montélimar – le gournier : historique des recherches et présentation d’un « grand site »...

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à LA FIN DE LA PRéHISTOIRE ACTUALITé DE LA RECHERCHE Ouvrage collectif sous la direction d’Alain Beeching, éric Thirault et Joël Vital Documents d’Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne DARA ALPARA – Maison de l’Orient et de la Méditerranée éCONOMIE ET SOCIéTé

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à la fin de la Préhistoire

actualité de la recherche

ouvrage collectif sous la direction d’alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

DARAà la fin de la préhistoire

actualité de la recherche

Les 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, tenues à Bron, sur le campus de l’Université Lumière-Lyon 2, les 3 et 4 novembre 2006, ont réuni plus de 150 préhistoriens venus du Sud de la France et des régions alentour. Ces Rencontres biennales représentent le lien majeur de la communauté des chercheurs pour les périodes allant du Mésolithique à l’Âge du Bronze dans la moitié sud de la France.

Les Actes présentés ici regroupent 24 contributions réparties en deux sections : l’actualité de la recherche, présentant les principaux résultats des fouilles et programmes récents, et le thème spécifique choisi pour cette session «économie et société à la fin de la Préhistoire ». Cette thématique large est abordée au fil de

9 contributions très ciblées portant sur les économies de subsistance, de production et d’échange ainsi que sur l’analyse de structures immobilières qui en témoignent, où l’on voit que l’idéel et le matériel ne sont jamais très éloignés dans ces sociétés du passé.

Association de Liaison pour le Patrimoine et l'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne

30 €

DARA

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Couv. DARA 34.indd 1 24/09/10 15:01

alPara – maison de l’orient et de la méditerranée

économie et société

économie et société

à la fin de la Préhistoire

actualité de la recherche

ouvrage collectif sous la direction d’alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

DARAà la fin de la préhistoire

actualité de la recherche

Les 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, tenues à Bron, sur le campus de l’Université Lumière-Lyon 2, les 3 et 4 novembre 2006, ont réuni plus de 150 préhistoriens venus du Sud de la France et des régions alentour. Ces Rencontres biennales représentent le lien majeur de la communauté des chercheurs pour les périodes allant du Mésolithique à l’Âge du Bronze dans la moitié sud de la France.

Les Actes présentés ici regroupent 24 contributions réparties en deux sections : l’actualité de la recherche, présentant les principaux résultats des fouilles et programmes récents, et le thème spécifique choisi pour cette session «économie et société à la fin de la Préhistoire ». Cette thématique large est abordée au fil de

9 contributions très ciblées portant sur les économies de subsistance, de production et d’échange ainsi que sur l’analyse de structures immobilières qui en témoignent, où l’on voit que l’idéel et le matériel ne sont jamais très éloignés dans ces sociétés du passé.

Association de Liaison pour le Patrimoine et l'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne

30 €

DARA

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Couv. DARA 34.indd 1 24/09/10 15:01

alPara – maison de l’orient et de la méditerranée

économie et société

économie et société

Illustration de couvertureUne lône du Rhône près de Montélimar (Drôme).Photo Emmanuel Georges.

Illustration de la quatrième de couvertureSaint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) : fosse 59 du site néolithique des Moulins. Cette fosse plate présentait juxtaposés : une meule retour née de 60 kg, un fragment de radius humain, une perle en variscite catalane... illus trant en raccourci, à la fois l’ambivalence de signification d’un instrument fonctionnel hors de son lieu d’uti-li sation et l’imbrication des fonctions économiques et sociales.Photo CAPRA Valence.

Ouvrage collectif sous la direction d’Alain Beeching, éric Thirault et Joël Vital– économie et société à la fin de la Préhistoire – Actualité de la recherche : actes des 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente tenues à Bron (Rhône), les 3 et 4 novembre 2006.Lyon : Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne / Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux, Université Lumière-Lyon 2, CNRS, 2010.372 p., 21 x 29,7 cm.(Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne ; 34).

économIe et socIété à la fIn de la PréhIstoIre

actualIté de la recherche

Actes des 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récentetenues à Bron (Rhône), les 3 et 4 novembre 2006

sous la direction de

alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en rhône-alpes et en auvergnePublications de la maison de l’orient et de la méditerranée

lyon 2010

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

N° 34

Les Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en AuvergneLa collection Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne est consacrée à la diffusion de la recherche archéologique et historique du territoire des régions du Centre-Est et du Sud-Est de la France. Elle accueille des monographies de sites ou de monuments, des études synthétiques ou spécialisées, des actes de colloques, de la Préhistoire à l’époque moderne. La collection est ouverte à tous les acteurs de l’archéologie.

direction de la publication : Louis Blanchard et Jean-Baptiste Yondirection scientifique : élise Faure-Boucharlat et Jean-Baptiste Yon

secrétariat de rédaction et d’édition : Ingrid Berthelier et Vincente Voisin

édition et diffusionLes DARA sont édités et diffusés conjointement par l’Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne (ALPARA, 25 rue Roger-Radisson, F-69005 Lyon) et les Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux, Université Lumière-Lyon 2, CNRS (5-7 rue Raulin, F-69355 Lyon cedex 07).

ISBN 978-2-35668-016-7 – ISSN 1632-4374

comité de rédactionConseillers scientifiques : Anne Le Bot-Helly, conservatrice régionale de l’archéologie (DRAC Rhône-Alpes),

Frédérik Letterlé, conservateur régional de l’archéologie (DRAC Auvergne)

comité de lecture

Guy Barruol, directeur de recherche émérite, CNRSAnne Baud, maître de conférence en archéologie médiévale, Université Lumière-Lyon 2, UMR 5138 / Archéométrie et archéologieFrédérique Blaizot, ingénieur de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-Auvergne, UMR 5199 / PACEALouis Blanchard, président de l’ALPARAélise Faure-Boucharlat, inspectrice générale des patrimoines, archéologie, Ministère de la culture et de la communicationPierre Jacquet, assistant technique et scientifique, Institut natio nal de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-Auvergne

Marie Le Mière, chargée de recherche, CNRS, UMR 5133 / ArchéorientAnne Pariente, conservatrice en chef, directrice du Service archéo lo gique de la Ville de LyonNicolas Reveyron, professeur d’histoire de l’art et archéologie du Moyen Âge, Université Lumière-Lyon 2, UMR 5138 / Archéo-mé trie et archéologie, membre senior de l’Institut universitaire de FrancePhilippe Thirion, ingénieur d’étude, Service régional de l’archéo logie (DRAC Rhône-Alpes)Jean-Baptiste Yon, chargé de recherche, CNRS, UMR 5189 / HiSoMA, responsable scientifique des publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée

Colette Annequin, professeur d’histoire et archéologie antiques, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble 2Marie-Christine Bailly-Maître, directrice de recherche, CNRS, UMR 6572 / LAMM, Aix-en-ProvenceJean-Paul Bravard, professeur de géographie, Université Lumière-Lyon 2, membre de l’Institut universitaire de FranceMarie-Agnès Gaidon-Bunuel, ingénieur d’étude, Service régio-nal de l’archéologie (DRAC Rhône-Alpes)Vincent Guichard, directeur général de Bibracte, Centre archéo lo gique européen du Mont-BeuvrayBruno Helly, directeur de recherche, CNRS, UMR 5189 / HiSoMARoger Lauxerois, conservateur en chef du patrimoine, ancien direc teur des musées de VienneChantal Mazard, conservatrice en chef du patrimoine, Direction de la culture et du patrimoine du Conseil général de l’IsèreMichèle Monin, archéologue, Service archéologique de la Ville de LyonPierre-Yves Nicod, archéologue, Université de Genève

Isabelle Parron, docteur en archéologie médiévale, respon-sable d’agence Archeodunum SASJean-François Reynaud, professeur honoraire, Université Lumière-Lyon 2Hugues Savay-Guerraz, conservateur, Musée gallo-romain de Lyon-FourvièreAnne Schmitt, chargée de recherche, CNRS, UMR 5138 / Archéo métrie et archéologieJoëlle Tardieu, ingénieur d’étude, Service régional de l’archéo-logie (DRAC Rhône-Alpes)Dominique Tardy, chargée de recherche, CNRS, USR 3155 / Institut de recherche sur l’architecture antique, PauJean-Michel Treffort, chargé de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-AuvergneGérard Vernet, ingénieur chargé d’opération et de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, et chercheur UMR 6042 / GEOLABJoël Vital, chargé de recherche, CNRS, UMR 5138 / Archéo-métrie et archéologie, Lyon-Valence

secrétariat d’édition du volume : Elysabeth Hue-Gay

La publication de cet ouvrage a été financée par le Ministère de la culture et de la communicationainsi que par l’Association Rencontres méridionales de Préhistoire récente.

