mythes de création

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PAGE 4 Vicken Tarpinian naît au Liban. Il grandit au sein des communautés arméniennes du Moyen-Orient et fait des études d’Art à l'Université Américaine de Beyrouth. Dès son enfance il est intéressé par la musique et le théâtre, ses années universitaires sont marquées par diverses manifestations musicales et théâtrales. Entre 1972 et 1975, Vicken participe activement à la troupe du Théâtre 67, dirigés par Varoujan Hadechian, où il joue William Shakespeare, Oscar Wild, Harold Pinter, Eugène Labiche, Hagop Baronyan et d’autres… En avril 1975, il remporte le 1er prix au concours de la chanson organisé par l'O.R.T.F. (Organisation de la Radio et la Télévision Française) à la télévision au Liban, émission “Toute La Ville Chante”. Un contrat, pour l’animation musicale d’une croisière estivale, lui donne l’occasion de rencontrer Harout Bezdjian et sa guitare acoustique en compagnie duquel il parcourt un répertoire Folk; Simon & Garfunkel, James Taylor, Bob Dylan et d’autres. Cette belle époque est assombrie par les évènements de la guerre du Liban et la dispersion de sa famille à travers le monde. Vicken débarque à Paris en décembre 1975 avec seul le billet d’avion aller-retour gagné au concourt de la chanson. Laissant derrière lui tous les projets effacés par les bombardements d’une ville qui n’a jamais voulu croire à un avenir de vingt ans de destruction. À Paris, Vicken était bien obligé d’oublier le billet de retour il fallait à tout prix survivre bravant les surprises et les aventures dans un pays où dès le départ, il a été facilement adopté par le milieu artistique. L’amour de la scène et l’inconscience de la jeunesse étaient ses seuls atouts pour vaincre toutes les difficultés. Il travaille alors assidûment avec de nombreux musiciens, décide d’entamer un cycle d’adaptation du folklore arménien et participe dans plusieurs manifestations, spectacles, festivals. L’objectif de Vicken sera clairement posé : se consacrer à réactualiser la musique traditionnelle arménienne et répondre ainsi, en quelque sorte, à la déception que lui inspirèrent les arrangements musicaux et interprétations en vogue au Moyen-Orient et aux États-Unis en particulier. Finalement en 1978, plein d’enthousiasme et suite à l’encouragement de son public, il réalise un premier enregistrement, le 33 tours “HARTAR” qui étymologiquement signifie “ornement” mot inspiré des deux noms; HARout Bezdjian et Vicken TARpinian.

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Vicken Tarpinian naît au Liban.Il grandit au sein des communautés arméniennes du Moyen-Orient et faitdes études d’Art à l'Université Américaine de Beyrouth.Dès son enfance il est intéressé par la musique et le théâtre, ses années universitaires sont marquées par diverses manifestations musicales et théâtrales. Entre 1972 et 1975, Vicken participe activement à la troupe du Théâtre 67, dirigés par Varoujan Hadechian, où il joue William Shakespeare, Oscar Wild, Harold Pinter, Eugène Labiche, Hagop Baronyan et d’autres…En avril 1975, il remporte le 1er prix au concours de la chanson organisé par l'O.R.T.F. (Organisation de la Radio et la Télévision Française) à la télévision au Liban, émission “Toute La Ville Chante”. Un contrat, pour l’animation musicale d’une croisière estivale, lui donne l’occasion de rencontrer Harout Bezdjian et sa guitare acoustique en compagnie duquel il parcourt un répertoire Folk; Simon &Garfunkel, James Taylor, Bob Dylan et d’autres. Cette belle époque est assombrie par les évènements de la guerre du Liban et la dispersion de sa famille à travers le monde.Vicken débarque à Paris en décembre 1975 avec seul le billet d’avion aller-retour gagné au concourt de la chanson. Laissant derrière lui tous les projets effacés par les bombardements d’une ville qui n’a jamais voulu croire à un avenir de vingt ans de destruction. À Paris, Vicken était bien obligé d’oublier le billet de retour il fallait à tout prix survivre bravant les surprises et les aventures dans un pays où dès le départ, il a été facilement adopté par le milieu artistique.L’amour de la scène et l’inconscience de la jeunesse étaient ses seulsatouts pour vaincre toutes les difficultés. Il travaille alors assidûment avec de nombreux musiciens, décide d’entamer un cycle d’adaptation du folklore arménien et participe dansplusieurs manifestations, spectacles, festivals. L’objectif de Vicken sera clairement posé : se consacrer à réactualiser la musique traditionnelle arménienne et répondre ainsi, en quelque sorte, à la déception que lui inspirèrent les arrangements musicaux et interprétations en vogue au Moyen-Orient et aux États-Unis en particulier.Finalement en 1978, plein d’enthousiasme et suite à l’encouragement deson public, il réalise un premier enregistrement, le 33 tours “HARTAR”qui étymologiquement signifie “ornement” mot inspiré des deux noms; HARout Bezdjian et Vicken TARpinian.

