(2016) damien martinez. Églises et forteresses du haut moyen Âge en auvergne à l'épreuve de...

32
Eglises et forteresses du haut Moyen Âge en Auvergne à l’épreuve de l’archéologie monumentale et de l’histoire de l’art médiéval Damien MARTINEZ Damien Martinez est responsable d’opération au sein de l’opérateur archéologique Hadès depuis plusieurs années. À ce titre, il dispose d’une solide expérience de terrain, essentielle dans la résolution de problèmes liés à son sujet de thèse « Le paysage monumental de l’Auvergne entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge (V e -X e siècle) ». Toutefois, son activité à plein temps en archéologie préventive invite aussi à envisager ses recherches selon un regard quelque peu différent. À la fois exigeant du point de vue historique et rigoureux, son approche archéologique se veut pluridisciplinaire en appréhendant très courageusement l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, qui demeurent finalement encore peu connues et peu étudiées. Son regard est essentiel, à la fois, à l’historien d’art, à l’historien et à l’archéologue, Nul orgueil disciplinaire ou suffisance intellectuelle dans son travail. La chose est assez rare pour être soulignée. Le haut Moyen Âge 1 , longtemps mis au ban des études d’archéologie monumentale, principalement en raison d’une apparente faiblesse des témoignages bâtis, est aujourd’hui considéré sous un jour nouveau. L’Auvergne dispose en ce sens d’un patrimoine enfoui et encore en élévation qui, à la lumière des travaux et des découvertes réalisés depuis une cinquantaine d’année, autorise aujourd’hui une synthèse sur le paysage monumental du diocèse entre le V e siècle et le tournant de l’an mil. Ces travaux, engagés en 2010 dans le cadre d’un doctorat 2 dirigé par Bruno Phalip et Pascale Chevalier, prolongent un master d’histoire et d’archéologie abouti en 2009 3 . Le point de départ de cette enquête a été l’église Saint- Blaise de Chareil-Cintrat dans l’Allier, dont le chœur a été fouillé en 2005 et 2006 par S. Liégard et A. Fourvel 4 . Dans sa première définition, ce master s’orientait principalement sur la dimension funéraire de l’occupation du haut Moyen Âge et sur les comparaisons régionales. Très vite se sont manifestées l’envie et la nécessité d’une approche globale, intégrant les 147

Upload: xn--universitlyon2-jkb

Post on 26-Nov-2023

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Eglises et forteresses du haut Moyen Âge en Auvergne à l’épreuve de l’archéologie monumentale et de l’histoire de l’art médiéval

Damien MARTINEZDamien Martinez est responsable d’opération au sein de l’opérateur archéologique Hadès depuis plusieurs années. À ce titre, il dispose d’une solide expérience de terrain, essentielle dans la résolution de problèmes liés à son sujet de thèse « Le paysage monumental de l’Auvergne entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge (Ve-Xe siècle) ». Toutefois, son activité à plein temps en archéologie préventive invite aussi à envisager ses recherches selon un regard quelque peu différent. À la fois exigeant du point de vue historique et rigoureux, son approche archéologique se veut pluridisciplinaire en appréhendant très courageusement l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, qui demeurent finalement encore peu connues et peu étudiées. Son regard est essentiel, à la fois, à l’historien d’art, à l’historien et à l’archéologue, Nul orgueil disciplinaire ou suffisance intellectuelle dans son travail. La chose est assez rare pour être soulignée.

Le haut Moyen Âge1, longtemps mis au ban des études d’archéologie monumentale, principalement en raison d’une apparente faiblesse des témoignages bâtis, est aujourd’hui considéré sous un jour nouveau. L’Auvergne dispose en ce sens d’un patrimoine enfoui et encore en élévation qui, à la lumière des travaux et des découvertes réalisés depuis une cinquantaine d’année, autorise aujourd’hui une synthèse sur le paysage monumental du diocèse entre le Ve siècle et le tournant de l’an mil. Ces travaux, engagés en 2010 dans le cadre d’un doctorat2 dirigé par Bruno Phalip et Pascale Chevalier, prolongent un master d’histoire et d’archéologie abouti en 20093. Le point de départ de cette enquête a été l’église Saint-Blaise de Chareil-Cintrat dans l’Allier, dont le chœur a été fouillé en 2005 et 2006 par S. Liégard et A. Fourvel4. Dans sa première définition, ce master s’orientait principalement sur la dimension funéraire de l’occupation du haut Moyen Âge et sur les comparaisons régionales. Très vite se sont manifestées l’envie et la nécessité d’une approche globale, intégrant les

147

148

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

données apportées par les tombes à l’étude plus générale du monument. Des données intéressantes ont ainsi pu être dégagées, mettant en exergue le rapport parfois étroit entre architecture et espaces funéraires. Par la suite, l’intérêt d’une approche synthétique à l’échelle du diocèse s’est imposé, tout comme la nécessité d’ouvrir le corpus de monuments, jusqu’ici centré sur les seules églises, aux « forteresses pré-féodales ». Ma formation d’historien et d’archéologue « sédimentaire » s’est ainsi peu à peu orientée vers les champs de recherches de l’histoire de l’art et de l’archéologie monumentale, un mélange des genres qui aujourd’hui apparaît incontournable dans le cadre d’un sujet de synthèse destiné, le cas présent, à dresser le portrait des premières manifestations du christianisme en Auvergne, de sa diffusion et de son impact sur la mutation des rapports de pouvoir et de production durant le haut Moyen Âge. Aussi, adopter une démarche multi scalaire appuyée par une approche transdisciplinaire s’avère être au moins nécessaire, sinon indispensable.

Problématiques et enjeux de l’enquête

L’Auvergne a bénéficié très tôt de cette vision pluridisciplinaire notamment grâce aux travaux de G. Fournier qui, au début des années 1960, a posé les jalons essentiels de l’étude du peuplement de l’ancienne cité des Arvernes durant le haut Moyen Âge5. Le travail de recherche conduit en archives a été complété par une rigoureuse enquête de terrain qui a parfois donné lieu à d’importantes campagnes de fouilles (Manglieu, Brioude ou Ronzières). La présentation qui va suivre, extraite de ma thèse de doctorat en cours, bénéficie à de nombreux égards de ces travaux et tient à s’inscrire dans leur continuité, mais plus encore dans la démarche insufflée par leur auteur dès les années 1960, et aujourd’hui portée au sein du département d’histoire de l’art et d’archéologie par mes directeurs de recherches, B. Phalip et P. Chevalier6.

Notre perception du haut Moyen Âge a largement évolué au cours de ces trente dernières années notamment à la faveur des données apportées par l’archéologie. Longtemps étudié à travers le spectre de l’archéologie funéraire, à l’occasion de fouilles de riches nécropoles de plein champ, la période est à présent mieux connue, notamment pour les milieux ruraux. L’architecture religieuse, dont la connaissance a considérablement évolué depuis ces quarante dernières années, figure toutefois en marge des études portant sur le haut Moyen Âge. Les édifices emblématiques des premiers temps chrétiens occultent bien souvent les modestes constructions des campagnes que l’on a encore du mal à appréhender. Par ailleurs, les grands chantiers romans ont très longtemps focalisé l’intérêt des chercheurs, parfois

149

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

au détriment des réalités antérieures. Ce travail de recherche, débuté en 2010 à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, a pour objectif de compiler la documentation existante mais, bien au-delà, de produire des données nouvelles à travers la réalisation de fouilles programmées et d’examens du bâti ancien. C’est donc principalement sous l’œil de l’archéologue que se placent ces recherches, sans pour autant se détourner des apports essentiels et complémentaires de l’histoire et de l’histoire de l’art.

Le monument, et tout particulièrement son insertion dans le paysage diocésain, constitue l’objet d’étude central de ces travaux. Au sortir de la période gallo-romaine, il convient de s’intéresser aux nouveaux marqueurs du paysage, à leurs dispositions, leur symbolique et leur représentation. Les constructions de l’Antiquité sont entre autres caractérisées pour la monumentalité des nombreux sanctuaires7 et mausolées de hauteur et de plaine, disséminés aussi bien dans la ville que dans les campagnes, mais aussi par les imposants édifices publics et édilitaires de la capitale arverne, Augustonemetum, ou des agglomérations secondaires. Les crises du Bas-Empire8 ont engendré une régression de ces constructions s’accompagnant d’un repli des villes au sein de castra. On érige progressivement de puissantes murailles qui, dans le paysage de la Cité, prennent le pas sur les anciens sanctuaires et constituent à présent l’un des principaux marqueurs visuels de l’occupation humaine. Dans les campagnes, les hauteurs commencent également à se parer d’imposantes forteresses, lesquelles sont d’ailleurs évoquées à plusieurs reprises dans l’œuvre de Sidoine Apollinaire.

Le succès de la nouvelle religion dans le courant du IVe siècle conduit parallèlement à l’édification de nouveaux lieux de culte adaptés à la liturgie des premiers temps chrétiens qui, s’ils demeurent somme toute discrets dans le tissu urbain et dans les campagnes au IVe siècle, se caractérisent par de véritables constructions monumentales au siècle suivant. La description proposée par Grégoire de Tours de la cathédrale édifiée par l’évêque Namatius aux alentours de 450 est à cet égard édifiante : [Cette église] a 150 pieds de long, 60 pieds de large mesurés à l’intérieur de la nef, 50 pieds de haut jusqu’au plafond et possède à l’avant une abside arrondie ; pourvue sur chaque côté d’ailes construites avec élégance, tout l’édifice est disposé en forme de croix. Il y a 42 fenêtres, 70 colonnes et 8 portes […]. Les murs du chœur ont été décorés d’une mosaïque faite de nombreuses variétés de marbres […]9. Les campagnes sont également envahies par ces nouvelles constructions qui très vite attirent les populations récemment christianisées. On voit par conséquent fleurir progressivement, aux Ve et VIe siècles, un grand nombre d’églises dans les plaines de la Limagne mais aussi au sein des établissements fortifiés.

