d’une prise en charge complémentaire en ostéopathie … · les muscles du pharynx : les muscles...
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en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2016
présenté et soutenu publiquement à Paris, octobre 2016
par
Marine TOURAND
pour l’obtention du
Diplôme en Ostéopathie (D. O.)
Intérêt d’une prise
en charge complémentaire en ostéopathie dans
le cadre de dysphonies fonctionnelles
Directeur de mémoire Matthieu RISTORD, Ostéopathe, D.O., Enseignant de l’IDO
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DEDICACE
A mes parents qui m’ont permis de faire mes études et m'ont soutenu au cours de ces 5 années
d'apprentissage de ce métier passionnant.
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REMERCIEMENTS :
Je tiens à remercier Mesdames Mélanie Porte, Marie Pedron, Lise Dubois et Magalie
Ambec orthophonistes, pour leur aide précieuse, la confiance, l'écoute et les conseils qu’elles
m’ont apportés, et surtout pour avoir présenté mon projet à leurs patients, sans qui ce
mémoire n’aurait pas pu être réalisé.
Je remercie tous les patients qui ont bien voulu participer aux séances d'ostéopathie,
contribuant ainsi à enrichir ce mémoire; merci pour leurs bonnes volontés et leur
enthousiasme.
Je remercie également, M. Ristord qui a accepté d'être mon maître de mémoire, ainsi
que M Pariaud et M Chi-Hien Phuong pour leur implication en tant que référent et
coordinateur au sein du Comité Mémoire.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................... 6
1. MATERIEL ET METHODE ........................................................................................... 8
1.1 Présentation de la pathologie ....................................................................................... 8
1.2 Lieu d’expérimentation .............................................................................................. 12
1.3 Population .................................................................................................................. 12
1.4 Protocole de traitement .............................................................................................. 13
1.5 Les différents cas cliniques ........................................................................................ 13
1.6 Evaluation .................................................................................................................. 29
2. RESULTATS ................................................................................................................... 29
2.1 Résultats globaux ....................................................................................................... 29
2.2 Résultats par cas ........................................................................................................ 32
3. DISCUSSION .................................................................................................................. 32
4. CONCLUSION ............................................................................................................... 33
ANNEXES .............................................................................................................................. 35
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 50
TABLE DES ILLUSTRATIONS ......................................................................................... 51
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« Je ne sais rien sur les sons de la vie. Mais lorsque mes mains écoutent la voix, alors elle se
mélange au silence. Et les mouvements que je sens prennent un sens dans l’espace qu’elle a
choisi »
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INTRODUCTION
La voix représente un trait d’union social majeur, un code conventionnel, un moyen
d’expression mais également une identité propre à chaque individu. C’est un instrument
humain complexe mêlant posture, respiration, émotions, vécu, état physique et état psychique,
environnement extérieur, etc...
La dysphonie dysfonctionnelle est une perturbation du geste vocal, qui peut déranger
la personne dans son ensemble, et inversement. Cette pathologie affecte les paramètres de la
voix parlée tels que la tonalité, l’intensité, le timbre ou encore le temps phonatoire.
Il est très courant de penser que les dysphonies sont du seul ressort des orthophonistes.
Mais au cours de ces dernières années, l’ostéopathie gagne en reconnaissance et en bénéfice.
Cet essor se traduit par l’introduction de nouvelles formations telles qu’Ostéovox ou Langue-
Voix-Posture. En effet, le Dr Roch (phoniatre et en cours de formation d’ostéopathie) et Mr
Piron (ostéopathe) ont mis au point une formation (Ostéovox) qui permet aux orthophonistes
de se former aux thérapies manuelles dans le but de traiter les troubles de la voix. Grâce à ce
travail complémentaire entre ostéopathe, orthophoniste et ORL, chaque profession apporte sa
valeur ajoutée dans une approche de traitement intégré.
L’ostéopathe, pour sa part, prend en charge le patient dans sa globalité, afin de lever les
tensions musculaires de la loge antérieure du cou et d’apporter un équilibre entre les divers
muscles sollicités lors de la phonation.
Ayant débuté mon parcours d'étudiante post-bac par deux années en école préparatoire
aux concours d’orthophonie, j’ai particulièrement été interpellée par ce sujet lors d'une
discussion avec une orthophoniste, me donnant l'idée d'orienter mon mémoire autour de cette
thématique. Au cours de mes recherches et des interviews menés avec des orthophonistes dans
le cadre de ce mémoire, je me suis aperçue que, dans le traitement des dysphonies
dysfonctionnelles, peu de professionnels du langage avait conscience
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d'une possible complémentarité de leur travail d'orthophoniste avec une prise en charge
parallèle par un ostéopathe. Pour autant, en leur expliquant en quoi pouvait consister cette
complémentarité, mes interlocuteurs orthophonistes se montraient majoritairement
intéressés par l'approche. Il me tenait donc à cœur de démontrer qu'un travail
pluridisciplinaire était envisageable et efficace. Par ailleurs, expérimenter ce domaine me
permettait aussi d'apprendre et d'appliquer des techniques d'ostéopathie spécifiques à la
phoniatrie.
Ce thème de mémoire a déjà été abordé par Audrey LAREDO, étudiante IDO
promotion 2015.
Dans la continuité du travail réalisé par Audrey, notre objectif dans ce mémoire
était de confirmer l’efficacité du travail ostéopathique sur l’hypertonicité laryngé et les
muscles respiratoires et prouver qu’un travail bi-disciplinaire entre orthophoniste et
ostéopathe peut être préconisé pour un traitement efficace des patients dysphoniques.
Nous avons aussi choisi de conforter le travail d’analyse par une évaluation
qualitative de la voix de 8 patients atteints de dysphonies fonctionnelles. Nous avons la
conviction que la finesse des perceptions de l’ostéopathe, son diagnostic et sa technicité
permettent d’espérer des résultats probants au niveau laryngé. L'enjeu de ce mémoire est
de le démontrer ou, tout au moins, d’apporter des éléments de réponse.
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1. MATERIEL ET METHODE
1.1 Présentation de la pathologie
La voix :
Selon le dictionnaire Larousse, la voix est la « faculté d'émettre des sons, en parlant
de l'homme ; ensemble des sons produits par les vibrations périodiques des cordes vocales
». Brin, Courrier, Lederle et Masy (1997) quant à eux définissent la parole comme « la
partie individuelle de la langue résultant d’un acte psychophysiologique volontaire, créatif
et intelligent de la part du sujet parlant. » (d’après De Saussure). Ils précisent aussi qu’elle
« appartient au domaine de la phonologie qui inclut la prosodie et le choix ou
l’arrangement des phonèmes dans la chaîne parlée suivant les règles phonologiques
communautaires ».
La voix conversationnelle dépend de différents critères acoustiques. L’intensité qui
peut être forte, faible ou irrégulière. La hauteur tonale qui peut donner des voix aigües,
graves ou instables. Le timbre qui donne une qualité particulière au son.
La phonation n’est pas dévolue à un appareil spécifique mais résulte de la
complémentarité de différentes structures anatomiques et physiologiques. La production
vocale met en jeu :
- Les résonateurs : nom donné aux cavités tels que le pharynx, la cavité buccale, la
cavité labiodentale et pour certains sons, le nasopharynx et les fosses nasales -
Les articulateurs :
le maxillaire inférieur : l'ouverture de la mandibule entraîne un
agrandissement de la cavité buccale par abaissement du plancher buccal,
ainsi que, très souvent, un abaissement laryngé d'où un agrandissement de
la cavité pharyngée;
la langue : du fait de ses rapports avec l’os hyoïde et l’épiglotte, les
mouvements et le niveau de tonicité de la langue influencent
considérablement le fonctionnement laryngé. De plus, elle entre en jeu dans
la production des voyelles.
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les lèvres : dans la parole, elles produisent des mouvements complexes
modifiant la longueur du résonateur buccal, ce qui a des conséquences
acoustiques sur les sons produits.
le voile du palais : schématiquement, il représente une «porte» qui autorise
ou pas le passage de l’air vers les cavités nasales. En fonction de sa position
plus ou moins élevée, le voile influence la taille du résonateur pharyngé et
du résonateur buccal.
les muscles du pharynx : les muscles élévateurs et les muscles constricteurs
qui, lorsqu’ils sont contractés, permettent de réduire le diamètre du
pharynx.
le larynx : ses structures cartilagineuses sont représentées par le cartilage
thyroïde, épiglottique, cricoïde, aryténoïdes, cunéiforme et corniculé. Ces
cartilages se trouvent reliés par des ligaments intrinsèques qui jouent un
rôle physiologique appréciable dans la phonation.
