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SORBONNE UNIVERSITÉ
FACULTÉ DE MÉDECINE SORBONNE UNIVERSITÉ
ANNÉE 2018 THÈSE N°
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE
DOCTEUR EN MÉDECINE
SPÉCIALITÉ : Médecine Générale
PAR
Lise LE ROY-VIATOR
Née le 25 Juillet 1987 à Enghien-les-Bains (95)
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 20 DÉCEMBRE 2018
SANTÉ DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES : DÉPISTAGE DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS CHEZ LES MÉDECINS
GÉNÉRALISTES FRANCILIENNES (Enquête quantitative sur le dépistage par frottis cervico-utérin et ses freins)
DIRECTEUR DE THÈSE Dr SOARES André PRÉSIDENT DE THÈSE Pr CORNET Philippe MEMBRES DU JURY Dr CADWALLADER Jean-Sébastien
Dr IBANEZ Gladys
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REMERCIEMENTS
A mon Président de thèse Monsieur le Pr CORNET Philippe, Je vous remercie de me faire l’honneur de présider ce jury de thèse.
Veuillez trouver ici l’expression de mon profond respect.
A mon Directeur de thèse Monsieur le Docteur SOARES André Vous avez très gentiment accepté de diriger cette thèse et vos encouragements m’ont poussée
à avancer jusqu’au point final. Vos remarques ont toujours été très pertinentes et
constructives.
Merci infiniment de m’avoir accompagnée dans ce travail.
Aux membres du jury Monsieur le Dr CADWALLADER Jean-Sébastien Madame le Dr IBANEZ Gladys Vous m’avez fait l’honneur de siéger dans mon jury de thèse et d’accepter de juger ce travail.
Je vous en remercie sincèrement.
A toutes les femmes médecins qui ont accepté de participer à cette enquête.
Aux médecins que j’ai croisé sur ma route et qui m’ont beaucoup apportée :
- Dr ASTIER Philippe et Dr HUSSON Daniel, mes maîtres de stage, qui m’ont énormément
appris au cours de mon internat puis de mes remplacements.
- Dr BERNOT Bruno, le médecin hospitalier le plus bienveillant envers ses internes et ses
patients que j’ai rencontré.
- Dr FINELLE Laurent, qui m’a ouvert la porte de son cabinet quand je n’étais qu’un « bébé
docteur »
- Dr LANTUIT Pierre, un très bon médecin de famille que j’ai beaucoup aimé remplacer.
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A ma famille,
A mes parents Bernard et Véronique, pour les racines et les ailes…
Merci pour tout ce que vous avez toujours fait pour moi…Je vous aime très fort.
Papa, je suis fière de prêter serment 40 ans après toi…Sans le vouloir, tu m’as donné goût à la
médecine générale. J’espère être ta digne héritière dans ce beau métier !
Maman, un jour tu m’as écrit sur un bout de papier une citation de Paul Auster : « Nul ne peut
arriver à rien dans cette vie sans quelqu’un qui croit en lui ». Tu avais raison…
Merci d’y avoir cru et de m’avoir toujours encouragée…
A mon mari Eddie, tu es l’équilibre de ma vie et mon modèle de réussite.
Dès le premier regard j’ai su que ce serait toi…
Merci pour tout ce que tu m’apportes au quotidien et pour les 4 plus beaux yeux de notre
Monde. Come What May…
A mes mini-moi chéris, Alya et Mahé, vous êtes mon oxygène et ma plus grande fierté.
Je vous aime « jusqu’à la Lune et retour », à l’infini fois l’infini…
A mes frangins Marie et Pierre, pour tous ces souvenirs d’enfance, et à leur famille.
Marie, pour m’avoir fait découvrir « Urgences », ça a été une révélation.
Pitou, pour nous faire encore rire quand on pense à ta tête dans l’Hôpital VELPO !
Votre confiance en moi dans le domaine médical est une des plus belles reconnaissances.
A mon Papy, j’ai pensé à toi à chaque fois que j’ai jardiné pour échapper à l’écriture de cette
thèse ! Je ne doute pas que tu aurais été très fier de moi aujourd’hui…
A Mam Goz, pour toutes les fois où tu m’as répété « et ta thèse, elle en est où ? Ça dure des
années avec toi ! ». Et bien la voilà, maintenant tu as intérêt à la lire !!
A ma belle-famille, qui m’a accueillie à bras ouverts, et en particulier à Mamina, Memelle
(ma BS adorée), Patrick, Lenny, Cassy, Ambre, Marie-France et Coleen. Merci pour tous les
beaux moments que nous avons partagés et pour ceux à venir...
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A mon Parrain Paga et ma Marraine Catherine, pour m’avoir guidée inconsciemment dans
cette direction.
A mes cousins Thomas et Cécile pour toutes les missions impossibles réussies !
A mes amis,
A mes « amies d’la vie » : Laura « Maff » et Marianne « Doz », pour être toujours là.
Ma Lolo, j’espère de tout cœur que nos projets professionnels communs verront le jour…
A mes amies d’enfance : Nina, Clem et Laura C., pour tous les fous rires.
Aux amis de la fac et de l’internat : Mahamadou « Fof », Odile, Marianne, Célia, Hong Ha,
Uyen-Mi, Fadwa, Navid et Sarah R., pour avoir partagé ces années.
A mes nouveaux amis : Marc et Sandrine, ma fidèle partenaire de sport !
A Marie-Ange, Stéphane et leur famille, pour avoir aidé mes trésors à grandir.
A Mehdi, pour avoir corrigé mon anglais approximatif avec tant de pédagogie !
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PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS – PRATICIENS HOSPITALIERS MÉDECINE SORBONNE UNIVERSITÉ
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1 ACAR Christophe Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE 2 AIT OUFELLA Hafid Réanimation médicale SAINT ANTOINE 3 ALAMOWITCH Sonia Neurologie SAINT ANTOINE 4 AMARENCO Gérard Rééducation fonctionnelle TENON 5 AMOUR Julien Anesthésiologie PITIE SALPETRIERE 6 AMOURA Zahir Médecine interne PITIE SALPETRIERE 7 AMSELEM Serge Génétique TROUSSEAU 8 ANDRE Thierry Hépato Gastro Entérologie SAINT ANTOINE 9 ANDREELLI Fabrizio Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 10 ANTOINE Jean-Marie Gynécologie obstétrique TENON 11 APARTIS Emmanuelle Physiologie SAINT ANTOINE 12 ARLET Guillaume Bactériologie TENON 13 ARNULF Isabelle Neurologie PITIE SALPETRIERE 14 ARRIVE Lionel Radiologie SAINT ANTOINE 15 ASSOUAD Jalal Chirurgie thoracique TENON 16 ASTAGNEAU Pascal Epidémiologie² PITIE-SALPETRIERE 17 AUBRY Alexandra Bactériologie PITIE SALPETRIERE 18 AUCOUTURIER Pierre Immunologie SAINT ANTOINE 19 AUDO Isabelle Ophtalmologie CHNO 15/20 20 AUDRY Georges Chirurgie viscérale infantile TROUSSEAU 21 AUTRAN Brigitte Immunologie/bio cellulaire PITIE SALPETRIERE 22 BACHELOT Anne Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 23 BALLADUR Pierre Chirurgie générale SAINT ANTOINE 24 BALLESTER Marcos Gynécologie Obstétrique TENON 25 BARBAUD Annick Dermatologie TENON 26 BARROU Benoît Urologie PITIE SALPETRIERE 27 BAUJAT Bertrand O.R.L. TENON 28 BAULAC (Surnombre) Michel Anatomie/Neurologie PITIE SALPETRIERE 29 BAUMELOU Alain Néphrologie PITIE SALPETRIERE 30 BAZOT Marc Radiologie TENON 31 BEAUGERIE Laurent Gastroentérologie/Nutrition SAINT ANTOINE 32 BEAUSSIER Marc Anesthésiologie/Réanimation SAINT ANTOINE 33 BELMIN Joël Médecine interne/Gériatrie Charles FOIX 34 BENVENISTE Olivier Médecine interne PITIE SALPETRIERE
35 BERENBAUM Francis Rhumatologie SAINT ANTOINE 36 BERTOLUS Chloé Stomatologie PITIE SALPETRIERE 37 BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuro pédiatrie TROUSSEAU 38 BITKER Marc Olivier Urologie PITIE SALPETRIERE 39 BOCCARA Franck Cardiologie SAINT ANTOINE 40 BODAGHI Bahram Ophtalmologie PITIE SALPETRIERE 41 BODDAERT Jacques Médecine interne/Gériatrie PITIE SALPETRIERE 42 BOELLE Pierre Yves Bio statistiques SAINT ANTOINE 43 BOFFA Jean-Jacques Néphrologie TENON 44 BONNET Francis Anesthésiologie/Réanimation TENON 45 BORDERIE Vincent Ophtalmologie CHNO 15/20 46 BOUDGHENE-STAMBOULI Frank Radiologie TENON 47 BRICE Alexis Génétique PITIE SALPETRIERE 48 BROCHERIOU Isabelle Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 49 BRUCKERT Eric Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 50 CACOUB Patrice Médecine interne PITIE SALPETRIERE 51 CADRANEL Jacques Pneumologie TENON 52 CALMUS Yvon Bio Cellulaire/Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 53 CALVEZ Vincent Virologie PITIE SALPETRIERE 54 CAPRON (Surnombre) Frédérique Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 55 CARBAJAL-SANCHEZ Diomedes Pédiatrie TROUSSEAU
56 CARETTE Marie-France Radiologie TENON
57 CARPENTIER Alexandre Neuro chirurgie PITIE SALPETRIERE
58 CARRAT Fabrice Biostatistiques/inf médicale SAINT ANTOINE
59 CARRIE Alain Biochimie PITIE SALPETRIERE
60 CATALA Martin Histologie et Cytologie PITIE SALPETRIERE
61 CAUMES Eric Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE
62 CHABBERT BUFFET Nathalie Endocrinologie TENON 63 CHAMBAZ Jean Biologie cellulaire PITIE SALPETRIERE 64 CHARTIER-KASTLER Emmanuel Urologie PITIE SALPETRIERE 65 CHASTRE (Surnombre) Jean Réanimation chirurgicale PITIE SALPETRIERE
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66 CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie SAINT ANTOINE 67 CHERIN Patrick Médecine interne PITIE SALPETRIERE 68 CHICHE Laurent Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE
69 CHIRAS (Surnombre) Jacques Radiologie/Imagerie médicale PITIE SALPETRIERE
70 CHRISTIN-MAITRE Sophie Endocrinologie SAINT ANTOINE
71 CLEMENT Annick Pneumologie TROUSSEAU
72 CLEMENT-LAUSCH Karine Nutrition PITIE SALPETRIERE
73 CLUZEL Philippe Radiologie/Imagerie médicale PITIE SALPETRIERE
74 COHEN Aron Cardiologie SAINT ANTOINE
75 COHEN David Pédo Psychiatrie PITIE SALPETRIERE
76 COHEN Laurent Neurologie PITIE SALPETRIERE
77 COLLET Jean-Philippe Cardiologie PITIE SALPETRIERE
78 COMBES Alain Réanimation médicale PITIE SALPETRIERE
79 CONSTANT Isabelle Anesthésiologie/réanimation TROUSSEAU
80 COPPO Paul Hématologie clinique SAINT ANTOINE
81 CORIAT Pierre Anesthésiologie/réanimation PITIE SALPETRIERE
82 CORNU Philippe Neuro chirurgie PITIE SALPETRIERE
83 CORVOL Henriette Pédiatrie TROUSSEAU
84 CORVOL Jean-Christophe Neurologie PITIE SALPETRIERE
85 COSNES Surnombre Jacques Gastro Entérologie/Nutrition SAINT ANTOINE
86 COULOMB Aurore Anatomie/cytolo patho TROUSSEAU
87 CUSSENOT Olivier Anatomie/Urologie TENON
88 DARAI Emile Gynécologie obstétrique TENON
89 DAUTZENBERG Surnombre Bertrand Pneumologie PITIE SALPETRIERE
90 DAVI Frédéric Hématologie biologique PITIE SALPETRIERE
91 DELATTRE Jean-Yves Neurologie PITIE SALPETRIERE
92 DELHOMMEAU François Hématologie biologique SAINT ANTOINE
93 DEMOULE Alexandre Pneumologie/réanimation PITIE SALPETRIERE
94 DERAY Gilbert Néphrologie PITIE SALPETRIERE
95 DOMMERGUES Marc Gynécologie obstétrique PITIE SALPETRIERE
96 DORMONT Didier Radiologie/imagerie médicale PITIE SALPETRIERE
97 DOUAY Luc Hématologie biologique TROUSSEAU
98 DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE
99 DRAY Xavier Gastroentérologie SAINT ANTOINE
100 DUBOIS Bruno Neurologie PITIE SALPETRIERE
101 DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie TROUSSEAU
102 DUGUET Alexandre Pneumologie PITIE SALPETRIERE
103 DUPONT DUFRESNE Sophie Anatomie/ Neurologie PITIE SALPETRIERE
104 DURR Alexandra Génétique PITIE SALPETRIERE
105 DUSSAULE Jean-Claude Physiologie SAINT ANTOINE
106 DUYCKAERTS Charles Anatomie/Cytologie pathologique PITIE SALPETRIERE
107 EL ALAMY Ismaël Hématologie biologique TENON
108 EYMARD Bruno Neurologie PITIE SALPETRIERE
109 FAIN Olivier Médecine interne SAINT ANTOINE
110 FARTOUKH Muriel Pneumologie/Réanimation TENON
111 FAUTREL Bruno Rhumatologie PITIE SALPETRIERE
112 FERON Jean-Marc Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE
113 FERRE Pascal Biochimie/Biologie moléculaire PITIE SALPETRIERE
114 FEVE Bruno Endocrinologie SAINT ANTOINE
115 FITOUSSI Franck Chirurgie infantile TROUSSEAU
116 FLEJOU Jean-François Anatomie pathologique SAINT ANTOINE
117 FLORENT Christian Hépato Gastro-Entérologie SAINT ANTOINE
118 FOIX L'HELIAS Laurence Pédiatrie TROUSSEAU
119 FONTAINE Bertrand Neurologie PITIE SALPETRIERE
120 FOSSATI Philippe Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE
121 FOURET Pierre Anatomie/Cytologie pathologique PITIE SALPETRIERE
122 FOURNIER Emmanuel Physiologie PITIE SALPETRIERE
123 FRANCES Surnombre Camille Dermatologie TENON
124 FUNCK- BRENTANO Christian Pharmacologie PITIE SALPETRIERE
125 GALANAUD Damien Radiologie et imagerie médicale PITIE-SALPETRIERE
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126 GARBARG CHENON Antoine Virologie TROUSSEAU
127 GIRARD Pierre Marie Maladies infectieuses/tropicales SAINT ANTOINE
128 GIRERD Xavier Thérapeutique/Endocrinologie PITIE SALPETRIERE
129 GLIGOROV Joseph Oncologie TENON 130 GOROCHOV Guy Immunologie PITIE SALPETRIERE 131 GOSSEC Laure Rhumatologie PITIE SALPETRIERE 132 GOUDOT Patrick Stomatologie PITIE SALPETRIERE 133 GRATEAU Gilles Médecine interne TENON 134 GRENIER (Surnombre) Philippe Radiologie PITIE SALPETRIERE 135 GRIMPREL Emmanuel Urgences pédiatriques TROUSSEAU 136 GUIDET Bertrand Réanimation médicale SAINT ANTOINE 137 HARTEMANN Agnès Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 138 HAROCHE Julien Médecine interne PITIE SALPETRIERE 139 HATEM Stéphane Département de Cardiologie PITIE SALPETRIERE 140 HAUSFATER Pierre Thérapeutique/Médecine d’urgence PITIE SALPETRIERE 141 HAYMANN Jean-Philippe Physiologie TENON 142 HELFT Gérard Cardiologie PITIE SALPETRIERE 143 HENNEQUIN Christophe Parasitologie SAINT ANTOINE 144 HERSON (Surnombre) Serge Médecine interne PITIE SALPETRIERE 145 HERTIG Alexandre Néphrologie TENON 146 HOANG XUAN Khê Neurologie PITIE SALPETRIERE 147 HOURY Sydney Chirurgie digestive/viscérale TENON 148 HOUSSET Chantal Biologie cellulaire SAINT ANTOINE 149 HULOT Jean Sébastien Pharmacologie PITIE SALPETRIERE 150 ISNARD-BAGNIS Corinne Néphrologie PITIE SALPETRIERE 151 ISNARD Richard Cardiologie PITIE SALPETRIERE 152 JARLIER Vincent Bactériologie PITIE SALPETRIERE 153 JOUANNIC Jean-Marie Gynécologie obstétrique TROUSSEAU 154 JOUVENT Roland Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE 155 JUST Jocelyne Pédiatrie TROUSSEAU 156 KALAMARIDES Michel Neurochirurgie PITIE SALPETRIERE 157 KAROUI Medhi Chirurgie digestive PITIE SALPETRIERE 158 KAS Aurélie Biophysique/Médecine nucléaire PITIE SALPETRIERE 159 KATLAMA Christine Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE
