que va changer le masque entre nous ?

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L’information vient à vous. Gardons le lien ! Téléchargez gratuitement l’application En cette période difficile, notre mission est de vous informer jour après jour, heure après heure de la situation. Plus que jamais, la rédaction se mobilise pour maintenir le lien et vous accompagner au quotidien. l Le fil info en direct l La newsletter quotidienne Coronavirus l La rédaction répond à vos questions l Des podcasts originaux à écouter l Des séances de sport en vidéo l De l’actualité pour les enfants l Et aussi des jeux, des recettes de cuisine… PHOTO : YVES-MARIE QUEMENER, OUEST-FRANCE Que va changer le masque entre nous ? Parce qu’il dissimule une grande partie de notre visage, le masque va-t-il transformer notre manière d’entrer en contact les uns avec les autres et modifier « l’atmosphère » dans l’espace public ? Réponse à partir du 11 mai où son port deviendra obligatoire dans les transports en commun et fortement recommandé dans les commerces. Page 5 Déconfinement La carte de France revue chaque soir Page 4 Lutte contre le virus 130 traitements en cours d’étude Page 6 Retour au travail Entretien avec le patron de la CGT Page 3 Mexique Les cartels jouent les bienfaiteurs Page 2 Football Une fin de saison et des questions... En Sports Éditorial par Philippe Boissonnat (*) L’heure de se réapprivoiser C’est une scène déroutante dont nous sommes sans doute nom- breux à avoir fait l’expérience en ces jours de confinement. Une rue, un matin. Pas de voiture, pas de passant. En route vers la bou- langerie. D’autres rues, toujours désertes. Et puis une silhouette qui s’approche sur le même trot- toir que nous. Masque ? Pas de masque ? Le trottoir est étroit, faut-il en changer ? Pas le temps de répondre, la silhouette d’en face a déjà décidé : elle traverse pour nous éviter. Depuis un mois et demi, non seulement bises et poignées de mains ont disparu de notre quoti- dien, et sans doute pour long- temps, mais nous apprenons à nous éviter. « Pour tenir la maladie à distance, restez toujours à plus d’un mètre les uns des autres .» La consigne du ministère de la Santé semble – globalement – prise au sérieux. Il n’y a pas de débat à ouvrir sur les conseils de distanciation sociale, les gestes barrières et les mesures de confinement. Face à un virus inconnu, très contagieux, parfois mortel et à ce jour sans remède, la panoplie des boucliers reste modeste, même en y ajou- tant les masques sur lesquels la doctrine officielle a tant varié. En revanche, on peut s’interro- ger sur les traces que cette prise de distance laissera. Même rendu nécessaire pour d’excellentes rai- sons – préserver notre système de soins de l’implosion en est une, tout comme les 60 000 décès évités dans les hôpitaux depuis le 1 er mars (1) –, cet éloignement nous pèse. Nous sommes des animaux sociables au long apprentissage. Combien d’années faut-il pour élargir le cercle de ses proches au-delà de ses parents ? Ces quelques semaines de confine- ment ne vont pas ruiner tous nos acquis. Mais cette vague insécuri- té, ce léger recul qui nous saisit désormais en présence d’un tiers ne va pas disparaître par enchan- tement lundi 11 mai. Le cœur ou les poumons ? À dix jours d’un déconfinement qui s’annonce très progressif, les questions aux réponses incertai- nes restent légions. Ici comme partout, tout ce que le pays comp- te d’experts sanitaires, éducatifs, économiques et politiques se gratte la tête pour trouver le meilleur dosage entre précau- tions pour ne pas relancer l’épidé- mie (savon, tests, télétravail) et amorce de retour à la normale pour ne pas laisser sans horizon 67 millions de Français, dont 11,3 millions de salariés (plus d’un sur deux) touchés par le chô- mage partiel. Qui veut choisir entre santé et emploi ? Entre sécurité et vie sociale ? Entre le cœur et les pou- mons ? Nous avons besoin des deux. Dans les transports en com- mun, les rues, les écoles, les entreprises, il va donc falloir gar- der son sang-froid, admettre les tâtonnements et tâcher de se montrer solidaires dans l’épreuve. Ce qui impliquera à coup sûr de remettre à l’honneur une qualité parfois considérée comme un défaut : l’indulgence. Pas la com- plaisance mais bien l’indulgence : cette capacité à ne pas injurier l’avenir en réduisant chacun de nous à ses seuls faux pas. Sans quoi, la vie sociale se transforme en foire d’empoigne. Le tribunal numérique des réseaux sociaux en fournit chaque jour la dépri- mante illustration. Apprendre à se réapprivoiser demandera des efforts car, depuis plus de quarante jours, nos échanges se sont faits rares. Nos corps ont peu bougé. Nos têtes ont beaucoup ruminé. Il est temps de se préparer à rouvrir les portes et à faire rentrer, prudem- ment, l’air du dehors. (1) Selon une enquête de l’École des hautes études de santé publi- que (EHESP), O.-F. du 24 avril. (*) Adjoint au rédacteur en chef d’Ouest-France. Justice et Liberté 1,10 € Samedi 2 mai 2020 Service clients : votrecompte.ouest-france.fr Tél: 02 99 32 66 66 Fondateur du Comité éditiorial : François Régis Hutin N° 23074 www.ouest-france.fr Edition France

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L’informationvient à vous.Gardons le lien !

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En cette période difficile, notre missionest de vous informer jour après jour,heure après heure de la situation.Plus que jamais, la rédactionse mobilise pour maintenir le lienet vous accompagner au quotidien.

l Le fil info en directl La newsletter quotidienne Coronavirusl La rédaction répond à vos questionsl Des podcasts originaux à écouterl Des séances de sport en vidéol De l’actualité pour les enfantsl Et aussi des jeux, des recettes de cuisine…

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Que va changer le masque entre nous ?

Parce qu’il dissimule une grande partie de notre visage, le masque va-t-il transformer notre manière d’entrer en contact les uns avec les autres et modifier « l’atmosphère » dans l’espacepublic ? Réponse à partir du 11 mai où son port deviendra obligatoire dans les transports en commun et fortement recommandé dans les commerces. Page 5

DéconfinementLa carte de Francerevue chaque soir

Page 4

Lutte contre le virus130 traitementsen cours d’étude

Page 6

Retour au travailEntretien avecle patron de la CGT

Page 3

MexiqueLes cartels jouentles bienfaiteurs

Page 2

FootballUne fin de saisonet des questions...

En Sports

Éditorial par Philippe Boissonnat (*)

L’heure de se réapprivoiserC’est une scène déroutante dontnous sommes sans doute nom-breux à avoir fait l’expérience ences jours de confinement. Unerue, un matin. Pas de voiture, pasde passant. En route vers la bou-langerie. D’autres rues, toujoursdésertes. Et puis une silhouettequi s’approche sur le même trot-toir que nous. Masque ? Pas demasque ? Le trottoir est étroit,faut-il en changer ? Pas le tempsde répondre, la silhouette d’enface a déjà décidé : elle traversepour nous éviter.

Depuis un mois et demi, nonseulement bises et poignées demains ont disparu de notre quoti-dien, et sans doute pour long-temps, mais nous apprenons ànous éviter. « Pour tenir la maladieà distance, restez toujours à plusd’un mètre les uns des autres .»La consigne du ministère de laSanté semble – globalement –prise au sérieux.

Il n’y a pas de débat à ouvrir surles conseils de distanciationsociale, les gestes barrières et lesmesures de confinement. Face àun virus inconnu, très contagieux,parfois mortel et à ce jour sansremède, la panoplie des boucliersreste modeste, même en y ajou-tant les masques sur lesquels ladoctrine officielle a tant varié.

En revanche, on peut s’interro-ger sur les traces que cette prisede distance laissera. Même rendu

nécessaire pour d’excellentes rai-sons – préserver notre systèmede soins de l’implosion en estune, tout comme les60 000 décès évités dans leshôpitaux depuis le 1er mars (1) –,cet éloignement nous pèse.

Nous sommes des animauxsociables au long apprentissage.Combien d’années faut-il pourélargir le cercle de ses prochesau-delà de ses parents ? Cesquelques semaines de confine-ment ne vont pas ruiner tous nosacquis. Mais cette vague insécuri-té, ce léger recul qui nous saisitdésormais en présence d’un tiersne va pas disparaître par enchan-tement lundi 11 mai.

Le cœur ou les poumons ?

À dix jours d’un déconfinementqui s’annonce très progressif, lesquestions aux réponses incertai-nes restent légions. Ici commepartout, tout ce que le pays comp-te d’experts sanitaires, éducatifs,économiques et politiques segratte la tête pour trouver lemeilleur dosage entre précau-tions pour ne pas relancer l’épidé-mie (savon, tests, télétravail) etamorce de retour à la normalepour ne pas laisser sans horizon67 millions de Français, dont11,3 millions de salariés (plusd’un sur deux) touchés par le chô-mage partiel.

Qui veut choisir entre santé etemploi ? Entre sécurité et viesociale ? Entre le cœur et les pou-mons ? Nous avons besoin desdeux. Dans les transports en com-mun, les rues, les écoles, lesentreprises, il va donc falloir gar-der son sang-froid, admettre lestâtonnements et tâcher de semontrer solidaires dans l’épreuve.Ce qui impliquera à coup sûr deremettre à l’honneur une qualitéparfois considérée comme undéfaut : l’indulgence. Pas la com-plaisance mais bien l’indulgence :cette capacité à ne pas injurierl’avenir en réduisant chacun denous à ses seuls faux pas. Sansquoi, la vie sociale se transformeen foire d’empoigne. Le tribunalnumérique des réseaux sociauxen fournit chaque jour la dépri-mante illustration.

Apprendre à se réapprivoiserdemandera des efforts car,depuis plus de quarante jours,nos échanges se sont faits rares.Nos corps ont peu bougé. Nostêtes ont beaucoup ruminé. Il esttemps de se préparer à rouvrir lesportes et à faire rentrer, prudem-ment, l’air du dehors.

(1) Selon une enquête de l’Écoledes hautes études de santé publi-que (EHESP), O.-F. du 24 avril.

(*) Adjoint au rédacteur en chefd’Ouest-France.

Justice et Liberté

1,10 € Samedi 2 mai 2020

Service clients : votrecompte.ouest-france.frTél: 02 99 32 66 66

Fondateur du Comité éditiorial : François Régis HutinN° 23074 www.ouest-france.fr

Edition France

Madrid.De notre correspondant

Une idée qui décape. Et dérape. ÀZahara de los Atunes, localité anda-louse (sud) réputée pour ses plagesde sable fin, des riverains et une asso-ciation de commerçants ont pousséle nettoyage trop loin, le 25 avril.

Après avoir pulvérisé une solutiond’eau de Javel à 2 % dans les ruespour lutter contre le Covid-19, ils ontdécidé d’épuiser le stock restant surla plage. Trois tracteurs ont répandule produit sur plus de 2 km. Histoirede « préparer » le littoral à la premièresortie des enfants de moins de14 ans, prévue le lendemain, aprèssix semaines de strict confinement.Tollé général.

Greenpeace redoute lesconséquences écologiques

« Ce fut une erreur, mais cela a étéfait avec les meilleures intentions »,a avoué Agustín Conejo, président dela collectivité locale autonome de1 300 habitants, à la télévision CanalSur. « Traiter des plages avec de lajavel en pleine saison de reproduc-tion des oiseaux ou du développe-ment du réseau d’invertébrés quisoutiendra la pêche côtière, et

détruire la valeur touristique du litto-ral… Ce n’est pas l’une des idées deTrump. Cela se passe à Zahara delos Atunes », s’est indigné Greenpea-ce Espagne.

L’ONG redoute les conséquencesécologiques : les dunes voisines sontun lieu de nidification du pluvier à col-lier interrompu, un oiseau vulnérableet protégé. La « désinfection » a étéfaite sans l’accord de la mairie voisi-ne, compétente en la matière, ou dela région, prévenue par des vidéos devoisins sidérés. Cette dernière envisa-ge des sanctions contre la collectivitélocale qui n’a, jusqu’à présent, enre-gistré aucun cas de coronavirus.

Baptiste LANGLOIS.

Une plage « désinfectée » à la javelEn Espagne, un groupe de citoyens a pensé combattre le Covid-19en répandant une solution à base d’eau de Javel sur la plage.

L’Amérique latine s’apprête à assou-plir les mesures de restrictions à larecherche d’une « nouvelle normali-té » face à l’épidémie.

La vie reprend ainsi doucement.L’Uruguay a rouvert ses écoles rura-les et le Costa Rica ses cinémas.L’Argentine, qui avait décrété un con-finement strict, a annoncé un assou-plissement dans les villes de moinsde 500 000 habitants.

Baisser la garde pourraits’avérer « désastreux »

Même l’Équateur, dont les images decorps abandonnés dans les rues dela capitale économique Guayaquilont choqué le monde entier, a choiside baisser le niveau d’alerte en fonc-tion des régions, alors qu’avec prèsde 25 000 cas confirmés, il est pro-portionnellement le pays d’Amériquelatine le plus touché. Il s’agit désor-mais de trouver un équilibre entre lesmesures de restriction et la relanceéconomique dans une région où lesemplois informels font vivre de nom-breux habitants.

Toutefois, la menace reste forte etles experts avertissent que baisser lagarde pourrait s’avérer « désas-treux ». Deux mois après l’apparitiond’un premier cas dans le sous-conti-nent sud-américain, la maladie a faitplus de 10 600 morts et infecté quel-

que 205 000 personnes dans cetterégion de plus d’un milliard d’habi-tants et où sévit aussi une épidémiede dengue. Cette infection viraletransmise par les moustiques sur-charge aussi les systèmes de santé.

Le Brésil arrive en tête pour le nom-bre de morts du coronavirus (5 017),suivi du Mexique (1 732 ), du Pérou(943), de l’Équateur (900), de laRépublique dominicaine (301) et dela Colombie (278), selon un décomp-te de l’AFP établi jeudi à partir de chif-fres officiels, que des observateursestiment largement sous-estimés.

À Montevideo (Uruguay), une femme afabriqué un masque avec une bouteilleen plastique. | PHOTO : EITAN ABRAMOVICH, AFP

Vigilance et relance en Amérique latine

300 km

Madrid

Cadix

Zahara delos Atunes

ESPAGNEPortugal

France

Maroc

O.-F

.

Moscou.De notre correspondant

Ça râle sur Yandex, le « Googlerusse » : « Avec le confinement, com-ment gagner notre vie ? Payer lestaxes, les dettes et continuer à man-ger ? » s’interroge un internaute alorsque la pandémie ne faiblit pas.

Hier, près de 8 000 nouveaux casont été recensés. Au total,114 431 Russes ont été contaminés,dont le Premier ministre, le transpa-rent Michoustine, qui est désormaishospitalisé.

Ce n’est plus la lutte contre le tourde passe-passe du Kremlin permet-tant à Vladimir Poutine de réaliserdeux nouveaux mandats qui mobilisel’opposition, mais bien le confine-ment, son impact sur l’emploi et lesconditions de vie qui se dégradent.Sur le Web, deux mots font office deslogan : « État d’urgence ».

Or, le Kremlin se refuse à décréterl’état d’urgence pour ne pas être con-traint à utiliser le fonds souverain rus-se, une réserve fédérale équivalente àprès de 140 milliards d’euros.

Pourtant il faudrait bien aider lapopulation. Les petites et moyennesentreprises sont contraintes de payerleurs employés à l’arrêt sans aucune

l’occasion de ce ras-le-bol populairepour travailler sa présidentialité.

Le 20 avril, il a lancé une pétitionCinq étapes pour la Russie. Le plan,qu’il veut soumettre au Kremlin, vise àaider financièrement les Russes etles entreprises à hauteur de 7,5 bil-lions de roubles (94,3 milliardsd’euros). « Tous les pays riches agis-sent de la même façon. Ils disent :« Nous demandons aux gens de res-ter chez eux, ce qui fait que les genset les entreprises subissent des per-tes. » S’ils deviennent pauvres, toutle monde souffrira. Comment réglerça ? En leur donnant de l’argent »,explique Navalny dans une vidéo.

« Propositions populistes »

Ses propositions sont arrivées jus-qu’au Kremlin, qui s’évertue d’ordinai-re à ignorer l’opposant pour ne pas lelégitimer. « Ces propositions sontpopulistes, superficielles, sans lienavec le fonctionnement réel del’économie du pays. Cela s’expliquecertainement par la superficialitédes compétences du rédacteur dece document », a taclé le porte-paro-le de Vladimir Poutine, Dmitri Peskoven prenant soin de ne pas nommerl’opposant.

Paul GOGO.

aide de l’État en retour. Les retraités,nombreux à travailler, vivent destemps difficiles.

« Rendez-nous nos impôts, il fautrapidement appliquer un étatd’urgence et aider financièrementles gens », réclament plusieurs acti-

vistes. Un message répété tous lessoirs dans de grandes vidéoconfé-rences organisées par la campagneNiet d’un groupe d’opposants, à l’ori-gine créé pour protester contre leschangements constitutionnels.

L’opposant Alexeï Navalny a saisi

Alexei Navalny lors d’un rassemblement, à Moscou, en février.| PHOTO : SHAMIL ZHUMATOV, REUTERS

La Russie a annoncé vendredi 7 933 nouveaux cas de contamination au coronavirus et le nombreofficiel de décès s’élève à 1 169. Même confinés, les opposants au Kremlin se font entendre.

L’opposition russe s’active sur Internet

Rio de Janeiro.De notre correspondante

Des tractopelles qui creusent des fos-ses communes ; des fils qui enterrentleur propre père, faute de fos-soyeurs… Ces vidéos ont choqué leBrésil. Toutes dépeignent la situationchaotique de Manaus, deux millionsd’habitants massés le long du fleuveAmazone, au centre du pays. Depuisune semaine, la moyenne des décèsy est de cent par jour, contre vingt àtrente, habituellement.

« Des morts à côtédes malades »

Selon le syndicat des entreprises dusecteur funéraire, le stock de cer-cueils ne devrait pas durer plus decinq jours. Malades à leur tour, lesfossoyeurs ne sont plus assez nom-breux. Les cadavres s’entassent dansdes camions frigorifiques. « On est enétat de calamité publique. Lesmédecins doivent choisir qui ils vontsauver », dépeint, horrifiée, l’urgentis-te Patricia Sicchar.

En à peine un mois d’épidémie, lesystème de santé de Manaus s’estretrouvé submergé. Il était déjà en cri-se l’an dernier, dénonce le syndicatdes médecins d’Amazonas. Plus de500 professionnels ont quitté larégion pour de meilleures conditions

de travail. La désinvolture avec laquel-le le président Jair Bolsonoro, parailleurs sous le coup d’une enquêtede la Cour suprême pour ingérencedans des enquêtes policières, traitel’épidémie n’arrange pas la situation.

L’État d’Amazonas a appelé en ren-fort des médecins de tout le Brésil,construit un hôpital de campagne etdemandé des fonds supplémentairesau gouvernement fédéral. Mais tous

les lits sont occupés. « Dans certai-nes unités, raconte Patricia Sicchar, ily a des morts juste à côté des mala-des. Devant les hôpitaux, les ambu-lances du Samu attendent que despatients meurent et libèrent des lits.Des malades décèdent chez eux,sans assistance médicale. »

Au 28 avril, l’Amazonas recensait351 victimes du coronavirus, pour5 017 dans tout le Brésil et 71 886 cas

confirmés, selon le ministère de laSanté. Parmi les morts, dix profes-sionnels de la santé sur les 500 quiont contracté la maladie.

Alors que les chiffres officiels sontnotoirement sous-estimés, le pic del’épidémie n’est prévu que pour finmai ou début juin dans le pays.

Louise RAULAIS.

Un enterrement collectif au cimetière de Parque Taruma, à Manaus, le 23 avril. | PHOTO : BRUNO KELLY, REUTERS

Au Brésil, Manaus ne sait plus que faire de ses cadavres

Mexico.Correspondance

Le visage à la moustache fournie deJoaquin « El Chapo » Guzman a étélongtemps placardé sur les murs duMexique, avant son incarcérationdans une prison de haute sécuritéaméricaine, en juillet 2019. Il ornedésormais des cartons de vivres.

« Voici l’aide qu’El Chapo apporteaux personnes âgées de ma belleGuadalajara ! De l’aide, c’est del’aide ! » poste la fille du baron du car-tel de Sinaloa, sur son compte Insta-gram, fière de secourir les habitantsde la deuxième ville du pays, avec safondation.

Les Guzman ne sont pas les seulscriminels à secourir opportunémentles plus pauvres pendant la pandé-mie. « Ce n’est pas nouveau. Dansces zones où l’État a laissé un vide,le crime organisé aide la population,et a même financé des infrastructu-res », observe José Andrés Sumano,doctorant en sécurité publique aucollège de la Frontera Norte.

Depuis 2006, la lutte contre le traficde drogue et les guerres de territoiresont fait près de 250 000 morts. Mais

dans un pays qui compte 50 millionsde pauvres pour un total de 126 mil-lions d’habitants, une aide ne se refu-se pas. Les groupes mafieux « utili-sent ces actions pour maintenir unebase sociale, et comme propagan-de pour leur image de marqueauprès des nécessiteux », analyseJosé Andrés Sumano.

Un système social défaillant

Officiellement, il n’y a pas de chôma-ge de masse au Mexique. Depuis ledébut du siècle, le géant d’Amériquecentrale n’a jamais dépassé les5,9 %. Cependant, ces statistiquesincluent les travailleurs non déclarés,du secteur informel. Ce sont 31,3 mil-lions de personnes qui « doivent faireface à un manque de sécurité socia-le », détaille Carlow Brown, écono-miste en justice fiscale.

Les programmes sociaux lancéspar le président Andrés ManuelLopez Obrador, après sa victoire pourla gauche en 2018, ne portent pasencore leurs fruits. Alors que la ban-que espagnole BBVA pronostiqueune récession de 7 %, Obrador a pré-féré ne pas confiner totalement lepays. Il a promis un million de crédits

de 25 000 pesos (950 €) aux micro-entreprises qui n’auront pas remerciéni baissé les salaires de leursemployés. L’économie est déjà affai-blie « par la chute du prix du pétro-le », note Carlow Brown. Le Mexiqueest le 10e exportateur mondial.

Dans ces régions délaissées parl’État, les groupes criminels règnentet instaurent eux-mêmes des mesu-res sanitaires. Le cartel de Sinaloa aannoncé un couvre-feu dans plu-sieurs villes : « Toutes les personnesque nous verrons dehors après 22 hrecevront une raclée ! » Même situa-tion à Guerrero et Michoacan, sur lacôte Pacifique et à Tamaulipas, sur legolfe du Mexique.

Pour José Andrés Sumano, « cettesituation montre que, dans cesÉtats, la population a accepté la nor-malisation du crime organisé dansleur vie ». Même si les violences n’ontpas diminué avec ces couvre-feuxlocaux.

Pire : lundi 20 avril fut le jour leplus sanglant de l’année 2020, avec114 assassinats. Le Covid-19, lui, a fait1 859 morts en un mois.

Diego CALMARD.Un homme pose avec son carton de vivres estampillé El Chapo, à Guadalajara, deuxième ville du Mexique, au nord-estde la capitale Mexico. | PHOTO : ULISES RUIZ, AFP

Au Mexique, les cartels jouent les bienfaiteursVivres, couvre-feu… Dans les régions à risque, les barons de la drogue sont aux avant-postesdans la lutte contre le coronavirus. Une aide opportuniste, dans des zones délaissées par l’État.

2 Monde/Europe Ouest-France2-3 mai 2020

CGT : « Des choix cornéliens pour les salariés »Le secrétaire général de la CGT demande au gouvernement de renoncer aux réformes des retraiteset de l’assurance chômage. Et il dénonce l’insuffisance de moyens de protection pour les salariés.

Faire du vélo le roi du déconfinementL’État va soutenir la pratique de ce mode de transport pour éviterun report massif sur la voiture à partir du 11 mai.

La crise du coronavirus dans le monde

La roue tourne en matière de bicyclet-te. La Fédération des usagers de labicyclette (Fub) avait dû, le 20 avril,saisir le Conseil d’État après avoirrecensé, de la part des forces del’ordre, 800 cas de remarques, intimi-dations, voire amendes, à l’encontrede cyclistes. Le 30 avril, le Conseild’État l’a rappelé : même en temps deconfinement, on peut utiliser sonvélo, tant que le déplacement entredans les cas autorisés.

Voilà que la Fub est associée à unplan de 20 millions d’euros en faveurde la « petite reine », annoncé jeudipar le ministère des Transports. Ils’agit d’éviter qu’au déconfinement,on fuie les transports en commun parpeur de la contamination, pour serabattre sur les voitures, avec lesembouteillages et la pollution qui enrésulteraient. Ceci alors que 60 % destrajets réalisés font moins de 5 kilo-mètres.

Cette enveloppe financera un forfaitindividuel de 50 € pour la remise enétat d’une bicyclette (on en compte-rait 30 millions en France), auprès

d’un réparateur agréé, ainsi que desformations gratuites pour se mettreou se remettre en selle.

De plus, un soutien sera apportéaux collectivités qui vont créer despistes cyclables.

Enfin, la publication d’un décret,déjà prévue, sera accélérée, permet-tant aux entreprises de verser 400 €par salarié pour l’achat d’un vélo.

A. T.

60 % des trajets font moins de 5 km.| PHOTO : FRANCK DUBRAY, OUEST-FRANCE

Bruno Le Maire, ministre de l’Écono-mie, et Muriel Pénicaud, ministre duTravail, le martèlent : le soutien del’État aux entreprises durant la criseserait le plus généreux d’Europe.

Faux, répond Albéric de Montgol-fier, rapporteur (Les Républicains) dela commission des Finances auSénat : l’État soutient mal et pasassez ses entreprises, affirme cet élud’Eure-et-Loir, chiffres à l’appui, dansson analyse de la deuxième loi definances rectificative, promulguée le25 avril.

Une somme virtuelle

Si le soutien de l’État aux entreprisesest passé de 355 à 426,5 milliards,c’est surtout le fait du montant globaldes prêts pour lesquels l’État leurapporte sa garantie (315 milliards).Une somme virtuelle, puisque l’Étatne fait que se porter caution. Demême pour les reports de charges etd’impôts (une cinquantaine de mil-liards), dont une partie seulementsera transformée en subventions.

Pour Albéric de Montgolfier, ce qui

cloche, c’est la faiblesse des aidessonnantes et trébuchantes verséesaux entreprises, même après êtrepassées de 11,5 à 42 milliards.

Elles sont désormais équivalentes à1,9 % du produit intérieur brut (PIB, larichesse produite) national. C’est plusqu’en Italie, en Espagne ou en Finlan-

de. Mais c’est moins que la moyenneeuropéenne (2,8 %) et très en des-sous du Royaume-Uni et de l’Allema-gne. Sans compter les États-Unis,contraints de compenser massive-ment les lacunes de leurs dispositifssociaux.

Une relance en trois moisou trois ans ?

Si l’on ajoute à ces aides les fondsque les États sont prêts à investir sousforme de prise de participation dansles entreprises en difficulté, l’écart secreuse : 52 milliards d’euros pour laFrance (soit 2,3 % du PIB), contre 92pour le Royaume-Uni (3,9 %) et 160pour l’Allemagne (4,9 %).

Par rapport à l’Allemagne, la Franceconsacre beaucoup moins aux aidesaux petites entreprises : « 7 milliardscontre 50, sans compter ce que ver-sent les Länder, équivalents de nosrégions. » De même pour les prisesde participations, « 20 milliards enFrance contre 100 en Allemagne ».

Une erreur, selon le sénateur,« notamment pour les entreprises

qui ont définitivement perdu du chif-fre d’affaires durant le confinement,tels les cafés, hôtels et restaurants,dont certains seront dans l’incapaci-té de rembourser ce qui a été diffé-ré. »

Albéric de Montgolfier s’inquiète,qu’à l’inverse, la France ait déjàdépensé « un montant colossal, etqui va encore augmenter, de 24 mil-liards en chômage partiel, plus dudouble de l’enveloppe allemande ».

L’élu LR juge nécessaire « un solideplan de relance pour stimuler la con-sommation des Français ». Car cesderniers, indique-t-il, « ont mis 40 mil-liards d’euros de côté durant le con-finement, mais ils oscillent mainte-nant entre la prudence et la peur del’avenir ».

De cette relance dépendra la rapidi-té avec laquelle l’économie françaiseretrouvera son niveau d’avant la crise.Cela a pris six mois après Mai 68, unan et demi après le choc pétrolier de1974 et presque trois ans après la cri-se de 2008.

André THOMAS.

Albéric de Montgolfier, rapporteur de lacommission des Finances au Sénat.

| PHOTO : BEAUCE28 / CC BY SA 4.0

Le virus a tué plus d’Américainsque la guerre du VietnamLes États-Unis sont le pays le plustouché tant en nombre de morts quede cas, avec 63 019 décès pour1 070 032 cas. Depuis jeudi, le virus atué plus d’Américains que la guerredu Vietnam : 58 220 Américainsavaient péri lors des combats en Asiedu Sud-Est. La pandémie a fait aumoins 234 000 morts dans le mondedepuis son apparition en novembreen Chine. Plus de 3 264 200 casd’infection ont été officiellement diag-nostiqués.

Ryanair supprime 3 000 emploisNouveau coup de tonnerre dans leciel européen. La compagnie à bascoût Ryanair va supprimer3 000 emplois afin d’être en mesurede « survivre » à la crise du transportaérien. Seront concernés principale-ment les pilotes et le personnel navi-gant et le plan porte sur 15 % deseffectifs totaux d’environ 19 000 per-sonnes. Ces suppressions d’emploissont « le minimum dont nous avonsbesoin pour survivre les douze pro-chains mois », indique le patronMichael O’Leary.

Amazon sort le chéquierJeff Bezos a annoncé à ses actionnai-

res que sa société, Amazon, n’affiche-rait aucun profit d’avril à juin, etdépenserait les 4 milliards de dollarsde bénéfice opérationnel prévus cetrimestre pour investir dans la gestionde la crise. Sa décision a été sanc-tionnée en Bourse, où son titre a per-du 4 % à Wall Street. Les 4 milliardsserviront à compenser la baisse deproductivité, mais aussi à acheter deséquipements, à mieux nettoyer lescentres logistiques et à mieux payerles employés en bas de l’échelle.

Un crowdfunding européenpour trouver de l’argentLa Commission européenne a enta-mé des discussions avec plusieursplateformes de crowdfunding, selonle site d’informations Euractiv. Elleenvisage de coordonner une campa-gne de financement participatif poursoutenir les citoyens, les petites entre-prises et les travailleurs indépendantsles plus affectés par le confinement.À qui sont donc réservés les grosbudgets de relance annoncés ?

Pour Trump, le virus émaned’un laboratoire chinoisLes services de renseignement amé-ricains ont annoncé jeudi être parve-nus à la conclusion que le nouveaucoronavirus « n’a pas été créé par

la communauté scientifique et lesdonnées sur l’épidémie.

Des milliards de prêtscompatibles avec le climatLe Fonds monétaire international(FMI) va prêter 1 000 milliards de dol-lars aux gouvernements touchés parla pandémie de Covid-19. Sa cheffe,la Bulgare Kristalina Georgieva, lesexhorte à investir cet argent dans unerelance verte et à instaurer une taxecarbone. Elle intervenait en marge duDialogue sur le climat de Petersberg,pilier du calendrier de la diplomatieclimatique, et par vidéo interposée,cette année depuis l’Allemagne.

Appel aux donsavec Ouest-France SolidaritéFace aux drames causés par la pan-démie, Ouest-France Solidarité lanceun appel pour aider les personnesparticulièrement fragiles. Vous pou-vez adresser vos dons par chèque àOuest-France Solidarité « Coro-pan-démie Aide aux personnes en difficul-té », 10, rue du Breil, 35051 RennesCedex 9. Ou par Internet sur le siteouestfrance-solidarite.org : « Coro-pandémie Aide aux personnes en dif-ficulté ». Un reçu fiscal vous seraenvoyé en début d’année prochaine.Un euro versé, un euro donné.

l’Homme ou modifié génétique-ment ». Mais Donald Trump n’endémord pas : il est convaincu que lenouveau coronavirus émane d’un ins-titut de virologie chinois et que la Chi-ne n’a pas pu stopper le coronavirusou l’a laissé se propager. Trumpattend de nouvelles informationspour décider de demander des

dédommagements à la Chine, voirepour imposer des sanctions.

Boris Johnson assureque le pic est passé« Nous avons passé le pic et noussommes sur une pente descendan-te, nous avons tant de raisonsd’espérer pour le long terme », a

déclaré Boris Johnson lors de sa pre-mière conférence de presse depuisson retour à Downing Street aprèsavoir été touché par le Covid-19. Lechef du gouvernement exposera lasemaine prochaine des moyensd’assouplir le confinement mais asouligné que le calendrier serait com-mandé par les recommandations de

Des membres du syndicat grec Labour Union (PAME), portant des masques et respectant les règles de distanciation sociale,ont manifesté devant le Parlement à Athènes, le 1er mai. | PHOTO : ARIS MESSINIS, AFP

Entretien

Philippe Martinez, secrétaire généralde la CGT.

C’était un 1er Mai confinépour les organisations syndicales.Que vous évoque cette situation ?

Cette crise fait émerger une vraieconscience mondiale et rappellel’urgence des questions sociales,économiques et environnementales.L’heure n’est pas au repli sur soi. Lesdébats ne se limitent pas à la France.

Le gouvernement veut restreindrela reconnaissance de maladieprofessionnelle du Covid-19au seul personnel soignant.Êtes-vous d’accord ?

Tous les salariés exposés, et pas seu-lement le personnel soignant, doiventpouvoir bénéficier de cette recon-naissance de maladie professionnel-le. Car il y a aussi eu des décès parmiles salariés du commerce, les agentsde sécurité… Et souvent, ils étaientmoins protégés que d’autres.

La prime de 1 500 € pour lepersonnel soignant vous convient ?

Ces 1 500 € vont mettre du beurredans les épinards. C’est bien, maispas assez. Les hôpitaux sont en fluxtendu toute l’année. Il faut une aug-mentation du point d’indice pour

ceux qui sont dans la fonction publi-que et, au-delà, une augmentation duSmic. Je comprends la colère dessalariés du commerce qui ne vontpas tous toucher cette prime.

Bruno Le Maire plaidepour une reprise du travail rapide.Vous le comprenez ?

Quand on défend les intérêts dumonde du travail, on est forcémentsensible aux conséquences écono-miques de cette crise. Mais il ne pour-ra y avoir de reprise le 11 mai si lessalariés ne sont pas protégés. Or, il ya une pénurie de protection. Pendantcette période de confinement, enremettant au travail des personnesdont l’activité n’était pas essentielle,on a privé de protection ceux quiétaient au front, pour reprendre unterme du président de la République.

La reprise de l’école sur la basedu volontariat, c’est un bon choix ?

C’est tout de même un choix corné-lien. Qu’est-ce qui va se passerquand un employeur va dire à unsalarié qu’il doit reprendre le boulotpuisque ses enfants peuvent aller àl’école ?

Le préavis de grève déposédans la fonction publique en avril aété perçu comme une provocation.Vous comprenez ?

Le préavis, c’est une alerte après desréunions avec les directions. C’étaitpour protéger tous les salariés qui,dans les collectivités territoriales, nebénéficiaient pas de protection suffi-sante. Les salariés de la fonctionpublique, ce sont ceux qu’on applau-dit à 20 h : ceux qui ramassent lespoubelles, nettoient la voirie…

Et puis, il y a aussi eu des grèves oudes débrayages dans les entreprisesprivées : aux Chantiers de Saint-Na-zaire, par exemple. Et ça, on en parlemoins. Je trouve cette polémique surce préavis de grève dans la fonctionpublique très malsaine.

Le « jour d’après »,que vous appelez de vos vœux,est porteur de quel message ?

Ouvrons les yeux. On considérait lesÉtats-Unis comme un modèle. Regar-dez ce qu’il s’y passe. Souvenez-vousde ce qu’on disait sur le modèlesocial français et ses privilèges. C’estquand même pas mal d’aller à l’hôpi-tal avec une carte Vitale plutôtqu’avec une carte bleue. Avec vingt-cinq associations et ONG, dontGreenpeace, la CGT travaille à despropositions concrètes pour ce jourd’après, notamment dans le domaineenvironnemental.

Recueilli parPatrice MOYON.

Le gouvernement français se félicite d’être le plus généreux d’Europe à l’égard de ses entreprises.Mais il verserait en réalité moins d’aides que la plupart de ses homologues.

Un soutien à l’économie trop timoré ?

Philippe Martinez,secrétaire généralde la Confédérationgénérale du travail(CGT).

de Français

24 milliardsd’euros

soit plus d’1 salarié sur 2

11,3 millions

890 000

Le chômage partielconcerne actuellement

et

entreprisesPour un coût total de…

Infographie Ouest-France - Photo : Stéphane Geufroi.Source : ministère du Travail.

Ouest-France2-3 mai 2020 Monde/France 3

Le regard de Chaunu La crise du coronavirus en France

Repères

C’est quoi ce protocole ?Réalisé par le ministère de l’Éduca-tion, avec l’appui de la société de cer-tification Bureau Veritas, ce docu-ment de 63 pages précise « lesmodalités de réouverture des éco-les » à partir du 11 mai. C’est trèscomplet, mais extrêmement com-plexe à mettre en œuvre et à faire res-pecter par les élèves. « Tous ces con-seils sont susceptibles d’être enco-re ajustés et complétés », précise leministère.

Quel nettoyage prévoiravant la rentrée ?Les salles, ayant été utilisées durantle confinement, notamment pouraccueillir les enfants de soignants,devront être désinfectées. « Pour leslocaux inoccupés depuis au moinscinq jours, la probabilité d’une pré-sence du virus sur les surfaces estquasi nulle », explique le ministère.Toutes les pièces, qui n’auront pasété nettoyées préalablement, nepourront pas accueillir les élèves.

Que devront faire les parents,chaque matin ?Ils devront prendre la température deleur(s) enfant(s) avant le départ pourl’école. En cas de fièvre (dès 37, 8 °C)ou de symptômes, les élèves reste-ront chez eux. « Les personnels del’école devront procéder de lamême manière », insiste le ministère.

Quelle discipline dans l’école ?Les élèves devront respecter une dis-tance d’au moins un mètre entre eux,aux abords et à l’arrivée dans l’établis-sement. « Les croisements devrontêtre également très limités. » Cemême respect de la distanciations’imposera en classe, dans la cour derécréation, dans les couloirs, à la can-tine, dans les sanitaires.

Quel nettoyage des mains ?D’une durée de trente secondes mini-mum (avec savon ou gel, et séchageavec une serviette en papier jetableou à l’air libre), il s’imposera dès l’arri-vée des enfants à l’école ; avant derentrer en classe après la récréation ;avant et après chaque repas ; avant etaprès chaque passage aux toilettes ;après s’être mouché, avoir toussé ouéternué ; dès lors que les élèvesauront touché des objets possible-ment contaminés ; le soir avant derentrer à la maison.

Quels interdits en classe ?Les échanges de ballons, de jouets,de crayons devront être évités ouaccompagnés d’une désinfectionaprès chaque utilisation.

Des masques pour qui ?L’Éducation nationale en mettra à dis-position des enseignants (deux parjour) dès le 11 mai. Les mairiesdevront en prévoir aussi pour leursagents. Les écoliers des classes élé-mentaires (CP-CM2) pourront en por-ter s’ils le souhaitent, à condition que

leurs parents en fournissent. Lesenfants de maternelle n’en porterontpas, sauf en cas de problème de san-té. Chaque école recevra égalementdes masques FFP1 au cas où des élè-ves présenteraient des signes deCovid-19.

Quel changement d’air ?Chaque salle utilisée devra être aéréedix minutes – au moins – le matin jus-te avant l’arrivée des élèves ; pendantchaque récréation ; au moment dudéjeuner ; le soir pendant le nettoya-ge des locaux. « S’il existe une venti-

lation mécanique, elle devra êtrecontrôlée régulièrement », insiste leministère.

Que faire après la classe ?Chaque fin d’après-midi, les locauxayant accueilli des enfants devrontêtre scrupuleusement nettoyés : sols,portes et poignées, loquets, tables,chaises, interrupteurs, matérielspédagogiques, jeux et jouets, jeuxextérieurs, toilettes, lavabos, robinets,chasses d’eau…

Yves-Marie ROBIN.

À l’école, les élèves devront respecter une distance d’au moins un mètrey compris dans la cour de récréation. | PHOTO : BÉATRICE LE GRAND, OUEST-FRANCE

Un protocole sanitaire extrêmement contraignant dans les écoles

218 décès, 141 patients en moinsen réanimationLe directeur général de la Santé aindiqué, hier, un chiffre de 218 mortssupplémentaires en 24 heures, por-tant à 24 594 le nombre de décèsdepuis le début de l’épidémie. Labaisse se poursuit. Pour les person-nes hospitalisées (25 887 soit 396 demoins) et pour celles en réanimationliée au Covid-19 (3 878 soit 141 demoins).

Emmanuel Macron célèbrele 1er-MaiDans un message diffusé sur Twitter,le président a rendu hommage aumonde du travail à l’occasion d’un1er-Mai qui ne « ressemble à aucunautre ». « L’esprit de solidarité entreles travailleurs n’a peut-être jamaisété aussi puissant » malgré le confi-nement, a-t-il salué. « C’est bien grâ-ce au travail […] que la Nation tient. »Il a également dit avoir une pensée« pour les organisations syndicalesqui ne peuvent tenir les traditionnelsdéfilés, une pensée pour les tra-vailleuses et travailleurs de notrepays ». À l’occasion d’une réception àl’Élysée pour remercier « l’ensembledu monde agricole », le présidentMacron a indiqué que le 11 mai seraitune « étape importante » avec ledébut du déconfinement, mais pas le

passage « à une vie normale ».

Le marché automobile s’effondrede près de 90 %…Les constructeurs français ont subien avril un recul de 88,8 % de leursventes. Sur le marché des voituresparticulières, PSA (Peugeot, Citroën,DS, Opel) s’effondre de plus de84,3 % et Renault (Dacia, Alpine) de83,8 %. Commerces « non essen-tiels », les concessions sont ferméesdepuis le 17 mars.

…et la filière fait des propositionsRedoutant une vague de défaillanced’entreprises, la Plateforme automo-bile (PFA), qui regroupe les princi-paux acteurs du secteur, demandeque la prime à la conversion pour lesparticuliers soit renforcée et étendueaux industriels. Elle souhaite aussivoir remonter à 6 000 € le bonusaccordé aux professionnels pourl’achat d’un véhicule électrique,récemment abaissé à 3 000 €. Elleréitère enfin sa demande d’un bonusde 2 000 € pour l’achat d’un véhiculehybride rechargeable.

