les sépultures gallo-romaines de mérinchal (creuse)

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45 Mémoires de la Soc. des sc. nat., archéol. et hist. de la Creuse, t. 59, 2013/2014 LES SÉPULTURES GALLO-ROMAINES DE MÉRINCHAL (CREUSE) Cet article a été motivé par la redécouverte récente d’un couvercle de coffre funéraire gallo-romain dans la commune de Mérinchal (Creuse). Les recherches effectuées pour tenter de localiser l’origine de ce couvercle n’ont pas abouti. Elles ont toutefois révélé que plusieurs découvertes déjà connues dans cette commune ainsi que des documents inédits avaient été omis dans les inventaires les plus récents. Il nous a paru utile de les rassembler ici. COUVERCLE DE COFFRE FUNÉRAIRE À VILLELUME Cette redécouverte a été réalisée le jeudi 16 mai 2013 près du village de Villelume, lors d’une enquête sur l’emplacement du château éponyme menée avec Marc Nénot et Pierre Rigaud. Au sud-ouest du village, près de la voie de chemin de fer aujourd’hui désaffectée, existe une parcelle boisée dont la forme oblongue tranche avec les parcelles voisines. Il s’agit en réalité d’un affleurement rocheux qui a servi de carrière, un front de taille étant toujours visible à l’est de la parcelle 1 . Au nord-est, une exploitation un peu plus avancée dans la parcelle a servi de dépotoir par la suite. Près du bord ouest de cette petite carrière, l’attention de l’un d’entre nous (PMG) fut attirée par un curieux bloc de granite, visiblement différent des autres en cet endroit et qui paraissait taillé. En le retournant, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que sa face inférieure était très soigneusement taillée (fig. 1). Le bloc découvert est de forme hémisphérique, d’un diamètre extérieur de 50 cm et haut de 30 cm. Sa face inférieure présente trois évidements successifs, circulaires et concentriques, dont l’importance diminue progressivement vers le centre du bloc. Les deux premiers évidements sont deux larges méplats réguliers, d’un diamètre respectif de 37 cm et 21 cm. Le troisième évidement, au centre du bloc, est une petite cavité de 5 cm de diamètre. La profondeur maximum de ces trois évidements n’est que de 6 cm (fig. 2). 1 Plan cadastral informatisé de la commune de Mérinchal, 2013, section L, feuille 2, parcelle 309, lieu dit « De Villelume ». Lambert 611,87 x 2103,72 ; altitude 700 m.

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45Mémoires de la Soc. des sc. nat., archéol. et hist. de la Creuse, t. 59, 2013/2014

LES SÉPULTURES GALLO-ROMAINES DE MÉRINCHAL (CREUSE)

Cet article a été motivé par la redécouverte récente d’un couvercle de coffre funéraire gallo-romain dans la commune de Mérinchal (Creuse). Les recherches effectuées pour tenter de localiser l’origine de ce couvercle n’ont pas abouti. Elles ont toutefois révélé que plusieurs découvertes déjà connues dans cette commune ainsi que des documents inédits avaient été omis dans les inventaires les plus récents. Il nous a paru utile de les rassembler ici.

couvercle de coffre funéraire à villelume

Cette redécouverte a été réalisée le jeudi 16 mai 2013 près du village de Villelume, lors d’une enquête sur l’emplacement du château éponyme menée avec Marc Nénot et Pierre Rigaud. Au sud-ouest du village, près de la voie de chemin de fer aujourd’hui désaffectée, existe une parcelle boisée dont la forme oblongue tranche avec les parcelles voisines. Il s’agit en réalité d’un affleurement rocheux qui a servi de carrière, un front de taille étant toujours visible à l’est de la parcelle1.

Au nord-est, une exploitation un peu plus avancée dans la parcelle a servi de dépotoir par la suite. Près du bord ouest de cette petite carrière, l’attention de l’un d’entre nous (PMG) fut attirée par un curieux bloc de granite, visiblement différent des autres en cet endroit et qui paraissait taillé. En le retournant, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que sa face inférieure était très soigneusement taillée (fig. 1).

