1Séquence 3 – HG11
Séquence 3
Aménager et développer le territoire françaisSommaire
1. Valoriser et aménager les milieux A Étudedecas:lagestiondurabledelaforêtfrançaiseB Potentialitésetcontraintesduterritoirefrançais(ultramarincompris)
2. La France en ville A Mouvementsdepopulation,urbanisatin,métropolisation
B Aménagerlesvilles,réduirelesfracturessocialesetspatialesC Entreattractivitéurbaineetnouvellesformesdedéveloppement,
lesespacesruraux
3. Les dynamiques des espaces productifs dans la mondialisation A Unterritoiredel’innovation:Sophia-AntipolisB Lesespacesdeproductionagricoleenlien
aveclesmarchéseuropéensetmondiaux
C Dynamiquesdelocalisationdesactivitésenmondialisation
4. Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondialisation A Étudedecas:Roissy,plateformemultimodaleethubmondialB Laconnexioninégaleduterritoirefrançaisàl’Europeetaumonde
parlesréseauxdetransportetlenumérique
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2 Séquence 3 – HG11
Aménager et développer le territoire français
Plan:traitementdelaproblématique
Notionsclés Repères
1. �Valoriser�et�aménager�les�milieux
A.��Étude�de�cas�:�la�ges-tion�durable�de�la�forêt�française
Mode de gestion des forêtsÉvolution vers une « forêt durable »Un territoire aménagé de longue dateLa gestion des contraintes phy-siquesL’intégration de la vision patri-moniale dans le développement du pays
Analyse de documents : cartes et textes.
B.��Potentialités�et�contraintes�du�territoire�français�(ultramarin�compris)
Analyse des zones à risquesÉtude des parcs nationaux et régionaux.
2.��La�France�en�ville
A.��Mouvements�de�popu-lation,�urbanisation,�métropolisation
Foyers de peuplements, aires urbaines, macrocéphalie, ban-lieue, périurbanisation, métropo-lisation
Analyse de documents : gra-phiques, cartes, tableaux.Savoir placer sur une carte les grandes villes de France.
B.��Aménager�les�villes,�réduire�les�fractures�sociales�et�spatiales
Fractures, limites, quartiers urbains, ségrégation, gentrifica-tion.
Grâce à des photos observer les différents quartiers dans une ville.Comprendre un modèle urbain.
C.��Entre�attractivité�urbaine�et�nouvelles�formes�de�développement,�les�espaces�ruraux
Espace rural éloigné des villes Analyse de documents : tableaux statistiques, graphique, carte.
3.��Les�dynamiques�des�espaces�productifs�dans�la�mondialisation
A.��Un�territoire�de�l’innova-tion�:�Sophia-Antipolis
Mondialisation, innovation, Technopôle.
Analyse de documents : cartes à différentes échelles
B.��Les�espaces�de�produc-tion�agricole�en�lien�avec�les�marchés�européens�et�mondiaux
Polyculture, spécialisation, PAC, OMC, exportations, agriculture intensive.
Analyse de documents : cartes, textes, tableaux, graphiques.
C.��Dynamiques�de�localisa-tion�des�activités��et�mondialisation
Bassin de production, désindus-trialisation, délocalisation, IDE, tourisme.
Comprendre les localisations d’une industrie : la sidérurgie.Analyse de documents : cartes, textes, tableaux, graphiques.
4.��Mobilités,�flux�et�réseaux�de�communication�dans�la�mondialisation
A.��Étude�de�cas�:�Roissy,�plateforme�multimodale�et�hub�mondial
Hub aéroportuaire Analyse de documents : cartes à différentes échelles, texte, tableau, graphiques.
B.��La�connexion�inégale�du�territoire�français�à�l’Europe�et�au�monde�par�les�réseaux�de�transport�et�le�numérique
Accessibilités, exclusions, infras-tructures, aéroports, ports, LGV, canaux, éloignement, distance-temps, distance-coût.
Analyse de documents : cartes à différentes échelles, textes, tableaux, graphiques.
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3Séquence 3 – HG11
1 Valoriser et aménager les milieux
Étude cas : la gestion durable de la forêtIntroduction
Dans un monde globalisé et gouverné par la monétarisation des indivi-dus et des milieux, il convient de s’interroger sur le devenir des milieux et de leurs ressources associées. En effet, dans une économie de marché décomplexée et globalisée, les ressources ne se conçoivent plus hors du champ des échanges internationaux, des fluctuations du marché des matières premières et des grands arbitrages dans les discussions et conférences sur l’environnement. D’ailleurs, le glissement concep-tuel des politiques de développement durable vers la mise en place des services écosystémiques est un bon indicateur de ce glissement de perception des ressources, notamment forestières. En plus des objectifs économiques à la gestion forestière, la communauté internationale vise à mettre en place des critères, indicateurs et objectifs sociaux et envi-ronnementaux pour la bonne gestion du patrimoine forestier mondial.
En France, la forêt occupe le tiers de l’espace hexagonal, soit 150 000 km². À cette forêt de la zone tempérée, il convient d’ajouter les 80 000 km² de la forêt amazonienne de Guyane.
Essencesvégétales Superficieenha
Chênes (plusieurs variétés) 1,4 million ha
Pin maritime 1,1 million ha
Pin sylvestre 0,9 million ha
Châtaignier 0,75 million ha
Epicéa 0,63 million ha
Sapin 0,6 million ha
La forêt française se transforme sous nos yeux par des mutations liées au changement climatique avec une remontée vers le Nord-Ouest des essences méditerranéennes comme le chêne vert. Les espèces des régions froides subissent des stress climatiques qui les font reculer. Ainsi l’épicéa régresse des régions centrales et orientales pour résister dans les massifs montagneux.
A
E Les sept essences
principales de la forêt
française de métropole
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4 Séquence 3 – HG11
1. Description des systèmes de gestion des forêts
Définition d’une forêt (FAO, 2006)
En 2005, la FAO (Food and Agricultural Organization) rédige une défini-tion internationale des forêts. Ce sont des terres avec un couvert arboré (ou une densité de peuplement) supérieure à 10 % et d’une superficie supérieure à 0,5 hectare. Les arbres doivent être capables d’atteindre une hauteur minimale de 5 mètres à maturité. De ce fait, les terres utilisées de manière prédominante pour les pratiques agricoles en sont exclues.
Les seuils retenus résultent d’une logique d’inclusions et d’exclusions. En effet, le seuil de 10 % de couvert forestier permet d’inclure une grande partie des savanes arborées situées aux marges des régions tropicales, une large part des espaces de transition forestière boréale/toundra des hautes latitudes de l’hémisphère nord. Le seuil de 5 mètres de hauteur minimale exclut en revanche de la définition la plupart des matorrals méditerranéens ou une grande partie des mangroves tropicales. Enfin, une superficie de 0,5 hectare permet d’inclure les « îlots boisées » dis-séminés au sein des terres de grande culture ou encore au sein des mosaïques forêts/savanes.
Extrait de l’article « Forêt et développement durable » de P. Arnould et V. Clément paru dans la revue Historiens et Géographes (2004).
Évolution des surfaces boisées et des surfaces artificialisées en France entre 1981 et 2009
Document 1
Document 2
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
0
2000
4000
6000
10000
15000
20000
25000
Surfaces agricoles et boisées(milliers d'hectares)
Surfaces artificialisées(milliers d'hectares)
Surfaces boisées
Surfacesartificialisées
Surfaces agricoles
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5Séquence 3 – HG11
La localisation des espaces de forêts en France par région en 2006
Pour une gestion durable des espaces forestiers : la mise en place de multiples labels dans l’industrie du bois et du papier.
Document 3
Mer Méditerranée
OcéanAtlantique
Manche
190 000950 000
1 900 000
Surfaces forestières(en hectares)
Réal
isat
ion
: Joh
an O
szw
ald
Nord
150 km
Pourcentage de surfacesforestières par régions
43,9 à 45
34 à 43,9
27,4 à 34
17,8 à 27,4
9,4 à 17,8
Document 4
Le label "Forest Stewardship Council" (FSC) est un label mondial permettant de fixer des critères écologiques et sociaux portant sur la durabilité de l'exploitation des forêts labellisées.
Le label "Programme for Endorsement of Forest Certification Scheme" (PEFC) est un label international garantissant que le bois acheté ou le produit réalisé avec ce bois est issu d'une exploitation forestière durable.
Le label britannique NAPM garantit du papier recyclé à partir d'un minimum de 75% de fibres issues de la récupération.
Le label "papier recyclé" est un label industirel. Il signale que le produit acheté est issu du recyclage du papier. Cependant, il ne renseigne pas sur la quantité de papier usagé utilisé lors du processus de fabrication.
Le label "Paper for Nature" dépend d'une association qui promeut les pratiques écologiques dans l'industrie papetière.
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6 Séquence 3 – HG11
Intégration de la notion de gestion durable des forêts dans la loi d’orientation forestière de 2001
La gestion durable des forêts signifie la gestion et l’utilisation des forêts et des terrains boisés d’une manière et à une intensité telle qu’elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales perti-nentes aux niveaux local, national et mondial, et qu’elles ne causent pas de préjudices à d’autres écosystèmes.
2. Analyse de l’évolution de la gestion des forêts vers une « forêt durable » en France et dans le monde
À partir de ce corpus de documents, veuillez répondre aux questions sui-vantes :
1 Quels sont les problèmes posés par la mise en place d’une définition « universelle » de la forêt et par le développement des politiques de gestion forestière ?
2 Comment évoluent les surfaces forestières en France depuis les années 1980 ?
3 Où se trouvent les régions forestières en France ? Pourquoi ?
4 Quels sont les moyens mis en place pour tenter de développer la ges-tion durable des espaces forestiers ?
1 La définition proposée par la FAO est une définition globale destinée à correspondre à l’ensemble des milieux que l’on peut trouver sur Terre. De ce fait, cette définition généraliste se veut le plus large possible. En effet, une définition trop précise risque d’exclure trop de milieux qui ne correspondent pas à certains critères régionaux. Elle inclut l’en-semble des types de forêts mondiales. De même, une conception de la forêt trop large risque d’exclure des milieux de transition, dont les caractéristiques dépendent pour partie d’un milieu forestier et pour une autre d’un autre milieu, de toundra ou de savane par exemple. Parler de la forêt comme le fait la FAO doit être réinterprétée en fonc-tion de la zone étudiée. Cette approche des milieux forestiers ne pourra répondre qu’à une étude globale du milieu forestier, comme c’est le cas lors des grands congrès internationaux sur le climat ou sur la biodiversité (sommet de Copenhague en 2009 par exemple).
Document 5
Questions
Réponses
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7Séquence 3 – HG11
2 Les surfaces forestières ont tendance à stagner en France depuis les années 1990. Cette stagnation est le résultat de deux phénomènes : l’impact des différentes tempêtes entre 1999 et 2010 sur les forêts du Sud-Ouest, celles des Landes tout particulièrement. Et le fait du mitage urbain avec l’accroissement des espaces urbanisés au milieu des zones boisées.
Sur le long terme, depuis un siècle, la forêt a vu sa superficie augmen-ter de manière considérable du fait de l’abandon des terres agricoles dans les zones marginales des massifs montagneux. Ces espaces agricoles sont en net recul en France depuis 1990 également (docu-ment 2).
3 Les régions forestières en France se situent essentiellement dans la moitié sud/sud-est du pays. En effet, les régions les plus « fores-tières » en termes de pourcentage d’occupation des sols par régions sont l’Aquitaine et la Franche-Comté. La Franche-Comté correspond à une région montagneuse faisant la liaison entre les Vosges plus au nord et le Jura. Cette région est peu mise en valeur, notamment du fait de la rigueur climatique et de la faible qualité des sols. De plus, les dynamiques agricoles constatées ces dernières années engen-drent une forte diminution des surfaces cultivées dans ces zones à faible rendement. L’Aquitaine est une région fortement boisée depuis le XIX° siècle et la volonté de Napoléon III de faire de cette région la réserve de bois de l’Empire. Plus généralement, les régions les plus forestières de France se situent sur les espaces montagneux. En effet, les contraintes physiques posées par les reliefs entraînent une forte déprise de ces territoires par les sociétés et un fort reboisement ces dernières années. Un constat identique peut être aussi fait dans d’autres pays industrialisés comme le Japon ou l’Allemagne. Pour les surfaces forestières, la distribution générale des régions forestières est sensiblement la même. Cependant, les deux premières régions françaises sont l’Aquitaine et la région Rhône-Alpes (document 3).
4 La gestion durable des forêts signifie la gestion et l’utilisation des forêts et des terrains boisés d’une manière et à une intensité telle qu’elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité et leur capacité de régénération. Pour ce faire, plusieurs labels ont été mis en place ces dernières années (document 4). Ces labels ont d’abord été crées dans le monde anglo-saxon. Ils ont pour objectif la préservation des forêts tropicales, celles situées en Amazonie, dans le bassin du Congo ou en Indonésie.
L’idée de protéger ces forêts fragiles et leur patrimoine biologique unique a reçu un accueil positif auprès des consommateurs de bois des Etats de la triade (Amérique du nord, Europe, Japon). Mais tel n’est pas encore le cas de la Chine qui est devenue le premier impor-tateur de bois tropicaux.
Les deux principales structures de certification de gestion forestière durable ont le statut d’organisation internationale. Elles connaissent
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8 Séquence 3 – HG11
une importante évolution ces dernières années, en contribuant à la propagation géographique de la certification de la gestion durable des forêts.
Potentialités et contraintes du territoire français (ultramarin compris)Introduction
L’espace français est avant tout influencé par les constituants phy-siques de sa géographie et la manière dont l’Homme s’en est accom-modé et l’a aménagé au cours du temps. En effet, une grande partie du cadre de vie des français est fortement influencé par les éléments du cadre physique : relief, climatologie, réseau hydrographique, espaces maritimes, sols et végétation. Par exemple, comment imaginer le terri-toire dans lequel nous évoluons tous les jours sans penser aux reliefs qui fixent notre appréhension des paysages ? Comment ne pas tenir compte des aménagements qu’il faut mettre en place pour dépasser les contraintes du relief pour la circulation des hommes avec des routes, des ponts, des viaducs, des tunnels… ? Ces facteurs ne sont pas figés dans le temps, ils évoluent et mettent à l’épreuve la capacité d’adapta-tion de nos sociétés pour transformer le milieu à leur convenance. De nombreuses rétroactions se produisent entre les sociétés et le milieu sur lequel elles se développent. Ainsi, les processus physiques qui se combinent au sein de l’espace français ont été modifiés par les socié-tés humaines depuis plusieurs millénaires, par les pratiques agricoles, sylvicoles, industrielles, d’extraction. L’aménagement des territoires par les sociétés est indissociable d’un espace « naturel » français. Les potentialités et les contraintes du territoire sont donc essentiellement le fait de la perception de la société et la manière dont elle aménage son territoire. Très récemment, les débats autour du changement climatique soulèvent avec acuité ces questions. En effet, le Groupe Intergouverne-mental sur l’Evolution du Climat (GIEC) met en garde nos sociétés depuis les années 1990 contre des risques de changements climatiques à venir et sensibilise à de nouvelles capacités d’adaptation dont nous devrons faire preuve dans le futur. Une des conséquences du changement clima-tique en cours est la probabilité de l’accentuation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des phénomènes extrêmes (canicules, inonda-tions, sécheresses, cyclone…). Il nous est donc indispensable de bien comprendre les potentialités et les contraintes du territoire français en lien avec l’action des sociétés humaines passées ou présentes. Pour ce faire, nous nous attarderons sur les interactions entre processus phy-siques et activités humaines.
B
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9Séquence 3 – HG11
1. L’espace français : des ressources naturelles aménagées depuis longtemps
L’espace français est situé à la pointe du continent européen. Il est caractérisé par une forte diversité de milieux ouverts sur l’Atlantique et la Méditerranée. Cette grande façade maritime est aménagée depuis deux millénaires afin d’en exploiter les ressources naturelles.
1.1. Une forte diversité des milieux
L’espace français est caractérisé par une multitude de milieux issus de par la combinaison de plusieurs facteurs physiques. Le relief, par la forme et la dimension des versants, fixe une grande partie des contraintes et des potentialités des paysages, et donc leur utilisation par la société. La distribution des reliefs va également influencer l’écoulement des eaux, indispensable à de nombreuses activités humaines comme l’agricul-ture ou l’industrie, mais aussi facteur de risques (inondation). Le réseau hydrographique dépend à la fois de l’organisation des reliefs et de la répartition climatique. Ainsi, la combinaison de l’ensemble des reliefs et des climats offre aux sociétés des potentialités et des contraintes impor-tantes. L’urbanisation, l’agriculture et l’industrialisation, influencent for-tement les espaces naturels et leur distribution dans l’espace français.
En prenant en compte l’ensemble de ces facteurs, nous pouvons identi-fier au sein de l’espace français des grands ensembles particulièrement représentatifs des rapports milieux/société (document 1). En effet, de grandes surfaces planes, les bassins sédimentaires parisien et aquitain, constituent des espaces faciles à traverser et à exploiter. Ces espaces s’opposent aux montagnes du centre, de l’est et du sud-ouest de la France (Massif Central, Alpes et Pyrénées), zones longtemps ségréguées (séparées et isolées), aux pentes raides et souvent enneigées.
De plus, d’un point de vu climatique, trois espaces caractéristiques peuvent être identifiés : l’ouest français au climat océanique (doux et pluvieux), les hivers rudes du climat continental de l’est de la France et le sud de la France, caractérisé par la sécheresse estivale. Cette réparti-tion climatique est également modifiée par les reliefs avec des climats spécifiques aux espaces montagneux : rigueur climatique l’hiver et étés frais et ensoleillés. Enfin, les phénomènes physiques liés aux espaces littoraux (érosion, tempêtes…) et aux fonds de vallées (inondation) vont engendrer des espaces spécifiques. Ces espaces, fortement polarisants, sont souvent transformés par les installations humaines.
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10 Séquence 3 – HG11
A) Le réseau hydrographique et les reliefs structurant l’espace français B) Les climats caractérisant l’espace français
L’espace français est caractérisé par une forte diversité des milieux.
Enfin, l’espace français c’est aussi des territoires lointains aux milieux très variés. Cette France de l’Outre-Mer répartie à l’échelle du globe vit des contextes locaux très différenciés : forêts tropicales ou équato-riales des Antilles Françaises, de la Guyane ou de la Réunion ou climats polaires de l’archipel des Kerguelen.
1.2. Les atouts hydro-climatiques : de grandes val-lées structurant l’espace français
Comme le montre le document 1, l’espace français est fortement struc-turé par la densité du réseau hydrographique. Ce réseau est exploité depuis très longtemps, ce qui a entraîné un aménagement ancien et continu des fleuves français. Ces aménagements visaient à réduire l’im-pact des aléas naturels sur les populations en régularisant les cours d’eau (crues), à exploiter le potentiel énergétique de la force cinétique du courant (moulins, barrages hydro-électriques) et de faciliter la circu-lation intérieure.
Les vallées de la Seine (dans le bassin parisien), de la Loire et de la Garonne (bassin aquitain) constituent des axes de circulation naturels et aisés pour l’ouest de la France. Si durant de nombreux siècles ces trois axes de communication naturels connaissaient une circulation dense,
Document 6
Nord
Réal
isat
ion
: Joh
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ald
125 km
Rhin
Meu
se
Saône
Rhôn
e
Mos
elle
Marne
Oise
Allie
r
Seine
Loire
Dordogne
Garonne
Massif Armoricain
Ardennes
Vosges
Jura
Alpes
Pyrénées
MassifCentral
BassinAquitain
BassinParisien
Mer Méditerranée
OcéanAtlantique
Manche
Massifs anciens peu élevés historiquement peuplés
Massifs récents élevés peu peuplés
Bassins sédimentaires : espace ouvert et fortement peuplé
Interfaces maritimes :espace d'ouverture
Principaux cours d'eau
Climat océanique
Climat continental
Climat méditerranéen
Climat de montagne
Espace à fortes contraintes climatiques
Marne
125 km
A. B.
Couloir naturel
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11Séquence 3 – HG11
aujourd’hui, c’est le bassin de la Seine qui constitue l’un des axes de cir-culation navigables les plus empruntés. Le second axe navigable le plus emprunté de France correspond à la vallée du Rhône et de la Saône. En effet, ces fleuves mettent en relation l’Europe du Nord à l’Europe médi-terranéenne. Ils sont depuis le Moyen Age l’un des axes de communi-cations majeurs de l’espace français. A cause de son importance stra-tégique (couloir de la chimie), cet axe majeur a été fortement aménagé par un dense réseau routier et ferré. Enfin, à l’est de l’espace français, le Rhin forme une frontière naturelle avec l’Allemagne mais il est aussi un axe de communication paneuropéen avec le Danube. Le Rhin est l’un des fleuves les plus empruntés d’Europe permettant aux marchandises arrivant dans les ports néerlandais d’être redistribuées dans l’hinterland européen.
1.3. Un espace ouvert sur le continent et le monde
Le réseau fluvial français est connecté et relayé à de vastes ouvertures maritimes, comme le montre le document 1. En effet, nous remarquons sur ce que les bassins fluviaux les plus structurants sont reliés à trois façades maritimes différentes (Manche et par extension la mer du Nord, l’océan Atlantique et la Méditerranée). Ces interconnexions entre les façades maritimes et les réseaux fluviaux ont entraîné une littoralisation importante de certaines activités liées à la mondialisation. Les espaces littoraux offrent un lieu d’échanges entre les marchandises provenant de l’étranger par la voie maritime et l’hinterland correspondant aux bassins de consommation. Ainsi, certains secteurs littoraux sont fortement amé-nagés pour héberger ces lieux d’échanges, ce sont les complexes indus-trialo-portuaires.
Le bassin de la Seine et le bassin du Rhin sont connectés au couloir de navigation maritime le plus emprunté du monde. Ce couloir maritime s’étend entre la Manche et la mer du Nord, il structure les échanges entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Deux ports français Le Havre et Dunkerque se trouvent sur cet axe de communication et participent activement aux échanges commerciaux. Les bassins de la Loire et de la Garonne sont légèrement ségrégués aujourd’hui, mais par le passé ils ont été les élé-ments moteurs de l’économie française. En effet, depuis le XVIIIe siècle, les ports de Bordeaux et de Nantes ont structuré les échanges le long de la façade Atlantique. Enfin, le bassin de Rhône s’ouvre sur la façade méditerranéenne via le port de Marseille. Ce port met en réseau la France avec l’Afrique, le Moyen-Orient ou l’Asie depuis près de deux millénaires. Aujourd’hui, Marseille est le premier port français, il est notamment spé-cialisé dans le raffinage des produits pétroliers.
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12 Séquence 3 – HG11
2. Des contraintes physiques souvent surmontées
Les sociétés ont su aménager certains espaces français depuis très long-temps pour en faire la base de leur développement. Cependant, certains constituants physiques de la géographie française ont posé de sérieuses contraintes durant de nombreux siècles. Mais ils ont été surmontés grâce à des avancées technologiques ou culturelles importantes.
2.1. L’attractivité d’espaces naturellement répulsifs : des montagnes conquises
Les bassins sédimentaires et les espaces ouverts ont facilité la circu-lation des biens et des personnes entre le nord et le sud de la France (document 1). Néanmoins, les secteurs montagneux de l’espace fran-çais, gênent les liaisons est-ouest et les échanges avec les voisins euro-péens. La chaîne des Pyrénées fut et reste encore un obstacle majeur à la circulation entre l’Espagne et la France. Cependant, grâce aux avan-cées technologiques, certaines contraintes posées par ces espaces sont dépassées. Par exemple, le viaduc de Millau, au cœur du Massif central inauguré en 2004, a permis de mettre en réseau des espaces jusque là fortement ségrégués par les contraintes topographiques.
Ainsi, le document 2 révèle que le Massif central a longtemps été délaissé par les réseaux de circulation. Jugé pauvre et isolé, cet obstacle naturel a longtemps été ségrégué dans la mise en réseau de l’espace français. Ce n’est que tout récemment que de nouvelles autoroutes transversales ont été réalisées afin de mieux connecter ce secteur à l’espace français. Cette volonté d’ouverture par les pouvoirs publics correspond à une poli-tique d’aménagement touristique afin de dynamiser économiquement le Massif central. Cette volonté politique se retrouve d’ailleurs dans les deux autres grands massifs montagneux français : les Pyrénées et les Alpes. En effet, depuis les années 1960, ces espaces jusque-là délais-sés par les dynamiques économiques nationales sont aménagés afin de favoriser l’exploitation touristique hivernale (et de plus en plus estivale) des hautes et moyennes montagnes (construction de stations de sports d’hiver et de dessertes). Ainsi, ces espaces longtemps jugés comme répulsifs par l’Etat ont trouvé un attrait récréatif certain du fait de ces aménagements.
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13Séquence 3 – HG11
L’organisation de l’espace français
Cependant, des secteurs montagneux ont été aménagés très tôt afin de permettre et de renforcer les liens économiques avec les pays fronta-liers. C’est notamment le cas de la chaîne des Alpes, obstacle majeur aux communications avec la Suisse et l’Italie. L’aménagement des Alpes a été un objectif politique dès le XIX° siècle avec la réalisation de nom-breux projets de grande ampleur : construction des tunnels ferroviaires comme celui du Fréjus puis routiers et autoroutiers comme le tunnel du Mont-Blanc. La période actuelle voit le doublement des voies de circula-tion et le projet de construction de la ligne TGV entre Turin et Lyon, et la construction et agrandissement du tunnel du Gothard (en Suisse).
Document 7
Vosges
Jura
Alpes
Pyrénées
Massif Central
Nord
Réal
isat
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: Joh
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szw
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125 km
Rhin
Meu
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ne
Seine
Loire
Mer Méditerranée
Océan
Atlant ique
Manche
Principaux ports françaisPrincipaux réseaux de communicationCours d'eau structurants
Espaces montagneux contraignantsGrandes villes (+ 150 000 habitants)Espaces attractifs dû à un fort ensoleillement Loire
Dunkerque
Le Havre
Nantes /St Nazaire
Paris
Garonne
Rhôn
e
Marseille
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14 Séquence 3 – HG11
2.2. La mise en valeur des marges méditerranéennes
L’espace méditerranéen autrefois considéré comme répulsif a été rendu attractif par l’activité touristique et le développement des cultures spé-cialisées.
En effet, le climat a longtemps fait de ces espaces des zones ségré-guées où la garrigue s’étendait sur de larges espaces. C’est au cours du XIXe siècle que le bassin méditerranéen est devenu un espace très attractifs, perçu comme le symbole des loisirs, du soleil et de la mer. Cet héliotropisme a fait les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Langue-doc-Roussillon un des plus importants espaces touristiques et de loisirs de France et de l’arc méditerranéen. Ce tourisme littoral a débuté avec le Second Empire et l’arrivée du chemin de fer dans les années 1860, mais ces deux zones ont connu de rapides transformations depuis les 50 dernières années. En effet, pour pouvoir répondre à la demande touris-tique nationale et de l’Europe du Nord-Ouest, de nombreux complexes hôteliers ont été construits sur le littoral et des ports de plaisance se sont développés sur ces côtes.Longtemps abandonnées aux marécages et aux moustiques responsables des fièvres du paludisme, les plaines méditerranéennes ont aussi fait l’objet d’aménagements concertés pour y développer une nouvelle agriculture. L’exemple le plus marquant est sans doute celui des marécages de la Camargue. En effet, durant plu-sieurs siècles, cette zone a été ségréguée par les populations à cause de la présence de moustiques et des risques d’inondations par les crues du Rhône. Ce n’est que par la mise en place d’une politique volontariste et très coûteuse d’assèchement de ces marais, d’épandage de produits insecticides, et d’endiguement des bras du fleuve que ces espaces sont devenus attractifs pour l’agriculture (vigne, cultures irriguées, rizicul-ture). La plaine orientale de Corse a aussi fait l’objet d’aménagements agricoles pour en faire l’un des vergers méditerranéens de la France.
Ainsi, montagnes et littoraux français ont été longtemps des espaces de marge, en périphérie d’une France riche dont les contraintes ont été dépassées ou converties en atouts par le développement touristique, et agricole. Ces aménagements ont profondément bouleversé la démogra-phie régionale et l’espace méditerranéen est devenu l’une des princi-pales zones d’émigration nationale.
Cependant, ces espaces comportent toujours des risques pour les popu-lations y résidant.
2.3. Des espaces contraignants et à risque
Du fait de l’éclatement territorial de l’espace français, les risques natu-rels sont très différenciés d’une région à l’autre. Les îles tropicales fran-çaises sont particulièrement affectées par les risques sismiques, les éruptions volcaniques, les cyclones tropicaux ou les risques épidémiolo-giques (épidémie de chikungunya à la Réunion). L’une des plus grandes catastrophes du XXe siècle a été l’éruption de la Montagne Pelée à la
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15Séquence 3 – HG11
Martinique, rayant de la carte la ville de Saint-Pierre, faisant 30 000 vic-times en 1902.
De même, la France métropolitaine est soumise à des aléas divers : séismes dans la moitié sud de la France, tempêtes, glissements de ter-rain, crues, incendies de forêts… Le document 1 montre que la majo-rité de ces risques sont regroupés dans la moitié sud du pays avec des contraintes climatiques plus fortes. La sécheresse estivale importante est la cause première du départ de nombreux feux de forêts chaque année. Les pentes importantes et les fortes pluies sont à l’origine de crues périodiques plus fréquentes. De plus, le risque sismique dans les Alpes et les Pyrénées est statistiquement plus élevé que dans le reste de la France.
Les populations y sont donc exposées à des aléas naturels divers et la « conquête » d’espace jusque là peu attractifs a renforcé la vulnérabilité des populations y résidant. En effet, les implantations touristiques en montagne peuvent être soumises aux risques d’avalanches, aux risques sismiques ou à la montée des eaux des torrents. Surtout, l’augmentation de l’attractivité des espaces littoraux a engendré une urbanisation les « pieds dans l’eau » dans des zones potentiellement inondables et donc accroît la vulnérabilité des populations (tempête Xynthia en 2010).
3. Un espace à ménagerComme nous l’avons évoqué précédemment, l’espace français est amé-nagé depuis deux millénaires et les sociétés ont fortement modifié les milieux pour leurs pratiques. Ces paysages anthropiques ou « anthropo-systèmes » constituent donc, au même titre que les paysages naturels, une richesse patrimoniale, objet de nombreuses sollicitudes de l’Etat et des collectivités territoriales depuis les années 1970 et l’avènement du concept de développement durable.
3.1. Un patrimoine naturel fragile
L’exploitation des ressources naturelles par les sociétés engendre géné-ralement une diminution de leur diversité et de leur quantité. L’augmen-tation de la population tout au long du XXe siècle entraîne une pression accrue sur les milieux, notamment les plus fragiles, ce qui compromet fortement leur sauvegarde. La qualité des eaux et l’équilibre écolo-gique des principaux cours d’eau est aujourd’hui en péril, alors que les besoins en eau potable augmentent sans cesse du fait de l’urbanisa-tion et de la hausse de la consommation en eau. Le Rhin ou le Rhône, sont ceux dont la situation est des plus préoccupantes. Les rives de ces fleuves sont densément occupées par les installations humaines : urba-nisation, industries, voies de communication sont de puissants vecteurs de pollutions de leurs eaux. Ces rejets affectant la qualité sanitaire des eaux menacent un grand nombre d’espèces animales et végétales. Les
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16 Séquence 3 – HG11
exemples de pollution accidentelle sont maintenant popularisées par les images véhiculées par les médias, soulevant des concerts de protesta-tion des populations riveraines et les services techniques de l’Etat sont devenus très vigilants sur le contrôle des pollueurs potentiels.
Ainsi, l’utilisation des ressources hydrauliques est aussi altérée par l’ex-ploitation hydroélectrique depuis les années 1930 et la construction de nombreux barrages dans les Alpes et les Pyrénées. L’impact écologique et économique des barrages est loin d’être négligeable, le bilan des trans-ports sédimentaires est modifié, ces barrages s’envasent, les migrations de certaines espèces de poissons comme le saumon sont impossibles. Ce qui est vrai pour la qualité des eaux continentales ou des espaces de montagne l’est également pour la qualité de l’air, notamment dans les grandes villes, la perte de potentiel des sols ou la pollution des littoraux par les algues vertes.
