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Les Aventures de Néo Par les 1ESL 2 du lycée Vauban – Aire sur la Lys
Vous avez sans doute entendu parler de Voltaire et de ses personnages de contes
philosophiques : Candide, Zadig, Micromégas, Babouc, Scarmentado... Tous
parcourent le monde, tous s'interrogent sur le bien et le mal que les hommes sont
capables de faire.
Néo est le fils de Micromégas : il vient d'une planète lointaine, et découvre notre
Terre... Nous sommes le 10 juillet 2019, en pleine saison hivernale, et Néo vient
d'arriver sur la planète Terre.
Suivez-le dans ses aventures palpitantes...
Première partie
Chapitre 1
Ecole ou usine ?
Néo venait d'arriver sur la planète marron, également appelée la planète Terre. Il entra dans une
gigantesque ville moderne. Soudain entre deux gratte-ciel, il vit un immense bâtiment carré sans
fenêtre, sans couleur si ce n‟est un noir omniprésent qui donnait à l‟endroit un aspect lugubre où seule
l‟inscription “Ecole du CIC‟‟ faisait office de décoration. Néo remarqua un hologramme géant qui
disait “rentrée scolaire aujourd'hui”. Il vit au loin des enfants qui pleuraient, il s‟avança vers eux, il
claqua des doigts et soudain devint invisible. Les enfants entrèrent un à un dans une gigantesque salle.
Au dessus de cette salle, trois grandes lettres étaient inscrites : C , I , C. Chaque enfant qui rentrait
devait être muni d‟une carte, sur laquelle on pouvait lire un chiffre. Selon leur chiffre, les enfants
étaient répartis en trois rangées distinctes : lv1, lv2 et lv3 qui respectivement partirent aux blocs un,
deux et trois.
Néo, curieux de connaître l‟éducation terrienne dans son ensemble, voulut voir chacun des
niveaux. Pour cela il décida de suivre d‟abord le groupe numéro un en direction du bloc un. Ce groupe
était composé d‟un nombre d‟élèves bien moins élevé que les deux autres. Ils empruntèrent un
ascenseur de verre qui était rapide et respirait la modernité. Une fois au dernier étage du bâtiment
quelle ne fut pas la surprise de Néo tant le contraste entre cette salle et l‟entrée du bâtiment d‟où il
provenait était saisissant : la blancheur éclatante des murs faisait ressortir des hologrammes
représentant les grands monuments internationaux. Là, un homme, vraisemblablement le directeur
attendait les nouveaux étudiants, et leurs dit :
« Bonsoir, je suis votre professeur référent ici, au CIC, vous qui êtes la future élite de la société.
Vous recevrez la meilleure éducation possible grâce aux intervenants extérieurs et à notre machine
avec un large choix de domaines (politique, art, histoire...). Vous aurez les injections les plus
performantes de nos laboratoires. Je souhaite donc à chacun d‟entre vous la bienvenue au CIC. »
Néo, impressionné, pensait que la scolarité terrienne était idyllique.
Néo suivit alors le seconde groupe, plus nombreux, plus agité. Le directeur paraissait énervé, il
hurla :
« Silence! Sinon vous irez faire un détour au LIP, autrement dit au Laboratoire d‟Injection pour
les Punitions. »
Les étudiants avaient peur, très peur. Le directeur faisait entrer les étudiants du groupe deux au
lv2 et un professeur était là. Néo et les autres entrèrent. Le professeur ne se présenta pas, il expliqua le
programme.
« Vous êtes beaucoup, je demande à chacun d‟entre vous un minimum de discipline et de
responsabilité. Le programme cette année sera assez simple : injection en mathématiques, notamment
sur l‟étude de quelques théorèmes basiques, injection en Physiques-Chimie, centrée sur la
composition des cellules et sur les atomes, injection en Langue, centrée sur le dialogue et la
compréhension, et injection en Histoire centrée sur la guerre 2020 dite "la guerre des deux Corée"»
Derrière le professeur, d‟énormes machines avec des câbles reliés à un casque se présentaient aux
élèves, elles étaient rangées selon le domaine.
L‟éducation idéale enseignée à l‟étage du dessus semblait déjà bien loin. C‟est alors que Néo
comprit que les différentes classes sociales n‟avaient pas le droit à la même d'éducation.
Pour terminer cette journée dédiée à l‟étude de l‟enseignement humain, Néo voulut retrouver le
dernier groupe. Pour cela il dut descendre au sous-sol ou plutôt au “lv3‟‟. La surprise fut totale pour
Néo : ce qui était censé être une salle de classe était en fait une immense usine où des milliers
d‟enfants travaillaient à la chaîne comme des machines. Une voix autoritaire sortant des hauts parleurs
répétait sans cesse « c‟est votre travail qui finance le CIC. Seul le plus performant d'entre vous recevra
une injection cérébrale ce soir. »
C'est ainsi que Néo comprit la signification de l‟acronyme CIC (Centre d‟Injection Cérébrale)
mais il comprit également que les enfants issus du bas de l'échelle sociale finançaient les études des
plus riches en travaillant contre leur volonté comme des esclaves. Néo ne put supporter une telle
vision de l‟éducation avec tant d‟inégalités entre les élèves, il décida donc de fuir cette “école‟‟ pour
poursuivre sa découverte du monde.
Benoît JOLY et Rémi HANNOTEL
Chapitre 2
Inégalités
Néo entra dans une zone inconnue. Il était curieux de la découvrir, car personne n'avait voulu lui
donner de renseignements : « C'est une ville fantôme, » lui avait-on répondu. La légende disait que
toute personne essayant d'y rentrer se heurtait contre une paroi de verre et devait repartir
immédiatement. Mais Néo, en partant de chez lui, s'était juré de réussir à visiter l'univers entier et il
comptait bien réussir là où les autres avaient échoué.
Il ne vit d'abord qu'un désert à perte de vue, mais au bout de vingt minutes de marche il se heurta
contre une paroi. Comme il s'attendait à cet obstacle, il décida de camper juste à côté de la paroi.
Le lendemain matin, une voix lui parvint:
« Qui es-tu étranger et pourquoi veux-tu pénétrer dans notre ville ?
− Je suis Néo. Je voyage de galaxie en galaxie, et je suis venu sur Terre pour découvrir les
hommes et leurs modes de vie. Je veux aussi découvrir votre monde.
− Dans le monde d'aujourd'hui, chaque ville est un monde et chacune a son fonctionnement.
− Peux-tu me parler de ta ville ?
− Non je ne peux pas sinon je serai blâmé, mais je peux te faire entrer, à tes risques et périls !
− Merci quand même. »
La porte s'ouvrit et sa présence fut détectée par les forces de l'ordre. Deux hommes grands aux
yeux bleus et aux cheveux blonds s'approchèrent de lui. Il remarqua une croix gammée sur leur
uniforme. Il comprit alors que ce monde se basait sur le régime nazi mais que la différence cette fois
était que les convictions d'Hitler devaient être les convictions de tous...
Néo attendit que les deux hommes engagent la conversation mais ils semblaient déjà converser
avec quelqu'un d'autre, par télépathie. Néo était impressionné, dans aucun autre monde ce moyen de
communication n'était possible. Il attendit donc. Le plus arrogant des deux aryens prit la parole :
« Tu n'es en aucun cas semblable aux nôtres, nous allons te garder à nos côtés pour l‟instant. »
Ils emmenèrent Néo au cœur de la ville. Il fut tout de suite frappé par les inégalités : la pauvreté
côtoyait le luxe. Les habitudes de ce peuple se voyaient au premier coup d‟œil. Les habitants pauvres
s‟inclinaient devant toute personne portant l'insigne de la croix gammée Ainsi , des vielles femmes
s‟inclinaient devant des enfants, comme un vieux chêne tombant plus bas qu‟un buisson. L‟élite se
promenait tranquillement, exhibant leurs richesses alors que les autres couraient de part et d‟autres
de la ville. On voyait de pauvres femmes, vêtues de guenilles, tenant balais, serpillières et autres
produits de ménage; elles se tenaient courbées et semblaient lasses.
En passant près de l'une d'elle, l'un des deux guide aboya qu'il fallait préparer la chambre 576 au
plus vite et qu'elle serait battue si il restait un grain de poussière. La pauvre femme murmura «Oui,
maître » et courut vers un des nombreux hôtels ayant pour forme le visage du maître suprême.
Au bout d'une heure de découverte, Néo constata que tout était très superficiel. Il était sûr que
quelque chose se cachait derrière cette “façade” et il se dit qu‟il devait à tout prix trouver ce qui se
tramait. Comment de telles inégalités étaient possibles ? personne ne les dénonçait ?
Le lendemain, il décida de consacrer sa journée à visiter les recoins de la ville. En furetant, il
découvrit des prisons où étaient cachés les intellectuels jugés “nocifs”.
Il comprit que l'élite maintenait son pouvoir en faisant taire ceux qui voulaient faire réfléchir la
population. La race supérieure privait l‟autre de savoir et de connaissances afin d‟éviter une
révolution contre le régime.
Néo, déçu et inquiet pour l'avenir des hommes, poursuivit sa quête.
Elise LESECQ et Médéric THOMAS
Chapitre 3
La Justice régnera jusqu’à la fin...
Néo arriva aux portes de la ville de Justicity. Les quartiers étaient infestés de policiers qui ne le
lâchaient pas des yeux. Plus il avançait, plus il se sentait angoissé : en effet aucun habitant ne
l‟accueillait et personne ne pouvait le guider. Le ciel était gris, menaçant, les rues étaient désertes. Il
arriva sur la place de la ville où il aperçut un tribunal. Intrigué par ce bâtiment, il entra et entendit
plusieurs voix menaçantes mais aussi des cris effroyables. Il avança dans le hall d‟entrée et suivit le
gigantesque couloir décoré d'immenses chandeliers en or. Néo se retrouva sur un immense balcon et il
se rendit compte qu‟il assistait au déroulement d‟un procès. Mais ce procès ne semblait pas commun,
en effet tout le monde criait. Il aperçut alors au fond de la salle le juge devant lequel se tenaient le
coupable ainsi que d‟autres fonctionnaires juridiques et le public. Le procès débutait... le
comportement des fonctionnaires juridiques choqua Néo.
En effet l‟accusé se trouvait dans une cage comme un vulgaire animal. En face, le juge avait les
pieds allongés sur son bureau, le public jetait des pierres sur l‟accusé et les fonctionnaires juridiques
semblaient en rire. C‟est alors que le juge prit la parole.
« Un peu de sérieux, je vous prie mes amis.»
Le silence s‟installa.
« Alors euh … OUI, Monsieur Baurain Frédox vous êtes accusé du meurtre de votre voisine.
Monsieur Baurain que faisiez-vous hier après-midi à quinze heures?
− Pour la trentième fois je vous assure que je ne l‟ai pas tuée, nom de dieu !!! »
Il s‟énerva et un des huissiers de justice s'avança et lui donna un coup de fouet.
« Faites attention à qui vous vous adressez. Moi seul peux tracer votre avenir dès à présent.
− Mon maître, je vous certifie qu‟à quinze heures j‟étais chez moi. Je regardais votre chaîne à la
télévision.
− Je sais … il n‟y a que mes collègues justiciers et moi qui passons à la télévision.
− Pour être franc je ne connais même pas mes voisins dans cette ville, personne ne se connaît de
toute façon …
− Vous êtes l‟accusé et non la victime.
− Si, je suis la victime car je suis accusé de quelque chose d‟horrible alors que je n‟ai rien fait…
− C‟EST UN MENTEUR !! cria le public. Il mérite l‟humiliation et la honte !!! »
Le juge et les fonctionnaires se rassemblèrent pour décider du sort du vieil homme. Néo regardait
Frédox avec une grande pitié, il avait l‟air profondément touché par ses paroles.
