la protection juridique du brevet d'invention en italie et aux etats unis
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La protection juridique du brevet d’invention en droit italien et en droit étasunien
Fatima Ezzahra Marchoudi
Fatima Ezzahra Marchoudi
Sommaire
Introduction………………………………………………………2
I. Caractéristiques freinant l’entrée au processus
d’obtention du brevet ………………………………………… 5
1. Poids pécuniaire des demandes pour l’obtention des brevets…………………………………………………………5
2. Chronophagie d’un système procédural d’obtention du brevet …………………………………………………………9
II. Stratégie d’entreprise et concurrence dans le domaine du brevet ……………………………………………………………12
1. Le brevet comme stratégie offensive et défensive vis-à- vis de la concurrence………………………………………12
2. Le brevet, frein à la concurrence entre entreprises ou encouragement à l’invention ? ……………………………15
Conclusion………………………………………………………………….18
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Introduction
« Savoir pour prévoir, afin de pouvoir »1 ainsi disait Auguste Comte, père du
positivisme. Cette phrase aussi simple explique l’importance de l’innovation dans le monde
moderne et comment cela a un impact considérable sur l’avenir. De cette manière,
l’innovation qui est engendrée par les inventions est devenue l’argument principal du
progrès technique. En effet, les recherches économiques nous montrent que le progrès
soudain commencé avec la révolution industrielle est expliqué par la variable du progrès
technique. Cette variable presque inexistante avant la révolution a eu le pouvoir de changer
le monde en peu de temps. Mais avec l’invention nait aussi le souhait de profit de ces
inventions et par conséquence il y eu des revendications de paternité. Une des plus fameuse
dispute qu’on connait est la dispute entre Tesla et Marconi portant sur l’invention de la
radio.
Ces revendications sont à la base d’une volonté de profit qui s’est traduite par la
création d’un dispositif de protection. En effet, c’est ainsi qu’on peut décrire le brevet
d’invention, un dispositif juridique qui attribue le droit d’exploitation exclusive2 d’une
invention pour une période précise et limité, qui donne droit au détenteur de ce titre de
poursuivre en justice des tiers qui aient reproduit illégalement l’invention. Comme écrit
dans le Code Civil italien, Livre V, Titre IX, Capo II “Chi ha ottenuto un brevetto (1) per
un'invenzione industriale [2424, n.4] ha il diritto esclusivo [2563, 2569, 2577, 2592] di
attuare l'invenzione e di disporne entro i limiti e alle condizioni stabilite dalla legge [2589]. Il
diritto si estende anche al commercio del prodotto a cui l'invenzione si riferisce.” “ Celui qui
a obtenu un brevet pour invention industrielle a le droit exclusif de mettre en œuvre
l’invention et d’en disposer entre les limites et les conditions établies par la loi. Le droit
s’étend aussi au commerce du produit au quel l’invention se réfère ”. Matériellement le
brevet c’est une attestation portant le nom de l’invention et indiquant le nom de l’inventeur
ou de qui détient le brevet. Cette attestation est délivrée par le bureau des brevets en Italie
et aux États-Unis et entre a faire partie de ce que est communément appelé state of art,
1 http://evene.lefigaro.fr/citation/savoir-prevoir-pouvoir-4164.php2 http://www.treccani.it/enciclopedia/brevetto_%28Dizionario-di-Economia-e-Finanza%29/
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c’est-à-dire l’ensemble de fichiers contenant l’avancement de la technique et donc une
récolte d’inventions jusqu’à ce jour conçus.
On croit que la première forme de brevet soit apparue en Grèce ancienne, plus
précisément à Sybaris au VIème siècle avant J.C. où la raison de ce brevet était une recette
de cuisine. En 1421, nous avons le premier brevet issu pour une raison industrielle à
Florence en Italie. La personne qui en bénéficie était l’artiste italien Filippo Brunelleschi
grâce à « une invention dans le domaine de la manutention de marchandises destinées au
transport par bateau »3. Encore en territoire italique nous constatons la naissance du
premier texte formel et officiel qui régule les brevets, Le Statut des Brevets de la République
de la Serenissima en 1474.
Dans ce mémoire on se concentrera plus précisément sur la protection juridique,
c’est-à-dire l’ensemble de lois, règlements et codes ayant comme fonction de réguler un
certain domaine, protéger et décider des sanctions lors des éventuelles transgressions. En
outre, notre recherche se limitera à l’Italie et aux Etats-Unis, qui ont été choisi pour leur
appartenance à deux traditions juridiques différentes.
Même si les premiers brevets au sens moderne ont été délivrés par un souverain il y
a sept siècles4, les enjeux qui tournent autour du brevet sont toujours présents et ils n’ont
jamais cessé d’évoluer. La première chose que nous remarquons est l’accessibilité au
brevet, en effet pour obtenir cette protection, il faut payer un prix. Ce prix évolue selon
différents critères comme par exemple la complexité du brevet aux Etats-Unis ou la décision
de recourir à un consultant pour rendre les démarches plus simples et fluides.
Dernièrement, les brevets ont été à la une de la politique italienne et étasunienne pour
deux différents raisons. Dans le cas italien, on témoigne une croissance des start-up et des
brevets du 2,8 %5, une croissance positive depuis cinq ans qui est maintenant utilisé par le
gouvernement comme un résultat de travail au gouvernement dont ils détiennent le
pouvoir de plus d’un an. En plus de cela, l’Italie s’inscrit dans cadre supranational européen
3 http://www.marketing-professionnel.fr/tribune-libre/brevet-invention-histoire-protection-internet-201202.html4 http://www.invention-europe.com/Article25.htm5 http://www.ilsole24ore.com/art/impresa-e-territori/2015-08-10/riparte-l-innovazione-brevetti-crescita-28percento-110210.shtml?uuid=ACDPKXf
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qui touche aussi le brevet à cause de la volonté de mettre en acte l’outil du brevet unique
européen au début du 2016.