La SNCF s’attend à 3 milliardsde pertes d’exploitationL’entreprise ferroviaire a subi une per-te de recettes de 700 millions d’eurosen mars, puis de 1,4 milliard en avril.

Pour enrayer cet effondrement, laquestion des nouvelles économiesde fonctionnement, voire de suppres-sion d’emploi, a été évoquée, mercre-di, lors d’un conseil d’administration.

Assurances auto : pas de baisseen 2020La Fédération française de l’Assuran-ce a écarté l’idée de baisser les tarifsdes assurances automobiles pour2020, comme le réclamait une asso-ciation de consommateurs. Un éven-tuel recul des sinistres sur l’annéecomplète entraînerait un recul descotisations, mais l’an prochain. « Cen’est qu’à la fin de l’année que nouspourrons juger de la réalité des acci-dents automobiles pour 2020. »

À Paris, un public prioritairedans les classesÀ Paris, la réouverture des écolessera réservée à un « public prioritai-re » (les enfants de certaines profes-sions et les élèves décrocheurs). Aumoins les trois premières semaines àpartir du 13 ou 14 mai. C’est ce qu’aindiqué, hier, l’adjoint à la mairie encharge de l’éducation, Patrick Blo-che. « L’idée est d’accueillir entrecinq et dix élèves par classe enmaternelle et une douzaine en élé-mentaire. Vu la circulation du virus, ilfaut limiter les effectifs. »

Covid-19 : et si nous inventionsle monde d’après ?La crise mondiale liée au Covid-19 estun choc et une épreuve, notammentpour les plus vulnérables. Elle ébran-le nos codes, nos habitudes, nosliens sociaux, notre économie, notreenvironnement… Ouest-Frances’associe à Make.org, la Croix-Rougefrançaise, le WWF France, le GroupeSOS, Unis-Cité, la Meute d’amour etle Mouvement UP, pour monter uneinitiative de consultation en ligne. LesFrançais sont invités à faire des pro-positions pour répondre à la ques-tion : « Crise Covid-19 : commentinventer tous ensemble le monded’après ? ». Elle se déroule jusqu’au25 mai sur la plateforme Make.orgRendez-vous aussi sur Ouest-Fran-ce.fr et inventonslemondedapres.org

URGENCE smsOU

Pourles femmesvictimes deviolences

Numérod’urgencepar SMS

Face à l’inquiétude grandissante decertains maires avant la réouverturedes écoles, les députés de la com-mission des lois et le président del’Association des maires de France(AMF) ont été leurs porte-parole, jeu-di après-midi, devant les ministres dela Cohésion des territoires et des Col-lectivités territoriales, JacquelineGourault et Sébastien Lecornu.

« La plupart des communes serontincapables de respecter le protoco-le sanitaire imposé, indique FrançoisBaroin, maire de Troyes et présidentde l’AMF. Ainsi, empêcher desenfants de se croiser dans les cou-loirs, sera quasi impossible. On ris-que donc d’avoir beaucoup d’écolesfermées, parce que des mairescraindront d’être poursuivis pourimprudence ou négligence : un net-toyage des classes tardif, un man-que de savon… Il faut les aider. »

Une meilleure protection juridiqueest ainsi réclamée pour les éluslocaux, mais aussi pour les cheffes etchefs d’entreprise, insistent les parle-mentaires. « Il faut assurer tous cesacteurs de la relance de notre sou-tien. Sinon, le redémarrage du paysprendra du retard, par crainte de nepas pouvoir respecter à la lettre lesnormes sanitaires. »

Bon sens

Un message entendu par JacquelineGourault et Sébastien Lecornu, quiont tout de même rappelé l’existencedans le droit français, depuis l’année2000, de la loi Fauchon. Ce texte a

introduit la notion de délit non inten-tionnel, au bénéfice des mairesnotamment. « C’est déjà une bonnegarantie, notent les ministres. Maisnous pouvons peut-être aller encoreplus loin face à une judiciarisationcroissante de notre société. »

Mercredi, la garde des Sceaux apromis de s’y pencher au plus vite.Les députés également. « Il faut dubon sens dans la réouverture desécoles. Si un maire n’est pas prêt le12 ou le 13 mai, s’il lui faut un oudeux jours de préparation en plus,ce n’est pas grave », certifie Jacqueli-ne Gourault.

Y-M.R.

François Baroin, président de l’Asso-ciation des maires de France.

| PHOTO : THOMAS SAMSON, AFP

Des élus craignent des poursuites en justice

Des couacs dans les cartesOlivier Véran, le ministre de la Santé, adévoilé, jeudi, les premières cartes dedéconfinement, annoncées mardipar le Premier ministre, Édouard Phi-lippe. Ces cartes ont pour but de« guider les décisions » pour ledéconfinement du 11 mai. À traversun code couleur, elles donnent unephotographie à un instant T duniveau de circulation du virus danschaque département et du niveau desaturation des services de réanima-tion.

Mais jeudi, des « erreurs » ont étépointées par plusieurs départements.Et hier, « en raison de nouvelles ana-lyses de données » et après des« échanges avec les acteurs de ter-rain », comme l’a expliqué, hier soir, ledirecteur général de la Santé, JérômeSalomon, neuf départements ontchangé de statut lors de la publica-tion des nouvelles cartes. Il s’agit del’Aisne, du Calvados, du Cher, de laDordogne, de la Haute-Corse, du Lot,de la Nièvre, de l’Oise et du Tarn.« Plusieurs départements ont réali-sé qu’un biais de codage dans lenombre de cas Covid-19 avait pu

entraîner une surévaluation du pour-centage de passage aux urgences »,avait expliqué dans la journée laDirection générale de la Santé.

Des élus ont exprimé dans la jour-née leur interrogation. Maire de la villede Gourdon (Lot), Marie-Odile Del-camp n’a pas compris pourquoi sondépartement était classé en rouge.« Ce fut une grosse surprise. Car cen’est pas du tout le reflet de la situa-tion ici. » Soulagement sans doutepour elle hier soir. Le Lot avait rebas-culé en vert.

Deux critères et bientôt troisLa carte de synthèse s’appuie pourl’instant sur deux critères. Le premierconcerne la circulation du virus. Ellese base sur le nombre de personnesadressées aux urgences par le 15 oudes médecins de ville pour une suspi-cion d’infection au Covid-19. Le deu-xième critère prend en compte la ten-sion hospitalière sur les capacités enréanimation.

Dans la carte de synthèse (ci-con-tre), environ un tiers des départe-ments sont classés rouge, avec sanssurprise, l’ensemble de l’Ile-de-Fran-

ce et le quart nord-est du pays, lesdeux principales zones touchées. Lereste du pays se partage entre orangeet vert. À terme, un troisième critèredevrait être pris en compte : le nombrede tests disponibles par territoire.

Déconfinement plusou moins strictLa carte sera mise à jour quotidienne-ment jusqu’au 7 mai. Il ne resteraalors que deux catégories, vert et rou-ge. En fonction de la couleur de cha-que département, le déconfinementà partir du 11 mai sera plus ou moinsstrict. Rouge : les parcs, les jardins etles collèges resteront fermés.

Mardi, le Premier ministre a indiquéqu’il discuterait avec les élus locauxdes départements classés « rouge ».« Si un maire nous dit que dans tellecommune, compte tenu de l’explo-sion du nombre de cas, on n’est pasencore prêt, eh bien, on discuteraavec eux, avait-il expliqué. Et on com-prendra la spécificité de la situationdans cette commune, pour essayerde trouver la bonne façon, le bonrythme, d’ouvrir l’école. »

Marion THORIN.

Des cartes pour affiner et gérer le déconfinementLe gouvernement a dévoilé les premières cartes qui aideront au déconfinement, à partir du 11 mai.Des couacs lors de la première publication, jeudi, ont été rectifiés hier.

Guyane

Réunion

Guadeloupe

Martinique

Mayotte

Circulation faible du virus,capacité en réanimation normale

Dépppartement qqqui pppeut basculerau vert ou au rougeCirculation active du virus,capacité en réanimationsous tension

Infffographie : Ouest-France - Photo : Franck DubraySource : ministère de la Santé et des solidarités

56

29 2235

44

53 72

49

85

50 14

6127

76

Carte du déconfinement au 1er mai

4 France Ouest-France2-3 mai 2020

Vrai ou faux

Le prix des masques chirurgicauxva être plafonnéFVraiGFaux

Ces masques en papier, à usage uni-que, longtemps réservés aux soi-gnants, sont désormais vendus augrand public. Mais leur prix ne pourrapas dépasser 0,95 € la pièce.

Le prix des masques en tissuest lui aussi encadréGVraiFFaux

Le prix de ces masques lavables etréutilisables reste libre. L’État se con-tente de donner des indications sur« le prix moyen à l’usage » : 0,30 €.Ce prix s’obtient en divisant le prix dumasque par le nombre d’utilisations.Un masque en tissu, lavable dix fois,et vendu 3 €, aura un prix à l’usage de0,30 €. Donc trois fois moins élevéqu’un masque chirurgical.

Un masque en tissu homologué aune moindre capacité de filtrationGVraiFFaux

D’après le gouvernement, la plupartdes masques en tissu homologués fil-trent plus de 90 % des particules de

plus de 3 microns. « La filtration estdonc proche de celle des masqueschirurgicaux qui s’élève à plus de95 % », dit le ministère de l’Économie.Un constat nuancé par les pharma-ciens : « Techniquement, les mas-ques en tissu ne sont pas au niveaude ce qu’on est habitué à vendre »,dit Franck Desfeux, de l’Union dessyndicats de pharmaciens d’officine.

Tous les masques vendus dansle commerce sont homologuésGVraiFFaux

Un commerçant a le droit de vendreun masque non homologué par l’État.« Mais pas d’invoquer ses propriétésfiltrantes, indique Bercy. Ce seraitune tromperie. »

Les masques certifiés ont été tes-tés par la Direction de l’armementFVraiGFaux

Pour obtenir la certification de l’État,l’entreprise doit envoyer un prototypedu masque en tissu au labo de laDirection générale de l’armement, quile teste. Le masque doit filtrer 70 ou90 % des particules. Les sociétés,dont le produit a passé le test avecsuccès, peuvent apposer le logo « Fil-tration garantie ».

Les masques en tissu sonttous fabriqués en FranceGVraiFFaux

Un sur deux provient de l’étranger :Vietnam, Tunisie… « Mais ces mas-ques importés sont le plus souventfabriqués par des sociétés françai-ses qui ont une capacité de produc-tion à l’étranger », indique Bercy. Ilspeuvent donc avoir été homologuéspar l’État français.

La grande distribution ne vendraque des masques en tissuGVraiFFaux

Carrefour annonce la vente de175 millions de masques chirurgi-caux. 100 millions pour Intermarché.De quoi énerver les pharmaciens, quiviennent juste d’obtenir le droit d’envendre : « Depuis un mois, on nousdit que ces masques sont ultra-ra-res, qu’il faut les donner au compte-gouttes, uniquement aux soignants,s’agace Denis Millet, de la Fédérationdes syndicats pharmaceutiques. Et,en douce, d’autres opérateurs ontpu constituer des stocks faramineuxpour déclencher des opérationscommerciales ! »

Jacques SAYAGH.

Masques : à quel prix et pour quelle protection ?Le marché explose. La grande distribution s’en mêle, au grand dam des pharmaciens.L’État encadre les prix des masques chirurgicaux, mais pas ceux des masques en tissu.

Pékin

Shanghai

Paris

FFFRRRAAANNNCCCCCCEEE

CHINE

CCCOOOOORRRRRÉÉÉÉÉEEEEEDDDDUUUU SSSUUUDDD

Séoul

Infographie Ouest-France

Trajet des avions-cargo d’Air Francequi ramènnnneeennnt ddddeeeesss mmmmasques et du matériel médical d’Asie

sommes dangereux les uns pour lesautres, c’est ce qui est terrible, cons-tate David Le Breton. C’est comme

un rappel de responsabilité. »« Dans de nombreuses civilisa-

tions, indique Marion Zilio, le masque

a un rôle de médiateur entre le mon-de des vivants et du visible, et celuides morts et de l’invisible. »

Le port du masque sera obligatoire à partir du 11 mai, pour au moins trois semaines. | PHOTO : FRANCK DUBRAY, OUEST FRANCE

tôt 150 m3. » De quoi transporter plu-sieurs millions de masques à chaquefois.

« À la télévision, le public voit desAntonov, parmi les plus gros avionsdu monde (l’un d’eux a récemmentatterri à l’aéroport de Nantes). Leurcapacité est deux fois plus impor-

tante. Mais notre atout, à Air France,c’est d’effectuer une rotation tousles jours », assure Éric Prévot, com-mandant de bord lui aussi sur lesBoeing 777 et porte-parole de lacompagnie.

L’itinéraire est bien rodé pour leséquipages d’Air France. Un parcours

Même si son activité est quasiment àl’arrêt, avec 180 avions sur 224 clouéssur le tarmac, la compagnie Air Fran-ce continue d’assurer des pontsaériens pendant cette période de cri-se sanitaire. Parmi les pilotes, Stépha-ne Roch, Rennais, vit confiné chez lui,sauf quand il est appelé pour desmissions ponctuelles.

Récemment, ce commandant debord, instructeur chez Air France, apris les commandes d’un avion-car-go pour se rendre en Asie, afin deramener un chargement de masqueset de matériel médial.

La moitié du tour du monde

La France a commandé près de deuxmilliards de masques auprès de laChine. Alors qu’il faudrait trente jourspour les acheminer par voie maritime,à peine douze heures suffisent enavion. Le pont aérien s’est intensifiéau fil des semaines. Actuellement, AirFrance effectue un vol quotidien.« Pour cela, on utilise soit un avion-cargo, soit un avion destiné aux pas-sagers mais reconverti pour le fret »,décrit Stéphane Roch.

À chaque fois, il s‘agit d’un Boe-ing 777. Ce long-courrier peut couvrirde grandes distances, près de15 000 km, sans faire d’escale. Sacapacité varie selon sa configuration.« À bord d’un avion-cargo, on peutcharger 600 m3. Et si l’on utilise lasoute d’un 777 classique, c’est plu-

en triangle, toujours le même. Départde l’aéroport Paris-Charles-de-Gaullepour rejoindre Séoul, en Corée duSud, où les pilotes font relâche, avantde s’envoler vers Shanghai, en Chine.Puis retour en France, les soutes plei-nes. Au total, vingt-cinq heures de volet près de 20 000 kilomètres parcou-rus pour un aller-retour. La moitiéd’un tour du monde. Stéphane Rocha effectué ce vol avec trois copilotes.Un équipage renforcé.

Le chargement à Shanghai duredeux heures trente environ. Pendantce temps, l’équipage n’a pas le droitde sortir de l’avion, « sauf l’un descopilotes pour faire ce qu’on appellele « tour avion ». Il vérifie les élé-ments vitaux de l’appareil ». Lespalettes de matériel sont à bord, qua-rante-six au total. Il ne reste plus qu’àatteindre le feu vert des autorités sani-taires chinoises pour décoller.

Une fois en altitude, aux comman-des de leur avion-cargo, les pilotesn’ont pas de stewards ou d’hôtessesavec eux. Juste une imposante car-gaison dans leur dos. « Durant leslongues heures de vol, on se relaiepour prendre nos repas, pour sereposer. » Indispensable pour sup-porter le décalage horaire.

Prochaine mission pour StéphaneRoch, un vol vers le Japon d’ici unequinzaine de jours.

Olivier BERREZAI.

« Des millions de masques dans le ventre de l’avion »

Le port d’un masque, qui sera obliga-toire dans les transports en communet fortement recommandé dans lescommerces, ne va-t-il pas changernos relations sociales ? Car ce boutde tissu qui nous barre le visage, dis-simule notre menton, notre bouche,notre nez, nos joues, pour ne laisservoir que nos yeux et notre front,empêche la personne que l’on croised’accéder à une partie de ce qui faitnotre identité, le visage. Un change-ment majeur dans notre société.

« C’est en regardant notre visagequ’une personne peut nous nom-mer, nous identifier, nous assigner àun âge, un sexe, voire même uneethnie. C’est notre visage qui noussingularise », estime David Le Bre-ton, professeur de sociologie à l’uni-versité de Strasbourg et auteur deSociologie du corps (Puf, 2018) etDes visages (Métailié, 1992).

Quand on suit une conversation, on« suit aussi les mimiques expriméespar un visage. Il est un élément derégulation de ces échanges. Il nousdit si la personne sourit, grimace ouest abattue par ce que l’on dit, nousraconte les émotions qui la traver-sent ». Certes, il y a les yeux, dont ondit qu’ils sont « les fenêtres del’âme ». Mais ils ne valent pas « l’inté-gralité d’un visage ». Avec un mas-

que, on aura l’impression d’une « ren-contre défigurée, dans tous les sensdu terme, pense le sociologue.Même si ces masques sont néces-saires, ils vont énormément abîmerle lien social. »

Pas forcément, pense Marion Zilio,autrice de Faceworld, le visage auXXIe siècle (Puf, 2018). La dissimula-tion de ce triangle bouche-yeux, surlequel se fonde la reconnaissancefaciale, favorisera l’anonymat : « Cesera un moyen de s’émanciper desassignations sociales qui nous assu-jettissent, pour se réappropriernotre subjectivité. Cela peut être,aussi, une manière de redevenir un« nous », non plus des corps atomi-sés, mais un corps politique, de serepenser comme un collectif. »

« Un agrémentde la vie commune »

Et les rencontres amoureuses, com-ment se feront-elles sans la possibili-té de voir un visage ? « On deviendraattentif à des choses qu’on ne voyaitpas avant, des détails, des gestes,des paroles », avance la philosophe.

Le masque ne va-t-il pas, aussi,changer l’atmosphère dans l’espacepublic, avec son caractère anxiogène,qui nous renvoie à l’hôpital, à la mala-die ? « Il nous rappelle que nous

Mais pour le sociologue, le masquea une connotation « plus redoutableencore : c’est celle du délinquant, dubandit. Quand on masque son visa-ge, habituellement, c’est qu’on neveut pas être reconnu, que l’on al’intention de faire des choses peuavouables. Avec un masque sur levisage, on se sent autorisé à passerà l’acte ». On est affranchi du regardde l’autre, qui n’agit plus commemiroir sur nous-mêmes. « Le visage,c’est le lien qui nous arrête. »

Si le masque surprend et inquiète,c’est aussi parce qu’il est nouveaudans nos sociétés occidentales. « Onle perçoit comme un objet archaï-que, alors qu’en Asie, il fait partie duquotidien depuis la grippe espagno-le de 1918, et la lutte contre la pollu-tion », explique Marion Zilio.

« Les gens le portent quand ils ontun rhume et se savent contagieux,abonde David Le Breton. Le groupel’emporte sur l’individu, alors quedans nos sociétés, c’est plutôtl’inverse. Il n’est pas du tout dansnos usages, mais on va s’y accoutu-mer. » Même si ne plus voir les visa-ges marquerait la disparition d’un« immense agrément de la vie com-mune », regrette le sociologue.

Carine JANIN.

Le port du masque va-t-il changer nos relations sociales ?

L’initiative

Lire les expressions sur les lèvres,lorsque l’on est potentiellement mala-de, c’est important. Aux États-Unis,les sourds et malentendants ont leClearMask, un masque de protectiondoté d’une partie en plastique trans-parent (l’air arrive par les côtés), pouraméliorer la communication visuelle.

Il a été imaginé par Allysa Dittmar,elle-même sourde de naissance. Elleen a eu l’idée après une opérationchirurgicale traumatisante. « L’inter-prète demandé n’était pas arrivé.J’étais incapable de comprendre ceque le spécialiste me disait. J’étaisanxieuse, effrayée », racontait-elle en2018, au lancement de ClearMask.

Salariée du Bureau des sourds etmalentendants du gouverneur duMaryland, elle a pu mobiliser des étu-diants de l’université voisine, John-Hopkins, à Baltimore. « Nous noussommes aperçus que notre mas-que, qui laisse voir les sourires, pou-vait aussi être utile à des enfants,des patients plus âgés et des immi-grants gênés par le langage… »

Allysa Dittma a lâché son job, mon-té sa petite entreprise. Un succès. Ences temps de Covid-19, il fait desémules. Une étudiante de l’EasternKentucky University a organisé unecollecte de fonds sur GoFundMe :elle a récolté plus de 3 500 €, pourlancer sa propre production.

En France, une Toulousaine, AnissaMekrabech a également ouvert unfinancement participatif pour déve-lopper ce masque permettant la lec-ture labiale aux sourds et malenten-dants, sous le slogan « Vos lèvressont mes oreilles ». Le masque « c’estma hantise. Pour moi, c’est instinctifde lire sur les lèvres. En être privéeme désoriente totalement », témoi-gne-t-elle.

Le 11 avril, lorsque 20 Minutes arelayé son initiative, unique en Fran-ce, elle avait 360 € en caisse. Il lui faut5 000 € pour concevoir des masqueshomologués par de l’Associationfrançaise de normalisation (Afnor).

Christelle GUIBERT.

Le masque d’Anissa Mekrabech,Toulousaine, en cours de conception.

| PHOTO : LIONEL BONAVENTURE, AFP

Un masque qui laisse les lèvres s’exprimer

Masque en tissu

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par le nombre d’utilisaaations possibles.Exemple : un masque lavable dix fois,

vendu 3 €, a un prix à l’usage de 0,30 €.

Ce logo garantit quuue le masqueen tissu est homolooogué par l’État.

Infographie : Ouest-France - Photo ::: L’Indépendant.Source : Gouvernement.

Masque chirurgicccal

Le prix des masques vendus au grand public

Ouest-France2-3 mai 2020 France 5

Plusieurs pistes, sans être miraculeuses, donnent des signes positifs. Plus de 130 traitementssont en test et de nouvelles approches continuent à émerger.

Les espoirs encore fragiles des traitements

Le monde et la France en bref

En gélules, en comprimés ou en sup-positoires, il y a de bonnes chancesque le Doliprane qui dort dans votrearmoire à pharmacie ait été fabriquéà Lisieux (Calvados). L’usine Sanofiest une des deux en France, avec cel-le de Compiègne (Oise), à fabriquerl’antidouleur, qui a fait l’objet d’unerazzia dans les pharmacies mi-mars.

« Après la première allocution duPrésident, les ventes ont été multi-pliées par 400 », précise le directeurde l’usine lexovienne, ChristopheMaillet. À tel point que des mesuresont été prises pour limiter les achats àune boîte par personne, ou deuxpour celles présentant les symptô-mes du Covid-19.

L’usine s’est donc mise en ordre demarche pour « augmenter la caden-ce et répondre à la demande ».« Aujourd’hui, nous produisons

entre 1,4 et 1,5 million de boîtes parjour quand d’habitude nous en som-mes à un million », note le directeur,qui pointe « une légère baisse desdemandes depuis quelques jours ».Dès janvier, le groupe s’est organisépour « sécuriser les approvisionne-ments et ainsi éviter tout risque depénurie ».

« Pas de risque de pénurie »

Mais, comment augmente-t-on saproduction d’un demi-million ? Pourle directeur, la motivation des salariésest un des éléments essentiels. « Ontravaille quand les gens sont mala-des, et cela donne une énergieincroyable. On est la deuxièmeligne, souligne Christophe Maillet.Les salariés de l’usine redoublentvraiment d’effort pour assurer notremission de santé publique. »

ses équipements.Sur les 250 salariés du site nor-

mand, 200 travaillent en ce moment àl’usine. « La température est prise àl’entrée. Les salles de réunion et lacantine ont été réagencées pourrespecter la distanciation sociale.Quand ce n’est pas possible, deséquipements de protections ont étédonnés. Cela marche puisque nousn’avons pas de cas positifs. »

Le directeur estime que ses équi-pes seraient en capacité de « mainte-nir ce rythme encore quelquessemaines », malgré les efforts con-sentis et la fatigue. « On espère sur-tout que le déconfinement se passe-ra bien, que les gens se montrerontcitoyens. Il n’y a aucun risque depénurie. Cela ne sert à rien de fairedes stocks. »

Louise DELÉPINE.

Des heures supplémentaires ontété mises en place. « Les salariéscommencent plus tôt le lundi et ter-minent plus tard le vendredi. Celaéquivaut à une équipe de plus. »L’usine souligne aussi la fiabilité de

Mi-mars, le Doliprane a fait l’objet d’une« razzia ». | PHOTO : JÉRÔME FOUQUET, OUEST-FRANCE

Hors recherche sur les vaccins, plusde 130 traitements contre le Covid-19sont à l’étude, a assuré, jeudi, Tho-mas Cueni, président de la Fédéra-tion internationale du médicament.Une moitié repose sur de nouveauxtraitements, l’autre sur le reposition-nement de médicaments existants, etqui offre des premiers signes positifs.

Plasma : transmettre l’immunitéTransfuser des malades à risque avecle plasma de personnes guériesayant développé des anticorps pro-tecteurs. Si l’efficacité n’est pas enco-re prouvée, les essais cliniques sug-gèrent tout au moins que la méthoden’a pas d’effets indésirables graves.L’Agence française du médicament aautorisé, jeudi, le recours à ce plas-ma, hors essai clinique, « afin d’aug-menter les chances de survie despatients présentant une forme sévè-re ». L’usage restera très encadré.

Remdesivir : bloquer la réplicationL’hydroxyxholoroquine inquiète pourses effets cardiaques, l’associationlopinavir/ritonavir (Kaletra) déçoit. Leremdesivir est l’autre antiviral testédans le cadre d’essais de grandeampleur préconisés par l’Organisa-tion mondiale de la santé (OMS). Cetraitement expérimental, initialementdéveloppé par Gilead contre Ebola,est censé empêcher la réplication duvirus. Mercredi, deux études contra-dictoires ont été publiées. Une étudechinoise (sur 237 personnes) ne trou-ve pas de bénéfice. Une étude améri-caine affirme que les patients atteints

de formes graves se remettent plusvite. Les résultats sont moins clairssur la mortalité. Le groupe américaina cependant publié des donnéessuggérant une meilleure efficacité sile médicament est donné plus tôt.

Tocliizumab : empêcherl’inflammationLes formes les plus graves du Covid-19 sont liées à un emballement dusystème immunitaire. Le tocilizumab

(le Roactemra de Roche), habituelle-ment utilisé contre la polyarthrite rhu-matoïde, bloque le récepteur d’uneprotéine du système immunitaire quistimule l’inflammation. Lundi, uneéquipe de l’AP-HP a publié des résul-tats préliminaires très encourageants.

Nouveaux repositionnementsUne équipe internationale de120 scientifiques (dont l’Institut Pas-teur) a testé en laboratoire les médi-

caments agissant sur les 300 protéi-nes humaines dont le virus a besoinpour infecter les cellules et se repro-duire. 75 médicaments ont été identi-fiés. Certains seraient prometteurs,dont un composé à l’effet antiviralvingt fois supérieur à l’hydroxycholo-roquine, sans ses effets indésirables.Par contre, le dextrométhorphane,présent dans de nombreux antitus-sifs, favoriserait l’infection virale…

Philippe RICHARD.

Le plasma de personnes guéries est un des traitements prometteurs contre le Covid-19. | PHOTO : KIRSTY HAMILTON, NHSBT

L’usine Sanofi de Lisieux est l’un des deux sites en France à produire du Doliprane. Depuis le débutde la crise sanitaire, la cadence de production a été accélérée pour répondre à la demande.

Les ventes de Doliprane multipliées par 400

violences conjugales peuvent joindrele 39 19 et les enfants et adolescentsen danger, le 119.

Le confinement génère-t-ildavantage de violences ?

La violence conjugale est une violen-ce continue, une suite de dénigre-ment, d’insultes, de « petites cla-ques », etc. Confinées, les victimes

n’ont pas le même degré de toléran-ce : les actes s’accumulent et la fragili-té des personnes est mise à mal.L’impossibilité de sortir peut engen-drer des violences supplémentairesou plus graves. Le cycle de violenceest accéléré et les victimes veulentquitter plus rapidement leur agres-seur. Il n’y a plus la « bouffée d’oxygè-ne » du travail ou des loisirs.

Et les enfants et les adolescents ?Ils appellent directement ou ce sontdes proches. Depuis le 17 mars, nousavons eu près de 1 660 faits commissur des mineurs et accompagnés parnotre réseau, dont plus de 700 dansle cadre familial, notamment au seinde la fratrie.

Il n’y a pas que le téléphone…Il est important de multiplier aussi leslieux où une victime peut demanderde l’aide – pharmacies, permanen-ces dans les centres commerciaux –à condition qu’ils soient ouverts à tou-tes les victimes, quelles qu’ellessoient. Actuellement, il y a égalementune recrudescence du cyberharcèle-ment et des escroqueries.

Risque-t-on des « mauvaisessurprises » après le confinement ?

Oui. Parce qu’en plus des victimesqui se signalent, il en existe beau-coup d’autres qui, soit n’en sont pasencore à ce stade de leur chemine-ment, soit sont dans une situationencore plus compliquée par rapportà leur agresseur.

Recueilli parFrançois VERCELLETTO.

En cette période de confinement, les risques de violences conjugales et de maltraitancedes enfants augmentent, comme l’indique l’explosion du nombre d’appels d’urgence.

Violences intrafamiliales : appels en forte hausse

L’épreuve orale du bac de françaisdes élèves de Première devrait êtremaintenue. C’est ce qu’a affirmé, enmilieu de semaine, le ministre del’Éducation, Jean-Michel Blanquer.« Nous considérons que ça restepossible que, dans la dernièresemaine de juin, les conditions sani-taires permettent de le faire pas-ser », a-t-il expliqué sur BFM-TV. Lesépreuves se dérouleraient du 26 juinau 4 juillet. Le ministre se réserve tou-tefois la possibilité d’annuler l’épreu-ve si les conditions sanitaires en juinne sont pas propices.

L’oral de français est la seule épreu-ve maintenue, les autres (brevet, bacde terminale) étant validées par lecontrôle continu. Jean-Michel Blan-quer avait annoncé la réduction dunombre de textes français étudiés àquinze pour les voies générales etdouze pour les voies technologiques.

Mais pour Sud Éducation, le seulsyndicat qui a répondu à nos sollicita-tions, ce n’est pas suffisant : « Déjà,nous n’avons aucune informationsur la réouverture des lycées. Lesélèves n’ont pas le temps de prépa-rer leur oral. Ils vont arriver sans pré-paration, sans avoir travaillé leurs

Bac de français : l’oral maintenu, sauf si…Sous réserve d’une évolution sanitaire, l’épreuve oralepour les élèves de Première se déroulera du 26 juin au 4 juillet.

textes. C’est un peu ridicule de lesexposer à du stress avec un oral quin’est pas nécessaire. » En plus des’opposer à la tenue de l’oral, le syndi-cat a demandé au ministre que lebaccalauréat « soit attribué à tous lesélèves, comme le brevet ».

Des professeurs de français se sontégalement mobilisés contre la déci-sion de maintenir cette épreuve. Etdes pétitions en ligne circulent, com-me celles soutenues par le collectifLettres Vives ou l’Association françai-se pour l’enseignement du français.

Marion THORIN.

L’oral de français du bac est encoremaintenu. | PHOTO : THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE

Entretien

Qui appeler quand on est victimede violences au sein de sa famille ?

En cas d’urgence vitale, il faut appelerle 112, le numéro européen, ou le 17,police, gendarmerie. Le 114 est desti-né aux malentendants et à ceux ayantdes difficultés à passer un appel, quipeuvent envoyer un SMS. Toutes lesvictimes de violences intrafamilialespeuvent appeler le 116 006, qui dirigeles victimes vers notre réseau asso-ciatif et les services spécialisés enprotégeant leur anonymat et la confi-dentialité. Nous leur proposons dessolutions en fonction de leur problé-matique (hébergement, accompa-gnement psychologique, social oujuridique…). Les femmes victimes de

Olivia Mons,porte-parolede la FédérationFrance Victimes.

| PHOTO : OUEST-FRANCE

Biden dément les accusationsd’agression sexuellesQuasiment assuré d’être investi par leParti démocrate en vue de la prési-dentielle aux États-Unis, Joe Biden adémenti, hier, les déclarations deTara Reade, qui a travaillé pour luientre 1992 et 1993, alors qu’il étaitsénateur. Elle a déposé plainte enmars, même si les faits sont prescrits.

Militaires tués lors d’un exerciceL’accident lors d’un exercice d’héli-treuillage, mercredi, dans les Landes,a fait deux morts. L’infirmier en soinsgénéraux Quentin Le Dillau, originai-re de Lorient, a succombé à ses bles-sures jeudi. Le sergent Pierre Pougin,originaire de la région de Rennes,sauveteur plongeur héliporté del’Escadron Pyrénées de Cazaux, a ététué sur le coup.

Volkswagen : fin de procèsLe premier procès allemand lié auscandale des moteurs diesel truqués,regroupant des centaines de milliersde clients, s’est achevé jeudi après unaccord, qui devrait coûter plus de750 millions d’euros à Volkswagen.L’avocate générale de la Cour de Jus-tice de l’UE (CJUE) a estimé le mêmejour que le recours à un dispositif sus-ceptible de fausser les résultats destests d’émissions est interdit par ledroit européen. La mise en examen

en France de Volkswagen, de PSA,Renault et Fiat, est suspendue à ladécision de la CJUE sur ce point.

Policiers percutés à Colombes :un homme écrouéAccusé d’avoir foncé en voiture surdes policiers lundi à Colombes(Hauts-de-Seine), un Français de29 ans a été mis en examen etécroué, hier, pour tentative d’assassi-nats sur personnes dépositaires del’autorité publique en relation avecune entreprise terroriste. L’homme,inconnu des services antiterroristes,aurait fait allégeance au groupe Étatislamique. Deux policiers ont été griè-vement blessés, un autre plus légère-ment.

Les sociétés de Bernard Tapieen liquidationLe tribunal de commerce de Bobignya prononcé, jeudi, la liquidation judi-ciaire des sociétés de Bernard Tapie,en rejetant son plan de rembourse-ment de plus de 400 millions d’eurosauquel il a été condamné dans l’affai-re de l’arbitrage de son litige avec leCrédit Lyonnais. Cette décision ouvrela voie à une vente des biens del’homme d’affaires. C’est une nouvel-le victoire pour les créanciers qui ten-tent depuis 2015, d’obtenir le retourdes sommes accordées par l’arbitra-ge rendu en 2008, jugé frauduleux.

notamment le stockage privé pour lelait et la viande. C’était nécessaire,mais les moyens alloués sont trèsinsuffisants. Avec les membres de lacommission agriculture, nousdemandons au commissaire europé-en Janusz Wojciechowski d’agir.

Comment ?Il doit se bagarrer pour obtenir lesfinancements. La Banque centraleeuropéenne se mobilise. L’agricultu-re ne doit pas être mise de côté. Nousavons créé des stocks, il n’y a pas eude rupture alimentaire en Europe,mais la situation est très tendue.Au-delà de l’urgence, nous devronsêtre moins dépendants. Pour lamatière première que sont les céréa-les, par exemple, la Chine compte59 % des stocks dans le monde. Ellepeut atteindre neuf mois d’autonomieen céréales, contre quarante-trois jours pour l’Europe ! Si le conti-nent est frappé par la sécheresse ouun autre virus, nous pourrions avoirune inflation énorme sur les céréales,avec le prix de la baguette multipliépar trois en bout de chaîne.

Il faut se saisir de cette crise pourredessiner la Politique agricole com-mune (Pac).

Recueilli parFanette BON.

Europe : « La sécurité alimentaire en jeu »Favoriser le stockage d’aliments en Europe est primordialen période de crise, insiste l’eurodéputé PS, Éric Andrieu.

Trois questions à…

En quoi consistent les stocksalimentaires en Europe ?

Avec de nombreux débouchés qui seferment, les produits (lait, vin…) peu-vent être stockés par les producteursdans leurs fermes, par les industrielsdans de grands silos, sous forme depoudre, congelés… Mais ces produitsnon vendus représentent un coûtimportant. La Commission européen-ne peut aider financièrement lesexploitants jusqu’à ce que le marchése libère. Cela évite de jeter ou l’émer-gence de la spéculation. Comme surle vin, avec des personnes qui achè-tent du bordeaux au rabais.

Les mesures annoncées parBruxelles sont-elles suffisantes ?

Il a fallu insister auprès de la Commis-sion européenne pour parvenir àdéclencher les outils, en autorisant

Éric Andrieu,député europén(PS).

| PHOTO : MARC OLLIVIER,

OUEST-FRANCE

21 663 victimes prises eeen chargesoit 10 317 nouveaux cas en 38 jours

Les faits de violencesdans le cadre du couple concerrrnent

8 704 personnes

519 pouuur des harcèlements

616 pooour des menaces

6 730 pour des violencesconjugaleees dans le coupleou le couuuple séparé

donntt

297 pour un viol ouune aaagression sexuelle Fo

tolia

Source : Réseau des associations France Victimes au 116 006. Infographie O.-F.

Hausse des appels à France Victimesentre le 17 mars et le 23 avril inclus

6 France Ouest-France2-3 mai 2020

La Bretagne en bref

La crise du coranavirus est passéepar là, et la nécessité pour la télévi-sion de limiter drastiquement lesémissions en plateau. Les émissionsen langue bretonne sur France 3 Bre-tagne avaient donc été suspenduesmême si, dans le même temps, l’offrepour les bretonnants avait été densi-fiée sur le site de la télévision régiona-le. Mais ce samedi 2 mai, Na Petra’Ta(Quoi donc) est de retour à l’antenneà 10 h 20. L’émission, ludique etpédagogique, est plutôt destinée aujeune public. Pour ce retour, elles’intéressera aux menhirs et à leur ori-gine. À 10 h 45, c’est le retour de BaliBreizh qui s’installera sur le Plateaudes Capucins à Brest pour présenterle projet de reconfiguration de ce site

historique de la cité du Ponant. On yparlera aussi de l’histoire de la languebretonne à Brest, avec le chanteurManu Lann Huel parmi les invités.

L’équipe de France 3 Bretagneen charge des émissions en languebretonne. | PHOTO : FRANCE 3 BRETAGNE

Les émissions en breton de retour sur France 3

Réuni mercredi, le conseil d’adminis-tration du festival de la Saint-Loup, àGuingamp, a annulé sa 63e édition,qui devait avoir lieu du 19 au 23 août.« Compte tenu de la situation sani-taire, nous ne voulions pas prendrele risque d’organiser un événement

mi-août », explique Malo Dormenin,vice-président du festival. L’édition2020 est annulée et reportée du 17au 22 août 2021. Les billets, cartessemaine et pass trois jours de cetteannée sont à conserver et seront tou-jours valables pour 2021.

lLe traditionnel défilé des danseurs de la Saint-Loup n’aura pas lieu cette année.| PHOTO : OUEST-FRANCE/MARC OLLIVIER

Guingamp : le festival de la Saint-Loup est annulé

La ville de Rennes va fournir gratuite-ment 250 000 masques à tous seshabitants. Les premiers courriersviennent d’être envoyés, avec lesdétails pratiques concernant le retraitdes masques. 250 000 masques entissu seront distribués gratuitement à

tous les Rennais, à partir de 3 ans.Ces masques alternatifs sont fabri-qués localement, par sept entrepri-ses situées en Ille-et-Vilaine, enMayenne et dans la Sarthe. La distri-bution aura lieu entre le 8 et le 17 maidans quinze gymnases municipaux.

Masques : les premiers courriers envoyés, à Rennes

Chaque été, les riverains du port duLégué, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), se plaignent de nuisancesolfactives : une odeur d’œuf pourri quis’invite un peu trop fréquemmentdans l’air. Depuis 2017, l’organismeAir Breizh effectue des mesures, quiont identifié le responsable de cesmauvaises odeurs : l’hydrogène sulfu-ré émis par des algues vertes endécomposition. Les conclusions dela dernière campagne de mesures,menée durant l’été 2019, viennentd’être rendues publiques. Pendant

toute cette campagne, « les concen-trations sont restées inférieures à lavaleur guide sanitaire définie parl’Organisation mondiale de la santé(OMS) », précise Air Breizh. En revan-che, les mesures confirment que cesecteur est particulièrement touchépar les nuisances olfactives. Pour laprochaine étude, l’organisme suggè-re d’affiner « l’origine des sourcesd’émissions au niveau de l’embou-chure ». Pour savoir notamment si lestravaux de dragage effectués dansl’avant-port ont un impact.

Les mauvaises odeurs viennent bien des algues

Une moto, qui suivait un des deuxvéhicules, se trouve également impli-quée dans l’accident.

Dans l’un des véhicules, deux per-sonnes sont décédées. Les gendar-mes indiquent qu’il s’agit de jeunesâgés de 21 et 22 ans. Dans l’autre voi-ture, un 4x4, un jeune homme de25 ans a été blessé. Ill a été transportéà l’hôpital de Morlaix. Le motard, âgéde 55 ans, souffre de multiples bles-sures. Il a été dirigé vers l’hôpital de laCavale-Blanche, à Brest.

La gendarmerie, la police, les pom-piers et le maire de la commune sesont rendus sur place. Les dépista-ges effectués sur les blessés étaientnégatifs pour l’alcool et les stupé-fiants. Une enquête de gendarmerieest en cours pour déterminer les cir-constances de l’accident.

Deux morts dans une collision frontaleJeudi, une collision impliquant deux voitures et une moto a fait deuxmorts et deux blessés à Plougonven (Finistère).

Les « petites mains » s’activent denouveau chez Guy Cotten, à Concar-neau (Finistère). Après trois semainesde fermeture, l’entreprise célèbrepour ses cirés jaunes a repris pro-gressivement son activité depuisdébut avril. À partir du lundi 4 mai,l’ensemble des 90 personnes tra-vaillant sur le site sera, à nouveau, àpied d’œuvre. À l’intérieur, on coupe

ou on assemble désormais avec unmasque sur le visage. Du gel hydroal-coolique est disponible. Certainesportes ont été enlevées. Les horairesde travail ont été décalés afin de créertrois groupes et d’éviter des flux tropimportants au moment de l’embau-che, de la pause déjeuner ou de la finde la journée. Chaque poste de travailest désinfecté quotidiennement.

Chez Guy Cotten, la machine est relancée

C’est le nombre d’entreprises bretonnesqui ont déjà bénéficié, par l’intermédiairede leur banquier, dun prêt garanti par l’État

(PGE), l’un des dispositifs mis en œuvre pour soutenir l’écono-mie durant l’épidémie de conavirus. Le dispositif a été actionné le25 mars. Entre cette date et le 30 avril, le volume de prêts, selonles réseaux bancaires, correspond aux crédits accordés norma-lement sur une période de 6 à 12 mois .

11 600

Un kit pratique sera distribué auxcommerçants rennais afin de lesaccompagner dans leur réouverture,à partir du 11 mai. À l’intérieur, ils trou-veront tout le nécessaire pouraccueillir leur clientèle dans le res-pect des règles sanitaires : masques,gel hydroalcoolique, marquages ausol (bombe de craie ou adhésif), visiè-

res s’il le faut. Également des numé-ros de téléphone à contacter. C’estune initiative de la Ville de Rennes enassociation avec la chambre de com-merce et d’industrie. Les comman-des sont faites, les kits seront distri-bués progressivement, à partir dumilieu de la semaine prochaine.