Le juge reprit la parole
« Mes fidèles collègues et moi avons décidé de vous condamner pour meurtre. Je vous prie de ne
pas faire de scène et d‟accepter votre sort. »
Le juge et les fonctionnaires sortirent, ainsi que le public. Frédox se retrouva seul dans sa cage
comme un vulgaire animal. Néo descendit l'escalier à grands pas pour rejoindre Frédix.
« Bonjour M.Baurain … je viens d‟assister à votre … enfin voilà je tenais à vous demander si ça
allait ..,
− Hélas non mon jeune garçon..
− Je m‟appelle Néo, Monsieur, et je ne viens pas de ce monde bizarre.
− Ah d‟accord, vu les circonstances ne t‟étonne pas si je ne suis pas accueillant...
− Je ne vous en veux absolument pas, Monsieur, je vous comprends. Mais expliquez-moi je vous
en prie… Pourquoi n‟y a-t-il personne dans les rues ? Pourquoi personne n‟est solidaire et pour finir
pourquoi vous ont-ils jugé coupable sans preuves ?!!!
− Tu as l'âge d'être mon fils, Néo … je vois que tu ne connais pas vraiment cette ville sans cœur.
Vois-tu, personne ne se connaît ici. Personne ne te dit bonjour et personne ne s‟aime à part les
familles. Le but de chaque personne dans cette ville est de ne pas passer par ce que je viens d‟endurer
il y a quelques minutes.
− Pourquoi n‟avez-vous pas protesté contre votre peine injustifiée?
− Le juge aurait trouvé quelqu‟un d'autre au hasard pour pouvoir régler cette affaire.
− En gros on condamne n‟importe qui pour résoudre une affaire le plus rapidement possible ?
− Oui voilà.. tu as tout compris mon garçon …
− Mais alors … il n‟y a pas vraiment de justice ici.
− Si il y en a une.
− Mais normalement la justice sert à nous rendre la vie meilleure non?
− Oui mon garçon mais ici nous n‟employons jamais ce mot “meilleur”.
− Mais dites-moi, qu'allez-vous devenir ?
− Les agents de sécurité viendront me chercher et me conduiront à ma nouvelle maison.
− C‟est à dire ?
− Suis nous et tu verras... »
Les agents de sécurité s‟emparèrent de la cage où Frédox était installé et l‟emmenèrent dans une
grosse camionnette. Néo décida de les suivre et s‟introduisit discrètement dans la camionnette, en
usant de son pouvoir d'invisibilité. Après plusieurs minutes la camionnette s'arrêta. Les agents
descendirent Frédox puis Néo descendit à son tour. Les agents et le pauvre homme avancèrent vers un
gigantesque bâtiment entouré de grilles, Néo, invisible, les suivait toujours. Plus ils avançaient, plus
ils pouvaient entendre les hurlements des prisonniers. On entendait des cris, des pleurs; on voyait des
bras et des mains maigrichonnes sortir des barreaux sales et noirs. Ils entrèrent dans ce bâtiment
repoussant. Néo sentait l‟urine et la nourriture périmé qui empestait l‟intérieur. Les agents
enfermèrent Frédox dans une cellule et Néo s‟allongea derrière cette grille qui les séparait. Frédox
portait maintenant un collier qui semblait lourd, Néo pouvait voir sur son visage les cernes creusés, les
sourcils tombants, sa bouche sans sourire, ses yeux mouillés…. Il se trouvait sur son lit, sans
électricité.. Seul … . Néo reprit sa forme habituelle puis regarda Frédox un bon moment. Lorsque
celui-ci aperçut sa présence, il s‟approcha du jeune homme.
« Tu vois ce collier, un joli petit bijou très lourd... Si je touche les barreaux, ce collier m‟enverra
des électrochocs. Dans ma jeunesse on m‟avait dit que les prisonniers d‟ici mouraient tous de faim,
enfin presque... Ils mouraient à cause des nombreuses maladies transmises ici.. Il parait que les repas
sont immangeables. Que vais-je devenir? Je serai traité comme un chien jusqu‟à la fin de ma vie...
− J‟aurais dû vous libérer quand vous étiez encore en cage.»
Néo avait envie de pleurer.
« Tu ne pouvais pas, mon garçon. Même les cages sont électriques.
− Il faut absolument vous sortir de là. Que dois-je faire ?
− Rien mon Bonhomme. regarde tous ces gens je ne serai pas seul ! Pour ne pas souffrir j‟ai juste à
ne pas toucher ces barreaux violets.
− Mais vous entendez tous ces cris ?!!
− Oui je les entends, je vais devenir comme eux tu sais. Je vais devenir comme eux là-bas.»
Il pointa du doigt ses voisins de cellule qui sautaient et hurlaient comme des fous.
« Mais voilà le monde est tel qu‟il est, je ne peux pas le changer. Mais toi mon garçon tu n‟es pas
un cas désespéré comme moi, voyons !! Écoute moi, je veux que tu partes loin d‟ici. Je suis très
heureux de t‟avoir rencontré et sache que je ne t‟oublierai pas car tu es le seul qui ait eu envie de me
sauver la vie. Je veux que tu ailles dans un autre monde, mon garçon, je veux que tu ailles là où les
gens disent ce grand mot : “meilleur”. »
Il poussa alors Néo et celui-ci s‟éloigna en pleurant ...Il courait et ses larmes coulaient sur ses
joues, il avait les yeux rouges mais il continuait à courir. Il sentait la colère monter mais il continuait
toujours à courir jusqu‟à ce qu‟il atteigne les portes d‟entrée de la ville d'où il sortit avec une grande
rapidité.
Alors qu‟il se retourna et contempla l‟ensemble de cette ville grise. Il aperçut l'imposant panneau
où était inscrit "Bienvenue à Justicy : Égoïsme, lâcheté et indépendance."
Chloé POULY et Rémi PAQUENTIN
Chapitre 4
L’horreur de la guerre
Néo voyage ensuite jusqu'à la ville d‟Aresya, la capitale de la « République Totalitaire
Française »(RTF) construite sur les ruines de Paris. Il y découvre un paysage lugubre sans sérénité ni
beauté.
Après avoir erré plus d‟une heure dans cette ville sans avoir rencontré d‟habitants, il vit un jeune
homme maigre et livide en train de courir. Néo tenta de lui parler mais il semblait avoir peur de
quelque chose et Néo aperçut des hommes en train de le poursuivre. Ces hommes étaient armés et
portaient tous les mêmes vêtements. Néo ne put voir leurs visages car ils étaient cachés par des
masques d‟acier dénués d‟expression. Un des hommes attira l‟attention de Néo : celui-ci ne portait pas
de masque et semblait commander les autres; il aperçut Néo et l‟interpella. Il se présenta comme le
commandant Eiferer de la brigade d‟Aresya et posa de nombreuses questions au voyageur. Néo
répondit qu‟il venait d‟un monde lointain et qu‟il explorait différents univers. A ces mots, le
commandant changea d‟attitude et devint soudainement courtois. Au loin Néo remarqua que les
hommes du commandant avaient arrêté le jeune homme et qu‟ils l‟emmenaient. Leur chef lui expliqua
que le jeune homme était un traître et un lâche car il s‟était enfui suite à une réquisition pour servir la
« Grande Armée » de la RTF. L‟officier l‟invita à le suivre jusqu‟au palais du Généralissime Krieger
pour qu'il puisse admirer la grandeur de cette nation.
Ils effectuèrent un trajet dans un véhicule confortable jusqu‟à une place démesurée où trônait le
palais imposant du Général Krieger. En face du palais se trouvait une statue colossale reposant sur
quatre piliers d‟acier. Le commandant Eiferer lui dit que c‟était la statue du Généralissime et que les
piliers étaient autrefois ceux d‟un monument appelé « Tour Eiffel » qui fut détruite pendant la
« Grande Guerre ». Après avoir fait visiter le palais à Néo, Eiferer l‟amena sur une estrade qui faisait
face à des milliers de soldats. Il crut reconnaitre le jeune homme qu‟il avait aperçu auparavant,
cependant il n‟en était pas sûr car plus rien ne le distinguait des autres. Le commandant Eiferer
ordonna à tous les soldats de se mettre au garde à vous et tous obéirent. Peu de temps après, sur un
énorme écran, le général Krieger apparut et prononça un discours qui vantait la gloire des morts et
rappelait le devoir des vivants : massacrer tous ses ennemis et ceux de la nation. A la fin de son
discours, le général disparut de l‟écran et les officiers commencèrent à aboyer leurs ordres aux soldats.
Le commandant invita ensuite Néo à assister à la victoire écrasante de ses soldats lors de la bataille
qui était sur le point de se dérouler. Néo accepta avec une légère appréhension.
Le commandant amena Néo et les autres officiers sur une colline assez éloignée du champ de
bataille d‟où ils pouvaient admirer les combats sans courir de risque. Néo suivit la bataille à travers
une paire de jumelles que le commandant lui avait donnée et ce qu‟il vit lui glaça le sang : les soldats
marchaient vers l‟armée adverse sans se soucier des bombes explosant à moins d‟un mètre d‟eux. Ils
étaient tellement grisés à semer la mort et la destruction qu‟ils ne remarquaient même pas leurs
camarades qui tombaient, mortellement blessés par les soldats du camp adverse. Néo n‟arrivait pas à
distinguer les soldats des deux armées tant ils ressemblaient à des machines, programmées pour tuer et
à qui on aurait retiré toute compassion, toute humanité. Après de longues heures de massacre, l‟armée
du commandant remporta une « victoire » beaucoup moins écrasante qu‟annoncée. Néo, le
commandant Eiferer et les autres officiers allèrent inspecter le champ de bataille et Néo vit un
territoire désolé, criblé d‟impacts de bombes et couvert du sang de tous les hommes qui étaient morts
pour une raison qui lui était inconnue. Le commandant lui dit que lui-même ne connaissait pas la
raison de cette guerre mais que ça lui était égal car il avait accompli son devoir et obéi au
Généralissime.
Après avoir entendu de tels propos, Néo quitta au plus vite possible ce pays d‟assassins et chercha
un endroit où les hommes n‟étaient pas aveuglés par leur soif de sang et de meurtre, un endroit où les
hommes pouvaient vivre en paix.
Mathieu RANSON et Marie-Clémence SANTACREU
Chapitre 5
HYPERTUSCENTER
Néo, à peine remis de ses émotions, reprit sa route pour en savoir un peu plus sur l'étrange endroit
dans lequel il venait d'arriver. Il marcha pendant plusieurs heures quand il fut arrêté par une immense
étendue noire recouverte de lignes blanches où venaient se parquer d'étranges boites métalliques.
Pendant son voyage notre visiteur avait vu beaucoup de choses mais de telles choses, jamais.
« Mais que font tous ces monstres qui se rassemblent ? » se demanda-t-il, perplexe.
Parlaient-ils ensemble ? Ou se rassemblaient-ils pour manger le précieux liquide, si rare sur cette
planète ?
Pour se renseigner, il alla rencontrer l'un d'entre eux. Il eut à peine le temps de poser sa question
que l‟un de ces géants de métal s'ouvrit et un homme en sortit .
« Excusez moi mon bon monsieur que faites-vous ici ? »
L'homme se retourna, regarda Néo puis montra du doigt un mur. Notre personnage ne comprenait
pas, il insista, mais la personne montra à nouveau le même mur... puis se dirigea vers celui-ci.
Notre héros le suivit discrètement sans faire de bruit, comme si il était infiltré en espion chez
l‟ennemi.
Bien sûr il n'était pas seul, il était suivi de ses congénères. Ils formèrent bientôt une masse
compacte qui ne faisait qu'un et qui marchait en rythme.
Notre personnage s'était retrouvé sans crier gare englobé dans cette masse qui n'arrêtait pas de
marcher.
