l'habitat spontané aux marges de la ville - le plateau nord de dollemard

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Centre interdisciplinaire de recherche sur les mobilités UMR IDEES 6266 L’HABITAT SPONTANÉ AUX MARGES DE LA VILLE Contacts Samuel DEPREZ [email protected] Philippe VIDAL [email protected] COLLABORATION DE RECHERCHE UNIVERSITÉ DU HAVRE / VILLE DU HAVRE RAPPORT FINAL -------------------------------------------------- Samuel DEPREZ & Philippe VIDAL Co-responsables du projet 1 CIRTAI 25, rue Philippe Lebon 76086 LE HAVRE LE PLATEAU NORD DE DOLLEMARD Janvier 2011

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L’HABITAT SPONTANÉ AUX MARGES DE LA VILLE

Contacts

Samuel DEPREZ

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Philippe VIDAL

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COLLABORATION DE RECHERCHE

UNIVERSITÉ DU HAVRE / VILLE DU HAVRE

RAPPORT FINAL

--------------------------------------------------

Samuel DEPREZ & Philippe VIDAL

Co-responsables du projet

1CIRTAI25, rue Philippe Lebon

76086 LE HAVRE

LE PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

Janvier 2011

LE PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX ……………………………………………….....PAGE 13I. Approche diachronique du territoire 1947-2004 …………………………………….…………….……………Page 14

II. Enquête de terrain …………………….…………………………………….…………………………………………....…Page 17

I. RAPPEL DES OBJECTIFS INITIAUX………………………………………………………………..PAGE 3I. Cadre général du projet…………………………………………………………………………………………………....…Page 4

II. Quelles réponses scientifiques à un questionnement d’acteurs ?.................................................Page 6

III. Autour de l’habitat spontané : les grands axes de questionnement…………………………………..…..Page 8

III. ANALYSE………………………………………………..…………….………………………....PAGE 23I. Les usagers du plateau nord de Dollemard………………………………………………………………………..Page 24

II. L’habitat : trois figures dominantes ..............................................................................................Page 29

III. Des modes d’habiter : la figure de la bi-résidentialité…………………….....……………………………….Page 39

IV. Quelle place dans l’agglomération havraise? ………………………………………..…………….……….…..Page 44

SOMMAIRE

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ? ……….……..…………….………………………....PAGE 60I. Face au projet de valorisation du plateau de Dollemard ………………………………………….………….Page 61

II. Scenario 1 : L’urbanisme opérationnel classique…………………..……………………………….………..…Page 64

III. Scenario 2 : Dollemard Laboratoire d’une urbanité nouvelle……………………….............................Page 65

IV.Scenario 3 : Définir un projet d’éco-urbanisme low-cost ensemble………………………….….……….Page 66

V. Scenario 4 : La ville devient propriétaire et gère les locataires……………………………….……………Page 67

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BIBLIOGRAPHIE ……….……..…………….…………………………………………….……....PAGE 68

I. SOMMAIRE

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I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

I - RAPPEL DES OBJECTIFS INITIAUX

I. Cadre général du projet

L’habitat spontané peut revêtir plusieurs formes selon les contextes. « Solutions éphémères»

dans le cas des « jungles » de centre-ville français ou « habitat persistant » dans les

bidonvilles d’Amérique latine, il peut aussi être un espace à vocation récréative dans un

certain nombre de cas : le camping sauvage dans des parcelles privées ou l’habitat de plein

air saisonnier structuré autour d’un espace perçu, vécu et approprié par exemple.

LE PLATEAU DE DOLLEMARD

Face à la mer, reconnu comme Espace Naturel Sensible (ENS) par le Conseil Général de

Seine -Maritime et éligible à un classement par le conservatoire du littoral, le plateau de

Dollemard possède des atouts naturels qui suscitent des intérêts divergents et des conflits

d’usage. En effet, cet espace est aussi le théâtre d’une urbanisation spontanée et informelle

depuis une trentaine d’années où s’agrègent environ 150 parcelles locatives.

ESPACE OU TERRITOIRE ?

Situé en périphérie du quartier de Dollemard, enserré entre la falaise et l’aéroport du Havre-

Octeville, cet espace semble de prime abord recouvrir la figure de l’archipel doté de ses

propres attributs et d’une organisation en apparence peu visible mais dont on peut supposer

quelques ressorts : un sentiment d’appartenance, des figures singulières d’appropriation de

l’espace, une organisation interne établie, une logique de cloisonnement/ouverture…

FACE À L’INSTITUTION ?

Les conflits d’usages du sol qui ressortent de cette situation sont surtout ceux qui opposent

les locataires de ces parcelles et le propriétaire des terrains aux pouvoirs publics qui peuvent,

le cas échéant, s’appuyer sur des dispositifs règlementaires pour faire appliquer la loi .4

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I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

I. CADRE GÉNÉRAL DU PROJET

Confrontés au délicat problème de non-maîtrise d’une urbanisation qui leur échappent, ces

derniers sont toutefois souvent réticents à l’imposition d’une règle (de type Déclaration d’Utilité

Publique (DUP) par exemple) qui peut être incomprise et paraître injuste et brutale aux yeux

de ceux qui la subissent.

De sorte que dans bien des cas de figures, l’institution se trouve doublement embarrassée :

-d’abord par une situation non conforme aux lois de l’urbanisme opérationnel;

-ensuite vis-à-vis de populations qui ont, depuis des années, territorialisé des

pratiques et peu à peu nourri un attachement fort à ces lieux.

