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Dimanche 9 novembre 2014 Body of Songs Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Body of Songs | Dimanche 9 novembre 2014

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Dimanche 9 novembre 2014Body of Songs

Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,

à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr

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2014 est l’année du centenaire de la Première Guerre mondiale. De Georges Aperghis à Olga Neuwirth ou Michael Nyman, le travail de mémoire des compositeurs d’aujourd’hui rencontre le témoignage de ceux d’hier, comme Debussy ou Stravinski.

Quand Philippe Schœller dit sa « grande joie » de « composer avec Abel Gance », il fait référence au film J’accuse (1919), inspiré de l’article de Zola. Un film pacifiste dans lequel l’accusée est la guerre elle-même. Philippe Schœller cherche à forger une « alliance de l’œil et de l’oreille » pour ce ciné-concert le 8 novembre.

Trois chœurs participent à la création Body of Songs le 9 novembre. À l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, douze compositeurs ont chacun imaginé une œuvre chorale sur le thème des conflits et de la paix, proposant ainsi des créations depuis la réécriture d’une cantate de Bach jusqu’à la mise en musique de correspondances durant la Première Guerre mondiale, en passant par des poèmes ou par la messe catholique.

Après Lost Highway, un vidéo-opéra d’après David Lynch, Olga Neuwirth accompagne un cinéaste de l’époque du muet avec une partition nouvelle (A Film Music War Requiem) lors du ciné-concert du 10 novembre. Plaidoyer pacifiste, Maudite soit la guerre (Alfred Machin, 1914) met en scène un amour impossible dans le contexte d’une guerre.

Si la production de Debussy pendant la guerre est placée sous le signe du patriotisme, les deux livres des Études ne font signe vers aucun autre contexte que celui du piano. Jean-François Heisser, le 11 novembre, fait graviter autour de ce compositeur ses prédécesseurs – d’Indy, Saint-Saëns –, mais aussi un aperçu de ce qui vient après avec Stravinski.

Dans l’Histoire du soldat, interprétée le 12 novembre par l’Ensemble Ictus, Stravinski joue avec des airs de marche, le violon du soldat, alterne tango, valse… À cette partition répond Le Soldat inconnu de Georges Aperghis, une création évoquant la construction de la tour de Babel. Avec ses quarts de tons, l’écriture musicale reflète l’absurdité de la guerre.

Caisse à savons ou à munitions pour construire un violoncelle, xylophones faits de bouteilles… tels étaient les instruments fabriqués par les poilus. Serge Hureau et son équipe auront reproduit ces instruments et retrouvé ces répertoires pour leur rendre hommage dans le décor de camouflage qui s’impose (14 novembre).

Michael Nyman, connu au cinéma avec son mélange de minimalisme, d’emprunts au langage classique et de textures rock, présente le 15 novembre son War Work, vaste fresque visuelle et musicale écrite pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. Cette œuvre s’appuie sur des archives d’époque en faisant allusion au mouvement Dada.

Le 16 novembre, ce sont des conflits historiques qui résonnent dans les œuvres que dirige Thomas Zehetmair à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris. On entend la Première Guerre mondiale dans In memoriam mortuorum de Théodore Dubois et les guerres napoléoniennes à l’arrière-plan de la Symphonie n° 3 de Beethoven. Si le Concerto pour piano en sol majeur de Ravel est d’un brio plus serein, l’œuvre de Philippe Manoury promet d’explorer d’autres résonances du genre de la marche funèbre (Trauermärsche).

Pour écrire le texte qui accompagne la musique d’Olivier Dejours dans Le Chant du cavalier bleu le 17 novembre, la philosophe Élisabeth de Fontenay s’est plongée dans la correspondance du peintre allemand Franz Marc, volontaire durant la Grande Guerre. Le long des lignes ennemies, la chevauchée de ce dernier devient l’allégorie des temps nouveaux.

Cycle Guerre et Paix II

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DU MERCREDI 26 MARS AU MARDI 8 AVRILDU SAMEDI 8 AU LUNDI 17 NOVEMBRE

SAMEDI 8 NOVEMBRE – 20H SALLE PLEYELCINÉ-CONCERT

J’accuse, Film d’Abel GanceMusique de Philippe Schœller

Orchestre Philharmoniquede Radio FranceFrank Strobel, directionGilbert Nouno, réalisation informatique musicale Ircam

DIMANCHE 9 NOVEMBRE – 16H30

Body of songs

Créations de Daniel Moreira, Grégory D’Hoop, Leonard Evers, Marc Timón, Nicolas Tzortzis, Stefan Johannes Hanke, Dai Fujikura, Emily Hall, Andrea Tarrodi, Judit Varga, Catherine Kontz, Máté Bella.

Sequenza 9.3Catherine Simonpietri, chef de chœurLe Jeune Chœur de ParisHenri Chalet, chef de chœurChœur de l’Orchestre de ParisLionel Sow, chef de chœurChœur d’enfants de l’Orchestre de ParisEdwin Baudo, Marie Deremble-Wauquiez, Béatrice Warcollier, chefs de chœurÉtudiants du Pôle Supérieur Paris-Boulogne-Billancourt

LUNDI 10 NOVEMBRE – 20HCINÉ-CONCERT

Marzena KomstaStelfer

Maudite soit la guerre, film d’Alfred Machin

Olga NeuwirthA film Music War Requiem

Ensemble 2e2mPierre Roullier, direction

MARDI 11 NOVEMBRE – 20H

Vincent d’IndyPoème des montagnesCamille Saint-SaënsTrois ÉtudesClaude DebussyÉtudes pour les agrémentsPièce pour l’œuvre du « Vêtement du blessé »Étude pour les sonorités opposéesJacques IbertLe Vent dans les ruines (en Champagne)Igor StravinskiPiano-Rag-MusicMaurice RavelSonatine

Jean-François Heisser, piano

MERCREDI 12 NOVEMBRE – 20H

Georges AperghisLe Soldat inconnuIgor StravinskiL’Histoire du soldat

IctusGeorges-Elie Octors, direction, percussionsLionel Peintre, récitant, baryton

VENDREDI 14 NOVEMBRE – 20H

Concert poilu, sur instruments d’infortune

Élèves du Conservatoire de ParisOlivier Hussenet, chantYannick Morzelle, chantSerge Hureau, mise en scèneCyrille Lehn, François Marillier, Lionel Privat, arrangements

SAMEDI 15 NOVEMBRE – 20HCINÉ-CONCERT

War workMusique et film de Michael Nyman

Michael Nyman, direction, pianoHilary Summers, contralto

DIMANCHE 16 NOVEMBRE – 16H30

Théodore DuboisIn memoriam mortuorumMaurice RavelConcerto pour piano en sol majeurPhilippe ManouryTrauermärsche (création)Ludwig van BeethovenSymphonie no 3 « Eroica »

Orchestre de chambre de ParisThomas Zehetmair, directionBenjamin Grosvenor, piano

LUNDI 17 NOVEMBRE – 20H

Le Chant du cavalier bleu, mélodrame d’après les lettres du front de Franz Marc

Didier Sandre, récitantMichèle Scharapan, pianoOlivier Dejours, compositionElisabeth de Fontenay, texte

POUR EN SAVOIR PLUS…

SAMEDI 15 NOVEMBRE – 11H30Classic lab : La guerre dans la musique

SAMEDI 15 NOVEMBRE – 16H30Conférence et table ronde : Composer pendant la Grande Guerre

Dimanche 16 novembre 2014 – 11hCafé musique : Le Concerto pour piano en sol majeur de Maurice Ravel

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DIMANCHE 9 NOVEMBRE 2014 – 16H30Salle des concerts

Body of Songs

Daniel MoreiraPoema para a padeira – création mondiale *

Grégory D’Hoop Music Based on a Story Based on a True Story – création mondiale *

Leonard EversAn Eye – création française **

Marc TimónEl soroll silent – création mondiale **

Nicolas TzortzisTropfblut – création mondiale *

Stefan Johannes HankeZerreissende Fläche – création française *

Dai FujikuraPapaver – création française *

Emily HallGastenboek – création française ***

Andrea TarrodiDona nobis pacem – création mondiale ****

Judit Varga Schlummert ein… – création française ***/ ****

Catherine KontzPapillon – création française */***/****

Máté BellaBéke – création française */**/***

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Sequenza 9.3 *

Catherine Simonpietri, chef de chœurLe Jeune Chœur de Paris **

Henri Chalet, chef de chœurChœur de l’Orchestre de Paris ***

Lionel Sow, chef de chœurChœur d’enfants de l’Orchestre de Paris ****

Edwin Baudo, Marie Deremble-Wauquiez, Béatrice Warcollier, chefs de chœurÉtudiants du Pôle Supérieur Paris-Boulogne-Billancourt

Commandes de l’European Concert Hall Organisation , avec le soutien du Programme Culture de l’Union Européenne.

Coproduction Cité de la musique, Pôle Supérieur Paris-Boulogne-Billancourt.

Dans le cadre des manifestations de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale.

Ce concert sera diffusé sur France Musique le 10 novembre 2014 à 20 heures, dans le cadre de la journée spéciale

Première Guerre mondiale de l’Union Européenne de Radio-Télévision.

Fin du concert (sans entracte) vers 18h30.

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Body of Songs

Pour marquer le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le réseau ECHO, regroupant vingt-et-une grandes salles de concerts dans douze pays d’Europe, organise une série de commandes et de projets communs paneuropéens.

Projet regroupant diverses commandes, Body of Songs est formé de douze créations chorales centrées sur la voix humaine autour du thème de la paix et du conflit. Douze compositeurs majeurs de la jeune génération ont été sélectionnés avec soin par les directeurs artistiques des salles de concerts d’ECHO et invités à composer une œuvre dans le cadre du projet. La consigne donnée à chaque compositeur était d’écrire une courte pièce chorale sur le thème de la paix et du conflit – passé, présent ou futur – en Europe et au-delà, avec pour les compositeurs une liberté totale dans le choix des textes.

Les pièces ainsi rassemblées dessinent un vaste panorama sur le thème du conflit et embrassent une grande variété de langages musicaux et de styles. Ce concert offre l’occasion unique de découvrir ce « corps de chants ». Il sera rediffusé en Europe via l’Union Européenne de Radio-télévision dans le cadre d’une série plus large de commémorations de la Première Guerre mondiale.

D’autres concerts marquant ce centenaire auront lieu dans des salles du réseau ECHO comme à Athènes, Lisbonne et Gateshead (Grande-Bretagne), permettant à des auditeurs d’autres pays d’Europe de partager ce moment de réflexion collective.

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Daniel Moreira (1983)Poema para a padeira – création mondiale

Pays de nomination : Portugal.

Texte : poème portugais de Fiama Brandão (1937-2007) écrit en 1967 dont le thème est une bataille opposant

le Portugal et l’Espagne au XIVe siècle.

Effectif : chœur mixte, 2 hautbois, 2 bassons, piano et percussion.

Durée : environ 6 minutes.

De façon tragique, la guerre a été une constante dans l’histoire de l’humanité et notre monde est menacé par d’autres formes de conflits et de violence sans limites. Dans ce contexte, je pense qu’il est très important que tous les arts soient capables de représenter le caractère irrationnel de la guerre et les souffrances qu’elle provoque – et, dans ce but, je pense que la musique peut être particulièrement puissante. J’ai immédiatement compris que ce qui avait le plus de sens pour moi était de contribuer à ce projet avec un texte portugais.

Finalement, j’ai choisi un poème écrit par Fiama Brandão, qui est l’une des personnalités les plus remarquables de la poésie portugaise de ces derniers temps. Elle a écrit un recueil de poèmes dans lequel elle se réfère à des épisodes marquants de l’histoire du Portugal. Le poème fait référence à un personnage très important (quoique légendaire) de l’histoire portugaise, la boulangère d’Aljubarrota, largement associée dans la culture du pays avec l’histoire véritable de la Bataille d’Aljubarrota.

Néanmoins, ni le lieu ni la date ne sont précisés dans le poème. Il oppose dans les grandes lignes deux univers abstraits qui existeraient simultanément : d’un côté, il y a la « maison de la boulangère » dans laquelle règnent « la paix », « l’amour » et « le repos » ; de l’autre, il y a « les champs du dehors », où la « bataille » fait rage et où l’atmosphère est celle de la destruction, du « tumulte » et de la mort. La signification du poème est donc universelle, beaucoup plus large que le titre ne le laisserait peut-être croire.

