de la fontaine j.: la fontaine des amourex de science 1861
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LA FONTAINE
AMOUREUX DESCIENCE
COMPOSEPAR
LEHAN DE LA FONTAINEDeValenciennesenla ComtedeHenault
POME HERMETIQUEDU XV SIECLEPUBLIEPAR
ACH. GENTY
PARISPOULET-MALASSISET DE BROISELIBRAIRES-EDITEURS97, rue Richelieu et passageMirs, 36
1861Tousdroitsrservs.
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LA FONTAINE
DES
AMOVREVXDE SCIENCE
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Alenon.Typ.dePoulet-MalassisetDeBroise
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LA FONTAINE
DES
AMOVREVX DE SCIENCE
COMPOSEPAR
IEHAN DE LA FONTAINEDeValenciennes,enlaComtdeHenault
POEMEHEMTIQVE DV XVe SIECLEPUBLIPAR
ACH. GENTY
PARISPOULET-MALASSISET DE BROISE
LIBRAIRES-DITEURS97,rueRichelieuetpassageMirs,36
1861
Tousdroitsrservs.
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TIRA355EXEMPLAIRES:
150surraisin.145surverg.50survlin.10surchine.
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INTRODUCTION
I
En l'anne 1334, un pape mourut Avignon. C'taitle pape Jean XXII. Malgr l'exiguit de ses revenus,il laissait dans son trsor une somme de vingt-cinqmillions de florins. D'o provenait cette somme ?
C'tait ce mme pape qui, seize ans auparavant,en 1317, avait lanc contre les alchimistes la bulledont suit la traduction :
Les alchimistes promettent ce qu'ils ne peuventtenir. Ils se croient sages, et tombent eux-mmes dans
l'abme qu'ils creusent pour les autres. Ils se procla-4
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ment ridiculement matres, et montrent leur igno-rance, puisqu'ils s'en rfrent toujours aux crivains
plus anciens. Ils ne peuvent dcouvrir ce que ceux-cin'ont pas trouv plus qu'eux, et nanmoins ils consi-drent comme possible de le trouver l'avenir. Lemtal qu'ils prsentent sous les noms pompeux d'or .et d'argent ne peut rivaliser avec ces mtaux pr-
cieux, et les procds qu'ils indiquent ne sont quemots obscurs et vides de sens. Leur audace n'a pasconnu de bornes. Ils frappent de la fausse monnaieet trompent ainsi les peuples.
Nous ordonnons que ces hommes soient tou-
jours bannis du pays, ainsi que ceux qui se font faire
par eux de l'or et de l'argent, ou qui sont convenusavec eux de leur payer cet or. Nous voulons que leuror vritable soit donn aux pauvres, et, s'il n'y a lieu,qu'un autre chtiment les atteigne. Ceux qui fabri-
quent ainsi de faux or sont sans honneur. Les per-sonnes du clerg qui se livreraient la fabrication de
l'or, ne trouveront point grce et seront prives de la
dignit ecclsiastique. II est peu vraisemblable qu'un pape, si svre aux
alchimistes, ait lui-mme pratiqu l'alchimie, et quel'origine des vingt-cinq millions de florins trouvs
dans son trsor, ft dans cette pratique qu'il avait
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lui-mme hautement condamne.. Cependant on litdans la prface d'un livre alchimique du XVeou du
XVIesicle, l'Ars transmutatoria, que Jean XXII fittravailler la pierre philosophale et fabriquer deuxcents lingots d'or pesant chacun un quintal. On vamme jusqu' considrer Jean XXII comme l'auteurde ce livre. Ainsi le pape Jean XXIIse serait con-
damn lui-mme!... C'et t montrer ou beaucoupde haine contre l'alchimie ou beaucoup d'humilitchrtienne. On en croira ce qu'on voudra.
Ce fait, toutefois, prouve une chose importante :c'est que l'alchimie a t fort en faveur chez nos
pres. Pour qu'on ait pu, sans trop choquer la vrai-
semblance , attribuer un livre tel que l'Ars transmu-tatoria un Souverain Pontife, il faut que l'art her-
mtique ait eu jadis autant de vogue qu'il en a peude notre temps.
En effet, ce ne sont pas seulement les hommes de
peu qui,aux
XIIIe, XIVe, XVe,XVIeet
XVIIesicles,s'adonnent aux travaux alchimiques. Parmi les alchi-
mistes, on compte jusqu' des princes et des souve-rains. Un de nos minents crivains a pu dire sans
exagration qu'au XVIesicle, il n'existait pas de cou-vent dans lequel on ne trouvt quelque fourneau con-
sacr l'laboration de l'or. Rodolphe II, empereur
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d'Allemagne, l'lecteur Auguste de Saxe, les empe-reurs Ferdinand III et Lopold Ier, le roi de Castille
Alphonse X, la reine d'Angleterre Elisabeth, et maintsautres, furent ou alchimistes ou protecteurs d'alchi-mistes.
II
L'alchimie n'est donc pas une page dpourvue d'in-
trt, dans l'histoire des sciences. C'en est, au con-
traire, une des plus curieuses.Elle a, comme la Grce, ses temps hroques, ou
fabuleux. C'est dire que son origine se perd dans un
nuage. Ses principaux hros et hrones, sont : Meza-
ram, fils de Cham et premier roi d'Egypte, TautHerms Trismgiste, le philosophe Dmocrite, le mageOstanes, Marie la Juive, soeur de Mose, Aristote,
Salomon, la reine Cloptre. Voil de bien grandsnoms! Les temps historiques de l'alchimie com-
mencent avec l're chrtienne. On lit dans Pline l'An-cien que Caligula put tirer un peu d'or d'une grandequantit d'orpiment. Ce rsultat dut, on le conoit,mdiocrement satisfaire
l'empereurromain. D'un che-
val on peut aisment faire un consul ; mais il n'est
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pas aussi facile de faire de l'or avec une substance
qui n'est pas or.
Le vrai berceau de l'alchimie parat tre l'Egypte. Elle y a pris naissance sous l'influence de ce pan-thisme , moiti mtaphysique, moiti religieux,qui s'est form Alexandrie durant les premierssicles de l're chrtienne, par la rencontre de la
philosophie grecque avec les croyances exaltes etles rves ambitieux de l'Orient. On remarque, en ef-
fet, qu'aprs les personnages fabuleux ou manifeste-ment antrieurs cet ordre d'ides, les premiersnoms invoqus par la philosophie hermtique sontdes noms alexandrins : Synsius, Hliodore, Olym-
piodore, Zosime. Ajoutez cette tradition rapporte parOrose au commencement du Vesicle, et recueillie parSuidas, que Diocltien ne pouvant venir bout desinsurrections multiplies des Egyptiens, ordonna ladestruction de tous leurs livres de chimie, parce que
l tait, selon lui, le secret de leurs richesses et deleur opinitre rsistance. Enfin, c'est un philosophed'Alexandrie, un philosophe chrtien, probablement la manire de l'vque de Ptolmade, le disciple
d'Hypathie, que les Arabes se disent redevables de
toutes leurs connaissancesalchimiques.
Ceperson-nage, appel Adfar, florissait pendant la premire
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moiti du XIIesicle, dans l'ancienne capitale des Pto-
lmes, avec la rputation de possder tous les se-
crets de la nature, et d'avoir'retrouv les crits d'Her-ms sur le grand art. C'est lui vraisemblablement quien est l'auteur. ( Franck, Paracelse et l'Alchimie auXVIesicle.)
Malgr tant d'excellentes raisons, M. Louis Figuier
(L'Alchimie et les Alchimistes, p 5), croit que l'al-chimie prit naissance chez les savants du Bas-Empire,dans cette heureuse Byzance o les lettres et les artstrouvrent un refuge au quatrime sicle contre les
agitations qui bouleversaient alors tous les grandsEtats de l'Europe. Comme les savants de Constanti-
nople entretenaient des relations suivies avec ceux
d'Alexandrie, il est probable que l'alchimie fut cul-
tive presque simultanment en Grce et dans l'E-
gypte. Un disciple d'Adfar, Morinus, communiqua, sui-
vant M. Franck, la science alchimique au princeOmmiade Khaled, fils du calife Yezid, devenu le sou-
verain de l'Egypte aprs la conqute de ce pays surles empereurs de Constantinople. Ds lors l'alchimie
devint musulmane (VIIesicle).Les Arabes se livrrent avec ardeur l'tude de
l'art hermtique. Ils firent en sa faveur une propa-
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gande active. Ils portrent l'alchimie partout o ils
portrent leurs armes. Elle pntre avec eux en
Espagne au VIIIe sicle, et s'y implante. Dans lescoles de Cordoue, de Murcie, de Tolde , de Svilleet de Grenade, on l'enseigne, on la pratique. Au VIIIesicle parat le fameux Geber.
Lorsque l'Espagne mit fin la domination arabe,
l'alchimie avait conquis tout l'Occident. Arnauld deVilleneuve, Raymond Lulle, Roger Bacon, saint Tho-mas , la propagrent l'envi. Du XVeau XVIIesicle,elle fut en pleine prosprit.
III
Comment tomba-t-elle ce degr d'abjection ou
elle se trouve au XIXesicle? Exposer le but, r-sumer les travaux des alchimistes, examiner leurs
faits et gestes, c'est rpondre cette question.Le but des alchimistes en gnral tait : 1 de con-
vertir en or, ou au moins en argent, tous les autres
mtaux, cuivre, plomb, etc. ; 2de garantir l'homme,ou de le gurir des maladies qui viennent l'assaillir,et de
prolongermme indfiniment son existence
;3 de conqurir tous les pouvoirs, naturels et surna-
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turels ; de commercer avec les tres du monde ou desmondes suprieurs, etc.
IV
Une substance procurait le moyen d'arriver ce
but : c'tait la pierre ou poudre philosophale, nommeaussi grand magistre, grand lixir, quintessence,teinture, semencedes mtaux, spiritus mundi, selon
qu'elle tait plus ou moins parfaite, et s'appliquait tel ou tel objet. Imparfaite, la pierre philosophalen'tait
pas pourtantsans vertu
;elle convertissait
aussi les mtaux, mais en argent seulement. On lui
donnait alors les noms de petite pierre philosophale,de petit magistre, de petit lixir.
II n'est pas facile de donner une ide exacte de la
grande pierre philosophale. Ceux-l mme d'entre
les alchimistes qui l'ont vue et possde, en parlentcomme s'il nel'avaient jamais eue ni vue.Van Helmont,qui l'a vue et manie, dit-il, prtend qu'elle a la cou-leur du safran en poudre, qu'elle est lourde et bril-lante comme le verre en morceaux. Berigard de Pise,
qui nel'a ni moins
vueni moins manie
queVan Hel-
mont, lui donne la couleur du pavot sauvage et l'o-
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deur du sel marin calcin. Kalid lui dcerne toutes lescouleurs : elle est, suivant lui, blanche, rouge, jaune,
bleu-de-ciel, verte. Voil tous nos philosophes misd'accord! dit judicieusement M. Louis Figuier.