160 KAYEM Gilles Gynécologie-Obstétrique TROUSSEAU 161 KLATZMANN David Immunologie PITIE SALPETRIERE 162 KOMAJDA Surnombre Michel Cardiologie PITIE SALPETRIERE 163 KOSKAS Fabien Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE 164 LACAU SAINT GUILY Jean ORL TENON 165 LACAVE Roger Histologie et Cytologie TENON 166 LACORTE Jean-Marc Biologie cellulaire PITIE SALPETRIERE 167 LAMAS Georges ORL PITIE SALPETRIERE 168 LANDMAN-PARKER Judith Hématologie/oncologie pédiatriques TROUSSEAU 169 LANGERON Olivier Anesthésiologie PITIE SALPETRIERE 170 LAPILLONNE Hélène Hématologie biologique TROUSSEAU 171 LAROCHE Laurent Ophtalmologie CHNO 15/20 172 LAZENNEC Jean-Yves Anatomie/Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 173 LE FEUVRE Claude Cardiologie PITIE SALPETRIERE 174 LE GUERN Eric Génétique PITIE SALPETRIERE 175 LE HOANG Phuc Ophtalmologie PITIE SALPETRIERE 176 LEBLOND Véronique Hématologie clinique PITIE SALPETRIERE 177 LEENHARDT Laurence Endocrinologie/Médecine Nucléaire PITIE SALPETRIERE 178 LEFEVRE Jérémie Chirurgie générale SAINT ANTOINE 179 LEGRAND Ollivier Hématologie clinique SAINT ANTOINE 180 LEHERICY Stéphane Radiologie/imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 181 LEMOINE François Immunologie PITIE SALPETRIERE 182 LEPRINCE Pascal Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE 183 LESCOT Thomas Anesthésiologie/réanimation SAINT ANTOINE 184 LETAVERNIER Emmanuel Physiologie TENON 185 LEVERGER Guy Hématologie/oncologie pédiatriques TROUSSEAU 186 LEVY Rachel Histologie et Cytologie TENON 187 LEVY Richard Neurologie PITIE SALPETRIERE 188 LOTZ Jean-Pierre Oncologie médicale TENON 189 LUBETZKI Catherine Neurologie PITIE SALPETRIERE 190 LUCIDARME Olivier Radiologie PITIE SALPETRIERE 191 LUYT Charles Réanimation médicale PITIE SALPETRIERE 192 MAINGON Philippe Radiothérapie PITIE SALPETRIERE 193 MARCELIN Anne Geneviève Bactériologie PITIE SALPETRIERE 194 MARIANI (Surnombre) Jean Biologie cellulaire/médecine interne Charles FOIX
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195 MARTEAU Philippe Gastroentérologie SAINT ANTOINE 196 MASQUELET Alain Charles Chirurgie Orthopédique SAINT ANTOINE 197 MAURY Eric Réanimation médicale SAINT ANTOINE 198 MAZERON (Surnombre) Jean-Jacques Radiothérapie PITIE SALPETRIERE 199 MAZIER (Surnombre) Dominique Parasitologie PITIE SALPETRIERE 200 MENEGAUX Fabrice Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 201 MENU Yves Radiologie SAINT ANTOINE 202 MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses/tropicales SAINT ANTOINE 203 MILLET Bruno Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE 204 MITANCHEZ Delphine Néonatologie TROUSSEAU 205 MOHTY Mohamad Hématologie clinique SAINT ANTOINE 206 MONTALESCOT Gilles Cardiologie PITIE SALPETRIERE 207 MONTRAVERS Françoise Biophysique/Médecine nucléaire TENON 208 MOZER Pierre Urologie PITIE SALPETRIERE 209 NACCACHE Lionel Physiologie PITIE SALPETRIERE 210 NAVARRO Vincent Neurologie PITIE SALPETRIERE 211 NETCHINE Irène Physiologie TROUSSEAU 212 NGUYEN KHAC Florence Hématologie biologique PITIE SALPETRIERE 213 NGUYEN QUOC Stéphanie Hématologie clinique PITIE SALPETRIERE 214 NIZARD Jacky Gynécologie – Obstétrique PITIE SALPETRIERE 215 OPPERT Jean-Michel Nutrition PITIE SALPETRIERE 216 PAQUES Michel Ophtalmologie CHO 15/20 217 PARC Yann Chirurgie digestive SAINT ANTOINE 218 PASCAL-MOUSSELLARD Hugues Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 219 PATERON Dominique Thérapeutique/accueil des urgences SAINT ANTOINE 220 PAUTAS Eric Gériatrie Charles FOIX 221 PAYE François Chirurgie générale/digestive SAINT ANTOINE 222 PERETTI Charles Psychiatrie d’Adultes SAINT ANTOINE 223 PERIE Sophie ORL TENON 224 PETIT Arnaud Pédiatrie TROUSSEAU 225 PIALOUX Gilles Maladies infectieuses/tropicales TENON 226 PLAISIER Emmanuelle Néphrologie TENON 227 POIROT Catherine Cytologie et Histologie
228 POITOU-BERNERT Christine Nutrition PITIE SALPETRIERE 229 POYNARD (Surnombre) Thierry Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 230 PRADAT Pascale Rééducation Fonctionnelle PITIE SALPETRIERE 231 PUYBASSET Louis Anesthésiologie/Réanimation PITIE SALPETRIERE 232 RATIU Vlad Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 233 RAUX Mathieu Anesthésiologie/réanimation PITIE SALPETRIERE 234 RAY Patrick Réanimation/Médecine Urgence TENON 235 REDHEUIL Alban Radioloie PITIE SALPETRIERE 236 RIOU Bruno Urgences médico chirurgicales PITIE SALPETRIERE 237 ROBAIN Gilberte Rééducation Fonctionnelle ROTHSCHILD 238 ROBERT Jérôme Bactériologie PITIE SALPETRIERE 239 RODRIGUEZ Diana Neurone pédiatrie TROUSSEAU 240 RONCO Pierre Marie Néphrologie / Dialyse TENON 241 RONDEAU Eric Néphrologie TENON 242 ROSMORDUC Olivier Hépato Gastro Entérologie SAINT ANTOINE 243 ROUGER Philippe Hématologie INTS 244 ROUPRET Morgan Urologie PITIE SALPETRIERE 245 ROZE Emmanuel Neurologie PITIE SALPETRIERE 246 SAHEL José-Alain Ophtalmologie CHNO 15/20 247 SAMSON Yves Neurologie PITIE SALPETRIERE 248 SANSON Marc Histologie/Neurologie PITIE SALPETRIERE 249 SARI ALI El Hadi Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 250 SAUTET Alain Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE 251 SCATTON Olivier Chirurgie Hépato biliaire PITIE SALPETRIERE 252 SEILHEAN Danielle Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 253 SEKSIK Philippe Hépato Gastroentérologie SAINT ANTOINE 254 SELLAM Jérémie Rhumatologie SAINT ANTOINE 255 SEZEUR Alain Chirurgie générale DIACONESSES 256 SIFFROI Jean-Pierre Génétique TROUSSEAU 257 SIMILOWSKI Thomas Pneumologie PITIE SALPETRIERE 258 SIMON Tabassome Pharmacologie clinique SAINT ANTOINE 259 SOKOL Harry Gastroentérologie SAINT ANTOINE 260 SOUBRIER Florent Génétique PITIE SALPETRIERE 261 SPANO Jean-Philippe Oncologie médicale PITIE SALPETRIERE 262 STANKOFF Bruno Neurologie SAINT ANTOINE 263 STEICHEN Olivier Urgences médico chirurgicales TENON
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264 STERKERS Olivier ORL PITIE SALPETRIERE 265 STRAUS Christian Physiologie PITIE SALPETRIERE 266 SVRCEK Magali Anatomie pathologique SAINT ANTOINE 267 TALBOT Jean-Noël Médecine nucléaire TENON 268 TANKERE Frédéric ORL PITIE SALPETRIERE 269 THABUT Dominique Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 270 THOMAS Surnombre Guy Médecine légale/Psy d’adultes SAINT ANTOINE 271 THOMASSIN-NAGGARA Isabelle Radiologie TENON 272 THOUMIE Philippe Rééducation fonctionnelle ROTHSCHILD 273 TIRET Surnombre Emmanuel Chirurgie générale/digestive SAINT ANTOINE 274 TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie TENON 275 TOUNIAN Patrick Gastroentérologie/nutrition TROUSSEAU 276 TOURAINE Philippe Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 277 TRAXER Olivier Urologie TENON 278 TRESALLET Christophe Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 279 TRUGNAN Germain Biochimie SAINT ANTOINE 280 TUBACH Florence Biostatistiques/inf médicale PITIE SALPETRIERE 281 ULINSKI Tim Pédiatrie TROUSSEAU 282 UZAN Catherine Chirurgie générale/Gynécologie PITIE SALPETRIERE 283 VAILLANT Jean-Christophe Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 284 VERNY Marc Médecine interne/Gériatrie PITIE SALPETRIERE 285 VIALLE Raphaël Chirurgie infantile TROUSSEAU 286 VIDAILHET Marie José Neurologie PITIE SALPETRIERE 287 VIGOUROUX Corinne Biologie cellulaire SAINT ANTOINE 288 WALTI Hervé Pédiatrie / Néo natalité TROUSSEAU 289 WENDUM Dominique Anatomie pathologique SAINT ANTOINE 290 WISLEZ Marie Pneumologie TENON
MEDECINE GENERALE MAGNIER Anne-Marie CORNET (Surnombre) Philippe
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MAITRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS–PRATICIENS HOSPITALIERS MÉDECINE SORBONNE UNIVERSITÉ
1 ALLENBACH (Stagiaire) Yves Médecine interne PITIE SALPETRIERE 2 AMIEL Corinne Virologie TENON 3 ARON WISNEWSKY Judith Nutrition PITIE SALPETRIERE 4 ATLAN Michael Chirurgie reconstructrice TENON 5 AUBART COHEN Fleur Médecine interne PITIE SALPETRIERE 6 BACHET Jean-Baptiste Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 7 BACHY (Stagiaire) Manon Chirurgie infantile TROUSSEAU 8 BARBU Véronique Biochimie SAINT ANTOINE 9 BELLANNE-CHANTELOT Christine Génétique PITIE SALPETRIERE 10 BELLOCQ Agnès Physiologie/Explo fonctionnelle PITIE SALPETRIERE 11 BENOLIEL Jean-Jacques Biochimie PITIE SALPETRIERE 12 BENSIMON Gilbert Pharmacologie PITIE SALPETRIERE 13 BERLIN Ivan Pharmacologie PITIE SALPETRIERE 14 BIELLE (Stagiaire) Franck Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 15 BILHOU-NABERA Chrystèle Génétique SAINT ANTOINE 16 BIOUR Michel Pharmacologie SAINT ANTOINE 17 BLONDIAUX Eléonore Radiologie TROUSSEAU 18 BOISSAN Matthieu Biologie cellulaire TENON 19 BOUHERAOUA (Stagiaire) Nacim Ophtalmologie 15/20 20 BOULE Michèle Physiologie TROUSSEAU 21 BOURRON Olivier Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 22 BOUTOLLEAU David Virologie PITIE SALPETRIERE 23 BRIOUDE Frédéric Physiologie TROUSSEAU 24 BRISSOT (Stagiaire) Eolia Hématologie clinique SAINT ANTOINE 25 BUOB David Anatomie pathologique TENON 26 BURREL Sonia Virologie PITIE SALPETRIERE 27 CANLORBE (Stagiaire) Geoffroy Chirurgie /Gynécologie PITIE SALPETRIERE 28 CERVERA Pascale Anatomie pathologique SAINT ANTOINE 29 CHAPIRO Elise Hématologie biologique PITIE SALPETRIERE 30 CHAPPUY Hélène Pédiatrie TROUSSEAU 31 CHARLOTTE Frédéric Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE
32 CLARENCON Frédéric Radiologie et imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 33 COMPERAT Eva Maria Anatomie pathologique TENON 34 CONTI -MOLLO Filomena Bio cellulaire Chirurgie hépatique PITIE SALPETRIERE 35 COTE Jean-François Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 36 COULET Florence Génétique PITIE SALPETRIERE 37 COUVERT Philippe Biochimie PITIE SALPETRIERE 38 DANZIGER Nicolas Physiologie PITIE SALPETRIERE 39 DECRE Dominique Bactériologie virologie SAINT ANTOINE 40 DEGOS Vincent Anesthésiologie Réanimation PITIE SALPETRIERE 41 DUPONT (Stagiaire) Charlotte Biologie de la reproduction TENON 42 ECKERT (Stagiaire) Catherine Virologie SAINT ANTOINE 43 ERRERA Marie-Hélène Ophtalmologie CHNO 15/20 44 ESCUDIER Estelle Histologie/Génétique TROUSSEAU 45 FAJAC-CALVET Anne Histologie Embryologie TENON 46 FEKKAR Arnaud Parasitologie PITIE SALPETRIERE 47 FERRERI Florian Psychiatrie Adultes SAINT ANTOINE 48 FREUND Yonathan Médecine d’Urgences PITIE SALPETRIERE 49 GANDJBAKHCH (Stagiaire) Estelle Cardiologie PITIE SALPETRIERE 50 GARDERET Laurent Hématologie SAINT ANTOINE 51 GAURA-SCHMIDT Véronique Biophysique TENON 52 GAY Frederick Parasitologie PITIE SALPETRIERE 53 GAYMARD Bertrand Physiologie PITIE SALPETRIERE 54 GEORGIN LAVIALLE Sophie Médecine interne TENON 55 GEROTZIAFAS Grigoris Hématologie clinique TENON 56 GIRAL Philippe Endocrinologie/Métabolisme PITIE SALPETRIERE 57 GOZLAN Joël Bactériologie Virologie SAINT ANTOINE 58 GUIHOT THEVENIN Amélie Immunologie PITIE SALPETRIERE 59 GUITARD Juliette Parasitologie SAINT ANTOINE 60 HABERT Marie-Odile Biophysique/Méd. Nucléaire PITIE SALPETRIERE 61 HUBERFELD Gilles Physiologie PITIE SALPETRIERE 62 HYON Capucine Histologie Embryologie TROUSSEAU 63 ID BAIH Ahmed Neurologie PITIE SALPETRIERE 64 IRTAN Sabine Chirurgie infantile TROUSSEAU
12
65 JERU Isabelle Génétique SAINT ANTOINE 66 JOHANET Catherine Immunologie SAINT ANTOINE 67 JOYE Nicole Génétique SAINT ANTOINE 68 KARACHI AGID Carine Neurochirurgie PITIE SALPTRIERE 69 KIFFEL Thierry Biophysique/Méd. Nucléaire TENON 70 KINUGAWA-BOURRON Kiyoka Médecine interne/Gériatrie Charles FOIX 71 LACOMBE Karine Maladies Infectieuses SAINT ANTOINE 72 LACOMBLEZ Lucette Pharmacologie PITIE SALPETRIERE 73 LAFUENTE Carmelo Médecine interne/Gériatrie Charles FOIX 74 LAMAZIERE Antonin Biochimie SAINT ANTOINE 75 LAMBERT-NICLOT Stagiaire Sidonie Bactériologie SAINT ANTOINE 76 LAPIDUS Nathanaël Biostatistiques/ informatique médicale SAINT ANTOINE 77 LASCOLS Olivier Biologie cellulaire SAINT ANTOINE 78 LAUNOIS-ROLLINAT Sandrine Physiologie SAINT ANTOINE 79 LAURENT Claudine Pédopsychiatrie PITIE SALPETRIERE 80 LAVENEZIANA Pierantonio Physiologie PITIE SALPETRIERE 81 LE BIHAN Johanne Biochimie PITIE SALPETRIERE 82 LEBRETON Guillaume Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE 83 LUSSEY-LEPOUTRE Stagiaire Charlotte Biophysique/Méd. Nucléaire PITIE SALPETRIERE 84 MAKSUD Philippe Biophysique/Méd. Nucléaire PITIE SALPETRIERE 85 MEKINIAN Arsène Médecine interne SAINT ANTOINE 86 MESNARD Laurent Néphrologie TENON 87 MOCHEL Fanny Génétique PITIE SALPETRIERE 88 MOHAND-SAID Saddek Ophtalmologie CHNO 15/20 89 MORAND Laurence Bactériologie virologie SAINT ANTOINE 90 MORENO-SABATER Alicia Parasitologie SAINT ANTOINE 91 NAVA Stagiaire Caroline Génétique PITIE SALPETRIERE 92 NGUYEN Stagiaire Yann O.R.L. PITIE SALPETRIERE 93 PEYRE Matthieu Neurochirurgie PITIE SALPETRIERE 94 PLU Isabelle Médecine légale PITIE SALPETRIERE 95 POIRIER Jean-Marie Pharmacologie clinique PITIE SALPETRIERE 96 POURCHER Valérie Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE 97 QUESNEL Christophe Anesthésiologie TENON 98 RAINTEAU Dominique Biologie cellulaire PITIE SALPETRIERE 99 REDOLFI Stefania Pneumologie PITIE SALPETRIERE
100 RENARD-PENNA Stagiaire Raphaële Radiologie et imagerie médicale TENON 101 ROOS-WEIL (Stagiaire) Damien Hématologie clinique PITIE SALPETRIERE 102 ROSENBAUM (Stagiaire) David Thérapeutique/Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 103 ROSENHEIM Michel Epidémiologie/Santé publique PITIE SALPETRIERE 104 ROSENZWAJG Michelle Immunologie PITIE SALPETRIERE 105 ROSSO Charlotte Urgences cérébro vasculaires PITIE SALPETRIERE 106 ROUSSEAU Géraldine Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 107 SAADOUN David Médecine interne PITIE-SALPETRIERE 108 SCHMIDT (Stagiaire) Mathieu Réanimation médicale PITIE SALPETRIERE 109 SCHNURIGER Aurélie Bactériologie-Virologie TROUSSEAU 110 SEROUSSI FREDEAU Brigitte Santé Publique TENON 111 SERVAIS Laurent Chirurgie orthopédique pédiatrie TROUSSEAU 112 SILVAIN Johanne Département de Cardiologie PITIE-SALPETRIERE 113 SORIA Angèle Dermatologie/Allergologie TENON 114 SOUGAKOFF Wladimir Bactériologie PITIE SALPETRIERE 115 SOUSSAN Patrick Virologie TENON 116 TANKOVIC Jacques Bactériologie virologie SAINT ANTOINE 117 TEZENAS DU MONTCEL Sophie Biostatistiques/ informatique médicale PITIE SALPETRIERE 118 THELLIER Marc Parasitologie PITIE SALPETRIERE 119 TISSIER-RIBLE Frédérique Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 120 TOUITOU Valérie Ophtalmologie PITIE SALPETRIERE 121 TOURRET Jérôme Néphrologie PITIE SALPETRIERE 122 VATIER Camille Biologie cellulaire SAINT ANTOINE 123 VAYLET Claire Biophysique/Méd. Nucléaire TROUSSEAU 124 VEZIRIS Nicolas Bactériologie PITIE SALPETRIERE 125 VIMONT BILLARANT Sophie Bactériologie TENON 126 WAGNER (Stagiaire) Mathilde Radiologie et imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 127 YORDANOV (Stagiaire) Youri Thérapeutique/Médecine d'urgences TENON MEDECINE GENERALE IBANEZ Gladys CADWALLADER Jean-Sébastien
13
« Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose.
Cette universalité est la plus belle. »
Pascal – Les Pensées
14
« Persuader, en médecine, est plus facile que comprendre mais comprendre est autrement plus urgent et fécond. »
Henri Mondor – Hommes de qualité (1939)
15
« Le malade est plus reconnaissant à la médecine qui le guérit qu’au conseil qui le préserve. »
Vicente Espinel – Vie de l’écuyer Marcos de Obregon (1618)
16
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette Ecole, de mes chers condisciples et devant l’effigie
d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’Exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon
travail.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira
les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à
favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que
j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses !
