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UFR de Droit, d’Economie et de Gestion UFR de Lettres, Langues et Sciences humaines
Année universitaire 2011-2012
DIAGNOSTIC TERRITORIAL
JEUNESSE (11-18 ans) PAYS VALLEE DE LA SARTHE
Comment aborder la jeunesse (11-18 ans) et valoriser le
potentiel que représentent les jeunes pour le territoire du
Pays Vallée de la Sarthe ?
Rapport de stage
Stage réalisé du 2 avril au 14 septembre 2012 auprès du Pays Vallée de la Sarthe
Samuel BRIAND
Master 2 Chargé de Développement : Entreprises et Territoires
Tuteur professionnel : Maude LAURENT, Chargée de mission LEADER
Tuteur universitaire : Emmanuel BIOTEAU, Maître de Conférences en Géographie
2
Remerciements
Je tiens à remercier les personnes qui ont pu me conseiller, m’orienter et me soutenir
durant mon stage et dans la réalisation de mon rapport de stage.
L’Université d’Angers et l’ensemble de l’équipe pédagogique du Master 2 Chargé de
Développement : Entreprises et Territoires ;
Monsieur Emmanuel Bioteau, maître de conférences en Géographie à l’Université
d’Angers, tuteur de mon stage et co-responsable de ma formation, pour ses conseils précieux
durant l’année universitaire et dans l’élaboration du rapport de stage ;
Le Pays Vallée de la Sarthe et son directeur Monsieur Cédric Sillitto, pour m’avoir
accueilli et permis de réaliser ce stage de fin d’études dans de bonnes conditions ;
Mme Maude Laurent, chargée de mission animation du programme LEADER au Pays
Vallée de la Sarthe, tutrice de mon stage, pour sa disponibilité, son soutien sans failles, sa
confiance et ses conseils tout au long du stage ;
Mme Brigitte Pamart, responsable de territoire pour la Caisse d’Allocations Familiales
et Monsieur Noël Tellier, maire de Louplande, pour leur disponibilité et le suivi tout au long du
stage ;
L’ensemble des personnes rencontrées durant l’enquête, qu’il s’agisse des élus, des
techniciens, des responsables d’associations ou des jeunes.
L’ensemble des techniciens et chargés de mission du Pays Vallée de la Sarthe, pour leur
bonne humeur communicative et les nombreux conseils qu’ils ont pu me donner. Mention
spéciale pour Monsieur Florent Pougnaud, chargé du programme local de prévention des
déchets, sa raquette et ses balles sans lesquelles ce stage n’aurait pas eu la même saveur !
3
Table des matières
Remerciements……………………………………………………………………………………...……....2
Introduction………...……………………………………………………………………………………….5
I. ELEMENTS DE CADRAGE ................................................................................................................. 6
A. DEFINIR LA JEUNESSE ........................................................................................................................ 6
Les images de la jeunesse dans la société française .................................................................. 6
La jeunesse, un continuum ....................................................................................................... 7
Effet d’âge, effet de génération ? ............................................................................................. 7
Une jeunesse ou des jeunesses ? .............................................................................................. 8
B. REGARD SUR LES POLITIQUES DE JEUNESSE EN FRANCE DEPUIS LES ANNEES 1980......................................... 10
La focalisation sur l’insertion des jeunes et l’éclatement des dispositifs .................................. 10
La territorialisation des politiques de jeunesse ....................................................................... 11
C. LE PAYS VALLEE DE LA SARTHE, UN TERRITOIRE ATTRACTIF A DOMINANTE RURALE ET PERIURBAINE .................. 13
Un territoire connecté aux grands réseaux de transports ....................................................... 13
Un emploi local multipolaire, marqué par l’industrie .............................................................. 15
Un territoire au fort dynamisme démographique ................................................................... 16
D. LE PAYS VALLEE DE LA SARTHE, UNE STRUCTURE EN FAVEUR D’UN DEVELOPPEMENT LOCAL COHERENT ............. 18
L’origine et le rôle des Pays en France .................................................................................... 18
Naissance et composition du Pays Vallée de la Sarthe ............................................................ 18
Missions et organisation du Pays Vallée de la Sarthe ............................................................. 20
II. METHODOLOGIE ET PROTOCOLE DE TRAVAIL .............................................................................. 23
A. 1ER ETAT DES LIEUX DE LA JEUNESSE SUR LE PAYS VALLEE DE LA SARTHE ...................................................... 23
Le Pays Vallée de la Sarthe, un territoire jeune ....................................................................... 23
Une offre de formation modeste pour les jeunes du territoire................................................. 24
Une dynamique d’animation jeunesse hétérogène sur le territoire ......................................... 26
B. PRESENTATION DE LA MISSION .......................................................................................................... 29
L’origine et les objectifs de la mission..................................................................................... 29
Les attendus et perspectives du travail ................................................................................... 29
C. LA METHODOLOGIE SUIVIE ............................................................................................................... 30
Le cheminement méthodologique .......................................................................................... 30
La série d’entretiens : une vision riche de la jeunesse… ........................................................... 32
…et représentative du territoire ?........................................................................................... 33
L’analyse des entretiens et le choix de la problématique ........................................................ 34
Les outils utilisés et les difficultés rencontrées ........................................................................ 34
III. DEVELOPPER LE TERRITOIRE DU PAYS VALLEE DE LA SARTHE AVEC LES JEUNES, LEURS PROJETS
ET CEUX QUI LES ACCOMPAGNENT ...................................................................................................... 36
A. ASSURER LA COHERENCE DE LA PRISE EN COMPTE DES JEUNES, EN DEVELOPPANT LA COOPERATION DES ACTEURS
DU TERRITOIRE ...................................................................................................................................... 36
4
Impulser une dynamique de réseau « jeunesse » : dépasser l’inertie liée à la méconnaissance
des acteurs du territoire ................................................................................................................ 36
Assurer la lisibilité et l’efficacité des services des collectivités en lien avec la jeunesse ............ 39
B. ORIENTER LA REPONSE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA PARTICIPATION ACTIVE DES JEUNES DU TERRITOIRE ............ 41
Associer activement les jeunes à la vie locale : favoriser le contact, l’expression et la prise
d’autonomie des jeunes ................................................................................................................. 41
Informer, orienter et accompagner les parents dans leur rôle éducatif ................................... 45
C. PERMETTRE L’ANCRAGE TERRITORIAL DES JEUNES EN DEVELOPPANT LEUR MOBILITE ........................................ 49
Favoriser l’épanouissement des jeunes durant leur temps libre .............................................. 49
Découvrir ou redécouvrir son territoire, pour y vivre un jour ? ................................................ 52
D. PRECONISATIONS D’ACTIONS ............................................................................................................ 55
Créer et animer une commission jeunesse à l’échelle du Pays Vallée de la Sarthe ................... 56
Informer les jeunes et leurs familles ....................................................................................... 59
Développer des projets intercommunaux d’accueils de jeunes ................................................ 62
Conclusion…………………………………………………………………………………………….......65
Bibliographie………………………………………………………………………………………………67
Table des figures.……………………………………………………………………………………........71
Annexes……………………………………………………………………………..……………………...72
5
INTRODUCTION
En 2009, le Pays Vallée de la Sarthe a mené un travail de diagnostic territorial sur
l’enfance (0-10 ans) et ce travail s’est concrétisé par la création et l’animation d’une commission
enfance. Forts de cette dynamique et avec la volonté des élus du territoire de poursuivre ce
travail sur l’enfance, le Pays Vallée de la Sarthe s’est lancé en 2012, dans un diagnostic
territorial de sa jeunesse (11-18 ans). C’est plus précisément au sein de la commission Services
aux personnes animée par le Pays, que s’est matérialisée la genèse du travail en direction des
jeunes du territoire.
C’est dans ce cadre, que j’ai été accueilli en stage par le syndicat mixte ouvert du Pays
Vallée de la Sarthe pour une durée de 6 mois, entre avril et septembre 2012. J’y ai mené un
diagnostic territorial de la jeunesse (11-18 ans), où ma mission consistait en la réalisation d’un
état des lieux de la jeunesse à l’échelle du Pays. D’une part l’objectif était d’identifier les jeunes
et les acteurs de la jeunesse. Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Quels sont leurs besoins ? Et d’autre
part, sur la base de cette analyse de proposer des préconisations d’actions.
Le jeune doit être perçu comme une ressource, un potentiel indispensable à la survie des
territoires. Pour conserver les jeunes sur un territoire, il faut offrir aux familles et aux jeunes des
services publics et un temps libre de qualité. Nous retrouvons derrière cette idée, la nécessité
d’accompagner les initiatives des jeunes et les instances de participation en privilégiant les
démarches de co-construction. C’est dans cette optique, que la jeunesse pourra s’approprier son
territoire, en d’autres termes se l’attribuer et s’identifier à lui.
Avant d’aller plus loin, clarifions les notions de territoire et de jeunesse, qui sont au cœur
de cette étude. Nous définissons le terme de territoire comme « un espace socialisé, approprié
par ses habitants quelle que soit sa taille » 1
. Ici, le territoire qui nous intéresse particulièrement,
correspond au périmètre du Pays Vallée de la Sarthe. Enfin, nous considérons la jeunesse
comme une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte et nous nous focalisons ici sur
les 11-18 ans.
Le développement du propos s’articule autour de trois grandes parties. Après avoir
présenté le contexte global du travail de diagnostic territorial, l’étude porte sur la méthodologie
employée durant le stage. Enfin, la troisième partie s’intéresse aux résultats de l’étude, ainsi qu’à
la discussion et aux apports de ces résultats.
1 P.BAUD, C. BRAS et S. BOURGEAT, Dictionnaire de géographie, Paris, 1995, p 130.
6
I. Eléments de cadrage
A. Définir la jeunesse
Définir la jeunesse est une entreprise difficile qui impose la prudence. Il s’agit d’une
notion complexe, relevant de multiples représentations sociales portant sur un groupe
hétérogène. C’est pourquoi le sociologue français Pierre Bourdieu définit la jeunesse comme un
« mot » 2 en 1978. L’objectif est ici d’éclaircir la notion et les images de la jeunesse.
Les images de la jeunesse dans la société française
S’intéresser à la jeunesse, c’est prendre en compte les différents contextes historique,
politique et socio-économique qui la dépassent et qui façonnent - selon les époques - les
représentations à son égard. Il est pertinent de revenir sur la manière dont la société française
s’est représentée sa jeunesse, et sur les évolutions de son image et de sa place3.
C’est le rapport de filiation qui prédomine dans l’aristocratie de l’Ancien Régime, le
jeune existe avant tout par sa qualité de fils. Il s’inscrit dans une attente de la succession du père,
qui peut être longue. Les jeunes sont alors représentés comme des individus impatients,
frivoles et attirés par le paraître.
Le siècle des Lumières (XVIIIème siècle) combat les valeurs de l’aristocratie et impose
celles du mérite et de la construction de l’individu. Nous passons du rapport de filiation au
rapport éducatif. Désormais la jeunesse bénéficie d’une image studieuse et capable de faire
bouger les lignes autrefois établies.
Le XIXème siècle voit le triomphe de la famille bourgeoise sur le modèle aristocratique
dans sa seconde moitié. Ce siècle poursuit la mouvance amorcée par les Lumières, mais l’image
de la jeunesse est désormais associée au rapport de générations. Le romantisme laisse place au
rationalisme et à la science, faisant entrer la jeunesse dans l’ère du conformisme et de
l’encadrement à travers l’éducation (famille et école).
La conception de la jeunesse prend un tournant dans la 1ère moitié du XXème siècle,
avec l’idée de processus. Cette vison est d’abord médicale, sous l’influence de la psychologie
qui invente « l’adolescence ». La 2nde moitié du XXème siècle poursuit cette idée de transition,
2 Pierre BOURDIEU, « Entretien avec Anne-Marie Métailié », Les jeunes et le premier emploi, Paris, Association des Ages, 1978, pp. 520-530 3 Olivier GALLAND, « Sociologie de la jeunesse », Armand Colin, Paris, 2011 pour la 5ème édition.
7
privilégiant les conditions sociales de ce passage à travers le concept de processus de
socialisation.
La jeunesse, un continuum
Dans le sens commun, la jeunesse se définit comme la période de transition entre
l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. La sociologie précise quant à elle que la jeunesse est
« la phase de préparation à l’exercice des rôles adultes » 4
. Il s’agit donc d’un entre-deux flou,
qui n’offre pas à la jeunesse une existence propre.
La jeunesse – qui englobe et dépasse l’adolescence – correspond à une phase de
construction de soi. La sortie de l’enfance s’effectue autour de 10-12 ans avec l’entrée au
collège, qui constitue une étape importante. Ces jeunes que l’on peut qualifier de pré-
adolescents, entrent dans les modifications physiologiques de la puberté et affirment leur
identité. L’adolescence concerne quant à elle une période allant de 12 à 16 ans environ, où
l’individu en développement devient soi et unique. Parallèlement, il accède à la vie publique,
aspire à y obtenir une place et s’approprie les espaces publics5.
L’entrée dans l’âge adulte est marquée par de nombreux « passages » qui permettent à
l’individu d’obtenir le « statut » d’adulte. Nous évoquons ici un emploi stable, le départ du foyer
familial, le mariage et la naissance du premier enfant. Or la jeunesse s’allonge car
l’indépendance des jeunes est aujourd’hui de plus en plus retardée. Cela s’explique notamment
par l’allongement de la durée des études, le difficile accès au 1er
emploi et au logement. Le
Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC) a fixé la
limite d’âge à 30 ans pour la jeunesse, car statistiquement la majorité des individus ont terminé
leurs études et ont accédé à l’autonomie résidentielle6.
Effet d’âge, effet de génération ?
L’âge situe un individu sur l’échelle de sa vie et peut expliquer un certain nombre de
phénomènes sociaux. Si nous prenons les pratiques de temps libre, un jeune de 13 ans fréquente
en moyenne davantage les terrains de sport qu’un adulte de 45 ans (diversité ; intensité ;
4 Olivier GALLAND, « Sociologie de la jeunesse », Armand Colin, Paris, 2011 pour la 5ème édition. 5 « Espaces-Jeunes en Ille-et-Vilaine. Pour un accueil éducatif de qualité des 11-25 ans », CAF d’Ille-et-Vilaine,
DDCSPP 35 et JEUDEVI, Août 2010. 6 Catherine DUMONT, « 25 ans de politiques d’insertion des jeunes : Quel bilan ? », Conseil Economique, Social et
Environnemental, 2008.
8
fréquence des pratiques). On peut expliquer cela par une forme physique supérieure et une plus
grande disponibilité horaire pour les activités de loisirs.
La génération situe un individu à partir de sa naissance et d’un contexte historique
singulier. Par exemple, on parle de « génération internet » ou « génération Y» pour les
personnes nées entre 1980 et 2000. Il s’agit d’individus ayant grandi à l’heure du numérique et
évoluant dans un « nouvel espace-temps caractérisé par l’instantanéité, la virtualité,
l’intemporalité, la délocalisation et l’omniprésence » 7
. La génération internet ou Y, a tendance à
se distinguer de sa devancière par ses pratiques (ex : jeux vidéos) ou encore par son goût pour
l’immédiateté.
La jeunesse peut donc aussi se définir selon les logiques d’âge et de génération, qu’il ne
faut pas confondre. En effet, si les deux concepts parfois complémentaires, on change d’âge
mais jamais de génération. Cela pose la question de l’adaptabilité des politiques publiques en
matière de jeunesse, entre des décisionnaires et bénéficiaires ne faisant pas partie – ou rarement -
de la même génération.
Une jeunesse ou des jeunesses ?
L’élévation du niveau de vie et du niveau d’étude dans la 2nde moitié du XXème siècle,
a permis une certaine homogénéisation des pratiques de consommation et des modes de vie en
France. Or depuis les années 1970, les chercheurs ont montré que les inégalités se creusent au
sein d’une même génération. Ainsi, le passage à l’âge adulte se réalise dans des conditions
personnelles, sociales, familiales très différentes selon les individus. La jeunesse n’est ni
homogène ni uniforme, c’est pourquoi nous parlons aujourd’hui des jeunesses. Car, « si le cadre
est commun à tous, les jeunes sont loin d’être tous logés à la même enseigne » 8
.
Tout d’abord, la jeunesse est vécue de façon différente selon le sexe de l’individu. Si les
différences ont tendance à s’atténuer, les filles et les garçons n’évoluent pas – encore - dans les
mêmes réalités tant familiales que professionnelles. Nous pouvons évoquer le poids des
représentations sociales qui pèsent sur les jeunes filles. Cela concerne par exemple, les tâches
domestiques et familiales (ex : surveillance des frères et sœurs), mais surtout sur le plan de
l’insertion professionnelle (ex : temps partiel plus répandu).
7 Réal JACOB, « Génération Internet », Gestion 2/2002 (vol.27), p.46
8Christian BAUDELOT et Roger ESTABLET, « Une jeunesse en panne d’avenir », Daniel Cohen (dir.), Une
jeunesse difficile, Éditions de la rue d’Ulm, 2007.
9
En outre, la diversité de la jeunesse s’explique par la différence du milieu social
d’appartenance. Nous évoquons ici la différenciation du soutien - au sens large – des familles
envers leurs enfants par exemple au niveau des études (ex : aide matérielle ; mobilisation de
réseaux…). Si les enfants de cadres et d’ouvriers font partie de la même génération, peu
d’éléments les réunissent (ex : durée et type de scolarité ; pratiques culturelles ; langage…). En
effet, qu’y-a-t-il en commun entre un jeune déscolarisé depuis ses 16 ans, et un fils de cadre
fréquentant une prestigieuse Ecole ?
Par ailleurs, le lieu de vie influence largement la manière de vivre sa jeunesse au
quotidien. Par exemple, les problématiques des milieux urbains et ruraux ne sont pas les mêmes
en termes d’accès aux services (ex : commerces ; transports ; formation ; loisirs). En effet,
l’identité de l’individu se construit aussi en fonction de son territoire et des opportunités ou
contraintes concrètes qui s’offrent à lui.
Dans cette étude nous nous focalisons sur les 11-18 ans, ce qui correspond en réalité à la
partie basse de la jeunesse. Selon moi, la jeunesse correspond à la période située entre l’enfance
et l’âge adulte, où l’individu gagne peu à peu en indépendance. L’âge adulte ne correspond plus
du tout à la majorité, mais bien à l’âge de l’émancipation familiale et de l’entrée dans la vie
active à travers un emploi stable, entre 25 ans et 30 ans.
Synthèse :
- La représentation de la jeunesse reflète l’identité d’une société et/ou d’un territoire.
- Cette image évolue et s’inscrit dans un contexte global (historique ; politique ; socio-
économique ; culturel…)
- La jeunesse est un processus, une phase de transition et de construction de soi davantage
qu’une catégorie de la population…
- …car la jeunesse est très hétérogène et ses limites encore très floues.
10
B. Regard sur les politiques de jeunesse en France depuis
les années 1980
Les années 1950 voient les acteurs privés (associations et mouvements de jeunesse),
dominer le domaine de la jeunesse. En effet, les idées nées sous le Front Populaire (1936-1938),
vont s’imposer tardivement en France après la parenthèse du régime de Vichy (1940-1944). Il
faut attendre les années 1960, pour que l’Etat impulse une politique de jeunesse centralisée au
travers des piliers que sont l’école et le temps libre, ainsi que la mise en œuvre des politiques
locales de la jeunesse. Les objectifs poursuivis sont l’organisation et la protection de la jeunesse
à travers la formation de professionnels, l’installation d’équipements de proximité comme les
Maison de Jeunes et de la Culture (MJC). Or cette conception des politiques de jeunesse est
remise en question dans les années 1970, par la montée du chômage et des phénomènes
d’exclusion sociale en France.
La focalisation sur l’insertion des jeunes et l’éclatement des
dispositifs
Les 1980 voient une évolution majeure en matière de politique de jeunesse. Il s’agit
désormais de gérer une précarité de masse chez la jeunesse, dont une partie croissante sort de
l’école sans qualification. « Après l’action culturelle et l’action éducative, c’est dorénavant
l’action formatrice qui constitue l’axe central des politiques sociales en direction de la
jeunesse » 9
. Dès 1977, le gouvernement Barre lance le premier pacte pour l’emploi des jeunes.
En 1981, le rapport Schwartz préconise au gouvernement Mauroy une série de mesures pour
les jeunes comme les contrats aidés, les stages de formation mais aussi la création de la Mission
Locale en 1982. Dès lors, les dispositifs en faveur de l’insertion des jeunes se multiplient avec
par exemple le lancement des « emplois jeunes » en 1997, ou encore le Contrat Premier
Embauche (CPE) en 2006.
