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MAN ANAM KE ROSTAM BOVADPAHLAVAN, ALI MOINIMan Anam ke Rostam Bovad Pahlavan nous invite à partager avec le danseur Ali Moini et son double demétal l’expérience méditative de la lenteur. C’est par Rostam que j’hérite de ma gloire dit le proverbe, lechorégraphe Iranien s’en fait l’écho au cœur d’une subtile machinerie où s’écoule le geste en devenir.
Face à nous le danseur Ali Moini est immobile et seul en scène. Seul ? Pas tout à fait : à ses côtés trôneun étrange pantin, squelette de tiges métalliques provisoirement inerte. Autour d’eux et jusque sur leurpeau, on remarque la présence discrète mais continue d’un réseau de câbles et de poulies, lestés par unassemblage de bouteilles d’eau alignées en fond de scène. Tout à l’heure elles composeront un élégantballet, oscillant au rythme des mouvements du danseur. Une architecture fine mais solide, ramifiéecomme une toile d’araignée.
Tout doucement, par d’infimes mouvements presque invisibles, le marionnettiste fait vaciller le pantin.Les impulsions qu’il lui transmet par les modulations continues de sa posture sont redoublées d’uneomniprésente ambiance sonore, chargée de crissements et de stridulations, tel l’écho vibratoire de sacadence intérieure. L’inépuisable diversité des gestes que le danseur accomplit, jouant de la torsion deson buste ou de la pression de ses jambes, est recueillie au creux de ses articulations par les attachesdes câbles ; ils donnent la transcription spatiale des lignes de force du mouvement. Nul ne sait qui dudanseur ou du pantin transmet ses impulsions à l’autre ; le solo initial se mue en étrange duo. Sans queleurs mouvements ne soient précisément semblables ils paraissent pourtant chargés d’une résonanceprofonde.
À la surprenante fluidité des gestes souples du pantin répond la silhouette du danseur qui sans cessenégocie son équilibre, au cœur du réseau des fils qui provoquent la chute autant qu’ils la retiennent : ils’affaisse jusqu’au sol avec une infinie douceur, presque en apesanteur. Cette conversation muetteprend quelquefois l’allure d’un face à face plus offensif lorsque les gestes que le danseur communiqueau pantin se retournent contre lui. Il puise alors dans les ressources de la lenteur pour esquiver contrelui la répercussion de ses propres mouvements. Mais tous deux retrouvent bientôt l’équilibre serein :reliés par les mêmes fils, ils ne peuvent s’ériger l’un sans l’autre.
Alors le danseur ébauche un léger rebond moelleux de la plante des pieds qui insuffle au pantin unétrange frémissement : la marionnette paraît prendre vie sous nos yeux, animée par un rythmepropre ; une pulsation presque cardiaque. Pinocchio échappe à Gepetto qui pourtant le manipule avecles précautions que l’on réserve aux infirmes. Sur l’ossature du pantin il appose des lambeaux deviande malhabilement ligotés par de frêles liens de plastique. Violemment désarticulée la marionnetteflotte piteusement à quelques centimètres du sol. Face à lui, l’inquiétante silhouette du danseur àl’humanité elle aussi balbutiante, relié à ses fils comme d’invasives perfusions qui semblent prendre lepoult de ses articulations. Comme si le mouvement était provisoirement ramené à ses seuls paramètresmécaniques, transmissibles par l’action d’une poulie. Dès lors chaque geste s’amenuise et le danseurenfin détache un à un les câbles qui les relient ; déchargés de leur poids aussitôt ils bondissent et lesbouteilles qui les lestent s’écrasent sur le plateau : le charme est rompu.
Man Anam ke Rostam Bovad Pahlavan pourrait être la mise en chair d’un mobile de Calder, aux rouagesapparents mais aux gestes imprévus. Sous nos yeux prend forme un étrange duo, presque incestueux,en tout cas saisissant parce qu’entre eux le geste nous est rendu palpable.
