décembre - janvier 2018 j’ai lu pour...
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Qui était Johnny Hallyday en Italie ? La pizza et l’art du pizzaiolo ont rejoint le
patrimoine de l’Unesco Faillite de Borsalino : l’histoire du chapeau
le plus aimé du cinéma Italie : la Vénétie et la Lombardie votent en
faveur de plus d’autonomie
Tout euro, tout éco. Vert comme un italien.
Italie. A Spolète, pas de voitures mais un
métro piétonnier
Décembre - Janvier 2018 J’ai lu pour vous
Qui e tait Johnny Hallyday en Italie
Par Lepetitjournal Milan | Publié le 06/12/2017
La presse italienne aussi a rendu
hommage au monument du rock français
Johnny Hallyday. Le public italien s’en
souvient pour son interprétation de «
Quanto t’amo », mais pas seulement
« Adieu à l’icône de la musique française » titre le quotidien La Repubblica. « Johnny Hallyday est mort, le Celentano de la France », annonce le Corriere della Sera. La Stampa parle de « l’Elvis des Français » pour faire comprendre aux Italiens la mesure d’une France en deuil.
La popularité de Johnny Hallyday n’a jamais vraiment franchi les Alpes. Il a pourtant souvent chanté en italien. Son plus grand succès « Quanto t’amo », traduction du fameux « Que je t’aime », qu’il a présenté à Venise à la Mostra Internazionale di Musica Leggera et qui a rapidement atteint le Hit Parade.
Mais c’est surtout pour sa relation avec Sylvie Vartan, chanteuse très connue dans le Belpaese à l'époque de son mariage avec Johnny, avec plusieurs disques à succès à son actif et sa participation régulière à des émissions télévisées de grande écoute, que le rockeur se voyait faire la couverture d’hebdomadaires people.
Ctrl + clic : https://youtu.be/1x84Pm8Cp-4
Le Celentano français
Parmi son millier de tubes qu’il laisse derrière lui, Johnny a aussi interprété plusieurs chansons traduites en français d’Adriano Celentano, icône du rock en Italie. 24.000 baci – qui a connu un véritable succès international après Sanremo en 1961 - devient ainsi 24.000 baisers au pied de la Tour Eiffel.
Le Corriere della sera reconnaît malgré tout que le rockeur français connaissait une popularité en France, sans égal à celle de Celentano en Italie.
La pizza et l’art du pizzaiolo ont rejoint le patrimoine de l’Unesco
Par Marie-Astrid Roy | Publié le 07/12/2017
Naples, les pizzaioli
et tous les italiens
amoureux de la
pizza se sont
réveillés fiers ce
matin. Pendant la
nuit, le jury réunit
en Corée du Sud a
voté à l’unanimité pour reconnaître la pizza napolitaine patrimoine
immatériel de l’humanité. Il s’agit du 58ème titre pour l’Italie.
Après 7 ans d’attente et une pétition signée par près de 2 millions d'amoureux de la pizza, l’art du pizzaiolo napolitain est reconnu patrimoine immatériel de l’humanité. Plus que la recette, c’est « la gestuelle, les chansons, les expressions visuelles, le dialecte, la dextérité à travailler la pâte, le rite social et le partage » qu’à retenu le comité de l’Unesco, comme souligné dans sa note diffusée à l’annonce de la « victoire ». Et d’ajouter : « Partie des quartiers pauvres de Naples, la tradition culinaire s'est profondément enracinée dans la vie quotidienne de la communauté. Pour beaucoup de jeunes, devenir pizzaiolo représente aussi un moyen d'éviter de se retrouver en marge de la société ».
Le ministre de la Culture Dario Franceschini a immédiatement exprimé sa satisfaction sur Twitter, pour l’Italie entière :
« L’art des pizzaioli napolitains au Patrimoine immatériel de l’humanité ! Une reconnaissance pour l’Italie entière alors que l’année 2018 va commencer ».