Puis la masse marqua l'arrêt.
Notre ami essaya donc de sortir de la masse pour savoir ce qui s‟était passé mais rien à faire, il put
juste sortir sa tête.
Il vit de plus près ce mur, un mur étrange, presque infini.
C‟était horriblement incroyable, un mur infiniment blanc sans aucune imperfection. Il y avait
seulement un fin trait noir qui pourrait être une inscription écrite à ce qui semblait être la fin du mur.
Il essaya d‟atteindre sa poche pour sortir son visiomégatétrisbinoculaire qui lui permettrait d'avoir
une vision décuplée.
C'est ainsi qu'il aperçut l'inscription HYPERTUSCENTER.
Il ne comprenait pas ce qu'était cette chose : un dieu, un temple?
Néo eut à peine le temps de se poser la question qu'il entendit un bruit strident qui faisait bouger la
terre. Personne ne réagissait comme si cela était normal.
Il regarda le mur et il vit qu'il était en train de s'ouvrir! L'ouverture menait à un gouffre sans fin
multicolore.
« Serais-je à la limite des mondes? » se demanda-t-il
Le mur avait à peine fini de s'ouvrir que la masse était déjà en train d'entrer dans ce monstre pour
commencer à se diviser en petits groupes ou s'isoler.
Ils partaient dans tous les sens. Certains allaient dans des petites pièces délimitées par d'autres murs
plus petits avec des inscriptions encore plus étranges :
H&G, SERVICE INTERSPORT, FOUR CARRE.
Et au cœur : le centre névralgique où l'on trouve de tout.
Il s‟avança vers le centre, vers l‟inconnu et l‟inexpliqué. Il s‟arrêta brusquement quand il remarqua
devant lui une chose indescriptible.
Une chose ni matérielle, ni immatérielle. Une sorte de matière blanche et lumineuse qui était
franchie par ces êtres si étranges que sont les humains.
Curieux, Néo avança d‟un pas et tendit une main vers cette chose. Et il fut d‟un coup absorbé
comme si il se faisait manger par cet être lumineux. Il eut à peine le temps de s‟en rendre compte qu‟il
était déjà à l‟intérieur de la créature. Il se retrouva immergé dans un liquide transparent.
Il ne comprenait pas mais il n‟avait pas le temps de réfléchir. Ce liquide empêchait de respirer, il
était en train de se noyer.
Avant de mourir il aperçut à l‟autre bout une lumière plus intense que la première.
Instinctivement Néo utilisa ses dernières forces pour se diriger vers la lumière. Une fois parvenu à
son but, il fut de nouveau aspiré pour cette fois aboutir dans un autre monde : un monde inconnu et
étrange. Tel un nouveau-né, il se retrouvait perdu, désorienté, gluant, il était recouvert de mélasse et il
n‟était pas seul.
Des millions peut être des milliards d‟humains en étaient recouverts.
Mais eux, contrairement à lui, n‟étaient pas perdus. Ils savaient où aller et quoi faire.
Donc à son habitude notre voyageur suivit le mouvement même si cela lui était la plupart du temps
nuisible. En suivant les humains, il atterrit dans un sas qui contenait une énorme palme qui permettait
d‟enlever cet ectoplasme cosmique.
Une fois nettoyé, on lui remit en main un objet en forme de triangle courbé au milieu avec une
gâchette. La personne qui lui remit cet étrange objet était un homme habillé de vert et il portait un
casque métallique équipé lui-même de l‟objet triangulaire à sa ceinture. Néo remarqua aussi sur sa
chemise une plaque dorée qui avait pour inscription « Commandant Des Commandants »
Et, après lui avoir remis son objet, l‟homme lui dit :
« Avancez et consommez ! »
On lui disait d'avancer ? hé bien il avança. On lui disait de consommer... mais il ne savait pas ce
qu‟était cette chose. « Consommez » peut être que c‟était un objet à manger ou une chose à dire !
« Enfin je verrai bien une fois arrivé », se dit-il.
En effet, notre personnage n‟était pas encore arrivé à bon port, il devait passer une dernière
épreuve.
Une ligne noire qui bougeait. Néo n‟en pouvait plus. D‟abord absorbé par une foule ensuite par un
être lumineux et maintenant il allait finir son périple par une escale directe vers la mort.
Ce tapis tel le Styx devait mener à l‟enfer. Il se dit que c‟était la fin après avoir eu une renaissance,
il allait mourir. Une fois la ligne noire arrêtée une porte s‟ouvrit sur une lumière blanche et
perturbante. Néo pensait que la fin était proche quand il atterrit sur un sol blanc et froid ; il était à bout
de souffle, il rampait sur le sol, il leva la tête et vit un homme qui dit :
« Bienvenue à Hypertuscenter »
Cet homme était un homme habillé de blanc tel un dieu, il l‟accueillit dans son domaine, il ajouta :
« Alors monsieur que pensez vous de notre monde ? »
C‟était un monde immaculé : tout était blanc sauf des lignes de couleurs, des milliards de lignes
multicolores qui étaient envahies de ces humains, il y en avait de toutes les sortes : des noires, des
jaunes, des bleus, des blanches et même des grises.
Tout était dans ces lignes, ils avaient tous en main le même objet triangulaire qu‟il avait en main.
Au lieu de répondre, Néo posa les questions qui lui brûlaient les lèvres:
« Mais qui êtes-vous ?
− Je suis Monsieur Hypertuscenter, le chef de cette nation.
− Vous êtes le chef de quoi ?
− Le chef de l‟engouement pour la consommation.
− Justement, qu‟est-ce donc que la consommation ?
− Vous ne connaissez pas la consommation ?
− Non
− C‟est tout cela, répondit-il en riant.
− Comment ?
− Vous assistez en ce moment même à la consommation.
− Pouvez-vous être plus clair monsieur Hypertuscenter ?
− Je vais vous montrer monsieur… »
Il l‟accompagna jusqu‟à une ligne multicolore : de loin, il ne voyait pas la situation mais elle
devenait de plus en plus claire à force qu‟ils se rapprochaient. Néo regardait la scène dans ses
moindres détails : des gens étaient d‟un côté d‟une ligne et un autre groupe était de l‟autre côté d‟une
ligne. Il distinguait deux factions : les bleus et les gris. En tout cas c‟était ça pour ce rayon. Néo
remarqua que chaque rayon avait ses deux factions. Ici celui qui semblait être le chef des gris dit :
« Nous voulons votre côté pour avoir vos produits, votre territoire a des marques bien meilleures
que les nôtres. »
Et le chef des bleus répondit :
« Non c‟est vous qui avez le meilleur côté, vous avez accès à des produits moins chers et de bonne
qualité. »
Les gris alors ajoutent :
« J‟en ai assez. A vos décodeurs mes amis, visez bien les codes barres. »
Et ils se chargeaient les uns les autres pour avoir accès à des codes-barres.
« Euh… Monsieur Hypertuscenter ces gens sont en pleine consommation ?
− On peut dire ça monsieur, on peut dire ça.
− Pardon de vous demander ça mais à quoi sert un code-barres ?
− Enfin monsieur, dit-il étonné, c‟est ce qui permet d‟avoir accès aux produits une fois que les
décodeurs les ont saisis. Il y a un transfert du produit qui est fait directement chez eux par principe
de téléportation.
− Quels sont ces produits ?
− Oh ce sont des objets très divers : une porte sans poignée, des bonbons qui vous rendent plus
forts, des crèmes qui vous font croire que vous avez 10 ans de moins.
− Ils prennent ces choses pour quelle raison ?
− Ah non ! Ils ne prennent pas. Ils achètent et ils les achètent pour pouvoir consommer car
consommer c‟est la base de tout ! Quand on y pense, sans consommer ils ne pourraient pas manger
nos produits de qualité comme nos œufs de poisson ou nos foies de canard. Ils mangent
maintenant des mets de choix qui étaient réservés à l‟élite mais l‟élite n‟existe plus. Il ne reste que
nous les magasins, les puissants parmi les faibles et nous grandissons, nous grossissons, grâce aux
précieux flux économiques, grâce à nos bénéfices qui ne cessent de grossir. Nous écrasons tout.
Nous sommes légion. Et pour amplifier ce phénomène nous organisons comme ici des combats
entre différents groupes pour qu‟ils se jalousent, pour qu‟ils s‟envient l‟un l‟autre, pour avoir ce
qu‟ils n‟ont pas. Car même si ils ont tous accès à des produits de bonne qualité ils voudront
toujours ce qu‟ils n‟ont pas et en plus... vous savez le meilleur dans tout ça...
− Non, dit notre voyageur d‟une voix triste et tremblotante.
L‟homme se rapprocha de son oreille et dit en ricanant :
« On vend tous les mêmes produits il n‟y a que le nom qui change. »
Néo était tombé des nues suite à cette confidence, il était abasourdi et paralysé par ce monde à
l‟apparence si parfaite. Un monde à l‟emballage si beau mais qui contient une chose si noire.
L‟homme ajouta :
« Mais je parle trop. C‟est mon problème. Vous savez dès que je remarque quelqu‟un qui est perdu
comme vous, je me présente et je lui parle sans lui demander ne serait-ce que son nom.
− Oh mon nom a peu d‟importance quand on regarde votre vaste projet.
− Il est vrai … Enfin vous êtes venu de loin je suppose. Puisque vous ne connaissez pas cet
endroit. Vous êtes venu ici sûrement pour consommer. Alors soyez le bienvenu.
− Merci, dit le voyageur. Enfin je crois, ajouta-t-il en son for intérieur.
Discrètement, monsieur Hypertuscenter dit à l‟un de ses officiers :
« Surveillez bien cet individu. Il est inconnu de nos bases de données, mais il a été fait un
signalement dans d‟autres endroits de l‟Union d‟un homme ayant les mêmes caractéristiques que
lui. »
Notre voyageur était parti visiter l‟endroit de plus près, conformément à l‟ordre d‟Hypertuscenter.
De toute façon, il n‟y avait rien d‟autre à faire car dans cet endroit il n‟existait pas de sortie. Du moins
aucune sortie n‟était indiquée. En revanche, d‟autres choses étaient indiquées.
Un panneau retint son attention. Il osait à peine bouger, car il sentit à cet instant une présence qui
ne le lâchait plus, c‟était l‟officier en charge. Il le suivait tel un espion. Donc il essaya d‟oublier la
barbarie de ces combats et examina le panneau. Il y avait des billiards de flèches mais une se détachait
du lot, elle était dorée, il était écrit sur cette flèche :
« HYPERTUSTECHNOLOGIECOMPUTER »
Donc, pour rentrer dans la masse il suivit un groupe de personnes qui partaient par là. Il prit la file
d‟attente, toujours suivi par son garde du corps. Il essaya de trouver un visage dans la foule.
Une personne à part cherchait, le regardait fixement et lui dit :
« Vous êtes nouveau vous non ?
C‟était une jeune fille brune ayant la trentaine pas plus, Néo lui répondit :
« Oui en effet.
− Vous faites quoi ici ?
− J‟observe, je regarde …
− Et vous achetez ?
− Non à vrai dire je n‟ai même pas d‟argent.
− Quoi ?
− Je sais que cela est rare et étrange mais j‟ai toujours trouvé ça très primaire et archaïque.
−C‟est ça. Encore un révolutionnaire », murmura-t-elle.
Et elle ne lui adressa plus la parole. Une fois arrivée, la foule marqua le pas et se dispersa au
rythme d‟une musique émise par une sorte de tuyau conique, il n‟y avait que lui qui n‟était pas en
parfaite coordination.
Ils levaient les bras, prenaient leurs décodeurs et passaient le code-barres tous en même temps pour
le même produit. Puis ils recommençaient ainsi de suite pour chaque produit.