Un kit aidera les commerçants à sortir du confinement

Jeudi vers 21 h, les secours ont étéalertés pour un accident de la routesurvenu à Plougonven, près de Mor-laix (Finistère). Une collision frontales’est produite entre deux voitures, surla route départementale D109, entreCoatelan et le bourg de Plougonven.

Finistère

Quimper

Brest

Océan

Atlantique

O.-F

.

20 km

Plougonven

La polémique

D’un Front malouin de libération desplages et de la baignade, créé surFacebook, en passant par des appelssur les réseaux sociaux ou la promes-se d’Anne Quéméré, la navigatricefinistérienne, de prendre la tête d’unemanifestation pour la réouverture desplages, l’interdiction de l’accès au lit-toral jusqu’au 1er juin, annoncée parle Premier ministre, lors de la présen-tation de son plan de déconfinement,fait de plus en plus de vagues en Bre-tagne.

Loïg Chesnais-Girard (PS), le prési-dent du conseil régional, est aussimonté au créneau. « Nos plages sontnos parcs et jardins. Je plaide pourque nous puissions les rouvrir auplus vite, sous l’autorité des maires,sans prendre de risques pour notresanté », a-t-il écrit sur son comptetwitter.

En fait, il réclame des solutions loca-les, au plus près du terrain, pour per-mettre de revoir la mer. Et il précise :« Je souhaite une différenciation à lamain des maires, dès que possible,pour les plages et les cheminscôtiers où les règles de distancia-tion sont réalistes. La plage surchar-gée du dimanche ensoleillé resteraun problème. Mais le long des pla-ges ou des chemins côtiers, on peutorganiser les choses pour ne pasaugmenter les risques. » Même sipour l’instant, la fermeture du littoralest bel et bien confirmée jusqu’à lun-di 1er juin, au soir. Une date qui nedoit, sans doute, rien au hasard. C’est

aussi le lundi de Pentecôte, et la per-spective d’un week-end prolongé. Etle risque, aux yeux des pouvoirspublics, de voir trop de monde sur lesplages, malgré la règle des déplace-ments limités à 100 km de son domi-cile.

« Faisons preuvede bon sens »

Alain Cadec (LR), le président duconseil départemental des Côtes-d’Armor, réclame aussi plus de mar-ge de manœuvre pour les éluslocaux, et plus de cohérence. « Avec

le déconfinement, on va rouvrir lescentres commerciaux et pas les pla-ges. Faisons preuve de bon sens »,dit-il.

Il n’y a pas que les plages et les sen-tiers du littoral. Il y a aussi les ports deplaisance, dont le Premier ministren’a pas parlé lors de la présentationdu plan de déconfinement. « Pour lesBretons, la mer c’est consubstan-tiel. Les Bretons ont envie de laretrouver. On va rouvrir des parcsurbains à Paris et il n’y a pas de dateannoncée pour les ports de plaisan-ce. Je ne comprends pas bien »,

déplore Michaël Quernez, le maire deQuimperlé (Finistère), et président del’Association des ports de plaisancebretons. Alors que les ports de plai-sance ont fait des propositions pourse remettre en route, en respectantstrictement des mesures sanitaires.« Il faudra un peu de temps pour pré-parer les ports afin de bien accueillirles plaisanciers », ajoute-t-il. Voilàpourquoi il demande que l’horizon sedégage un peu.

Didier GOURIN.

Une vue inhabituelle de la plage du Minihic, à Saint-Malo, totalement déserte en raison du confinement.| PHOTO : PIERRICK CONTIN / OUEST-FRANCE

Comme une marée montante. En Bretagne, nombreux sont les riverains des bords de mer et lesélus locaux à réclamer une réouverture des plages, officiellement interdites jusqu’au 1er juin.

Plages et ports : la Bretagne veut un peu d’air

Le groupe Intermarché investit pourproduire des masques sanitaires, siprécieux en cette période d’épidémiede Covid-19. L’usine Celluloses deBrocéliande, implantée à Ploërmel(Morbihan), jusqu’ici spécialiséedans les couches pour bébés, vadiversifier sa production. Cet impor-tant investissement, porté par la filialeAgromousquetaires, prévoit l’installa-tion de cinq lignes de production:trois pour les masques FFP2,t deuxpour les masques chirurgicaux. Ceslignes seront installées au sein del’ancien atelier de stockage de lasociété, nouvellement rénové.

« Forts de notre expérience et enlien étroit avec le gouvernement,nous avons réussi, en moins d’unmois, à trouver des solutions pour

réaménager le site de notre filialedes Celluloses de Brocéliande àPloërmel, et passer commande decinq lignes de production de mas-ques, précise Jean-Baptiste Saria,président d’Agromousquetaires.Nous travaillons toujours avec lesservices de l’État pour finaliser cepartenariat, notamment sur l’accèsà la matière première indispensableà la fabrication des masques. »

130 millions de masquesproduits d’ici décembre

« La première ligne sera mise en pla-ce dès le 15 juin, l’installation desautres devant se terminer vers le 17août, indique Patrick Viseux, direc-teur des Celluloses de Brocéliande.La production prévue entre juillet et

décembre sera d’environ 130 mil-lions de masques, 70 pour les FFP2et 60 pour les chirurgicaux. Cela res-te un sacré pari. » Ces 130 millionsde masques sont d’ores et déjà réser-vés par l’Etat.

Les Celluloses de Brocéliande ontdéjà confectionné des masquesFFP2 de 2007 à 2010. Cette fabrica-tion avait démarré au moment où uneépidémie de grippe aviaire menaçaitla France. « Nous avons arrêté fautede demandes en cédant notre maté-riel à un autre fabricant français.Mais au sein de nos équipes d’enca-drement et de notre bureau d’étu-des, nous avons su conserver notresavoir-faire », signale Patrick Viseux.

La relance de la fabrication de mas-ques par Celluloses de Brocéliande

entraîne des créations d’emplois.Une soixantaine de personnes serontrecrutées, en CDI ou en intérim, etrejoindront un effectif déjà fort de 200salariés.

Dominique LE LAY.

Les Celluloses de Brocéliande ont déjàconfectionné des masques FFP2de 2007 à 2010. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Le groupe Intermarché investit dans cinq lignes de production au sein de son usine de Ploërmel(Morbihan) pour fabriquer des masques chirurgicaux et FFP2. La production débutera en juillet.

La fabrication de masques relancée à Ploërmel

L’élastique, nouvel or noir des couturièresLa demande en élastique pour faire des masques explose. Lesenseignes, comme Self Tissus à Quimper (Finistère), s’adaptent.

Centres hospitaliers, collectivités,couturières… Ces dernières semai-nes, la confection de masques en tis-su, en lien avec les recommandationssanitaires pour gérer la crise liée aucoronavirus, est exponentielle. Et siles tissus sont toujours là, tout le mon-de court après une autre matière pre-mière : l’élastique.

« Nous avons consommé en dixjours 40 000 mètres d’élastiquepour nos dix-neuf magasins. D’habi-tude, c’est ce dont nous avonsbesoin pour une année », témoigneDominique Thibaud, dirigeant de SelfTissus. Pour faire face à la demande,l’enseigne vient de commander« 150 000 mètres » du fameux ruban.

Née à Quimper (Finistère) il y a tren-te-cinq ans, Self Tissus est un réseaude franchises en plein développe-ment. Il vient ainsi de lancer son drive

pour commander le nécessaire afinde fabriquer masques et blouses, enkits déjà prêts ou à la demande. Millecommandes y sont, en moyenne,enregistrées chaque jour pourl’ensemble des dix-neuf magasinsrépartis en France. Ce drive perdure-ra d’ailleurs après les réouverturesprogressives des boutiques.

Un vingtième magasin verra le jourà Besançon une fois le confinementterminé. L’ensemble du groupe, fran-chisés compris, représente ainsi envi-ron 120 emplois. Et à Quimper, là oùse situent le siège social et le dépôtde l’enseigne, Self Tissus voit plusgrand : un bâtiment est en construc-tion, près d’Armor-lux. Objectif :« Multiplier par quatre nos capacitésde stockage », commente Domini-que Thibaud.

Rose-Marie DUGUEN.

L’enseigne Self Tissus (dix-neuf magasins en France, dont celui de Quimper)a vendu en dix jours autant d’élastique que durant toute une année en tempsordinaire. | PHOTO : YVES-MARIE QUEMENER/OUEST-FRANCE

Ouest-France2-3 mai 2020 Bretagne

La Bretagne en bref

Deux hommes, originaires des paysde l’Est et âgés de 34 et 42 ans, ontcomparu jeudi devant le tribunal cor-rectionnel de Rennes. Ils avaient étéinterpellés dimanche 26 avril, à Nan-tes, par les gendarmes de la sectionde recherches. Ils ont été identifiésgrâce à des traces ADN. Entrenovembre 2019 et avril 2020, ils ontcommis au moins une vingtaine devols ou tentatives de vols dans quatre

départements : Loire-Atlantique, Ven-dée, Morbihan et Ille-et-Vilaine. Lanuit, ils perforaient le toit de commer-ces à l’aide d’une disqueuse. Ilsvolaient principalement des fonds decaisse, des bijoux et du multimédiamais également des cigarettes, batte-ries ou voitures… Le préjudice totalest évalué à 100 000 €. CosminSimion et Daniel Velcu ont écopé dequatre ans d’emprisonnement.

Deux hommes condamnés à 4 ans de prison pour vols

Marlène Schiappa, la secrétaired’État chargé de l’Égalité entre lesfemmes et les hommes, a souhaitérendre possible l’ouverture de pointsd’accompagnement dans les centrescommerciaux, à destination des fem-mes victimes de violences conjuga-les. En Bretagne, grâce à l’engage-ment du Centre d’information desfemmes et des familles du Morbihanet de la Sauvegarde 56, une perma-

nence dédiée à l’accueil et à l’écoutede ces personnes a été ouverte le 24avril à Lorient, au centre commercialCarrefour K2 de Keryado. Cette per-manence, seule de ce type créée enBretagne, est tenue par des profes-sionnels et des bénévoles. Elle a lieules lundis, mercredis et vendredis (de9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Ce dispo-sitif pourrait se poursuivre au-delà dela fin du confinement.

Violences conjugales : un nouveau type de permanence

La Redadeg, la course à pied enrelais pour la langue bretonne, pré-vue en mai, a été reportée en

mai 2021, sur le même parcours à travers la Bretagne. Pourautant, on peut toujours continuer à acheter des kilomètres pourfinancer des projets en faveur de la langue bretonne. Il resteencore 1 220 km à acheter en allant sur le site de l’association(www.ar-redadeg.bzh).

Redadeg

Pas de grands festivals de plus de5 000 participants avant le mois deseptembre, en raison de l’épidémiedu coronavirus, a expliqué, mardi, lePremier ministre. Cette annonce asigné le glas du festival du Roi Arthur,qui devait se dérouler les 21, 22 et23 août, à Bréal-sous-Montfort, prèsde Rennes. Il est officiellement annu-lé, annoncent les organisateurs. Lesorganisateurs donnent rendez-vousaux festivaliers dans un an, à la fin del’été 2021. Les billets déjà achetésseront soit valables pour l’année pro-chaine, soit remboursés, au choix dufestivalier. L’édition 2019 du festivaldu Roi Arthur avait rassemblé près de45 000 spectateurs. Cette année, lerappeur Nekfeu était attendu pourson seul passage en Bretagne, ainsique la star de la techno berlinoise

Paul Kalkbrenner, les groupes Diony-sos et Vidéoclub, Claudio Capéo,Paul K…

L’édition 2019 du festival du Roi Arthuravait rassemblé près de45 000 spectateurs.

| PHOTO : OUEST FRANCE / HUGO SMAGUE

Le festival du Roi Arthur annulé cet été

En période de confinement, le con-seil départemental d’Ille-et-Vilainepense aux collégiens qui travaillent àdistance, depuis chez eux. Il leur pro-pose « Réviser m@lin », un outil enligne qui doit faciliter leurs révisions.Cette plateforme, mise à dispositionpar le Département en lien avec l’aca-démie de Rennes, est accessible àtous les collégiens. Jusqu’à présentexpérimentée dans une dizaine d’éta-blissements, elle permet aux élèves

d’accéder à une banque de ressour-ces pédagogiques pour réviser à lamaison : cours personnalisés, quizpour progresser en s’amusant, vidé-os, dictionnaires en ligne… L’accèsest possible via l’espace en ligne Tou-tatice, en cliquant simplement surl’icône « Réviser m@lin ». Les collègesrivés qui le souhaitent disposent decodes d’activation pour les élèves etleurs professeurs.

« Réviser m@lin », un outil en ligne pour les collégiens

Entretien

Michèle Kirry, préfètede la région Bretagne

Les quatre départements bretonsont été classés en zone verte.C’est plutôt une bonne nouvelle ?

Le 11 mai, date du déconfinement, onne pourra pas reprendre nos viessociales où on les avait laissées avantle confinement. Le 11 mai sera aussiune date à conquérir. Ce n’est pasparce qu’aujourd’hui, les quatredépartements bretons sont effective-ment en vert qu’ils le resteront forcé-ment pour le 11 mai. C’est donc notremanière de nous comporter indivi-duellement qui rejaillira sur le plusgrand nombre. Je rappelle aussi qu’ily a encore tous les jours de nouveauxcas de Covid-19 détectés en Breta-gne et que nous déplorons déjà271 décès à l’hôpital et en Ehpad.

Comment assurer la sécuritésanitaire dans les écoles, les trans-ports, les commerces ou les entre-prises ? Les habitantsdisposeront-ils de masquesde protection ?

Le respect des gestes barrières est lemaître-mot. Tout peut reprendre àcondition que l’on soit capable demettre en place des mesures de dis-tanciation physique pour protéger lespersonnes et éviter la propagation duvirus. Il appartiendra donc aux autori-tés organisatrices des transportscomme aux chefs d’établissementsou d’entreprises de mettre en placeces mesures sanitaires. Soixante gui-des métiers vont être publiés pouraider les entreprises à s’organiser,secteur par secteur. Une quarantaineest déjà disponible sur le site duministère du Travail.

Quant aux masques il y aura troiscanaux d’approvisionnement. Par lescollectivités qui se sont approvision-nées et dont l’État, rétroactivementprendra en charge 50 % du coût, parl’État pour tous les fonctionnaires ain-

si que les personnes fragiles et vulné-rables. Enfin, ceux qui seront vendusdans les commerces, selon des prixencadrés.

De nombreux élus locaux, dontLoïc Chesnais Girard, le présidentde la Région Bretagne, militentpour une réouverture des plages.C’est envisageable ?

En constatant, lors des premiersweek-ends de confinement, une trèstrès forte affluence, j’ai pris un arrêtépour fermer l’accès aux plages com-me les autres préfets bretons. Le Pre-mier ministre a affirmé qu’elles reste-raient fermées jusqu’au 2 juin et jepense que c’est une mesure raison-nable pour faire comprendre auxgens qu’il ne s’agit pas de s’y précipi-ter à nouveau. Mais j’ai bon espoir

qu’à partir du 2 juin elles puissent êtrerouvertes. De nombreux maires decommunes littorales ont fait des pro-positions d’organisation. On peutdonc effectivement imaginer uneréouverture progressive à partir decette date-là. Il est vraiment indispen-sable de respecter le confinementjusqu’au bout et, après le 11 mai, decontinuer à respecter les gestes bar-rières pour conquérir un assouplisse-ment des contraintes. Chacun denous tient une part du résultat collec-tif. Nous sommes tous responsablesde la victoire finale.

Assistera-t-on au retourdes marchés à partir du 11 mai ?

Depuis le décret du 23 mars dernier,les marchés étaient interdits sauf pardérogation du préfet qui pouvait les

autoriser, sur avis des maires, à condi-tion que des mesures de sécuritésanitaires strictes soient mises en pla-ce. Les maires, avec qui nous avonsétroitement dialogué, se sont mon-trés très responsables et j’ai accordéprès de 150 dérogations pour desmarchés alimentaires que j’avais limi-té à 15 étals. Le 11 mai, on inversera leprincipe. La règle sera que les mar-chés rouvriront et que les préfetspourront demander leur fermeturedans les cas où les règles barrièresne seraient pas respectées. Je suisd’ailleurs très heureuse de cettemesure.

Propos recueillis parSamuel NOHRA.

«. Il est vraiment indispensable de respecter le confinement jusqu’au bout », souligne Michèle Kirry, la préfète de région.| PHOTO : MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE

Les plages resteront bien fermées au moins jusqu’au 2 juin mais les marchés seront de nouveauxautorisés à partir du 11 mai, confirme Michèle Kirry, la préfète de la région Bretagne.

Déconfinement : « Le 11 mai, une date à conquérir »

Ainsi que le révélait Ouest-Francemercredi, les parents d’un petit Awen,né à l’hôpital de Guingamp (situé àPabu) le 15 avril, n’ont pu lui donner lesecond prénom qu’ils avaient choisi,celui de son grand-père paternel :Fañch. L’état civil de la mairie dePabu, indiquant avoir appliqué unecirculaire émanant du procureur deSaint-Brieuc, n’a pas reproduit le tildesur l’acte de naissance, modifiant leprénom en « Fanch ». Le tout, malgrél’adoption par les députés de la pro-position de loi du député Molac, enfévrier, à la suite de deux affaires simi-laires.

« Bienveillance et bon sens »

Trois élus du conseil régional de Bre-tagne, Mona Bras, Lena Louarn, pré-sidente de l’Office public de la languebretonne, et Paul Molac, députérégionaliste, demandent, via un com-muniqué, « à la commune de Pabude faire preuve de bienveillance etde bon sens, en rétablissant lafamille du jeune Awen Fañch dans

son droit, pour éviter un nouveauparcours judiciaire kafkaïen, dontl’issue en cassation ne ferait aucundoute […] ».

Le militant indépendantiste bretonet futur élu à la municipalité de Guin-gamp, Gaël Roblin, estime « qu’aprèsdes mois de communication triom-phaliste de la part des députésLREM et les promesses du gouver-nement, de palabres au Sénat… for-ce est de constater qu’aucun dos-sier relatif à la politique linguistiquen’a avancé de façon pérenne etsatisfaisante ».

À son tour, le parti politique Uniondémocratique bretonne « proteste »,et indique, « alors que l’on croyaitl’affaire du prénom Fañch enterrée »,réclamer « pour tout un chacun ledroit de donner un prénom bretoncorrectement orthographié à sonenfant ».

Les parents du petit Awen Fañch sesont dits prêts à saisir la justice sinécessaire.

Fabrice BERNAY.

L’affaire Fañch suscite des réactionsLes parents d’un enfant né à Pabu (Côtes-d’Armor), n’ont puinscrire le n tilde dans son second prénom. Des voix s’élèvent.

Quelles seront les conséquences decette crise sanitaire sur l’économie ?« Elles seront considérables pourl’économie française en général etl’économie bretonne en particulier,répond la préfère de Bretagne, Michè-le Kirry. Mais des mesures de sou-tien exceptionnelles, telle l’activitépartielle, étendue jusqu’au 1er juin,qui concerne plus de 450 000 sala-riés et permet de sauvegarderemplois et compétences, vont per-mettre aux entreprises de repren-dre. »

La préfète de région mise aussi sur« la consommation des ménages quidevrait également repartir et doperl’économie. Par ailleurs, l’État a misen place des prêts garantis et la ban-que des territoires, en lien avec larégion, a créé le fonds ResistanceCovid, auquel les commerces etentreprises vont pouvoir s’adresserpour obtenir des avances rembour-sables jusqu’à 10 000 €. Ils vont pou-voir réamorcer la pompe économi-que même si les pertes sont tout demême là. »

Michèle Kirry rappellle que « la Bre-tagne dont l’Ille-et-Vilaine faisait plu-tôt face à une crise du recrutementavant cette crise. Notre taux de chô-mage était bas. Les chiffres de liqui-dations judiciaires et de dépôts debilan ne sont pas encore inquié-tants. »

« Nous n’avons pas les signes d’unécroulement économique et nousavons la chance d’avoir un secteuragricole, agroalimentaire et logisti-que qui a tenu », conclut la préfète derégion.

Bridor est l’un des bastionsde l’agroalimentaire en Bretagne

| PHOTO : MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE

« Nous n’avons pas les signes d’un écroulement économique »

Pandémie : 59 décès en EhpadSi le recul de la pandémie se confirme en Bretagne, l’Agencerégionale de santé, souligne aussi le nombre de décès en Ehpad.

De jour en jour, la tendance se confir-me : toujours un peu moins de mala-des du Covid-19 soignés dans un ser-vice de réanimation ou dans un autreservice hospitalier, et plus de retourde patients à leur domicile.

Si le nombre de cas constatés évo-lue toujours, avec 10 nouveaux casdiagnostiqués en Bretagne en24 heures, cette progression se ralen-tit de jour en jour. On compte aujour-d’hui 2 439 cas de coronavirus enBretagne constatés après un exa-men. Il y en a désormais 667 (+2) enIlle-et-Vilaine, 626 (+4) dans le Morbi-

han, 577 (+2) dans le Finistère et380 (+1) dans les Côtes-d’Armor.

Cependant, on déplore 212 décèsen milieu hospitalier depuis le débutde la crise sanitaire. Et comme elle lefait chaque mardi et vendredi, l’Agen-ce régionale de santé publie le nom-bre de décès de personnes âgéesdans les Ehpad depuis le début de lapandémie. Ainsi, ce sont 59 résidentsde ces établissements accueillantdes personnes âgées dépendantesqui sont décédées à cause du coro-navirus.

0

200

400

600

800

Infographie : Ouest-FranceSource : ARS Bretagne.

Covid-19 : évolution de la situation hospitalièreen Bretagne

Décès

Personnes guériesrentrées à domicile

Nombre totalde patients hospitalisés

Hospitalisations en réanimation

212

827

378

46

23avril

16avril

9avril

2avril

26mars

19marsDécès et personnes guéries : cumuls depuis le début de la pandémie.Nombre de patients hospitalisés (dont en réanimation) : évolution de la situation journalière.

1er

mai

Dans la soirée du 7 mars, à Caen,alors qu’ils patrouillent, des policiersrepèrent le comportement suspectde deux jeunes hommes. Pris depanique, ceux-ci jettent une sacoche.Les policiers y découvrent une impor-tante somme d’argent. 2 800 € enbillets de 50 €. Tous faux.

Des voyages ont eu lieu en Italie,jusqu’à Naples. Pas pour admirer leVésuve, mais pour acheter des fauxbillets dans un fast-food situé près dela gare routière. Il ressort de l’enquêteque 5 000 € de fausse monnaie sesont négociés autour de 500 €.

Les faux billets de 50 € sont ensuiteécoulés dans des commerces. Outrele sud de la France, l’Ouest a été écu-mé : Caen, Bayeux, le pays de Falai-se, ll’Orne, ainsi que la Bretagne. Lesvictimes se comptent par dizaines.

Tony Joly est condamné à trois ansde prison, dont un an avec un sursisprobatoire de deux ans. Son compli-ce écope de dix-huit mois de prisondont six avec un sursis probatoire ren-

Prison ferme pour des faux billetsTrois jeunes ont comparu, jeudi, devant le tribunal de Caenpour avoir écoulé des faux billets, en Normandie et en Bretagne.

forcé. Une troisième comparse, unejeune femme, est condamnée à huitmois de prison avec un sursis simple.

Les faux billets de 50 € étaient achetésà Naples. 5 000 € de fausses coupuresse négociaient environ 500 €.

| PHOTO : ILLUSTRATION OUEST-FRANCE

Bretagne Ouest-France2-3 mai 2020

Chaîne alimentaire : première distributionElle doit répondre aux besoins des associations caritatives,confrontées à une forte demande dans toute la région.

Entre novembre 2019 et avril 2020, ilsont commis au moins une vingtainede vols ou tentatives en Loire-Atlanti-que, Vendée, Morbihan et Ille-et-Vilai-ne. Deux hommes originaires despays de l’Est, 34 et 42 ans, ont compa-ru jeudi devant le tribunal correction-nel de Rennes. Ils avaient été interpel-lés le 26 avril, à Nantes, par les gen-darmes de la section de recherches.

Leur enquête a débuté en avril. Mal-gré une baisse de la délinquance attri-buée au confinement, les gendarmesde Loire-Atlantique ont constaté unerecrudescence des raids nocturnes,surtout dans des commerces. Lemode opératoire est commun à plu-sieurs affaires : le toit est perforé àl’aide d’une disqueuse, de nuit, et desfonds de caisse, des bijoux et du multi-média, mais aussi des cigarettes, desbatteries et des voitures disparaissent.

Des traces ADN

Les gendarmes identifient deux hom-mes grâce aux traces ADN retrouvéessur l’un des vols. Le traçage de leurstéléphones permet de les relier à plu-sieurs vols survenus dans l’Ouest.Après plusieurs jours d’écoutes télé-phoniques, ils sont interpellés. En gar-de à vue, ils reconnaissent vingt-trois

vols, ceux que les enquêteurs peuventprouver. Pour les gendarmes, ce n’estcependant que « l’arbre qui cache laforêt ». Sur les vingt-cinq vols exami-nés au tribunal, les prévenus n’ennient que deux. Ils indiquent que lesbiens volés étaient revendus à la com-munauté roumaine. Un smartphoneestimé à 1 000 € pouvait être revendu80 €. Le but : se débarrasser le plusvite possible du magot des vols.

Les deux hommes, qui avaient déjàété condamnés pour des faits similai-res, estiment avoir gagné 4 000 € surcette période. Une somme que la pré-sidente du tribunal estime très éloi-gnée du préjudice subi. Entre les volset les dégradations dans les commer-ces ou chez les particuliers, elle l’esti-me à 100 000 €.

Suivant les réquisitions du procu-reur, le tribunal a condamné CosminSimion à quatre ans d’emprisonne-ment, à quoi se cumulent onze moisliés à la révocation d’un sursis et duretrait d’un crédit de peine. Daniel Vel-cu a été condamné à quatre ansd’emprisonnement, à quoi s’addition-nent aussi cinq mois liés au retraitd’un crédit de peine. Les deux hom-mes ont demandé à être incarcérés àNantes, une requête acceptée.

Des vols pour 100 000 € de préjudiceDeux hommes ont été condamnés, jeudi, à de la prison ferme,pour une série de faits dans quatre départements de l’Ouest.

Lou Légumes, spécialiste du champignon frais basé en Ille-et-Vilaine, vient d’annoncer sa créationd’ici à fin juin 2021, en Mayenne, avec le soutien des collectivités. À la clé, 150 emplois en CDI.

Une champignonnière va bientôt sortir de terre

Le pourcentage d’augmentation des violences à domici-le constatées depuis le début du confinement, mi-mars,dans les Pays de la Loire. Ce chiffre concerne plutôt les

agglomérations des cinq départements.

30

Le projet

L’annonce en a secoué plus d’un. Cejeudi, l’entreprise Lou Légumes aannoncé qu’elle allait construire, d’icià fin juin 2021, une champignonnièreà Landivy, dans le nord-ouest de laMayenne. À 20 km de son premiersite basé à Poilley, en Ille-et-Villaine.Avec, à la clé, 150 postes en CDI.

Alors que « 70 % des champignonsconsommés sont importés », face àun marché « en pleine croissance »,« on avait besoin d’un second site deproduction géographiquement pro-che, mais suffisamment éloignépour toucher un autre bassind’emploi », explique EmmanuelleRoze, qui s’est lancée dans l’aventureen 2009 avec son mari, Fabrice Cha-puzet, et son frère, Benoît Roze.

« L’agroalimentaire régionalreste fort »

Cet « esprit familial » que l’on retrou-ve en Mayenne a aussi séduit BrunoLestas, président de la communautéde communes du Bocage Mayen-nais, partie prenante dans ce dossier,« sur lequel on est depuis plus detrois ans » : « C’est une bonne nou-velle pour notre territoire rural, quiest industriel et attractif. On est dis-cret mais on avance ! »

Avec la commune, « nous prenonsen charge la viabilisation du terrainde 33 000 m² dans une zone d’activi-té, poursuit l’élu. On fait ce qui estdans nos cordes. On facilite cetteimplantation inédite. » L’entreprise,qui cultive l’ambition d’être « le n° 1du champignon » en France, investitdix millions d’euros pour faire sortirde terre le bâtiment de plus de

11 000 m² et le faire tourner.« Trois autres projets sont en

cours », confirme la cofondatrice.Certains, annoncés très tôt, tardent àvoir le jour. Un passif qui n’inquiètepas Bruno Lestas. « Nous travaillonsavec du concret et des certitudes. »« Il n’y a aucune raison que ça nepousse pas à Landivy », assureEmmanuelle Roze. Si les débuts n’ontpas été faciles, « aujourd’hui, à Poil-ley », où un agrandissement est aussiprévu, « nous avons stabilisé l’activi-té. Nous avons 160 salariés avec unturn-over très faible, un business

model qui fonctionne et une rentabi-lité avérée ». De quoi être plus con-vaincant auprès des banques etautres partenaires.

La Région Pays de la Loire soutientle projet sur son volet formation, quise fera en interne. « Nous sommesfiers d’accompagner une entrepriseen plein essor, qui a choisi de créerdes emplois et de valoriser nos terri-toires ruraux, commente ChristelleMorançais, la présidente. L’implanta-tion de Lou Légumes en Mayenneest un vrai message d’espoir en cet-te période si difficile. C’est la preuve

qu’en dépit des difficultés, le sec-teur agro et agrialimentaire restefort dans notre région. »

La première pierre est attenduepour septembre 2020, pour unemise en route en juin 2021. Les pos-tes seront à pourvoir dès le mois demars. Avec ses vingt-six salles deculture, la champignonnière devraitproduire 4 500 tonnes de champi-gnons bio par an (blancs, bella roséset pleurotes) destinés à la grandedistribution, spécialisée ou non, etaux grossistes.

Alix DEMAISON.

L’entreprise familiale Lou Légumes, gérée par trois associés (photo), va construire une seconde champignonnière à Landivy,dans le nord-Mayenne. Elle devrait sortir de terre d’ici à juin 2021. | PHOTO : LOU LÉGUMES

Le recteur d’académie veut jouer « la souplesse et le dialogue » avec eux alors qu’ils doivent gérer,dans leur commune, le retour des élèves en classe le 12 mai.

Retour à l’école : les maires au four et au moulin

Prévus du 29 mars au 4 avril, les troisdéfilés du carnaval de Nantes avaientété, dans un premier temps, reportés

par les organisateurs. Jeudi, l’association Nemo a finalement prisla décision d’annuler complètement le carnaval 2020, et de don-ner rendez-vous en 2021.

Carnaval

Pendant quatre ans, de 2015 à 2019,la société Vortex mobilité a transportédes enfants porteurs de handicappour le compte du conseil départe-mental de Maine-et-Loire, dans lecadre d’une délégation de servicepublic. Mais sa gestion a été contes-tée par plus d’une vingtaine de sala-riés qui estimaient, notamment, quel’entreprise aurait eu recours au travaildissimulé. Le 14 janvier, l’affaire étaitexaminée par la cour d’appel

d’Angers, après une première con-damnation aux prud’hommes en jan-vier 2018. Le 5 mars, la cour d’appel arendu ses arrêts, concernant 23ex-salariés. Et, pour 21 d’entre eux, aconfirmé le jugement prud’homal.Vortex mobilité devra leur verser plusde 206 000 €. La société, dont le siè-ge est localisé à Saint-Jean-de-Vedas(Hérault), a, entre-temps, été placéeen liquidation judiciaire à la fin dumois d’avril, avec plan de cession.

Condamnation confirmée pour Vortex mobilité

Pays de la Loire en bref

La crise sanitaire liée au coronaviruset six semaines de confinement pla-cent les associations caritatives dansdes situations délicates, confrontéesà de plus en plus de demandesd’aide alimentaire de la part des per-sonnes les plus fragiles (O.-F. de mer-credi). Face aux besoins de denréesalimentaires, la Région Pays de la Loi-re a décidé de mettre en place « unechaîne alimentaire solidaire, endirect des producteurs ou fournis-seurs ligériens aux associations ».

Cette semaine, les premières distri-butions de cette aide alimentaire ontété réalisées auprès de quatre acteursassociatifs majeurs : la Banque ali-mentaire, la Croix Rouge, les Restosdu cœur, le Secours populaire, quisont en difficulté pour collecter les pro-duits indispensables aux besoins desplus démunis. Une « chaîne alimentai-re solidaire » que la Région finance parl’achat de denrées.

Des entreprises ligériennesdans la boucle

Pour les quinze prochains jours, qua-tre familles de produits ont été définiesavec les associations : pommes, lait,yaourts, farine. D’autres produitsseront proposés en lien avec les pro-ducteurs et fournisseurs dans lessemaines suivantes.

Avec Solaal (Solidarité des produc-teurs agricoles et des filières alimen-taires), la Région s’appuie sur lesentreprises suivantes : Scafla à Car-quefou ; les minoteries Bourseau àNozay et Suire ; Terryloire à Parçay-les-Pins ; Pomevasion à Juigné-sur-Loir ; les vergers de la Chaupinière àSaint-Berthevin ; Equilait ; Eurial ; Jus-te et Vendéen à La Roche-sur-Yon.

Vingt points de livraison sont prévuspour acheminer les denrées en vued’une redistribution aux plus dému-nis. Une première distribution de den-rées a lieu mercredi au Mans, à desti-nation du Secours populaire.

Une distribution de colis par les Restosdu cœur. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Le chiffre, à l’échelle de la Région desPays de la Loire, peut paraître énor-me : les gendarmes et policiers,depuis le début du confinement,mi-mars, ont dressé 30 000 procès-verbaux à l’issue de 900 000 contrô-les effectués entre le 17 mars et le27 avril. Bon nombre concernent desnon-respects de confinement, ainsique quelques grands excès de vites-se. Pour le seul département de Loire-Atlantique, ce chiffre est de 16 000

procès-verbaux pour 240 000 contrô-les. Alors que démarrait le pont du1er mai, le préfet de Région, Clauded’Harcourt, a souligné qu’un hélicop-tère et des drones allaient être utilisés,notamment pour surveiller les routes.Rappelant la « responsabilité collec-tive et individuelle qui vaut pour tousen cette période de confinement », ila prévenu que les forces de l’ordreallaient utiliser, en cas de besoin,« des méthodes contraignantes ».

Des gendarmes effectuent des contrôles auprès des automobilistes, pour vérifierqu’ils ont bien leur autorisation de sortie. | PHOTO : PHILIPPE RENAULT / OUEST-FRANCE

900 000 contrôles et 30 000 PV depuis la mi-mars

Pourquoi ? Comment ?

Qui est concerné ?Le retour dans les écoles va se faireen fonction des réalités locales. Larentrée devrait avoir lieu le 12 mai, le11 étant réservé à une journée péda-gogique. Cette rentrée concerne lesélèves de maternelle et des classesélémentaires, également les collé-giens de 6e et 5e s’ils vont en classe,dans des départements classésverts pour eux. Le recteur de l’acadé-mie des Pays de la Loire, WilliamMarois, veut « jouer la souplesse etle dialogue avec les maires ». Et pro-met que les parents seront informéslocalement de l’organisation de larentrée scolaire. Ils recevront un cour-

rier en fin de semaine prochaine.

Pas obligatoireLe recteur a bien précisé que le retourdes élèves va se faire sur la base du

volontariat. Il explique à ce proposqu’il faut « appliquer avec beaucoupde vigilance le protocole sanitaireafin de créer de la confiance ». Si desélèves ne reviennent pas en classe,parce que les parents ne le souhaitentpas, il envisage des solutions comme« du porte-à-porte de volontaires enservice civique, qui iraient voir lesparents pour les inciter à envoyerleurs enfants à l’école ».

Cantine ?Un gros flou « à définir », explique lerecteur, qui renvoie la question làaussi vers des maires décidément aufour et au moulin. Il n’est pas expliquécomment seront respectés les ges-tes barrière à la cantine, ou le modeopératoire si les cantines restent fer-

mées. Et où déjeuneront les élèves ?

Un sur deux« Nous allons accentuer le travailavec les maires, au rectorat, pourvoir comment chaque école peutaccueillir des élèves », explique Wil-liam Marois. Il confirme que la classese fera devant des demi-effectifs, unélève sur deux, soit dans les établis-sements, soit à la maison. Il préconisepour l’autre demi-classe la mise enplace, par les mairies, d’activités spor-tives, culturelles et citoyennes com-me des visites de musées, de conser-vatoires, d’élus, des rencontres avecdes professionnels de la santé, oumême des rencontres d’élus.

Éric de GRANDMAISON.

Première des priorités : « Que nosélèves poursuivent leur scolarité ! »

| PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Jeudi matin, au Mans, un clientattend tranquillement ses gâteauxdevant la caisse de la boulangerie Aufournil de La Rép, en plein centre.Derrière lui, un homme patiente« sagement », précise un policier. Lapatronne sert le premier client, puis lesecond lui « demande le contenu dela caisse, sans être agressif », maisen montrant bientôt « deux grossesfeuilles de boucher glissées dans sa

ceinture ». Le mari de la boulangèreayant été prévenu, l’homme est repar-ti comme il était venu, sans faire debruit. Une patrouille voisine l’a rapide-ment interpellé. Âgé de 39 ans, il a étéplacé en garde à vue à l’hôtel depolice. « C’est un nom qu’on connaîtbien », expliquent les policiers. En find’après-midi, il est sorti attaché à sonbrancard pour rejoindre l’hôpital spé-cialisé d’Allonnes, tout près du Mans.

Il veut la caisse, deux feuilles de boucher à la ceintureDepuis mi-mars, la Médiation du cré-dit des Pays de la Loire a été sollicitéepar plus de 193 chefs d’entreprise.du6 au 24 avril, 115 dossiers éligibles ontété enregistrés, soit 5 % du nombrede dossiers acceptés au niveau natio-nal (2 520). Cette forte hausse (dixdemandes supplémentaires enmoyenne par jour la semaine dernière) est à mettre en rapport avec la fortedemande de prêts garantis par l’État.Les montants cumulés de créditsdemandés atteignent 27,1 millionsd’euros, soit 6 % des demandes natio-nales, avec une moyenne quotidien-ne de 1,9 million d’euros. L’encoursmoyen s’établit à 236 000 €. Lesentreprises concernées sont trèsmajoritairement des TPE (moins dedix salariés). La médiation est plusponctuellement saisie par des PME.Les demandes émanent surtout dessecteurs frappés de plein fouet par le

confinement : services, commerce dedétail ou de gros, restauration, héber-gement, bâtiment. La Médiation ducrédit est joignable dans les cinqdépartements de la région. Ce dispo-sitif intervient pour accompagner lesentreprises qui rencontrent des diffi-cultés avec leur banque ou leur assu-reur crédit.

Un maçon sur un chantier.| PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Près de 200 patrons ont sollicité la Médiation du crédit

Ouest-France2-3 mai 2020 Pays de la Loire

Catherine Cauchois aux Arcis. « Il y a des animaux mais il manque les pas de l’homme admirant la nature. » | PHOTO : DR

Propriétaires et responsables sont encore dans l’incertitude, au moins jusqu’au 11 mai.En attendant, ils poursuivent l’entretien nécessaire d’espaces remarquables

Parcs et jardins n’attendent plus que leurs visiteurs

Le nombre de brins de muguet qui devaientêtre distribués dans les Ehpad de Loire-At-lantique, le 1er-Mai, en lien avec le conseil

départemental, la chambre des métiers et les artisans fleuristes.

32 000

Depuis le 23 mars, la commune deLa Roche avait mis en place un cou-vre-feu. Il « sera levé à partir du lundi4 mai au matin ». La Ville a expliquéque la mesure avait été instaurée« sur l’ensemble de la communepour éviter la propagation du Covid-19 ». Le couvre-feu entre 21 h et 6 hdu matin, puis 21 h et 5 h du matin,visait à « introduire une prise deconscience chez l’ensemble deshabitants ». La population ayant étéexemplaire pendant cette période, lecouvre-feu n’a plus lieu d’être.

Initialement prévu pour durer jus-qu’à la fin de l’état d’urgence sanitai-re, « l’arrêté municipal de couvre-feuprendra fin lundi 4 mai à 6 h », a aussiannoncé, de son côté, Jean-MichelLalère. Le maire de Fontenay-le-Com-te, toujours en Vendée, a pris cettedécision estimant que « les gensreprennent progressivement le tra-vail et ont donc besoin de circuleraprès 21 h 30 ou avant 6 h ». Là aussi,la levée du couvre-feu témoigne sansdoute d’un respect satisfaisant desmesures de confinement.

Le couvre-feu est levé à La Roche-sur-Yon et Fontenay

Du fourrage pour les éleveurs de chevaux !La Coordination rurale lance un appel aux collectivités, entrepriseset particuliers pour aider les centres équestres.

Comme de nombreux secteurs, lesentreprises du paysage des Pays dela Loire ont été impactées par la crisesanitaire. Dès le début du confine-ment, une grande majorité d’entreelles ont fermé leurs portes pendantune quinzaine de jours.

« Les petites structures sont cellesqui ont continué. C’est plus simpled’y mettre en place les gestes bar-rières », explique Alain Martineau,président bénévole de la délégationPays de la Loire de l’Union nationaledes entreprises du paysage (Unep),également à la tête d’une vingtained’employés à l’entreprise M Paysagebasée aux Achards, en Vendée.

L’Unep Pays de la Loire compte près

de 1 810 entreprises pour 7 250 actifs.Durant cette période, plusieurs échan-ges entre les adhérents de l’Unep sesont tenus. « Il y a eu une grossecohésion. Les adhérents sont trèsreconnaissants. Nous avons discutésur les mesures de protection quechaque entreprise appliquerait. Desréunions entre départements ontété organisées pour trouver dessolutions pour l’après. »

La santé des collaborateurs prime.L’utilisation du port de masque et legel hydroalcoolique sont de rigueur.Plus de contacts entre les salariés, letélétravail est instauré.

Début avril, les entreprises du pay-sage ligériennes ont progressivement

repris leur activité « en sécurité »,pour le plus grand plaisir des salariés.En plus du masque, les outils entresalariés ne sont plus échangés et sontdésinfectés. Les chantiers à l’arrêt ontpu reprendre voire se terminer. Exit lecontact avec les clients. « Nous leurdemandons de rester confinés letemps que le paysagiste fasse sontravail. Ça les rassure », souligne leprésident de l’Unep régionale.

« Pas efficaces à 100 % »

Les coups de téléphone, notammentdes clients du privé voire des particu-liers, reviennent petit à petit. Malgré leconfinement, les personnes conti-nuent de solliciter les entreprises du

paysage. « Nous ne sommes pasefficaces à 100 %. Certains fournis-seurs ne sont ouverts que partielle-ment. Nous avançons moins vite »,admet Alain Martineau.

