discours intégral du chef du parlement guinéen à la 41ème session de l'apfà berne

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MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE, MADAME MICHAEL JEAN, SECRETAIRE GENERALE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE ; MONSIEUR LE SECRETAIRE GENERAL DE L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE ; MESSIEURS LES PRESIDENTS DES ASSEMBLEES NATIONALES ET SECTIONS DE L’APF ; MESDAMES ET MESSIEURS LES PARLEMENTAIRES ; HONORABLES INVITES MESDAMES ET MESSIEURS C’est un réel plaisir pour moi de prendre part aux travaux de cette 41 ème Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie dont le thème principal porte sur l’ « Education et la Formation » dans l’espace géopolitique du monde ayant en partage la langue française. Je saisis cette heureuse occasion pour adresser mes sincères remerciements au Parlement Suisse ainsi qu’au gouvernement et au peuple de la Confédération Helvétique pour la qualité de l’accueil qui a été réservée à ma délégation. L’Assemblée nationale de la République de Guinée accorde une attention particulière à l’APF. Aussi, s’impliquera-t- elle toujours activement dans les travaux de cette instance en vue d’apporter sa contribution à la promotion et à la sauvegarde des nobles idéaux qu’elle incarne dans notre espace linguistique et à travers le monde. Monsieur le Président, 1

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Page 1: Discours intégral du chef du parlement guinéen à la 41ème session de l'Apfà berne

MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE,

MADAME MICHAEL JEAN, SECRETAIRE GENERALE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE ;

MONSIEUR LE SECRETAIRE GENERAL DE L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE ;

MESSIEURS LES PRESIDENTS DES ASSEMBLEES NATIONALES ET SECTIONS DE L’APF ;

MESDAMES ET MESSIEURS LES PARLEMENTAIRES ;

HONORABLES INVITES

MESDAMES ET MESSIEURS

C’est un réel plaisir pour moi de prendre part aux travaux de cette 41ème Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie dont le thème principal porte sur l’ « Education et la Formation » dans l’espace géopolitique du monde ayant en partage la langue française.

Je saisis cette heureuse occasion pour adresser mes sincères remerciements au Parlement Suisse ainsi qu’au gouvernement et au peuple de la Confédération Helvétique pour la qualité de l’accueil qui a été réservée à ma délégation.

L’Assemblée nationale de la République de Guinée accorde une attention particulière à l’APF. Aussi, s’impliquera-t-elle toujours activement dans les travaux de cette instance en vue d’apporter sa contribution à la promotion et à la sauvegarde des nobles idéaux qu’elle incarne dans notre espace linguistique et à travers le monde.

Monsieur le Président,

Le thème central de notre Session est d’une grande importance car, il conditionne la qualité d’une personne au sein de sa collectivité dont l’avenir en dépend dans une très large mesure.

En effet, l’éducation est l’axe de la socialisation des individus, c’est-à-dire le processus par lequel ces derniers sont intégrés dans la société au sein de laquelle ils apprennent à accepter la culture, les valeurs et les normes, gage de tous progrès socio-économiques et culturels. Il s’agit donc du passage d’un être de l’état d’enfance à son état social.

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Ainsi, l’éducation concerne les jeunes qu’elle aide à passer à l’état adulte.

La formation, quant à elle, participe au développement et au renforcement des connaissances générales, des capacités techniques, culturelles et humaines d’une personne tout au long de sa vie.

Comme vous le savez, les changements positifs et durables qui interviennent dans le comportement et dans les capacités pratiques ou intellectuelles d’un homme ne sont pas envisageables sans formation, sans perfectionnement, sans apprentissage.

Monsieur le Président,

Tout au long de la Première République qui a duré de 1958 à 1984, l’organisation de la formation était étalée sur trois étapes:

la première étape allant des études primaires à la fin du premier cycle du secondaire, les études étaient sanctionnées par le certificat d’études primaires élémentaires et par le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) ; ensuite suivait le deuxième cycle du secondaire qui était sanctionné par le baccalauréat ;

la deuxième étape était consacrée à la formation professionnelle et technique de type A pour les élèves ayant atteint le niveau BEPC, et de type B pour les élèves ayant atteint le niveau baccalauréat et qui recevaient une formation adaptée aux besoins du marché de l’emploi ;

la troisième étape correspondait à la formation universitaire pour les élèves titulaires du baccalauréat et admis au concours d’accès à l’enseignement supérieur.

S’agissant de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, la première République avait, dès 1963 créé quatre(4) centres d’apprentissage et quatre(4) écoles normales. Il faut noter qu’en 1962, l’Etat avait déjà créé l’Ecole Nationale des Arts et Métiers (ENAM) et transformé le Cours normal de Dabadougou en centre d’apprentissage et en école normale primaire pour la formation des enseignants.

Progressivement, en 1975 on assiste à la création des Instituts Polytechniques Secondaires(IPS), à la multiplication des écoles normales primaires(ENP).

