui leurs sont asso-ciés. Tas de muscles et veines appa-rentes, thèmes heavy metal et violence exquise ont constitué une influence majeure dans ses premiers dessins qu’il a atténués au fil des années.

Uni

vers.

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 24/94

À la question concernant sa volonté d’entrer dans l’uni-vers artistique, il répond en toute simplicité « Qu’est ce que j’aurai pu faire d’autre ? Peut-être critique culi-naire ». Tout naturellement il entame alors des études d’arts appliqués à Bordeaux qui lui feront obtenir le Bac STI Arts Appliqués. C’est alors un élève qui crobarde (dessine rapidement) sur tous les supports qu’il croise. Feuilles volantes, casiers et marges de cahiers, deviennent un support à sa créativité croissante.

En 2010, il entre aux Beaux-Arts de Bordeaux où il est actuellement en troisième année. Ce sont désormais ses influences musicales (punk hardcore et hip-hop), la découverte du skate, du graffiti et de la culture under-ground qui vont compléter ce large répertoire d'influences. Celles-ci génèrent des thèmes prédominants dans ses dessins tels que les monstres, la jeunesse, le mys-tique, les mutants, le skate, les modes de vie et les idéaux. Il réalise très vite des flyers et affiches pour des concerts et des visuels pour des groupes de musiques.

Ce sont désormais ses influences

musicales, la découverte

du skate, du graffiti et de la culture

underground qui vont compléter ce large répertoire

d’influences.

Business -

Une petite expo à la galerie L'Envers à Bordeaux en mars 2012 lui est dédié. En avril 2012, il expose à Citadium Paris pour la Reward Party d'un concours organisé par le magazine Be Street. Mais Duch ne s’arrête pas là, il sérigraphie également des T-shirts. Il confie d’ailleurs à ce sujet n’avoir jamais pensé pouvoir sortir ses visuels sur des T-shirts aussi vite. Aujourd'hui cinq modèles différents sont dispo-nibles sur son site internet.

is business.

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 28/94

Business -

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 29/94

Do -

Duch a du mal à décrire son style graphique qu’il déclare être une sorte de low-art underground, associé à du street art (bien qu’il déteste ce terme). En ce moment, il essaye de le faire évoluer en se canalisant pour ne pas partir dans tous les sens et travailler de manière plus mature et plus structurée. Un dessin peut lui prendre une simple après-midi comme 50h pour les plus ambitieux. Il fonctionne autant par impulsions que par actes réfléchis mais généralement l’idée n’est pas précise dans sa tête, il la laisse évoluer de manière aléatoire, ce qui lui permet d’arriver à des résul-tats inattendus qui sont toujours intéressants à observer.

it yourself*.

C'est un artiste autodidacte, curieux et pluridisciplinaire attaché à la notion de DIY.*

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 30/94

Depuis deux ans et demi, il a intégré le collectif Skin Jackin avec qui il pratique le “live paint tattoo”, crée des fresques murales et participe à de nombreux workshops. Duch se complaît dans cette alternance entre travail en crew et travail seul dans son coin. En ce moment, il travaille d’ailleurs avec son pote Freak City, avec qui il prépare les décors pour la soirée Hal-loween de la Rock School Barbey (ndlr. salle de concert bordelaise et lieu d’apprentissage instrumental). De nombreux autres projets sont en cours mais il ne souhaite pas les dévoiler pour le moment. Ils seront visibles au fur à mesure sur sa page facebook. Il imagine pour les jeunes créateurs un avenir plein de succès pour ceux qui se donnent les moyens de réussir. Il espère bien évidemment la même chose pour son propre avenir « ce qui lui permettrait de vivre de son art et de ne pas devenir un artiste drogué » (il est d’ailleurs être très fier de ce trait de caractère !)

http://www.érectile.fr/portfolios/skin-jackin/

http://www.freakcitydesigns.com/

http://www.facebook.com/wefollowduch

Inès Lockert

Érectile Magazine DuchImmersionNovembre Illustrateur 31/94

Du chocolat au lait.

Victor Felisiak en mange tous les jours, et confesse qu’il n’y a aucune limite fixée concernant le chocolat. Mais un peu de sérieux, est-ce bien suffisant pour nourrir l’esprit d’un artiste ?

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 34/94

I M M E R

S I O N

consommateur compulsif de chocolat.

Victor Felisiak,

En dehors du chocolat, Victor se nourrit des belles choses : naturelles, artificielles, humaines, animales, industrielles, minérales, auditives ou gustatives. Il aime vivre avec elles, s’en inspirer, les écouter. Il se définit comme « conscien-cieux, attentif et un peu trop maniaque », et considère le dessin comme la principale de ses passions, même s’il manie habilement d’autres moyens d’expression comme la photographie ou le graphisme.