Des projets courent jusqu’en autom-ne. La remise du dessin s’effectue parinternet. Seules les entreprises qui tra-vaillent en lien avec les collectivités etles marchés publics n’ont pas encorerepris. Des demandes de chômagepartiel ont été déposées. Les parcs etles jardins fermés n’influent pas sur lesecteur. Après un hiver compliqué etcette période d’arrêt en pleine saison,les entreprises du paysage régionalesespèrent rebondir rapidement.

Melle-Taliane N’GOMA.

Les entreprises du paysage régionales retrouvent le terrain

Pays de la Loire en bref

Enquête

« Nous sommes dans l’incertitudejusqu’au 11 mai, annonce ChristineToulier, présidente de l’Associationdes parcs, jardins et paysages desPays de la Loire (APJPL), qui réagitaux propos du Premier ministre sur laréouverture des parcs et jardins. Est-ce les jardins publics ? Privés ? Il n’apas été très explicite. » Depuis ledébut du confinement, les parcs et lesjardins sont fermés au public. « Il y ades animaux mais il manque les pasde l’homme admirant la nature »,souffle Catherine Cauchois, ophtal-mologiste à la retraite et propriétairedu château des Arcis et de ses jardins.Elle partage quelques photos sur lapage Facebook du domaine. « Maisce n’est pas la même chose que d’yêtre, admet-elle. Il n’y a pas d’odeur,ni le bruit de l’eau qui coule. »

« Travailler… pour personne »À Meslay-du-Maine, en Mayenne, lesArcis, labellisés Beau jardin depuistrois ans par la Région et l’APJPL,accueillent 3 000 visiteurs chaqueannée. L’ouverture devait avoir lieuhier. Mais la pandémie a bousculé lesplans. Un crève-cœur pour cetteamoureuse de la nature. « Là, nousavons l’impression de travailler pourrien… Ou plutôt pour personne »,indique Catherine Cauchois.

L’entretien du jardin doit pourtant sepoursuivre. À l’aide d’un jardiniervivant sur place, la propriétaire conti-nue de soigner l’espace. Désherbagedes allées, taillage des haies et desrosiers, élagage des arbres… La naturen’attend pas. « Un jardin est, paressence, un lieu de beauté, desavoirs et de plaisirs qu’il est frus-trant de ne pas pouvoir partager »,déplore la propriétaire, qui entretientses jardins sur ses propres deniers etgrâce aux recettes des visites. Les per-tes se comptent par milliers d’euros.

Une perte de 350 000 €

Même son de cloche au parc orientalde Maulévrier, en Anjou. Hervé Raim-bault, directeur de ce jardin japonais,devait recevoir ses premiers visiteurs le15 mars. À l’heure actuelle, cinq jardi-niers s’occupent des 29 hectares. Unemoitié des dix-sept salariés est au chô-mage partiel. Le recrutement des sai-sonniers est reporté. « Le parc afficheune perte de 350 000 € par rapport à2019. Si la fermeture se prolongeaitjusqu’à fin juin, on atteindrait800 000 € », signale le directeur. Grâ-ce aux deux dernières saisons et à ses150 000 visiteurs annuels, le parc « vitsur ses réserves ».

109 jardins et parcs ligériensPlusieurs professionnels et propriétai-res jardiniers sont impactés par la cri-se et s’en inquiètent. « Quand jereçois des coups de fil, c’est pourme demander quand une ouvertureest possible. On aimerait que ce soit

le plus tôt », reprend Christine Toulier,Avec une saison déjà compromise,certains craignent la fermeture définiti-ve de leur site. « Notamment les peti-tes structures. Certains réalisentdes efforts colossaux pour entrete-nir leur bien », ajoute la présidente.

La région Pays de la Loire compte109 parcs et jardins, dont 21 ont obte-nu le label « Jardin remarquable »décerné par le ministère de la Cultu-re. Ces sites sont soumis à des exi-gences particulières et demandentun entretien impeccable. Les dépen-ses y sont généralement onéreusesmais ils participent à l’attrait touristi-que de la région. « Les propriétairesy sont toute la journée. C’est pour-quoi, au nom de l’association, nousdemandons que l’agrément fiscalsoit rétabli pour ces jardins remar-quables. Cela concernerait quatre,voire cinq jardins ligériens », indiquela présidente.

Des mesures de sécuritéLe Comité des parcs et jardins deFrance prépare une charte pour lerespect des mesures barrière, quisera soumise au ministère de la San-té. À Maulévrier comme au châteaudes Arcis, Hervé Raimbault et Cathe-rine Cauchois appliqueront la distan-ciation sociale, géreront le flux des cli-ents et mettront à disposition du gelhydroalcoolique. Un circuit pourraêtre établi afin que les visiteurs ne secroisent pas. Si, à l’heure actuelle, larégion tend vers le vert, il faudrapatienter jusqu’au 7 mai pour connaî-tre la liste précise des départementsclassée, pour une possible réouvertu-re dès parcs et jardins dès le 11 mai.Alors, en attendant, le parc orientalde Maulévrier partage aussi des pho-tos du jardin oriental aux confinés,par le biais de Facebook. Une façonde voyager depuis chez soi…

Melle-Taliane N’GOMA.

Pour venir en aide aux intermittentsdu spectacle, une pétition intitulée« Renouvellement des droits desintermittents du spectacle année noi-re 2020 » a été lancée par le collectifnantais Année noire 2020 sur le site

Change.org. Adressée aux ministresdu Travail et de la Culture, elle récla-me le renouvellement automatiquedes droits des intermittents. Plus de170 000 personnes l’avaient d’ores etdéjà signée en fin de semaine.

Une pétition de 170 000 intermittents du spectacle

Les éleveurs de chevaux vivent destemps difficiles à cause de la crisesanitaire. La Coordination rurale sepenche sur leurs difficultés. « Les hip-podromes, les centres équestressont fermés au public. Les éleveurset propriétaires de chevaux n’ontplus de rentrée d’argent. La poussede l’herbe a été ralentie par un débutde printemps sec. On peut redouterdes difficultés de trésorerie pournourrir les chevaux », s’inquiète Pas-cal Aubry, président de la Coordina-tion rurale des Pays de la Loire.

Dans ce contexte, le syndicat prendtrois initiatives. Premièrement, ildemande aux préfets d’autoriser lavalorisation des jachères (sous formede pâturage ou de fauche) pourl’ensemble des élevages, dont les éle-vages équins.

Appel à la solidarité

Deuxièmement, il demande aux col-lectivités de recenser les surfaces enherbe publiques qui pourraient êtremobilisées pour fournir du fourrageaux éleveurs. « Rien que dans lacommune de Mayenne, on compteune cinquantaine d’hectares depelouses », estime Pascal Aubry.

Enfin, la Coordination rurale desPays de la Loire lance un appel auxentreprises et aux particuliers dont

les pelouses et prairies pourraientêtre fauchées et récoltées au profitdes éleveurs de chevaux. « Faites-vous connaître auprès de nous,encourage Pascal Aubry. Nous vousmettrons rapidement en contactavec des éleveurs et des centreséquestres proches de chez vous. »

Les éleveurs « redoutent des difficultésde trésorerie pour nourrir les chevaux »avant la reprise des activités.

| PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

La mission de ce nouveau groupe detravail « plages et tourisme », dont leconseil régional avait sollicité la cons-titution, doit permettre d’organiser laphase de déconfinement et d’antici-per sur le temps des grandes vacan-ces, dans deux mois. Le préfet derégion, Claude d’Harcourt, a préciséque l’accès des plages resterait, surla côte Atlantique, « interdit jusqu’au2 juin ». À partir de cette date-là doits’organiser la phase de déconfine-ment « progressive jusqu’à un retour

à la normale ». Ce groupe de travailconcerne tous les maires des com-munes littorales de Loire-Atlantique,ainsi que les parlementaires. « Nousferons en sorte d’avoir un travail enharmonie avec le littoral vendéen »,ajoute le préfet. Simultanément seraabordée la question de la plaisanceet du nautisme, dossier sur lequel lepréfet de région annonce que desorientations du ministère sont atten-dues d’ici dix jours. Elles constitue-ront une base de travail.

La sortie de confinement se profile pour les plages en juin. Un groupe de travailse penchera aussi sur les activités nautiques. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Des groupes de travail sur les plages et le nautismeLorsque le directeur général des ser-vices du May-sur-Èvre (Maine-et-Loi-re), Guillaume Caiveau, est arrivé à lamairie, hier, vers 7 h 30, une désagré-able surprise l’attendait. « Une ou plu-sieurs personnes ont cassé unevitre dans le hall d’entrée et jeté unengin incendiaire à l’intérieur »,explique le maire de la commune,Alain Picard. Les gendarmes de Mon-trevault-sur-Èvre ainsi que les pom-piers sont aussitôt appelés sur place.« L’incendie était déjà éteint maisune importante couche de suierecouvrait les murs et le sol et c’esttrès toxique », ajoute l’élu.

Après avoir effectué des relevéspour analyse, les sapeurs-pompiersont sécurisé les lieux. Une enquêteest en cours. « Nous avons bouclé etréparé ce qui pouvait l’être, indiqueAlain Picard. Nous voulions rouvrir lamairie progressivement mardi, maisil faudra attendre au moins huit joursaprès le nettoyage et les travaux. »Des moquettes au sol, des peintures

et des vitres brisées, qui ont explosésous la chaleur, devront être refaites.« Tout aurait pu brûler, déplore lemaire. On n’avait vraiment pasbesoin de ça en ce moment. »

Une vitre du hall d’entrée a été casséeet un engin incendiaire jeté à l’intérieur.

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Incendie volontaire dans une mairie du Maine-et-Loire

Quelle est votre priorité ?Je demande instamment aux collecti-vités de remettre en route très rapide-ment la chaîne administrative aprèsson arrêt brutal, et le processus desappels d’offres. Il y a urgence. Si lescollectivités se limitent à uniquementgérer les projets déjà dans les tuyaux,nous allons connaître des difficultés àmoyen terme. Il faut que ces collectivi-tés continuent à investir et program-ment l’avenir. Les collectivités localeset le privé représentent 80 à 90 % denotre activité

Comment va se passer le redémar-rage pour les travaux publics ?

Il va y avoir un problème de surcoûtset de contentieux : il va falloir adapternos chantiers aux contraintes desmesures barrières, par exemple éten-dre nos bases vie, augmenter lesprestations de nettoyage. Tout ça coû-tera plus cher. Or les devis ont été éta-blis avant la crise du Covid-19. Queva-t-il se passer pour les pénalités deretard sur les chantiers et les surcoûtsliés aux précautions face au virus ?Les commanditaires ne vont-ils pasdemander des indemnisations ?

Recueilli parÉric de GRANDMAISON.

« Visibilité nulle » pour les travaux publicsLe président de la Fédération régionale lance un appel pressantaux collectivités pour lancer de nouveaux projets d’avenir.

Trois questions à…

Quelles sont les perspectivesdes travaux publics dans la régionavec le déconfinement ?

Avant le confinement, nos entrepri-ses avaient un carnet de comman-des entre deux et quatre mois.Aujourd’hui, après deux mois pas-sés sans aucun appel d’offres ninouveaux marchés, nous avons unevisibilité nulle pour la rentrée de sep-tembre. C’est d’autant plus inquié-tant que nos entreprises pèsent18 000 salariés rien qu’en emploisdirects. Je pose donc clairement laquestion : vaut-il mieux continuer àinjecter de l’argent pour payer duchômage partiel ou ne faut-il pasinjecter cet argent dans de nou-veaux projets ?

Laurent-Emma-nuel Dieu.Présidentde la Fédérationrégionale destravaux publics

| PHOTO : DR

Quand il a vu les gendarmes, il a tentéde s’enfuir et a grillé un stop. Suivi parun équipage du Peloton de surveillan-ce de Rezé, au sud de Nantes, il a finipar stopper sa course, est vite sorti dela voiture et s’est mis à courir, commeson passager. Le conducteur a été

arrêté quelques minutes plus tard(son comparse ne l’a pas été). Il roulaità bord d’une ZX qu’il avait volée. Cegarçon âgé de 15 ans avait déjà étéarrêté voilà trois mois pour le vol d’unautre véhicule. Remis à son père, ilsera convoqué à la gendarmerie.

À 15 ans, il s’enfuit au volant d’une voiture volée

Pays de la Loire Ouest-France2-3 mai 2020

«Le confinement ayant été très bien respectéen Normandie, on a sans doute un taux d’immunitécollective très faible, de l’ordre de 10 %. Si on prendune deuxième vague, ce sera une déferlante.»

Christine Gardel, directrice de l’Agence régionale de santé

La phrase

C’est l’emploi d’une for-mule plus faible que lesens exact de ce l’on veut

dire… En poste depuis le 23 avril 2019, le préfet de région recon-naît avoir vécu une première année « assez tonique ». 75e anni-versaire du Débarquement, Armada de Rouen, incendie de l’usi-ne Lubrizol, coronavirus… On vous laisse juger. « Mais je vousredis être très heureux en Normandie », poursuit l’intéressé.

EuphémismeLe mot

Le retour à la vie normale, ce n’est paspour le 11 mai, martèle l’État. Vousrêvez de liberté et de grand air ? Pru-dence : le Covid-19 peut encoreentraver vos aspirations. « Les gensqui peuvent nous contaminer, il fautqu’on les isole », a souligné la direc-trice de l’Agence régionale de la san-té, Christine Gardel, jeudi. À partir du11 mai, toutes les personnes présen-tant des symptômes de Covid-19seront testées, et vite. Le résultat desanalyses doit arriver dans les 24 h.

Chaque patient devra communi-quer à son médecin la liste des per-sonnes avec lesquelles il a été encontact. En cas d’infection confirmée,il sera mis en quarantaine. Ses con-tacts – 20 par jour en moyenne entrela cellule familiale et l’environnement

professionnel notamment – serontappelés par la brigade mise en placedans chaque département.

Ces « patients-contact » seront pla-cés à leur tour en quatorzaine, à leurdomicile ou en isolement dans unhôtel. « S’ils ne sont pas symptômati-ques, ils seront testés immédiate-ment ; sept jours plus tard sinon. »S’ils sont positifs, leurs propres rela-tions devront alors être identifiées… etmises à l’isolement.

En présence de cas positif dans unétablissement scolaire, « on pourraêtre amené à refermer une classe,voire une école entière », prévient larectrice de l’académie. Dans le milieuscolaire comme dans les entreprises,la partie de jeu des chaises musica-les n’est pas terminée…

Des tests sans sortir de sa voiture…Plusieurs drives ont été installésen Normandie. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

On n’en a pas fini avec la quarantaine…

Pourquoi ? Comment ?

Pourquoi rouvrir les écoles ?Depuis plus de quarante jours, lesélèves suivent majoritairement leurscours à la maison. « Les inégalitésscolaires se creusent et se sontcreusées pendant le confinement »,justifie la rectrice de l’académie deNormandie, Christine Gavini-Chevet.Dans la région, 2 % à 4 % des élèvesne se sont pas, ou que très peu, mani-festés depuis la mi-mars.

« Ce virus, on ne sait pas quand ilva s’arrêter. » L’organisation penséepour l’après-11 mai pourrait mêmerester en vigueur à la rentrée de sep-tembre…

Tous les élèves de Normandieferont-ils leur rentrée de la mêmefaçon ?Non. Il y a le cadre, donné mardi parle Premier ministre à l’Assembléenationale. Et son application, décidéepar chaque collectivité avec les direc-tions des établissements. Date derentrée, rythme scolaire, niveauxaccueillis… Chacun ira de sa figurelibre. « Les situations seront trèscontrastées », prévient la rectrice.C’est rien de le dire !

Alors la rentrée, c’est quand ?En Normandie, à partir du 12 mai,pour les écoliers (maternelle et pri-maire) ; à partir du 18 pour les collé-giens. Le 11 mai sera consacré à lapré-rentrée des enseignants. Le gou-vernement a indiqué vouloir faire

entrer en premier les élèves de gran-de section, CP, CM2, puis les 6e et 5e.« Mais ce n’est qu’une indication »,modère la rectrice.

Concrètement, chaque établisse-ment, en lien avec ses élus, déciderade la date d’accueil des enfants etdes niveaux accueillis.

Sur quel rythme les enfantsiront-ils en classe ?Là aussi, c’est composition libre.Trois possibilités : à la demi-journée(avec des activités proposées par lacollectivité le reste de la journée, ceque prévoit la Ville de Caen), deuxjours par semaine ou une semaine

sur deux. Quand ils ne seront pas enclasse, les enfants suivront leur ensei-gnement à distance.

Le retour en classe est-ilobligatoire pour les enfants ?Non, il reste basé sur le volontariatdes familles. Ceux qui resteront à la

Les enseignants assurent la continuité pédagogique des élèves depuis le premier jour de confinement. 1 500 professeursnormands ont continué d’accueillir les enfants des personnes prioritaires dans la gestion de la crise (ici à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen). Le retour des autres élèves ne s’annonce pas simple. | PHOTO : ARCHIVES STÉPHANE GEUFROI, OUEST-FRANCE

À quoi va ressembler le déconfinement normand ?Il est des exercices périlleux. Le retour en classe des élèves, à partir du 12 mai, en est un.Les explications de la rectrice de l’académie de Normandie, Christine Gavini-Chevet.

maison resteront suivis en enseigne-ment à distance, comme depuis ledébut du confinement. Les élèves à lasanté fragile, ou ceux qui vivent avecune personne fragile, pourront resterchez eux. « Les décrocheurs, les élè-ves en difficulté et ceux en situationde handicap seront à aller chercheren priorité. Mais tous ceux qui vou-dront venir seront accueillis. »

Les parents pourront-ils scolari-ser leurs enfants les jours où celales arrangera ?« On ne peut pas imaginer que lesparents mettent les enfants à l’écoleune journée, et pas le lendemain »,prévient Christine Gavini-Chevet, quine veut pas « d’école à la carte. Il fautun engagement des familles ».

Quand les famillesseront-elles fixées ?D’ici le 7 mai pour les enfants dematernelle et primaire. La semainesuivante pour les collégiens. Chaque

« Nous n’avons pas de donnée offi-cielle », répond la rectrice d’acadé-mie. Pour caler leur organisation, descollectivités ou établissements scolai-res ont pris l’initiative d’interroger lesfamilles des élèves. Des « sondagesfacultatifs » que l’administration nedemande pas. « Beaucoup defamilles n’ont pas encore décidé »,estime Christine Gavini-Chevet. Lesinformations diffusées à partir du7 mai doivent les éclairer.

famille recevra « une information surl’organisation de l’école, le tempsd’accueil, le protocole sanitaire pourfaire son choix de scolariser ou passes enfants ».

Si les enseignants sont en classe,comment vont-ils assurer la conti-nuité pédagogique ?« Le retour en classe pour les ensei-gnants n’est pas une option, il estobligatoire », rappelle la rectrice. Lesenseignants « fragiles et vulnéra-bles » qui ne seront pas présentsseront chargés d’assurer la continuitépédagogique des enfants restés à lamaison.

Fin mai, un bilan sera établi pourorganiser le retour des classes quin’auront pas encore ouvert leurs por-tes (notamment les lycées). Y aura-t-ilassez de monde pour remplir toutesles missions ? Réponse dans quel-ques semaines.

Dossier : Stéphanie SÉJOURNÉ.

Là aussi, l’activité ira peut être cres-cendo. C’est ce que pense le préfet :« Malheureusement, on a eu le pré-cédent Lubrizol. Dans les jours quiont suivi les événements, il y a eupeu d’élèves en classe. Et les cho-ses sont revenues à la normale pro-gressivement. Parents et enfantssont conscients qu’il faut aller del’avant. Je ne veux pas faire de paral-lèle mais il y a quelques résonan-ces. »

Combien d’enfants vont retourner à l’école ?

Ce devait être vert ou rouge. Seuls lesdaltoniens ne sont pas tombés deleur chaise, jeudi soir, quand le minis-tre de la Santé a présenté pour la pre-mière fois la carte classant les dépar-tements en vue du déconfinement.Les cinq départements de Norman-die s’attendaient à être en vert, signed’allégement progressif des contrain-tes du confinement à partir du 11 mai.C’était bon pour quatre d’entre eux.

Mais à 19 h, le Calvados s’est dévoiléen orange…

Hier matin, des Agences régionalesde santé ont commencé à émettredes doutes sur la fiabilité de cette pre-mière carte.

Le Calvados victime d’une erreur ?Oui. C’est un problème de codageinformatique dans les servicesd’urgence qui l’a privé de vert, dèsjeudi. La correction a été faite avant la

publication de la nouvelle carte quoti-dienne, hier soir.

« Les cartes présentées ce joursont valables à date d’aujourd’huimais ne préfigurent pas, ou en toutcas partiellement, la carte qui seraprésentée le 7 mai. C’est cette cartequi donnera le ton pour le déconfi-nement annoncé le 11 mai », rappel-le l’ARS, qui a confirmé l’erreur hieren fin de journée.

Le Calvados en orange : une erreur informatique

« La situation épidémique de larégion confirme un ralentissementde la circulation du virus », a indiquéChristine Gardel, directrice de l’Agen-ce régionale de santé, jeudi. Le suiviquotidien faisait état, hier, de 90patients dans les services de réani-mation. Ils étaient 225 il y a troissemaines. C’est l’un des trois critèresutilisés pour établir la carte desdépartements, actualisée depuis jeu-di, en vue du déconfinement.

Jusqu’à 4 100 tests par jour

Les patients Covid sont moins nom-breux également dans les servicesde médecine générale et de soins desuite : 488 lits étaient occupés jeudi,contre 535 il y a quinze jours. « On alibéré un certain nombre de capaci-té hospitalière », souligne la directri-ce de l’ARS. C’est le deuxième critèrede la carte. Les hôpitaux, qui avaientreporté la plupart des interventionsdepuis le déclenchement du planblanc fin février, vont pouvoir repren-dre leurs activités hors-Covid.

Le troisième et dernier critère tienten un mot : test. Le stock de matériel

et les effectifs pour réaliser les prélè-vements permettent d’assurer que laNormandie pourra « répondre, sibesoin, à la fourchette haute de 4100 tests par jour. Nous avons lescapacités d’analyse », assure Christi-

ne Gardel.Avant de fixer un nouveau seuil : à

partir du 11 mai, être en mesure detester chaque Normand à moins devingt minutes de chez lui, voire à sondomicile si besoin.

Il y avait 90 patients Covid-19 en réanimation en Normandie, hier. C’est 22de moins qu’en début de semaine, 110 de moins que le 11 avril.

| PHOTO : THOMAS BRÉGARDIS, OUEST-FRANCE

Le ralentissement du virus se confirme dans la région

Le chiffre

C’est le nombre de personnes décédées du Covid-19 en Normandie au jour du 30 avril depuis le débutde l’épidémie. Un nombre qui totalise le nombre de

décès survenus dans les établissements hospitaliers de la régionet dans les établissements pour personnes âgées dépendantes.Entre le 24 février et le 1er mai, 3 802 personnes ont été testéespositives au Covid-19 en Normandie sur un total de 29 220 prélè-vements réalisés.

508

Ils sont trois autour de la table, à dis-tance de plus d’un mètre les uns desautres. Ils font face à une quinzainede journalistes, répartis en quinconcedans la salle. Jeudi après-midi, le pré-fet de la région Normandie, Pierre-An-dré Durand, la rectrice de l’académiede Normandie, Christine Gavini-Che-vet, et la directrice de l’Agence régio-nale de santé, Christine Gardel, ontdétaillé la déclinaison régionale desmesures de déconfinement, lorsd’une conférence de presse organi-sée à la préfecture de région.

Leçon numéro 1 : « C’est bien l’évo-lution de l’épidémie qui commande-ra le rythme du déconfinement, mar-tèle le préfet. Nous allons devoirapprendre à vivre avec le virus. Leschoses ne se règlent pas au 11 mai,au 2 juin ou en septembre. » La sortie

du confinement sera progressive etsollicitera la capacité d’adaptation dechacun.

Quels sont les centres commer-ciaux de plus de 40 000 m² qui serontautorisés à ouvrir ? Quels musées ?Les plages restent interdites mais lesfronts de mer ? Les questions sontnombreuses. Autant que les attentes.Le préfet temporise.

Patience… c’est la leçon n° 2.« Nous mettons en place une archi-tecture qui sera affinée au fil dutemps. Elle sera très concertée.Nous travaillons avec les élus locauxau premier rang desquels les mai-res. » Un travail « robuste », dans un

contexte « mouvant », qui demandedu temps. « C’est la semaine pro-chaine que les choses vont monteren puissance avec un certain nom-bre de directives pour organiser demanière ordonnée et progressivecette sortie de confinement. »

On ne lâche rien, leçon n° 3. Lereprésentant de l’État, qui rappelleque « le confinement a été bien res-pecté en Normandie », invite à la rai-son : « Plus nous serons collective-ment concernés, plus nous évite-rons un redémarrage de l’épidémie,qui forcerait à revenir à des chosesplus contraignantes après le11 mai. »

Le préfet de la région Normandie, Pierre-André Durand, a expliqué la déclinaisonrégionale du plan de déconfinement, à Rouen, jeudi. | PHOTO : OUEST-FRANCE

Et maintenant, apprendre à vivre avec le coronavirus

Pierre-André Durand, préfet de la ré-gion Normandie. | PHOTO : OUEST-FRANCE

Ouest-France2-3 mai 2020 Normandie

Dans la soirée du 7 mars, à Caen,alors qu’ils patrouillent rue de Branvil-le, les policiers de la brigade caninerepèrent le comportement suspectde deux jeunes hommes. La suite del’histoire prouve qu’ils ont eu du flair :pris de panique, les deux acolytes jet-tent une sacoche. Les policiers ydécouvrent une importante sommed’argent. 2 800 € en billets de 50 €.Tous faux. L’un des deux protagonis-tes est sorti de prison quelquessemaines plus tôt. Il y purgeait unepeine pour… fausse monnaie.

Les investigations mènent très vitejusqu’à une femme âgée de 20 ans.Lors de la perquisition, deux envelop-pes sont découvertes. L’une contient221 faux billets de 50 €, l’autre55 billets de 20 €. Des vrais, prove-nant du rendu de monnaie chez descommerçants victimes de l’arnaque.

5 000 € pour 500 €

Les trois jeunes ont été jugés à Caen,jeudi matin. Des voyages ont eu lieuen Italie, jusqu’à Naples. Pas pouradmirer le Vésuve, mais pour acheterdes faux billets dans un fast-foodsitué près de la gare routière. Il ressortde l’enquête que 5 000 € de fausse

demande la présidente du tribunal.« Cela dépendait des commer-ces… » La magistrate relance la pré-venue sur le voyage en Italie. « Je nesavais pas que j’allais transporterles faux billets », avance la jeune fem-me. « C’était pourtant le but du voya-ge », réplique la présidente.

L’un des jeunes hommes minimiseles faits : « C’est vrai, j’ai passé cinqbillets de 50 €, mais je ne savais pasque c’était grave… »

Le procureur demande des peinesde prison ferme pour les deux jeuneshommes, du sursis pour la jeune fem-me.

Me Mokhefi considère que son cli-ent, qui allait dans les commercespour écouler les faux billets, « a étémanipulé. Il a été le dindon de la far-ce ». Me Barakat, qui représente lajeune femme, souligne que la préve-nue « n’est pas la tête pensante ».

Tony Joly est condamné à trois ansde prison, dont un an avec un sursisprobatoire de deux ans. L’autre préve-nu écope de dix-huit mois de prisondont six avec un sursis probatoire ren-forcé. La jeune femme est condam-née à huit mois de prison avec un sur-sis simple.

monnaie se sont négociés autour de500 €.

Les faux billets de 50 € sont ensuiteécoulés dans des commerces. Outrele sud de la France, le trio a écumé larégion : Caen, Bayeux, le pays de

Falaise, le Bocage, l’Orne, ainsi que laBretagne. Les victimes se comptentpar dizaines.

La jeune femme reconnaît qu’elleconduisait souvent la voiture qui ser-vait au périple. « À quel rythme ? »

Les faux billets de 50 € étaient achetés à Naples. 5 000 € de fausses coupuresse négociaient environ 500 €. | PHOTO : ILLUSTRATION OUEST-FRANCE

Faux billets écoulés dans la région : prison fermeTrois jeunes ont comparu, jeudi, devant le tribunal de Caen pour avoir écoulé des faux billets, enNormandie et en Bretagne notamment. Deux d’entre eux ont été condamnés à de la prison ferme.

Les gendarmes de l’Eure et la policeont saisi 3,8 kg de drogue à Petit-Couronne, dans l’agglomération deRouen (Seine-Maritime), mercredi.La marchandise se trouvait dans unevoiture abandonnée par un conduc-teur en fuite.

Tout serait parti d’un refus d’obtem-pérer lors d’un contrôle routier surl’autoroute A13, à hauteur d’Éturque-

raye (Eure). Une course-poursuiteavec les forces de l’ordre a suivi.

Arrivés à Rouen, les militaires ontreçu le soutien de la brigade anti-cri-minalité et de la brigade canine. Fina-lement, le véhicule a été retrouvé peuavant 23 h, abandonné en pleinevoie, sur le boulevard Maritime. Uneenquête de gendarmerie a été ouver-te.

Après une course-poursuite, la drogue dans la voiture

Une voiture a percuté un arbre sur leboulevard Jules-Durand, au Havre,aux alentours de 2 h 30, dans la nuitde jeudi à vendredi. La conductricedu véhicule, une femme âgée de23 ans, a été grièvement blessée.

D’abord désincarcérée du véhicule,

la victime a été transportée médicali-sée à l’hôpital Jacques-Monod deMontivilliers par les équipes du Servi-ce mobile d’urgence et de réanima-tion (Smur).

Le passager, âgé de 20 ans, a éga-lement été blessé.

La Normandie en bref

Une jeune femme grièvement blessée au Havre

Les cérémonies internationales du76e anniversaire du Jour-J devaientse dérouler sur le secteur d’OmahaBeach, dans le Calvados, les 5 et6 juin. Le Comité du Débarquement,chargé de l’organisation de ces com-mémorations, a confirmé leur annula-tion, jeudi.

Les cérémonies internationalesdevaient débuter au cimetière militai-re américain de Colleville-sur-Mer, le6 juin en début d’après-midi, et sepoursuivre au monument de la Gardenationale de Vierville-sur-Mer, com-me l’avait annoncé Jean-MarcLefranc, le président du Comité duDébarquement, le 11 mars.

La pandémie de Covid-19 a depuismodifié ce calendrier. « Compte tenude la crise sans précédent qui tou-che non seulement notre pays maisaussi le monde entier, ne sachantpas quand sera le retour à la norma-le, c’est avec regret que nous som-mes dans l’obligation d’annuler,déplore Jean-Marc Lefranc. Néan-moins, afin d’honorer la mémoiredes combattants, et suivant lesdirectives qui seront énoncées parle gouvernement, nous pourronsêtre amenés à organiser, avec les

76e D-Day : pas de grandes cérémoniesLe Comité du Débarquement a confirmé, jeudi, l’annulationdes cérémonies internationales prévues le 6 juin à Omaha Beach.

autorités françaises et étrangères,une cérémonie de dimension plusréduite avec dépôt de gerbes. »

Les détails de cette commémora-tion, probablement à huis clos,devraient être dévoilés ultérieure-ment. Seule certitude : la cérémonieinternationale de 2021 se déroulerasur le site de Vierville-sur-Mer.

Éric MARIE.

La cérémonie prévue le 6 juin au cime-tière américain de Colleville-sur-Meret celle organisée sur la plagede Vierville-sur-Mer sont annulées.

| PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Le projet

L’université de Caen-Normandie por-te le projet « DisCoVER », qui vientd’obtenir un financement de l’Agen-ce nationale de la recherche (ANR).Doté de 200 000 € pour une périodede dix-huit mois, ce projet fait partiedes 86 projets de recherche soute-nus par l’ANR, et c’est le seul à s’inté-resser aux origines du Sars-Cov2.

Il associe des virologues, des biolo-gistes de l’évolution, des écologues,des modélisateurs et des chercheursen sciences humaines et sociales duCentre national de la recherchescientifique (CNRS), de l’Institut derecherche pour le développement(IRD), des universités de Mahidol etde Kasestsart (Thaïlande) et du Cen-tre d’infectiologie Christophe-Mé-rieux du Laos.

Décortiquer la chaînede transmission

Ce Groupe de recherche sur l’adapta-tion microbienne cherche à détermi-ner comment le coronavirus Sars-Cov2, responsable de la pandémieactuelle, est apparu, et comment il acirculé et évolué jusqu’à devenir sidangereux pour l’homme.

Comme beaucoup d’épidémiesvirales dans l’Histoire, la pandémieactuelle a une origine animale. Labarrière des espèces n’est, en effet,pas toujours imperméable : un viruspeut la franchir par contact direct ouindirect. Les soupçons portentaujourd’hui sur la chauve-souris, quiest un réservoir naturel pour les viruscomme le Sars-Cov2, et sur le pango-lin, qui pourrait avoir contribué à sapropagation.

Pour autant, il reste encore beau-

coup à apprendre sur la chaîne detransmission. C’est le but du projet« DisCoVER », qui s’attache à détermi-ner la circulation et l’évolution de cecoronavirus dans les différents éco-systèmes, de la faune sauvage àl’Homme.

« Ces recherches sont une étapeindispensable pour mettre en placedes stratégies de prévention effica-ces contre de nouvelles émergen-ces », souligne l’université de Caen.« L’objectif est de comprendre cequi favorise l’émergence de cesvirus », précise Meriadeg Le Gouil,virologue et écologue au sein du

Groupe de recherche sur l’adaptationmicrobienne et coordinateur du pro-jet.

Ces recherches viseront à identifier« la prévalence et la diversité descoronavirus circulant dans la faunesauvage du sud-est asiatique, etplus précisément dans les régionsnord de la Thaïlande et du Laos, pro-ches de l’épicentre de la pandémieactuelle. Il s’agira également des’intéresser au cycle naturel descoronavirus pour déterminer leurévolution, dans le temps, chez lesdifférentes espèces », détaillentencore les chercheurs.

« Les activités humaines ont unimpact sur le peuplement des éco-systèmes », poursuit Meriadeg LeGouil. Densité de population, mouve-ments et déplacements, modes devie, braconnage, déforestation, prati-ques agricoles et utilisation des solsseront notamment étudiés. « Plusl’Homme empiète sur les habitatsnaturels, plus il prélève d’animauxsauvages et les amène au contactd’humains naïfs et plus il s’expose àdes risques de contaminations etdonc d’émergence. » La bonne san-té des écosystèmes, des hommes etde la faune sauvage est liée.

Des virus Covid-19 (en jaune) émergeant d’une cellule humaine. | PHOTO : AFP/NHI

Comment le coronavirus Sars-Cov2 a-t-il évolué pour devenir si dangereux pour l’Homme ? C’est cequ’un groupe de recherche cherche à déterminer avec « DisCoVER », porté par l’université de Caen.

Apparition du Covid : un projet scientifique à Caen

« Je viens d’apprendre que tous lestests se sont révélés négatifs », ras-sure Ludovic Godel, surveillant de pri-son et secrétaire local du syndicat FOpénitentiaire. Ouf de soulagement àla maison d’arrêt de Caen, jeudi, enpleine période de crise sanitaire.

Mardi et mercredi, tous les person-nels de l’établissement pénitentiaire(surveillants, personnels administra-tifs et de santé…), soit environ180 personnes, ont subi un testCovid-19. Cette mesure de précau-tion a été appliquée après une suspi-cion de coronavirus sur l’un d’entreeux. Cette personne, qui n’est jamaisen contact avec les détenus en raisonde sa fonction, présentait des symp-tômes de la maladie. Le test pratiquésur elle s’est également révélé néga-tif.

Depuis le début de la pandémie,plusieurs cas suspects, à la marge àla maison d’arrêt de Caen, ont étéconstatés au sein de la populationcarcérale. Les détenus concernésont, à chaque fois, fait l’objet d’unemesure de confinement. Tous lestests se sont aussi révélés négatifs.Aujourd’hui, tous les agents péniten-tiaires de l’établissement caennaissont équipés de masques de protec-tion et disposent de gel hydroalcooli-que.

Une centaine de détenusen moins depuis le 17 mars

Depuis la mise en place du confine-ment, le 17 mars, la maison d’arrêt deCaen compte une centaine de déte-nus en moins. Cette baisse s’expliquepar plusieurs raisons. Durant les quin-ze premiers jours du confinement, lamaison d’arrêt n’a enregistré aucunearrivée en raison de la crise sanitaire.Ce premier facteur s’est accompagnéde sorties de plusieurs détenus qui

Cas suspect à la prison, le personnel dépistéÀ Caen, un employé de la maison d’arrêt a eu des symptômesdu Covid-19. Tous les tests de dépistage se sont révélés négatifs.

avaient terminé de purger leur peine.D’autres, en fin de peine, ont bénéfi-cié d’une libération anticipée surdécision de justice.

L’établissement compte aujour-d’hui 310 détenus pour 269 placesthéoriques. Si le phénomène de sur-population carcérale est encoreconstaté, la situation est nettementmoins tendue qu’à l’été 2019, où lenombre de prisonniers a pu atteindre480.

Cette baisse très sensible permetaux personnels de la maison d’arrêtde gérer avec moins de difficulté lesconséquences de la crise sanitaire.Les parloirs sont notamment suspen-dus depuis le 17 mars.

Benoît LASCOUX.

Dans le cadre de l’épidémie de corona-virus, tous les personnels de la maisond’arrêt de Caen ont été dépistés, mardiet mercredi. Tous les tests se sont révé-lés négatifs.

| PHOTO : ARCHIVES STÉPHANE GEUFROI, OUEST-FRANCE

C’est une rencontre rare que les agents de la Maison de l’estuaire ont eu la chan-ce de faire, cette semaine, lors de leur comptage ornithologique de la Réservenaturelle nationale de l’estuaire de la Seine. Ils ont croisé le sillage de dauphinscommuns au large de Trouville et d’Honfleur (Calvados). Un fait plutôt rare. Y a-t-ilun lien avec le confinement ? L’arrêt de la navigation de plaisance et la réductiondu trafic maritime peuvent les inciter à s’aventurer un peu plus à l’intérieurdu fleuve. | PHOTO : OUEST-FRANCE

Des dauphins observés dans l’estuaire de la Seine

L’image du jour

À l’initiative du mouvement initié pardeux autres entités internationales,qui vise à mettre à l’honneur lesmarins du monde entier, onze naviresde la Brittany Ferries, amarrés à quaidans différentes villes, ont fait retentirleurs cornes de brume, hier midi.Cela a été le cas du Barfleur, amarréquai de Calix, à Caen. « Cette initiati-ve solidaire rappelle le rôle essentieldes marins qui, même en temps decrise, contribuent au bon fonction-nement de la chaîne logistique »,explique la Brittany Ferries, premieremployeur de marins français(2 000).

L’entreprise en profite pour « saluerle travail » de tout son personnel navi-gant. « Des marins continuent à tra-vailler pour maintenir en activité

cinq autres navires de la compa-gnie, et assurer le transport de den-rées essentielles et de matérielmédical entre la France, le Royau-me-Uni, l’Espagne et l’Irlande. »

La corne de brume du « Barfleur » a étéactionnée hier midi. | PHOTO : OUEST-FRANCE

De la corne de brume en hommage aux marins

Normandie Ouest-France2-3 mai 2020

« Il semblerait que l’on puisse attra-per le virus par les yeux. » L’emploidu conditionnel n’y changera rien :dès lundi, les salariés de l’usineBosch à Mondeville, près de Caen,seront équipés de lunettes sur leschaînes de fabrication de compo-sants électroniques. Le port du mas-que et des gants est déjà obligatoire,depuis la reprise d’activité, aprèsdeux semaines d’arrêt.

« Les blouses étaient de rigueuravant la pandémie, complète ClaudeAlemany, le directeur du site quiemploie 500 personnes. La nou-veauté, c’est qu’elles sont envoyéeschaque jour dans un pressing pour yêtre lavées à haute température.Elles nous sont renvoyées souspochettes plastifiées. » Chez Bosch,rigueur allemande oblige, on ne badi-ne pas avec l’hygiène. La sécuritésanitaire des salariés est à ce prix.Elle fait l’objet de constantes mises aupoint à l’échelle du groupe, implantédans le monde entier.

Des clients jusqu’au Japon

Pendant les deux semaines de ferme-ture, la circulation, sur les 44 000 m²de l’usine de Mondeville, a été modi-fiée. Certains postes ont été réamé-

toyer les barres d’escaliers, les por-tes, les câbles… » Quel surcoûtentraîne ce luxe de précautions ? Nenuit-il pas au rendement ? « Honnête-ment, on ne s’est pas encore posé laquestion, assure Claude Alemany.L’urgence était d’assurer la sécuritésanitaire. »

L’usine de Mondeville a reçu, en2017, le prix de l’industrie du futur. Elleconçoit toujours des composantsélectroniques pour le secteur auto-mobile (lève-vitre, essuie-glace, toitouvrant), tout en élargissant sa gam-me aux objets connectés, à la domoti-que…

« Nous livrons des clients jusqu’auJapon et en Corée. Nous travaillonspour des constructeurs automobi-les français, allemands, améri-cains… » La production n’est doncpas dépendante d’une quelconquereprise d’activité sur un secteur géo-graphique précis. Pour l’heure, 150des salariés mondevillais sont encoreau chômage partiel. « Nous étudie-rons le 11 mai, en compagnie despartenaires sociaux, l’éventualitéd’une reprise plus large, incluant leséquipes de nuit et de week-end. »

Benoit LE BRETON.

nagés pour cause de cohabitationtrop étroite entre les opérateurs. « Le7 avril, la fabrication a repris avec laseule équipe du matin de 120 sala-riés. » Celle de l’après-midi vient de larejoindre.

Dans les deux cas, le planning estlimité à six heures de travail au lieu dehuit. L’équipe du matin commence à7 h et finit à 13 h. « Plus possible

d’aller au-delà, car nous avons fer-mé la cantine, trop propice à desrassemblements. Chacun est invitéà déjeuner chez soi. » Les collèguesde l’après-midi (14 h - 20 h) ne croi-sent plus ceux du matin.

Avant de quitter un poste, chaquetechnicien est invité à le désinfecter.« Une entreprise spécialisée se char-ge, tout au long de la journée, de net-

Masque obligatoire : le directeur, Claude Alemany, donne l'exemple. | PHOTO : DR

À Mondeville, près de Caen, l’usine high-tech de composants électroniques a repris dansun respect drastique des consignes sanitaires. La rigueur allemande ne laisse rien passer.

Chez Bosch, hygiène et sécurité, plus que jamais

Rencontre

« En ce moment, c’est la folie ! » Mal-gré le confinement, Christophe Dorén’a plus beaucoup de temps pour lui.Il y a quelques heures, il était en visio-conférence avec Bruno Le Maire etMuriel Pénicaud, ministres de l’Éco-nomie et du Travail, pour esquisserles conditions de reprise des salonsde coiffure.