Néo regarda les produits en question. Il n‟y en avait qu‟un seul par code barres, il y avait pour
chaque produit un socle de marche blanc. Il y avait des choses étranges, des plaques noires ayant pour
inscription des mots comme : hiboh, himotechno, computer ou encore des demi cercles qui avaient à
chaque extrémité des araignées en métal.
Notre voyageur n‟avait pas le choix : il devait essayer de consommer mais il n‟avait pas d‟argent. Il
ferait semblant, il ferait comme tout le monde. Il irait de produit en produit et ferait semblant de
prendre le code barres avec son décodeur. Hélas, il l‟avait perdu pendant le trajet ; paniqué, il décida
d'examiner les produits en les touchant. Alors il rentra dans la ligne et regarda un produit, il prit son
temps... peut être trop !
Il forma un bouchon, tout le monde était en colère. Tous crièrent alors en cœur :
« Achète !!! »
Notre personnage, paniqué, ne savait plus quoi faire. Il prit alors le produit pour le regarder de plus
près. Soudain ce fut le silence, un silence pesant de 30 secondes puis une alarme retentit. Le garde qui
le suivait dit alors :
« Code 1204, je répète code 1204
Tous les hommes en noir formèrent alors un cercle autour du voyageur et une petite tache blanche
apparut : c‟était Monsieur Hypertuscenter.
« Je savais que vous étiez un espion, travaillez-vous pour les Russes ? » demanda-t-il d'un ton
menaçant.
Néo ne savait que faire, le cercle se rapprochait de plus en plus. C‟est alors qu‟il vit de la lumière,
une fenêtre, une toute petite fenêtre tout en haut comme un passage dérobé en plein enfer qui mène à
la liberté. Il sortit de sa poche un grappin X20Z et il visa la fenêtre.
Il s‟élança vers elle, elle était sur le point d‟être fermée par un rideau de fer mais il avait le temps
de l‟atteindre et de sortir son laserionfréon qui transforma la fenêtre en sable.
Néo eut le temps de sortir. La fenêtre menait à un autre endroit, à une route, il tenta sa chance et
courut de toutes ses forces jusqu‟à ce que le magasin ne soit plus qu‟un minuscule point derrière lui.
Charles HENIN et Louis ROUSSEL
Chapitre 6
La Grande Pontife
Néo arriva dans une ville, ou du moins ce qu'il en restait : les bâtiments étaient laissés à
l'abandon, l'état de cette cité donnait l'impression qu'elle avait subi une catastrophe, et les rares
personnes présentes semblaient fuir une menace invisible. Néo tenta d'approcher ces habitants mais en
vain. Ils donnaient l‟impression d‟être sans vie, les traits de leur visage leur donnaient un aspect
livide. Au loin, il aperçut un attroupement de personnes. Cela piqua sa curiosité, et il voulut en savoir
plus. Il décida donc de s'approcher et découvrit ce qui semblait être un moment important pour ces
habitants, tous aussi tristes les uns que les autres malgré une lueur étrange sur leur visage, quasi
mystique. Néo remarqua que toute cette population était agglutinée autour d‟un autel sur une place
publique. Ce lieu de culte était tenu par des hommes et des femmes qui paraissaient riches de par leurs
vêtements luxueux. Le voyageur observa cette procession. Chaque personne apportait ce qui semblait
être une offrande: de la nourriture, du bétail, des bijoux… Il s'arrêta net lorsqu‟il découvrit que ces
donations ne se limitaient pas à de simples et banals présents: une femme tendait un nouveau né qui
criait à plein poumons au dessus de l‟autel, et un des hommes richement vêtu attrapa l‟enfant avec une
expression solennelle. Personne ne semblait choqué dans l‟assemblée mis à part lui, l'étranger ; il
aurait voulu agir, prendre le bébé dans ses bras et fuir le plus loin possible mais cela aurait signifié
lancer une meute à ses trousses. Le courage lui manquait et il se résigna à tourner les talons et à partir
à la découverte du reste de cette étrange cité. Il avança un peu plus dans la ville et à sa grande surprise
arriva devant une somptueuse construction architecturale qui semblait s'élever jusqu‟aux cieux.
L'édifice paraissait ne pas faire partie du décor tellement il était monumental. En effet le contraste
saisissant entre les ruines qui l'entouraient et sa beauté ne pouvait que frapper le visiteur. Sa façade
était magistrale. La base du bâtiment était couverte d'une fresque qui semblait représenter une histoire,
sûrement une légende populaire. Elle était incrustée de pierres précieuses qui donnaient l'impression
que les personnages étaient vivants. Néo remarqua une figure présente sur chaque scène, elle était
toujours mise en valeur que ce soit par sa taille ou par sa composition de pierres précieuses, d‟or et
d‟autres métaux rares.
Il entra dans l'édifice : l'intérieur égalait l‟extérieur par sa magnificence, et la même fresque
était présente sur chaque mur. Néo découvrit avec grand plaisir qu'il y avait des personnes à l'intérieur,
en effet, c'était les premiers êtres humains qui ne paraissaient pas effrayés. Son enthousiasme retomba
lorsqu'il se rendit compte que la plupart de ces personnes étaient agenouillées, tête au sol devant une
femme. Sa robe, ses souliers, ses bijoux, ses cheveux et même son maquillage étaient d'or. Elle
ressemblait aux pharaonnes de l‟Égypte Antique : elle portait une couronne à la Cléopâtre et inspirait
un air de supériorité absolue. Ceux qui étaient à ses pieds avaient au contraire un air misérable; ils ne
portaient pas de sandales et étaient vêtus de manière misérable : leurs vêtements, ou plutôt leurs
guenilles étaient sales, trouées, en piteux état. Ils n'avaient pas remarqué la présence de cet étranger
qui en profita pour observer cette scène atypique. Subitement, ils commencèrent à jouer un air
rythmique à l‟aide de leurs mains, en tapant sur le sol puis ils se mirent à murmurer un air mystique.
Le chant s'élevait dans les arcs du monument, semblable à un chant grégorien.
Néo décida de sortir de l'ombre et de s'informer sur cet étrange rite. Toutes les personnes
avaient retrouvé leur place initiale, telles des statues. Le visiteur s'avança mais un garde l‟arrêta net et
lui dit :
« Stop ! On n'approche pas comme ça la Grande Pontife ! Qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais
vu dans notre Temple.
− Excusez-moi je ne savais pas qu'on ne pouvait pas rejoindre cette Majesté sans accord, je
viens d'arriver dans ce pays et je voulais juste en savoir un peu plus sur votre culte, répondit Néo.
− Il est impossible de communiquer avec sa Grâce sans un Papyrus, » répliqua sévèrement le
soldat.
Néo sentit que l‟atmosphère avait changé, l‟air s‟était alourdi. Le visiteur rechercha la raison
de ce silence, elle lui parut évidente : la Grande Pontife le fixait. Il fut pris d‟un sentiment d‟infériorité
par ce regard intimidant. Il ne put s‟empêcher de baisser la tête et ne désira qu‟une seule chose :
s‟enfuir. Alors qu‟il tournait les talons, une voix suave l'arrêta, c‟était la Majesté:
« Attendez étranger! Ne partez pas tout de suite! Venez donc me voir de plus près pour que je
voie votre visage. »
Néo s‟approcha prudemment. Lorsqu'il arriva en face de cette femme, il constata qu‟elle était
d‟une magnifique beauté:
« Qui êtes-vous ? D‟où venez-vous ? Pourquoi êtes-vous dans mon Nome ? », interrogea la
Pontife.
Néo se présenta et raconta son histoire. Malgré sa gêne, il tenta d‟en savoir un peu plus sur ce
mystérieux culte:
« Qui vénérez vous ainsi ? Quel est le but de votre religion? Et comment se nomme-t-elle?
− Nous sommes les enfants de Rê, Dieu Tout-puissant, Créateur et Protecteur de ce monde de
Lumière. Notre but est de délivrer les cœurs de l‟emprise ténébreuse du Mal, d‟engendrer dévotion et
soumission au Suprême afin d‟obtenir la rédemption de l'humanité pour la libérer de ses crimes
influencés par les Ténèbres. Nous souhaitons purifier le Monde de ses vices et ainsi diffuser notre
utopie à l‟échelle mondiale. Ainsi, nous, les Egylumini, allons répandre la véritable bonne parole que
vos religions souillent de leurs croyances païennes, enfantées par la Folie et le Mal, qui pousseront les
impurs dans le Néant après leur passage sur Terre. Nous, vrais enfants de l‟Astre baignerons dans la
lumière sacrée et le bonheur accordé par la sérénité divine.»
Néo ne put s‟empêcher de faire le rapprochement entre ce Dieu et le personnage représenté sur
les fresques de ce lieu de culte. Malgré tout, ce discours et la conviction avec laquelle il fut prononcé
troublèrent le voyageur qui eut du mal à trouver ses mots :
« A mon arrivée, je n‟ai pu m‟empêcher de constater que la plupart de vos sujets semblent
vénérer ce fameux Rê, comment avez-vous réussi à convaincre autant de personnes et plus important,
à garder leur confiance ? bafouilla-t-il, intimidé.
− Mais je n‟ai pas eu à convaincre qui que ce soit, mon peuple est le seul digne de mériter la
Vie, cadeau du Suprême. Nous sommes les seuls êtres dignes de mériter sa Grâce car nous avons foi
en lui. »
Cette réplique réveilla Néo de sa torpeur, ces propos étaient extrêmes, il demanda alors quelles
étaient les mesures mises en place lorsqu‟il y avait une personne qui pensait différemment. Le ton de
la Prêtresse devint plus sévère:
« En cas d‟élément perturbateur nous prenons les mesures nécessaires! »
Néo n‟osa pas demander quelles étaient ces mesures tant il redoutait la réponse. Il décida alors
de changer de sujet.
« Quelles sont les doctrines de votre religion ?
− Le Sauveur nous commande une vie simple, loin de tout artifice et nous nous devons de
suivre sa volonté. »
Néo rit intérieurement, la Grande Pontife ne donnait pas ce sentiment de simplicité. En effet
elle semblait vivre dans le luxe le plus total alors que ses sujets donnaient l‟impression d‟être des
esclaves, menant une vie de pauvreté. Le visiteur essaya de détourner l‟attention de cette femme, il
craignait sa réaction si elle découvrait qu‟il ne s‟était pas fait prendre par son éloge. Il déclara alors:
« Je vois que ce bâtiment est à la hauteur de la magnificence du Dieu Soleil, son architecture
est vraiment remarquable. Cela me gêne de vous demander cela mais où puis je aller me laver les
mains ? vous comprenez, après ce long voyage... »
À la grande surprise de l‟étranger, ce ne fut pas la Pontife qui lui répondit mais l‟un de ses
gardiens. Elle devait être trop importante pour aborder ce genre de sujet, se dit Néo qui ne recherchait
qu‟une seule chose : partir le plus loin possible de cette femme et de sa cour. On le mena à la porte et
lui indiqua où aller mais bien heureusement, personne ne l‟accompagna plus loin. Notre voyageur
décida de reprendre son voyage et de quitter ce pays cauchemardesque.
Durant son voyage, Néo avait vu bien du pays, mais cet endroit était celui qui avait suscité en
lui le plus de malaise. Un sentiment de vulnérabilité et une incapacité à réagir avaient eu raison de
notre ami qui se sentit coupable d‟avoir été manipulé l‟espace de quelques instants par cette
mystérieuse femme; il se sentait aussi coupable de ne pas avoir agi pour cet enfant. Après mûre
réflexion il en était convaincu, il était dangereux de s‟opposer à la Grande Pontife et à sa secte. Notre
ami s‟en alla le cœur lourd et la tête pleine de volonté d‟agir.