En 2010, son bac littéraire en poche, il part à Beaune faire une année de classe préparatoire aux Écoles d’Arts. Il intègre ensuite l’École supérieure d’Art et de Design d’Orléans où il est actuellement en troisième année et où il s’est spécialisé dans le design graphique et visuel. Même si son projet professionnel n’est pas encore clairement défini, il aimerait entrer dans une agence de communication visuelle dont le travail serait axé sur la mode ou l’édition.

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 36/94

Victor Felisiak, Tombé dans une marmite -

de création dès sa naissance.

Pour comprendre son univers, il faut revenir quelques an-nées en arrière. Victor fait partie de ces personnes nées non pas avec une cuillère en argent dans la bouche, mais plutôt avec un crayon à la main. Une mère qui sculpte, un père qui bricole, une tante qui coud. Il est bercé par les activités manuelles dès son plus jeune âge et développe très vite un grand intérêt pour le dessin. Adolescent, il peint beaucoup sur toiles, sur lesquelles il utilise des encres aquarelles.

Au fil des années, il développe des affinités avec certaines thématiques qui soulèvent de réelles interrogations en lui. Il est par exemple très intéressé par les questions liées à l’espace, et plus particulièrement à ceux créés par l’homme, notamment l’architecture et l’urbanisme.

Bien loin du cliché de l’artiste bordélique, Victor aime que les choses soient ordonnées afin de s’y retrouver facilement. C’est pour cela qu’il aime particulièrement les travaux de composition comme les mises en page ou les collages, qu’il intègre dans ses photographies ou ses dessins. Il pré-cise qu’il aime sortir les choses – humaines, matérielles, animales – de leur contexte pour les replacer dans un envi-ronnement tout à fait différent. Afin d’illustrer ses propos, il cite la célèbre maxime : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », qui finalement se prête plutôt bien à l’exercice artistique.

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 37/94

« J’ai toujours eu un imaginaire vraiment actif. Mais il est important de pouvoir toujours le nourrir », assure t-il. Pour cela, Victor puise son inspiration dans tout ce qui l’entoure. Il se tient informé des expositions à voir, de l’actualité quotidienne, et passe du temps sur Internet à la recherche de nouveaux créateurs et d’œuvres contemporaines. Être un artiste est une activité à plein temps. Ses yeux sont toujours en alerte et il prête attention à tout ce qui se passe autour de lui : « J’essaye de repérer les choses non intentionnelles, qui sont là par erreur ou qui sont accidentelles et qui se trouvent être révélatrices par rapport à mon travail ou qui sont tout simplement belles. » Il voit matière à faire de l’art partout, avec tous les éléments présents dans son environnement. Pour s’inspirer dans son travail

Il a évidemment son lot d’artistes chouchous. Il a beaucoup d’admiration pour les peintres Otto Dix, Edward Hopper ou encore Anne-Laure Sacriste. Il s’émerveille devant les photos aux compositions minimales de Marcy Robinson. Il applaudit la patience et le talent de Sophie Guerrive et de Liza Lou. Il salive en regardant les affiches et autres compositions graphiques de Wolfgang Ortner ou d’Agustín Guerrero, ainsi que les illustrations d’Astrid Köppe ou du collectif

Hell’o Monster

« J’ai toujours eu un imaginaire vraiment actif. Mais il est important de pouvoir toujours le nourrir », assure t-il. Pour cela, Victor puise son inspiration dans tout ce qui l’entoure. Il se tient informé des expositions à voir, de l’actualité quotidienne, et passe du temps sur Internet à la recherche de nouveaux créateurs et d’œuvres contemporaines. Être un artiste est une activité à plein temps. Ses yeux sont toujours en alerte et il prête attention à tout ce qui se passe autour de lui : « J’essaye de repérer les choses non intentionnelles, qui sont là par erreur ou qui sont accidentelles et qui se trouvent être révélatrices par rapport à mon travail ou qui sont tout simplement belles. » Il voit matière à faire de l’art partout, avec tous les éléments présents dans son environnement. Pour s’inspirer dans son travail

Il a évidemment son lot d’artistes chouchous. Il a beaucoup d’admiration pour les peintres Otto Dix, Edward Hopper ou encore Anne-Laure Sacriste. Il s’émerveille devant les photos aux compositions minimales de Marcy Robinson. Il applaudit la patience et le talent de Sophie Guerrive et de Liza Lou. Il salive en regardant les affiches et autres compositions graphiques de Wolfgang Ortner ou d’Agustín Guerrero, ainsi que les illustrations d’Astrid Köppe ou du collectif

Hell’o Monster

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 38/94

Tous ces artistes sont une source d’inspiration permanente pour lui, il rêverait de pouvoir un jour travailler aux côtés de l’un d’entre eux. Son second rêve, plus ambitieux, serait d’être exposé dans un musée et que son travail soit reconnu. En attendant, il confie : « paraître dans ce magazine est déjà une petite victoire. »

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 39/94

tout en contraste et en diversité.

