collaborative pour la DirectionTémoignage d'une au sein de BNPexpérience juridique Paribas,
Au-delà d'une illustration dedédiées à un projet de cetteI'intérieur en illustre bien les
I'affectation de ressourcesenvergu re, ce regard deéta pes.
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Xochitl Maria Barrière
Dans quelle mesuro peut-onmettre en plase une plateformecollaborative dans unedirection juridique de banqu€,n'est*oo pa$ trop éloigne dece métier de service ?
Après une formation en Intelligence éco-
nomique et en stratégie d'entreprise,j'ai effectué une mission à la directionjuridique de BNP Paribas, qui avait ce
projet pour partager des informationset des connaissances entre ses juristes.
Mon rôle étart de réaliser une étude des
besoins des ,juristes ainsi que de I'exis-
tant dans le Groupe, afin de pouvoir les
aider à choisir un outil technologiqueadapté. Puis il fallut les u évangéliseruet les former à l'utilisation de ces outilsinnovants. Depuis le projet est lancé,
voici ce que j'ai retenu de cette missionpassionnante.
Avant de s'aventurer dans un tel projet,
il est nécessaire de créer les meilleures
conditions pour établir une culture fon-dée sur le partage de l'information et des
connaissances. En effet, c'est toujours la
façon de s'organiser dans un groupe de
travail qui prime et qui induit ou nonl'usage d'un outil collaboratif. Que ce
soit en raison de la nature du travail àréaliser ou de la facilité d'utilisation, c'est
d'abord au lnanager juridique de créer
un environnement de confiance propice
à ce type de projet. Loutil deviendraensuite , gràce aux efforts de tous, unvrai espace de partage de l'informationet de connaissances facilitant le I(M et
la réalisation d'un travail.
Nous avons repéré des freins et des
leviers lors de l'enquête réalisée en201lau sein de la direction juridique de BNP
Paribas : 67 % des juristes assurent que
la culture de la fonction n'encourage pas
le partage des connaissances et l'utilisa-tion des technologies collaboratives. Les
lnanagers ne les encouragent pas davan-
tage (50 %). Pire : 30 o/o des juristes affir-
ment que le danger lié à un risque de
perte de sécurité est supérieur aux béné-
fices de ces technologies.
Ces réticences semblent liées aux spé-
cificités du métier basé sur un travailintellectuel individuel et peu associé
au mode projet en groupe. De plus, les
juristes sont très formels, soucieux de
validation et sur-validation. Un outiltechnologique peut échouer si les juristes
craignent la critique, ou un manquement
aux normes de qualité. Il est nécessaire
de reconsidérer les modes d'expression
et de créer un climat de confiance pour
que les juristes s'expriment via ces outils
innovants. Ensuite, il faut instaurer des
bonnes pratiques, et aider les juristes à
adopter ces outils et non les craindre.
Très sensibles à la confidentialité et la
sécurité des données, Ies juristes peuvent
voir d'un mauvais æil ces technologies.
Cependant, ces outils n'ont pas vocation
à gérer les données sensibles mais seu-
lement celles à partager. Des règles sont
possibles, afin de limiter I'accès aux infor-mations, selon les besoins des juristes.
La promotion d'une culture de part age
se réalise progressivement gràce auxséminaires et réunions avec les rnana-
gers et juristes. Pour 90 o/o d'entre eux,
leur participation active au projet est
essentielle pour opérer le changement.
Actuellement, la fonction juridique bou-
Ieverse Ie mode de travail entre juristes;
elle est en bonne voie pour rattraper son
retard technologique. Les outils collabo-
ratifs vont offrir une formidable oppor-
tunité en termes de KM, partage et per-
formance aux juristes de BNP Paribas.
Xochitl Maria Barriere Ë
Jurlste d'Entreprise Magazine No15 - Novembre 2012