3.2. Des ressources à préserver ou à restaurer
La fragilité des ressources naturelles pousse la société à développer des outils, souvent juridiques et réglementaires, visant à les protéger, voir même à les restaurer. L’Etat a développé de nombreux outils et struc-tures chargés de la protection et de la sauvegarde des ressources envi-ronnementales. Des plans nationaux et régionaux préviennent la popula-tion urbaine de la qualité de l’air qu’elle respire et de ses conséquences épidémiologiques sur les plus fragiles d’entre nous. En effet, la pollution de l’air, notamment dans les grandes villes, provoque durant l’été des risques accrus de développement de maladies pulmonaires pour les enfants. Par exemple, à Dunkerque dans le nord de la France, des dis-positifs d’observation et de mesure de la qualité de l’air ont été mis en place. Cependant, les politiques de prévention pour prévenir les risques encourus par les populations restent très complexes à mettre en œuvre pour des résultats encore mitigés. Les agences de l’eau sont chargées de garantir la qualité des ressources d’eau pour la population, les normes de potabilité, de traitement des rejets sont de plus en plus sévères. Le coût de l’eau est de plus en plus élevé pour les usagers et les collectivi-tés locales alors que nombre d’installations ne sont pas encore intégrées à un système de gestion des eaux usées pour les besoins domestiques ou industriels.
En plus de l’air et de l’eau, de nombreuses autres ressources doivent être protégées et préservées par des organismes agréés. Les sols ancien-nement exploités doivent être dépollués sous l’action de l’ADEME (sites chimiques, miniers, carrières…). La gestion des déchets ménagers repré-sente aussi un défi considérable pour les communes. Pour faire face à la hausse de ces dépenses induites, les communes se sont regroupées en entités plus larges communautés de communes et maintenant les « pays » pour rendre supportable la hausse de la fiscalité des ménages.
Gérer et préserver les ressources naturelles demande un suivi sur le très long terme, un important travail d’informations, de sensibilisation,
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17Séquence 3 – HG11
d’éducation et de prévention auprès des populations au prix d’une hausse permanente des budgets qui leur sont consacrés.
Depuis les années 1970, décideurs publics et associations ont pris la mesure de la nécessaire restauration des milieux naturels. En effet, les milieux actuels sont majoritairement des héritages de modes de gestion passés. Ainsi, les paysages ruraux ont connu plusieurs modes d’exploi-tation ces derniers siècles. Depuis le milieu du XXe siècle, ces paysages ruraux ont été radicalement modifiés sous l’effet d’une forte modernisa-tion agricole. Dans l’Ouest, les paysages de bocage ont fortement évolué sous l’action du remembrement, c’est-à-dire du regroupement de par-celles en une seule. Cette dynamique agricole a engendré la disparition de nombreuses haies, comme ce fur le cas en Bretagne par exemple. Cette évolution du paysage breton a fortement perturbé l’équilibre écolo-gique des zones rurales et a favorisé la dispersion de certains polluants comme les nitrates qui se sont retrouvés concentrés dans les eaux des rivières et sur les plages. De ce fait, aujourd’hui, des programmes de restauration sont mis en place. Ainsi, le programme Breizh Bocage vise à la restauration des haies, autant pour leur valeur patrimoniale qu’écolo-gique.
3.3. Vers une nouvelle gestion de l’environnement en France
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, une politique volontariste de préservation de milieux naturels souvent fragiles est mise en place en France. Cette politique s’appuie sur la création des Parcs nationaux et des Parcs régionaux naturels (document 8).
EE
En guise d’approfondissement, vous pouvez chercher, des infor-mations :
E sur l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie en tapant ADEME sur votre moteur de recherche
E sur les pollutions de Paris en allant sur le site http://www.airparif.asso.fr
E sur le rôle d’une agence de l’eau avec le site : http://www.eau-adour-garonne.fr/
E sur le rôle d’une association régionale de protection de l’environnement : http://bretagne-environnement.org/ sur lequel vous pouvez aussi suivre l’évolution du projet Breizh Bocage.
Pour aller plus loin…
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Les Parcs nationaux en France
Le premier parc national implanté en France a été le Parc de la Vanoise en 1963. Un parc national est une entité territoriale dont la finalité est de préserver les espaces naturels et les espèces animales et végétales y vivant, tout en limitant les nouvelles implantations économiques. Aujourd’hui, l’ensemble des Parcs naturels recouvre près de 10 % du territoire français, le plus vaste se trouvant en Guyane. Ces structures n’étant pas suffisantes pour limiter l’impact des actions de l’homme sur son environnement, de nouvelles structures ont été créées dans les années 1970-1980. Ainsi, le Conservatoire du littoral est créé en 1975. Il a pour mission d’assurer la protection des littoraux contre l’emprise des hommes, et en particulier contre le mitage du littoral par les construc-tions liées au développement du tourisme et de l’urbanisation. De plus, des lois sont votées pour consolider la protection de milieux ou d’es-pèces spécifiques. Les lois votées dans le cadre du Grenelle de l’envi-ronnement en 2007 visent à compléter des dispositifs existants mais jugés inefficaces. Les institutions internationales jouent un rôle de plus en plus important en influençant les politiques nationales ou en propo-sant des thématiques d’intervention à privilégier. C’est dans cet objectif qu’ont été conçus les agendas 21 lors du sommet de la Terre à Rio de
Document 8
Réal
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125 km
Mer Méditerranée
Océan
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Manche
Parcs nationaux
Guadeloupe
Réunion
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Guyane
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Janeiro en 1992. Les 120 chefs d’Etats présents ont adopté un recueil de recommandations qui liste les principes fondateurs du développement durable. Chaque pays signataire s’est engagé à adopter une stratégie nationale de développement durable avec le déploiement d’agendas 21 locaux entraînant des mises en pratiques concrètes : conversion de friches industrielles, assainissement des eaux usées… Le dévelop-pement durable devient donc la pierre angulaire de la gestion des res-sources naturelles.
L’espace français possède un potentiel de ressources très important et fortement mis en valeur par la population. Dans leur histoire, les fran-çais ont réussi à s’approprier des espaces à fortes contraintes natu-relles (littoraux, montagnes, volcans…). La croissance démographique et l’étalement urbain actuels accroissent la pression anthropique sur tous les milieux, y compris les plus fragiles. De ce fait, le patrimoine naturel français se dégrade de manière continue et à rythme grandissant. Les problèmes de l’environnement sont clairement perçus par la population qui demande des mesures fortes pour y faire face. L’Etat, les collectivi-tés publiques, les entreprises et chaque citoyen acceptent de mettre en place des outils de gestion et de contrôle en vue de préserver et de le pérenniser les ressources et les richesses patrimoniales pour les géné-rations futures.
En guise d’approfondissement, vous pouvez chercher, des infor-mations sur :
E un parc national, celui du Mercantour dans la région PACA, avec en particulier son application en 3D : www.mercantour.eu/index
E un parc naturel régional : www.parc-volcans-auvergne.com/
E le site du Conservatoire du littoral, www.conservatoire-du-littoral.fr/
Pour aller plus loin…
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2 La France en villesIntroduction Où vivent les habitants en France ?
La France compte 62,5 millions d’habitants en 2009 (64,3 avec les Départements et Régions d’Outre Mer). La densité est de 115habitantsaukm² pour la France métropolitaine. Par rapport à la Belgique, aux Pays-Bas ou à l’Angleterre, la France est un pays peu peuplé avec des zones quasi vides. C’est ce que nous allons observer avec la carte de l’annexe iconographique intitulée « la densité de population en France en 2006 ».
1 Quel est le foyer de peuplement principal en France ? Pourquoi ?
2 Quelles sont les autres zones de fortes densités ?
3 Quelles sont les zones de « faibles densités » ?
1 Le principal foyer de peuplement en France est situé à Paris. L’agglo-mération parisienne compte près de 12 millions d’habitants. 19 % de la population française vit dans cette agglomération, soit un habitant sur 5 ! Paris et son agglomération concentrent les activités de com-mandement dans les domaines politiques, industriels, culturels, édu-catifs, commerciaux…)
2 Les autres zones de fortes densités sont le Nord, l’Est, de l’Alsace à la région Lyonnaise, le Sud avec le littoral méditerranéen, les grandes vallées (vallées du Rhône, de la Seine, de la Loire…) ainsi que les grandes villes. De plus en plus d’habitants vivent en ville comme nous allons le voir ensuite.
3 Les zones de faibles densités forment une large diagonale continue des Pyrénées jusqu’aux Ardennes. On peut y associer les Alpes du Sud et la Corse. Dans ces régions la densité est souvent inférieure à 30 habi-tants au km². Ces régions correspondent aux zones montagneuses : Alpes, Corse, Pyrénées, Massif Central… et aux zones rurales.
La population bouge et donc cette carte peut évoluer. La répartition de la population peut changer en fonction de trois facteurs.
E Le mouvement naturel de la population (décès, naissances, migra-tions)
E L’urbanisation (de plus en plus d’habitants vivent en ville)
E La métropolisation (concentration dans quelques grandes villes)
Questions
Réponses
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Ces trois mouvements sont responsables des changements spatiaux dans deux territoires devenus sensibles : les villes qu’il faut aménager et réaménager face aux fractures sociales et spatiales et les espaces ruraux qui se retrouvent écartelés entre l’attractivité urbaine et la volonté de développement local.
Mouvement de population, urbanisation et métropolisation
1. Mouvements actuels de population Comme on peut le voir grâce au
graphique intitulé « évolution de la population de 1898 à 2009 » d’après des données de l’INSEE, la population française est en constante croissance depuis les années 1945-1950, passant ainsi de 40 millions d’habitants en 1946 à plus de 60 millions aujourd’hui.
Quels sont les facteurs d’augmen-tation de la population en France ?
Grâce au graphique et à la carte qui suivent, répondez aux questions.
1 Que se passe-t-il quand le taux de mortalité est supérieur au taux de natalité ? À quelles périodes de l’histoire de France cela correspond il ?
2 Que se passe t il quand le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité ? Comment s’appelle cette période en France ?
3 Quels sont les régions et départements qui gagnent des habitants entre 1999 et 2009 ? et celles qui en perdent ? Pourquoi ?
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Évolution de la population de 1898 à 2009
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1898 1923 1948 1973 1998
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Questions
Document 9
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22 Séquence 3 – HG11
ÉvolutiondelanatalitéetdelamortalitéenFranceentre1898et2007
1898 1918 1938 1958 1978 1998
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taux de mortalité
taux de natalité
Évolutiondelapopulationdesdépartementsentre1999et2008
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1 - 1.4 (16)
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0.5 - 0 (29)
–0.5 - 0 (6)
1 Quand le taux de mortalité est supérieur au taux de natalité la popu-lation du pays diminue s’il n’y a pas de migrations. La France a vécu ces épisodes de déficit naturel lors des deux guerres mondiales en 1914-1918 et en 1939-1945.
2 Quand le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité la popu-lation augmente. C’est le cas depuis 1945. Grâce à l’accroissement
Document 10
Document 11
Réponses
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23Séquence 3 – HG11
naturel, la France est passée de 40 à plus de 60 millions d’habitants en 60 ans. On a parlé du « baby boom » à partir des années 1945-1950 pour individualiser cette période particulière. La population continue donc d’augmenter grâce aux naissances. La fécondité estimée des femmes vivant en France est de 2 enfants par femme en 2009. C’est un record pour l’Europe.
3 Les régions et départements qui gagnent des habitants sont situées dans le Sud essentiellement (Corse, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Languedoc-Roussillon, et toute la façade Atlantique de Bayonne à Quimper et ses prolongements vers la Manche) ainsi que l’Alsace et une partie de la région parisienne. À l’inverse, les régions et départements qui se dépeuplent sont essentiellement dans le Nord de la France (Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Lorraine, ou au centre du pays avec l’Auvergne…). Les migrations internes tendent à faire glisser la population vers « un croissant périphérique » qui court de la Bretagne à l’Alsace en passant par les Midis. Cette mobilité de la population peut être mise en relation avec les nouvelles localisations des activités sur le territoire et ce que l’on appelle «l’héliotropisme»,favorisant le Sud plus ensoleillé.
2. UrbanisationÉvolution de la population urbaineDocument 12
Rangen2007 AiresurbainesPopulation
au1/1/2007Population
au1/1/1999
Evolutionannuellemoyenneen%entre1999
et2007
1 Paris 11 836 970 11 173 886 0,7
2 Lyon 1 757 180 1 647 722 0,8
3 Marseille-Aix-en-Provence 1 618 369 1 516 086 0,8
4 Lille 1 163 934 1 142 887 0,2
5 Toulouse 1 118 472 964 914 1,9
6 Bordeaux 1 009 313 925 429 1,1
7 Nice 999 678 933 551 0,9
8 Nantes 768 305 711 241 1,0
9 Strasbourg 641 853 611 971 0,6
10 Toulon 600 740 564 740 0,8
11 Rennes 577 680 521 183 1,3
12 Douai-Lens 546 294 552 635 -0,1
13 Grenoble 532 749 514 586 0,4
14 Rouen 525 643 518 340 0,2
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Source : INSEE.
Ce tableau de la population des 30 premières aires urbaines en France en 2007 nous montre que trois habitants sur quatre vivent aujourd’hui en ville. Il vaut mieux parler d’airesurbaines que de simple ville, selon la dénomination de l’INSEE, l’Institut National des statistiques et des études économiques est notre référence en matière de chiffres de la population. Il parle maintenant d’airesurbaines. Une aire urbaine est un
ensemble de communesconstitué par un pôle urbain(plus de 5 000 emplois), et par des communes dont au moins 40 % de la popula-tion résidente ayant un emploi tra-vaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
Vous devez savoir placer ces villes sur la carte, page suivante.
Grâce à cette carte et au tableau précédent, on constate le poids écra-sant de Paris par rapport aux autres villes. On appelle cette situation lamacrocéphalie, quand une ville concentre près de 20 % des habitants du
Rangen2007 AiresurbainesPopulation
au1/1/2007Population
au1/1/1999
Evolutionannuellemoyenneen%entre1999
et2007
15 Montpellier 514 473 459 946 1,4
16 Metz 439 351 429 544 0,3
17 Clermont-Ferrand 429 460 409 533 0,6
18 Nancy 415 523 410 405 0,2
19 Valenciennes 399 144 399 581 0,0
20 Tours 397 010 376 131 0,7
21 Caen 385 482 370 752 0,5
22 Orléans 369 521 355 770 0,5
23 Angers 345 788 332 737 0,5
24 Dijon 336 807 326 886 0,4
25 Avignon 317 141 290 524 1,1
26 Saint-Étienne 317 004 321 953 -0,2
27 Brest 309 321 303 528 0,2
28 Le Mans 304 938 293 094 0,5
29 Reims 294 055 291 701 0,1
30 Le Havre 288 499 296 795 -0,4
En guise d’approfondissement, vous pouvez chercher, des informations sur les définitions des communes et d’un pôle urbain en allant
sur le site de l’INSEE, dans la rubrique « méthodes », écrivez ces deux mots dans les définitions.
Pour aller plus loin…
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25Séquence 3 – HG11
pays (C’est le cas également en Grèce avec Athènes ou en Irlande avec Dublin). Paris semble empêcher une autre grande ville de s’installer près d’elle. Paris est 6,7 fois plus peuplé que la deuxième aire urbaine du pays : Lyon. C’est pourquoi on retrouve les aires urbaines millionnaires loin de Paris : Lyon, Marseille Aix-en-Provence, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice. Les aires urbaines en croissance sont situées dans le Sud et l’Ouest de la France.
Les30premièresairesurbainesenFrance
Toulouse
Lyon
Strasbourg
Paris
GrenobleBordeaux
MarseilleAix-en-Provence
Lille
Nice
Nantes
Toulon
Rennes
Douai-Lens
Rouen
Montpellier
Metz
Clermont-Ferrand
Nancy
Valenciennes
Tours
Caen
OrléansAngers
Dijon
Avignon
Saint-Etienne
Brest
Le Mans
Reims
Le Havre
1. Hiérarchie des 30 premières aires urbaines en 2007
12 millionsd’habitants
Entre 1 et2 millions
Entre 500 000et 1 millionEntre 350 000et 500 000Entre 280 000et 350 000
2. Evolution annuelle moyenne entre 1999 et 2007
Augmentation > 1 %
Augmentation entre 0,7 et 1 %
Faible augmentation entre 0 et 0,6 %
Diminution depopulation
Nord
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100 km
Avec cette définition l’aire urbaine de Paris compte plus de 11 millions d’habitants. L’aire urbaine de Rennes compte 577 000 habitants alors que la commune de Rennes ne compte que 207 922 habitants. Plus de la moitié de la population de l’aire urbaine vit dans des communes péri-phériques. Ces communes périphériques sont de plusieurs types. On parle de banlieueoudepériurbanisation.
Document 13
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Labanlieuecorrespond à la première auréole qui entoure le centre ville et ses prolongements. Ce sont souvent des quartiers construits à partir des années 1950-1960 et ils sont en continuité avec la ville. Depuis les années 1970-1980, l’urbanisation s’est encore plus étalée, au-delà de la banlieue, dans une deuxième ceinture. Les communes périurbainesaccueillent de plus en plus d’habitants dans des lotissements d’habitat individuel. L’étalement peut être très important dans des villes ou le relief n’est pas contraignant (Rennes, Nantes, Angers, Toulouse, Strasbourg…) et de ce fait, le problème de transport va vite devenir important pour ces personnes habitant à 20, 30 ou 40 kilomètres de leur lieu de travail.
47%delapopulationfrançaisevitdanscestrenteairesurbaines. Cette concentration de plus en plus forte est souvent désignée selon le terme de métropolisation.
3. La métropolisationLamétropolisationc’estlaconcentrationdesactivitésetdespouvoirsdansquelquesgrandesvilles.
On peut mesurer cette métropolisation grâce aux emplois. En effet les emplois sont différents en villes et notamment dans les grandes villes. C’est ce que l’on appelle les cadres de la fonction métropolitainesupérieure (CFM) qui travaillent dans les secteurs de la gestion, de la conception de la recherche, dans les prestations intellectuelles, dans le commerce interentreprises ou encore dans la culture et les loisirs. En France en 2006 on compte 2,3 millions d’emplois de ces cadres. Ces emplois sont en augmentation, ils n’étaient que de 1,1 million en 1982. Aujourd’hui ils représentent 9,1 % des emplois en France.
Ces CFM sont très concentrés, comme le montre la carte ci-contre, car Paris en attire plus de un million à elle toute seule, ce qui représente 18 % des emplois de l’aire urbaine parisienne. De nombreuses décisions sont donc prises à Paris concernant des entreprises ou des administra-tions présentes en province.
L’écart est très important entre Paris et Lyon la deuxième, car Paris accueille 10 fois plus de CFM que Lyon. L’écart est encore plus fort qu’avec la population (6,7). Paris bénéficie du deuxième aéroport et de la quatrième place boursière d’Europe et détient la quasi-totalité des sièges de multinationales présentes en France.
Même si Paris maintient sa prédominance, les CFM augmentent dans presque toutes les aires urbaines entre 1982 et 2006. Ce sont les aires de Lyon, Grenoble, Toulouse et ensuite de Nantes, Rennes, Montpellier et Strasbourg qui sont le plus en augmentation. Encore une fois ce sont les villes du Sud et de l’Ouest de la France, plus Strasbourg qui attirent les CFM et qui arrivent à concurrencer Paris. Les villes du Nord ne comp-tent que peu d’emplois dans les CFM comme Douai, Lens : 7 117 en 2006 soit seulement 4,1 % de l’emploi total.
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Sur cette carte on voit apparaître des aires urbaines moyennes comme Niort qui s’est spécialisé dans les assurances ce qui explique que cette aire accueille 6 377 CFM en 2006 soit 9,7 % des emplois de l’aire urbaine.
Les décisions importantes sont prises donc dans quelques grandes villes seulement qui attirent de plus en plus d’habitants.
Partdescadresdanslesfonctionsmétropolitainessupérieuresdanslesprincipalesairesurbainesen2006
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ClermontFerrand
Nancy
Valenciennes
Tours
Caen
OrléansAngers
Dijon
Avignon
Saint-Etienne
Brest
Le Mans
Reims
Le Havre
Annecy
Mulhouse
Pau
Limoges
Amiens
Nîmes
Poitiers
Niort
Valence
1. Nombre d’emplois des cadres dansles fonctions métropiltaines supérieures
1 019 219emplois
98 024
70 000
27 0007 000
2. Part des CFM dans l’emploi total de l’Aire urbaine
18,3 %
Entre 12et 14 %
Entre 10et 11 %
Entre 8et 10 %
Inférieurà 8 %
Nord
100 km
Aménager les villes, réduire les fractures sociales et spatialesLes aires urbaines accueillent de plus en plus d’habitants. Il a fallu construire des logements pour héberger tous ces habitants. De nou-
Document 14
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28 Séquence 3 – HG11
veaux quartiers sont apparus provoquant des fractures dans la ville. Ces fractures s’observent au niveau spatial ou architectural. Ces fractures ou limites dans la ville se doublent souvent de différenciations sociales. C’est ce que nous allons voir dans un premier temps avec l’exemple de la ville de Rennes.
1. Etude de cas : la ville de RennesLa commune de Rennes compte 207 922 habitants. L’agglomération ras-semble 281 734 habitants et l’aire urbaine totalise 577 680 en 2007. À l’échelle nationale Rennes se retrouve souvent entre la 10e ou 12e place (11e place pour la ville, 20e pour l’agglomération et 12e pour l’aire urbaine). C’est donc une grande ville à l’échelle française.
Grâce au croquis et aux photos situés dans l’annexe iconographique inti-tulés « L’Urbanisme à Rennes », nous allons essayer de décrire et d’expli-quer les différents types de construction dans une grande ville française.
EL’habitat ancien: Grâce à la photographie n° 3, on observe une rue du vieux Rennes. Il s’agit de la rue de Saint-Malo où l’on voit des mai-sons anciennes à colombages en bois. Ce sont des maisons de deux ou trois étages et qui ont été construites voilà plus de 200 ans. Sur la photographie n° 6, les petites maisons sont collées les unes aux autres comme sur la photo n° 3 mais elles sont moins anciennes (début du XXe siècle certainement). Cet habitat ancien correspond aux deux pre-mières auréoles urbaines de Rennes. Le Centre ville (Photo n° 3) est en noir sur le croquis et l’habitat ancien du XIX et XXe siècle ceinture le centre ville (en violet sur le croquis).
ELes immeubles:Pour accueillir les nouveaux habitants au milieu du XXe siècle (années 1950-1960) la ville de Rennes a construit des quar-tiers avec des grands ensembles comme on peut le voir sur la photo-graphie n° 1. On y voit des tours (15 étages) et des barres (6-7 étages) qui comptent des centaines de logements. Face aux problèmes de nui-sances liés à cet entassement la ville de Rennes va construire ensuite (années 1970-1980… 2010) des quartiers d’immeubles plus petits (2 ou 3 étages seulement) comme sur la photographie n° 7. Dans ces quartiers en périphérie du centre ville des activités ayant besoin d’es-pace ont été délocalisées : hôpitaux et universités notamment comme on peut le voir sur le plan.
ERénovationetréhabilitation: Au même moment la ville réfléchit aux quartiers du centre ville qui sont souvent insalubres. La première poli-tique suivi est celle de la rénovation. Dans ce cas on rase l’habitat ancien et on construit un nouveau quartier comme à Bourg-Lévêque à l’Est du centre ville (photographie n° 2). Sur cette photographie, on voit la plus grande tour de Rennes : « les Horizons » qui compte 30 étages. Mais cette politique s’est heurtée aux désirs des habitants de vivre dans leurs quartiers et de ce fait, la ville, à partir de 1977, a arrêté de détruire des quartiers pour mettre en place une autre politique : celle
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29Séquence 3 – HG11
de la réhabilitation. Dans cette politique on garde le bâti (photogra-phie n° 3) et on réaménage l’intérieur (mise aux normes électriques, arrivée d’eau, isolation…)
EÉtalementurbainetpériurbanisation:Une nouvelle ceinture apparaît également autour des années 1970 avec la création de quartiers de logements individuels. Grâce à la photographie n° 4, on voit des mai-sons individuelles collées les unes aux autres. Ces maisons disposent toutes d’un garage mais également d’un petit jardin. Sur le plan on voit que ces quartiers se situent en périphérie de la ville. Très souvent ces quartiers s’éloignent de plus en plus de la ville et s’implantent dans les communes situées en périphérie de la ville comme ici à Cesson-Sévi-gné et à Saint Grégoire. On retrouve ce type de quartiers avec un habi-tat pavillonnaire plus ou moins serré jusqu’à plus de 50 kilomètres de Rennes. C’est ce que l’on appelle lapériurbanisation.Dans cette der-nière auréole on retrouve les zones industrielles et commerciales qui « mangent » beaucoup d’espace (photographie n° 5)
Donc la ville de Rennes est une ville zonée où les fractures sont impor-tantes.
ELesfractures,limites,frontièresdanslaville
Une fracture urbaine dans Rennes : entre le quartier de la Touche et Bourg-Lévêque
Sur cette photographie on observe très bien cette fracture ou limite entre deux types de construction ou d’urbanisme différent. Deux quartiers s’opposent : d’un côté des petites maisons et de l’autre une tour de plus de 15 étages avec de très nombreux logements.
Ces fractures ou limites sont importantes en ville, elles correspondent à tous les changements de couleur sur le croquis.
Document 15
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30 Séquence 3 – HG11
Ces limites ou fractures architecturales correspondent également à des fractures sociales, comme on peut le voir avec la carte, page suivante, qui indique le prix des logements dans la ville de Rennes.
HiérarchiedesprixdanslavilledeRennesAnalyseéconométriquedestransactionsréaliséesentre2000et2006
Zone de prix
Zone 1: +168
Zone 2: 160
Zone 5: 132
Zone 6: 100
1 km
Réal
isat
ion:
Loï
c Ri
vaul
t
Nord
Zone 3: 152
Zone 4: 147Pas detransactions
1 Quels sont les quartiers dont les prix de logement sont élevés ? Croisez les deux cartes et photographies (Hiérarchie des prix et l’urbanisme à Rennes croquis situé dans l’annexe iconographique)
2 Quels sont les quartiers dont les prix de logement sont moins élevés ?
3 Que peut-on en déduire des populations qui vivent dans ces différents quartiers ?
1 Les quartiers dont les prix de logement sont les plusélevés corres-pondent à des quartiers du centre ville. Ce sont les quartiers d’habi-tat ancien mais également les quartiers d’habitat rénové car ici c’est la proximité au centre qui va être recherchée par la population. On retrouve quelques petits quartiers un peu plus éloignés du centre
Document 16
Questions
Réponses
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31Séquence 3 – HG11
ville, en position de péricentre dont les prix sont élevés, cela cor-respond aux quartiers de petites maisons (anciennes ou récentes). Pour ce type de logement la demande est supérieure à l’offre ce qui explique les prix élevés.
2 Les quartiers dont les logements sont moins élevéscorrespondent à des quartiers périphériques. Ce sont souvent des quartiers comprenant de grands immeubles (Villejean au Nord Ouest) ou le Blosne au Sud.
3 Grâce à la hiérarchie des prix des logements on peut associer frac-tures architecturales et fracturessociales. En effet ce sont les classes aisées qui vont vivre plutôt en centre ville ou juste en bordure de ce centre. Les classes populaires (ouvriers, employés…) vont vivre dans les quartiers de grands immeubles où le coût du foncier sera moins élevé. On retrouve cette même fracture dans le périurbain. Saint Gré-goire ou Cesson Sévigné, près de la ville (voir croquis) accueillent des populations plutôt aisées alors que des communes plus éloignées (20, 30 kilomètres) vont recevoir des populations issues de la classe moyenne ou populaire qui vont devoir multiplier leurs déplacements pour le travail, les courses ou les loisirs…
2. Réduire les fractures sociales et spatiales : une priorité municipale
Dans l’actualité, de nombreux exemples montrent qu’il est devenu de plus en plus difficile actuellement en France de se loger (insuffisance de logement pour les personnes âgées, les étudiants, les per-sonnes à revenus modestes, aug-mentation des Sans Domiciles Fixes (SDF), des mal logés, des mal chauffés…). Cette situation est devenue criante dans les grandes villes ou grandes agglomérations de plus de 100 000 habitants, de par la densité humaine qui y est importante (supérieure à 1 000 habitants au km²). La ville de Rennes, doit faire face à des pro-blèmes récurrents à chaque grande agglomération : où instal-ler les logements sociaux, c’est-à-dire les logements pour les per-sonnes ayant des revenus modestes (HLM = Habitat à Loyer Modéré) pour réduire les fractures internes à la ville ?
Centre
Bourg L'évêque Moulin du Comte
NordSaint Martin
Maurepas Patton Bellangerais
Jeanne d'Arc Longs ChampsAtalante
Francisco Ferrer Vern Poterie
Sud GareCleunay ArsenalRedon
BlosneBrequigny
Nombre et structure des logements
14 0007 000
1 400
Propriétaires
Locatifs privés
Locatifs HLM
Autres
Villejean
Thabor Saint Hélier
Réal
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ion:
Loï
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Nord
LelogementdanslavilledeRennesen1999Document 17
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32 Séquence 3 – HG11
Grâce à cette carte, on va comprendre que les fractures sont difficiles à gommer.
1 Dans quels types de quartiers retrouve-t-on les HLM ? Pourquoi ?
2 Dans quels types de quartiers retrouve-t-on le plus de propriétaires de leur logement ?
3 Que peut-on en déduire pour l’organisation urbaine ?
1 Les HLM sont essentiellement en périphérie, dans des quartiers de grands ou petits immeubles comme à Villejean, le Blosne ou Maure-pas. Cela correspond aux quartiers où le foncier est le moins élevé. Il était facile alors dans les années 1960-1970 de construire des tours ou des barres dans ces nouveaux quartiers et d’y implanter de nom-breux HLM.
2 On retrouve le plus de propriétaires de leur logement dans les quar-tiers de petites maisons anciennes ou récentes comme dans le quar-tier Nord Saint Martin ou le quartier Sud Gare.
3 En couplant le croquis et les différentes cartes et photographies, on comprend qu’il existe des ségrégations entre les quartiers. On peut en déduire que le centre ville comporte beaucoup de petits logements (logements pour étudiants ?) ; que le péricentre ou première auréole est habité de plus en plus par les classes aisées (propriétaires de leur maison individuelle). C’est ce que l’on appelle la gentrification. La deuxième auréole est quand à elle plus populaire (importance des locataires et des immeubles). Certains quartiers se retrouvent encer-clés par des rocades ou des zones industrielles, le quartier se retrouve isoléouenclavé et les difficultés vont augmenter. La troisième auréole qui concerne le périurbain verrait elle aussi des ségrégations socio-spatiales se mettre en place en lien avec la distance à la ville centre.
LavilledeRennescompte23500 logementssociaux soit 26,3 % des logements en 2007. Mais ce n’est pas le cas de toutes les aggloméra-tions. Certaines communes n’ont aucuns logements sociaux sur leur territoire ce qui entraîne des ségrégations entre communes et parfois des tensions ou des conflits (crise des banlieues en 2005). L’Etat décide alors de mettre en place une loi (la loi SRU) pour obliger les communes à construire des logements sociaux sur leur territoire. Le but de cette loi est donc d’éviter les ségrégations et d’essayer de réduire les fractures à l’intérieur de l’agglomération.
La loiSolidaritéRenouvellementUrbain (SRU) : date du 13 décembre 2000 et impose aux communes de plus de 3 500 habitants comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants d’avoir au mini-
Questions
Réponses
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33Séquence 3 – HG11
mum un quota de 20 % de logements sociaux sur leur territoire. Les com-munes qui ne disposent pas de ce quota seraient pénalisées.
Cela ne sera pas le cas de la ville de Rennes qui a décidé de continuer à construire des logements sociaux dans tous ces programmes nouveaux (Programme Local de l’Habitat = PLH). La ville de Rennes a même réussi à rééquilibrer certains quartiers comme ces 5 Zones Urbaines Sensibles (ZUS). Ces 5 ZUS ne représenteraient plus que 55 % des logements sociaux de la ville aujourd’hui contre 75 % en 1977. La ville a construit de nouveaux logements sociaux en dehors de ces ZUS, ce qui fait dimi-nuer le pourcentage.
La loi SRU est contraignante à l’échelle de la commune et l’on voit que Rennes respecte les critères de cette loi. Par contre elle n’est pas contrai-gnante à l’échelle des quartiers et donc une ville peut avoir les 20 % de logements sociaux mais dans un seul quartier. Rennes comme d’autres municipalités essaye d’éviter la constitution de « ghettos » et inclus des logements sociaux dans tous les programmes de construction pour favoriser lamixitésociale. Ce choix mettra du temps à être visible sur le terrain car la différence entre le stock (23 450 logements sociaux) et le flux (250 logements sociaux construits par an) est importante, rendant difficile et lente toute modification spatiale.