Le bloc découvert est de forme hémisphérique, d’un diamètre extérieur de 50 cm et haut de 30 cm. Sa face inférieure présente trois évidements successifs, circulaires et concentriques, dont l’importance diminue progressivement vers le centre du bloc. Les deux premiers évidements sont deux larges méplats réguliers, d’un diamètre respectif de 37 cm et 21 cm. Le troisième évidement, au centre du bloc, est une petite cavité de 5 cm de diamètre. La profondeur maximum de ces trois évidements n’est que de 6 cm (fig. 2).

1 Plan cadastral informatisé de la commune de Mérinchal, 2013, section L, feuille 2, parcelle 309, lieu dit « De Villelume ». Lambert 611,87 x 2103,72 ; altitude 700 m.

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Les caractéristiques de ce bloc ne laissent aucun doute possible, il s’agit d’un couvercle de coffre funéraire gallo-romain. C’est un type de sépulture antique bien connu en Limousin, en particulier dans le département de la Creuse. Même en l’absence de contexte, ce couvercle peut être daté entre la seconde moitié du iie siècle et le milieu, voire le troisième quart du iiie siècle de notre ère, comme cela est désormais admis pour ce type de sépulture en Limousin2.

Ces couvercles sont systématiquement associés à une base que nous avons vainement recherchée jusque dans le village de Villelume mais il n’est pas exclu que seul le couvercle ait été découvert, la base se trouvant dans ce cas encore enfouie.

Quoi qu’il en soit, ce couvercle a bien été déplacé et n’est plus dans son contexte d’origine. En raison notamment de son poids, qui peut être estimé à près de 80 kg, ce couvercle n’a pas du être transporté sur une distance considérable. Une enquête faite auprès de l’exploitant actuel et de la propriétaire du terrain contigu, seul moyen d’accès possible à la carrière, n’a pas donné de réponse satisfaisante.

2 Guy Lintz, La nécropole gallo-romaine des Sagnes à Pontarion (Creuse), Chauvigny, Association des publications chauvinoises, Mémoire XX, 2001, p. 38-39.

Fig. 1 – Couvercle de coffre funéraire de Villelume, au moment de sa redécouverte (cliché : Pierre M. Ganne).

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Fig. 2 – Couvercle de coffre funéraire de Villelume(DAO : Michaël Tournadre).

L’enquête a été alors élargie afin de déterminer si ce couvercle pouvait, éventuellement, être associé à d’autres découvertes similaires réalisées dans la même commune.

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urne en verre de mérinchal

Dans le volume creusois de la Carte archéologique de la Gaule, une seule sépulture gallo-romaine est mentionnée dans la commune de Mérinchal, qui plus est sans localisation précise : « Dans la commune, une sépulture à incinération en coffre funéraire de granit qui contenait une urne en verre (Morin-Jean n° 3 ?)3. »

L’ouvrage renvoie à deux références bibliographiques. Dans la première référence, publiée en 1873, Pierre de Cessac indique, à propos des urnes en verre retrouvées dans des coffres funéraires, qu’« une seule urne, parmi celles que j’ai pu observer, venant de Mérinchal, a ses anses ornées de trois grosses côtes au lieu de ces cannelures rapprochées4 ». Dans la seconde référence, publiée en 1905, Antonin du Beaufret ne fait que reprendre la publication de Pierre de Cessac : « Une urne venant de Mérinchal a ses anses ornées de trois grosses côtes au lieu des cannelures rapprochées habituelles5. »

Ces deux références doivent être rapprochées d’une note antérieure d’Auguste Bosvieux, restée inédite car consignée dans ses carnets de voyage manuscrits. Non datée, elle peut néanmoins être située par recoupement et avec certitude dans le mois de juillet 1862. Dans les « autres antiquités de la collection du Dr Chaussat », Auguste Bosvieux signale une « urne en verre vert, coloré par un excès de manganèse, avec anses à angles droit. L’orifice en est d’une rondeur parfaite. Il a été trouvé aux environs de Mérinchal, il y a longtemps ? 6 ». Cette note est même accompagnée d’un croquis de l’urne (fig. 3).