« Nous avons eu la confirmationque tous les commerces pourraientbien rouvrir à partir du 11 mai. On atravaillé autour d’une fiche métiersur laquelle on détaille les mesuresque l’on souhaite mettre en placedans les salons, détaille le tout nou-veau président de l’Union nationaledes entreprises de coiffure (Unec),premier syndicat du secteur. On nousa promis une réponse pour lundi auplus tard. »

Comme ses 180 000 collègues enFrance, répartis dans quelque85 200 établissements, ce Normandn’a qu’une hâte : rouvrir son salonsitué dans la rue piétonne de Bolbec,près du Havre (Seine-Maritime). Maisil sait que le plaisir de couper les che-veux n’aura pas la même saveur qu’ily a encore deux mois. « Le métier varadicalement changer », observe-t-il,dans son grand salon vide.

Du plexiglas entre les bacsà shampoing

Fini les magazines ou le petit café ser-vi au client. Terminé la main tenduepour déposer le manteau au vestiaire.« Les peignoirs seront certainementà usage unique, et les masques,gants et gel hydroalcoolique vontdevenir des incontournables. » Dansson établissement qu’il tient depuisvingt ans, il a déjà prévu d’installerdes plaques de plexiglas entre lesbacs à shampoing, afin d’assurer,autant que possible, la distanciationsociale.

Depuis des semaines, ChristopheDoré passe ses journées, téléphone àl’oreille, pour défendre et rassurer laprofession. Les craintes sont nom-breuses. Comme beaucoup, sa tréso-rerie est à sec. « Deux mois d’arrêt,c’est zéro recette mais pas zérodépense. On craint forcément desdéfaillances d’entreprises. » Desquestions restent en suspens : y aura-t-il une aide pour financer les kits deprotection ou le coût sera-t-il répercu-té sur la note des clients ? Les heuressupplémentaires et le nombre dejours possibles d’ouverture parsemaine seront-ils assouplis ? Quiddes dispositifs de soutien ?

Le professionnel, aussi président

de la Chambre des métiers et de l’arti-sanat 76, s’organise : « Nous sommesen train de voir avec nos dix sala-riées si on peut proposer une ampli-tude horaire plus importante. » Dansun salon que Christophe Doré arepeint, le week-end, pendant le con-finement. « Il va falloir travailler autre-ment, tout en faisant aussi bien. »

L’un de ses proches amis ne serapas là pour suivre le défi qui attend laprofession. Président de l’Unec, Ber-nard Stalter est décédé du Covid-19,à Strasbourg. « C’était un ami devingt-trois ans. On travaillait maindans la main. Son décès a été vio-lent. »

À 51 ans, Christophe Doré a repris

le flambeau. Il se dit « confiant » pourla reprise et conscient qu’il devrapeut-être rattraper quelques « catas-trophes » capillaires. L’une de sesinquiétudes porte sur la gestion duflux de clients. Car c’est peu dire quele retour des artisans coiffeurs est trèsattendu.

Alors, feront-ils bientôt partie de ces« héros » que les Français applaudis-sent chaque soir à 20 h ? « Voussavez, le positif de l’histoire, c’estque, plus que jamais, on regarde cemétier de façon positive, alors qu’ilest souvent décrié. Coiffeur, c’est unvrai métier, devenu presque essen-tiel ! »

Bastien BOCQUEL.

Christophe Doré attend la réouverture de son salon de coiffure, situé à Bolbec (Seine-Maritime). | PHOTO : OUEST-FRANCE

Très attendus, les coiffeurs pourront à nouveau sortir les ciseaux à partir du 11 mai. Christophe Doré,installé en Seine-Maritime et à la tête de l’Union des entreprises de coiffure, organise la reprise.

«Notre métier de coiffeur va radicalementchanger»

L’Asie est un axe majeur pour le portdu Havre : elle représente 54 % desvolumes en conteneurs, dont la moi-tié concerne la Chine. C’est pourquoile deuxième Webinar (séminaire enligne interactif) hebdomadaire organi-sé par les ports d’Haropa (Le Havre-Rouen-Paris) était dédié à cette zone,il y a quelques jours.

Le séminaire visait, selon LaurentFoloppe, directeur commercial etmarketing d’Haropa, à donner « unevision du marché local », sur cet axeoù « dix-neuf compagnies maritimesproposent chaque semaine plus de1 000 offres commerciales sur180 ports ». Cent cinquante person-nes s’y étaient inscrites - clients, logis-ticiens, transitaires - et deux représen-tants internationaux d’Haropa ontdécrit la situation des pays, Christo-phe Cheyroux en Chine et StanislasRoussin en Corée.

Il y a d’abord eu le ralentissementtraditionnel de l’activité lors du Nouvelan chinois. Puis la Chine, qui repré-sente 31 % du trafic du Havre avec550 000 EVP (équivalent vingt pieds)par an, dont 80 % est réalisé àl’import, a connu la crise sanitaire,avant une crise de la production,début mars, en raison du confine-ment et de l’arrêt des usines.

Port du Havre : trafic ralenti avec la ChineAnnulation de voyages, baisse des volumes, réorganisationdes services… Le Covid-19 perturbe le trafic avec lesportschinois.

La Corée a connu des confine-ments par clusters seulement, maiselle n’échappe pas à la récession.Aujourd’hui, si les ports chinois fonc-tionnent à nouveau, considérés par legouvernement comme des équipe-ments critiques, une autre crise sur-vient : la chute de la demande desconsommateurs des marchés tradi-tionnels des zones désormais confi-nées, comme l’Europe et les États-Unis.

Résultats : l’annulation de 20 % à30 % des voyages en avril et mai, unevisibilité des chargements réduiteà quatorze jours, des réorganisationsdes services et les commandesd’avril et mai reportées à juin.

Natalie DESSE.

Une reprise des flux avec l’Asieest attendue en juin. | PHOTO : NATALIE DESSE

Confinement gagnant pour Jonathan PerrutAvec son court-métrage Poulain, le réalisateur caennais vient derecevoir le prix du meilleur réalisateur au Quarantaine film festival.

L’histoire

Poulain. C’est le nom du derniercourt-métrage du Caennais JonathanPerrut. Il vient de remporter le prix dumeilleur réalisateur décerné par leQuarantaine film festival. Le conceptde cette compétition ? Réaliser uncourt-métrage (de trois à huit minu-tes), en respectant les consignes duconfinement. C’était, bien entendu, lapremière édition « et j’espère la der-nière », sourit Jonathan. Plus de 130films ont été départagés par un juryd’une dizaine de professionnels ducinéma. « C’est un prix symboliquemais je suis très content. Caen mar-que un but ! »

« Un petit gars génial »

Même si ce film, c’est dans le Sud-Manche qu’il l’a tourné. C’est là-basque ce Granvillais d’origine a choiside se confiner. « J’y ai croisé Florent,un copain d’enfance que je vois unefois par an, pendant le Carnaval ! »Quelques minutes à discuter et leconfinement des deux trentenaires apris un tournant commun : « Il est pay-san à Cérences et avait besoind’aide pour donner naissance à sespoulains. J’y suis allé. »

Jonathan se retrouve à « manier la

fourche » aux côtés de Florent et deson fils, Mathéo, 11 ans, « un petitgars génial ! » Les lumières, les ima-ges et cette relation père - fils plaisentau réalisateur. « Il y avait un truc àraconter. » Alors quand Florent luiconfie n’avoir « aucune photo defamille », Jonathan dégaine sonappareil. « Le film est né comme ça,sans scénario, juste avec de bellesimages. » Et l’histoire s’est écrite petità petit : « Les souvenirs d’enfanced’un homme, à la campagne, avecson père, lors d’un épisode trèsétrange : le confinement de 2020. »

Le film est tourné et monté en qua-tre jours. Il est dévoilé lors du festivaldu court-métrage Kino Caen, version« à la maison ». « Je n’en menais paslarge, je me suis pas mal dévoilédans ce film… » avoue le jeune hom-me, pourtant d’un naturel à l’aise.Mais les retours sont excellents et, enplein confinement, Poulain estaccueilli comme une bouffée d’oxy-gène pour les spectateurs commepour le réalisateur : « Ce film m’a faitdu bien, manier la fourche aussi ! »

Anne-Louise SEVAUX.

Retrouvez la vidéo du court-métragesur ouest-france.fr/normandie

De gauche à droite, Florent Picard, son fils Mathéo et le réalisateur JonathanPerrut, lors du tournage du film « Poulain ». | PHOTO : D.R

« Mon employé n’a pas été blessémais a subi un choc psychologiqueimportant », témoigne la propriétairedu Kiosque à fleurs, dans le quartierdu Calvaire-Saint-Pierre, à Caen. Hier,jour de vente restreinte de muguet enpleine épidémie de coronavirus, lecommerce, situé au 10, avenue duProfesseur-Horatio-Smith, a subi unbraquage. Les faits se sont déroulésvers 10 h 45.

Selon nos informations, un homme,muni d’une arme à feu dont on ne sait

pas si elle était réelle ou factice, seserait présenté face à l’employé dumagasin. Il serait parvenu à se faireremettre de l’argent. Selon la proprié-taire, le butin est très maigre. En cettepériode de crise sanitaire, « nousfonctionnons essentiellement avecles cartes bancaires pour les règle-ments », explique-t-elle.

Une enquête diligentée par lapolice a été ouverte. Nous ignorons sielle a procédé à une ou des interpel-lations.

En pleine pandémie de coronavirus,aucun festival ne pourra avoir lieu cetété et Beauregard ne fait pas excep-tion. L’édition 2020 est annulée et lesbillets achetés « ne pourront êtrevalables en 2021 », précise l’organi-sation du festival dans un communi-qué.

Les festivaliers ayant déjà achetéleurs billets pourront donc demanderun remboursement, du 15 mai au15 septembre, en se rapprochant duréseau de billetterie auprès duquel ilsont effectué leur achat.

L’organisation s’excuse d’avancedu délai et des conditions variablesde remboursement : « Compte tenude la situation actuelle et de la fer-meture de certains points de vente,vous comprendrez qu’il faudra uncertain temps aux billetteries pourtraiter toutes les demandes. »

Beauregard donne d’ores et déjàrendez-vous à ses festivaliers les 1, 2,3 et 4 juillet 2021.

Plus d’informations sur www.festival-beauregard.com/InfoPratique

Beauregard annulé : remboursements dès le 15 maiLa 25e édition du festival Art Sonic,qui devait se dérouler les 17 et18 juillet à Briouze, dans l’Orne, estannulée à son tour. Ses organisateursl’ont annoncé jeudi. Plus grand festi-val de l’Orne, Art Sonic accueille cha-que année plus de 20 000 person-nes. Difficile, avec une telle affluence,d’assurer les mesures sanitaires liéesà la crise du coronavirus.

« Les 25 ans de notre festival indé-pendant étaient l’occasion de réunirune grande famille. […] Le contexteen a décidé autrement. Nous avons

conscience que cette annulation nesera pas sans conséquence pourl’économie de notre territoire. » Lesorganisateurs donnent d’ores et déjàrendez-vous les 23 et 24 juillet 2021.Les billets achetés seront valables en2021 ou remboursables.

Dans la Manche, c’est le festival LesTraversées Tatihou, prévu du 14 au23 août, qui n’aura pas lieu. « On apris hier la décision d’annuler le fes-tival », a annoncé, jeudi, Marc Lefè-vre, président du conseil départe-mental de la Manche.

Les Traversées Tatihou et Art Sonic annulés à leur tour

La Normandie en bref

Une attaque à main armée chez un fleuriste de Caen

Ouest-France2-3 mai 2020 Normandie

Les séjours des étudiants à l’étrangern’ont cessé de se développer depuisplusieurs années dans le cadre duprogramme Erasmus +. Les chiffresen témoignent.

102 476C’est le nombre total de projets demobilités financés par Erasmus + en2019, un chiffre en augmentationpour la troisième année consécutive.Les bénéficiaires sont issusde l’enseignement supérieur, del’enseignement et la formation profes-sionnelle et de l’enseignement scolai-re.

54 723La part des étudiants. 34 117 mobili-tés (illustration) leur ont été accor-dées pour suivre des études et20 606 pour effectuer un stage enEurope, ce qui confirme l’intérêt pourun programme professionnalisant(en 2018, ils étaient 16 171). HorsEurope, ils sont 1 977 à obtenir unemobilité pour les études et 383 pourun stage.

23 722Le total des lycéens professionnels,des alternants et des stagiaires. Par-mi eux, 21 736 bénéficient d’une

aux enseignants et formateurs de laformation professionnelle.

5 447L’ensemble des enseignants et despersonnels d’établissements scolai-res qui ont prévu d’effectuer un staged’observation en Europe, de suivreune formation ou d’enseigner àl’étranger.

4 955Le nombre des professeurs de fran-çais qui ont le projet d’enseigner àl’étranger, dont 1 624 hors d’Europe.

A-F. H.

mobilité courte et 1 986 d’une mobili-té longue (Erasmus pro). 8 000 mobi-lités ont également été accordées

Ici, un groupe d’étudiants auxPays-Bas. | PHOTO : STRINGER, REUTERS

Plus de 100 000 mobilités financées par Erasmus + en 2019

Les lycéens de terminale ont confir-mé, avant le 2 avril, leurs vœux surParcoursup, la plateforme d’accès àl’enseignement supérieur. Les répon-ses des établissements leur serontcommuniquées à partir du 19 mai.Des statistiques sur les choix effec-tués par les candidats ont été publi-ées, le 24 avril, par le ministère del’Enseignement supérieur.

Plus de candidats,plus de formations658 000 lycéens se sont inscrits surParcoursup, soit 7 000 de plus quel’an dernier. La moyenne des vœuxémis est de 10,1 par candidat, soit unde plus qu’en 2019. Cette année15 500 formations leur étaient propo-sées, soit 1 000 de plus que l’annéedernière : des Instituts d’études politi-ques, des écoles de management oupréparant aux métiers de la culture,des formations paramédicales ontrejoint Parcoursup pour la rentrée2020.

Les études de santéAutre modification notable, la réformede l’accès aux études de santé : laPremière année commune aux étu-des de santé (Paces) disparaît, tandisque sont créés les Pass (Parcoursd’accès spécifique santé) et les L.AS(Licences option accès santé). 10 %des candidats ont fait un vœu pour unPass et 19 % pour une L.AS.

La licence plébiscitéeC’est la formation la plus demandée :

Le choix des lycéens sur ParcoursupOrientation. Les deux tiers des 658 000 candidats ont confirméun vœu pour une licence.

68 % des candidats ont confirmé unvœu pour une licence. Hors santé, ledroit est la mention la plus recher-chée (16 %), suivie par l’économie-gestion et la psychologie. La moitiédes candidats demandent au moinsun BTS et un tiers un DUT.

Des jeunes mobiles69 % des lycéens ont choisi au moinsune formation dispensée hors de leuracadémie de résidence. Ils étaient66 % l’année dernière. Mais ce sou-hait de mobilité s’exprime dans desproportions variables : il concerne61 % des boursiers et 72 % des non-boursiers.

Les candidats attendent les réponsesdes établissements, à partir du 19 mai.

| PHOTO : MONKEY BUSINESS – FOTOLIA

C’est l’augmentation du nombre d’inscrip-tions prévue dans l’enseignement supé-rieur à la rentrée 2020, par rapport à la pré-

cédente année universitaire. Il y aurait ainsi, selon une note minis-térielle, 2 739 000 étudiants en France en septembre prochain.Cela représente une hausse de près de 60 000 étudiants endeux ans.

24 000

Louise, 17 ans : « Je souhaiteraisdevenir opticienne. Comment dois-jem’y prendre ? »

Ce professionnel intervient selon uneprescription médicale ou une deman-de individuelle. Il met en œuvre descompétences techniques : répara-tion, montage de verres, réglage, véri-fication de l’acuité visuelle… L’opti-cien est également un commerçantcapable de vendre, de fidéliser la cli-entèle tout en la conseillant sur lesproduits les mieux adaptés (verres,

montures, produits d’entretien…)selon sa morphologie, son budget…

Les qualités requises sont essen-tiellement la minutie, le sens del’esthétique, la maîtrise des techni-ques de vente. Ce métier est accessi-ble avec un BTS opticien-lunetieraprès un bac général ou un bac pro-fessionnel optique-lunetterie. Possi-bilité de poursuivre en licence profes-sionnelle santé (optique ou optroni-que).

citedesmetiers22.fr

La question de la Cité des métiers

Quelles études pour devenir opticien ?

L’actualité de la formation

Après avoir travaillé de façon trèsintense pendant deux ans, les élèvesdes Classes préparatoires aux gran-des écoles (CPGE) se préparent àpasser leurs concours à des datesdécalées. Les épreuves, qui com-mencent habituellement en mars,auront lieu entre le 20 juin et le 7 août,qu’il s’agisse des écoles de commer-ce ou d’ingénieurs. Les résultatsseront communiqués aux candidatsau plus tard le 8 août. Les écritsdevront se tenir dans le plus grandrespect des règles sanitaires. En ce

qui concerne les oraux, ils ont étéannulés pour l’ensemble des écolesde commerce, ce qui a provoquéquelques réactions, certains établis-sements estimant que des jeuness’en trouveraient défavorisés. La plu-part des écoles d’ingénieurs les ont,elles aussi, supprimés : cette déci-sion d’annulation des oraux, annon-cée notamment par les Écoles nor-males supérieures et Centrale Supé-lec, a été qualifiée de « sage » par lesassociations de professeurs deCPGE scientifiques.

Les écrits des concours d’entrée aux grandes écoles devront se tenir dans le plusstrict respect des règles sanitaires, du 20 juin au 7 août. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Classes préparatoires : les concours à partir du 20 juinComment faire ses démarchesauprès de Pôle emploi, aider sonenfant dans sa scolarité ou comman-der ses courses quand on ne maîtrisepas les outils numériques ? Pourcela, un site Internet et une ligne télé-phonique sont mis en place par des

entreprises, des associations et desbénévoles avec le soutien du secréta-riat d’État au numérique. Le site péda-gogique propose tutoriels, liens etvidéos : solidarite-numerique.fr. Télé-phone : 01 70 772 372, du lundi auvendredi, 9 h-18 h, appel non surtaxé.

Une initiative solidaire pour s’initier au numérique

Pendant le confinement, l’Onisep,service public de l’orientation, reste àl’écoute des familles. Le site mono-rientationenligne.fr offre un servicegratuit d’aide personnalisée. Collé-giens, lycéens, étudiants, parents

peuvent poser des questions auxconseillers sur l’orientation, les forma-tions, les métiers. La communicationse fait par chat, par mail ou par télé-phone (du lundi au vendredi, de 10 hà 20 h).

L’Onisep répond aux interrogations sur l’orientation

La réforme du second cycle des étu-des de médecine (de la 4e à la 6e

année) est reportée d’un an, comptetenu de la crise sanitaire. Les ECNi(Épreuves classantes nationalesinformatisées), concours à l’issueduquel les étudiants choisissent la

spécialité et la ville où ils feront leurinternat, auront encore lieu en 2023,soit un an de plus que prévu (pour lesétudiants entrant en 4e année en2020). Toutefois un nouveau pro-gramme des connaissances entreraen œuvre dès cette année.

Concours de l’internat : réforme reportée d’un an

La Chance permet chaque année à80 étudiants boursiers de préparergratuitement les concours des écolesde journalisme, grâce au soutien d’unréseau de 350 professionnels. Cettepréparation, de novembre à juin,

comprend entre 175 et 250 heures decours, à Rennes, Paris, Marseille,Toulouse, Strasbourg et Grenoble. Lasélection se fait sur dossier et entre-tien. Les candidatures sont ouvertessur lachance.media.

Une préparation gratuite aux écoles de journalisme

« Pas question de rentrer précipi-tamment. » La voix de Solenn sonneclair, le ton est assumé. La jeune fillede 20 ans, en troisième année dedroit, vit son confinement en Finlan-de, à Turku plus précisément. « L’uni-versité a fermé au moment del’annonce du confinement en Fran-ce sans donner de recommanda-tions aux étudiants étrangers. Ren-nes 1 nous a contactés quelquesjours plus tard en nous laissantlibres de notre choix. Je n’étais pasdu tout prête à rentrer, je n’ai doncpas hésité à rester. »

Dès l’annonce du confinement lun-di 16 mars, tous les projets de mobili-té Erasmus + à venir sont suspendusjusqu’à nouvel ordre et les courtsséjours en cours sont abrégés. Enrevanche, pour les étudiants qui sui-vent leur second semestre dans uneuniversité étrangère, la décision derentrer ou de rester leur revient avec,en ligne de mire, beaucoup d’incon-nues (1) et une question sans répon-se : est-ce la fin définitive de leurannée Erasmus ?

« Ma décision en 48 heures »

Dimanche 15 mars, Emma, 20 ans,rentre brusquement de Vienne auHavre. Pourtant, l’étudiante en droitn’envisage pas une seule seconde demettre un terme à son année en Autri-che lorsque l’université ferme ses por-tes mardi 10 mars, au moins jusqu’au20 avril. « Mais j’étais naïve, reconnaîtl’étudiante havraise. Je pensais sui-vre les cours en ligne tout en conti-nuant à profiter du pays. Dès le len-demain et le surlendemain, les ciné-mas, les musées… Tout fermait aufur et à mesure. »

Le vendredi midi, l’Autriche annon-ce la suspension des vols pour laFrance à compter du 16 mars. Emmacommence à douter. « J’ai essayé deréfléchir rationnellement. Si je rentreet que l’université rouvre, est-ce queje pourrai revenir valider monannée ? Est-ce que j’ai intérêt à ren-

trer dans un pays où il y a beaucoupplus de malades ? J’ai passé monaprès-midi au téléphone. Personnen’était sûr de rien. J’ai dû prendrema décision en 48 heures. Mais j’aigardé mon appartement et laissémes affaires. Dès que je peux, jerepars là-bas… », lâche-t-elle avecbeaucoup d’incertitudes dans la voix.

« Jamais la bise »

En attendant, Emma se plie au confi-nement strict à la française avec unmoral en dents de scie. De son côté,Solenn « profite » d’un confinementplus léger. « En Finlande, la distan-ciation sociale, c’est culturel. Ils nese font jamais la bise par exemple,

raconte-t-elle. Les habitants ont ledroit de sortir, de faire des courseset de se retrouver en petit comitésans attestation. Du coup, je peuxcontinuer à bouger et à voir mesdeux amies françaises. Mais j’aiquand même avancé mon retourdéfinitif à Rennes le 5 au lieu du28 mai. »

En ce qui concerne la continuitépédagogique, les deux jeunes fillesn’ont aucune inquiétude. En Finlan-de, les cours et les examens en lignesont assez courants. « Avant la ferme-ture de mon université, j’avais déjàtrois cours en ligne programmés,remarque Solenn. Ce qui changepour moi, c’est que je ne peux plus

aller à la bibliothèque. Je dois justem’habituer à travailler dans machambre universitaire. »

En Autriche, les universités sontdésormais fermées jusqu’en septem-bre et tous les étudiants suivent lescours à distance. « C’est technique-ment très bien fait, il faut juste unebonne connexion Internet, et lesprofesseurs sont très réactifs », esti-me Emma.

Anne-Flore HERVÉ.

(1) Coronavirus : quel impact sur mamobilité ? Toutes les questions prati-ques sont régulièrement mises à joursur le site generation.erasmusplus.fr

Crise sanitaire. Les jeunes Françaises Solenn et Emma poursuivaient leur 3e année d’études dedroit à l’étranger. L’une est restée en Finlande, l’autre est rentrée d’Autriche. Témoignages croisés.

Rester ou rentrer, le choix délicat des Erasmus

Emma sur le quai de la gare de Vienne en septembre 2019, et Solenn en Laponie finlandaise en décembre 2019.| PHOTO : ANNE-SOPHIE PAUCHET / LÉA-MARIE GUIRAL

Formation – Travail – Entreprise Ouest-France2-3 mai 2020

Ils étaient les invisibles du travail.Qu’ils ramassent les poubelles oumettent en rayons les produits, les« sans-grade » sont aujourd’hui pro-mus car essentiels dans la crise sani-taire. L’utilité sociale de ces métierslongtemps déconsidérés saute auxyeux, contrairement à d’autresemplois pourtant mieux cotés.

Dans un livre publié en 2018, l’Amé-ricain David Graeber, docteur enanthropologie et économiste, lesappelait de manière un peu provo-cante les « jobs de m… », dont l’utilitéest manifeste mais qui sont sous-payés et peu valorisés. Sur ce dernierpoint, les marques de respect se mul-tiplient. Un petit mot laissé dans lehall de l’immeuble à destination de lapersonne qui fait le ménage, un « boncourage » ou un « ça va ? » lancésavec le sourire à la caissière ou auvigile.

« Les plus utiles »

Le philosophe Edgar Morin soulignela nécessité de prolonger et d’intensi-fier « le réveil de solidarité […] pourles derniers de cordée, éboueurs,manutentionnaires, livreurs, caissiè-res, sans qui nous n’aurions pu sur-vivre alors que nous avons pu nouspasser de Medef et de Cac 40 ? »

Pour la sociologue DominiqueMéda, « la hiérarchie des salaires etde la reconnaissance sociale estcomplètement en contradictionavec la hiérarchie de l’utilité socia-le. C’est-à-dire que les gens aujour-d’hui les plus utiles sont parmi lesplus mal payés ».

La Fondation Jean-Jaurès parle des« soutiers de notre économie » etsoulève un autre point : « À l’issue dela crise, il est fort probable que l’ondécouvre que des métiers, des pro-cédures ou des fonctions […] doi-vent être remis en cause, voire pro-prement supprimés. »

Coronavirus. Ils ne sont plus les invisibles du monde du travail. Leurs emplois, souvent malrémunérés et peu considérés, prennent une valeur inestimable. Ce qu’on appelle l’utilité sociale.

Infirmières, aides-soignantes, assis-tantes maternelles, femmes de ména-ge, caissières : la crise liée au corona-virus a rendu visibles les millions defemmes qui « nourrissent et soi-gnent » au quotidien. « Aujourd’hui,les femmes sont en première ligne.Elles forment les gros bataillons desmétiers du care (soin) et de la ven-te », déclare la sociologue DominiqueMéda.

Pour la philosophe Camille Froide-vaux-Metterie, la crise engendrée parla pandémie a permis de « prendreconscience que les tâches absolu-ment indispensables à la vie denotre société sont majoritairementaccomplies par les femmes ».

Les sociologues Christelle Avril etIrene Ramos Vacca définissent les

« métiers de femmes » comme« ceux qui s’inscrivent dans le pro-longement des fonctions ménagè-res et maternelles ».

Une « revalorisation »

« On estime que c’est dans la naturedes femmes de prendre soin desautres, ce qui explique que cesmétiers soient si peu considérés etsi mal rémunérés », abonde CamilleFroidevaux-Metterie.

Ces femmes, « aujourd’hui au frontpour assurer leur emploi, sont aussien première ligne pour réaliser lestâches domestiques et familiales »,relève la syndicaliste féministe SophieBinet (CGT), qui appelle à la « revalo-risation des emplois et des carrièresà prédominance féminine ».

Les emplois « féminins » en première ligne

La reconnaissance des métiers vole en éclats

Une hôtesse de caisse d’un supermarché d’Ille-et-Vilaine protégée par une plaque en plexiglas. | PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE

Sur la page Facebook d’Ouest-Fran-ce, les internautes affichent leur sou-tien et leur respect pour ces salariésde l’ombre. « Je suis aide à domicileet effectivement les gens se rendentdavantage compte de « notre utili-té », constate Cindy Voegelin. On estun peu plus considéré, ça fait plai-sir. »

Certains soulignent toutefois le faitque l’on se concentre sur quelquesmétiers, les plus visibles, comme lescaissières. Ainsi, pour Anthony LeCaër : « Il y a aussi ceux qui mettenten rayon. Eux, ils sont les oubliés,les fantômes. […] À la télé, dans lapresse et en politique, il n’y a que le

mot caissière. » Nathalie L’Aminottravaille dans l’industrie agroalimen-taire : « Sans nous, personne n’auraitle frigo rempli. » Anne Rouyez va plusloin : « Pourquoi personne ne citejamais les agriculteurs ? Ils tra-vaillent sept jours sur sept, pourmoins que le Smic parfois. » Elleencourage d’ailleurs à « acheterdirectement au producteur, c’estbien meilleur, et vous ferez vivreceux qui nous font vivre ».

Touf Toufiou met en avant le maigresalaire. « Un autre regard sur eux,OK. Mais un meilleur salaire les aide-rait davantage. » Ali Baba confirme :« Certains ont bac + 5 et sont payés

au Smic car ils doivent accepter desmétiers dits « de base », mal payés. »

Leïla Bouh soutient, mais restesceptique quant à l’après : « Nerêvons pas, une fois que tout ça sesera calmé, on entendra à nouveaules « Tu vas finir comme elle si tu nebosses pas à l’école ». » Nathan DGBoccara, lui, espère un sursaut : « Ilest normal de souhaiter le meilleurpour ses enfants, mais il faut égale-ment leur apprendre la vraie valeurdes choses, le respect et l’humilité.Et que tout le monde joue un rôleimportant. »

Nicolas BLANDIN.

De salariés « mal payés » et beaucoup d’oubliés

Dans la fonction publique hospppitalière

des 102 000médecinset chirurgiens

des 855 000personnelsnon médicaux

des 650 000infirmièreset sages-femmes

des 600 000aides-soignantes

des 400 000aides àdomicile etménagggères

des 450 000assistantesmaternelles

Dans le secteur du soin

sur les 350 00000hôtesses et hhhôtesde caisses

Dans les commerces alimentaires

sur plusd’1 milliond’employés

70 %

80 %

50 % 80 % 90 %

91 % 97 % 99 %

Dans le secteur de l’entretttiiien

Infographie Ouest-France

Foto

lia

Sources : Fonction publique et ministère du Travail

Part des femmes dans les métiers mobilisés actuellementdans la crise du coronavirus (directement ou indirectement)

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Formation - Travail - Entreprise Ouest-France2-3 mai 2020

Une perte de 157 millions d’eurosDu Saint-Nectaire au Rocamadour enpassant par le Munster, l’Ossau-iraty,le Neufchâtel ou le Reblochon, lescommandes ont baissé en moyennede 60 % pour l’ensemble des froma-ges AOP et IGP laitières. Les consom-mateurs se sont détournés de cesproduits « plaisir » et les points de ven-te ont été fermés les uns après lesautres (restaurants, cantines, mar-chés, vente directe en zone touristi-que). Certains rayons à la coupe ontété fermés dans les supermarchés,alors qu’ils pèsent 38 % des ventesdes fromages de tradition. Sur lapériode du 15 mars au 30 avril 2020,la pandémie pourrait avoir occasion-né une perte de chiffre d’affaires d’aumoins 157 millions d’euros, selon leCnaol (Conseil national des appella-tions d’origine laitières).

Les fromages d’Auvergnedans la tourmenteLa fabrication du Bleu d’Auvergne etde la Fourme d’Ambert est quasi-ment à l’arrêt et 1 500 tonnes de cesfromages restent à écouler. Environun million de litres de lait de monta-gne va devoir être écoulé sur les mar-chés internationaux à 18 centimes lelitre (prix spot) au lieu de 40 centi-mes ! En avril et en mai, au moins40 % de la production sera écoulée àmoitié prix, selon le président de laChambre d’agriculture du Puy-de-Dô-me, David Chauve. Grâce à une modi-fication du cahier des charges, leSaint-Nectaire pourra, lui, être conge-lé.

Des dons de fromagesUne situation de grande détresse tou-che plus de 10 % des producteurs fer-miers et des laiteries, selon le Cnaol.Leur lait a pu être collecté temporaire-ment par d’autres entreprises produi-sant des produits laitiers non AOP ouIGP (poudre, beurre ou lait UHT) ourevendu sur le marché spot, voire jeté.Comme chez Pierre Villers, produc-

teur de Neufchâtel AOP en Seine-Ma-ritime, déjà affecté par le nuage del’incendie Lubrizol. « En mars, j’ai dûjeter 15 000 litres de lait, faute dedébouchés. C’est 20 000 € de fro-mages. » Selon Michel Lacoste, pré-sident du Cnaol, « 10 % des2 000 tonnes de fromages AOPinvendues ont fait l’objet de dons ali-mentaires, 5 % ont été détruits et35 % ont été fondus ». Reste encore1 000 tonnes sans débouchés.

Le soutien de 60 personnalitésPour éviter la destruction de ce « sur-stock » de fromages AOP, dont ladurée de conservation n’excède pashuit semaines dans 80 % des cas,une soixante de personnalités de lasociété civile a rejoint le collectif« Soutenons nos fromages AOP, nosterroirs et nos producteurs ». Du

comédien Thierry Lhermitte auxchefs étoilés Régis Marcon ou MarcVeyrat, en passant par le président dela Fédération française de rugby Ber-nard Laporte, le journaliste PéricoLégasse, ils s’engagent tous à défen-dre le patrimoine fromager français.Une première opération avait été aus-si menée sur les réseaux sociaux(#fromagissons) pour susciter l’achatdes fromages de tradition.

La distribution joue le jeuLa filière a baissé sa production laitiè-re de 10 %. La grande distribution,notamment ses magasins de proximi-té, a mené des actions de mise enavant ou de promotion, installé desbacs réfrigérés avec une offre plus lar-ge de fromages préemballés. Laréouverture des marchés, le 11 mai,devrait également ramener des ven-

tes. Le Cnaol réclame des engage-ments pour que la restauration scolai-re et collective passent commandede fromages AOP. « Oubliée desaides ministérielles », la filière comp-te bénéficier de l’aide européenne austockage privé.

Un secteur qui pèse lourdLes 50 AOP et 10 IGP représententun chiffre d’affaires de 2,1 milliardsd’euros (soit 30 % des fromages) et10 % du lait de vache (2,4 milliards delitres), apporté par 19 500 produc-teurs. « Le fromage n’est pas qu’ali-mentaire. C’est l’identité de la Fran-ce, son patrimoine, son histoire, dessavoir-faire particuliers et uniques,des terroirs parfois difficiles », expli-que Michel Lacoste.

Guillaume LE DU.

Après avoir subi le nuage Lubrizol, en septembre, le Neufchâtel AOP, fromage « très frais » qui se vend beaucoupsur les marchés, subit une deuxième crise à cause du coronovirus. | PHOTO : DAVID ADÉMAS, OUEST-FRANCE

Opération sauvetage pour le fromage de traditionFoie gras, canard, pintade, lapin…Ces productions sont durement tou-chées par la crise sanitaire. Elles souf-frent de la fermeture des restaurantset des marchés sans pouvoir com-penser par les ventes en supermar-chés, où elles occupent une placetrès limitée. Elles réclament aux pou-voirs publics des aides au stockageprivé et un accompagnement desentreprises. Et demandent à la gran-de distribution de les soutenir par despromotions.

Fêtes de Pâques amèrespour le foie grasAprès une année 2019 plombée parla limitation des promotions (baissede 10 % des ventes), le foie grassubit les affres du confinement, avec- 25 % de ventes pendant les fêtespascales, selon le Comité interprofes-sionnel des palmipèdes à foie gras(Cifog). « 60 % de nos débouchéssont impactés », résume Michel Fru-chet, président du Cifog. Conséquen-ces : 4 000 tonnes de stocks supplé-mentaires, des baisses de productiondans les couvoirs, les élevages (deuxmillions de canetons en moins) et lesabattoirs (- 25 %).

Danger de mort pour le canardLes professionnels estiment « mena-cée de disparition » leur filière, la pre-

mière d’Europe. « Fragilisée par unesurproduction européenne, ellesubit une double peine, analyseYann Brice, délégué général de l’inter-profession volaille de chair (Anvol). Lacrise sanitaire la prive de 70 % deses débouchés, très dépendants del’exportation et des restaurants. »Malgré une réduction de la produc-tion (- 25 % depuis 2018), la viandecongelée sature les frigos. « Éle-veurs, ateliers de reproduction,abattoirs et couvoirs pourraient fairefaillite », redoute la filière.

La pintade mise sur les fêtesLa plus modeste des volailles dechair (2 % du marché) se vend à 60 %dans les restaurants. La filière a déci-dé de réduire la production de 15 %en 2020 pour ne pas accumuler tropde stocks, sans hypothéquer seschances de rebond à l’occasion desfêtes.

Le lapin enlisé dans la criseL’interprofession du lapin pointe « laperte de débouchés dans la restau-ration, à l’export, par les rayons tra-ditionnels à la coupe, mais aussi surles marchés ». C’est aussi la galèrepour les cailles, pigeonneaux dont lesventes s’effondrent (- 80 %).

Xavier BONNARDEL.

Les ventes de foie gras ont subi un sérieux coup de frein avec la fermeturedes restaurants. | PHOTO : RÉGIS DUVIGNAU, REUTERS

Depuis le confinement, la filière des fromages AOP aurait perdu 157 millions d’euros de chiffred’affaires. Un collectif de soixante personnalités appelle à soutenir les producteurs. De nombreuses filières en souffrance

Terre Ouest-France2-3 mai 2020

La BourseSéance du jeudi 30 avril 2020

Accor 26,87 25,32 - 5,77 - 39,35ADP 89,6 89,4 - 0,22 - 49,23Air France-KLM 4,59 4,647 + 1,24 - 53,17Air Liquide 120,15 116,1 - 3,37 - 8,00Airbus Grp 58,39 57,88 - 0,87 - 55,64Akka Technologies 30,8 29,25 - 5,03 - 55,34Ald 8,9 8,9 - - 35,69Alstom 38,67 37,36 - 3,39 - 11,53Alten 67,6 65,7 - 2,81 - 41,60Amundi 64,5 60,6 - 6,05 - 13,30Aperam 24,52 23,7 - 3,34 - 16,87Arcelormittal 10,746 10,002 - 6,92 - 36,06Arkema 76,8 75,7 - 1,43 - 20,06Atos SE 67,96 65,06 - 4,27 - 12,46Axa 16,59 16,196 - 2,38 - 35,50Bic 48,4 45,68 - 5,62 - 26,32bioMerieux 117,7 113,3 - 3,74 + 42,79BNP Paribas 30,7 28,675 - 6,60 - 45,72Bollore 2,51 2,422 - 3,51 - 37,74Bouygues 29,74 28,11 - 5,48 - 25,79Bureau Veritas 19,25 18,94 - 1,61 - 18,57Cap Gemini 88,12 85,74 - 2,70 - 21,27Carrefour 13,895 13,495 - 2,88 - 9,73Casino Guichard 35 34,23 - 2,20 - 17,91CGG 1,119 1,15 + 2,77 - 60,28CNP Assurances 9,705 9,425 - 2,89 - 46,84Coface 5,26 5,36 + 1,90 - 51,14Covivio 60,7 57,15 - 5,85 - 43,53Credit Agricole 7,746 7,282 - 5,99 - 43,66Danone 62,54 63,26 + 1,15 - 14,40Dassault-Aviation 765 745 - 2,61 - 36,32Dassault Systemes 136,2 133,55 - 1,95 - 8,87DBV Technologies 12,83 12,06 - 6,00 - 38,56Edenred 37,49 36,77 - 1,92 - 20,24EDF 7,31 7,274 - 0,49 - 26,73Eiffage 75,9 74,7 - 1,58 - 26,76Elior 6,31 6,035 - 4,36 - 53,93Elis 10,68 11,3 + 5,81 - 38,92Engie 9,99 9,904 - 0,86 - 31,22Eramet 29,63 29 - 2,13 - 36,74EssilorLuxottica 111,35 112,65 + 1,17 - 17,05

Et sur ouest-france.fr / bourse

Eurazeo 45,9 43,66 - 4,88 - 28,43Eurofins Scient. 495,5 505 + 1,92 + 2,19Euronext 79,5 76,6 - 3,65 + 5,44Europcar 1,729 1,701 - 1,62 - 60,75Eutelsat Com. 10,59 10,24 - 3,31 - 29,33Faurecia 34,12 33,06 - 3,11 - 31,17FDJ 26,54 26,1 - 1,66 + 9,55Fnac Darty 29,38 29,42 + 0,14 - 44,28Gecina 119,5 119,1 - 0,34 - 25,38Genfit 19,85 19,9 + 0,25 + 12,75Getlink 11,74 11,63 - 0,94 - 25,02GTT 68 66,2 - 2,65 - 22,48Hermes intl 681,2 667,8 - 1,97 + 0,24Icade 71,65 70,15 - 2,09 - 27,72Iliad 139,15 136 - 2,26 + 17,70Imerys 27,36 28,62 + 4,61 - 24,04Ingenico Group 115 114,7 - 0,26 + 18,49Ipsen 64,85 67,75 + 4,47 - 14,24Ipsos 18,32 17,6 - 3,93 - 39,21JC Decaux 19,35 18,92 - 2,22 - 31,15Kering 476,45 460,2 - 3,41 - 21,36Klepierre 18,335 18,455 + 0,65 - 45,48Korian 31,18 30,68 - 1,60 - 26,81Lagardere 15,1 14,8 - 1,99 - 23,83Legrand 63,94 61,52 - 3,79 - 15,31L'Oreal 256,2 265,3 + 3,55 + 0,49LVMH 359,8 352,45 - 2,04 - 14,91M6-Metropole TV 9,95 10,16 + 2,11 - 39,45Maison du Monde 7,54 8,245 + 9,35 - 36,43Mercialys 7,055 7,11 + 0,78 - 42,34Michelin 90,12 89,1 - 1,13 - 18,33Natixis 2,25 2,161 - 3,96 - 45,40Nexans 32,64 32,5 - 0,43 - 25,27Nexity 28,5 28 - 1,75 - 37,47Orange 11,2 11,135 - 0,58 - 15,13Orpea 99,46 101,5 + 2,05 - 11,20Pernod Ricard 137,95 139,1 + 0,83 - 12,74Peugeot 13,68 13,075 - 4,42 - 38,62Plastic Omn. 17,23 17,36 + 0,75 - 30,28Publicis Groupe 28,68 27,13 - 5,40 - 32,78Quadient 12,04 12,6 + 4,65 - 41,61

CAC 40 4572,18 points

- 2,12 %

SMIC :RSA :

Inflation :Plafond Sécurité sociale :

Indice coût de la construction :Indice de réf. des loyers :

DOW JONES (N.Y. à 18h)

24232,35 points ! - 1,63 %

NASDAQ (N.Y. à 18h)

8836,65 points ! - 0,88 %

NIKKEI (Tokyo)

20193,69 points " + 2,14 %

EUROSTOXX 50

2927,93 points ! - 2,27 %

Depuis le 1er du mois " + 4,00 %Depuis le 31/12 ! - 23,52 %

Lingot 50010 53370 + 6,72 + 21,93Napoléon 323,6 329 + 1,67 + 27,08Pièce 20 Dollars 1820 1820 0,00 + 21,41Pièce 10 Dollars 926 926 0,00 + 18,72Pièce 50 Pesos 2089,75 2089 - 0,04 + 26,00Souverain 385,2 389,2 + 1,04 + 18,30Pièce Latine 20F 319 319 0,00 + 25,69Pièce 10 Florins 331 329,9 - 0,33 + 23,14Pièce Suisse 20F 330 335 + 1,52 + 30,86Krugerrand 1799,75 1799,75 0,00 + 23,27

DAX (Francfort)

10861,64 points ! - 2,22 %

SBF 120 (Paris)

3610,57 points ! - 2,00 %

Le baril de Brent à Londres

25,25 $ " + 11,09 %

Etats-Unis USD 1,0842 1,0876 + 0,31 - 2,62Royaume-Uni GBP 0,8738 0,8691 - 0,54 + 2,65Suisse CHF 1,0571 1,0558 - 0,12 - 2,59Suède SEK 10,7338 10,6639 - 0,65 + 1,88Canada CAD 1,5129 1,5077 - 0,34 + 4,53Japon JPY 115,52 115,87 + 0,30 - 4,16

Le marché de l’or

Changes (Fixing BCE)

SBF 120Précédent Dernier % variation % 31/12 Précédent Dernier % variation % 31/12 Précédent Dernier % variation % 31/12

Sélection régionale

Précédent Dernier % variation % 31/12

Précédent Dernier % variation % 31/12

10,15 €/h (1 539,42 €/mois brut pour 35h/s)559,74 € / mois (personne seule)

+ 0,70 % sur un an (+ 0,10 % en mars 2020)3 428 €/mois

1 769 (T4 2019 : + 1,32 %)130,57 (T1 2020 : + 0,92 % - an)

Remy Cointreau 100,7 101,8 + 1,09 - 7,03Renault 18,5 18,106 - 2,13 - 57,07Rexel 9,02 8,55 - 5,21 - 27,82Rothschild & Co 18,84 18,06 - 4,14 - 29,45Rubis 39,84 40,96 + 2,81 - 25,19Safran 87,3 84,22 - 3,53 - 38,82Saint-Gobain 25,45 24,21 - 4,87 - 33,67Sanofi 90,7 89,19 - 1,67 - 0,48Sartorius Stedim 219,4 219 - 0,18 + 48,27Schneider Electric 86,34 83,46 - 3,34 - 8,79Scor Se 26,5 25,7 - 3,02 - 31,32Seb 114 109,8 - 3,68 - 17,07SES 6,34 6,096 - 3,85 - 51,23Societe Generale 15,606 14,26 - 8,63 - 54,02Sodexo 74,66 72,5 - 2,89 - 31,38Soitec Regr. 84,7 83,9 - 0,95 - 10,46Solvay SA 74,34 71,24 - 4,17 - 31,04Sopra Steria Group 108,9 108,1 - 0,74 - 24,67Spie 13,5 13,78 + 2,07 - 24,12STMicroelectr. 24,97 23,71 - 5,05 - 1,08Suez 10,585 10,315 - 2,55 - 23,51Tarkett 8,965 9,04 + 0,84 - 37,22Technipfmc 8,002 7,984 - 0,23 - 57,78Teleperformance 207,5 204,5 - 1,45 - 5,93TF1 4,676 4,472 - 4,36 - 39,57Thales 72,54 69,14 - 4,69 - 25,27Total 33,82 32,85 - 2,87 - 33,23Trigano 69,7 67,35 - 3,37 - 28,43Ubisoft Entertain 68,7 67,92 - 1,14 + 10,30Unibail-R/We 56,96 53,72 - 5,69 - 61,81Valeo 20,74 21,17 + 2,07 - 32,60Vallourec 1,105 1,086 - 1,77 - 61,40Veolia Environ. 20,15 19,485 - 3,30 - 17,82Vinci 75,82 74,7 - 1,48 - 24,55Virbac 177 180 + 1,70 - 23,89Vivendi 20,06 19,705 - 1,77 - 23,68Wendel 80,8 78 - 3,47 - 34,18Worldline 63 61,98 - 1,62 - 1,85

Beneteau 6,23 5,805 - 6,82 - 46,40Bollore 2,51 2,422 - 3,51 - 37,74CRCAM 44-85 136,5 138 + 1,10 - 13,75CRCAM 35 99,39 98,01 - 1,39 - 17,62CRCAM 56 93,81 95 + 1,27 - 7,01CRCAM 86 117 117 - - 8,59Ekinops 5,86 5,87 + 0,17 - 11,20Evolis 28,8 29,6 + 2,78 - 5,73Faurecia 34,12 33,06 - 3,11 - 31,17Financ. Odet 588 586 - 0,34 - 25,06Fleury Michon 21,8 21,8 - - 31,01

Fromageries Bel 278 282 + 1,44 - 9,62Gascogne 3,2 3,16 - 1,25 - 14,13Graines Voltz 67 67,5 + 0,75 + 0,75Guerbet S.A 30 28,85 - 3,83 - 30,15Guillemot 2,26 2,28 + 0,89 - 5,79Herige 22,4 23 + 2,68 - 22,56Lacroix 19,15 19,4 + 1,31 - 29,45Ldc 98 97 - 1,02 - 7,18Le Noble Age 40,4 40,5 + 0,25 - 18,26Manitou 13,66 14 + 2,49 - 34,73Novatech Ind. 6,5 - - + 8,33

jjjeu. ven. lllun. mar. mer. jjjeu.