II n'est pas moins difficile de dire comment se pr-parait la pierre philosophale. Cette obscurit, quiplane peu prs sur chaque phrase des livres alchi-
miques et que signale la bulle du pape Jean XXII,ne permet pas d'en saisir nettement le mode de pr-paration. C'tait, du reste, par systme que les alchi-mistes s'environnaient de tnbres. Pauvre idiot, ditun peu crument lephilosophe Artphius son lecteur,serais-tu assez simple pour croire
quenous allons
t'enseigner ouvertement et clairement le plus grandet le plus important des secrets, et prendre nos pa-roles la lettre ? Heureux Artphius ! il crivait auXIesicle ! Basile Valentin, Arnauld de Villeneuve,Raymond Lulle menacent des plus terribles chti-
ments l'alchimiste assez os pour parler intelligible-ment. La maldiction du Trs-Haut, l'apoplexie, ladamnation ternelle, telles sont les peines qui atten-dent l'indiscret. II est dfendu par l'ordonnance di-
uine, dit Denis Zacaire, de publier nostre science entermes
telz qu'ilz soyententenduz
du commun.
( Opuscule trs-excellent de la vraye philosophie natu~
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relle des metaulx, Lyon, B. Rigaud, 1574, p. 12 del'avis Au Lecteur dbonnaire). Aussi ne doit-on pass'tonner que Jean d'Espagnet s'exprime en ces termesquelque peu nigmatiques : Prends une vierge aile
qui soit bien lave et purifie, et qui soit enceinte parla vertu de la semence spirituelle de son premier mari,sans que pourtant sa virginit soit lse : marie-la
sans soupon d'adultre avec l'autre homme ; elle con-cevra de nouveau avec la semence corporelle du mari,et elle mettra au monde un enfant honorable des deuxsexes : la pierre philosophale.
Au seizime sicle, toutefois, le langage nigma-tique des alchimistes tend se clarifier. La pierre
philosophale (ou semence des mtaux) s'obtient cette
poque avec deux substances : l'orordinaire (semencemle), et le mercure desphilosophes, ou premier agent,(semence femelle). On peut se procurer aisment la
premire de ces deux substances ; mais o trouver la
seconde? C'est l que gt la difficult. Suivant les uns,le mercure des philosophes se trouve dans le mercure
ordinaire; suivant les autres, dans l'arsenic. Ceux-ci
prtendent qu'il rside dans l'antimoine; ceux-l,dans l'tain. Le sel marin, le salptre, le vitriol, lesuc de la chlidoine, la primevre , la rhubarbe du
Pont, les os, la chair, le sang, la salive, les poils, l'u-
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rine, jusqu'au lait des vierges, jusqu'au sang des
menstrues, tout est recommand, tout est examin,tout est scrut. Le mercure des philosophes n'estnulle part. Pardon! le voici : Pour obtenir le pre-mier agent, dit Haimon , il faut se rendre la partie
postrieure du monde, l o l'on entend gronder le
tonnerre, souffler le vent, tomber la grle et la pluie,
c'est l qu'on trouvera la chose, si on la cherche. Gela est clair, mais odieusement malpropre. Quelleaberration !
II suffisait, pour transmuer en or le plus infime des
mtaux, de le mettre en contact avec la pierre philo-sophale dans l'ovum. philosophicum. C'tait un vase
o se plaaient les matires propres la confectiondu grand oeuvre. On l'appelait aussi athanor, et mai-son du poulet des sages. La puissance de la pierre phi-losophale, comme agent transmutateur, ne connais-sait vraiment pas de bornes. Si l'Ocan, disait
Raymond Lulle; tait du mercure, j'en ferais de l'or;mare tingerem, si mercurus esset. On voit par l
qu'il fallait peu de pierre philosophale pour oprer.Le tout tait d'obtenir ce peu. Salmon prtend qu'ilconvertirait en or toutes les quantits de mtal qu'onvoudrait bien lui
fournir, jusqu' l'infini.Quand on
se mle de faire de l'or, on n'en saurait trop faire.
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Pour gurir ou prserver des maladies, pour don-ner la vie humaine une dure illimite, on faisait
usage de pierre philosophale comme on fait usage degrains de sant; dans ce cas, elle portait le nom de
panace. La pierre philosophale seprtait complai-samment tout, sinon tous.
V
Si les alchimistes se fussent contents d'crire deslivres inintelligibles, on ne serait pas absolument endroit de leur infliger un blme. Mais ils ne s'arr-trent pas en si beau chemin. Ils voulurent prouverque, si leur style tait obscur, leur science tait r-elle. Malheureusement, qui veut trop prouver, ne
prouve rien.Les alchimistes eurent la malencontreuse ide d'o-
prer effectivement des transmutations. En Angle-terre , Raymond Lulle fabrique, pour le compte duroi Edouard III, les nobles la rose; en Sude, Paykllfabrique des ducats pour Charles XII. Orthulain, Ru-
pescissa, Odomar jouissaient d'une haute renommesous les rois de France
Philippede
Valois,Jean et
Philippe le Bel, que l'histoire regarde comme de faux.
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monnayeurs. On a vu prcdemment que des souve-rains ne ddaignrent pas de labourer de leur propres
mains.L'alchimie et les alchimistes se seraient, nanmoins,
tirs d'affaire, s'ils s'taient borns travailler pourle compte des souverains ou collaborer avec eux.Ce qui causa leur perte, c'est qu'ils eurent la prten-
tion de travailler aussi pour eux-mmes. Le grec Bra-gadino, le suisse Lonard Thurneysser, l'italien Borri,et beaucoup d'autres, amassrent de grandes ri-chesses.
Le seul expos des fraudes, auxquelles eurent re-cours les alchimistes, ncessiterait plusieurs volumes.
En 1722, Geoffroy l'an en fit une sorte d'abrg his-torique, dont on ne saurait trop, aujourd'hui encore,recommander la lecture. C'est significatif et difiant.
VI
On conoit que , pour des hommes qui savaient sicavalirement prouver que la pierre philosophale va-lait de l'or en barre, prouver qu'elle gurissait detous maux et prolongeait indfiniment la vie, ce n'-tait que jeu. Le philosophe Artphius prtendait avoir
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999 ans passs. L'ermite Trautmansdorf avait 140 ans
et le frre de la Rose-Croix, Gualdo, en avait quatre
cents. II ft dmontr que si No eut des enfants l'ge de cinq cents ans, c'est qu'il possdait la pierre
philosophale.Nicolas Flamel offre un des cas les plus curieux de
longvit alchimique. Mort en 1418, au su de tout
Paris, il vivait encore, ce nonobstant,au
commence-ment du 17e sicle. Le voyageur Paul Lucas dit avoirrencontr dans l'Inde l'un des plus intimes amis de
l'adepte. Pernelle, femme de Flamel, morte quelquesannes avant lui, vivait aussi. Ce n'est rien. En
1818, Flamel, alors g de quatre cents ans, occupait
Paris une maison sise rue de Clry, n 22 II faisaitannoncer, par les journaux, l'ouverture d'un coursde philosophie hermtique, moyennant 300,000 fr.
par lve. Personne ne s'tant prsent, on prsume
que de dpit il sera retourn dans l'Orient... ou ail-
leurs. Oncques depuis il ne fut revu. Faut-il dsesp-rer de le revoir?... On ne fait pas toujours bonne
garde Charenton.
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taires, aucunes d'efficace, aucunes presque diuines ,plusieurs de nulle consquence, aucunes de grande
esprance, aucunes de grande iacture et peril, quisurmontent les autres en nombre. .
Agrippa l'alchimiste, le ncromancien, revenu deserreurs de sa jeunesse s'crie :
Desbonsespritssuspecteest l'alchemie,
Et sessuppostsplairenepeuuentmie :Par tant d'abbusles hommesentretientQu'elleet sesfaicts en ruine deuient,
En essayant de transmuer les formes et especesdes choses , et forger vne certaine benoiste pierre
philosophale qu'ils appellent, par l'attouchementde laquelle toutes choses soient soudainement con-uerties en or. ou argent, selon le souhait de Midas,et si s'efforce de tirer du ciel haut et inaccessible vnecertaine quint'essence, par laquelle se font fort les al-chimistes de donner, non pas seulement des richesses
excedantes celles de Cresus, mais, qui plus est, deremettre l'homme en sa florissante ieunesse, et entiere
sant, dechassant de luy la vieillesse, et presque lerendre immortel.
Maisde tous ceuxqui font estat de la science,
N'y a cil qui d'effeten donneexperience.
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Seulement en monstrent quelques essais, assem-blent quelque peu d'argent par ceruses, vermillons,
antimoines, sauons, et autres drogues servans farderles femmes, peindre et emplastrer les vieilles, les-
quelles l'escriture appelle onguens de paillardises, et
par ce moien dressent la boutique de Geber : dont estvenu le commun prouerbe: Que tout alchemiste estou medecin ou
sauonnier,et enrichit les oreilles des :
hommes par paroles : mais son intention est de vuiderleurs bourses. Et pour claire coniecture de la vanitet nullit de leur art, est noter qu'ils demandenttousiours quelque escu ceux qui ils font promessede grandes richesses, par o l'on voit que ce ne sont
que bourdes et resuenes d'esprit mal composez. (Paradoxesur l'incertitude, vanit et abus des sciences,S. L. 1582, p: 397, et suiv.)
Plus loin, Agrippa fait preuve, envers ses anciens
confrres, d'une animosit qui s'explique peu. Aurait-
il lui-mme t victime de leurs manigances philoso-phiques ? C'est bon droit, dit-il, que les loix ro-
maines condamnent cest art, et la chassent de la Rpu-
blique, et est prohibe en l'Eglise chrestienne par les
decrets des sacrez canons. Et s'il estoit prattiqu ainsi
auiourd'huy, que ceux qui sans bonne licence du
Prince exercent l'alchemie fussent chassezdes royau-
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mes et prouinces, leurs biens confisquez, et eux punisau corps, il est certain que l'on ne verrait point tant
de fausses espces de monnoye par lesquelles un chacunest deceu au grand dommage et perte du public (1).Ie croy que pour congnoistre ces trompeurs iadis futfaicte la loy d'Amasis roy d'Egypte, par laquelle ilestoit enioinct vn chacun de comparoistre deuant
vn magistrat ce ordonn, et l donner raison et de-claroit par quels moyens il s'entretenoit et viuoit, et faute de ce faire peine de mort y estoit establie.
La peine de mort! Agrippa! qu'avez-vous dit?Est-ce que, dans votre indignation, semblable l'un des meilleurs hommes de ce temps-ci, dit-on, le-
quel dclarait un jour que, si le bcher de Jean Hustait jamais relev, ce ne serait pas un seau d'eau
qu'il y apporterait, est-ce que, grand alchimiste,grand ncromancien -,vous eussiez voulu voir, de vosdeux yeux voir, ce qui s'appelle voir, vos ex-confrres
et collaborateurs pendus la hart au col, tranglecourt et net? Les alchimistes sont meschans sur tousles hommes, dites-vous. D'o savez-vous cela ?....
(1) Ceciindiquepourquoila sciencealchimique estoithayeducommunpopulaire, suivantl'expressionde D. Zachaire,Introd.,
p. 9. Cen'tait
pastantla scienee
queles
tromperieset
faulsessophistications, (Eod.loc.)qu'onhassait.