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
17
TABLE DES MATIÈRES
ABRÉVIATIONS………………………………………………………………………….…18
INTRODUCTION…………………………………………………………………………...19
I. INFECTION À HPV ET CANCER DU COL DE L’UTÉRUS…………………………....20
1. Épidémiologie……………………………………………………………………..21
2. Histoire naturelle de l’infection à HPV et du
cancer……………………………....23
3. Prévention primaire : la vaccination contre le HPV……………………………….27
4. Prévention secondaire : le dépistage par frottis cervico-
utérin………………….....30
II. LES MÉDECINS, DES PATIENTS PAS COMME LES
AUTRES………………………34
1. La médecine générale et le rôle du médecin
généraliste……………………………36
2. Le médecin, un malade comme les autres…ou
pas…………….…………………..37
3. La féminisation de la profession médicale…………………………………………40
4. Santé des femmes médecins généralistes : dépistage du cancer du col utérin……..41
MATÉRIEL ET MÉTHODES……………………………………………………………..43
1. Objectif de l’étude………………………………………………………………….43
2. Méthode…………………………………………………………………………….43
2.1 Population
étudiée……………………………………………………………....43
2.2 Questionnaire et mode de
diffusion……………………………………………..44
2.3 Analyse des données…………………………………………………………....45
18
RÉSULTATS…………..………………………………………………………………….…46
1. Caractéristiques des médecins……………..…………………….………………..47
2. Suivi gynécologique des médecins………………..…………………….………..50
3. Pratiques personnelles et professionnelles……………..……..…………..............53
4. Analyse des données……………………..……………………………….………55
DISCUSSION…………………………………….……………………………………..…...60
1. Comparaison aux études précédentes et à la population générale ………………...60
1.1 Dépistage en fonction de l’âge………………………………………………....60
1.2 Suivi gynécologique de la population générale et des femmes médecins……...62
1.3 Dépistage en fonction de la déclaration d’un médecin traitant…………………64
1.4 Dépistage en fonction du département d’exercice……………………………...66
1.5 Dépistage en fonction de la vaccination des filles des femmes médecins……...67
2. Freins au dépistage des femmes médecins généralistes………………………….....68
2.1 Le manque de
temps………………………………………………………….....69
2.2 La négligence / l’oubli de
suivi………………………………………………….69
2.3 La
pudeur……………………………………………………………………......70
3. Mesures possibles pour augmenter le taux de participation des femmes
médecins...71
3.1 Le dépistage organisé…………………………………………………………...71
3.2 L’auto-prélèvement vaginal………………………………………………….....73
3.3 Bilan de santé dédié aux
médecins……………………………………………...74
4. Biais et limites de
l’étude……………………………………………………………75
CONCLUSION………………………………………………………………………..……..77
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………......78
19
ANNEXES……………………………………………………………………………………82
1. Questionnaire…………………………………………………………………...…...82
2. Newsletter Apicrypt……………………………………………………………...….86
3. Schéma cible de généralisation du programme de dépistage au plan
national………88
RÉSUMÉ…………………………………………………………………………………......89
ABSTRACT……………………………………………………………………………….....90
ABRÉVIATIONS
AIS : Adénocarcinome In Situ AMM : Autorisation de Mise sur le Marché ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé ASCUS : Atypical Squamous Cells of Undetermined Significance (Atypies épithéliales malpighiennes de signification incertaine) CDOM : Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins CIN : Néoplasie cervicale intra épithéliale CNGE : Collège National des Généralistes Enseignants CNOM : Conseil National de l’Ordre des Médecins DREES : Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques FCU : Frottis Cervico-Utérin HAS : Haute Autorité de Santé HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique HPST : Hôpital Patient Santé Territoire
20
HPV : Human Papilloma Virus (ou Papillomavirus Humain) HR-HPV : Papillomavirus à haut risque oncogène InCa : Institut National du Cancer Inpes : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé InVS : Institut de Veille Sanitaire IRDES : Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé IST : Infection Sexuellement Transmissible MG : Médecin Généralistes OMS : Organisation Mondiale de la Santé VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
INTRODUCTION
Le cancer du col de l’utérus est une pathologie d’origine virale, occupant la tête du classement
dans la mortalité par cancer chez les femmes au niveau mondial, principalement dans les pays
en voie de développement. [1]
Depuis les années 1980, on observe une nette diminution des taux d’incidence et de mortalité
des cancers invasifs du col de l’utérus en France et dans les autres pays du monde utilisant le
frottis cervico-utérin (FCU) comme outil de dépistage.
En France, le taux actuel de couverture du dépistage par FCU est d’environ 60 %. Celui-ci est
encore majoritairement réalisé de manière individuelle.
Un des objectifs du Plan Cancer 2014-2019 est de généraliser cet examen de prévention
secondaire par un dépistage organisé et d’atteindre un taux de participation de 80% afin de
diminuer l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus de 30% en 10 ans. [2]
Une enquête réalisée par Gauwin [3] en 2012, en Haute-Normandie, rapportait que les freins
au dépistage les plus souvent rencontrés dans la population générale étaient la négligence
21
dans le suivi gynécologique, la pudeur et la crainte de l’examen, ainsi que la méconnaissance
des femmes à se faire pratiquer un frottis par leur médecin généraliste.
Mais qu’en est-il pour les femmes médecins ?
Les médecins sont des patients particuliers, qui entretiennent depuis toujours une relation
ambiguë avec leur propre santé. La vulnérabilité du médecin a longtemps été un tabou dans
nos sociétés, et de nombreuses études en France et à l’étranger mettent en avant une mauvaise
prise en charge de leur santé, notamment en ce qui concerne les examens de prévention. [4, 5]
Mais la féminisation du métier tend à faire disparaître le modèle du médecin paternaliste et
« invincible » qui poussait le médecin à surestimer sa santé.
Notre étude a donc pour objectif d’explorer les modes de recours des femmes médecins
généralistes franciliennes à leur propre dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis
cervico-utérin. Nous analyserons le profil de ces femmes en fonction de leur observance, ainsi
que les freins à la réalisation de cet acte de prévention.
I. INFECTION À HPV ET
CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
22
1. Epidémiologie
Au niveau mondial, le cancer invasif du col de l’utérus se place au 2e rang des cancers
féminins les plus fréquents avec un taux d’incidence annuel de 528 000 nouveaux cas estimés
en 2012, et au 1er rang en terme de mortalité avec 266 000 décès au cours de la même année.
[6]
La grande majorité des cas diagnostiqués (85%), ainsi que des décès (9 sur 10), ont été
observés dans les régions du monde les moins développées, en particulier en Afrique et en
Mélanésie. [1]
Les plus faibles taux d’incidence ont été rapportés en Australie/Nouvelle Zélande et en Asie
occidentale.
Ces grandes disparités s’expliquent par l’absence relative de programmes de dépistage
efficaces et de facilité d’accès aux soins dans les pays à revenu faible ou moyen. Les lésions
ne sont donc détectées qu’à un stade avancé, répondant de façon moindre aux traitements, et
entraînent en conséquence un taux de mortalité plus important.
23
Fig. 1 : Estimation de la mortalité par cancer du col de l’utérus dans le monde en 2012 [7]
En France, d’après les dernières études épidémiologiques réalisées par l’Institut de Veille
Sanitaire (InVS) en 2012, le cancer invasif du col de l’utérus représente la 11e cause de cancer
et la 12e cause de mortalité par cancer chez la femme, avec respectivement 2797 nouveaux cas
par an et 1102 décès par an (projections estimées pour 2015). [1]
La classe d’âge la plus touchée en terme d’incidence est celle des 15-49 ans avec 1 140
femmes diagnostiquées en 2015, soit environ 40 % des cas. Près des trois-quarts des cas sont
détectés avant l’âge de 64 ans, avec un âge moyen au diagnostic de 51 ans. On observe
ensuite une diminution constante jusqu’aux âges les plus avancés.
En terme de mortalité, la répartition est plus homogène. Néanmoins il s’agit de la classe des
50-64 ans qui est la plus atteinte, avec 351 femmes décédées, soit environ 32 % des décès.
Plus de la moitié des décès survient entre 15 et 64 ans. On observe ensuite une diminution de
la mortalité puis de nouveau un pic après l’âge de 85 ans. L’âge moyen au décès était de 64
ans en 2012. [8]
24
Fig. 2 : Nombre de nouveaux cas et de décès en 2015 en France métropolitaine par classe d’âge [9]
Depuis une trentaine d’années, les taux d’incidence et de mortalité n’ont cessé de diminuer,
notamment dans les pays où les niveaux socio-économiques se sont améliorés, et donc où les
moyens de prévention et de prise en charge se sont développés. Le développement du FCU a
permis de détecter plus de lésions au stade précancéreux et de les traiter précocement,
augmentant le taux de survie des femmes atteintes.
En effet, au stade local, le taux de survie relative à 5 ans est d’environ 92%, tandis qu’il
diminue à 58% au stade régional et chute à seulement 17% au stade métastatique. [10]
Au vu de ces données, le rôle du dépistage du cancer du col utérin apparaît essentiel, et est un
véritable enjeu de santé publique. Le déploiement d’un dépistage organisé semble donc
justifié.
2. Histoire naturelle de l’infection à HPV et du cancer du col de l’utérus
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le cancer du col de l’utérus est le premier
cancer attribuable dans près de 100 % des cas à la persistance d’une infection à une ou
plusieurs souches du papillomavirus humain (HPV). [11]
L’infection génitale par le HPV fait partie des trois infections sexuellement transmissibles les
plus fréquentes dans la population générale, avec l’herpès génital et les Chlamydiae. [12]
Environ 75% des femmes sexuellement actives rencontreront au cours de leur existence un
HPV et seront susceptibles de développer une pathologie viro-induite. Les infections à HPV
surviennent généralement peu de temps après les premiers rapports sexuels.
En effet, 85% des femmes ont rencontré l’HPV seulement 1 an après leurs premiers rapports
(17 ans en moyenne en France).
25
Au bout de 1 an, ces infections virales auront spontanément disparu dans 70% des cas, et dans
90% des cas au bout de 3 ans, sans provoquer de lésion. On parle de « clairance virale ». [13]
L’infection persistante de certains types de HPV oncogènes est la condition nécessaire pour
que des lésions précancéreuses – les néoplasies cervicales intra épithéliales (CIN) – se
développent et se transforment, pour certaines d’entre elles, en cancers invasifs, dans un délai
de 5 à 20 ans.
Il existe plus de 100 génotypes connus de l’HPV, dont au moins 15 à haut risque oncogène, et
pouvant donc causer le cancer du col de l’utérus ainsi que d’autres sites tels que la vulve, le
vagin, l’anus, le pénis et l’oropharynx. [14]
Les deux types d’oncogènes les plus courants sont les HPV 16 et 18, responsables d’environ
70% des cancers invasifs du col de l’utérus et de 50% des lésions précancéreuses de haut
grade dans le monde. [15]
En moyenne, 10% des femmes de plus de 30 ans sont positives pour les HPV à haut risque,
mais la majorité des infections à HPV à haut risque ne développent pas de dysplasie (CIN) ou
de cancer.
Il existe également des HPV à bas risque, dont les plus courants sont les génotypes 6 et 11,
qui ne présentent pas de risque oncogène. Ils sont responsables de condylomes anogénitaux.
Certains facteurs de risque d’infection à HPV ont été identifiés, tels que :
- l’âge précoce des premiers rapports sexuels
- le nombre de partenaires au cours de la vie et le faible intervalle entre deux partenaires
- la non-utilisation de préservatifs (ceux-ci permettraient de réduire de 70% l’incidence
de l’infection) [16]
- un niveau socio-économique bas (qui favorise les facteurs de risque sus-cités) [17]
La persistance de l’infection peut également être favorisée par :
- certains génotypes de HPV (en particulier 16 et 18)
- l’immunodépression
- le tabagisme (risque relatif de carcinome cervical multiplié par 2 si moins de 10
cigarettes par jour et par 7 si plus de 20 cigarettes par jour)
- la co-infection par d’autres maladies sexuellement transmissibles (notamment par
Herpès Simplex Virus de type 2, le Chlamydiae et le VIH)
26
- une forte charge virale (essentiellement pour le génotype 16)
- la multiparité (la grossesse induit une immunodépression relative qui favorise le
développement des lésions, donc la multiparité en accroît le risque) [18]
La majorité des cancers du col de l’utérus sont des carcinomes, dont on distingue 2 types :
- les carcinomes épidermoïdes qui se développent à partir de l’épithélium malpighien de
l’exocol, et qui représentent 80 à 90% des cancers. Les lésions qui les précèdent sont
les néoplasies cervicales intraépithéliales (CIN).
- les adénocarcinomes qui se développent à partir de l’épithélium cylindrique,
glandulaire, recouvrant le canal cervical ou l’endocol, et qui représentent 10 à 20%
des cancers. Une seule lésion précède l’envahissement : l’adénocarcinome in situ. [19]
Fig. 3 : Anatomie et histologie du col de l’utérus [20]
La persistance de l’infection par HPV à haut risque oncogène entraine le plus fréquemment
des lésions précancéreuses de type CIN.
Elles sont classées en trois grades en fonction du degré de désorganisation de l’épithélium par
les cellules anormales :
- CIN 1 : les cellules anormales touchent le tiers inférieur de l’épithélium
- CIN 2 : les cellules anormales touchent les deux tiers de l’épithélium
- CIN 3 : les cellules anormales touchent toute l’épaisseur de l’épithélium
27
Fig. 4 : De la dysplasie au cancer invasif infiltrant [21]
Une classification plus récente regroupe ces lésions en seulement 2 types :
- les lésions malpighiennes intraépithéliales de bas grade (LSIL) correspondant aux
CIN 1
- les lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade (HSIL) correspondant aux
CIN 2 et CIN 3
Quel que soit le grade de ces lésions (CIN 1, 2 ou 3), elles peuvent évoluer de 3 façons :
- régresser spontanément et disparaître (entre 32% et 57% selon le stade)
- persister dans le même grade
- progresser vers une lésion plus sévère ou un cancer invasif de type carcinome
épidermoïde [22]
A partir de l’infection à HPV, un cancer invasif se développe en 15 à 25 ans. Le passage au
grade CIN 1, facultatif, met entre 2 et 5 ans après l’infection. Puis il s’écoule encore 4 à 5 ans
entre les grades CIN 1 et CIN 3, et enfin 9 à 15 ans entre le grade CIN 3 et le cancer invasif.
28
Fig. 5 : Histoire naturelle du cancer du col de l’utérus Probabilités moyennes de régression, de persistance et d’évolution des CIN [23]
Au stade des lésions précancéreuses, il n’y a en général aucune manifestation clinique.
Les symptômes ont tendance à apparaître lorsque le cancer est déjà installé, et peuvent se
traduire ainsi :
- saignements vaginaux irréguliers, inter-menstruels (métrorragies) ou anormaux,
notamment après un rapport sexuel
- douleurs dans le dos, les jambes ou la région pelvienne
- asthénie
- perte de poids et/ou d’appétit
- gène vaginale ou pertes malodorantes
- œdème unilatéral d’une jambe [18]
Etant donné que l’infection par le HPV a été identifiée comme cause nécessaire au
développement d’un cancer du col utérin, la vaccination contre ce virus est devenue le centre
des nouvelles stratégies de prévention primaire chez les préadolescentes et les jeunes femmes.
Associée au dépistage par FCU qui rentre dans le cadre de la prévention secondaire, et si ces
moyens de prévention sont mis en œuvre de manière large et judicieuse, l’éradication du
cancer du col de l’utérus pourrait un jour avoir lieu.
Actuellement, ce cancer est dit « évitable » grâce à ces 2 moyens de prévention.
3. Prévention primaire : la vaccination contre le HPV
Selon l’OMS, la prévention primaire désigne l’ensemble des actes visant à diminuer
l’incidence d’une maladie, et donc à réduire l’apparition des nouveaux cas dans une
population saine par la diminution des causes et des facteurs de risque. [24]
Elle comprend la protection contre les répercussions découlant de l’exposition à un agent
pathogène, comme la vaccination contre les agents infectieux.
29
Pour qu’un programme de prévention primaire réussisse, il faut donc connaître au moins un
facteur de risque modifiable ainsi qu’une façon de le modifier.
Le but de cette prévention est la promotion de la santé.
Dans le cadre du cancer du col utérin, l’objectif de santé publique est de réduire les infections
par le HPV.
Le moyen de prévention le plus efficace est la vaccination contre ce virus.
Dans son avis du 28 septembre 2012, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP)
recommande de manière générale de vacciner les jeunes filles de 11 à 14 ans, avec un
« rattrapage » de 15 à 19 ans révolus. La notion d’âge de début de l’activité sexuelle n’entre
plus dans les critères de vaccination, même si le vaccin est d’autant plus efficace que les
jeunes filles n’ont pas encore été exposées au virus. [25]
Depuis 2017, la vaccination contre le HPV est également proposée aux hommes ayant des
relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans, en raison d’une
incidence élevée du cancer de l’anus lié à ce virus dans cette population.
Dans le cas particulier des jeunes filles transplantées ou candidates à une transplantation
d’organe solide, chez qui l’incidence des infections à HPV est environ 17 fois plus élevée que
chez les personnes immunocompétentes avec un risque plus élevé d’évolution vers des lésions
tumorales ano-génitales, la vaccination est recommandée dès l’âge de 9 ans, âge auquel
l’immunogénicité du vaccin est meilleure que lorsqu’il est réalisé plus tardivement. [25]
Il existe actuellement 3 vaccins commercialisés dans l’Union Européenne contre les
infections à HPV : CERVARIX®, GARDASIL® et GARDASIL 9®. Ce dernier a eu
l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne en juin 2015 et est disponible en
France depuis le mois de septembre 2018. Ces vaccins diffèrent par le nombre de génotypes
qu’ils contiennent ainsi que par la nature et la quantité de l’adjuvant utilisé.
Selon une étude récente de l’université américaine d’Alabama, à Birmingham, publiée dans
The Lancet, le nouveau vaccin GARDASIL 9® permettrait de réduire de 90% le risque de
cancers du col de l’utérus, contre 70% pour le GARDASIL® quadrivalent. [26]
Les professionnels de santé sont donc invités par le HCSP à prescrire largement le vaccin
nonavalent dès sa disponibilité en France.
Cependant, toute vaccination initiée avec l’un de ces vaccins doit être menée à terme avec le
même vaccin, et le HCSP ne recommande pas de nouvelle vaccination avec GARDASIL 9®
30
chez les jeunes filles préalablement vaccinées avec un schéma complet par GARDASIL® ou
CERVARIX®. [27]
L’une des deux ou trois doses de la vaccination contre les infections à HPV peut être co-
administrée avec le rappel Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite-Coqueluche prévu entre 11 et 13
ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B dans le cadre du rattrapage vaccinal, sans
interférence sur la réponse en anticorps. [28]
Un rapport de l’HAS de 2007 évaluant l’efficacité du vaccin GARDASIL® contre placebo
montre que le vaccin anti-HPV est efficace à 100% dans la prévention des dysplasies
cervicales de haut grade (CIN 2 et 3) et des adénocarcinomes in situ (AIS) dus aux HPV 16
ou 18, ainsi que dans la prévention des verrues génitales externes dues aux HPV 6, 11, 16 ou
18 chez les femmes n’ayant jamais été en contact avec le virus jusqu’à la troisième injection
de vaccin.