Ambrine BEZIAT et Manon BOUCLET
Chapitre 7
L'extinction
Néo, après quelques heures de vol, arriva encore dans un autre pays, en espérant trouver
quelque chose de mieux. Mais il débarqua dans un pays ravagé, comme au lendemain d‟une
apocalypse, pareil à tous ceux qu‟il avait déjà visités auparavant, voire même pire. Celui ci était
encore plus effrayant.
Le vent soufflait si fort qu‟il avait du mal à contrôler son engin aérien. Une fois au sol, il
constata avec effroi que celui ci était recouvert de cristaux verts et bleus assez étranges. A l‟approche
de ces cristaux, le taux de radiation qu‟indiquait le capteur l‟alerta : elle était cinq cents fois au dessus
de la normale, cependant et heureusement, il ne craignait rien grâce à sa combinaison. Cette matière
intrigua au plus haut point Néo : elle semblait lentement se démultiplier, comme si elle était vivante.
Le voyageur tenta tout de même d‟y poser un pied, pas très rassuré. Il marcha, faisant craquer sous lui
tous les petits cristaux, et décida d‟explorer cet endroit et d‟en savoir plus. Autour de lui, des derricks
et des puits de forages par centaines enlaidissaient le paysage. Ils étaient eux aussi recouverts à moitié
de cette matière verdâtre pas très commode. Ils devaient sûrement avoir servi il y a peu. A côté de ces
monstres de ferrailles, étaient plantées d‟immenses colonnes assez mystérieuses que l‟envahisseur vert
n‟avait pas épargnés . Elles étaient dotées d‟impressionnantes ouvertures creuses, avec au fond de
celles ci des hélices à seize pales qui le surprirent un peu : il n‟en avait jamais vu de telles auparavant.
Ces “colonnes” construites sans doute par l‟espèce humaine semblaient encore en fonctionnement
puisqu‟elles faisaient un bruit assourdissant. C‟est quand il vit au loin les cadavres de trois personnes,
recouverts eux aussi de cristaux verts, près d‟une des colonnes qu‟il confirma ses suppositions :
l‟Homme était proche. Horrifié par ce qu‟il venait d‟apercevoir, il marcha longuement, cherchant à
fuir les cristaux qui ne lui inspiraient vraiment pas confiance, et il arriva ainsi à la limite de
propagation de la matière inconnue…
Malgré tout pas question de traîner, les cristaux, à la manière d‟une épidémie, se répandaient
lentement mais sûrement. Il marcha dès lors sur une route, une vraie. Mais si il ne s‟aventurait plus sur
un sol spécial, il posait maintenant les pieds sur une route fissurée, qui menaçait de s‟effondrer à tout
instant. Plus loin encore, il aperçut des immeubles, collés les uns aux autres, totalement délabrés :
toutes les vitres étaient brisées, le béton des bâtiments s‟effritait, comparables à un jeu de cartes qui
s‟effondre au moindre souffle. Étonnant d‟ailleurs que les gratte-ciel étaient encore debout avec la
force du vent qui soufflait ce soir là. Ou cette journée là d‟ailleurs, plus grand chose n‟étonnait Néo
dans ce pays. Non loin des bâtiments, on pouvait apercevoir des vieilles souches d‟arbres déracinées,
éparpillées un peu partout. Le feuillage ? Il n‟en restait rien. Pas même des feuilles mortes par terre,
comme si ces souches n‟avaient jamais été autre chose que ce qu‟elles étaient maintenant. Il n‟y avait
qu‟un seul arbre encore vêtu de son feuillage d‟un vert éblouissant, englobé dans ce qu‟on pourrait
comparer à une boule de cristal, comme si c‟était un trésor qu‟il fallait à tout prix protéger. Derrière ce
petit trésor Néo découvrit une sorte de large tranchée à ciel ouvert, puis se rendit compte qu‟il
s‟agissait d‟un fleuve, ou plutôt de ce qui en était un auparavant, puisqu‟il restait autant d‟eau qu‟il y
en a dans une rivière. En regardant de plus près, il y avait un pont, puis deux, puis trois, dont le fer
était rongé par le temps. En examinant le paysage, parmi les ponts, les immeubles et les colonnes il
distingua un panneau, sur lequel était inscrit, difficilement lisible, “LONDON”. Alors elle ressemble
à ça, la capitale britannique ? Après avoir réalisé où il se trouvait , Néo poursuivit son chemin.
Il vit à proximité de l’arbre sacré un de ces immeubles affreux, mais celui qu‟il remarqua
avait l‟air plus résistant que les autres. Ne sachant pas où aller, ni où son chemin le conduirait, il
s‟aventura dans la masure à étages, avec l‟espoir sûrement d‟y croiser un humain. Lorsqu‟il posa le
pied sur le sol, de piètre qualité en apparence, celui ci se fissura, puis finit par s‟écrouler sous son
poids. Néo se releva , une centaine de mètres plus bas, dans ce qu‟il prit pour un tunnel - sûrement la
conséquence des forages incessants, vu le nombre de machines qu‟il avait trouvés dès son arrivée -.
Inquiet mais surtout intrigué, Néo examina la galerie qu‟il venait de découvrir. La terre avait l‟air
instable, la roche était recouverte de fissures, de quelques cristaux , et aussi d'énormes cavités. Il
parvint à rejoindre une sorte de cité souterraine, taillée uniquement dans la roche, et peu éclairée. Il
partit alors à la recherche de survivants, et c‟est en parcourant un interminable labyrinthe qu‟il vit un
spectacle à couper le souffle. Il n‟osa pas s‟approcher. Devant lui, des machines de tous les côtés, des
tuyaux reliant une machine à une autre à l‟autre bout de la pièce, et des hommes grouillant de partout.
On se croyait presque dans une fourmilière. Et ce nid d‟humains était protégé par le même cristal qui
protégeait l‟arbre. Néo tenta de ne pas se faire remarquer… Sans grand succès car après quelques
minutes d‟espionnage, un des homme le remarqua, et s‟approcha de la vitre. Ce dernier balbutia :
“ Euh… Vous êtes ? Un de nos concurrents qui semble apparemment avoir trouvé une des
seules ressources de fer qu‟il reste ? Ah, je savais bien que nous n‟avions pas assez de derricks…
− Ah mais non pas du tout, l‟interrompit Néo, je suis un simple voyageur et j‟ai parcouru votre
planète avant de me retrouver ici…
− Oh ciel ! Vous venez pour nous aider ? Quelle chance nous avons…
− Excusez moi mais ce n‟est pas vraiment ça, interrompit-il encore, gêné, je suis arrivé dans votre
cité par hasard… Mais dites moi, quand vous dites “concurrents”... Voulez vous insinuer que
d‟autres hommes vivent ici ?
− Ah je vois… Ce n‟est rien. Rentrez tout de même. Vous allez mourir de chaud si vous restez là.”
Néo grâce à sa combinaison n‟avait pas senti la chaleur extérieure, mais acquiesça.
L‟humain expliqua en quelques mots à ses pairs la situation, puis demanda à Néo de le suivre.
L‟homme reprit :
“ Mais au fait, comment vous appelez vous ?
− Néo, et vous ?
− Tiens, je ne connaissais personne de ce nom là. Moi, je suis L10. Alors Néo, pourquoi es tu
étonné que d‟autres hommes vivent ici ? Enfin, ici non, plus vraiment, mais un peu plus loin…
− L10 ?
− Et bien oui, L comme Londres, et le dixième ! C‟est pour contrôler que personne ne mange ni ne
boive plus que permis par jour, que l‟on se nomme comme ça. Rien d‟extraordinaire…
− Euh, oui, bien sûr; Néo n‟osa pas répondre davantage, et pourquoi n‟y a t-il plus personne ici ?
− LE TIBERIUM PETIT ! cria un autre homme qui l‟avait entendu. Il continua : Cette pierre
comportait un gaz semblable au gaz de schiste qu‟on connaissait, et qu‟on avait en abondance il y
a encore dix ans. Seulement, notre territoire n‟en possède plus sous ses terres.
− Comment cela se fait il ?
− On l‟a prit tiens ! On n‟allait pas laisser enterrer ce qui pouvait nous permettre de vivre.
− Et donc, le tibérium vous permet de vivre actuellement c‟est ça ?
− C‟est ce qu‟on espérait, rétorqua L10. Seulement, quand on a commencé à forer le tibérium, on
s‟est rendu compte que ce n‟était pas qu‟une simple source de gaz. Cette pierre est vivante, elle se
répand partout. Nos ancêtres compareraient sûrement ça à de l‟ordure, apparemment ça poussait
aussi vite qu‟on l‟avait arraché. La pierre est très toxique, et il nous est maintenant impossible de
vivre à la surface avec ce poison. C‟est à cause d‟elle que nos hommes sont morts, on a dû se
réfugier ici, sous terre. On espère que le clerre, tu sais la vitre par laquelle on s‟est parlé, nous
protégera d‟elle. Car elle viendra jusqu‟ici, ce n‟est qu‟une question de temps.
− C‟est donc ça le tibérium ! J‟ai constaté dès mon arrivée les dégâts qu‟il avait causés …
− Oui, enfin, ce n‟est pas grave. Nous sommes en sécurité ici.
− Et vous n‟avez jamais envie de remonter, voir le monde extérieur ?
− Remonter ? Pour quoi faire ? On vit dans notre quartier paisiblement, et tout va pour le mieux
ici.
− Comment ! réagit Néo, avez vous vu ce qu‟il vous reste pour vivre ? “
A ces mots, tous les hommes s‟arrêtèrent, se regardèrent, et rirent tous ensemble.
“ Bien sûr gamin ! Qu‟est ce qui cloche ? On a l‟eau du fleuve pour boire, des insectes en élevage
pour se nourrir, et l‟air dépollué que nous apportent les éolonnes, ce parc de colonnes que tu as
sûrement vu. Notre arbre recycle notre air et nous le renvoie. Que demander de plus ? Peut être le gaz
de schiste, nos réserves commencent à manquer. Mais bon, d‟ici là, rien ne va mal ! rétorqua L10.
− Le fleuve est votre unique ressource d‟eau ? Et l‟arbre, et les éolonnes, votre seule source
d‟oxygène pour vous tous ?
− C‟est à dire que, l‟océan ou la mer, c‟est un peu trop loin pour nous. Mais nous ancêtres ont
prédit qu‟ils recouvriront tous les continents du globe. Alors bientôt le pays sera englouti, jusqu‟à
nous, et on aura une source d‟eau infinie ! Pour l‟instant le fleuve nous suffit largement. De même
pour l‟oxygène, puisque de toute façon l‟air à la surface est pollué. ”
Néo ne répondit rien, il acquiesça seulement d‟un hochement de la tête.
Voilà comment les hommes étaient obligés de vivre après tant d‟années à exploiter leur
planète. Néo les regarda, tous les uns après les autres, les écouta, un pincement au cœur. Ces hommes
ne se rendaient-ils pas compte qu‟ils étaient arrivés à devoir porter un numéro pour pouvoir manger et
boire uniquement la ration qui leur était prévue ? Et malgré ça, ils continuaient de chercher les
minerais maintenant rares , mais qui paraissaient illimités auparavant. Ils étaient heureux quand ils
découvraient un peu de fer ou de charbon, tels un enfant de cinq ans à qui on offrait un jouet . Et ces
hommes là n‟avaient même plus de bois. En avaient-ils déjà abusé ? Vu le nombre de souches,
probablement. Mais alors qu‟allaient-ils devenir ? Le danger pour eux n‟existait pas. L‟Homme se
croyait invincible, même face à la mort de leur espèce inévitable. La montée des eaux, l‟effondrement
de la cité sur eux-mêmes, la faim ou la soif, le tibérium, l‟asphyxie, et bien d‟autres de possibilités
encore, qu‟est ce qui les atteindrait en premier ? Et quand cela va-t-il se produire ? Le décompte avait
été lancé depuis le jour où ils avaient décidé de dépouiller la Terre de toutes ses réserves. L‟Homme
est rentré dans un cercle vicieux. Il a trouvé de quoi construire, a construit, a cherché de quoi faire
fonctionner ses inventions, a trouvé, a utilisé. Dès lors il lui en fallait toujours plus, pour inventer plus.