Vu au Théâtre de la Cité International dans le cadre du programme de la Fondation d’EntrepriseHermes New Settings #6. Concept et interprétation : Ali Moini. Installation sonore : Sarah Shamloo etNima Aghiani. Scénographie : Julien Peissel et Ali Moini. Méchinerie : Julier Peissel. Photo © AlainScherer.
Tournée 2016/2017
Le 25 novembre 2016 à l’Espace Pasolini à Valenciennes dans le cadre de NEXT Festival Le 20 janvier 2017 à La Filature à Mulhouse Le 1er février 2017 au CDC de Toulouse Le 30 mars 2017 à La Passerelle à St Brieuc
Par Céline Gauthier
Publié le 25/11/2016
LE MONDE 9 JUILLET 2016
Date : 09 JUIL 16
Périodicité : QuotidienOJD : 267897
Page de l'article : p.14Journaliste : Rosita Boisseau
Page 1/1
MONTPELLIER 4359158400504Tous droits réservés à l'éditeur
CULTURE
Montpellier Danse :attention les secoussesEdition mouvementée et éclatée pour lefestival héraultais, marquée par les TunisiensRadhouane El Medded et Oumaima Manai
DANSEMONTPELLIER
L e thème du Sud, ouvert jus-qu'à lAfrique, est l'un desfondamentaux du festival
Montpellier Danse. Avec une di-zaine de spectacles sur vingt-troisvenus du Liban, d'Israël, du Maroc,d'Iran, l'édition 2016, qui se clôturele 9 juillet avec un taux de fréquen-tation de 89 %, se fait l'observa-toire des secousses qui explosentsans fin la géographie, qu'elle soitterritoriale ou intime. Avec descouleurs hautement paradoxales,qui ne laissent aucun repos.
Pendant que le TunisienRadhouane El Meddeb se jettedans son nouveau solo A monpère, une dernière danse et un pre-mier baiser, à la recherche d'uneultime conversation avec son pèremort il y a cinq ans, le BurkinabéSalia Sanou, qui travaille depuis2014 dans un camp de réfugiésmaliens installe au nord de sonpays, draine dans son spectacleDu désir d'horizons les énergiesdes populations en exil.
Au plus loin, à nos portes, lesmouvements de déflagration et derepli, de peur et de protection, es-tampillent le psychisme des artis-tes. C'est dans un appartementvide, avec un immense lit blancet une table pour tout mobilierque le chorégraphe grec DimitrisPapaioannou, metteur en scènedes cérémonies d'ouverture et declôture des Jeux olympiquesdAthènes en 2004, a conçu Inside(2011), pour trente performers.
Brutalité larvéeD'abord imaginé comme unspectacle d'une durée de six heu-res crée dans le cadre du ThéâtrePallas, à Athènes, la pièce a été pa-rallèlement captée par Papaioan-nou pour en extraire un film lentet apaisant, à contempler sansmodération, allongé dans untransat et dans la pénombre. Par-tition de gestes quotidiens identi-ques et disparition programméedans le drap devenu linceul, lesfantômes et les errants se croi-sent et s'assoient côte à côte sansse voir, les assiettes s'empilentdans un espace hanté toujours
virginal. Archéologie de l'humainet de l'espace.
A l'opposé, saignant comme laviande qu'il sort d'une cuvette etaccroché à une structure métalli-que aux allures de squelette, l'ar-tiste iranien Ali Moini persistedans l'exploration d'une forme debrutalité larvée pour sa nouvellepièce, plus proche d'une perfor-mance, intitulée Man Anam KeRostam Bovad Pahlavan («C'estpar Rostam que j'hérite dè magloire»). Après son solo My Para-dox/ça/ Knives (2008), dans lequelil se bardait d'une carapace de cou-teaux, il devient ici l'instrumentd'une incroyable machinerie, fas-cinante par sa force visuelle et sesconnexions entre mort et vivant,conçue par Julien Peissel.
Face à face, Ali Moini, glissédans un vêtement relié par desmousquetons et des poulies à un
système complexe de fils, et unemarionnette en métal se toisent.Chaque mouvement du danseurest répercuté par le pantin quien donne une version chaotiqueet démantibulée. Les notionsde double, de miroir, les questionsde l'empathie et du rejet, les fantas-mes de mort et de torture, s'accro-chent à cette mécanique infernaledont la manipulation, parfoismalaisée semble-t-il, prend tropde place dans l'ensemble de la per-formance.
