Opération de géothermie sur le territoire de la commune de Villejuif
Note de synthèse du PER-DOTEX
OCTOBRE 2013
AVENUE CLAUDE GUILLEMIN - B.P. 6429
45064 ORLEANS CEDEX 2 FRANCE
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 2
A propos
La Ville de Villejuif dispose de zones à forte densité d’habitations et de programmes
d’aménagement urbain compatibles avec le raccordement à un réseau de chaleur
géothermale.
Le raccordement sur le réseau de chaleur existant de Chevilly-Larue / L’Haÿ-les-Roses
nécessite d’envisager le recours à un nouveau point de production de chaleur afin de
subvenir aux besoins d’une part et de sécuriser l’approvisionnement de l’ensemble du réseau
d’autre part. Dans ce contexte la réalisation d’un doublet Producteur/Injecteur au Dogger sur
la commune de Villejuif est envisagée.
Dans ce cadre-là, le Syndicat Intercommunal pour la Géothermie à Chevilly-Larue, L’Haÿ-
les-Roses et Villejuif (SIG) via le syndicat intercommunal pour la géothermie à Chevilly-
Larue et L’Haÿ-les-Roses (SEMHACH) a engagé auprès de CFG Services les études devant
déboucher sur la réalisation et l’exploitation d’une opération de géothermie profonde sur la
commune de Villejuif.
Suite à ces études de faisabilité technico-économique, le document réglementaire PER-
DOTEX est constitué de deux demandes :
- La demande concernant l’octroi d’un permis de recherche d’un gîte géothermique
basse température (inférieur à 150 °C) au Dogger dans un périmètre incluant pro parte
les 5 communes suivantes, toutes situées dans le département du Val-de-Marne (94) :
Villejuif, l’Haÿ-les-Roses, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine et le Kremlin-Bicêtre ;
- La demande d’ouverture de travaux de forage correspondant à la réalisation du
doublet au Dogger destiné à alimenter le réseau de chaleur de Villejuif.
Figure 1 : Secteur d’étude sur vue aérienne avec li mites administratives
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 3
Ce dossier réglementaire détaille alors les aspects techniques et environnementaux relatifs au
doublet faisant l’objet de la demande de permis de recherche et de la demande d’autorisation
d’ouverture de travaux.
Selon la réglementation en vigueur, ce dossier a été instruit par la Préfecture du Val de
Marne (Créteil) et soumis à une enquête publique. Le Préfet statuera par un arrêté de permis
de recherche et d’ouverture de travaux exploratoires pour le futur doublet.
Conformément à la réglementation en vigueur, le titre de recherche est sollicité pour la durée
maximale de 3 ans. A l’issue des travaux de forage du nouveau doublet, en cas de succès des
forages, un permis d’exploitation sera demandé pour une durée initiale de 30 ans.
Ces demandes ont eu pour objectif de garantir l’accès à la ressource du Dogger visée par le
projet et de commencer la phase des travaux de forage.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 4
Pertinence du projet
L’étude de faisabilité technico-économique réalisée par CFG Services, notamment pour la
partie sous-sol/ressource, a conclu qu’au droit du secteur d’étude de la Ville de Villejuif,
l’aquifère du Dogger (calcaires du Bathonien) présente un intérêt géothermique pertinent
compte tenu des besoins des réseaux de chaleur de la Ville.
La présence de nombreux doublets (puits producteur et puits injecteur) dans le Val-de-
Marne a démontré que le secteur bénéficie de conditions favorables au niveau des
caractéristiques de la ressource géothermale.
L’aléa géologique en Ile de France est faible et le couple débit de production/ température du
fluide géothermal le plus optimiste attendu ; débit de 300 m3/h, température de 70°C au puits
de production et 25°C au puits de réinjection), détermine une puissance thermique maximale
de 15,6 MW pour le doublet géothermique de Villejuif.