Dans la composition, les voix masculines se voient généralement confier une musique plus violente, plus dramatique, elles sont souvent associées avec le registre grave du piano, avec les cymbales suspendues et avec une musique active et dissonante aux bois. De leur côté, les voix féminines ont une écriture plus lyrique, paisible, elles sont souvent combinées avec le registre médium et aigu du piano, avec le vibraphone, les crotales et avec une musique plus consonante et délicate aux bois. Tantôt ces matériaux contrastés sont présentés séparément, tantôt superposés.

Daniel Moreira

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Grégory D’Hoop (1986)Music Based on a Story Based on a True Story – création mondiale

Pays de nomination : Belgique.

Musique en temps de guerre/temps de paix à partir d’un texte sur le conflit au Liban – avec l’idée que la conscience

musicale ainsi que le contexte physique du son et de la musique se forment différemment en temps de guerre et en

temps de paix

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

Music Based on a Story Based on a True Story est une pièce pour deux chœurs mixtes. Le premier chœur (le « Chœur de l’intérieur ») doit comprendre au moins trois chanteurs par voix en plus des quatre solistes requis. Le second chœur (le « Chœur de l’extérieur ») doit être chanté avec au moins un chanteur par voix. Au total, un minimum de vingt-et-un chanteurs est donc nécessaire : cinq sopranos, cinq altos, cinq ténors et six basses.

La pièce peut être interprétée par un seul chœur professionnel divisé en deux ensembles ou bien en utilisant un chœur professionnel pour le « Chœur de l’intérieur » et un chœur amateur pour le « Chœur de l’extérieur » (cette partie étant moins exigeante techniquement). Bien sûr, toute autre combinaison est possible, tant que le nombre de chanteurs mentionné ci-dessus est respecté. Le « Chœur de l’intérieur » doit être dirigé par un chef. Les membres du « Chœur de l’extérieur » chantent en interaction d’individu à individu et n’ont donc pas besoin de direction.

Grégory d’Hoop

Leonard Evers (1985)An Eye – création française

Pays de nomination : Pays-Bas.

Textes de différents auteurs de violence et du Mahatma Gandhi.

Création : le 27 septembre 2014 à Amsterdam.

Effectif : double chœur mixte, percussion solo.

Durée : environ 5 minutes.

Réfléchissant sur le thème du conflit et de la paix, j’ai senti que j’avais besoin de considérer cela selon une perspective plus large, au-delà de la Première Guerre mondiale.

Au cours de ma recherche d’un texte, je me suis battu avec ceux d’Oussama Ben Laden, de Breivik et d’autres. Ils sont souvent d’une grande violence, mais également d’un grand ennui, et parfois très denses et flous. Finalement, après beaucoup de discussions, j’ai décidé d’utiliser les textes de Ben Laden parce qu’ils représentent le plus d’intérêt d’un point de vue poétique. Des phrases

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comme « pour que ça ait le même goût que ce que nous goûtons » ou « il est injuste de vivre en sécurité tandis que nos frères souffrent tant » fonctionnent particulièrement bien. Je voulais illustrer dans ma composition le cycle insensé de la violence.

Au final, j’ai décidé d’utiliser un contrepoint presque naïf à ce langage. Il provient d’un commentaire simple et célèbre de la loi du talion (œil pour œil) exprimé par Gandhi : œil pour œil rendra le monde aveugle.

La pièce est écrite pour double chœur mixte et percussion. Les deux chœurs sont engagés dans un « dialogue », utilisant tout d’abord des sons dénués de signification que le percussionniste imitera. Au cours de la pièce, les sons abstraits deviendront de plus en plus sensés. On entend des fragments de discours agressif, qui pourrait être celui d’hommes politiques ou juste d’autres hommes en colère. À la fin, l’œuvre a pour conclusion une séquence de type choral qui reprend les mots du Mahatma Gandhi : « œil pour œil rendra le monde aveugle ».

Leonard Evers

Marc Timón (1980)El soroll silent – création mondiale

Pays de nomination : Espagne.

Texte original du compositeur.

Effectif : chœur mixte de jeunes, quatuor à cordes, clarinette et piano.

Durée : environ 6 minutes.

Je voulais travailler avec deux idées différentes : premièrement, l’idée selon laquelle dans la guerre les contraires peuvent être très proches. Toute la pièce s’articule autour de cette idée d’opposés : lumière/ténèbres et, tout particulièrement, bruit/silence. Dans la guerre, le bruit et le silence finissent par se rejoindre. La guerre apporte le bruit des armes, des soldats, des fusils, etc., mais après leur passage, seul le silence demeure. En même temps, ce bruit vient en silence parce que les gens ne peuvent jamais imaginer, dans leur maison, le niveau de destruction possible. Le cours de la vie silencieuse s’arrête, un jour, à cause d’une bombe ou d’un événement tragique. La seconde idée est l’opposition entre les enfants et les adultes, qui sont appelés par les enfants des « grands garçons ». Les enfants ne comprennent pas pourquoi les adultes peuvent se comporter comme ils le font et notamment quand les adultes agissent comme des enfants avec un gros problème : ils ont dans leurs mains le pouvoir de tuer. Les enfants sont trop naïfs pour comprendre le comportement des grands garçons. L’histoire racontée dans la pièce parle de la vision qu’a un enfant en regardant son propre père ; celui-ci a perdu toute humanité et ne se souvient plus pourquoi il tue, dans ce jeu sinistre qu’est la guerre.

Marc Timón

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Nicolas Tzortzis (1978)Tropfblut – création mondiale

Pays de nomination : Grèce.

Texte : sélection de poèmes du poète de guerre allemand August Stramm (1874-1915).

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

Les textes du poète allemand August Stramm, mort au front, se trouvent dans son recueil posthume Tropfblut. Ils ont été écrits pendant la guerre, en 1915, et ont été publiés en 1919. Les images du quotidien des soldats, leur état psychologique ainsi que la terreur du champ de bataille y occupent une grande place.

Je les ai « lus » comme une partition pour chœur, verticalement, pas une ligne après l’autre. Tous les vers de chaque poème sont chantés en même temps, une fois en français, une fois en allemand, avec quelques passages en anglais. Le nombre de chanteurs est déterminé par le nombre de vers de chaque poème. Au fur et à mesure que les poèmes avancent, les vers diminuent, et le chant fait progressivement place à des textures parlées à bout de souffle, évoquant les gaz lacrymogènes utilisés pendant la guerre, ainsi qu’à des séquences de cris étouffés, opprimés, comme entendus de loin.

Composée en octobre 2013, l’œuvre est dédiée à Sophia Topouzi.

Nicolas Tzortzis

Stefan Johannes Hanke (1984)Zerreissende Fläche – création française

Pays de nomination : Allemagne.

Texte : Der Krieg (1911) de Georg Heym (1887-1912), préfigurant la Grande Guerre.

Création : le 16 octobre 2014 à Budapest.

Effectif : chœur mixte et quatuor à cordes.

Durée : environ 4 minutes.

La pièce Zerreissende Fläche est basée sur le poème Der Krieg de Georg Heym (1887-1912). La vision très sombre de la guerre dans ce poème et la force rythmique entraînante du langage m’ont attiré, et j’ai traduit le texte en musique en tenant compte de cette tension immense présente sous le calme de surface très relatif de l’Europe d’avant-guerre. La pièce est écrite pour un double chœur et un quatuor à cordes. Les deux chœurs, parfois ensemble, parfois légèrement séparés, s’opposent au quatuor à cordes que j’utilise vraiment comme une seule voix, jouant

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à l’unisson quasiment tout au long de la pièce. La composition suit le développement rythmique et dynamique du poème mais pas les vers ou les mots au sens strict. Les phrases sont souvent distordues, les mots sont fractionnés, afin de mettre en valeur la signification d’ensemble du texte.

Stefan Hanke

Dai Fujikura (1978)Papaver – création française

Pays de nomination : France.

Texte original de Harry Ross.

Création : le 27 septembre 2014 à Amsterdam.

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

Cette pièce est le fruit d’une nouvelle collaboration avec le poète Harry Ross, avec lequel j’ai déjà réalisé de nombreuses œuvres. Utilisant notre méthodologie habituelle, nous avons travaillé simultanément, moi composant et Harry écrivant son texte, le plus souvent dans la même pièce, comme un groupe de rock inventant une chanson ensemble en studio (au bon vieux temps, quand il y avait encore un budget pour le studio !).

Je sais qu’au début j’entendais des voix qui chuchotaient, une harmonie entêtante, ce type de voix qu’on pourrait entendre dans un cimetière (il se trouve que j’habite en face d’un des plus grands cimetières de Londres), et Harry a immédiatement pensé que c’était une bonne idée si nous utilisions les véritables noms des cimetières du Nord de la France.

Dai Fujikura

Je me suis rendu dans les Flandres pour faire des recherches, et tous les noms utilisés dans la pièce ont été trouvés sur diverses tombes. Les textes allemands et anglais proviennent d’avis de décès officiels de l’époque. Ce qui est frappant au sujet des Flandres, mis à part le nombre impressionnant de tombes, est le fait que beaucoup de camions prennent la route pour éviter l’autoroute quand ils vont au port de Dunkerque. On aimerait croire que la tombe de tant de jeunes gens se trouve dans un environnement vraiment calme. La vie continue, c’est pourquoi il est tellement vital pour nous de faire mention de ces choses et de nous en souvenir.

Harry Ross

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Emily Hall (1978)Gastenboek – création française

Pays de nomination : Royaume-Uni.

Texte : compilation réalisée suite à une visite au Musée In Flanders Fields rassemblant des sources originales ainsi que

les réactions des visiteurs d’aujourd’hui.

Création : le 16 octobre 2014 à Budapest.

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 4 minutes.

« Dit mag noyt meer gebeuren. » Ceci ne doit plus se reproduire.

Je voulais que le texte soit actuel, qu’il parle de la façon dont les gens considèrent la Première Guerre mondiale aujourd’hui, cent ans plus tard. Je me suis rendue au Musée In Flanders Fields en Belgique et je suis tombée sur leur « Gastenboek », leur livre d’or. Beaucoup de commentaires que les gens ont écrits à la fin de cette exposition très intense partaient vraiment du cœur, bruts de décoffrage, et j’ai été attirée par ces commentaires au point d’en faire le texte de cette partition. J’ai donc compilé quelques-uns d’entre eux dans une œuvre chorale. Il me plaît de considérer cela comme une page du livre de commentaires qui m’a tant touchée, un peu rehaussée par ma composition chorale.

J’ai écrit à la manière d’un puzzle. Quelques-unes des mélodies faisaient tout simplement partie des commentaires, dès le début. Et le reste a suivi. Au départ, les commentaires étaient tous chantés les uns sur les autres en une sorte de déversement, mais ensuite ils ont reçu chacun leur propre traitement, certains plus méditatifs et d’autres plus développés. Parfois ils coexistent et parfois ils ont leur propre moment.

Emily Hall

Andrea Tarrodi (1981)Dona nobis pacem – création mondiale

Pays de nomination : Suède.

Texte : Dona nobis pacem, extrait de la messe catholique romaine.

Effectif : voix aiguës d’un chœur de jeunes et d’enfants a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

J’ai choisi le texte « Dona nobis pacem » parce que Body of Songs a pour thème la guerre et la paix. C’était une libération de travailler avec un texte si court. Avec des paroles plus longues, la musique est souvent subordonnée au texte. Dans cette pièce, j’avais tout loisir de me

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concentrer en premier lieu sur la musique. Le défi principal était d’en faire une pièce complexe mais assez facile d’interprétation puisque écrite pour chœur d’enfants et de jeunes.

« Dona nobis pacem » étant un texte ancien, je voulais utiliser des techniques de composition anciennes. La pièce est basée sur la gamme dorienne. À partir de la mesure 16, un « cluster dorien » se développe graduellement. Cela commence avec un sol, suivi d’un la puis fa, si et ré. La mélodie aux sopranos complète alors la gamme avec le do et le mi. Comme la note la plus grave est le ré, l’auditeur reste sur cette impression d’une gamme dorienne.

Une autre technique ancienne de composition que j’utilise est celle du canon. Comme on peut le voir, le chœur est divisé en six groupes. À partir de la lettre C (mesure 49), la mélodie est présentée en canon par les trois groupes choraux supérieurs (le canon réapparaît ensuite mais sous différentes formes).

En plus de la structure harmonique, je voulais également travailler sur les couches rythmiques. Cela aussi a représenté un défi en matière de composition. L’équilibre entre des figures rythmiques complexes mais faciles d’exécution a parfois été difficile à maintenir, mais je crois que j’ai fini par trouver la bonne combinaison.