Pour les villes il existe d’autres politiques qui peuvent réduire les frac-tures sociales et spatiales. Ainsi la politique de transport peut jouer un rôle important. On le voit très bien à Rennes (cf. : croquis l’urbanisme à Rennes et photographie N° 8) lemétro relie des quartiers très denses, avec beaucoup de HLM au centre ville. Cela permet donc à des habitants ne pouvant pas habiter au centre ville, le foncier étant trop élevé, d’y accéder en 4 ou 5 minutes seulement.
Beaucoup d’agglomérations ont fait le choix d’un TCSP (Transport en commun en site propre) : métro, tramway, trolleybus, pour relier les quar-tiers entre eux et réduire ainsi les fractures dans la ville ou l’aggloméra-tion.
3. Vers un modèle urbain ?Nous avons beaucoup parlé de Rennes, comparons maintenant cette agglomération avec une ville et une agglomération plus peuplée : celle de Lille.
Lillecompte 225 789 habitants dans sa commune, 1 014 586 dans l’ag-glomération et 1 163 934 habitants dans son aire urbaine en 2007. C’est la quatrième agglomération ou aire urbaine de France derrière Paris, Lyon et Marseille Aix.
Grâce aux différentes photos prises dans plusieurs quartiers de Lille, page suivante, retrouvez les différents thèmes abordés sur l’exemple rennais : réhabilitation, rénovation, ségrégation, fractures…
Question
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34 Séquence 3 – HG11
Photographies de Lille
Photographies Johan OSZWALD.
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Quartier Saint-Antoine
Place Charles de Gaulle
Quartier Saint-Sauveur
Quartier Euralille
Rue de Paris
Quartier Grand Palais
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35Séquence 3 – HG11
EQuartierSaintAntoine: Au premier plan nous voyons un habitat tradi-tionnel du Nord de la France avec les murs en briques. Au second plan, un immeuble a été construit. Il existe donc ici une fracture urbanistique très nette.
EQuartierSaintSauveur: Autour de la gare, les immeubles traditionnels ont été réhabilités, accueillant ainsi de nouvelles populations certai-nement aisées.
ERue de Paris : Ici l’habitat traditionnel a été démoli et de nouveaux logements ont été ensuite construits. C’est ce que l’on nomme la réno-vation : Les immeubles comptent une douzaine d’étages et accueillent des populations plutôt aisées.
EPlaceCharlesdeGaulle: Nous sommes ici sur une des places du centre ville de Lille. Sur la photographie on voit que la place est en grande partie piétonne. L’habitat de quatre cinq étages reflète l’histoire de la ville (habitat flamand). Les populations qui vivent en centre ville sont très aisées et cohabitent avec des étudiants (petits logements dans les rues perpendiculaires à la place).
EQuartier Euralille : Plusieurs immeubles d’une quinzaine d’étages forment ce nouveau quartier de Lille, autour de la gare Lille Europe. C’est donc une opération de rénovation urbaine. Ce nouveau quar-tier accueille des centres commerciaux intégrés et des bureaux pour accueillir essentiellement des entreprises tertiaires. On appelle ces quartiers des Centres d’affaires ou des CBD (Central Business District).
EQuartierGrandPalais: Des petits immeubles récents ont été construits dans ce quartier pour éviter les barres ou les tours qui défigurent le paysage urbain (voir la photo 3). Dans les nouvelles opérations d’urba-nisme de ce type, les municipalités essayent de mixer l’origine sociale des futurs habitants en proposant un certain pourcentage de loge-ments sociaux et de logements en accessibilité aidée.
On observe donc des points communs entre Rennes et Lille et certaine-ment avec beaucoup d’autres villes ou agglomérations ce qui permet de déboucher sur un modèle. C’est-à-dire un croquisquiexpliquelastruc-tureduterritoire.
En voici un assez simple que vous pouvez apprendre et redessiner dans un devoir.
EE
Réponses
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36 Séquence 3 – HG11
Modèle urbain d’une grande ville françaiseDocument 18
U
U
HH
Espacerural
Centre ville (immeubles 4-5-6 étages). Classes aisées + étudiants
Première couronne: pavillonnaire ancien (maisons mitoyennes),gentrification (arrivée des classes aisées: )
Deuxième couronne (barres, tours, petits immeubles, HLM..),classes plutôt populaires.
Rénovation urbaine (immeubles en centre ville), classes aisées
Quartier enclavé, isolé, classes défavorisées
Troisième couronne: périurbain
Rocade, autoroute et échangeur
Ligne de chemin de fer
TCSP: Métro ou tramway
Zones industrielles
Zones commerciales
Universités
Hôpitaux, cliniques
UH
Réal
isat
ion:
Loï
c Ri
vaul
t
1. Les infrastructures
2. Les différentes couronnes
Classes populaires plus éloignées de la ville centre
Classes aisées proche de la ville centre
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37Séquence 3 – HG11
Entre attractivité urbaine et nouvelles formes de développement : les espaces rurauxAlors que l’essentiel du territoire national reste encore à dominante rurale, la majorité de la population vit en ville ou a un comportement urbain. Intéressons nous maintenant à cet espace éloigné des villes.
Introduction Ruraux, ruralité ?
Rural, désigne les lieux et les habitants vivant dans les campagnes, par opposition à l’urbain qui lui a trait à la ville. La majorité des ruraux ne sont pas des agriculteurs, mais des actifs vivant dans des villages d’ac-tivités d’artisanat, de commerce, de services liés aux spécificités de ce monde non urbain. La majorité des villages des régions à faible pouvoir économique comme dans le Massif central se dépeuplent de manière inexorable. Ces communes rurales n’ont plus de revenus suffisants pour investir et meurent à petit feu. Les villages proches des villes voient eux leur population croître par l’arrivée de jeunes couples avec enfants à la recherche d’un logement moins cher qu’en ville. Dans cette France des villages situés dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres d’une grande ville, les maires favorisent la création de lotissements municipaux ou le prix du terrain est très peu élevé. Ces jeunes couples réalisent ainsi le rêve de construire leur propre maison et de disposer d’un espace de jardin privé. Mais ces nouveaux habitants ont des besoins nouveaux et les municipalités sont alors obligées d’investir dans de nouvelles écoles, des équipements publics aux normes urbaines comme le ramassage des déchets domestiques, les stations de traitement des eaux usées. Ce coût se traduit par une hausse constante de la fiscalité locale et des tarifs de prestations plus élevées qu’en ville, comme le prix de l’eau.
Une autre population s’installe dans ces villages, les nouveaux retraités urbains qui reviennent au pays.
Mais jeunes couples et nouveaux retraités n’ont pas d’activités sur place et sont contraints aux déplacements quotidiens soit pour le travail soit pour les loisirs ou les services de santé. Dans un contexte de hausse permanente du carburant, l’implantation de ces nouvelles populations reste très fragile.
EE
C
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38 Séquence 3 – HG11
1. �La population de la France métropolitaine en 2006
La population urbaine en France
Source : Insee.
Grâce au tableau suivant on voit que la population rurale est nettement moins nombreuse que la population urbaine. Que la densité est relative-ment faible : seulement 35 habitants au km². Une densité faible peut être gênante pour certaines activités. En effet l’industrie a souvent besoin de beaucoup de main d’œuvre. Par contre la population rurale connaît une augmentation entre 1999 et 2006 : +0,7%paran. Cette augmentation est identique à celle de l’espace urbain. Les espaces ruraux ont donc des atouts et se concentrent sur des activités d’artisanat, le bâtiment, la petite industrie locale et surtout le tourisme saisonnier qui attirent de nouveaux habitants.
L’activité agricole reste pourtant la dominante qui laisse son empreinte dans le paysage rural.
2. Un exemple d’agriculture : le Saint-NectaireExtrait du cahier des charges du Saint-Nectaire AOC
Le Saint-Nectaire est un fromage au lait de vache à pâte pressée non cuite demi-ferme d’Auvergne. Il pèse en moyenne 1,7 kg. Les exploitations doivent compter 90 % de prairies naturelles permanentes. Les animaux doivent pâturer pendant au moins 140 jours par an. De plus, 100 % des fourrages secs et 70 % de l’alimentation des vaches proviennent de la zone de production. L’utilisation du maïs est interdite. À partir de 2020, les éléments fermentés seront interdits. En 2015, tous les animaux seront nés et élevées dans la zone de production.
Les mentions « production fermière » et « production en laiterie » sont obligatoires. Enfin, la durée d’affinage minimum passe de 21 à 28 jours.
Document 19
Populationen2006
Partdelapopulation
en%
Partdelasuperficie
en%
Densité(habitants
aukm²)
Variationannuelle
entre1999et2006
Pôlesurbains 36 947 569 60,2 8,1 840 0,5 %
Périurbain 13 389 108 21,8 33,0 74 1,3 %
Totalespaceàdominanteurbaine
50 336 677 82,0 41,1 225 0,7 %
Totalespaceàdominanterurale
11062864 18,0 58,9 35 0,7%
Francemétropolitaine
61 399 541 100,0 100,0 113 0,7 %
Document 20
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39Séquence 3 – HG11
L’évolution de la production
Saint Nectaire laitier
Saint Nectaire fermier
2003 2004 2005 20062002 2007
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
En to
nnes
En guise d’approfondissement, vous pouvez chercher des infor-mations sur la filière laitière et fromagère dans une région de moyenne montagne en allant sur le site : http://www.fromage-aoc-st-nectaire.com/
Pour aller plus loin…
Document 21
Document 22
Moulins
ClermontFerrand
AurillacLe Puy-en-Velay
Nord
Les 72 communes de la zone de production
du Saint Nectaire en Auvergne
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40 Séquence 3 – HG11
1 Pourquoi la production de Saint-Nectaire est elle limitée dans l’espace (Document 3) et avec de fortes contraintes (Document 1) ?
2 Quelles sont les conséquences de ces choix sur la production (Docu-ment 2) ?
3 Quelles seront les conséquences sur les emplois et la population d’après vous ?
1 Le Saint-Nectaire a depuis 1955 une AOC, c’est une appellation d’ori-gine contrôlée. Cette AOC délimite un territoire, de seulement 72 com-munes d’Auvergne. On observe bien avec la carte que ce sont des com-munes éloignées des grands centres urbains : ici Clermont-Ferrand et Aurillac. Cette AOC fournit donc du travail aux 72 communes rurales du territoire. Les fortes contraintes (pâturages, interdiction du maïs, durée d’affinage…) permettent de produire un fromage original par rapport aux autres, au goût prononcé et typé.
2 Grâce à ces choix on voit que la production augmente passant de 12 000 tonnes en 2002 à plus de 14 000 en 2007 (8 500 tonnes de fromage laitier et 6 100 de fromage fermier).
3 Le choix de cette agriculture de qualité va permettre de conserver des emplois d’agriculteurs dans cette zone (1 187 producteurs partici-pent à cette production de lait ; 287 d’entre eux transforment le lait en fromage fermier. Les autres vendent leur lait à des laiteries qui le transforment en Saint-Nectaire). On peut estimer les emplois directs travaillant autour du Saint-Nectaire à environ 3 000 (employés des lai-teries notamment) et à 5 000 le nombre d’emplois directs et indirects dépendant du Saint Nectaire. Dans une zone rurale peu peuplée c’est donc une activité importante que l’on peu qualifiée de « peuplante ».
D’autres régions connaissent des fromages ayant une AOC produisant des effets bénéfiques sur le peuplement. On peut penser au Comté ou au Mont d’or en Franche Comté, au Roquefort dans l’Aveyron.
La plus grande partie de la production de ces fromages est vendue en dehors de la zone de production et notamment dans les zones urbaines.
3. La mise en tourisme des espaces rurauxLes hébergements touristiques en France en 2006
Résidencessecondaires Campings Hôtels
Espacerural 30% 36% 23%
Littoral 40 % 50 % 28 %
Montagne 20 % 8 % 8 %
Espace urbain 10 % 6 % 41 %
Questions
Réponses
Document 23
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41Séquence 3 – HG11
L’espace rural est avec le littoral le territoire qui propose l’offre touris-tique la plus équilibrée. Ce qui explique que de nombreux français et étrangers (souvent des urbains) prennent leurs vacances dans cet es-pace. Pour certains territoires le tourisme vert devient ainsi une source d’activité et de revenus importantes comme en Dordogne, Ardèche ou Aveyron.
L’espace rural est avec le littoral le territoire qui propose l’offre touris-tique la plus équilibrée. Ce qui explique que de nombreux français et étrangers (souvent des urbains) prennent leurs vacances dans cet es-pace. Pour certains territoires le tourisme vert devient ainsi une source d’activité et de revenus importantes comme en Dordogne, Ardèche ou Aveyron.
L’accueil des touristes ne se limite pas d’ailleurs aux résidences secon-daires, campings et hôtels. De nombreuses offres nouvelles apparais-sent comme les gîtes ruraux, les chambres d’hôtes, les campings à la ferme, les fermes touristiques, les parcours à thème…)
Les espaces ruraux sont souvent dépendants des villes. Leur production est vendue dans les espaces urbains. Les touristes viennent des grandes agglomérations.
On constate que les espaces ruraux les plus dynamiques sont situés sous la dépendance des espaces urbains. Ils voient leurs revenus et leur population augmenter.
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42 Séquence 3 – HG11
3 Les dynamiques des espaces productifs dans la mondialisation
Introduction définitions
Avant d’aborder cette question figurant à votre programme, définissons-en chacun des termes :
lieux où se trouvent les activités économiques.
Ces « espaces » peuvent être :
E des régions (par exemple une importante région de production agricole et agro-alimentaire comme la Bretagne) ;
E des bassins de production (c’est-à-dire des zones où se concentre une certaine activité, par exemple l’industrie aéronautique et spa-tiale dans l’agglomération toulousaine ou un important vignoble comme le Bordelais) ;
E des sites (un endroit plus précis comme une usine ou un techno-pôle (cf. chapitre 1).
Ces espaces ne comportent pas seulement des lieux de fabrication de biens matériels (c’est-à-dire de produits tels que des pièces détachées ou des automobiles montées dans des usines d’assemblage) mais aussi des lieux de conception (où l’on invente le produit que l’on va fabriquer). On peut éventuellement inclure parmi les espaces productifs les lieux de distribution des marchandises produites (comme les ports).
Les espaces productifs ne sont pas exclusivement industriels : le sec-teur primaire (l’agriculture, la pêche, l’exploitation forestière, les mines et carrières) ou les services marchands (c’est-à-dire non publics) inclus dans le secteur tertiaire ont aussi leurs espaces productifs. Une station de ski est ainsi un espace productif de type touristique. Un quartier d’affaire concentrant des tours de bureaux accueillant le siège social (la direction) de grandes entreprises est également un espace productif.
Cependant, on réserve parfois l’usage du terme aux espaces à fonction industrielle et agricole. Dans ce cas, une zone commerciale ou une sta-tion balnéaire ne sont pas considérés comme des espaces productifs car ils offrent des services (logement, restauration, vente…) sans produire un bien matériel (production agricole ou produit manufacturé). On les considère alors comme des espaces économiques mais pas comme des espaces de production (ou productifs).
Dans un devoir, l’essentiel est de bien définir au départ ce que vous entendez par espace productif.
Dans tous les cas, les espaces productifs se distinguent de ceux dont
Espacesproductifs
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43Séquence 3 – HG11
la fonction principale n’est pas de type économique, comme les parcs naturels nationaux (qui sont des réserves dépourvues de toute produc-tion) ou les quartiers d’habitat accueillant des populations résidentes.
Danscecours, on adopte la définition la plus large, en incluant notam-ment les zones touristiques parmi les espaces productifs.
synonyme d’évolution et de changement. Les dynamiques des espaces productifs correspondent donc aux changements de localisation desactivités : déplacements à l’intérieur du territoire français, créations de nouveaux établissements (usines, laboratoires…), investissements étrangers, délocalisations (fermetures de site de production en France avec réinstallation à l’étranger), etc.
c’est l’« intégration croissante des économies dans le monde entier » ; les économies des différents pays ont de plus en plus de relations entre elles, notamment du fait de l’accroissement des échanges internatio-naux à l’échelle planétaire (flux commerciaux d’importation et d’exporta-tion, investissements directs à l’étranger, etc.). Il en résulte une interdé-pendance grandissante entre les espaces productifs des différents pays.
L’objectifde cette partie de votre programme est donc double :
– d’une part analyserl’évolutiondelalocalisationdesactivités écono-miques sur le territoire français ;
– d’autre part, évaluerlerôledelamondialisationdansceschangements: dans quelle mesure les modifications observées dans la géographie des activités sur le territoire français s’expliquent-elles par la mondialisation ?
Étude de cas – Un territoire de l’innovation : Sophia-AntipolisLa mondialisation a pour effet de mettre les territoires en concurrence les uns avec les autres. De ce fait, la mondialisation résulte d’un accroisse-ment des échanges favorisé par la suppression des barrières douanières ou l’abaissement des taxes d’importation. Cette ouverture des frontières permet aux économies de s’approvisionner à moindre coût (par exemple en énergie importée meilleur marché) et d’exporter plus facilement. Mais la mondialisation fait également peser une concurrenceinternationaleaccrue sur les entreprises installées sur le territoire français, notamment dans les industries de main-d’œuvre employant un personnel nombreux et donc souvent peu qualifié. Mais cette main-d’œuvre se révèle néan-moins plus coûteuse que celui des pays émergents compte tenu du haut niveau de vie de la population française qui conduit à verser des salaires élevés par rapport à ceux des pays en développement.
Pour y faire face, les firmes doivent donc produire des biens à plus forte valeur ajoutée, c’est-à-dire permettant de dégager un bénéfice plus
Dynamiques
Mondialisation
A
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44 Séquence 3 – HG11
important. Pour cela, il faut concevoir des produits innovants, que les économies émergentes ne sont pas encore capables d’élaborer. Un pro-duit innovantsera vendu et exporté plus facilement, car il aura moins de concurrents. C’est pourquoi la mondialisation oblige les entreprises implantées sur le territoire français à constamment innover pour êtrecompétitives, c’est-à-dire pour être en mesure de résister à la concur-rence, notamment internationale, et par là-même de tirer profit des opportunités commerciales et économiques ouvertes par la mondialisa-tion. L’innovationest donc devenue un enjeumajeurpour les espaces productifs. La conception de nouveaux produits exige des compétences élevées et donc un haut niveau de formation. Il s’agit souvent de pro-duits à fort contenu technologique mais l’innovation est devenue une obligation pour toutes les branches de production, y compris les plus traditionnelles comme le textile ou la chaussure.
L’étude de cas figurant à votre programme – un territoire de l’innova-tion– porte donc sur un type d’espace productif de première importance. L’exemplechoisi est celui du technopôledeSophia-Antipolis, près de Nice, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il s’agit du plus ancien technopôle français et du plus grand d’Europe.
Il vous est demandé de prendre connaissance des cinq documents qui suivent et de répondreauxquestions. L’objectif est de comprendrecequ’est un technopôle, territoire d’innovation, et de montrer comment ce sites’inscritdansdesespacesplus vastes situésàd’autreséchellesgéographiques, du territoire local à l’espace national et international, en lien avec la mondialisation.
1. Étude documentaire sur l’évolution de Sophia-Antipolis
Le développement du technopôle
40 ans après sa création, le technopôle compte aujourd’hui plus de 1 300 entreprises et près de 30 000 emplois directs en recherche scientifique dans le domaine des technologies de l’information et de la communi-cation (TIC), du multimédia, sciences de la vie (médecine et biochimie), énergie, gestion de l’eau, développement durable…
Sophia compte aussi plus de 5 000 étudiants, dont plus de 500 docto-rants, de grandes écoles d’ingénieurs. (…)
Le nom Sophia-Antipolis [vient du grec ancien] sophia pour connaissance ou sagesse et Antipolis [est] la ville [antique] créée par les [Grecs] [dont le nom actuel est Antibes, en face de Nice]. (…)
… Sophia-Antipolis est constitué de cinq communes : Antibes, Biot, Val-lauris, Valbonne et Mougins. (…)
Comment (…) Sophia-Antipolis (…) est-il devenu le premier technopôle européen ? Sophia (…), parti de rien, s’est développé par décentralisa-tion de laboratoires de recherche et implantation d’entreprises.
Document 24
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45Séquence 3 – HG11
Le technopôle de Sophia-Antipolis
.
Document 25
Antibes
Juan les PinsGolfe Juan
Vallauris
Le Cannet
Mougins
MouansSartoux
Plascassier
Valbonne
Biot
A8
2 km
AutorouteGrands axes(doubles voies)Zones bâtiesNoyaux urbainsou villageois
Laboratoire de R&D
Entreprises de servicesinformatiques
Parc de Sophia-Antipolis
Production informatique,électronique et matérieltéléphonique
7 éts 1
Nord
Conception : Guy Baudelle, réalisation : Loïc Rivault
Petite chronologie sur l’évolution de Sophia-Antipolis
– 1963 : la firme américaine IBM décentralise un centre de recherche hors de Paris à La Gaude, entre Antibes et Nice. C’est la première fois que la Compagnie procède à une opération de décentralisation d’une telle ampleur. Plus de 700 personnes y travaillent alors.
– 1968 : décentralisation de certains laboratoires de l’Ecole des Mines de Paris « dans une zone scientifique à créer ».
– 1972 : installation des premiers laboratoires scientifiques du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
– 1974 : installation de la première entreprise, Arlab, filiale de l’Ecole des Mines, spécialisée dans la gestion des ressources en eau.
– Le début des années 80 est marqué par l’implantation massive de grandes sociétés américaines, françaises et européennes. Le techno-pôle regroupe alors 150 sociétés et 4 500 emplois.
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46 Séquence 3 – HG11
Évolution des emplois entre 1982 et 2008
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
La proportion de cadres parmi les actifs du technopôle est de 59 % (2008).
En guise d’approfondissement, vous pouvez aller chercher des informations sur votre moteur de recherches sur le site de l’Asso-ciation Sophia-Antipolis, recherchez l’exposition « Sophia-Anti-polis : rétrospective 1969-2009 »
Pour aller plus loin…
Vue aérienne du technopôle vers le sud-est
Document 26
Document 27
Photo : Patrice Lapoirie. © AFP.
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47Séquence 3 – HG11
L’innovation à l’échelle régionale : le pôle de compétitivité informatique « SCS » dont fait partie Sophia-Antipolis
Nord
Marseille
Aix-en-Provence
Nice
Toulon
Digne-les-Bains
Avignon
Gap
Aix-en-Provence
SophiaAntipolisAubagne
Zonage R&D des pôles de compétitivité
Aire métropolitaine de Marseille
Aire métropolitaine de Nice
Parts des PME dans l'ensembledes établissements membres du pôle
Nombre d'établissements membres du pôle par zone d'emploi en 2008
36 21 5
25 km
Conc
epti
on :
Guy
Bau
delle
; Réa
lisat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t
EE
Document 28
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48 Séquence 3 – HG11
Les territoires de l’innovation en France
Nord
Les 7 pôles mondiaux
Les 11 pôles àvocation mondiale
Les 52 pôles nationaux
119 - 163 (3)
58 - 119 (5)
47 - 58 (5)
43 - 47 (2)
2 - 43 (7)
2. Les 71 pôles de compétitivité en 2010
100 km
Conc
epti
on :
Guy
Bau
delle
, Réa
lisat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t*OEB: Office Européen des Brevêts
1. Demandes de brevets déposées auprès de l'OEB*.nombre de demandes par million d'habitants en 2007
1 Quels types d’établissements trouve-t-on sur un technopôle (docu-ments 24 et 25) ? Donnez des exemples.
2 Montrez le succès de cette implantation et expliquez l’intérêt écono-mique d’un technopôle.
3 Pourquoi le technopôle a-t-il été créé à cet endroit (documents 24, 25,26 et 27) ? Décrivez-le.
4 Quels sont les acteurs à l’origine d’un tel aménagement (docu-ments 24 et 25) ?
5 Montrez que ce technopôle s’insère dans un ensemble géographique plus vaste (documents 24, 28 et 29).
Document 29
Questions
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49Séquence 3 – HG11
2. La constitution d’une zone d’activités de pointe, d’enseignement supérieur et de recherche
1 Untechnopôleest une zone d’activités (et donc un espace productif) regroupant des entreprises de pointe, des laboratoires de recherche (publics et privés) et des établissements d’enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs, universités scientifiques, IUT…). Unetechnopoleest une agglomération qui concentre les équipements et les activités de l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, le développe-ment technologique et des entreprises innovantes.
Cette concentration résulte d’une action volontariste de l’État qui investit et supervise ce développement à l’aide d’organismes d’amé-nagement du territoire.
L’objectif est de fairecoopérer les entreprises, les chercheurs et les établissements de formation et de recherche pour concevoir de nou-veaux produits ou de nouveaux processus de production et de fabri-cation. On donne le terme de fertilisationcroisée à ce processus. Le document 30 ci-dessous indique le type de relations entre les trois éléments constitutifs d’un technopôle. De ces relations résulte une « accumulation technopolitaine » car ces territoires de l’innovation attirent les entreprises à la recherche de solutions nouvelles.
L’accumulation technopolitaine
Polarisation structurantepar l'innovationtechnologique
Compétencesexceptionnelles
Formations,partenariats
Universités, écoles,formation du supérieur
Partenariats financiers,technologiques, humains
Activités de hautetechnologie
Laboratoires de recherchepublics et privés
1 Quels sont les services communs à, un technopôle qui lui permettent d’assurer son succès dans la compétition nationale et internationale ?
2 Quels sont les éléments du succès de ce technopôle, qui lui ont per-mis de devenir le plus important de France ?
Réponses
Document 30
Questions
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50 Séquence 3 – HG11
3 Quelles sont les spécificités locales de l’environnement et du cadre de vie de Sophia-Antipolis ?
4 Identifiez quel sont les acteurs publics et privés à l’origine du tech-nopôle ?
1 Un technopôle offre aussi souvent des services communs (restaurant, clubs d’entreprises, terrains de sport…) et héberge parfois des struc-tures telles que les pépinières d’entreprises visant à favoriser l’éclo-sion d’entreprises innovantes et à soutenir les jeunes entreprises, dites start up, dans leur phase de démarrage. Un technopôle comporte aussi souvent un incubateur, organisme qui soutient des projets novateurs jusqu’au démarrage commercial de la société qui les a développés et des laboratoires de R&D (Recherche et Développement : recherche fon-damentale et appliquée) et les entreprises de production ou de ser-vices (aux autres entreprises). Et aussi des établissements de forma-tion supérieure, sur le site de Sophia-Antipolis, on trouve l’Ecole des Mines de Paris, prestigieuse Ecole d’ingénieurs partiellement décen-tralisée. On y rencontre aussi un grand nombre d’étudiants et notam-ment de jeunes chercheurs, les doctorants réalisant une thèse. Le texte mentionne aussi des laboratoires publics du CNRS (Centre national la recherche scientifique) et des premières entreprises installées (Arlab et le géant informatique américain IBM implanté à proximité).
2 Le succès de ce technopôle, dont on nous dit qu’il est le plus impor-tant d’Europe, est indéniable : 4 500 emplois dès le début des années 1980, 30 000 en 2008, 1 300 entreprises, 5 000 étudiants dont un dixième de thésards. Le graphique de l’évolution de l’emploi montre la hausse continue des créations d’emplois, avec une relative indifférence aux fluctuations de l’économie et aux crises, ce qui tend à montrer la solidité d’un développement fondé sur l’innovation et la collaboration entre entreprises de pointe (c’est-à-dire innovantes), laboratoires de recherche et scientifiques. La proximité des uns et des autres sur un même site facilite ces relations. Les sociétés présentes appartiennent d’ailleurs à des secteurs à fort contenu innovant (informatique, électro-nique, sciences de la vie). Le développement durable est aussi devenu un enjeu de premier plan puisque certaines de ces entreprises tra-vaillent dans ce secteur ainsi que dans la gestion de l’eau et l’énergie.
3 Le technopôle a été créé dans une région agréable à vivre pour pou-voir attirer les cadres supérieurs (ingénieurs, dirigeants d’entre-prises, jeunes créateurs d’entreprise, entrepreneurs, professeurs) et les professions intermédiaires (techniciens). La réputation mondiale de la Côte d’Azur explique l’implantation précoce (1963) d’IBM et de laboratoires publics (Ecole des Mines de Paris, CNRS) jusque-là ins-tallés dans la région parisienne. On veut vendre ici le soleil, le climat méditerranéen étant très ensoleillé en été : on appelle héliotropisme cette attraction des régions à fort ensoleillement sur les activités et les hommes. On peut aussi vanter la douceur hivernale, la proximité
Réponses
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51Séquence 3 – HG11
immédiate de la mer Méditerranée, des plages, des Alpes (pour la ran-donnée et le ski en hiver) et de la ville de Nice (activités culturelles, universités, services). Pour des cadres et ingénieurs amenés à se déplacer souvent, l’aéroport de Nice (le 3e de France par son trafic pas-sagers) est aussi un argument de poids (on devine sur la photo la piste construite sur la mer en arrière-plan). Enfin, le technopôle lui-même a été conçu comme un parc scientifique ou un campus américain (voire californien) dispersant ses bâtiments dans la verdure (une garrigue, végétation méditerranéenne basse). Les personnels ont sans doute vue sur la mer, ils profitent d’un cadre de travail extrêmement plaisant, avec une occupation faible de l’espace qui contraste avec les locali-sations parisiennes souvent à l’étroit. On constate du reste l’impor-tance des décentralisations initiales hors de la région parisienne, tant d’entreprises (IBM) que de laboratoires publics (CNRS) et d’Ecoles. IBM est elle-même une firme états-unienne qui s’est déployée hors de son berceau new-yorkais, d’abord dans des capitales ou des grandes métropoles étrangères comme Paris avant de s’installer sur des sites comme celui-là, afin de recruter une main-d’œuvre qualifiée sensible aux aménités résidentielles (c’est-à-dire aux avantages associés à une résidence dans un lieu agréable). A son tour, le technopôle a dif-fusé ses activités, en installant notamment la fabrication à proximité, comme le montre le document 25 à valeur générale et le document 28 (entreprises de production implantées près du technopôle).
La diffusion des territoires de l’innovation à partir des grandes métro-poles internationales
1. la diffusion à l'échelle internationale
2. la diffusion à l'échelle métropolitaine
Capitale
Pôle national
Métropole 1
Métropole 2
Métropole 3
Métropole internationaleet conception avancée avecson auréole d'implantation d'activités de pointe.
Diffusion
Frontièresinternationales
Réseau demétropoles
Centre : direction nationaleet conception
Auréole externe : montage
Diffusion
Pôle régional
Conception : Guy Baudelle ; Réalisation : Loïc Rivault
Document 31
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52 Séquence 3 – HG11
4 Les acteurs à l’origine d’un tel aménagement sont de deux types : publics et privés. Les acteurspublics sont : le directeur de l’Ecole des Mines de Paris qui a pris la décision de décentraliser certains labora-toires de son Ecole ; l’Etat, qui a favorisé l’implantation de laboratoires de recherche publique (CNRS) et d’établissements de formation supé-rieure et sans doute contribué à aménager le site, tout en le soutenant à travers sa politique de pôles de compétitivité (cf. question e) ; les autorités municipales des cinq communes qui participent certaine-ment aujourd’hui à la gestion de ce parc scientifique (document B). Lesacteursprivés sont les entreprises de production et leurs laboratoires. Ces entreprises sont soit de grande taille (plus de 500 salariés), soit des PME (Petites et moyennes entreprises) (cf. document 28).
5 Certaines des entreprises présentes sur le site sont étrangères (euro-péennes et américaines). Le technopôle est donc connu au niveau mondial et attire des sociétés en quête de personnels de haut niveau. L’Etat a reconnu cette attractivité internationale et cette puissance d’innovation en créant un pôle de compétitivité (pour la définition, voir votre lexique) dans le domaine informatique (pôle SCS). On constate que le zonage délimitant ce pôle comporte deux zones diffé-rentes, l’une autour de Nice englobant le site de Sophia-Antipolis qui en constitue certainement l’élément majeur, et l’autre autour de Mar-seille. La diffusion de l’innovation se fait dans le voisinage du techno-pôle (document 31). Cette diffusion est cependant inégalitaire : il est probable que la conception des produits se fasse à Sophia-Antipolis et que leur fabrication (ou montage) se réalise ailleurs dans les zones définies pour le pôle de compétitivité. Ce dernier forme néanmoins un territoire de l’innovation associant un territoire de conception (le tech-nopôle) et un espace de fabrication étroitement associé car il s’agit de biens à fort contenu technologique. Ce pôle de compétitivité est même l’un des 7 de niveau mondial et l’un des 4 situés hors de l’Ile-de-France. Ce pôle contribue, avec les autres pôles de compétitivité labélisés par l’Etat et soutenus financièrement par la DATAR et l’Union européenne dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), à en faire une des régions les plus innovantes de France (document 29). Le tauxd’innovation régional est élevé. On le calcule à partir du nombre de brevets déposés auprès de l’Office européen des brevets (OEB). Si vous concevez un produit nouveau, vous devez en effet le protéger de la contrefaçon illégale en le faisant reconnaître par l’OEB. Une région est d’autant plus innovante qu’elle dépose un nombre élevé de bre-vets par rapport à sa population. On voit qu’après l’Ile-de-France (qui a beaucoup de pôles de compétitivité), Rhône-Alpes (Lyon, Grenoble) et l’Alsace, PACA est l’un des principaux territoires régionaux de l’in-novation en France (avec les régions Bretagne, Haute-Normandie, Centre et Franche-Comté).
