the dental art of d'esmail gorgani. l’art dentaire d'esmail gorgani. extraits du...
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Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
THE DENTAL ART OF D'ESMAIL GORGANI. Excerpts from the Jurjâni’s Zakhirah-yi-Khwarazmshahi on teeth, their diseases and their treatment, translated and annotated by Thierry Bertrand des Epesses.
L’ART DENTAIRE D'ESMAIL GORGANI.
Extraits du Zakhirah-yi-Khwarazmshahi concernant les dents, leurs maladies et
leur traitement traduits et annotés Bertrand Thierry des Epesses.
I
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
Les dents sont au nombre de trente-deux. Elles sont seize à former une
rangée en haut et seize en bas.
Parmi elles, il y a les quatre "dents antérieures" 1, deux sont en bas et deux
en haut, on les appelle en arabe "thanâyâ" . Après elles, il y a quatre autres dents
qui sont placées respectivement en bas et en haut, deux par deux, on les appelle
en arabe "rabâ'iyat" 2. Ces huit dents sont longues et leurs couronnes sont larges
et acérées de façon à couper les aliments. Après les incisives externes, il y a
quatre autres dents rondes; leur couronne est pointue, il y en a deux en bas et
deux en haut, de chaque côté, elles brisent les aliments durs, on les appelle les
"dents-pointes"3 et en arabe on les appelle "âniyâb". Après ces canines, il y a huit
dents, quatre en bas et quatre en haut, deux de chaque côté, toutes sont rondes et
leur couronne est large et accidentée, on les appelle les "dents meules" 4 et en
arabe "adras" ou encore "tawahun" . Après ces molaires, il y a quatre autres
dents deux en bas et deux en haut, une de chaque côté, on les appelle ainsi "dents
1 c'est à dire les incisives internes.
2 c'est à dire les incisives externes.
3 c'est à dire les canines.
4 c'est à dire les molaires.
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de sagesse"; on les appelle "dents de sagesse" parce qu'elles apparaissent après la
maturité.
Il y a ainsi trente-deux dents mais chez certains individus ces quatre dents
cachées n'existent pas ou ne se forment pas; on ne concluera à rien d'anormal
quant à la maturité si elles n'apparaissent pas.
Les incisives, externes ou internes, et les canines ont des racines à une
branche; les molaires qui sont en haut ont des racines à trois branches et celles
qui sont en bas à deux branches; quant aux dents cachées qu'on nomme dents de
sagesse, certaines ont des racines à quatre branches et d'autres à trois branches.
Et la sensibilité n'existe en aucun os hormis l'os de la dent qui ressent le
froid et le chaud et différencie le froid du chaud.
Le Créateur a renforcé les racines aux dents du haut qui sont suspendues et
tombent afin qu'elles ne subissent pas ce risque de ne plus pouvoir broyer et
casser les choses, grâce à Dieu !
Chapitre I de la Troisième Partie du Discours V
De la connaissance des états des dents et de leurs maladies :
Parmi les médecins il est une polémique quant à la substance de la dent, à
savoir est-elle un os ou est-elle un nerf ? Certains prétendent qu'elle est un os et
d'autres disent qu'elle est un nerf.
Ceux qui disent qu'il s'agit d'un os disent cela parce que sa substance est
dure, sèche, cassable, qu'elle contient peu de chaleur, parce que le froid et le sec
dominent en elle et que si on la brise ou on l'abrase, elle ne ressent aucune
douleur.
Ceux qui prétendent qu'elle est un nerf le disent parce que la dent éprouve
les sensations du froid et du chaud. Et quand (la sensation de l') aigre parvient à
la dent, elle est agacée. Cet agacement des dents est comparable à
l'engourdissement, et l'engourdissement n'existe que dans le nerf.
Ce qui est exact c'est que la substance de la dent est de l'os et que des nerfs
cérébraux sont liés à sa substance, unis avec elle. Ces nerfs sont plus nombreux
dans les racines. Douleurs, élancements et sensibilité sont dus à ces nerfs. La
dureté, la sécheresse, la fragilité, l'absence de sensation de douleur au broiement
ou à l'abrassement sont dûs au fait que la base de sa substance est l'os.
De même il y a une polémique sur l'origine de la substance de la dent :
Provient-elle des semences de la mère et du père, comme l'os, les nerfs, la
peau, les vaisseaux, les artères, les membranes, les séreuses et les ligaments ? ou
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se constitue-t-elle à partir des aliments, comme le sang, la chair ou la graisse ? à
la base de cette polémique il y a que tout organe provenant des semences du père
et de la mère, quand on lui prélève une partie, ne se reconstitue pas et ne se
reforme pas. Alors que s'il provient de l'alimentation, quand on lui prélève une
partie, il se reconstitue et il peut se reformer par un traitement. De la même façon
que les gens qui, pour une raison quelconque, maigrissent reprennent de la
graisse, ou quand une partie d'un membre est enlevé par une plaie ou une
blessure, et que dans l'endroit devenu vide, une cavité s'est formée, le chair y
revient grâce au traitement. Et ce vide ou ce creux reviennent à la normale.
Pour cette raison certains médecins disent que les dents procèdent de la
nourriture, et que si à l'origine de leur formation il y avait les semences du père et
de la mère il faudrait que l'enfant vienne au monde avec des dents et que ce qui
tombe ne soit pas remplacé. Les autres disent qu'à l'origine de leur formation il y
a les semences du père et de la mère, et que si elles provenaient des aliments il
faudrait que ce qui tombe une deuxième fois au cours de l'âge adulte puisse
réapparaître, de la même manière que la chair revient à la plaie.
Ce qui est sûr c'est que le principe de la dent se trouve dans les semences
de la mère et du père et que sa matière est déposée, agencée et disposée dans ces
os d'où les dents proviennent. La sagesse du Créateur, Béni et Très Haut, au sujet
de l'apparition des dents au début de la formation, a voulu que l'aliment de
l'enfant soit pendant un certain temps le lait et cela ne nécessite pas (d'avoir) de
dents; alors les os de la mâchoire d'où sortent les dents sont à la mesure des
autres organes, faibles et petits. En début de formation les dents qui paraissent
sont tendres et chétives, si elles étaient fortes, cet os d'où proviennent les dents ne
les supporterait pas et ses contours se déformeraient. Car la dent est semblable à
une enclume et l'os est pareil au bois sur lequel on martèle et que les artisans
appellent "bois d'enclume". Quand l'enclume est trop grande et son socle trop
petit, celui-ci devient inadapté et on ne peut plus travailler sur une telle enclume.
Par conséquent la providence a placé et disposé la matière des dents dans ces os
de façon à ce que les os deviennent plus grands et plus fermes et qu'avec
l'alimentation qui nécessite des dents, la dent fasse son apparition.
La raison de l'égalisation et de la chute des dents à l'âge de sept ans est que
les premières dents, en comparaison avec celles qui apparaîtront après sont
chétives. Elles auront (après) de la force pour mâcher toute la vie des aliments
denses et secs et pour les briser. La Nature, pour toute personne, par décision du
Créateur Béni et Très Haut, est cause de la chute des premières dents et les a
rendu plus solides pour assumer la vie durant leur tâche.
De plus, il est clair que quand l'enfant a atteint ses sept ans tous ses
organes et ses os sont devenus plus forts et plus grands. Et les os d'où les dents
procèdent, comme les autres os, (eux aussi) deviennent grands. Par nécessité,
quand les os deviennent grands, la place des premières dents se trouvent dans
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cette situation à cause de l'élargissement avec l'os qui se creuse et elles tombent.
L'autre raison pour laquelle une dent plus forte sort au même endroit est que la
matière qui forme les dents a été peu employée pour les premières dents mais que
beaucoup plus demeure. Afin qu'avec cette matière les dents ressortent plus
vigoureuses par la permission de Dieu, le Très Haut !
On a (aussi) dit que des dents peuvent pousser par trois fois chez certaines
personnes âgées qui ont eu une longue existence, et on a prétendu "les avoir vu tomber à untel ou untel et les avoir revenir !"
Il faut savoir que cet os d'où proviennent les dents est au site des dents
dentelé, c'est à dire crénelé, comme la scie qu'on nomme en arabe "minshar" ; il
n'est pas étonnant que les dents tombent chez les gens avec le temps, parce que
c'est une chose qui se ruine et qui peine à mâcher que cette chair qui est attachée
aux os, elle se détériore, ne demeure pas. De là cette dentelure qui apparaît, les
gens croient que c'est la dent. Il n'y a pas de doute aussi que le tempérament de
l'homme qui vit longtemps a une constitution et des facultés plus fortes. Cette
force réside d'abord dans les semences paternelle et maternelle. Il n'est pas
surprenant dans la période de formation que la matière des dents apparaisse ainsi,
puisque les dents tombent à l'âge de la maturité et qu'elles reviennent avec la
permission de Dieu le Très Haut; l'os des dents lamine et pousse, il se détériore
(en même temps) et, à l'intérieur, ce qui est détérioré aussi en même proportion
pousse un peu et cette détérioration de cette façon devient visible. Et la preuve
que la dent pousse est que si une dent tombe ou se casse, la dent qui fait face au
vide créé par cette dent qui est tombée devient plus longue que les autres dents,
parce qu'elle pousse et qu'en face il n'y a plus de dent pour l'abraser.
Les maladies des dents sont de nombreuses sortes :
- la fragilité.
- l'ébranlement.
- la chute.
- l'agacement.
- le pourrissement.
- la carie.
- la cavité et l'évidement.
- le changement de couleur.
- l'enduit fuligineux.
- la porcelanisation.
- les douleurs chroniques.
- les élancements.
- l'intolérance aux choses froides et chaudes.
- l'incapacité à mâcher.
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- l'abcédation.
Tout le monde s'accorde pour affirmer que la dent peut être atteinte de
toutes les maladies possibles excepté l'abcès, car certains estiment que la dent ne
peut s'abcèder étant de matière solide.
Et quoiqu'il en soit cela est dit dans le chapitre VI du Discours I du Livre
II, il a été rappellé, répéter cela ferait prolonger le propos.
