cultures gattefossÉ makers serious games human city · les mutations numériques et l’apparition...

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2 E SEMESTRE 2017 THE ONLYLYON’S MAKERS MAGAZINE : BUSINESS & GOOD NEWS #08 by ONLYLYON CULTURES 08 GATTEFOSSÉ 22 MAKERS 26 SERIOUS GAMES 34 HUMAN CITY 54 M. MÉRIEUX 72 TOUS ADDICTED 90

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Page 1: CULTURES GATTEFOSSÉ MAKERS SERIOUS GAMES HUMAN CITY · les mutations numériques et l’apparition de nouveaux modèles économiques, le secteur culturel est en pleine transformation

2 E S E M E S T R E 2017

T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 8

by ONLYLYON

C U LT U R E S 08 — G AT T E F O S S É 22 — M A K E R S 26 — S E R I O U S G A M E S 34 H U M A N C I T Y 54 — M. M É R I E U X 72 — TO U S A D D I C T E D 90

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MUSÉE DES CONFLUENCES PAR MATIAS ANTONIASSI, PHOTOGRAPHE

VIVEZTOUTESVOS VIESCHOISISSEZ LYON, ONLY LYON

ON NE VIT QU’UNE FOISVIVRE, C’EST FAIRE DES CHOIX, MAIS SANS RENONCEROUBLIEZ LA DEMI-MESURE, LES À-PEU-PRÈS, LES ENTRE-DEUX.

NE FAITES AUCUN COMPROMIS, TRACEZ VOTRE PROPRE ROUTE,CHOISISSEZ DE VIVRE PLEINEMENT VOS VIES, TOUTES VOS VIES. CHOISISSEZ LYON, ONLY LYON.

CON

CEPT

ION

/CR

ÉATI

ON

:

MÉTROPOLE DE LYON

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É D I TOQUOI DE PLUS ENIVRANT, STIMULANT, EXCITANT QUE DE SAVOIR QUE L’ON A FAIT LE BON CHOIX AU MOMENT OÙ ON LE FAIT ?

LES ÉTUDIANTS ET STARTUPPERS QUI CHOISISSENT LYON LE SAVENT, ILS PRENNENT LE RISQUE D’Y RESTER ET D’Y RÉUSSIR. LE JEUNE CHEF ÉTOILÉ CAMINO, PEUT, PARMI TANT D’AUTRES, EN TÉMOIGNER.

SI CERTAINS CHOIX DE VIE RÉPONDENT À DES OPPORTUNITÉS, D’AUTRES SONT LIÉS À DES STRATÉGIES. AVEC CELLES DES MAKERS DE L’EMLYON, DE BOEHRINGER INGELHEIM, DE NOVACAP, DES ACTEURS DE LA FILIÈRE LUMIÈRE, VOUS DÉCOUVRIREZ QUE L’ON PEUT CHOISIR LYON POUR CONQUÉRIR LE MONDE. ET CE FAISANT, AMENER AVEC SOI UN PETIT BOUT D’ICI, LÀ-BAS. MAIS QUOI ?

UNE CULTURE DE LA CURIOSITÉ, UN BESOIN D’ÊTRE UTILE, L’ENVIE D’APPRENDRE DE L’AUTRE POUR MIEUX LUI TRANSMETTRE CE QUE L’ON SAIT, POUR MIEUX INVENTER ENSEMBLE, S’ÉTONNER, S’AMUSER… S’IL EST UN HOMME DONT LES CHOIX DE VIE SONT VISCÉRALEMENT ANCRÉS DANS LA CULTURE DU VOYAGE ET DE L’ÉCHANGE, C’EST BIEN ALAIN MÉRIEUX. SA VILLE EST UN MONDE ET LE MONDE EST SA VIE. ENFIN, VENEZ RENCONTRER LI XIN, L’ARTISTE CHINOIS DONT LES ŒUVRES NOUS INVITENT À MÉDITER SUR LE SENS DE LA VIE. ET EN PROFITER POUR FAIRE DE BONS CHOIX.

MUSÉE DES CONFLUENCES PAR MATIAS ANTONIASSI, PHOTOGRAPHE

VIVEZTOUTESVOS VIESCHOISISSEZ LYON, ONLY LYON

ON NE VIT QU’UNE FOISVIVRE, C’EST FAIRE DES CHOIX, MAIS SANS RENONCEROUBLIEZ LA DEMI-MESURE, LES À-PEU-PRÈS, LES ENTRE-DEUX.

NE FAITES AUCUN COMPROMIS, TRACEZ VOTRE PROPRE ROUTE,CHOISISSEZ DE VIVRE PLEINEMENT VOS VIES, TOUTES VOS VIES. CHOISISSEZ LYON, ONLY LYON.

CON

CEPT

ION

/CR

ÉATI

ON

:

MÉTROPOLE DE LYON

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2 E S E M E S T R E 2017

T E R R I T O I R E S P E R F O R M A N C E S

CO N V E R S AT I O N S 08-13V I TA L I T É C U LT U R E L L E 08-13

P O S I T I O N S 14-15

E X PA N S I O N S 16-31M U S É E D E S B E AU X- A RT S 16-19

D O C T I B I K E 20

M A Z E N 21

G AT T E F O S S É 22-23

S I D O 24-25

E M LYO N 26-29

B O O S T H E AT 30-31

I N C U B AT I O N S 32-35W I L D CO D E S C H O O L 32-33

D OW I N O 34-35

P R O J E C T I O N S 38-41L U M I È R E S 38-41

R É A L I S AT I O N S 42-49PA RT- D I E U 42-43

G E R L A N D 44-45

I N S T I T U T D E S R E S S O U R C E S I N D U S T R I E L L E S 46-48

O K E E N E A 49

O R I E N TAT I O N S 50-52

A M B I T I O N S 53-61T R A N S P O RT S D U F U T U R 53

R É C I P R O- C I T É 54-57

N OVAC A P 58-59

B A R O M È T R E E N T R E P R E N E U R I AT LYO N- M O N T R É A L 60-61

V I S I O N S 62-69L I X I N 62-69

37 .07 .

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A D D I C T I O N S 90-97

S É B A S T I E N B O U I L L E T 90-91

C A R O L E TAW E M A 92-93

C A R LO S C A M I N O 94-95

PA S C A L L E M E R R E R 96-97

I L L U S T R AT I O N 98-99

É M I L I E E TO R R I 98-99

S AT I S FAC T I O N S 72-77A L A I N M É R I E U X 72-77

P E R C E P T I O N S 78-81D E S I G N 78-79

T H I S I S LYO N 80-81

V I B R AT I O N S 82-85VAT E L 82-83

H AC K I N G H E A LT H LYO N 84-85

D E S T I N AT I O N S 86-89V I L L A M A Ï A 86-87

B E AU J O L A I S 88-89

71 .

A F F I N I T É S

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77PERFORMANCE

CO N V E R S AT I O N S 08-13

P O S I T I O N S 14-15

E X PA N S I O N S 16-31

I N C U B AT I O N S 32-35

P E R

F O R

M A N

C E S

7PERFORMANCES

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88 PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S

Dotée d’institutions d’excellence, de grands festivals et de lieux d’expression accessibles à tous, Lyon a été consacrée première ville culturelle française après Paris. Une vitalité qui constitue aujourd’hui l’un des principaux attraits de la métropole lyonnaise. Bousculé par les baisses de crédits publics, les mutations numériques et l’apparition de nouveaux modèles économiques, le secteur culturel est en pleine transformation. Chacun explorant à sa manière de nouvelles voies, Aline Sam-Giao, directrice de l’Auditorium de Lyon et Vincent Carry, directeur d’Arty Farty, organisateur du Festival Nuits sonores et du Forum European Lab, nous livrent leurs expérimentations et réflexions, sous le regard de Françoise Benhamou, spécialiste de l’économie de la culture.

VITALI

De gauche à droite : Aline Sam-Giao (Auditorium), Vincent Carry (Arty Farty), Françoise Benhamou (universitaire) et de dos, la journaliste The Only.

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L e secteur culturel offre un visage paradoxal : à la fois archaïque, « à bout de souffle » et menacé par la baisse continue des financements publics, mais aussi précurseur

et d’une grande agilité économique. D’où vient selon vous ce manque de souffle ?Françoise Benhamou : Dire que la politique cultu-relle est à bout de souffle est à la fois vrai et faux. L’arrivée de Jack Lang à la tête du Ministère de la culture en 1981 a marqué un état de grâce, avec l’importante loi sur le prix unique du livre et un budget doublé. Depuis lors, l’idée selon laquelle le Ministère serait exsangue revient régulièrement. En parallèle, le monde a aussi incroyablement changé. Toutes les problématiques se sont transformées : le rapport privé-public, le rapport local-national- global, la place du numérique qui a bousculé non seulement les modèles économiques, mais d’abord les usages, le rapport des citoyens à la culture, etc. La question n’est donc pas tant d’un Ministère et d’un monde culturel à bout de souffle mais celle d’une époque qui a besoin de repenser ses fonda-mentaux et de donner la pleine place à ceux qui agissent pour la culture.

Aline Sam-Giao : Je remarque pour ma part que les institutions culturelles dites archaïques, comme la nôtre, affichent une santé éclatante ! Preuve en est, l’augmentation constante de la fréquentation de l’Auditorium depuis trois ou quatre ans : nous accueillons 250 000 spectateurs, dont un tiers se renouvelle chaque année. Cela prouve bien l’appé-tence du public aujourd’hui pour la chose artistique et culturelle, pour l’orchestre et la musique. Dans les objectifs qu’elle poursuit, l’institution culturelle n’est pas davantage à bout de souffle. Pensé à la fin de la guerre, le programme du Conseil National de la Résistance me semble toujours aussi pertinent : donner l’accès à l’instruction et à la culture au plus grand nombre et créer des citoyens libres, capables de prendre des décisions dans une société démocratique. Je suis rentrée dans la profession il y a 15 ans et j’ai toujours connu la culture sous contrainte finan-cière. Dans ma vie professionnelle, je n’ai pas connu l’âge d’or dont parle Françoise Benhamou. Pour au-tant, face à la raréfaction des moyens publics, nous avons d’emblée intégré à l’Auditorium la nécessité d’aller chercher d’autres sources de financement, comme le mécénat notamment. Nous avons aussi fait la preuve de notre capacité à tester sans cesse de nouveaux modes de fonctionnement, avec pour enjeu de comprendre et nourrir notre public avec les évolutions que l’on perçoit.

Vincent Carry : C’est d’abord le décalage crois-sant des politiques publiques de la culture avec le monde réel qui explique ce manque de souffle.

La baisse d’autonomie politique des représentants de l’État ou des collectivités locales a été conti-nue ces vingt dernières années. La part du bud-get dont un ministre ou un adjoint à la culture a vraiment la maîtrise, est sans doute passée de 30 à 3 %. C’est tout simplement la fin de la politique ! Les ressources sont allouées à la reconduction de l’existant dans des structures, notamment insti-tutionnelles. Des pans entiers de la culture sont ainsi sacrifiés : le renouvellement générationnel, l’émergence, l’innovation, mais aussi les musiques actuelles, l’art numérique, les cultures urbaines restent à la porte. Or, quand un secteur d’activité n’accueille plus aucun nouvel entrant, il se nécrose. Alors que certaines disciplines ou institutions sont richement dotées, beaucoup de parcelles du terrain culturel sont mal ensemencées. Cette concentra-tion des moyens se justifie par la revendication d’une politique « anti-saupoudrage ». Je trouve cela choquant car je crois, à l’inverse, aux vertus de l’essaimage. On ne peut pas construire une politique publique prospective et qui interroge les grands sujets socio-économiques, d’attractivité de nos territoires, de résorption des fractures, etc. sans investir sur l’avenir. Or les politiques publiques, notamment de l’État, n’investissent plus sur l’avenir. On le paie aujourd’hui par un désaveu démocratique vis-à-vis des institutions, notamment de la part des nouvelles générations. Avec 50 % d’abstention aux dernières élections et 20 points perdus face au Front National en deux mandats présidentiels, la situation est extrêmement grave. En France comme en Europe.

Comment se manifeste la dimension de « laboratoire économique » du secteur culturel ? Que peut inventer et apporter la culture à la dynamique économique ? FB : Les acteurs culturels privés font preuve d’une grande vitalité. Beaucoup ont appris à compo-ser dans une moindre dépendance vis-à-vis des politiques publiques, parce qu’ils n’ont pas le choix. Aujourd’hui, on se rend compte de la place qu’oc-cupe la culture et de son rôle de laboratoire, de précurseur des bouleversements économiques et sociétaux. La culture a pris de plein fouet la révo-lution numérique, d’abord dans le domaine des industries musicales dont le chiffre d’affaires a chuté de moitié en quelques années. Très vite, le secteur culturel a dû inventer de nouveaux mo-dèles, en relation avec les pratiques et les nouveaux usages comme le streaming ou l’algorithmisation qui inondent tous les domaines aujourd’hui. Bien avant la révolution numérique, la culture a servi de laboratoire. Un autre exemple : le modèle de l’emploi non standard qualifié, apparu, encore une fois, d’abord dans cette activité.

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“ La nécessaire rentabilité d’une

institution ne me pose aucun problème, j’y

vois plutôt une opportunité de

faire autrement et d’innover. ”

Aline Sam-Giao

La culture est un lieu précurseur et, par définition, un lieu de créativité. Créativité et innovation sont la matière première des économies d’aujourd’hui. L’attente porte moins sur sa capacité à générer des retombées économiques qu’à inon-der l’économie de sa force créative. Les formations culturelles apportent un vé-ritable élément de différenciation dans la concurrence économique. De plus en plus d’étudiants des Beaux-Arts tra-vaillent d’ailleurs en dehors de leur filière d’origine. À une époque où l’on raisonne davantage en termes d’économie d’ex-périence que d’économie de produit, la culture apporte une vraie plus-value.

VC : Je suis également convaincu que la culture est un levier de créativité et d’innovation, y compris pour le secteur économique. Chez Arty Farty, une part de notre activité porte sur l’émergence des talents dans le domaine du numé-rique et de l’entreprise, pour faire court, des start up. Nous préparons l’ouverture d’un lieu dédié au secteur de la French Tech d’une part, et aux industries créa-tives d’autre part, dans le quartier de Lyon Confluence. Notre proposition consiste à affirmer que les secteurs culturel et créatif doivent être là pour aiguillonner l’innovation dans le secteur entrepreneurial.

Les acteurs culturels sont de plus en plus soumis à une sorte d’injonction à « l’entrepreneuriat culturel ». Mais com-ment articuler une vocation d’utilité sociale avec la nécessaire rentabilité exigée par le monde de l’entreprise ?ASG : Je n’ai aucun problème avec ça : la fin justifie les moyens. Du moment que l’on est clair sur l’objectif du service public visé, tous les moyens sont bons pour y arriver. Le privé peut apporter de très bonnes choses, la sclérose vient souvent du repli sur soi. À l’Auditorium, une discussion avec un chef d’entreprise mécène peut nous amener à repenser l’organisation de nos équipes. Ça ne me pose aucun problème, j’y vois plutôt une opportunité, pour autant que cet ap-port se fasse dans le respect de notre mission de service public.

FB : Les relations entre le « profit » et le « non-profit » ont beaucoup évolué. On a souvent dit que le mécénat est un complément à l’argent public. Or le mécénat, c’est aussi, aux deux tiers, de l’argent public, avec la part défiscalisée. Je trouve très positif que les établisse-ments culturels essaient d’introduire un peu de rationalité budgétaire. Pour autant, il est extrêmement important de continuer à fidéliser les publics dans leur grande diversité, de vouloir en conquérir

10 PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S

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“ Alors que l’on raisonne

davantage en termes

d’économie d’expérience

que d’économie de produit,

la culture apporte une vraie

plus-value. ”

Françoise Benhamou

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de nouveaux, et puis aussi de financer et soutenir l’innovation. Or le public n’est pas toujours là pour soutenir l’innova-tion. Dans le secteur privé, le grand édi-teur Christian Bourgois l’a bien compris : la publication de best-sellers destinés au grand public permettait de financer les traductions de grands auteurs plus confidentiels. Il ne faut jamais oublier que tout ne peut pas être rentable.

VC : Aujourd’hui, le paysage culturel se partage en trois grands blocs. Le premier est l’émanation des politiques publiques, un deuxième relève de l’en-tertainment, avec des grands groupes privés comme Fimalac, Live nation, La-gardère, dont les stratégies de rachats d’événements ou de lieux culturels sont très agressives. Enfin, le dernier tiers re-présente celui des indépendants, enga-gés dans l’ « entrepreneuriat culturel » parce qu’il n’y a pas d’autre chemin. Essayer de maintenir un idéal d’intérêt général en dehors des sentiers institu-tionnels ou business classiques est une voie très étroite. C’est celle qu’Arty Farty a choisi d’emprunter en essayant d’in-venter des modèles économiques qui soient viables et qui consolident à la fois sa pérennité et son indépendance. Arty Farty est une association loi 1901 à

but non lucratif. Elle est autofinancée à 83 %. À l’intérieur de notre écosystème, certaines structures sont financées par le public jusqu’à 17 %. D’autres ne le sont pas du tout. Sur l’ensemble, c’est-à-dire les cinq structures et 83 salariés, le financement public représente 7 %. Il y a bien, clairement identifiées à l’intérieur de notre espace entrepreneurial, des fonctions qui visent une certaine forme de rentabilité, mais avec une exigence, un cahier des charges et une éthique semblables à celles que nous poursui-vons dans les projets à vocation « non profit ». La clé de notre indépendance réside dans la diversité des ressources. Nous avons plusieurs modes de relation avec les entreprises : le mécénat bien sûr, le sponsoring aussi ou les opérations de relations publiques que nous organisons pour leur compte, mais aussi et princi-palement aujourd’hui la valorisation des métiers que nous avons dévelop-pés : direction artistique, organisation, direction technique. Ces expertises d’in-génierie sont devenues des sources de revenus.

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PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N SPERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S

Quel rôle les acteurs culturels jouent-ils dans l’attractivité des territoires ? Vous-mêmes accompagnez parfois des délégations de la Métropole de Lyon à l’international, comme récemment à Boston. Qu’êtes-vous en capacité d’apporter et de retirer de ces déplacements collectifs ?ASG : Il me semble primordial d’être dans une relation étroite avec les politiques publiques de rayonnement du territoire : les acteurs culturels sont des outils incroyables de valorisation. Quand l’Or-chestre National de Lyon va se produire au Carnegie Hall à New York, il peut permettre d’atteindre certains objectifs économiques, soit vis-à-vis de nos mé-cènes que l’on rend ainsi visibles, soit vis-à-vis d’entreprises prospects que la collectivité souhaiterait voir s’implanter sur le territoire. C’est un rôle que l’on joue bien volontiers. D’autant que nous pouvons aussi être gagnants. Grâce à ONLYLYON, nous accueillons des spec-tateurs qui ne se seraient peut-être pas déplacés pour la seule ville de Lyon et contribuent ensuite à faire rayonner l’Auditorium et l’Orchestre dans les cercles new-yorkais. Je suis ravie qu’ici, cette interaction soit évidente pour tout le monde. Ce n’est pas le cas partout.

VC : C’est effectivement un point essentiel : Lyon a tendance à jouer très collectif. C’est un territoire décloisonné, avec des porosités très fortes entre les secteurs public et privé, les petits et les grands acteurs, le sport et la culture.Chez Arty Farty, nous sommes de façon parfaitement assumée un acteur de ce territoire, avec un sens certain de l’intérêt général et la volonté de contribuer à son développement et son attractivité. C’est totalement dans nos gênes. Il y a quinze ans, nous avons créé, au sein de Nuits sonores, le format « Carte Blanche » à une ville invitée : nous convions artistes,

labels, structures de média et entrepre-neurs de cette ville. Depuis, nous faisons la même chose dans notre nouveau restaurant, À La Piscine, en invitant un chef international par mois dans nos cuisines. À l’export, très vite, nous avons porté des projets de plus en plus ambitieux au point de créer de vraies éditions du festival Nuits sonores à l’international : en Chine, en Tunisie, au Maroc à Tanger, à Barcelone, à Zurich, plus récemment à Séoul, en Colombie et à Bruxelles. Ce n’était pas forcément une vision stratégique au départ mais elle nous est

apparue essentielle avec la naissance du forum European Lab, puis du projet « We are Europe » que nous portons dans le cadre du programme Europe créative. Il s’agit de créer une commu-nauté transnationale d’acteurs culturels, citoyens, entrepreneurs, tiers lieux, nou-veaux médias, activistes de différents sujets très sociétaux comme l’engage-ment citoyen ou la question des genres. Nous souhaitons créer des passerelles et des interdépendances, favoriser une dynamique entre toutes ces com-munautés et ensemble être proactifs. European Lab, c’est une démarche

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Universitaire, professeure à l’Université Paris XIII, Françoise Benhamou est une économiste de la culture et des médias. Ancienne conseillère pour le livre au cabinet de Jack Lang (1988-1990), auteure de nombreux ouvrages, dont L’Économie de la culture (La Découverte), elle est également vice-présidente du Comité consultatif des programmes de la chaîne ARTE.

FRANÇOISE BENHAMOU

VINCENT CARRY

ALINE SAM-GIAO

Acteur de la culture indépendante, Vincent Carry dirige l’association Arty Farty qui organise le festival Nuits sonores, le forum European Lab et pilotera, aux côtés d’1Kubator et du groupe SOS, le lieu totem de la French Tech à Lyon qui ouvrira sur le site de la Confluence, mi 2019. Il est aussi président des sociétés Culture next (Le Sucre) et Swimming Poule (La Piscine).

Diplômée de Sciences Po Paris et de l’université de Sussex (Grande-Bretagne) en gestion des institutions culturelles, Aline Sam-Giao a géré le mécénat du Festival Berlioz en Isère avant d’assurer l’administration générale de l’Orchestre des Pays de Savoie. Âgée de 40 ans, elle a pris la direction de l’Auditorium et de l’Orchestre National de Lyon en janvier 2017.

“ Lyon est un territoire décloisonné,

avec des porosités fortes entre le public et le privé,

les petits et les grands acteurs, le sport

et la culture. ”

Vincent Carry

qui participe à la refondation du projet européen.

FB : Ce qui me frappe finalement, en écoutant Aline Sam-Giao et Vincent Carry, c’est à quel point le local est com-plètement lié au global. Une politique réussie au niveau territorial, avec ses habitants, est aussi une politique qui sort de ses frontières. Le dialogue avec d’autres cultures, comme avec d’autres modèles économiques, est un axe essentiel d’innovation.

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14

REMARQUABLEATTRACTION

LYON CAPITALE

AUVERGNE DEPUIS 2013LYON MEILLEURE

VILLE POURENTREPRENDREMILLIONS

D’HABITANTS L’EXPRESS-L’ENTREPRISE 2016

PWC 2017

MÉTROPOLE10 E

LA PLUS ATTRACTIVE

SUR LE MARCHÉIMMOBILIEREUROPÉEN

SMARTCITYFRANÇAISEOBJETCONNECTE.COM 2016

BONTRAVAIL-LER

OÙ IL FAIT

RE1

FRANÇAISE

START-UPPOUR CRÉER SA

FORBES2017

(HORS PARIS)

FRANÇAISE POURL’ATTRACTIVITÉPWC 2015

POUR LESATTRACTIVE

L’ÉTUDIANT 2017

ÉTUDI-ANTS

5E

VILLE

VILLE

INVESTIROÙ

THE ECONOMIST

2017 BUSINESS -FRIENDLYL’EXPANSION-L’EXPRESS 2016EN FRANCE

VILLE EUROPÉENNE PRÉFÉRÉE PAR LA GÉNÉRATION Y SUR 100 NESTPICK 20177

MUSÉEVILLE2DE SALONETCONG-RÈS

WORLD TRAVELAWARDS 2016

VILLE1EUROPÉENNE

POUR UN

CITYBREAK JOURNAL

DES ARTS 2017

DES GRANDES MÉTROPOLES FRANÇAISES : LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON

INCONTOURNABLEDESTINATION

RE1VILLEFRANÇAISE2

E

E

L’EXPRESS 2017

NUITS DE FOURVIÈRE 2017156 000 SPECTATEURS 136 REPRÉSENTATIONS

NUITS SONORES 2017

140 000PARTICIPANTS

CLASSEMENT ICCA 2016 ET UIA 2016

14 PERFORMANCESP O S I T I O N S

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REMARQUABLEATTRACTION

LYON CAPITALE

AUVERGNE DEPUIS 2013LYON MEILLEURE

VILLE POURENTREPRENDREMILLIONS

D’HABITANTS L’EXPRESS-L’ENTREPRISE 2016

PWC 2017

MÉTROPOLE10 E

LA PLUS ATTRACTIVE

SUR LE MARCHÉIMMOBILIEREUROPÉEN

SMARTCITYFRANÇAISEOBJETCONNECTE.COM 2016

BONTRAVAIL-LER

OÙ IL FAIT

RE1

FRANÇAISE

START-UPPOUR CRÉER SA

FORBES2017

(HORS PARIS)

FRANÇAISE POURL’ATTRACTIVITÉPWC 2015

POUR LESATTRACTIVE

L’ÉTUDIANT 2017

ÉTUDI-ANTS

5E

VILLE

VILLE

INVESTIROÙ

THE ECONOMIST

2017 BUSINESS -FRIENDLYL’EXPANSION-L’EXPRESS 2016EN FRANCE

VILLE EUROPÉENNE PRÉFÉRÉE PAR LA GÉNÉRATION Y SUR 100 NESTPICK 20177

MUSÉEVILLE2DE SALONETCONG-RÈS

WORLD TRAVELAWARDS 2016

VILLE1EUROPÉENNE

POUR UN

CITYBREAK JOURNAL

DES ARTS 2017

DES GRANDES MÉTROPOLES FRANÇAISES : LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON

INCONTOURNABLEDESTINATION

RE1VILLEFRANÇAISE2

E

E

L’EXPRESS 2017

NUITS DE FOURVIÈRE 2017156 000 SPECTATEURS 136 REPRÉSENTATIONS

NUITS SONORES 2017

140 000PARTICIPANTS

CLASSEMENT ICCA 2016 ET UIA 2016

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16 PERFORMANCESE X PA N S I O N S

MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Qu’est-ce qu’une exposition artistique internationale, si ce n’est la capacité à séduire les plus grands prêteurs et attirer les visiteurs du monde entier ? Le savoir-faire du musée des Beaux-Arts de Lyon n’est plus à démontrer. Il puise ses racines dans l’ADN lyonnais : le talent de co-construction et la dynamique réseau, ancrés sur la capacité à proposer des concepts qui font sens.

