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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/248592975 La transition vers le Paléolithique supérieur dans la grotte du Castillo (Cantabrie, Espagne) : La couche 18 ARTICLE in L ANTHROPOLOGIE · OCTOBER 2001 Impact Factor: 0.69 · DOI: 10.1016/S0003-5521(01)80050-9 CITATIONS 35 READS 34 4 AUTHORS, INCLUDING: Jose Manuel Maillo-fernandez National Distance Education U… 33 PUBLICATIONS 171 CITATIONS SEE PROFILE Federico Bernaldo de Quirós Universidad de León 46 PUBLICATIONS 313 CITATIONS SEE PROFILE Available from: Federico Bernaldo de Quirós Retrieved on: 05 February 2016

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LatransitionverslePaléolithiquesupérieurdanslagrotteduCastillo(Cantabrie,Espagne):Lacouche18

ARTICLEinLANTHROPOLOGIE·OCTOBER2001

ImpactFactor:0.69·DOI:10.1016/S0003-5521(01)80050-9

CITATIONS

35

READS

34

4AUTHORS,INCLUDING:

JoseManuelMaillo-fernandez

NationalDistanceEducationU…

33PUBLICATIONS171CITATIONS

SEEPROFILE

FedericoBernaldodeQuirós

UniversidaddeLeón

46PUBLICATIONS313CITATIONS

SEEPROFILE

Availablefrom:FedericoBernaldodeQuirós

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L'Anthropologie 105 (2001) 505-532 © 2001 l~ditions scientifiques et m6dicales Elsevier SAS. Tous droits r6serv6s

La transition vers le Pal olithique sup rieur dans la grotte du Castillo (Cantabrie, Espagne) : la couche 18

Victoria Cabrera al*, Jose Manuel Maillo a, Mercedes Lloret a, Federico Bemaldo de Quiros b

R6sum6 - Le gisement de la grotte du Castillo nous a fourni une s6rie d'616ments qui nous proposent un nouveau mod61e de la transition entre le Pal6olithique moyen et le Pal6olithique sup6rieur. La pr6sence simultan6e d'616ments techniques et typolo- giques moust6riens et aurignaciens avec une industrie enos et quelques pi~ces d'art mobilier nous conduit ~ consid6rer que la transition doit &re un ph6nom~ne local, sans la n6cessit6 d'6voquer des migrations ou des influences ext6rieures. © 2001 I~di- tions scientifiques et m6dicales Elsevier SAS

transi t ion / Pal~ol i th ique m o y e n / Aur ignac ien / Le Cast i l lo

Abstract - The Transition to the Upper Palaeolithic in the Castillo Cave (Cantabria, Spain): Level 18. The cave site El Castillo delivered a series of elements which propose a new paradigm on the transition phenomenon between Middle and Upper Palaeolithic. The simultaneous presence of archa'fc technical and typological Mousterian and Aurignacian elements together with a bone industry and some mobile art objects leeds us to consider that the transition may be a local phenomenon and that it is not necessary to recall migrations or exterior influences. © 2001 Editions scientifiques et m6dicales Elsevier SAS

transi t ion / Midd le Paleol i thic / Aur ignac ian / El Casti l lo

La conception sur les soci6t6s pr6historiques de chasseurs-cueilleurs a 6volu6 dans la mentali- t6 des chercheurs et de la soci6t6 en g6n6ral. En r6alit6, ce concept a exprim6 les va-et-vient qui se sont produits dans les mentalit6s des soci6t6s contemporaines. Comme Landau (1991) l 'affir- me, l'int6r(~t s 'est centr6 sur la transformation de l'anthropo'fde h l '~tre humain, c'est-~-dire de la mont6e des profondeurs de la sauvagerie aux hauteurs de la civilisation humaine. Cette pre- mi6re phase s 'est impr6gn6e de l ' influence du "mythe du h6ros ' , off un anthropo~de se trouve confront6 aux 6preuves les plus dures pour en sortir f inalement victorieux en acqu6rant la condition de Homo sapiens sapiens. Or, nous voyons comment ce mythe du h6ros r6siste ~t toute disparition et continue d'apparaRre dans

les th6ories en relation avec l 'or igine et la dispersion du type humain modeme.

La grotte de "El Castil lo" se situe dans le village de Puente Viesgo, sur la montagne du m~me nom, dominant la vall6e du fleuve Pas (figure 1). La montagne a une forme conique, qui constitue un point de r6f6rence pour les voies de communication entre la c6te et le plateau du Duero. La pr6sence d 'un syst~me de failles induit des vall6es ferm6es, dont celle de Puente Viesgo, de telle fa~on que la grotte domine les voies de communication et les mouvements des t roupeaux d ' an imaux . De m~me, la forme conique du mont Castillo devait ~tre un bon point de r6f6rence pour les groupes de chasseurs pal6olithiques dans leurs d6placements.

1 Communication pr6sent6e/t la 18 ° session du S6minaire International "Repr6sentations pr6historiques" organis6 au Mus6e de l'Homme par le Pr. Denis Vialou.

* Correspondance et tir6s fi part. [email protected]

a Departamento de prehistoria e historia antigua, UNED, c/senda del Rey, 7, 28040 Madrid, Espagne.

b Area de Prehistoria, Universidad de Le6n.

506 V. Cabrera et al.

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Figure 1. Plan de situation de la grotte du Castillo.

Figure 1. Map of the Cave of"El Castillo".

Le gisement de la Grotte du Castillo nous per- met d'6tudier de fagon privil6gi6e la transition entre le Pal6olithique moyen et le Pal6olithique sup6rieur. Sa longue stratigraphie comprend 26 couches o3 des niveaux st6riles alternent avec ceux d'occupation humaine, arrivant fi atteindre

une puissance estim6e selon H. Obermaier fi 18- 20 m lors des fouilles de 1' I.P.H. de 1910-1914• En r6sum6, et apr6s la r6vision r6alis6e par l'un de nous (Cabrera, 1984), on trouvait repr6sent6s

cette 6poque les niveaux culturels suivants: deux niveaux du Pal6olithique moyen ancien, un

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 507

Figure 2. Stratigraphie de la s6quence inferieure de la grotte du Castillo.