La puissance calorifique maximale, escomptée de 15,6 MW, reste une valeur attendue
ponctuellement. Elle permettrait néanmoins de satisfaire environ 58% des besoins de chacun
des réseaux de chaleur.
Il conviendra de valoriser au mieux la ressource géothermale et d’améliorer le rendement de
l’installation et ainsi de diminuer le coût du kWh de chaleur produit. L’exploitant pourra
optimiser le rendement de son installation, selon une disposition en série ou en parallèle des
échangeurs de chaleur et un dispositif avec ou sans Pompe A Chaleur (PAC), en fonction des
saisons et des besoins du réseau.
Aujourd’hui, les mesures mises en œuvre dans le cadre du Fonds Chaleur sont incitatives et
permettent d’améliorer la rentabilité des projets de géothermie tel que celui de Villejuif, en
particulier eu égard au coût de l’énergie chez l’abonné.
Par ailleurs, les fonds de garantie court terme et long terme apportent au maître d’ouvrage
une couverture du risque financier également incitative (90% du montant maximal garanti
des travaux sont pris en charge en cas d’échec total).
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 5
Informations générales
Le porteur du projet, le Syndicat Intercommunal pour la Géothermie à Chevilly-Larue,
L’Hay-les-Roses et Villejuif (SIG) est soumis à une procédure réglementaire qui vise à obtenir
successivement un permis de recherche de gîte géothermique, un permis d’ouverture de
travaux de forage, puis un permis d’exploitation pour le doublet.
Lors de la réalisation d’un doublet géothermique, le projet est toujours régi par diverses
contraintes et risques inhérents à ce type d’opérations. Ceux-ci sont d’ordre :
- technique : contraintes liées à l’implantation du chantier en surface, à l’impact
hydraulique et thermique au niveau du réservoir, à la conception des puits, au risque
géologique, hydrogéologique et aux opérations de forage ;
- organisationnel (planification, etc...) ;
- contextuel (chantier) : nuisances, sécurité, etc…
Le site d'implantation du forage profond de Villejuif est situé au nord-ouest de la commune
de Villejuif au cœur du quartier les Monts-Cuchets (Cf. Figures ci-dessous).
Le terrain d’accueil du chantier de forage, en friche, est vierge de toute construction. Il est
bordé par le cimetière des Pommiers de la ville, une zone pavillonnaire et des résidences
collectives. La surface prévisionnelle nécessaire au chantier de forage est couverte
majoritairement par la parcelle n° J 152 du cadastre, propriété de la ville de Villejuif dont une
partie a été cédée au Syndicat Intercommunal pour la Géothermie à Chevilly-Larue, l’Hay-
les-roses et Villejuif (SIG).
Concernant les travaux de forage, les appareils de forage susceptibles d’atteindre le réservoir
avec un diamètre final de 8’’1/2 (220 mm) au réservoir nécessitent une aire idéale
d’implantation de 5000 à 6000 m². Moyennant des travaux préparatoires en termes d’accès et
de nivellement, le site envisagé pour l’implantation du chantier présente des caractéristiques
compatibles avec la réalisation d’un doublet au Dogger.
Figure 2 : Site d’implantation du chantier de forag e de Villejuif
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 6
Le site, sans dénivelé et entièrement muré, comprend une parcelle vierge de toute
construction. L’accès au site se fera préférentiellement au nord par la rue Jean Baptiste
Baudin.
Cette surface, d’environ 5600 m² permet d’installer l’appareil de forage, ses équipements et
les bourbiers. Des travaux d’aménagement préalables seront menés par une entreprise de
génie civil afin que l’aire de chantier en configuration de forage comporte :
- une aire empierrée et compactée ;
- un réseau de caniveaux disposé autour des bassins de fabrication et de circulation de
la boue de forage ;
- trois bassins étanches ou bourbiers destinés à la récupération des déblais solides et
liquides ;
- un corral maçonné.