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Et, au fond, qu'est-ce que cela peut vous faire? Dieun'est-il pas l pour sparer les bons des mchants, le
bon grain de l'ivraie ? Laissons-le faire. Quelque clair-voyant qu'on soit, ne voit-il pas mieux, plus avant et
plus loin ?Bernard Palissy ne professe pas pour les Alchimistes
moins d'inflexibilit qu'Agrippa. Et ie say bien,
dit-il, quetoutes les additions et
sophistiqueries qu'ilssauent faire, ont caus vn millier de faux mon-
noyeurs : par ce qu'ils ne se peuuent deffaire de leurmarchandise sinon en monnoye, car s'ils la vendoyenten lingots la fausset se trouueroit la fonte. Maisils se desfont aysment de monnoye toutes gens...
(Discours admirables, etc., dit. Cap, p. 199.) Un peuplus bas, Palissy rapporte une histoire bizarre. Un
prvt de Saintes avait saisi un faux monnayeur. Ce-lui-ci fit des rvlations fort graves. II signala comme se meslant de son mestier cent-soixante individus.
Et quant ie dis audit preuost, continue Palissy,pourquoy il ne faisoit prendre lesdits monnoyeursnommez en son rolle, il me respondit qu'il n'oseroit
l'entreprendre :parce qu'au nombre d'iceux il y auoit
plusieurs iuges et magistrats, tant du Bordellois, Peri-
gord que de Limosin (1). Si tous faisaient ainsi de
(I) Dansles Discoursadmirables,au TraitdesMtauxet Alchi-
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la fausse monnaie, dans ce bon seizime sicle, quidonc avait le.droit de se plaindre? Lorsqu'on est tour
tour voleur et vol, on doit absoudre; on ne peutpas condamner.
VIII
Peut-tre, cependant, I'alchimie et-elle vcu, mal-
gr les attaques dont elle tait l'objet, malgr les im-
postures des adeptes, et mme malgr les progrs de
la science. Mais elle renfermait en elle un germe de
mort qui, tt ou tard, devait se dvelopper et la tuer :le ridicule.
On a vu dj quelques chantillons du style des al-
chimistes. Affectation, obscurit, lourdeur, hyperbo-
lisme, il a toutes les conditions voulues pour faire
rire ou fatiguer. Maintenant il convient de passer enrevue certaines ides ou prtentions des philosophes
mie, onlit que lesmetauxsontengendrezd'uneeau, sauoird'eau sale, ou pourmieuxdire d'vn seldissout.M. Tiffe-reau, 5eMmoire,p. 24, dit : Lafixationde l'oxygnc,sacom-
binaisonplusou moinsdurableavecl'hydrogne,sousl'actiond'un
composazot; voilpourmoi la clefdela transformationdesmtaux.
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par le feu. Nous abordons ce qu'on a appel l'alchimie
mystique.
La magie blanche et mme la magie noire taientloin d'tre ddaignes par tous les adeptes. Dans lafabrication du Grand OEuvre, quelques-uns s'aidaientde la premire, c'est--dire faisaient intervenir Dieuou ses anges; quelques autres s'aidaient de la se-
conde , c'est--dire s'adressaient au diable. L'impos-teur Braganino avait ses ordres deux dogues noirs
qui sentaient fort le fagot. Thurneysser disposait d'un
scorpion qui, certainement, n'avait rien d'orthodoxe.
L'homunculus joue quelquefois un rle assez impor-tant. On appelait ainsi un petit animal ou un homme
en miniature fabriqu par les procds spagyriques( voy. Figuier, p. 67). Paracelse en donne la recetteen ces termes : Hoc modo procedendum est :
Sperma viri per se in cucurbit sigillat putrefiatsumm putrefactione ventris equini per quadraginta
dies, aut tandi donec incipiat vvere et moveri et agi-tari, quod facil videri potest. Post hoc tempus aliquomodo homini simile erit, ac tamen pellucidum et sinecorpore. Si jam posthac quotidi arcano sanguinishumani caut et prudenter nutriatur et pascatur, et
perquadraginta septimanas
inperpetuo
etsequabilicalore ventris equini conservetur, fit ind verus et
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vivus infans, habens omnia membra ihfantis, qui ex
mulire natus est, sed long minor. Hune nos Homun-culum vocamus, et is poste eo modo diligenti etstudio educandus est, donec adolescat et sapere et
intelligere incipiat. Hocjm est unum ex maximis se-cretis quae Deus mortali et peccatis obnoxio homini
patefecit, etc. (De natur rerum, vol. 2, lib. 1, p.86, Genve). L'homunculus a des proprits nom-
breuses. Paracelse les numre : Si per illos (ho-munculos ) hominem quemdam morbo liberare veliset sanare, opus est ut imaginem ejus illinas et jun-gas. Si amorem, favorem et gratiam conciliare vis,
homunculos geminos facies, quorum alter alteri ma-num porrigat, amplexetur, osculetur, et similia aliafaciat amoris officia. Si absentum ex locis dissitis do-mum pertrahere velis, ut quotidi tot miliaria confi-
ciat, totidem et jam milliaria conficiet imago ejus in
rot, procedens ex eo loco, ex quo homo ipse facere
debet. Sic si tutus ab hostium armis esse cupias, ima-ginem tuam ex ferro vel chalybe parabis, et velut in-cudem indurabis. Si hostem ligaturas es, liga ejusimaginem Haec tibi etiam exempla sufficiant, ex qui-
bus plura ipse deprimere poteris. ( De imaginibus,
cap. 12, p. 502).N'est-il pas profondment regrettablequ'un homme de gnie comme Paracelse soit tomb
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si bas? Dans quels travers durent donner les autresalchimistes! En voici encore quelques exemples.
L'alcaest tait le dissolvant par excellence, l'agentqui pouvait donner tous les corps sans exception la
forme liquide. Paracelse le premier avait signal sonexistence. Croirait-on que cette chimre occupa toutle XVIIeet prs de la moiti du XVIIIesicle ? Van Hel-
mont prtendit avoir possd l'alcaest. Tackenius,Glauber, et beaucoup d'autres, ne voulant pas resteren arrire de Van Helmont, affichrent les mmes pr-tentions. II fallut deux sicles pour que l'alcaest dis-
part du cercle des discussions scientifiques. Sil'alcaest dissout tous les corps, s'avisa-t-on de dire
enfin, il doit dissoudre aussi le vase qui le renferme ;s'il dissout la silice, il doit dissoudre aussi le verre
qui est form de silice. Cette rflexion si simplen'tait venue l'esprit de personne avant Kunckel.
Lapalingnsie tait l'art de reproduire les plantes
au moyen de leurs cendres. On brlait une plante etl'on en recueillait les cendres. Ces cendres, on lesconfiait la terre, et il en naissait une plante nou-velle. On devine que la science n'avait rien voirdans ce tour, digne de Robert Houdin ou d'Hamilton,son successeur. Si l'on et bien examin les cendres,on y et trouv des graines.
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Aujourd'hui, l'on connat peu la nature et la com-
position duPch. La
thologiele dfinit
vaguement: Toute atteinte la loi de Dieu. Basile Valentin le
reprsente comme le rsidu de la sublimation de nos
parties clestes. Un alchimiste plus moderne, Eckart-
shausen, entre dans d'assez longs dtails sur ce sujetscabreux. II donne la composition de chaque pch.
II fait plus : il en rvle la cause dterminante. Quelleest cette cause? Le gluten. Oui, le gluten, cette sub-stance que possdent toutes les crales, et dontl'homme et les btes font, plus ou moins, leur nour-riture quotidienne. Le gluten se trouve galementdans le
sang humain,il
ysubit des modifications
pro-voques par nos dsirs sensuels, et dtermine ainsinos mauvais penchants. Dans son tat de dilatationle plus grand, il produit l'orgueil; dans son tat d'at-traction , l'avarice et I'gosme ; dans son tat de r-
pulsion , la rage et la colre ; dans son tat de rota-
tion, la lgret et la luxure, etc. C'est dans leNuage qui plane nu-dessusdu sanctuaire qu'on lit ces
jolies choses. On n'en saurait trop peu recommanderla lecture.
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IX
Jusqu'ici il n'a gure t question que du ct gro-tesque de l'alchimie. Mais si elle fut, comme la phi-losophie, le rcipient d'un grand nombre des aberra-
tions de l'esprit humain, elle accueillit aussi beau-coup d'ides ou justes ou grandes. L'alchimie a unct srieux.
L'ide-mre de l'alchimie tait la composition des
mtaux. Selon les alchimistes, les mtaux n'taient
pas des corps simples (c'est--dire offrant l'analyse
des lments toujours identiques) ; pour eux, c'taientdes corps composs. De plus, la composition desmtaux tait uniforme; elle ne variait jamais. Les m-taux se composaient tous de mercure et de soufre.La quantit de ces deux lments, leur qualit, voil
ce qui constituait la diffrence entre les mtaux. Ainsil'or ne diffrait du cuivre qu'en ce que le premier deces mtaux tait form de beaucoup de mercure trs-
pur uni une petite quantit de soufre aussi trs-pur.Le cuivre diffrait de l'or, parce que le mercure et lesoufre entraient en quantits gales dans sa compo-
sition, etc. La consquence de ces principes tait
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la possibilit de la transmutation Si, en effet, les m-taux taient des corps composs, si leur composition
tait uniforme et que la proportion seule de leurslments caust leurs diffrences, il n'y avait qu'faire varier la proportion de ces lments pour obte-nir le mtal voulu. Ce n'tait qu'une affaire de pa-tience.
Ontrouve dans les livres hermtiques une autreide : celle de la gnration des mtaux. Dans le sein
du globe, les mtaux, croyait-on, s'laboraient commes'labore le foetus dans la matrice des animaux. Ilstaient dous d'une espce de vie, et pouvaient passerde l'tat imparfait l'tat parfait, comme ils pou-
vaient de l'tat parfait revenir l'tat imparfait. L'ortait l'idal de la perfection mtallique. L'argent ve-nait ensuite. Les autres mtaux taient rputs vils.Cette ide de la gnration des mtaux n'est que le
complment de celle de leur composition. Elles
devaient ncessairement produire une troisime ide :celle de l'existence d'une sorte de semence des m-
taux, metallorum sperma, agissant, soit la faon dessubstances fcondantes des animaux, soit la ma-nire des ferments. De l, l'invention de la pierrephilosophale.
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X
Dans la pratique, les alchimistes eurent tort. Onl'a vu de reste. En thorie eurent-ils raison ? Est-il
possible, dans l'tat prsent de la science, de portersur
eux un jugement dfinitif? En d'autres termes,les mtaux sont-ils des corps simples ou des corpscomposs ? Si les mtaux sont des corps simples, le
problme de la transmutation se complique ; si cesont des corps composs, il est rsolu. On saisit l'im-
portance de la question.
La science officielle enseigne et soutient, depuissoixante ans, le principe de la simplicit des mtaux.Dans son enseignement oral, dans son enseignementcrit, ce principe est considr comme peu prsinbranlable. La science officielle fait son devoir. Elle
ne doit pas sortir du territoire des faits acquis (1).(I) Ona souventfaitun crime l'Acadmiedessciencesdesa
pusillanimit.Ellemanqued'audace,dit-on.Ellea refusde re-connatretoutd'abordunefoulede dcouvertesqui plustardontfaitleurchemin.Cesreprochessontinjustes.O enserait-onsi l'Academiedessciencesaccueillaitimmdiatementtouteslescon-
ceptionsqu'onlui soumet?