UNE RECHERCHE APPLIQUÉE

Comment dès lors mieux comprendre les modalités de fonctionnement de ce territoire et ses

dimensions socio-spatiales ? Comment produire une analyse qui permettra d’éclairer l’acteur

public sur la situation ? Deux hypothèses devaient particulièrement être traitées :

- Les usagers locataires sont principalement des personnes extérieures à la Ville du

Havre et à son agglomération;

- L’habitat spontané du plateau Nord de Dollemard répond à un usage récréatif et

touristique (selon la figure du village de vacances…)

Ceci a constitué un point de départ pour les chercheurs (S. Deprez et P. Vidal) du Centre

Interdisciplinaire de Recherche sur les mobilités (UMR-IDEES CIRTAI) engagés dans ce projet

de septembre 2009 à novembre 2010.

Le présent rapport restitue le fruit d’un travail complexe à réaliser, notamment sur le terrain,

pour mieux appréhender le fonctionnement du plateau Nord de Dollemard, par une

connaissance fine des usagers, de leurs pratiques et de leurs attentes dans la perspective du

projet de valorisation de ce site et de son ouverture au public sous la forme d’un sentier du

littoral.5

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I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

I. CADRE GÉNÉRAL DU PROJET

LES REGARDS DU GÉOGRAPHE ET DE L’AMÉNAGEUR

La contribution de chercheurs en géographie et aménagement prend des différentes formes,

chacune adaptée à l’une des multiples facettes du projet. Il s’agit tout d’abord de mobiliser les

techniques de l’entretien pour mieux appréhender le rapport au lieu des usagers du plateau

Nord de Dollemard, depuis les premières motivations à l’origine de leur implantation sur ces

terrains jusqu’au rôle qu’ils leurs attribuent aujourd’hui. Simples terrains de loisirs pour le

week-end, jardins familiaux, lieu de vacances ou peut-être plus. Toutes ces hypothèses ont

pu être vérifiées et étudiées dans le cadre des 36 entretiens réalisés pour définir à la fois des

comportements-types et des profils caractéristiques pour les usagers des lieux.

L’identification d’un système territorial singulier, autonome et indépendant apparait comme le

second apport - tout aussi essentiel pour lire et comprendre le plateau de Dollemard comme

lieu de vie et espace fonctionnel. En mobilisant les outils du géographe (la photo-

interprétation, la cartographie, l’analyse spatiale), la recherche réalisée permet dans un

premier temps de reconstituer l’histoire du lieu, la vie des lieux aujourd’hui devenu territoire

vécu et approprié.

Et c’est précisément à ce niveau que la contribution de l’aménageur devient essentielle, dans

cette remise en perspective de faits géographiques, puisqu’inscrits sur le territoire, avec des

dynamiques d’implantation d’activités, de développement d’infrastructures, d’aménagements

urbains. Ainsi, parce qu’il est longtemps resté le grand oublié des projets urbains, parce qu’il

fut et demeure aujourd’hui encore le réceptacle d’activités nécessaires à la ville mais assez

peu valorisantes, le plateau Nord de Dollemard a pu apparaître aux yeux d’un petit nombre

comme un territoire d’opportunités, le lieu de tous les possibles, loin de la ville et de ses

institutions, à l’écart aussi d’une société vis-à-vis de laquelle il y a une certain déprise.

II. Quelles réponses scientifiques à un questionnement d’acteurs ?

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I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

II. QUELLES RÉPONSES SCIENTIFIQUES À UN QUESTIONNEMENT D’ACTEURS ?

ENJEUX ET PLUS-VALUE SCIENTIFIQUES

La recherche menée s’inscrit dans le cadre d’un contrat de collaboration entre le CIRTAI et la

Ville du Havre et présente deux types d’intérêts pour la recherche.

- Le premier consiste à mettre à l’épreuve du terrain des savoir-faire (éléments de

méthodes et méthodologies opérationnelles) et des hypothèses de travail. Se faisant

elle apporte des éléments de réponse aux besoins de la société dans une logique de

recherche appliquée. La connaissance fine du Plateau Nord de Dollemard en est une

illustration : en saisissant avec précision les comportements et les pratiques et leur

inscription sur le territoire, elle éclaire le décideur sur la nature et la complexité de la

situation à laquelle il est confronté . Elle identifie en outre quelques leviers d’actions

et pistes qui pourront être explorées.

- Le deuxième intérêt recouvre une ambition plus académique autour de l’évolution du

fait urbain. Le plateau Nord de Dollemard est un exemple singulier, à la fois parce

qu’il est le lieu d’une forme d’urbanisation spontanée et en raison de ces conditions

atypiques de développement dans l’aire urbaine. Il constitue en cela un terrain riche

et fertile pour le chercheur en géographie et aménagement parce qu’il réinterroge les

pratiques des lieux par des groupes sociaux, parce qu’il alimente aussi la réflexion

sur l’habitat non-ordinaire et ses ressorts, parce qu’il contribue également au débat

sur le fait urbain, sa construction et ses manifestations.

De cette recherche découleront de fait des préconisations à destination de l’institution mais

aussi une contribution au débat et à la recherche scientifique. Les résultats de ces travaux

seront valorisés par les chercheurs sous forme de publications et communications diverses.

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II. QUELLES RÉPONSES SCIENTIFIQUES À UN QUESTIONNEMENT D’ACTEURS ?

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La littérature scientifique, nationale et internationale, autour de l’habitat spontané rassemble

aujourd’hui nombre de travaux constitutifs d’un corpus important au sein duquel plusieurs

axes de réflexion se dégagent.

Cinq grandes entrées se dessinent plus particulièrement : le fait urbain, la dimension socio-

spatiale, le politique, l’urbanisme opérationnel et le développement urbain durable.

1) Le fait urbain

L’évolution de la ville et du fait urbain : l’habitat spontané participerait de la transformation de

la ville et pourrait être perçu comme le produit construit par des groupes sociaux de nature

variée (individus marginalisés, travailleurs pauvres, regroupements communautaires…) en

réponse à leurs difficultés et/ou comme manifestation de leur rejet de la société et de ses

fondements. L’hypothèse de l’artefact de la ville post-fordiste (A.Le Marchand) posée par le

chercheur en économie sociale peut ici être réinterrogée.