Ces ouvrages sont destinés à être détruits à l’issue des travaux de forage. Il restera à demeure
sur le site :
- une dalle en béton armé d’épaisseur 0,30 m ;
- une cave en béton armé autour de chaque tête de puits.
La cible du projet est le réservoir du Dogger qui s’étend sous l’ensemble du Bassin Parisien
et affleure sur ses bordures. Ce réservoir (ou aquifère) est composé d’une roche sédimentaire
calcaire perméable. La profondeur verticale du toit de cet aquifère est estimée à 1650 mètres
par rapport au sol pour le puits producteur et 1569 mètres par rapport au sol pour le puits
injecteur. Ses caractéristiques hydrogéologiques sont relativement bien connues dans le
secteur d’étude.
Le doublet est constitué de deux ouvrages orientés et inclinés, dédiés pour l’un au pompage
et pour l’autre à la réinjection de l’intégralité du débit extrait dans l’aquifère profond du
Dogger. L’écartement entre les deux points d’impacts des puits du doublet atteint 1300
mètres au toit du réservoir.
Le périmètre du permis de recherche et d’exploitation envisagé pour le projet de Villejuif est
assimilable à un polygone orienté (Cf. Figure ci-dessous). La superficie du permis de
recherche est de 4,9 km² pour un périmètre de 8,82 km.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 7
La superficie du permis d’exploitation prévisionnel est estimée à environ 3,01 km² pour un
volume d’exploitation prévisionnelle d’environ 0,695 km3 (soit 695,3.106 m3).
Figure 3 : Emprise du périmètre du permis de recher che (PER en rouge) et du permis d’exploitation (PEX en bleu) sollicité pour l’opéra tion de Villejuif, incluant les projets et les
doublets géothermiques actuels (en noir) dans le se cteur du Val de Marne
Le permis de recherche relatif au nouveau projet de Villejuif porte sur 5 communes du Val-
de-Marne (Villejuif, l’Haÿ-les-Roses, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine et le Kremlin-Bicêtre).
Les nouveaux dispositifs, orientés selon un axe quasi nord-sud- traverseront les nappes sus-
jacentes au Dogger. Ces nappes sont de haut en bas ; la nappe Rupélienne des Calcaires de
Brie (Oligocène), la nappe du réservoir de l’Eocène supérieur (Priabonien – Calcaire de
Champigny), la nappe du réservoir multicouche du Lutétien et de l’Yprésien de l’Eocène
moyen et inférieur (Marnes et Caillasses, Calcaire grossier, Sables d’Auteuil), la nappe du
réservoir de la Craie (Crétacé supérieur, Sénonien), l’aquifère multicouches de l’Albien /
Néocomien (Crétacé inférieur) et la nappe des calcaires du Lusitanien (Jurassique Supérieur).
Le réservoir du Dogger est naturellement isolé de ces nappes par une épaisseur importante
de formations imperméables.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 8
Des dispositions sont prévues pour l'exécution, l'entretien et le contrôle des ouvrages,
notamment en vue de la conservation et de la protection des eaux souterraines.
Conception des forages Exploitation des forages
Le dispositif de la mobilisation de la
ressource sera composé d’un doublet
comportant deux puits d’un diamètre initial
de 26’’ puis 17’’1/2 et 12’’1/4 pour finir au
niveau du réservoir à un diamètre de 8’’1/2.
La géométrie des puits variera selon 3
phases : une section verticale, une section
d’augmentation de l’inclinaison et une
section inclinée stable.
Des doubles, voire triples tubages
protègeront les aquifères traversés.
Des suivis réglementaires seront effectués
selon une périodicité prévue par l’arrêté
préfectoral d’exploitation afin de suivre :
- L’évolution des paramètres physico-
chimiques et des paramètres de suivi
de la corrosion ;
- L’état des puits (diagraphie et
diagnostic de performance
hydraulique).