Aux Etats-Unis, un système de protection des brevets obsolète et mal organisé a poussé, le
président Barak Obama à prendre acte de cette faille et a annoncé des reformes6 pour éviter
le système des « patent trolls » considéré comme un vrai « terrorisme économique ».Les
« patent trolls » sont une façon d’utiliser les brevets en poursuivant en justice ceux qui
transgressent les brevets, et d’en faire l’activité principale. En effet, nous constatons qu’il y
a des rapports de force où les victimes sont les petites et moyennes entreprises et des
sommes considérables sont déboursées dans les batailles juridiques au lieu d’être
dépensées dans la recherche et l’innovation.
D’un part, un système qu’en Italie reflète une croissance économique, mais qui se
fatigue à s’intégrer dans un cadre européen et de l’autre part aux États-Unis, le système
révélateur de certaines pratiques à la limite de la légalité, on peut se demander quel est la
place des petites entreprises et des privés dans l’accès au brevet, notamment si le système
du brevet lui-même favorise les grand entreprises au détriment des petites entreprises et
des privés. De plus, une autre question parallèle que nous chercherons à porter une réponse
concerne la nature du brevet et de sa relation avec l’invention. En effet, cela nous le
pouvons voir dans le domaine des médicaments, même si la question de limiter
l’exploitation d’un médicament avec un brevet demeure une question d’éthique très
débattue, l’accroissement de la possibilité de breveter pourrait engendrer une hausse des
investissements dans la recherche.
Pour répondre à ces questions, nous allons nous concentrer dans une première
partie sur les barrières à l’entrée du processus d’obtention du brevet, analysant les couts qui
engendrent ces barrières. Dans une deuxième partie, nous allons se concentrer sur le brevet
comme un possible arme, ainsi nous traiterons du brevet comme stratégie offensive et enfin
nous allons se demander si le brevet peut être un frein pour la concurrence des petites et
moyennes entreprises et s’il encourage vraiment l’innovation.
I Les caractéristiques freinant l’entrée au processus d’obtention du brevet 6 http://business.time.com/2013/06/08/viewpoint-obamas-patent-troll-reform-why-everyone-should-care
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L’accès à la procédure de demande de brevet est un enjeu très sensible car il touche
au fondement de la discipline du droit en effet pour que nous puissions bénéficier de la loi
et de l’égalité de tous devant la loi, nous devrions avoir initialement la possibilité d’y
accéder. Les raisons que ne permettent pas un accès libre sont plusieurs, mais les
principales sont les couts qui doivent être soutenus pour poursuivre en justice quelqu’un et
réclamer ses propres droits.
Ces couts se traduisent, dans le cas des brevets, dans des montants de demande du
brevet et de suivi de son processus. De plus, au poids pécuniaire des démarches, il faut
ajouter le temps qui est demandé pour déposer, suivre une demande d’obtention de brevet,
et la durée de cette protection. En effet, la possibilité que la demande soit classée comme
incomplète est haute et donc une revue doit être faite. Cela implique une dépense dans la
reformulation de la demande et dans l’ajout des éléments complémentaires et une perte de
temps pour assembler les documents nécessaires à relancer la demande.
Dans la première sous partie nous allons voir plus en détail les couts pour déposer
une demande, entre administration et couts qualitatifs. Successivement, nous allons
chercher à estimer le temps pour déposer une demande et les temps de délai de traitement,
en ayant comme but de démontrer l’effet négatif de cette attente sur les demandes déposés
par les petites entités.
1. Poids pécuniaire des demandes pour l’obtention des brevets
Les raisons pour lesquelles l’accès n’est pas possible pour tout le monde est le cout
pécuniaire de la procédure d’accès à la justice. Soit pour le cout des avocats ou soit
pour le cout des démarches administratives, des barrières à l’entrée de la justice
sont toujours présentes. Cela engendre une sélection même avant le début des
démarches judiciaires et cette sélection discrimine les entités qui ont un budget
restreint. Pourtant le nombre de demandes n’est pas directement affecté par le
nombre d’entreprises pouvant soutenir une certaine somme, car les grandes
entreprises ont l’opportunité de construire des portfolios contenants plusieurs
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brevets. Un article apparu sur fortune.com7 affirme que le top 3 de détenteurs de
brevets au monde en 2014 était formé par IBM, Samsung et Canon. Ces trois seuls
détiennent environs 16 mille brevets démontrant que l’accumulation des brevets est
possible et probablement ceux qui peuvent se permettre cela sont des
multinationales, ayant des budgets spécifiques pour les brevets.
Dans les sous-parties suivantes, nous allons analyser les couts des brevets en
prenant compte d’abord les couts administratifs, pour puis parler des couts
qualitatifs qui ajoutent de la probabilité de concession des brevets.
A. Couts administratifs de la demande de brevet
Les coûts qui concernent les dépôts d’une demande se partagent en deux
catégories : les couts administratifs et les couts d’amélioration de la demande.
Les couts administratifs sont les couts des frais d’enregistrement, incluant les taxes
et les timbres. En effet, nous pouvons déposer un brevet sans demander
l’intervention d’un conseiller et il y a même des vidéos sur YouTube qui nous
expliquent comment déposer une demande de brevet en 20 minutes et en
dépensant que 65 $8.