J’ai choisi pour mes effets une technique que j’avais déjà utilisée auparavant en écrivant pour chœur et que j’appelle le « trémolo vocal ». En « colorant » une voyelle, par exemple « aaa », en y ajoutant la consonne V ou L : « lalalalala » ou « valavalavala », on obtient une sorte de note avec une pulsation rythmique qui sonne presque comme de l’électroacoustique. J’ai utilisé cet effet à partir de la lettre D (mesure 67) puis l’ai développé graduellement. J’use exactement de la même structure harmonique qu’auparavant (le cluster dorien) mais je commence alors à « colorer » les notes avec le « trémolo vocal ». Les voyelles que j’utilise sont celles du texte : dona nobis pacem – O, A, I et E, et j’utilise les consonnes V et L.

J’ai également un objectif éducatif avec cette pièce, puisqu’elle est écrite pour chœur d’enfants et de jeunes. Je veux que les chanteurs arrivent à se familiariser avec l’exécution de ces sortes de clusters et de couches rythmiques, et j’ai essayé de composer cela de manière pédagogique. Comme on peut le constater, ces clusters et ces couches rythmiques n’apparaissent jamais une seule fois, ils sont graduellement développés tout au long de la pièce.

Andrea Tarrodi

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Judit Varga (1979)Schlummert ein… – création française

Pays de nomination : Autriche.

Texte basé sur le texte original des Cantates « Ich habe genug » BWV 82 et « Es ist genug » BWV 60, ainsi que du Motet

« Fürchte dich nicht » BWV 228 de Bach.

Création : le 16 octobre 2014 à Budapest.

Effectif : chœur professionnel d’adultes, chœur d’enfants, hautbois, deux violons, alto et continuo (piano ou clavecin +

violoncelle).

Durée : environ 5 minutes.

Dans cette pièce, basée sur la Cantate « Ich habe genug » BWV 82 de Johann Sebastian Bach, j’ai écrit une sorte de requiem à la mémoire des morts de la Première Guerre mondiale. Puisque des sujets tels que la mort, la guerre, la paix et le désir de mort sont absolument hors du temps, j’ai repris le texte comme l’instrumentation de la création originale de Bach. Musicalement, je suis restée dans la modernité et m’en suis tenue à mon propre style, sans chercher le moins du monde à écrire dans le style de Bach, et ceci malgré le continuo prévu dans l’effectif.

Dans cette courte pièce, nous ne sommes que des témoins impuissants tandis que des hommes tombent silencieusement sur scène, ne pouvant que « crier » de façon inaudible. Ces mots viennent d’une autre pièce de Johann Sebastian Bach (« Fürchte dich nicht », « N’aie pas peur », Motet BWV 228) : « Je n’ai pas peur ! », puis : « J’ai peur ! »

Judit Varga

Catherine Kontz (1976)Papillon – création française

Pays de nomination : Luxembourg.

Textes tirés d’une correspondance en temps de guerre d’une famille française avec quatre fils engagés dans

les combats de la Première Guerre mondiale.

Création : le 16 octobre 2014 à Budapest.

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

Le texte consiste en cinq courts extraits du livre Si je reviens comme je l’espère de Marthe, Joseph, Lucien et Marcel Papillon (Éditions Grasset & Fasquelle), qui rassemble la correspondance de la famille Papillon (les parents, une fille et cinq fils dont quatre ont combattu durant la Première Guerre mondiale). Au cours de ma recherche, c’est le récit fait de la guerre qui m’a le plus touché. Les voix de ces jeunes gens d’un petit village de France, écrivant à leurs parents restés à la maison, donne une image très humble des effets de la guerre sur les vies ordinaires. Leur écriture vient du

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cœur et souligne la signification essentielle de la famille, et dans ce cas, d’une famille qui essaie de rester unie à travers la guerre. J’ai utilisé les cinq extraits simultanément, dans une sorte de contrepoint. Le chœur est divisé en plusieurs groupes, chaque groupe représentant un des membres de la famille Papillon.

Catherine Kontz

Máté Bella (1985)Béke – création française

Pays de nomination : Hongrie.

Texte : Béke (Paix), poème de Gyula Juhász.

Création : le 16 octobre 2014 à Budapest.

Effectif : chœur mixte a cappella.

Durée : environ 5 minutes.

Le point de départ de ma composition est le poème Paix de Gyula Juhász, l’un des poètes hongrois les plus célèbres de la première moitié du XXe siècle. Son style est moins marqué par le symbolisme que les œuvres de ses contemporains, et le langage qu’il utilise est plus détaillé et réaliste. Ses poèmes sont souvent courts, d’une forme retenue. On l’associe également au mouvement de la poésie impressionniste lyrique. Le message de ce poème est le pardon, dont l’humanité a un besoin désespéré après les temps de guerre afin de panser ses plaies et de croire en l’avenir. Le plus grand défi que j’ai dû relever en composant a été de créer une pièce digne des valeurs d’un projet aussi sublime, quelque chose de lyrique à la hauteur de l’esprit de cette commémoration.

Máté Bella

Traductions : Delphine Malik

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Daniel Moreira

Poema para a padeira

Está sobre a mesa e repousa

o pão

como uma arma de amor

em repouso

As armas guardam no campo

todo o campo

Já os mortos não aguardam

e repousam

Dentro de casa ela aguarda

abrir o forno

Ela tem mão que prepara

o amor

Pelos campos todos armas

não repousam

nem aguardam mais os mortos

ter amor

Sobre a mesa põe as mãos

pôs o pão

Fora de casa o rumor

sem repouso

Lá de fora entram armas

os homens

As mãos dela não repousam

acolhem

Sobre a mesa pôs o pão

arma de paz

Contra as armas de batalha

arma de mão

Contra a batalha das armas

não repousa

Caem contra a mesa os mortos

contra o forno

Poème pour la boulangère

Il est sur la table et repose

le pain

comme une arme d’amour

au repos

Les armes occupent le champ

tout le champ

Tandis que les morts n’attendent pas

et reposent

Dans la maison elle attend

fournil ouvert

Elle a la main qui prépare

l’amour

Dans aucun champ les armes

ne reposent

ni n’attendent plus que les morts

soient aimés

Sur la table elle a posé les mains

puis le pain

Dehors le bruit

sans repos

De là viennent armés

les hommes

Ses mains à elle ne reposent pas

elles accueillent

Sur la table elle a posé le pain

arme de paix

Contre les armes de bataille

arme de poing

Contre la bataille des armes

elle ne repose pas

Les morts tombent contre la table

contre le four

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Outra paz não defende ela

que a do pão

Defende a paz que é da casa

a das mãos

Fiama Hasse Pais Brandão

Grégory D’Hoop

Music Based on a Story Based on a True Story

… searching for the source of these unfamiliar, sometimes

dissonant sounds.

A peculiar character used to hang out at the Modca

Café…

It was a way of trying to map out how conflict and

opposing political views were reflected…

As we were cautiously making our way in, the landowner

who happened to be there caught sight of us.

No one before him dared to do something remotely

similar.

… sneaking into the neighbor’s orange grove…

One time, as I walked into the café…

I was [lost] in a sort of dreamlike state, lost in

contemplation, until a sudden, almost deafening sonic

boom pierces the calm and jolts me out of my delirium.

… they proceeded to walk into the magical setting…

After Fucking Your Mama, It Is Time To Leave!

… becomes visible.

The song spread like wildfire.

Leonard Evers

An Eye

An eye for an eye

It is unfair you enjoy a safe life

while our brothers suffer greatly

We should destroy so that it tastes the same

The same what we taste should be punished

with the same

An eye for an eye

Elle ne défend pas d’autre paix

que celle du pain

Elle défend la paix de la maison

celle des mains

Musique basée sur une histoire basée sur une histoire vraie

… cherchant l’origine de ces sons bizarres, parfois

dissonants.

Un étrange personnage traînait au café Modca…

Je tentais d’observer comment le conflit et les opinions

politiques adverses pouvaient influer …

Alors que nous entrions le plus discrètement possible,

le propriétaire, présent là par hasard, nous aperçut.

Personne avant lui n’avait osé faire quoi que ce soit de

semblable.

…. se faufiler dans l’orangeraie du voisin…

Un soir, alors que j’entrais dans le café…

J’étais dans une sorte de songe, perdu dans la contemplation,

jusqu’à ce qu’un bang supersonique assourdissant transperce

le silence et me secoue de ma divagation.

…. Ils s’apprêtent à entrer dans ce décor magique…

Après Fuck Ta Mère, Maintenant Barre-Toi !

… apparaît devant nous.

Cette chanson s’est répandue comme une trainée de

poudre.

Œil

Œil pour œil

Il est injuste de vivre en sécurité

pendant que nos frères souffrent tant

Nous devrions détruire pour que ça ait le même goût

Le même que nous goûtons nous devrions punir

pareil

Œil pour œil

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Marc Timón

El soroll silent

El silenci en soroll s’acosta.

El soroll s’acosta en silenci;

dels bons dies marxa la llum.

Els nens grans n’han fet de les seves.

De la mort puc sentir el perfum.

El soroll s’acosta en silenci.

El bon dia cau en foscor.

El silenci oculta el soroll.

Els nens grans n’han fet de les seves;

feristeles que omplen les nits de dol!

Veig un home sens memòria

que algun dia fou persona;

s’arrossega a quatre grapes,

no recorda per qui mata.

Son cor de soldat

forjat de pedra freda

és ple d’esquerdes

que mostren qui ha estat

en el passat.

Una boira espessa

difumina els seus crims,

fum de metralla

construïda per mans blanques

fetes d’innocència.

Sap que una vegada

sentí ràbia per la guerra

que ens desterra

de qui hem estat.

El soroll silenciós

porta remor d’homes bords

i de somnis morts.

Le bruit silencieux

Le silence dans le bruit s’approche.

Le bruit s’approche en silence ;

des beaux jours meurt la lumière.

Les grands enfants ont fait des bêtises.

De la mort je peux sentir le parfum.

Le bruit s’approche en silence.

Le beau jour s’assombrit.

Le silence occulte le bruit.

Les grands enfants ont fait des bêtises ;

fouines qui emplissent les nuits de deuil !

Je vois un homme sans mémoire

qui un jour fut quelqu’un ;

il se traîne à quatre pattes,

il ne se souvient plus pour qui il tue.

Son cœur de soldat

forgé en pierre froide

est plein de fissures

qui montrent qui il a été

dans le passé.

Un brouillard épais

estompe ses crimes,

fumée de mitraille

construite par des mains blanches

faites d’innocence.

Il sait qu’une fois

il a senti de la colère pour la guerre

qui nous déterre

de qui nous avons été.

Le bruit silencieux

porte la rumeur d’hommes bâtards

et de rêves morts.

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Je vois un homme

qui fut mon père

qui crie d’une voix rauque

qui fuit la lumière des tyrans,

le mugissement des soldats.

Je vois un homme qui s’éteint,

cœur de givre d’amour vaincu.

Dehors les sirènes

sont comme des loups qui hurlent,

des aubes qui n’en finissent pas,

à l’usine on baisse la tête.

Vous nous avez déjà tués une fois

en emportant notre père

en lui prenant corps et nom

sans retour.

Je vois un homme sans mémoire

qui un jour fut quelqu’un ;

Il se traîne à quatre pattes,

il ne se souvient plus pour qui il tue.

Si une fois,

par aventure

le cauchemar prenait fin

ne réveillez pas ce feu.

Nous n’oublierons pas qui nous sommes !

Berceau vide.

Je viens de la nuit.

Je recommencerai à sourire la nuit !

Veig un home

que fou mon pare

que amb veu ronca crida

que fuig la llum dels tirans,

el bramul dels infants.

Veig un home que s’apaivaga,

cor de gebre d’amor vençut.

Fora les sirenes

són com llops que mai no callen,

matinades que no acaben,

a la fàbrica tothom acata.

Ja ens heu mort una vegada

emportant-vos-en el pare

prenent-li cos i nom

sense retorn.

Veig un home sens memòria

que algun dia fou persona;

s’arrossega a quatre grapes,

no recorda per qui mata.

Si alguna vegada,

per ventura

el malson passa

no vulgueu despertar aquest foc.

No oblidarem qui som!

Bressol buit.

Sóc de nit.

Tornaré a somriure de nit!

Marc Timón Barceló

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Nicolas Tzortzis

Tropfblut

Tropfblut s’appuie sur une trentaine de poèmes d’August Stramm. Nous en reproduisons ici cinq.

Gefallen

Der Himmel flaumt das Auge

Die Erde krallt die Hand

Die Lüfte sumsen

Weinen

Und

Schnüren

Frauenklage

Durch

Das strähne Haar.

Werttod

Fluchen hüllt die Erde

Wehe schellt den Stab

Morde keimen Werde

Liebe klaffen Grab

Niemals bären Ende

Immer zeugen Jetzt

Wahnsinn wäscht die Hände

Ewig

Unverletzt.