On observe donc que les territoires de l’innovation sont très locali-sés : ils se concentrent dans des technopôles regroupant entreprises de haute technologie, laboratoires et universités scientifiques Mais ils
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53Séquence 3 – HG11
s’insèrent eux-mêmes dansdesespacespluslarges d’échelle locale ou régionale tels que des pôlesdecompétitivité qui incluent les entreprises produisant les biens innovants inventés dans les technopôles. Leurs per-formances permettent à leurs régions de se classer parmi les territoires français de l’innovation. On a constaté aussi que ces technopôles s’ins-crivent dans la mondialisation puisqu’ils accueillent des firmesétran-gères et que certains pôles de compétitivité sont qualifiés de niveau mondial, c’est-à-dire qu’ils développent une recherche de très haut niveau rivalisant avec les centres d’innovation les plus prestigieux de la planète. Enfin, on a observé le succès économique de ces territoires qui n’ont cessé de créer des emplois, le plus souvent qualifiés. En somme, les territoires de l’innovation servent de modèle car ils montrent comme l’espace productif français tire parti de la mondialisation tout en s’effor-çant de contribuer à un développement durable, comme le montrent les secteurs d’activités de ces entreprises innovantes. Reste à savoir si c’est le cas pour tous les espaces productifs.
Les espaces de production agricole en lien avec les marchés européens et mondiauxLes espaces de production agricole sont restés relativement stables dans leur répartition depuis une cinquantaine d’années même si les régions ont eu tendance à se spécialiser dans leurs points forts (§A). L’agriculture (et la pêche) sont régies depuis 1962 par le Marché com-mun dans le cadre de la Politiquecommuneagricole (PAC) qui a joué un rôle majeur dans le développement de l’agriculture française, la plus puissante de l’Union européenne (§ B). Longtemps protégés des impor-tations des pays extérieurs, les espaces agricoles européens et donc français doivent cependant s’attendre à une plus grande concurrencemondialedans les années à venir (§ C).
1. La localisation des grandes productions n’a guère varié depuis un demi-siècle
Le document X en annexe cartographique indique la localisation des espaces de production agricole en France métropolitaine (c’est-à-dire hors Outre-mer).
Analysez la répartition des grands types de production en vous exerçant à répondre aux questions suivantes.
B
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54 Séquence 3 – HG11
1 Quelle est la principale opposition observable dans les orientations productives ?
2 Faites une recherche pour définir les termes suivants figurant en légende : céréaliculture, plantes industrielles, viticulture, arboricul-ture, maraîchage.
3 Présentez la répartition des principales productions.
4 Essayez d’expliquer cette géographie des espaces agricoles.
1 On oppose généralement les espaces de productionvégétale comme le blé ou le maïs où dominent les labours (champs cultivés), principa-lement en jaune sur la carte, aux espaces (figurés en vert) tournés vers les productionsanimales et notamment l’élevage bovin (vaches éle-vées pour leur viande et/ou leur lait). Certains espaces de polyculture (en orange) n’ont pas d’orientation productive dominante : ils produi-sent aussi bien des produits végétaux que de la viande ou du lait Les régions d’élevage peuvent aussi comporter des cultures fourragères, par exemple le maïs qui sert de fourrage (alimentation du bétail).
2 Céréaliculture : culture des céréales (exemple : blé, maïs).
Plante industrielle : plante cultivée destinée à être transformée par l’industrie, comme la pomme de terre ou le tabac, ou pour fabriquer de l’huile (oléagineux comme le tournesol et le colza) ou alors pour nourrir le bétail avec des plantes fourragères riches en protéines (les protéagineux comme les pois ou la luzerne).
Viticulture : culture de la vigne pour produire du vin ou du raisin.
Arboriculture : « culture de l’arbre » : correspond aux vergers d’arbres fruitiers.
Maraîchage : culture intensive de légumes, de certains fruits, souvent sous serre ; synonyme : horticulture.
3 L’élevageprédominedansl’Ouest,leMassifcentraletsurunefrangeorientale, des Ardennes à la Corse, ainsi que dans les Pyrénées. Céréaleset plantes industrielles (dont la betterave à sucre) se loca-lisent essentiellement dansleBassinparisienetleNord. La polycul-ture se situe entrelesdeuxet l’emporte notamment dans le Bassin aquitain (au sud-ouest) et dans la vallée du Rhône (au sud-est) ainsi qu’en Alsace. La carte indique clairement les noms des régions viti-coles correspondant aux productions de vin et de champagne. L’ar-boriculture se localise dans le Sud-est méditerranéen et dans le Val de Garonne au sud-ouest. Le maraîchage (même figuré) correspond vraisemblablement aux autres localisations dans l’Ouest, de la Bre-tagne au Val-de-Loire, tout en étant présent dans le Midi aussi (cf. par exemple les fameux melons de Cavaillon en Provence).
Questions
Réponses
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55Séquence 3 – HG11
4 L’élevage correspond clairement aux régions les plus arrosées, à savoir les reliefs (Massif central, Alpes, Pyrénées, Corse, Jura, Vosges) et l’ouest du pays (et notamment au Massif armoricain, région de bas plateaux s’étendant de la Basse-Normandie à la Vendée propice aux herbages en raison de sols humides et d’un climat atlantique doux et arrosé toute l’année, conditions favorables à la pousse de l’herbe). La douceur hivernale favorise des productions légumières précoces qui se vendent bien en début de saison, d’où l’importance de l’horticulture maraîchère en Bretagne et dans le Val-de-Loire. Des conditions climatiques favorables (chaleur estivale et douceur hiver-nale du climat méditerranéen) expliquent la localisation des autres espaces arboricoles et horticoles au Sud-est. Les vignobles exploitent en général de bonnes expositions au soleil levant sur des coteaux et des pentes tournées vers l’est et/ou des sols spécifiques mais leur géographie répond aussi à des facteurs historiques (par exemple le vignoble du Bordelais). Céréaliculture et plantes industrielles valo-risent les sols les plus riches et des étés un peu plus chauds que sur la façade Ouest, ce qui favorise leur maturation. Historiquement aussi, ces cultures ont tiré parti de la proximité de marchés importants (Paris, villes du Nord). La polyculture se trouve dans les espaces de transition entre ces grands ensembles.
Globalement, cette répartition valorise donc les avantages compara-tifs de chaque milieu géographique, c’est-à-dire les points forts de chaque espace sur le plan de la géographie physique, et tient compte des contraintesnaturellescomme une pente excessive ou des précipi-tations trop abondantes dans les régions de montagne, ces handicaps empêchant toute céréaliculture mécanisée. Cette géographie ne reflète cependant pas seulement l’adaptation aux conditions physiques mais aussi les différences de structures d’exploitation (et notamment leur inégale superficie). Les grandescultures(céréaliculture, plantes indus-trielles) correspondent souvent à de grandesexploitationscapables de réaliser de lourds investissements (machines, engrais, traitements phy-tosanitaires (contre les insectes et les parasites), livraisons en grande quantité aux industries agro-alimentaires, emploi de salariés agricoles). Au contraire, lesvignobles, l’arboricultureet l’horticulturemaraîchère exigent beaucoup de travail mais chaque hectare rapporte bien car ce sont des productions rémunératrices à l’unité de surface, de sorte qu’on les trouve dans des espaces de petitesexploitations. La polyculture se rencontre plutôt dans des espaces de collines aux terroirs variés et aux exploitations moyennes. L’élevage en prairies naturelles, peu intensif, correspond aux exploitations d’assez grande taille des régions de mon-tagne. En revanche, la Bretagne a développé un élevage intensif dit hors sol (réalisé dans des bâtiments où les animaux sont nourris avec des aliments industriels, notamment les porcs et la volaille) car les fermiers manquaient de terre : pour gagner leur vie sur de petites exploitations, il leur faut produire beaucoup par hectare.
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56 Séquence 3 – HG11
L’agriculture en France : principales orientations productives
(Vous trouverez cette carte en couleurs dans votre fascicule iconogra-phique).
Observons maintenant l’évolution de la superficieagricoleutilisée(ouS.A.U.), c’est-à-dire des terres à usage agricole (document 10).
Document 32
Garonne
Rhin
Seine
Rhôn
e
LoireGaronne
Rhin
Bretagne
Normandie
Val de Loire
Beauce
Brie
Champagne
Picardie
Alsace
Bordelais
Languedoc
Comtat
Provence
Bourgogne
Limousin
Plained'Aléria100 km
Céréaliculture et plantes industrielles
Élevage (Lait, viande...)
Polyculture associée à l'élevage
Conc
epti
on :
Guy
Bau
delle
; Réa
lisat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t
Nord
Betterave à sucre
Viticulture
Arboriculture et/ou maraichage
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57Séquence 3 – HG11
L’évolution de la Superficie agricole utilisée (S.A.U.) en France métropo-litaine de 1950 à 2009 (en milliers d’hectares)
1 Calculez la part du territoire métropolitain utilisée par l’agriculture. Comment cette part évolue-t-elle ? Pourquoi ?
2 Calculez la proportion de S.A.U. utilisée par chaque grand type d’utili-sation du sol (terres arables, superficies toujours en herbe, vignes et vergers). Comment cette proportion a-t-elle évolué ?
3 Analysez l’évolution des bois et forêts et des terres non cultivées.
1 La superficie agricole cultivée correspond aux terres effectivement utilisées par les agriculteurs. On constate qu’un peu plus de lamoi-tié du territoire métropolitain sert à l’agriculture en 2009 (plus de 29 millions d’hectares, soit 53 %). Cette S.A.U. a fortementdiminué puisqu’en 1950 près de 63 % du sol avait une fonction agricole. L’agri-culture a ainsi perdu plus de cinq millions d’hectares en près de 60 ans, soit un recul de 15 %. La cause de ce recul peut être la consom-mation de terres agricoles par l’urbanisation (habitat, activités écono-miques, infrastructures de transport…), les terres non agricoles (dites artificialisées) ayant crû de 70 % (plus de trois millions d’hectares), sans doute le plus souvent au détriment des terres cultivables. Mais le recul de la S.A.U. peut aussi résulter de la concentration de l’agricul-ture surlesmeilleuresterres, les plus mauvaises étant abandonnées à l’exploitation forestière (dont les peupleraies : plantations de peu-pliers, arbres à la pousse rapide adaptés aux zones humides).
2 Les terres arables, c’est-à-dire cultivées (labours, champs) occupent près des deux tiers de la S.A.U. (63 %), un tiers (34 %) l’étant par les prairies (superficies toujours en herbe) et une faible proportion (3 %) par la viticulture, l’arboriculture et les cultures spéciales (fleurs, plantes
Document 33
Utilisationdusol 1950 1980 2009
S.A.U.,dont: 34 400 31 700 29 300
–Terresarables 19 100 17 500 18 400
–Superficiestoujoursenherbe 13 200 11 400 9 900
–Vignes,vergers,autres 2 000 1 400 1 000
Territoireagricolenoncultivé 4 800 2 800 2 600
Bois,forêtsetpeupleraies 11 300 14 600 15 600
Territoirenonagricole 4 400 5 800 7 500
Territoiremétropolitain 54 900 54 900 54 900
Questions
Réponses
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58 Séquence 3 – HG11
médicinales…). Dans l’ensemble, cette répartitionn’apasétéboule-versée car les espaces de production agricole sont dans l’ensemble adaptésàleurenvironnement : en 1950, les labours occupaient 56 % de la S.A.U., l’herbe 38 % et le reste 6 %. Les surfaces en prairies natu-relles ont cependant diminué d’un quart : cela traduit l’intensification agricole, les plantes fourragères (comptées dans les terres arables) permettant de nourrir davantage de bétail. C’est le cas par exemple en Bretagne où les fermiers ont remplacé leurs prairies naturelles par des cultures fourragères (maïs, luzerne…). La baisse des surfaces en vignes (qui forment l’essentiel de la catégorie « vignes, vergers et autres ») résulte de l’arrachage des plants de médiocre qualité en raison d’une surproduction chronique (notamment dans le Languedoc) et de l’orien-tation vers des vins de meilleure qualité (A.O.C. : Appellation d’origine contrôlée) dont les surfaces sont déterminées par l’administration qui délivre ces labels, d’où la diminution des vignobles.
3 Le reculdesterresagricolesnoncultivées (c’est-à-dire les jachères, terres temporairement laissées au repos, ou les friches, sols durable-ment laissés à l’abandon) est net, aussi bien en valeur absolue (avec près de deux fois moins d’hectares qu’en 1950) qu’en proportion de la S.A.U. (de 14 % en 1950 à moins de 9 % en 2009). Cette baisse des terres non utilisées traduit également l’intensification de l’agriculture. Si la S.A.U. a globalement diminué, ce n’est donc pas par hausse des mises en jachère ou abandon de terres cultivables. Le plus souvent, les agriculteurs valorisent ces surfaces en les boisant, notamment en conifères dont la pousse est rapide, ou en peupliers. Ces terres peu productives sont souvent pénalisées par des handicaps naturels : sols mal drainés (d’où l’eau s’évacue mal et donc humides, voire inon-dables), trop pentus, trop élevés ou mal exposés (en montagne). Leur boisement permet une valorisationminimale.
2. L’effet de la PAC sur les espaces agricoles
Depuis l’instauration de la Politiqueagricolecommune (PAC) en 1962 dans le cadre du Marché commun, l’évolution des espaces de produc-tion agricole dépend très fortement des politiques communautaires (c’est-à-dire des choix de l’Union européenne qui est seule compé-tenteenmatièreagricole: cela signifie que les Etats membres décident ensemble des politiques agricoles au niveau européen).
La PAC a été créée pour favoriser l’autosuffisance alimentaire des Etats membres de la Communauté économique européenne (aujourd’hui l’Union européenne). Elle a favorisé une formidable haussedesproduc-tions en protégeant les fermiers de la concurrence extra-européenne par des mesures protectionnistes (avec des taxes à l’importation pour les produits en provenance de pays tiers, c’est-à-dire non membres de l’Union européenne). La PAC a simultanément garantiauxagriculteursdesprixdevente supérieurs à ceux du marché mondial. Les producteurs
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français ont largement bénéficié de cette politique car la France est la première puissance agricole européenne : elle a pu exporter ses pro-duits vers les autres Etats membres du Marché commun.
Le succès de cette politique explique la forte croissancedesproductions au point d’arriver à des situations de surproduction et de mévente (avec pour conséquence l’obligation de détruire, de financer un stockage coû-teux ou de céder à bas prix les surplus invendables). Ce fut notamment le cas pour le lait dans les années 1980, ce qui obligea à plafonner la pro-duction par des quotas laitiers. Pour limiter les excédents (c’est-à-dire les surplus invendus), la PAC a subventionnélesexportations agricoles hors de l’Union européenne (ce qui permet de vendre moins cher aux clients extérieurs et donc de conquérir des marchés). Pour réguler les marchés et limiter la production, on encouragea aussi la mise en jachère de terres agricoles dans le cadre d’une réforme de la PAC intervenue en 1992. Des aidesauxexploitantsagricoles ont été attribuées sur la base des surfaces cultivées et du nombre d’animaux détenus (bovins et ovins) (document 3).
Les exploitants agricoles bénéficient en outre d’aides diverses pour moderniser leurs exploitations (dotations aux jeunes agriculteurs, mesures environnementales, indemnités compensatrices de handicaps naturels) ou au titre du développement rural (par exemple pour se tour-ner vers le tourisme vert en aménageant un gîte rural ou pour entretenir le paysage et protéger la nature) de sorte que leurs revenus dépendent aujourd’hui avant tout des aides publiques. L’ensemble des subven-tions s’est élevé à 27 440 euros en moyenne par exploitation agricole, soit 363 euros par hectare de S.A.U. (2005). L’agriculture européenne et française est donc largement subventionnée, ce qui n’est pas très ori-ginal car beaucoup de pays développés font de même (par exemple les Etats-Unis, le Japon ou la Corée du Sud).
Cela dit, tous les types de productions ne sont pas aidés à la mêmehauteur. Pendant longtemps, ce sont les grandes cultures céréalières et industrielles qui étaient les plus soutenues par les subventions euro-péennes en raison du lobby de ces grands producteurs et du souhait de soutenir les exportations de céréales européennes, si bien que ce sont les grandes exploitations du Bassin parisien qui étaient les plus aidées. De même, la viande bovine et le lait ont été très aidés. En revanche, la volaille, le porc, le vin, les fruits et les légumes ont reçu peu de subven-tions.
L’évolution des espaces productifs résultant de cette aide inégale a été la suivante : les agriculteurs recherchant légitimement davantage d’aides, les espacesvouésauxsecteurs les plus soutenus ont eu logi-quement tendance à s’étendre, notamment la céréaliculture, les oléa-gineux et la viande bovine qui se sont développés dans les espaces de polyculture voisins des régions de grande céréaliculture. En revanche, les espaces spécialisés dans les productions peu soutenues sont restés géographiquement plus concentrés, comme le montre le document 32 pour le maraîchage, la viticulture ou l’arboriculture.
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Les produitslesplussoutenuspar les aides de la PAC sont aussi engéné-ral ceux dont les volumes de production ont le plus augmenté (docu-ment 34). On constate que les oléagineux et d’une manière générale les grandes cultures ont progressé. En revanche, la viticulture, peu aidée, a reculé. L’effet de la PAC n’est toutefois pas systématique puisque des productions très soutenues peuvent stagner (comme les céréales ou les bovins) tandis que des productions peu aidées ont pu se développer considérablement (porcins, volailles), le plus souvent en lien avec la hausse de la demande. Le soutienpublicnefaitdoncpastout.
Évolution des productions et niveau de soutien par la PAC (cultures : en milliers d’hectares ; bétail : en milliers de têtes)
En 2006, une nouvelle réforme de la PAC est intervenue pour rééqui-librer le niveau des aides publiques par type de produit, logiquement au détriment des céréales et des grandes cultures et en faveur des her-bages (prairies) : le Bassin parisien reçoit donc un peu moins de subven-tions à l’hectare qu’avant et les montagnes (Alpes, Massif central, Jura, Vosges…) davantage. Cette réforme a aussi largementréduitlelienentrele volume delaproduction de chaque exploitant agricole etlemontantdel’aide qui lui est versée. Les subventions d’exploitation (argent versé en soutien direct au revenu des agriculteurs) remplacent donc large-ment les subventions sur les produits (document 3). On dit que les aides sont découplées de la production (c’est-à-dire qu’elles sont fixes, quel que soit le volume de production réalisé par l’exploitation agricole). En moyenne, plus delamoitiédurevenud’un agriculteur français provient de ces aides directes. Les subventions à la production ne représentent plus que pour leur part que 14 % du total.
Document 34
Production 1960 2004 Évolution Niveaud’aidesdelaPAC
Grandesculturesdont: 11 200 13 300 + 19 % Soutenu
–Céréales 9 200 9 400 + 2 % Soutenu
–Oléagineux 100 1 800 + 1 800 % Soutenu
Bovins 19 500 19 300 - 1 % Soutenu
Vigne 1 500 900 - 40 % Peu soutenu
Porcs 8 600 15 000 + 74 % Peu soutenu
Volaille138 000
(1970)190 000 + 38 % Peu soutenu
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Évolution des subventions aux exploitants agricoles français : le passage d’une aide à la production à une aide directe aux revenus du producteur
Ce nouveau système permet à l’agriculteur de disposer d’un revenu cor-respondant à la taille de son exploitation sans l’inciter à produire trop, ce qui devrait favoriseruneagriculturemoinsproductiviste, plus soucieuse de préserver l’environnement, d’autant que ces aides sont condition-nées aux respect de règles deprotectiondel’environnement, de bien-être animal et de santé publique. De plus, un certain nombre de finance-ments sont réservés à des mesures agri environnementales (qualité des produits, protection de la nature, entretien du paysage, développement rural). Des aides nouvelles ont de plus été créées pour renforcer l’agri-culture biologique (excluant tout produit chimique ou génétiquement modifié), qui ne concerne toutefois encore que de faibles volumes de production.
La PAC a simultanément supprimé ou fortementréduitsonsoutienauxprixdevente (puisqu’elle garantit par ailleurs largement le revenu des agriculteurs par ses aides directes). C’est pourquoi les prix des produits agricoles européens diminuent et serapprochentdescoursmondiaux (moins élevés). Pour l’agriculteur, le complément de revenu résultant de ses ventes est ainsi plus sensible aux variations des coûts de produc-tion et des prix des produits agricoles sur les marchés mondiaux. Or, la concurrence internationale est de plus en plus forte.
3. Le rôle croissant des marchés mondiaux
En effet, les négociations internationales menées dans le cadre de l’Or-ganisationmondialeducommerce(OMC) conduisent à une baissedesdroitsdedouanepour les produits agricoles importés dans l’Union euro-péenne, ce qui encourage la haussedesimportationsdepuis les pays tiers (c’est-à-dire non membres de l’Union européenne). Cette ouverture du marché français et européen aux produits importés expose donc davantage les espaces agricoles français à la concurrence internatio-
Document 35
1990 1995 2000 2005 2010
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En milliards d'euros
Subventions d'exploitationSubventions sur les produits
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nale. Cela dit, ces importations en provenance des pays tiers ne repré-sentent encore que 4 % de la consommation française totale de produits agricoles et agroalimentaires. On pense que cette concurrence accrue va contraindre les exploitants à se spécialiser davantage dans telle ou telle production, ce qui conduira à une spécialisation plus grande des dif-férents espaces agricoles, notamment dans les productions qui ont été jusqu’ici très soutenues par la PAC (céréales, viande bovine, lait, sucre).
Malgré cette ouverture grandissante aux produits extérieurs au marché européen, l’agriculture française reste très puissante et en tire même avantage (voir les documents ci-dessous).
La balance commerciale agricole et agro-alimentaire de la France en 2009
Ce document 36 montre queles exportations bénéficient aux industries agro-alimentaires (IAA) françaises
En 2007, le chiffre d’affaires des entreprises agroalimentaires de 20 salariés et plus progresse de 7,6 %. Il s’élève à 138 milliards d’euros, dont 25 milliards de ventes directes à l’étranger. (…) la progression de 2,6 % (…) s’explique essentiellement par la forte demande mondiale.
1 Comment ont évolué les exportations agro-alimentaires françaises en 2007 ?
2 Vers quels marchés les ventes se sont-elles effectuées ?
Document 36
Questions
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En milliards d'euros
Exportations Importations
31,2
26,8
12,310,7
Union européenne Pays tiers
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1 Le chiffre d’affaires (l’argent entré dans les caisses des entreprises) des IAA françaises a fortement augmenté en 2007 (avec une hausse de près de 8 %), certainement grâce à une augmentation des volumes échangés. 18 % de ce C.A. résulte des exportations.
2 Le document 36 nous indique que c’est la « forte demande mondiale » qui a favorisé les exportations en 2007. L’expression « demande mon-diale » fait plus spécifiquement référence aux ventes réalisées hors de l’Union européenne. Ce document indique effectivement que les exportations vers les Etats non membres de l’UE ont dépassé nette-ment les importations en provenance de ces pays tiers (1,6 milliards d’Euros) : la balance commerciale agricole de la France a donc été positive avec le reste du monde (en 2009). On constate également que le solde commercial de l’agriculture française est très largement excédentaire au sein de l’Union européenne (avec un excédent de 4,4 milliards d’Euros). Les espaces productifs français tirent donc pro-fit aussi bien du marché commun agricole que de l’ouverture progres-sive de l’UE aux échanges agricoles avec le reste du monde.
Le document 36 montre que le solde commercial agroalimentaire de la France esttoujoursexcédentaire. Malgré les fluctuations liées aux varia-tions des productions en France et à l’étranger (pour raisons climatiques), la France engrange chaque année entre 6 et 10 milliards d’Euros du fait de l’excédent de ses ventes de produits agricoles. Cela fait de la France le3eexportateurmondialde produits agroalimentaires (document 38).
Excédent de la balance commerciale agroalimentaire français
La France parmi les tout premiers pays exportateurs agricoles du monde
Réponses
Document 37
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
7,96,9
8,2 8,1 8,1 8,3 8,49,0 9,3 9,3
10,28,7
7,2 7,2 7,8 7,66,0
8,7 9,0 9,1
Document 38
93
6859 58
4335 32 30 28 27 24
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État
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2007(milliards de dollars)
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La France est le premierproducteurvégétaletanimaldel’Unioneuro-péenne(avec respectivement 20 % et 17 % du chiffre d’affaires agricole de l’UE). Le document 39 montre le poidsduvinetdesboissonsalcoo-lisées (champagne, cognac…) dansnosexportations bien que ces pro-duits ne soient pas soutenus par les aides publiques (document 40). On voit aussi les fortes différences d’une année sur l’autre, dues aux variations des cours mondiaux et des productions réalisées en France et par ses partenaires commerciaux (une pénurie de céréales en Rus-sie facilitera les exportations tout comme une excellente récolte de blé en France). On constate aussi l’intérêt de lavalorisation des produits par les industries agro-alimentaires qui subissent une moindre varia-tion interannuelle de leurs ventes. Le document 40 montre aussi que les produits labélisés comme les vins AOC et en particulier les grands crus (vins de qualité exceptionnelle) se vendent plus chers et rapportent donc davantage.
Principales exportations agroalimentaires en 2009
Filière Milliardsd’Euros Évolution/2008(%)
Boissons et alcools 10 - 14
Préparations alimentaires 6 - 3
Céréales 5 - 24
Animaux et viandes 5 - 6
Produits laitiers 5 - 13
Aliments pour animaux 2 0
L’exemple d’un grand exportateur de vin
S’il se boit des bouteilles de bordeaux toutes les secondes dans le monde, c’est grâce à la puissance du négoce local qui, tous les jours, échantillons dans les valises, y porte la bonne parole. Et, au rayon des exportations, le Groupe CVBG (Compagnie des vins de Bordeaux et de la Gironde) joue en première ligne. Installée (…) au nord de Bordeaux, sur de vastes locaux, l’entreprise réalise les deux tiers (en volume) de son business à l’export (contre un tiers pour l’ensemble du vignoble). « Nous avons réalisé 122 M€ de chiffre d’affaires en 2009, contre 141 en 2008. Je peux même vous annoncer que nous atteindrons sûrement 150 M€ en 2012, notre record… détenu par l’exercice 2008 », détaille Patrick Jestin, PDG de ce négociant employant 300 personnes. La raison de ces variations ? La cote et le prix des grands crus, ces 300 châteaux du gotha bordelais. L’exercice 2008 intégrait le millésime 2005, et le 2009 – vendu encore plus cher (…) – le sera dans le bilan 2012. (…) « Nous exportons dans 85 pays, avec (…) [comme cibles] les Etats-Unis et la Chine en priorité ».
« CVBG, un champion à l’export des vins bordelais », Sud-Ouest, 29 janvier 2010.
Document 39
Document 40
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Pour illustrer la puissance des espaces de production agricole français, étudions pour finir les deux principales régions exportatrices de pro-duits agricoles : le Nord-Pas-de-Calais et la Bretagne.
Les entreprises agroalimentaires font du Nord-Pas-de-Calais la première région exportatrice
La grande particularité du Nord-Pas-de-Calais tient dans sa puissante contribution au commerce extérieur du pays. Un tiers de son chiffre d’af-faires va à l’export (contre moins d’un cinquième en moyenne nationale). Elle bénéficie en effet d’une position géographique exceptionnelle, ainsi que d’infrastructures de transport développées, non seulement terrestres et ferroviaires, mais aussi maritimes. En 2006, les montants à l’export réalisés par les entreprises agroalimentaires de la région s’élèvent à 3,2 milliards d’euros, soit 14 % du total national. Le Nord-Pas-de-Calais participe donc pour beaucoup à positionner la France parmi l’un des plus grands pays exportateurs de produits agroalimentaires. La Bre-tagne et la Champagne-Ardenne se placent quelque peu derrière, avec respectivement 2,9 et 2,2 milliards d’euros de produits exportés [soit 10 et 9 % des exportations françaises]. (…) L’Union européenne accueille 79 % des exportations de ces entreprises [du Nord-Pas-de-Calais], pour une moyenne en métropole de 69 %. En 2006, 16 % des exportations [agroalimentaires] françaises pour l’Europe proviennent ainsi du Nord-Pas-de-Calais. L’agroalimentaire est le troisième meilleur secteur expor-tateur de l’industrie manufacturière régionale. En 2006, il contribue pour 13 % des montants industriels exportés, loin derrière la métallurgie qui en réalise 32 %, mais très proche des 14 % de l’industrie automobile. La région Nord-Pas-de-Calais montre ainsi sa spécialisation puisqu’en moyenne nationale les IAA ne participent qu’à 7 % du chiffre d’affaires à l’export de l’industrie.
En guise d’approfondissement, vous pourrez accéder au détail de l’action régionale de l’INSEE en cliquant dans la liste des régions. Allez sur le lien de la région Nords-Pas-de-Calais, puis sur l’onglet « présentation de la région », « la région par thème » et enfin « agriculture ». Les informations proposées sont clas-sées et présentées sous forme de tableaux, études et analyses. http://www.insee.fr/fr/regions/
Pour aller plus loin…
EE
Document 41
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Les établissements agroalimentaires de plus de 100 salariés dans la région Nord-Pas-de-Calais (2006)
1 Montrez la puissance exportatrice de l’agriculture du Nord-Pas-de-Calais.
2 Expliquez l’importance de cette grande région agroalimentaire.
3 En quoi la carte illustre-t-elle l’importance des espaces de production agricole de la région et son ouverture internationale ?
1 Le document 41 fournit un ensemble de chiffres très parlants : les industries agroalimentaires du Nord-Pas-de-Calais sont les plus expor-tatrices de France, réalisant à elles seules 14 % du chiffre d’affaires national du secteur à l’export en devançant nettement les deux régions suivantes. Ces chiffres contribuent à faire du Nord-Pas-de-Calais une régiondavantagetournéeverslesexportations(avec un tiers de son C.A. exporté contre un cinquième seulement en moyenne nationale), ce qui contribue à faire de la France un grand exportateur agricole puisque 16 % de nos exportations agroalimentaires vers l’Union euro-péenne proviennent de cette région. Les IAA pèsent ainsi lourdement dans les exportations régionales : c’est le 3e secteur industriel le plus exportateur, avec un poids proche de celui de l’automobile et près de deux fois supérieur à la moyenne nationale (13 % contre 7 %). Cette puissance exportatrice relativise l’image d’une région en crise.
Document 42
MancheManche
BELGIQUE
15 km
Aisne
Somme
Pas de Calais
Nord
Nord
2900
970
Biscuiterie, confiserie
Transformation de la viande
Boissons
Transformation de produitsagricoles (grains,légumes, sucre)
Industrie du poisson
Industrie laitière
Transformation de produitsagricoles importés
Questions
Réponses
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67Séquence 3 – HG11
2 La région exporte beaucoup car elle est bien située dans l’Union européenne et bénéficie de très bonnes liaisons autoroutières, fer-roviaires, navigables (canaux à grand gabarit utiles pour le transport des céréales, des engrais ou du sucre) et maritimes (avec les ports de Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer). Elle est aussi proche de très gros marchés de consommation : Allemagne (80 millions d’habi-tants), Royaume-Uni (62 millions), Benelux (26 millions d’h.). De plus, elle profite de productionslongtempssoutenuesparlaPAC (grandes cultures céréalières ou industrielles comme la betterave à sucre ou les oléagineux). C’est aussi une région de tradition industrielle qui a développé depuis le XIXe siècle la transformation des produits agricoles (bière, biscuits, pommes de terre…) parfois en lien avec les produits d’origine coloniale importés par mer (chocolat, café). Elle produit aussi depuis longtemps des légumes pour répondre à la demande dans cet espace très peuplé (4 millions d’habitants) et anciennement urbanisé, occupant les premiers rangs pour de nom-breux légumes frais (endives (1re), petits pois, choux et navets (2e), haricots et oignons (4e)) et en conserve (groupe Bonduelle). Bou-logne-sur-Mer est aussi le premier port de pêche en France et surtout de loin le plus important pour l’industrie du poisson.