Figure 2. Stratigraphy of the lower sequence of the "El Castillo" cave.

niveau d'Acheul6en sup6rieur, deux niveaux moust6riens, deux niveaux aurignaciens, deux niveaux de P6rigordien sup~rieur, un niveau de Solutr6en moyen, trois niveaux de diff6rentes phases du Magdal6nien et finalement un niveau Azilien. Ainsi, il est int6ressant de souligner quelques aspects de ces fouilles anciennes. Les fouilles r6alis6es au d6but de ce si+cle n'avaient pas la m~me m6thodologie qu'aujourd'hui, pour- tant on r6alisa l'observation des diff6rentes cou- ches comme on peut le remarquer d'apr6s les car- nets de fouille et la documentation photogra- phique, les dessins et les sch6mas r6alis6s pen-

dant ces travaux, abordant chaque couche anthro- pique comme une unit6 culturelle (Cabrera, 1984). La stratigraphie du Castillo 6tait tr~s nette et les couches culturelles, de couleur noire, se distinguaient clairement des couches st6riles rou- ge~tres, avec lesquelles elles formaient une s6quence altem6e, quoique l'on puisse distin- guer, aujourd'hui, diff&entes occupations for- mant diff6rents niveaux arch6ologiques.

Dans le cadre des fouilles actuelles nous avons respect6 la num6rotation des couches don- n6e par Obermaier (Obermaier, 1925 ; Cabrera, 1984) bien qu'on y ait distingu6 des niveaux

508 V. Cabrera et al.

a,

o t n i I t , J i •

Figure 3. a. S6quence de formation de la couche 18.

Figure 3. a. Formation sequence of bed 18.

arch6ologiques (figure 2). Depuis 1980, les fouilles horizontales furent centr6es sur la zone externe d' une superficie de 40 m 2 de laquelle ne rest6rent que 24 m 2 utiles pour les fouilles au commencement de la couche 18, et un peu moins de 3 m 2 dans la zone de la coupe longitudinale cause de la morphologie de la grotte. Le but poursuivi consistait fi analyser les activit6s et les diff6rentes occupations possibles ~ l'int6rieur de la couche 18, afin de mettre en 6vidence si,par chance, cela s'av6rait possible, l 'existence de la transition du Pal6olithique moyen au Pal6oli- thique sup6rieur.

Stratigraphiquement la couche 18 se situe entre deux couches st6riles, constitu6es par des effondrements de la vofite (figure 3a et b). Celui de la couche 19 scelle le niveau moust6rien (20) et est form6 d'un grand c6ne de gros blocs qui forment un contrefort externe sur lequel s'ap- puient des argiles limoneuses-sableuses marron- jaunfitres ~t base horizontale, parfois 16g6rement 6rod6e marqu6es par des lits discontinus de gra- viers et de sable dans la m~me matrice argileuse. C'est sur ce s6diment que les Aurignaciens sont venus s'installer, formant ainsi les niveaux 18b et 18c (figure 4). Cette couche pr6sente une puis-

La transition vers le palfolitique supfrieur dans la grotte du Castillo 509

0 lira

¢.IIT 17

Figure 3. b. S6quence de formation de la couche 18.

Figure 3. b. Formative sequence of bed 18.

sance variable selon les zones fouillfes. A l'inter- section des deux coupes, les niveaux, et en parti- culier le niveau 18c, sont composfs par des argi- les brunes riches en matifre organique compre- nant des cailloux et des blocs calcaires sub-angu- leux assez dispersfs ou en entassements irrfgu- liers, et se caractfrisent par une plus grande abon-

dance de mati~re organique au d6triment des 616- ments d6tritiques calcaires. La stratification est massive et irr6guli&e, avec une tendance/~ ~tre parall~le, produite par les rejets de la zone cen- trale. L'analyse de la s6dimentation du niveau 18 est rendue complexe par les transformations anthropiques. Le niveau 18b se situe dans l'aire

510 V. Cabrera et al.

M L l l I H G

CST18©

Figure 4. Distribution des niveaux 18b et 18c

Figure 4. Distribution of levels 18b and 18c.

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CST 18b

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Figure 5. Photo des niveaux, de haute en bas :18c, 19, 20.

Figure 5. Photography of levels, from upper to lower: 18c, 19, and bed 20.

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 511

ext6rieure et pr6sente des argiles et quelques blocs qui s'appuient sur le contrefort exteme du niveau 19.

A la fin de la s6dimentation de ce niveau, un 6boulement de blocs de la vofite est ob-servable dans la grotte, avec un important recul du pla- fond de l'entr6e et une importante modification de la morphologie du gisement. Ceci cr6e un nouveau contrefort externe lequel conditionnera aussi bien l'aire d'occupation en la d6plagant et en la restreignant vers l'int6rieur, que la s6di- mentation de la couche 17 remplira les creux et les d6pressions cr~6s entre les blocs jusqu'/l ce que ce relief reste fossilis6 par les d6p6ts post6- rieurs.

Nous avons une longue s6rie de datations, tant radiom6triques que g6ologiques, de ces niveaux de la grotte du Castillo, dont il serait int6ressant de faire le commentaire. En ce qui concerne les niveaux 18b et 18c, on a r6alis6 par AMS du C 14 un total de dix datations dans trois laboratoires diff6rents, Tucson (Cabrera et Bischoff, 1989 ), Oxford, (Hedges et al., 1994) et Gif-sur-Yvette (Cabrera et al., 1996). Pour Fen- semble de la couche 18, elles ne pr6sentent pas de discordances significatives malgr6 la prove- nance de trois laboratoires diff6rents et de diff6- rentes zones de fouille. Nous poss6dons 6gale- ment des datations ESR qui confirment les dates du C 14. (Rink et al., 1995 ; Rink et al., 1997). Par niveaux, les dates obtenues sont les suivantes :

18 b : 38.500 + 1800 (AA-2406)

18 b : 37.000 + 2200 (OxA 2473)

18 b : 37.100 + 1800 (AA-2407)

18 b : 38.500 + 1300 (OxA 2474)

18 b : 40.700 + 1600 (OxA 2475)

18 c : 39.800 + 1400 (OxA 2478)

18 c : 40.000 + 2100 (AA-2405)

18 c : 40.700 + 1500 (OxA 2476)

18 c : 41.100 + 1700 (OxA 2477)

18 c : 42.200 + 2100 (GiFA 89147)

18 c : 40.000 + 5000 (ESR).

Comme on peut l'observer, la base du niveau 18c se situe autour de 40.000 BP, tandis que le niveau 18b est aux environs de 38.500 BP ce qui confirme l'existence d' un Aurignacien avant le Chfitelperronien (Mellars, 2000). L'existence de ces datations ne permet aucun doute en ce qui concerne la situation chronologique des niveaux. C'est par ses caract6ristiques climatiques inter- stadiaires que la couche 19, qui s'av6re ~tre sans

aucune continuit6 avec la partie inf6rieure du niveau 18 c, pourrait correspondre/l l'interstade d'Hengelo (Zone 15) dat6 de 40.000 + 600 BP, et le niveau 20 sans rupture s6dimentaire avec le niveau 19 et de caract+re froid,/l la phase froide imm6diatement ant6rieure ~ l'interstade d'Hen- gelo (Cabrera, Hoyos et Bernaldo de Quiros, 1996).