Les avis exprimés dans ce volume n’engagent que la responsabilité des auteurs.

colloque organisé par

Association Rencontres méridionales de Préhistoire récenteCentre d’archéologie préhistorique du Rhône aux Alpes - Valence

DRAC – Service régional de l’archéologie Rhône-AlpesCNRS, UMR 5138 - Lyon

Université Lumière-Lyon 2, Chaire de Préhistoire

dans les locaux et avec le soutien de l’Université Lumière-Lyon 2

comité d’organisation

Alain Beeching (Université Lumière-Lyon 2), Yves Billaud (Ministère de la culture et de la communication, DRASSM), Anne Le Bot-Helly, Geneviève Martin (Ministère de la culture et de la communication, Service régional de l’archéologie), éric Thirault (Société Paléotime), Frédéric Cordier, Frédéric Jallet, Sylvie Saintot (Inrap), Joël Vital (CNRS)

comité de relecture

Alain Beeching, Yves Billaud, Jacques Léopold Brochier, André D’Anna, Hélène Dartevelle, Pierrick Fouéré, Jean-Pierre Giraud, Pierre-Arnaud de Labriffe, Pierre-Yves Nicod, Ingrid Sénépart, Thomas Perrin, Yaramila Tchérémissinoff, Jean-Paul Thévenot, éric Thirault, Jean Vaquer, Joël Vital et Jean-Louis Voruz

Préparation du manuscrit

éric Thirault

L’organisation matérielle du colloque a reposé sur la participation active de Geneviève Martin (SRA), l’aide financière de l’Université Lumière-Lyon 2, ainsi que sur l’aide bénévole de personnels de la Culture et d’étudiants de l’Université. La publication des Actes a pu se faire grâce à l’aide financière du Ministère de la culture et de la communication et à l’engagement du service des Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux de Lyon. Que toutes les personnes impliquées dans ces différentes étapes soient remerciées ici.

7

sommaIre

Alain Beeching

Avant-propos............................................................................................................................................................................................................................ 9

thème : économIe et socIété à la fIn de la PréhIstoIre

Alain Beeching

économie et société : quelques repères à propos du Néolithique ..................................................................................................................... 13

Bernard gassin, Nuno F. Bicho, Laurent BouBy, Ramón Buxó y capdevila, Antonio F. carvalho, Ignacio Clemente conte, Juan Francisco giBaja, Jesús gonzàlez urquijo, Juan José iBàñez estévez, Jimmy linton, Philippe Marinval, Belén Márquez, Leonor peña‑chocarro, Guilhem pérez jordà, Sylvie philiBert, Amelia del Carmen rodríguez rodríguez et Lydia zapata

Variabilité des techniques de récolte et traitement des céréales dans l’Occident méditerranéen au Néolithique ancienet moyen : facteurs environnementaux, économiques et sociaux ...................................................................................................................... 19

Jean vaquer et Maxime reMicourt

Rythmes et modalités d’approvisionnement en silex blond bédoulien dans le Chasséen du bassin de l’Aude : le cas d’Auriac,Carcassonne (Aude) ............................................................................................................................................................................................................. 39

Gwenaëlle le Bras‑goude, Estelle herrscher et Jean vaquer

Variabilité isotopique de populations chasséennes : implications paléoalimentaires .................................................................................. 57

Pierre-Yves nicod, Régis picavet, Jacqueline argant, Jacques Léopold Brochier, Louis chaix, Claire delhon, Lucie Martin, Bernard Moulin, Dominique sordoillet et Stéphanie thiéBault

Une économie pastorale dans le Nord du Vercors : analyse pluridisciplinaire des niveaux néolithiques et protohistoriques dela Grande Rivoire (Sassenage, Isère) ............................................................................................................................................................................. 69

Philippe galant

économie souterraine et guerre des gangs sur les Grands Causses à la fin du Néolithique .................................................................... 87

Luc jaccottey et Annabelle Milleville

Aux origines de la meule : premiers exemples de carrières de moulins de type « va-et-vient », massif de la Serre, Jura ............... 109

Romana harfouche

Agriculture en terrasses à haute altitude au cours de l’Âge du Bronze dans les Pyrénées-Orientales (massif du Carlit) ............... 125

Alain Beeching, Jacques Léopold Brochier, Sylvie riMBault et Joël vital

Les sites à fosses circulaires du Néolithique et de l’Âge du Bronze ancien en moyenne vallée du Rhône : approchestypologiques et fonctionnelles, implications économiques et sociales ............................................................................................................. 147

8

actualIté en rhône-alPes

Raphaële guilBert, Alain Beeching et Frédéric cordier

L’industrie lithique du site castelnovien de plein air d’Espeluche-Lalo (Drôme) : spécificités techniques et culturelles................. 173

Alain Beeching, Jacques Léopold Brochier, Frédéric cordier, Dominique Baudais, Philippe hénon, Frédéric jallet, Jean-Michel treffort et Karine raynaud

Montélimar – Le Gournier : historique des recherches et présentation d’un « grand site » chasséen en vallée du Rhône ............ 187

Jean-Michel treffort et Philippe alix, avec la collaboration d’Anne-Claire Mauger

Montélimar – Portes de Provence, zone 5 : des alignements de foyers à pierres chauffées néolithiques dans le secteurdu Gournier .............................................................................................................................................................................................................................. 207

Yaramila tchéréMissinoff, Philippe alix, Vérane Brisotto, Frédérique ferBer et Sylvie saintot

Une sépulture chasséenne et un dépôt symbolique annexe (?) à Montélimar (Drôme), Portes de Provence (zone 5) ............. 223

Joël vital

Les séquences céramiques de la Balme de Sollières-Sardières (Savoie) et de la grotte de la Chauve-Sourisà Donzère (Drôme) : implications sur le Néolithique final transalpin, le phasage et le concept de Remedello ............................... 237

Thierry argant, Catherine latour‑argant et Stéphane gaillot

Nouveaux indices d’occupation préhistorique en rive gauche de la Saône à Lyon 4e (Rhône) .............................................................. 255

Jacqueline argant et Catherine latour‑argant

Abris sous roche et taphonomie pollinique ................................................................................................................................................................. 263

actualIté hors rhône-alPes

Jérôme rousseau, Gisèle allenet de riBeMont, Pascal Bertran, Séverine Braguier, Catherine dupont, Pierrick fouéré, Philippe forré, Michel coutureau et Jean-Marie jauneau

Les occupations néolithiques de la colline de Port-Punay à Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime) ................................................... 269

Maria A. Borello

Chassey-Cortaillod-Lagozza... ............................................................................................................................................................................................. 293

Carine Muller‑pelletier, avec la collaboration de David pelletier

Les structures de combustion à pierres chauffées du Néolithique moyen du site 1 des Acilloux (Cournon-d’Auvergne,Puy-de-Dôme) ........................................................................................................................................................................................................................ 305

Michel Billard

évolution des pathocénoses du Néolithique moyen à la Tène sur des séries ostéo-archéologiques de Limagne d’Auvergne(Puy-de-Dôme) ...................................................................................................................................................................................................................... 317

Francesco ruBat Borel

Premières données à propos du mégalithisme dans les Alpes du Piémont ................................................................................................... 327

Giorgio chelidonio

Ateliers de taille de silex dans la Préhistoire récente des Monti Lessini (Verona, Italie) .............................................................................. 339

Patrice courtaud et Patrice duMontier

La cavité sépulcrale de l’Homme de Pouey à Laruns (64) : les aménagements funéraires dans une grotte de l’Âge du Bronze 347

Philippe haMeau

Nouveaux abris à peintures à Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse) ......................................................................................................................... 359

187

résumé

Le site néolithique de Montélimar – Le Gournier entre dans la caté go rie des grands sites de terrasse dont l’organisation et le statut posent depuis tou jours des problèmes pour la compréhension du Chasséen méridional. Son extension dépasse les 200 hec tares. Les types de vestiges sont : des restes sporadiques de sols archéologiques, de nombreuses fosses, des empierrements cir culaires parfois organisés en alignements. à cela s’ajoutent de nombreuses attestations d’activités funéraires. Cet article rap pelle les étapes de 30 ans de fouilles, donnent les repères topo gra-phiques et géomorphologiques du site et présente les pre miers plans géné raux de localisation des vestiges.

abstract

The neolithic site of Montélimar - Le Gournier belongs to the cate gory of very great sites on alluvial terraces whose orga ni za tion and statute has been problematic to the under stan ding of the Chassean from southern France. The site area over takes more than 200 hectares. The ves tiges are sporadic remain ders of archaeological grounds, numerous pits, circular pavings with heating stones sometimes organized in lines. Besides, many funeral activities are attested. This paper relates 30 years of excavations, give spatial extension and geomorphology refe rences and presents the first complete maps of the Chassean remains.