Les résultats de la modélisation hydrodynamique et thermique du réservoir montrent que le
doublet au Dogger de Villejuif ne génère pas d’impacts hydraulique et thermique sur les
exploitations géothermiques voisines susceptibles de créer un conflit d’usage d’un point de
vue minier. La modélisation des impacts thermique et hydrodynamique permet de montrer
que le positionnement des nouveaux puits :
- garantit un fonctionnement du nouveau dispositif au cours des 30 premières années
d’exploitation sans percée thermique ;
- implique des impacts hydrauliques négligeables pour les exploitations voisines et
optimise le fonctionnement du doublet de Chevilly-Larue.
Sur la base des caractéristiques de la ressource (Cf. Tableau ci-dessous) et sur le principe
d’une rémunération en régie, les coûts sont décrits sommairement dans le tableau ci-dessous.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 9
Transmissivité
(D.m)
Température
au sabot
(°C)
Température
d’injection
(°C)
Débit
maximal
(m3/h)
Puissance
thermique
maximale
(MW)
Villejuif 25 ± 5 70±1 25
(minimale) 300 15,6
Coût global de
la réalisation du
doublet
Coût des
équipements de la
boucle
géothermale du
doublet
Coûts d’exploitation annuels du doublet
10 653 k€ HT 1 613 k€ HT
P1 :
Consommation
P2 : Petit
entretien et suivi
réglementaire
P3 : Gros
entretien
246,4 k€ HT 79,4 k€ HT 136,7 k€ HT
La demande d’ouverture de travaux exploratoires comprend un mémoire exposant les
caractéristiques principales des travaux prévus et un exposé des méthodes de forage
envisagées.
Pour le projet de Villejuif, les travaux de forages suivront une géométrie précise des puits
telle que définit ci-dessous (Cf. Figure 4):
- pour le puits producteur GVIL-2, le déplacement horizontal par rapport à l’axe de
l’ouvrage est de 1052 mètres au toit du Bathonien à 1650 mètres verticaux, ce qui
correspond à une longueur forée de 2079 mètres ;
- pour le puits injecteur GVIL-1, le déplacement horizontal par rapport à l’axe de
l’ouvrage est de 974 mètres au toit du Bathonien à 1569 mètres verticaux, ce qui
correspond à une longueur forée de 1940 mètres.
Le programme de forage définira un phasage des opérations selon les diamètres successifs
du puits : avant-puits, 26’’, 17’’1/2, 12’’1/4, et 8’’1/2 au niveau du réservoir.
Le matériel utilisé pour réaliser ”l’avant-trou” des nouveaux puits sera une sondeuse
utilisant la méthode de forage par havage (méthode « sans boue »). Le reste des opérations
de forage se feront avec une machine de forage Rotary.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 10
Figure 4 : Schéma de principe et pré-dimensionnemen t de la boucle géothermale du doublet de Villejuif
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 11
Pendant la période de forage, les activités seront organisées en 3 postes de 8 heures, 7 jours
sur 7 avec des périodes de récupération pour maintenir les durées de travail définies par le
Code du Travail. Les effectifs moyens présents sur le site sont généralement inférieurs à une
quinzaine de personne.
La productivité du réservoir attendue pour le nouvel ouvrage devrait avoisiner les 25
m3/h/bar.
Conformément à la réglementation, la présente demande de permis de recherche de gite
géothermique basse température au Dogger et la demande d’ouverture de travaux
exploratoires sont accompagnées d’une étude d’impact environnemental du projet
concernant la phase des travaux et la phase d'exploitation.
L’objet de l’étude d’impact présentée est de :
- décrire l’état initial du site et de son environnement ;
- recenser les impacts des travaux sur l’environnement afin de définir la meilleure
implantation des forages et l’organisation de chantier de moindre impact, en
intégrant les observations effectuées lors de l’état initial ainsi que les contraintes
techniques, économiques et géologiques ;
- évaluer les effets permanents engendrés par le projet sur le milieu physique, naturel
et humain, qu’ils soient positifs ou négatifs et de présenter les mesures envisagées
pour supprimer, limiter et si possible compenser les effets négatifs.
