divorce des noms - guet ha-shÉmoth, abraham aboulafia

Upload: kabballerodelagruta

Post on 11-Jul-2015

664 views

Category:

Documents


21 download

TRANSCRIPT

ABRAHAM ABOULAFIA LE DIVORCE DES NOMS GUET HA-SHEMOTH

PRESENTATION Guet ha-shmoth, le divorce des noms, est le premier trait crit par Abraham Aboulafia, en 1271, l'ge de 31 ans, alors qu'il se trouvait Barcelone afin d'y tudier les nombreux commentaires du Sfer Ytsirah et, en particulier, celui du mystique allemand, Elazar de Worms, dont l'influence accrt sa propension au mysticisme. C'est partir de cette priode qu'Abraham Aboulafia fut sujet des visions, qui dtermineront la suite de ses crits et de ses expriences. Cet appel mystique le poussera quitter Barcelone pour aller s'installer Patras1, en Grce, o il rdigera son premier livre prophtique, le Sfer ha-yashar. Le manuscrit du Guet ha-shmoth, conserv (MS Oxford-BL 1658) comporte quelques manques, les pages contenant les explications de six dnominations ayant disparu. Toutefois, le copiste du manuscrit signale que cette partie avait dj disparu son poque. Ds ce premier trait, Abraham Aboulafia met en avant son intrt pour les combinaisons de lettres et leurs vocalisations, ainsi que pour les soixantedouze noms constituant le Shm ha-meforash. Il reprsente une pense kabbalistique qui tente, librement, de rconcilier kabbalistes et philosophes. Sa conception de Dieu va dans le sens de l'ide kabbalistique de l'Ein-Sofet de celle du retrait divin : Sache aujourd'hui que ton Dieu n'est pas contenu en un lieu, il n'est ni dans l'espace, ni dans le temps et ne peut tre apprhend . Le but d'Abraham Aboulafia en rdigeant cet ouvrage, est de contribuer distinction des noms divins incertains et de mettre en garde ceux qui les utilisent, d'o le titre du livre : Divorce des Noms. Il crit : Guet (divorce), en raison de la ncessit de supprimer toutes choses dont les intentions ne sont pas dtermines . Il propose galement une prsentation du systme cosmologique des douze sphres clestes, reprsentant pour lui la ralit du ressenti, ainsi que les relations qu'entretiennent le macrocosme et le microcosme. Pour lui, la perception de ces relations se fait par le peru, le conu et le reu, que l'on peut apprhender en trois niveaux de conscience par l'intellect, l'intelligeant et l'intellig. Ces notions sont chres Abraham Aboulafia qui y fera rgulirement allusion dans son uvre, notamment dans son Sheva netivoth ha-Torah2. Abraham Aboulafia ne cache pas son admiration pour Mamonide (Rambam), auteur du Guide des Perplexes (Morh ha-nekouvim), ainsi que pour ses traducteurs provenaux : Samuel Ibn Tibbon et Jacob Anatoli, de Lunel. C'est Capoue qu'il se consacra avec passion l'tude du Guide de Mamonide, sous la tutelle du philosophe et mdecin Hillel Ben lizer ben Samuel de Vrone. Malgr sa grande estime pour Mamonide, qu'il cite souvent, il ne fut jamais entirement satisfait par la philosophie de celui-ci, et par de nombreux autresSitue au nord de la pninsule du Ploponnse. Principal port de voyageurs sur le golfe de Patras destination des les Ioniennes, Abraham Aboulafia a rsid aussi Corfou. 2 Cet ouvrage a t publi en franais en 1985, aux Editions de l'Eclat, sous le titre : L'pitre des sept voies, traduit par Jean-Christophe Attias.1