Néo n‟essaya même pas de faire réfléchir les hommes sur leur avenir, puisqu‟ils étaient finis,
autant qu‟ils finissent en ignorant la gravité de leur situation. Les humains insistèrent pour présenter
leurs machines complexes qui permettaient des choses extraordinaires à Néo avant qu‟il parte. Des
machines peut être impressionnantes, mais qui ne changeraient rien à leur destin. Et des machines qui
étaient la cause de tout ce désastre. Néo leur accorda tout de même ce plaisir, avant de repartir vers le
tunnel. Il partit, une larme à l‟œil, regardant derrière lui le reste de civilisation qui allait bientôt
s‟éteindre, d‟ici quelques jours, semaines, années pour les plus chanceux. Il aurait voulu les aider,
mais il était bien trop tard. Il ne tarda pas et remonta par le trou où il était tombé. En sortant du
bâtiment, il vit le tibérium qui n‟était déjà plus qu‟à deux ou trois cents mètres désormais. Néo prit
alors son envol, regarda une dernière fois cette planète, le cœur serré, et s‟en alla vers de nouveaux
horizons.
Camille DEBOMY et Dorian MEURIN
Deuxième partie
Néo, lassé, déçu, pense qu'il ferait mieux de quitter la planète marron : il n'y a rien à tirer
de la race humaine...
Il s'apprête à s'arracher à l'attraction terrestre...il décolle... et soudain...
Chapitre 1
Retour à la nature
Néo arriva sur une île splendide entourée d‟arbres et de végétation ; ce lieu semblait perdu au
milieu de nulle part. Il décida de s‟y aventurer afin de la découvrir. Quelques pas plus loin il vit se
dessiner quelques habitations qui l'intriguèrent. Une femme surgit derrière lui ; ne reconnaissant pas cet
habitant de l‟île, elle l‟interpella:
“ Vous cherchez quelque chose ici ? lui dit-elle surprise.
- Non pas vraiment, j‟ai atterri ici par hasard et je suis un peu perdu, lui répondit-il.
- Personne ne connaît cette île excepté ses habitants, il est évident que vous êtes perdu.
- Pouvez-vous me dire où nous sommes ?
- Sur l‟île Natura, voisine d‟aucun pays, au milieu de nulle part.
- J‟imagine que ce nom fait référence à cette magnifique nature !
- Oui, en effet, nous vivons ici dans une nature saine que chacun respecte.
- Mais comment faites-vous pour garder un si bel espace ? demanda-t-il intrigué.
- Suivez-moi! Quel est votre nom?
- Néo, et vous ?
- Je m‟appelle Enora”
Néo et Enora partirent vers le village. En chemin, l‟homme demanda à sa nouvelle rencontre
pourquoi cette île n‟était pas connue. Elle lui répliqua qu‟ils étaient à peine cinq cent habitants et qu‟ici
il n‟y avait qu‟un seul village situé au milieu de ce bout de terre, le reste étant soit la flore soit ce qui
sert à l‟entretenir. L‟homme interrogea Enora :
“ Pourquoi laissez-vous autant d‟arbres ? Vous pourriez les couper et vous chauffer.
- Oui, nous le pourrions, mais nous ne le faisons pas, je vous rappelle qu‟ici nous respectons ce qui
nous offre quelque chose en retour, nous n‟allons pas tuer un arbre qui nous donne ses fruits et nous
permet de respirer. Le monde serait beau si tous pouvaient réfléchir à cela.”
Tous deux arrivèrent à l‟intérieur du village.
“ Excusez-moi, mais ici vous avez des tuiles un peu spéciales non? dit Néo surpris.
- Ce ne sont pas des tuiles, voyons ! répondit la femme amusée. Ces grands carrés bleus installés
sur tous les toits des maisons transforment les rayons du soleil en électricité, et celle-ci va nous
chauffer.
- Ingénieux comme système! Il n‟y a donc aucun impact sur la nature grâce à ces tuiles ?
- C‟est exact. ”
Tandis qu'ils continuaient leur chemin, l'attention de Néo fut attirée par un vieillard :
“ Cet homme là-bas, n‟est-il pas trop âgé pour faire du vélo ?
- Il va vous répondre lui-même, venez.”
La femme appela le vieillard :
“ Monsieur Maillard ! Mon ami a une question pour vous.
- Hum oui... Cela me surprend un epu qu‟à votre âge vous vous déplaciez à vélo.
- Je ne suis pas si vieux, et je suis en pleine forme même à 92 ans ! Ici pour effectuer quelques
kilomètres nous n‟utilisons pas ces machines qui polluent inutilement. On choisit le vélo ou la marche.
- Vous n‟utilisez jamais de voiture ?
- Les machines à accident et qui polluent énormément? Non merci ! Mes bêtes m‟attendent, je vous
dis à bientôt, Enora ; au revoir monsieur.”
Le vieillard s‟en alla.
“ Monsieur Maillard est l‟un des quatre fermiers de l‟île, dit Enora. Ce sont eux qui vont nous
fournir la viande et certains légumes. Le reste, nous le cultivons dans notre potager qui se trouve
derrière notre maison. Nous nous contentons du strict minimum, nous mangeons à notre faim mais
nous ne sommes jamais dans l'excès pas comme ces éternels insatisfaits qui en demandent toujours
plus, qui mangent beaucoup de produits de mauvaise qualité et qui préfèrent jeter que donner aux
nécessiteux.
- Je suis tellement impressionné par cette île, par vous, votre mode de vie, c‟est presque incroyable.
Que faites- vous encore pour garder cet espace aussi propre ?
- Souvenez-vous, je viens de vous dire que nous possédons notre propre jardin, nous ne gaspillons
pas, nous ne produisons pas plus que ce qu‟il nous faut, le reste nous le compostons ou nous le donnons
à nos animaux. Ensuite, ce qui ne va plus être utilisé, nous allons le transformer pour qu‟il ait une autre
utilité, c‟est ce que l‟on appelle le recyclage ici.
- Si je comprends bien, si tout le monde faisait comme vous, votre Terre irait parfaitement bien ?
- On peut dire ça, mais nous savons très bien que c‟est impossible, malheureusement...
- Je crois que mon avion m‟attend là-bas, peut-être qu‟après le paradis, je vais connaître l‟enfer. Je
suis très heureux de vous avoir rencontrée, et d‟être tombé ici par hasard, vous êtes des exemples pour
tous.
- Merci, moi aussi je suis très contente d‟avoir fait votre connaissance et que notre mode de vie soit
un modèle.”
Néo quitta Enora et partit pour une nouvelle destination.
Emilie GILSON et Maxime BINET
Chapitre 2
Une vie agréable
Il ne put jamais expliquer comment il avait découvert ce nouveau lieu. "Utopia" semblait l'avoir
attiré. Quelques instants après son arrivée, il rencontra Zahir, un jeune homme du même âge que lui. Ils
se lièrent d‟amitié et Zahir décida de faire découvrir à son nouvel ami son monde et sa vie. Mais Néo
ne s‟attendait pas à un tel monde, une telle vie.
Il vit que le seul moyen d‟être heureux sans discrimination était de s‟entraider. Ce monde permettait
de vivre une vie simple sans refuser une certaine forme de luxe. En effet, l'essentiel était de savoir
refuser tout excès. Ainsi, chez les parents de Zahir des robots étaient présents afin d‟aider voire servir
toute la famille. Cela leur permettait de se livrer à des occupations bien plus utiles, pour eux-mêmes et
pour la communauté.
« Mais comment as-tu pu payer tout cela ? lui dit Néo, tout étonné.
− Dans mon monde on ne parle pas d‟argent, on ne fait qu‟échanger des biens contre d„autres, ainsi
la population ne se détruit pas. Chacun est au même niveau que son voisin, son ami ou même un simple
inconnu, c‟est pourquoi on peut constater qu‟il y a un équilibre parfait entre tous, répondit Zahir.
− Demain tu pourras voir l‟organisation de nos journées, il se fait tard allons nous coucher! ajouta
Zahir
− Quelle bonne idée!» commenta Néo.
Le lendemain ils prirent un petit déjeuner savoureux : le lait et les fruits étaient frais et d'origine bio.
Néo n‟avait jamais dégusté quelque chose d‟aussi goûteux auparavant.
La journée continua par les devoirs de Zahir. Après les avoir finis, il les envoya à son professeur par
mail. Puis Néo et Zahir allèrent au parc où tous les jeunes du coin se retrouvaient souvent. Les amis de
Zahir étaient là, ils discutèrent jusqu'à l‟heure du déjeuner.
Ils rentrèrent. Le ménage avait été fait par les robots, pendant que tout le monde était parti de la
maison. Autour de la table, toute la famille de Zahir était présente et une très bonne ambiance régnait.
Chacun avait ramené les légumes de son jardin et la viande de son élevage. A nouveau les robots
débarrassèrent.
Il était temps de voir si les habitants du village avaient besoin d‟aide. Ainsi Zahir et Néo aidèrent un
vieux et bon monsieur à cueillir ses légumes et à rentrer son élevage de moutons. Et même si c‟était
l‟hiver, ici il faisait doux comme toujours, car à Utopia les saisons sont basées sur le printemps et
l‟automne. Il n'y fait jamais trop chaud, jamais trop froid.
Ainsi se passaient les journées de Zahir quand il n‟était pas au lycée. Ils rentrèrent ensuite et allèrent
dans la chambre de Zahir. Là, il se sentait dans son univers : une immense chambre avec un espace jeux
vidéos 3D et des technologies que personne n‟aurait pu imaginer il y a quelques années encore.
Le soir, le même rituel se répéta pour le repas, la famille se réunit au complet. Après cette journée
bien remplie mais très agréable, il était temps d‟aller se coucher.
Le lendemain, Néo repartit vers d‟autres aventures sur une Terre qui lui semblait désormais bien
plus agréable.
Suzanne VANOISE et Axelle POUILLE
Chapitre 3
Progrès
Néo arrive alors sur un territoire qu‟il ne connaît pas. Il est impressionné par la pureté et la
beauté du paysage. Ayant parcouru un bout de chemin, il croise des voitures, et s'étonne du peu de bruit
qu‟elles font. Quelle n'est pas surprise de découvrir que les voitures de ce monde peuvent aussi voler! Il
s‟approche de l'un de ces engins et se met à l‟examiner. Il remarque tout de suite qu‟elle est
entièrement électrique. Il prend conscience que dans ce monde, tous les véhicules sont électriques : les
voitures, les bus, les motos, les avions. Grâce à ce système , il n‟y a pas de pollution, donc aucune
maladie respiratoire. Les voitures sont équipées de panneaux électriques sur le capot pour que la
voiture puisse rouler sans limite.
Mais Néo n‟a pas encore tout vu ! Il remarque que toutes les voitures avancent à la même
vitesse car elles roulent seules sur des voies uniques et sont contrôlées par un système de GPS. Grâce à
cet ingénieux système, le taux d‟embouteillage et celui d‟accident sont de 0%.
Les avions fonctionnent grâce à l‟énergie solaire ce qui réduit légèrement la vitesse de vol mais
fait disparaître complètement la pollution. Ils sont utilisés comme moyen de transport pour les
personnes mais aussi pour les marchandises; de plus, comme les voitures , les avions sont pilotés par un
système de GPS mondial afin d'éviter tout incident aérien.
