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Analyse comparative des politiques nationales de développement des compétences: Un guide pour les responsables de l’élaboration des politiques Ashwani Aggarwal Vladimir Gasskov Equipe d’appui technique au travail décent de l’Afrique australe et de l’Est, Pretoria, Afrique du Sud Département des compétences et de l’employabilité, Genève

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Analyse comparative des politiques nationales de

développement des compétences: Un guide pour les

responsables de l’élaboration des politiques

Ashwani Aggarwal

Vladimir Gasskov

Equipe d’appui technique au travail

décent de l’Afrique australe et de l’Est,

Pretoria, Afrique du Sud

Département des compétences et de

l’employabilité, Genève

ii

Copyright © Organisation internationale du Travail 2013

Première publication 2013

Les publications du Bureau international du Travail jouissent de la protection du droit d’auteur en vertu du protocole n°

2, annexe à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur. Toutefois, de courts passages pourront être

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Analyse comparative des politiques nationales de développement des compétences: Un guide pour les

responsables de l’élaboration des politiques

Ashwani Aggarwal, Vladimir Gasskov

Bureau international du Travail, Equipe d’appui technique au travail décent pour l’Afrique australe et de l’Est - BIT

Pretoria, 2013

ISBN: 978-92-2-127372-1(copie papier)

ISBN: 978-92-2-127373-8(web pdf)

Développement des compétences/ politiques de développement des compétences/ enseignement technique et formation

professionnelle / système de formation/ travail décent / emploi

Données de catalogage avant publication du BIT

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de la part du Bureau international du Travail aucune appréciation favorable ou défavorable.

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nouvelles publications sont disponibles gratuitement à l’adresse ci-dessus, ou par courriel: [email protected].

Visitez notre site Internet au: www.ilo.org/publns.

Imprimé en Afrique du Sud

iii

Préface

Le principal objectif de l’Organisation internationale du Travail (OIT) est de faire

progresser la justice sociale au moyen de la promotion du plein emploi productif et du

travail décent pour tous.

Afin d’apporter un soutien aux Etats membres et aux partenaires sociaux pour atteindre le

but, le BIT applique le Programme de travail décent qui comprend quatre domaines

interdépendants: Le respect des droits fondamentaux et de ceux des travailleurs ainsi que

des normes internationales du travail, la promotion de l’emploi, la protection sociale et le

dialogue social. Le «Programme de travail décent en Afrique 2007-2015», réitère

l’importance du développement des compétences en matière de création d’emplois,

d’augmentation de la productivité et de la compétitivité et d’amélioration des salaires et

des revenus. Cependant, il y est fait observer que l’Afrique souffre d’une insuffisance de

main d’œuvre qualifiée qui retarde la croissance et le développement. Par conséquent, il

recommande que les trois quarts de tous les Etats membres africains au moins,

réexaminent de façon critique et mettent en œuvre, avec la participation des partenaires

sociaux, des politiques et des stratégies nationales d’éducation et de formation.

Le BIT appuie les Etats membres à réexaminer leurs politiques au moyen de la prestation

de services consultatifs en matière de politiques et d’apport d’assistance technique, en

effectuant des recherches et en renforçant la capacité aux niveaux national, sous régional

et régional. Au titre de son programme de recherche et de publications techniques, le BIT

fait la promotion de la production de connaissances autour de sujets et questions

politiques essentiels conformément aux principaux éléments du Programme de travail

décent.

L’objectif de ce document de travail consiste à renforcer la capacité des parties prenantes

nationales sur les normes internationales du travail ainsi que sur les politiques et les

expériences des autres pays dans le domaine du développement des compétences.

L’étude se propose également d’encourager les échanges d’idées ainsi que de stimuler le

débat et d’habiliter les responsables de l’élaboration des politiques à élaborer des

politiques de développement des compétences effectives, pertinentes et adaptées au

contexte de leurs pays.

Charles Dan

Directeur régional pour l’Afrique

BIT Addis-Abeba

iv

Avant-propos

L’importance du développement des compétences pour la croissance économique et

sociale, particulièrement pour la promotion de l’emploi des jeunes et du travail décent, a

suscité un intérêt croissant pour l’élaboration de politiques de développement des

compétences. A la Conférence internationale du Travail de 2008, les mandants tripartites

des gouvernements, des employeurs et des travailleurs ont adopté un ensemble de

Conclusions se concentrant sur la façon selon laquelle l’investissement dans l’éducation

et les compétences peut aider à parvenir à une croissance dynamique avec des emplois de

qualité. Le Programme de travail décent de l’Afrique 2007-2015 fixe la cible des trois

quarts des pays africains qui devront réformer leurs politiques de compétences en 2015.

De même, la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) a

recommandé à ses Etats membres, dans son cadre stratégique de 2012-2016, d’élaborer

des Politiques d’éducation et de formation techniques et professionnelles (EFTP).

Cependant, les responsables de l’élaboration des politiques de divers pays de la CDAA

sont aux prises avec le défi d’identifier les politiques et les stratégies effectives de

développement des compétences et veulent apprendre des politiques et des expériences

des autres pays.

C’est dans ce contexte qu’une étude a été menée par le BIT pour effectuer une analyse

comparative des Politiques nationales de développement des compétences de 12 pays

d’Asie, du Pacifique et d’Afrique. La présente étude ferait partie de la stratégie du BIT de

stimulation du débat et d’habilitation des responsables de l’élaboration des politiques à

élaborer des politiques effectives, pertinentes et équitables, adaptées au contexte de leurs

pays.

Nous voudrions remercier Ashwani Aggarwal, Spécialiste des compétences et de

l’emploi du BIT d’avoir pris l’initiative, conceptualisé, conçu et dirigé l’étude et d’avoir

produit ce document. Nous voudrions également remercier Vladimir Gasskov, spécialiste

des compétences du BIT à la retraite pour ses contributions à la recherche et à la

rédaction.

Christine Evans-Klock

Directrice

Département des compétences

et de l’employabilité

OIT Genève

Vic van Vuuren

Directeur

ETD de l’Afrique australe et de l’Est

et Bureau de pays du BIT à

Pretoria

v

SOMMAIRE

Préface .................................................................................................................................iii

Avant-propos........................................................................................................................ iv

Remerciements ................................................................................................................... vii

Sigles et abréviations .......................................................................................................... viii

1 Introduction .................................................................................................................. 1

1.1 L’ importance des politiques de développement des compétences .............................. 2

1.2 Méthodologie .................................................................................................................. 2

1.3 Pays étudiés .................................................................................................................... 3

1.4 Politiques et stratégies .................................................................................................... 4

1.5 Formats de la PNDC et des documents de stratégie....................................................... 5

1.6 Limitations de l’étude ..................................................................................................... 5

1.7 Organisation du rapport .................................................................................................. 6

2 Principes internationaux de politique ............................................................................ 7

2.1 Domaines politiques conformément aux normes de l’OIT ........................................... 10

3 Analyse des politiques nationales de développement des compétences ........................24

3.1 Analyse de situation ...................................................................................................... 25

3.2 Vision et mission ........................................................................................................... 26

3.3 Objectifs politiques ....................................................................................................... 27

3.4 Domaines politiques...................................................................................................... 27

3.4.1 Gouvernance, coordination et planification du système de DC ........................... 27

3.4.2 Accès, équité et égalité des genres ....................................................................... 29

3.4.3 Financement .......................................................................................................... 31

3.4.4 IMT et anticipation de la demande de qualifications ........................................... 32

3.4.5 Services de l’emploi ............................................................................................... 34

3.4.6 Qualifications, certification des compétences et assurance qualité ..................... 35

3.4.7 Cours préprofessionnels dans l’enseignement général ........................................ 37

3.4.8 Formation pré-emploi ........................................................................................... 37

3.4.9 Apprentissage tout au long de la vie (ATLV) ......................................................... 39

3.4.10 Prestataires de services de formation institutionnelle ......................................... 40

3.4.11 Apprentissage sur le lieu de travail (ALT) .................. Error! Bookmark not defined.

3.4.12 Compétences pour l’économie informelle et rurale ............................................. 44

3.4.13 Ressources humaines du système de DC .............................................................. 45

3.4.14 Suivi, évaluation, recherche et innovation ............................................................ 48

3.4.15 Coopération Internationale et partage de connaissances .................................... 49

vi

4 Elaboration et mise en oeuvre des politiques ................................................................50

4.1 Le processus d’élaboration des politiques et défis rencontrés .................................... 50

4.2 Mécanismes de mise en oeuvre des politiques ............................................................ 54

4.3 Bonnes politiques, mais mise en œuvre médiocre! ...................................................... 55

5 Conclusions ..................................................................................................................58

6 Annexes .......................................................................................................................61

Annexe I: Politiques nationales ou documents de stratégie traités par l’étude ....................... 61

Annexe II: Comparaison des contenus des documents de politique ........................................ 62

Annexe- III: Déclarations de vision et de mission ..................................................................... 70

Annexe-IV: Processus consultatifs suivis par le Zimbabwe et le Swaziland .............................. 73

7 Références ...................................................................................................................72

Liste des Tableaux

Tableau 1: Liste des PNDC de 12 pays ............................................................................................. 3

Tableau 2 : Domaines et principes de politique des normes internationales .............................. 13

Liste des encadrés

Encadré 1: Politiques publiques ...................................................................................................... 4

Encadré 2: Politique et stratégie ..................................................................................................... 5

Encadré 3: Normes internationales du travail ................................................................................ 7

Encadré 4: Une main d’œuvre qualifiée pour une croissance forte, durable et équilibrée: une

stratégie de formation du G20 ...................................................................................................... 10

Encadré 5: Objectifs stratégiques des politiques d’éducation et de formation de l’UE ............... 12

Encadré 6: Nature de l’organisation faîtière pour le .................................................................... 27

Encadré 7: Divers cadres institutionnels ....................................................................................... 28

Encadré 8: Inde: Améliorer l’accès, l’équité et l’égalité des genres ............................................. 30

Encadré 9: Zimbabwe: Améliorer l’accès, l’équité et l’égalité des genres ................................... 31

Encadré 10: Zimbabwe: Comment les parties prenantes vont contribuer au financement ........ 32

Encadré 11: Ethiopie: Politiques de financement ......................................................................... 32

Encadré 12: Exemples de politiques d’orientation et de conseils professionnels ........................ 34

Encadré 13: Inde: Assurance qualité ............................................................................................. 36

14: Ghana: Améliorer les perspectives de formation de la main d’œuvre ................................... 37

Encadré 15: Politiques de formation et de développement du personnel ................................... 45

Encadré 16: Défis auxquels est confronté le processus d’élaboration des politiques .................. 49

Encadré 17: Eléments de la mise en œuvre effective des politiques, suivi et évaluation ............ 54

Liste des figures

Figure 1: Structure des PNDC ........................................................................................................ 24

Figure 2 : Nombre de politiques de pays ayant des déclarations de vision et de mission ........... 27

Figure 3: Processus d’élaboration des politiques.......................................................................... 50

Figure 4: Pourcentage des domaines politiques traités dans les PNDC ........................................ 57

Figure 5: Domaines thématiques des politiques couramment et rarement utilisés .................... 58

vii

Remerciements

Je voudrais remercier les responsables de l’élaboration des politiques de divers pays

d’avoir réexaminé la présente étude, dont le Dr Patrick K. Nkanza (Secrétaire général,

Ministère de la Formation scientifique, technique et professionnelle, Zambie); M. James

Keevy (Directeur, Autorité des qualifications de l’Afrique du Sud); M. G.S. Sethi Dy

(Directeur général (à la retraite), Ministère du Travail et de l’Emploi, Inde); M. Itai

Muguza (Directeur, Ministère du Développement de la Jeunesse, Zimbabwe); M.

Peterson Dlamini (Inspecteur en chef, Ministère de l’Education, Swaziland); et M.

Thomas Katebelirwe (Directeur par intérim, Ministère de l’Education et de la Formation

professionnelle, Tanzanie). L’étude a également bénéficié de précieux retours de

l’information des mandants tripartites et d’autres parties prenantes de la Tanzanie.

Mes sincères remerciements s’adressent à Mme Christine Evans-Klock, Directrice,

Département des compétences et de l’employabilité, OIT, Genève, pour l’orientation

donnée et l’examen méticuleux des différents projets et pour avoir avancé des idées très

importantes. Je remercie également M. Paul Comyn, Spécialiste principal des

compétences, BIT, New Delhi d’avoir fait des suggestions utiles. En outre, les

observations et le retour d’information des collègues de l’ETD de Pretoria sur les projets

de l’étude sont très appréciés.

J’exprime ma gratitude envers M. Vic van Vuuren, Directeur ETD BIT/ Bureau de pays

de Pretoria, pour sa motivation et pour avoir revu l’étude. Un merci tout spécial à M.

Alphonse Tabi-Abodo, Directeur du Bureau de Pays de Harare, qui a soutenu l’étude; à

M. Manzoor Khaliq, M. Adolphous Chinomwe et aux autres collègues du Bureau du BIT

de Harare qui ont apporté leur soutien administratif à l’étude. Je voudrais aussi remercier

Mme Tshepo Kau pour son soutien à la relecture, la publication et l’impression de

l’étude.

Enfin, je suis reconnaissant envers le Bureau régional pour l’Afrique d’avoir créé un

environnement propice aux travaux de recherche et au partage de connaissances.

Ashwani Aggarwal

Spécialiste principal (compétences et emploi)

Pour l’Afrique australe et de l’Est

ETD, BIT Pretoria

viii

Sigles et abréviations

ASLT - Apprentissage sur le lieu de travail

ATLV - Apprentissage tout au long de la vie

BTEB - Conseil de l’enseignement technique du Bangladesh

CDAA - Communauté de développement d’Afrique australe

CIT - Conférence internationale du Travail

CNQ - Cadre national de qualification

CNQP - Cadre national des qualifications professionnelles

CNQTP - Cadre national des qualifications techniques et professionnelles

DC - Développement des compétences

EFC - Enseignement et formation continus

EFP - Enseignement et formation professionnels

EFTEP - Education et formation techniques, entrepreneuriales et

professionnelles

EFTP - Education et formation techniques et professionnelles

EFTPDC - Education et formation techniques et professionnelles et

développement des compétences

EMN - Entreprises multinationales

ETFC - Enseignement technique et formation complémentaire

ETD - Equipe d’appui technique au travail décent

FP - Formation professionnelle

IMT - Information sur le marché du travail

NIT - Normes internationales du travail

OCDE - Organisation de coopération et de développement économiques

ONG - Organisation non gouvernementale

OIT - Organisation internationale du Travail

OSC - Organisations de la société civile

PDC - Politiques de développement des compétences

PIP - Principes internationaux de politique/Points de repère

internationaux des politiques

PNDC - Politique nationale de développement des compétences

PRH - Planification des ressources humaines

RPL - Reconnaissance de l’apprentissage antérieur

SETA - Autorité sectorielle/locale de l’enseignement et de la formation

SIDA - Syndrome d’immunodéficience acquise

SIMT - Système d’information sur le marché du travail

TIC Technologies de l’information et des communications

UNESCO - Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la

Culture

VIH - Virus d’immunodéficience humaine

ZIMDEF - Fonds de développement de la main d’œuvre du Zimbabwe

1

Analyse comparative des Politiques nationales de développement des compétences:

Un guide pour les responsables de l’élaboration des politiques

1 Introduction

Le développement des compétences est un facteur essentiel de l’amélioration de

l’employabilité des personnes; de l’augmentation de la productivité et de la compétitivité

des entreprises; de la réduction du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion; du

renforcement de l’innovation et de la promotion de l’investissement. Il facilite aussi la

transition de l’économie informelle vers l’économie formelle (OIT, 2008). Sa pertinence

et son importance ont été amplifiées par le rythme croissant de la mondialisation ainsi

que par les changements technologiques et climatiques.

L’importance du développement des compétences pour la croissance économique et

sociale et la promotion du travail décent a fait naître plus d’intérêt pour l’élaboration de

politiques de développement des compétences1. A la Conférence internationale du

Travail de 2008 de l’OIT, les mandants tripartites des gouvernements, des employeurs et

des travailleurs de l’OIT ont adopté un ensemble de Conclusions mettant l’accent sur la

façon selon laquelle l’investissement dans l’éducation et les compétences peut aider les

économies à réaliser la croissance avec des emplois de qualité (OIT, 2008). Le

Programme de travail décent pour l’Afrique 2007-2015 fixe la cible de trois quarts des

pays africains devant reformer leurs politiques des compétences d’ici 2015. De même, la

Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA), une communauté

économique régionale regroupant 15 pays, a recommandé à ses Etats membres, dans son

cadre stratégique de 2012-2016, d’élaborer une Politique d’éducation et de formation

techniques et professionnelles (EFTP). Cependant, les responsables de l’élaboration des

politiques de divers pays de la CDAA se trouvent aux prises avec le défi d’identifier les

politiques et les stratégies effectives de développement des compétences et demandent le

soutien du BIT pour apprendre des politiques et des expériences des autres pays, y

compris des pays des autres régions. La CDAA aussi a demandé l’appui du BIT en

matière d’élaboration et d’harmonisation des politiques de compétences pour les pays de

la région.

Bien qu’il ne puisse y avoir de politique de développement de compétences (PDC)

«idéale», l’analyse comparative et l’apprentissage politique ont le potentiel d’initier et

d’exposer les parties prenantes nationales aux politiques et expériences des autres pays,

ainsi que de renforcer leurs connaissances des normes internationales du travail (NIT)

1 Le terme politique de développement des compétences (PDC) dans le présent rapport inclut la politique

d’éducation et de formation techniques et professionnelles (EFTP) ou d’éducation et de formation

professionnelles (EFP) ou de formation professionnelle (FP) ou d’EFTEP ou de l’enseignement tertiaire,

conformément au tableau 1.

2

pour le développement des compétences. Ce qui leur permettra d’élaborer des politiques

efficaces, pertinentes et équitables adaptées au contexte de leurs pays. C’est donc dans ce

contexte qu’une étude a été entreprise par le BIT afin de mener une analyse comparative,

par rapport aux NIT, des Politiques nationales de développement des compétences

(PNDC) de 12 pays d’Asie, du Pacifique et d’Afrique. Le présent rapport expose les

conclusions de l’étude et ferait partie de la stratégie du BIT de renforcement de capacité

des responsables de l’élaboration des politiques et des mandants de l’OIT pour qu’ils

élaborent ou réexaminent les politiques de développement des compétences.

1.1 L’importance des politiques de développement des compétences

La tendance qui consiste à avoir une Politique nationale de développement des

compétences (PNDC) est discernable dans le monde entier, particulièrement dans les

pays d’Afrique australe et de l’Est. Par exemple, cinq pays sur neuf d’Afrique australe

possèdent une politique de développement des compétences ou une politique d’EFTP, de

même que deux autres pays sont en train d’élaborer une politique.

Les pays élaboreront des politiques de développement des compétences avec la

participation de toutes les parties prenantes: s’ils définissent une vision commune du

système de compétences qu’un pays se propose d’édifier; s’ils facilitent l’alignement sur

le cadre de développement national et la cohérence avec les autres politiques; s’ils

proposent des actions et des réformes coordonnées et planifiées pour améliorer le résultat

et l’impact de la formation; s’ils éclaircissent les dispositions institutionnelles du système

de compétences; s’ils ancrent les bonnes pratiques existantes; et s’ils annoncent la

volonté et l’engagement politiques et collectifs tout en précisant les rôles et les

responsabilités des parties prenantes (OIT, 2011).

Normalement, une PDC a un plus grand champ d’application qu’une politique d’EFTP –

le groupe cible de la première comprend les jeunes qui ont achevé la scolarisation

formelle, ceux qui ne l’ont pas achevée, les personnes analphabètes, les travailleurs de

l’économie formelle et de l’économie informelle ainsi que les couches marginalisées de

la société.

1.2 Méthodologie

Une analyse comparative des politiques nationales de 12 pays a été menée en utilisant la

méthode d’étude théorique. L’étude s’est servie des normes internationales du Travail

(Conventions et Recommandations), des Conclusion de la CIT et de la stratégie de

formation de l’OIT/ G20, pour analyser et classer selon des catégories les principes de

politique concernant le développement des compétences énoncés dans ces documents

suivant les 15 domaines thématiques de politique. Ces domaines ont été finalisés avec le

soutien des responsables de l’élaboration des politiques d’Afrique du Sud, du Zimbabwe,

de Zambie, de Tanzanie, du Malawi, d’Inde, du Swaziland et de l’Ile Maurice. L’étude a

3

également utilisé la publication conjointe de l’OIT et de l’UNESCO intitulée Education

et formation techniques et professionnelles pour le vingt-et-unième siècle, qui contient

les Recommandations révisées sur l’Enseignement technique et professionnels de

l’UNESCO et les Conclusions de la formation et du développement des ressources

humaine de l’OIT. Enfin, ces 15 domaines politiques découlant des normes de l’OIT et

des principes d’action internationaux ont étaient utilisés comme normes ou points de

repère de l’analyse des PNDC de 12 pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. Le projet de

rapport a été examiné par des responsables de l’élaboration des politiques des pays cités

ci-dessus, ainsi que par des experts du BIT et a été validé par des parties prenantes de

Tanzanie et du Botswana respectivement au cours des ateliers d’élaboration de politiques

d’EFTP et de stages.

1.3 Pays qui ont fait l’objet de l’étude

Les documents de PNDC de 12 pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique (se reporter au

tableau 1) font l’objet de l’étude. Sur les 12 pays, huit sont d’Afrique (comprenant tous

les sept pays de l’Afrique australe et de l’Est qui avaient une politique de développement

des compétences) et quatre de la région Asie-Pacifique. Ces pays représentent un mixe de

pays développés, en développement et de pays moins avancés. Ces documents

d’orientation datent d’un à quinze ans – l’Afrique du Sud et le Bangladesh ont élaboré

leur PDC en 2011, tandis que celles du Botswana (1997) et de la Zambie (1996) sont plus

anciennes. Quatre pays (l’Ethiopie, le Zimbabwe, l’Inde et le Sri Lanka) ont élaboré leurs

politiques respectives pendant les trois dernières années, alors que les pays restants ont

élaborés les leurs entre 2004 et 2007.

Des références à la Stratégie nationale de compétences d’Angleterre et de l’Organisation

de coopération et de développement économiques (OCDE) sont citées dans le présent

rapport.

Tableau 1: Liste des PNDC de 12 pays

d’ordre

Policy Document d’orientation Pays Année

1. Stratégie nationale de développement des compétences III Afrique du Sud 2011

2. Politique de développement des compétences Bangladesh 2011

3. Politique et stratégie nationales d’éducation et de formation

techniques et professionnelles et de développement des

compétences (EFTPDC)

Swaziland 2010

4. Politique nationale de développement des compétences (projet

final)

Zimbabwe 2010

5. Politique nationale de développement des compétences Inde 2009

6. Cadre de politique nationale de l’enseignement supérieur et de

l’enseignement technique et professionnel

Sri Lanka 2009

7. Stratégie nationale d’éducation et de formation techniques et

professionnelles (EFTP)

Ethiopie 2008

8. Stratégie d’enseignement tertiaire 2007 – 2012 Nouvelle

4

Zélande

9. Projet de politique d’EFTP Ghana 2004

10. Politique d’éducation et de formation techniques, entrepreneuriales

et professionnelles (EFTEP)

Malawi 1998

11. Politique nationales d’enseignement et de formation professionnels Botswana 1997

12. Enseignement technique, formation professionnelle et

entrepreneuriale (EFTEP)

Zambie 1996

1.4 Politiques et stratégies

Une «politique» signifie les

objectifs ou les principes

essentiels visant à guider les

décisions de mise en œuvre et

d’affectation de ressources. Les

politiques peuvent être

accompagnées de lois, de

réglementations nationales et

d’institutions appropriées. Les

politiques peuvent être établies

pour tout domaine de pratique –

commerce, investissement étranger, processus démographiques, emploi et marchés du

travail, ainsi que pour l’enseignement et la formation. Par exemple, les Conventions et

les Recommandations de l’OIT, relatives au Développement des ressources humaines,

comprennent les politiques approuvées au niveau international, dont l’accès équitable à la

formation et à l’emploi, à l’éducation tout au long de la vie et à des prestations de

services de formation professionnelle déterminée par la demande, etc.