3 La carte montre la très grande diversité des industries agro-alimen-taires : les espaces de production agricole fournissent donc beau-coupd’emploisunpeupartoutdans la région, dans des productionstrèsvariées, ce qui limite les effets d’éventuelles crises ou difficultés d’écoulement de tel ou tel produit, d’où leur intérêtpourledévelop-pementlocaletrégional.L’internationalisation se constate à la pré-sence de grands groupes exportateurs français (Bonduelle, Lesieur, Danone, Brioche Pasquier, Candia, Lactalis, Leroux, Eaux de Saint-Amand, Roquette, Doux, etc.) mais aussi à l’implantation d’usines de firmes transnationales étrangères qui ont investi dans la région pour valoriser ses productions agricoles, tirer parti de sa situation géogra-phique, pénétrer le marché européen ou moderniser une entreprise préexistante (Coca-Cola, Heineken, Nestlé, Herta, Findus, Heinz, Häa-gen Dazs, Cargill, etc.). La diversité des entreprises présentes limitent les dangers liés aux risques de licenciements ou de fermetures d’éta-blissements de production pour des raisons de conjoncture ou par manque de compétitivité.
La Bretagne fournit un autre excellent exemple de régiond’agricultureintensiveintégréeauxmarchésinternationaux.
La spectaculaire expansion de l’agriculture bretonne
Au lendemain de la guerre, les agriculteurs bretons étaient encore très nombreux (un actif sur deux vivait de sa terre) et leurs exploitations trop petites pour être viables (c’est-à-dire économiquement rentables). Pour éviter d’avoir à quitter leur métier ou leur région, les paysans bretons se sont donc lancés dans une impressionnante modernisation agricole qui
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a fait de leur région la seconde du pays par son poids dans les exporta-tions agroalimentaires. L’agriculture bretonne a ainsi connu un dévelop-pement spectaculaire, quadruplant sa production en un trentaine d’an-nées grâce à un système de production très intensif à l’unité de surface, très lié à des coopératives agricoles régionales et à des firmes agroali-mentaires d’origine extérieure ou locale qui lui passent commande de volumes importants et étroitement associé à la grande distribution bre-tonne (Leclerc, Intermarché, Géant).
Déployée sur seulement 5 % de la superficie de la France métropolitaine, elle est la première région française pour les productions animales, au premier rang pour les porcs (58 % de la production nationale), les œufs (41 %), la volaille (40 % des poulets) le veau (25 %) et le lait (21 %) (2009). La Bretagne est également une région légumière de premier plan : plus de 80 % du tonnage français de choux-fleurs et artichauts, 35 % des petits pois, plus du quart des haricots verts et des tomates.
L’impact de cette expansion agricole a été considérable :
– sur l’environnement du fait de l’usage intensif des engrais et pesti-cides et surtout de la pollution des eaux par les déjections rejetées par les élevages hors sol, ce lisier étant à l’origine de la prolifération d’algues vertes nauséabondes sur certaines côtes ;
– sur les paysages, en raison de la destruction de milliers de kilo-mètres de haies et de talus du bocage traditionnel (pour accroître les surfaces cultivables et laisser passer les machines agricoles), de la multiplication des bâtiments d’élevage industriel et de l’expan-sion des abattoirs et usines de transformation ;
– mais aussi sur l’emploi dans la plupart des bassins de l’intérieur, les IAA occupant 68 000 actifs (2010), soit le tiers des salariés de l’industrie régionale.
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69Séquence 3 – HG11
Agriculture et industries agro-alimentaires bretonnes : une intégration aux marchés internationaux
Viande etproduits à
base deviande
Produits laitiers en poudre et surgelés
Préparations et conservesà base de poisson et deproduits de la pêche
Alimentationpour le bétail :
Soja
1. Les bassins de production
Foyer de production porcine
Foyer de production avicole
et sa diffusion
2. Mondialisation
Exportations
Importations
Conception : Guy Baudelle; Réalisation : Loïc Rivault
Nord
Zone légumière
Élevage laitier dominant
Principaux axes routiers
Centres urbains
Lamballe
LoudéacChateaulin Rennes
BaudLocminé
Nantes
Lorient
Rennes
BaudLocminé
Nantes
Saint-Malo
LorientExportations vers: - Union Européenne - Europe Orientale - Afrique du Nord - Pays du Moyen Orient - Turquie
BrestBrest
1 Quelles sont les principales productions agricoles de l’espace bre-ton ? Où sont-elles réalisées ?
2 Quels ont été les acteurs de l’expansion agricole bretonne ?
3 Montrer l’intégration de l’agriculture bretonne aux marchés extérieurs.
1 La Bretagne s’est spécialisée d’une part dans les productionsanimales (porcs, volailles, veau, œufs, lait) et d’autre part dans les légumes. L’adoption d’élevages hors sol accueillant dans un même bâtiment des centaines d’animaux nourris artificiellement s’explique par l’exi-guïté des exploitations bretonnes : pour survivre avec peu de terres, l’agriculteur breton a choisi un système intensifàl’hectare, qui pro-duit davantage par unité de surface (son rendement est donc élevé). Les légumes, souvent cultivés sous serre, rapportent également beau-coup à l’hectare et tirent parti de la douceurhivernale. Ils se localisent sur la côte nord où les sols sont plus fertiles (présence de limons et apport d’engrais marins). Les élevages, principalement porcins et avi-coles (volaille), se concentrent quant à eux dans des bassins spéciali-
Document 44
Questions
Réponses
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70 Séquence 3 – HG11
sés, en lien avec les abattoirs. Certaines productions se sont diffusées à de nouvelles zones, les agriculteurs espérant davantage de revenus en se tournant vers l’élevage industriel. La spécialisationdesespaces de production se renforce donc. L’extension des élevages hors sol à de nouvelles aires géographiques est aussi due à la recherche de zones d’épandage : le lisier (les déjections animales) répandu sur les champs comme engrais est désormais limité par l’Union européenne pour éviter la dégradationdel’environnement par les rejets d’azote et de nitrate en résultant, responsables de la pollution des rivières et du développement d’algues vertes sur les côtes, nuisibles au tourisme.
2 Les paysans bretons se sont pris en main en modernisant résolument leurs fermes. Ils ont développé des groupescoopératifspour valori-ser leur production sur place dans de nombreux abattoirs. Certains sont devenus des entrepreneursà la tête de firmes agroalimentaires (groupe Doux), d’autres se sont lancés dans la grande distributionqui écoule aussi une large partie de la production (Leclerc). Des entre-prises se sont installées en Bretagne de sorte que les grandsgroupesindustrielsjouent un rôle majeur : ils passent commande aux agricul-teurs, ce qui fait qu’on parle d’une agricultureintégrée (aux grandes entreprises agroalimentaires). L’Unioneuropéennea contribué aussi à ce succès en garantissant les prix puis en soutenant les exporta-tions (notamment pour la viande et le lait). L’État soucieux de ne pas heurter un lobby agricole très organisé a parfois fermé les yeux sur les dégâts à l’environnement.
3 La Bretagne fournit surtoutlemarchéfrançais. Elle approvisionne par exemple le marché parisien et national en poisson frais et transformé, en viande bovine et porcine, en lait et yaourts. Mais elle exporteaussidans l’Union européenne et le reste de l’Europe (dont elle est pourtant éloignée) : c’est le cas de 40 % des légumes produits. Ses volailles et sa viande bovine sont exportées dans tout le monde musulman grâce à ses nombreux ports qui facilitent par ailleurs l’importation à bas coût de la nourriture pour bétail (comme le soja du Brésil), ce qui permet de diminuer les prix de revient. L’agriculture bretonne est cependant menacée par l’ouverture croissante à la concurrencede pays émergents en mesure de produire beaucoup moins cher, par exemple la volaille ou la viande bovine (Brésil, Argentine). De plus, les normes environnementales fixées par l’Union européenne, toujours plus rigoureuses, s’avèrent de plus en plus difficiles à respecter par une agriculture intensive produisant de grandes quantités au moindre coût. Pour tenir le choc, le modèle agricole breton longtemps vanté pour ses performances devra donc se tourner versuneagriculture dite raisonnée voire biologique livrant des produits agricoles d’un moindre volume mais de meilleure qualité, de façon à pouvoir être vendus plus chers (grâce à des labels) et utilisant moins de produits (alimentation pour le bétail, pesticides, etc.), ce qui contribuerait à réduire l’impact environnemental. La nouvelle PAC encourage cette évolution partiel-lement entamée.
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Au final, on constate que la géographiedesespacesdeproductionagri-cole a relativement peu varié depuis une soixantaine d’années malgré l’émergence de régions de production intensive comme la Bretagne qui s’est spécialisée dans certaines productions animales hors sol. Cette stabilité des grandes orientations productives régionales s’explique par leur bonne adaptationauxconditionsphysiquesetauxstructuresd’ex-ploitation. La Politiqueagricolecommune(PAC) a sans doute contribué à figer la géographie des espaces agricoles dans la mesure où elle a long-temps garanti des prix de vente minimum et protégéde laconcurrenceextracommunautaire tout en favorisant la hausse de la production et les ventes vers les autres pays de l’Union européenne. Les agriculteurs sont en effet très aidés par la PAC qui leur verse désormais des aides directes au revenu indépendantes du volume produit par chaque exploitant. En contrepartie, les prix sont moins garantis et l’ouverture aux produits des pays tiers (situés hors de l’Union européenne) s’est accrue. La nouvelle réformede laPACprévue pour 2014 devrait encore renforcer cette ten-dance. Il en résulte une concurrenceplusforteet une plus grande confron-tation des espaces productifs français aux autres régions du monde. Les performances de l’agriculture française et les exemples régionaux mon-trent cependant que les espacesproductifsfrançaissavents’adapteret s’insérer dans une économie agricole moins subventionnée et ouvertesurlesmarchésnonplusseulementeuropéens,maisaussimondiaux.
Dynamiques de localisation des activités et mondialisationLa mondialisation concerne tous les secteurs : outre l’agriculture et l’agroalimentaire, elle touche l’industrie (secteur secondaire) et les ser-vices marchands (services privés rattachés au secteur tertiaire). La banque et les assurances constituent par exemple un secteur très internationalisé. Cette mondialisation a des effets sur la localisation des activités (leurs dynamiques spatiales) : une usine non compétitive face à la concurrence extérieure doit fermer, une entreprise menacée par la compétition inter-nationale peut être obligée de délocaliser la fabrication de ses produits à l’étranger, une société étrangère peut investir en France en ouvrant un établissement de production ou une agence, etc.
Pour mesurer l’effetdelamondialisationsurleschangementsdeloca-lisation des activités économiques, on va partir de l’exemple d’une branche industrielle dont les implantations sur le territoire français ont été bouleversées depuis les années 1960 par la mondialisation : lasidé-rurgie (A). Les conséquencesdelamondialisation sur la géographie des activités sont toutefois souvent exagérées : on tentera de mesurer ses effets réels sur la désindustrialisation (forte diminution des emplois industriels) et les délocalisations d’usines (B). Inversement, la France est un pays très attractifpourlesentreprisesétrangères, qui investis-sent de plus en plus sur notre territoire (C). Enfin, le tourismepermettra
C
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72 Séquence 3 – HG11
de prendre la mesure de la mondialisation sur une activité de services, sachant que la France est la première destination touristique du monde.
1. La sidérurgie : une activité industrielle aux localisations bouleversées par la mondialisation
La sidérurgie désigne la fabrication de fer, de fonte et d’acier et de tout produit en métal à partir de matières premières extraites du sous-sol, le charbon et un minerai (principalement le fer). Le document 1 montre les dynamiquesdelocalisationde cette activité en France depuis les années 1960 en lien avec la mondialisation. Les documents 2 et 3 fournissent une étudedecas : le site sidérurgique d’Imphy (Nièvre), racheté par la firme transnationale indo-britannique Arcelor-Mittal, leader mondial de l’acier.
La littoralisation de l’industrie sidérurgique en lien avec la mondialisation
Document 45
Seine
Rhôn
e
Rhin
Loire
Garonne
Caen
Decazeville
CarmauxL'Ardoise
Denain Anzin
RombasJoeuf
Heblange
Villerupt Knutange
HayangeUckange
Gandrange
Dunkerque
Fos-sur-Mer
Les Dunes
Montataire
Ugine
Isbergues
Imphy
Gueugnon
FirminyFirminy
Florange
2. Les lieux de production de l'acier en 2010
Les usines intégrées
Miniacieries et aciers électriques
Aciers spéciaux
4. Les importations
Minerai de fer
Charbon
100 km
Conc
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on: G
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oïc
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3. Principales usines fermées
Usines fermées
Nord
1. Le déclin des ressources
Bassins houillers fermés
Bassins ferrifères fermés
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73Séquence 3 – HG11
La modernisation des usines sidérurgiques ArcelorMittal-Stainless & Nickel Alloys d’Imphy
Coup de projecteur sur la multinationale et ses deux établissements nivernais, implantés sur le site historique des aciéries d’Imphy (58) (…), qui ont récemment musclé leur équipement, apportant ainsi un plus à la production locale et ouvrant par la même occasion de nouveaux horizons orientés vers le secteur automobile.
ArcelorMittal est le numéro un mondial de la sidérurgie, avec 310 000 salariés dans plus de 60 pays. La société réunit le premier et le deu-xième producteur d’acier du monde, Arcelor et Mittal Steel. ArcelorMittal est présent dans le département de la Nièvre avec deux établissements implantés sur le site d’Imphy [devenu] au milieu du XIXe siècle (…) un important producteur de rails de chemin de fer.
Avec un savoir-faire quasi unique au monde, le pôle sidérurgique d’Im-phy réalise environ 500 millions d’Euros de chiffre d’affaires dont 70 % à l’export, ce qui représente entre 10 et 15 % de part de marché (…). ArcelorMittal -Stainless & Nickel Alloys a eu la capacité de valoriser son savoir-faire par la conception (…) de produits plats en alliages de nickel (…) et en aciers inoxydables spéciaux. (…) « C’est l’avenir qui prédomine avec la mise en service d’un four de nouvelle génération » déclare Michel Chaboud, PDG (…). Ayant nécessité des investissements à hauteur de 6 millions d’Euros, ce nouveau four permettra (…) des précieux alliages (…) d’une très grande qualité (…). Le nouvel équipement (…) ouvre de nouveaux horizons orientés vers le secteur automobile (…), les Allemands de chez Bosch ayant confié (…) la fabrication d’un acier spécifique (…) pour boîtes de vitesses automatiques. Le nom d’Imphy est la référence dans le domaine des alliages de nickel.
Après des difficultés, liées en particulier à la perte du marché de la télévision cathodique, ArcelorMittal Imphy a repensé sa stratégie et se déploie aujourd’hui sur de nouveaux marchés (…), l’automobile en parti-culier. Les réussites (…) sont soutenues par d’importants investissements industriels et environnementaux (18 millions d’Euros depuis 2007). Ces développements s’accompagnent d’une reprise de l’embauche qui va permettre de pérenniser le site d’Imphy (production : 25 500 tonnes ; effectif : 851 personnes).
« ArcelorMittal - Stainless & Nickel Alloys à Imphy », Conseil Général de la Nièvre, avril-mai 2010.
Analysez les documents 45 et 46 en répondant aux questions suivantes :
1 Dans quelles régions étaient implantées la majorité des usines jusqu’aux années 1980 ? Pourquoi ?
2 Quels sont aujourd’hui les deux principaux sites de production d’acier en France ? Pourquoi sont-ils installés là ?
3 Quels sont les handicaps des usines non littorales une fois les gise-ments de matière première épuisés ? À quelles conditions ces usines
Document 46
Questions
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intérieures ont-elles réussi à se maintenir ? Illustrez votre réponse à partir du cas du site d’Imphy.
4 Montrez le lien entre l’évolution des localisations et la mondialisation.
1 Les établissements sidérurgiques étaient majoritairement implantés dans les bassins miniers : principalement les bassinshouillers (pro-duisant de la houille, autrement dit du charbon) du Nord et du Massif Central (Saint-Etienne avec Firminy, Carmaux, Decazeville) ou ferri-fères (mines de fer) en Lorraine. Cette localisation s’explique par l’uti-lisation de ces produits minéraux comme matière première et source d’énergie (charbon) par l’industrie sidérurgique et notamment le char-bon à coke (pour produire dans une cokerie le coke qui permet lui-même de fabriquer la fonte puis l’acier). Comme il fallait de grandes quantités de charbon et de fer et qu’il s’agit de marchandises lourdes (qu’on appelle pondéreux), le transport de ces minerais par voie d’eau (rivière, canal) ou par route (XVIIIe siècle) et par chemin de fer (à partir du XIXe siècle) coûtait cher, si bien qu’il était plus économique d’ins-taller les usines dans les bassins miniers. Ces localisations sont donc des héritages.
2 Les deux principaux sites de production d’acier en France sont aujourd’hui installés sur le littoral : on parle d’une sidérurgie sur l’eau (en fait dans un port maritime). Ces deux grands pôles sidérur-giques sont situés dans le Nord (usines de Dunkerque et des Dunes) depuis 1962 et près de Marseille (à Fos-sur-Mer) depuis 1973 dans de grandes Zonesindustrialo-portuaires (ZIP) créées à cet effet. Avec l’épuisement des ressources minérales nationales (charbon, fer) et leur prix croissant, il est devenu plus rentable de faire venir ces matièrespremièresdel’étrangerparmer.
3 Face à ces usines géantes utilisant des matières premières impor-tées et réalisant des économies d’échelle (une production moins coû-teuse car réalisée en grandes quantités), les usinesnonlittorales ont souffert des handicaps dus à l’éloignementdesportsd’importationdes matières premières, puisque le charbon et le minerai fer extraits en France l’étaient à un prix de revient bien plus élevé. Une fois les gisements de matière première épuisés (dans les années 1980 et au début des années 1990), il devenait obligatoire d’en importer par canal ou chemin de fer, ce qui augmentait les coûts. Dans ces condi-tions, seules les usinesspécialiséesdansdesproduitssidérurgiques spéciauxà haute valeur technique et à marge bénéficiaire plus élevée grâce à leur rareté ou leur qualité peuvent rivaliser avec la sidérurgie sur l’eau et résister aux produits d’importation.
Le cas des anciennes Forges d’Imphy illustre cette stratégie. Le docu-ment 46 nous dit qu’il s’agit d’un site ancien (fabrication de rails au XIXe siècle). Les deux établissements de cette localité située en Bourgogne, loin du littoral, fabriquent désormais des produits plats
Réponses
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75Séquence 3 – HG11
en alliages de nickel et en aciers inoxydables spéciaux, produitstrèsspécifiques répondant à des marchés particuliers (comme le montre l’exemple du client Bosch). L’avancetechniquedue aux lourds inves-tissements permet d’exporter 70 % de la production, ce qui est tout à fait considérable. Grâce à ces performances, l’entreprise Stainless & Nickel Alloys emploie près de 900 salariés et continue à embaucher.
4 C’est la mondialisation qui permet d’importerdesmatièrespremièresà bon compte depuis des pays très éloignés : charbon australien, états-unien et sud-africain, fer australien et indien. Une localisationlittorale est donc impérative pour l’industrie lourde et en particu-lier pour la production sidérurgique de base (fabrication de fonte et d’acier, produits plats comme les tôles pour l’industrie automobile, rails, etc.). Une implantation portuaire au pointderupture de charge (lieu de débarquement ou de changement de mode de transport) dis-pense du transport vers l’intérieur, avantageant les localisations litto-rales. De plus, ces usines exportentelles-mêmes une partie de leurs produits par mer. Enfin, elles attirent autour d’elles d’autres indus-tries liées à la sidérurgie dans des complexes techniques nécessitant de vastes emprises qu’offrent les ZIP. Le commerce de ces matières premières et de ces produits de base est trèsinternationalisé, avec quelques grands groupes mondiaux. L’ancienne entreprise sidé-rurgique française Arcelor-Sacilor a ainsi été rachetée par le groupe anglo-indien Mittal, donnant naissance à une firme transnationale,Arcelor-Mittal, leader mondial. Ce rachat crée une dépendance à l’égard d’une entreprise présente dans une soixantaine de pays qui a nécessairement une stratégieplanétaireet pour laquelle les usines implantées en France ne pèsent pas forcément très lourd dans les décisions. L’exemple de sa filiale Stainless & Nickel Alloys installée à Imphy montre toutefois que lapuissancecapitalistique (financière) et le savoir-faire industriel et technique de cette firme « globale » per-mettent aussi d’assurer des investissements coûteux nécessaires à la modernisation de l’appareil de production, ce qui permet d’innover et de conquérir des marchés à l’exportation et donc de mieuxinsérerl’espaceproductiffrançaisdanslamondialisation.
2. Désindustrialisation et délocalisations : des conséquences de la mondialisation ?
Le cas de la sidérurgie montre l’influence décisive de la mondialisation des échanges sur la localisation et la modernisation d’une activité indus-trielle. De nombreux observateurs s’inquiètent cependant des possibles conséquences de la mondialisation sur l’industrie française : l’ouverture généralisée des économies provoquerait une désindustrialisation de la France par concurrence étrangère exacerbée condamnant nos usines à la fermeture du fait de l’importation massive de produits à bas coût depuis des pays à faibles coûts salariaux tels que la Chine. La seule alterna-
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tive serait la délocalisation vers les pays émergents à main-d’œuvre bon marché. Au sens strict, une délocalisation consiste à déplacer un éta-blissement de production à l’étranger après sa fermeture dans le pays d’origine.
Examinons d’abord les documents 47 à 50 pour évaluer la réalité du déclin industriel de la France.
Évolution des emplois industriels en France de 1949 à 2009
6 000
5 500
5 000
4 500
4 000
3 500
3 000
1949
1953
1957
1961
1965
1969
1973
1977
1981
1985
1989
1993
1997
2001
2005
L’évolution du poids de l’industrie dans l’économie française de 1997 à 2007 (en %)
Source : INSEE.
Document 47
Document 48
1997 2007
Part de l’emploi industriel dans l’emploi total 25,1 13,6
Part (en volume) de la valeur ajoutée de l’industrie dans le PIB 17,4 17,2
Part des exportations industrielles dans l’ensemble des exportations 76,1 77,6
Part des investissements en R&D issus de l’industrie dans les investissements R&D privés
85,8 83,5
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77Séquence 3 – HG11
Part de la valeur ajoutée de l’industrie et des services aux entreprises dans l’économie20 %
18 %
16 %
14 %
12 %
en pointillé : volume prix 2000en trait plein : valeur prix courants
Sour
ce :
Inse
e - c
ompt
es d
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nat
ion
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
industrie et énergie
services aux entreprises
La diminution de l’emploi industriel et ses causes
Entre 2000 et 2007, avant tout effet lié à la crise, ce sont près de 500 000 emplois salariés directs qui ont disparu en France dans l’industrie. Fin 2007, l’emploi industriel ne représentait plus que 13,3 % de l’emploi total dans l’Hexagone, contre 15,9 % en 2000. Cette diminution résulte de plusieurs facteurs structurels : l’externalisation croissante de fonc-tions auxiliaires auparavant intégrées aux entreprises industrielles, les gains de productivité importants réalisés dans l’industrie et la perte de compétitivité de certains secteurs d’activité résultant en des pertes de parts de marché donc d’emplois.
1 Comment a évolué l’emploi industriel en France ?
2 Cherchez une définition du mot externalisation (document 50) puis commentez le document 49.
3 Quels autres indicateurs montrent une résistance de l’industrie fran-çaise ?
4 Outre l’externalisation, quelles sont les autres causes du recul de l’emploi industriel ? Ont-elles un lien avec la mondialisation ?
Document 49
Document 50
Questions
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78 Séquence 3 – HG11
1 Le document 47 montre qu’après avoir augmenté au cours des « Trente Glorieuses » – la fameuse période de croissance de 1945 à la crise de 1973 –, l’emploi industriel n’a cessé de diminuer en valeur absolue (chiffres bruts), avec une perte de l’ordre de 40 % par rapport au maxi-mum. La part de l’emploi industriel dans l’économie française a même reculé de près de 12 points en dix ans (1997-2007) (document 48). Le document 49 montre qu’au cours de cette même décennie, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée (les richesses créées) évaluée en prix courants (les prix de vente réels) a baissé plus de quatre points (de plus de 18 % à 14 %). Au cours de la période 2000-2007, un demi-million d’emplois industriels auraient été supprimés, ramenant leur part dans l’emploi total à 13,3 % en 2007 contre 15,9 % en 2000 (document 50). Ces chiffres sont donc concordants et paraissenttrèsalarmants.
2 En économie, l’externalisation désigne le fait pour une entreprise de confier une tâche ou un service à une autre entreprise, dite sous-trai-tant. Il peut s’agir de la fabricationd’unepiècedétachéeau profit d’un commanditaire industriel qui assurera l’assemblage du produit fini (par exemple l’industrie automobile confie à des fournisseurs la fabrica-tion des tôles, pneus, pare-brises, pièces de moteur, etc. servant à la construction finale du véhicule dans l’usine de montage). Les sociétés de services appelées entreprises de services aux entreprises qui effec-tuent toutes sortes de tâches à la demande d’entreprises demandeuses d’ordres : gestion, recrutement, comptabilité, marketing, publicité, etc. Ce mouvement d’externalisation n’a cessé de s’amplifier depuis 1973 dans le cadre du nouveau système productif dit post-fordiste. On voit bien sur le document 49 comment ce graphique dit en ciseau (avec une courbe à la hausse qui croise une courbe en baisse) semble indiquer une substitutiondesservicesauxentreprisesàl’emploiindustriel clas-sique. C’est ce qui explique en partie l’apparentmouvementdedésin-dustrialisation car les sociétés de services aux entreprises sont comptées dans le secteur tertiaire. En revanche, les entreprises sous-traitantes de fabrication de pièces détachées restent comptabilisées dans le secteur secondaire (et leurs salariés parmi les actifs de l’industrie).
3 Le document 48 montre que l’emploi ne doit pas être le seul indicateur à utiliser. En effet, on constate que lesautresvaleurssontstables : en volume, la part de l’industrie dans les richesses nationales produites (le Produit intérieur brut) est restée la même depuis dix ans, tandis que l’industrie n’a perdu que deux points de pourcentage dans les investis-sements en Recherche et développement. La contribution de l’industrie aux exportations a même augmenté. Enfin, les courbes en pointillé du document 49 montrent qu’exprimée en valeur monétaire constante (sans tenir compte de la baisse régulière des prix des produits industriels que vous constatez par exemple très bien pour les téléphones ou les ordina-teurs) lapartdel’industriedans la valeur ajoutée nationalesemaintient(ce qui n’empêche pas la part des services aux entreprises d’augmenter car ceux-ci ne sont pas rendus qu’à des entreprises industrielles mais aussi à d’autres entreprises tertiaires ou agricoles). Ces donnéesrela-
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tivisentdonc la réalité d’une désindustrialisation française apparue au regard du seul examen des chiffres de l’emploi industriel.
4 La baissedel’emploiindustriel ne résulte toutefois pas du seul pro-cessus de transfert d’emplois du secteur secondaire (l’industrie) vers le tertiaire (les services) par externalisation de tâches autrefois réali-sées par l’entreprise industrielle elle-même. Le document 50 précise que cette diminution peut être causéepardeuxautresphénomènes. Le premier est l’améliorationdelaproductivité: lorsque chaque actif produit davantage, on peut produire autant voire plus avec moins de personnel, ce qui explique le maintien du poids du secteur industriel dans la production de richesses et les exportations alors que ses effectifs baissent (document 48). On peut même penser que la hausse de la productivité (qui permet de diminuer les effectifs et de produire moins cher) explique les bonnes performances de l’industrie. Le second phénomène mentionné renvoie cependant à la moindrecom-pétitivité de l’industrie française, qui provoque « des pertes de parts de marché donc d’emplois » car ce sont des entreprises implantées à l’étranger, plus performantes, qui vendent davantage leurs produits, de sorte que les entreprises françaises fabriquent moins et doivent réduire leurs effectifs. La compétition internationale est en effet très forte : la mondialisation oblige l’industrie et plus généralement les entreprises installées en France à être compétitives, faute de quoi ce sont des entreprises concurrentes qui vont vendre leurs produits en France (et à l’extérieur) à la place de ceux fabriqués en France.
Face à cette concurrence internationale accrue par la mondialisation, les différentes branches industrielles résistent toutefois inégalement (documents 51 à 53).
Les filières industrielles françaises à la production déclinante (base 100 en 1997)
140
120
100
80
60
40
201997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
habillement, cuir, chaussureappareils ménagersoptique, photobureautique et informatiqueproduits textileschimie minérale
Document 51
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80 Séquence 3 – HG11
Les filières industrielles françaises à la production en forte croissance
270
230
190
150
110
701997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
matériel médico chirurgicalcomposants électroniquesind. matières plastiquesaéronautique spatialeindustrie automobilematériel férroviairepharmacie
Évolution du solde commercial par filière industrielle de 2000 à 2007
15
10
5
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
-5
-10
-15
industrie automobile
industries agroalimentaires
biens de consommationbiens intermédiaires
biens d'équipement
Biens de consommation : habillement-confection, cuir, chaussure, appa-reils ménagers, photo, jouets…
Biens d’équipement : construction navale, aéronautique et ferroviaire ; machines ; équipements électriques et électroniques…
Biens intermédiaires (utilisés par d’autres industries) : métallurgie et transformation des métaux ; chimie, caoutchouc et plastiques ; textile ; bois et papier ; composants électriques et électroniques…
Document 52
Document 53
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81Séquence 3 – HG11
On constate d’abord que certainesbranches ont vu leur production for-tementreculer (document 51), en particulier l’habillement, le cuir (sacs, tissus d’ameublement…) et la chaussure dont la production nationale a été divisée par cinq en dix ans (indice 100 en 1997, 20 en 2007). D’une façon générale, il s’agit d’industries de main-d’œuvre, c’est-à-dire des fabrications dont le prix de revient dépend essentiellement du coût du travail : produits textiles, appareils ménagers, optiques et photogra-phiques et même la bureautique et informatique, le montage d’ordina-teurs étant devenue une opération banale facilement réalisable par du personnel non qualifié. En général, l’industrie de main-d’œuvre emploie en effet des salariéspeuqualifiésmaisnombreux.
D’autressecteursont vu aucontraireleurproductions’accroîtreen dix ans (document 52). Ce sont au contraire des branches à fortcontenutech-nologique, reposant sur de forts investissements en R & D et employant des actifs qualifiés (ingénieurs, cadres, techniciens compétents). Les composants électroniques et l’appareillage médico-chirurgical ont par ainsi doublé leur production. Cela confirme l’importance de l’innovationcomme facteur de production et son rôlemajeurdanslemaintiend’acti-vitésindustriellesen France.
Le document 53 montre d’ailleurs que la pénétrationdu marché françaisparlesproduitsétrangers importés est très inégaled’un secteur à l’autre : les biens d’équipement (cf. définition en légende), à fort contenu inno-vant tout comme l’automobile, ont un solde commercial positif. Il en va de même pour l’agro-alimentaire grâce aux performances de notre agri-culture. Notre solde commercial s’est par contre dégradé pour les biens d’équipement : l’exportation de produits innovants (à l’image des alliages métalliques spéciaux d’Imphy) ne compense plus les importations de pro-duits bas de gamme dans ces secteurs. Mais c’est pour les industries de biensdeconsommation(cf. définition) que le solde est le plus négatif. Ce sont en effet souvent des industries de main-d’œuvre fortement concur-rencées par les pays émergents.
C’est précisément dans les biens de consommation et les industriesdemain-d’œuvreque le risquededélocalisation est le plus élevé, comme le montre le cas de l’indus-trie de l’habillement (confection de vêtements) et, de plus en plus, l’industrie textile(fabrication de fil et de tissu) (documents 54 et 55).
Un exemple de délocalisation : la lingerie Dim quitte Autun (Saône-et-Loire) pour la Roumanie
« Les Dessous Dim seront bientôt tous roumains »
Photo : Cyril Villemain. © AFP.
Document 54
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82 Séquence 3 – HG11
DIM a décidé en octobre 2008 d’arrêter la production de lingerie de leur site historique. Les 86 ouvrières de la fabrication dans cette usine d’Au-tun seront affectées à d’autres tâches sur le site qui compte encore un millier d’employés et de cadres. Les activités de lingerie seront « regrou-pées » sur l’un des sites de production DIM en Roumanie. Le groupe assure qu’il n’y aura pas de conséquence sur l’emploi. Les ouvrières tou-chées par ce mouvement de délocalisation protestent. Selon le porte-parole de l’entreprise, ce n’est pas la crise économique qui est à l’origine de cette délocalisation, mais une volonté de rationaliser la production. L’usine d’Autun n’est plus outillée pour faire face au renouvellement rapide des gammes de lingerie. Cette décision va permettre à DIM de « préserver sa compétitivité dans un contexte économique et industriel dégradé ».