1. 2004 : Vicken à Los Angeles.2. 1983 : Vicken à l’Olympia, Paris.A. la nouvelle édition disponible du CD HarTar de VICKEN.

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Tout en conservant l'esprit originel de ses chansons, son désir sera toujours de les adapter à une version occidentale en les faisant s'ornementer par de nouveaux arrangements et des techniques instrumentales classiques et contemporaines. Vicken sillonna la France, donna des concerts à Bruxelles, Amsterdam, Athènes, Berlin Ouest, Londres. Le 25 septembre 1980, il participa au “Grand Échiquier”, l'émission télévisée de Jacques Chancel, consacré à Charles Aznavour. Ce dernier dira avoir aujourd'hui rencontré pour la première fois deux jeunes artistes qui interprètent les chansons arméniennes en gardant l'authenticité et la pureté de la mélodie traditionnelle avec un souffle occidentale agréable à toutes oreilles.

“ Le chemin continue… Il nous fallait une rencontre, elle s’est faite. Mais nous sommes restés sur le quai de la gare et n’avons pu le quitter ensemble. Nous n’avions simplement pas choisi la même destination.Alors, j’ai continué mon voyage…Toutes les rencontres nous émerveillent, donnent de nouveaux rêves et cela fait du bien. Il est essentiel de les vivre avec conviction …Depuis Beyrouth, c’est ainsi que j’ai toujours cheminé dans le monde de la chanson.Des êtres, des visages, des événements, des scènes, des salles, des clubs, des églises, des écoles…J’y ai trouvé des âmes. J’y ai puisé tout ce que je cherchais pour nourrir mon Aventure. Une seule direction. Rester fidèle à mes convictions même s’il faut escalader des murailles pour embrasser la lumière, aussi loin soit elle. Cette lumière régénérante

dont j’ai joui dès ma plus tendre enfance et que je voudrais infiniment répandre à d’autres.

Vicken avec la troupe du “Théâtre 67” sous la direction de Varoujan Khedeshian.1et 2. 1975 : “A Night Out” de Harold Pinter.3. 1973 : “Le Marchand de Venise” de William Shakespeare.4. 1974 : “Chapeau de paille d’Italie” de Eugène Labiche.

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1et 2. 1983 : Concert à Beyrouth salle Der Melkonian et Assembly Hall.B, la nouvelle édition disponible du CD Yeraz de VICKEN.C, la nouvelle édition disponible du CD Parev de VICKEN.

À cette période, Vicken rencontre Patrice Peyrieras pianiste, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre, ingénieur du son. Une complicité s’instaure en fluidité et harmonie entre Vicken et Patrice dissipant toutes les barrières de langue.C’est là où “YERAZ” le deuxième album, qui signifie “Le rêve” voit le jour avec de nouvelles réalisations musicales.Le 24 janvier 1983, il donna un gala à l'Olympia et en mars, effectua une tournée de concerts au Liban. Il se produisit aussi à Lyon, à la Bourse du travail et participera par la suite à plusieurs festivals dans le sud de la France.

“ Tout mon amour est dédié à ma mère et ma terre sans lesquels nul ne m’aurait insufflé le désir de ce travail.”“ Tout mon espoir est livré à la jeunesse pour que se multiplient les tentatives musicales de nature à retranscrire l’authenticité de la culture arménienne.”

Les nouvelles chansons de Vicken voient le jour avec la complicité de Patrice Peyrieras. Un répertoire inédit, parfois inspiré des poètes: B.Sevag, V. Tekeyan, W. Saroyan, Chiraz et Ganatchian... L’album “PAREV” qui signifie “Bonjour” contient des chansons écrites en arménien et en français. Le titre “Civilisé”, écrit le 24 avril 1984, donnera l’esprit de cet album.

“ Mon chant devra toujours me consoler, me réconforter et, s'il te parvient, te caresse, te boulverse, te révolte, ou même te blesse, je retrouverai la paix et retournerai vers mes rêves qui ne seront jamais impossibles.Tous les rêves

peuvent être réalisés.”