En revanche, l’efficacité vaccinale est nettement diminuée sur l’ensemble des femmes
étudiées qui étaient infectées ou non lors de la 1ère injection par un ou plusieurs types de HPV
ciblés par le vaccin (39% d’efficacité sur la prévention des CIN 2 et 3 et des AIS).
En effet, ce vaccin ne protège pas les femmes déjà infectées par ces génotypes et n’a aucune
efficacité thérapeutique.
Fig. 6 : Efficacité vaccinale anti-HPV évaluée contre placebo [29]
En France, en 2015, le taux de couverture vaccinale anti-HPV chez les jeunes filles de 16
ans était inférieur à 20%, alors que le Plan Cancer 2014-2019 fixe un objectif de 60%. [30]
Au Royaume-Uni, la mise en place d’une vaccination systématique en milieu scolaire a
permis d’atteindre un taux de couverture de 80%.
De même en Australie, où les garçons sont vaccinés dans les collèges au même titre que les
filles depuis 2013. Grâce à cette campagne de vaccination, la proportion de femmes âgées de
31
18 à 24 ans, porteuses des HPV 16 et/ou 18 a chuté de 23% à 1% entre 2005 et 2015. Les
spécialistes australiens estiment que dans moins de 20 ans, il n’y aura plus de nouveaux cas
de cancer du col de l’utérus sur leur territoire. [31]
A cet âge, ce sont encore, dans la plus grande majorité des cas, les parents qui prennent la
décision de vacciner ou non leur enfant.
Or, en France, on assiste ces dernières années à une montée en puissance de mouvements et
d’associations anti-vaccins, rendant extrêmement complexes les campagnes de vaccination
organisée par les pouvoirs publics face à des personnes de plus en plus sceptiques.
Le caractère asymptomatique et la guérison spontanée de la plupart des infections à HPV
constituent deux obstacles supplémentaires à la vaccination.
En effet, les populations ont du mal à se laisser convaincre de la nécessité d’une vaccination
contre un agent pathogène dont l’infection demeure silencieuse, et dont les effets, si
l’infection persiste, ne se manifestent que des dizaines d’années plus tard.
De plus, le fait de ne vacciner que les jeunes filles et les jeunes hommes gays « sexualise » ce
vaccin, ce qui peut être un frein psychologique pour les parents. Elargir la vaccination à tous
les garçons pourrait permettre d’augmenter son acceptabilité et de banaliser cet acte. Or, le
comité technique français des vaccinations a jugé que la généralisation du vaccin aux garçons
n’était pas pertinente d’un point de vue de santé publique et aurait un coût trop élevé.
Le choix de la vaccination anti-HPV dépend donc de plusieurs facteurs, notamment de
l’acceptation des 3 principaux participants à cet acte : le médecin, la jeune fille (ou le jeune
homme) et ses parents. Plus l’information sur le vaccin et la maladie sera claire et bien
assimilée de chaque côté, et plus l’acceptabilité sera importante, et donc la couverture
vaccinale élevée.
Ce dernier point représente un objectif prioritaire tant pour la protection individuelle des
jeunes filles que pour l’induction d’une immunité de groupe.
Toutefois, la vaccination ne protège que contre 70 à 90% des papillomavirus responsables du
cancer du col de l’utérus en fonction du vaccin utilisé. C’est pourquoi, même après
vaccination, il est nécessaire d’effectuer régulièrement des frottis de dépistage.
4. Prévention secondaire : le dépistage par FCU
32
La prévention secondaire a pour but de diminuer la prévalence d’une maladie dans une
population. Elle comprend les actes visant à agir au tout début de l’apparition de la
pathologie, avant la manifestation des symptômes, afin de s’opposer à son évolution, et
permettre si possible son éradication. [24]
Elle comprend l’utilisation de tests de dépistage, comme le frottis cervico-utérin qui permet
de détecter des lésions précancéreuses, et leur traitement précoce.
Implicitement, la prévention secondaire est utilisée lorsque la prévention primaire a échoué,
ou, comme dans le cas de l’infection à HPV, lorsque les femmes ne sont plus en âge d’être
vaccinées.
Dans le cadre du cancer du col utérin, le frottis du col de l’utérus est jugé universellement
comme un moyen de prévention efficace, permettant de dépister des lésions précancéreuses,
donc asymptomatiques, et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer.
De par son évolution lente, et l’existence de lésions précancéreuses curables, ce cancer est un
candidat idéal au dépistage.
D’après la conférence de consensus de Lille de 1990 [32] et les différentes publications
successives de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé [33,34] (ANAES,
devenue HAS en 2005), il est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans de réaliser un
FCU tous les 3 ans après 2 FCU initiaux normaux effectués à un an d’intervalle, y compris les
femmes vaccinées, ménopausées ou n’ayant pas eu de rapports sexuels depuis plusieurs
années.
Ces recommandations ne concernent pas les femmes ayant subi une hystérectomie totale et
celles n’ayant jamais eu de rapport sexuel, chez qui le FCU n’est pas utile.
Un cancer du col de l’utérus se développe en 15 à 20 ans chez les femmes dotées d’un
système immunitaire normal.
En revanche, il peut mettre seulement 5 à 10 ans à se développer chez les femmes possédant
un déficit du système immunitaire, comme celles étant sous traitement immunosuppresseur ou
souffrant d’une infection au VIH non traitée. Ces femmes bénéficient donc d’un suivi plus
rapproché avec un dépistage annuel. [2]
33
Le FCU est un geste simple pouvant être pratiqué par un médecin généraliste, un
gynécologue, une sage-femme (depuis le 9 juillet 2009 avec l’article 86 de la loi Hôpital
Patient Santé Territoire) [35], ou un médecin biologiste d’un laboratoire d’analyses médicales.
Selon l’ANAES (2002), il doit être réalisé en respectant quelques recommandations [35] :
- au moins 48h après une toilette vaginale ou un rapport sexuel
- en dehors des périodes menstruelles
- au moins 48h après la mise en place d’ovules ou de crème vaginale à but thérapeutique,
ou 1 mois après le traitement antibiotique d’une infection vaginale
- si besoin après traitement œstrogénique chez les femmes ménopausées, du fait de
l’atrophie physiologique
- de préférence en début de cycle, où la glaire cervicale est abondante et claire
- en évitant de faire un toucher vaginal avant le frottis ou d’utiliser un lubrifiant
Il existe 2 techniques de prélèvement :
Le frottis conventionnel sur lame (technique de Papanicolaou) :
A l’aide d’une spatule d’Ayre ou d’une Cervex Brush, le praticien prélève par raclage, en un
mouvement de rotation, des cellules de l’exocol et de la jonction exo-endocervicale (zone de
développement de la dysplasie). Il étale le matériel cellulaire recueilli sur une lame de verre
puis la fixe immédiatement à l’aide d’un spray. Il procède de la même manière pour le
prélèvement de l’endocol, qu’il fixe sur une seconde lame.
Cette méthode a une sensibilité de 74% et une spécificité de 87%. [35]
Le frottis en milieu liquide :
A l’aide d’une Cervex Brush, le praticien prélève de façon simultanée, dans un geste de
rotation, des cellules de l’endocol, de la zone de jonction et de l’exocol. Il plonge ensuite
l’extrémité de cette brosse dans un flacon contenant une solution de conservation, de
34
dispersion et de transport des cellules jusqu’au laboratoire de cytopathologie où la répartition
des cellules sur lame sera effectuée.
Cette méthode a une sensibilité de 81% et une spécificité de 83%. [35]
Aucune étude ne permet de privilégier l’un des deux types de prélèvement en terme de
sensibilité et de spécificité. Toutefois, le recueil en milieu liquide permet de réaliser un typage
HPV, utile lors des diagnostics d’ASCUS (frottis équivoque), avec le matériel résiduel. En
effet, en cas d’absence de HPV à risque dans ce frottis, on peut conclure à l’absence de lésion
sous-jacente significative dans 97%.
Actuellement, en France, le dépistage du cancer du col de l’utérus est encore majoritairement
individuel, et il existe de grandes inégalités de dépistage. En effet, environ 40 % des femmes
bénéficient d’un suivi trop rapproché, tandis que 50 % ne sont pas ou sont trop peu dépistées.
Seulement 10 % des femmes sont dépistées selon les recommandations en vigueur. [36]
Les femmes ménopausées et celles appartenant aux classes socio-économiques les plus
défavorisées sont les populations qui échappent le plus au dépistage. A l’inverse, les jeunes
actives sont les mieux dépistées. [37]
Pourtant, on estime que près de 90% des 1 000 décès dus au cancer du col de l’utérus chaque
année en France pourraient être évités par la pratique d’un frottis cervico-vaginal régulier.
En effet, celui-ci est le seul test de dépistage rapide, simple et indolore qui permet de détecter
des lésions précancéreuses et d’intervenir avant le développement d’un cancer.
C’est pourquoi, afin d’agir le plus précocement possible sur une majorité des femmes
concernées, une phase d’expérimentation du dépistage organisé a été réalisée dans 13 régions
(11 départements métropolitains et 2 départements d’outre-mer), regroupant 2,4 millions de
femmes, soit 13,4% de la population des femmes de 25 à 65 ans en France, entre 2010 et
2012.
35
Cette expérience a ensuite fait l’objet d’une évaluation de Santé Publique (InVS) en 2016.
Les résultats montraient une augmentation de la couverture de 12% directement attribuable au
dépistage organisé par rapport au dépistage individuel. En effet, lorsque ces femmes n’avaient
pas réalisé de frottis sur prescription individuelle au cours des trois dernières années, elles
recevaient une invitation à se faire dépister, puis une relance si besoin, ce qui favorisait leur
participation au dépistage. [38]
Ces résultats témoignent d’un impact positif du programme de dépistage organisé du cancer
du col de l’utérus, avec notamment un gain significatif de couverture par sollicitation de
femmes peu ou pas dépistées.
Deux rapports ont été rédigés par l’Institut National du Cancer (InCa) en 2016 afin de
préparer à la généralisation de ce dépistage qui est prévue pour fin 2018 ou début 2019 sur
l’ensemble du territoire français. Les études réalisées avaient pour but d’identifier les
différentes options de dépistage ainsi que d’évaluer l’efficience des différentes modalités de
dépistage organisé possibles.
Fig. 7 : L’approche globale de l’OMS pour la lutte contre le cancer du col de l’utérus : vue d’ensemble des interventions
programmatiques délivrées tout au long de la vie dans le but de prévenir les infections à HPV et le cancer du col utérin [39]
36
1. La Médecine générale et le rôle du Médecin généraliste
II. LES MÉDECINS,
DES PATIENTS PAS COMME LES AUTRES
37
La Médecine générale a été reconnue comme spécialité en 2004 et assure des fonctions
spécifiques telles que la prise en charge globale du patient, la continuité et la coordination des
soins.
Elle est la première ressource s’offrant au patient lorsque l’automédication ne lui a pas permis
de trouver une solution à son problème de santé. [40]
On appelle donc son champ d’activités « soins de premier recours » ou « soins primaires ».
Selon l’article L1411-11 du Code de la Santé Publique [41], « l’accès aux soins de premier
recours ainsi que la prise en charge continue des malades sont définis dans le respect des
exigences de proximité, qui s’apprécie en terme de distance et de temps de parcours, de
qualité et de sécurité.
Ces soins comprennent :
- La prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients
- La dispensation et l’administration des médicaments
- L’orientation dans le système de soins et le secteur médico-social
- L’éducation pour la santé »
La Médecine générale offre donc aux populations une solution ambulatoire, proche de leur
lieu de vie, au stade initial ou évolué des pathologies, ce qui répond à l’essentiel des besoins
médicaux de la population.
Les missions du médecin généraliste sont décrites dans l’article L4130-1 du Code de la Santé
Publique [42] :
38
- Contribuer à l’offre de soins ambulatoire, en assurant pour ses patients la prévention, le
dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies ainsi que l’éducation pour
la santé.
- Orienter ses patients, selon leurs besoins, dans le système de soins et le secteur médico-
social
- S’assurer de la coordination des soins nécessaires à ses patients
- Veiller à l’application individualisée des protocoles et recommandations pour les
affections nécessitant des soins prolongés et contribuer au suivi des maladies
chroniques, en coopération avec les autres professionnels qui participent à la prise en
charge du patient
- S’assurer de la synthèse des informations transmises par les différents professionnels
de santé
- Administrer et coordonner les soins visant à soulager la douleur
- Contribuer aux actions de prévention et de dépistage
- Participer à la mission de service public de permanence des soins dans les conditions
fixées à l’article L. 6314-1
- Contribuer à l’accueil et à la formation des stagiaires de 2e et 3e cycles d’études
médicales
Les médecins généralistes assurent donc au quotidien toutes ces missions envers leurs
patients, mais qu’en est-il de la prise en charge de leur propre santé ?
2. Le médecin, un malade comme les autres…ou pas
39
Le système de santé actuel en France promeut la place centrale du médecin généraliste dans le
parcours de soin. Or, lorsqu’il s’agit de la santé des médecins, le rapport à la maladie n’est pas
toujours très simple.
En effet, comme le rapporte Madeleine Lhote dans sa thèse d’exercice de médecine [43], 90%
des médecins libéraux franciliens n’auraient pas de médecin traitant, - autre qu’eux-mêmes -,
et auraient recours à l’automédication lorsque cela est nécessaire.
La plupart des médecins de famille sont donc leur propre médecin traitant, mais ceux-ci ont
rarement un comportement rationnel face à leur propre santé. En effet, lorsque le médecin est
malade, il a tendance à refuser la réalité de ses symptômes ou à en minimiser le ressenti.
De plus, sous prétexte d’un manque de temps, il néglige tout examen de prévention, et
repousse souvent un examen médical, retardant sa prise en charge, comme le souligne Sandra
Bonneaudeau dans sa thèse d’exercice [44].
Outre ce manque de temps, c’est également une pression sociétale et culturelle qui renforce le
médecin dans le sentiment qu’il ne peut être malade, qu’il doit absolument paraître en bonne
santé.
En effet, depuis des siècles, le médecin reflète aux yeux de la société une image d’autorité et
de surpuissance face à la maladie, comme l’écrivait Montaigne au XVIe siècle : « La maladie
du médecin est un scandale », renchéri par Voltaire deux siècles plus tard : « Il n’y a rien de
plus ridicule qu’un médecin qui ne meurt pas de vieillesse ». [45]
Beaucoup de médecins pensent donc à tort être immunisés contre les maladies qu’ils sont
amenés à soigner.
De plus, la « non obligation » d’avoir un autre médecin traitant rend plus difficile la demande
d’aide des médecins à des confrères pour leur problème de santé. En effet, un sentiment de
honte est souvent retrouvé chez ces médecins, comme s’ils avaient échoué quelque part, et
que leur maladie reflétait leur « incompétence » à soigner leurs propres patients. [46]
L’accès aux connaissances médicales et aux médicaments rend donc ces patients spéciaux,
chez qui un retard diagnostique est fréquemment observé du fait d’une période
d’automédication initiale. Ceux-ci ont également peur de se livrer à un confrère et de la
rupture du secret professionnel si ce dernier était amené à demander un autre avis.
40
Paradoxalement, le savoir médical n’entraîne donc pas nécessairement une meilleure prise en
charge, et souvent, les patients-médecins présentent un tableau clinique plus grave lorsqu’ils
sont finalement amenés à consulter, du fait du déni face aux symptômes fonctionnels qu’ils
ressentent. [47]
C’est un fait, être médecin ne garantit pas la bonne santé, et cela est favorisé par l’absence
d’initiatives des pouvoirs publics dans le suivi des médecins. En effet, actuellement il n’existe
pas de médecine du travail pour les médecins libéraux, alors que ce mode d’exercice est
largement prédominant, ni de bilans de santé proposés par la sécurité sociale comme pour les
autres patients.
De plus, dans le système libéral, l’arrêt de travail pénalise fortement ces professionnels.
De nombreuses études émergent ces dernières années au sujet de la santé physique et mentale
des médecins.
Ainsi, en 2014, Laurianne Gallice réalise sa thèse de médecine sur la santé des médecins
généralistes libéraux français à partir d’une étude de la littérature de 2003 à 2013. [48]
Elle y fait une synthèse de 8 enquêtes, 17 thèses de médecine générale et du rapport de
commission nationale permanente du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM).
D’après son analyse des différentes données, environ 75% des médecins se considèrent en
bonne santé. Néanmoins, environ 4 médecins sur 10 estiment ne pas du tout prendre en charge
leur santé ou avoir une mauvaise prise en charge. Ces médecins évoquent de nombreux freins
à une bonne relation de soin : gêne à consulter un confrère, peur de le déranger, difficultés à
se confier, négligence de leur santé, manque de temps, aptitude à l’autogestion, manque
d’anonymat, crainte de ne pas être considéré comme un patient comme les autres etc. Tous
ces freins, associés à une minimisation fréquente des symptômes entrainent en général un
délai de prise en charge plus long des médecins par rapport aux autres patients.
De plus, malgré la réforme de 2004 visant à développer la qualité et la coordination des soins,
qui stipule que tout assuré social de plus de 16 ans doit désigner un médecin traitant de son
choix, encore 2 médecins sur 10 n’ont déclaré aucun médecin traitant, et la majorité des
41
médecins se sont auto-déclarés. En outre, parmi ceux ayant désignés un confrère, plus de la
moitié ont choisi un proche.
En s’auto-déclarant, le médecin perd donc les bénéfices d’un examen clinique, d’interaction et
d’objectivité d’une tierce personne.
A noter qu’indépendamment du médecin traitant déclaré (généraliste ou spécialiste), les
médecins se dirigent préférentiellement vers les spécialistes en cas de problème de santé aigu
ou de maladie chronique, jugeant que leurs propres compétences sont similaires aux autres
médecins généralistes.
Il semblerait toutefois que certains facteurs soient liés au choix d’un médecin traitant autre
que soi-même, et à une consultation auprès de ce dernier plus aisée tels que : le genre féminin,
l’âge jeune, l’exercice en groupe, le nombre de semaines de congés annuels et un épuisement
émotionnel bas ou moyen.
La jeune génération féminine serait donc plus encline à consulter un confrère que leurs ainés
masculins.
3. La féminisation de la profession médicale
42
Depuis Madeleine Brès, qui fut la première femme à obtenir le diplôme de docteur en
médecine en 1875, la profession médicale n’a cessé de se féminiser.
C’est dans les années 70 que le processus de féminisation du milieu médical s’est vraiment
amorcé, notamment sous l’influence de l’accès croissant des femmes aux études supérieures,
et s’est progressivement poursuivie. [49]
En effet, en 1968, les femmes représentaient 13,8% des médecins libéraux et 24,3% en 1982.