Le Chasséen méridional présente de nombreuses ori gi na-lités au sein des complexes culturels du Néolithique d’Europe occiden tale. On a pris acte à la fois de son unité et de ses fortes varia bilités internes, régionales ou supra-régio nales. Mais une con stante réside dans la question lan cinante de l’identification

et de l’interprétation de son habi tat aux différentes focales de per ception. Les sites qui attestent sa présence se chiffrent sans doute bien au-delà du millier, mais leur attribution fonctionnelle reste exceptionnelle. On a pu identifier de grandes varia bilités de taille et de position (Beeching 1989, 1991 ; Beeching, Brochier 1989 ; Vaquer 1986, 1991). On sait recon naître assez bien quelques fonctions spécifiques comme les gîtes d’ex-ploi tation du silex (Binder 1998 ; Beeching et al. 2007), les grottes-bergeries (Brochier, Beeching 2006 ; Brochier et al. 1999 ; Helmer et al. 2005), des positions temporaires de retrait, en hauteur, sans doute défensives (Beeching 1989). On connaît aussi main te nant de plus en plus de sites qui, sur la base de ves-tiges immobiliers, par hypothèse domestiques (trous de poteaux, foyers, « fosses-silos », aménagements divers...), passent pour les lieux de l’habiter ordinaire. Les notions et les faits de sédentarité et de mobi lité pour cette période et ce contexte culturel ont été examinés (Beeching 1989, 1991, 2003b ; Beeching et al. 2000). On résu mera l’état de la question en rappelant seulement que la rareté des attestations évidentes de bâtis et les con centrations, somme toute assez faibles, de vestiges ne relevant clairement que de la consommation ou du rejet domestique laissent plutôt envi sager des stations courtes que des sédentarités lourdes et bien ancrées.Une des singularités les plus manifestes de ce complexe cul-tu rel réside dans ses sites de très vaste extension (plus de dix, voire plusieurs dizaines d’hectares) qui, du Toulousain à l’Auvergne et à la vallée du Rhône, pré sentent plusieurs critères communs (foyers à pierres chauf fantes, fosses circulaires affec-tant fréquemment la forme de silos, attestation d’une activité

montélImar – le gournIer : hIstorIque des recherches et PrésentatIon

d’un « grand sIte » chasséen en Vallée du rhône

alain Beeching, Jacques léopold Brochier, frédéric cordier, dominique Baudais, Philippe hénon, frédéric JaLLet, Jean-michel treFFort et Karine raynaud

188

funéraire...) mais aussi des différences notoires comme l’ab-

sence ou la présence de fossés d’enceinte. Ce dernier cas les

rap procherait des camps de même époque du Bassin parisien

et du Nord de la France. Dans ces régions, des variations pro-

bables entre sites de rebord de plateau et sites de plaine,

enceintes-villages et enceintes-monuments (Dubouloz et al.

1991 ; Mordant 1992), de même que des différences notables

dans d’autres champs des productions matérielles et sociales,

empêchent une généralisation et une assimilation hâtives de

tous les cas de l’aire chasséenne ; mais, au-delà de variations à

com prendre, des points communs sont à trouver.

Les « grands sites » du Chasséen méridional, pour rete nir une

nomen clature neutre, sont connus depuis les fouilles fameuses

du Toulousain, à partir de l’après-guerre (Vaquer 1990 ; Gandelin

2007). Retrouvés ensuite en divers points du Chasséen méri-

dio nal dès l’émer gence de l’archéologie préventive de grande

exten sion (à partir du milieu des années quatre-vingt dans ces

régions), peut-être près d’une vingtaine ont fait l’objet de travaux

plus ou moins poussés... si l’on peut estimer l’appar tenance à

un tel type sur la base de travaux ponc tuels. Pendant longtemps,

leur fonction ne fait pas l’ob jet de doute. Si le terme de

« station » per dure un temps pour les sites du Toulousain (Méroc,

Simonnet 1970), celui d’« agglomération » est ensuite employé

communé ment ; on parle même parfois de « véritable ville »

de plu sieurs cen taines de cabanes (Guilaine, Roudil 1976). En

val lée du Rhône, c’est avec les fouilles du site des Moulins à

Saint-Paul-Trois-Châteaux, en 1984-1985, que ce type de site

est apparu, lançant le débat sur l’existence et l’im portance de

la fonction villageoise, principalement à partir du constat de la

place du fait funéraire et du carac tère exceptionnel de certains

dépôts.

C’est à ce stade de la question que sont survenues les fouilles

de Montélimar aux quartiers Fortuneau et Daurelle (1988-1991),

qui ont ajouté un nouveau cas majeur au corpus des « grands

sites ». Ces zones de fouilles sont apparues, en fait, comme

des parties d’un très vaste ensemble chasséen de terrasse de

plus de 250 hectares 1, incluant aussi le secteur de la Roberte à

Châteauneuf-du-Rhône. Avec des interventions multiples depuis

1976, des mentions disparates, des études ponctuelles, des

publications peu nombreuses et dis jointes ne favorisant pas la

prise de conscience de l’unité et de l’importance du site, il a

semblé nécessaire de faire ici le point à son sujet. Le nom géné-

rique de « Gournier », celui d’un lac qui en marque le centre, lui a

été donné pour qualifier l’ensemble des zones de fouille livrant

du Chasséen méridional. Il ne postule pas une con tem po ranéité

ni une homogénéité culturelle de tous les faits, mais sim plement

une unité de perception qu’il serait dom ma geable de perdre.

à charge des analyses spé cifiques de dis cuter de la vali dité du

regroupement.

1. le sIte dans son contexte géograPhIque

La vallée du Rhône, à 30 km au sud de Valence, subit deux étran glements, celui de Cruas-La Coucourde au nord et le défilé de Donzère au sud. Ces deux rétré cis sements délimitent à l’est la plaine rhodanienne de Montélimar, longue de 17 km et large de 5 km (fig. 1). La ville est construite à la confluence du Roubion et du Rhône. à l’est s’ouvre la plaine de la Valdaine, vaste bas sin de 300 km2, qui donne rapidement accès aux mas sifs des Préalpes du Sud, dont les sommets cul minent à 1 000-1 800 m. Drainée par le Roubion et le Jabron, cette plaine permet d’atteindre l’Italie par les vallées du Buëch et de la Durance. à l’ouest, en rive droite du Rhône, les premiers contreforts ardéchois du Massif central descendent vers le fleuve en une pente raide. Les petites val lées du Frayol et du Lavézon donnent un accès rapide aux hauts plateaux ardéchois. Plus au nord, la vallée de l’Ouvèze et, plus au sud, la vallée de l’Ardèche sont des axes importants de péné tration en direc tion du Massif central.Les premiers sommets qui environnent Montélimar à 300-400 m d’al titude sont constitués de calcaires urgo niens, turoniens ou oli gocènes. Entre ces petits mas sifs, la plaine est essentiellement le domaine des ter rasses alluviales rhodaniennes pléistocènes et du cône détritique alluvial du Roubion, formé au cours de l’Holocène à l’emplacement de la ville actuelle de Montélimar (Brochier et al. 1994 ; fig. 1). Les terrasses allu viales ne sont con servées qu’en rive gauche du fleuve. Elles s’étagent de 63 m d’al titude pour la plus basse, du Würm récent, à 150 m pour la plus ancienne, plioquaternaire (Mandier 1988). Les stades du Günz, du Mindel, du Riss et du Würm ancien sont représentés.C’est sur la terrasse du Würm ancien, la plus étendue avec une vingtaine de kilomètres carrés, que se développe le site néolithique du Gournier (fig. 2). Le dénivelé de 6 à 12 m avec le niveau de la plaine alluviale actuelle, datée du Würm récent et de l’Holocène, déli mite le site sur ses bordures septentrionale et occidentale. On doit considérer que les alluvions récentes post-néolithiques du Rhône et du Roubion empâtent encore au moins de 1 à 2 m le bas du talus de cette terrasse, déterminant un peu plus sa posi tion surélevée au-dessus de la plaine actuelle.Antérieurement à l’aménagement du fleuve et à la créa tion du canal de dérivation par la Compagnie Nationale du Rhône, la con fluence du Roubion avec le Rhône, au pied du site, formait un élément important du paysage. Plu sieurs sources pérennes jail lissent au pied du petit affleu rement calcaire qui forme le rebord ouest de la Roberte. Un élément majeur du paysage reste cepen dant le lac du Gournier, exsurgence karstique de type pro bablement vauclusien, aujourd’hui colmatée, de 100 m de dia mètre et 10 m de profondeur, sise au milieu de la terrasse.