A priori plus douce, profon-dément électrique en réalité, lajeune chorégraphe tunisienneOumaima Manai a choisi les tis-sus, foulards, robes, pour reliertoutes les séquences de sa pre-mière pièce de groupe Time out/Temps mort, pour six interprètesdont un homme. Mise au pointsur un parcours de femme arabequ'elle charge à fond sans avoirpeur d'en faire trop, ce spectacle,parfois naïf mais toujours précisdans ce qu'il veut transmettre,dresse la carte d'une identitéprofonde et inoubliable. Pour ras-sembler ses forces et prendre sonélan vers l'avenir. •
ROSITA BOISSEAU
Montpellier Danse. Jusquaug juillet. Tél. -.0800 600 740.De 14 à 38 euros.
19/01/2017 Filiation métallique - I/O Gazette
http://www.iogazette.fr/critiques/focus/2017/filiation-metallique/ 1/3
Théâtre, Danse, Opéra, Musique, Arts plastiquesLA GAZETTE DES FESTIVALS
13 janvier 2017 Article publié dans I/O papier du 14/01/2017
Festivals Filiation métallique
Man anam ke Rostam bovad pahlavanVAGAMONDES CRITIQUES DANSE MARIONNETTES PERFORMANCE
Filiation métalliquePar Julien Avril
[FESTIVAL] VAGAMONDES
Man anam ke Rostambovad pahlavan Auteur : Ali Moini Genre : Danse, Marionnettes,Performance Mise en scène/Chorégraphie : AliMoini Distribution : Ali Moini Lieu : Théâtre de la CitéInternationale
Toutes les critiques sur Man anam keRostam bovad pahlavan :
Filiation métallique (13 janvier 2017)
> Télécharger le PDF du n°48 > Où trouver I/O papier ? Prochain numéro papier le 27/01/2017
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C’est un étrange couple qui nous accueille dans la lumière crue des services.
Un homme est debout, harnaché de la tête aux pieds. Serait-ce un prisonnier
sous haute surveillance prêt à subir la torture, ou un homme de science sur
le point de réaliser sur lui-même sa prochaine expérience ?
Il est relié par un impressionnant mécanisme de fils et de poulies à un étrange
squelette de métal dont chaque « os » est une tige articulée et aimantée aux
autres. À chacun de ses gestes la créature de fer semble répondre en miroir dans
un bruit de ferraille. Au loin, des bouteilles alignées, servant visiblement de
contrepoids, se lèvent et s’abaissent toutes seules au gré des mouvements,
comme les touches d’un clavier d’orgue mécanique. L’homme ficelé cherche
d’abord les limites de ses déplacements, comme on se réveillerait sur un lit
d’hôpital, vérifiant méthodiquement la réponse de chaque membre. Son vis-à-vis
l’imite, avec cette étrangeté propre aux êtres mécaniques qui glace le sang et
fascine à la fois. L’homme découvre le pouvoir qu’il peut avoir sur cette
marionnette grandeur nature qui lui « obéit ». Ensemble ils dialoguent, se
meuvent jusqu’à la danse, une danse agitée de soubresauts dans les nappes et les
pulsations de la musique électronique qui accélère. Tout se mélange dans un
tourbillon cathartique où l’on ne sait plus dire qui manipule qui.