La musculature du larynx est composée de muscles intrinsèques et
extrinsèques le reliant à la base du crâne, aux membres supérieurs ainsi
qu’à la mandibule.
La partie osseuse est formée par l’os hyoïde, véritable hamac myofacial qui
permet de le relier étroitement avec l’orifice supérieur du thorax, les
membres supérieurs, la langue, l'épiglotte et le larynx. Nous pouvons
supposer qu’une dysfonction de cet ensemble musculaire pourrait avoir des
conséquences indirectes dans la phonation.
- La source acoustique est formée par un ensemble spécifique et spécialisé pour la
phonation. Les cordes vocales sont constituées de deux plis charnus qui sont tendus
en travers du larynx, à la jonction entre la trachée et le pharynx. Elles permettent
de transformer l’énergie aérodynamique en énergie acoustique
- L’air pulsé respiratoire est permis par la succession des phases inspiratoires et
expiratoires à travers les poumons - La commande nerveuse centrale.
Le rôle de la loge viscérale antérieure du cou est d’équilibrer les tensions qu’il peut y avoir
entre le thorax, le rachis cervical et la mandibule. Le point de relais d’équilibration des
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tensions se fera par l’intermédiaire de l’os hyoïde. De plus, les structures vasculaires de
cette loge facilitent la circulation veineuse entre le thorax, le rachis cervical et le crâne.
La dysphonie : (1, 2, 3)
Définition : François Le Huche et André Allali dans La voix. Tome 1 : Anatomie et
physiologie des organes de la voix et de la parole, définissent la dysfonction comme « un
trouble momentané ou durable de la fonction vocale ressenti comme tel par le sujet
luimême ou son entourage. Elle se traduit souvent par une altération d’un ou plusieurs
paramètres acoustique de la voix et par ordre de fréquence, du timbre, de l’intensité et de
la hauteur tonale. »
Son origine peut être organique (liée à une atteinte des cordes vocales par un cancer, un
trouble neurologique ou une malformation) ou fonctionnelle (liée à une sollicitation
excessive de la voix sur un forçage ponctuel ou sur un surmenage chronique). Dans le
cadre de notre mémoire, nous avons choisi de ne prendre en charge que des dysphonies
fonctionnelles. En effet, l’ostéopathie n’a pas pour intention d’agir sur des lésions
organiques mais d’intervenir sur les méfaits des troubles fonctionnels, soit en supprimant
leur cause, soit en réduisant leur impact dans le temps.
D’après l’ouvrage de François le Huche et André Allali :
Mécanisme de la dysphonie fonctionnelle :
Les hypothèses étiologiques :
- Hypothèse de disproportions entre les organes de la parole : cela signifierait qu’il
existe une disproportion entre le volume des poumons et la configuration des plis
vocaux ou entre la configuration des plis vocaux et la disposition des organes
résonateurs.
- Hypothèse de la perturbation de l’audition : celle-ci empêcherait l’individu de
réguler sa propre parole
- Hypothèse basée sur l’existence de troubles endocriniens : ceux-ci provoqueraient
des altérations de la voix
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- Hypothèse basée sur l’existence de troubles neurologiques par une parésie des
muscles laryngés consécutive à une inflammation de la muqueuse, une fatigue
musculaire ou encore des troubles métaboliques
- Hypothèse étiologique oto-rhino-laryngologique : cela signifierait qu’une
dysphonie fonctionnelle peut être la conséquence d’une dysphonie organique, ou
d’une affection ORL
- Théorie psychologique qui soutient que l’émotion perturberait la voix; le facteur
psychologique n’a cependant qu’un rôle de second plan et ne serait qu’une
conséquence de la perte de ce don de la nature qu’est la voix.
Un article mené par Regina Helena Garcia Martins et Al. cherchent à mettre en évidence
les causes et les prédominances des dysphonies chez les adultes et les enfants. Après une
évaluation faite sur 2019 patients, ils concluent que les nodules et les kystes sont
prédominants chez les enfants, la dysphonie fonctionnelle et le reflux se retrouvent
d’avantage chez les adultes, la presbyphonie ainsi que les œdèmes de Reinke s’observent
plutôt chez les personnes âgées. (4)
Les facteurs favorisants : (1, 2, 3)
Par ordre de fréquence, nous pouvons retrouver :
- Les obligations socioprofessionnelles de parler ou de chanter entretenus ou non par
des techniques vocales défectueuses
- Les facteurs psychologiques
- Des atteintes nocives de la muqueuse des plis vocaux, par le tabac ou l’alcool
- Les affectations chroniques de la sphère ORL et les terrains allergiques
- Les pertes d’audition qui peuvent se traduire par une mauvaise gestion de sa voix
- Les expositions à la poussière, aux vapeurs irritantes et à l’air conditionné
- Les antécédents dysphoniques ou hypoacousies de l’entourage qui engendreraient
un mimétisme des troubles dysphoniques ou un forçage vocal pour être entendu de
son proche
Les conséquences du forçage vocal sont nombreuses et diverses. Elles altèrent
l’attitude corporelle en provoquant :
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- Une perte de la verticalité en déplaçant le centre de gravité vers l’avant (l’utilisation
de la voix d’insistance force le patient à augmenter sa cyphose thoracique, pour
compenser le patient redresse sa tête et déplace son menton vers l’avant).
- Des crispations liées à un étirement des muscles supra et infra-hyoïdiens ainsi que
des muscles responsables de l’articulation de la parole
Elles empêchent l’ampliation thoracique du diaphragme et impose au larynx de prendre le
relais, provoquent des irritations, des inflammations des voies aériennes supérieures, des
impressions de manque d’efficacité vocale, des fatigues phonatoires, des paresthésies et
douleurs pharyngo-laryngées ainsi que des oppressions respiratoires.
1.2 Lieu d’expérimentation
Les expérimentations se sont déroulées le plus souvent au domicile des patients, ou dans
notre cabinet sur une période de 3 mois, de janvier à avril 2016. La prise en charge
ostéopathique était planifiée sur 3 séances, à titre exclusivement expérimental et donc non
rémunérées. Les séances étaient faites en amont d’une éventuelle prise en charge
orthophonique.
1.3 Population
Les patients participant à l’étude nous ont été confiés par 4 orthophonistes. Ceux-ci
présentent tous des dysphonies fonctionnelles. Au préalable, nous nous devions
d’interroger le patient pour détecter d'éventuels motifs d’exclusion :
- Les laryngectomies totales ou partielles
- Toute forme de tabagisme ou d’alcoolisme
- Les troubles de l’audition
- La présence de troubles hormonaux
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- Une intervention chirurgicale cervico-thoracique, abdominale pouvant
endommager le système phonatoire.
En effet, ces agents extérieurs auraient pu rendre le travail ostéopathique d'emblée
inefficace car nous n’avons pas vocation d’avoir une action sur les pathologies de types
organiques.
L’intérêt de ce mémoire est d’évaluer l’effet de l’ostéopathie sur les dysphonies
fonctionnelles tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
1.4 Protocole de traitement
Lors de la première séance de traitement en ostéopathie, nous réalisons un bilan afin de
traiter le patient dans sa globalité. Les structures participant à la respiration ont été testées
et traitées. Le rachis, la sphère crânienne, les viscères abdominaux ont également été
investigués.
Lors des deux séances suivantes, les zones traitées précédemment ont à nouveau été
testées. Le complexe laryngé a été investigué et des techniques spécifiques décrites
cidessous ont été appliquées en fonction des dysfonctions trouvées. L'ensemble des
techniques spécifiques appliquées au complexe laryngé et décrites ci-dessous sont issues
de l'ouvrage de PIRON Alain, 2007, Techniques ostéopathiques appliquées à la phoniatrie
tome 1, Lyon, Symétrie. (5)
Voir annexe
1.5 Les différents cas cliniques
Notre population se compose de 8 patients, 1 homme et 7 femmes âgés de 10 à 70 ans.
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Patient N°1 :
Femme de 71 ans, a travaillé en tant que coiffeuse dans un salon de coiffure. Elle n’a jamais
fumé mais a travaillé de nombreuses années dans un salon où les clients fumaient
énormément et où des substances chimiques polluaient l'atmosphère.
Mme G. est très sensible niveau ORL. Elle est asthmatique et tousse beaucoup.
Depuis janvier 2015, Mme. G trouve que sa voix est « cassée » et la toux s’est amplifiée
depuis ces dernières semaines. Elle a le sentiment d’avoir des glaires qui la gênent mais
elle n’arrive pas à se dégager la gorge. Elle racle régulièrement le fond de sa gorge ce qui
finit par l’irriter davantage. L’examen ORL révèle la présence de nodules vocaux.