1 - L’estimation de la taille du site archéologique chasséen ne repose pas sur des limites anthropiques (fossés), mais sur la limite de la terrasse et l’aire des vestiges immobiliers les plus éloignés. La validité de cette extension maximale est assurée par les trouvailles qui, au fil du temps, sont survenues dans les zones intermédiaires. Ainsi : une fosse et un empierrement en bordure même du lac du Gournier, des observations aériennes et des ramassages de surface au nord de la Roberte, etc.

189

cana

l CNR

le Rh

ône

Montélimar

5 km

terrasse rhodaniennePlioquaternaire

terrasse rhodanienneGünz

Mindel

terrasse rhodanienneRiss

terrasse rhodanienne deGournier, Würm ancien

zone archéologiqueexplorée

cône alluvialdu RoubionHolocène

Mâcon

Chalon-sur-Saône

Valence

Grenoble

Lyon

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Marseille

Avignon

Cannes

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S U I S S E

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Montélimar

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Jabron

Fig. 1 – Contextes géographique et géologique du site de Montélimar‑Gournier (cartographie des terrasses rhodaniennes d’après Mandier 1988).

2. l’IdentIté géograPhIque de l’ImPlantatIon

On peut évoquer en quelques mots l’identité géo gra phique du pays de Montélimar, qui n’est sans doute pas étrangère à l’im-plan tation à cet endroit du vaste site du Gournier. Même si l’ex-pres sion est parfois un peu usée, on ne peut pas mieux dire que d’évo quer une situation de carrefour. Si la plaine moyenne du

Rhône est faite d’un chapelet nord-sud de bassins et de défi lés, elle engendre, à chaque arrivée latérale de cours d’eau descen-dant des Préalpes et du Massif central, des croisements d’axes de circulation et des nœuds de peuplement. Celui de Montélimar aurait été pro pice au développement d’une ville importante, celle qui manque, dit-on souvent, entre Valence et Avignon. La par ticularité de ce carrefour est d’être à l’intersection quasi par-faite entre influences climatiques, historiques, humaines du Sud et du Nord, entre Provence et Dauphiné, engendrant un type de paysages naturels et anthro pisés original. à cet endroit, le for midable flux de per sonnes et d’énergies qui caractérise l’axe

190

rhodanien nord-sud rencontre les arrivées qui, par les vallées des Préalpes du Sud, le mettent, plus lointainement mais faci lement, en communication avec les cols alpins. Si l’on ajoute les carac-té ristiques de la topo graphie – confluence, ter rasse surélevée, proxi mité de reliefs en éperons pour des situations plus défensives –, on a pro bablement là les clés de la forte présence chas séenne, mais aussi de celles que l’on peut identifier dans le même secteur au Mésolithique, au Néolithique ancien et final, à plu sieurs reprises à l’Âge du Bronze, puis aux temps historiques.

3. hIstorIque des InterVentIons de terraIn

Les fouilles du Gournier ont commencé discrètement, au début de l’année 1976, sur la commune de Châteauneuf-du-Rhône,

par la vidange d’une demi-fosse en bombe dans le talus du rebord de terrasse, derrière la ferme de la Roberte (fig. 3). à cette époque, on con sidérait que la plaine du Rhône était déser tée au Néolithique et M. Lambert, responsable archéo lo-gique du club spéléo-archéologique local (le MASC), inter ve nait, pensant retrou ver la présence gallo-romaine attes tée dans ce sec teur. Le mobilier recueilli était reconnu comme Néolithique par Alain Beeching alors qu’il com men çait ses visites en vue de la thèse qu’il projetait (Beeching 1980).– De 1979 à 1988, à raison d’une campagne annuelle ou bien nale, en fonction de l’avancée des travaux de car rière, A. Beeching 2 a mené des opérations ponc tuelles de sauvetage sur la trentaine de fosses qui sont appa rues lors de l’enlèvement des terres superficielles d’une gra vière de la Roberte, proche de la trouvaille initiale (Beeching 1979, 1980 ; Beeching, Thomas-Beeching 1975). Ces opérations se déroulaient le plus sou vent dans l’urgence, parfois sans crédit ni autorisation de fouille, aucun contrôle administratif n’ayant pu être imposé. C’est historiquement en 1982, en échangeant nos points de vue avec Jacques Léopold Brochier sur l’in sertion géologique com plexe de ces structures et des implantations chasséennes en général, qu’est né le projet du programme de recherche du

Fig. 2 – Vue aérienne partielle de l’implantation du site du Gournier pendant l’évaluation en tranchées de 1988‑1989. On distingue, au fond, la ville de Montélimar et, à gauche de la route qui longe le site, le rebord de la terrasse würmienne (photo CAPRA Valence).

2 - Avec les aides successives notamment de : José Thomas, Silvio Matteucci, Marie-Claude Nierlé, Joël Vital, Bernard Moulin, Sophie Goedert, Frédéric Cordier, Frédérique Thiercelin, Anne-Claude Pahin et Alain Boissy.

191

RN 7

D 2

37

RN

7

D 5

40 a

D 73

voie

ferré

e

LA ROBERTELES PORTES DE PROVENCE

DAURELLE

FORTUNEAU OUEST

LE GOURNIER

N

Zone fouillée

Zone diagnostiquée

Zone urbanisée

Zone livrée sans expertise

MONTÉLIMARLe Roubion

Lac du Gournier

FORTUNEAU EST

zone 1

zones A - B

zones G - H - I

zone D

CHÂTEAUNEUF-DU-RHÔNE

zones E - F

zone A

zone B

zone C

lot 5

lot 4

lot 9

lot 6

zone 2

Limite terrasse

zone C

Belle Barbe

1000 m0

Cf 2008

Fig. 3 – Le site du Gournier : plan d’ensemble des secteurs touchés par les opérations successives de diagnostic et de fouille sur les communes de Montélimar et Châteauneuf‑du‑Rhône, Drôme (document CAPRA Valence).

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Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence sur cette période (Beeching et al.1986 ; Beeching, Brochier 1989a et b).– En 1988 et début 1989, un vaste projet municipal de zone indus trielle et commerciale à la sortie sud-ouest de Montélimar com mence par un contrôle de principe dans le quar tier Fortuneau, jusqu’ici dévolu aux cultures maraî chères. Thierry Odiot, pour la Direction Régionale des Antiquités Historiques, relevant surtout des vestiges néo lithiques, passe le relais au Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence, antenne de l’ERA 36 du CRA du CNRS, basée principalement à Sophia-Antipolis. Une phase d’évaluation est réalisée sous la res pon sa bilité d’A. Beeching avec la participation de J.L. Brochier, Fr. Cordier, M. Linossier et A. Boissy. Une série de 80 tranchées parallèles, totalisant 8,5 km, est réalisée (fig. 2), soit 6 800 m2 son dés pour 30 ha explorés. La tota lité des coupes est relevée sous la coordination de J.L. Brochier, et permet de com prendre l’in sertion géo morphologique du site. La séquence obser-vée couvre, selon les secteurs, une vaste période allant du Mésolithique au Moyen Âge, avec une constante dans la pré-sence du Chasséen. Trois sépultures et plusieurs fosses sont fouil lées en urgence et des tests pratiqués pour évaluer les temps de fouille des sols et structures en prévision de la fouille d’am pleur à venir.– Durant la fin 1989 et le début 1990, des opé ra tions ponc-tuelles sont menées à Fortuneau et à la Roberte. La surveillance des fondations d’un bâtiment près du lac du Gournier livre ainsi une fosse chasséenne à galets chauffés, formant relais entre les deux zones éloi gnées. à la demande de la ville qui cherche une alter native, une évaluation du secteur voi sin de Daurelle est conduite, toujours en tranchées, par le Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence. Le Chasséen est toujours présent ; la fouille d’un reste de sol mésolithique, de type sauveterrien, est opé rée par Fr. Cordier.– De février 1990 à mars 1991 est réalisée la première fouille impor tante sous la coordination d’A. Beeching et la co-direction d’A. Beeching (CNRS) et Fr. Cordier (AFAN) à Fortuneau Ouest. Au total, huit zones de fouilles ont été ouvertes, réparties sur les 30 ha à libérer, totalisant 11 620 m2 pour le Néolithique chas-séen et 2 600 m2 pour le Bronze final et le Campaniforme.– En 1993 et 1994, un décapage d’une surface de 825 m2 est effec tué, pour la première fois de façon maî tri sée, à la Roberte, suivi d’une fouille en deux temps sous la responsabilité d’A. Beeching et Fr. Cordier : un mois en 1993, deux mois en 1994. Quatorze nouvelles struc tures en creux ont été fouillées, dont deux sépul tures chasséennes et trois gallo-romaines.– En 1994-1995, des contrôles, stériles, sont opérés par Bernard Gély, du Service Régional de l’Archéologie Rhône-Alpes.– En 1998, une prospection subaquatique est menée dans le lac du Gournier, épicentre, au moins géo gra phique, du site, par le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines d’Annecy, sous la direction d’Yves Billaud (1999). Cir cu laire, d’un diamètre de 100 m environ, il surprend dans cette posi tion topographique, d’autant que des témoi gnages signalent son débordement épisodique au début du xxe siècle, avant son remblaiement progressif par des rejets divers et nombreux. Sous 70 cm de boues orga niques et pollutions diverses, 50 cm de séquence sédi men taire ont été remontés dans deux carottes. Aucun ves tige archéologique n’a été repéré dans des con di tions