Quelchaosdansla science!C'est
lorsqu'ontudiel'histoiredel'alchimiequel'utilitd'uneAcad-
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Ce principe, toutefois, n'est pas inattaquable. Si lesfaits dont on dispose aujourd'hui, et qui le combat-
tent, ne sont ni assez nombreux ni assez forts pourle renverser, du moins suffisent-ils pour lui enleverde son autorit. Voici ces faits :
1 Quatre substances simples (l'oxygne, l'hydro-gne, le carbone et l'azote), entrent seules, au dire
des chimistes, dans la composition des corps organi-ss. Or, ils veulent que plus de soixante lmentssoient ncessaires la formation des combinaisonsminrales. N'y a-t-il pas l contradiction? Ainsi, l'at-
mosphre qui nous entoure et dont l'paisseur n'est
pas infrieure 15 ou 20 lieues, I'eau qui occupe les
trois quarts du globe, toutes les crations animaleset vgtales, n'exigeraient que quatre substances,tandis que la masse solide du globe en exigerait audel de soixante pour sa composition! N'est-il pas
miedessciencessecomprend.
Lesalchimistescussent-ilscommistantde fautes,avanctant debilleveses,et finalementperdul'al-chimie, s'ils eussentsenti le freinsalutaired'uneAcadmie.Que,dausleurfeuilletonscientifiquehebdomadaire,lesjournalistesse montrentinfinimentmoinssvres;riende mieux.Ilssontdansleurrlederemueursd'ides.C'est,du moins,ainsiquenousl'en-teudions, quandle feuilletonscientifiquede la GazettedeFrancenousfaitconfi.Maisl'Acadmiedoitfaire
peuprslecon-
trairedece quefontlesjournalistes.Oirait-onsanscela?
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probable que, si quatre substances seulement suffisentaux actions molculaires desproduits organiques, elles
suffisent pareillement toutes les exigences des com-binaisons minrales?
2 II n'est pas vrai que tous les mtaux soient des
corps simples. L'ammonium, mtal nouvellement d-couvert dans les sels ammoniacaux, est compos d'hy-
drogne et d'azote. On a russi, depuis quelquesannes, produire toute une srie de composs ren-fermant un vritable mtal, et ce mtal est constitu
par la runion de trois ou quatre corps diffrents. Lenombre des combinaisons de ce genre s'accrot cha-
que jour,et tend de plus en plus jeter du doute sur
la simplicit des mtaux. (Figuier, p. 75.)3 Les appareils de chimie n'ont pas atteint leur
plus haut degr de perfection. N'est-il pas possiblequ'ils soient impuissants constater la prsence decertains des corps qui entreraient dans la composi-
tion d'un mtal? Supposons, par exemple, que l'orsoit form par la combinaison de l'oxygne (1) en untat autre que le gazeux et d'une autre substance.Comment dcouvrir dans l'or la prsence de l'oxy-
(1) Leplatine, l'oret l'argents'oxydentmoinsfacilementque
lesautresmtaux.Celan'indiquerait-ilpasqu'ilssontsatursd'oxy-gneouqu'ilsontplusd'oxygnequeceux-ci?
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gne, s'il s'y trouve, par exemple, l'tat solide?
On possde un mtal l'tat liquide, le mercure;
l'oxygne l'tat solide n'offrirait rien de plus sin-gulier. Depuis combien de temps, d'ailleurs, a-t-on
pu constater cet tat particulier affect par l'oxygneet auquel on a donn le nom d'ozone?
XI
Mais en supposant que les mtaux soient relle-
ment des corps simples, il n'y aurait pas lieu de com-pltement dsesprer de la ralisation du rve alchi-
mique. Le principe auquel on a donn le nom d'iso-
mrie, est loin de ravir tout espoir.Longtemps on crut que deux corps possdant une
mme composition chimique, avaient les mmes pro-prits. Les alchimistes, consquents avec eux-mmes,professaient l'opinion contraire. L'exprience a fini
par donner raison aux alchimistes. II est aujourd'huireconnu que deux substances peuvent prsenter lamme composition chimique et possder des propri-ts diffrentes. Ainsi l'acide fulminique et l'acide cya-
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nique contiennent les mmes quantits de carbone,d'oxygne et d'azote; le premier (dans les fulminates)dtone la plus faible lvation de temprature; lesecond (dans les cyanates) rsiste la chaleur rouge.Ainsi encore l'acide cyanydrique et le formiate d'am-
moniaque, etc. La forme, le nombre et l'ordre, nesont donc pas, suivant l'expression d'Aug. Laurent,
moins essentiels que la matire. C'est la constitutionmolculaire d'un corps, non sa composition chimique,qui fait ses proprits. Maintenant, l'isomrie quiatteint les corps composs, ne saurait-elle frapperaussi les corps simples ? L'or et le cuivre ont des pro-
prits diffrentes; mais en prsence des faits qui pr-cdent , on ne peut plus affirmer que ce soient deuxsubstances diffrentes. Or, si le cuivre et l'or ne dif-fraient rellement que par leur constitution mol-
culaire, qu'en rsulterait-il? Le rve alchimique pour-rait passer en fait.
Une autre dcouverte de M. Dumas induit penserque les corps simples sont isomres. En comparantles proprits gnrales des corps isomres aux pro-
prits des mtaux, il a constat que ceux-ci repro-duisaient certains caractres appartenant ceux-l. Dans toutes les substances
prsentantun cas d'iso-
mrie, on trouve habituellement des quivalents gaux,
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ou bien des quivalents multiples ou sous-multiplesles uns des autres. Or, ce caractre se retrouve chez
plusieurs mtaux. L'or et l'osmium ont un quivalentpresque identique. II est rigoureusement le mme
pour le platine et l'iridium, etc. Enfin, un chimiste
anglais, le docteur Prout, a reconnu que les quiva-lents chimiques de la plupart des corps simples sont
des multiples exacts du poids de l'quivalent de l'und'entre eux (voy. Figuier, p. 352 et suiv.)Autre fait trs-remarquable. On voit, dit Dufr-
noy ( propos d'un alliage natif d'or et d'argent d-
sign par Klaproth sous le nom d'electrum), des la-melles qui prsentent la couleur jaune de l'or, tan-
dis que d'autres sont d'un blanc jauntre, en sortequ'en choisissant les parties diffrentes par la couleuron obtiendrait des compositions trs-varies. Min-
ralogie, t. III, p. 202). M. Th. Tiffereau (le seulalchimiste srieux qu'ait eu l'alchimie peut-tre), en
tire cette consquence. N'est-ce pas l, dit-il, un dces faits que la nature nous montre comme exemplede la transformation de l'argent en or ? Comment con-cevoir et expliquer la formation de ces alliages sivaris de ces deux mtaux dans un mme minerai, sice n'est par le passage de l'argent l'tat d'or, parceque certaines lamelles ont t plus proches du cou-
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rant gnrateur que j'appelle courant lectrique, quia favoris dans certaines lames le passage d'une plus
grande quantit d'argent l'tat d'or, tandis que lesautres, tant plus loignes ou ne recevant qu'uneplus faible portion du courant, ont produit dans le
mme temps des quantits d'or de plus en plus fai-bles? (6 Mmoire, 1854, p. 69.) L'alchimie,comme on voit, dpouille le vieil homme, et entredans la voie scientifique.
XII
Le principe alchimique de la gnration des m-
taux, et l'existence du ferment ou de la semence m-tallique, laquelle on a donn le nom de pierre phi-losophale, ne peuvent se dfendre aussi avantageu-sement que le principe de la composition et la non-
impossibilit de la transmutation des mtaux. Dansl'tat de la
science,il est
prudentde
garderle silence
sur ces deux questions.
XIII
Les alchimistes voyaient-ils nettement les cons-
quences de la transmutation des mtaux vils ou im-3
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parfaits, en mtaux nobles ou parfaits ? Il est permisd'en douter.
Pleust Dieu, dit Flamel (ou plutt l'auteur quise cache sous son nom), pleust Dieu que chascunsceust faire de l'or sa volont, afin que l'on vesqutmenant paistre ses gras troupeaux, sans vsure et pro-cez, l'imitation des sainctz patriarches, vsant seule-
ment,comme les
premiers pres,de
permutationde
chose chose, pour laquelle il fauldroit trauailleraussi bien que maintenant. (Figures hiroglifi-ques, etc.)
La pierre philosophale, on en conviendra, n'aigui-sait pas extraordinairement la perspicacit de ses
possesseurs. Qui ne voit, en effet, que, l'or et l'argentavilis, dprcis, on serait contraint se rejetersur une autre valeur manuelle? Pour revenir aux
temps primitifs, ces temps, heureux, dit-on,
o l'on menait paistre ses gras troupeaux (lorsqu'onavait la chance d'en
avoir),il
faudrait,non
passeu-
lement que l'or, l'argent, le platine, les pierres pr-cieuses, eussent subi une dprciation immense ; ilfaudrait surtout que l'esprit humain et subi une r-volution complte Toute une rvolution intellectuelleserait indispensable. On en est loin, grce Dieu !
Ingres parat-il dispos brler Raphal? Hugo
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rtir Corneille et Shakspeare? Dumas le chimiste bri-sera-t-il ses fourneaux et cornues? Rothschild re-
noncera-t-il ses vastes spculations, aliments de l'in-dustrie des deux mondes ? On peut hardiment dfierla pierre philosophale d'oprer ces transmutations-l (1). Telle est cependant la condition sine qu nondu retour de l'homme vers son berceau et au systme
d'change prconis parle bon
Flamel.Si la transmutation mtallique se ralise un jour,si les substances prcieuses deviennent viles, ce n'est
point au temps des patriarches que les socits hu-maines remonteront. Elles entreront dans une nou-velle phase financire. Voil tout. Chose grave sans
(1) Voici,selonnous,le meilleurargumenten faveurdupro-grs, et celuiqui affirmele mieuxsa ralit.Malgrlesbesoinsplusnombreux,malgrlessouffrancesmoralesplusnombreusesetplusvives,qui atteignentl'hommeintelligent,iln'en estpasun,peut-tre,quine souhaite sesenfantsuneintelligencesuprieure,pas un qui ne cherche dvelopperleurintelligencerudimentaire.
Est-cesimplementaffaired'amour-propre?Nonpas. L'hommein-telligentsaitque, si lesbesoinset les souffrancesmoralessontenraisondirectedu dveloppementintellectuel,lesjouissancesmoralessontaussidanscettemmeraison.II y a balance.L'hommeinintelligenta moinsdebesoins,moinsde souffrances;maisil a
peude jouissances.Balanceaussi.Maiscelui-civgte,tandisquecelui-lvit.Entrelesdeux situations,l'hsitationest-elle
possible?
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doute, mais non pouvantable. La vapeur et l'lectri-cit auront caus plus de bouleversements.
