quelques réflexions archéozoologiques sur les milieux humides

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Les plaines littorales

en Méditerranée nord-occidentale

Archéologie du paysage1

Collection dirigée parJoëlle Burnouf

éditions monique mergoilmontagnac

2012

sous la direction de

Virginie Ropiot - Carole Puig - Florent Mazière

contributions de

Jean-Loup Abbé, Anne Bardot, Francesc Burjachs, Joëlle Burnouf, Jean-Michel Carozza, Julien Cavero, Sophie Coadic, Eric Dellong, Vianney Forest,

Hanz Günter-Martin, Javier López Cachero, Marie-Pierre Jézégou, Christophe Jorda,Pierre-Arnaud de Labriffe, Ludovic Le Roy, Philippe Leveau, Sophie Martin,

Aurora Martín Ortega, Céline Pallier, Rosa Plana Mallart, Enriqueta Pons i Brun,Emeline Roucaute, Corinne Sanchez, Benoît Sendra et Klaus Storch.

Les plaines littorales

en Méditerranée nord-occidentale

Regards croisés d'histoire, d'archéologie et de géographiede la Protohistoire au Moyen Âge

Tous droits réservés© 2012

Diffusion, vente par correspondance :

Editions Monique Mergoil12 rue des Moulins

F - 34530 Montagnac

Tél/fax : 04 67 24 14 39e-mail : [email protected]

ISBN : 978-2-35518-031-6ISSN : en cours

Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduitesous quelque forme que ce soit (photocopie, scanner ou autre)

sans l’autorisation expresse des Editions Monique Mergoil.

Textes : auteursSaisie, illustrations : idem

Mise en pages : Emmanuelle Trouillot (ACTER)Couverture : Editions Monique Mergoil

Impression numérique : Maury SAZ.I. des Ondes, BP 235 F - 12102 Millau cedex

– 5 –

Avant-propos ............................................................................................................................................................... 7

J. BuRNOuF : Introduction ....................................................................................................................................... 9

L’occupation autour des zones humides

F. MAzIèRE, S. MARTIN, C. JORDA, B. SENDRA, C. PALLIER La place du facteur naturel dans les dynamiques d’occupation protohistoriques. L’exemple de l’étang de Pézenas (Hérault, France) ............................................................................................. 13

L. LE ROy, E. DELLONG L’occupation du sol autour de l’étang de Montady, du premier âge du Fer au Moyen Âge : une première synthèse des prospections du PCR «Autour de l’étang de Montady» ............................................. 33

A. MARTIN ORTEGA, R. PLANA MALLART Emergence et premier développement du pôle de peuplement ibérique d’ullastret dans l’extrême nord-est de la Péninsule Ibérique : l’habitat aggloméré et son emprise précoce sur l’espace périphérique ................................................................. 63

E. PONS I BRuN Los origenes de la reocupacion definitiva del territorio del Empordà (NE Cataluna-NE de Espana). ............................................................................................................................... 77

J. F. LóPEz-CACHERO La dinamica de las ocupaciones humanas del Bronce Final al Ibérico Antiguo entre los rios Tordera et Llobregat ........................................................................................................................ 93

V. ROPIOT Habitats et zones humides entre l’Hérault et le Ter du IXe s. au début du IIe s. av. n. è. Bilan et essai de synthèse ............................................................................................. 111

Exploitation et mise en valeur des zones humides

P.-A. DE LABRIFFE Le sel en Languedoc occidental, plaines et littoral ; prémices d’une archéologie salinière ................................. 129

A. BARDOT Conchyliorestes et zones maritimes exploitées durant la période romaine : acquis et perspectives. .................... 141

S. COADIC, C. SANCHEz un témoignage archéologique de salines à Narbonne (Aude) : la découverte du soubassement d’une roue à élévation d’eau. .............................................................................. 159

Sommaire

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P. LEVEAu Le drainage des dépressions fermées en Provence et dans la vallée du Rhône. un bilan et les enjeux de la recherche ................................................................................................................... 169

E. ROuCAuTE L’assèchement des paluds des Anguillons à la fin du Moyen Âge (Noves, Saint-Rémy-de-Provence) ............... 195

Réflexions sur les pratiques et les outils d'une recherche pluridisciplinaire

J. CAVERO, H. GüNTER-MARTIN, M.-P. JézéGOu, C. SANCHEz, K. STORCH un projet collectif de recherche sur les ports antiques de Narbonne : paléogéographie et prospections subaquatiques .................................................................................................... 205

E. DELLONG Deux aspects du proche territoire de Narbonne antique à la croisée de l’histoire, de l’archéologie et de la géographie : la mobilité littorale et la cadastration antique (Ier s. av. J.-C. — IIIe s. ap. J.-C.) .................................................. 225

V. FOREST Quelques réflexions archéozoologiques sur les milieux humides ......................................................................... 275