Ainsi, à partir du Ve siècle, à la parure monumentale de l’ancienne Civitas Arvernorum se substituent églises et châteaux qui, jusqu’à la fin du Moyen

150

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

Âge, constitueront les principaux jalons de l’occupation du territoire. Nos travaux ont donc pour objectif, au-delà d’une tentative d’inventaire exhaustif, de mettre en exergue les particularités topographiques et morphologiques des monuments alto-médiévaux de l’ancien diocèse de Clermont. Il convient, dans cette perspective, d’interroger les plans, les dispositifs architecturaux et les répertoires ornementaux adoptés durant la période tout en confrontant ces données aux témoignages apportés par les textes. Une approche pluridisciplinaire s’avère par conséquent indispensable, faisant ainsi appels aux champs de compétence de l’histoire, de l’histoire de l’art et de l’archéologie.

Pour illustrer notre démarche, deux études de cas constituant incontestablement les monographies de référence de cette recherche seront ici développées. Tout d’abord, l’église Saint-Sébastien de Manglieu permettra d’insister sur l’importance d’un examen architectural minutieux soumis aux regards croisés de l’archéologie et de l’histoire de l’art, le tout confronté aux sources anciennes. Ensuite, le site de La Couronne à Molles contribuera à illustrer en quoi l’archéologie sédimentaire a sa pierre à apporter à l’édifice, notamment lorsque les sources textuelles se montrent silencieuses. Cette présentation se focalisera essentiellement sur le très haut Moyen Âge (Ve-VIIe siècles), délaissant quelque peu volontairement la période carolingienne, nous évitant ainsi un exposé probablement prématuré en l’état actuel de nos recherches.

Repères historiographiques

L’architecture religieuse

L’intérêt pour l’architecture religieuse des premiers siècles du Moyen Âge n’est pas récent et a déjà éprouvé la sensibilité des érudits de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. L’une des premières approches synthétiques date d’ailleurs de 193810. Son auteur, Jean Hubert, archiviste diplômé de l’École des Chartes, offre dès lors un regard éclairé sur ces « siècles obscurs ». C’est cependant à partir des années 1970 et plus particulièrement dans le courant des années 1980 qu’émerge un réel engouement pour les monuments chrétiens de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, dans le sillage du développement global de l’archéologie médiévale et de l’histoire de l’art monumental. Les grandes campagnes de fouilles conduites par Charles Bonnet sur le complexe épiscopal paléochrétien de Genève11, les travaux de Jean-François Reynaud12 sur Lyon ou encore ceux de Renée Colardelle à Grenoble13 ont sans aucun doute constitué les moteurs de cette dynamique. De grandes synthèses voient rapidement le jour. Carol Heitz, en 1987, propose un panorama des édifices emblématiques de la

151

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Gaule mérovingienne, faisant état de la richesse architecturale des premiers monuments chrétiens14. On y retrouve plus particulièrement des édifices de références, figurant encore aujourd’hui dans un état de conservation exceptionnel (le baptistère Saint-Jean de Poitiers, l’église Saint-Pierre- aux-Nonnains de Metz, la basilique constantinienne de Trêves, etc.). Christian Sapin se propose quant à lui d’apporter un nouveau regard sur l’architecture religieuse de la période, cette fois-ci à l’échelle régionale – en Bourgogne15 – démontrant ainsi, par l’intermédiaire d’une analyse architecturale fine, appliquant au monument les méthodes conjuguées de l’archéologie et de l’histoire de l’art, l’importance de la documentation archéologique et la diversité des témoignages bâtis que l’on a longtemps négligé, bien souvent faute de pouvoir les caractériser. L’apport à la connaissance du Xe siècle, période jusqu’alors peu étudiée, y est notamment essentiel.

Ces premiers travaux bénéficient d’un large écho et d’une diffusion à l’échelle nationale motivant la réalisation de nombreuses monographies. Dans le même temps, les découvertes se multiplient grâce aux opérations d’archéologie programmée et préventive qui, complétant la dynamique engagée par les recherches universitaires, permettent alors de dessiner les premières cartes de la topographie religieuse des villes et des campagnes16 et de renouveler la vision de la période. La documentation archéologique devient abondante au début des années 1990, conduisant ainsi à l’élaboration de nouvelles grandes synthèses qui ont en premier lieu pour vocation d’inventaire. En 1996, le recueil intitulé Les premiers monuments chrétiens de la France17 est publié sous la direction de Noël Duval. Ce nécessaire état des lieux est cependant très vite dépassé par le développement constant des recherches et l’apport toujours plus important des données issues de l’archéologie préventive. La nécessité d’un nouveau corpus se fait ressentir dès le début des années 2000 et conduit à la programmation d’un projet ambitieux, cette fois-ci à l’échelle de l’Europe, baptisé « Corpus architecturae religiosae europeae (CARE) saec. IV-X 18». Les premiers travaux sont engagés dès 2005 dans certains pays (Italie, Croatie, Espagne notamment) et, deux ans plus tard, le projet français, placé sous la direction de Pascale Chevalier et Christian Sapin, est déposé auprès de l’Agence nationale de la recherche (ANR)19.

L’Auvergne tient une place de choix dans ce corpus d’autant que la région dispose d’un potentiel archéologique longtemps sous-estimé et qui aujourd’hui se révèle peu à peu. G. Fournier, dès les années 1960, soulignait l’intérêt de certains édifices tels que Saint-Sébastien de Manglieu ou Saint-Genès de Coudes, pour ne citer que ces deux exemples. Un potentiel d’ailleurs suggéré par le témoignage de Grégoire de Tours, où les descriptions proposées traduisent la richesse des premières églises

152

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

auvergnates. Les études conduites sur Saint-Julien de Brioude et la crypte de la cathédrale de Clermont, la découverte d’édifices ruraux à Chareil-Cintrat20, à Riom21 (« Chapelle de Pessat) ou sur le plateau Saint-Victor à Massiac22, les très nombreuses attestations de sarcophages aux abords des églises actuelles et le réexamen architectural de certains édifices anciens n’ont fait que confirmer, depuis une trentaine d’années, ce qui était présagé dès les années soixante. Le corpus auvergnat, aujourd’hui relativement bien étoffé, appelle à présent à un nouvel effort de synthèse.

Forteresses et établissements de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge

Les établissements de hauteur qui émergent à la fin du Bas-Empire en Auvergne participent, au même titre que les églises, à la monumentalisation du paysage diocésain. La multiplication de ces forteresses a longtemps été minimisée par les chercheurs et reléguée à l’état d’exception dans le mode d’occupation du territoire.

En effet, le phénomène de perchement de l’habitat qui a marqué la Gaule à la fin de l’Antiquité a très longtemps alimenté les poncifs historiographiques qui imputaient aux chocs des invasions germaniques la multiplication des habitats dits « de refuge ». Cette explication évènementielle a été progressivement évincée par une approche socio-économique qui associait à cette modification des modes d’occupation du territoire une vaste réorganisation administrative de l’ancienne Civitas. Pour autant, ce phénomène était encore récemment considéré comme anecdotique, traduisant bien souvent des initiatives aristocratiques (parfois même paysannes) aux destins éphémères.

Les premières avancées sur la thématique des sites de hauteur apparaissent relativement tôt, à la fin du XIXe siècle. L’intérêt des chercheurs est alors centré sur les occupations gauloises (les oppida), bien souvent au détriment des horizons archéologiques sus-jacents, et notamment ceux de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge dont les témoins s’avèrent dans nombre de cas discrets et ainsi difficiles à interpréter. Il faut attendre le dernier tiers du XXe siècle pour que la réalité tardo-antique et alto-médiévale du phénomène de perchement commence à être mesurée. C’est entre autres grâce à des fouilles conduites sur des sites emblématiques tels que Larina23 (Isère), l’oppidum de Saint-Blaise24 à Saint-Mitres-les-Remparts (Bouches-du-Rhône) ou le Roc de Pampelune25 à Argelliers (Hérault) qu’un nouveau regard sur les sites perchés va progressivement s’imposer. Les premiers bilans voient le jour dans les années 198026 et motivent la réalisation d’études sérielles qui

153

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

conduiront vers de grandes synthèses dans les années 200027. Deux régions, le sud-est (avec le Languedoc et la Provence) et le nord-est de la France, ont notamment fait l’objet d’enquêtes pionnières qui ont su offrir une base solide à la thématique des sites perchés et qui ont de manière générale constitué le moteur d’une recherche à plus vaste échelle.

Dans le sud-est, les premiers questionnements sur le sujet ont été posés dès la fin des années 1970 par P.-A. Février qui invitait à s’interroger sur l’éventuelle continuité des perchements anciens durant le haut Moyen Âge28. Une préoccupation qui, comme l’indique L. Schneider, est longtemps restée « lettre morte »29. C’est d’ailleurs ce dernier qui, une vingtaine d’années plus tard, reprend ce dossier en étant notamment l’un des premiers à dresser un bilan historiographique et épistémologique pour la Provence et le Languedoc. Il insiste alors sur la nécessité d’approcher l’essence même de ces sites en commençant par préciser la nature des installations et par affiner les chronologies30.

Les premières synthèses sur l’habitat perché dans le nord-est de la France sont quant à elle à mettre au compte des protohistoriens et des historiens (français, belges et allemands) du Bas-Empire, dans le cadre de vastes études portant sur les installations défensives du limes31. Le phénomène dit des « Höhensiedlungen » est de ce fait bien documenté pour la fin de la période gallo-romaine. L’intérêt pour la réalité tardo-antique de ces sites est en effet assez précoce puisque, dès la fin du XIXe siècle, ces établissements perchés sont étudiés de manière indirecte lors de grands projets d’exploration des nécropoles associées à ces occupations. La synthèse proposée en 2008 par R. Brulet fait cependant état de la difficulté persistante à caractériser ces sites qui, pour la fin de l’Antiquité, sont très avares en mobilier et, de par leur position géographique, sont traditionnellement associés à la présence de garnisons romaines32. Pourtant, les nombreuses études monographiques entreprises dans ces régions du nord-est ont mis en évidence une diversité des formes et des fonctions de ces établissements perchés. Plus récemment, des avancées significatives ont également été réalisées dans le Jura à la faveur d’un programme de recherche initié par P. Gandel et D. Billoin en 200233. Les premiers constats réalisés rejoignent en de nombreux points ceux qui ont pu être dressés auparavant pour la Gaule du sud et du nord-est34.