Il faut savoir que la dent peut s'abcéder, bien qu'elle soit de matière
osseuse et solide, parce qu'elle assimile l'aliment et croît, s'étire et prend du
volume en longueur, en largeur et en profondeur. Même s'il y a entrave, sur ce
chemin, elle admet les déjections; l'abcès se forme et si la dent n'admet pas les
déchets et les humeurs nocives, ceux-ci ne pénètrent pas dans sa substance. Les
dents (peuvent-être), les unes noires, les autres vertes, bleues, jaunes ou cariées, il
n'y a pas de doute que ces couleurs ne sont pas naturelles et proviennent d'une
humeur mauvaise et que la substance de la dent admet la pénétration; elle
démange, pendant le moment où les déchets sont nombreux sur la couronne et sur
les pourtours des dents; elle admet plus la pénétration et l'abcès se forme.
Et il faut chercher les états du tempérament des dents à partir de la gencive
et de sa couleur, si elle est rouge le tempérament des dents est sanguin, si elle est
jaune, bilieux, si elle est blanche, phlegmatique et si la couleur est sombre,
atrabilaire.
Chapitre II de la Troisième Partie du Discours V
De l'hygiène des dents pour qu'elles demeurent saines :
A ceux pour lesquels il est nécessaire que leurs dents soient conservées
saines, il faut les tenir en bonne santé grâce à ces dix règles :
- premièrement : se préserver de l'indigestion, de trop manger et de
s'alourdir l'estomac. Il faudra avoir soin que ce qu'on ingère ne se corrompe pas
dans l'estomac, c'est ainsi que l'on ne consommera pas ces choses qui se
corrompent rapidement dans l'estomac comme le lait ou le poisson salé. Il faut
respecter l'ordre des plats, manger d'abord ce qui est le plus fin, le plus tendre et
le plus subtil, car ce qui est le plus fin est plus vite digéré sinon cela resterait sur
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les aliments épais et non digérés, cela se corromperait et corromperait ceux qui
sont épais. Après l'effort et la peine il ne faut pas manger de choses tendres
comme les petits poissons frais et ce qui leur ressemble, parce que ceux-ci se
corrompent très vite et qu'ils provoquent des vapeurs.
- deuxièmement : ne pas provoquer de vomissement, particulièrement en
cas d'aigreurs.
- troisièmement : ne pas briser avec les dents des choses dures.
- quatrièmement : se garder de mâcher des patisseries à la gomme, comme
le nâtif. - cinquièmement : se garder de ce qui est aigre et qui gâte les dents comme
le verjus ou le torchi de cédrat.
- sixièmement : ne pas consommer de choses très froides ou très chaudes,
et surtout, les unes après les autres.
- septièmement : ne pas manger les choses qui sont nocives aux dents et à
la gencive, comme le poireau, les noix et les dattes.
- huitièmement : quand on a mangé, se nettoyer les dents et se curer entre
les dents; dans ce nettoyage ne pas faire ces manoeuvres qui râpent et font mal à
la gencive.
- neuvièmement : chaque matin, se frotter les dents et ne pas faire dans ces
nettoyages des manoeuvres qui enlèvent l'eau et l'éclat naturel car quand l'éclat
naturel quitte les dents, celles-ci deviennent dures, les vapeurs les atteignent
rapidement, elles les incorporent mieux. Il faut un nettoie-dents-meswâk5, de bois
souple et amer.
- dixièmement : chaque fois qu'une purge haute doit être faite, on graissera
les dents puis on fera vomir. Pour le temps du sommeil, on graissera les dents
avec de l'huile afin que les vapeurs ne les atteignent pas.
Si le tempérament des dents est chaud, on appliquera de l'huile de rose. S'il
est froid, de la graisse de myrobolan ou de l'huile de mastic. Parmi les huiles
chaudes, meilleure sera celle où quand on fait le massage, d'abord avec du miel
ou du sucre pilé qu'on a mélangé à du miel, qu'on masse puis on les graisse.
Et il faut savoir qu'on obtient des gencives solides en massant l'intérieur de
la bouche avec de la tête de lapin brûlée ou en massant avec du sel mélangé à du
miel, brûlé ou non brûlé, ou avec de l'alun du Yemen grillé au feu, mêlé dans du
vinaigre à de la myrrhe purifiée et faire des gargarismes avec la racine de la
plante appelée "yatû'"6, bouillie au vin, en faire deux mois par mois : cela enlève
5 meswâk : morceau de bois fibreux souple et résistant faisant office de brosse à dent.
6 c'est à dire l'euphorbe.
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les matières des racines des dents et ramène les dents à la santé. On appelle
"yatû'" cette plante qui, coupée, émet un lait.
Et encore il faut savoir que parce que le tempérament des dents est sec les
médicaments qui les maintiennent à leur tempérament propre et qui les
conservent à la santé doivent être secs et tempérés en ce qui concerne le froid et
le chaud, sauf à ceux dont le tempérament froid ou chaud, à cause du
tempérament (général) , et dont le tempérament (de la dent) devient sec et froid
ou sec et chaud.
Les médicaments utiles aux dents qui sont froids et secs sont : le santal, la
rose, le sukk, le camphre, la graine de tamarix, la fleur de grenadier sauvage, le
sang-dragon, la perle, la noix de Béthel, la farine d'orge, la feuille de tamarix,
l'écorce de mûrier, la racine d'oseille.
Les médicaments qui sont chauds et secs sont : le sel brûlé, l'armoise, le
souchet, la cannelle, l'hysope séche, le schoenanthe, la corne d'antilope brûlée, la
camomille brûlée, la sabine, l'aristoloche ronde, la pulpe de coloquinte, le
pyréthre, le malabathre, l'écorce de racine de câprier, la câpre, l'orpin, le musc, la
datte brûlée, la tête de lapin brûlée, la capillaire brûlée, les cendres de joncs, les
cendres de borax, le mastic, le verre brûlé et la noix de galle brûlée. Ils sont
refroidis et tempérés par le vinaigre.
On appelle sanûn-s les mélanges de médicaments avec lesquels on nettoie
les dents, et qu'on applique sur les dents; ils seront évoqués dans le chapitre du
traitement des dents consacré aux sanûn-s éprouvés, si Dieu, le Très Haut, le veut
!
*
**
II
PATHOLOGIE
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Chapitre III de la Troisième Partie du Discours V
Sur l'odontalgie :
Les causes de la douleur aux dents sont les dyscrasies avec ou sans
matière.
Et la douleur qui est due à une dyscrasie avec matière a sa cause dans la pléthore
de matière, ou dans sa malignité, son âcreté, sa densité ou sa ventuosité.
Et il est fréquent qu'entre les dents ou dans les racines un ver apparaisse, et
cette matière (= qui donne naissance à ce ver) qui arrive aux dents, la plupart du
temps elle touche la tête, étant venue de l'estomac; puis de la tête elle descend
aux dents. Et là où la matière se trouve dans le corps en son entier le chemin
emprunté est aussi celui qui a été rappelé. Il est fréquent que dans les fièvres
aigües chaudes les dents fassent mal, la cause de cela est le lien des dents avec
tous les autres organes dans la dyscrasie. Cela vient de l'extrême âcreté, de la
fièvre. Quant à la cause de la carie des dents, de leur chute et de leur cassure, il
s'agit de la matière âcre ou aigüe qui leur parvient.
Les signes :
D'abord il faut déterminer si la douleur de la dent est accompagnée ou non
d'un abcès de la gencive. On recherche un abcès ou s'il n'y a pas d'abcès dans la
substance de la dent, ni agacement ni ébranlement ou carie, et si la couleur des
dents est celle de dents saines. Il faut savoir que la matière de l'affection ne réside
pas dans la substance de la dent.
Et avec l'abcès à la gencive s'il y a, au niveau de la substance de la dent, un
de ces symptômes qui ont été rappelés, il faut savoir que la matière de l'affection
se trouve autant dans la gencive que dans la substance de la dent.
S'il n'y a pas d'abcès dans la gencive et que la dent est agacée, branlante,
"abcédée", cariée ou que sa couleur a changé, il faut savoir que l'affection se
trouve dans la dent et non dans la gencive.
Celui qui est sujet à cette affection a le sentiment que la douleur provient
des profondeurs de la dent. Et si celui qui est sujet à cette affection signale que
c'est de côté que la dent lui fait mal, c'est la totalité de la mâchoire qui fait mal et
il ressent des spasmes et des agitations, il faut (alors) savoir que la matière réside
dans les nerfs qui sont liés aux dents et la cause des spasmes et de l'agitation se
trouve dans le mouvement des artères qui leur sont proches ou qui leur sont
attachées.
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Et les signes de la dyscrasie sont tels que si le tempérament est chaud, le
sujet est appaisé par l'air froid, l'eau froide et les médicaments froids.
Si la dyscrasie est froide l'air froid est nocif et le sujet trouve le repos avec
l'eau chaude.
Si la matière est filante, l'efficacité des médicaments se fait sentir
rapidement, et si elle est dense, la douleur est pesante et l'efficacité des
médicaments met du temps se faire sentir. Si la matière est venteuse la douleur
est perçante et avec des irradiations d'un côté à l'autre.
Et si la dyscrasie est sèche, les dents sont minces et rabougries7, et le site
de la racine, à force d'être aminci, s'élargit. Pour cela la dent devient branlante et
cette affection touche plutôt aux vieillards.
Là où l'affection réside dans la substance quand on arrache (la dent), la
douleur disparait. Et si c'est dans le nerf (que l'affection réside) il est aussi
possible qu'elle disparaisse parce que quand une dent est arrachée son site
s'élargit, s'étant empli de matière que la nature amène à la résolution et cela réduit
la souffrance et la contrition due à la matière qui s'en va aux dents.