Frostfeuer

Die Zehen sterben

Atem schmilzt zu Blei

In den Fingern sielen heiße Nadeln.

Der Rücken schneckt

Die Ohren summen Tee

Das Feuer

Klotzt

Und

Hoch vom Himmel

Schlürft

Dein kochig Herz

Verschrumplig

Knistrig

Wohlig

Sieden Schlaf.

Tombé

Le ciel duvette l’œil

La terre agrippe la main

Les airs bourdonnent

Pleurer

Et

Lacer

Plainte de femme

Parmi

Les mèches folles.

Mort précieuse

Terre voilée d’anathème

Bâton tintant de douleur

Devenirs germés de meurtres

Tombe béante d’amours

Les jamais portent fin

Les toujours engendrent Maintenant

Folie qui lave les mains

De toute éternité

Indemne.

Feu de gel

Les orteils meurent

Haleine qui fond en plomb

Dans les doigts s’enroulent de brûlantes aiguilles.

Le dos en colimaçon

Les oreilles bruissent de thé

Le feu

Trime

Et

Haut du ciel

Lampe à grand bruit

Ton cœur bouillant

Rabougri

Crépitant

Bien-être

Frémissant sommeil.

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Schrei

Tage sargen

Welten gräbern

Nächte ragen

Blute bäumen

Wehe raumen alle Räume

Würgen

Schwingen

Und

Zerschwingen

Schwingen

Würgen

Und

Zerwürgen

Stürmen

Strömen

Wirbeln

Ballen

Knäueln

Wehe Wehe

Wehe

Wehen

Nichtall.

Urtod

Raum

Zeit

Raum

Wegen

Regen

Richten

Raum

Zeit

Raum

Dehnen

Einen

Mehren

Raum

Zeit

Raum

Kehren

Wehren

Recken

Cri

Jours qui mettent au tombeau

Mondes qui portent en terre

Nuits qui s’élèvent

Sangs qui se dressent

Douleurs qui vident tout espace

Étrangler

Trembler

Et

Trépider

Trembler

Étrangler

Et

Tuer

Assaillir

Affluer

Tournoyer

Resserrer

Enrouler

Douleur Douleur

Douleur

Douleurs

Non tout.

Mort primitive

Espace

Temps

Espace

Procéder

Bouger

Juger

Espace

Temps

Espace

Étirer

Associer

Multiplier

Espace

Temps

Espace

Tourner

Repousser

Tendre

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Espace

Temps

Espace

Lutter

Jeter

Étrangler

Espace

Temps

Espace

Tomber

Couler

Renverser

Espace

Temps

Espace

Tournoyer

Espace

Temps

Espace

Troubler

Espace

Temps

Espace

Vibrer

Espace

Temps

Espace

Se tromper

Rien.

Raum

Zeit

Raum

Ringen

Werfen

Würgen

Raum

Zeit

Raum

Fallen

Sinken

Stürzen

Raum

Zeit

Raum

Wirbeln

Raum

Zeit

Raum

Wirren

Raum

Zeit

Raum

Flirren

Raum

Zeit

Raum

Irren

Nichts.

August Stramm

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La Guerre

Elle s’est levée, celle qui dormit longtemps,

Elle s’est levée sous des voûtes profondes.

Au crépuscule elle se dresse, immense et méconnue,

Et écrase la lune dans sa main noire.

Dans le bruit des villes le soir tombe et s’épanche

Le gel et l’ombre de ténèbres inconnues,

Et des marchés le rond tourbillon s’immobilise et se glace.

Tout est calme. Ils se tournent. Et nul ne sait.

Dans les rues leurs épaules légèrement en sont effleurées.

Une question. Sans réponse. Un visage pâlit.

Au loin gémissent les cloches faiblement

Et les barbes tremblent sur leur menton pointu.

Sur les montagnes elle se met à danser

Et elle crie : vous les guerriers, debout, en avant.

Et l’écho résonne lorsqu’elle agite sa tête noire,

D’où pendent des chaînes sonores faites de milliers de crânes.

Pareille à une tour, elle surgit des derniers feux du

couchant,

Là où fuit le jour, les fleuves déjà charrient du sang.

Innombrables déjà, les corps couchés dans les roseaux,

De blanc recouverts par les grands oiseaux de la mort.

Sur les murs en cercle envahis de flammes bleues

Elle se tient, au-dessus des rues noires, du fracas des armes.

Sur les portes aux gardes couchés en travers,

Sur les ponts alourdis du poids des morts.

Dans la nuit, elle chasse le feu à travers champs

Chien rouge hurlant de mille gueules féroces.

De l’obscurité surgit le monde noir de la nuit,

Que des volcans terribles éclairent sur le bord.

Stefan Johannes Hanke

Zerreissende Fläche

Der Krieg

Aufgestanden ist er, welcher lange schlief,

Aufgestanden unten aus Gewölben tief.

In der Dämmrung steht er, groß und unerkannt,

Und den Mond zerdrückt er in der schwarzen Hand.

In den Abendlärm der Städte fällt es weit,

Frost und Schatten einer fremden Dunkelheit,

Und der Märkte runder Wirbel stockt zu Eis.

Es wird still. Sie sehn sich um. Und keiner weiß.

In den Gassen faßt es ihre Schulter leicht.

Eine Frage. Keine Antwort. Ein Gesicht erbleicht.

In der Ferne wimmert ein Geläute dünn

Und die Bärte zittern um ihr spitzes Kinn.

Auf den Bergen hebt er schon zu tanzen an

Und er schreit: Ihr Krieger alle, auf und an.

Und es schallet, wenn das schwarze Haupt er schwenkt,

Drum von tausend Schädeln laute Kette hängt.

Einem Turm gleich tritt er aus die letzte Glut,

Wo der Tag flieht, sind die Ströme schon voll Blut.

Zahllos sind die Leichen schon im Schilf gestreckt,

Von des Todes starken Vögeln weiß bedeckt.

Über runder Mauern blauem Flammenschwall

Steht er, über schwarzer Gassen Waffenschall.

Über Toren, wo die Wächter liegen quer,

Über Brücken, die von Bergen Toter schwer.

In die Nacht er jagt das Feuer querfeldein

Einen roten Hund mit wilder Mäuler Schrein.

Aus dem Dunkel springt der Nächte schwarze Welt,

Von Vulkanen furchtbar ist ihr Rand erhellt.

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Et mille bonnets à pointe rouges au loin

Se répandent et dansent par les sinistres plaines.

Et le peuple qui grouille par les rues en bas,

Elle le pousse au bûcher, que la flamme encore brûle.

Et les flammes dévorent forêt après forêt,

Chauves-souris jaunes accrochées au feuillage.

Elle brandit sa hampe tel un apprenti charbonnier

Dans les arbres, que le feu mugisse et brûle.

Une grande ville sombra dans les nuées jaunes,

Se précipita sans bruit au plus profond de l’abîme.

Tandis qu’immense au-dessus des ruines ardentes, elle se dresse

Tourne trois fois son flambeau dans le ciel cruel.

Sur le reflet de nuages déchiquetés par la tempête,

Dans le froid désert des ténèbres de la mort,

Qu’avec son feu elle dessèche loin la nuit,

Répande poix et flammes en gouttes sur Gomorrhe en bas.

Château de Bertincourt Hargicourt Cimetière de

Bavelincourt Vermandovillers Cimetière anglais de Ham

Citadelle d’Heudicourt Pigeon Ravine La Licorne Cimetière

de Y Ravine Beaumont-Hamel Cote 110

Fleur éphémère rivières de larmes

[Cimetière] allemand de Fricourt

De pierre et de boue et d’os

Cimetière allemand de Montdidier

Cueillez un coquelicot aussitôt il se dessèche

Cimetière indien et chinois d’Ayette australien de

Bapaume Cimetière anglais de Douchy-lès-Ayette

Und mit tausend roten Zipfelmützen weit

Sind die finstren Ebnen flackend überstreut,

Und was unten auf den Straßen wimmelt hin und her,

Fegt er in die Feuerhaufen, daß die Flamme brenne mehr.

Und die Flammen fressen brennend Wald um Wald,

Gelbe Fledermäuse zackig in das Laub gekrallt.

Seine Stange haut er wie ein Köhlerknecht

In die Bäume, daß das Feuer brause recht.

Eine große Stadt versank in gelbem Rauch,

Warf sich lautlos in des Abgrunds Bauch.

Aber riesig über glühnden Trümmern steht

Der in wilde Himmel dreimal seine Fackel dreht,

Über sturmzerfetzter Wolken Widerschein,

In des toten Dunkels kalten Wüstenein,

Daß er mit dem Brande weit die Nacht verdorr,

Pech und Feuer träufet unten auf Gomorrh.

Georg Heym

Dai Fujikura

Papaver

Bertincourt Château Hargicourt Bavelincourt cemetery

Vermandovillers Ham British cemetery Citadel Heudicourt

Pigeon Ravine Unicorn Y Ravine cemetery Beaumont-

Hamel Point Hundred and ten

Ephemeral flower tearful rivers

Fricourt German

Of stone and mud and bone

Montdidier German cemetery

Pick a poppy soon it withers

Ayette Indian and Chinese Cemet’ry Bapaume Australian

Douchy-lès-Ayette British Cemetery

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Loin sur le chemin de la maison interroge

Bernard Dieter Daksha Tom Harry Archibald Manfred

Gerhard Nabhi Chow Chang Mai Reginald Xavier Jack

Konrad Christopher Adolf Waseem Benoît Ting Chun

Sheng Kristof Percival Paavan Frédéric Lutz Walter Yves

Uwe Stanley Étienne Benjamin Karsten

Pensez-vous qu’ils essaient toujours de rentrer

revenir essayer d’aller chez eux

Il est de mon triste devoir de vous informer que nous

avons reçu un rapport

Partie à remplir par le corps nom prénoms mort pour

la France genre de mort département

La compagnie perd en lui tombé pour la patrie

Du bureau de guerre notifiant la mort de numéro nom et

Jugement rendu par le Tribunal ou jugement transcrit

le numéro du registre d’état civil 10170

nombre d’hommes écrits dans un formulaire

dans un dossier archivé dans le malheur

laissez-les reposer oh laissez-les reposer un instant

dans le champ de coquelicots

les têtes mortes se dessèchent et meurent

leurs graines seront libérées et elles dormiront

tandis que les voitures et les camions passent à côté

leur sillage fait voler les pétales

laissez-les reposer et laissez-les mourir

papaver rhoeas1 champ de coquelicots

les coquelicots volent les coquelicots volent

répandent leurs graines sur la circulation

conduisant à l’est et à l’ouest en silence

les coquelicots parlent en couleurs

vole coquelicot parle en couleurs

à la circulation qui passe par là

1. Nom scientifique du coquelicot

Away on the journey home ask

Bernard Dieter Daksha Tom Harry Archibald Manfred

Gerhard Nabhi Chow Chang Mai Reginald Xavier Jack

Konrad Christopher Adolf Waseem Benoît Ting Chun

Sheng Kristof Percival Paavan Frédéric Lutz Walter Yves

Uwe Stanley Étienne Benjamin Karsten

Do you think they still try to get back

Come back to try to go to their home

It is my painful duty to inform you that a report has been

received

Partie à remplir par le corps nom prénoms mort pour

la France genre de mort département

Die Kompanie verliert in dem Fürs Vaterland gefallenen

From the war office notifying the death of number name and

Jugement rendu par le Tribunal ou jugement transcrit

le numéro du registre d’état civil 10170

numbers of men written on a form

in a file archived in misfortune

let them rest oh let them rest a while

in the poppy field

dead heads shrivel and die

their seed will be released and they will sleep

as all the cars and lorries pass them by

their slipstream makes the petals fly

let them rest and let them die

papaver rhoeas poppy field

the poppies fly the poppies fly

spread their seeds on traffic

driving east and west silent

poppies speak in colours

fly poppy speak in colours

to the traffic passing by

Harry Ross

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Livre d’or

Quelle tristesse, ils pensaient qu’on ne se souviendrait pas

d’eux…

La paix est un mot, un souhait, un rêve…

Ceci ne doit plus se reproduire.

et je leur souhaite bonne chance dans le ciel…

Je pensais que je comprendrais, mais c’est impossible…

Extraits du Livre d’or du musée In Flanders Fields, à Ypres

Donnez-nous la paix

Donnez-nous la paix.

Endormez-vous...

Endormez-vous, yeux fatigués.

Fermez-vous tranquilles et comblés.

Je te fortifie C’en est assez

Je ne meurs pas Maintenant, bonne nuit, ô monde !

