BRGM
COMMUNE DE MANA
ALIMENTATION EN EAU DE MANA
PRISE D'EAU SUR LE CANAL D'AMENEE
DELIMITATION DES PERIMETRES DE PROTECTION
NOTE TECHNIQUE N° 87 GUY 014
B. HENOU
OCTOBRE 1987
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRESService Géologique Régional de la Guyane
B.P. 552 - 97333 Cayenne cedex
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SOMMAIRE
1. - INTRODUCTION
1 . 1 . But de 1' é tude
1 . 2 . Situation
2. - GEOLOGIE
3. - HYDROGEOLOGIE
3. 1. Les eaux souterraines
3- 2. Les eaux superficielles
3. 2.1. Niveau d'eau de la Mana
3. 2.2. Dynamique des eaux dans l'estuaire
4. - PROTECTION DE LA PRISE D'EAU
4- I. Les vecteurs de pollution
A . 1.1. Terrestre
4 . 1.2. Liquide
4. 1.3. Aérien
4. 2. Périmètre de protection
A. 2.1. périmètre de protection immédiat
4. 2.2. périmètre de protection rapprochée
LISTE DES FIGURES
Figure 1 - Enregistrement des limnigraphes
Figure 2 - Délimitation des périmètres de protection
échelle 1/15 000 °
Figure 3 - Délimitation des périmètres de protection
éloignée - échelle 1/50 000
1. -INTRODUCTIO
A la demande de la DIRECTION DE L'AGRICULTURE ET
DES FORETS, il a été procédé à un examen géologique et
hydrogéologique du site de captage de la future station de
traitement des eaux.
1 . 1 . - BUT DE L^ETUDE
La présente Note a pour but de définir les péri¬
mètres de protection conformément à la législation en vi¬
gueur pour les points de prélèvement d'eau destinée à l'ali¬
mentation des collectivités humaines.
1.2.- SITU AT J[ON DU FUTUR CAPTAGE
Le captage doit se faire sur le canal d'amenée de
l'eau du fleuve MANA au canal d'irrigation de la Savane
SARCELLE, au niveau du poteau électrique n" 62, soit à en¬
viron 600 m au Sud-Ouest de la Départementale n" 8.
La piste d'accès à la station de pompage, qui longe
le canal d'amenée, se situe au niveau du PK 26 de la Dépar-
tcMentale D 8 qui relie la RN 1 au bac de Mana.
La distarice de la station à Mana sera de 7 km.
La future station de traitement doit se situer à
proximité de la station de pompage qui se trouve elle-même
à 800 m du fleuve Mana.
2. -GEOLOGIE
La zone de Mana se situe sur des terrains quater¬
naires et tertiaires recouvrant le socle constitué par les
migmatites des caraïbes.
De part et d'autre du fleuve, on observe des dé¬
pôts fluvio-marins, formés généralement d'argiles sableuses
avec des intercalations de dépôts organiques.
Au niveau de la station de traitement, ces forma¬
tions sédlmentaires sont représentées par la série suivante:
- Un cordon sableux large de 300m de part et d'au¬
tre de la CD 8, d'une épaisseur de 7 à 8 mètres.
- Un niveau d'argile appartenant à la série de
COROPINA. Son épaisseur est variable, proche gé¬
néralement de 15 m, mais pouvant atteindre plu¬
sieurs dizaines de mètres.
- Un niveau de sable grossier de la série détriti¬
que de base, épais de 10 à 20 m.
- La formation de calcaires et de marnes du paléo¬
cène pouvant atteindre une vingtaine de mètres.
Ce niveau n'est pas constant.
- Le socle formé par les migmatit.es se situe à des
profondeurs variant de 25 â 65 m.
- 3 -
3. - HYDROGEOLOGIE
3. I. - LES EAUX SOUTERRAINES
L'interprétation des données géologiques et les
observations de terrain montrent qu'il existe une nappe dans
les formations de sable superficielles situées de part et
d'autre de la route.
