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Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH DIFFERENCIER les pratiques d'enseignement Séminaire interne cité scolaire Romane Embrun, 12 décembre 2012 A linitiative de Jean-Philippe RANC, proviseur adjoint du lycée Romane Un séminaire de professionnalisation Une approche o transversale (inter - catégoriel, disciplinaire, cycle) o pragmatique o par l'analyse réflexive de sa pratique d'enseignement Un accompagnement Expérimentation et innovation Propos liminaires : Constats o Contexte local : une hétérogénéité polarisée (des groupes faibles, des groupes performants) o Des enjeux : par rapport au risque de décrochage, à l'accès à une première qualification professionnelle Objectifs o Différencier ... pour répondre aux élèves en difficulté sans exclure les élèves performants o Relier ... pour donner du sens entre les cycles entre les enseignements o Repenser l'approche frontale des enseignements (modèle "Sorbonne") o S'engager dans des innovations Enjeux du séminaire o Prendre de la distance par rapport à sa pratique o Se centrer sur les apprentissages des élèves et proposer des pistes de différenciation Exemples de pratique différenciée (1er degré) Postulat : les élèves peuvent apprendre seul et dans l'interaction avec les autres Une approche globale (classe) et spécifique (groupes, binômes, individu) Une forte implication de l'élève dans ses apprentissages (dans la gestion du temps, dans les tâches à réaliser, ...) Des outils, des postures pour impliquer l'élève et le rendre autonome Plan de travail type contrat (cf annexe) Trois types d'activités de niveau de complexité croissant (1*, 2*, bonus) Niveau d'exigence négocié avec l'enseignant Autoévaluation de l'élève à la fin du plan de travail Une réflexion sur les temps d'apprentissage (sur l'emploi du temps) Des temps globalisés Des temps scindés, progressifs .... pour optimiser les apprentissages Une action sur les modalités d'accompagnement des apprentissages des élèves Une grille d'analyse des difficultés (ponctuation, syntaxe, structure, cohérence, vocabulaire, orthographe, ...) Une hiérarchie entre les difficultés Une centration des apprentissages sur des éléments de la tâche, et non sur la globalité de la tâche Un travail progressif par étapes (pour éviter "les surcharges" ...) Des outils, des ressources à la disposition des élèves Des affichages (murs de la classe évolutifs) Des cahiers outils Des aides méthodologiques

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Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH

DIFFERENCIER les pratiques d'enseignement Séminaire interne cité scolaire Romane – Embrun, 12 décembre 2012

A l’initiative de Jean-Philippe RANC, proviseur adjoint du lycée Romane

Un séminaire de professionnalisation Une approche

o transversale (inter - catégoriel, disciplinaire, cycle) o pragmatique o par l'analyse réflexive de sa pratique d'enseignement

Un accompagnement Expérimentation et innovation

Propos liminaires :

Constats o Contexte local : une hétérogénéité polarisée (des groupes faibles, des

groupes performants) o Des enjeux : par rapport au risque de décrochage, à l'accès à une première

qualification professionnelle Objectifs

o Différencier ... pour répondre aux élèves en difficulté sans exclure les élèves performants

o Relier ... pour donner du sens entre les cycles entre les enseignements

o Repenser l'approche frontale des enseignements (modèle "Sorbonne") o S'engager dans des innovations

Enjeux du séminaire o Prendre de la distance par rapport à sa pratique o Se centrer sur les apprentissages des élèves et proposer des pistes de

différenciation

Exemples de pratique différenciée (1er degré) Postulat : les élèves peuvent apprendre seul et dans l'interaction avec les autres Une approche globale (classe) et spécifique (groupes, binômes, individu) Une forte implication de l'élève dans ses apprentissages (dans la gestion du temps, dans les tâches à réaliser, ...) Des outils, des postures pour impliquer l'élève et le rendre autonome

Plan de travail type contrat (cf annexe) Trois types d'activités de niveau de complexité croissant (1*, 2*, bonus) Niveau d'exigence négocié avec l'enseignant Autoévaluation de l'élève à la fin du plan de travail Une réflexion sur les temps d'apprentissage (sur l'emploi du temps)

Des temps globalisés Des temps scindés, progressifs .... pour optimiser les apprentissages

Une action sur les modalités d'accompagnement des apprentissages des élèves Une grille d'analyse des difficultés (ponctuation, syntaxe, structure, cohérence,

vocabulaire, orthographe, ...) Une hiérarchie entre les difficultés Une centration des apprentissages sur des éléments de la tâche, et non sur la

globalité de la tâche Un travail progressif par étapes (pour éviter "les surcharges" ...)