Selon le zonage du POS de la ville de Villejuif, l’emprise du chantier concernera
respectivement la parcelle de la zone UEb.
Aujourd’hui aucun projet d’aménagement n’est prévu dans le secteur d’étude durant la
période des travaux de forage du nouveau doublet de Villejuif. En conséquence,
l’environnement du site, au moment du lancement du chantier de géothermie, sera le même
qu’aujourd’hui.
L’environnement sonore aux alentours du futur site d’implantation des forages est
relativement bruyant, notamment le jour, du fait de sa proximité avec l’autoroute A6 et la
RD 7, ainsi que de la RD 61.
Dans un rayon de 50 mètres, seules trois parcelles sont concernées par le futur projet. Il s’agit
de propriétés privées destinées à des résidences collectives (n°1 et 130) et la parcelle n°152 et
n°153 englobant le cimetière des Pommiers et le site du chantier. Selon l’article L.153-2 du
Code Minier, le maître d’ouvrage aura besoin d’obtenir le consentement des propriétaires de
ces résidences pour pouvoir forer les deux ouvrages.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 12
Il est à noter la présence de plusieurs ZNIEFF à proximité du site de Villejuif à environ
2,7 km pour la plus proche; (ZNIEFF de type I et II : les prairies et les friches du Parc des
Lilas n° 110030001 et n°110030006).
Les zones Natura 2000 se situent à plus de 9 km du site de Villejuif.
A environ 8,5 km au sud-ouest de Villejuif, sur la commune de Verrières-le-Buisson, une
réserve biologique est protégée au sein de la forêt de Verrières.
Un arrêté préfectoral de protection du biotope (Iles de la Marne) est en vigueur dans le
département, de nombreux oiseaux, plantes et poissons ont été inventoriés. Cette zone de
protection est située à plus de 12 km à l’est du site de Villejuif.
Le futur site de Villejuif est inclut dans aucun des trois périmètres de protection de captage
d’eau souterraine (ESO) ou de surface (ESU) listés par le département Veille et Sécurité
Sanitaire de la délégation territoriale du Val-de-Marne. La prise d’eau la plus proche est celle
d’Ivry-sur-Seine, à 4 kilomètres, dorénavant abandonnée.
Le sol du site de Villejuif n’est pas inventorié comme étant pollué. Si lors des opérations de
génie civil, le risque de sols pollués s’avérait réel, alors le maître d’ouvrage s’engage à
appliquer la méthodologie décrite par la réglementation en vigueur relative aux sites et sols
pollués. Le site accueille une faune et une flore adaptée à un environnement urbain.
Les travaux seront réalisés en tenant compte de la topographie des terrains. Le futur site
d’implantation du chantier n’est pas situé en zone inondable. Selon les cartes d’aléas du
BRGM, l’aléa de mouvements de terrain, dans le secteur d’étude, lié au phénomène de
gonflement/retrait des argiles est à priori nul tandis que celui lié aux cavités souterraines est
envisageable sur la moitié nord de la parcelle.
La commune de Villejuif possède un patrimoine historique et de nombreuses zones
naturelles à protéger. Néanmoins le chantier n’est pas compris dans le périmètre de
protection des jardins et des monuments historiques (classés et inscrits).
Il est à noter que le secteur du site n’est soumis à aucune servitude aéronautique de
dégagement, l’aéroport le plus proche se situant à plus de 5 km (aéroport d’Orly).
Le site de Villejuif est concerné dans sa partie nord par une servitude liée aux zones
d’anciennes carrières, et dans son ensemble par des servitudes liées aux transmissions
radioélectriques des stations du Fort du Kremlin-Bicêtre et de la station ANFR de Villejuif.