Traitement :
Si la douleur est en relation avec tout le corps, il faut d'abord purifier le
corps par la saignée et les purges. Si elle est en rapport avec le cerveau et si des
déjections descendent du cerveau (aux dents) , il faut évacuer avec quelque chose
qui expulse cette excrétion comme les pastilles de violette, la hiéra pikra8 avec la
pulpe de coloquinte, la pilule qûqâyâ9 ou la pilule somnifère.
Là où il y a abcès à la gencive, là encore il faut d'abord traiter par la
saignée et les purges.
Si la matière de l'affection est chaude, il faut prendre en sa bouche du jus
de morelle, du jus de coriandre, du jus de plantain10
ou des équivalents et il faut
faire des gargarismes avec. Si la chaleur est très forte, il faudra dissoudre du
camphre dans ces jus.
Pendant tout le début de la maladie il faut tenir dans sa bouche des
médicaments froids qui seront tempérés quant à l'astringence et à la sécheresse, et
7 lâghar, maigre par opposition à farbeh, gras, dodu. Voir supra Chapitre V de la Partie III du
Discours V, sur les dents branlantes.
8 ayâradj-é fîqrâ, hiéra pikra.
9 habb-é qûqâyâ, pilule qûqâyâ.
10
lisân al hamil, n 2022
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avec on fera des bains de bouche11
, par la suite on utilisera graduellement les
médicaments résolutifs. On extraira la matière du site par sept procédés :
- premièrement, par la sangsue que les Arabes nomment "al 'alaq" , qu'on
dépose sur la gencive, ou on saigne le vaisseau qui est sous la langue, ou on pose
une ventouse avec scarifications sous le menton.
- deuxièmement, en mettant dans la bouche des médicaments résolutifs et
avec faire des gargarismes et faire des mouvements (en bouche) .
- troisièmement, en cautérisant.
- quatrièmement, en fumigénant des médicaments.
- cinquièmement, en instillant des médicaments des médicaments dans
l'oreille ou dans le nez.
- sixièmement, en appliquant des médicaments sur la joue ou sur la fossette
du menton.
- septièmement, en appliquant sur les dents des médicaments, et mettre en
bouche des médicaments froids et astringents avec lesquels on fait des
gargarismes, comme le jus de feuille de myrte fraiche avec du vinaigre, ou du jus
de feuille d'olivier avec du jus de morelle ou du vinaigre dans lequel on a fait
bouillir de la myrte-âs, puis filtré; et aussi des médicaments qui tendent vers le
tempéré comme l'est l'huile de rose dans laquelle du mastic a été bouilli, l'huile de
myrte et l'huile d'olive qu'on appelle en arabe "zit al anfâq" et s'il se peut l'huile
que l'on fait avec des olives non mûres, certains proposent des olives vertes et de
l'huile de rose; on fait cuire dans du vin de raisin sec de manière qu'avec deux à
trois portions de vin et une portion d'huile on parvienne à la moitié en faisant
bouillir; et on met dans la bouche.
Et si la douleur est considérable, on appliquera du pyrèthre pilé et cuit avec
du camphre. Et si la douleur est insupportable on fait cuire de l'opium dans de
l'huile de rose, on graisse un peu de coton que l'on dépose sur la dent, ou on met
dessus de la "falûniyâ"12
.
On s'affaire à la préparation après, on ne porte pas la main sur ces
médicaments avant qu'il n'y ait nécessité; la méthode veut qu'après, on emploie
les résolutifs graduellement.
(1) Confection qui anesthésie la dent et qui calme la douleur :
On prend de la semence de chanvre, de l'opium, du styrax et du galbanum, de
chaque deux dirhamsangs, du poivre et du laserpitium de Syrie de chaque un
11 mazmazeh.
12
Falûniyâ, mixture enivrante composée principalement d'opium et de grains de
chanvre.
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dirhamsang, on pile le tout, et on petrit à l'état de mélasse de raisin 13
et on met
sur la dent.
Et il n'est pas de meilleur méthode pour rendre la dent insensible que de
garder en bouche de l'eau refroidie à la neige ou à la glace, en permanence.
Quand elle devient tiède on l'enlève et on en reprend pour que la dent reste
insensible et que la douleur soit appaisée. Et il est des fois où avec l'eau froide la
douleur s'avive d'abord, ce "signal"14
s'en va et la douleur se calme.
Là où la matière de l'affection et le tempérament sont froids il faut
employer d'abord des médicaments dérivatifs, c'est à dire des médicaments qui
font se détourner la matière et qui donnent de la force à la dent pour qu'elle attire
moins la matière, comme l'alun du Yémen grillé et pétri au vinaigre et du sel
qu'on broie à parties égales et qu'on applique sur les dents; et appliquer de la noix
de galle brûlée pétrie dans du vinaigre détourne la matière et renforce la dent;
après ces médicaments il faut faire des gargarismes avec de l'huile de rose, du
vinaigre ou du vin et de l'huile de rose au vinaigre. L'huile de rose au vinaigre est
à la fois dérivatif et résolutif, l'huile de rose est dérivative et le vinaigre est
résolutif et il extrait l'humidité de la racine des dents et de sa substance, pour
cette raison le vinaigre agace la dent, or il se trouve avec de l'huile de rose il ne
peut résoudre l'humidité fondamentale et ne provoque pas l'agacement. Et après
trois jours on emploira les médicaments résolutifs.
Là où la matière de l'affection est venteuse il faut aussi employer des
médicaments résolutifs comme le sagapenum, la rue sauvage, la semence de
badiane, la pulpe de coloquinte, le pyrèthre, la gomme de laserpitium, la
moutarde, la zédoaire, la racine de concombre d'âne15
, la saponaire, l'ail, la
marjolaine, le serpolet. On verse dans un tissus ce qui résulte avec du millet et du
sel chauffé, et on place cela sur le dehors, afin d'extraire la matière hors de la
racine de la dent et de faire se former un abcès.
(2) Emplâtre qu'on place au dehors :
On prend de la camomille, de la guimauve, de l'aneth, du fénugrec, de la semence
de lin, on cuit le tout avec de l'eau ou du vin de façon à ce que cela devienne
semblable au "khabis"16
et tenir en bouche de l'huile d'aneth et de l'huile de
13
dôshâb.
14
khabar
15
qathâ al hamâr, n 1740 de Baytâr
16
khabis, Butlân.
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camomille chauffée, cela est bénéfique.
Muhammad Zakariyâ (= Rhazès) dit que l'huile de sésame ou la graisse
de vache chauffées et mises en bouche sont bénéfiques, parce qu'ils amollissent
les nerfs qui sont attachés aux racines de dents et à la gencive, et la chaleur de
l'huile résoud la matière.
(3) Description du médicament résolutif :
On prend du laserpitium, de la moutarde et on fait bouillir dans le vinaigre et on
fait des bains de bouche avec ce vinaigre, et si la matière est très chaude mettre
dans du vin de raisin; et la pulpe de coloquinte, le pyrèthre et la fleur de grenade,
sont résolutifs, en les faisant cuire tous les trois dans du vinaigre ou du vin de
raisin. Parce que le tempérament des dents qui est sec nécessite que soient utilisés
des médicaments résolutifs ou des choses sèches et astringentes, comme la fleur
de grenade, l'acacia et équivalents.
(4) Description d'un bain de bouche qui résoud :
On prend de l'éllébore blanc, du pyrèthre, du lépidium, et on les fait bouillir
moitié pilés dans du vinaigre et avec on fait des bains de bouche.
(5) Description d'un médicament dont parle Muhammad Zakariyâ (=
Rhazès), dans le Livre Hawi que beaucoup attestent comme étant un médicament
qui emporte la douleur de la dent :
Ail, cinq istars, encens un demi misqal, feuilles de myrte, autant que peut
contenir la paume de la main, on les pile tous trois et on fait cuire dans du
vinaigre et on touille avec un bâton de sapin, on met dans la bouche, après ce
remède on placera sur la dent de l'huile balsamique et de l'opoponax.
(6) Description d'un autre remède :
On prend de l'écorce de racine de câprier, de l'aristoloche ronde et du pyrèthre, de
chaque deux dirhamsangs et demi, on les cuit à moitié pilés dans du vin et du
vinaigre de façon ainsi à réduire (cela) de moitié, à partir d'une dose de vin et de
trois de vinaigre. On filtre et on garde ce vinaigre en bouche.
(7) Description d'un autre remède :
On prend de la coloquinte, deux misquals, de la rue sauvage quatre misquals et
on fait cuire dans du vinaigre ou du vin.
(8) Description d'un autre remède résolutif de la matière et qu'on mâche :
On prend de la camomille des montagnes, du poivre blanc, du pyrèthre, on
malaxe les trois avec de la staphysaigre dont on a retiré les pépins, et on en fait
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
des pastilles, on rejettera la gluance de la bouche.
(9) Description d'un dentifrice qui résoud la matière épaisse :
On prend du poivre, de la staphysaigre, du pyrèthre et du gigembre, de chaque
deux dirhamsangs, et trois dirhamsangs de borax. On pile le tout et on masse les
dents avec cela. Mettre dedans la thériaque Diatessaron, la Sadjazniyâ et la
Grande Thériaque.
Galien déclare que si l'on met du fiel de l'animal qu'on appelle en arabe
"samm abras" 17
cela calme la douleur de la dent.
Mais la cautérisation est le plus puissant et le plus efficace de tous les
traitements, particulièrement là où la matière réside dans la sustance de la dent.
(10) Description des remèdes pour la cautérisation :
D'abord on fait cuire des médicaments résolutifs dans de l'huile d'olive, on fait
chauffer une alêne 18
, on la plonge dans cette huile, on met un tube 19
sur la dent
et on habille le pourtour de la dent de pâte, afin que la chaleur de l'alêne
n'atteigne d'autres endroits, ensuite on fait passer l'alêne dans le tube, et on fait
plusieurs applications sur la dent. Et si on instille de l'huile chaude par le tube,
cela est bon. Et il est fréquent qu'il soit nécessaire de percer la dent avec un foret 20
mince afin que la puissance du médicament parvienne (à la dent) .