N’aie pas peur Je vais dans ma demeure céleste,

Je suis près de toi mes grandes souffrances restent là.

J’ai peur C’en est assez.

Emily Hall

Gastenboek

So sad they thought they would not be remembered…

Peace a word, a wish, a dream…

Dit mag nooit meer gebeuren…This can never be

repeated…

and I wish them good luck in the sky…

I thought I understood but I never shall…

Comments taken from the Guestbook of the In Flanders

Fields Museum, Ypres

Andrea Tarrodi

Dona nobis pacem

Dona nobis pacem.

Judit Varga

Schlummert ein …

Schlummert ein, ihr matten Augen,

Fallet sanft und selig zu !

Ich stärke Dich Es ist genug

Ich sterbe nicht Nun gute Nacht, o Welt

Fürchte Dich nicht Ich fahr’ in’s Himmelshaus

Ich bin bei Dir Mein grosser Jammer bleibt

darnieden

Ich fürchte mich Es ist genug

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Catherine Kontz

Papillon

Marthe à ses parents - Vingt décembre, Mille neuf cent quinze 1

Je commence a m’inquiéter. Il y a longtemps que je suis sans nouvelles de vous. J’espère que vous allez tous bien et que

vous avez des nouvelles de Marcel. Moi je n’en ai pas. Il parait qu’il est dans l’eau jusqu’aux genoux. Je crois qu’il en aura

eu sa part. Hier, dimanche, j’ai profité, étant de sortie, pour aller passer la journée avec Lucien. Je suis partie par le train

de sept heures quarante du matin et rentrée par celui de quatre heures seize. Lucien m’attendais à la gare, je lui avais

envoyé une dépêche. Il a bonne mine, il m’a dit qu’il était mal nourri : on leur donne que du riz ou macaroni. Ca ne lui va

pas. Nous avons déjeuné ensemble, il était libre toute la journée […] je trouve qu’il fume beaucoup trop : un paquet de

tabac par jour, c’est mauvais pour la santé et pour sa bourse aussi. Nous étions contents de nous revoir. Il m’a parlé des

nouvelles de Vézélay. Je ne savais pas que Vincent était mort. J’ai envoyé une carte à Lonlon.[…]

Marcel à ses parents - Vingt-et-un décembre, Mille neuf cent quinze

Nous sommes remontés aux tranchées depuis hier. Il fait un temps affreux, la neige tombe en abondance, il y en a déjà un

bonne couche. Cet hiver est beaucoup plus mouvementé que l’hiver dernier. Il y a une grande activité d’artillerie, c’est un

bombardement continuel d’obus de tous calibres, mines, torpilles, crapouillots et grenades sans action d’infanterie. C’est

une guerre de matériel, qui est très pénible pour le séjour dans les tranchées. L’effet produit par les mines et torpilles est

effrayant, on ne peut pas s’en faire un idée. Ces temps derniers, il y a eu encore des blessés. Actuellement, sur les dix-sept

dont était composée l’escouade à notre départ à Troyes le quatre août mille neuf cent quatorze, il en reste encore un seul

et unique: c’est moi avec le cabot. Je crois tout de même que l’on peur avoir un peu de considération pour ceux qui ont

la chance d’être encore là dans de semblables conditions après dix-sept mois de guerre.

Joseph à Lucien - Vingt-deux octobre, Mille neuf cent quinze

J’ai reçu ta lettre hier. Puisque ta blessure va bien, c’est le principal. Mais le meilleur sera la permission. Dans ton malheur,

tu as eu de la veine. J’ai entendu dire que le treizième corps partait en Serbie. Aujourd’hui, je pars pour le front pour prendre

les tranchées et cette fois, ça ne va pas mieux : tout le monde les prend. Pour le premier coup, ça me semblera drôle […]

Lucien à ses parents - vingt-et-un juillet, Mille neuf cent seize

J’ai bien reçu votre lettre et la carte de Marthe qui m’a fais plaisir. Maintenan, nous approchons du front, nous sommes

tous prais d’Amiens. Dans ce moman, il fais bon, on à chaud de marché. Dans ce moman, ça barde je ne sais pas ci ce

va être le dernier cou[p] […]

Mme Papillon à Joseph - Dix-huit novembre, Mille neuf cent quinze

Voilà un mois que l’on n’a pas reçu de tes nouvelles. R’écris-nous aussitôt, car la caissière de la patronne de Marthe

lui a dit que ton ancien commandant lui avait écrit que le treizième avait été asphyxier à moitié. R’écris-nous par

le retour du courrier. Je tremble comme un feuille. Quand tu auras répondu, je t’en écrirait plus long.

Ta mère qui t’embrasse

E. Papillon

Quand tu m’auras répondu, je t’enverrai de l’argent.

Extraits de Si je reviens come je l’espère – Lettres du Front et de l’Arrière 1914-1918, Marthe, Joseph, Lucien, Marcel

Papillon (Éditions Grasset & Fasquelle).

1 L’orthographe originale des lettres a été respectée.

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Paix

Et au fond de toutes choses réside la paix,

Et dans la nuit de tous paysages habite le silence,

Et l’infini joue la musique de l’harmonie,

Et nos rêves ne sont que réalités éternelles.

Et tout chagrin se transforme lentement en paix,

Et toute souffrance en victoire,

Et la douleur d’entre les douleurs qui blesse jusqu’au sang,

Aide à transcender la vie étroite.

Mes frères : le bonheur est éternel,

Et dans ces alentours tout plaisir est éphémère,

Et la vie, cette belle et grande procession,

Qui prend son origine au-dessus du gouffre et des tombes,

Parvient en silence au paysage éternel,

Et n’a qu’une station : l’infini.

Traductions : Marie Souza Albrun, Alice Dénoyers, Claire

Debard, Maurice Salem, Krisztina Bottai et Gaëlle Plasseraud

Máté Bella

Béke

És minden dolgok mélyén béke él,

És minden tájak éjén csend lakik,

S a végtelenség összhangot zenél,

S örök valók csupán mély álmaink.

És minden bánat lassan béke lesz,

És mindenik gyötrődés győzelem,

S a kínok kínja, mely vérig sebez,

Segít túllátni a szűk életen.

Testvéreim: a boldogság örök,

S e tájon mind elmúló, ami jó,

S az élet, a szép, nagy processzió,

Mely indul örvény és sírok fölött,

Az égi táj felé tart csendesen,

S egy stációja van: a végtelen.

Juhász Gyula

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30

BIOGRAPHIES DES COMPOSITEURS

Daniel Moreira

Licencié en économie, Daniel Moreira

est titulaire d’une maîtrise en

composition et théorie musicale,

avec pour thème de mémoire un

nouveau modèle harmonique

appliqué à ses œuvres. En septembre

2012, il s’est lancé dans un doctorat

de composition au King’s College

de Londres. En plus de ses activités

d’enseignement, de ses conférences

et des ateliers qu’il anime, Daniel

Moreira est chanteur. On lui

commande régulièrement de

nouvelles pièces ainsi que des

arrangements. Ses dernières

compositions présentent trois

caractéristiques principales reliées

entre elles. Premièrement, un intérêt

croissant pour des structures

formelles complexes, lequel découle

pour une large part de l’idée de

présenter plusieurs niveaux de

narration dans une pièce donnée.

Deuxièmement, une préférence

pour l’utilisation de structures

contrapuntiques riches, dans

lesquelles une variété de lignes

musicales ou de strates – chacune

d’elles avec un caractère musical

particulier – se déploient simultanément.

Troisièmement, l’utilisation de

nombreuses stratégies temporelles et

formelles dérivées de techniques

cinématographiques (telles que les

plans parallèles, le flash-back et

le flash-forward, le ralenti, l’avance

rapide et le zoom).

Grégory d’Hoop

Grégory d’Hoop a étudié la flûte à bec

dans la classe de Frederic de Roos au

Conservatoire Royal de Bruxelles,

obtenant son diplôme avec les

honneurs en 2009. Dans le même

temps, il a obtenu un diplôme de

composition avec les honneurs au

Conservatoire Royal de Mons, où

il s’était formé dans la classe de

Claude Ledoux. Au cours de ses

études, il a eu l’opportunité de

développer sa carrière de

compositeur avec Jean-Marie Rens

(Académie internationale d’été de

Wallonie AKDT), Thierry Blondeau

(Musicalta) et Peter Swinenn (ARAM

Poitou), et celle de flûtiste avec

Jérôme Minis (Farnières), Sébastien

Marq (Lisieux) et Gerd Lunenburg

(Urbino). Attiré par l’improvisation

libre, il s’est perfectionné dans ce

domaine avec Michel Massot et Pascal

Contet. En 2007, il a fondé le trio

Machine Arrière. En 2004, il s’est

distingué au Concours Axion Classics

(flûte à bec et composition). En 2008,

il a reçu le Prix André Souris donné

à de jeunes compositeurs

prometteurs de la communauté

française de Belgique et en 2011

le Prix de la Fondation belge pour

les Vocations. Grégory d’Hoop

a poursuivi ses études à l’Université

des Arts de Berlin, dont il a obtenu un

diplôme de flûte à bec (2011) puis de

composition (2012), chaque fois avec

les plus hautes distinctions. Il réside

aujourd’hui entre Bruxelles et Berlin,

où il se forme encore avec Kirsten

Reese (cursus de Meisterschüler).

Leonard Evers

Diplômé avec les honneurs en

composition et arrangement,

Leonard Evers a également étudié

la littérature comparée. Ce

compositeur éclectique a eu

l’occasion d’écrire pour le théâtre ainsi

que pour divers films et

documentaires. Durant ces dernières

années, ses œuvres ont

été interprétées par des ensembles

tels que l’Orchestre Royal du

Concertgebouw d’Amsterdam,

le Gelders Orchestra, l’Orchestre

Philharmonique de Rotterdam,

l’Orchestre Philharmonique des

Pays-Bas, ZAPP4+ et le Clazz

Ensemble. Leonard Evers est

également directeur artistique du

Ricciotti Ensemble. Leonard Evers

se plaît à explorer le champ des

possibles existant entre la musique

improvisée et la musique contemporaine

écrite. Avec l’Ensemble Windstreken,

rassemblant des musiciens issus du

jazz et de la world music, il a produit

deux disques intitulés Nouzha et

Mundum Renovavit.

Marc Timón

Dès son plus jeune âge, Marc Timón

a témoigné d’un talent et d’une

créativité remarquables, avec un

intérêt pour la composition comme

pour l’écriture littéraire. Sa passion

pour ces arts l’a amené à obtenir un

diplôme dans les deux disciplines.

Il a également étudié le piano, le jazz

et les claviers. Ses compositions vont

de la bande originale de film

à la musique symphonique de

concert, en passant par la pop,

la comédie musicale, le jazz, l’électro

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31

et la musique pour jeux vidéo.

Influencé par l’esthétique de

la musique de film, son travail

possède une couleur fortement

postromantique et impressionniste.

Il s’est vu remettre plus d’une

trentaine de prix pour ses œuvres

musicales et a également gagné

quelques galons en tant qu’écrivain.

Marc Timón partage aujourd’hui son

temps entre la composition,

la direction de plusieurs formations

orchestrales, son métier de critique

musical et de journaliste

à la Catalunya Ràdio et

l’enseignement du piano classique,

sans oublier ses activité de claviériste

dans le groupe de musique moderne

La Principal del funk, spécialisé en

versions disco du répertoire funk et

soul des années 70 et 80.

Nicolas Tzortzis

Né à Athènes en mai 1978, Nicolas

Tzortzis réside à Paris depuis 2002.

Il a étudié la composition

instrumentale et électronique avec

Philippe Leroux au CRD du Blanc-

Mesnil, la composition de théâtre

musical avec Georges Aperghis

à la Hochschule der Künste de Berne,

et la composition assistée par

ordinateur à l’Université Paris VIII sous

la direction d’Horacio Vaggione et

José Manuel López López. En 2009-

2010, il a suivi le cursus 1 de

composition et d’informatique

musicale à l’Ircam et été admis en

cursus 2 pour 2010-2012, où

il a présenté une pièce de grande

échelle pour piano silencieux et

électronique. En avril 2013, il a achevé

sa thèse à l’Université de Montréal

sous la direction de Philippe Leroux et

Denis Gougeon, avec la plus haute

distinction et les félicitations du jury.

Il a participé à des master-classes de

Karlheinz Stockhausen, Brian

Ferneyhough, Beat Furrer et François

Paris, ainsi qu’à des séminaires

d’informatique musicale à l’Ircam.

En 2010, il a été sélectionné pour

participer au 6e Forum des Nouveaux

Compositeurs de l’Ensemble Aleph.