En retournant à la démarche traditionnelle, les différents frais se basent sur plusieurs
critères. Premièrement, il faut distinguer entre brevet d’invention industrielle et
modèle d’utilité. Un brevet d’invention industrielle concerne une invention per se,
tandis que un modèle d’utilité est souvent une invention qui a raison d’être
seulement à l’intérieur d’une autre invention. C’est-à-dire qu’un modèle d’utilité est
une amélioration d’une découverte. Selon l’Institut National de la Propriété
Industrielle(INPI), les différences majeures entre brevet et modèle d’utilité
demeurent dans la procédure simplifiée de processus d’obtention du modèle
d’utilité et de la durée de protection plus longue lorsqu’on choisit le brevet9. Les
modèles d’utilité sont moins chers en Italie tandis qu’aux Etats-Unis le prix reste
7 http://fortune.com/2015/02/24/most-patents-companies-2014/8 https://www.youtube.com/watch?v=N9t1hJwzd389 http://www.inpi.fr/fr/faq/questions-faq/question/faq_question/quelle-est-la-difference-entre-un-brevet-et-un-certificat-dutilite-2613.html?cHash=e1e4dec860c54805efeadbe885a4ddd1
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presque invariable.1011Pourtant, aux Etats-Unis, les frais changent selon la mesure
des entités qui demandent un brevet, en effet une micro-entité payera moins qu’une
petite entité et les grandes entités comme les grandes entreprises payeront plus.
Ainsi, nous trouvons que le système étasunien tiens compte de la variété des entités
et encourage la participation de toutes les entités en utilisant des frais variables
selon la grandeur des entités. Pourtant outre aux couts de dépôts de demande
auprès des autorités compétentes, il y a aussi des couts pour composer le dossier.
D’abord, il faut penser aux claims, c’est-à-dire les revendications12 qui ont pour
fonctions de délinéer les frontières de notre invention, donc où commence et où finit
l’invention ainsi cela permet de définir ce qui sera protégé par le brevet. Donc même
si nous sommes une petite entreprise aux États-Unis qui demande un brevet, si la
requête contient plusieurs revendications les couts de la demande seront plus hauts.
B. Couts d’amélioration qualitative de la demande de brevet
Un autre cout qui s’ajoute est celui des desseins professionnels qui doivent être
joints à la requête, ces desseins peuvent être faits par des membres de l’entreprise
s’ils sont des ingénieurs qui connaissent chaque composante, mais très souvent ce
travail est confié à des professionnels et les couts de travail varient selon la
complexité de l’invention.
Mais le cout majeur à soutenir est celui de l’attorney ou mandataire, la tâche
principale de cette figure est la rédaction de la demande de brevet. C’est un individu
ou une entreprise qui ayant une expertise dans le champ des brevets offre un service
de consulting, de rédaction et de suivi de la demande du brevet. Si en Italie le cout
moyen d’un dépôt d’une demande de brevet faite par un mandataire est atour des 3
mille euros13 pour une demande nationale et 17 mille euros pour demande
internationale, aux États-Unis, on se trouve devant un marché des mandataires.
Souvent leurs prix sont exorbitants et certains ont des prix minimaux de 15 mille
10 http://www.uspto.gov/learning-and-resources/fees-and-payment/uspto-fee-schedule#Patent%20Search%20Fee11 http://www.uibm.gov.it/index.php/brevetti/brevettare-in-italia/invenzioni-e-modelli-di-utilita/quanto-costa-registrare12 Art 52 paragraphe 1 et 2 du Code des droits de propriété industrielle13 http://millionaire.it/come-brevettare-unidea-ecco-tutto-quello-che-devi-sapere/
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dollars, des autres offrent des paquets start-up tenant compte des budgets restreints
de certaines jeunes entreprises. Même si, une entité peut faire rédiger un brevet
« fait-maison », cette pratique risque de résulter dans un rejet par le USPTO14 de la
demande car sommaire, pas claire ou ne respectant pas les plusieurs requis de la loi
américaine pour l’obtention d’un brevet. Ainsi, faire appel à un attorney est devenu
un impératif pour avoir plus de chance d’obtention d’un brevet. Néanmoins, il faut
que ces mandataires soient qualifiés à représenter une entreprise devant le USPTO
et l’absence de qualification suivi par une tentative de se faire passer comme un
mandataire qualifié peut être poursuivie par la loi (US Patent Act, Part 1, Chapter 3,
Section 33)15. En Italie, les mandataires doivent aussi être inscrits dans Albo ou
tableau d’affichage et il doit être nominé dans la demande de brevet comme
mandataire et il peut aussi être nommé après en utilisant une lettre de charge (Capo
VI, Art 202 du Code des Droits de Propriété Industrielle).
Ainsi, nous pouvons noter que le système italien comporte des couts moins chers en
termes de dépôts de demande, avec une réduction pour ce qui choisit d’envoyer sa
demande de façon télématique, ces couts s’appliquent à tout le monde sans
considérer la grandeur des entités qui font la demande. Si aux Etats-Unis, on tient
compte de la variété des entreprises et des individus demandant le brevet et il y a
des frais différents, le recours à un mandataire est presque un impératif en tant que
meilleure assurance de réussite de l’obtention du brevet. Pourtant dans les deux
systèmes, nous pouvons dire que la protection qu’on obtient est corrélée
positivement aux couts qu’on entreprend. Ainsi, dépenser plus dans la demande de
brevet offre une protection majeure que dépenser moins. De cette manière les
grands entreprises ont plus de possibilité de se voir accorder un brevet, tandis que
les petites entreprises doivent être sures concernant la brevetabilité de leurs
inventions et elles doivent se préparer à soutenir des couts qui très probablement
n’envisageaient pas dans au début de leur demande. De cette manière l’organisation
du système d’obtention du brevet concernant les couts favorise les entreprises avec
des budgets importants.