(11) Remèdes qu'on brûle et dont on fait des fumigénations:
Il faut (employer) tous les résolutifs, comme la semence de coloquinte, la racine
de coloquinte, la semence d'oignon, particulièrement s'il y a un ver dans la
gencive iii
de la moutarde sauvage, de la feuille de rue, du polium, de la
moutarde, du pyréthre ou du sabot d'âne.
Ce qui convient c'est de placer les ingrédients sur le feu, de metttre un
entonnoir dessus et mettre le tuyau de l'entonnoir sur la dent afin de faire un
acheminement sur la dent.
Là où il y a un ver dans la substance de la dent ou dans sa racine, on pilera
de la semence de poireau, de la semence de jusquiame c'est à dire "bazr al bandj", chacun en parts égales, on malaxe avec de la cire, on place sur le feu et
17
le gecko.
18
"djûvaldûz", ou grosse aiguille à coudre les sacs.
19
sens donné à "âbtûbeh".
20
barmâh.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
on mène la fumée à la dent comme il a été rappelé afin que le ver tombe.
Certaines recettes recommandent un dirham, un dâng et demi de semence
d'oignon avec ces deux semences, et elles recommandent à la place de la cire de
la graisse de chèvre; les deux sont convenables et la dose qu'on brûle pour une
fois sera d'un dirhamsang.
(12) Remèdes qu'on instille dans le nez :
Ce sont tous les résolutifs comme l'élatérium, le jus de racine de betterave, le jus
de marjolaine; le jus est aussi bénéfique quand on l'instille dans l'oreille opposée
à la dent douloureuse et (on emploiera) particulièrement le jus de câpres.
(13) Et là où la dent présente une cavité, (on donnera) du laserpitium, de la
Sadjazniyâ, de la Grande Thériaque, du coriandre grillé pulvérisé dans du
vinaigre, du poivre et du pyrèthre pilés et pétris avec du galbanum, de la myrrhe
purifiée pulvérisée et pétrie avec du bitume, du coriandre, de la staphysaigre et de
la semence de jusquiame pilée, pétrie avec du galbanum, on mettra ce qui aura
été préparé dans cette cavité. On remplira ainsi la cavité avec le médicament
quand la douleur sera devenue excessive, cependant à une mesure où la dent n'ait
pas à en souffrir.
(14) Description d'autres remèdes qui, introduits dans la cavité de la dent,
calment la douleur et qui préservent la dent d'être de nouveau rongée :
On prend du bitume, on chauffe avec du miel et on en humidifiera un fragment de
laine (qu') on mettra dans la cavité de la dent.
(15) Autre description :
On prend du sukk21
pur et du mastic à égalité, on les triture tous deux et on met
un fer chaud sur la dent pour introduire le mastic; il doit y rester là un certain
temps.
(16) Autre description :
On prend du pyréthre, de l'opium et du safran et on malaxe les trois avec du miel
et du bitume et on met sous la dent.
(17) Autre description :
On pile du gingembre jusqu'à amollissement, on mêle à du vinaigre et à du miel,
et on met dans la dent. Introduire de la falûniyâ perse calme la douleur et ramène
le sommeil.
21 sukk Guigues.
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Il faut savoir que la cause de l'apparition d'une cavité dans la dent réside
dans l'âcreté de la matière qui descend (à la dent) et la ronge. Et si la matière est
en petite quantité, elle ne fait pas de cavité dans plus d'une dent et il suffira
d'appliquer ces médicaments asséchants. Si la matière est abondante, il faut
d'abord purifier le corps et le cerveau puis faire le traitement de la dent. Et on
masse la gencive au camphre, et on en met dans la dent. On fait s'élargir la
crevasse ou la cavité de la dent. En introduisant dans la cavité de la dent de
l'éllébore noire pilée, cuite et pétrie au miel, on prévient la fracture et la chute.
La colchique et la racine de jusquiame, cuites dans du vin et mis en
bouche, cela est bénéfique.
Là où la cause de la douleur de la dent est la sécheresse et la "maigreur" de
la dent, il faut en permanence masser les dents avec de la graisse d'oie ou de
poule, ou une parcelle de musc.
Là où la cause de la douleur de la dent est l'abcès à la gencive, il faut
attendre jusqu'à ce que la matière soit chaude ou froide, et la matière est pour la
plupart du sang te l'"humidité" âcre est fréquente.
Et là où les signes sanguins sont manifestes il faut d'abord saigner la veine
céphalique et on place dans la bouche de la semence de psyllium 22
humidifiée au
vinaigre, il faut veiller sur le lieu de l'abcès et employer les médicaments froids
qui ont été rappellés. Si après trois jours l'abcès a diminué, on prendra en bouche
de l'eau chaude, de l'alimentation chaude, de l'huile rechauffée au feu afin de
faire mûrir l'abcès, de faire sortir le pus et de nettoyer.
Et là où les signes d'humidité sont nets il faut d'abord donner de la hiéra
pikra, humidifier du sel pulvérisé avec du vinaigre et mettre cela sur l'endroit. Il
faut veiller à faire partir (l'abcès); quand il est collecté en pus, on le fait sortir et
partir, et cela tombe dans la gorge. On fera une nouvelle application, on
emploiera les médicaments résolutifs qui ont été rappellés. Grande Thériaque et
Sadjazniyâ; on fera un onguent.
Chapitre IV de la Troisième Partie du Discours V
22
aspghûl, ou oreille de cheval.
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De la fracture et de la chute des dents :
Les causes de la chute et de la fracture des dents sont de deux sortes :
- une où la sécheresse domine (dans la dent) et où, dans sa substance, il ne reste
pas d'humidité.
- l'autre où les humidités mauvaises s'accumulent dans la substance (de la dent),
corrompent et affaiblissent son tempérament et sa matière. Et la différence entre
les deux est que (la dent) en laquelle la sécheresse prédomine est rabougrie et
mince.
Et là où les "humidités" ont corrompu sa substance, soit la couleur en est
modifiée, soit (la dent) est plus épaisse ou elle devient plus volumineuse.
Traitement :
Là où la sécheresse prédomine, mettre en permanence des huiles tièdes dans la
bouche, faire des emplâtres de beurre frais ou de graisse d'oie, et consommer des
aliments qui font augmenter l'humidité.
Là où les humidités corrompent la substance de la dent, le traitement consiste en
des médicaments astringents, qui écartent d'elle la matière, et ces médicaments
donnent la force à sa substance pour qu'elle assimile moins la matière; et les
médicaments astringents sont tels que l'alun du Yémen, la noix de galle brûlée et
tout ce qui a été cité dans le chapitre précédent. Et après cela on utilisera des
médicaments résolutifs et l'éllébore noire et le miel tel que cela a été évoqué dans
le chapitre passé, cela est utile.
(1) Recette d'un sanûn qui renforce les dents :
On prend du souchet, trois dirhamsangs, du myrobolan jaune, cinq dirhamsangs,
de l'écorce de cannelle fraîche, quinze dirhamsangs, de la cinnamome, deux
dirhamsangs, de l'alun du Yémen, deux dirhamsangs, du pyréthre sept
dirhamsangs, du sel ammoniac, un dirhamsang, du poivre long, un dirhamsang,
du sukk, deux dirhamsangs, du sel, cinq dirhamsangs, du tamarix, trois
dirhamsangs, du cardamome, quatre dirhamsangs, du curcuma zérumbet, seize
dirhamsangs, de la fleur de grenadier : quatre dirhamsangs, on pile le tout et on
masse les dents avec.
(2) Recette d'un autre sanûn :
On prend du kashk d'orge, brouet d'orge à moitié pilée qu'on mélange à du miel et
à du bitume, on agite dans un papier, et on place sur une brique cuite dans un
four qui a été chauffé au feu, ensuite on le récupère, on en pile une portion avec
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du bois d'aloès frais, de la fleur de grenade, du souchet et de l'écorce de grenade,
de chaque, une portion, et on emploie.
Chapitre V de la Partie III du Discours V
De l'ébranlement des dents :
Les causes de l'ébranlement des dents sont quatre :
- premièrement, il y a l'excès d'humidité dans la racine, dans les nerfs et dans les
ligaments qui rendent (la dent) ferme.
- deuxièmement, il y a que sont rongées, la gencive ou la chair qui lui fait suite
jusqu'à la paroi des os dont la dent est issue, de sorte que la dent en devient
branlante.
- troisièmement, il y a la sécheresse qui l'emporte et la dent devient rabougrie, et
mince, comme chez les vieillards, les convalescents ou ceux qui ont souffert
longtemps de la faim.
- quatrièmement, il y a une blessure ou un dégât qui a affecté (la dent).
Symptômes :
Là où la cause est l'excès d'humidité, les dents sont "dodues", là où la
cause est la sécheresse, les dents sont "rabougries", et là où la cause est
l'ulcération de la gencive ou l'ulcération des côtés de l'os d'où proviennent les
dents, l'oeil ne peut le distinguer, et là où la cause est la blesssure ou un dégât, il
n'est pas la peine de chercher.
Traitement :
La première chose à faire dans le traitement des dents est d'éviter de trop
déclamer ou de broyer des mets résistants, et de ne pas ébranler (les dents) avec
la main ou la langue.
Si la cause réside dans l'excés d'humidité, on traitera avec des
médicaments chauds et astringents, comme le vin de staphisaigre, dans lequel a
bouilli de l'alun du Yémen et avec une dose d'un demi d'alun et d'un demi de sel
on fait un bain de bouche avec de l'oxymel et du sagapenum bouilli dans du vin
avec des feuilles de cyprès, faire des bains de bouches, garder en bouche et
masser la gencive avec deux dirhamsangs d'alun du Yémen et un dirhamsang de
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
sel pulvérisé.
(1) Recette d'un remède astringent :
On prend de la fleur de grenade, de l'écorce de grenade aigre, de chaque six
dirhamsangs, de l'orpiment rouge et de l'alun du Yémen, de chaque trois
dirhamsangs, rose rouge et sumac, de chaque huit dirhamsangs, nard et
schoenanthe, de chaque deux dirhamsangs. On les pile tous et on applique sur la
gencive.