aspects du savoir qu'il avait acquis. C'est pourquoi il retourna en Catalogne, Barcelone, pour y tudier le Sfer Ytsirah. Toutefois sa conception de la nature de la prophtie est en accord avec celle de Mamonide. Les voyages entre l'Espagne et l'Italie passaient, pour les juifs, obligatoirement par Lunel et Posquires (Vauvert). Ces villes de Petite Camargue, berceau de la Kabbale, taient le point d'orgue des voyages des adeptes de la Kabbale3. D'autant plus qu'Abraham Aboulafia ayant grandi Tudle, fut nourri des rcits du grand voyageur, Benjamin de Tudle, qui avait not ces tapes essentielles dans son ouvrage. Le fait est que le parcours mditerranen d'Abraham Aboulafia suit assez prcisment celui de Benjamin de Tudle. Il est fort probable que, lors de ses visites Lunel et Posquires (Vauvert), Abraham Aboulafia ait rencontr les disciples de ces deux matres mamonidiens et, sans doute, l'astronome Jacob ben Machir ibn Tibbon, qui dans la controverse entre mamonidiens et anti-maimonidiens dfendit la science contre les attaques d'Abba Mari de Lunel. Il est galement vraisemblable qu'Aboulafia ait eu des contacts avec les disciples de l'cole d'Isaac l'aveugle, de Posquires. En effet, dans Guet hashmoth, ainsi que dans quelques autres de ses ouvrages, Abraham Aboulafia mentionne les bali iyyoun, les matres de la mditation, membres du fameux cercle sotrique initiatique provenal, auteurs du Sfer ha-iyyoun et supposment du Sfer ha-bahir. L'enseignement du cercle Iyyoun a fortement influenc les pratiques d'Abraham Aboulafia, qu'il peut trs bien avoir tudi et pratiqu avec les membres du cercle de son poque. Dans ce cas, on pourrait aller jusqu' envisager qu'Abraham Aboulafia fut le dernier matre de ce cercle sotrique de contemplatifs.

3

Voir Lunel, la Kabbale et l'toile, Madeleine Ribot-Vinas, 2008, Ed. Lahy.

CHAPITRE IOuvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi. (Psaumes 119:18) La Torah de ta bouche est meilleure pour moi que des milliers de pices d'or et d'argent. (Psaumes 119:72)4 L'auteur dit - Puisque les avis des humains divergent considrablement lorsqu'il s'agit de la vracit de la ralit du ressenti et de l'intellect, cause de l'ignorance essentiellement due la nature humaine, externe et mdiane, par des mprises de la pense concernant les paroles prophtiques, caches ou rvles, qui en tmoignent en faveur de tous et qui veillent ceux qui sont endormis dans la poussire dans des maisons d'argile dont le fondement est dans la poussire (job 4:i9). Le Nom m'a veill pour examiner et clarifier leurs racines, dont les principes sont connus de tout rudit, l'intrieur des mots et des noms qui s'y trouvent. Car ces principes sont absolument ncessaires et salutaires pour toute personne aspirant (kavanah) au Savoir (dath) et la perfection de son me (nfsh) humaine, par la connaissance et la crainte de Dieu. Et je le conjure de me permettre d'accomplir mon dessein, de m'enseigner et de me guider par le chemin le plus court et le plus direct vers mon but, dans la vrit, pour la gloire de Son Grand Nom bni. Je prends conscience des raisons qui motivent en moi cette recherche, et qui ne devraient pas tre. J'ai vu, en vrit, que le plus grand obstacle est mon manque de connaissance de la vritable Hokhmah (sagesse), ainsi que la dficience de mon intellect dans les sujets divins, qui constituent la vraie Kabbalah. J'ai galement repr d'autres obstacles d'ordres physiques, qui ne sont pas mmoriss dans les traits de vrit par leurs auteurs, concernant des paroles d'Elohim vivant des mondes. Par consquent, j'ai estim, l'aide de ma connaissance, quel tait l'obstacle le plus important susceptible de s'opposer ma motivation pour rdiger un livre traitant des principes de la vrit, et j'ai constat que le bnfice d'un tel travail allait au-del de toute raison me rendant la vrit accessible. Ceci, parce que l'ignorance qui me freine ne dpend pas de ma volont, alors que le bnfice du livre va bien au-del, dans la mesure o il dcoule de ma volont. J'ai donc dcid d'informer chaque maskil de mes lacunes intellectuelles, de l'utilit de traiter ces questions et de ne le faire que dans les grandes lignes. Car les dtails me dpassent et me sont hors de porte. Si quelques dtails sont mentionns, ds au laisser-aller de ma langue dsireuse d'expliquer quelque chose, autant que mes connaissances le permettent et que cela soit indispensable pour expliquer certains principes, que le maskil ne m'en tienne pas rigueur. Parce que ces questions sont trs importantes et que ma connaissance en est faible. Cependant, quand je mentionnerai quelque chose des racines de la vritable Kabbalah, je le dirai par allusion en un lieu o il convient de la cacher car je ne rvlerai pas le secret. Que celui qui peut entendre, entende et que celui qui doit s'abstenir, s'abstienne. Je commencerai la discussion par la ralit du ressenti. Je dirai tout d'abord que de la sphre du zodiaque la Terre, il y a douze sphres concentriques, le corps de la Terre inclus, et qu'il n'y a ni espace vide entre-elles ni corps. Au-dessus de toutes, une seule sphre les entoure, les4