Caract~ristiques des niveaux 18b et 18c

M~me en tenant compte du fait que la surface des fouilles horizontales actuelles est beaucoup plus restreinte, les r6sultats obtenus sont sembla- bles/l ceux d'Obermaier. Au cours des campa- gnes r6centes la couche 18 a 6t6 subdivis6 en trois niveaux (18a, 18b et 18c). Le niveau 18a est une couche st6rile situ6e sur 18b. Dans la partie ext6rieure, n'est repr6sent6 que le niveau 18b. Nous y avons d6tect6 une dense concentration d'os accompagn6s d'une industrie lithique o0 le calcaire, travaill6 d'une fa~on sommaire, est quantitativement sup6rieur au quartzite, repr6- sent6 par de nombreux percuteurs et des outils en moindre proportion, et au silex. Dans cette zone, on a d6tect6 des fragments dispers6s de charbon, ainsi que d'abondants restes crfiniens, notamment des mfichoires et des 616ments du squelette axial comportant beaucoup de traces de boucherie (Pumarejo y Cabrera Valdes, 1992). Ceci nous permet de consid6rer cette zone comme une zone de traitement primaire des animaux /l l'aide d'instruments tranchants de grande taille qu'il est facile de remplacer (Cabrera & Bemaldo de Quiros, 1984). Le calcaire apparait donc comme la mati~re premiere id6ale, puisque taill6e facile- ment, il est le seul qui permette d'obtenir de gran- des pi6ces, le silex et le quartzite ne permettant pas d'obtenir des 616ments de grande taille.

Le sous-niveau 18c est visible surtout dans la coupe longitudinale et pr6sente une s6rie de concentrations de charbon abondantes mais sans limites pr6cises. On y d6tecte des nappes tr6s fines (< 1 cm) de charbons, o0 apparaissent des 616ments en pierre ou enos brfil~s, mais il n 'y a pas de structures apparentes qui nous permettent de les consid6rer comme r6sultant d'alt6rations thermiques dues /l des foyers ou des aires de combustion. I1 s'agirait plut6t de zones de rejet o~ les restes des foyers et les autres mat6riaux se seraient d6pos6s/l la suite de nettoyages succes- sifs des zones centrales. Cette interpr&ation s'ap-

512 V. Cabrera et al.

6 7

' 10

Figure 6. Niveau 18c : grattoirs.

Figure 6. Level 18c: endscrapers.

puie 6galement sur leur situation dans la grotte, ca r , / l c6t6 d 'un grand bloc, ces zones se trouvent en bordure du vestibule de la caverne. De plus, les produits de d6bitage s 'av6rent anormalement

nombreux par rapport aux instruments prdsents. L'existence d'outils de silex, de couleurs et de textures semblables ~ ceux de ces produits de d6bitage, trouv6s lors de la fouille r6alis6e par

La transition vers le paleolitique superieur dans la grotte du Castillo 513

Figure 7. Niveau 1%~ : burin et chutes de burin.

Figure 7. Level 18c, burin and burin spalls.

6

J

8

Figure 8. Niveau 18~ : perqoirs.

Figure 8. Level 18~: perforators.

Obermaier - qui eut lieu dans la partie centrale de la caveme -, nous permet de rattacher ces ClC- ments a une chalne d’activites qui occupe d’aut- res parties de la caveme. Ainsi, les outils auraient ttt taillts g proximitt des foyers, de telle facon que le nettoyage des foyers entrainait, non seule- ment les restes de charbon, mais Cgalement les dechets de taille tomb& a l’inttrieur, qui se

seraient ainsi redeposb dans cette zone de la caveme. On est alors en ,presence d’une “aire de rejet” au sens strict de sa definition classique telle qu’elle a 6te donnee par A. Leroi-Gourhan et d’autres auteurs (Leroi-Gourhan, 1972, pp. 239, fig. 172; O’Connell, Hawkes and Jones, 1991).

Les industries livrees par ces niveaux ne se differencient pas beaucoup l’une de l’autre. Dans

514 V. Cabrera et al.

Figure 9. Niveau 18c : lames retouches et aurignaciennes.

Figure 9. Level 18c: retouched and aurignacian blades.

le niveau 18c (tableau II) on trouve 161 pi6ces retouch6es. Les grattoirs sont au nombre de 42, la plupart en quartzite (35), en silex (5) et un en ophite (figure 6). L'industrie de type aurignacien (grattoirs car6n6s et A museau) domine avec 27 exemplaires. Les burins ne sont qu'au nombre de 9, la plupart 6galement en quartzite (5), mais nous devons consid6rer l'existence de plus d'une dizaine de chutes de burin, qui nous confirment l'hypoth6se d'une "zone de rejet" autour des foyers off se trouvent les d6chets de taille (figure 7). Les burins di6dres sont particuli6rement nombreux. Les pergoirs sont au nombre de 12, 6galement en quartzite (10) (figure 8) tout comme les deux troncatures. Les lames retou- ch6es sont au nombre de 13, parmi elles, les lames aurignaciennes (5) suivent le mod61e g6n~ral, 61abor~es normalement sur des 6clats laminaires (figure 9), comme c'est le cas dans d'autres niveaux aurignaciens chronologique-

merit post6rieurs comme "El Pendo" ou "Cueva Morin" (Bernaldo de Quiros, 1982). Nous en avons un exemplaire en silex situ6 fi la base du niveau 18c, lequel est du point de vue morpholo- gique et technique semblable A un en quartzite retrouv6 darts les fouilles anciennes (Cabrera 1984, Fig. 88.6) (figure 9, n ° 6). Les pi~ces les plus abondantes sont les racloirs qui sont au hombre de 58 exemplaires (44 en quartzite, 13 en silex, et un en limonite), dont la plupart sont des racloirs simples /t la diff6rence du Moust6rien (figure 10). Pour le moment il y a une seule lamelle Dufour.

Le niveau 18b, avec 240 pi6ces typiques, est un peu plus riche et plus vari6, en tenant comp- te de l'extension majeure de l'aire fouill6e (tableau 1). Comme darts le niveau 18c le quart- zite est la mati6re premi6re la plus abondante avec 76,14%. Typologiquement, les grattoirs sont au hombre de 48 dont 17 aurignaciens,

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo

Tableau I. Inventaire typologique du Niveau 18b (d'apr~s les listes de Sonneville-Bordes/Perrot).