Les trains avancent par le biais d'aimants situés sous les trains et sur les rails, ce qui ne pollue
pas et qui ne coûte pas aussi cher que les panneaux solaires. Ils sont également dirigés par un système
de GPS afin d'être disponibles nuit et jour. Les trains circulent sur un circuit fermé qui fait le tour des
villes ; chaque circuit dessert environ cinq villes et sur chaque circuit il y a deux trains, ce qui permet
de réduire le temps d‟attente à chaque arrêt.
Les bus ne roulent plus mais volent à quelques centimètres du sol grâce au système de pulsion
magnétique. Ces bus parcourent un circuit qui va de village en village. Ils ont deux étages afin
d'accueillir les habitants de chaque village en un seul voyage.
Satisfait de cette découverte, Néo poursuit son chemin.
Christopher BAL et Maxime GODART
Chapitre 4
La médecine
Néo vit au loin un bâtiment aux couleurs vives qui attira son attention. Des arcs-en-ciel
apparaissaient dans l‟horizon, des papillons volaient tout autour. Curieux, il décida d‟entrer pour
découvrir quel était ce bâtiment ; il voulait également voir si l‟intérieur était aussi beau que l‟extérieur.
Lorsqu'il s‟approcha de la porte d‟entrée, des oiseaux lui enlevèrent son manteau. En entrant il
découvrit un hôpital complètement différent de tous ceux qui se trouvaient sur sa planète. Il fut
accueilli par des hôtesses qui lui demandèrent ce qu‟il voulait. Il leur expliqua qu'il venait d'une autre
planète et fit part de l‟envie qu‟il avait de visiter, de faire le tour de la bâtisse. Gentiment, l'une d'elles
l‟accompagna pour faire le tour.
Cette bâtisse s‟étendait sur plusieurs étages. Un gigantesque ascenseur entièrement constitué de
verre se trouvait au rez-de-chaussée et avait la possibilité de parcourir l'hôpital tout entier. C'était
immense. Le bureau d'accueil formait un cercle placé au centre du hall. Les ordinateurs n'étaient plus
fixes, ici les hôtesses faisaient apparaître et disparaître à leur guise de grands hologrammes. Dans un
coin de l‟hôpital se trouvait un centre de massages pour détendre et soulager les patients.
En parcourant les couloirs il découvrit des centaines de chambres, côte à côte. Toutes aussi
douillettes les unes que les autres et beaucoup plus grandes que les chambres d'hôpital sur sa planète.
Les fleurs étaient omniprésentes aussi bien dans les couloirs que dans les chambres. Les couleurs
étaient principalement le jaune qui représentait la joie et le soleil, le vert faisait référence à la nature et
le bleu au ciel. Toutes les personnes qu‟il croisait avaient le sourire, aussi bien le personnel que les
malades. Tout le monde était heureux. Aucun pleur, aucun cri, seulement des sourires et des rires. Cet
hôpital respirait la joie de vivre. On aurait presque eu envie d'être malade pour rester ici tellement
c'était beau et chaleureux.
Néo continua sa visite, s'arrêtant à chaque porte vitrée, examinant chaque opération. Les
chirurgiens effectuaient cela d'une telle vitesse que Néo en restait bouche bée. Le matériel était
largement plus évolué. Il était impossible de rater une intervention, car les robots étaient omniprésents
et assuraient une précision parfaite. Si jamais il arrivait une complication, les chirurgiens pouvaient
« ressusciter » les patients grâce à des cellules neuves. On pouvait permettre aux personnes qui ne le
pouvaient plus de remarcher grâce à ces derniers.
Il parcourut le dernier niveau où se trouvaient les bureaux des médecins, des chirurgiens... Après
avoir parlé avec un docteur, il n‟en revenait pas de tout ce qu‟ils étaient capables de faire. Les
possibilités étaient infinies. Pour les maladies les moins graves, les médicaments étaient des friandises,
il y avait un remède à tout. Chaque confiserie était spécifique à une maladie. Tous les habitants avaient
la possibilité d‟être immortel. Il leur suffisait d‟une seule piqûre et la mort leur restait inconnue. Un
autre choix était également à leur disposition, ils pouvaient se faire cloner. Il suffisait de s‟introduire
dans une machine et d'y rester pendant deux minutes le temps du clonage. Une cellule était prélevée sur
le donneur puis transférée dans la deuxième machine. Après cela, un double sortait de la machine d‟à
côté. Sur la planète de Néo, le clonage n'était pas envisageable. Cela faisait peur. Ici, le clonage était
devenu banal. C'était devenu une chose parmi tant d'autres. Néo quitta l'hôpital, émerveillé par toutes
les nouvelles technologiques et tous les progrès que cette population avait été capable de réaliser, et il
reprit sa route vers l'inconnu.
Amélie FLAJOLLET et Perrine HUCHIN
Chapitre 5
Pandlaba
Quelques jours plus tard, Néo entra dans un pays qui lui sembla très différent des précédents. Il
arriva dans la vaste cour d'un lycée dont les bâtiments entièrement vitrés semblaient âtre à la pointe de
la technologie. Il croisa une jeune fille d'environ 16 ans.
« Bonjour je m'appelle Néo, à quoi servent ces grandes plaques de verre qui constituent votre
établissement ?
Bonjour, moi c'est Juliette. Elles fournissent toute l'énergie dont a besoin le lycée Pandlaba
Merci, je viens d'arriver de Galacta situé à l‟extrême nord de votre galaxie, j'ai mis environ 700
années-lumière avant d'arriver sur votre si jolie planète bleue.
Voulez-vous que je vous fasse visiter nos bâtiments ?
Oui cela serait très sympathique de votre part, votre mode d'éducation m'intrigue énormément.
Bien, suivez-moi je vous prie ! »
Néo suivit Juliette jusqu'aux immenses portes qui s'ouvrirent et souhaitèrent la bienvenue aux
lycéens de façon automatique mais très intelligemment. Juliette lui expliqua que le bâtiment possédait
en son centre un ordinateur à qui on avait injecté une intelligence artificielle.
Juliette guida Néo jusqu'à un ascenseur et indiqua de façon vocale l‟étage ainsi que le numéro de
salle dans laquelle elle devait se rendre. L'ascenseur les amena en moins d'une minute jusqu‟à la salle
souhaitée. Néo découvrit une technologie avancée : les professeurs n'étaient plus présents
physiquement avec leurs élèves mais moralement via des micro-caméras qui envoyaient en temps réel
le cours du professeur aux élèves. Malgré cela ils continuaient de suivre les cours proposés par ceux-ci
puisqu'ils ont une soif de connaissances quasi infinie. Les élèves écrivaient sur des tablettes
entièrement tactiles en verre.
« Est-ce que ça vous dérangerait d'assister à mon cours d'espacia pendant cette heure ? Je ne peux
vraiment pas la rater.
Cela me ferait très plaisir, je pourrais observer le déroulement de votre cours. Mais qu'est-ce que
l'espacia ?
C'est un cours basé sur l'astronomie, la science de l'univers et les mathématiques.
Bien... et à quoi cela vous avance-t-il de suivre ce cours ?
Il me permettra de devenir une scientifique des galaxies qui nous entourent, même si sans ce
cours je pourrais très bien le devenir.
Ha bon ?! Comment cela se fait-il ?
De nos jours pour pouvoir pratiquer le métier de notre choix nous n'avons plus besoin de cours
spécifique, c'est pourquoi les catégories scientifique, économique et littéraire n'existent plus. Le
baccalauréat a donc été annulé, il est devenu trop simple au fil des années, et les directeurs des
différents établissements se sont mis d'accord avec le président pour qu'il soit remplacé par une épreuve
d'orale commune à tous les élèves afin de les préparer aux entretiens d'embauches qu'ils auront avec
leurs futurs employeurs.
D'accord mais comment il évalue-t-on votre niveau ?
Ils nous font des interrogations qu'ils classent par catégories, selon les métiers envisagés par les
étudiants. Les élèves qui envisagent de devenir professeur sont classés par notes, ainsi on leur dit s'ils
seront aptes ou non à faire ce métier, la même méthode est utilisée pour tous les métiers.
Oui cela est une bonne idée, l 'étudiant peut choisir un autre métier si celui choisi à la base ne lui
convient pas. Vous m'avez dit que même sans études il est possible d‟exercer le métier que l'on
souhaite, comment cela se fait-il ?
Les entrepreneurs pensent que pour pouvoir exercer un métier il ne faut pas des connaissances
scolaires mais des connaissances sur le métier lui-même. C'est pour cela qu‟après nos études les
entreprises engagent et forment leurs futurs employés.
Alors pourquoi continuer de former des élèves au sein d'un établissement?
Pour que ceux-ci aient une connaissance culturelle et des bases. Par exemple, il n'est pas possible
ou très dur de devenir professeur de mathématiques sans avoir étudié les chiffres. Puis l'école nous
apprend depuis notre plus jeune âge à différencier le bien du mal, chose qui ne s‟arrête pas lorsqu'on en
prend conscience ; nous pouvons accomplir de mauvais actes sans nous en rendre compte, c'est
pourquoi nous continuons nos études, afin que celles-ci nous aident à les comprendre, elles nous
permettent aussi de ne pas faire de différence entre les personnes de couleur, malades, grandes ou
petites, brunes ou blondes. C'est pourquoi nous avons de nombreuses heures de psychologie et de
sciences humaines, peu importe le métier envisagé »
L'heure de cours de Juliette une fois terminée, ils allèrent déjeuner. Ils se dirigèrent vers le self, où
Néo découvrit avec plaisir une immense salle de couleur crème avec une telle luminosité que cela en
faisait presque mal aux yeux. Les étudiants mangeaient sur de grandes tables de verre et étaient assis
sur de confortables chaises rembourrées de mousse. Leur plateau repas était plein à craquer de
nourriture qui semblait onctueuse et appétissante. Les étudiants avaient la possibilité de regarder
l'émission projetée au mur, d'aller sur leurs tablettes de verre, sur leurs téléphones, de lire ou de discuter
avec leurs camarades.
Néo ainsi que Juliette suivirent la file qui s'était formée. Une fois arrivée devant un immense robot,
Juliette demanda un plateau ; grâce au détecteur vocal intégré, il n'était pas utile de donner son nom,
prénom ainsi que sa classe, le robot faisait une reconnaissance et déduisait le repas de la somme totale
qui lui restai puis il donnait le plateau à la personne concernée. Ils avancèrent ensuite devant un
comptoir où étaient disposées plusieurs assiettes contenant chacune un repas différent mais tous
équilibrés. Une fois tous deux servis, ils allèrent s‟asseoir et discutèrent de l'origine du nom de
l'établissement dans lequel ils se trouvaient.
« D'où vient le nom de votre lycée ? demanda Néo
Pandlaba ? C'est le nom d'un célèbre scientifique des galaxies très renommé dans notre monde.
Après avoir démontré que notre galaxie était en réalité composée d'une centaine de planètes
contrairement à la petite dizaine que les hommes avaient identifiées il y a quelques centaines d'années,
il est revenu sur terre puis a créé notre lycée d'où son nom et sa très grande renommé. C'est lui qui m'a
incitée à devenir scientifique des galaxies. J'espère faire un jour une découverte aussi importante que la
sienne, répondit Juliette
Je vous souhaite d'y arriver. Que devez-vous faire cette après-midi ?
Ma journée de cours est terminée, nous n'avons cours que le matin depuis que l'étude de Mme
Santamartinia a prouvé que les étudiants sont plus réceptifs le matin. Je vais donc prendre le bus et
rentrer chez moi
Puis-je vous accompagner jusqu'au bus ?
Bien sûr allons-y »
Ils déposèrent leurs plateaux sur un robot, puis sortirent du self et se dirigèrent vers l'entrée où se
trouvaient déjà une dizaine de bus différents. Néo monta dans le premier bus et Juliette dans le
troisième. Elle était heureuse d'avoir fait la connaissance de ce personnage excentrique ce qui l‟incitait
encore plus à faire le métier dont elle rêvait. De son côté Néo partit pour une nouvelle aventure sur
notre planète bleue.