Elles entrainent des restrictions de l’utilisation des sols, dont les prescriptions et restrictions
ne sont pas rédhibitoires quant à la faisabilité du projet de Villejuif.
Afin de minimiser les risques d’effondrement, l’Inspection Générale des Carrières a été
consultée pour les futurs travaux situés dans le périmètre d’anciennes carrières.
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 13
Pour ce qui concerne le recensement des impacts des travaux, on identifie durant la
période de chantier que :
- La présence permanente d’équipes de forages, de supervision et de travaux de
surface aura un effet positif sur l’hôtellerie et la restauration locale.
- L’impact visuel sera surtout le fait du mât de forage qui aura une hauteur de 40
mètres environ. L’enceinte empierrée de la parcelle (environ 2,5 mètres de hauteur) et
des clôtures provisoires atténueront l’impact visuel lié à la présence d’engins et de la
machine de forage sur le chantier vis-à-vis des piétons et passants.
- Pour ce qui concerne l’environnement sonore, sans toutefois préjuger des effets de
site (topographie, conditions météorologiques…), le jour les abords du chantier et son
environnement ne devraient pas être plus bruyants qu’une salle de classe. Afin de
limiter l’impact sonore du chantier la nuit, les activités les plus génératrices de
nuisances sonores seront réalisées uniquement le jour. La principale gêne devrait être
liée, le jour comme la nuit, aux chocs des tiges métalliques et au bip de recul des
engins de chantier.
- Concernant la circulation routière, le maître d’ouvrage mettra en œuvre des mesures
organisationnelles visant à réduire ou à supprimer l’impact des travaux au voisinage
du site (panneaux de signalisation et limitation de vitesse). La circulation habituelle
sera donc organisée en fonction des phases du chantier, ce qui permettra de réduire
les risques d’accident.
- Le périmètre des travaux, les cheminements piétons, les accès pour les véhicules
légers seront entièrement sécurisés. L’accès au chantier sera interdit au public et les
entreprises déclareront leurs travaux et établiront un Plan Particulier de Sécurité, de
Prévention et de Santé (P.P.S.P.S).
- Pour ce qui concerne les sols et les eaux de surface, seront mis en place une semelle
en béton imperméable ainsi que des bassins de stockage temporaire des effluents. Les
eaux de ruissellement seront collectées par des caniveaux et conduites vers un bassin
de décantation. Les sols seront protégés durant les travaux par cette semelle en béton
imperméable et réhabilités à la fin de ceux-ci.
- Les impacts liés au contrôle des eaux de ruissellement et à la protection des aquifères
superficiels ont été traités et seront conformes avec le SDAGE Seine-Normandie.
- Le risque concernant le sous-sol est la possible contamination d’un aquifère par de
l’eau géothermale. Les mesures prévues pour supprimer, réduire ou éviter la
survenue d’un tel accident interviennent à trois niveaux :
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 14
- à la conception de l’ouvrage ;
- lors de la réalisation de l’ouvrage ;
- en cours d’exploitation et lors des contrôles périodiques dits réglementaires.
Le site n’étant pas soumis à des servitudes liées à la protection du patrimoine les travaux se
feront dans le respect des réglementations en vigueur.
- Les déchets et effluents produits pendant les travaux sont de plusieurs types : résidus
de boue, cuttings, déchets industriels banals, déchets ménagers, déchets spéciaux et
eaux géothermale et de ruissellement. Le traitement de chaque catégorie de déchets
se fera dans le respect de l’environnement et des règles en vigueur afin de supprimer
tout impact nuisible du chantier.
- Compte tenu des éléments précités et de la distance entre les chantiers et les espaces
naturels (ZNIEFF, Natura 2000, etc..), il apparaît qu’il n’y aura pas d’impact des
travaux sur ces espaces protégés.