14 United States Patent and Trademark Office 15 https://www.law.cornell.edu/patent/35uscs33.html
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- Chronophagie d’un système procédural d’obtention du brevet
Nous entendons souvent la phrase « le temps, c’est de l’argent », « Time is money »16. Cette
phrase reconnue comme règle d’or dans le domaine de l’entrepreneuriat, ne semble pas
être considéré par les administrations qui sont chargés du traitement des demandes du
brevet. Si dans les deux cas, italien et étasunien, la date de début de la protection du brevet
correspond à la date de dépôt de la demande de brevet, la réponse définitive d’attribution
de brevet ou de refus de la demande est une inconnue jusqu’à la fin des procédures qui
souvent se prolongent pour des années. Cette attente nuit à la stabilité qu’un brevet est
censée amener, le manque de cette information provoque un découragement des
demandes de brevet des petites entités.
Dans les sous-parties suivantes, nous allons analyser les variables qu’engendrent les délais
du traitement des demandes des brevets pour ensuite discuter des étapes qu’une demande
de brevet passe à travers.
A. Les variables du temps de traitement des demandes
La durée de la procédure de traitement dépend de plusieurs variables. Premièrement,
cela dépend du pays de demande, en effet le temps et le pays sont liés par le nombre
d’examinateurs qui travaillent aux bureaux des brevets. En Italie, le nombre
d’examinateurs est décidé par la loi juste en ce qui concerne les examinateurs des
oppositions et il ne doit pas dépasser les trente unités comme dit le paragraphe 4 de
l’article 183 du Code des droits de propriété industrielle ; aux États-Unis, également les
effectifs ne sont pas décidez par la loi et les examinateurs sont à peu près sept mille.
Pourtant, obtenir un brevet en Italie est moyennement plus rapide qu’aux États-Unis. En
effet, ce qui est plus relevant, c’est le ratio entre examinateurs et demandes. Aux États-
Unis en 2014 il y eux environ 580 mille demande de brevet17, alors qu’en Italie le
demandes étaient un peu moins de 12 mille18. Ainsi, nous avons un ratio de 83
demandes par examinateur aux États-Unis contre un ratio de 400 demandes par
examinateur en Italie. Cependant il faut préciser qu’outre aux demandes de brevets, il y 16 « Advice to a Young Tradesman » (1748), dans The Complete Works of Benjamin Franklin, Benjamin Franklin, éd. G. P. Putnam’s Sons, 1887, t. 2, p. 118
17 http://www.uspto.gov/web/offices/ac/ido/oeip/taf/us_stat.htm18 http://www.uibm.gov.it/uibm/dati/Data.aspx?load=criteri&#ancoraSearch
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a aussi les réponses aux avis et décisions des examinateurs qui comportent un délai
majeur dans les réponses. La deuxième variable à retenir dans les délais de traitements
des demandes est le domaine du brevet. En effet, les examinateurs sont recrutés en
tenant compte de leurs connaissances dans plusieurs domaines, comme l’ingénierie, le
droit, les sciences dures etc. Aux Etats-Unis, nous avons des groupes d’examinateurs
divisés par matières d’invention qui traitent que les demandes qui rentrent dans leurs
champs. Pourtant, il y a des groupes plus sollicités que des autres, par exemple si nous
demandons un brevet pour un software, notre demande sera traitée très lentement car
les demandes déposées dans ce domaine-là sont très nombreuses et avec la tendance
des start-ups et des applications pour les smartphones ce nombre ne semble pas donner
une allusion de se réduire dans le futur. Il y a aussi une troisième variable, elle n’est pas
envisagée par le code italien mais aux États-Unis il y a la possibilité de demander un
traitement rapide pour l’obtention du brevet. Ainsi, nous avons la « Accelerated
Examination »19 , qui donne la possibilité de rendre le processus plus court pour des
causes précises en joignant une pétition qui peut concerner l’âge du demandeur ou la
nature du brevet, par exemple les brevets qui concernent le SIDA ou le traitement de
cancer. Un autre programme est le « Track One »20 qui en échange d’une somme, réduit
le temps jusqu’à permettre d’obtenir en un an le brevet pour l’invention. Nous pouvons
dire ainsi que des entreprises plus grandes avec des budgets plus importants que
d’autres petites entreprises sont favorisées par le système de « Track One ». De plus, si
le budget est important, cela nous permet aussi de payer des meilleurs mandataires et
accéder à des services meilleurs qui haussent la possibilité d’obtenir un brevet.
B. Etapes du traitement de la demande du brevet : le labyrinthe.
Le processus d’obtention du brevet est un iter long et plein de péripéties. C’est paradoxal
comme un système qui doit assurer la protection de la nouveauté rapide, soit en réalité une
chaine de montage aux engrenages lents. Après avoir déposé la demande tout ce qu’il reste
est une longue attente. En Italie, une demande de brevet subi le processus suivant.
Premièrement, un contrôle de la documentation fournie est fait afin d’éviter des documents
19 http://www.uspto.gov/patent/initiatives/accelerated-examination20http://www.uspto.gov/patent/initiatives/usptos-prioritized-patent-examination-program
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ou/et des payements, dans l’éventualité une requête concernant les papiers manquants est
envoyé au demandeur ou à son mandataire, au même temps que cela une recherche
préliminaire est rapidement faite. L’étape successive consiste dans l’envoie de la
documentation à l’Office Européen des Brevets qui mène une recherche exhaustive sur le
state of the art, c’est-à-dire qu’ils contrôlent si les brevets demandés n’empiète pas dans la
protection d’autres brevets ou que ce brevet-là n’aurait pas été déjà déposé ; cette étape a
été intégrée en 2008. Ensuite, il y a la phase de l’examen substantiel où l’UIBM21, ayant reçu
tous les documents demandés et le résultat de la recherche faite par l’OEB22, vérifie si les
conditions de brevetabilité sont satisfaites ; la décision peut découler dans l’émission d’un
brevet ou dans son refus. Dans le cas du refus, le demandeur du brevet a 60 jours pour
répondre à la décision. Après 18 mois la demande est rendue publique. L’iter se conclue
avec la concession ou le refus ou l’abandon de la demande de la part du requérant. Le
processus américain est presque le même23, avec comme seule différence que la recherche
du state of art est premièrement faite par le requérant avant de commencer la demande de
brevet.