Un travail plein de mystère,

Ses créations, Victor les définit comme « minutieuses, riches et épurées ». Il aime donner à son travail une ambiance mystérieuse qui invite à s’interroger, et a pour habitude de fonctionner par contrastes : entre les couleurs – noir/blanc, entre les formes – fluides/angulaires, ou entre les idées – sombres/rassurantes. Il considère qu’un concept ressurgit mieux lorsqu’il est accompagné de son contraire. Il cite pour exemple la couverture d’un livre qu’il a dû créer dans le cadre de ses études sur l’histoire d’une ancienne rescapée des camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Face à un récit aussi douloureux et à toutes les images sombres qui y sont associées, il a décidé de faire un collage illustrant toute l’ironie cachée du nom Birke-nau. Car il signifie en réalité La Petite Prairie aux Bou-leaux. Il a alors réuni ensemble le découpage d’un lac et d’un bouleau – le lac, qui était artificiel, servait à jeter les cendres humaines. Ainsi dans ses travaux, il mêle un dessin riche en détails a une mise en page ou un cadrage d’apparence simple et épurée, l’un met-tant en valeur l’autre par contraste. Il cultive d’ailleurs un grand intérêt pour le travail en noir et blanc qui lui permet de se servir de nombreux jeux de trames afin de créer des nuances de gris et des dégradés.

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 40/94

Un travail plein de mystère,

Il aime varier les médiums sur lesquels il travaille, car chacun a ses spécificités et ses contraintes tech-niques, auxquelles il est forcé de s’adapter. Il choisit donc son support de travail en fonction de ce qu’il souhaite faire ressortir ou exprimer, et les utilise de manière complémentaire. S’il sent que la photographie n’est pas suffisante dans un projet, il y intègre du dessin. Ou inversement. Certains supports, comme le textile, apportent quelque chose en plus et offrent des contraintes techniques différentes. En effet, le dessin sur un tissu va vivre, subir divers accident de parcours, s’user avec le temps, les lavages. Sa manière d’appréhender le travail sur textile est donc tout à fait différente : il doit certes utiliser un pinceau et de la peinture, mais il n’a surtout pas droit à l’erreur. Ou il devra faire avec.

En 2011, il crée sa marque de tee-shirts peints à la main – L’Oreille Croquée – qui tient son nom de sa propre oreille, elle-même « croquée ». En deux ans, il réussit à façonner quatre collections, plus des commandes pour des particuliers. Les clients ont le choix : ils peuvent jeter leur dévolu sur un modèle pro-posé, ou commander leur propre visuel. Victor apprécie ce concept car il lui fournit des contraintes extérieures issues d’un marché réel. Récemment, grâce à l’aide d’une amie qui a accepté de lui confectionner des sacs, il s’est lancé dans la création de motifs à peindre sur des tote bags, ces petits sacs en toile à la mode très pratiques. Il trouve ce support encore plus intéressant à tra-vailler, car les sacs vivent encore plus de choses que les tee-shirts : ils sont trainés par terre, entrainés dans les soirées... Il aime voir comment le dessin vieillit, comment les tâches et les salissures viennent l’entourer, le dévisager, lui tenir compagnie.

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 41/94

Il rêverait de voir Agnès Troublé, célèbre styliste, porter un jour une de ses créations : « C’est une femme très dé-vouée, qui aime chacun de ses multiples métiers (gale-riste, photographe, productrice de films…). Elle a exposé de grands noms et collaboré avec des artistes qui sont des références pour moi. Alors si je la voyais porter l’un de mes tee-shirts ou si elle me demandait de lui en faire un, ce serait… magique ?! » Aujourd’hui, la marque est mise en suspend car il n’a plus le temps de s’en occuper et il se consacre d’abord à la réussite de ses études. « Je fais cette pause avec regret mais j’espère pouvoir reprendre le projet plus tard.» Affaire à suivre.

Charlotte Gelas

Érectile Magazine Victor FelisiakImmersionNovembre Photographe 42/94

Stedy Salincompose sur des livres en mélangeant plusieurs techniques et divers matériaux. Il exprime à travers ses œuvres ses sentiments et utilise son art comme un défouloir. Son univers est pourvu de signes et de représentations.

Érectile Magazine Stedy SalinImmersionNovembre Plasticien 44/94

I M M E R

S I O N

L’imprimerie, l’illustration et l’art.