2) La dimension socio-spatiale

L’organisation interne de ces territoires et leurs mécanismes de reproduction. Les réflexions

sont ici de deux ordres : la compréhension des motivations des usagers des terrains pour s’y

rendre de façon plus ou moins régulière, y séjourner voire peut-être y vivre ; la définition du

rapport que ces mêmes usagers nourrissent avec ce lieu, devenu leur espace, leur territoire.

Le désir d’indépendance spatiale mis en avant par le sociologue Christian De La Rochemacé

dans d’autres contextes est-il ici aussi exprimé dans le discours des populations interrogées

ou d’autres schémas, construits autour d’une démarche communautaire par exemple, sont-ils

aussi observés ?

III. Autour de l’habitat spontané : les grands axes de questionnement

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III. AUTOUR DE L’HABITAT SPONTANÉ : LES GRANDS AXES DE QUESTIONNEMENT

Quant aux représentations des habitants, elles éclairent le chercheur et le décideur sur le rôle

conféré aux terrains par les usagers et leur degré d’attachement à ces lieux. Elles sont aussi

sûrement la traduction orale d’une identité territoriale, comme les éléments bâtis présents sur

les terrains peuvent en être une expression physique et matérielle.

3) Le politique

Le premier constat réalisé sur le plateau Nord de Dollemard par les services de l’Etat met en

évidence une situation d’auto-construction illégale (F. Poulain) à l’image de celles qui ont pu

être observées sur les îles de Ré et d’Oléron ou la côte d’Opale. L’application stricte de la règle

est une voie, une réponse à la question du droit des sols et de leur usage. Mais d’autres pistes

peuvent être explorées. La question de l’habitat spontané pose in extenso celle de la façon

dont l’institution agit face à une appropriation illégale et incontrôlée d’un espace, public ou

privé.

Elle réinterroge aussi les politiques de la ville dans leur ensemble et à différents niveaux : la

politique de l’habitat tout d’abord et l’idée parfois avancée selon laquelle l’habitat non-ordinaire

serait un des effets induits par des processus de gentrification de la ville et de certains quartiers

dont seraient peu à peu exclues les franges populaires de la population urbaine. Le postulat du

plateau Nord de Dollemard comme contre-produit des projets d’aménagement urbain peut ici

être posé et exploré.

Un autre regard proposé par les chercheurs MC.Jaillet, F.Madoré ou encore S.Dégoutin invite à

relire la question de l’habitat spontané par une entrée, plus sociale, anthropologique presque.

Ainsi là où les violences urbaines sont communément vues et interprétées comme l’expression

visible d’un mal-être urbain - individuel et collectif - et illustrent l’échec des politiques du vivre

ensemble, l’habitat non-ordinaire en est peut-être finalement une autre illustration, plus

sensible, plus subtile aussi, dans laquelle le mécontentement exacerbé des uns cède place à

une logique de retrait, de mise à distance pour mieux se protéger des autres.9

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4) L’urbanisme opérationnel

Dans une démarche de géographie appliquée, une partie des réflexions porte aussi sur les

préconisations possibles pour sortir de cette situation sans toutefois léser des populations se

considérant souvent victimes des mesures coercitives. Il s’agit pour les chercheurs d’explorer

les possibilités d’actions et modalités d’intervention alternatives à la seule application stricte

de la loi et notamment du droit des sols. Quelles solutions imaginer pour écrire l’avenir du site

en conciliant les projets d’intérêt plus généraux voulus par les pouvoirs publics - on pense ici

à la renaturation du site et sa reconversion en un lieu ouvert et à vocation touristique - et des

aspirations individuelles, fait d’un petit groupe présent sur les lieux depuis près d’un quart de

siècle ?

De ces intérêts aussi divergents naissent le plus souvent des situations de conflits : conflits

de nature politique entre les occupants des lieux, le propriétaire des parcelles et l’institution;

conflits d’usages aussi avec les riverains ou des usagers occasionnels (promeneurs, sportifs,

etc.). Cette étude prend fin avec la définition de 4 scénarios, conçus comme autant de portes

de sorties possibles pour écrire l’avenir du plateau de Dollemard, en fonction des aspirations

des différents protagonistes. Ce dernier volet du programme est rendu possible par le lourd

travail de terrain réalisé en amont et qui permet de mieux appréhender les attentes des

usagers des terrains bien sûr, leurs aspirations aussi quant à leur avenir mais également leur

position face au projet, aujourd’hui engagé, de renaturation du site.

5) Le développement urbain durable

L’habitat spontané - la littérature sur le sujet le montre - recouvre des réalités variées et prend

des formes multiples. La recherche menée ici s’attache à identifier les traits caractéristiques

de l’habitat non-ordinaire du plateau nord de Dollemard au niveau des modes de construction

comme des modes d’habiter. Il s’agit d’appréhender dans quelle mesure ce nouvel exemple

d’urbanisation spontanée peut être considéré comme une illustration d’un rapport nouveau de

I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

III. AUTOUR DE L’HABITAT SPONTANÉ : LES GRANDS AXES DE QUESTIONNEMENT

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l‘homme à son environnement et son habitat mais aussi peut-être d’une expression différente

du sentiment d’appartenance à un territoire voire une société.

Notre étude investit alors un champ de recherche encore en construction autour de la notion

de développement urbain durable. Les entrées possibles sont nombreuses. Le travail réalisé

en privilégie une principalement, articulée autour d’une hypothèse forte : l’habitat spontané ou

non-ordinaire pourrait être lu comme une forme singulière d’habitat autonome, éco-conçu,

permettant à son occupant d’accomplir son projet de vie en déconnexion souhaitée, maitrisée

et assumée par rapport à un système territorial global, à une société dont il rejette les codes

et le fonctionnement.

