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INTRODUCTION
Plus personne ne remet ce fait en question : Facebook est l'incontournable des
réseaux sociaux au Québec. En plus de permettre aux gens de garder contact entre eux, le
site est une immense plateforme de partage. Une personne peut ainsi partager photos,
vidéos, intérêts, pensées, expériences professionnelles, et j'en passe. Ça, les employeurs
l'ont compris. Les employeurs ont appris à faire des réseaux sociaux leur allié. Ainsi, de
plus en plus d'entreprises se servent des réseaux sociaux pour faire une brève enquête sur
les personnes qui posent leur candidature pour un emploi avant même de les rencontrer.
Elles peuvent même jeter un coup d’oeil sur ce que leurs propres employés y disent.
Bien entendu, il est possible de restreindre l'accès à certaines informations par les
paramètres de sécurité offerts par Facebook, mais il ne faut jamais oublier que tout ce qui
se retrouve sur Internet n'est jamais totalement à l'abri des regards. Pour cette raison, il faut
apporter une attention particulière à ce qu’on y dit et à ce qu’on y partage, car un peu
comme pour un interrogatoire, tout ce que vous y montrerez pourrait être retenu contre
vous. Ainsi, est-ce que Facebook devrait-être vu comme un allié ou un ennemi de la vie
professionnelle? Nous explorerons cette question à travers les pages qui suivent.
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LA CRÉATION DE FACEBOOK
Il peut être très difficile de croire que, au départ, celui qu’on considère aujourd’hui
comme étant chef de file en matière de réseau social n’était qu’un recueil de photos
d’étudiants. Effectivement, le site Facebook avait été créé le 4 février 2004 par Mark
Zuckerberg, un étudiant de l’Université Harvard, pour y partager les photos de tous les
étudiants de l’institution universitaire1. Le succès remporté par ce site de partage à
l’intérieur de quelques mois seulement a incité son créateur à élargir ses horizons.
Facebook est ainsi rapidement devenu accessible aux étudiants des autres universités à
travers les États-Unis et le Canada. Pour joindre Facebook, il fallait alors fournir une
adresse courriel valide de l’université fréquentée.
Puisque le succès du site ne faisait que s’accroître, c’est en septembre 2006 que
Zuckerberg décida de rendre son site accessible à tous. Depuis ses débuts, le site a
beaucoup évolué. Alors qu’il n’était qu’un recueil de photos à sa création, Facebook offre
maintenant à ses utilisateurs un grand nombre d’applications qui leur permettent divers
partages d’information. Le site est également un site de réseautage très populaire. Les
utilisateurs peuvent retracer amis d’enfance, collègues, voisins, membres de la famille,
vedettes et s’en faire des amis Facebook. Ceci permet à tout utilisateur de garder contact
1 Wikipédia, Facebook, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Facebook] (Page consultée le 2 octobre 2010).
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avec qui il désire et de partager informations, photos et autres avec ces derniers.
3
LA POPULARITÉ DE FACEBOOK AU QUÉBEC
La preuve n’est plus à faire : Facebook a la cote au Québec. Depuis sa création en
2004, la popularité du site croît de façon exponentielle. C’est un peu grâce au bouche-à-
oreille que le site a taillé sa place dans la société québécoise. Lorsque, en 2006, Facebook
est devenu accessible à tous, c’est parce qu’on connaissait l’ami d’un ami qui avait créé une
page personnelle sur Facebook qu’on s’en créait une à son tour. Jusqu’à ce que les médias
conventionnels (télévision, radio, journal, magazine) se mettent de la partie.
L’engouement pour ce réseau social a évidemment piqué l’intérêt des médias
conventionnels qui se demandaient ce qu’il pouvait bien y avoir d’aussi intéressant dans le
fait de partager des photos et des messages sur un babillard électronique. Peut-être était-ce
la peur de la nouveauté, peut-être celle d’être remplacés, mais les médias conventionnels
n’étaient guère très optimistes quant à l’avenir de Facebook à ses débuts. Pourtant, bien
rapidement, ces derniers ont finalement réussi à trouver chaussure à leur pied parmi les
nombreuses applications qu’offre Facebook et se sont créé eux aussi leurs propres pages
personnelles qui sont visitées de nombreuses fois chaque jour par les internautes. Donc, en
plus de pouvoir garder contact avec des connaissances, Facebook permet aux entreprises de
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se créer elles aussi une page afin d’accroître leur notoriété auprès de la population.