Une «stratégie» au sens de la gestion, signifie le plan d’action adopté, nécessaire pour

atteindre les buts à long terme. C’est une façon expresse de combiner les ressources de

tout genre - investissements, institutions, temps, personnels, lois et réglementations, etc.

– afin de réaliser certains objectifs. Une stratégie peut comporter plus de détails,

aboutissant à un plan de mise en œuvre comportant de nombreux objectifs, des périodes,

des ressources et des résultats.

Apparemment, une politique détermine «ce qu’il faut faire», alors que pour la stratégie, il

s’agit de «comment le faire ?» Il est présumé que les stratégies sont guidées par les

principes de politique et qu’elles devraient visaient à les appliquer. Les politiques tendent

à être plus génériques que les stratégies et peuvent ne pas changer fréquemment, tandis

que les stratégies dépendent plus de la disponibilité des ressources, des capacités

institutionnelles, etc. si bien qu’elles pourraient changer en un plus court laps de temps. Il

pourrait aussi exister plusieurs façons (stratégies) de réaliser le même principe de

politique. Les stratégies devraient indiquer les horizons temporels à l’aide du calendrier

souhaité pour réaliser les principes de politique y afférents.

Encadré 1: Politiques publiques

Une politique publique peut être définie comme un

système de lois, de mesures réglementaires, d’actions et de

priorités de financement concernant un thème donné,

promulgués par une entité publique ou ses représentants.

L’élément principal d’une politique publique est la loi, qui

comprend une législation précise et des dispositions plus

largement définies du droit constitutionnel ou

international.

(Source: http://www.musc.edu/vawprevention/policy/definition.shtml)

5

1.5 Formats de la PNDC et des documents de stratégie

En principe, il peut exister de «purs» documents de PNDC comme de «purs» documents

de stratégie de développement des compétences. Cependant, il est constaté que la plupart

des documents de PDC contiennent tant les politiques que les stratégies. Plus un

document d’orientation décrit les détails pratiques sur la façon de réaliser les objectifs

politiques et indique les ressources requises, plus le document devient un document

stratégique. Il est possible de n’avoir qu’une politique. Toutefois, si une politique n’est

pas suivie d’une stratégie de mise en œuvre bien définie ou d’un plan et d’un budget, ce

qui est couramment le cas, il est alors peu probable qu’elle soit mise en œuvre

effectivement. Il est également possible d’élaborer une stratégie de développement des

compétences sans convenir des objectifs politiques et des groupes cibles, mais dans ce

cas, les systèmes de développement des compétences courent le risque de s’écarter des

principes fondamentaux de politique, tels que par exemple la « PDC qui sera liée aux

politiques sociales et économiques» ou «à l’égalité d’accès aux opportunités de formation

professionnelle et à l’emploi».

L’une des options pourrait être de disposer d’une PDC et d’une stratégie de

développement des compétences comme documents séparés, mais étroitement liés entre

eux. Un document de PDC devrait être concis, mais peut expliquer la raison pour laquelle

ces choix de politique ont été faits. Une stratégie de développement des compétences sera

alors axée sur la façon de mettre en œuvre les politiques et peut fixer des cibles

numériques pour chacun des objectifs politiques et être accompagnée d’un plan d’action.

1.6 Limitations de l’étude

Il pourrait y avoir plusieurs manières de regrouper des principes de politique en différents

domaines thématiques de politique. Dans la présente étude, les principes de politique ont

été regroupés à un seul niveau, mais il est aussi possible de les regrouper à de multiples

niveaux. Le regroupement à un seul niveau s’avère plus utile pour mener une analyse

Encadré 2: Politique et stratégie

La Politique nationale de développement des compétences de l’Inde définit les relations entre

la politique, la stratégie et les Etats. «Le Développement planifié des compétences doit être

étayé par une ‘politique’ qui soit tant complète qu’à caractère national. Une réponse politique

nationale est, par conséquent, nécessaire pour guider les stratégies de développement des

compétences ainsi qu’une action coordonnée de toutes les parties prenantes afin d’éviter une

approche fragmentaire. Il est également important que les politiques de développement des

compétences soient liées aux politiques du domaine de l’économie, de l’emploi et du

développement social.»

Source: India, 2009

6

comparative des politiques nationales de différents pays ayant des formats et des

domaines politiques qui varient. Un chevauchement entre les domaines politiques est

inévitable, étant donné que certains principes de politique peuvent faire partie de plus

d’un domaine politique. Cependant, un effort a été consenti pour concevoir les domaines

politiques de sorte à ce que le chevauchement soit minimisé.

L’analyse comparative des politiques nationales est un domaine qui interpelle, pas

seulement à cause du manque de normes, de définitions et de champ d’application

uniformes de la PDC, mais aussi à cause de l’emploi de différents formats de politique et

des différences contextuelles entre les pays. Certains pays élaborent une politique,

pendant que quelques-uns d’entre eux élaborent un document de stratégie. Il existe

également une énorme diversité concernant la définition et le champ d’application de la

politique – sur les 12 pays couverts par la présente étude, quatre possèdent des politiques

de développement des compétences, trois des politiques d’EFTP, deux des politiques

d’ETFEP, un a une politique d’enseignement tertiaire, et un pays a utilisé un terme

combiné d’EFTPDC. Donc, l’analyse comparative est rendue très difficile.

La plupart des pays n’ont pas mené d’examen ou d’évaluation de la mise en œuvre de

leurs politiques. Par conséquent, il est suggéré qu’une étude approfondie des expériences

de mise en œuvre de ces politiques nationales soit effectuée pour compléter la présente

étude.

1.7 Organisation du rapport

Le présent rapport contient quatre chapitres qui sont énoncés ci-dessous:

Chapitre 1: Il expose le contexte historique, les objectifs, la méthodologie et les

limitations de l’étude

Chapitre 2: Il énonce les principes de politique de développement de compétences

Chapitre 3: Il analyse les politiques nationales de développement de compétences

Chapitre 4: Il explique le processus d’élaboration des politiques, le mécanisme de mise

en œuvre et les causes de l’échec des politiques

7

2 Principes internationaux de politique de développement des

compétences

Les normes internationales du travail (NIT) donnent une orientation ou des principes de

politique aux pays pour formuler et mettre en œuvre des lois et des politiques, telles que les

politiques de développement des compétences (PDC), conformément aux normes admises à

l’échelle internationale. Puisque les NIT sont établies par les gouvernements, les employeurs

et les travailleurs, elles énoncent les normes minimales de base convenues par tous les acteurs

de l’économie mondiale et peuvent donc ainsi être utilisées comme principes ou points de

repère pour élaborer des politiques (OIT, 2009b). Des informations sur les NIT et le

processus de leur établissement figurent dans l’encadré 3.

Mis à part les Conventions et les Recommandations, les Conclusions des Conférences

internationales du Travail fournissent des orientations aux pays. Par conséquent, l’étude s’est

Encadré 3: Normes internationales du travail

Depuis 1919, l’Organisation internationale du travail a maintenu et développé un système de

normes internationales du travail (NIT) visant à promouvoir les opportunités pour les femmes

et les hommes d’obtenir un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité,

de sécurité et de dignité. Elles existent dans un certain nombre de domaines, y compris

l’orientation et la formation professionnelles. Les NIT sont exprimées sous forme de

Conventions et Recommandations. Les Conventions sont des traités internationaux

juridiquement contraignants qui peuvent être ratifiés par les Etats membres, tandis que les

Recommandations servent de directives non contraignantes.

Les NIT sont établies par les mandants de l’OIT (les représentants des gouvernements, des

employeurs et des travailleurs des Etats membres) et sont adoptées à la Conférence

internationale du travail (CIT) annuelle de l’OIT. Elles représentent donc le consensus

international sur la façon dont un problème particulier du travail pourrait être résolu au niveau

mondial et reflètent les connaissances et les expériences des quatre coins du monde. Les

Gouvernements, les organisations d’employeurs et de travailleurs, les institutions

internationales, les sociétés multinationales et les organisations non gouvernementales peuvent

bénéficier de ces connaissances, en incorporant les normes dans leurs politiques, leurs objectifs

opérationnels et leur action quotidienne. Le caractère juridique des normes leur permet d’être

utilisées par le système judiciaire et l’administration au niveau national ainsi qu’au titre du

corpus du droit international qui peut amener une plus grande intégration de la communauté

internationale.

Néanmoins, les NIT reflètent le fait que les pays aient des contextes culturels et historiques,

des systèmes juridiques et des niveaux de développement économique différents. En effet, la

plupart des normes ont été établies de manière à les rendre assez souples pour être transposées

en droit et pratiques internes, en tenant dûment compte de ces différences

D’autres institutions internationales utilisent régulièrement les normes internationales du

travail dans leurs activités.

Source: adapté de l’OIT, 2009b

8

servie des normes internationales du travail (Conventions et Recommandations), des

Conclusion des CIT et de la stratégie de formation de l’OIT/G20 de l’OIT, pour analyser et

classer en catégories les principes de politique de développement des compétences, énoncés

dans ces documents suivant 15 domaines thématiques de politique. L’étude a également

employé la publication conjointe du BIT et de l’UNESCO: Education et formation techniques

et professionnelles pour le vingt-et-unième siècle, qui contient les Recommandations révisées

sur l’Enseignement technique et professionnel de l’UNESCO, ainsi que Conclusions de la

formation et du développement des ressources humaines de l’OIT. Les principes de politique

mentionnés au tableau 2, sont des citations d’un seul document d’orientation ou une

combinaison de citations de plusieurs documents d’orientation ou alors, ce sont des synthèses

des principes de politique de ces documents. Au nombre des documents de l’OIT analysés,

afin de consolider les principes de politique, se trouvent la Convention 142 sur le

Développement des ressources humaines (OIT, 1975); les Conclusions concernant la

Formation et le développement des ressources humaines (OIT, 2000); la Recommandation n°

195 concernant le Développement des ressources humaines: Education, formation et

apprentissage tout au long de la vie (OIT, 2005); le Programme mondial de l’emploi, adopté

par le Conseil d’administration en mars 2003; les Conclusions sur la promotion des voies vers

la travail décent pour les jeunes, adoptées par la CIT en 2005; les Conclusions sur la

promotion d’entreprises durables; les Conclusions sur les compétences en vue de stimuler la

productivité, la croissance de l’emploi et le développement (OIT, 2008); le Pacte mondial de

l’emploi (OIT, 2009a); et une main d’œuvre qualifiée pour une croissance forte, durable et

équilibrée: Une stratégie de formation du G20 (OIT, 2010). En outre, la Convention sur les

congés éducatifs payés, 1974 (n° 140); la Déclaration de principe tripartite concernant les

entreprises multinationales et la politique sociale (1977, telle qu’amendée en 2000 et en

2006) (Déclaration EMN); et la note d’orientation sur l’élaboration d’une politique nationale

de développement des compétences (OIT, 2011) sont aussi des documents d’orientation

pertinents.

De ce qui précède, les documents importants de l’OIT concernant le développement des

compétences sont la Convention 142 (OIT, 1975); la Recommandation 195 (OIT, 2005); les

Conclusions sur les compétences en vue de stimuler la productivité, la croissance de l’emploi

et le développement (OIT, 2008); et Une main d’œuvre qualifiée pour une croissance forte,

durable et équilibrée: Une stratégie de formation du G20 (OIT, 2010). Les principaux

messages qui en découlent sont énoncés ci-dessous.

La Convention sur le développement des ressources humaines, 1975 (n° 142), énonce

qu’il est exigé des Etats membres qui ont ratifié, d’élaborer et de mettre en œuvre des

politiques et programmes d’orientation professionnelle et de formation professionnelle en

coopération avec les organisations des employeurs et des travailleurs, étroitement liés à

l’emploi, en particulier au moyen de services publics de l’emploi. Dans ce but, il est en outre

demandé aux Etats de mettre en place des systèmes ouverts, souples et complémentaires

d’enseignement général, technique et professionnel, d’orientation pédagogique et

professionnelle et de formation professionnelle et de les étendre progressivement aux jeunes

9

gens et aux adultes, y compris les programmes appropriés aux handicapés (OIT, 1975; OIT,

2009b).

La Recommandation n° 195 appelle les Etats membres à élaborer et à mettre en œuvre, par

le biais du processus de dialogue social, des politiques d’enseignement, de formation et

d’apprentissage tout au long de la vie qui favorisent l’employabilité des personnes tout au

long de leurs vies. Les PDC devraient faire partie intégrante des politiques et programmes

économiques, sociaux, du marché de l’emploi globaux, aux fins de la croissance économique

et de l’emploi. Elle reconnaît que l’éducation et la formation sont un droit de toutes les

personnes et plaide en faveur de la promotion de l’égalité des chances pour tous devant

l’éducation et la formation. Les entreprises devraient jouer un plus grand rôle en intensifiant

leurs efforts d’investissement dans la formation et en dispensant l’apprentissage sur le lieu de

travail (OIT, 2005).

En 2008, les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs à la

Conférence internationale du Travail (CIT) ont adopté un ensemble de Conclusions sur les

compétences en vue de stimuler la productivité, la croissance de l’emploi et le

développement. Ils ont souligné que l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long

de la vie favorisent le cercle vertueux d’une plus grande productivité, de plus d’emplois de

meilleure qualité, de l’augmentation des revenus et du développement. Les Conclusions

déclarent que les pays qui ont réussi à relier les compétences à la productivité, à l’emploi, au

développement et au travail décent, ont orienté leurs PDC vers trois principaux objectifs

(OIT, 2008):

(a) l’adéquation de l’offre à la demande actuelle de compétences;

(b) l’aide aux travailleurs et aux entreprises pour s’adapter au changement; et

(c) le développement et le soutien aux compétences aux fins des futurs besoins du

marché du travail

La CIT a recommandé une approche globale du développement des compétences qui englobe

les caractéristiques suivantes (OIT, 2008):

(a) des voies continues et régulières d’apprentissage qui commencent par l’éducation

préscolaire et primaire qui préparent suffisamment les jeunes gens à l’enseignement

secondaire et supérieur ainsi qu’à la formation professionnelle; qui donnent une

orientation professionnelle, des informations et des conseils sur le marché du travail, à

mesure que les jeunes femmes et les jeunes hommes entrent dans le marché de l’emploi;

et qui offrent aux travailleurs et aux entrepreneurs des possibilités de formation continue

pour mettre à niveau leurs aptitudes et connaissances et acquérir de nouvelles

compétences tout au long de leurs vies;

(b) le développement des compétences fondamentales (dont la lecture, l’écriture, le calcul, les

compétences de communication, les aptitudes à travailler en équipe, à résoudre des

10

problèmes et autres aptitudes adéquates) et la capacité d’apprendre, ainsi que la

sensibilisation sur les droits des travailleurs et une compréhension de l’entrepreneuriat,

comme éléments constitutifs de l’apprentissage tout au long de la vie de même que la

capacité de s’adapter au changement;

(c) le développement de compétences de plus haut niveau – les compétences professionnelles,

techniques et de ressources humaines – pour tirer parti ou créer des emplois de grande

qualité ou à hauts salaires;

(d) la portabilité des compétences, fondée d’abord sur les compétences fondamentales afin de

permettre aux travailleurs d’appliquer leurs connaissances et leurs expériences à de

nouvelles professions ou industries, et en second lieu, sur des systèmes qui codifient,

normalisent, évaluent et certifient les compétences, de sorte que les partenaires sociaux

puissent reconnaitre facilement les niveaux de compétences dans les différents secteurs

du travail de tous les marchés du travail nationaux, régionaux ou internationaux; et

(e) l’employabilité (pour le travail salarié ou indépendant) qui découle de tous ces facteurs –

une base de compétences fondamentales, l’accès à l’éducation, la disponibilité de

possibilités de formation, la motivation, l’aptitude et le soutien pour mettre à profit les

perspectives d’apprentissage continu et la reconnaissance des compétences acquises – et

qui est cruciale pour permettre aux travailleurs d’obtenir un travail décent et de parvenir à

gérer le changement ainsi que pour faciliter aux entreprises l’adoption de nouvelles

technologies et l’entrée sur de nouveaux marchés.

Un bref historique de la stratégie de formation du G20 qui expose plus clairement les

Conclusions de la CIT de 2008 sur les compétences en vue de stimuler la productivité, la

croissance de l’emploi et le développement, figure dans l’encadré 4.

2.1 Domaines politiques conformément aux normes de l’OIT

Quinze domaines politiques du développement des compétences analysés à partir des normes

de l’OIT sont mentionnés ci-dessous:

Encadré 4: Une main d’œuvre qualifiée pour une croissance forte, durable et équilibrée: une stratégie de formation du G20

En 2009, les dirigeants du G20 ont demandé à l’OIT, en partenariat avec les employeurs et les

travailleurs, d’élaborer une stratégie pour préparer la main d’œuvre à la relance économique. La

stratégie de formation du G20 qui en a découlé se compose de trois éléments: les raisons pour

lesquelles une stratégie de compétences est nécessaire; un cadre conceptuel pour ladite stratégie;

et des recommandations pour sa mise en œuvre effective. Elle recommande neuf éléments

constitutifs pour la mise en œuvre efficace des politiques: anticipation des besoins en formation;

participation des partenaires sociaux; approches sectorielles; services d’information sur le

marché du travail et de l’emploi; qualité et adéquation de la formation; égalité des genres; large

accès à la formation, aux finances; et évaluation des performances des politiques. Source: OIT, 2010

11

1. Gouvernance, coordination et planification du système de DC

2. Accès, équité et égalité des genres

3. Financement

4. IMT et anticipation de la demande de compétences

5. Services de l’emploi

6. Qualifications, certification des compétences et assurance qualité

7. Cours préprofessionnels dans l’enseignement général

8. Formation pré-emploi

9. Apprentissage tout au long de la vie (ATLV)

10. Prestataires de services de formation institutionnelle

11. Apprentissage sur le lieu de travail (ALT)

12. Compétences pour l’économie informelle et rurale

13. Ressources humaines du système de DC

14. Suivi, évaluation, recherche et innovation

15. Coopération internationale et partage des connaissances

Les principes de politique de chaque domaine politique sont énumérés au tableau 2.

Objectifs politiques:

Les principaux objectifs politiques des PDC peuvent comprendre:

Les PDC devraient contribuer à réaliser le plein emploi productif et à procurer un travail

décent pour les femmes et les hommes de la catégorie de la population en âge de

travailler, tout en contribuant en même temps à l’innovation, à la productivité, à la

compétitivité et à la durabilité des entreprises; au développement durable soucieux de

l’environnement et à l’allègement de la pauvreté (OIT, 2005; OIT, 2008).

Les PDC devraient visaient l’adéquation de l’offre de qualifications à la demande actuelle

de compétences; en aidant les travailleurs et les entreprises à s’adapter aux changements;

et en développant et soutenant les compétences pour les futurs besoins du marché du

travail (OIT, 2008; OIT, 2010).

Les PDC devraient favoriser les voies continus et régulières d’apprentissage tout au long

de la vie; le développement des compétences fondamentales et des compétences de plus

haut niveau; la portabilité des compétences et l’employabilité des personnes (OIT, 1975;

OIT, 2005; OIT, 2008).

Les PDC devraient faciliter l’inclusion sociale ainsi que l’égale et active participation de

tous par le biais du développement personnel, de l’accès à la culture, de l’éducation, de la

formation et de l’emploi, et de la citoyenneté active (OIT, 1975; OIT, 2005; OIT, 2008;

OIT, 2010).

Les PDC devraient être bien coordonnées avec les autres politiques – les politiques

industrielles, d’investissement, commerciales, technologiques, de l’emploi, du marché du

travail, de protection sociale, d’éducation et de développement régional ou local (OIT,

2005; OIT, 2008; OIT, 2010).

12

Les PDC devraient jeter de solides passerelles entre le monde du travail et le monde de

l’apprentissage en encourageant la collaboration entre les gouvernements, les employeurs,

les travailleurs et les prestataires de services de formation aux niveaux national, sectoriel

et local (OIT, 2010).

Les PDC devraient faire en sorte que des mécanismes de financement viables et

équitables soient en place et qu’il y ait un partage des coûts de la formation (OIT, 2010).

Les PDC devraient aspirer à promouvoir la coopération internationale et l’échange de

connaissances entre et parmi les gouvernements, les partenaires sociaux, le secteur privé

et les organisations internationales sur tous les aspects du développement des

compétences (OIT, 2005).

Encadré 5: Objectifs stratégiques des politiques d’éducation et de formation de l’UE

L’Union européenne a arrêté les objectifs stratégiques à long terme suivants pour les

politiques d’éducation et de formation (2020). Il faut remarquer qu’ils sont alignés sur les

normes internationales du travail pour le développement des compétences:

I. Faire de l’apprentissage tout au long de la vie et de la mobilité une réalité;

II. Améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation et de la formation;

III. Promouvoir l’équité, la cohésion sociale et la citoyenneté active; et

IV. Intensifier les efforts de créativité et d’innovation, notamment l’esprit d’entreprise, à

tous les niveaux de l’éducation et de la formation.

Source: http://ec.europa.eu/education/lifelong-learning-policy/doc28_en.htm consulté le 20/09/11

13

Tableau 2 : Domaines et principes de politique des normes internationales

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

1. Gouvernance,

coordination et

planification du

système de DC

La conception et l’exécution de la PDC devrait reposer sur l’engagement partagé, le tripartisme et le

dialogue social entre le gouvernement et les organisations des employeurs et des travailleurs (partenaires

sociaux) aux niveaux national, local, sectoriel et des entreprises; le partenariat dans le développement des

compétences peut aussi impliquer les associations professionnelles, les prestataires de services de formation,

les collectivités locales et les organisations non gouvernementales (ONG). Afin de réaliser ce qui précède,

des mécanismes de coordination effectifs devraient être mis sur pied à différents niveaux – au niveau

national pour promouvoir la coordination interministérielle et la cohérence politique, au niveau sectoriel

pour le partage d’informations sur la demande de qualifications et la qualité de la formation afin d’améliorer

la planification et la prestation de services de formation; au niveau local pour aligner la formation sur les

besoins du marché du travail local; et au niveau régional afin de promouvoir la reconnaissance des

compétences et la mobilité du travail (OIT, 2005; OIT, 2008).

La PDC devrait s’employer à maintenir l’équilibre entre les autorités décentralisées et l’autorité centrale afin

d’être réactif aux besoins du marché du travail local, ainsi que pour répondre aux normes de qualité de sorte

que les qualifications obtiennent une reconnaissance nationale (OIT, 2008).