En 2003, elles représentaient 37,2% des médecins en exercice, et 42% en 2013.
La DREES estime même que plus de 50% des médecins en exercice en 2022 seront des
femmes.
Actuellement, et preuve de cette perpétuelle évolution, près de 60% des nouveaux inscrits à
l’Ordre des Médecins sont des femmes, et parmi les médecins âgés de moins de 30 ans, les
femmes représentent même 66% des effectifs. [50]
Fig 8. Répartition par sexe de la démographie médicale [51]
Avec cette féminisation croissante, nous observons également des modifications des
pratiques, notamment concernant la gestion temporelle de l’exercice médical.
Contrairement aux hommes des générations précédentes, voire actuelles, les jeunes femmes
médecins continuent d’intégrer davantage les contraintes familiales dans leur travail. De ce
fait, elles ont tendance à délaisser les modes d’exercice et les spécialités les plus
chronophages.
43
Selon une enquête ministérielle de mars 2012, elles gèrent également mieux leur temps, et
travaillent en moyenne six heures de moins par semaine que leurs confrères (53 heures contre
59 heures), privilégiant le temps partiel et l’exercice salarié. [52]
Toutefois, les durées de travail des femmes médecins restent largement supérieures aux temps
de travail d’autres catégories professionnelles de femmes en France.
En effet, la durée moyenne hebdomadaire de travail des femmes médecins généralistes se
déclarant à « temps partiel », soit 25% des omnipraticiennes, était de 33,9 heures en 1999, soit
seulement une heure de moins que le temps de travail légal à temps plein. [53]
4. Santé des femmes médecins généralistes : dépistage du cancer du col
utérin
Depuis quelques années, de plus en plus d’études émergent sur la santé des médecins, tous
âges et sexes confondus.
Mais la santé des femmes médecins mériterait sans doute une analyse différente.
En effet, les femmes médecins seraient plus attentives à leur santé, tout comme les femmes
dans la population générale qui consultent plus que les hommes.
Contrairement à eux, les femmes demandent plus facilement de l’aide, notamment lorsque
survient la maternité où elles n’ont d’autre choix que de faire appel à une tierce personne
(médecin généraliste, gynécologue, sage-femme…) pour le suivi de leur grossesse.
Concernant le dépistage des cancers gynécologiques, et notamment celui du cancer du col de
l’utérus, les femmes médecins seraient particulièrement assidues, légèrement plus que la
population générale et les catégories socio-professionnelles équivalentes.
Dans l’étude de Gallice [48], les femmes généralistes étaient entre 80% et 86%, selon les
régions, à avoir réalisé un FCU durant les 3 années précédentes entre 2003 et 2008.
44
Elles étaient même plus de la moitié à déclarer le réaliser plus fréquemment que cela est
recommandé par l’HAS (17,7% tous les ans et 35,5% tous les 2 ans selon Nouger [54] dans le
département de la Vienne).
On observait par contre une diminution de la fréquence de réalisation du FCU avec l’âge.
En effet, elles n’étaient plus que 60% à se faire dépister après 50 ans, ce qui était comparable
à la population générale.
Ces données sont préoccupantes puisque l’incidence du cancer du col de l’utérus reste élevée
après 50 ans.
Est-ce que ces données sont toujours les mêmes plus de 10 ans plus tard ?
Comme indiqué précédemment, la majorité des médecins s’auto-déclarent comme médecin
traitant. Or, les femmes médecins sont contraintes de consulter un confrère (médecin
généraliste ou gynécologue), une sage-femme ou un laboratoire d’analyses sur leur propre
prescription pour réaliser leurs frottis, ce qui peut entraîner des freins au dépistage.
L’étude française du Dr Rigal [55], présentée lors du Congrès Eurogin en février 2015, montre
que les médecins généralistes se désinvestissent de plus en plus dans la réalisation des frottis
pour leurs patientes alors que le déclin démographique des gynécologues médicaux ne cesse
de s’empirer.
En effet, aujourd’hui, seulement 2,5% à 10% des médecins généralistes réaliseraient des
frottis. Dans l’étude du Crisap Ile-de-France, 96% des prélèvements étaient effectués par des
gynécologues et 4% par des généralistes. Et ce sont en particulier les femmes médecins qui
réalisent le plus de frottis sur leurs patientes (67%), plus à l’aise que leurs confrères masculins
à le proposer.
45
MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. Objectif
Notre étude a pour objectif d’explorer les modes de recours des femmes médecins
généralistes franciliennes à leur propre dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis
cervico-utérin.
Nous analyserons le profil de ces femmes en fonction de leur observance, ainsi que les freins
à la réalisation de cet acte de prévention.
2. Méthode
Il s’agit d’une étude descriptive quantitative réalisée à l’aide d’un questionnaire en ligne.
2.1 Population étudiée et période de diffusion
Initialement, notre étude ciblait uniquement les femmes médecins généralistes thésées,
installées ou remplaçantes, exerçant dans les 8 départements d’Ile-de-France.
Mais les difficultés de recrutement rencontrées nous ont amenées à élargir notre population
étudiée. Le questionnaire a été diffusé secondairement aux étudiantes de médecine générale
en année de thèse, remplaçantes dans cette même région.
La diffusion du questionnaire s’est déroulée entre juin 2017 et avril 2018.
46
2.2 Questionnaire et mode de diffusion
Le questionnaire était à remplir de manière anonyme via l’outil Google Doc®, directement sur
internet, dont une copie est visible en annexe 1.
Il se composait de 21 questions, et était organisé en 3 parties :
- la première partie concernait les caractéristiques des femmes médecins : âge, situation
personnelle (en couple ou célibataire, avec ou sans enfant), mode et département
d’exercice, médecin traitant déclaré ou non
- la seconde partie portait sur leur propre suivi gynécologique : fréquence et régularité
du suivi, type de professionnel consulté (médecin généraliste, gynécologue, sage-
femme, médecin biologiste), causes d’une irrégularité ou d’une absence de suivi
- la dernière partie portait sur leur pratique : réalisation ou non de FCU sur leurs
patientes, formation complémentaire en gynécologie, filles vaccinées contre le HPV
La majorité des questions était à choix multiples, ce qui rendait le questionnaire simple et
rapide pour obtenir un maximum de participation.
La durée moyenne de remplissage du questionnaire était de 3 minutes.
La diffusion du questionnaire s’est faite de plusieurs façons :
- envoi du lien par mail à des connaissances répondant aux critères d’inclusion
- mise en ligne dans un groupe de médecins via un réseau social (inscription des
médecins obligatoires avec n° RPPS pour entrer dans ce groupe fermé)
- mise en ligne sur le site du Syndicat MG France
- lien publié dans la Newsletter du mois de décembre 2017 de la messagerie médicale
électronique sécurisée APICRYPT® (cf annexe 2)
- lien envoyé aux internes en année de thèse de la faculté de médecine de Paris 6 via le
secrétariat médical
Une demande de diffusion a été demandée par mail aux 8 Conseils Départementaux de
l’Ordre des Médecins (CDOM) d’Ile-de-France.
Seuls les départements du Val de Marne (94) et du Val d’Oise (95) ont accepté de diffuser le
questionnaire sur leur site.
47
Les départements de Paris (75), de l’Essonne (91), des Hauts-de-Seine (92) et de Seine-Saint-
Denis (93) n’ont pas donné de réponse à notre mail.
Les départements de Seine et Marne (77) et des Yvelines (78) ont refusé de diffuser le
questionnaire (le CDOM 78 donnant priorité aux étudiants de son département).
Une demande de diffusion aux médecins généralistes a également été demandée par mail au
Réseau Régional de Cancérologie d’Ile-de-France ONCORIF, mais celui-ci nous a répondu
ne pas avoir de mailing list de médecins généralistes.
Enfin, à la fin de notre questionnaire, nous invitions les participantes à diffuser notre lien
internet de proche en proche afin d’augmenter le taux de participation.
Nous avons retenu le mode de diffusion par internet afin d’être le moins intrusif possible vis-
à-vis des médecins et de faciliter le recueil des données.
Les données recueillies dans les questionnaires permettaient de respecter l’anonymat et la
liberté des participantes. La CNIL (Commission Nationale des Informations et des Libertés)
n’a pas été sollicitée dans le cadre de cette étude.
2.3 Analyse des données
Les données ont été recueillies et mises sous forme de graphique par Google Doc®, puis
transférées et analysées sur logiciel Excell®.
Dans un premier temps, nous avons réalisé une analyse descriptive de l’ensemble de la
population des médecins interrogées.
Dans un second temps, nous avons réalisé des comparaisons ciblées de plusieurs variables par
rapport à la réalisation ou non d’un FCU dans les 3 dernières années avec le test exact de
Fisher à l’aide du site internet BiostaTGV.
Les différences retrouvées étaient considérées comme statistiquement significatives pour une
valeur de p < 0,05 (5%).
48
RÉSULTATS
Au total, 196 femmes ont répondu au questionnaire.
Le mode de diffusion choisi ne permet pas de connaître le nombre de femmes l’ayant reçu.
Selon la 3e édition des Atlas Régionaux de la démographie médicale en France de 2013, une
analyse prospective a estimé le nombre de médecins généralistes franciliens à 14 664 en 2018,
dont 7 004 médecins femmes. [56]
Notre étude recense donc environ 2,8% de cette population.
49
1. Caractéristiques des médecins
Nombre Pourcentage
Age 25-‐35 ans 131 66,8% 36-‐45 ans 25 12,8% 46-‐55 ans 19 9,7% 56-‐65 ans 21 10,7%
Situation personnelle En couple 160 81,6% Célibataire 36 18,4%
Avez-‐vous des enfants ? Oui 108 55,1% Non 88 44,9%
Age du plus jeune enfant Moins de 1 an 13 12%
1 an 14 13% 2 ans 20 18,5% 3 ans 4 3,8% 4 ans 3 2,8% 5 ans 2 1,9% 6 ans 4 3,8% 7 ans 2 1,9% 8 ans 3 2,8% 10 ans 3 2,8%
Plus de 10 ans 38 35,2% Mode d’exercice
Installée 101 51,5% Remplaçante 95 48,5%
Si installée : Seule 19 18,8%
En groupe 68 67,3% En tant que libérale 59 59,4% En tant que salariée 23 22,8%
Départements d’exercice des médecins installées 75 -‐ Paris 18 17,8%
77 -‐ Seine-‐et-‐Marne 12 11,9% 78 -‐ Yvelines 3 3% 91 -‐ Essonne 10 9,9%
92 -‐ Hauts-‐de-‐Seine 14 13,9% 93 -‐ Seine-‐Saint-‐Denis 24 23,8% 94 -‐ Val-‐de-‐Marne 14 13,9% 95 -‐ Val d’Oise 6 5,3%
≥ 2 départements d’exercice 1 0,9% Départements d’exercice des médecins remplaçantes
75 -‐ Paris 35 36,8% 77 -‐ Seine-‐et-‐Marne 13 12,9%
78 -‐ Yvelines 7 7,4% 91 -‐ Essonne 9 9,5%
92 -‐ Hauts-‐de-‐Seine 16 16,8% 93 -‐ Seine-‐Saint-‐Denis 20 21% 94 -‐ Val-‐de-‐Marne 9 9,5% 95 -‐ Val d’Oise 7 7,4%
≥ 2 départements d’exercice 16 16,8% Déclaration d’un médecin traitant (autre que soi-‐même)
Oui 101 51,5% Non 95 48,5%
Si oui, est-‐ce : Un proche (famille, ami…) 20 19,6%
Un collègue avec qui vous exercez 18 17,6% Un médecin avec lequel vous n’avez pas de lien particulier 63 62,7%
Tableau 1 : Caractéristiques des médecins
50
Age des médecins
Dans notre étude, la majorité des participantes (66,8%) étaient âgées de moins de 35 ans.
Les autres tranches d’âge étaient représentées équitablement entre elles.
Aucune participante n’avait plus de 66 ans.
Situation personnelle
81,6% des femmes interrogées étaient en couple. 18,4% étaient célibataires.
55,1% d’entre elles avaient un ou plusieurs enfants. 44,9% n’en avaient pas.
Parmi les femmes ayant des enfants, le plus jeune d’entre eux avait dans la majorité des cas
moins de 3 ans (43,5%). La 2e classe d’âge la plus représentée était celle des enfants de plus
de 10 ans (35,2%).
2 femmes n’ont pas répondu à cette question.
Fig.9 : Age du plus jeune enfant
Mode d’exercice
La répartition des médecins était plutôt équitable avec 48,5% de médecins remplaçantes et
51,5% de médecins installées.
51
La majorité des médecins installées (67,3%) exerçait en groupe et 18,8% exerçaient seules.
(13,9% des médecins n’ont pas renseigné cet item).
59,4% d’entre elles exerçaient en libéral et 22,8% étaient salariées.
(17,8% des médecins n’ont pas renseigné cet item).
Le mode d’exercice libéral en groupe est le plus représenté avec au moins 45,5% des femmes
médecins interrogées.
Lieu d’exercice
o Médecins installées :
Le département de Seine-Saint-Denis (93) était le plus représenté parmi les médecins
installées participantes avec 23,8%, suivi de Paris (75) avec 18,8%.
Celui le moins représenté était celui des Yvelines (78) avec moins de 3% des effectifs, puis le
Val d’Oise (95) avec 5,9%.
Les autres départements étaient représentés de manière plutôt équitable.
Un seul médecin installé, en tant que salarié, avait 2 lieux d’exercice (75 et 94).
o Médecins remplaçantes :
Le département le plus représenté parmi les médecins remplaçantes était celui de Paris (75)
avec 36,8%, suivi de la Seine-Saint-Denis (93) avec 21%.
Celui le moins représenté était les Yvelines (78) avec seulement 4,2% des effectifs, puis le
Val d’Oise avec 5,3%.
Les autres départements étaient représentés de manière plutôt équitable.
16 médecins remplaçantes, soit 16,8%, exerçaient dans plusieurs départements.
Médecin traitant
Tous modes d’exercice confondus, 51,5% des femmes avaient déclaré un médecin traitant.
48,5% n’avaient pas de médecin traitant déclaré ou étaient leur propre médecin traitant.
52
Parmi les femmes ayant un médecin traitant déclaré, il s’agit dans près de deux tiers des cas
d’un médecin avec lequel elles n’ont aucun lien particulier (62,7%).
17,6% des femmes ont choisi un collègue avec qui elles exercent, et 19,6% ont choisi un
proche.
2. Suivi gynécologique et dépistage
Nombre Pourcentage
Suivi gynécologique Oui 165 84,2% Non 31 15,8%
Praticien assurant le suivi Médecin généraliste 15 9%
Gynécologue 140 84,8% Sage-‐femme 14 8,5%
Moi-‐même (prescription du FCU) 1 0,6% Dont double suivi (médecin généraliste + gynécologue ou gynécologue + sage-‐femme) 5 3%
Suivi régulier (≤ 3 ans) Oui 141 85,5% Non 24 14,5%
Causes de l’irrégularité du suivi Manque de temps 16 66,7%
Pudeur 3 12,5% Négligence, oubli de suivi 13 54,2%
Ne juge pas cet acte nécessaire 1 4,2% Dont réponses multiples 11 45,8%
Peur des remarques sur mon poids 1 4,2% Autre (réponse libre)
Gynécologue parti en retraite et difficultés d’en retrouver un 1 4,2% Causes de l’absence de suivi
Manque de temps 12 38,7% Pudeur 6 19,4%
Négligence, oubli de suivi 14 45,2% Ne juge pas cet acte nécessaire 7 22,6%
Dont réponses multiples 11 35,5% Pas de suivi nécessaire 1 3,2% Aucun rapport sexuel 2 6,5% Autre (réponse libre)
Antécédent d’hystérectomie 1 3,2% Date du dernier frottis
Jamais 17 8,7% Moins de 1 an 47 24%
1 an 35 17,9% 2 ans 65 33,2% 3 ans 12 6,1% 4 ans 7 3,6% 5 ans 6 3,1%
Plus de 5 ans 7 3,6% Professionnel ayant réalisé le dernier frottis
Sage-‐femme 6 3,4% Gynécologue 148 83,6%
Médecin généraliste 16 9% Médecin biologiste de laboratoire d’analyses médicales 7 4%
Tableau 2 : Suivi gynécologique et dépistage
Suivi gynécologique
84,2% des médecins ont déclaré se faire suivre sur le plan gynécologique.
53
Celles-ci étaient suivies régulièrement (au moins tous les 3 ans) pour 85,5% d’entre elles,
contre 14,5% de femmes ayant un suivi plus espacé.
La grande majorité d’entre elles (81,8%) était suivi par un gynécologue, 6,7% par une sage-
femme et 7,9% par un médecin généraliste. Cinq femmes avaient un double suivi.
Une femme a précisé se prescrire elle-même ses frottis qu’elle faisait pratiquer en laboratoire
d’analyses, ainsi que ses mammographies.
Causes d’un suivi irrégulier
Les causes déclarées de suivi irrégulier les plus retrouvées étaient la négligence/l’oubli de
suivi (13 femmes) et le manque de temps (16 femmes).
Trois femmes ont évoqué un problème de pudeur surajouté aux causes les plus fréquentes, et
une femme avait peur qu’on lui fasse des remarques sur son poids.
Une seule femme ne jugeait pas cet acte nécessaire mais avait réalisé son FCU dans l’année.
Une femme a mis en avant les difficultés à retrouver un gynécologue suite au départ en
retraite de celui qui la suivait.
Fig. 10 : Causes du suivi irrégulier chez les femmes se faisant suivre sur le plan gynécologique
Causes de l’absence de suivi
Les causes les plus fréquemment retrouvées pour les femmes n’ayant aucun suivi
gynécologique sont similaires à celles ayant un suivi irrégulier : oubli de suivi/négligence (14
femmes) et manque de temps (12 femmes).
54
Six femmes ont également rapporté un problème de pudeur, et sept femmes ne jugent pas cet
acte nécessaire.
Deux femmes ont précisé n’avoir jamais eu de rapport sexuel et une femme avait subi une
hystérectomie.
Deux femmes n’ont pas répondu à cet item.
Fig. 11 : Causes de l’absence totale de suivi
Nous pouvons observer que la majorité des femmes rapportent des causes multiples au suivi
irrégulier ou à l’absence de suivi gynécologique.
Dépistage par frottis
La majorité des femmes interrogées respectait les recommandations de l’HAS puisque 81,1%
d’entre elles avaient réalisé leur dernier frottis il y a 3 ans ou moins.
10,2% des femmes ne s’étaient pas fait dépister depuis plus de 3 ans, et 8,7% n’avaient jamais
réalisé de frottis.