Facebook est ainsi devenu un incontournable dans l’univers des internautes
Québécois. Mais il faut préciser que Facebook n’est pas le seul site de réseautage qui
intéresse les Québécois. Les internautes du Québec aiment tout simplement les réseaux
sociaux. Selon une étude récente, 78% des internautes ont visité ou ont participé au contenu
d’au moins un média social en 20102. Selon cette même étude, ce sont les sites Facebook et
LinkedIn qui ont connu la plus grande croissance en terme d’utilisation au Québec. Ainsi,
la fréquentation des réseaux sociaux est passé de 34% en 2009 à 48% en 20103. C’est un
taux assez important puisque cela veut dire qu’on peut rejoindre près de la moitié de la
population québécoise simplement par l’entremise des réseaux sociaux.
2 NETendance, Les médias sociaux explosent au Québec, [http://smr.newswire.ca/fr/cefrio/les-
medias-sociaux-explosent-au-quebec] (page consultée le 13 octobre 2010).
3 Ibid
5
L’INTÉRÊT DES EMPLOYEURS POUR FACEBOOK
Engager une personne pour un nouveau poste dans l’entreprise, c’est donner sa
confiance à un inconnu. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les compagnies se réservent
souvent le droit de faire passer au nouvel employé une période de probation durant laquelle
l’employeur évaluera si le nouveau venu a réellement la tête de l’emploi. L’arrivée des
réseaux sociaux ont, sans même le vouloir, réglé une partie du problème.
Le curriculum vitae est un document somme toute assez anonyme. Bien sûr,
l’étendue des études, des expériences professionnelles et des réalisations y est, mais ce
document ne présente aucune information qui pourrait être potentiellement discriminatoire.
On ne peut donc pas prétendre connaître une personne simplement en ayant lu son
curriculum vitae. Comment faire pour savoir si un candidat mérite qu’on investisse du
temps et de l’argent pour le rencontrer en entrevue? Simplement en allant faire une petite
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recherche sur Facebook. En fouillant sur Facebook, l’employeur peut facilement vérifier
l’âge du candidat, son état civil, les gens avec qui il est en relation, ses intérêts, mais surtout
ses albums de photos.
On dit qu’une image vaut mille mots. Voilà la plus grande motivation pour un
employeur d’aller vérifier de quoi a l’air le candidat duquel on tient le CV entre les mains.
Ainsi, la personne qui s’occupe de l’embauche pourra voir si le candidat est un fêtard, s’il
aime être en compagnie des autres, s’il est plutôt solitaire ou s’il est du genre à se faire
valoir par son apparence physique avant tout. Toutes ces informations peuvent être trouvées
simplement qu’en regardant les photos publiées par l’internaute. Bien entendu, ce ne sera
toujours que de l’interprétation, mais rien n’empêche un employeur de laisser tomber la
candidature d’un homme qui se fait trop souvent photographier un verre à la main plutôt
qu’un autre qui prend des poses plutôt simples et réservées.
De plus, depuis maintenant quelques années, plusieurs entreprises se servent de
Facebook comme un site d’affichage pour leurs emplois à combler4. Il n’est plus rare de
tomber sur une offre d’emploi pendant une visite sur le site. Lorsqu’un candidat applique
sur une de ces offres, il peut envoyer son CV à l’employeur, mais ce n’est pas
4Jobetic, Des offres d’emploi sur Facebook, [http://www.jobetic.net/Des-offres-d-emploi-sur-
Facebook_a1068.html] (page consultée le 2 octobre 2010).
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nécessairement ce que ce dernier a réellement envie de voir. Dans les faits, afficher une
offre d’emploi sur Facebook, c’est une façon simplement plus rapide d’avoir accès au profil
personnel du candidat.
Le curriculum vitae qui mettait à l’abri les gens de la discrimination pour
l’obtention d’un emploi est aujourd’hui bien souvent mis de côté au profit de la carte
professionnelle que voient en Facebook les nombreux employeurs du Québec. C’est pour
cette raison que toute chose n’est pas toujours bonne à être partagée sur les réseaux sociaux.