Ses compositions ont été données

en France, Grèce, Bulgarie, Slovénie,

Italie, Allemagne, Autriche, Suisse,

Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, aux

États-Unis, au Canada, en Argentine,

au Pérou, en Corée du Sud et en

Australie. Elles ont été sélectionnées

et primées dans des concours du

monde entier (États-Unis, Corée du

Sud, Allemagne, France, Autriche,

Grèce, Italie, Grande-Bretagne,

Pays-Bas, Argentine).

Stefan Johannes Hanke

Stefan Johannes Hanke est né

à Ratisbonne (Bavière) en 1984. Entre

2004 et 2011, il a étudié

la composition avec les professeurs

Manfred Trojahn et Heinz Winbeck, et

bénéficié d’une bourse de six mois

à la Cité des Arts de Paris. Au cours de

ses études, il a remporté quantité de

prix, reçu de nombreuses commandes

et travaillé avec des maisons d’opéra,

orchestres et solistes de renom.

Il a passé l’année 2013 à la Villa

Massimo (Académie Allemande de

Rome) et profité de bourses des

fondations Aribert Reimann et

Wilfried Steinbrenner. Son opéra pour

enfants Der Teufel mit den drei

goldenen Haaren, commande de

la Staatsoper d’Hanovre, a été publié

chez Schott (Mayence). En 2013,

la pièce a été donnée pour une

troisième saison à la Staatsoper

d’Hanovre et simultanément dans

une nouvelle mise en scène

à la Semperoper de Dresde. Il a reçu

le Prix Neue Szenen en 2013 et

composé l’opéra de chambre It Will

Be Rain Tonight pour la Deutsche Oper

de Berlin. Il travaille actuellement sur

deux commandes : un opéra basé sur

le livre pour enfants Oh, wie schön ist

Panama de Janosch pour

la Staatsoper d’Hanovre et une œuvre

orchestrale pour l’Orchestre Haydn

de Bolzano avec Clemens Schuldt

à la baguette. Stefan Johannes Hanke

réside et travaille à Düsseldorf.

Dai Fujikura

Bien que né à Osaka, Dai Fujikura

a passé à ce jour plus de vingt ans au

Royaume-Uni où il a étudié

la composition. Il a reçu de nombreux

prix au cours des dix dernières

années. Il s’est rapidement acquis

la réputation d’un compositeur

véritablement international.

Sa musique n’est pas seulement

donnée dans sa patrie d’origine ou

d’adoption, mais aussi aujourd’hui

dans des lieux aussi éloignés

géographiquement que Caracas et

Oslo, Venise et le Schleswig-Holstein,

Lucerne et Paris. Nombre de ses

compositions sont disponibles en

disques. Il a également collaboré avec

le monde de la pop expérimentale, du

jazz et de l’improvisation.

Il a récemment reçu deux commandes

des BBC Proms, son Concerto pour

contrebasse créé par le London

Page 32: Dimanche 9 no vembre 2014

32

Sinfonietta et Atom, dont la première

britannique a été donnée en 2013

par le BBC Symphony Orchestra dans

le cadre du projet Total Immersion:

Sounds from Japan.

Emily Hall

Emily Hall est une compositrice

résidant à Londres. Sa passion pour

la musique classique lui est venue en

écoutant de la musique avec son père

et en pratiquant le violon dans un

orchestre de jeunes dans le Sussex où

elle a grandi. Elle a étudié la musique

à l’Université de York puis

l’orchestration avec Yan Maresz

à Paris. Après l’obtention d’un master

de composition au Royal College of

Music avec Julian Anderson, elle s’est

vu remettre la bourse junior Gilbert &

Eileen Edgar du RCM. Durant l’été

2004, Emily Hall a bénéficié d’une

bourse de Tanglewood International

(Boston), laquelle a eu une incidence

décisive sur son art. Ses compositions

ont été données par divers ensembles

comme le Quatuor Duke, le London

Symphony Orchestra, le Quatuor

Brodsky, le London Sinfonietta ou

le Philharmonia Orchestra, et ont été

diffusées par la BBC Radio 3, la BBC

Radio 4 et France Culture. Ses

dernières mélodies, Love Songs, sur

des textes de Toby Litt, ont été

données au Festival d’Aldeburgh et

accueillies très chaleureusement par

la critique. Elle est titulaire du Prix de

composition de la Royal Philharmonic

Society (2005) et du Genesis Opera

Prize (2004). En 2006, son premier

opéra, Sante, a été coproduit par

Aldeburgh Productions et le London

Sinfonietta, mis en scène par Tim

Supple, et donné à la fois avec

le London Symphony Orchestra et au

Festival d’Aldeburgh. Une grande part

des créations d’Emily Hall sont le fruit

de relations proches l’unissant

à des écrivains et des chanteurs. Sa

musique est directe et transparente.

Elle travaille actuellement sur un

concept d’album/opéra pour

le Mahogany Opera Group avec

l’écrivain islandais Sjón et utilisant

une harpe électromagnétique

commandée tout spécialement,

dont la création est prévue pour 2015.

Emily est membre fondateur de c3

(Collectif de Compositeurs de

Camberwell) qui se produit

régulièrement en concert dans

un club de jazz de Camberwell.

Andrea Tarrodi

Andrea Tarrodi est une compositrice

suédoise basée à Stockholm. Elle

a découvert le piano à l’âge de huit

ans et s’est très vite intéressée

à la composition qu’elle a étudiée au

Conservatoire Royal de Stockholm,

au Conservatoire de Pérouse et au

Conservatoire de Piteå, avec parmi ses

professeurs Jan Sandström, Pär

Lindgren, Fabio Cifariello-Ciardi,

Jesper Nordin et Marie Samuelsson.

Elle a obtenu son diplôme de

composition du Conservatoire Royal

de Stockholm en 2009. En 2010, elle

a reçu un premier prix au Concours de

composition d’Uppsala pour sa pièce

orchestrale Zephyros, donnée par

la suite dans le monde entier lors de

nombreux concerts avec divers

orchestres. De 2011 à 2013, Andrea

Tarrodi a été nommée compositrice

en résidence de la radio suédoise

Sveriges Radio P2. Cette résidence

comprenait, entre autres projets, des

commandes pour l’Orchestre

Symphonique et le Chœur de la Radio

suédoise. Au printemps 2012, elle

a été nommée Compositrice du

Printemps du Berwaldhallen de

Stockholm. La même année, elle

a reçu le Prix suédois MPA de l’année

en musique de chambre pour sa pièce

Empíreo pour cordes, harpe et

percussion. Durant la saison 2013-

2014, Andrea Tarrodi a été

compositrice en résidence du Västerås

Sinfonietta. Elle écrit pour des types

d’ensemble très variés, et s’intéresse

tout particulièrement au répertoire

vocal et orchestral.

Judit Varga

Malgré son jeune âge, la compositrice

et pianiste hongroise Judit Varga, qui

réside et travaille aujourd’hui en

Autriche, a déjà derrière elle de

nombreux succès. Divers prix

témoignent du fait qu’il s’agit de l’une

des représentantes les plus

prometteuses de la jeune génération

de compositeurs. Une raison

suffisante pour brosser le portrait de

cette jeune artiste d’exception dans

la nouvelle série Jeunes Compositeur

d’Autriche du MICA (Music

Information Center Austria).

Elle a également été nominée pour

le Prix Cinématographique d’Autriche

en 2013 dans la catégorie « meilleure

bande originale » pour le film Das

Pferd auf dem Balkon. Judit Varga crée

ses compositions avec un sens sûr du

développement musical, que ce soit

en musique pure ou pour des films et

des pièces de théâtre. Des éléments

Page 33: Dimanche 9 no vembre 2014

33

répétitifs se fondent au cours de

changements lents et graduels qui

permettent aux auditeurs de bien les

saisir. En même temps, les variations

de tension ne sont jamais laissées de

côté, comme dans ses Treize Lieder.

La compositrice, pianiste dynamique,

utilise le piano à la fois dans son cadre

tonal original ou désaccordé pour

certaines occasions. Alors que ses

compositions de musique de

chambre sont surtout marquées

par un calme rempli de tensions,

le son dans la plénitude de sa force

est particulièrement observable

dans ses pièces orchestrales.

Catherine Kontz

Catherine Kontz est une compositrice

luxembourgeoise actuellement basée

à Londres. Elle a étudié la composition

au Goldsmiths College de l’Université

de Londres avec Roger Redgate et,

dans le cadre de son doctorat,

a produit et dirigé son opéra mimé

MiE pour une série de six représentations

à guichet fermé en 2006. Depuis, elle

a largement travaillé dans le monde

de l’opéra contemporain et écrit pour

des interprètes tels que l’Ensemble

Lucilin, Monica Germino, Cathy Krier,

Rhodri Davies, Tomoko Kiba,

Véronique Nosbaum, Sebastian Lexer

et BJ Cole. Catherine Kontz s’est vu

confier de nombreuses commandes

de la part d’institutions telles que

le Festival de Musique contemporaine

d’Huddersfield, le festival Rainy Days

(Philharmonie Luxembourg), ECHO,

les éditions Shorter House, Euterpe/

Cid-Femmes, Rational Rec,

le Conservatoire Chetham et Noise

Watchers Unlimited. Elle a accueilli

avec enthousiasme la possibilité

offerte par les théâtres de la ville de

Luxembourg de composer pour eux

et de diriger avec succès son premier

long opéra Neige en décembre 2013.

Lorsqu’elle ne compose pas, on peut

la retrouver associée au groupe

d’avant-pop French For Cartridge.

Elle aime les couleurs vives, les

affrontements audacieux, une pincée

de dissonance et maîtrise l’art

de l’observation, ce qui lui permet

d’attraper au vol quelques moments

de beauté sur son passage.

Máté Bella

Máté Bella a commencé à étudier

la musique à l’âge de six ans ;

il a ensuite intégré le Conservatoire

Leó Weiner puis le Conservatoire Béla

Bartók de Budapest. Il s’est également

formé à l’Académie Franz Liszt de

Budapest, étudiant la composition

avec Gyula Fekete. Depuis septembre

2012, il enseigne la composition dans

le cadre du doctorat d’art de

l’Académie Franz Liszt. Máté Bella

a reçu plusieurs prix pour ses

compositions, dont le premier en

2000 à l’âge de quinze ans. En 2010,

son œuvre Chuang Tzu’s Dream a été

recommandée à Lisbonne dans

le cadre de la Tribune internationale

des Compositeurs (dans la catégorie

« compositeurs de moins de trente

ans »). En 2011, le London Sinfonietta

a également interprété cette pièce

à Budapest. Familier de la musique

de scène, il reçoit fréquemment des

commandes pour des pièces de

théâtre. En 2012, il a composé un

opéra en un acte, Réveil du printemps,

commande de l’Académie Franz Liszt

de Budapest. La première de cette

œuvre a été donnée au Théâtre

National de Hongrie de Budapest,

fruit d’une collaboration entre les

étudiants du département d’opéra,

l’Académie de Danse de Hongrie et

l’Orchestre du Théâtre National de

Hongrie.

BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES

Catherine Simonpietri

Catherine Simonpietri obtient à l’âge

de vingt ans son certificat d’aptitude

de formation musicale. Passionnée

par la direction de chœur, elle suit

l’enseignement de Pierre Cao au

Conservatoire Royal du Grand-Duché

de Luxembourg où elle obtient

le premier prix de direction chorale,

puis à l’École Internationale de Chant

choral de Namur en Belgique d’où

elle sort avec un premier prix

à l’unanimité. En France, elle obtient

le certificat d’aptitude de direction

de chœur tout en continuant à se

perfectionner auprès de Frieder

Bernius, chef du Kammerchor et

du Barockorchester de Stuttgart.

Elle participe également à de

nombreuses master-classes de

direction avec John Poole,

Eric Ericson, Hans Michael Beuerle

et Michel Corboz. Depuis 2008,

Catherine Simonpietri est directrice

de collection pour les éditions

Billaudot. En 1995, elle participe

à la création de la Mission Chant

Choral de la Seine-Saint-Denis,

structure destinée à développer

le chant choral dans ce département

en articulant formation, création et

diffusion, avant d’en assumer

Page 34: Dimanche 9 no vembre 2014

34

la direction pédagogique et

artistique. Passionnée par la création

artistique contemporaine, elle crée en

1998 l’ensemble vocal professionnel

Sequenza 9.3 avec lequel elle

développe une politique musicale

exigeante et ouverte sur les

différentes esthétiques du XXe siècle.