Fig. 12 : Date du dernier frottis
55
Professionnel de santé ayant réalisé le dernier frottis
Pour les femmes ayant déjà réalisé un frottis, le dernier a été effectué par un gynécologue
dans 82,7% des cas, par un médecin généraliste dans 8,9% des cas, par une sage-femme dans
3,4% des cas et par un médecin biologiste dans un laboratoire d’analyses dans 3,9% des cas.
2 femmes n’ont pas répondu à cet item.
3. Pratiques personnelles et professionnelles
Nombre Pourcentage
Cas de lésions précancéreuses ou de cancer du col utérin dans l’entourage proche Oui 57 29,2% Non 138 70,8%
Avez-‐vous une fille en âge d’être vaccinée contre le HPV (≥ 11 ans) ? Oui 34 17,3% Non 162 82,7%
Si oui, l’avez-‐vous faite vaccinée contre le HPV ? Oui 16 47,1% Non 18 52,9%
Causes de la non-‐vaccination des filles contre le HPV Je compte le faire prochainement 6 33,3%
Elle avait dépassé l’âge recommandé pour la vaccination à la date de commercialisation du vaccin 4 22,2% Je n’ai pas confiance en ce vaccin 3 16,7%
Je n’y ai pas pensé 1 5,6% Je ne souhaite pas répondre à cette question 0 0%
Je ne vois pas l’intérêt de le faire plusieurs années avant les premiers rapports sexuels donc j’attends encore
1 5,6%
Mes filles ne voulaient pas être vaccinées 1 5,6% Cela ne dispense pas de faire des frottis plus tard 1 5,6%
Autre (réponse libre)
Je ne suis pas persuadée du rapport bénéfice/risque 1 5,6% Pratiquez-‐vous des FCU sur vos patientes en tant que professionnelle de santé ?
Oui 122 62,2% Non 74 37,8%
Si oui, avez-‐vous reçu formation particulière (DU, FMC…) ? Oui 52 43,3% Non 68 56,7%
Tableau 3 : Pratiques personnelles et professionnelles
Cas de lésions précancéreuses ou de cancer du col utérin dans l’entourage proche
La majorité des femmes interrogées, soit 70,8%, ne connaissaient personne dans leur
entourage proche ayant eu un cancer ou des lésions précancéreuses.
Fille en âge d’être vaccinée contre le HPV
Seules 17,3% des répondantes avaient une fille de 11 ans ou plus, donc en âge d’être
vaccinées contre le HPV.
Fille vaccinée contre le HPV
56
Parmi les 34 femmes ayant une fille âgée d’au moins 11 ans, moins de la moitié d’entre elles
(47,1%) l’ont faite vacciner contre le HPV.
Parmi les 18 femmes n’ayant pas fait vacciner leur(s) fille(s) en âge de l’être, six déclarent
envisager le faire prochainement.
Causes de la non-vaccination des filles contre le HPV
Six femmes n’ayant pas fait vacciner leur fille comptent le faire prochainement, et une femme
n’y a pas pensé.
Quatre femmes déclarent que leur fille avait dépassé l’âge recommandé pour la vaccination au
moment de la commercialisation du vaccin, dont une qui avançait le manque de recul vis-à-
vis de ce vaccin à l’âge où on aurait pu la vacciner.
Trois femmes n’ont pas confiance en ce vaccin et une femme n’est pas persuadée du rapport
bénéfice/risque.
Une femme ne voit pas l’intérêt de faire ce vaccin plusieurs années avant les premiers
rapports sexuels donc attend encore avant de vacciner sa fille, et une autre avance qu’elle n’a
pas vacciné son enfant car ce vaccin ne dispense pas de faire des frottis par la suite.
Les filles d’un médecin ne voulaient pas se faire vacciner contre le HPV.
Pratiques professionnelles – réalisation de frottis de dépistage
62,2% des médecins interrogées réalisent des frottis sur leurs patientes, contre 37,8% qui n’en
réalisent pas.
Formation spécifique en gynécologie
Parmi les médecins pratiquant des frottis sur leurs patientes, moins de la moitié d’entre elles
ont bénéficié d’une formation spécifique en gynécologie (DU, FMC,…).
2 médecins pratiquant des FCU n’ont pas répondu à cet item.
57
4. Analyse des données
Dépistage en fonction de l’âge des médecins
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
25-35 ans 109 (83,2%) 5 (3,8%) 17 (13%) 131
36-45 ans 23 (92%) 2 (8%) 0 25
46-55 ans 12 (63,2%) 7 (36,8%) 0 19
56-65 ans 15 (71,4%) 6 (28,6%) 0 21
Dans notre étude, nous pouvons observer des différences statistiquement significatives de
dépistage entre les tranches d’âge :
- 25-35 ans et 46-55 ans (p = 0,0001)
- 25-35 ans et 56-65 ans (p = 0,0006)
- 36-45 ans et 46-55 ans (p = 0,03)
En effet, entre ces différentes tranches d’âge, les médecins les plus jeunes ont tendance à se
faire dépister plus régulièrement que leurs aînées.
Par contre, nous n’observons pas de différence statistiquement significative (p > 0,05) de
dépistage entre les tranches d’âge :
- 25-35 ans et 36-45 ans
- 35-45 ans et 56-65 ans
- 46-55 ans et 56-65 ans
Nous observons par ailleurs que les 17 femmes n’ayant jamais réalisé de FCU sont toutes
âgées de 25 à 35 ans.
Dépistage en fonction de la situation personnelle
58
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
En couple 141 (88,1%) 15 (9,4%) 4 (2,5%) 160
Célibataire 18 (50%) 5 (13,9%) 13 (36,1%) 36
Il n’y a pas de différence statistiquement significative par rapport à l’ancienneté du dernier
frottis (plus ou moins de 3 ans) entre le fait d’être en couple ou célibataire (p > 0,05).
Dépistage en fonction de l’âge du dernier enfant
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=194)
(2 valeurs manquantes) Enfant ≤ 3 ans 49 (96%) 1 (2%) 1 (2%) 51
Enfant > 3 ans 40 (72,7%) 15 (27,3%) 0 55
Pas d’enfant 69 (78,4%) 3 (3,4%) 16 (18,2%) 88
Nous pouvons observer une différence statistiquement significative entre les femmes dont le
dernier enfant est âgé de moins de 3 ans et les femmes dont le dernier enfant est âgé de plus
de 3 ans par rapport à la régularité de leur suivi gynécologique (p = 0,0002). En effet, les
femmes dont le dernier enfant a moins de 3 ans ont bénéficié d’un frottis de dépistage dans les
3 dernières années plus fréquemment que celles dont le dernier enfant est plus âgé.
Les femmes ayant eu des enfants, tous âges confondus (plus ou moins de 3 ans), sont
statistiquement plus nombreuses à s’être déjà fait dépister par FCU par rapport aux femmes
sans enfants (respectivement p = 0,005 pour les femmes dont les enfants ont moins de 3 ans et
p = 0,0003 pour les femmes dont les enfants ont plus de 3 ans).
La quasi-totalité des femmes ne s’étant jamais fait dépister n’ont pas d’enfant.
Dépistage en fonction du mode d’exercice
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
Médecins installées 83 (82,2%) 16 (15,8%) 2 (2%) 101
Médecins remplaçantes
76 (80%) 4 (4,2%) 15 (15,8%) 95
Les médecins installées ont significativement été plus dépistées que leurs consœurs
remplaçantes (p = 0,0006) chez qui l’absence de FCU est plus marquée.
59
Par contre, parmi les femmes se faisant dépister, les médecins remplaçantes (en moyenne plus
jeunes que les médecins installées) sont statistiquement plus nombreuses à s’être fait dépister
dans les 3 dernières années (p = 0,02).
Dépistage en fonction du département d’exercice
Pour faciliter l’analyse des données, nous avons choisi volontairement de ne pas inclure les
données des femmes médecins exerçant dans plusieurs départements à la fois (n=17 dont 1
médecin installée et 16 médecins remplaçantes).
o Médecins installées
Départements FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=100) (1 non inclus)
75 14 (77,8%) 3 (16,7%) 1 (5,5%) 18
77 8 (66,7%) 3 (25%) 1 (8,3%) 12
78 2 (66,7%) 1 (33,3%) 0 3
91 10 (100%) 0 0 10
92 13 (92,9%) 1 (7,1%) 0 14
93 20 (83,3%) 4 (16,7%) 0 24
94 11 (84,6%) 2 (15,4%) 0 13
95 4 (66,7%) 2 (33,3%) 0 6
Il n’y a pas de différence statistiquement significative de suivi gynécologique entre les
femmes médecins installées des différents départements d’Ile-de-France (p > 0,05).
Le département d’exercice ne semble donc pas influencer la réalisation de FCU.
o Médecins remplaçantes
Départements FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=79) (16 non inclus)
75 24 (96%) 0 1 (4%) 25
77 8 (80%) 1 (10%) 1 (10%) 10
78 0 0 0 0
91 5 (62,5%) 1 (12,5%) 2 (25%) 8
92 7 (70%) 0 3 (30%) 10
93 10 (62,5%) 1 (6,3%) 5 (31,2%) 16
60
94 6 (85,7%) 0 1 (14,3%) 7
95 2 (66,7%) 0 1 (33,3) 3
Les femmes médecins remplaçantes se font significativement plus dépister à Paris (75) qu’en
Seine-Saint-Denis (93).
Le taux d’absence de FCU de Seine-Saint-Denis est le plus élevé d’Ile-de-France (p = 0,009).
Il n’y a pas de différence significative entre les autres départements (p > 0,05).
Dépistage en fonction de la déclaration d’un médecin traitant
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
Médecin traitant déclaré
85 (84,2%) 8 (7,9%) 8 (7,9%) 101
Pas de médecin traitant déclaré
74 (77,9%) 12 (12,6%) 9 (9,5%) 95
Le fait d’avoir déclaré ou non un médecin traitant (autre que soi-même) n’est pas un critère
influençant le suivi gynécologique des femmes médecins (p > 0,05).
Dépistage en fonction du professionnel de santé ayant réalisé le dernier FCU
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans TOTAL (n=177) (2 valeurs manquantes)
Gynécologue 131 (88,5%) 17 (11,5%) 148
Médecin généraliste 15 (93,8%) 1 (6,2%) 16
Sage-femme 6 (100%) 0 6
Médecin biologiste de laboratoire
6 (85,7%) 1 (14,3%) 7
Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre le professionnel de santé qui a
réalisé le dernier frottis (et qui assure le suivi gynécologique dans la majorité des cas) et
l’observance des femmes médecins par rapport à leur dépistage (p > 0,05).
Dépistage en fonction de la connaissance d’un cas de cancer du col de l’utérus ou
de lésions précancéreuses dans l’entourage proche
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
Cas dans l’entourage
54 (94,7%) 3 (5,3%) 0 57
61
Pas de cas dans l’entourage
105 (76,1%) 16 (11,6%) 17 (12,3%) 138
Le fait de connaître dans son entourage proche une femme ayant eu des lésions
précancéreuses ou un cancer du col de l’utérus sensibilise significativement davantage les
femmes médecins à leur propre dépistage (p = 0,002)
Dépistage en fonction de la vaccination des filles des médecins
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans TOTAL (n=34) (2 valeurs manquantes)
Filles vaccinées 12 (75%) 4 (25%) 16
Filles non vaccinées 12 (66,7%) 6 (33,3%) 18
Il n’y a pas de différence statistiquement significative de suivi gynécologique entre les mères
qui ont fait vacciner leurs filles et celles qui ne l’ont pas fait (p > 0,05).
Dépistage des médecins en fonction de la pratique de FCU sur leurs patientes
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=196)
Pratique des FCU 101 (82,8%) 11 (9%) 10 (8,2%) 122
Ne pratique pas de FCU 58 (78,3%) 9 (12,2%) 7 (9,5%) 74
Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les médecins qui pratiquent des
FCU sur leurs patientes et celles qui n’en pratiquent pas par rapport à leur suivi
gynécologique personnel (p > 0,05).
Dépistage des médecins en fonction de leur formation en gynécologie
FCU ≤ 3 ans FCU > 3 ans Pas de FCU TOTAL (n=120) (2 valeurs manquantes)
Formation en gynécologie
44 (84,6%) 3 (5,8%) 5 (9,6%) 52
Pas de formation en gynécologie
55 (80,9%) 8 (11,8%) 5 (7,3%) 68
62
Le fait d’avoir suivi une formation spécifique en gynécologie n’influence pas le recours des
femmes médecins à leur propre dépistage du cancer du col de l’utérus (p > 0,05).
DISCUSSION
1. Comparaison aux études précédentes et à la population générale
1.1 Dépistage en fonction de l’âge
La maternité est un moment clé dans la vie d’une femme. Dans la majorité des cas, celle-ci
bénéficie d’un FCU au cours de son suivi de grossesse. C’est sans doute une des raisons pour
laquelle les jeunes femmes ont un taux de dépistage plus élevé que leurs ainées.
Cette notion est retrouvée dans la population de notre étude : 96% des femmes médecins dont
le dernier enfant est âgé de 0 à 3 ans se sont fait dépister dans les 3 dernières années.
En France, la ménopause intervient en moyenne à l’âge de 51 ans. Ce phénomène peut se
produire naturellement entre 40 et 55 ans selon les femmes.
Les femmes ménopausées ont tendance à ne plus se faire suivre d’un point de vue
gynécologique, notamment due à l’absence de contraception à renouveler.
Dans notre étude, nous pouvons remarquer que les femmes âgées de plus de 45 ans continuent
majoritairement à se faire dépister par FCU (66,7% d’entre elles ont réalisé un frottis dans les
3 dernières années).
Ces données sont similaires à celles retrouvées par Gallice [48] dans son recueil de données
entre 2003 et 2008, qui retrouve que le taux de femmes médecins généralistes ayant fait
réaliser leur FCU il y a moins de 3 ans diminuait avec l’âge.
En effet, ce taux était situé entre 81% et 88% pour les moins de 50 ans, en fonction des
études, et chutait à une moyenne de 63% pour les plus de 50 ans.
63
Tous âges confondus, ce taux était situé entre 78% et 88,6%.
Dans la thèse de Gillard L. [57] sur la santé des médecins généralistes franciliens en 2005, le
taux de dépistage des cancers du col de l’utérus était de 78%. Dans notre étude, il est de
81,1%.
Nous pouvons donc remarquer que 10 à 15 ans plus tard, il n’y a pas de différence
significative en terme de taux de dépistage tous âges confondus (p > 0,05).
Selon l’INCa, cette décroissance du taux de dépistage en fonction de l’âge est également
retrouvée dans la population générale.
En effet, le taux de dépistage passe de 65% chez les 25-34 ans à 47,2% chez les 60-65 ans,
avec une moyenne de 61,2% pour l’ensemble des femmes de la population cible sur la période
2010-2014. [58]
Fig 13 : Participation des femmes au dépistage par frottis cervico-utérin selon leur tranche d’âge [58]
Nous pouvons constater que le taux de dépistage, tous âges confondus, des femmes médecins
de notre étude est plus élevé que les femmes de la population générale.
Il est reconnu par ailleurs que le fait d’appartenir à une catégorie socio-professionnelle élevée
favorise une meilleure prise en charge de sa santé en général.
64
1.2 Suivi gynécologique des femmes de la population générale et des femmes médecins
En France, les femmes confient majoritairement leur suivi gynécologique à un gynécologue.
Elles peuvent également être suivies par un médecin généraliste qui pratique lui-même des
frottis ou qui adresse la patiente à un laboratoire d’analyses pour réaliser ce geste sur
prescription médicale.
Depuis la loi HPST du 21 juillet 2009, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer les
examens de prévention comme le dépistage par FCU chez les femmes en bonne santé. En
effet, d’après l’article L.4151-1 du Code de la Santé Publique : « l'exercice de la profession de
sage-femme peut comporter la réalisation de consultations de contraception et de suivi
gynécologique de prévention, sous réserve que la sage-femme adresse la femme à un médecin
en cas de situation pathologique ». [59]
Le recours à une sage-femme pour le suivi gynécologique est encore assez peu connu des
femmes, en particulier chez les nullipares et celles ayant accouché avant l’entrée en vigueur
de la loi de 2009.
Selon l’Ordre des Sages-Femmes, les actes relatifs au suivi gynécologique (frottis
notamment) ont été réalisés à 2,9% par des sages-femmes en 2016, ce qui équivaut à une
hausse de 52% par rapport à 2015. Cette nouvelle compétence accordée aux sages-femmes
pourrait pallier à la pénurie de gynécologues médicaux et médecins généralistes pour réaliser
les actes de prévention chez la femme.
Dans notre étude, les femmes médecins sont en grande majorité (83,6%) suivies par un
gynécologue en ce qui concerne leur dépistage du cancer du col de l’utérus, et seulement 9%
65
par un médecin généraliste. Elles ne sont que 3,9% à avoir fait réaliser leur frottis en
laboratoire d’analyses médicales et seulement 3,4% par une sage-femme.
Toutes les femmes médecins de notre étude se faisant suivre par une sage-femme sont âgées
de 25 à 35 ans, et ont au moins un enfant de moins de 3 ans sauf une qui n’a pas d’enfant.
Elles ont toutes fait réaliser leur frottis dans les 2 dernières années, probablement au cours de
leur suivi de grossesse.
Parmi les 7 femmes ayant réalisé leur FCU dans un laboratoire, 4 ont déclaré ne pas être
suivies sur le plan gynécologique, laissant penser qu’elles se sont prescrit elles-mêmes leur
frottis.
Ces chiffres sont comparables à ceux retrouvés dans l’étude de Nouger F. [52] en 2004.
En effet, il y a 14 ans, dans sa thèse sur la santé des médecins généralistes libéraux installées
dans la Vienne, 74,7% d’entre elles avaient fait réaliser leur frottis par un gynécologue, 13,9%
par un médecin généraliste et 3,8% dans un laboratoire d’analyses (7,6% de valeur
manquante). A cette époque, les sages-femmes n’avaient pas encore la possibilité d’effectuer
ce geste.
Les femmes médecins généralistes confient donc très majoritairement leur suivi
gynécologique à un « spécialiste » en gynécologie.
Plusieurs hypothèses pourraient être mises en avant pour expliquer le choix de ce suivi :
- la non connaissance de la possibilité d’un suivi par une sage-femme
- l’appréhension de devoir se dénuder devant un confrère généraliste
- l’absence de déclaration d’un médecin traitant
- la préférence d’être suivie par un praticien spécialisé, plutôt qu’un médecin généraliste
ou une sage-femme, considérés comme moins qualifiés qu’un gynécologue, notamment
pour la suite de la prise en charge en cas de pathologie (gain de temps en cas de frottis
anormal)
Pourtant, le nombre de gynécologues médicaux est en chute constante (moins 41,6% en 10
ans) et il est de plus en plus difficile pour les femmes d’obtenir un suivi régulier, notamment
lorsque le praticien part en retraite et qu’il n’est pas remplacé, comme c’est le cas pour 2
médecins de notre étude.