PERDRE SON EMPLOI À CAUSE DE FACEBOOK
Les personnes en recherche d’emploi ne sont pas les seules susceptibles de se faire
trahir par leur page personnelle sur Facebook. Au courant des dernières années, il est
malheureusement arrivé d’entendre parler de perte d’emploi suite à une mauvaise
utilisation des réseaux sociaux.
Tout ce qui se retrouve sur Internet est là pour rester. C’est pour cette raison qu’il
faut faire attention à ce qu’on y partage, à ce qu’on y dit.
Les paroles s’envolent mais les écrits restent. Cette sagesse populaire
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s’applique très bien à Internet. De nos jours, l’on n’écrit plus avec un crayon
mais avec un clavier. L’écran a remplacé le papier et la portée de nos écrits
n’a jamais été aussi grande5.
Comme les réseaux sociaux sont encore nouveaux, il n’est pas rare de voir des
personnes y publier des choses qu’elles regrettent par la suite. La plupart des gens en sont
encore à un stade d’apprentissage. Malheureusement pour elles, ce qui a déjà été publié est
rarement récupérable. On peut prendre l’exemple d’une jeune fille de 16 ans en Grande-
Bretagne qui avait écrit sur sa page Facebook à quel point elle trouvait son emploi
ennuyant. L’employeur ayant vu cette remarque a ensuite congédié l’adolescente. Il y a
également l’histoire d’un gardien de prison, toujours en Grande-Bretagne, qui avait accepté
des demandes d’amitié sur Facebook de la part de certains de ses détenus. Les gestionnaires
n’approuvèrent guère cette pratique et le gardien de prison fut congédié. À plus grand
déploiement, il y a eu le cas des employés de la compagnie aérienne Virgin Atlantic qui, via
Facebook, ont tenu des propos peu élogieux au sujet des passagers. Le dénouement fut le
même que pour les deux histoires précédentes : les 13 employés concernés perdirent leur
emploi6. Un peu plus proche de nous, un enseignent de Jonquière a été congédié pour avoir
5 Synchro Blogue, Perdre son emploi à cause de Facebook...,
[http://www.synchro-blogue.com/synchro/2009/08/perdre-son-emploi-via-facebook.html] (page consultéele 2
octobre 2010).
6Tous les exemples mentionnés proviennent de l’article suivant : Synchro Blogue, Perdre son
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publié des photos de lui en train de fumer de la marijuana sur Facebook7. Les élèves ayant
accès à la page personnelle de leur enseignant ont rapidement fait circuler la photo à
l’intérieur de l’école.
Pour toutes ces raisons, il faut faire attention à ce qu’on partage avec les autres sur
Internet. On ne sait jamais quand un de nos « faux pas Web » peut revenir nous hanter.
COMMENT FAIRE DE FACEBOOK SON ALLIÉ
Les réseaux sociaux ne servent bien évidemment pas seulement qu’à nous nuire.
Bien au contraire, les pages personnelles peuvent permettre aux internautes de se mettre en
valeur et, pourquoi pas, de dénicher un emploi. Il faut simplement trouver de quelle façon
emploi à cause de Facebook..., [http://www.synchro-blogue.com/synchro/2009/08/perdre-son-emploi-via-
facebook.html] (page consultéele 2 octobre 2010).
7Branchez-vous, Un enseignant est congédié à cause de Facebook, [http://matin.branchez-
vous.com/nouvelles/2009/06/un_enseignant_est_congedie_a_c.html] (page consultée le 2 octobre 2010).
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utiliser Facebook comme un allié afin de faire pencher les choses en notre faveur.
Télé-Ressources, une agence de placement et de recrutement de Montréal, a
compris l’importance d’utiliser Internet à bon escient. L’entreprise s’est donc fait un devoir
de former ses candidats sur les façons d’utiliser Facebook afin de se trouver un emploi. Elle
leur suggère, entre autre, ce qui peut être affiché publiquement et ce qui est préférable de
garder privé sur sa page personnelle8.
Croire qu’il vaut mieux se tenir loin d’Internet et des réseaux sociaux c’est nier
l’avenir de la société québécoise. De plus, il est à peu près impossible de ne jamais se
retrouver sur Internet, même si on ne fréquente aucun site de réseautage. Si, par exemple,
un ami ou une connaissance publie sur sa page personnelle une photo sur laquelle vous
vous retrouvez, vous aurez vous aussi laissé vos traces sur la toile sans même le vouloir.