Voici un spectacle bien envoûtant. Le chorégraphe-performer iranien Ali Moini
compose à la fois une atmosphère et une dramaturgie très riches autour de cet
EN BREF
I/O N°48 – 14/01/2017
ANCIENS NUMÉROS
19/01/2017 Filiation métallique - I/O Gazette
http://www.iogazette.fr/critiques/focus/2017/filiation-metallique/ 2/3
Du désir d’horizons De l’image mentale
Julien AvrilJulien Avril est auteur, metteur en scène et dramaturge. Diplômé du Master Professionnel
de mise en scène et dramaturgie de l'Université de Nanterre, il a fondé en 2005 la Cie
Enascor avec laquelle il a déjà créé trois pièces pour la jeunesse. Il travaille actuellement à la
mise en scène de – L'Atome –, forme de théâtre documentaire sur les paradoxes liés à
l'énergie nucléaire, pièce lauréate de l'aide à la création du Centre National du Théâtre qui
sera créée en novembre 2017 au Liberté - Scène Nationale de Toulon. Il travaille également à l'écriture de
– A la Mélancolie – dans laquelle il explore les méandres de la paternité à l'ombre du Titan Cronos, avec le
soutien de La Chartreuse-CNES à Villeneuve-lès-Avignon.
http://www.enascor.fr
> Voir les anciens numéros d'I/Opapier au format PDF
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Seul en scène Spectacle musical
Spectacle pour enfants Théâtre4
étrange duo. Il nous fait voyager du mythe de Pygmalion à Frankenstein en
passant par Pinocchio. L’homme cherche à donner la forme qui lui convient à sa
créature, pouvant parfois se tromper, la rendant hideuse ou incapable de se
mouvoir. Il est pris de frénésie en réalisant ce qu’il est capable de lui faire faire,
craignant aussi à tout instant que le mécanisme ne se retourne contre lui. Il
semble prier pour qu’elle devienne « vraie », forçant sans trop y croire le destin
en l’habillant de chair dans le silence. On pense également à la motion capture,
cette technique qui consiste à recouvrir de capteurs un comédien pour qu’il
réalise les gestes d’un personnage virtuel. Ici, c’est comme si cet artifice un peu
sophistiqué était décortiqué et renvoyé à une mécanique physique et non
numérique, et par conséquent à sa nature première : le transfert d’information
est échange de mouvement. Côté public, on s’identifie tour à tour au créateur et à
sa créature, la frontière qui sépare les deux figures est mince. D’autant que la
relation qui s’installe entre l’homme et la machine est tout à fait communicative.
On se sent à la fois effrayé, attendri ou révolté par ce pantin. Tantôt pensant
contrôler l’œuvre, tantôt prisonnier d’elle, désespérant de la rendre plus proche
de soi, Moini questionne notre rapport à la paternité, à la transmission mais
aussi à l’inspiration. D’où proviennent nos actions, nos pensées et quelles
résonances ont-elles sur le monde ? Le titre du spectacle est un proverbe iranien
qui se traduit ainsi : « C’est par Rostam que j’hérite de ma gloire », ce qui signifie
que le succès vient toujours de l’imitation du maître. Que l’on soit créateur,
disciple ou progéniture, l’invention pure n’existe pas. Tout se joue dans le
passage de témoin. Seule solution pour s’en sortir alors, s’affranchir de sa
production (réelle, technique ou artistique), couper les fils et la laisser s’élever
au-dessus de nous.
A PROPOS DE L'AUTEUR
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23/01/2017 Mulhouse | L’incarnation de l’autre soi
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L’incarnation de l’autre soiAujourd'hui 05:00 par Isabelle Glorifet , actualisé Hier à 21:49 Vu 5 fois
Est-on dans la danse ou la performance artistique pure ? Peu importe. Le spectacle d’Ali Moini, Man
anam ke Rostam bovad pahlavan , présenté vendredi soir à La Filature, à Mulhouse, a étonné les
spectateurs. Voire bousculé par l’étrangeté de l’objet artistique proposé.
L’artiste iranien est relié par des dizaines de filins à des bouteilles formant un contrepoids en fond de
scène, le tout relié également à un pantin métallique. Désarticulé le pantin ? Pas tant que ça. Il se meut
au moindre souffle d’Ali Moini, tout en conservant sa propre identité, voire une forme de liberté de
mouvement.
On assiste à une lente évolution des rapports entre l’homme et son avatar métallique. La méfiance tout
d’abord, chacun gardant ses distances. L’apprivoisement ensuite, avec des tentatives de contact.