En effet, selon le Comité de Défense de la Gynécologie Médicale (CDGM) [60], les
gynécologues médicaux seraient seulement 1136 à exercer actuellement en France, dont la
moitié aurait plus de 60 ans. On estime qu’en 2025, ils ne seraient plus que 531 pour 28
66
millions de femmes âgées de plus de 16 ans, alors que pour avoir une offre de santé
satisfaisante, il en faudrait environ 3000. Six départements n’en comptent même plus aucun.
Cette pénurie est due à la suppression du C.E.S (Certificat d’Etudes Spécialisées) de
gynécologie médicale du cursus universitaire suite à la réforme de l’internat en 1984 [62] afin
de s’aligner sur les formations dispensées dans le reste de l’Europe. En effet, avant cette date,
la France était le seul pays européen à proposer aux étudiants en médecine cette spécialité née
en 1963.
La réouverture de cette discipline a eu lieu en 2003 avec la création d’un D.E.S (Diplôme
d’Etudes Spécialisées) grâce à la mobilisation des praticiens et de plus d’1,5 million de
femmes françaises ayant signé une pétition nationale réclamant la restauration de la
gynécologie médicale.
Le rôle principal de la gynécologie médicale est la prise en charge de tous les problèmes
gynécologiques médicaux de la femme tout au long de sa vie, notamment la contraception, la
prévention, le dépistage des IST et des cancers (génitaux et mammaires), les traitements
hormonaux, la stérilité etc.
Parmi les gynécologues médicaux en cours d’exercice, 90% sont des femmes, ce qui peut
faciliter la prise en charge des patientes pudiques, réticentes à être examinées par un homme
ou à la recherche d’une écoute féminine.
Actuellement, une soixantaine d’internes sont formés chaque année à cette spécialité, bien
différente de celle de gynécologie-obstétrique qui est plus tournée vers la technique
(chirurgie, suivi de grossesse, accouchements…), mais cela n’est pas encore suffisant pour
combler les départs à la retraite prévus dans les prochaines années.
1.3 Dépistage en fonction de la déclaration d’un médecin traitant
Dans notre étude, 84,2% des femmes médecins ayant un médecin traitant déclaré autre
qu’elles-mêmes se sont fait dépister par FCU dans les 3 dernières années. Celles n’ayant pas
de médecin traitant déclaré étaient 77,8% dans ce cas.
La déclaration d’un médecin traitant n’est donc pas un critère qui augmente de manière
significative le dépistage chez les femmes médecins (p > 0,05).
Outre le dépistage du cancer du col de l’utérus, c’est un réel problème que soulève cet item,
qui révèle que la moitié des médecins interrogées n’ont pas de médecin référent.
67
L’absence de médecin déclaré atteint 65% chez les femmes médecins installées versus 30,5%
pour les médecins remplaçantes.
Cette différence peut s’expliquer par le fait que les médecins remplaçantes ne peuvent pas être
déclarées comme « médecin traitant ». De ce fait, elles sont amenées à devoir choisir un
médecin autre qu’elles-mêmes (souvent le même praticien qui les a suivies avant qu’elles ne
soient elles-mêmes médecins). Mais le fait d’avoir un médecin traitant déclaré ne veut pas
forcément dire qu’elles le consultent lorsqu’elles rencontrent un problème de santé. En effet,
la facilité d’accès aux diagnostics et aux traitements sur prescription personnelle amène
souvent à l’automédication.
Dans notre étude, 62,5% de celles ayant un médecin traitant ont choisi un médecin avec
lequel elles n’ont pas de lien particulier. Concernant spécifiquement le dépistage du cancer du
col de l’utérus, qui exige un minimum de nudité de la patiente, on peut imaginer que les
femmes seraient moins réticentes à consulter un médecin qui ne soit ni un proche ni un
collègue pour réaliser leur FCU.
D’ailleurs, parmi les 16 femmes dont le dernier frottis a été réalisé par un médecin
généraliste, 12 d’entre elles ont déclaré avoir un médecin traitant autre qu’elles-mêmes, dont
7 sont un médecin avec lequel elles n’ont aucun lien particulier, 3 sont un collègue avec qui
elles exercent et 2 sont un proche. L’étude ne dit pas si le médecin généraliste qui a pratiqué
le frottis est le médecin traitant déclaré. A noter que n’importe quel médecin inscrit à l’Ordre
(médecin généraliste ou autre spécialiste) peut être déclaré comme médecin traitant, ce qui
n’est pas non plus précisé dans notre étude.
Nous observons toutefois une évolution favorable au cours des années, notamment après 2006
où une réforme de la santé a instauré la déclaration d’un médecin traitant pour tous les assurés
sociaux de plus de 16 ans. En effet, dans la thèse de Gillard [57], les médecins n’étaient que
10% à avoir déclaré un médecin traitant en 2006, et 57% de ceux n’en ayant pas ne
souhaitaient pas avoir un médecin référent.
Les chiffres de notre étude restent malgré tout bien inférieurs à ceux de la population
générale. Selon l’Assurance Maladie, en 2015, 92% des assurés sociaux ont déclaré un
médecin traitant, dont 98,8% des patients en ALD, 98,6% des patients de plus de 60 ans et
87,2% des patients en CMUc. Sur l’ensemble de ces patients, un médecin généraliste a été
choisi dans 92,7% des cas comme médecin traitant [62]. Mais le taux élevé de déclaration d’un
médecin traitant dans la population générale est majoritairement lié à la contrainte financière
68
que représenterait l’absence de médecin traitant. En effet, ne pas avoir de médecin traitant
déclaré signifie être moins bien remboursé par la sécurité sociale, et les demandes d’ALD ne
sont accordées que pour 6 mois (versus 2 à 5 ans pour l’exonération initiale des patients ayant
un médecin traitant).
Compte tenu des ressources moyennes des médecins étudiés, le fait d’être moins bien
remboursé en cas de soins n’est pas un obstacle pour eux.
Mais l’absence de médecin traitant référent fait perdre au médecin-patient les bénéfices d’un
examen clinique objectif ainsi qu’un rappel des examens de prévention, de dépistage, des
vaccinations etc. en fonction du sexe et de l’âge.
1.4 Dépistage en fonction du département d’exercice
Dans notre étude, nous n’observons pas de différence statistiquement significative du taux de
dépistage entre les médecins installées quels que soient les départements d’Ile-de-France.
Par contre, les médecins remplaçantes se font significativement plus dépister à Paris qu’en
Seine-Saint-Denis, département francilien où elles sont le plus nombreuses à n’avoir jamais
eu de dépistage par FCU.
Dans la population générale, il existe de grandes inégalités de répartition du dépistage du
cancer du col de l’utérus entre les départements français. La Seine-Saint-Denis fait partie des
départements ayant un taux de couverture inférieur à 50%.
Le taux de couverture du dépistage varie selon plusieurs critères : les caractéristiques
migratoires des femmes, leur statut socio-économique, la zone géographique et leur suivi
gynécologique.
Selon une étude réalisée en 2010 dans l’agglomération parisienne, 91,2% des femmes
interrogées ont déclaré avoir déjà eu un FCU au moins une fois dans leur vie. La proportion
des femmes n’en ayant jamais bénéficié était significativement plus élevée chez les étrangères
(21,1%) et les françaises nées d’au moins un parent étranger (11,8%) que chez les françaises
nées de parents français (5,7%). [63]
Les femmes immigrées ou issues de l’immigration avaient donc au moins 2 fois plus de
risques de ne jamais avoir eu recours au dépistage du cancer du col de l’utérus que les
femmes françaises nées de parents français.
69
La principale raison de l’absence de dépistage invoquée par ces femmes était le manque
d’informations. En effet, les femmes qui n’avaient pas de suivi gynécologique
méconnaissaient le frottis et son lien avec la recherche d’un cancer du col de l’utérus, d’autant
plus si cet examen n’était pas pratiqué dans leur pays d’origine. Les autres raisons étaient la
peur de l’acte, ressenti comme invasif, ainsi que les facteurs culturels tels que la religion ou le
tabou de la sexualité qui est non légitime avant le mariage.
Face à ce constat, la notion de littératie en santé, qui est définie par la capacité d’une personne
à trouver, comprendre, évaluer et utiliser une information sur la santé, semble essentielle.
Pour les professionnels de santé, il est en effet primordial d’intégrer les représentations
psycho-socioculturelles de leurs patientes afin d’améliorer leur prise en charge médicale et de
réduire les inégalités sociales de santé. [64]
Dans notre étude, nous n’avons pas demandé aux femmes médecins de préciser leurs origines
ou leur religion, ce qui aurait pu permettre de mettre en évidence l’influence de leur parcours
personnel sur la pratique de dépistage du cancer du col de l’utérus.
Statistiquement en effet, le département de la Seine-Saint-Denis compte un grand nombre de
femmes issues de l’immigration et c’est celui où le taux de dépistage des femmes médecins
est le plus faible. Le milieu familial pourrait ainsi modeler les comportements de dépistage
pour elles-mêmes.
A noter également que la densité de gynécologues est plus de 2 fois supérieure à Paris qu’en
Seine-Saint-Denis (respectivement 50 pour 100 000 femmes et 20 pour 100 000 femmes en
2014) ce qui pourrait également influer sur les taux de dépistage.
1.5 Dépistage en fonction de la vaccination des filles des femmes médecins
Dans notre étude, nous n’observons pas de différence statistiquement significative de
dépistage entre les médecins qui ont fait vacciner leur fille contre le HPV et celles qui ne l’ont
pas fait.
Par contre, cet item révèle que plus de la moitié des femmes médecins ayant une fille âgée de
11 ans ou plus n’ont pas fait vacciner leur fille (à noter que 6 des 18 médecins concernées
déclarent vouloir faire vacciner leur fille prochainement).
70
Parmi elles, 3 n’ont pas confiance en ce vaccin, une rapporte que le vaccin ne dispense pas de
faire des frottis plus tard et une n’est pas persuadée du rapport bénéfice/risque, ce qui est
concordant avec l’étude de 2014 du Haut Conseil de Santé Publique montrant que la plupart
des médecins ne recommandant pas le vaccin contre le HPV ont un doute sur l’efficacité de la
vaccination ou une crainte de ses effets secondaires. [65]
Toutefois, dans cette étude, 72% des médecins généralistes interrogés recommandaient la
vaccination aux jeunes filles de 11 à 14 ans.
Le facteur commun entre les médecins et les parents de la population générale limitant
l’adhésion à la vaccination anti-HPV était le manque d’information sur les maladies liées à
l’HPV et leurs conséquences.
Chez ces femmes médecins méfiantes envers le vaccin anti-HPV pour leur fille, on peut alors
se demander si elles encouragent tout de même leurs jeunes patientes à se faire vacciner.
Néanmoins, malgré leurs réticences envers le vaccin, ces médecins sont plutôt impliquées
dans le dépistage du cancer du col de l’utérus de leurs patientes puisque la quasi-totalité de
celles-ci pratique des frottis dans leur exercice.
2. Freins au dépistage des femmes médecins généralistes
Dans notre étude, 15,8% des femmes médecins ne se faisaient pas suivre sur le plan
gynécologique, et 14,5% de celles se faisant suivre avaient un suivi irrégulier.
Les causes d’un suivi irrégulier les plus souvent citées étaient le manque de temps pour deux
tiers des médecins, et la négligence/oubli de suivi pour plus de la moitié d’entre elles.
3 femmes évoquaient un problème de pudeur et 1 femme avait des difficultés à retrouver un
gynécologue suite au départ en retraite du sien. Ce dernier point a déjà été soulevé avec la
mise en avant de la pénurie actuelle de gynécologues. La femme ayant évoqué ce problème
exerçait dans le département des Yvelines, où on a observé une baisse de 41% des
gynécologues médicaux entre 2009 et 2016 [66].
71
Les principales causes de l’absence totale de suivi sont similaires à celles d’un suivi
irrégulier.
Sur les 31 femmes non suivies, environ la moitié d’entre elles évoquent la négligence et le
manque de temps, 6 femmes ajoutent la pudeur à ces motifs, et 7 femmes ne jugent pas cet
acte nécessaire. 2 jeunes femmes ont précisé, en réponse libre, n’avoir jamais eu de rapport
sexuel, et 1 femme avait subi une hystérectomie, ce qui les excluent des recommandations.
Toutes les femmes « ne jugeant pas le FCU comme acte nécessaire » étaient des femmes
célibataires, sans enfants, âgées de 25-35 ans, et n’avaient jamais fait réaliser de frottis de
dépistage ; mais plus de la moitié d’entre elles pratiquaient des FCU sur leurs patientes. Ces
médecins n’avaient peut-être simplement pas « besoin » d’être suivies (car n’avaient jamais
eu de rapport sexuel par exemple) et ne « jugeaient pas cet acte nécessaire » pour elles
uniquement, sans remettre en cause la nécessité de cet acte de prévention pour les femmes
concernées par les recommandations.
2.1 Le manque de temps
Le manque de temps est un motif attendu dans l’irrégularité du suivi des femmes médecins.
En effet, selon une synthèse de plusieurs études réalisée par l’IRDES [67] en 2009, le volume
horaire de travail hebdomadaire des médecins généralistes a été évalué entre 52 et 60h.
Cette durée moyenne de travail est plus importante pour les hommes que pour les femmes qui
ont plus fréquemment une activité à temps partiel, notamment afin de s’occuper de leurs
enfants. Dans notre étude, 10 femmes sur les 16 évoquant cette cause dans l’irrégularité de
leur suivi étaient mères de famille.
Elles doivent donc conjuguer activité professionnelle et contraintes de la vie familiale,
mettant de côté, pour certaines, les examens de prévention.
Ce frein a été retrouvé dans d’autres études concernant le dépistage des cancers en général
chez les médecins.
Par exemple, l’enquête de Sanh-Legavre [68] révèle que le manque de temps était la raison
avancée par 20% des médecins généralistes franciliens masculins interrogés qui ne se
faisaient pas dépister pour le cancer colorectal.
72
Ceci peut refléter la surcharge de travail des médecins généralistes qui manquent de temps
pour leur propre suivi médical.
Au contraire, peu de données ont été retrouvées pour ce motif dans la population générale.
2.2 La négligence / l’oubli de suivi
La négligence et l’oubli de suivi sont des motifs de mauvaise prise en charge gynécologique
retrouvés chez plus de la moitié des femmes médecins interrogées peu ou pas suivies.
Pourtant, près de 50% d’entre elles pratiquent des FCU dans leur activité professionnelle, et
doivent donc souvent être à l’origine du rappel de la nécessité d’un dépistage pour leurs
patientes.
Ces chiffres concernant la négligence chez les femmes médecins sont similaires à ceux
retrouvés par Sanh-Legavre dans son étude sur le dépistage du cancer colorectal chez les
hommes médecins généralistes franciliens.
Mais ces freins ne sont pas spécifiques aux médecins et sont aussi retrouvés dans la
population générale comme le rapporte Gauwin[3] dans sa thèse en 2012. Il s’agit même du
principal frein rencontré chez les patientes, pour le dépistage du cancer du col utérin, par les
médecins généralistes de Haute-Normandie qui soulignent l’insuffisance de culture de
prévention en France.
En effet, les patients consultent très peu spontanément concernant la prévention, et attendent
le plus souvent d’avoir un problème de santé pour consulter un médecin.
Certaines femmes ne connaissent même pas l’existence d’un moyen de dépistage du cancer
du col de l’utérus, notamment chez celles ayant un niveau socioculturel inférieur. Dans une
étude de Haesebaert et al. [69], seulement 61% des femmes interrogées connaissaient l’intérêt
de la réalisation d’un FCU.
2.3 La pudeur
La pudeur n’a jamais été cité comme critère isolé du défaut de suivi chez les femmes
médecins dans notre étude, mais est tout de même présent chez 16% de celles peu ou pas
suivies, en association avec une ou plusieurs autres causes.
73
Ces femmes éprouvent donc une gêne à se dénuder devant un autre professionnel de santé,
malgré le fait qu’elles soient habituées à voir des corps nus (masculins ou féminins) dans leur
profession, tout comme leurs confrères. En effet, la femme médecin n’a pas l’habitude de se
retrouver du côté « patient », et un examen gynécologique est souvent considéré comme
intrusif. Celle-ci peut alors avoir l’impression de se retrouver en position de faiblesse par
rapport à l’examinateur, qui est pourtant un pair.
Dans la population générale, ce frein est également retrouvé par Gauwin[3] chez de
nombreuses patientes, qui peuvent être totalement bloquées à l’idée de devoir dévoiler une
partie de leur intimité, et ont souvent une crainte de l’examen.
De plus, le cancer du col de l’utérus étant dû au HPV, faisant partie des IST, ces femmes sont
confrontées aux tabous liés à la sexualité et ne sont pas forcément à l’aise pour en parler, en
particulier certaines femmes immigrées dont la culture rejette le plaisir féminin.
Ces femmes préfèrent en général être suivies par un gynécologue plutôt que par leur médecin
généraliste avec qui elles auraient peur de briser une relation de confiance de long terme par
la réalisation de ce geste perçu comme intrusif. [70]
3. Mesures possibles pour augmenter le taux de participation des médecins
Pour pallier à ces freins, plusieurs mesures peuvent être mises en place pour augmenter le
taux de participation des médecins à leur propre dépistage.
3.1 Le dépistage organisé
La généralisation à l’échelle nationale du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus était
un des objectifs phares du Plan Cancer 2014-2019 et l’une des mesures piliers du Plan
« Priorité Prévention » avec la prise à charge à 100% du FCU par l’Assurance Maladie et sans
avance de frais pour toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, soit 17 millions de femmes en
France.
Le dépistage organisé concerne les femmes asymptomatiques et non hystérectomisées,
n’ayant pas bénéficié d’un FCU dans les 3 dernières années, ou sans résultat cytologique
connu depuis 3 ans.
74
L’organisation du programme de dépistage a été publiée le 6 mai 2018 au Journal Officiel
(J.O), suite à l’arrêté du 4 mai 2018 [71].
Il vient donc s’ajouter au dépistage organisé du cancer du sein (depuis 2004) et du cancer
colorectal (depuis 2009).
Cette mesure instaurée par le Ministère de la Santé vise à atteindre les femmes qui échappent
au dépistage individuel, soit actuellement 40% des femmes concernées de la population
générale.
Le taux de couverture attendu par le gouvernement est de 80% de la population cible.