Des outils, des ressources à la disposition des élèves Des affichages (murs de la classe évolutifs) Des cahiers outils Des aides méthodologiques

Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH

Des "pauses", des temps dédiés au bilan, au traitement de la difficulté Attention : des pratiques transférables ... dans la limite de chaque contexte d'enseignement

Etude de cas : les pratiques de différenciation pédagogique à la cité scolaire Romane à Embrun Contexte

très grande hétérogénéité des élèves des élèves en situation de handicap une pression des programmes, une pression du temps des "lourdeurs administratives", un manque de souplesse dans la gestion des

groupes .... des risques de décrochage un manque d'autonomie des élèves

Exemples d'actions Des tâches communes (démarche globale), des tâches différenciées (démarche pas

à pas) La proposition de parcours de formation "adaptés" (banque de questions, questions

personnalisées, ...) Des actions ciblées sur des élèves en particulier .... au détriment d'autres ? Des actions sur les méthodes d'apprentissage, sur l'autonomie Des formes d'évaluation différenciées

Marges de manœuvre pendant l'intersession. Sur quel(s) élément(s) agir pour proposer des formes d’innovation en matière de différenciation pédagogique ? Posture

Posture : oser, sortir du cadre (vs "prescription institutionnelle") Questionner le sens Avoir / Donner confiance Plaisir partagé

Emetteur Modalités d'intervention : individuel, co-intervention Synergie des enseignements (relier pour donner du sens)

o Une réelle valeur ajoutée pour les élèves o Des tentatives multiples dans l'Histoire, mais des pratiques trop marginales

Activités de projet Modules Thèmes de convergence Itinéraire de découverte Travaux personnels encadrés Enseignements généraux liés à la spécialité ../..

o Des innovations prometteuses Enseignement intégré de sciences et de technologie Pratiques de co-animation Regroupement par pôles interdisciplinaires (croisement de

compétences) afin de donner plus de sens aux apprentissages et penser des évaluations conjointes ou transdisciplinaires

../.. o Entrée non frontale dans les apprentissages

par des thématiques communes par des compétences communes par des démarches communes interdisciplinaires (démarche

d'investigation, démarche expérimentale, ...) par des situations professionnelles ../..

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Récepteur

Questionner : les représentations, les processus d'apprentissage des élèves Pratiquer l'autoévaluation Travailler en direction de tous les publics Travailler selon des modalités différentes

o Auto-apprentissage o Co-apprentissage (apprentissage dans l'interaction avec les autres) o Tutorat

Média Diversification des supports (visuels, ..) Mise à disposition de ressources Pédagogie de contrat Mise à disposition d'outils méthodologiques (stratégies d'apprentissage co-construite

avec les élèves, ...) Usage du numérique. Exemple Chamilo Diversification des pratiques d'évaluation (par compétences ...) Accompagnement personnalisé (pour exemple en annexe : ressource "Livre bleu")

Contexte d'enseignement Temps long : progressivité des apprentissages sur une durée Emploi du temps

o Des espaces temps partagés o Des espaces temps modulables o Des mises en barrette d'enseignants o Pour exemple en annexe : ressource "Livre bleu"

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Annexe : Plan de travail utilisé dans le 1er degré

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Annexe : extrait Livre bleu (filière Hôtellerie Restauration, académie d’Aix Marseille)

Enjeux L’accompagnement personnalisé traverse tout le parcours éducatif depuis l’école jusqu’au lycée. Si l’Ecole jusqu’alors a su répondre aux objectifs qui lui étaient assignés (la scolarisation de tous les élèves avec des progrès notables notamment en direction des élèves de milieux défavorisés et des élèves en situation de handicap), les lois de 1989 puis celle de 2005 ont fixé de nouvelles exigences plus ambitieuses. La démocratisation de l’école ne suffit plus : il s’agit désormais de faire réussir tous les élèves (notamment ceux qui par leur origine sociale, socio-culturelle, …. présentent plus de difficultés que d’autres, et sans doute moins de chances que d’autres de réussir), Le dispositif de l’accompagnement personnalisé peut être une réponse à l’obligation de résultats fixé à l’Ecole :

Exclure toutes sorties du système éducatif sans qualification reconnue. Faire acquérir à tous les élèves le socle commun de connaissances et de compétences dans la scolarité obligatoire. Porter 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Porter 50% d’une classe d’âge à un diplôme d’enseignement supérieur. Préparer l’insertion professionnelle et sociale des jeunes scolarisés et étudiants.