Stedy Salin vit dans le Val d’Oise (95) à Cergy, dans une grande tour nommée plus communément “la Tour Bleue”. Il a 41 ans et travaille en tant que consultant pluri-mé-dia. L’art n’est pas son gagne-pain mais sa passion. Vers l’âge de 11 ans, il participe avec son frère à un concours organisé par le Conseil général de Seine Saint Denis, sur un thème pour prévenir de la drogue. Ils gagnent le concours ainsi que le prix coup de cœur. Il décide à partir de ce moment-là, d’être illustrateur.Il entreprend alors une formation d’imprimeur. Il sera inspiré de ce métier pour ces idées de superposition présentes dans ses œuvres. Son style évolue lui aussi. Commençant par l’illustration, il dévie vers la peinture en aquarelle pour arriver dans l’univers de l’abstrait.

En plus de ses activités plastiques et de son métier, il écrit des poèmes et de la prose. Il fait de la musique aussi, sans compter les expositions d’art, le théâtre...En juin dernier, il illustre un livre pour enfants appelé Qui a changé ma maman ? aux éditions Le Pré du Plain, en partenariat avec l’écrivaine Orphéa. Dessins arrondis et colorés relativement contradictoires avec le thème de la maladie, l’ouvrage traite de l’histoire d’un petit garçon qui raconte la dépression, cette chose étrange qui débarque dans sa maison et s’empare de sa maman.Stedy Salin ne prévoit pas ses projets artistiques à l’avance mais en fonction de ses humeurs et de ses envies.

L’art rythme sa vie.

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Rencontre avec l’art -

iste.

Rapidement, je monte les escaliers de la Tour bleue, im-patiente de revoir Stedy Salin. Faut dire que la dernière fois où l’on s’était vu, c’était un moment assez particulier. Je l’avais croisé dans la rue à 4h du matin. Il tentait de transporter une plaque de contreplaquée. « J’aimerais la découper et peindre dessus », m’avait-il dit. Avec mes amis, nous l’avions alors aidé à la porter à son appartement, au quatrième étage. Appartement où je me trouve actuellement. C’est le sourire aux lèvres qu’il m’ouvre la porte et me laisse entrer. Mes yeux vacillent : bibliothèque débor-dante, tableaux accrochés aux murs, instruments de mu-sique entassés et tout ce qui est matériel pour peindre. Pas de doute, je suis bien chez lui.Je m’empresse de lui demander ses fameux livres sur lesquels il dessine, peint, colle, arrache et bien d’autres techniques. Pendant que je les regarde, il s’éloigne et prépare un thé, peut-être un peu gêné par mon intrusion dans son intimité. Il n’a pas l’habitude d’exposer et de montrer son travail. Pourtant ses ami(e)s l’encouragent ! Il me raconte que la galerie Gingko’Art à Pontoise a voulu voir son travail et présenter une éventuelle exposition. Il n’a jamais donné suite : « Je suis un peu fainéant. Quand on m’en parle, j’accepte mais une fois chez moi, je ne donne pas de nouvelles ! »Il est comme ça pour tout. Il a illustré un livre pour enfants publié depuis un mois, il n’a toujours pas vu le résultat.

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Il se lève et me ramène ses poèmes. Il me fait écouter des chansons composées avec son groupe. J’ai l’impres-sion d’avoir affaire à un gamin, content de montrer ses œuvres. Et pourtant, c’est toujours avec délicatesse, teintée de gêne qu’il me tend chacune de ses feuilles. Indécis, il se justifie pour chacune « Celle là, c’est parce qu’une amie m’a demandé de lui faire un dessin ». A chaque fois, je suis fascinée par ce qu’il transmet au support. Une liberté se dégage de son travail, il appelle ça « être Bâul », porté par le vent ou bien « les fous du Bengale ». Une philosophie de vie libre, qui porte vers la poésie et vers un certain détachement des conventions. C’est sans doute pour cela qu’il ne rap-pelle pas cette galerie à Pontoise. Il est libre et exerce son art comme une évasion et sans pression de l’extérieur. « Je devrais avoir une sorte de manager, qui me pousse à exposer ». Je crois en son travail, comme beaucoup d’autres. Lorsque Stedy passe quelque part, les gens se souviennent de lui et de ses dessins.

Je me lève à mon tour, pour quitter sa tanière. Dans un coin, je vois la fameuse plaque de chantier qui nous a fait nous rencontrer. Elle est encore intacte. « Un ami vient demain, on va la découper » m’ex-plique-t-il. Autre projet, un support différent que celui des livres. Je descends les marches de l’immeuble, en étant persuadée que je les remonterai prochainement.

Depuis son plus jeune âge, il s’ex-prime artistiquement. C’est pour lui une envie, une passion et un désir. Un moyen de s’échapper et de faire sortir les choses qu’il a sur le cœur :

Certains dessins reflètent des moments sombres de ma vie, liés à des décès de personnes proches. C’est une sorte d’hommage que je leur rends.