Dans notre étude et dans d’autres études réalisées par des instances scientifiques ou dans le
cadre de thèse de médecine générale sur la santé des médecins, le taux de dépistage du cancer
du col de l’utérus des femmes médecins généralistes est compris entre 78% et 89% [48,54,57,72,73], tous âges confondus.
En moyenne, les femmes médecins sont donc au-dessus du taux cible de dépistage, mais
celles de plus de 50 ans ne sont que 65% à se faire dépister régulièrement.
Le dépistage organisé consiste à envoyer par courrier une invitation à se faire dépister chez un
professionnel de santé à toutes les femmes de 25 à 65 ans qui n’ont pas réalisé de FCU dans
les 3 dernières années (en se basant sur les remboursements des FCU par l’Assurance
Maladie).
Si les femmes ne donnent pas suite à cette invitation, une relance est envoyée à 12 mois du
premier courrier.
Une étude préliminaire à la généralisation nationale du dépistage organisé a été réalisée dans
13 départements pilotes entre 2010 et 2012. Celle-ci regroupait près de 2,4 millions de
femmes de 25 à 65 ans, soit 13,4% de la population française cible. Plus d’1 million de
femmes ont été invitées à réaliser un frottis dans ces départements. La couverture globale du
dépistage, avant invitation, était de 62%, avec une diminution du dépistage après 50 ans. Les
invitations ainsi que les relances ont permis de dépister un total de près de 280 000 femmes
supplémentaires, soit, rapporté à la population cible totale, une augmentation de la
participation au dépistage de 12%.
Cette étude montre donc que le dépistage organisé permettrait d’accroître le nombre de
femmes dépistées, ce qui est un réel bénéfice de santé publique.
75
Ainsi, le dépistage organisé pourrait pallier à l’oubli de suivi des femmes médecins, qui est un
frein retrouvé chez plus de la moitié des médecins peu ou pas suivies gynécologiquement.
D’autre part, un autre bénéfice du dépistage organisé serait de diminuer le sur-dépistage ainsi
que le sur-traitement de femmes se faisant dépister de manière trop rapprochée (< 3 ans) et
donc éviterait la réalisation de gestes invasifs parfois inutiles sur des lésions pouvant régresser
spontanément. En effet, d’après la thèse de Nouger [52], plus de la moitié des femmes
médecins interrogées disaient réaliser un FCU plus régulièrement que selon les
recommandations.
Ce bénéfice ne sera donc possible que si le dépistage individuel diminue fortement.
3.2 L’auto-prélèvement vaginal (APV)
L’APV consiste à prélever soi-même, à l’aide d’un écouvillon inséré dans le vagin, quelques
cellules par léger frottement. Le prélèvement est ensuite analysé en laboratoire et permet de
détecter la présence de papillomavirus à haut risque oncogène (HR-HPV). Si le test HPV
revient positif, la patiente est alors invitée à consulter un professionnel de santé afin de
réaliser un frottis permettant de diagnostiquer ou non des lésions au niveau du col utérin.
Si le test HPV est négatif, cela signifie qu’aucun papillomavirus n’a été détecté.
L’APV n’est pas encore disponible en France à l’échelle nationale, mais une étude
préliminaire, nommée APACHE, réalisée en Indre-et-Loire (qui fait partie des 13
départements pilotes ayant participé à l’expérimentation du dépistage organisé) en 2012
révèle que l’APV est une méthode efficace pour augmenter la participation au dépistage du
cancer du col de l’utérus. [74]
76
La première phase de cette étude visait à évaluer la performance technique de l’APV.
722 femmes ont été incluses dans cette phase et ont réalisé 2 APV : un avec milieu de
transport liquide (APV-liq) et un sans milieu de transport (APV-sec), suivis d’un FCU.
La sensibilité et la spécificité de l’APV-liq pour détecter une infection cervicale à HR-HPV
étaient respectivement de 87,4% et 90,9% ; et de 88,7% et 92,5% pour l’APV-sec.
La concordance entre les techniques d’APV et le FCU était satisfaisante.
6000 femmes âgées de 30 à 65 ans, non dépistées et n’ayant pas répondu à l’invitation à
réaliser un FCU ont été incluses dans la phase 2 de l’étude et randomisées dans 3 groupes :
- un groupe « auto-prélèvement » : envoi au domicile d’un kit d’APV à renvoyer au
laboratoire pour test HPV
- un groupe « relance » : renvoi d’une lettre incitant à réaliser un FCU
- un groupe « sans intervention » : ne recevant ni kit, ni relance par courrier
Les résultats de cette phase montrent que la participation des femmes était statistiquement
plus élevée dans le groupe « auto-prélèvement » (22,5%) que dans les groupes « relance »
(11,7%) et « sans intervention » (9,9%) avec p <0,0001.
L’objectif de ce moyen de dépistage est d’atteindre les femmes non dépistées par FCU.
Il peut donc être une solution pour pallier au manque de temps des femmes médecins (APV
fait au domicile sur un temps de repos) et à la pudeur (prélèvement ne nécessitant pas l’aide
d’une tierce personne), qui sont deux freins au dépistage retrouvés fréquemment dans notre
étude.
3.3 Bilan de santé dédié aux médecins
En France, aucune loi n’oblige les médecins à avoir un médecin traitant autre qu’eux-mêmes,
ni à effectuer un bilan de santé ou d’aptitude à exercer via la médecine du travail.
En Australie, les médecins sont obligés de consulter un confrère car la loi interdit à tout
médecin de se faire une ordonnance, ainsi qu’aux membres de sa famille proche.
Cette solution peut paraître radicale pour les médecins français chez qui l’auto-diagnostic et
l’auto-prescription sont deux pratiques courantes et appréciées du fait des contraintes de
temps de leur profession et de la difficulté psychologique à se retrouver du côté « patient ».
77
Mais concernant la prévention, qui est un acte que l’on peut programmer à distance, il serait
bénéfique pour les médecins de consulter dans un centre dédié où d’autres médecins seraient à
leur écoute.
En 2015, dans une maison de garde du CHU de Nîmes, un médecin a créé une consultation
anonyme dédiée aux soignants, visant notamment à faire de la prévention (essentiellement
pour éviter les burnout). Mais en 4 mois d’existence, le centre n’a reçu qu’une dizaine de
médecins.
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins mène également des actions de prévention
expérimentales en Bretagne, à Paris et dans le Vaucluse depuis septembre 2016. Il a demandé
à l’Assurance Maladie d’ouvrir les portes des centres d’examens de santé aux médecins avec
un accueil personnalisé et des horaires adaptés à leur exercice. Les médecins bénéficient du
même examen que le reste de la population avec en plus un questionnaire sur l’épuisement
professionnel.
Mais ces actions ne sont pas encore généralisées à l’ensemble de la population médicale.
Concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, et pour pallier aux principaux freins de
dépistage comme le manque de temps, la négligence, l’oubli de suivi, la difficulté à trouver un
gynécologue etc., il serait intéressant d’établir un projet spécifique. Les femmes médecins
pourraient par exemple recevoir une invitation à se faire dépister dans un centre dédié, avec
une ouverture exclusive pour les médecins (par exemple en soirée ou le week-end pour
s’adapter à leurs horaires de travail et sans risquer de croiser leurs patients), avec envoi des
prélèvements dans des laboratoires hors de la ville ou du département d’exercice afin de
conserver au maximum leur anonymat. Un bilan de santé plus approfondi pourrait être
proposé dans ce même temps.
4. Biais et limites de l’étude
Les résultats de notre étude peuvent être faussés par différents biais :
o Le biais de volontariat :
On pourrait penser que les femmes médecins ayant pris le temps et accepté de répondre au
questionnaire sont potentiellement les plus observantes, contrairement à celles n’ayant pas
répondu.
78
o Le biais de sélection :
Les femmes médecins les plus représentées dans notre étude sont des femmes jeunes de moins
de 50 ans pour environ 80% d’entre elles, avec une sur-représentation de la tranche d’âge 25-
35 ans et des départements 75 et 93.
L’échantillon de femmes médecins âgés de plus de 50 ans est donc trop restreint pour affirmer
nos résultats de manière significative. Néanmoins, ceux-ci concordent avec les résultats
d’études de plus grande ampleur, notamment au niveau national.
o Le biais méthodologique :
Quelques items du questionnaire auraient pu être précisés ou mieux formulés :
- A la question « avez-vous un médecin traitant autre que vous-même ? » il aurait été
judicieux d’ajouter « si oui, le consultez-vous ? » et « quelle est sa spécialité ? ». En
effet, ce n’est pas parce qu’on a déclaré un médecin traitant auprès de la Sécurité
Sociale qu’on le consulte. De même, n’importe quel spécialiste peut être déclaré
comme médecin traitant, or le FCU reste un acte effectué par les gynécologues et
médecins généralistes. Consulter son médecin traitant régulièrement permettrait de sa
part un rappel sur la prévention, voire la possibilité de réaliser un FCU s’il pratique cet
acte.
- Plutôt que de comparer les médecins installées et remplaçantes, il aurait été préférable
de demander de préciser le nombre d’actes par jour, le volume horaire travaillé par
semaine et le nombre de jours de congés par an, ce qui aurait été plus représentatif de
l’activité et du temps libre de chacune.
- Il aurait été intéressant de demander aux femmes si leur conjoint est également
médecin afin de déterminer si ce critère augmente de manière significative leur
participation au dépistage.
- A la question concernant le manque d’un suivi gynécologique régulier « si non,
quelle(s) en est (sont) la (les) cause(s) ? », à la place ou en plus de la réponse « ne juge
pas cet acte nécessaire », il aurait fallu mettre « pas de suivi nécessaire ». Certaines
femmes ne rentrant pas dans les recommandations (vierges ou hystérectomisées) ont
donné cette réponse pouvant porter à confusion. En effet, le FCU n’est pas jugé comme
79
« acte nécessaire » dans leurs cas précis mais cela ne veut pas dire qu’elles considèrent
que ce moyen de dépistage est un acte inutile pour les patientes de la population cible.
- Il aurait été également intéressant de détailler la périodicité des FCU chez les femmes
se faisant suivre régulièrement afin de déterminer si celles-ci se font plus souvent
dépister que la population générale et que les recommandations ne le préconisent,
entrainant des sur-diagnostics et des sur-traitements.
- On aurait également pu préciser si les femmes ne se faisant pas suivre régulièrement
étaient ménopausées ou non.
o Le biais de désirabilité sociale :
A la question concernant la vaccination des filles des femmes médecins contre le HPV,
6 femmes parmi les 18 n’ayant pas encore fait vacciner leur fille de 11 ans ou plus déclarent
vouloir la faire vacciner prochainement. Cette volonté de vaccination peut être réelle de la
part des femmes médecins, ou alors il peut s’agir d’un biais de désirabilité sociale qui entraine
un comportement consistant à se montrer sous une facette positive lorsque l’on est interrogé.
En effet, la vaccination contre le HPV des jeunes filles à partir de 11 ans est fortement
recommandée et encouragée par les grandes instances sanitaires, mais dans la population
générale, ainsi que chez certains médecins, il persiste des craintes vis-à-vis de ce vaccin.
CONCLUSION
Notre étude avait pour objectif d’explorer les modes de recours des femmes médecins
généralistes franciliennes à leur propre dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis
cervico-utérin. Nous avons analysé leur profil en fonction de leur observance ainsi que les
freins à la réalisation de cet acte de prévention.
80
Après analyse des résultats de notre enquête, ceux-ci sont globalement cohérents avec les
données déjà disponibles sur la santé des femmes médecins généralistes.
En effet, il apparaît que les femmes médecins sont majoritairement attentives à leur santé, en
particulier en ce qui concerne la prévention du cancer du col de l’utérus avec un taux de
dépistage supérieur au taux cible et à celui de la population générale, tous âges confondus.
Tout comme dans la population générale, les jeunes femmes, et plus précisément les jeunes
mères, ont un taux de dépistage supérieur à leurs aînées de plus de 50 ans, souvent
ménopausées et moins observantes concernant les examens de prévention.
Néanmoins, les seules médecins n’ayant jamais été dépistées par FCU dans notre étude sont
toutes âgées de moins de 35 ans, majoritairement célibataires et sans enfants.
Les motifs explicatifs déclarés à l’irrégularité ou à l’absence de suivi sont le manque de
temps, la négligence/oubli de suivi et la pudeur.
Pour pallier à ces freins, 2 moyens pourraient être rapidement mis en place en France grâce au
Plan Cancer 2014-2019 : le dépistage organisé et les auto-prélèvements vaginaux.
L’ouverture de centres spécialement dédiés aux bilans de santé des médecins pourrait
également être une idée à développer pour augmenter le taux de participation aux dépistages
et notamment celui du cancer du col de l’utérus.
Il serait intéressant d’étudier dans quelques années l’impact du dépistage organisé du cancer
du col de l’utérus et des auto-prélèvements vaginaux au niveau national, aussi bien dans la
population générale que dans la population médicale.
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ANNEXES
1. Questionnaire
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Santé des médecins généralistes franciliennes : Dépistage du cancer du col de l'utérus Chères consœurs, Actuellement médecin remplaçante, je suis en cours de rédaction de ma thèse d'exercice de médecine générale. Celle-ci s'intéresse à la santé des médecins généralistes franciliennes, et plus particulièrement au dépistage du cancer du col de l'utérus. Le frottis cervico-utérin est recommandé tous les 3 ans chez toutes les femmes non hystérectomisées, vaccinées ou non, âgées de 25 à 65 ans, après 2 frottis normaux à 1 an d'intervalle. Nous savons que les médecins négligent leur santé en règle générale, en particulier en ce qui concerne les examens de prévention. Le but de ma thèse est donc de faire un état des lieux de la participation au dépistage du col du cancer de l’utérus des femmes médecins généralistes franciliennes, ainsi que des freins à sa réalisation. Je vous remercie chaleureusement par avance du temps que vous consacrerez à remplir ce questionnaire, strictement anonyme, et je ne manquerai pas de vous tenir informées des résultats. Bien confraternellement Lise LE ROY-VIATOR (année de thèse, Paris VI)
Le frottis cervico-utérin : un outil de dépistage
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2. Newsletter APICRYPT® du mois de Décembre 2017
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3. Schéma cible de généralisation du programme de dépistage au plan national (action 1.1 Plan cancer 2014-19) [38]
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RÉSUMÉ
LE ROY-VIATOR Lise - Thèse d’exercice de médecine générale - 2018 Santé des médecins généralistes : Dépistage du cancer du col de l’utérus chez les médecins généralistes franciliennes. Enquête quantitative sur le dépistage par frottis cervico-utérin et ses freins. INTRODUCTION Le cancer du col de l’utérus, provoqué par une infection persistante à certains génotypes de papillomavirus à haut risque oncogène, représente la 12e cause de mortalité par cancer en France avec environ 1000 décès par an. La Haute Autorité de Santé recommande son dépistage par la réalisation d’un frottis cervico-utérin tous les 3 ans chez les femmes âgées de 25 à 65 ans, après 2 frottis normaux réalisés à 1 an d’intervalle. En France, le taux de couverture du dépistage de la population générale cible est actuellement d’environ 60%. Notre objectif est d’explorer les modes de recours des femmes médecins généralistes franciliennes à leur propre dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin. Nous analyserons le profil de ces médecins en fonction de leur observance, ainsi que les freins à la réalisation de cet acte de prévention.
METHODE Il s’agit d’une étude descriptive quantitative sur les médecins généralistes franciliennes réalisée entre juin 2017 et avril 2018 via un questionnaire disponible en ligne et diffusé par internet.
RESULTATS 196 médecins franciliennes ont répondu à notre questionnaire, dont une majorité âgées de 25 à 35 ans. Ces femmes se faisaient suivre régulièrement sur le plan gynécologique pour 85,5% d’entre elles, et 81,1% avaient bénéficié d’un frottis de dépistage dans les 3 années précédentes, tous âges confondus. Les femmes âgées de plus de 46 ans étaient moins nombreuses à s’être fait dépister selon les recommandations (entre 63,2% et 71,4% selon les tranches d’âge). Ces résultats concordent avec ceux d’autres études réalisées sur la santé des femmes médecins. Les femmes ayant des enfants de moins de 3 ans sont statistiquement plus nombreuses à s’être fait dépister récemment que celles dont les enfants sont plus âgés ou celles sans enfant. Les principaux freins retrouvés à l’irrégularité ou à l’absence de suivi sont le manque de temps, la négligence et la pudeur.
DISCUSSION La généralisation du dépistage organisé ainsi que la mise à disposition de kit d’auto-prélèvement vaginal et la création de bilan de santé dédié aux médecins pourraient être des solutions pour pallier aux principaux freins de participation.
CONCLUSION
93
Le taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus des femmes médecins généralistes franciliennes est supérieur aux objectifs nationaux et au taux de la population générale, mais on observe une diminution de la participation avec l’âge.
MOTS CLES : Médecine générale, Dépistage, Cancer du col de l’utérus
ABSTRACT
LE ROY-VIATOR Lise - Dissertation of general medicine - 2018 Health of general practitioners: Screening for cervical cancer among general practitioners in Paris region. Quantitative survey on cervical-uterine smear screening and its brakes. INTRODUCTION Cervical cancer, caused by persistent infection with certain HPV genotypes, represents the 12th leading cause of cancer death in France with about 1000 deaths per year. The High Authority of Health recommends its screening by performing a cervical Pap test every 3 years in women aged 25 to 65 years, after 2 normal smears performed 1 year apart. In France, the screening coverage rate of the general target population is currently about 60%. Our objective is to explore the use of women General Practitioners in Ile-de-France for their own cervical cancer screening through cervical-uterine smear. We will analyze the profile of these physicians according to their compliance, as well as the obstacles to the realization of this act of prevention.
METHOD This is a descriptive quantitative study on general practitioners in the Paris region between June 2017 and April 2018 via a questionnaire available online and distributed over the internet.
RESULTS 196 doctors from the Paris region responded to our questionnaire, most of whom were 25 to 35 years old. 85.5% of these women had gynecological regular follow-up, and 81.1% had had a smear test in the previous 3 years, regardless of age. Women aged 46 and over were less likely to be screened according to the recommendations (between 63.2% and 71.4% depending on age groups). These results are consistent with those of other studies conducted on the health of female physicians. Women with children under 3 are statistically more likely to have recently been screened than those with older children or those without children. The main obstacles to the irregularity or lack of follow-up are: lack of time, negligence and bashfulness.
DISCUSSION The widespread use of organized screening as well as the provision of a vaginal self-sampling kit and the creation of a health check-up dedicated to doctors could be solutions to overcome the main obstacles to participation.
CONCLUSION
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The participation rate in cervical cancer screening among women general practitioners in the Paris region is higher than the national targets and the general population rate, but there is a decrease in participation with age.
KEYWORDS: General practice, Screening, Cervical cancer