Les initiales de ces deux versets forment le mot guet [ eg ], divorce, ou plus prcisment, le document prenant acte d'une sparation. La particularit des lettres guimel [g] et teith [ e], de ce nom, est qu'elles ne sont jamais cte cte dans la Torah.

contient et dirige leur mouvement. Ces douze sphres, contenues dans la suprieure, sont appeles ralit du ressenti [wgrvmh tvayxm], parce qu'elles sont physiques. Car toute chose physique peut tre ressentie, bien qu'en ralit trois sphres ne soient pas perues par l'oeil. Ce sont la plus leve de toutes et les deux lments suprieurs, qui pour nous sont le feu et l'air. Elles sont dites ressenties, parce qu'il a t dtermin qu'elles sont ncessairement physiques. Les autres sphres clestes sont aussi invisibles l'il, si ce n'est par leurs astres. Car le fait qu'elles paraissent bleues nos yeux est d aux couleurs de l'air, car les sphres sont transparentes et invisibles. De plus, il y a des dimensions suprieures, au-del du degr du ressenti, qui sont toutes les dimensions intellectuelles. Assurment, l'homme possde des dimensions ressenties et intellectuelles, car le petit Adam fut cr dans la ressemblance du macrocosme. Par consquent, il s'appelle galement microcosme, alors que la totalit de la ralit s'appelle macrocosme et grand Adam . Alors qu'Adam est appel microcosme et petit Adam . La dimension du ressenti chez l'homme est l'ensemble de son corps, la dimension intellectuelle est la nfsh et ses facults, bien que le ressenti en fasse aussi partie. De mme que la vrit concernant les dimensions intellectuelles accompagnant le physique est cache la plupart des humains, comme le ressenti et l'intellect dans le microcosme et le macrocosme rvls et cachs, de mme de grands sujets sotriques sont cachs et rvls dans les paroles prophtiques. Ceux qui sont rvls sont bnfiques tous, alors que les cachs ne sont profitables qu' ceux qui le Nom Yhwh a fait un signe. Et lorsque quelqu'un ralise les secrets de la Torah, il peut percevoir travers eux les dimensions intellectuelles par le Nom Yhwh, ainsi que les intellects spars et les intelligences dans son monde, qui sont leurs mes et leurs puissances. Sache que le monde est divis en trois parties. La partie suprieure, qui contient tout, s'appelle par consquent essence intellectuelle et inclut l'intellect, l'intelligeant et l'intellig. La partie intermdiaire contient seulement l'intelligeant et l'intellig dans son essence, car elle n'a pas l'intellect de la premire. Il manque ce degr, qui est le plus important, parce qu'il y a matire et forme. La partie infrieure est lmentaire, car il y manque les deux degrs : intellect et intelligeant, parce qu'elle est aussi compose de matire et de forme. De plus, son niveau est extrmement bas, comparativement au degr intermdiaire5. En effet, seul l'homme dans le monde de l'intellect ralis dans le monde ici-bas, peut retourner dans la forme du monde suprieur : Intellect, intelligeant et intellig, dans l'image de son Crateur : Car l'image de Elohim, il a fait l'homme (Gense 9:6). L'essence du Crateur, bni soit-II, est la conception de toute existence et c'est pourquoi ont l'appelle intellect (Skel). Cependant, son degr est de loin suprieur toute essence intellectuelle, et, parce qu'il se conoit, il est aussi intelligeant. Il s'appelle intellig parce que quiconque se conoit avec son intellect estCe concept des trois degrs : intellect, intelligeant et intellig [ lykwmv lkw lkwvmv], revient trs rgulirement dans la littrature d'Abraham Aboulafia, principalement dans: Haye olam haba, Imr shfr, Or haskl, Sfer hahshk et Sheva ntivoth haTorah, o l'on peut lire : Le cur correspond l'intellect, la langue l'intelligeant et l'criture l'intellig. Le monde infrieur est intellig, le monde intermdiaire intelligeant et le monde suprieure intellect. Ainsi, le monde suprieur est intellect, intelligeant et intellig, le monde intermdiaire est intelligeant et intellig, tandis que l'infrieur est seulement intellig. Pour Aboulafia, le littraliste est au niveau de intellig (mouskal), le philosophe celui de intelligeant (ou de l'intellection, maskil) et le kabbaliste celui de intellect (skhel). Ainsi, pour lui, le kabbaliste englobe mouskal, maskil et skhel (Gan naoul 49 a-b). Pour Aboulafia, l'unit de skhel, maskl et mouskal, est le secret de la circoncision, ouvrant l'accs au savoir divin, image divine selon laquelle Adam fut cr, par l'exprience mystique d'tats modifis de conscience : Le secret de la circoncision renvoie l'homme humble incluant les trois aspects : tout d'abord il est ce qui est intellig (mouskal), au milieu il est intelligeant (maskil) , et la fin il est intellect (skhel) (Sitr Torah 134b). Abraham Aboulafia suit la pense de Mamonide.5