Autun va rester le centre de l’activité industrielle du groupe avec le maintien du centre logistique et de distribution des produits fabriqués à l’étranger. L’usine va en effet se spécialiser dans la production de bas et de mi-bas. Un important investissement va permettre d’augmenter cette production avec l’achat d’une trentaine de nouvelles machines à tisser pour un montant de l’ordre de 500 000 €. Pour la direction de DIM : « une délocalisation réussie va permettre à l’entreprise de survivre en s’appuyant sur ses points forts ».
Mondialisation dans le textile : forts reculs des effectifs et de la production française depuis 2000
La mondialisation de la filière textile-habillement est déjà ancienne. L’in-dustrie de l’habillement s’est fortement internationalisée au cours des années soixante et soixante-dix. C’est aujourd’hui le secteur textile qui se mondialise et l’inquiétude grandit au rythme de l’ouverture des marchés et des délocalisations qu’elle suscite. L’entrée de la Chine dans l’OMC est à cet égard édifiante. Sans pouvoir être chiffrée précisément, la part des délocalisations dans le textile est une des plus élevées de l’indus-trie. La suppression des quotas depuis (…) 2005 pour l’ensemble des articles textile-habillement constitue une autre étape décisive dans l’ou-verture de ce marché. (…) Consciente des défis à relever pour préserver son activité, l’industrie textile française développe ses compétences dans les textiles techniques et privilégie de plus en plus la valorisation de la marque française par un recentrage de l’activité sur chaque extrémité de la chaîne de valeur : la conception et la distribution.
Le secteur textile français compte plus de 1 000 entreprises de plus de 20 salariés, dont la moitié de petites entreprises de moins de cinquante salariés. Ses effectifs ne représentent que 2,3 % de ceux de l’industrie manufacturière française en 2004 (…). La place du textile français dans le monde recule : avec 4,7 % de part de marché dans les fils et tissus en 2002 (…), la France occupe le huitième rang, loin derrière l’Italie, l’Alle-magne ou encore la Chine. (…)
Ayant d’abord affecté la confection française, où la main-d’œuvre consti-tue une part importante du coût de revient, la sous-traitance à l’étranger
Document 55
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touche maintenant les métiers à plus haute technicité, dont le textile. Ce secteur est à son tour confronté à la concurrence de l’Inde, de la Chine et de la Turquie notamment. Ces pays, qui ont beaucoup investi ces der-nières années dans les équipements, offrent en outre des coûts de main-d’œuvre attractifs. Les Peco [Pays d’Europe centrale et orientale] attirent aussi de plus en plus les donneurs d’ordres occidentaux. Notamment la Roumanie et la Bulgarie, qui affichent les coûts salariaux les plus bas d’Europe de l’Est. Les délocalisations de production représentent sou-vent la seule issue pour les entreprises du secteur textile. La concurrence étant déjà installée et les parts de marché diminuant progressivement, il n’existe pas d’alternative, sinon de se positionner sur un créneau plus porteur. S’il y a fermeture de l’entreprise, les pertes d’emplois sont supé-rieures à celles engendrées par le seul transfert de la production. Une délocalisation réussie va permettre à l’entreprise de survivre en s’ap-puyant sur ses points forts.
Arielle Moreau, Mondialisation dans le textile. Les atouts français : les textiles techniques, la conception et le marketing, SESSI, 2005.
Analysez la confrontation de ces branches industrielles françaises à la concurrence internationale dans le cadre de la mondialisation.
1 Comment évolue la localisation de l’industrie de la confection (habille-ment) ? Et celle du textile ?
2 Quels sont les facteurs expliquant la concurrence internationale ?
3 Pourquoi les entreprises de ces secteurs délocalisent-elles ? Quelles sont les conséquences des délocalisations sur l’emploi et la compéti-tivité de ces entreprises ?
1La fabrication de vêtements (confection) a quasimentdisparudu ter-ritoire français. La mondialisation a commencé dès les années 1950 et 1960 dans cette branche, qui a vu fondre ses effectifs. L’exemple de Dim montre que l’industrie de l’habillement achève de quitter le territoire national. L’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’ouverture de l’Union européenne à ses pro-duits avec la suppression de tout quota (plafond) d’importation ont presque totalement fait disparaître l’industrie de l’habillement du ter-ritoire national. Le textile a résisté plus longtemps car c’est une pro-duction plus facilement mécanisable que la fabrication de vêtements. Mais l’industrie textiledéclineàsontour, de sorte que le poids de la France dans cette branche est devenu négligeable à l’échelle mon-diale : le millier d’entreprises de plus de 20 salariés (2004) ne repré-sente plus que 2,3 % des effectifs industriels du pays, la France ne réalisant plus que 4,7 % de la production textile planétaire.
Questions
Réponses
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2 Le principal facteur de l’effondrement de l’industrie française du vête-ment est le coûtde lamain-d’œuvre. La part du travail dans le prix de revient et les différences de coûts salariaux, de durée du travail et de charges sociales sont telles qu’il est devenuimpossibledeluttercontrelaconcurrencedeproduitsimportés. L’entrée de la Chine dans l’OMC, ouvrant l’Union européenne à ses vêtements très bon marché (mais aussi à ceux du Bangladesh et du Vietnam), ont précipité le pro-cessus. Après une baisse de 12 % en 2008, la production française a encore chuté d’un quart et 10 % des emplois ont disparu. Les effectifs ont été divisés par deux entre 2000 et 2009 !
3 Dans ces conditions, la seule solution pour éviter la faillite est de délocaliser.En 2009, une cinquantaine d’entreprises implantées en France ont ainsi cessé leur activité pour la délocaliser, à l’instar de Dim dont on remarque qu’elle réussit à sauver des emplois : en faisant fabriquer sa lingerie (habillement) par des ouvrières roumaines moins chères, elle préserve sa compétitivité (en réduisant ses coûts defabrication) et peut continuer à vendre ses soutiens-gorges et slips en France. Si elle avait continué à produire en France, elle aurait été plus chère que les produits étrangers importés. Les anciennes ouvrières françaises se reconvertissent dans la distribution et la logistique (le transport des articles de lingerie désormais importés de Roumanie). Le cas de Dim illustre ainsi la conclusion paradoxale du document 32 : « Une délocalisation réussie va permettre à l’entreprise de survivre en s’appuyant sur ses points forts »), en l’occurrence pour Dim sa marque réputée et la fabrication automatisée de bas grâce à un investisse-ment dans de nouvelles machines. On remarque que Dim maintient en effet en France sa production de bas et mi-bas, plus mécanisable.
Reste à évaluer l’ampleur exacte des délocalisations (documents 56 à 58).
Répartition des emplois supprimés (tous secteurs d’activité économique confondus) en Europe (janvier 2002-juillet 2004)
Document 56
Causedelasuppression Nombre Répartition(%)
Restructuration interne à l’entreprise 589 000 75,5
Faillite ou fermeture 110 000 14,1
Délocalisation 37 000 4,7
Fusion-acquisition par une autre entreprise 24 000 3,1
Sous-traitance internationale 19 000 2,5
Autres 1 000 0,1
Total 780�000 100
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Les délocalisations industrielles dans l’industrie française : une estimation
Sur la période 1995-2001, les délocalisations auraient touché un nombre limité d’emplois dans l’industrie française. En moyenne, 13 500 emplois auraient été délocalisés chaque année, soit 0,35 % de l’emploi indus-triel, ou encore 12 % des « fortes » réductions d’effectifs. (…) Les pays à bas salaires représenteraient un peu moins de la moitié des destinations de délocalisation. Parmi ces pays, la Chine constituerait la principale destination, loin devant l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord (Maroc et Tunisie), l’Amérique du Sud (principalement le Brésil) et les autres pays d’Asie. Les délocalisations seraient [cependant] un peu plus nombreuses à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes (…) et des États-Unis. (…). …les délocalisations étant plus nombreuses dans les secteurs à faible valeur ajoutée, les salariés non qualifiés sont en moyenne plus touchés que les qualifiés.
Emplois industriels délocalisés hors de France entre 1994 et 2001 : sec-teurs les plus touchés et les moins atteints (1994-2001)
Document 57
Document 58
SecteurEmploi
industrielen1994
Variationmoyenneannuelle
(en%)
Emploisdélocalisés(moyenneannuelle)
(en%del’emploide1994)
Principalesdestinations
desdélocalisationsVerslespaysàbas
salaires
Verslespaysdéve-
loppés
Pourcentage d’emplois délocalisés supérieur à 0,5 %
Habillement, cuir, chaussure
197 000 - 5,8 0,7 0,1Maroc, Tunisie, Chine, Vietnam
Équipement du foyer (électro-ménager…)
223 000 - 0,4 0,5 0,1 Chine, Pologne
Composants électriques et électroniques
170 000 + 2,6 0,3 0,4Italie, Espagne,
Chine, Maroc
Pharmacie, parfumerie 151 000 - 0,9 0 0,6Suisse, États-Unis, Allemagne, Irlande
Pourcentage d’emplois délocalisés inférieur à 0,3
Métallurgie 432 000 0,7 0,1 0,1 Belgique, Brésil
Équipements mécaniques
422 000 0,7 0,1 0,1Italie, Royaume-Uni,
Turquie, Chine
Automobile 286 000 0,2 0 0,2 Espagne
Édition, imprimerie 222 000 - 0,9 0 0,1 Italie
Totalnational 3934000 -0,1 0,2 0,2
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1 Quelle est le poids des délocalisations dans la suppression d’emplois en Europe ? Et en France ?
2 Montrez la sensibilité des industries de main-d’œuvre à la concur-rence des nouveaux pays industrialisés.
3 Pourquoi certaines industries avancées délocalisent-elles ?
1 Le document 56 fournit des chiffres pour une période courte (deux ans et demi) mais pour toute l’Europe et pour tous les secteurs d’ac-tivité (primaire, secondaire et tertiaire). Il montre que moinsde5%despertesd’emploissontimputablesàdesdélocalisations, très loin derrière les restructurationsdes entreprisesliées à la dégradation de leur compétitivité, à la perte de marchés ou aux cycles de l’activité économique (périodes de crise réduisant la demande). Les faillites sont responsables de près de trois fois plus de destructions d’emplois que les délocalisations. Le recours à des sous-traitants internatio-naux, facilité par le libre échange organisé dans le cadre de l’OMC, permet le recours à des fournisseurs étrangers, qui concurrencent les producteurs nationaux. Ce phénomène joint aux délocalisations représente 7 % des suppressions d’emplois. Les délocalisationsd’en-treprises françaises représenteraient moins de 3 % des investisse-mentsdirectsàl’étrangersortant de France. Les économistes auteurs de l’étude estiment même que les délocalisations vers les pays en développement à bas coût de main-d’œuvre ne sont responsables que de 1 % des pertes d’emploi industriel en France (soit 0,5 % des pertes totales) car la délocalisation d’un établissement permet de sauver l’entreprise ou d’améliorer sa compétitivité (comme dans l’exemple de Dim) ; elle peut alors gagner de nouveaux marchés et donc éventuellement réembaucher. Pour une période de six ans, le document 57 évalue à quelques 13 500 emplois annuels, soit 0,35 % de l’emploi industriel, les réductions d’effectifs par délocalisation, même si celles-ci représentent 12 % des plans de forte réduction d’emplois. L’ampleur des disparitions d’emplois par délocalisationestdonctrèslimitée.
2 Les industriesdemain-d’œuvre sont les plus directement touchées par la concurrence des produits en provenance des pays à bas salaires où il est tentant de délocaliser la production (importée ensuite en France). C’est pourquoi la Chine et les pays à la main-d’œuvre moins chère (Europe centrale et orientale, Maghreb) sont cités dans le docu-ment 57. Le tableau (document 58) confirme les pertes maximales dans les branches à faible valeur ajoutée où les salaires pèsent sur le prix de revient (habillement, cuir, chaussure ; électroménager ; com-posants). Ces secteurs délocalisentversdespayspeucoûteux(Chine, Maroc, Pologne…). A l’inverse, lesindustriesinnovantes à forte inten-sité technologique (où le prix de revient résulte davantage des inves-tissements dans la R & D que des salaires) résistent aux délocalisa-tions vers les pays à main-d’œuvre certes meilleur marché mais non qualifiée (métallurgie, mécanique, automobile, édition-imprimerie).
Questions
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87Séquence 3 – HG11
3 Le document 58 indique malgré tout qu’une industriedepointe très innovante comme la pharmacie et la parfumerie délocalise aussi, mais versdesÉtatstrèsdéveloppés(Suisse, Etats-Unis, Allemagne, Irlande). Il s’agit soit de conquérir de nouveaux marchés dans des pays riches et peuplés, soit de bénéficier de la qualité de leurs ingé-nieurs et de leurs chercheurs, notamment en nouant des partenariats industriels et en créant des filiales. La logique est donc différente.
Le document 59 montre quels sont les bassins d’emploi qui ont été les plus atteints par les délocalisations industrielles vers des pays à faible coût de main-d’œuvre (en proportion des emplois industriels présents en 1994). On constate que si ces pertes n’excèdent pas 2 % sur une large majorité du territoire national, certainsbassinsdeproduction ont vu partir à l’étranger en quelques années de 4 à 15 % de leurs emplois du secteur secondaire. Il s’agit généralement de petites villes mono-industrielles (une seule branche industrielle présente) voire mono-éta-blissement (une seule usine et donc un employeur industriel unique). La fermeture y touche de surcroît les moins qualifiés (cf. la fin du document 57) puisqu’on délocalise la production des biens les plus banals qu’on peut faire fabriquer par des ouvriers sans qualification. La faible pro-portion globale d’emplois délocalisés depuis le territoire français n’em-pêche donc pas qu’une délocalisationpeutavoirdesfortseffetslocaux sur la population et l’économie du bassin frappé par le phénomène.
Emplois industriels délocalisés vers les pays à bas salaires de 1994 à 2001 rapportés au nombre d’emplois industriels de 1994
Document 59
100 km
% de l'emploi industriel
De 7,9 à 14,6(6 zones d'emploi)
De 3,7 à 7,9 (13)
De 2,0 à 3,7 (28
De 1,1 à 2,0 (49)
De 0 à 1,1 (252)
Source: INSEE Réalisation: Loïc Rivault
Nord
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88 Séquence 3 – HG11
3. Les investissements étrangers : un effet positif de la mondialisation
Si les délocalisations mettent en évidence un côténégatifdelamondia-lisation, l’analyse des Investissementsdirectsétrangers(IDE) en montre un aspect plus positif. La France est en effet très attractive pour les inves-tisseurs étrangers. Le document 60 montre que notre pays occupe même le3erangmondialen termes de fluxd’IDEdits entrants (c’est-à-dire arri-vant en France, les investissements de capitaux effectués dans un pays étranger par des entreprises françaises étant qualifiés d’IDE sortants). Jusqu’en 2008, la France occupait même le 2e rang planétaire, avant d’être dépassée par la Chine, énorme marché d’1,3 milliards de consom-mateurs potentiels et économie en très forte croissance.
Flux d’investissements directs étrangers entrants (2009)
140
120
100
80
60
40
20
0
En milliards d'USD courants
sour
ce :
CNU
CED
, 201
0
États-
UnisChin
e
Allemagne
Belgique
Italie
Espagne
Irlande
PologneJapon
France
Royaume-U
ni
Pays-B
as
Finlande
Le document 61 confirme la bonneinsertiondelaFrancedanslamon-dialisationpuisque les « flux d’IDE », sur le territoire national n’ont cessé d’augmenter depuis 1990, avec un montant de capitaux investis qua-siment multiplié par sept, avant le fléchissement de 2009 dû à la crise mondiale qui a considérablement réduit l’activité économique mondiale et donc les échanges internationaux.
Flux d’IDE entrants en France (1990-2009)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
En milliards d'euros courants
sou
rce
: Ba
nq
ue
de
Fra
nce
, 20
10
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 19971998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Document 60
Document 61
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Le document 62, de source officielle puisque provenant d’une étude du Ministère de l’économie, souligne cependant à juste titre l’intérêt detels investissements pour le territoire français. Les entreprises étran-gères créent des filiales en France, rachètent ou sauvent des entreprises, implantent des usines, des chaînes de magasin ou de restauration, etc. Le texte souligne cependant que c’est dans l’industrie que l’ouverture est la plus grande : les IDEconcernentavanttoutlaproduction, secteur le plus internationalisé. Le document préfère malgré tout mettre l’accent sur deux types d’investissements très recherchés : la recherche et les siègessociaux (la direction) des groupes internationaux. Les uns et les autres sont considérés comme « stratégiques » pour le territoire national car il s’agit d’activités à fort « effet d’entraînement » : un emploi créé dans ces activités en entraîne d’autres. Par exemple, un produit innovant conçu par un laboratoire étranger pourra susciter sa production sur place et donc créer des emplois industriels. De même, l’installation d’une direction de grande entreprise en attirera d’autres et générera aussi des investissements immobiliers dans les immeubles d’affaire (tours de bureaux), ce qui entraînera des investissements dans l’immobilier et des créations d’emploi dans le bâtiment. Le document 61 montre que la Franceesttrèsbienplacée pour la Recherche et Développement (avec de loin en 2009 le plus grand nombre de projets d’implantation de labo-ratoires étrangers parmi les principaux pays de l’Union européenne). Elle a occupé aussi le 3e rang pour les centres de décision des firmes étrangères, derrière le Royaume-Uni (Londres) et l’Irlande (où fiscalité avantageuse et langue anglaise constituent des facteurs attractifs). Le document 62 montre que ces bons résultats s’inscrivent dans une dyna-mique favorable, avec une hausse de ces deux types d’investissements stratégiques, ce qui montre l’attractivité de la France en la matière. L’Ile-de-Franceet la région lyonnaise concentrent l’essentiel de ces flux d’IDE stratégiques.
L’intérêt des investissements étrangers, en particulier dans la recherche et les directions d’entreprise
La présence des filiales étrangères en France est affirmée dans le secteur industriel, secteur particulièrement exposé à la concurrence internatio-nale. En France, près d’un salarié sur sept travaille dans une filiale de groupe étranger, proportion qui passe à un salarié sur quatre dans l’in-dustrie manufacturière. (…)
L’implantation de centres de R & D et de quartiers généraux/sièges sociaux des groupes internationaux a des effets d’entraînement sur le reste de l’économie, en termes de savoir-faire et de transferts technolo-giques. En ce sens, ces opérations méritent d’être identifiées comme des activités dites stratégiques. (…) La France a accueilli en 2009 plus d’acti-vités dites stratégiques que les années précédentes : 42 projets dans les activités de R & D, et 17 projets correspondant à l’implantation de centres de décision. Les projets d’implantation des centres de Recherche & Déve-loppement étrangers en France progressent depuis 2003, de l’ordre de
Document 62
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90 Séquence 3 – HG11
4 % en moyenne annuelle. Cette dynamique s’est accélérée depuis 2007 : + 11 % en moyenne annuelle sur la période 2007-2009. (…) Quant au nombre de projets d’investissement dans les quartiers généraux, il a tri-plé par rapport à 2007.
Projets d’implantations étrangères de sièges sociaux et de laboratoires de R&D en France en 2009
70
60
50
40
30
20
10
0
Allemagne
BelgiqueIta
lie
Espagne
Irlande
PologneFra
nce
Royaume-Uni
Pays-Bas
siège social
recherche et développement
Nombre de projetsClassement selon le nombre total de projets
Les IDE se concentrent dans les régions les plus actives de l’espace français (document 64). Tous secteurs d’activités confondus et en valeur absolue (nombre d’emplois créés ou maintenus grâce par exemple à la reprise au moins partielle d’une entreprise ou d’un établissement défaillant par l’investisseur étranger), ce sont logiquement les régions lespluspeuplées qui attirent le plus d’IDE (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), et Nord-Pas-de-Calais comme nous l’avons vu ci-dessus.
EE
Document 63
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91Séquence 3 – HG11
Répartition régionale du nombre d’emplois créés ou maintenus par des investisseurs étrangers en 2006
Dans la mesure où l’essentiel de ces flux d’investissements concernent l’industrie (comme l’indique le début du document 62), nos régionslesplusindustrielles en masse d’emplois en captent logiquement une bonne partie, à savoir les mêmes régions (document 65). On observe toutefois que les régions de l’Ouest (Haute-Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Centre) sont proportionnellement moins attractives, peut-être parce que plus éloignées des pays voisins ou du fait de branches industrielles moins internationalisées.
Document 64
Nombre d'emploiscréés ou maintenuspar région en 2009
Emplois créésou maintenuspour 1 000 actifs(population 2009)
28% (1)
7 à 10% (5)
3 à 4% (3)
2% (8)
0 à 1% (5)
Réalisation : Loïc Rivault
125 km
Nord
8 300
4 150
830
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92 Séquence 3 – HG11
L’emploi industriel par région en 2006
Le document 66 permet de mesurer de façon plus structurelle (et non pas conjoncturelle à partir des investissements d’une seule année) le degréd’ouvertureinternationale des différentes zonesd’emploi à par-tir du calcul de la proportion de salariés employés par une entreprise étrangère installée en France ou une entreprise française contrôlée par une firme étrangère (qui l’a achetée ou en a acquis la majorité des actions). C’est un bon indicateur de l’insertion des bassins d’emploi dans lamondialisation. On constate que c’est effectivement laFrance
Document 65
Nord
125 km
Effectif salarié dans l'industrie(en millier de personnes)France : 3625,1
Part de l'industrie dansl'emploi salarié total en %France : 16,7%
de 6 à moins de 15
de 15 à moins de 20
de 20 à moins de 22
de 22 à moins de 28565 150 70Champ : établissements industriels (toutes tailles)
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93Séquence 3 – HG11
laplusindustrielle, au nord d’une ligne reliant Saint-Malo (Bretagne) à Grenoble (Rhône-Alpes), qui est la plus pénétrée par l’investissement étranger. Les zones de production automobile (Sochaux-Montbéliard (Franche-Comté), ouest de la région parisienne, Basse-Seine, Alsace, Moselle, Nord, Rennes, Clermont-Ferrand (Michelin)) et aéronautique (Toulouse, Bordeaux) apparaissent particulièrement contrôlées par des groupes internationaux. Si une part élevée de contrôle international peut être vue comme le signedel’attractivité de ces zones d’emploi dans la mondialisation, elle peut aussi être considérée comme un indicateur de dépendance vis-à-vis de décisions prises par des firmes extérieures aux actionnaires lointains sans doute plus soucieux d’accroître leurs béné-fices (éventuellement au moyen de décisions douloureuses pour l’em-ploi local) que de préserver à tout prix tel site de production d’un groupe internationalisé multi-établissements (avec des usines sur plusieurs sites, souvent dans plusieurs pays, comme ArcelorMittal).
Part des salariés sous contrôle de groupes internationaux
Réalisation: Loïc Rivault
100 km
de 50,1 à 85,3 (13)
de 37,7 à 50,0 (63)
de 28,5 à 37,6 (160)
Part de l'emploi salarié dans les établissements d'entreprises contrôlées pardes groupes internationaux (par zone d'emploi, en %)
Nord
de 18,2 à 25,4 (74)
de 10,2 à 18,1 (32)
de 0 à 10,1 (5)
Document 66
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94 Séquence 3 – HG11
Le bon rang de PACA et du Languedoc-Roussillon, régions peu indus-trielles, parmi les régions d’accueil des investissements (document 64) suggère cependant des investissements extérieurs non négligeables dans les services, en particulier le tourisme.
4. Le tourisme en France : une activité en voie de mondialisation
La France est la première destination touristique au monde. Un touriste étranger est un vacancier qui passe au moins une nuit en France. La clientèle ne provient pas pour autant de la planète entière, comme vous le montrent les documents 67 et 68.
Les touristes étrangers en France (2009) : arrivées, nuitées et recettes
Les principales clientèles étrangères en France (2009)
Document 67
Arrivéesdetouristes
Nuitéesdetouristes
Arrivéesd’excursionnistes
Recettes(touristesetexcursionnistes)
Total 76,8millions 517,6millions 115,7millions 35,4milliardsd’�
part en % du total :
Europe 85,0 79,1 96,5 81,9
Union européenne (27) 76,5 71,9 77,2 72,7
Zone euro (16) 57,2 53,1 72,4 56,2
Amériques 7,1 9,4 2,0 8,7
Asie, Océanie 4,4 5,0 0,7 5,1
Afrique 2,4 4,9 0,6 3,2
Proche et Moyen-Orient 1,1 1,5 0,2 1,1
Document 68
en %Partdesarrivées
detouristesPartdesnuitées
detouristesPartdesarrivéesd’excursionnistes
Partdesrecettes
Royaume-Uni 15,9 15,1 3,9 13,5
Belgique, Luxembourg 14,2 11,6 30,4 14,9
Allemagne 13,9 13,8 19,0 14,3
Italie 9,4 7,9 9,5 9,2
Pays-Bas 9,4 10,6 3,3 8,9
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95Séquence 3 – HG11
1 Relevez les chiffres les plus significatifs de l’attractivité touristique internationale de la France.
2 D’où viennent les touristes étrangers séjournant en France ?
1 Avec près de 77 millions de touristes étrangers passant au moins une nuit en France (nuitée statistique) et presque 116 millions d’ex-cursionnistes (terme statistique désignant les visiteurs de passage sans nuitée), la France est le premier pays de séjour internationaldumonde, devant les Etats-Unis. Plusd’undemi-milliarddenuitées sont réalisées sur notre sol en une année par les touristes étrangers (2009).
2 Plus de trois touristes étrangers sur quatre viennentdel’Unioneuro-péenne et 57 % de la zone Euro, l’union monétaire jouant un rôle facilitant par la disparition des formalités et des frais de change. Les étrangers viennent même majoritairement des payslimitrophes de la France (les trois quarts, en incluant les Néerlandais). Malgré la hausse régulière de leur nombre, les clientsnoneuropéens ne représentent encore que 15 % du total (mais près de 20 % des recettes, car ils dépensent plus). Nord-américains (5 %) et Chinois (1 %) restent trèsminoritaires. L’activité touristique française est donc très internatio-nalisée mais reste assezpeumondialisée.
Ces étrangers ne se répartissent pas également sur le territoire français. Le document 69 montre la forte prééminencedelarégionparisienne et de la région Provence-Alpes-Côted’Azur, mondialement connues, aussi bien en valeur absolue (nuitées étrangères) qu’en attractivité internatio-nale (part des étrangers dans les nuitées). Certaines régions bénéficient du voisinage de pays étrangers limitrophes envoyant beaucoup de tou-ristes : Alsace (Allemands), Nord-Pas-de-Calais (Britanniques, Belges), Champagne-Ardenne et Bourgogne (Hollandais, Belges).
en %Partdesarrivées
detouristesPartdesnuitées
detouristesPartdesarrivéesd’excursionnistes
Partdesrecettes
Suisse 7,1 5,6 19,1 7,6
Espagne 6,4 4,8 9,4 5,3
États-Unis 4,0 5,1 1,0 4,8
Canada 1,1 1,7 0,5 1,5
Chine 1,0 1,0 0,2 0,8
Questions
Questions
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96 Séquence 3 – HG11
Répartition géographique des séjours des touristes étrangers en France (2009)
À la différence des documents précédents, les documents 70 et 71 pren-nent en compte laclientèled’affaire (qui séjourne pour des motifs pro-fessionnels), et non plus seulement les vacanciers. On retrouve encore davantage le poids de l’Ile-de-France, qui concentre les sièges sociaux et les monuments les plus célèbres tout en accueillant le parc Eurodisney (20 millions de visiteurs à lui seul dont une forte proportion d’étrangers), et de la Côte d’Azur (Nice), avec une clientèle de villégiature (tourisme)). On constate aussi la prééminence des Américains dans la fréquentation des hôtels de la région parisienne. Le document montre aussi le poids de la clientèle hôtelière britannique et confirme les effets de voisinage. Enfin, le document 71 montre l’importance du « tourisme » d’affaire pour l’hôtellerie française, notamment à Paris et dans les grandes villes, ces hommes d’affaire descendant généralement dans des hôtels de haut de gamme. C’est une nouvelle illustration de l’effetdelamondialisationsurlalocalisationdesactivitéséconomiques en France, avec un cas dans le tertiaire (domaine des services) qui complète les exemples agricoles et industriels traités plus haut.
Document 69
Nombre de nuitéesdes touristes étrangers
Pourcentage des nuitéesdes touristes étrangerspar rapport à l'ensembledes touristes
35,8 - 52,7 (3)
26,5 - 35,8 (5)
22,3 - 26,5 (4)
15 - 22,3 (6)
9,3 - 15 (4)
Réalisation : Loïc Rivault
125 km
Nord
33 000 000
7 000 000
1 000 000
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97Séquence 3 – HG11
Principale clientèle étrangère dans l’hôtellerie en France (2007)
Un effet de la mondialisation : l’importance de la clientèle d’affaire étrangère pour l’hôtellerie
L’hôtellerie : une clientèle essentiellement française, mais un attrait spé-cifique de certaines grandes villes pour les étrangers
Document 70
Brest
Rennes
Nantes
Angers
Le Mans
Tours
Orléans
Versailles
Caen
Le Havre Rouen
Amiens
Lille
Reims
Metz
Nancy
PARIS
StrasbourgMulhouse
Besançon
Dijon
Lyon
Saint-Etienne
Limoges Clermont-
Ferrand
Bordeaux
Toulouse
Perpignan
MontpellierNîmes Avignon
Marseille
Aix
Toulon
Nice
Pays de résidence de la première clientèle étrangère
Allemagne Espagne Etats-Unis
Italie Royaume-Uni
Nombre de nuités en 2007
4 000 000
400 000
Réal
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100 km
Nord
Document 71
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98 Séquence 3 – HG11
Les nuitées des résidents en France sont majoritaires dans l’hôtellerie de France métropolitaine (près des deux tiers des nuitées). Dans l’urbain, et en particulier dans les grandes villes, la proportion de nuitées étran-gères est supérieure à la moyenne nationale : respectivement 38 % et 44 % pour 36 % en France métropolitaine. Toutefois, la part des nuitées françaises reste majoritaire dans toutes les grandes villes, sauf à Paris et Nice qui comptent respectivement 66 % et 53 % de nuitées de touristes résidant à l’étranger. (…)
La clientèle d’affaires, première clientèle des hôtels dans la majorité des grandes villes
Les nuitées d’affaires représentent une forte proportion de la clientèle hôtelière : 42 % en moyenne en France métropolitaine en 2007. Dans l’urbain, et dans les grandes villes tout particulièrement, la proportion de nuitées d’affaires est supérieure à la moyenne nationale. Elle atteint (…) 49 % en moyenne dans les grandes villes. La proportion de nuitées d’affaires est supérieure à 50 % dans 27 grandes villes.
Source des documents 70 et 71 : Direction du Tourisme, Le tourisme urbain en 2007,
Rapport général, Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, 2008.
Lamondialisation a des effetsmajeurssur les dynamiques de localisa-tiondesactivités. L’accroissement des échanges de matières premières et la constitution de grandes firmes transnationales telles qu’Arcelor-Mittal (qui a pris le contrôle de l’essentiel de l’industrie sidérurgiquefrançaise) expliquent par exemple les mutations de la géographie de cette activité : abandon des vieux bassins miniers historiques au profit d’une littoralisation dans de grandes ZIP et sauvegarde de rares sites intérieurs au prix d’une spécialisation dans des produits rares compé-titifs. D’une façon générale, la désindustrialisation du territoire fran-çais, notamment par délocalisation à l’étranger, est plusapparentequeréelle : l’industrie conserve sa place dans le PIB et les exportations, mais les filières dominantes ont beaucoup changé sous l’effet de la mondia-lisation : les industriesdemain-d’œuvreonténormémentrégressépar suite de la concurrence étrangère, des délocalisations ou du recours à la sous-traitance internationale dans des pays à bas salaires. Les acti-vités industrielles performantes sont les brancheslesplusinnovantes, qui ne se délocalisent que dans d’autres pays développés. Inversement, la France se montre trèsattractivepourlesfluxd’Investissementdirectétranger(IDE), qui privilégient nos régions industrielles. Mais les activi-tés tertiaires n’échappent pas pour autant à la mondialisation, comme le montre l’exemple du tourismequi fait de la France la premièredesti-nationduglobe, il est vrai grâce à une clientèle encore principalement européenne.