F. BuRJACHS Paleoecologia botanica de las llanuras litorales del NE de la Peninsula Ibérica : de la Edad del Bronce Final hasta finales de la Edad Media. Reinterpretandos los datos .................................... 183

C. PuIG, J.-M. CAROzzA Les changements de tracés des cours d’eau d’après les sources historiques et géomorphologiques dans la plaine du Roussillon depuis le XIIe siècle : approche théorique et premiers résultats ............................................................................................................... 297

J.-L. ABBé : Conclusion ............................................................................................................................................ 313

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à l’issue de la table-ronde de Capestang, les organi-sateurs ont remarqué l’absence de l’archéozoologie dans les apports archéologiques récents sur l’exploitation des milieux humides. Ils nous ont proposé de présen-ter quelques exemples tirés de nos études. Nous avons accepté en choisissant d’exposer quelques considéra-tions sur les apports de l’archéozoologie plutôt que de prétendre à formuler des résultats fermes. Par milieux humides, nous entendons ici les zones où la terre et une eau plus ou moins douce, circulante (bords de rivières) ou plus stagnante (mares, lagunes), se mêlent plus ou moins étroitement. Les marécages en sont une bonne illustration.

Pour commencer, il nous paraît nécessaire de s’in-terroger sur la nature des informations fournies par l’ar-chéozoologie dans l’acception stricte du sens que nous donnons à ce terme, c’est-à-dire l’étude des vestiges d’animaux issus des chantiers archéologiques. Autre-ment dit, l’archéozoologie s’attache à explorer une des sources d’informations au sein de l’archéologie, celle des vestiges d’animaux. Il va de soi, bien que cette réalité méthodologique soit souvent mal assumée par ceux qui la pratique, que la manipulation initiale est biologique dans les étapes dites de détermination ainsi que dans cer-taines analyses (ostéométriques par exemple). Elle est même zootechnique dans le cas des espèces domestiques dont les caractéristiques sauvages originelles ont été modifiées par l’homme, intentionnellement ou non (Car-rère, Forest 2009). Dans un second temps seulement, ces résultats biologiques sont mis en interaction avec les

Quelques réflexions archéozoologiques sur les milieux humides

Vianney Forest *

données archéologiques chrono-stratigraphiques. Cette rencontre de la biologie, du temps et des facteurs anthro-piques conduit à un discours interprétatif d’ordre histo-rique, c’est-à-dire anthropologique. Simultanément, les résultats archéozoologiques alimentent l’histoire des êtres vivants autres que l’homme, et l’histoire de leur environnement en apportant des informations dans le champ de la biologie où l’homme n’est qu’un facteur de transformation parmi beaucoup d’autres, même si son rôle peut être primordial en particulier au cours des derniers millénaires.

L’archéozoologie se décline ensuite selon deux grands axes d’approche suivant les segments qu’elle privilégie dans cette circulation d’informations. Le cas des Mollusques, collection d’animaux qui sont di-rectement concernés par le sujet puisqu’ils sont étroi-tement liés à l’eau sous toutes ses formes, va nous servir d’exemple. L’étude des vestiges archéologiques de Mollusques débouche sur des champs interprétatifs assez éloignés. Ce mobilier archéologique est constitué des enveloppes minérales calcaires protectrices de ces animaux, dénommées «coquilles». La coquille est d’un seul tenant chez les Gastéropodes, enroulée chez les escargots, conique chez les patelles, dissimulée et plus ou moins fortement atrophiée chez les limaces. Chez les Bivalves, comme ce nom l’indique, la coquille est com-posée de deux éléments, les valves. Toutes ces coquilles vont être récoltées sur le champ de fouille soit par un ramassage manuel direct soit à la suite d’un tamisage des sédiments. Dans le cas le plus général des chantiers

* Docteur vétérinaire, archéozoologue, INRAP, TRACES-CRPPM UMR 5608 Toulouse

In : ROPIOT (V.), PUIG (C.), MAZIèRE (F.) — Les plaines littorales en Méditerranée nord-occidentale. Regards croisés d’histoire, d’archéologie et de géographie de la Protohistoire au Moyen Âge. Montagnac, éditions monique mergoil, 2012, pp. 275-282.