Table I. Typological inventary from level 18b (after lists from Sonneville-Bordes/Perrot.

515

C1 CI.1 C 1 . 2 C2 .1 C2.2 C3 K1 Mfel OF1 Q1 S1 Sl.1 $3

1 1 1 1 1 1 1 1

1 2 3 5 6 8 10 11 12 13 14 Grat to i r s 17 19 21 O. c o m p o s i t e s 23 24 26 Per~oirs 29 30 31 32 34 35 37 39 42 Bur ins 46 P. ~ dos 60 61 62 Troncatures 65 67 L. re touches 74 75 77 P. archa'iques 92

7 1 1 4 6 4 1 1

4 1

8 1

5 2 1 1 4 2 1

9 2 10 1 48 3 6

i l 1

i 4 1

3 2 1 1 1 2 7

1 2

48

8 1

15

1

1

18

1

22 2 18

1 15 1 2 72

105 1 1 18

Total 240

c o m p r e n a n t des car6n6s et des types h m u s e a u (figures 11 et 12). Les burins sont au n o m b r e de 18 c o m p r e n a n t des types di6dres, ainsi que des burins mul t ip les , des burins busqu6s et sur tron- cature (figure 13). Les perqoirs sont au n o m b r e de 18 la plupart en quartzi te (figure 14). I1 y a

une poin te de Ch~te lper ron isol6e et c inq tron- catures (figure 15). C o m m e dans le n iveau 18c les pi6ces les plus n o m b r e u s e s sont les racloirs qui compten t 72 exempla i res , la plupart s imples (figure 16). I1 y a 22 lames re touch6es , dont des lames aur ignac iennes en quartzi te (figure 17).

516 V. Cabrera et al.

3

4 5

7 9

Figure 10. Niveau 18c : racloirs.

Figure 10. Level 18c: sidescrapers.

Les processus technologiques

Les analyses technologiques appliqu6es jus- qu'/l pr6sent au processus de transformation de la matibre premi6re des niveaux 18 nous ont per- mis de conna~tre le sch6ma conceptuel de pro- duction lithique d6velopp6 dans ce niveau. Cette

production est r6alis6e selon deux sch6mas diff6- rents concemant le d6bitage: un sch6ma de pro- duction des 6clats et un sch6ma de production lamellaire plut6t que laminaire. Les deux sch6- mas pr6sentent une variabilit6 des m6thodes orient6es vers l'obtention de ces produits, et elles d6pendent du niveau de production recherch6.

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 517

Tableau II. Inventaire typologique du Niveau 18c (d'apr6s les listes de Sonneville-Bordes/Perrot).

Table II. Typological inventary from level 18c (after lists from Sonneville-Bordes/Perrot.

CI.1 C1.2 C2.1 C3 KI MFel Ofl S S1 SI.1 $3

1 ! 4 1 8 6 11 9 12 6 13 4 15 1 Grat to ir s 23 10 Perqoirs 29 2 30 1 31 34 2 Bur ins 6O 2 Troncatures 65 4 66 2 67 4 L. retouch6es 74 4 75 8 77 36 P. a r e h a i q u e s 90 L . D u f o u r 92 3

3 1 1 3 1 1

1 1 1

4 1

1 1

7 5

Total

42

12

13 7 14

15 8 79

1 3

161

Les sch6mas de production mentionn6s ont 6t6 d6velopp6s sur des mati&es premi6res tr6s diverses et avec des modalit6s similaires g celles de la culture pr6c6dente, le Moust6rien du niveau 20, ce qui nous montre une permanence de la tra- dition culturelle dans le processus de s61ection et d'acquisition de la mati6re premi6re qui se main- tient tout au long de l'Aurignacien. C'est ainsi que les analyses nous ont permis de diff6rencier trois vari6t6s de quartzite avec leurs genres et sous-genres, d'apr6s le grain et l'homog6n6it6 de leur texture (Cabrera Valdes et Bernaldo de Quiros, 1985; Cabrera Valdes, Lloret Martinez de la Riva et Bernaldo de Quir6s, 1996).On distin- gue le quartzite, "CI", sous la forme de petits galets de rivi6re (5 cm) d'un grain tr~s fin, et le quartzite vert opaque, "C2", sous celle de galets de rivi6re plus grands (10 cm) et dont la texture est d'un grain fin et homog6ne. Le calcaire noir tr6s compact, doux, avec un cortex gris~tre et fin, se trouve sous la forme de galets d'une taille

moyenne fi grande et dans une seule vari6t6 que nous appelons "KI". Le silex est pr6sent avec deux vari6t6s. La premi6re, d'apr6s la nomencla- ture donn6e dans des travaux pr6c6dents (Lloret, 1995), est le silex genre "SI" d'une texture grain tr6s fin et homog+ne. A cause de la variabi- lit6 de son opacit6 nous devons le classifier en "S 1.1" et "S 1.2". Tous deux pr6sentent de minus- cules ponctuations et de petites veines de manga- n6se. Leur cortex est poreux et mince (0,5 mm). On les trouve sous la forme de petits galets de rivi6re et il est de bonne qualit6 pour le d6bitage. I1 a une couleur grise et beige dans le sous-genre "S1.1", et avec une plus grande opacit6 et une couleur marron-beige et gris font6 dans le sous- genre "S1.2". Le deuxi6me type de silex qui apparait est le genre "$3", qui a d6jg 6t6 d6fini dans d'autres travaux comme un silex d'une qua- lit6 m6diocre, de texture fi grain fin, homog6ne, avec de minuscules ponctuations de mangan6se et de silice. I1 se pr6sente g6n6ralement sans vei-

518 V. Cabrera et al.

7

9 10 11 12

14 15

I 16

13 Figure 11. Niveau 18b : grattoirs.

Figure 11. Level 18b: endscrapers.

nes et son cortex est poreux. Pour le moment nous ne connaissons ni son origine ni la forme sous laquelle il se pr6sente (Lloret, 1995; Cabrera Vald6s, Lloret Martinez de la Riva et Bernaldo de Quir6s, 1996). Sa couleur oscille entre un silex beige avec quelques petits points rouges, un silex blanc avec des points noirs et quelques points

brillants, et un silex blanc avec des points noirs estomp6s.

L'ophite "O" se pr6sente avec un grain fin et de petits granules de pyrox~ne, avec un cortex mince (0,5-1 mm) ; elle est de bonne qualit~ pour le d6bitage. Nous avons trois sous-vari6t6s selon la couleur qui varie de beige fi gris. La limonite

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 519

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F i g u r e 12. N i v e a u 18b : gra t to i rs .