Il existe, surtout, un autre document iconographique exceptionnel de l’urne signalée par Auguste Bosvieux en juillet 1862. Il s’agit d’une aquarelle retrouvée dans un album aujourd’hui conservé dans les archives du musée de Guéret7. Elle est signée du collectionneur lui-même, le docteur Chaussat (fig. 4). Bien que non datée, cette aquarelle est toutefois accompagnée d’une légende manuscrite, sans doute autographe : « trouvé

3 Dominique dussot, La Creuse (Carte archéologique de la Gaule, 23), Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1989, p. 103, notice 137 (Mérinchal).

4 Pierre de cessac, « Les divers modes de sépultures sur le territoire du département de la Creuse à l’époque gallo-romaine », Mémoires de Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, t. 4, fasc. 2, 1873, p. 223-224.

5 Antonin du Beaufret, La paroisse de Rougnat en la châtellenie et baronnie d’Auzances…, notes historiques sur la région, Bône, imp. Alexandre Carle, 1905, p. 14.

6 Arch. dép. Haute-Vienne, Fonds Bosvieux, série F, M 34, carnet 24, fos 65-66. Des photocopies de ce carnet sont consultables aux Arch. dép. Creuse, 15 PH 24. Une copie de cette note, due à Albert Lacrocq, est également conservée dans les archives du musée de Guéret.

7 L’existence de cette aquarelle nous a été signalée par Patrick Léger et une copie fournie par Jacques Roger, que nous remercions.

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Fig. 3 – Urne en verre de Mérinchal(croquis d’Auguste Bosvieux, juillet 1862 – Arch. dép. Creuse, 15 PH 24, f° 66).

Fig. 4 – Urne en verre de Mérinchal(aquarelle du docteur Chaussat,

sans date – Arch. musée Guéret).

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je ne sais plus à quelle époque dans la commune de Mérinchal (Creuse) ». C’est un document précieux car nul ne semble savoir ce qu’est devenue la collection du docteur Chaussat après son décès8.

Outre ses qualités esthétiques certaines et la preuve même de l’existence de cet objet, cette aquarelle inédite confirme qu’il s’agit bien de la même urne observée par Pierre de Cessac, avec « ses anses ornées de trois grosses côtes ». En revanche, les incertitudes d’Auguste Bosvieux (« aux environs de Mérinchal, il y a longtemps ? ») et du docteur Chaussat (« je ne sais plus à quelle époque dans la commune de Mérinchal ») démontrent que le lieu exact et la date précise de la découverte étaient déjà oubliés en 1862.

Le croquis et l’aquarelle permettent, enfin, de lever définitivement l’incertitude quant à la forme typologique de cette urne en verre, même si les descriptions assez précises ne laissaient déjà guère de doute. De forme Morin-Jean 3, ce type d’urne est bien connu dans le département de la Creuse, où il représente près d’un tiers des urnes en verre qui ont pu être déterminées9. Cette forme « semble devoir se dater de la seconde moitié du iie siècle, datation qui est conforme aux incinérations qui ont restitué un mobilier céramique datable10 ».

Par sa datation notamment et le fait que ce type d’urne est souvent découvert dans des coffres funéraires, cette urne en verre pourrait être associée au couvercle redécouvert à Villelume mais aucune preuve ne permet de l’affirmer.

les sépultures de la croix-marchon

D’autres sépultures gallo-romaines sont encore connues dans la commune de Mérinchal. Pourtant publiées dès l’époque de leur découverte, elles n’ont curieusement pas été reprises par la Carte archéologique de la Gaule.

Auguste Boyer, géomètre-expert à Mérinchal, signale en octobre 1883 que « l’on a trouvé récemment (janvier 1883), dans la tranchée de la Croix-Marchon (chemin de fer de l’Etat de Montluçon à Eygurande), à l’emplacement de l’ancien chemin de Villelume à Mérinchal, trois urnes

8 Jean-Baptiste Chaussat est décédé à Aubusson le 31 janvier 1889 : Amédée carriat, Dictionnaire bio-bibliographique des auteurs du pays creusois…, Guéret, Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, fasc. 2, 1965, p. 108.