V. Forest

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archéologiques du Bas-Languedoc, le ramassage ma-nuel va réunir les grosses coquilles, ou leurs valves, qui principalement appartiendront aux grands Gastéropodes terrestres que sont par exemple l’escargot Petit Gris, Helix aspersa/Cryptomphalus aspersus, aux Bivalves et aux Gastéropodes marins, et aussi aux Bivalves d’eau douce comme la mulette, genre Unio. De leur côté, les refus de tamisages vont livrer les coquilles de toute une gamme de petits Gastéropodes principalement terrestres ou dulçaquicoles. L’étude de ces coquilles, la conchylio-logie, branche de la malacologie qui est l’étude des Mol-lusques et qui permet l’identification des espèces suivant les préceptes de l’Anatomie Comparée, s’applique de la même manière à tous ces mobiliers archéologiques. Dans un second temps, les analyses biologiques et les interprétations anthropologiques divergent totalement. En effet, les petits Mollusques terrestres que les tami-sages restituent, sont des marqueurs fiables de biotopes. Car chaque espèce est inféodée à une «niche» écologique assez singulière. Lorsqu’il est certain qu’ils sont arrivés par leurs propres moyens à l’endroit où ils ont été trou-vés, la liste des espèces reconnues, c’est-à-dire la faune malacologique micro-locale, autorise le malacologue à restituer l’environnement dans lequel la couche archéo-logique s’est formée. Cet environnement et surtout ses fluctuations, enregistrées par les variations qualitatives et quantitatives des spectres malacologiques, révèlent donc indirectement les modifications que l’homme a pu induire par ses activités. Il ressort que la séquence pro-prement anthropologique est relativement courte dans le déroulement de cette étude malacologique, même si à partir de l’époque Néolithique elle acquiert un poids prépondérant par exemple à cause de l’action importante de l’homme sur la composition de la végétation, donc sur les habitats des espèces1. Au contraire dans le cas des Mollusques marins et des Bivalves dulçaquicoles, leur présence sur le site est le témoignage d’un geste humain puisque leurs coquilles ne peuvent avoir été ap-portées que par l’homme. La coquille sur le site est en soi un mobilier archéologique anthropologique et non biologique comme précédemment. Toute l’étude sert à identifier l’activité humaine, c’est-à-dire à décrire les gestes qui se sont succédé entre la saisie de la coquille et son abandon sur le site. Ce n’est qu’une fois cette longue séquence achevée que l’archéozoologue pourra s’inter-roger sur les lieux de collecte, c’est-à-dire sur les don-nées écologiques livrées par ces coquillages. Ainsi dans cette approche, la phase anthropologique est beaucoup plus longue que la phase biologique. Toutefois cette di-chotomie n’est pas exclusive. Ainsi les grands escargots terrestres sont souvent ambigus : ils constituent un mets prisé, et ils sont des animaux intrusifs sur les sites.

Ce long exemple montre combien l’archéozoologie débouche sur des domaines très éloignés en partant d’un même vestige, une coquille. C’est pourquoi je préfère réserver le terme «malacologie» à l’étude des petits

Mollusques dont la dominante est écologique, et l’ap-pellation «conchyliologie» à l’étude des «grandes» co-quilles dont la dominante est anthropologique. Comme le fond méthodologique diffère assez nettement, en par-ticulier par les compétences requises pour leur exercice respectif, il me semble utile de le souligner par des mots. Une même divergence se retrouve dans la nature des résultats pour les ossements de certains petits vertébrés retenus par les tamis. L’interprétation d’assemblages de batraciens, de lézards, de petits mammifères de type ron-geurs ou insectivores, se réalise principalement sous un angle écologique. Au contraire les vestiges des poissons, des tortues, des oiseaux, de grands rongeurs comme le lapin, qui sont souvent des rejets de consommation, vont être interprétés suivant le même schéma que les grandes coquilles. Dans ce cas-ci, le geste premier relève alors d’activités complexes comme l’élevage, la chasse, la pêche. De surcroît celles-ci peuvent être dissociées du site par le commerce dans les sociétés où il est développé.

Ce préambule permet de comprendre pourquoi une étude archéozoologique peut prendre deux orientations très éloignées. La plus classique, c’est-à-dire l’étude des vestiges d’animaux qui sont produits directement par l’activité humaine, fournit tardivement une information écologique dans la progression interprétative. De plus les liens entre l’environnement du site et les résultats archéozoologiques sont loin d’être directs. Bien souvent ce n’est que de manière très détournée qu’ils peuvent être avancés ou révélés. Nos interlocuteurs entrevoient ainsi les difficultés que nous pouvons rencontrer à livrer directement des informations sur la description environ-nementale de leurs sites, et la façon dont l’homme l’a aménagé, bien que nous leur parlions d’animaux, donc de « Nature ».