Les sites de hauteur auvergnats – en particulier ceux de Haute-Auvergne – ont également focalisé l’attention des chercheurs dès la fin du XIXe siècle, là aussi dans la mouvance des études portant sur les oppida gaulois. C’est le cas notamment de certains sites du Cantal dont Chastel-sur-Murat qui a bénéficié de grandes campagnes de fouilles débutées en 1904 par J.-B. Delort35 et reprises de 1908 à 1912 par J. Pagès-Allary36. Le site de La Couronne à Molles, dans l’Allier, a également fait l’objet d’au moins quatre

154

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

années de recherches aux alentours des années 188037. À chaque fois, les occupations tardo-antiques et alto-médiévales sont passées sous silence faute d’avoir pu être correctement caractérisées.

Les premiers grands travaux s’intéressant aux châteaux38 de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge sont l’œuvre de G. Fournier qui, dans les années 196039, soulignait déjà le nombre important de ces établissements mais avant tout leur rôle prépondérant dans les mutations socio-économiques qui affectaient alors la Civitas Arvernorum. Il est par ailleurs l’un des premiers à nuancer, sans pour autant le négliger, l’impact des grandes migrations dans la multiplication de ces sites à partir du IVe

siècle. S’il ne minimise pas le rôle défensif des établissements de hauteur et le climat d’insécurité régnant dans la région durant ces siècles de trouble, il nuance le caractère exclusivement militaire de ces installations en insistant sur les fonctions collectives qu’elles ont pu exercer40.

Dans les années 1990, J.-L Boudartchouk s’intéresse au phénomène pour le Cantal dans le cadre d’une thèse d’occupation du sol portant sur le Carladez41. Il reprend les données des fouilles anciennes (notamment la documentation laissée par J. Pagès-Allary42) et conduit de nouvelles opérations de terrain, à Chastel-sur-Murat43 ou encore à Brageac44. Il insiste alors sur la dimension militaire qui est effectivement bien marquée à Chastel-sur-Murat. Le mobilier de type militaria y est abondant. Pour autant, certains établissements tels que celui mis au jour sur le plateau Saint-Victor de Massiac possèdent des équipements publics et résidentiels invitant une fois de plus à nuancer l’aspect uniquement défensif de ces complexes de hauteur qui correspondent vraisemblablement aux « castella » mentionnés par Sidoine Apollinaire lorsqu’il décrit l’Auvergne45. La région possède ainsi un réseau de forteresses alto-médéviales dont l’ampleur est peut-être encore à l’heure actuelle sous-estimée. Les efforts de synthèse mis en œuvre dans le sud et dans le nord-est de la France mériteraient donc aujourd’hui d’être appliqués à l’Auvergne.

L’église Saint-Sébastien de Manglieu

Le village de Manglieu, situé dans le département du Puy-de-Dôme, est installé au pied des contreforts occidentaux du massif du Livradois-Forez, à une altitude moyenne de 410 m. Il ne subsiste aujourd’hui que l’église Saint-Sébastien, autrefois dédiée aux saints Apôtres. L’ancienne église paroissiale Notre-Dame, située à quelques dizaines de mètres au sud-est de Saint-Sébastien, figure quant à elle à l’état de ruine.

155

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

La Vie de saint Bonnet

Saint Bonnet, évêque de Clermont entre 690 et 707, décide à la fin de sa vie de se retirer dans le monastère de Manglieu qui aurait été fondé quelques décennies auparavant par son prédécesseur l’évêque Genès46. Cette vita, rédigée au début du VIIIe siècle, livre une description architecturale dont la fidélité a pu être démontrée par les fouilles de G. Fournier dans l’ancienne église paroissiale Notre-Dame47. Outre les descriptions architecturales relativement précises, le contexte géographique dans lequel s’implante l’établissement monastique est précisément décrit48. On y reconnaît d’ailleurs parfaitement l’environnement actuel. Le monastère comprend deux églises enfermées dans une clôture : l’une dédiée à Marie, l’autre placée sous le patronage des Apôtres :

“ Une clôture percée d’une triple porte enferme le monastère. Lorsqu’elles sont éclairées par le soleil, les églises des saints martyrs étincellent d’un éclat très vif. La tour pentagonale de Marie toujours vierge et mère de Dieu brille d’un éclat particulièrement remarquable et s’élève fièrement, émergeant d’une base quadrangulaire et s’élevant au-dessus des autres constructions, elle domine seule. Quatre fois six arcs, décorés en dessous, convexes au-dessus, s’élèvent jusqu’au faîte qui brille. De même, l’église des Apôtres ne resplendit pas moins, comme un signe triangulaire. Les autels des saints brillent : de part et d’autre, des arcs géminés se rejoignent et des colonnes sculptées avec la splendeur des anciens se dressent ; à la manière d’une haute et admirable voûte, des poutres sont assemblées pour former un plafond lambrissé ; les murs des églises sont rouges avec des décors blancs à la manière de ce qui se fait en ville”49.

Ce document apparaît donc exceptionnel tant par son ancienneté que par son souci du détail. Sa description est poussée jusque dans le décor ornemental, notamment pour l’église Notre-Dame. Cependant, l’église des Apôtres n’est pas en reste et, nous allons le voir, certaines évocations pourraient renvoyer à des éléments encore aujourd’hui décelables dans la construction du chevet actuel de l’église Saint-Sébastien.

L’examen architectural du chevet (fig. 1)

Déjà dans les années soixante G. Fournier envisageait l’ancienneté du chevet de l’église Saint-Sébastien50. Les élévations orientales semblent en effet conserver quelques aménagements appartenant à l’église décrite dans la Vie de saint Bonnet. La restauration des maçonneries au XIXe siècle ayant eu entre autres pour conséquence l’application de joints “beurrés”, la lecture des parements demeure délicate. Pour autant, certaines observations sont possibles.

156

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

Parmi celles-ci figure un aménagement, fossilisé dans le chevet plat externe de l’église, qui pourrait appartenir à un édifice très ancien (fig. 2). À mi-hauteur de l’élévation, sur pratiquement toute la longueur de la maçonnerie orientale du chœur, se développe une corniche horizontale constituée de briques agencées sur deux rangées. Cette corniche est soutenue par un système de modillons dont six sont encore visibles. Le percement d’une grande baie au XVe siècle a entrainé la suppression de la partie centrale de l’aménagement. De même, cette corniche a été détruite aux extrémités nord et sud de la maçonnerie du chevet lors de la reprise des chaînages d’angle, probablement à l’occasion d’une réfection de la période carolingienne voire romane51.

Fig. 1 : Plan de l’église Saint-Sébastien, d’après F. Deshoulières, Manglieu, 1925, p. 133-143.

157

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Par ailleurs, au-dessus de cette corniche, dans la moitié nord de la maçonnerie, se présente un négatif de toiture oblique constituée de tegulæ enchâssées dans le mur actuel, soutenues par un système de modillons dont quatre sont encore conservés. Leur présence marque manifestement le pignon d’une ancienne construction. Le pan oblique de cette structure situé au sud de l’actuelle maçonnerie semble avoir été détruit lors de l’exhaussement de la façade orientale du chevet.

Ainsi, si l’on restitue les portions aujourd’hui disparues, il est possible d’envisager la présence d’un fronton triangulaire constitué de deux rampants reposant sur une base horizontale,

le tout maintenu par un système de modillons (fig. 3). Des exemples de comparaisons existent à Poitiers, avec le baptistère Saint-Jean (VIe/VIIe siècles) et la proposition de restitution de l’hypogée des Dunes52. Ce type d’architecture semble d’ailleurs relativement fréquent durant les premiers siècles du Moyen Âge comme en témoignent les représentations contenues dans le Psautier d’Utrecht et le Pentateuque d’Ashburnham53. Il est ainsi possible que cette structure, fossilisée dans la maçonnerie actuelle, conserve le souvenir d’un bâtiment appartenant au complexe dépeint au VIIIe siècle ; un édifice qui a peut-être d’ailleurs été érigé au temps de saint Genès, dans le dernier tiers du VIIe siècle.

Ces vestiges sont probablement à mettre en lien avec l’arc de tête encadré par deux imposantes colonnes monolithes en marbre gris, surmontées de chapiteaux de style corinthien en marbre blanc (fig. 4). L’examen précis des dispositions

Fig. 2 : Vue générale du chevet de l’église Saint-Sébastien, depuis le sud-est (cliché : D. Martinez, 2012).

Fig. 3 : Détail des vestiges du fronton, depuis l’est

(cliché : D. Martinez, 2012).

158

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

de cet arc, bien qu’édifié à l’aide d’éléments de décor remployés, apparaît essentiel dans la compréhension et la datation du chevet. Plusieurs observations peuvent être proposées. Le chapiteau nord présente un traitement très classique dans ses composantes avec un travail de ciselure et de trépan très élaboré. Sa face arrière semble avoir été retaillée lors de son insertion au sommet de l’arc (fig. 5). Le chapiteau sud semble quant à lui présenter un traitement sensiblement différent. Si les composantes s’inscrivent elles aussi dans un registre classique (feuilles d’acanthe, fleurons, etc.), les feuilles sont nettement moins dentelées et le travail du trépan est moins poussé. Les volumes sont plus ramassés et moins détachés

de la corbeille. Sa face a également été retaillée lors de son insertion dans l’ensemble (fig. 6). Une distinction chronologique notable est donc possible entre ces deux éléments. La facture du premier renvoie à des productions antiques voire plus probablement tardo-antiques, en filiation directe avec les productions de la fin de l’Antiquité des ateliers pyrénéens. Le second se rapproche manifestement davantage des productions mérovingiennes (localement des corbeilles de l’abbaye de Saint-Alyre à Clermont54). Les imposantes colonnes monolithes s’inscrivent quant à elles totalement dans une tradition antique. Les corbeilles sont par ailleurs surmontées de tailloirs présentant un décor atypique (fig. 6). Elles présentent deux registres de rouleaux superposés qui se détachent nettement du bloc. Ces rouleaux ne sont pas sans rappeler les décors de flots que l’on retrouve notamment dans le décor ornemental carolingien (baies, décor de chancel). Le registre inférieur de la composition est marqué par un bandeau constitué de sortes de demi-oves grossières, renversées, pour lequel aucun exemple de comparaison strictement similaire, que ce soit dans l’architecture antique, alto-médiévale ou romane, n’a pour l’instant été trouvé.