Les éléments de réponse collectés lors des entretiens et l’exploitation de la base de données

photographiques constituée devront apporter un premier éclairage sur cette question. Ainsi le

plateau nord de Dollemard pourrait-t-il être considéré au titre des expérimentations urbaines

aux côtés d’autres exemples (écovillages, yourtes, cité en conteneurs…) étudiés par certains

auteurs (B.Rudofsky notamment) ? Peut-être cet exemple présente-t-il des principes ou des

éléments transposables dans la définition d’un nouveau mode d’habitat et d’habiter (dans le

rapport au chez-soi, à la propriété…) ? Peut-être porte-t-il aussi en lui les bases d’un modèle

d’organisation sociale différent notamment dans le rapport à l’autre et à l’environnement, et

construit autour de valeurs fortes et omniprésentes dans le concept même de développement

durable : la consommation raisonnée et responsable des ressources, l’entraide sociale, la

solidarité, la vie communautaire...

I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

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MILIEU NATUREL

SENSIBLE

Zone Littorale

classée + Recul du

trait de côte

HABITAT AUTO-

CONSTRUIT

Travailleurs

pauvres

REFUGE

Mise à l’écart

de la société

contemporaine

Repli volontaire

de systèmes

territoriaux

communautaires

Prestige protection

Pleasanton, CA, USA

Gated cities

Rassemblements

d’exclus en

grande précarité

Favela Tour Rocinha

Rio de Janeiro - Brazil

Favelas

Habiter un espace

à fortes contraintes

géographiques

Ilulissat

Groenland

Habitat polaire

I. RAPPELS DES OBJECTIFS INITIAUX

LE PLATEAU NORD DE DOLLEMARD, À LA FOIS…Une entrée singulière

L’HABITAT SPONTANÉ,

EXPRESSION

D’UN ENTRE SOI

POPULAIRE

III. AUTOUR DE L’HABITAT SPONTANÉ : LES GRANDS AXES DE QUESTIONNEMENT

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

Travail de reconstitution de l’histoire du site

La bonne compréhension de la situation actuelle sur le plateau nord de Dollemard suppose

dans un premier temps la réalisation d’un travail de reconstitution de l’histoire du site afin de

répondre à quelques questions majeures : à quelle date les premières traces d’occupation

de cet espace sont-elles apparues ? Pour quel(s) usage(s) dans un premier temps ? Quelle

fut l’évolution de ces usages ? Dans quelle mesure le mouvement s’est-il ou non amplifié ?

Des éléments de contexte ont-ils été favorables au développement de l’habitat spontané ?

Quelle fut la réaction de l’institution à l’apparition des premières parcelles ? Un double travail

d’analyse d’archives et d’éléments photographiques est ici nécessaire pour tenter de mieux

connaître l’histoire du plateau nord de Dollemard.

Travail de photo-interprétation et photographique sur site

Le processus de construction de cet ensemble urbanisé peut être appréhendé à partir d’une

analyse fine de prises de vue aériennes multidates. Cette approche diachronique permettra

de prendre la mesure des différents temps de l’établissement de ces populations. Elle offre

aussi la possibilité d’étudier les modes de structuration et d’organisation de l’espace, qu’il

s’agisse de la mise en évidence d’une trame urbaine (parcellaire régulier ou non, présence

d’un pseudo-réseau de voirie…) ou du mode d’occupation des terrains. Ces photographies

aériennes à moyenne et grande échelle apportent en outre un éclairage sur l’utilisation de

ces terrains, la présence de certains équipements (terrain de boules, potagers, piscines…)

permettant de poser des hypothèses sur les usages de ces terrains, hypothèses confirmées

ou infirmées a posteriori dans le cadre de l’enquête de terrain.

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

I. Approche diachronique du territoire 1947-2004

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

I. APPROCHE DIACHRONIQUE DU TERRITOIRE 1947-2004

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UNE BASE PHOTOGRAPHIQUE RICHE (PLUS DE 450 PRISES DE VUES)

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

I. APPROCHE DIACHRONIQUE DU TERRITOIRE 1947-2004

Ce travail de photo-interprétation de clichés aériens se double de la constitution d’une base

de données photographiques à partir de prises de vues in-situ, réalisées lors des entretiens

individuels.

Ce second travail rend possible une lecture qualitative, plus

précise aussi, sur la nature de l’habitat présent sur le plateau Nord

de Dollemard, éléments exploités par le chercheur pour établir in

fine une typologie des formes d’habitats et des modes d’habiter qui

s’expriment sur ce territoire. Le croisement de ces deux approches

- vue du ciel / vue du sol - aboutit aussi à une connaissance fine de

l’organisation des parcelles et de leurs modes d’occupation, ici

mobilisée pour déterminer et qualifier les différents usages faits de

ces terrains (jardin potager, terrain de loisirs, lieu de villégiature

voire de résidence).

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

Il autorise enfin une lecture diachronique de ce mouvement

d’urbanisation spontanée aux marges de la ville, en mettant en

lumière la dynamique d’implantation des usagers des lieux mais

aussi l’évolution de cette présence, comme autant de réponses

apportées aux questions du chercheur et du politique. Quelle fut

l'évolution du nombre de parcelles urbanisées depuis les

premières implantations ? Quid du nombre et de la nature des

constructions (Changement de vocation du bâti ? Extension de

la taille des bâtiments ?, Modernisation des éléments anciens ?)

Quels marqueurs éventuels d’une installation pérenne sur les

lieux (Présence éventuelle d’équipements de confort…) ?

I. APPROCHE DIACHRONIQUE DU TERRITOIRE 1947-2004

17

La base de données photographiques constituée

apparaît enfin comme un complément précieux à

l’enquête réalisée auprès des usagers des lieux,

avec des prises de vues susceptibles d’illustrer

voire d’éclairer les phénomènes décrits lors des

entretiens.

Support visuel, l’image est alors exploitée comme

complément aux éléments de discours et l’image,

retenue comme témoin, illustration physique, de

pratiques des usagers sur leurs terrains.