de plongée difficiles. Aucun piégeage de ves tiges néo lithiques n’a pu être démontré.– En 2002, après une longue interruption, une campagne de diag nostic est reprise à Daurelle, sous la responsabilité de Jean-Michel Treffort (INRAP), sur une surface de 8 ha. L’occupation chasséenne déjà attestée est confirmée ; quelques ves tiges campaniformes et du premier Âge du Fer ont également été observés (Treffort et al. 2002).– En 2003, une fouille découle de ce diagnostic à Daurelle, menée sous la responsabilité de Frédéric Jallet (INRAP). Les déca pages réalisés couvrent deux axes de voi rie, les zones 1 et 2 repré sentant des superficies de 1 200 m2 et 4 580 m2 (Jallet et al. 2003) :• Zone 1 : 7 « faits archéologiques » ont été étudiés. Ils concernent prin cipalement le Néolithique moyen chasséen ;• Zone 2 : 24 « faits archéologiques » ont été étudiés. Il s’agit majo ritairement de structures en creux ainsi que d’un niveau de cir culation observé sur une faible surface, pouvant également être rattachés au Néolithique moyen chasséen. Dans cette zone, une autre sépulture est signalée.– En 2005, une campagne de diagnostic est réalisée plus loin au sud en périphérie de Montélimar, mais tou jours sur la même ter-rasse würmienne, aux Portes de Provence, sous la res pon sa bilité de Philippe Hénon (INRAP). Une surface de près de 70 ha a été prospectée et a permis de distinguer cinq entités principales (Attiah et al. 2005).Les entités 2 (de 46 171 m2) et 3 (de 50 118 m2) con cernaient le Néolithique chasséen. Dans la première a été mise en évi-dence une série de seize structures empier rées formant deux ali gnements parallèles. La seconde livrait de nombreux ves-tiges sous forme de structures fos soyées (fosses, structures empier rées), peu d’épan dages et un ou deux trous de poteaux seulement.– En 2005 toujours, plusieurs sondages sont repris à Fortuneau Est à l’occasion de l’extension de la ZAC de Montélimar, sous la responsabilité de Frédéric Cordier (INRAP), dans le but de com pléter les informations anté rieures et de combler les blancs lais sés par la campagne de 1989. Des vestiges du Néolithique moyen et de périodes plus récentes, antiques à historiques, ont été obser vés (Cordier et al. 2005).– En 2006, deux fouilles sont menées conjointement :• l’une aux Portes de Provence (lot 5) sous la res pon sa bilité de Jean-Michel Treffort. Elle porte sur l’entité 3 du diagnostic de 2005. Une surface de 16 194 m2 a été ouverte, laquelle ren-ferme une soixantaine de structures à pierres chauffées qui se répar tissent sur sept alignements pré sentant chacun de 5 à 13 struc tures (Treffort et al., à paraître). Cet ensemble se rat-tache au Néolithique moyen chas séen. Son étude est pré sentée séparément (Treffort, Alix dans ce volume). Une sépul ture de même époque a été fouillée (Tchérémissinoff et al. dans ce volume) ;• l’autre à Fortuneau Est sous la responsabilité de Frédéric Cordier. Trois zones présentant des vestiges chas séens sont fouillées sur une surface totale de 7 544 m2. Des fosses type « silos » ou ovales, des empier re ments, un sol archéologique, des trous de poteaux appar tenant à un possible bâtiment et deux sépul tures sont attribuables au Chasséen (Cordier 2006).– Après la date des Rencontres de Bron, en 2007, deux nou-velles zones ont été fouillées au sud des Portes de Provence

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sous les directions de Jean-Michel Treffort, INRAP (lot 4 : Protohistoire et peu de Néolithique ; lot 6 : Chasséen de la partie est de l’entité 3 du diagnostic de 2005) et Dominique Baudais, INRAP (lot 9 : Chasséen du sud de l’entité 3 du diagnostic de 2005), opérations dont l’étude et les rapports sont en cours. Un diag nostic a également été conduit par Karine Raynaud, INRAP, à Belle Barbe, qui a confirmé l’extension chasséenne du site au nord-est de Fortuneau Ouest (Raynaud 2007).On trouvera infra, en bibliographie, les références des prin cipales publi cations sur le site et sur les questions sou levées à son propos.

4. contexte stratIgraPhIque et taPhonomIe de l’occuPatIon chasséenne

La vingtaine de kilomètres de tranchées effectuées, de Fortuneau aux Portes de Provence, a permis de défi nir la struc ture géo-mor phologique du site (fig. 4). Les nom breuses opérations de

Fortuneau

graviers de la terrasse rhodanienne, Würm ancien,portant un sol altéré plus ou moins développé

limons éoliens plus ou moins sableux

butte de sable soufflé

pédogenèse holocène in situ sur les limons éoliens pléistocènes

limon argileux brun épaisde 35 à 60 cm,fond des paléovallons

limon argileux brun peu épaisde 5 à 35 cm

affleurements des substrats pléistocènes aux dépens desquels se constitue le paléorelief holocène

travaux agricoles de la périoderomaine à l’actuelle

remblais agricoles importants

zones en creuxpaléovallons

buttes et "interfluves"

1000 m0

Cf et JLB CAPRA 2007

La Roberte

Lac de Gournier

Les Portes de Provence

Daurelle

Fortuneau

axe des écoulements holocènes

pédosédiments polyphasés de l'Holocène ancien à moyen dans lesquels se trouvele sol néolithique

Fig. 4 – Cartographie schématisée de la structure sédimentaire, géomorphologique et taphonomique du site du Gournier (document CAPRA Valence).