Précédent Dernier % variation % 31/12 Précédent Dernier % variation % 31/12 Précédent Dernier % variation % 31/12

47154665461545654515446544154365

Olmix 11 11,5 + 4,55 - 11,54Séché Environ. 35,6 35,3 - 0,84 - 6,12Sodifrance 15,9 - - - 3,64Tipiak 66,5 66 - 0,75 - 0,75Ubisoft Entertain 68,7 67,92 - 1,14 + 10,30Valneva 3,18 4,185 + 31,60 + 62,84Videlio 1,5 1,46 - 2,67 - 23,16Visio Nerf 1,15 1,01 - 12,17 - 29,37

MarchéChâteau-Gontier (53)Le 30 - Les opérateurs du marché de Châ-teau-Gontier, ont enfin pu prendre en mainsles nouvelles installations qui leur sont dé-diées sous la halle polyvalente Saint Fiacre.La réfection des sols qui avait posé problèmeau démarrage est résolue et la confection deparcs spécifiques apporte beaucoup de faci-lité de travail pour les hommes et de bien-êtrepour les animaux. Le soutien indéfectible de lamunicipalité a permis l’aménagement de cettenouvelle structure, dans un climat très particu-lier en raison du Covid 19. Depuis 1972, le parcSaint Fiacre a permis de négocier 9000 000d’animaux dont 7900000 veaux.Veaux : 275 (265 la semaine dernière). Cota-tion de référence interprofessionnelle (Lestarifs diffusés sont ceux observés sur le mar-ché et doivent tenir compte des frais d’ap-proche et de commercialisation). (FMBV)

Veaux (de 14 jours à 4 semaines)Min Max Moy Var

Vian

de(C

haro

lais

,Lim

ousi

n,R

ouge

des

Prés

)m

âles

Supérieure 450 490 470 =U > 65 kg 365 450 415 =R > 60 kg 250 360 290 =R < 60 kg 140 240 185 =O < 60 kg 100 140 125 =

Fem

elle

s

Supérieure 400 430 420 =U > 65 kg 270 390 335 =R > 60 kg 190 270 240 =R < 60 kg 100 190 140 =O < 60 kg 50 100 75 =

Cro

isé

Vian

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)m

âles

Supérieure 350 430 390 =

U > 65 kg 265 350 315 =

R > 60 kg 190 260 230 =

R < 60 kg 130 190 150 =

O < 60 kg 60 100 80 =

Fem

elle

s

Supérieure inc

U > 65 kg 205 275 230 =

R > 60 kg 140 200 165 =

R < 60 kg 100 140 115 =

O < 60 kg 20 80 55 =

Cro

isé

laiti

er(T

aupe

,Gris

)

mâl

es

U > 60 kg 215 315 265 =R > 50 kg 140 210 180 =R < 50 kg 80 140 120 =O < 50 kg 20 80 50 =

Fem

elle

s U > 60 kg 160 210 190 =R > 50 kg 90 140 105 =R < 50 kg 40 90 60 =O < 50 kg Invendables

Mix

teN

orm

ands

mâl

es

Elevage/Export > 60 kg inc inc inc

Standard

55-60 kg inc inc inc50-55 kg 80 90 85 =45-50 kg 60 80 70 =< 45 kg 20 60 50 =

Laiti

er

mâl

es

Elevage/Export > 55 kg inc inc inc

Standard

50-55 kg 80 90 85 =45-50 kg 60 80 70 =40-45 kg 40 60 50 =< 40 kg 10 30 20 =

Analyse du marché : L’activité commercialene montre pas de grand changement par rap-port aux dernières semaines avec des tarifssensiblement reconduits dans l’ensemble desveaux Holsteins ou mixtes. Les mâles taupes,

gris ou blanc bleus R se maintiennent maisavec un tri qui reste sévère. Le commerce estplus compliqué dans les très bons croisésBlanc bleus.

Lamballe (22)Le 29 - BOVINS DE BOUCHERIE : En cettefin de mois, le marché reste correctementapprovisionné avec 99 animaux de qualité irré-gulière. Vente fluide et cours haussiers danstoutes les réformes laitières. En bêtes de cou-leurs, tarifs reconduits en toutes origines. Enrevanche, demande très calme en jeunes bo-vins de race à viande. Stabilité dans les laitiers.Au kg vif : Vaches : U, 2,20-2,34 ; R, 1,97-2,01 ;O, 1,45-1,50 ; P, 1,00-1,42. Génisses : U, 2,24-2,26 ; R, 1,68-1,83 ; O, 1,42-1,52 ; P, 1,33-1,41.Jeunes bovins : U, 1,97-2,09 ; R, 1,77-1,89 ; O,1,74-1,76. Taureaux : U, 1,94-1,96. Bœufs : R,1,58-1,71 (source FBMV)

Marché du laitL’industrie privilégie la fabricationde la poudre

Le marché de la poudre de lait retrouve unpeu d’intérêt acheteur sur le long termemais la fabrication est dynamique.La demande en la poudre de lait reprendprogressivement de la vigueur. Les prixtendent ainsi à se raffermir après la nettecontraction enregistrée ces dernières se-maines. L’offre est toutefois bien présenteavec la reprise saisonnière de la collecteet une production de fromage réduite auminimum. Les industriels préfèrent en effetse tourner vers des produits stockables encette période de grande incertitude. L’aideau stockage décidée par l’UE devrait enoutre amplifier le phénomène.Déjà bien couverte sur le rapproché, lademande saisit quant à elle les opportu-nités des bas prix actuels pour s’offrir descontrats bon marché sur l’éloigné. La fabri-cation intense de poudre sèche entraînecependant une réduction de la productionde lactosérum, or la demande reste pré-sente, notamment en qualité animale. Unebonne activité est également enregistrée surle beurre, tant en à destination de l’industrieagro-alimentaire que vers la GMS.

Produits industriels du27-04-20 (sortie usine -France standard en euro/tonne)

Cotation Var.

Beurre industriel82 % M G 3364 €/t =

Poudre de lait écrémé 2484 €/t +16Poudre de lait entier 3027 €/t +59

Poudre de lactosérum 697 €/t -26

Porcs

Plérin (22) CMarché du Mercredi 29 avril 2020

Présentés vendus 27 584

Base 56 TMP départ élevage 1,432 (-0,033)

Fourchette 1,407 1,465

BASE 56 TMP + Charte Q. R 1,452

Coches vendues 196

Moyenne départ élevage 1,123 (-0,043)

Fourchette départ élevage 1,120 1,124

Moyennes transportées 1,135 (-0,046)

Fourchettes transportées 1,126 1,138

1,432 euro (baisse de 3,3 cents)... C’est unenouvelle baisse de cours qui est enregistréepour la 3ème séance consécutive avec uncours moyen à 1,432 euro, en repli de 3,3cents pour un total de 8 cents en 2 semaines.Le même scénario est ainsi répété avec despositions bien distinctes entre stabilité etbaisse maximum du cours et 2 685 porcs sansenchères qui ont été affectés. L’offre de porcsdisponibles augmente avec la succession desfériés qui réduit l’activité d’abattage déjà bienimpactée par les conséquences multiples del’épidémie du covid-19. Cette dégradation duprix s’inscrit dans une tendance européennetoujours très orientée à la baisse de l’ordre de5 à 10 cents selon les marchés. Les méventesdu jambon sur l’Italie encombrent le marchéeuropéen tandis que sur le grand export, lesacheteurs chinois font pression pour baisserles tarifs. Aux Etats-Unis, les fermetures d’abat-toirs se multiplient créant un engorgementd’offre de porcs. Les cours du porc toutefoisse stabilisent alors qu’une pénurie de piècessur le marché de la viande provoque des aug-mentations de prix.

Analyse des ovinsMoins de consommation

Le marché reste secoué avec encore de fortesvariations tarifaires. L’offre saisonnière estmodeste, mais les ventes de cette fin de moissont en repli avec un impact mesuré du débutdu ramadan. Des écarts importants sont en-core observés sur les différents marchés avecdes agneaux U de 38/44 kg encore valorisés à3,89 € à Moulins Engilbert (+0,27€) et à 3,55 €à Parthenay (-0,25€). Au niveau des abattoirs,le marché semble se réguler avec un meilleuréquilibre offre/demande. Le mois de mai estcelui de la seconde levée dans les Lacaunes,ce qui signifie que les volumes seront plusimportants dans les semaines à venir. Ils senégocient autour de 5,90 € sur le marché deLaissac.Dans les brebis, l’activité commerciale estassez soutenue avec une offre juste suffisantedans les bonnes brebis. Les tarifs se main-tiennent sans difficulté entre 1,00 et 1,25 € surle marché de Parthenay et de 0,70 à 1,00 € àRéquista.

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Fin de saison, Paris champion, et des questions…Ligue 1 - Ligue 2. Le conseil d’administration de la LFP a sonné, jeudi après-midi, l’arrêt des championnats.Avec des heureux et des malheureux. Et déjà des interrogations d’ordre juridique et économique.

Nicolas Holveck : « Il faut se mettre au travail »Ligue 1. Pour le président exécutif du Stade Rennais, le club, classé troisième,n’est toujours pas officiellement qualifié pour la Ligue des Champions. Il explique pourquoi.

Le Stade Rennais est-il enLigue des champions après lesannonces de la LFP ?

Non. C’est un constat. En plus, c’estune saison très compliquée car il fau-dra attendre la finale de la Ligue Eu-ropa, fin août, pour savoir où on seraexactement. Habituellement, vousêtes fixés fin mai pour un début decompétition au mois d’août si vousêtes en Q3 et en playoffs, ou au moisde septembre. Là, on ne sera fixéque fin août, seulement.

À condition que l’UEFAmaintienne son calendriereuropéen ?

Pour l’instant il n’y a pas de débat. Ilsont du temps, les premiers matchesont lieu le 6 ou le 7 août. Donc il n’y aaucun caractère d’urgence pour euxà clôturer la saison maintenant. Onne saura pas tout de suite.

Comment avez-vous accueilli ladécision de la LFP d’acter la findu championnat en faisant unclassement au ratio « nombre depoints pris/matches joués » ?

Depuis le début, on a milité pour la

poursuite du championnat et pourfaire tous les efforts possibles pouraller au bout car les conséquenceséconomiques d’arrêter mainte-nant ne sont pas neutres. Elles sontmême très graves. Malgré tous lesmoyens mis en œuvre, on constateque l’on ne peut pas aller au bout.Il me semble tout simplement justeque le classement soit arrêté tel qu’ila été décidé de l’arrêter aujourd’hui.Vingt-huit matches sur trente-huit, ça

fait presque les trois-quarts de la sai-son qui ont été joués, donc le clas-sement, à mon sens, reflète la valeurdes équipes sur cette saison.

Qu’est-ce qui s’ouvre devantvous ?

Il faut sauver les clubs économique-ment. Les conséquences de cet arrêtsont très lourdes, avec notammentles pertes de droits TV. Chacun vamettre en œuvre tous les moyens né-cessaires pour limiter l’impact écono-mique de cet arrêt. Pour sauver lesquarante clubs, et avoir des comptesde résultats qui ne soient pas trop dé-gradés au 30 juin.

Quid de l’accord sur les salairesdes joueurs ?

C’était pour le mois d’avril. En fonc-tion de ce qui va se passer dans lemois qui vient, par rapport à nos res-sources, on va échanger avec toutesles parties pour voir ce qu’il faut faire,ce qu’il faut mettre en œuvre. Je nepeux pas en dire plus. La situationéconomique depuis mardi, on sait cequ’elle est. On est sujet à beaucoupde pertes et il va falloir les limiter. La

perte potentielle de chiffre d’affairesest juste astronomique. Il ne faut pasperdre ça de vue.

Sportivement, il va falloir bâtirl’effectif…

C’est toute la difficulté de cette sai-son. Comme on va attendre très tardde savoir si on est obligé de jouerles qualifications ou non, pour l’ins-tant, on ne peut pas avoir un modèleChampion’s Leaugue car on n’y estpas. Il faut donc monter une équipetrès solide pour se préparer pour lesQ3 et playoffs éventuels, dans l’ob-jectif de passer ces deux tours et derejoindre les phases de groupes. Surune saison normale, vous avez ceséléments-là fin mai et vous pouveztravailler tranquillement. Nous, onne peut pas. Il va falloir s’adapter. Cesera la même chose pour les autresclubs qui sont dans notre situation.Encore une fois, il faut arrêter de rê-ver et se mettre au travail.

Recueilli par Mathieu COUREAU.

Lire l’intégralité de l’interviewsur ouest-france.fr

Nicolas Holveck, président exécutif duStade Rennais.

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Financièrement, les clubs dans le durEntre l’arrêt de la L1 mi-mars et la re-prise espérée en août, les clubs au-ront des recettes amputées (droitsTV, billetterie), et des charges sala-riales ou de fonctionnement toujourstrès élevées. D’où un déséquilibre.« Six mois sans recettes, commenton fait ? Comme le tourisme, noussommes un secteur sinistré », décla-rait cette semaine un président de L1sous couvert d’anonymat. Rien quepour les droits TV (Canal + ne verserapas la dernière partie à régler, beINpourrait faire de même), le manqueà gagner représenterait une perte de243 millions d’euros pour les clubsde Ligue 1. « Pour nous, c’est 10 mil-lions d’euros de perdus ! », confieainsi le président-délégué d’Angers

Fabrice Favetto-Bon (lire son inter-view sur ouest-fance.fr). « Les droitsTV représentent parfois 50 à 60 %du budget des clubs, dit Pierre Ron-deau, économiste du sport. La ques-tion, désormais, sera de savoir siles clubs auront suffisamment defonds propres pour s’en sortir. Est-ce que leurs actionnaires pourrontaussi combler les pertes ? Dans lecas contraire, on peut s’attendre àce qu’il y ait des clubs au bord dela faillite… »

Le prolongement du chômage par-tiel et la conclusion d’accords sala-riaux avec les joueurs pourraient lesaider. Mais beaucoup devraient àcoup sûr envisager des prêts. Doncdevoir aussi changer de modèle.

Des recours à la pelle à prévoir ?Quels clubs pourraient faire unrecours ?Sitôt l’annonce des fins de compéti-tions, jeudi, plusieurs clubs ont mon-tré leur mécontentement, s’estimantlésés. L’Olympique lyonnais, qui voitl’Europe lui filer entre les doigts, ainsique Toulouse, dernier de Ligue 1, etAmiens, avant-dernier. Pour le mo-ment, la situation est plus calme enLigue 2, la décision d’une ligue à 22clubs étant évoquée.

La procédure ?Si Lyon, Amiens ou Toulouse venaità déposer un recours, la procédureest la même. « Cela se gère d’aborden interne, explique JonathanProust, avocat et mandataire sportif.En commissions à la LFP. Ensuite,c’est le CNOSF qui tranchera. En-suite, on arrive au stade du droit pu-blic, avec le tribunal administratif. »Dans cette procédure, c’est au clubde démontrer en quoi la décision estinjuste par rapport à une autre. « Aumoyen de la méthode comptable(comme la méthode ELO, utilisée parla FIFA), par exemple. » Au juge, der-rière, d’analyser et prendre du reculpar rapport à cette situation, qui estexceptionnelle.

Cela peut-il aboutir ?Dans tous les cas, les recours seronttous recevables « car une décisionest toujours contestable », estimeJonathan Proust. Maintenant, « jesuis assez pessimiste sur le faitqu’un juge aille contre le sens de laLFP. Dans le sens où nous sommesdans une situation exceptionnelle,que cela impose des décisions ex-ceptionnelles, et que celle décidée

par la Ligue semble la meilleure. »L’idée d’une saison blanche ou d’unesaison arrêtée à la première phaseparaissant compliquée, notammentvis-à-vis des droits TV. Une chose estsûre, « en fonction de la décision dujuge, sa jurisprudence s’appliqueraaux autres clubs ».

Et la Ligue dans tout cela ?Nathalie Boy de la Tour, présidentede la LFP, campe sur ses positions :« Des recours, il y en aura certaine-ment. Qu’ils les fassent. Toutes lesdécisions sont compliquées. Nor-malement on a 40 clubs qui se dé-partagent sur 38 journées. Il y a unvide dans les statuts face à ce casexceptionnel. » Un texte législatifproposé par le ministère des Sportspour sécuriser leurs changementsréglementaires des fédérations dusà cette situation est en cours d’éla-boration. Cette disposition sera pré-sentée en conseil des ministres, le6 mai. L’ordonnance qui suivra estdéjà prête. « Si la loi va aussi dansce sens, cela va renforcer la posi-tion de la Ligue », précise JonathanProust.

Guillaume NÉDÉLEC.

Jean-Michel Aulas (OL) se réserve ledroit d’un recours.

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Trois ans après, Lorient retrouve la cour des grandsLigue 2. Le FC Lorient retrouvera l’élite, trois ans après l’avoir quittée. Christophe Le Roux,directeur sportif, raconte comment le club s’est reconstruit pour sourire à nouveau.

Sa carrière terminée, Christophe LeRoux a intégré la cellule de recru-tement du FC Lorient, en 2007, à lademande de Christian Gourcuff. CeLorientais pure souche a gravi leséchelons au fil des années pour êtreinstallé, il y a cinq ans, au poste dedirecteur sportif.

La destinée du club depuis troisans, de sa descente en 2017 jusqu’àla remontée cette année, il est donctrès bien placé pour la commenter.

Il y eut d’abord cette relégation enLigue 2, donc. « C’est forcémentencore un souvenir désagréable,convient Christophe Le Roux. Cetteannée-là, Bernard Casoni avait rem-placé Sylvain Ripoll sur le banc desMerlus. Sans parvenir à maintenir leclub. « Ce fut très éprouvant humai-nement et sportivement, j’ai eu l’im-pression d’être broyé… »

En août 2017, Lorient est reparti àzéro en Ligue 2, sous la férule d’unnouvel entraîneur, Mickaël Landreau.Le président Féry avait voulu frap-per fort en recrutant l’ancien interna-tional tricolore. « Il fallait fédérer, et

Mickaël Landreau remplissait beau-coup de cases pour le poste, confieLe Roux. Ça a bien démarré, maisLandreau était un jeune entraîneur(il n’avait jamais coaché en pro), etLorient n’a pas tenu le cap jusqu’aubout… »

Septièmes lors de la saison 2017-18, les Merlus ont encore calé, lasaison suivante, en se classant si-xièmes, à la porte des barrages. « Ondisposait d’un effectif de qualité.Il ne nous a pas manqué grand-chose… »

L’ère Landreau s’est achevée,alors, et un nouveau commandanta débarqué au FCL : Christophe Pe-lissier. Annoncé comme le « spécia-liste » des montées, le Sudiste l’a dé-montré, encore une fois, parvenantà faire accéder le FCL à la Ligue 1dès sa première année à la tête de

l’équipe. Un coup de maître. « J’ai lasensation qu’on est récompenséde notre travail, souligne ChristopheLe Roux. Notre constance dans lesrésultats a permis cette accession.Nous avons toujours été dans lesdeux premiers du classement. On asu déployer un très beau football. »

La prochaine saison, désormais,est remplie d’incertitudes. Avecquel budget va repartir le FCL ?Dans quelles conditions ? Avecquels joueurs ? Christophe Le Roux,conscient des difficultés à venir, neboude pas son plaisir. « On vit unepériode dure à cause de la pandé-mie, mais d’un autre côté on touchele bonheur et on ne doit pas s’inter-dire d’être heureux aujourd’hui. Il nefaut pas banaliser cette montée. »

Olivier ABAUTRET.

Wissa, la révélation de la saison ducôté du FCL.

Béa

trice

LeG

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Cette fois, le rideau a été tiré. Il étaittemps, au vu des déclarations cesderniers jours souvent très nombri-listes de certains présidents de clubsde Ligue 1, incapables de prendredu recul et de mesurer l’indécencede leurs positions. Il était temps,donc, et ce temps est venu jeudiaprès-midi, quand la Ligue de foot-ball professionnel (LFP) a officialisél’arrêt des championnats, suivant lesinjonctions sanitaires du gouverne-ment français.

Le classement a été arrêté aprèsvingt-huit journées, selon un quo-tient « nombre de points par matchesjoués », le même règlement que pourle foot amateur.

Paris, un neuvième titreParis champion, c’est tout sauf unesurprise. Avec 637 millions d’eurosde budget, soit vingt-trois fois plusque Nîmes, le club parisien bienaidé par sa manne qatarie disposedes meilleurs arguments pour briller.Reste à le démontrer sur le terrain,année après année. C’est ce qu’ilest encore arrivé à faire lors de cettesaison, décrochant son septièmetitre sur les huit derniers exercices(seul Monaco a réussi à s’immisceren haut en 2016-2017). Au total, lePSG compte désormais neuf titresde champion de France, égalant songrand rival marseillais au palmarès.Il se retrouve à une longueur de l’ASSaint-Etienne, seule en tête au rangdes plus grands clubs français.

« Encore un championnat deLigue 1… Heureux d’être cham-pion ! Félicitations à tous mes coé-quipiers et au staff du PSG », a lâ-ché Neymar jeudi. Kylian Mbappé

termine, lui, meilleur marqueur decette saison spéciale, avec 18 butsinscrits. Et le milieu de terrain argen-tin Angel Di Maria est le meilleurpasseur de L1, avec 14 offrandes.Pour encore illustrer la dominationdu PSG, il termine la saison commemeilleure attaque du championnat,avec 75 buts inscrits en 27 matches.Et le PSG se déplace aussi bienqu’il n’accueille : il occupe la pre-mière place du classement extérieur(10 victoires en 13 matches), et celledu classement domicile (12 victoiresen 14 matches).

Les autres gagnantsMarseille, auteur d’une très belle sai-son avec un jeu très propre, est qua-lifié pour la Ligue des champions, re-trouvant la compétition phare aprèssept ans loin de la douce musiquede la C1. Mérité pour son entraîneurAndré Villas-Boas, dont le premieracte a été réussi.

Rennes, troisième, n’est pas encoresûr de son sort, mais n’est potentiel-lement plus très loin d’une premièreparticipation à la Ligue des cham-pions. Si le vainqueur de la Ligue Eu-ropa est déjà qualifié pour la C1, il fi-

lera directement en phases de poulesde la plus prestigieuse des compéti-tions européennes, comme Lyon l’anpassé. Mais encore faudrait-il que laLigue Europa reprenne… Sinon, leclub d’Ille-et-Vilaine devra passer parun tour préliminaire et des barrages.

Lille, de son côté, devra se conten-ter de la Ligue Europa l’an prochain.Nice et Reims, 5e et 6e, sont aussien pole pour la C3, dans le cas defigure où il n’y aurait pas de possibi-lité de disputer les finales de Coupes.Reims, avec 21 buts concédés, a finimeilleure défense de L1.

Deux « bonheurs » en Ligue 2À l’échelon du dessous, Lorient etLens prennent l’ascenseur pour laL1. Là aussi, le mérite sportif a pré-valu, car les deux clubs, même s’ilsmarquaient un peu le pas, étaientprogrammés pour cette montée et sesont affichés comme les plus régu-liers. Le FCL vit sa 4e montée en L1en 22 ans et retrouve l’élite trois ansaprès l’avoir quittée. Quant aux Sanget Or, c’est la fin d’un douloureuxépisode en L2 de cinq ans. « Sur leplan sportif, cette saison a été plusstable, confie Joseph Oughourlian,président lensois. On est championd’automne. On a certes connu unpassage à vide en début d’année(Philippe Montanier a été remercié etremplacé par Franck Haise), mais ona presque toujours été soit premier,soit deuxième. »

Plusieurs perdantsEn Ligue 1, Lyon rate la bonnemarche. Septième, l’OL ne jouerapas la Coupe d’Europe pour la pre-mière fois depuis plus de vingt ans,

sauf en cas de victoire en Coupe dela Ligue, dans l’éventualité où la fi-nale pourrait se jouer.

Jean-Michel Aulas avait bien tentéd’empêcher ce scénario, sortant fina-lement de son chapeau un systèmede playoffs. Mais cette solution n’apas été retenue, et le président del’OL ne compte pas en rester là (lireci-dessous).

Mêmes litiges à prévoir pour lesdeux perdants du bas de classement,Toulouse et Amiens, relégués. Le Té-fécé, pourtant, n’a pas de quoi chipo-ter. Le club de la Ville Rose, avec seu-lement 13 points récoltés cumule les« titres » de plus mauvaise attaque(22 buts inscrits en 28 matches) etde plus mauvaise défense (58 butsconcédés en 28 matches).

En Ligue 2, les clubs menacés derelégation devront eux attendre le20 mai prochain et l’assemblée gé-nérale de la Ligue pour connaître leurfuture destination. Le Mans FC, 18e,est en sursis. Il n’est impossible nonplus qu’il n’y ait pas de descente etqu’une Ligue 2 à 22 clubs voit le jour.

Paris champion de Ligue 1, Lorient de Ligue 2, Rennes aux portes de la Ligue des champions, l’OM sûr d’y être, mais Lyondéçu, voilà les enseignements de cette saison de Ligue 1.

DR

LIGUE 1: classement final

Quotient J G N P p c1. Paris SG 2.52 27 22 2 3 75 242. Marseille 2.00 28 16 8 4 41 293. Rennes 1.79 28 15 5 8 38 244. Lille 1.75 28 15 4 9 35 275. Nice 1.46 28 11 8 9 41 386. Reims 1.46 28 10 11 7 26 217. Lyon 1.43 28 11 7 10 42 278. Montpellier 1.43 28 11 7 10 35 349. Monaco 1.43 28 11 7 10 44 44

10. Strasbourg 1.41 27 11 5 11 32 3211. Angers 1.39 28 11 6 11 28 3312. Bordeaux 1.32 28 9 10 9 40 3413. Nantes 1.32 28 11 4 13 28 3114. Brest 1.21 28 8 10 10 34 3715. Metz 1.21 28 8 10 10 27 3516. Dijon 1.07 28 7 9 12 27 3717. Saint-Etienne 1.07 28 8 6 14 29 4518. Nîmes 0.96 28 7 6 15 29 4419. Amiens 0.82 28 4 11 13 31 5020. Toulouse 0.46 28 3 4 21 22 58

LIGUE 2: classement final

Pts J G N P p c1. Lorient 54 28 17 3 8 45 252. Lens 53 28 15 8 5 39 243. AC Ajaccio 52 28 15 7 6 38 224. Troyes 51 28 16 3 9 34 255. Clermont 50 28 14 8 6 35 256. Le Havre AC 44 28 11 11 6 38 257. Valenciennes 42 28 11 9 8 24 208. Guingamp 39 28 10 9 9 40 339. Grenoble 35 28 7 14 7 27 29

10. Chambly 35 28 9 8 11 26 3211. Auxerre 34 28 8 10 10 31 3012. Nancy 34 28 6 16 6 27 2613. Caen 34 28 8 10 10 33 3414. Sochaux 34 28 8 10 10 28 3015. Châteauroux 34 28 9 7 12 22 3816. Rodez 32 28 8 8 12 31 3417. Paris FC 28 28 7 7 14 22 4018. Niort 26 28 6 8 14 30 4119. Le Mans 26 28 7 5 16 30 4520. Orléans 19 28 4 7 17 21 43

2-3 mai 2020Ouest-FranceFootball

Texto Paroles de confinée

Handball

Nikola Karabatic : « Je suis un homme au foyer »Bilan. À l’arrêt comme tous les sportifs, le double champion olympique se concentre sur sa viede famille pendant le confinement. Il conserve en ligne de mire les Jeux olympiques de 2021.

Entretien,

Nikola Karabatic, 36 ans.Demi-centre de l’équipe de Franceet du Paris SG.

Nikola, comment se passe votreconfinement ?

Je suis concentré à fond sur monrôle de papa. Le matin, je me lève enmême temps que mes enfants. Avecma femme, on cuisine pour eux, onrange la maison avec eux (rires).C’est mon objectif actuel. Ça mepermet de prendre mon mal en pa-tience. Je ne suis plus sportif de hautniveau, je suis un homme au foyer.

Vous conservez une activitéphysique tout de même ?

J’essaye de conserver une séancede sport par jour, en alternant mus-culation et cardio. Je n’ai pas d’ap-pareil chez moi, mais j’ai quelquesélastiques ou balles lestées. J’es-saye aussi d’aller courir de temps entemps autour de la maison. Et je merends compte que ça me permet dem’aérer un peu la tête.

Il n’y a plus d’échéance pourvous cette saison, est-ce quecette période ressemble un peuà des vacances ?

Dans un sens oui, car il n’y a pas dehandball. Et en même temps non,car on n’a pas le même mode de vie.Pour moi, les vacances, c’est la mer,le soleil… J’essaye de faire le travailpour me sentir en vacances, mais cen’est pas facile. On se pose plein dequestions : quand est-ce qu’on va

reprendre, quel impact ça va avoirsur notre sport, notre métier. Il y a uncôté anxiogène.

Avec l’arrêt des compétitions,vous décrochez un septièmetitre de champion nationalconsécutif (2013 et 2014 avec leFC Barcelone, depuis 2015 avecle Paris Saint-Germain). A-t-il lamême saveur ?

J’aurais préféré être sacré championautrement et le fêter sur le terrainavec mes coéquipiers. On est tousheureux d’avoir gagné le champion-nat et il ne souffre d’aucune contesta-tion, même s’il y a un sentiment ameret bizarre. C’est presque parfois un

sentiment de culpabilité de recevoirce titre. On s’en souviendra en toutcas…

Il y a également eu le report desJeux olympiques, est-ce queça vous motive pour l’annéeprochaine ?

On commence déjà à se demandersi ça sera possible de les organiserl’été prochain. Donc je m’adapte,sans vraiment me projeter.

Il a beaucoup été dit que cesJeux seraient votre dernièrecompétition en équipe deFrance…

Personnellement, je n’ai jamais

annoncé que j’arrêterai après lesJeux. Au stade où j’en suis de macarrière, je fais le bilan après chaquesaison. Tu vois comment tu te sensphysiquement, si tu as encore envie,si le positif que t’apporte l’équipe deFrance est encore important, ou siça devient trop dur physiquement etque ça empiète sur ce que tu peuxdonner en club. C’est pour ça que jene me projetais pas plus loin, car ily a aussi ma vie de famille. Mon ob-jectif, c’est de participer aux Jeux. Ily a une discussion à avoir avec lescoaches (Guillaume Gille et ErickMathé). Mais aujourd’hui je me sensen forme, j’ai envie et tout va bien.

Il vaut mieux être en forme vule calendrier qui vous attend lasaison prochaine…

La Fédération européenne (EHF)veut nous faire jouer le Final Fourde Ligue des champions de la sai-son 2019-2020 en décembre… C’estn’importe quoi. Et la formule 2020-2021 change avec deux poules de10. Je n’ose plus regarder le calen-drier tellement tous ces change-ments font peur. Nous, les joueurs,surtout les internationaux, on est aumilieu de tout ça, et on n’a pas notremot à dire… Je comprends que l’EHFa des intérêts économiques, et quetout le monde veut faire ses compéti-tions, mais à un moment donné, c’estnous les joueurs qui trinquons. Tu teplains car tu fais un super métier,mais on te met dans une cadenceinfernale.

Recueilli parJean-Baptiste MAÎTRE.

Nikola Karabatic a troqué le ballon de handball pour se concentrer sur sa vie defamille pendant le confinement.

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Rugby

La Ligue siffle aussi la fin du balTop 14, Pro D2. La Ligue nationale de rugby (LNR) a officialisé jeudi sa décisionde clore les saisons. Désormais, l’heure est à penser la reprise.

La saison actuelle de rugby va s’ar-rêter, vraisemblablement sans cham-pion. « La date du comité direc-teur de la Ligue nationale de rugby[…] sera fixée dans les prochainsjours », a expliqué la ligue nationale(LNR), à l’issue d’une réunion de sonbureau, jeudi. C’est ce comité direc-teur qui sifflera officiellement la finde la saison. Mais c’est tout comme.Tous les acteurs se sont en effet misd’accord, il y a deux jours. Plutôt quede jouer des phases finales à huisclos, au terme d’une saison tron-quée, avec des effectifs chamboulés,Ligue et clubs ont donc tranché enfaveur d’une annulation de la saisonactuelle.

Il reste quelques interrogations, enpremier lieu celle qui tourne autourde l’attribution du titre de champion.L’Union Bordeaux-Bègles, large lea-der avec huit points d’avance surson dauphin Lyon, a laissé entendreil y a trois semaines qu’elle n’accep-terait pas un Bouclier de Brennusau rabais. « C’est quoi un titre parrapport à tous ces morts qu’ona connus ? », a ainsi déclaré Lau-rent Marti, président de Bordeaux-Bègles, largement en tête du Top 14à l’annonce de la fin du champion-nat. Des propos dignes, tout simple-ment, qu’on aurait aimé voir dans unautre sport de ballon notamment…

Autre sujet pas encore tout à faittranché : celui des qualifiés pour lesCoupes d’Europe. Le Stade toulou-sain, champion de France en titremais seulement 7e au moment dugel mi-mars, a ainsi lancé l’idée de

voir les huit premiers qualifiés (aulieu de six habituellement) pour laChampions Cup. Mais l’organisateur(EPCR) n’aurait pas l’intention demodifier le format de sa compétitionphare, selon plusieurs sources. Autresolution évoquée : des barragesentre les clubs classés de la 5e à la8e place (La Rochelle, Clermont, Tou-louse, Montpellier).

« Les clubs en survie »

Une fois ces décisions actées, il seratemps de passer à la saison 2020-2021 qui s’annonce déjà chargée.La première journée de Top 14 de lasaison 2020-2021 est théoriquementprévue le week-end du 5 septembre.« Entre les matches de l’équipede France, les phases finales deCoupe d’Europe, les tournées d’été

qui n’auraient pas lieu… ça va fairepas mal de matches à caser ! », ex-plique l’entraîneur du MHR, XavierGarbajosa.

D’autant que la LNR doit encoreprésenter au ministère des Sports saproposition de protocole médical, deréathlétisation et de préparation pourla reprise. Ce protocole devrait se dé-rouler en cinq étapes, du pré-bilanmédical à la reprise de la compéti-tion, et s’étalera sur douze à quatorzesemaines.

Il faudra aussi, et surtout, trouver unmoyen de sauver le rugby françaissecoué par une grave crise écono-mique. « Les clubs vont être en sur-vie pendant les quatre prochainsmois », a expliqué le directeur géné-ral du Stade français, Thomas Lom-bard.

Les joueurs de Bordeaux-Bègles ont terminé premiers d’un exercice qui ne verrajamais sa fin.

AFP

AthlétismeDopage : Deajah Stevens, finalisteolympique du 200 m, et GabrielleThomas, double vainqueure du mee-ting de Lausanne sur 200 m, sontsuspendues provisoirement pourmanquements à leurs obligations delocalisation.

RugbyRetraite : l’ancien ailier internatio-nal Marc Andreu (7 sélections), quia remporté le Grand Chelem 2010avec le XV de France, a annoncé qu’il

raccrochait, à 34 ans. Le trois quartaile formé à Toulon a égalementremporté deux fois le Top 14 avecCastres puis le Racing.

L’Inde confirme vouloir organiser lesJeux olympiques 2032. Elle pourraitêtre en concurrence avec Brisbane,

Shanghai, et une éventuelle candidature des deux Corée.

JO2032

À 34 ans, la footballeuse Élise Bus-saglia a décidé de prendre sa re-traite après 192 sélections avec

l’équipe de France.

Bussaglia« J’ai commencé à faire du yoga ! »

«Je suis confinée à Paris avecma famille. On avait une semainede congé avec le club et j’étais à Pa-ris quand le confinement a été an-noncé. Au début c’était assez difficileparce qu’on avait un rythme de vie

assez soutenu. On avait un match àjouer le samedi et j’avais aussi deuxsemaines de stage avec l’équipe deFrance… Donc c’était bizarre de res-ter chez soi et de ne plus avoir l’habi-tude de bouger. Au fil du temps, j’aimieux accepté le confinement. Jefais des séances d’exercices pourme maintenir en forme et j’ai aussicommencé à faire du yoga (rires) !J’en avais déjà fait et ça ne m’intéres-sait pas plus que ça. Mais là, c’est àmon initiative, c’est plus agréable.

Je fais plusieurs choses avec mafamille autrement mais ce n’est pas lavie de d’habitude. On était vraiment

dans un rythme où l’on bougeaitbeaucoup, où l’on avait un matchtoutes les deux semaines. Tout stop-per, c’est difficile. J’ai la chanced’avoir assez d’espace là où je suisconfinée. Je peux courir, je peux fairede la musculation, du crossfit, pleinsde choses. Je suis bien équipée. Ni-veau handball, c’est le plus compli-qué. J’ai mon petit frère qui en faitaussi donc il a des ballons. De tempsen temps on fait un peu de passes,de tirs mais ce n’est pas comme unentraînement classique.»

Recueilli par Maxime LE LAY.

CoralieLassource,capitaine duBrest BretagneHandball

Le rugby sud-africain poursuit son métissageMondial. Six mois après le triomphe des Springboks, la mixité continueà marquer des points au sein de l’équipe sud-africaine.

Afrique du Sud (correspondance)

« La belle percée des Sharks au Su-per Rugby (le championnat très re-levé des provinces de l’hémisphèresud), avant sa suspension mi-marsà cause du coronavirus, montreque le triomphe de Kolisi n’a pasété vain », commente le journalistesportif, Khotso Sello.