Si ce processus ne semble pas très compliqué, en réalité ce qui le rend lent est le période
d’attente avant la première réponse de la part des examinateurs et la période d’examen
substantiel, car presque toujours l’examinateur demande des explications plus détaillées ou
demande le changement des revendications qui sont très souvent très amples car l’objectif
principale est d’avoir la protection maximale. Si en Italie les statistiques sur la durée du
processus ne sont pas présentes, l’USPTO tient des statistiques exhaustives et récentes sur
le temps nécessaire pour obtenir un brevet. En moyenne, pour recevoir la première réponse
il faut attendre 17 mois24, ensuite on tient compte de deux autres ans pour découler dans
une concession du brevet. Pour résumer, il faut entre les 3 ans et demie et les quatre ans
pour obtenir un brevet. En Italie, pour savoir combien de temps il faut pour obtenir un
brevet, il faut consulter les plusieurs sites des agences qui offrent de l’aide dans la
constitution des dossiers pour les brevets et dans la suivi de ces derniers, pour savoir plus au
moins le temps nécessaire pour obtenir un brevet ; ce temps est estimé autour de 2 ans
jusqu’à 4 ans. Bien que, la protection du brevet commence dès la date de dépôt de la
21 Ufficio Italiano Brevetti e Marchi, Office Italien Brevets et Marques 22 Office Europèen des Brevets 23 http://www.uspto.gov/patents-getting-started/patent-basics/types-patent-applications/utility-patent/patent-process-024 http://www.uspto.gov/dashboards/patents/main.dashxml
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demande dans les bureaux compétents, le fait que le temps d’obtention soit si long
décourage les petites entreprises et les individus privés souhaitant entamer la procédure
d’obtention du brevet.
II Stratégie d’entreprise et concurrence dans le domaine du brevet
Le brevet a été conçu à la base comme un système de protection de l’invention. L’idée était
celle d’assurer pour un certain période, communément de vingt ans, l’exploitation exclusive
d’une invention par son légitime inventeur qui a investi du temps et de l’argent dans sa
création. Nous pouvons dire que le brevet constituait l’assicuration d’un profit mérité après
un long travail.
Bien que, dans la constitution étasunienne il y a la dite Copyright and Patent Clause que dit
“To promote the Progress of Science and useful Arts, by securing for limited Times to Authors and
Inventors the exclusive Right to their respective Writings and Discoveries.” , la situation réelle des
brevets ne reflet pas cela. En effet, l’usage des brevets s’est transformé avec l’économie et
d’un dispositif de protection, nous voyons la transformation du brevet en arme judiciaire.
Ainsi, des questionnements spontanés nous viennent en tête concernant la légitimité des
brevets et des systèmes judiciaires qui permettent cette dérive. Dans les deux sous-parties
suivantes nous allons questionner le brevet lui-même à cause de certaines situations crée
du manque du droit qui régulent ces éventualités, en se concernant d’abord sur l’usage non-
conventionnel du brevet comme une stratégie d’entreprise pour puis se demander si le
brevet est-il vraiment source d’innovation.
1. Le brevet comme stratégie offensive et défensive vis-à-vis de la concurrence
En faisant des recherches sur Internet concernant les stratégies d’entreprises et les
brevets, omettant les articles académiques, nous trouvons la présence de agences
qui offrent le service de construire des portfolio d’entreprise fondée sur des brevets
et sur leur usage, ainsi ces agence soulignent l’importance de l’utilisation du brevet
comme source de protection défensive mais aussi comme outils offensive pour
renfoncer la stratégie de concurrence. Ce marché produit par ces agences semble
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Fatima Ezzahra Marchoudi
être le résultat de ce que Robin Feldman appelle l’aspect lié au marchandage des
brevets dans son livre Rethinking Patent Law25. En effet, des plus en plus les grands
entreprises ont commencé à déposer ou/et à utiliser les brevets de manière à en
obtenir un bénéfice en utilisant le droit de porter plainte contre ceux qu’ont porté
atteinte à le droit d’usage exclusif de ce mécanisme. Un autre élément qui est à la
une aux Etats-Unis ces derniers ans est le patent troll que Gerard N. Magliocca
définit comme « un terme péjoratif pour les entreprises qui utilisent leurs brevets
pour obtenir des dommages plutôt que accorder des droit à l’usage ou la production
des technologies » 26(traduction libre). L’enjeu des patents trolls a évoqué l’attention
du président Barak Obama27 jusqu’à lui faire prendre la décision d’une lutte contre
ces usages des brevets en changeant la loi qu’il venait de signer en 2011, l’American
Invents Act considéré comme raison probable l’augmentation de ces pratiques.
Nous allons de suite analyser les deux usages stratégiques faits par les entreprises des
brevets, en traitant d’abord de la stratégie offensive comme dérive du système des brevets,
et en se demandant si la stratégie défensive peut-elle se considérer légitime.