intelligible. Intelligeant et intellig sont indiffrencis aussi longtemps que l'intellect est rel, alors que si c'est potentiellement ils sont diffrencis, et le Crateur, bni soit-Il, ne conoit jamais dans la potentialit mais toujours dans la ralit. La comprhension de ceci est considrable pour quelqu'un qui ne peut comprendre les qualits de l'intellect de sa propre essence. C'est pourquoi le Crateur, bni soit-Il, s'appelle intellect, intelligeant et intellig (skel, maskil et mouskal). Lorsque tu connatras son secret, tu connatras tous les tres suprieurs et infrieurs, par l'intellect et la Kabbalah. Sache que cela s'applique chaque intelligeant actif, et qu'il n'y a aucun intelligeant (maskil) dans le monde. Mais les cratures sont d'essence intellectuelle ou d'essence intelligente ne concevant pas toujours le rel, l'exception de l'homme qui est une essence intelligente l'origine de son existence. Nanmoins, il ne faut pas imaginer que les essences conues dans la ralit sont du mme niveau qu'Ha-Shm, bni soit-Il, qui possde galement cette qualit, comme nous l'avons vu, car il se suffit Lui-mme et tout n'est possible que par Lui. Elles ne peuvent donc pas lui ressembler ou partager quoique ce soit avec Lui, si ce n'est de faon quivoque. Et lorsque l'intellect de l'homme est ralis, bien qu'il s'agisse de la Merkavah infrieure, c'est aussi une essence intellectuelle : intellect, intelligeant, intellig. Sache qu'il s'agit l d'un concept important et cach parmi les sages, et je n'ai pas l'intention d'interprter tout ceci maintenant, car toutes ces choses sont bien connues des experts qui ont trouv grce (Hn6) aux yeux d'Elohim et de l'homme.

6

[Nc], que l'on traduit par grce , est en fait l'acronyme mystique de Hokhmat ha-nitsar [rtsynh tmkc], Sagesse cache, l'sotrisme.Hn