En Bas-Languedoc, depuis le Néolithique ancien, la majorité des ossements de mammifères collectés prin-cipalement par ramassage manuel appartiennent à la triade domestique, ovicaprins (mouton et chèvre), por-cins et bovins. Ces espèces de moyen ou de grand for-mat sont douées d’une assez grande adaptabilité à leur environnement. Il suffit d’imaginer certaines vaches de France plutôt rustiques déambulant dans des paysages originaux comme les zones marécageuses de Camargue, les verts alpages de la Tarentaise ou les maquis escarpés et secs de Corse. Toutefois il existe des préférences ou des capacités d’adaptation différente. La plus directe est illustrée par le buffle, ce bovin hygrophile et ther-mophile qui a été importé en Campanie italienne pour en cultiver les grandes surfaces marécageuses. Mais cette expérience est exceptionnelle. Sur un site archéo-logique, le lien entre les rejets de consommation prin-cipalement alimentaire et les animaux vivants autour du site, qu’ils soient ou non gérés par les occupants du site, peut être analysé seulement si l’on postule que les

1 Nous remercions Sophie Martin de son aide dans la description de cette méthodologie.

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consommateurs producteurs des déchets osseux sont les éleveurs des animaux originels, et qu’ils les mangent dans un système d’autoconsommation. Or ce fait n’est pas automatique. Il est possible de contourner cet obs-tacle en accumulant les données dans une région pour dépasser le cas particulier que constitue chaque site (cf. un exemple dans Forest 2009a). Une tendance qui puisse être interprétée secondairement en adaptation écologique à un environnement, peut alors être dégagée. Ainsi, l’abondance de vestiges de bovins dans la Petite Camargue au cours de la première moitié du Moyen-âge avait conduit A. Gardeisen (1993) à partir de trois sites auxquels un quatrième s’est ajouté (Forest 1998a), à évoquer un élevage préférentiel de cette espèce qui exploitait les caractéristiques humides de ces zones lagunaires. Aucune nouvelle étude n’a permis de confir-mer cette conclusion. Malheureusement, car les restes de bovins n’étaient pas particulièrement abondants dans les quelques sites gallo-romains et médiévaux de Grande Camargue que nous avons étudiés (Forest 2004a et b). La tendance dans cette région va à l’encontre de ce que nous attendions par rapport à la situation actuelle et à ce que nous avions déduit de la Petite Camargue. Les osse-ments de bovins ne sont pas particulièrement nombreux. De plus, la proportion globalement proche de restes d’ovicaprins (moutons et chèvres) s’est imposée à nous comme un fait marquant. Or il nous a surpris, car il est connu que les moutons craignent l’humidité des sols, qui favorise l’apparition d’affections sur les extrémités des pattes, principalement le redouté piétin. à la réflexion, les ovins peuvent prospérer actuellement dans des ré-gions humides, comme les landes écossaises ou irlan-daises, ou anciennement en France dans la Sologne et les landes de Gascogne des XVIIIe et XIXe s. Ces résultats, repris dans une autre perspective, interrogent le mode d’exploitation de cette région aujourd’hui si caricaturale d’un point de vue écologique et qui peut-être à l’époque romaine était plus favorable à un élevage de moutons et de chèvres. Par ailleurs, il faudrait peut-être s’interroger sur la notion de milieux humides, nettement opposés aux milieux secs. Notre lecture des évocations antiques de « paysages » nous semble montrer une multiplicité et une dissémination de zones humides, comme s’il n’exis-tait pas de frontière bien nette entre le plus ou moins humide et le plus ou moins sec. La frontière mentale que nous possédons aujourd’hui n’est peut-être que le fruit des assèchements des temps médiévaux et modernes qui ont tenté de strictement séparer les mondes de l’eau et de la terre. Ainsi une récente synthèse sur les zones cô-tières fréquentées par les populations romaines de Gaule propose d’ajouter le stagnum marin, étendue d’eau sau-mâtre calme, au triptyque ager/saltus/silva (Bardot dans ce volume).

Les espèces domestiques ne paraissant pas être de bons révélateurs d’une exploitation de biotopes humides,

il faut donc se retourner maintenant vers les espèces sau-vages. Ici aussi, les principales espèces chassées habi-tuellement (aurochs, cerf, sanglier, voire en Languedoc le lapin ou le lièvre) sont assez peu inféodées à des bio-topes précis à l’image des espèces domestiques. Ainsi le cerf se rencontre en Camargue (Forest 2004a), l’aurochs à Lattes/La Céreirède (Hérault) dans le delta lagunaire du Lez (Forest, étude en cours), et le sanglier actuel-lement en Camargue. Il faut donc se rabattre sur des espèces beaucoup plus liées au milieu aquatique. Chez les Mammifères, l’espèce emblématique est le castor, Castor fiber. Il est très rarement rencontré, environ cinq mentions sur plus de 200 sites languedociens que nous avons étudiés, et toujours de manière assez anecdotique, de l’ordre de un à deux restes (Barberan 2008/2009). L’exception est le site de Carcassonne/Champ du Poste (Aude) où deux fosses du Vérazien récent ont livré des lots conséquents de restes de plusieurs individus (Forest 2010a). Le castor n’illustre donc pas une consommation exploitant fortement le milieu fluvial dont la proximité du site est au mieux signalée par quelques ossements comme à Saint-Romain-de-Jalionas/Le Vernai (Isère) (Forest et al 2001) ou à Millau/Jas del Biau (Aveyron) (Forest étude en cours). De même la loutre, Lutra lutra, encore répandue dans tous les cours d’eau de France au début du XXe siècle (Duquet 1995), a été identifiée une seule fois et par un seul os… en milieu urbain au XIVe siècle sur le site de Perpignan/Cour des Minimes (Py-rénées-Orientales) (Forest 2009b). Il faut souligner ici que l’aire de vie de ces deux espèces est étroite (berges d’un fleuve par exemple) et que leur densité n’est pas très élevée2. Un prélèvement ciblé, répétitif et exclusif, détruira très vite une population locale.