F i g u r e 12. L e v e l 18b: e n d s c r a p e r s .

est la seule vari6t6 de minerai de fer, "MFe 1", qui se pr6sente .Elle est de couleur marron, avec un cortex doux et mince, et dont la qualit6 pour le d6bitage va de bonne ~ m6diocre. Le gr6s ,~ grain fin avec des inclusions de petits points noirs, de couleur beige et ~ cortex mince (1-1,5 mm) apparait dans une seule vari6t6, "A 1", sous forme de galets. Finalement, il faut mentionner

la pr6sence anecdotique d'un quartz blanc microcristallin, "QI" qui apparMt dans le sous- niveau 18b.

La tradition culturelle se maintient non seule- ment dans les modalit6 d'acquisition de la matin- re premi6re (Cabrera et al., 1996 ; Bernaldo de Quir6s et Cabrera Vald6s, 1996) mais aussi dans la permanence du sch6ma de production des

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7 Figure 13. Niveau 18b : burins

Figure 13. Level 18b: burins.

6clats d 'un d6bitage centrip6te appliqu6 fi toutes les vari6t6s de mati+re premi6re mentionn6es ci- dessus, quelles que soient les dimensions des galets qui ne constituent donc pas un obstacle.

Nous souhaitons d6crire tout d'abord le d6bi- tage le plus simple que nous ayons trouv6 dans les niveaux aurignaciens. En effet, il nous aidera

comprendre une deuxi6me modalit6 de d6bi- tage qui constitue une 6tape vers le d6veloppe- ment du d6bitage centrip6te. Pour cette raison, nous rassemblerons ces trois modalit6s dans le m6me concept de d6bitage centrip6te. Ainsi, on a pu observer que des petits galets de quartzite

grain fin du type "C 1", de m6me que des galets en gr6s de dimension moyenne h grande, ont 6t6 utilis6s comme percuteurs qui, une fois cass6s, ont 6t6 d6bit6s pour produire quelques 6clats puis abandonn6s sous l'aspect de nucleus infor- mes. Cette observation nous permet d'6tablir l 'existence d'une premi+re cha~ne op6ratoire sans phase de pr6paration, aussi bien dans le niveau 18b que dans le niveau 18c. I1 y a cepen- dant une diff6rence entre les deux niveaux car, en 18c, certains produits obtenus avant l 'aban- don des percuteurs ont 6t6 transform6s en un racloir en gr6s et en un grattoir inachev6 en

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Figure 14. Niveau 18b : per~oirs

Figure 14. Level 18b: perforators.

quartzite, t6moignant de l'existence d'une cha]- ne op6ratoire secondaire.

La deuxi6me modalit6 de d6bitage se caract6- rise par le choix de petits galets de quartzite grain fin de type "CI" qui n'ont pas subi de phase de pr6paration mais ont 6t6 d6bit6s d'une fagon tr6s simple afin d'obtenir rapidement des outils d6termin6s r6alis6s principalement sur les galets- nucleus et les entames. Dans les deux sous- niveaux, des grattoirs car6n6s montrent l'utilisa- tion de galets-nucleus comme supports d'outil. De m~me, les entames ont ~t~ am6nag6es en racloirs et en grattoirs dans les deux sous-ni- veaux. Le niveau 18b se diff6rencie du niveau 18c par une plus grande vari6t6 d'outils sur galets- nucleus, puisqu'en plus des grattoirs d6j~ cit6s, racloirs, denticul6s et burins y sont 6galement pr6sents. Ce deuxi6me processus de d6bitage du quartzite "CI" est presque complet puisqu'il n 'y manque que la phase de pr6paration mais, fi notre avis, il s'agit d'un d6bitage "pseudo" centrip6te qui annonce un troisi6me processus de d6bitage comprenant la phase de pr6paration.

Ce troisi6me processus de d6bitage est le plus complet que nous ayons trouv6 dans la s6rie 6tudi6e puisqu'il pr6sente toutes les phases de la cha]ne op6ratoire. Les phases d'acquisition et d'initialisation sont les m6mes que dans le deuxi6me processus, n6anmoins la m6thode

r6currente centrip6te permet d'obtenir une pro- duction plus importante. La m6thode de d6bitage "pseudo" centrip6te qui apparaissait dans le deuxi6me processus se d6veloppe dans le troisi~- me par une continuation du d6bitage centrip6te permettant d'obtenir une plus grande production de supports.

Les produits de la phase d'initialisation du d6bitage des petits galets de quartzite de type "CI" ont 6t6 destin6s principalement ~ la fabri- cation de grattoirs dans le niveau 18b tandis que, dans le niveau 18c, ce sont aussi bien des grat- toirs que des racloirs, des burins, des troncatures, des pointes et des denticul6s qu'ils ont servi fabriquer.

Les 6clats larges et courts obtenus au cours de la phase de plein d6bitage de la m6thode r6currente centrip6te ont 6t6 principalement des- tin6s & la fabrication de racloirs et de grattoirs, de fagon identique dans les deux niveaux.

Dans la phase d'abandon nous avons des nu- cleus r6currents centrip6tes et des 6clats- nucleus. Toutefois nous devons signaler que cette phase montre l'exploitation de quelques nucleus qui, une fois 6puis6s, ont 6t6 transfor- m6s en grattoirs car6n6s et & museau. Bien que nous en trouvions une plus grande proportion dans le niveau 18c, ces grattoirs sont pr6sents dans les deux sous-niveaux. I1 semble que nous

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Figure 15. Niveau 18b : troncatures.

Figure 15. Level 18b: truncatures.

soyons en pr6sence d'une cha~ne op6ratoire secondaire qui aboutit g6n6ralement fi la fabri- cation d'un grattoir.

En ce qui concerne le quartzite vert de type "C2", les produits de la phase d'initialisation ont 6t6 destin6s ~t la fabrication de racloirs et de grat- toirs dans le niveau 18c. Les 6clats de la phase de production obtenus par le d6bitage r6current cen- trip6te ont 6t6 utilis6s pour la fabrication de racloirs et de pi6ces retouch6es dans le niveau 18b, de racloirs, de grattoirs et de pi6ces retou- ch6es dans le niveau 18c. Comme on l'a d6j~ vu pour le quartzite ~ grain fin, quelques nucleus d6bitage r6current centrip6te ont ~ nouveau servi de support pour la fabrication de grattoirs.