Il faut croire que ce dispositif, né des consultations des élèves à l’aune des réformes, peut être au service de l’atteinte de ces résultats. Mais il suppose bien des changements de paradigme et de posture pour l’installer durablement au cœur des apprentissages et du parcours de l’apprenant. L’accompagnement personnalisé constitue de ce fait un véritable enjeu de management des

chefs d’établissement et d’évolution des comportements professionnels des enseignants.

Ce qui est dit dans les textes ....: source Eduscol BO N° 21 du 21 mai 2009 : « …..L’accompagnement personnalisé figure au même titre et au même rang que les enseignements obligatoires. Il sera mobilisé au profit des élèves rencontrant des difficultés, et aussi de ceux qui souhaitent profiter des passerelles qui existent entre les spécialités au sein de la voie professionnelle ou entre cette dernière et les voies générales et technologique, ou encore de ceux qui ont un projet de poursuite d’études supérieures….» Le volume horaire dédié à l'accompagnement pédagogique est inscrit dans les grilles horaires (BO spécial N° 2 du 19 février 2009) : 210 heures sur le cycle de 3 ans, 70 heures moyenne annuelle indicative (grille 1 ou grille 2 de référence du baccalauréat professionnel 3 ans). BO spécial N° 2 du 19 février 2009: « Les dispositifs d’accompagnement personnalisé s’adressent aux élèves selon leurs besoins et leurs projets personnels. Il peut s’agir de soutien, d’aide individualisée, de tutorat, de modules de consolidation ou de tout autre mode de prise en charge pédagogique. Les heures attribuées à chaque division pour la mise en œuvre de ces dispositifs peuvent être cumulées pour élaborer, dans le cadre du projet de l’établissement, des actions communes à plusieurs divisions (…) Des passerelles permettant une adaptation des parcours sont organisées entre les voies générale, technologique et professionnelle ainsi qu’entre les cycles de la voie professionnelle. Des dispositifs d’aide et d’accompagnement sont mis en place pour les élèves qui en ont besoin, sur proposition de l’équipe pédagogique de la classe. » Circulaire N° 2008-092 du 11 juillet 2008 sur le parcours de découverte des métiers et des formations « En première année de CAP/BEP/bac pro 3 ans, un entretien personnalisé permet, en phase d’accueil, d’identifier les besoins des élèves pour construire leurs parcours. C’est aussi un moyen de lutter contre le décrochage scolaire. …. L’accompagnement personnalisé peut, pour les élèves qui le souhaitent, être l’occasion d’apprendre à rédiger un CV, à passer un entretien d’embauche et à se préparer à l’insertion professionnelle en coopération avec le service public de l’emploi. »

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Un avis argumenté sur l’accompagnement personnalisé de M. Bernard Porcher, Inspecteur de l’Education nationale, DGESCO (extrait des documents publiés en appui du séminaire national consacré à la rénovation de la voie professionnelle, mars 2009) « Tous les élèves n'ont pas les mêmes besoins, les mêmes acquis, les mêmes motivations. Il faut à la fois éviter les sorties précoces, faire réussir les élèves et favoriser les poursuites d'études. C'est la raison de la mise en place de l'accompagnement pédagogique. L'accompagnement personnalisé (AP) vise à apporter des réponses adaptées aux besoins des élèves, c'est-à-dire prendre en compte l'hétérogénéité des publics, éviter le décrochage, faire réussir et favoriser la poursuite d'études. La définition est assez large afin de prendre en compte tous les accompagnements possibles. Le volume horaire de 210 h correspond à une dotation hebdomadaire de 2, 5 h par division. Dotation hebdomadaire par division ne signifie pas organisation hebdomadaire par division. Attribuer 2, 5 h hebdomadaire, par division, dès le début d'année à 2 ou 3 disciplines n'est peut-être pas la solution la plus performante pour répondre efficacement à la diversité des besoins. L'organisation hebdomadaire n'est ni prescrite ni souhaitée. Toutes les disciplines peuvent contribuer à l'accompagnement personnalisé, EP et EG. Mais l'AP ne se réduit pas aux besoins disciplinaires. Les besoins liés au projet personnel, liés à la motivation par exemple impliquent des modalités particulières : entretien personnalisé, stages de révision, de remise à niveau de remotivation…études dirigées… Certaines actions nécessiteront la constitution de petits groupes (soutien…), d'autres non (préparation à la poursuite d'études…). De plus, il peut être judicieux de regrouper au sein d'un même module des élèves de classes différentes concernés par le même besoin. Certaines actions peuvent être conçues a priori parce qu'on sait qu'ils seront une réponse pour une catégorie d'élèves (besoins connus des enseignants). Pour inscrire les élèves dans ces actions, outre l'observation, il sera peut-être nécessaire d'envisager des modalités d'évaluation collectives, des diagnostics disciplinaires. Il y a donc une réflexion collective à mener au sein de l'établissement. D'autres acteurs peuvent associer leurs compétences et leurs moyens pour construire ces actions :