Utiliser les approches sectorielles pour établir une étroite collaboration entre les partenaires sociaux aux

niveaux national et local, aux fins de la conception et de l’exécution de la PDC et des programmes (OIT,

2010).

2. Accès, équité, et

égalité des genres

L’éducation et la formation devraient être un droit de toutes les personnes (OIT, 2005).

Les PDC et les programmes devraient visaient à offrir des chances égales à toutes les personnes

indépendamment de la race, de la religion et de l’âge, particulièrement aux personnes ayant des besoins

spéciaux, telles que les jeunes, les personnes peu qualifiées, les handicapés, les travailleurs âgés, ceux qui

ont été retirés du travail des enfants, les populations autochtones, les ethnies minoritaires et ceux qui sont

14

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

socialement exclus, ainsi que les travailleurs des petites et moyennes entreprises, ceux de l’économie

informelle, du secteur rural et ceux qui exercent un travail indépendant (OIT, 1958; OIT, 1975; OIT, 2005).

La promotion de l’égalité des genres en matière de formation et d’emploi est très importante. L’utilisation de

l’approche du cycle de la vie peut être une méthode efficace qui prescrit d’améliorer l’accès des femmes à

l’éducation de base; de surmonter les obstacles logistiques, économiques et culturels à la formation et à

l’apprentissage professionnels, en particulier aux métiers non traditionnels; de prendre en considération les

responsabilités au foyer et des soins à prodiguer concernant les femmes en programmant l’apprentissage sur

le lieu de travail et la formation entrepreneuriale; et de satisfaire les besoins en formation des femmes qui

entrent de nouveau sur le marché du travail ainsi que des femmes âgées qui n’ont pas bénéficié de l’égalité

des chances d’accès à l’apprentissage tout au long de la vie (OIT, 2005; OIT, 2008; OIT, 2010).

Des programmes ciblés, tels que «l’éducation de la deuxième chance» afin d’acquérir les compétences de

base de lecture, d’écriture et de calcul sont efficaces pour répondre aux besoins des personnes défavorisées.

Pour les handicapés, une adaptation raisonnable des programmes de formation ordinaire, ainsi qu’une

formation ciblée devraient être assurées (OIT, 2008; OIT, 2010).

3. Financement Le financement du développement des compétences devrait être partagé entre le gouvernement, l’industrie,

les collectivités et l’apprenant; le cofinancement du développement des compétences peut être encouragé par

des mesures incitatives pour que les employeurs et les individus investissent dans la formation; les systèmes

de financement seront mieux conçus au moyen d’un dialogue social (OIT, 2008; OIT, 2010).

Il incombe en premier au gouvernement de financer l’éducation universelle, la formation pré-emploi et la

formation des travailleurs au chômage ou de ceux qui courent le risque de perdre leur emploi pendant les

crises économiques (OIT, 2010).

Bien que le gouvernement soit l’investisseur primordial, l’engagement des entreprises est aussi nécessaire,

tant pour fournir des moyens stables et durables de financer la formation, particulièrement pour

l’enseignement et la formation continus que pour assurer sa pertinence (OIT, 2010).

15

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

Les travailleurs investissent leur temps et leur argent pour garder leurs compétences à jour et assurer

l’employabilité (OIT, 2010).

4. IMT et

anticipation de la

demande de

compétences

Le gouvernement devrait développer une capacité nationale d’identification et de prévision des

compétences; les partenaires sociaux devraient contribuer à identifier la demande de qualifications en

utilisant les organes sectoriels, les institutions de formation et de recherche, les réseaux locaux d’entreprises

et les organisations des travailleurs, de même que le dialogue social (OIT, 2005; OIT, 2008).

Les méthodes de prévisions des compétences comprennent: les prévisions professionnelles et le profil des

qualifications à divers niveaux de désagrégation; le dialogue social; les systèmes d’information sur le

marché du travail et les services de l’emploi; et l’analyse des performances des institutions de formation, y

compris les études de suivi. L’analyse quantitative doit être complétée par des informations qualitatives

recueillies auprès des employeurs et des travailleurs. Les prévisions des compétences devraient aussi tenir

compte des tendances macroéconomiques, technologiques et démographiques (OIT, 2008; OIT, 2010).

5. Services de

l’emploi

Les services publics de l’emploi (SPE) jouent un rôle important en rendant disponibles les informations sur

le marché du travail, y compris les besoins de qualifications actuels et futurs, disponibles sous forme

d’orientation professionnelle, de conseils de carrière et de services de placement, d’informations et d’accès

aux programmes du marché du travail (par exemple, la formation axée sur des compétences ou recyclage, le

travail indépendant ou le fait de monter une entreprise). La gestion des programmes assurance chômage

pourrait également être une fonction importante des SPE (OIT, 2010).

Les agences privées de l'emploi devraient jouer un rôle complémentaire aux SPE (OIT, 2010).

L’orientation professionnelle et les conseils de carrière, ainsi que l’accès aux services de placement et aux

techniques de recherche d’un emploi, devraient être d’une égale disponibilité pour toutes les personnes tout

au long de la vie dans leur choix d’instruction, de formation et de carrière. Ils devraient être complétés par

des informations sur les droits et les devoirs de tous ceux qui sont concernés par les lois relatives au travail

et les autres formes de réglementation du travail (OIT, 1975; OIT, 2005; OIT, 2008).

16

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

6. Qualifications,

certification des

compétences,

assurance qualité

Les programmes de formation devraient prendre en considération le contexte social, culturel et le niveau

d’études du groupe cible, des aspirations d’études et de carrière propres de la personne, comme ils devraient

s’employer à satisfaire la demande du marché du travail (OIT, 1975).

Un système de qualification axé sur des compétences peut intégrer des voies multiples à travers l’éducation

et entre l’éducation et le travail. Les qualifications modulaires, comprenant des cours de formation plus

courts, sont utiles pour minimiser le décalage de temps entre l’émergence des besoins de qualifications et la

prestation de services de formation adéquate (OIT, 2010).

Les normes devraient être établies et revues périodiquement, en coopération avec les organisations des

employeurs et des travailleurs, pour tous les aspects du développement des compétences: les qualifications

professionnelles, les programmes d’études, le système d’évaluation et de certification, les qualifications du

personnel, les ratios du personnel enseignant et des formateurs aux apprenants, les supports pédagogiques,

les précautions de sécurité, les installations physiques (bâtiments, bibliothèques; l’aménagement, la qualité

l’équipement des ateliers), ainsi que la protection et la conservation environnementale (UNESCO, 2001).

Il devrait y avoir un cadre de certification des prestataires de formation et de l’assurance qualité des

programmes de formation dispensée tant par les prestataires publics que privés; tous les programmes, y

compris ceux offerts par les organes privés, devraient être sujets à l’approbation des autorités publiques

(OIT, 2005; UNESCO, 2001).

Un cadre d’évaluation, de reconnaissance et de certification des compétences est indispensable, y compris

l’apprentissage et les expériences antérieurs. Le cadre devrait faire en sorte que les compétences soient

portables et reconnues dans tous les secteurs, toutes les industries, les entreprises et les institutions

éducatives (OIT, 2005; UNESCO, 2001).

Il y a lieu que l’évaluation des compétences soit objective, non discriminatoire et reliée aux normes (OIT,

2005).

L’efficacité de la formation est améliorée en adoptant une approche axée sur l’apprenant et flexible, en

17

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

reliant la théorie à la pratique et en la présentant de manière à motiver les apprenants. Il faudrait utiliser au

maximum les techniques pédagogiques modernes, particulièrement Internet, les technologies de

l’information et des communications, les supports multimédias interactifs, les supports audio-visuels et les

médias, afin d’en augmenter la portée, le rapport coût efficacité et la qualité des programmes,

particulièrement aux fins de promouvoir l’auto-apprentissage (UNESCO, 2001).

L’évaluation régulière de l’enseignement et du processus d’apprentissage, notamment l’évaluation

formative, devrait se faire avec la participation des enseignants, des superviseurs, des apprenants et des

représentants des domaines professionnels concernés, afin de s’assurer que le programme est bien conçu et

que les connaissances et compétences transmises répondent aux besoins des lieux du travail, de même que

pour faire en sorte qu’il contiennent les éléments de l’évolution récente de la matière étudiée (UNESCO,

2001).

7. Cours

préprofessionnels

dans

l’enseignement

général

Les cours préprofessionnels à l’école peuvent permettre aux jeunes de prendre conscience du monde du

travail et d’enrichir leur processus d’apprentissage au moyen d’expériences concrètes, les aidant à

développer une attitude correcte envers la formation professionnelle et leur facilitant le choix d’un métier

(UNESCO, 2001).

L’éducation de base et le programme d’alphabétisation devraient viser à renforcer la capacité de

«l’apprentissage pour apprendre» de tous les enfants et adultes; à les doter des compétences de base de

lecture, d’écriture et de calcul; à développer les compétences jugées nécessaires pour le fonctionnement de

l'individu dans sa société ou non techniques; et à assurer le fondement de leur employabilité et du travail

décent (OIT, 2005; OIT, 2008; OIT, 2010; UNESCO, 2001).

8. Formation

pré-emploi

La formation pré-emploi (initiale) devrait aspirer à consolider les compétences de base et celles jugées

nécessaires pour le fonctionnement de l’individu dans sa société, acquises dans l’enseignement général, en

développant les compétences du lieu de travail portables et employables, y compris les compétences

entrepreneuriales, pour une transition fructueuse de l’école au travail (OIT, 2005; OIT, 2008; OIT, 2010).

Les compétences jugées nécessaires pour le fonctionnement de l’individu dans sa société sont

18

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

l’alphabétisation, l’aptitude au calcul, les aptitudes en technologie de l’information, les compétences de

communication, le travail en équipe et la résolution des problèmes, l’aptitude à apprendre, les compétences

analytiques, l’organisation et la planification, la compréhension de l’entrepreneuriat et la prise de conscience

des droits des travailleurs (OIT, 2008; OIT, 2010).

La formation institutionnelle devrait s’accompagner de l’apprentissage sur le lieu de travail (OIT, 2005).

9. Apprentissage

tout au long de la

vie (ATLV)

Promouvoir l’extension de l’apprentissage et de la formation sur le lieu de travail en utilisant des pratiques

de travail de hautes performances qui améliorent les compétences (OIT, 2005).

Apprendre de nouvelles compétences, remettre à niveau celles qui existent et apprendre tout au long de la

vie dans l’industrie, devraient être encouragés pour aider les travailleurs à garder leur employabilité et les

entreprises à rester compétitives; les mesures incitatives pour les travailleurs, telles que des congés d’études

payés et d’autres formes d’aide financière devraient encourager l’éducation et la formation continues. Le

système de formation public devrait dispenser des cours de recyclage et de remise à niveau des compétences

pour ceux qui ont perdu ou risquent de perdre leurs emplois (OIT, 2008; OIT, 2010; UNESCO, 2001).

L’éducation et la formation continues (EFC) devraient être disponibles tout au long de la vie professionnelle

d’un individu, sans restriction d’âge, de sexe, d’éducation et de formation antérieure, tant à l’intérieur qu’à

l’extérieur du système éducatif formel, que ce soit par le financement public ou privé; des mécanismes sont

nécessaires pour un cheminement sans heurts des apprenants grâce à l’articulation horizontale et verticale

(OIT, 2005; UNESCO, 2001).

L’EFC devraient être dispensées avec souplesse, en organisant des cours à temps partiel, des cours du soir et

de weekend, un enseignement à distance, un apprentissage sur le lieu de travail et en utilisant les médias afin

de faciliter l’apprentissage tout au long de la vie et d’offrir constamment la possibilité d’entrer dans le

système, d’en sortir et d’y revenir (UNESCO, 2001).

19

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

10. Prestataires de

formation

institutionnelle

La PDC devrait encourager un rapport équilibré entre les prestataires publics et privés de programmes de

développement des compétences, la responsabilité du gouvernement étant de faciliter le choix des

prestataires tout en assurant la qualité (UNESCO, 2001).

Les institutions de développement des compétences devraient disposer d’une autonomie suffisante en

matière d’administration et de gestion de leurs finances, ainsi que d’une autonomie de concevoir les

programmes de développement des compétences avec la participation de l’industrie et des partenaires

sociaux pour satisfaire les besoins locaux (UNESCO, 2001).

Il faudrait encourager la participation des employeurs et des travailleurs et le Partenariat public privé. La

planification, la construction et l’équipement des centres de développement des compétences sont mieux

exécutés en collaboration avec les spécialistes de l’industrie, les enseignants et les architectes scolaires (OIT,

2008; OIT, 2010; UNESCO, 2001).

Les centres de formation devraient bénéficier d’un financement et d’un personnel qualifié suffisants; ils

devraient disposer de contenus, de méthodes, d’installations et de matériels de formation de grande qualité;

et devraient mettre à jour périodiquement les programmes d’études et les compétences du personnel en

fonction des besoins changeants du monde du travail (OIT, 2010).

Il y a lieu de mener un examen périodique des prestataires de formation publique en vue d’évaluer leurs

performances par rapport à la réalisation des objectifs et à l’efficacité de l’utilisation des ressources. (OIT,

2010).

11. Apprentissage

sur le lieu du

travail (ALT)

Les employeurs sont d’importants prestataires de services de formation et ont la responsabilité de dispenser

des formations, alors que les employés ont la responsabilité de chercher des occasions d’apprentissage tout

au long de leur vie, que ce soit en cours d’emploi ou par le biais de prestataires de services de formation

(OIT, 2010).

Les partenaires sociaux devraient promouvoir le développement des compétences sur le lieu de travail: en

20

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

s’engageant dans le dialogue social qui peut comprendre des conventions collectives signées aux niveaux

national, sectoriel et des entreprises; en favorisant une culture d’apprentissage sur le lieu de travail qui peut

comprendre du temps libre rémunéré pour la formation; en motivant et en appuyant les travailleurs à

s’investir dans l’effort et l’engagement, et en développant les compétences, en offrant des apprentissages et

des stages, en remettant à niveau la qualité de l’apprentissage et en reconnaissant les compétences acquises

par les apprentis; et en faisant en sorte que les travailleuses aient un égal accès aux possibilités

d’apprentissage sur le lieu de travail (OIT, 2008).

Les gouvernements accompagnent le développement des compétences sur le lieu de travail grâce à:

l’assurance qualité de la formation en cours d’emploi et la certification des compétences; des mesures

incitatives pour encourager et permettre aux entreprises de former leur main d’œuvre dans le cadre du

développement de l’entreprise, et pour que les travailleurs participent aux formations, en ciblant

particulièrement les travailleurs aux faibles qualifications; et l’encouragement du dialogue social sur le

développement des compétences aux niveaux de l’entreprise, sectoriel et national (OIT, 2008).

Les apprentissages, les programmes d’alternance études-travail, les programmes de formation, les stages

sont des moyens efficaces pour faire la transition de l’école au monde du travail des jeunes gens en leur

rendant possible l’acquisition d’une expérience de travail de pair avec une formation technique et

professionnelle (OIT, 2008).

Il faudrait apporter un soutien et donner des orientations pour aider les PME à recycler et à mettre à niveau

les compétences de leurs travailleurs ainsi qu’à créer des réseaux d’échange d’informations et des bonnes

pratiques et afin qu’elles mettent leurs ressources en commun pour soutenir le développement des

compétences (OIT, 2008).

12. Compétences

pour l’économie

informelle et

rurale

La base des compétences de l’économie informelle devrait être renforcée pour contribuer à l’amélioration de

la productivité ainsi que des conditions de travail et de vie, et pour faciliter la formalisation des activités

informelles; il faudrait adopter des mesures incitatives pour que les travailleurs investissent dans le

développement des compétences (OIT, 2008).

21

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

Il faudrait soutenir l’apprentissage informel afin d’aider les jeunes gens à acquérir des compétences

employables et faciliter leur cheminement vers l’économie formelle (OIT, 2010).

La formation communautaire dans laquelle la formation est dispensée conformément aux perspectives

économiques et d’emploi identifiées dans les zones locales, est une démarche efficace pour atteindre les

groupes défavorisés et marginalisés. La formation communautaire peut s’accompagner du soutien post-

formation en entrepreneuriat et de l’accès aux marchés du crédit et de produits pour stimuler les entreprises

locales (OIT, 2010).

Il faudrait étendre la portée des institutions nationales de formation au milieu rural et l’assortir de méthodes

d’apprentissage innovantes – l’apprentissage à distance et la formation mobile (OIT, 2008).

13. Ressources

humaines du

système de DC

La priorité devrait être accordée à la préparation d’un nombre suffisant d’enseignants,

d’instructeurs/formateurs, d’administrateurs de la formation et de personnel d’orientation bien qualifiés, et à

la prestation constante de services de remise à niveau professionnelle tout au long de leur carrière (OIT,

2010; UNESCO, 2001).

Le système de normes de qualité et de certification des formateurs devrait être mis en place tout en leur

donnant les possibilités de se conformer à ces normes (OIT, 2005; UNESCO, 2001).

La préparation professionnelle de tous les enseignants des filières techniques et professionnelles devrait

comprendre: la théorie pédagogique, la psychopédagogie et la socio-pédagogie; la gestion de la salle de

classe; les méthodes d’enseignement appropriées à la matière/domaine des futurs enseignants; des méthodes

d’évaluation du travail des étudiants; des techniques et des supports pédagogiques; la production de

matériels didactiques, y compris des matériels didactiques assistés par ordinateur/didacticiels; une

introduction aux méthodes d’orientation pédagogique et professionnelle, ainsi qu’à l’administration

éducative; la panification du cadre dans lequel se déroule l’enseignement dans les classes de travaux

pratiques et les laboratoires et la gestion/l’entretien de ces installations; ainsi que la formation sur le plan de

la sécurité (OIT, 2005; UNESCO, 2001).

22

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

Des enseignants et des formateurs travaillant dans des conditions décentes ont une importance capitale pour

le développement des compétences nationales; les émoluments et les conditions de service du personnel

enseignant devraient être favorablement comparables à ceux des personnes ayant des qualifications et des

expériences analogues dans les autres secteurs professionnels. Les promotions, les grilles de salaire et de

retraite du personnel enseignant devraient prendre en considération toute expérience pertinente acquise dans

un emploi extérieur au secteur éducatif et de formation (UNESCO, 2001).

Les administrateurs du développement des compétences devraient être dotés: d’une vision générale du

développement des compétences; d’une expérience d’enseignement dans l’une des matières enseignées dans

le programme; de connaissances, de techniques et de procédures administratives; de méthodes de gestion

appropriées à l’administration éducative, y compris les technologies de l’information et des

communications; de méthodes de planification financière et d’utilisation efficace des ressources; de

méthodes de gestion contemporaine des ressources humaines (UNESCO, 2001).

14. Suivi, évaluation,

recherche et

innovation

La recherche sur le développement et la formation des ressources humaines devrait guider la planification et

la mise en œuvre des PDC et des programmes de développement des compétences (OIT, 2005).

Le résultat des politiques et des systèmes de compétences devrait être mesuré en s’appuyant sur des

indicateurs de performances, afin de suivre et d’améliorer leur efficacité et leur pertinence; les éléments

essentiels du processus d’évaluation peuvent comporter: le retour de l’information de la part des employeurs,

et des formateurs sur la performance des institutions de formation et le résultat de la formation; des

informations régulières et en temps utile du marché du travail sur la demande actuelle et future de

qualifications et leur transmission pour utilisation par des prestataires de services de formation et d’emploi

(OIT, 2010).

L’impact des PDC devrait être évalué sur la base des progrès réalisés dans le sens de la réalisation des plus

grands objectifs nationaux de développement humain, tels que la création d’emplois décents et l’allègement

de la pauvreté (OIT, 2005).

La collaboration avec les organisations des employeurs et des travailleurs est importante pour le suivi et

23

d’ordre

Domaines

politiques

Principes internationaux de politique

l’évaluation des politiques de compétence (OIT, 2010).

15 Coopération

internationale et

partage de

connaissances

Une coopération internationale bien coordonnée, entre les pays et les organisations internationales, peut

renforcer la capacité nationale de réformer et d’élaborer des politiques et des programmes de formation. Il

faudrait mettre sur pied des mécanismes aux niveaux international et régional pour des échanges réguliers de

connaissances, d’expériences, de conclusions des recherches, de normes de formation, de qualifications, de

programmes d’études, de matériels d’enseignement et d’apprentissage et d’innovations en matière de

développement des compétences ainsi que dans d’autres domaines (OIT, 2005; OIT, 2008; UNESCO, 2001).

La coopération régionale peut être encouragée au moyen de mécanismes de coordination et en créant des

centres conjoints de recherche, de formation et de développement – par exemple, le développement des

qualifications, l’élaboration de matériels, d’outils d’enseignement/apprentissage et la préparation des maîtres

formateurs (UNESCO, 2001).

Les bourses d’études et les programmes d’échange pour les enseignants, les administrateurs, les spécialistes

et les étudiants, ainsi que la coopération entre des institutions analogues de différents pays, devraient être

promus (UNESCO, 2001).

Les migrants et leurs enfants devraient avoir accès aux programmes de développement des compétences de

même qu’il faudrait promouvoir la reconnaissance et la portabilité des qualifications (OIT, 2005; OIT,

2008).

24

3 Analyse des politiques nationales de développement des

compétences

Le présent chapitre analyse les politiques nationales de développement des compétences

(PNDC) de 12 pays par rapport aux principes de la politique de développement des

compétences mentionnés au chapitre 2. L’analyse traite de questions suivantes: le principal

défi ou la principale motivation pour élaborer une PNDC; le contexte socioéconomique et

l’analyse des problèmes; la vision, la mission et les objectifs politiques; les domaines

politiques et les déclarations de politique.

Au début, les contenus des PNDC ont été comparés et il a été constaté qu’ils pouvaient être

regroupés en quatre domaines essentiels:

1. Introduction et analyse de situation;

2. Préambule – vision, mission, objectifs, principes directeurs, champ d’application et

groupes cibles;

3. Déclarations de politique conformément aux domaines thématiques; et

4. Stratégie générale de mise en œuvre – mise en œuvre, mécanisme de suivi et

d’évaluation et cadre institutionnel.

La figure 1 montre les domaines ci-dessus visés par les politiques nationales de 12 pays; un

tableau comparatif des contenus des PNDC des pays est donné en annexe-II.

Figure 1: Structure des PNDC

0 2 4 6 8 10 12

Analyse de situation

Vision

Mission

Objectifs

Politiques selon les domaines thematiques

Mécanismes de mise en oeuvre

Indicateurs d' évaluation

Cibles

Nombre de pays

25

La plupart des PNDC (10 sur 12) comprennent une partie sur l’analyse de situation; 67 pour

cent ont une vision; 83 pour cent ont une mission; 10 des 12 comportent des objectifs

politiques; toutes les PNDC ont des déclarations de politique structurées conformément aux

domaines thématiques, quoiqu’elles ne traitent pas de tous les domaines politiques

conformément aux normes de l’OIT (se reporter au tableau 2); 66 pour cent de celles-ci ont

quelques informations sur la façon selon laquelle la PNDC sera mise en œuvre; mais seules

25 pour cent des PNDC possèdent des indicateurs d’évaluation de la mise en œuvre de la

politique. L’analyse détaillée de ces catégories est menée dans les parties suivantes.

3.1 Analyse de situation

L’analyse de situation est un processus d’analyse de l’environnement socioéconomique et

politique, des parties prenantes et des institutions, des groupes cibles et des problèmes, ainsi

que de l’alignement de la PDC sur les politiques sociales et économiques. L’analyse de

situation est très importante et devrait constituer la base de l’élaboration des politiques.