Chargée de cours au Conservatoire

de Paris (CNSMDP), elle y dirige

depuis 2001 de nombreuses

productions (Bach, Haendel,

Stravinski…). Elle est également

professeur de direction de chœur

au Conservatoire à rayonnement

régional d’Aubervilliers –

La Courneuve. Le National Chamber

Choir en Irlande et le chœur Arsys

Bourgogne l’accueillent également

à de nombreuses reprises. Depuis

2010, Catherine Simonpietri est

professeur de direction de chœur

au sein du Pôle Sup’93 (Pôle

d’Enseignement Supérieur

de la Musique).

Henri Chalet

Diplômé du Conservatoire de Paris

(CNSMDP) dans les classes d’écriture

et du CNSM de Lyon en direction de

chœur, Henri Chalet dirige depuis

2010 Le Jeune Chœur de Paris au

Département Supérieur pour Jeunes

Chanteurs/CRR de Paris. Il succède

à ce poste à Laurence Equilbey et

Geoffroy Jourdain dont il était

l’assistant. Parallèlement, Henri Chalet

prend en septembre 2014 le poste de

chef de chœur principal de la Maîtrise

Notre-Dame de Paris, après avoir

assuré les fonctions de chef de chœur

assistant auprès de Lionel Sow. Il a été

jusqu’en 2011 directeur artistique de

la Maîtrise de Saint-Christophe de

Javel avec laquelle il a enregistré entre

autres le Requiem de Duruflé et les

Psaumes d’Yves Castagnet (création).

Depuis 2011, il est régulièrement

appelé à préparer le Chœur de

l’Orchestre de Paris. Il est également

chef invité au Muziekgebouw

d’Amsterdam lors du festival Tenso,

pour la création d’une pièce de Léo

Samama puis, en 2010, lors de la Nuit

de la Voix de la Fondation Orange

à l’Opéra-Comique. Avec Le Jeune

Chœur de Paris, il participe à des

enregistrements prestigieux auprès

de Natalie Dessay, Karine Deshayes,

Philippe Cassard ou encore avec

Marie-Nicole Lemieux et l’Orchestre

National de France, et enfin avec

Sabine Devieilhe et l’orchestre Les

Ambassadeurs. Organiste de

formation, diplômé des CRR de Paris

et Boulogne-Billancourt, Henri Chalet

a été par ailleurs co-titulaire des

grandes orgues de Notre-Dame de

Versailles jusqu’en septembre 2014.

Lionel Sow

Après une formation de violoniste,

Lionel Sow se tourne vers la direction

de chœur. Depuis 2004, il dirige

régulièrement le Chœur de Radio

France pour des concerts a capella

ou la préparation de programmes

avec orchestre. De 2006 à 2014,

il assure la direction artistique de

la Maîtrise Notre-Dame de Paris.

Au fil des saisons de la cathédrale,

il s’attache à faire entendre les

grands chefs-d’œuvre de la musique

sacrée et un important répertoire a

capella allant de la Renaissance à la

création contemporaine. Au cours

des dernières saisons, il a également

collaboré avec de nombreux

ensembles et participé à des festivals

comme les Chorégies d’Orange ou

La Chaise-Dieu. En septembre 2011,

Lionel Sow prend la direction du

Chœur de l’Orchestre de Paris et se

voit décerner, la même année, le titre

de chevalier dans l’ordre des Arts et

des Lettres.

Ensemble vocal Sequenza 9.3

Vivre et accompagner l’aventure

artistique contemporaine dans sa

diversité, tel est l’engagement de

l’ensemble vocal Sequenza 9.3. Créé

en 1998 par Catherine Simonpietri,

Sequenza 9.3 est reconnu pour

la virtuosité de ses performances,

son sens de l’exigence et son goût

du risque. Les chanteurs qui

le composent sont des solistes

professionnels qui ont tous choisi

de servir et de partager avec passion

un large panorama de l’art vocal

polyphonique d’aujourd’hui.

La qualité vocale et la dimension

artistique de chacun d’entre eux,

le travail de précision qu’ils mènent

sous la baguette exigeante et

généreuse de Catherine Simonpietri

ont contribué à donner aux

interprétations de Sequenza 9.3

relief et finesse. Sequenza 9.3 a choisi

d’orienter son parcours artistique

autour de la redécouverte du

répertoire vocal du XXe siècle, du

dialogue et de la création avec les

compositeurs d’aujourd’hui (Philippe

Hersant, Guillaume Connesson,

Patrick Burgan, Éric Tanguy, Thierry

Machuel…), de l’exploration de

l’écriture vocale des organistes

Page 35: Dimanche 9 no vembre 2014

35

(Thierry Escaich) mais aussi de

la rencontre et du partage avec

d’autres expressions du spectacle

vivant (danse, cinéma, jazz, rock,

opéra, cirque, flamenco…).

Sequenza 9.3 élabore un projet

qui rend compte du mouvement

et des directions parfois

contradictoires du XXe siècle.

Ses programmes recouvrent ainsi

une multiplicité d’esthétiques et de

styles, n’hésitant pas à faire dialoguer

musique contemporaine et musiques

anciennes. Le travail que Sequenza 9.3

a entrepris avec des compositeurs

depuis plusieurs années lui permet

de comprendre leur langage et de

s’approprier leur esthétique.

Sequenza 9.3 s’est produit notamment

au Festival de La Chaise-Dieu, au

Festival de Pâques d’Aix-en-Provence,

aux Flâneries Musicales de Reims,

au Festival de Besançon, au Festival

Présences – Radio France, au

Septembre Musical de l’Orne,

au Festival de Saint-Denis…

En septembre 2013, est paru le disque

Clair Obsur dans lequel sont réunies

quatre œuvres de Philippe Hersant.

L’ensemble vocal Sequenza 9.3 est

soutenu par le département de

la Seine-Saint-Denis et le ministère de

la Culture. Il est accueilli en résidence

par la ville de Pantin et reçoit le soutien

de la Sacem, Musique Nouvelle en

Liberté, l’Adami et de la Spedidam.

Sopranos

Armelle Humbert

Cyprile Meier

Céline Boucard

Claudine Margely

Altos

Françoise Faidherbe

Sarah Breton

Lucile Richardot

Marie-George Monet

Ténors

Laurent David

Jérôme Côttenceau

Steve Zheng

Éric Raffard

Basses

Jean-Christophe Jacques

James Gowings

Laurent Bourdeaux

Xavier Margueritat

Le département supérieur pour

jeunes chanteurs – CRR de Paris

Le Jeune Chœur de Paris

Le département supérieur pour

jeunes chanteurs – CRR de Paris

assure au Conservatoire

à rayonnement régional de Paris

(direction Xavier Delette) la formation

de 50 étudiants autour de 15

disciplines (chant, étude des styles,

des cycles et des rôles, ensemble

vocal à un par voix, écritures

contemporaines et improvisation,

chœur, diction lyrique, théâtre, danse,

analyse, esthétique et histoire des

arts), avec l’appui de 30 professeurs.

Au terme de différents cursus

d’études très complets, les étudiants

peuvent notamment prétendre au

diplôme national supérieur

professionnel de musicien à valeur

européenne, parcours commun avec

une licence Paris-Sorbonne. Ce

département a été fondé par

Laurence Equilbey, qui en assure avec

Florence Guignolet la direction

artistique et pédagogique. Des

master-classes sont également

organisées par le département. Elles

permettent aux étudiants de

compléter leur formation par d’autres

apports techniques et artistiques,

grâce au concours de professeurs

renommés et de grands interprètes :

Christine Schweitzer, Laurent Naouri,

Pierre Mervant, Nadine Denize,

Malcolm King, Malcolm Walker,

Vincent Le Texier, Pierre Cao, etc. Au

sein du département, Le Jeune Chœur

de Paris est un chœur de chambre qui

a été sous la direction musicale de

Laurence Equilbey et Geoffroy

Jourdain entre 2002 et 2010, puis sous

celle d’Olivier Bardot et d’Henri

Chalet, ce dernier assurant désormais

seul cette fonction. Il a inscrit à son

répertoire d’importants cycles

a cappella et a également activement

participé à la création contemporaine

(commandes à Franck Krawczyk,

Oscar Strasnoy, Georgia Spiropoulos,

Philippe Hurel, Bruno Mantovani,

Yann Robin, Vincent Manac’h, Laurent

Durupt, etc.). Il collabore avec

l’Orchestre de chambre de Paris,

l’Ensemble intercontemporain,

l’Orchestre de Paris, le Freiburger

Barockorchester, l’Orchestre du

Festival de Budapest et l’Orchestre

des Champs-Élysées. Il a été dirigé par

Pierre Boulez, Susanna Mälkki, René

Jacobs, Iván Fischer et Philippe

Page 36: Dimanche 9 no vembre 2014

36

Herreweghe. Récemment, Le Jeune

Chœur de Paris a participé

à la production d’Orfeo ed Euridice de

Gluck avec l’Atelier lyrique de l’Opéra

national de Paris, qu’il retrouve en

2014-2015 pour une autre œuvre de

Gluck : Iphigénie en Tauride. Il s’est

également produit lors du Festival

Suresnes Cités Danse dans une

création mise en scène par

le chorégraphe José Montalvo. En

2014-2015, Le Jeune Chœur de Paris

retrouve le Freiburger

Barockorchester, sous la direction de

René Jacobs, dans Don Giovanni de

Mozart à la Philharmonie de Paris.

Il poursuit également son partenariat

avec l’Auditorium du Musée d’Orsay.

En 2010, Le Jeune Chœur de Paris

a participé à l’enregistrement du

disque Ne me refuse pas (Naïve) avec

Marie-Nicole Lemieux et l’Orchestre

National de France, sous la direction

de Fabien Gabel. En 2012,

il a enregistré La Damoiselle élue de

Debussy avec le pianiste Philippe

Cassard et la soprano Natalie Dessay

(disque Clair de lune paru chez Virgin

Classics). Il a également participé au

disque de Sabine Devieilhe Le Grand

Théâtre de l’Amour, paru chez Erato en

2013 et salué par la critique. En 2008,

Le Jeune Chœur de Paris a reçu le Prix

Liliane Bettencourt.

Le département supérieur pour jeunes

chanteurs – CRR de Paris est financé par

la Mairie de Paris et le Ministère de

la Culture et de la Communication

(Drac Île-de-France). Son rayonnement

est soutenu par Erda – Accentus.

Sopranos

Anaëlle Le Goff

Parveen Savart

Camille Bernadoy

Clarisse Dalles

Pauline Nachman

Fanny Soyer

Oneyda Bigot

Margaux Loire

Solène Laurent

Adèle Clermont

Lucie Peryramaure

Justine Vultaggio

Elodie Bou

Armelle Mousset

Altos

Clémence Poussin

Claire Cerverat-Lenert

Lucie Curé

Marion Vergez-Pascal

Clara Dufourmentelle

Claire Naessens

Fanny Lustaud

Daniel Blanchard

Ténors

Quentin Monteil

Arnaud Rostin Magnin

Fabrice Foison

Valentin Morel

Cyrille Lerouge

Abel Zamora

Marco Van Baaren

Antoine Amariutei

Basses

David Costa Garcia

Louis Morel De Boncourt

Tristan Bennet

Noé Rollet

Jonas Mordinski

Benoît Rameau

Olivier Cesarini

Adrien Furnaison

Antoine Foulon

Jérôme Collet

Robin Duval

Chœur de l’Orchestre de Paris

En 1976, à l’invitation de Daniel

Barenboim, Arthur Oldham – unique

élève de Benjamin Britten et

fondateur des chœurs du Festival

d’Édimbourg et du Royal Concertgebouw

d’Amsterdam – fonde le Chœur de

l’Orchestre de Paris. Il le dirigera

jusqu’en 2002, Didier Bouture et

Geoffroy Jourdain poursuivant

le travail entrepris et partageant

la direction du Chœur jusqu’en 2010.

Au cours de la saison 2010/2011,

le Chœur collabore avec des chefs de

chœur de réputation internationale

comme Andrus Siimon, Michael

Gläzer, Edward Caswell, Stephen

Betteridge ou Simon Phipps. En

septembre 2011, Lionel Sow prend

la direction du Chœur de l’Orchestre

de Paris. Le Chœur de l’Orchestre de

Paris est composé de chanteurs

amateurs dont l’engagement a été

salué notamment par les chefs avec

lesquels ils ont travaillé : Claudio

Abbado, Pierre Boulez, Daniel

Barenboim, Semyon Bychkov,

Jean-Claude Casadesus, Riccardo

Chailly, James Conlon, sir Colin Davis,

Christoph von Dohnányi, Antal Doráti,

Carlo Maria Giulini, Rafael Kubelík,

Lorin Maazel, Zubin Mehta, Seiji

Ozawa, Wolfgang Sawallisch, sir Georg

Solti, Christoph Eschenbach, et bien

entendu Paavo Järvi. Le Chœur de

l’Orchestre de Paris a participé à plus

d’une quinzaine d’enregistrements de

Page 37: Dimanche 9 no vembre 2014

37

l’Orchestre de Paris, dont les plus

récents sous la direction de Paavo

Järvi : le Requiem de Fauré (Erato,

paru en 2011) et la musique sacrée

de Poulenc avec Patricia Petibon

(Deutsche Gramophon,

paru en 2013).