Bilan vocal :
La respiration est inversée, les épaules sont très sollicitées. D’un point de vue général, la
patiente a une position légèrement voutée et on observe, lors de l’inspiration, une
contraction anormale des muscles sterno-cléido-mastoïdiens.
La voix :
- D’un point de vue personnel, la patiente explique qu’elle n’arrive pas à maîtriser
sa voix. Elle relève la présence de fluctuations lors de la phonation
- La voix conversationnelle présente une intensité normale, mais avec un débit
rapide et un timbre rauque et éraillé
- La voix chuchotée, portée et projetée est possible; la voix chantée est éraillée.
- A la lecture, la respiration est haute et bruyante
- Le temps maximum phonatoire est pathologique
La patiente présente donc un forçage vocal qui a entrainé l’apparition d’une dysphonie.
Suite à ce dysfonctionnement, l’ORL a relevé la présence de nodules vocaux.
Bilan ostéopathique :
La patiente, retraitée depuis 2005, présente des épisodes de sinusites frontales chroniques,
des constipations et reflux réguliers ainsi qu’une dorsalgie mécanique récurrente.
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Dans ses antécédents, nous trouvons :
- Une dysplasie rotulienne
- Des antécédents chirurgicaux :
Une hystérectomie
Une ablation de la vésicule biliaire
Un acte chirurgical sur une hernie inguinale
- La patiente est également asthmatique, spasmophile, et traitée pour le cholestérol
A l'observation, nous notons une attitude projetée vers l’arrière, un désalignement haut à
droite et bas à gauche ainsi que les deux épaules surélevées.
Déroulement des séances :
- 1ère séance :
A l’observation, nous relevons une attitude projetée vers l’arrière, un
désalignement haut à droite et bas à gauche ainsi que les deux épaules surélevées.
La respiration quant à elle est haute et aidée par les épaules.
Lors du traitement, nous normalisons le bassin en technique tissulaire, les
thoraciques T5 et T7, la lombaire L4 et la première côte en énergie musculaire.
Le colon ascendant, hypertonique est aussi normalisé. Pour soulager l’orifice
supérieur du thorax nous détendons en étirement toutes les structures musculaires
responsables de l’élévation des épaules. Enfin, nous réalisons un travail tissulaire
sur l’hémi-coupole diaphragmatique droite en dysfonction d’expiration, sur la
cervicale C4 ainsi qu’une inhibition des sous-occipitaux. Pour finir, nous
effectuons une technique crânienne de compression occipitale (CV4) pour
harmoniser un crâne dense.
- 2ème séance : la patiente se sent plus détendue mais la posture reste inchangée.
Cette seconde séance a pour but d’investiguer et de traiter le système laryngé. Nous
retrouverons donc un os hyoïde plutôt postéro-supérieur lié à une hypertonie des
supra-hyoïdiens tels que les muscles stylo-hyoïdiens ou digastriques postérieurs.
Les dysfonctions sont levées par les techniques citées ci-dessus.
- 3ème séance : La patiente n’a pas ressentie d’évolution notable au niveau de la
qualité de sa voix, et mentionne même une augmentation de ses glaires. Le système
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laryngé est de nouveau testé : nous observons peu d’amélioration. Les mêmes
structures sont de nouveau traitées.
Patient N°2 :
Femme, 70 ans, ancienne conseillère commerciale à la retraite, ancienne fumeuse. Depuis
décembre 2014, cette patiente trouve sa voix enrouée, ce qui l’a poussé à consulter un ORL
qui découvre une tumeur bénigne aux cordes vocales, opérée en mars 2015. Après
l’opération, la patiente se plaint d’une voix enrouée. Elle observe également des épisodes
fréquents de « gorge qui pique » ainsi que des sensations de brûlure au niveau laryngé.
Bilan vocal :
La respiration est de type thoracique supérieur, de faible amplitude. Les inspirations sont
très fréquentes mais pas efficientes. La patiente parle jusqu’au bout de son souffle jusqu’à
parfois se retrouver en apnée.
La voix :
- La voix spontanée est enrouée, éraillée et de faible intensité
- La voix forte est de faible intensité, bitonale et soufflée
- Le temps maximum phonatoire est pathologique
Bilan ostéopathique :
Madame B, retraitée depuis 10 ans, est une patiente plutôt angoissée. Elle se plaint
également de vertiges positionnels, de reflux (traités depuis 2014), de diarrhées
chroniques.
Dans ses antécédents, nous trouvons :
- Une hypothyroïdie traitée
- Des antécédents chirurgicaux :
Une appendicectomie
Une opération de la vésicule biliaire liée à des calculs
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La pause d’un anneau gastrique
Une opération d’une tumeur bénigne sur les cordes vocales
Déroulement des séances :
- 1ère séance : à l’observation, nous trouvons une attitude posturale très postérieure
ainsi qu’une respiration haute.
Lors du traitement, nous normalisons les vertèbres dysfonctionnelles (T10 et T7 en
rotation droite ainsi que C2 et C3 en rotation, étages innervant les muscles infra-
hyoïdiens). De plus, les moyens d’union de la loge viscérale du cou s’attachent sur
l’aponévrose cervicale profonde.
Le sacrum est manipulé en énergie musculaire et le diaphragme en dysfonction
d’expiration à droite est normalisé en fascia.
Nous investiguons la sphère viscérale pour traiter les intestins ainsi que l’estomac
pour diminuer les conséquences des reflux sur la sphère ORL.
L’occiput est traité dans le but d’influer l’action du nerf vague sur la sphère
viscérale digestive et viscérale antérieure du cou.
- 2ème séance : cette seconde séance a pour but d’investiguer et de traiter le système
laryngé. Nous trouvons un os hyoïde en translation droite et en position haute avec
un mylo-hyoïdien hypertonique à droite. Le plancher buccal est globalement
hypertonique. Le hyo-scapulaire se trouve également contracté à droite comme un
gauche. Au niveau crânien, on retrouve une attirance vers l’occiput et le temporal
droit, nous pouvons donc supposer que le muscle constricteur du pharynx
(notamment le supérieur) a une influence sur ces os crâniens. Le diaphragme se
trouve toujours en dysfonction d’expiration à droite. Tous ces éléments sont
normalisés comme cité ci-dessus ainsi qu’en fascia et en crânien.
- 3ème séance : lors de ce dernier rendez-vous la patiente trouve la qualité de sa voix
améliorée et moins enrouée. Les dysfonctions que nous avons trouvées lors de la
séance précédente ne sont plus présentes. Seules les cervicales restent en
dysfonctions et sont normalisées en énergie musculaire. Nous réalisons également
une détente de la loge antérieure du cou et du diaphragme pour affiner le traitement.
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Patient N° 3 :
Madame C, 54 ans, technicienne de surface n’occupe pas un poste qui sollicite beaucoup
sa voix. Elle présente dans ses antécédents ORL de nombreuses sinusites et angines à
répétition qui ont engendré une amygdalectomie en 2014. La patiente présente des
sensations de "dépôts dans la gorge" ; celle-ci ne se mouche pas souvent mais expectore
beaucoup avec la sensation que « ça descend dans la gorge ».
Lorsque la patiente est sous antibiotiques, elle ne ressent plus les symptômes, dès que
traitement ne fait plus d’effet ça revient : sécrétions, gêne et voix cassée.
La présence d'une hernie hiatale entraine des remontées gastriques.
Les circonstances d’apparition de la dysphonie : dès l’adolescence, la patiente perdait la
voix à la moindre petite rhinite. Puis la patiente perdait la voix ponctuellement (assez
fréquemment) mais de manière moins intense. Depuis l’intervention au niveau des
amygdales toutes ces sensations se sont amplifiées.
Depuis novembre 2014, le trouble s’est aggravé et est devenu une gêne permanente.
Bilan vocal :
La respiration est inversée. Le comportement d’effort est très marqué par des tensions dans
le cou lors de l’émission d’un son et nous observons une mauvaise posture.
La voix :
- La voix conversationnelle : l’intensité est réduite, le timbre est éraillé
- La voix projetée : le comportement semble épuisant, le timbre s’éraille et s’altère
avec la longueur
- La voix d’appel : elle est émise de façon laborieuse et artificielle
- La voix chantée : on note une difficulté d’ajustement vocal, la voix chantée n’est
pas impossible mais est laborieuse. Le timbre s’altère en montant.
La patiente présente une dysphonie dysfonctionnelle simple avec forçage vocal et
mauvaise gestion du souffle phonatoire. Cette dysphonie est aggravée par les facteurs
favorisants tels que les allergies, les affections chroniques de la sphère O.R.L
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Bilan ostéopathique :
La patiente est une personne plutôt stressée. Elle présente des céphalées occipitales en
étaux, des migraines et bruxe régulièrement des dents. D’un point de vue abdominal,
madame C. se plaint de constipations chroniques depuis 4 ans ainsi que de reflux.