9 31,1 % exactement : Dominique dussot, Jacques roger, Jean-Michel BeausoLeiL, « La sépulture gallo-romaine de Fontvieille (Vareilles, Creuse) », Aquitania, t. 18, 2001-2002, p. 166. L’incertitude de la Carte archéologique de la Gaule quant à la forme typologique de l’urne en verre de Mérinchal semblait déjà avoir été levée, sans preuve formelle toutefois, puisque dans la carte de répartition des urnes de forme Morin-Jean 3 en Limousin (p. 167, fig. 9), l’urne de Mérinchal est clairement figurée par l’étoile la plus à l’est.

10 Ibidem.

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cinéraires en pierre rude, sans le moindre vestige de sculpture ou la moindre trace de goût dans la tournure de l’ouvrage ; ces urnes sont remplies de cendres et d’os qui ont appartenus à des corps humains11 ».

Très vraisemblablement, ce sont des coffres funéraires gallo-romains. Ils signalent la présence d’une petite nécropole, peut-être associée à un habitat. En effet, Auguste Boyer rappelle que, « près du même endroit, il fut trouvé, vers 1860, par un nommé Chapal, de vieilles poteries et des vases, entourés d’un mur en brique, renfermant différentes médailles12 ». C’est sans doute le même site où « des vestiges d’occupation avec tegulae » ont été signalés par Marc Parrotin à la « Croix-Morelon13 » (sic).

La localisation, même approximative, de toutes ces découvertes ne pose aucune difficulté. En effet, la Croix-Marchon, « Croix de Marchon » sur l’ancien cadastre, est située au carrefour des actuelles départementales 27 et 28. À cet endroit, 350 m au nord de l’ancienne gare de Mérinchal, la départementale 27 longe une section de près de 400 m où la voie ferrée est en déblai, formant ainsi une tranchée qui porte le nom de la croix14.

Le couvercle de Villelume, bien que redécouvert à proximité de la même voie ferrée, se trouve néanmoins à la distance respectable d’un kilomètre plus au nord.

l’« urne » du musée d’aubusson

En août 1885, dans le premier Bulletin de la Société du musée d’Aubusson et dans la liste des « dons faits au musée », apparaît « une urne funéraire gallo-romaine avec ses cendres, découverte à Mérinchal15 ». Le donateur, Victor Dubosclard, figure également dans la liste des membres de cette société, avec le titre d’« entrepreneur de travaux publics à Auzances16 ».

11 Auguste Boyer, Le paysan sous la domination des rois, des nobles et du clergé avant 1789, précédé de notes sur les bourgs, villages, hameaux, châteaux, moulins situés dans les cantons d’Auzances et de Crocq, Mérinchal, l’auteur, octobre 1883, p. 140-141. Cinq ans plus tard, l’information sera reprise sous une forme abrégée par Ambroise tardieu, Auguste Boyer, Histoire illustrée des villes d’Auzances et de Crocq…, Herment, Mérinchal, les auteurs, 1888, p. 156, notice Mérinchal : « En 1883, on a découvert, dans la tranchée de la Croix-Marchon, trois urnes cinéraires en pierre rude. »

12 Auguste Boyer, Le paysan…, op. cit., p. 141. Là encore, l’indication est répétée en 1888 sous une forme légèrement différente par Ambroise tardieu, Auguste Boyer, Histoire illustrée…, op. cit. : « Déjà, en 1860, on avait trouvé, près de là, un mur en brique (romain), des vases, des médailles. »

13 Dominique dussot, La Creuse…, op. cit., p. 103, notice 137 (Mérinchal).14 Plan cadastral informatisé de la commune de Mérinchal, 2013, section AC, parcelle 195,

lieu dit « La Gare » et section L, feuille 2, parcelle 353, lieu dit « La Croix de Villelume ».15 Bulletin de la Société du musée d’Aubusson, n° 1, août 1885, p. 30.16 Ibidem, p. 36.