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acré 1er musée des grandes métropoles françaises par Le Journal des Arts au prin-temps dernier, le musée des Beaux-Arts de Lyon s’affirme

comme une destination muséale d’excellence. Le public se presse toujours plus nombreux dans les couloirs du Palais Saint-Pierre : ils ont été 340 000 visiteurs en 2016, soit 10 % de plus qu’en 2015. Le Musée a toutes les raisons d’afficher sa fierté, d’autant plus que son public est jeune (29 % des visiteurs ont moins de 26 ans) et international (14 % de visiteurs étrangers). Cette première place récompense un travail de fond engagé par les 130 col-laborateurs du musée autour de Sylvie Ramond, sa directrice, ancré sur une politique ambitieuse d’acquisitions (La Mort de Chioné, de Nicolas Poussin en 2016) et des expositions de grande envergure. Un savoir-faire et des choix qui ont ouvert de nouvelles opportu-nités. « L’exposition “Le corps image” en 2010, marque pour nous la première grande opération internationale », se souvient Sylvie Ramond. « Nous avons pris la direction de cette exposi-tion qui visait à rassembler, à Shanghai les œuvres de cinq des collections les plus importantes de France situées en Rhône-Alpes. Nous avons montré notre capacité à interroger les images du corps radicalement mis en question dans les différentes collections. » La dynamique collaborative était enclen-chée et n’a cessé de se préciser depuis.

CONJUGUER EXCELLENCE ET DYNAMIQUE COLLABORATIVE

Ont suivi la déclinaison de l’exposition « Le corps image » à Johannesburg en 2012, puis « Autoportraits, de Rembrandt au selfie », initiée d'abord à Karlsruhe en 2016. Le musée des Beaux-Arts af-fine ainsi au cours du temps sa capa-cité à co-construire : « Notre parti-pris artistique vise l’excellence : les exposi-tions que nous pilotons ne donnent pas seulement à voir la richesse des collec-tions. Elles doivent permettre de com-prendre, d’interroger et de tisser des fils. L’approche collaborative est essentielle dans notre travail avec les institutions partenaires, qui mieux que personne,

connaissent parfaitement leurs collec-tions. Nous apprenons en permanence les uns des autres », explique Sylvie Ramond. Une manière aussi de rencontrer de nouveaux mécènes et d’ouvrir de nouvelles pistes de financement. Cette co-construc-tion s’inscrit dans la durée, nécessitant souvent deux à trois années de prépara-tion et parfois plus comme ce fut le cas de « Los Modernos ». « Pour cette expo-sition, quatre ans ont été nécessaires pour faire aboutir, en 2015, le dialogue que nous souhai-tions créer entre nos collections et celles des plus grands mu-sées du Mexique. » Chaque projet arti- stique se construit sur mesure autour d’une idée initiale qui grandit au fil des rencontres : « En 2016, pour “l’Art de l’inclusion”, l’impulsion est venue du musée des Beaux-Arts de Mon-tréal. Le programme a été mis en place en étroite collabora-tion avec la Maison de la Danse, nous retrouvant naturel-lement dans la volonté de faire vivre la force de la pratique artistique dans la création de lien et la lutte contre l’exclusion. »

TISSER SA TOILE GRÂCE AUX RÉSEAUX

Pour créer de nouvelles résonances entre les institutions et les collection-neurs du monde entier, le musée des Beaux-Arts tisse sa toile, moins seul que jamais. « Informels ou constitués, les réseaux sont essentiels dans notre métier », commente la directrice.

L’institution lyonnaise fait partie du réseau FRAME (French Regional Ame-rican Museum Exchange) qui favorise l’organisation d’expositions conjointes entre les grands musées de France, des

États-Unis et du Canada. À titre per-sonnel, Sylvie Ra-mond fait partie du très privé Groupe Bizot, qui réunit p é r i o d i q u e m e n t les directeurs des plus grands mu-sées du monde, constituant un lieu d'échanges et un laboratoire d'idées. Tous ces ponts ont été initiés pour réus-sir les projets les plus ambitieux comme la Rétrospective Henri Matisse qui a attiré plus de 160 000 vi-siteurs en trois mois. La majorité des toiles, esquisses ou sculptures présen-tées provenaient des plus grands centres d’art au monde : Centre Pompidou, Moma, Musée de New York ou de Philadelphie et des archives person-nelles de la famille de l ’artiste. Un challenge rendu possible par « la soli-dité du projet qui ne

présente pas uniquement les belles feuilles mais montre en profondeur le travail de création de l’artiste. Bien sûr, la réputation de l’établissement et la qualité de nos réseaux ont rassuré toutes les parties prenantes, mais la qualité d’analyse et le regard porté sur le travail de Matisse ont fait la différence » conclut la directrice. La dynamique se poursuit à l’automne 2017 avec un nouveau rendez-vous à forte connotation internationale, et en partenariat avec l’Institut franco-chinois, autour du travail de l’artiste chinois Li Xin.

MUSÉES AU TOP

Musée de la miniature et du cinéma

dans le TOP 10 DES MUSÉES PRÉFÉRÉS

par les utilisateurs de Tripadvisor

Musée des Confluences 1 MILLION DE

VISITEURS après 14 mois d’ouverture

Musée d’Art Contemporain de Lyon

EXPOSITION ERRO : 83 803 VISITEURS

en 4 mois

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18 PERFORMANCESE X PA N S I O N S

Alexeï von JawlenskyTête de femme « Méduse », 1923. Lyon, musée des Beaux-Arts © MBA Lyon. photo Alain Basset

Exposition « Los Modernos ». Museo Nacional de Arte (MUNAL) et Museo de Las Artes Universidad de Guadalajara (MUSA) de Mexico. Coproduction Musée des Beaux-Arts de Lyon et Museo Nacional de Arte à Mexico. Enrichie de prêts du Centre Pompidou, du musée Picasso (Paris) et des plus im-portants musées de Mexico. 200 000 visiteurs. L’exposition sera présentée à Lyon du 1er décembre 2017 au 5 mars 2018.

Édgard Degas Danseuses sur la scène, vers 1889. Lyon, musée des Beaux-Arts. Image © MBA Lyon – photo Alain Basset

« The Human Figure »Standard Bank Gallery, Johannesburg, Afrique du Sud. Musée des Beaux-Arts de Lyon en parte-nariat avec le Musée d’art contemporain de Lyon, le Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole et l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne.

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ONLY NEWS

TRAFIC TOUJOURS EN HAUSSE POUR L’AÉROPORT LYON-SAINT-EXUPÉRY Cet été, le trafic aérien de Lyon-Saint Exupéry a enregistré une hausse significative (+7,9 %) par rapport à la même période en 2016. Au printemps dernier, l’aéroport a progressivement mis en service son nouveau terminal 1 qui permettra d’ici 2018 de doubler la superficie de l’aéroport. En 2016, Lyon-Saint-Exupéry avait connu une hausse de 9,8 % de son taux de fréquentation par rapport à 2015, la plus forte croissance de tous les aéroports français confondus.

CGI CHOISIT LYON POUR SON CENTRE D’EXCELLENCE

CGI, groupe canadien d’informatique, a choisi Lyon pour implanter son centre d’excellence en numérisation de la chaîne d’approvisionnement. Une localisation préférée à Stuttgart ou la côte ouest des États-Unis. « L'association d'un savoir industriel, d'implantations logistiques et de la maîtrise des nouvelles technologies a constitué le cocktail gagnant en faveur de Lyon » a commenté Michel Bénaut, un des responsables locaux de l'entreprise. CGI est le cinquième fournisseur mondial de services informatiques.

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Compagnie Stylistik Visite chorégraphiée dans la chapelle du musée des Beaux-Arts de Lyon, juin 2016. © MBA Lyon - Photo Mathilde Hospital

« L’art de l’inclusion ». Musée des Beaux-Arts de Lyon. À l’initiative du musée des Beaux-Arts de Montréal, en partenariat avec les musées de Toulouse, Marseille et Lyon, sous l’égide du réseau international FRAME (FRench American Museum Exchange) et avec la Maison de la Danse. Ci-dessus : la compagnie Stylistik, dirigée par le chorégraphe Abdou N’Gom.

Louis Janmot Autoportrait, 1832. Lyon, musée des Beaux-Arts. Image © MBA Lyon – photo Alain Basset

« Autoportraits, de Rembrandt au selfie » - Staatliche Kunsthalle de Karlsruh, musée des Beaux-Arts de Lyon et National Galleries of Scotland à Edim- bourg. Première exposition réalisée dans le cadre d'un partenariat entre les trois musées. 71 000 visiteurs

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DOCTIBIKE CHANGE

DE BRAQUET

VÉLOS ÉLECTRIQUES

Créée en 2014, la start up lyonnaise installée au Bel-Air camp au cœur du Carré de Soie, est passée de la vente de cycles à la conception de batteries de vélos. Une transformation récompensée au début de l’été par une levée de fonds de 700 000 €. Anne-Sophie Caistiker, la fondatrice de Doctibike, raconte les coulisses de ce changement de cap réussi.

LE FLAIR DE L'ENTREPRENEUR

« Au départ, les affaires marchaient plu-tôt bien dans la vente de vélos et de vé-los électriques, mais j’ai vite réalisé que Doctibike était positionné sur un mar-ché hyper concurrentiel. Pour assurer une croissance plus soutenue, j’ai décidé, à l’été 2015, de basculer l’activité sur la vente de batteries pour vélos, de la conception au recyclage en passant par la réparation. Un vrai challenge car il a fallu revoir tout le business plan et la stratégie commer-ciale, mais aussi convaincre les salariés et nos clients que l’entreprise allait conserver son ADN. Et puis il a fallu que je me forme : j’ai dû suivre un master d’électrotechnique, en cours du soir, grâce à un partenariat avec l'école d'ingénieur Centrale Lyon. Ce fut une année rock’n roll mais passionnante. »

LE SOUTIEN DE L’ÉCOSYSTÈME LYONNAIS

« La levée de fonds s’est avérée un gros challenge. Mais le fait que la start up soit incubée à l’EM Lyon m’a permis de rencontrer des mentors, qui m‘ont accompagnée pour trouver les bons investisseurs, des gens intéressés par le développement durable ou les nouvelles technologies et capables d’apporter des compétences pour gérer notre croissance. Sur les 700 000 € levés à l’été 2017,

80 % proviennent de chefs d’entreprises ou de cadres lyonnais rencontrés grâce aux réseaux de la Métropole de Lyon, du Medef, de la CPME ou de la CCI. J’ai même souhaité que des chefs d’entre-prises intègrent le comité stratégique de l’entreprise pour continuer à nous aider. Lyon est une belle place d’innovation et son écosystème est très stimulant, très complet. Il aurait été dommage de se passer de ce foisonnement. »

UNE NOUVELLE AMBITION INTERNATIONALE

« On travaille presque exclusivement en BtoB. L’essentiel de notre activité repose aujourd’hui sur les loueurs, les gestionnaires de flottes, dont de nombreuses entreprises, les constructeurs ou les magasins de cycles. Notre ambition est de devenir le partenaire clé de ces acteurs en France, dans un mar-ché qui reste encore assez artisanal. Grâce à la levée de fonds, nous avons pu créer une troisième ligne de production dans notre atelier de Villeurbanne et embaucher de nouveaux salariés, avec des profils tech-niques et commerciaux, pour passer de 5 à 8 salariés d’ici la fin de l’année. Mais nous allons également développer le concept à l’international, en montant des antennes dans des pays comme l’Italie, l’Espagne ou Israël. Nous serons prêts en 2019. »

700 000 €, le montant de la levée de fonds

300 %, la progression du chiffre d'affaires de Doctibike entre 2016 et 2017

3 000 batteries produites, réparées ou recyclées en 2017

2 000 clients (constructeurs, magasins, propriétaires de flottes…)

PERFORMANCESE X PA N S I O N S

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(FUTUR) LEADER

DU RÉFÉRENCEMENT NATUREL AU PAYS

DE GOOGLE ?

MAZEN

Mehdi Coly est « tombé » dans le référencement quand il avait 18 ans. Depuis, il a lancé plusieurs entreprises, dont la dernière Mazen, qui est à la fois le nom de la nouvelle société et du logiciel qu’il a créé spécifiquement pour partir à la conquête des États-Unis.

vec Optimize.me, Mehdi Coly, fonda-teur et dirigeant, démocratisait déjà en France le référencement naturel. « Cette première solution logicielle vise à rendre le référencement natu-

rel accessible aux petites structures, notamment les artisans et les commerçants qui y voyaient un levier possible pour développer leur activité », explique Mehdi Coly. Si le logiciel permettait effectivement de vulgariser la pratique, il ne ré-glait en rien le temps nécessaire à sa mise en œuvre… Depuis janvier 2017, l’équipe planche sur un nouveau logiciel qui vise à rendre le référence-ment naturel plus rapide : « Mazen permet de faire en une heure ce que l’on faisait jusqu’alors en 10 heures ! » Une véritable rupture technologique, qui permet d’améliorer quasiment en temps réel la visibilité d’un site sur Google, grâce à une combinaison d’intelligence artificielle et d’er-gonomie centrée sur l’utilisateur. Cette fois, la solution cible des professionnels plus exigeants et qualifiés : agences de référencement ou équipes digitales dans les entreprises.

« La version beta de Mazen, accessible en abon-nement mensuel sans engagement, est testée par plus de 1 500 utilisateurs depuis début juillet 2017

aux États-Unis exclusivement. Les États-Unis sont un marché décisif. Si la solution trouve son marché outre-Atlantique et en devient leader, elle prendra partout ailleurs. Notre ambition est mondiale ! », explique le jeune entrepreneur. Pour franchir ce cap de développement, Mehdi Coly s’appuie sur une levée de fonds de 1,5 M€, réalisée en septembre 2016 auprès de la société de capital- risque Kreaxi, de Crédit Agricole Création et de business angels. Dix personnes ont depuis été recrutées au sein de l’écosystème local.Quand on l’interroge sur ses ambitions chiffrées, sa réponse surprend : « être encore vivant ! ». Il a une vision très éthique de son métier et prône ce qu’il appelle un « business social » : « les en-treprises ont le pouvoir de changer le monde. En tant qu’entrepreneur, je souhaite gagner de l’argent pour résoudre des problèmes sociaux ou sociétaux. » On n’en saura pas plus… À court terme, en attendant que la solution Mazen ait fait ses preuves, Mehdi Coly déploie un modèle d’entreprise libérée afin que « tout le monde vive une expérience épanouissante en interne. Il faut s’amuser en travaillant, sinon cela n’a pas de sens. » Rendez-vous en fin d’année avec les premiers bilans de Mazen aux États-Unis et son lancement prévu en France !

A

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22 PERFORMANCESE X PA N S I O N S

xpert des ingrédients de spécialité pour la pharmacie et la cosmétique, vos produits sont présents dans 60 pays grâce à vos différentes

filiales. Comment déployez-vous Gattefossé à l’étranger ? L’exemple des États-Unis est assez représentatif de notre approche. Nous y vendons nos produits depuis plusieurs années et avons été amenés à ouvrir une filiale de commercialisation-distri-bution, à la demande de nos clients en 1982. Cela s’explique par le fait que nous leur apportons beaucoup de conseils techniques afin qu’ils utilisent nos exci-pients de manière optimale. Ce faisant, notre portefeuille commercial s’est développé, ce qui a rendu l’ouverture de cette filiale nécessaire. La montée en puissance continue avec l’ouver-ture, cette année, d’un laboratoire dans nos locaux du New Jersey pour apporter de nouveaux services à nos clients. L’étape suivante passera nécessairement

Créée en 1880 par Louis Gattefossé, perpétuée par René-Maurice puis Marcel, Gattefossé est une entreprise familiale lyonnaise spécialisée dans la mise au point d’ingrédients pour la pharmacie et la cosmétique. Les grands groupes mondiaux, comme les entreprises locales, lui font confiance. Jacques Moyrand, son dirigeant depuis 1997 et président actuel, explique sa stratégie de croissance basée sur l’internationalisation et l’innovation.

E par une implantation industrielle. Finalement, nous entrons par une approche très conseil de notre métier, puis on élargit notre présence sur place selon les besoins exprimés, comme nous l’avons aussi fait en Inde ou en Chine. Cela demande évidemment d’y mettre les moyens et d’avoir une vision à long terme.

L’internationalisation est-elle une fin en soi, comment se conjugue-t-elle avec l’innovation ? Cette stratégie de croissance vise à préserver l’indépendance capitalistique de notre société familiale et ses valeurs. Notre ambition ne se limite pas au seul élargissement des zones géographiques, où nous intervenons, mais consiste surtout à accompagner nos clients de la cosmétique ou la pharmacie dans leur problématique, de les aider à trou-ver les solutions dont ils ont besoin. Sans quoi, nous n’aurions aucune bonne raison d’aller à leur rencontre. La R&D

L ESSENCE DU SUCCÈS

GATTEFOSSÉ

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est centrale chez nous. Elle a pour but de rendre les produits plus performants, ce qui suppose dans les deux cas des phases d’expérimentation différentes et assez longues. Nous consacrons 7 % du chiffre d’affaires à la R&D et 25 % de nos effectifs sont investis dans cette mission. L’innovation est au cœur de notre positionnement et elle contribue largement à notre succès.

En Tunisie, à Singapour ou au Brésil où vous disposez également de filiales, en quoi selon vous Gattefossé est-elle encore une entreprise lyonnaise ? Elle est d’abord elle-même, avec sa qualité technique, la robustesse de ses process et sa réputation. Mais c’est aussi une aventure familiale, tout à fait lyonnaise, qui puise dans les racines techniques et scientifiques du territoire. Qu’Alain Mérieux ait fait un stage en pharmacie dans l’entreprise quand elle

était dirigée par Blanche Gattefossé en dit long sur cet ancrage. Aujourd’hui comme hier, nous sommes très liés avec l’écosystème local, à son excellence uni-versitaire, à son tissu en recherche scientifique et appliqué et à ses entre-prises de pointe au car-refour de la chimie, de la pharmacie, de la santé et des biotechs. Nous parta-geons aussi des valeurs communes : un sens du client très élevé, une culture interne attentive à favoriser l’épanouis-sement de chaque collaborateur, une volonté d’ouverture et d’attention à l’autre, quel qu’il soit. Dans nos déve-loppements, nous nous attachons à préserver et partager cet ADN qui donne sens à l’aventure.

“ Notre spécificité : une approche très conseil de notre métier. ”

Développer de nouveaux ingrédients pour l’industrie pharmaceutique ou la cosmétique est un métier com-plexe, « qui nécessite une approche à long terme, ce qui est un luxe », selon Jacques Moyrand. C’est aussi un sérieux atout pour se déployer et réussir dans des pays aux différences culturelles fortes, comme en Asie. En Chine, Gattefossé s’est aussi implantée graduellement, d’abord comme fournisseur de la première joint-venture pharmaceutique établie dans ce pays. Puis, elle a fini par voler de ses propres ailes en ouvrant une filiale et un laboratoire d’applications en 2007 à Shanghai. Gattefossé a emprunté la même démarche pour son instal-lation en Inde, pays qui abrite désormais au sein de sa filiale un laboratoire d’application inauguré en 2015. « Très différents, ces marchés offrent des poten-tiels uniques. Les moyens mis en œuvre pour s’y établir durablement sont semblables mais empruntent des rythmes qui leur sont spécifiques », précise Jacques Moyrand. « Appréhender les spécificités culturelles de ces pays ne s'improvise pas. Là-bas plus qu’ailleurs peut-être, il faut donner du temps au temps. »

LE TEMPS : LE MEILLEUR ALLIÉ DES PARTICULARISMES CULTURELS

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24 PERFORMANCESE X PA N S I O N S

MARQUE DES POINTS

AU JAPON

INTELLIGENCE DES OBJETS

En favorisant la rencontre des entreprises et des start up, entre l’univers industriel et digital, le Salon de l’Internet des Objets contribue à structurer une filière naissante et foisonnante. Un vrai levier d’attractivité, notamment pour les entreprises japonaises.

n octobre 2016, une délégation d’élus, uni-versitaires et chefs d’entreprises décolle pour Tokyo avec pour enjeu de renforcer les relations entre Lyon et le Japon en matière d’innovation. Dans ses car-

tons, le programme du prochain Showroom de l’intelligence des objets (SidO). « Si l’économie japonaise reste dominée par les grands groupes, les start up commencent vraiment à s’y développer, à Tokyo notamment », explique Paola Jesson, co-fondatrice du SidO. À la recherche d’écosystèmes d’innovation plus structurés, les entreprises japonaises sont déjà nombreuses à s’être installées sur le territoire métropolitain : Daikin (climati-sation), Nippon Rika (matériaux isolants), Toshiba-Carrier (climatisation), Riso (solu-tions d’impression), Miyoshi (cosmétiques innovants), sans oublier Nedo, l’agence ja-ponaise dédiée à l’innovation énergétique environnementale qui déploie son expertise sur l’îlot Hikari à La Confluence. Et la tendance pourrait encore s’enraciner. En matière d’internet des objets ou de robo-tique, l’enjeu est prioritairement de transformer les produits en services, les solutions en usages. « Et dans ce secteur, il n’y a pas de recettes toutes faites, les modèles restent à inventer », poursuit Paola Jesson. Dans un environnement mouvant, un événement comme le SidO prend toute sa valeur. « Notre force, c’est de rassembler tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’un projet connecté et intelli-gent, d’impulser les rencontres qui apporteront les bonnes synergies », précise la co-fondatrice. En trois petites années, le SidO a réussi à faire entendre sa voix en tant que salon professionnel incontournable en Europe, et sa petite musique sur la nécessité d’un décloisonnement accéléré entre les univers digitaux et industriels.

UN INCUBATEUR ET CINQ START UP JAPONAISES

Au Japon, la greffe semble prendre. « Nous avons fait de nombreuses rencontres à Tokyo, dont celle de DMM.make Akiba, qui est l’incuba-teur/fablab de référence à Tokyo pour toutes les start up qui ont besoin de prototyper avec des machines de pointe », explique Paola Jesson. Enthousiasmé par l’offre du salon, sa représentativité (270 exposants),

E

SIDOLE MODÈLE DU

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son positionnement showroom et la richesse des contenus, DMM.make Akiba a choisi de faire le déplacement pour exposer à Lyon. Pas seul, mais avec cinq start up issues de domaines très divers : Atmoph (fenêtre digitale), Cerevo (robot domestique), Cuborex (roues électriques mobiles tout terrain), NNF (interface son/lumière/mouvement) et Smart medical (soin de santé mentale et technologie de

reconnaissance des émotions vocales). Pari gagné ! Les entreprises japonaises présentes

sur le SidO sont reparties avec de nombreuses opportunités de contact. Et le Japon pourrait

renforcer sa participation pour l’édition 2018 (4 et 5 avril) du SidO. Preuve est faite que le

savoir-faire événementiel compte au tableau de chasse de l’attractivité lyonnaise.

JTEKT MISE SUR L’ÉCOSYSTÈME LYONNAIS

Leader mondial des systèmes de direction assistée, le japonais JTEKT a implanté son siège Europe en périphérie lyonnaise depuis 1991, puis son centre de développement européen en 2004 (550 collabo- rateurs). Plutôt discrète, l’entreprise a choisi de co-organiser cette année le hackathon du SidO autour des nouveaux usages de la voiture. « Avec le véhicule autonome, électrique et connecté, notre

métier connaît une profonde transformation. Les constructeurs ne savent pas encore vraiment vers quoi

se diriger. JTEKT a pris le parti de ne pas les attendre et d'anticiper ces nouveaux usages », explique Laurent

Rey, responsable développement chez JTEKT.

DES CARACTÉRISTIQUES SANS ÉQUIVALENT AU JAPON

Le partenariat avec le SidO n’est pas le fruit

du hasard pour l’entreprise qui avait déjà expé-rimenté ce type d’événement à l’ECAM lors d’un

Fest’Innov : « Ce choix s’explique par la présence sur le territoire de l’un de nos plus gros sites de pro-

duction, mais aussi par l’écosystème. Tous les métiers dont nous avons besoin sont représentés : électronique, mécatronique, logiciel, plasturgie. Le tissu d’ingénieur est de très haut niveau et s’appuie sur de bonnes écoles d’ingénieurs, des laboratoires et centres de recherche de haut niveau et une démographie forte. Cette combi- naison de caractéristiques n’a pas vraiment d’équivalent au Japon. » De belles perspectives à venir pour JTEKT sur le territoire, alors que l’entreprise poursuit son développe-ment au Maroc et en France.