« La multiplication des ces mesures a contribué à l’instabilité et l’illisibilité des
politiques Jeunesse »10
. En effet, la succession des politiques en faveur des jeunes a eu plusieurs
conséquences majeures. Tout d’abord, la précarisation accrue de la jeunesse dans un contexte
de hausse du chômage, au travers du recours massif aux contrats courts et de l’absence de
perspectives à la sortie des stages et CDD. De plus, ces dispositifs placent les jeunes en dehors
9 Olivier GALLAND, « Sociologie de la jeunesse », Armand Colin, Paris, 2011 pour la 5ème édition. 10 « Les jeunes au cœur de la richesse », Livre Blanc CNAJEP, Janvier 2012.
11
du droit commun, à travers toute une série de mesures dérogatoires qui aboutissent à leur
marginalisation sur le marché du travail et dans la société.
Dès la fin des années 1970, on assiste à la stigmatisation de la jeunesse (chômage ;
délinquance…), de plus en plus représentée comme une victime ou une menace. A la différence
de nombre de ses voisins européens, l’Etat français « met l’accent sur le soutien aux familles
plutôt que sur le soutien direct aux jeunes »11
, dans l’accompagnement des jeunes vers l’âge
adulte et la stabilisation dans l’emploi. Ainsi, la solidarité familiale doit permettre aux jeunes de
sortir de l’isolement et de s’insérer. Dans les faits, cette vision à plutôt eu tendance à accentuer
la reproduction des inégalités sociales d’une génération à l’autre. Parallèlement, l’Etat organise
la décentralisation et les collectivités territoriales deviennent peu à peu les premiers acteurs des
politiques de jeunesse en France.
La territorialisation des politiques de jeunesse
Les années 1980 marquent le mouvement de la décentralisation en France, avec les lois
Deferre de 1982-1983. On assiste alors à un transfert de compétences et de ressources de l’Etat
vers les collectivités territoriales (communes ; départements ; région). En 2003, l’acte II de la
décentralisation poursuit ce processus en inscrivant le principe de subsidiarité dans la
constitution française. Ce principe confie l’action publique à la plus petite entité capable de
résoudre le problème d’elle-même. Par exemple, les départements obtiennent des compétences
obligatoires (ex : action sociale ; gestion des collèges…) au même titre que les régions (ex :
formation professionnelle ; gestion des lycées…) auxquelles s’ajoutent les compétences choisies
(ex : logement ; culture ; jeunesse…) qui redéfinissent durablement les politiques publiques de la
jeunesse en France.
Désormais, l’Etat à travers le Ministère de la jeunesse et des sports, se retire peu à peu au
profit des territoires locaux. La dynamique de territorialisation des politiques de jeunesse
concerne avant tout l’espace urbain, au titre des Politiques de la ville et de prévention de la
délinquance. Concernant l’espace rural, les petites communes n’ayant pas assez de moyens
(ressources financière ; ingénierie), « se tournent naturellement vers le département comme
centre de ressources pour les accompagner dans la mise en place des politiques jeunesses »12
.
11
Patricia LONCLE, « Politiques de jeunesse. Les défis majeurs de l’intégration », Presses Universitaires de
Rennes, 2010. 12
Jean-Claude RICHEZ, « Jeunesse, Education Populaire et politiques publiques », Intervention Publique à Nantes,
2009.
12
Or l’engagement départemental n’est pas uniforme (compétences choisies), y compris au sein de
territoires voisins et/ou similaires, car il répond à un projet de territoire singulier et à un vécu
différent des politiques de jeunesse.
La décentralisation entraîne un autre effet, celui de l’ère du partenariat et de la
contractualisation croissante. Ainsi, on passe d’une politique centralisée depuis Paris à une
gestion contractuelle et partenariale où les collectivités locales deviennent les axes centraux
du co-engagement avec l’Etat. Cette dynamique « a contribué au développement d’une
approche transversale des politiques de jeunesse » 13
. Cela se traduit notamment par le Contrat
Educatif Local (CEL) initié en 1998 qui pose la question du travail en commun entre les acteurs
de l’enfance et de la jeunesse (élus ; jeunes et familles ; services déconcentrés de l’Etat ;
organismes partenaires ; enseignants impliqués…) autour d’une politique globale, cohérente et
partagée.
Synthèse :
L’Etat investit tardivement le domaine de la jeunesse à partir des années 1960 :
- Politique de jeunesse centralisée depuis Paris…
- …articulée autour de la valeur éducative (Ecole et temps libre)
En réponse à la montée du chômage en France dans les années 1970-1980, l’Etat change
d’orientation politique en direction des jeunes :
- Politique de jeunesse centrée sur la formation et l’insertion des jeunes
à travers une succession de dispositifs…
- …et sur le soutien aux familles
Depuis les années 1980 et le processus de décentralisation, on assiste à
la territorialisation des politiques de jeunesse :
- L’Etat et le ministère de la Jeunesse et des Sports se retire peu à peu…
- …au profit des collectivités locales dans un processus contractuel
et partenarial
13 « Les jeunes au cœur de la richesse », Livre Blanc CNAJEP, Janvier 2012.
13
C. Le Pays Vallée de la Sarthe, un territoire attractif à
dominante rurale et périurbaine
Le territoire du Pays Vallée de la Sarthe14
se situe au Sud-Ouest du département de la
Sarthe au sein de la région des Pays de la Loire. Il couvre un espace géographique qui était
essentiellement rattaché à l’ancienne province du Maine. Aujourd’hui, le territoire est entouré au
Nord par le Pays de la Haute-Sarthe, à l’Est par l’agglomération mancelle et le Pays du Mans, au
Sud par le Pays de la Vallée du Loir en direction du département du Maine-et-Loire, et à l’Ouest
par le département de la Mayenne.
Le Pays Vallée de la Sarthe s’étend sur une superficie de 1150 km² et comprend 62
communes – dont une commune mayennaise - pour 5 Communautés de communes. Sa
population s’élève à 73387 habitants15
en 2012 pour une densité moyenne d’environ 60
habitants/km². Sablé-sur-Sarthe et sa Communauté de communes constituent le pôle urbain
majeur du territoire avec environ 30000 habitants.
Un territoire connecté aux grands réseaux de transports
Le territoire du Pays Vallée de la Sarthe se situe au carrefour entre le bassin parisien et
l’Ouest de la France (Bretagne et Pays de la Loire). Il ne dispose pas de pôle central, mais se
présente sous une forme multipolaire (Sablé-sur-Sarthe – La Suze-sur-Sarthe/Roëzé-sur-Sarthe –
Brûlon/Loué). En effet, les différentes villes et villages offrent un maillage urbain relativement
homogène.
Comme l’illustre la figure n°1, le territoire bénéficie d’infrastructures routières (A81
Paris-Brest, A11 Paris-Nantes) et ferroviaires (PEM16
de Sablé-sur-Sarthe et dessertes de TER
dans 4 gares du territoire) qui favorisent son accessibilité et son attractivité auprès des
entreprises et des populations. Pour exemple, nous savons que les cadres du territoire – soit un
total de 2675 personnes en 200917
- habitent pour une grande partie dans les villes voisines
d’Angers et du Mans, à seulement 30 minutes par le train. La création de la LGV18
qui permettra
14 Nombre d’informations sont extraites de la Charte de Développement du Pays Vallée de la Sarthe (2002). 15 Chiffres actualisés de 2009 - INSEE 16 PEM : Pôle d’Echange Multimodal 17 http://www.statistiques-locales.insee.fr 18 LGV : Ligne à Grande Vitesse
14
une liaison Angers-Sablé-Laval plus rapide, s’inscrit dans la continuité du développement de ce
réseau de transports, et par extension du territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
Figure n°1 : Contexte géographique et réseaux de transports
Source : Dossier INSEE Pays de Loire, n°32, Janvier 2009, p 5
Les déplacements en interne se révèlent quant à eux difficiles, notamment sur un axe
Nord-Sud. Ce constat n’est pas anodin, car il n’est pas étranger au sentiment d’isolement de
certains habitants de l’espace rural. En effet, l’accès aux services et à l’emploi sur le territoire
sont des facteurs de bien-être pour les habitants au quotidien. Sur le territoire, il n’existe pas de
pôle central comme peut l’être les villes du Mans ou d’Angers par exemple. Le territoire se
caractérise davantage par son organisation multipolaire (emplois ; services).
15
Un emploi local multipolaire, marqué par l’industrie
Le Pays Vallée de la Sarthe est un territoire ouvrier, marqué par l’industrie
agroalimentaire (ex : LDC à Sablé-sur-Sarthe) et l’industrie automobile (ex : Valéo à La
Suze-sur-Sarthe). En effet, la proportion des ouvriers atteint 50% des catégories
socioprofessionnelles du territoire et ces deux industries majeures attirent des travailleurs issus
de territoires voisins (Sarthe ; Mayenne ; Maine-et-Loire).
Figure n°2 : Le Pays Vallée de la Sarthe et ses bassins de vie et d’emplois
Source : Charte de territoire du Pays Vallée de la Sarthe, RIVIERE L, juin 2009
16
Les emplois issus de l’industrie agroalimentaire, bien que nombreux, sont à la fois
précaires (CDD ; Intérim…) et peu qualifiés. En effet, les cadres et professions intermédiaires
sont sous-représentés sur le territoire avec 16,92 % de la population active du territoire contre
18,5% en Sarthe et 19% dans la région Pays de la Loire en 200919
. Cela a un impact direct sur le
revenu des ménages, car 50% d’entre eux ont un revenu médian inférieur à la moyenne nationale
(16264 euros/an contre 18129 euros/an en 2008)20
.
Si le territoire est marqué par l’industrie, il ne l’est pas uniformément. En effet,
l’agriculture est encore bien présente, avec 2,84 % de la population active totale en 2009,
contre 1,3% en Sarthe et 1,9% dans la région Pays de la Loire21
. Pour exemple, le canton de
Brûlon – au Nord - est classé en Zone de Revitalisation Rurale (ZRR) en raison d’un haut taux
de population agricole.
Comme le révèle la figure n°2, le premier bassin d’emplois du territoire se situe autour
de Sablé-sur-Sarthe. Or, les pôles dits « ruraux » que sont La Suze-sur-Sarthe, Malicorne-sur-
Sarthe et Brûlon/Loué rayonnent respectivement sur des espaces non-négligeables. Par ailleurs,
la dynamique de l’emploi sur le territoire est animée par la grande influence de l’agglomération
mancelle, qui polarise les flux de travailleurs, de marchandises et de capitaux.
Un territoire au fort dynamisme démographique
Le Pays Vallée de la Sarthe se caractérise par la croissance continue de sa population
depuis les années 1990. Entre 1999 et 2012, la population a augmenté de 20%22
. Cela
représente la plus forte augmentation de population enregistrée dans le département sur cette
même période. La croissance de la population s’inscrit depuis le tournant des années 2000, dans
une véritable dynamique de périurbanisation, liée à la proximité de l’agglomération mancelle
au Nord-Ouest. Nous remarquons à travers la figure n°3, que les communes situées en direction
du Mans connaissent une augmentation substantielle de leur population entre 1999 et 2012.
19 http://www.statistiques-locales.insee.fr 20 CCPT – Marché public « Schéma de Cohérence Territoriale du Pays Vallée de la Sarthe » - 2012 21 http://www.statistiques-locales.insee.fr 22 Données actualisés – INSEE 2009
17
Les nouveaux arrivants sont majoritairement issus de la ville, alimentant d’autant plus la
croissance de la population du territoire, qu’il s’agit surtout de jeunes ménages avec de jeunes
enfants ou en âge d’avoir des enfants. Cette dynamique interroge la capacité de la puissance
publique à répondre aux besoins de ces néo-ruraux (ex : loisirs) et à permettre leur intégration à
la vie locale
Figure n°3 : Evolution de la population dans le Pays Vallée de la Sarthe entre 1999 et 2012
Ces dynamiques migratoires s’expliquent par l’attractivité du territoire qui offre d’une
part des logements plus abordables financièrement comparativement au Mans. D’autre part, la
possibilité de bénéficier d’un cadre de vie agréable, tout en jouissant de la proximité du Mans
(services ; emplois) et d’une certaine solidité de ses emplois locaux, bien que peu qualifiés.
18
D. Le Pays Vallée de la Sarthe, une structure en faveur
d’un développement local cohérent
L’origine et le rôle des Pays en France
Le Pays se définit comme un bassin de vie, plus petit qu’un département, qui regroupe
plusieurs intercommunalités. Institué par la loi Voynet de 1999, le Pays n’est pas un nouvel
échelon de collectivité locale mais bien un espace de coopération entre des groupements de
communes réunis autour d’un objectif de développement commun. Il s’agit d’un territoire de
projet où collectivités et acteurs socio-économiques locaux (entreprises, associations…)
travaillent ensemble au développement du territoire. Ces acteurs de terrain sont notamment
représentés par le Conseil de Développement qui émet des avis et propositions sur la politique
du Pays. Ce dernier remplit les missions d’études et de réflexions transversales qui lui sont
confiées par les collectivités, à ce titre ses prérogatives et compétences se complètent avec celles
des collectivités qui le composent.
Naissance et composition du Pays Vallée de la Sarthe
Avant la création du Syndicat Mixte du Pays Vallée de la Sarthe, l’Association pour le
Développement Touristique de la Vallée de la Sarthe (ADTVS) - créée en 1990 - assurait les
actions de développement local et la contractualisation avec les différents partenaires. A
l’époque, le tourisme était l’axe principal du développement concerté du territoire via la création
d’offres touristiques, la préservation et la mise en valeur du patrimoine naturel et bâti. Avec la
création en 2002 du Syndicat mixte et l’élaboration de sa Charte de développement, les axes
stratégiques et les programmes de développement se sont élargis (ex : Programmation
européenne LEADER + dès 2000-2007 sur le Pays).
19
Figure n°4 : Le territoire du Pays Vallée de la Sarthe en 2012
La création du Pays Vallée de la Sarthe et de sa charte de développement s’inscrit dans
une tradition du travail partenarial ancrée sur le territoire (ex : Association Erve et Vègre ;
ADTVS ; Contrats Régionaux de Développement…). Lancé dès 1999, le travail préparatoire
aboutissant à la création du Syndicat mixte en 2002, a permis d’établir à un grand schéma de
développement – validé par l’Etat et la Région Pays de la Loire – et de fixer le périmètre du
territoire. Comme le montre la figure n°4, le Pays Vallée de la Sarthe se compose de 5
intercommunalités que sont les Communautés de communes de Sablé-sur-Sarthe, de Vègre et
Champagne, des Pays de Loué, du Pays Malicornais et de la Communauté de communes Val de
Sarthe. La carte des intercommunalités évoluera dans les prochaines années, pour ne plus
compter que 3 grandes Communautés de communes au lieu de 5 comme aujourd’hui.
20
Missions et organisation du Pays Vallée de la Sarthe
Le Pays Vallée de la Sarthe - présidé par M. Marc JOULAUD et dirigé par M. Cédric
SILLITTO - impulse, conçoit, anime et coordonne la mise en œuvre d’une politique de
développement local cohérente. Outil de mutualisation des forces locales, le Pays joue le rôle de
levier du développement des intercommunalités qui le compose. Il s’attache à négocier et
appliquer les procédures nécessaires à la concrétisation de son projet de développement, à
travers la contractualisation avec les partenaires institutionnels et locaux.
Figure n°5 : Organisation du Syndicat mixte ouvert du Pays Vallée de la Sarthe
Comme l’illustre la figure n°5, le Syndicat mixte se structure autour de l’organe
décisionnaire du Comité Syndical composé de 66 élus, et du Conseil de Développement
composé d’environ 70 personnes, qui travaille en commissions et émet des propositions. Les
commissions correspondent aux domaines de compétences du Pays : le développement
économique, les services aux personnes et l’environnement. Deux élus référents sont nommés
pour chaque commission qui est animée par un ou plusieurs technicien(s) du Pays au travers de
groupes de travail.
21
Synthèse :
Le Pays Vallée de la Sarthe est un territoire :
Ouvert sur l’extérieur (Réseaux de transports)
Multipolaire (Bassins de vie et d’emplois)
Marqué par l’industrie (Agroalimentaire et Automobile)
Marqué par la croissance et la jeunesse de sa population (Périurbanisation mancelle)
Le Syndicat mixte ouvert du Pays Vallée de la Sarthe est une structure :
S’attachant à la mise en œuvre d’un développement local cohérent
Favorisant la concertation des acteurs locaux et la mutualisation de leurs forces
S’appuyant sur une ingénierie de 6 techniciens en 2012
22
Cette première partie s’est intéressée au contexte global de l’étude, aussi bien sur le plan
de l’objet d’étude qu’est la jeunesse, que sur le plan territorial. Nous sommes revenus sur la
notion de jeunesse et sur l’articulation des politiques de jeunesse en France depuis les années
1980, afin de poser les bases conceptuelles et contextuelles nécessaire à la suite du propos. Puis,
nous avons présenté de manière synthétique les caractéristiques majeures du territoire d’étude
d’une part, et de la structure du Pays Vallée de la Sarthe au sein duquel s’inscrit le travail de
diagnostic territorial.
La problématique qui structure notre travail est la suivante : « Comment aborder la
jeunesse (11-18 ans) et valoriser le potentiel que représentent les jeunes pour le territoire du
Pays Vallée de la Sarthe ? ».
Nous partons de l’idée que les jeunes représentent une ressource pour le développement du
territoire du Pays Vallée de la Sarthe, car mettre en valeur la jeunesse, c’est garantir l’avenir.
C’est pourquoi nous émettons l’hypothèse d’un destin commun entre les jeunes et leur territoire.
Dans cette optique, nous nous intéressons à la coopération entre les acteurs pluridisciplinaires de
la jeunesse, mais aussi à la participation à la vie locale des jeunes et à leur ancrage territorial à
travers les enjeux liés à la mobilité.
Mais avant de nous pencher directement sur ces questions, il convient d’une part de
revenir sur la méthodologie employée pour mener à bien ce travail de diagnostic territorial.
D’autre part, de s’intéresser de façon plus précise à la dynamique jeunesse présente sur le
territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
23
II. Méthodologie et protocole de travail
A. 1er
état des lieux de la jeunesse sur le Pays Vallée de la
Sarthe
Avant de présenter la mission et de détailler la méthodologie employée à la réalisation du
diagnostic territorial, il convient de s’attarder sur le territoire du Pays Vallée de la Sarthe sous le
prisme de la jeunesse.
Le Pays Vallée de la Sarthe, un territoire jeune
Sur la figure n°6, nous remarquons que le Pays Vallée de la Sarthe fait partie des
territoires les plus « jeunes » du département et s’inscrit dans une dynamique centre-ouest où la
part des moins de 20 ans est forte. En effet, les territoires périphériques de l’agglomération du
Mans sont jeunes. La ville du Mans et son agglomération, dispose en valeur absolue de plus de
42000 moins de 20 ans en 2009. Cependant, la part des moins de 20 ans n’y est pas aussi forte
qu’ailleurs en valeur relative. Les territoires situés au Nord, à l’Est et au Sud sont quant à eux
moins jeunes et connaissent un réel vieillissement de leurs populations.
Figure n°6 : Distribution spatiale des moins de 20 ans dans le département sarthois en 2009
24
Figure n°7 : Nombre de moins de 20 ans sur le Pays Vallée de la Sarthe en 2008 et 2009
Cdc Sablé-
sur-Sarthe
Cdc Vègre
Champagne
Cdc Pays
de Loué
Cdc Val de
Sarthe
Cdc Pays
Malicornais
Pays
Vallée de
la Sarthe
2008 7742 1646 2481 4997 1985 18851
2009 7883
(+1,82%)
1662
(+0,97%)
2552
(+2,86%)
5744
(+14,94%)
2006
(+11,35%)
19847
(+5,28%)
Source : INSEE
La part et le nombre de moins de 20 ans ne sont pas seulement élevés sur le territoire du
Pays comme le dévoile la figure n°7, mais également en rapide augmentation. En effet, le
tableau ci-dessus révèle qu’en seulement un an, entre 2008 et 2009, la population jeune
augmente vite. Cela peut s’expliquer par un solde naturel positif (nombre de naissances
supérieures au nombre de décès) et par un solde migratoire positif (arrivées de nouvelles
population supérieures aux départs de populations). Les deux facteurs étant souvent liés avec
l’arrivée de jeunes ménages avec des enfants ou en âge d’en avoir.
Cette rapide croissance des moins de 20 ans, pose la question de la réponse en matière de
modes de garde, loisirs, formation sur le territoire… Il s’agit de pouvoir répondre aux besoins
des jeunes, de plus en plus nombreux, et des familles pour aujourd’hui et demain.
Une offre de formation modeste pour les jeunes du territoire
La figure n°8 s’intéresse à la nature de l’offre de formation et à sa répartition sur le
territoire23
du Pays Vallée de la Sarthe. Nous relevons la présence de huit collèges et quatre
lycées sur le territoire, avec un partage égal entre établissements privés et publics. Notons
qu’aucun établissement d’enseignement supérieur n’existe sur le territoire du Pays Vallée
de la Sarthe (ex : Université ; Grandes Ecoles…).