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Vicken continua ses tournées en France, Belgique, Angleterre, Grèce, Égypte, Hollande et enfin aux États Unis. En novembre 1985, il donna un Gala au Cirque d'Hiver de Paris.En 1990, Vicken revient avec Nostalgie “GAROD” pour une reprise des premières chansons enrichies par une nouvelle orchestration, dirigée par Patrice Peyrieras. Le plus de cet album sont ses nouvelles compositions inspirées et dédiées à nos enfants .

Prière de sortir les mouchoirs, penserez-vous. Eh bien non ! Contrairement à ce qu’annonce le titre, les douze nouvelles chansons de Vicken, toutes écrites de sa blanche main, n’exciteront pas vos morbides pulsions de Diasporeux mélancolique, ramollies par l’évocation alanguie du double téton inégal de l’Ararat, bercées par un Délé-Yaman déprimant, embué de Cognac d’Arménie trois étoiles. Non, chères Diasporeuses et chers Diasporeux, il ne s’agit point ici de pleurer sur nous-mêmes jusqu’à en rire, ou de rire de nous-mêmes jusqu’à en pleurer. Il s’agit simplement de douze chansons d’enfant écrites par un enfant pour des enfants. Ouf, on respire !…Le ton est donné dès la première chanson : “Encore une année”, la plaidoirie d’un enfant au père Noël. Les onze chansons qui suivent restent dans la même ligne thématique : l’Enfance. C’est ce thème unique que Vicken va décliner à tous les temps et sur tous les rythmes : la comptine d’école, la ronde, la musique militaire, la rumba, ou encore de la mélodie de boîte à musique, comme dans le désormais célèbre “Aïp, Penn, Kim…” l'alphabet arménien. Douze rythmes différents, douze mélodies pour raconter les cent facettes de l’enfance, ses tendresses, ses ruses, ses rêves, ses ras-le-bol, ses révoltes, ses rires et ses larmes (tiens, voilà le titre !). La déclinaison va aller jusqu’à la onzième plage : “J’en ai marre”, une salsa dont le thème rappelle, comme un clin d’œil, la Cantate BWV 82 “Ich habe genug” de J-S. Bach.

C’est la douzième chanson qui donne la clé du titre : “Les jours de l’enfance sont passés, mais leurs traces restent vivantes…”. Larmes sur son propre passé, rires des enfants dans la cours de l’école, un dernier regard vers dans le rétroviseur de la vie, pendant que votre enfant passe la cinquième pour foncer vers le futur.Vicken s’en sort avec cette certitude que les enfances d’hier s’accomplissent dans celles d’aujourd’hui. Rien ne s’arrête, tout continue. Au fond, on ne vieillit pas, on se transforme.Cet album de Vicken marque un tournant dans la chanson arménienne de la Diaspora; on pourrait dire une tentative de rupture : on fait lapause des incontournables de Komidas, on arrête pour un temps les standards Sayat-Novesques, on baisse le volume sur greatest hits made in Lebanon ou live from Los Angeles et on démarre sur des thèmes neufs avec des mélodies proches du deuxième millénaire.La musique de Vicken, tout en gardant les lignes mélodies proprement arméniennes, casse les rythmes traditionnels pour les rendre plus compréhensibles aux générations d’enfants nourris aux Spices Girls ou aux To Be Three. Elle garde le juste équilibre entre l’ultra moderne et le passéiste. Cet album comble un vide : si la production de chansons commerciales ne s’est guère interrompue, la chanson qui parle directement au monde de l’enfant, jusqu’à ce dernier CD de Vicken, n’avait plus d’auteur. Vicken a comblé ce vide. En ce sens, ces douze chansons s’adressent au futur. Heureusement, comme chacun sait, le futur commence aujourd’hui. Une chose est certaine : nombre des chansons de cet album sont passéesau rang de standard dans les cours des écoles (arménienne, bien entendu).Elles ont atteint le rêve de toutes les chansons : vivre éternellement dans des voix d’enfant.R.D.

Garod est la chanson fétiche de Vicken. Elle est la première chanson arménienne retravaillée, adaptée, réinterprétée et adoptée.

Dans chaque album elle revient avec une interprétation différente.

3. 2000 : Concert au profit de l’école Arménienne AEC de Beyrouth à l’Assembly Hall.D, la nouvelle édition disponible du CD Garod de VICKEN.