D’autres douleurs chroniques sont à souligner, comme des cervicalgies liées à l’arthrose,
une lombalgie liée à une hernie discale en L3/L4, ainsi que des troubles mandibulaires tels
que des craquements ou des gênes lors de la mastication.
Dans ses antécédents, nous trouvons :
- Une fibromyalgie diagnostiquée depuis 2009
- Une ostéoporose diagnostiquée il y a 3 ans
- Une hypothyroïdie traitée par Lévothyrox
- Une hernie hiatale responsable des reflux gastro-œsophagiens
- Des allergies aux poils de chien - Des antécédents chirurgicaux :
Une extraction des dents de sagesse
De nombreux kystes ovariens opérés en 2015
Déroulement des séances :
- 1ère séance : à l’observation, nous trouvons une attitude projetée vers l’arrière ainsi
qu’une inspiration très limitée.
Les tests ostéopathiques révèlent un bassin et un iliaque bloqués en antériorité, de
nombreuses dysfonctions vertébrales lombaires (L5 en rotation gauche),
thoraciques (T11, T7 et T4 en rotation droite et T2 en rotation gauche), et cervicales
(C2/C3 en rotation droite, C5 en rotation gauche ainsi que C0 postérieure à
gauche). Toutes ces vertèbres sont normalisées en énergie musculaire, tout comme
les scalènes qui sont hypertoniques à droite et associés à une première côte en
élévation du même côté.
Le diaphragme en dysfonction d’expiration à droite est traité en fascia. Nous
testons et traitons l’articulation temporo-mandibulaire qui est en lien direct avec la
loge viscérale du cou par l’intermédiaire du muscle mylo-hyoidien. Nous traitons
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également la sphère digestive haute pour soulager les reflux, ainsi que la tonicité
de l’abdomen par une grande manœuvre abdominale.
- 2ème séance : lors des tests de l’investigation de la loge antérieure du cou et
périlaryngée, nous trouvons un omohyoïdien gauche et un sternohyoïdien gauche
hypertoniques entraînant l’os hyoïde en translation gauche. Le traitement
ostéopathique repose sur les techniques décrites ci-dessus. Une normalisation de
l'espace thyro-hyoïdien et du muscle mylo-hyoïdien droit est appliquée. Une
technique d'équilibration de la base du crâne ainsi que du diaphragme achève la
séance.
- 3ème séance : après la seconde séance la patiente n’évoque pas d’évolution majeure
au niveau de la qualité de sa voix car elle était enrhumée. Mais après quelques
jours, celle-ci trouvait sa voix moins cassée malgré le rhume toujours présent. Les
dysfonctions précédentes sont de nouveau testées. Nous trouvons toujours une
dysfonction du diaphragme en expiration à gauche et une hypertonie du
mylohyoïdien.
Patient N° 4 :
Monsieur O, directeur d’une agence bancaire, se plaint depuis un an d’une modification de
sa voix au cours de la journée. En début de journée il la trouve plutôt efficace et grave et
en fin de journée il lui arrive de perdre sa voix ou que celle-ci soit plus aiguë. Le patient
explique être régulièrement soumis au stress dans son activité professionnelle et associe sa
dysphonie à ces épisodes stressants.
Bilan vocal :
La respiration spontanée est mixte, les épaules se soulèvent légèrement. La respiration
volontaire est quant à elle inversée.
La voix :
- La voix conversationnelle : présente une intensité normale, un débit normal et un
timbre plutôt clair
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- La voix chuchotée est possible
- La voix portée est possible mais les épaules se lèvent
- La voix projetée est possible mais l’expiration n’est pas abdominale
- En lecture, la respiration est courte et haute
- Le temps maximum phonatoire est pathologique
Bilan ostéopathique :
Monsieur O, présente des signes fonctionnels multiples :
- Une ATM qui se luxe chroniquement, un bruxisme
- Des reflux gastro-œsophagiens chroniques traités par Gaviscon
- Une dorsalgie de type mécanique, ponctiforme à gauche, impulsive à la toux et
augmentée en flexion.
Dans ses antécédents nous ne trouvons rien de notable.
Déroulement des séances :
- 1ère séance : à l’observation, le patient a une attitude très antérieure.
Nous trouvons et manipulons en structurel un iliaque antérieur à droite, toutes les
charnières en rotation droite (L5, T12 et T1) ainsi qu’une 5e dorsale.
Les cervicales C2/C3 en dysfonction de rotation gauche sont corrigées en tissulaire
tout comme le diaphragme en dysfonction d’expiration à gauche.
Nous investiguons également l’estomac en technique viscérale pour soulager les
reflux.
- 2ème séance : une investigation de la zone péri-laryngée est mise en place. Les
muscles hyo-sternal droit, le hyo-scapulaire droit ainsi que le thyro-sternal sont
hypertoniques et sont corrigés avec les techniques décrites ci-dessus. Nous
équilibrons en crânien l’occiput et le temporal droit et effectuons de nouveau un
travail tissulaire sur le diaphragme.
- 3ème séance : depuis la séance précédente, le patient perd moins sa voix en fin de
journée et sa respiration lui semble plus ample.
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Après nos tests, nous trouvons des hypertonies sur les muscles cités précédemment
ainsi que des cervicales aux étages C2/C3. Ces éléments sont corrigés comme
précédemment.
Patient N°5 :
Mademoiselle M, âgée de 10 ans en classe de CM2. Se plaint de légère fatigue vocale
ressentie lors de la phonation prolongée. Elle se dit peu gênée par ces difficultés vocales,
excepté pour lire à haute voix. La voix serait moins efficace le matin. La mère ne note pas
de différence entre jours de classe/week-end/vacances. La mère a également noté des
difficultés vocales depuis environ un an, à la suite de l'ablation des végétations. La voix
serait fluctuante dans la journée.
Bilan vocal :
La respiration :
Lors de la voix conversationnel la respiration est courte et principalement thoracique
supérieur.
Lors de la voix projetée, nous observons une respiration exclusivement thoracique,
une projection du menton en haut et en avant ainsi qu’une perte de la verticalité.
La voix :
- La voix conversationnelle est soufflée et rauque, avec un forçage sur le souffle.
L'intensité est assez faible et la hauteur de la fréquence fondamentale est abaissée.
Les attaques sont fermes
- La voix projetée est peu efficace et la jeune patiente est rapidement essoufflée.
L'intensité n'est pas suffisamment forte.
- La voix d'appel est assez efficace en mécanisme de poitrine, et impossible en
mécanisme de tête.
- En voix chantée, on note d'importantes difficultés à produire des modulations
chantées, en raison de nombreuses désonorisations et de la faible étendue vocale.
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Bilan ostéopathique :
Mademoiselle M, présente des cervicalgies chroniques de type mécaniques ainsi que des
céphalées unilatérales droites chroniques également.
Dans ses antécédents, nous trouvons :
- Une ablation des végétations en 2009
- Un asthme traité par Ventoline
Déroulement des séances :
- 1ère séance : lors de l’observation de la patiente nous trouvons une attitude de type
postérieure.
Nos tests révèlent des dysfonctions lombaires en L2 ainsi que thoraciques en T4
que nous corrigeons en HVBA. Puis nous traitons les cervicales C2/C3 en
tissulaires ainsi que le temporal droit et l’occiput droit en crânien. Associé à la
dysfonction occipitale nous trouvons une hypertonie des sous occipitaux droits et
du trapèze droit que nous détendons en énergie musculaire. Enfin nous finissons
par détendre l’hémi-coupole diaphragmatique droite en tissulaire.
- 2ème séance : une investigation de la zone péri-laryngée est mise en place. Nous
trouvons une hypertonie exclusivement à droite des muscles sterno-hyoïdien,
thyro-hyoïdien, omo-hyoïdien ainsi que mylo-hyoïdien que nous normalisons avec
les techniques décrites ci-dessus. Nous terminons par l’hémi-coupole
diaphragmatique droite qui demeure en dysfonction.
- 3ème séance : la patiente ne présente plus de cervicalgie et sent que sa voix est moins
cassée. Nous re-testons les dysfonctions précédentes et traitons les hypertonies des
muscles sterno-hyoïdien, omo-hyoïdien et mylo-hyoïdien droits.
Patient N°6 :
Madame C, 26 ans, professeur des écoles depuis peu, se plaint d’une voix qui se casse et
de picotements en fin de journée depuis le début de son activité en 2015.
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Cette patiente est sensible à certaines allergies telles que les poils de chats, le pollen et les
acariens.
Bilan vocal :
La respiration est de type thoracique supérieure et de faible amplitude. La patiente
parle jusqu’au bout de son souffle et se trouve parfois en apnée. Elle a donc une
mauvaise gestion de son souffle phonatoire.