Pourtant, l’homme et son double se jaugent perpétuellement. La musique, comme sortie des abysses, se
fait plus intense. La confrontation également. On sent l’humain en lutte contre son double, qui, de
miroir, devient ennemi. L’avatar doit disparaître, on le sent. Cette tension si palpable prend corps avec «
l’habillage » du pantin. Ali Moini le recouvre méticuleusement de viande puis le démantibule
consciencieusement. L’avatar ainsi « incarné » perd son aspect menaçant pour ne plus être qu’un amas
de chair au plafond.
La troublante confrontation de l’homme face à son double fait oublier la prouesse technique et physique
d’Ali Moini, qui, une heure durant, se retrouve à lutter contre la gravité, en quasi lévitation dans une
chorégraphie millimétrée. On se surprend même à penser la marionnette aussi vivante que l’artiste
tellement elle bouge avec grâce. Si quelqu’un dansait vendredi soir, c’était bien l’avatar...
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Le 4 févr. 2017 Mulhouse
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par Marie-Christine Vernay 20 JUILLET 2016
Montpellier Danse : des chocs venus du Sud
En trente-six ans d’existence, le festival Montpellier Danse avolontiers mis le cap au sud. Le directeur Jean-Paul Montanari,de par ses origines méditerranéennes –il est né en Algérie–, atoujours ouvert la manifestation aux chorégraphes du mondearabe, du continent africain de l’Afrique du Sud à l’Afrique duNord, et d’Israël. Il a insisté, les accompagnant dans leurprofessionnalisation, et l’édition 2016, qui s’est achevée le 9juillet (http://www.montpellierdanse.com/programme-montpellier-danse/festival-2017), est le reflet d’unbouillonnement certain, du surgissement d’une danse traversée etconcernée par les tragédies de l’époque (l’homophobiegrandissante, la montée des fascismes, la crise économique, larevendication de cultures ignorées ou méprisées par l’Occident,la question des migrants, des réfugiés et de l’exil).
Tous les chorégraphes ont visé dans le mille, sans trop se soucierde formater leurs spectacles pour plaire ou être dans l’air dutemps. Les formes sont en effet plutôt libres, insoumises,échappant à la morosité ambiante qui semble justifier tous lesretraits, les mises en sommeil et les coupes budgétaires. Ce quiarrive du Sud, dans les aller-retour permanents avec l’Europe, esttonitruant.
Robyn Orlin, Sud-Africaine, aujourd’hui installée à Berlin, a étérattrapée par son pays d’origine, choquée par une politique postapartheid qui met à mal une constitution pourtant l’une des plusprogressistes du continent africain. Devant l’homophobie quigagne du terrain, notamment avec une pratique sadique etcriminelle, “le viol correctif”, qui consiste à violer les lesbienneset les gays, sans que le gouvernement et la police ne s’en
Dans Farci.e, la jeune Iranienne Sorour Darabi, femme à barbe, propose une performance sur le genre. Avançant jusqu’à une tablede travail, seul élément de décor, elle se présente de profil et gauchement comme si elle voulait cacher son sexe. Elle donnera uneconférence sur la langue française qui désigne tout, même les objets, au féminin ou au masculin, alors que dans sa langue maternellele farsi, il n’y a pas de différenciation. Pas un mot ne sort de sa bouche, les bras et les jambes reproduisent non sans humour les ticsdes conférenciers jusqu’au moment où, n’en pouvant plus de tourner les pages de son intervention, elle fait de ses écrits du papiermâché, qu’elle mâche effectivement et qu’elle avale.
Quant aux hommes, ils ne sont pas en reste. L’Iranien Ali Moini, lui aussi en partie installé en France, prend le rôle d’unemarionnette. Inventant un dispositif scénique efficace autant pour sa plastique que pour la manipulation en direct, il dialogue avecson double, son avatar de même dimension que lui. L’avatar est tout d’abord un squelette de fragments métalliques. Puis, il devientpresque humain, du moins un écorché vif à la Francis Bacon, le danseur l’habillant de morceaux de viande rouge. Man anam kerostam bovad pahi avan est également une réflexion sur un possible contre-pouvoir face à la supposée toute puissance des logiciels etde l’intelligence virtuelle. Ali Moini dans cette performance très physique pointe par exemple les erreurs de traduction.