Fig. 4 : L’arc de tête, depuis l’ouest (cliché : D. Martinez, 2012).

159

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Il paraît enfin intéres sant de souligner la présence de remplois localisés dans le chaînage d’angle méridional du chevet. Deux blocs, l’un en grès rouge, situé à mi-hauteur de l’élévation, l’autre en calcaire blanc, situé au niveau de la retombée de la toiture actuelle, sont ornés de moulures. Il est intéressant ici d’observer le jeu chromatique mettant en scène des décors blancs et rouges qui devaient orner l’édifice primitif, dont la description présentée dans la Vie de saint Bonnet se fait l’écho : “les murs des églises sont rouges avec des décors blancs à la manière de ce qui se fait en ville”.

L’église Saint-Sébastien de Manglieu, à l’heure actuelle en cours d’étude, semble avoir encore de nombreuses informations à livrer, notamment sur ses origines. L’utilisation de techniques d’investigations nouvelles, à l’image de la prospection géophysique et de la numérisation en trois dimensions, devrait permettre d’obtenir des données complémentaires et essentielles pour la compréhension de cet édifice aujourd’hui peu connu mais qui mérite cependant une place de premier choix dans les corpus de références pour le haut Moyen Âge.

Le site de La Couronne à Molles

Le site de La Couronne est situé sur la commune de Molles, à quelques kilomètres à l’est de Vichy et Cusset, dans le département de l’Allier. Il occupe l’extrémité occidentale d’un plateau dominant la confluence de deux vallées

Fig. 5 : Le chapiteau nord de l’arc de tête, détail. (cliché : O. Veissière, 2013).

160

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

encaissées. Il est connu grâce à la publication de fouilles réalisées autour des années 1880 dans laquelle un plan d’une partie des bâtiments découverts est proposé. À cette occasion, de nombreux vestiges attribués aux périodes gallo-romaines et mérovingiennes sont exhumés55.

Face à l’ampleur et à l’ancienneté des installations mises au jour sur le plateau, un programme de fouille annuelle a été engagé en 2010 et se poursuit encore aujourd’hui. Les quatre campagnes réalisées depuis ont permis de réviser les interprétations anciennes et de proposer une nouvelle lecture du site. Ainsi, peu à

peu se sont dévoilés les vestiges d’une forteresse édifiée à la fin de l’Antiquité et qui connaît un plein essor au cours de la période mérovingienne (fig. 7 et 8).

Le castellum du début du Ve siècle

Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont de la seconde moitié du Ve

siècle, indique à plusieurs reprises dans ses Correspondances l’existence en Auvergne de petites forteresses installées dans les secteurs montagneux de la civitas arvernorum. Le site mis au jour sur l’éperon de La Couronne pourrait tout à fait correspondre aux établissements évoqués par l’auteur arverne. Il présente les caractéristiques morphologique et topographique d’une petite agglomération de hauteur fortifiée (castellum).

L’éperon, qui fait l’objet de fréquentations somme toutes ponctuelles durant l’Antiquité, connaît un vaste programme d’aménagement à l’extrême fin du IVe voire plus probablement durant la première décennie du Ve siècle. Le site se dote à cet instant de puissantes installations maçonnées délimitées

Fig. 6 : Le chapiteau sud de l’arc de tête, détail. Au-dessus, le décor situé sous le rouleau inférieur du tailloir

Manglieu (cliché : O. Veissière, 2013).

161

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

par une enceinte matérialisant une superficie d’environ 0,5 hectare. Un des bâtiments les plus imposants de l’éperon (140 m2) est installé dans l’angle sud-ouest de la plateforme sommitale et demeure ainsi visible depuis

Fig. 7 : Vue aérienne de l’église paléochrétienne du site de La Couronne à Molles (cliché : D. Martinez, 2012).

Fig. 8 : Plan général du site de La Couronne à Molles (relevés topographiques : E. Grenet, J. Ducreux ; DAO : D. Martinez et F. Matichard, 2010-2012).

162

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

le nord-ouest où se développe l’actuelle plaine de Cusset et de Vichy. Il est flanqué au sud de 8 caissons maçonnés correspondant pour trois voire quatre d’entre eux à des citernes, pour les autres à de probables petites unités de stockage de denrées alimentaire et de matériel.

L’établissement occupe une position stratégique, dans une zone de contact entre la plaine et un secteur de moyenne montagne. Il domine par ailleurs le point de confluence de deux petites vallées et se situe à proximité du tracé de la voie antique reliant l’agglomération thermale de Vichy (Aquis Calidis) à Roanne (Rodumna)56. Il a de ce fait pu être affecté à la surveillance du territoire dans cette zone de passage obligé entre la cité des Arvernes et celle voisine des Ségusiaves. En marge d’un possible rôle défensif et militaire, l’établissement a pu exercer des fonctions collectives, aussi bien résidentielles que communautaires, lesquelles posent d’ailleurs la question du statut juridique du site. Son appartenance à un pouvoir local n’est pas à exclure. En effet, les dimensions de l’établissement peuvent être comparables à celles que l’on connaît pour les forteresses aristocratiques de cette période. Pour autant, la distinction entre les dimensions publique et privée est difficile à mettre en évidence pour ces sites où les deux sphères devaient nécessairement interagir. Quoi qu’il en soit, un tel projet de construction, tant en termes financiers qu’en termes de savoir-faire, représente une entreprise d’une grande ampleur émanant manifestement d’une commande en haut lieu (publique ou privée).

Fig. 9 : Relevé pierre à pierre de l’église et des bâtiments de l’extrémité ouest de l’éperon de La Couronne (relevés : équipe de fouille ; DAO : D. Martinez et F. Mercier, 2010-2012).

163

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

La construction de l’église paléochrétienne

D’importants travaux sont entrepris dans la deuxième moitié du Ve

siècle. Le rocher est remodelé à l’est de l’édifice rectangulaire préexistant de manière à créer une plateforme destinée à recevoir les fondations d’une vaste abside. La mise en œuvre de la construction est très soignée et s’inscrit dans l’héritage du savoir-faire des bâtisseurs de l’Antiquité. La maçonnerie semi-circulaire est édifiée à l’aide de blocs de tuf calibrés, de petit module, liés par un mortier de chaux très épais. Le parement externe du mur est enduit d’un mortier de tuileau jusqu’en fondation, manifestement dans le souci d’assurer l’étanchéité de la construction.

Cette église paléochrétienne possède des dimensions relativement importantes (23,40 m de long pour environ 10 m de large, hors œuvre) pour un édifice rural (fig. 9) ; dimensions que l’on retrouve toutefois pour les lieux de culte du Roc de Pampelune à Argelliers (34)57, de l’oppidum de Saint-Blaise à Saint-Mitre-les-Remparts (13)58 ou encore du castrum de Mandeure découvert récemment dans le Doubs59.

Certains aspects structurels du bâtiment renvoient à des exemples connus pour l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge. En premier lieu, la présence d’ouvertures symétriques permettant d’accéder directement au chœur depuis l’extérieur semble constituer un phénomène relativement rare mais pour autant connu dans quelques édifices paléochrétiens. C’est le cas notamment pour l’église Saint-Hermentaire de Draguignan (83) (Ve siècle), la basilique du « Clos de la Lombarde » à Narbonne (11) (fin IVe/début Ve siècle) ou encore l’église du quartier Sous-le-Scex à Sion (Suisse)60. Ces portes permettent vraisemblablement une circulation dans l’abside en lien avec la vénération des reliques. Cela explique par ailleurs, dans le cas de La Couronne, la position de l’autel dans l’abside (fig. 10). Ce dernier est en effet situé à quelques dizaines de centimètres en retrait, vers l’est, de l’axe de circulation nord-sud reliant les deux ouvertures, probablement afin de faciliter la déambulation des fidèles.

L’avancée du chœur liturgique dans la nef jusqu’à une barrière de chancel maçonnée constitue un dispositif qui est également récurrent dans les premiers édifices religieux. Cet aménagement, à la fois structurel et symbolique, permet au chœur d’être légèrement surélevé par rapport au reste de la nef. Des exemples similaires sont connus, notamment dans le sud de la Gaule, pour l’église Saint-Félix à Narbonne (Ve siècle)61, l’église paléochrétienne de l’oppidum de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, 13)62. Dans le cas de l’édifice de La Couronne, le sol du chœur liturgique surplombait d’environ 0,60 m celui de la nef. Un système d’escalier, dont il ne reste aucune trace, devait donc relier les différents espaces.

164

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

La forteresse au cours des VIe/VIIe siècles

La forteresse continue à prospérer durant la période mérovingienne et semble même connaître une phase de plein essor durant les VIe et VIIe siècles. En effet, le lieu de culte est agrandi et un nouveau bâtiment est construit contre l’angle sud-ouest du mur d’enceinte.

Le chœur de l’église se voit adjoindre deux petites pièces interprétables comme des annexes liturgiques qui pouvaient servir aux officiants pour la préparation des offrandes mais pouvaient également accueillir des armoires et des coffres destinés à entreposer le mobilier utilisé lors des célébrations. L’annexe nord est divisée en deux espaces exigus par une cloison probablement légère qui a pu constituer une petite barrière liturgique, derrière laquelle se tenait peut-être un autel ou une table d’offrande. La nef de l’église se voit également adjoindre au moins deux pièces longitudinales au nord, la première à l’ouest, ayant pu constituer une annexe funéraire, peut-être à titre privé, la seconde, à l’est, correspondant probablement à un petit vestibule précédant l’accès à la nef depuis le nord-est.

De plus, la présence d’installations baptismales peut être envisagée dans l’une des pièces flanquées contre la nef au sud-est. Elle se traduit par la présence d’une fosse pratiquée dans le rocher naturel dont la morphologie pourrait traduire l’ancrage d’une cuve circulaire en bois, ou en pierre, se resserrant en partie inférieure (fig. 11).

Fig. 10 : Chœur de l’église paléochrétienne avec au centre les négatifs d’un autel à quatre pieds encadrant une fosse reliquaire (cliché : D. Martinez, 2011).