La voix :
- La voix spontanée est normale, légèrement éraillée.
- La voix forte est normale.
- La tessiture est normale.
- Le temps maximum phonatoire est dans la norme.
Bilan ostéopathique :
Madame C présente un terrain ORL sensible. Elle nous décrit des infections ORL
régulières ainsi que des rhinites liées à ses allergies. Depuis son début d’activité en tant
que professeur des écoles, la patiente se plaint de lombalgies basses d’allure mécanique,
augmentées en extension, non impulsives et non irradiantes.
Dans ses antécédents nous trouvons :
- Un port de semelle pour corriger la supination des chevilles.
- Un asthme d’effort traité par la Ventoline lors des crises.
Déroulement des séances :
- 1ère séance : l’observation dévoile une patiente avec un centre de gravité postérieur
ainsi qu’une respiration supérieure.
Nous trouvons lors de nos tests ostéopathiques un iliaque antérieur à gauche ainsi
qu’un sacrum postérieur en torsion gauche que nous traitons en structurel. Les
vertèbres lombaires (L5 en rotation gauche) et thoraciques (T12 en rotation droite)
sont également libérée en technique de haute vélocité et basse amplitude. Les
cervicales C1 et C3 en rotation droite ainsi que l’occiput postérieur à droite sont
libérés en énergie musculaire. La dysfonction occipitale se corrèle à une
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25
hypertension des sous-occipitaux à droite, que nous traitons en point d’inhibition.
Les techniques tissulaires sont utilisées pour corriger un diaphragme en
dysfonction d’expiration à droite ainsi qu’un occiput et un temporal denses de ce
même côté. Pour finir, une détente de l’orifice supérieur du thorax est réalisée pour
soulager les tensions liées à la respiration supérieure excessive.
- 2ème séance : une investigation de la zone péri-laryngée est mise en place. Les
muscles hyoïdiens sont globalement équilibrés, exceptés l’omohyoïdien et le
sternohyoïdien hypertoniques. Puis le traitement est globalement accès sur la
détente de l’hémi-coupole diaphragmatique droite.
Depuis la séance précédente la patiente se plaint de reflux augmentés en flexion du
tronc et en fin de journée. Nous investiguons donc la sphère viscérale, notamment
l’estomac.
- 3ème séance : depuis la dernière séance la patiente observe une diminution des
picotements en fin de journée ainsi qu’une augmentation de l’ampliation
thoracique et une augmentation de son souffle.
D’un point de vue ostéopathique nous ne trouvons plus qu’une dysfonction
diaphragmatique en expiration à droite.
A la fin du traitement la patiente ne ressent plus les picotements qu’elle avait au
commencement du traitement.
Patient N° 7 :
Madame M, 52 ans, sans emploi, évoque une faiblesse vocale chronique depuis 20 ans.
Dès qu’elle force sur sa voix celle-ci se "coupe".
L’ORL observe lors de son examen, une aphonie fonctionnelle avec un larynx normal ainsi
qu’une dysphonie spasmodique en abduction avec une faiblesse glottique.
Bilan vocal :
La respiration est haute, avec sur-sollicitation des épaules.
La voix :
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- La voix parlée est possible mais difficilement fatigable
- La voix projetée est faible
- La voix chantée est difficile
Bilan ostéopathique :
Madame M, évoque une gêne respiratoire liée à son asthme. Elle nous décrit également
des céphalées de tensions chroniques ainsi que des vertiges qui font l’objet d’une
investigation par imagerie. D’un point de vue abdominal, la patiente présente plusieurs
signes fonctionnels :
- Des ballonnements chroniques, tout au long de la journée
- Des constipations
- Des reflux
- Des dyspepsies lors de la prise de certains aliments tels que le pain, les poireaux,
le riz et le beurre
- Des douleurs en fosse iliaque droite, chronique depuis l’enfance et permanente.
Elles ne sont pas rythmées par les règles mais augmentées par celles-ci. Depuis
une péridurale réalisée en 1998, madame M. se plaint de lombalgie basse
ponctiforme latéralisée à gauche et d’allure mécanique. Cette lombalgie est
d’autant plus marquée par la présence d’une hernie postéro-médiane en L5/S1.
Une cervicalgie chronique est également à noter et serait justifiée par la présence de hernies
cervicales à plusieurs étages (en C5/C6 ainsi qu’en C6/C7) Dans ses antécédents, nous
trouvons :
- Des hernies sur plusieurs étages :
En L5/S1 provoquant des sciatiques
En C5/C6 et en C6/C7 provoquant des douleurs neurogènes sur les trajets
des nerfs concernés.
- La patiente évoque de nombreuses entorses à répétition à gauche dont la dernière
date de décembre 2015
- Hypercholestérolémie
- Hypertension
- Hypothyroïdie
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Déroulement des séances :
- 1ère séance : à l’observation, nous notons une utilisation excessive des muscles
respirateurs accessoires et donc une respiration plutôt haute.
Nous manipulons en énergie musculaire le bassin en torsion antérieure à gauche,
l’iliaque antérieur du même côté ainsi que les dysfonctions vertébrales trouvées
(L5 en rotation droite, T11 en rotation gauche, T7 en rotation gauche et C3 en
rotation droite)
Nous rééquilibrons en crânien l’occiput et le temporal à droite ainsi qu’une sphéno-
basilaire en torsion à droite. Pour finir cette première séance, le diaphragme est
traité en fascia et l’estomac en viscéral.
- 2ème séance : une investigation de la zone péri-laryngée est mise en place. Nous
observons une tonicité des muscles sterno-hyoïdien, thyro-hyoïdien et
omohyoïdien à droite, que nous normalisons comme cité ci-dessus. Nous
retrouvons encore une dysfonction diaphragmatique ainsi que cervicale que nous
traitons comme cité ci-dessus.
- 3ème séance : la patiente trouve sa respiration plus qualitative, sa voix est plus posée
et elle se sent moins en hyperventilation. Sa pneumologue, rencontrée après la
séance approuve également l’efficacité qualitative du traitement.
Quelques tensions sont de nouveau trouvées sur les muscles infra-hyoïdiens. La
coupole diaphragmatique à droite est plus mobile que les séances précédentes mais
demeure moins ample que la gauche, nous accentuons donc le traitement sur ce
respirateur principal.
Patient N° 8 :
Madame C, 27 ans, professeur des écoles depuis septembre 2015, se plaint de picotements
en fin de journée ainsi qu’une diminution de l’intensité de sa voix depuis la prise de son
poste il y a 6 mois. De plus, la patiente présente un terrain ORL fragile avec des épisodes
chroniques de laryngites et trachéites.
Bilan vocal :
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La respiration est thoracique
La voix :
- Le passage du souffle à la respiration est difficile.
- La voix forte est possible mais faible, de même que le comptage projeté.
Bilan ostéopathique :
Madame C. présente des céphalées de tensions chroniques avec phono-photophobies
associées. D’un point de vue abdominal, l’ORL lors de sa fibroscopie suspecte la présence
de reflux pour lesquels la patiente n’éprouve aucun symptôme.
Dans ses antécédents, nous trouvons :
- Une entorse de la cheville gauche en 2010
- Une péricardite en 2014
- Un asthme allergique traité par Ventoline
Déroulement des séances :
- 1ère séance : lors de l’observation, nous trouvons une attitude plutôt équilibrée
malgré une respiration thoracique visible.
Lors de notre traitement global, nous relevons des dysfonctions cervicales en
rotation droite aux étages C5 et C3 ainsi que des sous-occipitaux hypertoniques à
droite que nous corrigeons en énergie musculaire et en TOG. Lors de nos tests
crâniens, nous trouvons un occiput et un temporal droit en dysfonction.
Le diaphragme est traité en fascia pour corriger une dysfonction d’expiration à
gauche.
Nous investiguons également la sphère digestive, et traitons l’estomac pour
prévenir d’éventuels reflux.
- 2ème séance : une investigation de la zone péri-laryngée est mise en place. Nous
trouvons et normalisons avec les techniques décrites ci-dessus, une hypertonicité
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du mylo-hyoïdien à droite ainsi qu’une hypertonicité de l’omo-hyoïdien et
sternohyoïdien à droite.
Le diaphragme, le temporal, l’occiput ainsi que les cervicales sont de nouveau
testés et traités car des dysfonctions sont trouvées.
3ème séance : la patiente ressent moins de picotements en fin de journée, sa voix est
plus posée et ne déraille plus malgré ses efforts vocaux au cours de la semaine.
Nous trouvons toujours une hypertonicité du mylo-hyoïdien à droite.