- les IEN pour l'élaboration d'outils disciplinaires et pour leur mutualisation ; - les acteurs de la MGI qui ont certainement beaucoup à apporter aux équipes, qu'il

s'agisse du suivi des élèves en difficulté ou du montage d'actions particulières ; - mais aussi les personnels qui s'occupent de la vie scolaire, de l'orientation, de la

santé… L'objectif de la mesure ne se limite pas à proposer une offre de formation aux élèves en faisant appel au volontariat. Les équipes pédagogiques auront un rôle important à jouer dans le conseil aux élèves et l'orientation vers tel ou tel dispositif d'AP. Quelques pistes de mise en œuvre des actions : Pour mener un travail d'accompagnement personnalisé prenant en compte la diversité des besoins, il est possible d'envisager une globalisation des heures d'AP (au moins d'une partie). Pour dix divisions par exemple, on dispose de 25 h hebdomadaires en moyenne soit 2100 heures cycle, ce qui est conséquent. En enseignement général, il est peut-être plus pertinent d'envisager des actions par niveau de formation (2nde, 1ère et terminale) plutôt que des actions par division. Qu'est-ce qu'on fait en français ou en mathématiques en seconde professionnelle ? Les réponses peuvent être ainsi portées par un collectif d'enseignants et l'organisation peut être partagée. Les actions peuvent par exemple prendre la forme de "modules", c'est-à-dire une réponse à un besoin identifié à un niveau de formation, avec :

- des objectifs associés à ce besoin ; - un ou des intervenants chargés de prendre en charge cette action ; - un volume horaire envisagé par action ; - un positionnement pertinent sur le cycle ; - des groupes cohérents.

Extraits de la circulaire de rentrée 2012 : « (…) Les corps d'inspection sont mobilisés pour accompagner les établissements dans la mise en œuvre de l'ensemble des composantes de la réforme - accompagnement personnalisé, organisation des enseignements d'exploration, stages passerelle et de remise

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à niveau, tutorat, vie lycéenne - en respectant avec souplesse l'esprit comme la lettre des dispositifs, sans brider l'inventivité des équipes éducatives (…) Première composante de la personnalisation des parcours, l'accompagnement personnalisé concerne désormais toute la scolarité du lycée avec sa mise en place en classe terminale à la rentrée 2012. Obligatoire pour tous les élèves à raison de 72 heures par an, il doit répondre à plusieurs exigences : - d'abord prendre appui sur une évaluation précise des besoins des élèves à chaque niveau de classe et tout au long de l'année, en veillant à identifier les causes essentielles des difficultés rencontrées ; - privilégier une organisation simple et lisible pour les élèves et leur famille, comme pour les enseignants, permettant d'accorder la primauté à la réflexion sur les contenus et sur la pédagogie ; - expliciter aux élèves les objectifs de chaque séquence et leur progression ; - proscrire la simple poursuite des cours mais aussi les activités périscolaires éloignées du cœur des apprentissages ; - dépasser l'opposition stérile entre méthodes et contenus disciplinaires, en incitant les professeurs à prendre appui sur leur expertise disciplinaire pour développer chez les élèves des compétences transférables à d'autres situations disciplinaires. Les professeurs peuvent recourir à l'ensemble des ressources mutualisées sur le site Éduscol, notamment celles qui sont dédiées à l'accompagnement personnalisé. Par ailleurs, des modules de formation en ligne destinés aux enseignants seront disponibles. (…) Lycée professionnel : les enjeux Tout en permettant aux élèves qui ne l'auraient pas fait au collège de valider toutes les compétences du socle commun, l'objectif prioritaire de la voie professionnelle reste la réussite à un diplôme professionnel, quelles que soient les modalités de formation. À cet effet, l'ensemble des dispositifs engagés dans le cadre de la rénovation de la voie professionnelle - accompagnement personnalisé, tutorat, enseignements généraux liés à la spécialité - doivent être impérativement mobilisés. Démarche suivie dans l’académie dans la filière hôtellerie restauration