On remarque que chaque Communauté de communes détient un collège (hormis Vègre et
Champagne), mais que seules les Communautés de communes de Sablé-sur-Sarthe et Val de
Sarthe disposent de lycées. Par ailleurs, trois des quatre lycées du territoire sont situés à Sablé-
sur-Sarthe. C’est un des enseignements de cette carte, l’offre de formation est essentiellement
située à Sablé-sur-Sarthe à l’échelle du Pays Vallée de la Sarthe.
23 http://www.ac-nantes.fr/
25
Figure n°8 :
Enfin, la notion de formation ne s’arrête pas nécessairement au public scolarisé. En effet,
les jeunes de 16 à 25 ans étant sortis du système scolaire ont la possibilité d’être accompagnés
dans une démarche globale d’insertion sociale par l’action de la Mission Locale. Ainsi, cette
carte montre l’articulation du service de formation au sens large, en direction des jeunes de 11 à
18 ans dans leur diversité, sur le territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
Il ne faut pas oublier qu’il existe une belle offre de formation dans les territoires voisins
comme à La Flèche au Sud et surtout au Nord-Est en direction du Mans. A l’échelle
départementale, il existe 78 collèges et 52 lycées (généraux et professionnels) privés et publics
confondus. Un grand nombre d’établissements scolaires sont situés au Mans (23 collèges et
23 lycées pour la seule ville du Mans) et dans son agglomération.
Enfin, la notion de formation ne s’arrête pas nécessairement au public scolarisé. Par
exemple, les jeunes de 16 à 25 ans étant sortis du système scolaire ont la possibilité d’être
accompagnés dans une démarche globale d’insertion sociale de proximité par l’action de la
26
Mission Locale. Ainsi, la carte ci-dessus montre l’articulation du service de formation au sens
large, en direction des jeunes de 11 à 18 ans dans leur diversité, sur le territoire du Pays.
Dans cette optique d’insertion sociale, les activités de loisirs détiennent un rôle
prépondérant pour les jeunes. Ils y développent des savoir-faire et savoirs-être, individuellement
et/ou en collectivité. Cela leur permet de s’épanouir et de se construire, au contact de leurs pairs,
dans un cadre extérieur à l’école et à la famille.
Une dynamique d’animation jeunesse hétérogène sur le territoire
La carte ci-dessous montre la réalité de l’animation jeunesse (11-18 ans) sur le territoire
du Pays en s’appuyant sur les informations obtenues lors des entretiens. La figure n°9 identifie
les structures et dispositifs d’animation qui participent à l’éducation dite « informelle24
» des
jeunes du territoire. Ces espaces mobilisent le temps libre des jeunes et favorisent activement
leur développement et leur apprentissage de la citoyenneté.
Figure n°9 :
o L’inégale répartition spatiale des services d’animation jeunesse
La carte montre que les accueils de jeunes sont concentrés dans la Communauté de
communes Val de Sarthe à l’échelle du Pays. En effet, on y retrouve cinq des huit structures
24 Par opposition à la sphère scolaire.
27
dédiées aux jeunes. La communauté de communes Val de Sarthe s’est engagée activement en
faveur de l’enfance-jeunesse en 2007 avec la prise de compétence intercommunale. C’est ici le
résultat d’une volonté politique s’appuyant sur une dynamique jeunesse préexistante et ancrée
sur ce territoire. Nous pouvons évoquer une double explication. Tout d’abord, il existe une
dynamique externe liée à la proximité de l’agglomération mancelle qui joue un rôle majeur
dans la diffusion d’une culture en matière de jeunesse, propre au milieu urbain. S’ajoute à cela
une dynamique interne, où l’exemple de la réussite du voisin peut déclencher des projets et
attentes chez les jeunes, les parents mais aussi et surtout chez les élus locaux. Sur le reste du
territoire, on retrouve deux autres structures en direction des jeunes. A Sablé-sur-Sarthe nous
retrouvons un centre de loisirs Ados à dimension intercommunale, ainsi qu’un Point Information
Jeunesse (PIJ) communal. A Brûlon, il existe un accueil de jeunes à dimension communale.
Par ailleurs, la carte révèle que deux Communautés de communes ne détiennent pas
d’accueils de jeunes sur leur territoire. Parmi les six élus rencontrés dans le cadre du diagnostic
territorial, trois ont évoqué des expériences passées en termes d’accueils de jeunes. Ces échecs
détiennent des caractéristiques communes au tournant des années 2000 et concernent des
structures en autogestion. Les locaux mis à disposition des jeunes ont tous déviés de leur
fonction et mission premières et ont été fermés à la suite de dérives (dégradations, violences,
trafics…). Sur la durée, il est nécessaire de recourir aux services d’un professionnel de
l’animation jeunesse pour assurer le bon déroulement et la pérennité de la structure. L’image
des accueils de jeunes a été durablement abîmée dans l’esprit des habitants et des élus à cause
d’une minorité de délinquants. Ainsi, aujourd’hui il existe une méfiance globale quant au
(re)développement de ces structures dédiées aux jeunes sur ces territoires.
o La diversité des politiques d’animation jeunesse sur le territoire
La carte révèle non seulement une inégale répartition spatiale de l’offre d’animation
jeunesse sur le territoire, mais aussi parmi les structures existantes, des différences multiples.
Nous évoquons ici la politique menée envers les jeunes, les créneaux d’ouverture, la gestion du
personnel d’animation…
Tout d’abord, il existe des structures communales, intercommunales et associatives.
Notons que pour chacune de ces structures, c’est la puissance publique (commune ou
Communauté de communes) qui garantit l’existence et la pérennité de ces entités (subventions ;
mise à disposition de locaux et de personnels). La relation avec la commune ou la communauté
de communes est propre à chaque structure et se construit jour après jour.
28
En outre, les accueils de jeunes du territoire se distinguent au niveau des périodes et/ou
horaires d’ouvertures au public. Quatre structures sur sept sont ouvertes durant l’année
scolaire et les petites vacances. Dans ce cas présent, l’ouverture a lieu le mercredi après-midi
et/ou le vendredi soir avec des sorties ponctuelles envisageables le samedi. Deux structures sont
ouvertes toute l’année à La Suze-sur-Sarthe et à Louplande. Enfin, il existe une troisième façon
d’envisager l’animation jeunesse à travers l’ouverture réservée aux vacances scolaires comme à
Sablé-sur-Sarthe.
Enfin selon les structures, l’animateur en charge de l’accueil de jeunes est parfois
polyvalent. Quatre structures sur sept sont dans cette situation, disposant d’un animateur à la
double casquette enfance-jeunesse. Cela permet de mieux comprendre pourquoi certains locaux
de jeunes ferment l’été par exemple, ou encore pourquoi les amplitudes d’ouverture
hebdomadaires ne sont pas plus grandes, alors même que les besoins existent chez les jeunes. A
l’inverse, la double casquette enfance-jeunesse de l’animateur peut favoriser les passerelles entre
les centres de loisirs pour enfants et ceux réservés aux jeunes. L’idée est de permettre la
continuité éducative entre le monde de l’enfance et celui de l’adolescence, afin d’accompagner
cette difficile période de changements. Mais il faut nuancer ce propos, dans la mesure où le
secteur de l’animation est marqué par un important turn-over du personnel.
29
B. Présentation de la mission
L’origine et les objectifs de la mission
Afin de répondre aux préoccupations des élus du territoire et de poursuivre le travail
mené en 2009 sur l’enfance (0-10 ans), le Pays Vallée de la Sarthe s’est lancé en 2012, dans un
diagnostic territorial de sa jeunesse (11-18 ans). C’est plus précisément au sein de la commission
Services aux personnes, animée par le Pays, que se sont matérialisés le besoin et la volonté de
travailler en direction des jeunes du territoire.
L’objectif de la mission est de proposer un état des lieux de la jeunesse à l’échelle du
Pays et d’y lancer des préconisations d’actions concrètes. L’étude répond aux principaux
questionnements suivants : Qui sont les jeunes et les acteurs de la jeunesse du territoire ? Où
sont-ils ? Quels sont leurs besoins ? Que leur propose-t-on ?
S’intéresser à la jeunesse suppose de définir à la fois les entrées principales d’étude, ainsi
que les âges de la population ciblée. Il aurait été tout à fait envisageable de travailler sur les
jeunes de 15 à 30 ans, avec comme entrées principales la santé, l’insertion professionnelle ou
l’accès au logement. Or la présente étude s’intéresse aux 11-18 ans et s’articule autour des
prismes du temps libre, de la citoyenneté et de la parentalité et de l’insertion.
Les attendus et perspectives du travail
Le travail de diagnostic territorial ne se suffit pas à lui-même, il s’agit d’un étape
essentielle répondant à une commande et offrant aux bénéficiaires des éléments concrets sur
lesquels s’appuyer. Ces éléments concrets sont à la fois quantitatifs (ex : tableaux de données ;
cartes…) et qualitatifs (observations ; préconisations…).
Ce travail ouvre la possibilité aux acteurs locaux (collectivités locales ; institutions ;
associations…) de mener des projets partenariaux sur la base d’une réflexion commune, permise
par l’identification et l’échange de ces mêmes acteurs. L’intérêt du diagnostic territorial réside à
la fois dans le chemin emprunté durant la phase d’entretiens, les résultats et pistes de
réflexions qu’il apporte, et enfin les perspectives de travail qu’il offre.
30
C. La méthodologie suivie
Le cheminement méthodologique
La méthodologie expérimentée durant ce stage se décompose en plusieurs étapes25
et
sous-étapes inscrivant la démarche dans une logique de travail ordonné.
1. La recherche documentaire :
Tout d’abord, j’ai effectué un travail de recherche documentaire durant les trois
premières semaines du mois d’avril. Cette phase est essentielle, car elle permet de poser les
bases de connaissances théoriques et d’alimenter les réflexions concernant l’objet d’étude qu’est
la jeunesse. Or ce travail de documentation s’est aussi porté sur le territoire du Pays Vallée de la
Sarthe. N’étant pas originaire du territoire, il s’est révélé primordial de saisir ses grandes
caractéristiques socio-économiques, environnementales, patrimoniales etc.
C’est aussi en participant à la vie de la structure du Pays au quotidien, et en échangeant
avec mes collègues que j’ai pu m’approcher au plus près de l’identité du territoire d’étude. Cette
phase a aussi permis la découverte de l’environnement de la structure d’accueil et des attentes de
la mission. Ces trois premières semaines sont fondamentales dans la compréhension et
l’appropriation du travail de diagnostic qui se réalise toujours au sein d’un contexte territorial et
professionnel unique. C’est aussi à cette occasion que j’ai pu identifier les acteurs à rencontrer.
2. L’enquête : méthodes et actions
La phase d’enquête s’est déroulée entre les mois de mai et juillet, avec 38 entretiens
semi-directifs réalisés en direction d’élus, institutions, associations mais aussi de groupes de
jeunes. J’ai utilisé une technique d’entretien qualitative, à l’aide d’un guide d’entretien.
L’entrevue semi-directive possède l’avantage de laisser l’interlocuteur relativement libre dans la
démonstration de ses idées, tout en assurant à l’enquêteur l’étude des thèmes qui l’intéressent
particulièrement (ex : Partenariat et dynamique de réseau). De plus, grâce à la trame contenue
dans le guide d’entretien, la comparabilité des différents résultats est possible. Ainsi, une
retranscription de chaque entretien a permis de ne pas perdre les idées, d’alimenter la réflexion
au fur et à mesure et de rédiger le rapport final.
25 Voir le calendrier de travail en annexe.
31
Si deux entretiens ont été menés par téléphone, le reste se présente sous la forme
d’entretien en « face-à-face ». Il s’agit de la technique la plus aisée pour établir un contact
rapide (ex : explication de la démarche et de ses finalités) et installer un climat de confiance
mutuel, nécessaire au bon déroulement de l’échange. Enfin, le « face-à-face » qui dure en
moyenne 1h30, permet aux deux protagonistes de s’adapter (difficultés de compréhension ;
imprévus etc.) afin de valoriser au mieux l’entretien.
Interroger des groupes de jeunes nécessite d’adapter l’entretien à ce public d’utiliser des
techniques d’animation spécifiques. En effet, il est primordial d’animer un temps d’échange
dynamique, ne dépassant pas 30 à 40 minutes, afin de pouvoir mobiliser l’attention et la
participation des jeunes.
Le choix s'est porté sur un entretien en deux étapes, en commençant par un temps
d’expression individuelle au moyen de « post-it » (voir photos n°1 et n°2). L’idée est de lancer
les jeunes dans une réflexion personnelle, dans le calme et sans l’influence du groupe. Puis, les
temps consacrés au regroupement des « post-it » par familles, amènent progressivement les
jeunes vers le débat d’idées et la prise de recul. Si les débuts sont souvent difficiles pour certains
jeunes, chacun entre à son rythme dans l’entretien.
Photo n°1 Photo n°2
"L'Assaut", Brûlon, le 08.06.2012 "La Coulée Douce", La Suze/Sarthe, le 13.06.2012
Le second temps de l’entretien, réalisé sous la forme d’un brainstorming collectif,
s’appuie sur la phase de réflexion individuelle préalable. Si la réflexion en groupe ne permet pas
aux plus timides de s’exprimer aisément, la réflexion y est riche car les idées des uns alimentent
celles des autres. Cette phase collective permet d’aller plus loin, à condition d’éviter les hors
sujets et pertes d’attention de certains participants.
32
La série d’entretiens : une vision riche de la jeunesse…
L’objectif des entretiens est de croiser la parole de trois types d’acteurs incontournables de la
jeunesse. Au total, 38 entretiens ont été réalisés en trois étapes durant dix semaines.
Tout d’abord, 6 élus ont été rencontrés afin d’offrir au diagnostic la vision la plus
représentative possible du territoire en couvrant chaque Communauté de communes. Nous avons
fait le choix de rencontrer les élus responsables de la jeunesse, afin obtenir la vision politique
des décisionnaires sur la question.
Ensuite, 23 techniciens et institutionnels ont été interrogés. Plus précisément il s’agit de
sept responsables d’associations (ex : Mission Locale Sarthe et Loir ; Familles Rurales ; Les
Pirmilous; l’Entente Sportive Val de Sarthe…). Ces structures locales ont comme particularité
de faire de la jeunesse une de leurs priorités, ainsi que de couvrir différents domaines qui nous
intéresse particulièrement (ex : la famille, les loisirs, l’insertion sociale des jeunes…). Ces
entretiens ont également concerné six responsables de services institutionnels tels que la
Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) au Mans, la Caisse d’Allocations
Familiales (CAF) et le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance
(CISPD) de Sablé-sur-Sarthe etc. Puis les entretiens se sont portés sur l’animation jeunesse, avec
les entrevues de dix animateurs et deux coordinatrices jeunesse sur le territoire. Il faut ajouter à
cela 3 participations à des journées de réseaux organisées par la DDCS dans le cadre du
« Réseau Jeunesse », par le Réseau Rural des Pays de la Loire concernant les « Activités
intergénérationnelles en milieu rural » et par le Pays Vallée de la Sarthe sur le thème des
« Ludothèques itinérantes en milieu rural ».
Enfin, 6 temps d’échanges auprès de 36 jeunes, ont été menés dans six structures
d’accueil dédiées du territoire (voir figure n°10).
33
…et représentative du territoire ?
Mesurer la significativité des entretiens menés est un exercice difficile pour lequel il est bon de
s’appuyer sur une carte afin de pouvoir prendre du recul. Ainsi, la figure n°10 montre la
répartition spatiale de l’ensemble des entretiens réalisés durant le diagnostic jeunesse sur le
territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
Figure n°10 :
Tout d’abord, les six entretiens d’élus couvrent bien l’ensemble du territoire du Pays et
permettent de mieux connaître chacune des dynamiques territoriales, tout en offrant une vision
globale permise par la rencontre de toutes les Communautés de communes du Pays.
Ensuite, la répartition spatiale des entretiens menés révèle un fort contraste au niveau
des dynamiques jeunesses entre les territoires. En effet, si certaines Communautés de
communes (Val de Sarthe et Sablé-sur-Sarthe) sont bien dotées en matière de jeunesse
(structures ; services ; personnels). D’autres territoires sont quant à eux moins dynamiques
comme le révèle le faible nombre d’interlocuteurs « jeunesse » identifiés sur le terrain.
34
Enfin, comme le montre la figure n°, la démarche des entretiens ne s’est pas limitée aux
frontières du Pays Vallée de la Sarthe. La capacité à interroger des acteurs extérieurs au territoire
est bénéfique pour ouvrir ses horizons en utilisant la méthode du benchmark. Cette méthode
permet d’analyser les expériences et réussites de territoires voisins ou similaires, pour alimenter
la réflexion des acteurs du Pays dans le domaine de la jeunesse.
L’analyse des entretiens et le choix de la problématique
Dès la fin du mois de Juillet, j’ai commencé à analyser et exploiter mes entretiens. Afin
de faire fructifier les retranscriptions d’entretiens, il m’a fallu mobiliser des grilles d’analyse.
Par exemple, j’ai utilisé la technique d’analyse AFOM26
(Atouts ; Forces ; Opportunités ;
Menaces). Cette étape du diagnostic territorial est prépondérante car elle permet de disposer sur
un seul tableau, les éléments clefs issus des entretiens et les différentes connaissances acquises
via le travail bibliographique.
La problématique est la colonne vertébrale du travail, celle qui permet de rattacher le
propos à un raisonnement ordonné. Elle s’est construite durant le mois de Juillet, à mi-parcours
du stage environ et a permis de donner une direction claire aux travaux. La problématique
retenue s’interroge sur la façon dont nous devons prendre en compte la jeunesse aujourd’hui, et
valoriser le potentiel qu’elle représente pour le territoire du Pays Vallée de la Sarthe. Ainsi nous
partons de l’hypothèse que tout jeune représente une richesse pour le territoire et une ressource
pour son développement.
Les outils utilisés et les difficultés rencontrées
Afin de mener à bien la mission, j’ai mobilisé plusieurs outils. Ainsi j’ai utilisé Word
pour réaliser du traitement de texte mais également le logiciel Excel pour créer différentes
bases de données statistiques nécessaires à la cartographie. C’est à partir d’Adobe Illustrator que
j’ai pu réaliser des cartes et schémas synthétiques. En outre, durant les entretiens menés avec
des groupes de jeunes, j’ai mobilisé différentes techniques d’animation.
Les difficultés rencontrées concernent l’accès à l’information d’une manière générale en
matière de jeunesse sur le territoire. Il s’agit d’un objet d’étude où les données sont éclatées.
Nous évoquons ici la difficulté de réunir l’information auprès des petites communes notamment
et parmi des domaines très larges (santé ; sport ; culture ; animation; citoyenneté…). Mais ces
26 Voir le tableau AFOM en annexe
35
obstacles sont surmontables en mobilisant les ressources des fédérations nationales, régionales
ou départementales (ex : associations sportives). Même si cela nécessite d’y passer beaucoup de
temps, j’ai pu réaliser une base de données dans l’optique de la création d’un support de
communication en direction des jeunes et des familles.
Synthèse :
Le Pays Vallée de la Sarthe est un territoire « jeune » qui valorise de façon
inégale le potentiel de sa jeunesse (ex : formation ; loisirs…)
Une mission de diagnostic territorial de la jeunesse réalisée au moyen d’une
méthodologie en plusieurs étapes :
- Recherche documentaire (« jeunesse » et territoire)
- Enquête (entretiens semi-directifs)
- Analyse et exploitation des entretiens
36
III. Développer le territoire du Pays Vallée de la Sarthe
avec les jeunes, leurs projets et ceux qui les
accompagnent
Cette partie du travail consacrée aux résultats du diagnostic territorial, s’articule autour
de la problématique de la prise en compte de la jeunesse (11-18 ans) et de la valorisation du
potentiel que les jeunes représentent pour le territoire du Pays Vallée de la Sarthe. Cette partie
s’appuie sur l’enquête menée durant le stage et les lectures portant sur la jeunesse.
A. Assurer la cohérence de la prise en compte des jeunes,
en développant la coopération des acteurs du territoire
Dans le sens général, la coopération « est l’action de coopérer, c'est-à-dire de participer
à une œuvre commune »27
. La capacité à coopérer dépend des liens qui se tissent entre plusieurs
acteurs différents pour réaliser un projet commun. La coopération concerne des « individus ayant
des intérêts communs de travailler ensemble avec le souci de l’objectif général » 28
.