A. La stratégie offensive et la dérive du système des brevets
D’abord la stratégie offensive a comme but d’acquérir de l’argent en saisissant la
justice à cause de violation du brevet. Cela est permis par le dépôt de plusieurs
demandes de brevet qui résultent dans la possession de la légitimité de faire valoir
ses droits en obtenant des royalties sur les ventes des autres entreprises.
La façon dont ces agences ont obtenu les brevets est conforme à la loi et leurs
revendications le sont autant ainsi du point de vue légale, ils ne font que réclamer ce
que la loi leur permet de réclamer. Pourtant, nous considérons que leurs actions
soient nuisant au système juridique et à l’économie, car leur but n’est plus de
protéger leur invention mais de faire du bénéfice en utilisant le brevet pour bloquer
les concurrents et leurs enlever la possibilité de utiliser librement une certaine
25 FELDMAN Robin, Rethinking Patent Law, Harvard Press, 2012, 279 p. IBSN 978-0-674-06468-30-674-06468-2 26 MAGLIOCCA Gerard N, Blackberries and Barnyards: Patent Trolls and the Perils of Innovation, Notre Dame Law Review 82, no. 5 (2007): 1809-183827 http://www.nytimes.com/2013/06/05/business/president-moves-to-curb-patent-suits.html
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innovation qui leur permettrait d’avancer dans leur production. Pour le cas Octane
Fitness, LLC v. ICON Health & Fitness, Inc.28 La cour suprême étasunienne décide de
charger les entité poursuivant une action légale contre des tiers pour des raisons
frivoles des frais des mandataires des deux parties. Ainsi, faisant la cour déclare que
ce choix a été fait pour diminuer les patent trolls qu’avant de commencer une action
légale pour obtenir de bénéfice, devront aussi tenir compte de l’éventualité de
devoir rembourser les frais légale des tiers saisi. En Europe et en Italie, le
phénomène des patents trolls est très rare car même si demander un brevet coûts
moins cher, dans le cas d’un procès le perdant paie les dépenses légales de l’autre
part. Donc, nous observons que le système italien, et européen, en général est plus
efficace que celui américain, que maintenant cherche à transplanter les même règles
pour faire face à la concurrence malsaine crée par ces pratiques déviés qui ont
transformé un dispositif de protection en un dispositif d’extorsion. Il faut aussi
ajouter que les couts de ces opérations non-éthiques sont signe que ces stratégie
sont utilisées par des grands entreprises et multinationales qui puissent se permettre
la construction de portfolio de brevets d’attaque pour gagner du profit sans besoin
d’investir dans la main-d’œuvre ou pour des salariés.
B. La stratégie défensive, stratégie légitime ?
Une autre facette de la stratégie d’entreprise est l’usage du brevet de manière
défensive, c’est-à-dire un brevet enregistré pour éviter des procès. En effet, cette
stratégie permet de contre-attaquer en justice et aussi d’interdire aux autres
d’obtenir un brevet similaire. On demande aussi un brevet dont nous n’avons pas
besoin pour ne pas permettre aux concurrents d’utiliser cette innovation et
améliorer sa propre compétitivité. Pour Feldman29, cela permet la naissance d’un
marchandage des brevets, donc d’une création d’un marché aux brevets qui a
comme but le blocage de ces concurrents. Cette stratégie peut se définir légitime si
nous considérons les brevets comme des titres financiers, comme des actions en
mettant en cause la définition même du brevet. En effet, l’auteur précise dans son
ouvrage que les problèmes des patents trolls est la conception des brevets comme
28 www.supremecourt.gov/opinions/13pdf/12-1184_gdhl.pdf29 Ibidem
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Fatima Ezzahra Marchoudi
des propriétés territoriales et donc avec des frontières claires et définies.
Vraisemblablement, nous pouvons comprendre l’impossibilité d’une définition nette
et distincte des bornages des brevets et que ce manque peut avoir un effet au ralenti
dans les décisions des cours, ainsi prolongeant le processus pour arriver à une
décision définitive et engendrant une perte d’argent considérable dans les procès
concernant ces dispositifs. Les propos de Feldman sur un marché des brevets n’est
pas soutenable car ce marché serait entre des grands entreprises en excluant les
entités plus petites à cause des couts exorbitants pour acquérir un brevet et très
probablement ce dispositif pourrait être utilisé contre ces dernières. De même, s’il
faut repenser le système des brevets, ce n’est pas la définition de brevet à devoir
être mise en cause, mais c’est la manière dont nous poursuivons la protection de ces
brevets. En effet, depuis que nous avons conçu le brevet la façon dont il est protégé
n’a jamais changé tandis que le monde dans lequel il a été imaginé a beaucoup
changé.
Les stratégies d’entreprise que nous avons vue sont le produit de la poursuite du
progrès comme l’est le brevet lui-même, mais nous pouvons dire que ces stratégies
sont des déviances du système car elles ont comme but pas le progrès, mais le gain
économique produit par l’exploit du progrès sans utiliser l’invention elle-même dans
ses fonctionnalités innovantes.
Dans la sous partie successive, nous allons se demander si le brevet lui-même nuit à
la concurrence ou s’il encourage à l’invention dans le monde d’aujourd’hui.
2. Le brevet, frein à la concurrence entre entreprises ou encouragement à
l’invention ?
Le brevet est un dispositif nait dans des circonstances historiques et économiques
différentes de celles d’aujourd’hui. En partant de constat, nous pouvons dire que les
évolutions judiciaires des brevets ne se sont pas faites dans une optique de mise en cause
du brevet lui-même, mais ils ont contribué à l’enracinement d’un système qui découle de
cette notion. Avec l’évolution des marchés et des contextes historiques et sociaux, nous
nous rendons compte que le problème est dans l’usage du brevet et nous devons
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Fatima Ezzahra Marchoudi
commencer à discuter de la pertinence de la subsistance de ce dispositif à l’égard de notre
société.