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terrain successives con duisent à une connaissance appro fondie de l’histoire natu relle et humaine de cette surface de terrasse, de son dépôt, au Würm ancien, jusqu’à nos jours. Mais la néces saire chro nologie fine, voire la synchronie, entre tous les évé ne ments de l’histoire stratigraphique repérés dans les divers secteurs, reste souvent difficile à obtenir. Les grands moments de cette longue histoire sont main te nant bien calés et représentent une trentaine de phases, pou vant être corrélées sur la dizaine de kilomètres carrés prospectés et étudiés. Un grand tableau de syn thèse stratigraphique du site du Gournier et de ses différents sec teurs a pu être établi, couvrant la longue période du Würm ancien à l’Actuel (Beeching, Brochier 2006). Les grandes phases en avaient précédemment été décrites (Brochier 1997, 1999).Nous insisterons surtout ici sur le contexte stratigraphique et taphonomique de l’occupation chasséenne, en rappelant d’abord, brièvement, les événements qui conduisent aux con-di tions de fossilisation du site. Des paléovallons creusés à la sur face de la terrasse pléistocène et de sa couverture lœssique, orga nisés en gouttières selon des directions nord-sud, ont piégé des sédiments porteurs de la pédogenèse de l’Holocène ancien à moyen. Cette configuration a donné lieu au dépôt dans les zones basses du limon argileux brun, sur lequel reposent et dans lequel sont fossilisés les vestiges néolithiques. Ce sédiment décar bonaté a une histoire plurielle complexe où se suc-cèdent dépôt, érosion, pédogenèse, voire reprises éoliennes. La couche chas séenne est ainsi constituée de pédosédiments limono-argileux issus des paléosols dans lesquels se trouvent des épan dages plus ou moins denses de matériel d’origine anthro pique : céra miques, silex, ossements, mais aussi petits gra-viers et galets. Les niveaux de densité d’objets peuvent mar quer par fois plu sieurs sols archéologiques successifs (secteurs A et B de Fortuneau Ouest, par exemple). Ces sols ne sont pas d’une par faite intégrité, car la sédimentation fine qui les recouvre est plu tôt lente ; en certains endroits, ils représentent pro bablement plu sieurs passages successifs. De plus, la vertisolisation (mouvements de gonflements et retraits des argiles), qui peut faire bou ger les pièces de haut en bas, rend la lecture des sols difficile. Néan moins, dans un contexte de site en sur face de ter-rasse allu viale où les sols ne sont généralement pas con servés, le Gournier est un des rares cas où ce document peut être exploité en en con nais sant, bien sûr, les limites.En cohérence avec la structure géomorphologique, un certain nombre de principes taphonomiques se retrouvent pour l’en-semble des secteurs du Gournier. Le sol archéologique est con-servé dans les paléovallons. Il est érodé, en revanche, sur les inter fluves où ne sub sistent plus que les structures en creux. Les fosses implan tées en fond de paléovallons sont moins fré quentes que sur les flancs. Au moment de l’occupation chasséenne, la paléo surface topo gra phique pré sentait un relief, bosselé, val lonné, sur cette ter rasse aujourd’hui aplanie. L’échelle des déni velés est de l’ordre de 50 cm à 2 m entre les points les plus hauts et les plus bas. Ce paléorelief n’a certainement pas été neutre dans l’organisation de l’occupation. L’ensemble sépul-cral du secteur E/F de Fortuneau Ouest occupait, par exemple, un point légèrement plus haut à la surface de cette terrasse.Nous remarquerons que l’histoire sédimentaire sur cette ancienne terrasse rhodanienne, d’apparence « plane » et « sans his toire postglaciaire », est au contraire très dyna mique, si l’on se place à l’échelle d’épaisseurs de ter rain de quelques dizaines de

centimètres. érosions et accu mu lations de sédiments, troncatures ou moments plus stables de pédogenèse se succèdent. Ce qui est en jeu main tenant, c’est ce niveau de résolution, fin, des phé no mènes de l’Holocène moyen qui se produisent au cours de, avant et après l’occupation chasséenne. Cette der nière est elle-même polyphasée puisque l’on peut avoir plusieurs sols recou verts ; tous les phénomènes obser vés, même similaires, ne sont pas forcément synchrones sur les trois centaines d’hectares pris en compte.Les phénomènes d’érosion et de troncature ont altéré les niveaux d’occupation néolithiques. Ils sont forts en bor dure du talus de la terrasse. Il faut cependant con si dérer que les dyna-miques sédimentaires restent de faible compétence et con-cernent surtout les particules fines, limons et argiles. Les pentes sont de l’ordre de 1 %, voire moins dans l’axe nord-sud des écou lements, et de 2 % sur les versants des interfluves. On sou lignera que ces mouvements de terre n’ont pu exister qu’en l’ab sence d’une couverture végétale de type forêt, sous un régime de pluies pas forcément très fortes, mais avec un couvert her beux très disséminé. Les points hauts, buttes sableuses et interfluves, sont les plus éro dés, 10 à 30 cm. Sur le fond des vallons, ce sont seu lement quelques centimètres qui peuvent être déca pés ou déposés. L’érosion différentielle s’attaque plus faci le ment aux points hauts, une fois décapés de leur paléo sol protecteur, qu’aux sédiments plus argilo-limo neux et résistants des fonds de val lons. Le transport, avec les sédi ments fins, de petits tessons et gra viers lors d’orages est possible, mais il n’est pas envisageable que de gros frag ments de céramiques, pierres de chauffe ou calage aient pu être déplacés. La répartition des vestiges à la sur face des sols, bien qu’un peu perturbée, conserve un sens.En avançant dans la perception des phénomènes sédi mentaires à ces deux échelles – très rapprochée pour l’épaisseur des dépôts (quelques centimètres d’épais seur) et très large pour les sur faces considérées (plu sieurs kilomètres carrés) –, on pro gresse éga lement dans la complexité de l’occupation néolithique : séquences se suc cédant à un degré de résolution fin, pas tou jours perceptible, ou palimpseste, individualisation des sols plus ou moins bien réa lisée selon les décapages (Brochier 1997, 1999), sols conservés ou non. Il en ressort tou-te fois l’image d’occupations de courte durée, ne laissant pas de grandes quantités de rejets, et se succédant sans être trop éloi gnées dans le temps. Si un recou vrement sur vient entre deux pas sages, il n’est jamais très épais, quelques centimètres. On a pro bablement plus souvent affaire à des formes de palimpsestes.Force est de reconnaître que l’on se trouve devant un ensemble de phénomènes dont on a du mal à saisir encore tous les tenants et aboutissants. Cela tient pour beau coup à deux raisons, la compréhension de l’une per mettant un accès à la com pré-hension de l’autre.– On connaît encore mal le statut de l’occupation chas séenne. Les vestiges et l’absence de fortes accu mu la tions domestiques répondent plutôt à des séjours rapides qui pourraient en partie expli quer le caractère dif fus des sols d’habitat.– L’érosion est un acteur essentiel à la surface de cette ter rasse, de nombreuses troncatures et discordances le démontrent, mais on a du mal à imaginer l’ampleur et la rapidité des phénomènes en action pour déblayer ce qui représente des milliers de mètres

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cubes de terre, et la part exacte du matériel archéologique qui a disparu.

5. les dIfférents secteurs et les VestIges de l’occuPatIon chasséenne

Une histoire des fouilles fragmentée et irrégulière permet dif fi ci-le ment de prendre la mesure des trouvailles en chaque point de la terrasse. Le bilan qui suit vise à le faire dans les grandes lignes.

5.1. LA ROBERTE (COMMUNE DE CHÂTEAUNEUF-DU-RHôNE)

C’est dans ce secteur que les fouilles ont commencé en 1976. On peut attirer l’attention sur le fait que la vingtaine d’hec tares située sur cette commune, à l’ouest du canal de dérivation du Rhône, actuellement en cultures et pour l’essentiel préservée, est, par sa position en bor dure immédiate de l’emprise urbaine de Montélimar, for tement menacée par l’évolution prévisible de la ville à court terme. C’est un des derniers points où ce vaste site pourra encore être étudié, notamment sur une avancée de la terrasse en promontoire où des traces de fossés ont été repé-rées d’avion (Beeching 1989) ; situation très rare dans le Sud-Est de la France, justifiant des fouilles maî trisées. Des ramassages de surface répétés au début de l’intervention ont montré l’em-prise générale de la présence chasséenne mais aussi, de façon plus dis crète, de phases plus anciennes et plus récentes du Néolithique.Au total, 1,5 ha a été contrôlé en 30 ans. Aucun reste de couche ou sol archéologique n’a été retrouvé dans ce sec teur. Sur les 53 fosses ou anomalies sédimentaires cir conscrites repérées, 26 fouillées se rapportaient au Chasséen. à l’exception d’un foyer empierré en cuvette et d’une aire de combustion fugace à la datation mal assu rée, il ne s’agit que de structures en creux : cuvettes plus ou moins profondes et régulières, et sur tout fosses de type « silo », c’est-à-dire à fond renflé et ouver ture étroite. La par ticularité des cas de la Roberte, par rapport aux fosses qui ont été observées ailleurs au Gournier et à Saint-Paul-Trois-Châteaux, réside dans leur aplatissement par ti cu lier. Les causes peuvent être diverses : spé ci fi cité chro nologique ou fonc tion nelle ou, plus vrai sem bla ble ment, effet d’une troncature par éro sion, provoquant l’ablation d’une partie supérieure que l’on peut esti-mer à 20 ou 30 cm.Parmi ces fosses-silos, 5 renfermaient des fragments d’os se-ments humains de petite taille. Trois sépultures ou dépôts de corps entiers (un seul individu chaque fois) ont également été

fouil lés : deux en fosses-silos et un en fosse ovale peu pro fonde, sans doute creusée pour l’occasion.En raison des conditions particulières de fouille (con trôles et fouilles le plus souvent rapides, au coup par coup, pendant quinze ans, décapages non contrôlés effec tués par les carriers eux-mêmes, absence de vue d’en semble pour juger des rela-tions entre structures, longues périodes d’extraction sans surveillance...), il est à craindre que les fosses fouillées ne repré sentent qu’une petite partie du potentiel du secteur. Elles sont mal gré tout, en termes de vestiges mobiliers et par leur groupement, les plus riches de tout le Gournier.

