AVEC
MARIE-JO
Avec ses sœurs,
Sénanque et Silvacane,
l’abbaye du Thoronet est l’une des trois merveilles cisterciennes de Provence.
En 1136, des moines quittent Mazan en Ardèche pour
fonder un monastère sur le territoire de Tourtour. Vingt
ans plus tard, ils se transportent près de Lorgues, sur un terrain boisé encadré par une petite rivière et une
source. Les travaux commencent en 1160 et se
terminent, pour l’essentiel, en 1175, puis se prolongent
encore quinze ans.
Au début du XIIIe siècle, le monastère se compose d’une
vingtaine de moines et d’une dizaine de
frères convers. Souvent recrutés
parmi les paysans, ces derniers étaient
chargés des gros travaux manuels. Il n’était pas astreints
au vœu de permanence et pouvaient donc
quitter le monastère quand ils le
souhaitaient.
Maquette de l’abbaye.
Cloître roman, sobre comme le veut la règle des Cisterciens, sans
décoration!
La fontaine, qui servait à la
fois à la consommation d’eau et aux
ablutions, était abritée dans cet édifice hexagonal
situé dans la cour du cloître, face à la porte du réfectoire.
Seule pièce qui ne servait pas à la prière, la salle capitulaire est déjà nettement influencée par l’Art gothique avec
décorations des chapiteaux.
Dans cette salle seulement, les moines pouvaient parler. C’est là que tous les problèmes de la
vie quotidienne ou organisationnels, se réglaient.
Les frères convers, ceux qui n’avaient pas droit au chapitre,
pouvaient assister aux délibérations, à l’occasion, de
l’extérieur seulement.
C’est également là qu’était élu le père abbé.
Dans sa conception, l’église abbatiale ressemblait beaucoup à celle de Silvacane. Comme elle, elle ne possédait pas de grand portail d’entrée. A l’intérieur, la nef comporte trois travées.
L’absence de tout décor, souligne la pureté des formes.
L’église ne contenant ni décoration, ni meuble, ceci
concourrait à lui donner une acoustique exceptionnelle. On
peut imaginer les chants grégoriens montant jusqu’à la
voûte.
Les moines se tenaient debout ou à genoux directement sur le
sol.
Ce clocher qui continue à se
dresser fièrement a vu, dès le XVe
siècle, s’amorcer le déclin de l’abbaye. A la fin du XVIIe, le prieur fait part de
la grande nécessité de réparer tout ce
qui est délabré. Au moment de la
Révolution, il ne reste que sept moines âgés.
Les bâtiments sont vendus comme biens publics après 1890.
Comme pour tant d’autres biens patrimoniaux, c’est à Prosper Mérimée que l’on doit le rachat, puis la restauration de l’abbaye. Elle est commencée par Revoli, architecte des monuments historiques en 1873, poursuivie par son successeur Formigé, en 1907, et se continue encore.
Chœur de la Chapelle papale de Saint-François d’Assise :
O spes mea cara (Hymne à la Vierge Marie)
Marie-Jo : 5 septembre 2005