“ “

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Le travail de Stedy Salin est diversifié et s’ouvre sur plusieurs formes et divers supports. C’est celui du livre qui sera mis en avant ici. Empreint d’une mouvance d’art brut, il entreprend un travail très figuratif dans la spontanéité.Le livre lui sert de tableau et de feuille, c’est par celui-ci qu’il transmet son art. La surface est déjà travaillée, il retranscrit sur une forme déjà existante. Il récupère des livres, souvent trouvés dans les fameuses « boîtes à livres » installées par les mairies, dans les rues, et peint, dessine et griffonne dessus.Il utilise beaucoup la technique de la superposition et du collage. L’idée lui est venue des palimpsestes (ce qui signifie en grec ancien « gratté de nouveau ») qui sont des manuscrits écrits sur des parchemins.

En faisant disparaitre le texte, en grattant et ponçant, les moines copistes réécrivaient dessus.Lorsqu’il a commencé à peindre sur les pages de livres, il y allait de façon hasardeuse, sans penser à la lon-gévité de ses œuvres. Au fur et à mesure de l’avancée de son travail, il a dû changer de technique. En effet, les pages s’arrachaient à cause de l’épaisseur de matière. Il s’est alors mis à compter les pages entre ses produc-tions afin qu’elles se s’arrachent pas.Aujourd’hui, deux livres sont entièrement terminés et une demie douzaine en cours de construction.

Le support -? Une récupération.

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Le support -

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L’uni -vers mélan

La nuit, l’inspiration lui vient et on voit apparaître des mélanges de pein-tures, des tracés aux dessins en passant par le collage. Il ancre parfois la photographie, son portrait ou celui d’une amie. Autour de ceux-là, il raconte des moments de vie, souvent tristes et mélancoliques où la parole est présente. L’écriture sur une autre, préalablement existante. La réalisation de ces œuvres est assez rapide, en moyenne une demi-heure par page. Il n’attend pas le séchage, tant pis, cela rendra la feuille plus vivante.

D’un livre à l’autre, l’univers change. Calligraphique, de l’abstrait ou bien du dessin pur. Un univers aussi bien noir que coloré. Quelle que soit la composition choisir, Stedy Salin exprime à travers ses productions une thématique qui porte généralement vers la souffrance. Hommes et femmes aux visages hurlants, mélancolie des postures, bouches fermées et regards dans le vide. La douleur s’exprime et à travers ses livres nous sommes confrontés à la perte, le manque et le vide apparaissent, la solitude est proche et les questionnements planent. Et c’est régulièrement la femme qui s’approprie tous ces maux.

Il utilise l’écriture afin de donner la parole, d’exprimer des mots forts et bien souvent destructeurs. Le français ainsi que sa langue natale, le Créole, cohabitent. Dans un de ses livres, cette écriture est maîtresse. Pas de coups de pinceaux, ni collage, elle apparaît neutre, dans une graphie brute, blanche sur un fond noir.

colique.

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L’uni -

L’œuvre de Stedy nous apparait au final comme étant abstraite. Les détails s’entrechoquent et la calligraphie évolue. Avec ses livres, il entreprend une démarche de destruction pour reconstruire quelque chose de nouveau par-dessus.

Fanny Meunier

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Amandine Pacotte est une passionnée de photographie. Artiste dans l’âme, dessinatrice depuis sa plus tendre enfance, elle manipule depuis de longues années les outils visuels sans avoir encore osé montrer ses talents.

http://www.flickr.com/photos/amandinepacotte

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S I O N

Naissance -d’une passion.

Amandine Pacotte, étudiante en licence d’Histoire à Dijon, est une passionnée de photographie. Artiste dans l’âme, dessinatrice depuis sa plus tendre enfance, elle manipule depuis de longues années les outils visuels sans avoir encore osé montrer ses ta-lents. Par hasard, elle découvre les travaux de certains photographes (Vincent Bourilhon, Julie de Waroquier, Joel Robison) et décide de créer son univers, du mer-veilleux au fantastique en passant par le conte de fées.

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Naissance - « Grande enfant, toujours un peu rêveuse », Amandine s’est lancée et use aujourd’hui de son Reflex, de Pho-toshop et de toute sa créativité pour immortaliser ses photographies. Perfectionniste à l’image de nombreux artistes, elle marque ses photographies d’une touche bien personnelle, d’autant plus qu’elle a choisi d’être son propre modèle à l’exception de quelques travaux.

Désireuse de devenir professeur des écoles, elle voit sa passion comme un outil essentiel dans son parcours sans pour autant avoir décidé d’en faire une vie. Son souhait : développer son travail vers d’autres supports dont la vidéo et la peinture, toucher à tout et découvrir d’autres univers créatifs.

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Uni -vers onirique.