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Or, il appert que le même Dubosclard est intervenu avec son père sur le chantier de construction de la voie ferrée à Mérinchal. En effet, « le 17 juin 1882, ils ont été déclarés adjudicataires […] des travaux de construction du 8ème lot du chemin de fer de Montluçon à Eygurande » et « ils ont achevé ces travaux à la fin de 188517 ».

La date de découverte des coffres funéraires de la Croix-Marchon (janvier 1883), la relative proximité de la donation au musée d’Aubusson (entre mars et août 1885), la certitude que cette donation a été réalisée juste avant la fin des travaux et la similitude des termes employés, tous ces arguments vont dans le sens d’une seule et même découverte.

Il y a donc lieu de penser que l’« urne » donnée au musée d’Aubusson en 1885 est un contenant minéral, alors que l’ambiguïté du terme d’« urne » pouvait laisser croire à priori qu’il s’agissait plutôt d’une céramique voire d’une verrerie. Cette « urne » correspond, sans doute et avec une forte probabilité, à l’un des trois coffres funéraires découverts en 1883 dans la tranchée de la Croix-Marchon.

Malheureusement, nous ignorons tout du devenir des collections de ce musée d’Aubusson, à l’époque adossé aux ruines du château et aujourd’hui disparu18.

Au terme de cette enquête, il s’avère qu’au moins quatre sépultures

gallo-romaines ont déjà été découvertes dans la commune de Mérinchal, dont aucune trace ne semble subsister aujourd’hui. Toutes ces sépultures étaient en coffres funéraires. Trois coffres, sans doute assez frustes, découverts en 1883 dans la tranchée de la Croix-Marchon, contenaient directement le résidu de crémation. Un quatrième coffre, probable bien que non assuré et sans autre précision quant à sa localisation exacte, contenait une urne en verre attestée dès 1862.

Par le soin apporté à sa taille, le couvercle redécouvert en mai 2013 ne peut être confondu avec les trois coffres de la Croix-Marchon. Il pourrait s’agir du couvercle du coffre qui contenait l’urne en verre de la collection du docteur Chaussat mais rien, cependant, ne permet de l’affirmer. En l’absence de contexte, ce couvercle peut également appartenir à un

17 Arch. dép. Creuse, 5 K 98, Conseil de préfecture, ligne de chemin de fer de Montluçon à Eygurande, travaux d’infrastructure, affaire Dubosclard père et fils, entrepreneurs, dossier 7K2/202 et demande en paiement d’intérêts de l’entrepreneur Victor Dubosclard, dossier 352 du greffe. Cette affaire donna lieu à plusieurs expertises actuellement conservées sous les cotes provisoires S0 648 à 653. Concernant la ligne de Montluçon à Eygurande dans la commune de Mérinchal (1880-1899), voir également la cote 15 S 9.

18 Renseignements de Patrick Léger, qui les tenait de Maurice Dayras.

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cinquième coffre funéraire découvert dans un lieu encore différent des quatre autres.

Souvent séparés de leurs bases, quand ils n’ont pas disparu, les couvercles de coffres funéraires gallo-romains n’ont pas vraiment attiré l’attention des chercheurs jusqu’ici. Pourtant, contrairement aux bases à la typologie relativement standardisée, ces couvercles présentent des formes et des aménagements intérieurs assez variés. Comme dans le cas du couvercle redécouvert à Mérinchal, qui possède trois évidements différents, cette multiplication des aménagements intérieurs, inconnue à ce jour dans toute l’Auvergne voisine, pourrait bien être un élément discriminant des coffres funéraires en Limousin19.

Pierre M. ganneMichaël tournadre

19 Michaël tournadre, Les coffres funéraires gallo-romains en Auvergne : essai d’inventaire et de caractérisation, mémoire de Master 1 en archéologie et histoire de l’art, sous la direction de Dominique Garcia, Aix-Marseille Université, mai 2013.