Un papier-monnaie, une monnaie mtallique, l'unet l'autre sans valeur intrinsque, il est vrai, mais re-
prsentant l'un et l'autre soit une valeurimmobilire,soit une valeur mobilire, garantis d'ailleurs par les
gouvernements et les nations, n'est-ce pas ces moyens
qu'on se hterait de recourir? Ds lors, qu'y au-rait-il de foncirement chang ?Ce qu'il y aurait de vraiment remarquable dans la
rvolution qui se produirait, c'est l'augmentation devaleur des immeubles et de certains meubles, c'est larestitution aux campagnes d'une foule de bras quileur sont malheureusement enlevspar les villes, c'estl'lvation du salaire des ouvriers agriculteurs, leurinstruction plus solide, et par suite le rendement plusconsidrable des productions du sol. On ne revien-drait pas au temps des patriarches; on arriverait au
temps o chacun mangerait de bon pain, sans mlangede fveroles.Peut-tre trouvera-t-on qu'il tait inutile d'appuyer
ainsi sur les consquences possibles de la solution du
problme alchimique. Telle n'est pas notre opinion.Les 400 millions, en moyenne, que les placers de la
Californie et de l'Australie versent chaque anne dans
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la circulation, le numraire de la France (le plus fortde l'Europe, environ trois milliards), ces deux faits
parlent haut. Ne disent-ils pas clairement que, si lapierre philosophale n'avilit jamais les mtaux nobles,les mtaux nobles peuvent s'avilir eux - mmes ?...
N'est-il pas bon, ds lors, de prvoir une rvolution
financire, si lointaine qu'elle soit, et d'y parer?...
XIV
La Fontaine des Amoureux de Science a t un peunglige jusqu'ici. II est grand temps de penser elle.
Le mrite littraire de ce pome n'est pas grand. A
ct de quelques beaux vers, un grand nombre de pi-toyables. La littrature du XVesicle n'est pas bril-
lante; elle n'est que curieuse. II semble que les XIIIeet XIVesicles aient, leur singulier profit, dpouillle XVede ses richesses potiques. Le XVesicle ne
compte gure qu'un seul vrai pote : Charles d'Or-lans. Et, chose notable, peut-tre celui-ci ne dut-il
qu' sa longue captivit en Angleterre son immense
supriorit sur la plupart des potes, ses contempo-rains. Vivant dans leur milieu (1), il en et pris sans
(I) Ch.d'Orlansnaquiten1391.II fut faitprisonnierparlesAnglais ladsastreusebatailled'Azincourt(1415).Il ne recouvra
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doute plus d'un dfaut. A quelque chose malheur estbon.
Littrairement,la Fontaine des Amoureux de
Science ne se distingue point des autres pomes duXVesicle.
Son mrite scientifique n'est pas, non plus, extraor-dinaire. II serait difficile de faire de l'or par les pro-cds (1) que recommande l'auteur. Quels sont ces
procds? Aprs les avoir lus et mdits, on ne lesconnat pas mieux que devant. Une obscurit toute
hermtique les enveloppe, suivant les prescriptionsdes matres.
Le grand mrite, nos yeux, de ce pome souvent
insipide,est d'avoir eu
pourauteur un
alchimiste,nomm Jean de la Fontaine. Au XVIIesicle, il y eutun autre alchimiste portant le mme nom. Est-ce
jeu du hasard que ce La Fontaine, alchimiste au XVesi-
cle, et ce La Fontaine, alchimiste au XVIIe?N'y au-
la libertqu'en4440,aprslesconfrencesdeGravelines,et mou-rut en 4465.Hommepolitique,Ch.d'Orlansestinfrieuraupote.Il lui manquaitce flegme,sanslequellesplusrobustesqua-litspeuventdevenirdesdfauts.
(1) Zachaire,loc.citat., lesappelaitavecraison mauldictesreceptes, ou (pourparlerplusproprement)deceptes. II y futparung temps,dit-il, plusenuelopet enfermque oncques
Dedalusnefustenson Laberynthe. Heureux,toutefois! puis-que, la fin, il s'entira sapropresatisfaction.
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rait-il, dans cette concidence, qu'une apparence d'en-
seignement ? :La Fontaine l'Ancien chercha, vrai-
semblablement, toute sa vie, la pierre philosophale.II ne la trouva pas. La Fontaine.le Jeune ne la cher-cha jamais, et la trouva.
Ceci ne prouve-t-il pas que la pierre philosophale,non plus que la fortune et la vraie gloire, ne
veut tre trop violente ?
Longnyet Tourouvre(Orne),aot 4801.
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LA FONTAINE
DES
AMOVREVX DE SCIENCE
CE fut au temps du mois de May,Qu'on doibt four dueil et esmay,
Que i'entray dedansvng vergierDont Zephirus fut iardinier.
Quanddeuant le iardin passoye,le n'estoispas vestu de soye,Maisde pauures draps maintenu,Pourn'apparoiren public nu.Et m'esbattant auec dsirDe chasserloingmon desplaisir,
Ouy vng chant harmonieuxDeplusieurs oyseauxgratieux.
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Adoncie regardayl'entreDuiardin,qui estaitferme.Maiscommema veu estima,Zephirustostla defferma;Puisse retira, pareffectMonstrantqu'il n'auoitcela faict.Et quandie vis cellemaniere,le me
tirayvngpeu arriere,
Et onapresentray dedans.Duiour n'auoismangdesdents;I'auoyegrandsoifet grand faim,MaisportoisauecqmoydupainQu'auoisgardvne sepmaine.
LorsapperceuvnefontaineD'eauetres clere,pure et fine,Quiestait soubsvne aubespine.Ioyeusementempresm'assis,Et de monpain soupesy fis;Puism'endormis,apres mangier,Dedansce gratieuxvergier;Et, selonmonentendement,Ie dormyassezlonguement,Pourla plaisancequeprenoysEstantau songeque songeois.Orpourrezscauoirde mon songe,
Et s'aprsle trouuaymensonge.
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II est vrayqu'il mefut aduis
Quedeuxbell'sdamesau clervis,Semblables fillesde royAuregardde leur noblearroy,Versmoy s'en vindrentdoulcement;Et ie les saluhumblement,En leur disant : Illustresdames,
Dieuvoussaufet de corpset d'ames! Plaisevous moyvosnomsdire; Ce ne me vueillezesconduire.
L'vnerespondpargrandplaisance: Amy,i'ay nomCongnoissance;
VoicyRaison
quei'accompaigne, Soitparmonts,parvaux,par campaigne; Ellete peult fairemoultsaige.
Alorsentendantce langaige,Et cuidantestre resueill,
D'vngcas fusfort esmerueill:
Carissirveisdela fontaine,Quiest tant aggrableet saine,Septruisseauxqueveu ie n'auoye,M'estantcouchien cellevoye,Lesquelzm'auoyentsi fort mouillQuei'en
estoyetout souill.
La s'espandoitl'eaue foison.
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AdoncpriaydameRaison,QuiestoitauecqCongnoissance,Medire la signifianceDela fontaineet desruisseauxQuisont si plantureuxet beaux,Et qui estoitle pourpris,De tous costezbien entrepris,D'arbreset de fleursodorantesArrousezdeseauescourantes,En sorte quepareilsiamais
Ne me sembloitauoirveu.MaisElleme dict tresdoucement: Monamy, tu scaurascomment Va de ce
qu'assi
granddesir:
Escoutemoytout loisir.
En la Fontaineha vne chose, Quiest moultnoblementenclose. Celuyquibienla congnoistroit, Surtoutesaultres l'aymeroit. Quila vouldroitchercheret querre, Etpuis trouuemettreen terre Et seicheren menuepouldre Puisarriere ensoneauresouldre, Maisque sussentauantparties, Puis assembleslesparties, Quila terre mettroitpourrir
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En l'eaueque la doibt nourrir, II en naistroitvnepucelle Portantfruict doublemammelle, Maisqu'on ostastla pourriture, Dontellene son fruict n' ha cure. Lapucelledont ie deuise Sipoingtet ard en mainteguise : Caren l'airmonte,en hault volant, Puisdescendbas, a val coulant; Et en s'en descendant,faonne Faonque natureluy donne.
C'estvngDragonqui ha trois goules Famineuseset iamaissaoules.
Toutentourde luy chascunrue, L'enuironnantainsiqu'en rue, Et poursuiuantparfortechasse(4) Tant que gressecouuresa face, Quele noircistet si t'englue. Puisle compresseet le mengue.
Elle r'enfantemesmement (Cese fait amoureusement)
(I) Dansl'ditondonneparP.Rigaud,Lyon,1618,onsignalecetteva-riante:MaisavantparchaleuronchasseGressequeluycouurelaface.
Etcetteautre:Maisdessusluyfautquel'onchasse,etc.
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Pluspuissantque deuantgrandsomme; Puis le boit commeius depomme
Ainsil'enfant sa manire, Souuentboit et r'enfantearrire, Tant que pluscler est que christal. Pourvray le fait en est ytal. Et quandil est ainsiluisant, En eaue moultfortet puissant,
IIpensedeuorersa mre, Quiha mangisonfrreet pre. Ainsicommel'alaitteet couue Le Dragon,firede sa couue. Samre en deuxpartiespart, QueIuyaide apresce depart,
Et puis la deliurea troisgoules Quil'ontplustostprinsque gargoules.
Alorsest le plusfort du monde; Iamaisn'est rien qui le confonde; Merueilleuxil est et puissant;
Uneonceen vault cent d'orpesant. C'estvng feu de tellenature Qu'ilpassetoutepourriture, Et transmueen aultre substance, Quandqu'il attaint sa semblance; Et gueristmaladietoute,
Apostume,lepre, et goutte;
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Et svieulxcorpsdonneieunesse, Et s ieunes,senset liesse;
C'estainsique de Dieumiracle. Cene peult fairele triade, Nerien qui soitsoubzciel trouu, Fors cecy,qui est esprouu Par les Proftesanciens Et pardocteursPhisiciens.
Maisonne l'oseplus enquerre, Pourpeurdesseigneursde la terre; Oncquesmaisn'aduinttel meschi, Carce faireonpeult sanspeschi. Moultde Sagessi l'ont aym;
Maulditsoit qui l'ha diffam. L'onne le doibt oncreueler Qu' ceulxqui veulentDieuaymer. Et quibien ayment,ont victoire PourseruirDieu,aymer,ou croire: Carcil quiDieudonneespace
Deviuretant que en quelqueplace II ayt celleoeuurelaboure, Ha de Dieula graceimpetre En soy; sachescertainement: Dontprierdoibtdeuotement Pourles sainctshommesqui l'ont mise
En escriptselonleur deuise;
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Philosopheset sainctspreud'hommes, Dontie ne scaydire les sommes;
MaisDieuleur face tous mercy, Quiont ouuriusquesicy; Et ceulx qui aymentla science Dieuleur dointbienet patience. Scauoirdoibsque celuySerpent Queie t'ay dit premierement,
Est gouuernde sept Ruisseaux, Quitant sont amoureuxet beaux. Ainsil'ay voulufigurer; Maisaultrementle vueilnommer: C'estvnepierre nobleet digne, Faicteparsciencediurne,
En laquellevertu abonde Plus qu'en nulle qui soitau monde; Trouueest parAstronomie Et par vrayePhilosophie. Elleprouientenla montaigne O ne croistnullechoseestraigne. Scachezde veritprouue, Plusieurssagesl'y ont trouue. Encoresla peult on trouuer Parpeinede bien labourer; DesPhilosoph'sest la pierrire Quetant est amoureuseet chire. Aysementonla peult auoir,
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" Et si vault mieuxque nul auoir. Maispeineauras moultendure
Deuantque tu l'ayes trouue; L'ayant,n'auras faultede rien Qu'ontrouueen ce mondeterrien. Or' reuenons la fontaine Pouren scauoirchosecertaine.