5.2. FORTUNEAU (COMMUNE DE MONTéLIMAR)

Ce secteur a connu plusieurs campagnes de sondages sur près de 30 ha et des fouilles totalisant 2,6 ha. Selon les zones fouil lées, les vestiges principaux étaient de divers types : sols archéo lo giques, trous de poteaux, empier rements circonscrits, fosses-silos, fosses funé raires. Ces préférences sont en partie liées, d’une part à des conservations différentielles, notamment en rai son de la présence de paléo-chenaux piégeant les sédi-ments et préservant les vestiges les plus fragiles, mais pro ba-ble ment aussi à de possibles spécialisations topo gra phiques. Plus de 300 struc tures circonscrites, dont envi ron 200 fosses, 30 trous de poteaux et 80 empier re ments, ont été identifiées et fouil lées. Près de 20 sépul tures ont été retrouvées, disséminées sur ce vaste sec teur mais, à deux reprises, manifestement groupées. C’est le cas au sein d’un « monument » cir cu laire d’une cin quan taine de mètres de diamètre, com pre nant, du centre vers l’ex té rieur : un groupe de sépul tures indi vi duelles en pleine terre, une aire peu occupée pré sentant des fosses et dépôts ou rejets d’os animaux, une cou ronne d’empierrements n’excédant guère 0,80 m de diamètre.On notera aussi que des sols archéologiques présentant des épan dages de pierres et artefacts fragmentés, des trous de poteaux et des aires d’activités sans doute amé nagées ont été trou vés et fouillés. C’est assez pour con stater que les traces de ce type peuvent être con ser vées et observées quand elles existent, mais net te ment insuffisant dans l’hypothèse unique de la fonc tion villageoise.

5.3. DAURELLE (COMMUNE DE MONTéLIMAR)

Ce secteur a fait l’objet de deux évaluations sur 8 ha envi ron et d’une fouille de 5 780 m2. Plus d’une cen taine de fosses ont été repé rées, dont moins de la moitié ont été fouillées, ainsi que des sur faces réduites de sols archéo logiques. Six fosses à ossements humains ont été trouvées, dont 3 fouillées. Pour les deux cas fouillés en 1990, il s’agissait d’une inhumation et d’un dépôt de crâne d’enfant, en fosses, à quelques mètres de distance.

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ves tiges immobiliers orga nisés (trous de poteaux, chape d’argile et graviers rap portés...). Des bâti ments de plan cir culaire ont été pro posés dans deux cas (Beeching 1999 ; Cordier 2006). La présence de ces sols est importante puisqu’elle s’inscrit directement dans le débat sur les fonc tions attestées sur ce site et qu’elle apporte des argu ments dans le sens d’activités non funé raires ; mais leur rareté, qui ne peut s’expliquer par de seules ques tions de con ser va tion, est également du plus grand intérêt. Une activité villa geoise mas sive ne man querait pas de lais ser de telles traces, à la fois plus nom breuses et plus denses. On notera, à ce propos, la rareté des trous de poteaux. Leur absence, naturellement expli cable dans les secteurs érodés comme la Roberte ou les bandes inter-chenaux de Fortuneau, Daurelle et des Portes de Provence, ne l’est plus à l’intérieur de ceux-ci. Elle n’est pas non plus com pen sée par la présence de maté riaux argi leux résultant du déman tè le ment d’un habi tat en terre développé. Cette impor tante question est, néan moins, encore ouverte.

6.2. LES FOSSES

Les structures excavées (fig. 7) sont, par contre, plus nombreuses (près de 500), sans atteindre une densité très élevée. Leur répar tition n’est pas aléatoire. On con state de grandes zones vides ou très peu occupées (Fortuneau Nord et Est, Daurelle Nord-Est et Sud, de grandes surfaces des Portes de Provence, fig. 8) et, à l’in verse, des concentrations assez fortes, comme à la Roberte ou dans la zone centrale de Fortuneau. Ce sont, dans une écra sante majorité, des fosses de plan cir cu laire, d’un dia mètre maxi mum oscillant entre un et deux mètres et d’une pro fondeur le plus souvent inférieure à un mètre.Une typologie sommaire fait apparaître un groupe de grandes struc tures renflées, de 1 m3 et plus de volume, à ouverture étroite. La fonction classiquement attri buée – que nous ne discu terons

5.4. PORTES DE PROVENCE (COMMUNE DE MONTéLIMAR)

Nettement plus au sud, une surface de près de 70 ha a été contrô lée. Les vestiges chasséens couvrent une sur face poten-tielle de 5 ha environ, en plusieurs zones dis tinctes. Une fouille a été menée sur 1,6 ha sur le lot 5. Une soixantaine de structures empier rées circulaires, cor respondant à des batteries de foyers à pierres chauf fantes alignés en séries, constituait l’ensemble de ves tiges le plus abondant. Ces structures se répartissent pour l’es sentiel en sept alignements présentant chacun 6 à 13 unités. On notait aussi une dizaine de fosses en cuvette, un puits et une sépulture individuelle en fosse. Cette fouille a donné lieu à deux études dans le présent volume d’Actes (Treffort, Alix, et Tchérémissinof et al.). Aucun vestige du Néolithique moyen n’a été trouvé sur les récentes fouilles du lot 4. Par contre, de nom-breuses fosses du Néolithique moyen sont présentes, à l’est des Portes de Provence, sur le lot 9, et sur le flanc occidental du lot 6, encore en cours d’étude.

6. les dIfférents tyPes de structures

Pour terminer cette présentation générale du site du Gournier et sans rentrer dans leur analyse, par ailleurs déjà partiellement pré-sen tée ou en cours, nous pouvons rap peler les grands types de struc tures attestés et leur répartition spatiale.

6.1. LES SOLS ARCHéOLOGIQUES

Si les formations sédimentaires contemporaines du Chasséen et pouvant en contenir des vestiges mobi liers orga nisés sont can tonnées aux paléo-chenaux d’orien ta tion N-S à NE-SW qui sillonnent la terrasse (près du tiers de la superficie explorée), les surfaces de circulation pré sentant des épandages de vestiges (arte facts et mobi liers non transformés) sont beaucoup plus rares. La tota lité de ces surfaces, en partie fouillées et attri-buables au Chasséen, atteint 4 376 m2 : 1 250 m2 à Fortuneau Ouest, 1 890 m2 à Fortuneau Est, 1 236 m2 à Daurelle, quelques dizaines de mètres carrés aux Portes de Provence, aucun à la Roberte. Sans entrer dans la discussion de détail sur les qua-li tés de fossilisation et de conservation de l’un ou l’autre des sec teurs concernés, on remarque que c’est surtout à Fortuneau que ces « sols » sont attes tés (fig. 5 et 6). Une par tie de la zone G, fouillée en 1990, et deux surfaces de la zone B des fouilles de 2006 (res pectivement 200 m2 et 67 m2) présentent les groupements mobiliers les plus signi ficatifs, associés à des

Fig. 5 – Sol archéologique en cours de fouille (secteur Fortuneau, 2006, zone B, fouille INRAP).

197

pas ici – est celle de silo, mais leur fonction ultime est moins claire ; notons la fréquente abondance des rejets mobiliers dans leur rem plissage. Un autre travail aborde cette question de façon plus large (Beeching et al. dans ce volume). Des fosses moins profondes, à fond en cuvette et souvent moins régulières, sont éga lement fréquentes. Elles peuvent occasionnellement être de plan plus allongé, ovoïde ou irrégulier ; leur comblement est très variable, de la quasi-stérilité au dépôt de meules, mais sou-vent rapide et homogène. Dans l’ensemble, le creusement des fosses, leur utilisation, puis leur comblement en font des struc-tures complexes à analyser (Beeching et al. dans ce volume).Signalons de très rares cas (2, peut-être 3) de fosses pro fondes de plusieurs mètres devant être interprétées comme des puits.