Business de la pizza en Italie
La pizza pèse lourd dans le Belpaese : 5 millions de pizze sont enfournées chaque jour dans les 63.000 pizzerie d’Italie, générant un chiffre d’affaire de 12 milliards d’euros. Aussi, 200 millions de kilos de farine, 225 millions de kilos de mozzarella, 30 millions de kilos d’huile d’olive et 260 millions de kilos de sauce tomate sont travaillés pendant toute l’année.
La passion pour ce met incontournable permet au secteur d’employer près de 150.000 travailleurs fixes dans la Péninsule et génère un chiffre d’affaires de près de 12 milliards d’euros, selon les chiffres de la Coldiretti, premier syndicat agricole italien. Née à Naples, la passion pour la pizza est devenue planétaire. Et les italiens ne sont que les deuxièmes plus gros mangeurs de pizza avec 7,6 kilos par personne et par an, contre 13 kilos pour les américains. Les espagnols prennent la 3ème place du podium (4,3 kilos), suivis de près par les français (4,2 kilos).
Faillite de Borsalino : l’histoire du chapeau le plus aime du cine ma
Par Marie-Astrid Roy | Publié le 19/12/2017
Le célèbre chapelier
Borsalino, symbole du
Made in Italy,
a été déclaré en
situation de faillite par
le tribunal
d’Alexandrie Piémont)
lundi 18 décembre.
Tout a commencé en 1857, dans le Piémont, à Alexandrie. Le premier Borsalino est né dans l’atelier de deux frères, Giuseppe et Lazzaro qui avaient appris l’art de la chapellerie à Paris. Rapidement, les chapeaux ont conquis le monde entier et les têtes des plus grands VIP : acteurs, hommes politiques et même gangsters.
De l’objet culte aux archives
Il devient le chapeau préféré d’Al Capone, mais connait un véritable succès planétaire en 1942, à la sortie du film Casablanca, avec la mythique scène d’adieu entre les deux personnages principaux Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, portant tous les deux un Borsalino sur la tête. On le retrouve aussi sur celles des acteurs Alain Delon et Jean-Pierre Belmondo dans le film « Borsalino » (1970), celle
de Federico Fellini qui en a même fait faire un spécial, le « Fedora », devenu l’un des modèles les plus vendus. Robert Redford, Robert de Niro, mais aussi François Mitterand, Winston Churchill ou encore Ernest Hemingway en raffolaient également.
Peu à peu, alors que le chapeau devenait toujours plus un objet culte et non plus un produit de masse, la production se voyait réduite. Résultat, dans les années 90, le dernier descendant de la famille Borsalino a cédé la majorité l’entreprise qui s’est retrouvée entre les mains d’un entrepreneur milanais et dans le tourbillon du scandale Tangentopoli. Borsalino s’est ensuite vu passer de mains en mains, notamment celles de Marco Marenco, recherché pour fraude et évasion fiscale et arrêté en avril 2015 en Suisse.
L’entrepreneur suisse Philippe Camperio a ensuite eu l’ambition de développer Borsalino en se concentrant sur les chapeaux afin de faire renouer l’entreprise avec sa grandeur d’autrefois, loin des vélos, parapluies et parfums qu’elle avait développés. Une ambition qui a pris fin aujourd’hui, avec le rejet par le tribunal d’un plan de relance et la décision de mise en faillite.
Le chapelier qui fête cette année ses 160 ans, emploi quelque 120 personnes.
Par Jérôme Gautheret - (Rome, correspondant)
Italie : la Vénétie et la Lombardie votent en faveur de plus
d’autonomie
La fête a commencé avec quatre heures d’avance. Il était à
peine plus de 19 heures, dimanche 22 octobre, quand les
militants de la Ligue vénète, branche locale de la Ligue du
Nord, ont appris que les 50 % de participation nécessaires
pour que le résultat du référendum pour plus d’autonomie
soit validé avaient été atteints. Puis, du bord du lac de
Garde à la lagune de Venise, le reste de la soirée s’est
déroulé dans une douce euphorie.