En cette partie du mémoire nous tenterons de mettre en discussion la fonctionnalité elle-
même du brevet, en s’interrogeant s’il est encore légitime d’avoir des brevets, en tant que
créateurs de monopoles utilisée par les grandes entreprises pour combattre la concurrence.
A. Le brevet-monopole : perte totale de la fonctionnalité première du brevet
Un monopole nait soit à cause de la nature où l’organisation optimale des facteurs
de productions est obtenue seulement quand l’entreprise qui produit cela est une
seule, soit à cause d’une licence de l’état. On considère les brevets comme un
monopole temporaire et historiquement la durée des brevets a été prolongée,
engendrant les problèmes concernant la concurrence aujourd’hui. En effet, un
monopole prive les entreprises concourantes, et qui ne puissent pas se permettre
d’acheter une licence, d’améliorer ses propres inventions et d’avancer dans
l’innovation. Comme démontrent Boldrin et Levine dans leur livre « Against
Intellectual Propriety »30 en racontant l’histoire de comment James Watt et Matthew
Boulton, grâce à la découverte de comment améliorer un moteur à vapeur de Watt,
ont semé la terreur en utilisant leur brevet comme arme de revendication. Cette
pratique n’a pas permis une amélioration de la découverte car ces deux n’avaient
pas d’intérêt dans la poursuite de la production du moteur comme activité
principale, mais de poursuivre en justice qui les utilisée sans demander une licence
de production. Ces actes ont découragé à mettre sur le marché des versions
amélioré du moteur et les rivaux de Watt ont attendu la fin de son brevet pour
mettre en commerce leur amélioration en produisant un boom économique à la
base de la révolution industrielle. Une situation similaire s’est présentée avec les
frères Wright31 qui possédaient un brevet sur les avions pendant la première guerre
mondiale, qui a poussé l’Etat à créer une Patent Pool qui consiste dans la création
d’un consortium où il y la possibilité de s’échanger les titres de brevet. L’aspect du
monopole du brevet est inévitable et son damage pout l’innovation et le progrès est
30 BOLDRIN et LEVINE, Against Intellectual Monopoly, CUP, 2008, 323 p.31 http://urlz.fr/2L1J
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Fatima Ezzahra Marchoudi
très paradoxal. Pour augmenter la concurrence et se trouver dans un marché
économique accessible, il faudrait diminuer la durée des brevets et mettre en place
un dispositif de contrôle des actions des entreprises possédants les brevets afin
d’éviter des poursuites en justice « frivoles ». De plus, il faudrait aussi aller contre-
courant en diminuant les domaines qu’on utilise le plus car cela à un certain point
pourrait comporter une stagnation de l’innovation comme il est arrivé avec le cas du
moteur à vapeur de Watt. Il faut adapter le système du brevet aux déviations du
marché et le transformer en cette optique qui le voit comme titre marchand qui ne
permet pas un bon fonctionnement de la concurrence et qui constituait un
« terrorisme économique ».
B. La valeur du brevet face à l’innovation : quel avenir pour la propriété intellectuelle ?
Sans brevet, il est vrai que nous pensions qu’il n’y a pas de méritocratie, car le brevet
est censé nous donner les fruits de nos recherches et efforts, mais il est aussi vrai
que les domaines industriels qui ne sont pas éligibles à des brevets sont ceux qui ont
le plus évolués et innové. Par exemple, le monde du journalisme s’est transformé et
il s’est innové avec l’arrive du digital car il n’avait pas le choix, soit il évoluait avec le
progrès soit il allait s’éclisser dans un monde de production d’information libre par
les usagers d’internet. Pourtant, il ne faut pas oublier que la présence d’un
monopole attire les investissements car le bénéfice qui peut être fait est majeur.
Ainsi, nous devrions repenser les marchés où les brevets ont encore une raison
d’existence. Par exemple, les biotechnologies sont un domaine que les brevets
aident en termes d’investissements car les investissements attirés peuvent être
utilisés pour financier la recherche. Cet enjeu est plus important en Europe qu’en
Amérique à cause de la structure universitaire. Aux Etats-Unis les montants pour la
recherche sont plus importants que les montants européens car la structure
universitaire et l’attachement du système universitaire à la politique procurent plus
d’argent. Le brevet dans ce domaine encouragerait aussi les chercheurs à se
concentrer sur autres aspects de la recherche ainsi les poussant à être plus créatifs
pour survivre et continuer dans leur recherche. Il est sure aussi que les brevets
doivent être moins longs pour permettre à un certain point de baisser les prix des
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Fatima Ezzahra Marchoudi
médicaments et donc l’accès à la santé pour tous les gens, mais aussi l’appropriation
de l’invention par d’autres chercheurs qui pourrait l’améliorer.
Conclusion Ainsi, nous avons pu voir avec ce mémoire l’exclusion de plus en plus de petites
entreprises du système du brevet. Premièrement, elles sont exclues à cause du prix
d’un brevet qui est gonflé par les dépenses pour améliorer qualitativement la
demande, même si ces dépenses ne sont pas requises par la loi, elles sont quasi
indispensables pour l’obtention d’un brevet. Suite à les développements faits, nous
pouvons affirmer que le système italien est bien plus accessible de celui étasunien en
termes d’accessibilité des couts. Pourtant, les deux systèmes présentent des
problèmes aux niveaux des délais d’issues des brevets, avec une attente entre les 2
ans et quatre ans, les entreprises doivent, avant d’entamer une demande de brevet,
se préparer ‘’psychologiquement’’ à une démarche longue et trouble, que les met
dans une situation d’incertitude et instabilité. Cela pourrait entre un mécanisme
d’exclusion aussi car cette incertitude n’est pas si importante si elle est inscrite dans
la création d’un portfolio par des grandes entreprises, mais elle est capitale dans le
choix de poursuivre un brevet dont pour le premier quatre ans seront déjà passés à
son issue.