6.3. LES STRUCTURES EMPIERRéES

Quelque 150 structures empierrées (fig. 9 et 11), le plus sou-vent en creux, se répartissent sur le site. Elles sont nombreuses au nord, et plus rares au sud, sauf sur le lot 5 des Portes de Provence. Dans ce même volume, un travail complet est con-sacré à une série d’une soi xantaine d’entre elles, situées sur ce lot 5 des Portes de Provence, s’organisant en alignements (Treffort, Alix dans ce volume). On soulignera, comme pour

d’autres types de vestiges, que leur répartition est très inégale sur le site. Au nord de Fortuneau Ouest (zones A, B et D), leur den sité est relativement forte, mais elles appartiennent à un niveau anté rieur au Chasséen récent. On les retrouve en zones E et F, asso ciées à un dispositif funéraire (cf. infra). Ailleurs, à Fortuneau Est (une série de sept en zone A) et à Daurelle, elles sont spo radiques. Elles sont absentes à la Roberte, peut-être emportées par l’éro sion. Le cas des Portes de Provence, même si on ne peut le généraliser, restera exemplaire pour aborder cette question des foyers à pierres chauffées disposés en batteries. Hormis quelques exemplaires plus grands, le diamètre voisin d’un mètre semble représenter la norme.

6.4. LES STRUCTURES FUNéRAIRES

Elles ont déjà été souvent présentées de façon partielle (Beeching 2000, 2003a ; Beeching, Crubézy 1989, 1998 ; Crubézy 1991). Il n’est pas nécessaire de s’y attar der longuement ici, les études bio-anthropologiques et archéologiques liées restant, pour l’essentiel, à mener. Des débats récents discutant, logi quement, de structures de ce site qui ne sont pas encore com plètement étu diées et publiées (Chambon, Leclerc 2007 ; Boulestin 2008) montrent que ce n’est pas nécessairement une

Fig. 6 – Sol archéologique et structures empierrées (secteur Fortuneau, 1990, zone D, sol s4, document CAPRA Valence).

198 Fig. 8 – Plan de répartition schématique des fosses de type silo (en noir) parmi les autres structures chasséennes de tous types (en grisé) (document CAPRA Valence).

Fig. 7 – Vues de divers types de structures en fosses : a) peu profonde, à comblement de galets et fragments de matériel de mouture (Fortuneau, 1990, IS 6) ; b) de type silo de grand diamètre (La Roberte, 1977, st 4) ; c) fond de silo partiellement arrasé (La Roberte, 1984, st 22) ; d) cuvette à comblement de galets et restes osseux de bovins (Fortuneau, 1991, ES 59) (documents CAPRA Valence).

7a 7b

7c 7d

199

La Roberte200 m0 200 m0

Les Portes de Provence

Fortuneau / Daurelle200 m0

N

LE GOURNIERSILOS

200

Fig. 9 – Vue de l’une des structures empierrées circulaires du dispositif funéraire E‑F (Fortuneau, 1991, FS 18) (document CAPRA Valence).

bonne chose de livrer au débat public des informations par tielles qui doivent être ensuite complétées ou corrigées.Sur le site du Gournier dans son ensemble, plus de 40 struc tures ont livré des restes humains, dont la plupart des corps com plets ou partiels (fig. 10). Trois, toutes à Fortuneau, contenaient plu-sieurs individus (EDF6, J1 et AS48). Plusieurs fosses, dont le nombre exact est difficile à chiffrer avant étude complète des restes osseux, ont livré des os humains isolés : os du carpe ou du tarse, fragments d’os longs ou du squelette crâ nien. L’étude ostéologique menée à la Roberte par Stéphanie Bréhard (Bréhard 2007) a révélé que 6 des 19 fosses étu diées en contenaient. La présence, notamment, de tels restes frag men-taires dans un dépôt associé à la sépul ture st. 46 semble sug gé-rer que ces présences spo ra diques ne sont pas dues au hasard.La répartition spatiale des restes humains (fig. 12) semble obéir à deux logiques différentes. Une partie est distribuée de façon discontinue, mais malgré tout assez régulière, selon un espa ce-ment minimal de 150 m environ. L’autre s’organise en regrou-pe ments plus ou moins réguliers ; à Fortuneau, « enclos » pour deux tombes en zone G, dispositif cir cu laire monumental en zones E-F (Beeching 2003a), concentration sans plan cohérent per ceptible en limites de Fortuneau et Daurelle.

7. chronologIe des occuPatIons

En écartant les datations plus anciennes affectées de trop grandes plages d’incertitude, 31 dates ont été obtenues sur l’en-semble du site. Un petit groupe se situe en gros entre 4350 et 4000 BC cal. ; il se rapporte à des horizons de Fortuneau

Fig. 10 – Exemple de sépulture individuelle en pleine terre (Fortuneau, 1990, IS 5) (document CAPRA Valence).

201

La Roberte200 m0

0

Fortuneau / Daurelle

N

STRUCTURES EMPIERRÉES

LE GOURNIER

200 m

Les Portes de Provence200 m0

Fig. 11 – Plan de répartition schématique des structures empierrées (en noir) parmi les autres structures chasséennes de tous types (en grisé) (document CAPRA Valence).

202

La Roberte200 m0

200 m0

Fortuneau / Daurelle

N

LE GOURNIERSÉPULTURES

Les Portes de Provence200 m0

monument E-F

Fig. 12 – Plan de répartition schématique des sépultures (en noir) parmi les autres structures chasséennes de tous types (en grisé) (document CAPRA Valence).

203

net tement séparés stratigraphiquement de l’ensemble suivant. La plupart des datations de celui-ci se placent entre 4000 et 3500 BC cal. ; ce deu xième groupe pourra vraisemblablement être lui-même sub divisé. Les structures funéraires se situent le plus sou vent entre 3900 et 3600 BC cal.L’occupation majeure du site se rapporte donc à un Chasséen récent. Pour cet horizon, à cette extension, le prin cipe d’une phase unique d’occupation, aussi longue soit-elle, est actuellement impos sible à soutenir. Mais les preuves de diachronisme semblent davantage res sor tir du phasage fonctionnel ou de la durée de vie de cer taines structures (batteries de foyers, fosses à deux niveaux) que d’exclusions stratigraphiques, les recou pe-ments entre structures restant extrêmement rares. Les dif férents scé narios sont alors plausibles : occupation pérenne pendant un ou deux siècles, plusieurs phases longues séparées par des absences, passages brefs répétés…

8. en guIse de conclusIon

Si le but de cette présentation est de rassembler et rendre cohé rentes des informations très dispersées et dis parates, il n’est pas d’aller au-delà de l’exposé des repères nécessaires à la compréhension des travaux spé cifiques qui vont commencer à se multiplier sur ce vaste site de plus de 250 hectares. Les tra vaux de ter rain ne sont heureusement pas encore terminés, car la part réel lement fouillée reste faible en regard des sur-faces détruites ; mais la publication des résultats va s’accen tuer à l’occasion de l’achèvement de plusieurs rap ports d’opé rations et diplômes universitaires, mais aussi de l’ACR « Les grands sites de terrasses chasséens dans le con texte des recherches

rhodaniennes », piloté par le Centre d’Archéologie Préhistorique du Rhône aux Alpes (CAPRA, Valence). La taille exceptionnelle de ce site – dont rien ne prouve la contemporanéité, mais dont la nature et l’attribution chronologique des ves tiges appa raissent très homogènes –, la multiplicité des épi sodes de fouille, la com plexité des faits à l’étude et la diver sité des analyses en cours empêchent toute con clu sion syn thétique à ce stade du tra vail. On sait seu le ment, comme cela est rappelé en introduction, qu’il ren voie à un type d’implantation connu par ail-leurs et présentant de nombreuses variantes. Les pistes inter pré-tatives sont connues et en cours d’ar gu men ta tion par les uns ou les autres. Il serait irréaliste de les oppo ser, mais leurs champs de vali dité et de recou pe ment restent flous et par tiels ; il faudra bien finir par proposer des scénarios tenant compte de toutes les informations. Les données du quotidien sont évidentes, ren-voyant aux vestiges atten dus d’un groupe humain néo lithique (traces, rejets culi naires, reliquats de la culture matérielle…). Que les acti vités de celui-ci à cet endroit trouvent leur place dans des com portements de vie parfaitement ordinaires est une pos si bilité. Resterait à établir le modèle d’implantation et d’occu pa tion de l’espace qui en découle, puisque d’autres faits restent rebelles à cette vision univoque. Par sa taille, la répar-ti tion des vestiges et l’ambivalence de leur interprétation, le site du Gournier reste exceptionnel et en attente de ses clés interprétatives.

AUTEURS

Alain Beeching, Université Lyon II, CAPRA, Maison du drapier, 6 rue André Lacroix, F-26000 Valence. Courriel : [email protected]

Jacques Léopold Brochier, CAPRA, Maison du drapier, 6 rue André Lacroix, F-26000 Valence. Courriel : [email protected]

Frédéric Cordier, Jean-Michel Treffort, Dominique Baudais, Frédéric Jallet et Karine Raynaud, Inrap, 8-12 rue Louis Maggiorini, F-69500 Bron.

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