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1999 “SOURIRES ET LARMES” Douze rythmes différents, douze mélodies pour raconter les cent facettes de l’enfance, ses tendresses, ses ruses, ses rêves, ses ras-le-bol, ses révoltes, ses rires et ses larmes. Un double CD, dont un CD uniquement instrumental utile pour accompagnement des amateurs de la chanson, aujourd’hui adopté aussi dans les écoles.“GÉNATS”, “À la vie” un souhait exprimé en trinquant. Une compilation de treize chansons produit aux Etats Unis par un fidèle ami, amoureux des artistes hors du commun.“Une Voix, Un Piano” Un concert infini, le septième enregistrement en double CD de 30 chansons.

“ Dès que Patrice me regarde, en se mettant au piano et en me donnant quelques notes, ma voix est prête à s'élancer, les accords de demi-tonalités s'enchaînent en suivant la chanson par un contrechant. “

L'enchaînement des chansons est fluide. La liste est longue. Sur le clavier, les dernières notes de l'une entraînent la suivante. La chanson se renouvelle à chaque introduction, la mélodie s'élance et la voix donne à chaque note son importance ignorant celles qui suivent, captant les frappes fidèles du piano entre les dièses et les quarts.Les cordes vibrent et vibrent encore, résonnent comme un orchestre imaginaire donnant la tonalité, l'ambiance, l'écho d'un acapela montagnard amoureux, triste et coléreux, seul devant des maisons désertées.l'Orchestre est là. Une Voix et Un Piano.Vicken, Une Voix, est là pour vider son coffre des échos du passé, du présent et des morceaux de rêves créés, composés, écris en vivant l'amour, les douleurs et une nostalgie chronique. Une enfance éternelle, une jeunesse révoltée, une sagesse refusant la triche.Tout est vivant, tout est du direct, jamais repris, corrigé, retouché pour donner le privilège à la spontanéité; Comme quand le grésillementde l'aiguille du 33 tours faisait parti de notre réalité.Patrice, Un Piano, toujours là pour écouter, pousser puis ralentir, avancer puis suivre. Un musicien qui crée les contrechants en improvisant naturellement.Il arrange les mélodies portant ma voix sur ses doigts. Et par hasard,la combinaison des mots, des notes, de la voix fait naître une symbiose et donne aux accords la force d'un orchestre mythique vibrant.Une Voix, Vicken

Un Piano, PatriceUn Orchestre vivant sur scène.Vivant et vibrant en studio à Limoges, où les micros restent aux aguets des mélodies fredonnées. On sent des murs imprégnés du goût desémotions. Et dehors, des nuits de pleine lune volent les vibrations etlaissent la chanson couler dans les veines.

“Les futurs messagers, Vanigue ma fille et Vessem mon fils, souffle de cannelle et de miel, complètent et ravivent l'orchestre dessouvenirs …”Une Voix, Un Piano, continuent la route avec des chansons immortelles.Notre musique ne dort jamais, elle pénètre et vibre dans les âmes. “Tant que je chante, je ne vieillirai jamais.”

1. 2003 : Concert à Los Angelos avec Patrice Peyrieras au piano.2. 2000 : Concert au Liban : Vicken avec Patrice Peyrieras au piano,accompagné par Vanigue et Vessem pour quelques chansons.3, 4. 2003 : Concert à Chaville/France avec Patrice Peyrieras au piano,accompagné par Vanigue et Vessem pour quelques chansons.E, le double CD “Sourires et Larmes” disponible.F, le CD “Génats” disponible.

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”Une convilialité certaine avec la musique imposait à Vicken la réalisation de ses disques en même temps que la nécessité d’approfondir la recherche harmonique et d’élargir le public justifiait le désir de forger concrètement un nouvel outil de communication.

L’identité, l’amour maternel, le rêve attaché au souvenir d’une terre pétrifiée sont autant de thèmes qui pourraient illustrer au travers d’un vécu personnel dont le cheminement se trace en pointillés, le déracinement.

Plus généralement, il s’agit là d’une actualité vivace qui émaille lesblessures de tout peuple spolié de son espace historique. Vicken a souhaité, à cet effet, poursuivre l’établissement d’un territoire artistique où les thèmes quotidiens de l’arménien diasporique pourraient se nourrir des modulations de la musique traditionnelle arménienne sans laquelle il n’est pas de progrés possible vers la libération. Ainsi, l’utilisation d’instruments occidentaux de musique savante devra-t-elle s’accomoder des sources originelles du folklore, l’enrichir sans en altérer l’authenticité.Communiquer la musique traditionnelle à un public de non-initiés ou de néophytes, est à cet égard, la voie élémentaire pour quiconque veut raconter le fait arménien aussi loin qu’il se peut.”A.G.

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Toutes les scènes de VickenAprès une longue parenthèse, Vicken revient en concert le 24 septembreprochain, avec un coffret de ses albums et un double CD inédit. Coup de projecteur sur un incurable amoureux des feux de la rampe, hayaser (1)jusqu’au bout de la moustache.