La stratégie repose sur : - un objectif incontournable : l’accompagnement personnalisé n’a de sens que s’il est

au service des apprentissages et de l’accompagnement du projet personnel et professionnel de l’élève

- un positionnement systématique des apprenants, en cohérence avec l’ingénierie de formation déployée dans la filière au niveau IV, et progressivement au niveau V (cf. « Ingénierie de formation » et « Evaluation par compétences et positionnement »)

- des grands principes de base pour intégrer l’accompagnement personnalisé au cœur de la stratégie de formation et de personnalisation des parcours de formation :

o un besoin élèves identifié = un atelier o un atelier = un groupe d’apprenant partageant le même besoin o un atelier = un groupe de compétences cibles (socle commun / référentiel de

formation / compétences des programmes des enseignements généraux) o pour chaque atelier : un positionnement de chaque apprenant à l’entrée dans

l’atelier et à la sortie de l’atelier (renseignement de l’outil de suivi des apprentissages)

o une évaluation de l’atelier pour régulation. Pour accompagner les enseignants dans la mise en œuvre du dispositif, plusieurs ressources ont été produites dans l’académie et publiées sur le site académique (à l’initiative d’un groupe de travail constitué de Fabienne GODARD, lycée Paul Arène Sisteron et Isabelle BOUSSANGE, lycée Dumas Cavaillon). Parmi elles,

- un dossier « accompagnement personnalisé » pour l’élève - un guide de mise en œuvre du dispositif pour les enseignants - une liste non exhaustive d’ateliers pouvant répondre à des besoins d’élèves

identifiés, avec mention des compétences visées et proposition de positionnement dans le calendrier

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- une proposition d’atelier d’aide à la construction du projet personnel et professionnel de l’apprenant.

Etat des pratiques, difficultés et réussites

CONSTATS Le dispositif de l’accompagnement personnalisé est très diversement mis en œuvre dans les établissements. Cela tient aux équipes mêmes (anticipation ou non de la rénovation), à la structure des emplois du temps (le positionnement de l’accompagnement personnalisé dans la semaine), aux différences dans la répartition des horaires entre les enseignants, ou encore au principe d’autonomie revendiqué par certains chefs d’établissement. On relève :

- des difficultés dans la cohérence des dispositifs à mettre en place, une appréhension diverse selon les équipes des formes que peuvent prendre l'accompagnement personnalisé,

- des difficultés organisationnelles (horaires, locaux, enseignants, emploi du temps),

- un dispositif non offert à tous les élèves, ce qui conduit certains établissements à « libérer » des élèves,

- l’axe « soutien » du dispositif majoritairement utilisé, - des difficultés à proposer réellement un contenu personnalisé en réponse à

des besoins des élèves. En effet, globalement soit le volume horaire prévu pour l'accompagnement personnalisé n’est pas encore mis en place ou est réduit à une heure dans l’emploi du temps des élèves, soit les volumes horaires n’ont pas été globalisés et conduisent à des situations complexes (une spécialisation très contraignante : exemple un à deux enseignants pour une classe, un ou deux enseignants de l’enseignement général ou de l’enseignement professionnel sollicité), soit les heures ont permis des dédoublements massifs (contraire à l'idée même d'accompagnement personnalisé), soit des espaces - temps ont été aménagés dans l'emploi du temps pour mettre en place ces dispositifs mais le contenu est partiellement "vide" pour le moment par manque d’engagement des équipes. Des observations in situ montrent que certains enseignants n’ont pas encore perçu le sens de l’accompagnement personnalisé, voire ont du mal à dépasser le cadre de leur discipline pour envisager un nouveau mode de relationnel avec les élèves. De même, l’analyse de certaines pratiques laisse penser à une mauvaise interprétation du dispositif par les équipes : par exemple, proposer des renforcements professionnels de cuisine pour les élèves de bac pro commercialisation et services en restauration et inversement), proposer des séances pour un ensemble de classes dans le cadre d’un projet éducatif ou encore préparer un livret d’observation dans le cadre d’une semaine de découverte en entreprise, proposer un renforcement en gestion dès le début d’année sans justification, un atelier sur le vocabulaire professionnel en cuisine, sur l’analyse sensorielle, sur les expressions culinaires et origines du vocabulaire, …). Même si des difficultés persistent (par exemple, la reproduction de modèles