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Uni -

La marque surréaliste des travaux d’Amandine Pacotte est loin de laisser indifférent, puisque c’est à merveille qu’elle juxtapose paysages presque fantastiques, objets du commun, tout en se mêlant au décor. Cette atti-rance pour le surréalisme elle l’explique par ses influences photographiques et son désir de sortir du cadre de la photo réaliste. La force d’Amandine réside peut être dans sa facilité à exprimer avec la plus grande douceur des thé-matiques : la force du temps, celle de la nature ou encore celle de l’univers. Son environnement est sa source d’inspiration, et elle joue parfaitement avec les contradictions entre réalisme et imaginaire. La jeune artiste fige le temps mais ce n’est pas pour autant que l’histoire ne cherche pas à se faire connaître.

Certaines photos reflètent vraiment ma personnalité,

ce sont parfois des rêves,

des sentiments que j’éprouve.“ “Audrey Guilloux

Chaque photographie nous emmène dans le monde rêveur et tendre de cette jeune femme, et nous révèle un peu plus son fort intérieur. Sans pour autant quitter le monde concret, elle fait de chaque cliché un appel à l’imagination, à l’inhabituel. Elle parcoure les images fantas-tiques, surréalistes et se détache ainsi du commun et du familier. C’est une poésie, un instant léger saisi par l’objectif qu’elle parvient parfaitement à retranscrire. Amandine a beau se décrire comme amatrice dans le mi-lieu de l’art, elle en manie plutôt bien les outils. Toutes les dimensions qu’elle représente, l’enfance, le voyage, témoignent de son caractère bien trempé et de son souhait d’aller plus loin dans sa passion. Autodidacte et determinée, Amandine, par son travail, ne laisse pas insensible.

Je n’ai pas envie d’embêter d’autres

personnes avec mes photos,

donc je préfère me prendre en photo

moi-même.“ “

Antoine Magnien est un étudiant de vingt deux ans en communication et publicité mais surtout un photographe à ses heures perdues.

http://wildfoxdiary.tumblr.com

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S I O N

Qui -es tu ?

Antoine Magnien est un étudiant de vingt deux ans en Communication et Publicité mais surtout un photo-graphe à ses heures perdues. Après une licence Informa-tion Communication à la fac, il termine son cursus avec un master en spécialité Marketing Publicité à l’Institut supérieur de Communication et Publicité. Son argentique autour du cou et c’est parti, direction Londres, Malmö, ou simplement dans son appartement à Lyon. Tout le monde est immortalisé devant son objectif, des Kills aux Arctic Monkeys en passant par Ty Segall, les trois concerts qu’il a préféré photographier jusqu’à aujourd’hui.

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Qui - Antoine a commencé à prendre des photos en 2008 alors qu’il avait dix sept ans et qu’il était encore lycéen. Il a appris à développer ses films noir et blanc même si à cette époque, il prenait encore peu de photos. Quelques mois plus tard, il met la main sur un boitier numérique et s’intéresse à la photo live. En effet, la musique est sa grande passion et elle lui a clai-rement donné envie de se lancer dans la photographie. Antoine a donc commencé par photographier les groupes de son entourage puis les concerts qu’il allait voir à droite à gauche. Ce jusqu’au moment où il a mit de côté le live car d’après lui « c’est très rébarbatif et j’ai eu d’autres envies beaucoup plus spontanées et personnelles ». Mais aujourd’hui, cette envie de capturer chaque instant d’un concert n’a jamais été aussi présente.

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La musique comme inspiration, soit, mais pourquoi ? Le son saturé, les bousculades, la chaleur, les projecteurs qui en mettent plein la vue, ça ne paraît pourtant pas évident. « J’ai toujours été fasciné par toute l’imagerie et l’esthétique qui se dégage d’un groupe sur scène. Tout est fascinant : les fringues, des détails sur les instruments, la sueur qui coule sur les visages, l’attitude… il y a un côté très animal, sauvage et en même temps c’est ultra codifié, comme une espèce de messe. »Garçon très observateur, fasciné par le monde qui l’entoure et ne se déplace jamais ô grand jamais sans son appareil dans son sac à dos. Au cas où bien sûr si son regard croise quelque chose d’intéressant, il serait trop frustré de ne pas pouvoir le capturer à vie.