Le lit du canal est constitué par les formations
argileuses imperméables.
Sous cette série argileuse, on retrouve une nappe
aquifère dans la série détritique de base. Elle est en com¬
munication par endroits avec le fleuve Mana, qui participe
à sa recharge ou à son drainage.
Un forage réalisé au niveau de la ville de Mana a
montré que l'eau était salée et se trouvait sous l'influence
marine à une profondeur de 30 m. Ce forage se trouvait à
350 mètres de la mer.
3.2. - LES EAUX SUPERFICIELLES
Le canal d'amenée se compose de deux parties :
- la portion comprise entre le fleuve Mana et la
station de pompage.
- la portion comprise entre la station de pompage
et le canal d'irrigation.
Enregistrement des limnigrophes
1 972
1 981
Niv« OU J( de la marte
OUI ilC$ du salut
ODA GUYANE
PLAN RIZ MANA
ETUDE PRELIMINAIRE DES
INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES
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CORRELATION AVEC LA MAREE
( Pleine et basse mer)AUX ILES DU SALUT
- 4 -
- le niveau d'eau du canal "station de poapage -
canal d'irrigation" dépend du fonctionnement des
3 vis d'Archimède qui règlent le débit.
Le niveau d'eau du canal "Mana-Statlon de poa¬
page" est fonction du niveau de la Mana, condi¬
tionné essentiellement par la marée.
3. 2.1. Niveau d'eau de la MANA^^^
Les données disponibles proviennent du dépouil¬
lement d'enregistrement de deux limnigraphes, l'un ayant
été Installé à Mana, près du bac, en 1972, l'autre sur
l'Acarouani, près de Mana, en 1981.
Les résultats font l'objet du diagramme cl-Jolnt
où apparaissent pour chaque jour les niveaux moyens des plus
hautes eaux et des plus basses eaux.
De l'observation de ces diagrammes, des remar¬
ques générales relatives aux niveaux d'eau dans l'estuaire
peuvent être mises en évidence.
Plus hautes eaux :
Les variations journalières des plus hautes eaux
sont superposables pour les deux limnigraphes et pour les
marées aux Iles du Salut.
On peut établir une corrélation entre les ni¬
veaux de la marée aux Iles du Salut (niveaux en HSHM) et les
niveaux IGN à Mana.
Hjgjj(MANA) - Hggjjdies du Saint) - 1,86
(I) (d'après l'étude réalisée en Mars 1985 par la Compagnie
Nationale d'aménagement de la région du Bas-Rhône
Languedoc ) .
- 5 -
En période de hautes eaux, les niveaux à Mana
sont essentiellement soumis à l'influence de la marée et
sont pratiquement Indépendants du débit de la rivière, sauf
crues exceptionnelles.
A quelques "pointes" près, les niveaux des plus
hautes eaux oscillent entre + 0,80 et + 1,50 m (IGN).
Les glus basses eaux
A marée basse, les niveaux d'eau à Mana sont
très influencés par les débits de la rivière et l'effet ré¬
gulateur de la marée n'est plus aussi caractéristique que
pour les hautes eaux.
Si l'on superpose les deux diagrammes en fai¬
sant coïncider le zéro IGN avec la cote + 1,80 NSHM, les ni¬
veaux à Mana sont pratiquement toujours situés au-dessus des
niveaux maximum des marées basses aux Iles du Salut ; il
n'existe donc pas de corrélation apparente entre les niveaux,
Les courbes relatives aux deux llmnigraphes ne coïn¬
cident pas pendant la période de crues alors qu'elles sont
pratiquement superposées à marée haute. A l'exception des
pointes, les niveaux varient entre les cotes - 0,60 et +0,40,
De Septembre à Avril, les niveaux restent situés au-dessous
de la cote - 0,20 NGF.
3 . 2.2. Dynaaique des eaux dans 1' estuaire de la MANA
Si aucune étude hydrogéologique de ce type n'a
été réalisée sur la Mana, il existe une éfude effectuée sur
le Sinnamary par l'ORSTOM en 1984.