Cellefontainede valeur Est vne damed'honneur,
Laquelleest Nature appelle, Quidoibt estre moult honore : Carparell' toute choseest faicte, Et s'elley fault, tost est deffaicte,
Longtempsha que fust establie CelleDame,ie vousaffie:
" Caraussi tost que Dieueut faicts LesElemensqui sontparfaicts, L'Eaue,l'Air, la Terre et le Feu, Natureen tout parfaictefeu.
SansNature,ne peut plus croistre Dedansla mer la petite oistre; CarNatureest mere la ronde Detoutes les chosesdu monde. Noblechoseest que de Nature. Moulty bienappert figure
De l'homme,queNatureha faicte; 4
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En quoy de rien ne s'est meffaicte. Aussifait-ilen plusieurschoses
QuiparNaturesont descloses: Oyseaux,arbres, bestes, fleurettes," Du toutparNaturesont faictes; Et ainsiest-il des metaulx, Quine sontpareilsny esgaulx; Carparellemesmese font
Dedansla terre bienprofond: Desquelzplus pleinconteray QuandNature te monstreray, Laquelleie veulx que tu voye, Affinque mieuxsuyue sa voye Et sonsentieren la tienne oeuure:
Caril fault que la te descoeuure.
Ainsique telspropostenoit,le veisNaturequi venoit.Et alors, sans faire delay,Droictencontreellem'en allay
Pour la saluerhumblement.Maiscertes toutpremierementVers moyfeit inclination,Medonnantsalutation.LorsRaisondict : VoicyNature; A l'aymermets toute ta cure.
C'estelle que te fera estre Deson ouurageprudent maistre.
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le l'escoutaydiligemment:
Et ellese prit saigementA me demanderd'o i'estoyeEt qu'ence liu l ie queroye,Caril estoitbeaucoupsauuaige,Et pourles non clercsplein d'ombraige- Dame,di-ie,parDieude cieulx,
le suisvenuci, commecieulx Quine scait en quell'part aller Pourbonneaduenturetrouuer. Maisie vous diray sansattente Et en briefproposmonentente. VnmoultgrandPrelatvey iadis
Scauant,clerc,prudentet subtils, Quiparloiten communlangaige, Ainsique faictmainthommesaige, Du scauoirde la medicine Qu'ilfaisoittres-haulteet tres-digne, En demonstrantsesexcellences
Par moultgrandesexperiences; DePhilosophieet science(1) Deuisoiten grandreuerence; Bienauoitest l'escolle. Alorsfusmisen vne colle Ardented'apprendreet scauoir
(1)Edit.1618:DesPhilosophesetleurscience.
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Chosemeilleur'que tout auoir, Et de luy demanderm'aduint D'opremierla sciencevint; S'on escripto la rencontra, Et qui fut cil qui la monstra. II me responditsans delay Par cesproposque vousdiray.
Sciencesi est deDieudon, Quivientpar inspiration. Ainsiest sciencedonne DeDieu,et en l'hommeinspire; Maisauecqce apprendon bien A l'escolleparson engien. Maisauant qu'onclettre fust veu Si estoitla scienceseu Pargens non clers, maisinspirez, Quidoibuentbienestre honorez: Carplusieursont trouuscience Par la diuinesapience. Et encorest Dieutout puissant Pourdonner son vray seruant Sciencetellequ'il luy plaist : Dequoy plusieursclersdesplaist, Disansqu'aulcunn'est suffisant S'il n'a est estudiant; Quin'est maistres arts, ou docteur,
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Entre clers reoitpeu d'honneur. Et de ce les doibt onblasmer
Quandaultruyne sauentlouer. Maisquibienpunirles vouldroit, Lesliures osterleurfauldroit. L seroitsciencefaillie En plusieursclers,n'en doubtezmie; Et pas ne le seroit s laiz
Quifontrondeaulxet virelaiz, Et qui sauentmetrifier, Et plusieurschoses,que mestier Font maintesgens deliure, Qu'ilsne trouuentpas en leurliure. Le charpentier,et le masson
N'estudientquebienpeu, non; Et si font aussibellevsine Qu'estudiansen Medicine, En Loix,et en Theologie, Pour auoirpractiquleur vie.
Dslors fus grandementespris D'emploerdu tout mes espris, Tant quepar vraye experience Auoirpeussesla congnoissance Dece que maint'hommedesire Pargracedu souuerainsire.
Monconte,Raisonet Nature
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Bienescoutaient,ie vousasseure.Puis Naturedi : Madame,
Helas,tousioursde corpset d'ame Suis en trauail,voulantapprendre Science,one puissemesprendre, Pourauoirhonneuren ma vie, Sansce que nul y ait enuie: Car tout monbien ie vueilacquerre,
Commeles laboureursde terre; La terre four et hour, Et puis la semencesemer, Commefont les vrays laboureurs, Quisont leursbienset leurs honneurs. Et pourcelapriervous vueil
Quevousme dictesde vozvueil, Commeon nommecellefontaine Quitant est amoureuseet saine
Elle respond: Amy,de voir, Puisque desirezle scauoir;
Elles'appelle,pourle mieux, La fontainedes amoureux. Orte doibt-ilestre notoire QuedepuisEue, nostremre, I'ay gouuerntretout le monde, Si grand commeil est la ronde.
Sans moyne peult choseregner,
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Si Dieune la veult inspirer. Moy,qui suis Natureappelle, I'ay la terre enuironne, Dehors,dedans,et au milieu; En toute choseprins monlieu, Parmandementde Dieule Pre; De touteschosesie suismre; A toutesie donnevertu; Sans moyn'est rien, ne oncquessu Chosequi soit soubsciel trouue, Quipar moy ne soit gouuerne. Maispuis que tu entens raison, Ie te vueildonnervngbel don, Parlequel,si tu veuxbien faire, TupourrasParadisacquerre, Et en ce mondegrand' richesse, D'onte pourra venirnoblesse, Honneuret grandeseigneurie, Et toutepuissance,en ta vie. Caren
ioyetu
l'vseras, Et moultde noblesfaictzverras Par cellefontaineet cauerne Qui tous les sept metaulxgouuerne. Ils en viennent,c'est choseclaire. Maisde la Fontainesuys mre,
Laquelleest doulcecomme
miel, Et aux sept Plantesdu ciel
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Compareest : scauoir,Saturne,
Iupiter,et
Mars,et la
Lune, Le Soleil,Mercureet Venus: Entendsbien, tu y es tenus. Lessept Plantesque i'ay dict, Accomparonssans contredict Auxsept metaulxvenansde terre,
" Quitous sont faictsd'vne matire.
L'or entendonsparle Soleil, Quiest vng metailsanspareil; Et puis entendonspourl'argent Luna, le metailnobleet gent. Venuspourle cuiureentendons, Et
aussi c'est moultbien son nom..
Marspourle fer, et pourl'estain
" EntendonsIupiterle sain; Et le plombpourSaturneen bel Quenousappellonsormesel. Mercuriusest vif argent,
Quia tout le gouuernement Dessept metaulx: carc'est leurmre, Toutainsi que si les compere, Quiles imparfaitspeutparfaire. Aprsle te veulxremetraire.
Orentendsbienque
iediray, Et commeie declareray
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La fontaine dameNature,
Quetu voiscy prs en figure. Si tu saisbienMercuremettre En oeuure,commedit la lettre, Medicinetu en feras, Dontparadispuisacquerras, Auecquesl'honneurde ce monde,
Ograndplant debien abonde. SauoirdoibsparAstronomie Et parvrayePhilosophie, QueMercureest des sept metaulx La matiere,et le principaulx: Car
parsa
pesanteurplombasse," Se tient soubzterre en vne masse, (Nonobstantqu'elleest volatiue Et s aultres moultconuersiue) Et est soubzla terre trouue, Tout ainsi commeest la rouse. Et
puisen l'air du Ciels'en
monte, (Moy,Nature,le te raconte) Et si aprspeulxconcepuoir Quien veultmedicineauoir Mercurialeen son vessel, Lemettra dedansle fournel Pourfaire
sublimation, Quiest de Dieuvng nobledon.
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Laquelleie te veulxmonstrer A monpouuoir,et figurer.
Carsi ne faispurs corpset ame, la ne ferasbonneamalgame, N'aussibonparacheuement. Metsy doncton entendement.
Or entendssi tu veulx sauoir
( Mieuxvaultbon sens que nul auoir) : Pren ton corpset en faisessay; Commeaultres ont faict,bien le scay. Tonesprit te faultbienmonder, Ainsque puissesincorporer. Si faire veulxbonnebataille,
Vingtencontreconuientsans faille(1), Et si ton corps ne peult destruire Vingt, ce pas il faut qu'il meuire(meure). Si est la bataillepremire DeMercuretrs-forteet fiere; Aprsrendreluy conuientfaire,
Anoisqu'on n'enpuistrien attraire. Quand tonvouloirentrepris Rendusera, lors estantpris, Si tu en veulxauoirraison, L'enfermerasdanslaprison
(1)Edit.
4618,Lyon,P.RIGAUD:
Vingtcontreseptconuientsansfaille.
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D'oil nesepuissebougier. Maisd'vngdonle doibssoulagier, Oupour toy rienne vouldrafaire Tantque luy ferasle contraire; Et si faireluy veulxplaisir, II le te conuienteslargir, Et remettreen sonpremierestre, Et pource serastu sonmaistre:
Aultrementsauoirbienne peulx Ceque tu quiers et que tu veulx. Maisparce point tu le sauras, Et tout tonplaisirviendras, Maisque tu facesde ton corps Cedontte faiscy le recors.
Fairedoibsdoncq,sanscontredict, Premierde ton corpsvngesprit, Et l'espritrincorporer En son corps sanspointsparer. Et si tout ce tu ne saisfaire, Si ne commencepoint l'affaire.
Aprscesteconiunction, Secommenceopration, Delaquelle,si tu poursieux, Tu aurasla gloiredes cieulx.
" Maistu doibssauoir,parce liure,
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QuemoyNaturete deliure," Quele Mercuredu Soleil N'estpas laLunepareil: Cartousioursdoibtdemourerblanche Pourfaire chose sa semblance; Et celuyqui au Soleilsert Le doibtressembleren appert; Caronle doibtrubifer: Et ce est le labeurpremier. Et puis assemblerlespeulton, Commei'ay dict, en la sasson Cy-deuantque tu as ouye, Quite doibt trouueren l'ouye. Et si ce ne sauoisentendre, En ton labeurpourroismesprendre, Et l'aduentureperdrois Longtemps,et en vainl'vserois: Et s' mondict saislabourer, Seurementypeulxproceder.