36 entretiens semi-directifs in situ

Le travail d’entretiens auprès des occupants et des

résidents du quartier jouxtant la zone d’étude a été

difficile à mener. En effet, le caractère semi-directif

de la démarche impose une passation complexe,

en particulier dans la prise de rendez-vous avec

une population partiellement présente sur les lieux,

volatile et mal identifiée.

Un travail d’approche en amont a été nécessaire

pour se situer dans un rapport de confiance avec

notre échantillon, en privilégiant une démarche

itérative.17

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

II. Enquête de terrain (Nov.2009-Sept. 2010)

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

ZONE SUD

Créée en

1986

18 PARCELLES

JUIN 2010 / NOVEMBRE 2010 - QUELS MATERIAUX SUPPLEMENTAIRES ?

18

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

DEUX GRANDES ÉTAPES DE PASSATION

Automne 2009-

printemps 2010 Eté 2010

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

19

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ZONE NORD

CRÉÉE EN

1985

12 PARCELLES

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

DEUX GRANDES ÉTAPES DE PASSATION

Automne 2009-

printemps 2010 Eté 2010

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

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ZONE MEDIANE

Créée en

1986

6 PARCELLES

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

DEUX GRANDES ÉTAPES DE PASSATION

Automne 2009-

printemps 2010 Eté 2010

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

21

II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

Un panel représentatif

La démarche de passation s’est appliquée

à interroger de façon systématique le chef

de ménage même si dans les faits, le

couple a le plus souvent participé à

l’entretien.

Notre souci de disposer d’un panel

représentatif nous a conduit à enquêter un

nombre de parcelles conséquents (+/- 25

%) et à observer une distribution équitable

sur toute la zone d’étude (cf. carte ci-

contre)

Une retranscription intégrale

Chaque entretien, réalisé sous le sceau

de la confidentialité, a donné lieu à une

retranscription intégrale d’une quinzaine

de pages en moyenne

ZONE N’APPARTENANT

PAS AU PROPRIÉTAIRE

PRINCIPAL

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

Une grille d’analyse en quatre entrées

Quatre grandes dimensions ont

structuré les entretiens :

-Les usages du lieu

-Cet item nous permettait de mieux

comprendre les pratiques et les

éventuels conflits d’usages du lieu.

-Les représentations

Le regard s’est porté spécifiquement sur

la façon dont les habitants se

représentaient et s’appropriaient le

territoire de façon individuelle et

collective.

-Le rapport à l’institution et à la règle

L’étude du rapport à la règle et à

l’institution nous a permis de mesurer

l’étendue du fossé qui s’était creusé

avec l’acteur public (à la fois en termes

de méconnaissance de ses intentions,

de défiance, et de non respect des

règles de l’urbanisme opérationnel)

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II. MÉTHODES, TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

-Les attentes face au projet de la ville

Bien que la puissance publique est perçue avec

beaucoup de circonspection par les usagers, cet

item nous a permis d’envisager la possibilité d’un

dialogue avec l’institution (pour un grand nombre

de foyers) et d’ouvrir le champ des possibles.

II. ENQUÊTE DE TERRAIN (NOVEMBRE 2009-SEPTEMBRE 2010)

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III. ANALYSE

III. ANALYSE

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RAPPEL DE L’HYPOTHÈSE 1 :

Les usagers locataires sont principalement des personnes

extérieures à la ville du Havre et à son agglomération

I. LES USAGERS DU PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

Des couches populaires issues de l’agglomération havraise

III. ANALYSE

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PRINCIPALEMENT DES SENIORS…

QUADRA, QUINQUA et SEXA génaires

Trois classes d’âge surreprésentées

0 2 4 6 8 10 12 14

60-69 ans

40-49 ans

50-59 ans

30-39 ans

20-29 ans

70-79 ans

25

III. ANALYSE

I. LES HABITANTS DU PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

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DES COUCHES POPULAIRES

> Distribution homogène en terme de classes sociales

…mais une réelle diversité dans la nature des statuts et emplois occupés

Salariés

Sans-emploi Ouvrier retraité de l’industriepétrochimique ou aéronautique (x3)

Chômeur (x2)

Personne handicapée (x2)

RMIste

Chauffeur routier (x2)Employé de mairie (x3)

MécanicienAuxiliaire de vie (x4) Tuyauteur

Artisan (x3)OuvrierAgent de service (x2)

Cariste (x2)Femme de ménage Maçon

Docker CouvreurAssistant médico-social

III. ANALYSE

I. LES HABITANTS DU PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

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FACE AUX DIFFICULTÉS URBAINES…

« Pas de racaille tout autour. Voilà, c’est merveilleux »

« En HLM, à Caucriauville, c’est infernal.

« Nous chez nous c’est pas bruyant mais c’est les odeurs (CFR) »

« Le soir j’appréhendaisde rentrer chez moi »

« Je monte pas, y’a pas d’ascenseur parce que ces cons là ils cassaient tout . (…)

Je vais directement au terrain »

« On se met à la fenêtre. On respire quoi ? Les gaz »

« C’est l’air pur ici par rapport à la ville ou dans les quartiers.

III. ANALYSE

I. LES HABITANTS DU PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

28

L’EXPRESSION D’UN ENTRE-SOI POPULAIRE…

« On a pas les moyens de partir en vacances »

« Entre voisins on s’aide beaucoup »

« Qu’ils aillent jouer ailleurs les gens de la mairie, qu’ils me laissent un petit peu tranquille.

« Ce sont nos vacances à nous »

« Déjà il y a le Grand stade. Puis l’histoire du tramway. Où c’est qu’il va nous emmener avec

tout son merdier. Qu’il nous laisse notre jardin. »

« On les acquiert par connaissance. Ils passent du copain au copain ou entre frères ou cousins. »

« J’ai fait la cuisine, la chambre des filles...Petit à petit ça grandit »

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III. ANALYSE

I. LES HABITANTS DU PLATEAU NORD DE DOLLEMARD

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RAPPEL DE L’HYPOTHÈSE 2 :

L’habitat spontané du plateau Nord de Dollemard répond à

un usage récréatif et touristique

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

III. ANALYSE

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UN MODÈLE ALTERNATIF D’HABITAT…

Après une bonne semaine de boulot, c’est relaxant.