Ses éternelles lunettes rondes et cheveux frisés auraient pu en faire le John Lennon arménien... n’eut-été cette moustache orientale. Difficile pourtant de ne pas faire le rapprochement.

Scène toujoursDans les écoles arméniennes du Liban, l’élève malicieux s’inscrit à toutes les activités menant à la scène. Virus jamais vaincu depuis, entre théâtre “la meilleure école pour tous les arts”, danse, chant et autrereprésentation, son but sera toujours les planches. “C’est mon monde, là où je suis bien”. Ses études seront donc les Beaux-Arts avec spécialisation en publicité pour rassurer la famille. Précaution utile, puisque c’est aussi de ce métier qu’il vit après sonarrivée improvisée en France, fin 1975. Après des années de théâtre, il avait remporté un concours de chanson organisé par l’ORTF et le 1erprix était un aller-retour pour Paris, utilisé avec son partenaire de scène Harout Bezdjian. Peu après, les évènements du Liban s’aggravent,et il n’y aura pas de retour.

Un style qui fait moucheIci son autre virus sévit, il côtoie les Arméniens rue Bleue(2), et latroupe de danse Naïri lui demande de faire les intermèdes musicaux d’un spectacle programmé à Marseille “Je n’ai pas dit non”, mais son duo ayant toujours chanté anglais, tout restait à faire pour le répertoire arménien. “La première idée qu’on a eue, c’était la chanson “Garod”(3), une évidence devenue un de ses titres phares. Mais pour rendre la musique arménienne plus audible, à l’heure des Beatles ou Bob Dylan, ils l’interprètent autrement, moins d’instruments, tout en préservant son authenticité. Cet intimisme revisite toutes les chansons préparées au départ pour le spectacle de danse, et le succès fût tel que le premieralbum “HarTar”(4) voit le jour en 1978, inaugurant un style simple et salutaire. D’autres albums suivirent, avec toujours plus de concerts àtravers le monde, entre adaptations et compositions nouvelles inspirées de la vie quotidienne “Jedib yev artsounkner”(5) sera ainsi dédié à tout ce que l’enfance évoque pour Vicken quand il voit ses propres enfants.

Qui aime bien, châtie plusCe choix de chanter arménien ne fut jamais de tout repos. “C’est mon côté râleur” prévient-il en s’emportant sur les graves lacunes de la diaspora. Sa conviction est claire : dispersé et assimilé “si on veut rester Arménien, il faut garder une chose, la culture. Pour ça, arrêtons de traiter ceux qui la servent comme des mendiants : écrivains, professeurs et tant d’autres, on ne les valorise pas !”. Entre celà et l’esprit d’unions qu’il voit manquer cruellement, Vickenn’a jamais mâché ses mots, d’autant qu’“on a un journal en moins, notre seul quotidien ! Haratch fermé, franchement... On enterre la culture”. Ces critiques virulentes, difficilement admises dans les milieux arméniens, n’ont sans doute pas favorisé sa mise en avant pendant sa “traversée du désert”. Mais il l’assume, tout comme les travers de la diaspora, boursouflée par ses énormes différences-divergences- qu’il caricature avec humour. L’expression “d’origine arménienne” lui fait horreur : même si celà fait de lui un immigré partout, il préfère être Arménien, et son pays c’est le monde! Il voit pourtant l’union renaître de plus en plus chez les jeunes générations, vivant la même vie dans leur pays d’accueil, France ou Etats-Unis. Les différences s’estompent et ce qui reste de l’intérêt pour l’identité arménienne grandit. Cette lueur d’espoir l’a poussé à rechanter la belle parole. Il réédite donc aujourd’hui tous ses albums, plus un double CD “Une Voix,Un Piano” reprenant ses principauxtitres chantés avec juste un piano, comme sur scène. En concert le 24 septembre, avec son nouvel orchestre et choristes, l’ensemble Naïri assurera la première partie. Une série de concerts est prévue à Los Angeles, puis Toronto et Montréal, après l’enregistrement d’un autre album. Bref , tout un programme pour lui, mais aussi pour étancher cette soif d’arménité qu’on aimerait faire plus qu’imaginer…J.H. pour France Arménie

(1) Amour de tout ce qui se rapporte à l’arménité(2) Rue de la MCA de Paris(3) Le manque lié à la nostalgie de ce qu’on n’a plus(4) Ornement(5) Sourires et larmes