Dans la deuxième partie, nous avons vu comment un manque de régulation et
l’évolution de l’usage des brevets ont conflué dans des pratiques déviantes. Ces
pratiques ne sont pas en ligne avec le but principale du brevet en le considérant
presque comme un titre financier qui peut être échangé dans un marché. Cette
situation a permis la création d’agences et de secteurs dans les grandes entreprises
dédiées au marchandage des brevets et aux stratégies liées à ce dispositif. De plus,
nous avons pu constater que la rapidité de l’évolution des marchés n’a pas été suivie
par une évolution adéquate du brevet engendrant ainsi un mécanisme qui va contre
l’innovation soi-même. Le brevet a perdu son utilité en créant des monopoles
temporaires très étendus à cause des reformes inadéquates concertantes la
propriété intellectuelle.
A mon avis, le système du brevet se base trop sur une administration mal organisée
qui permet des dépenses trop importantes. Il devrait y avoir une division entre des
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Fatima Ezzahra Marchoudi
bureaux qui traitent la première demande et des autres bureaux qui font le suivi de
cette demande. Ce système permettrait un contrôle plus rapide et efficient, en
doublant l’examen de la demande et en faisant attendre moins les demandes dans
un bureau qui doit traiter ces deux aspects au même temps. De plus, tenant en
compte la nature de la relation entre brevet et invention, il devrait y avoir une
dérégulation des champs où nous pouvons breveter pour expliquer cela, il y a
l’histoire du trolley : présenté dans le film This Must Be the Place, de Sorrentino,
l’inventeur du trolley Robert Plath décide de ne pas breveter son invention, des
roues sous un sac qui rendaient le transport des bagages plus facile, et de fonder
Travelpro. Cette agence n’a pas succombé à la concurrence mais elle produit encore
des trolleys et la décision de Plath de ne pas breveter a permis une diffusion plus
large des trolleys avec des prix accessibles à tout le monde.
Ainsi, le brevet dans des domaines doit être maintenu pour l’importance capitale des
investissements comme ceux de la recherche dans les biotechnologies mais sa durée
doit être rétrécie pour booster la concurrence dans les domaines d’innovation.
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Fatima Ezzahra Marchoudi
Table des matièresIntroduction....................................................................................2Partie I. Caractéristiques freinant l’entrée au processus d’obtention du brevet........................................................................................5
Chapitre 1. Poids pécuniaire des demandes pour l’obtention des brevets....5Section 1. Couts administratifs de la demande de brevet.............................................................6Section 2. Couts d’amélioration qualitative de la demande de brevet..........................................7
Chapitre 2. Chronophagie d’un système procédural d’obtention du brevet. 9Section 1. Les variables du temps de traitement des demandes...................................................9Section 2. Etapes du traitement de la demande du brevet : le labyrinthe. ................................10
Partie II. Stratégie d’entreprise et concurrence dans le domaine du brevet...........................................................................................12
Chapitre 1. Le brevet comme stratégie offensive et défensive vis-à-vis de la concurrence.............................................................................................................. 12
Section 1. La stratégie offensive et la dérive du système des brevets.........................................13Section 2. La stratégie défensive, stratégie légitime ?.................................................................14
Chapitre 2..........Le brevet, frein à la concurrence entre entreprises ou encouragement à l’invention ?15
Section 1. Le brevet-monopole : perte totale de la fonctionnalité première du brevet..............16Section 2. La valeur du brevet face à l’innovation : quel avenir pour la propriété intellectuelle ?.....................................................................................................................................................17
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Fatima Ezzahra Marchoudi
Bibliographie
Italie
Livres et Oeuvres
SANDRI STEFANO, La nouva disciplina della propriéta industrial dopo I GATT-
TRIPS, Cedam, Casa editrice Dott. Antonio Milani, 1999, Padova, 552 p. ISBN 88-
13-22018-99788813220181
Articles Academiques
CASUCCI Giovanni, Enforcement of patent rights in Italy, International Review of
Industrial Property and Copyright Law, ISSN 0018-9855, 09/2000, Volume 31,
Numéro 6, pp. 691 - 706
Codes
Codice dei Diritti di Proprietà Industriale
Etats-Unis
Livres et Oeuvres
FELDMAN Robin, Rethinking Patent Law, Harvard Press, 2012, 279 p. IBSN 978-0-
674-06468-30-674-06468-2
Articles académiques
MAGLIOCCA Gerard N, Blackberries and Barnyards: Patent Trolls and the Perils of
Innovation, Notre Dame Law Review 82, no. 5 (2007): 1809-1838
KIRSCH et MANCINO, Winds of Change in US Patent Law, Intellectual Property &
Technology Law Journal. Oct2007, Vol. 19 Issue 10, p1-8. 8p. ISSN 1534-3618
Codes
Constitution des États-Unis d’Amérique
US Patent Act via https://www.law.cornell.edu/patent/patent.overview.html
Jurisprudence
Octane Fitness, LLC v. ICON Health & Fitness, Inc Via
www.supremecourt.gov/opinions/13pdf/12-1184_gdhl.pdf
Autres œuvres utilisés
BOLDRIN et LEVINE, Against Intellectual Monopoly, CUP, 2008, 323 p.
JOHNSON Daniel K. N., Biotechnology Inventions: What Can We Learn from
Patents?, Colorado College - Department of Economics and Business July 1999
Wellesley College Working Paper
Autres sources utilisés
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