165

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Face à ces vestiges, ou de manière plus générale face au développement de la forteresse et du lieu de culte qu’elle abrite, se pose la question du statut paroissial de l’édifice. La période mérovingienne fut manifestement propice au développement et à la prospérité du site, probablement grâce à l’action d’un pouvoir public ou aristocratique relativement influent dans cette partie du diocèse. Le déclin semble toutefois s’amorcer très tôt, probablement dès le VIIe siècle à en juger par la rareté des vestiges (mobilier et immobilier) rattachables aux siècles postérieurs. Par ailleurs, les traces d’un incendie ayant engendré une phase de destruction dans toute l’extrémité ouest du site ont pu être observées. C’est peut-être cet événement qui a marqué l’amorce du déclin du site. Cependant, si la forteresse semble désertée plus ou moins brutalement au (ou à partir du) VIIe siècle, peut-être au profit du bourg voisin de Cusset, l’église continue à être entretenue aux alentours de l’an mil, comme en attestent les réfections du chœur qui ont pu être datées de cette période.

Bilan des premières campagnes de fouilles

Il est donc aujourd’hui possible de percevoir l’évolution de l’établissement depuis l’extrême fin du IVe siècle jusqu’au VIIe siècle. Les premiers grands travaux de construction traduisent à eux seuls la volonté d’un commanditaire puissant (civil ou privé) qui choisit de s’installer dans un secteur topographique stratégique. Ce type de site ne semble pas isolé en Auvergne, à en juger ne

Fig. 11 : Fosse d’ancrage d’une cuve baptismale en bois ? Pièce communiquant à l’est avec l’annexe sud du chœur (Cliché : D. Martinez, 2011).

166

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

serait-ce que par les témoignages de Sidoine Apollinaire. Ces installations semblent former de véritables petites agglomérations dont les prérogatives paraissent multiples (habitat, artisanat, grenier fortifié, point de surveillance du territoire, etc.). Par ailleurs, ces forteresses sont probablement administrées dans un premier temps par un potentes local au nom d’un pouvoir public, traduisant ainsi le bouleversement des modèles socio-économiques antiques qui va durablement remodeler le paysage administratif de la Cité et annoncer les prémisses du phénomène d’incastellamento, lequel commencera à se répandre largement à partir de la période carolingienne.

Le site de La Couronne se fait par ailleurs l’écho de la richesse architecturale des constructions de l’Antiquité tardive, période pour laquelle on considère trop souvent à tort que le savoir-faire des siècles précédents est oublié. Bien au contraire, les installations maçonnées du plateau mettent en avant la pérennité de l’héritage antique.

Le paysage monumental de l’ancien diocèse de Clermont : premier bilan

À la fin de l’Antiquité, l’Auvergne est naturellement affectée par les bouleversements socio-économiques que connaît l’Empire. Ces mutations ont notamment pour conséquence la réorganisation des rapports de pouvoir et de production se traduisant, dans le paysage de la Cité, par l’émergence de nouveaux marqueurs topographiques. On voit ainsi fleurir nombre d’églises et de forteresses qui, dès le Ve siècle, vont contribuer à redessiner la carte des peuplements de la région63 (fig. 12 et 13). L’exemple du site de La Couronne en est d’ailleurs la meilleure illustration. La présence d’une vaste église édifiée vers le milieu du Ve siècle, au moment où l’évêque Namatius fait bâtir la grande cathédrale de Clermont, traduit le succès, ou tout du moins l’expansion précoce de la nouvelle religion dans les campagnes arvernes. C’est cependant lors des deux siècles suivants qu’avec la diffusion du culte des saints que le diocèse de Clermont va connaître une vague massive d’édification de lieux de culte. Les exemples de Manglieu, Chareil-Cintrat, de la « Chapelle de Pessat » à Riom ou de Saint-Quintin-sur-Sioule, sans compter les édifices mentionnés par Grégoire de Tours, illustrent pleinement cette dynamique de construction qui marque les VI/VIIe siècles. Ces monuments de plaine ont contribué très tôt au regroupement des fidèles et ont constitué une base solide à l’élaboration d’un premier maillage paroissial dont la lente maturation durant la période carolingienne conduira à définir les cadres territoriaux du Moyen Âge.

De leurs côtés, les forteresses ont également joué un rôle prépondérant dans le processus de christianisation des campagnes dès l’Antiquité tardive.

167

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Fig. 12 : Localisation des principales églises du haut Moyen Âge (DAO : D. Martinez, 2012).

168

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

Fig. 13 : Localisation des principaux établissements de hauteur du haut Moyen Âge connus (DAO : D. Martinez, 2012).

169

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

La répartition spatiale et l’implantation topographique des sites, qui prennent place systématiquement dans des zones de contact entre la plaine et l’arrière-pays « montagneux », ont été pensées de manière à leur assurer le contrôle de la vallée de l’Allier et de ses affluents. La préoccupation défensive de la fin de l’Antiquité a très certainement perduré durant le haut Moyen Âge même si, dans le même temps, la dimension religieuse semble s’être progressivement affirmée, notamment durant la période mérovingienne. Leur position géographique stratégique n’a probablement pas échappé aux autorités épiscopales. Ces forteresses, accueillant des édifices religieux de taille imposante, ont probablement constitué des points d’ancrage pour la christianisation, puis le contrôle, des zones éloignées des foyers de peuplement de plaine. Elles ont pu ainsi servir de relais permettant aux évêques d’asseoir leur autorité jusque dans les confins de leur juridiction. En tout état de cause, ces établissements étaient loin d’être isolés et ont bien au contraire eu un rôle à jouer dans l’organisation du territoire. La possibilité que ces sites aient pu avoir un fonctionnement autarcique semble être exclue64. À l’inverse, leur développement semble plutôt complémentaire de celui des agglomérations et des établissements de plaine et participe à la création d’un paysage nouveau, où le contraste entre la ville et la campagne, sensiblement marqué durant l’Antiquité, semble s’atténuer, témoignant peut-être en cela d’une redistribution des pouvoirs qui ne sont à présent plus regroupés exclusivement dans les grands centres, mais au contraire répartis plus largement à l’échelle du territoire, peut-être au profit des grandes familles aristocratiques. Le basculement vers une société féodale, à la fin de la période carolingienne, semble donc résulter de processus complexes définis par l’émergence d’autorités nouvelles et dont les origines sont à chercher du côté de l’Antiquité tardive et de la période mérovingienne.

Bibliographie Vita Boniti episcopi arverni, in B. Krusch et W. Levison (éd.) Monumenta

Germaniae Historica. Scriptores rerum merovingicarum, VI, 1913.Grégoire de Tours, Historia Francorum, Libri II cap. XVI, MGH,

Scriptores Rerum Merovingicarum, I, Hanovre, 1884.P.-A. Février, « Problème de l’habitat du Midi Méditerranéen à la

fin de l’Antiquité et dans le haut Moyen Âge », in Jahrbuch des Römisch-Germanischen zentralmuseums Mainz, 25, Jahrgang, 1978, p. 208-249.

C. Bonnet, Les premiers édifices chrétiens de la Madeleine à Genève : étude archéologique et recherches sur la fonction des constructions funéraires, Société d’histoire et d’archéologie, col. l. « Mémoires et Documents », 8, Genève, 1977 ; C. BONNET, Développement urbain et topographie chrétienne de Genève », in Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avril-juin 1985, Paris, 1986, p. 333-338.

170

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

E. Bouchard et A. Bertrand, « Découvertes de ruines gallo-romaines et mérovingiennes à la Couronne, commune de Molles », in Bulletin de la Société d’Emulation de l’Allier, 1881, p. 381-391.

J.-L. Boudartchouk, Le Carladez de l’Antiquité au XIIIe siècle, terroirs, hommes et pouvoirs, thèse inédite, Université de Toulouse-Le Mirail, sous la direction de P. Bonnassie, 1998.

J.-L. Boudartchouk, Un exemple de « castellum » auvergnat : le site de hauteur de Chastel-sur-Murat (Cantal), in B. Fizellier- Sauget (dir.), L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours, actes des XIIIe journées d’archéologie mérovingienne, Clermont-Ferrand, 1999, p. 83-108.

J.-L. Boudartchouk, O. Lapeyre, « L’ermite Tillo à Brageac (Cantal) : une approche archéologique », in B. Fizellier- Sauget (dir.), L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours, actes des XIIIe journées d’archéologie mérovingienne, Clermont-Ferrand, 1999, p. 109-114.

J.-L. Boudartchouk, « Jean Pagès-Allary et les travaux de la commission des enceintes de la société préhistorique française : un apport archéologique décisif sur les sites perchés de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge », in Revue de la Haute-Auvergne, tome 66, 2004, p. 391-460.

R. Brulet, Les sites fortifiés ruraux du Bas-Empire et du haut Moyen Age dans le bassin mosan, in M. Otte, J. Willems (eds) La civilisation mérovingienne dans le bassin mosan. Actes du Colloque international Amay-Liège, 1985. Etudes et Recherches archéologiques de l’Université de Liège 22, Liège, 1986, p. 111-120.

R. Brulet, « La défense du territoire au Bas-Empire dans le nord-ouest de la Gaule », in R. F. J. JONES et al. (eds.), First Millennium Papers. Western Europe in the First Millennium AD. BAR International Series 401, Oxford, 1988, p. 287-293.

R. Brulet, « La Gaule septentrionale au Bas-Empire. Occupation du sol et défense du territoire dans l’arrière-pays du Limes aux IVe et Ve siècles », in Trierer Zeitschrift, Beiheft, 11, 1990.

R. Brulet, Fortifications de hauteur et habitat perché de l’Antiquité tardive au début du haut Moyen Âge, entre Fagne et Eifel, in Höhensiedlungen zwischen Antike und Mittelalter von den Ardennen bis zur Adria, 2008, p. 13-70.

S. Chabert, consommation des céramiques dans la cité des Arvernes à la fin de l’Antiquité : un premier aperçu des productions, in Revue d’Auvergne, t. 127, n° 606-607, 2013, p. 277-314.

P. Chevalier et C. Sapin, « ANR Corpus architecturae religiosae europeae [CARE] saec. IV-X », in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, BUCEMA 14, p. 75-76.

R. Colardelle, Grenoble (Isère) aux premiers temps chrétiens, Saint-Laurent et ses nécropoles. Guides archéologiques de la France, Paris, 1986.

C. Cramatte, M. Glaus et Y. Mamin, Une église du 5e siècle dans le castrum de Mandeure, in Archéologie suisse, 35.1, 2012.