Les oiseaux révèlent davantage un prélèvement régulier sur les milieux aquatiques, puisque des popu-lations appauvries peuvent être facilement reconstruites par des arrivées extérieures, et que les fréquentations sont souvent saisonnières. Ainsi les canards sont très fréquemment rencontrés. Toutefois les assemblages où ces espèces livrent de très nombreux vestiges sont rares. Ainsi dans les couches du premier établissement de la villa de Saint-Romain-de-Jalionas/Le Vernai entre 50 et 30 av. J.-C., qui est construit en bordure d’un grand ma-rais et d’un petit cours d’eau, la bécasse des bois, Sco-lopax rusticola, et les canards, fournissent à eux deux 10 des 12 restes d’oiseaux identifiés autres que la poule (Forest 1995). Les couches ultérieures romaines perdent ces concentrations tout en conservant une régularité d’apparitions de ces espèces. Au XIVe s. alors que le ma-rais est toujours actif, les pigeons, Columba palumbus et livia/œnas, deviennent hégémoniques, avec 43 des 56 vestiges identifiés d’oiseaux autres que la poule (Forest 1995, 1998b, 2002a ; Royet et al 2006). Pourtant la proximité d’un milieu humide reste un facteur prépondé-rant pour la présence d’espèces qui préfèrent ces milieux

2 « Le domaine vital d’une loutre adulte s’étend sur 5 à 10 km le long des cours d’eau ; en zone des marais il est de 20 à 30 km2 » (Duquet et al 1995)

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(Rodet-Belarbi, Forest 2009). Ce fait a été clairement établi pour le site antique de Lattes/Lattara (Hérault) par L. Garcia où de très nombreuses espèces hygrophiles apparaissent (cormorans, grèbes, pélican, etc. aux côtés des canards de toutes sortes, foulque, etc.) (cf. bilans de Garcia 1999, 2003). Plus tardivement au cours des XIIIe et XIVe s., les habitants du site de Perpignan/Miraflor (Pyrénées-Orientales) ont prélevé dans les marais et les rivières voisines des espèces exceptionnellement asso-ciées en période médiévale : l’aigrette blanche, Garzetta garzetta, la grue cendrée, Grus grus, et le héron cendré, Ardea cinerea, (Rodet-Belarbi 1998, Rodet-Belarbi, Forest 2009 : 134). Des impressions aussi fortes sont finalement assez rares. Le prélèvement sur les zones hu-mides apparaît discrètement dans la ville de Montpellier (Hérault) durant le Bas Moyen-âge, par quelques restes de canards et de foulques alors que des espèces plus communes comme les pigeons ou les perdrix sont raris-simes (Forest, études en cours). Notons que ces dernières espèces ne dédaignent pas non plus les milieux humides. Il est fréquent actuellement de rencontrer des pigeons ou des compagnies de perdrix dans les lidos arborés ou les bandes de dunes de la Petite Camargue. En tout cas, ces exploitations récurrentes paraissent procéder d’un apport alimentaire faible et périphérique. Au terme de ce paragraphe, nous pouvons mentionner le cas des nom-breux vestiges d’oiseaux recueillis par tamisages lors de la fouille d’une rive antique de la Saône sur le site de Lyon/Parking Saint-Georges (Forest 2005). Les deux tiers des quelque 600 vestiges proviennent de la poule domestique et de passereaux, tandis que les restes des oiseaux hygrophiles (oies, canards, bécasse des bois, et un reste de râle d’eau, Rallus aquaticus) n’atteignent pas 11%. De plus le nombre d’espèces est faible, le héron cendré étant absent par exemple. L’assemblage reflète donc peu l’avifaune d’un bord de rivière.