Conclusion
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99Séquence 3 – HG11
4 Mobilités, flux et réseaux de com-munication dans la mondialisation
Introduction Enjeux de la question et définitions
Le développement du territoire français dépend largement de la qua-lité de ses réseaux de communication, c’est-à-dire des infrastructures destinées au transport des marchandises (le fret), des personnes et de l’information : ports, réseau autoroutier et routier, aéroports et liaisons aériennes de passagers et de fret, rail et gares, voies navigables (fleuves, rivières et canaux). Pour la circulation de l’information, outre les sys-tèmes classiques de diffusion de radio et de télévision et les lignes de téléphone fixe par câble, on pense aux équipements satellites et relais terrestres pour la téléphonie (mobile notamment) et à l’ensemble des réseaux enterrés comme les fibres optiques permettant un accès à l’In-ternet haut débit ou à la Télévision numérique terrestre (TNT) et auto-risant la circulation d’un nombre très élevé de données en temps réel (quasi instantanément).
Ces réseaux facilitenttoutessortesdemobilités: échanges de produits, déplacements des individus, envoi et réception d’informations au sens large, telles que les ordres électroniques de vente de titres boursiers (actions), de devises monétaires ou de matières premières, ces mouve-ments de capitaux (ventes et achats) s’étant considérablement accélérés et massifiés grâce aux réseaux informatiques planétaires.
Pour un pays comme la France, l’enjeu est de s’inséreraumieuxdanslamondialisationpar ses réseaux de communication pour participer aux échanges économiques qui sont facteurs de croissance et de bien-être : un pays enclavé, c’est-à-dire mal desservi, subit un handicap pour impor-ter ses matières premières, exporter ses produits manufacturés (biens industriels), vendre ses services (par exemple bancaires), attirer les tou-ristes, fixer les investissements étrangers, avoir accès aux informations nécessaires à la vie économique. Une large partie de l’aménagementduterritoireest donc consacrée à l’équipement du pays en infrastructures de circulation.
Ces réseauxengendrentdesflux, c’est-à-dire des circulations (trafic de marchandises, mouvements migratoires, migrations de travail quoti-diennes (appelés également mouvements pendulaires domicile-travail ou navettage), transferts de capitaux, transmissions d’information et de données. Tout réseau a aussi ses nœuds ou carrefours où se croisent plusieurs axes de circulation ou lignes de transport : gares ferroviaires, échangeurs autoroutiers, serveurs informatiques et centres de traite-ment de données ou encore hubs aéroportuaires. On appelle plateforme
© Cned – Académie en ligne
100 Séquence 3 – HG11
multimodale un site permettant d’accéder à plusieurs modes de trans-port à la fois : (auto)route, rail, voie navigable, aéroport.
Étudions l’un de ces carrefours majeurs du territoire français : la plate-forme multimodale de Roissy, hub aéroportuaire de rang mondial
Roissy : plateforme multimodale et hub mondial
1. Étude de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle (CDG)
Avec l’essor de la mondialisation au XXe siècle, les aéroports ont pour vocation d’occuper une position privilégiée dans le dispositif de la mise en réseau des personnes. À ce titre, les aménagements aéroportuaires servent à offrir un vaste complexe d’infrastructures et de services diver-sifiés. Les grands aéroports européens, desservant souvent des métro-poles mondiales, comme Paris, Londres ou Bruxelles ont des positions privilégiées dans l’archipel aéroportuaire européen ou mondial. Leurs fonctions d’inter modalité aux échelles européennes et mondiales et le développement des activités économiques liées au trafic aérien influen-cent fortement les politiques d’aménagements locales et régionales.
L’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle (CDG)
1 km
A1
A104
TGV-Nord
N 17Francilienne
A104
N2
D212CDG 2
CDG 1
A
B
C
D F
Zonede fret
Zoned'entretien
Paris-Nord 2
Parc desExpositions
GARONOR
Aéroport Voies de circulation Banlieue nord
Emprise aéroportuaire
Piste
Aérogare (CDG)
Autoroute
Route principale
Voie ferrée àgrande vitesse
Gare relais TGV-Avion-RER
Voie ferrée etstation RER
Espace urbanisé
Zone industrielleet d'activité
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N3
D401Nord
Aéroport de RoissyCharles-de-Gaulle
AéroportLe Bourget
A
Document 72
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101Séquence 3 – HG11
Inter modalité et interconnexion en région Île-de-France
TGV Nord
TGVMéditerranée
TGV Atlantique 5 km
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A15
A13
A104
A6
A10
A4
A1
Massy
Marnela Vallée
Roissy Charles-de-Gaulle
A104
Orly
Gares SNCF (1-Nord ; 2-Est ;3-Lyon ; 4-Montparnasse)
Gares d'interconnexion
Aéroports
Lignes TGV
RER (Réseau Express Régional)
Lignes ferroviairesd'interconnexion
Autoroutes
Le Bourget
1 2
34
TGV Est
Nord
Roissy CDG – Un hub aéroportuaire mondial
Document 73
Document 74
20
0
40
60Classement des aéroports français en 2009(par nombre de passagers – en millions)
Pari
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Paris-OrlyNice
Côte d'AzurLyon
Saint ExuperyMarseilleProvence
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Classement des aéroports en 2009(par nombre de passagers internationaux – en millions)
Aéro
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102 Séquence 3 – HG11
Extrait de Philippe Subra « Roissy et le troisième aéroport : réalités éco-nomiques et manipulations géopolitique »
En termes d’aménagement du territoire, Roissy constitue un atout essen-tiel pour Paris dans la compétition avec Londres, l’autre ville mondiale européenne. Les deux villes sont en concurrence pour accueillir les sièges opérationnels pour l’Europe des entreprises multinationales américaines et asiatiques. Londres bénéficie d’un avantage certain, en raison du rôle financier de la City et de son statut de ville anglophone. Paris s’appuie principalement sur l’importance de son offre de bureaux avec 33 millions de mètres carrés à Paris et dans la petite couronne, son appartenance à la zone euro et la qualité de ses infrastructures […]. Avec la zone d’activi-tés Paris-Nord 2, Garonor et le parc des Expositions de Villepinte, le site aéroportuaire forme un pôle logistique d’un extraordinaire dynamisme et le principal facteur de développement du quart nord-est de l’Île-de-France.
H114, Aviation et géopolitique.REVUE HERODOTE
Éditions La Découvertewww.editionsladecouverte.fr
20
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Classement des aéroports en 2009(par nombre de passagers – en millions)
Classement des aéroports en 2009 (par nombre de mouvements – en milliers)
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Document 75
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103Séquence 3 – HG11
Le projet d’extension des pistes de Roissy CDG – Un projet fortement contesté
Val d'Oise
Oise
Seineet
Marne
SeineSaint Denis
Favorable
Favorable avec réserves
Défavorable avec réserves
Défavorables
Opinion
3 km
Réal
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PARIS
Aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle
Trajectoire préférencielle des avions
Nord
2. Commentaire des documents sur l’aéroport de Roissy-CDG
À partir de ce corpus de documents, veuillez répondre aux questionssuivantes:
1 Au travers des différents documents fournis, quels sont les facteurs qui font de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle une plate-forme mul-timodale ?
2 Quelle est la place de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle en France ?
3 Quelle est la place internationale de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ?
4 Avec quels autres aéroports en Europe, Roissy-Charles-de-Gaulle est-il en concurrence ?
5 Pourquoi le projet d’extension de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle provoque un mouvement de contestation à ses alentours ?
Document 76
Questions
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104 Séquence 3 – HG11
1 L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle constitue un véritable nœud entre plusieurs axes de communication de diverse nature. Comme le montre les documents 72 et 73, les aéroports parisiens, et notamment l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG), sont au centre des réseaux de communication de la métropole parisienne. Cette caractéristique de mise en relation d’un lieu au travers de divers types de transport en fait une plate-forme multimodale. Ainsi, la plate-forme aéroportuaire de Roissy-CDG réunit trois modes de transport : l’aérien, le chemin de fer et la route. L’aéroport de Roissy CDG est également un hub aéro-portuaire. Un hub correspond à un modèle d’organisation qui offre aux passagers ou aux marchandises la possibilité de transiter d’un point à un autre de la planète en passant par une seule plate-forme de correspondance. Cette organisation créé des nœuds géographiques facilitant la gestion des flux du fret et des passagers internationaux ou continentaux. Dans le cas de l’aéroport de Roissy-CDG, ce hub aéro-portuaire est renforcé par la multimodalité du site.
D’abord, l’aéroport Roissy-CDG est à proximité de deux autoroutes la A1 et la A104 mettant en réseau l’aéroport avec l’Île-de-France et les régions limitrophes. Ces deux axes majeurs sont complétés par un réseau local assez dense de routes nationales et départementales (document 72). Ensuite, les trains à grande vitesse (TGV) passant par l’aéroport permettent aux voyageurs de transiter de l’échelle interna-tionale à nationale ou régionale dans des conditions optimales, ce qui est un atout fondamental pour le rayonnement de l’aéroport Roissy-CDG. Cette complémentarité a deux sens : d’une part, le réseau des TGV permet à l’aéroport de polariser des passagers sur l’ensemble des territoires (offre rail/air de la SNCF) ; d’autre part, l’avion apporte à la SNCF des milliers de clients supplémentaires. De plus, ce réseau ferré est complété par le RER (Réseau Express régional géré conjointe-ment par la RATP et la SNCF) drainant les passagers entre Paris intra-muros et l’aéroport de Roissy-CDG. Cette complémentarité permet à Paris de devenir l’une des plates-formes aéroportuaires les plus importantes du monde avec un nombre de jonctions immédiates et très nombreuses entre l’avion, le train et la route. L’aéroport Roissy-CDG constitue donc bien une plate-forme multimodale qui a pour but de faire de Roissy-CDG la principale plaque tournante européenne.
2 Les documents 73 et 74 renseignent sur la place de l’aéroport Roissy-CDG en France. En effet, le document 74 montre que Roissy CDG est très nettement en tête des aéroports français en termes de nombre de passagers. L’aéroport de Roissy CDG compte plus du double de pas-sagers que le deuxième aéroport français, l’aéroport d’Orly. Son trafic est près de 5 fois supérieur à l’aéroport de Nice, troisième aéroport français. Ainsi, l’aéroport Roissy-CDG est l’aéroport français le plus polarisant pour les flux nationaux, européens comme internationaux. De plus, le document 74 montre que les aéroports de Roissy et d’Orly ne sont pas forcément concurrents, mais plutôt complémentaires. En effet, deux sites aéroportuaires permettent de faciliter la gestion des
Questions
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105Séquence 3 – HG11
flux et d’optimiser les aménagements territoriaux. L’aéroport du Bour-get, très proche de Roissy-CDG, complète ces installations aéropor-tuaires. Car, l’aéroport du Bourget est le deuxième aéroport mondial en terme de transits privés, créneau délaissé par Orly et Roissy.
3 L’aéroport Roissy-CDG est l’un des 10 aéroports les plus structurants de la planète. En effet, le document 74 montre la place de l’aéroport CDG par rapport à ses principaux concurrents. Le premier graphique montre qu’en terme de nombre de passagers en 2009, l’aéroport de Roissy-CDG se classe sixième aéroport mondial avec près de 55 mil-lions de passagers annuels. Le premier aéroport mondial est l’aéro-port d’Atlanta avec 90 millions de passagers environ. Sans être une métropole mondiale, la ville d’Atlanta est devenu au cours des années 1990-2000 le principal hub aéroportuaire des Etats-Unis d’Amé-rique, notamment grâce à la compagnie Delta Airlines. Les aéroports suivants correspondent à des hubs aéroportuaires desservant des métropoles mondiales comme Tokyo, Londres, Pékin ou Chicago. En nombre de mouvements réalisés en 2009, l’aéroport Roissy-CDG est le premier aéroport non américain. Le trafic en termes de mouvement (décollage et atterrissage) est très dense aux Etats-Unis d’Amérique grâce à un trafic intérieur (les vols « domestiques ») très important. Enfin, en terme de passagers internationaux, l’aéroport de Roissy-CDG se classe deuxième, derrière l’aéroport londonien d’Heathrow. Ces deux aéroports sont des hubs très efficaces et s’appuient sur des compagnies aériennes puissantes et structurant fortement le trafic international (Air France et British Airways).
4 Comme nous l’avons montré dans la question précédente, l’aéroport de Roissy-CDG est l’un des principaux aéroports mondiaux. Ainsi, « Roissy constitue un atout essentiel pour Paris dans la compétition avec Londres, l’autre ville mondiale européenne » (Philippe Subra). En effet, les deux plus puissantes villes européennes actuellement possèdent à leur proximité les équipements aéroportuaires les plus importants aujourd’hui en Europe, même si d’autres aéroports émer-gent en Europe comme ceux d’Amsterdam ou de Francfort (docu-ment 74). Cette concurrence entre les aéroports de Paris et de Londres s’appuie sur la concurrence économique des deux villes pour attirer les sièges sociaux des grandes entreprises étrangères en Europe, notamment dans les quartiers de la City et de la Défense. Ainsi, dis-poser d’un équipement aéroportuaire parmi les plus importants du monde et rayonnant à l’international est indispensable.
5 Comme nous l’avons montré dans la question précédente, les hubs aéroportuaires sont des équipements indispensables pour assurer la puissance d’une métropole mondiale dans un contexte mondia-lisé. Ainsi, ces équipements se doivent de rester des équipements polarisants les flux de passagers et de marchandises, dynamisant et structurant ainsi les territoires. Cette « compétition internationale » pousse les principaux hubs aéroportuaires à continuer à se dévelop-
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106 Séquence 3 – HG11
per afin de maintenir leur rayonnement international pour les pro-chaines décennies. De ce fait, il est primordial pour ces structures de s’étendre et d’offrir de nouvelles possibilités d’accueil de passagers ou de rotation. Ce développement passe par l’extension ou la créa-tion de nouvelles aérogares, par la construction de nouvelles pistes, la création ou l’amélioration de la multimodalité des sites (gare relais du document 72) ou la construction de nouveaux aéroports (3 aéro-ports actuellement à Paris, 5 à Londres).
Cependant, ces projets d’extension font face à d’importants mouve-ments de contestation, comme le montre le document 76. En effet, ce document révèle que la population de nombreuses communes joux-tant l’aéroport Roissy CDG est défavorable au projet d’extension du nombre de pistes, permettant d’accroître les capacités d’accueil de l’aéroport. Cette contestation est née du rejet du principal inconvé-nient d’habiter à proximité d’un aéroport international : le bruit inces-sant des avions. En effet, nous pouvons remarquer que les communes les plus défavorables à l’extension de l’aéroport sont aussi celles les plus proches des trajectoires de décollage et d’atterrissage des avi-ons. Ainsi, l’extension d’un aéroport et l’augmentation de ses capa-cités d’accueil posent de nombreuses questions d’aménagement du territoire et de concertation entre les populations locales et la néces-sité pour un équipement multimodal de rester compétitif dans un monde globalisé où polariser les flux est l’un des facteurs de puis-sance les plus important.
La connexion inégale du territoire français à l’Europe et au monde par les réseaux de transport et le numérique
L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est donc la principale porte d’entrée sur le territoire français pour les voyageurs en provenance des autres continents. Le grand nombre de liaisons intercontinentales accessible grâce à ce hub aérien assure à la France une très bonne connexion avec le reste du monde. Mais la desserte du pays ne repose pas que sur cet équipement phare. C’est l’ensembleduterritoirenational qui doitêtrerenduaccessibleparlesinfrastructuresde transport de personnes, de biens et de données.
Pour la communication des informations, les réseaux sont de plus en plus de type numérique. On qualifie de numérique tout réseau ou sys-tème informatique de transmission de données car les signaux sont dans ce cas codés comme des suites de nombres (d’où l’adjectif « numé-rique »), généralement en système binaire par des groupes de 0 et de 1.
B
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107Séquence 3 – HG11
Tout fichier informatique est ainsi constitué d’un ensemble discon-tinu de nombres. Ce système de codage s’oppose aux systèmes traditionnels dits analogiques dont les signaux (radio, télévi-sion…) reposent sur des ondes électriques.
Après avoir constaté la qualité de l’équipement du territoire fran-çais par les principaux réseaux de transport (A), on montrera sa
très bonne connexion d’ensemble à l’Europe et au monde malgré les faiblesses de ses ports et les insuffisances de ses voies navigables (B). On soulignera toutefois que les territoires français ne sont pas reliés de manière homogène (C), notamment pour les réseaux numériques au point de devoir s’interroger sur l’existence d’une éventuelle fracture numérique, autrement dit d’une inégalité de desserte par les réseaux informatiques à haut débit (D). On relèvera pour finir les handicaps dont souffre l’Outre-mer français du fait de son éloignement (E).
1. Un excellent équipement routier et ferroviaire
On a vu grâce à l’étude de cas consacrée au hub aérien de Roissy que la France bénéficie d’un équipementaéroportuairedetoutpremierplan. Mais la France métropolitaine est dans l’ensemble également trèsbienéquipée en infrastructures de transport terrestre, comme le montrent les documents 77 à 79 comparant la situation de notre pays à ses princi-paux voisins de l’Europe des 27.
Densité comparée du réseau autoroutier de pays membres de l’Union européenne (2008)
25
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5
050 100 150 200 250 300
km par million d'habitants
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Pologne
Italie (2007)Pays-Bas
Belgique
Irlande Finlande
Royaume-Uni
France
Espagne
En guise d’approfondissement, vous pou-vez aller faire des recherches sur le site futura-sciences. Sur le moteur de recherches du site, tapez « télévision analogique » et cliquez ensuite sur l’article « les jours de la télévision de papa sont comptés » :
http://www.futura-sciences.com.
Pour aller plus loin…
Document 77
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108 Séquence 3 – HG11
Densité comparée du réseau ferroviaire d’États membres de l’Union européenne (2008)
70
60
50
40
30
20
10
0200 400 600 800 1000
km par million d'habitants
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Pays-Bas Belgique Irlande Finlande
Royaume-Uni
France
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Réseau des trains à grande vitesse : comparaison entre pays développés (2008)
6000
5000
4000
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2000
1000
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France
Japon
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Allemagne
Italie
États-
Unis
Belgique
Royaume-Uni
Pays-B
as
Pologne
km
Actif PlanifiéEn construction
1 Expliquez le principe de l’indicateur des documents 77 et 78.
2 Comparez la densité de la desserte autoroutière et ferroviaire de la France à celle des principaux pays voisins.
3 Comparez son niveau de desserte par la grande vitesse ferroviaire avec celui des autres grands pays développés.
Document 78
Document 79
Questions
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109Séquence 3 – HG11
1 La densité est normalement une valeur exprimée par unité de sur-face. La densité d’habitants s’exprime ainsi usuellement en nombre d’habitants au kilomètre carré (cf. supra le chapitre sur « La France en villes »). L’indicateur utilisé ici évalue également la densité des réseaux de communication concernés en rapportant le kilométrage d’autoroutes (document 77) et de voies ferrées (document 78) à la racine carrée de surface : plus le kilométrage de voies autoroutières ou ferrées est élevé à l’unité de surface, plus cette valeur est élevée (en ordonnée ou axe vertical sur les graphiques). Mais les schémas comparent aussi la longueur de ces réseaux à la population desservie (en abscisse ou axe horizontal) : un pays dont la densité de popula-tion est faible comme la Finlande (16 h/km2) n’a pas en effet besoin d’un réseau aussi dense au kilomètre carré qu’un Etat aussi densé-ment occupé que les Pays-Bas (392 h/km2). On peut donc s’attendre à ce que son réseau soit légitimement moins dense. D’où l’utilité de ce second indicateur, car un pays dont la population bénéficie d’un réseau de moindre longueur à effectif égal est moins bien desservi : chaque localité sera plus éloignée des réseaux et donc moins bien reliée aux autres régions de son pays et aux autres Etats. L’indicateur de densité utilisé est donc composite : il croise une densitéparsur-face et un niveaudedesserteparhabitant.
2 Dans les années 1960, la France avait pris un très important retard en matière autoroutière par rapport à ses voisins (Royaume-Uni, Benelux, Allemagne, Suisse, Italie). On constate qu’elle a définitive-ment rattrapé ce retard initial puisqu’elle a le 3e réseau en termes de densité parmi les pays figurant sur le document, derrière l’Allemagne et l’Espagne. Mais elle est aussi excellemmentéquipéeau regard de sa population puisqu’elle arrive en seconde position pour le kilomé-trage par million d’habitants. Pour le rail, elle fait figure de secondréseauleplusdense derrière l’Allemagne. Rapportés à la population, des pays peu peuplés comme la Finlande et l’Irlande ont logiquement un réseau de plus grande longueur par habitant. La France est cepen-dant là aussi très bien placée, juste derrière la Pologne qui a conservé un réseau dense de la période communiste et transporte une part tou-jours importante de ses marchandises par chemin de fer compte tenu de sa production de pondéreux (houille, produits métallurgiques) et des déficiences de son réseau autoroutier, encore embryonnaire (document 77). En définitive, la France apparaît remarquablementéquipéepourcesréseauxterrestres (mais la densité du réseau ferré ne dit rien de la fréquence, de la vitesse des liaisons ou de l’état du réseau ferroviare).
3 Dans une économie internationale, les hommes d’affaires et plus généralement les actifs ou encore les touristes nationaux ou étran-gers souhaitent pouvoir circuler rapidement et en sécurité. Les TGV (Trains à grande vitesse), notamment ceux circulant à pleine vitesse sur des Lignesàgrandevitesse(LGV) spécialement aménagées pour le trafic voyageurs, permettent de circuler très rapidement (à plus de
Réponses
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110 Séquence 3 – HG11
250 km/h) entre les principaux pôles économiques d’un pays. C’est pourquoi la SNCF et RFF (Réseau Ferré de France, la société proprié-taire et gestionnaire des voies ferrées) ont développé un réseau de trains à grande vitesse, sur le modèle japonais (qui conserve son avance). Avec près de 2 000 km, la France est cependant le paysdotédupluslongréseaude ce type (même si la légende ne le précise pas,
on peut penser qu’il s’agit exclusi-vement des LGV). On constate de surcroît que si la France réalise les différents projets d’extension de ce réseau, elle devrait dépasser le Japon dans les décennies à venir et maintenir son avance même si l’Espagne devrait la dépasser. Vous pouvez consulter les cartes du réseau existant en France et en Europe et des différents projets de futures LGV sur le site de RFF.
2. Un pays très bien connecté au monde et à l’Europe par ses aéroports et ses voies ferrées
Ses infrastructures de transport assurent à la France un trèsbonbran-chementsurlesréseauxd’enverguremondialeeteuropéenne. Les docu-ments 80 à 82, pages suivantes, permettent de prendre la mesure de cet excellent niveau de connexion.
En guise d’approfondissement, vous pou-vez aller chercher des informations sur le site de RFF sur votre moteur de recherches : Naviguez parmi les cartes interactives pour découvrir le réseau, les grands projets et les travaux en cours :
http://www.rff.fr/fr/le-reseau/les-cartes
Pour aller plus loin…
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111Séquence 3 – HG11
La connexion sur le monde : aéroports de rayonnement mondial dans l’Union européenne (2000)
EE
Document 80
PARIS
LONDRES
AMSTERDAM
FRANCFORT
ZURICH
MADRIDRome
Milan
MunichVienne
Lisbonne
Malaga
Palma
Barcelone
Nice
Marseille
Toulouse
Bordeaux
Nantes
La Valette
Athènes
HéraklionLarnaca
Nicosie
Sofia
Bucarest
Budapest
Lyon
Genève
Cracovie
Varsovie
Vilnius
Riga
Talinn
Helsinki
Oslo Stockholm
Copenhague
Berlin
PragueBruxelles
Luxembourg
Düsseldorf
Stuttgart
Dublin
Cork
Shannon Manchester
Glasgow
Interactions mondiales (en milliards de passagers km en 2000)
200 50 12 4 1
Les 27 pays de l'Union Européenne
Les spécialisations
Villes-porte mondiales - Type A
Noeuds centraux - Type B
Noeuds centraux - Type C
Conception : Guy Baudelle; Réalisation : Loïc Rivault
Nord
250 km
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112 Séquence 3 – HG11
Le transport de marchandises dans l’Union européenne : principaux ports et axes de fret routier (2006)
Document 81
Nord
350 000
80 000
10 000
5 000
5 000 à 12 900
3 000 à 5 000
2 000 à 3 000
1 000 à 2 000
350 à 1 000
Inférieur à 350
Les marchandises débarquéeset embarquées dans les portsen milliers de tonnes
Les marchandises transportées par camions, lors de déplacements internationauxen milliers de tonnes
Conc
epti
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Guy
Bau
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ion
: Loï
c Ri
vaul
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500 km
Les 27 pays de l'Union Européenne
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113Séquence 3 – HG11
La plus grande vitesse ferroviaire moyenne des liaisons de passagers d’après les horaires (2010)
1Montrez la bonne connexion mondiale de la France par avion (docu-ment 80).
2 Montrez son bon positionnement pour le trafic de marchandises (document 81).
3 Montrez sa place majeure dans la desserte par la grande vitesse ferro-viaire (document 82).
Document 82
Conc
epti
on: G
uy B
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lle; R
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Nombre de kilomètres
38 00019 0003 800
inférieur à 80 km/hDe 81 à 120 km/hDe 121 à 160 km/hDe 161 à 200 km/hDe 201 à 320 km/h
Nord
250 km
Questions
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114 Séquence 3 – HG11
1 La carte de la desserte aérienne (document 80) vise à identifier les places aéroportuaires à rayonnement mondial à partir de deux indica-teurs : le trafic voyageurs (exprimé en milliards de passagers kilomètres) et la portée des liaisons aériennes. Vous savez (cf. l’étude de cas ci-des-sus) que, grâce à Roissy, ParisestavecLondreslaprincipaleplateformeaéroportuaireducontinenteuropéen,comme le montre la carte où l’on distingue bien le fort trafic de ces deux villes, devant Francfort (Alle-magne) et Amsterdam (Pays-Bas). La carte distingue par ailleurs dans l’Union européenne une quinzaine d’aéroports classés comme étant de niveau mondial en raison du nombre élevé de lignes régulières les reliant au reste du monde. On qualifie de villes-portes les aggloméra-tions où sont situés ces aéroports de rang mondial car elles assurent la fonction de porte d’accès au continent européen (et l’accès aux autres continents depuis l’Europe) par la variété de leurs destinations intercon-tinentales. Grâce à la diversité et à la portée de ses liaisons aériennes directes avec les autres continents, RoissyfaitdeParisl’unedesdeuxplusimportantesportesd’entréedepuislerestedumonde, plaçant de la sorte remarquablement bien le territoire français sur la carte mondiale des lignes aériennes. La France est ainsidirectementconnectéesurlemonde. La carte distingue également des « nœuds centraux », carrefours aéroportuaires de 2e (B) et 3e (C) rangs en fonction de la portée (dis-tance) et de l’éventail des destinations desservies de façon régulière. On constate que la prééminence de Paris est telle que la France ne dispose d’aucun aéroport de deuxième niveau. Mais elle compte une dizaine de places aéroportuaires de troisième catégorie à l’échelle mondiale. Il s’agit d’aéroportsrégionauxdesservant de façon saisonnière les pays touristiques ou les principales villes d’affaires. Mais beaucoup rabattent leur trafic vers le hub de Roissy qui ouvre donc l’ensemble du monde aux passagers en provenance des villes de province à moins d’une heure de voyage (temps maximum pour atteindre Roissy en avion).
2 La France apparaît assezbienplacée sur la carte des portsdemarchan-dises(document 81). Ses ports ont certes un trafic moindre que Rotter-dam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique), mais on voit qu’ils font jeu égal voire l’emportent sur les ports allemands, britanniques, espagnols ou italiens. Les autres pays ne comptent pas de ports de même importance. La France est en effet un pays peuplé et riche dont le marché et les entre-prises génèrent beaucoup de trafic. Marseille (sur la Méditerranée) et LeHavre (sur la Manche, côté façade Atlantique) dominent les autres ports français. Ce sont surtout des ports d’importation d’hydrocarbures (pétrole, gaz) et de conteneurs et des ports d’exportation des produits fabriqués en France. Les liaisons avec l’Afrique du Nord et le Proche et Moyen-Orient sont sans doute essentielles pour Marseille tout comme le sont pour Le Havre les relations avec l’Amérique du Nord, l’Asie orien-tale, l’Afrique subsaharienne et l’Australie. L’ensemble assurant à la France une bonneconnexionaveclesautresprincipauxportsdumonde. Les ports maritimes européens génèrent un énormetraficinternationaldepoidslourds dans la mesure où 80 % des marchandises y transitant sont acheminées par route. C’est pourquoi le principalaxefrançaisde
Réponses
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115Séquence 3 – HG11
transport international par camion estl’autorouteduNord(autoroute A1 Lille-Paris à 2 x 3 voies), qui déleste les ports du Benelux (Rotterdam, Anvers, Zeebruges) et celui de Dunkerque. Si c’est l’Allemagne qui sup-porte les plus gros tonnages internationaux circulant par la route, laFranceapparaît néanmoins dans l’ensemble comme un importantaxedetransitpour ce trafic entreleNordetleSudde l’Europe, de sorte que ses principaux itinéraires empruntés par les poids lourds circulant entre pays différents sont, outre l’axe (Dunkerque)-Lille-Paris, la voie Paris-Bordeaux-Espagne, Paris-Ruhr (Allemagne) et la vallée du Rhône pro-longée vers l’Espagne via le Languedoc-Roussillon. La France apparaît donc bien desservie et donc bieninséréedanslesfluxinternationauxdemarchandisesàl’échellemondiale(parlavoiemaritime)etàl’échelleeuropéenne(parlaroute).
3 Le document 82 complète très utilement les documents 77 et 78 dans la mesure où non seulement il cartographie précisément le réseau fer-roviaire de l’ensemble de l’Union européenne mais où il précise pour une date à jour la vitesse commerciale effective des trains de voya-geurscirculant sur ces lignes, à partir des fiches horaires (sans préjuger donc d’éventuels retards). On observe de la sorte que l’espacefrançaisoccupe une placeenviabledans lagrandevitesseferroviairepuisque ses liaisons TGV laconnectentdirectement sur ses principaux voisins du nord : Royaume-Univia l’Eurostar et le tunnel sous la Manche, Benelux(Bruxelles, Amsterdam) et Allemagne (Cologne) via le Thalys, Allemagne(Francfort) via le TGV Est (pas encore totalement en LGV). Lilleapparaît même comme un nœud ferroviaire rare en Europe, au carrefour des liaisons vers l’Angleterre, le Benelux et l’Allemagne. La France a donc une position privilégiée à cet égard, d’autant que les perspectives de déve-loppement de LGV en Espagne (document 78) et les nombreux projets en cours en France en lien avec la politique et le schéma des Réseauxtranseuropéens(RTE)de l’Europe des 27 vont encore améliorer le posi-tionnement géographique de la France et renforcer son rôle de plaque-tournante ferroviaire de l’Europe occidentale. Plus généralement, la vitesse des trains rivalise avec celle des voitures, l’essentiel des lignes permettant de circuler à plus de 80 km/h. de moyenne, comme dans la
plupart des pays voisins, alors que ce n’est pas encore le cas dans les Pays d’Europe centrale et orientale.
Au regard de ces documents, la France jouit donc d’une place par-ticulièrement privilégiée en termes d’insertiondanslesréseauxmon-diauxeteuropéens. Elle a cepen-dant aussi despointsfaibles, que révèlent les documents 83 et 84.
En guise d’approfondissement, vous pou-vez aller chercher des informations sur votre moteur de recherches sur les grands projets ferroviaires à l’horizon 2020 :
http://www.rff.fr/fr/IMG/Carte20%grands%20pro-jets%20a%20lhorizon%202020%20fevrier%202009.pdf
Pour aller plus loin…
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116 Séquence 3 – HG11
3. La faiblesse structurelle des ports français
Trafic de marchandises des ports français et de leurs voisins et voies navigables (2008)
Document 83
Le Havre
Rouen
Marchandises diverses
Dunkerque
Zeebrugge
Bordeaux
La Rochelle
Rotterdam
Barcelone
Marseille
Gênes
Hambourg
Bilbao
NantesSt Nazaire
100 km
Anvers
Trafic de marchandises en 2008en millions de tonnes
400
200
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Vracs liquides
Vracs solides
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117Séquence 3 – HG11
Évolution du trafic des principaux ports français comparés à leurs rivaux européens (en millions de tonnes)
On s’aperçoit en effet que nosprincipauxportsn’ont qu’un faibletraficparrapportauxleaders européens. Les documents 83 et 84 montrent bien la puissance de Rotterdam, un des tout premiers ports du monde, mais aussi l’avance d’autres ports belge (Anvers), allemand (Hambourg) et hollandais (Amsterdam) sur nos deux premiers ports (Marseille et Le Havre). De plus, le document 83 montre que nos ports (Marseille, Le Havre, Nantes-Saint-Nazaire, Rouen, Bordeaux) ont un trafic surtout composé d’importation d’hydrocarbures (pétrole et gaz liquéfié : le vrac liquide), qui gonfle leur tonnage, à la différence des ports belges, hol-landais et allemands qui accueillent davantage de vrac solide (charbon, minerai, engrais, produits chimiques, céréales) et surtout de conte-neurs (marchandises diverses) qui rapportent davantage aux ports. Cela montre la plusgrandeattractivitéet lameilleurecompétitivitédesportsétrangers et la moinsbonneconnexiondesportsfrançaisauxgrandeslignes maritimes de trafic de conteneurs. Dunkerque, port industriel, débarque beaucoup de vrac solide mais ne manipule pas davantage de conteneurs en proportion. De surcroît, on voit sur le document 8 que letraficdesportsfrançaisneprogresseplus à la différence des ports étrangers (même si la crise mondiale de 2009 a marqué un coup d’ar-rêt). On voit que Rotterdam conforte son avance et que les tonnages d’Anvers, Hambourg et Zeebruges (Belgique) augmentent tandis que les volumes manipulés en France stagnent (Le Havre, Dunkerque) ou régres-sent (Marseille). Zeebruges a ainsi rattrapé son voisin Dunkerque en peu d’années. LapositionmaritimedelaFranceestdoncmédiocre.