171

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

M. David-El-Biali, Les tombes de l’église funéraire de Sion Sous-le-Scex, Service des monuments historiques, 1988.

J.-B. Delort, « Rapport de fouilles de Chastel-sur-Murat », in Bulletin de l’Association Française pour l’Avancement des Sciences, p. 412-414.

G. Demians d’Archimbaud, L’OPPIDUM DE SAINT-BLAISE DU Ve au VIIe siècle, Paris, Éditions de la MSH, DAF n° 57, Paris, 1994.

F. Deshoulières, Manglieu, 1925. N. Duval et al., Les premiers monuments chrétiens de la France, 3 vol.,

Editions Picard, Paris, 1995-1998. L. Foulquier - Dépôts lapidaires, réutilisations et remplois (Antiquité-haut

Moyen Âge). Pour une nouvelle approche de la christianisation et des sanctuaires de l’ancien diocèse de Clermont au Moyen Âge, thèse inédite, Université Blaise Pascal Clermont II, sous la direction de B. Phalip, 2008.

G. Fournier, Le peuplement rural en Basse Auvergne durant le haut Moyen Âge, Thèse de Doctorat, Université de Paris, Faculté des lettres, Paris, 1962.

G. Fournier, Abbaye de Manglieu : Églises des Apôtres et Notre-Dame, in N. DUVAL et al., Les premiers monuments chrétiens de la France, vol. 2, Editions Picard, Paris, 1996, p. 71-74.

G. Fournier, L’ancienne abbaye de Manglieu, in Chroniques du Livradois-Forez, n°26, 2004, p. 7-25.

Gandel (P.), « Recherches sur les sites de hauteur de l’Antiquité tardive dans le département du Jura », in Be C. Belet-Gondat, J.-P. Mazziman, A. Richard, F. Schifferdecker (dir.), Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien. Actes. Delles (F) Boncourt (CH), 21-22 octobre 2005. Mandeure, sa campagne et ses relations d’Avenches à Luxeuil et d’Augst à Besançon. Actualités archéologiques régionales. Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté et Porrentruy, Office de la culture et Société Jurassienne d’Emulation, Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté, 2007, p. 245-252.

P. Gandel, D. Billoin, S. Humbert, « Écrille « La Motte » (Jura) : un établissement de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge », in Revue archéologique de l’Est, t. 57, 2008, p. 289-314.

P. Gandel, D. Billoin et alii, « Le site de Gaillardon à Ménetru-le-Vignoble », in Revue archéologique de l’Est, t. 60, 2011, p. 313-421.

J. Guyon (dir.), Les premiers chrétiens en Provence. Guide archéologique, Errance, 2001.

C. Heitz, La France préromane. Archéologie et architecture religieuse du haut Moyen Âge (IVe siècle- an Mil), Éditions Errance, Paris, 1987.

J. Hubert, L’art préroman, Paris, 1938. J. Hubert, J. Porcher, W.-F. Volbach, L’Europe des invasions, Collection

« L’univers des formes », Éditions Gallimard, Paris, 1967.

172

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

C. Lauranson-Rosaz - L’Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIIIe au XIe siècle : la fin du monde antique ?, Les Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, 1987.

C. Lauranson-Rosaz, Les élites et l’architecture dans le centre de la Gaule durant le haut Moyen Âge. L’exemple de Clermont en Auvergne : de la cathédrale de Namace (Ve s.) à la cathédrale d’Étienne II (Xe siècle) », Hortus Artium Medievalium, vol. 13-1, Zagreb, 2007, p. 39-41.

S. Liégard, A. Fourvel, L’église Saint-Blaise de Chareil-Cintrat, in Bulletin Scientifique Régional Auvergne, Clermont-Ferrand, 2005, p. 30-31.

F. Matichard, La Couronne (Allier), Eglise et site fortifié, commune de Molles. Etude historique et relevés topographiques du site, Archives du Service Régional de l’Archéologie d’Auvergne, Clermont-Ferrand, 2006.

D. Martinez, Les églises du Haut Moyen Âge dans le diocèse de Clermont et ses marges, genèse et organisation de l’espace chrétien en Auvergne, Clermont-Ferrand, 2 vol., 2009.

A.-B. Merel-Brandenburg, Installations et mobilier liturgique en Septimanie. Antiquité tardive – haut Moyen Âge (IVe-VIIIe siècles), in Hortus Artium Medievalium, vol. 5, Zagreb-Motovun (Croatie), 1999, p. 45-56.

C. Mitton, Les sanctuaires arvernes et vellaves hors des chefs-lieux de cités du Ier s. av. J.-C. au IVe s. ap. J.-C. : approche typologique et spatiale, in Revue archéologique du Centre de la France, tome 45-46, Tours, 2007.

D. Morel, Tailleurs de pierre, sculpteurs et maîtres d’œuvre dans le Massif central. Le monument et le chantier médiéval dans l’ancien diocèse de Clermont et les diocèses limitrophes (XIe-XVe siècles), thèse inédite, Université Blaise Pascal Clermont II, sous la direction de B. Phalip, 2009.

J. Pagès-Allary, « Fouilles de Chastel-sur-Murat », in Bulletin de la Société Préhistorique Française, 5, 1908, p. 86-87, 117-121, 474-493.

J. Pagès-Allary, « Les fouilles de Chastel-sur-Murat », in Revue de la Haute-Auvergne, XIII, 1911, p. 95-96.

B. Phalip, Des terres médiévales en friches, pour une étude des techniques de construction et des productions artistiques montagnardes, l’exemple de l’ancien diocèse de Clermont, face aux élites, une approche des simples et de leurs oeuvres, HDR, Université de Clermont II, 2001, 12 vol.

P. Porte, Larina, de l’Antiquité au Moyen Âge : études archéologiques et historiques en Nord-Isère, Éditions Séguier, Paris, 2011, 2 tomes.

F. Prévot, X. Barral I Altet, La topographie chrétienne des cités de la Gaule des origines au milieu du VIIIe siècle. La province ecclésiastique de Bourges, VI. Édité par Gauthier N., Picard J.-C., Editions De Boccard, 1989.

C. Sapin, La Bourgogne préromane : construction, décor et fonction des édifices religieux, Éditions Picard, Paris, 1986.

J.-M. Sauget, B. Fizellier-Sauget, M. Bouali et L. Buchet, La « chapelle de Pessat » (Riom, Puy-de-Dôme) : exemple d’une paroisse rurale en

173

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

Basse-Auvergne depuis le haut Moyen Âge, in B. Fizellier-Sauget (dir.), L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours, actes des XIIIe journées d’archéologie mérovingienne, Clermont-Ferrand, 1999, p. 301-336.

L. Schneider, Oppida et castra tardo-antiques. À propos des établissements de hauteur de Gaule méditerranéenne, in P. Ouzoulias, Ch. Pellecuer, C. Raynaud, P. Van-Ossel, P. Garmy (dir.), Les campagnes de la Gaule à la fin de l’Antiquité, Actes du colloque AGER IV, Montpellier, 11-14 mars 1998, Éditions APDCA, Antibes 2001, p. 433-448.

L. Schneider, Nouvelles recherches sur les habitats de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge en Gaule du Sud-Est : le cas du Roc de Pampelune (Hérault), in Les Nouvelles de l’Archéologie, n° 92, 2003, p. 9-16.

L. Schneider, « Entre Antiquité et haut Moyen Âge : traditions et renouveau de l’habitat de hauteur dans la Gaule du sud-est », in M. Fixot (dir.), Paul-Albert Février de l’Antiquité au Moyen Âge, 2004, p. 173-200.

H. Steuer, Höhensiedlungen des 4. und 5. Jh. in Südwestdeutschland. Einordnung des Zähringer Burgberges, Gemeinde Gundelfingen, Kreis Breisgau-Hochschwarzwald. In: H. U. Nuber/K. Schmid/H. Steuer/Th. Zotz (eds.), Archäologie und Geschichte des ersten Jahrtausends in Südwestdeutschland. Archäologie und Geschichte 1, 1990, p. 139–206.

L. Tixier, R. Liabeuf, Aménagements et constructions sur le plateau de Saint-Victor-de-Massiac (Cantal) de la protohistoire au XVIème siècle. Essai d’interprétation stratigraphique et chronologique, in Archéologie Médiévale, t. 14, Editions du C.N.R.S., Paris, 1984, p. 221-257.

P. Van-Ossel, Les cités de la Gaule pendant la seconde moitié du IIIe siècle. État de la recherche et des questions, in R. Schatzmann, S. Martin-Kilcher (éd.), L’Empire romain en mutation. Répercussions sur les villes dans la deuxième moitié du IIIe siècle, Actes du Colloque International, Bern/Augst (Suisse), 3-5 décembre 2009, Montagnac, Editions Monique Mergoil, 2011 (Coll. Histoire & Archéologie 20), p. 9-21.

P. Vergain et al., Enquêtes sur les premières paroisses rurales d’Auvergne, in C. Delaplace (dir.), Aux origines de la paroisse rurale en gaule méridionale (IVe-IXe siècles), Paris, Éditions Errance, 2005, p. 120-134.

174

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

Bibliographie

2013, Moulins et installations hydrauliques d’époque romaine à Clermont-Ferrand, in L’Archéologue, Dossier Techniques et économies antiques, juin-juillet-août 2013, n° 126, p. 50-51.

2013, Clermont-Ferrand, découvertes remarquables d’époques gallo-romaine et médiévale, in Archéothéma, Inventions et techniques chez les Grecs et les Romains, mai-juin 2013, hors-série n° 28, p. 86-89

2012, Le site de La Couronne à Molles : un établissement de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, 16, 2012.

2012, Bailet (P.), Donabédian (P.), Hartmann-Virnich (A.), Jorda (C.) Marchand (G.), Martinez (D.) et Schneider (L.), Nouvelles recherches sur l’ensemble paléochrétien et médiéval d’Ereruyk en Arménie, in Antiquité Tardive, 2012.

2012, Martinez (D.) et Morel (D.), L’architecture religieuse de l’Auvergne entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge à travers la documentation archéologique, in Hortus Artium Medievalium, 18, vol. 1, 2012, p. 97-221.