« Là tout est vissé, ça peut être démonté. Si on nous dit de démonter on peut démonter »

« Il faut que ce soit démontable »

Ce ne sont pas des terrains à bâtir,c’est marqué sur le bail qu’on signe

« J’ai amené un semi-remorque complet de bois. J’ai construit la cabane. J’ai vendu le bois.

De la planche de 2m50, je te jure, véridique. ¾ des cabanes ont été construites avec le bois »

« Tout le monde s’est installé comme ils voulaient »

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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FORMES D’HABITATS : la figure de la cabane améliorée

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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FORMES D’HABITATS : la figure de l’habitat de fortune

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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MODES D’HABITER : une appropriation très personnelle (Recréer son chez-soi)

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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MODES D’HABITER : l’importance du jardin aménagé et entretenu

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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MODES D’HABITER : Un habitat auto-construit polyforme

Caravane

Bungalow aménagé

Maison individuelle

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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LA CARAVANE

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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LE BUNGALOW

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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LA MAISON

INDIVIDUELLE

III. ANALYSE

II. L’HABITAT : TROIS FIGURES DOMINANTES

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RAPPEL DE L’HYPOTHÈSE 2 :

L’habitat spontané du plateau Nord de Dollemard répond à

un usage récréatif et touristique

III. MODES D’HABITER : LA FIGURE DE LA BI-RÉSIDENTIALITÉ

III. ANALYSE

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UN LIEU QUI FONCTIONNE PRINCIPALEMENT SUR LE MODE DE LA BI-RÉSIDENTIALITÉ

- Un usage touristique du lieu (week-end, période de congés...)

- Une occupation permanente (résidence principale)

- Une occupation quotidienne (14h00 / 19h00)

- Le lieu du temps-libre (fin de journée …)

III. ANALYSE

III. MODES D’HABITER : LA FIGURE DE LA BI-RÉSIDENTIALITÉ

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Mobilisation des techniques au service de l’ancrage territorial et de

l’habitat mono-topique

« L’électricité ? Des panneaux solaires et un

groupe électrogène. C’est moi qui les ai installés »

« (…) Juste pour la lumière et la musique.

Pour la piscine un groupe électrogène »

« L’électricité ? Des batteries de voitures qu’on recharge à la maison. Puis après on a des ampoules en 12 volts »

Electricité

« On prend quelques bidons d’eau proprede la maison.On est à 5 minutes ».

« (…) l’eau, c’est un camarade de la ville »

« Bah pour l’eau, c’est les citernes. »

« On récupère les eaux de pluie »

« Sanitaires ? C’est une cuve de 1000 litres enterrée qui part directement à la falaise »

Eau

III. ANALYSE

III. MODES D’HABITER : LA FIGURE DE LA BI-RÉSIDENTIALITÉ

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PERMUTATIONS

RETOUR AUX ASPIRATIONS CLASSIQUES

RUPTURE

Vie hors du tempsVs société en réseaux

Urbanisation informelleVs règlement d’urbanisme

Société de dé-consommationVs Société de consommation

SédentaritéVs Hyper-mobilité

Cultiver son jardin à soi

Posséder sa maison individuelle

Partir en vacances

Le "terrain" devient résidence principale- Inversion des modes d’habiter

Le locataire se projette propriétaire- Inversion des statuts

Du statut d’administré à celui d’individu autonome

- Inversion des valeurs

Vivre à la campagne

Réponses à des aspirations nouvelles

Modèle d’urbanisation

alternatif

III. ANALYSE

III. MODES D’HABITER : LA FIGURE DE LA BI-RÉSIDENTIALITÉ

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RAPPEL DE L’HYPOTHÈSE 3 :

Le plateau Nord de Dollemard se caractérise par la figure du lieu

fermé sur lui-même, peu intégré au reste de l’agglomération

IV - QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

Un système territorial relativement autonome

III. ANALYSE

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IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

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> TOUS issus de l’agglomération !

LOCALISATION DE LA RÉSIDENCE PRINCIPALE

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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L’approche diachronique établie à partir de 6 clichés aériens réalisés entre 1947 et 2004 met en

lumière une situation assez singulière du plateau Nord de Dollemard pour ce qui concerne son

évolution depuis la fin du second conflit mondial. Site militaire stratégique, il porte à l’issue de la

guerre les marques d’intenses bombardements

qui témoignent de l’intensité des combats et ne

laissent entrevoir qu’une difficile reconversion

de cet espace, au prix d’un important travail de

déminage.

L’histoire du plateau Nord de Dollemard s’écrit

à partir de cette date sous le registre de la mise

à l’écart de ce territoire dans les projets de reconstruction et

de développement de la ville pour laquelle il accueillera au fil des ans des activités nécessaires

mais peu valorisantes : l’aéroport, source de nuisances sonores; des décharges (sauvages), une

porcherie, un champ de tir, des entreprises de démolition automobile…

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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1947

> POINT STRATÉGIQUE POUR TENIR

L’ENNEMI A DISTANCE

> STIGMATES VISIBLES D’UN CONFLIT

MILITAIRE RÉCENT

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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1966

> RECONVERSION DE LA ZONE

BOMBARDÉE

> PREMIÈRES MANIFESTATIONS DE

L’AGRICULTURE DE PROXIMITÉ

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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1973

> REJETS SAUVAGES DE DÉCHETS A LA

MER DEPUIS LA FALAISE

> CRÉATION D’UNE PORCHERIE

> MODERNISATION ET CRÉATION DE

LA VOIRIE

> EXTENSION DES CAPACITÉS

TECHNIQUES DE L’AÉROPORT

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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1982