Les deux fleuves ayant des comportements sem¬
blables, les observations établies sur le Sinnamary peuvent
être globalement reportées pour la Mana.
6 -
Propagation de llonde de aarée
A' 30 km de l'embouchure, l'onde se fait ressentir
1 h 40 à 2 h après. La vitesse de l'onde est de
16 km/h.
Vitesse
Les vitesses les plus élevées se rencontrent au ju¬
sant à l'embouchure et sont de 1,8 m/s (6,5 km/h).
Les vitesses de l'eau en surface sont plus élevées qu'à
mi-fond et au fond.
Les vitesses au jusant sont deux fois plus rapides à
l'embouchure (1,8 m/s) qu'à 30 km en amont (0,8 m/s)
pour les eaux de surface.
Par contre, les vitesses au flot sont sensiblement éga¬
les à l'embouchure et 30 km en amont (0,3 à 0,5 m/s),
tant en surface qu'au fond.
- 7
4. - FROTBCTIOH DB LA PRISE D'BAU
Les contraintes des périmètres de protection
doivent être déterminées par l'environnement.
La protection doit tenir compte de tous les
facteurs qui peuvent participer à la pollution des eaux des¬
tinées à l'alimentation en eau potable (AEP).
4. 1. - Les vecteurs de pollution peuvent être de 3 types :
- terre
- eau
- air
. 1.1 - Pollution tçrrest^re
La contamination peut se faire par les eaux
souterraines ou par la surface.
. eau souterraine, au niveau du canal.
Les terrains sont imperméables : probabilité
faible de source de pollution.
£5 surface, les voies de circulation situées à
proximité sont :
- la piste d'accès à la station de pompage située le
long du canal.
- La CD 8 qui recoupe le canal à 1 km de la station.
- 8 -
4 . 1.2. Pollution 11 au ijd e i^ le Fleuve Mana
-Toute pollution du fleuve Mana en amont se répercu¬
tera à la station de traitement.
Ce risque est représenté par le pont de la RH 1 si¬
tué à environ 40 km en amont.
La probabilité pour qu'un camion chargé de produits
toxiques tombe dans la Mana par accident, et que
ces produits toxiques arrivent à contaminer les
eaux de la station reste très faible.
Toute pollution du fleuve en aval se répercutera
dans le canal d'amenée lors des hautes eaux de la
marée .
Les risques sont liés :
. à l'activité urbaine de la ville de Mana, dis¬
tante de 10 km en aval.
. à l'activité agricole du périmètre de la pro¬
priété VAHDBHBERG, qui jouxte ' le canal dans sa
partie Nord et dont les canaux de drainage se
déversent 2km en aval du canal d'amenée,
. à l'activité agricole de l'exploitation rizicole
de la Savane SARCELLE, avec ses épandages de pes¬
ticides et d'engrais,
. à l'activité touristique et de pSche par les em¬
barcations à moteur qui remontent le fleuve,
. à l'activité liée au bac qui transporte 6 véhi¬
cules (15 T) ; ce bac sera remplacé ultérieure¬
ment par un pont
- 9 -
. à l'activité urbaine et agricole du bassin ver¬
sant de l'Acarouani qui draine entre autres le
périmètre rizicole de Mana et dont la confluence
avec le fleuve Mana se situe à environ 8 km en
aval du canal d'amenée,
. à l'invasion des eaux salées lors des étiages de
la Mana en période hautes eaux.
Ce risque est faible d'après les conclusions de
l'étude réalisée par H. LOINTIER du Centre
ORSTOH de Cayenne : "Note sur la salure globale
aesurée au bac de Mana le 18 Hoveabre 1983".
La valeur maximale observée serait de 400 mg/l
au niveau du bac pour une minéralisation globale
des fleuves qui est de 10 à 15 mg/l observable
en amont .