(2) Autre remède :
On prend du sumac, de l'écorce de grenade aigre, du noyau de myrobolan jaune,
de la rose rouge, du sukk, de la fleur de grenade, de la noix de gale, du tamarix et
de l'alun du Yémen, on pile le tout à doses égales et on met sur la gencive.
(3) Recette d'un autre remède :
On prend du sel ammoniac, de l'alun du Yémen, de l'amidon, en parts égales, on
broie, et on met entre les dents et sur la gencive, et si ces traitements ne font pas
effet, il faut cautériser de la même façon qu'il a été rappelé dans le traitement de
la douleur des dents. Et il est fréquent qu'aucun effet propice ne soit manifeste, il
est nécessaire alors d'arrimer les dents branlantes avec du fil métallique à une
dent qui soit solide; tout cela après avoir procédé à une purge à la hiéra pikra.
(4) Recette d'un autre remède :
On prend du sel pulvérisé et pétri avec du miel et on agite cela dans du tissus de
lin, on le met dans de la terre et l'on place cela sous le feu jusqu'à ce que cela
devienne rouge; après on libère ce sel de la terre et du tissu et on pile dix
dirhamsangs de ce sel, dix dirhamsangs de manne de tamarix, du safran, de la
myrrhe, du nard et du mastic, de chacun deux dirhamsangs, de la rue sèche, du
sumac et de la fleur de grenade, de chacun trois dirhamsangs, on pile le tout et on
place entre les dents.
Si la cause du "rabougrissement" et de la minceur des dents provient de la
sécheresse, le traitement est celui qui a été rappelé dans le chapitre précédent,
mais aussi avec l'huile de rose, l'huile de saule, à verser en goutte à goutte dans
l'oreille.
Et pour ce qui advient aux vieillards, ce traitement n'est pas toléré (par leurs
dents); pour ce qui advient aux autres (sujets) que les vieillards, cela est difficile,
parce que les dents ne deviennent pas assez vite "dodues". Le meilleur est de
traiter avec des remèdes astringents. Là où la cause est la blessure et le dégât, il
faut traiter avec des remèdes astringents. Là où la cause est l'ulcération de la
gencive ou l'ulcération des côtés des os d'où proviennent les dents, il faut traiter
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
l'ulcération comme il est dit en sa place.
Chapitre VI de la Partie III du Discours V
Du changement de couleur des dents :
Les causes du changement des couleurs des dents sont de deux sortes :
- l'une qui vient des "vapeurs"23
qui se déposent sur la façade des dents. La dent
en devient comme enduite; et il est fréquent que si on n'enlève pas cela avec le
nettoie-dents-meswâk, cela reste sur l'extérieur de la dent et que cela se
transforme en porcelaine 24
.
- l'autre qui est une humeur mauvaise qui se fraie un passage dans la substance de
la dent, lui devient son aliment et modifie (ainsi) le colori de sa substance.
Traitement :
Dans le premier cas, avant que ne s'installe cette porcelaine, il faut
procéder à un décapage avec le nettoie-dents "meswâk". Là où la porcelaine est
installée, il faut abraser. Et on emploie ce qui a été rappelé dans le chapitre de
l'entretien des dents, comme se frotter les dents matin et soir, et au coucher se
graisser les dents et prendre des "sanûn-s".
(1) Recette d'un "sanûn" qui décape les dents :
On prend de l'"écume de mer"25
et du sel brûlé avec du miel, comme il a été
23 bukhâr-hâ.
24
sefâl, terre cuite, coquille.
25
C'est à dire l'alcyoneum ou la spuma maris des Latins, l'alkyonia des Grecs; anthozoaires
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
rappelé au chapitre passé, du sel gemme26
, de la coquille pulvérisée, de
l'aristoloche ronde, des cendres de roseaux, de l'orge brûlée, de la porcelaine (de
Chine) et de la coquille brûlée, on masse les dents avec cela. La marcassite et le
verre pilés, rendus fins, et l'émeri 27
, tout ceci rend sur l'heure la dent blanche, et
décape. Et le "sanûn" qui a été rappelé dans le chapitre du traitement de l'odeur
de la bouche est très bon.
Et si le jaune ou d'autres couleurs qui se sont installés sur les dents se font
trop persistants, on malaxe du vert de gris avec du miel et on frotte les dents
avec. Si on y mêle de la marcassite et des équivalents, cela nettoiera plus vite.
(2) Recette d'un médicament qui décape le noir des dents :
Giroflée, dix dirhamsangs, poivre, quatre dirhamsangs, amome, trois
dirhamsangs, malabathre, trois dirhamsangs, noix de galle brûlée, deux
dirhamsangs, on pile le tout et on frotte les dents avec cela. Il existe une autre
recette où il n'y a pas la noix de galle, il est fait mention de lycium 28
brûlé à huit
dirhamsangs.
Quant à la deuxième sorte, quand la couleur change à une ou deux dents, il faut
traiter avec des "sanûn-s", mais s'il y en a plus, c'est la signe de l'abondance de
matière, on ne traitera pas au "sanûn", mais on purgera d'abord le corps, avec la
pilule qûqâyâ, la pilule d'aloès, la hiéra pikra et les équivalents; on fait des
gargarismes avec de l'"âb-kâmah"29
et de la hiéra pikra, ensuite on traite la dent,
et on emploie les "sanûn-s".
(3) Recette d'un "sanûn" qui résoud la matière de la substance de la dent et qui
décape sa façade :
On prend du souchet, cinq dirhamsangs, du nard, un dirhamsang, du
poivre, six dirhamsangs, de la cuscute, de l'aritoloche ronde et du laserpitium, de
chacun, un dirhamsang, de l'"écume de mer", de la marcassite, de la potasse30
et des côtes orientales de la mer méditerranée.
26
namak-é andarâni, c'est à dire le sel gemme de Darân au Maroc, à l'origine, puis tout sel
gemme; Butlân citait le sel de Darân comme le meilleur des sels (XIV-96).
27
sanbâdeh, n 1241 de Baytâr.
28
hudad, n 680 de Baytâr.
29
préparation d'Ispahan à base de lait caillé, de vinaigre, de rue sauvage et de pâte séchée.
30
shakhâr
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de l'émeri, deux dirhamsangs, et le remède qui a été rappelé à propos du noir sur
la dent, ici est adapté,
par la grâce de Dieu !
Chapitre VII de la Partie III du Discours V
De l'agacement31
des dents qu'on appelle en arabe "daras":
Les causes du "kondi shodan" des dents sont de deux sortes :
- l'une qui est d'avoir trop consommé de choses astringentes ou âcres, ou des
choses excessivement acides.
- l'autre qui est que dans l'estomac, il se trouve un liquide aigre, qui remonte en
petite quantité; quand bien même peu remonterait, leurs "vapeurs" rendraient à
elles seules les dents "kond"32
. Les symptôme en sont le rôt aigre, l'excès de
salive et l'aigreur des vomissements.
Traitement :
Là où la cause était de consommer trop de choses âcres, si le tempérament
des dents et le tempérament acquis du sujet sont chauds, il est recommandé de
mâcher de la feuille ou de la tige de pourpier, et de l'origan, et s'il n'y a ni feuille
ni tige de pourpier disponibles, on mettra en place sa graine, à moitié pilée et
humidifiée, et on fera des bains de bouche avec de l'huile d'olive tiède qu'on
conservera dans la bouche.
Si le tempérament n'est pas chaud, il est bénéfique de placer sur le dent rendue
chaude, du cerneau de noix, de noisette ou de noix de coco33
, ou de l'amande
amère.
Il est bénéfique de mâcher de la résine de pistachier34
ou de la cire jaune et de
31 kondi
32
kond, agacé, mais aussi émoussé.
33
goz-é hend.
34
'elk âl ânbât, n 1581 de Baytâr.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
frotter (les dents) avec de l'amurque que l'on a mise sur le feu dans une tasse de
bronze ou placée au soleil, afin qu'elle se densifie.
Là où la cause est un phlegme aigre de l'estomac, il faut d'abord purifier
l'estomac par la purge haute et employer la hiéra pikra et l'électuaire de
"fendâdîqûn"35
, comme il a été rappelé dans le traitement de l'estomac. Puis
mâcher de la baie de laurier, de l'amande amère, de l'aristoloche ronde, de l'asa
foetida, du sel de table, du goudron pour jarre de vin 36
et de la sève d'euphorbe
qu'on appelle "bûshdjeh".
Il est bénéfique de se frotter les dents avec. Il est bon aussi de se frotter
avec de l'huile de baumier ou de la graisse de ben37
. Par la grâce de Dieu !
Chapitre VIII de la Partie III du Discours V
De la faiblesse et de la liquéfaction38
des dents:
Il est des conditions qui font que si un aliment ou une boisson chaude ou froide
touchent (la dent), celle-ci perd sa force et ne peut plus broyer aucun aliment dur;
et ceci arrive plutôt en cas de tempérament froid; il arrive que cela soit le début
du mal de dent.
Traitement :
Il est bénéfique de placer et de tenir sur ses dents du pain chaud, du jaune d'oeuf
frit. Il est bon de frotter la gencive avec de la baie de laurier, de l'aristoloche
ronde et de l'alun du Yémen, et d'utiliser le "meswâk" avec la hiéra pikra. Et si
cela ne suffisait pas, on frotterait (la dent) avec de la grande thériaque et à l'huile
de baumier. Il est bénéfique de frotter avec de l'huile de moutarde réchauffée et la
35 ma'djûn-é fendâdîqûn.
36
qîr-é djanab-é shârab.
37
bân, Baytâr n 226.
38
âb godhâshtan.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
garder en bouche. Et si la cause de cet état était la chaleur du tempérament de la
dent de l'individu, la couleur de la chair de la gencive et divers autres élèments
l'attesteront, il faudrait alors maintenir en bouche de l'huile de rose, il faut traiter
en frottant les dents avec du santal et un peu de camphre et mâcher de la feuille
ou de la tige de pourpier, cela est bénéfique. Par la grâce de Dieu !