empiriques d’aide type l’aide individualisée, le manque de souplesse des emplois du

temps ou de flexibilité du dispositif , parfois le manque d’engagement des équipes

dans le dispositif) ou des questions demeurent (par exemple sur la traçabilité du

dispositif et la preuve à apporter du respect des heures dues aux élèves sur

l’ensemble du cursus de formation, sur la difficulté de suivi par les personnels de

direction, sur la mesure de l’efficience du dispositif : son impact sur les

apprentissages, sur les sorties sans qualification, sur l’élévation du niveau de

qualification ….), le dispositif semble s’installer progressivement et durablement

dans les établissements.

Le dispositif n’est pas mis en œuvre en CAP sauf en EREA.

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REUSSITES Des pratiques qui vont dans le bon sens … Certaines équipes (lycée Paul Arène, lycée Dumas) se sont emparées très tôt de ce dispositif et en ont fait un véritable support de personnalisation des parcours de formation et d’accompagnement dans les projets personnels et professionnels des élèves. En fonction d’un diagnostic mené à l’entrée de la formation (entretiens individualisés, …), des ateliers sont proposés en réponse aux besoins des élèves. L’accompagnement personnalisé répond également à la nécessité d’assurer un continuum de formation entre les cycles (collège – voie professionnelle dans ce cas) : ainsi, les équipes portent en début d’année un œil plus attentif au positionnement de l’élève par rapport au palier 3 du socle. Dans certains cas, l’accompagnement personnalisé touche tout ou partie de l’établissement en créant des synergies entre les enseignants et entre les filières de formation. Pour la mise en œuvre du dispositif, les établissements ont eu majoritairement recours à une mise en barrette des enseignants de différentes disciplines sur une plage horaire unique. Les ateliers proposés se répartissent globalement dans les quatre axes du dispositif :

- atelier d’aide « méthodologique » (apprendre à travailler seul / en équipe, rechercher exploiter une information, évaluer ses progrès et ses apprentissages, sensibilisation aux dérives d’internet, …)

- atelier d’aide à « l’orientation, à l’insertion sociale et professionnelle » : adopter un comportement responsable (SST), se repérer dans son parcours de formation, entretiens personnalisés et rencontre avec des parrains de promotion, préparation des PFMP, …)

- atelier de « soutien » : assurer un soutien (mathématiques, anglais, français en référence au palier 3 du socle), comportement responsable (ergonomie).

- et atelier d’« approfondissement » (deuxième langue vivante pour des élèves de cuisine en section européenne, théâtre, développement durable, …)

Souvent, les établissements qui réussissent le mieux sont ceux pour lesquels les équipes ont peu de diversité dans leurs classes et/ou niveaux d’enseignement.

Axes de progrès (A partir des échanges lors du séminaire consacré à l’accompagnement personnalisé - Ecole internationale de Manosque (30 novembre 2012).

CIBLE : apprenant

L’implication de l’élève dans le dispositif est déterminante. Tout doit être fait pour que l’élève change la conception qu’il se fait du dispositif et en use comme d’un levier dans son parcours, ce qui implique :

- une forte capacité d’écoute des acteurs du dispositif - une réponse à ses besoins - un besoin d’accompagnement, via ses pairs (par d’autres élèves) ou des adultes

(tuteurs, parrains, …) - une aide à la construction de son identité par un travail sur la connaissance de soi,

son estime de soi - un besoin de responsabilisation - des marges d’autonomie dans le choix des ateliers, par exemple sur le modèle du

« Droit individuel de formation » avec une partie d’horaires globalisés à utiliser à son initiative

CIBLE : équipe éducative

- Changer de paradigme : o la difficulté scolaire ne relève pas uniquement de l’élève et de son

environnement, le système et ses acteurs en sont pour partie responsables. De ce fait, l’accompagnement personnalisé relève d’une responsabilité

Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH

collective, et implique une réponse collective. o L’accompagnement personnalisé concerne tous les élèves, et est en rupture

nette avec les dispositifs antérieurs connus sous des termes différents d’aide individualisée, de modules, … Le dispositif au-delà des aspects d’aide méthodologique, de soutien ou d’approfondissement, permet d’éclairer le parcours et de guider l’élève dans son projet personnel et professionnel.

- Changer de posture : l’accompagnement personnalisé implique une plus grande écoute de l’élève de la part des enseignants, et des postures de côte-à-côte et non de face-à-face. La pratique des entretiens individualisés constitue le fil conducteur du dispositif, et ce dès l’accueil dans l’établissement.