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Le chemin… Il nous fallait une rencontre, elle s’est faite. Mais nous sommes restés sur le quai de la gare et n’avons pu le quitter ensemble. Nous n’avions simplement pas choisi la même destination.Alors, j’ai continué mon voyage…Toutes les rencontres nous émerveillent, donnent de nouveaux rêves et cela fait du bien. Il est essentiel de les vivre avec la conviction que “lorsque deux arméniens se rencontrent, une nouvelle Arménie naît…”Depuis Beyrouth, c’est ainsi que j’ai toujours cheminé dans le monde de la chanson.Des êtres, des visages, des événements, des scènes, des salles, des clubs, des églises, des écoles… j’y ai trouvé des âmes. J’y ai puisé tout ce que je cherchais pour nourrir mon Aventure. Une seule direction. Rester fidèle à mes convictions même s’il faut escalader des murailles pour embrasser la lumière, aussi loin soit elle. Cette lumière régénérante dont j’ai joui dès ma plus tendre enfance et que je voudrais infiniment répandre à d’autres.Aujourd’hui, j’ai deux talentueux compagnons de voyages avec lesquels je chante, Vanigue et Vasken. Deux compagnons qui régénèrent en moi l’espoir et qui font revivre la chanson arménienne par leur voix rassurante mais aussi par l’insouciance de leur jeunesse. Ils démontrent qu’en travaillant vraiment la chanson et la langue, le voyage continue aux quatre coins du monde, gardant ainsi la culture etl’art arméniens comme un feu qui réchauffe le foyer.Comme Vanigue et Vasken, il y a des centaines sinon des milliers de jeunes qui portent aujourd’hui le flambeau.“NorTar”, nouveau siècle, pour une jeunesse éternelle.

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Le voyage… Des cordes, des manches, des touches, des sons, des notes, des mélodies, des rythmes, et des inspirations que portent les mots. Les paroles sont harmonisées par des voix feutrées. Un florilège de vibrations pour un style impulsif, travaillé, canalisé. Une grosse bulle d’émotions où se croisent les regards, se serrent lesmains, se frôlent les épaules et où règne l’amitié. Des sensations pour chacun, mais les cœurs à l’unisson dans le jardin romantique, mélancolique et lyrique de Dame Musique.Je range les mots pour composer et transmettre les tableaux vécus pendant la préparation, la création et les répétitions et l’avant première à l'auditorium. Des journées pleines d'enregistrement, de mixage dans le seul but d’offrir cet album où vous retrouverez les anciens et nouveaux amis, les habitués comme les nouveaux arrivants. Une belle troupe, une famille musicale, les compagnons d'un voyage à travers la chanson réelle, simple, pénétrante, où chacun y a déposé une goutte de son âme…Patrice Peyrieras au piano, œuvre à ses arrangements et nous dirige… Marc-Michel Le Bevillon, chouchoute la contrebasse et rend frémissantes les cordes par des notes palpitantes… Jacky Tricoire, réplique au son de sa guitare acoustique aux contre-chants et fait retentir les sourires… Gérard Niobey, fait vibrer à son tour les cordes de sa guitare acoustique et coordonne les harmonies… Vanigue Tarpinian, une voix douce et limpide comme l'eau pure d'un ruisseau… Vasken Avédissian, la main sur le cœur soutient les notes vibrantes, pour répondre aux phrases émouvantes…Survolant de mes ailes de pari ce bel ensemble, je préparais le bouquet pour vous offrir ces chansons. Je suis plus que fier d’avoir œuvré avec ce groupe de musiciens, magnifiques et rares, à réaliser cenouvel album d'un style épuré.C'est le tableau vivant de deux guitares, un piano, une contrebasse, deux chœurs et une voix.Vicken

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H, lancement du dernier Album “NorTar”.Septembre, Octobre 2009 : Concerts à Issy-les-Moulineaux et à Los Angeles I1. Vicken I2. avec Vanigue, Vasken I3. avec Patrice au piano I 4. Les choristes, Vanigue et Vasken I5. Le groupe au complet : Patrice, Marc-Michel, Vicken, Vanigue, Jacky, Gérard et Vasken I

6. Patrice Peyrieras, Jacky Tricoire, Gérard Niobey, Marc-Michel Le Bévillon, Vicken Tarpinian I7. Patrice Peyrieras, Piano I8. Gérard Niobey, Guitare acoustique I9. Jacky Tricoire, Guitare acoustique I10. Marc-Michel Le Bevillon, Contrebasse I11. Vanigue Tarpinian, Choriste I12. Vasken Avédissian, Choriste I