Toutefois, le milieu aquatique d’eau douce, en particulier fluvial et lagunaire, est très régulièrement pourvoyeur d’animaux. Deux groupes dulçaquicoles sont particulièrement bien renseignés : les tortues et les Bivalves que sont les mulettes (dites aussi moules d’eau douce… Terme à bannir pour éviter les confusions avec les moules marines, Mytilus sp., qui sont des es-pèces très différentes). Ces espèces sont régulièrement rencontrées. Les fragments de dossière et de plastrons de la carapace de cistude, Emys orbicularis, et par-fois de la tortue lépreuse, Mauremys leprosa, sont une constante archéologique diachronique au moins à partir du Néolithique mais rarement en grand nombre, relayée par les textes jusqu’au XXe s. (Cheylan Poitevin 2003 ; Forest ; 2003 a/b). L’emploi de cet animal n’est pas uni-quement alimentaire ; il entre notamment dans la phar-macopée (Forest 2003). Mais l’alimentation doit être aussi une cause importante de sa présence. Ainsi parmi diverses hypothèses, nous avons avancé une disette pour expliquer la présence d’une trentaine de cistudes dans les couches médiévales du site de Saint-Romain-de-Jalionas/Le Vernai (Forest 1995, 2003). La capture intensive de ces animaux mais surtout l’assèchement et

la canalisation des zones humides au cours du XXe s. sont probablement les causes de la disparition de la tortue lépreuse et de la grande raréfaction de la cistude (Cheylan, Poitevin 2003). Les mulettes sont, elles aussi, régulières dans toute la chronologie et rarement nom-breuses. Nous n’avons pas pu trancher à ce jour entre des usages alimentaires, décoratifs à cause de la nacre interne très irisée, et instrumentaux que trahit l’usure du bord de certaines valves épicardiales du site de Nîmes/Mas Neuf (Gard) (Forest 2008).

Bien sûr les coquilles de mulettes renvoient aux Mollusques marins et lagunaires. Toutefois nous en-trons ici dans le domaine de l’exploitation de la mer qui échappe au sujet de cette table-ronde. Néanmoins certaines espèces consommées peuvent vivre dans les la-gunes. C’est le cas du désormais fameux peigne glabre, Chlamys glabra, pectinidé qui a, à l'époque romaine, fait l’objet d’une très forte commercialisation dans le Bas-Languedoc jusqu’aux confins de l’actuelle région Midi-Pyrénées (Forest 2002; Bardot et al 2008). Cette exploitation est probablement liée à l’ouverture impor-tante des lagunes sur la mer, puisque cette espèce est aujourd’hui rare. Ce cas est à la limite entre l’exploita-tion de la mer et des milieux humides. Il en est proba-blement de même pour la moule, Mytilus sp. Toutefois ce n’est pas cet aspect que nous retiendrons chez celle-ci. En effet, une autre manière d’exploiter les milieux humides est d’y ramasser des objets d’origine animale. Nous voulons parler ici des coquilles «épaves» d’après la définition de F. Brien-Poitevin (1990, 312), ces co-quilles qui subsistent après la mort de l’animal qui les a secrétées et la décomposition des parties molles. Ainsi durant toute la période néolithique en Provence (Vigie, Courtin 1986) et en Bas-Languedoc d’après nos études, les valves de moule rencontrées sur les sites sont utili-sées comme outil. Leur bord ventral est souvent usé par un frottement. Ce type d’exploitation se retrouve durant la période romaine pour une autre valve, celle du vernis fauve, Callista chione. Elle caractérise pour nous la pé-riode romaine. Cette valve «épave» est employée dans le rituel qui accompagne certains morts, peut-être comme lampe (Manniez 1999, 2005). Mais nous l’avons aussi rencontrée dans la plupart des sites romains, jusque vers Carcassonne au moins, sous forme de «tessons» prin-cipalement, fragments de valves «épaves» brisées qui ont servi d’objet usuel de nature encore inconnue mais qui contrairement au cas de la moule ne laisse aucune marque physique sur la valve. Dans les tombes (Man-niez 1999), la valve de vernis fauve peut être posée sur une valve droite (creuse) de coquille Saint-Jacques de Méditerranée, Pecten jacobeus, qui est aussi une valve ramassée sur les rivages. Cette espèce apparaît dans les tombes des nécropoles de Castres/Le Causse (Forest 2003b), de Puisserguier/La Rouquette (Forest 2010b) et plus largement du Languedoc occidental au début de l’âge du Fer (Forest à paraître). La nature exacte de l’objet n’est pas connue, mais l’état de coquille ra-massée sur la grève est certain. Elle le partage d’ailleurs avec d’autres valves comme celle de l’amande de mer,

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3 Les poissons sont écartés de notre propos. Car n’étudiant pas leurs ossements archéologiques, nous les connaissons très peu.4 L’étude récente de Nîmes/Mas de Vignoles IX (Gard) renforce une seconde hypothèse d’ordre géographique. Les bovins seraient davantage élevés

dans les plaines basses languedociennes que dans les zones des « hauteurs » (dites improprement « des garrigues ») (Forest 2009c).