Oras tu vngpointde ceste oeuure QuemoyNaturete descoeuure. Si te fault,parbonneraison, Faire aprsconglation Et de corpset d'espritensemble, Tant quel'vng l'autre ressemble;" Et puis te conuient,parbon sens,
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Sparerles quatre elemens, Lesquelztousnouueaulxtu feras," Et puisen oeuurelu mtras. Premiertu doibsle feu extraire Et l'air aussipourcest affaire, Et les composeren aprs : Cete dy cy parmots exprs La terre et l'eaue, d'aultrepart, Seruentmoultbien celuyart, Et ainsifaitla quinte essence(1); Carc'est de notre faict la cence(2). Quandtu as les quatre trouuez Et l'vng de l'autre separez, Ainsicommeay ditpardessus, Tonfaictsera demyconclus.
Orpeulxproceder;moennant Quetu facesce que deuant le t'ay ence chapitredit. Tu le mettras au fourpetit (3):
(1)Variantes:Etaussifaitlaquinteessence.
Etenfaisantla quinteessence.
(2)Variante:C'estdenotrefaictlascience.
(3)Variante.:Lemettrasaufourvngpetit.
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" Celas'appellemariage Quandil est faitparhommesage; Et aussic'estmoultbiensonnom. Or entendezbien la raison: Carmasculinest fortliable Auecqfmininamiable.
" Et quandpurs etnetzsonttrouuez, Et l'vngauecql'aultre assemblez, Gnrationest certaine, Si quec'est vneoeuurehautaine Et qui est de grandesubstance. Ainsiest-il,d'autre semblance, Demainthommeet de maintefemme
Quiont bonlozet bonne
fame, Par leurs enfansqu'ilsscauentfaire, Dontchaceundoibtpriserl'affaire; D'oysealx,de besteset de fruicts. Aultrementprouuerie lepuis : Mettezd'vngarbre la semence En terre
pourbonne
science; Aprslaputrfaction, En viendragnration. Par le fromentle peulxsauoir, ( Quivaultmieuxque nul aultreauoir) : Semantvnggrain, en aurasmille.
L ne fault estremoulthabile. Ne oncquesne fut creature
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Quidirepeult moy,Nature: Naissanceayprins sansle cercher,
Et nedoibsrien me reprocher. Et ainsides metaulxest il, DontMercureest le plus subtil. Quandil est mis dedansson corps(1)," Queie t'ay dit en mes records, II le conuientnamourer
De sonpareil,puislabourer. Maisains qu' finpuissevenir, D'ensemblelesfaultdespartir. Maisaprs celledespartie, Se r'assemblent,ie vousaffie. Lafoispremierest fiansaille, Et la secondel'espousaille;
A la tiercefoispardroicture Assemblsen vne nature, C'estle mariageparfaict, Auquelgist tresloutnostrefaict. Or entensbien commei'ay dit, Carpourvray en rien n'ay mesdit:
(1)Variante: Danslefourestmis,ousoncorp, Queiet'ayditenmesrecords, Etdecefaireilestmoultprest, Ainsiqueverrascyaprs," Lluyconuientnamourer" Sonpareil,etpuislabourer.
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Quandtu lesauras sparez, Et peu peubien reparez,
En aprs les r'assembleras, Et l'vngauecql'aultremettras. Maiste souuienneen ta leon Duproverbeque dit Caton: L'hommequi list, et rien n'entend, Sembleau chasseurqui rien ne prend.
Si apprensdonc bien entendre, Affinquene puissesreprendre Les liures,ne les bonsfacteurs, Lesquelzsontparfaictsentendeurs: Car tousceulxqui riostreoeuureblasment Nela congnoissent,maisdiffament;
Celuyquibien nousentendroit Moulttost nostreoeuureviendroit; Plusieursfoisa est ouure Et par philosoph'sesprouue. Maisplusieursgens tenuzpoursages Lablasment,(dontils sontfolages), Et chascunles en doibtblasmer, Quia sens en soysans amer. Maislouer doibton bienet bel Tousceulxqui aymenttel ioel, Et qui le pensent trouuer Parpeinedebienlabourer, Et doibton dire : c'estbien faict;
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Losmrite leur bel effect. Orauonsnous dict vne chose
Qu'ilfaultquebriefuementdesclose: C'est que, si bienprocderveulx, Tu facesl'vniondes deux, Tant que fiancezpuissentestre Ou vaisselqui en saitbien l'estre; Et puis pourton faict sparer
Le te conuientbien ordonner. Et pourt'en dire la faon, Ce n'est que rsolution Laquellete faictgrandmestier, Sepoursuiuirveulxle mestier; Elledoibtle compostdeffaire,
Ainsique tu en as affaire. Quandtu verrasla terre seiche,(1) Eauedu ciel fayqu'elle leiche, Carils sont de mesmenature. Labouredoncquespardroicture. C'est raisonqu'ell soit abreuue; Et de moysera gouuerne.
Or t'ai-iedit, sans rien mesprendre,(1)Variante:
Tantquechascunpartluysoit.Etpuisal'antlterresoif" Del'eaueducielpardroicture,
(Carilssonttoutd'unenature) C'estraisonqu'ell'soitabreuue.5
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Commeton corpspeult ameprendre, Et commeles faultdespartir,
Et l'vng d'auecql'aultrepartir. Maisla despartie,sans doubte, Est la cl de noslre oeuuretoute. Par le feuelleseparfaict; Sans luy l'art seroitimparfaict. Aulcunsdient quefeu n'engendre
De sa nature, forsquecendre; Mais,leur reuerencesauue, Natureest dans le feu ente: Carsi Naturen'y estoit, Iamaisle feu chaleurn'auroit; Et si prouuerie le voulois
Le Sel en tesmoingie prendrois. Maisquoy!.. Nouslairronsce propos, Et aultre dire voulonsloz.
Et quandce parlerentendis,Le mot en moncueurescripuis,
Et dis : NobleDamed'arroy, Vueillezvngpeu entendre moy;a Et reuenons cesmetaulx, DontMercureest leprincipaulx, Et mefaictes,vouset Raison, Aulcunedclaration,
Ou de vostre faictsuys abus
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Pource que diet auezdessus: Car
vousvoulez
queie defface
Ceque i'ay faictdeprimeface, Et expressementvousle dites; le ne saysi ce sont redites, Ousi parlezpar paraboles; Carie n'entenspointvosescholes.
" Amy,ce responditNature, Dy,commeentenstu le Mercure Queie t'ay cy deuantnomm? Ie t'ay dit qu'il est enferm, Encoresque souuentaduient Qu'enplusieursmainsil va et vient.
Le Mercurequeie
te lo, Surnommde Mercurio, C'estle MercuredesMercures; Et maintesgensmettentleurs cures" Dele trouuerpourleur affaire: Carce n'est Mercurevulgaire.
Sansmoytu ne le peuxtrouuer.; Maisquandtu envouldrasouurer, Moultte fauldraestre autentique Pourparuenir la practique, Parlaquellepourrasauoir, Denozfaictzvng tresgrandsauoir.
Lesmetaulxte fauldracongnoistre Ou tonfaictne vauldravne oistre.
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Or, pourentendremieulxla guise, le te dirayol'oeuureestmise; Mesmementoellecommence, Si tu es filzde la science. Et cil quiy veultparuenir, Faultqu'cepointsachevenir, Ouriens nevauldrasonaffaire, Pour labeurqu'ily sachefaire. Pource nomm-iela fontaine, Quitant est amoureuseet saine, Mercure,celuyvray surgeon, Quicauseest deperfection.
Or entensbienque te diray.
Carpourvray riensne mesdiray: CeluyMercuresanspareil Peulxtu trouuerouleSoleil, Quandil est en sa grand'chaleur Et qu'il fait venirmaintefleur: Caraprs fleursviennentlesfruicts.
Parcepointprouueriele puis, Et encoreparcent manires Quisont cefaitmoultlegieres; Maiscestuy-cyest leprincipe Et pourcelale te recite. Certesie ne t'ay abus:
Carpourvoiril y est trouu.
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Et s'en Lunaveulxlabourer Autantbienl'y pourrastrouuer, En Saturne,et en Iupiter, Et en Mars,que ie nommeFer. DedansVenuseten Mercure Onpeultbien trouuerla plussure; Mais,quant moy, ie l'ay trouv Au
Soleil,et
puis labour; Et pource t'en ay faictce liure Quetu m'entendes deliure. DedansLunasachesde voir, Ay-ieprinsmonpremierauoir. Encoredy ie aux entendeurs
Quec'est tout
vngde deux
labeurs, Exceptrubifiement, Quisert au Soleilnoblement. Et plusdire ne t'en sauroye, Si lapratiquene monstroye. Et cellene te puis retraire
Sinonquetu
le voyesfaire. Maisayesbien en ta mmoire Ce queie t'ay dit, c'est notoire(1). Estant rsolution, Fairedoibsinhibition:
(1)Edit4648:
Cequeiet'ayditiusqu'ire.
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Maisne commencepoint faire Cequei'ay dit sur tel affaire
Si n'as probationdu faict D'auoirbien resoulsl'imparfaict. Et si tu peulxpassercepas, Recorpore-leparcompas, En reuenantau faictpremier; L'aultrene fut que messagier. Voirle peulxvidemment Commese faictlegierement. Parplusbriestu ne peulxvenir Auplusfort de tonaduenir; Et si tu l'entens,pourcertain Tu ne labourerasen vain.
Et aprs ce labeurcy faict, Te fault reffairele deffaict. Putrefactionest, pourvoir, Dontil doibtnaistregrandauoir: En ce pointcy gist la mestrise Auqueltout nostrefaicts'attise
; Et quoyque t'aye dit deuant, Icy gist toutle conuenant. Dansle four est mis l'appareil; Tu en doibsauoirvngpareil, Cargermefaultpremierpourrir,
Qu'ilpuissedehorsterre
yssir. Mesmesla semencede l'homme,
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(Quepourprobationte nomme), Se
pourritau
corpsdela femme
Et deuientsang,et puisprent ame. Maisen formede crature, Ce secret cy te dict Nature.
Carvnechoseen deburanaistre, Qui serabienplus que sonmestre (1), Pourallaicterles quatreenfans Quisontdesivenus tous grans, LesquelzElemenssont nommez Et l'vngde l'autre separez.
Or as-tu cinqchosesensemble
Et l'vne l'autre bienressemble; Aussin'est-cequ'une substance Touted'vnemesmesemblance. L doibtl'enfantmangersa mere Et aprsdestruiresonpre. Fleuret laictet fruictauecqsang
Conuienttrouueren vngestang.
Orregardedont le laictvient, Et que l sang faireconuient. Sice ne sayconsidrer
(1)Edit.1618:
Quesawabienplusquesonmaistre.
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Tuperstapeine labourer; Et si tu me
saybien
entendre, Si labouresansplusattendre; Cartu aspassle passage Odemeuremaintfolet sage; L, te peulxvngpeu reposer, Aprscommence labourer Et
poursuitant
quefaceissier
Fruictparfaict,qu'on nommeElixier; Carparoeuuresciencieuse Se faictlapierre prcieuse, DesPhilosophesle renon, Quien sauentbienla raison;
Et n'est ioyel,ne malauoir, Quipuissecell'pierrevaloir. Si ses effectsveulxqueie die, Guarirpeulttoutemaladie; Aussiparses tresnoblesfaicts, Parfaictles metaulximparfaicts,
Et ne faictpluschosedumonde Forsceste o grandvertuabonde. A merueilleuxfaictsest encline; Pourtant la nommonsmedicine; Et de toutesles aultrespierres, Quemaintsprincestiennentpour chieres,
Nullepeult tant resiouirl'homme, Queceste-cyqueie te nomme.