1.6 Evaluation
Notre évaluation est seulement subjective basée sur le Voice Handicap Index (VHI).
Le VHI comporte 30 questions qui évaluent le niveau fonctionnel et émotionnel de la voix
du patient et permet d’estimer le retentissement du trouble vocal sur la vie quotidienne de
la personne. Le sujet évalue la sévérité de son trouble sur une échelle de 5 niveaux, de 0 à
4 :
- 0: jamais
- 1: presque jamais
- 2: parfois
- 3: presque toujours
- 4: toujours
Le score peut donc être compris entre 0 et 120 points. Un score proche de zéro indique que
le handicap du sujet est quasi nul. Plus le score se rapproche du nombre maximal plus le
retentissement de la dysphonie sur la vie du patient est importante.
2. RESULTATS
2.1 Résultats globaux
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30
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Figure 3 : Graphique résultats du « Voice Handicap Index » mesures avant/après
Figure 4 : Graphique Moyenne d’évolution du « Voice Handicap Index »
Globalement, par cet index, nous observons une amélioration de 50% de la qualité de vie
des patients.
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32
2.2 Résultats par cas
Malgré une évolution globale notable nous pouvons observer plus précisément les résultats
:
- Certains patients (identifiés par les N° 1, 3, 5, 6, 8) présentent une évolution de points
≤50%. Les résultats ne dépendent pas de l’impact de leur dysphonie départ, mais d’une
bonne assimilation des soins ostéopathiques. En effet, l’évolution entre chaque séance
était notable et les dysfonctions se levaient au fur et à mesure. - Les patients N°7 et
N°2 présentent peu voire pas d’évolution. Chez la patiente
N°7, cela s’explique par la présence d’un asthme important et de nombreuses crises
provoquant une difficulté à gérer sa respiration, ce qui provoque une
sursollicitation des muscles inspirateurs accessoires ainsi qu’une hypertonie des
muscles hyoïdiens.
La patiente N°2 n’a perçue aucune évolution car elle présente une inflammation
des cordes vocales qui empêche l’efficacité du traitement. Ce diagnostic a été mis
en évidence après les séances lors d’une fibroscopie.
3. DISCUSSION
Notre recherche visait à mettre en évidence l’efficacité et la complémentarité d’un travail
d'un ostéopathe avec celui d'un orthophoniste.
Pour cela, il s'agissait d’effectuer nos séances d'ostéopathie au préalable à toute
rééducation vocale.
Les résultats s'avèrent positifs et démontrent une efficacité réelle et une amélioration
qualitative au niveau de la voix des patients. En effet, nous avons questionné chaque
patient traité, et ces derniers nous ont confirmé que les séances d’ostéopathie avaient
permis de gagner en mobilité cervicale, ainsi qu'en qualité respiratoire et vocale.
Toutefois l’efficacité de cette pratique ostéopathique complémentaire dépend de plusieurs
éléments :
33
33
- La qualité des traitements dépendent de l’état physique et psychique des patients à
l’instant T. En effet, de nombreux états dépressifs ou anxieux, des vertiges ou des
épisodes viraux peuvent compliquer les séances et donc impacter les résultats;
- l’efficacité du traitement dépend également de l’état des cordes vocales
(notamment des inflammations) et des pathologies sous-jacentes (telles que
l’asthme ou les reflux gastro-œsophagiens). Ces états de santé pour lesquels
l’ostéopathie atteint ses limites doivent être résolus et pris en charge au préalable
par les praticiens concernés, afin que notre intervention soit optimale.
Enfin, pour traiter efficacement les dysphonies fonctionnelles, l’ostéopathie doit être
obligatoirement couplée à une rééducation orthophonique; voire à d'autres corps médicaux
ou paramédicaux en cas de pathologies connexes.
Une approche thérapeutique pluridisciplinaire permet donc une prise en charge complète
et apporte une efficacité accrue en termes de résultats, de mieux-être voire de guérison.
4. CONCLUSION
Afin de répondre à la problématique posée dans le cadre de ce mémoire, nous avons
contactés plus d'une vingtaine d'orthophonistes de la région parisienne; 4 d'entre eux -
toutes des femmes - ont répondu favorablement à cette sollicitation, et nous permis de
contacter et pratiquer cette expérience auprès de 8 de leurs patients, entre novembre 2015
et avril 2016 et à raison de 3 séances par patient.
Ce travail nous a permis de mettre en œuvre une nouvelle approche thérapeutique revêtant
plusieurs aspects :
- le recours (et donc l’apprentissage) à de nouvelles techniques, notamment inspirées
d’Alain Piron, ont apporté une harmonisation et une normalisation du larynx ;
- l'acceptation et la motivation de la part des patients, volontaires pour participer à
cette expérimentation;
- la relation de confiance qui s'est nouée au fil des séances, et qui a pu convaincre
les patients initialement perplexes;
34
34
- une coordination et une interaction avec les orthophonistes qui, une fois leur
attention retenue, ont accepté de collaborer et de participer à cette expérimentation,
m'ont fait confiance et m'ont aidée tout au long de ce parcours.
Si l'expérimentation et ce sujet de mémoire étaient à pousser plus loin, il conviendrait de
prendre en compte les aspects suivants :
- aller plus loin au niveau des tests que nous avons effectués, qui à ce stade, n'ont
pas permis d'avoir une évaluation quantitative de la voix; il aurait fallu compléter
l'approche par la mise en place de tests phonatoires reproductibles pour chaque
patient. Cette évaluation n’a pas pu être effectuée, du fait des collaborations
multiples et donc "complexifiantes" et du manque de disponibilités de certains
orthophonistes;
- de disposer d'un échantillonnage de patients plus conséquent qui permettrait de
prouver davantage l’impact de nos traitements dans la rééducation vocale;
- de pouvoir réaliser plus de séances par patient afin d'améliorer l'efficacité de
l'intervention et de rendre les résultats plus durables; les contraintes d'agendas des
patients et de moi-même n'ont pas permis de multiplier à souhait les séances.
A titre personnel, cette expérimentation a permis de m'enrichir à plusieurs niveaux tant
professionnels que relationnels :
- être confrontée à des patients ayant des dysfonctionnements phoniques spécifiques
nécessitant de déployer des techniques appropriées;
- questionner des professionnels (soit les orthophonistes, soit les ORL, soit les
ostéopathes plus expérimentés) afin de confronter ma vision et mon diagnostic et
d'apporter la meilleure réponse possible;
- avoir une bonne organisation afin de gérer au mieux les rendez-vous;
- se rendre compte qu'une intervention chez le patient s'avère moins optimale qu'en
cabinet du fait d'une relation patient/praticien modifiée.
Une expérimentation qui marque un pas de plus vers le monde professionnel qui
sera le mien !
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ANNEXES
Annexe N°1 : Questionnaire Voice Handicap Index
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Annexe N°2 : Techniques ostéopathiques appliquées à la phoniatrie
PIRON Alain, 2007, Techniques ostéopathiques appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon,
Symétrie.
1.2.1 TECHNIQUE SUR L’ESPACE MANDIBULO-HYOÏDIEN
Structures normalisées :
Les muscles constituant le plancher buccal (digastrique antérieur, génio-hyoïdien,
mylohyoïdien)
Biomécanique lésionnelle :
L'os hyoïde est emmené dans le sens crânial et antérieur. Via celui-ci et par l'intermédiaire
du muscles thyro-hyoidien, le cartilage thyroïde est également emmené en position
crâniale et antérieure.
Indications :
Une tension excessive du plancher buccale perturbe la biomécanique laryngée par fixation
antérieure et crâniale de l'os hyoïde et, via celui-ci, du cartilage thyroïde.
Test :
La partie crâniale de l'os hyoïde est saisie entre le pouce et l'index de la main caudale, la
main céphalique est sur le front du patient. Le test est réalisé dans le sens caudal et
postérieur lors d'une inspiration dirigée lente et profonde. Le thérapeute évalue
l'augmentation de cet espace ainsi que la descente hyoïdienne.
Normalisation :
- Technique de normalisation bilatérale :
Le patient est en décubitus dorsal, le thérapeute debout, latéralement au patient.
Prise de mains :
La main crâniale est sur le front du patient et induit la détente céphalique.
La main caudale saisit l'os hyoïde entre le pouce et l'index.
Normalisation : à l'inspiration, l'os hyoïde descend, à l'expiration, le thérapeute
maintient l'os hyoïde dans le sens caudal.
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L'inspiration est nasale, lente et profonde. Le contact dento-dentaire est préconisé
afin de stabiliser la mandibule en fermeture sans trop de force, ce qui induirait une
tension de tout le système manducateur, y compris du plancher buccal. Variante :
Nous pouvons rajouter une extension cranio-cervicale de basse amplitude ou un
mouvement oculaire en direction crâniale.