Cette faiblesse s’explique en partie par l’insignifianceduréseaunavi-gablefrançais. Le document 83 montre que peud’axesnavigablessont
Document 84
450
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Zeebru
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2006
2007
2008
2009
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118 Séquence 3 – HG11
àgrandgabarit (en trait épais) : la Basse-Seine, le Rhône et la Saône en amont, le Rhin en Alsace, la Moselle en Lorraine, l’Escaut et le Canal d’Aire (jusqu’à Dunkerque) dans le Nord. Ces voies empruntables par des convois poussés à gabariteuropéen ne sont pas connectées entre elles. Impossible par exemple pour des péniches de ce gabarit de relier le Rhône au Rhin. Beaucoup de canaux creusés au XIXe siècle n’ont pas été modernisés en raison de la concurrence du chemin de fer puis de la route. La différence est notoire avec les pays d’Europe du Nord-Ouest (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse) qui dispo-sent d’un réseau continu (document 85). L’aménagement en cours de la liaisonSeine-NordEurope vise à combler en partie cette importante lacune (documents 85 à 87).
4. La France du Nord-Ouest reste encore mal raccordée aux canaux européens à grand gabarit
La liaison Seine-Nord Europe en construction (2009-2016) : combler un hiatus
Document 85
M e r
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Sarrebruck
Le HavreRouen
Dunkerque
Zeebrugge
Nancy
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Ludwigshafen
Lille
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BonnBruxelles
Luxembourg
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Amsterdam
Rotterdam
Anvers
Gent
Seine-Nord Europe
Liaison Seine-Escaut
Canal Albert
Nord
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119Séquence 3 – HG11
Le canal à grand gabarit Seine-Nord Europe : l’argumentaire officiel
Les7clésduprojet
Le projet de canal Seine-Nord Europe est inscrit dans une démarche glo-bale d’aménagement et de compétitivité du territoire, de réduction des impacts environnementaux des transports et de valorisation de la poly-valence de la voie d’eau. Il est situé à la croisée de différentes politiques publiques, et le développement économique généré par le projet per-mettra de créer 25 000 emplois induits vers 2030 et jusqu’à 45 000 à l’horizon 2050.
Le canal Seine-Nord Europe, c’est à la fois :
1Lemaillonmanquantentre lesbassinsde laSeineetduNord-Pas-de-Calais
En supprimant le goulet d’étranglement majeur du réseau fluvial euro-péen [de par sa faible capacité de transport (650 tonnes)], Seine-Nord Europe intégrera le bassin de la Seine au réseau fluvial européen et formera un vaste corridor de transport de fret à grand gabarit (bateaux jusqu’à 4 400 tonnes) depuis Le Havre jusqu’à Dunkerque et au Benelux.
Une multiplication par 3 du trafic fluvial sur l’axe nord-sud dès 2020.
2 De nouvelles solutions logistiques pour améliorer la compétitivité des entreprises grâce aux nombreux atouts de la voie d’eau : coûts réduits grâce à la massification, fiabilité, respect des délais, sécurité… Les plates-formes multimodales d’activités (agriculture, industrie, tou-risme, BTP, logistique, chimie, recyclage…) deviendront ainsi de véri-tables “hubs” logistiques au service de l’économie des territoires.
Une réduction de 15 % à 50 % des coûts de transport selon les por-tions du réseau.
3Une contribution à l’aménagement du territoire du Grand BassinparisienauNord-PasdeCalais grâce au désenclavement de la Seine. Seine-Nord Europe offrira un accès unique à 6 ports maritimes de la rangée nord-européenne Le Havre-Rotterdam à l’ensemble des opéra-teurs qui s’installeront le long de la liaison Seine-Escaut en Haute-Nor-mandie, en Ile-de-France, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais.
Un trafic fluvial supplémentaire compris entre 6 et 7 milliards de tonnes-kilomètres à l’échelle européenne en 2020.
4Le développement des “hinterlands” des ports maritimes français Avec Seine-Nord Europe Le Havre, Rouen et Dunkerque pourront appuyer leur développement sur un hinterland élargi et maillé par un réseau de ports intérieurs. La trimodalité des futures plates-formes logistiques adossées au canal, leur interconnexion aux réseaux ferrés et routiers et leur situation géographique permettront le développe-ment d’une stratégie (…) performante.
Document 86
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120 Séquence 3 – HG11
Une part de marché des ports français portée à 72,5 % vers les régions françaises de la zone du projet dès 2020.
5L’accessibilitédesmarchandisesaucœurdesgrandesagglomérations Par sa capacité à acheminer les marchandises vers les pôles éco-nomiques des agglomérations sans nuisance et sans conflit avec le transport de passagers, la voie d’eau contribue à réduire la conges-tion routière. (…) L’acheminement des marchandises sur un axe dédié est un gage de sécurité et de fiabilité.
4,5 milliards de tonnes-kilomètres reportées de la route vers la voie d’eau en 2020.
6 L’inscriptiondudéveloppementdurabledanslespolitiquesdetransport La voie d’eau garantit la sécurité des personnes, est économe en énergie, et permet de lutter contre la pollution atmosphérique, l’ef-fet de serre et la congestion routière. Les faibles émissions en CO2 des futurs convois fluviaux de Seine-Nord Europe contribueront au respect des engagements de la France dans le cadre du protocole de Kyoto.
Une économie de 280 000 tonnes de CO2 en 2020 et 570 000 tonnes en 2050.
7DespotentialitéshydrauliquesettouristiquesLa voie d’eau offre de très nombreuses opportunités au-delà de ses fonctions de transport. Par ses capacités de transfert d’eau, elle per-met de fournir de l’eau industrielle ou potable, de contrôler les niveaux d’eau pour limiter l’impact des crues, dans la Somme et l’Oise. Mise en valeur des berges, visite des ouvrages d’art, plaisance fluviale…, Seine-Nord Europe permettra de développer des activités de détente et de loisirs, offrant un champ important de valorisation touristique pour les territoires desservis.
Une situation améliorée en période de crue de l’Oise pour plus de 500 maisons allant jusqu’à la mise hors d’eau (pour une crue de l’Oise de type 1995).
Voies Navigables de France (VNF)http://www.vnf.fr
En guise d’approfondissement, cherchez des informations sur le projet de canal à gand gabarit Seine-Nord Europe en allant sur le site http://www.seine-nord-europe.com : sur l’onglet « projet », dans le menu déroulant choisissez «Caractéristiquesd’uncanalàgrandgabarit»:
Pour aller plus loin…
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121Séquence 3 – HG11
L’axe navigable Seine-Nord : une ouverture sur les grandes régions métropolitaines de l’Europe du Nord-Ouest
1 Quels bassins navigables le projet de liaison Seine-Nord Europe reliera-t-il lors de son achèvement prévu en 2016 ? Est-ce justifié sur le plan économique ?
2 Quels sont les autres atouts mis en avant par Voies navigables de France, l’organisme propriétaire des canaux, pour défendre ce projet ? Ces arguments sont-ils recevables ?
1 Le document 85 montre clairement le hiatus existant entrelaSeine et une partie de l’Oise, navigables à grand gabarit, d’une part, et le réseau navigable du Nord-Pas-de-Calais, connecté pour sa part aux puissants fleuves navigables du Benelux et de l’Allemagne (Meuse, Canal Albert, Rhin, Moselle). Mettre cette liaison au gabarit européen permettra d’assurer la continuité de ces voies navigables en bran-chant l’Ile-de-France sur le réseau du Nord de la France et des pays voisins en reliant la Seine à l’Escaut. Une telle infrastructure facilitera le transport des pondéreux (matériaux de construction, produits agri-coles, denrées alimentaires, charbon et minerais, produits chimiques et pétroliers) entre la région parisienne et les grandes régions métro-politaines constituant la mégalopole européenne (document 87) :
Document 87
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Strasbourg
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AmiensSt Quentin
Cambrai
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Boulogne
Calais
Compiègne
DunkerqueZeebrugge
Nancy
Metz
Lille
Cologne
Francfort
Bruxelles
Luxembourg
Paris
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Rotterdam
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Gent
La Haye
Nord
Questions
Réponses
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122 Séquence 3 – HG11
Nord-Pas-de-Calais, sillon industriel wallon de Charleroi à Liège, axe Bruxelles-Anvers, Randstad hollandaise (agglomération Rotterdam-Amsterdam-Utrecht-La Haye), Rhénanie-Ruhr et axe rhénan. Le docu-ment 86 souligne l’intérêt de résorbercechaînonmanquantpourlacompétitivité de l’économie française : des liaisons plus commodes sur ce couloir (corridor) fluvial faciliteront les échanges internationaux dans une Union européenne très intégrée entre de puissantes régions économiques, ce qui devrait favoriser la création de richesses et d’em-plois. On postule ainsi un lien de causalité entre bonne accessibilité et développement. Le paragraphe 2 du document 86 détaille les effets résultant de l’interconnexion entre modes de transport grâce aux pla-teformes multimodales en cours d’aménagement. Ces équipements réduirontlescoûtsdetransport et amélioreront donc la compétitivité des entreprises. L’accès facilité aux grands ports de la Mer du Nord et aux grandes agglomérations voisines élargiralesmarchésdes firmes implantées à proximité. Un possible effet sur le développement tou-ristique est envisagé (par déclassement des canaux actuels, loisirs nautiques sur les bassins-tampons…).
2 L’autre argumentaire est de type écologique : réduction des gaz à effet de serre, des encombrements (auto)routiers, de la pollution de l’air, de la consommation de carburant (et des nuisances sonores) grâce au transfert du mode routier vers la voie d’eau, très sûr et fiable. Ressources en eau accrues et meilleur contrôle des crues sont égale-ment mentionnés. Si une partie du trafic autoroutier se reporte sur les voies navigables, ces arguments sont recevables. L’autoroute du Nord (A 1) est tellement saturée que ce changement partiel de mode est probable. À défaut, même si la hausse du trafic engendrée par cette nouvelle liaison ne devait pas résulter d’un transfert modal depuis la route, au moins cette nouvelle infrastructure très écologique aura-t-elle évitéunenouvellesurchargedel’autoroute avec tous ses incon-vénients. Le texte de cet organisme ne mentionne toutefois pas les éventuelsgriefsdesécologistes déplorant les atteintes à l’environ-nement pouvant résulter d’une infrastructure aussi énorme (faune, biodiversité, paysages, hydraulique…).
5. La connexion des réseaux français demeure donc inégale
On constate donc que la connexiondesréseauxfrançaisaumondeetà l’Europe n’est pas de qualité homogène selon le mode de transport considéré. Mais les différentes partiesduterritoirefrançais ne sont pas nonplus également desservis par les réseaux de transport, que ce soit par les infrastructures de transport (documents 88 et 89) ou les réseaux numériques (D).
Si l’on effectue un zoom sur la carte de vitesse commerciale en chemindefer (document 88), on constate ainsi des différencesconsidérablesselon
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123Séquence 3 – HG11
les axes : entre les Lignes à grande vitesse spécialement aménagées pour les TGV qui peuvent y dépasser les 300 km/h. et les voies ferrées ordinaires où l’on circule entre 80 et 120 km/h., l’écart est déjà consi-dérable. Certains reprochent d’ailleurs à la SNCF et à RFF de délaisser la modernisation de ses lignes classiques au profit d’investissements dans les LGV reliant les grandes métropoles françaises et européennes afin de prendre des parts de marché à l’avion pour la clientèle d’affaires. La persistance d’itinérairesferroviairesautrafictrèslent, notamment dans le Massif central, les vallées montagnardes et le Centre-ouest du pays, semble valider ces critiques. On observe toutefois qu’aucune liaison ne tombe sous les 50 km/h. : dans ce cas-là, le trafic s’effondre en général car la clientèle préfère la voiture (si elle en dispose), plus rapide. On peut aussi lire la carte inversement : la vitesse est faible sur les voies peu empruntées mais la SNCF les a maintenues malgré un trafic proba-blement insuffisant pour en assurer la rentabilité (et amortir l’investisse-ment qui en assurerait la modernisation). Il n’empêche que lorsque les Conseilsrégionauxfinancent l’amélioration d’infrastructures ferroviaires (par exemple leur électrification) ou de la fréquence horaire, la fréquen-tation augmente généralement de façon très significative, comme pour toute amélioration de réseau. Quoi qu’il en soit, la desserteparlechemindeferestloind’êtreégalesurleterritoirefrançais. Le développement de LGV accroît certes l’accessibilité d’ensemble de l’espace français (en accroissant la vitesse moyenne de circulation des trains et en ouvrant de nouveaux axes à la grande vitesse) mais elle est augmente dans le même temps les différences d’accessibilité en creusant l’écart entre les grands itinéraires nationaux et internationaux privilégiés et les liaisons locales n’ayant pas bénéficié d’autant d’investissements.
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124 Séquence 3 – HG11
La plus grande vitesse ferroviaire moyenne des liaisons de passagers d’après les horaires 2010
Le document 89 propose une synthèse de l’accessibilité du territoire français et des régions de 31 pays d’Europe (l’Union européenne + la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein) en prenant en compte les diffé-rentsmodesdetransport(routier, ferroviaire et aérien). C’est donc une carte d’accessibilité multimodale. La carte indique la proximité des habi-tants de toutes les autres régions pour la population de chaque région. L’indice synthétise la rapidité avec laquelle les habitants de chaque
Document 88
La plus grande vitesse sur des tronçonsferroviaires selon les horaires, 2010.
de 201 à 320 km/h
de 121 à 200 km/h
100 km
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Tunnel sous la Manche
de 81 à 120 km/h
inférieur à 80 km/h
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125Séquence 3 – HG11
région peuvent rejoindre les habitants de l’ensemble des autres régions européennes par le moyen de plus rapide. On parle d’accessibilité poten-tielle car les valeurs expriment la possibilité théorique d’échanges entre les populations de chaque région avec les autres en fonction de leurs effectifs respectifs et du temps qu’il faut pour les relier. Lesvaleursmaxi-malessontatteintesparlesrégionspeupléesd’oùl’onpeutrejoindreleplusvitelesautresrégionslespluspeuplées. Les valeurs faibles cor-respondent au cas inverse de régions peu peuplées et mal reliées aux régions les plus peuplées.
On constate que c’est l’Europerhénanequi atteint les valeurs les plus élevées, clairement supérieures à la moyenne. Cet espace, lui-même peuplé, est proche d’autres populations nombreuses accessibles rapi-dement. C’est un atout majeur pour les entreprises de l’Europe rhénane qui sont ainsi situées au centre du marché européen : leurs clients poten-tiels sont nombreux et peuvent être desservis rapidement. On observe aussi l’avantage des régions métropolitaines peuplées et bénéficiantd’unaéroportoffrant des liaisons régulières avec les autres métropoles européennes (Paris, Londres, Amsterdam, Francfort, Milan dans le Nord de l’Italie).
Cette carte présente aussi l’intérêt de confirmer l’inégale connexiondes départements français sur les autres espaces européens. L’Ile-de-Francese détache nettement grâce à son rôle de plaque-tournante aérienne et ferroviaire. D’autres départements bénéficiant d’une bonne desserte aérienne se distinguent aussi : l’Oise (Roissy-CDG), le Rhône (Lyon), la Haute-Savoie (grâce à Genève) et la Côte d’Azur avec Nice (2e aéroport français après les aéroports de Paris). La population de la moitiéorientaledupays, à l’est de la ligne classique Le Havre-Marseille séparant traditionnellement la France industrielle et urbaine (à l’est) et la France rurale (à l’ouest) apparaît dans l’ensemble plus proche des autres populations européennes, probablement grâce aux autoroutes. LecentredupaysetleMassifcentral, peu peuplés, éloignés des aéro-ports et des gares TGV, pauvres en liaisons ferroviaires correctes et mal équipés en autoroutes, ont les populations lesplusmalreliéesau reste de l’Europe. On observe que c’est en Franceque lesécartsd’accessi-bilité potentielle sont maximums (avec huit classes statistiques diffé-rentes exprimées par les différentes couleurs). Encore n’a-t-on pas tenu compte de l’Outre-mer.
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126 Séquence 3 – HG11
Accessibilité multimodale potentielle (2001)
Vous pourrez retrouver cette carte en couleurs dans l’annexe iconographique.
Document 89
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127Séquence 3 – HG11
Les inégalités d’accès aux réseaux numériques semblent a priori tout aussi flagrantes.
6. Une « fracture numérique » entre les territoires français ?
Trois documents (90 à 92) à différentes échelles vous permettent de mesurer l’existence éventuelle d’une telle « fracture numérique » selon le lieu où l’on vit.
Le réseau social Facebook (décembre 2010)
En guise d’approfondissement, vous pouvez aller chercher des informations sur votre moteur de recherches
http://www.facebook.com/notes/facebook-engineering/visua-lizing-friendships/469716398919
ou http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs1382.snc4/163413_479288597199_5658562_14158417_n.jpg
Pour aller plus loin…
Document 90
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128 Séquence 3 – HG11
Population française couverte par le haut débit, par département (février 2011)
Document 91
Cayenne
GUYANE
Saint-Denis
RÉUNION
Fort-de-FranceMARTINIQUE
GUADELOUPE
Pointe-à-Pitre
LILLE
ROUEN
AMIENS
CAEN
RENNES
NANTES
POITIERS
LIMOGES
ORLEANS
BORDEAUX
TOULOUSE
CHALONS-SUR-MARNEPARIS
MONTPELLIER
MARSEILLE
AJACCIO
LYONCLERMONT-FERRAND
DIJON BESANÇON
STRASBOURG
METZ
Nord
100 km
Part de la populationcouverte par le haut débit
99,9 à 100 % (7)99,5 à 99,9 % (24)99 à 99,5 % (30)98 à 99 % (20)88,3 à 98 % (19)
En guise d’approfondissement, vous pouvez aller chercher des informations sur la carte « population à jour de la couverture par le haut débit à l’échelle départementale » à l’adresse suivante :
http://indicateurs.territoires.gouv.fr/indicateurs/ind_gcp/geodb_fr.php?typind=C&cle=305&indic=F_Dep_Inf_305&lang=&maille=dep
Pour aller plus loin…
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129Séquence 3 – HG11
Différences de débit informatique dans le Forez (Haute-Loire) (décembre 2010)
A 72
Andrezieux-Bouthéon
St-Just-St-Rambert
Bonson
St-Cyprien
Veauche
St Bonnetles Oules
La Fouillouse
Vers Saint-Etienne
Non éligible
512 Kbits
2 Mbits
8 Mbits
16 Mbits
1 km
Conception : Guy Baudelle; Réalisation : Loïc Rivault
Communes de plus de 4 000 habitants
Communes de moins de4 000 habitants
Autoroute
1 Les Français sont-ils correctement connectés au réseau social Face-book (document 90) ? Qu’en concluez-vous sur la connexion globale du territoire français au numérique ?
2 Quelles inégalités apparaissent cependant dans la couverture par le haut débit à l’échelle départementale (document 91) ?
3 Enfin, quels types de disparités dans la desserte numérique constate-t-on à l’échelle locale ?
4 Au total, peut-on parler de « fracture numérique » à propos de l’es-pace français ?
Document 92
Questions
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130 Séquence 3 – HG11
1 L’image représente l’intensité des réseaux sociaux tissés entre les usagers de Facebook. Plus les relations sont fréquentes, plus les liaisons sont denses. On mesure ainsi l’interaction sociale (les échanges entre individus ou groupes sociaux) à l’échelle du globe par un réseau informatique. Ce document fournit donc une illustration sai-sissante de la connexionnumériqueauniveauplanétaire. La France apparaît de ce point de vue parfaitement insérée dans cet espace de relations sociales « virtuelles ». Grâce à ses serveurs informatiques, à ses câbles, ses fibres optiques et ses satellites par lesquels transi-tent ces milliards de messages, elle participepleinementàl’èredeséchangesnumériques. De ce point de vue, elle est très bien connectée au monde alors que l’image montre bien que c’est encore loin d’être le cas pour l’ensemble du globe, faute d’un niveau de développement et donc d’équipement suffisant (Afrique subsaharienne) ou à cause de mesures de censure politique limitant vraisemblablement l’accès (absence de la Chine alors que l’Inde est présente).
2 Même si une très large partie du territoire français a désormais accès au trèshautdébitnumérique, qui conditionne notamment une connexion commode à l’Internet, avec partout au moins 88 % de la population couverte, des différences subsistent néanmoins (docu-ment 91). Ce sont les départements et régions les plus urbanisés (Ile-de-France, Rhône avec Lyon, Nord-Pas-de-Calais, Alsace) qui sont les mieux équipés. Inversement, les départements les moinspeuplés sont moins bien couverts (Limousin, Massif Central, Alpes méridio-nales, Corse). Cela s’explique par les exigences de rentabilité des entreprises installant les réseaux correspondants et des opérateurs les exploitant. Il est plus avantageux d’équiper d’abord les zones urbaines où un kilomètre de réseau de fibre optique desservira plus de clients qu’en zone rurale, surtout si la population y est dispersée, de sorte que la ligne sera amortie plus rapidement et rapportera davan-tage. Ainsi s’expliquent les retards d’équipement des départementsruraux, surtout s’ils sont montagnards (ce qui rend les infrastructures plus coûteuses). L’Outre-mer subit aussi cette fracture numérique puisque des effectifs élevés (un million d’habitants à La Réunion) n’empêchent pas des taux de couverture limités. Les différences de niveau d’équipement peuvent sembler faibles, mais les retards à l’installation par rapport aux zones équipées en premier sont toujours mal vécus par les habitants qui doivent attendre avant de bénéficier du même service. Il en va de même pour tous les nouveaux réseaux, qui sont toujours installés d’abord dans les zones urbaines et peu-plées (téléphonie mobile, TNT, 3G, wifi…).
3 Une carte à très grande échelle (très détaillée) (document 92) montre que la fracture numérique s’observe surtout au niveau local. Dans cette région rurale, le Forez (prononcer foré) (Haute-Loire) où un bas-sin s’oppose à de petits massifs, on constate des inégalités mani-festes dans l’accès au haut débit, selon que l’on habite une commune de la vallée ou sur un relief (au sud-ouest et au nord-est à Saint-Bon-net-les-Oules) qui n’est pas « éligible » (en clair : qui n’a pas d’accès).
Réponses
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131Séquence 3 – HG11
4 Si àl’échellemondialelaFranceest un pays développé et démocra-tique qui met en place rapidement et sans limitation les nouveaux réseaux de communication numérique, offrant l’opportunité à l’im-mense majorité de ses habitants d’y accéder, il subsiste des dispa-rités sur son territoire. Certes, la quasi-totalité du territoire finit par être équipée, mais les délais d’installation des nouveaux réseaux numériques pénalisent toujours les espaces ruraux, moins densé-ment peuplés, et les montagnes où le relief et l’altitude rendent les équipements plus coûteux à installer et moins rentables à exploi-ter. À l’échelle locale, certaineszones peuvent même être exclues. On peut dans ce cas parler d’une fracture numérique au détriment de populations aux effectifs certes réduits, mais qui auront d’autant plus le sentiment d’être pénalisées que presque tout le reste du pays sera déjà desservi. L’Outre-mer souffre d’un tel retard, principalement à cause de son éloignement du territoire métropolitain.
7. L’éloignement de l’Outre-mer français : un handicap
Les différents territoires français situés hors du continent européen et donc au-delà de l’océan (« outre-mer ») ont des statuts en cours d’évolu-tion rapide. Les uns (DROM : départements et régions d’Outre-mer) font partie de l’Union européenne : Guadeloupe, Martinique Guyane, Réu-nion et Mayotte. Ce n’est pas le cas des autres, dits Collectivités d’Outre-mer (COM). Mais tous souffrent d’un même handicap : l’éloignement(documents 93 et 94).
Le document 93 vous indique la distance à vol d’oiseau entre l’hexa-gone et ces territoires ultra-marins (= d’Outre-mer). Mais la distance réelle est souvent plus grande encore, quand il faut faire escale faute de ligne aérienne directe. Certes, le gouvernement français s’efforce d’assurer la « continuité territoriale » avec la métropole en assurant des dessertes aériennes parfois peu rentables. Mais les liaisonsd’unterri-toireultra-marinàl’autre, même proches, sont souvent très médiocres et coûteuses, quand elles ne nécessitent pas de transiter par la France métropolitaine, y compris pour rallier un pays voisin. Il n’y a par exemple que très peu de lignes régulières avec les Etats-Unis depuis les Antilles françaises. Wallis-et-Futuna, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie sont particulièrement lointaines en termes de distance-temps (temps de par-cours) et de distance-coût (prix du voyage).
EE
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Distance des Départements, Régions et Collectivités d’Outre-mer françaises au territoire de France métropolitaine
Cet éloignement explique pourquoi les territoires ultra-marins membres de l’Union européenne sont officiellement qualifiés de Régions ultra-périphériques (RUP), ce qui se traduit en particulier par la reconnais-sance du handicap que constitue pour eux cet éloignement. Le docu-ment 94 donne quelques indications de distance et de durée de vol pour rejoindre Paris. Surtout, il met bien en évidence le surcoût(coût supplé-mentaire)detransport qui en résulte pour ces territoires dont la desserte revient beaucoup plus cher que celle du reste de l’Union européenne. Il souligne aussi les inconvénients liésà la faiblessede lapopulationdes îles, qui empêche de rentabiliser les transports maritimes. Cela vaut aussi pour la Guyane, peuplée de seulement 219 000 habitants.
Document94:L’éloignement, handicap majeur des régions ultra-périphériques françaises
La distance, source de tous nos handicaps
• Situation géo-économique des DROM :
Les (…) départements [français] d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Mar-tinique et Réunion) [auxquels s’ajoute Mayotte depuis janvier 2011] constituent, avec les régions portugaises des Açores et de Madère ainsi que la région espagnole des Canaries, les Régions Ultra-Périphériques (RUP) de l’Union Européenne (…). Les RUP sont les seules régions de l’Union Européenne qui n’appartiennent pas à l’espace géographique européen. (…) la Guadeloupe et la Martinique sont distantes de 6 800 km de Paris (soit 8 h 30 de vol), la Guyane de 7 000 km (soit 9 heures de vol) et la Réunion de 9 300 km (soit 10 h 30 de vol). (…) Ces difficultés sont
Document 93
Tahiti
Saint-Pierre-et-Miquelon
Saint-MartinSaint Barthélémy
Nouvelle-Calédonie
Walliset
Futuna
MARTINIQUE
GUYANE
GUADELOUPE
MAYOTTE
REUNION
Polynésiefrançaise
Clipperton
Terre Adélie
CrozetKerguélen
Nouvelle-Amsterdamet Saint-Paul
îles Eparses
TAAF
TAAF = Terres australes et antarctiques françaises
4 600 km
6 800 km
7 100 km
17 100 km
8 000 km9 300 km
12 000 km18 000 km
16 700 km
GUADELOUPE DROM
Saint-Martin Autres statuts (COM, POM, TOM....)
Zone économique exclusive (ZEE)
Réalisation: Loïc Rivault
Nord
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133Séquence 3 – HG11
accrues par l’insularité (…).
• Une histoire économique pénalisée par l’éloignement géographique
(…) Cet éloignement constitue (…) un facteur de blocage permanent. Une étude récente de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe (C.R.P.M.) analyse de manière approfondie les effets du surcoût dû au transport pour les régions insulaires (…).
Ce rapport scinde en 4 cercles concentriques les régions d’Europe :
1er�cercle�: les régions situées à moins de 1 000 km de (…) la « banane bleue » industrielle (autour des 8 capitales : Paris, Londres, Luxembourg, Amsterdam, Bruxelles, Vienne, Berlin et Copenhague).
2e� cercle� : la périphérie continentale de l’Union (ex. Madrid, Athènes, Stockholm…).
3e�cercle�: les régions insulaires.
4e�cercle�: les régions ultrapériphériques.
Le coût de revient du trajet d’une marchandise située dans le 3e ou 4e cercle pour atteindre Maastricht (centre du 1er cercle) est de 3,5 à 7 fois plus élevé que pour une marchandise située dans une des 8 capitales citées précédemment (et 14 fois par avion !…). Par rapport à la périphé-rie continentale de l’Union (2e cercle), le surcoût est de l’ordre de 50 % pour le transport conventionnel, et de 1 à 4 pour le transport rapide. « (…) ce surcoût représente presque 3 000 euros pour un conteneur (…) [et jusqu’à] 7 139 euros pour l’Ile de la Réunion ».
Le rapport insiste sur le fait que l’intensité du flux de transport a un impact important sur son coût. (…)À titre de comparaison, les porte-conteneurs se dirigeant vers les USA emportent environ 7 000 conteneurs contre 1 000 pour la Martinique. Aucun navire ne revient jamais à vide, ce qui n’est pas du tout le cas
pour les quatre DOM. Nous pou-vons dire que plus la distance augmente, plus les paramètres se dégradent. (…) Ainsi, le coût du transport d’un conteneur de métropole vers la Réunion cor-respond au coût du transport par camion sur une distance de 58000 km (autre donnée chif-frée : pour un conteneur (…), Rouen/Guadeloupe : 3 200 euros – Rouen/Réunion : 3 500 euros).
Les Départements d’Outre-mer, Régions ultra-périphériques et traits d’union de l’Europe.
Rapport du sénateur Jean-Paul Virapoullé, 2003.
En guise d’approfondissement, utilisez Google Earth et partez observer à la Réu-nion les infrastuctures routières et les aéro-ports dont l’île dispose. L’île est équipée
d’un aéroport international et d’une autoroute reliant la capitale Saint-Denis au Port au pied de la falaise. Vous verrez les énormes travaux de sauvegarde que nécessite la maintenance d’une telle infrastructure en climat tropical soumis aux tempêtes cycloniques.
Si vous ne disposez pas de ce logiciel, allez sur votre moteur de recherches, tapez Google Earth et vous disposez de plusieurs liens pour télécharger cette application qui vous permet de voyager et d’explorer le monde à partir de votre ordinateur.
Pour aller plus loin…
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134 Séquence 3 – HG11
L’Outre-mer, notamment insulaire, souffre donc de plusieurs handicaps qui en freinentledéveloppement : la grande distance qui les sépare du continent européen, l’insularité qui accroît les coûts de transport, un poids démographique et économique réduit qui rend difficile la renta-bilisation d’éventuels investissements, la fréquente proximité avec des pays moins développés. C’est pourquoi la séquence 9 de votre pro-gramme s’intéresse aux dynamiques (inégales) de développement des territoires de l’Union européenne et en particulier aux territoires ultrama-rins qui figurent parmi ses régions les plus pauvres.
Ainsi, la Francemétropolitainebénéficie dans l’ensemble d’un excellentniveaud’équipementen grâce au hubaéroportuairedeRoissy, qui fait de la France une ported’entréemajeuredansl’Unioneuropéenneet unevoie d’accès de premier ordre au reste du monde, mais aussi grâce à ses infrastructuresautoroutièresetferroviaires, en particulier les Lignes à grande vitesse qui connectent notre territoire à l’Europe des 27. Cer-taines installations sont toutefois moins performantes : nos portsma-ritimesfont bonne figure mais ne semblent pastrèscompétitifstandis que la liaison Seine-Nord Europe tente de combler les insuffisancesdenotreréseaunavigable. On a toutefois constaté que ce très bon niveau de desserte d’ensemble n’exclut pas certaines inégalités internes àl’espacefrançais: le Massif central et les reliefssouffrent d’une moins bonne accessibilité tant pour les réseaux classiques que pour le numé-rique, dessinant même quelques zones d’exclusion permettant de parler de « fracture numérique » au niveau local. Mais c’est l’Outre-mer français qui apparaîttrèséloigné du territoire français, de l’Union européenne et même du reste du monde, handicap qui freinesondéveloppement. n
Conclusion
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