Radio Bellevue Web MONTPELLIER DANSE #36 SOROUR DA… Partager
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HELMUT PLOEBST18. November 2016, 16:50
Warnung an Europa: Lasst euch aufklären!
Festival "Out of border" im Tanzquartier Wien
Wien – Jetzt, beim Festival out of b/order im Tanzquartier Wien,zeigen Künstlerinnen und Künstler aus dem Nahen undMittleren Osten brandaktuelle choreografische Arbeiten. Brisantdabei sind nicht nur dokumentarische Werke à la Rabih Mroué,sondern auch Stücke, die Stimmungen und Denkweisen vonMenschen vermitteln, die uns Westlern immer noch rätselhafterscheinen.
In nächster Zukunft wird im Kulturbereich verstärkt vonPostkolonialismus die Rede sein. Gemeint ist damit dieAufarbeitung des alten staatlichen Kolonialismus und die Kritikeines neuen Kolonialismus, der eine heikle Mixtur ausökonomischen, politischen und kulturellen Interessen darstellt.
Bei out of b/order wird das Schlagwort vom Postkolonialismusvermieden. Aber die gesamte Kuratierung läuft auf eineDarstellung entsprechender kultureller Austauschprozessehinaus – so, wie sie sich im zeitgenössischen Tanz darstellen.Konkret eben nicht auf der Ebene von Folklore, sondern aufjener eines gegenwärtigen Kunstschaffens.
Im ersten Teil des Festivals Anfang November war das unteranderem bei Arbeiten von Danya Hammoud, Bassam AbouDiab oder Nacera Belaza zu sehen. Nun, in Teil zwei (bisSamstag), gaben Youness Atbane, Ali Moini und TaoufiqIzeddiou ihre künstlerischen Statements ab.
Moini verband seinen gesamten Körper für sein Stück Mananam ke rostam bovad pahlavan mit einer schlichten,lebensgroßen Metallmarionette. Als Gegengewichte in einemkomplizierten Seilsystem dienten rund fünfzigPlastikwasserflaschen. Wie ein Laokoon kämpfte der Performermit den Tücken seiner Konstruktion: ein Sinnbild dafür, welcheHerausforderungen komplexe Strukturen an ihre Nutzer stellen.
Taoufiq Izeddiou setzte unter dem Titel En Alerte eine Warnungab, und zwar ganz konkret vor den "unheimlich anziehendenKräften von Religionen und deren Konfliktpotenzial". Was demProgrammtext schön klar zu entnehmen ist, stellt sich im Stückals schwer zu deutendes psychologisches Spiel darüber heraus,dass der spekulativen Spiritualität des Westens in den LändernNordafrikas eine ganz andere Funktion der Religiongegenübersteht.
Diese fasste STANDARDNahostexpertin Gudrun Harrer amDonnerstag in einem Vortrag zum Auftakt von out of b/order, Teilzwei, mit Verweis auf die – umstrittenen – Thesen desfranzösischen Islamismusexperten Olivier Roy so zusammen:"Der Islamismus fischt in den Bassins des Linksradikalismus."Es geht um Widerstand.
foto: alain schererAli Moini verbindet seinen Körper mit einer Marionette.
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© STANDARD Verlagsgesellschaft m.b.H. 2016Alle Rechte vorbehalten. Nutzung ausschließlich für den privaten Eigenbedarf.Eine Weiterverwendung und Reproduktion über den persönlichen Gebrauch hinaus ist nicht gestattet.
In einer Szene bei En Alerte trug Izeddiou einen Motorradhelmmit Stirnleuchte – die Suche nach einem wahren Weg. "Ichbrauche eine Umarmung", sagte der Tänzer zum Publikum. Erbekam sie erst nach langem Zögern. Über die Wege, die diewestliche Gegenwartskultur anbietet, machte sich YounessAtbane aus Marokko lustig. Ein weiterer Versuch, die verwirrtenEuropäer aufzuklären. (Helmut Ploebst, 18.11.2016)
Tanzquartier Wien, bis 19.11.