Manon NEDONCELLE et Romain BOGAERT
Chapitre 6
Egalité
Néo entra une fois de plus dans un nouveau monde. Curieux, il se dirigea vers le centre; iIl traversa
des rues, vit des bâtiments toujours aussi beaux, on aurait dit qu'ils avaient tous la même importance.
Pourtant, l'un d'eux le troubla. C'était un bâtiment comme les autres mais une inscription fit sourire :
"POSSEDER C'EST MANIPULER, OBLIGER C'EST SOUMETTRE, DIRIGER C4EST
EXPLOITER. LA GRANDE DEMOCRATIE EST EN MARCHE".
Néo était heureux de voir que cette devise condamnait ce qu'il avait toujours détesté : le pouvoir et
la dictature, mais que voulait-on dire par "La Grande Démocratie"?
Il voulut en savoir plus et pénétra dans ce bâtiment. Le grand soleil qui tapait sur la porte faisait
ressortir sa couleur bleue et son insigne jaune : deux mains qui se touchent sous un drapeau blanc. Cette
bâtisse semblait recouverte d'un magnifique voile blanc tellement la couleur de ses murs était belle.
Néo frappa à la porte, un homme noir lui ouvrit la porte. Néo lui demanda ce qu'était ce bâtiment.
"Vous êtes au parlement monsieur, vous souhaitez signaler un problème de notre système de vote?
− Quel système de vote?
− Et bien le logiciel officiel pour voter les nouvelles lois, vous n'êtes pas d'ici? "
L'homme fit entrer Néo et lui offrit une boisson, puis il lui proposa une visite du parlement. La
première salle était remplie de grands ordinateurs.
"Voici nos secrétaires, ils s'occupent de répondre aux questions des internautes ou peuvent
accueillir ici même les gens ayant des problèmes avec le logiciel, c'est tout nouveau les gens ont parfois
un peu de mal".
Néo compta parmi eux six hommes blancs, six femmes noires, huit femmes blanches et huit
hommes noirs, ce ne pouvait être une coïncidence. Ces derniers le saluèrent tous chacun leur tour.
Ensuite, Néo entra dans la plus grande salle du bâtiment, elle était énorme : on voyait d'innombrables
tables où étaient installés des hommes politiques, autant d'hommes que de femmes et autant de noirs
que de blancs, un énorme écran était face à eux, tel un écran de cinéma.
"La nouvelle loi va être votée, je dois vous laisser.
− Vous avez une place parmi ces gens?
− Oui, c'est moi qui ai créé cet endroit et cette démocratie, je n'acceptais plus l'ancienne démocratie
où l'on ne cessait de mentir aux gens, où il fallait cinq semaines et dix bagarres pour voter une loi. Je
me suis donc imposé par ce qu'on peut appeler un coup d'état et maintenant je suis un simple citoyen,
mon nom est Napobama"
Il s'en alla et une forte sonnerie venant de l'extérieur du bâtiment retentit. Puis une voix que l'on
pouvait entendre partout dans la ville dit : "Les votes commencent dans 30 secondes". Au même
moment un décompte apparut sur l'écran géant.
"Qu'est-ce qui se passe?" demanda Néo.
− Tous les habitants doivent allumer leurs ordinateurs, tablettes, portables ou télévisions pour voter
la nouvelle loi".
Le décompte prit fin et apparurent à l'écran deux colonnes: une verte qui était réservée aux votes
favorables et une rouge pour les votes défavorables. Au dessus était écrite la loi pour laquelle on votait:
"Doit-on interdire l'utilisation d'engrais X157 importés de Chine aux agriculteurs?" Sous cette question
était écrit en plus petit: "L'engrais X157 permet une récolte prématurée mais engendre un rejet
important de CO2 et de gaz toxique".
La barre verte monta aussi vite que la rouge, les habitants avaient encore une minute pour voter
alors que la barre rouge était plus haute que la verte. Il restait 10 secondes quand la verte dépassa de
peu la rouge puis l'écran devint tout vert, la loi était votée et les agriculteurs devraient cesser d'utiliser
leurs engrais. Puis l'écran se leva, c'était impressionnant; Noé s'avança et se plaça sur la scène, des
caméramans s'approchèrent et on entendait les journalistes en direct à la télé annoncer la nouvelle. Tout
le monde se tut et Napobama dit: "Loi votée est appliquée".
Un tonnerre d'applaudissement retentit dans la salle puis l'écran redescendit sur lequel était écrit:
"Bonjour chers citoyens, aujourd'hui 0.4% d'abstention, nous espérons une nouvelle baisse de ce taux
pour la prochaine loi qui sera votée dans trois jours : doit-on abandonner nos bombes nucléaires?
Bonne journée et vive la démocratie !"
Les hommes politiques prirent des notes puis s'en allèrent chacun leur tour.
"C'est comme cela que l'on vote les lois ici", expliqua-t-on à Noé.
Un des politiciens lui donna son opinion sur la prochaine loi : selon lui, il devrait y avoir au moins
80% de votes favorables puisqu'ils étaient en paix et voulaient la préserver sans devoir utiliser la force.
Néo fut émerveillé : dans ce monde, aucune personne n'était plus importante qu'une autre, chaque vote
valait autant qu'un autre et personne ne pouvait contredire les choix des habitants.
Sacha VETU et Loïck MARTEL
Chapitre 7
La culture, la voix du futur.
Néo pensait avoir fait le tour de ce qui pouvait exister sur Terre. Cependant, après un voyage assez
long, il se trouva tout à coup dans un jardin semblable à celui d‟Éden. Un endroit à l‟atmosphère pure
et sereine. La gaieté des enfants rendait ce parc très agréable. Une fillette voyant Néo stupéfait et plus
encore, totalement ébahi, vint l'aborder.
« Salut, comment t'appelles-tu ?
− Bonjour, je suis Néo et toi qui es-tu ?
− Je m'appelle Elisabeth, j'ai 14 ans et toi quel âge as-tu ?
− J'ai 3000 ans.
− Quoi?!! Comment est-ce possible ? Je n'apprécie pas que l'on se moque de moi !
− Non, c'est pourtant la vérité. Pour tout te dire je viens d'une autre planète et je suis un simple
nomade affamé de culture et de savoir.
− Et tu viens donc explorer notre planète ?
− C'est cela !!
− Veux-tu que je te fasse visiter ?
− Avec plaisir Elisabeth !! »
Le duo s'en alla alors parcourir le petit bout de terre sur lequel ils se trouvaient.
Plus ils avançaient, plus Néo était surpris. Véritablement, celui-ci ne s'attendait pas à découvrir un
monde aussi riche de par son environnement et ses splendides structures. En effet, tout était
harmonieux et coordonné, rien ne semblait être laissé au hasard. Tout avait été mûrement pensé et
réfléchi. Sur le chemin il découvrit de multiples bâtiments très design, de somptueux éco-quartiers et
des kilomètres de parcs naturels où se trouvaient des bornes repos: il n'y avait qu'à appuyer sur une
touche afin de voir apparaître sous nos yeux un sofa de relaxation. Tout semblait être parfait. Allier la
technologie au mode de vie n‟était donc pas une mauvaise idée.
Néo interrogea Elisabeth sur ces magnifiques bâtiments. Elle lui révéla que ces constructions
étaient le cœur de la ville et que celles-ci demeuraient indispensables pour les habitants. Il la regarda
d'un air interrogateur et dit:
« Mais quelle est la nature de ces bâtiments, à quoi servent-ils?
− Ce sont des pôles culturels !! Tous les habitants s'y rendent le plus souvent possible.
− Pourquoi ?
− Pour la culture évidemment.
− Je ne comprends pas… La culture est-elle si importante que cela ? Je pensais que les jeunes ne
s'intéressaient pas à ce genre de chose...
− Tu sais, les nouvelles technologies attirent les jeunes comme moi ! Et il vrai que l'Art, autrefois,
n'était que secondaire... Or aujourd'hui la technologie et l'Art ne forment plus qu'un ! Et si enrichir
notre culture devient ludique grâce aux technologies, pourquoi ne pas le faire ?! De plus nos parents
nous ont influencés et nous ont toujours appris que l'Art, finalement, grandissait notre esprit. Le fait de
se cultiver est donc totalement bénéfique et ici tout le monde le sait !
− Mais comment cela est-il devenu "ludique" comme tu dis ?
− Je t'explique...»
Tout en se promenant avec Néo, Élisabeth essaya de faire comprendre à celui-ci la façon de vivre
des habitants. Il est vrai qu‟Élisabeth perdait parfois le fil de ses explications... Mais comment faire
saisir à un étranger, que visiter une exposition d‟œuvres d'Art juste en montant dans une espèce de
grande boîte ultra confortable est aujourd'hui possible ? Et qu'écouter la biographie de Voltaire sur une
musique de hip-hop est devenu une pratique habituelle ? Le monde évolue, les mentalités changent et
même si l'histoire, la littérature, les célèbres peintures, sculptures ne changent pas, ceux-ci doivent
quand même suivre le cours du temps pour ne pas être oubliés, abandonnés car la culture forge notre
esprit et sans elle nous ne serions que des individus bornés, ignorants et méprisables.
Au bout d'un certain temps, Néo commençait à mieux cerner les pratiques, les façons de vivre de
cette nouvelle civilisation qu'il découvrait peu à peu mais quelque chose le tracassait, il dit alors :
« Je commence à comprendre ce que tu m'expliques. Seulement, n'avez-vous pas peur que les
technologies prennent le dessus ?
− Je m'attendais à ce que tu me poses cette question mais je te rassure, nous contrôlons entièrement
notre système et nous pouvons le détruire en cas d'urgence et nous disposons bien sûr de plusieurs
sauvegardes au cas où il y aurait un problème comme celui-ci. Donc ne t'inquiète pas, notre monde est
loin d'être apocalyptique bien au contraire !! Et tu sais que les technologies ont plus de bons côtés que
de mauvais surtout pour la culture. En effet, les œuvres sont stockées dans une base informatique et
nous pouvons en enregistrer des milliers. Tout est donc plus simple et plus rapide. Apprendre et se
cultiver est devenu plus que plaisant !! Viens je vais te montrer !! »
Tous deux entrèrent dans l‟un des bâtiments que Néo avait aperçus tout à l‟heure. C‟était beau,
grand, lumineux. A l‟entrée, un plan du bâtiment : le 1er
étage concernait l‟histoire du sport ; le 2nd
,
l‟histoire de la musique ainsi que des expositions en 4D, le 3ème
des expositions animées en 3D sur les
premières civilisations… Et chaque bâtiment possédait différents thèmes. Ils circulaient dans de longs
couloirs, passaient dans d‟étranges pièces constituées de petites cabines qui abritaient des sortes de
vidéoprojecteurs 3D et des boites à UV qui permettaient de contempler des œuvres datant de
l‟Antiquité !
Ils sortirent et Néo dit :
« C'est fantastique ! Se servir de l'informatique et donc des technologies pour s'instruire est très
ingénieux.
− Oui c‟est vrai que c‟est vraiment superbe !
− Ce fut une belle visite, mais je vais devoir te laisser, je te souhaite une bonne continuation et
merci infiniment. Tu vis dans un endroit merveilleux où tous les gens ont les moyens de penser,
d'apprendre, de réfléchir et c'est tout simplement sensationnel. Adieu Elisabeth. »
Néo quitta Élisabeth et décida de continuer son périple seul.
Parfois, les choses que l'on croit ne sont pas exactes. Aussi, l'homme doit cultiver son savoir et se
servir à bon escient de ce qu'il a créé.
Louise MAES et Ophélie DELPLACE