- Intégrer le dispositif dans les apprentissages, pour donner du sens et de la cohérence.

o viser les compétences du socle commun, et/ou les compétences des programmes des enseignements généraux et/ou les compétences professionnelles (en voie professionnelle)

« Il faut internaliser le traitement de la difficulté scolaire, et donner les compétences nécessaires aux élèves pour réussir, en matière de méthodes de travail, … ».

o positionner les élèves par rapport aux compétences visées au départ et à la fin de l’action pour mesurer le progrès réalisé

o proposer des formes d’autoévaluation pour impliquer l’élève dans ses apprentissages. Dans la continuité de l’innovation portée par la validation du brevet informatique et internet, la validation des compétences visées par chaque atelier pourrait être à l’initiative de l’élève (il demande la validation de telle ou telle compétence en apportant la preuve de sa maîtrise).

- Ouvrir le dispositif : o à tous les acteurs de l’établissement (à tous les enseignants et toutes les

disciplines, et plus encore à tous les membres de la communauté éducative élargie : COP, CPE, assistants pédagogiques, personnels administratifs, techniciens ouvriers de service, …), proches de l’établissement (par exemple des pratiques d’échanges de services entre une école – un collège, un collège – un lycée, un lycée – une université d’un même secteur) et hors de l’établissement (étudiants, professionnels, acteurs du monde associatif, experts ou spécialistes, …retraités, …).

De même, les pratiques de tutorat entre élèves ou enseignant – élève se révèlent particulièrement adaptées dans le dispositif.

o aux élèves eux-mêmes en les responsabilisant. Cette responsabilisation peut également prendre la forme d’un choix d’ateliers laissé aux élèves sur une période donnée.

- Communiquer et faire partager l’intérêt du dispositif auprès des élèves, des familles - Exploiter la diversité du dispositif dans toutes ses composantes d’aide

méthodologique, soutien, approfondissement et aide à l’orientation et à l’accompagnement du projet personnel et professionnel.

- Aborder différemment son enseignement : la notion de parcours implique de penser le système comme un tout cohérent, ce qui suppose :

o des éléments de continuité pédagogique entre les cycles et les paliers du socle. Le livret personnel de compétences doit constituer un support de cette continuité.

« On ne plus vivre sur cette séparation institutionnelle : nous devons apprendre à penser cette continuité, au moins sur la dimension de la continuité pédagogique »

o un travail d’anticipation pour apporter aux élèves les outils et les ressources nécessaires pour réussir dans la suite de son parcours

« Le système ne peut pas se satisfaire d’une conception du lycée qui serait renfermé sur lui-même, peu attentif aux difficultés rencontrées par les élèves dans la poursuite de ses études … ». Ce travail d’anticipation vaut également entre les cycles de l’école, de l’école au collège, du collège au lycée et lors des passerelles, par la mise en place de stages de type mise à niveau sur des compétences et des connaissances indispensables à la réussite de l’élève.

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o de l’innovation NB : Au sens d’innovation, il faut entendre toutes les dispositions prises pour provoquer des ruptures avec des conceptions ou des pratiques courantes : un enseignant – une classe, un enseignant - un horaire annualisé, un enseignant – une discipline, des enseignants – un établissement, etc. Pour satisfaire aux objectifs de réussite de tous, de nouvelles pratiques pédagogiques s’imposent. A côté des formes d’enseignements plus collectifs, le dispositif de l’accompagnement personnalisé ajoute une approche plus centrée sur l’élève et son projet. C’est un levier fort d’innovation pédagogique, de réflexion collective pour la mise en œuvre de solutions adaptées à chaque besoin d’élèves. Tous les outils peuvent être exploités, et en premier lieu le numérique.