SIDO

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26 PERFORMANCESE X PA N S I O N S

Directeur Général d'emlyon business school, Bernard Belletante nous accueille dans le Learning Hub du campus de Lyon, cœur battant de la dynamique d’une école qui fait partie du 1 % des business schools à cumuler les trois labels qualité de référence mondiale. Ici, l’excellence pédagogique se réinvente quotidiennement pour offrir aux “early makers” les capacités de mettre en oeuvre leurs idées, leurs talents, leurs ambitions. Ici, on ne dit pas qu’il faut changer le monde, on le fait.

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faireduBIENVENUE DANS L’ÂGE

Qu’apporte le maker à l’économie ?Le maker n’apporte rien à l’économie. Il est l’économie de demain. On assiste à la fin d’une société de grands ensembles pyramidaux et rigides. Avant, il fallait se brancher à un réseau collectif pour avoir de l’énergie ; demain, chacun produira son énergie. Avant, l’entreprise servait à rassembler dans un même lieu des individus, des compétences, des moyens et à les additionner, à les organiser. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et demain, les espaces uniques ne seront plus de mise.Je dirais que nous passons d’une éco- nomie de baleine à une économie de dauphin. Demain, les grandes entreprises seront des communautés de dauphins. Dans une économie mondiale et di-gitale, la vitesse et la proactivité sont devenues des enjeux de compétitivité, dans le monde de l’entreprise comme ailleurs. Pour agir collectivement, déci-

der et faire rapidement, les entreprises et les organisations devront s’appuyer sur des cadres dirigeants, des managers et des collaborateurs flexibles, réactifs, créatifs, extrêmement opérationnels et collectifs qui ont une forte culture du changement : les makers.

Et qui sont les early makers ?Un maker prend en main son destin, est acteur et entrepreneur de son existence, de sa formation, dans une démarche collaborative. En passant du « Do It Yourself » au « Do It Together », un early maker sait passer de l’idée à la réalisa-tion le plus vite possible. Il crée, pense, dessine, partage, produit lui-même et avec les autres. Il essaie, expérimente, se trompe, recommence, apprend en marchant. Il n’est pas forcément entrepreneur, mais il doit savoir aller vite, faire vite et s’arrêter vite. Le concept de makers résonne donc dans notre vision. Anticiper ce dont le monde a besoin demain, c’est le métier d’emlyon business school depuis toujours.

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PERFORMANCESE X PA N S I O N S

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place. En faisant cela, on prend une décision et on passe à l’action. C’est exactement ce que l’on attend des makers ! Un état d’esprit et une capacité à passer à l’action.

Les makers seraient donc une expression de l’identité lyonnaise ?L’identité est une notion complexe à manipuler. On se définit souvent par rapport à l’autre, voire contre l’autre, de manière statique et figée. Une identité, c’est aussi trop souvent un moyen de se mettre au centre du monde, de définir le monde par rapport à soi. En réalité, plus personne n’est le centre du monde. Notre société est polycentrée et nous de-vons apprendre à vivre, à grandir ensemble. Pour cela, il faut être capable de s’intégrer à des projets, partager des intérêts, des ressources, faire com-munauté. À identité, je préfère mosaïque parce qu’elle induit l’idée d’une composition de différents élé-ments et offre une image globale. À Lyon, la filière des biotechs est une mosaïque, celle des industries créatives une autre ; ensemble, elles en composent une troisième, puis une autre encore avec la sphère publique.

Pourquoi selon vous l’early maker est né ici ?Simplement parce que, comme je vous l’ai dit, nous anticipons les besoins de nos clients : Seb ou le Crédit Agricole disposent de FabLabs, de creativity labs ; nous devons préparer leurs futurs collabo-rateurs aux labs. Mérieux ou Solvay sont des en-treprises totalement internationales ; nous devons préparer leurs futurs cadres à la mondialisation. Emlyon business school se positionne comme un architecte des compétences de demain plutôt que diffuseur de savoirs. Elle est connectée à la réalité professionnelle de son écosystème dans toute sa variété et partage avec lui un ADN entrepreneurial et collaboratif très fort. L’environnement industriel et économique lyonnais partage une vision du futur qui contribue à la création d’une économie collaborative. Nous sommes ici dans le Learning Hub de notre campus. C’est un environnement lumineux, ac-cueillant, ultra connecté. D’ici, vous avez accès à toutes les expertises disponibles à Lyon ou dans nos implantations à Paris, à Casablanca ou à Shanghai, ainsi qu’à toutes les bibliothèques et bases de données électroniques, n’importe où, n’importe quand. En arrivant ici, on choisit une

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naturellement que nous demandons à l’écosystème local de s’impliquer dans nos actions. De la même manière, ils nous intègrent dans leurs initiatives, car ils ont identifié qu’on ne fait pas simple-ment de l’échange d’étudiants à l’inter-national. Dans nos campus mondiaux, nous mettons à disposition un bureau pendant 3 mois à une entreprise, lui proposons des stagiaires, l’aidons à recruter dans l’environnement local et, naturellement, nous les formons. Avant, on disait chasser en meute. C’est une bonne expression, mais à la chasse, vous revenez au village avec le gibier. Le monde de demain, c’est d’être capable d’être dans plusieurs communautés, de partir et revenir, de s’installer, de se développer. La logique de makers vise à recréer, sur d’autres territoires, les liens communautaires qu’on a pu créer ici.

Si vous deviez partir de Lyon, quelle image en garderiez-vous ? Pour moi, qui ai connu plusieurs éco-systèmes différents, je trouve extrême-ment agréable et efficace la volonté qui motive la dynamique collective lyon-naise, orientée vers le futur et pas sur la défense du passé. C’est rare, d’autant plus que c’est vraiment ici une réalité concrète.

“ Dans une économie numérisée, la réussite tient

à la volonté des acteurs à créer et faire collectif. ”

Plus que de définir l’identité lyonnaise ou l’identité d’emlyon business school, je m’attache à ce qui crée une force, un mouvement d’individus, d’entre-prises et d’organisations qui, mobilisés par un intérêt commun, partagent et construisent des projets et des aventures.

Comment cela s’exprime dans vos choix stratégiques de déploiement ?La mission d’emlyon business school consiste à la fois à développer l’em-ployabilité des individus et la compé-titivité des organisations, au service du territoire. Les stratégies des acteurs du territoire sont mondiales. Notre stra-tégie est donc d’être présents sur une ligne Shanghai – Sao Paulo, au cœur des nations émergentes où toutes les entreprises, en particulier celles de la région, vont travailler, là où nous avons des parts de marché à prendre. Quand un classement vous place comme la meilleure Business School de la région, il est hors de question d’être régional. Si vous demandez à emlyon business school de développer vos compétences, ce n’est pas pour tra-vailler uniquement entre le Rhône et la Saône. Même si à Lyon, entre Rhône et Saône, c’est déjà la bonne échelle pour travailler avec le monde entier.

Concrètement ?En regardant ce que font les autres dans notre environnement et ceux avec lesquels nous travaillons, nous dévelop-pons une infinité d’actions collectives : en faisant la recherche de talents pour des entreprises qui veulent aller en Afrique en aidant et en accompagnant les collectivités qui vont là où nous sommes présents... Et quand on ouvre le campus de Paris, qui est un campus international, nous hébergeons le OnlyLyon Café qui devient l’ambas-sade économique de Lyon à Paris ! Le réseau d’emlyon business school repré-sente 29 000 diplômés dont à peu près 8 000 sont présents dans 107 pays. C’est une chance inouïe pour les gens qui travaillent avec nous.

La réussite est donc communautaire…Aujourd’hui, dans une économie numérique et digitale, la réussite tient effectivement à la volonté des acteurs à créer et faire collectif. Quand nous définissons un projet, nous en parlons à la communauté lyonnaise aussi

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BOOSTHEAT

PERFORMANCESE X PA N S I O N S

&RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

INNOVATION ET COMPRESSION« Comment des entreprises qui pèsent des milliards d’euros dans le monde du chauffage et de la thermodynamique n’ont jamais eu l’idée d’utiliser le principe de la bonne vieille machine à vapeur dans le domaine du chauffage ? L’innovation du compresseur thermique est une innovation de rupture, un nouveau concept thermodynamique remplaçant un moteur thermique et un compresseur. Même si la thermodynamique a été inventée il y a deux siècles, il reste de la place pour des innovations fortes. De façon générale, les innovations fortes trouvent la plupart du temps leur origine dans des start up ou des laboratoires et non pas des groupes industriels. Les métiers et les objectifs sont par nature fondamentalement différents.boostHEAT repose sur deux personnes : Jean-Marc Joffroy, co-fondateur et inventeur de cette technologie de compression thermique et moi-même. »

• La fusion de deux technologies matures : la chaudière et la pompe à chaleur,

• un travail de recherche en autonomie initié en 2004,

• un portefeuille de brevets internationaux.

PRO

OF

OF

CONC

EPT

La preuve du concept a abouti au premier compresseur thermique en juin 2013. « Ensuite, en 2015/2016, au dévelop-pement du premier produit boostHEAT finalisé : une chaudière à destination du marché domestique pour chauffer une habitation qui fait plus d’une centaine de mètres carrés avec un plancher chauffant ou des radiateurs et en fournissant l’eau chaude sanitaire. »

• Premiers tests d’un compresseur thermique en 2013.

• Premiers tests d’une chaudière domestique en 2016.

• 16 M€ d’investissement depuis sa constitution jusqu’en 2016, et une vingtaine de millions supplémen-taires pour l’industrialisation et la commercialisation.

boostHEAT est un acteur industriel français qui conçoit, développe et industrialise la nouvelle génération de chaudières intégrant une innovation technologique basée sur la compression thermique. Résultat : une performance qui réduit par deux la facture énergétique et les émissions de CO2 pour les applications de chauffage, de production d'eau chaude sanitaire et de climatisation pour les bâtiments résidentiels, collectifs et tertiaires. Suivons Luc Jacquet, co-fondateur de boostHEAT, sur les chemins de la réussite d’une entreprise vécue comme une aventure humaine.

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&ÉNERGIES POSITIVES

ACCÉLÉRATION

« L’arrivée sur Lyon, sur le site de Bosch à Vénissieux fin 2016, est un virage important qui marque un capital confiance, une recon-naissance. De là découlent l’écoute et l’intérêt d’investisseurs : Fluxys entre au capital, le programme investissements d’avenir de la BPI débloque 3,4 M€, Total Développement Régional 400 K€… C’est le momentum qui nous a permis d’enclencher la suite de l’histoire. Notre arrivée sur Lyon impulse une forme d’accélération et enclenche un cercle vertueux. »

IMPLANTATION ET R

EVIT

ALIS

ATIO

N

INDUSTRIALISATION ET PRODUCTION

« Lyon était une très bonne candidate pour une implantation grâce à l’en-vironnement métier (l’industrie de la climatisation et du chauffage est histo-riquement présente) et la performance de ses solutions logistiques. Les com-pétences et les hommes en présence sur le site de Bosch ont motivé notre choix de la Métropole. boostHEAT a contracté un accord de revitalisation avec Bosch qui nous a permis d’intégrer tout ce qui permet d’enclencher une activité industrielle : une équipe pluridisciplinaire issue d’un grand groupe connu pour la qualité de ses produits, riche de 150 années d’expérience et de compétences. Cela représentait une opportunité pour boostHEAT mais aussi pour les équipes de Bosch impliquées dans ce projet d’innovation. »

• Une dizaine d’embauches en 2016. • Une cinquantaine d’ici 2018.• 5 000 m2 de lignes de production d’ici

2 ans.

« Depuis 2016, nous travaillons à la phase d’industrialisation pour ouvrir une première chaîne début 2018 et disposer d’un outil complet mi-2018. L’industrialisation est un moment clé dans une entreprise, car elle engage, outre des investissements, de nouveaux métiers pour concevoir et préparer les lignes de production : logistique, achat, mise en place d’ERP, gestion et mainte-nance de machines, qualité… Bénéficier de toutes les compétences nécessaires dans une équipe formée pour mener cette étape majeure est un vrai accélérateur dans notre projet. »

• Ligne d’assemblage du compresseur : 6 mois de développement / 1,5 M€ d’investissement.

• Ligne d’assemblage chaudière : 1 M€ d’investissement.

• 50 000 unités produites en 2019, et 100 000 unités à l’horizon 2025.

DISRUPTION ET COMMERCIALISATION « Notre démarche vise à sortir de l’ap-proche client “panne/changement de chaudière”. » Une chaudière en panne représente 5 % du marché. Notre ap-proche consiste à adresser les 95 % res-tants. Notre volonté est de construire avec eux un modèle économique et commercial différent : nous les invi-tons à anticiper leur future solution de chauffage en ayant recours à une technologie plus propre. En choisissant nos produits, le consommateur réduit son empreinte carbone et devient acteur de la transition énergétique.

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WILD CODE SCHOOL

L’APPRENTISSAGEDU CODE TOUT UN ART  !

32 PERFORMANCESI N C U B AT I O N S

Finis les clichés sur les métiers de l’informatique et plus spécifiquement du code. Avec la Wild Code School, le métier de codeur gagne en attractivité et en employabilité ! Innovation pédagogique et agilité sont au cœur du cursus proposé à Lyon.

L a troisième promotion de la Wild Code School Lyon est au travail. Sur le territoire comme ailleurs en France, ces éta-blissements spécialisés dans

l’apprentissage du code fleurissent : le Wagon, l’École 101, Eden School, Simplon.co, pour n’en citer que quelques-uns à Lyon... C’est beau-coup plus qu’un phénomène de mode tant les caractéristiques de ces écoles répondent aux besoins exprimés par les entreprises, avec en arrière-plan la digi-talisation croissante de nos économies. « Les entreprises n’arrivent pas à em-baucher de bons développeurs, tout de suite opérationnels et professionnels », explique Damien Armenté, responsable de l’entité Wild Code School lyonnaise. Là où les cursus traditionnels se déve-loppent sur 5 ans, la Wild Code School Lyon propose un cursus en 5 mois pour apprendre un métier, celui de déve-loppeur web, sur un langage spécifique : PhP ou Javascript. La pédagogie est hybride, elle mixe des cours et exercices en e-learning avec des cas concrets encadrés par un lead développeur issu

du monde de l’entreprise. Plus qu’un enseignant, c’est un formateur : expert du langage concerné, il s’assure de la bonne compréhension des bases théo-riques et des bonnes pratiques par les élèves et les amène surtout à réfléchir par eux-mêmes et se poser les bonnes questions.

ACQUÉRIR LES BONNES PRATIQUES ET S’AUTO- FORMER DANS LA DURÉE

Innovante, l’approche pédagogique de ce type d’école l’est surtout par sa capacité à responsabiliser les élèves et professionnaliser leurs compétences, explique Damien Armenté : « les Wilders travaillent sur de vrais projets de développement, répondant à des besoins d’entreprises ou d'entrepreneurs de l’écosystème (La Cuisine du Web, Digital League, Lyon French Tech, Mister Auto, JetPulp, Wizaplace...) avec lesquels nous travaillons pour ajuster au mieux notre formation. Leur titre en poche, ils ne deviennent pas en 5 mois des champions du code mais ont

500 étudiants formés depuis sa création en 2014

85 % en poste dans les entreprises

20 projets clients menés à terme dans le cadre du cursus lyonnais

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DU CODE TOUT UN ART  !

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PROFIL DU CODEUR

C'est une fille autant qu'un garçon- a en moyenne 30 ans, même si les plus jeunes ont à peine 20 ans et leurs ainés jusqu’à 50 ans. -apprécie le travail en équipe, l’entraide et le partage qui est le quotidien du développeur. -est issu(e) d’univers variés : étudiant, éducateur social, pâtissier, opticien, marketing, grande distribution, cinéma…-est curieux(se) et créatif(ve) : le code informatique ne connait pas de limite. Il amène à chercher toujours de nouvelles solutions et à se renouveler.

acquis les bonnes pratiques et la ca-pacité à s’auto-former dans la durée. » Dans un univers où les technologies évoluent sans cesse et l’obsolescence est programmée ou presque, apprendre à apprendre est, plus qu'ailleurs, une nécessité pour réussir et s’épanouir dans l’univers du code informatique. Ouvert à tous, à partir de 18 ans, avec ou sans Bac, la Wild Code School séduit un nombre croissant de candidats et candidates (à Lyon, entre 40 et 50 % des élèves sont des développeuses).

Les ouvertures se sont multipliées en France depuis sa création en 2014 à La Loupe (Eure-et-Loire) : Lyon, Bordeaux, Toulouse et Orléans en 2016 puis à Paris, Lille ou Strasbourg cette année. L’em-ployabilité est forte à l’issue du cursus : à Lyon, 60 % des élèves de la première promotion occupent, à l’issue de leur formation, un poste en CDI en majorité ou en CDD. Le cru 2017-2018 ne devrait pas décevoir puisque certaines entre-prises locales ont déjà formulé des pro-messes d’embauche à l’intention des Wilders qui débutent leur formation !

TOUT LE MONDE A SA CHANCE

L’école réajuste en permanence sa for-mation pour s’adapter au besoin des entreprises. Elle réfléchit aussi à de nouveaux développements. « Le code devient un élément indispensable du monde qui nous entoure », met en

exergue Damien Armenté. « La ques-tion n’est pas de former tout le monde au code mais d’en connaître les prin-cipes pour mieux connaître le monde qui nous entoure. Chacun peut s’initier au code. D’autant que les opportunités d’emploi liées au code et la program-mation informatique sont fortes. À un niveau plus global, la responsabilité du monde de la formation consiste à imaginer de nouvelles formes d’ensei-gnement pour tous et tout au long de la vie. C’est l’un de nos enjeux phares. » En attendant, les Wilders de la Confluence codent en chaussettes, en écho au slogan de l’établissement, « l’école sans chaussures ». Et ne cachent pas le plaisir qu’ils semblent tous y prendre, parce que « quand les pieds sont libres, l’esprit est libre ».

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34 PERFORMANCESI N C U B AT I O N S

t si arrêter de fumer devenait divertissant, voire drôle ? C’est le pari ambitieux que s’apprête à proposer la société Dowino avec la sortie de son nouveau jeu vidéo

à la rentrée : Smokitten. Née en 2013, l’en-treprise est spécialisée dans les « serious games » d’intérêt général. Ses fondateurs, issus de l’industrie du jeu vidéo, aspiraient à développer un projet professionnel plus en phase avec leurs convictions : « nous souhaitions que notre travail ait une portée

sociale et serve une cause collective, qu’il s’agisse d’environnement, de transport, d'handicap ou de santé », explique Pierre-Alain Gagne, l’un des trois co-fondateurs avec Jérôme Cattenot et Nordine Ghachi. Pour servir cette ambition, les trois associés se sont retrouvés autour du serious game : « un genre particulièrement impactant, parce qu’il est immersif et fait appel au re-gistre émotionnel des joueurs », poursuit Pierre-Alain Gagne, qui est aussi le gérant de la structure.

E

Nominés en 2015 aux Grands Prix de la finance solidaire et aux Ping Awards, en 2017 aux Google Play Awards, les serious games de Dowino sont entrés dans la cour des grands. Ludique dans ses produits, l’entreprise se développe avec le plus grand sérieux, pesant chacune de ses orientations : un marché de niche, une mise en œuvre d’exception et une éthique portée au cœur même de la structure.

SERIOUS GAME, ETHIC JOB

DOWINO

O G

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RÉALISATIONS CLIENTS ET AUTOPRODUCTIONS

En quatre ans, Dowino a trouvé son marché et développé une trentaine de projets auprès de clients divers : « nos clients sont des organismes publics (Syndicat des eaux d’Île-de-France, Musée de l’Orient et de la Méditerranée), des associations (Emaüs et Emaüs international) mais aussi des entreprises privées (Smart Electric, Association Prévention MAIF) qui souhaitent sensibiliser leurs publics à des problé-matiques sociales ou environnemen-tales », commente Pierre-Alain Gagne. En parallèle de cette activité dédiée aux entreprises et qui génère 80 % du chiffre d’affaires, Dowino développe ses propres jeux en autoproduction, « autour de thématiques grand public qui nous tiennent particulièrement à cœur. Nous les mettons en œuvre avec des campagnes de crowdfunding. Elles nous permettent à la fois de lever des fonds mais aussi et surtout de valider l’intérêt du public et de co-construire le projet avec ses utilisateurs finaux », précise le gérant. Ainsi, A Blind Legend, premier jeu d’action-aventure mobile sans image où l’ouïe remplace les yeux, a réuni plus de 43 000 € sur Ulule et mobilisé plus de 1 000 contributeurs. Depuis son lancement en octobre 2015, il a suscité plus de 900 000 téléchargements !

APPROCHE SUR-MESURE POUR PROJET HAUTE COUTURE

Pour comprendre ce succès, il faut rentrer dans les coulisses de la pro-duction. Sur ce marché très ciblé, Dowino fait le pari de la haute qualité et de la haute couture. « Un bon serious game doit être aussi ludique que pédagogique. La créati-vité est centrale et ne doit jamais se déployer en fonction des ressources humaines disponibles ou des contraintes techniques. » Chaque jeu est développé sur-mesure par des équipes ajustées à chaque projet. Installée au Pôle Pixel à Villeurbanne, la petite équipe de permanents (sept per-sonnes) fait jouer à plein la logique de réseau et n’a aucune difficulté à mobiliser sur le territoire les meilleures équipes : « scénaristes, développeurs, designers, sounddesigners, la ma-jorité de nos partenaires sont locaux. Pourquoi aller chercher

ailleurs le réservoir de talents que propose l’écosystème lyonnais ? L’essentiel est de permettre à chacun d’eux de déployer le meilleur de leur expertise », précise Pierre-Alain Gagne. Agilité et éthique sont donc les deux leviers de l’ADN de Dowino : « le modèle de société pyramidale et centralisé n’est plus adapté. Nous avons fait le choix de nous structurer en société coopérative et participative, synonyme de gouver-nance partagée. Chez nous, chaque salarié a voix au chapitre pour les petites comme pour les grandes décisions. C’est une manière de ne jamais perdre le sens de notre travail », poursuit le gérant. Et ça marche, ce que confirme la croissance à deux chiffres qui se poursuit (+35 % de CA en 2016), sans concession aux principes fondateurs. « Nous avons, par exemple, refusé de travailler avec l’industrie du tabac. Comment serions-nous

crédibles auprès des joueurs qui utilisent notre appli pour arrêter d e f u m e r ? » , note Pierre-Alain Gagne. Entre-temps, Dowino a signé avec la Mai-son de la Danse pour déployer son premier jeu pé-dagogique sur la création artistique et continue sa route, imperturba-blement…

ARRÊTEZ DE FUMER : À VOUS DE JOUER !

Smokitten est le premier jeu vidéo pour arrêter de fumer… ou ne jamais commencer ! Il per-met de lutter contre son envie de cigarettes grâce à de multiples activités simples et pre-nantes et/ou relaxantes. L’originalité réside dans sa forte dimension communautaire. Chaque joueur réunit un groupe autour de lui, dont les notifications, messages de soutien et cadeaux l'aident à ne pas se remettre à fumer. Smokitten est produit en partenariat avec le centre HYGEE, la plateforme de san-té publique du cancéropôle CLARA, et a reçu le soutien de l’Agence Régionale de Santé et de Bpifrance. Il a été financé pour partie par une campagne de crowdfunding sur Ulule, ayant permis de lever plus de 25 000 € auprès d’une com-munauté de près de 400 contri-buteurs.

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37PERFORMANCE

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O R I E N TAT I O N S 50-52

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RÉVOLUTION DES USAGES

COMMENT LA FILIÈRE LUMIÈRE BRILLE À L’INTERNATIONALComme la photo il y a plus de 15 ans, le secteur de l’éclairage est en pleine mutation. On ne parle d’ailleurs plus d’éclairage mais de filière lumière, preuve d’une volonté de minorer les aspects techniques pour mettre en avant les nouveaux usages. Le territoire métropolitain, déjà bien avancé sur cette mutation, a clairement enclenché la vitesse supérieure. Avec pour ambition d’en assurer le leadership au niveau international.

Éclairer, sécuriser, embellir. Ces trois fonctions histo-riques de l’éclairage ont désormais vécu. La révolution digitale est passée par là : « les technologies led et l'intelligence dans l'éclairage ont bouleversé le mar-ché », explique Patrick Clert-Girard, secrétaire général

du cluster Lumière. « Il ne s’agit plus seulement de fabriquer et d’ installer des composantes d’éclairage mais d’apporter de nouvelles solutions de mise en lumière qui impactent sur l’ambiance, la santé, la manière de consommer, d’apprendre, de communiquer. » Une révolution par l’usage qui bouleverse tous les acteurs de la filière dans leur manière d’appréhender le rôle de la lumière dans la ville de demain. C’est un nouveau défi pour la ville des Lumières qui avait déjà montré sa maturité et son agilité en donnant naissance dès 2002 à LUCI, premier réseau international rassemblant les villes et les professionnels fédérés autour d’une utilisation de la lumière comme levier de développement urbain, économique et social durable. En 2008 naissait également le cluster Lumière qui visait déjà à renforcer l’innovation et favoriser à travers elle la compétitivité des acteurs.