Cependant, l’analyse de situation est généralement insuffisante dans les politiques nationales,

même si la plupart d’entre elles (10 sur les 12) contiennent des informations sur elle.

Le principal défi ou la motivation pour que les pays élaborent une PDC est de combler l’écart

entre l’offre et la demande de qualifications, de sorte à ce qu’elle concourt à réduire le

chômage, la pauvreté et à promouvoir la croissance économique. Mais la plupart des

politiques nationales ne contiennent pas de preuves pour justifier le problème. Il est

intéressant de remarquer que la plupart des causes du principal problème sont semblables dans

tous les pays; toutefois, certaines causes sont spécifiques à chaque pays. Par exemple, la

plupart des pays qui ont fait l’objet de cette analyse sont confrontés à la difficulté de dispenser

une éducation et une formation de bonne qualité et pertinentes à un nombre toujours croissant

d’entrants sur le marché du travail, tandis que la Nouvelle Zélande fait face au défi d’une

population vieillissante. Une autre motivation importante des politiques de compétence est

l’inclusion sociale.

Bien que beaucoup de pays soient préoccupés par la «fuite des cerveaux», au moins deux pays

ont des plans pour combler le manque de main d’œuvre qualifiée dans d’autres pays. Par

exemple, une motivation essentielle de la PDC de l’Inde est de satisfaire la demande de main

d’œuvre qualifiée sur le marché du travail intérieur et d’outre-mer et annonce:

Etant donné que la proportion de la catégorie de la population en âge de travailler, de 15-59

ans, va constamment augmenter, l’Inde a l’avantage du «dividende démographique»…d’ici

2020, le monde aura un déficit de 47 millions de travailleurs, mais l’Inde aura un excédent de

56 millions de personnes... exploiter le dividende démographique au moyen d’efforts

appropriés de développement des compétences offrirait la possibilité de réaliser l’inclusion et

la productivité au sein du pays et également la réduction du déficit mondial de qualifications.

Le développement des compétences à grande échelle est donc un impératif imminent (Inde,

2009).

26

Les défis communs identifiés dans les politiques nationales sont les suivants:

Les populations en rapide augmentation;

Le chômage qui est plus prononcé chez les jeunes;

Le faible niveau de qualifications de la main d’œuvre;

Le faible statut social accordé à la formation pratique;

L’accès limité à la formation professionnelle;

La faible participation des femmes et des handicapés aux formations pratiques;

De faibles mécanismes réglementaires des systèmes de développement des

compétences;

Le manque de coordination entre les divers organismes/ministères engagés dans le

développement des compétences;

Le peu de lien entre le système de développement des compétences et l’industrie;

L’articulation limitée entre la formation professionnelle et l’enseignement supérieur

général;

Les mécanismes d’orientation professionnelle et de conseils inadéquats;

La qualité insatisfaisante de l’enseignement et de l’apprentissage;

Les rémunérations et les conditions de travail des instructeurs peu attirantes;

L’apathie de l’industrie quand il s’agit de mettre pleinement à profit l’apprentissage

sur le lieu de travail;

La dépendance du gouvernement comme principale source de financement,

aboutissant à l’insuffisance de ressources financières;

L’infrastructure insuffisante/obsolète disponible auprès des prestataires et des

institutions de développement des compétences;

Les programmes de développement des compétences axés sur l’offre; et

L’absence de recherche, de développement et d’innovation en matière de

développement des compétences

3.2 Vision et mission

Une déclaration de vision énonce les grandes lignes de ce que veut l’organisation – un rêve

qu’elle veut réaliser, alors qu’une déclaration de mission définit le but fondamental d’une

organisation ou ce qu’elle fait. Ce sont là les éléments importants de la stratégie qui guident la

fixation des objectifs politiques d’une organisation. Mais, seule la moitié des PDC des 12

pays ont les deux, une déclaration de vision et une de mission (se reporter à la figure 2).

Cependant, chacune des politiques des pays a au moins une déclaration de vision ou une de

mission.

27

Les déclarations de vision dans les PDC visent à développer une main d’œuvre compétente et

qualifiée (100 pour cent) et à contribuer au développement économique (88 pour cent), tandis

que le point de mire des déclarations de mission est d’améliorer la qualité et l’adéquation du

système de développement des compétences (70 pour cent), d’améliorer l’accès des groupes

défavorisés (40 pour cent) et d’améliorer le revenu et les moyens de subsistance (40 pour

cent). Les déclarations de vision et de mission de 12 pays sont énumérées en annexe-III.

3.3 Objectifs politiques

Des objectifs politiques se trouvent dans la plupart des PNDC (10 sur 12) et dans une large

mesure traitent des normes de l’OIT (se reporter au chapitre 2), quoique pas complètement.

3.4 Domaines politiques

Cette partie analyse les déclarations de politique recommandées dans les PNDC eu égard à 15

domaines thématiques de politique conformément aux normes de l’OIT citées au tableau 2.

Dans chaque domaine thématique de politique, on donne des informations sur le degré

jusqu’auquel les PNDC des 12 pays ont des principes de politique semblables ou

dissemblables; et ensuite, quelques bons exemples des PNDC sont cités.

3.4.1 Gouvernance, coordination et planification des systèmes de DC

«La gouvernance, la coordination et la

planification des systèmes de

développement des compétences» est un

domaine politique important traité dans

chaque politique nationale, mais seule la

2 4 6

VISION MISSION

Figure 2 : Nombre de politiques des pays ayant des déclarations de vision et de mission

Encadré 6: Nature de l’organisation faîtière pour le développement des compétences

Autonome – Malawi, Zambie, Ethiopie, Ghana

Semi-autonome- Swaziland, Zimbabwe

Consultative – Inde, Afrique du Sud

28

moitié d’entre elles répondent suffisamment aux principes internationaux de politique (se

reporter au tableau 2). Les différentes politiques nationales préconisent différents types de

cadres institutionnels pour gérer le système de développement des compétences, mais une

stratégie essentielle recommandée par la plupart des pays est de mettre sur pied une

organisation faîtière pour le développement des compétences, ayant des représentants de

toutes les parties prenantes. Cependant, des différences considérables existent au niveau de la

nature de l’autonomie et des responsabilités des organisations faîtières des divers pays qui

peuvent être de nature complètement autonomes, semi-autonomes ou consultatives (se

reporter à l’encadré 6). Certains pays ont recommandé que l’organisation faîtière gère tous les

sous-systèmes essentiels, tels que les qualifications, l’assurance qualité, le financement, etc. et

qu’elle ait des organes subsidiaires/divisions/comités pour gérer ces sous-systèmes. Toutefois,

les politiques de certains autres pays préconisent la création d’organes indépendants pour

gérer ces sous-systèmes. Des exemples de pays ayant différents cadres institutionnels sont

donnés dans l’encadré 7.

Bien que l’analyse de l’efficacité des différents cadres institutionnels dépasse le cadre de la

présente étude, les experts s’accordent à dire que la présence de trop d’organes indépendants

se solde par la complexité et le chevauchement des fonctions.

La PNDC de l’Inde présente un bon exemple de la manière d’améliorer la coordination entre

d’une part les ministères et d’autre part la promotion d’initiative du secteur privé au moyen

des partenariats publics privés. L’Inde a introduit avec le Conseil national du développement

des compétences du Premier-ministre, qui est l’organisation faîtière de l’élaboration des

politiques, les dispositions institutionnelles suivantes (Inde, 2009):

Encadré 7: Divers cadres institutionnels

Afrique du Sud: Sept types différents d’institutions, au moins, se partagent les responsabilités au

niveau national, mis à part les départements publics. Celles-ci comprennent les organes

indépendants – l’Autorité nationale de qualification, trois Conseils de qualité indépendants,

l’Organe national de « modération » des artisans, les Autorités sectorielles/locales d’éducation et

de formation («SETA»), les organes professionnels et l’organe consultatif- l’Autorité nationale

des compétences. En outre, le pays dispose également d’un Conseil de développement des

ressources humaines

Ghana: La politique recommande la création d’une organisation faîtière qui sera dénommée le

Conseil de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels («COTVET») pour

coordonner et superviser tous les aspects de l’enseignement et de la formation techniques et

professionnels au Ghana. Les fonctions du Conseil seront accomplies par trois organes/comités

semi-autonomes (Ghana, 2004):

L’Autorité nationale des qualifications du Ghana («GNQA»),

Le Comité directeur consultatif de la formation industrielle («ITAB»), et

Le Comité directeur de l’assurance qualité de la formation («TQAB»).

Ethiopie: Une nouvelle structure organisationnelle du système d’EFTP sera mise en

place, avec les autorités autonomes de l’EFTP aux niveaux fédéral et des Etats régionaux et

sera régie par les conseils de l’EFTP. (Ethiopie, 2008).

29

• Le Conseil national du développement des compétences du Premier-ministre: organisation

faîtière qui donne les orientations politiques;

• Le Comité directeur national du développement des compétences («NSCB»): qui harmonise

les initiatives du gouvernement;

• La Société nationale pour le développement des compétences («NSDC»): qui encourage la

participation du secteur privé; et

• Le Conseil national de la formation professionnelle («NCVT»).

La PNDC de l’Inde recommande aussi que des partenariats soient consciemment promus

entre le Gouvernement, l’Industrie, les syndicats, les gouvernements locaux, les institutions

de la société civile et tous les prestataires de services de formation professionnelle. La

politique définit clairement les rôles et les responsabilités du Gouvernement, des employeurs,

des syndicats, des organisations de la société civile.

Pas beaucoup de pays ont abordé la question importante de la cohérence entre la PDC et les

politiques socioéconomiques, mais la politique indienne énonce que la PNDC fera partie

intégrante des politiques et programmes économiques, de travail et sociaux globaux.

Beaucoup de pays se concentrent sur l’approche sectorielle pour prévoir et satisfaire la

demande de qualifications et généralement, cette fonction est accomplie par l’intermédiaire

d’organes spécifiques de l’industrie/secteur. Par exemple, l’Afrique du Sud disposent

d’Autorités sectorielles/locales de l’enseignement et de la formation («SETA»); Les

politiques de l’Inde et du Bangladesh recommandent de mettre sur pied des Conseils des

compétences sectoriels/de l’industrie.

3.4.2 Accès, équité et égalité des genres

L’amélioration de «l’accès, de l’équité et de l’égalité des genres» constitue un domaine

politique essentiel abordé dans toutes les politiques nationales (PNDC); bien que seule la

moitié d’entre elles respectent suffisamment les principes internationaux de politique (se

reporter au tableau 2).

Parmi tous les pays, la PNDC de l’Inde est celle qui a détaillé le plus ce domaine politique, ce

qui est compréhensible, vu l’énorme disparité des niveaux d’instruction et de revenu de la

population. Elle appelle à une extension considérable et précise même des cibles très

ambitieuses comme elle recommande des politiques et des stratégies de promotion de l’accès

au développement des compétences en milieu rural et dans l’économie informelle, l’accès des

femmes et des handicapés ainsi que des couches économiquement plus faibles de la société

(se reporter à l’encadré 8).

30

Encadré 8: Inde: Améliorer l’accès, l’équité et l’égalité des genres

La capacité actuelle du développement des compétences du pays est de 3,1 millions.

L’Inde s’est fixé une cible de 500 millions de personnes d’ici 2022. L’initiative de

développement des compétences nécessite une extension considérable de la capacité, des

approches innovantes d’exécution et des Partenariats public privés.

Les obstacles à l’entrée, tels que le niveau d’instruction, le transport, la perte de salaire et

la langue seront surmontés. Tout en améliorant les possibilités de développement des

compétences pour tous, des évaluations d’entrée seront menées afin d’orienter les gens

ayant différents profils et besoins vers les programmes appropriés de développement des

compétences.

La politique envisage de sensibiliser les groupes cibles sur les avantages du

développement de compétences.

Le milieu rural:

Des modèles d’exécution innovants, tels que l’exécution décentralisée, la formation

modulaire souple, la formation mobile, l’apprentissage à distance, l’apprentissage

électronique et l’apprentissage en ligne seront utilisés.

L’extension des institutions de formation publique sera promue, particulièrement en zones

rurales, frontalières, montagneuses et difficiles, là où le secteur privé peut trouver qu’il est

difficile d’investir.

Le développement des compétences pour le travail indépendant constituera une

composante importante dans le milieu rural. Le soutien après formation, y compris le

parrainage pour l’accès aux marchés, le crédit et les technologies appropriées, constitue

une partie importante de la stratégie de développement des compétences pour le travail

indépendant

Les centres de développement des compétences au niveau des villages et des quartiers

servent de kiosques à guichet unique, disposant d’informations sur le marché local du

travail/de l’emploi, les possibilités d’apprentissage professionnel et les plans de soutien.

Les personnes économiquement plus faibles:

Des mesures pour les personnes pauvres, telles que l’encadrement spécial pour la

compétition aux tests d’admission, les possibilités non formelles de développement des

compétences et l’offre élargie de bourses, de livres et de prêts à des conditions

avantageuses seront instituées et mises en œuvre.

La politique envisage l’intégration et le renforcement des composantes du développement

des compétences portant sur les programmes de réduction de la pauvreté.

L’égalité des genres:

Les secteurs qui emploient un grand nombre de femmes seront identifiés et les instituts de

formation des femmes augmenteront de beaucoup.

Les préjugés relatifs aux femmes dans les cours de formation professionnelle seront

éliminés afin d’encourager la participation de ces dernières aux métiers non traditionnels,

notamment les domaines technologiques existants et naissants.

Des mesures proactives pour surmonter les obstacles et faciliter la participation des

femmes, tels que les foyers d’hébergement, les bourses, le transport, les matériels de

formation et les prêts, seront mis à disposition à grande échelle.

Les handicapés:

La politique envisage d’augmenter les centres pour handicapés et de les adapter

suffisamment pour leur permettre l’accès à ces centres par le biais de moyens de transport

et de plans de bâtiments adéquats. Source: Inde, 2009

31

La politique du Bangladesh recommande de cibler les secteurs, tels que l’agriculture, les

industries de la pêche et artisanales pour améliorer tout d’abord l’accès des groupes qui sont

traditionnellement sous représentés dans la formation pratique (Bangladesh, 2011). La

politique d’accès équitable à l’enseignement supérieur de la Nouvelle Zélande consiste à faire

en sorte que les contributions propres des étudiants, sous forme de droits de scolarité, soient

abordables, prévisibles et justes (Nouvelle Zélande, 2007). En outre, elle recommande des

subventions aux droits d’inscription et toute une gamme de mesures de soutien aux étudiants,

dont les indemnités estudiantines, les bourses fondées sur le mérite ou les besoins ainsi que

les prêts estudiantins, qui ne portent pas d’intérêts pour les étudiants qui restent en Nouvelle

Zélande. La PNDC du Zimbabwe contient elle aussi de bons éléments pour promouvoir

l’équité, l’accès et l’égalité des genres et sont exposés brièvement dans l’encadré 9.

3.4.3 Financement

«Le financement» est l’un des domaines politiques le plus important qui est assez bien traité

dans les PNDC. Sur 12 pays, 11 ont des politiques de financement; huit pays respectent

suffisamment les principes internationaux de politique et les pays restants les traitent

partiellement. La création d’un fonds de développement des compétences au moyen de

prélèvement à la source sur les salaires est la stratégie préférée pour avoir une source de

financement viable, bien que les PNDC recommandent d’autres mesures, telles que les droits

de formation, la génération de revenu par les prestataires de services de formation, le

Encadré 9: Zimbabwe: Améliorer l’accès, l’équité et l’égalité des genres

Des incitations seront données aux prestataires tant du public que du privé pour organiser

des programmes spéciaux ciblant les besoin de formation des groupes spéciaux (les

femmes, les jeunes, les handicapés, les apprentis informels, etc.) au moyen d’un ensemble

de mesures incitatives convenablement conçu, telles que du personnel supplémentaire et

une assistance financière.

Des mesures adéquates seront prises pour faire en sorte que les handicapés aient accès à

l’environnement physique, au transport, aux technologies et systèmes d’information et de

communications, ainsi qu’à d’autres installations et services ouverts au public, tant en

milieu urbain que rural.

La dimension genre sera intégrée dans les programmes d’études à tous les niveaux de

l’éducation et de la formation en tant que question transversale.

Toutes les images stéréotypées dans les programmes, les manuels scolaires, les autres

matériels d’apprentissage, d’enseignement et dans les médias qui perpétuent la

discrimination et qui dénigrent les femmes seront éliminés.

Des modèles féminins, y compris celles vivant avec des handicaps, seront utilisés en

enseignant les programmes.

Des mécanismes de suivi de la participation des femmes et des handicapés à

l’enseignement et la formation seront mis en place et comprendront des femmes et des

handicapés pour s’assurer que les objectifs de ladite politique sont atteints. Source: Zimbabwe, 2010

32

Partenariat public privé, le financement du gouvernement et des partenaires au

développement. Un exemple de la politique du Zimbabwe illustre bien comment elle vise à

diversifier les sources de financement du DC (se reporter à l’encadré 10).

Quelques pays ont aussi recommandé un financement axé sur la performance des prestataires

de services de formation afin que la formation soit déterminée par la demande. Par exemple,

la Stratégie nationale des compétences de l’Angleterre propose de récompenser les “colleges”

qui dispenseront des cours déterminés par la demande et de réduire les financements des cours

dont la demande chute et de ceux qui sont moins prioritaires. La politique de l’Ethiopie ne

parle pas seulement de diversifier les sources de financement, mais aussi d’améliorer

l’efficacité en réduisant les coûts, en promouvant la formation des apprentis et l’affectation

des financements axée sur la performance (se reporter à l’encadré 11).

3.4.4 LMI and anticipation of skills demand

Encadré 10: Zimbabwe: Comment les parties prenantes vont contribuer au financement

Le Gouvernement par l’allocation budgétaire annuelle

Les employeurs par la contribution au prélèvement fiscal

Le secteur privé par la prestation de services de formation, les apprentis liés par contrat et la

participation au PPP

Les bénéficiaires par des mesures de partage des coûts et de recouvrement des coûts

Les partenaires sociaux tels que les ONG et les OC [organisations communautaires] par la

prestation de services de formation au niveau des communautés

Les partenaires au développement par les accords bilatéraux et internationaux

[Les prestataires de services de formation au moyen] de la génération de revenus … Source: Zimbabwe, 2010

Encadré 11: Ethiopie: Politiques de financement

Les limitations de ressources seront palliées par une combinaison de mécanismes d’économies de

coûts, de génération de ressources externes et de diversification des sources de financement.

L’accroissement de l’efficacité en modernisant les structures et les procédures de gestion, en

accordant davantage d’autonomie financière aux institutions et en augmentant la capacité

d’utilisation des institutions d’EFTP, par exemple au moyen de règles de recrutement souples.

L’emploi de l’affectation des ressources axée sur la performance.

La promotion des programmes d’apprentissage qui réduira progressivement les coûts unitaires de

l’EFTP.

La stimulation de l’investissement privé dans l’EFTP en octroyant des incitations financières.

Des incitations seront offertes aux sociétés qui dispensent l’EFTP dans les entreprises ou les

coopératives.

Des mesures incitatives seront prises pour encourager les employeurs à contribuer aux coûts de

l’EFTP au moyen de bourses, de dons d’équipement et d’autres moyens.

Les bénéficiaires directs contribuent au financement.

La génération de revenu interne devra être la principale source de financement des instituts

d’EFTP; il faudra renforcer les capacités de génération de revenu des institutions d’EFTP, mais les

activités génératrices de revenu ne devraient pas détourner les institutions d’EFTP de leur activité

principale d’EFTP. Source: Ethiopie, 2008

33

3.4.4 IMT et anticipation de la demande de qualifications

Le domaine politique «IMT et anticipation de la demande de qualifications» n’est pas

suffisamment traité par la majorité des politiques nationales, bien que ce soit un facteur

crucial pour obtenir un système de formation déterminée par la demande. L’importance de ce

domaine politique est renforcée par la Stratégie nationale des compétences d’Angleterre qui,

tout en reconnaissant l’importance de ce domaine politique, déclare: «Le mieux le marché

reflète les besoins de compétences des entreprises et les attentes des apprenants, plus clairs

seront les mesures de performance de la qualité et de l’adéquation de nos établissements

d’enseignement postscolaire.» La stratégie souligne l’importance de la collaboration entre le

Gouvernement, les prestataires de services de formation, les employeurs, les conseils de

qualifications sectorielles et les autorités régionales et locales pour identifier les besoins en

compétences à court, à moyen et à long termes de l’économie. De même, la stratégie de la

Nouvelle Zélande recommande la collaboration entre la Commission de l’enseignement

tertiaire et le Département du Travail, outre l’engagement actif des employeurs, de l’industrie

et des communautés auprès des organisations de l’enseignement supérieur afin d’améliorer le

système d’information sur le marché du travail (SIMT).

Les politiques nationales de nombreux pays, y compris celles de l’Inde et du Zimbabwe,

suggèrent de se concentrer sur un SIMT propre à chaque secteur. Des exemples de principes

de politique essentiels pour prévoir la demande de main d’œuvre qualifiée de certaines

politiques nationales sont exposés ci-dessous:

Inde:

Le SIMT propre aux secteurs sera mis en place au niveau national et à celui des Etats et

ceux qui sont propres aux zones au niveau local avec l’aide des Conseils de compétences

sectorielles (sous l’égide de la Société nationale de développement des compétences) afin

d’entreprendre une analyse du marché du travail.

L’exercice de Planification des ressources humaines (PRH) sera entrepris pour jauger

l’offre et la demande anticipées de travailleurs qualifiés par les différents niveaux de

compétences, de secteurs économiques et par zones géographiques sur différentes périodes.

Les informations, ainsi produites par le SIMT et les exercices de PRH, seront compilées et

largement diffusées au gouvernement, aux employeurs, aux prestataires de services de

formation, aux stagiaires et stagiaires potentiels aux niveaux national, des Etats et local,

pour leur permettre de prendre les décisions appropriées.

Source: Inde, 2009

Nouvelle Zélande:

La Commission de l’enseignement tertiaire et le Département du Travail travailleront

ensemble pour améliorer les informations sur le marché du travail aux niveaux national et

régional.

Les employeurs, l’industrie et les communautés en s’engageant activement auprès des

organisations de l’enseignement tertiaire planifieront leurs besoins actuels et futurs de

compétences et de connaissances.

Source: Nouvelle Zélande, 2007

Zimbabwe:

Le SIMT axé sur les secteurs sera conçu et mis en œuvre.

Mener une enquête sur la main d’œuvre et des études de suivi périodiques sur les diplômés.

34

Source: Zimbabwe, 2010

Ethiopie:

Les unités de recherche des agences fédérales et des Etats régionaux d’EFTP élaboreront

conjointement un concept pragmatique et facile à mettre en œuvre de suivi constant du

marché du travail aux fins de l’EFTP. Ce qui reposera sur un travail en réseau avec les

parties prenantes et les dépositaires des informations sur le marché du travail. Utiliser

ensuite cette riche base d’informations obtenues pour des études de suivi et des exercices

avec des outils bon marché pour capter les signaux des tendances du marché du travail.

Source: Ethiopie, 2008

Afrique du Sud

Le Département de l’enseignement supérieur et de la formation recueillera et analysera les

informations sur les besoins de qualifications des plans sectoriels de compétences et d’une

recherche sur le marché du travail indépendamment commanditée aussi.