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Sa séance photo idéale serait avec les mecs de Wavves, groupe garage rock américain, lors d’une après-midi à boire des bières et immortaliser tout cela en images dans une fête foraine. D’ailleurs, la musique qui est une de ses inspirations principales occupe aussi une partie de sa vie. « Je suis guitariste dans un groupe qu’on a formé cet hiver avec un de mes meilleurs amis. Ca s’appelle Brace ! Brace ! On est que deux, avec une boite à rythme. C’est aussi bien inspiré par du garage que du noise ou du shoegaze. C’est un peu notre bébé. On s’occupe de tout, le graphisme, les photos, les clips... On peut écouter trois premiers titres sur notre page Facebook. »

http://www.facebook.com/pages/Brace-Brace/126396777542459

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La deuxième source d’inspiration principale d’Antoine, après la musique, se trouve dans son appartement. Petites voitures, masque de renard et figurines en tout genre ornent ses murs et ses étagères. Il est essentiel pour lui de ne pas oublier la fraicheur, la spontanéité, la liberté et surtout l’imagination de notre enfance. « Je ne cherche pas à vivre dans le passé ou à ne pas être sérieux pour autant. » Il affirme que toute personne créative d’une façon ou d’une autre a su se laisser guider par son âme d’enfant.

D’ailleurs, en ce qui concerne sa dernière pellicule qu’il attend avec impatience de développer, elle est com-posée des portraits de sa petite-nièce de trois mois, deux semaines auparavant. Mais ses vrais derniers cli-chés sont d’une toute autre ambiance : « Probablement des photos prises sur un quai de gare au coucher du soleil ou peut-être des photos prises en soirée sous l’emprise du Fanta orange ! ».

Pan ! C’est dans la boite.

Peter -

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Peter -

Entre ses figurines, les livres de Terry Richardson et de David Lachappelle se font entrevoir. Ses modèles ? Dans une autre époque, oui, du moins pour Terry Richardson. Antoine préférait son travail à ses débuts, lorsque ses photos étaient plus trash et punk. Quant à David Lachapelle, il trouve son travail beaucoup trop mis en scène, mais il apprécie que ses photos soient vraiment basées sur une relation entre la haine et l’amour de la pop culture et de la société de consommation. « J’aime sa façon de jouer avec ces codes sans qu’on ne sache toujours ce qu’il dénonce ou ce qu’il admire. » Perrine Hériot

La nature reprend toujours ses droits. Loin du tumulte, à l’abri des éléments et des autres,

Sofy Court s’est construit un cocon créatif à son image : fragile et sensible.

http://pixilys.carbonmade.com/

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I M M E R

S I O N

La femme -enfant.

De sa sortie des Beaux-Arts à sa carrière d’artiste free-lance en passant par ses expériences parisiennes au service de la maison d’édition Com par magie puis de Disney, la carrière de Sofy est faite d’expériences variées. Ses thèmes de prédilection, l’enfance et la nature, sont propices depuis plusieurs années à l’expérimentation. Du travail de cette « femme-enfant » comme elle aime se définir ressort inlassablement la fraicheur et la joie de vivre. Qu’il s’agisse de contes pour enfants réalisés à partir d’épices (Bleu Azur Editions) ou de « scènes à croquer » aussi appétissantes que subtiles, les travaux de Sofy respirent la simplicité et la spontanéité.

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La femme -

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La multiplicité des supports que l’artiste – aujourd’hui installée au coeur de la cité du design à Saint-Etienne – utilise (photographique, graphisme, dessin) ne l’empêche par ailleurs absolu-ment pas de faire preuve d’une cohérence à toute épreuve. L’univers de Sofy Court est assumé et indivisible. De ce dernier ressort une constante : la soif de liberté, la quête de découvertes.

sur le point d’éclore

Au delà du talent indéniable qu’à cette créatrice introvertie, les travaux de Sofy Court renvoient une bonne image de l’art dans son ensemble. Humble, de nature bien-veillance, Sofy est une fleur sur le point d’éclore. Quand certains su-bliment leur créativité en expulsant leurs frustrations et blessures, Sofy est intrinsèquement une personna-lité positive. Un besoin d’aller bien et d’aller m"ieux accompagne son travail en toutes circonstances.

Parce qu’elle ne se sent pas légitime, mais aussi parce qu’elle n’en ressent pas le besoin, Sofy n’aime pas qu’on la définisse comme une artiste. Elle l’est.

Érectile Magazine Sofy CourtImmersionNovembre Illustratrice 79/94

Une fleur -

Yannis Mouhoun

cosmosLe

Christian Fauveau:/Duch:/Victor Felisiak:/Stedy Salin:/ Amandine Pacotte:/ Antoine Magnien:/

Retrouvez dans chaque numéro d’Érectile Magazine une thématique proposée par l’artiste de couverture à propos laquelle ce dernier invite les autres créateurs publiés de réfléchir. Le support, le format et les médiums sont totalement libres. Les artistes sont alors détachés de toutes contraintes et peuvent ainsi s’exprimer

comme bon leur semble.

Nom masculin. Du latin cosmos (monde) emprunté au grec ancien, kósmos (ordre, bon ordre, parure), pour les pythagori-ciens : « ordre de l’univers » d’ou « univers », « monde »

et en particulier « le ciel », « les astres »).L’univers considéré comme un système organisé.