SALON, LIEU TOTEM, CAMPUS DES MÉTIERS : CATALYSEURS DES NOUVELLES TENDANCES

En 2017, la dynamique locale s’accélère. La première édition du salon Onlylight enrichit l’offre métropolitaine et affirme l’évo-lution du secteur. Unique en Europe, ce salon n’a pas pour ambition de montrer les savoir-faire mais d’amener les utili-

sateurs à exprimer leurs besoins, pour accélérer une approche de la lumière par service rendu. Ses exposants sont issus de métiers jusqu’alors considérés comme connexes (bureaux d’études, designers, architectes d’intérieur… ), que le salon a clairement positionné comme parties-prenantes des trans-formations en cours. Autre preuve de cet élan : le lancement du projet Lumen, la Cité de la Lumière. Développé sur 5 500 m2, en plein cœur du quartier de Confluence, Lumen sera le nouveau lieu totem de la filière. Site d’accueil et de services consacré à l’innovation col-laborative, scientifique et technique, il regroupera l’ensemble des acteurs (laboratoires, centres techniques, bureaux d’études, fabricants, architectes, installateurs, start up, industriels…), avec pour objectif de créer de nouvelles synergies pour accé-lérer l’innovation. La pose de la première pierre par le groupe Cardinal, promoteur et gestionnaire, est attendus pour le premier trimestre 2018. Les premiers occupants sont prévus pour le premier semestre 2020, avec à terme, 60 entreprises et 200 à 300 personnes sur le site. La création concomitante d’un campus des métiers de la Lumière cristallise, pour sa part, les enjeux de formation liés à la mutation de la filière. Il vise à mieux qualifier en amont les parcours de compétences, les enrichir, pour en aval offrir les compétences qui seront nécessaires aux nouveaux usages de la lumière demain. Autant d’initiatives qui permettent à Patrick Clert-Girard d’affirmer que le « territoire a toutes les cartes en main pour devenir le centre de compétences mondial de la lumière ».

COMMENT LA FILIÈRE LUMIÈRE BRILLE À L’INTERNATIONAL

TERRITOIRESP R O J E C T I O N S

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ONLYLIGHT FAIT SALON

Initié par le cluster Lumière sur un rythme biennal et organisé par Atoliis, Onlylight est le salon de la demande, ce qui fait son originalité. Organisée par marchés cibles (éclairage de la ville, au travail, dans les points de vente, pour apprendre, pour la santé), l'exposition est complétée par un Village des usages de la lumière. Sur cet espace, les utilisateurs de solutions d’éclairage -collectivités, industries, acteurs de l’immobilier, opérateurs de transport…- ont partagé leurs expériences et formuler leurs attentes.

Au programme également : des animations et des conférences sur les enjeux et les bonnes pratiques en matière de nouveaux usages de la lumière. La première édition en juin dernier a réuni 2 500 visiteurs. Un chiffre révélateur d’une tendance de fond pour Laurent Gitenet, président d'Atoliis et commissaire général d’Onlylight : « Pour la première fois, les innovations technologiques apparues ces dernières années ont pu se confronter à des utilisateurs, qui ont compris combien la lumière pouvait valoriser leur offre. Le lien est tissé et va s’amplifier. »

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Q u’est-ce que représente pour vous Lumen ? C’est un superbe projet, un outil de rayonnement international très fort.

C’est vraiment la mise en avant d’un savoir-faire spécifique et historique qui a démarré à Lyon avec la Fête des Lumières, bien sûr. Année après année, nous avons su faire preuve d’innovation sur le plan artistique. Du point de vue des installations ou du business, depuis 2014, nous assurons des prestations de mai-trise d’œuvre contre rémunération pour illuminer des villes dans le monde entier.

C’est la reconnaissance d’un vrai savoir-faire entrepreneurial ? En ce qui concerne la Fête des Lumières, je ne me reconnais pas dans la notion d’en-trepreneuriat : nous ne sommes pas en concurrence avec des entreprises. C’est plutôt la reconnaissance d’un savoir-faire recherché et qui contribue à aug-menter le rayonnement et l’attractivité de la ville. Des réflexions sont, d’ailleurs, en cours pour professionnaliser encore la démarche, lui donner plus d’ampleur et de réactivité. Plus globalement, la Fête est à l’image de toute la filière, innovante, mobile, qui bouge avec son temps.

Quelles sont les limites à l’exportation d’un savoir-faire comme la Fête des Lumières ? Celles que nous nous donnons ! À l’Île Maurice, Dubaï, au Québec, Francfort ou à Hong Kong, nous sommes parti-culièrement vigilants à ce que la fête ne soit pas dissociée de son lieu et de sa vocation initiale. Les polémiques ont été nombreuses il y a quelques années, mais aujourd’hui, rares sont ceux qui nous reprochent de vendre notre âme. Nous nous déplaçons avec les artistes qui se sont produits à Lyon pour offrir une fête populaire, où tout le monde puisse se retrouver. Et la magie opère toujours. Dernièrement, nous étions à Kito où la mixité sociale est rare. Tout le monde est descendu dans la rue et la magie opérera de la même façon à Hong Kong en novembre prochain.

Jean-François Zurawik coordonne la Fête des Lumières depuis 14 ans. C’est un observateur particulièrement attentif de tout ce que la filière, au plan international, porte de créatif et de précurseur.

" UN SECTEUR INNOVANTQUI BOUGEAVEC SON TEMPS "

PLEIN FEUX SUR LES BANCS DE L’ÉCOLE

Porté par le Rectorat de Lyon, le Campus Lumière* est un concept pédagogique qui vise à élever l’offre de formation « lumière » initiale de bac +3 à bac +6. Il agrège et met en synergie les formations existantes dans le domaine du génie électrique et numérique. « Avec les établissements qui ont décidé de participer à cette initiative, il s’agit de mettre en œuvre une vraie culture liée à la lumière et à la conception de solutions globales d’éclairages avec des compétences élargies », commente Patrick Clert-Girard du Cluster Lumière, partie prenante du Campus. L’enjeu est d’ouvrir de nouvelles perspectives de développement et de doper le rayonnement économique des acteurs de la filière.Depuis la rentrée de septembre, les élèves et étudiants du lycée Édouard Branly, de l’École Lamache, de l’ENTPE ou de l’ENSATT bénéficient déjà de cette initiative, qui devrait pousser ses pions au-delà des structures de formation de la Métropole.

(*) Le « Campus Lumière » rassemble les établissements secondaires : Lycées Branly, Flesselles, Seguin-Sembat, La Mache, Garnier, CFA IFAI ; et supérieurs : Université Lyon 1 -IUT, Université Lyon 3 - IAE, INSA Lyon, ENTPE Lyon, ENSATT, Sup La Mache.

" UN SECTEUR INNOVANTQUI BOUGEAVEC SON TEMPS "

TERRITOIRESP R O J E C T I O N S

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" UN SECTEUR INNOVANTQUI BOUGEAVEC SON TEMPS "

Depuis septembre dernier, les usagers du quartier de Confluence effectuent leurs déplacements en utilisant les premières iGirouettes® déployées par Charvet Digital Media. Il s’agit d’un nouveau dispositif de signalétique, connectée et en mouvement qui assure le calcul et l’af-fichage en temps réel des distances, du temps et de l’itinéraire en fonction du lieu ou de l’événement. La iGi-rouette® est aussi interactive : il est possible de l’interro-ger soi-même depuis une application téléchargée sur son smartphone. Le dispositif est en phase d’expérimentation pour un an.

DE L’HORLOGERIE INDUSTRIELLE À LA SIGNALÉTIQUE INTELLIGENTE

La iGirouette® est d’abord née de la rencontre de deux projets : celui de Charvet et d’une start up lyonnaise, Biin, spécialisée dans la valorisation de contenus multimédias. Puis iGirouette® a grandi dans les bureaux de Charvet : « Développement logiciel, électronique, mécanique, design ; nous avons intégré de nouveaux métiers pour être justement capables d'apporter des solutions innovantes à la Smart City », poursuit Margaux Bonnet. Une transformation progressive pour une entreprise spécialisée historiquement dans l’horlogerie industrielle monumentale et connue depuis 40 ans dans l’affichage lumineux. Riche de 45 collaborateurs, installée à Miribel depuis 2014, l’entreprise a mis l’accent sur l’innovation et l’ouverture à de nouveaux métiers. « Quitte à défricher de nouveaux chemins et prendre des risques. » La iGirouette® a nécessité quatre ans de développement. Rendez-vous fin 2018 pour les premiers bilans.

CHARVET DIGITAL MEDIA

IGIROUETTE® LA LUMIÈRE AU SERVICE DE LA SMART CITY

" UN SECTEUR INNOVANTQUI BOUGEAVEC SON TEMPS "

IGIROUETTE® LA LUMIÈRE AU SERVICE DE LA SMART CITY

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PART-DIEU

CO-WORKINGUNE NOUVELLE ÉTAPE

DU PARCOURS RÉSIDENTIEL

D’ENTREPRISESAvec les ouvertures de deux espaces de co-working d’envergure, Mama Works et Nextdoor, le quartier de la Part-Dieu se dote d’une nouvelle offre immobilière, plus agile et inventive. Une réponse aux besoins des utilisateurs en recherche de solutions immobilières différentes mais aussi de services mutualisés et de création de synergies.

L a réinvention du quartier Part-Dieu s’accé-lère avec la mise en œuvre d’une nouvelle offre de services, aux frontières de l’im-mobilier d’entreprise tel qu’on l’entendait jusqu’ici. « L’offre tertiaire existante permet-

tait déjà d’accueillir des profils divers, grosses sociétés comme PME et start up. Pour autant, les entreprises ont toutes besoin de gagner en agilité, notamment celles qui soutiennent des projets innovants. Pour elles, l’un des enjeux phares est d’aligner les locaux avec leur stade de développement. Ce que ne permet pas l’offre immobilière classique, avec ses coûts d’in-vestissement importants et dans la durée », explique Thierry Perraud, directeur du Projet Économique à la SPL Lyon Part-Dieu.

COMBINER OFFRE IMMOBILIÈRE AGILE ET MISE EN RÉSEAU

Avec 1Kubator, le plus grand réseau d’incubateurs de start up en France, ou B612, l’incubateur de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes dédié aux Fintech et InsurTech, le quartier proposait déjà une offre couplant accompagnement au développement ou à l’accélération et hébergement des équipes. La chaîne de valeurs s’enrichit à l’automne avec l’ouver-

ture de deux nouveaux espaces de co-working à la Part-Dieu : Mama Works et Nextdoor. « Nous sommes désormais capables de répondre aux entreprises dont les besoins immobiliers évoluent au gré des projets et des stades de maturité », met en perspective Thierry Perraud, qui poursuit : « L’enjeu est désormais de contribuer à l’ouverture de cet écosystème, dont les membres sont demandeurs de travail en réseau et de nouvelles synergies. Il faut aussi limiter l’ individuali-sation du travail. » Des acteurs comme le Tubà, tiers lieu de l’expéri-mentation urbaine et le Club des entreprises de la Part-Dieu sont déjà très moteurs sur la création de passerelles : conférences débats, hackatons, ateliers thématiques… Pour aller plus loin, la SPL Lyon Part-Dieu formule une nouvelle ambition : « nous réflé-chissons à réunir l’ensemble de ces acteurs, avec les grands utilisateurs, dans un même bâtiment. » Le To-Lyon pourrait être la nouvelle bannière de cet éco-système. Dessiné par l’architecte Dominique Perrault, le To-Lyon a été pensé comme un programme fédé-rant diverses fonctions, commerces et services, ter-tiaire, hôtellerie. Symbole de la mixité urbaine en cœur de la Métropole, il semble parfaitement adapté pour concrétiser cette aspiration… Rendez-vous en 2022 pour la livraison du programme.

TERRITOIRESR É A L I S AT I O N S

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QUAND MAMA SHELTER SE MET AU BOULOT…

Fort du succès de son concept hôtelier atypique, le Groupe Mama Shelter (fondé par Serge Trigano) décline sa signature dans un projet de co-working, Mama Works, avec toute légitimité pour promettre un lieu de travail pensé comme un lieu de vie. Pour son premier espace français, Mama Works a choisi la Part-Dieu, à proximité des Halles Paul Bocuse. Afin d’être visible au sein

d’une offre concurrentielle, le nouvel acteur adopte un positionnement axé sur la « coolitude », mélange savant de convivialité et de décontraction.Mama Works offre 230 postes de travail, différents espaces modulables, sept salles de réunion déployés sur 1 600 m2. À l’affiche également, une salle de sport, un studio de musique, un bar hot drink et une gamme de services complète… Bordeaux et Lille sont sur la carte des ouvertures programmées d’ici 2018.

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NEXTDOOR OUVRE GRAND SES PORTES À LYON

Avec déjà plus de 22 000 m2 d’espaces collaboratifs proposés à Paris et en Île-de-France, Nextdoor a donné sa préférence au quartier de la Part-Dieu, en s’implantant au cœur du nouvel immeuble Silex. La filiale de Bouygues Immobilier a vu grand : 440 postes en bureaux privatifs, une centaine de places en co-working, plus de 20 salles

de réunion et de créativité de toutes tailles, le tout développé sur 4 714 m2 et sur quatre étages. Tout est fait ici aussi pour nourrir la créativité : jardin, patios et même un nouveau concept de café-restauration « comme à la maison », développé sur 600 m², le premier Nextdoor Café, appelé Modjo. Parmi les services proposés, le plus original et différenciant est certainement l’accès aux ressources de 4 000 experts, résidents et anciens résidents de la communauté Nextdoor.

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4444 TERRITOIRESR É A L I S AT I O N S

ACTEURS DU PROJET

Promoteur : Altarea CogedimUtilisateur : Boehringer IngelheimPropriétaire : Crédit agricole assurancesArchitecte : SCAUArchitecte d’intérieur : Studio Jean-Philippe Nuel

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En concentrant sur Lyon ses activités industrielles, tertiaires et de R&D pour la santé animale, Boehringer Ingelheim fait de la Métropole un pôle opérationnel clé de cette activité en France et à l’échelle

mondiale. Nicolas Meynaud, Directeur de la com-munication de Boehringer Ingelheim Santé Animale, rappelle que « l'entreprise est fortement implantée dans la région lyonnaise. En plus du siège France et du site historique de R&D installés au cœur du Biodistrict, l'usine de Saint-Priest, qui vient de fêter ses 20 ans, est devenue au fil du temps un des plus grands sites de production de vaccins vétérinaires au monde. Elle s'étend sur 21 hectares et représente un investissement de plus de 300 millions d'euros. Par ailleurs, les activités de conditionnement et de logistique du site de Lentilly sont également stra-tégiques : elles couvrent les besoins de 140 pays. »

TRIPLE OPPORTUNITÉ

La concrétisation du nouveau siège France répond à une triple opportunité. « Il permet d’abord de réunir les équipes sur un même site : celles des sites du Pont Pasteur et de Carteret qui parta-geaient les locaux avec Sanofi et, à terme, celles de Boehringer Ingelheim issues des sites de Reims et de Paris. L’emménagement facilite naturellement leur intégration. » M. Meynaud de préciser : « Sa conception vise ensuite à répondre aux besoins de travail et de fonctionnement d’une grande entre-prise internationale. Enfin, et c’est moteur dans le projet, nous souhaitions faire du siège de l’activité Santé Animale France une référence en termes de bien-être et de qualité de vie au travail pour nos collaborateurs. » Ils ont été associés étroitement au projet : le nom du bâtiment a par exemple été soumis au vote. « Nous avons mis en place un plan d’accompagnement au déménagement sur plusieurs mois. Les équipes ont

été sensibilisées aux nouveaux modes de travail : passer d’un bureau individuel à des espaces par-tagés et devenir acteur d’une activité “paper-less” ne s’improvise pas ! » À l’emménagement, chaque collaborateur s’est vu remettre son pack informa-tique, ordinateur portable et téléphone mobile, qui lui permet de travailler où il le souhaite dans le bâtiment en fonction de ses besoins.

BÂTIMENT EXEMPLAIRE

Le projet d’une surface de 15 500 m2 conçu par l’Agence SCAU et Jean-Philippe Nuel embrasse toutes ces attentes. La rue intérieure qui relie les quatre bâtiments en rez-de-chaussée regroupe les fonctions de services et prestations aux collabora-teurs : auditorium, salle de Fitness, conciergerie, salle de sport et offre de restauration qualitative. Dans les étages, des plateaux libres de poteaux ont permis de penser des conditions de travail opti-males pour les équipes commerciales, de supply chain, et des activités tertiaires. « Avec Boréal, tous les collaborateurs du siège lyonnais évoluent dans des espaces dynamiques ultra-connectés répartis par “clusters”, dotés de salles de réunion, de visio- conférence et de “bulles” offrant confidentialité ou intimité » détaille M. Meynaud. La combinaison d’une architecture bioclimatique, et le choix de solutions technologiques inno-vantes, font de Boréal un immeuble résolument éco-responsable, dans sa conception et dans ses fonctionnalités. La stricte orientation nord/sud per-met de proposer 100 % de postes de travail en pre-mier jour, tout en garantissant une parfaite maîtrise des apports solaires. La production des 1 000 m² de panneaux photovoltaïques est totalement réutili-sée sur site. Certifié HQE® niveau « exceptionnel » et BREEAM® « excellent », il est enfin le plus grand bâtiment tertiaire labellisé BEPOS de Lyon.

BORÉAL MONTRE LE CAP

Le nouveau siège Santé Animale France de Boehringer Ingelheim, implanté sur l’ancien site historique de Merial, au cœur du Biodistrict Lyon-Gerland, illustre parfaitement la fonction symbolique de l’immobilier d’entreprise : neuf mois après la finalisation du processus d’acquisition de la filiale de Sanofi, l’inauguration de Boréal marque autant l’attachement du groupe allemand à Lyon que son ambition internationale.

BOEHRINGER INGELHEIM SANTÉ ANIMALE

N°2 mondial de la prévention des maladies grâce aux vaccins et aux antiparasitaires

N°1 sur les animaux de compagnie / les porcs / les chevaux

Présent dans plus de

150 pays

24 centres de R&D et 24 sites de production

Plus de

10 000 employés

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46 TERRITOIRESR É A L I S AT I O N S

BÂTIR L’INDUSTRIE

DU FUTUR

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Premier centre de formation français de formation aux métiers de la métallurgie, l’institut des ressources industrielles est au cœur des enjeux de la transformation vers l’industrie du futur. La révolution numérique entraîne celle des organisations et la mutation des compétences exige un profond renouvellement de la formation. Pour accompagner cet enjeu stratégique, l’IRI investit, multiplie les synergies et cultive ce qui fonde sa réussite : mettre l’homme au cœur des industries et adapter son offre en continu.

INSTITUT DES RESSOURCES INDUSTRIELLES

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Créé il y a plus de 50 ans par les industriels de la métallurgie pour développer des formations répondant à leurs besoins, l’institut des ressources industrielles propose aujourd’hui plus de 30 diplômes

et 250 formations continues dans toutes les filières industrielles, de la métallurgie, de l’agroalimentaire à la chimie, de la pharmacie à la plasturgie. L’offre concerne autant les salariés que des demandeurs d’emploi ou des jeunes apprentis et alternants. Et le besoin est énorme : « Entre 10 000 et 12 000 départs en retraite ne sont pas remplacés en Rhône-Alpes chaque année, attirer les jeunes est essentiel pour l’ industrie en général et la métallurgie en particu-lier » précise Boris Borgarino, directeur du déve-loppement de l’Institut. « Notre offre de formation couvre ainsi l’apprentissage, la formation continue et la reconversion. Et elle concerne tous les métiers de l’ industrie, de l’opérateur au cadre dirigeant ; à tous les niveaux, du CAP au diplôme d’ ingénieur. En complément, nous avons développé une offre de conseil en performance industrielle et en mana-gement – RH car les transformations de l’usine connectée, ce que l’on appelle l’ industrie du futur, nous imposent de développer des cycles et formats de formation intégrant les nouveaux besoins et les nouveaux métiers. »

PRODUCTION VERTICALE ET USINE OUVERTE

L’ extension de près de 6 700 m² réalisée en 2015 par l’institut des ressources industrielles, pour enrichir ses locaux implantés au cœur du 8e arrondisse-ment de Lyon, regroupe sur six plateaux techno-logiques de formation de nouvelles technologies qui répondent aux enjeux des secteurs industriels : énergies renouvelables, écoconception, éco produc-tion… « En installant nos chaînes de production à vocation pédagogique aux différents étages, dans une architecture verticale, nous avons relevé un défi technique, car les contraintes industrielles, comme les dimensions des machines, sont fortes. Ce choix est pour nous une manière de montrer que l’usine du futur est pleinement intégrée dans le tissu urbain et que l’ industrie de demain est déjà dans la ville » rappelle M. Borgarino. Autre particularité : l’atelier de production du rez-de-chaussée, entièrement vitré, est ouvert sur la rue. Un symbole de la posture de l’IRI et un outil de proximité pour rendre les métiers de l’industrie plus attractifs auprès du public.

RÉFÉRENCE NATIONALE

L’outil de formation est à la hauteur d’une ambition : faire de l’IRI une référence nationale en matière de formation aux métiers de l’Industrie. Le numérique transforme peu à peu le fonctionnement des usines. Les équipements, les procédés et les compétences requises sont de plus en plus connectés les uns aux autres. Plus de données collectées tout au long d’un cycle industriel, c’est plus de possibilités d’augmen-ter la performance, la qualité, plus d’opportunités d’innovation.

“ La réussite de l’industrie du futur est avant tout

celle d’une adhésion des hommes à une cause commune,

à une ambition de changement. ”

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Développer et maîtriser ces évolutions demande aux industriels des changements d’organisation, des com-pétences nouvelles, que l’institut des ressources indus-trielles contribue à identifier et à faire grandir au cas par cas. « L’enjeu pour nous est d’être en phase avec les réalités de nos clients et d’être pragmatiques. La réussite de l’industrie du futur est avant tout celle d’une adhésion des hommes à une cause commune, à une ambition de changement. Il ne faut pas se limiter à la technologie pour la technologie. L’industrie du futur, c’est l’homme ! » Pour miser sur les hommes, l’Institut a la recette : des investissements immobiliers et en matériels, une grande capacité d’adaptation et d’ouverture aux métiers, aux filières, aux changements. Et M. Borgarino d’ajouter qu’un autre exemple est celui « des partenariats d’ap-prentissage que nous nouons avec l’Allemagne : le réfé-rentiel de nos clients industriels, c’est l’excellence en local et à l’international ; le nôtre doit l’être également ». Attractivité, ambition, excellence, des facteurs clé de succès partagés avec la stratégie de développement économique de la Métropole de Lyon, première agglo-mération industrielle de France.

1er centre de formation mono-site aux métiers de la métallurgie en France

30 000 m2 de locaux

50 % de l’activité hors de la filière métallurgique

+ de 7 000 personnes formées, dont 5 500 salariés, 350 alternants et 1 450 apprentis

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ACCESSIBILITÉ

OKEENEA GARDE LES PIEDS SUR TERRE Entreprise pionnière de l’accessibilité urbaine pour les personnes en situation de handicap, Okeenea mise sur l’innovation, l’intelligence collective et la solidarité pour atteindre ses objectifs : simplifier la mobilité pour tous dans la Smart City et poursuivre son développement à l’international.

Les feux piétons sonores, qui sécurisent les déficients visuels, c’est Okeenea. Depuis 1993, l’entreprise fondée à Lyon par Gilles Rochon ouvre la route à l’accessibilité des villes pour les per-

sonnes en situation de handicap. Reprise par deux de ses fils, Rémi et Martin, et présidée par leur ami Sylvain Denoncin, elle s’apprête à déployer ses solutions à New York et Riyad.Sélectionnée en 2011 dans le programme PÉPITES dédié aux PME lyonnaises à fort potentiel d’hyper croissance, Okeenea a fait évoluer sa réflexion stratégique et son orga-nisation avec succès. Depuis, son chiffre d’af-faires et le nombre de ses salariés ont triplé. L’INNOVATION AU SERVICE DE L’ACCESSIBILITÉ

« Nos deux métiers sont l’innovation et la ges-tion de projets », explique Sylvain Denoncin. « Nous partons des besoins des utilisateurs pour proposer des produits qui facilitent la mobilité, l’autonomie ou la sécurité. De plus, nous gérons l’accessibilité des bâtiments pour le compte de collectivités et d’acteurs privés. » En 20 ans, 200 000 feux piétons ont été équi-pés de boîtiers sonores reliés au smartphone ou à la télécommande de déficients visuels en France. Dans la métropole lyonnaise, où l’ac-cessibilité et la mobilité des espaces urbains font partie des chantiers prioritaires, les trois quarts des carrefours sont dotés de ces

modules sonores qui sécurisent la traversée. Des balises audio équipent aussi des dizaines de bâtiments, permettant aux utilisateurs de repérer l’entrée simplement. Fin 2016, une signalétique sonore expérimentale d’orienta-tion dans les stations de métro a été honorée par le prix Incity Objets connectés. NOUVEAUX SERVICES POUR SMART CITIES

À l’international, Okeenea a pour ambition d’exporter son savoir-faire avec de nouveaux services : avec la ville de New York, les balises des feux devraient également diffuser des informations touristiques et pratiques sur l’état du réseau de transports. « D’autres pays européens sont intéressés. Cela nous permet-trait d’accompagner le développement des Smart Cities en apportant une infrastructure électronique souvent nécessaire à la collecte de datas », imagine déjà Sylvain Denoncin. « En attendant, on s’apprête à lancer, avec une start up experte en covoiturage, un nou-veau service dédié aux personnes aveugles en milieu urbain. Bientôt disponible sur Lyon, il va encore simplifier la mobilité. »

48 salariés

6,5 M€ de CA en 2017, dont 15 % investis dans la R&D

Un déploiement commercial dans

15 pays

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EXCELLENTS RÉSULTATS SEMESTRIELS

BAROMÈTRE

TERRITOIRES O R I E N TAT I O N S

• C ONJONCTURE IMMOBILIÈRE •

TAUX DE RENDEMENT PRIME :

3,95 % LYON CENTRE

4,8 % EN PÉRIPHÉRIE (SOURCE JLL)

TAUX DE VACANCE : 6,1 %

LOYER PRIME STABLE À LA PART-DIEU :

300 € HT HC/AN EN IGH

INDICE DU COÛT À LA CONSTRUCTION :

1 650

TERTIAIRE

DEMANDE PLACÉE109 000 M2

Cette performance se situe dans la moyenne de ces dernières années. Elle est en baisse par rapport à 2016, année exceptionnelle (130 000 m² au 1er semestre 2016).