- Technique de normalisation unilatérale
Le patient est en décubitus dorsal, le thérapeute debout, latéralement au patient.
Prise de mains :
La main crâniale est sur le front du patient et induit la détente céphalique.
L'index de la main caudale est sous la grande corne de l'os hyoïde (au tiers
antérieur) du coté hétérolatéral à la restriction, le pouce est sur la partie
crâniale de la grande corne hyoïdienne (au tiers antérieur) du côté
homolatéral à la restriction. Normalisation : à l'inspiration, l'index sous
hyoïdien est fixe, le pouce descend la grande corne homolatérale. Les deux
doigts créent un couple de force autour d'un axe para-médian virtuel ainsi
créé. A l'expiration, on maintient l'hyoïde avec le pouce dans le sens caudal.
Variante : Nous pouvons rajouter une inclinaison du côté opposé à la restriction.
Cette dernière doit être cranio-cervicale, donc accompagnée d'une translation
latérale homolatérale au coté à normaliser. Une composante de rotation céphalique
homolatérale à la restriction peut être induite par la main céphalique pour
augmenter la mise en tension myofasciale
39
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Figure 5 : Test et technique de l'espace mandibulo-hyoidien en bilatéral, Piron A.,
Techniques ostéopathiques appliquées a la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007,
page 101
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1.2.2 TECHNIQUE SUR L’ESPACE CRÂNIO-HYOÏDIEN
Structures normalisées :
Les muscles digastriques postérieurs, stylo-hyoïdien, constricteur moyen.
Biomécanique lésionnelle :
L'os hyoïde est emmené dans le sens crânial et postérieur.
Indications :
Une tension excessive de ces muscles perturbe la biomécanique laryngée par fixation
postérieure et crâniale de l'os hyoïde. Elle est retrouvée classiquement dans la tension
excessive des grandes chaines musculaires croisées postérieures, la restriction est alors
unilatérale.
Tests :
Le thérapeute est debout, du côté à normaliser si le patient est en décubitus. Il prend contact
avec la partie crâniale de l'os hyoïde dans l'espace mandibulohyoïdien. L'os hyoïde est saisi
entre le pouce et l'index de la main caudale au niveau de la petite corne, la main céphalique
est sur le front du patient.
Le test est positif et signe une restriction musculaire majeure si l'investigation
sushyoïdienne est impossible. Lorsque l'investigation est possible, le thérapeute évalue
l'augmentation de l'espace ainsi que la descente et le déplacement antérieur de l'os hyoïde
lors d'une inspiration dirigée lente et profonde.
Prise de mains :
- La paume de la main crâniale repose sur le temporal et le pariétal, le pouce est sur
l'apophyse mastoïde de l'os temporal pour normaliser le digastrique postérieur ou
sur la région parotidienne, entre l'apophyse mastoïde et la branche montante de la
mandibule pour normaliser le stylo-hyoidien ( au niveau de la projection de
l'apophyse styloïde du temporal). Le pouce est placé en direction des fibres
musculaires, donc en direction de la petite corne hyoïdienne.
- Le pouce de la main caudale est au niveau de la petite corne hyoïdienne, l'index est
sur la partie latérale opposée de l'os hyoïde.
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Normalisation :
L'index latéralise l'hyoïde du côté à normaliser pour « offrir » la petite corne au pouce
correcteur. Puis l'index crée un point fixe hyoïdien sur la partie hétérolatérale et caudale
de l'os hyoïde. Le pouce descend et tracte l'os hyoïde du côté à normaliser dans le sens
antérieur et caudal lors d'une inspiration ample et profonde dirigée. Lors de l'expiration,
les paramètres sont maintenus. La main céphalique peut induire une inclinaison
hétérolatérale pour potentialiser la mise en tension. Cette inclinaison peut se faire lors de
la mise en tension ou lors de la manœuvre de normalisation. Le contact dento-dentaire n'est
pas préconisé pour la normalisation de cet espace.
1.2.3 TECHNIQUE SUR L’ESPACE HYO-STERNAL
Structure normalisée : le muscle sterno-hyoïdien.
Biomécanique lésionnelle :
L'os hyoïde est emmené dans le sens caudal.
Indications :
Ce muscle est souvent hypertonique chez le chanteur pratiquant le recouvrement vocal. En
effet, les muscles sous-hyoïdien sont nécessaires à la descente et à la stabilisation du larynx
en direction caudale lors de l'émission de certains sons (sons graves, recouvrement vocal,
glissando descendant…)
Test :
Le thérapeute est assis à la tête du patient, un index de chaque coté sous les grandes cornes
(au tiers antérieur) de l'os hyoïde.
Lors de l'inspiration dirigée, les index évaluent la force de descente de l'os hyoïde
globalement et en comparant les deux côtés.
Lors de l'expiration, les index évaluent la possibilité de cranialiser l'os hyoïde
42
42
Figure 6 : Normalisation hyo-sternale. Piron A., Techniques ostéopathiques appliquées
à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007, page 108
Normalisation :
Technique de normalisation directe
Le patient est en décubitus. Le thérapeute est à la tête du patient.
- La main crâniale vient tenir les grandes cornes (au tier antérieur) entre l'index et le
majeur.
- La main caudale est à plat sur le sternum.
Normalisation : La main crâniale sous-hyoidienne crânialise l'os hyoïde lors de l'expiration
pendant que la main sternale accompagne et accentue la descente sternale
Figure 7 : Normalisation de l'espace hyo-sternal. Piron A., Techniques ostéopathiques
appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007, page 109
43
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1.2.4 TECHNIQUE SUR L’ESPACE HYO-SCAPULAIRE
Structure normalisée : le muscle omo-hyoïdien.
Biomécanique lésionnelle :
L'os hyoïde est emmené dans le sens caudal et légèrement latéral si la dysfonction est
unilatérale (dans ce cas, il peut s'incliner du côté restrictif).
Indications :
Une restriction de mobilité unilatérale du muscle est souvent associée à une restriction des
sus-hyoïdiens homo ou contro-latérale.
Un forçage vocal chronique.
Un surmenage vocal surtout chez les chanteurs des registres basses ou alto.
Tests
Le patient est en décubitus, le thérapeute à la tête du patient. Les index sont placés de
chaque côté sous les grandes cornes de l'os hyoïde. Lors d'une inspiration dirigée ample et
profonde, le thérapeute évalue les possibilités de tenir l'os hyoïde en direction crâniale.
Les deux côtés sont comparés.
Prise de mains :
- L'index et le majeur, ou l'index et le pouce de la main crâniale sont placés sous les
grandes cornes de l'os hyoïde.
- La main caudale englobe l'épaule, la main crâniale prend appui sous la mandibule
pour contrôler la position céphalique.
Normalisation : à l'inspiration, la main crâniale induit la position céphalique optimale
pour garder une bonne prise sous-hyoïdienne, la main caudale induit une poussée caudale.
La mise en tension de l'omo-hyoïdien est obtenue passivement, le thérapeute mobilise
l'épaule caudalement le long du corps en demandant au patient de poser ses mains sous les
fesses). A l'expiration, la main crâniale mobilise l'hyoïde dans le sens crânial, la main
caudale maintient l'épaule dans le sens caudale.
44
44
Figure 8: Normalisation hyo-scapulaire. Piron A., Techniques ostéopathiques
appliquées a la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 113.
1.2.5 TECHNIQUE SUR L’ESPACE THYRO-HYOÏDIEN
Structures normalisées : muscle thyro-hyoïdien et la membrane thyro-hyoïdienne.
Biomécanique lésionnelle :
La contracture du muscle crico-thyroïdien est très fréquente, aussi bien uni que bilatérale.
Elle diminue l'espace thyro-hyoïdien et il n'est pas rare de retrouver l'os hyoïde
véritablement « collé » à la corne supérieure du cartilage thyroïde.
Indications : Un forçage vocal.
Prise de mains :
- La main crâniale est sur le front du patient.
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- La main caudale prend le thyroïde entre le pouce et l'index, l'index se place dans
l'espace thyro-hyoïdien du côté controlatéral au côté à normaliser, le pouce se place
sur l'arrête crâniale de l'aile thyroïdienne du côté à normaliser.
Normalisation : à l'inspiration, le cartilage thyroïde descend avec le pouce. L'index exerce
une poussée latérale vers le côté à normaliser pour ouvrir l'espace thyro-hyoïdien ainsi créé
dans la convexité. L'inspiration est nasale. A l'expiration, la main caudale maintient le
cartilage thyroïde dans le sens caudal. La mise en tension peut être potentialisée par une
inclinaison céphalique controlatérale guidée par la main céphalique.