Quant au calcaire, les produits obtenus au cours de la phase d'initialisation ont 6t6 princi- palement destin6s ~t fabriquer des racloirs et des

grattoirs. L'essentiel de la production consiste en un d6bitage d'6clats par une m6thode r6currente centrip~te afin d'obtenir des racloirs et des pi~- ces retouch6es. Nous observons aussi l'exploita- tion d'une s6rie de nucleus en calcaire pour la fabrication de grattoirs.

En limonite nous n'avons trouv6 que des outils fabriqu6s sur des supports obtenus au cours de la phase de plein d6bitage. I1 s'agit d'un d6bitage r6current centrip&e ayant produit des 6clats am6nag6s en grattoir, en encoche et en trois pi~ces retouch6es dans le niveau 18b (un racloir a 6t6 reconnu par la suite au cours d'une r6vision de ces pi~ces). Nous ne pouvons omett- re de mentionner un grattoir trouv6 dans le niveau 18c. Enfin, la phase d'abandon n'est repr6sent6e que par un nucleus portant les traces d'un d6bitage r6current centrip&e.

La transition vers le pal6olitique sup&ieur dans la grotte du Castillo 523

Figure 16. Niveau 18b : racloirs.

Figure 16. Level 18b: sidescrapers.

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Le d6bitage du silex est comparable ~ celui du quartzite de type "C 1". La plupart de ses pro- duits ont 6t6 destin6s/t la fabrication de grattoirs, de racloirs, de pi6ces retouch6es, ainsi que d'un pergoir, dans le niveau 18b. On y a trouv6 6gale- ment le t6moin d'une chaine op6ratoire secon- daire sous la forme d'un nucleus ~t d6bitage cen- tripbte r6am6nag6 en grattoir. Dans le niveau 18c, les supports de silex ont 6t6 le plus souvent am6nag6s en grattoirs, racloirs et pi6ces retou- ch6es alors que les pointes, les dos et les burins sont pr6sents en plus faible quantit6.

L'ophite, dans une moindre proportion, a 6t6 destin6e/l la fabrication de racloirs et de grat- toirs. Les nucleus de cette matibre pr6sentent un d6bitage centrip6te.

En conclusion, nous pouvons remarquer l'homog6n6it6 des deux niveaux quant au choix de la mati6re premi6re et/l la gestion du d6bitage centrip6te. Cela ne veut toutefois pas dire qu'il n 'y ait pas quelques diff6rences dans les cha~nes op6ratoires. Par exemple, nous avons remarqu6 ci-dessus que le niveau 18c pr6sentait une plus grande diversit6 de l'outillage r6alis6 sur les pro- duits de la phase d'initialisation du d6bitage cen- trip&e des petits galets de quartzite "CI" . Cependant, les autres phases de la chaine op6ra- toire ont foumi les m~mes types d'outils, racloirs

et grattoirs qui constituent ainsi un 616ment d'ho- mog6n6it6 de l 'ensemble de la couche 18.

Quant/ l la technique employ6e, on observe que le percuteur dur a 6t6 utilis6 aussi bien dans le premier processus op6ratoire que dans le second. L'absence de pr6paration et une faible quantit6 de d6bris sont 6galement caract6ris- tiques des deux sous-niveaux. Cependant, l'utili- sation exclusive du percuteur dur, l 'augmenta- tion du nombre des d6bris et l'obtention de sup- ports volumineux caract6risent le troisi~me pro- cessus op6ratoire dans les deux sous-niveaux alors qu'ils ne se distinguent l 'un de l'autre que par la pr6sence, dans le niveau 18c, d'une pr6pa- ration qui est absente du niveau 18b.

Le d6bitage centrip~te d6velopp~ comme mod61e de production par les Aurignaciens de la grotte de "El Castillo" n'est pas le seul sch6ma conceptuel de production. En effet, on a pu obs- erver un quatri6me processus op6ratoire avec un d6bitage laminaire ou lamellaire unipolaire. En outre, ce processus pr6sente deux modes de ges- tion diff6rents : d'une part, une chaine op6ratoire de d6bitage Levallois appliqu6e exclusivement au quartzite vert du niveau 18c et aboutissant/L la production d'6clats laminaires, d'autre part une chaine op6ratoire de type pal6olithique sup6rieur aboutissant/l la production de lames et de lamel-

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Figure 17. Niveau 18b : lames retouch6es et aurignaciennes.

Figure 17. Level 18b: retouched and aurignacian blades.

les. Cette demibre chaine op6ratoire a 6t6 obser- v6e, dans le niveau 18b, sous la forme d'une s6rie de lames et lamelles ~ talon lisse ou punctiforme, parfois en calcaire. Dans les deux niveaux, elle est 6galement repr6sent6e par quelques rares lames aurignaciennes en silex. I1 faut signaler aussi la pr6sence d'un flanc de nucleus ~ lames ainsi que d'un nucleus en quartzite vert montrant un d6bitage unipolaire de lames. Ils pourraient indiquer l'apparition d'une nouvelle vision per- ceptive et conceptuelle mat6rialis6e dans une nouvelle gestion volum6trique des rognons de matibre premi6re. De notre point de vue, ce chan-

gement se produit graduellement ~ partir du concept bien enracin6 d'une gestion du d6bitage orient6e vers la production d'6clats. La technique de taille pr6sente aussi les caract6res de l'utilisa- tion du percuteur tendre. Nous avons 6galement d6couvert une s6rie de lamelles qui, par leurs dimensions, leur couleur et leur texture peuvent, sans aucun doute, &re reli6es ~ des nucleus pro- venant des fouilles anciennes (figure 18). Les 616- ments lamellaires d6couverts dans les niveaux moust6riens sous-jacents, peuvent &re consid6- r6s comme les pr6curseurs de l'utilisation de cette m6thode (Cabrera, Maillo et Bernaldo de

La transition vers le palrolitique suprrieur dans la grotte du Castillo 525

!

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Figure 18. Niveau 18c : 1-10 lamelles des fouilles modemes, 11-15 nucleus des fouilles Obermaier.

Figure 18. Level 18c: 1-10, bladelets from 1980 excavations, 11-15, prismatic cores from Obermaier excavations.

Quiros, 2000 ; Bemaldo de Quiros, Maillo et Cabrera, s.p.) ils constituent 6galement une preu- ve de la transition in situ.

I n d u s t r i e en os

L'industrie e n o s est peu abondante mais trrs caractrristique. On a drcouvert dans le sous-

niveau 18c l 'extrrmit6 distale d 'une sagaie (/7- gures 19, n ° 2 et 21), ainsi que des fragments allongrs de bois de cervid6 qui peuvent &re en rapport avec la fabrication de sagaies. Ces matr- riaux nous permettent de les lier fi celles qui sont aussi prrsentes dans la collection ancienne, o~ il y a une collection de 10 pointes fi base fendue et section losangique (Cabrera, 1984). Nous avons

526 V. Cabrera et al.

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Figure 19. Niveau 18c • l, ciseau avec marques de chasse • 2, pointe de sagaie.