> NOMBRE ACCRU DE DÉPÔTS DE

DÉCHETS

> IMPLANTATION DU CHAMP DE TIR

> ACHÈVEMENT DE L’AÉROPORT

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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1994

> OUVERTURE D’UNE DÉCHARGE À

CIEL OUVERT

> URBANISATION INFORMELLE AUX

MARGES DE LA VILLE (1986)

> TRACES VISIBLES D’UNE PRÉSENCE

HUMAINE PERMANENTE

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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2004

> URBANISATION INFORMELLE AUX

MARGES DE LA VILLE

> AUGMENTATION DU NOMBRE DE

PARCELLES URBANISÉES

> EXTENSION DE LA DÉCHARGE À

CIEL OUVERT

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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2004

> URBANISATION INFORMELLE AUX

MARGES DE LA VILLE

> AUGMENTATION DU NOMBRE DE

PARCELLES URBANISÉES

> EXTENSION DE LA DÉCHARGE À

CIEL OUVERT

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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Pendant longtemps le territoire est resté à l’écart

> des dynamiques territoriales havraises

> des évolutions techniques

- Réseau routier inexistant

- Pas de réseau électrique

- Non raccordement au réseau d’assainissement

- Pas de réseau téléphonique

Pollutions

Nuisances

Risques

Lieu de vie

Fonction Résidentielle

Champ de tir

Abattoirs

Aéroports

Décharges OM

Chimie agricole

Casse automobile

Décharges sauvages

> Absence de règle de contrôle

> Affaiblissement du pouvoir public

Il revêt aujourd’hui les attributs d’un espace relégué

> Espace à vocation technique pour la ville

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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[email protected] 1985

1990

1995

2000

2005

2010

2015

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Série1Croissance de

l’urbanisation

TYPOLOGIE DES ARRIVANTS

- 1985 à 1990 : La figure du pionnier

Les anciens retraités (la cabane de jardin)

- 1991 à 2002 : Les nouveaux retraités

A la recherche d’une maison secondaire (le bungalow)

- 2003 à 2010 : Les derniers arrivants

La résidence principale (la maison individuelle)

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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SYSTÈME

TERRITORIAL

« INDÉPENDANT »

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

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DOLLEMARD, l’habitat informel réglementé

Requalification d’un espace naturel non valorisé

Trame urbaine et règlement

Quittance de loyer

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IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

III. ANALYSE

58

Energie

Eau

Télécommunications

Mobilisation de techniques qui autorisent la déconnexion aux réseaux

traditionnels

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IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

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LE NON-USAGE DES TIC COMME MOYEN DE DÉCONNEXION

«Je ne suis pas de la génération internet»

« Le téléphone, oui s’il y a un problème»

« non internet… ici je veux être tranquille !»

« Si on me téléphone, je réponds, sinon je n’appelle pas ».

« J’ai un téléphone que je laisse chez moi, je n’ai pas internet et je ne vais pas m’embêter avec ça ! »

« Si on ne captait pas ici, ce ne serait vraiment pas un problème pour moi !»

« Internet avec le téléphone ? ben non un téléphone ca sert à téléphoner »

III. ANALYSE

IV. QUELLE PLACE DANS L’AGGLOMÉRATION HAVRAISE ?

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I - FACE AU PROJET DE VALORISATION DU PLATEAU DE DOLLEMARD

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

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Rappel des éléments du projet de la Ville du Havre

Le projet de la Ville du Havre de Valorisation du plateau Nord de Dollemard tel qu’il nous a été

présenté au début de cette étude en septembre 2009 répond à trois objectifs bien définis :

1. Valoriser les terrains délaissés du littoral;

2. Mettre un terme à l’urbanisation spontanée (terrains de vacances);

3.Aménager, ouvrir et gérer un espace naturel à fort potentiel de loisirs et de découverte

par les havrais.

Ce plan de valorisation du Plateau de Dollemard est

"piloté par la Ville du Havre en partenariat avec le

Département de Seine-Maritime et le Conservatoire du

Littoral. Il porte sur la remise en état et la gestion d’un

espace naturel préservé, rendu accessible au public, et

sur la réalisa-tion d’équipements et d’espaces de loisirs

de plein air complémentaires".

Pour mener ce projet d’envergure, la Ville du Havre "doit poursuivre les acquisitions foncières

par voie amiable ou par voie d’expropriation. Le conseil municipal de la Ville du Havre a

décidé en conséquence, lors de sa séance du 7 juillet 2008, de solliciter le préfet de région et

de département pour autoriser l’ouverture des enquêtes publiques pour la Déclaration d’Utilité

Publique et Parcellaire". Le dossier d’accompagnement de cette demande, dont sont extraits

les éléments cités ici, a depuis été envoyé en préfecture le 28 avril 2010.

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

I. FACE AU PROJET DE VALORISATION DU PLATEAU DE DOLLEMARD

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Positionnement de la recherche par rapport à ce projet

Le constat de départ de ce projet est celui d’une relative méconnaissance de la Ville du Havre

et ses services des usages et usagers du Plateau Nord de Dollemard, les hypothèses

formulées ayant été invalidées une à une. La recherche réalisée a donc permis de répondre à

l’objectif principal : apporter la connaissance nécessaire sur les lieux, leur vocation, leurs

utilisations, leurs occupants afin de pouvoir mieux intégrer cette partie du plateau de

Dollemard dans le projet de valorisation.

Une seconde inconnue réside dans l’absence d’éléments d’information sur le ressenti et l’état

d’esprit des usagers des terrains face au projet de la Ville. Notre travail s’attache à apporter

des réponses à ce questionnement. Quatre entrées ont été retenues pour appréhender leur

positionnement face au projet de la Ville :

- Connaissance du projet

Les projets de la Ville apparaissent globalement mal connus, en raison d’un insuffisant porter-

à-connaissance par l’institution auprès des usagers des lieux.