Source: Afrique du Sud, 2011

3.4.5 Services de l’emploi

Les services de l’emploi publics et privés qui sont des institutions importantes pour faciliter

les services de l’emploi, ne sont même pas mentionnées dans la plupart des politiques

nationales. Seule la moitié des politiques nationales comprennent l’orientation professionnelle

et les conseils de carrière, mais même la plupart de ces politiques ne traitent pas suffisamment

des principes internationaux de politique. La question des programmes de marché du travail

actifs pour les travailleurs au chômage ou ceux qui risquent de l’être n’est généralement pas

abordée. Des exemples de principes de politique clés de ce domaine politique de certaines

politiques nationales figurent dans l’encadré 12.

Encadré 12: Exemples de politiques d’orientation et de conseils professionnels

Angleterre:

Des données sous forme de «feux de signalisation» à propos de chaque «college» et de

chaque cours, y compris si possible, leur bilan du nombre de personnes qui a pu trouver un

emploi, seront introduites, afin que les apprenants sachent quels cours les aideront à obtenir

la promotion de carrière qu’ils veulent. Les données sous forme de «feux de signalisation»

comporteront également des informations sur la qualité des différents cours, les notations de

la satisfaction de la clientèle de même que les gains salariaux qui en résulteront

probablement et ainsi de suite.

Afin d’aider les adultes à obtenir un emploi, une promotion ou un meilleur emploi, nous

voulons que tout un chacun soit plus conscient de la formation à laquelle il a droit et de sa

capacité d’exercer un choix quant aux cours qu’il suivra et quant à la façon et au lieu où il

les suivra. Source: Angleterre, 2009

Afrique du Sud:

Le cheminement de carrière est tracé en fonction des qualifications dans tous les secteurs et

sous-secteurs, et est effectivement communiqué, contribuant ainsi à améliorer l’adéquation

de la formation ainsi qu’une plus grande mobilité et progression.

Les Autorités sectorielles/locales de l’enseignement et de la formation («SETA») et le

Fonds national des compétences («NSF») doivent lancer des initiatives d’orientation de

carrière dans leurs secteurs.

Des guides de carrière sont élaborés avec les informations sur le marché du travail obtenues

de SETA, abordant les sous-secteurs au sein de leur secteur. Source: Afrique du Sud, 2011

35

3.4.6 Qualifications, certification des compétences et assurance qualité

«Les qualifications, la certification des compétences et l’assurance qualité» représentent un

domaine politique important qui a été traité par la plupart des politiques nationales; les deux

tiers d’entre elles traitent suffisamment des principes internationaux de politique. La plupart

des politiques des pays recommandent d’élaborer un cadre national de qualification (CNQ);

d’établir des normes; de tenir compte des résultats de l’apprentissage pour la qualification;

d’accréditer les prestataires de services de formation; de reconnaître l’apprentissage antérieur;

de mettre en place un système d’évaluation et de certification en guise de système d’assurance

qualité. La plupart des PDC ont aussi suggéré d’articuler l’enseignement général avec

l’enseignement et la formation professionnels. Des exemples de politiques nationales sont

exposés ci-dessous:

Swaziland: Le cadre de l’EFTP devrait assurer l’intégration de l’enseignement universitaire, de

l’enseignement général et de l’éducation et de la formation techniques et professionnelles de

manière à ce que les besoins d’une main d’œuvre Swazi mondialement compétitive du futur

soient reflétés. Il faut mettre en place un système de progression verticale qui reconnaît

l’apprentissage antérieur et qui doit permettre à un diplômé de l’école secondaire ayant des

qualifications professionnelles d’entrer dans le programme à un niveau pertinent et approprié

(Swaziland, 2010).

Encadré 12: Exemples de politiques d’orientation et de conseils professionnels (suite)

Sri Lanka:

Créer un réseau d’orientation de carrière pour le secteur de l’EFTP.

Mettre sur pied des unités de conseils psycho-sociaux. Source: Sri Lanka, 2009

Zimbabwe:

Le Comité d’orientation et de conseils de l’Autorité nationale de formation mettra en place

et coordonnera les structures à tous les niveaux du système, y compris les institutions de

formation qui assureront les services d’orientation et conseils.

Produire un manuel d’orientation professionnelle annuellement. Source: Zimbabwe, 2010

Inde: Les échanges sur l’emploi seront restructurés sous forme de centres d’orientation de

carrière afin de guider les candidats vers des emplois, des apprentissages et des formations

(Inde, 2009). Source: Inde, 2009

36

Angleterre: Le système des compétences doit faire partie de la maille de notre système

universitaires de manière à ce qu’il y ait un cheminement professionnel clair de l’apprentissage

du stade de technicien jusqu’à la licence et au-delà (Angleterre, 2009).

Inde: L’emploi généralisé des technologies de l’information et des communications sera

encouragé pour l’apprentissage ou pour accroître l’impact de l’apprentissage. Il existera

différents cheminements d’apprentissage – théorique et pratique – qui intègrent l’apprentissage

formel et non formel, notamment l’apprentissage sur le lieu de travail et qui offrent une

mobilité verticale de l’apprentissage professionnel à l’apprentissage académique (Inde, 2009).

Cinq fonctions essentielles de l’assurance qualité, telles que recommandées par la politique de

l’Inde, sont exposées dans l’encadré 13.

Peu de politiques nationales visent à promouvoir l’excellence du développement des

compétences. Des exemples de politiques de promotion de l’excellence du Zimbabwe et de

l’Inde sont cités ci-dessous:

Zimbabwe: Promouvoir l’excellence de l’EFTP au moyen d’analyses comparatives (à l’échelle

nationale et internationale), de systèmes de notation et en créant des institutions d’excellence

(Zimbabwe 2010).

Inde: Afin de promouvoir l’excellence, un nombre important d’institutions performantes sera

aidé à se développer en institutions d’excellence. Ces institutions seront généreusement dotées

de ressources, équipées d’installations internationalement comparables et de facultés de grande

qualité et devront être en mesure d’offrir des programmes de haute qualité dans les domaines

des technologies actuelles et naissantes. Ces institutions seront mises en réseau avec un certain

nombre d’institutions de leur voisinage et serviront d’institutions chefs de file en soutenant leur

développement (Inde, 2009).

Encadré 13: Inde: Assurance qualité

L’assurance qualité repose sur cinq fonctions essentielles :

a) Validation des qualifications pour s’assurer que les qualifications reflètent les besoins du

marché, les exigences du lieu de travail et qu’elles sont exprimées sous forme de compétences

ayant des critères d’évaluation bien définis;

b) Validation du processus de formation pour s’assurer que les outils, les méthodologies et le

matériel convenables, tels que proposés par les programmes d’études/normes, sont utilisés par les

personnes ressources;

c) Evaluation des apprenants dont la qualité est assurée pour garantir que l’évaluation repose sur

les normes nationales (compétences) et qu’elle utilise des méthodes d’évaluation valables et

fiables ;

d) Accréditation des prestataires de services de formation et des institutions de formation pour

s’assurer que la formation est dispensée par des formateurs compétents et qualifiés dans des

institutions bien dotées de ressources et bien gérées; et

e) Recherche et informations pour relier l’offre de travailleurs qualifiés aux tendances des IMT

bien documentées, couvrant les secteurs tant organisés que non organisés de l’économie.

Source: Inde, 2009

37

3.4.7 Cours préprofessionnels de l’enseignement général

«Les cours préprofessionnels de l’enseignement général» ne sont pas un domaine politique

populaire des politiques nationales; il est traité dans moins de la moitié d’entre elles et cela en

ne respectant que trop partiellement les principes internationaux de politique. Le Ghana

dispose de l’ensemble le plus complet de politiques dans ce domaine qui sont exposées dans

l’encadré 14. La politique du Botswana mentionne que des liens étroits seront établis entre le

système national d’enseignement et de formation professionnels et les autres secteurs du

système d’éducation formelle, particulièrement en matière d’élaboration des programmes

d’études, de renforcement des matières préprofessionnelles dans les écoles et d’orientation et

de conseils de carrière (Botswana, 1997). La politique de l’Inde consiste à se servir de

l’enseignement scolaire comme outil pour renforcer la sensibilisation sur la formation

professionnelle auprès des jeunes gens. Le Sri Lanka vise à étendre les ressources du secteur

de l’EFTP au système

scolaire, au moyen de

programmes de technologie

de courte durée. La politique

du Swaziland opte pour

l’alignement du programme

éducatif préprofessionnel sur

les niveaux du cadre national

des qualifications de l’EFTP.

3.4.8 Formation pré-emploi

«La formation pré-emploi»

est un domaine politique

important et a été traité par la

majorité des politiques

nationales, bien que toutes

d’entre elles n’aient pas

suffisamment respecté les

principes de politique. La

plupart des PNDC recommandent de mettre en place des Cadres nationaux de qualifications

(CNQ) ou des Cadres nationaux de qualifications professionnelles (CNQP), en utilisant des

programmes d’études modulaires axés sur les compétences, en dispensant des formations de

façon souple et en mettent l’accent sur les compétences non techniques. Des exemples de

politiques des pays pour la formation pré-emploi sont exposés ci-dessous.

Swaziland: l’exécution de l’EFTPDC doit répondre aux secteurs formel, informel et non

formel de l’économie et doit intégrer d’autres compétences contemporaines qui amélioreront

l’employabilité des apprenants. Les compétences de la vie courante doivent être intégrées

dans les programmes d’EFTPDC, en mettant particulièrement l’accent sur la prévention et la

14: Ghana: Améliorer les perspectives de formation de la main d’œuvre

Les étudiants terminant l’éducation obligatoire et post-

obligatoire doivent avoir les compétences de base (les

compétences de lecture, d’écriture et de calcul) nécessaires

pour acquérir et s’adapter aux nouvelles technologies

naissantes.

L’enseignement de l’anglais, des sciences, des

mathématiques et de la technologie (l’application des

sciences et des mathématiques pour résoudre des problèmes

et innover) sera renforcé aux niveaux des collèges et lycées,

aux fins d’une formation technique supérieure, en prêtant

une attention spéciale aux filles.

Les compétences pré-techniques et préprofessionnelles

seront intégrées et les arts et l’artisanat seront réintroduits

dans les programmes d’études de base constituant ainsi le

fondement de l’appréciation de la création et de l’art.

Les éléments d’éducation préprofessionnelle seront reportés

aux niveaux post-élémentaires, à savoir: les instituts/centres

d’apprentissage, de formation professionnelle, les instituts

agricoles et les instituts techniques.

Source: Ghana, 2004

38

lutte contre la pandémie du VIH et du sida. Introduire des trousses de formation souples et

modulaires reposant sur un sondage de recherche pour l’employabilité et/ou le travail

indépendant durables. Faire en sorte que les programmes des institutions de formation soient

souples et ouverts à la formation initiale, à la formation en cours d’emploi et aux chômeurs

(Swaziland, 2010).

Botswana: Les programmes de formation privilégieront un mode d’exécution souple et

devront répondre aux changements technologiques. On augmentera le nombre de places de

formation pour ceux qui quittent l’école (Botswana, 1997).

Ethiopie: Les programmes des institutions d’EFTP seront établis en fonction des besoins

locaux en ressources humaines qualifiées et des besoins des gouvernements régionaux

respectifs (Ethiopie, 2008).

Ghana: L’EFTP sera conçu pour doter les étudiants des compétences fondamentales et

essentielles ainsi que des habitudes de travail souhaitables afin d’améliorer la capacité

d’apprentissage de la future main d’œuvre. L’employabilité générale sera incluse dans la

préparation des individus au monde du travail, qui comprend: les attitudes et les habitudes

de travail, les aptitudes à chercher un emploi, les compétences de gestion du personnel, les

aptitudes au travail en équipe et interpersonnelles, la pensée créative et les aptitudes à

résoudre des problèmes, le développement de carrière et l’apprentissage tout au long de la

vie, de même que la conscience de la qualité. Les aptitudes, les compétences et les normes

seront déterminées par des groupes de l’industrie plutôt que par les prestataires de services

de formation. La formation en entreprise sera reconnue, encouragée et traitée comme une

partie importante du système d’examen et de certification (Ghana, 2004).

Nouvelle Zélande: Le développement de compétences de base solides, particulièrement la

lecture, l’écriture, le calcul et la langue, ainsi que la pensée critique, la résolution de

problèmes, l’aptitude au calcul et les technologies des communications restent prioritaires

(Nouvelle Zélande, 2007).

Inde: Outre les compétences professionnelles, l’apport de compétences non techniques (ou

de la vie courante) - l’alphabétisation de base, le calcul, la santé et la sécurité au travail,

l’hygiène, les droits fondamentaux du travail, le travail en équipe et la création de la

confiance – seront une composante faisant partie intégrante du programme d’études (Inde,

2009).

3.4.9 Apprentissage tout au long de la vie (ATLV)

L’apprentissage tout au long de la vie (ATLV) est un domaine politique important, mais

seules peu de politiques nationales traitent suffisamment des principes de politique

internationaux. Quelques exemples des principes de politique essentiels de l’ATLV de

certaines politiques nationales sont exposés ci-dessous:

Angleterre: Soutenir les personnes qui bénéficient de l’allocation chômage pour qu’elles

acquièrent les compétences dont elles ont besoins pour trouver et garder un emploi et obtenir

une promotion; continuer à les aider en tant que priorité du système des compétences

(Angleterre, 2009).

Ethiopie: Les TIC seront introduites dans l’évaluation de la formation et des compétences

comme outil important pour améliorer l’accès et la qualité ainsi que pour augmenter les

39

possibilités d’ATLV. Le système d’EFTP encouragera la mobilité et la progression verticale

et horizontale entre les différentes professions de l’EFTP et les différents niveaux de

qualifications, mais aussi entre l’EFTP, l’enseignement général et supérieur. L’EFTP devrait

créer des possibilités de promotion de carrière et de continuer l’apprentissage (Ethiopie,

2008).

Ghana: Les entreprises seront motivées à parrainer des programmes de formation pour le

recyclage continu des compétences et la remise à niveau des employés (Ghana, 2004).

Malawi: l’EFTEP aura de multiples points d’entrée et de sortie; les apprenants doivent

pouvoir entrer et sortir du système d’EFTPE à différents stades adaptés à leurs compétences

et à leurs besoins, avec leurs qualifications qui seront certifiées à différents niveaux (Malawi,

1998).

Zimbabwe: l’ATLV sera promu au moyen d’un système d’accumulation de crédits de cours

aboutissant à une qualification (Zimbabwe 2010).

Inde: Le CNQP accompagnera l’apprentissage tout au long de la vie, la remise à niveau

continue des compétences et des connaissances (Inde, 2009). ‘

3.4.10 Prestataires de formation institutionnelle

«Les prestataires de formation institutionnelle» représentent l’un des domaines politiques le

plus important qui ait été abordé par chacune des politiques nationales, bien que la moitié

d’entre elles ne répondent pas suffisamment aux principes internationaux de politique. La

plupart des politiques nationales ont reconnu la nécessité d’améliorer l’efficacité et la

pertinence de la formation des prestataires de services de formation publique, mais seules peu

d’entre elles contiennent des politiques d’encouragement d’un mixe appropriés de prestataires

publics et privés. La plupart des politiques ont recommandé l’autonomie des institutions

publiques de développement des compétences et la création de conseils d’administration avec

la participation de toutes les parties prenantes, particulièrement l’industrie. Cependant, une

question se pose: Est-ce qu’un tel modèle peut marcher pour tous les instituts publics de

formation, indépendamment de leur emplacement, en particulier ceux situés loin des centres

industriels? Aggarwal (2010) avance des arguments contre cette politique en Inde et dans les

Etats: «L’environnement dans lequel les divers ITI (instituts de formation) fonctionnent

diffèrent sur le plan des politiques des gouvernements des Etats respectifs, du niveau de

développement économique et industriel, de l’emplacement – rural/urbain/centre industriel …

donc, il n’existe pas de modèle à taille unique» Par ailleurs, les politiques n’ont pas abordé la

question de la possibilité de réaliser l’autonomie académique, étant donné que ces instituts

doivent suivre des programmes d’études et des normes prescrites centralement. En outre, à

quel degré d’efficacité seront exercés l’autonomie financière et administrative, étant donné

que les instituts publics de formation dépendent du financement du gouvernement ou quelque

autres organismes et qu’ils doivent suivre leurs directives? Un autre facteur crucial qui

détermine l’efficacité de l’autonomie des instituts publics de formation est le système de

gouvernance d’ensemble des organes et des institutions publics du pays. La gouvernance des

instituts publics de formation est ancrée dans la culture sociale, économique et politique d’un

40

pays et toute tentative d’établir des normes différentes pour les instituts de formation publics

sera confrontée à des défis de mise en œuvre. Comme le fait observer Levin (2008, p.67) dans

le cas des «colleges TAFE» en Australie:

Bien que les gouvernements aient l’autorité de changer les processus et les structures

de gouvernance des «colleges [TAFE]», ces changements ne sortent pas du néant ou

du gouvernement, mais de l’ordre négocié entre le gouvernement et ses institutions et

du contexte social, politique, économique dans lequel le gouvernement fonctionne

dans une quelconque juridiction donnée (Levin, 2008).

Une autre question cruciale est la faible capacité de gestion des instituts de formation publics

pour les faire fonctionner comme des organes autonomes. Les politiques nationales n’ont pas

développé ces points cruciaux. Par conséquent, en général, la politique relative à l’autonomie

des prestataires publics de développement des compétences semble être un cas de

transposition directe d’autres politiques. Toutefois, il existe des exceptions et un exemple

digne d’attention est la Stratégie nationale des compétences de l’Angleterre qui

recommande que le système accorde progressivement une plus grande autonomie aux

«colleges» et aux institutions de formation qui font preuve d’excellence en matière

d’enseignement. L’analyse a également révélée que beaucoup de politiques nationales n’ont

pas suffisamment traité la question de la disponibilité de ressources humaines et financières

suffisantes des instituts de formation ou de la façon dont ils s’acquittent de leur responsabilité

vis-à-vis de leurs performances.

La politique du Ghana se concentre sur l’encouragement du secteur privé à assurer la

formation et recommande d’étendre des avantages analogues (bourse d’études et prêts) aux

étudiants des instituts de formation publics et privés; d’étendre les installations des instituts de

formation publics aux étudiants des instituts privés; ainsi que des mesures incitatives fiscales

et des prêts à des conditions avantageuses aux prestataires privés. Une caractéristique unique

de la politique est l’adoption du concept de «prestataire de services clientèle» et la mise sur

pied de centres de ressources régionaux dont les installations peuvent être utilisées par les

instituts de formation de la région (Ghana, 2004).

L’amélioration des performances des prestataires de services de formation est mise en relief

dans les politiques de l’Inde, de la Nouvelle Zélande, du Sri Lanka, du Bangladesh et du

Zimbabwe. La politique de l’Inde vise la non-discrimination entre la formation publique et

privée, en donnant de l’importance aux résultats, aux choix des utilisateurs et à la concurrence

entre les prestataires de services de formation et à leur obligation de rendre compte. La

stratégie de la Nouvelle Zélande se concentre également sur la performance des instituts de

formation et recommande d’investir dans les établissements de formation privés en fonction

de leur performance. La stratégie du Sri Lanka met l’accent sur le lien entre les instituts de

formation avec le SIG national et sur le suivi de leur performance. Elle préconise également

d’accorder davantage d’autonomie financière aux instituts publics d’EFTP, en améliorant leur

partenariat avec l’industrie et en développant un système d’évaluation des performances du

personnel.

En Afrique du Sud, la stratégie consiste à établir des partenariats avec les Autorités

sectorielles/locales de l’enseignement et de la formation («SETA») et les «colleges»

41

d’enseignement et de formation supplémentaires («FET») ainsi qu’à développer la capacité

des enseignants. Le Swaziland plaide en faveur de la délégation des pouvoirs de gouvernance

et de gestion des institutions publiques d’EFTPDC. Le point de mire de la Politique de la

Zambie est le renforcement des capacités des instituts de formation afin qu’ils dispensent des

formations au secteur informel et pour accroître la capacité d’utilisation des centres de

formation.

Des exemples des principes de politique clés de ce domaine politique du Zimbabwe et du

Bangladesh sont cités ci-dessous:

Zimbabwe:

Des Conseils d’administration seront créés dans les institutions d’EFTP. Les membres des

Conseils seront nommés par le Ministre en concertation avec l’Autorité/Conseil et seront

représentatifs des parties prenantes concernées de chaque institution.

Un ensemble de mesures incitatives aux fins d’établir un Partenariat public privé sera

conçu conformément aux directives politiques des PPP adoptées par le Gouvernement.

Un programme pour rééquiper les institutions d’un équipement moderne compatible avec

les besoins du marché du travail sera élaboré et financé systématiquement par le

«ZIMDEF», par le financement communautaire et au moyen du partenariat public privé; le

rééquipement des institutions prendra en considération les besoins des handicapés.

Il sera attendu des institutions d’engendrer des ressources du processus de formation, sans

toutefois compromettre la formation,

Les institutions jouiront d’une totale autorité de gérer les ressources engendrées au niveau

de l’institution; un système de soumission régulière de rapports sur la gestion des

ressources et les actifs localement engendrés sera mis en œuvre afin de s’assurer que les

ressources ne sont pas détournées.

Les Institutions développeront la capacité de mettre en place des systèmes institutionnels

d’information de gestion (SIG) pour saisir les données sur les inscriptions et les diplômés,

les ratios de placement, les recettes et les dépenses financières ainsi que sur les actifs de

l’institution en tant que composantes d’un SIMT.

Source: Zimbabwe 2010

Bangladesh:

Le pouvoir financier et administratif sera décentralisé pour que les directeurs des

“colleges” soient plus à même d’établir des partenariats de travail locaux efficaces avec

l’industrie. Des Conseils d’administration avec la participation des parties prenantes seront

créés dans tous les centres de formation publics.

Les institutions jouiront d’une plus grande autonomie académique pour arrêter les cours

des domaines peu demandés par le marché et seront habilitées à élaborer et dispenser de

nouveaux cours avec le «BTEB» pour répondre aux besoins naissants de l’industrie.

Le recrutement et la sélection des instructeurs et des formateurs des institutions de

formation publiques seront décentralisés.

Il sera également demandé à toutes les institutions de formation d’apporter un soutien au

placement après la formation des diplômés.

Avec le temps, toutes les agences publiques qui dispensent une formation professionnelle

seront accréditées conformément aux nouvelles normes de qualité, de sorte que les

apprenants puissent obtenir une reconnaissance formelle des compétences apprises, par des

annonces des niveaux atteints ou par d’autres qualifications du CNQTP.

Les prestataires privés de services de formation recevront un soutien financier s’ils

satisfont les normes de qualité nationales des programmes affiliés au «BTEB».

42

Dans ce système nouveau, plus décentralisé et axé sur la demande, les institutions devront

élaborer des stratégies de commercialisation en vue de promouvoir leurs cours. Il leur sera

également demandé de mettre en œuvre une procédure transparente de réception et de

réponses aux plaintes, tant des étudiants que de leurs clients de l’industrie.

Les prestataires de formation seront encouragés et habilités à répondre à la demande aux

moyens de mesures incitatives, de mécanismes de financement déterminé par la

performance et de régimes d’obligation redditionnelle.