Figure 5 : Exemple d’implantation en contexte urbai n (Paris Nord Est)
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 15
Le maître d’ouvrage pourra mettre en œuvre des mesures techniques et organisationnelles
visant à réduire ou à supprimer l’impact des travaux au voisinage du site. Les coûts de ces
mesures, exprimés sur la base d’estimations réalisées fin 2012, représentent un total estimé à
582 500 € HT pour le doublet.
Pour ce qui concerne l’évaluation des effets permanents engendrés par le projet
d’exploitation du gîte géothermique :
- Le projet permet d'utiliser une énergie locale, qui n'émet pas de gaz à effet de serre. Il
confère à la ville de Villejuif une image écologique justifiée.
- Le projet de géothermie va permettre de contribuer à couvrir les besoins de chaleur
pour le/les réseaux actuels et des extensions à venir.
- L’exploitation de la ressource en eau profonde du Dogger en circuit fermé, se fera
sans nuisance sonore et olfactive, sans nuisance sur les eaux superficielles et
souterraines.
- Compte tenu de la distance entre l’exploitation et les sites Natura 2000, il apparaît
que l’exploitation du gîte géothermal sera sans impact sur les sites Natura 2000.
- Les installations géothermales étant souterraines, elles ne seront pas visibles depuis
l’extérieur de la centrale.
- L’impact visuel sera fortement réduit en raison du mur d’enceinte entourant la
parcelle. De plus la future centrale géothermique sera semi-enterrée et une
végétalisation de son toit est envisagée.
- Les opérations de maintenance n’engendreront pas ou peu d’impact sur la circulation
routière.
Le maître d’ouvrage mettra en œuvre des mesures techniques et organisationnelles visant à
réduire ou à supprimer l’impact de l’exploitation. Les coûts de ces mesures, exprimés sur la
base d’estimations réalisées fin 2012, représentent un total estimé à 81 000 € HT par an pour
le doublet, auquel s’ajoute le coût des interventions d’entretien des puits réalisées tous les 5 à
10 ans (12 600 € HT par intervention).
Les aspects relatifs à la sécurité et à la santé pour la période des travaux, puis pour la période
d’exploitation du gîte géothermal ont également été traités.
Le maître d'ouvrage élaborera un Plan de Prévention (PP) pour la période des travaux, puis
un PP spécifique à la phase d’exploitation. Ces documents fixeront les principes et
l’organisation relative à la sécurité et à la santé conformément au Code Minier, au Code du
Travail et au Code de l’Environnement. Le maître d'ouvrage prendra toutes les dispositions
Synthèse du PER-DOTEX – Projet Géothermique de Villejuif 16
nécessaires pour organiser la mission de coordination de la sécurité et de la santé sur les
sites.
Les Plans de prévention seront constitués des Plans Particuliers de Sécurité et de Protection
de la Santé (PPSPS) de chacune des entreprises intervenant sur le site, pendant les travaux ou
en phase d’exploitation.
Les travaux de forage sont soumis au Règlement Général des Industries Extractives (RGIE,
décret n°80-331 du 7 mai 1980) et au règlement de sécurité des travaux de recherche et d'exploitation par sondages des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux (décret n°62-725
du 27 juin 1962).
Les aspects de la protection du public durant le chantier sont traités en considérant l’accès au
public, la circulation des véhicules, les infrastructures et le bruit sur chantier, le stockage de
produits divers et la production d’eau ou de gaz géothermaux.
Les consignes de sécurité habituelles ainsi que les consignes spécifiques aux types de risques
inhérents aux chantiers de forage de puits géothermiques (incendie et hydrogène sulfuré)
seront respectées dans le cadre de la protection du personnel de chantier.
Des mesures de sécurité seront prises en cas de fuites liées au percement des tubages en
exploitation ou en cas de fuites sur les installations en surface de la boucle géothermale.
Le dispositif géothermique marche en circuit fermé empêchant l’émanation de gaz H2S.
Ponctuellement, le circuit pourra être ouvert sur des périodes très courtes. Toutefois, les
nuisances olfactives resteront extrêmement réduites.