Impulser une dynamique de réseau « jeunesse » : dépasser
l’inertie liée à la méconnaissance des acteurs du territoire
o Rompre l’isolement des acteurs de la jeunesse
Sur le territoire du Pays Vallée de la Sarthe, les acteurs de la jeunesse de communes ou
Communautés de communes voisines ne se connaissent pas ou très peu. S’il paraît abrupt
d’entamer le propos ainsi, cela correspond pourtant à une réalité vécue sur le terrain. La
méconnaissance concerne en premier lieu les professionnels de la jeunesse entre eux (ex :
animateurs). Cette absence de proximité géographique29
se ressent aussi dans les relations de
travail entre professionnels de la jeunesse et élus locaux.
Tout d’abord, les professionnels de la jeunesse expriment le besoin d’échanger sur leurs
missions et besoins respectifs. L’enjeu est majeur, il s’agit de rompre un isolement vécu au
quotidien. Pour cela, il faut réussir à dégager des espaces-temps permettant la rencontre,
27
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/coop%C3%A9ration/19056 28 http://www.cedip.equipement.gouv.fr/les-deux-formes-de-cooperation-a349.html
29 Distance métrique et symbolique qui séparent deux entités (individus ; entreprises…). Cours de Mme Isabelle
LEROUX, « Dynamiques industrielles et attractivité des territoires », M2 CDET, Université d’Angers, 2011.
37
l’identification et le dialogue des individus. Dans cette optique, la Direction Départementale de
la Cohésion Sociale (DDCS) anime depuis 2011, le « Réseau Jeunesse » des animateurs à
l’échelle départementale.
Ensuite, il faut s’attacher à développer les liens entre les élus et les professionnels de la
jeunesse. Ces derniers ont besoin de proximité dans la communication avec leurs élus référents,
pour la meilleure application possible des orientations politiques au quotidien. Par ailleurs, les
animateurs jeunesse sont ceux qui connaissent le mieux les jeunes du territoire et leurs besoins.
Ainsi, les associer en amont à la réflexion politique, doit permettre de mieux répondre aux
besoins des jeunes et des familles.
Enfin, il est nécessaire d’établir le contact entre les élus locaux et les jeunes (11-18 ans).
Les contacts distants entre jeunes et élus, creusent le fossé de l’incompréhension qui les sépare.
La jeunesse fait peur car elle évolue vite, ne se laisse pas aborder aisément et symbolise une
génération s’exprimant au travers de pratiques que l’on ne comprend pas. A travers ce constat,
c’est l’image de la jeunesse dont il est question.
o Construire une culture commune concernant les jeunes
L’action qui consiste à réunir les acteurs de la jeunesse (proximité géographique), doit
s’accompagner de la construction d’une culture commune. Pour Picq et Retour (2001), "le
préalable au développement de la coopération est de construire une représentation commune,
des objectifs partagés et des règles d’organisation propres à l’équipe et acceptés de tous". Cela
nécessite de parler le même langage (s’accorder sur des définitions communes) et de s’appuyer
sur un minimum de confiance mutuelle. Ce processus relève de l’apprentissage d’une proximité
dite institutionnelle30
. C’est seulement sur cette base, que le partage des tâches et l’articulation
d’acteurs différents est possible.
Or sur le territoire, se confrontent plusieurs visions de la jeunesse. En effet, pour un
certain nombre d’acteurs les jeunes représentent une contrainte et non pas une ressource. La
jeunesse souffre de l’image véhiculée par les médias, celle d’une population délinquante et en
crise. En 2009, il y avait près de 20000 moins de 20 ans sur le territoire du Pays Vallée de la
Sarthe. Sont-ils tous délinquants en puissance ou en acte ? La jeunesse semble stigmatisée
aujourd’hui, car sa minorité visible fait parler d’elle en mal et alimente les clichés. Mais, c’est
30 Ce qui relève de la culture, des représentations communes, des règles du jeu que l’on se donne. Cours de Mme Isabelle LEROUX, « Dynamiques industrielles et attractivité des territoires », M2 CDET, Université d’Angers,
2011.
38
oublier l’immense majorité discrète de jeunes qui s’investit dans des associations, qui prend des
responsabilités etc. Les jeunes ne sont pas simplement de futurs adultes, ce sont aussi des
individus en tant que tels, qui contribuent déjà au développement du territoire.
o Partager des projets communs
Sur la base d’une proximité géographique et institutionnelle, il est possible d’envisager
des projets communs pour la jeunesse et ainsi s’attaquer directement à l’avenir d’un territoire.
Cela peut prendre la forme d’un projet durable (ex : accueil de jeunes intercommunal), ou bien
l’organisation d’un événement ponctuel pour les jeunes (ex : grande manifestation sportive ;
festival…). Pourquoi mener des projets communs dans le domaine de la jeunesse ? L’intérêt
principal est celui de bénéficier des avantages de la mutualisation.
Nous évoquons ici d’une part la mise en œuvre d’une politique partenariale cohérente
issue d’une réflexion partagée. En effet, être capable d’associer des acteurs complémentaires est
une source de richesses dans l’élaboration et la conduite d’un projet pour et avec les jeunes. Les
acteurs concernés sont les élus, les techniciens jeunesse locaux (ex : animateurs ;
coordonnateurs), les services déconcentrés de l’Etat (ex : Education Nationale ; Direction
Départementale de la Cohésion Sociale...), les organismes partenaires (ex : Caisse d’Allocations
Familiales), les associations et les jeunes du territoire. L’objectif majeur est de développer et la
pérenniser les habitudes de travail en commun.
D’autre part, la mutualisation permet de dégager un budget solide et de solliciter des
subventions plus facilement. Au regard des moyens limités de certaines collectivités locales,
nous pouvons envisager un projet d’animation itinérante par exemple. Afin de mieux répondre
aux demandes éphémères des jeunes et à leur manque de mobilité, le développement de projets
en commun offre une souplesse supplémentaire qui est très appréciable en matière de jeunesse
(personnel d’animation ; achat ou location de matériel en commun…). En effet, la jeunesse est
un public moins captif que celui de l’enfance et la participation des jeunes est quasiment
impossible à anticiper pour les animateurs en termes d’effectifs (cf page).
39
Assurer la lisibilité et l’efficacité des services des collectivités en
lien avec la jeunesse
o Envisager la jeunesse de façon transversale
Sur le territoire, rares sont les collectivités (communes ou Communautés de communes)
qui proposent un secteur jeunesse affirmé en tant que tel. Or, le domaine de la jeunesse souffre
d’un manque de lisibilité et de visibilité à plusieurs niveaux, entre les services et envers le
public. C’est pourquoi il apparaît nécessaire de décloisonner les services des collectivités en
lien avec la jeunesse.
D’une part, travailler au contact des jeunes impose une grande disponibilité et
réactivité des services des collectivités. Une partie de la jeunesse peut être confrontée à des
crises ponctuelles (conflits ; pratiques addictives...), c’est pourquoi les professionnels de la
jeunesse doivent avoir une liberté de mouvement suffisante pour répondre rapidement à ces
besoins. De plus, les longueurs administratives ont tendance à anéantir la fragile dynamique de
projet individuel ou collectif des jeunes. En effet, les jeunes recherchent l’immédiateté et n’ont
pas le même rapport au temps que les adultes. L’impatience est généralement due à un effet
d’âge, alors que l’habitude de l’instantanéité au quotidien est plutôt due à un effet de génération,
celle d’internet.
Envisager la jeunesse de façon transversale, c’est avoir une réflexion globale sur les
problématiques pluridisciplinaires qui touchent directement les jeunes et ne pas se concentrer
uniquement sur l’animation jeunesse. Par exemple, nous pouvons citer ici la citoyenneté, la
culture, la vie associative, la santé, le logement, l’insertion etc. Or tous ces domaines sont traités
de façon trop segmentée chez les élus et dans les pratiques administratives. En effet, les besoins
des jeunes sont multiples, c’est la raison pour laquelle il faut tendre vers un guichet unique
pour les familles et un espace dédié à la prise en compte globale des jeunes. Ce raisonnement
s’applique aussi pour les partenaires, qui ont parfois du mal à identifier les interlocuteurs dans
les services des collectivités à cause de l’éclatement des compétences et des responsabilités.
40
o Lutter contre la trop grande polyvalence des personnels : l’exemple de
l’animation jeunesse.
Le secteur de l’animation jeunesse ne peut être comparé à celui de l’enfance, ni en termes
d’effectifs et de dynamique de groupe, ni en termes de finalités. En résumé, il ne s’agit pas du
même métier. Les jeunes ont besoin d’un lieu repère, dans lequel ils puissent se rencontrer et
trouver un compromis entre autonomie et accompagnement. Le travail de l’animateur
jeunesse est peu quantifiable, car il doit s’inscrire dans un processus d’accueil informel31
,
laissant une grande place à l’écoute des besoins des jeunes.
Or, nous constatons que dans nombre de cas le travail de l’animateur n’est ni connu ni
reconnu par les élus et les parents. L’animateur jeunesse doit lutter au quotidien contre les
clichés qui mettent en cause son travail. « Qu’est-ce qu’on y fait concrètement dans ce local ?
Est-ce vraiment utile ? ». La politique du chiffre n’est pas une fatalité, mais elle se nourrit de la
méconnaissance entre élus, professionnels et jeunes, ainsi que des représentations biaisées des
uns et des autres.
Cette méconnaissance globale de l’animation jeunesse à des conséquences directes sur
les missions des animateurs et leurs conditions de travail. Sur le terrain, ces animateurs qui sont
essentiellement employés par les collectivités locales (directement ou indirectement par le
financement d’associations), sont « exposés à des tiraillements politiques et à un éparpillement
des actions » 32
(ex : missions de soutien scolaire ; double casquette enfance-jeunesse etc.). La
perte de disponibilité des animateurs pour les jeunes se traduit par une perte de continuité
éducative. Les animateurs ne peuvent pas/plus consacrer autant de temps aux jeunes et à
l’extrême diversité de leurs besoins. De fait, le risque est de perdre peu à peu le lien quotidien ou
hebdomadaire, qu’ils ont pu tisser avec leurs jeunes. Or sans continuité éducative et la relation
de confiance qui va avec, la participation active des jeunes est compromise.
31 Temps sans activité structurée, propice aux échanges entre pairs et avec l’animateur le cas échéant. 32 Patricia LONCLE, « Politiques de jeunesse. Les défis majeurs de l’intégration », Presses Universitaires de
Rennes, 2010.
41
Synthèse :
Que retenir de l’idée de coopération des acteurs de la jeunesse ?
- S’appuyer sur la proximité géographique des acteurs…
- …pour construire en parallèle une culture commune (enjeu majeur de l’image de la
jeunesse)
- Sur cette base, développer des projets à dimension intercommunale afin de bénéficier
des avantages de la mutualisation
- Améliorer la lisibilité et la visibilité des services du secteur jeunesse dans une
conception transversale de la jeunesse
- Maximiser et valoriser le travail quotidien des animateurs avec les jeunes
Ainsi, il serait intéressant que le Pays Vallée de la Sarthe mette en place une commission
jeunesse à l’échelle de son territoire. Cette commission jeunesse serait alors un espace-temps de
coopération entre les acteurs du domaine de la jeunesse.
B. Orienter la réponse politique en faveur de la
participation active des jeunes du territoire
Associer activement les jeunes à la vie locale : favoriser le contact,
l’expression et la prise d’autonomie des jeunes
Nous évoquons ici la participation locale des jeunes à travers le prisme de la
citoyenneté, où l’engagement participe à « l’acquisition de la capacité à délibérer, à juger, à
choisir et à négocier »33
. A ce titre, nous partons de l’hypothèse qu’il existe un lien pour les
jeunes – dans une optique d’apprentissage de la citoyenneté - entre l’engagement politique,
social et les expériences de participation dans la famille, à l’école ou encore dans les activités de
loisirs34
.
33
Patricia LONCLE, « La participation locale des jeunes en Europe, enjeux et définition », extrait de l’ouvrage
« Pourquoi faire participer les jeunes ? », 2009. 34 Fritz OSER, Manuela ULLRICH, Horst BIEDERMANN, “Jeunesse et citoyenneté : Expériences de participation
et compétences individuelles », ECD (Education à la Citoyenneté Démocratique), Conseil de l’Europe, 2000.
42
o Renforcer la proximité éducative avec les jeunes
Afin de développer la participation active des jeunes du territoire, il faut pouvoir sortir de
la logique de consommation d’activités. Face à l’individualisme grandissant de notre société, il
est urgent de recréer du lien entre les habitants.
Les espaces « repères » que sont les accueils de jeunes, offrent à la jeunesse un cadre
alternatif à l’école ou au foyer familial pour se retrouver entre pairs. L’idée est de réserver une
place importante à l’accueil informel, qui se caractérise par des activités spontanées plutôt que
structurées, où l’animateur est plus ou moins effacé. En effet, s’ennuyer ensemble, c’est se
donner la possibilité de développer des idées ensemble. Par exemple, les premiers projets des
jeunes pourront concerner le local (ex : aménagement de l’espace ; peinture…) dans une optique
d’appropriation de l’espace, afin de se sentir chez soi.
Se sentir chez soi, c’est également pouvoir se référer à un autre adulte que ses parents en
la personne de l’animateur. Se sentir chez soi, c’est aussi et surtout pouvoir retrouver d’autres
jeunes que l’on apprécie. Or, nous savons que la dynamique de groupe est très forte pour la
jeunesse et spécifiquement pour les adolescents : « Je vais au local ados, si mon meilleur ami y
va ! », ou au contraire « je n’irai jamais au local ados tant que untel y sera ! ». C’est pourquoi
l’animateur doit veiller à l’intégration de tous et notamment des plus jeunes (11-13 ans), qui
découvrent un nouvel univers par rapport aux accueils de loisirs pour enfants.
La dynamique de groupe au sein d’un accueil de jeunes permet de s’intégrer à la vie
locale (rencontre des jeunes de la commune ; rencontre des élus…). Parallèlement, les séjours et
les sorties sont aussi de puissants vecteurs de lien social. Ce sont des temps où le contexte est
favorable à l’ouverture aux autres. De plus, les séjours permettent aux jeunes de faire
l’expérience de la vie en collectivité et de ses valeurs (ex : respect d’autrui ; tâches de la vie
quotidienne…). Sur le territoire, il existe une association qui propose un concept original aux
jeunes. Ces derniers se retrouvent chaque mercredi après-midi pour confectionner des objets à
vendre afin de financer l’association (ex : vente de roses pour la fête des mères ; vente de
chocolats confectionnés...). Ne participe aux sorties que ceux qui se sont investis au moins une
fois dans le travail en amont pour la récolte des fonds. Les idées défendues sont bien celles du
mérite et de la participation active des jeunes.
43
La proximité éducative et le contact avec les jeunes dépendent à la fois d’un espace
« repère » bien identifié par les jeunes, mais aussi de temps forts à travers des séjours ou des
sorties. Ces idées ne sont pertinentes que si elles s’inscrivent dans une démarche de co-
construction avec et pour les jeunes, favorisant la prise d’autonomie.
o Encourager l’engagement citoyen des jeunes
Alors qu’ils se reconnaissent peu dans les institutions qu’on leur propose (sphère
politique ; monde de l’entreprise...), les jeunes s’engagent autrement aujourd’hui, sur des
actions plus ponctuelles dont les résultats sont visibles à court terme dans un souci
d’immédiateté et d’estime de soi.
Avant toute chose, nous ne pouvons pas évaluer la participation des jeunes d’aujourd’hui
avec les critères issus de la génération précédente. En effet, la notion de projet apparaît plus
restreinte aujourd’hui, car il est désormais difficile de mobiliser un groupe de jeunes sur une
longue période. Ainsi, nous considérons que la volonté de s’associer et de réfléchir à une action
commune – sans aller jusqu’à sa réalisation finale - relève déjà d’un projet de jeunes. La
jeunesse reflète l’évolution de la société, marquée par un engagement de plus courte durée et la
difficulté accrue des individus à se projeter dans l’avenir (phénomènes d’éclatement familial ;
précarité…). De plus, les formalités administratives toujours plus nombreuses, ont tendance à
décourager les jeunes dans leurs initiatives.
L’engagement citoyen des jeunes peut prendre la forme d’une action « utile » pour le
territoire. Ainsi, il faut pouvoir accompagner au mieux les initiatives collectives des jeunes et
notamment celles qui touchent directement à la vie ou au patrimoine de la commune. Par
exemple, il peut s’agir de travaux ou de fresques urbaines. L’idée est de valoriser le patrimoine
bâti de la commune tout en soignant l’image de la jeunesse auprès des habitants, en rendant le
chantier visible de tous. Par ailleurs, l’engagement des jeunes peut relever d’actions culturelles
(festivals ; concerts…), de causes sociales et humanitaires (ex : 4L Trophy)…
L’engagement citoyen des jeunes peut aussi prendre un aspect plus formel, à travers la
participation aux Conseils Municipaux d’Enfants (CME) ou de Jeunes (CMJ). En 2010, il
existait 267 institutions de ce type en région Pays de la Loire, qui se classe 2ème
en France,
derrière les 292 CME et CMJ de la région Ile-de-France. Il s’agit là d’une « spécialité » locale,
car à titre de comparaison la région Aquitaine totalise 79 CME et CMJ alors que ce nombre
44
s’élève à 155 en Bretagne35
. Sur le territoire du Pays Vallée de la Sarthe, il existe à ce jour
quatre institutions de ce type. Ce sont des organes de consultation destinés aux élèves de CM2 et
6ème
, s’inscrivant dans un processus partenarial avec les établissements scolaires. L’âge des
individus concernés par le CMJ oscille entre 9 et 12 ans, alors que les mandats s’échelonnent sur
deux ans en règle générale.
Il est dommage de ne pas ouvrir aux adolescents, ces espaces d’exercice de la
citoyenneté. Si nous voulons intégrer les jeunes à la vie publique, il est nécessaire de leur offrir
une place pour qu’ils s’expriment. Or, pour qu’un maximum de jeunes adhère nous devons
proposer autre chose que la reproduction d’un Conseil Municipal en miniature, démuni de réel
pouvoir décisionnel et d’attractivité. Sinon, le risque est de voir ces instances essentiellement
investis « par des jeunes organisés et déjà aguerris à la chose publique » 36
.
Il serait intéressant que le Pays Vallée de la Sarthe, à travers l’intégration de jeunes dans
différents groupes de travail de son Conseil de Développement, montre le chemin à suivre sur la
question de la démocratie participative.
o Accompagner le monde associatif local
Assurer le développement personnel des jeunes, nécessite de soutenir l’instance de
participation que représente le secteur associatif local. Qu’elle soit artistique, culturelle ou
sportive, l’association est un lieu de socialisation privilégié pour les jeunes. Dans le sens
commun, la socialisation se définit comme « le processus par lequel l'individu intériorise les
divers éléments de la culture environnante (valeurs, normes, codes symboliques et règles de
conduite) et s'intègre dans la vie sociale »37
. Les principales instances socialisantes sont l’école,
la famille, les médias, l’entreprise, l’association etc.
Ainsi, l’activité associative doit être vue comme un support de lien social, « un moyen
d’ancrage dans la société, un outil pour accrocher le jeune, pour lui donner des repères »38
.
C’est bien la socialisation liée à la pratique associative qui permet aux jeunes de s’intégrer dans
35
Chiffres issus de l’article : « L’impact des conseils de jeunes sur les politiques municipales », Observatoire de la
jeunesse, INJEP, n°1, Septembre 2010. 36 Patricia LONCLE, « Politiques de jeunesse. Les défis majeurs de l’intégration », Presses Universitaires de
Rennes, 2010. 37 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/socialisation/73141 38
Nathalie PANTALEON, « Socialisation par les activités sportives et jeunes en difficulté sociales », Empan,
2003/3, p. 51-53.
45
la société, à travers les valeurs que l’on y acquiert, et non l’activité en elle-même. Grâce au sport
par exemple, le jeune fait l’apprentissage d’un cadre l’obligeant à composer avec un certain
nombre de règles (ex : règles de vie de groupe ; règles du jeu…).
En outre, le monde associatif est un espace privilégié pour la prise de responsabilités
des jeunes et l’apprentissage de compétences multiples (ex : sens de l’organisation ;
management d’équipes…). Il leur offre aussi la possibilité de bénéficier de formations
qualifiantes (ex : brevet d’éducateur de football). Pour les jeunes, il s’agit souvent d’expériences
qui participent activement à la définition d’un projet professionnel et/ou à la valorisation d’un
curriculum vitae.
Enfin, les associations sont des acteurs clefs de la dynamique locale et de l’identité du
territoire. En effet, la pratique associative développe le lien social entre les habitants, y compris
entre les générations. Nous savons que l’activité associative des enfants est un puissant vecteur
de rencontre et d’intégration pour les parents (ex : à travers le bénévolat), a fortiori pour les
néo-arrivants. Par ailleurs, la pratique associative et notamment sportive, permet l’identification
du jeune et de sa famille à la commune. Ainsi, le jeune défend les couleurs de son club et par
extension celles de sa commune où il vit. Voilà pourquoi il s’agit d’un enjeu majeur pour le
territoire du Pays Vallée de la Sarthe, qui connaît une rapide croissance de sa population ces
dernières années, avec l’arrivée de nombreux jeunes ménages.