- S’autoriser au cours de cette période l’idée d’un parcours itératif au sens de mise en place des actions et mesure au fur et à mesure des effets de manière à réguler le dispositif dans sa globalité

CIBLE : équipe de direction

- Prendre conscience que le dispositif ne peut être modélisé car profondément dépendant du local : des élèves accueillis, des forces en présence (ses acteurs …), de la spécificité de l’établissement

- Faire du conseil pédagogique l’instance clef de la mise en œuvre du dispositif de l’accompagnement personnalisé, et penser le dispositif sur l’ensemble du cursus de formation

Le dispositif de l’accompagnement personnalisé doit également pouvoir se nourrir des besoins exprimés par les élèves, via leurs instances représentatives (conseil de vie lycéenne)

- Laisser des marges de manœuvre aux équipes pour aider à la mise en œuvre de pratiques innovantes

- Permettre à l’accompagnement personnalisé de traverser le système éducatif, et en particulier instaurer ce dispositif au niveau CAP (en globalisant les horaires d’aide individualisée et de PPCP, les activités de projet étant à l’instar des pratiques en baccalauréat professionnel, inclues dans les enseignements obligatoires)

- User de toutes ses marges d’autonomie pour : o globaliser les horaires à l’échelle d’un établissement, pour apporter une plus

grande souplesse dans la mise en œuvre du dispositif o aligner le dispositif sur tout ou partie des élèves, d’un même niveau

(alignement horizontal), d’une même filière ou filières partageant des éléments communs (alignement vertical) voire d’un même établissement en jouant les synergies

o responsabiliser les acteurs en nommant des référents du dispositif par alignement ou par classe

o jouer sur les tailles des groupes en fonction des besoins des élèves, pour permettre des soutiens à effectifs réduits mais également des approfondissements auprès d’un large public, par exemple dans le cadre d’une conférence , …

o anticiper la mise en œuvre du dispositif en permettant des temps de concertation en équipe

o agir sur le principal levier du dispositif : l’emploi du temps, par un assouplissement du cadre, des mises en barrettes et la constitution d’espaces pédagogiques prétexte à côté des temps disciplinaires :

à des pratiques décloisonnées (co-animation, enseignements intégrés ou liés, …)

à des positionnements stratégiques de l’accompagnement personnalisé au cœur de l’emploi du temps (et non en périphérie)

- Etre le garant d’une traçabilité des ateliers suivis par l’élève tout au long de son parcours, tant en terme de contenus que de durée

- Engager les équipes dans des pratiques d’évaluation systématique de la pertinence

Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH

de chaque dispositif : valeur ajoutée du dispositif sur les apprentissages (taux de maîtrise des compétences, …), sur le décrochage scolaire (sous toutes ses variables dont l’absentéisme), sur le taux d’insertion, sur le taux de réussite dans l’enseignement supérieur, ….

- Renforcer les compétences professionnelles des enseignants sur la conduite des entretiens individualisés (sur le modèle de l’entretien annuel, des bilans de compétences)

- Installer durablement dans les pratiques les séminaires d’accueil et de consolidation du projet personnel et professionnel de l’élève (passer de quelques jours actuellement à plusieurs semaines).

- Exploiter tout le potentiel de chaque acteur de la communauté éducative. S’agissant des enseignants, leur inscription dans le dispositif de l’accompagnement personnalisé devrait s’appuyer sur leurs compétences (et notamment celles développées hors du cadre scolaire) et non uniquement sur leurs disciplines d’affectation. En cela, l’accompagnement personnalisé constitue une nouvelle opportunité dans des pratiques de gestion des ressources humaines renouvelées.

Prise de notes (extraction au format word de la carte conceptuelle) - DH

Annexe : extrait Livre bleu (filière Hôtellerie Restauration, académie d’Aix Marseille)

Enjeux Les tentatives de rapprochement entre les enseignements, récurrentes dans l’histoire récente du système éducatif, se sont souvent heurtées, au-delà de corporatismes et d’idéologies, à la structure même de l’organisation horaire des enseignements matérialisée dans l’emploi du temps. Si aujourd’hui, le dispositif de l’accompagnement personnalisé bouscule la rigidité de cette organisation horaire, il constitue un premier levier d’assouplissement des emplois du temps. Cette modularité donnée pour partie à l’emploi du temps constitue un véritable enjeu dès lors que les grilles horaires ajoutent aux côtés des enseignements disciplinaires, des dispositifs transversaux (comme le sont l’accompagnement personnalisé et les activités de projet) et des masses horaires globalisées. Si la répartition des volumes horaires d’enseignement relève de l’entière autonomie de chaque établissement, il faut croire que le verrou de l’emploi du temps, une fois levé, pourra permettre aux enseignants de s’engager dans de véritables innovations dans l’esprit de la rénovation. Sans remettre en cause la légitimité de chaque discipline, leur regroupement participe de la volonté de créer des ponts signifiants entre les enseignements et du renforcement du travail en équipe. C’est un acte fort par ce moyen de rompre avec des modes de fonctionnement cloisonnés, des clivages d’un autre temps entre enseignement professionnel et enseignement général.