Les institutions devront garder des données exactes et fiables sur l’inscription,

l’achèvement des cours, les résultats de l’emploi des étudiants, etc.

Un nouveau système institutionnel de suivi des performances fondé sur les produits sera

mis en place pour récompenser les institutions qui obtiennent les meilleurs résultats.

Source: Bangladesh, 2011

3.4.11 Apprentissage sur le lieu de travail (ALT)

La majorité des politiques nationales traitent du domaine politique «apprentissage sur le lieu

de travail», mais ne répond que partiellement aux principes internationaux de politique. Les

politiques nationales peuvent mieux réfléchir à assurer la qualité de l’ALT et à favoriser une

culture d’apprentissage sur le lieu de travail au moyen de négociations collectives. Des

exemples de politiques nationales sur l’ALT sont exposés ci-dessous.

Bangladesh: Le développement des compétences sur le lieu de travail et le long des chaînes de

valeur industrielles sera promu. Le système d’apprentissage sera renforcé et élargi, de sorte

que davantage d’employeurs, de maîtres artisans et d’apprenants, tant de l’économie formelle

qu’informelle, puissent participer au nouveau système (Bangladesh, 2011).

Ethiopie: Des incitations seront données pour la formation d’apprentis (Ethiopie, 2008).

Ghana: Le détachement actuel auprès de l’industrie sera transformé en un système structuré

«d’apprentissage sur le lieu de travail» qui reconnaît le lieu de travail comme environnement

authentique d’apprentissage (Ghana, 2004).

Inde: La formation en cours d’emploi et les apprentissages seront encouragés; l’infrastructure

pour la formation et l’apprentissage sur le lieu de travail sera mise sur pied. Sur les cinq

prochaines années, le nombre de sociétés participant à l’apprentissage augmentera de près de

0,1 million, englobant près d’un million d’apprentis (Inde, 2009).

Nouvelle Zélande: La politique vise à renforcer l’apprentissage en cours d’emploi et à faire en

sorte que la croissance de la formation dans l’industrie, des apprentissages modernes et des

autres formations professionnelles soit durable et de grande qualité (Nouvelle Zélande, 2007).

Afrique du Sud: les «SETA» se chargeront des programmes de formation en cours d’emploi

des employés et feront rapport sur l’impact de la formation (Afrique du Sud, 2011).

Zimbabwe: Les sociétés recruteront des apprentis tant du secteur formel qu’informel et

offriront des détachements aux étudiants. Le système de remboursement du «ZIMDEF» sera

révisé et amélioré afin d’assurer un décaissement dans les délais et efficace aux sociétés, de

sorte à promouvoir la formation en cours d’emploi, les apprentissages, la formation en

entreprise et le détachement des étudiants (Zimbabwe 2010).

43

Les messages politiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques

(OCDE), relatifs à l’ALT sont d’utiliser largement l’ALT lors de la formation initiale; de faire

en sorte que la formation en cours d’emploi soit de bonne qualité comme il existe une

disposition pour un cadre contractuel bien défini pour l’apprentissage; et que l’ALT soit

complété par une formation dans un institut (OCDE, 2010).

3.4.12 Compétences pour l’économie informelle et rurale

Le développement des compétences de l’économie informelle et rurale est un domaine

politique important et a été traité par la majorité des politiques nationales, bien que seules peu

d’entre elles aient suffisamment respecté les principes internationaux de politique. Les

politiques des pays recommandent la promotion des compétences techniques et

entrepreneuriales afin d’encourager le travail indépendant; d’améliorer l’accès à l’aide de

cours souples et modulaires, de formations mobiles et d’enseignement à distance; d’améliorer

l’apprentissage au sein de l’économie informelle; et de reconnaître l’apprentissage antérieur.

Cependant, en général, les politiques gardent le silence sur les principes internationaux de

politique concernant « le renforcement de la base de compétences en vue de formaliser

l’économie informelle». Des exemples de principes de politique clés pour le développement

des compétences de l’économie informelle et rurale de certaines politiques nationales sont

cités ci-dessous.

Ghana:

Un certain nombre d’initiatives ont été prises pour moderniser le secteur informel et

améliorer sa productivité. Deux modèles d’intervention, le modèle des Services régionaux de

technologie industrielle appropriée du Ghana («GRATIS») et le modèle du Projet de soutien

aux aptitudes professionnelles et au secteur informel («VSP») sont recommandés pour être

reproduits. Le modèle «GRATIS» se concentre sur le développement de nouvelles

technologies adaptées à l’utilisateur et est déjà opérationnel dans toutes les régions du pays

comme Unités intermédiaires de transfert de technologie («ITTU»). Le modèle «VSP»

transmet des compétences améliorées aux maîtres artisans et aux apprentis en reliant le

système d’apprentissage informel aux institutions formelles de formation.

Les programmes pour les groupes cibles se concentreront sur les compétences en affaires, la

commercialisation, les technologies de productions améliorées, l’accès et la gestion du crédit;

l’établissement de liens avec les entreprises du secteur formel; l’offre de cours

complémentaires; et les services de suivi.

La formation agricole valorisera les pratiques «soucieuses de l’environnement»; les

préoccupations prioritaires sont la conservation (du sol, de l’eau et des forêts) et l’utilisation

efficace de produits agrochimiques.

Le système traditionnel d’apprentissage sera réformé en introduisant un système de formation

et d’évaluation axé sur les compétences qui sera intégré dans le Cadre national des

qualifications.

Les programmes d’EFTP et d’allègement de la pauvreté seront intégrés afin de faciliter

l’accès à la formation et d’apporter un appui post-formation aux stagiaires. Des maîtres

artisans réputés et accrédités seront recrutés sous contrats pour former les garçons et les filles

dans le cadre des programmes d’allègement de la pauvreté.

44

Source: Ghana, 2004

Bangladesh:

Les ONG et les autres prestataires de services de formation professionnelle non formelle, y

compris le Bureau de l’éducation non formelle («BNFE»), seront encouragés à utiliser les

nouvelles normes de compétences et les nouveaux matériels de soutien, de façon à ce que

leurs programmes puissent être reconnus à l’échelle nationale.

Un code de pratique pour l’apprentissage au sein de l’économie informelle sera élaboré en

vue de fixer les taux minimums de rémunération convenus, les conditions de travail et la

durée des apprentissages, le contenu de la formation et pour obtenir l’enregistrement.

La reconnaissance de l’apprentissage antérieur (RAA) sera introduite.

Le Gouvernement et ses partenaires chercheront des moyens innovants de remédier au

fardeau des coûts, notamment par l’emploi du microcrédit lié aux conseils d’entreprise, la

reconnaissance formelle des Maîtres formateurs et les ateliers de formation accrédités.

Source: Bangladesh, 2011

Inde:

Les institutions de formation publiques seront encouragées à concevoir et à proposer des

programmes qui répondent aux conditions requises par l’économie locale et les groupes

cibles particuliers.

Une stratégie d’exécution souple, telle que la formation à temps partiel/plein et sur place/hors

site sera adoptée; des camionnettes de formation mobiles seront déployées en zones rurales et

reculées; la formation sera essentiellement de courte durée pour encourager la participation.

Les initiatives de développement des compétences pour le secteur non organisé comporteront

une composante bien déterminée sur l’alphabétisation, l’éducation de base et les compétences

non techniques.

Des systèmes de normes et de certification des compétences seront mis en place pour le

secteur du travail non organisé et seront intégrés dans le système national d’examen et de

certification.

Des programmes de développement des compétences seront conçus pour les compétences et

connaissances existantes/traditionnelles. Il faudra par la suite faire évoluer les mécanismes

pour les mettre au niveau des domaines de compétences modernes.

Les compétences des formateurs locaux seront remises au niveau des techniques, des

technologies et de la pédagogie modernes. Ils seront formés et promus comme maîtres

artisans.

Les possibilités de relier les apprentissages aux institutions de formation formelle seront

prospectées afin d’apporter l’expertise, le soutien pédagogique ainsi que les outils et

l’équipement.

Un mécanisme de protection sociale pour les apprentis sera conçu.

Source: Inde 2009

Ethiopie:

La formation entrepreneuriale et en gestion d’entreprise de base sera incorporée dans les

programmes appropriés d’EFTP et les autorités de l’EFTP apporteront une assistance aux

prestataires de services d’EFTP pour mettre au point une trousse de formation appropriée au

travail indépendant.

Source: Ethiopie, 2008

45

3.4.13 Ressources humaines dans le système de DC

«Les ressources humaines dans le système de DC » représentent un domaine politique

important qui a été traité par chacune des politiques nationales, quoique peu d’entre elles aient

suffisamment répondu aux principes internationaux de politique. La plupart des politiques

nationales ont mis l’accent sur la formation et le développement des formateurs; peu

recommandent la formation des administrateurs; et très peu proposent la formation des autres

membres du personnel de soutien. Les politiques nationales se concentrent sur l’expérience de

travail pratique des instructeurs. Des exemples sur la formation et le développement du

personnel tirés de certaines politiques nationales sont donnés dans l’encadré 15.

Quelques pays, dont la Zambie et le Zimbabwe, ont recommandé d’améliorer les conditions

de service et les rémunérations du personnel de l’EFTP. Il existe aussi des exemples digne

d’attention, le Malawi a proposé l’accréditation des instructeurs et l’Afrique du Sud a

préconisé d’utiliser la formation en cours d’emploi comme critère d’augmentation de salaire,

de promotion, de bourses d’études et de prix à décerner. Quelques pays ont également suggéré

une combinaison améliorée de qualifications et d’expériences de travail pratique ou le

recrutement de personnes de l’industrie comme formateurs. Des exemples de principes de

politique clés, issus des politiques nationales pour obtenir des ressources humaines

compétentes sont mentionnés ci-dessous:

Ethiopie:

Les diplômés du système d’EFTP, de préférence après quelques années d’expérience

professionnelle pratique, et les autres praticiens qualifiés du monde du travail seront

Encadré 15: Politiques de formation et de développement du personnel

Zimbabwe: Une variété de programmes de développement du personnel qui comprendra la

mise à niveau des qualifications, le détachement auprès de l’industrie, les cours de recyclage et

les visites d’études ainsi que le renforcement des instituts de formation des formateurs sera

élaborée (Zimbabwe 2010). Ghana: Des profils de compétences sont établis pour guider la formation des instructeurs et

institutionnaliser la formation sur le tas et le détachement auprès de l’industrie pour les

instructeurs (Ghana, 2004).

Bangladesh: Des plans de développement professionnel sont élaborés pour tous les instructeurs

du secteur public (Bangladesh, 2011).

Afrique du Sud: Introduire des programmes d’échange de personnel avec l’industrie, de

conférenciers invités et de visites d’industries pour initier et exposer le personnel à l’industrie

(Afrique du Sud, 2011).

Sri Lanka: Développement du personnel par une formation pré-emploi et une initiation et

exposition à l’industrie en cours d’emploi (Sri Lanka, 2009).

Zambie: Formation des instructeurs axée sur les compétences techniques et les aptitudes

entrepreneuriales de base (Zambie, 1996).

Malawi: Les directeurs et le personnel administratif de l’EFTPE seront formés (Malawi, 1998).

46

encouragés à entrer dans la profession d’enseignants et d’instructeurs de l’EFTP. Ils doivent

se présenter et passer une évaluation professionnelle comme condition préalable à l’entrée de

la formation d’enseignants/instructeurs de l’EFPT.

Source: Ethiopie, 2008 Ghana:

Etablir un cheminement de carrière bien défini et à part, pour les instructeurs de l’EFTP.

Elaborer un cadre unifié de qualification des instructeurs.

Les instructeurs de l’EFTP devraient avoir une expérience professionnelle pratique.

Former les spécialistes en poste et à la retraite de l’industrie pour qu’ils deviennent des

instructeurs dans les institutions de l’EFTP.

Promouvoir la formation de plus d’instructrices techniques, particulièrement dans les métiers

dominés par les hommes.

Rendre les conditions de service des instructeurs de l’EFTP comparables à celles de

l’industrie.

Il faut progressivement passer de l’approche actuelle de formation pré-emploi des

enseignants à la formation de personnes ayant une expérience industrielle pour qu’elles

deviennent des instructeurs de l’EFTP.

Source: Ghana, 2004

Inde:

Employer d’anciens stagiaires qui ont acquis une expérience sur le lieu de travail et des

maîtres artisans comme formateurs.

Les employés à la retraite seront recyclés pour remplir les conditions requises aux

formateurs.

Des mécanismes incitatifs, y compris des prix et des systèmes de promotion de carrière,

seront introduits afin d’améliorer le statut des formateurs.

L’équilibre entre les sexes parmi les formateurs sera amélioré.

Source: Inde, 2009

Bangladesh:

Tous les instructeurs employés par le Gouvernement seront formés et certifiés conformément

au nouveau système.

Tous les instructeurs du secteur privé et les instructeurs qui dispensent des cours des

programmes formels qui aboutissent à des qualifications reconnues à l’échelle nationale en

application du CNQTP doivent être certifiés conformément au nouveau système.

Un vivier national de maîtres formateurs nationaux certifiés sera créé pour mettre en œuvre

les nouveaux programmes de formation d’instructeurs qui comprendra également un groupe

à part de maîtres formateurs pour les handicapés.

Les conditions préalables actuelles requises aux instructeurs et formateurs seront revues afin

de faire en sorte que tous les instructeurs aient des qualifications techniques ou une

expérience industrielle qui soient au moins au niveau de la qualification qu’ils enseignent.

Des mesures incitatives seront prises pour encourager les formateurs du secteur privé à

obtenir une certification conformément au nouveau système.

Source: Bangladesh, 2011

Sri Lanka:

Développer et mettre en œuvre un système d’évaluation des performances (EP) et un système

de promotion interne qui soit efficace, juste et systématique.

Source: Sri Lanka, 2009

47

3.4.14 Suivi, évaluation, recherche et innovation

«Le suivi, l’évaluation, la recherche et l’innovation» représentent un domaine politique

important et a été abordé par la plupart des politiques nationales, quoique seule la moitié

d’entre elles respectent suffisamment les principes internationaux de politique. Les politiques

de peu de pays, tels que l’Inde et le Malawi, soulignent la culture d’innovation comme moyen

d’obtenir un système dynamique de développement des compétences.

Le Ghana mènera des études de suivi pour évaluer les performances des prestataires de

services de formation (Ghana, 2004). Au Swaziland, le ministère en charge de l’éducation et

de la formation effectuera le suivi et évaluera la mise en œuvre de la politique et de la

stratégie de DC au moyen de cibles de performance. Cependant, un rôle essentiel sera joué par

une organisation faîtière pour le développement des compétences qui suivra le résultat de la

formation à l’aide d’une étude de suivi et de l’IMT (Swaziland, 2010). La politique du

Malawi met l’accent sur la promotion de la recherche, de la créativité et de l’innovation en

matière de développement des compétences. Elle recommande d’améliorer la coordination et

le partage d’informations entre les institutions de formation, de recherche et de

développement; et de constituer un vivier de chercheurs, de mettre en place un système de

diffusion des conclusions de la recherche (Malawi, 1998). La stratégie de l’Afrique du Sud

annonce que le Gouvernement élaborera des plans annuels de mise en œuvre et fixera les

cibles (Afrique du Sud, 2011). La politique de l’Inde se concentre sur le résultat de l’emploi,

de la recherche et de l’innovation et affirme que:

La formation en compétences doit assurer un emploi pour ceux qui en cherche. Le taux de

placement sera suivi et mis dans le domaine public par les agences impliquées dans la

formation en compétences... La recherche sera une stratégie clé de gestion du changement et en

bénéficiera. Puisque l’expérimentation et l’innovation fleurissent dans un environnement

dynamique et de confiance en soi, la souplesse et l’autonomie de fonctionnement seront

accordées aux institutions méritantes. La recherche sur l’évolution internationale et les

pratiques organisationnelles ainsi que sur les approches pédagogiques constituera une activité

continue. Des dispositions institutionnelles permanentes seront prises à cette fin et la recherche

sera financée tant par ces dispositions que par d’autres moyens extérieurs aux institutions de

recherche (Inde, 2009).

La stratégie de la Nouvelle Zélande consiste à produire des rapports annuels de suivi qui

guideront la contribution du système d’enseignement supérieur à l’objectif du Gouvernement

et au progrès de la réalisation des résultats en utilisant des indicateurs quantitatifs et qualitatifs

(Nouvelle Zélande, 2007).

La Stratégie nationale des compétences de l’Angleterre indique clairement que la réussite du

système des compétences se mesurera par l’emploi et d’autres résultats et pas que par les

produits (cibles des qualifications). Elle recommande d’adopter un approche de tableau de

bord national pour mesurer les progrès des compétences, en utilisant quatre éléments: assurer

que l’offre de compétences et en adéquation avec la demande; assurer que les compétences

offertes ont de la valeur économique pour les employeurs; augmenter la productivité comme

conséquence de la formation; assurer que la formation aide les adultes à améliorer leur

employabilité et leur avancement – en mesurant les résultats de la formation sur le plan de

48

l’emploi et des salaires; et travailler pour élever les compétences au niveau de la base de

compétences de classe mondiale – en utilisant les qualifications approuvées par l’industrie

comme principal indicateur (Angleterre, 2009).

3.4.15 Coopération internationale et partage de connaissances

«La coopération internationale et le partage de connaissances» ne représentent pas un

domaine politique populaire des politiques nationales, il n’est traité que par un tiers des

politiques nationales et cela même ne répondant que partiellement aux principes

internationaux de politique. Les politiques de ces pays ne mentionnent que la coopération

avec les agences de développement international et les pays donateurs. Des exemples de

principes de politique tirés des politiques nationales sont exposés ci-dessous:

Ghana: La coopération avec les agences internationales et les partenaires au développement

sera promue (Ghana, 2004).

Zimbabwe: Le Gouvernement mobilisera le soutien des partenaires de développement au

développement des compétences par le biais d’accords bilatéraux et internationaux

(Zimbabwe 2010).

Ethiopie: Le Gouvernement éthiopien invitera les partenaires de coopération à continuer et à

accroître leur assistance technique et financière au secteur de l’EFTP. Les organes exécutifs de

l’EFTP au niveau fédéral et à celui des Etats régionaux assureront que toute la coopération

officielle, bilatérale ou multilatérale, est coordonnée et que les activités prévues sont orientées

vers la réalisation des objectifs de la stratégie d’EFTP et intégrées dans les plans d’activité

annuels et à mi-parcours. Des mécanismes adéquats pour la coopération avec les bailleurs de

fonds seront mis sur pied afin de s’assurer que les approches sont coordonnées et d’éviter le

double emploi ou l’incompatibilité des activités. Les systèmes de suivi des projets de

coopération du secteur de l’EFTP devront être alignés sur le système national de suivi de

l’EFTP (Ethiopie, 2008).

Inde: Le Gouvernement facilitera la coopération internationale (Inde, 2009).

49

4 Elaboration et mise en œuvre des politiques

Le présent chapitre analyse le processus d’élaboration des politiques que les pays utilisent, le

mécanisme de mise en œuvre de la politique et les causes de l’échec apparent.

4.1 Le processus d’élaboration des politiques et les défis auxquels il est confronté

Le processus d’élaboration des politiques et aussi important que le contenu des politiques.

Non seulement le processus influe sur la qualité du contenu, mais aussi sur le niveau du

consensus et de l’engagement des parties prenantes à ces politiques et à leur mise en œuvre

(OIT, 2011). Par conséquent, une analyse du processus adopté par les différents pays pour

élaborer les politiques a été menée et il a été constaté que les pays, en général, ont élaboré les

politiques au moyen d’un processus consultatif faisant intervenir la plupart des parties

prenantes. Quelques pays (exemples: le Malawi et le Swaziland) disposent de directives

officielles sur le processus qu’il faut suivre et la structuration du document d’orientation.

Beaucoup de pays ont fait participer des experts internationaux ou ont été appuyés par une

agence de développement international en élaborant leur politique. Deux des pays – le

Zimbabwe et le Swaziland – ont même mentionné dans le document d’orientation (se reporter

à l’annexe-IV) le processus utilisé en élaborant la politique. Cependant, le processus

d’élaboration des politiques de la plupart des pays a été confronté à des défis qui ont eu une

incidence sur la qualité de la politique élaborée. Les principaux défis rencontrés par les pays

sont mentionnés dans l’encadré 16.

Encadré 16: Défis auxquels est confronté le processus d’élaboration des politiques

Certains défis rencontrés ou insuffisances du processus d’élaboration des politiques sont:

L’analyse de situation était faible ou subjective et ne reposait pas sur des données probantes.

Les consultations ont été menées principalement avec les parties prenantes du niveau national.

L’accent n’a pas été mis sur le renforcement de capacité. Les organisations des employeurs et des

travailleurs de certains pays ont de faibles capacités et peu de connaissances des politiques et

stratégies de développement des compétences.

La représentation des prestataires de services de formation était insuffisante, particulièrement ceux

de la formation privée.

La participation des parties prenantes appartenant à l’économie informelle et rurale était

insuffisante, bien que la majorité de la main d’œuvre de nombreux pays soit dans ces secteurs.

La participation de certaines parties prenantes essentielles aux ateliers/réunions faisait défaut ou,

alternativement elles étaient représentées par des employés subalternes.

L’engagement du ministère des finances n’est venu que très tard, lorsque l’approbation du Cabinet

ou du Conseil des ministres était demandée.

Le processus de consultation était soit trop rapide, dans certains cas, soit très lent dans certains

autres cas.

Le niveau de connaissance des experts internationaux du système de développement des

compétences du pays était faible et celui des experts nationaux aussi concernant les points de

repère internationaux des politiques ainsi que les évolutions qui ont eu lieu dans d’autres pays.

Le budget alloué au processus de consultation était insuffisant.

Il y avait l’influence de l’idéologie de l’agence de développement qui appuyait l’élaboration de la

politique, surtout si elle apportait un soutien financier aussi.

Les politiques d’autres pays étaient transposées directement.

L’engagement politique au stade initial faisait défaut.

Le Gouvernement a rejeté certaines des recommandations des parties prenantes, surtout dans le

domaine de l’autonomie de l’organisation faîtière du développement des compétences et d’autres

institutions.

50

Propositions de processus d’élaboration effective des politiques

Cette partie expose les facteurs essentiels de succès et un diagramme schématique décrivant le

processus d’élaboration effective des politiques, s’inspirant de l’expérience acquise de

l’assistance technique apportée à divers pays en développement, ainsi que des discussions

avec des responsables de l’élaboration des politiques.

* Dans quelques pays, le plan de mise en œuvre est élaboré après approbation de la politique par le

gouvernement.

Les facteurs essentiels de réussite que les responsables de l’élaboration des politiques

pourraient prendre en considération en élaborant des politiques sont énumérés ci-dessous:

I. Définir clairement le besoin d’élaborer la politique (en l’espèce: pourquoi une

politique est-elle nécessaire).

II. S’assurer de l’engagement des parties prenantes (exemples: gouvernement,

Demander

l’approba-

tion du

gouverne-

ment /

parlement

Elaborer

un plan de

mise en

œuvre *

Faire une

analyse de

situation et

formuler la

déclaration

des

problèmes

Explorer/

analyser les

options

politiques et

élaborer les

politiques

Politique

de mise en

œuvre en

collaboration

avec toutes

les parties

prenantes

Suivi de la mise en œuvre,

évaluation de l’impact,

documenter les leçons apprises

learned

Su

ivi

et

évalu

ati

on

s

Analyse comparative des

politiques: Examiner les normes

internationales du travail, les

bonnes pratiques nationales et

internationales et leurs contextes

C o l l a b o r a t i o n : Gouvernement.,

organisations d’employeurs et de travailleurs,

employés, universités, groupes des femmes et des

défavorisés, OSC, agences de développement, etc.