Informer, orienter et accompagner les parents dans leur rôle
éducatif
La participation active des jeunes à la vie locale est un phénomène à appréhender en
tenant compte du rôle des familles. D’une part, la famille est un espace privilégié de la
socialisation et de l’éducation des jeunes individus. A ce titre, les pratiques des jeunes se
réfèrent énormément à celles des parents ou des frères et sœurs, soit dans une dynamique
d’imitation, soit en opposition dans une dynamique de rejet. D’autre part, les jeunes qui nous
intéressent ont entre 11 et 18 ans et sont majoritairement dépendants de leurs parents (ex :
logement ; études ; mobilité…). C’est pourquoi, il apparaît nécessaire à ce moment de l’étude
d’interroger la question du rôle éducatif des familles.
46
o Quels sont les problématiques rencontrées par les parents à propos
des jeunes sur le territoire aujourd’hui ?
Tout d’abord, les professionnels de la jeunesse constatent que la majorité des familles
reste relativement en retrait concernant les activités des jeunes. C’est pourquoi en matière
d’affaires sociales, nous entendons surtout les situations les plus alarmantes. Ainsi, il faut veiller
à ne pas être caricatural sur cette question. D’une manière générale, les parents sont confrontés à
un problème de communication avec leurs jeunes, alors que la famille à de plus en plus de
difficultés à se projeter dans avenir devenu incertain. Ces deux phénomènes ont des
conséquences majeures pour les jeunes eux-mêmes d’une part, et sur le développement du
territoire à travers la dynamique associative et d’animation jeunesse d’autre part.
Les parents s’inquiètent des perspectives actuelles d’insertion professionnelle et sociale
de leurs enfants, dans un contexte socio-économique morose (hausse du chômage ; baisse du
niveau de vie …). Cette angoisse concerne également la question des addictions (ex : drogues ;
alcool ; tabac). Si les problématiques de santé sont préoccupantes chez les nouvelles générations
(ex : surpoids ; suicides…), il ne faut pas surmédiatiser les menaces qui pèsent sur les jeunes.
Cette tendance générale aboutit à la surprotection des enfants et des jeunes dans notre société.
Or, les jeunes ont besoin d’une éducation qui leur permette de s’exprimer avec un minimum
d’indépendance et de faire par eux-mêmes les expériences de la vie.
Sur la question des familles, nous constatons que le territoire du Pays Vallée de la Sarthe
est touché par la croissance du phénomène de monoparentalité (voir figure n°11). Nous
enregistrons une augmentation de 75% du nombre de familles monoparentales sur le territoire
entre 1999 et 2009. Se projeter dans l’avenir est difficile lorsque les disponibilités diminuent et
que le revenu des familles devient plus instable. Pour le jeune, la monoparentalité accroît les
risques de ruptures, liées à l’éclatement du réseau social et familial, à un âge où les amis
représentent des repères. En outre, l’engagement associatif des jeunes devient plus en plus
fragile et instable, car il faut désormais pouvoir jongler avec la garde alternée et la dissociation
des lieux de vie.
47
Figure n°11: Nombre de familles monoparentales sur le Pays Vallée de la Sarthe en 1999 et 2009
Cdc Sablé-
sur-Sarthe
Cdc Vègre
Champagne
Cdc Pays
de Loué
Cdc Val de
Sarthe
Cdc Pays
Malicornais
Pays
Vallée de
la Sarthe
1999 504 80 120 248 128 1080
2009 908
(+80,15%)
140
(+75%)
222
(+85%)
464
(+87%)
157
(+22,6%)
1891
(+75%)
Source : INSEE
o Soutenir et développer les instances d’aide à la parentalité
Afin d’accompagner les parents dans leur rôle éducatif, la puissance publique se doit de
communiquer activement en direction des familles. A ce titre, les clubs de rencontres et
d’échanges entre parents et professionnels sont des opportunités non négligeables pour les
familles. Il existe un réel besoin d’accompagnement et de modes d’emplois chez les parents qui
n’arrivent pas toujours à gérer une situation avec leur(s) jeune(s) (ex : utilisation et risques
d’internet ; addictions…).
Or, ces initiatives existent déjà sur le territoire du Pays Vallée de la Sarthe à travers
l’action des collectivités locales notamment. Mais ces initiatives ne suscitent qu’un faible
engouement des familles, notamment celles qui en ont le plus besoin. Cela renvoie au principe
de non-recours, que l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) définit
comme « toute personne qui – en tout état de cause – ne bénéficie pas d’une offre publique, de
droits et de services, à laquelle elle pourrait prétendre »39
.
Comment expliquer le phénomène de non-recours aux clubs de rencontres pour parents?
Tout d’abord, ces temps d’échanges – aussi pertinents soit-ils – sont programmés après les
heures de travail entre 19h et 21h en règle générale. Or, le manque de disponibilités et les
obligations familiales des parents peuvent expliquer leur faible participation. Par ailleurs, nous
savons que certains parents ont peur d’être stigmatisés en participant à ces conférences
publiques. C’est pourquoi, le choix de l’intitulé est très important. Il se doit d’être suffisamment
large pour qu’un maximum de personnes s’y retrouve et le moins anxiogène possible (ex :
Internet et les jeunes. Que doit-on savoir ? A quoi doit-on veiller ?).
39 Philippe WARIN, « Le non-recours : définition et typologies », Odenore, Juin 2010.
48
Synthèse :
Comment agir en faveur de la participation des jeunes à la vie du territoire ?
- Renforcer la proximité et la continuité éducative avec les jeunes. Croire dans les
vertus de la vie de groupe et de l’accueil informel…
- …plutôt que de miser uniquement sur la consommation d’activités ponctuelles
- Encourager l’engagement citoyen des jeunes à travers le soutien aux projets collectifs
et l’accès à la vie publique (ex : Conseils de jeunes et non pas seulement Conseils
d’enfants)
- Assurer la vigueur du tissu associatif local, instance privilégié de la participation des
jeunes
- Aider les parents dans leurs besoins éducatifs quotidiens, à travers le développement
d’une information spécialisée sur la jeunesse
Il serait intéressant que le Pays Vallée de la Sarthe s’engage dans la création et la
diffusion d’un support informationnel, spécialisé dans le domaine de la jeunesse. Ce document
permettrait aux jeunes et à leurs parents de bénéficier rapidement des informations qui les
intéressent sur le territoire (ex : contact des structures d’animation jeunesse ; des associations
sportives et culturelles ; des instances d’aide à la parentalité ; numéros d’urgences
spécialisés…).
49
C. Permettre l’ancrage territorial des jeunes en développant
leur mobilité
Associer l’idée d’ancrage territorial et de mobilité peut paraître paradoxal de premier
abord. Après avoir expliqué ce que nous entendons par mobilité et ancrage territorial, nous
allons montrer en quoi ces notions peuvent être complémentaires pour les jeunes du territoire
du Pays Vallée de la Sarthe.
Tout d’abord, lorsque nous évoquons la mobilité chez les jeunes du territoire, nous
faisons référence à deux sortes de mobilités. Nous traitons d’une part d’une mobilité de
proximité, et d’autre part d’une mobilité ponctuelle au caractère national, européen ou
même international. Les enjeux principaux de la mobilité des jeunes concernent d’une part,
l’accès aux services (commerces ; institutions etc.), aux activités de loisirs, à l’offre de
formation et à l’emploi. Mais également, l’ouverture de leurs horizons et l’identification à leur
territoire d’origine qui permet de s’y sentir chez soi et de vouloir y vivre.
La notion d’ancrage territorial mérite elle aussi d’être éclaircie afin de ne pas créer
d’ambigüités. En matière de développement économique, nous définissons l’ancrage
territorial comme « la communauté de destin d’une firme avec un territoire […] »40
. Si notre
étude s’intéresse à la jeunesse et non au monde de l’entreprise, nous pouvons garder en tête
l’idée d’un destin commun entre les jeunes et leur territoire. La notion d’ancrage
territorial est d’autant plus intéressante qu’elle se démarque de celle d’enracinement, qui
suppose quant à elle une certaine fixité. Dans l’idée d’ancrage, retenons que l’on y trouve le
mot « ancre ». Certes, l’ancre du bateau lui permet de se stabiliser sur une position, mais elle
lui laisse la possibilité d’être mobile.
Favoriser l’épanouissement des jeunes durant leur temps libre
Pour que les individus puissent avoir et garder une bonne image d’un territoire, nous
partons de l’hypothèse que la jeunesse est une période charnière. Offrir aux jeunes une
bonne image de leur jeunesse et de leur territoire, passe notamment par un épanouissement
durant le temps libre. L’enjeu étant qu’ils ne s’y sentent pas « emprisonnés » avec l’envie
de s’y échapper au plus vite…
40Jean Benoît ZIMMERMANN, « Entreprises et territoires : entre nomadisme et ancrage territorial », Revue IRES.
2005
50
La notion de temps libre se caractérise par l’espace temporel ne se situant pas durant
les temps scolaires et professionnels. Il est usuellement considéré sans contraintes, car
également en dehors du temps physiologique (sommeil/hygiène corporelle). « Le qualificatif
libre, peut prêter à confusion, dans la mesure où la pratique de certaines activités se réalise
dans un cadre organisé et parfois porteur de contraintes» 41
. En effet, les pratiques qui y sont
associées ne sont pas caractérisées par une totale liberté.
o Les jeunes et la recherche progressive de l’autonomie…
Tout d’abord, nous devons rappeler que la jeunesse est très hétérogène et que ses
pratiques de temps libre sont très diversifiées. Par exemple, nous constatons de fortes
variations de pratiques et de besoins entre les préadolescents (10-12 ans) et les adolescents
(12-16 ans).
Nous constatons la chute de l’adhésion aux structures traditionnelles (ex :
associations sportives ; culturelles…) à la fin du collège, mais surtout au début du lycée. Cela
laisse penser que les jeunes, à mesure qu’ils vieillissent, s’éloignent des contraintes et des
cadres. Cette dynamique peut aussi s’expliquer par la baisse de la disponibilité liée à
l’avancée dans les études. En effet, la période du lycée est souvent synonyme d’une charge de
travail plus importante pour les jeunes, doublée d’une pression des résultats plus forte de la
part des parents notamment. Le lycée est aussi synonyme de plus longs déplacements
quotidiens – notamment en milieu rural - ou même d’internat pour certains. C’est pourquoi la
mobilité est un facteur déterminant pour les pratiques de temps libre de la jeunesse, et pose la
question du manque de liaisons internes de transports en commun sur le territoire du Pays
Vallée de la Sarthe. Dans ces conditions, la pratique d’une activité de loisirs régulière est
particulièrement remise en cause, d’autant que les jeunes développent de nouvelles priorités.
En effet, les jeunes fondent un grand intérêt dans le réseau amical, mais également
dans le monde virtuel. Ces deux dynamiques qui paraissent paradoxales, sont en réalité plutôt
complémentaires et ont en commun le fait qu’elles échappent aux parents. Prenons
l’exemple des réseaux sociaux, les jeunes échangent énormément avec leurs amis grâce à la
facilité de communication permise par Internet aujourd’hui. L’importance des amis pour les
jeunes se traduit aussi par « l'élargissement progressif des réseaux de sociabilité, qui motivent
de plus en plus les rencontres entre pairs, davantage de sorties et d'activités
41 Olivier DAVID, « le temps libre des enfants et des jeunes à l’épreuve des contextes territoriaux », ESO
Rennes, n°31, Mai 2011.
51
consommatoires»42
. Les jeunes évoluent vite avec l’âge, et se désintéressent des structures et
pratiques qui pourraient symboliser l’enfance, dans une logique d’affirmation de soi. Les plus
vieux d’entre eux recherchent davantage des lieux informels pour se retrouver entre amis (ex :
centre-ville ; cinéma ; bars...). Les jeunes du territoire du Pays Vallée de la Sarthe ont besoin
de pouvoir s’affirmer et de s’échapper des cadres, mais ils sont contraints par une mobilité
réduite au quotidien.
o … confrontée à la difficile mobilité quotidienne des familles
Avant toute chose, il convient de rappeler que la mobilité de proximité répond à des
logiques différentes en milieu rural. Compte tenu du public qui nous intéresse, à savoir les 11-
18 ans, nous nous focalisons sur la mobilité dite « locale », derrière laquelle se cachent les
déplacements quotidiens des jeunes et de leurs familles sur le territoire.
La mobilité d'un mineur, non motorisé, est très limitée en milieu rural. Elle est
directement liée à la disponibilité des parents et dépend de la distance entre les lieux de
travail, de scolarisation et de résidence. Ainsi, les mobilités familiales quotidiennes,
s'articulent avec ces différentes territorialités pouvant générer d'importantes tensions. Cela
renvoie à la difficile conciliation des temps professionnels des parents avec les temps
scolaires des enfants, mais aussi avec leur temps libre. Par ailleurs, ces nombreux
déplacements coûtant très cher, un certain nombre de familles est dans l’obligation d’opérer
des priorités, au détriment des pratiques de loisirs de leurs enfants.
La difficile mobilité des jeunes en milieu rural a une seconde conséquence majeure.
Malgré l’ouverture sur le monde permise par Internet, les jeunes issus du milieu rural peuvent
ressentir un sentiment d’isolement et une difficulté à s’ouvrir vers l’extérieur. Sur le
territoire du Pays Vallée de la Sarthe, les lignes de bus ne sont pas assez nombreuses, ainsi
que les trains pour pouvoir se déplacer sans les parents et leur voiture. Par exemple, cela
limite l'accès aux évènements culturels et sportifs pour les jeunes, car nous
retrouvons majoritairement ces manifestations en soirée et en ville (ex : concerts au
Mans ou à Angers…).
Ce sentiment d’isolement vécu ou perçu par les jeunes, est un élément pouvant les
pousser à faire des services urbains, une priorité de leur prochain lieu de vie (ex : commerces;
42 Olivier DAVID, "La jeunesse en milieu rural : pratiques de loisirs et politiques locales de prise en charge. Le cas de l'Ille-et-Vilaine", RESO (Rennes – Espaces et Sociétés), 2009.
52
offre culturelle et de loisirs...). Offrir à un habitant un bon souvenir de sa jeunesse vécue sur
le territoire, développe un attachement à ses racines qui peut se révéler décisif pour le choix
du lieu de résidence, au moment de l’émancipation familiale. Bien sûr cet effet est
difficilement quantifiable, mais il faut en avoir conscience. Pour que le territoire du Pays
Vallée de la Sarthe puisse continuer à se développer, voilà comment il peut réussir à garder
une partie de sa jeunesse.
Découvrir ou redécouvrir son territoire, pour y vivre un jour ?
o Ouvrir les horizons des jeunes du territoire
Ici, nous développons l’idée que la connaissance, l’appropriation et l’image de son
propre territoire, dépend aussi pour les jeunes, de l’ouverture aux autres territoires.
Quelle est l’image du territoire du Pays Vallée de la Sarthe auprès des jeunes ? Elle
semble plutôt positive comme le montre les qualificatifs utilisés par les jeunes interrogés:
"paisible"; "tranquille"; "mi-urbain, mi-rural"; "riche"; mais "isolé". Cependant, les jeunes
interrogés associent surtout le territoire à des lieux qu’ils vivent au quotidien. Tout d’abord, le
lieu le plus approprié par les jeunes renvoie au domicile familial et à un périmètre restreint
qu’ils connaissent bien, à travers les réponses suivantes : "chez moi"; "ma maison"; "ma
chambre" etc. Ensuite, le territoire leur évoque l’établissement scolaire et ses abords qu’ils
fréquentent là aussi chaque jour : "le Collège"; "le Lycée"; "la Maison Familiale". Nous
retrouvons aussi la référence aux espaces publics qu’ils s’approprient tels que "le plan d'eau";
"l'étang"; "le parc"; "la rivière"; "l'abri-bus"; "la rue" etc. Enfin, le territoire est également
associé massivement aux amis et à la famille : "les amis"; "les soirées entre amis", "les
voisins", "cousins"; "oncles et tantes" et "grands-parents".
La vision du territoire pour les jeunes a tendance à s’étoffer avec l’âge, qui permet
l’élargissement des réseaux sociaux et la fréquentation de nouveaux lieux liés aux études par
exemple. Remarquons par ailleurs, que les jeunes ne font pas référence aux institutions locales
dans leurs visions du territoire. En effet, d'une manière générale en France, les instances de
décision publique ne sont pas assez lisibles et accessibles pour les jeunes.
Ainsi, l’identification au territoire par les jeunes dépend plutôt de la trace qu’ils
peuvent laisser dans l’espace public à travers des marqueurs sociaux, comme la
personnalisation d’un local, une fresque urbaine ou encore la réalisation de travaux etc.
53
Mais l’appropriation du territoire, dépend aussi de la capacité des jeunes à s’ouvrir aux
autres territoires pour être capable de prendre du recul et de se sentir chez soi. En effet, la
mobilité d’échelle nationale, européenne ou internationale permet de redécouvrir son propre
territoire. Elle développe chez les jeunes l’ouverture d’esprit, la faculté de comparaison etc. Il
peut s’agir d’un séjour, d’un chantier de jeunes, d’un service civique, d’une œuvre
humanitaire ou encore de l’accueil de jeunes étrangers sur son propre territoire. Par ailleurs,
les jeunes sont les meilleurs ambassadeurs – entre eux - de la mobilité internationale et de ses
apports. Par conséquent, l’ouverture culturelle est autant le produit de la mobilité des jeunes,
que l’un de ses vecteurs principaux.
Si les jeunes gardent l’image d’une jeunesse épanouissante vécue sur leur territoire et
s’ils ont pu bénéficier d’activités ouvrant leurs horizons, alors ils n’ont pas de raisons de
vouloir - à tout prix - vivre ailleurs. Or, pour ce faire il faut encourager et aider la mobilité des
jeunes en matière de formation et d’accès au premier emploi.
o Accompagner l’insertion professionnelle et sociale des jeunes du
territoire
Qu’entend-t-on par insertion sociale et professionnelle des jeunes ? En quoi la mobilité
des jeunes est-elle fondamentale à ce titre, sur le Pays Vallée de la Sarthe ? C’est à ces
questions que nous proposons de répondre ici.
Par insertion professionnelle, nous entendons à la fois le parcours des jeunes vers
l’entrée dans la vie professionnelle, mais aussi le résultat de ce processus. « L’insertion
professionnelle réfère aux conditions, aux situations et aux comportements individuels face au
marché du travail et correspondant à une période étendue sur plusieurs années 44
». Compte
tenu du public qui nous intéresse, à savoir les 11-18 ans, nous nous situons surtout en amont
de l’accès au premier emploi, dans un parcours global de formation. Cependant, il ne faut pas
s’arrêter à l’accès à l’emploi, mais bien prendre en compte l’insertion des jeunes dans un
contexte social global. Ainsi, l’insertion sociale s’intéresse « aux conditions sociales de
l’entrée dans la vie adulte, incluant les questions de santé, du logement et des relations entre
les générations »45
.
44 Mircea VULTUR, « L’insertion sociale et professionnelle des jeunes ‘désengagés’. Analyse du programme d’intervention de la Réplique, Observatoire Jeunes et Société, Octobre 2003. 45 Bernard CHARLOT et Dominique GLASMAN, « Les jeunes, l’insertion, l’emploi », Presses Universitaires de
France, Paris, 1998.
54
Illustrons cette idée à travers le cas des jeunes en difficulté et/ou déscolarisés, pour
qui la situation est préoccupante aujourd’hui et depuis des années. Si parmi les jeunes
qui décrochent du système scolaire, une part est en situation d’échec scolaire, l’autre partie
est en grande difficulté scolaire pour des raisons sociales (ex : contexte familial difficile
; faibles revenus des parents…). Voilà pourquoi l’école ne peut pas tout en matière
d’éducation et de formation des jeunes. En effet, à l’image de l’action de la Mission
Locale, il faut s’attaquer de façon globale aux conditions et aux freins de l’insertion
professionnelle ET sociale de ces jeunes. C’est la raison pour laquelle, le domaine de
la jeunesse est fondamentalement pluridisciplinaire et nécessite un travail
partenarial. L’insertion professionnelle et sociale des jeunes est un enjeu majeur de notre
société, et interroge à ce titre le cas du territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
Concernant les filières techniques ou professionnelles, les jeunes se dirigent
en majorité vers Le Mans. Or, cette mobilité peut faire peur aux familles car elle
suppose une prise distance importante et précoce avec leur enfant, qui plus est pour une
grande ville. Même si la mobilité des jeunes en matière de formation suscite une certaine
méfiance, elle est la condition nécessaire de leur insertion future. Pour ceux qui
poursuivent leurs études après le lycée, ils se doivent également d’envisager une mobilité,
si cette dernière n’était pas déjà effective dès le lycée.