Le centre d’apprentissage de Bordo, l’école nationale de la santé de Donka et l’école nationale de comptabilité de Belle-Vue ont fait leur preuve en leur temps. Tandis que les compagnies minières de Fria, de

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kamsar et de Kindia ont institué les Ateliers Techniques pour la formation de leurs ouvriers spécialisés. Ce système éducatif qui semblait pourtant cohérent et qui a formé tous les cadres qui sont actuellement en première ligne dans la vie politique, économique et sociale du pays, a été vivement critiqué par les intéressés dès l’avènement de la transition militaire le 3 Avril 1984, ce qui conduisit les autorités d’alors à organiser une conférence nationale de l’éducation en Mai 1985 à l’issue de laquelle fut adoptée une déclaration de politique éducative en Septembre 1989.

En 1994, le pays adopta la lettre de politique de développement de l’éducation qui exprimait avec force la volonté politique de reforme dans le secteur de l’éducation en opérant des changements profonds dans le système éducatif touchant notamment à ses finalités, son contenu et ses structures.

Pour être conforme au thème qui nous est proposé pour le débat général de la 41ème session de l’APF, mon propos va se focaliser sur la formation professionnelle qui constitue de nos jours l’un des secteurs vitaux pour le développement économique et la croissance dans nos pays.

Monsieur le Président,

L'enseignement technique et professionnel, a pour vocation essentielle, l’approvisionnement du marché de l’emploi en agents qualifiés et compétents, grâce à la formation initiale, à la formation continue, à un apprentissage modernisé et performant. Cet enseignement appuie également le secteur informel. Malheureusement, il est, en Guinée, confronté à un ensemble de défis et de contraintes, qu’il entend affronter, dans une vision prospective et avec des objectifs stratégiques adaptés aux réalités et aux contextes changeants d’un monde en pleine mutation, et qui, de plus en plus, devient un village où les connaissances et les informations s’échangent et s’influencent réciproquement.

Il s’agit donc de prendre en compte tous les enjeux économiques et sociaux du développement des compétences qui sont très importants au regard du positionnement de notre pays dans la sous-région et des secteurs porteurs qui sont divers et nombreux. Ce sont entre autres : l’agriculture, les mines, l’industrie, l’hydraulique, l’énergie, l’hôtellerie et le tourisme, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), etc.

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La République de Guinée a connu ces dernières années une grave instabilité institutionnelle et politique, marquée par un profond déficit démocratique et une situation économique, particulièrement difficile. Tout ceci a engendré de graves tensions sociales, qui ont empêché de réaliser des progrès dans la lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme, dans le rétablissement des équilibres macro-économiques, dans le renforcement des efforts de scolarisation pour toutes les filles et tous les fils du pays et dans le rétablissement d’un système cohérent d’enseignement technique et professionnel.

Le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel a créé un nouveau contexte qui suscite un immense espoir chez les Guinéens et ouvre de nouvelles perspectives pour le pays qui, durant de nombreuses années, a souffert de difficultés économiques qui ont considérablement freiné son développement.Ainsi, pour réduire la pauvreté et atteindre les objectifs du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DRSP) et du millénium, il faut à la fois augmenter la croissance économique et promouvoir une éducation de qualité.

C’est pour cela qu’a été adoptée la lettre de politique de développement de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des orientations pertinentes contenues dans les 139 propositions du quinquennat du Chef de l’Etat et au Plan d’Action Gouvernementale.

Développer la formation professionnelle et technique, est le meilleur moyen d’outiller la jeunesse en lui offrant les conditions idoines d’employabilité.

Dans le souci de mieux préparer les milliers de jeunes des milieux urbains et ruraux à l'exercice d'un métier, la mise en œuvre de ces nouvelles orientations stratégiques et opérationnelles permettra d'augmenter et de diversifier les institutions de formation professionnelle, ainsi que les filières et les types de formation. Cela permettra de relever tous les grands défis qui interpellent actuellement le secteur et pour les années à venir, en termes d’emploi, de formation initiale, de formation continue, de régulation des flux, de formation initiale des maîtres de l’élémentaire, de modernisation de l’apprentissage et d’appui au secteur informel.

C'est là un facteur essentiel de développement national et de croissance économique qui s'inscrit dans la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté.

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Monsieur le Président,Honorables Invités,Mesdames, Messieurs,

De tout ce qui précède, il ressort clairement que la Guinée, dès son accession à l’indépendance s’est dotée méthodiquement d’un système relativement cohérent de formation technique et professionnelle. Mais celui-ci a été détruit par l’instabilité politique et institutionnelle et le grave déficit démocratique dont a souffert le pays avant l’avènement de la troisième République.

En second lieu, il ressort des efforts que le Gouvernement de cette troisième République est entrain de déployer que le système est reconstitué et qu’il ne lui reste plus qu’à mobiliser les moyens nécessaires pour le renforcer, ce qui ne sera possible qu’avec une forte implication de l’Etat, des entreprises et surtout les partenaires techniques et financiers.

Je lance donc un appel aux partenaires techniques et financiers pour un accompagnement de la Guinée dans les efforts qu’elle est maintenant entrain de déployer pour atteindre le niveau d’organisation de l’enseignement technique et professionnel de leurs pays respectifs.

Je vous remercie.

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