Chapitre IX de la Partie III du Discours V
Sur la conduite à mener pour que les dents viennent aisément aux enfants :
La méthode qui facilite la venue des dents aux enfants est celle-ci : frotter
leurs "alvéoles"39
c'est à dire le site où s'implantent les dents, avec des choses
douces et grasses, comme la graisse d'oie, le graisse de poulet, le beurre frais ou
la cervelle de lapin cuite. Khwâdjah Abû 'Ali Sînâ (Avicenne) (Dieu le garde !)
dans le Canon raconte que des médecins de jadis ont prétendu que si l'on frotte
les alvéoles avec du lait de chèvre, celui-ci a la propriété de convenir à cela;
chaque fois qu'elles deviennent souffrantes, on bat ensemble du jus de morelle
noire et de l'huile de rose; après avoir mis cela à tiédir, on en graisse un doigt et
on frotte avec, doucement les alvéoles. Il ne faut pas laisser (l'enfant) mâcher
quoique ce soit dans le but de faire se dissoudre la matière des dents pour qu'elle
s'écoule.
Quand les dents apparaissent, on graisse la tête, le cou, la base de l'oreille et la
mâchoire 40
(de l'enfant). Il est bon d'instiller de l'huile tiède dans son oreille.
Chapitre X de la Partie III du Discours V
39 awâr.
40
manh, terme inhabituellement utilisé ici par Gorgâni, et que Desmaisons signale être propre
au dialecte de Transoxiane.
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De la conduite à tenir avec les dents des adultes, pour qu'elles tombent avec aisance :
Quand il faut travailler à faire tomber une dent il est adapté d'inciser la
gencive au scalpel et d'y apposer des remèdes de façon à ce que la force du
remède parvienne très rapidement à la racine. Et les remèdes qui affaiblissent les
racines des dents sont de cette espèce :
On prend de l'écorce de l'arbre "tû" 41
, on prend du pyréthre, on pile
finement, on dépose au soleil et on broie avec du vinaigre afin que cela devienne
pareil au miel; on en fera des emplâtres sur la base des dents, trois fois par jour, et
on recouvre les autres dents avec de la pâte ou d'autres choses.
(1) Autre recette :
On cuit et on pile du pyréthre avec du concombre d'âne, on pétrit (cela) avec du
vinaigre et on dépose (cela) au soleil, chaque jour on agite, si le vinaigre
s'évapore, on en rajoute; il faut obtenir la consistance du miel; après on en met
une goutte sur la base de la dent, après qu'on ait entaillé (la gencive), on patiente
une heure, puis on éprouve la dent et on la casse. Si elle part avec facilité, Paix et
Grâce ! Sinon, on appliquera les mêmes choses un second puis un troisième jour,
pour qu'elle parte sans douleur; le réalgar42
, conservé au vinaigre, ajouté à la
recette fragilisera la dent et on l'enlévera facilement. Et le sédiment de vinaigre
lui aussi est un fragilisant.
(2) Recette d'un autre remède :
Pétrir en quantités égales de la graine de figuier et du galbanum, plus des feuilles
de figuier fraîches, trois fois plus, on pile le tout et on passe au crible de façon à
ce que cela prenne la consistance du miel et on (en ) fait un emplâtre.
(3) Autre remède :
On prend de l'écorce de l'arbre "tû", de l'écorce de racine de câprier, de
l'orpiment, du pyréthre, du curcuma, de l'euphorbe pityuse, de la racine de
concombre d'âne, chacun à dose égale. Pilé et cuit, on pétrit et on dépose (cela)
trois jours et on (en) fait un emplâtre.
41 le tuya ?
42
zarnîkh-é sorkh, arsenic rouge.
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(4) Recette d'un autre remède :
On prend de la racine d'euphorbe tithymale "yatû'" 43
, deux parts et de la sève
d'euphorbe tithymale, une part et de la racine d'aurone44
, une part, on mélange les
trois ensemble et on fait un emplâtre. On appelle "yatû'" une plante dont un lait
s'en échappe quand on la brise, mais l'euphorbe "shobrom" est plus puissante.
Cette plante est celle dont on fait de la gomme avec sa sève, au Khorâsân, et
qu'on appelle "thiriaq". La sève de la figue crue, aussi, est puissante. Si l'on pétrit
de la sève d'euphorbe tithymale avec de la farine de froment, qu'on l'applique sur
la dent, on fait tomber la dent. Et chaque fois il faut compter trois heures pour
que le résultat se produise.
Réalise aussi l'extraction la graisse de la grenouille qui grimpe aux
arbustes, vit parmi les plantes aquatiques et possède un dos vert.
Il y a nécessité de faire tomber une dent et de l'extraire quand la dent fait
mal et que la racine est ferme, et si on ne peut la faire bouger sans provoquer de
douleurs intenses, mais on doit le faire par nécessité. Arracher cette dent est
dangereux, car (l') ébranler provoquerait une douleur considérable et aménerait
fièvre, céphalée et douleur de l'oeil. Il est arrivé que le flanc de la mâchoire ait été
brisé et mis à nu, aussi si l'on procède selon (notre) méthode pour faire tomber (la
dent) aisément, on évitera de grands dommages.
*
**
THERAPEUTIQUE
Chapitre IX du Discours I du Livre Qarâbâdîn
43 yatû', n 2302 de Baytâr, Dioscoride, Livre IV.
44
qaysûm, n 1861 de Baytâr, Dioscoride III-26.
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Des remèdes de la bouche, de la lèvre et de la gencive :
(1) Médicaments de l'éclatement (de la lèvre) :
Huile de violette et de nénuphar, avec lesquelles on masse le nombril et le
fondement, écume, concombre, basilic, faire un liniment sur la lèvre; consommer
du mucilage de psyllium, du kashkâb45
, du mucilage de sébeste46
ou du beurre
frais, en faire des liniments; graisse d'oie, graisse de mouton, graisse de poule;
noix de galle pulvérisée dans du vinaigre, céruse, amidon, gomme adragante,
cire, litharge, mastic, résine de térébinthe, hysope frais, huile de rose, hématite,
sumac fustet, sabot de chèvre calciné, ambre gris fondu dans de l'huile de
baumier ou de l'huile de ben.
(2) Médicaments qui traitent l'ulcère de la gencive :
Bain de bouche avec décoction de sumac, rose rouge, vinaigre, baies de
myrte bouillies la dedans, alun du Yémen grillé et pétri au vinaigre, sel brûlé ou
non, cheveux d'ogresse47
cuits avec de la rose rouge, lentilles, tamarix, grenade,
écorce de tamarix, fleur de grenade, baies de cyprès, sel ammoniac, vitriol jaune,
vitriol blanc, papier48
brûlé, safran, encens, feuilles de myrte, camomille des
plaies, pyrèthre, arsenic, myrrhe, vinaigre scillitique, oxyde d'étain, chaux
mélangée à du vinaigre, hénné, tutie conservée au verjus, trifolium, cynomorium,
scories.
(3) Médicaments qui renforcent la gencive :
Rose rouge avec les pétioles, pellicules de gland49
, fleurs de grenade,
grains de myrte, caroube des chèvres50
, sumac, poivre noir.
45 tisane d'orge.
46
Baytâr n 1157.
47
trîkhamânes, asplenium trichomanes, Baytâr n 1465.
48 qartâs.
49
djaft al balût, Baytâr n 493.
50
kharnûb, Baytâr n 764.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
(4) Médicaments de l'oedème de la bouche :
Fleur de grenade, rose rouge, farine de lentille, sumac, santal blanc,
camphre, hénné, souchet, alun du Yémen, caroube des chèvres, grosse mûre51
,
décoction de feuilles d'olive, coriandre sec, amidon, manne de tamarix, écorce de
grenade, jus de morelle noire, feuilles séches de morelle noire, acacia, lycium52
bouilli dans du vinaigre, myrobolan jaune, vitriol jaune, iris53
, safran, sel
ammoniac, goudron, arsenic rouge et jaune, nitre54
, sel de table, vitriol des
cordonniers55
, chélidoine, cubèbe, cardamome, soude56
, feuilles de pourpier,
feuilles de berbéris57
, sucre de canne58
.
(5) Médicaments de l'abcès de la lèvre :
Santals, rouge et blanc, sief au glaucium, lepidium draba59
, avec jus de
coriandre frais, jus d'orobe60
, jus de rose. Et c'est un abcès phlegmatique, aneth,
camomille, mélilot.
(6) Médicaments de la salivation :
rob de coings amers, rob de pomme aigre, de poire de Chine, vin de verjus,
vin de grenade, confis de francolin au vinaigre ou d'équivalents, bains de bouche
51 khar-tût.
52
Baytâr, n 680.
53
irisâ, Baytâr n 216.
54
bûreh, Baytâr, n 381.
55
zâg-é kafshkarân, Baytâr, n 1080; mélantêria de Dioscorides V-14, creta sutoria de Pline
XXXV-41.
56
hamz, Baytâr, n 709.
57
zereshk, Baytâr, N 1101.
58
Baytâr, n 1447.
59
bûsh-é darbandi, Baytâr, n 374.
60
Baytâr, n 1912.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
avec jus de sumac et lentille, hiéra pikra, sel indien, anis61
, cumin, grande
thériaque, digestifs chauds, ail, moutarde, poivre, nigelle, cannelle, pain sec, âb-kâmeh, gros sel, orobe, petit tryphère
62.
(7) Médicaments de l'haleine :
Vinaigre, eau de rose, vinaigre scillitique, pyrèthre, manne de tamarix,
noix d'arec63
, écorce de cédrat, giroflée, rue, hématite d'Inde, souchet, mastic,
agalloche crue, cubèbe, noix de muscade, cardamome, gingembre, encens,
vitex64
, macis65
, staphysaigre, pastilles au safran, pastilles à l'arsenic, aloès,
sanûn-s qui ont été mentionnés dans le Livre des Traitements; les pastilles sont
des remèdes ainsi faits : vitriol brûlé, racine de lys, safran, miel, papier brûlé,
arsenic, sel, sumac, gingembre, poivre brûlé, pastilles de phalangium66
.