4 . 1.3. Pollution aérienne
Le risque principal est lié au passage à
proximité des avions chargés de répandre des insecti¬
cides, herbicides et pesticides, ainsi que des engrais
dans le périmètre rizicole de SARCELLE, situé à 1 km de
la station de traitement.
Le risque se trouve accentué par la direction
des vents, qui sont essentiellement Nord-Sud et Est-
Ouest. Ces vents peuvent atteindre des vitesses de
16 m/s (57 km/h).
- 10 -
Bien que ces avions, fassent leur épandage à
une altitude inférieure à 20m, il existe un risque réel
d'une fausse manoeuvre, ou d'un accident pouvant conta¬
miner les eaux du canal.
4 . 2 . - Péri aètre de protection
La législation prévoit la détermination de deux
périmètres de protection en ce qui concerne les eaux super--
f icielles .
4 . 2.1 - Périaètre de £££t ect^ion laaédlat
Il concerne la protection de la prise d'eau et des
installations de traitement.
La zone de la prise d'eau et de la station de
traitement doit être parfaitement close de façon à
empêcher la pénétration de personnes et d'animaux.
Les alentours de la prise d'eau constituent une
zone particulièrement sensible et il importe d'en em¬
pêcher l'approche de façon à éviter les déversements
directs d'hydrocarbures, de matières fécales, de pro¬
duits chimiques et plus particulièrement de pesticides.
- 11 -
4 . 2.2 - Périaètre de protectioa rapprochée
- Pr;otE£t_i.9.5. Ë^ i5^ RtÊt^
La piste d'accès à la station est actuellement
privée. Elle appartient à l'Association ASAHM .
L'interdiction au public non autorisé sera ma¬
térialisée par une barrière au niveau de la CD 8 et un
panneau indicateur.
- Protection du canal d* aaenée
Par le CD 8 :
. une glissière de protection sera édifiée sur
l'ouvrage de franchissement du canal.
. des panneaux de limitation de vitesse à 60 km/h
seront installés sur le CD 8 à 200 m de 1 'ou¬
vrage de franchissement.
sera installée une grille de protection pour
interdire l'accès à toute embarcation et arrêter
les déchets solides grossiers.
- Périaètre de protection
I
Il est nécessaire de prévoir une zone à l'a¬
mont et à l'aval à cause du phénomène de marée. Nous
pensons qu'une zone de un klloaètre de rayon centrée
sur le captage serait nécessaire.
BUREAU OE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES
COMMUNE DE MANA. ALI MENTATION EN EAU POTABLE
DELIMITATION DES PERIMETRES DE PROTECTION
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- 12
Dans cette zone :
Interdire toute activité industrielle comportant un
rejet liquide, ou alors envisager une station d'épu¬
ration efficace.
Interdire les élevages intensifs et en particulier
les élevages de porcs.
Les habitations seront munies d'installation de trai¬
tement des effluents (dégraisseurs - décanteurs pour
les eaux grasses, fosse septique ou W.C chimique pour
les eaux vannes). Les déchets solides seront enfouis
dans le sol sous la responsabilité des habitants.
Interdire la réparation ou le nettoyage des moteurs
de bateaux, ou alors le faire de façon que tous les
liquides de nettoyage et de vidange soient recueillis
intégralement puis récupérés pour être rejetés ou
traités dans un site ou une station réglementaire.
Le stockage des hydrocarbures devra se faire au-
dessus de bassins étanches d'une capacité égale au
stockage .
La densité d'habitation devra rester la plus faible
possible, la convention d'occupation devra préciser
les dispositions à envisager et une acceptation défi¬
nitive sous réserve d'un contrôle de conformité.
- 13
Espace aérien
Interdiction de survol aérien dans cette zone de 1 km
de rayon par les avions chargés de répandre les en¬
grais et pesticides sur les rizières et champs envi¬
ronnants.
Cette consigne devra être affichée aux deux ter¬
rains d'aviation des 2 exploitations (VAN HOUDEN) et-
Association ASAHM et devra faire l'objet d'un arrêté
municipal .