Il y a six mois, le 2 novembre,Siya Kolisi, le premier capitaine noirdes Springboks, avait été porté entriomphe après la finale au Japon.Pour la première fois, l’équipe sud-africaine alignait sept joueurs nonblancs (noir et métis). Et ce à tous lespostes, notamment chez les avantsd’habitude trustés par les Afrikaners,et donc pas seulement des ailiers,comme par le passé, avec ChesterWilliams, le seul joueur noir du titrede 1995.

Lors du Super Rugby, les Sharksont ainsi aligné plus de 50 % dejoueurs noirs et métis : du jamaisvu en vingt-cinq ans d’histoire de lacompétition et dans un rugby sud-africain, longtemps symbole de l’an-cien régime d’apartheid. Lors de leurtournée en Océanie, ils ont remporté75 % des matches, contre 33 % enmoyenne dans le passé. Une belleprouesse.

Demander pardon

Le directeur de l’équipe de Durban,Eduard Coetzee, a été inspiré parles Springboks pour insuffler « unenouvelle culture que tout le monde

puisse accepter », de l’administra-tion aux joueurs, en passant par lesentraîneurs. Il a choisi un capitainenoir, Lukhanyo Am, qui s’est illustrécomme centre et pour ses talentsde « leader naturel » à la Coupe dumonde. Il a aussi choisi un slogan « Isee colors » (« Je vois les couleurs »),affiché en grand dans le stade KingsPark, flanqué des mots « inclusivité »et « diversité ». « Nous célébronschaque couleur et culture qui for-ment la nation arc-en-ciel », ditCoetzee.

Ancien joueur professionel, cet Afri-kaner pur sucre a longtemps consi-déré, à l’instar de ses pairs, la mixité« comme une menace. On m’a tou-jours dit que le rugby était le sportdes Blancs, a-t-il expliqué, dans uneinterview au site Daily Maverick. Plustard, je me suis rendu compte qu’il

était joué dans des townships noirset métis. Il n’était donc pas ques-tion d’y amener un nouveau sport,mais plutôt d’y aller, avec humilité,demander pardon ».

Grâce au triomphe des Spring-boks, plus personne ne conteste letalent des joueurs noirs. « Il suffi-sait de voir l’interaction entre lesjoueurs (de différentes couleurs)à la Coupe du monde. C’était in-croyable. Cela s’est fait de manièrenaturelle », relevait Mark Alexander,le président de la Fédération sud-afri-caine, en janvier, lors de la présen-tation de Jacques Nienaber, le nou-veau coach de l’équipe nationale, quia succédé à Rassie Erasmus.

Le patron du rugby « sud-af’ » de-plore, toutefois, le manque de sélec-tioneurs noirs. « Malheureusement,nous n’avons pas de contrôle là-dessus, comme nous ne pouvonspas dicter aux franchises qui choi-sir comme directeurs ». Ce n’estsans doute pas un hasard si les deuxéquipes en tête du Super Rugby -les Sharks et les Stompers du Cap- ont misé sur des entraîneurs relati-vement jeunes (Sean Everitt et JohnDobson), plus ouverts au change-ment : ils ont chacun enrôlé deux ad-joints non blancs dans leur équipe.

Les progrès ont été toutefois geléspar le coronavius, qui aura un lourdimpact financier. Personne ne saitquand les tournois vont reprendre,au plus tôt en juillet.

Valérie HIRSCH.

Les Springboks continuent d’accélérerla mixité dans leurs rangs.

AFP

Omnisports

Quels sports après le déconfinement ?Le plan de déconfinement, qui débutera le 11 mai, devraitpermettre aux Français de pratiquer plus facilement le sport.

Le plan de déconfinement, qui en-trera en vigueur le lundi 11 mai, de-vrait permettre une plus grande li-berté dans la pratique du sport ama-teur. Le sport professionnel devant,quant à lui, rester à l’arrêt cet été.« Il sera possible, les beaux joursaidant, de pratiquer une activitésportive individuelle en plein air, endépassant évidemment la barrièredu kilomètre et en respectant lesrègles de distanciation sociale, a ex-pliqué il y a quelques jours le Premierministre Édouard Philippe. Il ne serapossible, ni de pratiquer du sportdans des lieux couverts, ni dessports collectifs ou de contacts. »

Cela donne déjà une idée duchamp des possibles : football, vol-ley-ball, basket-ball, handball etautres sports d’équipe ne pourrontêtre pratiqués. En revanche, celaouvre de plus grandes libertés surle running, puisqu’il sera désormaispossible de courir hors du périmètredu kilomètre. Cela redonne aussi lapossibilité de pratiquer la marche oula randonnée. De même, le cyclismepourra de nouveau être pratiqué.Avec au moins 10 mètres d’écartentre coureurs ou cyclistes.

Cet allègement des contraintessemble aussi permettre de pratiquerde nouveau d’autres sports indivi-duels, à l’image du golf ou de sportsnautiques comme le canoë-kayak,avec des dispositions spécifiques àchaque fois. À noter cependant qu’ildevrait falloir patienter un peu pluspour de nouveau pratiquer le surf,le kitesurf ou la planche à voile, lesplages devant rester fermées « aumoins jusqu’au 1er juin ». Mais la

situation pourrait toutefois évoluerdans les prochains jours, plusieursacteurs portant le projet de « plagesdynamiques » pour permettre à cessportifs d’accéder à l’eau à conditionde ne pas lézarder sur le sable. Pourles sports mécaniques, les circuitsde karting pourront rouvrir à partir du11 mai. Le tennis pourra aussi êtrepratiqué. En simple seulement.

À noter que dans tous les cas, « lesrassemblements organisés sur lavoie publique ou dans des lieux pri-vés seront donc limités à 10 per-sonnes. »

Tout cela reste néanmoins sous lecouperet de l’évolution de l’épidémie.Le déconfinement ne sera définitive-ment entériné que le 7 mai. « Si lesindicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pasle 11 mai », a d’ores et déjà prévenuÉdouard Philippe.

Guillaume NEDELEC.

Cyclisme, randonnée, running. Ledéconfinement devrait permettre unecertaine reprise de l’activité sportive.

FootballCoronavirus : trois membres du FCCologne (Allemagne) ont été testés,hier, positif au Covid-19, et placés enquatorzaine. « L’entraînement peutcontinuer comme prévu », indiquele club. La Bundesliga espère re-prendre la compétition en mai.

2-3 mai 2020Ouest-FranceSports

SPÉCIAL JEUX ©

Mots fléchés

Sudoku

ou en dessous de l’autre.Exemple : 1 0

00

1 1 0

0 1 1 01 0 0 10 0 1 11 1 0 0 Facile

Moyen

Expert

Solutions

Mots croisés

Mots mélangés

FubukiPlacez dans la grille les pions disposésen haut, de façon à obtenir la sommeindiquée à l’extrémité de chaque ligneet de chaque colonne.

Tous les mots de la liste figurent dans cette grille et peuvent se lire dans toutes les directions.Chaque lettre peut être utilisée une ou plusieurs fois. Les lettres restantes forment le mot mystère.

motscroisés takuzu

sudoku

fubuki motsfléchés

Facile

Moyen

Difficile motsmélangés

3 13

15

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17 8 20

2 7

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5 20

15 18 12

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12

7 5 14

14 9 22

PROHIBÉE

QUIPARALYSE

LIGNE ÀFRANCHIR

MANIAIL’AVIRON

CASSE

ACCORDANCIEN

ABÎMER ÀFORCE DECONSOM-

MER

BENSELANC

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PILOTERUSSE

NAVIRES DECOMMERCE

DIALECTEDE LAHAUTE

ÉCOSSE

PRENDREDE HAUT

COLORÉ

COMPRI-MER FORT

MORIGÉNER

DIVAGUERA

COMPAR-TIMENTER

FIABILITÉ

VALLÉEDE JEUX

ARROSESARA-GOSSE

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L’HEURE

BELLECARTE

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LAPRÉFÉRÉE

DUSOUPIRANT

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A B C D E F G H I JHorizontalement :1. Tout juste suffisant lorsqu’il est strict. 2. Mousse àl’anglaise. Effet de travail manuel. À l’origine de bruits.3. Moitié de mon oncle. Rassasiés. 4. Qui en redemande.5. Tué comme autrefois. Donné à la naissance. 6. Venueà la maternité. Récipient pour la plage. 7. Abréviationdu temps. Il sort après le repas. Ça filtre sous la porte.8. Faire des mécontents. Ils dominent les chaînes.9. Attitude inébranlable. 10. Inapte à la procréation.

Verticalement :A. Qui traversent les départements. B. Douleur viveet lancinante. C. Mammifère aquatique. Lettres d’unepatronne. D. Pomme en chanson (d’). Raller dans le bois.E. Symbole du scandium. Qui est en harmonie. F. Il drapel’Indienne. C’est un plus en calcul. Fait l’article à Madrid.G. Place forte gauloise. N’est pas une grande boîte.H. Carences. I. Ville de Seine-Maritime. Manifestationjuvénile. J. École normale supérieure. Possède une réalité.

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Ì ALBÂTRE

Ì ARCHIDUC

Ì ARMAGNAC

Ì CASSER

Ì CÉLÉBRITÉ

Ì CENDRÉE

Ì CHACUN

Ì CHAMBRE

Ì CHOEUR

Ì CITERNE

Ì COMBINAISON

Ì COMMISSION

Ì COURROIE

Ì COUTURIER

Ì CULTUREL

Ì DARE-DARE

Ì DÉCAPODE

Ì DIVAN

Ì ENDUIT

Ì ENTRÉE

Ì FEUILLETON

Ì GIGOLO

Ì HALOIR

Ì IDOINE

Ì LANGUIR

Ì LAPIDER

Ì LÉOPARD

Ì LISSOIR

Ì MAÏZENA

Ì MIDINETTE

Ì MUER

Ì OCCIDENTAL

Ì ODORANT

Ì ORGANDI

Ì ORGEAT

Ì OULÉMA

Ì PADDOCK

Ì PIZZERIA

Ì RHUBARBE

Ì RONFLEUR

Ì RUMBA

Ì SAGACE

Ì SALARIÉ

Ì SODA

Ì SYNOPSIS

Ì UTILISÉ

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E D O P A C E D R U E O H CE B R A B U H R C A S S E RC A N G A M R A A M E L U OE T T E N I D I M D E F D RR E I R U T U O C B E O I GV O R G E A T T R U R R V AP E N D U I T I I A H E A NL A C F N Y T L N L S E N DL A I T L E L T E N I O D IE N T R E E C R I O S S I LP E E N T U U S R I P P E AI Z R O E T R R A S O A I PZ I N T L D U N L S N D R IZ A E U A O I Q A I Y D R DE M C U C B G C S M S O U ER E U M M A L I C M O C M RI R I O L A H A G O D K B EA R C H I D U C E C A G A S

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TakuzuRemplissez la grille avec les chiffres 0 et 1.Chaque ligne et chaque colonne doit contenir autantde 0 que de 1. Les lignes ou colonnes identiques sont interdites.Il ne doit pas y avoir plus de deux 0 ou 1 placés l’un à côté,

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FUTURS EN-SEIGNANTS

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MESUREDE L’ÂGE LE DERNIER

AUTEURANONYME

de jeux pour la journée

Une page complète

Jeux Ouest-France2-3 mai 2020

Quatre grands défenseursdes droits des enfants

Lundi prochain, on part à la conquêtede l’espace. Tu seras là ?Les droits des enfants,

c’est quoi ?Épisode 1.2

Quiz ???

Le président de la RépubliqueA

Le secrétaire général de l’OnuB

Le président du ParlementeuropéenC

Le défenseur des droitsD

1Pour faire reconnaîtreses droits, un enfant peutalerter :

UnicefA

UnescoB

OMSC

InseeD

2

L’organisme de l’Onuchargé de faireappliquer la Conventiondes droits de l’enfants’appelle :

Bonjour ! La Convention des droits de l’enfant a permis de grandes avancées danslll’éducation, la protection des enfants par exemple. C’est aussi grâce aux actions depppersonnalités comme celles-ci.

Nationalité : britannique

Naissance : 25 août 1878

Décès : 17 décembre 1928

Profession : institutrice(professeure des écoles) puismembre d’une organisationcaritative d’aide aux pluspauvres

Action : en 1919, elle fondeavec sa sœur l’association Savethe Children. L’association, quiexiste encore, vient en aideaux enfants qui souffrent dela faim. En 1923, elle rédigeune première déclarationdes droits de l’enfant quela Société des Nations (SDN)adopte en 1924. CetteDéclaration de Genève est lapremière, dans l’histoire del’humanité, qui se préoccupedes enfants.

Nationalité : polonaise

Naissance : 22 juillet 1878

Décès : 6 août 1942

Profession : médecin-pédiatre,éducateur et écrivain

Action : il s’intéresse trèsjeune à l’éducation et auxdroits des enfants. Il inventede nouvelles manièresd’enseigner. Il propose enparticulier que les enfantsdébattent en classe desquestions importantes.Il dirige un orphelinatd’enfants. Pendant laSeconde Guerre mondiale,dans le ghetto (quartier)juif de Varsovie, il s’occuped’orphelins juifs. Lorsque lesnazis arrêtent ces enfantspour les envoyer dans uncamp de concentration

Nationalité : pakistanaise

Naissance : 12 juillet 1997

Profession : étudiante

Action : en 2009, les talibans,des musulmans extrémistes,envahissent la région oùMalala habite. Ils interdisentaux filles d’aller à l’école.Malala défend le droit pourles filles d’aller à l’école.Elle tient un blog sur Internetpour faire connaître cettesituation. Elle devient célèbredans le monde entier. En2012, elle est victime d’unetentative d’assassinat. Ellepart en Grande-Bretagne pourêtre soignée. En 2014, ellereçoit le Prix Nobel de la paixpour son action en faveur del’éducation des filles.

Nationalité : indienne

Naissance : 11 janvier 1954

Profession : ingénieurélectricien

Action : en 1980, il fonde leBachpan Bachao Andolan(Mouvement pour sauverl’enfance). L’associationpermet à des milliers d’enfantsd’échapper au travail forcé.Elle mène des campagnesauprès des consommateursd’Europe et des États-Unispour qu’ils vérifient que lesmarchandises qu’ils achètentn’ont pas été fabriquées pardes enfants. Il présideégalement la Global MarchAgainst Child Labor (Marchemondiale contre le travaildes enfants) qui réunitplus de 2 000 associations dansle monde. En 2014, il partagele Prix Nobel de la paix avec

Eglantyne Jebb Malala Yousafzai Kailash Satyarthi

Réponses:1-D;2-A.

Tu trouveras d’autres dossierssur le site L’actu en classe :education.ouest-france.fr/login/ofC’est le même code à indiquerdans les champs « identifiant »et « mot de passe » : OF2020.Bonne découverte !

Janusz Korczak

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pMalala Yousafzai pour sonaction en faveur de l’éducationdes filles.

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Les Cahiers d’Esther à colorier

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« L’âme errante », planche extraite de l’album Les Cahiers d’Esther, Histoires de mes 10 ans.

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Tu relèves ce défi ?Chaque samedi, avec la complicité de Riad Sattouf,le journal te propose une planche des Cahiers d’Esther…

… sans textes, nicouleurs. Imagine unehistoire et colorie-la.

Envoie-nous ta BDpar mail [email protected]

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Imagine une de mes aventures !

D’autres dessins surinstagram/riadsattouf

ou sur le profil Facebook deL’actu en classe. On partageraavec toi les meilleures histoires quenous aurons reçues.

Enfants Ouest-France2-3 mai 2020

information

Coronavirus

Pour vous déplacer, vous deeevez impérativement vous munir d’une attessstation obligatoire de déplacement.Pour vous être utile, Ouest---France vous propose de compléter et décooouper ce formulaire indispensable

pour toute sortie de votre domicile, dans le cadre strict prévuuu par les pouvoirs publics.

✂ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE

En application de l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures généralesnécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire

Je soussigné(e),

Mme/M. :

Né(e) le :

À :

Demeurant :

certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé par l’article 3 dudécret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face àl’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire1 :

Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle,lorsqu’ils sont indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant être organisées sousforme de télétravail ou déplacements professionnels ne pouvant être différés2.

Déplacements pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activitéprofessionnelle et des achats de première nécessité3 dans des établissements dont lesactivités demeurent autorisées (liste sur gouvernement.fr).

Consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ;consultations et soins des patients atteints d'une affection de longue durée.

Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnesvulnérables ou la garde d’enfants.

Déplacements brefs, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximald'un kilomètre autour du domicile, liés soit à l'activité physique individuelle despersonnes, à l'exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximitéavec d'autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupéesdans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie.

Convocation judiciaire ou administrative.

Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative.

Fait à :

Le à h(Date et heure de début de sortie à mentionner obligatoirement)

Signature :1 Les personnes souhaitant bénéficier de l’une de ces exceptions doivent se munir s’il y a lieu, lors deleurs déplacements hors de leur domicile, d’un document leur permettant de justifier que le déplacementconsidéré entre dans le champ de l’une de ces exceptions.2A utiliser par les travailleurs non-salariés, lorsqu’ils ne peuvent disposer d’un justificatif de déplacementétabli par leur employeur.

3 Y compris les acquisitions à titre gratuit (distribution de denrées alimentaires…) et les déplacements liésà la perception de prestations sociales et au retrait d’espèces.

✂ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE

En application de l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures généralesnécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire

Je soussigné(e),

Mme/M. :

Né(e) le :

À :

Demeurant :

certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé par l’article 3 dudécret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face àl’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire1 :

Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle,lorsqu’ils sont indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant être organisées sousforme de télétravail ou déplacements professionnels ne pouvant être différés2.

Déplacements pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activitéprofessionnelle et des achats de première nécessité3 dans des établissements dont lesactivités demeurent autorisées (liste sur gouvernement.fr).

Consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ;consultations et soins des patients atteints d'une affection de longue durée.

Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnesvulnérables ou la garde d’enfants.

Déplacements brefs, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximald'un kilomètre autour du domicile, liés soit à l'activité physique individuelle despersonnes, à l'exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximitéavec d'autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupéesdans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie.

Convocation judiciaire ou administrative.

Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative.

Fait à :

Le à h(Date et heure de début de sortie à mentionner obligatoirement)

Signature :1 Les personnes souhaitant bénéficier de l’une de ces exceptions doivent se munir s’il y a lieu, lors deleurs déplacements hors de leur domicile, d’un document leur permettant de justifier que le déplacementconsidéré entre dans le champ de l’une de ces exceptions.2A utiliser par les travailleurs non-salariés, lorsqu’ils ne peuvent disposer d’un justificatif de déplacementétabli par leur employeur.

3 Y compris les acquisitions à titre gratuit (distribution de denrées alimentaires…) et les déplacements liésà la perception de prestations sociales et au retrait d’espèces.

✂ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE

En application de l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures généralesnécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire

Je soussigné(e),

Mme/M. :

Né(e) le :

À :

Demeurant :

certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé par l’article 3 dudécret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face àl’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire1 :

Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle,lorsqu’ils sont indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant être organisées sousforme de télétravail ou déplacements professionnels ne pouvant être différés2.

Déplacements pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activitéprofessionnelle et des achats de première nécessité3 dans des établissements dont lesactivités demeurent autorisées (liste sur gouvernement.fr).

Consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ;consultations et soins des patients atteints d'une affection de longue durée.

Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnesvulnérables ou la garde d’enfants.

Déplacements brefs, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximald'un kilomètre autour du domicile, liés soit à l'activité physique individuelle despersonnes, à l'exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximitéavec d'autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupéesdans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie.

Convocation judiciaire ou administrative.

Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative.

Fait à :

Le à h(Date et heure de début de sortie à mentionner obligatoirement)

Signature :1 Les personnes souhaitant bénéficier de l’une de ces exceptions doivent se munir s’il y a lieu, lors deleurs déplacements hors de leur domicile, d’un document leur permettant de justifier que le déplacementconsidéré entre dans le champ de l’une de ces exceptions.2A utiliser par les travailleurs non-salariés, lorsqu’ils ne peuvent disposer d’un justificatif de déplacementétabli par leur employeur.

3 Y compris les acquisitions à titre gratuit (distribution de denrées alimentaires…) et les déplacements liésà la perception de prestations sociales et au retrait d’espèces.

Je suis en situation de handicap.J'utilise une attestation simplifiée pour pouvoir me déplacer.

ATTESTATION DE DÉPLACEMENT EXCEPTIONNELLE

Je remplis cette attestation à chaque fois que je sors.C'est la loi pour le coronavirus.Les policiers peuvent me la demander.Si je n’ai pas d’imprimante, je la recopie sur une feuille.

Je m’appelle :

Je suis né le :

Mon adresse :

Je me déplace exceptionnellement aujourd’hui :

Pour aller travailler.

Pour acheter à manger.

Pour aller chez le docteur.Pour aller à la pharmacie.

Pour m’occuper d’une personnequi a besoin de moi.

Pour sortir peu de temps pas loin de chez moi.Pour sortir mon chien.

Je mets la date d'aujourd'hui :

Je mets �Ü�eure de ma sortie ¡

Je signe :

28 Ouest-France2-3 mai 2020

opération

Coronavirus

Les gestes « barrière » pour éviter la contamination

Se laver très régulièrementles mains avec du savonou une solution hydroalcoolique.

Éternuer ou tousser dans son coude.Protéger son nez et sa boucheavec un mouchoir à usage uniquequi sera jeté aussitôt à la poubelle.

Conserverau moins 1 mètrede distancelors des échangesavec les personnes.

Désinfecter les surfacesen complément des gestes « barrière »

Les produits de nettoyageet désinfectants courants sonttrès efficaces contre le virus.Nettoyer fréquemment les poignéesde porte, boutons d’ascenseur,interrupteurs, téléphones portables,écrans tactiles, claviers…

Si vous pensez avoirces symptômes

Saluer de loinet proscrireles poignéesde main etembrassades.

Appel gratuit 24h/24 réservé à toutesles questions non médicales, pour soulagerles appels au 15 ou sur Internet :gouvernement.fr/info-coronavirus

0 800 130 000Le numéro vert d’informations

Les principauxsymptômes

Dans les cas le p g patient peutêtre victime d’un syndrome de détresserespiratoire aigu, d’une insuffisance rénaleaiguë, voire d’une défaillance multi-viscéralepouvant entraîner le décès.Le temps de contagiosité est encoreen discussion : à priori trois jours avantles symptômes et plusieurs jours aprèsla fin des symptômes hors complication.

Fièvre supéou égaleà 38° C

Mauxde tête

Courbatures

Difficultésrespiratoires

Toux

Es

es plus graves, le p

s

ssssssss

ssoufflement

ôôôômmmmeeeesssséééérrriiieeeuuurrreee

eeeessssssssssssssssssss

Peerte del’odorat

Qu’est-ce quele coronavirus ?

Le SARS-Cov2 est le virusresponsable de la maladiedu Covid-19.Il fait partie de la grande familledes coronavirus responsablesde simples rhumesaux pathologies plus sévèrescomme le Sras en 2003.

Les modesde transmission

En se touchant les yeux, le nezou la bouche avec les mainsaprès avoir été en contactavec une surface contaminée.

PParr iinhallaaaatttiioonnn de goutteleeettesinnfectieusees émmisses lors ddd’éteernuemenntttsou de touxx ppaarr uuunnee ppeerrssooonnnnee iinnffeeccttééee..

Restez à domicile,évitez les contacts,appelez un médecin avantde vous rendre à son cabinetou appelez le numéro de permanencede soins de votre région.Vous pouvez également bénéficierd’une téléconsultation.

Si les symptômes s’aggraventavec des difficultés respiratoireset signes d’étouffement :

Appelez le SAMU - Centre 15.

Le tempsd’incubation2 à 14 joursselon les connaissancesscientifiques à ce jour.

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60° C

Toucher au masqueune fois qu’il estpositionné.

Réutiliserun masque aprèsl’avoir enlevé.

Baisser le masquesur son mentoncomme un collier.

Ne couvrir quepartiellementson nez ou la pointedu nez.

Porter son masquesans recouvrirson menton.

Ce qu’il ne faut pas faire

Utilisation du masqueen complément des gestes « barrières »

Avant de mettrele masque, laverou désinfecter les mains.

Attraper le masquepar les attacheset le placer sur le visage.

Le déplier de manièreà ce que le nezet le mentonsoient bien couverts.

Une fois positionné,ne plus le toucher.Pour être efficace,le masque doit êtrechangé toutesles 3 à 4 heures

Se laver ou sedésinfecter les mainsavant d’enlever le masqueet après l'avoir enlevé.

Une fois utilisés,les masques à usageunique doiventêtre jetés à la poubelle.

Ceux en tissuslavés à 60° C minimumpendant 30 minutes.

Fer à repasser minimum100°C, pour tuer sporeset bactéries restantes.

Infographie : Pascal Leseure - Photo : Ouest-France. Sources : gouvernement.fr/info-coronavirus, OMS, Harvard University.

Ouest-France2-3 mai 2020 29

«La modestie, telle pourrait êtreune nouvelle et bienfaisante devisepour notre République comme pourchacun. Le Covid-19 aura soulignécombien nous allons d’incertitude enincertitude. « Attends-toi à l’inattendu,écrivait Edgar Morin il y a quelquesjours dans le Monde (1), face à un fes-tival d’incertitudes » : L’origine duvirus, les mutations que subit ou

pourra subir le virus au cours de sapropagation, quand l’épidémierégressera et si le virus demeureraendémique ; les conséquences psy-chiques, familiales, conjugales duconfinement ; les suites politiques,économiques, nationales et planétai-res, de tout ce drame. Enfin disait-il :« Nous ne savons pas si nous devonsen attendre du pire, du meilleur, unmélange des deux : nous allons versde nouvelles incertitudes. »

Voilà alors qui exige notre modestieà nous tous. Aux plus savants, auxpolitiques et aux acteurs du mondecommun d’hier, comme à l’Église et àchacun de nous. Pour ce qui est denotre Église catholique, le drame et lescandale des abus et des agressionssexuelles nous ramenaient déjà, dou-loureusement et difficilement, mais

véritablement je l’espère, à cettenécessaire modestie qui consisted’abord à apprendre d’autrui, à com-mencer par celles et ceux qui ont étébrisés par ces crimes. Se mettre àl’école de « l’envers du monde ». Alorsaujourd’hui, plus encore, sommes-nous conviés avec force à apprendredes « premiers de tranchée » toutautant que des « premières lignes ».

De modestes acteurs de liens

Renoncer aux certitudes, aux idéestoutes faites, aux prétentions faciles.Ne pas céder à cette pente très com-mune d’être des experts de pacotilledu Covid-19, du « confinement » com-me du « déconfinement ». Nous éclai-

rer alors, modestement, tâtonnertous, quitter toute superbe, car que« les choses continuent commeavant, voilà la catastrophe » (2).

Un jour viendra, comme citoyensresponsables dans ce pays, où nousaurons à débattre des mesures pri-ses, ou pas. Mais l’heure est toujoursau combat contre la maladie et soncortège de drames pour les person-nes comme pour les peuples, ici etbien ailleurs.

Combat qui exige aussi de partici-per du mouvement qui doit soutenirla paix sociale indispensable auxépreuves à venir. Ce temps a exacer-bé difficultés, soupçons, mal de vivrede beaucoup, douleurs, voirerancœur aussi. Ce n’est pas l’heured’en rajouter. Mais bien d’être demodestes acteurs de liens, de cohé-

sions, de reconnaissance. « La civili-sation est un bien invisible puisqu’elleporte non sur les choses, mais sur lesinvisibles liens qui les nouent l’une àl’autre, ainsi et non autrement », souli-gnait Antoine de Saint-Exupéry (3)dans un courrier terrible et vibrant.

Réparer les brèches

Le vieux prophète Isaie, vers leVe siècle avant notre ère écrivait ceci :« Tu rebâtiras les ruines anciennes, turestaureras les fondations séculaires.On t’appellera : « Celui qui répare lesbrèches, Celui qui remet en serviceles chemins. » » Isaie, 58, 12. Réparerles brèches, remettre les chemins enservice, c’est se soucier des liens qui

nous unissent à tous. De notre destincommun, abîmé par tant de drameset par cette épreuve collective. Passerdu contact qui tue à la communion,au soin, à la fraternité qui renouvellentet rendent la vie vivante et possi-ble.»(1) Le Monde du 18 et 19 avril et voiraussi Un festival d’incertitudes, EdgarMorin, Tract-Gallimard, 21 avril 2020.(2) Walter Benjamin, Baudelaire, édi-tion établie par Giorgio Agamben,Barbara Chitussi et Clemens-CarlHärle, traduit de l’allemand parPatrick Charbonneau, La Fabriqueéditions, 2013.(3) Lettre du 30 juillet 1944, écrite augénéral X, la veille de sa mort au largede Marseille.

« L’heure d’être de modestes réparateurs »VéroniqueMargron,présidente dela Conférencedes religieuxet religieusesen France.

| PHOTO : ARCHIVES JÉRÔME

FOUQUET, OUEST-FRANCE

La chronique de l’interruption

«Franchement, je redoutais que, lacrise du coronavirus passée, les ver-tueux « plus jamais ça » ou « il y auraun avant et un après » soient encoreoubliés. Avec retour au « business asusual », comme après la crise finan-cière de 2008.

Aujourd’hui je suis convaincu ducontraire, tout simplement car nousavons sauté dans un inconnu qui exi-gera de nous battre sur tous les frontsà la fois : sanitaire, environnemental,économique, social, sociétal, huma-nitaire, et… spirituel, devenus indisso-lublement liés.

L’humanité tout entièrea eu peur

Les tenants du passé sont mortsdebout, et certains dirigeants lesavent. Le fait que la moitié de lapopulation mondiale ait été confinéea créé une conscience nouvelle,dopée par les médias. Pour la pre-mière fois de son histoire, l’humanitétout entière a eu peur. Elle a décou-vert brutalement et directement quenon seulement les civilisations, maiselle-même était mortelle. Comme ellevenait de le faire pour la planète saufque cela avait pris des décennies.

Les conflits mondiaux n’avaient pasfait douter de la survie de l’homme lui-même. Pourtant, le premier a entraînéla création de la SDN (Société desnations) et le deuxième celle de l’Onu(Organisation des Nations unies). Etmaintenant, après ce traumatismed’une ampleur sans précédent, par-tout dans le monde trop de jeunes,de parents, de responsables, de peu-ples, ne supporteront plus le tempsperdu et les risques induits par les

querelles inutiles, la nature violée, labiodiversité méprisée, les effets per-vers de la globalisation, les dangersd’un monde interconnecté à tousniveaux. Il va falloir aller beaucoupplus fort, plus loin, plus vite…

Le cœur de nos systèmes a été défi-nitivement bouleversé. Tous les ver-rous économiques, tous les principessacro-saints ont sauté. L’énormeplanche à billets a juste été un ballond’oxygène évitant la mort subite.

Le défi de la survie imposera enfinsolidarité dans l’action et sacrifices.Mise en veilleuse des positions tropprivilégiées pour les uns, des droitsacquis pour les autres… À l’échelonnational, il faudra revenir à l’État stra-tège et changer de braquet : esprit dedéfense, santé, éducation, autosuffi-sance nationale de première nécessi-té… Mais surtout il faudra promouvoirde nouvelles ambitions européenneset internationales.

Certes, la notion de gouvernementmondial est une utopie, mais cessonsde prendre ceux qui le souhaitentpour des nimbus comme on le faisaitnaguère des écolos. Et il se pourraitque la grandeur de la France soit dese battre, avec le soutien des opi-nions publiques responsabilisées,pour refonder notre contrat socialdans le cadre d’un combat à menerau niveau de la planète. Pas sûr queles Chinois ne jouent pas le jeu…

Je suis de ceux qui sont prêts à par-tir au combat pour qu’effectivementtout change. Car il n’y a pas d’autrechoix !

La prise de conscience collectivede la menace mortelle qui pèse à lafois sur la planète et sur le genrehumain – dont il devient enfin criantque leurs destins sont liés – peutd’ailleurs offrir une base d’action auxgouvernants « d’après », ainsi qu’unargument et une arme essentielspour les responsabilités courageusesqu’ils doivent prendre. Qu’il s’agissede la nécessité maintenant avérée decorriger la mondialisation pour enéquilibrer les effets positifs et leseffets destructeurs ; ou de la volontéde plus en plus répandue de ne pluscéder aux sirènes de la « dictature duconsommateur » ; ou encore du défi

incontournable de renforcer la solida-rité à la fois au sein et entre les com-munautés nationales ; ou enfin et sur-tout de l’impératif ressenti par tous dedonner plus d’efficacité à la gouver-nance mondiale, je veux dire à lacoordination d’un monde où chacun« tient l’autre par la barbichette » (laChine ne pourra vivre sans ses « cli-ents » par exemple, ou pour résumeraucun pays ne peut ni ne pourra s’ensortir sans harmonisation avec lesautres…).

Alors certes, « tout l’art est d’exécu-tion », comme le disait Clausewitz enparlant de la guerre (et là le terme estapproprié car il s’agit bien de vaincrela marche implacable vers un suicide

collectif), et je n’ignore pas que dansnos démocraties en particulier, lesdégâts sociaux causés par une tellerévolution peuvent être terribles etempêcher toute initiative, même ver-tueuse.

Deux réponses à l’urgence

Mais il me semble qu’il n’y a quedeux réponses possibles à cetteinterrogation majeure. La premièreest que les gouvernants aient cons-cience qu’ils ne pourront rendreacceptables les efforts exigés (com-me dans toute période de transition)

sans montrer qu’ils font et feront toutpour les limiter, pour les répartir avecjustice, et pour réduire le nombre desacrifiés sur l’autel de l’intérêt de tous.Ils doivent donc eux-mêmes réaliserqu’ils ne pourront agir sans mettre enœuvre, tous ensemble, partout etd’une même voix, une pédagogieharmonisée vis-à-vis de tous leurspeuples simultanément. Ce qui sup-pose en outre qu’ils auront au préala-ble à se mettre d’accord sur les gagesde crédibilité qu’ils devront se donnerréciproquement. À cet égard ce quihier encore relevait, plus que jamais,de l’utopie, est devenu la condition dela survie de chacun…

La deuxième est que si les gouver-

nants du monde ne vont pas danscette direction, il n’y aura plus aucunechance d’inverser le chemin qui nousconduit universellement à la catastro-phe. Un exemple ? L’hystérisation dela « coronacrise » dans les sociétésles plus avancées, relayée et renfor-cée par leur surmédiatisation, lesplongera dans une situation à laquel-le elles ne pourront résister. À com-mencer par le silence (assourdissantaujourd’hui) ou l’inertie qu’elles nepourront plus opposer aux flux despopulations révoltées de l’hémisphè-re Sud de plus en plus touchées parles pandémies et le dérèglement cli-matique.

Un défi énormeet existentiel

Ces derniers sont aujourd’hui con-tenus tant bien que mal mais demain,si rien n’est fait, les peuples bafouésn’auront plus rien à perdre. Et ilsauront une force terrible que nousavons perdue, qui est de savoir que lamort fait partie de la vie. Cette sages-se ancestrale nourrira paradoxale-ment leur folie destructrice… en plusde leur nombre et de leur désespé-rance qui les rendra invincibles.

Le défi est énorme car il est à pro-prement parler existentiel. Il nous meten plus au pied du mur des valeursqui forgent notre identité. Jamaisdans l’histoire il n’a été aussi immen-se et universel… Il est enfin urgent carl’homme a encore – mais pour quel-ques années seulement – la possibili-té de redistribuer lui-même les cartes.Mais si demain ces intentions ne sontni affichées ni ne connaissent undébut de concrétisation, il sera troptard… et le volcan sur lequel nousdansons encore explosera.»(1) Ancien président de SOS Méditer-ranée, association civile et européen-ne de recherche et sauvetage en hau-te mer, créée en 2015 par descitoyens voulant agir pour mettre finaux naufrages de migrants en Médi-terranée.

« Partir au combat pour que tout change, car il n’y a pas d’autre choix »Francis Vallat,présidentd’honneurdu clustermaritimefrançaiset européen.

| PHOTO : THOMAS BREGARDIS,

ARCHIVES OUEST-FRANCE

« Aucun pays ne peut ni ne pourra s’en sortir sans harmonisation avec les autres. » | PHOTO : LASSEDESIGNEN - STOCK.ADOBE.COM

« Il s’agit d’aimer, dans un monde qui s’effondre, d’aimer même en perdantles pédales, même en se sentant perdu. » | PHOTO : GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO

Comme chaque samedi, la chroniquede l’interruption signée Jean-FrançoisBouthors, journaliste et écrivain.Aujourd’hui, sixième volet.

«« Tu sais, aujourd’hui j’ai peur.Je ne sais pas où on va. » Celle quiparlait ainsi, il y a quelques jours, aveccalme et gravité, vit confinée à Rio deJaneiro. Elle est philosophe, profes-seure d’université. Immédiatement,me sont venus à l’esprit Tchekhov etson admirable Cerisaie, sa dernièrepièce, créée le 17 janvier 1904, sixmois avant qu’il soit emporté, le15 juillet, par la tuberculose.

Le bacille de Koch, découvert vingt-deux ans plus tôt, est alors responsa-ble d’environ un mort sur sept enEurope. Il n’y a ni vaccin ni antibioti-que… Il y a donc la tuberculose –Tchekhov, qui est médecin, sait de

quoi il retourne. Mais il y a aussi unmonde qui craque de toute part. Unan tout juste après la création de LaCerisaie éclatera, à Saint-Péters-bourg, la révolution de 1905.

Lorsque le monde s’effondre,on a besoin d’une tendresse vraie

Tchekhov, pour exprimer le pres-sentiment qui l’habitait – et pas sim-plement quant à sa propre vie – avaittrouvé la métaphore de la vente d’unepropriété familiale. L’argent manquepour l’entretenir, la passion aussi. Lacerisaie du domaine, magnifique, vaêtre livrée aux bûcherons. « Moi, jesuis née ici. C’est ici qu’ont vécumon père et ma mère, mon grand-père, j’aime cette maison, je ne com-

prends pas ma vie sans la ceri-saie… », dit Lioubov Andreevna, lapropriétaire, avant de confier à l’étu-diant Trofimov, qui a son avenirdevant lui : « J’ai peur, toute seule,dans le silence… »

À la fin, tous partent. On entend lesclés tourner dans les serrures… Lascène est vide. Dans le silence, lesterribles coups de hache portés parles bûcherons contre les arbres. Puisdes bruits de pas… Apparaît Firs, levieux serviteur, 87 ans. Oublié… « Ona comme pas vécu », dit-il…

Tchekhov – qui n’avait pas craint detraverser la Russie pour aller séjour-ner trois mois dans le bagne de l’îlede Sakhaline, s’inquiétant du sort desprisonniers – aime ses personnageset à travers eux les êtres humains…

Son écriture est pleine de tendresse– une tendresse déchirée, désolée,

ironique, parfois même un peu acide,mais toujours douce. Il sait intime-ment que lorsque le monde s’effon-dre, c’est d’une tendresse vraie donton a besoin. Ainsi a-t-il donné à sonpersonnage principal, le prénom deLioubov (Amour).

N’oublier personne

Il s’agit d’aimer, dans un monde quis’effondre, d’aimer même en perdantles pédales, même en se sentant per-du. « Je ne sais pas où on va », disaitl’amie de Rio.

Du moins essayons, d’avoir les unspour les autres, la tendresse d’AntonTchekhov pour ses contemporains.Elle nous aidera à n’oublier person-ne.»

« La peur et la tendresse »

Réflexion Ouest-France2-3 mai 2020

Thierry Chaigne (Loire-Atlantique) :«Chaque jour, j’entends sur lesondes, je lis dans la presse, je peuxvoir des banderoles accrochées auxhabitations, et chaque soir à 20 h, onapplaudit en criant : « Merci aux soi-gnants ».

Des cagnottes sont créées, des CDpeuvent être achetés, et de nombreu-ses autres actions sont mises en pla-ce partout en France dans le butd’obtenir des fonds, à destination dessoignants. Bien entendu, ces gestesde solidarité sont merveilleux.

Mais j’ai de la peine, car selon moi, ilest oublié toutes les autres catégoriesprofessionnelles, les « soutiers », quidans l’anonymat, travaillent, sans tropde protection, pour que nous puis-sions tout simplement vivre, c’est-à-dire nous alimenter.

D’ailleurs je suis convaincu quebeaucoup de ces salariés ne touche-ront aucune prime, leurs salaires res-teront au niveau du Smic et leurs con-ditions de travail ne seront pas amé-liorées.

Imaginons un instant un arrêt deces travailleurs ? Nous pouvons mal-heureusement penser que nous

« Remercions tous les travailleurs »Social. « N’oublions pas tous les « soutiers », qui dans l’anonymattravaillent, sans beaucoup de protection. »

serions en guerre civile au vu desréactions que l’on peut voir dès lorsque la rumeur d’un risque de pénuriecircule.

N’hésitons pas à dire, à écrire, àapplaudir l’ensemble des travailleursqui pour nous, prennent des risquesafin que le climat de concorde denotre pays se maintienne.»

« Imaginons, un instant, un arrêt de cestravailleurs. »

| PHOTO : BÉATRICE LE GRAND, OUEST-FRANCE

À Courrier des lecteurs –Ouest-France, 35051 Rennescedex 9 ou courrierdeslec-

[email protected]. Merci de préciser vos nom, adresse et,éventuellement, votre numéro d’abonné. Retrouvez les courriersparus sur notre site Internet.

Écrivez-nous

Francis Guilbaud (courriel) :«En analysant les statistiquesdes personnes les plus touchées oupas par le Covid-19 ainsi que les con-séquences de cette épidémie mon-diale sur l’activité économique de laplanète, je ne peux m’empêcher deremarquer certaines spécificités quim’amènent à qualifier le Covid-19 de :

- Virus écologique tant les consé-quences de l’épidémie sur l’activitéhumaine et l’environnement montrentque notre modèle de développementet de surconsommation basé sur lasurexploitation des ressources natu-relles et la destruction des équilibresécologiques sont à l’origine duréchauffement climatique et du dérè-glement des cycles naturels. Tout cequi a engendré ce nouveau virus.

- Virus social tant la lutte contre l’épi-démie met en pleine lumière toutesces travailleuses et travailleurs quel’on qualifiait « d’invisibles » et quirévèlent leur indispensable utilitésociale ; les soignants, les caissières,les éboueurs, les femmes de ména-ge, les chauffeurs routiers, les forcesde sécurité… Souhaitons que, la crisepassée, nous revoyions totalement lahiérarchie sociale et de rémunérationpour remettre chacune et chacun àsa juste place dans la société !

- Virus féministe tant les femmessemblent en grande majorité épar-gnées par le Covid-19 et, surtout, parle fait que, très majoritairement, les

femmes occupent ces postes qui serévèlent indispensables dans la luttecontre l’épidémie et pour maintenir lepays encore debout. Est-ce égale-ment parce que les femmes ont unlien particulier au cycle de la vie ?