2011, Lallemand (D.), Liégard (S.), Besson (J.), Fourvel (A.), Martinez (D.), Gaime (S.), Cabezuelo (U.), Wittmann (A.), Dacko (M.) et Laüt (L.), « Aux racines de l’Allier, l’actualité des recherches » in Archéologia, octobre 2011, n° 492, p. 36-49.

2011, L’église paléochrétienne du site de « La Couronne » à Molles. Première campagne, in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, 15, 2011, p. 65-71.

2011, L’architecture mauriste à La Chaise-Dieu : l’exemple du bâtiment dit « de l’escalier », in Bulletin du Centre Européen de Recherche sur les Congrégations et Ordres Religieux (CERCOR), 2011, p. 117-131.

2010, Bully (S.), Maric (I.), Causevic-Bully (M.), Jurkovic (M.), Martinez (D.) et Camerlynck (C.), Le monastère Saint-Pierre d’Osor (île de Cres, Croatie) : quatrième campagne d’études archéologiques, in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, 14, 2010.

2008, L’archéologie religieuse du haut Moyen Âge en Bourbonnais, in Nos églises bourbonnaises, revue de l’association des Amis du Patrimoine Religieux en Bourbonnais, n° 21, octobre 2008, p. 65-77.

À paraître 2015, Chabert (S.), Martinez (D.), « Les nouvelles formes d’habitat

groupé en Auvergne durant l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge (IVe-VIIe siècle) : le cas des établissements perchés. » Actes du colloque international ATEG 4 de Besançon (16-17 décembre 2014) Agglomérations du nord de la Gaule et des régions voisines durant l’Antiquité tardive (IIIe-VIe siècles). Supplément à la RAE, à paraître.

175

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

2015, « Cella, cellula, monasterium. Les premiers monastères d’Auvergne à la lumière de la documentation textuelle et archéologique », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, à paraître.

2015, « Oppida, castra, castella. Nouvelles recherches sur les établissements de hauteur d’Auvergne durant le premier Moyen Âge (Ve-VIIIe siècle) ». Actes de la Table Ronde internationale d’Aniane (25-26 septembre 2014) Castra, oppida et établissements de hauteur de l’Antiquité tardive et du premier Moyen Âge en France et en Espagne (Ve-VIIIe siècle) : études de cas et études comparées. CNRS-LA3M (UMR 7298), à paraître.

176

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

NOTES 1. On retrouve parfois le terme de « premier Moyen Âge ».2. D. Martinez, Le paysage monumental de l’Auvergne durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (Ve-XIe

siècles), thèse de doctorat sous la direction de B. Phalip et P. Chevalier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, en cours.

3. D. Martinez, Les églises du Haut Moyen Âge dans le diocèse de Clermont et ses marges, genèse et organisation de l’espace chrétien en Auvergne, Clermont-Ferrand, 2 vol., 2009.

4. S. Liégard, A. Fourvel, L’église Saint-Blaise de Chareil-Cintrat, in Bulletin Scientifique Régional Auvergne, Clermont-Ferrand, 2005, p. 30-31 ; S. Liégard, Chareil-Cintrat (Allier), église Saint-Blaise, Rapport de fouille programmée, campagne 2006, en cours.

5. G. Fournier, Le peuplement rural en Basse Auvergne durant le haut Moyen Âge, Thèse de Doctorat, Université de Paris, Faculté des lettres, Paris, 1962.

6. Ces travaux bénéficient également de la lecture apportée par des recherches essentielles pour l’Auvergne médiévale parmi lesquelles il convient de citer : C. Lauranson-Rosaz - L’Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIIIe au XIe siècle : la fin du monde antique ?, Les Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, 1987 ; B. Phalip, Des terres médiévales en friches, pour une étude des techniques de construction et des productions artistiques montagnardes, l’exemple de l’ancien diocèse de Clermont, face aux élites, une approche des simples et de leurs œuvres, HDR, Université de Clermont II, 2001, 12 vol. ; C. Lauranson-Rosaz, Les élites et l’architecture dans le centre de la Gaule durant le haut Moyen Âge. L’exemple de Clermont en Auvergne : de la cathédrale de Namace (Ve s.) à la cathédrale d’Étienne II (Xe siècle) », Hortus Artium Medievalium, vol. 13-1, Zagreb, 2007, p. 39-41 ; L. Foulquier, Dépôts lapidaires, réutilisations et remplois (Antiquité-haut Moyen Âge). Pour une nouvelle approche de la christianisation et des sanctuaires de l’ancien diocèse de Clermont au Moyen Âge, thèse, Université Blaise Pascal Clermont II, dir. B. Phalip, 2008 ; D. Morel, Tailleurs de pierre, sculpteurs et maîtres d’œuvre dans le Massif central. Le monument et le chantier médiéval dans l’ancien diocèse de Clermont et les diocèses limitrophes (XIe-XVe siècles), thèse, Université Blaise Pascal Clermont II, dir. B. Phalip, 2009.

7. C. Mitton, Les sanctuaires arvernes et vellaves hors des chefs-lieux de cités du Ier s. av. J.-C. au IVe s. ap. J.-C. : approche typologique et spatiale, in Revue archéologique du Centre de la France, tome 45-46, Tours, 2007.

8. P. Van Ossel, Les cités de la Gaule pendant la seconde moitié du IIIe siècle. État de la recherche et des questions, in R. Schatzmann, S. Martin-Kilcher (éd.), L’Empire romain en mutation. Répercussions sur les villes dans la deuxième moitié du IIIe siècle, Actes du Colloque International, Bern/Augst (Suisse), 3-5 décembre 2009, Montagnac, Editions Monique Mergoil, 2011 (Coll. Histoire & Archéologie 20), p. 9-21.

9. Grégoire de Tours, Historia Francorum, Libri II cap. XVI, MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, I, Hanovre, 1884.

10. J. Hubert, L’art préroman, Paris, 1938.11. C. Bonnet, Les premiers édifices chrétiens de la Madeleine à Genève : étude archéologique et recherches sur

la fonction des constructions funéraires, Société d’histoire et d’archéologie, col. l. « Mémoires et Documents », 8, Genève, 1977 ; C. Bonnet, Développement urbain et topographie chrétienne de Genève », in Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avril-juin 1985, Paris, 1986, p. 333-338.

12. J.-F. Reynaud, Lugdunum christianum : Lyon du IVe au VIIIe siècle : topographie, nécropoles et édifices religieux, Documents d’Archéologie Française 69, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 1998.

13. R. Colardelle, Grenoble (Isère) aux premiers temps chrétiens, Saint-Laurent et ses nécropoles. Guides archéologiques de la France, Paris, 1986.

14. C. Heitz, La France préromane. Archéologie et architecture religieuse du haut Moyen Âge (IVe siècle- an Mil), Éditions Errance, Paris, 1987.

15. C. Sapin, La Bourgogne préromane : construction, décor et fonction des édifices religieux, Éditions Picard, Paris, 1986.

16. F. Prévot et X. Barral I Altet, La topographie chrétienne des cités de la Gaule des origines au milieu du VIIIe siècle. La province ecclésiastique de Bourges, VI. Édité par Gauthier N., Picard J.-C., Editions De Boccard, 1989.

17. Duval et al., Les premiers monuments chrétiens de la France, 3 vol., Editions Picard, Paris, 1995-1998.18. P. Chevalier et Ch. Sapin, « ANR Corpus architecturae religiosae europeae [CARE] saec. IV-X », in Bulletin

du centre d’études médiévales d’Auxerre, BUCEMA 14, p. 75-76.19. Ces travaux de recherche alimentent le corpus CARE pour l’Auvergne.20. S. Liégard et A. Fourvel, L’église Saint-Blaise de Chareil-Cintrat, op.cit., 2005, p. 30-31.21. J.-M. Sauget, B. Fizellier-Sauget, M. Bouali et L. Buchet, La « chapelle de Pessat » (Riom, Puy-de-

Dôme) : exemple d’une paroisse rurale en Basse-Auvergne depuis le haut moyen-âge, in B. Fizellier-Sauget (dir), L’Auvergne de Sidoine...op.cit, p. 301-336.

22. L. Tixier et R. Liabeuf, Aménagements et constructions sur le plateau de Saint-Victor-de-Massiac (Cantal) de la protohistoire au XVIème siècle. Essai d’interprétation stratigraphique et chronologique, in Archéologie Médiévale, t. 14, Éditions du C.N.R.S., Paris, 1984, p. 221-257.

23. P. Porte, Larina, de l’Antiquité au Moyen Âge : études archéologiques et historiques en Nord-Isère, éd. Séguier, Paris, 2011, 2 tomes.

24. G. Demians d’Archimbaud, L’oppidum de Saint-Blaise du Ve au VIIe siècle, Paris, Éd. MSH, DAF n° 57, Paris, 1994.

25. L. Schneider, Nouvelles recherches sur les habitats de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge en Gaule du Sud-Est: le cas du Roc de Pampelune (Hérault), in Les Nouvelles de l’Archéologie, n°92, 2003, p. 9-16.

26. P.-A. Février, « Problème de l’habitat du Midi Méditerranéen à la fin de l’Antiquité et dans le haut Moyen Âge », in Jahrbuch des Römisch-Germanischen zentralmuseums Mainz, 25, Jahrgang, 1978, p. 208-249.

27. L. Schneider, « Entre Antiquité et haut Moyen Âge : traditions et renouveau de l’habitat de hauteur dans la Gaule du sud-est », in M. Fixot (dir.), Paul-Albert Février de l’Antiquité au Moyen Âge, 2004, p. 173-200 ; L. SCHNEIDER, Oppida et castra tardo-antiques. À propos des établissements de hauteur de Gaule méditerranéenne,

177

ÉGLISES ET FORTERESSES DU HAUT MOYEN ÂGE EN AUVERGNE À L’ÉPREUVE DE L’ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART MÉDIÉVAL

in P. Ouzoulias, Ch. Pellecuer, C. Raynaud, P. Van Ossel, P. Garmy (dir.), Les campagnes de la Gaule à la fin de l’Antiquité, Actes du colloque AGER IV, Montpellier, 11-14 mars 1998, Éditions APDCA, Antibes 2001, p. 433-448.