Sopranos

Pauline Amar

Camila Argolo

Virginie Bacquet

Nida Baierl

Corinne Berardi

Roxane Borde

Charlotte Bozzi

Magalie Bulot

Christine Cazala

Cécile Chéraqui

Alice Denys

Christiane Détrez-Lagny

Katarina Eliot

Virginie Estève-Da Vinha

Olivia Ferré

Nathalie Février

Alice Ghelardini de Monfreid

Emmanuelle Giuliani

Sterenn Gourlaouen

Marie-Cécile Hébert

Anne-Laure Hulin

Taisiya Koleva

Lauriane Launay

Fanny Lévy

Gaëlle Marck

Clémence Martel

Catherine Mercier

Michiko Monnier

Anne Muller

Marie-Josée Pasternak

Florence Perron

Françoise Ragu

Juliette Rennuit

Aude Reveille

Guillemette Rigaux

Ludivine Ronceau

Quesada

Sandrine Scaduto

Mathilde Serraille

Josette Servoin

Bénédicte Six

Marion Trigo

Anne Vainsot

Louise Vanderlynden

Élisabeth van Moere

Cécile van Wetter

Anna Vateva

Altos

Sébastien Bégard

Simone Bonin

Stéphanie Botella

Sophie Cabanes

Dominique Cabanis

Sabine Chollet

Lola Dauthieux

Anouk Defontenay

Claudine Duclos

Véronique Dutilleul

Sylvie Lapergue

Fanny Leblanc

Nicole Leloir

François Lemaitre

Suzanne Louvel

Jill MacCoy

Agnès Maurel

Perrine Morel

Alice Moutier

Julie Nemer

Martine Patrouillault

Véronique Sangin

Silvia Sauer-Witwicky

Lillebi Taittinger

Nina Tchernitchko

Fanny Vantomme

Annick Villemot

Sarah-Léna Winterberg

Ténors

Jean-Sébastien Basset

Stéphane Bertolone

Linus Bleistein

Gilles Carcasses

Julien Catel

Ferréol Charles

Olivier Clément

Stéphane Clément

Gaëtan d’Alauro

Christophe de Seze

Xavier de Snoeck

Gilles Debenay

Maxence Douez

Julien Dubarry

Richard Hullin

Cyril Lalevée

Marc Laugenie

Pierre-Yves Lecoq

Éric Leurs

Patricio Martinez-Casali

Pierre Nyounay-Nyounay

Denis Peyrat

Pierre Philippe

Frédéric Pineau

Antonin Rondepierre

Frédéric Royer

Michel Watelet

Basses

Karim Affreingue

Emmanuel Agyemang

Philippe Barbieri

Vincent Boussac

Pere Canut de Las Heras

Jean-François Cerezo

André Clouqueur

Jérôme Deltour

Denis Duval

Christoph Engel

Renaud Farkoa

Patrick Félix

Heinz Fritz

Page 38: Dimanche 9 no vembre 2014

38

Hervé Gagnard

Stéphane Grosclaude

Laurent Guanzini

Christophe Gutton

Christian Hohn

Christopher Hyde

Arnaud Keller

Benoît Labaune

Serge Lacorne

Cyrille Laïk

Gilles Lesur

Nicolas Maubert

Christian Michaud

Didier Péroutin

Éric Picouleau

Guillaume Pinta

Jean-Guillaume Renisio

Christophe Rioux

Malcolm Rowat

Arès Siradag

Jean-Léopold Vié

Victor Wetzel

Chœur d’enfants de l’Orchestre

de Paris

Créé en septembre 2014 à l’initiative

de Lionel Sow, le Chœur d’enfants

de l’Orchestre de Paris donne

aujourd’hui son premier concert.

Ce chœur s’adresse aux enfants de

9 à 14 ans et rassemble actuellement

85 enfants. Le principe de ce chœur

est unique : proposer aux enfants

une formation exigeante sur le temps

extra-scolaire uniquement. Pour

cela, trois conservatoires de la Ville

de Paris, ceux des VIe, XIIIe et XIXe

arrondissements, sont partenaires

du projet avec leurs chefs de chœur

respectifs (Marie Deremble-Wauquiez,

Béatrice Warcollier et Edwin Baudo).

Les enfants reçoivent dans ces

conservatoires un enseignement

hebdomadaire complet (chant

choral, technique vocale, formation

musicale) puis se réuniront une fois

par mois pour un week-end de travail

à la Philharmonie de Paris, sous la

direction de Lionel Sow et des chefs

de chœur associés. Les concerts

représentent l’aboutissement du

travail pédagogique et sont partie

intégrante de l’enseignement

dispensé. Le Chœur d’enfants

accompagne ainsi certaines

productions symphoniques de

l’Orchestre de Paris. Il assure

également des concerts avec des

orchestres invités à la Philharmonie

et donne au moins une fois par an un

spectacle intégrant une dimension

scénique, chorégraphique ou une

pratique artistique complémentaire

afin de sensibiliser les enfants

à d’autres formes d’art.

La Ville de Paris et la Philharmonie

de Paris sont partenaires du Chœur

d’enfants de l’Orchestre de Paris.

Gaspard Aractingi

Cléo Askenazy

Ilana Balavoine Fisch

Loulha Beddiar

Camelia Bedrani

Lirone Benero

Roman Benroubi Maurice

Emma Blanchard

Lucie Bonzon

Zélie Boudier

Louise Boyer-Chamard

Léna Browne

Giulia Burgos

Oriane Burnett

Augustin Caby

Marie-Hortense Carlach

Lorette Carpentier

Suzon Carpentier

Roxane Cayrouse

Kolia Chabanier

Naël Chaoui

Rose Chapoulie

Gabriel Chereau

Irina Clavel

Floris Conand

Lea-Alda Copat

Ferdinand Cordonnier

Zoé Cotte

Agathe Cotte

Camille Creton De Limerville

Ora-Rose Cullen

Benjamin Dalcette

Julien Dax

Clara De Albuquerque

Anne De Montlaur

Iris De Sousa

Lucien Delmotte

Gamou Diouf

Adèle Galichet

Ruben Galland

Muriel Garric

Tristan Gaudin

Elisabeth Gibert

Eïtan Goltman

Violette Gontran

Anne Gosse

Emma Guchez

Pierre Guo

Alexandra Gurieva

Angelo Heck

Grégoire Huppé

Charlotte Jacquin

Alice Keever

Arthur Le Glouannec-Deniel

Adrien Le Maire

Tiphaine Le Noe

Eleonore Lecou

Ambre Leroux

Julicia Lombard-Lavallée

Page 39: Dimanche 9 no vembre 2014

39

Zoe Lyard

Camille Meledandri

Grégoire Metivier

Gaspard Millner

Antoine Modoux

Marie Muller

Marielle Nanta

Teem Othnin-Girard

Lola Parmentier

Théa Pontvianne

Luna Porcu Volke

Nafsika Prantzos

Florence Robbins

Pénélope Roux

Lola Saint-Gilles

Nour-Inès Schapochnikoff

Gabrielle Sorin

Gabrielle Tort

Djouma Touré

Lorenzo Trono

Lou-Jade Vanney

Eva Viegas

Camille Wieczczorkiewicz

Hector Zeller

Pôle supérieur d’enseignement

artistique Paris

Boulogne-Billancourt

Le Pôle supérieur d’enseignement

artistique Paris Boulogne-Billancourt

(PSPBB) est un établissement

d’enseignement supérieur créé

à l’initiative et avec le soutien de

la Ville de Paris, de la Ville de

Boulogne-Billancourt, de

la Communauté d’agglomération

Grand Paris Seine-Ouest et du

ministère de la Culture et de

la Communication. Riche d’une des

plus belles offres pédagogiques

françaises, le PSPBB dispense une

formation de 1er cycle en musique,

théâtre et danse jazz, inscrite dans

le schéma Licence – Master – Doctorat

(L.M.D.). L’ensemble des cursus et

dispositifs mis en place répondent

aux trois priorités de l’établissement :

l’excellence, le caractère professionnel

de la formation et l’ouverture

internationale. Le PSPBB s’appuie sur

les forces respectives des

conservatoires à rayonnement

régional de Paris et de Boulogne-

Billancourt, de l’École Supérieure d’Art

Dramatique de la Ville de Paris (ESAD),

en partenariat avec les universités

Paris-Sorbonne Paris IV, Sorbonne

Nouvelle Paris III et Vincennes

Saint-Denis Paris VIII.

Avec le soutien de la Direction régionale

des affaires culturelles d’Île-de-France

– ministère de la Culture et de

la Communication.

Le PSPBB est membre de

la Communauté d’Universités et

d’Établissements Sorbonne-Universités.

Violons

Andrew Burgan

Valentin Delpy

Gabriele Slizyte

Altos

Antonin Le Faure

Xavier Sichel

Violoncelles

Cécile Beutler

Charbel Charbel

Marc-Antoine Novel

Clarinette

Lilian Lefèbvre

Bassons

Lorraine Guyot

Guglielmo Martignon

Hautbois

Audrey Crouzet

Hugo Quaccia

Cor anglais

Jacinto Herrera

Percussions

Steve Clarenbeek-Genevée

Pianos

Benjamin Delpouve

Inès Levaux

Anna-Sophie Sczepanek

Professeurs ayant assuré la

préparation des groupes

Christophe Bredeloup (percussions)

Philippe Ferro (musique de chambre)

Pascal Le Corre (musique de chambre)

Marie-Pierre Mantz (musique de

chambre)

Concert enregistré par France Musique

Page 40: Dimanche 9 no vembre 2014

> CITÉ DE LA MUSIQUE

MARDI 18 NOVEMBRE 2014, 20H

Karl Amadeus HartmannAdagio (Deuxième symphonie)Bruno MadernaAusstrahlungLuigi NonoComa una ola de fuerza y luz

SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und FreiburgIngo Metzmacher, directionJean-Frédéric Neuburger, pianoLaura Aikin, soprano

VENDREDI 5 DÉCEMBRE 2014, 20H

Turbulences – Clair-obscur

Carlo GesualdoTenebrae factae suntGeorgia SpiropoulosEphemerals & DronesCarlo GesualdoJerusalem, surgeClaude VivierBoucharaCarlo GesualdoPlange quasi virgoGérard PessonMesse noireCarlo GesualdoO vos omnesMarko NikodijevicChambres de ténèbres – tombeau de Claude Vivier

Ensemble intercontemporainEnsemble Solistes XXIPaul Fitzsimon, directionHélène Fauchère, sopranoRachid Safir, chef de chœur

SAMEDI 13 DÉCEMBRE 2014, 20H

Bernard CavannaTrois Strophes sur le nomde Patrice LumumbaKarl Koop KonzertÀ l’agité du bocal

Ars NovaPhilippe Nahon, directionHélène Desaint, altoPascal Contet, accordéonChristophe Crapez, Paul-Alexandre Dubois, Euken Ostolaza, ténors

> PHILHARMONIE DE PARIS

VENDREDI 16 JANVIER 2015, 20H30

Edgar Varèse IntégralesYan MareszMetallicsGyörgy LigetiConcerto pour pianoYan MareszMetal ExtensionsMagnus LindbergRelated Rocks

Ensemble intercontemporainTito Ceccherini, directionClément Saunier, trompetteJean-Jacques Gaudon, trompetteDimitri Vassilakis, pianoManuel Poletti, Serge Lemouton, réalisation informatique musicale IrcamJuhani Limatainen, réalisation informatique musicale studio expérimental de la radio finlandaise

DIMANCHE 18 JANVIER 2015, 15 H

Bruno MantovaniD’une seule voixGérard PessonNocturnes en quatuorDai FujikuraSakanaYann RobinPhiguresTristan MurailVues aériennes

Solistes de l’Ensemble intercontemporain

VENDREDI 13 FÉVRIER 2015, 20H30

Matthias PintscherA Twilight’s SongAnton WebernSix Pièces op. 6Arturo FuentesSnowstorm I et II (création mondiale)Aribert ReimannNacht-RäumeHans Werner HenzeBeing Beautous

Ensemble intercontemporainMatthias Pintscher, directionYeree Suh, soprano

Et aussi…

Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice en chef adjointe : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaire : Xavière Jarty

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