echapper de gualeguaychú fut un cauchemar mortel

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Echapper de Gualeguaychú fut un cauchemar mortel. Trois heures cachée dans la toilette de la station de bus et la moitié du temps en train de pleurer dans un compartiment, enfermée, avec la porte en bois à quelques centimètres de mon nez et un trou, une espèce de rondelle que je pouvais atteindre uniquement sur la pointe des pieds. De cet endroit je contrôlais parfaitement le mouvement de l’extérieur. Alerte, avec les cinq doigts de la main droite appuyés sur le bois immonde et la stabilité pendant d’un fil. Toutes les deux minutes venaient à ma mémoire des images de Benito, de ma sœur morte et de ma mère, titillant, comme si s’étaient des lumières d’un arbre de noël, s’allumant en ordre et s’éteignant simultanément. J’avais peur que quelqu’un m’ait dénoncé et que la station soit encerclée par des policiers repartant des photos de moi ou posant des questions pour trouver ma cachette. Terreur de ne jamais pouvoir sortir de Gualeguaychú et de finir en prison, enfermée avec des grosses femmes et des matelas qui sentent le pipi, cette même odeur répugnante de la toilette de la station. Heureusement j’avais le flacon d’Anaïs Anaïs, que j’avais réussi à prendre quand je m’échappais, et de cette façon (la estadia en ese sucucho se me hizo mas llevadera)

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Echapper de Gualeguaych fut un cauchemar mortel. Trois heures cache dans la toilette de la station de bus et la moiti du temps en train de pleurer dans un compartiment, enferme, avec la porte en bois quelques centimtres de mon nez et un trou, une espce de rondelle que je pouvais atteindre uniquement sur la pointe des pieds. De cet endroit je contrlais parfaitement le mouvement de lextrieur. Alerte, avec les cinq doigts de la main droite appuys sur le bois immonde et la stabilit pendant dun fil.Toutes les deux minutes venaient ma mmoire des images de Benito, de ma sur morte et de ma mre, titillant, comme si staient des lumires dun arbre de nol, sallumant en ordre et steignant simultanment. Javais peur que quelquun mait dnonc et que la station soit encercle par des policiers repartant des photos de moi ou posant des questions pour trouver ma cachette. Terreur de ne jamais pouvoir sortir de Gualeguaych et de finir en prison, enferme avec des grosses femmes et des matelas qui sentent le pipi, cette mme odeur rpugnante de la toilette de la station. Heureusement javais le flacon dAnas Anas, que javais russi prendre quand je mchappais, et de cette faon (la estadia en ese sucucho se me hizo mas llevadera)