Le marché montre une vraie robustesse au 1er semestre 2017, alors même qu’il n’a pas enregistré de très grandes transactions. Les 24 transactions de plus de 1 000 m² (contre 30 au S1 2016 et 20 en moyenne depuis 2010) ont permis au marché de se maintenir au-dessus de la barre des 100 000 m².Le socle 500-1 000 m² a été extrêmement performant, à défaut des transactions inférieures à 1 000 m².

2016 20172015

72 000

130 000

109 000

VOLUME STABLE271 transactions versus 273 au 1er semestre 2016.

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NEUF / ANCIEN :STATU QUO

INVESTISSEMENTS

EN ATTENTE DE GRANDES TRANSACTIONS

133 M€ D'INVESTISSEMENTS AU 1ER SEMESTRE 2017 Dans une année d’élection présidentielle, cette performance en retrait traduit l’attentisme des investisseurs et des grands utilisateurs, mais reste respectable.D’autant plus que ne sont pas intégrées deux belles transactions :LE NEW DEAL 22 000 m²LE NEW AGE (Sud Part-Dieu) 12 000 m²

Sans « méga-transaction » annoncée d’ici fin 2017, l’année sera sans doute inférieure à 2016. En 2018, se profile la signature définitive du « To Lyon ».

Le rendement prime a même franchi le seuil de 4 %. Les taux resteront sans doute à ce niveau avant de remonter probablement courant 2018, en fonction de la politique monétaire de la BCE.

PRINCIPALES TRANSACTIONS

80 % DE LA DEMANDE PLACÉE EN LOCATION

80 % DES TRANSACTIONS AU CENTRE

57 % ANCIEN43 % NEUF

Source : CECIM

LA PART-DIEU LEADER

La progression maîtrisée de l’offre disponible permet de maintenir un taux de vacance proche de 6,2 %.

Les utilisateurs privilégient le territoire Centre avec près de 80 % du volume des transactions. À noter, des livraisons dans chacun des projets urbains : • Silex 1 à la Part-Dieu• View One au Carré de Soie• Green Office Link à Gerland• King Charles et Factory à Confluence

Répartition de la demande placée

NEXTDOOR À LA PART-DIEU, SILEX 1

BABOLAT À VAISE

ATOS WORLWIDE À CARRÉ DE SOIE, VIEW ONE

PWC EN PRESQU'ÎLE, GRAND HÔTEL-DIEU

5 400 M² 4 800 M²3 440 M² 2 773 M²

PRENEUR SECTEUR SURFACE

68 %

70 %

80 %

79 %

32 %

30 %

20 %

21 %

VENTELOCATION

AVEC 21 % des transactions du marché tertiaire Relayé par les autres polarités tertiaires : Gerland (11 %), Carré de Soie (9 %), Vaise (9 %) et l’Ouest Lyonnais (8 %)

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52 TERRITOIRESO R I E N TAT I O N S

LOCAUX D'ACTIVITÉ

+49,5 % (144 000 m2 au 1er semestre 2016)Une progression remarquable à apprécier au regard des moyennes annuelles souvent en dessous de 300 000 m².

› 181 TRANSACTIONS pour 148 au 1er semestre 2016

› Sur le territoire de Rillieux-la-Pape, le rachat d’un ensemble

DEMANDE PLACÉE 215 300 M2

LOGISTIQUE

119 000 M2 au 1er semestre 2016

DEMANDE PLACÉE 78 000 M2

LOYER NEUF50€/M2/AN

+22,3 % EN VOLUME (nombre de transactions)

• 75€/M2/AN pour les locaux industriels

• 125€/M2/AN pour les bureaux d’accompagnement

LOYER PRIME STABLE

IMPLANTATIONS

DEUX IMPLANTATIONS MÉTROPOLITAINES À MEYZIEU

TRANSPORT LEROY LOGISTIQUEavec 8 000 m²

SUNPOWER avec 7 000 m²

immobilier par KR promotion et l’implantation d’EVERIAL aux Bruyères sur 10 000 M²

› À Vénissieux, belle réussite lyonnaise avec Navya qui prend près de 4 000 M²

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Territoire d’expérimentation de la Smart City et hub de la R&D au service de la mobilité, la métropole lyonnaise s’illustre avec deux projets préparant à des modes de transports plus respectueux de la qualité de vie et de l’environnement : un bateau qui vole et un carburant propre pour les fusées.

CONFLUENCE : VERS UN NOUVEAU SERVICE DE TAXI-BATEAU VOLANT ? Après Navya, la navette électrique sans chauffeur et le ser-vice de vaporetto, la Confluence accueille l’expérimentation Seabubbles, modèle inédit de taxi-bateau volant. Ce mode de transport innovant a été imaginé par le skipper Alain Thébault et la légende de la planche à voile, Anders Bringdal. L’originalité du concept réside dans ses foils (ailes immergées) propulsés par une batterie électrique. Bénéfice ? Pas de rejet de polluant et aucun remous provoqué. Le modèle testé sur la Saône a été co-construit avec les équipes de la Métropole très impliquées sur la thématique des modes doux. Seabubbles vise une com-mercialisation et une mise en service à Lyon dès 2018.

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VILLEURBANNE : LA DOUA INVENTE LE CARBURANT PROPRE POUR FUSÉES TMTZ, c’est le nom du nouveau composé identifié par le Laboratoire des hydrazines de l’Université Lyon-1, en collabora-tion avec la Faculté de pharmacie de la même université. Une petite révolution dans le monde de la conquête spatiale, puisque ce carburant, qui pourrait être utilisé pour la propulsion et la mise en orbite des fusées, présente de nombreux avantages. « L’hydrazine actuellement utilisée pour propulser les navettes spatiales, les satellites et les fusées comme Ariane 5, s’avère cancérigène et toxique pour la population. Elle pourrait être interdite dans un futur proche par les normes européennes. Notre ambition était de trouver une alternative plus respec-tueuse de l’homme et de l’environnement », précise Anne Dhenain, ingénieure de recherche au CNRS rattachée à ce laboratoire lyonnais, qui a mené les recherches avec une dizaine

de confrères pendant trois ans. Moins volatil que l’hydrazine, le nouveau composé présente un risque moins élevé de toxi-cité, notamment pour les techniciens qui le chargent dans les containers des fusées.

LE TMTZ CARBURANT DU FUTUR POUR L’ESPACE ?

Avec des performances propulsives similaires à celles de l’hydrazine, le TMTZ possède également des propriétés phy-sico-chimiques identiques et ne nécessitera pas le dévelop-pement, forcément lourd et coûteux, de nouveaux moteurs de fusées. Le TMTZ carburant du futur ? « Il pourrait à terme -mais pas avant une dizaine d’années- se substituer à l’hy-drazine. On n’en a aucune certitude, ce sont les industriels qui décideront, mais nous sommes fiers de cette belle avancée », assure Anne Dhenain, dont le laboratoire lyonnais, déjà à l’ori-gine de la conception d’unités de production qui ont alimenté pendant vingt ans les lanceurs Ariane, prouve une nouvelle fois son expertise internationale.

MOBILITÉ

L’INNOVATION PREND SON ENVOL

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BIENVENUE DANS LA SMART

HUMAN CITY

VILLE DE DEMAIN

TERRITOIRESA M B I T I O N S

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Ils sont une vingtaine de collaborateurs à vouloir, depuis Lyon, changer la ville, en tout cas la manière de la construire et de la réno-ver avec une approche résolument différen-ciante. « Notre ambition finale est de favoriser

le mieux vivre ensemble dans nos territoires, nos quartiers , nos rési-dences, en apportant des réponses inno-vantes aux grands enjeux de notre socié-té : vieillissement de la population, délitement du lien social, perte de pouvoir d‘achat », expl ique Serge Le Boulch, Président de la structure. Le cadre est posé. Celui d’une utopie ? Pas vraiment. Pour la mettre en œuvre, les fondateurs réunissent d ’ab ord , dès 2011 , une équipe pluridis-ciplinaire innovante, formée de compé-tences pointues que l’on attend peu dans les bureaux d’études : universitaires, sociolo-gues, philosophes, urbanistes aménageurs, spé-cialistes de l’économie sociale et solidaire… tous convaincus et familiers d’une vision plus durable de la ville, basée sur l’humain. Autour de ces exper-tises, Récipro-Cité formalise deux métiers : l’as-sistance à maîtrise d’usage et l’ingénierie sociale. Le premier vise à replacer l’habitant au cœur des projets et s’adresse aux acteurs de l’habitat. Le second cherche à créer du lien entre les résidents, à l‘échelle d’un immeuble, de bureaux ou d’un quar-tier. Deux offres pour servir une même vision qui place l’homme au cœur de la construction de la ville, mise sur la confiance et l’engagement parti-cipatif. Un changement de paradigme…

DE L’ÉCHELLE MICRO AU MACRO, DU TEMPS COURT AU TEMPS LONG

« Au démarrage, tous les prospects ne nous ont pas pris au sérieux, loin s’en faut. Il a fallu faire preuve de pédagogie, d’autant que notre démarche est

glob ale » , se sou-vient le dirigeant. Elle implique un chan-gement d’échelle de temps, d’espace et de budget : « Inclure les usagers, le plus en amont possible des projets, implique des temps de préparation et de livraison/anima-tion nettement plus longs, d ’autant que le bâtiment n’est pas envisagé seul, mais dans ses interactions avec son quartier, sa ville ou sa métropole ».Récipro-Cité boule-verse les codes. Mais auprès de qui instal-ler cette vision pros-p ec t ive du métier d’aménageur où la dimension humaine

n’est plus vue comme une charge mais comme un véritable investissement, créateur de valeur ? C’est un bailleur social qui, le premier, tente l’expé-rience : le Logement français. Avec sa filiale Sollar, Récipro-Cité met en place, dès 2011, le dispositif Chers Voisins®, concept d’habitat éco-respon-sable déployé à partir d’un principe de voisinage solidaire qui essaime partout en France.

Pionnière de la Smart City avec plusieurs éco-quartiers intelligents, la capitale des Gaules peaufine son offre. Pour Lyon, il ne s’agit plus seulement d’enrichir en technologies la ville de demain pour la rendre plus durable, mais aussi de replacer l’habitant au cœur de la cité. Évidence ou certitude ? La démarche bouscule les habitudes et favorise l’émergence de nouveaux acteurs, comme Récipro-Cité ou Habitat et Partage, défricheurs de la « smart human city ».

“ Notre ambition finale est de

favoriser le mieux vivre ensemble.”

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CHERS VOISINS® : L’HISTOIRE EST NÉE À LYON

Comment réhabiliter une résidence de 73 logements qui prenne mieux en compte le vieillissement de la population ? En proposant des solutions d’habitat qui intègrent, dès leur conception, une approche d’entraide entre les habitants. C’est le pari du logement intergénérationnel et solidaire proposé par Récipro-Cité, avec l’Université Lyon 3, à l’ESH Sollar en 2013.

La résidence « Les Platanes », à Saint-Germain-au-Mont-d’Or, a ainsi été requalifiée en favorisant la mixité entre les générations et en restaurant le lien social au quotidien par l’accompagnement de plans d’actions portés par les habitants. Le dispositif « Chers Voisins® » était né, permettant aux habitants de devenir acteurs de leur lieu de vie. Quatre ans après la livraison des Platanes, 1 672 familles et 13 communes ont rejoint et décliné la démarche dans 24 résidences en France.

BAILLEURS SOCIAUX ET PROMOTEURS PRIVÉS AU RENDEZ-VOUS

En 2015, le secteur privé se lance à son tour : Eiffage immobilier et Récipro-Cité associent leurs compétences pour développer Cocoon’Ages®, dispositif d’habitat familial intergénérationnel, qui combine architecture adaptée et offre de services-animation. Dix contrats sont signés, douze permis de construire déposés partout en France (Le Havre, Amiens, Ivry-sur-Seine,

Clermont-Ferrand, Grenoble, Aubagne, Marseille , Bordeaux, Mandelieu, Guyancourt.. .). Chaque opération s’ajuste au plus près des besoins des habitants, complétant l’expérience acquise et la proposition de valeur. Toujours aussi enthousiaste et confiant, Serge Le Boulch constate que : « les acteurs sont de plus en plus nombreux –start up, grands groupes, promoteurs, syndics- à intégrer et financer cette nouvelle approche ». Se pourrait-il que la Smart City puisse être aussi une « récipro-city » ?

RÉCIPRO-CITÉ REÇOIT LE PRIX MONDIAL DE L’INNOVATION URBAINE

Après avoir reçu, tout d'abord, le prix européen de l’innovation urbaine « Smart Cities » Le Monde , Récipro-Cité recevait en juin dernier à Singapour ce même prix au niveau mondial. Décerné par un jury international de 17 personnes, composé d’experts, urbanistes, sociologues, journalistes et spécialistes de l’innovation et de la ville, réuni par le journal Le Monde, ce prix a récompensé l’entreprise lyonnaise parmi des dizaines de candidatures venues des cinq continents.

“ Chaque opération d’habitat

intergénérationnel s’ajuste au plus

près des besoins de chacun. ”

TERRITOIRESA M B I T I O N S

56

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Habitat & Partage porte depuis 2015 à Lyon un nouveau regard sur l’habitat, pensé non plus seulement comme un logement mais comme un lieu de partage et de vie commune. À certaines conditions.

PARTICIPATIF LA TROISIÈME VOIE DE L’IMMOBILIER

BENJAMIN PONT, HABITAT ET PARTAGE

Pourquoi l’habitat participatif ? Pour répondre à un décalage entre l’offre de logement, même pensée suivant des critères écologiques, et les souhaits des habitants.

Aujourd’hui, les usagers attendent des loge-ments confortables, et qui favorisent aussi la convivialité, l’entraide entre voisins. Les espaces communs facilitent les rencontres et les échanges et contribuent fortement au « vivre ensemble », pour autant que les attentes des habitants soient évaluées en amont, ce qui en France reste peu développé, contrairement à ce qui se passe en Europe du Nord, au Canada ou chez nos voisins suisses et allemands. C’est une approche novatrice pour un univers métier qui misait jusqu’alors plutôt sur l’industrialisation dans la conception du logement.

Concrètement, en quoi consiste votre offre ? Nous proposons des missions d’accompagne-ment auprès de groupes d’individus, collecti-vités, bailleurs ou promoteurs qui souhaitent développer ce type d’habitat innovant. Par exemple, à Lyon, nous accompagnons Icade Promotion sur un programme de 285 loge-

ments sur la ZAC des Girondins, dont une par-tie pourrait être investie par des particuliers intéressés par le logement participatif. Nous animons des ateliers, réunissant des usagers intéressés pour valider les intentions d’Icade (buanderie, local bricolage, espaces extérieurs, salles communes…) et décliner la manière dont ces nouveaux espaces vont vivre. À Villeurbanne, nous accompagnons Icade plus en amont, dans une phase de conception d’un programme. Notre méthode, basée sur l’intelligence et la prise de décision collective, s’ajuste aux différents besoins.

Quels sont vos enjeux pour 2017-2018 ? Faire les preuves auprès de nos clients de la pertinence et de l’adaptabilité de l’habitat participatif et de ses modalités de finance-ment notamment. Dans les grands centres urbains, l’accession à la propriété est devenue difficile. L’habitat participatif tel qu’Habitat & Partage le développe, qui repose sur un modèle coopératif à but non lucratif, est une troisième voie où il n’y a plus de propriétaire individuel, mais seulement des associés de la société coopérative « locataires » responsa-bilisés parce qu’ils participent à la gestion et l’animation de leur lieu de vie.

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5858 TERRITOIRESA M B I T I O N S

LEADER MONDIAL DE L'ASPIRINE

Avec 28 sites industriels sur trois continents, 3 000 collaborateurs répartis dans 10 pays, Novacap est un acteur mondial incontournable de la synthèse pharmaceutique et de la chimie de spécialités. Le groupe vient d’inaugurer son nouveau siège en région lyonnaise. Pierre Luzeau, son président, revient sur l’évidence de ce choix.

L e nouveau siège social de Novacap a été inauguré en juillet dernier dans la métropole lyonnaise, à Écully. Quels critères ont présidé à cette nouvelle implantation ?

Tout d’abord, nous avions besoin d’un siège moderne pour symboliser notre ambition et spacieux pour héberger la centaine de collaboratrices et collabo-rateurs qui y travaillent. Nos équipes ont participé à la conception du nouveau bâtiment. Il était détermi-nant que le site soit à leur image : des chimistes et des

pharmaciens, ambitieux et entrepreneurs, respectant une histoire écrite par les grands noms de la chimie française mais aussi chinoise et allemande. Concernant l’implantation géographique précise, elle n’a pas fait débat, même s’il est normal pour un groupe qui se développe fortement à l’international de s’interroger régulièrement sur la délocalisation éventuelle de son centre de décision. Novacap est née à Lyon, sa présence est historique. Nous venons de réaffirmer clairement le choix d’enraciner davan-tage encore l’entreprise ici.

NOVACAP CONFIRME SON

ENRACINEMENT LYONNAIS

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5959

1 groupe de chimie diversifié (pharmacie, santé, cosmétique, parfums, alimentation humaine et animale, détergents, services à l’environnement)

Leader mondial de l’aspirine, avec

30 % de la production mondiale

Plus de

3 000collaborateurs

27 unités industrielles et centres de R&Ddans le monde

1 000clients dans plus de 80 pays

Au-delà de l’histoire, qu’est-ce qui motive ce choix ? En quoi cet ancrage est-il un facteur de succès pour Novacap dans les prochaines années ? La région dans son ensemble dispose d’une forte densité d’industries chimiques et pharmaceu-tiques, qui en fait le leader hexagonal et l’une des toutes premières régions en Europe. Outre le rayonnement qu’elle nous apporte, c’est pour nous un hub très intéressant pour organiser et pour-suivre notre croissance. Nous y trouvons toutes les compétences dont nous avons besoin : des centres de R&D de pointe, des établissements de forma-tion, le pôle de compétitivité Axelera… Certains de nos grands clients et de nos principaux four-nisseurs sont également présents sur le territoire, jusqu’à l’un de nos actionnaires puisque Mérieux Développement est entré à notre capital en 2016. Cette proximité est source de valeur ajoutée, d’autant qu’elle est complétée par une offre en transport/logistique de qualité. Piloter notre croissance à l’inter-national depuis notre siège n’est pas une faiblesse, au contraire, cet ancrage territorial participe à notre développement.

En quoi Lyon est-elle partie prenante de cette dynamique ? Le ciment culturel est indispensable. Je vais prendre deux exemples. Novacap connaît une croissance maîtrisée, assise sur des investisse-ments productifs et des acquisitions ciblées. Quand nous investissons en Chine, nous misons sur un marché dynamique certes, mais aussi sur un pays qui a su tisser des liens historiques très forts avec Lyon, qui ont été renforcés avec la visite du président Xi Jinping en 2014. Si nous sommes l’un des premiers mécènes de l’Institut Franco-Chinois, c’est pour nourrir encore la proximité entre nos deux territoires. Le déploiement en Chine en est bien sûr facilité. À Singapour, où nous construisons une usine, notre présence s’explique par la volonté de nous installer dans une cité-état dynamique, où des liens étroits ont déjà été tissés entre les deux villes, en prévision de l’année de l’innovation franco-singapourienne en 2018.

En quoi Novacap est-il justement représentatif de l’ADN lyonnais à l’international ? Il existe un effet de gémellité très fort entre Lyon et Novacap. Nos valeurs sont celles de cette ville et elles structurent l’ensemble de nos implantations. Notre esprit entrepreneurial fait écho à l’audace des acteurs du territoire et leur fonctionnement en mode start up, doté d’une grande vitesse d’exé-cution. Nous avons le souhait commun d’agir vite et bien mais aussi de changer de regard le plus souvent possible, en nous appuyant sur des mises en réseau, ce qui est au cœur de l’identité métro-politaine. Nous sommes animés par la bienveil-lance, qui remonte aux traditions humanistes de la capitale des Gaules. Chez Novacap, nous sommes tous Lyonnais et heureux de l’être !

“ Le ciment culturel est indispensable à notre dynamique de développement. ”

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6060 TERRITOIRESA M B I T I O N S

Le Centre Jacques Cartier vient de sortir son premier baromètre de l’entrepreneuriat à Lyon et à Montréal*. Objectif : mieux connaître les besoins pour ajuster les dispositifs et initiatives d’accompagnement à l’entrepreneuriat. S’il confirme certaines similitudes entre les territoires, l’outil révèle aussi de vraies spécificités. Impliquées dans les Entretiens Jacques Cartier, Isabelle Bourgade, directrice générale du CIC Lyonnaise de Banque et Stéphanie Bacquere, co-présidente de l’agence nod-A, mettent en perspective les résultats qui les ont interpellées.

BAROMÈTRE DE L’ENTREPRENEURIAT MONTRÉAL /LYON

SI LOIN, SI PROCHE !

QUEL EST LE MEILLEUR ÂGE POUR ENTREPRENDRE ?

“Notre imprégnation avec les tissus économiques locaux nous révèle qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre, même si les jeunes sont peut-être plus nombreux dans le domaine du numérique ou des nouvelles technologies. Chaque année, la grande mixité (âge, sexe, origine socio-professionnelle…) des

porteurs de projets qui se pressent au Salon des Entrepreneurs le prouve. C’est d’ailleurs un indicateur de bonne santé du territoire dans son ensemble.”Isabelle Bourgade, directrice générale du CIC Lyonnaise de Banque

1

2

Entre 20 et 30 ans à Montréal Entre 30 et 40 ans à Lyon

42 %26 %

QUEL EST LE RÔLE DU NUMÉRIQUE ?

Le numérique, facilitateur d’accès à l’entrepreneuriat

“Au Québec comme en France, le numérique lève formidablement les barrières d’accès à l’entrepreneuriat. Avec un ordinateur connecté, l’entrepreneur teste aujourd’hui son concept et fait ses premiers pas !

C’est particulièrement fort à Montréal qui se distingue par la qualité et la constance de son Wifi gratuit.”Stéphanie Bacquere,co-présidente de nod-A (Lyon-Montréal-Paris)

70 %70 %

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6161

“Quel que soit le pays, les entrepreneurs sont conscients du rôle qu’ils jouent dans l’attractivité du territoire et pas seulement dans son développement économique. Ici, leur implication le montre jour après jour. La mobilisation des entrepreneurs autour de l’obtention du label Lyon French Tech notamment

a été exemplaire, elle l’est aussi au quotidien avec de nombreuses initiatives ou fondations qui œuvrent dans les domaines culturel, scientifique ou social. Cette prise de conscience est forte de chaque côté de l’Atlantique.”I. B.

“Au Québec, les entrepreneurs se tournent beaucoup vers leurs pairs pour chercher du soutien et les mettent en avant très ouvertement, au même titre que leurs collaborateurs. L’Institut du Mentorat des Entreprises (IME) à Paris fait un excellent travail sur le sujet, c’est d’ailleurs une bonne pratique importée du Québec.”S. B.

Il est soutenu par les institutions et les acteurs

3

4

“Le baromètre montre que les conditions de réussite sont fortes à Lyon car c’est historiquement un carrefour commercial. Parmi les entrepreneurs que nous côtoyons, notamment au travers du club CIC international, pour beaucoup, l’export est une priorité de croissance, notamment dans les secteurs de la viticulture, de la pharmacie et des nouvelles technologies. Par ailleurs, l’écosystème local est riche de dispositifs pour encourager la mise en œuvre de projets d’exports.”I. B.

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA RÉUSSITE ?

L’ambition internationale, composante essentielle du projet entrepreneurial

Retrouvez tous les résultats du baromètre sur :www.centrejacquescartier.com

*Sondage réalisé auprès de 55 structures d’accompagnement et de services à l’entrepreneuriat à Lyon et Montréal, entre juillet et août 2017.

Il participe au développement et à l'attractivité du territoire

QUELLE EST LA PLACE DE L’ENTREPRENEUR ?

16 %25 %

42 %

53 %

48 %45 %

86 %

Montréal Lyon

La confiance en soi indispensable pour réussir

47 %

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6262 TERRITOIRESV I S I O N S

L’exposition Lagunes dévoile les fruits du travail de l’artiste Li Xin au cours des cinq dernières années. Des créations qui marquent un retour à la pratique de l’encre après avoir placé l’eau au centre de ses œuvres.Qu’il s’agisse de lavis, de peinture à l’huile, ou de céramiques, Li Xin souhaite que ses œuvres soient empreintes d’indépendance, spontanées, et atteignent une harmonie cosmique avec la nature. Lagunes, une exposition croisée à découvrir au Nouvel Institut Franco-Chinois et au musée des Beaux-Arts de Lyon.