Figure 9 : Normalisation unilatérale de l'espace thyro-hyoidien. Piron A., Techniques
ostéopathiques appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 118
1.2.6 TECHNIQUE SUR L’ESPACE THYRO-STERNAL
Structure normalisée : le muscle sterno-thyroïdien Test :
Le thérapeute est assis à la tête du patient. Par une prise laryngée à une main, la main
caudale est sur le sternum.
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Normalisation :
A l'inspiration, la main crâniale maintient le cartilage thyroïde dans le sens crânial. A
l'expiration, la main crâniale mobilise le cartilage thyroïde dans le sens crânial, la main
caudale accompagne le sternum dans le sens de l'expiration, en direction caudale.
Cette technique peut également être utilisée pour la normalisation du muscle
sternohyoïdien. Dans ce cas, la prise céphalique sera sur l'os hyoïde.
Figure 10 : Normalisation de l'espace thyro-sternal. Piron A., Techniques
ostéopathiques appliquées a la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 120
1.2.7 SYSTEME HYOÏDIEN PROFOND
Le constricteur supérieur : sa normalisation se fera par le traitement des structures qui
ne font pas partie du système laryngé local et qui correspondent à ses insertions
proximales et distales :
- Pour ses insertions proximales : l’occiput. Nous mettons en place une technique
crânienne sur la base du crâne pour libérer la charnière occipito-
atlantoaxoïdienne.
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- Pour ses insertions distales : le ligament ptérygo-mandibulaire, la langue, la
mandibule. Nous détendons donc les muscles glosses et réalisons une technique
crânienne sur l’articulation temporo-mandibulaire.
Les constricteurs moyen et inférieur
- Le constricteur moyen : le faisceau supérieur s’insère sur la petite corne de l’os
hyoïde, le faisceau inférieur sur la partie crâniale des grandes cornes. Une
hypertonie de ce muscle influence donc la mobilité de cet os.
- Le constricteur inférieur : le faisceau supérieur s’insère sur le cartilage thyroïde,
l’inférieur sur le cartilage cricoïde. Une hypertonie de ce muscle influence donc la
mobilité de ces cartilages.
- Normalisation bilatérale :
Prise de mains : la main crâniale est sous-occipitale. Le pouce de la main caudale
se place à la partie postérieure de l’aile thyroïdienne homolatérale au thérapeute,
l’index se place à la partie postérieure de l’aile controlatérale
Normalisation : la correction se fait lors d’une déglutition demandée au patient.
L’index et le pouce passent derrière les ailes thyroïdiennes quand le cartilage
thyroïde est au maximum de la position crâniale et antérieure. A la fin de la
déglutition, le cartilage thyroïde descend en pratiquant un « auto-stretching » sur
les doigts qui restent positionnés dernière les ailes thyroïdiennes.
1.2.8 SYSTEME HYOÏDIEN INTRINSEQUE – L’ESPACE
CRICOTHYROÏDIEN
La structure normalisée est le muscle crico-thyroïdien en dysfonction de fermeture. La
contracture des faisceaux droit et oblique du muscle maintient le cartilage thyroïde en
glissement et bascule antérieur ou le cartilage cricoïde en glissement et bascule
postérieure.
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Indications :
- Le forçage vocal provoque une hypertonie de toute la musculature
périlaryngéemais une hypertonie de la musculature intrinsèque peut être
rencontrée y compris le muscle crico-thyroïdien.
- L'hyperfonction dans le registre II comme dans les hyperfonctions
professionnelles surtout chez les chanteurs ténors et sopranos.
- Une technique vocale ou un répertoire inadapté.
Test : les index sont appuyés l’un contre l’autre et évaluent l'ouverture de la pince.
Prise de mains : l'index de la main crâniale est positionné sous le cartilage thyroïde, celui
de la main caudale sur la face crâniale de l'anneau cricoïde. Les deux index se touchent
par leur face radiale.
Normalisation : La mobilisation se fait sur le rythme tissulaire du patient, l'index crânial
mobilise le thyroïde dans le sens crânial et postérieur, l'index caudal mobilise le cricoïde
dans le sens caudal. Les deux mouvements sont synchronisés et les index en contact
réalisent un couple de forces en rotation inversée, à la manière de roues dentées pour
augmenter l'espace crico-thyroïdien
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Annexe N°3 : Confirmation de la Direction de travaux
50
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BIBLIOGRAPHIE
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organes de la voix et de la parole. Paris, Masson.
2- LE HUCHE, F. & ALLALI A., (2001) - La voix. Tome 2 : Pathologie vocale d’origine
fonctionnelle. Paris : Masson.
3- LE HUCHE, F. & ALLALI A., (2001)., La voix. Tome 3 : Pathologie vocale d’origine
organique. Paris, Masson
4- Regina Helena Garcia Martins, Henrique Abrantes do Amaral, Elaine Lara Mendes
Tavares, Maira Garcia Martins, Tatiana Maria Gonçalves, Norimar Hernandes Dias, 2015,
Voice Disorders: Etiology and Diagnosis.The Voice Foundation. Published by Elsevier
Inc.
5- PIRON Alain, 2007, Techniques ostéopathiques appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon,
Symétrie.
KLEIN-DALLANT Carine (2001), Dysphonies et rééducations vocales de l'adulte, Solal
WATTEBLED Anne, Voix, troubles et rééducation,
http://www.pratiqueorthophonique.com (consulté le 02 février 2016)
MC ISAAC Nicholas, 2012, L'ostéopathie au service de la voix chantée : Le forçage vocal,
mémoire d'ostéopathie, IDO, Paris.
LAREDO Audrey, 2015, Intérêt d'une prise en charge complémentaire en ostéopathie des
sujets souffrant de dysphonies dysfonctionnelles, mémoire d’ostéopathie, IDO, Paris.
LEBEYLE Séverine, 2009, Orthophonie et ostéopathie : intérêt d’une prise en charge bi
disciplinaire des patients atteints de dysphonies fonctionnelle, mémoire d’orthophonie,
Médecine Strasbourg.
COCHEME Guillemette, 2006, Analyse subjective de l’impact de la thérapie manuelle en
orthophonie, mémoire d’orthophonie, Université CLAUDE-BERNARD. LYON1.
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Statistiques d’évolution du « Voice Handicap Index – page 30
Figure 2 : Résultat du « Voice Handicap Index » mesures avant/après et pourcentage
d’évolution - page 30
Figure 3 : Graphique résultats du « Voice Handicap Index » mesures avant/après – page 31
Figure 4 : Graphique moyenne d’évolution du « Voice Handicap Index » – page 31
Figure 5 : Test et technique de l'espace mandibulo-hyoidien en bilatéral, Piron A., Techniques
ostéopathiques appliquées a la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007, page 101 – annexe
Figure 6 : Normalisation hyo-sternale. Piron A., Techniques ostéopathiques appliquées à
la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007, page 108 – annexe
Figure 7 : Normalisation de l'espace hyo-sternal. Piron A., Techniques ostéopathiques
appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007, page 109 – annexe
Figure 8: Normalisation hyo-scapulaire. Piron A., Techniques ostéopathiques appliquées
à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 113 – annexe
Figure 9 : Normalisation unilatérale de l'espace thyro-hyoidien. Piron A., Techniques
ostéopathiques appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 118 – annexe
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Figure 10 : Normalisation de l'espace thyro-sternal. Piron A., Techniques ostéopathiques
appliquées à la phoniatrie tome 1, Lyon, Symétrie, 2007. Page 120 – annexe
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RESUME
Ce mémoire a pour objectif de démontrer l’efficacité d’un travail pluridisciplinaire conjuguant
ostéopathie et orthophonie dans le traitement des dysphonies fonctionnelles.
Nous avons mis en place un protocole de traitement dans le but d’harmoniser la loge antérieure
du cou et d’équilibrer les structures anatomiques mises en jeu lors de la phonation. Un test
d’évaluation du ressenti du patient avant et après traitement a mis en évidence une amélioration
de la qualité de la voix. Cependant un test objectif de mesure de la voix ainsi qu’un plus grand
nombre de patients permettraient d’étayer les résultats et les conclusions.
Mots clefs : ostéopathie, dysphonie fonctionnelle, voix, orthophonie.
ABSTRACT
This thesis aims to demonstrate the effectiveness of a multidisciplinary work combining
osteopathy and speech therapy in the treatment of functional dysphonia. We have implemented
a treatment protocol in order to harmonize the forehead part of the neck and to balance the
anatomical structures involved in phonation. The evaluation of the patient’s feeling, pre- and
post-treatment, shows an improvement in the voice quality. However an objective test for the
voice's measurement and a greater number of patients would support the results and
conclusions.
Keywords : osteopathy, dysphonia, voice, orthophony
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