Figure 3: Processus d’élaboration des politiques

51

organisation des employeurs et des travailleurs) afin d’élaborer la politique au moyen

d’un processus consultatif.

III. Créer un comité tripartite des organismes responsables du gouvernement, des

organisations des travailleurs et des employeurs et des autres parties prenantes –

prestataires de services de formation, organisations de la société civile (OSC), agences

de développement, groupes des femmes, des jeunes et des défavorisés. Cependant, le

ministère en charge du développement des compétences devrait être le chef de file et

coordonner le processus.

IV. Identifier un groupe restreint (2-3 personnes) qui produira le projet de politique à

partir des délibérations pendant le processus consultatif; n’engager un consultant pour

faire le travail qu’en cas de circonstances extrêmes.

V. Identifier un partenaire de coopération technique, de préférence une organisation de

développement international, pour renforcer la capacité des parties prenantes

nationales sur les points de repère internationaux des politiques et les bonnes

pratiques.

VI. Mener une analyse de situation qui comporte l’analyse des parties prenantes, des

groupes cibles, des problèmes et du cadre institutionnel, qui devrait devenir le

fondement de l’élaboration de la politique. L’analyse des problèmes devrait établir une

relation de cause à effet du principal problème. L’analyse de situation fournit

également des informations sur le contexte socioéconomique, les liens avec le cadre de

développement national et les autres politiques sociales et économiques importantes,

ainsi que la justification de la politique.

VII. Préciser la vision, la mission, les objectifs, les groupes cibles et le champ d’application

(exemples: contenu des programmes, qualifications, etc.) de la politique dans un pays

particulier.

VIII. Exposer les domaines thématiques des politiques et les politiques spécifiques

(principes de politique) pour chaque domaine retenu, exemple: si l’apprentissage sur le

lieu de travail est le domaine politique, alors les politiques éventuelles pourraient être

«d’augmenter les prestations d’apprentissage sur le lieu de travail», «d’assurer un égal

accès à l’apprentissage sur le lieu de travail des employés ayant de faibles niveaux de

qualifications et d’alphabétisation, des femmes aussi bien que des hommes», etc.

IX. Explorer les options politiques pour les divers principes de politique, en prenant en

considération les expériences antérieures et les bonnes pratiques (nationales et

internationales). Les options politiques sont analogues aux stratégies, étant donné

qu’elles déterminent la façon selon laquelle les politiques spécifiques seront réalisées.

L’évaluation comparative des politiques est généralement utile pendant la phase de

l’élaboration de la politique.

X. Mener une analyse de faisabilité des options politiques et choisir les principes de

politique appropriés. Les options politiques devraient être justifiables dans le contexte

spécifique d’un pays.

XI. Elaborer et mettre en œuvre un plan précisant les institutions responsables et les

conditions requises sur le plan des ressources et du renforcement de capacité.

XII. Recommander des indicateurs de performance clés, un mécanisme et un calendrier de

suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de la politique.

52

Note: Il est important d’atteindre régulièrement une vaste base de parties prenantes aux

niveaux national et régional/local, aux divers stades de l’élaboration de la politique et de

tenir des consultations avec elles à l’aide de moyens adéquats (exemples: ateliers, Internet

et médias).

L’élaboration des politiques est un processus dynamique et continu et ne finit pas avec

l’élaboration d’une politique; le retour de l’information du suivi et de l’évaluation de la

mise en œuvre de la politique et la recherche aident à guider et à améliorer l’analyse de

situation et le réexamen de la politique. Les questions concernant la mise en œuvre de la

politique sont analysées dans la partie suivante.

4.2 Mécanismes de mise en œuvre des politiques

Un tiers des PNDC2 ne donnent pas d’informations sur la façon dont la politique sera mise en

œuvre et même celles qui restent ne l’ont pas développé correctement dans la plupart des cas.

Les politiques nationales du Malawi, de la Nouvelle Zélande et du Swaziland contiennent de

meilleurs exemples qui reflètent le mécanisme de mise en œuvre. Au Malawi, un document

stratégique a été élaboré pour guider l’Autorité de la formation de l’EFTPE et les autres

parties prenantes dans la mise en œuvre de la politique en indiquant les actions prioritaires et

les interventions à court, à moyen et à long termes. Le document stratégique contient un plan

d’action avec des informations sur les domaines politiques, les principales activités, les

acteurs en charge, le calendrier et les produits escomptés. Le Malawi est le seul pays dont la

Politique nationale comporte un plan d’action qui soit obligatoire selon les directives du

Gouvernement du Malawi. En Nouvelle Zélande, le Ministère de l’Education est chargé du

suivi et de l’évaluation de la stratégie et il met l’accent sur la mesure des résultats et la

production de rapports annuels. La politique du Swaziland identifie les institutions et les

structures qui sont des collaborateurs et des partenaires potentiels et définit clairement leurs

rôles dans la mise en œuvre de la politique. Elle assigne également la responsabilité générale

du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la politique au Ministère de l’Education et

de la Formation, de même qu’elle précise les indicateurs d’évaluation. La PNDC du

Bangladesh désigne les agences qui seront en charge des tâches essentielles et annonce que le

Bangladesh passera à une approche reposant sur des données probantes et les besoins de la

politique et de la planification afin d’améliorer la future gestion du développement des

compétences.

Un certain nombre de politiques nationales, dont celles de l’Inde et du Bangladesh,

préconisent un réexamen après une période de cinq ans.

2 Le terme PNDC utilisé dans le présent rapport inclut l’EFTP, l’EFTEP et l’enseignement supérieur.

53

4.3 Une bonne politique, mais une mise en œuvre médiocre!

Les parties prenantes de plusieurs pays se lamentent du fait que leurs pays soient bons à

élaborer des politiques, mais faibles dans leur mise en œuvre. Elles, en particulier les

représentants des gouvernements, sont préoccupées par «l’échec des politiques» ou «la

contre-performance de la mise en œuvre », mais sont convaincues que les politiques sont très

bonnes. Ce qui soulève une question capitale – si les politiques ne sont pas mises en œuvre

correctement ou si le résultat de la mise en œuvre ne produit pas le changement souhaité, est-

ce dû:

aux déficiences de la mise en œuvre;

à la conception «idéale» de la politique et des stratégies; ou

aux changements de l’environnement de fonctionnement?

Considérons un avis souvent exprimé selon lequel «l’échec des politiques» survient à cause

de la faiblesse de la mise en œuvre et que les politiques sont bonnes. Mais, comment décider

de ce qui est une bonne politique pour un pays? Est-ce qu’une «bonne politique» est celle qui

est élaborée par idéalisme (elle pourrait être le résultat de la transposition directe d’une autre

politique) ou celle élaborée par réalisme (en l’espèce, fondée sur le contexte, les ressources et

la capacité du pays) ou élaborée en gardant l’équilibre entre les deux? Dans le cas de «l’échec

de la politique», il y a lieu de délibérer sur les questions suivantes avant d’arriver à une

conclusion sur la cause de cet échec:

La politique était-elle alignée sur les politiques de développement et économique du

pays?

Serait-ce que la transposition directe d’une politique ait abouti à élaborer une politique

et une stratégie «idéales» qui ne seraient pas l’idéal dans le contexte de leur pays?

Est-ce qu’une analyse de situation a été menée pour évaluer les problèmes et leurs

causes et des données suffisantes étaient-elles disponibles pour guider l’analyse?

Est-ce qu’une évaluation de la capacité de mise en œuvre, de l’engagement des parties

prenantes, des contraintes et des ressources disponibles dans le pays a été menée

pendant la conception de la politique et de la stratégie?

Est-ce que des programmes pilotes ou des évaluations ont été menées pour tester la

faisabilité de la stratégie?

Est-ce qu’une stratégie de renforcement institutionnel et de renforcement de capacité a

été conçue?

Est-ce qu’un processus inclusif et collaboratif d’élaboration de politiques a été adopté ou

une large appropriation de la politique assurée, en particulier pour identifier ceux qui

seront en charge de la mise en œuvre de la politique?

L’élaboration de la politique reposait-elle sur une approche partant du sommet ou

partant de la base?

54

Est-ce qu’un plan de mise en œuvre et des indicateurs de performance ont été élaborés?

Est-ce que les cibles étaient trop ambitieuses ou les considérations d’ordre politique

auraient-elles influé sur les politiques?

Est-ce qu’un cadre institutionnel de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation de la

politique a été prescrit?

Un examen des questions ci-dessus peut éclairer le lecteur sur le problème qui réside aussi

dans la politique «idéale» qui pourrait ne pas être appropriée au contexte du pays. Ce qui est

corroboré par le point de vue de Hunter et Marks (2002), selon lequel les gouvernements

attribuent essentiellement «l’échec de la politique» à la mise en œuvre inefficace et non pas à

l’absence de politique avisée; ils considèrent plutôt que l’échec est une conséquence d’une

mauvaise exécution, d’une mauvaise stratégie ou de la malchance ou d’une combinaison de

ces facteurs. Ils attribuent la «malchance» à l’échec dû à des circonstances adverses externes.

Il arrive souvent que lorsqu’une question (par exemple le développement des compétences)

attire l’attention des dirigeants politiques comme solution probable des problèmes (disons le

chômage des jeunes), alors un certain nombre d’initiatives politiques sont prises

simultanément, sans se rendre compte de la capacité limitée de mise en œuvre et en mettant

ainsi les agences d’exécution sous grande pression. Les agences d’exécution rivalisent aussi

entre elles pour obtenir suffisamment de ressources financières et humaines. Ce qui représente

également un facteur important de l’inefficacité de la mise en œuvre des politiques.

Malheureusement, la transposition directe des politiques continue à être un défi. Par exemple,

l’un des pays a transposé directement du document d’orientation d’un autre pays une

déclaration de politique qui recommande de déléguer des pouvoirs d’autonomie considérables

aux instituts de formation publics sans être au courant que l’expérience de mise en œuvre

dudit pays n’était pas bonne.

Encadré 17: Eléments de la mise en œuvre effective des politiques, suivi et évaluation

• Fixation des cibles et des jalons de la réalisation dans un délai déterminé

• Identification d’une agence ou d’un ministère chef de file de la mise en œuvre, ayant des

responsabilités clairement définies

• Plans de mise en œuvre bien conçus à plusieurs niveaux (exemples: national, Etats

régionaux/provinces et institutionnel)

• Evaluation et, si nécessaire, amélioration de la compatibilité entre les institutions existantes,

les mandats et la politique, et, le cas échéant, leur renforcement de capacité en mettant en

œuvre la politique

• Identification d’une institution clé pour le suivi des progrès réalisés

• Allocation de ressources budgétaires et autres suffisantes et plan de mobilisation de

ressources

• Institutionnalisation des mécanismes de suivi et d’évaluation

• Engagement et leadership politiques suivis

• Evaluations, tant quantitative que qualitative par rapport à des indicateurs de réalisation

Source: OIT, 2011

55

Enfin, il faut bien accentuer que le processus de conceptualisation des politiques ne peut

être isolé du processus de mise en œuvre si bien qu’il faudrait adopter une approche

intégrée de la conception des politiques, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation

ainsi que du retour de l’information. Par conséquent, les parties prenantes et les institutions

responsables, même d’une partie déterminée du processus, devraient être impliquées dans

l’ensemble du processus.

56

5 Conclusions

La présente étude a le potentiel d’initier et d’exposer les responsables de l’élaboration des

politiques aux politiques et expériences d’autres pays, ainsi que de renforcer leurs

connaissances des normes de l’OIT pour le développement des compétences. Elle peut

également servir un pays à mesurer les performances de sa politique par rapport aux normes

internationales et aux autres pays, ainsi qu’à décider si sa politique doit être revue. Il est aussi

probable que l’étude sera utile aux organisations internationales et aux agences de

développement, étant donné qu’elle met à disposition les retours de l’information sur le degré

d’utilisation des normes internationales dans les politiques nationales et aussi des politiques

contemporaines et innovantes en faveur desquelles différents pays plaident. Donc, ils peuvent

aussi décider si leurs normes doivent être revues.

L’étude a utilisé les normes internationales du travail (Conventions et Recommandations), les

conclusions des CIT et la stratégie de formation OIT/ G20 de l’OIT, pour analyser et classer

les principes de politique concernant le développement des compétences cités dans ces

documents en 15 domaines thématiques de politique, avec le soutien de responsables de

l’élaboration des politiques d’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de Zambie, de Tanzanie, du

Malawi, d’Inde, du Swaziland et de l’Ile Maurice. L’étude a également utilisé la publication

conjointe de l’OIT et de l’UNESCO «L’Education et la Formation techniques et

professionnelles pour le vingt-et-unième Siècle» qui contient les Recommandations révisées

concernant l’Education technique et professionnelle de l’UNESCO ainsi que les Conclusions

concernant la formation et le développement des ressources humaines de l’OIT. Enfin, ces 15

domaines politiques tirés des normes de l’OIT et des principes internationaux de politique ont

été employés comme normes ou mesure des performances/points de repère pour analyser les

PNDC de 12 pays africains, asiatiques et du Pacifique. Partout où ils sont pertinents, les bons

principes de la politique de l’UE et de la stratégie de compétences de l’Angleterre ont été

cités.

L’analyse comparative des politiques nationales est un domaine qui interpelle, non seulement

à cause du manque de normes, de définitions et de champs d’application uniformes, mais

aussi à cause de l’utilisation de formats de politique différents et de différences contextuelles

entre les pays. Certains pays élaborent une politique, tandis que peu d’entre eux élaborent un

document stratégique, mais aucun des 12 documents d’orientation traités dans la présente

étude n’est un pur document d’orientation ou un pur document stratégique.

La structure des documents de PNDC examinés dans la présente étude peut être regroupée en

gros en quatre catégories majeures:

1. Introduction et analyse de situation;

2. Préambule – vision, mission, objectifs, principes directeurs, champ d’application et

groupes cibles;

3. Déclarations de politique selon les domaines thématiques; et

57

4. Mise en œuvre – mise en œuvre, mécanisme de suivi et d’évaluation et cadre

institutionnel.

L’étude a révélé que 83 pour cent des PNDC comprennent une partie sur l’analyse de

situation; 67 pour cent possèdent une déclaration de vision; et 83 pour cent ont une

déclaration de mission et des objectifs politiques. Toutes les PNDC ont organisé les

déclarations de politique suivant les domaines thématiques, bien qu’elles ne traitent pas toutes

des domaines politiques conformément aux normes de l’OIT. Deux sur chacune des trois

PNDC disposent de quelques informations sur la façon dont celles-ci seront mises en œuvre,

mais seule une sur quatre a des indicateurs d’évaluation de la mise en œuvre de la politique.

Domaines thématiques de politique traités dans les PNDC

L’analyse des PNDC prouve que certains domaines thématiques de politique (normes de

l’OIT) ne figurent pas dans les PNDC. Ce qui signifie que le champ d’application des normes

de l’OIT est plus large que celui utilisé dans les PNDC. Le pourcentage maximum de

domaines politiques traités dans les PNDC est de 93 pour cent, avec un minimum de 53 pour

cent. Sur le total de 12 politiques nationales analysées, deux PNDC ont traité de 91 à 100 pour

cent des domaines politiques; deux ont traité chacune de 81 à 90 pour cent; cinq ont traité de

71 à 80 pour cent des domaines politiques; une a traité de 61 à 70 pour cent; et les deux

PNDC restantes ont traité de 51 à 60 pour cent des domaines politiques (se reporter à la figure

4). En moyenne, la politique d’un pays a traité 75 pour cent des 15 domaines thématiques de

politique conformément aux normes de l’OIT.

Figure 4: Pourcentage des domaines politiques traités par les PNDC

Dans le cas idéal, la politique nationale d’un pays devrait traiter de tous les domaines

politiques mentionnés dans le cadre des principes internationaux de politique. Cependant, le

contexte d’un pays peut avoir une incidence sur le choix des principes de politique fait par les

0

1

2

3

4

5

91-100 % 81-90 % 71-80% 61-70% 51-60%

2 2

5

1

2

No

mb

re d

e p

ays

Pourcentage des domaines politiques

58

parties prenantes, si bien que ces principes décidés localement peuvent différer des principes

internationaux de politique. Mais cela dépassait le cadre de la présente étude de chercher

davantage les raisons pour lesquelles la politique nationale d’un pays n’a pas traité la plupart,

sinon tous, les domaines politiques découlant des normes de l’OIT. Il serait intéressant

d’étudier cet aspect au moyen d’une étude bien conçue et approfondie. Néanmoins, les PNDC

des trois pays qui ont traité le plus petit pourcentage de domaines politiques sont celles qui

avaient été élaborées dans les années 90 et sont les PNDC les plus anciennes de l’échantillon.

Ces PNDC doivent être revues et révisées. Par conséquent, la présente analyse montre que les

pays peuvent utiliser cet outil pour analyser l’adéquation de leurs politiques nationales.

L’analyse révèle en outre que certains domaines politiques sont plus couramment traités que

d’autres dans les politiques des pays. Quatre des domaines politiques sont traités par tous les

pays; un domaine politique est traité par 92 pour cent des pays; cinq domaines politiques sont

traités par 83 pour cent des pays; un domaine politique est traité par 67 pour cent des pays; un

autre domaine politique est traité par 58 pour cent des pays; et les trois domaines politiques

restants ne sont traités que par 33-50 pour cent des pays. Une liste des domaines politiques

couramment et rarement utilisés est dressée dans la figure 5.

Figure 5: Domaines thématiques de politique couramment et rarement utilisés

Note: Les chiffres entre parenthèses indiquent le pourcentage de pays qui ont traité les domaines thématiques de

politique.

• Accès, équite et égalité des genres (100%)

• Gouvernance, coordination et planification du système de DC (100%)

• Financement (100%)

• Ressources humaines(100%)

• Prestataires de formation institutionnelle (92%)

Très grande

importance

• ILT et anticipation de la demande de qualifications (83%)

• DC pour l'économie informelle et rurale (83%)

• Suivi, évaluation, recherche et innovation (83%)

• Formation pré-emploi (83%)

• Qualifications, certification des compétences et qualité assurance (83%)

Grande importance

• Services de l'emploi (67%)

• Apprentissage sur le lieu de travail (58%) Importance

• Apprentissage tout au long de la vie (ATLV) - (50%)

• Cours preprofessionnels dans les écoles d'enseignement général (33%)

• Coopération internationale et partage de connaissances (33%)

Peu d'importance

59

«La coopération internationale et le partage de connaissances» et «les cours préprofessionnels

dans les écoles d’enseignement général» représentent les domaines politiques les moins

populaires qui ne sont traités que par 33 pour cent des PNDC. Il est également préoccupant

que des domaines politiques importants, tels que «l’apprentissage tout au long de la

vie (ATLV) » ne soient pas traités par la majorité des PNDC, alors que «l’apprentissage sur le

lieu de travail » n’est abordé que par 58 pour cent des PNDC. Bien qu’on puisse soutenir que

l’élaboration d’une politique dépend du contexte d’un pays, il est difficile d’attribuer

l’absence de ces domaines politiques importants aux raisons contextuelles.

L’étude a également analysé l’adéquation et le degré de similarité entre les principes de

politique énoncés dans les politiques nationales et les principes internationaux de politique

découlant de chaque domaine politique. L’analyse révèle que beaucoup de domaines

politiques des PNDC ne traitent pas suffisamment les principes internationaux de politique.

Par exemple, seuls les principes de politique de 50 pour cent des pays traitent suffisamment

des principes internationaux de politique, même dans le cas des domaines politiques les plus

populaires, tels que «l’accès, l’équité et l’égalité des genres» et «la gouvernance, la

coordination et la planification du système de DC». La plupart des PNDC ont abordé la

question de la coordination entre les prestataires de services de formation et les employeurs,

mais seuls peu de pays ont traité la question importante de la cohérence entre la PDC et les

politiques économiques, ainsi que le renforcement du tripartisme en général et le lien avec les

syndicats en particulier. Les meilleurs principes de politique élaborés se trouvent dans les

domaines politiques «du financement» et «des qualifications, de la certification des

compétences et de l’assurance qualité». Il a de même été remarqué que les pays qui ont

élaboré récemment leurs politiques, se conforment davantage aux principes internationaux de

politique. Une analyse détaillée de chaque domaine thématique de politique figure au chapitre

3.

Défi de la mise en œuvre

Les responsables de l’élaboration des politiques s’accordent à dire qu’ils élaborent de bonnes

politiques, mais que la mise en œuvre est en général médiocre. Par conséquent, l’étude

développe les questions concernant les «bonnes» politiques et la mise en œuvre «médiocre».

Elle demande «ce qu’est qu’une bonne politique» et soutient qu’une bonne politique n’est pas

celle élaborée par idéalisme et en transposant directement d’autres politiques, ce qui

malheureusement continue à être un défi. L’étude insiste sur le fait que «la faiblesse de la

mise en œuvre» n’est pas le seul facteur responsable de l’échec de la politique; «une politique

mal conçue» (même une politique «idéale» peut être une mauvaise politique), «les

changements de l’environnement» ou une combinaison des trois facteurs peuvent aussi causer

l’échec de la politique. L’étude énumère les défis essentiels auxquels est confrontée la mise en

œuvre ainsi que le processus de consultation pour concevoir une politique.

60

L’étude a analysé que les responsables de l’élaboration des politiques de nombreux pays n’ont

pas prêté suffisamment d’attention aux questions de la mise en œuvre et des facteurs de

risque. Par exemple, 33 pour cent des PNDC ne contiennent même pas d’informations sur la

façon dont la politique sera mise en œuvre.

61

6 Annexes

Annexe I: Documents d’orientation ou stratégiques nationaux traités dans

l’étude

d’ordre

Document d’orientation

Pays Année

1. Politique nationale d’éducation et de formation

professionnelles

République du

Botswana

1997

2. Stratégie nationale d’éducation et de formation

techniques et professionnelles (EFTP)

Ethiopie 2008

3. Projet de politique d’EFTP Ghana 2004

4. Politique et stratégie nationales d’éducation et

de formation techniques et professionnelles et

de développement des compétences (EFTPDC)

Royaume du

Swaziland

2010

5. Politique d’éducation et de formation

techniques, entrepreneuriales et professionnelles

(EFTEP)

Malawi 1998

6. Stratégie nationale de développement des

compétences III

République

d’Afrique du Sud

2011

7. Enseignement technique, formation

professionnelle et entrepreneuriale (EFTEP)

République de

Zambie

1996

8. Politique nationale de développement des

compétences (projet final)

Zimbabwe 2010

9. Politique de développement des compétences Bangladesh 2011

10. Politique nationale de développement des

compétences

Inde 2009

11. Stratégie d’enseignement tertiaire 2007 – 2012 Nouvelle Zélande

12. Cadre de politique nationale de l’enseignement

supérieur et de l’enseignement technique et

professionnel

Sri Lanka 2009

62

Annexe II: Comparaison des contenus des documents d’orientation

Tableau I – Botswana, Zambie, Malawi et Swaziland

d’ordre

Contenus Botswana Zambie Malawi Swaziland

1 Introduction et analyse

de situation

Contexte

socioéconomique

Liens avec les autres

politiques sociales,

économiques,

éducatives

Justification de la

politique

1. Introduction Champ d’application de la Politique nationale sur

l’éducation et la formation professionnelles

Contexte socioéconomique

Aperçu de la situation actuelle de la formation

Nécessité d’avoir une Politique nationale

d’éducation et de formation professionnelles

1. Introduction

2. Environnement

politique

3. Développement de

l’entrepreneuriat,

travail indépendant et

le secteur informel

1. Introduction Contexte historique

Justification

Lien avec les autres politiques pertinentes

Défis et obstacles

essentiels

1. Introduction Vision de l’EFTPDC

Processus suivi

Principes et valeurs étayant cette

politique

2. Déclaration des problèmes et

analyse de situation Efficacité externe et pertinence de la

prestation de l’EFTPDC

Accès – équité et participation

Efficacité des dispositions organisationnelles et institutionnelles

Qualité de la formation

Viabilité financière et efficacité interne

2 Vision, mission, objectifs

politiques, principes

directeurs, champ

d’application de la

politique

2. Déclaration de vision, objectifs et principes de

la politique nationale d’éducation et de

formation professionnelles Déclaration de vision

Objectifs spécifiques

Principaux enjeux

4. Philosophie et

objectif de l’EFTPE Philosophie

Objectifs de la formation

2. Orientations

politiques globales Vision

Mission

Principes

Objectif global

Objectifs

3. La vision, les principes et les

valeurs étayant la politique font

partie de l’introduction et sont

mentionnés ci-dessus.