LES LAGUNES DE LI XIN

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6363

« Contempler une peinture,

c’est partir d’un résultat pour saisir

le processus dont il est issu. »

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6464 TERRITOIRESV I S I O N S

« Je voudrais que mes œuvres

n’aient pas l’air d’avoir été peintes,

mais formées – qu’on ait

une sensation de croissance,

sans marques de conception. »

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6565

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6666 TERRITOIRESV I S I O N S

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6767

« À vrai dire, mes peintures

sont des "images d’eau”. »

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68 TERRITOIRESV I S I O N S

« L’eau, l’encre ou l’huile coulent de

haut en bas, et s’arrêtent quelque

part sur le papier. Il n’y a là ni

image, ni contenu à déchiffrer :

je ne livre à la vue ni un paysage,

ni une pulsion personnelle. J’espère

seulement qu’en fermant les yeux,

on puisse ressentir quelque chose,

et non voir quelque chose. D’entre

la multitude d’états infiniment

changeants de ces matériaux,

un seul permet d’atteindre une

vision plus claire de soi-même. »

Page 69: CULTURES GATTEFOSSÉ MAKERS SERIOUS GAMES HUMAN CITY · les mutations numériques et l’apparition de nouveaux modèles économiques, le secteur culturel est en pleine transformation

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COR

RID

A -

Illus

trat

ion

: Tho

mas

Ehr

etsm

ann

- Li

cenc

es :

1095

274

/ 109

5275

/ 10

9527

6

SAISON 17 — 18

RABBIT HOLEUNIVERS PARALLÈLES

David Lindsay-Abaire / Claudia Stavisky

DANS LA PEAU DU MONSTRE

Lucie Depauw, Stéphanie Marchais /Cécile Auxire-Marmouget,

Christian Taponard

TARKOVSKI, LE CORPS DU POÈTE

Julien Gaillard, Antoine de Baecque, Andreï Tarkovski / Simon Delétang

ÇA VA ?Jean-Claude Grumberg /

Daniel Benoin

MARTYRMarius von Mayenburg /

Oskaras Koršunovas

JE N'AI PAS ENCORECOMMENCÉ À VIVRE

Tatiana Frolova / Théâtre KnAM

BODY REVOLUTION & WAITING

Mokhallad Rasem

BEC-DE-LIÈVREVENGEANCE OU PARDONFabio Rubiano

NORD-ESTTorsten Buchsteiner /

Galina Pyanova, ARTiSHOCK theater

LA MISSIONSOUVENIR D’UNE

RÉVOLUTIONHeiner Müller /

Matthias Langhoff

TABLEAU D’UNE EXÉCUTION

Howard Barker /Claudia Stavisky

EVA PERÓN & L’HOMOSEXUEL

OU LA DIFFICULTÉ DE S’EXPRIMER

Copi / Marcial Di Fonzo Bo

LA VIE QUE JE T'AI DONNÉE

Luigi Pirandello / Jean Liermier

L'AMOUR ET LES FORÊTSÉric Reinhardt / Laurent Bazin

20 000 LIEUES SOUS LES MERS

Jules Verne / Christian Hecq, Valérie Lesort

ARTURO BRACHETTI SOLO

RAMONARezo Gabriadze

LE DIAMANT DU MARÉCHAL DE FANTIE

Rezo Gabriadze

LA FUITE !COMÉDIE EN HUIT SONGES

Mikhaïl Boulgakov / Macha Makeïeff

LA CUISINE D’ELVISLee Hall / Pierre Maillet

MARGOTChristopher Marlowe /

Laurent Brethome

NOVECENTOAlessandro Baricco /

André Dussollier

PETIT ÉLOGE DE LA NUITIngrid Astier / Gérald Garutti

LES EAUX ET FORÊTSMarguerite Duras / Michel Didym

À LA TRACEAlexandra Badea / Anne Théron

ACTRICEPascal Rambert

GEORGE DANDINOU LE MARI CONFONDUMolière / Jean-Pierre Vincent

LOVELESSClaude Jaget / Anne Buffet,

Yann Dacosta

TRISTESSESAnne-Cécile Vandalem

LE QUAT’SOUSAnnie Ernaux / Laurence Cordier

BLUEBIRDSimon Stephens / Claire Devers

LE PAYS LOINTAINJean-Luc Lagarce /

Clément Hervieu-Léger

PROFESSEUR BERNHARDIArthur Schnitzler /

Thomas Ostermeier

TRINTIGNANT-MILLEPIAZZOLLA

Jacques Prévert, Allain Leprest, Robert Desnos, Boris Vian… /

Jean-Louis Trintignant, Astor Piazzolla, Daniel Mille

BOTALA MINDELERémi De Vos / Frédéric Dussenne

FESTENThomas Vinterberg, Mogens Rukov,

Bo Hr. Hansen, Daniel Benoin / Cyril Teste, Collectif MxM

04 72 77 40 00THEATREDESCELESTINS.COM

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71PERFORMANCE

S AT I S FAC T I O N S 72-77

P E R C E P T I O N S 78-81

V I B R AT I O N S 82-85

D E S T I N AT I O N S 86-89

A D D I C T I O N S 90-97

I L L U S T R AT I O N 98-99

A F F

I N I

T É S

71AFF INITÉS

COR

RID

A -

Illus

trat

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: Tho

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1095

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SAISON 17 — 18

RABBIT HOLEUNIVERS PARALLÈLES

David Lindsay-Abaire / Claudia Stavisky

DANS LA PEAU DU MONSTRE

Lucie Depauw, Stéphanie Marchais /Cécile Auxire-Marmouget,

Christian Taponard

TARKOVSKI, LE CORPS DU POÈTE

Julien Gaillard, Antoine de Baecque, Andreï Tarkovski / Simon Delétang

ÇA VA ?Jean-Claude Grumberg /

Daniel Benoin

MARTYRMarius von Mayenburg /

Oskaras Koršunovas

JE N'AI PAS ENCORECOMMENCÉ À VIVRE

Tatiana Frolova / Théâtre KnAM

BODY REVOLUTION & WAITING

Mokhallad Rasem

BEC-DE-LIÈVREVENGEANCE OU PARDONFabio Rubiano

NORD-ESTTorsten Buchsteiner /

Galina Pyanova, ARTiSHOCK theater

LA MISSIONSOUVENIR D’UNE

RÉVOLUTIONHeiner Müller /

Matthias Langhoff

TABLEAU D’UNE EXÉCUTION

Howard Barker /Claudia Stavisky

EVA PERÓN & L’HOMOSEXUEL

OU LA DIFFICULTÉ DE S’EXPRIMER

Copi / Marcial Di Fonzo Bo

LA VIE QUE JE T'AI DONNÉE

Luigi Pirandello / Jean Liermier

L'AMOUR ET LES FORÊTSÉric Reinhardt / Laurent Bazin

20 000 LIEUES SOUS LES MERS

Jules Verne / Christian Hecq, Valérie Lesort

ARTURO BRACHETTI SOLO

RAMONARezo Gabriadze

LE DIAMANT DU MARÉCHAL DE FANTIE

Rezo Gabriadze

LA FUITE !COMÉDIE EN HUIT SONGES

Mikhaïl Boulgakov / Macha Makeïeff

LA CUISINE D’ELVISLee Hall / Pierre Maillet

MARGOTChristopher Marlowe /

Laurent Brethome

NOVECENTOAlessandro Baricco /

André Dussollier

PETIT ÉLOGE DE LA NUITIngrid Astier / Gérald Garutti

LES EAUX ET FORÊTSMarguerite Duras / Michel Didym

À LA TRACEAlexandra Badea / Anne Théron

ACTRICEPascal Rambert

GEORGE DANDINOU LE MARI CONFONDUMolière / Jean-Pierre Vincent

LOVELESSClaude Jaget / Anne Buffet,

Yann Dacosta

TRISTESSESAnne-Cécile Vandalem

LE QUAT’SOUSAnnie Ernaux / Laurence Cordier

BLUEBIRDSimon Stephens / Claire Devers

LE PAYS LOINTAINJean-Luc Lagarce /

Clément Hervieu-Léger

PROFESSEUR BERNHARDIArthur Schnitzler /

Thomas Ostermeier

TRINTIGNANT-MILLEPIAZZOLLA

Jacques Prévert, Allain Leprest, Robert Desnos, Boris Vian… /

Jean-Louis Trintignant, Astor Piazzolla, Daniel Mille

BOTALA MINDELERémi De Vos / Frédéric Dussenne

FESTENThomas Vinterberg, Mogens Rukov,

Bo Hr. Hansen, Daniel Benoin / Cyril Teste, Collectif MxM

04 72 77 40 00THEATREDESCELESTINS.COM

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Alain Mérieux

DES SCIENCES DE LA VIE

AU SENS DE LA VIEMettre la biologie au service de la médecine et de la santé publique pour lutter contre les maladies infectieuses et les cancers partout dans le monde, telle est la mission de l’Institut Mérieux qui intervient dans le domaine du diagnostic, de l’immunothérapie, de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Acteur mondial de référence, l’Institut Mérieux illustre à lui seul l’histoire de Lyon, ses racines scientifiques, industrielles et culturelles. Son Président, Alain Mérieux, nous reçoit au siège de l’Institut qui accueille également la Fondation familiale. Aussi clairvoyant qu’espiègle, l’homme à la franchise légendaire, qui a fait d’une saga familiale une réussite planétaire, nous ramène, l’air de rien, à l’essentiel. Être utile, écouter l’autre et savoir qui l’on est.

72 AFF INITÉSS AT I S FAC T I O N S

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De quoi êtes-vous le plus fier dans votre vie ?De mes trois fils, ma famille et ma vie entrepreneuriale. Les trois sont intime-ment liés, en symbiose même.

Qu’est-ce qui vous anime au fond ?La parabole des talents, qui consiste à faire fructifier ce que l’on vous a donné en héritage, m’a toujours motivé. À cet égard, ma devise est « tenir, main-tenir et servir ». Tenir dans les moments difficiles, rester debout. Maintenir la vision, ensuite le cap que l’on s’est fixé. Le nôtre a toujours été de lutter contre les maladies infectieuses à travers le monde, il a guidé toute ma vie industrielle, entrepreneuriale et s’incarne aussi à travers nos fon-dations. Servir enfin, ce que j’ai appris toute ma vie d’abord à l’école chez les pères jésuites, ensuite comme pharma-cien à l’hôpital, puis officier à l’armée. L’essentiel est de servir la Respublica, les choses publiques et, si possible, d’être utile, sans être ennuyeux.

… De servir aux autres en somme…Oui, sans faire de grands discours, sans théoriser ou se raconter comme le font trop de notables mais en étant utile, en travaillant, en bougeant, en faisant des trucs !

Aujourd’hui, à quoi ressemble votre journée idéale ?La première étape, c’est de se lever. Pas trop tôt, autour de 8 heures : je prends mon café et je lis l’ensemble des jour-naux, en présence de mes chiens. L’ unique dialogue que j’engage le matin, c’est avec la race canine, nous discutons ensemble de la conjoncture.Ensuite, j’arrive à l’Institut vers 9h30, une heure décente compte tenu de mon grand âge. Enfin, je rentre le soir vers 19h30/20h. Quand je suis à Lyon, j’essaye de rencontrer un maximum de gens. J’ai passé la présidence de bioMé-rieux il y a bientôt 7 ans et ne suis plus opérationnel dans la vie industrielle. J’agis au niveau de la holding de tête, l’Institut Mérieux, pour veiller à l’harmo-nie du groupe. Je m’appuie sur un staff très léger de quelques personnes que

l’on compte sur les doigts d’une main. Notre priorité est de trouver, dans toutes nos entités, des équipes dirigeantes efficaces et partageant une même vision.BioMérieux compte plus de 10 000 collaborateurs, Mérieux Nutriscience, plus de 6 000 et Transgène, 200. J’anime et suit de près également l'équipe d'une centaine de collaborateurs de la Fondation. Elle est très présente dans des pays difficiles bien différents de ceux que j’ai connus jusqu’alors dans ma vie pro-fessionnelle. Désormais, mes voyages se concentrent essentiellement en Afrique, au Moyen-Orient, à Haïti, au Brésil où nous pouvons encore être très utiles.

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74 AFFINITÉSS AT I S FAC T I O N S

Qu’est-ce qu’un bon entrepreneur selon vous ?Il doit d’abord avoir de bonnes idées, qu’il s’agisse d’un concept ou d’une technologie. Ensuite, il doit avoir une volonté de fer et savoir s’entourer. Une entreprise a autant besoin de saltimbanques qui voient l’avenir que de métreurs qui organisent au cordeau. On ne peut pas demander à quelqu’un d’avoir toutes les qualités.

« Quand le cœur n’y est pas, les mains ne sont pas habiles. » Qu’est-ce que ce proverbe chinois vous inspire ?Je vous réponds avec un autre proverbe : « Le poisson pourrit par la tête. » Les deux aphorismes se rejoignent. Une organisation managériale ou entre-preneuriale a besoin de patrons qui passent devant et qui incarnent une certaine forme d’exemplarité. Dieu merci, les nouvelles générations ne suivent plus un chef uniquement parce qu’il est chef mais parce qu’il a une vision, la fait partager et passe devant quand le bateau tangue. Être chef n’est pas un but en soi, quand c’est le cas, très rapidement les orga-nisations se disloquent. Le premier proverbe évoque bien la nécessité d’une volonté, d’une forme de charisme, de générosité, de courage aussi, pour emmener avec soi les équipes autour d’une vision partagée. C’est ainsi que je conçois le rôle managérial.

Cela suppose une stratégie de moyens ?Ce n’est pas tant une question de moyens que d’hommes. Avec une équipe dirigeante soudée, impliquée et convaincue, les ressources suivent. Le succès d’une organisation repose d’abord sur une vision et sur les chefs qui doivent la partager et mener l’offensive pour la faire gagner. Finalement, c’est assez simple.

Autre condition de réussite de l’entrepreneur, avec Sénèque cette fois : « il n’y a de bons vents que pour celui qui sait où est le port… » J’ai fait mienne cette citation depuis très longtemps. Comme les vents changent tout le temps et qu’il faut sans arrêt virer de bord, il est essentiel de savoir où l’on va. Sinon, mieux vaut rester au port et ne pas prendre le grand large. C’est absolument indispensable de nos jours, où les chan-gements de vent sont fré-quents et parfois brutaux.

Deux devises très simples me guident depuis tou-jours. La première est grecque : « Connais- toi toi-même », l’autre est latine « Quo vadis », « Où vas-tu ? ». Si vous êtes capable de répondre à ces deux questions en tant qu’entrepreneur, vous avez fait 90 % du business. Il faut bien se connaître, d’abord

pour ne pas se tromper sur soi et pouvoir se com-pléter avec des gens différents de nous. Personne ne détient la vérité seule. Une équipe qui marche, repose sur des gens de nature, de religion ou d’ap-partenance politique différentes de la vôtre et qui

acceptent d’être challen-gés. Qu’importe les singu-larités pour autant que l’on partage une vision collec-tive. Ensuite, il faut effec-tivement définir le « Quo vadis ».

Parlons justement de Lyon et de vos racines.Comme le disait un pape – était-ce un pape ou mon

père qui l’avait inventé, je ne l’ai jamais su – la tra-dition n’est pas l’ennemie mais le support de l’au-dace. Et c’est vrai. On a besoin d’avoir des racines. C’est à partir de celles-ci que l’on bâtit son histoire et que l’on dessine le futur. J’ai une double racine : lyonnaise par mon père et haute-savoyarde par ma

“ Quand le cœur n’y est pas, les mains ne sont pas habiles. ”

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mère. Je reste fidèle aux deux. Lyon, c’est ma ville, j’en suis très admiratif. Il y fait bon vivre, elle est atta-chée à la restauration de son passé, à sa culture. Elle est aussi généreuse à l’égard des plus démunis. Les exemples ne manquent pas avec Notre Dame des Sans-Abri ou Bernard Devert le fondateur d’Habitat et Humanisme… J’apprécie l’œcuménisme de cette ville, pilotée par des personnalités différentes qui se respectent et qui savent se réunir quand les difficul-tés l’exigent. C’est une force et il ne faut pas la perdre.

On sent poindre de l’inquiétude dans vos propos. Pourtant Lyon se porte très bien…Bien sûr ! Si j’ai une crainte pour Lyon, c’est sur sa capacité à renouveler les élites. Cette ville doit faire émerger et accueillir une nouvelle élite, issue des générations qui ont aujourd’hui 40 - 50 ans, et à tous les niveaux, scientifique, universitaire, médical, entrepreneurial. Le monde a changé. Pour une ville comme la nôtre, le risque est de perdre les grands sièges sociaux et centres de décision. La présence d’acteurs mondiaux comme SEB, nous-mêmes, et beaucoup d’autres est fondamentale pour l’avenir.

Comment on lutte contre ce risque ?Tous les micro-organismes rencontrent ce type de difficulté. Si le milieu de culture est sain, il est néces-saire aussi d’y réintroduire de nouveaux germes, d’aérer de temps en temps. C’est le défi de toutes les villes de province en France. Je trouve d’ailleurs la concentration hexagonale des pouvoirs sur Paris inquiétante et malsaine. Comme le disait Mirabeau, « les hommes, c’est comme les pommes, quand on les entasse, ils pourrissent. »

C’est une problématique planétaire ?Oui. Je suis né dans un monde rural, où nous étions deux milliards d’habitants. Demain, le monde sera urbanisé à 60-70 % et vous serez neuf milliards en 2050. Le monde d’aujourd’hui est complexe, dis-continu et en accélération, ne laissant pas beau-coup de place aux plus faibles. Acceptons le bouleversement de tous nos équilibres, ouvrons les yeux et préparons-nous à agir modes-tement sur ce grand mouvement. Nous avons tous été extraordinairement surpris par l’évolution de notre monde, que personne n’avait vraiment prévu.

FONDATION MÉRIEUX : 50 ANS D’ENGAGEMENTCréée en 1967, la Fondation Mérieux, fondation familiale indépendante reconnue d'utilité publique, lutte contre les maladies infectieuses dans les pays en développement par le renforcement de leurs capacités de biologie clinique. Avec son réseau de laboratoires, elle privilégie le diagnostic, car il est un élément essentiel de la prise en charge des patients et un outil indispensable de la surveillance et du contrôle des maladies. Dans une approche de santé globale, la Fondation vient, également sur le terrain, en aide aux plus vulnérables, particulièrement la mère et l’enfant. Elle travaille en symbiose avec la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux, fondation familiale indépendante abritée par l’Institut de France.

RENFORCER L'ACCÈS DES POPULATIONS À UN DIAGNOSTIC DE QUALITÉ

Actionnaire de référence de l’Institut Mérieux à hauteur d’un tiers, cette fondation perçoit les seuls dividendes que verse l’Institut. Sur le terrain, les deux fondations travaillent au renforcement de l'accès des populations à un diagnostic de qualité. Elles créent des laboratoires d'analyses médicales et de recherche, forment les nouvelles générations de biologistes et de techniciens, déploient des programmes de recherche appliquée. Elles privilégient l'action en partenariat avec les acteurs de santé locaux, les organisations internationales, la recherche académique, les entreprises, les ONGs...Son Président de rappeler : « Nous sommes présents dans pas mal de pays dans le monde : Chine, Cambodge, Laos, bientôt Birmanie, Bangladesh. Du Liban, à l’Irak, la Syrie, la Tunisie, le Mali, Madagascar, Haïti ou le Brésil, nous intervenons toujours dans la culture de la médecine pasteurienne. »

FONDATION

20 pays d'intervention

13laboratoires construits depuis 2005

32laboratoires rénovés

Plus de

100dans 13 pays

25 M€ de budget

Implanté dans plus de

40 pays

17 000collaborateurs

2 600 M€CA

R&D

12 %des ventes

INSTITUT MÉRIEUX

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76 AFF INITÉSS AT I S FAC T I O N S

Parce que les faits vont contre les prévisions et parce qu’une organisation est mobile par nature, il faut sans arrêt se remettre en question.

Il faut être un très grand optimiste pour toujours se remettre en cause.En 1963, quand je suis revenu de mon service en Algérie, j’ai fini mon internat à l’hôpital antituber-culeux de Lyon-Sud. Je cherchais un poste tran-quille, la tuberculose était éradiquée à l’époque. Aujourd’hui, c’est la première pathologie mondiale. Cela rend très humble et apprend à ne pas crier « Cocorico » de manière intempestive.

Vous avez eu l’occasion de rencontrer le Président Xi Jinping à plusieurs reprises. S’il était ici aujourd’hui et que vous puissiez vous affranchir des contingences protocolaires, où l’emmèneriez-vous et pour faire quoi ? Les lieux que j’aime à Lyon et où j’emmène ceux que j’apprécie sont l’Hôtel-Dieu qui m’a beaucoup marqué. La colline de Fourvière dans son ensemble pour parcourir l’histoire romaine de Lugdunum. Et puis, nos fleuves qui sont magnifiques, avant qu’on y installe le musée des Confluences. Je suis attaché aussi aux vieux quartiers de Lyon, Saint-Jean, Ainay avec l’abbaye Saint-Martin qui est devant vous. Ils sont chargés de toute l’histoire lyonnaise.

Vous parliez d’accélération du monde. Pensez-vous qu’être entrepreneur soit la même chose aujourd’hui qu’hier ?Il faut accepter l’accélération. J’observe la vie de mon fils Alexandre à la tête de bioMérieux et de la génération qui le suit : ils vivent dans un univers hyper stressant, il faut être présent en Chine, en Inde, aux États-Unis, en Israël, partout… Par ailleurs, on est beaucoup plus exigeant avec eux qu’avec moi au même âge. Cela demande beaucoup de sacri-fices. Pour trouver un équilibre entre vie familiale et professionnelle, la « base arrière » est déterminante. Lyon a toujours été ma base arrière, réconfortante et relativement calme. C’est très différent de Paris.

Giono disait : « il n’y a pas un millimètre au monde qui ne soit savoureux. » Vous êtes un très grand voyageur depuis très longtemps. En quoi consiste la saveur d’une destination selon vous ?Pour moi, la rencontre de gens différents de soi-même est essentielle. Aujourd’hui, la sagesse afri-caine, qui est extraordinairement positive, m’ap-porte énormément, avec un sens aigu de la famille, des personnes âgées, de la générosité et de la soli-darité. Dans les pays arabes, j’ai trouvé un accueil excessivement chaleureux et personnalisé. Les rela-tions sont plus franches et ils prennent davantage le temps de discuter.

Vous parliez tout à l’heure de la difficulté de l’entrepreneuriat aujourd’hui. Écouter demande du temps, de la disponibilité…Le temps d’écouter est certainement l’une des den-rées les plus rares. Plus personne n’a le temps de rien et c’est grave. Ne plus entendre les personnes, c’est se couper de la différence qui apporte tant ! Éloigné de l’opérationnel, je prends le temps d’écouter et j’apprécie ce luxe. Il apporte une saveur particulière à mes journées que je partage ensuite avec mes équipes dirigeantes.

“Parce que les faits vont contre les

prévisions et parce qu’une organisation

est mobile par nature, il faut sans arrêt se remettre

en question.”

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« Si tu veux être heureux, sois-le. », disent les Chinois. Quelle est votre recette ? Je suis surtout heureux d’avoir une vie à peu près utile aux autres. J’y trouve une cer-taine forme de bonheur au même titre que je retrouve, avec l’âge et l’expérience, une sérénité, en particulier familiale, importante. À mon grand âge, j’apprends énormément de l’Afrique et de sa sagesse. Finissons par un proverbe d’avenir : « Il faut tout un village pour éduquer un enfant ».

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78 AFF INITÉSP E R C E P T I O N S

LE DESIGN AU COIN DE LA RUE

Depuis 2013, l’identité design de la ville s’exprime et rayonne avec le Festival Lyon City Demain, signe d’une filière créative en plein dynamisme. Dans leur variété, les designers se sentent bien sur le territoire et le partagent.

VENDREDISL’ESPRIT MANUFACTURIER DES PENTES

C’est l’histoire de cinq quadras, architectes, ébéniste, menuisier, tous installés rue des Capucins, dans le 1er arrondissement de Lyon. « En se croisant autour d’un café, on s’est décou-vert des affinités pour le design de meubles et avons eu envie de passer à l’action ensemble », raconte Marc Delacourt, un des trois architectes à l’origine de la société Vendredis. Le collectif partage alors ses locaux qui ponc-tuent la rue des Capucins, avec son atelier, son show-room et un lieu de stockage. « Les Pentes sont chargées d’histoire et on avait envie de s’y inscrire, en faisant revivre l’esprit manufac-turier. C’est une fierté pour nous de créer de beaux objets made in Lyon tout en participant à l’effervescence du quartier », soutient Anne Delacourt, elle aussi architecte.

Depuis sa création l’an dernier, Vendredis a lancé plusieurs collections d’objets, en s’appuyant sur une idée originale. « Nous partons d’un per-sonnage imaginaire, Alice, Jack ou Marilou, définissons son caractère et ses envies pour ensuite concevoir un univers qui lui est propre. Chaque objet devient le fragment d’une histoire commune », précise Marc. La chaise Furie (en photo), avec son écritoire qui ressemble à la gueule d’un chien, com-mence à connaître un joli succès auprès des amateurs de design.

L’assise-desserte Furie de Vendredis a été présentée l’été dernier à l’exposition Matières organisée à la Délégation parisienne de la Métropole de Lyon dans le cadre du festival Lyon City Demain.