Au niveau des études supérieures, les jeunes du Pays Vallée de la Sarthe se
dirigent vers les pôles universitaires du Mans, d'Angers, de Rennes, de Tours ou de Nantes.
L’une des conséquences majeure est la perte de lien avec ces jeunes au niveau local, qui
ne reviennent qu’occasionnellement chez leurs familles. Ces étudiants ont désormais des
réseaux sociaux très dissociés. Ainsi, nous constatons une « fracture » entre ces jeunes
étudiants et ceux qui sont restés sur le territoire, qui y travaillent et qui y vivent. Revenir
vivre sur leur territoire d’origine, est envisageable pour ces futurs diplômés, y compris
s’ils travaillent au Mans ou à Angers. Nous avons vu que le territoire du Pays Vallée de
la Sarthe était bien connecté aux réseaux de transports (voir figure n°1). Mais cela est
d’autant plus probable, s’ils gardent une bonne image de leur jeunesse et de leur territoire.
55
Synthèse :
Comment développer le territoire du Pays Vallée de la Sarthe avec les jeunes,
leurs projets et ceux qui les accompagnent ?
- Assurer la cohérence de la prise en compte des jeunes, en développant la
coopération des acteurs du territoire
- Orienter la réponse politique en faveur de la participation active des jeunes du
territoire
- Permettre l’ancrage territorial des jeunes en développant leur mobilité
56
D. Préconisations d’actions
Créer et animer une commission jeunesse à l’échelle du Pays
Vallée de la Sarthe
o Pourquoi une commission jeunesse ?
La création d’une commission jeunesse peut être considérée comme la première des
mesures à prendre. Elle est la base d’une réflexion globale concernant les jeunes du territoire
du Pays Vallée de la Sarthe. Le travail de diagnostic a permis de croiser la parole des élus, des
techniciens et des jeunes du territoire. Or, si cet état des lieux à d’ores et déjà lancer des pistes
de réflexion et d’actions, il n’a pas permis la confrontation des acteurs et le partage de
leurs idées.
o Qui peut-on mobiliser dans une commission jeunesse ?
Animée par le Pays Vallée de la Sarthe, cette commission jeunesse40
sera composée
par des élus locaux, des professionnels de la jeunesse (CAF ; DDCS ; coordonnateurs et
animateurs jeunesse ; conseiller de la Mission Locale…), des représentants de la société civile
et du monde associatif (Familles ; Sport ; Culture). Enfin, il serait pertinent d’y associer un
groupe de jeunes, engagé dans une association et/ou susceptible de vouloir s’inscrire dans
cette démarche participative.
o Quelle méthodologie peut-on adopter ? L’exemple du Perche
Sarthois
Sur d’autres territoires, des initiatives similaires ont vu le jour récemment, comme
dans le Perche Sarthois. Ce territoire se compose de six communautés de communes et de 87
communes. Il est situé au Nord-Est du département de la Sarthe et La Ferté-Bernard (11 000
habitants), en est le principal pôle et bassin d’emploi. La mise en place d’une politique
jeunesse sur le territoire du Perche Sarthois s’est déroulée suivant la méthode suivante :
- Le contexte et la naissance de la démarche
Les actions menées en direction de la jeunesse sur le territoire du Perche Sarthois
émanent d’un travail de diagnostic et de l’interpellation des élus de différentes communes sur
la nécessité de redynamiser les accueils de jeunes. Un groupe de travail se met alors en place
40 Une liste nominative d’acteurs est proposée en annexe. Il s’agit d’une proposition s’appuyant sur la base des entretiens menés durant le diagnostic jeunesse.
57
autour d’une question centrale : « Comment accompagner les élus et les professionnels dans
la conduite d’une politique envers les jeunes ? ».
- Les premières réunions
Juin 2010 : la 1ère
réunion est volontairement réservée aux élus. L’idée est de réaliser un
brainstorming et d’échanger autour des pratiques/réalisations pour la jeunesse. Les élus ont pu
rendre compte qu’ils faisaient souvent les mêmes constats sur la jeunesse (ex : essoufflement
des accueils de jeunes ; difficulté pour l’animateur de se situer etc.)
Octobre 2010 : Lors de la 2nde
rencontre, les animateurs jeunesse rejoignent le groupe et se
met en place trois ateliers lors d’une journée de travail :
1. Qu’est-ce qui caractérise la jeunesse ?
2. Quels sont les champs d’intérêt de la jeunesse ?
3. Quelles place pour la jeunesse ? (société ; famille ; cité)
Suite à ce temps fort durant lequel les acteurs ont pu réellement faire connaissance, une
synthèse est réalisée par le comité de pilotage41
(CAF ; MSA ; DDCS ; Elus et
professionnels).
- L’intervention d’un expert
Afin d’alimenter les réflexions, l’apport de connaissance théorique est bénéfique pour
les élus, dans la compréhension des phénomènes spécifiquement liés aux jeunes. Ici, c’est le
sociologue Christophe Moreau qui réalisa une conférence/débat autour de la question de
l’animation jeunesse.
- La continuité de la démarche
La démarche reste malgré tout très fragile et peut subir des essoufflements, car le
binôme élus-professionnels manque de repères dans le travail commun.
D’Octobre 2011 à Juin 2012, le travail s’effectue en trois petits groupes libres composés
d’élus et de professionnels, selon les affinités géographiques et les thèmes travaillés. L’idée
est de formuler des politiques expérimentales, de les tester sur le terrain et de procéder à une
évaluation.
41 Son rôle est de valider des actions et faire des propositions.
58
1. Un premier groupe s’intéresse à la communication autour des politiques jeunesses
(communication interne et externe ; les outils à utiliser et leur complémentarité…).
2. Un second groupe se focalise sur la fréquentation des accueils de jeunes (faciliter le
passage du centre de loisirs aux accueils de jeunes ; développer des collaborations
entre accueils de jeunes voisins…)
3. Un troisième groupe travaille sur la parentalité (associer les parents à la politique
jeunesse ; quels sont leurs besoins et attentes ?)
La phase d’évaluation est primordiale car elle permet au groupe de bénéficier des avancées et
réalisations de chacun dans une optique de diffusion des « bonnes pratiques » entre voisins.
L’efficacité et la pérennité de la démarche en dépendent.
Synthèse :
Que permet une commission jeunesse à l’échelle du Pays Vallée de la Sarthe ?
- La réflexion à l’échelle d’un bassin de vie comme celui du Pays
- La rencontre d’acteurs d’horizons géographiques et professionnels différents
- Le partage de visions, d’idées et d’expériences autour du thème de la jeunesse
- Le lancer une dynamique de propositions concrètes et de leurs évaluations
59
Informer les jeunes et leurs familles
o Pourquoi communiquer en direction des jeunes ?
- Faire connaître aux familles ce qui existe pour les jeunes sur le territoire
Avant de vouloir créer de nouvelles structures et mettre en place de nouveaux
dispositifs pour la jeunesse, il est important de se poser une question simple. Les services
proposés à la jeunesse sur le territoire, sont-ils suffisamment connus des jeunes et de leurs
parents ? La jeunesse n’est que trop rarement considérée dans toute sa transversalité, ainsi
l’information qui la concerne est souvent éparpillée entre différents domaines (vie
associative ; sport et loisirs ; familles etc.). C’est pourquoi il est nécessaire de centraliser la
donnée qui concerne les jeunes à l’échelle d’un vaste territoire comme celui du Pays.
- Hiérarchiser et spécialiser l’information envers les jeunes
L’idée est de s’intéresser en premier lieu aux services spécifiquement réservées aux
jeunes de 11 à 18 ans. Concernant la jeunesse, les familles doivent pouvoir identifier
aisément les acteurs présents sur le territoire susceptibles de répondre à leurs besoins
spécifiques. Il est opportun de se focaliser sur la jeunesse en interrogeant tous les domaines
qui s’y rapportent directement (prévention ; animation jeunesse ; sport et loisirs ; citoyenneté ;
formation ; emploi ; etc.). Cependant, l’objectif n’est pas de constituer un annuaire exhaustif
de toutes les structures susceptibles d’accueillir des jeunes de 11 à 18 ans parmi d’autres
publics. Le but recherché est ici la spécialisation et l’immédiateté de l’information. En
effet, les jeunes et leurs parents ont aujourd’hui besoin d’être guidés vers un accès rapide à
l’information. Donner trop d’informations devient contre-productif.
o Le guide jeunesse du Pays Vallée de la Sarthe
- La pertinence d’un support concret et accessible à tous
Pour répondre aux enjeux de la communication envers les jeunes et leurs parents, nous
proposons de développer un guide. Ce support en matière cartonnée détient plusieurs
avantages par rapport à un site ou une page internet.
Tout d’abord, les familles du territoire n’ont pas toutes un accès à internet chez elles.
On le remarque au sein des accueils de jeunes, où il s’agit d’une des raisons de la présence de
certains jeunes. Ensuite, la diffusion d’un guide s’inscrit dans une démarche à la fois concrète
et rassurante pour les familles. Le guide jeunesse peut s’introduire au cœur du foyer familial,
60
et par ce biais y être approprié et consulté selon les besoins. Enfin, l’engouement pour le
virtuel détient ses limites car il est très difficile « d’exister » sur internet au regard du nombre
d’informations disponibles en ligne et de l’extrême sollicitation de l’internaute.
- Que doit-on faire figurer dans le guide jeunesse ?
Le travail de diagnostic s’est articulé autour de la problématique de la participation des
jeunes et de l’appropriation de leur territoire. Ainsi, le guide ne traitera pas d’un certain
nombre de domaines pouvant se rapporter à la jeunesse (ex : logement ; santé). Ce guide
pourra comporter 5 rubriques42
:
1- Les lieux d’information (Prévention ; Points Informations Jeunesse-Familles), de
formation et d’accompagnement vers l’emploi (Etablissements scolaires ; CIO ;
Mission Locale ; Pôle Emploi…)
2- L’animation Jeunesse (accueils de jeunes)
3- Culture, Sport et Loisirs (associations ; tickets sport-culture ; séjours…)
4- Jeunesse et Citoyenneté (informations relatives au service civique ; aux chantiers de
jeunes bénévoles ; aux mobilités européennes (ex : Point Information Europe; à la
JDC43
…)
Les coordonnées des structures seront toujours précisées dans le guide, sauf pour la
rubrique réservée aux associations sportives. En effet, il existe un très grand nombre
d’associations sportives dans les 62 communes du territoire du Pays Vallée de la Sarthe.
Ainsi, pour assurer la lisibilité globale du guide jeunesse, nous renverrons aux mairies pour
davantage de renseignements (contact ; adresse ; numéro de téléphone). L’important étant que
le jeune puisse connaître toutes les communes, où il pourra pratiquer/découvrir une activité
donnée à l’échelle du Pays Vallée de la Sarthe.
o Comment rendre efficace le guide jeunesse ?
- Associer les jeunes à la réalisation finale du document
Il ne faut pas oublier que ce document s’adresse en priorité aux jeunes. Ainsi l’aspect
visuel doit absolument pouvoir « accrocher » ce public. Nous pouvons nous inspirer d’un
certain nombre de guide jeunesse réalisés sur d’autres territoires. Certains sont austères et ne
donnent pas envie de lire, d’autres sont illisibles car surchargés de photos et dessins… C’est
42 La liste complète des structures et de leurs coordonnées est disponible en annexe. 43 JDC (Journée Défense et Citoyenneté)
61
pourquoi le mieux est de définir le format et le graphisme avec quelques jeunes du territoire.
Le but est de réaliser un support de communication qui leur soit adapté et inspiré de leurs
idées.
- Anticiper et accompagner le lancement du guide jeunesse
Afin de soutenir au mieux le lancement du guide jeunesse, il primordial de s’attacher à
communiquer en amont, pendant et en aval de son arrivée.
- Diffuser des flyers à l’attention des jeunes dans les collèges et lycées du territoire.
- Diffuser l’information aux parents, à travers les bulletins municipaux et la presse locale.
- Diffuser l’information sur les réseaux sociaux tels que Facebook, à travers les pages
professionnelles des structures dédiées à la jeunesse. Si ces pages professionnelles n’existent
pas à ce jour, il peut être intéressant de les créer – à condition de les animer ensuite - dans la
mesure où les jeunes investissent massivement les réseaux sociaux aujourd’hui.
- Créer une page internet en appui du guide jeunesse
L’efficacité du guide jeunesse peut être développée si l’on y adjoint une page internet,
hébergée par le site de la Vallée de la Sarthe. Cette dernière renverrait systématiquement au
guide jeunesse et inversement. On pourrait retrouver sur cette page internet des informations
ponctuelles – mises à jour régulièrement - qui ne soient pas visibles dans le guide jeunesse
(ex : évènements).
Synthèse :
Que doit-on retenir de l’idée de communication envers la jeunesse ?
- Il est nécessaire de faire connaître davantage ce qui existe sur le territoire pour les jeunes
- Informer aussi bien les jeunes que leurs parents
- Aller au devant des jeunes pour les informer (ex : Investir les réseaux sociaux)
- Communiquer de façon lisible et attractive en associant les jeunes dans la réalisation
du guide jeunesse.
62
Développer des projets intercommunaux d’accueils de jeunes
o Pourquoi choisir le modèle des accueils de jeunes ?
Il existe différentes façons d’envisager l’animation jeunesse, tout dépend du projet et
des objectifs que nous poursuivons. Ici nous nous situons dans une logique de participation
active des jeunes et à ce titre, l’identification d’un lieu « repère » pour les jeunes est
primordiale. Il est nécessaire qu’ils puissent bénéficier d’un espace où ils se sentent bien, à
travers l’accompagnement d’un professionnel. D’autre part, qu’ils puissent trouver une
information riche et spécialisée sans avoir la crainte d’être jugé (ex : santé ; prévention ;
loisirs…), mais aussi bénéficier de matériel dont ils ont besoin ou qu’ils recherchent (ex :
accès à Internet ; baby-foot…).
Ce lieu est aussi et surtout un espace de rencontre entre les jeunes et doit s’inscrire
dans une logique de co-construction avec le professionnel en place. C’est ici l’enjeu de
l’appropriation des lieux d’une part, mais aussi de la prise d’autonomie dans le choix des
activités. De plus, nous ne devons pas nous positionner dans une logique occupationnelle. Si
les jeunes se sentent bien dans ce local et s’ils se l’approprient, ils voudront y passer du temps
et même s’ennuyer. Or l’ennui collectif est un luxe, qui se transformera très vite en
dynamique de projets.
o Tendre vers des projets intercommunaux en matière d’animation
jeunesse
- Dépasser le morcellement communal du territoire du pays Vallée de la Sarthe
Le Pays Vallée de la Sarthe, à l’image du département sarthois, détient un maillage
communal extrêmement fin. Le grand nombre et la petite dimension des communes du
territoire, expliquent en partie le faible développement de structures en direction des jeunes.
En effet, la marge de manœuvre des communes est réduite par de plus petits moyens
(budgets) et besoins (nombre de jeunes présents) à l’échelle de la seule entité communale.
C’est pourquoi le travail à l’échelon intercommunal est pertinent car il permet la
mutualisation, condition nécessaire pour mener à bien une politique jeunesse cohérente,
dégager un budget solide, solliciter des subventions et obtenir davantage de souplesse face
aux besoins changeants des jeunes (personnel ; matériel). Il s’agit ici de se mettre autour de la
même table pour définir un projet, ses modalités pratiques de mise en œuvre.
63
- Toucher un maximum de jeunes dans les communes
Afin de valoriser au mieux le caractère jeune de la population du Pays Vallée de la
Sarthe, il est important de développer des structures et actions spécifiquement dédiées à la
jeunesse. Ce travail à dimension intercommunale détient pour principaux objectifs de
renouer le contact avec les jeunes dans les communes en résolvant – en partie – les
problématiques liées au manque de mobilité des jeunes en milieu rural.
Tout d’abord, la première étape est d’identifier et de rencontrer les jeunes des
communes susceptibles d’entrer dans une dynamique de groupe. Cette mission de
co-construction d’un projet s’effectuera en lien avec un animateur qualifié et employé par la
Communauté de communes. Afin de répondre aux besoins d’un maximum de jeunes dans les
communes, l’animateur proposera des temps d’accueils informels sur un rythme
hebdomadaire au sein d’un local laissé à disposition par chaque commune.
En outre, nous savons que pour les jeunes vivants loin des structures jeunesse du
territoire, les principaux obstacles à la participation des jeunes sont ceux du manque de
mobilité et d’accès à l’information. Voilà pourquoi, il faut pouvoir aller chercher les jeunes
là où ils se trouvent. Ainsi, il semble pertinent de réfléchir à un modèle « itinérant »,
d’organisation intercommunale de l’animation jeunesse.
Cette façon de travailler détient également un avantage non-négligeable. En effet,
l’animation jeunesse souffre du manque de disponibilités de ses animateurs, qui sont souvent
polyvalents. Miser sur un modèle d’organisation intercommunal pourra permettre de détacher
des postes d’animateurs dédiés aux 11-18 ans.
o Zoom sur « Projets Jeunes » du Pays Craonnais en Mayenne
- La genèse d’un projet d’animation sociale du territoire
L’organisation présentée ci-dessus s’inspire en partie de l’action menée par l’équipe de
« Projets Jeunes »44
dans la Communauté de communes du Pays Craonnais en Mayenne. Il
s’agit d’une association créée en 1998 suite à une réflexion menée à partir de 1996 par le
CCAS45
de Craon. Depuis 2008, c’est le CIAS46
qui a pris le relais avec le transfert de la
compétence « action sociale » vers la Communauté de communes du Pays du Craonnais.
44 http://www.projetsjeunescraon.fr/ 45 CCAS : Centre Communal d’Action Sociale 46 CIAS : Centre Intercommunal d’Action Sociale
64
L’idée motrice est de mener un projet d’animation sociale avec et pour les jeunes de
11 à 25 ans du territoire, dans le cadre de la mission « d’accompagnement des adolescents et
des jeunes adultes » du CIAS. Par ailleurs, pour répondre de façon globale aux besoins de ses
jeunes de 11 à 25 ans, le CIAS héberge la Mission Locale, le PIJ, l’Espace Emploi et Pôle
Emploi.
- L’organisation de l’action de « Projets Jeunes » sur le territoire
L’association a noué des partenariats avec l’ensemble des 11 communes de la
Communauté de communes du Pays du Craonnais et avec La Selle Craonnaise, commune qui
appartient à la Communauté de communes voisine de Saint-Aignan – Renazé. L’objectif
premier de l’association et de favoriser la participation active des jeunes à la vie locale
(initiative individuelle et collective) en développant les partenariats d’acteurs du territoire.
L’équipe d’animation professionnelle se compose aujourd’hui de trois animateurs à
temps plein, qui sont secondés durant l’année par des stagiaires, vacataires et bénévoles.
Si l’association dispose d’un local principal à Craon, « le Cékuadon », l’équipe
d’animation se déplace aussi dans les 12 communes partenaires. L’idée est de proposer
aux jeunes des espaces éducatifs au travers de l’accueil des jeunes, d’activités de
consommation, de soutien aux projets et d’actions en faveur de la parentalité et de la
prévention.
Synthèse :
Pourquoi développer des projets intercommunaux d’accueils de jeunes ?
- Croire aux vertus de l’accueil informel à travers les accueils de jeunes
- Mutualiser les idées, les expériences et les coûts
- Mieux connaître les jeunes, les informer, les accompagner et développer leur participation
- Répondre aux problématiques de mobilité de la jeunesse en milieu rural
65
CONCLUSION
Le Pays Vallée de la Sarthe est un territoire marqué par la jeunesse d’une population
qui augmente fortement et rapidement ces dernières années. Le dynamisme du territoire
l’amène à se préoccuper activement des jeunes, qui symbolisent non pas seulement son
avenir, mais aussi son développement actuel. Pour les jeunes, de nombreuses initiatives
existent sur le territoire, mais leur plus large diffusion se heurte aujourd’hui au manque
d’interconnaissance de ses acteurs. Les élus et professionnels de la jeunesse ont besoin
d’espaces pour se retrouver, pour échanger et au final lancer des projets communs. Tant que la
proximité des acteurs de la jeunesse ne sera pas au rendez-vous, les jeunes n’auront pas
l’opportunité d’être réellement connus, écoutés, informés et associés à la vie locale. C’est
dans cette direction que j’ai orienté mes trois préconisations d’actions concrètes.
- La création d’une commission jeunesse doit permettre l’identification des acteurs, le
développement d’une culture commune susceptible d’aboutir à des projets communs.
Il en va du rôle du Pays d’impulser, d’animer et de coordonner une dynamique de
réseau entre les acteurs pluridisciplinaires de la jeunesse.