- Attentes et aspirations

Le souhait des usagers est unanime : que rien ne change. Tous évoquent les terrains comme

le lieu du bonheur, de la liberté, de la tranquillité et souhaitent simplement rester sur les lieux

- Etat d’esprit face au projet

De cet attachement aux lieux découle un réflexe de protection de ce qu’ils ont bâti, aménagé

et entretenu au fil des années, de ce qu’ils y ont vécu aussi et un rejet manifeste du projet.

- Postures et réactions

Les situations sont ici plus contrastées, partagées en le refus catégorique et hostile des uns et

la résignation des autres. Dans ce dernier groupe, la posture plus modérée laisse entrevoir la

possibilité d’un dialogue avec l’institution dans le cadre d’une démarche de concertation.

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

I. FACE AU PROJET DE VALORISATION DU PLATEAU DE DOLLEMARD

63

CONNAISSANCE DU PROJET

Négation consciente du projet

Méconnaissance globale des projets

Intervention orientée du propriétaire

Mise en perspective hostile avec les grands projets urbains

ÉTAT D’ESPRIT FACE AU PROJET

Attente vigilante

Hostilité affichée et assumée

Résignation

Angoisse du lendemain

Détresse sociale

Refus catégorique

POSTURES & RÉACTIONS

Forces de résistance mobilisables

Vivier potentiel dans la cadre d’un projet collaboratif

Enjeux psychologiques réels

Menace de suicides

Risque latent d’une récupération (médias, mouvements alternatifs, DAL…)

Face au projetde valorisation

du plateauATTENTES & ASPIRATIONS

Bâtir un nouveau projet in-situ

Conserver les traces du passé

Maintenir la situation actuelle

Avoir la même chose ailleurs

Être intégré en tant qu’élémentdu paysage

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IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

I. FACE AU PROJET DE VALORISATION DU PLATEAU DE DOLLEMARD

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SCÉNARIO 1L’urbanisme opérationnel classique

Mouvement de résistance des usagers

Réappropriation politique (DAL, mouvements altermondialistes)

Médiatisation des problèmes

Application stricte de la loi

Rachat / Expropriation

Renaturalisation du site

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IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

II. L’URBANISME OPÉRATIONNEL CLASSIQUE

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SCÉNARIO 2Dollemard, laboratoire d’une urbanité nouvelle

Adhésion et participation

Argument de marketing territorial

Médiatisation d’une politique innovante

Projet collaboratif

Nouvelle forme de gouvernance (habitants parties prenantes)

Habitat non-ordinaire novateur

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IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

III. DOLLEMARD, LABORATOIRE D’UNE URBANITÉ NOUVELLE

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SCÉNARIO 3Définir un projet d’éco-urbanisme « low-cost » ensemble

II - MISE EN PLACE DE LA DÉMARCHE PROGRAMMATIQUE ET DU MODE OPÉRATOIRE

I - ORGANISATION D’UNE TABLE-RONDE AVEC LES REPRÉSENTANTS DANS LES LOCAUX DE LA MAIRIE

Valoriser la mémoire du lieu (livre, exposition, site Internet…)

Proposition alternative : le projet d’éco-urbanisme « Low-Cost » ensemble

Inventaire des expériences menées en France et à l’international

Identification des possibilités de co-financement (Equal ? Urban ?)

Création d’une mission Eco-urbanisme « Low-Cost » au sein des services de la ville (expérience Cité en conteneurs)

Dispositif d’évaluation ex-ante, in-itinere et ex-post

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

IV. DÉFINIR UN PROJET D’ÉCO-URBANISME « LOW-COST » ENSEMBLE

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SCÉNARIO 4La Ville devient propriétaire et gère les locataires

I - ACQUISITION DES TERRAINS

Négociation auprès du principal propriétaire

Information vis-à-vis des locataires

II - STATUT QUO PROVISOIRE AVEC LES USAGERS-HABITANTS

Annonce d’un statut quo provisoire sur une période déterminée

Maintien de contacts réguliers avec les représentants

III - ENGAGEMENT DES NÉGOCIATIONS AVEC LES REPRÉSENTANTS EN VUE DE LIBÉRER LA ZONE

Travail sur des propositions alternatives de relogement

Constitution d’un comité de pilotage (Ville, Conservatoire du littoral, usagers

IV. QUELS SCÉNARIOS POUR DEMAIN ?

V. LA VILLE DEVIENT PROPRIÉTAIRE ET GÈRE LES LOCATAIRES

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BIBLIOGRAPHIE

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forme, Ed. Les cahiers de Commarque - 223 p.

DE CONINCK.F, DEROUBAI.J.F, 2009, Ville éphémère / Ville durable, Editions L’œil d’or 283 p.

RUDOFSKY B, 1977, Architecture sans architectes : Brève introduction à l'architecture spontanée,

Editions du Chêne, 124p.

CHARMES.E, 2009, Pour une approche critique de la mixité sociale : Redistribuer les populations ou les

ressources ? - La vie des idées.

CHARMES.E, 2005, La vie péri-urbaine face à la menace des gated-communities - Lavoisier Editions

DEGOUTIN.S, 2006, Prisonniers volontaires du rêve américain, Editions de la Villette, 398 p

JAILLET, M.C, 2008, Diversité sociale, Ségrégation urbaine,Mixité, Editions La Documentation

Française, 398 p

LE MARCHAND.A, 2009, L'habitat « non-ordinaire » et la ville post-fordiste, Multitudes 2009/2-3 (n 37-

38), p.229-236.

LOW.S, 2003, Construire l'exclusion à travers les communautés fermées - Annales de la recherche

urbaine no 93 - pp.

MANGIN.D, 2004, La ville franchisée , Formes et structures de la ville contemporaine - Ed. de La

Villette, 482 p.

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