- Virus générationnel car la nouvellegénération est épargnée par ce coro-navirus soulignant le fait qu’elle n’est

en rien responsable de la situationactuelle mais qu’elle devra affronteret résoudre les problèmes colossauxque nous leur laisserons.

- Mais virus darwinien car il toucheen priorité les plus faibles et toutes lespersonnes souffrant des maladiesinhérentes à notre modèle de déve-loppement et de surconsommation :

hypertension, cardiopathies, pneu-mopathies, diabète, cholestérol, obé-sité… En cela, la nature nous rappelleque, quels que soient les pouvoirshumains et les technologies, elle aurale dernier mot. En forçant nos socié-tés à mettre un genou à terre, un virusmicroscopique et invisible vient nousle rappeler. […]»

« Le virus met en lumière toutes ces travailleuses, tous ces travailleurs que l’on qualifiait d’invisibles. »| PHOTO : BÉATRICE LE GRAND, OUEST-FRANCE

Société. « En forçant nos sociétés à mettre un genou à terre, un virus microscopique et invisiblevient nous rappeler que la nature aura toujours le dernier mot. »

« Un virus écologique, féministe et darwinien »

Richard-Pierre Williamson (Vendée)« « Mal nommer les choses, c’est

ajouter au malheur du monde. »Albert Camus. Parler de « distancia-tion sociale » me paraît être non seu-lement une invention langagière,mais aussi outrancière et inadaptée.On le voit, la crise, si elle nous a éloi-gnés physiquement, n’a fait que nousrapprocher socialement. À travers lesréseaux sociaux, les applaudisse-ments de 20 h aux fenêtres symbolesde solidarité, l’utilisation massive deSkype dans les maisons de retraite,

les très nombreuses initiatives altruis-tes… démontrent combien nous som-mes plus que jamais en « rapproche-ment social et sociétal ». Alors, par-lons plutôt de « distanciation physi-que » ou « interpersonnelle ». Demême, cessons de parler de « pen-sionnaires » pour désigner les « rési-dents », « d’Ehpad » (sigle administra-tif déshumanisant) mais de « Maisonde retraite ». Humaniser notre langa-ge, c’est redonner du sens aux motspour qu’ils ne deviennent pas desmaux et y gagner en bienveillance. »

« Humanisons notre langage et redonnons du sens »Pierre Cousin (Calvados) :

« Le devoir des soignants est de soi-gner et ils le font avec bravoure ethonneur. Le devoir des enseignantsest d’enseigner. Vont-ils abandonnerleur mission, repoussant la reprisedes cours aux calendes grecquessans se soucier de la situation desparents et des enfants, alors que leséboueurs, les routiers, les caissièreset tous les autres continuent à tra-vailler pour le bien de tous ? Les hôpi-taux se sont réorganisés eux-mêmesavec courage et succès. Les ensei-

gnants doivent faire la même chose,se prendre en main et s’organisersans tout attendre d’un gouverne-ment qui ne peut en aucun cas êtretenu pour responsable de la situation.Rappelons quand même qu’on gué-rit du Covid-19 à 98 % et qu’il y a peude personnes âgées dans la profes-sion ! Je veux croire que la majoritédes enseignants est en réalité prête àrelever le défi qui les attend le 11 maiet qu’ils feront face avec détermina-tion, pour l’honneur de leur profes-sion. »

« Un défi à relever pour le monde enseignant »

Dans notre édition du mercredi29 avril, nous avons écrit que le gou-vernement indiquait sur son site qu’ilétait « interdit de pratiquer le vélopour les loisirs ». Plusieurs lecteursnous ont fait remarquer que l’interdic-tion de se déplacer à vélo, que ce soitpour faire les courses, se rendre autravail ou en faire comme loisir,n’apparaissait nulle part dans ledécret n° 2020-293 du 23 mars 2020,qui réglemente notamment les dépla-cements pendant le confinement.

Autorisé « quel que soitle motif de déplacement »

C’est effectivement ce qu’a confirméle Conseil d’État jeudi 30 avril, saisipar la Fédération des usagers de labicyclette (FUB) car des cyclistes ontété verbalisés. Il a demandé au minis-tère de l’Intérieur de rappeler que « nesont réglementés que les motifs dedéplacement et non les moyens deces déplacements qui restent libres.La bicyclette est donc autorisée à cetitre comme tout autre moyen dedéplacement, et quel que soit lemotif du déplacement. »

« Les verbalisations résultant de laseule utilisation d’une bicyclette, àl’occasion d’un déplacement autori-sé, sont injustifiées », est-il écrit dans

Le vélo autorisé pendant le confinementLe Conseil d’État a confirmé que le vélo était autorisé pendantle confinement, comme moyen de locomotion et comme loisir.

l’ordonnance.Toutefois, le Conseil d’État a concé-

dé que les restrictions de temps (uneheure par jour) et de distance d’unkilomètre quand il s’agit de faire dusport « privent en principe d’intérêtl’usage de la bicyclette pour undéplacement exclusivement motivépar l’activité physique individuelle ».

Léa VIRIET.

Il est possible de faire du vélo pendantle confinement.

| PHOTO : THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE

Nous recevons de nombreuses ques-tions dans la boîte mail [email protected] ausujet de la pratique sportive après le11 mai. Le Premier ministre ÉdouardPhilippe a présenté, mardi 28 avril, lespremières lignes du plan de déconfi-nement qui devra entrer en vigueur àpartir du lundi 11 mai. Cela devraitouvrir à une plus grande liberté dansla pratique du sport amateur. Le sportprofessionnel devant rester à l’arrêtcet été. « Il sera possible, les beauxjours aidant, de pratiquer une activi-té sportive individuelle en plein air,en dépassant évidemment la barriè-re du kilomètre et en respectant lesrègles de distanciation sociale, aainsi expliqué Édouard Philippe, dansson discours, ce mardi. Il ne sera pos-sible ni de pratiquer du sport dansdes lieux couverts ni des sports col-lectifs ou de contact. »

Sports individuels

Cela donne déjà une idée du champdes possibles : football, volley-ball,basket-ball, handball et autres sportsd’équipe ne pourront pas être prati-qués. En revanche, cela ouvre deplus grandes libertés pour le running,puisqu’il sera désormais possible decourir hors du périmètre du kilomètre.Cela redonne aussi la possibilité depratiquer la marche ou la randonnée.De même, le cyclisme pourrait denouveau être pratiqué.

Cet allègement des contraintessemble aussi permettre de pratiquerde nouveau d’autres sports indivi-duels, à l’image du golf, ou du nautis-me ou de sports nautiques comme lecanoë ou le kayak.

À noter cependant qu’il faudra

patienter un peu plus pour de nou-veau pratiquer le surf, le kitesurf ou laplanche à voile, les plages devant res-ter fermées « au moins jusqu’au1er juin ». Pour les sports mécani-ques, il faudra aussi patienter jus-qu’au 15 juin et la réouverture des cir-cuits. Le tennis, en extérieur, pourraitaussi être pratiqué.

À noter que dans tous les cas, « lesrassemblements organisés sur lavoie publique ou dans des lieux pri-vés seront donc limités à dix person-nes ».

Tout cela reste néanmoins sous lecouperet de l’évolution de l’épidémie.Le déconfinement ne sera définitive-ment entériné que le 7 mai, en fonc-

tion de l’évolution des chiffres. « Si lesindicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le11 mai, a prévenu Édouard Philippe.C’est le 7 mai que la décision défini-tive de déconfiner à partir du 11 seraprise. » Il faudra donc encore prendreson mal en patience.

Guillaume NÉDÉLEC.

Cyclisme, randonnée, running… Le déconfinement devrait permettre une certaine reprise de l’activité sportive. | PHOTO : FOTOLIA

Questions des lecteurs

Concernant le plan de déconfinement, les restrictions autour des sorties devraient être allégées.Vous vous posez des questions à ce sujet. Ouest-France vous répond.

Quels sports pourra-t-on pratiquer après le 11 mai ?

Vous souhaitez nous interroger sur lesquestions d’actualité ? Dans la rubrique« Ouest-France vous répond » sur notresite Internet et dans le journal, nous

répondons à vos questions. Pour nous contacter, plusieurs possibilités : parcourriel [email protected] ; sur LaPlace, l’espaceabonnés et sur les réseaux sociaux. Attention, nous ne répondons pas parretour de mails. Rendez-vous dans le journal et sur ouest-france.fr : chaque jourde 9 h à 18 h, nous répondons à vos questions en direct.

Ouest-France

La rédaction au service des lecteurs

Guy Le Goff (Morbihan)« Vivement le jour d’après de M.

Patrick La Prairie, si au moins c’étaitvrai, mais je crains… Pourquoi ? Trèsrapidement, nous allons contracterune maladie très connue qui s’appel-le l’amnésie et alors de nouveau…

Pour l’argent, se mobiliser on fera/Les paroles des scientifiques onoccultera/Pour l’hôpital l’argent àpetite dose suffira/Les besoins del’hôpital on minimisera/La mondiali-

sation et ses bienfaits on retournera/Les débats sur l’essentiel on oublie-ra/Les tableaux de bord de l’ancienmonde on remettra ?/Le local, trèsbien, mais trop on dira/La politiquepoliticienne elle reprendra/La luttecontre la pauvreté, sans budget, desplans on fera/L’éradication de lamisère un vœu pieux restera/Le tou-jours moins cher resurgira/Et desfaux culs tous ensemble sans réac-tion on restera. […] »

« Le jour d’après : l’amnésie nous guette »

Courrier des lecteurs Ouest-France2-3 mai 2020

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nous avons renforcé les mesures sanitaires en magasin :

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32 PublicitéOuest-France2-3 mai 2020

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1er mai 2020

VG 211 9841 19 20 38 45 47 2 6

Le grandremue-méningesde printemps !

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Pluvieux sur le sud de la régionCe samedi 2 mai, le temps est nuageux sur la Normandie et le nord dela Bretagne. Plus au sud, il pleut. Les pluies se renforcent en journée.

Prévisions marines :En raison de la crise sanitaire, ces prévisionsne sont pas disponibles.

Prévisions agricoles : Prévisions non disponibles.

123ème jour - 18ème semaineSaint Boris : (mort en 1015).Il apprendque son frère veut le tuer.Il meurt en luipardonnant. L'Eglise russe le canonise,honoré pour sa " non-résistance auméchant ".Fête à souhaiter : Saint Philippe

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L’AN DERNIERTempératures

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Samedi 2 mai

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Dimanche 3 mai

6h37 +2 mn

21h15 +1 mn

Lune. croiss3 mai

César évoquait une fédérationdes peuples armoricains. Le nomd’Armorique date d’avant César

et désignait le pays côtier qui allait de l’estuaire de la Loire à celuide la Seine. Il est directement issu du gaulois aremorica, « are »signifiant « près de », « mor » signifiant « mer ». Le nom de « Gau-lois », lui, est employé par César, mais pas par les Gaulois euxmêmes. Il serait forgé à partir d’une racine germanique « Whal »,désignant l’étranger. Tous les Gaulois sont en fait des Celtes.

Armorique

Que serait devenue la Gaule si lesRomains étaient restés sagementdans leur Latium originel ? Voilà unbeau thème d’histoire-fiction ! Maisrevenons à la réalité. Au premier siè-cle avant notre ère, les Latinss’implantent sur les bords de la Médi-terranée dans ce qui deviendra la Pro-vincia, l’actuelle Provence.

En 59 avant J.-C., le général JuliusCaesar obtient un grand commande-ment proconsulaire sur les Gaules etl’Illyrie. Il soumet les Helvètes en 58,puis les Belges en 57. Il soumettra lestribus gauloises unies autour de Ver-cingétorix à Alesia, en 52. Mais avantcette bataille ultime, se sont dérou-lées deux batailles décisives, toutesdeux en Armorique, où le vent de larévolte s’est levé.

Vorgium, puissantecité gallo-romaine

Après Alésia, la Pax romana s’étendsur toute la Gaule. La prospéritérevient, les échanges commerciauxs’accélèrent. Rome apporte songénie bâtisseur : les voies romaines,empruntant parfois d’antiques che-mins gaulois, tissent leur toile. Vor-gium (Carhaix) est ainsi le carrefourde nombreuses routes et devient unepuissante cité gallo-romaine.

Les Romains créent de nouvellescités ou en rebaptisent d’autres. Cor-seul, cité des Coriosolites, est appe-lée Fanum Martis. Coutances, laCosedia gauloise, devient préfecturemilitaire. On lui donnera, plus tard, lenom d’un empereur, ConstanceChlore, à l’origine des noms de lieuxCoutances et Cotentin.

La Gaule romaine ne reste pas àl’écart de la christianisation. À Nan-tes, deux jeunes patriciens, Donatienet Rogatien, meurent en martyrs pourn’avoir pas abjuré leur nouvelle foi, àla fin du IIIe siècle. Le culte desEnfants nantais, ainsi qu’on les appe-la, s’est maintenu longtemps. Le lieude leur martyre, marqué par deuxcroix, faisait encore l’objet d’une pro-

cession, avec deux enfants en costu-mes romains, dans les années 1960.

La guerre armoricaine

En 56, les légions de César occupentl’Armorique, sans avoir combattu.Elles hivernent au bord de l’océan etréclament du blé. Les Vénètes, quicontrôlent le commerce maritime,refusent et lancent la révolte.

Junius Brutus Albinus fait alorsconstruire une flotte sur les bords deLoire, avec l’appui des Pictes et desSantons. À l’été, il va affronter, dans labaie de Quiberon, les Vénètes, renfor-cés d’une partie des tribus armoricai-nes, Osismes, Namnètes, Ambiliates,Diablintes, Morins, Lexovii, Ména-piens. Les navires gaulois sont plusnombreux (220 contre 100), plusrapides, et la bataille se déroule à leuravantage, jusqu’à ce que le vent tom-be. Alors, les rames romaines font ladifférence et les navires armoricains

sont pris d’assaut et détruits un parun. Les survivants auront les mainstranchées. Femmes et enfants serontvendus comme esclaves.

À quelques jours de là, QuintusSabinus va, avec trois légions, affron-ter Viridorix, chef des Unelles, auquelse sont ralliés les Abrincates, Bajo-casses, Coriosolites, Esuviens, Vidu-casses et autres Aulerques. Les Gau-lois sont 25 000 contre 15 000. Alors

Sabinus s’enferme dans un campretranché, au Petit-Celland, à l’est del’actuelle Avranches, et fait croire parun transfuge qu’il est sur le point defuir.

Les troupes gauloises lancent alorsun assaut enthousiaste et désordon-né qui va se briser sur les défensesromaines et s’achève par une contre-attaque victorieuse de Sabinus, et unmassacre.

Minerve sur un char. Camé en onyx bleu et blanc. Parville, IIe siècle. | PHOTO : HERVÉ PAITIER

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Une première alerte sérieuse sonneen 275, quand les Germains franchis-sent le « limes » et ravagent le nord dela Gaule tandis que les Saxons pillentle littoral de la Manche. L’Armoriquen’est pas épargnée, comme en témoi-gnent les trésors de monnaie enter-rés et retrouvés par les archéologues.Les villes, jusqu’alors ouvertes, sereplient derrière des remparts, com-me Nantes et Rennes.

Mais l’Empire se maintient vailleque vaille jusqu’à la déposition dudernier empereur d’Occident, en 476.La Gaule vit alors en pleine confu-sion. Tandis que les chefs barbaresse battent pour récupérer les insi-gnes de la puissance impériale - leFranc Clovis prend l’avantage - lespopulations tentent de survivre.

C’est dans ces périodes troubléesque nos villes changent de nom auprofit de celui de la tribu dont ellessont le chef-lieu. Condate devientCivitas Redones, plus tard Rennes ;Condivincnum, Civitas Namnetum,puis Nantes ; Vindunum, CivitasCenommanis, Le Mans ; Darioritum,Civitas Venetis, Vannes ; Juliomagus,Andecava, puis Andegavis (Angers).

Dans la péninsule armoricaine, unautre bouleversement se prépare.

Les légions romaines avaient déjàamené sur le continent des supplétifsbretons de Grande-Bretagne. À partirdu Ve siècle, une marée bretonne etirlandaise franchit la Manche pours’installer en « petite Bretagne ».

Cet exode, conduit par des moinesdont le légendaire breton est rempli,va maintenir sur la pointe du conti-nent, jusqu’à nos jours, une culture etune langue celtes qui, dans le restede la Gaule, ont disparu sous l’influ-ence latine puis germanique.

Eléments d’essieu de roues de chargaulois, sud de la Manche.

| PHOTO : HERVÉ PAITIER

Après la chute de l’Empire romain,une institution reste debout, l’Église,dont les évêques cumulent, parnécessité, pouvoir spirituel et actiontemporelle. Les territoires de leursdiocèses reflètent l’organisationromaine, laquelle était calquée sur leslimites entre cités gauloises. Cedécoupage va être réactivé de maniè-re étonnante, 1 200 ans plus tard.Nombre de départements créés à laRévolution reprendront peu ou proule territoire d’une tribu gauloise.

Le cas, dans l’Ouest, de la Loire-At-lantique, la Sarthe, le Maine-et-Loire,la Mayenne, le Morbihan, l’Orne. LaManche est la réunion de deux anti-

ques cités gauloises et le Calvadosen réunit trois. Les villes épiscopalesgallo-romaines sont devenues despréfectures sauf dans les trois dépar-tements bas-normands et en Ven-dée. En Bretagne, l’arrivée des Bre-tons a modifié l’héritage gaulois.

Sous le département français, la cité gauloise

Articles extraitsdu hors-sérieOuest-France :Il était une foisl’Ouest. (2010)

Que serait devenue la Gaule sans les Romains ?Au cours du premier millénaire avant notre ère, les Celtes, venus d’Europe centrale, atteignentl’extrême ouest du continent. Ils y prospéreront plus de 700 ans, avant l’arrivée des troupes de César. La chute de l’empire

Histoires d'Ouest Ouest-France2-3 mai 2020

Nous avons déjà commencé à équiper nos partenaires industriels,PME et producteurs locaux avec 10 millions de masques.

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Ouest-France2-3 mai 2020 Publicité 35

Retrouvez tous les programmes chaque vendredi dans TV Mag et sur programmetv.ouest-france.fr

21.05 Restos du Cœur MissionEnfoirés. Divertissement.23.45 Spéciale 30 ans desEnfoirés Magazine.

21.00 Equalizer 2 Thriller (2018).2h01. Avec Denzel Washington,Pedro Pascal.

20.35 Curiosités animalesL'éléphant et le rat-taupe nu.Documentaire.20.55 Quand Homo sapienspeupla la planète Documentaire.

21.05 Columbo Une étrangeassociation. Face à face. Série.Avec Peter Falk, Rod Steiger,George Wendt.

21.03 A notre tour Documentaire.21.57 Le mythe Philippe SéguinDocumentaire.22.32 L'hôpital à fleur de peauDocumentaire.23.27 On nous appelait BeurettesDocumentaire.

20.50 G Ciné Magazine.21.00 Dragons : Par-delà lesrives Les ailes de la guerre. Onabandonne jamais un dragon.Klaquedur. Série.

21.30 Catch World WrestlingEntertainment Raw. Episode 112.22.30 Catch World WrestlingEntertainment SmackDown NXT.Episode 112.23.15 Catch World WrestlingEntertainment SmackDown.Episode 112.

21.05 Métiers hors-norme : sous-marins nucléaires Documentaire.22.05 20 000 lieues sous les mersImmersion dans un sous-marinnucléaire. Documentaire.23.05 Titans des mers Centraleélectrique flottante. Documentaire.

13.00 Journal 13h0013.20 13h15, le samedi...13.55 La guerre des boutons Filmpour la jeunesse (2011). 1h49. AvecEric Elmosnino, Mathilde Seigner.15.30 Tout compte fait Magazine.16.25 Affaire conclue, tout lemonde a quelque chose à vendre17.20 Affaire conclue :la vie des objets Magazine.17.30 Joker Jeu.18.20 N'oubliez pas les paroles19.25 Météo 220.00 Journal 20h0021.05 Le grand show de l'humourDivertissement.

20.50 Echappées bellesOuzbékistan, sur la routede la Soie. Magazine.22.20 La p'tite librairie Magazine.22.30 Les plus beaux momentsdes Victoires de la Musiqueclassique Spectacle.

21.15 Bun Hay Mean :le Chinois marrant Spectacle.23.00 Jérémy Ferrari : Vends2 pièces à Beyrouth Spectacle.

21.05 Chroniques criminellesMagazine. Présentation : JulieDenayer.

21.05 Football : Coupe de France23.35 Champions d'exceptionMagazine.

20.55 Réunions Saut dans le vide.La gifle. Série. Avec Laëtitia Milot.

21.05 Rénovation impossibleDocumentaire.

21.05 Chercheurs d'opaleDocumentaire.

21.05 The White Queen Série. AvecAneurin Barnard, Faye Marsay.

21.05 Meurtres en CorrèzeTéléfilm policier (2019). 1h30. AvecArié Elmaleh, Carole Bianic.22.35 Meurtres au Mont VentouxTéléfilm policier (2015). 1h30. AvecIngrid Chauvin, Thomas Jouannet.

21.05 Dr Harrow Le mur du secret.Série. Avec Ioan Gruffudd, JoleneAnderson, Remy Hii.21.50 Rosewood Le silence estd'or. Les fleurs du mal. Le rêveaméricain. Série.Avec Morris Chestnut, Jaina LeeOrtiz, Gabrielle Dennis.

21.05 Les Simpson Série.

20.10 The Big Bang Theory Série.Avec Johnny Galecki, Jim Parsons,Simon Helberg.21.05 Young Sheldon Série. AvecIain Armitage, Zoe Perry, LanceBarber.

20.35 Pawn Stars, les rois desenchères Ça bouchonne auparking. Documentaire.21.00 Ghost AdventuresMassacre à la hache dans l'Iowa.Pico House, Los Angeles. Lesâmes de Gettysburg. Les sous-solsde Sacramento. Documentaire.

21.00 Joséphine, ange gardienJoséphine fait de la résistance.Suivez le guide. Série. Avec MimieMathy, Samuel Theis, Marie Piot.

10.20 Na Petra 'Ta 10.45 BaliBreizh 11.30 Dans votre région11.30 Littoral 12.00 12/13Bretagne/Pays de la Loire 19.0019/20 Bretagne/Pays de la Loire

11.30 Littoral Magazine. 12.0012/13 Normandie Informations.19.00 19/20 NormandieInformations.19.30 Programmenational

Cultures-Télévision Ouest-France2-3 mai 2020

Ma mère est morte il y a douze ans.Elle avait 82 ans. J’ai eu le privilèged’être près d’elle au moment de sondécès. Elle aurait pu mourir, seule,dans la nuit. La vie nous a offert devivre sa mort avec elle, près d’elle. Etde la veiller le temps qu’il faut pouradoucir le chagrin.

Si je choisis, aujourd’hui, de parta-ger ces mots avec les lecteursd’Ouest-France, c’est pour dire à quelpoint je comprends la douleur deshommes, des femmes et des enfantsqui n’ont pas la possibilité, aujour-d’hui, avec la crise sanitaire, d’êtreprésents au départ de leurs proches.Pour le lointain…

Elle est morte dans mes yeux

Pour ma mère et pour toutes lesmères d’hier, d’aujourd’hui et dedemain. Et bien sûr pour leursenfants.

«Une heure plus tôt, je marchaisdans le couloir de l’hôpital, de longen large et une cigarette invisibleà la main, comme si j’attendais lanaissance de quelque chose àdéfaut de quelqu’un, comme sice qui allait, devait advenir, était plus

proche d’une arrivée que d’undépart, d’un accouchement qued’une mort. Je cherchais des mots,préparais une phrase, comme sic’était la phrase la plus importante dema vie.

D’un seul coup, je rentrai dans sachambre dont la fenêtre donnait surla campagne et je lui dis, en me pen-chant au plus près de son visage :maman, on t’aime. J’avais profité deson incapacité à parler. Je ne t’ai riendemandé, aurait-elle pu me répon-dre. Jamais je ne lui avais offert ceverbe. Elle non plus. Même pas à sonmari. Ce n’était pas la peine de le luidire, Henri savait.

Je ne suis pas venu seul, je suisvenu en groupe, avec mon frère etmes deux sœurs. J’étais leur déléguésyndical. J’ai dit on. Je n’osais pasdire je, même au seuil de sa mort.Que va-t-elle me répondre ? Rien. Ellene pouvait plus parler.

Alors, j’ai prononcé le verbe à voixbasse, mais le cœur haut. Restaientses yeux. Ils se sont ouverts et ellem’a regardé. Regardé. Puis elle arendu l’âme dix minutes plus tard.Dans sa jolie chemise de nuit rose etblanche.»

Un poème passe, par Yvon Le MenPoésie. Le poète breton poursuit sa présentation de poésies liéesau confinement. Aujourd’hui, il présente un texte sur le deuil.

Face à l’avalanche des annulations,un texte réunissant 50 000 signatu-res, adressé à Emmanuel Macron etintitulé Culture en danger, souligne lapeur de voir les artistes et les techni-ciens disparaître. Spécificité françai-se, le régime des intermittents con-cerne 100 000 d’entre eux, une maind’œuvre cruciale. Pour obtenir l’assu-rance chômage, ils doivent avoir tra-vaillé 507 heures sur douze mois.Avec les annulations, beaucoup n’yarriveront pas. Ils réclament donc une« remise des compteurs à zéro » et« une année blanche » à compter dela réouverture des salles.

Sursis pour les intermittents ?

Deauville veut son festival du cinéma américainCinéma. Les organisateurs feront tout pour que ce grand rendez-vous ait lieu,comme prévu, début septembre. Comme des retrouvailles entre public et cinéma.

Entretien

Beaucoup de festivals de cinémaont été annulés. Deauville aura-t-illieu du 4 au 13 septembre ?

Pour nous, c’est clair on y va ! Avec,bien sûr, toutes les réserves qui sontliées à l’évolution du virus et aux déci-sions que le gouvernement pourraitprendre. Mais, dans l’état actuel deschoses, le maire, Philippe Augier, etmoi-même, mais aussi nos gros par-tenaires Barrière, Chanel, Air France,Renault… nous sommes tous sur lamême longueur d’onde. Nous sou-haitons organiser ce festival commedes retrouvailles entre le public et lesfilms.

Des mesures de sécurité supplé-mentaires pourraient être prises ?

On ne réunit jamais plus de5 000 personnes dans un mêmeendroit. Et nous nous plierons auxrègles en vigueur. S’il faut adapter lagrande salle du centre international,nous le ferons. Ce ne sera pas un fes-tival comme les autres, mais nousvoulons en faire un des grands événe-ments de la rentrée. Un momentgénéreux où les gens se retrouventpour partager des émotions. On en atous besoin !

Comment assurer une sélectionde films dans les conditionsactuelles ?

Ce n’est pas un problème, la périodede confinement permet de regarderbeaucoup de films. J’en regarde dix àquinze par semaine. Ce sont des

liens électroniques que m’envoientles studios, les vendeurs ou les réali-sateurs eux-mêmes. J’ai déjà vubeaucoup de belles choses.

Le festival sera-t-il aussi le refletde la période actuelle ?

Bien sûr. Nous allons ouvrir unerétrospective intitulée American doc-tor and French doctor qui permettrade revoir des grands films qui ont ren-du hommage au monde médical.Cela permettra au public de lesapplaudir différemment que sur desbalcons. D’autre part, nous voulonsoffrir des places aux personnels soi-gnants des hôpitaux de Caen etRouen.

Deauville, c’est aussi un jury et desstars. Les vedettes américainesviendront-elles ?

C’est évidemment un peu tôt pour le

dire. Cela sera certes plus compliquéque les années passées. En mêmetemps, à chaque fois qu’il y a une cri-se, des attentats, on nous dit que lesÉtats-Unis ne voyagent pas… et nousavons toujours eu du monde. Maisl’essentiel reste les films et le public.Et ça, nous sommes sûrs de les avoir.

Peut-on imaginer que Deauvilleouvre ses portes à d’autres festivalsqui n’ont pas pu avoir lieu ?

Tout est envisageable. Tout est à l’étu-de pour que ce festival soit le plusouvert et le plus généreux possible.Nous avons besoin d’un momentd’humanité. La culture est un espoir.Je regrette d’ailleurs profondément lesilence actuel de notre ministre.

Recueilli parPhilippe LEMOINE.

Des membres du jury de la 45e édition, en septembre 2019.| PHOTO : DANIEL FOURAY, OUEST-FRANCE

Bruno Barde,directeurartistiquedu festivaldu cinémaaméricainde Deauville.

| PHOTO : DANIEL FOURAY,

OUEST-FRANCE

À 21 h, le magazine À notre tour suit leparcours, en 2019, de jeunes Juifs etArabes, de Nantes à Aubervilliers, à larencontre d’autres jeunes pour luttercontre le racisme et l’antisémitisme.

À notre tour sur Public Sénat

Queen : hommage aux soignantsLe groupe britannique, avec AdamLambert au chant, a enregistré unenouvelle version de We are the cham-pions rebaptisée You are the cham-pions en hommage aux soignants,mis en avant dans le clip. C’est auprofit du Fonds de riposte solidaire auCovid-19 mis en place par l’Organisa-tion mondiale de la santé.

Repéré

Décès de Tony Allen, batteurlégendaire

Pris d’un malaise, le musicien nigé-rian Tony Allen est décédé hier à79 ans. Il vivait à Courbevoie, près deParis. Toujours très actif, il venait desortir un nouvel album, fruit d’un enre-gistrement, en 2010, avec le trompet-tiste virtuose Hugh Masekela et étaiten tournée avant que la pandémie nel’interrompe.

Tony Allen était très prisé des musi-ques actuelles. Il assurait la batteriede The Good, The Bad and TheQueen, un des projets de DamonAlbarn, ex-leader de Blur.

Tony Allen fut dans les années1960-1970 le batteur et le directeurmusical de son compatriote Fela Kuti,avec qui il créa l’afrobeat, genre à partentière, musique hypnotique et répé-titive mêlant notamment jazz et funk.L’afrobeat devint l’un des courantsfondamentaux de la musique africai-ne du XXe siècle. Sur cette musique,Fela greffera des paroles révolution-naires et panafricanistes qui feront delui un des symboles les plus forts dela lutte pour les libertés en Afrique.

Avec Fela, Tony Allen a enregistréune quarantaine d’albums en vingt-six ans de collaboration. Sa rythmi-que était si intense qu’à son départ,Fela a eu besoin de quatre batteurspour le remplacer ! Le musicien bri-tannique Brian Eno l’avait qualifié de« meilleur batteur qui ait jamaisvécu ». Autodidacte, il avait commen-cé à jouer à 18 ans, se nourrissantdes musiques de Dizzy Gillespie, deCharlie Parker et de musiques africai-nes contemporaines.

Tony Allen. | PHOTO : HUGO MARIE/EPA/MAXPPP

Musique

Entretien

Joyce Jonathan,chanteuse et actrice.

C’est votre premier rôle importantà la télévision ?

J’avais fait quelques apparitions dansdes séries, Scènes de ménage, Noschers voisins, Demain nous appar-tient, Plus belle la vie, où je jouaismon propre rôle. Ce n’était pas desrôles si importants. Rien de très diffi-cile en termes de préparation. Cettefois, c’est un personnage qui a unimpact dans la narration.

Qu’est-ce qui vous a plu ?Je joue une avocate aux sentimentstrès balancés. Cette femme est unecharmeuse, dragueuse, qui vientde perdre quelqu’un avec qui elle aune histoire. Mais elle est encoredans la séduction, malgré le deuil.C’est intéressant d’essayer de proje-ter ces sentiments mitigés. Elle estplus vieille que moi, le décalagem’effrayait.

Comment vous êtes-vouspréparée ?

On a fait beaucoup de lectures, avantle tournage, avec l’équipe. La réalisa-trice était très professionnelle, trèsprésente. Mes compagnons de jeu,dont Arié Elmaleh, ont été géniaux.

Comment avez-vous vécu ça ?C’était stressant ! Je n’avais aucunrecul. On doit faire le vide, se concen-trer. Ça me rappelle la méditation :plus rien n’existe. Sur scène, avec lamusique, c’est moi. Sur un tournage,c’est un personnage, qui vit mêmequand il est silencieux.

C’est intense ?Tout se passe très vite. Une prise, onne la fait que trois ou quatre fois. Il fautêtre au taquet. On mange une com-pote en rigolant puis, le momentd’après, c’est à toi et il faut se mettrededans directement. Il faut savoirgérer ça, se donner à une émotion

très précise tout d’un coup.

Une tournée de concerts, aussi,c’est prenant…

Oui mais je ne joue pas un rôle !

Et le bilan de tout ça ?Avant tout, j’ai découvert la Corrèze !Les paysages sont très beaux, bienmis en valeur. Et puis, j’avais peurd’être nulle, pas crédible. Je n’avais

pas de repère, de référent. Je tâton-nais à tous les niveaux. Je ne merends toujours pas bien compte dece que ça donne ! C’est un véritableapprentissage, encore en cours.

Recueilli parThomas LABORDE.

DFrance 3, 21 h 05

Joyce Jonathan dans « Meurtre en Corrèze ». | PHOTO : © PIERRE PLANCHENAULT/FTV/MINTEE STUDIO

Meurtres en Corrèze, nouvel épisodede la populaire série de téléfilms poli-ciers en région, réunit à nouveau unbon nombre d’éléments de base del’enquête classique. Cette fois, lorsd’une procession en Corrèze, un jeu-ne sculpteur arrogant est étranglé. Ilne manquait pas d’ennemis et tousautour de lui semblent suspects.

Axel est envoyé depuis Bordeauxpour épauler Léna et son équipe degendarmes dans l’enquête. Problè-

me : le binôme a eu une histoired’amour qui a dégénéré des annéesauparavant.

Leur relation va malheureusementprendre parfois trop de place dans lescénario au détriment de la mise envaleur du territoire et de son folklore.L’épisode est efficace mais reste,comme ses prédécesseurs, agaçantdans la proéminence des clichés(souvent de genre) et des caricatures.(T. L.)

Efficace mais un peu caricatural

Une Corrèze mystique ensanglantéeCe soir à la télé. La populaire série des Meurtres en… révèle un nouvel épisodesombre et intrigant. La chanteuse Joyce Jonathan y joue une avocate suspecte.

Dans votre livre, vous imaginezl’installation d’une dictature enFrance, cent ans jour pour jouraprès l’accession d’Hitler au pou-voir. Science-fiction ou prédiction ?

Ce n’est pas une dystopie, dans lamesure où ce que j’écris se passedans un monde réel et en 2023, un anaprès la présidentielle, donc dans unavenir très proche. Ce n’est pas unmonde fantasmé. C’est un peu futu-riste, si l’on veut, mais c’est vraimentdans la continuité des mouvementssociaux d’aujourd’hui dont je tire lesfils.

C’est une mise en garde ?Oui, c’est exactement ça, commel’étaient 1984, de George Orwell, ouLe meilleur des mondes, d’AldousHuxley. Je pars de la situation actuel-le et j’en tire les conséquences : lesradicalisations politiques, le retourdes traditionalismes religieux, lesinégalités croissantes, les politiquesd’austérité, la remise en cause del’Europe.

Il y a un ras-le-bol global. Voyez cesmouvements populistes et nationalis-tes qui émergent à l’est de l’Europe.Et, chez nous, la révolte de ceux quisont laissés sur le bas-côté. Quel-qu’un de mal intentionné pourrait pro-fiter de ce moment de fracture. Le ter-reau n’a jamais été aussi fertile, tousles ingrédients sont là. Ils étaient iden-tiques lors de l’arrivée au pouvoird’Hitler. Ce qui manque c’est la crisefinancière.

« Les leçonsde l’Histoire »

La crise du coronavirus peut-ellecontribuer à accélérer le processusque vous décrivez ?

Malheureusement, je suis rattrapéepar l’actualité. Quand j’ai commencéà écrire, je préfigurais les colèressociales et j’y ajoutais une crise finan-cière sans précédent. C’est ce qui esten train de se passer sous nos yeux.

La situation politique m’inquiète etje ne sais pas si l’Europe va résister àtout ça. Quand on lit le journal de con-finement de certains intellectuels, onvoit que cette crise est aussi un révé-lateur des inégalités sociales. Ça peutinciter à se diriger vers ceux qui par-lent comme nous, Bolsonaro, Trumpou ma dictatrice.

Peut-on imaginer, au contraire, quecette crise provoque une prise deconscience salutaire ?

J’aimerais beaucoup, mais nous nesommes pas en camp de vacances

trice ? Si la femme est l’égale del’homme, alors elle l’est aussi dans lepire, dans la possibilité d’accoucherd’un régime totalitaire.

On m’oppose qu’elle est quandmême meilleure que l’homme, parceque plus douce et maternelle. Ça mepose un vrai problème, parce que çarevient encore à ramener la femme àsa fonction biologique. Hitler aussi sedisait féministe. Il voulait défendre leféminin sacré, la vertu cardinale de lamère, nourricière de l’Allemagne.

Vous mettez en garde contrel’avènement d’une dictature verte.Faut-il se méfier des écologistes ?

La protection de l’environnement,c’est le b.a.-ba. Mais cela peut deve-nir une idéologie dangereuse. Dèslors que l’écologie devient une valeurunique qui justifie des privations deliberté, c’est foutu. La dictature,meilleure alliée de l’écologie ? Non,c’est d’abord une question d’éduca-tion.

« La réponse seraindividuelle »

Vous écrivez : « Il suffit que les hom-mes de bien ne fassent rien pourque le mal triomphe. »L’immobilisme nous menace-t-il ?

Je ne crois pas que les gens soientendormis. Mais ils ont besoin de seprojeter. Or, on n’arrête pas de leurdire que demain sera pire. C’est terri-fiant. On ne peut pas en vouloir àceux qui votent pour les extrêmes. Ilsfont une erreur, car la solution estmauvaise, mais c’est un réflexehumain.

Qu’est-ce qu’on peut fairepour éviter le pire ?

La réponse sera individuelle plutôtque collective, sinon ce serait nousramener à un système global de prêtà penser. Chacun doit se questionnerindividuellement sur la manière dontil vote, consomme, se nourrit ou édu-que ses enfants.

Êtes-vous optimiste ?Je suis une pessimiste qui a des rai-sons d’espérer. L’espoir pour moi,c’est l’amour, au sens large. Si on a unpeu plus d’amour que de haine àdonner, ça peut fonctionner. Le maln’apparaît pas sans raison.

Recueilli parThierry RICHARD.

La dictatrice, éd. Flammarion, 511 p.21,90 €.

ou en retraite spirituelle. Nous nevivons pas un mouvement d’apaise-ment et de réflexion, mais de peur etd’anxiété. Ce n’est pas propice auxagissements durables. La prise deconscience n’est possible que quandelle s’installe dans la durée. Cette cri-se est extrême et je redoute qu’elleentraîne un mouvement de balancierextrême dans l’autre sens.

Votre dictatrice reprend mot pourmot les discours d’Hitler. On neretient pas les leçons de l’Histoire ?

On pense avoir retenu les leçons del’Histoire, parce qu’on est plus édu-qué et mieux informé qu’on ne l’étaiten Allemagne en 1930. On se ditqu’on ne pourrait plus accepter une

telle violence. En fait, on se souvientde la fin et de la guerre, mais on ne sesouvient plus du « miracle allemand »et de l’espoir que le nazisme repré-sentait au début.

Dans votre livre, l’Europe échoue àgarantir la paix. Le projet européenest-il en panne ?

Ce n’est qu’un roman, j’aurais du malà vous répondre parfaitement. Mais jepense qu’il faut se donner les moyenspour que l’Europe ne soit pas un vœupieux. Comment ? En la réaffirmantdans une dimension plus culturelle,historique, et en respectant les parti-cularités de chaque pays. Les déci-sions bureaucratiques prises àBruxelles sont rejetées par beaucoup

de gens.Ce qui fait chuter les grands empi-

res – l’Europe est un grand empire –,c’est l’envie de s’étendre trop et tropvite. Au départ, l’empire nous va bienparce qu’il apporte la culture, lesavoir, la science, la médecine. Maisl’éloignement et la négation des parti-cularismes réveillent les mouvementsidentitaires.

Vous dîtes : « Nous avions toujourspensé que le monde serait en paixlorsque les femmes le gouverne-raient. Nous avions tort. » Elles nevalent pas mieux que les hommes ?

Je voulais questionner un certainféminisme actuel. La parité ultime,n’est-ce pas d’avoir une femme dicta-

Diane Ducret, écrivaine : « Malheureusement, je suis rattrapée par l’actualité. » | PHOTO : VALENTIN ASSELAIN, OUEST-FRANCE

Son coup de cœur

Diane Ducret recommande la sériebritannique Years and years, diffuséepar Canal +, qui met en vedetteEmma Thompson (photo) dans lerôle de Vivienne Rook, une femmepolitique aux idées radicales. « Jeviens de recevoir une propositiondes États-Unis pour réaliser unesérie à partir de La dictatrice. Donc,j’ai regardé Years and years, quimontre une obsession de notre épo-que, la conquête du pouvoir par unefemme. Comme si c’était quelquechose d’effrayant qu’on avait vouluretarder et qui finit par arriver. »

| PHOTO : © YEARS AND YEARS LIMITED

1982. Diane Ducret naît à Anderlecht(Belgique), le 17 novembre.1996. À 14 ans, elle fait une chute decheval et se casse les chevilles. Lesmédecins lui disent qu’elle ne pourraplus marcher.2008. Elle retrouve l’usage de sesjambes après une opération auxÉtats-Unis.2009. Elle anime le Forum de l’Histoi-re sur la chaîne Histoire. Diplômée enHistoire de la philosophie à la Sor-bonne, elle a aussi été journalistepour Des racines et des ailes.2011. Elle publie son premier livre,Femmes de dictateur (Perrin), best-seller en France, traduit dans vingtlangues. Elle évoque l’histoire desépouses et des maîtresses des dicta-teurs du XXe siècle.2013. Publie son premier roman Cor-pus Equi (Perrin), un ouvrage auto-biographique dans lequel elle narreson long parcours pour remarcher.

Diane Ducret imagine un monde d’après tout en noirInterview. Dans son dernier livre, la romancière imagine l’émergence d’une dictatrice qui prendraitle pouvoir en France, puis en Europe. « Je tire les fils de la situation actuelle », prévient-elle.

RepèresSes dates clés

Diane Ducret a grandi à Biarritz, dansle Pays basque, auquel elle reste trèsattachée. Mais l’histoire de sa familleest liée à la Normandie. « Elle est han-tée par la guerre. Ma mère est néesous les bombes, en 1944, en Nor-mandie. Elle a été placée dans unorphelinat après la mort de sa pro-pre mère, sous les coups d’un hom-me de la famille qui était rentré trèsperturbé d’un camp du STO. J’ai étéconfiée à mes grands-parents et j’aiété élevée à Biarritz par mon grand-père qui avait été résistant dans lenord de la France. »

Son rapport à l’Ouest

2-3 mai 2020

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