(8) Sanûn-s :
Potasse67
, marcassite, sel gemme, orge cuite, lentilles cuites, nard, manne
de tamarix, graines de myrte, pyréthre, alun du Yémen grillé et pétri, "écume de
mer", porcelaine de Chine.
(9) Pilules (habb) :
Souchet, cubèbe, musc, camphre, giroflée, cannelle, galanga68
, arec,
narmushk69
, petit cardamome70
, vitex71
, écorce de cédrat, feuilles de cédrat.
61 anisûn, Baytâr, n 159.
62
compote de myrobolans chébules, bellérics et emblics.
63
Baytâr, n 1711.
64
pandj-angûsht, Baytâr, n 354.
65
basbâsah, Baytâr, n 281.
66
fâlandjîûn, Baytâr, n 1656.
67 voir note 24.
68
Baytâr, n 829.
69
fleur du Khorasân, comparable à une petite grenade, Baytâr, n 2205.
70
hâl, Baytâr, n 2247.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
- Hématite non lavée : elle est chaude au premier degré et sèche au deuxième.
Hématite lavée : elle est froide au premier degré et sèche au troisième; elle ronge
les chaires proliférantes et les chairs putrides.
- Sumac fustet72
: il est chaud et sec au deuxième degré et est un fort décapant.
- Chaud vive : elle assèche; sa chaleur est tempérée; elle ronge la chair
surabondante et impure.
- Hénné : il est froid au premier degré, sec au deuxième degré; il possède une
vertu résolutive, une vertu assèchante et une vertu dilatante; pour cela et par cette
qualité, il élargit les orifices et les vaisseaux. Son huile possède une qualité
chaude et humide; sa décoction soulage les brûlures par le feu; sa feuille sèche
les plaies.
- Tutie : elle est froide au premier degré et sèche au deuxième degré; lavée elle
est bénéfique pour toutes les plaies, jusqu'à celles du cancer.
- Trifolium alexandrinum et Cynomorium : leur vertu est comparable à celle de la
fleur de grenade; elles sont astringentes; elle freine le mouvement du sang dans
tous les membres.
- Scories fraîches : elles sont sèches au troisième degré.
- Chélidoine : elle est chaude et sèche aux limites extrêmes du deuxième degré;
elle décape et nettoie.
- Cubèbe : il a une vertu semblable à celle de la garance73
mais le cubèbe est plus
doux et on a dit qu'il possède une vertu refroidissante et en vérité il est chaud et
sec au deuxième degré.
- Cardamome (qâqullah) : il en est une grande et une petite; les deux sont chauds
et secs au troisième degré; il y a en eux une vertu astringente.
- Galanga : Mâsardjawayh dit que c'est le khosrow-dârû; il est chaud et sec au
deuxième degré; il est résolutif.
- Petit cardamome : c'est le khîr-buwâ; il est plus doux que le qâqullah; il est
chaud au premier degré et sec au troisième. Il est profitable à l'estomac. Il
améliore l'haleine.
Chapitre XII du Discours I du Livre Qarâbâdîn
71 falandjmushk, Baytâr, n 1706.
72
zard-cûbeh.
73
runâs.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
Des remèdes des dents :
(1) Remèdes avec lesquels on brosse les dents 74
et grâce auxquels on s'épargne
des dégâts :
Crotte d'âne brûlée, pilée et chauffée, sel mélangé à du miel, brûlé ou non
brûlé, alun du Yémen grillé avec un peu de myrrhe, en bains de bouche avec du
vin dans lequel on aura fait bouillir des racines d'euphorbes tithymales.
(2) Remèdes secs et tempérés qui calment la douleur des dents:
Jus de feuilles de myrte fraîche; jus de feuilles d'olivier; jus de morelle
noire; vinaigre dans lequel on aura fait cuire dedans de la staphysaigre75
; huile de
rose dans laquelle on aura fait bouillir du mastic.
Huile d'olive, huile de rose pour un poids trois fois supérieur de vin de
staphysaigre, bouillis jusqu'à réduire à moitié.
Pyréthre mélangé à du camphre.
Huile de rose dans laquelle aura bouilli de l'opium.
Huile de rose ayant bouilli avec du vinaigre.
Huile de rose ayant bouilli avec du vin de raisin.
Falûniyâ76
.
(3) Remèdes chauds qui arrêtent la douleur des dents :
Sagapenum; rue sauvage; semence de badiane; pulpe de coloquinte;
pyréthre; laserpitium; moutarde; curcuma zérumbet; racine de concombre d'âne;
saponaire77
; ail; origan78
; ellébore blanche; lépidium 79
; écorce de racine de
74 meswâk kardan.
75
hab ar râs, n 2201 de Baytâr.
76
Voir note 7.
77
N 1975 et 1179 de Baytâr.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
câprier; aristoloche ronde; staphysaigre80
; bûdâneh kûhi; poivre blanc; thériaque
arba'ah; gingembre; sadjazniyâ; grande thériaque; fomentations au sel chauffé;
huile de sésame chauffée; à maintenir en bouche; au mieux l'huile d'alun et l'huile
de camomille.
(4) Remèdes qui brûlent et qui produisent des fumées :
Pulpe de coloquinte; racine de coloquinte; semence d'oignon; graine de
raifort; feuilles de rue; teucrium81
; moutarde; pyrèthre; sabot d'âne cuit; poireau;
semence de jusquiame.
(5) Remèdes à instiller dans le nez :
Jus de concombre d'âne frais; jus de racine de betterave; jus de marjolaine;
jus de câprier frais.
(6) Remèdes contre la carie82
:
sadjazniyâ; grande thériaque; nigelle brûlée et conservée au vinaigre;
poivre; pyrèthre pétri avec du galbanum; myrrhe pétrie avec du goudron; nigelle,
staphysaigre, semence de jusquiame pétris avec du galbanum; pyrèthre, opium,
safran, les trois pétris avec du goudron; gingembre pétri avec du vinaigre et du
miel; falûniyâ de Perse; camphre.
(7) Remèdes pour les dents branlantes :
Fleur de grenade; écorce de grenades aigres; réalgar; alun du Yémen; rose
rouge; sumac; nard; schoenanthe; noyaux de myrobolan jaune; sukk; noix de
galle; tamarix à gale; sel ammoniac; amidon; sel brûlé; cendres de manne; safran;
myrhe; mastic; rue.
(8) Remèdes qui rendent les dents blanches :
78 sa'tar.
79
shîtradj, n 1369 de Baytâr, Avicenne confond le lépidium et l'ibéris de Dioscoride.
80
mîûîzadj, raisin des montagnes, n 2201 de Baytâr.
81
dja'deh, n 488 de Baytâr.
82
kâwâki.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
Porcelaine de Chine; marcassite; verre du pharaon; émeri; "écume de mer";
sel ândarâni; écaille brûlée; aristoloche ronde; cendres de racines de roseaux;
orge brûlée; poivre; malabathre; sel ammoniac; noix de galle brûlée; lycium
brûlé; girofle; amome.
(9) Remèdes qui libérent des matières de la substance des dents:
Souchet, nard, poivre, staphysaigre, cuscute, aristoloche ronde,
laserpitium, "écume de mer", marcassite, potasse83
, pulpe de coloquinte, pyréthre,
émeri.
(10) Remèdes de la faiblesse des dents et du "kondi" des dents:
Pour celui qui a un tempérament chaud : feuille de pourpier ou sa semence
à demi pilée et humidifiée, basilic, lait d'ânesse, amurque.
Pour celui qui a un tempérament froid : cerveau de noix chauffé, noisette,
amande, noix de coco, jaune d'oeuf, amurque que l'on met sur le feu dans un
récipient de cuivre jusqu'à ce que sa consistance devienne épaisse ou qu'on a mis
au soleil, résine de pistachier, cire jaune, graine de laurier, amande amère,
aristoloche, asa foetida, sel, bitume "cru"84
, vin, thériaque bushtahah, huile de
baumier, huile de ben, huile de moutarde.
(11) Remèdes à mettre en oeuvre pour faire sortir aux enfants les dents de la
mandibule :
Graisse de poulet, graisse d'oie, beurre frais, cervelle de lapin, lait de
chienne, jus de morelle noire mélangé à de l'huile de rose.
(12) Remèdes qui font chuter les dents :
Ecorce de mûrier pulvérisée avec du pyrèthre et du vinaigre, mis en
conserve au soleil, racine de concombre d'âne mis en conserve, arsenic pulvérisé
dans du vinaigre, semence de figues, galbanum, feuilles de figuier fraîches,
racine d'euphorbe tithymale fraîche, racine d'aurone, sève d'euphorbe tithymale,
graisse de la grenouille qui grimpe aux arbres.
83 shakhâr.
84
qîr-é kham.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
- La girofle : Elle est chaude et sèche au troisième degré.
- Le pouliot85
: C'est une espèce de "shîh" et il en est deux espèces, une grande et
une petite. La petite est chaude au troisième degré et sèche au deuxième degré; la
grande est chaude et sèche au deuxième degré. elle adoucit, elle libère de toutes
les obstructions internes. Avec du vinaigre on enfait un cataplasme à la rate, cela
enlève l'abcès et l'induration. Elle libère l'urine et les règles retenues. Elle libère
de la boulimie.
- Le bitume : Il est chaud et sec au quatrième degré, il supprime la douleur des
dents et la carie. Il élimine le ver de l'intestin et le poux. Il fait s'écouler les
règles.
Avec l'aide et par la grâce de Dieu !
Chapitre XXVI du Discours II du Livre Qarâbâdîn
Des remèdes de la bouche, de kâm, de la langue,
des dents et de la luette :
(1) Recette d'un remède qui délivre la langue de sa lourdeur : On prend du sel
ammoniac, du poivre, du pyrèthre, de la moutarde blanche, on pile le tout et on
fait cuire. On masse avec cela la langue plusieurs fois, particulièrement la
gencive et la racine de la langue.