Figure 19. Level 18c: l, "ciseau" with hunting marks; 2, fragment of sagaie.

Figure 20. Niveau 18c • ciseau avec marques de chasse.

Figure 20. Level 18c: "ciseau" with hunting marks.

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 527

Figure 21. Niveau 18c : pointe de sagaie en bois de cerf.

Figure 21. Level 18c: fragment of sagaie in red deer antler.

6galement trouv6 un poingon en bois de cervid6 (figure 22).

Art Mobilier

Dans le sous-niveau 18c l'extr6mit6 distale d'un ciseau qui pr6sente une s6rie rythmique de traits horizontaux ("marques de chasse") sembla- bles a celles qui se trouvent dans des niveaux de l'Aurignacien classique a 6t6 d6couverte (figures 19, n ° 1 et 20).

Du niveau 18b nous avons deux pi6ces. La plus remarquable est un fragment d'os hyoi'de qui pr6sente une gravure naturaliste, dans laquel- le nous pouvons voir l'avant train d'un animal,

Figure 22. Niveau 18c : poin~on en bois de cerf.

Figure 22. Level 18c: awl in red deer antler.

peut-&re une biche (figure 23). Nous pouvons voir la patte avant et le ventre, car le dos a 6t6 sugg6r6 par le contour naturel de l'os, malheu- reusement la pi6ce est fragmentaire. Nous avons aussi une plaquette de gr6s avec de profondes lignes grav6es en U (figure 24).

Cette pr6sence d'art mobilier nous conduit consid6rer la modemit6 des niveaux de la grot- te de "El Castillo", niveaux en m~me temps li6s

ceux du Moust6rien et de l'Aurignacien. La pr6sence d'art naturaliste est une nouveaut6 digne d'&re consid6r6e car elle constitue la plus ancienne figure connue de type naturaliste.

528 V. Cabrera et al.

Figure 23. Niveau 18b : os decor6.

Figure 23. Level 18b: decorated bone.

Figure 24. Niveau 18b : plaquette.

Figure 24. Level 18b: decorated slab.

La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 529

Conclusions

Par l 'analyse du mat6riel lithique r6alis6e lors des fouilles modemes de la Cueva del Castillo, l 'industrie r6vble des caract6res en mosaique en rapport avec le Moust6rien du point de vue technologique, et comprenant un pour- centage suffisant de mat6riel lithique caract6ris- tique de l'Auri'gnacien pour permettre de le pla- cer dans une 6tape de transition vers l 'Auri- gnacien archaique (Cabrera et Bemaldo de Quiros, 1990). Pour cette raison nous l 'avons appel6 Aurignacien de Transition. La pr6sence de ces caract6res permet de lier ces diff6rents niveaux ~ une phase dans laquelle il y a en m~me temps des 616ments moust6riens et aurignaciens, non seulement au niveau typologique, mais aussi au niveau technique. Ainsi, certains 616ments typologiques aurignaciens ont 6t6 fabriqu6s sur des supports r6alis6s selon des m6thodes mous- t6riennes.

De r69ents travaux de Zilhao et D'Errico (1999, 2000) ont critiqu6, en se fondant sur des suppos6s crit~res taphonomiques, l'existence des niveaux aurignaciens au-dessous du Ch~telper- ronien. Leur argumentation est construite sur deux sortes d'arguments mettant en doute l'an- ciennet6 des dates consid6r6es pour l'Aurigna- cien : 1. certains gisements auraient des probl~- mes stratigraphiques comme au Castillo, h Pendo ou au Geissenkl6sterle, 2. la pr6sence isol6e de pointes de Chgttelperron comme ~ L'Arbreda ou au Reclau Viver leur permet de consid6rer ces sites comme ch~telperroniens. Cette position para~t naive, premi6rement parce que la pr6sence d'une ou deux pointes de Ch~telperron ne suffit pas h caract6riser le Ch~telperronien ; et deuxi6- ment parce que, n'ayant ni visit6 les sites, ni 6tu- di6 le mat6riel et ayant utilis6 des publications pr61iminaires - comme c'est le cas pour nos fouilles au Castillo -, l'id6e que leur pr6sence est due au m61ange des niveaux ne reflbte rien de plus que leur opinion. En g6n6ral, ces opinions ne sont bas6es que sur des a priori concemant la transition. Selon eux, les N6andertaliens seraient les auteurs du Chatelperronien mais pas de l'Aurignacien.

Dans le cas du Castillo leur interpr6tation de la stratigraphie n'est fond6e que sur cette id6e d'une 6volution unilin6aire et d 'un diffusionisme extreme. L'existence d'un troisi6me niveau Castillo est bas6e uniquement sur une discussion de nos publications. Nous devons consid6rer, tout d 'abord, que notre interpr6tation des

niveaux est fond6e en m~me temps sur les 6tudes g6ologiques de M. Hoyos et sur nos observations pendant la fouille, et dans tousles cas nous les avons compar6es avec la documentation et les camets de fouille d'Obermaier ainsi qu'avec les photos de sa fouille (quelques-unes d~j~ publi6es dans Cabrera, 1984). Toutes les donn6es ont 6t6 r6colt6es durant nos vingt ann6es de travail sur le site etnos fouilles se d6roulent, avant tout autour de celles d'Obermaier, qui a fouill6 la partie principale du site. Selon leurs diff6rents articles nos niveaux 18c et 18b sont moust6riens, mais comme nous le pr6sentons ici leur caract6re auri- gnacien est clair.

Les r6sultats de la couche 18 obtenus sur la fouille de la Cueva del Castillo impliquent la n6cessit6 de changer quelques-uns des mod61es courants sur la transition entre le Pal6olithique moyen et sup6rieur, d'autant plus si nous protons attention ~ l'existence de toute une s6rie d'i- nexactitudes des modules utilis6s couramment. D'autre part, l'6vidence de la survivance de m6thodes techniques lithiques d'exploitation d'6clats de type Levallois r6current centrip6tes ou discoides implique autant la continuit6 que la permanence.

Cette m6thode n'est pas seulement pr6sente dans les s6ries de la couche 18 du Castillo, mais elle l'est 6galement dans d'autres gisements, sup- pos6s repr6sentatifs de la rupture, comme fi L'Ar- breda. Dans ce site, jointe h l'industrie de silex utilis6e pour justifier la rupture, se maintient une cha~ne op6ratoire de type discoide centrip6te r6current ou unipolaire r6current aussi bien en quartz qu'en quarzite (Ortega i Cobos, 1999).