- La réalisation d’un guide pratique s’inscrit dans la volonté de rendre accessible une
information spécialisée pour les jeunes, répondant ainsi aux besoins des familles. Le
guide a aussi le mérite de rendre lisible et visible les structures et initiatives en
direction de la jeunesse sur le territoire, y compris pour les élus et professionnels eux-
mêmes.
- Enfin, les accueils de jeunes sont des espaces privilégiés de la participation et du
développement des jeunes. C’est pourquoi, il faut croire dans ces espaces « repères »
pour les jeunes, ainsi que dans les vertus de l’accueil informel. Or, face aux moyens
limités des collectivités locales et au manque de mobilité des jeunes en milieu rural, je
préconise de développer des projets d’accueils de jeunes itinérants, à dimension
intercommunale.
66
Ce stage de 6 mois au sein du Pays Vallée de la Sarthe, m’a beaucoup apporté aussi
bien sur le plan personnel que professionnel. D’un point de vue personnel, ce stage m’a
permis de prendre davantage confiance en moi et de faire d’enrichissantes rencontres au sein
de ma structure d’accueil. D’un point de vue professionnel, il m’a permis de développer de
nouvelles compétences et de compléter mes connaissances théoriques acquises durant ma
formation universitaire.
J’ai pu accroître ma connaissance du domaine de la jeunesse et des collectivités
territoriales et m’imprégner - au contact de mes collègues - de la réalité quotidienne du travail
de chargé de mission. De plus, j’ai pu acquérir de nouvelles compétences en matière de
méthodologie de diagnostic territorial, ainsi que sur la phase opérationnelle du stage.
L’enquête a été pour moi l’occasion de mener de nombreux entretiens y compris
téléphoniques, m’aidant à trouver un sens à mon travail. Enfin, j’ai pu approfondir mes
compétences dans la prise de parole en public, mais aussi en matière d’animation de réunions.
Je retiens du stage que j’ai été capable d’élaborer et d’appliquer jour après jour une
méthodologie de travail. De plus, j’ai développé ma capacité à obtenir l’information, à travers
une meilleure aptitude à la recherche sur Internet et une meilleure aisance dans la sollicitation
des acteurs ressource. J’ai pu aussi participer activement à la vie de ma structure et m’intégrer
à plusieurs journées de réseau. A l’avenir, je vais devoir veiller à ne pas sous-estimer mon
travail et tâcher d’affirmer davantage mon analyse et mes propositions.
67
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Bernard CHARLOT et Dominique GLASMAN, « Les jeunes, l’insertion, l’emploi », Presses
Universitaires de France, Paris, 1998.
Olivier GALLAND, « Sociologie de la jeunesse », Armand Colin, Paris, 2011 pour la 5ème
édition.
Patricia LONCLE, « Politiques de jeunesse. Les défis majeurs de l’intégration », Presses
Universitaires de Rennes, 2010.
Rapports et Etudes
« Les jeunes au cœur de la richesse », Livre Blanc CNAJEP, Janvier 2012.
« Les mobilités des jeunes dans les espaces ruraux de faible densité », Centre d’études et de
prospectives, Analyse n°22, Juin 2010.
« La mobilité des jeunes et des enfants en milieu rural », Fédération Départementale des
Foyers Ruraux de Saône-et-Loire, 2008.
« Prospective des modes de vie des jeunes en Haute-Normandie », Conseil Economique et
Social de Haute-Normandie, session plénière du 29 Octobre 2007.
« Politique Jeunesse et communautés de communes. Compte rendu d’une démarche
expérimentale. », Mairie-Conseils Caisse des Dépôts, Novembre 2008.
« Jeunes en milieu rural », Réseau Rural, Dossier thématique n°3, Septembre-Octobre 2011.
« Insertion des jeunes », INSEE, Fiches thématiques, Formations et emploi, Edition 2011.
« Rencontres Jeunesse(s) et Territoires », Aix-en-Provence, CREPS PACA, Juillet 2010.
« Espaces-Jeunes en Ille-et-Vilaine. Pour un accueil éducatif de qualité des 11-25 ans », CAF
d’Ille-et-Vilaine, DDCSPP 35 et JEUDEVI (Jeunesse Développement Intelligent), Août 2010.
« Formation animation de réunion », Réseau Rural Régional Pays de la Loire, 2011.
68
Articles
Brieuc BISSON et Pierre TURKOVICS, « Entre pratiques et perceptions : l’avenir de la
jeunesse en milieu rural. Une recherche exploratoire à Vieux-Vy-sur-Couësnon. », ESO-
Rennes, Université Rennes II – UMR 6950 CNRS, n°31 Mai 2011.
Christiane CREPIN, « La politique de temps libre, enfance et jeunesse : Un projet national
d’évaluation des politiques locales », CNAF – Informations Sociales, 2008/6 n° 150, p. 150-
159.
Olivier DAVID, « le temps libre des enfants et des jeunes à l’épreuve des contextes
territoriaux », ESO Rennes, n°31, Mai 2011.
Jean-Louis DAYAN et Mohamed HARFI, « Emploi et chômage des jeunes : un regard
comparatif et rétrospectif », Centre d’analyse stratégique, La note d’analyse Travail-Emploi,
n° 224, Mai 2011.
Catherine DUMONT, « 25 ans de politiques d’insertion des jeunes : Quel bilan ? », Conseil
Economique, Social et Environnemental, 2008.
Bernard ROUDET, « La participation des jeunes dans le contexte européen », Institut
National de la Jeunesse et de l’Education Populaire, 2008.
Patricia LONCLE, « La participation locale des jeunes en Europe, enjeux et définition »,
extrait de l’ouvrage « Pourquoi faire participer les jeunes ? », 2009.
Patricia LONCLE, « Fonds d’aide aux jeunes et inégalités territoriales : aide à minimas ou
politiques départementales de jeunesse ? », Revue française des affaires sociales, 2008/1 n°1,
p229-249.
Gérard MAUGER, « Les politiques d’insertion. Une contribution à la déstabilisation du
marché du travail », Actes de la recherche en sciences sociales, 2001/1, n° 136-137, p. 5-14.
Fritz OSER, Manuela ULLRICH, Horst BIEDERMANN, “Jeunesse et citoyenneté :
Expériences de participation et compétences individuelles », ECD (Education à la
Citoyenneté Démocratique), Conseil de l’Europe, 2000.
69
Nathalie PANTALEON, « Socialisation par les activités sportives et jeunes en difficulté
sociales », Empan, 2003/3, p. 51-53.
Odile RISSOAN, « les relations amicales des jeunes, un analyseur des trajectoires sociales
lors du passage à l’âge adulte », Genèses, 2004/1 n°54, p. 148-161.
Jean-Claude RICHEZ, « Images de soi chez les jeunes, éléments pour un état de la question »,
paru dans la collection « Dossier documentaire sur la jeunesse », n°13, INJEP, mai 2005.
Jean-Claude RICHEZ, « L’éducation partagée : une idée neuve ? », paru dans la revue
« Diversité Ville-Ecole-Intégration », mars 2005.
Jean-Claude RICHEZ, « Jeunesse, Education Populaire et politiques publiques », Intervention
Publique à Nantes, 2009.
Bernard ROUDET, « La participation des jeunes dans le contexte européen », INJEP, 2008.
Mircea VULTUR, « L’insertion sociale et professionnelle des jeunes ‘désengagés’. Analyse
du programme d’intervention de la Réplique, Observatoire Jeunes et Société, Octobre 2003.
Jean Benoît ZIMMERMANN, « Entreprises et territoires : entre nomadisme et ancrage
territorial », Revue IRES. 2005
Vidéos
« Jeune et engagé en Pays d’Ancenis », Le Conseil de Développement du Pays d’Ancenis,
Mars 2011.
« Les jeunes. Acteurs de la Société », ANACEJ47
, 2006.
47 Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes
70
Documents Pays Vallée de la Sarthe
Charte de territoire du Pays Vallée de la Sarthe, 2002
Marché public « Schéma de Cohérence Territoriale du Pays Vallée de la Sarthe », 2012
Sites Internet
- Site du ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative :
http://www.jeunes.gouv.fr/
- Site de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire : http://www.injep.fr/
- Site des ressources jeunesse INJEP : http://ressourcesjeunesse.fr
- Site de l’institut du Service Civique : http://www.institut-service-civique.fr
- Site de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques : http://www.insee.fr
- Site de la préfecture de Sarthe : http://www.sarthe.pref.gouv.fr
- Site de l’Association Nationale des Conseils Enfants et de Jeunes: http://anacej.asso.fr/
- Site du Conseil Général de la Sarthe : http://www.cg72.fr
-Site du Réseau Rural Français : http://www.reseaurural.fr
- Site du Réseau Rural Pays de la Loire : http://www.reseaururalpdl.eu/
- Site de l’Académie de Nantes : http://www.ac-nantes.fr/
71
TABLE DES FIGURES
Figure n°1 : Contexte géographique et réseaux de transports, p.14
Figure n°2 : Le Pays Vallée de la Sarthe et ses bassins de vie et d’emplois, p.15
Figure n°3 : Evolution de la population dans le Pays Vallée de la Sarthe entre 1999 et 2012,
p.17
Figure n°4 : Le territoire du Pays Vallée de la Sarthe en 2012, p.19
Figure n°5 : Organisation du Syndicat mixte ouvert du Pays Vallée de la Sarthe, p.20
Figure n°6 : Distribution spatiale des moins de 20 ans dans le département sarthois en 2009,
p.23
Figure n°7 : Nombre de moins de 20 ans sur le Pays Vallée de la Sarthe en 2008 et 2009,
p.24
Figure n°8 : L’offre de formation en direction des jeunes sur le Pays Vallée de la Sarthe en
2012, p.25
Figure n°9 : L’animation jeunesse (11-18 ans) sur le Pays Vallée de la Sarthe en 2012, p.26
Figure n°10 : Distribution spatiale des entretiens menés en Sarthe du 24.04.2012 au
11.07.2012, p.33
Figure n°11 : Nombre de familles monoparentales sur le Pays Vallée de la Sarthe en 1999 et
2009, p.47
72
ANNEXES
Annexe n°1 : Calendrier de travail
Annexe n°2 : Liste nominative des entretiens réalisés
Annexe n°3 : Exemple anonyme d’un entretien
Annexe n°4 : Grille d’analyse AFOM (Atouts ; Forces ; Opportunités ; Faiblesses)
73
Annexe I : Calendrier de travail
NB : création de la base de données du futur Guide Jeunesse du Pays Vallée de la Sarthe
74
Annexe II : Liste nominative des entretiens réalisés
DATES PERSONNE(S) RENCONTREE(S) OBJECTIFS COMMENTAIRES
24.04.2012
Mme ALBAGLI, Maire de Dureil, Présidente de
la CDC du Pays Malicornais, Conseillère
Générale du canton de Malicorne.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
25.04.2012Mme TROUSSET, élue responsable de la
jeunesse pour la commune de Brûlon.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
26.04.2012Groupe de travail du Réseau Rural des Pays
de la Loire. Espace Régional d'Angers.
Echanges autour du thèmes des "Activités
favorisant les liens intergénérationnels en milieu
rural."
Partage d'expériences et méthodologie
de réseau.
02.05.2012M. CROYEAU, Maire de Loué, élu responsable
de la jeunesse. CDC des Pays de Loué.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Bonne vision globale sur le territoire.
09.05.2012
M. TELLIER, Maire de Louplande. Elu
responsable de la jeunesse. CDC Val de
Sarthe.
Obtenir le regard de l'élu et du technicien sur
les jeunes du territoire, les politiques et les
besoins en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
09.05.2012Mme PAMART, CAF 72, responsable du
territoire Pays Vallée de la Sarthe.
Obtenir l'expertise de la CAF sur les jeunes du
territoire et les politiques menées. Obtenir des
données quanti sur les jeunes du territoire.
Très bon entretien, recul très intéressant
sur les jeunes et le territoire.
11.05.2012Mme MARTINEAU, animatrice jeunesse, CDC
Val de Sarthe.
Obtenir le regard du technicien sur les jeunes
du territoire, connaître le quotidien et les
besoins en matière de jeunesse.
Vision technique intéressante, beaucoup
de nouvelles informations.
11.05.2012M. PERRINELLE, élu responsable de la
jeunesse. CDC de Sablé-sur-Sarthe.
Obtenir le regard de l'élu et du technicien sur
les jeunes du territoire, les politiques et les
besoins en matière de jeunesse.
Entretien de qualité mais rapide.
11.05.2012M. DAVAZE, Président de l'EVS (Entente
Sportive Val de Sarthe). Football.
Connaître le regard et l'action au quotidien du
secteur associatif envers les jeunes.
Des pistes de réflexion intéressantes
dégagées de l'entretien.
15.05.2012
M. BONNAIN, DDCS 72, Promotion des
politiques en faveur de l'enfance et de la
jeunesse
Connaître la politique et le regard de la DDCS
72 sur la question des jeunes.
Entretien de grande qualité. Grande
expertise.
16.05.2012M. PERROT, Maire de Coulans-sur-Gée, CDC
Pays de Loué.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entrevue instructive. Visions
complémentaires apportées.
21.05.2012Mme PELLOUAILLES, CAF 72, responsable
du territoire Perche Sarthois.
En savoir plus sur différentes actions originales,
menées sur un territoire sarthois voisin.Entretien téléphonique de qualité.
22.05.2012M. CONSTANTIN, Mission Locale Sarthe et
Loir, La Flèche.
Connaître l'action de la Mission Locale sur le
territoire.Entretien de qualité.
23.05.2012Mme MENAGE, Centre de loisirs ados "Le
Kétanou", Louplande.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et sa directrice
au quotidien.
Entretien de grande qualité.
25.05.2012Journée du Réseau Jeunesse, organisée par
la DDCS 72, à La Flèche.
Rencontrer les animateurs jeunesse de Sarthe,
percevoir les problématiques soulevées etc.
Journée enrichissante. Prise de
contacts.
31.05.2012Journée du Réseau Rural des Pays de la
Loire, à St Denis de Gastines (53)
Partcipation à une journée dont j'ai intégré le
groupe de travail le 26/04 dernier. La thématique
abordée (liens intergénérationnels) est
intéressante pour mon travail.
Journée enrichissante. Prise de
contacts.
04.06.2012M. DEMIMUID, DDCS 53, conseiller
d'éducation populaire et de jeunesse, Laval.
Echanger autour du dispositif "Argent de
Poche".Entretien téléphonique de qualité.
05.06.2012Mme SOURDILLE, MSA,responsable du
service de proximité 72, Le Mans.
Obtenir l'expertise de la MSA sur les jeunes et
familles du territoire et les politiques menées.Entretien de qualité.
06.06.2012M. PORT, responsable de l'Accueil Jeunes
"L'Assaut", Brûlon.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Grande disponibiltié et bon contact.
07.06.2012M. DUBOIS, PIJ (Point Information Jeunesse),
Ville de Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action du PIJ et les problématiques
rencontrées sur le territoireEntretien de grande qualité.
08.06.2012M. GUITTET, "La Coulée Douce", La Suze-sur-
Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son équipe
d'animation au quotidien.
Entretien de grande qualité.
08.06.2012 Rencontre de jeunes de "L'Assaut", Brûlon.Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Rencontre de 7 jeunes de 14 à 17 ans.
11.06.2012
Réunion avec M. SILITTO (directeur du Pays),
Mme PAMART (CAF), M. TELLIER (Maire de
Louplande), Mlle LAURENT (Pays).
Bilan et perspectives du stage à mi-parcours. Mise au point et apport de données
statistiques nécessaires.
12.06.2012
M. BAZOT, CISPD (Centre Intercommunal de
Sécurité et Prévention de la Délinquance),
Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action du CISPD et les
problématiques rencontrées sur le territoire.Entretien de qualité.
12.06.2012Equipe d'animation jeunesse, "Centre de
loisirs du Rosay" de Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par les espaces de jeunes et leurs
animateurs au quotidien.
Entretien groupé difficile à mener au
départ.
13.06.2012Rencontre de jeunes de "La Coulée Douce",
La Suze-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.
Temps d'échange parfois difficile à
mener, mais au résultat final
satifsfaisant.
13.06.2012Rencontre de jeunes du "Kétanou",
Louplande.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Bon échange.
18.06.2012"Les Pirmilous", association parents-enfants,
Pirmil.
Connaître l'action de cette association et son
impact sur le territoire.Bon échange.
19.06.2012
Journée sur le thème de la "Ludothèque",
organisée par le Pays Vallée de la Sarthe, à
Mayenne et Pré-en-Pail (53).
Visiter deux ludothèques sur deux territoires
distinct, aux approches différentes.Journée enrichissante.
20.06.2012 M. TIMON, Local Ados, Roëzé-sur-Sarthe.Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par l'Espace Jeunes.Entretien de très bonne qualité.
21.06.2012Mme GINEAU, Animatrice du Conseil de
Développement du Pays d'Ancenis.
Echanger autour des initiatives en direction des
jeunes menées par le CD Pays Ancenis.Entretien téléphonique de qualité.
27.06.2012Groupe de bibliothécaires du Pays Vallée de la
Sarthe.
Obtenir un panel des problématiques
rencontrées par les strcutures, avec le prisme
de la question des jeunes.
Questionnaire passé par mail avec un
retour de 5 sur 12.
28.06.2012 M. LE GOFF, Familles Rurales, Le Mans.Connaître l'action de la structure et son rôle
envers les jeunes du territoire.Bon échange.
29.06.2012Rencontre de jeunes de "l'Espace Jeunes
Arthur Ferdinand", Roëzé-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Très bon échange.
03.07.2012M. PEUVION, responsable de l'Accueil Jeunes
de Voivres-lès-le-mans.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Très bon échange.
04.07.0212Mme ROPERO, responsable de l'Accueil
Jeunes "Les Bricolos", Fercé-sur-Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Bon échange.
09.07.2012Rencontre de jeunes du "Centre de loisirs du
Rosay", Sablé-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Bon échange.
10.07.2012Mme PORTIER, Présidente de l'association
locale Famille Rurales, Le Bailleul.
Echanger autour de la réflexion autour de la
jeunesse de l'antenne locale de Familles
Rurales.
Très bon échange.
11.07.2012 Mme CHAMP, Concordia, Le Mans.Echanger autour des chantiers de jeunes sur le
territoire et de leur valeur éducative.Très bon échange.
75
DATES PERSONNE(S) RENCONTREE(S) OBJECTIFS COMMENTAIRES
24.04.2012
Mme ALBAGLI, Maire de Dureil, Présidente de
la CDC du Pays Malicornais, Conseillère
Générale du canton de Malicorne.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
25.04.2012Mme TROUSSET, élue responsable de la
jeunesse pour la commune de Brûlon.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
26.04.2012Groupe de travail du Réseau Rural des Pays
de la Loire. Espace Régional d'Angers.
Echanges autour du thèmes des "Activités
favorisant les liens intergénérationnels en milieu
rural."
Partage d'expériences et méthodologie
de réseau.
02.05.2012M. CROYEAU, Maire de Loué, élu responsable
de la jeunesse. CDC des Pays de Loué.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Bonne vision globale sur le territoire.
09.05.2012
M. TELLIER, Maire de Louplande. Elu
responsable de la jeunesse. CDC Val de
Sarthe.
Obtenir le regard de l'élu et du technicien sur
les jeunes du territoire, les politiques et les
besoins en matière de jeunesse.
Entretien de qualité.
09.05.2012Mme PAMART, CAF 72, responsable du
territoire Pays Vallée de la Sarthe.
Obtenir l'expertise de la CAF sur les jeunes du
territoire et les politiques menées. Obtenir des
données quanti sur les jeunes du territoire.
Très bon entretien, recul très intéressant
sur les jeunes et le territoire.
11.05.2012Mme MARTINEAU, animatrice jeunesse, CDC
Val de Sarthe.
Obtenir le regard du technicien sur les jeunes
du territoire, connaître le quotidien et les
besoins en matière de jeunesse.
Vision technique intéressante, beaucoup
de nouvelles informations.
11.05.2012M. PERRINELLE, élu responsable de la
jeunesse. CDC de Sablé-sur-Sarthe.
Obtenir le regard de l'élu et du technicien sur
les jeunes du territoire, les politiques et les
besoins en matière de jeunesse.
Entretien de qualité mais rapide.
11.05.2012M. DAVAZE, Président de l'EVS (Entente
Sportive Val de Sarthe). Football.
Connaître le regard et l'action au quotidien du
secteur associatif envers les jeunes.
Des pistes de réflexion intéressantes
dégagées de l'entretien.
15.05.2012
M. BONNAIN, DDCS 72, Promotion des
politiques en faveur de l'enfance et de la
jeunesse
Connaître la politique et le regard de la DDCS
72 sur la question des jeunes.
Entretien de grande qualité. Grande
expertise.
16.05.2012M. PERROT, Maire de Coulans-sur-Gée, CDC
Pays de Loué.
Obtenir le regard de l'élu sur les jeunes du
territoire et connaître les politiques et besoins
en matière de jeunesse.