(2) Recette d'un autre remède pour la faiblesse froide de la langue :
On prend de l'amome et du nard, trois dirhamsangs de chaque, du
malabathre, de l'ammi, de l'aristoloche longue, de la semence de céleri, de l'aneth,
de l'âche, de chaque dix dirhamsangs, du mastic, du sisaliouss, de la semence de
carotte sauvage et de l'anis, de chaque un dirhamsang, de la perle et de l'ambre
jaune, de chaque deux dirhamsangs et un dirhamsang de marrube avec de l'eau
jaune et du vin vieux.
85 dja'dah, Baytâr n 488.
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
(3) Recette d'un autre remède qui replace la luette en son site :
On prend de la fleur de grenade, quatre dirhamsangs, de l'alun du Yémen :
deux dirhamsangs, du sel ammoniac, un demi dirhamsang, du safran, un demi
dirhamsang, du camphre, un dâng, des cendres, un dirhamsang. On pile le tout et
on fait cuire. On place cela dans la cavité de la sonde, on va sous la luette pour
que la luette se place dans la cuiller, on maintient ainsi quelques temps puis on
extraie la cuiller. On fait aussi un bain de bouche avec du mucilage de psyllium
et de la guimauve ou des équivalents.
(3) Recette d'un autre remède :
On prend du laserpitium, deux dirhamsangs et demi, de l'alun du Yémen :
un dirhamsang, on les broie tous deux et on les pétrit avec du miel; on met sur
une sonde et on enduit avec la luette.
(4) Recette d'un autre remède qui remet en place la luette :
On prend de la noix de galle, trois dirhamsangs, de l'alun du Yémen, un
dirhamsang, du sel ammoniac et du sel gemme, de chaque un dirhamsang et
demi; on pile, on tamise et on emploie comme l'autre remède.
(5) Recette d'un remède qui est bénéfique en cas de chute de la luette et de croup
:
On prend de la baie de cyprès, du sel gemme et du sel ammoniac, de
chacun deux dirhamsangs, du sumac, de la noix de galle, de l'écorce de grenade,
de l'acacia et du jus de Tragopogon, de chaque quatre dirhamsangs, de l'alun du
Yémen, un dirhamsang, de la chélidoine, du lycium, du tamarix, de la rose rouge,
de la fleur de grenade, de la cendre d'hirondelles, du sief de glaucium, de chaque
trois dirhamsangs, de l'aurone brûlée, deux dirhamsangs; on pile le tout, on passe
au crible et on applique sur la luette avec la concavité de la sonde. On utilise cela
en cas de gorge douloureuse en présence de croup.
(6) Recette d'un remède bénéfique en cas d'oedème86
de la bouche dû au chaud.
On appelle cet oedème de la bouche "al qalâ'" en arabe :
On prend en doses égales du sief au glaucium, du plantain, de la canne à
sucre, de la semence de rose, du myrobolan jaune, de la fleur de grenade, des
feuilles d'olivier, manne du tamarix, de l'alun du Yémen; on pile, on passe au
crible et on en enduit la bouche le soir.
(7) Recette d'un autre remède, contre le "qalâ'" noir de la bouche :
86 damîdegi
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
On prend de l'olive, de la feuille de ronce ronde, de chaque, dix
dirhamsangs, de l'alun du Yémen, quatre dirhamsangs, du lys, trente
dirhamsangs, du souchet, 4 dirhamsangs, du safran, un dirhamsang; on pile le
tout, on passe au crible et on met dans la bouche.
(8) Recette d'un autre remède qui est efficace pour les aphtes 87
qui se forment sur
la gencive, comme l'ulcération :
Ecorce de grenade amère : dix dirhamsangs, alun du Yémen et pyrèthre de
chaque huit dirhamsangs, rose rouge, sukk, manne du tamarix, sumac et sel
indien, de chaque, quatre dirhamsangs, on pile le tout, on passe au crible et on
fait des pastilles qu'on pile en cas de nécessité et qu'on applique.
(9) Recette d'un autre remède qui nettoie la fistule88
de la gencive :
On prend de la racine de lys bleu, du pyrèthre, de chaque un dirhamsang,
de l'alun du Yémen, de la fleur de grenade, de la noix de galle et du sumac, de
chaque, dix dirhamsangs, on pile, on passe au crible et on saupoudre dans la
bouche.
(10) Recette d'un autre remède qui est bénéfique en cas de faiblesse de la gencive
et d'ébranlement des dents, on prend :
De la fleur de grenade, de l'écorce de grenade aigre, de chaque six
dirhamsangs, de l'arsenic rouge, de l'alun du Yémen, de chaque trois
dirhamsangs, de la rose rouge, du sumac, de chaque, huit dirhamsangs, du nard,
de la fleur de schoenanthe, de chaque dix dirhamsangs, on pile, on passe au crible
et on saupoudre à l'intérieur.
(11) Recette d'un autre remède qui renforce les dents branlantes:
On prend de la tutie, de l'alun du Yémen, de l'amidon, du sumac, de la rose
rouge, de l'écorce de grenade aigre, du noyau de myrobolan jaune, du sukk, de la
fleur de grenade, de la noix de galle, de la manne de tamarix; on pile en égales
quantités, on passe au crible et on masse avec les gencives.
(12) Recette d'un autre remède qui enlève le noir des dents :
Qinbîl, dix dirhamsangs, poivre, quatre dirhamsangs, amome, trois
dirhamsangs, malabathre, deux dirhamsangs, noix de galle brûlée, huit
dirhamsangs. On pile, on passe au crible et on brosse la dent avec.
87 bathr-hâ.
88
nâsûr
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
(13) Recette d'un autre remède qui décape les dents et donne bonne haleine :
On prend de la manne de tamarix, du gingembre, de l'"écume de mer", du
poivre long, de l'ammomum cardamomum, de chaque deux dirhamsangs, du sel
grillé, dix dirhamsangs, de l'agalloche brûlée, cinq dirhamsangs, du sucre deux
dirhamsangs, de l'orge brûlée, sept dirhamsangs.
(14) Recette d'un autre remède qui renforce les dents, les décape et évacue les
liquides de la gencive :
On prend du sel indien, dix dirhamsangs, de l'origan de perse, cinq
dirhamsangs, de l'armoise brûlée, quatre dirhamsangs, de l'aristoloche longue, dix
dirhamsangs, du goudron, un dirhamsang; on pile, on passe au crible, on pétrit
avec du miel ou du goudron et on fait des pastilles minces, qu'on brûlera, après
on passera au tamis (ces cendres), puis on prendra du gingembre, dix
dirhamsangs, de l'"écume de mer", deux dirhamsangs, de la manne de tamarix,
dix dirhamsangs, du sukk et de la cannelle-salikhah, de chaque deux
dirhamsangs; on pile, on passe au crible, on mélange avec les pastilles pilées et
avec cela on brosse les dents.
(15) Recette d'un autre remède qui arrête le saignement de la gencive :
On prend de la fleur de grenade, de la rose rouge, de la graine de myrte, de
l'écorce de grenade, du sumac, du sel grillé, de la manne de tamarix, de la noix de
galle conservée au vinaigre, de l'écorce de girofle, de chaque, cinq dirhamsangs;
on pile, on passe au crible et on brosse les dents avec.
(16) Recette d'un autre remède qui est bénéfique pour la douleur des dents
cariées :
On prend du poivre, du pyrèthre, du galbanum, à des doses égales; on pile
le poivre et le pyrèthre, on passe au crible, on pétrit avec le galbanum, à doses
égales et on place dans la cavité de la dent.
(17) Recette d'un autreremède qui calme la douleur des dents due à l'humidité89
et
à la carie :
On prend du gingembre et on le fait cuire dans de l'oxymel afin qu'il
devienne chaud (?), après on pile, on broie, on met dans la cavité et on fait un
cataplasme sur la gencive.
(18) Recette d'une autre médication de la cavité de la dent :
On prend du coriandre grillé, on pile, on écrase avec du vinaigre, on pétrit
89 rutûbat
Erreur ! Argument de commutateur inconnu.
et on met dans la cavité. Asa foetida, sadjazniyâ, grande thériaque, styrax frais, à
faire cuire avec de l'opium et du goudron; et pétrir avec du miel de la graine de
chanvre, de la staphysaigre, du vinaigre, de la noix de galle et du nitre, moutarde
pilée, datte pétrie ou safran pétri avec du goudron. De ces remèdes on placera
celui qui est disponible dans la cavité de la dent, cela calmera la douleur et
préviendra le retour de la carie.
Et s'il y a un ver dans la cavité, on pile à doses égales de la semence de lin
et de la graine de chanvre, on les pétrit ensemble et on fait une fumigation.
(19) Recette d'un autre remède qui décape les dents et donne bonne haleine :
On prend de l'encens, de la cannelle-qirfah90
, du zest de cédrat, de la rose
rouge, du sukk, de l'agalloche d'Inde et des "blattes de Byzance"91
, de chaque,
quatre dirhamsangs, de la cannelle-dâr-cîni, du santal blanc, de chaque, cinq
dirhamsangs, de la muscade92
, du macis, de la giroflée, du cubèbe, de chaque,
trois dirhamsangs, du camphre, deux dângs, on pile le tout, on pétrit avec du jus
de pommes, on fait des pilules et on les met en bouche.
i. Leeuwenhoek, 190 ssq, 196.
ii. Les vers dentaires furent l'objet d'une longue polèmique, cf. Fauchard I 131 150 153
et Andry 49 112 222-223. Antoni van Leeuwenhoek avait donné une singulière relance à
cette idée ancienne : voir. Boutibonnes (Ph), Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723),
édition Belin, Paris, 1994, 190-196.
90 Kindi, n 229.
91
atfâr at tîbb, coquillages de mer ayant la forme d'un ongle (murex inflatus, strombus
lentiginosus...) ; Dioscoride grec II-8; Dioscoride arabe II-6; Baytâr, n 104. Ils étaient employés
pour teindre en rouge les ongles.
92
goz-buwâ, Baytâr, n 526.