Par contre, en décidant vous-même des informations que vous voulez partager avec le
monde et le faire par l’entremise d’un site tel Facebook, c’est mettre toutes les chances de
votre côté. Ainsi, vous pouvez y partager vos expériences professionnelles, vos intérêts, vos
réalisations et partager le tout avec la société du Web. Si vous faites le tout avec application
8Journal (I) Média, Facebook et l’emploi : se faire voir ou se faire valoir?,
[http://www.journalimedia.uqam.ca/facebook-et-lemploi-se-faire-voir-ou-se-faire-valoir/] (page consulté le 4
octobre 2010).
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et professionnalisme, qui sait?, peut-être vous ferez-vous remarquer par une entreprise
intéressée par ce que vous pourriez lui apporter.
L’important est de ne pas tomber dans le piège de la facilité. Bien entendu, tout le
monde aime partager les photos sur lesquelles il se trouve le plus à son avantage, ou encore
une photo prise durant une soirée plutôt arrosée de laquelle il garde un très bon souvenir.
Toutefois, ces photos devraient être partagées avec son cercle d’amis et non pas avec le
monde entier. C’est pourquoi il vaut mieux, pour ce genre de photo, les garder dans un
album de photos privé, non disponible pour ceux qui ne font pas partie de votre liste
d’amis. D’ailleurs, rien ne vous oblige à les partager sur Internet non plus. Pourquoi ne pas
garder quelques-une de vos photos plus personnelles pour vous?
Faire de Facebook son allié n’est donc pas une tâche compliquée. Il suffit d’user
d’un peu de « gros bon sens ».
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L’AVENIR DE FACEBOOK À L’INTÉRIEUR DES ENTREPRISES QUÉBÉCOISES
Les entreprises québécoises commencent maintenant à réaliser toutes les possibilités
que leur offre les sites tels que Facebook, mais le meilleur reste encore à venir. La notoriété
d’une entreprise peut être grandement améliorée si elle sait, elle aussi, bien utiliser les
réseaux sociaux.
Créer une page pour son entreprise sur Facebook, c’est augmenter la visibilité de
celle-ci9. Différentes personnes pourront visiter la page, regarder les photos ou les messages
publiés par l’entreprise et même y laisser un message à leur tour. C’est pour cette raison
que de plus en plus d’entreprises mandate quelqu’un pour s’occuper de leur représentation
sur la toile. Bien entendu, il faut s’assurer que les messages laissés par les visiteurs sur la
page Facebook ne sont pas des messages haineux ou autres. En désignant un responsable ou
un modérateur à l’intérieur de la compagnie, on s’assure que le tout soit fait dans
l’harmonie. De plus, garder une page Facebook à jour permet de présenter services et
produits aux internautes.
Les avantages des réseaux sociaux sont donc nombreux pour une entreprise. Que ce
9Moteurzine, Entreprises jouez le jeu des communautés,
[http://www.moteurzine.com/2009/02/06/entreprises-jouez-le-jeu-des-communautes/] (page consultée le 13
octobre 2010).
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soit pour un côté plus marketing, promotionnel ou pour un exercice de relations publiques,
Facebook deviendra fort probablement un des meilleurs alliés de l’entreprise québécoise.
CONCLUSION
L’avènement des réseaux sociaux a eu un impact réel et important sur la société
québécoise. Un des impacts les plus importants s’est fait ressentir à l’intérieur même du
milieu du travail. Étant une plateforme de partage importante, Facebook est un grand atout
pour les employeurs qui cherchent à en apprendre davantage sur les candidats qui ont posé
leur candidature pour un emploi. Les internautes doivent apprendre à utiliser leur page
personnel à leur avantage afin de mettre toutes les chances de leur côté. De plus, ils doivent
porter une attention particulière à ce qu’ils y publient, car une fois qu’une information est
envoyée sur le Web, il est pratiquement impossible de la faire disparaître.
L’important est d’apprendre à vivre au quotidien avec les réseaux sociaux. Avec
leur popularité grandissante, ces réseaux sociaux sont fort probablement l’avenir dans le
domaine de l’emploi. D’ailleurs, les emplois en lien avec les réseaux sociaux sont en forte
hausse depuis quelques années. Vaut mieux donc suivre la parade Facebook plutôt que de
la regarder passer. Qui ne la suit pas risque un jour de se retrouver bien perdu face à la
nouvelle réalité Web québécoise.
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