L’espace intersidéral.

http://chfauv.wix.com/christianfauveau

http://duch.bigcartel.com

http://wildfoxdiary.tumblr.com

http://www.flickr.com/photos/amandinepacotte

L’infini, c’est grand. Où donc aller si l’on voulait s’y aventurer? Vu que l’on n’ en connait rien, autant laisser la place au hasard. Ce n’est pas un souci, car pour l’instant mon projet est, avant tout, de partir. Alors, bien que je n’ai pas gagné au loto, j’ai l’intention de voyager, il faut donc choisir une destination dans le cosmos...

Christian Fauveau

Érectile Magazine Christian FauveauThématiqueNovembre Plasticien 83/94

Pour répondre au thème du cosmos j’ai voulu rendre compte particulièrement de la notion d’infini. J’ai joué avec le hors-champs de manière à obliger celui qui le regarde à imaginer ce qui se trouve au-delà. J’ai également joué sur le nombre d’éléments qui fait qu’on ne sait pas où regarder au premier abord.

Duch

Érectile Magazine DuchThématiqueNovembre Illustrateur 84/94

Lorsque l’on me dit le mot « cosmos », une série d’images se présentent à moi. Celles que l’on connaît tous des voies lac-tées aux couleurs irisées et des planètes à pertes de vue. Mais outre ces images de reportages, qui sont aussi très à la mode d’ailleurs ces temps ci, le cosmos m’évoque directement cette notion d’espace infini, sans frontières ni limites, interminable. Un endroit dans lequel on se perd.

Et lorsque j’énonce ces termes, tout est dit par rapport à nous, en tant qu’être humain, par rapport à notre échelle humaine. C’est pour cela que je propose un travail pho-tographique dans lequel on peut aisément discerner des bras humains. Mais le « décor » n’a pas d’angles, ni d’arrondis, pas de plafond, pas de sol. Tout flotte, tout lévite. L’espace est trouble, brumeux, orangé. Est-il chaleureux ou inquiétant ?

Victor Felisiak

Érectile Magazine Victor FelisiakThématiqueNovembre Photographe 85/94

C’est une œuvre peinte avec différentes techniques (acrylique, gouache, poscas, collage) sur un simple papier. J’ai travaillé sur une œuvre de Petrus Apianus (Cosmo-graphia 1539). La mise en miroir de sa gra-vure suggère la multiplicité des mondes. La forme obtenue par un jeu de lignes est un 8 (∞) symbole de l’infini défini par J.Wallis.

Le sens de l’oeuvre m’est venu après sa conception, la réalisation étant automa-tique. Pour ce qui est du reste, je laisse l’ima-ginaire de chacun échapper à mon analyse ou faire le lien avec le cosmos.

Stedy Salin

Érectile Magazine Stedy SalinThématiqueNovembre Plasticien 86/94

Je rêve de pouvoir voyager à travers le monde, de décou-vrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, pourquoi ne pas aller sur d’autres planètes ? Comme je n’ai pas la possibilité de voyager en vrai, j’ai décidé de voyager à travers cette photo. J’ai donc mit ce rêve en image, un autoportrait.

Amandine Pacotte

Érectile Magazine Amandine PacotteThématiqueNovembre Photographe 87/94

Selon moi, même au XXIème siècle, rien ne reste aussi beau, apaisant et intimidant que d’admirer la terre et la stratos-phère depuis le ciel. Les quelques heures passées dans un avion sont toujours un moment de méditation pendant lequel l’éloignement physique avec la terre est l’occasion de prendre du recul sur notre quotidien et notre condition de petites fourmis.

Cette photo a été prise au travers d’un hublot d’avion quelque part entre la France et la Suède au moment de la journée où la lune commençait à apparaître au milieu des nuages.

Antoine Magnien

Érectile Magazine Antoine MagnienThématiqueNovembre Photographe 88/94

L e t e m p s e s t n o t r e p r i s o n , i l p e u t a u s s i ê t r e n o t r e p i s t e d e d é c o l l a g e .

Toctoc:/Jésus Baptista:/The Stroobs:/

Cette rubrique est une véritable porte ouvertes dédiée aux jeunes créateurs souhaitant participer à l’aventure Érectile Magazine. Dans chaque numéro, il est proposé à qui le veut de venir illustrer une citation que nous proposons dans

le médium de son choix.

Le temps est notre prison. Il peut aussi être

notre piste de décollage.

Jean Dion.

http://toctoc-art.tumblr.com & http://daily-duduss.tumblr.com

http://www.facebook.com/jesuss.baptista?ref=tn_tnmn

https://www.facebook.com/pages/The-Stroobs/305033252862278

UnNovembre

M A G A Z I N E

·13··20·

É R EC T I L E

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