Bien sûr, le référendum qui s’est tenu en Vénétie n’était que consultatif,
et dans l’immédiat, n’entraînera aucun changement concret. Reste
qu’avec un peu plus de 98 % de oui et, surtout, une participation de
plus de 57 %, les électeurs ont exprimé leur message sans ambiguïté.
Prenant la parole un peu après minuit, une heure après la clôture des
bureaux de vote, le président de la région Vénétie, Luca Zaia, affiche
l’assurance tranquille de celui qui vient de remporter son
pari : « J’espère qu’à Rome, ils vont enfin se rendre compte. » Et
assène : « J’ai convoqué l’exécutif régional dès demain matin, pour
le projet de loi d’autonomie. Nous réclamerons l’ensemble des 23
compétences que nous voulons récupérer, ainsi que neuf dixièmes
des recettes fiscales. »
Mobilisation spectaculaire
Ce dernier point, sans doute, aura beaucoup fait pour la mobilisation
des électeurs. Ressassé avec insistance par la Ligue vénète, le chiffre de
22 milliards d’euros de « solde fiscal » (la différence entre l’argent
perçu dans la région par l’Etat central et ce qui y retourne),
représentant plus de 4 000 euros par habitant et par an, avait, il est
vrai, de quoi marquer les esprits.
Mais les questions d’argent ne sauraient expliquer à elles seules cette
mobilisation spectaculaire. Pourquoi, sinon, la Lombardie voisine, où le
« solde fiscal » est encore plus important (près de 60 milliards d’euros,
soit 6 000 euros par habitant), a-t-elle connu une participation
nettement inférieure ? Ici aussi, le oui soutenu par le président de
région, Roberto Maroni, également issu de la Ligue du Nord, l’a emporté
à la quasi-unanimité (plus de 95 %). Mais le taux de participation a
péniblement atteint 39 %.
Le fait qu’il n’y ait pas de participation minimale obligatoire pour que
les résultats soient validés a sans doute joué dans cette mobilisation
moins importante, en même temps qu’une affirmation culturelle
nettement moins forte que dans la région de Venise, où le souvenir de
la Sérénissime nourrit un sentiment particulariste très profond, partagé
tant à gauche qu’à droite de l’échiquier politique.
S’il fallait désigner un vainqueur au soir du vote de dimanche, ce serait
donc bien le président de la région Vénétie, Luca Zaia, qui a pesé de tout
son poids pour l’organisation du scrutin. Les autres forces politiques de
la région, quasi absentes, ont laissé à la Ligue vénète le soin
de faire campagne, et donc le bénéfice de la victoire.
Coup de semonce
Dans une région très hostile au centre gauche incarné par le dirigeant
du Parti démocrate, Matteo Renzi (lors du référendum constitutionnel
de décembre 2016, toutes les communes de Vénétie avaient voté non),
ce résultat ne peut être interprété que comme un coup de semonce en
direction de Rome. Il n’est pourtant pas certain qu’il fasse les affaires
du dirigeant national de la Ligue du Nord, Matteo Salvini.
En effet, la ligne politique qui a triomphé dans les urnes dimanche soir
est celle, régionaliste et antifiscale, qui a assuré les premiers succès du
mouvement créé par Umberto Bossi à la fin des années 1980, et
qu’incarnent les deux présidents de région à l’origine de ces votes,
Roberto Maroni et Luca Zaia. En revanche, elle contrevient à toute
l’entreprise plus nationale menée ces dernières années par le secrétaire
de la Ligue du Nord pour conquérir le pouvoir.
Car depuis sa prise de contrôle du parti, fin 2013, M. Salvini n’a eu de
cesse de chercher à « gommer » ces thématiques au profit d’un discours
sécuritaire et antimigrants, à même, espère-t-il, de
lui permettre de progresser dans le sud du pays. Cette stratégie paraît
encore plus difficile à tenir après le scrutin de dimanche, alors que les
électeurs de Vénétie et de Lombardie ont affirmé à une large majorité
leur refus de continuer à payer pour les autres.
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