28. P.-A. Février, « Problème de l’habitat du Midi Méditerranéen… op.cit.29. L. Schneider, « Nouvelles recherches sur les habitats de hauteur… op.cit., p. 10.30. « On perçoit mieux également cette sorte de dialectique entre quartier haut et quartier bas d’agglomérations

occupées dans le temps long qui sont marquées entre l’Âge du fer et le début du haut Moyen Âge par des phases de glissement ou de transfert sur les bas de pentes puis de reperchement mais finalement on ignore à peu près tout de la nature exacte des habitats de hauteur tardo-antiques, qui pour certains sont véritablement créés ex-nihilo sur des sites vierges de toute occupation antérieure ». L. Schneider, « Nouvelles recherches sur les habitats de hauteur…op.cit., p. 10.

31. R. Brulet, Les sites fortifiés ruraux du Bas-Empire et du haut Moyen Age dans le bassin mosan, in M. Otte, J. Willems (eds), La civilisation mérovingienne dans le bassin mosan. Actes du Colloque international Amay-Liège, 1985. Etudes et Recherches archéologiques de l’Université de Liège 22, Liège, 1986, p. 111-120 ; R. Brulet, « La défense du territoire au Bas-Empire dans le nord-ouest de la Gaule », in R.-F. J. Jones et al. (eds.), First Millennium Papers. Western Europe in the First Millennium AD. BAR International Series 401, Oxford, 1988, p. 287-293 ; R. Brulet, « La Gaule septentrionale au Bas-Empire. Occupation du sol et défense du territoire dans l’arrière-pays du Limes aux IVe et Ve siècles », in Trierer Zeitschrift, Beiheft, 11, 1990.

32. R. Brulet, Fortifications de hauteur et habitat perché de l’Antiquité tardive au début du haut Moyen Âge, entre Fagne et Eifel, in Höhensiedlungen zwischen Antike und Mittelalter von den Ardennen bis zur Adria, 2008, p. 13-70. Sur ce point, se référer également à H. STEUER, Höhensiedlungen des 4. und 5. Jh. in Südwestdeutschland. Einordnung des Zähringer Burgberges, Gemeinde Gundelfingen, Kreis Breisgau-Hochschwarzwald. In: H. U. Nuber/K. Schmid/H. Steuer/Th. Zotz (eds.), Archäologie und Geschichte des ersten Jahrtausends in Südwestdeutschland. Archäologie und Geschichte 1, 1990, p. 139–206.

33. P. Gandel « Recherches sur les sites de hauteur de l’Antiquité tardive dans le département du Jura », in C. Belet-Gondat, J.-P. Mazziman, A. Richard, F. Schifferdecker (dir.), Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien. Actes. Delles (F) Boncourt (CH), 21-22 octobre 2005. Mandeure, sa campagne et ses relations d’Avenches à Luxeuil et d’Augst à Besançon. Actualités archéologiques régionales. Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté et Porrentruy, Office de la culture et Société Jurassienne d’Emulation, Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté, 2007, p. 245-252.

34. P. Gandel, D. Billoin, S. Humbert, « Écrille « La Motte » (Jura) : un établissement de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge », in Revue archéologique de l’Est, t. 57, 2008, p. 289-314 ; P. Gandel, D. Billoin et alii, « Le site de Gaillardon à Ménetru-le-Vignoble », in Revue archéologique de l’Est, t. 60, 2011, p. 313-421.

35. J.-B. Delort, « Rapport de fouilles de Chastel-sur-Murat », in Bulletin de l’Association Française pour l’Avancement des Sciences, p. 412-414.

36. J. Pagès-Allary, « Fouilles de Chastel-sur-Murat », in Bulletin de la Société Préhistorique Française, 5, 1908, p. 86-87, 117-121, 474-493 ; J. Pagès-Allary, « Les fouilles de Chastel-sur-Murat », in Revue de la Haute-Auvergne, XIII, 1911, p. 95-96.

37. E. Bouchard et A. Bertrand, « Découvertes de ruines gallo-romaines et mérovingiennes à la Couronne, commune de Molles », in Bulletin de la Société d’Emulation de l’Allier, 1881, p. 381-391.

38. Ces établissements sont désignés dans les textes anciens sous les termes de castellum, castrum voire munitio.

39. G. FOURNIER, Le peuplement rural en Basse Auvergne durant le haut Moyen Âge…op.cit.40. Ibid., p. 330-331.41. J.-L. Boudartchouk, Le Carladez de l’Antiquité au XIIIe siècle, terroirs, hommes et pouvoirs, thèse inédite,

Université de Toulouse-Le Mirail, sous la direction de P. Bonnassie, 1998.42. J.-L. Boudartchouk, « Jean Pagès-Allary et les travaux de la commission des enceintes de la société

préhistorique française : un apport archéologique décisif sur les sites perchés de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge », in Revue de la Haute-Auvergne, tome 66, 2004, p. 391-460.

43. J.-L. Boudartchouk, Un exemple de « castellum » auvergnat : le site de hauteur de Chastel-sur-Murat (Cantal), in L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours… op. cit., p. 83-108.

44. J.-L. Boudartchouk, O. Lapeyre, « L’ermite Tillo à Brageac (Cantal) : une approche archéologique », in L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours… op. cit., p. 109-114.

45. « An fortasse montana sedes circum castella; et in eligenda sede perfugii, quamdam pateris ex munitionum frequentia difficultatem? », Sidoine Apollinaire, Lettres, V, 14.

46. G. Fournier, L’ancienne abbaye de Manglieu, in Chroniques du Livradois-Forez, n°26, 2004, p. 9.47. G. Fournier, Abbaye de Manglieu : Églises des Apôtres et Notre-Dame, in N. Duval et al., Les premiers

monuments chrétiens de la France, vol. 2, Editions Picard, Paris, 1996, p. 71-74. 48. Vita Boniti episcopi arverni, in B. Krusch et W. Levison (éd.) Monumenta Germaniae Historica. Scriptores

rerum merovingicarum, VI, 1913, p. 119. “Le monastère protégé par des collines de toutes parts, est ombragé par les bois ; il est agréable par ses frondaisons et ses feuillages épais ; grâce à la rivière qui y coule, les prés du monastère, fleuris comme un jardin, s’étendent en direction du sud”.

49. Ibid., p. 127-129 : “triplici valvarum itinere clauditur limes : jubare perlustrante splendent sanctorum martyrum aulae : insignis micat sanctae semper Virginis Deique genitricis Mariae atque celsior eminet turris pentagona quadriangulo emergens fulcro ; supra grediens ceteris prominet una, quater sena centra, decora inferius, superius convexa, surgunt, celsaque fastigia micant. Apostolorum aula non minus interea fulget : quasi nota trigona, sanctorum altaria nitent : centra hinc indeque geminata connectunt, columnae priscorum sculptae fulgretine emergunt, more elatae mire camerae, tigna laqueariis affixa consistunt. Nec non et domorum candido decore rutilant muri, urbis modo”.

50. G. Fournier, L’ancienne abbaye de Manglieu… op. cit., p. 8.51. En effet, au XIIe siècle, l’édifice se voit prolongé d’un vaste massif occidental dont les dimensions et les

dispositions internes, mettant en jeu des systèmes de triplets surmontés d’une grande baie à claire-voie, ne sont pas sans rappeler les westwerk carolingiens.

178

L’ARCHÉOLOGIE ANTIQUE ET MÉDIÉVALE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART ET D’ARCHÉOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL - POINT DE VUE ET PRATIQUES CROISÉES

52. B. Boissavit-Camus (dir.), Le baptistère Saint-Jean de Poitiers, Poitiers, 1991.53. J. Hubert, J. Porcher, W.-F. Volbach, L’Europe des invasions, Col. « L’univers des formes », Éd. Gallimard,

Paris, 1967, p. 33.54. L. Foulquier, Dépôts lapidaires, réutilisations et remplois (Antiquité - haut Moyen Âge)…op.cit., p. 366.55. Il convient de citer les travaux de master réalisés entre 2004 et 2006 par Fabienne Matichard. À cette

occasion, l’auteure a dressé un plan des vestiges affleurant sur l’éperon de La Couronne : F. Matichard La Couronne (Allier), Église et site fortifié, commune de Molles. Etude historique et relevés topographiques du site, Archives du SRA d’Auvergne, Clermont-Ferrand, 2006, p. 9.

56. M. Dacko, Les voies romaines dans les cités arverne et vellave : dynamique des réseaux et impact territorial. Thèse de doctorat en cours. Nous tenons tout particulièrement à remercier Marion Dacko pour nous avoir transmis ces renseignements.

57. L. Schneider, « Nouvelles recherches sur les habitats de hauteur de l’Antiquité tardive…op.cit., p. 9-16.58. G. Demians-d’Archimbaud, L’oppidum de Saint-Blaise du Ve au VIIe siècle…op.cit.59. C. Cramatte, M. Glaus et Y. Mamin Une église du 5e siècle dans le castrum de Mandeure, in Archéologie

suisse, 35.1, 2012.60. M. David El-Biali, Les tombes de l’église funéraire de Sion Sous-le-Scex, Service des monuments historiques,

1988.61. A.-B. Merel-Brandenburg, Installations et mobilier liturgique en Septimanie. Antiquité tardive – haut

Moyen Âge (IVe-VIIIe siècles), in Hortus Artium Medievalium, vol. 5, Zagreb-Motovun (Croatie), 1999, p. 45-56.62. J. Guyon (dir.), Les premiers chrétiens en Provence. Guide archéologique, Errance, 2001.63. Sur ce point, voir notamment P. Vergain et al., Enquêtes sur les premières paroisses rurales d’Auvergne,

in C. Deleplace (dir.), Aux origines de la paroisse rurale en gaule méridionale (IVe-IXe siècles), Éditions Errance, Paris, 2005, p. 120-134 .

64. L’intégration de ces sites dans les réseaux d’échanges commerciaux est abordé notamment à travers l’étude des mobiliers céramique dans la thèse en cours de S. Chabert, Les campagnes de la cité des Arvernes de l’Antiquité tardive au haut Moyen Âge, sous la direction de F. Trément, Université Blaise Pascal, Clermont II, thèse de doctorat en cours. Voir également S. Chabert, La consommation des céramiques dans la cité des Arvernes à la fin de l’Antiquité : un premier aperçu des productions, in Revue d’Auvergne, t. 127, n° 606-607, 2013, p. 277-314.