D'autre part, on se doit de consid6rer la d6couverte de m6thodes techniques caract6ris- tiques du Pal6olithique sup6rieur, telle que la m6thode laminaire, d6jh connue dans les niveaux 21 et 20 de la grotte du Castillo (CabreraValdes, Maillo Fernandez et Bernaldo de Quiros, 2000; Bernaldo de Quiros, Maillo Fernandez et Cabre- ra Valdes, s.p.), avec une m6thode de d6bitage laminaire de type prismatique comportant deux variantes: unipolaire et bipolaire. Beaucoup de ces nucl6us prismatiques unipolaires rappellent l'exploitation de type "grattoir car6n6" commu- ne ~ ceux que nous pouvons rencontrer dans les niveaux aurignaciens (18c, 18b) du Castillo. La pr6sence de restes fossiles humains du type N6andertal dans le niveau 20 de la grotte du Castillo (Garralda, Vandermeersch et Maureille, 2000) est un facteur qui doit 6galement &re pris en compte, puisqu'il appuierait la capacit6 des

530 V. Cabrera et al.

N6andertaliens ~t d6velopper une m6thode de production lamellaire.

La pr6sence de sch6mas op6ratoires de pro- duction de lamelles dans les niveaux 21, 20 et 18 du Castillo structure une s6quence dont l'abou- tissement serait la production de lamelles carac- t6ristiques de l'Aurigacien 0 (senso Kozlowski et Otte, 2000), tandis que le reste de l'industrie pr6sente des caract~res en mosa'/que propres aux deux. Ainsi, h l'existence d'industries transition- nelles telles le Ch~telperronien, l'Uluzzien, le Bachokirien, etc. nous devons donc ajouter l'Aurignacien de transition du type Castillo 18b et 18c. La r6alit6 de ces niveaux oblige de plus en plus ~t 6carter des hypotheses diffusionnistes de l'Aurignacien, qui, comme nous l'avons d6montr6, serait purement local. Les caract6ris- tiques du niveau 16 de la grotte du Castillo indi- quent d6jh un Aurignacien pleinement d6velop- p6, comprenant d'authentiques lamelles Dufour avec lesquelles la s6quence se compl6terait.

Ces r6flexions nous conduisent obligatoire- ment fi consid6rer qui est l'auteur de ces indus- tries. La vision traditionnelle d6signe l'H.s.s. comme auteur de ces changements, cependant cette d6termination (taxonomique) comprend des probl6mes de tous genres. Les seules d6couvertes fossiles connues entre 40.000 et 35.000 appar- tiennent au type N6andertal ou ~ des individus non diagnostiqu6s (Garralda et al., 1992; Garralda, Vandermeersch et Maureille, 2000), tandis que la pr6sence d'hommes de type moder- ne ne se d6tecte pas en Europe avant 30.000 B.P. Les r6sultats pr6sent6s dans ce travail et dans d'autres d6jfi publi6s centr6s sur les processus de gestion aussi bien lithiques (Cabrera, Pike Tay, Lloret et Bernaldo de Quir6s, 2000) qu'alimen- taires (Pike-Tay, Cabrera Valdes et Bernaldo de Quiros, 1999) entre le Moust6rien et les premiers Aurignaciens, nous indiquent clairement l'exis- tence d'une continuit6 entre ces deux moments, qui s'ajoute aux 6vidences typologiques d6j~ publi6es (Cabrera Valdes et Bernaldo de Quiros, 1990).Ils nous permettent de proposer comme hypoth6se que l'humain de type N6andertal est aussi le responsable des premi6res industries aurignaciennes de type transitionnel comme au Castillo 18. Cette hypoth6se nous parait plus judicieuse qu'un hypoth6tique diffusionisme et c'est la plus probable jusqu'h la d6couverte des restes fossiles d'hommes modernes ~t cette p6rio- de. Et cela parait coh6rent attendu que les d6cou- vertes de Vindija ont montr6 la pr6sence de N6andertaliens associ6s ~t des industries aurigna-

ciennes confirm6es par les datations radiocarbo- nes (Smith, Trinkaus, Pettit, Karavanic et Pau- novic, 1999). En m~me temps, se r6soudrait le probl~me de la survivance du Moust6rien et des N6andertaliens tardifs, puisque cela signifierait seulement que quelques groupes auraient mainte- nu des traditions ant6rieures, tandis que d'autres auraient d6velopp6 de nouvelles techniques.

L'importance de Castillo 18 et des autres gisements cantabriques comme Morin est due leur position interm6diaire entre le Moust6rien et l'Aurignacien classique, tant du point de vue chronologique, que du point de vue technique et typologique. Ainsi, tandis que le P6rigordien Inf6rieur ou le Ch~telperronien est issu du M. T.A., l'Aurignacien doit trouver dans le Mous- t6rien Charentien de type Quina son pr6d6ces- seur, comme l'a propos6 F. Bordes. Les donn6es cantabriques couvrent ainsi le hiatus s6dimento- logique du Sud-Ouest de la France. Les d6buts du Pal6olithique sup6rieur doivent donc se com- prendre dans le cadre d'une analyse h plusieurs niveaux, oO les diff6rentes r6gions europ6ennes offrent leurs propres voies d'6volution, prennent en compte les industries de type transitionnel, et off leur interrelation tend h se cristalliser dans des technocomplexes paneurop6ens tel l'Auri- gnacien, sans qu'il soit n6cessaire de chercher l'ext6rieur ce qui est d6j~ 1A, ni d'invoquer des invasions pour comprendre la transformation in situ des technocomplexes du tout d6but du Pal6olithique Sup6rieur.

Remerciements

Ce travail fait partie des projets BHA2000- 0200 de la OCYT ; del GDR 1945 "Compor- tements symboliques et techniques des hommes du P16istoc6ne sup6rieur en Europe" du CNRS ; du projet "Cambios sociales y condiciones paleo- ambientales en el Pleistoceno Superior de Cantabria: Monte Castillo y su contexto" du Plan de Promoci6n de la Investigaci6n de la UNED, et des diff~rents projets d'intervention arch6olo- gique de la Consejeria de Cultura del Gobierno de Cantabria. Nous remercions 6galement la Mairie de Puente Viesgo pour son appui ainsi que Manon Moreau pour sa traduction et son aide.

R6f6rences

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La transition vers le pal6olitique sup6rieur dans la grotte du Castillo 531

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