Glycymeris violacescens, rencontrée en abondance à la fois dans des nécropoles de l’âge du Fer comme à Mailhac/Le Moulin et à Puisserguier/La Rouquette, ou dans les assemblages des sites d’habitats romains langue-dociens, voire protohistoriques (Brien-Poitevin 1992 ; Bardot 2010). Ici aussi ce ramassage côtier de valves échouées sur la plage est en marge de l’exploitation des milieux humides, à la zone de jonction avec le milieu strictement marin, en particulier sur les lidos sableux languedociens. Matériellement, cette collecte qui sous-tend des échanges, voire en période romaine un véri-table commerce entre le trait de côte et l’intérieur des terres (Bardot dans ce volume ; Bardot, Forest 2009 ; Bardot 2010), se déroule au bout des terres humides que l’homme peut parcourir à pied. Il en constitue l’exploi-tation ultime avant d’entrer dans le milieu strictement marin

Pour conclure, les vestiges archéologiques d’ani-maux servent à deux cheminements qui s’éloignent fortement avant d’atteindre le fait anthropologique. Le premier est principalement écologique, le retour sur l’homme ne s’effectuant qu’en fin d’analyse. Le second

est principalement anthropologique, puisque le vestige faunique est le fruit d’une longue suite de gestes hu-mains qui coupent très vite le lien direct qui existait avec l’animal vivant et son environnement.

D’après notre expérience, la perception de l’exploi-tation des milieux humides est ténue dans la plupart des cas3. Parfois elle s’impose caricaturalement à l’instar d’une forte consommation de tortues dulçaquicoles. Gé-néralement elle ne ressort que sous forme d’une activité marginale dans le rapport des hommes aux animaux, grâce à l’apparition d’espèces sauvages liée plus ou moins fortement et spécialement aux milieux humides dans les spectres fauniques. Toutefois, elle peut être le point de départ d’une intense économie d’échanges en particulier, par le trafic de coquilles épaves collectées sur les plages, ou de coquillages pêchés dans les lagunes.

Enfin les animaux domestiques, au moins en Bas-Languedoc et en Camargue, ne paraissent pas être ex-ploités d’une manière vraiment originale dans les zones humides, à l’exception éventuelle des bovins sur les sites médiévaux de Petite Camargue4. Nous aurions envie de dire que fidèles compagnons de l’homme, ils s’adaptent au mieux qu’ils peuvent aux conditions que l’homme leur impose, comme celui-ci se les impose à lui-même.

V. Forest

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BiBligraphie

Barberan 2008/2009 : BABERAN (S.) — Le castor du Néolithique à la période romaine en Languedoc-Roussillon. Montpellier, Université Paul Valéry-Montpellier III, Mémoire de master 1, 2009, (dactylographié).

Bardot 2010 : BARDOT (A.) — Les coquillages en Gaule romaine, entre Méditerranée et Rhin. Approche socio-économique et socio-culturelle. Bordeaux, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, Thèse de doctorat, 2010, (dactylographiée).

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Forest 2002b : FOREST (V.) — La consommation du pétoncle glabre en Languedoc : qui bouge ? In : Gardeisen A. (éd.) — Mouvements ou déplacements de populations animales en Méditerranée au cours de l’Holocène. Actes du Séminaire de recherche “Archéologie de l’Animal” (thème 15, UMR 154-CNRS). Lattes-Montpellier (France), 29 septembre 2000. Oxford, E. Hedges, 2002, pp. 109-117, (BAR International Series, 1017).

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Quelques réflexions archéozoologiques sur les milieux humides

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Forest 2005 : FOREST (V.) — Etude archéozoologique : Ostéologie des oiseaux, conchyliologie. In : AYALA (G. ) (dir.) — Histoire d’un bord de Saône (Parc Saint-Georges, Place Benoît Crépu, Lyon, Rhône). Lyon, Service Régional de Rhône-Alpes, Rapport Final d’Opération, 2005, (dactylographié).

Forest 2008 : FOREST (V.) — Etude archéozoologique. Ostéologie et conchyliologie. Mas Neuf - Nîmes (Gard) (de l’Epicardial au XVe siècle ap. J.-C.). In : SEJALON (P.) (dir.) — Montpellier, Service Régional Languedoc-Roussillon, Rapport en cours.

Forest 2009a : FOREST (V.) — Indices archéozoologiques de ruralité en Gaule Narbonnaise : l’exemple de la triade domestique en Bas-Languedoc. In : Les formes de l’habitat rural gallo-romain. Terminologies et typologies à l’épreuve des réalités archéologiques. Colloque AGER VIII, 22-24 mars 2007. Bordeaux, Fédération Aquitania, 2009, pp. 25-45, (supplément Aquitania, 17).

Forest 2009b : FOREST (V.) — Étude archéozoologique. Cour des Minimes - Perpignan (Pyrénées-Orientales) (périodes médiévale et moderne). In : HUSER (A.) (dir.) — Montpellier, Service Régional Languedoc-Roussillon, Rapport en cours.