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BENJAMIN FAURE LE BON MIX ENTRE DYNAMISME ET SÉRÉNITÉ

C’est le designer qui monte à Lyon. Son étagère Snake a figuré pendant trois ans parmi les meilleures ventes d’objets design en France. Pour autant, il n’est pas du genre à prendre la grosse tête : Benjamin Faure est un Lyonnais pur jus qui connaît l’im-portance du travail dans la réussite. « Je ne me suis jamais posé la question de faire autre chose », assure-t-il, lui qui a tou-jours « bricolé » dans l’atelier de son père décorateur, à Genay, avant d’entreprendre une formation dans le design industriel.Un temps graphiste dans une agence de communication lyon-naise, il envoie son prototype d’étagère à un éditeur qui le signe immédiatement, avant de lui commander une table, puis une lampe. C’est ainsi que naît en 2011 l’Atelier Benjamin Faure, qui imaginera deux ans plus tard le luminaire Cil, un best-seller du catalogue Ligne Roset. Il aurait pu partir à Paris, mais il a préféré s’installer à Lyon. « Je suis vite perdu dans les grandes métropoles. Lyon est un juste milieu : une ville stimulante pour la création qui m’ap-porte aussi la sérénité pour réfléchir et organiser les idées que je pioche lors de mes voyages. Ici, je prends le temps de bien faire », réagit-il. Et les projets ne manquent pas, notamment à Lyon. « On sent une dynamique nouvelle dans le design, des projets émer-gent dont on n’entendait pas parler auparavant », ajoute-t-il, en célébrant « la vitalité de l’écosystème ». Il vient d’achever une lampe d'appoint pour une célèbre marque de luminaires, attendue pour début 2018, qui pourrait marquer une nouvelle réussite dans son parcours. Benjamin Faure est surtout impa-tient de collaborer avec un chocolatier lyonnais sur une nou-velle gamme de confiseries, annoncée au printemps prochain. « En travaillant à Lyon, je ne pouvais pas passer à côté de la gastronomie. »

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8080 AFFINITÉSP E R C E P T I O N S

NOUVEAU MÉDIA

THIS IS (YOUR) LYON !

En proposant un site d’informations pratiques tout en anglais sur la Métropole, Thisislyon.fr permet aux touristes non francophones de vivre leur séjour comme de vrais Lyonnais. Il facilite aussi l'adaptation de la communauté anglophone. Indispensable pour une ville récemment désignée meilleure destination touristique d’Europe et qui continue d’accueillir toujours plus d’entreprises étrangères.

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Si les médias sont nombreux dans l’agglomération lyonnaise, il en manquait un qui s’adresse directe-ment aux touristes qui ne parlent pas un mot de français. On estime

à 1,5 million, le nombre de visiteurs non franco-phones passant chaque année par Lyon, qu’ils soient voyageures d'affaires ou de tourisme. Lancé au printemps 2017, Thisislyon.fr a l’am-bition de répondre à ce besoin. Le site, entiè-rement gratuit, se présente comme le premier média local rédigé exclusivement en anglais et consacré à l’actualité métropolitaine. Il couvre un large spectre de sujets, d’une sélection des piscines lyonnaises à des articles de fond sur les nouveaux leaders de la ville ou l’amour des Lyonnais pour le Saint-Joseph. De quoi vivre la ville comme un vrai Lyonnais.

LES CLÉS DE LA VILLE AUX TOURISTES

« J’ai eu l ’ idée du site lors d’un voyage à Florence en découvrant un magazine en anglais qui donnait les clés de la ville aux étrangers . C ’ était complémentaire des guides, car plus ancré dans l ’actualité, les tendances du moment », explique Frédéric Crouzet, journaliste chevronné à l’origine du projet. À son retour à Lyon, il réalise que d’autres capitales européennes, comme Barcelone ou Berlin, disposent également d’un tel média. « Lyon l ’ internationale se devait d’en avoir un ! »

Frédéric Crouzet s’entoure de spécialistes du digital de l’agence Fredel (Gaël de Haas, Sylvain de Campou, Benoît Lemonde) et une première version bêta, entièrement dédiée à la Fête des Lumières, voit le jour fin 2016. « Le dossier a permis aux lecteurs interna-tionaux de mieux connaître l ’ histoire du 8 décembre, son contexte, la programmation des œuvres, mais aussi de découvrir nos bonnes adresses pour se restaurer et se divertir », raconte le rédacteur en chef. La ligne éditoriale est trouvée : permettre aux utilisateurs anglo-phones de comprendre et mieux « vivre » Lyon.

LES BONS PLANS DES CONTRIBUTEURS ANGLOPHONES

Les premiers résultats sont encourageants, puisque les animateurs du site annoncent 12 000 visiteurs uniques en un semestre, la moitié du trafic provenant des États-Unis et du Royaume-Uni. Ce succès est en partie assu-ré par les nombreux anglophones vivant dans le bassin lyonnais, l’autre cible visée par This is Lyon. Les créateurs du site se sont entourés d’une dizaine de contributeurs anglophones, qui publient régulièrement des chroniques pour par-tager leur expérience de la ville. Ils sont essen-tiels au fonctionnement du site, car ils jouent un rôle de prescripteurs de bonnes adresses auprès de leurs concitoyens qui préparent leur voyage ou viennent de s’installer à Lyon.

« Un besoin important »

« J’ai très vite dévoré de nombreux articles. Cela comble à mon sens un besoin important en contenus spécifiques en anglais sur l’actualité lyonnaise. » Larnell Smith, Américain enseignant l’anglais à Lyon depuis trois ans.

« Comprendre la ville »

« Quand je suis arrivé à Lyon il y a une dizaine d’années, c’est en fréquentant les pubs que j’arrivais à comprendre cette ville… Aujourd’hui, This is Lyon joue ce rôle, qui plus est dans ma langue natale ! ». Lee Perry, Sud-Africain, patron du Bar Berliner à Lyon.

« Changer la donne »

« Lyon est une ville très riche. Mais quand on ne parle pas français, c’est compliqué… This is Lyon change la donne et peut permettre à des anglophones d’avoir envie de visiter la ville. » Simon Widdowson, musicien et traducteur anglais, contributeur au site thisislyon.fr.

« Fière de les aider »

« J’ai plein d’amis anglophones à Lyon qui ne parlent pas français. Alors je suis plutôt fière de les aider à comprendre la ville en écrivant pour ce site. C’est important d’être au courant de ce qui se passe dans une ville quand on y vit ! » Lindsey Robrecht, Américaine installée à Lyon depuis cinq ans et contributrice au site thisislyon.fr.

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82 AFF INITÉSV I B R AT I O N S

VATEL

L’art de recevoir

À LA FRANÇAISE ET SUR UN PLATEAU

Présente dans 31 pays et sur quatre continents, l’école Vatel est devenue une référence en matière d’école de management dans le secteur de l’hôtellerie-tourisme. Qui se souvient que le siège de cette success-story est à Lyon, portée par les traditions entrepreneuriales et gastronomiques de la capitale des Gaules ?

Vatel est certainement moins connu en tant que personna-lité du 17e siècle, qu’il ne l’est aujourd’hui à travers l’école qui porte son nom et rayonne

dans le monde entier avec ses 7 000 étudiants et plus de 30 000 diplômés. Pourtant leurs destins sont liés. Maître d’hôtel exigeant et passionné, François Vatel fut notamment au service du Prince de Condé. En se donnant la mort de peur de décevoir ses convives lors d’une récep-tion, il est devenu le symbole de l’art de recevoir à la française, tourné sur la satis-faction de ses hôtes.

DE L’INTÉRIM À L’ENSEIGNEMENT

Le choix de ce nom pour une école n’est pas le fruit du hasard. Pas plus que son concept : Vatel est né en 1981 dans l’es-prit d’un entrepreneur visionnaire lyon-nais, comme la métropole en compte

tant : Alain Sebban. « Fils d’hôteliers, Alain Sebban reprend l’établissement de ses parents, dans le 2e arrondissement, après avoir fait ses classes en gestion hôtelière et management d’équipe à Thonon-les-Bains puis à Paris », explique Delphine Cinquin, directrice de Vatel Lyon. Il anticipe déjà le dynamisme d’une filière qui recrute difficilement et lance l’une des premières agences d’intérim dédiée au secteur de l’hôtellerie - restauration : Hôtel Assistance. Les clients affluent rapidement mais Alain Sebban a d’autres atouts dans sa manche. L’entrepreneur fait le choix d’ouvrir son premier établissement d’enseignement à Paris, en 1981, plutôt qu’à Lyon. « Ce lan-cement avait valeur de test pour ensuite dupliquer l’ initiative dans la capitale de la gastronomie où le niveau d’exigence était fort », commente la directrice. La réussite est au rendez-vous à Paris. Alain Sebban ouvre une école à Lyon en 1984, puis un campus à Nîmes en 1989.

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« La réputation de la formation est telle que les professionnels du monde de l'hôtellerie/restauration considèrent nos candidatures avec beaucoup d'intérêt. Le network de Vatéliens est également un atout indéniable pour faire sa place au sein des plus grandes structures. »

Virginie Vaillant, Responsable communication et relations publiques, Four Seasons Marrakech

« Mon premier stage en première année m’a confronté à la réalité de l’hôtellerie ; je m’appuie encore sur cette expérience pour prendre des décisions. En dernière année, j’ai beaucoup apprécié les expériences de management au restaurant d’apprentissage. Enfin, l’école permet de se constituer un important réseau de professionnels ! »

Julien Besançon, Directeur des Opérations, Hilton Worlwide Dubaï

« Vatel Lyon m’a permis d'acquérir des valeurs, les connaissances et la rigueur nécessaires pour réussir. Mes stages à l'étranger m'ont donné l'envie de m'expatrier. C’est aussi un terrain de rencontres pour nouer de vraies amitiés. Par la suite, le réseau d'anciens peut se révéler être un excellent booster de carrière. »

Corentin Margier, Fine Wine Buyer, Fine+Rare Wines

UN VÉRITABLE MODÈLE POUR EXPORTER LE SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS

Pendant ces dix premières années, Vatel affine l’élaboration d’une nou-velle approche pédagogique, fondée sur l’alternance de la théorie académique et de l’expérience professionnelle. Cet équilibre est totalement innovant et précurseur pour l’époque. La présence forte des professionnels tout au long des cursus est une autre signature Vatel. Alain Sebban impulse même un code de bonne conduite auprès des étudiants et instaure le port d’un uniforme, véritable marqueur de l’identité Vatel, savant mélange de tolérance et d’ouverture d’esprit, de rigueur et de sobriété. Un véri-table modèle était né, capable d’exporter de manière très cadrée, un savoir-faire français historiquement reconnu. Dans les années 2000, où se conforte le dynamisme de l’industrie hôtelière, la formule Vatel se déploie à grande vitesse en Europe d’abord, puis sur quatre conti-nents dans 31 villes. Dernières ouvertures en date : la Côte d'Ivoire, l'Azerbaïdjan, la République du Congo, Chypre, la Géorgie, la Malaisie et La Réunion. La prochaine se profile à Nantes pour 2018. Si les outils diffèrent parfois (restaurant et hôtel pédagogiques notamment), le modèle y est identique partout. « En cycle Bachelor ou MBA, tous les étu-diants sont mis en situation de mana-gement réel et les aînés encadrent les plus jeunes », précise la directrice de Vatel Lyon. Formatage ou garantie de cohérence ? La question ne se pose pas pour les professionnels de l'hôtellerie internationale qui ont sacré le groupe Vatel, « Best Hospitality Management School »* en 2016, ou pour les étudiants qui sont toujours plus nombreux à vou-loir intégrer le premier groupe mondial de l'Enseignement du Management de l'Hôtellerie-Tourisme.

* Meilleure école hôtelière au monde

En quoi l’école Vatel Lyon a-t-elle été décisive dans votre parcours professionnel ?

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HEALTHSUCCESS

MODELEn faisant naître de nouveaux projets en santé connectée, le Hacking Health constitue un vrai levier de transformation et met en marche tous les acteurs de la santé sur la voie de l’open innovation, au bénéfice du patient. La deuxième édition lyonnaise se profile : elle confirme la pleine appropriation de l’événement par l’écosystème lyonnais qui y révèle son expertise et sa maturité.

D eux cent cinquante personnes ont par-ticipé à la toute première édition du Hacking Health Lyon (HHL) en 2016. Un chiffre qui révélait déjà « la forte mobi-lisation de l’environnement lyonnais,

acteurs de santé de terrain, développeurs, designers et développeurs informatiques, makers… », com-mente Gérald Comtet, directeur du Cluster I-Care, co-organisateur de l’édition 2017. « Cela prouve que l’environnement métropolitain est particulièrement moteur pour repousser collectivement les limites de l’innovation », poursuit-il. L’enjeu du Hacking Health est bien là : apporter des solutions connectées et innovantes à des problématiques concrètes de santé.

ANCRAGE LOCAL, RAYONNEMENT INTERNATIONAL

Le concept de l’événement est né en 2011 au Canada et promeut l’innovation par les usages, au service des patients. Il prend la forme d’un hackathon convivial et collaboratif : la diversité des participants maximise les chances de rencon-trer les talents qui feront naître un projet pertinent. Il a essaimé partout dans le monde depuis et a trouvé un terrain d’expression particulièrement fer-tile à Lyon. L’édition 2017 qui se profile le confirme. Le monde de la recherche, du public et du privé (Fondation pour l’Université de Lyon, Métropole de Lyon, Cluster I-Care) ont décidé de s’unir pour porter ensemble le prochain événement et fédérer

OPEN INNOVATION

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leurs énergies au service de l’ambition métropoli-taine : « bien vivre, en bonne santé ». Les nouveaux partenaires engagés pendant l’automne (CPAM du Rhône, ARS Auvergne Rhône-Alpes, Faculté de Médecine, Hospices Civils de Lyon ou encore Sanofi) confirment encore cette tendance. La dimension internationale de l’événement se renforce également. Le Hacking Health Lyon reste étroitement lié au Centre Jacques Cartier, dont les ponts tissés avec Montréal ont contribué à l’essai-mage lyonnais. Son rayonnement international va monter en puissance, grâce à l’engagement de ses équipes dans la Conférence internationale The Web Conference 2018 organisée à Lyon en avril 2018 (www2018.thewebconf.org) et notamment avec la Digital Health Conference qui se tiendra à Lyon pour la première fois. Elles participent dès cet automne à des « off » organisés en marge de The Web Conference.

FIL ROUGE 2017 : LE MÉDICO-SOCIAL ET LA RELATION HÔPITAL-VILLE

Le rayonnement de ce hackathon lyonnais en san-té repose aussi, et surtout, sur la grande qualité des innovations présentées. Sur 26 défis proposés en 2016, 16 ont été transformés en projets. Cinq d’entre eux ont été plus particulièrement récompensés. Parce qu’ils ont été identifiés comme créateurs de valeurs pour le territoire, tant économique que sani-taire et médico-social, ils font depuis l’objet d’un accompagnement pour favoriser leur concrétisation. L’édition 2017 s’annonce de ce point de vue aussi prometteuse. Elle aura pour fil rouge le champ du médico-social et la relation hôpital-ville. Ces thèmes seront préparés en amont grâce à l’organisation de Hacking Health Cafés, moments de débats ouverts à tous. L’occasion de réfléchir ensemble à des pro-blématiques de santé (vieillissement et arthrose, parcours de santé des patients poly-pathologiques, ré-habilitation post-AVC, solidarité internationale, aidant en cancérologie … ) pour nourrir les échanges, faire émerger des défis et accroître la maturité des projets présentés. En à peine deux ans, Lyon s'est non seulement approprié le concept Hacking Health, mais a su éga-lement y apporter sa marque de fabrique. Pour les fondateurs de l’événement, il commence d’ailleurs à faire figure de modèle de déploiement en Europe. Belle reconnaissance !

5 PRIX ATTRIBUÉS EN 2016, 5 PROJETS EN COURS DE DÉVELOPPEMENT.

Prix coup de cœur du jury : projet Be Active. Il s’agit d’une semelle connectée pour suivre et encourager l'ac-tivité physique des personnes âgées. Elle ne mesure pas seulement la mobilité de la personne mais propose, via une application, des conseils appuyés par des gratifications (événements culturels, associatifs, services), contribuant au maintien du lien social. Suite au Hacking Health, Be Active a reçu un financement de la part de la Conférence des financeurs de la Métropole pour lancer notamment une étude clinique et le développement informatique. Le projet se poursuit sous l’appellation Act I-Vie.

Prix émergence : projet Monpointdepistage. Plateforme digitale pour renforcer la qualité du dépistage santé, pour tous. Le projet pourrait donner lieu à une thèse avec le Laboratoire de Santé Publique Hesper.

Prix sanitaire : projet Handstacare. Solution de gant connecté pour aider au suivi de la Polyarthrite Rhumatoïde, l’innovation se concrétise autour de la création d’une start up.

Prix du médico-social : projet Logos. Cette applica-tion mobile, destinée à aider les personnes ayant des difficultés de communication à se faire comprendre, poursuit son développement par la Fondation OVE, en collaboration avec une association.

Prix start up : projet « Joe ». La start up Ludocare, récem-ment créée, porte cette innovation qui mixe objet connecté et application pour aider les enfants asthmatiques à suivre leur traitement.

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8686 AFFINITÉSD E S T I N AT I O N S

VILLA MAÏA

TRIODE TALENT

Perchée sur la colline de Fourvière, berceau de la civilisation gallo-romaine à Lyon, Villa Maïa réserve à ses hôtes une expérience lumineuse, emmenée par une équipe de talent : l’architecte Jean-Michel Vilmotte, le décorateur Jacques Grange et le paysagiste Louis Benech.

L a monumentale porte tambour en verre donne le ton. Bienvenue à la Villa Maïa, dernière née de l’hôtellerie lyonnaise de luxe, sur le site patrimonial de l’Antiquaille, à Fourvière. Son constructeur et propriétaire

Christophe Gruy, PDG du groupe lyonnais Maïa, avait l’ambition pour ce projet « d’une maison résolument contemporaine mais aussi chaleureuse et intimiste, destinée à une clientèle internationale ».

UN HÔTEL COMME UN COCON : CHIC, CHALEUREUX ET CONFORTABLE

D’emblée, le bâtiment impose sa modernité. L’ archi- tecture de ce cinquième établissement cinq étoiles de la métropole a été confiée à Jean-Michel Vilmotte, première sommité de la Villa Maïa. Ce dernier a imaginé une imposante structure de béton, recou-verte d’une coque en verre opaque. Intimiste, l’hôtel

l’est aussi par le nombre réduit de ses chambres (29 chambres, sept suites et un appartement de 100 m2). Chaleureux également, grâce aux bons soins de Jacques Grange, l’un des plus grands architectes d’intérieur du moment, à qui la décoration des lieux a été confiée. « J’ai pensé Villa Maïa comme un cocon : chic, chaleureux et confortable », explique le décorateur. Dans les chambres, au premier étage, se dégage une ambiance zen, grâce à la décoration épurée, mixée à une touche d’art déco. Chacune d’elles, ou presque, offre une vue exceptionnelle sur Lyon, jusqu’aux Alpes, ou sur les jardins dessinés par le paysagiste Louis Benech (auteur, entre autres, de la rénovation du jardin des Tuileries). Entre balade et bain aux thermes de dimensions généreuses, les hôtes de la Villa Maïa font, à n’en pas douter, une expérience particulièrement réussie du très bon goût à la lyonnaise, à deux pas du restaurant gastrono-mique étoilé de Christian Têtedoie.

POUR HÔTELLERIE DE PRESTIGE

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“ Recevoir, c’est rendre heureux nos

clients. ”

"YOU REALLY MADE OUR

STAY !"

Que retiennent les visiteurs de leur passage dans la métropole lyonnaise ? Qu’emportent-ils selon

vous, dans leur valise de retour ? La ville est très riche et cela diffère, selon les sensibilités de chacun. Pour l’un, ce sera la dimension patrimoniale, les res-taurants, pour l’autre les événements, la modernité de Confluence, la navette sans chauffeur… Le principal n’est pas là. Ce qui relie tous les souvenirs qu’ils en gardent, c’est à mon sens la manière dont les visiteurs sont reçus ici. Qu’il s’agisse de touristes ou de voyageurs business, ils en gardent une impression très forte. « You really made our stay », « my second home from home », nous disent-ils. Quand nous accueillons nos hôtes, nous nous attachons plus qu’à répondre à

leurs questions, à les rendre heureux. Cela demande beaucoup d’empathie et d’écoute, ce qui fait que nos recom-mandations sont à chaque fois diffé-rentes. Quand on me demande conseil pour un restaurant, j’affine la question de mon interlocuteur en me centrant sur ses goûts, sa personnalité : « qu’est-ce qui vous ferait plaisir, de quoi avez-vous envie en ce moment ? ». Nous faisons en sorte que nos hôtes retrouvent leur regard d’enfant finalement, et c’est un immense plaisir pour nous d’y contribuer. Évidemment, cet art de recevoir à la lyon-naise s’enracine dans la passion que nous avons pour notre ville dont nous connais-sons parfaitement toute la richesse, la diversité. Il puise sa source également dans ses traditions humanistes et dans son sérieux. À Lyon, il y a encore une grande fierté à bien faire son travail.

Gérard Ravet, ancien chef concierge de la Cour des Loges, Clef d’or depuis près de 42 ans et Sandrine Nallet, nouveau chef concierge de l’établissement, nous confient quelques-unes de leurs recettes pour assurer aux visiteurs de Lyon un séjour inoubliable.

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8888 AFFINITÉSD E S T I N AT I O N S

« Le Beaujolais fait partie de

notre identité »

Malgré une météo chaotique, avec gel, grêle et sécheresse, le millésime 2017 s’annonce de qualité dans le Beaujolais, à la hauteur de son rayonnement. Dominique Piron, le président d’Inter-Beaujolais, explique la stratégie à l’international de ce vignoble, symbole d’un certain art de vivre à la lyonnaise.

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BLEND WEB MIX26-27 octobre 2017

››› CITÉ CENTRE DES CONGRÈS

JOURNÉES DE L'ÉCONOMIE7-9 novembre 2017

Angle choisi pour l’édition 2017 des Jéco, « Économie : la grande mise à jour ». De prestigieux intervenants

attendus : Louis Gallois, Jean Tirole, Agnès Benassy-Quéré, Tim Harford,

Philippe Aghion, Michel Aglietta, Patrick Artus…

SOLUTRANS21-25 novembre 2017

››› EUREXPO

EUROPACK, EUROMANUT, CFIA21-23 novembre 2017

››› EUREXPO

NUIT DE L'ENTREPRISE POSITIVE30 novembre 2017

››› CAMPUS SAINT-PAUL UCLYFil rouge de la 2nde édition :

« A-t-on encore besoin de leaders dans le monde digital ? »

HACKING HEALTH LYON1-3 décembre 2017

››› FACULTÉ DE MÉDECINE

14E BIENNALE D'ART CONTEMPORAIN

27 septembre 2017 – 07 janvier 2018Une édition consacrée aux « Mondes

flottants », hommage à une ville « née des eaux » et traversée par

le Rhône et la Saône.

FÊTE DES LUMIÈRES8-10 décembre 2017

SMART CITY WORLD CONGRESS 14–16 novembre 2017

››› BARCELONE

SIMI

6-8 décembre 2017››› PARIS

BUSI

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LYO

N

AGENDA

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L ’arrivée du Beaujolais Nouveau déclenche- t-elle toujours autant d'engouement au Japon ?Dominique Piron : Oui, le Japon

reste un importateur très fort. Il y a beau-coup d’événements et de réceptions qui sont organisés autour de l’arrivée du « nouveau ». C’est un moment de convi-vialité à partager entre amis et collègues, un symbole de la fête. Même si la mode est un peu passée, l’évènement reste : il y a dix ans, on vendait une bouteille pour dix habitants ! Aujourd’hui, ces ventes ont diminué de moitié mais atteignent un niveau très honorable, avec plus de six millions de bouteilles de Beaujolais Nouveau vendues chaque année. Le Japon demeure, pour nous, pour nous une place forte en Asie.

La Chine semble de son côté un marché en devenir…C’est exact. Les Chinois sont jeunes, curieux, ouverts sur le monde du vin, un univers qu’ils commencent à peine à découvrir. Nous avons une vraie carte à jouer, d’autant que le gouvernement chinois encourage la consommation de vin, car il préfère utiliser ses céréales pour la nourriture plutôt que pour la distilla-tion. Cela fait une dizaine d’années que l’on y organise des événements autour du Beaujolais Nouveau, même si les Chinois ont une nette préférence pour nos vins traditionnels. Nous exportons déjà dans ce pays plus d’un million de bouteilles. C’est deux fois plus qu’en 2012.

Allez-vous emprunter la ligne ferroviaire Lyon-Wuhan pour fêter le Beaujolais Nouveau en Chine cet automne ?C’était prévu, mais cela ne se fera pas cette année. Le Beaujolais Nouveau est lié à un timing très serré, qui ne peut s’accorder avec les ralentissements conséquents lors de certains passages de douane, notamment en Europe de l’Est. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Nous devrions monter une opération au printemps 2018, pour présenter nos vins aux Chinois. Il y a un côté aventure que je trouve intéressant avec cette ligne ferroviaire. Et puis c’est une manière de renouer avec l’histoire de Lyon et de la fameuse Route de la soie.