Entrevue instructive. Visions
complémentaires apportées.
21.05.2012Mme PELLOUAILLES, CAF 72, responsable
du territoire Perche Sarthois.
En savoir plus sur différentes actions originales,
menées sur un territoire sarthois voisin.Entretien téléphonique de qualité.
22.05.2012M. CONSTANTIN, Mission Locale Sarthe et
Loir, La Flèche.
Connaître l'action de la Mission Locale sur le
territoire.Entretien de qualité.
23.05.2012Mme MENAGE, Centre de loisirs ados "Le
Kétanou", Louplande.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et sa directrice
au quotidien.
Entretien de grande qualité.
25.05.2012Journée du Réseau Jeunesse, organisée par
la DDCS 72, à La Flèche.
Rencontrer les animateurs jeunesse de Sarthe,
percevoir les problématiques soulevées etc.
Journée enrichissante. Prise de
contacts.
31.05.2012Journée du Réseau Rural des Pays de la
Loire, à St Denis de Gastines (53)
Partcipation à une journée dont j'ai intégré le
groupe de travail le 26/04 dernier. La thématique
abordée (liens intergénérationnels) est
intéressante pour mon travail.
Journée enrichissante. Prise de
contacts.
04.06.2012M. DEMIMUID, DDCS 53, conseiller
d'éducation populaire et de jeunesse, Laval.
Echanger autour du dispositif "Argent de
Poche".Entretien téléphonique de qualité.
05.06.2012Mme SOURDILLE, MSA,responsable du
service de proximité 72, Le Mans.
Obtenir l'expertise de la MSA sur les jeunes et
familles du territoire et les politiques menées.Entretien de qualité.
06.06.2012M. PORT, responsable de l'Accueil Jeunes
"L'Assaut", Brûlon.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Grande disponibiltié et bon contact.
07.06.2012M. DUBOIS, PIJ (Point Information Jeunesse),
Ville de Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action du PIJ et les problématiques
rencontrées sur le territoireEntretien de grande qualité.
08.06.2012M. GUITTET, "La Coulée Douce", La Suze-sur-
Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son équipe
d'animation au quotidien.
Entretien de grande qualité.
08.06.2012 Rencontre de jeunes de "L'Assaut", Brûlon.Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Rencontre de 7 jeunes de 14 à 17 ans.
11.06.2012
Réunion avec M. SILITTO (directeur du Pays),
Mme PAMART (CAF), M. TELLIER (Maire de
Louplande), Mlle LAURENT (Pays).
Bilan et perspectives du stage à mi-parcours. Mise au point et apport de données
statistiques nécessaires.
12.06.2012
M. BAZOT, CISPD (Centre Intercommunal de
Sécurité et Prévention de la Délinquance),
Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action du CISPD et les
problématiques rencontrées sur le territoire.Entretien de qualité.
12.06.2012Equipe d'animation jeunesse, "Centre de
loisirs du Rosay" de Sablé-sur-Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par les espaces de jeunes et leurs
animateurs au quotidien.
Entretien groupé difficile à mener au
départ.
13.06.2012Rencontre de jeunes de "La Coulée Douce",
La Suze-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.
Temps d'échange parfois difficile à
mener, mais au résultat final
satifsfaisant.
13.06.2012Rencontre de jeunes du "Kétanou",
Louplande.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Bon échange.
18.06.2012"Les Pirmilous", association parents-enfants,
Pirmil.
Connaître l'action de cette association et son
impact sur le territoire.Bon échange.
19.06.2012
Journée sur le thème de la "Ludothèque",
organisée par le Pays Vallée de la Sarthe, à
Mayenne et Pré-en-Pail (53).
Visiter deux ludothèques sur deux territoires
distinct, aux approches différentes.Journée enrichissante.
20.06.2012 M. TIMON, Local Ados, Roëzé-sur-Sarthe.Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par l'Espace Jeunes.Entretien de très bonne qualité.
21.06.2012Mme GINEAU, Animatrice du Conseil de
Développement du Pays d'Ancenis.
Echanger autour des initiatives en direction des
jeunes menées par le CD Pays Ancenis.Entretien téléphonique de qualité.
27.06.2012Groupe de bibliothécaires du Pays Vallée de la
Sarthe.
Obtenir un panel des problématiques
rencontrées par les strcutures, avec le prisme
de la question des jeunes.
Questionnaire passé par mail avec un
retour de 5 sur 12.
28.06.2012 M. LE GOFF, Familles Rurales, Le Mans.Connaître l'action de la structure et son rôle
envers les jeunes du territoire.Bon échange.
29.06.2012Rencontre de jeunes de "l'Espace Jeunes
Arthur Ferdinand", Roëzé-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Très bon échange.
03.07.2012M. PEUVION, responsable de l'Accueil Jeunes
de Voivres-lès-le-mans.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Très bon échange.
04.07.0212Mme ROPERO, responsable de l'Accueil
Jeunes "Les Bricolos", Fercé-sur-Sarthe.
Connaître l'action et les problématiques
rencontrées par le Point Jeune et son animateur
au quotidien.
Bon échange.
09.07.2012Rencontre de jeunes du "Centre de loisirs du
Rosay", Sablé-sur-Sarthe.
Animer un temps d'échange avec des jeunes
pour connaître leurs visions; besoins; attentes.Bon échange.
10.07.2012Mme PORTIER, Présidente de l'association
locale Famille Rurales, Le Bailleul.
Echanger autour de la réflexion autour de la
jeunesse de l'antenne locale de Familles
Rurales.
Très bon échange.
11.07.2012 Mme CHAMP, Concordia, Le Mans.Echanger autour des chantiers de jeunes sur le
territoire et de leur valeur éducative.Très bon échange.
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Annexe III : Exemple anonyme d’un entretien avec un élu du territoire
Visions de la jeunesse
1. Comment définiriez-vous la jeunesse ?
Difficile à définir. 11-18 ans ? On doit distinguer les collégiens des lycéens. Les 11-14 ans
sont plus difficiles à appréhender car plus turbulents et moins mûrs que les 15-18 ans.
Globalement les jeunes ne savent pas s’occuper seuls, mais une majorité refuse l’ingérence
des parents et ne se montrent pas non plus acteurs de projets. Volonté de liberté, sans pouvoir
s’assumer…d’où le besoin d’animateurs formés.
Contexte territorial (La question des jeunes au sein d’un contexte territorial plus global,
pour une meilleure compréhension générale).
2. Quelles sont les dynamiques territoriales dans la CDC depuis 10 ans? Quels impacts sur la
jeunesse et sa prise en compte ?
La proximité du Mans a enclenché une dynamique de construction sur la commune, soit
environ 200 maisons en 15 ans. Les raisons en sont le prix de terrains attractifs et la
proximité du Mans. Il s’agit de néo-arrivants travaillant sur Le Mans, de jeunes ménages qui
ne s’intègrent pas très vite. On perçoit une différence entre les jeunes plus « anciens » de la
commune et ceux issus des nouvelles familles. 90% de la population de Coulans travaille au
Mans, 5% à Loué et 5% à Coulans.
Il s’agit d’un territoire en forte mutation. Dans les années 1970, 10% des enfants n’étaient
pas issus de parents non-agriculteurs. Désormais c’est totalement l’inverse, dans des
proportions bien plus fortes encore.
Quelle organisation, quels acteurs politiques et institutionnels en jeu ?
3. Quels sont les liens et partenariats avec les autres politiques et institutionnels ?
(Orientations politiques ; financements ; contractualisation) ; communes ; EPCI ; PVS ;
CG72 ; La région PDL ; UE (Leader ; PEJA) ; CAF ; MSA + Associations.
Pas de partenariats. Familles Rurales par le passé, sur la question de l’enfance.
Le maire de Coulans participe à des groupes de travail avec la CAF, MSA et le Pays Vallée
de la Sarthe. Cette réflexion nécessite un encadrement, un animateur/coordonnateur.
Politique(s) Jeunesse(s)
4. Quelles sont les stratégies et politiques de jeunesse de la CDC? Compétence jeunesse ?
Animateur(s) ? S’agit t-il d’une priorité politique et pour quelles raisons ?
Peu de choses en direction des jeunes, même si la question se pose récemment…bien que ce
soit tardif !
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Un Local-Jeune a été tenté mais ce fut un échec. Il fut fermé pour cause de trafic de drogue
dont la proximité du Mans drainait des dealers. De plus, les parents jouaient le rôle
d’encadrent…or ce n’est pas une bonne idée !
Un CMJ a aussi été tenté…sans réussite. Raisons : un manque d’encadrements, de
disponibilités des élus et bénévoles.
5. Peut-on parler d’un travail en réseau entre les différents acteurs de la jeunesse? Si oui en
quoi ? Si non pourquoi ? Quelles pistes d’amélioration ?
Manque d’anticipation de la prise en compte des jeunes. Tentatives timides de faire bouger
les choses.
Le quotidien de la prise en compte de la jeunesse
7. Quels sont les problèmes rencontrés par les élus sur la question des jeunes ? Par les
techniciens en charge de l’animation jeunesse ?
Petit groupe de « chapardeurs », qui traîne dehors tard le soir. Ce sont des collégiens, ce qui
confirme une inversion des tendances. Auparavant, c’était surtout les ados > 14 ans qui
posaient des soucis. Les jeunes ont des besoins immédiats et changeants => difficile à
appréhender.
Temps libre et loisirs
8. Quelles sont les principales pratiques de temps libre de la jeunesse ? Les attentes ? Quelles
sont les tendances ?
Milieu associatif :
- Foot (mercredi et samedi), il s’agit d’une réelle dynamique sur la commune, qui plus est
mixte ! La Danse également (samedi).
- Association d’apprentissage de l’anglais ; Association de chant ;
- Ecole de musique intercommunale (centres d’enseignement à Loué ; Brûlon ; Coulans/Gée).
Les Familles
9. Quels sont les besoins et attentes des parents pour les jeunes ? Comment en prenez-vous
conscience ? Y-a-t-il des propositions d’actions à destination des parents ? Par exemple pour
les aider dans leur rôle éducatif ?
2 sortes de familles :
- celles qui inscrivent leurs enfants à une pluralité d’activités (agenda surchargé). => sur Le
Mans essentiellement.
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- celles qui ne proposent rien à leurs enfants.
Attentes : voir des animations le mercredi et pendant les vacances (réels besoins ou
phénomène d’abandon ?)
Citoyenneté
10. Comment définiriez-vous globalement la participation citoyenne des jeunes du territoire ?
Avez-vous des propositions pour la développer ? (leur donner la parole, leur permettre de
réaliser des projets).
Reproduction du modèle des parents. Ceux qui sont à l’école sur place ont un bon relationnel,
mais à l’entrée au collège il est difficile pour les jeunes de trouver des camarades au sein e la
commune.
De plus, les néo-arrivants ont souvent accéder de justesse à la propriété. Ils ont un budget
serré et cela impacte leur participation associative qui détient un coût et nécessite du temps à
consacrer (pour eux et leurs enfants). Il faut 10 ans pour les néo-arrivants s’intègrent et
s‘impliquent. Souvent, l’activité des enfants, des jeunes peut permettre de se rencontrer. C’est
pourquoi il ne faut pas multiplier les aires de jeux ou de rencontres. Ce la créer du lien entre
les gens. De plus ces aires coûtent chères (surtout la sécurité).
Insertion professionnelle
12. Où se dirigent les jeunes du territoire à l’entrée au collège ? Au lycée ? Etudes sup° Où et
pourquoi ? Comment qualifieriez-vous le système éducatif sarthois dans sa diversité ?
Collège : Loué transport scolaire organisé
Lycée : Le Mans et non pas Sablé (multiples dérogations). 2 cars partent chaque jour en
direction du Mans.
Etudes supérieures : dépend des filières choisies.
Pas de travail en commun avec les établissements scolaires.
Perspectives globales
16. Quelles sont vos convictions et votre vision concernant la jeunesse pour les années à
venir ? Quels types de mesures et projets souhaiteriez-vous mener/développer ?
- besoin de professionnels pouvant faire preuve de psychologie adaptée, n’ayant pas une trop
grande différence d’âge avec les jeunes. L’implication des parents est nécessaire mais ils sont
sources de conflits concernant les jeunes. Il faut leur réserver une place bien déterminée.
- le problème des jeunes n’est pas nouveau, il est plus aigu car la population de la commune
augmente beaucoup ces dernières années.
- il faut travailler à l’échelle intercommunale.
- Créer des choses itinérantes, pas forcément fixes pour davantage de cohérence territoriale.
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Annexe IV : Grille d’analyse AFOM (Atouts ; Forces ; Opportunités ; Faiblesses)
Interne
FORCES
Territoires :
- Vision plutôt positive des jeunes pour leur
territoire : mi-urbain, mi-rural (paisible).
- La petite-enfance (0-6 ans) et l’enfance (6-
11 ans) sont de vraies préoccupations du
territoire depuis 10 ans (surtout Cdc Sablé-
sur-Sarthe, Val de Sarthe et du Pays Vallée
de la Sarthe).
- Population jeune à l’échelle
départementale.
Temps libre et citoyenneté :
- Offre sportive associative correcte et
opérations tickets sport-culture bien en place
à destination des 6-18 ans.
- Des espaces naturels de qualité à exploiter
pour des activités de plein air.
- La dynamique des chantiers de jeunes
bénévoles sur le territoire.
Animation jeunesse :
- Des acteurs et initiatives du territoire sur
lesquels on peut s’appuyer.
- Le développement du travail en réseau sur
l’animation jeunesse.
Familles :
- Beaucoup de jeunes ménages.
- Existence d’associations agissant pour et
avec les parents du territoire (surtout petite-
enfance et enfance).
FAIBLESSES
Territoires :
- La jeunesse parfois ressentie comme une
contrainte par les élus.
- Culture de l’intercommunalité nouvelle.
- Hétérogénéité des dynamiques jeunesses
sur le territoire (vécu ; offre…)
- Dilution de la compétence jeunesse
(lisibilité ; efficacité ; accès données).
Absence de relais « jeunesse » unique sur
le terrain.
- La jeunesse est une préoccupation
nouvelle, au regard des départements
voisins… Le CG 72 n’a pas choisi la
compétence jeunesse et ne mène pas de
politique spécifique à ce sujet (ex : pas de
contrat jeunesse avec les collectivités
locales).
Temps libre et citoyenneté :
- Problèmes de mobilité des jeunes en
milieu rural (transport en commun…)
- Tissu associatif en restructuration
(subventions, effectifs et bénévolat).
- Cloisonnement inter-associations, sur le
même modèle des communes…
- Peu d’offre culturelle.
- Besoins d’actions de prévention pour les
jeunes et familles, moins institutionnelles.
Animation jeunesse :
- Faible offre d’Accueils de Jeunes -
Polyvalence et turnover des animateurs :
manque de continuité et de lien avec les
jeunes (une des clefs de la réussite).
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Insertion professionnelle :
- Industrie agroalimentaire et automobile
dynamiques (taux de chômage de longue
durée plus faible).
- Taux d’emploi des femmes supérieur aux
territoires voisins. Lien avec l’activité
industrielle historique sur le territoire.
- Les habitudes de travail avec La Mission
Locale pour de nombreux élus et
techniciens.
- Isolement des animateurs (réseau).
- Divergences de vision et/ou peu de lien
entre élus et animateurs.
- La délégation par les communes de la
compétence jeunesse intercommunale Val
de Sarthe pose question. (Divergences de
politiques jeunesses).
- Retrait de la DDCS depuis la RGPP.
Familles :
- Monoparentalité et horaires décalés (le
manque de disponibilités des parents
pourvoyeurs d’activités à consommer).
- Isolement des parents d’ados dans leur
rôle éducatif, dû à une réponse politique
modeste dans cette voie.
Insertion pro :
- Départ des jeunes pour les études sup° et
formations (Le Mans et Hors Sarthe).
- Proportion supérieure de jeunes non
diplômés sur le territoire, à la moyenne
départementale.
- Contrats courts développés dans l’emploi
salarié (CDD, Intérim…)
- Très peu de structures d’apprentissage
hors du Mans.
- le réseau de transport en commun
insuffisant sur le territoire pour les jeunes
(l’accès à la formation et à l’emploi
nécessite le permis et une voiture + 18
ans…)
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Externe
OPPORTUNITES
Supra territorial :
- La jeunesse, une priorité du quinquennat
2012-2017 du président Hollande ?
- La fusion des services jeunesse du Mans en
2010. Ouverture à un travail en réseau à
l’échelle départementale.
Territoires :
- Redécoupage intercommunal en cours,
propice à la réflexion commune.
- La jeunesse est un enjeu majeur reconnu
comme tel par de plus en plus d’élus du
territoire.
- L’hétérogénéité des territoires est un
facteur de richesse, si un travail en commun
efficace s’y développe.
Temps libre et citoyenneté :
- Les jeunes fonctionnent souvent par
groupes et par l’exemple de l’investissement
d’un pair. Effet « boule de neige » possible.
- L’engagement associatif permet
l’apprentissage de la citoyenneté.
- L’appropriation du territoire par les jeunes
dépend directement de la trace qu’ils
peuvent laisser dans l’espace public
- Développer les chantiers de jeunes, car ils
sont des espaces-temps très formateurs,
valorisant l’image des jeunes, le patrimoine
communal et l’ouverture aux autres.
- Recourir aux missions de services civiques
pour du gagnant-gagnant (jeune et
territoire).
- Développer le réseau des
bibliothèques/médiathèques (constat partagé
sur les > 13 ans).
MENACES
Supra territorial :
- La jeunesse victime du contexte
économique difficile et de la rigueur
budgétaire ?
Territoires :
- L’hétérogénéité des territoires du PVS
peut être un frein au travail en commun.
Notamment sur un thème « neuf ».
- Le prisme persistant de la « tranquillité
publique » concernant les jeunes…
- Persister dans un travail « vertical » et
cloisonné entre les services (+ ne jamais
impliquer directement les jeunes en
amont).
Temps libre et citoyenneté :
- La seule politique de l’offre en réponse à
la société de zapping qui se développe
alimente le cercle vicieux.
- Le milieu associatif dépend fortement de
la puissance publique (+ concurrence entre
les associations sur les subventions).
- La politique du « tout encadrement » ne
correspond pas aux jeunes d’aujourd’hui.
- La non-adaptation de la notion de « projet
collectif » à la réalité des jeunes
d’aujourd’hui. Facteur de désintérêt et
d’incompréhension adulte-jeune (pas les
mêmes visions, ni grilles d’évaluation).
- La montée de l’individualisme de la
société, déjà très présent chez une partie de
la jeunesse.
Animation jeunesse :
- La montée des exigences administratives
et de sécurité dans le secteur de l’enfance-
jeunesse (réel frein pour les petites
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Animation Jeunesse :
- Des tentatives passées dans quelques
communes, sur lesquelles on doit s’appuyer.
- Travailler sur les passerelles enfance-
jeunesse (10-13 ans).
- Favoriser l’engagement des jeunes
nécessite des moyens humains et matériels
pour assurer l’accueil des jeunes et de leurs
projets (points de repères).
- La mixité des publics est primordiale
(garçons-filles ; sociale ; handicap
dynamique de groupe
- Développer le réseau des animateurs
- Emergence de collaborations entre Espaces
Jeunes (ex : sorties) s’appuyant sur ce qui se
fait par ailleurs avec l’enfance.
Familles :
- L’intégration des néo-arrivants de la
période 2000-2010. Leur participation à la
vie du territoire est à accompagner.
L’intégration des parents conditionne celle
des enfants et inversement.
- Nouvelle dynamique impulsée par les
jeunes ménages du territoire.
Insertion professionnelle :
- La poursuite du développement du pôle
universitaire du Mans, afin de limiter la
dispersion des étudiants vers d’autres
territoires (Angers ; Nantes ; Tours ;
Rennes).
- La valorisation des compétences issues du
milieu associatif souvent décisives dans un
parcours d’insertion (CV ; formations)
- Préparer les jeunes à une mobilité future
(ex : sorties/séjours hors territoire ; relations
avec l’extérieur ; ouverture culturelle)
structures).
- La désertion des > 15 ans dans les
Espaces Jeunes...Un modèle est à inventer,
en phase avec les jeunesses d’aujourd’hui.
- Le renouvellement des publics est
aléatoire (impact sur le soutien des
partenaires ; anticipation des besoins).
- La baisse durable des subventions
publiques ?
Familles :
- Accentuation de la perte de repères du
jeune : éclatement familial ; du réseau
social ; rupture de l’engagement associatif
etc.
- Complexification des situations familiales
(relationnelles ; disponibilités ; budgets
etc.)
Insertion professionnelle :
- Exode des jeunes les plus qualifiés.
- Persistance d’une « concurrence » entre
un emploi local et historique et des
études/formations qui nécessitent une
mobilité.
- Retard de l’émancipation des jeunes en
cas de difficulté d’accès au 1er emploi…