Forest 2009c : FOREST (V.) — Étude archéozoologique. Ostéologie, conchyliologie. Mas de Vignoles IX – Nîmes (Gard) (du Néolithique ancien au XVIe siècle ap. J.-C.). In : SEJALON (P.) (dir.) — Montpellier, Service Régional Languedoc-Roussillon, Rapport en cours.

Forest 2010a : FOREST (V.) — Ostéologie, Conchyliologie du Néolithique moyen à la période romaine. In : CONVERTINI (F.) (dir.) — Aude, Carcassonne, Lieu-dit le Champ du Poste. Du Néolithique moyen I jusqu’à la fin de l’Antiquité : occupations et sépultures néolithiques, habitat du Bronze final et témoins antiques. Montpellier, Service Régional Languedoc-Roussillon, Rapport de fouille, 2010, tome 1/3, volume 2/2, (dactylographié).

Forest 2010b : FOREST (V.) — Étude

archéozoologique : ostéologie, conchyliologie. La Rouquette – Puisserguier (Hérault) (VIIIe-VIe s. av. J.-C.).

Forest à paraître : FOREST (V.) — Coquilles à Mailhac… (VIIIe – VIIe s. av. J.-C.), In : ROVIRA i HORTALA (C.), LOPEZ i CACHERO (J.), MAZIERE (F.) (dir.) — Les necròpolis d’incineraciò entre l’Ebre i el Tíber (segles IX-VI aC). methodologia, pràctiques funeràries i societat. Taula rodona Internacional. Barcelona, 21 i 22 de novembre de 2008. (à paraître).

Forest, Rodet-Belarbi à paraître : FOREST (V.) et RODET-BELARBI (I.) — Les produits carnés en France méridionale : l’exemple du Languedoc-Roussillon. In : KLAPSTE (J.) (coord.) — Les aliments dans le monde rural médiéval : production, stockage, distribution, consommation, Actes du congrès international Ruralia VIII. Prague, Brépols, (Ruralia, 8). (à paraître).

Forest et al. 2001 : FOREST (V.), LALAI (D.), OLIVE (C.) — Les animaux : alimentation et élevage. In : BOUCHARLAT (E.) (dir.) — Vivre à la campagne au Moyen-Age : L’habitat rural du Ve au XIIe s. (Bresse, Lyonnais, Dauphiné) d’après les données archéologiques. Lyon, ALPARA, 2001, pp. 103-122, (DARA ; 21).

Garcia Petit 1999 : GARCIA PETIT (L.) — Les oiseaux de Lattes et leur exploitation pendant l’Antiquité. In : PY (dir.) — Recherches sur le IVe siècle avant notre ère à Lattes. Lattes, ADAL, 1999, pp. 609-634, (Lattara, 12).

Garcia Petit 2003 : GARCIA PETIT (L.) — Les oiseaux de la zone 123. In : BUXO (R.), CHABAL (L.), GARDEISEN (A.) (dir.) — La place 123 de Lattara : recherches interdisciplinaires sur un espaces urbains du IVe s. av. n. è. Lattes, ADAL, 2003, pp. 147-164, (Lattara, 16).

Gardeisen 1993 : GARDEISEN (A.) — Etat de l’élevage dans le haut Moyen Age camargais et en milieu lagunaire. In : L’homme, l’animal domestique et l’environnement du Moyen Age au XVIIIe siècle. Nantes, CRHMA, 1993, pp. 141-162, (enquêtes et documents, 19).

Manniez 1999 : MANNIEZ (Y.) — Les pratiques funéraires en Narbonnaise méditerranéenne (partie occidentale) du IIIe au VIIIe s. Aix-en-Provence, Université de Provence, Thèse de doctorat, 1999, (dactylographiée).

Manniez 2005 : MANNIEZ (Y.) — Les lampes à huile dans les sépultures romaines tardives du Languedoc méditerranéen. In : Lychnological Acts1. Actes du 1er Congrès international d’études sur le luminaire antique (Nyon-Genève, 29.IX - 4.X.2003).

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Rodet-Belarbi, Forest 2009 : RODET-BELARBI (I.), FOREST (V.) — Alimentation carnée du XIVe au XVIe s. dans le sud de la France, d’après les sources archéozoologiques : la part des mammifères sauvages et des oiseaux. In : RAVOIRE (F.), DIETRICH (A.) (dir.) — La cuisine et la table dans la France de

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Royet et al. 2006 : ROYET (R.), BERGER (J.-F.), LAROCHE (C.), ROYET (E.), ARGANT (J.), BERNIGAUD (N.), BOUBY (L.), BUI THI (M.), FOREST (V.), LOPEZ-SAEZ (A.) — Les mutations d’un domaine de La Tène au Haut Moyen Age : Le Vernai à Saint-Romain-de-Jalionas (Isère). Gallia, 63, 2006, pp. 283-325.

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