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Patrice PEYRIERASUn instant avec un Grand de la musique. De sa mère Jeanne Peyriéras-Deschamps, Patrice a pris le goût pour les mathématiques. De son père Roger, il a hérité sa passion pour la musique.Nous sommes dans son studio d'enregistrement, près de Limoges. L'atmosphère est feutrée; on se croirait dans la cabine de pilotage d'un Boeing 747 et le pilote, c'est lui, Patrice, heureux comme un poisson dans l'eau ou plutôt comme un dieu dans un bocal qu'il va dansquelques minutes, faire exploser (tel un magicien). Il fera alors s'écrouler les parois et s'élargir l'espace jusqu'à l'infini. Les sonsqu'il va faire naître pour nous de son robot clignotant. C'est pure merveille, des sons à l'état pur, pas pollués par des intermédiaires plus ou moins fiables. Une musique qui vous prend aux tripes et vous arrache des larmes.Heureusement, nous avions un peu parlé avant, parce qu'à partir de ce moment-là, hors de ces sons, tout paraît dérisoire. Les mots deviennent fades et inappropriés - seule, peut-être, la danse pourraitpermettre d'exprimer l'émotion vécue... et encore.Et puis, ils sont là ! Pas tous, mais quelques uns de ceux qui ont misun peu et sans doute même beaucoup de leur âme dans ce que nous venonsd'entendre : Patrice, le compositeur Didier Sutton, le percussionniste(un des meilleurs de France, qui a travaillé avec Pierre Boulez) Jean Marc Lajudie, un des batteurs.Et puis, tout près, Vicken, dont la voix exprime les vibrations d'une sensibilité à fleur de cœur.

“Je ne peux pas composer pour des interprètes anonymes”, dit Patrice, “Les harmonies qui naissent dans ma tête ne peuvent être interprétées que par des gens que j'aime. Quand je compose, c'est eux que j'entendset que je vois jouer. Devant une partition à 30 voix, j'ai devant moi 30 amis pour qui j'écris. L'histoire de cette création est une histoire d'amour. Ce qui sort de l'électronique c'est du concret mais ce qui est passé dedans, c'est de l'irrationnel.”C'est sans doute pour cela que sa musique est si humaine et si prenante.Patrice croit au déterminisme mais pas au déterminisme passif qui peutconduire au fatalisme : “Dès sa naissance, chacun d'entre nous est missur des rails ; mais attention, il ne faut pas en sortir! On doit toutfaire pour y rester, même si ce n'est pas toujours facile. Il est indispensable d'être en phase avec ce qui nous est destiné ; il faut avoir confiance en soi et confiance en ceux qui nous entourent ; sinon, il faut partir, aller voir ailleurs.”Patrice n'est pas sorti des “rails”. Mais c'est au prix d'un travail acharné.

On ne naît pas compositeur, chercheur, programmeur, ingénieur du son, orchestrateur. Apprendre au plus haut niveau est indispensable.Patrice a accompagné les plus grands, entre autres : Barbara et GérardDepardieu, Alice Dona, Philippe Lavil, Marcel Azzola, Diana Ross, MarcOgret, Charles Aznavour, Vicken, Tachan etc...Et tout cela n'est qu'un aperçu de la place qu'occupe ce grand dans lemonde de la musique et du spectacle.Pour vous, Patrice, les trois mots clés de la création sont : sensibilité, partage, énergie.Vous ne croyez pas au talent - le mot a tellement été galvaudé. Permettez-moi, cependant, de vous trouver TALENTUEUX en lettre majuscules.Bernadette Philippe

Marc-Michel LE BEVILLONContrebassiste, mais aussi compositeur, arrangeur et professeur qui exerce sa passion depuis une bonne trentaine d’années et se régale!L'actualité, c'est d'abord son trio avec Pierre Perchaud, André Charlier auquel se joint dès que possible Olivier Ker Ourio. Le CD “Groove Color” est sorti fin 2006 (Iris Musique, Harmonia Mundi).Marc-Michel joue beaucoup avec Romane en trio, avec Mélanie Dahan, Serge Forté.Il enseigne au CMDL depuis plusieurs années. “Nous y faisons l'expérience formidable d'une école que nous avons rêvée avec Benoît Sourisse, André Charlier et Didier Lockwood, imaginée la plus belle possible pour les élèves, puis Didier a trouvé des locaux (un maire enthousiaste) et des sous (un ministère de la culture, une région et une ville enthousiastes aussi!) et, depuis, on vit une expérience unique”.Un peu d'histoire : depuis ses débuts, dans les années 80, il a mené parallèlement deux “carrières”.L'une faite de projets personnels avec Galigaï, la bande à Badault, SOS Quintet, Djoa, Point com, In Folio.L'autre comme “sideman” chez Claude Bolling, Michel Legrand, Eddy Louiss, Didier Lockwood, Romane. “Jouer avec Michel Legrand, notamment, m'a donné l'occasion de jouer et d'enregistrer avec des gens tels que Diana Ross, Tony Bennett, Dizzy Gillespie, Toots Thielemans, Phil Woods et même Ray Charles!”