Quels sont les autres marchés en développement à l’export ?Pour nous, les États-Unis, le Canada et même le Royaume-Uni, qui sont de gros consommateurs de Beaujolais, font partie des marchés matures. Rien qu’aux États-Unis, nous avons écoulé plus de six millions de bouteilles en 2016, soit une progression de 3 % en un an. C’est un marché que nous allons choyer en étant davantage présent sur place, car c’est en allant à la rencontre des consomma-teurs que l’on suscite la confiance. Mieux cibler ces pays phares plutôt qu’arroser le monde entier, c’est la stratégie que nous allons mettre en place pour les prochaines années.

Le Beaujolais redevient-il à la mode ?Oui. Après les vins lourds ou boisés, la tendance est actuellement aux vins légers, fruités, joyeux, pas trop alcoo-lisés. Et d’un bon rapport qualité/prix. Après des années tendues, le Beaujolais redevient séduisant. À mes yeux, tous les clignotants sont au vert pour relancer la marque. Avec le Beaujolais, c’est un peu l’identité lyonnaise qui voyage à l’international ?Bien sûr, d’autant que la Métropole de Lyon met de plus en plus le Beaujolais à l’honneur qui retrouve toute sa noblesse. N’oublions pas qu’en Chine, Lyon est, pour des raisons historiques, peut-être plus connu que Paris. Or le Beaujolais fait partie de l’identité lyonnaise, de son histoire. En s’inscrivant dans ce passé, le Beaujolais se relie à l’histoire entre Lyon et la Chine.

LA GRANDE FAMILLE DU BEAUJOLAIS Le Beaujolais est riche de 12 AOC (dont 10 crus) : Moulin-à-Vent, Chiroubles, Fleurie, Chénas, Morgon, Beaujolais, Brouilly, Côte de Brouilly, Juliénas, Saint-Amour, Beaujolais Villages et Régnié.

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90 AFFINITÉSA D D I C T I O N S

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SÉBASTIEN BOUILLET

“ ICI, LE TEMPS S’ARRÊTE

ENCORE À TABLE ’’

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st-ce qu’on naît pâtissier/chocolatier ? Mon père a ouvert sa pâtisserie à Lyon en 1977, alors que j’avais un an. On

peut donc dire que je suis « tombé dans la marmite » très jeune. Pour autant, jusqu’à l’âge de 14 ou 15 ans, je n’avais pas vraiment eu le coup de cœur pour le métier. Je me projetais dans des professions plus physiques, avec un cursus de sport études pour être pompier. Le déclic pour la pâtisserie s’est produit lors d’un job d’été chez un pâtissier lyonnais que connaissait mon père. Ensuite, changement de programme, je suis rentré en apprentissage d’abord chez Patrick Chevallot à Val-d’Isère, puis chez Philippe Segond à Aix-en-Provence, deux Meilleurs Ouvriers de France qui m’ont montré la richesse de leur pratique. En 2000, vous reprenez le commerce de vos parents dans le quartier de la Croix-Rousse. Qu’est-ce qui vous mobilise à l’époque ? J’y ai vu l’occasion de trouver mon style dans un quartier en pleine transformation, qui se rajeunissait et s’ouvrait sur l’extérieur. C’était l’opportunité de proposer des produits de qualité évidemment mais aussi différents, créatifs. J’ai totalement renouvelé la gamme et la clientèle a très vite suivi, appréciant les nouvelles recettes et l’approche innovante du packaging. J’attache autant d’impor-tance au plaisir gustatif qu’à la surprise que je provoque chez mes clients.

St-HO ! à la crème pâtissière au caramel, Maca’Lyon ou bâtons de rouge à lèvres en chocolat, comment nourrissez-vous votre créativité au fil des années ? L’inspiration est plus forte quand on puise dans une bibliothèque riche de nombreux ouvrages ! C’est plus facile aujourd’hui qu’il y a 10 ans, parce que la Maison Bouillet repose sur des bases solides. Par ailleurs, j’ai la chance de beaucoup voyager pour mon

travail. Grâce à cela, je phosphore tout le temps. J’ai aussi la chance de m’appuyer sur un collaborateur qui travaille pratiquement à temps complet sur la recherche et le développement.

Plus de 40 personnes travaillent au sein de la Maison Bouillet (neuf points de vente à Lyon et cinq au Japon). Comment assumez-vous votre costume d’entrepreneur ? Bien, en tout cas je l'espère ! C’est une chance formidable que d’avoir pour responsabilité celle de faire avancer toute l’équipe. Je m’y consacre plei-nement, mais j’essaie de garder la main à la pâte aussi. J’adore goûter, essayer, créer. L’équilibre n’est pas toujours évident à trouver. En ouvrant un laboratoire d’essai à Miribel, tout près de Lyon, je m’implique dans la naissance des nouvelles recettes tout en restant près des collaborateurs. L’entreprise n’aurait jamais pu se développer sans eux.

Est-ce que l’aventure Bouillet aurait pu naître ailleurs ? Elle n’existerait pas je crois sans l’ADN de cette ville, tournée vers la gastronomie et les bons produits. Ici, le temps s’arrête encore à table.

Et nous ne nous serions pas déve-loppés au Japon sans l’attractivité et le rayonnement international de Lyon. Notre réussite doit beaucoup au dynamisme lyonnais. Je suis fier de ce territoire qui a énormément changé en 10 ans. Il s’est ouvert, embelli grâce aux équipes qui l’ont porté : les différents maires bien sûr ou des personnalités comme Paul Bocuse. Quand je vois la capacité des chefs à se renouveler ces dernières années, que ce soit chez les étoilés ou dans la bistronomie, je suis lyonnais à 300 % !

Est-ce qu’on réussit à Lyon comme on réussit au Japon ? Non, ce sont deux écoles bien différentes. Si je voulais être taquin,

je dirais qu’il faut être lyonnais pour réussir ici ! Plus sérieusement, il faut faire preuve de générosité à l’égard de la clientèle, qui est très exigeante en matière de qualité et de services. Au Japon, où nous sommes présents depuis plus de dix ans, nous avons une obligation de renouvellement plus forte. Un produit phare s’y démode en quelques semaines, parce que l’offre est énorme.

De ce point de vue, la pression y est plus intense. C’est aussi là-bas que j’ai appris paradoxalement à me poser, même si on y travaille énormément.

Après le Japon, la signature Bouillet va-t-elle bientôt s’exporter ailleurs ? Je ne m’inscris pas dans cette logique. Ce qui m’importe, c’est d’avoir trouvé mon style, en le déclinant de manière cohérente, avec une qualité forte dans les différents univers de boutique. Pour la suite, j’éprouve le besoin de me poser et de poser l’entreprise. Si je reste à l’écoute des opportunités, ma priorité est de trouver le temps de sortir de nouveaux produits. D’ailleurs pour la fin de l’année, nous allons sortir deux recettes inédites - nos premières vraies spécialités lyonnaises - à base de praline. L’inspiration est aussi au coin de la rue !

“ Ce qui m’importe, c’est

d’avoir trouvé mon style en le déclinant de manière

cohérente. ”

Sa créativité, sa gourmandise et son sens du client aurait pu le conduire en cuisine. Il est finalement pâtissier-chocolatier, encadré par les plus grands pour le plus grand bonheur des becs sucrés et des fines gueules. La réussite d’un style à part, affirmé et assumé, décliné à Lyon, Tokyo et Osaka.

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CAROLE TAWEMA

“ LE TERRITOIRE PARTICIPE

DU MÉTISSAGE DE L'ENTREPRISE ’’

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u’est-ce qui prime dans l’aventure Karethic, la fibre entrepreneuriale ou la vocation éthique ? Depuis le début, la moti-

vation première est de modifier les modes de production de manière à ce que les femmes qui extraient, au Bénin, la matière première de nos produits, le karité, puissent en vivre dignement. Ensuite, l’objectif a aussi été de pro- poser des produits cosmétiques plus efficaces, parce que plus authentiques : le karité présent dans notre gamme est vierge et travaillé à froid pour préserver ses principes actifs. Plus largement, dans la chaîne de valeurs de Karethic, aucune décision n’est prise sans interroger ses conséquences au niveau social ou environnemental. L’éthique fonde notre ADN. La dyna-mique entrepreneuriale s’est ensuite imposée au fil de l’eau, comme un mode de faire.

En quoi ce prisme éthique est-il différenciant ? Cela nous amène à renverser le schéma marketing classique, en s’intéressant d’abord à la production et au produit de base pour ensuite trouver les meil-leurs leviers de commercialisation et distribution. Cette approche nous a amené à obtenir très tôt la certifica-tion Ecocert. Son cahier des charges est très structurant et nous en avions justement besoin pour nourrir la rigueur de notre marque. L’éthique est aussi ce qui nous a permis de travailler avec l’un des laboratoires de formula-tion bio les plus pointus et exigeants au monde, Savoir des peuples, qui a mis au point toutes nos formulations à base de karité vierge. Nos valeurs opèrent comme un filtre naturel au fil de la croissance de l’entreprise.

Comment ces valeurs ont-elles trouvé une résonnance à Lyon ? J’ai connu Lyon en 2009 par le biais de la 2ème édition du Salon européen

du commerce équitable, où j’exposais nos premiers produits. J’ai ensuite travaillé avec un distributeur basé en Ardèche. Lyon était un bon compro-mis en termes d’accessibilité. Quand j’ai changé de partenaire, je n’ai pas eu envie de quitter Lyon. J’y ai fait des rencontres importantes qui m’ont attachée au territoire comme celle de Cécile Galoselva. En 2014, j’ai rejoint le Comptoir Etic, puis Hévéa, espace dédié aux acteurs de l’innovation sociale et du développement durable. J’y ai bénéficié de conseils et d’effet de réseaux. Cela a certainement compté dans le succès de notre levée de fonds auprès du Comptoir de L’innovation et l’obtention du fonds d’innovation sociale de la BPI en 2016.

Est-ce que l’écosystème lyonnais, historiquement ancré dans la chimie et la pharmacie, contribue au développement de Karethic? Cet apport métier est assez récent. Nos formulations étaient jusqu’alors réalisées à Paris puis fabriquées à grande échelle dans le sud de la France. Curieuse de nature, j’ai été mise en contact avec les équipes du Centre d’Études des Substances Natu-relles en 2014. Avec ce laboratoire de Villeurbanne, rattaché au CNRS, nous avons travaillé, en recherche pure, durant plusieurs mois sur la fleur de karité. Nous la pressentions comme levier de développement possible… En septembre 2017, nous avons sorti une nouvelle gamme de 10 produits réalisés à partir de la fleur, de la coque et du miel de karité, composés piégeurs de radicaux libres et anti- tâches. L’écosystème est riche pour autant qu’on lui consacre du temps : en faisant une conférence à l’IAE sur l’audace et l’optimisme, nous avons pu promouvoir nos produits à l’hôtel Le Negresco et eu la possibilité de suivre une session de formation par Laurent Jupin (Verbalis) sur l’art de convaincre.

Vos racines sont-elles plutôt béninoise, française, lyonnaise ? À titre personnel, comme d’ailleurs pour Karethic, je ne suis pas à l’aise avec ces étiquettes. Je suis née au Bénin d’un père africain et d’une mère métisse et j’ai appris le mandarin en chantant « Frère Jacques » au Centre culturel chinois de Cotonou (Bénin). J’ai vécu à Marseille, en Finlande, en Israël. Je ne connais pas de barrière culturelle, même si je sais que parfois cela dérange. De Karethic, je dis que c’est une marque « made in France » avec un supplément d’âme africain et lyonnais : le territoire participe du métissage de l'entreprise.

Entre deux avions pour Cotonou ou les salons bio professionnels dans le monde entier, à quoi ressemble votre Lyon à vous ? Faute de temps, j’y ai encore beau-coup de choses à découvrir, je n’y habite que depuis cinq ans, alors que je change de régions ou de pays tous les deux ans. Preuve que Lyon m’apporte ce dont j’ai besoin. En été, je trouve un peu de disponibilité pour participer au festival « Tout le monde dehors », dont le format est assez rare. Au Festival Lumière aussi, qui est un rendez-vous immanquable dans mon agenda annuel. Et puis je flâne dans ses rues, ce qui reste l’un des meilleurs moyens de l’apprécier par soi-même !

“ Nos valeurs opèrent comme un filtre naturel

au fil de la croissance de

la société. ”

Alors que sa sœur Glwadys pilote la production dans le nord du Bénin, Carole Tawema gère depuis Lyon la distribution, la commercialisation et le développement de Karethic. Première marque triplement labellisée bio, équitable, cruelty free et vegan, sa marque de cosmétique compte une vingtaine de références, distribuées dans 450 points de vente en France et 12 pays à l’international.

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CARLOS CAMINO

“ LES CODES ME GONFLENT ! ’’

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L yon et vous, quelle rencontre, quel parcours ? Arrivé en France en 2003, j’ai occupé différents postes de cuisinier dans des établisse-

ments et restaurants en cherchant à pratiquer tous types de cuisine et de chefs. J’ai choisi de me lancer dans un BTS au Lycée Hôtelier de Dardilly. Au bout de trois ans, en 2009, non sans mal, j’ai obtenu mon diplôme. J’en suis très fier.

Quelques années plus tard, vous ouvrez votre restaurant… Oui, c'était l’objectif que je me fixais. Le Miraflores a vu le jour le 26 août 2013. À Lyon, j’ai rencontré ma femme, mes enfants y sont nés (la seconde, le jour de cette interview !) et j’y suis heureux. J’aime beaucoup cette ville, mais je dois le dire, ça a été très dur. Dans cette capitale gastronomique, l’exigence est forte mais les codes également. Et je ne les supporte pas, ils me gonflent ! Nous sommes dans une profession où l’on ap-prend à acheter, à vendre, à transformer, à gérer une affaire en valorisant plus la quantité que la qualité. C’est difficile de se faire accepter quand on part de zéro et avec une démarche qui consiste avant tout à tailler son chemin. Je me souviens des services de deux tables… J’étais tout de même sur le point de fermer avant d’obtenir l’étoile !

Qu’est-ce qui fait tenir le coup dans ces moments ?C’est une question que m’a posée un chercheur de Harvard qui fait une en-quête sur les chefs émergents. Et sin-cèrement, plus que l’envie de continuer à travailler à tout prix, c’est le besoin d’honnêteté qui l’emporte, surtout avec soi-même. Depuis toujours, dans ma vie et ma cuisine, je fais d’abord ce qui me plaît et j’essaye de me surprendre.

Comment caractérisez-vous votre cuisine ?Je propose une cuisine identitaire. Pour les gens, la gastronomie d’Amérique du sud se résume au Tex-Mex. Par mon travail, je démocratise une cuisine pé-ruvienne issue d’une histoire et d’une tradition. Avec ses produits et un parti pris de mise en valeur, j’écris mon his-toire et participe à la découverte de mes racines. J’utilise des produits que j’im-porte : céréales, aji (piments), pommes de terre, camu camu (fruit) ou huacatay (menthe noire) et des produits d’ici. Au Pérou aussi, on mange du cœur de bœuf, des tripes, des oreilles de cochon ! Bien sûr, chez nous tout est bio.

Aujourd’hui, qu’est-ce que vous apporte la notoriété et la reconnaissance ?Le restaurant est plein ! Pour le meil-leur et pour le pire, car certains clients viennent pour manger étoilé, pas pour découvrir ce que je propose. Au-delà, des questions d’allergie ou d’intolérance, certains d’entre eux nous demandent de ne pas mettre tel ou tel ingrédient dans un plat ! C’est un défi que de les rassurer et de les éduquer… Et quand on refuse ou que l’on échoue, on se retrouve avec un commentaire assassin le lendemain

sur internet. Et ça me fait toujours de la peine.Par ailleurs, la cuisine fusion n'est plus autant à la mode. Jusqu’alors, je propo-sais une carte à 50/50. Désormais, 80 % de mes propositions sont péruviennes. Enfin, je reçois des messages de chefs péruviens installés à Barcelone, Paris ou au Portugal car la visibilité de l’étoile sert leur propre démarche. C’est bien que cela puisse ouvrir les portes des restaurants qui proposent une cuisine identitaire.

Le Pérou est une contrée rude et exigeante. On y chemine souvent le souffle court et on apprécie autant la générosité de sa nature que de celle de ses habitants. En dépit des récompenses (deux toques au Gault et Millau, une étoile au guide Michelin, nominé « Restaurant de l’année 2017 european awards » au Luxury Travel Guide de Londres), le Chef Camino ne mâche pas ses mots. Il trace son chemin et n’a pas fini de gravir les sommets. Rencontre au Miraflores, son micro-climat gastronomique.

“ J’aime quand les gens acceptent de se

laisser guider et qu’ils prennent

du plaisir. ”

La recette du bonheur chez vous?J’aime quand les clients acceptent de se laisser guider et qu’ils prennent du plaisir. Quand ils se sentent bien chez moi, ça me fait évoluer.

Si Lyon était un aliment péruvien ? Une patate !

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PASCAL LE MERRER

“ LYON CONTRIBUE AU BRASSAGE

CULTUREL ’’

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ous avez créé à Lyon les Journées de l’Économie, événement d’envergure nationale et pourtant vous n’êtes pas Lyonnais…

Né en Bretagne, j’ai d’abord posé mes valises en banlieue parisienne. J’ai ensuite été « livré » à Lyon avec la délocalisation de l’École Normale Supérieure, dont les activités étaient réparties sur deux sites, à Fontenay- aux-Roses et à Saint-Cloud. Les scientifiques ont été les premiers à s’installer à Lyon, j’ai pour ma part suivi le mouvement des équipes littéraires qui sont arrivées en 2000. J’ai découvert une ville très agréable à vivre et je n’ai pas changé d’avis depuis ! J’ai vécu par exemple l’arrivée des Vélo’V comme un véritable enchantement !

Qu’est-ce qui fait le fil rouge de votre carrière ? Dans mon métier d’enseignant ou de chercheur, j’ai toujours été attiré par la recherche de nouveaux moyens pédagogiques pour sensibiliser à la question économique. J’ai été confronté à des publics très différents - jeunes en formation initiale, adultes en formation continue, seniors - que j’ai abordés avec la même ambition finalement : montrer que l’économie ne servait pas seulement à passer des concours mais proposait une grille de lecture intéressante pour comprendre le monde qui nous entoure.

Comment un enseignant/chercheur à l’ENS en vient à créer un événement comme les JECO ? La dynamique est partie en quelque sorte d’une remarque de Thierry Breton quand il était ministre de l’économie en 2006 : « les Français sont nuls en économie, il faut faire quelque chose ». Les Ministères de l’économie puis de l’éducation se sont emparés de la question et ont multiplié les consultations… À l’époque, j’avais déjà l’idée de développer un événement dans la lignée de ce qui se faisait au Festival dell’Economia à Trento en Italie, où toute la ville vibrait au rythme de l’économie. J’ai présenté l’idée à Patrick Artus et à Olivier Klein qui, non seulement m’ont écouté, mais m’ont suivi… La crise financière de 2008 a mis la question économique sur le devant la scène. Les JECO étaient nées.

L’événement aurait-il pu naître ailleurs qu’à Lyon ? Les JECO n’auraient pas existé sans les nombreux soutiens qu’elles ont reçus et plus particulièrement à Lyon. D’ailleurs, j’entends parfois parler autour de moi, non pas des Journées de l’Économie, mais des Journées de Lyon ! Les acteurs locaux ont été nombreux à se mobiliser autour du projet : la ville et la Métropole de Lyon, la Fondation de Lyon et du Sud-Est… Comme les réseaux locaux sont très ouverts pour autant qu’on y amène de l’innovation, j’ai pu présenter l’initiative à de nombreuses personnalités lyonnaises - y compris à Alain Mérieux devant lequel je n’en menais pas large. Tous m’ont ouvert leur carnet d’adresses. Lyon est aussi un formidable écrin parce qu’elle se prête très bien au décloisonnement des mondes et favorise les rencontres entre les chercheurs, les syndicats, les entreprises et les médias. Ce brassage, qui est au cœur des JECO, fait aussi partie de l’ADN lyonnais. Enfin, il est aussi assez facile de faire se déplacer ici les intervenants : la ville est connue pour sa qualité de vie, sa

convivialité, sa tradition d’accueil. Si Lyon est la 2e ville de France en nombre d’habitants, la proximité avec les publics est encore possible. C’est également un point fort pour nos conférenciers.

Quelles sont vos ambitions pour l’édition 2017 ? Nous allons fêter nos 10 ans, alors naturellement cet anni-versaire donne le ton. Nous allons en profiter pour interroger ce que nous avons appris de ces années écoulées à Lyon pour construire la suite. Certaines thématiques clés seront abordées : l’Europe, la place du travail dans la société, la terri-torialisation et l’environnement bien sûr. De nombreuses personnalités feront encore le déplacement à Lyon : Patrick Pouyanné le patron de Total, l’économiste Daniel Cohen, Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, Philippe Aghion, professeur au Collège de France, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France et bien d’autres encore.

Vous êtes un fervent ambassadeur du territoire. Quels sont les défis qu’il ne doit pas manquer de relever ? En dépit de ses très nombreux atouts, le territoire a un vrai challenge à relever dans la création d’une nouvelle dynamique constructive au sein de la nouvelle Région Auvergne-Rhône-Alpes. On a voulu créer de grandes régions, les infrastructures et les modes de gouvernance doivent s’adapter à ce défi ! Les enjeux se tissent aussi au niveau européen comme l’axe des grandes métropoles Lyon-Milan-Francfort. Les autres régions ont aussi beaucoup à nous apprendre, en ce domaine, tout reste à faire et ce sont autant d’opportunités et nouvelles collaborations à impulser !

“ Les réseaux locaux sont très

ouverts pour autant qu’on y amène de

l’innovation. ”

Depuis 2008, les Journées de l’Économie rassemblent plus de 10 000 participants. Ils sont étudiants mais aussi salariés, chefs d’entreprises, seniors ou enseignants à se passionner durant trois jours pour un sujet qui passe difficilement les frontières de l’enseignement et des milieux autorisés. Un exploit que l’on doit au talent de Pascal Le Merrer, son fondateur, qui a su impulser une belle alchimie avec le territoire.

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2 È M E S E M E S T R E 2015

T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 4

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M O N S I E U R PAU L 58 — D E S I G N 08 — S I L E X 36 — N E U R O C A M P U S 82E N T R E P R E N E U R I AT 24 — G E R L A N D 48 — TO U S A D D I C T E D 94

1 E R S E M E S T R E 2016

T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 5

by ONLYLYON

W H O DA R E S W I N S 08 — B A B O L AT 16 — A X A N D U S 26 — PA R T- D I E U 34 PA R C O L 76 — TO U S A D D I C T E D 94

C E M AG A Z I N E VO U S E S T O F F E RT PA R

2 E S E M E S T R E 2016

T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 6

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by ONLYLYON

À TA B L E ! 08 — S E B 24 — T E R R O I R S 38 — C A R R É D E S O I E 44 É TO I L E S 64 — TO U S A D D I C T E D 90

1 E R S E M E S T R E 2017

T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 7

by ONLYLYON

Ê T R E E T S AVO I R 08 — M AT H Y M 22 — O R A N G E 36 — L A B L A B 58 D I S H O N O R E D 2 60 — T H I M O N N I E R 72 — TO U S A D D I C T E D 90

Page 99: CULTURES GATTEFOSSÉ MAKERS SERIOUS GAMES HUMAN CITY · les mutations numériques et l’apparition de nouveaux modèles économiques, le secteur culturel est en pleine transformation

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STAFFDirecteur de la publication :Olivier Nys

Rédacteur en chef :Quentin Bardinet

Coordination : Noémie Chotycki Anne-Laure MignardAnne Poutard

Conception /Rédaction :J’articuleMarie LavillaineAnne-Caroline JambaudLaurent Coppin Olivier Vassé

Maquette originale :Saentys

Direction de création :Dissidentia

Éditeur de la publication :Grand Lyon – La Métropole

Impression :OTT ImprimeursParc d’activités Les pins67319 Wasselonne cedex

CRÉDITS PHOTOS : COUVERTURE : 2015.3.10巳-4 – encre sur papier xuan – 34x34cm – 2015 – © Li XinVISIONS P62-69 : 2015.1.21, 辰 - encre sur papier xuan - 70×260cm - 2015 / 2014.10.7-1 - encre sur papier xuan - 45x34cm – 2014 –© Li Xin © Bertrand Gaudillère et Morgan Fache - Item Corporate

ILLUSTRATIONS : © Philippe Somnolet - Item Corporate (p 8 à 13), © Musée des Beaux-Arts de Lyon - Gilles Alonso (p 16) © Alain Basset, Mathilde Hospital (p 18 -19), iStock (p 20-33) © Véronique Védrenne (p22) © Bertrand Gaudillère - Item Corporate (p 26-29) © Ronald Tilleman (p 39) © Arnaud Caillou (p 43) © Institut des ressources industrielles (p 46 à 48) © Altarea Cogedim © Boehringer Ingelheim (p 44-45) © Philippe Somnolet et Henri Grandjean – Item Corporate (p 49) © Gettyimages (p 54-55-56-57) © Shutterstock (p 59) © Philippe Somnolet, Bertrand Gaudillère et Morgan Fache - Item Corporate (p 72 à 77) © Vendredis © Benjamin Faure (p 78-79) © Freepik (p 80) © Noël Bouchut (p 83) © Camille Moirenc © Erik Saillet © Item Corporate (p 86-87) © Inter Beaujolais (p 88) © Nicolas Vilion (p 90) © Lotfi Dakhli (p 94) © Bertrand Gaudillère - Item Corporate (p 96) © Emilie Ettori (p 98-99)

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C E M AG A Z I N E VO U S E S T O F F E RT PA R