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Et pource ie t'en faismmoire
Quetu le tiennes
pournotoire:
Carsurtoutespierresdu monde, Vertudedansla nostreabonde; Et pource doibtfairedebuoir De gaignervng si nobleauoir. Si tu me veulxbien ensuiuir
Acepoinctpourrasaduenir. Apprensbien, si ferasquesage. Carie t'ay ditj toutl'vsage; Aufour tu le pourrasbienveoir- Auqueldoibtestretonauoir:
Faisantparvngcertain
atour, Deputrefactionle tour.
Plus t'ay apprisque decespars Tonoeuvredemeureen deuxpars; Dece rienplus nete diray Iusquesen toyveui'auray
Seruicepourquoyte le die; Caraultrementferoyfolie. Maisquandtu l'aurasdeseruy, En briefsmotzie te I'auraydy; Pourcene m'endemandeplus; Ie n'ay que trop dit du surplus.
Et quand i'eusentenduNature
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Quedeparlerplusn'auoitcurePourses
ouuragesdeclairer,Moulttendrementprins plourer,Et dis : "Nobledamed'arroy, Vueillezauoirpiti de moy Ouiamaisne seraydeliure Dece qu'ay trouuen vngliure. Dites
moy,Damenobleet
bonne, L'aduance,si ferezaumosne.
Lorsrespondit: Plusn'en scauras, Tantquedesseruytu l'auras.
Hlas,dis-ielors, Damechire, Vueillez
moydire la manire
Commentle pourroydesseruir; Car tousioursvousveulxseruir Loyaumnt,sans ailleurspenser. le nevouspuisrecompenser, Neaugmentervostrerichesse. Seruicevous
feraysans
cesse, Si me donneztant nobleauoir Quedesvostresme recepuoir.
AdoncNaturerespondit: Fils, tu say ce queie t'ay dit; Maissi me
croy,d'oreen auant
Pourrasbienestreplussauant.
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Dame,dis-ie,parDieudes Cieulx, le voudroisbien estre cieulx
Quidoibtseruirpourtel affaire, Toutsonviuant, Sansrien meffaire; Vueillezmoydoncvosplaisirsdire, Carie ne veulxrien contredire.Lorsdit Nature: " Sansmesprendre, Beaufils,il te conuientapprendre A congnoistreles sept metaulx, Dontle Mercureestprincipaulx; Leursforces,leursinfirmits Et variablesqualitez. Aprsapprendrete conuient Dont
soulphre,sel;et
buylevient,
Dequoynouste faisonsmmore, Quite fera mestierencore. Moultest le soulphrencessaire, Et si te donraprou faire- Sanssel ne peulxmettreen effect
Vtilechosepourton faict." D'huyletu as mestiermoultgrant; Sansluy ne ferasfaictflagrant. Decete doybien souuenir S' nostreoeuureveulxparuenir.
Vngmot te diray, orl'entend, Dequoy tu serasbien content:
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Vngmtalen vng seulvaissel Te conuientmettreen
vngfournel.
C'estMercurequeie t'expose, Et si n'y faultnulleaultre chose. Mais,pour l'abregementde l'oeuure, Depoincten poinctte le descoeuure.
Orte vueilie dire del'or," Qui des metaulxest le thresor, Il est parfaict; nul ne l'estplus De ceulxque i'ay nommdessus. LaLunel'est, et ne l'est mie; De vray ie le te certifie.
Il n'ya
qu'vngmetalau
monde, En qui nostreMercureabonde, Et si est en tous sept trouu; Moultbien ay cecyesprouv.
L'or est chaudet secpardroicture;
LaLuneest froideen sa nature
; Saturnusestpesantet mol ; En cepeult il ressemblerSol; Plusieursclersdeparlerignel, Le veulentnommerormesel. Venusbien la Luneressemble En
paixet en
forgerensemble.
Mercurefroidet humideest;
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Tesmoingest lupinquien naist. Marsest dur, et pesant, et froid;
Desaultrestousc'est le conroit. Soitleur nature dure ou tendre, II les conuienttous sept comprendre, Commelesay nommezdessus, Et congnoistrebien leurs vertus : Et parcepoinctaprs feras
De Mercurece quevouldras. Las,dy-ie,Dame,il sera faict. Ditesmoyl'aduancedu faict. Et commentpourrayretraicter Cequ'ay veu en vostrevergier. Caroncquesmaispuis que fus n,
le ne fus tant enamour Dechosenullede ce monde. le croyque vertu y abonde: le le tienspoursecret de Dieu, Quireuelsoit en ce lieu.Lorsdit Nature: Tudis voir, Et c'est du mondetout l'auoir; Carde ma fontaineprouient Grand'richesse,d'o l'honneurvient Aumondeen diuersemanire. Aplusieurssuis commeminire. Et pourceque tu es venu
Icy sansaulcunreuenu,
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Et que tu as volontbonne Delabourercommepersonne,
Desirantbon-heurrencontrer, L'aduanceie te vueilmonstrer. Ditt'ay au chapitrenotoire (le ne saysienas mmoire), Qu'endeuxpartiesgistton oeuure. MoyNaturele te descoeuure.
Fay ton soulphrepenetratif Parfeudeuenirattractif; Et puis lui faymangersa mere, T'aurasaccomplynostreaffaire. Metsla mereau ventre l'enfant, Qu'elleha enfantpar-deuant; Puissi sera et pere et fils, Toutparfaictdedeuxesperits Pourvray il n'en est aultrechose, Forsce que cy ie t'en expose; Et si tu y veulxadiouster Choseestrange,ou administrer
Soulphre,sel, huyle,n'aultreriens, Pourvoir, tonfaictne vauldrariens. Carterre si ne peultporter Aultrefruictqu'ony veultsemer. Creaturefaictcreature Etbeste,beste sa nature
; Ainsiest de toutessemences.
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Tiensceproposde messciences. Beaufils,ne dyquece soit gale;
II faultque toutmonteet auale Parvngcheminmoultgratieux, Moultplaisantet moultamoureux; La nostreeauepure ordonne(1), Toutainsiva quela rose. En l'air du Ciella fault monter,
Et puisdoulcementaualer Parvng tresamoureuxsentier, Lequelon doibtbienretraicler. En la descentequ'ellefaict, Enfantele soulphreparfaict; Et si cepoinctpeulxvenir,
Tupeulxbiendire sansmentir Qued'orpourrasavoirsur terre Grandequantitsansmeffaire. Carsi toutela merestoit Demtal, tel qu'onle vouldroit, Cuyure,Argentvif,PlombouEstain,
" Et tu en missesvngseulgrain Dessus,quandseroiteschauffe, II en soudroitvnefume Quimentoitmerueilleuxarroy;
(1)Edition1618:Lavoyei'aypreordonneToutensementquederose.
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Et aprs se tiendroittout coy; Et puis quand seroitappaise
La fume,et tout accoise," La Mertrouueroitplus fin or, Quenul roy ayt en son thresor.
Orvueilau proposretourner Quedeuant,pourbien gouuerner:
Quandton
soulphresera
mangi, TonMercuremortifi, Tienle en prisonquaranteiours; Et puis tu verras tes amours; Et Dieut'en laissesi bien faire," QueParadispuissesacquerre.
Tuvoisicybien ordonne Laprisonqueie t'ay nomme; Parfoyla te bailleen figure. Orte souuiennede Nature, Qui t'a vouluadministrer Sinobledon, et reueler
La sciencetresadmirable Et ence mondevenerable. Aultrementne peult estre faicte Lapierrequeie t'ay retraicte. Voydoncquesbien les escriplures Denosliures, opar figures
Demonstreest cestescience,
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Quiest la fleurde sapience: Vrayechosesansnulle fable,
Treseertaineet tresveritable. Ledessoubssi est tout semblable Ace qui est dessusmuable, Pourperpetrer la fin close Miracled'vneseulechose. Commede seulechosefurent,
Et parla pensed'vngcreurent Toutesles chosesque sontnes, Si nosoeuuressontd'vngcres. Lebeau Soleilen est lepere, Et laLunela vrayemere; Le vent en sonventrele serre ; Sanourricesi est la terre ; Lepereest du thresordu monde; Et grant secret icy se fonde: Saforcesi est touteentire. Quandil retourneen terre arrire, Separela terre du feu
Parenginet enproprelieu; Et doulcementle grosdespart Dusubtil,que tiendras part. Lorsmonterade terre s cieulx, Etdescendradeuant tes yeulx. Receuantvertu souueraine Auecqsa forceterrienne.
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Ainsiparuiendras grand' gloire, Par tout le mondeayant victoire;
C'est des forcestoute la force. L o maint se peineet efforce, Les subtileschosesvaincras Et les dures transperceras. Merueillessontmoultconuenables, Dontauonsles raisonsnotables.
Monnom est Iehanla Fontaine.Trauaillantn'ay perdu mapeine;Carparle mondemultiplieL'oeuured'orque i'ay accomplieEn ma vie,parvrit,
Graces SaincteTrinit,Quide tous mauxest medicine
Vraye, et pareffectla plus fine
Qu'onpeult en aulcunepart querre,Soiten mer, soiten toute terre,Et du metal impurl'ordure
Chasse,tant qu'en matirepureLa rend : c'est en metaltresgentDel'especed'or oud'argent.
L'oeuurese faictparce moyen;Et si n'y fault nul autre engien;
Selonmonpetit sentiment
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Le trouuevritablement.Pourceveuil-ienommermon
liure,Qui dit l matire,et deliureL'artificetantpretieux:La fontainedesamoureuxDela sciencetres-utile,Descripteparmonpetit stile.
Faict futparamoureuxseruageLorsquen'estoyeieuned'aageEn l'an mil quatre cent et treze,Quei'auoyed'ansdeuxfoisseize.Complyfut au moisde lanuier,En la villede Montpelier.
FINDDMANUSCRIT
Dansl'ditionde Lyon,PierreRigaud,1648, on lit ce
qui suit:
QUELQU'VNADIOUSTE
CifinistIeande la FontaineQui, tenanticelleoeuurehautaine,Commevn donde Dieutres-secret,Doitfairetout hommediscret.
Toutl'artquiestdesigrandprixPeutestreeucesdeuxverscompris:
Sifixum
soluas,faciasquevolaresolutum,Et volucremfigas, faciette viueretutum.
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BALADE
DVSECRETDESPHILOSOPHES
Quiles deuxcorpsveuxanimer,Et leurMercurehors extraire,L'ardantd'iceuxbiensublimer,L'oyselvolantaprs retraire:L'eaute conuientparart detraireDesdeuxvnisparfaictement,Puisle mettreen vas circulaire,Pourfruictauoirtres-excellent.
Le Pellicanfautpermuer:Deson vaisselne mepuis taire :
N'oubliepas le circulier
Parfeusubtilde tres-bonaire:
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