CHAPITRE IIJe pense que les quelques mentions que je ferai concernant divers sujets kabbalistiques sont intellectuellement correctes et seront approuves par nombre de matres du Savoir. Si, toutefois, quelqu'un n'tait pas d'accord, c'est parce qu'il se croit sage ses yeux, alors que s'il tait kabbaliste il s'en rjouirait certainement. Un kabbaliste accompli doit au moins connatre les cinq choses mentionnes dans le Sfer Yetsirah, attribu Abraham, notre Pre, qui l'a reu de Shm et de vr. Sache que cela est incomparable. Les cinq choses mentionnes sont appeles Tsrouf ha-otiyoth (combinaisons des lettres) de faon gnrique. Il s'agit de : haqiqah (gravure), hatsivah (dcoupe), siqoul (pesage), hamirah7 (substitution), tsrouf (combinaison). Car c'est ainsi qu'elles sont mentionnes dans le Sfer Yetsirah: graves, tailles, peses, Substitues, Combines (Sfer Yetsirah 5:3). Voici leur signification gnrale : Haqiqah (gravure), l'criture du rdacteur de la lgislation (houqaq). Hatsivah (dcoupe), l'arrangement (tiqoun) des lettres et leur sparation permettant que chacune d'elles puisse tre distingue et comprise. Siqoul (pesage), leur considration pour les apprter, et dterminer leurs poids numriques (gumatrioth) et leurs comptes (keshbonoth). Hamirah (substitution), la substitution d'une lettre par d'autres, sa Temourah et la mutation avec d'autres, comme avec les lettres8 i"hca et leurs semblables. Il y a une Temourah pour chaque lettre. Excuter ceci demande une grande sagacit, afin de ne pas trop ajouter ou trop soustraire. Tsrouf (combinaison) des lettres, consiste combiner une lettre avec d'autres, sans excuter une hamirah, comme : 9 d"ma M"da a"dm d"am a"md. C'est aussi une sagesse glorieuse. Il s'agit de mthodes permettant de rvler les secrets de la Torah et aucuns autres. Lorsqu'un maskil a reu ce grand secret des cinq mthodes, je sais qu'il apprcie davantage les secrets de la Kabbalah, qui lui permettent de connatre les noms communs, incertains, mtaphoriques, conventionnels, synonymes, et les noms qui sont uniques pour Dieu et ses actes. Ainsi que le Nom glorieux, terrible, unifi, explicite (Shm ha-Meforash - Nom explicite), suprieur tous les noms et qui conduit l'unification absolue, sans quivoque. Il est connu que le monde se nomme par un nom compos faisant allusion trois choses distinctes, et c'est un nom divin contenant le nom du Crateur, bni soit-Il, les noms des anges et aussi les noms des guides mineurs de la terre. Parce qu'il tait compos, les tres crs ne pouvaient perdurer jusqu' ce qu'ils aient t associs avec un nom n'ayant pas de connexit dans le monde, mais faisant rfrence uniquement l'essence unifie sans aucune autre imbrication. Il s'agit encore l d'un grand secret des nergies des lettres guidant la Merkavah. Elle se partage en deux noms, un par un, et un sur un. Ceci n'est pas en relation avec les Noms de l'essence (shmoth hatsm), que les cieux nous en prservent, mais pour signaler sa matrise sur la cration, avec l'image de la Merkavah partage en deux : ressenti et intellig, comme nous l'avons dit. Elle fait rfrence deux mondes : ce Monde-Ci et le Monde Venir, un cavalier sur les deux et un gouverneur en haut et en bas. C'est le Nom unifi en deux lettres, unifi en trois lettres et unifi en quatre lettres, et c'est trs connu. Y ['y], YH [h''y ] YHV [v"hy], YHVH [h"vhy ], qui est un nom complet simple. Et, par ce qu'il contient, tu comprendras ce qui est devant toi : Yod [d"vy ], H [a"h], Vav7 8

Aussi appele Temourah [hrvmt]. Alf et yin sont mutables, tout comme H et Heith. 9 II s'agit des six combinaisons des trois lettres du nom Adam.

[ v"v], H [a"h]. Puisqu'en fin de compte (haheshbon) il y a neuf lettres, tu peux maintenant comprendre le secret en qui vit le Nom (shbo ha hashm)10, si tu es un des vrais matres de la Kabbalah, ne dvie pas vers un culte comme : Les orgueilleux et ceux qui se dtournent vers l'illusion (Psaumes 40:5). Car ce sont des secrets suprieurs, qu'il ne faudrait tudier, hormis par leurs intituls, qu'avec des personnes avises, craignant Ha-Shm : Le secret de Yhwh est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connatre son alliance (Psaumes 25:14). Lorsque tu entends quelque chose au sujet de certains noms, et que tu ne sais pas quelles sont leurs vertus, tiens-t'en loign jusqu' ce que tu les aies compris, ou entendus d'un kabbaliste. Mais un kabbaliste ne t'indiquera ces proprits que succinctement, profite-en et voque-les seulement pour sanctifier Ha-Shm. Ne laisse pas les mots d'Ha-Shm dans ta bouche, sauf si c'est utile pour ton cur, et tes actions te rapprocheront de Dieu et ne t'en carteront pas, si tu suis ses chemins.

Le compte (haheshbon), Nvbwch, a une valeur de 671, identique celle de