4. Justification, but et objectifs

politiques globaux Justification

Objectif global

Résultats des objectifs spécifiques

3 Domaines politiques

3. Le système national intégré d’éducation et de

formation professionnelles Cadre du système national intégré d’éducation et de

formation professionnelles

Accès et équité de l’éducation et de la formation professionnelles

Liens avec l’éducation formelle

Liens avec l’éducation non formelle

Conception des programmes d’études

Mode d’exécution

Méthodes d’évaluation

CNQP

Certification

5. Niveaux et objectifs

de la formation

6. Organisation et

gestion

7. Apports au système Gestion technique et

personnel de formation

Infrastructure, équipement et autres

conditions requises

Elaboration des programmes d’études

Services de contrôle et

3. Domaines

thématiques de la

politique

5. Enjeux clés et déclaration de

politique Efficacité externe et pertinence limitées

de l’EFTPDC

Faibles coordination, gouvernance, organisation

Accès limité à l’EFTPDC sur le plan de

l’équité

Accès limité à l’EFTPDC sur le plan de

la participation

Financement de l’EFTPDC non viable

Manque d’assurance qualité

Manque d’orientation claire sur l’avenir

63

Accréditation/validation

4. Formation des enseignants et développement de

carrière Niveaux, types de formation et cheminement de

carrière

5. Financement Financement actuel

Principes directeurs du financement

6. Gestion et mise en œuvre Coordination et gestion

Politique et planification

Coordination et mise en œuvre

Gestion de la qualité /assurance qualité

Instruments habilitants

Loi nationale sur l’éducation et la formation professionnelles

Réglementation nationale de l’éducation et la

formation professionnelles

de suivi

8. Financement

du programme préprofessionnel

Absence dans le pays d’institution d’éducation et de formation techniques

et professionnelles (EFTP) qui offrent

des programmes de licence

4 Mécanisme de mise en

œuvre et d’évaluation de

la politique

9. Conclusion

4. Dispositions de la

mise en œuvre Dispositions

institutionnelles

Plan de mise en œuvre

Identification des risques

5. Suivi et évaluation

6. Revue de la politique

6. Directives de mise en œuvre Dispositions et collaboration

institutionnelles

Suivi et évaluation de la politique d’EFTPDC

Indicateurs de performance de la

politique d’EFTPDC

Tableau II – Zimbabwe, Ethiopie, Ghana et Afrique du Sud

S.N. Contenus Zimbabwe Ethiopie Ghana Afrique du Sud

1 Introduction et analyse

de situation

Contexte

socioéconomique

Liens avec les autres

politiques sociales.

économiques,

éducatives

Justification de la

politique

1. Introduction Contexte historique

Nécessité d’avoir une PNDC

Processus de consultation inclusive adoptés en élaborant la PNDC

2. Aperçu historique et enseignement et

formation professionnels au Zimbabwe Système d’EFTP de l’ère précoloniale

Système d’EFTP de l’ère coloniale

Système d’EFTP de l’ère postcoloniale o Programmes d’études de l’EFTP

o Accès à l’EFTP

o Financement et infrastructure o Personnel et gestion de l’EFTP

1. Vision / Introduction Contexte

Cadre de politique

Etat actuel de développement de l’EFTP

1. Contexte et nécessité

d’avoir une politique de

l’EFTP Contexte socioéconomique

Secteur éducatif

Sous-secteur de l’EFTP

Faiblesses du système

d’EFTP

Forces du système d’EFTP

Impératifs

64

o Suivi et évaluation

o Orientation et conseils o Les questions de genre et groupes

marginalisés

o Conclusion

3. Défis et priorités Gouvernance et gestion: Le cadre juridique

Financement du développement des compétences

national

Elaboration des programmes d’études et système

d’évaluation

Développement des compétences institutionnel

o Accès

o Fuite de cerveaux

o Dotation en personnel

o Services sociaux estudiantins o VIH/sida

o Systèmes d’information

o Infrastructure o Egalité des genres et marginalisation

Priorités à aborder

2 Vision, mission,

objectifs politiques,

principes directeurs,

champ d’application

de la politique

Vision

Mission

But global

Objectifs politiques o Gouvernance

o Financement

o Accès / équité o Pertinence

o Développement de la personne

o Apprentissage tout au long de la vie o Système d’information sur le marché

du travail

Champ d’application de la politique

2. Objectifs de la stratégie nationale d’EFTP

3. Principes directeurs du système national

d’EFTP Orienté vers la demande

Qualité et pertinence

Egalité d’accès et égalité des chnaces

Cheminements

Souplesse

Apprentissage tout au long de la vie

Sensible aux questions de genre

Contribuer à la lutte contre le VIH/sida

Contribuer à la protection de l’environnement

2. Mission, principes,

objectifs Mission

Principes

Objectifs

Stratégies et critères

d’évaluation

1. Vision

2. Mission

3. But

4. Objectifs

3 Domaines politiques

4. Politiques à adoptées Structures de gouvernance et de gestion

o Responsabilité de l’élaboration des

politiques o Fonction de coordination et de mise

en œuvre

Financement o Sources de financement

o Mesures incitatives o Financement public

o Fonds de développement de la main

d’œuvre du Zimbabwe (ZIMDEF)

4. Principes conceptuels du système d’EFTP Faire des institutions d’EFTP des centres

d’accumulation et de transfert de capacité

technologique

Viser à obtenir un système d’EFTP complet et

intégré

Participation des parties prenantes

PPP

Approche axée sur les résultats

Décentralisation

Efficacité du système d’EFTP

3. Améliorer l’efficacité et

la gestion du système

d’EFTP

4. Améliorer la capacité

d’apprentissage de la

main d’œuvre

5. Améliorer la qualité et la

pertinence de la

formation

6. Promouvoir la

productivité agricole au

Mettre sur pied un

mécanisme digne de ce nom pour la planification des

compétences

Augmenter l’accès aux programmes orientés vers la

formation professionnelle

Promouvoir la croissance du

système de «college FET»

qui réponde bien aux besoins et priorités de compétences

sectoriels, locaux, régionaux

65

o Financement du secteur privé

o Partenaires sociaux o Partage des coûts

o Soutien des étudiants

o Génération de recettes au niveau des instituts

o Financement des partenaires au

développement o Critères d’allocation de ressources

Elaboration et évaluation des programmes

d’études o Pertinence

o Participation des parties prenantes à

l’élaboration des programmes

d’études

o Entrepreneuriat

o Cadre des qualifications o Evaluation et certification

o Organisation des cours et de la formation

o Recherche et développement

o Technologies TIC o Lien entre l’enseignement général et

l’éducation technique et

professionnelle

Développement de compétences institutionnelles

o Accès

o Infrastructure

o Equipement

o Ressources d’apprentissage et

d’enseignement o Dotation en personnel

o Développement du personnel

o Santé et bien-être des étudiants o Sécurité

o VIH / sida

o Gestion o Secteur informel

Egalité des genres et marginalisation o Handicapés

o Egalité des genres

Marché du travail (formel / informel)

o Système d’information sur le marché

du travail o Apprentissage (formel et informel)

o Formation en entreprise

5. Renforcement des institutions pour l’EFTP

axé sur les résultats Etablissement des normes professionnelles

Evaluation et certification professionnelles

Cadre des qualifications de l’EFTP

6. Mettre au point un système d’exécution

souple de l’EFTP

Formation modulaire comme principe

d’exécution de l’EFTP

Exécution de l’EFTP des coopératives et

formation des apprentis

L’EFTP pour le travail indépendant

Introduction des TIC dans le système d’EFTP

Orientation et conseils professionnels 7. Renforcement des capacités des institutions

d’EFTP Renforcement des institutions publiques d’EFTP

Renforcement des institutions privées d’EFTP

Elaboration des programmes d’études et

préparation des matériels de formation, d’enseignement et d’apprentissage

8. Accréditation des institutions d’EFTP

9. Développement des ressources humaines du personnel de l’EFTP

Formation initiale et complémentaire des enseignants et des instructeurs de l’EFTP

DRH de la direction de l’EFTP

Création d’un environnement de travail propice pour le personnel de l’EFTP

10. Financement de l’EFTP

11. Recherche, suivi et évaluation de l’EFTP Renforcer les capacités de recherche

Suivi et prévision du marché du travail

SIG

12. Gouvernance et gestion du système d’EFTP

13. Sensibilisation sur l’EFTP

14. Gestion de la coopération internationale

moyen de l’EFTP

7. Renforcer les ressources

humaines pour la

fabrication et

l’industrialisation

croissantes

8. Développer une main

d’œuvre de classe

mondiale pour le secteur

du tourisme et de

l’hospitalité

9. Promouvoir la

productivité du secteur

informel au moyen de

l’EFTP

10. Renforcer la capacité en

TIC aux fins de la

compétitivité mondiale

11. Promouvoir les concepts

et les pratiques de la

durabilité

environnementale dans

l’EFTP

12. Trouver des sources de

financement durables de

l’EFTP

et nationaux

Remédier au faible niveau de compétences en langue et

en calcul des jeunes et des

adultes afin de permettre des formations supplémentaires

Encourager une meilleure utilisation des compétences

fondées sur le lieu de travail

Encourager et soutenir les coopératives, les petites

entreprises, les initiatives de formation prises par les

travailleurs, les ONG et les

communautés

Accroître la capacité du

secteur public pour

améliorer la prestation de services et soutenir la

construction d’un Etat

développementiste

Construction d’une carrière

et orientation professionnelle

5. Les institutions des taxes

pour la formation

professionnelle «SETA»

Le fonds national des

compétences

6. Etablir un partenariat pour la révolution des compétences

4 Mécanisme de mise en Suivi et évaluation de l’EFTP 7. Evaluation et conclusion 7. Mise en œuvre de la

66

œuvre et d’évaluation

de la politique

NSDS III

8. Suivi et évaluation

Tableau III – Inde, Bangladesh, Sri Lanka, Nouvelle Zélande

d’ordre

Contenus Inde Bangladesh Sri Lanka Nouvelle Zélande

1 Introduction et analyse de

situation

Contexte

socioéconomique

Liens avec les autres

politiques sociales,

économiques, éducatives

Justification de la politique

Préambule

Introduction

Définir le développement des compétences

1. Introduction et contexte de la

stratégie

2 Vision, mission, objectifs

politiques, principes

directeurs, champ

d’application de la

politique

Vision de l’initiative

de développement des

compétences de l’Inde

Buts et objectifs de la

déclaration de mission

Vision, mission et objectifs

Déterminé par la demande, souple et qui

répond aux besoins

3 Domaines politiques

Initiative de

gouvernance du

développement des

compétences

Elargissement de la

population desservie,

de l’équité et de

l’accès

Qualité et pertinence

Développement des

compétences pour le

secteur non organisé

Analyse comparative

du déficit de

compétences et plan

pour réaliser la cible

d’ici 2022

Financement du

développement de

Qualifications reconnues à l’échelle

nationale

Formation et évaluation axées sur les

compétences

Qualité assurée des prestataires de

programmes de formation

Rôle renforcé du secteur de l’industrie dans

le DC

Données exactes sur les compétences et le

marché du travail pour la planification et le

suivi

Instructeurs et formateurs compétents et

certifiés

Gestion institutionnelle efficace et souple

Apprentissage renforcé

Reconnaissance de l’apprentissage

antérieur

Accès amélioré des groups sous représentés

Prestation de services de formation par le

Partie une – Enseignement

supérieur

Partie deux – Enseignement

technique et professionnel 1. Contexte historique

2. Secteur de l’EFTP: Aspects

économiques et financiers

3. Image, efficacité et

employabilité

4. Gestion des ressources

humaines

5. Relier les différentes

qualifications éducatives et

professionnelles

Partie trois – Assurance qualité,

évaluation et accréditation;

Conseil et orientation en matière

2. Le nouveau système

d’enseignement tertiaire

3. Contributions attendues de

l’enseignement tertiaire Réussite de tous les Néozélandais

grâce à l’apprentissage tout au long de

la vie

Créer et appliquer des connaissances comme moteur de l’innovation

Des liens solides entre les organisations de l’enseignement

tertiaire et les communautés qu’elles desservent

4. Enseignement tertiaire: résultats

prioritaires Augmenter le nombre de réussites

dans les études des néozélandais – Un

plus grand nombre obtenant des qualifications au niveau quatre et au-

delà à l’âge de 25 ans

Accroitre les niveaux de compétences

67

compétences

Répondre aux besoins

de l’avenir

privé

Statut social élevé de l’EFTP

Formation de l’industrie et développement

de la main d’œuvre

Développement des compétences pour

l’emploi outre-mer

Financement

Mise en œuvre

Croissance future du secteur

de carrière

1. Assurance qualité et

accréditation dans

l’enseignement supérieur

2. Conseil et orientation en

matière de carrière

en lecture, en écriture, en calcul et en

langue de la main d’œuvre

Améliorer les résultats des métiers

avancés, des qualifications techniques

et professionnelles afin de répondre aux besoins régionaux et nationaux de

l’industrie

Améliorer les liens et les réseaux de recherche en vue de créer des

opportunités économiques

4 Mécanisme de mise en

œuvre et d’évaluation de la

politique

Suivi et évaluation

Suivi et évaluation

68

Annexe- III: Déclarations de vision et de mission

Pays Vision Mission

Botswana La réalisation de tout le potentiel des ressources

humaines du Botswana et la satisfaction des besoins

actuels et futurs de l’individu, de l’économie et de la

société en offrant un système national d’éducation et

de formation professionnelles.

Ethiopie L’éducation et la formation techniques et

professionnelles (EFTP) en Ethiopie se propose de

créer des citoyens compétents et autonomes qui

contribuent au développement social et économique

du pays en améliorant ainsi les moyens de subsistance

de tous les Ethiopiens et en réduisant la pauvreté de

façon durable.

Ghana La mission du système d’EFTP du Ghana consiste à

améliorer la productivité et la compétitivité de la

main d’œuvre qualifiée et d’augmenter les capacités

de la population de gagner un revenu,

particulièrement des femmes et des groupes ayant

un faible revenu, en exécutant des programmes de

formation et en assurant des services

complémentaires orientés vers la qualité, mettant

l’accent sur l’industrie et axés sur les compétences.

Swaziland Mettre en place un système d’EFTPDC de qualité,

pertinent et durable, faisant partie intégrante de la

stratégie sociale et économique pour le royaume du

Swaziland.

La mise en place d’un système d’éducation et de

formation techniques et professionnelles déterminé

par le marché, de qualité dans le contexte d’un

Cadre national des qualifications (CNQ) au moyen

d’un enseignement et d’une formation axés sur les

compétences, reconnaissant l’apprentissage

antérieur, pour tous, inclusifs des personnes socio-

économiquement défavorisées, des chômeurs, des

groupes cibles spéciaux, et qui intègrent la

sensibilité aux questions de genre.

Malawi Une main d’œuvre compétitive, qualifiée et

productive.

Contribuer au développement personnel et répondre

à la demande du marché du travail en dispensant

une éducation et une formation techniques,

entrepreneuriales et professionnelles tant pour les

salariés que pour les travailleurs indépendants.

Afrique du

Sud

Une main d’œuvre qualifiée et capable qui partage et

qui contribue aux avantages et aux opportunités de

l’expansion économique et à une vie de croissance

inclusive.

Accroître l’accès aux possibilités d’éducation, de

formation et de développement de compétences de

grande qualité et pertinentes, y compris

l’apprentissage et l’expérience sur le lieu de travail,

afin de favoriser la participation effective à

69

Pays Vision Mission

l’économie et à la société de tous les Sud-africains

et de réduire les inégalités.

Zambie Le système d’EFTEP visera à:

Equilibrer l’offre de travail qualifié à tous les

niveaux avec la demande de l’économie

Agir comme vecteur d’une meilleure

productivité et de génération de revenu; et

Etre l’instrument de minimisation des

inégalités parmi la population.

Zimbabwe Réalisation de tout le potentiel des ressources

humaines du Zimbabwe ayant des compétences de

classe mondiale aux fins d’une plus grande

productivité, de l’autonomisation individuelle et de la

compétitivité économique sur le marché mondial.

Fournir les compétences adéquates aux individus

aux fins du développement économique durable et

de l’épanouissement par le biais d’un système qui

soit accessible, équitable, inclusif, financièrement

viable, qui réponde aux évolutions technologiques,

qui inclue l’entrepreneuriat et qui fasse participer

les parties prenantes.

Bangladesh Le développement des compétences au Bangladesh

sera reconnu et soutenu par le Gouvernement et

l’industrie sous forme d’une stratégie coordonnée et

bien planifiée de développement national et des

entreprises. Le système réformé de développement

des compétences donnera les moyens à tous les

individus d’accéder à un emploi décent et assurera la

compétitivité du Bangladesh sur le marché mondial au

moyen de compétences, de connaissances et de

qualifications améliorées qui seront reconnues pour la

qualité sur tout le globe.

La mission du système de développement des

compétences du Bangladesh est de soutenir une

croissance économique rapide et inclusive en:

Améliorant l’employabilité des personnes

(salariés/indépendants) et la capacité de

s’adapter aux technologies et aux marchés du

travail changeants;

Augmentant la productivité et la rentabilité des

entreprises; et

Renforçant la compétitivité nationale et en

réduisant la pauvreté.

Inde Echelle de l’ambition – Actuellement, la capacité de

développement des compétences en Inde est de l’ordre

de 3,1 millions de personnes par an. Le onzième Plan

quinquennal envisage une augmentation de cette

capacité à 15 millions annuellement. Ainsi, il y a lieu

d’augmenter la capacité et le potentiel des

programmes de développement des compétences.

Fort caractère inclusif – Les initiatives de

développement des compétences valorisera le

caractère inclusif et réduira les divisions tels que

l’emploi homme/femme, urbain/rural, organise/non

organisé et le lieu de travail

traditionnel/contemporain.

Planification de système dynamique et déterminée

L’Initiative nationale de développement des

compétences donnera des moyens aux personnes,

par le biais de compétences, de connaissances

améliorées, de qualifications reconnues à l’échelle

nationale et internationale, d’avoir accès à un

emploi décent et d’assurer la compétitivité de l’Inde

sur la marché mondial.

70

Pays Vision Mission

par la demande – L’initiative de développement des

compétences soutient l’offre de travailleurs formés

qui soient dynamiquement adaptables à la demande

changeante de l’emploi et des technologies. Cette

politique encouragera l’excellence et remplira les

conditions de l’économie du savoir.

Choix, concurrence et obligation de rendre compte

– L’initiative de développement des compétences ne

fait pas de discrimination entre la prestation publique

et privée et accorde de l’importance aux résultats, aux

choix des utilisateurs et à la concurrence entre les

prestataires de services de formation et à leur

obligation de rendre compte.

Coordination et cohérence des politiques –

L’initiative de développement des compétences

soutient la création d’emploi, la croissance

économique et les processus de développement social.

La PDC fera partie intégrante des politiques et des

programmes économiques, de travail et sociaux

globaux. Un cadre pour une meilleure coordination

entre les différents ministères, Etats, industries et

autres parties prenantes sera élaboré.

Nouvelle

Zélande

La réussite de tous les Néozélandais au moyen

de l’apprentissage tout au long de la vie

Créer et appliquer des connaissances comme

moteurs de l’innovation

De forts liens entre les organisations de

l’enseignement tertiaire et les communautés

qu’elles desservent

Sri Lanka Améliorer la qualité et l’adéquation des

programmes

Augmenter le nombre d’inscrits aux

institutions de l’EFTP

Améliorer l’efficacité de fonctionnement et de

gestion des institutions de l’EFTP

71

Annexe-IV: Processus consultatif suivi par le Zimbabwe et le Swaziland

Zimbabwe:

La politique a été élaborée à l’aide d’un processus hautement consultatif en faisant

participer toutes les parties prenantes. Un comité technique comprenant de hauts

représentants des ministères concernés, des organisations des employeurs et des

travailleurs, des organisations de développement international, des prestataires de

services de formation, des experts, des organisations d’étudiants/jeunes, des

organisations de femmes, des PME/organisations du secteur informel et des

organisations d’handicapés, a été constitué, ayant la responsabilité confiée par toutes les

parties prenantes, de l’analyse de situation, de la rédaction et de la validation des

documents d’orientation et de la soumission au Gouvernement pour approbation.

Tout d’abord, une analyse de situation détaillée du système de développement des

compétences a été menée pour chercher son adéquation avec la demande du marché du

travail et identifier les défis. Le rapport a été validé par un atelier de parties prenantes.

Les conclusions de l’analyse de situation ont servi à informer et à influencer les acteurs

clés à tous les niveaux de l’élaboration des politiques.

Un atelier des parties prenantes a été organisé pour discuter de la vision, de la mission,

des objectifs et des domaines politiques, des principes fondés sur le projet de cadre de

politique communiqué par le Comité technique. Le projet de PNDC a été validé à un

atelier des parties prenantes et ensuite soumis pour examen et approbation au

Gouvernement.

Swaziland:

L’élaboration de la politique était un processus consultatif et un effort conjoint des

parties prenantes nationales clés et de la sous-région de l’Afrique australe. Les

consultations nationales ont concerné un large éventail de représentants du

Gouvernement et des autres parties prenantes clés. Les représentants du Gouvernement

sont venus de trois ministères essentiels, à savoir: le Ministère de l’Education et de la

Formation, le Ministère du Travail et de la Sécurité sociale et le Ministère de la Fonction

publique. Il y a eu des représentants des employeurs, des employés, des écoles post-

primaires, des institutions de formation (formelles et non formelles), des organisations

non gouvernementales, ainsi que des organisations internationales, y compris l’UNESCO

– UNEVOC, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA), de

l’Union africaine (UA) et du BIT. Les consultations ont pris diverses formes, dont: la

recherche comparative des meilleures politiques de la sous-région, une analyse complète

du sous-secteur afin d’obtenir des données de référence, des ateliers et des réunions; tous

visant à solliciter des idées et aussi à obtenir le retour de l’information pour guider

l’élaboration de la politique.

72

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