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Gérard NIOBEYGuitariste et musicien de talent Gérard Niobey travaille dans le mondemusicale depuis de longues années.Enfant, il montre un don exceptionnel en interprêtant, très jeune, desairs populaires. Il intègre donc naturellement le Conservatoire de Paris. C’est avec succés qu'il interprête avec les mélodies de Brassens.Il fait la connaissance de plusieurs chefs d'orchestres et arrangeursqui l’ont appelé à participer fréquemment dans divers spectacles musicales.Depuis les années 70, il participe à la création et réa?lisation de nombreux albums et concerts de ?musiciens de différents styles comme Dalida, Georges Brassens France Gall, Julien Clerc, Charles Aznavour, Claude François, Michel Sardou, Michel Legrand. C’est en Octobre 2009 qu’il rencontre Vicken Tarpinian et découvre sonnouveau projet d’enregistrement et de tournées en Europe et aux USA.Avec sa guitare acoustique Gérard ne manque pas de participer dans lesfameuses romances des dernières comédies musicales et voyage fréquemment avec les grands orchestres à travers le monde.

Jacky TRICOIREMusicien de studio, de concerts, et arrangeur depuis 1970. Il entame une grande carrière et enregistre des albums avec tous les grands de la chanson française et européenne comme ?Michel Berger, France Gall, Julien Clerc, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Démis Roussos, Mort Schuman, ?Michel Sardou, Charles Aznavour, Jean Ferrat et récemment avec Vicken Tarpinian il enregistre l’album “NorTar” en apportant les pics de sa guitare acoustique…Guitariste talentueux, il a partagé la scène avec les musiciens des comédies musicales comme Starmania, Les Misérables, Cats, Chicago, Le Roi Lion, etc …Dans les années 1980 Jacky Tricoire a fait des albums de guitare sous le pseudo de “Nicolas de Angelis”.Il a collaboré avec différents arrangeurs européens et internationaux dont Michel Legrand et Patrice Peyriéras.Il devient populaire pour son interprêtation de musique de film “Bienvenue chez les chtis”, “La buche”, “Le dernier trappeur”, “Swingpool”. Les feuilletons télé font aussi partie de son monde musicale.

Vanigue TARPINIANPas une fausse note, rien de grinçant, une partition d’une limpidité parfaite, à l’égal de la pureté vocale de ces voix cuivrées et envoûtantes.

Vanigue chante depuis son plus jeu?ne âge et s’intéresse vivement à tout un vaste répertoire de chansons contemporaines. Amateur de musique, de danse et d’art, elle donne beaucoup d’importance à toutes sortes d’expressions et reste toujours avide de son héritage culturel.Elle a participé à plusieurs reprises avec sérieux et amour en interprétant les chansons de Vicken, son père. Dans le dernier album “NorTar” elle assure la voix féminine du chœur.

Vasken AVÉDISSIANUne présence qui attire le regard et la voix d’un soliste qui prend son essor et renforce l’instant magique.Soudain l’esprit s’évade, se libère pour ne laisser place qu’à la polyphonie de trois voix qui s’harmonisent. Vasken a fait preuve de discipline et de précision pour se lancer dans la grande aventure artistique et humaine qu’est la scène. C’est un passionné de chants, de danse et de communication directe. Iln’a pas hésité de préparer dans une courte période le répertoire chargé de “NorTar”. Vasken va jusqu’au bout et séduit un public enthousiaste pendant la tournée des spectacles.

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Vicken Discographie

1- HarTar Ornement * 1978Chansons en Arménien2- Yeraz Le Rêve * 1983Chansons en Arménien3- Parev Bonjour * 1985Chansons en Arménien et en Français4- Garod Nostalgie * 1990Chansons en Arménien5- Sourires et larmes * 1999Chansons en Arménien6- Une voix, Un piano * 2005Chansons en Arménien, Français et Anglais7- Génats À la vie Best of pour USA 2004Chansons en Arménien8- NorTar, Nouveau Siècle 2009 USA, réédition France en 2013 Chansons en Arménien

* disponibles à l'unité.